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Guadeloupe

KAP NATIREL : 20 ANS DE PROTECTION DES ESPÈCES MARINES MENACÉES

Kap Natirel est une association de conservation du milieu marin initialement créée pour animer le Réseau Tortues Marines de Guadeloupe. Au fil des années, l’association a élargi son champ d’intervention. Elle coordonne aujourd’hui de nombreuses actions et réseaux d’acteurs en Guadeloupe, et plus largement dans les Antilles françaises.

SORTIR DE L’ŒUF...

En 1991, alors qu’elles étaient affichées au menu de certains restaurants, les tortues marines ont été protégées par arrêté ministériel. Par la suite, en 1999, le Réseau Tortues Marines de Guadeloupe (RTMG) se structure et crée une « association éphémère » pour mettre en place le premier Plan de restauration des tortues marines des Antilles françaises. Kap Natirel voit ainsi le jour en 2004, pour n’exister qu’un temps.

GRANDIR AU GRÉ DES COURANTS...

Mais au lieu de s’arrêter là, Kap Natirel prend de l’ampleur : les saisons des pontes sont observées de près par des bénévoles et écovolontaires qui patrouillent la Guadeloupe et ses îles – Les Saintes, Marie-Galante, la Désirade – pendant cinq mois chaque année. L’association réalise les premiers suivis en mer et devient un acteur incontournable de la conservation des tortues marines sur le territoire. Quelques années plus tard, elle participe à la stratégie de lutte contre le poisson-lion, une espèce exotique envahissante apparue en 2010 et crée par ailleurs le réseau d’observation des requins de Guadeloupe. Kap Natirel initie également les premiers programmes de collaboration avec les pêcheurs professionnels, en les formant au « démaillage » des tortues prises dans les filets pour réduire la mortalité due aux captures accidentelles.

Pose d’une balise permettant de suivre le déplacement d’une tortue marine, par des membres de l’association. 
© Kap Natirel

ET AVOIR 20 ANS !

Aujourd’hui, l’association continue à multiplier les actions pour répondre à ses trois objectifs historiques : « protéger, apprendre, partager » : suivi des pontes de tortues, pilotage du réseau requins des Antilles françaises, implication dans trois aires marines éducatives, participation à un projet de restauration de végétation de plage au Moule, etc.

Une tortue verte rejoint la mer après avoir pondu dans l’anse des Galets, à la Désirade.
© N. Charpin / KN

« À aucun moment, l’association n’était censée fêter ses 20 ans ! » résume Sophie Bédel, membre historique de Kap Natirel. « Etcen’estpasrien,20ans!Àl’échelle de l’association, c’est un vrai patrimoine scientifique, pédagogique, humain. C’est le temps qu’il faut à un tortillon pour arriver à maturité. Et à un jeune aussi ! On reçoit à présent des demandes de stages dans lesquelles on nous dit “vous étiez venus dans ma classe quand j’étais au CP”, c’est ça aussi avoir 20 ans ! »

Tortue imbriquée rencontrée en Guadeloupe. | Comme le rappelle Kap Natirel : « Il existe sept espèces de tortues marines dans le monde. Grâce aux conditions favorables de nos eaux (eaux chaudes et grande disponibilité alimentaire), nous avons la chance de rencontrer cinq tortues marines aux Antilles françaises. Trois d’entre elles viennent pondre sur les plages de Guadeloupe : la tortue luth, la tortue imbriquée et la tortue verte. » 
© C. Jeuffroy
Rédaction : Lucie Labbouz
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