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Ville de Saint-Denis
FAIRE DE LA CAPITALE DES OUTRE-MER UNE VILLE-JARDIN
La Ville de Saint-Denis s’attache à faire entrer la nature dans l’espace urbain. Cette politique de la « Capitale Outre-mer en Mouvement » répond à une ambition forte et fédératrice : améliorer les conditions de vie et le bien-être des habitants.
En flânant au cœur des quartiers de Saint-Denis, force est de constater que la ville change. Du Butor à Bellepierre en passant par Vauban, le Barachois, Moufia ou encore le Chaudron, de nouveaux espaces de vie, verts et conviviaux, fleurissent dans la capitale ultramarine. Ces squares, parcours de santé, aires de jeux, jardins collectifs et autres allées piétonnes végétalisées signent le retour à la terre souhaité par la municipalité.
C’est une transformation favorisant la qualité de vie au contact de la nature et fondée sur le socle de l’identité réunionnaise qui est mise en place. L’environnement a ainsi pleinement sa part dans chaque grand projet d’aménagement en cours, dont le Projet de renouvellement urbain du nord-est littoral (PRUNEL), qui concerne 5 500 Dionysiens et accompagne les familles vers un meilleur habitat dans un cadre plus apaisé.
INTERVIEW
ÉRICKA BAREIGTS, MAIRE DE SAINT-DENIS DE LA RÉUNION, ANCIENNE MINISTRE DES OUTRE-MER
• Comment construit-on dans une ville-jardin ?
- À Saint-Denis, près de 6 000 logements sociaux ont été construits depuis une dizaine d’années, ce qui est considérable. La Ville est très solidaire pour répondre aux besoins des familles.
Mais nous devons impulser une nouvelle façon de faire la ville : compenser l’artificialisation des sols en enlevant le plus possible de minéral.
Pour cela, il est essentiel de planter des arbres, de créer des îlots de fraîcheur sur notre territoire où les températures vont bientôt dépasser les 30 °C six mois par an. Avec 100 000 véhicules entrant chaque jour à Saint-Denis, la captation du carbone par les végétaux est une nécessité.
Pour concilier l’urgence de construire et l’urgence climatique, nous essayons aussi de réduire la densité des programmes immobiliers en privilégiant de petites unités. Face aux promoteurs, mon rôle, c’est de faire en sorte que les gens vivent bien. Je ne parle d’ailleurs pas de logement mais d’habitat, pour franchir ce saut qualitatif : l’habitat, c’est plus qu’un logement, c’est un espace où on peut être heureux. Quitte à construire moins vite, nous choisissons de bâtir mieux et de verdir chaque projet.
• Les Dionysiens sont-ils réceptifs à cette grande ambition de verdir la Ville de Saint-Denis ?
- Je le constate au quotidien sur le terrain. Comme en bas des immeubles, où on aide les gens à cultiver des jardins collectifs nourriciers. Ceux du Chaudron par exemple font intervenir 400 familles ! Nous accompagnons ainsi plus de 40 initiatives de jardins partagés, on aide à avoir la terre, le compost, etc. Les habitants de ces quartiers se reconnectent à la terre et cela apporte du plaisir, permet de se sentir utile et considéré, flatte l’égo, déconstruit l’isolement, aide à prévenir le mal vieillir et crée de la fraternité. Ce sont des espaces où l’on se rencontre dans une liberté respectueuse de l’autre.
Les jardins font rêver, pourtant personne ne croyait à ce projet. Depuis deux générations on avait confisqué la terre réunionnaise aux Dionysiens. On a réussi à inverser les choses. Une centaine d’agriculteurs s’est installée à Saint-Denis ! Nous les accompagnons pour trouver les terrains, les réaffecter à l’exploitation agricole, les mettre en état, rédiger les baux, sélectionner les projets en commissions... Cela prend du temps, mais c’est fondamental d’autant plus qu’au sortir de la crise Covid, on a vu que nous n’avions plus la capacité de nous nourrir... Nous souhaitons aussi retrouver cette part d’autonomie.
Avec près de 60 000 Dionysiens habitant dans les logements sociaux sur une population en croissance de 156 000 habitants, il nous faut aussi réapprendre à planter sur les balcons, à retrouver ces gestes que les Réunionnais connaissaient tous : semer ses tomates, sa salade... Les choses les plus simples sont quelquefois les plus difficiles à faire. Planter dans les écoles est aussi l’une de nos missions, comme à ChampFleuri où nous avons retiré quatre tonnes de bitume pour offrir un jardin potager aux enfants. Cette expérimentation dans 11 écoles s’inscrit dans notre grand projet éducatif et concerté d’École du Bonheur.