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Publi-communiqué de l'Ifremer
LES DINOFLAGELLÉS TOXIQUES DES CARAÏBES… DE CARMEN À CARMINA
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La ciguatera, également appelée « gratte »,est une intoxication alimentaire survenantà la suite de la consommation d’organismescontaminés par des biotoxines produites des microalgues – algues microscopiques – appartenant au groupe des dinoflagellés.
Bien que le risque sanitaire lié à leur présence existe dans les Caraïbes, peu d’études récentes ont porté sur la diversité et la toxicité des dinoflagellés présents dans cette région. En collaboration avec les laboratoires de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), les équipes de l’Ifremer ambitionnent d’améliorer les connaissances sur ces microalgues dans les Antilles françaises et plus largement en mer des Caraïbes.
Les résultats du projet CARMEN ont révélé la présence de nouvelles espèces et de 18 espèces de dinoflagellés connues dans les Antilles françaises se répartissant au sein des genres Coolia, Fukuyoa, Gambierdiscus, Ostreopsis et Prorocentrum. Ce projet a mis en exergue la présence d’une diversité importante de dinoflagellés dans les Antilles françaises et a permis d’identifier des espèces potentiellement problématiques en évaluant leur toxicité et en caractérisant leurs toxines.
Les résultats encourageants de ce projet ont permis d’initier à l’échelle du bassin caribéen le projet CARMINA financé par l’Agence française de développement (AFD). Ce projet permettra de poursuivre les recherches sur les composés algaux responsables de la ciguatera dans le bassin caribéen et de développer des protocoles de suivi des espèces impliquées dans cette intoxication, dans le but d’une meilleure gestion du risque ciguatoxique.
Le webinaire de lancement de CARMINA est prévu du 9 au 11 mai 2022, afin de standardiser les protocoles utilisés. Une réunion aura lieu en Martinique en 2023 et permettra aux participants de 11 territoires caribéens de renforcer la coopération scientifique sur la thématique de la ciguatera et d’acquérir des compétences indispensables pour la réussite du projet.
Contact : Aurélie Boisnoir, Unité « Biodiversité et Environnement » de La Martinique | aurelie.boisnoir@ifremer.fr
ACCOBIOM | ACQUISITION DE CONNAISSANCES SUR LES PARAMÈTRES BIOLOGIQUES DES RESSOURCES MARINES EXPLOITÉES EN OUTRE-MER
Le renforcement de la collecte de données biologiques en outre-mer (projet ACCOBIOM) est déployé en Martinique, en Guadeloupe,en Guyane, à La Réunion et également envisagé à Mayotte.
Aux Antilles, le projet ACCOBIOM prévoit le renforcement du dispositif de collecte sur les structures démographiques et les paramètres biologiques des espèces benthiques et démersales du plateau continental. Ces éléments sont des préalables nécessaires pour le calcul des indicateurs permettant d’évaluer la soutenabilité des flottilles par rapport aux ressources, et d’ajuster les capacités de capture au potentiel biologique des stocks. Dans ce cadre, un suivi est organisé en 2021-2022 pour compléter les données biométriques d’ores et déjà collectées mais limitées à un nombre restreint d’espèces et de paramètres (taille des individus capturés).
Les campagnes scientifiques sont basées sur des achats de poissons auprès de professionnels de la pêche au débarquement, puis sur des manipulations en laboratoire. L’objectif est la collecte d’informations portant sur l’identification précise des compositions spécifiques, les mensurations des individus (longueurs et poids), la détermination du sexe, de la maturité sexuelle et de l’âge par sclérochronologie 1 .
Les premières campagnes ont été réalisées en Martinique du 11 au 24 octobre et en Guadeloupe du 8 au 21 novembre 2021. Elles ont mobilisé des équipes de la Délégation Ifremer de Martinique, des centres Ifremer de Brest et de Boulogne, ainsi que de la station de Lorient. Des prestataires extérieurs chargés d’acquérir le poisson auprès des pêcheurs ou bien d’apporter une aide sur l’identification des espèces tropicales ont également été mobilisés.
Les travaux en cours permettront de définir les moyens de pérenniser ces suivis biologiques destinés à améliorer les évaluations de stocks locaux, qui constituent l’actuelle priorité du laboratoire halieutique de la station Ifremer de Martinique.
Contacts : Élise Bultel, coordinatrice d’ACCOBIOM| elise.bultel@ifremer.fr & Jérôme Baudrier, Unité « Biodiversité et Environnement » de Martinique | jerome.baudrier@ifremer.fr | 1 Étude de la croissance des poissons à partir des pièces calcifiées du squelette.