Mémoire de fin d'étude - Tome 1 - ENP Blois by Odeline Marteau

POUR UNE RÉAPROPRIATION DE LA SOLOGNE Au fil du néAnt Odeline Marteau - Mémoire de fin d’étude - Tome 1 - 2021/2022 Oucommentrepenserlatrajectoired’unpaysageenfermeture?

À toi, chère Sologne qui me fait rêver, Terre de chasse, dont on défigure l’esprit.

En l’absence de mention des sources, tous les documents sont personnels. Si vous souhaitez les reproduire, vous pouvez me joindre: odeline.marteau1@gmail.com

Présidente

Directrice du département de l’École de la Nature et du Paysage

Professeur associé Christophe Le Toquin

Photographe indépendant

Chargé de communication INSA Centre Val de Loire Enseignant en photographie à l’École de la Nature et du Paysage

DocteureIngénieureVoisinPaysagisteenaménagement de l’espace Urbanisme

de projet de paysage à l’École de la Nature et du Paysage

Maitre de conférence en Urbanisme

Claire EnseignantePaysagisteDauviauDPLGenatelier

Directrice d’étude

de Jury Lolita

Depuis petite, je baigne en ces lieux, entourée de ces bois denses et vivants, dans cet environnement fermé visuellement, broussailleux, habité. Peu de place est laissée au vide et c’est au détour d’une allée, d’un étang, que la lumière s’exprime aux abords des roselières, des jonchaies, des prairies ou en sous-bois lorsque certains arbres sont tombés. Dans ces milieux calmes et intimes s’élève un bruyant tumulte dès la fin du brame. La forêt auparavant si paisible se mue alors en un enchevêtrement de cris se mêlant aux ronciers lorsque nous les traversons. Ce rapport particulier qui me lie à la Sologne, celle de Chambord ou la Sologne pouilleuse du Loiret et à la chasse, m’est donc naturellement apparu comme nécessaire pour comprendre les travers que prend ce territoire depuis presque un demi-siècle. J‘ai donc choisi de travailler sur le regard paradoxal entre un paysage que l’on imagine sauvage, naturel avec une multitude d’animaux, celui romancé dans Raboliot et le regard productiviste et spécialisé qu’est devenu la Sologne par le changement de politique et de pratique de la chasse. Pour mieux parler de cette double vision, j’ai ainsi décidé de me poser en Sologne des Étangs, car elle est pour moi la représentation mentale la plus juste de cette région naturelle.

Avant-propos

"L'étang pâle à ses pieds, un peu plus loin la vallée secrète du Bouchebrand, les pineraies, les genêtières ; et le ruisseau coulait au travers du bois de la Sauvagère, jusqu'aux friches trempées par le Beuvron. Voilà un pays de belle chasse, broussailleux, boisé, fourré, avec du "sale et de la plaine", avec du mouillé, peuplé de bêtes dessus et dessous." Genevoix, Raboliot, 1925

Maurice

8 Sommaire ...................... p.8 Avant-Propos ................ p.6 Introduction ................ p.10

Partie 2- Le choix d’un p.32

regard sur la complexité du modèle cynégétique ........................................ p.60 Le

à haute valeur écologique ............... Les migrations aviaires ............................................ Les habitants de la Sologne ................................... L’organisation de l’activité cynégétique ............... Un

p.74p.66p.64p.62p.54p.50p.48p.46p.34p.20p.17p.16p.14

Un territoire aux multiples visages ...................... Une géologie particulière ...................................... Une influence hydrologique forte ....................... L’évolution du paysage solognot ............................

comme support d’étude ....................... Une couverture forestière dense ......................... Un

Partie Un Néant paysage paysage

cadrage ...........................

économique fort ................................ L’engrillagement, l’objet d’un conflit .................... Un jeu d’acteurs figé ...............................................

conflit ............................

Partie 1- Le socle d’un p.12

9 Partie 4- Quel devenir pour un paysage spécialisé .... p.76 Partie 5- Des outils pour un paysage rêvé ................... p.89 Conclusion ............... p.117 Acronymes .............. p.119 Bibliographie ........... p.120 Remerciements ....... p.125 Évolution de nos sociétés ................................................. Scénario 1 : Une intensification de la chasse ............... Scénario 2 : Un système sylvicole conventionnel ........ Scénario 3 : Une réouverture pastorale ......................... Quelle est la place pour l’agriculture aujourd’hui ?......................................................................... Quelle temporalité pour un retour agricole ? .................. La Sologne d’hier ................................................................. La réouverture des bords d’étangs .................................. Une nouvelle gestion sylvicole ........................................ Un retour progressif ........................................................... Quelle gouvernance alimentaire ?.................................... Le paysage rêvé ................................................................... Saisonnalité .......................................................................... Et la suite ? ............................................................................p.78p.80p.83p.86p.91p.93p.95p.97p.99p.101p.105p.109p.111p.115

“ La modernité a divisé les animaux entre ceux qui sont dignes d’être protégés et aimés et ceux qui nous servent de matières premières à l’industrie. Comment comprendre cette étrange partition entre amour protecteur et exploitation intensive. Parce qu’elle précède cette alternative, la chasse offre un point d’observation exceptionnel pour interroger nos rapports contradictoires au vivant en pleine crise écologique.” 1

1 Charles Stépanoff, L’animal et la mort: Chasses, modernité et crise du sauvage. 2021 Introduction

La chasse est un sujet éminemment politique et complexe. Cette envie de travailler sur les conflits entre l’homme et l’animal me provient de loin. Élevée dans les coutumes familiales de la chasse, j’ai pourtant toujours du mal à faire face à l’animal mort, oscillant entre dégoût, respect et admiration. J’ai même voulu, sûrement dans un élan de curiosité, comprendre l’attrait de cette pratique, devenant moi-même Pourtant,chasseresse.très vite, le confort de l’appareil photo a remplacé le fusil. Je me suis d’ailleurs rapidement interrogée sur la vision de la Leschasse.histoires romancées des parties de chasse évoquent des imaginaires irréels dans lesquels toutes les sensations ressenties par le chasseur s'ancrent au plus profond de nous dès lors qu’il croise le chemin d’un animal. Les nombreuses personnes que j’ai rencontrées dans le cadre de ce mémoire sont intarissables lorsqu’elles nous racontent un moment comme hors du temps avec le sauvage. Cependant, pour avoir chassé en même temps que mon éveil aux questions de préservation de la diversité animale et du respect de toute forme du vivant, la compréhension douloureuse de l’emprise humaine sur la nature dite sauvage m’a assailli.

J’espérais naïvement que travailler sur la migration de ces oiseaux me permettrait de prendre le contre-pied de la fermeture des paysages solognots. Mais très vite, prise dans les mailles d’un territoire figé, il m’a fallu changer mes questionnements. Ce paysage, régi majoritairement par une seule forme d’économie, a profondément changé les us et coutumes de ce territoire rural. Ainsi j’ai cherché à comprendre l’évolution passée de cette région afin de mieux imaginer sa transformation future. En parallèle, j’ai pris conscience des conflits présents entre les milieux urbains et les milieux ruraux dans leur perception de la Nature. Dans une société où la violence est rendue invisible, on assiste à une désanimalisation de la ville devenue hygiéniste. Nous n’avons plus de lien direct avec l’animal que nous mangeons, il est souvent caché durant tout le processus d’élevage. Au contraire la chasse est devenue l’un des seuls moments où notre alimentation n’est pas ou peu industrialisée. Néanmoins de nombreux sondages et articles viennent questionner l’avenir de la chasse. Comment anticiper le futur de la Sologne si la chasse venait à disparaître?

J’ai choisi la Sologne comme territoire d’étude en questionnant, en premier lieu, le lien entre l’évolution de l’ouverture d’un paysage et la préservation d’un taxon écologique que sont les oiseaux d’eau.

Partie 1 : Le socle d’un conflit

Blois Le

territoire aux multiples

Argent-sur-Sauldre Aubigny-sur-Nère Nogent sur Bargengeon

VierzonSalbris

Un visages 10km

La Ferté-Saint-Aubin Isdes ClémontCerdon

Si la Sologne est considérée comme une unité paysagère à part entière, composée d’un ensemble forestier dense et d’un grand nombre de pièces d’eau, on peut observer par sa géologie mais aussi par son faible relief, un certain nombre de sous entités.

Controis-en-SologneChambordCheverny

Berrichonne, la Sologne Blésoise, la Sologne Orléanaise et la Sologne Viticole, présentent de grands espaces ouverts et cultivés (vignes, maraîchages, vergers...), le reste de la Sologne est recouvert d’un épais manteau forestier.

Mont-près-ChambordBracieux

Néanmoins, il est plus facile de distinguer la Grande Sologne et ses chênaies où le regard s’enfonce dans les sous-bois clairs, de la Sologne des sables et ses résineux parfaitement rangés. La Sologne Pouilleuse est elle un mélange de landes, prairies et boisements «sales». La Sologne des Étangs est, à mon sens, la plus simple à reconnaître, concentrant la majeure partie des espaces en eau. Ils offrent, lorsqu’ils sont aux bords des axes routiers, de véritables respirations.

OrléansCléry-Saint-André

Lamotte Beuvron

Bien que celles-ci ne soient pas officiellement reconnues, elles sont ressenties de façon sensible et Alorspersonnelle.quelaSologne

Neung-sur-Beuvron Romorantin

15 Sologne Blésoise, Mont-près-Chambord Sologne Viticole, Le Controis-en-Sologne Grande Sologne, Thoury Sologne des Etangs, Neung-sur-Beuvron Sologne Orléanaise Sologne des Sables, Vouzon Sologne Pouilleuse, Ardon Sologne Berrichonne, Orçais Légende

Orléans Blois Vierzon

La Sologne est une région naturelle qui s’étendant sur trois départements (3 461,84 km²) que sont le Loiret (45), le Cher (18) et le Loir-et-Cher (41). Ce dernier couvre d’ailleurs la moitié de la surface solognote. Cette région est bien identifiée grâce à ses particularités Cettegéologiques.cuvette des terres “pauvres”, située entre les plaines céréalières de la Beauce (au nord) et de la Champagne Berrichonne (à l’est), est principalement constituée de sables et d’argiles rendant l’évacuation des excès d’eau difficile et formant par endroits des poches acides et Cetsèches.enchevêtrement de sédiments va alors créer une grande diversité de milieux entre marais, landes sèches, landes humides ou chênaies claires à tendance acidiphile*. La LoireLe Cher LaVienne Le Loir Légende Calcaire de Beauce Sables et argiles de Sologne Alluvions des moyennes terrasses Craies, tuffeau et sables du Crétacé Sables, argiles à Silex de l’Oligocène Sables, argiles et calcaire lacustre Calcaire et sable du Jurassique inférieur Socle cristallin, roches métamorphique et granites Calcaire lacustre de l’Oligocène Cailloutis et Chailles de l’Eocène Le Néant Une géologie particulière Carte géologique 25km *Acidiphile: Se dit d’une plante qui croit mieux sur un sol acide.

L’eau est indissociable de la Sologne, venant principalement avec l’imaginaire qu’inspirent les étangs. Construits au Moyen-Âge pour transformer ce grand marécage argileux gorgé en terres arables, ils deviendront le support de la vie sociale des Solognots mais aussi d’une vie animale et végétale riche. Formés en chapelets, les étangs recueillent les eaux du plateau solognot formant un réseau de fossés et minces cours d’eau. Souvent discrets, ils serpentent entre les boisements, demeurant généralement perceptibles lors de leur traversée. Le réseau de cours d’eau se rejoint formant ainsi les principales rivières de la Sologne (Néant, Tharonne, Ardoux…) qui viennent ensuite alimenter la Loire et le Cher via le Beuvron et la Sauldre. Les étangs sont généralement vidés tous les 2-3 ans et pêchés Bientraditionnellement.qu’anciennement très réputée pour sa production piscicole d’eau douce, l’activité tend à diminuer face à une demande de plus en plus faible et l’arrivée du cormoran dans les années 1980.

Vidé avec un système de bonde permettant la régulation du niveau d’eau, cet «assec» permet la minéralisation de la vase participant à l’entretien du milieu.

Autrefois, les étangs en assec étaient cultivés car les vases rendaient les terres plus fertiles. Lorsque les étangs ne sont pas entretenus, ils se comblent lentement. Une influence hydrologique forte

Chapelet d’étangs rejoignant une rivière

18 Résurgence, Vernou-en-Sologne Le Néant, Saint-Viâtre

19 Grande Aigrette sur l’étang de Malzoné, Millançay

L’évolution du paysage Solognot La forme paysagère de la Sologne a en partie hérité de conditions physiques particulières, savant mélange entre l’eau et le sol. Oscillant entre paysages ouverts et paysages fermés, elle a été façonnée par l’homme très tôt pour répondre à ses besoins. La relation entre ce dernier et son environnement a été fortement marquée par la présence animale. Ainsi les prochaines doubles pages relatent la relation homme-animalpaysage.

Lorsque les premiers hommes arrivent en France, la Sologne est alors une immense étendue de forêt. L’expansion humaine va progressivement moduler le paysage selon ses besoins. De plus en plus de parcelles vont être défrichées pour laisser place à de l’agriculture.

La Sologne est connue durant l’Antiquité comme un haut lieu de la culture celte. En effet, située entre le territoire des Carnutes et des Bituriges, la population toujours en hausse engendrera une forte pression sur la forêt. Les arbres qui autrefois drainaient les terres argileuses sont largement L’eaucoupés.s’écoulant difficilement, la Sologne se mue alors en un paysage marécageux aux terres très humides.

-5000 av JC -2000 av JC Sur la page précédente Les étangs de Saint-Viâtre issu de la Sologne à Tire d’ailes de Michel Berger et Bernard Toulier

Le Moyen-Âge marque un tournant dans le paysage avec la création de milliers d’étangs, asséchant les marécages, rendant alors plus de terres cultivables. Ces objets créés par les moines vont devenir les éléments centraux de la vie locale. On venait y faire abreuver les bêtes, ramasser les joncs pour construire des ruches et les roselières étaient employées dans la construction des maisons. On y pratiquait la pisciculture, plus rentable que l’agriculture. La carpe, poisson très résistant, pouvait donc être acheminée vivante dans les grandes villes par un réseau de mares. Ainsi la carpe et la Solognote peuvent être considérées comme les animaux représentatifs de ce territoire. Cartes postales anciennes issues d’une vente aux enchères de Delcampe Extrait du polyptique de St-Viâtre relatant la vie du Saint et des paysages Solognots

Entre 1000 à 1500

Esp èceemblématique

La Solognote est la race locale d’ovins. Cette race rustique se rapproche des anciennes races de moutons. Elle a connu une très grande expansion jusqu’en 1850, avec 300 000 têtes sur toute la Sologne, dont la laine était très utilisée dans les industries textiles de Romorantin et consommée pour sa viande. Dans les années 2000, on ne trouvait plus que 3 000 brebis, nécessitant la mise en place d’un plan de sauvegarde et la structuration de la filière par le syndicat ovin solognot.

La Solognote est une race de moutons bien adaptée aux sols pauvres et humides, se nourrissant de végétation pauvre et ligneuse comme les jeunes pousses de saules. Elle est d’ailleurs peu sensible à de nombreuses maladies et parasites permettant son élevage en extérieur toute l’année. Elle retrouve un regain d'intérêt depuis quelques années en entretenant les propriétés et les réserves naturelles, empêchant ainsi le paysage de se refermer.1 Ovis aries La Solognote

@Yseult Carré @Marie Schricke Doyen La Carpe Cyprinuscarpio La filière piscicole était autrefois presque exclusivement tournée vers la carpe. Se nourrissant dans les fonds vaseux, cette espèce a été l’un des premiers poissons à être domestiqué. Peu difficile et très robuste, elle était transportée hors de Sologne pour le Carême. Si aujourd’hui la pisciculture est en déclin, de nombreux étangs continuent d’être pêchés.

Esp èceemblématique

1 Sources issues des entretiens avec Mr Nils Aucante, éleveur de Solognote et apiculteur à Yvoy-leMarron, Mr De Joffre, propriétaire à Neung-sur-Beuvron, Mr de Sparre éleveur et ancien éleveur et Mr Nabon, conseiller d’élevage en ovins et caprins à la retraite.

Entre 1429 et 1760

Suite à une longue période de troubles marquée par des guerres (guerres de Cent ans et guerres de Religion), des famines et des épidémies, la Sologne se dépeuple peu à peu. Les étangs et les drains ne sont plus entretenus et les marécages reprennent place dans le paysage. Terre de chasse pour la noblesse, de nombreux châteaux viennent ponctuer la Sologne, rythmant le territoire selon les itinéraires de la Cour.

Un étang en Sologne, Emmanuel Damoye Forêt Étang Villes

D’après la Carte d’état Major1km

25 Esp èceemblématique Le Cerf Cervuselaphus

Les biches vivent en hardes toute l’année et ne côtoient les mâles qu’en période de reproduction.

Le cerf reste dans les mentalités un animal noble dont beaucoup préfère le prendre en photo plutôt que de l’épauler.

Le cerf élaphe est l’emblème des forêts solognotes. Plus grand herbivore de France, il vit dans les grands massifs forestiers entrecoupés de plaines et de prairies. Il y est visible lors du brame, période où les mâles s’affrontent pour l’appropriation d’une place de rut, par un cri appelé le brame et parfois par des combats.

En Loir-et-Cher, les attributions de cerfs au plan de chasse sont en augmentation depuis les années 80 (350 animaux tués pour 2 261 aujourd’hui).

Même si la pratique de la vénerie du cerf diminue énormément, cette chasse reste pour la plupart des chasseurs la plus prestigieuse, résidu des grandes chasses de noblesse d'antan, et très codifiée. Chasse à courre, Cheverny Sonneurs de trompes de chasse

LaTristia.pratique de la chasse évolue elle aussi dès la Révolution Française, via le transfert du droit de chasse des membres de la noblesse vers les propriétaires. Ce transfert marque la fin des chasses dites “banales”, puisque la mort du gibier “appartient” au propriétaire des lieux sur lequel il se trouve. Le gibier perd alors son statut de bien communautaire et on voit apparaître dans les campagnes françaises de nombreux braconniers. 1 «Adieux les étangs de la Brenne, de la Sologne et de la Dombes, chères et brumeuses contrées que peuplent les visages pâles! Adieux pâtis communaux et flasques d'eau des brandes, stations si secourables et si hospitalières aux Sarcelles attardées, aux Chevaliers errants.»1 Photo ancienne de la ferme de mon arrière-grand-mère, Tour-en-Sologne

1760 et 1950

Entre

Le renouveau du territoire est alors engagé par Napoléon qui, en menant ses plans de reboisement de résineux, va permettre un assainissement durable des terres, encore visible aujourd’hui. De nombreuses questions se posent alors sur l’impact de ces assainissements et de la suppression des landes et des gâtines sur les populations avicoles. Toussenel écrira dans son ouvrage

1km

Étang Villes

Entre à nos jours

Forêt

1950

D’après les photos aérienne de 1950 L’élevage ovin autrefois si présent disparaît presque des paysages ouverts, la production n’étant plus suffisamment rentable face au marché mondialisé. Bien que la disparition de l’agriculture s’est faite progressivement, nombreuses sont les communes à ne plus avoir d’agriculture en activité aujourd’hui. Cette perte de dynamisme va avoir un impact sur les milieux ouverts, qui vont progressivement se fermer, devenant des landes à genêts peu à peu gagnées par les ronciers et les premiers ligneux avec, enfin le grand retour de la forêt. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale deux changements majeurs s’opèrent en France, ayant des incidences directes sur le paysage solognot. D’une part l’agriculture se mécanise et spécialise les campagnes. On favorise alors les grandes régions d’openfield pour la production de céréales, les terres sédimentaires pour le maraîchage. On spécialise la Sologne dans la culture de fraises, d’asperges et de poireaux, bien que cette activité soit aujourd’hui en déclin, les sols étant très pauvres.

* Res nullius: Se dit des choses sans maître. Res propria : Se dit des choses domestiques.

De plus, considérée comme un sport à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, cette chasse très encadrée tend à rendre l’exercice hors sol, impliquant de plus en plus l’économie de marché dans une pratique autrefois d’échanges (le gibier n’étant traditionnellement pas vendu mais consommé ou donné à des proches). De nombreuses questions se pose quant au statut du gibier. Le gibier est considéré comme Res Nullius*, c’est-à-dire qu’il ne possède pas de maître. Mais dans le cas de la chasse il peut être approprié par la mort de l’animal. Il existe une dualité entre chasse banale, où le gibier devient un bien commun et la chasse gardée, où celle-ci implique une gestion systématique et rationnelle de l’animal (repeuplement, lâchers de gibiers industriels, destruction des nuisibles, protections de la propriété par des gardes ou parfois par engrillagement). La disparition de l’agriculture va être compensée par l’activité cynégétique, rentable plus D’autrerapidement.part,undeuxième changement impacte d’ailleurs directement le monde de la chasse. Avec la modernisation de l’agriculture et l’import massif d’insecticides, les populations d’oiseaux se mettent à chuter inéluctablement. En 1941, les sociétés départementales des chasseurs sont créées par décision du gouvernement afin de mieux encadrer cette pratique et de l’améliorer. Elles organisent alors des lâchers de milliers d’oiseaux afin de repeupler les campagnes. Pour cela, il faut organiser l’élevage de gibiers de façon industrielle pour répondre à des besoins de rentabilité, la France aujourd’hui exporte un tiers de son gibier d’élevage, perdant ainsi la vocation de départ de préserver une espèce en Cetdisparition.élevage intensif va démocratiser la chasse à la cocotte. De nombreux lâchers ont maintenant lieu quelques jours avant la chasse pour satisfaire les attentes des chasseurs venus parfois de très loin.

Bien que ubiquiste*, il affectionne particulièrement les zones arborées ou avec une végétation dense pour se mettre à l’abri.

29 Esp èceemblématique

Le sanglier est un animal omnivore et fouisseur. Il forme généralement des compagnies de plusieurs individus, généralement structurées autour d’une ou plusieurs laies (femelle) et de leurs dernières portées, dont la taille varie selon les conditions dans lesquelles ils se trouvent (pression cynégétique, lieux, saisons…).

* Ubiquiste : Qui a le don d’ubiquité, c’est-à-dire d’avoir la faculté d’être partout, cosmopolite.

@Ugo Giacosa

Le Sanglier Sus Scrofa

Cet animal fait partie de toutes les conversations relatant des actions de chasses, on raconte comment l’on a fait face à l’animal dans le rabat, l’émotion de finir l’animal au ferme pour qu’il ne blesse pas les chiens, comment on a vu l’animal traversé au mauvais endroit, empêchant le posté de tirer… La fermeture du paysage et la pratique de chasse commerciale vont cependant être très favorables à une espèce: le Sanglier. Les tableaux de chasse ne cessent d’augmenter depuis les années 80, passant de 1 000 animaux à l’année à 27 061 pour la saison 2019-2020. Cet animal, opportuniste, est devenu le symbole de la déprise agricole, colonisant les parcelles de prairies laissées en friche, les landes à genêts et les fourrés. Autrefois classé nuisible, de par les dégâts qu’il cause dans les cultures à gibier dans les années 50, la pratique de la chasse au sanglier est fortement encouragée par l’administration politique de l’époque. Leur surdensité est une véritable catastrophe écologique, car ils mangent les œufs des oiseaux nicheurs au sol.

On voit de nombreuses allées des miradors placés tous les 50 mètres et des plaques de propriétés privées, fleurir dans les forêts. C’est tout le paysage solognot qui est ainsi dessiné pour la chasse. L’objet le plus marquant de la chasse et le plus controversé, le grillage, renforce lui aussi cette Cettevisibilité.chasse entre en conflit avec les traditions des chasses vivrières, dégradant de plus en plus son image aux yeux des non-chasseurs mais se confronte aussi au regard des chasseurspaysans qui voient en la pratique de la chasse commerciale la marchandisation de la chasse. 1kmD’après les photos aériennes de 2020 Aujourd'hui Forêt Étang Villes

«Aujourd'hui, pour couvrir les frais et pour augmenter leurs revenus, les propriétaires fonciers confient leurs massifs forestiers à des gestionnaires qui recrutent des chasseurs payant une action annuelle ou un forfait journalier pour venir y épauler. Mais pour satisfaire les attentes des «actionnaires», le gibier doit être au rendez-vous, de sorte que le gestionnaire organisera agrainages et afin d'attirer et de fixer des animaux nombreux.

Les tarifs peuvent atteindre 700 euros la journée sur des chasses commerciales prestigieuses appâtant des citadins. Le sanglier devient un rendement de la terre comme la production de bois et il augmente la valeur locative puisque le montant des actions dépend de la densité du gibier offert au tir»

Charles Stépanoff, L’animal et la mort: Chasses, modernité et crise du sauvage. 2021

aménagements

Partie 2 : Le choix d’un cadrage

Amorce de la Grande Sologne Le plateau agricole Vernou-en-deSologne Les plaines oubliées

Il existe une représentation mentale de la Sologne, critallisant les enjeux de chasse, de préservation de la diversité animale et du cortège floristique riche associé aux étangs, mais aussi témoin des dynamiques de fermeture du paysage. J’ai donc cherché à m’accrocher en Sologne des Étangs. Le Néant, cours d’eau d’une quarantaine de kilomètres, bien que très discret, m’a semblé être le fil d’accroche nécessaire pour parler des enjeux de réouverture du territoire solognot. Traversant une grande diversité de milieux et d’ambiances paysagères, cette rivière concentre aussi les traces des dynamiques passées et en cours de la Sologne (formation du paysage, déclin de l’agriculture, reboisement, intensification de la chasse, engrillagement…)

Le Néant comme support d’étude

Vernou-en-Sologne

Neung-sur-BeuvronLaFertéBeauharnais

35 Saint-Viâtre

Nouan-le-Fuzelier

Le paysage est marqué de deux entités ouvertes, l’ancien plateau pastorale de Vernou-en-Sologne et le plateau agricole en déclin de Montrieux-en-Sologne se trouvant au nord du Néant. La majeure partie du territoire est revêtue d’une épaisse masse forestière avec un gradient d’est en ouest de concentration de résineux. Ainsi, le Néant est le point de jonction entre toutes les entités paysagères de la Sologne des Étangs. Nous détaillerons les séquences de l’amont vers l’aval du Néant.

La poche acide NouanaisL’écran

Les miroirs de Saint-Viâtre

1km

Carte sensible des séquences du Néant

Bloc diagramme sensible

Je n’ai jamais trouvé la source du Néant. Au fur et à mesure de mes recherches, l’étau s’est resserré et pourtant, le mystère demeure. Est-ce une fontaine jaillissant de la forêt, symbole du passé agricole des lieux ou bien une succession de petits fossés qui finissent par se rejoindre? Je ne le saurai sûrement pas. Enfermé dans ces grandes propriétés jalousement gardées et encloses, il est physiquement impossible pour moi de poursuivre ma recherche. Il ne reste plus qu’à l’imaginer, serpentant entre les troncs droits des Pins sylvestres et laricio. Ces boisements de résineux renforcent d’autant plus cette impression d’écran. Derrière les grillages, les sous-bois sont souvent peu intéressants, labourés inlassablement par les Lorsqu’ilsangliers. n’y en a pas, différents états de landes sont visibles, allant du tapis de Callunes aux colonies de Bouleaux verruqueux espèce arborée pionnière.

L'écran Nouanais

Forêt de résineux entrecoupée de feuillus, Nouan-le-Fuzelier Forêt de Pins sylvestre et de Bouleaux verruqueux, Nouan-le-Fuzelier

Forêt de résineux, Nouan-le-Fuzelier Forêt de résineux, Nouan-le-Fuzelier

Dès lors que nous traversons l’autoroute A71, le paysage Nouschange.venons de quitter la Sologne des C’estSables.leNéant, toujours invisible, qui délimite maintenant les Auséquences.sud, on découvre une ambiance très humide. Ici, les étangs viennent ponctuer la forêt d’éclaircies, reflétant le ciel, souvent peu visible en forêt. Alors que l’Homme vient aux abords des étangs pour leur quiétude, ces pièces d’eau sont le théâtre de la vie animale. Le paysage s’anime avec le vol des anatidés, le croassement de batraciens mais aussi l’éclair bleu du Martin-pêcheur sortant de l’eau avec sa proie. Rien ne semble figé, hormis peutêtre le héron pourpré à l’affût, se fondant entre les Phragmites. Si les étangs sont la démonstration la plus forte de la présence d’eau sur Saint-Viâtre, elle se manifeste Les miroirs de Saint-Viâtre aussi sous bien d’autres aspects, formant parfois d’épais manteaux de brumes se levant aux premiers rayons du soleil ou dévalant les chemins avec force après une grosse pluie, stagnant dans les reliquats de marais. L’eau permet de conserver la part de mystère qui persiste lorsque l’on imagine la Sologne. Bloc diagramme sensible

39 Étang des Marguilliers, Neung-sur-Beuvron Vol de Fuligules, Neung-sur-Beuvron Parade de Grèbes huppés, Neung-sur-Beuvron Après l’averse, Saint-Viâtre

Au contraire de l’ambiance plus humide et frais au sud du Néant, l’air semble plus sec, le sol plus sableux.

Lichens et Pins, Chaumont-sur-Tharonne Miscanthus, Saint-Viâtre

La poche acide Bloc diagramme sensible

Au nord du Néant se déroule depuis l’autoroute un gradient de densité forestière. Si quelques plaines viennent éclairer l’obscurité des bois, elles sont le plus souvent utilisées comme couvert à gibier et tendent à laisser les landes à genêts prospérer. Ici la présence animale est très discrète, seuls les chevaux sont visibles dans les clairières en bordure des anciens corps de fermes.

Bloc diagramme sensible

Ancien hangar agricole, Saint-Viâtre Mirador, Neung-sur-Beuvron

Les plaines oubliées Puis vers Neung-sur-Beuvron, les petites plaines s’agrandissent. Elles ne sont pas pour autant cultivées, servant de couvert à gibier et fauchées une fois par an. Ici s’exprime pleinement la présence de l’activité cynégétique. Chaque plaine se voit bordée de miradors et autres postes de tir. La chasse domine pleinement l’organisation du paysage.

Enfin, en remontant vers Vernouen-Sologne, les couleurs ocres des prairies se muent en mille nuances de verts, pâturées par les rares élevages restants. Ici les cheptels sont réduits et l’on peut entendre la présence des bovins (des Charolaises) et des ovins (des DeSolognotes).fineslignes se coupent et s’entremêlent comme pour se souvenir du passé bocager des lieux.

Parfois en passant en forêt, on distingue encore la silhouette des trognes, imposant leur puissance entre les arbres chétifs des anciennes landes. Malgré tout, nous assistons à la mutation d’un paysage, le Genêt s’invite de plus en plus dans les anciennes pâtures entamant la fermeture par la forêt.

Le plateau agricole de Vernou-en-Sologne

Grignotant tout sur son passage, elle cache progressivement les vestiges d’une époque agricole reine, s’entremêlant aux murs des fontaines et des maigres abris de bergers.

Bloc diagramme sensible

43 Plaine, Vernou-en-Sologne Plaine, Vernou-en-Sologne Prairie pâturée, Vernou-en-Sologne Relique bocagère, Vernou-en-Sologne

Enfin nous retrouvons la forêt dense et son abri. Pourtant, elle a Ellechangé.estplus claire, plus lumineuse. De larges allées viennent tirer le regard vers le lointain, se perdant progressivement dans le boisement.

Amorce de la Grande Sologne

Ici se côtoient Chênes rouvres, Charmes et Châtaigniers. On retrouve en sous étage la Fougère-aigle tapissant largement le Lesol.Néant termine enfin sa course en se déversant dans le Beuvron. Nous entrons dans la Sologne de Chambord et des grandes forêts domaniales. Bloc diagramme sensible

45 Allée de chasse, Vernou-en-Sologne Poste de tir, Vernou-en-Sologne Sous-bois s’étirant en bord de route, Vernou-en-Sologne Route de Bracieux, Vernou-en-Sologne

Boulaie, Neung-sur-Beuvron Sur la page suivante Chênaie, Neung-sur-Beuvron

Les forêts couvrent la moitié de la surface de la Sologne. Majoritairement constituées de feuillus (Chênes rouvre, Chênes tauzin, Charmes et Châtaigniers), elles ne peuvent pas être considérées comme des bois d’exception (pour les secteurs de la tonnellerie ou de l’ébénisterie). Les boisements sont avant tout destinés à la pratique de la chasse et doivent être favorables au gibier. Les résineux (Pins laricio, Pins sylvestre…) se retrouvent principalement à l’Est de la Sologne, sur des terres plus acides et drainées, plantées sous Napoléon III durant de grandes campagnes de plantation. Depuis cette époque, la forêt demeure en constante augmentation, marquant la fermeture des paysages.1km

Une couverture forestière dense

Carte forestière

Pinaie, Nouan-le-Fuzelier

48 Natura 2000 directive Habitat ZICO Natura 2000 directive Oiseaux Arrêté de Biotope Zone de Protection Spéciale Légende Orléans Blois Vierzon Neung sur Beuvron Saint Viatre Romorantin Lanthenay Carte des protections écologiques Sur la page suivante Passée aux canards, Étang de Beaumont Un paysage à haute valeur écologique 10km

La majeure partie de la Sologne est soumise à la Directive Habitat de Natura 2000. C’est la plus grande zone terrestre de ce réseau. Cette directive sert à promouvoir la conservation de la flore et des écosystèmes, afin de protéger une ou des espèces en danger.

Si l’on resserre le cadrage des protections autour de la Sologne des Étangs, la Directive Oiseaux encadre la protection des oiseaux, de leur nids et de leurs habitats. Ainsi, lorsque l’on se trouve dans ces périmètres, on doit avant chaque déclaration de travaux vérifier que l’on ne porte pas préjudice à une espèce ou un milieu. Le projet peut alors se faire en appliquant des mesures compensatoires. Cette directive est appuyée en Sologne de l’expertise de la Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux. Les étangs à l’Ouest de St-Viâtre sont soumis à une autre mesure plus spécifique. En effet, l’arrêté de Biotope de la zone centrale de la Sologne des Étangs, est une mesure de protection souple prise sur décision du préfet pour préserver des secteurs menacés. Il peut aussi interdire et à fortiori limiter les actions pouvant porter atteinte d’une manière indistincte à l’équilibre biologique des milieux, notamment l’écobuage, le brûlage des chaumes, le brûlage ou le broyage des végétaux sur pied, la destruction des talus et des haies, l’épandage de produits antiparasitaires... Enfin, le territoire des abords du Néant est constellé de ZPS. Ces espaces sont des zones strictement définies comme appropriés à la survie et à la reproduction de nombreuses espèces d’oiseaux. La Sologne des Étangs est un point d’arrêt ou de passage clé pour les oiseaux migrateurs, qui viennent hiverner, s’y reproduire ou simplement s’y reposer.

Nous sommes en août, dans les grandes plaines de la toundra, l’impatience se fait de plus en plus sentir. Le mois de septembre sonne le départ pour les migrations longues durées, le nord de l’Europe se vide presque entièrement des oiseaux. En octobre, de nombreuses espèces d’anatidés sont visibles sur les étangs et les lacs français. Certaine repartent après une brève pause, d’autres se préparent à l’hiver. C’est d’ailleurs le départ pour les migrations courtes. Selon les conditions climatiques, quelques migrations peuvent être observées en période de grand froid (notamment pour les canards siffleurs). Janvier annonce le retour des anatidés se reproduisant en Europe méridionale, mais le plus grand mouvement migratoire se passe entre février et mars. Ce retour est d’ailleurs plus rapide. Entre mai et juin, c’est l’effervescence dans les roselières, après les nombreuses parades nuptiales et la construction des nids, les petits sont enfin nés. Une année s’est alors écoulée, le cycle peut recommencer.

Migrations aviaires

L’avifaune semble suivre deux types de routes : la route orthodromique correspondant à la route la plus courte entre deux points, et la route loxodromique, correspondant au chemin à cap constant entre le point de départ et le point d'arrivée. Elle s’oriente via les conditions atmosphériques ou les courants dominants. De nombreux obstacles les attendent lors de ce grand voyage: maladies, chasseurs, prédations, lignes à haute tension, ou grandes barrières naturelles (montagnes et déserts).

Se trouvant sur la route migratoire du Paléarctique Occidentale, cette région connaît de fortes variations de fréquentation des étangs par l’avifaune. Le phénomène de migration fluctue selon de nombreux paramètres, encore incompris pour certains. La décision de migrer se trouverait dans les gènes, mais les oiseaux utiliseraient aussi la plasticité phénotypique*.

La migration va permettre aux oiseaux de trouver les conditions propices pour leur reproduction, leur mue et échapper aux épisodes trop froids de l’hiver. Pour de nombreux oiseaux, la destination hivernale se trouve aux abords des lacs d’Afrique sub-saharienne.

La Sologne est une terre de migration pour les oiseaux.

Plasticité phénotypique: c’est la capacité pour des individus ayant les mêmes gènes d’exprimer différents phénotypes en fonction de leur environnement.

Carte des routes migratoires

52 Espèce emblématique

J’ai choisi de détailler le parcours migratoire de trois espèces présentes en Sologne : le Bruant des roseaux, le Butor étoilé et le Grèbe à cou noir.

La troisième espèce, lors de mes entretiens avec des bénévoles de la Ligue pour la Protection des Oiseaux du Loir-et-Cher, est ressortie comme une espèce patrimoniale, représentant à leur yeux, la Sologne des Étangs.

Le Bruant des roseaux Emberiza schoeniclus est représentatif des migrations courte distance. Nichant entre la Belgique et les Pays-Bas, cet oiseau migre pour passer l’hiver au bord des grandes régions humides que sont la Dombe, la Sologne et la Vallée du Rhône. Il fait étape au début du printemps pour muer dans les marais littoraux, avant de remonter en Europe septentrionale. Légende Présence pour l’hivernage Grandes zones humides françaises Présence en période de mue Présence en période de reproduction

Ces trois espèces se trouvent en Sologne aux bords des étangs, la première étant très commune, la seconde devenue très rare, de part la destruction de son milieu et peu quantifiable car étant une espèce très discrète.

53 Espèceemblématique

Le Butor étoilé, Botaurus stellaris est une espèce presque absente de Sologne du fait de la disparition d’une grande partie de son habitat. De plus, il est devenu exceptionnel d’entendre cet oiseau, dont la présence est rare. De plus, il se fond parfaitement dans son milieu. Cet oiseau hiverne en méditerranée et se reproduit également en Belgique. Il vient autour des zones humides françaises durant les autres périodes de l’année.

Espèce embléma tique

Le Grèbe à cou noir Podicepsnigricollis est l’une des plus petites espèces de Grèbes que l’on peut observer sur les étangs solognots. Peu farouche, il est facilement reconnaissable grâce à ses yeux rouges perçants. Nichant en Sologne et grégaire pour les individus de cette région, il est tout de même rejoint par de nombreux oiseaux en provenance du Nord de l’Europe pendant la période d’hivernage.

Il existe bien des façons d’habiter un milieu rural. En Sologne on peut retrouver quatre grands types d’habitants. Cette manière de procéder, peut être simplificatrice, me permettra néanmoins de montrer les grandes tendances et les idéologies qui influent derrière ces grandes catégories.

Les quelques pages suivantes forment donc une image caricaturale du fonctionnement de la société solognote dans sa globalité, ne visant aucune individualité.

Châteaux ouverts au public Musées Légende 10km Center Parc

Le tourisme équestre est aussi très important avec la présence du Parc Équestre Fédéral à Lamotte MalgréBeuvron.ces

Peuplant les nombreux gîtes, venant visiter les principaux sites touristiques de la région Centre, que sont les châteaux de la Vallée de la Loire et le Zoo Beauval, on retrouve aussi Center-Parc à quelques kilomètres au nord du Néant.

Les touristes marquent la saisonnalité des lieux.

Écotourisme, étangs de Sologne Attraction touristique principale

lieux touristiques, peu de touristes visitent les espaces naturels, faute d’espaces ouverts au public. Pourtant, deux forêts domaniales se trouvent au centre de la Sologne : la Forêt de Bruadan entre Millançay et Marcilly-en-Gault et la Forêt domaniale de Lamotte Beuvron. Dès la fin du brame, nous tombons dans la période touristique creuse. Le touriste Carte des sites touristiques

Les habitants de la Sologne

ZooChambordParcdeBeauval

Le Solognot néo-rural Les néo-ruraux habitent généralement dans les petits centrebourgs ou les nouveaux lotissements, il s’agit majoritairement d’anciens urbains venus habiter dans un cadre de vie plus apaisé que celui des villes avec l’achat de terrains plus abordables que dans les grandes agglomérations. 500m 500m

Forme du bâti, lotissement à Vernou-en-Sologne Forme du bâti, centre-bourg de Saint-Viâtre

Ces néo-ruraux, viennent généralement de Paris à deux heures en voiture et en train jusqu’en Sologne des Étangs. De plus, les bassins d’emploi que sont Orléans, Romorantin et Lamotte-Beuvron se trouvent à proximité directe. La population est en augmentation depuis quelques années, phénomène accentué par l’avènement du télétravail.

Les néo-ruraux et les touristes partagent cependant une vision commune du territoire et de la nature. N’étant pas liés par le travail de la terre et de la forêt, ils possèdent un regard esthétique sur les espaces naturels, prônant un laisser faire du cycle de la nature.

Carte du temps de trajet domicile/ travail depuis Saint-Viâtre 10km

Charles Stépanoff, L’animal et la mort: Chasses, modernité et crise du sauvage. 2021

Les militants voisins de la forêt la fréquentent pour des usages récréatifs: course à pied, marche, Vtt, équitation. Ils cherchent dans cet environnement le théâtre privilégié d'une expérience sensible de face-à-face avec une nature désirée aussi sauvage que possible. »

Outre le rapport aux animaux, c'est aussi la perception de la forêt qui oppose militants et adeptes de la vénerie.

La troisième catégorie regroupe les Solognots “autochtones*”, ayant vécu la majeure partie de leur vie ou dont la famille habite en Sologne depuis plusieurs générations. Vivant dans les vieilles maisons des centre-bourg ou les corps de fermes disséminées dans la campagne, se sont les ouvriers du paysage. Souvent forestiers, gardes-chasses, artisans, agriculteurs (lorsqu’il en reste), ils possèdent un lien très fort avec les connaissances, les traditions et les usages locaux. Ils représentent pour la plupart les chasseurs traditionnels pour lesquels toutes les ressources issues du milieu naturel sont Leurvalorisées.regard productif demeure toutefois raisonné. La viande provenant du gibier tué est consommée ou donnée aux proches, il est d’usage de ne pas vendre la venaison, l’animal sauvage n’entrant pas dans la production liée à l’économie de marché.

500m 500m Forme du bâti, centre-bourg de Saint-ViâtreForme du bâti, corps de ferme à Vernou-en-Sologne

*Autochtone: Qui est originaire du pays qu’il habite

Solognot «autochtone»

59 1km

La dernière catégorie est celle des propriétaires fonciers.

Les anciens propriétaires fonciers sont ceux dont la famille possède depuis plusieurs générations des terres en Sologne ou ceux qui y vivent à l’année. Proche du territoire, ils pourraient être placés dans la même classe que les Solognots «autochtones».

France Info, interview d’un propriétaire, 12 février 2021

Le propriétaire Solognot

Parmi eux, nous pouvons faire la distinction entre deux les anciens propriétaires fonciers et les nouveaux (depuis les années 1980).

investissements

Les nouveaux propriétaires, quant à eux, achètent en masse les propriétés forestières depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, formant des domaines de plusieurs milliers d’hectares. Ils sont souvent les grands noms d’entreprises du CAC40 ou les investisseurs français ou étrangers. Ces grands domaines deviennent alors les hauts lieux d’échanges lors des chasses organisées par le propriétaire. On vient discuter des derniers et entretenir son réseau comme ce qui peut être fait sur un green de golf. Souvent parisiens la semaine, ils ne viennent en Sologne que lors des week-ends de chasse. Ce mode de vie urbain pourrait (car non étudié par des sociologues) avoir une influence sur l’expression physique de la notion de propriété via l’engrillagement, la mise en place d’un système de surveillance de “leurs terres”. Pour ces propriétaires, la chasse ne rime pas toujours avec consommation et compréhension des cycles naturels, nous le verrons plus tard dans ce mémoire. Forme du bâti, château et dépendances à Vernou-en-Sologne «C'est nous qui faisons vivre la Sologne. Si on était pas là qu'est ce qu'elle deviendrait leur Sologne ?»

sous-catégories:

Partie 3 : Un regard sur la complexité du modèle cynégétique

La pratique de la chasse en France est très organisée et réglementée. Pour devenir chasseur, il faut valider un permis de chasser. Celui-ci allie connaissances théoriques (les espèces chassables, les nuisibles et les espèces protégées, la sécurité...) et des connaissances pratiques (manipulation de l’arme, montage et démontage, Unesécurité...).foiscelui-ci obtenu, il devient valable à vie. Cependant, tous les ans les chasseurs doivent cotiser pour le rendre valide.

Départementales des Chasseurs (FDC) gèrent les plans de chasse et les ACCA. Possédant de nombreux techniciens et ingénieurs, elle permet la collecte de données scientifiques, d’évolution des populations animales, de leur état Cesanitaire.réseau de fédérations possède un lien très prégnant avec le monde politique. Dépendante des préfectures, la chasse pèse un lourd poids sur deux importants ministères, que sont le Ministère de l’Agriculture et le Ministère de la Transition Écologique.

Schéma d’organisation de la chasse en France Organisation de l’activité cynégétique

La chasse est souvent pratiquée en groupe, les chasseurs forment des sociétés, soit communales (ACCA), lesquels chassent sur les terrains appartenant à la commune ou aux terres agricoles avec l’autorisation des exploitants, soit en sociétés de chasse privées. Tout chasseur dépend d’une fédération départementale. Ces associations ont une mission de service public en matière de gestion de la faune sauvage et de ses habitats. Avec un regard et un savoir-faire axés sur la connaissance de terrain, c’est un interlocuteur important pour les questions Cesrurales.Fédérations

La chasse en Loir-et-Cher est principalement dominée par la pratique de la chasse au tir. Chaque gibier prélevé est répertorié via des bracelets ou des carnets de prélévements et déclarations de tirs (uniquement pour les grands cervidés) permettant ainsi de comprendre et de mieux chiffrer l’évolution des Pourpopulations.d’autres espèces, notamment le faisan et le lièvre, des comptages sont organisés afin de préciser leur Ainsiévolution.selon les chiffres de l’année, les fédérations peuvent déterminer les attributions de plans de chasse pour permettre la préservation des espèces en déclin. Le plan de chasse est une mesure de gestion durable établie par le préfet pour préserver une ressource naturelle. Il lui est proposé pour validation par une commission (CDCFS) incluant agriculteurs, scientifiques, forestiers, piègeurs, chasseurs, association de défense de lanature...Schémadu nombre d’animaux prélevé selon le mode de chasse, d’après les chiffres de la FDC41 Pratiques et chiffres Pour la Chasse à Tir

Après le déclin de l’agriculture et des industries en Sologne, la chasse s’est rapidement imposée comme économie principale sur le territoire. La région Centre concentre un dixième des chasseurs français, nombreux d’entres eux viennent chasser en Sologne rejoints par des chasseurs nationaux et L’économieinternationaux.dela chasse peut se diviser en deux formes distinctes: les revenus directs et les revenus indirects.

La seconde concerne les dépenses annexes à la pratique de la chasse tels que l’entretien du domaine forestier, des bâtiments, l’organisation des repas de chasse qui permettent l’emploi de nombreux artisans, artistes, restaurateurs de façon saisonnière.

Pour l’achat d’une propriété, les prix de l’hectare dépasse parfois la valeur des terres de Beauce pourtant plus fertiles et plus rentables. Ainsi pour un hectare d’étang, il faut compter autour de 20 000 euros/hectare d’eau et pour une parcelle de bois ou de landes les prix s’élèvent à environ 10 000 euros/hectare.

L’impact de cette pratique sur l’activité économique est difficilement quantifiable, car ne représentant pas la totalité des revenus pour les travailleurs solognots.

On estime qu’environ 70% des habitants de la Sologne travaillent de façon régulière pour cette économie. Elle représente d’ailleurs 2% du Produit Intérieur Brut de la Région Centre. Un paysage économique fort

On retrouve dans la première catégorie, les dépenses liées à l’équipement (armes, munitions, vêtements...), aux frais liés aux animaux (nourriture, vétérinaire, équipement...) mais aussi les dépenses pour la validation du permis de chasser et les différentes cotisations ou actions. Elle est représentée par les métiers d’armuriers, de gardes de chasse, de techniciens de fédération, mais aussi la rémunération de personnes pour le bon déroulement de la chasse (rabatteurs et ses chiens, chargeurs d’armes...).

65PermisdeChasser L’inscription à l’examen: environ 45 € puis la validation annuelle: 132 € pour le permis départemental 200 € pour le permis national AdhésionACCAet/ou Action de chasse Equipements (colliers, Gps, gilet en kevlar...) VétérinaireNourriture Equipement: - Bottes/ Chaussures de -marcheCuissard - Vestes et manteaux - Gilet fluorescent - Casquette fluorescent - Trompe (pibole) - Fusil(s) - Balles/ Cartouches - Epieu - Couteaux - Housse de fusil Entretien:-Bâtiments - Propriété - Miradors - Véhicules Chasseur PropriétaireVenteduBois Jour de Chasse Gibier tué Donné RevenduTrophée ou naturalisation Frais vétérinaire pour les chiens blessés Bracelet Repas Un chasseur dépense en moyenne 2 000 € par saison

Clôturer sa propriété est un droit pour le propriétaire. Mais cette pratique a pris une ampleur très importante, si bien que l’on dénombre plus de 3 000 kilomètres de grillages en Sologne. Ce chiffre est à prendre avec beaucoup de précaution car il demande un travail d’actualisation régulier, de nouvelles clôtures étant posées régulièrement.

Nous parlions précédemment dans ce mémoire de représentation sociale et mentale de la chasse, conflit entre deux visions de la nature, celle des “urbains” et celle des chasseurs. Mais la discorde est aussi présente sur les sujets d’éthique de la chasse.

Depuis plusieurs années, on voit émerger en Sologne de nombreuses protestations, venant du monde de la chasse et des anti-chasse concernant un phénomène en pleine expansion: l’engrillagement.

Dans le droit français, deux formes d’engrillagement sont légales: celui relevant du droit à la propriété et celui du droit forestier afin de protéger les régénérations forestières. La clôture a pour but de matérialiser l’apparence physique d’une propriété protégeant les biens contenus dans celle-ci ainsi que des intrusions humaines. Délimiter une propriété peut prendre plusieurs formes, allant du fossé à la haie, en passant par des murs, le domaine de Chambord en étant le meilleur exemple, ou des grillages. Si actuellement le morcellement des propriétés rend plus difficile la mobilité des animaux, il n’y a pas d’impact sur leur génétique, seule l’autoroute A71 coupant la Sologne en deux pèse un poids sur la diversité des populations de cervidés. Pourquoi engrillage t’on? Je n’ai pas pu rencontrer beaucoup de propriétaires ou personnes travaillant dans des propriétés encloses. Les seules personnes qui m’ont répondu, ne possédaient pas un territoire de chasse hermétique. Chez eux, les grillages venaient border la route, afin de protéger les chiens des voitures lors des jours de chasse. 1km Carte non exhaustive de l’engrillagement au bord du Néant Enclos ou clôture de plus de 1.80 m Clotûre d’1.20 m L’engrillagement, l’objet d’un conflit

Il existe d’ailleurs plusieurs formes d’engrillagement, les voici du plus lâche au plus hermétique. - 1 m 1.50 +m1.80 m

Les clôtures faisant le plus débat actuellement sont celles des enclos cynégétiques. Dépassant les 1.80m, souvent enterrées de 30 centimètres et parfois doublées d’un grillage plus fin et de barbelés, elles ne laissent aucune possibilité à l’animal de sortir. Cette herméticité vient alourdir le paysage, le rendant froid. De nombreuses personnes comparent ainsi la Sologne à une prison à ciel ouvert.

A partir d’un mètre 1.50m, la circulation des «grands animaux» se trouve limitée, un cerf saute ces clôtures difficilement. Ces clôtures souvent comprises entre 1.20 m et 1.50 m sont les plus fréquentes en Sologne.

Une grande partie des clôtures solognotes sont relativement D’environperméables.1 m de hauteur, elles entravent assez peu le passage des animaux, sautant par dessus ou bien se glissant entre les mailles. Elles sont destinées à matérialiser la propriété et dissuader les intrusions humaines.

68 «Ça sent la poudre pour les enclos» Le Canard Enchainé, 22 septembre 2021

69 «Engrillagement cynégétique : le pouvoir de l'argent empoisonne la Sologne» Médiapart, 2 octobre 2018

71 «Un césar de l'engrillagement bientôt décerné en Sologne» La Nouvelle République, 30 juillet 2021 «La Sologne mutilée» Ancien numéro du Petit Solognot

Une mission menée par le Comité Central Agricole de Sologne (CCAS) et sur la base d’entretiens, démontre l’opposition aux grands grillages hermétiques isolant les propriétaires, qui se dénote avec l’identité même de la chasse en Sologne, basée sur le partage et l’ouverture. Ces ouvrages coupent aussi l'expansion du tourisme et la circulation des animaux. Cette perte de mouvement tend à artificialiser le milieu naturel par son mitage* dégradant aussi la qualité paysagère et l’image même du territoire.

Il faut toutefois comprendre la différence législative entre les enclos cynégétiques, les élevages et les parcs de chasse. Un enclos cynégétique, réglementé par le code de l’Environnement (article L. 424-3) qui le définit comme une clôture totalement hermétique (mur ou grillage de 2 mètres doublé de grillage enterré) attenant à une habitation. L’élevage est défini par un critère de densité au sein de l’enceinte hermétique: 1 (grand) animal à l’hectare, (Article 4 des arrêtés du 20 août 2009 et du 8 janvier 2010).

Il est possible de réglementer l’engrillagement grâce aux documents d’urbanisme, dans le SCOT puis les PLU. Les communes sont donc habilitées à fixer des modèles ou des formes de clôtures. Pourtant, aujourd’hui encore, on recense de nouveaux ouvrages.

Au niveau de la sécurité humaine, la présence de ces clôtures inquiètent les professionnels du sauvetage, rendant l’accès aux lieux inaccessible, notamment lors d’incendies. De plus, de nombreuses craintes émergent sur le risque sanitaire qu’entrainerait une épidémie sur les surpopulations dans les enclos. On peut notamment penser à l’épidémie de peste porcine africaine qui a conduit en 2020 à la création d’une zone blanche entre la France et la Belgique, c’est-à-dire l’abattage des sangliers présents dans cet espace ainsi que la création de clôtures délimitant la zone. *Mitage : est l’éparpillement, sans plan d’urbanisme réellement cohérent, d’infrastructures, de zones d’habitat, de zones d’activité, dans des espaces initialement ruraux (forestiers ou agricoles).

Le parc de chasse possède la même réglementation que les propriétées non closes car n’étant pas hermétique dans le Droit Commun de la Chasse.

Nous parlions précédemment du modèle de la chasse commerciale. Généralement pratiquée dans des enclos, elle pose de réelles questions sur l’éthique de la chasse.

Charles Stépanoff, L’animal et la mort: Chasses, modernité et crise du sauvage. 2021

J'aime pas ça, ça fait du bruit, ça pète de partout. C'est commercial, c'est pour les riches, les Giscard, etc. Les animaux sont dans un enclos c'est de l'élevage! Quelque part ils sont pas domestiqués, mais un peu quand même, ils ont pas peur de l'homme. Un sanglier qui a deux ans, là-bas, il fait tout de suite 70 kilos. En pleine nature il fait 40-50 kilos, mais, là-bas, ils sont gavés. Après, la viande part dans les grosses sociétés pour être dépouillée pour la consommation des gens. Ça, c'est des chasses commerciales. Je ne suis jamais allé là-bas, mais j'ai souvent été à côté, quand on entendait les balles tirer; les anciens, ils disaient: «Là-bas, c'est de l'abattage, c'est pas de la chasse».»

74 Ministère de la Transition Écologique International Europe National DépartementalRégionalLocal Maintiennent la dynamique de fermeture Observent l’évolution du territoire Dénoncent la dynamique de fermeture LobbyFonciersGrandsChassePropriétaires Petits Propriétaires Fonciers DREAL OFB NationalFédération des Chasseurs CCAS Muséum d’Histoire Naturel de Paris Windmign/ Bebird/ Migraction Penseurs/ Chercheurs Fondation Brigitte Bardot Fondation Nicolas Hulot GIEC/ UICN*AEWA/ *OMPO Forestiers Chasseurs Fédération des ChasseursCRPF41 SEBB Pays Grande Sologne 3 COMCOM 6 Communes LPO 41 Sologne EnvironnementNatureJournalistes Association des Amis des Chemins de Sologne Schéma d’acteur actuel

Il semble actuellement exister, du moins au début de ce travail en septembre, trois grandes dynamiques d’acteurs en NousSologne.avons vu la surreprésentation des propriétaires fonciers pesant un poids considérable dans l’évolution du paysage car possédant les terres. Ces propriétaires sont appuyés par le silence ou la non-prise de position physique des acteurs politiques et du monde de la Dechasse.l’autre côté, les groupes anti-chasse et associations de défense de l’environnement, appuyés par les préconisations venant de différents groupements européens et internationaux d’étude sur le changement climatique, mais aussi de la protection des oiseaux, viennent contrebalancer les pressions émises par les lobbys. Ces mécaniques politiques complexes rendent difficile une prise de position claire sur le sujet. Pourtant, nous l’avons vu avec les titres des différents articles de journaux, des voix se font de plus en plus entendre, prenant à bras le corps la réouverture des milieux et du paysage. Malgré cette situation, des projets commencent à émerger depuis quelques années pour améliorer la qualité des milieux humides. On peut citer le travail conjoint entre le CRPF et la FDC 41, restaurant les étangs, afin de favoriser la nidification des anatidés, mais aussi l’étude menée par l’OFB sur le Fuligule milouin, considéré comme une espèce parapluie des étangs et dont les populations sont en forte diminution.

Un jeu d’acteurs figé

Je souhaite poursuivre ce travail à partir de ces interstices que sont les berges d’étangs, entrant ainsi dans le paysage solognot pour retrouver une épaisseur entre l’étang et la forêt.

Partie 4 : Quel devenir pour un territoire spécialisé ?

A l’origine, nos sociétés n’étaient pas spécialisées. Vivant dans des communautés villageoises et/ou familiales, l’homme usait de toutes les ressources qu’il disposait autour de lui. En évoluant, il a commencé à se spécialiser dans les travaux qu'il entreprend ainsi : les métiers d’éleveurs, de bûcherons, d’agriculteurs, de commerçants se sont détachés, permettant une meilleure répartition des tâches et donc facilitant l’exploitation des Cependant,ressources. les sociétés paysannes ont fait perdurer les savoir-faire pour les fonctionnements quotidiens (élevage de quelques animaux, glanage du bois de chauffage, culture du Celapotager…).permettait en cas de crise de garder de la résilience*. Évolution de nos sociétés

* Résilience : Capacité d’un système à se rétablir après une perturbation.

Dynamique de diversification d’un territoire

Alors comment imaginer l’évolution de la Sologne d’ici 30 à 50 ans ?

Dynamique de spécialisation d’un territoire

L’approche méthodologique choisie est celle des scénarios, permettant de s’immerger et de prendre du recul sur les changements d’ambiances paysagères que pourrait vivre ce territoire dans le futur. Ces scénarios pourront ainsi mettre en avant les répercussions de ce changement sur les usages et la forme de ce paysage.

Toutefois, l'évolution de notre société a entraîné une spécialisation de nos territoires et donc des activités vivrières. L’entrée dans un système mondialisé n’a fait que renforcer les territoires dans leur quête d’une connaissance poussée à l’extrême d’un domaine d’activité. C’est pourquoi, la spécialisation d’une branche de l’économie devient tellement forte qu’elle vient supplanter les autres activités, les faisant disparaître. Mais cette perte de diversité rend les territoires plus vulnérables et fragiles en cas d’aléas ou de catastrophes.

Scénario 1 : intensificationUnede

De longues chaînes de miradors dans lesquelles attendent patiemment les postés ne laissent que peu de chance aux animaux de s’échapper vers le prochain carré lors des battues. Nourris, ces derniers se reproduisent faisant exploser les populations. L’économie de la chasse en Sologne se porte bien car cette région est devenue le centre de convergence des chasseurs internationaux. De vastes gîtes attendent l’affluence des jours de chasse. Malgré tout, elle est soumise aux différentes épidémies. Dans certaines propriétés, des cas de peste porcine africaine se sont déclarés, entraînant un abattage massif des animaux pour limiter cette épidémie. Le même sort attend les milliers d’oiseaux d'élevage lors des épisodes de grippe aviaire. Friche Légende Culture à gibier Ligne de poste

Imaginons que rien ne change, que les lois sur la restriction de l’engrillagement sur la chasse commerciale n’aboutissent pas. Dans cette course effrénée à la rentabilité, de nouveaux propriétaires ont choisi de fermer hermétiquement leurs terres de chasse. La création de nouveaux parcs cynégétiques affranchit leurs occupants des règles de chasse. On peut désormais entendre des coups de fusils à l’année.

la chasse

Le paysage autrefois sinueux se voit alors quadrillé par des chemins et des clôtures, devenant linéaire.

Et si au contraire, la chasse était fortement réglementée ?

De plus en plus de voix s’élèvent contre cette pratique considérée par les anti-chasse comme barbare et inhumaine. Que se passerait-il, si on supprimait brutalement la chasse ?

Comment raccrocher le territoire à une économie ?

83 Scénario 2 : Un système sylvicole conventionnel

Les industries non plus ne peuvent apporter de solutions car en difficultés ou trop loin des abords du Néant. Sans la chasse, les grands propriétaires vont rapidement délaisser les grands domaines. Alors ne restera que la forêt. Le couvert de celle-ci va s’épaissir rapidement, mais à quel prix?

Les forêts proches des étangs, considérées comme remarquables ou ouvertes au public, garderont un semblant de fonctionnement naturel pour satisfaire le tourisme lié aux sites touristiques. Les autres se transformeront rapidement en parcelles intensives mono culturales. L’image de la Sologne autrefois imaginée comme sauvage changera, se muant en une forêt banale et pauvre. D’un point de vue strictement capitaliste, la monoculture rapporte plus et plus vite, permettant la création de scieries et autres entreprises du bois. Mais l’intensification de la filière bois pourrait-elle résister et être durable face aux maladies, aux ravageurs et au dérèglement climatique ? Pourtant face à la chute brutale de l’économie, peu d’exploitants partiront vers des alternatives forestières douces, ces pratiques étant encore à leurs balbutiements. De plus, l’abandon de la gestion des étangs par les propriétaires de chasse, faute de moyens ou d'intérêts, changera les dynamiques hydrologiques. Ainsi de nouveaux marais viendront prendre place dans les terres les plus humides, changeant la fréquentation de l’avifaune au profit des échassiers et limicoles. Marais Forêt moins gérée Plantation de jeunes plants Coupe àFeuillusblanc Résineux Légende

Actuellement, l’agriculture ne peut plus être une réponse rapide et massive car elle ne subsiste qu’en résidus épars.

Si au lieu d’interdire strictement la pratique de la chasse, la politique générale s'oriente vers un changement de pratique annonçant le retour des chasses extensives, en s’adaptant non plus à l’humain mais au milieu permettant donc plus de diversité. En s’appuyant sur les ressources agricoles que la Sologne des étangs peut offrir, l’élevage extensif semble être une réponse au retour d’un paysage varié et productif. Ainsi pour entretenir à moindre coup les prairies en cours de fermeture, de nouveaux élevages apparaissent dans le paysage Suivantsolognot.une volonté de sauvegarde de la race rustique locale, on observerait le grand retour de la Solognote, accompagnée d’autres espèces rustiques, développant les filières viandes, laines associées à ces animaux. Progressivement, les prairies viendront grignoter la forêt pour répondre à la demande. En prenant le temps de réfléchir à un mode de développement économique plus circulaire et résilient, les terres aux bords du Néant pourraient devenir un territoire pilote autour du déploiement des alternatives forestières dans la gestion des Leforêts.retour d’espaces ouverts, bordés d’une multitude de faciès végétaux entraînera la formation de mosaïque de milieux, favorisant de nombreuses espèces animales sauvages. Cette diversité de paysages retrouvée offrira une image rayonnante de la Sologne, influant sur sa fréquentation touristique. C’est à partir de ce scénario, pour l’instant brut, que va se poursuivre mon travail. Forêt mixte PrairiePisciculture Légende

86 Scénario 3 : Une réouverture pastorale

Les deux scénarios précédents s'inscrivent dans des logiques de transformations brutales sur deux plans : l’intensité temporelle de la réponse et de la progression de la dynamique de fermetures des Imaginonsmilieux.maintenant une réponse inverse à ces deux scénarios.

Partie outils

5 : Des

pour un paysage rêvé

Aujourd’hui l’agriculture en Sologne est très peu présente. On dénombre dix exploitants agricoles presque exclusivement tournés vers l’élevage (agneaux broutards, vaches à viande, volailles, gibiers esturgeons …). Si de nombreuses parcelles de céréales ou d’oléagineux sont visibles, elles ne sont pas récoltées, servant de gîtes et couverts au gibier.

Quelle est la place pour l’agriculture aujourd’hui ?

92 1km Carte de l’occupation des espaces ouverts et cltivés Landes Légende Cultures à gibier Prairies Piscicultures ExploitationsHorticultures agricoles

Création d’un Conseil AlimentaireLocal agricole,Diagnostics paysager alimentaireet Projet Alimentaire Territorial Quelle temporalité pour un retour agricole ?

Préemption et achat depropriétéd’uneouplusieurs terrains.Préparation du terrainInstallation d’un éleveur Mise en place d’une AFP Début de la création du PAT deInstallationnouveaux éleveurs et agriculteurs. Quel rôle pour concepteurPaysagistepaysagiste?lePaysagistemédiateur

L’enjeu de ce projet réside dans la prise de conscience des potentiels agricoles de ce paysage. En commençant par des projets à petite échelle et à la temporalité courte, on viendrait propulser de nouvelles dynamiques, permettant de laisser le temps aux réflexions de gouvernance de se lancer. Si les débuts politiques risquent d’être timides, ils déclencheront une fois en place un cercle vertueux de diversification de l’économie. Le paysagiste joue alors tantôt un rôle de médiateur pour apporter une vision globale sur les orientations politiques choisies, tantôt un rôle de concepteur afin de recomposer l’espace.

Enquête de terrain Association Foncière Pastorale Définition du périmètre, de la forme et du statut Enquête publique duSoumissionprojet

95 Enquête publique Création d’un CIAF deOuverturel’AFAFE projetAvant- Enquête publique Avis CDAFdu Fin remembrementdu Aménagement Foncier Agricole Forestier et Environnemental duSoumissiondossierà la DRAAF d’uneMisedesLancementsprojetsenplaceAFAFE?

96 La Sologne d’hier

A l’heure actuelle, des projets sont en cours au bord des étangs pour protéger la végétation et les espèces inféodées à ce milieu. En 2017, la FDC 41 et l’animateur de Natura 2000 de Sologne ont lancé un appel à candidature pour obtenir des financements de l’Agence de l’Eau afin de réouvrir les berges des étangs. Plus d’une vingtaine d’étangs ont déjà été restaurés. Depuis, de nombreux propriétaires souhaitent participer à ce projet, la FDC 45 va elle aussi lancer une opération similaire. En parallèle, l’Office Française de la Biodiversité s’interroge sur l’influence des étangs et de leur végétation dans le cycle du stockage du carbone. Ces projets touchent un élément du paysage considéré comme patrimonial, il est donc plus facile d’engager un changement à partir des abords des pièces d’eau. Étang en cours de travaux Étang en cours de travaux Étang restauré, Neung-sur-Beuvron

La réouverture des bords d’étangs

DREAL SAFER Chambre d’Agriculture duOFB41

PropriétairesCRPF Scieries Eleveurs duTravailleursbois

Une nouvelle gestion sylvicole

de la Bretèche, Ligny-le-Ribault

Unisylva Forestiers

OutilTuilerie

Comité Technique et Scientifique Usagers MembresduGF

TouristesChasseursHabitantsPromeneurs

100 Préemption et achat depropriétéd’uneouplusieurs terrains. Préparation du terrain

La masse forestière du Loir-et-Cher située principalement en Sologne, représente 23% de la production sylvicole de la région CetteCentre.production forestière est répartie en trois utilisations du bois : le bois d’industrie (42%), le bois d'œuvre (30%) et le bois énergie (28%) d’après les statistiques d’Agreste. La moitié des grumes abattues sont exportées hors de la région principalement vers la Nouvelle Aquitaine. Cet export massif a entraîné la fermeture des scieries, obligeant les menuisiers, les charpentiers et une des dernières tuileries artisanales de France, à importer le bois dont elles ont besoin des régions voisines. Il faut donc repenser une gouvernance et un circuit court autour de la filière bois. C’est pourquoi, il me semble nécessaire de travailler à l’accompagnement de la création d’un Groupement Forestier, afin de faire dialoguer les acteurs de la filière. Cette façon collective de gouverner permet aussi de réfléchir à une gestion plus douce de la forêt, adaptant les techniques forestières à une réflexion à l’échelle de l’individu.

Gestionnaires Groupement Forestier de la Sologne des Étangs PropriétairesCommunesPrivés

Alternatives Forestières

101

Un retour progressif d’unInstallationéleveur

Les arbres abattus laisseront place progressivement à de nouvelles prairies. Grâce à l’installation d’un éleveur ovin sur un site pilote mis à disposition par la Communauté de Commune de la Sologne des Étangs, les prairies s’animeront alors quelques mois dans l’année. L’abroutissement des saules par les ovins, leur servant de vermifuge naturel, permettra l’expression d’une nouvelle diversité végétale. La création d’une Association Foncière Pastorale viendra appuyer la dynamique Solognotes,d’ouverture.Yvoy-le-Marron

102

103

Outil

104

En 1972 sort la loi pastorale afin d’aider les professions de l’élevage alors en crise, apportant notamment des outils juridiques pour une gestion simplifiée du territoire. Parmi eux se trouve l'Association Foncière Pastorale, qui permet de regrouper autour d’une même table éleveurs, gestionnaires et propriétaires fonciers, dans le but de proposer une gestion à large Deéchelle.par sa forme relativement souple, l’AFP pourrait permettre la réintroduction progressive de l’élevage dans le paysage solognot. Cependant, elle nécessite une longue concertation avec les acteurs, notamment auprès des propriétaires fonciers. Il faut qu’au moins la moitié des détenteurs de terres comprises dans le périmètre soit favorable pour enclencher sa création. Après cela, elle deviendra un établissement public à caractère administratif avec des objectifs définis. Elle pourra alors financer des équipements d'intérêts collectifs, aider à la gestion et au dialogue entre éleveurs et propriétaires. Cette AFP doit être couplée à un Groupement de Gestion Forestière Alternative permettant de mutualiser les actions et les projets. Pour cela, elles pourront compter sur le soutien d’un comité technique et scientifique pouvant ainsi conseiller et suivre l’évolution du paysage. Le paysagiste doit alors être présent dans les deux associations, afin d’avoir un rôle d’accompagnateur en spatialisant et priorisant les actions à mener. AFP Enquête de terrain Définition du périmètre, de la forme et du statut Enquête publique duSoumissionprojet La mise en place d’un tel projet peut prendre entre 2 et 10 ans.

Qu’est ce qu’une

105 Comité Technique et Scientifique Usagers Membresdel’AFP Gestionnaires Association desPastoraleFoncièreBords du Néant PropriétairesCommunesSyndicatPrivésd’éleveursHabitantsChasseursPromeneursTouristesGroupement de Gestion Forestière DREAL SAFER Chambre d’Agriculture duOFB41FDC41

106

Une fois l’AFP mise en place, de nouveaux éleveurs et agriculteurs viendront s’installer, étendant encore la surface prairiale. Pour valoriser les produits locaux, des réflexions à l’échelle du Pays de Grande Sologne annonceront un Projet Alimentaire Territoriale, en s’inspirant de ceux mis en place aux alentours (PAT du Pays des Châteaux, PETR Forêt d’Orléans, Loire-Sologne…) et des réseaux de circuits cours existants (réseaux d’AMAP, Saveur 41, Approlocal, En direct de nos Fermes…). On pourrait aussi imaginer le déploiement à grande échelle de l’expérience par la Chambre d’Agriculture du Loir-et-Cher menée dans les lycées agricoles du département sur des repas en circuit ultra-court, pour répondre aux attentes de la loi EGALIM. Le retour en force des pâtures et des haies permettront une recolonisation des milieux par le faisan et la perdrix, profitant ainsi aux chasseurs à vue. Création d’un Conseil AlimentaireLocal agricole,Diagnostics paysager alimentaireet laduSoumissiondossieràDRAAF Lancements des projets Projet Alimentaire Territoriale Quelle gouvernance alimentaire ?

107

Collectivités territoriales Services de l’État transformationsEntreprisesRestaurateursHabitantsde et de distribution

Dans la loi d’avenir pour l’agriculture de 2014, apparaissent les PAT. Ces projets alimentaires territoriaux mêlent à la fois un état des lieux de la production alimentaire du territoire et proposent des orientations. Ce dispositif politique joue un rôle d’accélérateur vers une transition alimentaire en circuits courts, facilitant le dialogue entre producteurs, transformateurs, distributeurs, politiques et consommateurs.

Le PAT Outil

Société

SolognePaysTerritorialAlimentaireProjetdeGrande

Dans le cas de la Sologne des Étangs, cette gouvernance permettrait de renforcer le poids économique de l'agriculture, asseyant cette activité au même niveau que la sylviculture, le tourisme et la Pourchasse.aboutir et suivre l’évolution du PAT, un Conseil Local de l’Alimentation regroupant les acteurs locaux autour des questions de l’alimentation doit émerger. Cette instance est l’interface entre les acteurs du terrain et les décideurs et informe sur les bénéfices du PAT.

108 Comité Technique et Scientifique Usagers MembresduPAT Gestionnaires

AgriculteursProducteursCIVAMChambred’Agriculture 41 Institut de recherche Coopératives civile Cantines européensFinanceurset français

DRAAF

DépartementPropriétaires

AFAFE Enquête publique Création d’un CIAF deOuverturel’AFAFE projetAvant- Enquête publique Avis CDAFdu Fin remembrementdu

Forestiers Urbanistes Experts*

Experts* SAFERChambre d’Agriculture du 41 INAOONF CRPF Usagers

L’AFAFE Outil

MembresduCIAF Travaux et études AFAFE Intercommunalité Exploitants agricoles Habitants Géomètres Paysagistes

Dans un dernier temps, un réaménagement du foncier pourra être effectué. A l’aide de l’Aménagement Foncier Agricole Forestier et Environnemental, une restructuration foncière pourra regrouper et réarranger les parcelles en unités cohérentes avec la pratique d’un élevage extensif. Ce nouveau genre de remembrement permet de maintenir des activités agricoles et forestières, en prenant en compte la préservation des habitats et des espèces protégées, la gestion des risques naturels et la pratique du territoire par le grand public. Cet outil permet de garantir aux propriétaires le droit à la propriété mais pourrait rendre l’accessibilité au paysage solognot par le reclassement de chemins. Il doit être déclenché par une commune ou une Unintercommunalité.exempled’AFAFE existe dans le Loir-et-Cher sur la commune de Châteauvieux. Ainsi le rôle du paysagiste sera dans un premier temps de réfléchir à la forme et aux statuts des parcelles dans le CIAF en tant que médiateur, puis lors de la phase de conception et d’aménagement du territoire.

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Le paysage rêvé

terre de partage où l’homme et ses activités coexistent avec le vivant et où l’espace est redevenu un bien commun visible de tous. Les mentalités ont changées et une forme d’équilibre s’est installée.

Enfin nous y voilà. Nous arrivons à l’une des nombreuses possibilités que pourrait prendre le paysage de la Sologne, celui d’un Unerêve.

Le chemin pour y arriver aura été long mais à force d’envie et surtout de dialogues entre tous les acteurs solognots, la Sologne des bords du Néant a su retrouver ses richesses à travers sa diversité, profitant à un tourisme de nature respectueux. Dans ce paysage coexistent chacune à leur manière les évolutions d’autrefois.

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Saisonnalité

Nous sommes en octobre. Les derniers touristes ont quitté la région laissant la place aux chasseurs. Les moutons quittent les bords des étangs pour rejoindre des terres plus sèches. En hiver, la période de chasse bat son plein, accompagnée des travaux forestiers.

Lors du dernier coup de fusil, début mars, ce sont les oiseaux d’eau qui viennent coloniser les prairies humides. Ils seront rejoints à la fin du printemps par les Solognotes, limitant la fermeture des plaines, broutant les nouvelles pousses des ligneux.

113

En été, les chasseurs laissent la place aux touristes sur les chemins forestiers temporaires, expliquant parfois la diversité des milieux solognots.

116 Et la suite ?

Cette réflexion a été appuyée par la connaissance du terrain. Lors de mes premières visites, j’avais eu le pressentiment que les deux sites suivants pouvaient être les supports de mon projet. Puis, plus je déroulais ma pensée, plus j’avais la conviction qu’ils pouvaient correspondre aux terrains expérimentaux pour atteindre l’image projetée du paysage rêvé. Le premier s’inscrit entre les communes de SaintViâtre, Neung-sur-Beuvron et Marcilly-en-Gault. Enserré de forêts et d’étangs, une ferme et ses plaines pourraient correspondre aux premiers temps du Cetteprojet.ferme pilote se trouve à proximité directe de la route des étangs, classée sur les guides ornithologiques européens. Cette présence touristique pourrait permettre la compréhension des connaissances locales et paysages solognots. L’autre site pourrait s’implanter sur les plaines bordant le Néant à la sortie de Vernou-en-Sologne. Ces plaines, pour certaines, sont déjà pâturées, et leur disposition facilite le déplacement des troupeaux et l’accès au village. De plus, la présence d’une topographie légèrement plus marquée pourrait permettre d’autres formes agricoles.

117 1km1km

Périmètre du site entre Saint-Viâtre, Neung-sur-Beuvron et Marcilly-en-Gault

Périmètre du site à Vernou-en-Sologne

De tout temps un territoire rural peu peuplé, la Sologne a muté avec l’arrivée d’urbains qui possèdent une vision spécifique de la nature.

Le paysage solognot est aujourd’hui un paysage en fermeture. Par son morcellement et la spécialisation de son territoire, il est devenu fragile. Cette faiblesse le laisse en proie à de nombreux conflits dus à l’apparition d’une dualité de vision du paysage.

Conclusion

118

Ils se heurtent à un paysage hermétique, entraînant un maillage conflictuel figé. Ce projet questionne la situation binaire actuelle et propose une façon de retrouver un nouvel équilibre. Le principal rôle du paysagiste va être de mettre en musique le dialogue entre les acteurs et les usagers. En avançant un renouveau agricole et pastoral, ce projet permet de renouer avec une diversité écologique et économique entraînant un processus d’apaisement.

PAT : Projet Alimentaire Territorial

ACCA : Association Communale et intercommunale de Chasse Agrée AEWA : Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie AFAFE : Aménagement Foncièr Agricole Forestière et Environementale AFP : Association Foncière Pastorale AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne CAC 40 : Cotisation Assistée en Continue CCAS : Comité Centrale Agricole de Sologne CDAF : Commission Départementale d’Aménagement Foncier CDCFS : Commission De la Chasse et de la Faune Sauvage CIAF : Commission intercommunale d’Aménagement Foncier CIVAM : Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural CLA : Conseil Local de l’Alimentation ComCom : Communauté de Commune CRPF : Centre Régional de la Propriété Forestière DDCSPP : Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection de la Population DDT : Direction Départementale des Territoires DRAAF : Direction Régionale de l’Alimentation, de la l’Agriculture et de la Forêt DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement FDC 41 : Fédération Des Chasseurs du Loir-et-Cher

OFB : Office Française de la Biodiversité OMPO : Oiseaux Migrateurs du Paléarctique Occidental

SEN : Sologne Nature Environnement UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

Acronymes

PETR : Pôle d’Équilibre Territorial et Rural PLU : Plan Local d’Urbanisme

Rural SCOT : Schéma de COhérence Territoriale SEBB : Syndicat d’entretien du Bassin du Beuvron

ZPS : Zones de Protection Spéciale

ZICO : Zone International pour la Conservation des Oiseaux

SAFER : Société d’Aménagement Foncier et d’Établissement

120

INAO : Institut National de l’Origine et de la Qualité

GIEC : Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat GF : Groupement Forestière

LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux

INRAE : Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement

Maurice Genevoix, Raboliot, aux éditions GP 1925 Nicolas Vannier, L’école buissonière, 2017 Page de présentation des étangs disponible : http://www.decouvertesologne.fr/etangs

BRGM : Carte géologique Lorain : Carte géologique simplifiée, 1971 Page sur la géologie disponible : http://www.decouvertesologne.fr/la-sologne/presentation

Paysages : DDT 41, Charte des bonnes pratiques de l’entretien des cours d’eau, 2014

Syndicat Mixte du Pays de Grande Sologne : Pays de Grande Sologne : Une terre d’identité et de qualité, charte de développement révisée, mai Version2006temporaire du PADD, pays de Grande Sologne, 2021 Diagnostic prospectif : Fiches thématiques, 2016 Visite à la Maison des Etangs de Saint-Viâtre Forêts: AGRESTE : «N° 2019-AR06- Récolte de bois et production de sciages en Centre-Val de Loire», 2019 CNPF : «La forêt privée en région Centre», 2014 CRPF de l’Île-de-France et du Centre : Schéma Régional de Gestion Sylvicole en région Centre, 2007. Annexe Natura 2000 du schéma Régional de Gestion Sylvicole en région Centre, avril 2013. IGN, «Résultat de l’inventaire forestier, résultat Centre» de 2009 à 2013 http://www.decouvertesologne.fr/forets

121

Jacques Trotignon, Des étangs pour la vie, améliorer la gestion des étangs, aux éditions ATEN 2000 Jean Renoir, La règle du jeu, 1939 Institut d’Ecologie Appliquée et l’Agence Viola Thomassen paysagiste, «Identification des unités éco-paysagère de la région Centre ; UEP029-Sologne»

GéologieBibliographie:

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Ecologie

Définition de l’orthodromie et de la loxodromie disponible

122 Protection : CRPF, «Charte Natura 2000», 2010 DREAL région Centre-Val-de-Loire, définition d’un arrêté de biotope disponible protection-de-biotope-a1986.htmlhttp://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/qu-est-ce-qu-un-arrete-de-:

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Stépanoff, L’animal et la mort: Chasses, modernité et crise du sauvage. aux éditions la découverte 2021 Elisabeth Bro et al., “La situation de la perdrix grise en France: état des lieux en 2008”, Faune sauvage, vol. 295.

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Histoire

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CRPF et l’Institut d’Ecologie Appliquée, DOCOB, 2007

Cyrille Delorme, Secret d’étangs, aux éditions Magasin Pittoresque 2015 DDT, Les chiffres clés de la biodiversité en Loir-et-Cher, octobre 2020 G. Le Roux, Évaluation de la qualité et la capacité d’accueill pour l’avifaune de 6 étangs de la ZPS FR 8312007 “Sologne Bourbonaise”, septembre 2012

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Le Petit Solognot : “Engrillagement en Sologne, deux textes de loi contre l’engrillagement”, décembre 2021 20 minutes : “ La chasse en enclos “ c’est du ball-trap sur cible vivante”, janvier 2022

Reportage de France TV, Chasse : Les enclos destinés à la pratique créent la polémique, février 2022 ONCFS, Inventaire des clôtures dans les départements solognots, 2019.

Canard Enchaîné : “Ca sent la poudre pour les enclos” septembre 2021

EngrillagementAnnalesduComité

France Bleu région Centre : “”C’est devenu insupportable” : un député du Cher se mobilise contre l’engrillagement de forêts”, novembre 2021

La voix du Sancerrois : “ Un texte de loi déposé à l’assemblé”, décembre 2021

Articles de journaux classé par ordre décroissant de publication

Vidéo du média brut sur la chasse disponible :

Reportage d’Ushaïa TV, “En Terre Ferme : l’engrillagement de la Sologne”, janvier 2022

Le Journal du Dimanche : “Tribune : Il faut interdire la chasse en enclos, novembre 2021

Christophe Baltzinger (Irstea), Coordinateur du projet : Projet Dysperse, 2015

La République du Centre: “ Un césar de l’engrillagement bientôt décerné en Sologne”, août 2021

Dominique Stevens et Michel Reffay, L’engrillagement en Sologne : synthèse des effets et propositions, rapport CGEDD n° 01818-01 et CGAER n°19062, aout 2019

123

Yves Froissard, “ Faire face aux engrillagements en milieu naturel, agricole et forestier en Grande Sologne”, Etude-Concertation, Janvier-Juillet 2011

RCF en Berry : “Sologne : Une proposition de loi contre l’engrillagement pour mettre fin au “carnage sur les animaux”, décembre 2021

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DéfinitionCarnetMag-chasseMag-chasseChassehttps://www.chasseurducentrevaldeloire.fr/fdc41/enLoir-et-Cher,mars202041,juin202141,septembre2021debord2020delaFDC41deresNulliusdisponible:http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Res%20nullius/fr-fr/

Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher : damenagement-foncier-de-la-commune-de-chateauvieux/dagriculture-de-loir-et-cher/nos-actualites/detail-de-lactualite/actualites/fin-de-loperation-https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/chambre-

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Articlehttps://www.saveurs41.fr/https://locavor.fr/https://www.endirectdenosfermes.fr/surlesiteinternetdelaChambre

Site internet de la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher : https://foretorleans-loire-sologne.fr/nos-reflexions/agriculture-et-alimentation/projet-alimentaire-agriculteur/vie-et-amenagement-du-territoire/projets-de-filieres-territorialisees/https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/chambre-dagriculture-de-loir-et-cher/vous-etesterritorial Circuits courts : Sites internet de circuits court :

https://pqn-a.fr/monter-un-projet-alimentaire-de-territoire-pat-en-cooperation-le-cas-de-deux-: epci/ Pays des Châteaux, Plan Alimentaire Territoriale, Plan d’action, mars

Filière bois : Statistiques forestières de la région Centre dispobible

https://www.alternativesforestieres.org/Groupement-forestier-de-Sauvegarde-des-Feuillus-du-Exemple0429-48bc-b614-150cec98259e/search/https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/r%25C3%25A9gion+centre/ee544c16-:d’unegroupementforestierdisponible: Morvan Filière ovine

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https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/chambre-dagriculture-de-loir-et-cher/https://subventions.fr/guide-des-aides/cap-ovin/https://centre-valdeloire.chambres-agriculture.fr/produire-innover/productions-animales/ovins/ AFP : Site internet du département des Hautes Alpes : http://www.hautes-alpes.gouv.fr/qu-est-ce-qu-une-association-fonciere-pastorale-a1885.html

Chambres:d’agriculture de la région Centre :

A Louis, Romain, Jean, Lucie, Léo et tous mes amis pour leur soutien et partage de moments de détente. A mes enseignants et camarades du Conservatoire pour l’évasion par la musique de ce long travail d’écriture. Merci à toutes les personnes que j’ai rencontrées dans le cadre de ce travail.

A mes encadrants, Claire et Christophe, pour vos remarques qui ont nourri ma pensée me permettant de ne jamais figer ma réflexion.

Aux spécialistes et travailleurs solognots pour m’avoir fait part de leurs connaissances fines du territoire et de ses mécanismes complexes: Mr Aucante (Éleveur de Solognotes, Apiculteur et Élu à la Communauté de Commune de la Sologne des Etangs), Mr Bach (Animateur Natura 2000 au CRPF), Mr Baltzinger (Chercheur en écologie forestière à l’INRAE), Mr Beguin (Technicien de rivière au SEBB), Mr Bourdais (Technicien à la FDC41), Mr Calluet (Bénévole LPO41), Mr De Sparre (Éleveur de Solognotes et autres races rustiques), Mr Michau (OFB régional), Mr Nabon (Président LPO 41), Mr Rivet (Directeur Général de la Fédération Nationale des Chasseurs), Mr Riottont-Roux (OFB 41), Mr Roubalais (Animateur Nature à Sologne Nature Environnement), Mme Schricke-Doyen (Animatrice Nature à la FDC41)

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Aux enseignants de l'École pour m’avoir insufflé vos réflexions et connaissances. A ma famille pour m’avoir transmis l’amour de la Sologne. A mon père pour la transmission de sa passion de la chasse. A ma mère pour les heures de relecture de ce mémoire. A mon frère pour les aides techniques en informatique.

Aux artistes qui m’ont dévoilé leurs regards poétiques sur la Sologne: Mme Cedat (artiste peintre), Mr Charbonnier (réalisateur de documentaires animaliers), Mr Delorme (Photographe animalier), Mr Giacosa (Photographe animalier) et Mr Valois (Photographe animalier). Aux propriétaires et chasseurs pour m’avoir ouvert les portes de leur domaine et partagé leur passion: Mr Chevallier (Ancien garde-chasse), LaFeuille (Ancien piqueux du Château de Cheverny), Mr Despinay de Saint-Luc (Propriétaire), Mr De Geoffre (Propriétaire), Mr Launay (Garde-Chasse), Mr Roger (Garde-chasse), Mr Simier (Garde-chasse) et Mr Vuitton (Propriétaire et Président de la FDC41).

Remerciements

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Ces changements politiques majeurs ont donc modifié très rapidement le socle paysager afin de répondre aux besoins toujours croissants de rentabilité.

Situé au cœur de la Sologne, le Néant traverse les nombreux milieux emblématiques de cette région naturelle. Ce paysage, autrefois ouvert, a fortement évolué du fait de la spécialisation de son économie autour de la chasse. Cette pratique qui a toujours façonné ce territoire a pris depuis les années 50 une nouvelle forme entraînant l’industrialisation d’une pratique vivrière.

Mais la spécialisation d’un paysage le rend sujet à de plus grandes faiblesses pouvant provoquer son déclin, notamment dans un contexte sociétal défavorable à la pratique de la chasse.

Comment retrouver de la place pour de nouvelles activités dans un paysage figé ? Jusqu'où l’appropriation d’un espace naturel peut-elle empiéter sur le bien commun? Quel avenir imaginer pour la Sologne?

Mémoire de fin d'étude - Tome 1 - ENP Blois

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Bibliographie

Remerciements

Conclusion

Introduction

Partie 3- Un regard sur la complexité du modèle cynégétique

Partie 4- Quel devenir pour un paysage spécialisé

Avant-Propos