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Introduction
Cette publication et l’exposition qui l’accompagne au Théâtre du Châtelet présentent les projets de onze étudiants en Master d’architecture de l’École d’architecture de Yale, à qui il a été demandé de réfléchir aux transformations de la salle d’opéra traditionnelle qui pourraient rendre cette forme d’art plus accessible à un public plus large. Ce projet était le sujet de leur studio de design final avant l’obtention de leur diplôme. Le sujet est d’autant plus pertinent que l’opéra est radicalement reconsidéré par une nouvelle génération d’artistes, d’acteurs et de diffuseurs, qui reconnaissent sa promesse et son attrait. Le cahier des charges du studio exigeait que les designs surmontent l’impression d’inaccessibilité que les salles d’opéra existants projettent. Le mot « opéra » signifie littéralement « œuvres » et les espaces de représentation conçus devaient être fonctionnellement flexibles pour accueillir des spectacles de toute sorte (classique, world, pop, électro, rap, etc.), des œuvres qui combinent des éléments de musique, de danse, de théâtre et de design. De plus, nos futurs architectes étaient invités à utiliser leurs compétences créatives pour créer un lieu qui soit beau, passionnant, inspirant pour les jeunes, les pauvres, les personnes de cultures diverses, et qui dégage une image d’accueil et de créativité. Le sujet a également été choisi pour créer une base permettant d’aborder des questions plus larges comme le rôle des architectes dans la conception urbaine, qui dépasse le seul design de la prochaine icône architecturale. Leur contribution à la création de quartiers inclusifs, résilients et durables, avec un mélange dynamique de fonctions (espaces culturels et de travail, écoles, restaurants et cafés, commerces et logements pour différents ménages et espace public de haute qualité) est très axée sur la collaboration multidisciplinaire. Les architectes doivent être sensibles aux besoins de tous les participants au projet, tels que les usagers, la communauté, les planificateurs, les financiers, les organismes publics et les promoteurs, afin d’apporter une véritable contribution à l’amélioration des lieux et des espaces. L’espace public partagé est choisi pour accueillir l’espace de représentation démontable et adaptable que les étudiants étaient invi
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tés à concevoir. Au fil des siècles, Paris a établi un standard d’espaces publics éminents et constitue de ce fait une toile de fond inspirante. Le fait que Paris accueillera les Jeux olympiques et paralympiques en 2024 était une autre source d’inspiration et une opportunité particulière pour ce studio. L’un des principaux objectifs des organisateurs des Jeux olympiques est d’utiliser les Jeux pour unir le « Grand Paris » et pour améliorer l’économie des communautés telles que celles de la Seine Saint-Denis. L’Olympiade culturelle, qui comprend de nouvelles propositions et créations ambitieuses et des événements qui reflètent les valeurs et la culture de Paris, a servi de base pour sélectionner deux sites possibles pour la salle d’Opéra du futur itinérant. Les deux sites se trouvent à proximité du village Olympique de Paris 2024 et de son stade principal « Le Stade de France ». La facilité de montage et de démontage était un prérequis crucial. Des structures légères et modulaires ont été étudiées, le fait de pouvoir déplacer facilement la structure contribue fortement à réduire son empreinte écologique et à augmenter sa viabilité financière. Cette flexibilité est d’autant plus pertinente maintenant que les considérations sanitaires exigent des configurations de placement de sièges et d’équipements publics différentes. En parallèle des différents designs architecturaux, cette brochure présente un essai de Ruth Mackenzie sur ce que devrait être l’Opéra du futur et comment le travail de nos jeunes architectes peut devenir une source d’inspiration pour Paris et Saint Denis. Mackenzie est la directrice artistique du Théâtre du Châtelet et membre du corps enseignant invité pour ce studio. Francine Houben de Mecanoo Architects et George Knight de l’École d’architecture de Yale, membres du corps professoral, réfléchissent à leur contribution dans le processus et les résultats du studio. Deux leaders de l’éducation artistique, Dana Karwas, directrice du Centre des arts et des médias collaboratifs de Yale et Mary Lou Aleskie du Centre des arts de Hopkins à l’Université de Darthmouth, se penchent dans leurs essais sur l’évolution de l’opéra, du public et de la scène. Elles ont toutes deux étés de précieuses critiques pour le jury qui a jugé les résultats du studio.
Je remercie nos étudiants et mes collègues-enseignants pour l’intéressant voyage que nous avons fait ensemble. Je félicite les étudiants pour leur travail impressionnant effectué dans des circonstances particulièrement difficiles depuis le début du mois de mars. De nouvelles techniques de présentation ont dû être mises au point car Zoom a pris le relais de l’enseignement en personne. Nous remercions également l’école d’architecture de Yale et sa doyenne, Deborah Berke, d’avoir créé cette opportunité et le Théâtre du Châtelet, la ville de Paris et le département de la Seine Saint Denis pour leur soutien au studio et à cette exposition. Nous espérons que vous serez inspirés et que cette exposition contribuera à la réalisation d’un des projets pour les Jeux olympiques de Paris en 2024.
This publication and the accompanying exhibition in the Théâtre du Châtelet present the designs of eleven Master of Architecture degree students from the Yale School of Architecture, who were asked to ponder what transformations of the traditional opera house might make the art form more accessible to a broader audience. The project was the subject of their final design studio before graduating. The topic is particularly relevant as opera is being radically reconsidered by a new generation of artists, performers, and presenters, who recognize its promise and appeal. The studio brief required that the designs overcome the impression of inaccessibility that existing opera houses signal. The word “opera” literally means “works” and the performance spaces were required be functionally flexible to accommodate live performances of any sort (classical, world, pop, electro, rap, etc.) , works which combine elements of live music, dance, theatre and design. Moreover, our aspiring architects were asked to use their creative skills to create a venue that is beautiful, exciting, inspiring to the young, the poor, the culturally diverse, emanating an image of welcome and creativity. The topic was also chosen to create a basis for addressing broader issues like the role of architects in urban design, which goes beyond designing the next architectural icon. Their contribution to creating inclusive, resilient and sustainable neighborhoods with a dynamic mix of functions (cultural- and workspaces, schools, restaurants and cafés, retail and housing for diverse households and a high quality of public space) is very much about multi-disciplinary collaboration. Architects must be sensitive to the needs of all project participants, such as the users, the community, planners, financiers, public agencies, and developers to make a true contribution to better places and spaces. The shared public space is chosen as the venue for the demountable and adaptable performance space that the students were asked to design. Paris has over the centuries set the standard of great public spaces and forms therefore an inspirational backdrop.
The fact that Paris will host the Olympic & Paralympic Games in 2024 was another special inspiration and opportunity for this studio. A key goal of the Olympics organizers is to use the Games to unite the “Greater Paris” and improve the economy of the communities such as those of Seine Saint- Denis. The Cultural Olympiad, that includes ambitious new commissions and creations and events that reflect the values and culture of Paris, was taken as the basis for selecting two possible sites for the temporary Opera House of the Future. Both locations are in the vicinity of the village of the Paris Olympics 2024 and its main stadium “Le Stade de France”. Ease of erection and disassembly were a crucial requirement. Lightweight and modular structures were explored as moving the structure easily highly contributes to its ecological footprint and financial feasibility. This flexibility was even more relevant now health considerations require different configurations of seating and public facilities. Next to the various architectural designs, this booklet presents an essay by Ruth Mackenzie on what the Opera House of the Future should be and how the work of our young architects can become an inspiration for Paris and Saint Denis. Mackenzie is the Artistic Director of le Théâtre du Châtelet and a visiting faculty member for this Studio. Co-faculty members Francine Houben of Mecanoo Architects and George Knight of the Yale School of Architecture reflect in their contribution on the studio’s process and results. Two leaders in arts education, Dana Karwas, the director of the Yale Center for Collaborative Arts and Media and Mary Lou Aleskie from the Hopkins Center for the Arts at Dartmouth College write in their essays about the evolving opera, publics, and stages. They were both valuable critics on the jury judging the studio results. I thank our students and my colleague-teachers for the interesting ride we took together. I compliment the students with their impressive work under the particularly difficult circumstances since the beginning of March. New presentation techniques had to
be developed as Zoom took over from in person teaching. We also thank the Yale school of Architecture and its Dean, Deborah Berke, for creating this opportunity and the Théatre du Châtelet, the city of Paris and the Department of Seine Saint Denis for their support of this Studio and exhibition. We hope you will be inspired, and that this exhibition will contribute to having one of the designs be constructed for the Paris Olympics 2024.