Croisements u
urhin.e ld a n o ti a n a r e p www.o
avril - mai - juin 2012 • n°11
40 ans déjà !
Rejoignez l’OnR !
2012 2013 Découvrez la nouvelle saison à partir du 10 mai www.operanationaldurhin.eu
édito 40 ans déjà ! Un tel anniversaire, forcément, ça se fête !
Marc Clémeur Directeur général
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Opéra national du Rhin 19 place Broglie • BP 80320 67008 Strasbourg cedex 8 +33 (0)3 88 75 48 00 opera@onr.fr
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Directeur de la publication Marc Clémeur Responsable de la rédaction Mélanie Aron Conception graphique et secrétariat de rédaction Flora Klein - OnR Impression Ott Imprimeurs Journal imprimé à 20 000 exemplaires ISSN : 2103-981X licences 2-1040374 et 3-1040375
Couverture : Photo Alain Kaiser
Photo Alain Kaiser
De célébration il sera question en cette fin de saison. À commencer par la (re)découverte de Farnace, chefd’œuvre vivaldien d’une extraordinaire inventivité, dans une mise en scène de Lucinda Childs, amie fidèle de notre maison. Dans la fosse, l’ensemble Concerto Köln. Nous nous réjouissons du retour de l’inimitable Mariame Clément, qui nous propose quant à elle sa vision toute personnelle du célèbre Chevalier à la rose. Côté danse, Coppélia poursuit sa route à Strasbourg et Colmar. Un ballet déjanté signé Jo Strømgren qui se joue des convenances ! La série Rêves, dédiée au jeune public, dévoilera, avec Mathis le danseur, le quotidien des artistes du BOnR. Les solistes de l’Opéra Studio nous convient en toute légèreté et avec humour à partager les (més)aventures de deux couples d’amoureux avec L’Occasione fa il ladro : une farce de Gioacchino Rossini à savourer en ce début de printemps ! Les amateurs de concerts apéritifs ne sont pas en reste : au menu, des duos, un hommage à Richard Wagner et un concert haut en couleurs présenté par notre Maîtrise. Nous avons par ailleurs le plaisir d’accueillir en récital la grande soprano Dame Felicity Lott, qui nous invite à un voyage musical en Angleterre, son pays d’origine, ainsi que Susan Graham, talentueuse mezzo-soprano qui chante les affres de l’amour féminin. Enfin, pour fêter cet anniversaire comme il se doit, je vous donne rendez-vous le 30 juin prochain pour un concert exceptionnel en plein air au Jardin des Deux Rives. Un moment festif et inédit à partager ensemble en toute convivialité, car 40 ans d’Opéra, ce sont aussi, et peut-être surtout, 40 ans de spectateurs, que je tiens à remercier pour leur fidélité et leur engagement sans cesse renouvelés !
23 mars
2 septembre 2012
WWW.musee-Wurth.fr tél. 03 88 64 74 84
Toutes les activités du Musée Würth France Erstein sont des projets de Würth France S.A.
In Flagranti, 2003, photo, acrylique, carton, collage sur Alucobond, 175 x 196 cm, Collection Würth, Inv. 777 – Photo : Galerie Deschler – © ADAGP Paris 2012
flagrant ColleCtion Würth délit et prêts
11
06
11 Der rosenkavalier 11 Rencontre avec Marko Letonja 12 Entretien avec Mariame Clément 14 l’occasione
fa il ladro
16 danse Coppélia brûle les planches Renjie Ma, un danseur au top 17 jeune public Rêves 8 - Mathis le danseur 18 Récitals 18 Dame Felicity Lott 19 Susan Graham
L’Opéra national du Rhin est composé des Villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar et subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Alsace, associée à l’ensemble des actions programmées dans le cadre de la saison 2011-2012, le Conseil général du Bas-Rhin, le Conseil général du Haut-Rhin. L’Opéra national du Rhin tient à remercier l’ensemble de ses partenaires, entreprises et particuliers, pour leur confiance et leur soutien.
mécènes
Banque CIC Est Caisse des Dépôts Cercle Richard Wagner Fondation Orange Philéa Réseau GDS
Sponsors
Allianz Banque Neuflize OBC Dagré Communication La Poste / Direction du Courrier de l’Alsace GDF Suez
apéritifs
22 fidelio Au cœur de la vie du théâtre 23 ivan cavallari Nouveau directeur du BOnR 24 verdi
Photo Jean-Luc Tanghe
Photo Pascal Bastien
21 Concerts
fait son zénith !
17
25 Les brèves 25 Un flashmob à la gare ! 25 Quatre questions à Hubert Metzger 26 L’OnR récompensé 27 l’onr fête ses 40 ans ! 27 Au programme 28 Rétrospective 30 Happy birthday ! 31 40 ans aux Deux Rives ! 32 La
presse en parle
35 Calendrier
Partenaires
Advisa Asyspro Café de l’Opéra Cave de Turckheim Champagne Nicolas Feuillate Chez Yvonne CBS Outdoor Citylight Contact CRT Alsace Fnac Galeries Lafayette Kieffer traiteur Librairie Kléber Mars Chocolat France Musée Würth France Parcus Pâtisserie Goehry St-art Wattwiller
Sponsors de la Maîtrise de l’OnR Banque CIC Est
Partenaires médias
Arte Danser Dernières Nouvelles d’Alsace France Bleu Alsace France 3 Alsace L’Alsace Lagardère Métropoles Le Figaro Pilipili
t Dessin Christelle Reboule
06 farnace 06 Max Emanuel Cencic 08 La production 09 Lucinda Childs 10 Une scénographie minimaliste
Photo Alain Kaiser
Sommaire
16
Qobuz.com Radio Accent 4 Radio Fip Strasbourg Radio RBS Strasbourg RTL 2 Têtu
Les membres de Fidelio
Association pour le développement de l’OnR
Croisements • 5
Max Emanuel cencic « La plus belle voix de contre-ténor de notre temps » Il était un temps où l’on n’hésitait pas à castrer les jeunes garçons prometteurs afin de leur offrir l’opportunité d’une carrière prestigieuse. On a du mal à imaginer l’engouement que les castrats ont pu susciter jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, faisant courir les foules comme seules les pop-stars ou quelques joueurs de football peuvent encore le faire aujourd’hui. De la Renaissance à l’âge baroque, que ce soit pour de la musique sacrée ou pour l’opéra dans les pays refusant à la gent féminine le droit de se produire sur scène, les castrats ont rempli tous les rôles possibles, des personnages les plus doux aux rôles les plus héroïques. De fait, et contrairement à ce que l’on pourrait penser de nos jours, leurs voix aiguës et légères ne les cantonnaient aucunement à des mélodies éthérées ; les compositeurs leur confiaient presque sans distinction (seuls les vieux pères et les barbons leur ont échappé !) les rôles les plus divers, jusqu’aux guerriers les plus farouches – que l’on songe seulement à Giulio Cesare de Haendel, où les deux généraux romains César et Ptolémée étaient chantés par les célèbres castrats Senesino et Berenstadt... Depuis que cette pratique cruelle a été interdite (Alessandro Moreschi, l’un des derniers castrats connus, attaché à la 6 • Croisements • Farnace
Chapelle Sixtine, a eu le temps de confier au disque quelques airs au début du siècle dernier), c’est tout un répertoire qu’il a fallu se réapproprier, inventer une nouvelle manière de l’interpréter – avec les moyens du bord ! Grâce à un Alfred Deller (1912-1979), dont les intuitions géniales permirent aux chanteurs de s’approprier ces rôles sans avoir à passer par la case de la mutilation, plusieurs générations de contre-ténors se sont succédé pour redonner vie à ces ouvrages de Monteverdi, Haendel ou encore Vivaldi. Le contre-ténor croate Max Emanuel Cencic est de ceux-là. Très tôt, le jeune chanteur se forme dans les meilleures écoles, dont la chorale des Petits Chanteurs de Vienne, où il reste de 1987 à 1992. Immédiatement remarqué, il se produit régulièrement comme soprano garçon, participant à de nombreuses productions d’opéras : La Flûte enchantée (qu’il enregistre en 1991 sous la direction de Sir Georg Solti), Orfeo de Gluck où il interprète le rôle d’Amor. En 1996, il abandonne sa carrière de sopraniste pour devenir contre-ténor. La mutation s’avère payante : la carrière de Cencic se développe alors à une vitesse stupéfiante.
Photo Alain Kaiser
Opernwelt, mai 2008
« (...) pour s’exprimer pleinement, la musique baroque exige de vraies émotions. La souffrance et la joie s’y côtoient de très près (...) »
Il est vrai qu’outre ses qualités vocales exceptionnelles, il montre d’emblée une aisance scénique qui lui permet de « brûler » les planches – et de gagner l’estime des metteurs en scène les plus difficiles. Récemment, on l’a vu au Teatro Real de Madrid dans le rôle long et difficile d’Othon, dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi. Dire qu’il ravit la vedette à Néron – un de ses confrères les plus illustres pourtant – serait un euphémisme ! Depuis, Max Emanuel Cencic collabore régulièrement avec les plus grands chefs d’orchestre de musique ancienne et baroque, qu’il s’agisse de Rinaldo Alessandrini, William Christie, Alan Curtis, Ottavio Dantone, René Jacobs ou encore Christophe Rousset – pour ne citer que les plus célèbres. Les plus grandes salles ne lui font pas peur : en 2009, il interprète Tamerlano à la Bayerische Staatsoper de Munich, puis Tolomeo dans Giulio Cesare au Semper de Dresde. Un des grands moments de sa jeune carrière reste sans aucun doute sa participation au Sant’Alessio de Landi au côté de huit autres contre-ténors ! (dirigée par William Christie à la tête des Arts Florissants et mise en scène par Benjamin Lazar, cette production a fait l’objet d’un DVD, 2008). à l’instar de son aîné David Daniels, Max Emanuel Cencic n’hésite pas à déborder des cadres habituels de son répertoire, interprétant par exemple le Prince Orlovsky de la Fledermaus à Toulouse, Oreste de La Belle Hélène à Lausanne, et se lance même dans des récitals de mélodies… Un grand artiste à suivre d’urgence ! J.J.G.
Hervé Petit : Quel est votre rapport à la musique baroque ? Max Emanuel Cencic : J’ai découvert la musique baroque de très bonne heure. Je jouais déjà du Bach dans mon enfance, et comme j’ai été membre des Petits Chanteurs de Vienne, j’ai grandi au milieu des pièces de musique des XVIIe et XVIIIe siècles. Cette musique fait donc partie de ma vie. H. P. : Le baroque mode d’emploi : comment briser tous les tabous et les idées reçues ? M.E. C. : Je pense qu’à l’époque baroque, les gens menaient une vie très dure. La mort et la souffrance étaient bien plus présentes qu’aujourd’hui. Voilà pourquoi on y célébrait la vie plus que jamais. Je crois donc que pour s’exprimer pleinement, la musique baroque exige de vraies émotions. La souffrance et la joie s’y côtoient de très près, et il faut que l’interprétation en tienne compte pour effacer toutes les présomptions d’infériorité artistique par rapport à la musique classique. H. P. : Qu’est-ce qui fait du chant baroque un genre contemporain ? M.E. C. : Rien, car nous ignorons ce que les chanteurs de l’époque baroque chantaient et comment ils le chantaient. Nous ne pouvons que faire des suppositions et créer aujourd’hui notre propre vision du baroque. Ce qui est indéniablement nouveau, c’est la voix de contre-ténor qui n’existait pas aux XVIIe et XVIIIe siècles comme aujourd’hui pour chanter les rôles de castrats. H. P. : Comment peut-on rendre un opéra baroque aussi populaire qu’il pouvait l’être à Venise au moment de sa création ? M.E. C. : Je crois qu’un bon opéra fait 50 % du succès. Mais l’autre moitié est du ressort de l’équipe d’artistes qui sous-tend ce succès. Les chanteurs, la mise en scène, et même ceux qui ne sont pas sur le plateau, le personnel de l’Opéra… tous contribuent à la réussite d’un opéra, qui est une œuvre d’art réalisée par de nombreuses personnes de talent. On peut faire la comparaison avec les grands films actuels d’Hollywood : aucun film ne tient la route avec une seule vedette… Le succès dépend de toute une série de vedettes et de grands talents. Il me semble donc que c’est le bon mélange de talents et d’artistes qui rend le succès possible à tout moment. H. P. : Comment entre-t-on dans la peau du tyrannique Farnace ? M.E. C. : Ma foi... Dans cet opéra, Farnace n’est pas tyrannique. Il est fier, mais en même temps il est vaincu. Le terme de désespoir décrirait assez bien son état. Et c’est le désespoir qui le conduit au bord de la folie. Le désespoir est un sentiment que nous éprouvons tous, à un moment ou à un autre de notre vie. Un sentiment qui nous pousse à faire ou à dire des choses sans réfléchir, parce que nous perdons le contrôle. C’est plus ou moins l’état d’esprit de Farnace tout au long de cet opéra. H. P. : Comment définissez-vous le personnage de Farnace ? M.E. C. : Un roi déchu qui se bat désespérément pour son honneur et qui perd la raison. H. P. : Le baroque en un mot ? M.E. C. : Comment décrire une ère, une époque en une seule phrase ? C’est impossible. Il faudrait tenir compte de tant de choses pour rendre l’esprit de ce temps en quelques mots seulement... Le mieux qu’on puisse faire est d’essayer d’imaginer et de ressentir le baroque à travers l’héritage qu’il a laissé, dans la musique, la peinture, l’architecture et toutes les réalisations philosophiques ou scientifiques de cette époque. Traduit de l’anglais par Odile Demange, février 2012. Farnace • Croisements • 7
nouvelle production
opéra strasbourg
ve 18, ma 22, je 24, sa 26 mai 20 h di 20 mai 15 h
la sinne mulhouse ve 8 juin 20 h di 10 juin 17 h
conférence
« Farnace, chronique d’un désamour » Sophie Roughol ve 18 mai 18 h 30 • entrée libre
farnace Vivaldi est à l’honneur en mai avec une rareté de l’opéra baroque : Farnace. Un ouvrage puissant et tragique, occasion de découvrir l’un des sommets de la musique de Vivaldi.
Livret d’Antonio Maria Luchini Créé le 10 février 1727 au Teatro Sant’Angelo de Venise Direction musicale George Petrou Mise en scène et chorégraphie Lucinda Childs décors et costumes Bruno de Lavenère lumières David Debrinay FARNACE Max Emanuel Cencic BERENICE Mary Ellen Nesi TAMIRI Ruxandra Donose SELINDA Carol Garcia GILADE Vivica Genaux AQUILIO Emiliano Gonzalez Toro POMPEO Juan Sancho Ballet de l’OnR Chœurs de l’OnR Concerto Köln Ed. Parnassus ARTS Productions, 2012
8 • Croisements • Farnace
Hormis Orlando furioso ou La Griselda, nombre de partitions du « Prete Rosso » – surnom donné à Vivaldi en raison de sa chevelure rouge – restent encore méconnues. La redécouverte du répertoire vivaldien qui s’opère peu à peu actuellement montre son extraordinaire inventivité. Avec Farnace, Vivaldi déploie un univers musical où la virtuosité le dispute à l’émotion. Sur fond de querelles dynastiques à l’époque de Pompée et dans des rebondissements permanents, le livret narre un drame familial qui se déploie dans la droite ligne d’une tragédie cornélienne. Farnace, fils du roi Mitridate et époux de Tamiri, est vaincu par son ennemi Pompeo, et expulsé d’Heraclea, capitale du royaume du Pont. Tamiri le supplie de renoncer à ses intentions de revanche. C’est en vain, car Farnace lui ordonne de sacrifier leur fils et de se donner la mort avant de tomber entre les mains de l’ennemi… L’opéra est donné durant le Carnaval de février 1727 au Teatro di Sant’Angelo à Venise et devient progressivement une sorte de référence de la production lyrique tardive de Vivaldi. Bien accueilli et souvent repris après sa création, il est remonté plusieurs fois, signe de la faveur dont il bénéficie. Hormis une reprise au Teatro Sant’Angelo à l’automne 1727, Farnace voyage en Europe : Prague (1730), Pavie (1731), Mantoue (1732), Trévise (1737) et Madrid (1739). Il existe ainsi plusieurs versions car Vivaldi révise la partition au gré des différentes reprises (en particulier la distribution vocale). Néanmoins, l’architecture des moutures suivantes de Farnace est dessinée avec précision par les deux premières versions vénitiennes. La composition originale pour Venise est perdue, mais les partitions révisées de 1731 (Pavie) et 1738 (Ferrare) ont été conservées. La production prévue pour le Carnaval de Ferrare de 1739 est annulée et cette version ne fut jamais exécutée. « Le Farnace de Ferrare fut le dernier à sortir de la plume vivaldienne. De cette œuvre jamais représentée et jamais reprise sur une autre scène, l’émouvante trace musicale nous est parvenue sous la forme
d’une partition inachevée, conservée par Vivaldi dans sa collection personnelle de musique. Sur la première page de ce précieux manuscrit qui ne comprend que les deux premiers actes de l’opéra, soigneusement calligraphiés, la main du compositeur a inscrit, à la manière d’une épitaphe, la mention « Musica del Vivaldi – 1738 », année de sa composition. Il constitue aujourd’hui le témoignage le plus tardif de l’écriture lyrique du Prete Rosso parvenu jusqu’à nous » 1. Pour cette production maison dans la mise en scène très attendue de Lucinda Childs, sont réunis sur scène le Ballet et les Chœurs de l’OnR. Ce Farnace bénéficie d’une distribution vocale de première force emmenée par le contreténor Max Emanuel Cencic dans le rôle-titre, un formidable trio de voix médianes ou graves féminines (Vivica Genaux, Ruxandra Donose, Mary Ellen Nesi), ainsi qu’Emiliano Gonzalez Toro (notre inoubliable Platée). À la tête de l’éblouissant Concerto Köln, l’une des formations baroques montantes du moment, le chef George Petrou mènera tambour battant cette intrigue palpitante. M.B. 1. Frédéric Delaméa, Mai 2011, Livret du CD de Farnace, Virgin Classics, 2011
CONCERTO KÖLN Très vite après sa création en 1985, l’ensemble Concerto Köln prend sa place au premier rang des orchestres spécialisés dans la pratique d’exécution historique. Tant le public que la critique sont immédiatement sous le charme de cette interprétation musicale si vivante et captivante, et cette façon d’interpréter les œuvres en alliant recherches musicologiques et verve. C’est ainsi que l’ensemble prend rapidement le chemin des salles de concert les plus prestigieuses et des plus grands festivals. Sa discographie regroupe plus de cinquante CD, dont beaucoup ont été récompensés par des prix.
Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
Dramma per musica en trois actes d’Antonio Vivaldi
parcours extraordinaire
Lucinda
childs
« Au fil des années, au fil des expériences multiples, rien n’a donc fondamentalement changé chez Lucinda Childs, ni les principes, ni les méthodes, ni surtout les impulsions d’une intelligence exceptionnelle où l’instinct a toujours sa part même si les chiffres et la réflexion sont omniprésents. Et puis, bien sûr, il y a la passion, toujours aussi brûlante, qu’il s’agisse de danse, de théâtre ou d’opéra 2. » Lucinda Childs commence sa carrière d’interprète et de chorégraphe en 1963 à New York, au Judson Dance Theater dont elle est l’un des membres fondateurs, « grande prêtresse révolutionnaire d’une post-modern dance minimaliste et répétitive » 3. Elle y danse ses propres créations et celles de Steve Paxton, Robert Morris et Yvonne Rainer. Elle est aussi l’élève de Merce Cunningham, qui influencera de manière déterminante ses débuts. Elle fonde sa propre compagnie en 1973, la Lucinda Childs Dance Company et s’oriente vers le minimalisme. « Aujourd’hui, elle collabore toujours avec les plus grandes compagnies du monde mais a renoncé à sa propre troupe, trop attirée par l’opéra où elle peut œuvrer à la fois comme metteur en scène et comme chorégraphe. En fait, ce n’est pas pour elle un mélange des genres mais une complémentarité, telle qu’elle la pratiqua dans sa danse 4. » Chorégraphe très politique, Lucinda Childs est entourée tout naturellement par les plus grands artistes de la fin du XXe siècle : Philip Glass, John Adams, Peter Sellars, Mikhail Baryshnikov, Robert Wilson, Sol LeWitt, entre autres. Son aspiration la plus vraie était de collaborer avec d’autres artisans de spectacles vivants : « Einstein on the Beach fut pour moi un vrai tournant, reconnaît-elle encore aujourd’hui. Travailler avec de vrais hommes de théâtre comme Robert Wilson, Luc Bondy, Peter Stein, entrer dans l’univers de partitions comme celles de Lohengrin, de Parsifal, de Zaïde, de Moïse et Aaron, était exactement ce que j’avais toujours souhaité 5. » Les plus grandes maisons d’opéra lui confient depuis 15 ans des collaborations prestigieuses avec des partenaires talentueux comme Henryk Gorecki, Luc Bondy, Kent Nagano, etc. Elle a mis en scène son premier opéra, Zaïde de Mozart, à la Monnaie de Bruxelles en 1995, repris à l’OnR la même année. En 2002, elle crée une nouvelle version de Daphnis et Chloé pour le Grand Théâtre de Genève et, en 2004, une nouvelle version du Mandarin merveilleux pour le Ballet de l’OnR (reprise en 2009). En 2007, elle présente avec le Ballet et l’OnR un diptyque Stravinsky regroupant Le Rossignol et Œdipus Rex, deux œuvres dans lesquelles danse et chant sont étroitement imbriqués.
« Tout travail de spectacle vivant me fascine plus que jamais » 1
Photo Michael O’Neill B
« Je compose, je ne danse pas, mais je garde intérieurement ma passion pour le mouvement et la musique. J’ai du mal à passer une journée sans danser. Personne ne m’a fait danser comme interprète et mon vocabulaire est resté mon identité. J’aime l’exercice quotidien, la danse avant tout, même si mes expériences m’ont amené à fréquenter les univers du théâtre ou de l’opéra. Faire bouger un chanteur ou des chœurs, c’est une autre forme de communication et d’écriture dans l’espace. Je respecte ces lois, mais ce qui m’importe, c’est le visuel, le mouvement ; c’est mon espace de liberté fondamental. 6 » M.B. 1. Lucinda Childs, programme de Le Rossignol / Œdipus Rex, OnR, saison 2006-2007 2-5. Gérard Mannoni, programme de Le Rossignol / Œdipus Rex, OnR, saison 2006-2007 6. Lucinda Childs, programme de Le Mandarin merveilleux /Le Prince de bois, OnR, saison 2004-2005
Farnace • Croisements • 9
farnace
Une scénographie minimaliste imaginée par Bruno de Lavenère
Les contraintes du décor de Farnace sont liées à la présence de nombreux artistes sur scène. Outre les solistes et les artistes des Chœurs, c’est bien sûr aux danseurs du Ballet de l’OnR qu’il faut ménager un espace suffisant pour leurs performances. De là, un parti-pris d’épurer le décor. Le traitement des surfaces a fait l’objet d’une attention toute particulière.
les murs
la forêt
Proposée sur la maquette (droite), la forêt se présente sous la forme d’un tulle garni d’ombres d’arbres en fond. à l’avant, un pendrillon « silhouette d’arbre » (milieu) garni de molleton noir (gauche) par notre chef tapissier.
les claustras
Les murs sont dorés à la feuille (gauche) pour leur conférer une brillance inégalée par la peinture. Un traitement de « vieillissement » leur donnera au final un air patiné (droite).
La toile peinte de fond effet « nuages » (gauche), placée derrière un écran plastique appelé « cyclo », est rétro-éclairée pour renforcer l’aspect lumineux (droite). 10 • Croisements • Farnace
Maquettes de Bruno de Lavenère - Photos OnR
la toile de fond
Les claustras : à partir d’un gabarit en métal, reproduit sur le support en élastomère acrylique teinté dans la masse, on a pu découper le dessin de ces parties, ajourées par la suite au cutter. Afin de consolider la structure fragilisée par la découpe, la plaque est collée (gauche) sur un filet (droite). Le modèle est reproduit en de nombreux panneaux qui constituent le fond de scène (ci-dessus).
letonja Entre La Scala de Milan où il vient de diriger Les Contes d’Hoffmann et un concert en Tasmanie avec le Tasmanien Symphony Orchestra dont il est le chef, Marko Letonja est de passage à Strasbourg pour préparer le concert anniversaire de l’OnR du 30 juin au Jardin des Deux Rives et la nouvelle production du Rosenkavalier à l’OnR. Monique Herzog : Avez-vous déjà dirigé Rosenkavalier ? Qu’est-ce qui vous attire, vous intéresse dans cet opéra, et comment comptez-vous l’aborder ? Marko Letonja : La production de l’Opéra national du Rhin avec Mariame Clément sera mon et « notre » premier Rosenkavalier. Ce qui m’intéresse tout particulièrement (et c’est du reste une des difficultés majeures de cette œuvre), c’est le style de cette musique, que je connais bien grâce à mes études à Vienne. Je m’attacherai également à donner au mot le bon tempo.
rencontre avec...
marko
M. H. : Après Salomé (1905) et Elektra (1909), Der Rosenkavalier (1911) est bien loin des cris de fureur du matricide ou de la nécrophilie, juste une plainte du temps qui passe, d’un monde qui s’enfuit… Est-ce une comédie ou un drame ? M. L. : Toute plaisanterie contient un souffle de vérité – et chaque rire dissimule toujours une larme. Même si l’on peut considérer le livret comme une comédie, il contient deux éléments amers – le premier est la fugacité ; l’autre, l’expression de l’amour suprême qui consiste à renoncer à celui-ci. Pour avoir vraiment aimé, il faut donner sa liberté à l’amour. M. H. : Le thème majeur du Rosenkavalier est la question du temps qui passe, de l’éphémère, mais aussi de la fidélité et de l’inconstance, qui traverse toute l’œuvre de Hofmannsthal. Comment cela se traduit-il en musique ? M. L. : Après la création du Rosenkavalier, Hofmannsthal a écrit : « Ce qui me réjouit le plus est que, chose absolument incroyable, cette œuvre est devenue un tout, comme si elle n’avait pas été écrite par deux personnes… » Ainsi, pour moi, chaque mot ou presque trouve son reflet (et son complément) dans chaque note (et inversement). M. H. : Dès qu’il découvre le caractère éphémère des choses, l’homme ne mène plus sa vie de la même manière. Qu’en est-il pour vous ? Êtes-vous sensible au temps qui passe ? Êtes-vous nostalgique ? M. L. : Dans mon « métier », il faut en quelque sorte redécouvrir chaque chose à tout moment. À l’instant même on l’on s’enferme dans la routine ou dans le souvenir, on perd sa créativité. M. H. : Vous allez diriger le concert gratuit donné à Strasbourg, au Jardin des Deux Rives le 30 juin prochain, pour fêter les 40 ans de l’OnR, avec les forces vives de la maison. Qu’attendez-vous de ce grand événement ? Un tel concert est-il destiné à démocratiser la musique classique et l’art lyrique ? M. L. : Je considère que mon activité à Strasbourg comprend également l’intégration, la collaboration avec les différentes institutions musicales de la ville. Ce concert représente donc une évolution logique de mon idée de départ, et je suis très heureux que cet anniversaire soit l’occasion de rassembler sous un même toit (à ciel ouvert, il est vrai) deux institutions aussi importantes. Bien évidemment, cela devrait permettre de rendre l’univers merveilleux de l’opéra et de la musique classique accessible à tous. Traduit de l’allemand par Odile Demange, février 2012. Photos Pascal Bastien
Der Rosenkavalier • Croisements • 11
nouvelle production
opéra strasbourg
di 17 juin 17 h me 20, sa 23, lu 25, je 28 juin 19 h
la filature mulhouse ve 6 juillet 19 h di 8 juillet 17 h
Rencontre avec Mariame Clément
et Marko Letonja animée par Marc Clémeur sa 16 juin 18 h 30 • entrée libre
Comédie en musique en trois actes de Richard Strauss Livret de Hugo von Hofmannsthal Créé le 26 janvier 1911 à Dresde Direction musicale Marko Letonja Mise en scène Mariame Clément décors et costumes Julia Hansen lumières Philippe Berthomé chorégraphie Mathieu Guilhaumon LA MARÉCHALE Melanie Diener OCHS Wolfgang Bankl OCTAVIAN Michaela Selinger FANINAL Werner Van Mechelen SOPHIE Daniela Fally MARIANNE Sophie Angebault ANNINA Hilke Andersen VALZACCHI Enrico Casari LE COMMISSAIRE Dimitri Pkhaladze LE MAJORDOME DE LA MARÉCHALE Mark Van Arsdale LE MAJORDOME DE FANINAL John Pumphrey UN NOTAIRE Yuriy Tsiple UN AUBERGISTE Roger Padullés LE CHANTEUR ITALIEN Stefan Pop TROIS NOBLES ORPHELINES Enfants de la Maîtrise UNE MODISTE Tatiana Anlauf UN MARCHAND D’ANIMAUX Mario Montalbano QUATRE LAQUAIS DE LA MARéCHALE
Laurent Roos, Christian Lorentz, Jean-Philippe Emptaz, Fabien Gaschy
QUATRE GARÇONS DE RESTAURANT
Michel Lecomte, Dominic Burns, Jens Kiertzner, Yves Ernst
MOHAMMED Mathieu Guilhaumon Chœurs de l’OnR Maîtrise de l’OnR Orchestre philharmonique de Strasbourg
der rosenkavalier Après sa mise en scène de La Belle Hélène en décembre 2011, Mariame Clément revient à l’OnR avec Le Chevalier à la rose (1911). Cet opéra ancré dans la Vienne des années 1740 est la troisième création commune du compositeur allemand et de l’écrivain autrichien. Frédéric Aron : Comment avez-vous abordé Le Chevalier à la rose ? Mariame Clément : Le Chevalier à la rose se donne comme une création parfaite et intouchable. Certains le méprisent parce que Strauss rompt avec les promesses avant-gardistes de Salomé (1906) et d’Elektra (1909). Mais peu d’œuvres lyriques suscitent une telle adulation. Beaucoup de gens affirment qu’il s’agit de leur opéra favori, que La Maréchale est leur personnage préféré… Sur les dix-huit mises en scène que j’ai faites, personne ne m’a dit : « Oh ! Rigoletto, c’est tellement sublime ! » Même La Traviata ou La Bohème ne sont pas placées sur le même piédestal. Du coup, il y avait quelque chose de bloquant. Le livret d’Hofmannsthal est parfait, c’est drôle, léger et en même temps profond avec des réflexions sur le temps qui passe. Mais avec ses didascalies très précises et son esthétique codée, on imagine tout de suite des dizaines de valets en livrée, sans parler des passages obligés comme celui de la présentation de la rose… L’image de l’œuvre faisait écran. Pour se libérer, avec Julia Hansen, ma scénographe, nous nous sommes demandé de quoi parlait cet opéra si on enlevait toutes ces couches de tradition, de sublime et de respect. F. A. : Que raconte Le Chevalier, selon vous ? M. C. : C’est l’éternelle histoire du barbon, du vieux beau qui cherche à épouser une jeune fille. Soit une structure type de commedia dell’arte : le jeune amant s’en mêle et le mariage échoue. Un seul personnage échappe à ce canevas de commedia, c’est celui de La Maréchale. Elle donne son identité à l’opéra. Mais le personnage principal, c’est Ochs, le barbon. Le titre initial était d’ailleurs Ochs. C’est pourquoi nous avons
12 • Croisements • Der L’éternel Rosenkavalier retour de Batman
choisi d’explorer l’œuvre avec une simplicité inspirée de la commedia. Le dispositif scénique se compose principalement de tréteaux et de rideaux. Les personnages sont en costumes du XVIIIe, les changements de décors donnent lieu à des moments très poétiques, je tiens à ce que cela soit beau visuellement. Mais nous avons eu envie d’enlever ce qu’on appelle communément la crème chantilly du Chevalier à la rose, de dépouiller cet opéra de toute la grandiloquence à laquelle on l’associe généralement. F. A. : Et que devient La Maréchale ? M. C. : Elle reste très centrale bien sûr, nous ne l’oublions pas, tout comme les passages dits « philosophiques ». Mais je cherche à faire apparaître la géométrie des liens entre les personnages. Il y a un parallèle très fort entre La Maréchale et Ochs. Tous deux sont à l’automne de leur vie. La Maréchale prévoit qu’elle va être délaissée par Octavian, son amant, et elle médite sur le temps qui passe. Elle se plaint face à son miroir : « Und ich muss zuschauen dabei », « et en plus, il faut que je regarde ça », le spectacle est le récit de sa déchéance. Mais elle se prend à moitié au sérieux, les auteurs ont dit eux-mêmes qu’il ne fallait pas exagérer la profondeur de ses réflexions. Il y a une grande légèreté dans le personnage. Ochs a lui aussi un accès de mélancolie à la fin du deuxième acte quand il se voit détrôné par Octavian, qui incarne la jeunesse. Il le dit lui-même : ce freluquet, du haut de ses dix-sept ans… La mélancolie cède toutefois à un registre plus bouffon, car dès qu’il reçoit un billet pour un rendez-vous amoureux, Ochs est prêt à s’engouffrer dans l’illusion qu’il est encore vaillant, bon pied bon œil… Une réaction somme toute très masculine.
Photo Gerardo Garciacano
« (...) nous avons eu envie d’enlever ce qu’on appelle communément la crème chantilly du Chevalier à la rose (...). »
F. A. : Est-ce une volonté de revisiter les personnages ? M. C. : Je cherche toujours à creuser, à approfondir les personnages. Le texte d’Hofmannsthal est très subtil, très bien écrit, il y a une matière énorme. J’aimerais par exemple tirer Sophie de cette figure de gourde qu’on lui fait jouer habituellement. Le côté sublime de La Maréchale fait qu’on évoque souvent Le Chevalier à la rose comme un opéra sur les femmes. En même temps, Sophie est toujours montrée comme une jeune oie un peu sotte. C’est une manière très misogyne d’aimer cette œuvre que de glorifier le personnage féminin qui se sacrifie et de mépriser celui qui a un avenir. C’est ce qu’on attend de la femme sur une scène lyrique : « Sois une femme à l’opéra, sacrifie-toi ! » Sophie est très Rosine (Le Barbier de Séville) avec son côté impertinent, elle met les pieds dans le plat. Mais elle prend son destin en main, elle n’est pas si gourde, elle est simplement jeune. Je conçois La Maréchale et Sophie comme les deux facettes d’une même femme, c’est beaucoup plus intéressant. La Maréchale l’exprime d’ailleurs dès le Ier acte : « Pauvre fille, mariée à peine sortie du couvent comme moi je l’ai été, ça me rappelle ma jeunesse »… De même Octavian rappelle à Ochs sa propre jeunesse, et on peut imaginer Octavian comme un Ochs en devenir… C’est très mozartien. Quand on voit Les Noces de Figaro, on se dit toujours que Chérubin est un futur comte ou un futur Don Giovanni.
F. A. : Avez-vous été influencée par le fameux mot de Strauss : « La prochaine fois, j’écris un opéra de Mozart » ? M. C. : Le Chevalier est nourri de références à Mozart, dans les thèmes, les personnages… Même le cadre historique de cette Vienne du milieu du XVIIIe siècle n’est qu’un clin d’œil à Mozart. La présentation de la rose, cet événement central qui est présenté comme une coutume, est une pure invention, ça n’a jamais existé. L’ancrage historique de l’opéra repose sur une fiction. C’est libératoire de se rendre compte que ce n’est absolument pas essentiel. Cela nous a permis de nous focaliser sur ce qui animait vraiment Strauss et Hofmannsthal. Après Elektra, ils avaient envie de légèreté et de comédie, d’où cette fameuse phrase « la prochaine fois on fait un opéra de Mozart ». Notre idée de simplicité proche de la commedia répond à cette intention. Pourtant, le poids de la tradition est tel que lorsque nous imaginions les scènes avec un décor épuré, nous avions tout le temps une angoisse que cela ne marche pas. Nous nous disions qu’il y aurait forcément une scène où l’on aurait besoin de grands murs avec cinquante portes, une armée de figurants… Mais scène après scène, ça fonctionnait. On peut très bien raconter l’histoire du Chevalier à la rose avec de simples tréteaux. Bien sûr, ça fonctionne parce que c’est une très grande œuvre. Nous avions seulement besoin de redécouvrir pourquoi. Propos recueillis à Paris, février 2012. Der Rosenkavalier • Croisements • 13
nouvelle production
théâtre colmar me 9, ve 11 mai 20 h di 13 mai 15 h
la sinne mulhouse je 24, sa 26 mai 20 h
opéra strasbourg je 5, sa 7 juillet 20 h
production de l’opéra studio
l’occasione fa il ladro Un échange de valises, une double identité, un livret astucieux et efficace et tout le génie de Rossini concentré en un seul acte ! L’« Occasion » de découvrir ou de redécouvrir les solistes de l’Opéra Studio.
Livret de Luigi Prividalli d’après la comédie Le Prétendu par hasard ou L’Occasion fait le larron d’Eugène Scribe Créée au Teatro San Moisè de Venise le 24 novembre 1812 Direction musicale Franck Villard Mise en scène Sandrine Anglade collaboration artistique et mouvements Pascaline Verrier décors et costumes Claude Chestier lumières Eric Blosse Berenice émilie Brégeon / Anaïs Mahikian Ernestina Marie Cubaynes Conte Alberto Mark Van Arsdale Don Eusebio John Pumphrey Don Parmenione Yuriy Tsiple / Rudi Fernández-Cárdenas Martino Dimitri Pkhaladze Orchestre symphonique de Mulhouse Edizione critica della Fondazione Rossini di Pesaro in collaborazione con Universal Music Publishing Ricordi srl, Milano a cura di G. Carli Ballola, PB. Brauner e P. Gossett
continuo Suwon Kim 14 • Croisements
Au XIXe siècle, époque de la Révolution industrielle, cohabitent des styles et des esthétiques très divers selon les pays. C’est le siècle du romantisme, de la virtuosité, de la naissance de l’opéra romantique allemand et de l’opéra français (le grand opéra, l’opéra comique, le drame lyrique ou l’opérette), qui tire profit des événements politiques de l’après Révolution pour rayonner sur toute l’Europe. L’opéra italien retrouve de son côté éclat et succès grâce à un jeune compositeur : Gioacchino Rossini. Il conquiert son public à la Scala de Milan avec le triomphe d’un opera
buffa, La Pietra del paragone, et parallèlement à Rome avec la création du Barbier de Séville, une partition éblouissante écrite en treize jours.
Rossini, le « Lucifer de la musique »
En 1812, Rossini a 20 ans. Il compose rapidement, avec énergie, et son inspiration semble intarissable. En moins de deux ans, il écrit deux opéras et quatre farces, parmi eux, L’Occasione fa il ladro (1812). Il écrira quarante opéras entre 1810 et 1829, dont Tancrède, Le Barbier de Séville (1816), L’Italienne à Alger (1813), La Pie voleuse (1813), Le Turc en Italie (1814), Semiramide (1823)… Surnommé le « Lucifer de la musique » par Weber, son rythme de composition est effectivement infernal. Né en 1792 à Pesaro en Italie et mort à Paris en 1868, il est le contemporain de Haydn, Beethoven, Weber, Meyerbeer, Schubert, Donizetti, Berlioz, Mendelssohn, Chopin, Liszt, Verdi, Wagner, Gounod, Offenbach, pour ne citer qu’eux ! En 1829, après la création de Guillaume Tell et au moment où s’impose le grand opéra, genre sérieux auquel contribuent notamment Verdi et Wagner, il décide de ralentir son rythme de composition. Il restera l’une des personnalités les plus influentes du monde musical de ce siècle.
Une musique pleine de bonne humeur et de vivacité
En 1857, en remettant au goût du jour Il signor Bruschino dans ses Bouffes-Parisiens, Jacques Offenbach avait su déceler dans ses œuvres de jeunesse tout le génie de Rossini et sa capacité à concentrer sa frénésie musicale en un seul acte. En effet, se servant du bel canto, il écrit des mélodies brillantes et par sa formidable utilisation du crescendo, il entraîne les musiciens et les auditeurs dans sa fougue musicale. L’Occasione fa il ladro est tout à fait représentative de cette musique pleine de bonne humeur et de vivacité, dans laquelle on peut déjà distinguer des thèmes du futur Barbier de Séville.
Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
Farce musicale en un acte de Gioacchino Rossini
« La gloire de cet homme n’a d’autres bornes que celles de la civilisation. » Vie de Rossini, Stendhal
Atmosphère, atmosphère… L’imbroglio amoureux que provoque un échange de valises
Un aventurier, Parmenione, a profité d’un changement de valise avec le comte Alberto pour usurper son identité et se présenter à sa fiancée qu’il ne connaît pas, Berenice. Mais celle-ci, pour mieux être à même de juger son futur mari, a changé son rôle avec celui de sa soubrette Ernestina. Le tout finira par un double mariage. Le livret provient d’une des premières comédies d’Eugène Scribe, principal librettiste de la première moitié du XIXe siècle, aussi inspiré et fécond que Rossini. Auteur dramatique prolixe, il écrit aussi bien des romans, des vaudevilles, des mélodrames, que des ballets et de nombreux livrets d’opéras. Parmi les plus célèbres : La Dame blanche de Boildieu, Le Comte Ory de Rossini, Robert le Diable, Les Huguenots, Le Prophète ou L’Africaine de Meyerbeer, La Favorite de Donizetti ou Les Vêpres siciliennes de Verdi. « à la tête d’une véritable usine à produire du texte théâtral, Scribe était habile recycleur de recettes éprouvées et il ne faut pas s’étonner de retrouver du Marivaux et du Goldoni chez lui. 1 » C.S.
1. Thierry Santurenne, « Le Contenu de la valise », programme de L’Occasione fa il ladro, Opéra de Bordeaux, 2005
L’Occasione fa il ladro n’est pas à proprement parler une farce. Elle a plutôt le ton brillant de la comédie, comme le XVIIIe siècle aimait à les construire, où les sentiments se cherchent, où les intrigues amoureuses jouent du travestissement. Il y a du Marivaux là-dedans… Mais Rossini y ajoute sa verve et y laisse poindre sa démesure. Et comme il le fera un an plus tard avec L’Italienne à Alger, il invente avec son librettiste une histoire invraisemblable, dont la folie, toujours « organisée » comme le soulignait si bien Stendhal, s’illustre dans des ensembles endiablés. Géniale mécanique du quiproquo poussé à son comble. La drôlerie ici se double d’une réelle poésie parce qu’elle place en son cœur le hasard, le ciel, l’occasione. C’est dans ce hasard du ciel que s’invente et se révèle la vraie rencontre amoureuse, se jouant de tous les stratagèmes. Les protagonistes n’en sont que les marionnettes. Mettre en scène et scénographier ce hasard, c’est transformer la Carte du Tendre de Mme de Scudéry en nuages incertains, c’est faire voyager les solistes dans des draps suspendus comme des percées de lumières, faire advenir plutôt que de faire entrer, faire disparaître plutôt que de faire sortir. Une valse rencontre ou une ronde des sentiments sur les tréteaux du théâtre, comme un radeau exemplaire des intrigues amoureuses. Sandrine Anglade, metteur en scène, février 2012. Ci-dessus : La Carte du Tendre réinterprétée pour le décor du spectacle.
L’Occasione fa il ladro • Croisements • 15
opéra strasbourg
me 11, je 12, ve 13, sa 14 avril 20 h di 15 avril 15 h
danse à l’université
Université de Strasbourg, Le Portique ma 3 avril 18 h 30 • entrée libre
théâtre colmar
Coppélia
sa 2 juin 20 h di 3 juin 15 h
brûle les planches Coppélia n’est qu’une poupée et pourtant… elle fascine. Qu’ils soient de jeunes Franz ou de vieux savants fous à l’image de Coppélius, ils la suivraient partout, de Colmar à Strasbourg… Mieux vaut en rire et ne pas s’en priver !
CHORÉGRAPHIE ET DéCORS Jo Strømgren MUSIQUE Léo Delibes
costumes Mona Grimstad lumières Olivier Oudiou Ballet de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse
Coppélia, photo Jean-Luc Tanghe
DIRECTION MUSICALE Daniel Klajner
Après avoir charmé les spectateurs mulhousiens, Coppélia, la poupée déjantée, vient rouler des mécaniques à Strasbourg et Colmar. Mais, ne nous y trompons pas, Coppélia est bien plus qu’une jolie poupée, surtout quand Jo Strømgren s’empare de ses fils. Le chorégraphe propose une relecture détonante du « ballet pantomime classique ». Au-delà de la naïveté affichée du livret, la version Strømgren s’arrête sur ce qui dérange. Sans tutus ni pointes, mais en compagnie d’une ribambelle d’automates tous plus délirants les uns que les autres, le spectateur est plongé dans le rêve de Pygmalion, celui de créer un être parfait. Jamais aussi sérieux que lorsqu’il fait rire, le chorégraphe norvégien révèle les vanités de l’homme et de sa science. L.D.
Renjie Ma, un danseur au Top !
16 • Croisements • Le Chat botté
R, photo Jean-Luc Tan Le Lac des cygnes, BOn
Chaque année, le magazine anglais Dance Europe établit un classement international des 100 meilleurs danseurs à l’aide d’un jury formé de critiques venus du monde entier. Renjie Ma, danseur au Ballet de l’OnR depuis 2007, figure 20e au Top 100 pour la saison 2010-2011. Il s’est notamment distingué pour son interprétation de Siegfried dans Le Lac des cygnes de Bertrand d’At et ses rôles dans Le Baiser de la fée de Michel Kelemenis et SDP de Garry Stewart. Renjie Ma témoigne du niveau et de la dimension internationale du Ballet de l’OnR. Né en 1988 à Zhejiang en Chine, il se forme d’abord à l’École artistique de Hang Zhou puis à la Hong Kong Academy for Performing Arts. Il débute sa carrière professionnelle au Ballet de Guang Zhou. Depuis 2007, il apparaît dans la plupart des productions du Ballet de l’OnR. Les spectateurs alsaciens ont pu le remarquer récemment dans Le Jardin aux lilas (rôle de l’Amoureux) d’Antony Tudor et As If (Shintaro) de Johan Inger. L.D.
ghe
À 24 ans, Renjie Ma s’invite dans le Top 100 des meilleurs danseurs internationaux.
la sinne mulhouse
je 14, ve 15 juin 14 h 30* & 20 h
la manu colmar
je 21, ve 22 juin 14 h 30* & 20 h 30
l’illiade illkirch
je 28, ve 29 juin 14 h 30* & 20 h 30 * Représentations réservées aux groupes scolaires Réservations : département jeune public
rêves 8 mathis le danseur Laissez-vous entraîner côté coulisses par le jeune Paulo et Mathis le danseur pour découvrir et partager l’incroyable quotidien des artistes du Ballet de l’OnR ! CHORÉGRAPHIE ET mise en scène Bertrand d’At décors et costumes Christelle Reboulet Ballet de l’OnR Conservatoire de danse de Mulhouse Spectacle présenté avec des musiques enregistrées
1, 2, 3, 4, battement devant, arabesque, grand plié, allonge... Ainsi débute, à la barre puis « au milieu », la journée d’un danseur : c’est la classe. Sous le regard de Paulo et de son ami Armand, convaincu que la danse, « c’est pour les filles », les répétitions s’enchaînent, dans des registres très différents. Voici l’occasion toute trouvée pour le jeune narrateur d’énoncer, mine de rien et de manière amusante, le lexique approprié. La force de ce spectacle, chorégraphié par Bertrand d’At, réside certainement dans le point de vue adopté, tant narratif que visuel : le spectateur comprend au fur et à mesure qu’il se trouve réellement dans les coulisses. C’est par moments le régisseur, devant sa cabine, qui lui fait face ! Les décors et costumes, imaginés par Christelle Reboulet, fidèle de la série Rêves, créent un univers ludique et coloré. Le florilège des répétitions permet le recours à des styles très variés, contribuant ainsi pleinement au rythme de ce ballet qui se construit sous les yeux du spectateur, précisément à l’image du processus de création. Le procédé est malin et la magie opère ! Présenté pour la première fois en 2008, Mathis le danseur démontre les ressources inépuisables et les richesses de l’art chorégraphique. Alors, non, la danse, « c’est pas que pour les filles » ! La danse, c’est joyeux, c’est beau, c’est magistral... F.K.
Du cours de danse à la classe sur scène
Pour cette production, nous avons fait appel à de jeunes élèves du Conservatoire de danse de Mulhouse. Paulo et Armand sont interprétés par Théodore Mathis et Mickaël Gattafoni, relayés par Johann Juncker et Louis Deval. À leurs côtés, 27 enfants âgés de 11 à 13 ans, également répartis en deux distributions, participent à la classe au milieu des danseurs du Ballet de l’OnR. Une expérience unique pour ces artistes en devenir !
album illustré
LE MéTIER DE MATHIS Retrouvez l’histoire qui a inspiré le spectacle ! Texte Bertrand d’At et Matthieu Rietzler Illustrations Christelle Reboulet Prix : 5 € Liste des points de vente :
www.operanationaldurhin.eu
Dessins des costumes de Christelle Reboulet, 2008. De gauche à droite : un machiniste, deux danseurs et une couturière.
Réalisé en partenariat avec la Bibliothèque départementale du Bas-Rhin
« À la barre »… l’atelier pour enfants ! Centre chorégraphique, Mulhouse me 04 avril 14 h 30 Le temps d’un après-midi, les enfants découvrent et expérimentent le travail des danseurs du Ballet de l’OnR, de la classe quotidienne aux répétitions… pour aboutir à un court spectacle. Réservé aux 8-12 ans Tarif : 5.50 € Réservations : 03 88 75 48 54 / 79 - jeunes@onr.fr
Opéra Strasbourg ma 17 avril 20 h
Récital Dame Felicity Lott soprano
Graham Johnson
Photo Trevor Leighton
piano
felicity ! Dans le cadre de la présidence britannique du Conseil de l’Europe, la grande soprano anglaise Dame Felicity Lott abandonne pour un soir la mélodie française qu’elle affectionne tant pour nous présenter un vaste panorama de la musique de son pays, du XVIe au XXe siècle. Embarquement pour la (pas toujours si perfide) Albion !
Présenter Felicity Lott, l’une des sopranos sans doute les plus connues, les plus populaires d’aujourd’hui ? Et qui plus est la présenter au public de l’Opéra national du Rhin, où elle est venue si souvent ces dernières années ? On connaît trop la carrière de cette artiste, glorieuse, internationale, ses rôles d’opéra (de Mozart à Strauss, pour faire bref), sa gentillesse aussi (ce qui n’est pas la moindre des qualités dans ce milieu), son goût pour la langue et la culture françaises, qu’elle sert comme nulle autre, avec des programmes chaque fois si personnels, si intelligents – et si jouissifs ! Plutôt que de revenir une fois encore sur ces mêmes poncifs, c’est peut-être sur son choix de répertoire, justement, que nous pourrions nous attarder un peu. Elle, si francophile, nous a souvent fait découvrir des mélodies françaises rares, avec ce chic inimitable dans le bien dire (Verlaine, Hugo, Baudelaire…) que certains Français ne possèdent pas comme elle. Mais là, c’est dans sa langue maternelle qu’elle a décidé de nous revenir aujourd’hui, avec un programme entièrement consacré à des compositeurs anglais, de Purcell à Britten, Elgar, Bridge ou encore Noel Coward. Beau panorama, qui va ainsi du plus pur baroque (avec l’ineffable Music for a while que Purcell composa pour une pièce de théâtre, l’Œdipus de Dryden) jusqu’à la comédie musicale du début du XXe siècle. Quant aux absolues raretés, Peter Warlock (1894-1930), qui s’intéressa à la musique renaissante et baroque de son pays, redonnant goût, grâce à ses transcriptions, à tout ce répertoire jusqu’alors trop oublié – Purcell inclus ! –, Ivor Gurney (1890-1937, qui est un peu le Schubert anglais…) et Roger Quilter (1877-1953 ; son Love’s Philosophy, sur le poème éponyme de Shelley, est un des moments clés de la mélodie anglaise du siècle dernier), ce sera l’occasion pour la plupart d’entre nous de découvrir leurs musiques. Dame Lott dans ses œuvres de pédagogue, pour notre plus grande… félicité ! M.H. Au programme : Henry Purcell, Edward Elgar, Vaughan Williams, Frank Bridge, Peter Warlock, Ivor Gurney, Roger Quilter, Benjamin Britten, Noel Coward
18 • Croisements • Récital
Opéra Strasbourg ma 19 juin 20 h
Récital Susan Graham
mezzo-soprano
Malcom Martineau piano
susan graham LA GRÂCE ET L’ÉMOTION
Susan Graham, la grâce et l’émotion à fleur de voix, nous a concocté un programme remarquable, où la diversité des compositeurs et des styles musicaux cache une unité d’inspiration : les affres de l’amour féminin. L’amour sur les ailes du chant...
Photo Dario Acosta
Comme à l’Opéra, où elle passe sans difficulté de Mozart à Lehár, de Gluck à Strauss et de Haendel à Massenet, Susan Graham a le même don de caméléon quand il s’agit du lied et de la mélodie. De fait, lors de sa dernière venue chez nous, la grande mezzo-soprano américaine nous avait gratifiés d’un programme des plus festifs : Brahms, Debussy, Berg, Poulenc et André Messager. Ce soir, c’est au contraire vers la part plus élégiaque de son art qu’elle a décidé de se tourner, avec des œuvres qui chantent l’amour : l’amour sacré (« La Sainte vierge » de Purcell), l’amour profane (les Fiançailles pour rire de Poulenc, avec leur ironie douce-amère), l’amour dans ses blessures (Liszt, Schumann, Wolf…) et ses douleurs (la Lady Macbeth que Joseph Horowitz composa en 1970), et jusqu’à la mort même (La Mort d’Ophélie, un Berlioz rare dont elle a le secret). Susan Graham a ainsi élaboré avec son pianiste d’élection, Malcolm Martineau, un véritable parcours de l’âme éprise et passionnée, âme féminine essentiellement – même si certains lieder pourraient sans perdre de leur force ni de leur substance être chantés par un homme ! Au sein de cet axe programmatique, un autre se découvre avec le groupe des lieder de Liszt, Schubert, Schumann, Wolf et Tchaïkovski, dont le fil conducteur est le personnage énigmatique de Mignon, figure essentielle du Wilhelm Meister de Goethe. Cette héroïne, avec ses secrets, ses blessures d’amour, sa nostalgie (comédienne ambulante, elle se rappelle simplement qu’elle a été enlevée à ses parents quand elle n’était encore qu’une enfant, gardant tout au plus quelques souvenirs d’un pays ensoleillé – l’Italie sans doute (« Connais-tu le pays où fleurit l’oranger ?... ») a – on le voit bien ici – été une intarissable source d’inspiration pour les compositeurs du XIXe siècle, qu’il s’agisse de mélodies comme ici, ou pour des opéras (qu’on se souvienne par exemple du trop rarement joué Mignon d’Ambroise Thomas). M.H. Au programme : Franz Schubert, Hector Berlioz, Robert Schumann, Franz Liszt, Piotr Ilitch Tchaikovski, Henri Duparc, Hugo Wolf, Joseph Horowitz, Francis Poulenc, Steven Sondheim, Noel Coward Récital • Croisements • 19
Advisa, partenaire et éditeur de l’application iPhone pour l’Opéra national du Rhin.
Advisa est une agence interactive structurée pour répondre aux enjeux de l’ère digitale. Notre vision repose sur un constat : internet transforme la relation entre les marques et leurs publics. Nous accompagnons les entreprises et les institutions dans la définition et la mise en œuvre de leur stratégie digitale : e-branding, e-commerce, e-marketing et mobilité. Nous sommes 25 spécialistes - stratèges, designers et techniciens - animés par une passion commune, la créativité digitale.
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STRASBOURG Siège PARIS Agence commerciale
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Nous contribuons aux communautés Open Source suivantes : Nous militons pour développer le secteur économique des TIC :
Creative-Mobility
CONCERTS APéRITIFS Les concerts apéritifs font partie des traditions de la maison. Des choix éclectiques à l’image des interprètes qui montent sur scène et viennent ensuite prendre un verre avec les spectateurs, un gage de convivialité.
Duos à gogo Tatiana Zolotikova Soprano Yasmina Favre Mezzo-soprano Mario Montalbano Ténor Jaesun Ko Baryton Vérène Rimlinger Piano énoncé du problème : soit quatre chanteuses et chanteurs de tessitures différentes, trouvez toutes les combinaisons de duos possibles. Réponse : six possibilités (bravo, vous avez trouvé !) et autant de façons de mettre en valeur ce panel de voix. Le piano vient sceller le tout. Laissons-nous entraîner par ce trésor qu’est la voix et par les pépites de duos d’opéras, d’opérettes et de music hall. Des morceaux choisis qui font se conjuguer le chant lyrique sur tous les tons. Retrouvons, entre autres, Mimi et Rodolfo dans « Suave fanciulla », extrait de La Bohème de Puccini, Violetta et Alfredo tout droit sortis de La Traviata avec le célébrissime « brindisi », Hélène et Pâris pour « Ce n’est qu’un rêve », extrait de La Belle Hélène d’Offenbach, ou encore « C’est l’amour », extrait de ce monument de l’opérette qu’est Princesse Czardas. Bien d’autres encore ! Des duos, de l’amour, un pur moment de bonheur. H.P.
Opéra Strasbourg Salle bastide sa 12 mai 11 h
Wagner : modèle et épigones Emilie Brégeon soprano Marie Cubaynes mezzo-soprano Suwon Kim et Cordelia Huberti piano Quatuor Florestan : Philippe Lindecker et Sylvie Brenner violon Roland Cheney alto Agnès Lindecker violoncelle
théâtre colmar
ma 29 mai 12 h 30
Pour attester de la proximité de l’écriture entre Richard Wagner et ses émules Ernest Chausson et Guillaume Lekeu et pour célébrer la rencontre du Quatuor avec les chanteurs de l’Opéra Studio, voici un programme de choix, composé de deux pièces de Richard Wagner : Le Siegfried-Idyll, poème symphonique en hommage à l’épouse de Wagner, Cosima, devenue maman d’un petit Siegfried né en 1869, sept ans avant l’écriture de l’opéra éponyme. Les Wesendonck Lieder, seule entorse à sa règle de ne composer que sur ses propres textes, sur des poèmes de la femme d’un de ses mécènes, Mathilde Wesendonck, à qui il était fort attaché… De Guillaume Lekeu, mort à l’âge de 24 ans, un Nocturne trop rarement interprété. D’Ernest Chausson, la Chanson perpétuelle qui constitue une œuvre incontournable du compositeur français. La musique de chambre a des heures de gloire lyriques. H.P.
Opéra Strasbourg Salle bastide sa 2 juin 11 h
Wolfgang, Gabriel, Charles, Leonard… et les autres Petits Chanteurs de Strasbourg Maîtrise de l’OnR - Philippe Utard Direction Edlira Priftuli et Cécile Bienz Chefs de chœur Roselyne Koeniguer Piano Jean Lorrain Mise en espace
Et si Aznavour croisait Brahms, si Elton John passait quelques minutes avec Mozart, si Oscar Hammerstein rencontrait Saint-Saëns ? Et si… Les Petits Chanteurs de Strasbourg sont habitués à passer avec délectation d’une époque et d’un style à l’autre, à chanter en solo, en petit chœur et en grand ensemble. Chaque répétition est un voyage, chaque spectacle, une aventure. Le temps d’un concert, ils vont vous faire découvrir toutes les facettes de leur univers éclectique : tantôt dansant, tantôt sérieux, humoristique ou « savant » ! Attachez vos ceintures, Wolfgang , Félix, Charles, Leonard et les autres vous attendent ! P.U. Concerts présentés en partenariat avec la Cave de Turckheim.
Opéra Strasbourg grande salle sa 30 juin 11 h
Concerts apéritifs • Croisements • 21
Au cœur de la vie du théâtre
Fidelio L’Opéra, c’est vous !
22 • Croisements • Fidelio
▪ Invitation à La Nuit de Gutenberg de Philippe Manoury ▪ Invitation au récital de Ludovic Tézier ▪ Invitation à Let’s dance ! ▪ Visite de l’Opéra à Strasbourg ▪ Répétition des Chœurs de l’OnR ▪ Répétition de Der Rosenkavalier ▪ Invitation à la conférence de presse de la saison 2012-2013 ▪ Invitation à la prochaine exposition du Musée Würth Erstein ▪ Invitations et offres promotionnelles à venir pour les prochains spectacles de l’OnR. Fidelio remercie tous ses donateurs individuels pour leur soutien et leur générosité. Parlez-en autour de vous, afin d’élargir notre communauté, car plus nous serons nombreux, plus nous pourrons agir.
La brochure et le bulletin d’adhésion sont disponibles sur simple demande : Fidelio Opéra national du Rhin 19 place Broglie BP 80320 67008 Strasbourg cedex Tél. : +33 (0)3 88 75 48 40 fidelio@onr.fr ou sur www.operanationaldurhin.eu [rubrique Soutenir l’Opéra]
Photo Alain Hanel
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L’Opéra national du Rhin, ce sont des voix, de la musique, de la danse, de la lumière. Ce sont des chanteurs, des danseurs, des compositeurs, des librettistes, des chefs d’orchestre, des chorégraphes, des costumiers, des décorateurs, des techniciens, qui travaillent de concert et donnent le meilleur d’eux-mêmes, pour que sur scène la magie s’opère. Et c’est aussi vous ! L’OnR existe grâce à la générosité et à l’implication de chacun d’entre vous. être membre de Fidelio, la seule, l’unique association des fidèles de l’OnR, c’est apporter votre pierre à cet édifice complexe et sophistiqué, et ainsi participer à son équilibre et à sa réussite. Mais c’est aussi découvrir la vie du théâtre de l’intérieur, assister aux répétitions, visiter les coulisses, dialoguer avec les artistes et les artisans des spectacles, bénéficier d’invitations, pour vous et vos proches, et être au cœur de l’actualité du théâtre. Enfin, c’est soutenir le programme d’action culturelle et pédagogique de la maison, ouvrir à tous les portes de notre institution et former le public de demain.
Manifestations proposées par Fidelio Saison 2011-2012
ivan cavallari
nouveau directeur du Ballet de l’OnR
Photo Frances Andrijich
À compter du 1er janvier 2013, Ivan Cavallari succèdera à Bertrand d’At, en poste au Ballet de l’OnR depuis mai 1997. Sa nomination a fait l’objet d’une concertation entre les villes composant le Syndicat intercommunal Opéra national du Rhin (Strasbourg, Mulhouse et Colmar) et l’État. De La Scala au West Australian Ballet en passant par le Ballet de Stuttgart, le parcours d’Ivan Cavallari démontre une grande richesse et une envergure internationale en résonance avec l’histoire du Ballet de l’OnR. Né à Bolzano en Italie en 1964, Ivan Cavallari intègre l’école du Ballet de La Scala à Milan, avant d’être boursier à l’école du Bolchoï Ballet de Moscou en 1981, où il poursuit sa formation jusqu’en 1983. De 1984 à 1985, il est danseur au sein du Ballet de La Scala, et en 1986, il entre au Ballet de Stuttgart où il devient danseur-étoile en 1991, sous la direction artistique de Marcia Haydée, puis de Reid Anderson. Il quitte le Ballet de Stuttgart en 2000. Il interprète ses premiers rôles dans les chorégraphies de Balanchine, Ashton, Fokine, Béjart, Tetley, Kylián, Forsythe, Van Manen, Scholz, Mac Milan, Neumeier, Thoss, Spuck, Lee. Il travaille avec des artistes internationaux tels que Massimiliano Guerra, Alessandra Ferri, Alina Cojocaru, Tamara Rojo, Johan Kobborg et Adam Cooper. Il danse tous les premiers rôles des ballets de John Cranko et remonte régulièrement ses œuvres pour des compagnies telles que le Royal Ballet du Covent Garden de Londres, La Scala de Milan, le Ballet National tchèque à Prague, le Ballet National hongrois à Budapest, l’Opéra de Rome, le Ballet royal suédois, le Ballet d’Oslo, le Ballet national de Chine à Beijing, le Ballet universel en Corée et le West Australian Ballet. Il remonte aussi de nombreuses œuvres d’Uwe Scholz. Il a été invité en tant que professeur par la Stephan Thoss Company, le Ballet National tchèque, le Ballet de Stuttgart, le Liaoning Ballet et le Ballet National Finlandais à Helsinki. Il réalise des chorégraphies pour le Ballet de Stuttgart, le Ballet de l’Opéra de Hanovre, le Ballet de l’Opéra national de Lodz en Pologne, le Ballet de Mannheim, le Ballet de l’Opéra de Vienne et la Staatsgalerie de Stuttgart qui lui a commandé une œuvre pour l’ouverture d’une exposition consacrée au peintre Franz Marc. En 2002, il crée une œuvre importante pour le Liaoning Ballet : The Last Empereur and I, qui a remporté plusieurs prix. Pour le West Australian Ballet, il remonte Casse-noisette en collaboration avec Edoardo Sanchi, le décorateur de La Scala, un ouvrage très bien accueilli par la critique. Depuis 2007, il occupe le poste de directeur artistique du West Australian Ballet, la plus ancienne compagnie de danse d’Australie, qui a été créée en 1952 par Kira Abrissokova (Bousloff).
Ivan Cavallari en 5 dates ▪ 1981 : boursier à l’école du Bolchoï Ballet à Moscou ▪ 1984 : danseur au Ballet du Teatro alla Scala ▪ 1986 : danseur au Ballet de Stuttgart, danseur-étoile à partir de 1991, sous la direction artistique de Marcia Haydée, puis de Reid Anderson ▪ 2007 : nommé à la direction du West Australian Ballet ▪ 2008 : reprise de Casse-noisette avec le West Australian Ballet en collaboration avec Edoardo Sanchi
Ivan Cavallari au BOnR • Croisements • 23
événement
verdi
fait son zénith 100 musiciens, 160 choristes, 4 solistes prestigieux et un chef de premier ordre pour un Requiem inoubliable. Puissant, exubérant, grandiose :
Photo Moreno Maggi - Architectes : Massimiliano et Doriana Fuksas
Viva Verdi !
Pour la première fois au Zénith de Strasbourg. Une coproduction initiée par la Ville, la Communauté urbaine de Strasbourg et l’Opéra national du Rhin (OnR) entre l’Orchestre philharmonique de Strasbourg (OPS), le Conservatoire de Strasbourg (CRR), et les Chœurs de l’OnR. Un chef d’œuvre majeur interprété par les Chœurs de l’OnR, de l’OPS et du CRR, et des solistes de renommée internationale : Tamar Iveri (soprano), Tanja Ariane Baumgartner (mezzo-soprano), Giuseppe Filianoti (ténor) et Orlin Anastassov (basse). À la baguette, Marko Letonja dirige son premier concert en tant que Directeur musical de l’OPS. Vaste fresque dramatique, cette Messa da Requiem a été composée par Verdi en 1874. Comment ne pas être emporté par la force du Dies Irae ? Et comment ne pas être ému aux larmes par les dernières notes du Libera Me ? Verdi au faîte de sa gloire, salué comme l’un des plus grands compositeurs de son temps, nous offre une œuvre de musique absolue. Un concert spectaculaire qui annonce le bicentenaire de la naissance de Verdi, célébré en 2013, dont le combat pour la liberté et la défense des droits de l’homme prend, à Strasbourg, une résonnance toute particulière.
Strasbourg, Le Zénith je 20 septembre 20 h
Ouverture de la billetterie 14 mai 2012 Renseignements / réservations 0825 84 14 84 (0,15 € / min) caisse@onr.fr Tarifs de 5.50 € à 30 €
4 questions à... Le 14 février, le Ballet de l’OnR a fait son flashmob à la gare de Strasbourg Retour en images sur 3 minutes inoubliables !
hubert metzger Vous aimez la musique, comment êtes vous tombé dedans ? De manière assez classique, si l’on peut dire, par capillarité parentale : un père musicien et poète, amateur de lettres et d’arts, qui misait beaucoup sur l’esthétique dans son concept d’éducation ; une mère attentive qui ne m’a pas dissuadé de l’usage fréquent de l’électrophone familial. Des concerts fréquentés dès l’âge de 10 ans. L’écoute, à peu près au même âge, de l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven et de sa Fantaisie pour piano, orchestre et chœurs, par Klemperer et le tout jeune Barenboim ; une découverte décisive de la profondeur intérieure à laquelle peut nous conduire la musique. Enfin, la pratique d’un instrument (le violon), cependant laissée en friche assez vite, par insuffisance de talent. Quel est votre plus beau souvenir ? Réponse spontanée : la dernière représentation ou le dernier concert, quand le souvenir encore vivace prolonge le plaisir éprouvé. Sinon, beaucoup de beaux souvenirs plus anciens, les plus intenses étant liés à des émotions musicales dont aucun signe avant-coureur ne pouvait laisser présager l’intensité. Des souvenirs souvent liés à la voix, comme cette entrée de plain pied dans l’univers de l’opéra baroque, à l’occasion d’une représentation de Il Trionfo de Haendel à Zurich, un Chant de la Terre à Baden ou encore un récital, en tous points de vue exceptionnel, donné à Colmar par une chanteuse alors inonnue, Twyla Robinson. Et dans le registre symphonique : la première audition en salle d’une symphonie de Mahler, la sixième, par l’OPS sous la direction d’Alain Lombard. Surprise également à la gare de Mulhouse, le 12 janvier !
Si vous étiez un instrument ? La voix, peut-être celle de Fischer-Dieskau dans les lieder de Schubert.
Photos Nis & For
Si vous étiez un personnage lyrique ? Réponse prévisible venant d’un avocat : Florestan, pour l’humanité qu’il représente, et l’espérance de la liberté qu’il incarne. Hubert Metzger, ancien bâtonnier de Strasbourg, est le président de la radio Accent 4. Pour l’écoute d’Accent 4 : sur la bande FM (Strasbourg 96.6, Sélestat 98.8, Colmar 90.4) et sur www.accent4.com. Croisements • 25
l’onr récompensé Depuis la saison 2009-2010, la programmation de Marc Clémeur a été reconnue par les professionnels qui lui ont décerné plusieurs prix.
Platée
Aladin Les Huguenots
Götterdämmerung 2010 > Platée Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse « création du meilleur élément scénique » 2010 > Platée Critiques internationaux du magazine allemand Opernwelt (Jahrbuch 2010) ▪ Platée est nommée une fois pour « la meilleure
2010 > Aladin et la lampe merveilleuse Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse « Création du meilleur élément scénique » 2011 > Götterdämmerung Syndicat Professionnel de la Critique Théâtre Musique Danse « Grand prix » 2011 > Les Huguenots Critiques internationaux du magazine allemand Opernwelt (Jahrbuch 2011) « Meilleur spectacle lyrique de l’année 2011 » Coproduction avec La Monnaie / de Munt, Bruxelles
La Nuit de Gutenberg
production lyrique de l’année » ▪ Mariame Clément est nommée deux fois pour « la meilleure mise en scène » ▪ Julia Hansen est nommée une fois pour « le meilleur décor » et quatre fois pour « les meilleurs costumes » ▪ Emiliano Gonzalez Toro deux fois pour « le meilleur artiste lyrique de l’année » ▪ Les Chœurs de l’OnR sont également nommés comme « meilleur chœur », pour leur prestation dans Platée
Le 20 février, Les Victoires de la Musique Classique ont sacré Philippe Manoury « compositeur de l’année », pour son opéra La Nuit de Gutenberg, création mondiale donnée en ouverture de la saison 2011-2012.
Photos Alain Kaiser
2012 > La Nuit de Gutenberg Les Victoires de la Musique Classique
26 • Croisements
Philippe Manoury « compositeur de l’année »
fêtez avec nous les 40 ans de l’onr !
Au programme
2012… Une année pas comme les autres : l’OnR fête ses 40 ans. Une occasion de revenir sur 40 années de productions, de découvertes, de rencontres, de passion, partagées avec le public.
L’Opéra à votre table !
Deux dîners lyriques sur la scène de l’Opéra jeudi 19 et vendredi 20 avril • 19 h 30
Les artistes de l’Opéra Studio vont vous faire partager 40 ans de spectacles.
Tous à l’Opéra !
retour en images La campagne de communication des 40 ans a été réalisée à partir de portraits de spectateurs. Les visages sélectionnés ont servi à réaliser les visuels « 40 ans », déclinés sur différents supports de communication.
Merci à tous les participants !
samedi 12 mai • 10 h à 18 h Un rendez-vous festif sous le signe des 40 ans pour aborder l’Opéra autrement. L’OnR ouvre les portes de ses ateliers et vous invite à une journée pleine de surprises et de découvertes ! Plus d’infos dès avril sur www.operanationaldurhin.eu
Accent 4 fête les 40 ans de l’OnR samedi 2 juin • 10 h à 18 h • Salle Bastide émission en direct et en public
Concert apéritif
Wolfgang, Felix, Charles, Leonard et les autres…
samedi 30 juin • 11 h • Grande salle
Les Petits Chanteurs de Strasbourg - Maîtrise de l’OnR Direction : Philippe Utard Voir p.21 Tarifs de 5 à 11 €
40 ans aux Deux Rives !
Un concert exceptionnel au Jardin des Deux Rives samedi 30 juin 2012 • 21 h 30
Concert gratuit en plein air En cas d’intempéries, le concert aura lieu le 1er juillet Avec Joseph Calleja, Mireille Delunsch, George Petean, les artistes de l’OnR, accompagnés par l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, sous la direction de Marko Letonja Photos OnR
Voir p.31
les partenaires des 40 ans Avec le soutien de
L’OnR au carrefour de l’Europe 1972
Les élus des trois villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar se réunissent pour créer l’Opéra du Rhin, Syndicat Intercommunal. L’Opéra du Rhin voit sa gestion assurée conjointement par les trois villes, qui ont chacune leur propre activité créatrice : l’Opéra à Strasbourg, le Ballet, centre chorégraphique national depuis 1985, à Mulhouse, et l’Opéra Studio (depuis 1998), cellule de formation pour jeunes chanteurs, à Colmar.
L’OnR dans les trois villes à Strasbourg les ateliers, le Chœur, la Maîtrise, les services techniques et administratifs
1997
Après plus de quarante années d’existence, l’expérience alsacienne est devenue un modèle. Tout en demeurant farouchement attaché à ses racines régionales et européennes, l’Opéra national du Rhin s’est imposé comme une institution incontournable de la vie lyrique française et internationale, récompensé en novembre 1997 par l’obtention du label « Opéra national ».
à Colmar
l’Opéra Studio, cellule de formation lyrique
à Mulhouse le Ballet de l’OnR
27 %
L’Opéra national du Rhin mène un travail exemplaire à l’égard du public jeune et accueille aujourd’hui 27 % de spectateurs de moins de 26 ans. Il développe un programme d’action culturelle à l’égard des publics empêchés : plus de 2 000 personnes franchissent chaque saison les portes de notre maison.
22 %
Le public étranger et notamment transfrontalier représente aujourd’hui 22 % de notre fréquentation.
1972-2012, c’est :
▪ plus de 3 millions de spectateurs ▪ plus de 6 000 levers de rideaux ▪ 44 créations, dont 23 créations mondiales, 2 créations en Europe, 19 créations en France
28 • Croisements • Retrospective
L’OnR, c’est :
▪ 250 salariés permanents (hors orchestres) ▪ Plus de 500 intermittents par saison
L’OnR et ses directeurs Les directeurs généraux Pierre Barrat (1972-1974), Alain Lombard (1974-1980), René Terrasson (1980-1991), Laurent Spielmann (1991-1997), Rudolf Berger (1997-2003), Nicholas Snowman (2003-2009), Marc Clémeur (depuis 2009) Les directeurs de la danse Jean Babilée (1972-1973), Conseil de direction : Flora Delcros Claire Sombert - José Gutierrez - Jean Rochereau (1973-1974), Peter Van Dyk (1974-1978), Jean Sarelli (1978-1980), Jean-Paul Gravier (1990-1997), Bertrand d’At (1997-2012), Ivan Cavallari (à partir de janvier 2013)
1972-1973
1994-1995
2000-2001
1996-1997
1998-1999
2001-2002
40 ans... en images
2002-2003
2004-2005
2010-2011 2010-2011 2007-2008
2006-2007
2007-2008 2009-2010
2007-2008
De haut en bas, de gauche à droite : Les Fiançailles au couvent (1972-1973), Prova d’orchestra (1994-1995), Tristes Tropiques (1996-1997), Die tote Stadt (2000-2001), Dialogues des Carmélites (1998-1999), Pandora (2001-2002), Cendrillon (2002-2003), L’Affaire Makropoulos (2010-2011), The Tempest (2004-2005), L’Autre Côté (2006-2007), Elektra (2007-2008), Coppélia (2007-2008), Die Walküre (2007-2008), Jenůfa (2009-2010), Richard III (2009-2010)
2009-2010
Photo Alain Kaiser
Selon Aldous Huxley, pour ne jamais perdre son enthousiasme il faut porter l’esprit de l’enfant dans la vieillesse. Arrivé à l’âge de quarante ans, je souhaite à l’OnR de ne jamais perdre son enthousiasme – une qualité si précieuse et rare ! Happy Birthday !! Robert Carsen, metteur en scène
HAPPY BIRTHDAY ! Joyeux anniversaire à l’OnR où je reviens toujours avec plaisir ! Que cette année de fête vibre au rythme de la musique, du plaisir et de la joie.
Oh, que j’aimerais fêter mon quarantième aniversaire en 2012 ! Mais je serai très heureuse de revenir vous voir en avril pour fêter le vôtre. Bravo et félicitations de Felicity Lott ! (N.B. : en français dans le texte) Dame Felicity Lott, soprano
Dirk Schümer, ine Zeitung me ge Frankfurter All
nt la maison L’OnR est actuelleme i propose d’Opéra en France qu intéressant s le programme le plu s en scène, ur et les meilleurs mette litique po e tout en pratiquant un te. an ov de programmation inn jours tou r ire Cela devrait aussi att hin. e-R utr d’O plus de spectateurs e ! Très bon anniversair
Cela va faire En attente quarante ans Pierre que jeZimmer, viens spectateur à l’Opéra. Pour en avoir vu beaucoup d’autres, je me sens, plus que jamais, attaché à cette maison. Et, plus que jamais, je forme des vœux pour que l’OnR continue à nous faire vivre ces moments où nous ne voudrions être nulle part ailleurs que là où nous sommes. Pierre Zimmer, professeur de lettres classiques
“Happy Birthday, OnR! I’ve been enjoying your top-quality, innovative, amazing productions for the last twenty years, and hope to carry on doing so for many more years to come… so don’t stop the excellent work! ” Lyndon Higgs, abonné Cela fait vingt ans que j'apprécie vos productions toujours surprenantes, novatrices et d'une qualité remarquable, et j'espère bien continuer à le faire pendant de longues années encore… alors surtout, poursuivez cet excellent travail !
Photo Pascal Bastien
t derzeit das „Die Opera du Rhin is eich mit dem Opernhaus in Frankr mm, den spannendsten Progra und einer besten Regisseuren Programm. innovativen Linie im mehr Das sollte auch Immer deren Seite Menschen von den an cken. des Rheins herüber lo tag!“ Alles gute zum Geburts
Photo Trevor Leighton
Karine Deshayes, mezzo-soprano
Bon anniversaire à l’OnR ! C’est un grand plaisir de travailler avec ses équipes. Je me réjouis déjà d’y revenir très bientôt ! Marko Letonja, chef d’orchestre
D’œuvres incontournables en événements culturels inédits, déjà 40 ans de spectacles ! Joyeux anniversaire à l’OnR, bravo à toute votre équipe, et continuez à nous faire vibrer au rythme de vos programmations pour de longues années encore ! Stéphane Nimsgern, spectateur
40 ans
aux deux rives ! Une « garden party » géante Invitez-vous, vous et vos proches, au Jardin des Deux Rives ! Sur scène, des moments d’opéra et de ballet incontournables ; de grands classiques à partager entre amis, en famille, ou les deux. L’Opéra national du Rhin, ses chanteurs et ses danseurs, soufflent 40 bougies avec l’Orchestre philharmonique et... avec vous bien sûr ! Avec Joseph Calleja, Mireille Delunsch, George Petean, les artistes de l’OnR, accompagnés par l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, sous la direction de Marko Letonja.
Jardin des Deux Rives sa 30 juin 21 h 30
40 ans aux Deux Rives ! • Croisements • 31
Photo OnR
Spectacle gratuit
Photo Alain Kaiser
La presse en parle... die fledermaus « Roland Böer, au pupitre d’un OPS très motivé et très précis marche sur les traces de Nikolaus Harnoncourt pour ce qui est de la fidélité à la partition. » Alexander Dick « Des images spectaculaires : cette ChauveSouris décline un grand style plein de gaieté et une élégance frivole. » Kurt Witterstaetter « Tout n’est que valse. »
Georg Rudiger
« Une distribution impeccable. »
Anne Suply
« La collaboration entre Waut Koeken et Roland Böer a été exemplaire. » Marc Munch « Un tourbillon étourdissant. » Noël Tinazzi « Jacquelyn Wagner, une interprète hors-pair. » Sylvain Fort « Séduisant travail d’un metteur en scène qui sait écouter la musique. » Alain Cochard « Excellent Thomas Oliemans. » Laurent Barthel
« C’est un triomphe mérité qu’a remporté cette formidable production. » Emmanuel Andrieu
« Direction d’acteurs très fine et soignée. » Michel Thomé
« La direction musicale de Roland Böer fait montre de finesse et de pétillant […] » Emmanuelle Giuliani
« Qualité et homogénéité sont les maîtresmots pour décrire la distribution. » Pierre Benveniste
« OPS au grand complet, vrais passages dansés, décor mobile tourbillonnant et plateau vocal illuminé par Thomas Oliemans. » Christian Merlin
« Isabelle Druet est un Orlofsky irréprochable, à la fois sombre de timbre et sobre d’allure, ce qui, dans un pareil contexte, procède de l’exploit. » Christian Wasselin
« Saluons Isabelle Druet qui s’invente le timbre, les accents cosmopolites d’une aristocratie douteuse, Prince Orlofsky irrésistiblement garçonne. » Mehdi Mahdavi
le chat botté
« Souhaitons que ce spectacle enchanteur poursuive sa vie en tournée. » Bruno Villien « L’action s’enchaîne avec une fluidité remarquable, sous l’impulsion d’un Vincent Monteil heureux de diriger cette rare pochade. »
Sylvain Fort
« La partition est remarquablement servie par la mise en scène joyeuse et efficace de Jean-Philippe Delavault. » Elise Descamps « Mention particulière à Cécile Bienz, qui sait donner aux petits chanteurs de la Maîtrise de l’OnR une justesse, une assurance et une précision qui contribuent grandement à la poésie du spectacle. » Jacques Weil « Les chanteurs de l’Opéra Studio donnent le meilleur d’eux-mêmes. » Alain Cochard « On adore les décors colorés de Caroline Ginet, inspirés des gravures de Gustave Doré, et les costumes féériques de Sue Lecash. » Aurélie Marmu « Du côté distribution, l’emploi des jeunes super professionnels de l’Opéra Studio fait figure de grand luxe. » Christian Fruchart
kat’a kabanova « C’est une des mises en scène de Robert Carsen les plus poétiques. […] Un joyau. » Christian Merlin « Katia est transfigurée par la svelte Slovaque Andrea Dankova en une créature éthérée proche de l’elfe ; la tendre voix de la soprano conserve dans tous ses élans parlés et chantés une souplesse absolument remarquable. » Nikolaus Schmitt « Des images qui vous marquent au fer rouge. La mise en scène esthétique crée un cadre perméable à la musique. » Georg Rudiger « Andrea Dankova possède une grande voix de soprano, lumineuse, remarquablement expressive. » Heinz W. Koch « L’ensemble de solistes contribue également à la qualité absolument supérieure de la production. » Georg Rudiger « Robert Carsen a mis ce drame en scène avec poésie et a créé des images pleines d’atmosphère, d’un effet tout à fait esthétique. Dans le rôle-titre, on est fasciné par la Slovaque Andrea Dankova et par sa voix de soprano très expressive qui lui a permis de rendre toutes les fluctuations des sentiments de son personnage. » Udo Pacolt « Robert Carsen parvient à une épure qui touche au sublime. » Michel Thomé
« Une excellente distribution. » Colette Kaufmann « Avec Andra Dankova en Katia au caractère bien affirmé, qui donne à son rôle à la fois grandeur et endurance : une performance. » Marc Munch « Spectaculaire. […] Une production proche de la perfection. » Pierre Flinois « C’est une production de répertoire que nous offre l’OnR, et qui mérite de le rester. » Gilles Charlassier « Une production d’anthologie pour l’Opéra national du Rhin. » Yannick Million « Perfection de la distribution : aucune ombre au tableau. » Elisabeth Bouillon « Une distribution proche de l’idéal, comme en état de grâce, où chacun vit et personnifie son rôle de saisissante façon. » Emmanuel Andrieu « Cette féerie de surfaces étales aux reflets changeants fonctionne désormais avec la tranquille assurance d’un grand classique. » Laurent Barthel « Il faut saluer l’éclairagiste Peter Van Praet qui a divinement œuvré auprès de Robert Carsen pour cet opéra. » Angélique Lagarde
« Une mise en scène ingénieuse et poétique, et des artistes passionnants […] » Jean-Claude Ober
let’s dance !
« Comme dans un rêve, on se laisse d’emblée et facilement porter dans Le Jardin aux lilas, son décor prolifique, « floral poudré », son éclairage doux et ses robes sublimes : ce classique du ballet à l’anglaise distille, par la grâce des danseurs (très forte dualité entre Christelle Daujean-Molard et Sybile Obré notamment), son charme limpide. » Claudine Studer-Carrot
« Le Jardin aux lilas est un jeu de regards tout en retenue plus qu’un impressionnant jeu de jambes, qui exige des qualités d’acteurs plus qu’une virtuosité technique… qualités que les danseurs du Ballet déploient ici avec grâce. Chez Thomas Noone, jeune chorégraphe anglais installé à Barcelone, l’émotion passe en revanche par une danse physique, animale. Many (beaucoup), c’est le groupe, un rassemblement d’êtres qui se structure en une société dans laquelle l’individu seul (formidable Jean-Philippe Rivière !) ne parvient jamais à s’intégrer. » Sylvia Dubost
« Belle équipe soudée de 33 danseurs, le Ballet du Rhin donne dans la légèreté et l’humour avec Let’s Dance ! dédié à l’Angleterre. » Marie-Christine Vernay
Die Fledermaus, Le Chat botté et Kat’a Kabanova : photos Alain Kaiser Let’s dance ! : photo Jean-Luc Tanghe
« On y sent surtout un vrai bonheur de danser. » Gilles Haubensack
La presse en parle • Croisements • 33
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Calendrier
avril ma 03 me 11 je 12 ve 13 ve 13 sa 14 di 15 di 15 ma 17 je 19 ve 20
Danse à l’université Strasbourg US Coppélia Strasbourg Opéra Coppélia Strasbourg Opéra Coppélia Strasbourg Opéra Filature Les Huguenots Mulhouse Coppélia Strasbourg Opéra Coppélia Strasbourg Opéra Les Huguenots Mulhouse Filature Récital Dame Felicity Lott Strasbourg Opéra Dîner sur scène Strasbourg Opéra Dîner sur scène Strasbourg Opéra
18 h 30 20 h 20 h 20 h 18 h 30 20 h 15 h 15 h 20 h 19 h 30 19 h 30
L’Occasione fa il ladro Colmar Théâtre L’Occasione fa il ladro Colmar Théâtre Duos à gogo Strasbourg Opéra Tous à l’Opéra Strasbourg Opéra L’Occasione fa il ladro Colmar Théâtre Conférence Farnace Strasbourg Opéra Farnace Strasbourg Opéra Farnace Strasbourg Opéra Farnace Strasbourg Opéra Farnace Strasbourg Opéra L’Occasione fa il ladro Mulhouse Sinne Farnace Strasbourg Opéra L’Occasione fa il ladro Mulhouse Sinne Wagner : modèle et épigones Colmar Théâtre
20 h 20 h 11 h 10-18 h 15 h 18 h 30 20 h 15 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 12 h 30
Wagner : modèle et épigones Strasbourg Opéra Coppélia Colmar Théâtre Coppélia Colmar Théâtre Farnace Mulhouse Sinne Farnace Mulhouse Sinne Rêves 8 Mulhouse Sinne Rêves 8 Mulhouse Sinne Rencontre Rosenkavalier Strasbourg Opéra Der Rosenkavalier Strasbourg Opéra Récital Susan Graham Strasbourg Opéra Der Rosenkavalier Strasbourg Opéra Rêves 8 Colmar Manu Rêves 8 Colmar Manu Der Rosenkavalier Strasbourg Opéra Der Rosenkavalier Strasbourg Opéra Der Rosenkavalier Strasbourg Opéra Rêves 8 Illkirch Illiade Rêves 8 Illkirch Illiade Wolfgang, Gabriel, Charles,... Strasbourg Opéra 40 ans aux Deux Rives ! Strasbourg Deux Rives
11 h 20 h 15 h 20 h 17 h 20 h 20 h 18 h 30 17 h 20 h 19 h 20 h 30 20 h 30 19 h 19 h 19 h 20 h 30 20 h 30 11 h 21 h 30
mai me 09 ve 11 sa 12 sa 12 di 13 ve 18 ve 18 di 20 ma 22 je 24 je 24 sa 26 sa 26 ma 29
juin sa 02 sa 02 di 03 ve 08 di 10 je 14 ve 15 sa 16 di 17 ma 19 me 20 je 21 ve 22 sa 23 lu 25 je 28 je 28 ve 29 sa 30 sa 30
juillet je 05 ve 06 sa 07 di 08
L’Occasione fa il ladro Strasbourg Opéra Der Rosenkavalier Mulhouse Filature L’Occasione fa il ladro Strasbourg Opéra Der Rosenkavalier Mulhouse Filature
20 h 19 h 20 h 17 h
US :
Université de Strasbourg, Le Portique, 14 rue René Descartes, Strasbourg
MANU :
La Manufacture, 6 route d'Ingersheim, Colmar
Opéra
Danse
Récitals
Jeune public
Concerts apéritifs
événementiel
Informations communiquées sous réserve de modifications
Calendrier • Croisements • 35
Nouvelle collection
cartier.com
Collection Trinity
12, rue de la MĂŠsange - Strasbourg - 03 88 21 80 00