Croisements
n°18 janv. / fév. mars 2014
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édito Deux nouvelles productions d’opéra, deux ballets avec orchestre, trois récitals, un opéra pour enfants, quatre concerts apéritifs : un programme haut en couleurs en ce début d’année 2014 ! Pour sa première à l’OnR, le metteur en scène allemand Nicolas Brieger nous embarque à bord du célèbre Vaisseau fantôme de Richard Wagner pour une traversée en noir et blanc au cœur des errances et des tourments du Hollandais. J’ai confié les rôles principaux au baryton Sebastian Holecek (Le Hollandais) et à la soprano Ricarda Merbeth (Senta). Dans la fosse, Marko Letonja dirigera l’Orchestre philharmonique de Strasbourg. Place ensuite à l’opéra français avec une perle du répertoire, trop rarement donnée : Le Roi Arthus d’Ernest Chausson, mis en scène par Keith Warner et dirigé par Jacques Lacombe, qui fera également ses débuts dans notre maison. Franck Ferrari – inoubliable dans Tosca ! – incarnera avec charisme ce roi légendaire. Côté danse, nous suivrons les péripéties du fougueux Pinocchio, entre malice et effronterie. Ivan Cavallari, directeur artistique du Ballet de l’OnR, a imaginé – sur une musique originale d’Enrico Melozzi – une chorégraphie enlevée, qui comblera petits et grands. Dans un tout autre registre, La Création de Joseph Haydn viendra célébrer les prémices du printemps. Une plongée aux origines de la création de l’Univers à découvrir au travers de la chorégraphie d’Uwe Scholz – auquel nous rendrons hommage lors du premier rendez-vous de nos Cabarets danse. Pour magnifier ce monument de la musique classique se côtoieront sur scène danseurs du Ballet de l’OnR, solistes et Chœurs de l’OnR. Nous aurons à cette occasion le plaisir d’accueillir – et pour certains de découvrir – La Follia, Orchestre de chambre d’Alsace. La saison de récitals se poursuit avec Mojca Erdmann, pour une soirée placée sous le signe du lied allemand. Angelika Kirchschlager nous entraînera quant à elle hors des sentiers battus. Nous accueillerons également le grand baryton wagnérien Albert Dohmen. Les plus jeunes ne sont pas en reste : avec Aladin, Waut Koeken nous plonge dans un univers des Mille et Une Nuits peuplé de trésors de magie. La nouvelle promotion de l’Opéra Studio assurera, pour sa première production dédiée, un véritable marathon – 20 représentations –, accompagnée par l’Ensemble instrumental du Conservatoire de Strasbourg. Enfin, n’oublions pas les rendez-vous incontournables que sont les concerts apéritifs ou encore les dîners sur scène, à offrir ou à s’offrir pour découvrir le plateau de l’Opéra tel que vous ne l’avez jamais vu ! Belle année 2014 ! Que la diversité si caractéristique de l’OnR continue à vous émerveiller et vous émouvoir… Marc Clémeur Directeur général
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Directeur de la publication Marc Clémeur Responsable de la rédaction Mélanie Aron Conception graphique et secrétariat de rédaction Flora Klein - OnR Impression Gyss Imprimeur Obernai Journal imprimé à 20 000 exemplaires ISSN : 2103-981X Licences 2-1055775 et 3-1055776
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L’OPéRa à vOtRE taBLE
Dîners sur scène
PhOtOS JEan-Luc tanghE - FRéDéRiquE gODaRD - niS&FOR
StRaSBOuRg OPéRa me 14 (complet), je 15, ve 16 mai 19 h 15
En mai, l’Opéra national du Rhin vous fait tourner la tête ! Pour la 5e édition des Dîners sur scène, les danseurs du Ballet s’invitent à votre table en compagnie des chanteurs de l’Opéra Studio et font valser vos papilles. Plus qu’un dîner, plus qu’un spectacle, une soirée inoubliable à partager en couple, en famille ou entre amis.
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13 Sommaire 06
10
14
le vaisseau fantôme 06 Où Wagner débarque... 08 Variations en noir & blanc
le roi arthus 10 « Il faut se déwagnériser » 12 Chausson et moi
21 21
aladin
concerts apéritifs
22
24 4 questions à... Franck Ferrari
pinocchio
25
Têtu comme une tête de bois 16
18
de gauche à droite : photos Fred Stucker, felix broede, alain kaiser
la création
et la lampe merveilleuse
26
j’aime... et vous ? les secrets de cendrillon
Regards croisés
récitals
18 Mojca Erdmann 19 Angelika Kirchschlager 20 Albert Dohmen
L’Opéra national du Rhin est composé des Villes de Strasbourg, Mulhouse et Colmar et subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Alsace , associée à l’ensemble des actions programmées dans le cadre de la saison 2013-2014, le Conseil général du Bas-Rhin, le Conseil général du Haut-Rhin. L’Opéra national du Rhin tient à remercier l’ensemble de ses partenaires, entreprises et particuliers, pour leur confiance et leur soutien.
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Croisements • 5
le vaisseau fantôme
Où Wagner débarque... par André Tubeuf
Et voilà bouleversée toute sa mythologie. Disparaissent la Le titre est différent en français et en allemand. Vaisseau fantôme Méditerranée, les héros homériques, ses idoles quand à l’école sonne plus fort dans l’imaginaire collectif, Der fliegende Holländer il lisait le grec. S’ouvre le Nord, d’où descendront bientôt (puisés désigne mieux le héros de la légende, le Maudit. Pour la première dans l’Edda, les légendes d’Islande) les dieux nouveaux à nuées fois Wagner trouve un sujet qui lui permet d’être lui-même à et à casques, ceux de l’Anneau du Nibelung à venir. Wagner plein et à découvert, délivré de l’appareil d’opéra historique, en ce début d’années 1840 en est figuration, défilés, qui plombe son encore à se chercher. Il rassemble trop gigantesque Rienzi. Ce qu’il tout un imaginaire venu des contes met en scène ici est proche, et même [Wagner] trouve chez Heine ce conte d’enfance, Siegfried compris ; et aussi pittoresque : gens de la côte, matelots d’un Hollandais qui semble voler de ce qu’en musique Weber lui a inspiré qui chantent (braillent) sur le port. mer en mer, ne touchant terre que tous de national (non italien). Voici qu’il Les échantillons d’humanité dans la maison de Daland sont ordinaires, un les sept ans (...). Le titre français comme trouve chez Heine ce conte d’un Hollandais qui semble voler de mer chasseur, des fileuses qui chantent au l’allemand suggère un Maudit, une en mer, ne touchant terre que tous les rouet, employées ou voisines. Sur ce Malédiction. La résonance en Wagner sept ans, autre image du Juif Errant, fond réaliste ressort d’autant mieux même est très profonde. C’est de lui lieu commun pour l’Europe entière. la chimère : Senta, comme plus d’une Le titre français comme l’allemand fille au foyer, fixe un portrait et rêve déjà qu’il s’agit ; lui qu’il peut ici mettre suggère un Maudit, une Malédiction. au Bel Inconnu (dont le Maudit n’est en scène ; lui le héros ; lui l’enjeu. La résonance en Wagner même est très que la figure poussée au noir). Des profonde. C’est de lui déjà qu’il s’agit ; humains dénués de prestige, issus du lui qu’il peut ici mettre en scène ; lui le héros ; lui l’enjeu. peuple, sont les héros de ce conte d’angoisse et de mer ; et avec eux, la Nature. Des vents sifflent dès l’Ouverture, ils introduisent et Combien de fois ainsi Wagner va se mettre en scène dans font agir dans l’opéra les bruits du monde, comme dans Freischütz ses personnages ! Tannhäuser, c’est l’Artiste dans sa double Weber introduisait la forêt et la nuit avec leur palpabilité noire, leur postulation, proie brûlante de ses propres sens, et servant chaste Rauschen, leurs peurs. de l’Art, qui sublime tout. Lohengrin est ce messager venu annoncer un mode supérieur de connaissance selon l’amour, Sa traversée de la Baltique puis du Kattegat, la tempête vers les auquel le monde (et d’abord Elsa) va rester sourd. Dans côtes de Norvège ont secoué Wagner : en plus des recors qui Les Maîtres Chanteurs il est Walther, le Venu de Nulle Part, courent après lui pour dettes, il a senti la menace des éléments. qui veut tout chambouler, mais Sachs aussi, sage (et déjà âgé) qui sait qu’en Art on ne fait jamais que continuer. Et il sera Tristan évidemment, trop idéal pour vivre. Wagner dans ses ouvrages André Tubeuf est écrivain, philosophe et critique lyriques (dont, rappelons-le, il est d’abord le Dichter, le librettiste musical. Agrégé de philosophie, il enseigne au Lycée et poète) n’a de cesse qu’il s’expose, dans sa grandeur, dans sa Fustel de Coulanges de Strasbourg de 1957 à 1992. douleur aussi, d’être ce qu’il est : un Artiste. Il collabore principalement au magazine Le Point, à l’Avant-Scène Opéra, Diapason, Classica et Qobuz. Auteur d’essais sur Mozart, Beethoven, Wagner, Verdi, Strauss et le lied, ainsi que de portraits de ses amis artistes, tels qu’Elisabeth Schwarzkopf ou Régine Crespin, il a publié son Dictionnaire amoureux de la musique (2012) et Je crois entendre encore (2013) chez Plon.
6 • Croisements • Le Vaisseau fantôme
Dans Le Vaisseau le voici l’éternel Pourchassé. Ses idées, son œuvre vont révolutionner les hommes, mais d’abord le condamnent à être à jamais un indésirable, un sans terre (ce n’est pourtant qu’en 1848 qu’à Dresde, pour cause de barricades, il se fera effectivement proscrire de tout sol allemand.
photo nis & for
Ainsi la réalité vient confirmer l’idée qu’il se faisait de soi. Un destin. Une fatalité) ; et aussi l’éternel Malaimé, à cause d’une Minna qu’il traîne derrière soi et n’aime plus. Quand trouvera-t-il enfin la Salvatrice ? Celle qui, fidèle jusqu’à la mort (bis an den Tod) va briser la fatalité qui condamne le Maudit à errer sur les flots, lui trouver un abri, un Asile ? Ainsi s’appellera la maison qu’Otto Wesendonck offrira à Wagner en son propre jardin, lui offrant aussi sa propre femme, modèle à venir d’Isolde. Chez Wagner, décidément, biographie et œuvre se compénètrent… C’est plus qu’un asile qui est réclamé dans Le Vaisseau : une rédemption, la rédemption par l’amour, Liebeserlösung. Leitmotiv occulte, mais suprême, il planera en gloire sur la toute fin du Ring. Wagner restera hanté par l’idée que seul l’Amour (et demain dans Parsifal la compassion : Mitleid) a le pouvoir d’affranchir l’homme de l’aliénation des pactes, qui dans le Ring entravent et asservissent les dieux mêmes. Elisabeth dans Tannhäuser est cette libératrice, elle se jette dans la balance et expie, elle paye pour le pécheur impénitent. Senta dans Le Vaisseau en est le prototype, en quelque sorte païen : sa vertu naît forte et saine du sol d’une Allemagne naturellement pieuse, sans s’être baptisée aux eaux chrétiennes, et même romaines, où baigne l’Elisabeth de Tannhäuser. Ainsi c’est à la fois physiquement (la mer, la tempête, les éléments, la peur) et moralement, spirituellement, que Wagner essaye ici ses thèmes les plus essentiels, et tout entier s’expose. On est en 1843. C’est pourtant tout sauf une œuvre de jeunesse. Dans sa forme, ses façons, elle s’en tient encore largement au modèle avoué, Weber pour le coloris, Meyerbeer pour la découpe. La scène d’entrée du Hollandais avec son récitatif déclamé, son air déployé, sa sorte de strette est encore du style vocal en vogue, et à la rigueur la Ballade
à couplets de Senta elle aussi. Mais déjà quand se rencontrent à l’acte I Daland et le Hollandais qui vient d’aborder un accent, un presque rien, un mot (Holländer, quand il se nomme) suffit : un climat neuf s’ouvre à nous. Cela sonne wagnérien, et aussi ce Wie aus der Ferne qui littéralement sourd du néant (de la réminiscence) au début du duo avec Senta dont l’acmé conclusive pourrait être de Meyerbeer… Cet opéra qui met en scène un Maudit a été aussi en un sens un opéra maudit. Wagner à bout de ressources a dû en vendre l’esquisse, l’idée, à l’Opéra de Paris qui d’abord l’a fait cochonner comme livret, puis mettre en musique par un autre. Plus tard Wagner lui-même, conscient d’avoir ouvert d’autres chemins avec Tannhäuser, a pu considérer son Vaisseau comme un moment fondateur nécessaire, mais dépassé. Proscrit des théâtres allemands quand Wagner était interdit dans son propre pays, proscrit de Bayreuth jusqu’en 1901 comme indigne du wagnérisme triomphant qui suivra ; pratiquement proscrit de France aux années revanchardes, ce Vaisseau a été long à trouver son port, sa route (son sens) aussi… Deux mises en scène de Bayreuth, Wieland Wagner puis Harry Kupfer, sauront enfin à la fois mettre en œuvre sa fantastique force d’image (l’arrivée fantomatique du bateau, les matelots du diable), et révéler un élément dramaturgique encore inaperçu : l’onirisme de Senta. Perdue au monde dans son rêve, voilà qu’elle n’est plus seulement l’héroïne d’opéra illuminée et extatique, la première salvatrice. La représentation du Vaisseau fantôme n’est rien d’autre que la mise en scène de sa Ballade. Elle est Wagner même, qui songe, conçoit, et crée ! Novembre 2013.
nouvelle production
Le Vaisseau fantôme Variations en noir & blanc Véritable star outre-Rhin, Nicolas Brieger s’est fait connaître du grand public par ses nombreux rôles pour le petit écran et au théâtre. Désormais de l’autre côté du plateau, il signe des mises en scène pour l’opéra et le théâtre, de Berlin à San Francisco et — c’est une première — à l’OnR, dans l’une des œuvres majeures du répertoire opératique. Comment aborde-t-on Le Vaisseau fantôme ? Qui est ce Hollandais Volant condamné à l’éternité, qui a donné son titre original à l’opéra de Wagner ? Comment raconter aujourd’hui la malédiction, l’errance, la rédemption ? S’inspirant des Âmes grises de Philippe Claudel, sombre histoire de culpabilité et de refoulement dans un petit village de 1917, Nicolas Brieger signe une nouvelle production entièrement en noir et blanc, forte, introspective, sans compromis. Clés de lecture, par lui-même : « Vaisseau fantôme ou fliegende Holländer ? Les Français ont tendance à éluder la question : Le Vaisseau fantôme détourne l’attention du personnage au profit d’un objet, d’une histoire de revenants. Wagner quant à lui en dit peu sur son héros : un marin qui s’est pris de querelle avec le diable et a été condamné à errer sur les mers jusqu’au jour où la fidélité d’une femme le délivrera de cette malédiction. Est-ce vraiment pour cela que Senta se lie à lui jusque dans la mort ? Pourquoi une empathie aussi absolue, une compassion si profonde que la jeune fille en devienne une sorte de martyre ? Wagner conçoit son Hollandais comme un “Ahasverus”
présentant un “mélange du caractère du Juif errant avec celui d’Ulysse” *. Subissant alors l’épreuve de son exil en Suisse, le compositeur va jusqu’à éprouver une forme d’affinité spirituelle avec son héros, devenu lui-même artiste apatride, qui aspire, comme lui, à la délivrance. C’est ici que nos réflexions commencent enfin à prendre pied. Le suicide de Senta serait-il donc une sorte de sacrifice expiatoire au profit du représentant d’une lignée d’exclus, d’éternels apatrides ? Sa mort s’élèverait-elle, comme un fanal, contre leur répudiation par une société dont les préjugés remontent à la surface tous les sept ans ? Voilà qui paraît plus proche des intentions de Wagner, compositeur politique, que les histoires de fantômes romantiques ou les problèmes psychiques de Senta. L’identification de Wagner avec le Hollandais d’une part et la rédaction à la même époque de son ouvrage Le Judaïsme dans la musique, un méchant écrit antisémite, apporte un autre éclairage : celui, cauchemardesque, du refoulement collectif. » Novembre 2013. Traduction Odile Demange. * « Une communication à mes amis », 1851
Hollandais viennois Double Première pour le Viennois Sebastian Holecek : nouveau venu à l’OnR, il chantera son premier Hollandais volant. Outre les rôles de prédilection des barytons tels Figaro, Escamillo ou Scarpia, il interprète Telramund (Lohengrin) et sera l’invité du festival d’Erl en 2014 pour incarner Wotan dans Rheingold et Siegfried.
opéra strasbourg
di 26 janvier 15 h ma 28 janvier 20 h sa 1er, lu 3, sa 8 février 20 h
la filature mulhouse
je 20, sa 22 février 20 h
conférence
par Philippe Olivier sa 25 janvier 18 h 30 • entrée libre
Ricarda
Merbeth Opéra en trois actes de Richard Wagner Livret du compositeur, d’après un épisode des Mémoires de von Schnabelewopski de Heine Créé le 2 janvier 1843 à la Hofoper de Dresde
Direction musicale
Marko Letonja
Tatiana, Mimi, Fiordiligi aussi… Tels étaient les rôles de Ricarda Merbeth à ses débuts, à Magdeburg. Celle que les grandes maisons européennes s’arrachent aujourd’hui pour les rôles les plus lourds, les grands R. Strauss, les Wagner, est en effet une merveilleuse soprano lyrique. Et c’est d’ailleurs cette fréquentation du répertoire à cantilène qui fait qu’aujourd’hui encore, qu’elle chante Sieglinde ou Ariadne, Leonore de Fidelio ou bien encore Senta comme ici, elle a toujours gardé ce moelleux, cette liquidité dans le timbre et l’émission qui font d’elle une artiste à part, immédiatement reconnaissable. Après un Tannhäuser à Rouen en 2003 et des Elektra (rôle de Chrysothémis) à Nantes-Angers ou Marseille, c’est au Capitole de Toulouse
qu’on la retrouve le plus souvent en France. Nicolas Joël l’y distribuait en Impératrice de La Femme sans ombre et Reiza d’Oberon, tout en lui proposant en alternance la Comtesse Almaviva des Noces de Figaro, suivant en cela la saine politique de son port d’attache : l’Opéra de Vienne, qui lui donnait tour à tour les rôles les plus dramatiques et des Pamina, Donna Anna et autres Comtesse. Cette alliance rare de solidité et de douceur, cette héroïque fragilité lui a permis d’être l’une des plus intéressantes sopranos Strauss de sa génération, une Chrysothemis et une Daphné inégalables, mais aussi capable de l’impossible Hélène d’Egypte, que Berlin a montée spécialement pour elle.
Mise en scène
Nicolas Brieger Décors
Raimund Bauer costumes
Andrea Schmidt-Futterer Lumières
Friedrich Rom Chorégraphie
Salome Schneebeli vidéo
Philipp Haupt
Le Hollandais
Sebastian Holecek Daland
Kristinn Sigmundsson Senta
Ricarda Merbeth Erik
Thomas Blondelle Mary
Eve-Maud Hubeaux Le timonier de Daland ricarda merbeth : photo by m takeda - maquettes de Raimund Bauer
Gijs Van der Linden Chœurs de l’OnR
Direction Sandrine Abello
Les vagues murmurent, les mouettes croassent, de vieux souvenirs me saisissent, des rêves oubliés, des images éteintes me reviennent, tristes et doux.
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Heinrich Heine, Poèmes et légendes Croisements • 9
le roi arthus
« Il faut se déwagnériser » par Philippe Olivier
développement dont sa famille d’entrepreneurs de travaux publics Juin 1899 avait commencé depuis dix jours. La Poste centrale et de notaires avait été l’une des actrices. Élève de Franck comme de Strasbourg était en voie d’achèvement. Les femmes de Massenet et licencié en droit, Ernest Chausson deviendrait, allemandes pouvaient enfin devenir médecin. On parlait de la en quelque sorte, le Proust de la musique française. Il n’eut jamais tentative de coup d’État menée par Paul Déroulède quelques besoin de travailler pour subvenir à ses besoins, comme à ceux mois auparavant. La condamnation d’Alfred Dreyfus venait de sa femme et de leurs cinq enfants. d’être cassée. Le calme de Limay, bourgade de mille cinq cents habitants située dans le Vexin Il passait ses vacances dans des parages français et dont le Vieux pont avait L’instrumentation légère, fluide et maritimes ‒ ô Tristan ! ‒ nommés Biarritz inspiré une toile à Camille Corot, et Trouville. Il s’en éloignait pour se avait été rompu par un fait-divers. transparente du Roi Arthus (...) doit Un accident mortel de bicyclette. autant (...) à Berlioz qu’aux raffinements précipiter, plusieurs fois, à Bayreuth où il put assister à la création mondiale de des Viennois (...). Ici, rien de morbide. Parsifal. Tel un autre jeune homme de Sa victime ? Un fils de famille âgé Pas de couleurs sombres empruntées sa génération et de sa fortune : Alfred de quarante-quatre ans, répondant Pringsheim, le futur beau-père de Thomas au nom d’Ernest Chausson. Mort à la Tétralogie. Mais des teintes Mann. Néanmoins, les soirées dans les sur le coup. La conclusion violente atlantiques. Dès lors, le rattachement hôtels et les châteaux de la côte basque d’une existence qui, si elle s’était à un wagnérisme de seconde main comme de la Normandie étaient plus poursuivie, aurait fait de ce devient illusoire. Il n’est presque propices à des auditions de musique de malchanceux l’un des concurrents les chambre. Les grandes représentations plus redoutables de Claude Debussy, plus qu’une légende. wagnériennes relevaient encore de de Maurice Ravel et de quelques l’exception. Ainsi, la création des Maîtres autres. Dans cette hypothèse, Chanteurs de Nuremberg à l’Opéra de Paris en 1897, soit trente et le paysage de la musique française du début du XXe siècle aurait été différent de celui auquel nous sommes accoutumés. un ans après Munich, fut un événement tardif. Chausson y assista Relativement méconnu du grand public en ce début du troisième avec une réelle ferveur. millénaire, l’infortuné musicien tué lors d’une villégiature sanglante avait auparavant mené grand train dans son hôtel Le musicien donna, dès lors, des chefs-d’œuvre à l’emploi desquels particulier parisien du 22, boulevard de Courcelles. Une le Trio Chausson ‒ constitué en 2001‒ s’occupe aujourd’hui avec demeure vouée aux œuvres d’art et à la mondanité. Près du Parc vigueur. Citons le Quatuor avec piano opus 30 ou le suprême Monceau, au milieu d’un arrondissement bourgeois en plein joyau qu’est le Concert pour violon, quatuor à cordes et piano. Des enregistrements tels que ceux de Zino Francescatti et de Robert Casadesus en portent témoignage. Partition créée par le légendaire violoniste belge Eugène Ysaÿe, le Concert conclut également une alliance symbolique entre Chausson et le pays où régna ‒ durant Spécialiste internationalement reconnu de Richard quatre décennies ‒ un Léopold II dont le grand-père maternel n’était Wagner et connaisseur avéré du monde germanique, autre que Louis-Philippe. Plus tard, Arthur Grumiaux – né près de Philippe Olivier est le nouveau directeur Charleroi – triompha dans le Poème pour violon et orchestre du du Festival de Musique de Strasbourg. Il écrit même Chausson. actuellement un ouvrage consacré à l’influence
de la gentrification sur le rejet des mises en scène radicales d’opéra. Cet essai sera publié d’ici 2015 par un important éditeur parisien.
10 • Croisements • Le Roi Arthus
Bruxelles, capitale en pleine efflorescence urbanistique par la volonté d’un souverain issu de la Maison de Saxe-Cobourg, fut aussi
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accueillante à l’œuvre majeure de Chausson, ce Roi Arthus dont il ne vit jamais la création. Elle fut représentée pour la première fois le 30 novembre 1903 au Théâtre Royal de la Monnaie. Quatre ans et six mois après sa mort. Paris, faisant la fine bouche, ne souffrit que la création du troisième acte de l’opus 23 en 1916. Les parages d’outre Quiévrain étaient beaucoup plus réceptifs à l’intrigue d’un adultère à la Tristan, d’une reine ardente s’étranglant à l’aide de sa chevelure et d’un magicien ‒ évidemment Merlin ‒ annonçant des événements néfastes. Ces épisodes transgressifs plaisaient en une terre où dominait un strict catholicisme hérité des HabsbourgLorraine, où les béguinages étaient appréciés et où Maurice Maeterlinck donnait des noms médiévaux aux personnages de ses pièces de théâtre. D’ailleurs, Chausson avait ‒ comme le Satie de la même époque – une veine médiévale. Dès 1882, son poème symphonique Viviane s’était inspiré d’une des légendes de la Table ronde. Il ne vécut pourtant pas assez longtemps pour dévorer la version en français moderne de la légende de Tristan et Iseut. Signée Joseph Bédier, elle était en librairie dès 1900. « Il faut se déwagnériser », aurait répété à l’envi Chausson quand il s’entretenait avec ses proches, souriant aux propos de Nietzsche pour lequel on aurait trouvé « pas de chair et beaucoup trop de sang » dans Parsifal. Aussi paradoxale qu’elle puisse paraître, cette affirmation de Chausson est d’une réelle pertinence. L’instrumentation légère, fluide et transparente du Roi Arthus, auquel l’artiste travailla entre 1886 et 1895, doit autant ‒ pendant le premier acte de ce drame musical – à Berlioz qu’aux raffinements des Viennois alors à la manœuvre autour de Mahler. La présence d’une partie de célesta et d’une clarinette contrebasse l’atteste. Ici, rien de morbide. Pas de couleurs sombres empruntées à la Tétralogie. Mais des teintes atlantiques. Dès lors, le rattachement à un wagnérisme de seconde main devient illusoire. Il n’est presque plus qu’une légende. N’empêche. Tel le démiurge de Bayreuth, Ernest Chausson a écrit lui-même le livret et la musique de son unique opéra. Telle l’idole germanique de sa jeunesse, il a découpé Le Roi Arthus en trois actes. À l’instar du résident de la Villa Wahnfried, il a repris ‒ avec Arthus, Lancelot, Genièvre et Mordred – le quatuor constitué par le Roi Marke, Tristan, Isolde et le traître Melot. Mais le philtre d’amour est ici absent. Comme les complexes événements ayant précédé, chez Wagner, le lever de rideau sur un navire cinglant
vers l’Irlande. Quant au personnage d’Arthus, il n’est pas le dindon de la farce bénissant comme Marke ‒ selon les didascalies de Wagner – les cadavres de Tristan et d’Isolde. Une nacelle le conduit vers un monde idéal … Le style élégiaque de Chausson, déjà présent dans le Poème de l’amour et de la mort, a néanmoins besoin d’interprètes particulièrement vigoureux durant trois heures. Ayons, ici, quelques mots pour les créateurs de Genièvre, d’Arthus, de Lancelot et de Merlin. Jeanne-Charlotte Paquot d’Assy avait été aussi Brünnhilde. Le baryton Henri Albers s’était fait connaître comme Hagen. Pour sa part, Charles Dalmorès campa Lohengrin à Bayreuth et Siegfried du Crépuscule des dieux à Chicago. Enfin, Édouard Cotreuil devait incarner Donner de L’Or du Rhin. Grâces soient donc rendues à l’Opéra national du Rhin alors qu’il prépare le revival, fort attendu dans toute l’Europe des amateurs d’art lyrique, du Roi Arthus, comme ce fut déjà le cas à l’automne 2012 pour Der ferne Klang de Franz Schreker. Mis à part l’enregistrement réalisé en 1986 sous la direction d’Armin Jordan pour Erato et une production présentée à Montpellier en 1997, cette partition d’une qualité exceptionnelle n’a encore pas eu la carrière qu’elle mérite. Il est grand temps qu’elle débute vraiment, en une cité où se croisent l’Ars Gallica et les avant-postes de la germanité. Novembre 2013.
nouvelle production
Chausson et moi En mars, l’OnR présente une nouvelle production du Roi Arthus d’Ernest Chausson. Qui mieux que le légendaire Arthus pour nous parler de ce chef-d’œuvre du répertoire français trop rarement donné ? Nous l’avons rencontré en exclusivité pour vous.
Vous êtes un personnage de légende… Racontez-nous votre histoire. Arthus : On me prête souvent l’image du plus parfait des rois. Dans la réalité, c’est plus compliqué. Je suis le fils illégitime du roi de Bretagne. C’est envers et contre tous que je suis parvenu au pouvoir en retirant Excalibur du rocher. La suite, vous la connaissez : mon royaume Camelot, mon mentor Merlin et mes preux chevaliers que j’ai rassemblés autour de la Table ronde. C’est d’ailleurs là que les ennuis ont commencé. Lancelot, mon plus fidèle chevalier, et ma tendre épouse Genièvre ont trahi ma confiance en s’enamourant. Rajoutez à cela les ambitions de mon neveu Mordred, qui convoitait mon trône, il n’en fallait pas plus pour mettre à mal et diviser mon royaume. À l’issue d’une terrible bataille dont Merlin avait prédit qu’elle sonnerait le glas de la Table ronde, je me suis retiré à Avalon. La prophétie dit que je reviendrai le jour où la Bretagne aura besoin de moi…
cette œuvre, qui a ouvert la voie à Debussy et Dukas par exemple… Le seul tort de ce compositeur est de n’avoir pas eu le temps de confirmer son talent. Vous devez savoir qu’une chute de vélo en 1899 lui a été fatale, l’empêchant ainsi de voir se matérialiser sur scène ce qui est resté son seul et unique opéra.
On vous compare souvent à votre royal cousin wagnérien, Marke dans Tristan und Isolde. Que vous inspire la comparaison du Roi Arthus à l’opéra de Wagner ?
Quel sens donner à votre histoire pour les spectateurs aujourd’hui ?
12 • Croisements • Le Roi Arthus
Arthus : Oui, quelle chance d’être incarné par un tel artiste, si proche de moi par ses qualités humaines, sa bravoure. En scène, il devrait être des plus ressemblants, et vocalement, vu ce que Chausson lui a écrit, on pourrait difficilement trouver aujourd’hui un baryton français mieux à même de soutenir cette tessiture. Car ici, le chant est l’âme du personnage, n’est-ce pas ?
Arthus : Oh, c’est une question difficile, Keith Warner a sûrement des idées très précises à ce sujet. Je pense que Camelot, Brocéliande n’auraient plus trop de signification aujourd’hui. Je me verrais bien à l’époque de la création de l’opéra, période marquée par la fin des grands empires, à l’aube d’une guerre qui verra les anciens alliés se déchirer. Et puis, vous le savez bien, j’aime les symboles… Pourquoi pas un pommier ? Il représente Avalon après tout… Avalon, 21 novembre 2013. * voir p.24
fond nis & for
Arthus : Il est vrai que Chausson a eu un véritable choc en assistant à la création de Parsifal à Bayreuth en 1882, et qu’il s’est nourri de cette découverte. Mais réduire son œuvre à cette seule influence est profondément injuste. Le Roi Arthus est tout sauf un décalque de Tristan. Si influences il y a, elles sont beaucoup plus complexes ; il faudrait citer Berlioz aussi, dans ce cas. Aujourd’hui, on reconnaît enfin le génie de Chausson dans
Vous êtes incarné par Franck Ferrari *…
opéra strasbourg
ve 14, ma 18, ve 21, ma 25 mars 20 h di 16 mars 15 h
Jacques
Lacombe
avec Jacques Lacombe et Franck Ferrari animée par Marc Clémeur je 13 mars 18 h 30 • entrée libre
C’était au Conservatoire de musique de Montréal où j’ai fait mes études en direction d’orchestre. J’étais le premier élève à diriger lors de cette répétition. Évidemment un peu nerveux, j’arrive sur le podium et je dis à l’orchestre : Deuxième Symphonie de Beethoven. Ce sur quoi mon professeur, debout derrière l’orchestre, m’interrompt pour me dire qu’il faut d’abord dire « Bonsoir », qu’un orchestre n’est pas un instrument sans vie, qu’il s’agit d’êtres humains et qu’il faut traiter les musiciens avec égard. C’est une leçon que je n’ai jamais oubliée.
Première direction d’un opéra
Jacques Lacombe, qui dirige cette nouvelle production du Roi Arthus, nous confie ses premières fois.
C’était La Chauve-Souris à l’Opéra de Montréal. Bien qu’il s’agisse d’une opérette, c’est sans doute une des œuvres les plus difficiles à diriger... J’ai beaucoup appris de cette expérience.
Premier enregistrement Première pratique musicale
Je suis venu à la musique « relativement tard » comparé aux jeunes de mon âge. J’ai débuté mes études de piano à l’âge de 11 ans. À la même période, je suis également devenu membre d’une manécanterie dans ma ville natale, ce qui a eu un impact majeur sur mon avenir.
Premier souvenir musical
Je ne viens pas d’une famille de musiciens (mon père était cordonnier, comme Hans Sachs !!!). Cependant, nous écoutions beaucoup de musique à la maison ; de tous les genres : chanson française et américaine, du jazz et de la comédie musicale, et évidemment de la musique classique.
Premier souvenir d’opéra
J’ai d’abord découvert l’opéra par les radiodiffusions en direct des œuvres présentées par le Metropolitan Opera de New York où j’ai eu éventuellement la chance de diriger.
photo steve rosen
Première rencontre avec la direction d’orchestre
J’étais enfant et je me souviens encore aujourd’hui très précisément du premier concert symphonique auquel j’ai assisté. Il s’agissait d’un concert de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, ma ville natale. J’étais alors bien loin de me douter que chef d’orchestre pouvait être un métier ou une carrière... Le hasard de la vie a voulu que je sois aujourd’hui directeur musical de cet Orchestre symphonique de Trois-Rivières, ce qui est un très grand honneur pour moi.
ve 11 avril 20 h di 13 avril 15 h
Rencontre
Première répétition avec un orchestre symphonique
Premières...
la filature mulhouse
J’ai toujours aimé le travail en studio. Pour un artiste, j’y vois la possibilité de pousser encore plus loin et de peaufiner sa conception d’une œuvre. Dans mon cas, il s’agissait de l’enregistrement du programme d’une tournée que j’ai dirigée avec l’Orchestre réseau des Conservatoires du Québec et dont le programme comprenait le Prélude des Maîtres Chanteurs de Wagner, la suite 1919 de L’Oiseau de Feu de Stravinsky et la 4e symphonie de Tchaïkovski.
Première rencontre musicale avec Chausson
Drame lyrique en trois actes d’Ernest Chausson Livret du compositeur Direction musicale
Jacques Lacombe Mise en scène
Keith Warner
Décors et costumes
David Fielding Lumières
John Bishop Genièvre
Elisabete Matos Arthus
Franck Ferrari Lancelot
Andrew Richards
Mordred
Bernard Imbert Lyonnel
Christophe Mortagne Allan
Arnaud Richard Merlin µ
Nicolas Cavallier Le laboureur
Jérémy Duffau
Chœurs de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse Editons Salabert (Universal Music Publishing Classical)
J’ai une affection particulière pour la musique française. J’ai beaucoup dirigé la musique de Chausson, notamment le Poème de l’amour et de la mer (que j’ai également souvent accompagné au piano), le Poème pour violon et surtout la superbe Symphonie en si bémol qui, à mon grand étonnement, est trop rarement programmée car il s’agit d’une œuvre magistrale. Je me réjouis de poursuivre ma découverte de l’univers de ce grand compositeur français avec le Roi Arthus.
Première fois à l’Opéra national du Rhin
Cette production du Roi Arthus constitue mes débuts dans cette merveilleuse maison que je connais cependant un peu. À l’époque où j’étais directeur musical de la Philharmonie de Lorraine à Metz, je suis venu plusieurs fois assister à des représentations d’opéra et j’ai toujours été impressionné par la qualité artistique qu’on y présentait. De plus, j’adore la ville de Strasbourg et je suis très heureux d’y faire enfin mes débuts.
Croisements Croisements • • 13 13
Pinocchio Têtu comme... ... une tête de bois
Le Pinocchio d’Ivan Cavallari... en quelques mots
Le Pinocchio d’Enrico Melozzi... en quelques notes
Le bon vieux Gepetto, pauvre menuisier, décide un jour de sculpter une marionnette animée pour faire fortune en l’exhibant de foire en foire. Il se prend alors à rêver que cette marionnette pourrait devenir un vrai petit garçon, le fils qu’il n’a jamais eu. Une nuit, son vœu est exaucé par la Fée Turquoise. Mais cette dernière met en garde Pinocchio : chaque fois qu’il se détournera du droit chemin, il redeviendra un pantin... Sur l’épineux chemin de la maturité, Jimini, le Criquet chantant, l’accompagne en lui faisant entendre inlassablement la voix de sa conscience. Mais notre Pinocchio a la tête (de bois) dure. Il n’écoute rien ni personne et se laisse rapidement entraîner dans d’interminables aventures. Il a beau promettre à son père Gepetto d’être un élève brillant et sage, il sort du droit chemin à la première occasion. Sur la route de l’école, il provoque le terrible Mange-feu, puis se laisse embobiner par les deux canailles que sont le chat sournois et le renard rusé. Ces deux fripouilles lui réservent un destin fatal… Recueilli chez la Fée Turquoise, il promet, non sans mal, qu’on ne l’y prendra plus. À nouveau, ses bonnes résolutions s’envolent à la première rencontre. Cette fois-ci, il s’entiche du cancre Lumignon qui lui promet bonheur et insouciance. Malheureusement, la fête ne dure pas bien longtemps… Le cauchemar recommence : Pinocchio se voit métamorphosé en âne, puis jeté à la mer pour finir englouti dans le ventre d’un monstre marin. Alors garçon ou pantin, quelle fin pour cet invraisemblable destin ? Ivan Cavallari, le malicieux, propose un dénouement qui en surprendra plus d’un !
L’originalité de la création d’Ivan Cavallari repose également sur la musique d’Enrico Melozzi, compositeur de talent qui écrit aussi bien pour le spectacle vivant, la danse, le cinéma, la télévision ou la musique contemporaine. Sa partition de Pinocchio explore tous les styles : du rock au baroque en passant par le rap et l’orgue de barbarie… « En guise de ligne directrice, Ivan m’a demandé de varier au maximum les différents styles de musique utilisés. J’ai trouvé cette idée très ludique, j’avais l’impression de créer un puzzle. En même temps, il y avait un fil rouge très solide, celui de la dramaturgie : il ne s’agit pas d’une histoire racontée avec des mots mais d’une histoire en mouvement. Ivan Cavallari est un maître en la matière, il sait donner corps aux mots, son travail de chorégraphe tient du miracle. Il a aussi un vrai sens du spectacle, pour lui l’essentiel est de satisfaire le public et je suis d’accord. Ce n’est qu’une fois que cet objectif est rempli que l’on peut prétendre prendre du recul et essayer de donner un sens plus profond à son œuvre. Ainsi, il a pu me demander à la fois des passages plutôt “faciles”, “accessibles”, tels que le rap de Lumignon, mais aussi des parties musicales plus intenses et profondes comme la rapsodie à la fin du second acte. Ce “mélange des genres” permet de créer une atmosphère très particulière, créative tout en restant universelle. Je respecte le public et je ne veux pas l’ennuyer. Il est donc primordial de varier les styles et les émotions, d’entretenir une tension dramatique. Sinon, on perd le spectateur. Les auteurs, chorégraphes, compositeurs, décorateurs sont les guides du public, ils en sont responsables. » Enrico Melozzi, novembre 2013.
photos pinocchio : nis & for - photo ivan cavallari : frédéric godard
Certains y ont vu une leçon de conformisme, d’autres un ouvrage aux métaphores bibliques, d’autres encore, un livre d’éducation... Mais le pantin vagabond échappe aux interprétations comme à ses diverses mésaventures par des retournements rocambolesques. Pinocchio se lance dans d’invraisemblables frasques dès qu’il en a l’occasion. Parmi ces mille et une toquades, Ivan Cavallari a retenu pour sa chorégraphie celles qui avaient le plus frappé son esprit de bambin italien bercé par le conte de l’écrivain toscan Carlo Collodi.
la filature mulhouse
ve 31 janvier 20 h sa 1er février 15 h & 20 h di 2 février 15 h
théâtre colmar
sa 8 février 20 h di 9 février 15 h
opéra strasbourg
di 16 février 15 h ma 18, me 19 février 20 h je 20, ve 21 février 20 h
danse à l’université
UHA, Gymnase universitaire je 16 janvier 18 h 30 • entrée libre
Petit pantin deviendra homme Pour la création de Pinocchio, Ivan Cavallari a retrouvé son âme d’enfant. Il se souvient d’une de ses plus grosses bêtises… N’y aurait-il pas un air de ressemblance frappant entre la graine de chorégraphe et le pantin malicieux ?
chorégraphie
Ivan Cavallari Musique
Enrico Melozzi direction musicale
Myron Romanul Décors
Edoardo Sanchi costumes
Maria Porro Lumières
Jon Buswell assistante à la chorégraphie
Eva Zmekova
Ivan
Cavallari
Sa bêtise la plus rocambolesque
« Adolescent, j’étais le chef de la bande du quartier. On a fait les quatre-cents coups mais, comme Pinocchio, on avait des cœurs d’artichauts. Un jour, j’ai retrouvé un oiseau mort sur le bord de la route. J’étais tellement ému que j’ai décidé de préparer son enterrement. Un de mes amis n’a pas pu assister à la cérémonie que nous avions organisée avec la bande. Il était très curieux et voulait voir l’oiseau. Il a attendu que nous ayons tous le dos tourné pour déterrer la pauvre bête. Quand je me suis rendu compte de la profanation, j’étais tellement triste et furieux que j’ai juré de me venger. J’ai attendu l’heure propice, celle où je savais que tous mes amis étaient rentrés chez eux pour regarder notre feuilleton italien préféré de l’époque. J’en ai profité pour crever les pneus du vélo du sacrilège et je me suis précipité chez moi pour me poster devant la télé comme si de rien n’était. Mon père s’est rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond : il ne comprenait pas pourquoi je regardais le journal télévisé avec autant d’attention alors que les bulletins d’information ne m’avaient jamais intéressé. Comble de malchance, on avait dû me voir à l’œuvre et me dénoncer, puisque, bientôt, mon ami frappait à la porte et se plaignait à mon père de mon incivisme. Mon père a remercié mon ami très poliment, il a refermé la porte calmement et s’est retourné vers moi, rouge de rage. Il était impossible pour moi de raconter l’histoire du pauvre oiseau, il ne m’aurait jamais cru, alors j’ai crié que ce n’était pas moi, que j’étais innocent… bien sûr, mon nez s’est allongé et j’ai reçu une correction mémorable ! »
Ballet de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse
créé au west australian ballet
Croisements • 15
La Création Die Schöpfung
Regards croisés sur un joyau de musique et de danse : le souffle de l’oratorio de Joseph Haydn allié à la grâce de la chorégraphie d’Uwe Scholz. Monumental.
La partition chorégraphique Le son prend corps
Tatjana Thierbach, choréologue,
nous parle de son travail aux côtés d’Uwe Scholz et de son rapport au chef-d’œuvre de Haydn.
Pouvez-vous nous décrire votre métier ? Tatjana Thierbach : Je suis choréologue, c’est-à-dire que je prends en note les chorégraphies en me référant au système de notation Benesh, système qui permet de transcrire le mouvement humain. Conçu en 1955 par Rudolf Benesh, il est principalement appliqué aux mouvements dansés et est largement utilisé dans les compagnies de répertoire où les « notateurs » sont considérés comme membres importants de l’équipe artistique. Il existe d’autres systèmes de notation dont l’un des plus connus est celui de Laban, aussi appelé cinétographie. Construit autour des quatre éléments essentiels constitutifs d’un mouvement : l’espace, le temps, le poids et la force, ses signes d’écriture sont placés le long d’une portée verticale qui se lit de bas en haut. La notation Benesh se lit sur une portée horizontale à la manière d’une partition musicale et me permet ainsi de développer un véritable sens d’étude du mouvement, du rythme, du phrasé, au plus près de la musique.
Comment aborde-t-on une œuvre aussi monumentale que La Création ? Que représente-t-elle pour vous ? Comment Uwe Scholz en parlait-il ? T. T. : Malheureusement, Uwe Scholz ne parlait pas beaucoup de ses chorégraphies. Il utilisait surtout son corps pour exprimer et nous enseigner ce qu’il voulait. Parfois, il se référait à des images ou des métaphores mais n’aimait pas parler de sens ou de philosophie pour ses œuvres. Selon moi, La Création représente un grand défi pour les danseurs : il faut qu’ils réalisent une performance technique extrêmement exigente tout en réussissant à apporter quelque chose de nouveau, de personnel. Il ne s’agit pas de reproduire un vieux morceau de bravoure mais au contraire de le faire vivre. Quel sens cela a-t-il pour vous d’associer la danse et la musique vivante ? T. T. : Les chorégraphies d’Uwe Scholz sont reconnues pour leur capacité à dévoiler la magie d’une composition musicale non seulement dans sa structure mais aussi dans ce qu’elle contient de profondeur émotionnelle et spirituelle. Elles nous aident à entendre la musique différemment. C’est encore plus intense lorsqu’il y a l’orchestre, les solistes et les choristes sur scène. Les artistes interagissent véritablement, le son prend corps dans un espace en trois dimensions. Quelles sont les difficultés techniques et/ou artistiques majeures de la chorégraphie d’Uwe Scholz ? T. T. : Ce ballet demande une virtuosité et une vitesse d’exécution extraordinaires. Scholz utilise une technique néoclassique qu’il a adaptée à son écriture chorégraphique très particulière. Les mouvements servent toujours à rendre visible sa compréhension profonde de la musique. Pour moi, le plus grand défi, c’est de prendre les bonnes décisions, celles qu’Uwe Scholz aurait prises : quels danseurs choisir pour la distribution ? Comment exprimerait-il sa musicalité et sa virtuosité auprès des danseurs ? De quelle façon adapterait-il sa chorégraphie aux personnalités des danseurs ?... Novembre 2013.
Comment avez-vous rencontré Uwe Scholz ? T. T. : Pour obtenir le diplôme Benesh, il fallait prendre en note une création chorégraphique. On m’a conseillé d’aller à Leipzig. C’est là-bas que j’ai rencontré Uwe Scholz pour la première fois et réalisé la notation de sa création Pax Questuosa. Après la première de ce ballet, il m’a engagée en tant que choréologue de sa compagnie.
photo Christina Oette / Lichtkind
Comment êtes-vous devenue choréologue ? T. T. : J’ai commencé à apprendre la notation quand j’étais à l’école du Stuttgart Ballet. Plus tard, je suis partie à Londres pour suivre une formation professionnelle au Benesh Institute.
la filature mulhouse
ve 28, sa 29 mars 20 h di 30 mars 15 h
danse à l’université UHA, Gymnase universitaire je 13 mars 18 h 30 entrée libre
opéra strasbourg
je 3, lu 7, ma 8, me 9 avril 20 h sa 5 avril 15 h* di 6 avril 15 h
théâtre colmar
sa 26 avril 20 h* di 27 avril 15 h* * Représentations données avec une musique enregistrée.
US, Le Portique ma 18 mars 18 h 30 entrée libre
chorégraphie, décors, costumes
Uwe Scholz
La partition musicale De l’Art de la Simplicité Elle marque la vie musicale de notre région depuis plus de 40 ans. La Follia trouve aujourd’hui une nouvelle jeunesse en s’inscrivant peu à peu comme l’un des ensembles qui comptent dans l’interprétation du répertoire classique. Rencontre avec un directeur artistique et musical passionné, le violoniste Hugues Borsarello.
Musique
Joseph Haydn direction musicale
Vincent Monteil
projections scénographiques
Francesco Clemente cycle « CVIII Watercolours Adayer »*
Lumières
Michael Roeger Choréologue
Tatjana Thierbach soprano
Hanne Roos ténor
Mark Van Arsdale
La Follia, en quelques mots, c’est... Hugues Borsarello : C’est l’Orchestre de chambre d’Alsace, un ensemble de 12 à 15 musiciens, dont le nom rappelle le rôle déterminant dans la redécouverte du répertoire baroque. Un ensemble riche d’une belle expérience, qui a exploré tout au long de ses 40 ans d’existence un vaste répertoire correspondant à son effectif, de Corelli à la musique contemporaine. La Follia aujourd’hui, c’est une formation renouvelée, spécialisée dans le répertoire classique sur instruments modernes et dont l’effectif de 12 à 15 musiciens se veut fidèle à l’école de Mannheim. Bien entendu, il nous arrive d’atteindre l’effectif d’un petit orchestre symphonique, comme pour cette Création, ou de franchir les siècles, comme nous le faisons en ce moment avec notre spectacle La Grande Guerre des musiciens. Et c’est surtout beaucoup de passion, de jeunesse et d’enthousiasme. Comment abordez-vous la musique classique, et Haydn en particulier ? H. B. : Cela peut sembler paradoxal, mais ce qui fait toute la richesse, et aussi l’extrême complexité d’exécution de la musique classique, c’est la simplicité de la forme et de la phrase. En cela, elle est en rupture avec la musique baroque, plus chargée, ornementée. Toute la difficulté consiste à atteindre cette pureté, à savoir disparaître au profit de la phrase et de l’harmonie. Leonardo da Vinci écrivait que « la simplicité est la sophistication suprême ». L’esprit classique, c’est exactement cela. Et c’est moins évident qu’il n’y paraît ! La Création en est l’archétype absolu. C’est un monument. Une œuvre de fin de vie, de pleine maturité, l’une de celles qui font le bonheur des musiciens que nous sommes et dont nous n’avons jamais fini de faire le tour. C’est d’autant plus stimulant que cette musique, particulièrement descriptive, constitue un support rêvé pour la danse. Un projet magnifique, auquel nous sommes extrêmement heureux de participer.
photo françois sechet
Novembre 2013.
basse
Norman Patzke Ballet de l’OnR Chœurs de l’OnR La Follia,Orchestre de chambre d’Alsace direction artistique
Hugues Borsarello * Collection du Kunstmuseum Basel / Kupferstich Kabinett Basel
créé au ballet de zurich
eau ! nouv
Le Ballet met l’ambiance au Cabaret danse !
Extrait du duo Adam et Eve. à gauche, la partition chorégraphique réalisée par la choréologue Tatjana Thierbach. à droite, la partition musicale correspondante.
Du vin, des petits fours, des paillettes, Ivan Cavallari en maître de cérémonie… Tous les ingrédients d’une soirée réussie pour rendre hommage à Uwe Scholz, chorégraphe de La Création, à l’occasion de l’anniversaire des 10 ans de la mort de ce génie de la danse. Salle Ponnelle, Strasbourg je 13 mars 20 h sa 15 mars 17 h > Plus d’infos, réservations : www.operanationaldurhin.eu
Une nouvelle année qui commence sous le signe du lied allemand, dès le 4 janvier avec un récital d’une jeune artiste déjà au faîte de son art.
Mojca Erdmann soprano Malcolm Martineau piano
Opéra Strasbourg sa 4 janvier 20 h
En 2007, le Festival de Salzbourg révélait aux mélomanes une étoile naissante. Après avoir chanté Zaïde de Mozart, c’est dans la plus importante Zelmira dans l’Armida de Haydn qu’elle se révélait enfin pleinement, et obtenait les louanges du public comme de la critique. Les engagements allaient s’enchaîner à vive allure, du Concertgebouw d’Amsterdam jusqu’au Metropolitan de New York, en passant par les grands centres lyriques européens comme Francfort, Baden-Baden, Madrid etc. On s’en doute, cette mozartienne née devait rapidement se faire une place dans le monde de l’oratorio et du récital. Avec une fraîcheur de timbre qui n’a d’égal que celle de son tempérament, elle offre en effet un rare mélange de lumière et de sérieux, compensant sa juvénilité par une école de chant d’une solidité (elle a été l’élève de Hans Sotin à Cologne) qui lui permet même d’aborder des rôles que l’on ne croirait pas d’emblée faits pour elle. Un Oiseau de Siegfried, cela peut encore s’imaginer. Mais la Lulu d’Alban Berg, avec ses outrances, ses cris même ? Il fallait toute la sagesse d’un Barenboïm pour l’accompagner dans cette aventure ardue – mais payante. Et devant ce succès, on se rend compte que la mozartienne est une chanteuse complète, et qui aime se mettre elle-même sinon en difficulté, du moins dans les marges les moins attendues de son fach. Elle se laissera en effet convaincre par le rôle d’Ariane dans le Dionysos de Rihm pour la création allemande de cette œuvre, montrant alors de grandes affinités avec cette musique. Elle s’était en effet trouvé des affinités électives avec la musique de Rihm, dont elle avait interprété Proserpina et les Fremde Licht. Parmi ses autres expériences en musique contemporaine, signalons surtout le Requiem de Ligeti, Cleopatra and the Snake de Rodion Schchedrin – à la création duquel elle a remplacé en dernière minute Anna Netrebko tombée malade – et My Way of Life de Takemitsu. On s’étonnerait presque alors de la voir revenir à ses premières amours, 18 • Croisements • Récital
avec pourtant une Blondchen de L’Enlèvement au sérail, Despina de Così fan tutte et jusqu’à Pamina de La Flûte enchantée côté Mozart, ou encore Annette dans Der Freischütz (Weber) et Sophie du Chevalier à la Rose (R. Strauss). Les disques (Symphonie n°4 de Mahler, L’Enfant et les sortilèges sous la direction de Sir Simon Rattle, l’Italienisches Liederbuch de Wolf aux côtés de Christian Gerhaher, et puis son cher Mozart, avec un récital d’airs ainsi que des intégrales de Don Giovanni et Così fan tutte, ou encore cette rareté qu’est La Dame de Pique de Franz von Suppé) permettent de suivre pas à pas la carrière de cette jeune artiste au parcours déjà si riche. >> au programme trugen ihn auf der Bahre bloss Wolfgang Amadeus MOZART WOLFGANG RIHM Ophelia sings Veilchen ARIBERT REIMANN Helena RICHARD STRAUSS RICHARD STRAUSS Die Nacht Ich wollt ein Sträusslein binden ROBERT SCHUMANN FRANZ SCHUBERT Heideröslein Requiem (op.90) RICHARD STRAUSS Die Verschwiegenen
•Sie
RICHARD STRAUSS Die Zeitlose RICHARD STRAUSS Allerseelen ROBERT SCHUMANN Der schwere Abend (aus op. 90)
FRANZ SCHUBERT Litanei
RICHARD STRAUSS Drei Lieder der Ophelia •Wie erkenn ich mein Treulieb •Guten Morgen, s’ist St.Valentinstag
FELIX MENDELSSOHN Auf Flügeln des Gesanges
RICHARD STRAUSS Ich schwebe
RICHARD STRAUSS Der Stern ARIBERT REIMANN Kluge Sterne
photo felix broede
Récital
Mojca Erdmann
Angelika Kirchschlager
Dans le cadre de la présidence autrichienne du comité des ministres du Conseil de l’Europe, cette artiste à la renommée internationale nous revient avec un programme hors des sentiers battus, comme à son habitude.
Récital
photo Nikolaus Karlinsky
Angelika Kirchschlager mezzo-soprano Simon Lepper piano En habituée des planches de l’Opéra national du Rhin, Angelika Kirchschlager nous revient cette saison avec un programme – comme toujours chez elle, il est vrai – hors des sentiers battus. Marx (Joseph, pas le philosophe !), Wolf, Berg, Korngold n’ont plus de secret pour cette artiste qui s’est fait une spécialité des répertoires rares, des défrichages de domaines plus ou moins enfouis sous les éternelles pages de Schubert et Schumann – révérence gardée à leurs qualités propres, bien entendu ! À répertoire à part, chanteuse à part : la mezzo autrichienne est une femme sans détours, au franc parler qui peut dérouter de prime abord. à un journaliste venu l’interroger sur sa carrière il y a quelques années de cela, elle n’hésitait pas à parler de ses collègues, sujet souvent tabou : « (…) tout chanteur a son public » : pour s’en tenir à celles qui œuvrent dans sa tessiture, elle n’hésite pas à citer les noms de Susan Graham, Magdalena Kozena, Vesselina Kasarova et se réjouit de leurs différences. « Aucune n’a raison ou tort, rien n’est juste ou faux : chacune touche une fibre différente chez l’auditeur. » pouvait ainsi écrire Christian Merlin (14 janvier 2008). Lucide et humble, à l’instar de son professeur et mentor Walter Berry, celui qui lui a donné ce goût du lied et de la mélodie – et le goût d’en approfondir sans fin l’apprentissage. En 1993 – voilà vingt ans déjà ! – elle devenait officiellement membre du prestigieux Opéra de Vienne et, la même année, elle recevait la médaille Mozart de la non moins prestigieuse Société Mozart de Vienne. Mais on l’aura compris, ce n’est pas essentiellement
Opéra Strasbourg
ma 11 février 20 h
à l’opéra qu’elle trouve son terrain d’élection : un monde où les artistes se voient trop souvent dépossédés de leur liberté d’interprète tant il y a de paramètres à prendre en compte, et à tenter (sans toujours le succès attendu) à faire tenir ensemble. Son théâtre, elle le porte en elle, sachant comme peu faire vivre les moindres pages, avec ce goût et ce sens du texte, du mot, qui n’est donné qu’aux plus grandes. dans le cadre de la présidence autrichienne du comité des ministres du conseil de l’europe
>> au programme HUGO WOLF Auf einer Wanderung Nimmersatte Liebe Verborgenheit Er Ist’s Lebe Wohl Elfenlied RICHARD STRAUSS Nichts Du meines Herzens Krönelein Das Rosenband Für fünfzehn Pfennige JOSEPH MARX Die Liebste spricht Am Brunnen
Sendung Die Tote Braut Bitte Hat dich die Liebe berührt JOHANN WOLFGANG KORNGOLD Fünf Lieder op.38 ALBAN BERG Vier Lieder op.2 JOSEPH MARX Ein junger Dichter denkt Der Bescheidene Schäfer Lob des Frühlings Nachts (Morgenstern) Schlafend tragt man mich Der Ton
Récital • Croisements • 19
Récital Albert Dohmen baryton-basse Adrian Baianu piano
Opéra Strasbourg
sa 15 mars 20 h
Ce grand baryton wagnérien vient pour la première fois à l’OnR. Un voyage musical d’une richesse surprenante.
Albert Dohmen
20 • Croisements • Récital
quoique sur les mêmes sommets artistiques. Avec les lieder de Pfitzner, dont l’opéra Palestrina fait encore peur (plus aux programmateurs qu’au public, d’ailleurs), c’est même dans les trésors les plus secrets du lied qu’il nous convie ici. Comme le dit André Tubeuf dans le texte qui accompagnera le programme de salle, « Nuit, automne, nostalgie, les premiers titres ici [de Pfitzner] annoncent la couleur ; mais pas forcément ce qu’il y a de poignant, sévère et sans espoir dans cette couleur ; ce sentiment que c’est fini – trop tard. Danzig est le contraire d’un paysage : mais un état d’âme sûrement, oppressé, comme claustrophobe ; comme si on était condamné à la ville dans ses brumes, celle même peut-être où nous conduisait le tout dernier Schubert, celui qui avec Die Stadt révélait au monde musical l’amertume propre à Heine. Claquements de fouet enfin, élans contrariés, freins aux sabots du cheval qui s’emporte : on ne reviendra pas à l’amour qui finit. Orages du cœur. » Un voyage musical, on le voit, d’une richesse en paysages surprenante.
>> au programme FRANZ LISZT 3 Sonnetti del Petrarca •Pace non trovo •Benedetto sia `l giorno •I vidi in terra angelici costumi HUGO WOLF 3 Geichte von Michelangelo •Wohl denk ich oft an mein vergangenes Leben •Alles endet, was entstehet •Fühlt meine Seele das ersehnte Licht
HANS PFITZNER Nachts Im Herbst Sehnsucht Danzig Lass scharren deiner Rosse Huf RICHARD STRAUSS Heimliche Aufforderung Die Nacht Allerseelen Morgen Befreit
photo martin sigmund
Les amateurs d’opéras connaissent le grand baryton allemand Albert Dohmen pour son immense carrière wagnérienne. De fait, il n’est pas un seul des grands rôles que Wagner écrivit pour sa tessiture qu’il n’ait mis à son répertoire et chanté sur toutes les plus grandes scènes lyriques. Mais limiter cet artiste à Wagner serait oublier ce qui, chez lui, reste essentiel : l’éclectisme. Avec la sagesse des artistes originaires des pays germaniques, où l’habitude des troupes oblige à penser une carrière et un répertoire selon d’autres critères que ceux du seul box office, Albert Dohmen a su préserver toujours une liberté, avec des incursions dans des répertoires aussi différents que le Wozzeck de Berg, le Pizarro de Fidelio (Beethoven) ou encore Scarpia dans Tosca. Lui qui aurait pu se contenter de promener ses incomparables Hollandais, Wotan et autres Amfortas sur les plus grandes scènes, il a voulu aussi explorer les marges, avec par exemple ce rare Friedenstag de Richard Strauss – dont la rareté même nous a heureusement valu une captation (sous la direction du regretté Giuseppe Sinopoli) ou encore Une Tragédie florentine de Zemlinsky (sous la direction de Riccardo Chailly cette fois). Les marges, pour cette voix, c’est aussi assurément Escamillo dans Carmen. Certes, il ne s’agit plus ici de parler d’un opéra rare, bien entendu. Mais on n’imaginerait pas d’emblée un tel baryton s’aventurant dans le répertoire français. Cette audace, il l’a également avec le répertoire du lied, avec lesquels on pense parfois que de si grands moyens vocaux sont incompatibles. Ce serait mal connaître notre artiste. Là encore, c’est sans aucun doute la culture germanique qui parle : la santé de la voix ne peut passer que par l’alternance entre des rôles lourds et les formes les plus ténues, les plus intimistes. Sans cette gymnastique, la voix s’épuiserait, brûlant toutes ses ressources sans jamais se donner le temps ou les moyens de les raviver. Le programme qu’Albert Dohmen nous propose est à l’image de cette versatilité, de cette curiosité qui a présidé à toute sa carrière. Si les lieder de Richard Strauss et les Pétrarque de Liszt font partie du patrimoine culturel universel (que ce soit, pour ces derniers, dans leur version pour piano seul ou, comme ici, dans l’original pour voix et piano), les Michelangelo de Wolf ouvrent les portes d’un univers moins familier,
théâtre colmar
me 18 décembre 14 h 30 ve 20 décembre 20 h
la sinne mulhouse
me 8 janvier 14 h 30 & 20 h
cmd strasbourg
ve 17, sa 18 janvier 20 h di 19 janvier 15 h me 22 janvier 14 h 30
Aladin
et la lampe merveilleuse
Opéra pour enfants Conte lyrique en trois actes et onze tableaux de Nino Rota
Une table à repasser, un aspirateur, un poste de télé, une guirlande lumineuse, une casserole, un parapluie à la pointe démesurée et quelques vieux tapis…. Un inventaire à la Prévert et surtout… de quoi faire rêver… un enfant songeur. Cela, Waut Koeken l’a bien compris, qui a transformé ces objets usuels en accessoires magiques. En table d’apparat, en lampe magique, en lustre de château, en plat en argent grand luxe ou en canne enchantée du magicien. Le tapis ? Il se multiplie et devient volant. Si vous combinez le tout avec des apparitions par huit trappes et quelque 150 effets durant tout le spectacle, le tour est joué : voici Aladin et la lampe merveilleuse qui déroule ses mille et une facettes...
Livret de Vinci Verginelli, d’après le conte éponyme des Mille et Une Nuits Direction musicale
Vincent Monteil
Mise en scène
Waut Koeken Décors
Marnik Baert, Marcoen Dolhain et Waut Koeken costumes
Carmen Van Nyvelseel Lumières
Glen D’haenens adaptation du livret
Benoît Deleersnyder Aladin
Jean-Christophe Born / Sunggoo Lee Le Magicien du Maghreb
Andrey Zemskov
Princesse Badr’-al-Budur
Kristina Bitenc / Gaëlle Alix
Mère d’Aladin
Lamia Beuque Le Sultan
Jean-Gabriel Saint-Martin Le Grand Vizir
Alexander Schuster Le Génie de la lampe
Sévag Tachdjian
Le Génie de l’anneau
aladin, onr, saison 2009-2010 : photos alain kaiser
David Oller
n décor Dessine-moi u Nous avons imaginé pour nos jeunes spectateurs un paysage des Mille et Une Nuits peuplé des personnages du conte, que les enfants se plairont à découper, plier, monter et colorier afin de lui donner vie et de raconter ou se raconter leur propre histoire... Place à la création et à l’imagination ! >> à découvrir dans le programme du spectacle, en vente dans les théâtres des trois villes
Ensemble instrumental du Conservatoire de Strasbourg et de l’Académie supérieure de musique - HEAR Orchestration réduite par Rainer Schottstädt © Schott Music, Mayence
production de l’Opéra studio coproduction de l’Opéra de Flandre et du Grand Théâtre de Luxembourg / Coproduction Opéra de Lausanne
Concerts
Les concerts apéritifs font partie des traditions de la maison. Des choix éclectiques à l’image des interprètes qui montent sur scène et viennent ensuite prendre un verre avec les spectateurs, un gage de convivialité.
apéritifs
En partenariat avec la Cave de Turckheim.
Mahler & Cie ou l’Europe au soir du romantisme Quand naît le projet de ce concert, Mahler s’impose comme le grand favori des interprètes… oui mais à cinq artistes, loin de se compliquer, le programme s’enrichit ! C’est ainsi que nous nous retrouvons en excellente compagnie, chacun venant avec son compositeur ami et l’ami de son ami… Chantés seuls, à deux ou en quatuor vous sont livrés des morceaux choisis de Gabriel Fauré teintés d’exotisme : Le Voyageur, Les Roses d’Ispahan, Notch de Piotr Ilyich Tchaikovski, des œuvres de Samuel Barber, de Jules Massenet, de Camille Saint-Saëns, de Henri Duparc ou de Vaughan Williams et bien-sûr, les Kindertotenlieder, œuvre exceptionnelle et emblématique de Gustav Mahler.
artistes des chŒurs
Dominic Burns basse Christian Lorentz ténor Nathalie Gaudefroy soprano Violeta Poleksic alto Vérène Rimlinger piano
Opéra
Strasbourg Salle Bastide sa 18 janvier 11 h
Du côté de chez Franz L’Opéra célèbre à sa manière la présidence autrichienne du Comité des ministres du Conseil de l’Europe. Invités par l’Opéra Studio, les artistes de l’Universität Mozarteum Salzburg et leur professeur Elisabeth Wilke ont carte blanche pour ce programme entièrement dédié à Franz Schubert.
Simone Pessenteiner-Vierlinger soprano Alice Hoffmann mezzo-soprano Matthias Winckhler baryton Bernadette Bartos piano
Opéra
Strasbourg Salle Bastide sa 1er février 11 h
Pile ou face
Blanc ou noir ? As de trèfle ou as de cœur ?
Ce spectacle est un conte, un voyage, qui tient du concert et de l’opéra, du cinéma et du théâtre. Ce conte déroule l’histoire des peuples des Balkans, dont le compositeur Zoltán Kodály, quoique hongrois, s’était fait le chantre. Sa musique rencontre celle de Paul McCartney et la pop anglaise. Ne soyez pas étonnés de l’évocation du cinéma français et d’entendre Tchaïkovski en faire des commentaires pertinents !... Un voyage de pays en pays, d’un siècle à l’autre. Un tourbillon d’énergie, de couleur et de voix cristallines pour un concert, vous l’aurez saisi, aux multiples facettes.
Petits chanteurs de Strasbourg
Maîtrise de l’OnR Roselyne Koeniguer piano Opéra
Strasbourg Salle Bastide sa 29 mars 11 h
photos os + chœurs : frédéric godard - photos maîtrise : nis & for
dans le cadre de la présidence autrichienne du comité des ministres du conseil de l’europe
cabaret danse Sacré Wolfgang ! Concert surprise : œuvres du génie né à Salzbourg. Ne le dites pas trop fort ou il n’y aura plus de places pour vous. Faites confiance au compositeur le plus célèbre au monde et à notre Opéra Studio qui célèbrera son éternelle jeunesse.
Le Ballet fait son cabaret ! Du vin, des petits fours, une ambiance intimiste, Ivan Cavallari en maître de cérémonie… Tous les ingrédients d’une soirée réussie seront réunis. À la carte : extraits dansés par la compagnie, projections, musique… et d’autres surprises. De quoi dépoussiérer l’histoire de la danse !
artistes de l’opéra studio
Opéra
Strasbourg Salle Bastide sa 15 février 11 h
théâtre
colmar ma 25 février 12 h 30 photos os et chŒurs : frédéric godard - photo maîtrise : nis & for - schubert au piano, gustav klimt, 1898
Gaëlle Alix soprano Kristina Bitenc soprano Lamia Beuque mezzo-soprano Jean-Christophe Born ténor Sunggoo Lee ténor David Oller baryton Sévag Tachdjian baryton-basse Alexander Schuster basse Amandine Duchênes piano
Strasbourg
Opéra - salle ponnelle je 13 mars 20 h sa 15 mars 17h infos / vente en ligne www.operanationaldurhin.eu Tarif unique : 20 € Luciano Bibiloni • Croisements • 23
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Tout d’abord avec mon père dont la voix a bercé toute mon enfance, il chantait beaucoup de mélodies napolitaines. Je me souviens aussi avoir été émerveillé à l’âge de 14 ans en écoutant Mario del Monaco dans Aida. J’étais surtout passionné par l’univers symphonique : je me nourrissais de Brahms, Mendelssohn, Ravel… Quel est votre plus beau souvenir ? Ma rencontre avec Pavarotti au Metropolitan Opera de New York pour un duo extrait de La Bohème en hommage à Domingo en 2001. Ce fut pour moi une rencontre formidable et très marquante dans ma carrière. Si vous étiez un instrument ?
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Un piano. Les sonorités du piano me plaisent énormément, c’est pour moi un formidable moyen d’expression de joie, de peine, de mélancolie. Je suis malheureusement un piètre pianiste ! Si vous étiez un personnage lyrique ?
5 quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg · Tél. 06 08 86 67 30 · info@lamaisonscandinave.fr www.lamaisonscandinave.fr · Horaires d’ouverture: mardi – samedi 10h – 18h30
Baryton français que le public de l’OnR connait pour sa prestation en Scarpia (Tosca), Franck Ferrari, qui a à son actif plus de 170 rôles, incarnera le rôle-titre du Roi Arthus sur nos scènes en mars prochain. Retrouvezle également lors de la rencontre autour de cette nouvelle production, le jeudi 13 mars à 18 h 30 à l’Opéra (Salle Bastide).
photo philippe Gromelle
Le premier qui me vient à l’esprit est Athanaël dans Thaïs de Massenet, ce fut tout de suite une révélation pour moi. C’est un personnage complet à la fois au niveau musical et dramatique. Je pleure à chaque fois que j’écoute la « Médiation » et le duo final !
benoit deldicque 27 ans, Ingénieur en Solutions Mobiles
J’aime... et vous ? Vous êtes nombreux sur les réseaux sociaux à suivre les pages de l’OnR, partager nos statuts avec vos amis et commenter notre actualité. Nous avons souhaité en savoir plus sur vos usages et attentes. Rencontre avec quelques-uns de nos « followers ».
Votre moment Facebook / Twitter, c’est : > Où ? à la maison > Quand ? Entre le fromage et le dessert du déjeuner > Comment ? Sur mon smartphone > Combien de temps ? Moins de 5 minutes
Florian Siffer
marion messey
34 ans, Attaché de conservation, Ville de Strasbourg
19 ans, étudiante en Arts du spectacle, spécialité Théâtre
Pour vous Facebook, c’est… un vecteur de diffusion de l’information, avec réactivité, en direct. C’est également un outil de médiation, qui permet un contact privilégié avec les institutions, lʼaccès aux coulisses, aux moments privilégiés. Qu’attendez-vous d’une institution culturelle sur les réseaux sociaux ? Les institutions présentes sur Facebook doivent être inventives, réactives pour associer les followers aux moments importants. L’investissement dans Facebook doit être important, avec des publications régulières, et avec des réponses aux questions du public. Les institutions se doivent également de collaborer avec d’autres structures équivalentes, soit de la même ville, région, soit de la même discipline, de manière à élargir le public potentiel. Votre moment Facebook, c’est : > Où ? Partout ! Au travail, à la maison, en voyage > Quand ? Petit moment d’oxygène quand c’est possible > Comment ? Sur mon poste professionnel ou mon smartphone > Combien de temps ? Peu de temps à chaque fois, mais plusieurs fois par jour
24 ans, Community Manager du CRT d’Alsace *
Pour vous Facebook et Twitter, ce sont… de formidables outils de communication qui me permettent dans le cadre de mon métier de proposer un espace d’échanges pour tous les amoureux de l’Alsace. Qu’attendez-vous d’une institution culturelle sur les réseaux sociaux ? J’aimerais qu’elle me donne des informations exclusives que je ne trouverais nulle part ailleurs (des avantages, des photos des coulisses, etc.). Votre moment Facebook / Twitter, c’est : > Où ? Au travail, sur le mobile > Quand ? Toute la semaine ! > Comment ? Le plus souvent sur les pages que j’anime afin d’être à l’écoute des fans, mais également sur le fil d’actualités pour me tenir informé des dernières nouveautés concernant les pages auxquelles je suis abonné. > Combien de temps ? Un Community Manager doit constamment garder un œil sur ses communautés pour pouvoir réagir en cas de besoin. J’y passe donc plusieurs heures par jour. * Comité Régional du Tourisme
Pour vous Facebook et Twitter, ce sont… des moyens de communication. Travaillant au sein dʼun journal étudiant il est primordial pour moi de correspondre et dʼêtre en lien avec lʼéquipe avec laquelle je travaille. Avec les réseaux sociaux – ludiques, pratiques et faciles dʼusage –, lʼinformation circule de manière quasi instantanée et convoque en même temps les principales personnes concernées. Qu’attendez-vous d’une institution culturelle sur les réseaux sociaux ? De découvrir des suivis de création originaux. Que le lecteur, potentiel spectateur, ait un aperçu visuel, concret de la construction dʼun spectacle. On se sent beaucoup plus impliqué et attiré lorsquʼil nous est montré lʼesquisse du spectacle. Cʼest le principe du « teaser » : montrer et troubler, donner de lʼinformation et en garder suffisamment pour attiser la curiosité. Votre moment Facebook / Twitter, c’est : > Où ? Chez moi, au calme > Quand ? Pas de moment précis > Comment ? Sur mon ordinateur > Combien de temps ? Environ une heure par jour
magali goby
mathieu D’AURIA
photos dr
Pour vous Twitter, c’est… principalement un outil professionnel pour suivre les actus en temps réel pour mon métier. Facebook me sert plutôt dans ma vie privée pour retrouver des amis et organiser des soirées. Qu’attendez-vous d’une institution culturelle sur les réseaux sociaux ? Une institution culturelle présente sur les réseaux sociaux est une institution qui pense aux nouvelles générations connectées. Cʼest aussi une institution qui nʼhésite pas à utiliser ces médias pour des news et offres de dernière minute dont raffolent les jeunes actifs en quête de sorties, loisirs et divertissements.
31 ans, Chargée Mécénat et développement, Festival d’Aix-en-Provence
Pour vous Facebook, Twitter, c’est… garder le lien avec des institutions et des amis. Qu’attendez-vous d’une institution culturelle sur les réseaux sociaux ? Jʼattends dʼy trouver des actualités et des highlights sur les productions et évènements, des photos aussi. Votre moment Facebook / Twitter, c’est : > Où ? Au bureau > Quand ? En arrivant le matin > Comment ? Sur mon ordinateur > Combien de temps ? Souvent mais peu de temps !
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les coulisses de la création
Les secrets de Cendrillon
épisode 3 Résumé de l’épisode précédent (Croisements n°17) : les décors et les costumes élaborés par Claude Chestier sont toujours en finition dans leurs ateliers respectifs. Une fois finalisés, les décors seront chargés aux ateliers, puis transportés et montés sur la scène de l’Opéra pour les dernières répétitions.
ps... Pendant ce tem
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... en salle P
En attendant le montage du décor, des éléments de la scénographie sont installés pour la première partie des répétitions, qui a lieu en Salle Ponnelle au Grenier d’abondance. Les chanteurs et figurants prennent ainsi leurs marques dans des volumes équivalents à ceux des décors définitifs.
Grâce à cette salle de répétiton, le travail de mise en scène a pu commencer un bon mois avant la première, tandis que se jouait encore De la maison des morts sur la scène de lʼOpéra. à gauche : Sandrine Anglade (de dos), metteur en scène, et sa chorégraphe Pascaline Verrier travaillent avec Dandini, interprété par Edwin Crossley-Mercer. Le jeu proposé par le metteur en scène constituait une broderie fine de déplacements, gestes et attitudes très théâtrales.
26 • Croisements • Les coulisses de la création
photos onr
à droite : accompagnées au piano par un chef de chant (ici Nicola Gaudino), les répétitions se font sous la direction musicale du Maestro Enrique Mazzola.
Quelques jours plus tard... ... sur scène
Répétitions « scène piano » Puis c’est au tour des répétitions sur scène, dans le décor définitif, une bonne dizaine de jours avant la première. Des costumes de répétition offrent la possibilité aux artistes de se mouvoir en tenant compte des contraintes liées aux costumes. En l’occurrence, les robes des deux « sœurs » ont leur importance dans le jeu, de même que le manteau de Dandini, qu’il a échangé devant le public avec le Prince contre son costume de valet. De gauche à droite : Umberto Chiummo (Don Magnifico), Hendrickje Van Kerckhove (Clorinda), Sophie Pondjiclis (Thisbe), Piotr Iachtchenko et Christophe De Ray-Lassaigne, artistes des Chœurs de l’OnR, Edwin Crossley-Mercer (Dandini),
no La générale pia
Une semaine avant la générale a lieu la générale piano. Cette répétition est la première en costumes, avec perruques et maquillages, et l’occasion pour l’équipe artistique et les services de la maison de jauger l’aspect global de la production.
en haut : photo frédéric godard • générale piano : photos alain kaiser
Ainsi dans La Cenerentola a-t-on pu, entre autres, vérifier les accessoires (parapluies), la chute des confettis, le résultat visuel des fraises lumineuses et les effets de lumières sur l’ensemble. Passée cette répétition, les costumes et accessoires ont encore le temps de faire un aller-retour entre le théâtre et les ateliers, les lumières d’être peaufinées, les mouvements des chanteurs adaptés à leurs costumes, ou l’inverse, avant la première. L’orchestre s’installe dans la fosse dès le lendemain de la générale piano pour une dernière série de répétitions qui s’achèvera avec la prégénérale et la générale. Les coulisses de la création • Croisements • 27
La presse en parle... De la maison des morts Cette Maison des morts raconte la puissance du récit et de la parole appliquée à guider et illuminer des condamnés. Eric Loret
L’interprétation poignante et presque obsessionnelle de Marko Letonja va directement à l’essentiel, reste en parfaite symbiose avec la vision scénique. Leszek Bernat
On sort de ce spectacle admiratif, impressionné, émerveillé… Michel Thomé
Une belle distribution et la direction idéale de tension et de raffinement du nouveau patron du Philharmonique de Strasbourg Marko Letonja. Yannick Million
Travail intense et fouillé de Marko Letonja au bénéfice d’une œuvre que beaucoup découvraient dans sa richesse musicale. Marc Munch
Robert Carsen : le magicien de l’image. Georg Rudiger
Robert Carsen est fidèle à ses recettes : sobriété, efficacité, tableaux visuels forts, lumière fouillée. Anne Suply
Implication dramatique, crédibilité scénique, la distribution, pléthorique, est sans faiblesse.
Après avoir eu la gorge serrée par sa Jenůfa, le sens poétique stimulé par sa Kat’a Kabanova, le regard d’enfant réveillé par sa Petite Renarde rusée, l’esprit aiguisé par son Affaire Makropoulos, on a maintenant le recul nécessaire pour affirmer que ce cycle passera à la postérité. Christian Merlin
Cette production du dernier opéra de Janáček se distingue par sa profondeur et sa force de persuasion. On n’en sort pas indemne. Michel Le Naour
Une production d’un très haut niveau pour ouvrir cette nouvelle saison qui s’annonce prometteuse. Johannes Schenke
Nicolas Cavallier a la noblesse et l’humanité qu’appelle Gorjantchikov auprès de l’Aljeja juvénile à souhait de Pascal Charbonneau. Benoit Faucher
On ne saurait trop louer la vaillance et l’homogénéité des Chœurs de l’OnR. François LEHEL
L’équilibre entre la scène et la fosse fait preuve d’une grande unité. Rarement De la maison des morts aura été présenté avec une aussi belle sonorité. H. W. KOCH
Marie-Aude Roux
C’est contraignant, suffocant et plein d’une étrange amitié ou solidarité humaine : Janáček compris et bien servi. André Tubeuf
Carsen met un point final à un cycle Janáček qui aura marqué l’histoire de la redécouverte des opéras du compositeur tchèque. Un cycle marqué par une fine caractérisation des personnages, mais aussi souvent par une recherche esthétique indéniable. Une absolue réussite ; sens et émotion, réalisme cruel et sort pitoyable, enfer sur la terre, c’est ce qu’on retient de cette très puissante production. Emmanuel Andrieu
La mise en scène de Carsen est d’une précision remarquable ; musicalement aussi la production est d’une heureuse solidité. Gerhard Rohde
28 • Croisements • La presse en parle
photo jean-luc tanghe (haut) - photo frédéric godard (bas)
François Jongen
La Cenerentola Enrique Mazzola qui, dans des tempi variés et des ambiances contrastées, assure à la perfection aussi bien l’équilibre sonore entre fosse et plateau que la précision des ensembles. Michel Thomé
Mise en scène enchantée. Sandrine Anglade a réussi à tracer une ligne directrice tout en zigzaguant entre les styles et les époques. Philippe Venturini
Sandrine Anglade signe une vision tendre et onirique du chef-d’œuvre de Rossini dirigé de main de maître par Enrique Mazzola. Mehdi Mahdavi
La distribution s’avère à tous égards intéressante avec des chanteurs dont le registre est approprié aux rôles. Marc Munch
L’OnR a donné ici une excellente prestation et un plateau homogène tant vocal qu’orchestral. Manfred Langer
Nul doute que cette nouvelle production de l’OnR fait rêver par sa réussite parfaite tant par sa mise en scène que par son interprétation musicale. Alexander Dick
Sandrine Anglade signe un petit miracle théâtral avec sa mise en scène. Marc Clémeur a la main heureuse dans le choix de sa distribution vocale de jeunes solistes ; l’OSM est remarquable sous la baguette souveraine d’Enrique Mazzola. Georg Rudiger
De la baguette de la fée à celle du chef Enrique Mazzola, il n’y a qu’un pas : la magie demeure dans ce plaisir de la mélodie et de la voix qui jouent à nous éblouir pour mieux nous éclairer. Marie Antoine
Sandrine Anglade découpe le conte de façon quasi cinématographique, grâce à d’élégants modules qui figurent tour à tour la maison de Cendrillon ou le palais du Prince, éléments de décors signés (comme les costumes) par Claude Chestier. Emmanuel Andrieu
À la tête d’un Orchestre Symphonique de Mulhouse galvanisé, Enrique Mazzola fait pétiller cette partition avec une précision absolue qui n’exclut pas la fantaisie, faisant tournoyer les lignes instrumentales et rendant proprement jouissive la diabolique mécanique de l’écriture musicale. Nicolas Grienenberger
Franchise, aisance, naturel, ces vertus très rossiniennes sont aussi celles de la mise en scène de Sandrine Anglade. Laurent Barthel
L’Orchestre symphonique de Mulhouse montre, sous son impulsion, une belle cohérence qui constitue la qualité majeure d’un spectacle plein de vie et de rafraîchissante jeunesse. Michel Le Naour
Au milieu de ces ébouriffantes images, Maite Beaumont prête sa magnifique voix de mezzo à Angelina, jolie Cendrillon vêtue de haillons. Anne Suply
Le Sang des étoiles Brillant début de saison pour le Ballet du Rhin. Gilles Haubensack
Moment de grâce entre Alexandre Van Hoorde et Christelle Molard-Daujean. photo alain kaiser (haut) - photo jean-luc tanghe (bas)
Veneranda Paladino
La qualité des artistes du Ballet du Rhin n’est plus à démontrer. Ariane Dollfus
Ivan Cavallari, qui ouvre désormais le Ballet du Rhin à de nouvelles sources d’inspiration, a eu une excellente idée en inscrivant cette pièce hors normes au répertoire (…) La compagnie rhénane en donne une version savoureuse. Jacqueline Thuilleux
La presse en parle • Croisements • 29
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Calendrier janvier
sa 04 Récital Mojca Erdmann Strasbourg Opéra 20 h me 08 Aladin et la lampe merveilleuse Mulhouse Sinne 14 h 30 & 20 h me 08 Rigoletto Mulhouse Filature 20 h ve 10 Rigoletto Mulhouse Filature 20 h 18 h 30 je 16 Danse à l’Université Mulhouse UHA CMD 20 h ve 17 Aladin et la lampe merveilleuse Strasbourg 11 h sa 18 Mahler & Cie Strasbourg Opéra CMD 20 h sa 18 Aladin et la lampe merveilleuse Strasbourg CMD 15 h di 19 Aladin et la lampe merveilleuse Strasbourg CMD 14 h 30 me 22 Aladin et la lampe merveilleuse Strasbourg 18 h 30 sa 25 Conférence Der fliegende Holländer Strasbourg Opéra 18 h 30 sa 25 Répétition publique Pinocchio Mulhouse Filature di 26 Der fliegende Holländer Strasbourg Opéra 15 h ma 28 Der fliegende Holländer Strasbourg Opéra 20 h 20 h ve 31 Pinocchio Mulhouse Filature
février
sa 01 Du côté de chez Franz Strasbourg Opéra sa 01 Der fliegende Holländer Strasbourg Opéra sa 01 Pinocchio Mulhouse Filature di 02 Pinocchio Mulhouse Filature lu 03 Der fliegende Holländer Strasbourg Opéra sa 08 Der fliegende Holländer Strasbourg Opéra Colmar Théâtre sa 08 Pinocchio Colmar Théâtre di 09 Pinocchio ma 11 Récital Angelika Kirchschlager Strasbourg Opéra sa 15 Sacré Wolfgang ! Strasbourg Opéra di 16 Pinocchio Strasbourg Opéra ma 18 Pinocchio Strasbourg Opéra me 19 Pinocchio Strasbourg Opéra je 20 Pinocchio Strasbourg Opéra je 20 Der fliegende Holländer Mulhouse Filature ve 21 Pinocchio Strasbourg Opéra sa 22 Der fliegende Holländer Mulhouse Filature Colmar Théâtre ma 25 Sacré Wolfgang !
mars
je 13 Rencontre Le Roi Arthus Strasbourg Opéra je 13 Cabaret danse - Hommage à Uwe Scholz Strasbourg Opéra je 13 Danse à l’Université Mulhouse UHA ve 14 Le Roi Arthus Strasbourg Opéra sa 15 Cabaret danse - Hommage à Uwe Scholz Strasbourg Opéra sa 15 Récital Albert Dohmen Strasbourg Opéra di 16 Le Roi Arthus Strasbourg Opéra ma 18 Danse à l’Université Strasbourg US ma 18 Le Roi Arthus Strasbourg Opéra ve 21 Le Roi Arthus Strasbourg Opéra ma 25 Répétition publique Die Schöpfung Mulhouse Filature ma 25 Le Roi Arthus Strasbourg Opéra ve 28 Die Schöpfung (La Création) Mulhouse Filature sa 29 Pile ou face Strasbourg Opéra sa 29 Die Schöpfung (La Création) Mulhouse Filature di 30 Die Schöpfung (La Création) Mulhouse Filature
11 h 20 h 15 h & 20 h 15 h 20 h 20 h 20 h 15 h 20 h 11 h 15 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 20 h 12 h 30
18 h 30 20 h 18 h 30 20 h 17 h 20 h 15 h 18 h 30 20 h 20 h 18 h 30 20 h 20 h 11 h 20 h 15 h
Opéra Danse Récitals Jeune public Concerts
Informations communiquées sous réserve de modifications
CMD Cité de la Musique et de la Danse, 1 Place Dauphine, Strasbourg UHA Université de Haute-Alsace, 3 rue des Frères Lumière, Strasbourg US Université de Strasbourg, Le Portique, 14 rue René Descartes, Strasbourg Calendrier • Croisements • 31
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Papillons, um 1910, Öl auf Leinwand, The Museum ofModern Art, New York, Gift of Mrs. Werner E. Josten in memory of her husband, 1964 Foto: © 2013. Digital image, The Museum of Modern Art, New York / Scala, Florence
FONDATION BEYELER 2. 2. – 18. 5. 2014 BASEL / BÂLE