dossier pédagogique saison 2012-2013
Les Pêcheurs de perles Georges
Bizet
Opéra en trois actes Livret de Michel Carré et Eugène Cormon Nouvelle production
En deux mots Nadir et son ami Zurga ont juré de renoncer à leur amour commun pour Leila, prêtresse de Candy qui a fait vœu de chasteté. Mais Nadir et Leila transgressent leurs serments. La clémence a raison du drame qui s’en suit...
Contacts Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • fklein@onr.fr Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • hpetit@onr.fr Opéra national du Rhin • 19 place Broglie BP 80 320 • 67008 Strasbourg Photo www.benoitpelletier-diabolus.fr
a Direction musicale Patrick Davin
Leïla Annick Massis
Mise en scène Vincent Boussard
Nadir Sébastien Guèze
Décors Vincent Lemaire
Zurga Étienne Dupuis
Costumes Christian Lacroix
Nourabad Jean Teitgen
Chœurs de l’OnR Orchestre symphonique de Mulhouse
Lumières Guido Levi
STRASBOURG
MULHOUSE
ve 17 mai 20 h ma 21 mai 20 h je 23 mai 20 h di 26 mai 15 h ma 28 mai 20 h je 30 mai 20 h
ve 7 juin 20 h di 9 juin 15 h
Opéra
La filature
Langue : français surtitré en français et en allemand Durée approximative : 1 h 40 Conseillé à partir de 12 ans : collège et lycée
Rencontre avec Vincent Boussard animée par Guy Wach Strasbourg, Opéra je 16 mai 18 h 30 entrée libre
argument Acte I Une plage aride et sauvage de l’île de Ceylan sur laquelle on voit quelques huttes en bambous, des palmiers, au loin, les ruines d’une ancienne pagode indoue et la mer éclairée par un soleil ardent. Des pêcheurs achèvent de dresser leurs tentes pendant que d’autres dansent et boivent aux sons des instruments indous, afin de chasser les mauvais esprits. Zurga est élu chef. Nadir, ami de Zurga, se joint au groupe. Leila, prêtresse de Candy dont ils étaient tous deux amoureux, revient à leur souvenir. Ils se sont juré de renoncer à cet amour pour sauvegarder leur amitié. Ils en font à nouveau le serment. à bord de la pirogue qui accoste se trouvent le prêtre Nourabad et la fameuse Leïla dont le chant doit protéger le village et les pêcheurs de la colère des flots. La plus belle perle lui est offerte en gage de son sacrifice. Devant Zurga, elle réaffirme ses vœux de chasteté. Elle promet aussi de ne pas quitter le voile qui la cache sous peine d’être punie cruellement. La cérémonie achevée, elle monte jusqu’au temple, suivie de Nourabad. Elle chante ses paroles sacrées depuis le sommet. Nadir, qui reconnaît sa voix, se décide à la rejoindre.
Acte II Les ruines d’un temple indien : au fond, une terrasse élevée dominant la mer. Le ciel est étoilé. Là, Leïla se repose. Nourabad lui rappelle ses engagements. La jeune femme lui raconte alors comment elle a risqué sa vie pour sauver un étranger qui, en échange, lui a offert un collier qu’elle a conservé. Seule, Leila chante son amour pour Nadir ; la voix du jeune homme se mêle à la sienne. Nourabad les découvre et les dénonce aux pêcheurs et à Zurga, qui, jaloux, les condamne à mort. La tempête se lève alors, vengeance de la mer dans l’esprit des pêcheurs, terrorisés.
Acte III Premier tableau - Une tente indienne fermée par une draperie. Une lampe brûle sur une petite table en jonc. Seul dans sa tente, Zurga médite sur ce qu’il vient de faire. Il est rongé par la culpabilité. Leïla vient alors se jeter à ses pieds, en le suppliant d’épargner Nadir, offrant sa vie en échange. Mais l’amour qu’elle éprouve pour Nadir ne fait qu’augmenter la jalousie et la colère de Zurga. Voyant son heure venir, Leïla confie son collier à un jeune pêcheur et lui demande qu’il le porte à sa mère. Zurga identifie immédiatement le gage confié autrefois à celle qui lui avait sauvé la vie. Reconnaissant, il décide alors de sauver les deux amants en leur permettant la fuite. Deuxième tableau - Un site sauvage avec au milieu un bûcher. Des feux éclairent la scène d’une façon sinistre. À droite, un trépied supportant un brûle-parfums. Il fait nuit. Nadir est assis, gardé par deux pêcheurs. Le vin de palmiers circule dans les coupes. On danse et on chante en préparation de l’exécution qui doit avoir lieu au pied de la statue de Brahma. Mais le ciel qui rougeoie interrompt les préparatifs. Zurga a mis le feu au village pour détourner l’attention de tous. Il vient les avertir de l’incendie. Les indiens partent en désordre, Zurga libère les condamnés. Au milieu de l’incendie, il prend conscience de son malheur : la perte des siens et de son amour...
amour
amitié
Ceylan (le Sri Lanka) Localisée au Sud Est de l’Inde, l’île de Ceylan se situe dans l’Océan Indien. Depuis 1972, son nom est le Sri Lanka. On y parle le cingalais et le tamoul. La population est de plus de 20 millions d’habitants et la surface du pays de quelque 60 000 km2. Sous le contrôle du Portugal au XVIe siècle, puis sous celui des Néerlandais au XVIIe siècle, le pays devient province de l’Empire britannique en 1796. Les Anglais prennent le contrôle de l’île en 1815, y introduisant notamment la culture du fameux thé (de Ceylan). C’est donc sous cet aspect qu’il faut envisager le pays dans lequel se déroule cet opéra. L’île recèle de nombreux temples et sites religieux et son paysage se partage entre la montagne (le Pidurutalagala culmine à 2 524 m) et un littoral luxuriant. Le pays profite de la mousson dans le Sud, le Nord étant plus sec. Il se remet difficilement d’une guerre civile qui a oppsé Cingalais et Tamouls entre 1983 et 2009, rendant difficile son essor.
Georges Bizet
Alexandre César Léopold rebaptisé Georges Bizet naît à Paris le 25 octobre 1838 d’un père coiffeur puis professeur de chant et d’une mère pianiste. Elle est son premier professeur. Son oncle François Delsarte est professeur de chant. Il entre Conservatoire de Paris à 9 ans, y obtient des prix, y apprend l’orgue et la composition avec Jacques Fromental Halévy. À 17 ans, il compose sa première Symphonie. En 1856, son opérette Le Docteur Miracle remporte le premier prix du concours d’opérette organisé par Jacques Offenbach, ex-æquo avec un autre compositeur débutant, Charles Lecocq. À 19 ans, il remporte le Grand Prix de Rome de composition musicale avec sa cantate Clovis et Clotilde, dont la récompense est un séjour de trois ans à la Villa Médicis, où il compose trois ouvrages. De retour en France, il enseigne et compose. En 1863, Léon Carvalho lui commande pour le Théâtre-Lyrique Les Pêcheurs de perles. Hector Berlioz écrit dans le Journal des Débats le 8 octobre 1863 : « un nombre considérable de beaux morceaux expressifs pleins de feux et d’un riche coloris ». C’est le début du succès avec dix-huit représentations. La Jolie Fille de Perth, opéra en 4 actes adapté du roman de Walter Scott est joué en 1867. En 1869, il épouse Geneviève Halévy, fille de son ex-professeur de composition. Ludovic Halévy, librettiste et membre de sa famille, compose le livret de Carmen avec Henri Meilhac. Il travaille pour les éditions Choudens et Heugel. En 1871, après la guerre et la Commune, Bizet écrit une Petite Suite d’orchestre, puis Djamileh pour l’Opéra-Comique. Pour la pièce de théâtre L’Arlésienne d’Alphonse Daudet, il compose une musique de scène en 1872, dont il tire une suite orchestrale qui remporte un grand succès. En 1875, il s’installe à Bougival pour terminer l’orchestration de Carmen, tiré de la nouvelle de Prosper Mérimée, pour l’Opéra-Comique qui lui commande une œuvre « facile ». Carmen est tout le contraire, mais il maintient le cap. Carmen est son chefd’œuvre, les talentueux Henri Meilhac et Ludovic Halévy en ont écrit le livret et le soutiennent. La bataille ne s’arrête pas là. Les chanteurs et les musiciens s’opposent au compositeur et le thème est jugé indécent. La première est désastreuse et Bizet en est bouleversé. Dans la nuit du 2 au 3 juin 1875, victime de complications cardiaques suite à une maladie pulmonaire, il meurt d’un infarctus à l’âge de 36 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Caricature de Georges Bizet par Henri Meyer (1867)
Les œuvres lyriques de Georges Bizet ▪ Le Docteur Miracle, opéra-bouffe (1856) ▪ Don Procopio, opéra-bouffe (1858-1859) ▪ La Prêtresse, opérette inachevée ▪ Les Pêcheurs de perles, opéra (1863) ▪ L’Andalousie, opéra (1864)
▪ Ivan IV (1865) ▪ La Jolie Fille de Perth, opéra (1866) ▪ Djamileh, opéra en un acte (1871) ▪ L’Arlésienne, musique de scène (1872) ▪ Carmen, opéra-comique (1875)
b
biographies Patrick Davin, Direction musicale Patrick Davin est né à Huy (Belgique) en 1962. Il fait ses études au Conservatoire royal de Liège puis au CNR de Toulon avant de travailler la direction d’orchestre avec Pierre Boulez et Peter Eötvös. Il a été professeur de direction d’orchestre au Conservatoire royal de musique de Liège et au Conservatoire de Bruxelles, premier chef invité de l’Opéra de Marseille et directeur de la musique de l’Opéra royal de Wallonie. Ses trois domaines de prédilection : l’opéra, bien sûr, mais également la création contemporaine et la musique française des XIXe et XXe siècles. Chef lyrique et symphonique il a dirigé notamment La Damnation de Faust et Louise à l’Opéra national de Paris, Reigen au Châtelet, Samson et Dalila, Arabella, Pelléas et Mélisande et Le Roi d’Ys de Lalo à l’Opéra royal de Wallonie à Liège, Madama Butterfly, Die Walküre, Fidelio et Dialogues des carmélites à Marseille et Mefistofele à Montpellier. Il vient de diriger La Muette de Portici à l’Opéra-Comique. Mais il n’en néglige pas pour autant le répertoire symphonique et a travaillé avec de nombreux orchestres tels que l’Ensemble Modern de Francfort, la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême, les orchestres des radios de Stuttgart et de Munich, l’Orchestre de Chambre de Mannheim, l’Orchestre de Ludwigshafen, la Musikfabrik de Düsseldorf, l’Ensemble Intercontemporain, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre de Bretagne, l’Orchestre Philharmonique de Nice, l’Orchestre National d’Ile-de-France, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre de la Suisse Romande, le Klangforum de Vienne, l’Orchestre Philharmonique de Liège, l’Orchestre National de Belgique, la Philharmonie des Flandres, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg… Il vient d’être nommé directeur musical de l’Orchestre Symphonique de Mulhouse à partir de la saison 2013-14.
Vincent Boussard, Mise en scène Après des débuts en 1999 au Studio-Théâtre de la Comédie-Française, Vincent Boussard se consacre principalement à l’opéra. Il a collaboré avec des maisons telles que le Staatsoper de Berlin, le Bayerische Staatsoper, le Festival Haendel à Halle, l’Opéra de Graz, le Festival d’Innsbruck, la Brooklyn Academy of Music à New York, le Royal Swedish Opera à Stockholm, le Théâtre Royal de la Monnaie, le Grand Théâtre de Luxembourg, l’Opéra de Marseille et le Festival d’Aix en Provence. Il a mis en scène des opéras de Cavalli (Eliogabalo), Purcell (Dido and Aeneas), Charpentier (La Descente d’Orphée aux Enfers, Les Arts Florissants, Actéon), Pasquini (Il Sant’Agnese), Haendel (Theodora, Floridante, Agrippina), Mozart (Il Re Pastore, Così Fan Tutte, Don Giovanni, Le Nozze di Figaro), Bellini (I Capuleti e i Montecchi), Thomas (Hamlet), Bizet (Carmen), Charpentier (Louise), Cilea (Adriana Lecouvreur), Menotti (Maria Golovin), Bernstein (Candide), Benoît Mernier (Frühlings Erwachen), entre autres. En 2011-2012, il présente Adriana Lecouvreur à l’Opéra de Francfort, Salomé à l’Opéra de St Gall et La finta giardiniera au Festival d’Aix-en-Provence. Il reprendra par la suite I Capuleti e i Montecchi à l’Opéra de San Francisco et au Teatro Liceu à Barcelone et abordera notamment Radamisto au Theater an der Wien, Madama Butterfly au Staatsoper de Hambourg, ainsi que Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny au Staatsoper de Berlin. On se souvient à l’OnR de ses productions de Frühlings Erwachen (2008), Louise (2009) et Hamlet (2011).
▪ Des airs et des duos aux lignes mélodiques expressives ▪ L’opéra romantique « à la française » ▪ Airs, chansons, cavatines, récits, chœurs, ensembles… une approche vocale diversifiée
Arts du visuel
▪ Brahma et ses représentations
Arts du langage
▪ Le récit ▪ La rivalité amoureuse ▪ Une jeune fille consacrée rompant ses vœux par amour (comme Norma)
Arts de l’espace
▪ Temples et ruines au Sri Lanka
Thème « Arts, création, culture »
▪ Des costumes signés Christian Lacroix ▪ L’orientalisme
prolongements pédagogiques
Arts du son