dossier pédagogique saison 2013-2014
uwe scholz / joseph haydn
die schöpfung (la création)
En deux mots Avec Die Schöpfung, œuvre chorégraphique dont la musique est celle de l’oratorio de Joseph Haydn, Uwe Scholz dépeint la création biblique.
Contacts Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • fklein@onr.fr Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • hpetit@onr.fr Opéra national du Rhin • 19 place Broglie BP 80 320 • 67008 Strasbourg Photo Nis & For
www.operanationaldurhin.eu
Uwe Scholz Joseph Haydn Vincent Monteil Francesco Clemente cycle « CVIII Watercolours Adayer »* lumières Michael Roeger choréologue Tatjana Thierbach
chorégraphie, décors, costumes MUSIQUE direction musicale projections scénographiques
soprano ténor basse
Hanne Roos Mark Van Arsdale Norman Patzke
Ballet de l’Opéra national du Rhin
Chœurs de l’Opéra national du Rhin
La Follia, Orchestre de chambre d’Alsace
direction artistique Hugues Borsarello
* Collection du Kunstmuseum Basel / Kupferstich Kabinett Basel
Créé au ballet de zurich
MULHOUSE
STRASBOURG
colmar
ve 28 mars 20 h sa 29 mars 20 h di 30 mars 15 h
je 3 avril 20 h ve 4 avril 14 h 30* sa 5 avril 15 h** di 6 avril 15 h lu 7 avril 20 h ma 8 avril 14 h 30* & 20 h me 9 avril 20 h
sa 26 avril 20 h** di 27 avril 15 h**
La filature
opéra
théâtre
* Représentations réservées aux groupes scolaires, présentées avec une musique enregistrée Réservations : département jeune public * Représentations données avec une musique enregistrée. Tarif spécial.
Durée approximative : 1 h 50 sans entracte / 1 h 15 en matinée scolaire Conseillé à partir de 8 ans : élémentaire et collège
Au commencement était la création... Dans son œuvre fondatrice, Uwe Scholz, l’un des plus grands chorégraphes allemands, déploie une danse cristalline et sensible pour incarner le récit de la création du monde. Cette Genèse est portée par le souffle de l’oratorio de Joseph Haydn, chef-d’œuvre de la musique classique. Uwe Scholz impose brillamment sa signature chorégraphique : une immersion radicale dans l’expression de la musique, de sa force de fascination et de métamorphose. Pour la première fois en France, une compagnie redonne vie à ce joyau de musique et de danse.
La création de l’œuvre musicale Die Schöpfung, en français La Création, est un oratorio écrit par Joseph Haydn, considéré par beaucoup comme son chef-d’œuvre. Écrit et chanté en langue allemande, il prend pour thème la naissance de l’univers, telle que décrite dans la Genèse biblique. Il l’écrit entre 1796 et 1798, alors âgé de soixante-quatre ans. Compositeur très religieux, il puise son inspiration dans trois sources : la genèse, le livre des psaumes et le poème épique de John Milton Le Paradis perdu. L’œuvre est acclamée à sa création, le 30 avril 1798. Ouverte uniquement à une foule aisée et sur invitation, les viennois se pressent autour du palais Schwarzenberg où elle est jouée. Die Schöpfung est d’ailleurs présentée près de quarante fois dans la ville du vivant du compositeur. Peu sont ceux qui décrient l’œuvre, même si Berlioz fulmine, dans une lettre de 1859 : « La Création de Haydn me donne envie d’assommer quelqu’un ; les anglais aiment le pudding enveloppé d’une couche de graisse, c’est précisément cette graisse qui enveloppe le pudding du père Haydn. » « Transcendant le classicisme, dont il est, avec Mozart, un des deux pôles, Joseph Haydn constitue le principal trait d’union entre la fin de l’ère baroque et les débuts du romantisme. À une époque où le genre de l’oratorio décline, il s’inscrit dans l’héritage de Haendel avec La Création (1798) – dont le livret avait été proposé au compositeur du Messie – et Les Saisons (1801), deux fresques musicales où le rôle des chœurs est considérable et dont les scènes descriptives s’insèrent dans ce qui n’était auparavant que pure narration. Avec ces deux chefs-d’œuvre, Haydn, qui a alors quitté le service régulier des Esterházy et achevé les symphonies londoniennes, qui mettent un point final à ses 104 symphonies, ‘donne à l’oratorio allemand à la fois ses lettres de noblesse et ses plus beaux spécimens, revitalisant le modèle italien illustré en Allemagne par Hasse et par lui-même’ (Marc Vignal). La Création (Die Schöpfung) est donnée en première audition privée le 29 avril 1798, dans le palais du prince Schwarzenberg, à Vienne, en première audition publique le 19 mars 1799, au Burgtheater de Vienne, chaque fois sous la direction du compositeur, chaque fois triomphalement. La Représentation (ou l’Idée, Vorstellung ayant en allemand les deux significations) du Chaos, au début de La Création, annonce par son audace harmonique – elle évolue d’un mystérieux tutti orchestral en ut mineur à un éclatant ut majeur sur le „Licht“ de „Es werde Licht, und es war Licht“ – les révolutions musicales du XIXe siècle : selon H. C. Robbins Landon, ‘la musique ne retrouvera pas avant Tristan’ ces harmonies et ces sonorités. » Alain PÂRIS, « LA CRÉATION (J. Haydn) », Encyclopædia Universalis en ligne Url : http://www.universalis.fr/encyclopedie/la-creation/
découpage Die Schöpfung se divise en trois parties, dont les pièces musicales peuvent être précédées d’un court récitatif composé de citations du livre de la Genèse qui viennent introduire les morceaux. Première partie Elle narre la création de la lumière, de la terre et des étoiles, des étendues d’eau, des plantes et du temps, et suit les quatre premiers jours de la Genèse.
1er jour Le prélude Die Vorstellung des Chaos, sur une ouverture en do mineur, dépeint la représentation du chaos. Puis viennent un récitatif et les chœurs, avec Im Anfange schuf Gott Himmel und Erde. L’apparition de la lumière introduit Nun schwanden vor dem heiligen Strahle, qui narre le bannissement de Satan du paradis, d’après Le Paradis perdu de John Milton. 2e jour Le deuxième jour commence par un long récitatif et décrit la séparation des eaux et de la terre, et l’apparition des premières tempêtes. Il finit avec Mit Staunen sieht das Wunderwerk, où les anges font l’apologie du travail accompli. 3e jour Le troisième jour débute sur des récitatifs et aria qui décrivent l’animation des eaux et l’apparition de la verdure. Composé de six morceaux distincts, il finit sur un chœur festif, célébrant là encore le travail fait. 4e jour Le quatrième jour commence par le récitatif Und Gott sprach: Es sei’n Lichter an der Feste des Himmels. Il narre l’avènement du soleil et des astres, avant d’introduire le chœur le plus puissant de cette Création : Die Himmel erzählen die Ehre Gottes, soit « Les cieux racontent la gloire de Dieu ».
La Création d’Adam par Michel-Ange de 1508 à 1512
Deuxième partie Elle célèbre la création des animaux marins et terrestres. 5e jour Le cinquième jour voit l’apparition successive des créatures marines, des oiseaux, des baleines et des animaux, chacun se voyant célébrer en un morceau musical, qu’il soit récitatif, aria ou chœur. Ainsi voit-on se succéder : • Und Gott sprach: Es bringe das Wasser in des Fülle hervor (Et Dieu dit : que les eaux engendrent un grand nombre d’être vivants) • Auf starkem fittische schwinget sich der Adler stolz (De son aile puissante, l’aigle s’élance fièrement) • Und Gott schuff große Walfische (Et Dieu créa les grandes baleines) • Und die Engel rührten ihre unsterblichen Harfen (Et les anges jouèrent de leurs harpes immortelles) • In holder Anmut stehn (Les collines se dressent) • Und Gott sprach: Es bringe die Erde hervor (Et Dieu dit : que la terre engendre les êtres vivants) • Gleichöffnet sich der Erde Schoss (Alors la terre s’ouvrit) 6e jour Le sixième jour célèbre notamment l’apparition de l’homme, avec le récitatif Und Gott schuf den Menschen nach seinem Ebenbilde. L’aria Mit Würd und Hoheit angetan fait quant à lui sa description, avant de finir à nouveau sur un récitatif, avec Und Gott sah jedes Ding, was er gemacht hatte (Et Dieut vit tout ce qu’il avait fait). 7e jour Le septième jour voit la création s’achever. De fait, le dernier morceau de cette seconde partie, Vollendet ist das grosse Werk, est destiné à louer l’œuvre accomplie. Troisième partie Elle fait majoritairement référence au septième jour et s’articule autour du bonheur d’Adam et Eve, les deux premiers humains créés. Alternant récitatif, duos et chœurs, elle finit sur une louange de la Genèse.
Qu’est-ce qu’un oratorio ? L’oratorio est une œuvre lyrique dont l’intrigue, la plus souvent religieuse, est déroulée sous la forme d’un dialogue dramatique qui alterne chœurs, arias ¹ et récitatifs ². Sébastien de Brossard, théoricien de la musique du début du XVIIIe siècle, le définit en ces termes dans son Dictionnaire de la musique, publié en 1701 : « C’est une espèce d’opéra spirituel ou un tissu de dialogues, de récits, de duos, de trios, de ritournelles, de grands chœurs, dont le sujet est pris ou de l’Écriture, ou de l’histoire de quelque saint ou sainte. Ou bien c’est une allégorie sur quelqu’un des mystères de la religion, ou quelque point de morale, etc. La musique en doit être enrichie de tout ce que l’art a de plus fin et de plus recherché. Les paroles sont presque toujours latines et tirées pour l’ordinaire de l’écriture sainte. Il y en a beaucoup dont les paroles sont en italien et l’on pourrait en faire en français. Rien n’est plus commun à Rome surtout pendant le carême que ces sortes d’oratorio. » 1. Aria : Air désignant une mélodie expressive, qui vient s’insérer dans l’action et interrompre le déroulement dramatique. Il privilégie le Bel Canto et vient mettre en valeur la virtuosité de son interprète, au détriment de la dramaturgie. 2. Récitatif : Genre musical né au XVIe siècle, destiné à une voix de soliste soutenue par un accompagnement instrumental. Sa mélodie vise à se rapprocher au plus près du débit de la parole et de ses inflexions, aidant à faire avancer l’action.
L’effectif musical Les voix Trois solistes – soprano, ténor et basse – : Hanne Roos, Mark Van Arsdale et Norman Patzke Ils représentent trois anges : Gabriel, Uriel et Raphaël, qui racontent les six jours de la Genèse. Les personnages d’Adam et Eve sont également présents, habituellement chantés respectivement par les solistes interprétant Raphaël et Gabriel. Un chœur à quatre voix – soprano, alto, ténor et basse – : ici les Chœurs de l’Opéra national du Rhin. La plupart de ses apparitions sont faites pour célébrer la fin de chaque jour de la Création.
L’orchestre • 1 orchestre de cordes • 3 flûtes • 2 hautbois • 2 clarinettes • 2 bassons • 1 contrebasson • 2 cors • 2 trompettes • 3 trombones • des timbales • 1 clavecin ou un pianoforte pour les récitatifs
Le Ballet d’Uwe Scholz Uwe Scholz crée Die Schöpfung au Ballet de Zurich, alors qu’il y occupe le poste de directeur artistique depuis 1985. L’œuvre fait sensation. Chorégraphie néoclassique écrite sur l’oratorio de Joseph Haydn, Scholz dépeint par le mouvement l’histoire de la Création. Sa danse donne le premier rôle à la musique d’Haydn, en l’incarnant avec une force exceptionnelle. Ainsi le ballet s’éveille, dépeint les forces de la nature ou la joie extatique devant cette Création. Il matérialise le mythe, de la création du jour et de la nuit, du ciel et de la terre, des plantes et des astres, des animaux et des hommes, pour donner vie à une expérience visuelle et musicale extraordinaire.
La danse néoclassique il s’agit d’une conception de la danse classique qui se développe au XXe siècle. Répondant à des préoccupations esthétiques qui diffèrent de celles des chorégraphes du XIXe siècle, la danse néoclassique prend naissance avec les Ballets russes de Diaghilev, tout particulièrement dans le travail de M. Fokine, prolongé de manières diverses par L. Massine, B. Nijinska, G. Balanchine, N. de Valois, A. Tudor, S. Lifar, entre autres. Elle débouche dans la seconde moitié du XXe siècle sur la naissance d’une « danse classique contemporaine », qui se caractérise par des métissages variés faisant appel à des formes empruntées aussi bien à la danse jazz, aux techniques modernes qu’au folklore mondial ou à l’acrobatie, tendance qu’illustrent différemment des chorégraphes comme J. Robbins, R. Petit, J. Charrat, A. De Mille, K. MacMillan, M. Béjart, J. Neumeier, H. Van Manen, J. Kylián, M. Ek, N. Duato, T. Malandain ou W. Forsythe. Sur le plan technique, d’une manière générale, la danse néoclassique se démarque de l’esthétique corporelle linéaire du ballet prévalant avant le XXe siècle, en intégrant des formes angulaires : mouvements et poses en plié, pointes « outrepassées », articulations cassées. Le référentiel d’espace traditionnellement dessiné par les horizontales et les verticales est déplacé par des arabesques étirées, un travail des pointes hors de l’axe poussé parfois jusqu’au déséquilibre, le passage au sol. Des positions non en dehors sont intégrées au vocabulaire […], voire des positions en dedans, tandis que tout le corps est mis à contribution (mains, bouche, regard, voix). Cette évolution technique est soulignée par l’usage régulier du justaucorps et du collant, qui exaltent les lignes du corps, mais c’est surtout l’abandon de la narration comme processus chorégraphique dominant – et par conséquent de la pantomime – qui caractérise, sur le plan esthétique, l’avènement du ballet néoclassique. Ouvrant sur l’apparition du ballet à thèse ou d’atmosphère, cette rupture avec la narration ne signifie pas pour autant que la danse soit conçue comme une abstraction : Balanchine, par exemple, récuse ce terme, considérant que si c’est le mouvement en soi qui devient l’unique moteur, le corps reste cependant une réalité concrète. La mutation du référentiel technique et esthétique opérée par la danse néoclassique trouve sa meilleure traduction dans les transformations apportées au pas de deux. Celui-ci perd sa structure fixée par Marius Petipa (adage1, variation de l’homme, variation de la femme, coda2) pour chercher une véritable complémentarité entre la danseuse et le danseur, ce dernier n’étant plus réduit au simple rôle de porteur. Il cesse, de plus, d’être une cellule autonome, clé de voûte de l’architecture chorégraphique, pour se fondre dans l’ensemble de celle-ci. Le pas de deux peut en outre être exécuté par deux hommes ou deux femmes et intégrer sensualité, voire se sexualiser nettement, outrepassant ainsi les conventions du genre. Actualisation régulière de la tradition académique héritée des siècles précédents, la danse néoclassique s’affirme comme un langage vivant du XXe siècle, tentant de rendre compte de la complexité des mutations et de la profondeur des fractures qui le traversent. 1. Adage : première partie du pas de deux 2. Coda : troisième et dernière partie d’un pas de deux ou final, au cours duquel les interprètes reviennent en scène Marie-Françoise Bouchon et Sylvie Jacq-Mioche, Dictionnaire de la Danse, sous la direction de Philippe Le Moal, p. 610, éditions Larousse, 1999
uwe scholz - chorégraphe Uwe Scholz naît en Allemagne en 1958. Il étudie la danse dès ses treize ans, où il entre à la John Cranko Schule de Stuttgart. C’est en 1976 qu’il chorégraphie son premier ballet, Serenade für 5+1, sur une musique de Mozart. Il intègre le Ballet de Stuttgart en 1979, où Marcia Haydée va exercer une influence déterminante sur sa carrière, voyant en lui un créateur authentique. Elle lui commandera ainsi plusieurs pièces, avant de l’engager dès 1980 comme chorégraphe permanent. En 1985, il est nommé directeur de ballet et chef chorégraphe de l’Opéra de Zurich. Il y crée Die Schöpfung, qui reçoit un accueil triomphal ! Il va ensuite à Leipzig, où il est nommé directeur-chorégraphe du Ballet en 1991, et crée des chefs-d’œuvre tels qu’Amerika et Le Lac des cygnes. Il y devient professeur de chorégraphie au Conservatoire de musique et d’art dramatique en 1993, puis directeur artistique de l’École de l’Opéra en 1997. Également chorégraphe d’opéra et assistant metteur en scène, Uwe Scholz a créé un répertoire de plus de 90 ballets, notamment pour l’Opéra de Vienne, la Scala de Milan, le Ballet de Stuttgart, les Ballets de Monte-Carlo ou le Nederlands Dans Theater. S’il affectionne particulièrement Mozart, Wagner et Stravinsky, il s’inspire aussi bien de la musique de la Renaissance que de compositeurs contemporains, à l’instar de Pierre Boulez. Son œuvre chorégraphique offre ainsi des ballets aussi divers que La Belle au bois dormant, Symphonie classique, Le Rouge et le Noir, Le Sacre du printemps, ou encore Jeunehomme, dansé par le Ballet de l’Opéra national du Rhin en 2000. Décédé en 2004, Uwe Scholz a reçu le Prix Ommagio alla Danza, la Croix du Mérite de la République Fédérale allemande, le Grand Prix de la Danse du Théâtre de Bavière et le Grand Prix allemand de la Danse.
Tatjana Thierbach - choréologue Tatjana Thierbach a, à l’instar d’Uwe Scholz, été formée à la John Cranko Schule, à Stuttgart. C’est durant ces années qu’elle s’intéresse à la choréologie, système de notation du mouvement inventé par Rudolf et Joan Benesh. Celui-ci a pour but de noter tous les mouvements du corps humain de façon précise et claire, à l’image d’une partition de musique, et est notamment utilisé pour enregistrer les créations chorégraphiques. Elle décide ainsi d’entrer à l’institut Benesh de Londres, dont elle est diplômée et obtient le titre de choréologue. En 1993, Uwe Scholz l’engage en tant que choréologue pour le Ballet de Leipzig. C’est à partir de 1997 qu’elle monte les œuvres du chorégraphe sur sa demande pour des compagnies internationales. Depuis la mort de Scholz, elle fait revivre ses ballets à travers le monde. Elle a travaillé entre autres avec le Stuttgart Ballet, mais également à Berlin, Paris, Rio de Janeiro, Milan, Beijing ou au Japon.
joseph haydn Né en Autriche le 31 mars 1732, on retrouve dans les compositions de Joseph Haydn des inspirations allant de la fin du baroque aux débuts du romantisme. S’il se forme en autodidacte à la musique, il devient en 1753 secrétaire de Nicola Porpora, professeur de chant et compositeur, qui lui enseigne la composition et l’introduit dans l’aristocratie. C’est durant ces années qu’il écrit ses premières œuvres instrumentales et vocales, dont des messes brèves. En 1757, il est invité par le baron von Fürnberg au château de Weinzierl où il participe à des séances de musique de chambre et compose ses premières œuvres pour quatuors à cordes. Il devient directeur de musique l’année suivante chez le comte Carl von Morzin. C’est à cette époque qu’il tombe amoureux d’une de ses élèves, Theresa Keller, qu’il demande en mariage. Mais l’infortunée est destinée au couvent, et Haydn accepte alors d’épouser sa sœur, Maria Anna Keller. Ils se marient le 26 novembre 1760 et vivront des années mouvementées. Haydn dira plus tard : « Tout était du pareil au même pour elle, peu importe si son mari fut cordonnier ou artiste ». En 1761, le Prince Esterhazy de l’empire austro-hongrois engage le musicien comme compositeur attitré, en lui mettant à disposition un orchestre. Il écrit cette année-là ses symphonies numéro 6, 7 et 8, Matin, Midi et Soir. À la mort du prince en 1790, le compositeur décide de s’établir à Vienne. Sur la demande de Johann Peter Salomon, organisateur de concerts à Londres, il y effectue deux séjours de 1791 à 1792 et de 1794 à 1795, et quitte pour la première fois son pays. Il compose en Angleterre plusieurs symphonies et quatuors à cordes et assoit ses finances et son prestige international. De retour à Vienne, il compose notamment Die Schöpfung, de 1797 à 1798. Oratorio souvent considéré comme le sommet de sa carrière, il participe encore de sa reconnaissance internationale. Il meurt le 31 mai 1809 à soixante-dix sept ans.
prolongements pédagogiques
Arts du langage
• Références au Livre de la Genèse, au livre des psaumes et au poème épique de Milton, Paradise Lost (paraphrase du banissement de Satan et de ses anges) • Un livret existant en version bilingue, allemande et anglaise • « Autour du mot Genèse : richesse lexicale et symboles picturaux » (www.academie-en-ligne.fr)
Arts du son
• Qu’est-ce qu’un oratorio ? La structure de l’œuvre de Haydn (arias, récitatifs, chœurs) et les sept jours de la création du monde • Rôles solistes et narration • Chœurs impressionnants qui ponctuent, entre autres, chaque jour de la Création • Aspect descriptif de l’écriture orchestrale, par exemple pendant l’Ouverture (représentation du chaos) • équilibre formel appelant la danse, le style classique • Joseph Haydn, compositeur contemporain de Mozart
Arts du visuel
• La Genèse, plafond de la chapelle Sixtine peint par Michel-Ange • Vitraux et tableaux de Marc Chagall • Film documentaire consacré au chorégraphe : Seelenlandschaften, Der Choregraph Uwe Scholz
Arts du spectacle vivant
• La chorégraphie d’Uwe Scholz, un monument de la danse, entre sensibilité artistique et exigence • La danse néoclassique • Des mouvements fluides comportant peu de moments de repos • La chorégraphie de Die Schöpfung et le déroulement musical, la gestion du temps