Dp light vie parisienne onr

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Dossier pédagogique

Saison 2014-2015

Offenbach

La v i e parisienne nouvelle production

En deux mots Des amants fébriles et une maîtresse commune qui les laisse tomber pour un autre, un Brésilien fanfaron et des touristes excités par l’idée de profiter de Paris, voilà le fond de cette envolée de bonne humeur… la vie parisienne rêvée par tous.

Contacts Flora Klein • tél + 33 (0)3 88 75 48 54 • courriel • fklein@onr.fr Hervé Petit • tél + 33 (0)3 88 75 48 79 • courriel • hpetit@onr.fr Opéra national du Rhin • 19 place Broglie BP 80 320 • 67008 Strasbourg Photo Nis & For

du rhin

opéra d'europe

www.operanationaldurhin.eu


nouvelle production

Opéra bouffe en quatre actes de Jacques Offenbach Livret de Henry Meilhac et Ludovic Halévy Créé à Paris, Théâtre du Palais Royal le 31 octobre 1866

STRASBOURG Opéra

sa 13 décembre 20 h lu 15 décembre 20 h di 21 décembre 15 h ma 23 décembre 20 h ve 26 décembre 17 h sa 27 décembre 20 h ma 30 décembre 20 h

colmar

théâtre

di 11 janvier 15 h

mulhouse la sinne

sa 17 janvier 20 h di 18 janvier 15 h Rencontre avec Claude Schnitzler et Waut Koeken Strasbourg, Librairie Kléber ve 12 décembre 18 h 30 • entrée libre

Direction musicale Claude Schnitzler Mise en scène Waut Koeken Décors Bruno de Lavenère Costumes Carmen Van Nyvelseel Lumières Nathalie Perrier Chorégraphie Philippe Giraudeau Bobinet Thomas Morris Raoul de Gardefeu Guillaume Andrieux Métella Delphine Haidan Gabrielle Mélanie Boisvert Le baron de Gondremarck Christian Tréguier La baronne de Gondremarck Agnieszka Slawinska Le Brésilien Mark Van Arsdale Frick, Prosper Guy de Mey Urbain Jean-Gabriel Saint-Martin Pauline Anaïs Mahikian Chœurs de l’Opéra national du Rhin Orchestre symphonique de Mulhouse Edition critique par Jean-Christophe Keck © Boosey & Hawkes/Bote & Bock Berlin

Langue : français surtitré en français et en allemand Durée approximative : 3 h Conseillé à partir de 11 ans : collège et lycée


Argument à Paris, à la veille de l’Exposition universelle de 1867.

Acte I

La Gare Montparnasse Raoul de Gardefeu et Bobinet, deux aristocrates suédois rivaux, attendent séparément leur maîtresse Métella. Elle arrive au bras de son nouvel amant Gontran. Face à cette trahison, les deux hommes se réconcilient et décident d’aller voir « les femmes du monde ». Bobinet part alors à la conquête d’une comtesse tandis que Raoul de Gardefeu rencontre Joseph, son ancien domestique qui travaille au Grand Hôtel, et auquel il se substitue pour accueillir le baron et la baronne de Gondremarck afin de leur faire visiter Paris… et séduire la Baronne… Pendant que des voyageurs envahissent la gare, un Brésilien qui revient à Paris demande qu’on le dépouille de tout son or mais qu’on l’aime en échange, résumant les aspirations de la foule de touristes venant à Paris pour y trouver « La nouvelle Babylone ».

Acte II

Un salon chez Gardefeu Alors qu’Alphonse, le domestique de Raoul de Gardefeu, attend son maître, Frick, le bottier, fait des avances à Gabrielle, la gantière, qu’il vient de rencontrer dans l’escalier. Raoul de Gardefeu décide de loger le couple dans son hôtel particulier en prétendant qu’il s’agit d’une annexe du Grand Hôtel. Le baron confie à Gardefeu une lettre de recommandation à porter à Métella. à la demande du baron qui « ne souhaite pas dîner en tête-à-tête avec la baronne », Raoul de Gardefeu accepte d’organiser une table d’hôte. Il propose à Frick et à Gabrielle de venir dîner avec leurs amis en leur demandant de prendre les noms de leurs clients et clientes ! Les convives passent à table. Raoul de Gardefeu confie à Métella, venue lui donner une explication, la lettre de recommandation du baron de Gondremarck. Des bottiers et des gantières envahissent le salon de Raoul de Gardefeu. Gabrielle prend le rôle de madame de Sainte-Amaranthe, veuve d’un colonel, et Frick celui d’Édouard, le major de la table d’hôte. Le baron de Gondremarck remarque que les convives « ne sont pas distingués » !

Acte III

Le grand salon de l’hôtel de Quimper-Karadec Sous la direction de Bobinet, tous les domestiques s’activent pour recevoir le baron. Celui-ci fait connaissance avec Urbain, alias le « général Malaga de Porto-Rico », avec Prosper, alias le « prince Adhémar de Manchabal » et enfin avec Pauline, « Madame l’amirale ». Le baron est séduit par cette parisienne. Les autres invités, c’est-à-dire les nièces du concierge, font leur entrée : Madame la vicomtesse de la Pépinière, Madame la baronne de la Haute-Venue, Madame la marquise de la Farandole, et enfin, l’amiral, Bobinet, qui a « fini par entrer dans son uniforme ». Les invités renvoient les domestiques absents car « quand il y a des domestiques, on est obligé de se tenir… » et font boire le baron de Gondremarck pour le retenir.

Acte IV

Dans un grand restaurant à la mode, à minuit Alfred, le maître d’hôtel, donne ses instructions à ses garçons de café avant la fête offerte par le Brésilien. Le baron de Gondremarck courtise Métella sans succès. Celle-ci lui présente une femme masquée, sa propre épouse car elle vient de se souvenir du nom du « jeune homme » qu’elle a « aimé à la folie » : il s’agit de Raoul de Gardefeu qu’elle va rejoindre. Vexé, le baron de Gondremarck provoque en duel Raoul de Gardefeu. Bobinet, le témoin de Raoul de Gardefeu, le défend : « mon ami vous trouve à la gare… Il se dit ! voilà un malheureux étranger qui va être berné, volé, pillé… Il vous emmène chez lui, il vous loge, il vous héberge… il vous fait faire ma connaissance !… et vous vous plaignez ? ». Le baron acquiesce et s’excuse : « Je n’avais pas considéré la question à ce point de vue. » Il demande pardon à son épouse. Raoul de Gardefeu comprend alors que Métella l’aime… et Bobinet décide lui aussi de se remettre à l’aimer. Métella s’enthousiasme : « Excellente, cette idée-là ! » Le Brésilien, devenu amoureux fou de Gabrielle s’écrie : « Eh bien ! Puisque tout est arrangé, allons souper. Du bruit de champagne pendant toute la nuit, buvons et chantons ».


Genèse de l’œuvre Entre 1862 et 1864, Henri Meilhac et Ludovic Halévy présentent plusieurs comédies mettant en scène les futurs personnages de La Vie parisienne. En novembre 1865, les deux premiers actes du livret de La Vie parisienne sont présentés aux directeurs du théâtre du Palais-Royal. Ludovic Halévy note alors : « le lendemain nous recevions force félicitations et force invitations d’achever rapidement la pièce ». Le 4 février 1866, Jacques Offenbach commence la partition, en collaboration avec Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Avec La Vie parisienne, Jacques Offenbach présente un ouvrage lyrique dans un théâtre consacré au vaudeville, c’est-à-dire de la comédie entrecoupée de passages chantés. Le livret est déposé à la Commission de Censure le 29 août 1866. Elle demande, entre autres, la suppression de phrases trop suggestives, un changement de nationalité pour le baron et la baronne de Grondremarck, qui de danois deviennent suédois, et la suppression d’un trio à l’acte III caricaturant le monde politique et militaire. Cet opéra-bouffe, genre d’opéra français sur un livret comique et souvent satirique, est créé en cinq actes puis en quatre actes le 31 octobre 1866, au Théâtre du Palais-Royal. Par la suite, de nombreuses versions ont existé du vivant d’Offenbach : deuxième version parisienne en quatre actes reprise le 25 septembre 1873 au théâtre des Variétés, création à Bruxelles le 30 janvier 1867 dans une version en quatre actes, version donnée à Vienne le 31 janvier 1867, en 4 actes et 5 tableaux avec un orchestre plus étoffé. Dans son édition critique, Jean-Christophe Keck note : « Les découvertes faites tout au long de nos travaux prouvent que, pour ce compositeur, une partition est loin de demeurer lettre morte, figée une fois pour toutes, puisqu’il y apporte des modifications de manière incessante ».

Les librettistes : Henri Meilhac et Ludovic Halévy Henri Majak, dit Henri Meilhac, est un auteur dramatique, librettiste d’opérettes et d’opéras français né à Paris, le 23 février 1831, et mort le 6 juillet 1897. Ludovic Halévy est un auteur dramatique, librettiste d’opérettes et d’opéras, et romancier français né le 1er janvier 1834 à Paris, mort le 7 mai 1908. Après ses études au Collège Louis-le-Grand, Henri Meilhac travaille tout d’abord comme employé dans une librairie. Puis il continue comme dessinateur au Journal pour rire, de 1852 à 1855, sous le pseudonyme de Thalin, et écrit des articles dans diverses revues où se signale déjà sa fantaisie dans le plus pur esprit boulevardier. Ludovic Halévy, lui, entre dans l’administration en 1852. Il est notamment rédacteur au Corps législatif, puis chef de bureau au ministère des Colonies. Il collabore avec le duc de Morny au Corps législatif, et aussi au livret de son opérette Monsieur Choufleuri restera chez lui, mise en musique par Jacques Offenbach (1861). Meilhac et Halévy se rencontrent en 1860 et entament une collaboration de près de vingt ans, donnant les livrets des plus célèbres opérettes de Jacques Offenbach, dont La Belle Hélène (1864), La Vie parisienne (1866), La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867) et La Périchole (1868), mais aussi celui de Carmen de Georges Bizet (1875). Le duo compose aussi des vaudevilles et des comédies : Les Brebis de Panurge (1863), Fanny Lear (1868), Froufrou (1869), Tricoche et Cacolet (1872), Le Prince (1876), La Cigale (1877), Le Mari de la débutante (1879). Dans cette collaboration, il est difficile de déterminer ce qui revient à Meilhac et ce qu’on doit à Halévy. Si l’on en juge par les œuvres que ce dernier a signé seul, il avait, avec autant d’esprit et d’alacrité que son co-équipier, plus de goût, de raffinement, de profondeur et d’humanité, et aussi moins de loufoquerie et d’imagination. Des deux, Henri Meilhac apportait en propre une fantaisie irrésistible, confinant parfois à la loufoquerie. Leur collaboration cesse en 1881. Meilhac signe également des pièces avec d’autres collaborateurs. Halévy crée les personnages de la famille Cardinal, symbole de la petite bourgeoisie parisienne pompeuse, pédante et méchante. Il est également l’auteur de deux romans, L’Abbé Constantin (1882) et Criquette (1883), deux très grands succès à la fin du XIXe siècle. Leurs succès respectifs leur ont permis d’être élus à l’Académie française, en 1884 pour Halévy, et en 1888 pour Meilhac. Halévy disait d’Offenbach : « Parce qu’il était fier de son beau-père, le sieur Mitchell, Offenbach eut l’idée de mettre son nez, le nez drôle d’un diablotin, dans la politique. Il faut l’entendre, il est inimitable. Il nous a, à Meilhac et à moi, tenu aujourd’hui un long discours dans lequel il était question de M. de Villèle et de M. de Polignac. C’était admirable, mais complètement idiot. »

Offenbach caricaturé par Gill


L’opéra bouffe C’est une extension de l’opérette. Il s’agit donc d’œuvres françaises de la seconde moitié du XIXe siècle. L’opéra bouffe n’a pas de rapport étroit avec l’opera buffa italien, qui s’appuie sur une intrigue de comédie, un sujet léger, des personnages populaires, des situations tirées de la vie quotidienne et une musique simple privilégiant la mélodie. Le terme est repris par Offenbach pour désigner dès 1850 de grandes œuvres dont le caractère parodique les différencie à la fois de l’opérette (opéra bâti sur un sujet comique de nature légère dans lequel les morceaux musicaux sont entrecoupés de dialogues parlés) et de l’opéra-comique (opéra français dans lequel les morceaux musicaux sont entrecoupés de scènes parlées, mais dont le sujet n’est pas forcément comique, du XVIIe au début du XXe siècle). L’appellation « opéra bouffe » a été utilisée par des compositeurs français s’adonnant occasionnellement à des sujets légers et même débridés en y investissant toute leur science musicale, débouchant sur des partitions d’une élaboration plus proche de l’opéra que de l’opérette.

Acte III, scène 10 Galop final Feu partout ! Feu partout ! Lâchez tout ! Feu partout ! Qu’on s’élance, que l’on danse ! Feu partout ! Feu partout ! Lâchez tout ! Qu’on s’élance, que l’on danse ! Feu partout ! Feu partout ! Lâchez tout ! Feu partout !...

Chronologie des œuvres principales de Jacques Offenbach > 1855 : Madame Papillon > 1856 : Le Savetier et le financier > 1858 : Orphée aux enfers > 1861 : Le Pont des soupirs > 1864 : La Belle Hélène > 1866 : Barbe-Bleue, La Vie parisienne > 1868 : La Périchole > 1869 : La Diva > 1869 : Les Brigands > 1871 : Boule de neige > 1874 : Bagatelle > 1875 : Le Voyage dans la lune > 1876 : Pierrette et Jacquot > 1879 : La Fille du tambour-major > 1880 : Belle lurette (achevée par Léo Delibes) > 1881 : Les Contes d’Hoffmann (complétés par Ernest Guiraud)


Notes sur la scénographie et la mise en scène L’action se situe en 1867 dans le livret, donc sensiblement au moment de la création de l’œuvre, en 1866, fait exceptionnel et très moderne à une époque où on la situe plutôt dans « le bon vieux temps ». Elle a été écrite à l’occasion de l’exposition universelle de 1867.

Vue à vol d’oiseau de l’exposition universelle de 1867

Source : BNF

Il règne dans cette œuvre un univers qui rend hommage à la fois à la mélancolie et à la poésie. Elle met en présence des personnages dont aucun n’a de rôle mineur. Il n’y a pas à proprement parler d’intrigue. Il s’agit de présenter un portrait de Paris mythique et fantasmatique. Ainsi, les touristes qui débarquent dans la ville sont attirés par celle-ci comme le sont des papillons par une lanterne magique. La Gare de l’Ouest, anciennement Gare Montparnasse, est le théâtre de cet ouvrage mais notre équipe artistique a emprunté des éléments architecturaux à la Gare d’Orsay, construite pour l’Exposition universelle de 1900. Devenue, après avoir abandonné sa fonction première, successivement théâtre « Renaud-Barrault », puis hôtel des ventes pendant la reconstruction de l’Hôtel Drouot, la décision fût prise en 1977 de la transformer en musée, inauguré en 1986. Le Musée d’Orsay abrite des collections d’œuvres de la deuxième partie du XIXe siècle. La scénographie fait état d’un élément de la gare répété cinq fois. Une structure métallique agrémentée de fioritures qui supporte des verrières comme il est de mise à cette époque de la grande industrialisation. La verrière opaque permet des rétroprojections d’images tout au long du spectacle. Le public doit se sentir dans l’ambiance de Paris et cependant, il ne s’agit pas de tomber dans le cliché de Paris. L’horloge, mouvante, est l’élément central du décor.

« La forme d’une ville Change plus vite, hélas ! Que le cœur d’un mortel » Charles Baudelaire, Le Cygne

La grande horloge de la Gare d’Orsay


En chansons... Le Temps des cerises

Il est cinq heures, Paris s’éveille

Jean-Baptiste Clément

Jacques Lanzmann et Anne Ségalen chanson rendue célèbre par Jacques Dutronc

En 1866, année de la création de La Vie parisienne, naît Le Temps des cerises, une chanson dont les paroles ont été écrites par Jean-Baptiste Clément et la musique composée par Antoine Renard en 1881. Cette chanson est fortement associée à la Commune de Paris de 1871, l’auteur étant lui-même un communard ayant combattu pendant la Semaine sanglante.

Je suis l’dauphin d’la place Dauphine Et la place Blanche a mauvaise mine Les camions sont pleins de lait Les balayeurs sont pleins d’balais Il est cinq heures Paris s’éveille Paris s’éveille Les travestis vont se raser Les stripteaseuses sont rhabillées Les traversins sont écrasés Les amoureux sont fatigués Il est cinq heures Paris s’éveille Paris s’éveille Le café est dans les tasses Les cafés nettoient leurs glaces Et sur le boulevard Montparnasse La gare n’est plus qu’une carcasse Il est cinq heures Paris s’éveille Paris s’éveille Les banlieusards sont dans les gares À la Villette on tranche le lard Paris by night, regagne les cars Les boulangers font des bâtards Il est cinq heures Paris s’éveille Paris s’éveille La tour Eiffel a froid aux pieds L’Arc de Triomphe est ranimé Et l’Obélisque est bien dressé Entre la nuit et la journée Il est cinq heures Paris s’éveille Paris s’éveille Les journaux sont imprimés Les ouvriers sont déprimés Les gens se lèvent, ils sont brimés C’est l’heure où je vais me coucher Il est cinq heures Paris se lève Il est cinq heures Je n’ai pas sommeil

Quand nous chanterons le temps des cerises Et gai rossignol et merle moqueur Seront tous en fête. Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur. Quand nous chanterons le temps des cerises Sifflera bien mieux le merle moqueur. Mais il est bien court le temps des cerises Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant Des pendants d’oreilles. Cerises d’amour aux robes pareilles (vermeilles) Tombant sous la feuille en gouttes de sang. Mais il est bien court le temps des cerises Pendants de corail qu’on cueille en rêvant. Quand nous en serons au temps des cerises Si vous avez peur des chagrins d’amour Évitez les belles. Moi qui ne crains pas les peines cruelles Je ne vivrai point sans souffrir un jour. Quand vous en serez au temps des cerises Vous aurez aussi des peines d’amour. J’aimerai toujours le temps des cerises C’est de ce temps-là que je garde au cœur Une plaie ouverte. Et Dame Fortune, en m’étant offerte Ne pourra jamais fermer ma douleur. J’aimerai toujours le temps des cerises Et le souvenir que je garde au cœur.


1866 Année de la création de l’œuvre Histoire > 31 mai : Napoléon III annonce le retrait des troupes françaises du Mexique. > 5 juin (Indochine) : les explorateurs français Ernest Doudart de Lagrée et Francis Garnier commencent leur reconnaissance de la vallée du Mékong jusqu’en Chine. > 15 novembre : création de la Ligue de l’enseignement. > 16 novembre : première parution du journal Le Figaro en édition quotidienne.

Musique > La Colombe de Gounod > Symphonie n°1 de Tchaïkovski > Naissance d’Erik Satie > Le Temps des cerises de Jean-Baptiste Clément

Sciences > Le moine et botaniste autrichien Gregor Mendel publie ses travaux sur les lois de l’hérédité. > Le biologiste allemand Ernst Haeckel invente le terme « écologie ». > Fondation de l’institut de médecine tropicale de Hong Kong par Patrick Manson. > L’ingénieur britannique Robert Whitehead invente la première torpille autopropulsée. > Premier câble télégraphique transatlantique. > Invention de la dynamite par le savant norvégien Alfred Nobel.

Littérature > Poèmes Saturniens de Verlaine > Crimes et Châtiments de Dostoïevski > Les Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet > Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, Pierre Larousse > Les Travailleurs de la mer, Victor Hugo : le mot pieuvre (terme local des îles anglo-normandes de la Manche pour poulpe) entre dans la langue française.

Beaux-arts > Naissance de Vassily Kandinsky > L’Origine du monde, Courbet


Jacques Offenbach

Compositeur

Après s’être installé à Paris en 1833, il entre comme violoncelliste dans l’Orchestre de l’OpéraComique. Il écrit alors des études, duos et concertos pour violoncelle destinés à la danse. À partir de 1838, il mène une carrière de soliste et d’artiste de musique de chambre. Entre 1850 et 1855, il est directeur de la musique au Théâtre français et compose des divertissements et des morceaux de scène, comme la Chanson de Fortunio écrite pour Le Chandelier d’Alfred de Musset, en 1850, qui remporte un immense succès. Entre 1853 et 1855, Jacques Offenbach présente Pepito et Oyayaye des Iles, deux opérettes. En 1855, il ouvre son propre théâtre : les Bouffes parisiens (ancienne salle Marigny) où il inaugure trois pièces en un acte dont Les Deux Aveugles ainsi que d’autres nouvelles œuvres, dont Le Violoneux et Ba-ta-clan. De 1856 à 1857, après avoir proposé une quinzaine d’ouvrages comme Trombalcazar et Le Mariage aux lanternes, Jacques Offenbach organise un concours d’opérettes qui récompense Lecoq et Georges Bizet pour Le Docteur Miracle. Mais à partir de 1858, il se tourne vers la création d’œuvres plus denses, comme l’opéra-bouffe Orphée aux enfers qui fait un triomphe, ou encore Mesdames de la Halle. Parmi ses créations demeurées célèbres, on peut citer Fortunio, Le Pont des Soupirs et Monsieur Choufleuri (1861) puis Les Bavards (1862). La Belle Hélène, jouée au Théâtre des Variétés en décembre 1864, sera elle aussi l’une de ses œuvres les plus connues et sera reprise dans le monde entier. Il s’essaie à la création de musiques plus « sérieuses » en 1864 avec Barkouf et en 1867, Robinson Crusoë. Il abandonne la direction des Bouffes Parisiens en 1866, mais il continue à écrire pour la scène avec ses librettistes Henri Meilhac et Ludovic Halévy (Barbe-Bleue, La Vie parisienne, La Périchole). Il atteint son apogée au courant des dernières années du Second Empire, mais après la chute de celui-ci, Jacques Offenbach perd une partie de son public. Afin de le reconquérir, il crée Fantasio, Le Corsaire noir (1872) et Madame L’Archiduc (1873). Dans la foulée, il prend la direction du Théâtre de la Gaîté Lyrique et entreprend une tournée aux États-Unis qu’il relate dans Notes d’un musicien en voyage et Offenbach en Amérique (1876), présente Madame Favard (1878) et La Fille du Tambour Major (1979). Il meurt le 4 octobre 1880 à l’Opéra-Comique alors qu’il travaillait sur Les Contes d’Hoffmann qui connaîtra un succès fulgurant.

Plan de l’intérieur des Bouffes parisiens


Biographies Claude Schnitzler Direction musicale

Né à Strasbourg, il y fait ses études au Conservatoire et complète sa formation au Mozarteum de Salzbourg tout en donnant de nombreux récitals d’orgue en France et à l’étranger. Après avoir été l’assistant d’Alain Lombard à l’OPS, il mène une collaboration régulière avec l’Opéra de Paris, il prend la direction de l’Orchestre de la Ville de Rennes et cumule cette fonction avec celle de chef permanent de l’Opéra du Rhin. Puis il est nommé à la tête de l’Orchestre de Bretagne. Il se produit avec les principaux orchestres français. Il est invité à Barcelone, Venise, Bruxelles et Leipzig (Carmen, Manon, Roméo et Juliette). À Vienne, il dirige La Fiancée vendue et Die Fledermaus au Volksoper, puis Roméo et Juliette, La Bohème, Les Contes d’Hoffmann, L’Elisir d’amore, Manon et Carmen au Staatsoper, Samson et Dalila, Madama Butterfly et Carmen à Cologne, Fortunio à Rennes, Les Caprices de Marianne en tournée en France. À l’OnR, il a dirigé Iphigénie en Aulide, La Belle Hélène, ainsi que La Colombe et Le Pauvre Matelot en 2014.

Waut Koeken Mise en scène

Il étudie l’histoire de l’art et la philosophie à Anvers et Louvain, s’intéresse à l’opéra. Il travaille d’abord comme assistant de Robert Carsen, Bob Wilson, David McVicar, Christof Loy et Andreas Homoki. Sa première mise en scène est une adaptation pour enfants de La Flûte enchantée de Mozart. Suivent l’adaptation d’Aladin de Nino Rota en 2007, à Anvers et Luxembourg, spectacle repris à l’OnR et à Lausanne. Il met en scène la création de l’opéra de Luc Van Hove, La Strada, L’île de Tulipatan et Ba-ta-clan d’Offenbach au Wiener Kammeroper, Les Joyeuses Commères de Windsor à Erfurt, la création mondiale de Der Turm de Claude Lenners à Luxembourg, une version pour jeune public des Feen de Wagner à l’Opéra de Vienne et Barbe-Bleue d’Offenbach à Maastricht et Nancy. Outre la création française d’Aladin, il a mis en scène à l’OnR Die Entführung aus dem Serail (2011), Die Fledermaus (2011) et Blanche-Neige (2013).


Prolongements pédagogiques Arts du son

> Des airs célèbres et joyeux à retenir, chanter, tous très connus > Rôles et caractéristiques vocales de chaque soliste > Une écriture orchestrale brillante et enlevée : l’Ouverture, pot-pourri des airs principaux de l’œuvre > Rythmes de danses telles que le galop, le boléro, la valse, la bourrée, la tyrolienne, la quadrille, la polka, la mazurka, etc. > L’opéra-bouffe, les instruments bouffes, la musique et l’humour > Offenbach au sommet de sa gloire > Le romantisme > Les « tubes » d’Offenbach et la publicité > De nombreuses chansons et œuvres évoquant Paris (Paris s’éveille, Un américain à Paris, Les Cris de Paris, I love Paris par Cole Porter, etc.) > Chansons et œuvres sur le thème des chemins de fer ou du métro (Le Poinçonneur des lilas, Pacific 231 d’Honegger, le Chant des chemins de fer de Berlioz, etc.)

Arts du langage et arts du spectacle vivant

> Le livret, l’action au fil des actes : péripéties et rebondissements > Description, travaux d’écriture, théâtre et mime : portraits des personnages principaux hauts en couleurs, en lien avec les arts plastiques, l’éducation musicale, l’EPS… > Nombreux dialogues parlés pouvant donner lieu à des lectures, jeux de rôles et travaux d’écriture > Jeu théâtral comique de personnages se faisant passer pour d’autres > La caricature un peu grinçante de la société de l’époque > Thématique du voyage, très présente dans l’œuvre

Arts du spectacle vivant

> Comparer des extraits de mises en scène variées et décalées chronologiquement de La Vie parisienne (par exemple, l’actualisation de la mise en scène de Laurent Pelly pour l’Opéra de Lyon : mouvements sociaux, SNCF, presse people, etc.)

Arts du visuel

> Paris vue par les artistes à la fin du XIXe siècle (Claude Monet, La Gare St Lazare, etc.) > Les caricatures et portraits d’Offenbach > Gravures de costumes de La Vie parisienne à l’époque d’Offenbach. imaginer les costumes de La Vie parisienne pour une mise en scène d’aujourd’hui

Arts du quotidien

> Visite de la cité du train à Mulhouse

Technologie, histoire-géographie, mathématiques

> Les transports en commun en s’appuyant sur des scènes de La Vie parisienne : gares chemin de fer, métro (situer, imaginer, concevoir des plans et maquettes par exemple) > L’exposition universelle de 1867 > Construire, imaginer une horloge (élément central du décor)

Arts de l’espace

> Architecture : Paris revisitée par le baron Haussmann > Le théâtre des Bouffes-Parisiens

EPS, éducation musicale

> Technique et virtuosité chez les sportifs et les chanteurs, l’échauffement > Travail sur le mouvement et la densité en relation avec la musique


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