NOTHING06

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#06 novembre - dĂŠcembre // 2013

SOMMAIRE p.03 | Edito p.04 | Photographes p.08 | Aurore Belot // Rapa das Bestas p.16 | Lionel Macor // Entre 4 murs p.30 | Irving S. T. Garp // Vous avez dit bizarre ?

p.46 | Ata Adam // Railway station p.62 | Marine De Clynsen // In between times p.101 | Nothing et vous

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Rédacteur Gabriel Loisy Relecture Elodie FOND Laure Maugeais Maryneige Heller Traduction Maryneige Heller

EDITO

Mise en page Gabriel Loisy Copyright NOTHINGMag ©2013 Couverture Aurore Belot Nous écrire contact@nothingmag.fr

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La reproduction même partielle des articles, textes et photographies parus dans ce numéro est interdite sans autorisation écrite préalable du représentant légal. La rédaction n’est pas responsable des textes, illustrations, photos publiés qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Les documents reçus implique l’accord de l’auteur pour leur libre publication.

Nothing #06 est donc le dernier numéro de l’année 2013, une premiere belle année pour le magazine. Ce projet nous aura permis de faire de très belles découvertes avec déjà 26 photographes publiés à ce jour. Je voudrais d’ailleurs leur adresser un grand MERCI pour leur confiance et leur gentillesse. La nouveauté de cette fin d’année sera la sortie du site internet Nothingmag.fr. Vous pourrez y retrouver encore plus de contenu, tels que des articles sur le reportage ou le photojournalisme, de l’actu photo, des expositions etc . . . Il sera également possible de télécharger au format PDF l’ensemble des numéros du magazine. Et pour les futures publications, un formulaire de contact sera à disposition pour facilité vos propositions de contenus. Je profite de cette éditon pour lancer un appel aux personnes qui souhaiteraient participer plus activiement au projet NOTHING magazine. Nous sommes à la recherche de rédacteur d’article ou de personnes qui souhaitent réaliser des interviews. Pour cela une seul adresse // contact@nothingmag.fr Bonne lecteur

Si vous trouvez des fautes d’orthographe dans les pages de ce numéro, merci de ne pas y prêter attention et de nous en excuser.

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PHOTOGRAPHES

Aurore Belot // Aurore est une photographe freelance basée à Bruxelles. Depuis sa plus tendre enfance, elle a baigné dans le monde de la photographie par le biais de son père qui était un passionné averti. Ses premiers souvenirs sont emprunts des odeurs de la chambre noire située dans la cave de la maison familiale. Après avoir travaillé dans des secteurs très divers pendant plusieurs années, ce doux souvenir décide de refaire surface et finit par s’imposer définitivement, Aurore retourne à son premier amour, elle ne le quittera plus. Autodidacte, ce qui lui plaît par dessus tout est de raconter des histoires qui lui permettent de transmettre sa sensibilité au monde qui l’entoure. La photographie devient pour elle un mode d’expression à part entière permettant une vaste ouverture sur le monde.

Lionel Macor // Du haut de ses 28 automnes - de saison ! – c’est en « PhotographeTout-Terrain (P.T.T) » que Lionel aime à se définir. Amené très tôt par sa mère dans l’atmosphère feutrée des chambres noires, Lionel a pu vite goûter aux plaisirs du développement et du tirage argentique. Le contact avec le papier aux sels d’argent, unique. Le déclic vient pourtant bien plus tard… quand il fait l’acquisition de son premier réflex numérique, un 450D. Depuis, de « l’euphorie photographique » qui pousse à tout saisir avec l’œil de son viseur, Lionel a su ensuite développer une sensibilité au service de la Ville dans ce qu’elle peut offrir d’humanité mais aussi de froideur, de courbes et de lignes, de lumière et de part d’ombre. Aujourd’hui, il est plus généralement attiré par le photojournalisme et le travail sur la série.

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Irving S. T. Garp // Irving S. T. Garp est un photographe “made in Belgium”. Son travail est surtout (re)connu grâce à ses mises en scène originales et décalées. Son pseudonyme est une référence à l’écrivain américain John Irving et son roman “Le Monde selon Garp”. Il arrive dans les livres de John Irving les pires catastrophes au milieu d’une phrase où on ne les attend pas, dans une banale scène de la vie quotidienne. Irving S. T. Garp s’inspire de ce style littéraire pour mettre en scène la vie quotidienne et en déformer les traits dans des “caricatures photographiques”. Si ses photographies sont en couleurs, la palette de son humour, par contre, va du gris clair au noir charbonneux. Irving S. T. Garp est l’antonyme de Barbara Cartland : il ne voit pas la vie en rose !

Ata Adam // Ata Mohammad Adnan est un jeune docteur originaire de la ville portuaire de Chittagong au Bangladesh.Familiarisé depuis son plus jeune âge avec la photographie grâce à son père qui immortalisait des instants de son enfance, il a souhaité passer à son tour de l’autre côté de l’objectif afin de conter des histoires. Des histoires de gens et de lieux, car c’est bien là ce qui l’intéresse le plus. En trois années de pratique de la photographie, il a déjà eu l’opportunité de présenter ses projets lors de diverses expositions au Bangladesh, au Royaume-Uni, en Chine ou encore en Croatie. Certaines de ses photographies ont par ailleurs été publiées dans les journaux Gulf News et Daily Mail, dans le magazine de l’UNESCO et dans des quotidiens bangladais.

Marine De Clynsen // 34 ans, née et vivant à Bruxelles. Photo addict depuis de nombreuses années. Incurable. La photo lui permet de jeter un autre regard sur le monde que celui que lui procurent sa formation de juriste et ses divers jobs, toujours orientés dans l’engagement social ou le service à la collectivité. Et encore plus lorsqu’elle la combine à l’écriture et au voyage. Elle aime (se) raconter des histoires, même des pas drôles, avec des petits bout de rien, ou de pas grand chose. Jouer avec la lumière, les textures, les matières, capter les émotions des lieux et objets, les figer au travers d’un prisme aux accents parfois plus crus ou plus doux que leur radiance réelle. Elle ne sait pas toujours où elle va & se perd souvent, mais ne s’inquiète pas, car elle a lu un jour que c’était la meilleure manière de se trouver…

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L

a Rapa das Bestas est une tradition vieille de 5 siècles qui a lieu chaque premier week-end de juillet dans le Nord Ouest de l’Espagne, en Galice. La tradition orale veut que deux soeurs avaient promis un couple de chevaux au saint patron du village si elles survivaient à l’épidémie de peste qui faisait des ravages dans la région. Ayant été exaucées, les autorités religieuses décidèrent de laisser les chevaux en liberté dans les vallées environnant le petit village de Sabucedo tout en allant régulièrement leur prodiguer des soins. De ce couple originel descendent les quelque 300 chevaux « du saint » qui sont répertoriés actuellement.

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Premier contact entre un des lutteurs et un groupe de chevaux sauvages dans le monts entourant le village.

Rapa das Aurore Belot // Bestas

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ne fois par an, les villageois aidés des amis, de la famille et des touristes de plus en plus nombreux, organisent des battues afin de regrouper les troupeaux disséminés sur tout le territoire et les emmènent vers le village pour qu’ait lieux la Rapa das Bestas qui signifie la Tonte des Bêtes. Les animaux sont regroupés dans une arène au milieu du village et les participants les attrapent afin de leur couper les crinières. La spécificité est que trois personnes immobilisent une bête : une saute sur lui et la chevauche, une deuxième aide pour la maintenir à hauteur de la tête et une troisième utilise la queue comme un timon afin de diriger. Il est estimé que le poids de 3 hommes est équivalent au poids d’un cheval et que de ce fait, la lutte est égale. Il est interdit d’utiliser autre chose que la force pour immobiliser les chevaux. Cette fête hormis le caractère festif et social a deux utilités.

Les animaux sont farouches et relativement rapides, il n’est donc pas aisé de les réunir et de les diriger vers le village.

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• La première est de déparasiter les animaux, de vérifier leur état de santé, et de les marquer afin de les différencier des chevaux de particuliers qui vivent également en liberté dans les monts environnants. • La deuxième est d’une autre considération: c’est un rite de passage à l’âge adulte. Les enfants en bas âge se chargent de séparer les poulains lorsque tous les chevaux sont réunis dans l’arène et les emmènent dans un enclos à part. Lorsqu’adolescents ils décident de se lancer et d’essayer à leur tour d’attraper les chevaux pour leur couper les crinières, ils démontrent qu’ils ont la force et le courage des adultes. Il est important de signaler que lors de cette fête, aucun animal n’est blessé et aucun mal ne leur est fait. C’est un événement impressionnant, certes, mais le respect envers les animaux est plus que palpable tout au long de ces cinq jours de fête.

Une partie des chevaux en route vers le village.

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Les animaux réunis dans l’arène face à face avec le public.

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Les villageois sont contents car certains chevaux n’ont plus été attrapés depuis plusieurs années et sont très robuste. Le combat entre les hommes et les animaux risque donc d’être spectaculaire cette année.

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Les chevaux sont chevauchĂŠs le temps de maĂŽtriser leur fougue. 12

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Le lutteur situation.

(Aloitador)

face

aux

chevaux,

jaugeant

la

Le premier lutteur s’élance pour chevaucher un cheval qu’il a préalablement désigné à ses deux compagnons.

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Le compagnon du premier lutteur l’aide pour immobiliser la tête du cheval. La fatigue se lit sur les visages. 12 14

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Il est fréquent que le cheval en se débattant tombe en entraînant les lutteurs dans sa chute.

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Le cheval est immobilisé par les trois lutteurs. Une quatrième personne est chargée de couper les crinières. Auparavant celles-ci servaient entre autres choses à confectionner le bourrage des matelas.

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Un des lutteurs maintenant un cheval au sol.

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Les crinières sont coupés et ramassées. Celles des chevaux les plus robustes sont données au public et leur porteront chance jusqu’à l’année prochaine. Un des lutteurs arbore fièrement au poignet le drapeau indépendantiste de la Galice.

Une touffe de crin dans la main d’un des lutteurs. Celui-ci en fera cadeau par la suite. 18

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Un des lutteurs et mon guide au long de ce reportage, Michel, remercie la foule qui acclame les hĂŠros du jour.

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U

ne jeune femme rend visite à sa grandmère malade, et c’est tout leur passé qui resurgit… Comme un besoin alors pour la vieille dame de transmettre un héritage, de témoigner pour mieux sortir de l’isolement : celui d’un « appartement-navire » devenu le symbole d’une vie passée entre Malte, la Tunisie et la France. Les deux femmes s’écoutent, s’observent, se questionnent aussi : il y tant à transmettre, et si peu de temps. Par la fenêtre de la cuisine, la petite-fille se rappelle les heures passées, plus jeune, à regarder l’effervescence du marché. La grand-mère évoque alors son arrivée en France avec son mari et ses quatre enfants. Nous sommes à Sarcelles (95), une ville cosmopolite où beaucoup d’autres pieds-noirs tunisiens ont atterri dans les années 60. La famille Borg - patronyme d’origine maltaise – fait partie de ceux là. Récit d’une rencontre entre deux mondes, dans un sas hors du temps et de l’espace, un appartement de 50 m2 où la lumière filtre à peine.

Entre 4 murs

Lionel Macor

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« Entre 4 murs » est un sujet riche qui parle à la fois de la transmission générationnelle et culturelle, cela au féminin. Et puis, il y a l’isolement.

NM: Pourquoi avoir voulu aborder ces thématiques ? Qu’est-ce qui t’a soufflé l’idée : la rencontre avec ces femmes, ce quartier, une expérience personnelle… ? Un jour d’avril 2013, ma copine reçut un appel de sa tante qui l’exhortait à aller voir sa grand-mère en urgence. Cette visite serait différente des précédentes “habituelles” : son état de santé s’était brusquement aggravé, il ne fallait pas tarder. Nous nous y sommes rendus et avons passé l’aprèsmidi entière avec elle à parler de sa vie présente et passée. “La petitefille” a alors ressenti le besoin d’aller plus loin dans ses questions, un peu comme si elle souhaitait dessiner l’arbre généalogique qu’elle n’avait jamais posé sur le papier. D’ailleurs, il s’agissait plus d’aborder la psychologie de sa grandmère, d’avantage encore que les liens de filiation et les faits historiques en eux-mêmes. Cette - belle - personne nous racontait sa vie passée, nous réapprenions à la connaître. Alors spontanément, l’initiative est venue de “la petite-fille” : elle souhaitait que je prenne quelques portraits au naturel de sa grand-mère. L’intéressée nous donna son accord, et nous partîmes : le rendez-vous était pris. Quelques semaines plus tard - son état de santé s’était amélioré, nous sommes revenus chez elle. Entre-temps, l’idée avait évolué. Je ne voulais plus seulement fixer les traits de cette vieille dame, il fallait aller plus loin : parler de ces deux femmes dont l’histoire sera toujours ancrée en Méditerranée,

parler de ce lien qui les unie. Le moteur de notre prise de conscience ayant été la peur de l’absence, de la mort disons le franchement, il m’apparut important d’aborder cette thématique via la lumière naturelle qui peinait à percer les rideaux de l’appartement. Cette vielle femme s’était petit à petit repliée entre ses “4 murs” comme elle dit, sorte de prison forcée - mais aussi souhaitée… et presque aussi revendiquée parfois qui lui permettrait d’attendre loin du “bruit de la ville” une fin somme toute inéluctable. Durant cette après-midi là, mon amie est revenue à son enquête généalogique via une photo ancienne qu’elle avait récupérée à la précédente visite. Une fois de plus ce n’était pas les faits qui l’intéressait mais plus les odeurs de Tunis, les habits traditionnels... puis aussi plus tard, en France, la vie dans cet appartement à Sarcelles d’environ 50m² où elle, son mari et ses quatre enfants vécurent après la guerre. La séance photo s’est alors transformée en reportage : à leurs yeux, je n’étais plus là, invisible en quelque sorte, je pouvais faire ce que je voulais. Puis cette femme au regard si particulier a tenu à “se faire belle” pour la séance de portrait à la fenêtre. Nous étions honorés et émus à la fois, comme témoins d’une excitation coquette pour cette vieille dame. Vieille dame qui, sous nos yeux, redevenait une jeune femme.

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NM: D’ailleurs, qui femmes pour toi ?

sont

ces

deux

Je dirais simplement que « la petitefille » sera certainement tôt ou tard – tôt surtout ! - la mère de mes enfants… Sa grand-mère symbolise aujourd’hui pour moi ce lien que ma génération met peut-être parfois trop de temps à comprendre et à intégrer : le besoin de s’imprégner du passé, celui de ceux qui vous ont fait, non seulement pour vous sentir plus « riche » mais en quelque sorte aussi « guidé » quand comme moi on pense parfois à tort que l’on est seul à se débattre. Cette vieille dame malade me considère aujourd’hui comme son petit-fils, et réciproquement. J’espère que cette histoire sortira de son cadre anecdotique pour parler à tout un chacun. NM: Envisages-tu de poursuivre ce travail avec ce duo ou avec d’autres femmes ou familles ? Pas nécessairement. La démarche était ici très personnelle, comme un peu tout ce qui me touche et me fait avancer en photographie d’ailleurs. Je me vois mal « étiré » un sujet sur lequel j’ai essayé de mettre tout mon cœur dans une unité de temps et d’espace. J’aurais l’impression de perdre un peu de cette authenticité qui me plaît dans cette série. C’est un avis assez tranché mais j’aime l’idée que les choses peuvent être faites et figées, puis plus jamais atteignables ou reproduites avec la même intensité. NM: Dans ta bio tu dis avoir découvert la photographie par le support argentique puis être passé au numérique. Avec quel matériel as-tu travaillé sur cette série? Est-ce déterminant pour toi le choix du dit matos ?

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C’est vrai. Tout a démarré avec un vieux Minolta 7000 mais le déclic est bel et bien venu avec le numérique, qui a été ma vraie école. Très vite, une fois les rudiments techniques assimilés, je suis revenu presque naturellement à l’argentique. Tout a déjà été dit et redit sur cette technique photographique… le côté intemporel et poétique de nature, c’est tout ça que j’aime dans l’argentique. Je l’utilise généralement davantage pour mes projets personnels, quand je veux aller à l’essentiel car avec l’argentique, pas de triche possible, la prise de vue doit être certaine et ressentie. Je dirais même que la démarche est presque « organique ». Et puis oui il y a aussi le numérique que j’utilise 90% du temps. Ici, tout a été saisi avec un 5D Mark II monté sur un 50mm Sigma f1.4 pour les portraits et le 17-40mm de Canon pour les plans plus larges, le manque de recul au sein de l’appart’ m’y obligeait. D’une manière générale, je suis très impressionné par la qualité visuelle atteinte par les derniers boîtiers numériques, ainsi que les montées dans les fortes sensibilités qu’ils rendent possible. Le numérique me permet un travail précis, « attendu » presque, mais un peu comme dans le cas de ce reportage, cela me permet aussi de me détourner de la Technique pure pour mieux saisir l’essentiel : la lumière et l’expressivité d’un visage, l’atmosphère d’un lieu. Interview Laure Maugeais


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Vous Avez Dit Bizarre ? Irving S. T. Garp “Vous avez dit bizarre ?”

porte un regard décalé et ironique sur notre société et ses travers.

“Vous avez dit bizarre ?”

A moins que ce ne soit abracadabrant, anormal, baroque, biscornu, braque, cocasse, curieux, déconcertant, déroutant, drôle, étonnant, étrange, excentrique, fantaisiste, fantasque, fantastique, farfelu, fou, grotesque, hétéroclite, incohérent, incroyable, inhabituel, inquiétant, insolite, invraisemblable, loufoque ?

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Au Bout du Rouleau

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Chambre a part

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Chaque Jour m’est une Souffrance

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La bonne Copine

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La Science infuse

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Le Goulu

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LessivĂŠe

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Serial Chipser

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Un Calme apparent

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Robert et Marcel


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Ata Mohammad Adnan

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Agency WAAN Les gares sont de véritables lieux de vie chargés d’émotions. C’est en partant de ce constat très simple que j’ai décidé de décrire la vie dans les gares à travers la photographie : comme les aéroports, elles sont le théâtre de retrouvailles joyeuses comme de séparations, jouent à la fois le rôle de points de départ et de points d’arrivée. Au Bangladesh, pays densément peuplé, de nombreux habitants vivent au sein des gares ou à leurs alentours. L’effervescence y est donc particulièrement palpable, notamment lors des festivals de grande envergure. La photographie est pour moi un moyen de montrer au reste du monde les joies et les peines qui marquent alors l’ambiance des gares du Bangladesh.

Railway Stations

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In between times // Marine De Clynsen La plupart des photos présentées dans cette série ont été prises dans deux principaux lieux en Argentine. Le cimetière de la Recoleta, à Buenos Aires, connu pour la beauté de ses monuments funéraires mais aussi pour les illustres morts qui y résident six pieds sous terre, dont la célèbre et controversée, Evita Peron. D’anciens sites industriels de production, abattage et conservation de viande de la région d’Entre Rios, fleuron de l’industrie du début du siècle passé. Cette région bordant le Rio Uruguay, frontière entre l’Argentine et son voisin, a connu son essor pendant fin du XIXème et du début XXème, entre autre grâce à un certain M. Liebig, industriel allemand inventeur du bouillon de cube et du corned beef, qui a abondamment alimenté les soldats des différents fronts européens. Colosses d’un temps révolu, portant aujourd’hui plus qu’hier, mais moins que demain, les stigmates du temps qui passe, ces deux lieux dégagent une même atmosphere. Celle du temps qui reprend ses droits sur la pierre. Celle d’une présence ou d’une activité humaine, passée, suspendue. Celle de la beauté dans l’abandon. Se laisser toucher par la beauté de cette décrepitude, s’y projeter et y trouver une forme de paix, face à sa propre finitude, telle est l’émotion que je cherche à transmettre au travers de cette série.

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Slow down. Arrêter de courir derrière son ombre respirer, prendre la pause. Laisser de côté le monde des hommes, s’asseoir, s’imprégner des lieux oubliés, là où le temps reprend ses droits et sculpte sa trace, lentement, inexorablement. Se laisser toucher par cette atmosphère diaphane, terrain de jeu de la lumière, qui s’offre à qui ralentit son allure voire inverse le cours du temps. Point d’orgue. Repartir et synchroniser son pas au rythme fluide et constant de ce qui a été, est et sera éternellement. Let’s go anywhere

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Aurore Belot

http://www.aurorebelot.com

Lionel Macor

http://lionelmacor.com/

Irving S. T. Garp

http://irvingstgarp.wix.com/pictures

Ata Adam

http://www.flickr.com/photos/aadnan613

Marine De Clynsen

http://marinedeclynsen.wix.com/between-dog-and-wolf

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