#09
EDITO Bienvenue à tous dans les pages de ce numéro#09 de Nothing. Il sera entièrement consacré à la photographie argentique en noir et blanc. Quatre reportages au programme qui nous embarquent encore une fois pour un voyage autour du monde: Arnaud Faverjon avec des photographies du Laos qu’il a parcouru du nord au sud; Philippe Martin au Kirghizistan avec des images réalisées au Rolleiflex 3.5F dans un marché aux bestiaux; Fred Beveziers et “Vers l’Est” sa contribution au projet du collectif CORTO; pour clôturer ce numéro Jerôme Bardenet, du même collectif, nous fera découvrir les tanneurs de cuir de Fès, au Maroc.
Bonne lecture
2
#
Rédaction Publication Mise en page Gabriel Loisy
Relecture
Elodie Fond Laure Maugeais
Copyright NOTHINGMag ©2014
//
Couverture
La reproduction même partielle des articles, textes et photographies parus dans ce numéro est interdite sans autorisation écrite préalable du représentant légal. La rédaction n’est pas responsable des textes, illustrations, photos publiés qui engagent la seule responsabilité de leurs auteurs. Les documents reçus impliquent l’accord de l’auteur pour leur libre publication.
Philippe Martin Si vous trouvez des fautes d’orthographe dans les pages de ce numéro, merci de ne pas y prêter attention et de nous en excuser.
Nous écrire contact@nothingmag.fr
#09 mai - juin // 2014
Sommaire p.02 | Edito p.04 | Photographes
p.06 | Arnaud Faverjon // Laos 100 ISO p.18 | Philippe Martin // Marché aux bestiaux de Karakol, Kirghizistan p.32 | Fred Beveziers // Vers l’Est p.44 | Jerôme Bardenet // A fleur de peau p.61 | Nothing et vous
#
3
Arnaud Faverjon
D
ès son enfance, Arnaud a baigné dans la lumière inactinique du laboratoire noir et blanc de son père, installé dans une salle de bain transformée pour cet usage. Il se passionne alors pour la photo et en particulier pour les images monochromes. Ayant aussi pris le goût du voyage, il photographie désormais le monde qu’il parcourt sous la forme de carnets de route, nous faisant ainsi partager son regard sur les pays qu’il traverse et sur les gens qui y vivent. Découvrant par hasard l’Asie du sud-est, il ramène alors une première série de photos argentiques du Laos, qu’il parcourt du nord au sud. C’est un véritable coup de foudre pour cette partie du monde ! Il repart deux ans plus tard en Chine du sud afin de poursuivre sa découverte de cette région, à la fois tropicale et montagneuse. Pratiquant désormais parallèlement l’argentique et le numérique, c’est au plus près de la vie locale qu’il réalise ses reportages.
Jerôme Bardenet
J
érôme Bardenet est un photo-reporter institutionnel de 36 ans vivant à Niort et travaillant essentiellement dans le sud-ouest de la France ainsi qu’à l’étranger. Autodidacte, sa pratique s’est enrichie au contact des autres et son regard s’est forgé au gré de ses expériences personnelles. A travers ses travaux d’auteur, il s’intéresse à l’humain au sens large, à la singularité des peuples, leur histoire passée, présente et future. Passionné par le monde de la boxe, il en connait les codes et les épreuves. Il explore cet univers durant plusieurs années avec sensibilité dans la série « ring out ». La série Mosquito paradise présente un lieu hors norme, hors du temps, où il semble flotter un parfum de liberté : la plage du Piémanson. Il recherche dans la capitale hongroise, coté « Pest », et à travers le regard de ses habitants, les bribes d’un passé récent pour tenter de comprendre la Hongrie d’aujourd’hui. Avec le collectif Corto, il travaille actuellement sur le projet « Vers l’Est ». Chacun des membres du collectif traite le sujet avec son propre regard dans le but de former un témoignage commun de l’est de l’Europe.
4
#
Philippe Martin
N
é dans les années soixante, d’un père photographe amateur et d’une mère patiente, son enfance est bercée par les odeurs de fixateur, la lumière du petit matin, celle du soir, les expositions des grands humanistes à Paris, les beaux livres d’anniversaire, la magie du noir et blanc de Louis Page dans les polars du Cinéma de Minuit... Même s’il ne commence à s’intéresser à la pratique de la photographie que très tard, à l’ère du numérique, il s’orientera naturellement vers l’argentique, plus riche en sensations. Il s’entend souvent dire que la photographie est un excellent moyen pour vaincre sa timidité et aller vers l’autre, mais il sait bien que dans le fond, elle lui confère aussi parfois le don de l’invisibilité.”
Fred Beveziers
F
red BEVEZIERS est un photographe auteur, membre du collectif Corto. Il vit à Lorient. Son apprentissage débute en 1991, alors âgé de 14 ans, il est inscrit en option arts plastiques. Son professeur de l’époque lui mettra en main un Leica M et lui demandera d’effectuer le portrait d’une jeune fille de sa classe. Il continuera à pratiquer de façon sporadique la photographie et le tirage, mais sans but précis, jusqu’à la décision de s’acheter son premier Leica M. Autodidacte, depuis huit ans, son travail est toujours en relation avec l’humain, que ce soit dans le portrait et la street photography. Son appareil, comme compagnon de voyage l’a accompagné dans une trentaine de pays étrangers, et sert toujours de prétexte à la rencontre. Désirant s’investir dans des projets qui ont du sens, il est un des membres fondateurs du Collectif CORTO, collectif qui rassemble 6 photographes qui partagent cette sensibilité. En 2011, son travail est exposé dans le cadre des rencontres photographiques de Saint Etienne et en 2013, dans le cadre du festival Apostroff de Lorient.
PHOTOGRAPHES #
5
Laos
100iso Arnaud Faverjon
P
artir au Laos s’est fait par hasard, une opportunité qui a débuté à Vientiane, capitale du pays, après un voyage long et compliqué. Un œil dans l’objectif, l’autre face à ce monde inattendu, avec ses champs rincés par les pluies tropicales caractéristiques de la mousson et le sourire permanent des laos. Au fil des rencontres et des regards curieux des enfants, on découvre cette réalité où il faut naviguer en pirogue pour traverser les zones inondées, où l’on traverse la forêt et les rizières sur un chemin détrempé, où l’on croise un éléphant domestique sur la route ou encore cette Mercedes de collection dans une ruelle paisible. Il y a aussi l’omniprésence du bouddhisme, de cette culture pleine de sérénité, le calme des journées qui renforce le sentiment d’irréel de ce petit coin d’Asie coincé entre la Chine, le Cambodge, la Thaïlande et le Viêtnam. Ici tout prend son temps, peut-être un peu trop, mais on y a le plaisir de découvrir un bout du monde inattendu, inexplicable.
6
#
#
7
8
#
#
9
10
#
# 11
12
#
# 13
12 14
#
13 # 15
16
#
# 17
Marché aux bestiaux de Karakol, Kirghizistan
Philippe Martin “Une demi-heure à Karakol”
Â
l’instar des autres villes du Kirghizstan, Karakol, à l’extrémité orientale du lac Issyk-Köl, cache sa fierté et sa détermination derrière une apparente résignation. Les vestiges de l’ère russo-soviétique rivalisent en omniprésence avec la richesse culturelle des Kirghizes. Ce peuple nomade forcé à la sédentarité tente aujourd’hui de se convaincre que l’unité nationale reste possible malgré un lourd passé de luttes tribales et de persécutions, sans compter un présent englué dans la misère politique, économique et sociale, à laquelle les révolutions à répétition ne réussissent pas à mettre fin. Lever comme prévu à 5 h en ce dimanche d’août, pour ne pas manquer le rendez-vous hebdomadaire de l’un des plus grands marchés aux bestiaux de toute l’Asie Centrale.
18
#
# 19
20
#
Il pleut. Et même si je rêve depuis plusieurs mois de cette expérience qui sera sans aucun doute l’un des moments forts de mon voyage, il me faudra me résigner, au bout d’une demi-heure, à ranger le Rolleiflex. En attendant, pour tenter de le protéger, je le tiens dans la paume de la main, bras le long du corps, pouce sur le déclencheur. En définitive, une position à la fois confortable et discrète, que j’adopte aujourd’hui volontiers en photo de rue. À cette lointaine distance de mon œil, le dépoli m’offre une perspective parfaite sur ces scènes d’un autre monde, d’un autre temps, même s’il m’est impossible d’en apprécier tous les détails. Ce ne sera qu’à l’ouverture de la cuve de développement que je verrai jaillir ces regards à la fois vides et profonds, posés et absents, proches et lointains, témoins éternels de mon éphémère passage par cet endroit du bout de mon monde.
# 21
22
#
21 # 23
24
#
# 25
26
#
# 27
28
#
# 29
30
#
# 31
Vers
l’Est Fred Beveziers
C
e projet est né de l’envie de partager un sentiment, des émotions après plusieurs voyages dans l’Europe de l’Est. Retranscrire une atmosphère propre à cet ancien bloc de l’Est, dans sa généralité, sans que le spectateur puisse reconnaître un pays en particulier, malgré une identité propre, vers l’Est s’attache à recueillir les signes du passé, telles des cicatrices encore visibles. A l’heure, où il semble régner une nostalgie du Bloc soviétique par certains russophones, vers l’Est n’a pas une vocation politique, mais seulement être un témoin subjectif de l’ambiance propre du lieu. Chacun des membres du Collectif Corto, traite le sujet avec son propre regard, mais ce travail personnel sera réuni, pour effectuer un témoignage commun. Vers l’Est sera exposé au Festival International de Photographie de Pingyao en Chine, au mois de septembre 2015.
32
#
# 33
34
#
# 35
36
#
# 37
38
#
# 39
40
#
# 41
42
#
# 43
44
#
A fleur de peau
Jerôme Bardenet
M
ohamed, Ismaël, Younès, Nordine, Rachid... Les touristes, attirés par les vendeurs de maroquinerie, les regardent du haut des terrasses, une feuille de menthe sous le nez pour masquer la forte odeur du lieu. Eux, ce sont les tanneurs de Fès. Une des grandes fiertés de la plus ancienne médina au monde. Travaillant toutes l’année dans des conditions qui ont peu changé depuis douze siècles pour un salaire en dessous du smic marocain, ils continuent inlassablement, jour après jour, les même gestes qu’ont fais leurs ancêtres avant eux. Je vous invites à vous mettre à leur niveau, les yeux dans les yeux.
# 45
46
#
# 47
48
#
# 49
50
#
# 51
52
#
# 53
54
#
# 55
56
#
# 57
58
#
# 59
Arnaud Faverjon
http://arnaud-faverjon.fr //
Philippe Martin
http://www.philippemartin.es //
Fred Beveziers
http://www.beveziers.eu //
Jer么me Bardenet
http://www.jeromebardenet.com
Suivez-nous sur les r茅seaux sociaux.
@NOTHINGmag
60
#
/Nothingmag.fr
Retrouvez tous les articles, infos, numĂŠros, sur :
www.Nothingmag.fr
Proposez vos reportages ou vos photos pour une publication dans NOTHING Magazine. / / /
contact@nothingmag.fr
# 61