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Tombés du ciel
by ArKuchi
Vue du côté de la Scène Nationale de Bourg-en-Bresse (artiste associée), revoilà Raphaëlle Boitel avec sa Chute des Anges, pièce très visuelle à l’écriture métaphorique. Elle y questionne la nature humaine et propose une forme de résistance dans un monde déshumanisé et ultra-formaté avec, sous-jacente, l’idée de comment vivre mieux ? Ou comment se relever après la chute ? Avec des pièces très esthétiques qui mêlent cirque, danse, cinéma et machinerie théâtrale, elle trace une voie singulière dans le cirque contemporain. S’inspirant à la fois chez Georges Orwell, Wim Wenders, Stanley Kubrick ou Le Caravage, elle se démarque par un travail collectif à trois têtes avec le scénographe Tristan Baudoin (qui a collaboré pendant dix ans avec Aurélien Bory et la Compagnie 111) et le faiseur de musiques Arthur Bison. Chez Raphaëlle Boitel (on se souvient encore de ses aventures contorsionnistes chez James Thierrée, dans La Symphonie du Hanneton ou La Veillée des Abysses), tout passe par le corps, même si les perches et les agrès, la machinerie théâtrale, le travail sur les lumières et la musique concourent à nourrir ses pièces. Sept anges déchus, des filins, une poutre aérienne monumentale, une échelle pour grimper au ciel, une danseuse âgée, des pantins désarticulés, des faisceaux lumineux, des chuchotements, une virtuose des airs bluffante au mât chinois et le tour est joué. Il faut se laisser happer par l’atmosphère inquiétante de ce voyage allégorique en clair-obscur, qui fait naître des sensations et des émotions plus qu’il ne compte d’histoires.
Femmes au cœur
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Chloé Dabert aime défricher les écritures contemporaines et les porter sur un plateau. Cela tombe bien : la metteuse en scène – et directrice de la Comédie de Reims – présente en mars, aux Célestins et à la Comédie de Valence, deux pièces qui parlent des femmes avec des textes forts qui cognent. Mais si Le Firmament donne la parole à une quinzaine de personnages et nous plonge dans le contexte de l’Angleterre puritaine du XVIIIe siècle, Girls and boys est un seule-en-scène d’aujourd’hui. Le premier est l’œuvre de Lucy Kirkwood, le second de Dennis Kelly. Ces textes sont aussi ravageurs l’un que l’autre. Ils descendent profondément dans l’inconscient et les entrailles d’une femme pour en dévoiler ce qui la touche au plus intime, au plus secret. Ils révèlent du même coup ce que l’histoire et la société, la famille et les classes sociales ont imprimé, blessé en elle. À découvrir sans attendre. TM
LE FIRMAMENT
01 & 02 MARS
Comédie de Valence (26)
GIRLS AND BOYS
26 AVR. > 07 MAI
Théâtre des Célestins
Lyon 2