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INFRASTRUCTURES

L’Occitanie croise le fer pour son rail

«L e ferroviaire est une priorité pour l’Occitanie », rappelle Carole Delga, présidente de Région, à Jean-Pierre Farandou, président-directeur général de la SNCF, lors de son passage à Montpellier, mi-octobre. Elle ne cache pas « les débuts difficiles de la nouvelle convention Région/SNCF en 2018 », mais ajoute : « Aujourd’hui nous avons des satisfactions sur la qualité du service. Nous sommes la seule région à avoir eu 13 % de progression de fréquentation cet été. » À comparer à une baisse de 25 % à l’échelle nationale. La politique tarifaire y est pour quelquechose : 1,3 million de billets à 1 € ont été vendus cet été, « alors que nous tablions sur 1 million », rappelle Carole Delga. Une politique poursuivie à la rentrée, avec des offres attractives pour les jeunes et les entreprises. La Région a également renouvelé le matériel roulant avec des rames électriques ou bimodes, et l’offre des trains régionaux liO a augmenté de 11 % en 2020, soit de 72 trains supplémentaires par jour. Parmi les chantiers prioritaires : des nombreuses restructurations d’infrastructures (Perpignan-Villefranche, Nîmes-Le Grau du Roi, Toulouse-Auch…) et la réouverture de trains de nuit entre Cerbère et Strasbourg, Paris et Nîmes ou encore Paris et Millau. Sans oublier le TGV. La présidente de Région rappelle que deux réunions ont eu lieu avec le premier ministre, Jean Castex, sur la création d’une société de financement dédiée au prolongement de la ligne TGV de Bordeaux à Toulouse, et sur le lancement de l’enquête publique, qui permettra le prolongement de Montpellier vers Béziers, puis Perpignan.

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Une agence de compétences sur place

« Nous allons sceller des volontés communes en créant une agence en Occitanie pour tous ces projets », annonce Jean-Pierre Farandou. Il s’agit d’un centre de compétences, où des ingénieurs et techniciens SNCF travailleront

sur la planification et les chantiers de restructuration. Le tout devant être formalisé dans une convention. « Nous sommes prêts à mettre en œuvre ces ressources dès lors que ces projets seront financés par les deux parties », assure Jean-Pierre Farandou. « Nous mettons 800 millions sur la table sur les 1,6 milliard d’euros nécessaires pour sauver le réseau, rétorque Carole Delga. J’attends de l’État qu’il en fasse autant et qu’il transforme en acte les promesses du Gouvernement dans le cadre du plan de relance. » L’ambition régionale étant d’accueillir 100 000 voyageurs par jour d’ici dix ans, soit 34 000 de plus qu’actuellement.

Charline Poullain

Parmi les chantiers prioritaires, de nombreuses restructurations d’infrastructures (Perpignan-Villefranche, Nîmes-Le Grau-du-Roi, Toulouse-Auch…) et la réouverture de trains de nuit entre Cerbère et Strasbourg, Paris et Nîmes ou encore Paris et Millau.

Toulouse veut croire en son étoile ferroviaire Dans le cadre du plan de relance, 30M€ iront au développement des services express métropolitains. Le Gouvernement a chargé SNCF Réseau de réaliser un schéma directeur. « Il s’agit, pour les agglomérations qui en feront le choix, de construire un projet commun à l’ensemble des acteurs de la mobilité, et notamment aux Régions et aux autorités organisatrices des mobilités », détaille le ministère de la Transition écologique. À Toulouse, le collectif Rallumons l’Étoile, qui prône un développement du réseau ferré autour de la métropole, a réagi en demandant de « rendre publiques les études déjà réalisées […], d’entamer une véritable réflexion interne au sein de Tisséo [NDLR, l’autorité organisatrice des mobilités] sur le potentiel du RER toulousain en matière d’amélioration des transports en commun dans son périmètre, et de mettre en place rapidement un plateau technique commun pour réfléchir à la fois sur le schéma directeur, mais aussi sur les mesures concrètes qui pourraient être mises en œuvre dès l’an prochain en optimisant l’existant ».

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