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PME Éole Mobilité a le vent en poupe
EN CHIFFRES Éole mobilité
17 millions d’euros de chiffre d’affaires (impacté d’environ 5 à 6 % par la crise sanitaire)
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Éole mobilité a le vent en poupe
180 véhicules pour 34 lignes régulières, dont 100 services scolaires.
6 filiales Transports Gardois, Rapides de Camargue, Arc en ciel Autocars, Cars Méditerranée Littoral, Cars Méditerranée Montpellier, Cars métropolitains nîmois.
Éole Mobilité opère des services interurbains pour la Région Occitanie.
INNOVATION. Dans le Gard et l’Hérault, Éole mobilité regroupe six filiales qui assurent essentiellement du transport régulier. C’est pourquoi le groupe n’a pas été frappé de plein fouet par la crise. Il innove même avec une ligne au bioéthanol, un carburant produit en circuit très court puisqu’il provient d’une distillerie voisine. Charline Poullain
5 millions de km parcourus par an.
200
Salariés É ole mobilité est avant tout une histoire de famille, celle des Deshours. « Éole symbolise les vents, le mouvement, la mobilité, mais pour Jean-Pierre
Deshours, cela représentait surtout, les initiales des prénoms de ses trois enfants et de leur maman », explique Patrick Gaillard, l’actuel président. L’aventure commence un demi-siècle plus tôt, lorsque
Louis Deshours, époux de Simone Fort, fille des transporteurs gardois Les Cars
Fort, reprend Les Cars Bleus et Les Cars
Loiseau. Puis il rachète la Gardoise de
Transports, qui devient en 1977 les Transports gardois, aujourd’hui encore basés à Vauvert, où se trouvent le siège et le dépôt principal d’Éole mobilité.
Leur fils, Jean-Pierre Deshours, rachètera à son tour Les Cars Sciou
Frères, futurs Rapides de Camargue, à
Saint Gilles-du-Gard. En 2007, il crée la holding familiale Éole pour abriter l’ensemble de ses filiales. Deux ans plus tard, intervient le rachat des autocars Coustès, qui deviendront Arc en Ciel Autocars, basés à Sommières.
Au décès de Jean-Pierre Deshours, en 2014, Patrick Gaillard prend la présidence et devient gérant des filiales d’Éole, quittant pour cela son poste à la direction régionale de Véolia Provence. « J’étais un ami de la famille, dit-il. Et j’avais une attirance pour les PME. » Un fils Deshours, Luc, l’a rejoint depuis à la direction générale de l’entreprise.
Coopérative de transporteurs
La société comptait en 2014 trois filiales, 80 véhicules et autant d’employés. L’année suivante, grâce au gain de plusieurs appels d’offres, deux nouvelles filiales sont créées, Cars
Patrick Gaillard, président d’Eole mobilité et coprésident de la FNTV Occitanie.
Éole mobilité assure également les services de Transports de l’agglomération nîmoise, Tango !
Méditerranée Littoral et Cars Méditerranée Montpellier. Avec les Cars métropolitains nîmois, joliment surnommés Carmen, cela porte à six les filiales actuelles d’Éole. Pour 200 salariés et un parc de 180 cars.
« En parallèle, avec d’autres entreprises du Gard, nous avons créé une coopérative : la Coop voyageurs 30 », raconte Patrick Gaillard. Cela leur donne assez de poids pour pouvoir répondre, ensemble, à d’intéressants appels d’offres ou des sous-traitances. 23 entreprises de transport de voyageurs composent actuellement la structure.
Dans la période actuelle, qui soumet les PME autocaristes à rude épreuve, Éole mobilité amortit l’impact de la crise grâce à ses activités conventionnées. « Les services réguliers se sont arrêtés pendant le confinement. Mais la Région Occitanie nous a soutenus financièrement en finançant à 80 % [NDLR. sur la base des charges fixes] les services non réalisés et à 100 % ceux réalisés. Cela a permis le maintien du salaire des conducteurs », détaille Patrick Gaillard, qui est aussi coprésident de la FNTV (Fédération nationale des transports de voyageurs) Occitanie.
Au même moment, les conducteurs répondent présent lorsque la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée met en place des transports à la demande pour acheminer les personnels des hôpitaux et des Ehpad publics jusqu’à leur lieu de travail. Un véhicule de neuf places avait été affrété pour des trajets dans le secteur de Nîmes, Grau-du-Roi et Vauvert.
Puis en juin, le trafic a repris. Doucement dans un premier temps avec une place sur deux neutralisée. Actuellement, les conducteurs roulent masqués et séparés des usagers par des parois amovibles.
« L’activité a repris normalement sauf pour l’occasionnel », précise le président. Les déplacements sportifs et les sorties éducatives étant supprimées en raison de la pandémie. N’ayant pas misé sur le tourisme ni sur les transports librement organisés, Éole mobilité n’est pas trop durement impactée, accusant une baisse de son chiffre d’affaires « de 5 à 6 % », constatait Patrick Gaillard à l’automne. ■ Une ligne au bioéthanol Un vent de modernité souffle chez Éole. Deux fois par jour, un car Scania Interlink fonctionnant au bioéthanol ED95 quitte le pôle d’échanges multimodal de Vauvert pour rallier celui de Vergèze, à 10 km de là. « Une première expérimentation avait été menée avec la Région en avril 2018 sur le parcours Nîmes-Vauvert », rappelle Luc Deshours, à la direction générale d’Éole mobilité. Scania met alors à disposition un véhicule fonctionnant au bio éthanol Raisinor. « Le bio-carburant est produit dans une distillerie juste à côté du dépôt de Vauvert, à partir de déchets de la viticulture locale. » Le carburant est ensuite stocké au dépôt dans une mini-cuve. « Cela permet une réduction de 90 % des gaz à effet de serre, de 50 % des oxydes d’azote et de 70 % des particules fines », poursuit Luc Deshours. Seul bémol : le véhicule acheté par Éole est environ 30 % plus cher que son équivalent gazole, les coûts de maintenance et de carburant sont également plus élevés.
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