organic
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Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produi
E.R. : Niko D’hont – Paraît 5 fois par an (février, avril, juin, septembre, novembre) – septembre/octobre 2008 – 1ère année de publication P802085 – Bureau de dépôt: Anvers X – Nederlandstalige versie op eenvoudige aanvraag.
ts biologiques, écologiques, végétariens et diététiques dans le Benelux et en France
REPORTAGE
LE BIO AUX
Soja: la fève d’or aux mille visages Le dentifrice naturel: un retour à l’essentiel LE NOUVEAU La pensée écologiquement conséquente des commerçants
Les ingrédients biologiques sont plus forts
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MAGAZINE DES PROFESSIONNELS
Salon professionnel de la vie saine
VITASANA 5-6 OCT 2008 INVITATION
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Les détaillants, les distributeurs, les thérapeutes et les diététiciens trouveront à VITASANA tout ce dont leurs clients ont besoin pour vivre sainement.
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Pour plus d’information: e-mail: vitasana@flandersexpo.be / tél. +32 9 241 92 11
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Organic Pro - septembre 2008
Organic Pro édition 2 • Organic News • DOSSIER: Le soja, la fève d’or aux mille visages
Bien que les produits au soja ne soient encore présents qu’en quantités limitées dans les supermarchés, ils détiennent un rôle important dans les rayons des magasins bio depuis plusieurs décennies déjà. Dans un récit en deux volets, nous vous parlerons de manière exhaustive du soja et de sa culture et du rôle que le bio revêt dans ce cadre.
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• PUBLIREPORTAGE: Provamel ou la foi dans le soja et dans le futur
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• Avant-première du salon: Vitasana Expo à Gand
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L’histoire de Provamel et de sa marque sœur Alpro a toujours reflété l’implication de ces marques dans les problèmes de notre monde. Durant toute cette quête, il fallait cependant aussi obtenir un produit biologique nutritif et délicieux.
• Shopping Pays-Bas: De grands projets chez Ecocentrum Emma à Enschede
À l’aube du millénaire, Susanne Groten, écologiste du paysage et chargée de cours universitaires sur les systèmes de production durable, en avait un peu ras-le-bol du travail de développement qu’elle faisait en Asie et en Afrique. Elle décida alors de s’installer définitivement aux Pays-Bas, avec son partenaire néerlandais, et de faire ce qu’elle faisait le mieux : s’occuper de fleurs et de plantes de manière écologique.
• Publireportage Noble House: « Le goût, la santé et l’écologie vont de pair »
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• Les ventes d’Ecover ont augmenté de plus de 20 %
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• “Less meat, less heat”
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• Le dentifrice naturel: un retour à l’essentiel
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• Shopping Frankrijk: Natur’Eol nabij Toulouse Geeft het goede voorbeeld
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« Nous choisissons toujours nos produits selon une philosophie dans laquelle les aliments 100 % naturels et non raffinés priment », explique Chantal Voets de Noble House, que l’on connaît entre autres pour les produits Amanprana. « Naturel, biologique et surtout délicieux : voilà l’essentiel ! ».
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Ecover, le leader européen du marché des produits écologiques de lessive et de nettoyage est satisfait des résultats de l’année dernière. Bientôt, l’entreprise présentera aussi un ingénieux système de recharge, exclusivement pour les magasins d’alimentation naturelle.
Pour la première fois dans sa carrière, Rajendra Pachauri (président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies (GIEC) et prix Nobel de la paix) s’est adressé le 30 août dernier à un auditorium bondé à Gand (Belgique) au sujet du lien entre la consommation de viande et son impact sur l’environnement.
Les producteurs de dentifrice naturel retournent à l’essentiel et aux ingrédients qui ont prouvé leurs vertus depuis des siècles. Un aperçu.
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Enkele maanden geleden opende nabij Toulouse een nieuwe Biocoop-vestiging met 300 vierkante meter winkeloppervlakte en vijf medewerkers: Natur’Eol. Uitbater Jérôme Bernard koos voor een innovatief project waarbij consequent ecologisch denken centraal staat.
• CHEF’S CORNER: « Les ingrédients biologiques sont plus forts »
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• Shopping Belgique: Annette Dubois de Biocap : “Nieuwe allergieën zorgen voor nieuwe klanten in biowinkel”
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Depuis avril 2008, chaque organisation et entreprise des Pays-Bas qui désire proposer des repas biologiques peut s’adresser à Biozorg, un pionnier néerlandais en matière de restauration biologique. Raymond Hertong, directeur et inspirateur de Biozorg à Haaksbergen (Pays-Bas), s’est lancé dans l’inconnu au début de cette année… avec succès !
Annette Dubois et Martine Baré ont accompli beaucoup de choses dans le secteur du bio. Toutes deux sont actives depuis plus de 25 ans en tant que commerçantes, d’abord séparément et ensuite en tant que partenaires commerciales. Ces deux battantes adeptes du bio exploitent les magasins Biocap de Charleroi et de Namur et, ce faisant, suscitent beaucoup d’admiration. Nous nous sommes entretenus avec Annette Dubois du magasin Biocap de Charleroi.
• Série de reportages: Le bio en Amérique
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Ce n’est pas une exagération que de dire que l’alimentation saine et bio est la nouvelle tendance aux États-Unis. Le pays du fastfood connaît un contre-courant grandissant au sein duquel les produits bio (organic) sont présentés comme l’alternative par excellence. Les supermarchés bio (qui peuvent atteindre des superficies de plus de 1000 m²), y foisonnent et sont à chaque fois reçus à bras ouverts par la population locale. Dans ce numéro et dans les numéros suivants d’Organic PRO, nous partagerons avec vous nos impressions d’outre-atlantique. Dans ce numéro, nous commencerons par fournir un aperçu général du marché bio dans le pays de Barack Obama et de John McCain.
Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produits biologiques, écologiques, végétariens et diététiques dans le Benelux et en France Par le biais d’une communication indépendante, le but d’Organic PRO consiste à apporter sa contribution au secteur biologique. La rédaction est indépendante de la régie publicitaire. Éditeur responsable Niko D’hont Jozef Guislainstraat 44 boîte 1, B-9000 Gand Tél. +32 (0)9 329 66 96 – Fax +32 (0)9 270 32 01 niko@organicretail.net
Tarifs publicitaires www.organicretail.net
Design ‘79 design, Courtrai (matthias.halsberghe@telenet.be)
Rédaction Sarah Braekman (sarah@organicretail.net) Niko D’hont (niko@organicretail.net) Martine Cosserat
Impression Druk in de Weer – Gand
Traduction AF Translation Photographie Lyra Alves (www.lyra-photography.net) Isabelle Persyn (www.isabellepersyn.com) Niko D’hont Sarah Braekman
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Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier recyclé.
Contenu
Organic News France
MONDE
La France compte près de 12.000 agriculteurs bio
L’IFOAM s’est réunie à Modène
Mi-juin, l’Agence Bio (France) a présenté les chiffres de l’agriculture biologique en France de 2007. Ils révèlent que l’agriculture bio française a fait un petit progrès : on a dénombré 11.978 agriculteurs bio français (+ 3 %) et une superficie de production agricole bio de 557.133 ha, soit 2 % de la superficie agricole totale en France. Un regard plus critique de la superficie bio nous apprend que 2/3 de cette superficie étaient en herbe ou cultivés avec des plantes fourragères. Le reste (110.404 ha) étaient réservés à la culture bio. Les cultures de fruits et de vigne représentaient 32.158 ha, soit 6 % de la superficie bio. Une forte augmentation des superficies en vignes (22.000 ha, soit + 20 % par rapport à 2006) et en légumes frais (7.433 ha, soit + 32 % par rapport à 2006) a également été observée. Evolution des surfaces en bio et en conversion depuis 1995
• conversion • = bio
La culture bio de légumes frais représente actuellement 7.433 ha, soit 2 % de la superficie totale réservée à la culture de légumes en France. La Bretagne reste la première région légumière avec près de 1.744 ha bio, équivalant à une progression de 39 % en l’espace d’un an. Les nouvelles sont moins bonnes pour les céréales, qui affichent une baisse de 42 %. Le système de rotation des cultures et les prix bas des céréales en 2006 y sont cependant pour beaucoup. Les céréales bio demeurent de toute façon importantes, avec une part de 13,6 % de la superficie bio nationale. La récolte de fruits bio a connu une croissance de 5 % et équivaut actuellement à 9.646 ha. La première région de production de fruits biologiques est Rhône-Alpes avec 2.276 ha, suivie de Provence-Alpes-Côte d’Azur avec 1.304 ha, Languedoc-Roussillon (1.186 ha) et Aquitaine (1.139 ha). La forte croissance de la culture viticole bio est remarquable, vu la grande consommation de pesticides dans ce secteur agricole. Les vignes bio représentent actuellement 2,6 % de la récolte viticole totale française. La superficie de vignes bio a le plus augmenté dans les régions du Languedoc-Roussillon (6.140 ha, + 16 % par rapport à 2006), Provence-AlpesCôte d’Azur (5.294 ha, + 24 %) et Aquitaine (3.065 ha, + 9 %). Un autre secteur qui s’est beaucoup développé est celui des plantes aromatiques utilisées pour la fabrication de parfums et d’arômes et les applications médicinales. De nombreux nouveaux producteurs sont passés au bio et cela a résulté en une augmentation de 28 %. C’est surtout dans la Drôme et dans les Alpes de Haute Provence que les conversions d’entreprises ont été nombreuses. Les principales plantes produites restent la lavande et le lavandin. Dans les secteurs de l’élevage de bétail, on a observé une stagnation générale. Seul l’élevage porcin bio a fortement augmenté de 17 % (tandis que la production dans l’élevage porcin ordinaire a chuté de 4 %).
Cette année, l’IFOAM (International Federation of Organic Agriculture Movements) World Congress, qui a eu lieu à Modène (Italie) en juin, avait choisi pour thème « Cultivate the Future ». De nombreuses variations sur ce thème ont été suivies par plus de 1700 intéressés. Le congrès de 2008 a développé davantage les quatre thèmes de 2005 : santé, écologie, équité et précaution. Durant l’édition de cette année, ces principes ont été davantage élaborés dans la lumière de la crise alimentaire actuelle, de la perte de la biodiversité et de l’incertitude relative à la disponibilité alimentaire. Avec une superficie de 30 millions d’hectares de par le monde, l’agriculture bio s’est bien affirmée. Le secteur prend maintenant la responsabilité d’agrandir cette superficie, visant à devenir la norme, avec les principes de santé, d’équité, d’écologie et de précaution comme motivations principales. Les participants au congrès ont eu droit à un programme extrêmement diversifié, allant d’un rapport sur la vente au détail tenant compte des chiffres du marché et de la croissance affichés durant l’année dernière en Europe à l’aquaculture bio, en passant par des ateliers sur l’agriculture bio et les problèmes climatiques. Pendant ce congrès, la ville de Modène s’est également engagée envers l’agriculture bio est s’est temporairement transformée en « World Capital of Organics ». Les participants au congrès n’ont donc pas été les seuls à être immergés dans le bio. Les habitants de Modène ont eux aussi pu assister à des ateliers, des festivals musicaux et des dégustations. La prochaine édition du congrès mondial de l’IFOAM se déroulera en Corée du Sud, du 22 au 24 juin 2011.
Le bio : la demande demeure plus grande que l’offre La demande mondiale de produits bio demeure plus grande que l’offre, surtout en Europe occidentale et en Amérique du Nord. En 2006, les gens de ces régions ont acheté pour plus de 30 milliards d’euros de produits bio. Depuis 2002, la demande pour ces produits augmente annuellement de 12 %, ce qui fait que la demande croît toujours plus que l’offre. Cela signifie également que les prix augmenteront si l’offre ne rattrape pas son retard. Dans ce secteur, l’importation de produits locaux n’est pas vraiment appréciée par les consommateurs, du fait qu’elle n’est pas durable. Heureusement, le secteur bio continue de chercher des produits qui comblent cette demande. Il y a donc toujours de la place sur le marché bio mondial pour de nouvelles initiatives.
Les légumes et fruits du commerce équitable en croissance En 2007, le chiffre d’affaires résultant de la vente de produits fair trade et de légumes et de fruits bio a dépassé les 5 milliards en Europe. Cela représente une augmentation de 92 % par rapport à 2006. Ce développement est surtout le résultat du fait que les supermarchés proposent ces produits en masse. Les chaînes Sainsbury’s et Waitrose au Royaume-Uni se trouvent en tête de peloton sur ce marché. Un quart de toutes les bananes qui se vendent en Angleterre sont en effet fair trade. En Suisse, la vente de produits du commerce équitable représente carrément 10 % des ventes totales.
Organic Pro - septembre 2008
La crise économique n’est pas une raison d’économiser sur le bio Malgré la récession, le consommateur américain ne semble pas économiser sur l’achat de produits bio et naturels. C’est ce que communique la chaîne de supermarchés biologiques américaine Whole Foods Market sur base d’une enquête menée auprès de 2.209 Américains. 70 % d’entre eux affirment qu’ils ne comptent pas changer leur comportement au niveau de l’achat de produits bio. En outre, 79 % des participants indiquent ne pas vouloir faire de concessions sur le plan de la qualité des aliments. L’enquête a également révélé que de nombreux Américains indiquent qu’ils cuisinent davantage chez eux, qu’ils comptent plus souvent utiliser des bons de réduction et qu’ils sont davantage en quête de différences de prix entre les magasins concurrents. Une large majorité a d’ailleurs indiqué que les prix plus élevés des aliments influencent d’office leur comportement d’acheteur. Actuellement, des études similaires concernant l’Europe ne sont pas encore disponibles.
Datamonitor offre un aperçu du marché global Datamonitor a effectué une étude globale du marché bio et a communiqué quelques chiffres. En 2007, le marché mondial a augmenté de 10,9 %, ce qui équivaut à un chiffre d’affaires total de 43,5 milliards de dollars. On anticipe que, d’ici 2012, le chiffre d’affaires total aura augmenté de 53,6 % et atteindra donc environ 66,8 milliards de dollars. Les fruits et légumes représentent 35,4 % de ce marché global et la majorité du chiffre d’affaires total (51,4 %) est réalisée en Europe. CHIFFRE D’AFFAIRES TOTAL ESTIMÉ: de 66,8 milliards de dollars CHIFFRE D’AFFAIRES TOTAL: de 43,5 milliards de dollars
200,97%
2012 ,6% + 53
+ 10
L’agriculture bio en Afrique mise en question Ces derniers mois, beaucoup a été dit au sujet de l’agriculture bio en Afrique. Lors de la troisième African Green Revolution à Oslo, le thème de la crise alimentaire a été abordé avec des ingénieurs travaillant pour des producteurs d’engrais chimiques. Diverses voix se sont élevées contre cette tendance à vouloir retourner vers le passé. Moses Kiggundu Muwanga, coordinateur du National Organic Agricultural Movement of Uganda, estime que le retour aux engrais chimiques occasionnera une plus grande production de gaz à effet de serre, ce qui pourrait entraîner des problèmes climatiques qui, à leur tour, pourraient causer une nouvelle crise alimentaire. En outre, les prix des engrais synthétiques augmentent tellement que le fermier africain moyen ne pourra pas les acheter. Depuis des années, l’International Assessment of Agricultural Science and Technology (qui doit améliorer la qualité de vie des fermiers
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africains pauvres) s’insurge contre l’usage d’engrais chimiques, parce que l’agriculture qui n’utilise pas ces produits fournit une nourriture plus saine et plus abondante sans avoir un impact négatif sur l’environnement de vie des fermiers. En 2007, l’université de Michigan a publié un rapport qui prouvait clairement qu’une agriculture bio sans ces engrais nocifs peut produire suffisamment de nourriture, sans devoir pour cela agrandir la superficie de culture. Dans des régions tropicales telles que l’A frique, les gains réalisés via l’agriculture bio sont en effet plus importants que ceux des agriculteurs qui utilisent des engrais chimiques. Le Tigray Project en Éthiopie, qui motive les fermiers à cultiver de façon bio, a prouvé que, lorsque l’on opte pour un mode de culture bio, la récolte est plus abondante, le niveau de la nappe phréatique monte et la fécondité du sol augmente, tout comme les revenus des fermiers. Le monde bio lance donc un appel pour que l’on ne résolve pas le problème avec des solutions temporaires, mais que l’on investisse plutôt dans de nouveaux systèmes qui offriront aussi des solutions sur le long terme.
L’Anglais achète 20 % de biologique en moins Les consommateurs britanniques achètent presque 20 % de produits alimentaires bio en moins que l’année dernière. Dans ce segment, le chiffre d’affaires mensuel est actuellement d’environ 100 millions d’euros, tandis qu’il était encore de 125 millions par mois l’année passée. C’est ce qu’ont révélé les chiffres communiqués par le bureau d’études de marché TNS, à la demande du journal The Guardian. L’étude était basée sur les achats effectués par 25.000 ménages. La plus grande chute a été observée pour les œufs bio (18 % en moins), mais les produits laitiers, la volaille, les fruits et les légumes ont eux aussi été confrontés à de moins bonnes ventes. Cette nouvelle est surprenante, d’autant qu’il n’y a pas si longtemps, l’offre ne suffisait pas à combler la demande. On considère en général que les Anglais délaissent les produits bio plus onéreux en raison des conditions économiques plus difficiles. La crise alimentaire a en outre attiré l’attention sur les avantages de la production agricole, qui nécessite plus de terrain et de travail. « Cela se passe sur toute la ligne. L’alimentation bio est en fin de compte quelque chose que l’on veut acheter et non quelque chose que l’on doit acheter », explique Charles Bourns, président de la section volaille de la National Farmers’ Union. La Soil Association (l’organisation pour l’industrie alimentaire bio) confirme que de nombreux de ses membres signalent une diminution des ventes, bien que la chute ne soit pas aussi dramatique que TNS l’ait calculée. Aux Pays-Bas, un porteparole déclare que le leader du marché Albert Heijn ne remarque pas de chute significative des ventes bio. Les entreprises commerciales Eosta et Udea ne constatent pour l’instant pas non plus de chute des ventes aux Pays-Bas et en Allemagne.
>> suite à la page 7
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Organic Pro - septembre 2008
Une journée dédiée aux bananes fair trade en Allemagne Le 18 septembre une journée dédiée aux bananes issues du commerce équitable aura lieu à Cologne. Au total, 1 million de bananes fair trade seront distribuées dans toute la ville. Ce jourlà, « l’autobus des bananes » fera le tour de la ville et s’arrêtera à divers endroits pour donner des informations au sujet des principes relatifs aux produits issus du commerce équitable. Environ 1000 écoliers participeront à cet événement.
Un cultivateur de bananes d’Équateur sera également présent. Il parlera des effets du commerce équitable sur la population en Équateur.
Le secteur durable néerlandais toujours à la traîne derrière son équivalent allemand Le marché allemand des produits bio bat celui des Pays-Bas sur divers fronts, nous apprend le médium néerlandais d’information professionnelle du secteur alimentaire Foodholland. En 2007, l’A llemagne a vendu six fois plus de produits bio que les Pays-Bas, ce qui en termes de chiffre d’affaires équivaut à 15 milliards pour l’A llemagne et 518 millions pour les Pays-Bas. Sur le plan de la technologie également, le marché allemand a une longueur d’avance sur celui des Pays-Bas. En 2007, l’utilisation de sources d’énergie renouvelable a augmenté jusqu’à atteindre 14 % en Allemagne, tandis que les Pays-Bas stagnent à 3 % sur ce point. Mais quelles sont donc les raisons de cette grande différence ? Elles sembleraient être le climat politique plus clément et la bonne volonté des consommateurs.
Le chiffre d’affaires du bio au Danemark continue de grimper En 2007, le Danemark a vendu pour environ 483 millions d’euros de produits bio, ce qui équivaut à une hausse de bien 33 % par rapport à l’année précédente. C’est ce que nous communique le ZMP, l’observatoire allemand du marché des produits alimentaires. Au Danemark, les ventes globales de produits alimentaires continuent également de croître et, selon le Bureau Danois de Statistique, les ventes ont augmenté de 13 % en 2007. Les consommateurs danois ont acheté 80 % de leurs produits bio en supermarché et seulement 5 % dans des magasins spécialisés. Avec des dépenses de 96 euros par personne par an, le Danemark est le deuxième pays bio en Europe, après la Suisse.
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Belgique Un nouveau Bio-Planet à Malines Depuis le 29 juillet dernier, les consommateurs bio peuvent faire leurs courses à Malines, où le cinquième supermarché Bio-Planet de Flandre a ouvert ses portes sur la Battelsesteenweg. Sur un marché où 70 % des ménages s’intéressent aux produits bio, le groupe Colruyt nous communique qu’il y avait de la place pour une filiale de plus. L’idée du supermarché bio a surtout du succès auprès des gens qui achètent sporadiquement des produits bio et qui veulent pouvoir se rendre dans un magasin où ils sont sûrs qu’ils trouveront le produit spécifique qu’ils cherchent. Malines semblait être un endroit idéal pour Bio-Planet, du fait qu’il s’y trouve une grande concentration de jeunes qui s’intéressent au bio et qui en sont même demandeurs. Détail intéressant : la façade de la nouvelle filiale est entièrement construite en pierres que l’on a récupérées du vieux magasin qui se trouvait à cet endroit et son hall d’entrée a été plafonné au moyen d’un enduit au trass 100 % naturel. Bio-Planet veut que la construction de ses magasins soit la plus durable possible.
C’est chez le Groupe Colruyt que le bio croît le plus L’élargissement de l’assortiment bio chez le Groupe Colruyt dépasse la croissance moyenne observée sur le marché belge. Philip Sterck de Bio-Planet pense que le seuil pour acheter des produits bio est plus bas chez le Groupe. Les consommateurs qui font leurs courses chez Colruyt rencontrent les produits dans les rayons de leurs magasins habituels et le concept de Bio-Planet facilite le pas à franchir pour venir jeter un coup d’œil. L’année passée, la vente de légumes bio chez Colruyt a augmenté de bien 20 %. Les clients de Colruyt qui optent pour du bio le font surtout dans les rayons fruits et légumes, produits laitiers et vins. Chez Bio-Planet, ce sont le pain, la viande, les produits laitiers et les produits végétariens frais qui ont le plus de succès.
La nourriture est moins chère qu’il y a 50 ans D’un point de vue relatif, ces dernières années, la nourriture est devenue de moins en moins chère. Une étude conduite par l’observatoire de la consommation alimentaire de l’université de Gembloux a démontré que les Belges n’ont jamais dépensé moins pour leur nourriture. Le budget destiné à la nourriture des ménages, qui était de 60 % au début du siècle précédent, est passé à 12 % en 2005. Si l’on fait la conversion en salaire horaire, il faut travailler trois fois moins qu’en 1955 pour pouvoir s’acheter 1 kg de steak, 1 kg de pommes de terre ou un pain.
>> suite à la page 8
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Organic News Pays-Bas La Stichting Milieukeur lance un baromètre indiquant la durabilité des fruits et légumes Jusqu’à il y a peu, lorsqu’en tant que distributeur de fruits et légumes vous désiriez montrer à vos clients que vous entreprenez de manière durable, vous vous heurtiez à l’incompréhension des gens qui ne savaient pas ce que le terme « durable » signifie en réalité. La SMK (Stichting Milieukeur) néerlandaise a quelque peu explicité ce concept avec son nouveau baromètre pour les fruits et légumes durables.
« On ment aux consommateurs néerlandais d’œufs de poules élevées au sol » Une enquête menée par l’organisation pour les droits des animaux Wakker Dier sur divers marchés néerlandais a révélé que de nombreux consommateurs qui croient acheter des œufs de poules élevées au sol n’achètent en réalité que des œufs provenant de poules de batteries de ponte. Bien que l’emballage mentionne qu’il s’agit d’œufs de poules élevées au sol, le code imposé révèle par contre tout autre chose. 36 des 53 exploitants des échoppes de marché examinées ont menti à leurs clients.
L’industrie alimentaire est mécontente de Fairfood
Du fait que la durabilité est moins un concept qu’un processus, la SMK a choisi d’utiliser un système de gradation à trois niveaux : bronze, argent et or. Le critère de base est naturellement l’achat de légumes et de fruits durables, mais le commerçant peut fortement élargir cette idée s’il le désire. En effet, l’exploitant d’un magasin bio peut également choisir de réfrigérer ou d’emballer durablement. Les clients peuvent reconnaître un vendeur de légumes certifié au logo du baromètre présent dans son magasin. Du fait que le baromètre tient compte du magasin entier et non des produits individuels, le logo ne se trouve pas sur les légumes mêmes, mais simplement dans le rayon. Ainsi, le client peut voir distinctement que ce rayon prône la durabilité sur toute la ligne. Le coût d’un Baromètre s’élève à 235 euros pour les magasins individuels et à 470 euros pour les groupes. Par la suite, on paye 200 euros par an par établissement. Les chaînes de supermarchés paient annuellement 500 euros, plus 150 euros par filiale membre.
L’industrie alimentaire est furieuse face à l’approche de Fairfood, qui essaie d’enquêter au moyen de questionnaires si les producteurs produisent de manière équitable. De plus, Fairfood rend publique la liste des producteurs équitables et non équitables. En juillet de cette année, les résultats de cette étude menée dans 3000 supermarchés ont été publiés. La fédération néerlandaise de l’industrie alimentaire estime que les questionnaires sont rédigés de manière trop complexe, ce qui fait que les producteurs n’arrivent pas à les remplir correctement. Les producteurs qui n’ont pas encore renvoyé la liste se retrouvent automatiquement sur la liste noire de Fairfood. L’industrie alimentaire n’est donc pas d’accord avec cette méthode et désire bientôt s’entretenir avec Fairfood pour trouver une solution.
Les emballages seraient-ils tout de même bons pour l’environnement ? Bien que l’on fasse pression en masse pour qu’il y ait moins d’emballages alimentaires, il semblerait y avoir un revers à la médaille. Le Dr. Roland ten Klooster de l’université de Twente a en effet découvert qu’il est parfois plus écologique d’emballer ses aliments que de ne pas le faire. Bien emballer prolonge en effet la durée de conservation de certains produits, ce qui évite de devoir les jeter. Aujourd’hui, 15 % des aliments en supermarchés sont jetés et, selon le Dr. ten Klooster, cela est dû à un mauvais emballage. Il croit plus en une durabilisation de la politique de transport que dans l’abolition des emballages.
Organic Pro - septembre 2008
Aucun résultat concret après un examen des poulets En 2005, aux Pays-Bas, un large consortium composé du Louis Bolk Instituut, du RIKILT (l’institut de la sécurité alimentaire), l’université de Wageningen (WUR) et de TNO a démarré une étude sur la santé des aliments bio. Le poulet a été retenu comme modèle animal pour l’alimentation bio, permettant d’entre autres étudier si cette dernière est bénéfique pour le système immunitaire humain. Les poulets ont reçu de la nourriture ordinaire ou bio et ont été soumis à des tests. Il n’a cependant pas été possible de conclure à partir des résultats de ces tests si les poulets nourris à la nourriture bio étaient en meilleure santé. Les scientifiques désirent répéter les tests une deuxième fois pour contrôler si les résultats peuvent être reproduits. Consécutivement, ils voudraient effectuer ces mêmes tests sur d’autres animaux. Le Ministre néerlandais de l’agriculture, de la nature et de la qualité alimentaire Verburg ne veut cependant entendre parler d’aucune recherche ultérieure tant que la méthodologie n’est pas explicitée, car il existe toujours un manque de clarté à son sujet.
NOUVEAUX PRODUITS Coffeebreak lance une nouvelle gamme de chocolats bio fair trade Du fait que la demande en chocolat fair trade augmente, Coffebreak lance du chocolat bio fair trade. Les emballages du chocolat sont ornés de photos ethniques qui doivent accentuer le caractère équitable des délices qu’ils contiennent. Une gamme entière de tablettes et de napolitaines de 5 g peut être achetée sous la marque « Coffeebreak », mais peut aussi être livrée en tant que marque maison.
Provamel: lance une boisson au soja aux oméga-3 Toutes les vertus du soja bio enrichi d’acides gras oméga-3 naturels : voilà en bref ce que propose le nouveau Provamel Drink Omega 3. Ces dernières années, les consommateurs critiques sont de plus en plus conscients de l’importance que revêtent les acides gras essentiels oméga-3, nous communique Provamel. Et non sans raisons, puisqu’« essentiels » signifie ici que le corps ne sait pas produire ces acides gras, bien qu’ils soient cruciaux pour une bonne santé. Dans de nombreux pays européens, la quantité d’oméga-3
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dans l’alimentation journalière est insuffisante. Provamel Drink Omega 3 peut aider à combler cette carence. Cette boisson au soja est en effet enrichie à l’huile de lin biologique – une source naturelle d’oméga-3. Un verre de 200 ml fournit 30 % des doses journalières conseillées en oméga-3. En outre, cette boisson offre aussi tous les autres avantages des produits Provamel : la boisson au soja aux oméga-3 est riche en protéines de qualité et exempte de cholestérol et de lactose.
Provamel: Moka devient Cappuccino
En novembre, Provamel Bio Soya Dessert Moka cédera la place à son voisin du sud : Dessert Cappuccino ! Ce nouveau dessert délicieux répond à toutes les exigences de qualité strictes que vous êtes en droit d’attendre de Provamel. Et ce n’est pas tout ! Comme vous le savez, Provamel cherche constamment des ingrédients d’origines les plus naturelles possibles. C’est la raison pour laquelle le succédané de café du Moka a été remplacé par de véritables extraits de café bio. Les extraits bio restent rares sur le marché car ils sont obtenus selon un procédé naturel (et non chimique) de récolte biologique. Ce délice n’en semblera que meilleur au consommateur engagé. A l’instar de son prédécesseur, le Provamel Bio Soya Dessert Cappuccino sera disponible en 4x125 g.
Provamel: Yofu Myrtille: encore plus et toujours aussi bon ! A partir de septembre, le délicieux Provamel Bio Yofu Myrtille sera également disponible en conditionnement de 500 g. Dorénavant, ce délice sain pourra se déguster en famille. Tous les pots Yofu de 500 g sont à présent dotés d’une enveloppe recyclable, de sorte que les emballages contiennent 20 % moins de matière plastique. Les matériaux peuvent être aisément séparés à l’aide d’une simple ligne de découpe et recyclés complètement.
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Dossier
Organic Pro - septembre 2008
> Soja (première partie)
La fève d’or aux mille visages Partout au monde, les produits à base de soja connaissent un grand essor. La fève de soja dorée a de nombreuses qualités et est, de plus, très flexible pour la production de produits alimentaires. Bien que les produits au soja ne soient encore présents qu’en quantités limitées dans les supermarchés, ils détiennent un rôle important dans les rayons des magasins bio depuis plusieurs décennies déjà. Voilà une bonne raison d’examiner en profondeur tous les aspects relatifs au soja. Dans cette première partie, nous nous intéresserons à la plante, à son impact sur l’agriculture globale et au rôle que joue le soja bio. (photos: DO-IT)
Le champion en matière de protéines En Chine, cela fait déjà 6000 ans que l’on sait que le soja est une plante extraordinaire. La plante y était considérée comme une des cinq plantes sacrées. Ce que le soja a de spécial, ce sont ses fèves riches en protéines. La haute teneur en protéines des fèves (qui peut atteindre 38 à 40 % selon la variété), n’a en effet pas d’égal dans le monde végétal. Une plantation de soja d’un hectare suffirait pour produire environ 1000 kg de protéines. Dans l’encyclopédie botanique, nous pouvons lire que le soja (nom latin : Glycine max) est une légumineuse annuelle qui appartient à la famille des Fabacées. Les plantes de
soja atteignent une taille d’environ 80 cm de haut et leurs fleurs sont multicolores, allant du rouge au mauve en passant par le blanc. Après la floraison, les cosses apparaissent. Chacune contient de 2 à 5 fèves de soja. Il existe, de par le monde, 100.000 différentes variétés de soja qui diffèrent entre elles au niveau de leur taille, de leur couleur et de leur teneur en protéines et en huiles. La variété aux fèves jaunes est le plus souvent utilisée pour la production de produits alimentaires pour humains, du fait qu’elle contient une combinaison optimale de protéines et de graisses et qu’elle a bon goût.
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> Soja (première partie)
Le Rhizobium Ce que le soja a de très particulier, c’est que cette plante – tout comme les autres légumineuses – rend plus fécond le sol dans lequel elle pousse. La plante réussit en effet à extraire l’azote de l’air et à le rendre à la terre. Tout comme c’est le cas pour de nombreuses plantes de la famille des Fabacées, une bactérie nommée Rhizobium s’accroche aux racines de la plante. De petits nodules sont formés sur les racines dans lesquels les bactéries peuvent vivre. Ces bactéries vivent en parfaite symbiose avec les plantes et sont responsables du processus de transfert de l’azote de l’air vers le sol. Lorsque les agriculteurs commencent une culture de soja, ils peuvent eux-mêmes greffer les bactéries sur les plantes. Grâce à cela, le soja n’a pas besoin de fertilisation à l’azote, ce qui est bon pour l’environnement, que la culture soit biologique ou pas. Chez les agriculteurs qui cultivent en culture alternée (comme p.ex. dans l’agriculture bio), la culture du soja joue de ce fait le rôle de cure de vitamines pour le sol entre les cycles de culture d’autres végétaux. C’est entre autres pour cela que le soja est populaire chez les agriculteurs. De plus, cette plante est robuste et peu sensible aux maladies et aux parasites.
La super-fève Récolter du soja signifie collecter les fèves qui se trouvent dans les cosses. Car toutes les bonnes choses que la plante a à offrir se trouve dans ses fèves. Au niveau de sa composition, la fève de soja n’a pas d’égal. Ella a une teneur particulièrement élevée en protéines, est riche en huile et contient également de nombreux intéressants minéraux et vitamines. Ce qui est remarquable, c’est que, si elle n’est pas transformée, la fève n’est quasiment pas mangeable, du fait qu’elle n’est pratiquement pas digérable en raison de sa haute teneur en fibres. Pour qu’elle soit utilisable, il faut la presser pour en extraire l’huile, la faire fermenter ou la broyer pour en faire un « lait de soja ».
La composition d’une fève de soja VITAMINES ET MINÉRAUX 5% AUTRES 4% EAU 10% HUILES 17%
PROTEINES 38%
HYDRATES DE CARBONE 26%
La majeure partie du soja cultivé dans le monde est utilisée pour nourrir le bétail. En fonction de la source d’information, on parle de 90 à 95 % de la production mondiale. Les entreprises qui transforment les fèves de soja en font des « gâteaux » qui sont ensuite vendus aux fabricants de nourriture pour bétail qui les incorporent dans leurs produits. L’huile présente dans le soja convient à la consommation humaine et est de ce fait utilisée partout au monde : elle est soit vendue en tant qu’huile de soja pure aux consommateurs, soit incorporée dans des margarines, soit elle sert de matière grasse dans la pâtisserie, le pain ou des repas.
Le soja fourrager Les cultivateurs et transformateurs de soja opèrent une distinction entre le soja fourrager et le soja alimentaire. Le soja fourrager englobe tout le soja destiné à devenir de la nourriture pour bétail. Le soja alimentaire, par contre, sera utilisé dans de nombreux aliments pour humains. Du fait que les requises pour la transformation sont tellement différentes, on sélectionne parmi les dizaines de milliers de variétés des fèves de soja riches en protéines. Bien que toutes les fèves soient riches en protéines, il existe des variétés possédant une plus faible teneur en protéines mais plus d’huile et des variétés qui ont une teneur en protéines très élevée mais qui contiennent peu d’huile. Pour la transformation dans les nourritures pour bétail, c’est surtout la teneur en huile qui prime. Pour la fabrication de lait de soja, de tofu, de tempeh, etc., c’est surtout la teneur en protéines qui importe (et le goût). La teneur en protéines d’une fève de soja fourragère est d’environ 25 %, tandis que celle d’une fève alimentaire est d’environ 38 %.
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Le soja alimentaire Il va de soi que les fèves de soja qui sont utilisées par les fabricants d’aliments doivent répondre à des exigences qualitatives plus strictes. Elles doivent être plus propres, plus riches en protéines, plutôt homogènes au niveau de leur taille et de préférence les plus grandes possibles. Après qu’elles aient été pelées, les petites fèves de soja n’ont qu’un petit cœur et sont de ce fait inutilisables pour la production de lait de soja, de tofu et de tempeh. Un facteur plus important encore est le goût des fèves. Danilo Callewaert, directeur technologie pour la marque Provamel qui produit du lait de soja et du tofu biologiques, explique : « Il existe de nombreuses variétés de soja et on les retrouve aux quatre coins du monde. Les fèves diffèrent au niveau de leur taille, de leur couleur et surtout de leur goût. On peut sans aucun doute faire du lait ou du tofu à partir de toutes les fèves, mais le consommateur ne les apprécierait pas tous. Certaines fèves de soja n’ont tout bonnement pas bon goût. Lorsque nous voulons utiliser une nouvelle variété dans notre production, nous la testons d’abord de manière approfondie. Nous collaborons même avec un panel pour le goût pour être sûrs que les consommateurs trouveront nos produits goûteux. Et le goût n’est pas seulement crucial ; il est aussi très subjectif. Ce point est bien entendu très sensible dans le cadre de nos boissons au soja ou de notre tofu « nature » sans adjonctions d’autre goûts. Dans le yofu ou dans le tofu assaisonné, cela se remarque déjà beaucoup moins ».
Un marché globalisé Le commerce des fèves de soja est une importante activité sur l’échelle mondiale. Il est dominé par la vente de soja fourrager. Plus de 90 % de la culture globale de soja se retrouve dans la nourriture pour bétail. En Occident, le soja est cultivé depuis plus de cent ans déjà pour être incorporé dans la nourriture pour bétail. À titre comparatif : la culture de soja alimentaire pour la consommation humaine en Occident n’existe que depuis environ un quart de siècle. Le soja alimentaire connaît cependant un important essor : le monde occidental, avec les ÉtatsUnis en tête de peloton, a en effet découvert les possibilités qu’offre le soja. Aux États-Unis, la vente de produits alimentaires (pour humains) au soja a grimpé de 300 millions de dollars en 1992 à 3,9 milliards de dollars en 2006. Outre les produits végétariens traditionnels à base de soja, on y consomme en masse des produits alimentaires fabriqués avec des protéines de soja texturées : il s’agit de hamburgers, de saucisses, de faux poulet, de faux bâtonnets de poisson, etc. Cette popularité est due au succès grandissant de l’alimentation végétarienne, mais à mesure égale à la faible teneur en graisse et en cholestérol qu’ont ces produits en comparaison avec les produits originaux. (voir également notre article sur le bio aux États-Unis, plus loin dans ce numéro). Pour nous faire une idée du marché du soja mondial, nous avons parcouru diverses études et y avons cueilli quelques chiffres révélateurs. Le top quatre des pays producteurs de soja dans le monde (données de 2005) États-Unis d’Amérique 84 millions de tonnes par an Brésil 57 millions de tonnes par an Argentine 41 millions de tonnes par an Chine 18 millions de tonnes par an Source : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) (Ces chiffres ne font pas la distinction entre le soja fourrager et le soja alimentaire)
La croissance de la culture du soja se remarque surtout en Amérique Latine, avec un taux de croissance de 14 % pour le Brésil et de 27 % pour l’A rgentine. Pour les experts, ce n’est qu’une question de temps pour que le Brésil devienne le plus grand producteur de soja au monde. Selon les estimations, la production de soja dans les pays de l’Union Européenne s’élèverait à un million de tonnes.
La production mondiale de soja en parts de marché (données de 2006) AUTRES 4%
PARAGUAY 2% CANADA 2% INDE 3%
CHINE 7%
ETATS-UNIS 38%
ARGENTINE 7%
BRESIL19% La consommation de soja dans le monde (données de 2005) États-Unis d’Amérique 51 millions de tonnes par an (61% de la production totale propre du pays) Chine 45 millions de tonnes par an (250% de la production totale propre du pays) Brésil 32 millions de tonnes par an (56% de la production totale propre du pays) Argentine 31 millions de tonnes par an (76% de la production totale propre du pays) Union Européenne 15 millions de tonnes par an (1500% de la production totale propre du pays) La Chine est de loin le plus grand importateur de fèves de soja au monde. Cela est dû à la demande croissante en soja qui règne dans le pays, mais aussi au nombre croissant d’entreprises transformatrices de soja dans les villes portuaires chinoises ou à proximité de ces dernières. Entre 2001 et 2006, les ventes d’aliments au soja en Europe ont connu une croissance moyenne de 10 % et ont atteint, en 2006, une valeur totale sur le marché de 1,8 milliard d’euros. Si l’on examine les chiffres ci-dessus, on ne peut que conclure que nous vivons les années d’or du soja. La demande augmente fortement et l’offre suit ce mouvement. Hélas, cela entraîne un certain nombre d’abus alarmants qui compromettent la réputation de la respectable fève de soja. Les problèmes se situent notamment au Brésil et en Argentine. Le prix de l’explosion de la production de soja dans ces pays est extrêmement élevé. Tant au niveau écologique qu’humain. Au nord du Brésil, de gigantesques superficies de forêt équatoriale primaire de la région de l’Amazone et des savanes adjacentes du Cerrado sont déboisées et utilisées pour la culture du soja. Vu le climat qui règne dans ces régions, il s’agit d’une culture de soja fourrager. Mais d’autres abus sont liés à cette croissance rapide de la superficie dédiée au soja au Brésil : l’esclavage, de violentes expropriations, la pollution, des transgressions des lois environnementales, des avions épandeurs qui détruisent les maisons des habitants des environs ou qui écrasent même ces habitants sous d’énormes volumes d’eau, etc.
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> Soja (première partie)
En Argentine, la situation est encore pire. Le soja y occupe actuellement déjà 16,6 millions d’hectares, ce qui est plus de la moitié de la superficie agricole argentine. Tout le soja est pratiquement manipulé génétiquement ou « contaminé » par le soja OGM. Cela représente le double d’il y a dix ans. Il reste de moins en moins de place pour la culture du maïs, du blé et des agrumes et même les pâturages rétrécissent en faveur du soja. Cela est un développement catastrophique pour l’environnement et pour les rapports sociaux dans les campagnes. Le soja y semble en effet être plus intéressant pour les agriculteurs que les autres végétaux, que l’élevage de bétail ou que la production de produits laitiers. Des études ont démontré que la culture du soja détruit les entreprises familiales et pousse les agriculteurs vers les villes, du fait que le soja (OGM) ne requiert que très peu de main d’œuvre. Et cela n’est pas tout : « Ces 9 dernières années, 2,5 millions d’hectares de forêt ont été sacrifiés pour l’agriculture en Argentine, en grande partie pour la culture du soja », nous communique Greenpeace. Les experts présagent des catastrophes. En raison de la perte de la biodiversité, l’écosystème sera surchargé et la culture intensive du soja s’écroulera tôt ou tard.
Le soja bio Ces abus compromettent la réputation du soja. Pourtant, les événements n’ont rien à voir avec les fèves de soja bio et les produits dérivés que l’on retrouve dans les magasins ou les restaurants bio. Mais, aussi triste que cela soit, la culture du soja bio n’est qu’infime par rapport aux chiffres précités. Tant dans le secteur du soja fourrager que dans celui du soja alimentaire, des variétés bio sont cultivées (dans le premier cas, elle sont destinées à l’alimentation de bétail bio). La majorité du soja bio est naturellement réservée à l’alimentation humaine. Poppe Braam de l’entreprise néerlandaise DO-IT (Dutch Organic International Trade), un des plus importants importateurs de soja bio en Europe, est un observateur très bien placé dans le marché du soja bio. Il estime que près de 10 % des fèves de soja pour la consommation humaine sont cultivées selon les principes de l’agriculture bio. Les fèves de soja que DO-IT importe et vend aux producteurs européens de produits au soja proviennent en majorité du Brésil et de Chine (et en moindre mesure du Paraguay). Il explique pourquoi l’Europe ne cultive pas assez de soja pour sa propre consommation. « Notre superficie agricole est bien plus petite, tous les pays européens n’ont pas un climat qui répond aux besoins pour la culture d’un bon soja alimentaire et il y a aussi de la concurrence entre les divers végétaux. En Europe, les gains réalisés en cultivant du soja sont inférieurs à ceux réalisés en cultivant d’autres végétaux tels que du maïs ou du blé. Le soja est donc moins apprécié par les agriculteurs européens. Et, en ce qui concerne le soja bio, il n’y a simplement pas assez d’entreprises agricoles bio en Europe pour pouvoir combler la demande ».
Un manque de place sur le marché bio Et la demande de soja bio est grande par rapport à l’offre. L’Europe semble donc être condamnée à importer la plupart de son soja bio pendant encore longtemps. Tout comme c’est le cas pour de nombreux autres produits agricoles bio, il règne un manque de place sur le marché du soja. Tout comme celui des autres végétaux,le prix du soja (bio) a connu une forte hausse l’année dernière. Cette hausse des prix est indubitablement une bonne chose pour le secteur agricole, mais elle ne suffit pas à convaincre
les agriculteurs de se mettre à la culture biologique, estime Poppe Braam. « La demande de soja pour la consommation humaine augmente fortement chaque année et la culture bio a du mal à suivre. Si les prix du soja grimpent de toute manière, les agriculteurs ne voient pas pourquoi ils feraient l’effort de faire la transition vers le bio. La différence de prix entre le soja bio et lesoja ordinaire (non OGM), à teneur égale en protéines, varie de 50 à 100%. Cela semble beaucoup, mais ne suffit hélas pas pour faire passer les agriculteurs en masse au bio – surtout pas maintenant que les prix des produits ordinaires se mettent à fortement grimper aussi ». Il est peu surprenant que la culture de soja bio nécessite plus de travail que celle du soja ordinaire. Ceux qui ne sont pas convaincus par la plus-value du bio rechignent donc à faire les efforts supplémentaires pour mener la culture du soja à bon port. Ce sont surtout les grandes entreprises agricoles qui reculent devant les efforts que nécessite la culture bio. De ce fait, le soja bio que DO-IT importe provient surtout de coopératives qui regroupent de petits agriculteurs. « Pour ces agriculteurs, la différence de prix est encore intéressante. Aussi parce que nous faisons des efforts supplémentaires pour accompagner ces coopératives et les aidons à installer des équipements sociaux dans leur région ».
Un partenariat 100% français SOY, un fabricant de produits à base de soja du sud-ouest de la France, prouve que la culture bio est également possible en Europe. Toutes les fèves qu’il utilise proviennent d’entreprises agricoles biologiques de sa région (Midi-Pyrénées). Bernard Storup de SOY nous raconte comment tout cela fonctionne. « Depuis notre fondation en 1982, nous pensions qu’il était possible d’utiliser du soja provenant de notre propre région pour la production de notre tofu. Acheter les matières premières localement nous semblait aussi mieux correspondre aux principes de l’agriculture biologique. De plus, ici, tant la terre que le climat sont idéaux. Au fil des années, la production de soja de nos fournisseurs a grandi de pair avec nos ventes. Concrètement, notre soja provient de 2000 hectares au total regroupés au sein d’une filière de production non OGM qui garantit une traçabilité totale des semences jusqu’aux graines utilisées en fabrication. Le partenariat avec plus de 200 entreprises agricoles auprès desquelles nous nous ravitaillons est également très étroit. Il y a beaucoup de concertation et d’échanges d’informations au sujet des variétés et des méthodes agricoles utilisées ».
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Le partenariat entre SOY et les agriculteurs locaux a également résulté en des accords aux niveaux des prix et de la production. « Nous payons systématiquement plus que les prix du marché et, en contrepartie, les agriculteurs nous promettent de s’engager à long terme ». Le fait de payer des prix qui se situent au-delà des prix du marché et de renforcer le partenariat avec les agriculteurs n’est pas si unique dans le secteur du soja bio. Le producteur de soja belge Provamel achète ses fèves surtout au Brésil et en Chine, mais lui aussi fournit de nombreux efforts supplémentaires pour fidéliser les agriculteurs et les motiver dans leur choix de cultiver bio. Michael Sheridan, responsable des achats du soja chez Provamel, nous explique : « En sus du prix conventionnel du soja, nous payons des primes destinées à soutenir les fermiers dans le cadre des efforts supplémentaires qu’ils fournissent pour produire du soja bio. Nous organisons aussi ce que l’on appelle des farmers’ days, durant lesquels nous mettons l’accent sur la concertation entre le fabricant et le producteur et nous avons aussi des ingénieurs en agronomie qui soutiennent les fermiers bio. Nous soutenons aussi quelques projets sociaux, entre autres relatifs à l’enseignement, pour les aider à se construire une meilleure vie. Nous avons p.ex. également fourni une aide financière aux fermiers démunis dans le cadre de l’achat de machines agricoles et de l’installation d’infrastructures sanitaires. Tout cela cadre dans le programme de certification EcoSocial. C’est ainsi que nous créons un partenariat étroit et que nous disposons d’une filière fiable d’agriculteurs qui adhèrent vraiment à la pensée bio ».
pourraient aussi devenir porteuses de substances nocives ou toxiques à cause de la manipulation génétique ». Ayant observé le marché pendant des années, Poppe Braam voit de toute façon évoluer la situation vers un marché du soja « double ». « Je suppose qu’à long terme, il n’y aura plus que du soja OGM et du soja bio. De plus en plus d’agriculteurs traditionnels choisissent le Roundoup Ready ; à la longue, il ne restera donc plus que les fermiers bio ». Quel est le risque de contamination croisée entre le soja bio et le soja OGM ? La réponse est nuancée : le risque existe, mais il est plutôt limité et, de toute façon, bien moins important que ce n’est le cas pour le maïs OGM (ou BT). Les zones tampon autour des terrains de culture bio suffisent normalement amplement. La plus grande différence et le plus grand avantage qu’offre le soja par rapport au maïs réside dans son mode de reproduction (le soja se multiplie par autopollinisation). De ce fait, le risque de propagation du pollen est écarté. La contamination croisée ne peut donc avoir lieu que par l’entremise d’insectes, mais cela peut être évité grâce aux zones tampon autour des cultures bio. Tout comme pour les autres cultures, les agriculteurs doivent naturellement veiller à prévenir d’autres contaminations (dues p.ex. à un contrôle insuffisant des semences ou des machines agricoles). Les importateurs et transformateurs de soja doivent également faire particulièrement attention à éviter la contamination aux OGM en instaurant des systèmes de traçabilité et de ségrégation très stricts qui doivent être régulièrement contrôlés par des parties externes tels que Cert ID, IBD ou Ecocert. En voici deux exemples : le stockage des fèves dans des silos séparés ou le transport dans des conteneurs au lieu de vraquiers. Ce qui rassurera déjà grandement les consommateurs méfiants ou anxieux, c’est qu’il est possible de tester à n’importe quel niveau de la chaîne si du soja OGM est présent ou non. Il est également possible de contrôler si du soja OGM a été utilisé en effectuant un test RCP sur une boîte de lait de soja ou sur un morceau de tempeh. La RCP (Réaction en Chaîne par Polymérase) peut détecter toute présence de soja OGM avec une marge d’erreur de maximum 0,01 %. Il est conseillé aux consommateurs désireux d’acheter un produit au soja exempt d’OGM d’opter pour un produit bio (mais n’est-ce pas toujours le cas ?).
Roundup Ready La plupart du soja alimentaire est cultivé selon les principes de l’agriculture ordinaire. La part du soja génétiquement modifié y augmente rapidement et de manière inquiétante. Aux États-Unis et en Argentine, on ne trouve pratiquement plus de soja ordinaire qui ne provienne pas de semences génétiquement modifiées, aussi connues sous le nom de soja Roundup Ready. Le nom de ce soja OGM réfère à une variété qui a été commercialisée il y a environ dix ans par le géant agricole Monsanto. Roundup est le nom d’un puissant herbicide de Monsanto auquel le soja OGM de Monsanto est résistant, contrairement au soja ordinaire. La résistance au Roundup s’explique par la modification de la structure génétique de la variété de soja de Monsanto. Avec Roundup Ready (ou la nouvelle génération Roundup Ready to Yield), la culture du soja devient très simple. Il suffit de vaporiser quelques fois du Roundup après l’ensemencement et d’ensuite récolter. Les conséquences de cette manipulation génétique sur le long terme ne sont pas claires, mais sont en tout cas à craindre, nous explique Poppe Braam (DO-IT) : « Il suffit de lire les théories de Darwin et de réfléchir un peu pour savoir qu’il y a des risques. L’équilibre naturel des insectes ou des animaux peut être dérangé et les plantes
Le climat propice à la culture du soja Les fèves de soja peuvent être cultivées dans de nombreuses parties du monde : la culture de soja se retrouve tant dans des pays au climat tempéré et plus frais que dans des pays au climat plus chaud, voire subtropical ou carrément tropical. Les fèves de soja cultivées dans un climat tempéré deviennent plus riches en protéines et se prêtent donc mieux à l’alimentation humaine. Les fèves provenant de régions (sub)tropicales sont beaucoup plus riches en huile et conviennent donc mieux pour être incorporées dans la nourriture pour bétail. On retrouve donc des cultures de soja tant dans des régions au climat plus frais, tels que le Canada, l’A lsace française ou l’Autriche, que dans des régions tropicales, telles que le Brésil ou la Chine. Le soja est donc un végétal plutôt flexible au niveau du type de sol et du climat dont il a besoin. Tout ce qu’il lui faut, c’est suffisamment d’eau et surtout une période sèche juste avant la récolte, sans quoi l’humidité causerait des problèmes de qualité au niveau des fèves.
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Provamel ou la foi dans le soja et dans le futur L’histoire de Provamel et de sa marque sœur Alpro a toujours reflété l’implication de ces marques dans les problèmes de notre monde. Il y a bien trente ans, la faim et le manque de protéines dans le monde s’inscrivaient parmi les préoccupations majeures dans la quête des possibilités qu’offre le soja qui, pour l’époque, était innovante. De nos jours, le soja peut contribuer à résoudre les problèmes environnementaux de la Terre. Durant toute cette quête, il fallait cependant aussi obtenir un produit biologique nutritif et délicieux. Danilo Callewaert, chimiste et chercheur de la première heure, a travaillé avec lui et ses collègues à la recherche d’une solution à ce défi. Voilà son récit au sujet de cette quête acharnée d’une solution : « Au début, il nous semblait évident de faire un lait de soja à partir des restes des fèves de soja pressées. Nous ne sommes cependant jamais parvenus à obtenir quelque chose qui réponde à nos normes en termes de goût. Le goût est en effet très important, car sans un bon goût, le produit est de toute façon invendable. Après de nombreux essais, nous avons alors décidé de nous y prendre autrement : nous allions faire une boisson au soja à partir de fèves de soja fraîches et non pas à partir des restes de la production d’huile de soja. À la fin des années 70, nous avons réussi à développer un processus de production pour la production de lait de soja qui, pour l’époque, était clairement innovant. C’est surtout notre capacité à produire un délicieux lait de soja au goût homogène à partir de différentes variétés de fèves de soja qui était novatrice et qui nous a donné un bel élan. »
La foi Les débuts ont été difficiles, mais la foi dans les possibilités qu’offre le soja a toujours été présente au sein de la direction de l’entreprise. Danilo Callewaert : « Cette foi nous a permis d’expérimenter et de poursuivre nos recherches. Attention : cette liberté d’expérimenter n’était pas évidente. Il n’y avait à cette époque en fait aucun marché pour les produits à base de soja en Europe. Mais le groupe Vandemoortele prit conscience du grand potentiel qu’avait le lait de soja et décida en 1980 d’ériger la société Alpro. Toujours avec l’idée d’améliorer le monde, Philippe Vandemoortele alla encore plus loin en démarrant la construction d’une usine de soja sur l’île de Madagascar. Le but était de contribuer, d’une manière rentable pour l’entreprise, à une solution au grave problème de la famine dans le tiers-monde. Malgré les nombreux efforts, le projet a dû être immobilisé pour des raisons logistiques.
La percée Un défi Provamel existe depuis les années 80, mais le lien entre le soja et la maison mère Vandemoortele remonte bien au-delà. Déjà dans les années 30, le fondateur de Vandemoortele pressait de l’huile à partir de fèves de soja. Dans les années 70, c’est le petit-fils Philippe Vandemoortele, qui se souciait de la faim et du manque de protéines dans le monde, qui a mis ses collaborateurs au défi de trouver une manière d’utiliser les protéines présentes dans les déchets produits lors du pressage de l’huile de soja (destinés au bétail) pour une consommation humaine.
Malgré ce revers, la foi dans le soja pour l’alimentation humaine demeura intacte. L’intérêt grandissant envers l’alimentation végétarienne et végétale, la demande de produits sans cholestérol cadrant dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires et l’intolérance au lactose qui devenait de plus en plus fréquente offrirent un énorme potentiel au lait de soja. Les années qui suivirent donnèrent raison aux fondateurs d’A lpro et de Provamel : en 1989, on construisit à Wevelgem (Belgique) la plus grande et la plus moderne unité de production d’Europe d’aliments à base de soja. En 1996, le fabricant français de soja Sojinal fut racheté et l’entreprise bénéficia ainsi d’une unité de production de lait
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Le bio est bien sûr une affaire de sécurité alimentaire, mais il s’agit également d’une vision durable sur l’agriculture et la gestion environnementale et d’un choix de consommation responsable
de soja supplémentaire à Issenheim, en France. En 2000, on construisit une toute nouvelle usine de lait de soja dans la ville britannique de Kettering.
Le monde dans votre assiette Les produits Provamel sont fabriqués à partir de fèves de soja biologiques provenant principalement de Chine et du Brésil. Michael Sheridan est responsable des achats des fèves de soja biologiques. Il nous parle de l’origine des fèves bio : « Nous sommes le plus grand producteur de produits d’alimentation bio à base de soja en Europe. La demande qui va de pair fait que nous n’achetons pas de soja bio en Europe. C’est pour cela que nous nous adressons à des producteurs bio dans diverses régions du monde. Cela ne signifie cependant pas que nous n’entretenons pas des liens étroits avec nos fournisseurs : les coopératives bio et les fermiers producteurs de soja de Chine et du Brésil. Il est question de bien plus que simplement commander et payer. En effet, les ingénieurs agricoles locaux soutiennent nos agriculteurs en leur offrant des connaissances en matière de culture biologique. Grâce à ce soutien, nos fermiers réussissent à cultiver du bio et même à obtenir de meilleurs rendements. Cela leur fournit des revenus plus durables. Provamel peut ainsi à tout moment assurer une vie décente et humaine à l’agriculteur et à sa famille et les motiver à continuer d’opter pour le bio. Nous finançons également plusieurs projets sociaux dans les régions de nos fermiers bio : de beaux exemples sont les projets éducatifs pour enfants et adultes au Brésil ou la donation de machines agricoles aux plus petits fermiers afin qu’il puissent mener une existence plus indépendante et efficace ». Pour preuve que ce ne sont pas des paroles en l’air, Provamel a décroché le label Ecosocial de l’Instituto Biodinâmico (IBD) brésilien. Le label Ecosocial, reconnu internationalement, est synonyme d’amélioration continue et de développement durable, tant sur le plan socio-économique qu’environnemental. Les critères sont basés sur un travail socialement responsable (commerce équitable, sécurité et santé sur les lieux de travail, pas de travail des enfants ou de travaux forcés, pas de discrimination ou d’abus) et sur le respect de l’environnement. »
Farmers days « Chaque année, nous organisons également des Farmers’ days dans les pays producteurs. Pendant plusieurs jours, nous rendons visite à nos fermiers et partenaires locaux et discutons avec eux. Ils nous
parlent des problèmes et défis auxquels ils sont confrontés et nous leur expliquons clairement quelles sont nos attentes en matière de traçabilité et de qualité. Grâce à ces contacts avec nos fournisseurs, l’implication de notre entreprise dans les régions concernées a énormément grandi. Et cela cadre parfaitement dans notre vision du bio dans le monde. Le bio est bien sûr une affaire de sécurité alimentaire, mais il s’agit également d’une vision durable sur l’agriculture et la gestion environnementale et d’un choix de consommation responsable », ajoute Michael Sheridan. Il insiste également sur le fait que le soja brésilien de Provamel ne provient pas de régions où la forêt tropicale disparaît pour faire place à la culture de soja destiné aux animaux : « Notre soja brésilien vient du sud du Brésil. Là-bas, il est moins question d’un impact négatif sur l’environnement et les communautés locales. C’est au nord du Brésil qu’a lieu le terrifiant déboisement de la forêt tropicale ». À tous les endroits où des agriculteurs sont impliqués dans la culture des fèves de soja bio de grande qualité de Provamel, nous appliquons les principes de la rotation des cultures, conformément aux méthodes agricoles biologiques. Absolument aucune entreprise ne se situe sur des terrains agricoles récemment cultivés ou déboisés.
La traçabilité Dans un monde où les fèves de soja génétiquement manipulées deviennent de plus en plus nombreuses, un processus de contrôle avancé et une parfaite traçabilité sont une nécessité absolue. Provamel a décidé d’élaborer un système de traçabilité qui est contrôlé par des tiers indépendants (dont Cert-ID). Michael Sheridan : « Cette traçabilité concerne l’entièreté de la chaîne, du tout début jusqu’au produit au soja fini Provamel. Nos semences de soja biologiques passent un contrôle OGM avant d’être semées. Durant la culture, des contrôles ont régulièrement lieu chez les agriculteurs bio. Le souci de la qualité et l’implication des agriculteurs ont récemment à nouveau résulté dans l’achat de semoirs et de moissonneuses séparés pour les agriculteurs bio au Brésil. Joost Arnout, responsable de la qualité chez Provamel précise : « En raison de la production croissante, les agriculteurs disposaient parfois de trop peu de moissonneuses et de semoirs pour leur culture bio. C’est pour cela qu’on leur a parfois prêté des machines de fermiers qui ont peut-être été en contact avec – ce n’est pas à exclure – une culture de soja non biologique. Pour exclure tout risque de contamination avec du soja OGM ou non biologique, nous leur
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Publireportage de protéines végétales requiert dix fois moins de terre que celles d’origine animale, 11 fois moins de combustible fossile et bien 100 fois moins d’eau. Le réchauffement de la planète et les autres problèmes environnementaux qui menacent la qualité de vie de notre planète peuvent être résolus en optant pour de l’alimentation végétale.
avons offert des machines supplémentaires. Un bel exemple de notre engagement envers nos fournisseurs de soja : pour eux, le travail est plus facile et en même temps, nous renforçons un maillon de notre chaîne logistique ». Le bio est bien sûr une affaire de sécurité alimentaire, mais il s’agit également d’une vision durable sur l’agriculture et la gestion environnementale et d’un choix de consommation responsable. Mais il y a plus, nous raconte Joost Arnout : « Nous travaillons exclusivement avec des transporteurs qui peuvent nous garantir qu’aucune contamination avec des fèves OGM ou conventionnelles (non bio) n’a lieu durant le transport. En outre, nos fèves de soja ne sont pas transportées par de grands vraquiers. Elles sont transportées dans des conteneurs scellés dans lesquels on dispose un feuil pour apporter aux fèves une protection supplémentaire. Les transporteurs veillent également à ce qu’elles ne soit pas soumises à des températures trop élevées ou qu’elles ne subissent aucun dommage en mer. » Une fois arrivées en Europe, la transformation, le remplissage et l’emballage des produits finaux ont lieu de façon entièrement séparée de la production non biologique, dans un environnement de travail sécurisé garanti, conformément à la méthode de production biologique. Pour conclure, lorsqu’ils quittent notre usine, nous attribuons à nos produits un numéro séparé que nous pouvons facilement tracer une fois que les produits sont chez nos distributeurs. « Tous nos produits à base de soja doivent répondre aux normes les plus strictes. Il est essentiel d’avoir de bonnes matières premières, mais le processus de production est tout aussi essentiel. Ce processus est entièrement naturel et parfaitement comparable aux méthodes traditionnelles orientales », explique Joost Arnout. « Les fèves de soja sont d’abord pelées, lavées et mises à tremper pour finalement être moulues et centrifugées dans de l’eau bouillante. Le mélange qui en résulte est ensuite filtré pour former la base des différents produits au soja. Nous optons de plus pour des briques écologiques qui préservent la fraîcheur, la qualité optimale et le goût des produits à base de soja, tout en ayant un impact minimal sur l’environnement ».
La plus-value d’une source de protéines végétale Le 21ème siècle sera végétal. Les responsables de Provamel partagent cette idée. Choisir des sources alimentaires végétales (dont le soja) permet d’obtenir une solution réaliste aux problèmes. La production
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), présidé par le prix Nobel Rajindra Pachauri, a en effet conclu qu’une grande partie du réchauffement de la planète est dû à l’élevage intensif du bétail. Une limitation de la consommation de viande au niveau mondial pourrait donc déjà faire une énorme différence. Voici quelques chiffres issus des recherches du GIEC :
< Les émissions de CO2 sont responsables à 64 % du réchauffement de la planète. 9 % des émissions de CO2 sont directement liées à l’élevage du bétail.
< La production de méthane est responsable à 20 % de l’effet de serre. 35 à 40 % de la production de méthane sont issus des déjections du bétail.
< L’oxyde d’azote est responsable à 6 % du réchauffement climatique. 65 % de celui-ci est d’origine animale. La célèbre revue scientifique The Lancet en a déduit qu’environ 20 % de l’effet de serre sont dus à l’élevage intensif de bétail sur Terre.
Provamel fait également tout son possible pour réduire son empreinte écologique Provamel a récemment lancé un vaste projet visant à réduire sa consommation énergétique et ses émissions de CO2. Dans l’usine de Wevelgem (Belgique), de l’énergie verte est produite via les émissions de biogaz générées par le traitement anaérobie des eaux usées. À long terme, on placera la barre plus haut, le but étant de devenir une usine entièrement neutre en CO2 pour 2020. En raison du traitement à ultra-haute température (UHT) des produits, ce ne sera pas une mince affaire. Les émissions de CO2 causées par l’approvisionnement en fèves de soja sont également étudiées. C’est ainsi que l’on a décidé d’acheminer le plus possible les fèves via des bateaux de navigation intérieure. Actuellement, des quais de déchargement supplémentaires sont construits pour ces bateaux à l’unité de production de Wevelgem. La navigation intérieure permet non seulement de réduire le trafic sur les axes routiers européens saturés, mais elle est de plus bien moins polluante en CO2.
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Vitasana : les 5 et 6 octobre à Flanders Expo, à Gand
De nombreuses nouveautés à Vitasana 2008
Vitasana, le seul salon professionnel international de la vie saine au Benelux se déroulera à nouveau à Flanders Expo, à Gand. Comme durant les éditions précédentes, Flanders Expo collabore pour cette onzième édition avec Naredi, la fédération belge de l’industrie et du commerce des compléments alimentaires, produits naturels, de réforme et de diététique, créant ainsi une plateforme idéale pour les producteurs bio et leurs produits. Les détaillants et grossistes, thérapeutes et autres professionnels intéressés pourront à nouveau découvrir des nouveautés et établir des contacts dans le monde de l’alimentation bio et diététique, des cosmétiques naturels, du nettoyage et de l’entretien et des autres produits écologiquement responsables. L’organisation nous a déjà fait parvenir un livret de 72 pages rempli de nouveaux produits qui semblent amplement valoir le détour.
2000 visiteurs Comme en 2007, tous les nouveaux produits seront rassemblés et présentés aux visiteurs à un endroit central. 80 % des visiteurs de l’édition précédente trouvaient très intéressante cette présentation nouveaux produits. En 2008, on attend plus de 2000 professionnels. Une étude du profil des visiteurs du salon a révélé que 52 % d’entre eux sont actifs dans la vente au détail, 13 % dans la vente en gros, 23 % dans le secteur thérapeutique et les autres (12%) ont un profil différent. Cette année, le salon aura lieu le dimanche 5 octobre, de 10 h à 18 h et le lundi 6 octobre de 10 h à 17 h. L’entrée est gratuite et réservée aux professionnels. Il suffit de vous munir du talon que vous trouverez en deuxième page de ce magazine et de le remplir. Le dimanche, une garderie gratuite est prévue pour les enfants. Vous pourrez trouver plus d’informations à l’URL www.vitasanaexpo.be
Liste des exposants Liste complète des exposants à la date du 10 septembre 2008 Agenda Plus Api-Ar International Bio-dis España Bioforum Vlaanderen Vzw Biogarantie Bio-life Parc Scientifique Crealys Sprl Biosano BVBA Biotechnobel SA Biover NV Biovita Bloem Natuurproducten BV Brita Belgium BVBA Budgetbulk BV Certisys Bvba Château Morillon Color of India Complemed Group BVBA Corma NV - Ganda Ham Couleur Nature De Traay BV Dieximport Distribio Dr. Theiss Naturwaren Dynamed Pharma Sprl Ecodis
Ecomicroob Eco-Rah SPRL Florevia SPRL G.D.I. NV Gezond en Wellness Haagland Reform HRP Hendriks Hygiena NV Iceland Trade Integra Inversiones Yrlosa & Agro industria Kit Golden Temple Natural Products BV Koffie Kan Bvba Laboratoire Super Diet Laboratoires Ortis SPRL Lakshmi Ayurvadic Beauty Mannavita Marma BVBA MBE Sarl Meli-Jo M-J-Drent Products BV Mobil Wood Naredi Nature Element NATUR’INOV
Nutrico NV Nutry Body & Pachacamac Trading Oce-Bio BVBA Ojibwa De Roeck Orcovita Oxfam Fairtrade Pharma Consulting & Industries BV Phytal-Crea BVBA PK Benelux BVBA Rayforce Europe GMBH Regisana Sprl Revogan NV Salus Benelux Solgar Vitamins BV Sud Decor TS Products TSH BVBA Vianatura NV Volkorenbakkerij De Trog Weleda Mestdagh Ilse NV
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05/10 - 06/10/2008 Flanders Expo - GAND
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De grands projets chez Ecocentrum Emma à Enschede « Il y a des gens qui disent que je suis folle. Dans une certaine mesure, je dois leur donner raison » À l’aube du millénaire, Susanne Groten, écologiste du paysage et chargée de cours universitaires sur les systèmes de production durable, en avait un peu ras-le-bol du travail de développement qu’elle faisait en Asie et en Afrique. Elle décida alors de s’installer définitivement aux Pays-Bas, avec son partenaire néerlandais, et de faire ce qu’elle faisait le mieux : s’occuper de fleurs et de plantes de manière écologique. Un jour, elle est entrée dans un centre de jardinage conventionnel pour s’informer au sujet de pesticides écologiquement responsables. Susanne en est vite ressortie, car le magasin n’en avait pas. Cependant, son partenaire s’est attardé sur place un petit moment et il a entendu les gens du centre parler d’elle : « Encore une des ces fanatiques de l’écologie ! ». Il lui raconta ce qu’il avait entendu, ce qui a fâché Susanne. Elle s’est alors jurée de créer un centre de jardinage où les questions qu’elle avait posées serait considérées comme étant tout à fait normales. Elle trouva un vieux bâtiment dans un quartier défavorisé d’Enschede, le restaura, construisit un magasin bio qui devait faire partie du magasin de fleurs et ouvrit ses portes. Entre-temps, le quartier s’est développé et Susanne gère une affaire qui tourne très bien.
10 ans et non de 3 ans, comme les banques préfèrent généralement. Je pense de façon stratégique. J’ai beaucoup de projets que je désire réaliser bientôt et ils datent déjà du moment où nous avons acheté ce bâtiment. Ce dernier se trouve en plein milieu d’Enschede. Cela crée des possibilités pour un service de livraison. La vie des gens est de plus en plus chargée et il arrive une génération de vieilles personnes déterminées qui ne veulent pas abandonner leur mode de vie bio sous prétexte qu’elles ne savent plus se déplacer. Pour ces personnes-là, un service de livraison à domicile est une idée fantastique. Il existe des exemples d’entreprises qui ont réussi à élaborer un service de livraison et nous nous inspirons volontiers de ces exemples ».
Cultiver ou vendre Susanne: « Cela faisait déjà quelque temps que je cultivais des fleur de façon biologique. Pour moi, le bio est une évidence. En tant qu’écologiste du paysage, j’ai vu beaucoup de pollution dans la nature, que je voulais éviter lorsque je m’occupais moi-même de fleurs. J’étais arrivée à un point où je devais faire un choix. Allais-je devenir productrice et me cantonner à une vie idyllique à la campagne en attendant que quelqu’un passe par là pour acheter mes produits ou allais-je ouvrir un magasin pour lequel j’achèterais ma marchandise, pour me mettre à cultiver moi-même dans un stade ultérieur ? Ma colère et moi avons choisi la deuxième option. Entre-temps, la colère s’est apaisée, mais la passion est restée. J’achète maintenant ce que je peux acheter via le grossiste et, ce qui n’y est pas disponible, je le cultive moi-même. Cela représente beaucoup de travail et il y a des gens qui disent que je suis folle. Dans une certaine mesure, je dois leur donner raison. Lorsque l’on exploite un commerce qui est si diversifié, on dépend de la fiabilité de ses collaborateurs et cela n’est pas encore idéal en ce moment. Il y a environ un an, j’ai dû renvoyer deux de mes plus compétents collaborateurs parce qu’il y avait des travaux de longue durée dans la rue et que cela nous avait amenés au bord de la faillite ».
Un service de livraison Susanne: « Mais nous avons surmonté cela. Heureusement, notre croissance est à nouveau forte. La menace de la faillite m’a inquiétée pendant quelque temps, mais pas pendant longtemps. Mon expérience dans l’aide au développement fait que je pense au-delà du moyen terme. Mes projets sont toujours prévus sur des périodes allant de 5 à
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Ecocentrum Susanne: « Un autre projet que j’ai depuis quelque temps sera réalisé plus tôt. Nous voudrions faire d’Ecocentrum Emma un véritable centre. Un centre d’entreprises écologiques. Sur le plan physique, les plans sont prêts. Nous voudrions rehausser la serre qui se trouve derrière le magasin pour créer un nouvel espace commercial en dessous de cette dernière. La nouvelle serre à l’étage fournira alors de l’énergie qui pourra être utilisée dans tout le bâtiment. Ce sera une construction durable en ossature bois selon le principe du cradle to cradle. Nous sommes à la recherche de quelques partenaires de confiance (des entrepreneurs verts) qui seraient prêts à collaborer avec nous, parce que l’envie et le besoin d’agrandir notre centre y est, mais nous ne voulons plus tout faire tout seuls. Nous avons dépassé le stade où nous voulons prouver ce que nous valons et cherchons à présent à grandir via un partenariat. Nous cherchons donc des gens qui sont également prêts à prendre un risque ».
Une étude de marché Susanne: « Nous voulons créer un centre d’entreprises avec des entreprises qui se complètent. Nous devons nous compléter au lieu de nous faire mutuellement concurrence. Ainsi, une collaboration représente un réel avantage, car elle permet de s’envoyer des clients. La collaboration entre un magasin d’alimentation naturelle et le magasin de fleurs et de plantes a prouvé que cela fonctionne très bien pour les deux parties. À cela, il pourrait éventuellement s’ajouter quelqu’un qui offre des conseils alimentaires. Après avoir reçu ces conseils diététiques, les clients pourraient alors, dans un même mouvement, passer au magasin pour y acheter leurs produits. Ainsi, nous pourrions créer un centre où les gens qui ont des besoins écologiques pourraient
trouver tout ce qu’ils cherchent. Récemment, nous avons demandé à la Hogeschool Saxion d’Enschede de conduire une étude de marché à ce sujet. La conclusion était que les gens adoptent un nouveau style de vie (écologique p.ex.) du fait qu’ils sont en premier lieu interpellés par quelque chose dont ils puissent faire l’expérience avec leurs sens, comme l’alimentation bio et les vêtements écologiques. Une fois habitués à ces produits, ils vont voir au-delà et une pensée écologique s’installe qui transcende les produits. Ils veulent alors transformer leur maison de manière écologique ou obtenir des conseils pour adapter leurs habitudes alimentaires. Ecocentrum Emma se veut un endroit où un client sera bien reçu dans chaque phase de son évolution ».
L’entreprenariat Susanne: « Trouver des partenaires n’est vraiment pas facile. Beaucoup de gens cherchent un boulot, mais moi, je cherche des gens qui ont une passion, qui veulent entreprendre, que l’on peut laisser libres dans ce qu’ils font et qui ont un désir de collaborer avec autrui. Nous comprenons que cela ne soit pas facile. Cela requiert beaucoup de temps et de travail. Voilà pourquoi nous sommes également ouverts à des entrepreneurs à temps partiel. Ainsi, une personne qui s’investit p.ex. dans la mode écologique pourra utiliser un coin du magasin pour vendre ses vêtements. Cette personne ne devrait être présente que certains jours pour gérer le stock, placer des commandes et répondre aux questions difficiles des clients. La vente même serait prise en charge par les gens du magasin qui sont déjà présents. Un département de décoration équitable me semblerait aussi fort sympathique. Je me sens un peu obligée de faire cela en raison de mon passé, mais je trouve que les choses que l’on peut actuellement acheter auprès d’organisations fair trade
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sont assez kitsch. Je possède suffisamment d’expérience pour pouvoir distinguer les objets qui sont en fait destinés aux touristes et qui ne sont pas de très grande qualité. Et cela est une chose que je ne veux pas, car un client veut finalement en avoir pour son argent. De plus, ces objets ne sont pas toujours fabriqués de manière écologique ».
Les piliers Susanne: « J’espère ainsi développer un centre qui repose sur quatre piliers : alimentation naturelle, plaisir culinaire, santé et Internet. Pour le plaisir culinaire, je verrais très bien quelqu’un ouvrir une trattoria bio ici. Les gens pourraient alors manger leur délicieux plat parmi nos plantes. Et mon partenaire a de l’expérience en matière d’automatisation et est donc en train de développer un magasin en ligne. Maintenant, nous devons attendre l’arrivée de l’argent et des gens motivés. Les clients sont très enthousiastes au sujet de ces projets et ont signé en masse une pétition. Précédemment, nous avions reçu le soutien de la Province pour conduire les études de marché dans le cadre du projet. Mais nous ne devons pas nous attendre à un soutien de la commune de si tôt. Elle doit encore trop s’occuper des problèmes liés aux suites du drame des feux d’artifice et doit y injecter tous ses fonds. Par contre, nous pouvons nous attendre à des subventions de la part d’autres parties et, pour le reste, nous nous adresserons à la banque ».
La monopolisation Susanne: « Actuellement, le magasin essaie de se focaliser sur des produits qui n’ont pas parcouru une trop longue distance. Les produits du terroir ont notre préférence. Mais cela n’est pas si simple. Parfois, nous achetons des produits chez le grossiste. Ces produits viennent de la région, mais ils ont été transportés vers des dépôts situés de l’autre côté du pays. Nous préférons de ce fait chercher des produits nousmêmes et achetons directement chez les fermiers. Cela fragmente les ventes, mais nous préférons agir ainsi. Nous avons une appréhension
saine envers les tendances de monopolisation dans le secteur. Je vois des magasins qui deviennent un ramassis de petits pots et de poudres en tous genres. Nous préférons éviter cela. Bien que j’aimerais tout de même avoir un coin santé dans le magasin. Mais celui-ci devrait alors être géré par une personne possédant un diplôme en droguerie. Je trouve que, lorsque l’on vend des produits, on doit savoir à quoi ils servent. Il faut aussi posséder une certaine intégrité pour cela ».
www.ecocentrumemma.nl
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« Le goût, la santé et l’écologie vont de pair » La philosophie d’Amanprana « Nous choisissons toujours nos produits en suivant une philosophie selon laquelle les aliments 100 % naturels et non raffinés priment », explique Chantal Voets de Noble House, que l’on connaît entre autres pour les produits Amanprana. « Naturel, biologique et surtout délicieux : voilà l’essentiel ! ».
La nourriture en tant que médicament Chantal Voets et son mari Bart Maes (le gérant) ont toujours apprécié de bien manger. Mais un événement dans leur vie les a définitivement convaincus de l’importance de l’alimentation pour la santé et le bienêtre. Les problèmes de concentration de leur fille leur causaient de grands soucis. Après des visites auprès de nombreux médecins, le diagnostic final est enfin tombé. Les problèmes de concentration de leur fille Maxime étaient étonnamment causés par un manque aigu d’acides gras oméga-3/6/9. Le fait que les résultats scolaires de Maxime se sont rapidement améliorés en lui donnant des oméga-3/6/9 végétaux a changé la vie de la famille Maes pour de bon. Au même moment, Bart Maes a pris une année sabbatique pour pouvoir pleinement se consacrer à l’étude de l’alimentation et de ses effets sur le bien-être humain en se disant que le fait de complémenter l’alimentation avec des acides gras oméga essentiels devrait indubitablement faire du bien à d’autres personnes. C’était surtout la longue espérance de vie des habitants de l’île japonaise d’Okinawa (où l’on retrouve proportionnellement le plus de centenaires au monde) qui le captivait. De nombreuses études ont en effet démontré l’effet positif de l’alimentation, qui est particulièrement riche en acides gras oméga végétaux. Voilà pourquoi Bart Maes et sa famille on décidé, en 2003, de se lancer
dans la production et la distribution d’huiles biologiques d’origine végétale et non raffinés en Belgique et dans les pays voisins.
Pas d’isolats dans les produits Amanprana Entre-temps, cinq années se sont écoulées. L’assortiment de Noble House s’est sérieusement élargi et les produits sont disponibles dans les magasins d’alimentation naturelle dans dix pays. Tous les produits fabriqués et distribués par Noble House s’inscrivent dans la philosophie de l’entreprise : la force d’une alimentation 100 % naturelle et non raffinée. Chantal Voets nous explique avec passion que ce ne sont pas que des paroles en l’air : « Nous croyons dans la force intérieure d’une alimentation de grande qualité sans additifs. Les isolats n’ont jamais la même action synergétique qu’un produit naturel. Un produit alimentaire naturel ordinaire, comme une orange, une carotte, une pomme de terre ou une laitue, contient au moins 500 micronutriments différents. Un isolat ne pourra jamais égaler cela. Ceux qui veulent manger sain font mieux d’acheter un produit naturellement riche en vitamines ou en acides gras oméga. Quant aux produits raffinés, ils ne cadrent pas dans une alimentation saine. Lors du processus de raffinement, pratiquement toutes les composantes essentielles sont extraites des aliments. Outre des acides gras oméga essentiels, notre huile Okinawa Omega p.ex. contient, naturellement un taux élevé de vitamine E et de carotènes. Cela a bien plus d’effet que l’addition artificielle de ces vitamines. Un nombre croissant d’études confirme d’ailleurs notre philosophie. Lorsque les gens ont une alimentation de qualité, ils consomment toute une palette de composantes alimentaires essentielles et leur corps peut y puiser toutes les substances dont il a besoin ».
Le trio d’or : les huiles extra vierges de coco, de palme et d’olive d’Amanprana Les produits phare dans la gamme d’Amanprana sont les pots en verre d’huiles extra vierges d’olive, de coco et de palme pour cuire, frire et cuire au wok. « Grâce au pressage à froid, ces huiles ne contiennent pas d’acides gras polyinsaturés. Elles conviennent particulièrement à la cuisson ou à la friture. Elles sont très saines et délicieuses et se conservent longtemps. Ce qui est si bien avec ce trio d’huiles, c’est qu’elles se complètent parfaitement au niveau du goût et des avantages pour la santé. L’huile de coco extra vierge est très digeste, très goûteuse et a une action antimicrobienne et antivirale. L’huile de palme extra vierge rouge est à conseiller pour la santé car elle est riche en carotènes et en vitamine E ». Chantal Voets souligne aussi l’importance de la couleur de l’huile de palme : « La couleur rouge prouve qu’il s’agit ici d’un produit non raffiné. La variante blanche, qui est également disponible sur le marché, est raffinée et a ainsi perdu tous ses bénéfices», prévient elle. « L’huile extra vierge d’olive est très efficace dans la lutte contre les
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La pensée bio est présente dans tous les secteurs de l’entreprise. Récemment, les collaborateurs de Noble House ont tous reçu une nouvelle tenue de travail entièrement en coton biologique.
maladies cardiovasculaires en raison des polyphénols qu’elle contient. Les polyphénols, auxquels appartient aussi le groupe des flavonoïdes, nous protègent contre les radicaux libres. Les huiles et les graisses ont, à tort, une mauvaise réputation. Les bonnes graisses sont nécessaires à l’organisme humain. Consommées régulièrement, elles contribuent à préserver la santé. De plus, elles sont délicieuses ».
Le conditionnement Chez Noble House, la passion de l’alimentation délicieuse et saine se reflète également dans le choix du conditionnement. « Nous évitons autant que possible d’emballer nos produits dans du plastique, pour des raisons écologiques et de santé car ce n’est pas conseillé surtout si l’huile est insaturée. En effet, des liaisons chimiques peuvent conduire à la formation de molécules capables de migrer du plastique vers l’huile. De la même façon, l’eau en bouteilles plastique est à éviter pour ne pas risquer d’ingérer de minuscules particules de plastique, surtout lorsqu’il fait chaud. C’est pourquoi, nous sommes partis à la recherche d’une bonne eau en bouteilles en verre. Et nous l’avons trouvée avec Pineo qui est une eau délicieuse et douce des Pyrénées espagnoles ». Les critères écologiques sont pris en compte lors du choix du conditionnement des produits : « Récemment, nous avons même remplacé le papier sur nos bouteilles d’huile par une feuille biodégradable à base de maïs », explique Chantal. « Simplement parce que cela est encore plus écologique que le papier recyclé. Ainsi, nous avons été le premier producteur d’huile à utiliser des matériaux biodégradables pour ses étiquettes. » Cette démarche se retrouve d’ailleurs partout dans l’entreprise. « Les matériaux que nous utilisons à la maison et dans nos bureaux y compris les peintures sont tous écologiques. Un de nos rêves pour l’avenir est d’ailleurs de construire l’entreprise la plus écologique qui soit ».
explique Chantal : « Au Sri Lanka, p.ex., nous soutenons un prêtre bouddhiste et des centaines de familles en achetant leurs noix de coco bio à un prix correct. Ces noix de coco sont collectées et puis évaluées et transformées dans une usine. Il en va de même pour notre huile de palme rouge. Pour ce produit, nous ne collaborons qu’avec des coopératives estampillées Rainforest Alliance. Ainsi, nous sommes certains qu’il n’y pas d’abattage dans la forêt équatoriale pour produire notre huile de palme. De la même façon, notre huile d’olive provient d’une petite entreprise familiale que nous connaissons. Elle est située dans une zone naturelle où l’huile est mise en bouteille après récolte et pressage des olives. Nous aimons aussi simplement travailler avec des gens qui sont fiers de leurs produits et qui les traitent avec respect. En disant cela, je pense immédiatement à notre huile de noix du Périgord (en France). Ce producteur ne grille pas ses noix et n’utilise que les meilleures noix pour fabriquer son huile, les autres étant éliminées manuellement sous son regard expérimenté. D’autre part, nous continuons aussi à soutenir divers projets de protection environnementale et naturelle, tels que celui qui concerne les phoques d’A nnemarie Postma ou la collaboration avec le photographe des grands fonds marins Dos Winkel, qui s’investit pour les écosystèmes océaniques menacés ».
Amanprana et le commerce équitable et éthique Chez Noble House comme dans le secteur bio en général, on essaie d’opter le plus possible pour un commerce équitable et éthique,
www.noble-house.tk
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Les ventes d’Ecover ont augmenté de plus de 20% Ecover, le leader européen du marché des produits écologiques de lessive et de nettoyage est satisfait des résultats de l’année dernière. En 2007, le chiffre d’affaires de ce fabricant, qui possède des unités de production en Belgique et en France, a augmenté de bien 21 %. Bientôt, l’entreprise présentera aussi un ingénieux système de recharge, exclusivement pour les magasins d’alimentation naturelle.
Une croissance internationale Ecover doit sa forte croissance en grande partie à son introduction dans les supermarchés de différents pays. Ils sont en effet p.ex. disponibles dans les supermarchés français Auchan et Carrefour. Il y a également eu une percée dans le canal des supermarchés belges : les ventes y ont augmenté de 74 % en 2007. En effet, en Belgique, Delhaize et Carrefour (entre autres) ont décidé de collaborer avec Ecover et de vendre ses produits. Ces nouveaux canaux de distribution ont occasionné une croissance de 71 % en Belgique. L’augmentation du chiffre d’affaires de la marque dans les magasins d’alimentation naturelle a été moins spectaculaire, mais tout aussi belle : Ecover y a affiché une hausse de 21 % au Benelux. Ecover a aussi du succès dans le reste du monde. En Suisse, le chiffre d’affaires a augmenté de 53 %. Au Danemark, en Allemagne et au Japon, les hausses respectives étaient de 51 %, 42 % et 33 %. Pour 2008, l’entreprise s’attend à une croissance globale de 18 %, ce qui porterait le chiffre d’affaires à 78 millions d’euros. Ecover a injecté 4,6 millions de ces bénéfices dans des projets d’investissement tels que la rénovation de l’usine de Malle. Michaël Bremans, le directeur général d’Ecover, estime que la part de marché européenne de son entreprise s’élève à 1 % de l’entièreté du marché des produits de lessive et de nettoyage. Les produits moins agressifs pour l’environnement doivent donc encore toujours se mesurer à une majorité de produits traditionnels. Certains produits ont cependant plus de succès que d’autres. Bremans a mentionné l’exemple du détergent vaisselle Ecover, qui détient une part de marché de 6 % au Royaume-Uni, ou du savon pour les mains en distributeurs à pompe, qui représente 3 % du marché correspondant en Belgique. Un autre pôle de développement de l’entreprise est le marché professionnel, où les ventes ont augmenté de 37 %. Les institutions gouvernementales, comme p.ex. les villes d’Anvers et de Gand, choisissent elles aussi Ecover.
Un nouveau système de recharge Ecover ne produit pas seulement des produits écologiquement responsables de manière écologique. L’entreprise invente aussi toujours de nouvelles façons de rendre les choses encore plus écologiques. Ainsi, Ecover lancera bientôt un système de recharge qui réduira la quantité de déchets. Les bouteilles Ecover peuvent être réutilisées jusqu’à 1.000 fois et cela pourra réellement se faire grâce au système de recharge. Des boîtes de 15 litres bag-in-box seront installées dans le magasin. Le client apportera sa propre bouteille, la remplira au robinet facile à employer
et économisera ainsi 10 %. L’installation de 35.000 réservoirs de 15 litres équivaut à une économie de quelques millions de bouteilles, ce qui représente beaucoup au niveau environnemental. Les réservoirs mêmes sont entièrement recyclables. Le système est actuellement testé dans les Bio Shop belges et sera ensuite graduellement instauré dans d’autres magasins d’alimentation naturelle. Les commerçants ont le choix entre un totem contenant 4 unités ‘bag-in-box’ à robinet ou le placement des unités de recharge dans les rayons. Le totem mesure 223 cm sur 76 cm. De plus, Ecover développe actuellement un ingénieux système permettant de contrôler si quelqu’un a acheté une nouvelle bouteille ou a utilisé le système : un autocollant avec un nouveau code à barres est collé sur le code à barres des nouvelles bouteilles qui passent à la caisse. Ainsi, il ne faut pas déléguer un collaborateur pour assister le client qui remplit sa bouteille et il ne faut pas installer les unités de recharge près de la caisse pour pouvoir les tenir à l’œil.
Un projet relatif à l’eau en Éthiopie Outre l’environnement, Ecover pense aussi aux problèmes sociaux dans le monde. Au début de cette année, l’entreprise a entamé un partenariat de 3 ans avec l’organisation internationale WaterAid en Éthiopie. Le projet est axé sur l’approvisionnement en eau, l’amélioration de l’infrastructure sanitaire et l’enseignement de l’hygiène personnelle. Grâce à ce projet, près de 15.000 personnes de la région d’Hintalo-Wajerat auront accès à de l’eau propre et sûre, ainsi qu’aux installations sanitaires nécessaires. Jusqu’à il y a peu, ces gens devaient parcourir d’énormes distances pour trouver de l’eau propre. Ecover croit fermement que le projet peut représenter un premier pas dans la lutte contre la pauvreté. Les voyages quotidiens vers le réservoir à eau actuel faisaient aussi que les enfants ne pouvaient pas aller à l’école. Via ce projet, Ecover espère également résoudre ce grave problème.
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“Less Meat, Less Heat”
Le prix Nobel de la paix Rajendra Pachauri s’exprime au sujet du lien entre la viande et le climat Pour la première fois dans sa carrière, Rajendra Pachauri (président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations Unies (GIEC) et prix Nobel de la paix) s’est adressé le 30 août dernier à un auditorium bondé à Gand (Belgique) au sujet du lien entre la consommation de viande et son impact sur l’environnement. « Notre consommation de viande est responsable à 18 % des gaz à effet de serre globaux, ce qui est plus que ce que produit le transport routier. Si nous voulons remédier au réchauffement de la planète, ils faut d’urgence consommer moins de viande ». Voilà le message du Dr Pachauri.
2 millions de tonnes de CO2
La faim dans le monde
Tout le monde sait que la température globale augmente et que cela a des conséquences catastrophiques pour l’environnement. Ce que l’on sait moins, par contre, c’est que le fait de manger de la viande y est pour beaucoup. Les gens établissent des liens entre des problèmes environnementaux et des facteurs évidents, tels que les gaz d’échappement produits par le trafic, la consommation d’énergie, les emballages, etc. À la demande de l’association végétarienne belge pour l’égalité animale EVA, Rajendra Pachauri est venu, pour la première fois de sa carrière de porte-parole pour l’environnement, parler d’un thème auquel tout le monde est confronté quotidiennement et qui s’avère être néfaste, comme l’indiquent nos problèmes environnementaux : la consommation de viande. Dr Pachauri : « Si chaque Belge (il y en a environ 10 millions) ne mangeait pas de viande un jour par semaine, cela représenterait une économie annuelle d’environ 2 millions de tonnes de CO2. Si nous supprimions 1 million de voitures de la route, nous arriverions au même chiffre. L’option de ne pas manger de viande pendant un jour par semaine me semble plus facilement réalisable que celle d’éliminer 1 million de voitures ».
Dr Pachauri: « La pollution n’est d’ailleurs pas le seul problème causé par l’industrie de la viande. Il est également un fait que la viande contribue plus au problème de la faim dans le monde qu’elle n’aide à le résoudre. Si l’on utilisait la terre cultivable servant à produire du fourrage pour la production d’alimentation humaine, on pourrait considérablement réduire la faim dans le monde. 1 ha de terre agricole qui est uniquement utilisée pour la production de légumes, de fruits et de céréales destinés à la consommation humaine peut nourrir 30 personnes pendant un an. Si l’on utilise cette même superficie pour produire du fourrage, la viande que l’on obtiendrait à partir de ce dernier ne nourrirait que 5 à 10 personnes. En outre, notre consommation exagérée de viande cause des maladies telles que le cancer, les maladies cardiaques, le diabète de type 2 et l’obésité. Voilà pourquoi je conseille que, tous ensemble, nous réduisions notre consommation de viande ».
Le purin Dr Pachauri : « Les facteurs polluants dans l’industrie de la viande sont multiples. La viande est une façon très peu efficace de produire de la nourriture, car il faut d’abord cultiver du fourrage. Trois quarts de la terre agricole sont actuellement utilisés pour l’élevage de bétail. Pour combler ce besoin incessant de nouvelle terre cultivable, il faut abattre des arbres, ce qui libère le carbone (sous forme de CO2) qui était stocké par les arbres ». Le CO2 est le plus important des gaz à effet de serre et est responsable du réchauffement climatique. « Ensuite, il y a le problème du purin et du processus digestif des animaux. Le purin est responsable de la production d’une énorme quantité de protoxyde d’azote et la digestion des animaux produit du méthane. Ces gaz à effet de serre sont beaucoup plus nocifs que le CO2 et ne peuvent donc pas être omis lorsque l’on cherche une solution au réchauffement de la planète. Quant à la transformation et à la conservation de viande, elle requiert beaucoup d’énergie qui, de surcroît, ne provient généralement pas d’une source très durable. Produire un kilo de viande de bœuf va de pair avec la production d’autant de gaz à effet de serre qu’en produirait un trajet de 45 km en voiture, ce qui équivaut à 4,5 kg de CO2, tandis qu’une assiette de légumes ne cause que 0,18 kg de CO2. Un dernier problème, et non des moindres, est l’utilisation d’eau dans l’industrie. Avant que ce kilo de viande de bœuf atterrisse dans votre assiette, 15.500 l d’eau ont été utilisés, tandis qu’un kilo de maïs n’a besoin que de 900 l d’eau », nous explique le Dr Pachauri.
Photo: Marco Chiodi
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> Dentifrice naturel
Un retour à l’essentiel L’industrie des cosmétiques est toujours très créative. Tournée résolument vers l’avenir, elle invente de nouveaux besoins, et de nouveaux ingrédients. A l’usage, ces derniers ne s’avèrent pas toujours être aussi sains qu’annoncé, ni aussi indispensables que prévu. Dans ce contexte, les producteurs de dentifrices naturels – qui ont toujours été une sorte d’outsiders – reviennent en force avec des produits axés sur l’essentiel avec des ingrédients qui ont prouvé leurs vertus depuis des siècles. Ils revisitent la sagesse d’antan et l’adaptent aux besoins du marché bio moderne qui exige un produit honnête, durable, non nocif et bien sûr efficace.
Les dentifrices naturels tournent le dos au fluor et au savon et marient le savoir des siècles passés à celui du 21ème siècle.
Le fluor: est-il bon ou mauvais ? Les fluorures sont des résidus de l’industrie de l’aluminium. Le médecin américain Gerald Cox a été le premier scientifique à leur attribuer des propriétés salutaires. Il a étudié leur toxicité chez les travailleurs dans l’industrie de l’aluminium et a découvert que de petites doses renforçaient l’émail des dents. Ces substances furent alors instantanément promues. Le gouvernement américain s’est mis à distribuer des tablettes fluorées aux enfants et à injecter des fluorures dans
l’eau du robinet. L’industrie du dentifrice a vite emboîté le pas à cette tendance. Plus tard, les tablettes ont été éliminées car de nombreux enfants se plaignaient de troubles gastriques après les avoir prises. Dans les pays européens, l’ajout de fluorures dans l’eau du robinet sera bientôt abolie. En revanche, le dentifrice au fluor traditionnel est toujours dans les rayons et ne les quittera probablement pas de si tôt. De nombreux scientifiques affirment pourtant que le fluor est mauvais pour les os, qu’il dégrade des enzymes présentes dans la salive (gênant le bon déroulement de la digestion), qu’il influence la structure de l’A DN, qu’il a un effet négatif sur les bonnes bactéries présentes dans les intestins et qu’une bonne
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hygiène dentaire sans fluor s’avère être largement suffisante pour garantir la bonne santé de l’émail des dents. Ces constats alarmants poussent les gens à se rendre au magasin bio avec la question : « Avez-vous une alternative ? ».
Le dentifrice naturel La réponse est oui et en plus, l’alternative en question est très valable. Le dentifrice présent dans vos rayons remplit les mêmes fonctions que son homologue classique : il traite les problèmes buccaux les plus fréquents, tels que les caries et le retrait des gencives. Sauf que les dentifrices naturels font leur travail sans faire appel à des agents moussants, des fluorures, des désinfectants ou des blanchissants optiques, ce qui les rend d’emblée plus sains. Ils contiennent généralement des cristaux de sel qui récurent les dents de manière douce, sans les endommager. Ils régulent le pH buccal, ce qui influence positivement la digestion et prévient les caries. L’action récurante permet d’éliminer soigneusement les résidus alimentaires, ce qui contribue aussi à la prévention des caries. De nombreux dentifrices naturels contiennent des herbes qui s’attaquent p.ex. au problème des gencives qui se rétractent. Outre le fait d’être peu confortable, le retrait des gencives entraîne l’exposition d’une partie des dents et leur déchaussement. Le collet des dents devient sensible et vulnérable car les canaux nerveux sont exposés. Ce trouble très courant, appelé parodontose, se traite idéalement à l’aide d’herbes. A l’inverse, les dentifrices conventionnels, conçus pour prévenir ce disfonctionnement, bouchent les canaux nerveux. Cette action fait certes disparaître momentanément la douleur, mais ne résout pas le problème. Une application quotidienne de pâte gingivale et un brossage avec un dentifrice adéquat peuvent prévenir beaucoup de dégâts, mais la façon de se brosser les dents a aussi son importance. Il
est illogique de pousser la gencive davantage vers le haut en se brossant les dents ; il faut conseiller à un client souffrant de parodontose d’effectuer un brossage parallèlement aux gencives. Pour ce qui est du dentifrice, on préconisera un produit contenant de l’huile de l’arbre à thé dont les vertus anti-inflammatoires et antibactériennes vont prévenir la formation d’abcès au niveau des collets exposés.
Le marché Comme il existe autant de problèmes dentaires que de clients, il vaut mieux disposer d’un assortiment varié dans les rayons. Que peut-on trouver sur le marché ? WalaVita Cette entreprise, société sœur de Dr. Hauschka, est spécialisée en dentifrices et offre un produit de qualité supérieure. WalaVita est fière de son expertise et de la qualité des ingrédients qu’elle utilise. Par ex., la solution saline contenue dans le dentifrice Citrisol, le produit qu’elle vend le plus, provient de Bad Dürrenberg, connue pour sa ‘saumure’. La solution saline en question stimule la production de salive. Les autres dentifrices contiennent de la silice en tant qu’abrasif. WalaVita n’utilise ni agents moussants, ni fluor et ses produits sont certifiés BDIH. Weleda Les produits de soins dentaires Weleda accordent beaucoup d’attention aux problèmes gingivaux. Tous contiennent de la myrrhe et de la racine de ratanhia, qui renforcent les gencives. La calendula et la camomille ont une action anti-inflammatoire et le marronnier d’Inde protège naturellement contre les caries. Le bicarbonate de soude et le quartz récurent les dents en douceur. Quant au dentifrice pour
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Ecover, c’est écologique ! Les lessives et produits d’entretien Ecover sont élaborés à partir de matières premières végétales et minérales. Les produits sont fabriqués dans une usine écologique unique et leur mode de production répond aux critères du Développement Durable : écologique, économique et social. Ecover défend les principes d’honnêteté, de transparence ainsi que du respect des hommes, des animaux et de l’environnement. Pour nous, c’est la seule manière de garantir un avenir viable et durable. Plus d’info : www.ecover.com
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> Dentifrice naturel
enfants, il a été conçu spécialement pour eux et a un délicieux goût de menthe et de fenouil. Il est plébiscité par la presse internationale pour son efficacité et son goût agréable. Le baume gingival, produit unique dans la gamme de Weleda, s’attaque au problème du retrait et de l’inflammation des gencives.
mine les impuretés et soigne les gencives. Elle peut aussi être utilisée pour arrêter des hémorragies, même en dehors de la bouche. Cette poudre porte le nom de Dentie et peut être achetée en sachets ou sous forme de dentifrice.
Druide Le dentifrice de Druide est relativement nouveau sur le marché. Il y a deux ans, ce fabricant a décidé de combler une lacune sur le marché canadien des dentifrices naturels qui offrait jusqu’à lors un choix très large mais où le qualificatif naturel semblait être utilisé de manière très approximative. Druide a décidé d’accorder de l’attention à tous les points en privilégiant des huiles essentielles de grande qualité et des emballages biodégradables. Fabriqué à la main, le produit est un peu plus onéreux. Druide est toujours à la recherche d’un distributeur pour les marchés belge et néerlandais, mais le produit est déjà disponible en France. La marque lancera bientôt un dentifrice à la banane. Lavera Lavera Basic utilise de la silice naturelle et du carbonate de calcium pour récurer les dents. Son dentifrice convient bien aux dents sensibles car il contient de l’échinacée et de la propolis. Ciel d’Azur Ce fabricant propose un assortiment complet qui va au-delà de la prévention de problèmes buccaux. L’anis prévient les maux d’estomac, le citron renforce les gencives, le menthol rafraîchit, le romarin contribue à l’hygiène, la sauge tonifie et le thym stimule.
Weleda
Urtekram Le produit le plus populaire de la gamme dentifrices d’Urtekram est celui conçu pour les enfants. Il a bon goût, sans pour autant contenir du sucre ou des édulcorants artificiels. Urtekram utilise de l’A loe vera et du thé vert pour leurs effets positifs sur les gencives.
Lavera
Les ustensiles Outre le dentifrice, la brosse à dents et les autres accessoires d’hygiène dentaire doivent, eux aussi, répondre aux exigences du consommateur bio. Ainsi, chez Frisadent, on peut acheter des brosses à dents à têtes remplaçables pour éviter le gaspillage. De son côté, Preserve propose une brosse à dents avec gratte-langue en matériaux recyclés. Enfin, la brosse à dents pour enfants de Planet Kid a été élue produit de l’année en France.
Les innovations Deux nouveautés dans le secteur de l’hygiène dentaire naturelle nous arrivent du Japon. La brosse à dents Soladey-2 est ionique. Sous l’influence d’une source lumineuse artificielle ou naturelle, le bâtonnet en dioxyde de titane produit des électrons qui aident à éliminer la plaque dentaire. Les ions négatifs sont attirés par les ions positifs de l’acide présent dans la plaque dentaire et neutralisent les bactéries qui causent cette dernière. Il ne faut pas ou pratiquement pas de dentifrice avec ces brosses à dents, même si on peut toujours en utiliser pour agrémenter le goût. L’autre création japonaise pour l’hygiène dentaire utilise l’aubergine. La mixture est préparée par les familles japonaises depuis des siècles, mais ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle gagne le marché occidental. Il s’agit d’un mélange de poudre d’aubergines brûlées et de sel marin que l’on frotte sur les dents. Cette poudre a un effet abrasif qui éli-
Urtekram
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> France
Etre un distributeur cohérent écologiquement. L’exemple de Natur’Eol près de Toulouse Dans la région toulousaine, une nouvelle Biocoop, Natur’Eol, a ouvert ses portes sur 300m2 de vente, au printemps dernier. Aux abords de la ville rose, cela porte à 6, le nombre de points de vente du 1er réseau de distribution bio français (au total, 311 magasins au 1er sept. 2008). Jérôme Bernard, le gérant créateur est très impliqué. Il a mené un projet innovant où l’écologie occupe vraiment une place centrale. Tout nouveau venu dans le secteur bio, il a ainsi concrétisé avec son épouse un projet de longue date et démarre avec 5 salariés.
Ingénieur Agro de formation, Jérôme Bernard a évolué dans le monde de la grande distribution puisque ses parents étaient déjà de la partie en Charente. De ce côté, il possède son métier sur le bout des doigts. Ceci étant, l’idée du bio lui vient de plus loin, puisque ses études l’avaient conduit à faire un mémoire sur la biodynamie au Québec. « Mais à l’époque, c’était un sujet qui n’intéressait personne en France, surtout la biodynamie !» explique t il en souriant. S’il a choisi le réseau Biocoop, c’est bien sûr parce que l’enseigne est leader en France, mais aussi parce qu’il y a un lien entre l’économique et le militant et un fonctionnement coopératif. « A Biocoop, chacun compte de la même manière au moment des décisions et c’est important »
explique le gérant. L’enseigne apporte un service d’accompagnement pour la mise en place du point de vente (choix des gammes, implantation, agencement…), le conseil, la logistique d’approvisionnement et la sélection et le suivi qualitatif des produits. Pour le gérant, « c’est sécurisant et cela permet de se consacrer pleinement au métier de la distribution où il y a déjà tellement à faire »
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Un bâtiment commercial exemplaire : en bois et économe Jérôme Bernard s’est attaqué à son projet en faisant d’abord une formation HQE puisqu’il avait décidé de construire son bâtiment commercial mais pas à l’image de ce qui se fait partout (Hélas, y compris en bio). Il a opté pour un joli bâtiment en bois avec une dalle béton qui assure une certaine inertie thermique. Il a conduit et suivi le déroulement de la construction avec un architecte et un ingénieur thermicien avec l’objectif (atteint) de satisfaire la norme ISO 14001 (management environnemental) même si la démarche de certification reste à faire. La mise en œuvre d’une bonne isolation permet une réduction par un facteur 4 de la consommation énergétique. L’eau de pluie est récupérée, filtrée, puis passe par un traitement UV pour être réutilisée. Des panneaux solaires assurent la production de l’eau chaude et il est encore prévu d’installer bientôt une petite éolienne qui devrait couvrir une partie des besoins en électricité (15000 kwh/ an). Enfin, le bâtiment est équipé d’une VMC double flux pour assurer un renouvellement continuel de l’air ambiant pour beaucoup plus de confort pour les occupants et visiteurs. Au bout du compte, le bâtiment a coûté 10 à 15% de plus à l’investissement qu’un hangar classique, mais les charges de fonctionnement à l’usage vont être grandement diminuées.
certain nombre de produits de consommation très courante : huile d’olive à la tireuse, farine, œufs… pour lesquels il consent à diviser sa marge par 2 pour le plus grand bonheur de ses clients. Autre moyen d’avoir des prix doux, laisser une large place au vrac : Natur’Eol propose pas moins de 150 produits en vrac, ce qui est loin d’être la priorité de tous les points de vente bio : farines, fruits secs, café, thé, biscuits, pâtes, céréales… Ce rayon en libre service a beaucoup de succès puisqu’il pèse déjà pour 15% dans le chiffre d’affaire. D’autant que le vrac permet de réduire considérablement les emballages. « Mieux vaut trier les achats plutôt que les déchets.» est un des principes du magasin.
De l’eau très propre et gratuite à volonté Jérôme Bernard va plus loin dans cette réflexion puisqu’il pointe ouvertement du doigt la question de la consommation d’eau en bouteille qui génère 300000 tonnes de déchets plastiques en France et consomme énormément d’énergie. Il a fait le choix de se doter d’une fontaine à eau qui est alimentée en eau potable traversant 5 niveaux de filtration qui éliminent les éléments grossiers, les nitrates, les bactéries et autres métaux lourds indésirables. Les clients sont invités à apporter leurs bouteilles ou bombonnes et à les remplir gratuitement au magasin. Cette initiative bien qu’écologique et cohérente, surprend les clients. « ils se montrent encore étonnés par la démarche et certains réclament les packs de bouteilles. Il faut du temps pour faire avancer les idées » constate Jérôme Bernard. Du coup, Natur’Eol propose de nouveau un peu de bouteilles tout
Savoir maîtriser les prix En lui-même, le point de vente présente différentes spécificités. Jérôme Bernard est très vigilant sur les prix. Il veut mettre le bio à la portée de tous « dans toutes les gammes, il faut une référence qui soit abordable » Il a soigneusement sélectionné un
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> France
en alertant les acheteurs sur le problème. Ces derniers peuvent par ailleurs bénéficier de conseils pour le choix d’un système de filtration efficace. Pour le magasin, la réduction de l’offre bouteille permet, en plus, un gain de place.
Proposer une offre large Pour l’agencement de l’espace de vente, différents univers ont été aménagés : les écoproduits, le textile, le frais, le vrac, le vin, un rayon fromage à la coupe,… L’idée est d’offrir une palette très large y compris de la viande et de la charcuterie à la coupe, même si la petite vitrine dédiée n’est pas pressentie comme majeur « Quand on vient au bio, il est assez logique de diminuer sa consommation de viande dont la production consomme beaucoup d’eau, de soja… Mais ceux qui en consomment doivent pouvoir en trouver ici» explique Jérôme Bernard. Il a beaucoup d’idées pour élargir encore son offre et regrette un peu de ne pouvoir avoir plus de choses autour de
l’habitat écologique, un rayon poisson car le service logistique de Biocoop est bien organisé pour l’approvisionnement (aussi bien que pour la viande). Du côté des difficultés dans ce nouvel univers, Jérôme Bernard est inquiet de voir beaucoup de ruptures d’approvisionnement. L’année 2008 a été assez difficile entre autres pour les fromages et les fruits et légumes, ce qui n’est pas très étonnant puisque les points de ventes, de plus en plus grands, se multiplient en France sans que la production ne prenne le même chemin. L’offre locale n’est pas non plus très étoffée ou ne correspond guère aux attentes du gérant. Elle ne représente pour l’instant que 5%, la viande par exemple vient de Poitou Charentes. Jérôme Bernard réfléchit sérieusement à soutenir localement des producteurs qui voudraient passer en bio, en contractualisant avec eux un volume de production. Cette orientation est aussi celle du réseau Biocoop au niveau national.
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> Pays-Bas
« Les ingrédients biologiques sont plus forts » Biozorg, le premier fournisseur de repas biologiques aux Pays-Bas
Depuis avril 2008, toute organisation ou entreprise des Pays-Bas qui désire proposer des repas bio peut s’adresser à Biozorg, un pionnier néerlandais en matière de restauration biologique. Raymond Hertong, directeur et inspirateur de Biozorg à Haaksbergen, s’est lancé dans l’inconnu au début de cette année… avec succès ! aux Pays-Bas, Biozorg estime qu’environ la moitié d’entre eux mangeront bio sur place. Raymond : « Des grandes entreprises, comme Rabobank et les compagnies d’assurance maladie devraient suivre rapidement. Les fournisseurs de repas tels que Sodexho et Kompass ont déjà réagi et vont se réorienter. Le secteur de la restauration bio est en pleine effervescence. Nous recevons même des réactions de Belgique ».
Le prix
Après une formation de boucher et quelques temps de pratique dans ce métier, Raymond est devenu chef cuisinier et a commencé à développer des menus. Il y a quelques années, il a été approché par Infodish, un bureau spécialisé en produits et concepts alimentaires, qui désirait savoir si la cuisine bio en collectivité avait un avenir. Plein d’enthousiasme, Raymond a accepté de collaborer au projet pilote. Pendant quelques mois, il a servi 400 personnes dans un centre de soins avec des repas biologiques. Il a élaboré un menu, à la fois varié, réalisable et délicieux. Les réactions furent positives au-delà des espérances. Raymond a clôturé le projet avec succès pour lancer immédiatement Biozorg. Voilà comment une simple expérience est devenue une activité professionnelle à part entière.
Zorg Raymond a opté pour le nom Biozorg (zorg signifiant soin en néerlandais), pensant que les demandes émaneraient surtout du secteur des soins. En fait, beaucoup d’autres entreprises se sont rapidement montrées intéressées par le service. De plus, le gouvernement néerlandais a promulgué une convention par laquelle il est stipulé que pour 2010, tous les ministères devront servir des repas 100 % durables, dont au moins 60 % seront d’origine biologique. Sur 445.000 fonctionnaires
Pourtant, les repas de Biozorg sont plus chers. Y a-t-il un marché pour une alimentation plus coûteuse à une époque où l’on parle de crise alimentaire ? Raymond : « Sans aucun doute, il existe un groupe cible, prêt à payer plus pour des repas bio. Je parle ici des ménages à deux revenus et des plus de 50 ans. Ce sont surtout ces derniers qui se préoccupent beaucoup de leur santé et cela se reflète dans les repas. En réalité, le prix n’est pas élevé au point d’être injustifiable lorsque l’on dépose un repas bio prêt à consommer dans son chariot. En plus, le rendement des légumes bio est 10 % plus élevé. Lorsque l’on fait sauter des poireaux ou des chicons ordinaires, il faut faire évaporer l’eau contenue ce qui n’est pas nécessaire avec les légumes bio. Le processus de production en est simplifié et le goût est préservé. Idem pour la viande bio : 100 grammes de viande équivalent à 100 grammes de viande et non 80 grammes de viande et 20 grammes d’eau. Au final, le prix n’est pas aussi élevé qu’il y paraît ».
La sauce Raymond: « Les ingrédients bio sont également plus forts. Les auxiliaires qui confèrent une certaine consistance à une sauce, p.ex., le font mieux que leurs homologues ordinaires. Ainsi, on en met moins. D’ailleurs j’ai abandonné la fécule de pomme de terre classiquement utilisée car mes sauces devenaient beaucoup trop épaisses. Cela en dit long quant à la différence entre bio et classique. J’ai dû adapter de nombreuses recettes pour prévenir ces « problèmes » et c’est justement ce qui rend mon travail si passionnant ». Et nous n’avons même pas encore parlé du goût. Une carotte a plus de goût lorsqu’elle est bio. Donc, il en faut moins pour obtenir le goût recherché. Tout cela contribue à contenir le prix. De plus, nous travaillons avec une marge plus faible, car nous voulons donner une chance au produit de percer ».
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Chefs corner
> Nederland
Le rendement des légumes bio est 10 % plus élevé Un pionnier Biozorg est le premier fournisseur de repas biologiques aux Pays-Bas et cela va de pair avec d’importants défis. Raymond : « Nous devons tracer la voie : cela implique de trouver une solution à chaque problème et développer de nouvelles idées. Nous faisons tout par nous-mêmes pour plus de contrôle sur les processus. Nous collaborons avec des maraîchers et un boucher qui sont actifs dans le secteur bio depuis 15 ans déjà. Nous pouvons donc heureusement compter sur leur expertise. En outre, nos contrats avec ces personnes nous assurent un volume garanti de légumes et de viande, car cela est parfois un problème dans le secteur bio. On ne peut pas se permettre de se rabattre sur des légumes surgelés, s’il n’y a pas de frais disponible. De leur côté, les producteurs ont un débouché assuré et osent cultiver de plus grandes quantités ».
La gamme Bien qu’aujourd’hui les produits bio ne sont pas encore disponibles en masse, les clients de Biozorg ont le choix parmi une large gamme. Raymond : « Grâce à notre créativité, nous réussissons à avoir un bel assortiment. Nous proposons des repas complets, des éléments de repas, du prêt à consommer (donc précuit et en portion), diverses sortes de pâtes et de riz, des viandes en sauce, des légumes précuits, ainsi que des légumes frais coupés. Nous répondons donc aux besoins des clients qui cuisinent comme de ceux qui recherchent du tout prêt.
L’approvisionnement en légumes pose parfois problème, de même que les épaississants bio pour les sauces qui nous compliquent la tâche. Notre créativité nous permet alors de trouver des solutions en repensant le développement du produit. Nous sommes passés au tapioca pour les sauces. Cela fonctionne à merveille. La saisonnalité est aussi un atout. Chaque saison, la gamme est adaptée en fonction des légumes qui sont disponibles. Cela apporte beaucoup de diversité. La cuisine biologique a plus d’avantages qu’on ne le pense ! ».
Végétarien Raymond: « Nous proposons un grand choix de repas végétariens. Les personnes qui optent pour du bio choisissent souvent des plats végétariens. Soit nous utilisons un substitut de viande à base de
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produits laitiers, soit nous éliminons la viande et gâtons ces personnes en leur servant plus de légumes. Ce sont les pâtes qui semblent avoir le plus de succès surtout en prêt à consommer dans les supermarchés. Un petit plat de pâtes est en effet facilement embarqué et tout le monde aime les pâtes. A l’inverse, un repas composé est bien plus personnel. Si vous aimez la purée de carottes, mais que l’oiseau sans tête, proposé avec, ne vous intéresse pas, vous n’achèterez pas ce plat. Beaucoup de gens veulent également connaître la valeur nutritive de tous nos produits. Les gens semblent vraiment préoccupés par leur santé ».
Tout réinventer Raymond: « Moi-même, je soutiens entièrement l’idéologie du bio. Je le remarque également à la maison. Ma fille préfère les légumes bio aux légumes ordinaires. « Ils sont meilleurs, papa », dit-elle. C’est aussi simple que cela et le secteur est bien plus captivant. On obtient plus rapidement un contrat en tant que restaurateur ordinaire, mais on peut aussi le perdre très vite. Les gens ont l’habitude de l’ordinaire et ne se préoccupent pas de savoir si leur nourriture vient de l’entreprise X ou Y. En tant que fournisseur bio, vous avez un contrat plus sûr. Les clients apprécient ce que vous faites et remarquent vite la différence. Le travail est plus agréable. Auparavant, faire de la purée de pommes de terre était une routine. Il ne fallait pas réfléchir. Tout avait déjà été découvert. Maintenant, je dois tout réinventer. C’est bien plus passionnant. Le personnel est aussi plus enthousiaste. Un de mes cuisiniers, lui aussi issu du projet pilote d’Infodish, a spontanément opté pour le bio après cette expérience».
Nos ambitions Raymond: « Nos ambitions sont simples. Nous voulons faire de Biozorg un concept de qualité. Je n’ai actuellement pas besoin d’avoir diverses usines éparpillées aux Pays-Bas. Faisons d’abord un endroit génial de cet endroit-ci. Peut-être avec un peu de soutien de la part du gouvernement ? Il pourrait par exemple abolir la TVA sur les produits bio. Cela limiterait fortement la différence de prix ! Cela dit, il fait de son mieux. La Haute École de Groningen fait également du bio, mais quand son budget sera épuisé, c’en sera fini. Ce budget (et ce qu’il permet de réaliser, vu l’inflation…) est un souci pour nous. En cas de difficulté, les produits de luxe sont les premières choses qui passent à la trappe. S’il n’y a plus d’argent, les gens se rabattront sur des repas ordinaires. Heureusement, nous croyons au produit et savons que son goût est inégalable. Autrefois, mes parents tenaient un magasin de légumes. Une fois par an, pendant une très brève période, on pouvait y acheter des pommes de terre Obbedoes. Elles étaient tellement bonnes que mon père insistait pour que ma mère en prépare tous les jours tant qu’il y en avait. Une pomme de terre bio est encore plus goûteuse que cette fameuse Obbedoes et cela, tout au long de l’année. Le bio est quelque chose de bien particulier et nous espérons pouvoir faire passer le message ».
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> Belgique
Annette Dubois, une des deux femmes qui ont imaginé la formule à succès Biocap
« De nouvelles allergies amènent de nouveaux clients dans le magasin bio » Annette Dubois et Martine Baré ont accompli beaucoup de choses dans le secteur du bio. Toutes deux sont actives depuis plus de 25 ans en tant que commerçantes, d’abord séparément et ensuite en tant que partenaires commerciales. Ces deux battantes adeptes du bio exploitent les magasins Biocap de Charleroi et de Namur et, ce faisant, suscitent beaucoup d’admiration. Nous nous sommes entretenus avec Annette Dubois du magasin Biocap de Charleroi.
Presque trente ans d’expérience Bien que les magasins Biocap soient aujourd’hui repris parmi les références incontournables de Belgique, Martine Baré et Annette Dubois ont elles aussi dû commencer de façon modeste. Annette : « En 1980, j’ai débuté avec un magasin qui proposait en majorité des suppléments alimentaires naturels et de l’alimentation de réforme. Il se trouvait à Gembloux. Après les typiques débuts difficiles, nous avons réussi à nous faire une réputation dans la région et l’affaire est devenue rentable, bien que j’étais très heureuse d’avoir un époux qui béné-
ficiait d’un salaire fixe. À la fin des années 80, je me suis rendu compte qu’un magasin d’alimentation naturelle devait davantage évoluer vers l’alimentation bio. Je connaissais déjà bien Martine via les rencontres au sein de Naredi (la fédération belge de l’industrie et du commerce des compléments alimentaires et des produits naturels, de réforme et de diététique). Nous avons remarqué que nos pensées évoluaient dans la même direction ; ériger une société nous a donc semblé une suite logique. Martine a d’ailleurs vraiment grandi dans le bio. Ses parents étaient propriétaires d’une des premières
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entreprises agricoles de Belgique à avoir effectué la transition vers l’agriculture bio. D’un point de vue financier également, un partenariat semblait le meilleur choix, car pour se lancer dans l’alimentation fraîche, il faut beaucoup plus de superficie de vente et un plus important capital de départ. C’est ainsi que le premier Biocap a ouvert ses portes à Namur. Ce magasin est vite devenu un succès, raison pour laquelle sa superficie de 300 m² ne suffit déjà plus à l’heure actuelle. C’est un problème pour nos clients et nos collaborateurs, surtout aux moments où il y a beaucoup de passage. Il est d’ailleurs frappant – et je ne suis sûrement pas la seule à l’avoir remarqué – que les clients entrent par vagues. Il peut y avoir foule pendant deux heures et puis soudainement, en l’espace d’un quart d’heure, le magasin se vide pour à nouveau être bondé une demi-heure plus tard. Tout comme nos collègues, nous devons nous y adapter. Du reste, nous ne pouvons pas y faire grand-chose. Actuellement, nous cherchons une solution pour disposer de plus d’espace à Namur ».
De Charleroi à Namur Annette sentait que le bio était en plein essor et remarquait aussi que son magasin accueillait beaucoup de clients qui ne venaient pas de la région namuroise. « Nous avons découvert que nombreux de nos clients venaient aussi de la région de Charleroi. Nous sommes donc allées voir s’il était possible d’ouvrir un magasin ici même à Charleroi. Et nous y avons réussi : en 2006, nous avons ouvert un tout nouvel établissement ici à Marcinelle ». Le magasin de Charleroi est ravissant : un beau bâtiment commercial en bois, construit selon les normes écologiques et doté d’un vaste parking. L’endroit est particulièrement lumineux grâce à sa façade vitrée. « En offrant à nos clients suffisamment de lumière et d’espace entre les rayons, notre but était qu’ils puissent faire leurs achats de la façon la plus agréable qui soit.
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> Belgique
Annette ajoute que certaines personnes s’étonnent de trouver un tel projet à Charleroi, une ville belge située dans dans une région qui à la réputation d’être défavorisée. « La région est en redéveloppement et Charleroi est bien plus que cela. Les Carolos sont des gens très aimables et Charleroi est une très grande ville : en comptant l’agglomération, la population y atteint plus de 600.000 personnes. Au sein de cette population se trouvent de nombreuses personnes qui s’intéressent à un assortiment bio ».
De l’optimisme Selon Annette, les 400 m² d’espace commercial à Charleroi sont suffisants. La Belgique n’est pas encore prête à suivre les exemples d’espaces de plus de 1.000 m² que l’on retrouve à l’étranger. « Notre assortiment est en fait très complet. Ce n’est que si nous nous mettions à également proposer des draps et d’autres produits écologiques que nous aurions besoin de tant de place ». Cela ne signifie pas pour autant qu’Annette ne croit pas à une expansion du bio pendant les années à venir. « J’ai lu dans une étude que seuls 3 % de la population de notre pays se rendent dans des magasins d’alimentation naturelle. Il y a donc encore un énorme potentiel. Et cela est surtout dû au fait que, suite aux informations qui nous viennent des médias, les gens sont de plus en plus confrontés aux faits. Le bio est meilleur pour l’environnement, plus sain et plus goûteux ». Annette attire également notre attention sur l’importance de l’alimentation diététique dans un magasin bio. « Un nombre croissant de personnes souffre d’allergies : lactose, gluten, etc. Cela les pousse souvent à se rendre pour la première fois dans nos magasins. Bien que cet assortiment ne soit souvent pas bio, nous faisons tout de même en sorte de proposer une gamme la plus complète possible ».
Organic Pro - septembre 2008
Beaucoup de produits locaux
Des biens matériels Le contact avec les clients et le fait de savoir offrir de bons conseils sont des atouts que l’on trouve très importants chez Biocap. Les collaborateurs sont tous formés afin qu’ils puissent donner des conseils professionnels et ils sont ouverts à ce qu’on leur pose des questions ou à donner des renseignements. Ainsi, Annette a aussi une bonne vue sur les différents types de clients qui se rendent dans son magasin. « Il existe différents types de clients, mais il y a toutefois des points communs entre eux. On remarque clairement que la plupart des clients attachent beaucoup d’importance à une alimentation de qualité. Et nous avons également beaucoup de clients qui ont un revenu ordinaire ou même modeste. Ces derniers ne dépensent alors pas d’argent à des biens matériels tels que des voitures ou des téléphones mobiles coûteux. Cependant, ils attachent de l’importance au fait de manger bien et sainement. Qui peut leur donner tort ? », dit Annette en riant. « Nous accueillons aussi des personnes plus nanties qui font leurs courses ici comme si elles étaient dans un supermarché, mais la plupart achètent de manière sélective. Je pense aussi que la plupart de nos clients ne font pas l’entièreté de leurs achats dans des magasins bio. Non, ils se rendent probablement tous au supermarché également. Et je pense qu’ils y achèteront aussi plus de produits bio que les autres clients ». Cela nous amène à un thème actuel : le pouvoir d’achat. Annette a-t-elle remarqué des limitations budgétaires chez ses clients ? « À vrai dire, pas encore. Mais cela va de pair avec la motivation d’acheter de bons produits. Donc, je pense – et j’espère – que les gens n’essaieront pas trop vite d’économiser sur le bio ».
Les magasins Biocap se distinguent entre autres par leur bel assortiment de produits frais. « Nous y attachons beaucoup d’importance. Et nous proposons également assez bien de produits provenant directement des agriculteurs ou des producteurs, comme p.ex. des légumes, des fruits ou des fromages. Cela est doublement positif : premièrement, on peut ainsi proposer aux clients des prix plus attrayants et, deuxièmement, on bénéficie d’un contact direct avec ces personnes ». D’autre part, Biocap est parfois confronté à un produit manquant, tout comme cela arrive dans de nombreux autres magasins bio. « Eh bien oui. Parfois, en matinée, on reçoit un coup de fil d’un fermier qui nous fait savoir que les fraises arriveront un peu plus tard du fait qu’il a gelé pendant la nuit et qu’il n’a donc pas su les cueillir. Mais je ne trouve pas cela très grave ; nous expliquons d’ailleurs cela aux clients. Ils peuvent obtenir un produit local qui est de surcroît bio et qui a meilleur goût qu’un produit ordinaire, mais il y a un revers à la médaille. Et je dois dire que les clients se montrent très compréhensifs ».
Un plus beau site web et plus de promotions et de produits accrocheurs en magasin Bref, Annette et Martine sont très satisfaites de leurs activités d’exploitantes de magasin d’alimentation naturelle. Et l’avenir présage encore de belles choses : « Le bio est visiblement en plein essor et cela nous offre de jolies perspectives. Les deux magasins tournent bien ; nous pouvons donc être contentes ». Mais chez Biocap, personne ne se repose sur ses lauriers et Annette sait déjà ce qu’elle voudrait améliorer. « Je voudrais organiser davantage de promotions, tant en magasin que sur le site web. Ce dernier est attrayant, mais devrait être régulièrement mis à jour afin que les gens sachent qu’il vaut la peine de s’y rendre régulièrement. Nous allons nous pencher sur le sujet », conclut-elle.
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Commerce équitable
Le bio en Amérique
Organic Pro - septembre 2008
> 1ère partie
La tendance du bio aux USA ! Ce n’est pas une exagération que de dire que l’alimentation saine et bio est la nouvelle tendance aux États-Unis. Le pays du fastfood connaît un contrecourant grandissant au sein duquel les produits bio (organic) sont présentés comme l’alternative par excellence. Les supermarchés bio (qui peuvent atteindre des superficies de plus de 1000 m²), y foisonnent et sont à chaque fois reçus à bras ouverts par la population locale. Dans ce numéro et dans les numéros suivants d’Organic PRO, nous partagerons avec vous nos impressions d’outre-atlantique. Dans ce numéro, nous commencerons par fournir un aperçu général du marché bio dans le pays de Barack Obama et de John McCain.
San Francisco, le berceau de la philosophie bio
Le marché
Le marché bio à New York
Dans un pays qui compte près de 300 millions d’habitants, la part de marché du bio (3,3 %) est relativement impressionnante. En 1990, le bio avait déjà rapporté 1 milliard de dollars. En 2006, cette somme s’élevait à 23 milliards, allant de pair avec une croissance du marché de non moins de 21 %. Des sondages récents ont révélé qu’il y a plus de 9.000 magasins bio dans tout le pays et une part de marché de plus de 3,3 % pour les produits bio dans l’entièreté du marché alimentaire, ainsi qu’une croissance annuelle d’environ 10 %. La part des produits bio non-alimentaires a grandi de 26 % en 2006. Les produits qui ont affiché la plus importante croissance sur ce marché des produits non-alimentaires étaient la nourriture pour animaux (37 %), les produits ménagers (31,6 %) et les vêtements (27 %). Le secteur des cosmétiques bio a lui aussi grandi bien plus que son équivalent conventionnel, à savoir de 15 %. En 2008, Biofach USA, l’équivalent américain du salon professionnel Biofach, avait tellement grandi (en affichant une croissance de 60 %
en termes de la surface utilisée) qu’il a dû déménager de Baltimore à Boston. Stefan Hauke, conseiller et connaisseur du marché biologique explique cette croissance comme suit : « L’A méricain moyen gagne 46.000 dollars par an. Pour ce consommateur, le prix n’est donc pas le premier critère, ni le plus important. Depuis l’apparition de la culture LOHAS (Lifestyle of Health and Sustainability), la durabilité est devenue plus importante pour une partie des consommateurs lors du choix d’un produit donné. De plus, la qualité des produits durables sur le marché américain est tellement bonne que les Américains exigeants les choisissent en masse ».
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> 1ère partie
+24%
COSMÉTIQUES
+19%
FLEURS BIOLOGIQUES
+26%
SUPPLÉMENTS
+27%
VÊTEMENTS
+31,6%
+37%
Pourquoi les Américains optent-t-ils pour le bio ? +12%
+18%
SAUCES BIO
+21%
SNACKS
+23%
PAIN ET CÉRÉALES
+24%
FRUITS ET LÉGUMES
+25%
+29%
VIANDE BIO
10%
PRODUITS LAITIERS
20%
Les catégories de produits non-alimentaires affichant la plus grande croissance (données de 2006) :
30%
10%
BOISSONS
30%
40%
20%
Les catégories alimentaires affichant la plus grande croissance (données de 2006) : ALIMENTATION PRÉEMBALLÉE+14%
40%
Tout comme en Europe, le marché est cependant confronté au fait que l’offre de produits agricoles n’a suivi la demande croissante. 55 % de tous les producteurs américains se plaignent de problèmes d’approvisionnement. Les chiffres mondiaux nous apprennent que seuls 1,6 million d’hectares de la superficie biologique globale de 30 millions d’hectares se trouvent sur le sol américain. Les producteurs de produits bio doivent donc trop souvent faire appel à des produits provenant de l’étranger.
PRODUITS MÉNAGERS
En ces temps économiquement difficiles, les Américains profitent largement de bons de réduction, de remises sur les quantités et de leur propre cuisine (au lieu des restaurants) pour faire plus avec leur budget et ainsi pouvoir tout de même acheter du bio. Les consommateurs américains ne veulent en effet pas se priver au niveau alimentaire, car bien que la durabilité soit un critère important, l’aspect salutaire demeure la raison principale d’opter pour du bio. En outre, l’assortiment a tellement grandi durant ces dernières années qu’un consommateur ne doit pas chercher longtemps pour trouver des produits bio. Les produits durables sont disponibles partout, du fait que les grandes chaînes de supermarchés telles que Safeway et Walmart se sont elles aussi mises à proposer des produits bio dans leurs rayons. L’étape suivante pour les entreprises bio américaines est d’approfondir et de diversifier l’assortiment », poursuit Hauke.
NOURRITURE POUR ANIMAUX
Bio in Amerika
Une enquête menée auprès des Américains nous apprend pourquoi le consommateur de bio choisit le bio plutôt que les produits agricoles ordinaires. Voici, par ordre d’importance, les arguments que donnent les Américains en faveur du bio : < Pas de pesticides < Pas d’hormones de croissance < Plus de nutriments et de meilleurs
< < < < <
nutriments Plus écologique « Je suis contre les OGM » Raisons de santé « Les produits ont meilleur goût » « Les produits sont plus durables »
La distribution de l’alimentation bio aux États-Unis MARCHÉS FERMIERs 2% MAGASINS EN LIGNE 2,2% AUTRES 3,8% RESTAURATION 4% SUPERMARCHÉS CONVENTIONNELS 28% *CLUB STORES 8%
HYPERMARCHÉS 8%
MAGASINS BIO 44% *Les Club Stores sont des magasins où l’on peut acheter à prix réduit moyennant le payement d’une cotisation de membre.
Organic Pro - septembre 2008
Qu’est-ce qui différencie les magasins bio américains des nôtres ? Dans les années qui ont suivi mai 68, un contrecourant qui a influencé toutes les couches de la société a fait son apparition en Amérique – tout comme chez nous. Dans l’agriculture, les gens se sont également mis à choisir des méthodes qui allaient à l’encontre des pratiques de l’agriculture intensive traditionnelle. L’agriculture bio était née. En raison de leur caractère différent, les produits ne connaissaient qu’un succès limité. Les magasins qui les vendaient faisaient en effet en sorte qu’ils ne soient appréciés que par les hippies et les alternatifs. La majorité de la population délaissait en effet ces magasins et produits. La professionnalisation continuelle et le fait qu’un nombre croissant de personnes comprenait que le bio avait des arguments incontournables ont fait croître l’intérêt public envers lui. Une envie grandissante d’alimentation vraiment saine et naturelle s’inscrivait parfaitement dans l’esprit des produits bio et a fait du marché bio ce qu’il est aujourd’hui. Ceux qui examinent les produits bio présents dans les magasins américains ne peuvent que conclure qu’au niveau des emballages, ils ressemblent très fort aux produits ordinaires. On a clairement veillé à ce que le seuil vers le bio soit le plus bas possible. Les producteurs ont donc engagé des développeurs de conditionnements et de produits et des commerciaux issus du secteur conventionnel pour les immerger dans l’univers bio et ils ont ainsi créé des produits plus accessibles que leurs prédécesseurs, mais éthiques, écologiques et sains. Faire ses courses dans un supermarché bio américain ne diffère pratiquement en rien de faire ses courses dans un supermarché ordinaire, à la différence près que l’on y trouve des labels organic sur tous les emballages, Aux États-Unis, un deli avec une aire de consommation est plus une règle qu’une exception
même sur les repas prêts à consommer, les cosmétiques ou les produits du rayon frais. Les clients savent à quoi ils peuvent s’attendre, car ils connaissent le produit d’une époque antérieure. Seulement, ils se mettront maintenant les versions bio sous la dent.
Le deli Pour rester reconnaissables, de nombreux magasins bio, si petits soient-ils, s’attribuent les caractéristiques des supermarchés ordinaires, mais en y apportant un petit plus. Ainsi, la plupart des magasins bio ont un deli, une sorte de comptoir réfrigéré où l’on trouve des plats fraîchement préparés que l’on peut faire emballer ou consommer sur place. Les plats sont toujours ultra-frais, de grande qualité, surprenants et culinairement très responsables. On y trouve p.ex. du taboulé aux légumes grillés, des plats au tofu garnis de succulentes vinaigrettes, de la viande épicée, des salades de fruits, des plats contenant des sources de protéines végétariennes et des parts de pizza. Le prix d’une salade-lunch moyenne y coûte environ 7 dollars (4,7 euros) et les Américains déboursent volontiers une telle somme. Dans les régions rurales, l’accent est un peu plus mis sur les repas à emporter, tandis que dans les villes, c’est la consommation sur place qui a le plus de succès. C’est pour cette raison que l’aire de lunch du Whole Foods Market qui se trouve sur Union Square à New York est bondée sur l’heure de midi, tandis que dans l’Utah, on voit surtout sortir des gens avec leurs paquets. Les gens choisissent consciemment de se rendre aux deli des magasins bio plutôt qu’a ceux des supermarchés conventionnels parce qu’ils se rendent compte que la qualité y est supérieure. Et ils ne rechignent pas à payer ce dollar en plus. En 2008, les Américains optent également pour la sécurité. Les repas exempts de pesticides et d’hormones ont une grande valeur dans une société qui fait primer la sécurité de ses enfants. Mais cela ne signifie pas qu’ils abandonneront leurs habitudes « paresseuses » et leurs micro-ondes.
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Bio in Amerika
> 1ère partie
Il existe actuellement une version végétarienne d’environ tout ce qui contient de la viande ou du poisson
L’argument de vente principal pour les fruits et légumes semble actuellement être le fait qu’ils soient organic
Les Américains raffolent des emballages jetables. Même dans les magasins d’alimentation naturelle, on utilise des gobelets en plastique, mais cependant faits en matériaux durables et compostables.
Le prêt à consommer Le prêt à consommer est également présent dans le rayon des surgelés. Les repas préemballés, qui ont un succès fou depuis des années dans les supermarchés conventionnels, sont « revus » pour le marché bio. De la pizza surgelée au fromage de soja, de la lasagne végétarienne, d’entiers repas à la viande biologique, une kyrielle de crèmes glacées… on y retrouve tout cela. L’assortiment de produits prêts à consommer bio est très vaste et ne doit aucunement pâlir face à l’assortiment de produits ordinaires. De plus, ces repas effacent le sentiment culpabilité que les gens pourraient avoir au sujet du caractère malsain des repas prêts à consommer. Et le marketing bio joue sans hésiter sur ce besoin.
Le nouvel American Dream biologique Et c’est ce qu’Hollywood leur conseille, donc ils suivront volontiers le nouvel American Dream biologique. De nombreuses stars américaines virent littéralement au vert. Ainsi, ils sont (ou du moins paraissent à distance) très touchés par l’environnement et la durabilité. Tous ont une Toyota Prius dans leur parc automobile et d’autres vont même encore plus loin : Julia Roberts est fière de sa compostière, Nathalie Portman a lancé une gamme de chaussures sans cuir, Sandra Bullock a son propre restaurant écologique/bio et Brad Pitt construit des maisons passives pour une œuvre caritative. Le bio et l’écologique sont tellement en vogue que tous les producteurs se mettent à réfléchir profondément à leurs produits et à leur empreinte écologique. Cette tendance signifie par contre que certains ont choisi une étape intermédiaire, où les produits ne sont pas nécessairement 100 % bio, mais bien plus biologiques ou écologiques que les produits ordinaires. La philosophie sous-jacente consistant à se déplacer vers un but plus grand en ne faisant que de petits pas. Les producteurs croient que, pour que l’A méricain moyen passe graduellement au 100 % bio, il faut d’abord l’habituer à ces produits « de transition ». Cette stratégie a bien entendu autant d’avantages que d’inconvénients.
Organic Pro - septembre 2008
Aux États-Unis, on retrouve du tofu possédant différentes textures : firm, lite firm et extra firm
Le fromage de soja est encore relativement inconnu en Europe, mais son succès est déjà énorme de l’autre côté de l’Atlantique Parallèlement au prêt à consommer, une autre tendance se dessine : les Américains se mettent à davantage cuisiner eux-mêmes. Soyons clairs, cuisiner chaque jour soi-même demeure « out of the question » pour la plupart des Américains, mais le besoin croissant de manger sain fait qu’ils préfèrent s’en charger eux-mêmes. Les programmes culinaires télévisés où l’accent est mis sur des repas sains et équilibrés connaissent un succès fou et de plus en plus d’A méricains se remettent aux fourneaux.
Les achats centralisés Aux États-Unis, les magasins bio essaient de proposer une offre complète afin que leurs clients n’aient plus à se rendre dans un autre supermarché. En Europe, faire ses achats en partie dans le magasin bio et en partie dans le supermarché conventionnel est un choix très populaire, voire inévitable. Les supermarchés bio désirent à tout prix éviter un tel comportement en composant leur assortiment de telle façon qu’un saut dans un supermarché après une visite au magasin bio devienne superflu. L’idée immuable à la base de cette stratégie est que cette dernière fidélise le public qui, après quelque temps, délaissera entièrement les magasins conventionnels.
Des hamburgers végétariens à base de protéines de soja
les nouveautés originales. Tout ce qui est nouveau doit être passionnant, amusant, spécial et inventif. Les clients végétariens achètent ces produits lorsqu’ils reçoivent des carnivores chez eux ou lorsqu’ils ont envie de déguster quelque chose qui a le goût des aliments qu’ils ont choisi de ne plus manger pour des raisons éthiques. Les produits ressemblent parfois tellement à l’original qu’ils en surprennent plus d’un, mais ils finissent par se vendre comme des petits pains. En outre, la tendance de l’imitation cadre très bien dans la tendance du « nouveau végétarien », dans laquelle les gens ne choisissent pas de devenir végétariens pour des raisons éthiques, mais bien pour perdre du poids ou pour des raisons salutaires. Ces gens-là ont du mal à abandonner le goût et la texture de la viande et s’adonnent donc à ces produits de remplacement. Cette nouvelle vague a occasionné une hausse annuelle des ventes de 7 % depuis 2003. Ces fausses viandes représentent d’ailleurs 17 % du marché global du soja aux États-Unis.
La viande végétarienne En jetant un coup d’œil à l’assortiment de produits végétariens bio, on peut conclure que la « viande artificielle » ou le « poisson artificiel » s’inscrivent dans une tendance marquée. Quoi que l’on puisse s’imaginer de loufoque, comme p.ex. des demis « poulets » (avec os en bois), des « scampi », des « saucisses », du « pain de viande », etc., quelqu’un l’a déjà commercialisé. Les végétariens ou végétaliens américains en achètent en masse. La plupart de ces produits contiennent du soja qui est hydraté avec des arômes naturels, brièvement refroidi et ensuite cuit. Tout l’assortiment de viande artificielle joue parfaitement sur le grand enthousiasme que les Américains affichent actuellement envers
Tofurky, une célèbre marque de jambon et de tranchettes de viande de dinde artificiels
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Photo Jackie Borromeo • Concept Marathon 00 32 3 653 33 77
GLUTEN 0%
▲ Fibres/farine de noix de coco pauvres en calories et selles aisées
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