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Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produi

E.R.: Niko D’hont – Paraît 4 fois par an (mars, juin, septembre, décembre) – Mars-AvrilJuin 2009 – 2ère année de publication P802085 – Bureau de dépôt: Anvers X – Nederlandstalige versie op eenvoudige aanvraag.

À LA MODE et BIO

n° ts biologiques, écologiques, végétariens

VINS BIO: un marché en forte progression Les huiles essentielles et les hydrolats dans la cuisine Le bio au Japon Le chocolat bio: pour se régaler la conscience tranquille

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Organic Pro - Juin 2009

Organic Pro numéro 5 5 11

Organic News

Le textile écologique dans les magasins bio Le nombre de personnes conscientes qu’utiliser du coton (et d’autres textiles) est très nocif pour l’environnement, est encore trop faible. À elle seule, la culture du coton utilise 20 à 25 % des pesticides dans le monde. De plus en plus, l’industrie du textile et de la mode prend acte de ce problème et on y entrevoit le début d’une révolution biologique.

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Publireportage: Dr. Bronner débarque en Europe !

Chef’s Corner: Les huiles essentielles et les hydrolats conquièrent la cuisine gastronomique Chez de plus en plus de chefs cuisiniers, on trouve des huiles essentielles, des hydrolats et des essences près des fourneaux. L’intensité et les nouvelles combinaisons de goûts qu’offrent ces petits flacons les ont convaincus.

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Un nouveau programme surprenant pour la foire Vitasana En septembre, la 12ème édition de Vitasana aura lieu à Flanders Expo, à Gand (Belgique). Le salon professionnel de la vie saine et de l’alimentation bio a trouvé un nouvel élan et s’articulera de manière plus équilibrée entre compléments et aliments bio.

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La Belgique, la France et les Pays-Bas présentent des chiffres du secteur bio

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Chocolat Bio: Également pour le plaisir du planteur de cacao Le chocolat est une invention plutôt géniale. Il est délicieux, riche en éléments nutritifs et sains et rend heureux. Le chocolat bio et équitable nous rassure si on sait que l’environnement et la biodiversité dans les pays producteurs de cacao et le destin du planteur et de ses enfants sont en de bonnes mains.

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Natural Food Company, pionnier des pralines au chocolat bio Il y a plus de quinze ans, Maria Janssens a démarré le premier atelier de fabrication de pralines bio au monde.

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Le Bio au Japon Là-bas, la demande pour les produits bio est, comme en Europe, en pleine croissance. Pourtant, la situation y est très différente. Nous avons aussi parlé avec Delphine Cheng, consommatrice bio militante qui vient de créer à Tokyo un panier bio pour les familles d’expatriés francophones.

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Euro-Nat: Un groupe avec un engagement pour la bio

Dossier: Vins biologiques Que des bonnes nouvelles du marché des vins biologiques. le vin bio devient de plus en plus un produit d’appel dans les magasins bio. Et du côté des producteurs, de plus en plus nombreux, la qualité des vins bio a beaucoup progressé.

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Publireportage: Biotiek importateur de plus de 270 vins bio des quatre coins du monde Publireportage: CELLIERS LANGUEDOC VINS DISTRIBUTIONS (CLVD) Un engagement : faire progresser la filière, innover et s’investir dans le respect de l’environnement !

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Foto couverture: NürenbergMesse/©Thomas Geiger Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produits biologiques, écologiques, végétariens et diététiques dans le Benelux et en France Le but d’Organic PRO consiste à apporter sa contribution au secteur biologique. La rédaction est indépendante de la régie publicitaire. Éditeur responsable Niko D’hont Jozef Guislainstraat 44 boîte 1, B-9000 Gand Tél. +32 (0)9 329 66 96 – Fax +32 (0)9 270 32 01 niko@organicretail.net

Tarifs publicitaires www.organicretail.net

Révision Martine Cosserat

Rédaction Sarah Braekman (sarah@organicretail.net) Niko D’hont (niko@organicretail.net) Martine Cosserat

Design ‘79 design, Courtrai (matthias.halsberghe@telenet.be)

Traduction AF Translation Photographie Niko D’hont Sarah Braekman

Impression Druk in de Weer – Gand L’éditeur ne peut pas être tenu responsable du contenu des publicités publiées. L’autorisation de publier du contenu dans ce magazine vaut également pour la mise à disposition de ce contenu via n’importe quelle forme/voie électronique. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite sans l’autorisation écrite de l’éditeur responsable.

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Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier 100% recyclé

Contenu


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Flanders Expo - Gand (B)

12 ème édition: pays de honneur la France • plus de 100 nouveaux produits • des séminaires à thèmes très actuels (voir site web) • entrée gratuite par enregistrement en ligne

Dimanche 27 septembre de 9.30 h à 20.00 h Lundi 28 septembre de 9.30 h à 17.30 h

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Alimentation biologique et complète Vaisselle et produits d’entretien biodégradables Alimentation diététique Cosmétiques naturels Vêtements Comfort du sommeil et mobilier Compléments alimentaires Filtres à eau Livres et magazines Agriculture biologique Organisation du magasin Et bien plus d’autres...

Vitasana est une organisation de Naredi, BioForum, Artexis et Immo Events Plus d’informations? 0032(0)9 241 9997, info@immo-events.be ou www.vitasanaexpo.be


Organic News Des repas bio dans les trains allemands Depuis février, les personnes qui prennent les trains allemands ont la possibilité d’opter pour un repas bio. Deutsche Bahn propose chaque jour 4 repas bio 100 % certifiés. Et chaque mois, l’entreprise ferroviaire propose un autre repas bio régional. Pour cela, elle collabore avec de grands chefs cuisiniers. Pour le repas de février, elle a p. ex. fait appel à Oliver Heilmeyer du restaurant Burg à Brandenburg, qui l’an dernier, a reçu un macaron dans le Guide Michelin et une notation de 16/20 dans le Gault Millau.

Natural & Organic Products Europe: un succès et près de 8000 visiteurs

Malgré la lourde crise économique qui sévit au Royaume-Uni, la dernière édition en date de Natural & Organic Products Show, qui a eu lieu, en avril au centre d’exposition Olympia (à Londres), a été une réussite. Il y avait plus de 600 exposants avec des produits provenant de plus de 40 pays. Le « Natural Beauty Pavillon » (avec plus de 150 exposants) et la vaste Organic Kitchen (l’espace de restauration du salon) ont aussi attiré beaucoup de monde. La prochaine édition de Natural & Organic Products Europe aura à nouveau lieu au centre d’exposition Olympia, à Londres, les 11 et 12 avril 2010.

Organic Pro - Juin 2009

Dans le prolongement de ce succès, ICEM, qui organise déjà depuis des années BioVak (avec succès), organise à présent aussi le salon professionnel Bio-Retail. Alors que BioVak s’adresse aussi à l’agriculture et à la transformation bio, Bio-Retail se concentre spécifiquement sur la vente au détail de produits bio. Bio-Retail se profile comme le lieu pour échanger de l’information et accumuler des connaissances. De plus, Bio-Retail utilisera les possibilités uniques qu’offrent les sites web duurzaamnieuws.nl, mvonieuws.nl et biofoodonline.nl. Sur ces sites web, les dernières nouvelles concernant Bio-Retail et le secteur bio seront régulièrement publiées. Le site web www.bio-retail.nl sera couplé à ces sites portant sur la durabilité. Bio-Retail se tiendra en même temps que BioVak, les 20 et 21 janvier, dans les IJsselhallen à Zwolle. Les visiteurs professionnels trouveront à Bio-Retail un aperçu global de tout ce que le marché propose. Bio-Retail s’adresse aux acheteurs, aux gérants des rayons frais, aux gestionnaires de produits et aux entrepreneurs indépendants des secteurs suivants :  vente au détail spécialisée (y compris les commerces proposant des fruits et légumes)  supermarchés  organisations de restauration  restaurateurs (sur contrat)  restaurants et entreprises de fourniture de repas  organisations proposant des formules et des franchises  branche pharmaceutique et cosmétique

Pays-Bas

Par le biais d’une vaste campagne publicitaire et de RP, ainsi qu’avec des cartes de relations et des invitations personnelles, toutes les entreprises – bio ou non bio -des Pays-Bas et de Flandre sauront que Bio-Retail est le lieu de rencontre idéal pour les entrepreneurs résolument tournés vers l’avenir.

Un nouveau salon professionnel pour les détaillants bio en 2010: Bio-Retail

Les organisations sociales veulent que les produits bio soient exemptés de TVA

BioVak, le salon professionnel néerlandais de l’agriculture et de l’horticulture bio, qui a lieu chaque année à Zwolle, est devenu un lieu de rencontre incontournable. Il s’agit désormais de l’endroit par excellence pour échanger de l’information et accumuler des connaissances en matière d’agriculture et d’horticulture bio.

Plusieurs organisations sociales néerlandaises ont lancé un site web pour soutenir leur action visant à faire circuler une pétition pour l’abolition temporaire de la TVA sur l’alimentation bio. Leur raisonnement est le suivant : si l’alimentation bio devient moins chère, davantage de consommateurs achèteront les produits, la demande augmentera et l’assortiment pourra de ce fait s’élargir, afin que les prix diminuent, après quoi la TVA pourra être réinstaurée. Pour plus d’informations: www.biobtwvrij.nl

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Organic News BelgiQUE Le bourgmestre de « Nos enfants nous accuseront » en visite à Liège Le 28 avril, la présentation du film français « Nos enfants nous accuseront », qui a eu lieu au Cinéma Sauvenière, à Liège, a suscité beaucoup d’intérêt. L’organisation avait été confiée au C.F.W.P.H.C, un service de conseil et de soutien pour les producteurs d’alimentation dans la province de Liège, et à Paul Mathieu, exploitant des magasins d’alimentation naturelle liégeois Al Binète et Biosaveurs. Le film illustre la vie des habitants d’un petit village des Cévennes, où l’administration communale décide de passer au bio pour les repas scolaires, et s’intéresse de plus près aux conséquences désastreuses qu’aura l’utilisation de pesticides pour la nouvelle génération – celle de nos enfants. Le film a été projeté en présence d’Edouard Chaulet, le bourgmestre de Barjac, le petit village où se déroule l’action du film. La présentation a été précédée par un repas bio local et suivie par un débat sur la sensibilisation de la population vis-à-vis de l’utilisation de pesticides. Le bourgmestre s’est montré particulièrement combatif et a attiré l’attention sur le fait que le budget ne peut jamais être un argument recevable pour ne pas passer aux repas bio dans les écoles. « Récemment, un de mes collègues, bourgmestre, de la région m’a félicité pour mon initiative. Il m’a expliqué que, dans sa commune, cela n’était pas possible, parce qu’il n’y avait pas d’argent. Je lui ai

demandé combien avait coûté le rond-point récemment construit sur le site industriel dans sa commune. Il s’agissait de plus d’un million d’euros. Je lui ai alors rétorqué que ce budget aurait amplement suffi pour plusieurs années de repas bio. Il y a donc toujours des fonds pour le bio à l’école. Il faut juste identifier les bonnes priorités. Et qu’est-ce qui importe plus que l’avenir de nos enfants ? ».

La première journée d’étude sur la restauration durable à Bruges a été une réussite En mai, les Îles de Paix ont organisé, en collaboration avec VELT, Bioforum et l’école hôtelière brugeoise Ter Groene Poorte, la première édition de la journée d’étude pour la restauration durable dans les cuisines de l’école hôtelière. Les Îles de Paix ont réuni les restaurateurs de cuisines de collectivités, les asbl travaillant autour du thème de la durabilité et d’autres intéressés pour discuter et examiner le lien entre les cuisines de collectivités et la durabilité. Geert Groffen, un restaurateur professionnel qui a opté pour la restauration bio par conviction sur le plan écologique, a donné une conférence sur les principes de l’alimentation durable et sur la manière de concilier cette dernière avec une cuisine de collectivité défiant la pratique et basée sur les coûts. Groffen préconise des menus comprenant des légumes bio locaux et saisonniers et des produits fair trade, avec un minimum de viande ou de poisson ou de protéines remplaçant comme alternative la viande dans le menu traditionnel. La journée d’étude s’inscrivait dans le cadre d’un vaste projet des Îles de Paix pour la stimulation de la consommation de produits agricoles durables. Naturellement, il faut proposer un assortiment pour pouvoir consommer durable et les restaurateurs peuvent jouer un grand rôle. Outre cette journée, les Îles de Paix proposent un programme complet pour les cuisines de collectivités qui désirent faire les

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woensdag 20 & donderdag 21 januari 2010

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Organic Pro - Juin 2009

démarches pour arriver à une politique de gestion plus durable dans la cuisine. Le public présent à cette journée, composé de plus de 50 intéressés, prouve qu’il existe une demande d’informations sur l’alimentation écologique. Ce succès peut probablement aussi être expliqué par le fait que la formation professionnelle des cuistots en Belgique n’est pas encore au point à ce niveau.

ECOPOP: un nouveau salon du style de vie bio en 2010 Les 6 et 7 février 2010, un nouveau salon pour consommateurs qui promeut le style de vie bio et écologique aura lieu à Kortijk Expo. Ecopop est une initiative du bureau d’événements Twice|Promotheus, Inc., à la demande de Kortijk Xpo. Les deux références dans leurs domaines respectifs s’unissent ainsi pour faire d’Ecopop un événement de calibre (inter)national, dans le cadre d’un partenariat avec entre autres Bioforum Vlaanderen, Greensleep et Bioplanet. En plus de stimuler une prise de conscience et d’informer, Ecopop désire surtout se distinguer via une approche interactive, divertissante et vivante. Les visiteurs pourront en effet non seulement voir et entendre comment ils peuvent mener leur vie de manière écologiquement responsable, sans devoir faire de sacrifices au niveau de la qualité de la vie, mais ils pourront aussi amplement goûter, tester et expérimenter dans les nombreuses zones distinctes dans et autour de Kortijk Xpo. Des chaussures jetables biodégradables aux panneaux solaires… Ecopop réunit tout le marché bio et écologique sous un seul et même toit et dans un aménagement clair. Fabricants, prestataires de services, institutions et associations seront divisées en 5 secteurs principaux fléchés de manière bien claire au moyen de codes couleurs et de symboles. Ces 5 zones ont temporairement été baptisées : style de vie, construction, nourriture & boissons, institutions & associations et enfin, technologie & environnement. Dans la zone « Green Home & Garden », nous accueillerons notre tout premier exposant à s’inscrire, Tintelijn de Gand, qui est accompagné dans cette zone de Herbox (revêtements muraux organiques) et Girretz Pierre (poêles à pellets) de Wallonie. De Ceuster Meststoffen et Eco Style viennent compléter le tableau dans le secteur des produits pour jardins. Ecover (avec son stand mobile et interactif) et Greensleep ont déjà confirmé leur présence dans la zone « Style de vie éco » et dans la zone « Institutions », c’est l’intercommunale IMOG qui a confirmé sa venue. Bioforum sera en tête de peloton dans la zone « Plaisirs Bio », où auront lieu plusieurs démonstrations de cuisine, des ateliers et de dégustations exceptionnelles. La zone « Un monde meilleur » est aussi déjà bien représentée avec un stand de Triodos Banque. Afin de s’assurer que chaque exposant présente bel et bien des produits écologiques ou biologiques, un conseil consultatif a été composé. Ce conseil consultatif d’Ecopop s’est réuni pour la première fois le 4 juin 2009. Plus d’informations sur: www.ecopop.be

Les bières belges bio présentées à l’ambassade de Belgique à Paris Le 19 mai dernier, 15 brasseurs belges (dont de nombreux brasseurs bio) se sont réunis à leur ambassade pour faire goûter aux commerces de boissons français des bières que ces derniers ne connaissaient pas encore. Les réactions sur les nouveaux goûts et parfums étaient enthousiastes. Le soir, il y a encore eu une réception pour les Belges de France, où des compatriotes vivant en France ont présenté des bières nouvelles et moins connues…

FRANCE 3 millions d’Euros en plus pour la conversion à la bio De 11 en 2008, on passe ainsi à 26 millions d’euros mobilisés au total en 2009 par l’état français pour soutenir la conversion. Ces crédits sont ensuite complétés par les régions et par l’Europe. Seul bémol des professionnels, la rallonge annoncée le 6 mai dernier par le Ministre Michel Barnier arriverait un peu tard compte tenu des contraintes administratives. L’augmentation de l’enveloppe s’inscrit dans le plan de développement de la bio lancé en 2007 et qui vise à atteindre 6% des surfaces agricoles françaises en bio d’ici 2012.

D’avantage de leucémies chez les enfants de femmes exposées aux pesticides C’est une étude canadienne de l’université d’Ottawa qui a passé au crible 31 études épidémiologiques, qui le montre. Le risque de leucémie serait doublé chez les enfants dont la mère a été exposée aux pesticides, par son travail, pendant la période prénatale. Le risque serait accru de 40% chez les agricultrices. L’exposition aux insecticides multiplie le risque par 2,7 alors que pour les herbicides ce facteur s’établit à 3,7

Symposium international d’Aromathérapie à Grasse La 11ème édition s’est tenue en avril dernier . Ce symposium se déroule sur 3 jours et réunit près de 2500 visiteurs. Il est dédié surtout aux professionnels avec un solide programme de conférences arbitré à l’amont par un comité scientifique. Dans le prochain numéro d’Organic Pro, nous consacrerons un article au contenu de cette année. L’édition 2010 de ce symposium aura lieu du 26 au 28 mars. Elle aura pour thème général : la plante entre matière et lumière avec un thème différent à chaque journée : L’Océanie dans toute sa biodiversité (ethnobotanique, ethnopharmacologie, savoirs et thérapeutiques) ; la plante dans ses mille et un milieux d’être (approche pluridisciplinaire des plantes en thérapeutique : homéopathie, phyto-spagyrie, phyto-aromathérapie, fleurs de Bach, gemmothérapie ; L’eau, l’âme bleue de la planète (aspect biophysique de l’eau, cristallisations, mémoire de l’eau, interface entre plante et remède). www.ville-grasse/aromatherapie

La profession bio en Rhône Alpes facilite les appros bio des collectivités: l’annuaire des fournisseurs bio pour la restauration collective Disponible librement d’un seul clic, il est remis à jour 3 ou 4 fois par an depuis 2 ans. L’objectif est de présenter toute l’offre bio adaptée à la restauration collective. Cet annuaire est conçu dans une logique de développement durable. Il met en avant les producteurs et entreprises de la région pour limiter les coûts énergétiques liés au transport, privilégier une production locale, favoriser l’emploi et l’aménagement du territoire. Donc, c’est clairement annoncé : il n’est pas complet. Pourtant, avec 200 fournisseurs répertoriés, nul doute qu’il intéresse les utilisateurs pour qui c’est souvent compliqué de trouver des produits bio : préconisations générales pour appréhender un repas bio, calendrier de saisonnalité, … Et pour chaque fournisseur : gamme de produits, origine de la matière première, volume ou montant minimum de commande, zone de livraison, délai de commande, nom de la personne à contacter... De quoi inciter ceux qui n’organisent pas

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Organic News encore de repas bio à s’y mettre. Voilà une belle initiative qui devrait être dupliquée à d’autres régions. www.corabio.org

Natexpo 2009 : du 17 au 19 octobre à Paris Le secteur bio français se porte bien. On peut le remarquer en regardant du côté de Natexpo où, 4 mois avant le salon, 90 % de la surface d’exposition sont déjà réservés par environ 500 exposants. Natexpo est le plus important salon biennal pour les professionnels du secteur bio. L’organisation s’attend à accueillir environ 10.000 acheteurs et prescripteurs de tout l’hexagone et au-delà, qui pourront y découvrir toutes les catégories de produits du vaste secteur bio et écologique. Les catégories de produits suivantes seront présentes :  Alimentation biologique  Compléments alimentaires et diététiques  Cosmétiques naturels et biologiques  Produits et accessoires écologiques Innovations Côté nouveautés, on nourrit d’importantes attentes vis-à-vis des produits offrant des avantages supplémentaires sur le plan nutritionnel (p. ex. les oméga-3, etc.), de l’essor des cosmétiques portant le label Cosmébio et du vaste assortiment de produits d’entretien. Il y aura pour la première fois un village des vins au salon. La production de vin bio connaît actuellement une forte croissance et le célèbre spécialiste des vins bio, Jean-Marc Carité, y organisera diverses dégustations et ateliers. Pour soutenir les ambitions internationales de Natexpo, il y aura aussi un stand avec des exposants venant de Wallonie. Les Trophées Natexpo Comme lors des deux éditions précédentes, des trophées seront remis aux meilleurs nouveaux produits. La sélection est effectuée par un jury de professionnels. Il y a des trophées pour 4 catégories :  Bien se nourrir : alimentation bio  Forme et Equilibre : alimentation diététique et compléments alimentaires  Beauté au naturel : cosmétiques et produits d’hygiène et de soin naturels et bio  bien-être au quotidien : produits et accessoires écologiques (textile, éco-habitat, jardin, etc.) Natexpo est organisé par Comexposium et regroupe tous les acteurs importants du marché bio français : FDD (Fédération Française de la

Diététique), Synadiet (Syndicat National des Fabricants en Produits Diététiques, Naturels et Compléments Alimentaires), Synabio (Syndicat National des Transformateurs et fabricants de Produits Biologiques) et SynadisBIO (Syndicat des Distributeurs Spécialisés en produits Biologiques).

La société de restauration collective française MRS sert quotidiennement 5.000 repas bio dans des restaurants d’entreprises Début mai, avec sa gamme « Vitamines & Vitalité », l’entreprise de restauration MRS a présenté un assortiment de repas bio à ses clients. MRS, qui est établie en région parisienne, fournit chaque jour plus de 15.000 repas à quelques 80 restaurants d’entreprise. Gilles Terzakou, président de l’entreprise, voulait développer un assortiment sain et bio pour ses clients. Pour cette gamme, MRS collabore depuis janvier avec Biogourmand, l’entreprise du chef cuisinier bio et écrivain culinaire Valérie Cupillard. Depuis début juin, l’assortiment « Vitamines & Vitalité » est disponible dans tous les restaurants d’entreprises ravitaillés par MRS et connaît un franc succès. Cet assortiment représente 30% des repas commandés, soit 5000 repas bio par jour. C’est un premier signe tangible de l’avancée du bio vers la restauration d’entreprise qui jusquà lors, en France, n’était guère impliquée dans la démarche. Valérie Cupillard s’en réjouit : « Je suis très satisfaite de ce projet. Les recettes correspondent entièrement à ma vision du bio : utilisation de lait et de graisses végétales, assortiment de céréales varié, fruits et légumes de saison, etc. Un bel exemple de ce que les convives se voient proposer est le velouté de champignons au parmesan de noisettes qui doit son onctuosité à l’ajout de purée de noisettes. Il y a aussi une préparation à base de courge « Butternut » à la crème de noix et un quinoa façon crumble sur une mousseline de légumes ou un couscous de kamut aux légumes anciens.

Rhône-Alpes: Organic Pack accompagne les entreprises vers des emballages plus écologiques Le bureau d’écodesign Étoile Azélie de Valence et le bureau d’expertise technique pour emballages CTCPA ont développé un projet d’accompagnement pour développer des emballages écologiques. Il se focalise sur des petites et moyennes entreprises actives dans le secteur des produits alimentaires et cosmétiques bio, ceci dans le cadre de OPTIréseaux, un projet d’accompagnement axé sur l’innovation pour entreprises de la région Rhône-Alpes. Organic Pack effectue des recherches sur les concepts d’emballage écologiques et aide les entreprises de manière individuelle à effectuer la transition vers ces nouveaux emballages. Les entreprises bénéficient de financements (jusqu’à 80 %) pour assumer les coûts de ces projets. Le projet démarrera en septembre 2009 et s’étalera sur 18 mois. Plus d’informations sur www.organicpack.org


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NOUVEAUX PRODUITS Priméal: « Vite une sauce » et «Vite une tarte» Priméal innove avec un nouveau produit bio pratique. Depuis le mois d’avril, l’entreprise commercialise trois sauces instantanées, composées de légumes bio déshydratés de grande qualité, d’herbes aromatiques et d’épices. Elles sont faciles à préparer, ne contiennent ni maltodextrine, ni graisses, ni sucres et sont disponibles en trois parfums : tomate provençale, chili et pesto. Egalement, il existe désormais une gamme de mélanges pour préparer des tartes rapidement chez soi. Faire une tarte ne requiert désormais plus que des œufs, de la matière grasse, un paquet de mélange pour tartes et 10 minutes de votre temps. Sont proposées : tarte au chocolat, tarte au carottes et tarte à l’épeautre.

Une nouvelle gamme sans gluten de Nature & Compagnie Cela fait déjà plusieurs années que Nature & Compagnie développe une gamme de produits délicieux et pratiques pour les gens souffrant d’une intolérance au gluten. L’entreprise investit beaucoup dans le développement de recettes permettant à ces patients d’avoir des repas agréables. Actuellement, il y a une nouvelle gamme de produits dans le rayon alimentation sèche composée de biscuits bio (chocolat au lait, pépites de chocolat et coco-citron), de cakes sucrés, de madeleines, de farine, de mélanges, de pâtes et de céréales pour le petit-déjeuner.

Jessenhofke: 1226 bouteilles magnum numérotées La brasserie Jessenhofke lance une série de bouteilles magnum (150 cl) numérotées de Jessenhofke Triple. Cette bière de garde à base d’herbes peut être conservée pendant trois ans. Une bonne idée de cadeau !

Natuurvlees Dobbelaere: une gamme complète de produits préemballés à base de viande bio Durant ces derniers mois, le spécialiste de la viande naturelle et bio Dobbelaere a développé une gamme complète de produits à base de viande et de repas tout prêts emballés pour le canal du bio. Destinée aux magasins bio qui ne disposent pas d’un boucher diplômé parmi leurs employés et qui n’ont pas de comptoir à découper, cette gamme offre la possibilité de tout de même proposer un assortiment complet de viande bio aux clients. La gamme comprend de la viande de bœuf, de veau, de porc et de poulet bio et des préparations prêtes à cuire. Il y a aussi tout un assortiment de salades de viande, de pizzas, de boulettes bio en sauce tomate, de carbonades flamandes, de vol-au-vent et de sauce bolognaise, de moussaka et de lasagne. La durée de conservation en magasin est d’environ 21 jours.

Douce Nature: du gel de douche aux algues et au romarin Douce Nature a développé un gel de douche à base d’algues et de romarin pour une douche fraîche et relaxante. Le gel de douche est enrichi aux algues de Bretagne et au romarin bio et convient très bien à la détoxification et au lissage de la peau. Le gel a été testé dermatologiquement.

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…le secret de la santé provenant du Tibet Les BAIES DE GOJI remplissent un rôle important dans la médecine traditionnelle chinoise. Elles sont une très riche source de vitamines, de minéraux, d’acides aminés essentiels, d’antioxydants et d’oligoéléments. Les baies de Goji sont également appelées « Happy Berries », car en manger une petite poignée (+ 20 g) tous les jours a un effet positif sur votre bien-être général. PLUS DE VITAMINE C QUE DANS LES ORANGES ! Les baies de Goji contiennent plus de vitamine C par gramme que les oranges. Les baies de Goji ont un taux de bêta-carotène plus élevé que les carottes. RICHES EN VITAMINES ET EN MINÉRAUX ! Les baies de Goji contiennent des vitamines A, B1, B2, B3, B6, C et E. Elles sont aussi une importante source de minéraux tels que du zinc, du fer, du magnésium, du sélénium et du calcium. EXCLUSIVITÉ LE LOGO TIBET AUTHENTIC a été développé en collaboration avec le Tibet Medical College et garantit que nos baies de Goji sont un véritable produit naturel tibétain. HEALTH XL est le distributeur exclusif des baies de Goji Tibet Authentic pour la Belgique, le Luxembourg et la France.

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Dossier

> Le textile écologique

Organic Pro - Juin 2009

Le textile écologique dans les magasins bio La mode a-t-elle sa place dans la logique des consommateurs soucieux de l’environnement ?

Le nombre de personnes qui sont conscientes qu’utiliser du coton (et d’autres types de textiles) est très nocif pour l’environnement, est encore trop faible. À elle seule, la culture du coton est responsable de 20 à 25 % des pesticides utilisés dans le monde. Et la transformation des fibres utilise et salit des quantités phénoménales d’eau. Sur le plan humain, les conséquences ne sont pas négligeables non plus. Le besoin en alternatives éthiques et écologiques grandit. De plus en plus, l’industrie du textile et de la mode prend conscience de ce problème et on y entrevoit le début d’une révolution biologique.

Une problématique sérieuse Les problèmes posés par le textile sont multiples, mais le coton – et cela en étonne encore plus d’un, puisqu’il s’agit d’une fibre végétale – bat tous les records. Afin d’expliquer les points sensibles, schématisons le cycle du textile conventionnel... La plupart des vêtements sont fabriqués en coton. Logique, car le coton est une fibre très intéressante. A la transformation, on ne jette que 10 % de la plante ; le rendement est donc très bon. Seul inconvénient, la plante est sensible aux attaques des insectes. De ce fait, durant les années soixante, des recherches approfondies ont été conduites pour l’amélioration des plantes, la monoculture, les engrais chimiques, les

pesticides et, plus récemment, également des graines de coton génétiquement manipulées. Ces interventions permettent en effet d’obtenir de meilleures récoltes, mais elles sont néfastes pour l’environnement. Marci Zaroff de Under The Canopy – fabricant d’articles de mode écologiques: « La culture du coton est devenue très dépendante de pesticides dangereux. Et les ennemis naturels du cotonnier finissent toujours par être résistants aux derniers pesticides, ce qui oblige les cultivateurs à constamment devoir acheter des pesticides plus puissants et plus chers. La plupart en arrivent à un point où ils n’arrivent plus à gérer ces achats ou deviennent malades suite à l’exposition prolongée aux substances chimiques nocives.

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Dossier

> Le textile écologique

La situation est réellement dramatique ; on a calculé que, chaque demi-heure, un cultivateur de coton se suicide, en raison des dettes colossales auxquelles il doit faire face pour acheter des pesticides, mais aussi suite aux conséquences néfastes sur le plan salutaire ». Les problèmes liés à la production de coton ne se limitent cependant pas aux champs. La filature et le tissage sont souvent réalisés par des femmes et des enfants sous-payés qui doivent travailler dans ce que l’on appelle les « sweatshops », dans des conditions inhumaines. L’étoffe est colorée au moyen de colorants chargés de métaux, polluants et nocifs. La transformation la plus polluante est la coloration et le lavage des jeans. Outre les colorants toxiques qui polluent les nappes phréatiques et les colorent d’indigo autour de l’usine de fabrication, une grande quantité d’eau est nécessaire pour le lavage des jeans ce qui, dans la plupart des pays chauds où le coton est cultivé, est également très grave. La problématique schématisée ci-dessus est réellement dramatique. Heureusement, chaque problème a sa solution.

C’est également la raison pour laquelle le chanvre textile a été légalisé. Les plantes étant récoltées avant que les parties psychotropes fleurissent, il n’y a aucune raison de craindre un trafic de drogue. Robert Hertel (HempAge, producteur de vêtements en chanvre): « Aujourd’hui, nous pouvons faire des étoffes fines et douces à base de chanvre. Autrefois, l’épaisseur des fils n’était que de 12 nm, ce qui signifie qu’1 gramme de fil faisait 12 m de longueur. De nos jours, même si cela est très cher, on peut utiliser des fils de chanvre qui atteignent 60 nm ; soit 60 m de longueur pour 1g de fil. Armani, p. ex., utilise du chanvre dans sa collection depuis des années déjà ». Le grand inconvénient du chanvre, ce sont les coûts de production, actuellement 5 fois plus élevés que ceux de la transformation conventionnelle du coton. La technologie de la transformation en étoffes douces

Une alternative: le chanvre D’abord, le coton polluant peut être remplacé par d’autres fibres, encore plus belles. Pour les trouver, l’industrie textile écologique s’est inspirée du passé et d’autres cultures. Puis, elle a amélioré les étoffes afin de les intégrer dans l’actuelle culture de la mode et du confort. Par exemple, on utilise du chanvre – comme cela se faisait il y a 100 ans. Les tiges du chanvre sont broyées ou coupées, puis filées jusqu’à obtenir une étoffe robuste et de grande qualité. Le chanvre textile est connu pour sa structure rêche et autrefois, on n’utilisait que les plantes adultes. Mais, le chanvre qui n’a pas encore fleuri, permet d’obtenir un textile bien plus doux et confortable.

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Actuellement, nous développons divers projets en Ouganda. Pour nous, c’est une sécurité sur le plan de l’approvisionnement en fibres. Pour eux, cela signifie un avenir ». Une autre initiative intéressante est le projet OBEPAP, qui offre de l’aide aux cultivateurs de coton du Bénin qui souhaitent passer à la culture bio. Simplice Davo Vodouhe (OBEPAP): « Nous veillons à ce que les nouveaux cultivateurs bio se tiennent aux exigences et critères de qualité que la certification impose. Auparavant, nous veillons à ce que les cultivateurs reçoivent le soutien administratif nécessaire avant la certification. Puis nos collaborateurs aident à suivre les bons de commandes et à se préparer aux contrôles. La plupart des cultivateurs au Bénin ne sont pas habitués à ce genre de paperasserie et nous les aidons donc à s’y retrouver. De plus, nous payons 70 % du prix de la certification ».

Du bio plus cher mais aussi tellement plus intéressant La certification est en grande partie ce qui rend le coton bio plus cher car l’économie réalisée sur les pesticides ne compense pas le coût supplémentaire de la certification et de l’administration. A cela s’ajoute plus de travail manuel, donc des frais de personnel plus élevés. Les cultivateurs sont formés aux pratiques biologiques et aux contrôles de qualité, et en principe, ils travaillent avec des contrats qui leur garantissent que toute leur récolte sera achetée. Ces cultivateurs reçoivent un prix équitable, ce qui donne du souffle à l’économie locale, et les villages peuvent investir dans l’éducation et la santé publique. L’intérêt parmi les cultivateurs de coton est énorme. Il n’y a en effet que des avantages. Pourtant, moins de 1 % de toute la culture de coton au monde est biologique. Actuellement, c’est en Inde, en Turquie et dans les pays africains que l’on cultive le plus de coton bio. Si l’on observe de plus près les projets de développement du coton bio dans ces pays, on se réjouit de constater l’impact social positif et l’influence positive sur l’économie locale. et confortables se retrouve d’ailleurs dans les chaussures pour enfants. Il n’y a encore aucune machine pour la récolte (qui est donc faite manuellement) et pour le tissage ; on utilise actuellement des machines à coton, mais qui fonctionnement à un rythme bien inférieur, afin de ne pas briser les fibres. Le chanvre convient particulièrement bien au climat estival, puisqu’il a un effet très rafraîchissant et absorbe 5 x plus que le coton. Il convient de ce fait parfaitement aux semelles des chaussures d’été ou à la mode estivale. De plus, le chanvre est antibactérien et est doux pour la peau. La fonction antibactérienne est une nouvelle propriété, qui a été découverte par des scientifiques de l’Université du Piémont. Il aurait un effet similaire à celui de la pénicilline. Daniel Kruse (Hempro): « La plante est facile à cultiver biologiquement, car elle est extrêmement robuste. Le chanvre n’a pas besoin de pesticides. Il s’agit ici de fibres stables. L’entretien du chanvre textile est identique à celui du coton. Il supporte tout aussi bien le lavage en machine ».

Le coton bio Une autre alternative est le coton cultivé de manière biologique. Le coton bio offre plusieurs avantages. Outre le fait qu’il permet de bannir les pesticides, il a un effet positif sur l’économie dans les pays producteurs en raison des meilleures conditions de travail et des avantages sur le plan salutaire. Enfin, il promeut la culture vivrière bio. La culture biologique utilise diverses techniques. Peter Jelle Zeiss, du producteur néerlandais de vêtement en coton bio Bo-Weevil: « Nous choisissons la variété de cotonnier la plus robuste, nous utilisons la rotation des cultures et alternons avec des fèves de soja, des graines de sésame et des raisins secs. De plus, nous mettons sur pied de nombreux projets sociaux auprès des cultivateurs de coton. Nous apportons de la sécurité aux cultivateurs, les payons à la semaine et leur offrons des primes.

Bien sûr, le coton bio – comme en conventionnel – doit être de bonne qualité. La coupe ne doit pas bouger après plusieurs lavages, la couleur doit être préservée et les fibres ne doit pas casser. Pour cela, la plupart des cultivateurs de coton bio optent pour une fibre longue, qui garantit une meilleure qualité.

Style Jusqu’à il y a quelques années, un consommateur soucieux de l’environnement ne pouvait trouver que des « basics » dans le textile écologique. Aujourd’hui, cela a fortement changé. Tout comme dans le marché conventionnel, chacun peut désormais trouver son bonheur. La gamme va des vêtements basiques à la haute couture, en passant par des ensembles chamarrés à la mode. Les stylistes ont bien remarqué cette nouvelle demande en articles de mode éthiques et intègrent donc une ligne « verte » dans leur collection. Ethos, le spécialiste parisien de la mode éthique, commente: « Il y a en effet de plus en plus de style dans le marché du textile écologique. Il s’agit d’une excellente alternative aux vêtements conventionnels. Après tout, les gens veulent toujours se sentir beaux dans leurs vêtements et cela reste un facteur déterminant leur choix ». Pour les magasins bio, il s’agit d’une nouveauté. Marci Zaroff (Under The Canopy): « Avant, la mode et le secteur biologique n’allaient pas ensemble. La mode est superficielle, alors que la pensée bio ne l’est pas du tout. Ces contrastes s’estompent de plus en plus. Le large éventail de styles et de prix fait que les magasins bio qui veulent se mettre à vendre des articles de mode sont obligés de se mettre en valeur, tout comme un magasin de vêtements classiques. Ce choix rejaillit aussi sur l’image du magasin ».

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> Le textile écologique

Généralement il y a un problème de place. Vendre des vêtements écologiques à la mode signifie qu’une grande partie du magasin est occupée par des étagères à vêtements, des mannequins et des cabines d’essayage. Si, en plus on opte pour des collections très « tendance », il faut encore tenir compte des saisons. Un haut vert gazon de la collection d’été 2009, p. ex., peut déjà être démodé en 2010. Mais à l’inverse, les consommateurs soucieux de l’environnement suivent rarement la mode et peuvent très bien toujours arborer leur haut vert gazon fièrement en 2012, et aussi longtemps qu’ils se sentent bien et élégants dedans ! Les magasins bio qui se lancent dans l’aventure consistant à créer un « coin mode » bien équilibré et soutenu par du marketing, accueilleront un autre public, attiré par la sensibilité du magasin vis-à-vis de la mode, comme p. ex. des jeunes consommateurs conventionnels, qui font leurs premiers pas dans la consommation éthique.

Un bon potentiel Made-By est un label néerlandais qui permet aux consommateurs d’identifier plus facilement les vêtements corrects sur le plan éthique. Ce label a conduit une étude portant sur la demande en vêtements bio. 78 % des consommateurs trouvent qu’il est important que les vêtements soient fabriqués de façon éthiquement correcte. 39 % se sentent bien lorsqu’ils achètent des vêtements bio. 24 % des femmes achètent de temps en temps de vêtements bio. 66 % d’entre elles le feraient plus si elles disposaient d’informations à leur sujet – des informations qu’elles pourraient obtenir auprès d’un magasin bio. Elles sont cependant plus tentées d’acheter leurs premiers produits dans des environnements auxquels elles sont habituées et qui cadrent dans leur vision du monde. Le pas à franchir pour se rendre dans un maga-

sin bio traditionnel est généralement trop grand pour ces personnes, car elles n’y voient que des produits auxquels elles ne sont pas habituées. Or, un étalage axé sur la toute dernière mode vestimentaire fonctionne comme un aimant auprès de cette catégorie de personnes. Car ces consommateurs sont souvent ouverts lorsqu’on leur suggère de nouveaux produits enthousiasmants. Pour cela, la mode bio est très porteuse. Les efforts supplémentaires fournis dans le choix de ce nouveau produit sont ainsi récompensés par de nouveaux clients enthousiastes. Marci Zaroff (Under The Canopy): «Il y a aussi les clients habitués à faire leur shopping dans les magasins bio. Ils connaissent l’alimentation, les cosmétiques et les produits de nettoyage bio. Le bio fait partie de leur quotidien et ils se demandent quelle est l’étape suivante. Pour eux aussi, la mode peut constituer un parfait nouveau pas. Faites donc en sorte qu’elle soit disponible dans les canaux auxquels ils sont habitués ».

La gamme de base dans les magasins bio La plupart des magasins bio optent (avec raison) pour une gamme d’articles vestimentaires de base intemporels, qui ne sont jamais démodés, surtout pour répondre à la demande de leur clientèle existante. Peter Jelle Zeiss (Bo-Weevil): « Nous avons volontairement opté pour une gamme de base. Les produits ne dépendent pas des saisons. Proposer une nouvelle collection à chaque saison requiert énormément de temps et de travail. Nous préférons consacrer ce temps à nos projets et proposer une bonne qualité. Nous ne cherchons pas à développer une image à tout prix. Nous sommes plutôt intéressés par la qualité et le contexte social. Nous pensons que cela permet de proposer un produit plus convaincant ».

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15 Turquie de l’Est:

le coton dans la rotation des cultures

Au début de cette année, le grossiste bio néerlandais TerraSana a lancé sa propre ligne de sous-vêtements en coton bio: Barnhard Bodywear, qui tire son nom de Kees Barnhard, le directeur de TerraSana. Son choix de produire des sous-vêtements bio est lié aux pois chiches et aux lentilles que TerraSana importe de Turquie de l’Est. Kees Barnhard (TerraSana): « En Turquie de l’Est, il y a de nombreux petits villages bio où l’on préserve la fertilité du sol en pratiquant la rotation des cultures : blé, pois chiches, lentilles et coton. Le coton y est cultivé tout simplement parce qu’il faut un quatrième végétal dans la rotation des cultures. Jusqu’à il y a peu, ce coton bio était destiné au commerce ordinaire. Nous avons entrevu la possibilité de produire des vêtements responsables avec ce coton. Cela prouve que des vêtements bio peuvent être produits d’une manière écologique et surtout novatrice ». Kees Barnhard

La norme GOTS Un magasin bio ne peut bien sûr pas se permettre cela. C’est pour cette raison que, ces dernières années, on a œuvré à une certification bien élaborée pour les vêtements bio. Vu que ces derniers jouent un rôle important à différents niveaux éthiques, la Global Organic Textile Standard a défini la culture biologique, mais aussi stipulé les règles sociales, écologiques et relatives au commerce équitable. Car il s’agit d’un produit qui passe par de nombreuses phases de transformation. L’International Association Natural Textile Industry (Allemagne), la Soil Association (Royaume-Uni), l’Organic Trade Association (États-Unis) et la Japan Organic Cotton Association (Japon) ont élaboré ensemble un texte complet. La norme GOTS est actuellement la certification la plus utilisée dans le secteur du textile écologique.

Voici les principales exigences:  Culture de coton bio

Les points sensibles Il y a encore quelques points sensibles auxquels il faut apporter une solution dans le secteur de la mode bio. Made-By les a étudié et espère pouvoir y apporter une solution par le biais du label. Ulrich van Gemmeren (Made-By): « Quelle que soit la manière dont vous abordiez le problème, dans le textile, c’est le facteur mode qui prime. Les gens n’achètent des vêtements que s’ils les trouvent beaux. Et ce business est en pleine croissance. Il y aura donc à court terme une demande en approvisionnement continu en coton bio. Actuellement, le problème, c’est que seulement 0,5 % de toute la culture du coton est bio. Il y a un besoin de nouveaux cultivateurs de coton bio. De plus, on a besoin de variété dans les étoffes, ce qui, dans le monde de la mode est déterminé par la multiplicité des matériaux et, jusqu’à lors, cela nous fait un peu défaut. Des traitements ultérieurs des étoffes (revêtement, blanchiment, etc.) doivent également être étudiés. Un imperméable écologique, p. ex. Lorsque ces problèmes auront été solutionnés, on pourra se concentrer sur la production éthique en masse et nous serons alors sur un pied d’égalité avec le textile conventionnel, ce qui nous permettra de devenir concurrentiels en termes de prix ».

Certification et abus: Vu que la mode écologique est un concept relativement nouveau, on en abuse souvent. De nombreuses chaînes de magasins de vêtements proposent aujourd’hui des collections « green fashion » ou « bio cotton », mais le consommateur n’a aucun moyen de contrôler si ces affirmations sont correctes.

Seules les graines bio et les graines en phase de transition sont autorisées. De plus, la culture du coton doit être réglementée de la même manière que les autres produits agricoles.  Composition du produit Les produits peuvent être labellisés « biologiques » lorsqu’ils sont composés au minimum de 95 % de fibres biologiques ou « partiellement biologiques » si le produit est composé au minimum de 70 % de fibres biologiques.  Produits chimiques Il existe une liste des produits chimiques interdits.  Produits chimiques durant la production Stricte réglementation concernant les produits chimiques durant la filature, le tissage, la coloration, l’impression et la finition, mais aussi les eaux usées issues de ces procédés. Il y a en outre des exigences concernant la qualité des produits.  Critères sociaux - Pas de travail forcé. - Droit d’être syndiqué. - Conditions de travail sûres et hygiéniques. - Pas de travail des enfants. - Salaire équitable. - Heures de travail normales. - Pas de discrimination. - Traitement respectueux des employés.

100% Certified organic cotton basics In the 20 years since we started, we have built up a strong reputation with our collection of ‘basics’ under the ECOTTON label which is now sold all over the world, and we continue to supply a wide range of home furnishing textiles and fabrics – all of course made from 100% certified organic cotton. Many things have changed since those early days, but we still retain Bo Weevil’s original mission: to help create a healthier and more sustainable world by promoting and marketing organic, socially-responsible and highquality cotton and textiles.

Firstly we make sure that the cotton, fabrics and garments are of the highest quality and fully certified to organic standards at all stages of the chain. But we also ensure fair employment and fair trade – which means making the business economically viable for all parties involved from the farmers who grow the cotton right down to the consumers who wear the clothing. And offering all these health, environmental and economic benefits to everyone in the chain really helps to develop the supply of organic cotton across the world – which in turn means more and more consumers everywhere can appreciate the benefits of truly sustainable clothing! See for more information www.boweevil.nl

PO Box 236 | 3850 AE Ermelo,The Netherlands Phone 0031-341 562 767 / 562 067 | Fax 0031-341 562 913 | p.zeiss@boweevil.nl | www.boweevil.nl


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> Le textile écologique

Une teinture naturelle

En matière de production de textile écologique, il est important que chaque étape de la production soit la plus écologique qui soit. A cet égard, la coloration des tissus est une étape dont on ne tient parfois pas compte ou qui semble impossible à réaliser (sur le plan technique) de manière écologique. Les couleurs sont en effet d’une importance cruciale, vu que le client s’en sert pour juger la qualité du produit. Les couleurs qui s’estompent sont un problème pour les vêtements. En conventionnel, on utilise des teintures chimiques et des métaux lourds pour fixer les couleurs. Après avoir été colorés, les tissus sont rincés à l’eau, eau qui se retrouve dans le sol des environs, et des métaux lourds et substances chimiques restent sur le tissu et irritent la peau. Ici aussi, il est donc important que les producteurs cherchent une solution écologique. Lorsqu’un fabricant écologique souhaite colorer, il utilise des colorants naturels issus de plantes (curcuma, camomille, safran, herbes, etc.) et un fixateur d’origine minérale (carbonate de calcium, soude, etc.). Noémie De Verneuil (Ethos): « Les fabricants ne proposent pas encore beaucoup de tissus colorés au moyen d’extraits végétaux. Pourtant, ces tissus offrent d’autres avantages que le simple avantage écologique. Ils sont plus doux et plus résistants (du fait que les fibres n’ont pas été traitées au moyen de métaux lourds), et ils ont une agréable odeur naturelle. Autre intérêt: les couleurs sont plus naturelles, plus douces et dons plus proches de la nature. Cela procure donc un effet thérapeutique et relaxant pour l’esprit. Les tissus colorés de manière naturelle sont également plus absorbants ».

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Le savon «magique» du Dr. Bronner débarque en Europe

Dr. Bronner: producteur de savon bio et un bienfaiteur du monde

Aux États-Unis, Dr. Bronner’s Magic Soap est le numéro un parmi les savons écologiques. Non seulement en raison de la qualité du savon, mais aussi grâce au Dr. Bronner lui-même, qui avec un caractère excentrique et une philosophie révolutionnaire, a su séduire toute une clientèle motivée. L’entreprise belge Noble-House est convaincue des chances de réussite de ce produit et espère conquérir le marché européen.

Engagé L’histoire du Dr. Bronner est celle d’un homme courageux, engagé et avec un grand cœur. Emanuel Bronner est né en 1908 en Allemagne, dans une famille juive qui fabriquait déjà des savons depuis 50 ans. Tout petit, le garçon était très passionné et avait d’interminables conversations avec les membres de sa famille. Dans les années 30, Emanuel décida de quitter l’A llemagne et de traverser l’océan pour aller chercher fortune en Amérique. Il y a affina la recette du savon de la famille et y prêcha souvent pour l’unité dans les parcs et sur les places. Il attirait les gens avec des échantillons gratuits de ses savons, dont il remarqua qu’ils intéressaient plus que ses histoires. C’est ainsi qu’il décida d’imprimer ses vues et ses idées sur les étiquettes de ses flacons de savon. Jusqu’à aujourd’hui, chaque étiquette est pleine de sagesse, d’appels et de conseils. Très tôt, il a appelé notre planète « Spaceship Earth » et l’a vue comme un mode de transport pour l’humanité dont nous portons tous la responsabilité. Il a vite prêté attention à la pollution liée à l’industrialisation, ainsi qu’au risque d’une guerre nucléaire susceptible de tout anéantir. Dans les années 60, les producteurs de cosmétiques se sont mis à utiliser de plus en plus de produits chimiques et à emballer leurs produits dans du plastique, ce que le Dr. Bronner désapprouvait fortement. Il resta fidèle à sa recette naturelle et à son mode de production écologique. C’était aussi un fervent défenseur de la redistribution des gains de l’entreprise aux employés. La vision du monde du Dr. Bronner a eu beaucoup de succès durant les années 60 et ses savons ont conquis les rayons des supermarchés aux États-Unis.

Bio Le Dr. Bronner est décédé à la fin du siècle dernier, et ses petits-enfants ont repris le flambeau. Ils ont traduit la philosophie d’Emanuel dans le contexte contemporain. Ils ont opté pour des ingrédients bio et, en 2003, la marque a obtenu les labels « Organic » et « Oregon Tilth Organic » de l’USDA. L’entreprise figure parmi les premières à

avoir utilisé des emballages 100 % recyclés. Pour garantir la qualité des labels bio, David Bronner, l’actuel PDG de l’entreprise, a entamé une guerre contre les entreprises de cosmétiques traditionnelles, qui parasitent la popularité du bio et vantent leurs produits comme étant naturels ou bio, mais qui continuent à utiliser des produits chimiques.

Fair Trade Outre le choix des emballages en plastique recyclé et un engagement social poussé en tant qu’employeur, le PDG actuel David Bronner souligne l’aspect bio et fair trade des produits du Dr. Bronner. Par ex, l’huile de chanvre vient de chez « Farmer Direct » au Canada, qui est certifiée « Fair Deal ». Ce label garantit des salaires honnêtes et des fermiers correctement rémunérés car l’exploitation des agriculteurs est tout autant problématique en Amérique du Nord que dans le reste du monde. L’huile d’olive vient de projets fair trade au Proche Orient, entre autres de la ferme familiale juive Strauss en Israël et de chez Canaan Fair Trade en Cisjordanie, du Dindyanna Project autour de Nazareth avec des producteurs arabo-israéliens. Pour les morceaux de savon, l’huile de palme est fournie par un projet fair trade au Ghana, où une maison de production gérée par des femmes achète des fruits du palmier à huile à des conditions équitables. Tout est coordonné par l’ONG Fearless Planet. Et enfin, l’huile de coco provient du projet fair trade Serendipol, en partie géré en direct par des représentants du Dr. Bronner.

100% végétal La recette du Dr. Bronner’s Magic Soap repose sur l’ancienne recette du savon de Castille, où on saponifie de l’huile d’olive. Aujourd’hui, le Dr. Bronner utilise de l’huile d’olive fair trade de Palestine et d’Israël, avec de l’huile de coco et de palme, mais le principe reste le même. Les savons sont enrichis avec des huiles essentielles : menthe poivrée, eucalyptus, amandes, roses, agrumes, lavande et arbre à thé. Ce savon est non seulement agréable et très naturel, mais il est aussi très polyvalent : il peut servir de shampooing comme de détergent. Les savons sont entièrement biodégradables et végétaux et ne contiennent pas d’agents moussants synthétiques, d’épaississants ou de conservateurs. La gamme du Dr. Bronner a été étendue au fil des années et en plus des savons traditionnels, elle propose des savons pour les mains, des lotions et des baumes pour les lèvres et pour le corps. Vu la popularité de ces produits aux États-Unis et au Japon, l’arrivée en Europe était en toute logique l’étape suivante. Depuis le début de cette année, l’entreprise belge Noble House a démarré la distribution en Europe.

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Chef’s Corner > Huiles essentielles et hydrolats

Les huiles essentielles et les hydrolats conquièrent la cuisine gastronomique Chez de plus en plus de chefs cuisiniers, on trouve des huiles essentielles, des hydrolats et des essences près des fourneaux. L’intensité et les nouvelles combinaisons de goûts qu’offrent ces petits flacons les ont convaincus. Nous avons été écouter ce que les chefs cuisiniers et les producteurs ont à dire à ce sujet. Seule règle « essentielle » à prendre en compte: le degré de concentration des huiles essentielles étant très élevé, leur utilisation requiert des connaissances préalables et des précautions, sans quoi, elles pourraient être dangereuses ! D’après nos informations, la tendance à utiliser des huiles essentielles et des hydrolats dans la cuisine trouve ses origines dans le Midi de la France, ce qui est logique, vu que la Provence et la Côte d’A zur sont le berceau de la distillation de plantes. C’est à partir de cette région que cet art culinaire se diffuse de plus en plus en Europe. En Belgique, p. ex., on a également déjà découvert ses surprenantes possibilités.

Plus intense Les raisons pour lesquelles de plus en plus de chefs cuisiniers – tant professionnels qu’amateurs – adorent les huiles essentielles et les hydrolats sont faciles à deviner: ils offrent de nouvelles possibilités d’association et de goûts. Ils permettent d’obtenir des combinaisons surprenantes, mais, plus important encore: qu’il soit question du sens gustatif ou olfactif, ils procurent de nouvelles sensations. Il y a quelques années, Valérie Cupillard, écrivain culinaire français, avait déjà publié un livre sur la cuisine aux huiles essentielles et en parle en ces termes: « L’intensité olfactive des huiles essentielles peut être comparée au parfum fugitif de la plante fraîche que l’on effleure (basilic, lavande...). Lorsque vous utilisez une essence d’orange, vous retrouvez le parfum qui s’élève lorsqu’on râpe la peau de l’orange pour prélever son zeste ! ».

et l’arôme de la plante, et, une autre fois, choisir d’utiliser son huile essentielle. Les différences sur le plan gustatif sont très marquées. La cardamome en poudre, p. ex., donne un goût moins intense que l’huile essentielle de cardamome, j’utilise la poudre dans les préparations «sablées» (pâtes à tarte, biscuits...) tandis que pour parfumer une crème ou un entremets, je préfère l’huile essentielle diluée. Pour moi, l’huile essentielle n’est pas un succédané des plantes aromatiques fraîches, mais donne bien une nouvelle dimension à leur parfum.».

Trois produits Lorsque l’on parle de la « cuisine aux huiles essentielles », cela recouvre en réalité trois catégories différentes de produits: les huiles essentielles, les hydrolats et les essences. Chacun de ces produits posséde sa propre méthode de production, ses caractéristiques et ses applications.

Séparément ou ensemble Le chef cuisinier belge Frank Van Daele est lui aussi un habitué de l’utilisation des huiles essentielles et en fait l’éloge: « Elles permettent d’obtenir aussi bien une intensification qu’un allongement du goût ». Van Daele les utilise fréquemment dans son restaurant « Casa Mamounia » à Lotenhulle et organise des ateliers pour des collègues cuisiniers et aussi pour des amateurs de cuisine. Il utilise les huiles essentielles en association avec des herbes ou pour remplacer ces dernières. « Vous pouvez étonner les gens grâce au goût d’une herbe, sans que celle-ci soit présente. On peut p. ex. utiliser une huile essentielle de basilic à la place des feuilles fraîches. Mais, la combinaison d’herbes et d’huiles essentielles offre d’autres possibilités: j’utilise p. ex. de temps en temps de l’huile essentielle de graines de coriandre avec des feuilles de coriandre. Cela ajoute une véritable plus-value au goût de la coriandre ».

Une nouvelle dimension Pour Valérie Cupillard aussi, les huiles essentielles ne sont pas tellement une alternative aux herbes ou aux plantes, mais elles offrent une nouvelle dimension: « Vous pouvez en quelque sorte jongler avec les deux produits. Vous pouvez une fois opter pour le parfum

Une salade de fruits rouges sucrée avec un sirop d’agave parfumé avec une goutte d’huile essentielle (photo Emmanuel Cupillard)


Organic Pro - Juin 2009

Les hydrolats et les huiles essentielles sont obtenus par distillation. Pour ce faire, on met les plantes dans un alambic (de préférence en inox), où elles sont chauffées. La chaleur fait évaporer l’eau et la vapeur entraîne les huiles essentielles. En refroidissant, cette vapeur se condense et on obtient l’huile essentielle qui flotte sur une substance aqueuse que l’on appelle hydrolat. Les essences quant à elles, ne sont pas obtenues par distillation, mais sont le résultat du pressage à froid de l’écorce, grâce auquel on obtient également une substance huileuse. Cette technique est utilisée pour les agrumes p. ex. VAPEU

R+E

SSENC

E

EAU FROIDE (RÉFRIGÉRANT)

SORTIE D’EAU RÉCHAUFFÉE

SERPENTIN ESSENCE

EAU + RESIDUS D’ESSENCE (HYDROLAT) ESSENCIER

Précautions C’est pour cela que tous les spécialistes conseillent de diluer les huiles essentielles dans des huiles végétales. Valérie Cupillard: « Une huile d’olive douce peut parfaitement faire l’affaire ; vous pouvez p. ex. obtenir une délicieuse huile aromatisée, sûre à utiliser, en mélangeant une petite goutte d’huile essentielle de poivre noir ou de basilic dans une bouteille d’huile d’olive. On peut alors utiliser cet élixir au goût enrichi en toute sécurité dans diverses préparations ». « Le degré de concentration des huiles essentielles, est extrêmement élevé. C’est moins vrai dans le cas des essences. Lorsque je souhaite parfumer 300 ml de crème fouettée végétale au moyen d’huile essen-

Récolte des pétales de rose pour la distillation de l’eau florale / Gérard Perrot

tielle de géranium, 1 petite goutte suffit, alors que je peux ajouter 6 petites gouttes d’essence de mandarine ». Par souci de précaution, tous nos interlocuteurs attirent l’attention sur le fait que les huiles essentielles doivent être utilisées avec modération et de la façon la plus variée possible. Elles sont déconseillées dans l’alimentation des femmes enceintes, des bébés et des jeunes enfants. Avec les hydrolats, par contre, il n’y a presque aucun danger de surdosage, car leur degré de concentration est bien plus faible.

Un nouveau monde plein de recettes novatrices Les possibilités offertes par les huiles essentielles sont sans égales et permettent d’obtenir des goûts et des combinaisons surprenants. Jetons brièvement un œil aux possibilités: Le traiteur bio français Naturel Gourmet de Comps (dans la région de Montélimar) a récemment développé une vaste gamme de préparations dans lesquelles il utilise des huiles essentielles, des essences et des hydrolats. Survolons brièvement la carte de ses glaces sucrées et salées (!): Sorbet « Souvenir Drômois », à base de nectar d’abricot, de miel de lavande, de noix du Royan et d’huile essentielle de lavande ; « Sous le Soleil » : une glace à base de banane, noix de coco et menthe fraîche, avec une essence de pamplemousse ; « Saveurs Ardéchoises », à base de marrons, chocolat pur, tofu soyeux, avec un soupçon d’huile essentielle d’orange douce. Et du côté des glaces salées: « Rosée Matinale »: une glace à la betterave rouge, au fromage frais Picodon, à l’ail frais, aux pétales de roses et à l’hydrolat de rose ; « Neige du Diois »: fromage blanc de brebis, vin effervescent Crémant de Die, noix du Royan, moutarde et huile essentielle de thym. Valérie Cupillard a consacré un livre entier au sujet: « Cuisiner avec les Huiles Essentielles et les Eaux florales ».

Cet ouvrage fournit plusieurs astuces simples mais savoureuses : une petite goutte d’huile essentielle de lavande sauvage confère à la confiture de fraises un caractère nouveau et étonnamment parfumé ; une crème brûlée est transformée grâce aux arômes de l’huile essentielle de poivre noir (l’huile essentielle offre l’avantage de restituer le parfum sans la note piquante). Autre astuce surprenante: ajouter une petite goutte d’huile essentielle de basilic grand vert dans un cake sucré. Frank Van Daele de Casa Mamounia conseille entre autres d’ajouter une goutte d’huile essentielle de gingembre aux endives ou aux haricots verts afin de leur donner un caractère japonais.

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Chef’s Corner > Huiles essentielles et hydrolats

Variétés et origines

Une goutte d’huile essentielle dans le chocolat fondu (photo Emmanuel Cupillard)

Le nom latin Ceux qui souhaitent se lancer dans la cuisine aux huiles essentielles ou aux hydrolats doivent bien être conscients que tous ne conviennent à un usage alimentaire. Il est extrêmement important de travailler uniquement avec des variétés comestibles. Certaines huiles essentielles peuvent être dangereuses, même en très petites quantités. Valérie Cupillard: « Je déconseille par exemple l’usage de l’huile essentielle de basilic ou de cannelle aux débutants, certaines variétés ne conviennent pas à un usage alimentaire ». Voilà pourquoi il faut contrôler le nom latin de la variété utilisée sur le flacon, car ce n’est qu’ainsi que l’on peut être sûr que l’on a affaire à une variété utilisable en cuisine. Un flacon qui ne mentionne pas de nom latin est d’office à éviter. Mieux vaut aussi ne choisir que des fournisseurs fiables.

Les différentes variétés de plantes permettent d’explorer une palette de goûts très large. Plus encore, pour une même variété, les goûts, les arômes et les parfums peuvent varier de manière significative. Cela est lié au climat dans lequel elles poussent, mais surtout au sol. Certaines variétés des régions tropicales sont encore plus particulières et ont d’autres accents. Les huiles essentielles et hydrolats provenant de Madagascar, p. ex., jouissent d’une réputation exceptionnelle. Simon Lemesle de Bio’Mada, importateur et distributeur d’huiles essentielles de Madagascar, établi dans le village français de Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), connaît bien l’extraction d’huiles essentielles sur l’île de l’océan Indien: « Tout cela se passe à très petite échelle et je tiens à préciser qu’il n’est nullement question d’exploitation des agriculteurs, puisque nous travaillons entièrement selon les principes du commerce équitable. Les possibilités à Madagascar sont immenses: la biodiversité dans la nature y est incomparable et on y trouve plus de 10.000 sortes de plantes qui sont uniques au monde et qui ont souvent de nombreuses propriétés médicales. De plus, la palette de goûts et de parfums au sein d’une même variété est très grande, car il s’agit d’une île montagneuse. Selon que la plante provienne de la vallée, du bas ou du haut de la montagne, ou de près de la mer, on obtient des différences étonnantes. En collaboration avec les agriculteurs locaux, nous essayons également de ressusciter d’anciennes variétés ». D’après Simon Lemesle, cela vaut vraiment la peine d’expérimenter avec diverses formes de la même variété. « L’huile essentielle de Petit Grain Citron Combava (« Petit Grain » indique l’extraction de l’essence du petit fruit vert d’une plante), p. ex., offre en effet des arômes totalement différents de ceux d’autres types de citrons, et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Pour de nombreuses personnes, c’est également là que réside le charme de la cuisine aux huiles essentielles: on découvre constamment de nouveaux goûts et arômes ».

Il faut que ce soit bio ! Le fait qu’une huile essentielle ou un hydrolat provienne de la culture ou de la cueillette sauvage biologique détermine également toujours si le produit est utilisable dans l’alimentation ou pas. Christel Van Vooren de Netelvuur, le producteur belge d’huiles essentielles d’Oostwinkel et le pionnier pour ces activités dans le Benelux insiste sur l’importance du bio: « Les huiles essentielles qui proviennent de plantes qui ont été traitées avec des pesticides ou pour lesquelles on a utilisé de l’engrais chimique ne conviennent pas du tout à un usage culinaire. Il reste toujours des résidus de pesticides et de produits chimiques en concentrations bien trop élevées. Ici, le bio n’est même pas une option, mais bien une nécessité « essentielle » pour cette application ».

L’entraînement à la vapeur Une autre condition très importante pour une application culinaire est que l’huile essentielle soit obtenue par entraînement à la vapeur dans un alambic, car toutes les huiles essen-


Organic Pro - Juin 2009

21 tielles conventionelles ne sont pas obtenues par ce procédé. « Pour contenir les prix, beaucoup travaillent avec des solvants, tels que benzène, toluène, butane, etc. L’huile éthérée est assimilée par le solvant et on obtient une sorte de pâte, ensuite purifiée à l’alcool pour filtrer la partie cireuse. Puis, on fait évaporer l’alcool et il ne reste ainsi que l’huile essentielle. Il va de soi qu’une utilisation culinaire de ce type d’huile est dangereuse. Un label bio garantit que l’huile ne contient pas ces substances chimiques pétrolières», dit Christel Van Vooren.

La facilité d’utilisation La popularité croissante des huiles essentielles bio aide à revenir de plus en plus aux arômes naturels et aux méthodes de production naturelles et propres. Mais il y a également un côté moderne à l’utilisation d’huiles essentielles dans la cuisine. La facilité d’utilisation de ces produits, c.-à-d. l’aspect pratique, est sans égale. Il suffit de diluer une petite goutte d’huile essentielle dans une huile et de l’ajouter à la préparation. On ne peut pas faire plus simple en ces temps où tout doit aller vite. Cela a amené Frank Van Daele, du Restaurant Casa Mamounia, à également développer l’idée de créer des sprays prêts à l’emploi contenant des mélanges d’huiles essentielles diluées dans une base d’huile. Parmi l’assortiment, on retrouve Thai Mix, Ras el Hanout, Nippon Mix et bien d’autres encore…

Enfin, quelle que soit la saison, cela permet aux cuisiniers de pouvoir utiliser les arômes des herbes fraîches sans que ces dernières soient importées de pays et continents lointains avec les inconvénients inhérents pour des produits frais. Nous remercions Christel Van Vooren (Netelvuur bvba), Valérie Cupillard, Gérard Perrot (Distillateur de cueillette sauvage dans le parc naturel du Verdon, en France), Frank Van Daele (Casa Mamounia), Simon Lemesle (Bio’Mada) et Bruno Campanale et Rose Le Meur (Naturel Gourmet).

La cueillette de la lavande sauvage par Gérard Perrot dans le le parc naturel du Verdon (France) (photo: Emmanuel Cupillard)

L’aspect écologique Sur le plan écologique, il y a également beaucoup de choses à dire sur cette application. L’engouement pour les huiles essentielles d’espèces rares ou menacées contribue à la préservation de l’espèce. De plus, la concentration élevée et la durée de conservation longue des huiles essentielles permet d’utiliser les flacons pendant très longtemps.

Heures d’ouverture : mercredi et samedi de 14.00 h à 17.00 h ou sur rendez-vous

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Contact: Christel Van Vooren Veldhoek 33 9931Oostwinkel Tél. +32 (0)9 259 98 91 Tél. portable. +32 (0)472 73 45 18 info@netelvuur.be www.netelvuur.be

Culture d’herbes biologiques et distillerie

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Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans ses zones rurales

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Salons

> Vitasana

Un programme enrichi pour Vitasana Les 27 et 28 septembre prochains, la 12ème édition de Vitasana aura lieu à Flanders Expo, à Gand. Le salon professionnel de la vie saine et de l’alimentation bio a trouvé un nouvel élan et s’articulera de manière plus équilibrée entre les compléments et les aliments bio. Un large éventail de séminaires a aussi été élaboré et il y aura pour la première fois un pays hôte: la France. Eric de Burbure, gérant de BBK-BIO et président du comité directeur des exposants est convaincu de la plus-value de cette formule. « Le secteur bio se porte bien. Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, car il y a de grandes possibilités, ainsi que des défis à relever pour tous ceux qui sont actifs professionnellement dans notre secteur. En s’informant et en échangeant des idées, nous pouvons continuer à œuvrer pour l’avenir. Au niveau des ventes de compléments également, nous pouvons nous attendre à de colossaux défis, et déjà rien que pour cela, nous pensons qu’il est essentiel que tous les points de vente se rendent au salon pour s’informer ».

Le secteur bio se porte bien. Mais nous ne La France en tant que pays hôte pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, En collaboration avec Ubifrance, tout un pavillon français sera créé. car il y a de grandes possibilités, ainsi que des On y présentera une vingtaine de fournisseurs français proposant de nouveaux produits pour le marché belge. Cette approche défis à relever pour tous ceux qui sont actifs internationale doit permettre aux visiteurs d’innover au sein de leur professionnellement dans notre secteur. assortiment existant ou de leur discipline, nous communiquent les La nouvelle collaboration entre Naredi (la Fédération belge de l’industrie et du commerce des Compléments alimentaires, Produits naturels, de Réforme et de Diététique) et Bioforum, le conseil de filière pour les productions agricoles et alimentaires biologiques renforce Vitasana, le salon professionnel des secteurs de l’alimentation bio, des cosmétiques naturels et des suppléments.

Séminaires Pour la première fois dans l’histoire de Vitasana, un large programme bilingue (néerlandais-français) de séminaires sera développé avec le soutien de Naredi et Bioforum. Il y sera question des sujets suivants: informations sur la législation relative aux compléments alimentaires et responsabilité du commerçant en la matière ; approche promotionnelle adéquate du consommateur par les détaillants ; obligation de notification ; label de garantie bio & éco ; innovations dans le secteur du bio ; entreprenariat socialement responsable ; études de marché récentes sur le marché bio belge ; idées bio pour chefs cuisiniers de collectivités… et ce ne sont que quelques-uns des exemples du vaste programme que vous retrouverez dans son intégralité sur le site web.

organisateurs. Vitasana 2009 est d’ailleurs fier de faire découvrir à ses visiteurs une centaine de nouveaux produits, ainsi que des nouveaux fournisseurs.

Une attention princière Le dimanche 27 septembre, le Prince Laurent et la Princesse Claire de Belgique visiteront le salon. Vitasana se réjouit de l’intérêt que porte la Cour belge envers le secteur bio et éco.

Une démarche verte pour le salon Le salon Vitasana propose une exclusivité pour la branche de l’organisation de salons. Dans toute la préparation du salon, le « Cradle to Cradle » est de rigueur. Tous les fournisseurs sont incités à travailler éco & bio. La restauration, l’imprimerie (encres et papiers) et, pour la première fois, la moquette, qui sera 100 % biodégradable. Voilà juste quelques exemples pour illustrer qu’un salon professionnel peut lui aussi limiter son « empreinte écologique ». Vous retrouverez plus d’informations sur www.vitasanaexpo.com


Marché

Organic Pro - Juin 2009

> Belgique

Le marché bio belge affiche une forte croissance: +25%

10%

Dans le cadre de cette étude, Bioforum a aussi publié de nouveaux chiffres sur l’agriculture bio en Flandre (pour la Wallonie, aucun nouveau chiffre n’est encore disponible, ndlr). La superficie totale de terres consacrées à l’agriculture bio en Flandre ne suit malheureusement pas la tendance positive du marché. Avec 3492 ha, elle est même en légère diminution. 10 % de ces terres sont en conversion. Les terres agricoles bio représentent 0,6 % du total des terres agricoles flamandes. Les cultures principales sont pomme de terre, tomate, potiron, poivron et légumes de pleine terre. 60 % des superficies bio sont consacrées aux légumes destinés à la consommation humaine, 21 % sont hors production et le reste (18 %) est destiné à la culture de végétaux fourragers et industriels. Une entreprise agricole moyenne a une superficie de 15 ha.

Les dépenses du gouvernement flamand En 2008, le gouvernement flamand a consacré au total 3,5 millions d’euros au secteur bio. La majorité de ces dépenses (29,8 %) sont allées aux producteurs. 22,1 % ont été utilisés dans le cadre du plan pluriannuel du gouvernement flamand pour la promotion du secteur bio. 17,5 % sont allés à Bioforum, comme soutien structurel, et 15,8 % ont été consacrés à la recherche et au développement. La formation et l’information sur les produits bio ont absorbé 7,9 % du budget et le reste (6,9 %) a été dépensé pour le développement ultérieur des canaux de commercialisation des produits bio.

1,3% total

0,9% viande

1,4% produits laitiers

2,3% pain

1,8% fruits

3,1% légumes

50% 40% 30% 20%

1,6% pommes de terre

Parts de marché des canaux de distribution de produits bio en Belgique

L’enquête a aussi révélé que les consommateurs bio consacrent en moyenne 4 à 5 % de plus à leurs achats alimentaires. La moitié des achats de produits bio se font dans les supermarchés et 29 % dans les commerces spécialisés, ce 48,5% supermarchés qui représente 4 % de plus qu’en 2007. En 2008, les commerces spécialisés constituent le seul canal de distribution qui affiche une grande progression, bien que les fermes et les marchés fermiers aient aussi du succès. La part de marché des GMS reste constante 28,6% commerces spécialisés (48 %). Ces chiffres prouvent que la distribution spécialisée est en plein essor en Belgique et qu’elle est de plus en plus perçue par les 12,2% supermarchés de quartier consommateurs comme l’endroit idéal pour acheter des produits 4,8% fermes et marchés fermiers bio. Le reste de la consommation 4,4% marchés 1,5% maxidiscounteurs se situe dans les supermarchés

La superficie bio de Flandre: des chiffres décevants

6,4% œufs

La part de marché des commerces spécialisés augmente

En valeur absolue, ce sont les ménages aisés avec enfants et les pensionnés aisés qui sont les principaux acheteurs de bio. Ensemble, ils représentent 40 % des dépenses en bio. Chez les ménages aisés, il y a un énorme potentiel pour le bio. Ils assurent 29 % des dépenses totales en produits alimentaires, mais ne représentent que 20 % des dépenses totales en produits bio. En d’autres termes, la part de marché du bio pour ce groupe est de 0,9 % alors que la moyenne se situe à 1,3 %. Les jeunes célibataires sont un peu sous-représentés parmi les acheteurs bio, mais une fois convaincus, ils deviennent des acheteurs accros de bio: c’est dans ce groupe de la population que la part du bio par rapport à celle des produits ordinaires est la plus grande (3,7 %). Les ménages à double revenu et les ménages avec un revenu limité se situent en dessous de la moyenne et n’atteignent chacun que 0,7 %.

1,2% volaille

La consommation de produits bio en Belgique a connu une croissance massive par rapport à l’année passée. C’est ce qu’a révélé une étude de GFk Panelservices Benelux. En 2008, les Belges ont dépensé 304,6 millions d’euros en produits bio, c.-à-d. 25,6 % de plus qu’en 2007. 79,2 % des Belges achètent un produit bio au moins une fois par an et 15,8 % consomment des produits bio fréquemment. Les achats se répartissent pour 56,3 % sur les produits végétaux et le reste sur les produits d’origine animale et les produits laitiers. Le prix des produits bio reste en moyenne 33 % plus élevé que celui de produits conventionnels. Les plus grandes différences de prix concernent les pommes de terre, les œufs, les poulets à rôtir et le lait.

Ménages avec enfants

0,4% charcuterie

15,8 % des consommateurs achètent régulièrement du bio

de quartier, sur les marchés fermiers, les marchés hebdomadaires et chez les maxidiscounteurs.

23,1% produits de remplacement de la viande

En 2008, l’intérêt des consommateurs belges pour les produits bio a énormément augmenté et les dépenses ont suivi avec 25,6 % de croissance. Autre bonne nouvelle : la part de marché des commerces spécialisés bio a augmenté de 4 %, atteignant ainsi 29 %.

PARTS DE MARCHÉ DES PRODUITS BIO PAR SEGMENTS EN 2008

23


Marché

> Frankrijk

Forte progression du marché bio: +25%

La production française bio redémarre du côté des conversions

2008 a été une bonne année pour le marché bio. La dernière enquête de l’Agence Bio évalue le marché des produits bio en France à 2,6 milliards d’euros soit une hausse de 25 % par rapport à 2007.

La production française bio redémarre du côté des conversions 2008 a été une bonne année pour la production bio puisque le nombre d’exploitations bio s’établit à 13298 soit 11 % de plus qu’en 2007 et la superficie globale a augmenté de près de 5 %. Les productions végétales profitent de cette croissance, surtout la vigne(+25,2 %), les plantes aromatiques et médicinales (+24,8 %), et aussi les légumes frais (+14,2 %), l’arboriculture (+13,5%) et les céréales (+11,8%). Les productions animales sont également en hausse, surtout les poulets de chair (+17,1 %), les brebis lait (+12,6 %) et aussi poules pondeuses et vaches laitières. Au plan géographique, 2/3 des exploitations bio se situent dans 7 régions : Rhône Alpes, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Languedoc Roussillon, Provence Alpes Côte d’Azur, Aquitaine et Bretagne. A l’aval, 5626 entreprises transforment des produits bio dont 60% en boulangerie patisserie. www.agencebio.org

Forte progression du marché bio La dernière enquête de l’A gence Bio évalue le marché des produits bio en France à 2,6 milliards d’euros soit une hausse de 25% par rapport à 2007. Les familles de produits les plus consommées en bio sont épicerie salée et sucrée (18%), fruits et légumes (17%), lait et produits laitiers (16%), pain et farine (13%). Désormais, la part de marché des produits bio atteint 1,7% de l’alimentaire contre 1,1% en 2005. Tous les circuits de distribution profitent de la bonne santé du secteur, en gardant des orientations différentes. En distribution spécialisée, les ventes concernent surtout les produits secs d’épicerie (29%), les fruits et légumes (21%), la crémerie (14%) et le pain (12%).

En grande distribution, les ventes bio sont d’abord le fait de la crémerie (34 %), suivie de l’épicerie (15%), des fruits et légumes (11 %) et du pain (11 %).

Importations très variables selon les produits L’Agence Bio a publié récemment des informations sur les importations de produits bio. Elles représentent 30 % des produits bio consommés en France. Les secteurs viande bovine, ovine, volailles et œufs, vins ne seraient pas concernés. Pour le lait et la farine, elles sont respectivement de 25 et 30 % avec une forte hausse en 2008. Pour les fruits et légumes, l’épicerie sèche, les jus de fruits et boissons végétales, le taux d’importation se situe à 60 % ou plus.

Belle progression du bio en restauration collective Une étude récente de l’Agence Bio montre que les achats de produits bio pour la restauration collective sont estimés à 44 millions d’Euros en 2008 soit 2,2 % du marché bio français. 36 % des restaurants collectifs utilisent des produits au moins ponctuellement. Ce sont surtout des établissements scolaires. Le potentiel dans ce secteur est important : plus d’1/3 de restaurants collectifs supplémentaires, surtout des scolaires toujours, se disent prêts à aller vers le bio d’ici 2012 et ce sont les produits frais qui attirent le plus. Part de marché (en valeur) Grandes surfaces alimentaires

42%

Magasins spécialisés en réseau

27%

indépendants

13%

Vente directe

13%

Artisans commerçants et magasins de surgelés

5%

La distribution spécialisée bio continue d’afficher une bonne santé Depuis 2002, des données sont fournies chaque année par le cabinet de conseil et de recherches franco-allemand Ecozept, spécialisé dans le marché bio. Il se base sur une enquête téléphonique qu’il réalise auprès de plus de 100 magasins à chaque fois choisis au hasard. Les résultats pour 2009 viennent d’être rendus disponibles. Ils mettent en valeur le fort dynamisme du secteur. En effet, plus d’un tiers des magasins interrogés a été créé ou repris depuis moins de 5 ans, ce qui montre la confiance des nouveaux gérants et une forte évolution du paysage. Dans le même temps on observe que les superficies de vente sont en augmentation. On passe ainsi de 120m 2 en moyenne en 2006 à 148m 2 à la fin 2008. Les magasins s’agrandis-

sent et surtout, les nouveaux venus débutent avec des surfaces de plus en plus importantes, ce qui tire la moyenne vers le haut. Il y a de plus en plus de « supérettes » qui vont maintenant jusqu’à 900m 2, ce qui assez nouveau, la barre étant restée très longtemps située au niveau de 300m 2.


Organic Pro - Juin 2009

25 Malgré la conjoncture, les magasins bio indépendants estiment leur croissance, en 2008 en moyenne, à 10%. Ceux qui sont organisés en chaînes (Biocoop, La Vie Claire, Satoriz etc.) atteignent même 18%. Mais, pour la première fois, depuis 2002, les petits magasins qu’ils soient organisés en chaîne ou qu’ils fonctionnent en toute indépendance, enregistrent une croissance nettement plus faible que les grands. Ainsi, 43% des petits magasins voit leur chiffre d‘affaire augmenter contre 70% des moyens et 76% des grands.

Alors que jusqu’ici, la croissance du marché bio en France a profité à tous, le développement semble maintenant favoriser les plus grands points de vente, ce qui laisse pressentir une évolution des structures. En ce qui concerne les effets de la crise, presque la moitié des gérants de magasins se disent affectés par cette dernière. C’est un constat qu’ils font en observant le comportement de leur clientèle (baisse du panier moyen, achat moins fréquent, …). Mais cela ne se traduit pas dans les chiffres puisque seulement 10% des magasins ont vu leur chiffre d’affaire baisser l’année passée, ce qui n’est pas plus élevé que lors de l’étude précédente. Interrogés sur leurs attentes, les gérants des magasins bio français expriment leur attachement aux valeurs du bio: ils demandent aux acteurs du marché et aux politiques, de favoriser encore plus les idéaux de l’équité et du développement durable. Ils exigent également des prix justes, pour les agriculteurs de France comme d’ailleurs, et le développement de l’agriculture biologique en France ce qui permettrait de réduire les importations et de démocratiser le bio. www.ecozept.com tél +33 (0)4 67584227 – fax +33 (0)467584227 L’étude est disponible au prix de € 45

Superficie des magasins

10 à 50 m2

51 à 150 m2

151 à 550 m2

Moyenne

CA moyen (€/an)

157.300

451.000

1.096.300

607.500

Croissance (%)

3,5

15

14

11

CA / m2

4.086

4.501

3.469

4.046

La distribution spécialisée bio en France: superficie et chiffres d’affaires

tempting range of soya based cheese

100% vegetable All our products are produced according the authentic cheese process of fermentation, curd separation and ripening.

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Marché

> Nederland

Une croissance de 12,4 % pour le marché bio néerlandais

Les consommateurs

Aux Pays-Bas, la plupart des produits bio sont achetés en GMS. L’année dernière, les consommateurs y ont dépensé 256,6 millions d’euros en produits bio, c.-à-d. 11,3 % de plus que l’année précédente. Cette croissance est surtout due à l’élargissement de l’assortiment bio dans les supermarchés. Les achats dans les magasins bio se sont accrus de 8,7 %. Cette augmentation est liée à la rénovation, la modernisation et l’agrandissement de nombreux magasins bio. La distribution spécialisée représente au total 234,6 millions d’euros de chiffre d’affaire. Il faut noter aussi la part des produits bio utilisés par la restauration qui est de 46,1 millions d’euros avec une augmentation de 96,8%. Cette croissance est à relier à l’implication du gouvernement néerlandais. Pour montrer l’exemple, il a en effet décidé de passer au bio pour toute la restauration fournie aux services gouvernementaux.

24 % des Néerlandais affichent un grand intérêt pour les produits bio. Il s’agit surtout des plus de 50 ans et des ménages composés d’une ou deux personnes. Ils bénéficient généralement d’un niveau d’éducation supérieur. 58 % des consommateurs ont déjà acheté des légumes bio et 55 % ont déjà acheté des fruits bio. 51 % de la population achètent parfois des produits laitiers bio et 50 % achètent parfois de la viande bio. 42 % ont déjà acheté des pommes de terre ou du fromage bio. 37 % achètent du pain bio et 29 % achètent des produits surgelés bio.

1,4% produits d’épicerie

2,0% viande & produits de remplacement de la viande

CIRCUITS DE COMMERCIALISATION BIO AUX PAYS-BAS

-5,6%

Autres 46,2 MILLIONS

Restaurateurs 46,1 MILLIONS

+8,7%

Commerces spécialisés 234,6 MILLIONS

+11,3%

Supermarchés 256,6 MILLIONS

+96,8%

PARTS DE MARCHÉ

En 2008, les achats dans les magasins bio néerlandais ont augmenté de 8,7 %

Comportement des consommateurs

10%

1,6% beurre & fromage

50%

3,8% pommes de terre, légumes et fruits

100%

2,7% pain

Circuits de commercialisation

6,6% œufs

Une autre bonne nouvelle est que le bio gagne en popularité auprès des jeunes. De nombreux organisateurs de festivals de musique ont de ce fait fait appel à des restaurateurs bio pour leur événement. Quant à l’export, il s’agit d’un circuit de commercialisation très important. Plus de la moitié de tous les produits bio néerlandais sont exportés vers l’A llemagne, l’A ngleterre ou la France.

4,3% produits laitiers

En 2008, le marché néerlandais des produits bio a connu une croissance de 12,4% avec 583,4 millions d’euros au total consacré à l’alimentation bio. Cela porte la part de marché du bio actuellement à 2,1%.

58% achètent des légumes bio

58%

55% achètent des fruits bio

55%

51% achètent des produits laitiers bio

51%

50% achètent de la viande bio

42% achètent des pommes de terre bio

50% 42%

42% achètent du fromage bio

42%

37% achètent du pain bio

37%

29% achètent des surgelés bio

29%


Dossier

Organic Pro - Juin 2009

> Chocolat bio

Également pour le plaisir du planteur de cacao Le chocolat est une invention plutôt géniale. Il est délicieux, il rend heureux et il est riche en ingrédients nutritifs et sains. En tant que commerçant éthique – et cela s’applique bien sûr aussi à certains clients – on choisit naturellement du chocolat bio et fair trade. Tandis que le délice brun fond sur notre langue, cela nous rassure de savoir que l’environnement et la biodiversité dans les pays producteurs de cacao et le destin du planteur et de ses enfants sont en de bonnes mains. Rien qu’en Côte d’Ivoire, en Afrique de l’Ouest (où l’on produit 40 % de la production de cacao mondiale), 109.000 enfants travailleraient dans des conditions déplorables. C’est ce que révèlent les chiffres de l’ILRF (International Labor Rights Forum). Le chocolat qui ne porte pas de label bio ou fair trade a donc un côté franchement pas très « clean ».

Une culture de cacao à petite échelle Partout au monde, les planteurs de cacao bio, sont de petits agriculteurs pour qui la culture de cacao bio représente une aubaine sur le plan financier. C’est ce que révèlent divers récits de producteurs. Car, ils ont rarement l’argent pour se permettre d’utiliser de l’engrais

chimique et des pesticides et, pour eux, le prix plus élevé pour le chocolat bio (fair trade) est une bénédiction. Le principal défi pour ces petits producteurs est d’obtenir la certification – pour laquelle ils sont généralement aidés par leur coopérative ou par un partenaire d’Occident. Pour augmenter les rendements, ils ont aussi besoin d’un appui – qu’ils reçoivent en principe de leur partenaire fair trade et bio. Du côté de la culture de cacao ordinaire, le rendement laisse aussi beaucoup à désirer, du au fait que tout comme en bio, on ne maîtrise pas bien la croissance du cacaoyer.

Des plantations âgées Un cacaoyer peut atteindre l’âge de 50 ans et plus et pousse à l’ombre de grandes plantes telles que des bananiers ou des palmiers. Le soleil brûlant et les vents violents sont en effet fatals pour cet arbre fragile. Lorsque l’arbre a environ 5 ans, la floraison apparaît. Les petites fleurs blanches ou roses se trouvent directement sur le tronc et sur les grosses branches. Par la suite, le cacaoyer fleurit presque sans arrêt durant toute l’année. L’arbre porte donc des fruits en permanence. Malgré cela, le cacaoyer ne fournit que 30 à 40 fruits par an. Ces fruits – les cabosses - ressemblent à des melons allongés. Ils sont cueillis et après ouverture, libèrent les fèves de cacao qui se trouvent au milieu du fruit. Chaque fruit contient 40 à 50 fèves qui pèsent chacune environ un gramme. Un cacaoyer moyen fournit donc de 1 à 2 kg de fèves par an. Il est important de savoir que le cacaoyer ne porte des fruits que jusqu’à 60 ans. Or, de nombreuses plantations dans le monde ont démarré dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale. Elles sont donc âgées et une importante rénovation s’impose donc, aussi bien dans les plantations bio que dans les classiques.

Forastero, Trinitario et Criollo Il existe de nombreuses variétés de cacao. Toutes proviennent de trois grandes variétés : Forastero, Trinitario et Criollo.  Le Criollo est la variété de cacao la plus rare. Il est présent en Amérique Centrale et au Mexique. Les cabosses ont une écorce douce et une couleur orangée lorsqu’elles sont mûres. Les fèves de Criollo sont réputées pour leur arôme fin et leur long arrière-goût. Elles représentent moins de 1 % de la production mondiale. Le Criollo est plus sensible aux maladies.  Le Forastero représente 75 % de la production mondiale et est cultivé surtout en Afrique. Il est beaucoup moins fragile et plus épais que le Criollo. La peau du fruit du cacaoyer est lisse. Au niveau du goût, cette variété est plus amère et son arrière-goût est court.  Le Trinitario est une variété hybride et représente 20 % de la production mondiale. C’ est un croisement entre le Criollo et le Forastero. Cette variété a été identifiée sur l’île Trinité et est plus riche en graisses. Les fruits mûrs du cacaoyer vont du rouge au châtain. Le goût du Trinitario est décrit comme puissant avec un long arrière-goût.

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Dossier

Organic Pro - Juin 2009

> Chocolat bio

Le chocolat pur (fondant) est de plus en plus populaire auprès des consommateurs. Sur le marché bio, où il jouit déjà d’une grande popularité depuis quelque temps, cette tendance est encore plus marquée. Arriba! A partir de ces trois grandes variétés, de nouvelles sont développées pour obtenir un goût encore plus raffiné ou une meilleure résistance aux maladies. Les variétés cultivées pour un meilleur goût sont souvent prisées par les producteurs de chocolat bio qui recherchent une qualité supérieure et pas forcément des prix bas ou du rendement. C’est grâce à une variété de cacao de ce type, « Arriba » que le chocolat « single origin » équatorien jouit d’une si bonne réputation. Cette ancienne forme aromatique de Forastero est en grande partie cultivée dans de petites fermes familiales de l’Equateur et son rendement est très faible comparé à d’autres. Les conditions climatiques et géologiques singulières de la partie nordique de l’Équateur ont un effet très particulier sur le cacao et lui confèrent un goût unique. Il n’y a pas là de « grand » marché en termes de production mondiale, mais certainement un marché niche pour le cacao spécial, relativement cher, et le chocolat bio. En Équateur, le cacao Arriba est important du point de vue socioéconomique. En 2005, la production représentait 4,7 % du PNB Agro, occupait 12 % de la population active et se plaçait au deuxième rang des produits agricoles en terme d’importance. La consommation mondiale de cacao Arriba est actuellement de 4 %, avec une croissance annuelle de 5 à 10 %.

La fermentation

« Penser que le chocolat peut se substituer à l’amour est une erreur. C’est l’amour qui est un substitut du chocolat. Soyons honnêtes, le chocolat est bien plus fiable qu’un homme… »

La route qui mène du fruit du cacaoyer au chocolat est longue et complexe. Tout commence par la fermentation, une phase déterminante pour le goût et la qualité du chocolat. Durant la phase de fermentation (durée : environ 5 jours), les fèves sont couvertes de leur mucilage et conservées dans des paniers. Il est important de conserMiranda Ingram (Chroniqueuse anglaise) ver ce mucilage, car c’est là que se trouvent les sucres et pas, comme beaucoup le pensent, dans les fèves. Dans les paniers ou caisses couverts, il se produit ensuite L’année dernière, Barry Callebaut, leader mondial en production de produits dérivés du cacao et du choune fermentation qui peut faire colat, a présenté une étude internationale sur les amateurs de chocolat. Cette étude a révélé que les plus monter la température jusqu’à 50 grands fans de chocolat vivent au Royaume-Uni, où 46 % des habitants mangent du chocolat plusieurs °C, mais qui ne doit pas être trop fois par semaine. La Suisse est deuxième au classement (45 %) et la Belgique troisième (43 %). longue pour ne pas nuire au goût L’étude a aussi montré que le chocolat raffiné (et % des consommateurs ayant goûté du chocolat du cacao. Les fèves deviennent plus coûteux) aux goûts surprenants gagne en bio et/ou fair trade en 2008 brun foncé et acquièrent ainsi popularité. Les chocolats bio et fair trade ont Chocolat bio Chocolat leur goût typique de chocolat. apparemment aussi la cote. En 2008, 33 % des fair trade De l’acide acétique est spontapersonnes interrogées avaient goûté du chocolat nément formé et pénètre dans la États-Unis 38% 38% fair trade, tandis que 24 % avaient « osé » goûter fève pour y oxyder les polyphédu chocolat bio – ce qui représente des Suisse 28% 46% nols. Ensuite, les fèves de cacao augmentations respectives de 23 % et 17 %. Ce Allemagne 13% 19% qui est remarquable, c’est que la Suisse et le sont séchées. Belgique 20% 23% Royaume-Uni ont obtenu le meilleur score pour Royaume-Uni 31% 43% le chocolat fair trade, tandis que les États-Unis et France 12% 26% à nouveau le Royaume-Uni affichent une Chiffres: Barry Callebaut consommation croissante de chocolat bio.

Le profil de l’amateur de chocolat

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Lait

Pur Noir 72 %

Pur Noir Orange

Pur Noir Citron

Blanc avec Blanc avec Riz soufflé Morceaux de Fraises

Praliné au Lait fourré au Nougat

Lait avec Morceaux de Noisettes

Lait fourré au Lait Crémeux

Pur Noir fourré au Cassis

Cappuccino Pur Noir Deux fourré à la Menthe Couches poivrée

Chocolat Noir Supérieur de l’Équateur

Blanc à la Vanille

Pur Noir au Thé Vert et à la Mangue

Chocolat au Chocolat Noir Chocolat Noir Supé- Chocolat Noir Lait Supérieur Supérieur au rieur à l’Huile d’olive Supérieur aux de l’Équateur Caramel de l’Équateur de l’Équateur Piments de l’Équateur

Lait aux noisettes entières

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Dossier

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> Chocolat bio

Le séchage et la torréfaction Le séchage diminue la teneur en eau des fèves (de 60 à 8 %), ce qui permet de les conserver plus facilement, sans risque de moisissures et de détérioration. Le cacao fermenté et séché peut alors être transporté vers les pays consommateurs pour une transformation ultérieure. Les fèves sont nettoyées et triées par taille. Il est important de les torréfier de façon plus ou moins homogène. La torréfaction prépare l’oxydation ultérieure des phénols (ce qui est important pour le goût) et la réduction plus poussée de la teneur en eau : jusqu’à 3 %. L’arôme des fèves s’améliore et leur couleur devient plus profonde. Les graines deviennent dures et friables. La peau se détache suite aux réactions enzymologiques et thermiques. La maturité des fruits, leur teneur en eau, leur taille et les étapes de transformation préalables déterminent les conditions de torréfaction. En général, cette opération dure de 10 à 35 minutes avec une température qui ne dépasse pas 150 °C ... Le transport de la chaleur se fait directement via les surfaces chauffées ou via un flux d’air chaud, sans brûler la peau des fèves. Ces dernières sont ensuite immédiatement refroidies pour arrêter entièrement le processus. Après leur torréfaction, les fèves sont tamisées et moulues pour en faire une pâte de cacao. On obtient ainsi la base du chocolat. Ensuite, par pression, cette pâte est séparée en beurre de cacao et en poudre de cacao.

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le transfert des impulsions entre les cellules nerveuses, contribue à la dégradation des graisses et du cholestérol dans le corps, et est utile en cas d’hypertension. Aujourd’hui, les produits issus du chocolat bio sont en général faits avec un autre type de lécithine, p. ex. celle de tournesols. Merci à Jeroen Kruft (Amigos International), André Deberdt (Kaoka), Monika Noack (Vivani), Maria Janssens et Frans Havermans (Natural Food Company).

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La lécithine Pour limiter la teneur en beurre de cacao dans le chocolat, on y ajoute généralement de la lécithine qui rend la structure du chocolat plus aérée et permet un meilleur mélange des différents ingrédients. On peut aussi faire du chocolat sans lécithine, mais il faut alors ajouter plus de beurre de cacao, rendant le chocolat jusqu’à trois fois plus gras et plus calorique. En France, notamment, l’ajout de lécithine au chocolat a suscité beaucoup de polémiques. L’appréhension (justifiée) éprouvée vis-à-vis de la lécithine issue de soja génétiquement modifié a donné une mauvaise réputation à cet adjuvant. À tort, car la lécithine est justement une substance utile pour l’homme, car elle facilite

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Natural Food Company, pionnier des pralines au chocolat bio Il y a plus de quinze ans, Maria Janssens a démarré un atelier de fabrication de pralines belges bio. Rien d’inhabituel dans ce pays du chocolat qu’est la Belgique, sauf qu’elle était la première au monde à opter pour la confection de pralines à base d’ingrédients et de chocolat bio. L’atelier de chocolat de Maria est une vocation tardive et a vu le jour suite aux problèmes de santé de son mari Frans. Il a fait toute sa carrière comme spécialiste en production de moules à chocolat pour un grand fabricant de chocolat. Lorsque son travail l’a rendu malade et qu’il n’a plus pu le faire, son employeur l’a licencié sur le champ pour le « récompenser » de ses 20 années de bons et loyaux services. Maria décida alors de prendre le taureau par les cornes et s’inscrivit à une formation de chocolatier en 1994. En 1998, les premières pralines « Marie Frans » ont vu le jour. Un assortiment complet a été développé et aujourd’hui, on y retrouve entre autres des fruits de mer en chocolat, des truffes, des pralines aux cerises et des pralines ordinaires, sans compter les produits saisonniers spécifiques comme les œufs de Pâques ou les figurines de Saint-Nicolas.

Des ingrédients de qualité supérieure L’utilisation d’ingrédients bio était évidente en raison des problèmes de santé de Frans, mais le couple est aussi convaincu que le bio et le fair trade (donc le commerce équitable sans exploitation d’enfants) sont la seule solution aux problèmes écologiques dans le monde. « Tous nos ingrédients sont évidemment d’origine biologique. En plus, nous optons toujours pour les ingrédients les plus nutritifs et de la plus grande qualité ; nous utilisons de la crème au beurre fraîche et moulons les noisettes nous-mêmes avant de les incorporer, car c’est ainsi que l’on obtient le meilleur goût. En utilisant toujours des ingrédients ultra-frais, nous pouvons garantir un temps de conservation plus long sans ajout de conservateurs. Nous cherchons aussi toujours un équilibre entre le goût et la santé. Les pralines doivent apporter du plaisir, mais là où cela est

possible, nous utilisons du sirop d’agave au lieu du sucre pour abaisser la valeur calorique et l’index glycémique ».

Une reconnaissance internationale Au récent salon Biofach, Maria a suscité de l’intérêt sur le plan international. Cette reconnaissance à l’étranger n’est pas nouvelle, car en 2003, elle a remporté le prestigieux Great Taste Award. Ses fruits de mer en chocolat ont raflé la médaille d’or, ses truffes en chocolat ont décroché la médaille d’argent et ses pralines ont remporté la médaille de bronze.

L’avenir Entre-temps, Maria s’approche de la retraite et elle réfléchit à l’avenir. Vu qu’elle n’a pas d’enfants, la succession est une affaire délicate. Elle croit dur comme fer que l’avenir du marché du chocolat bio est radieux et espère bientôt trouver un chocolatier passionné par le bio et le fair trade pour reprendre l’affaire. Ainsi, un nouveau chapitre pourra être écrit dans l’histoire du premier producteur de pralines bio.


Bio

> au Japon

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Le Panier de Piu: Des produits bio livrés à domicile à Tokyo Consommer bio dans la capitale nippone n’est pas forcément très facile car l’offre demeure réduite et destinée à une certaine élite à fort pouvoir d’achat. Delphine Cheng, consommatrice bio militante en a fait l’expérience et vient de créer, en décembre dernier, le Panier de Piu.

Le système des paniers: un lien courant entre consommateurs et producteurs au Japon

Depuis 5 ans qu’elle réside à Tokyo, Delphine Cheng, cette française d’origine chinoise a cherché à mieux connaître son pays d’adoption, notamment en s’intéressant aux produits bio locaux. « Le Japon a pour moi une image d’un pays ou la culture alimentaire est très équilibrée, les repas sont à base de poisson, de tofu, de riz et de légumes en petites portions, et une image zen, un état d’esprit proche de la nature, une vision certainement influencée par les films d’animation de Miyazaki » explique t elle. Delphine Cheng est aussi très sensible aux questions de sécurité alimentaire et pense que chacun a droit à une alimentation équilibrée et des produits frais sains. C’est aussi ce qu’elle recherche pour elle-même. Dans sa quête, elle s’est aperçue qu’il existe une mouvance écologique portée par différentes associations, mais pas facile à localiser au premier abord. Elle a aussi observé que l’offre bio est très variable à Tokyo. Il y a des produits bios dans les supermarchés du centre-ville (mais avec moins de références bio que dans les supermarchés français), dans le rayon alimentaire des grands magasins également et elle a identifié 3-4 magasins bios à Tokyo, tous installés dans les quartiers les plus riches. En fait, Delphine suppose que les consommateurs intéressés se fournissent beaucoup par internet car le système est très pratique et très fiable. On passe commande et on peut être livré dans les 2-3 jours. Car en effet, ce service fonctionne pour nombre de choses au Japon et entre autres pour les produits frais en général. « Il y a même des grosses sociétés sur le créneau, mais le formulaire de commande en ligne tout en japonais est rébarbatif, voire très décourageant pour un étranger qui ne possède pas la langue, ni un clavier d’ordinateur japonais. J’ai donc pensé à offrir un service de livraison de paniers bios et des informations en français pour des francophones vivant au Japon et sensibles à l’agriculture bio, l’écologie, l’environnement » confie Delphine.

Et ça marche. Pour les approvisionnements, elle travaille avec 2 producteurs situés au nord est du Kanto, soit 2-3h de Tokyo en train. Dans ce système, les producteurs préparent entièrement les paniers auxquels ils ajoutent des documents préparés par Delphine : des conseils, des recettes et des informations. Pour eux, ce n’est pas une nouveauté car ce système de vente directe (teikei) est assez répandu depuis longtemps au Japon. Il est d’autant plus pratiqué que les exploitations sont petites. Les paniers sont ensuite confiés à une entreprise de livraison comme il en existe de nombreuses, très performantes au Japon. « Les japonais ont l’habitude d’avoir une très bonne qualité de service. Les entreprises de livraison propose au choix 3 ou 4 créneaux horaires au client. Et si d’aventure, le client n’est pas chez lui, il peut encore, grâce à un avis de passage, appeler l’entreprise pour néanmoins disposer de sa commande le jour même ! » explique Delphine. Pour l’instant la gestion de l’approvisionnement est un peu difficile. L’hiver a été parfois très froid, puis il y a eu une vague de chaleur en février dans la région de Tokyo et les légumes ont souffert des changements climatiques. En mars-avril, les légumes sont peu nombreux

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Bio

> au Japon

Les consommateurs se fournissent beaucoup par internet car le système est pratique et fiable. et il faut bien gérer les livraisons pour garantir aux clients une variété de plus de 7 légumes frais. Il arrive qu’il faille compléter avec d’autres produits comme du riz, ou des tagliatelles,… Des expatriés qui apprennent à cuisiner des légumes méconnus La clientèle du panier de Piu, pour l’instant, ce sont des familles parents et enfants expatriés ou des couples. Ils ont envie de manger sainement et sont soucieux de savoir d’où viennent les aliments qui composent leur repas, et pour eux, cuisiner est un plaisir et un partage. Ils sont également curieux de découvrir des légumes différents, locaux. D’où l’idée de Delphine, d’assortir le panier avec des légumes de type européens, connus de ses clients, mais aussi une partie de légumes japonais que les européens ne savent pas bien utiliser comme le daïkon, sorte de navet allongé et très volumineux qui fait partie des bases de la nourriture japonaise ou les pommes de terre de montagne, très particulières. Delphine qui est une passionnée de cuisine, fournit des recettes pour utiliser ces légumes méconnus et finalement permet à ses clients de pratiquer peu à peu la cuisine japonaise et de l’apprécier. Elle donne aussi à ses clients toutes les infos et astuces vertes, dont elle dispose, pour mieux vivre à Tokyo. Enfin, elle leur donne rendez-vous pour des sorties comme le 24 avril dernier au grand marché bio de Yoyogi.

La communauté francophone à Tokyo, c’est seulement 6000 personnes. Pour développer son activité, Delphine, qui pour l’instant, garde son emploi d’assistante de direction, prévoit d’avoir rapidement un site internet en anglais qui lui permettra de proposer son panier à d’autres expatriés : des américains (40000), des allemands (8000), des britanniques (20000),… Potentiellement, le marché des occidentaux qui vivent au Japon et sensibilisés au bio est bien réel.

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Japon: un marché bio encore réservé à l’élite A la base, la surface cultivable au Japon est peu importante : 78000 km2 (moins de 21% du territoire et 4 fois moins qu’en France), alors que la population est de 127 millions d’habitants. Ainsi, en 1965, c’était 1/3 des produits alimentaires qui étaient importés contre 50% en 2005. Le Japon est de moins en moins autosuffisant. Même le soja qui est à la base de la cuisine japonaise est peu produit sur place. Une association de promotion du soja incite les citadins à aller aider les producteurs à planter et à récolter la graine jaune précieuse, ceci pour coûte que coûte sauvegarder la production locale. En plus, la population rurale est très vieillissante : 60 ans en moyenne. Et certaines terres sont à l’abandon. L’état, dans certaines régions, propose des incitations financières à ceux qui s’installent comme agriculteurs. Ainsi par exemple, les fournisseurs de Delphine Cheng avaient tout deux une vie citadine à Tokyo et se sont reconvertis : l’un était cuisinier et s’est laissé tenté par une vie de famille mieux réglée et à la campagne, et l’autre était musicien et est revenu s’installer dans le village d’origine de sa famille.

Une demande bio croissante, satisfaite en grande partie par l’importation Dans ce contexte, l’agriculture bio représenterait aujourd’hui 0,19 % des surfaces et la part du bio dans les produits agricoles japonais sur le marché intérieur serait de 3,6%.


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Et les conversions ne sont pas nombreuses. Dans le secteur bio, l’importation concerne plus de 95% des produits pour un marché total évalué à 400 millions d’Euros en 20051. La demande, comme en Europe, est en pleine augmentation et ce malgré la crise qui touche très violemment le pays (recul du PIB de 12,7% soit 3 fois plus qu’aux Etats-Unis). Miyo Longchamp, qui met en relation les fournisseurs français de produits bio et les acheteurs japonais le confirme : « Les entreprises avec qui je travaille ne sont pas touchées. Au contraire, elles continuent leur croissance car le bio au Japon est un marché de produits de qualité et s’adresse pour l’instant aux plus nantis » Aujourd’hui, beaucoup de Japonais évoluent dans leur mode de vie, considérant de moins en moins le travail comme une finalité en soi. C’est le mouvement LOHAS : lifestyle of health and sustainability, slowfood et autres living food qui font de plus en plus d’émules. En plus, comme ailleurs, les modes d’alimentation moderne, à base de plats préparés, de plus en plus éloignés des habitudes traditionnelles, laissent des traces : les japonais s’arrondissent et le check up médical annuel (très approfondi) auquel sont soumis tous les salariés, inclut depuis peu une mesure de la circonférence de l’abdomen !! Cela va les obliger à prendre vite conscience du problème.

Les scandales alimentaires profitent au bio S’agissant des produits d’alimentation bio, il apparaît que 80% des consommateurs avertis sont prêts à payer jusqu’à 1,7 fois plus cher. Le consommateur bio type serait une femme citadine entre 30 et 50 ans et avec un pouvoir d’achat élevé, donc recherchant du haut de gamme.

5 à 10% de la population a déjà consommé bio mais seulement 1% le fait régulièrement. Les raisons de consommer bio sont avant tout la sécurité alimentaire et la santé, l’environnement n’étant pas une motivation. La tendance est à privilégier le produit japonais, en dépit de sa rareté. Ceci s’explique en partie par la succession des scandales observés ces dernières années chez leur voisin la Chine, comme la mélamine. Pourtant, la production japonaise est loin d’être naturelle, avec beaucoup de pesticides utilisés en raison du climat humide propice aux infestations d’insectes,... (le Japon est le 2ème utilisateur de pesticides au monde après les Etats-Unis et juste avant la France). Il y a aussi la pression imposée par le consommateur pour des produits qui soient visuellement plus que parfaits et présentés dans des conditionnements très sophistiqués, ce qui ne va pas toujours dans le sens du bio. Les consommateurs qui s’intéressent au bio, sont très demandeurs d’information sur toute l’histoire du produit : producteur, méthode de fabrication, traçabilité, sécurité… Reste que le bio n’est pas encore clairement identifié au Japon pour tous. La réglementation JAS mise en place partiellement depuis 2000 (certains produits pas concernés) n’est pas très connue et les différentes appellations bio, naturel, sans pesticides et produits chimiques, … cohabitent dans les rayons des magasins. Pour les produits qui entrent dans le pays, ils doivent être estampillés JAS, donc être bio dans leur pays d’origine, et pour séduire, ils doivent être bien présentés et avoir des plus petits conditionnements qu’en Europe, car les japonais ont l’habitude de faire leurs emplettes chaque jour, donc en quantités réduites. Au niveau national, les choses changent doucement. Le gouvernement a lancé une campagne qui va s’étaler de 2007 à 2012 pour promouvoir le bio. Il s’agirait surtout d’aides aux producteurs qui réduisent leur utilisation de pesticides (ce qui est encore loin du bio !!). Pour certaines personnes, le problème viendrait du fait que le règlement européen sur les produits bio, qui a largement inspiré le règlement JAS, ne serait pas complètement adapté aux conditions agricoles japonaises.

Un marché de la cosmétique bio en plein essor Du côté de la cosmétique bio, le marché est encore assez peu important bien qu’en plein essor : 32 millions d’Euros soit 0,32% du marché en 2007 avec une progression de 23,6% entre 2007 et 2008. Par contre la cosmétique naturelle, que l’on trouve surtout dans des franchisés et pas du tout en grandes surfaces pour l’instant, dans son ensemble, occupe 6,5% du marché de la cosmétique et est detenue à 80% par des grandes marques étrangères (Jurlique, Weleda, Neil’s Yard en tête), les leaders japonais de la cosmétique classique n’étant pas présents sur ce marché. Comme pour l’alimentaire, les produits cosmétiques bio se situent jusqu’à présent dans le haut de gamme et restent réservés à une clientèle à fort pouvoir d’achat. La clientèle féminine est de loin la plus importante (80-90%) mais le marché pour les hommes est en forte progression. Dans ce secteur, la certification Ecocert apparaît bénéficier jusqu’aujourd’hui de la meilleure reconnaissance, devant la dénomination bio et l’étiquette BDIH qui a l’inconvénient majeur d’être difficile à prononcer en japonais.

Les données sur le marché bio japonais sont issues d’une étude de marché réalisée fin 2008 par ERAI Tokyo pour le compte d’Organic Cluster à la demande des entreprises de la région Rhône Alpes: www.organics-cluster.com. Cette étude a été présentée à Valence par Olivier Garnier le 26 mars dernier? 1) Donnée IMO

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Euro-Nat: un engagement pour la bio Le Groupe Euro Nat présent sur le marché depuis plus de 20 ans est un groupe engagé qui initie, transforme et commercialise à ses marques des produits biologiques et écologiques issus du végétal. Fabricant de pâtes et de biscuits bio, le Groupe compte ainsi 7 entreprises spécialisées dans la mise sur le marché de produits alimentaires et non alimentaires biologiques, écoproduits coton biologique, aromathérapie, coton bio, accessoires et produits de nettoyage et de hygiène). Nous sommes allés jeter un coup d’œil à l’entreprise de Peaugres (Ardèche). Le groupe compte sept entreprises qui – chacune dans son propre domaine – sont actives dans le secteur bio. L’activité la plus importante du groupe est générée par la distribution de produits bio par l’entreprise Euro-Nat.  Territoire, fabricant de biscuits à la marque bio « Bisson »  Nicolas, producteur de pâtes alimentaires bio  Sopadiet, spécialisée dans la production d’aliments diététiques  Vie Arôme, vente d’huiles essentielles et autres produits d’aromathérapie bio  Biocoton, importateur et transformateur de coton vrac bio et gammes bio de vêtements, linge de maison, événementiel.  Jatariy, filiale du groupe pour la filière quinoa bio et équitable, s’occupe de la relation avec les producteurs, de la 1ère transformation du quinoa et exportation sur Euro Nat. La mission de ce groupe consiste à commercialiser des produits bio de grande qualité, avec une parfaite traçabilité du producteur au consommateur. L’entreprise mise aussi très fort sur le développement de produits et l’innovation. Chaque jour, une équipe entière de cinq personnes œuvre à de nouveaux produits biologiques et écologiques capables d’offrir une plus-value aux clients des magasins bio. Priméal est une marque de qualité dans l’alimentation sèche, Bisson dans les biscuits, Le Pain des Fleurs dans l’alimentation sans gluten, Douce Nature dans les produits d’hygiène et Ecodoo dans les produits de nettoyage. Pour la mise sur le marché de ses produits, Euro-Nat choisis résolument le canal des magasins bio spécialisés, et les accompagne dans leur développement. Ce sont les pionniers du secteur du bio et ce sont eux qui sont les plus aptes à promouvoir les produits bio actuels auprès des consommateurs.

Un magasin d’alimentation naturelle Tout a commencé au début des années 80, lorsque Didier Perréol (PDG et fondateur d’Euro-Nat) et son épouse ouvrent un magasin d’alimentation naturelle. Au fil des années, quelques autres magasins d’alimentation naturelle s’y sont ajoutés. Didier remarqua cependant qu’obtenir des produits bio de qualité était difficile. Voilà pourquoi, en 1988, Didier Perréol décida de fonder l’entreprise Euro-Nat. Un an plus tard, Euro-Nat lançait sa première marque propre, Priméal, qui est aujourd’hui devenue une marque de renommée internationale.

La quinoa En 1990, Didier Perréol découvrit la quinoa, qui était alors peu connue en France. Les qualités alimentaires et les possibilités de développement qu’offrait l’exportation de quinoa pour les fermiers des hauts plateaux boliviens lui semblèrent constituer un défi à côté duquel il ne pouvait pas passer. C’est ainsi qu’Euro-Nat est devenue la


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première entreprise à lancer la quinoa sur le marché européen. Après des débuts difficiles, il fonda, en collaboration avec des partenaires locaux, l’entreprise Jatariy, axée sur la première transformation de quinoa biologique. Cette entreprise apporta un nouveau vent d’espoir pour les fermiers de l’A ltiplano bolivien. Rapidement, toute la quinoa stockée, nettoyée et envoyée en France par Jatariy, fut certifiée Bio et Equitable par Ecocert (logo Bio Equitable). Un transfert de compétence a permis d’aider à la création de deux coopératives agricoles par les producteurs.

notamment au travail d’une personne de nationalité néerlandaise au sein du service export.

Des mesures sociales Les employés d’Euro-Nat sont eux aussi « chouchoutés ». Le bâtiment de bureaux, qui est entièrement construit avec des matériaux naturels et selon les principes du Feng Shui, offre un environnement de travail agréable. Autre exemple : l’un des ateliers de production sera prochainement transformé avec l’ajout de fenêtres garantissant aux équipes y travaillant de la lumière du jour durant leurs heures de travail. Le restaurant d’entreprise d’Euro-Nat est un modèle de dévouement envers les collaborateurs et de durabilité. On y cuisine évidemment 100 % bio et, lors de l’achat, on met l’accent sur l’achat de produits bio locaux et une consommation de viande très réduite. Tous ces efforts portent d’ailleurs leurs fruits au niveau de la productivité ; l’absentéisme et le nombre de personnes qui quittent l’entreprise sont très faibles.

Un fonctionnement durable dans l’entreprise Entre-temps, la demande en quinoa s’est tellement accrue que Jatariy et les communautés agricoles avec lesquelles l’entreprise travaille ont réussi à atteindre un niveau de développement inespéré au début de l’aventure.

Des marques fortes novatrices Au fil des années, en optant systématiquement pour la qualité et l’innovation, Euro-Nat même est devenue un acteur incontournable sur le marché bio français. Cela fait en effet plus de vingt ans que l’entreprise s’investit de manière engagée pour le développement de l’agriculture biologique en France. Fils d’agriculteurs, Didier Perréol œuvre toujours pour la reconnaissance du secteur bio français et s’investit dans le développement de l’agriculture bio dans sa région et son pays. A noter également le lancement tout récent Nature Vivante, fondation du groupe Euro-Nat pour l’éducation et la promotion du bio.

Un acteur international La passion pour une agriculture respectueuse de l’environnement et l’alimentation saine qui avait déjà été révélée au début des années 80 par la création d’un magasin bio se retrouve aujourd’hui au cœur d’un des plus grands groupes français de production et de distribution de produits biologiques et écologiques, avec un chiffre d’affaires de plus de 42,5 millions d’euros. Ces dix dernières années, les activités se sont aussi étendues au-delà des frontières avec une forte exportation notamment vers la Belgique et les Pays-Bas. En Belgique, les produits d’Euro-Nat sont distribués par Mannavita et Hygiena, aux Pays-Bas par De Nieuwe Band et Natudis. Euro-Nat prend ces marchés très au sérieux, avec des efforts d’adaption de produits à ces marchés grâce

Pour Euro-Nat, il ne suffit pas de lancer sur le marché des produits biologiques et écologiques et de s’investir pour le secteur bio. Chaque élément des processus d’entreprise est lui aussi évalué de manière critique au niveau de sa durabilité. Cela fait déjà quelques années que l’on utilise des panneaux solaires pour la production d’eau chaude et, dans quelques mois, des cellules photovoltaïques seront installées sur les toits. Depuis l’année dernière, il y a aussi une éolienne sur le parking de l’entreprise. Ces équipements fournissent actuellement 20 % des besoins énergétiques de l’entreprise. À terme, l’objectif consiste à ce que 50 % de la consommation énergétique interne dépende des investissements internes en énergie durable. D’autre part, la consommation énergétique même est évaluée de manière critique. Le nouveau bâtiment de bureaux d’Euro-Nat en est un bon exemple : il a été construit selon des normes d’isolation strictes et, lors de la création du plan du bâtiment, on a voulu faire pénétrer un maximum de lumière du jour disponible dans l’espace de travail. Ainsi, on peut limiter l’usage de lumière artificielle, ce qui profite à l’homme et à l’environnement.

Euro-Nat: un bon voisin Pour conclure, le respect de l’environnement et les efforts tendant vers une politique d’entreprise durable ne s’arrêtent pas à la clôture qui entoure l’entreprise. Chez Euro-Nat, ils sont partagés avec les entreprises voisines et les habitants de Peaugres. En collaboration avec les autres entreprises du parc d’entreprises Boissonnette, on cherche à limiter les volumes de déchets et à améliorer le traitement des déchets pour l’entièreté du parc d’entreprises. Quant à la production de CO2, actuellement encore inévitable, liée aux activités d’Euro-Nat, elle sera compensée par la plantation en septembre de nouveaux arbres dans le village situé non loin de là.

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Dossier

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> Vins bio

Le vignoble bio français prend de l’ampleur: 28000 hectares en 2008, soit 25,2% de plus qu’en 2007. Il représente désormais 3,3% du vignoble national et concerne 2301 viticulteurs (+21%). Les régions les plus dynamiques sont Languedoc Roussillon (+36%), Provence-Alpes-Côte d’Azur (+26,1%), Aquitaine (+22,8%)

Le rayon vin en pleine évolution dans les magasins bio Pendant longtemps, le rayon vin a souvent servi de décoration poussiéreuse dans des lieux de vente où la clientèle comme le personnel, parfois axé végétarisme ne buvait du vin qu’exceptionnellement. On proposait du vin parce qu’il fallait en avoir. Depuis 3 ou 4 ans, de façon encore inégale, les choses ont bien changé car certains gérants sont connaisseurs et s’y intéressent de près. De leur côté, les centrales d’achats des chaînes de magasins se sont dotées d’un responsable de la sélection des vins bio. Et parmi les nouveaux consommateurs, certains sont connaisseurs en vin. Du côté des producteurs, de plus en plus nombreux, la qualité des vins bio a beaucoup progressé. C’est ainsi que les négociants en vin bio constatent que les rayons se sont étoffés, tournent mieux, et même dans les plus grandes surfaces de vente nouvellement apparues, le vin bio est devenu un produit d’appel.

Le vin, un produit qui se révèle très pollué en classique La première raison évidente et indiscutable pour consommer bio, c’est de vouloir échapper aux pesticides et autre produits chimiques utilisés tout au long de la chaîne des aliments qui arrivent dans notre assiette. Et on ne le dira jamais assez !!

Le vin n’échappe surtout pas à cela, bien au contraire. Pendant des années, on a pensé que la vinification permettait d’éliminer les molécules chimiques que la vigne avait reçu durant l’année et on ne prenait même pas la peine d’investiguer sur cette question. Or, depuis un an, le voile se lève peu à peu. D’une part, le Pesticides Action Network Europe (ou PAN Europe) a publié des résultats d’une campagne d’analyses menées sur les vins d’Europe et du monde entier et a dénoncé la contamination inquiétante de ces produits. Sur 40 bouteilles analysées, les 34 issues de l’agriculture conventionnelle étaient contaminées par, en moyenne 4 pesticides différents, parfois 10 !! Et les quantités présentes sont très importantes, dans les limites acceptées par la réglementation pour le vin (LMR – Limite maximale de résidus), certes, mais ces limites sont aujourd’hui très élevées. Si on fait un parallèle avec l’eau potable, les doses retrouvées sont multipliées par 5800 dans le vin. Dans cette étude, 6 bouteilles étaient estampillées bio. 5 se sont révélées indemnes de pesticides et 1 contenait un seul pesticide.

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> Vins bio

D’autre part, en octobre dernier, ce sont les résultats d’une campagne1 d’analyse des raisins sur les étals (raisin de table) qui ont été publiés (124 échantillons testés). Ils ont révélé que 99,2% des échantillons contenaient des résidus, en moyenne 0,65 mg/kg. Un échantillon dépassait la limite de toxicité aigüe et des molécules totalement interdites (endosulfan et bromopropylate) ont été détectées. En fait, tout le problème vient du fait que la vigne est l’une des cultures les plus traitées (21,4 kg de substances par hectare), même si, le soufre (on en parlera plus loin) relativement peu dangereux par rapport aux chimiques, sous différentes formes, fait augmenter fortement l’addition totale. Et la plupart des molécules très couramment utilisées pour « protéger la vigne » sont réputées dangereuses pour la santé, par exemple la famille des fongicides comme la procymidone, cancérigène, reprotoxique et perturbateur endocrinien ou encore l’iprodione (qui semble se retrouver intégralement dans le vin), manèbe,… la liste est très longue !!

Des vins de toute façon plus sains en bio

Et quid des fameux sulfites ? C’est devenu obligatoire d’indiquer sur toutes les bouteilles si le vin contient des sulfites, mais sans mention de la quantité. Or ce taux peut être très variable. En vinification classique, le maximum autorisé est de 160 à 210 mg/l pour le vin rouge et 210 à 260 mg/l pour les blancs et les rosés (sauf quelques vins spéciaux). L’enquête Orwine montre que les viticulteurs bio, dans leurs pratiques sont bien en dessous de ces seuils (voir graphique). Cette enquête qualitative a été confirmée par des résultats analytiques et les différentes chartes de vinification bio imposent

Nouveau!

Donc, même si jusqu’aujourd’hui, on reproche au vin bio de ne pas être cadré de façon officielle sur toute la partie la vinification (réglementation européenne prévue pour 2010), il faut reconnaître que

c’est tout de même un moindre mal. De l’avis de tous, la vinification n’est pas très « chimique » par rapport à la conduite de la vigne. En d’autre termes, un vin obtenu avec des raisins issus de l’agriculture biologique et vinifié de façon conventionnelle est de toute façon beaucoup plus « propre » qu’un vin classique. Néanmoins, pour plusieurs raisons, on constate que la démarche bio va en général bien plus loin. D’abord, il existe des chartes privées de vinification : Biodyvin, Demeter, Nature et Progrès, FNIVAB, NOP (Etats-Unis), Bourgeon Suisse, Délinat, sont les plus courantes dans nos pays. Le plus souvent ces chartes, qui peuvent être, plus ou moins restrictives, formalisent des limitations qualitatives et quantitatives de l’usage des additifs et des procédés technologiques, à tous les niveaux de la vinification. La seconde raison, c’est que lorsqu’on est viticulteur bio et qu’on passe beaucoup de temps dans la vigne à la chouchouter pour en obtenir le meilleur, on ne peut pas arrêter là, la réflexion et se contenter de travailler le raisin de façon très conventionnelle par la suite. Enfin, cette analyse, très intuitive, est très largement confirmée par les résultats des travaux Orwine dont une partie a consisté à voir quelles sont aujourd’hui les pratiques réelles de vinification en bio.

oft.be

ed. oft: me9 - 080

Dossier

Découvrez les produits bio dans les Magasins du mondeOxfam, les supermarchés ou les magasins d’alimentation naturelle. Vous trouvez un aperçu des adresses et des produits sur le site Internet oxfamfairtrade.be

Commerce équitable


Organic Pro - Juin 2009

Les pratiques des producteurs européens de vin biologique dans les grandes lignes A la vinification A ujourd’hui, on les connaît mieux grâce aux travaux réalisés dans le cadre d’Orwine. Orwine est un programme européen de recherches sur la problématique du vin bio destiné à préparer la mise en place d’une réglementation européenne sur la vinification bio. Concrètement, entre autres, il a permis de mieux connaître les pratiques des producteurs bio en Europe.

A la production

 Les vignobles bio en Europe sont de petits ou moyens domaines.

Seulement 8% produisent plus de 200 000 bouteilles/an

 94% des vignerons bio ne produisent que du vin bio  50% des producteurs se sont convertis il y a plus de 10 ans. Ces

nouveaux venus sont plus ou moins nombreux selon les pays : 40% en Autriche, plus de 80% en Espagne  le passage en bio implique des changements dans la gestion du sol qui est travaillé avec différents outils et qui est pourvu le plus souvent d’un couvert végétal au moins sur une partie de l’année.  Les maladies fongiques qui au-delà de 10% affectent la qualité du vin, sont plus présentes dans les pays du nord de l’Europe comme l’A llemagne et déterminent les modes de vinification et surtout les taux de sulfites.  Le cuivre et le soufre sont utilisés par plus de 90% des producteurs de l’Union Européenne  La majorité des producteurs affirme produire des raisins en quantités moindres que leurs voisins conventionnels. Mais, ils confient que cela découle de choix qualitatifs qu’ils font et non de problèmes techniques particuliers.

toutes des limitations des taux de soufre. Le soufre, utilisé sous différentes formes, sert à stopper le développement de bactéries ou levures et a une action antiseptique et anti oxydante (fixation de l’oxygène présent), ce qui empêche entre autres toute possibilité d’évolution vers le vinaigre. Les rosés et les blancs ont besoin de plus de soufre car leur potentiel d’oxydation est plus important dû à l’absence, en fermentation, des rafles, peaux et pépins.

Quel est la taux total usuel de SO2 dans vos vins rouges? moins de 30mg/l

entre 30 et 60mg/l

entre 90 et 120mg/l

plus de120mg/l

entre 60 et 90mg/l

100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20%

 L’équipement des vignerons bio n’est pas différent de celui des

autres producteurs. Et en général, ils utilisent une technologie performante, leur permettant de produire des vins de bonne qualité  La gestion de la température (réchauffement comme refroidissement) fait partie de la boîte à outils du vigneron bio comme technologie douce adaptée au bio  Les vignerons bio utilisant ou approuvant les additifs chimiques sont très peu nombreux.  Les micro-organismes sont très utilisés et pour 67% des vignerons, il s’agit de levures actives séchées du commerce  Les pratiques de vinification3 les plus courantes sont : le vieillissement en barrique4 (80%), l’élevage sur lie (80%), la fermentation en barrique (62%) et la fermentation à basse température (62%)  Les pratiques innovantes sont globalement rejetées. Il s’agit de : l’usage des copeaux de bois, la concentration, la cryo extraction, la centrifugation, la flash pasteurisation et la stabilisation par électrodialyse. Les résultats de l’enquête sont réalisée dans le cadre du programme Orwine (sur 467 producteurs bio). (3) Technique qui consiste à conserver le vin en cuve avec ses lies pendant quelques mois et à le remuer régulièrement. En se déposant, les lies apportent plus de complexité aromatique et de structure au vin (4) La fermentation en barrique implique de petits volumes et toute l’influence du bois, par opposition à la fermentation en cuve de grande capacité en béton ou en acier qui fait baisser les coûts et permet de réguler la température

Globalement, le taux de soufre nécessaire dépend de la qualité des raisins. Si les conditions climatiques sont de la partie (c’est plus difficile en Allemagne et les taux de sulfites sont plus élevés), la technicité et l’expérience du vigneron bio permettent d’aller vers une diminution des doses nécessaires.

Soufre dans le vin et santé Le soufre élément couramment présent dans la nature, provoque des nausées, des vomissements et des irritations gastriques. Sous forme SO2, la dose journalière admissible (DJA fixée par l’OMS) s’établit à 0,7 mg/ kg de poids corporel soit environ 45 mg pour un individu de 65 kg. Ainsi, l’ingestion d’un demi-litre de vin peut conduire à dépasser cette dose. Or, y a encore d’autres occasions dans l’alimentation quotidienne d’ingérer du SO2, présent naturellement mais aussi très souvent ajouté comme conservateur – E220 dans les aliments. Les études sur le sujet montrent que le soufre détruirait la vitamine B1 (thiamine) dans l’organisme ce qui pourrait expliquer que les vins sans SO2 se digèrent mieux que les autres. Aujourd’hui, certains professionnels conventionnels aimeraient voir autoriser l’adjonction de dicarbonate de méthyl (Nom commercial : Velcorin), déjà utilisé comme conservateur dans les boissons sans alcool. Loin d’être inoffensive, « L’énorme avantage » de cette molécule, c’est qu’on ne la retrouve pas à l’analyse, ce qui éviterait les tracasseries liées à l’obligation de la mention « contient des sulfites » sur les étiquetages.

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(1) MDRGF – Mouvement pour le Droit et le Respect des Générations Futures – www.mdrgf.org

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Dossier

> Vins bio

Les vins naturels ont le vent en poupe ! Ils ont parfois des étiquettes très farfelues. On en trouve chez certains cavistes qui se sont passionnés pour ces vins qualifiés de « non-interventionistes ». Par exemple, Laurent et Jérôme, cavistes à L’Union, près de Toulouse sélectionnent chaque année plusieurs centaines de vins naturels. pays vinicole comme la France et des pays importateurs tels que la Belgique et les Pays-Bas est manifeste.

Un peu plus loin, au centre de la ville rose, depuis 1,5 ans, Marie et Eric ont ouvert un bar à vin où on peut consommer sur place et emporter quelques bouteilles. Eux aussi, avec une quarantaine de fournisseurs, se sont spécialisés dans le vin naturel qu’ils ont avant tout plaisir à déguster. Rien qu’à Toulouse, il y a encore d’autres afficionados parmi les cavistes et restaurateurs. En France, ils seraient 400 à 600 professionnels travaillant les vins naturels.

Des vins au taux de sulfites très bas En résumé, les vignerons naturels travaillent leur vigne en bio (sans le mettre en avant car c’est évident). Entre autres, ils favorisent une activité biologique maximum du sol. Ils recherchent un enracinement profond (ce qui rend la vigne moins sensible à la sécheresse). Ensuite ils vendangent à la main, souvent plus tard que les autres, pour plus de maturité et évitent autant que possible les manipulations et additifs sur le vin. Les taux de sulfites, par exemple, ne dépassent pas 10mg/l pour

les rouges et 25 mg/l pour les blancs. Les levures utilisées sont celles naturellement présentes dans le raisin (dites indigènes). Ce qui est étonnant, c’est qu’une partie de ces vins portent la mention « vin de table » généralement perçue comme assez péjorative. En fait, cela obéit à la contrainte réglementaire des vins qui se voient refuser l’AOC. Les vins de tables ne peuvent pas non plus faire figurer sur l’étiquette l’année de production, les cépages ou la région d’origine. Une des raisons de rejet par l’AOC, c’est que les vins naturels s’éloignent fortement du standard de l’AOC, gustativement parlant. « Nous passons beaucoup de temps à expliquer cela à nos clients, et cela ne constitue pas un obstacle. Notre clientèle se compose de gens connaisseurs qui souvent s’intéressent au vins naturels parce qu’ils cherchent des goûts différents, plus singuliers. De plus, hors AOC, le rapport qualité prix est plus avantageux pour le consommateurs car l’AOC influe à la hausse sur le prix du vin » confient Marie et Eric. La sélection des vins se fait par une très bonne connaissance des producteurs. Pour Laurent et Jérôme : « Beaucoup sont des amis. On se connaît tous. On se retrouve pour des salons, ce qui nous permet de déguster tous les vins avant de les acheter, et c’est aussi un grand moment de plaisir et de fête » Marie et Eric, de leur côté, sont allés faire la vendange chez 2 de leurs fournisseurs. Ainsi, d’une certaine manière, en l’absence totale de règles et de contrôles souvent mis en avant par les détracteurs, ce sont les producteurs et les cavistes qui valident la légitimité des nouveaux venus. Et il y en a, notamment des jeunes, dont certains reprennent des vignes à l’abandon, parfois sur des reliefs très difficiles. Il y a un engouement pour ce type de démarche côté producteurs et côté consommateurs, mais les domaines sont souvent extrêmement petits. Laurent et Jérôme cite un producteur dont la récolte annuelle est au total de 24 bouteilles. Par définition, il y aussi une variabilité importante entre les millésimes et le vin naturel doit être conservé avec plus de rigueur que les conventionnels (maîtrise des températures…). Le vin naturel n’est décidément pas un produit de grande consommation !!


Organic Pro - Juin 2009

À propos des ventes de vins bio... Nous avons interrogé quelques acteurs du marché sur leur expérience concrète dans les pays où notre magazine est distribué: Pays-Bas, Belgique et France. La différence entre un grand pays vinicole comme la France et des pays importateurs tels que la Belgique et les Pays-Bas est manifeste. toujours eu des sulfites et que la seul « nouveauté », c’est qu’on doit l’indiquer sur l’étiquetage, information qui reste toutefois bien incomplète puisqu’elle n’est pas chiffrée.

Pays-Bas

France En France, nous nous sommes informés auprès de Biovidis, un distributeur spécialisé en vins bio d’A mboise et chez Celliers du Languedoc Vins Distribution (CLVD) de Narbonne. Leurs réponses ont révélé que la plupart des vins bio français sont vendus directement par le domaine vinicole. L’exportation vient en deuxième place et ce n’est qu’ensuite que l’on retrouve les ventes dans les magasins bio et supermarché français, même si ces ventes connaissent un important essor. Au niveau des chaînes de magasins bio telles Biocoop ou Satoriz, il y a un responsable de la sélection. Dans les magasins indépendants, la composition de l’assortiment est plus difficile à quantifier car très variable. Dans les nombreuses régions vinicoles de France, en premier lieu, on vend surtout des vins bio locaux. Nos deux interlocuteurs confirment toutefois que les magasins bio français, surtout les nouveaux venus, investissent davantage dans les vins bio parce que cela améliore leur image, leur profil et attire des clients connaisseurs. Chez Biovidis et CLVD, on voit que les vins dans les magasins bio spécialisés peuvent coûter un peu plus et que l’on s’oriente un peu plus vers la qualité. D’autre part, les prix sont aussi un peu plus élevés en raison de la marge plus importante. La plupart des distributeurs bio apprécient tant les vins biologiques que les vins biodynamiques. Par contre, les vins naturels ne sont quasiment pas présents. La mention « contient des sulfites » cause de l’inquiétude. Plusieurs magasins bannissent tout vin bio qui contient des sulfites, ce qui est une décision très drastique, étant donné la présence limitée de sulfites dans le vin bio et la difficulté de faire sans. Il est cependant un fait que les consommateurs sont attentifs à cette mention qui les met mal à l’aise et qu’ils connaissent mal. Certaines personnes jugeant que « le vin était meilleur lorsqu’il était sans sulfites » alors qu’il y a

Aux Pays-Bas, nous nous sommes entretenus avec Auke Pieksman de Pieksman Wijnimport à Amstelveen, avec Quintin Haak du restaurant Hemelse Modder à Amsterdam (qui utilise un maximum d’ingrédients bio) et avec Eric Verduin de la chaîne de magasins bio Organic Food for You (qui possède des magasins à Amsterdam et Laren). Dans le restaurant Helemse Modder, la moitié des vins sur la carte sont bio. Et Quintin Haak souhaite encore élargir l’assortiment. Il vend la plupart de ses vins bio aux mêmes prix que les vins ordinaires : entre 25 et 40 euros. Par contre, étonnament, la carte des vins ne mentionne pas si le vin est bio ou ordinaire. Quintin Haak: « Nous procédons ainsi car nous avons remarqué qu’une grande partie des clients sont encore sceptiques et nous ne voulons pas les effrayer ». « Les vins bio sont encore évités par certaines personnes qui ont eu de mauvaises expériences dans le passé. Aujourd’hui, il n’y a plus de raison d’avoir peur. Entre temps, j’ai goûté de nombreux vins bio et je suis convaincu de leur qualité. C’est en fait aux médias qu’incombe la tâche d’attirer l’attention des consommateurs sur le fait que ces vins sont aujourd’hui aussi bons que les vins classiques ». Auke Pieksman de Pieksman Wijnimport importe exclusivement des vins biologiques et biodynamiques. Il propose un vaste assortiment de vins de France, d’Espagne, d’Italie, d’Autriche, d’A llemagne et du Portugal. Ses clients sont les meilleurs restaurants des Pays-Bas et de Belgique et il fournit aussi les entreprises et les magasins de vins. « Dans les restaurants de catégorie supérieure, on est déjà convaincus de la qualité des vins bio. L’utilisation limitée des sulfites et les méthodes d’agriculture durable plaisent actuellement à toutes les couches de la population ». De plus, Auke Pieksman est convaincu que les vins bio sont ou peuvent être meilleurs que les autres : « Un vin bio bien fait contiendra plus de minéraux et de touches fruitées parce qu’il provient d’une terre plus saine et cela confère plus d’harmonie au vin et le rend aussi plus passionnant à boire. Le fait que les vins bio proviennent souvent de vignes plus âgées et que le viticulteur se concentre sur la qualité et non sur la quantité se fait aussi clairement ressentir ».

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Dossier

> Vins bio

Eric Verduin des supermarchés Organic Food for You souligne combien les vins bio sont importants pour lui. Avec notre chaîne qui vise le grand publique, nous voulons aussi attirer les clients des magasins d’alimentation naturelle non traditionnels qui comptent beaucoup d’amateurs de vins parmi eux. « Ici, tout part du principe qu’un produit doit être goûteux. Nous effectuons une sélection très stricte dans ce sens.» Ici, le prix moyen d’une bouteille de vin bio est plus élevé que la moyenne (8 euros). « Pour diverses raisons, nos clients sont favorables aux vins bio. Ils attachent beaucoup d’importance à l’expertise et au caractère durable de cette viticulture et savent que l’idée comme quoi la qualité du vin bio serait moindre, est dépassée depuis longtemps ». La présence de sulfites dans les vins n’est plus vraiment un problème pour ses clients, mais il remarque que certains se posent encore des questions à ce sujet. Ici, ce sont les vins français et espagnols qui sont les plus appréciés et un nombre limité de clients s’interroge sur les émissions de CO2 inhérentes à la provenance lointaine des vins ».

Belgique En Belgique, nous avons cherché conseil auprès de Vincent De Coninck de Vino Mundo à Lovenjoel (un grossiste en vins bio, biodynamiques et fair trade), chez Antoon De Paepe de l’entreprise d’importation de vins Biotiek à Zoersel et chez Willem Van Nieuwenhuyzen et Eva Tiétard de L’Apéro Doc à Gand. Ici aussi, on est optimiste. Vincent De Coninck remarque clairement un intérêt croissant aussi bien envers les vins bio qu’envers les vins fair trade. Il constate que les magasins bio sont de plus en plus intéressés à s’instruire davantage sur les vins. Vino Mundo voit aussi croître le marché des vins bio et fair trade du côté des grandes entreprises. « Certaines essayent aujourd’hui de rendre leurs processus plus durables et veulent proposer du vin bio et fair trade dans la restauration lors de leurs événements. Nous avons donc saisi la balle au bond en organisant un événement relatif au vin et à l’éthique à Anvers (vous pourrez en lire plus à ce sujet dans notre édition de septembre). Vincent suit l’évolution des vins bio mais ne les intègre pas forcément dans son assortiment. « Je trouve ce développement intéressant, mais je me fais encore du souci sur la qualité de certains vins. Les dégustateurs émettent des commentaires très divergents. Certains les trouvent excellents, alors que d’autres les démolissent. Il me semble que ces produits ne sont donc pas vendables dans les magasins bio. Pour de tels vins, il faut être un vrai spécialiste et y consacrer beaucoup de temps. Et un exploitant de magasin bio a bien sûr bien d’autre chats à fouetter ». De Biotiek était une des premières entreprises d’importation de vins biologiques et biodynamiques et constate que les ventes augmentent clairement depuis un an. « Nos ventes grimpent en flèche et nous ne ressentons absolument pas la crise. Les gens optent de plus en plus volontairement pour les vins bio ».

Apero Doc

Antoon De Paepe: « Actuellement, la qualité est très bonne. Nous fournissons des vins à des agents qui les distribuent ensuite dans leur région et nous accueillons aussi des consommateurs. Et ces derniers reviennent volontiers ». J’estime que le prix moyen pour les consommateurs est de 5 à 7 euros. D’après Antoon De Paepe, le vin bio n’est pas plus cher que le vin ordinaire, bien qu’il ne soit jamais vraiment bon marché pour des raisons compréhensibles. « J’ai ici quelques vins bio de qualité supérieure qui proviennent de régions vinicoles très réputées, comme p. ex. un Brunello di Montalcino dont la version bio est moins chère que les Brunello ordinaires ». Chez Biotiek, le taux de sulfites est utilisé comme argument de vente. « Il y a aussi des sulfites dans les vins bio, mais les concentrations sont tellement basses que même les gens qui y sont très sensibles n’ont aucun problème. J’ai déjà convaincu de nombreuses personnes sensibles d’essayer du vin bio et je n’ai encore jamais eu de plaintes ». L’Apero Doc de Gand est spécialisé dans les mets de luxe et les vins bio du Languedoc. Willem Van Nieuwenhuyzen et Eva Tiétard proposent leurs produits sur plusieurs marchés à Bruxelles et à Gand et les vendent aussi à des restaurants. Leurs vins sont tous des « vins naturels ». Willem a vécu pendant plusieurs années dans le Languedoc-Roussillon et connaît donc très bien la région. 2 fois par an, Eva et lui y vont entre autres afin de rendre visite aux viticulteurs qui travaillent selon des méthodes naturelles. « Je connais ces gens personnellement et je sais donc comment ils travaillent. On trouve chez eux des vins véritablement magnifiques. La plupart de mes clients sont satisfaits et reviennent : tout est dit. C’est également génial de connaître personnellement les viticulteurs bio, car nous pouvons ensuite expliquer à nos clients qui ils sont et comment ils travaillent.» Willem trouve très exagérées, les réactions de certains connaisseurs de vins. « Il faut faire une bonne sélection, comme pour les vins ordinaires. Il est absolument faux que les vins naturels sont moins stables. Chaque année, nous allons dans le Languedoc-Roussillon avec un camping-car et nous prenons des échantillons partout afin de les déguster. Malgré les conditions de conservation plutôt difficiles, la plupart des vins tiennent parfaitement le coup. S’ils survivent à la conservation dans mon camping car, j’ose les vendre en toute confiance ».


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Biotiek: un assortiment complet de vins bio des quatre coins du monde technologie moderne, ce qui a permis d’obtenir d’excellents résultats, ainsi que des commentaires élogieux dans les magazines spécialisés et guides des vins. Aujourd’hui, les vins bio raflent 10 % de toutes les médailles dans les grands concours de vins, alors qu’ils ne représentent finalement que 1 à 2 % du marché global des vins. Ces dernières années, la prise de conscience croissante du facteur écologique et le caractère durable et naturel de ce type de culture ont aussi fait grimper les ventes. Et le rythme de croissance s’accélère d’ailleurs de plus belle : chaque année, nos ventes augmentent ; l’année dernière (en pleine période de crise), la croissance a même été de 20 % », déclare-t-il.

Un contact personnel avec les producteurs

1992: En revenant du Portugal, l’amateur de vins Antoon De Paepe et son épouse s’arrêtent chez un viticulteur bio près de Bordeaux. Le vin leur plaît beaucoup et Antoon ramène quelques caisses en Belgique. Il ne s’en est pas rendu compte au moment même, mais cela a modifié la vie de cet ancien directeur de banque. Ce fut en effet le début d’une nouvelle carrière en tant qu’importateur et distributeur de vins bio.

Déjà 270 vins de 74 viticulteurs Quelques mois après sa rencontre avec le viticulteur bio bordelais, Antoon s’est lancé dans l’importation et la petite distribution des vins en Belgique. Et il a vite élargi la gamme. Il y a pris goût et croit fermement au développement de ce marché de niche. Biotiek était né. Avec son fils et son épouse, il exploite aujourd’hui un commerce en plein essor qui propose un assortiment très complet de vins biologiques et biodynamiques provenant de 10 pays. Les vins sont distribués (via des agents) à des restaurants et des points de vente bio partout en Belgique. Les consommateurs et les acheteurs de magasins bio sont aux aussi les bienvenus dans le magasin de Zoersel.

La mission : du délicieux vin bio

Dans l’assortiment de Biotiek, outre des vins, on trouve aussi des apéritifs, des vins de dessert, des champagnes, des vins mousseux et des alcools qui portent tous un label bio et qui sont donc contrôlés par les autorités. Ils proviennent de dix pays : France, Italie, Espagne, Autriche, Allemagne et Portugal, mais aussi du nouveau monde viticole : Chili, Argentine, Australie et Afrique du Sud. « Avant d’entamer une collaboration, nous nous rendons toujours d’abord sur place. Ce n’est pas que le vin qui nous intéresse ; la vision et l’engagement pour une viticulture biologique et biodynamique doivent vraiment être présents », souligne Antoon. Les prix de nos vins démarrent au niveau accessible de 4 à 6 euros et vont jusqu’à environ 50 euros pour les vins de premier choix. Produire un vin bio est plus laborieux, mais par ailleurs, le producteur économise au niveau des pesticides. Pour nos meilleures bouteilles issues de régions viticoles aux noms célèbres, on paye même parfois bien moins que pour les vins conventionnels provenant de ces mêmes régions. Cela est dû au fait que ces maisons font plus de marketing et comptabilisent aussi les frais qui y sont liés ».

Pas de migraine Un vin bio se boit parce qu’il est bon, parce qu’il est pur, mais aussi pour des raisons de santé. « Nous promouvons nos vins bio comme alternative pour les gens qui attrapent normalement la migraine lorsqu’ils boivent du vin. Outre les nombreux additifs utilisés dans les vins conventionnels, le taux de souffre élevé est généralement à la base des migraines. Les vins bio contiennent des concentrations de souffre bien plus faibles, limitées au strict minimum. D’après nos expériences, un sujet ordinaire sain n’attrape pas de migraine en buvant du vin bio ». Pour Antoon De Paepe, c’est clair : avec tous ces atouts, l’avenir est aux vins bio.

La sélection est effectuée par Antoon, sa femme et son fils. Ils parBIOTIEK courent l’Europe et le monde à la recherche d’excellents vins bio et se Ten Hoflaan 22, B-2980 Zoersel, Belgique rendent dans de nombreux domaines viticoles bio et salons de vins bio. Tél +32 (0)3 312 24 38, Fax +32 (0)3 312 59 14 Il reconnait que certaines personnes ont encore des préjugés au sujet biotiek@biotiek.be — www.biotiek.be des vins bio, mais il a bon espoir : « Le vin bio est en train de perdre son image de vin moins bon à la vitesse de l’éclair. Et c’est logique : la HEURES D’OUVERTURE: toujours sur rendez-vous nouvelle génération de viticulteurs bio a déjà beaucoup investi dans la

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Celliers Languedoc Vins Distribution (clvd) Un engagement: faire progresser filière, innover et s’investir dans le respect de l’environnement !

Impliqué dans la démarche bio, on peut dire que Gilles Louvet, créateur et directeur de la société CLVD l’est pleinement ! Dès 1993, il a pris le virage du vin bio déjà très convaincu du potentiel qualitatif de ce mode de production. Depuis, il n’a cessé de faire progresser l’entreprise de négoce pour en faire l’un des premiers acteurs européens du vin biologique, lui conférant la place de vecteur d’expérience et d’innovation au service de l’ensemble de la filière bio. Gilles Louvet: “Le transport combiné rail-route de nos vins a réduit les rejets de CO2 de 70% à 76%.”

CLVD travaille avec 50 producteurs en cave particulière et 10 caves coopératives, ce qui lui permet d’offrir un bel assortiment de vin bio issus pour la plupart du Languedoc Roussillon mais aussi de la Vallée du Rhône, du Gers et de la région Bordelaise. Dès le départ, CLVD a joué la carte du partenariat étroit avec les fournisseurs qui sont accompagnés tant sur le plan viticole qu’œnologique avec une charte qualité précise. En effet, CLVD propose des contrats d’une durée de 5 ans qui fixent quantités, prix, exigences… Les plus anciens fournisseurs sont engagés depuis 1993 et le taux de renouvellement est de 95%. Aujourd’hui, CLVD développe un plan conversion de 1500 ha avec pour objectif d’aider avec son expérience, les vignerons candidats au passage en bio. CLVD répond à l’ensemble des certifications internationales permettant de vinifier et de commercialiser des vins issus de l’agriculture biologique. (CEE, NOP, Delinat, KRAV,…) Tous les producteurs ainsi que les centres d’embouteillage et de stockage sont certifiés ECOCERT ou Qualité France, avec pour certains, des chartes complémentaires (NOP, Delinat, Nature et Progrès…). De plus, les vins sont analysés à chaque étape depuis la vinification jusqu’à la mise en bouteille. 300 molécules sont recherchées dans les vins commercialisés.

Le système de traçabilité très performant et la mise en place des différents cahiers des charges sur les vins bio permettent à l’entreprise de répondre aux exigences de sa clientèle. A partir de juin 2009, CLVD engage une démarche ISO 14001 et devrait déboucher sur la réalisation d’une charte globale « bio » rassemblant l’ensemble des pratiques viticoles et œnologiques.

Des exigences environnementales très ambitieuses: Au-delà du bio, CLVD s’engage en matière de respect de l’environnement. En 2009, elle crée un vignoble expérimental de 15 ha pour faire de la recherche et développement et ainsi tester de nouvelles solutions écologiques. Les recherches porteront d’abord sur la protection des nappes phréatiques (en partenariat avec l’Agence de l’Eau), la fixation des métaux lourds et les réductions des rejets de CO2 . Par ailleurs, CLVD a finalisé en Janvier 2008 son bilan carbone. CLVD est le premier négociant français à effectuer cette démarche, en y intégrant l’ensemble de ses fournisseurs. Ce bilan est un point de départ qui va permettre à CLVD de progresser à grand pas. Par ex., le transport combiné rail-route a été testé avec succès avec la plate-forme Biocoop de Ste Geneviève des Bois. Cette solution utilise la route le moins possible, seulement en desserte d’extrémité, et le rail pour le trajet principal. La distance à parcourir doit être de 600km au minimum pour amortir les coûts induits par les « changements de véhicule ». Les premiers résultats montrent que les rejets de CO2 sont réduits de 70 à 76%. Autre avantage, on peut planifier plus précisément le transport qui est moins soumis aux aléas de la route. D’autres essais vont être réalisés vers l’Allemagne et la Suisse. Enfin, CLVD est partenaire du WWF et reverse des fonds pour préserver notamment les forêts de chêne liège au Portugal. Certifié FSC, le programme vise à préserver l’écosystème dans son ensemble et la vie sociale qui s’y rattache. A partir de 2009, l’intégralité des bouchons utilisés par CLVD est certifiée FSC.

www.clvd.fr


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Le rappeur Eminem est fasciné par les savons magiques Dr. Bronner. Il brosse ses dents et prend sa douche avec le savon végétal multi-usage Dr. Bronner. Sandra Bullock et Drew Barrymore utilisent, quant à elles, ces savons magiques biologiques pour leur corps, leur voiture et leur chien.

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Savon liquide biologique double concentration Le célèbre maquilleur Bobbi Brown durant le talk-show Oprah: “Le savon Dr. Bronner est le meilleur savon du monde. J’en suis obsédé et je ne peux plus m’en passer.”

Richard Seireeni dans son livre “The Gort Cloud”, dans lequel il décrit la force invisible des marques vertes les plus remarquables: “Dr. Bronner est devenue l’icone des produits verts. Il est devenue la valeur solide du mouvement écologique.”

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