512 | JAN 2015
Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est
ELLES ONT BESOIN DE NOUS MAINTENANT PLUS QUE JAMAIS Situation d’urgence Ukraine Les réfugiés ont besoin d’aide | Afghanistan Elles ont besoin de nous maintenant | Action paquets de Noël 91 100 paquets de Noël
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visionest ostvisionjanvier 2015
editorial
visionest
« Croire en Jésus-Christ ne signifie pas propager une doctrine, mais suivre Jésus. Jésus doit être remis au centre comme modèle, afin de montrer clairement ce que signifie être chrétien. Notre Seigneur Jésus n’a jamais fait de grandes théories, mais comme modèle, il a suscité des disciples.» Sören Kierkegaard
Comme mission, nous ne voulons pas endoctriner les personnes dans les pays qui bénéficient de nos projets et nous ne voulons pas leur dire ce qu’elles doivent faire. En revanche, nous voulons être des disciples et modèles. Nous voulons montrer par nos exemples de vie qu’il y a autre chose que la vie sans espoir que beaucoup connaissent. Et nous voulons montrer qu’un autre monde est possible que celui qui fait souffrir beaucoup de personnes.
N° 512 : Janvier 2015 Abonnement annuel : CHF 15.– Rédaction : Georges Dubi
Chers Amis de la mission, Nous nous réjouissons de commencer une nouvelle année avec vous. Nous ne savons pas ce qu’elle apportera. Mais voilà ce que nous savons : Jésus-Christ, celui qui change tout et rend tout possible sera le centre de cette année.
Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)
haitent beaucoup de bénédictions, de sagesse et de joie. Günther Baumann quitte la direction. Il s’est engagé depuis plus de 17 ans dans cette fonction et a ainsi marqué l’évolution de la mission. Il travaillera encore pour nous en tant que mandataire du Conseil de fondation. Le conseil de fondation et les collaborateurs le remercient pour son service précieux et apprécié et se réjouissent de continuer la collaboration. Avec mes meilleurs vœux de bénédiction, je vous salue cordialement de Worb, vous remercie de votre confiance et me réjouis de vivre avec vous une nouvelle année de mission passionnante.
Adresse : Téléphone : Fax : E-mail : Internet :
MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BE 021 626 47 91 031 839 63 44 mail@ostmission.ch www.ostmission.ch
Compte postal :
Mission chrétienne pour les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0
Compte bancaire :
Spar + Leihkasse Münsingen 16 0.264.720.06
Contrôle comptabilité : UNICO, Berthoud Tous les cantons admettent la défalc ation des dons. Renseignements au secrétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts similaires.
Sources d’images : MCE, Hagar Int. Sans mention, les personnes photographiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités. Graphisme : Thomas Martin
Jésus a offert du respect et de la justice à des personnes méprisées. Non de la justice sociale, mais de la justice divine. Georges Dubi Il a aimé les personnes, s’est sacrifié pour responsable de la mission elles et a ouvert les portes de la Vie. La foi en Dieu ne rend pas dépendant mais libre.
Impression : Stämpfli AG, Berne
Nous pouvons vous annoncer des nouvelles réjouissantes concernant la direction de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Le conseil de fondation a promu Gallus Tannheimer, responsable de projet « développement d’économie de proximité » et Stephan Schär, responsable finances et administration à la direction de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Je me réjouis beaucoup que ces deux personnes mettront leurs dons à disposition aussi à ce niveau-là. Le conseil de fondation et les collaborateurs leur sou-
Conseil de fondation : Mario Brühlmann, Orpund, président
Direction de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est
Georges Dubi responsable de la mission
Gallus Tannheimer responsable de projets pour l’économie de proximité
Stephan Schär responsable finances et administration
Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore. Direction de l’entreprise : Georges Dubi, directeur de la mission Gallus Tannheimer Stephan Schär
Thomas Hurni, pasteur, Leutwil, vice-président Christian Bock, Seedorf Thomas Haller, Langenthal Jürg Maurer, pasteur, Hirschthal
Mandataire du Conseil de fondation : Günther Baumann Ehrenkodex Code d'honneur La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d‘honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.
personnel
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Laura* DES PERSONNES partagent notre chemin
J’ai grandi dans l’Etat américain du Nebraska. Mon enfance n’a rien eu de particulier, c’est ce que je pensais à l’époque. Aujourd’hui, j’ai une vue différente : j’ai eu le privilège de grandir dans la sécurité d’une famille intègre ! Mes parents étaient très attentionnés et tentaient de me préserver de tout ce qui est négatif. Lorsque j’eus 15 ans, j’ai visité la Russie. J’ai alors compris que beaucoup de personnes n’avaient pas de foyer sûr. Dès ce moment, j’ai voulu offrir aux autres ce qui m’avait été donné : Sécurité ! Préservation de l’exploitation ! Dignité ! Je ne pouvais et ne voulais plus ignorer l’inégalité et l’injustice. Je voulais changer quelque chose.
« Je ne pouvais et ne voulais plus ignorer l’injustice. » Cette conviction m’a conduite en 2002 en Afghanistan. Les bombardements avaient cessé, le régime des Talibans était terminé. J’étais en face d’une nation traumatisée par la pauvreté et l’injustice : Les femmes étaient exploitées, les garçons abusés pour des plaisirs sexuels. Des filles étaient vendues pour régler des dettes familiales, des femmes forcées d’épouser des hommes violents. J’étais profondément choquée ! Pourquoi personne
ne se révoltait contre cette exploitation d’enfants si criante ? Pourquoi personne ne combattait la violence envers les femmes ? Je me suis mariée en 2007 et nous nous sommes installés en Australie. Là, je me suis engagée avec World Vision dans la lutte contre la traite d’êtres humains. A cette époque, j’ai compris que cela ne suffisait pas de stopper seulement le commerce. Les survivants ont besoin d’aide pour venir à bout de leur traumatisme ! Cette idée m’a poussée à aller à Kaboul avec mon mari. Une unique organisation y luttait contre la traite d’êtres humains et j’ai commencé à y travailler. Nous nous sommes engagés en faveur de femmes afghanes complètement abandonnées. Elles avaient un passé tragique, mais leur courage et leur force me donnaient de l’espoir. J’ai appris que des personnes traumatisées sont capables de surmonter leur passé et de guérir. Nous avons ainsi ouvert une maison protectrice pour aider de telles femmes. On me demande souvent : « Mais comment peux-tu travailler en Afghanistan ? » Je réponds toujours : si des femmes et des enfants exploités demandent de l’aide, il n’y a qu’une réponse : OUI ! Oui, nous pouvons t’aider et te donner de l’espoir, nous pouvons faire valoir tes droits, nous pouvons t’accompagner sur ce chemin long et difficile. C’est un grand privilège de pouvoir dire oui.
*Pour des raisons de sécurité, nous utilisons un nom fictif et renonçons à la publication de photos.
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SITUATION D’URGENCE
Ruth Thomann responsable du projet PROJET D’AIDE IMMÉDIATE AVRIL 2014 MOLDAVIE
LES VACHES SONT ARRIVÉES EN MOLDAVIE En avril 2014, nous avons prié pour des dons permettant d’acheter trois vaches laitières pour Valentin Sandu, un agriculteur et dirigeant d’église en Moldavie. L’écho a été surprenant : nous n’avons pas acheté trois, mais six vaches. Un grand merci pour votre aide ! Valentin Sandu et sa famille se réjouissent beaucoup de pouvoir maintenant produire du lait de bonne qualité. Le lait et les produits laitiers font défaut en Moldavie, 20% de la demande est importée. Nous étudions la possibilité de procurer des vaches laitières à d’autres candidats en Moldavie.
Valentin Sandu reçoit ses nouvelles vaches.
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PROJET D’AIDE IMMÉDIATE OCTOBRE 2014 UKRAINE
LES TRANSPORTS D’ENTRAIDE DANS LA ZONE DE COMBATS FONCTIONNENT À NOUVEAU Nous avons pu réunir les fonds pour l’achat d’un bus de remplacement et, depuis lors, les transports de matériel d’entraide dans les zones de combats en Ukraine de l’Est fonctionnent à nouveau. Un chaleureux merci pour votre solidarité et votre aide. A fin août, des rebelles ont volé le petit bus servant aux chrétiens de la ville de Saporochie pour transporter des aliments et du matériel d’entraide dans les régions en guerre d’Ukraine de l’Est. Vladislav, le chauffeur, a été emprisonné pendant 6 jours et a subi des mauvais traitements. Il a finalement été libéré, mais le bus est resté introuvable.
Des réfugiés obtiennent du matériel d’entraide auprès de Vladislav et son équipe.
Après cette expérience, Vladislav et toute l’équipe de la petite organisation souhaitaient reprendre aussi rapidement que possible les transports de matériel d’entraide. Ils voulaient poursuivre leur approvisionnement pour couvrir les besoins les plus urgents et soutenir spirituellement les habitants des zones de combats. Nous vous avons transmis leur vœu en vous demandant votre aide. Nous sommes profondément reconnaissants d’avoir pu rapidement réunir les 8’000 francs nécessaires pour remplacer le véhicule ! Le service en Ukraine continue – grâce à vous !
Les transports de matériel d’entraide sont redevenus possibles grâce au nouveau bus.
LES RÉFUGIÉS DE GUERRE EN UKRAINE ONT BESOIN D’AIDE
CHF 50.–
Des milliers de réfugiés vivent à Saporochie, de nouveaux arrivent chaque jour. Ces habitants ont tout perdu par la guerre. Nos partenaires leur procurent des aliments, des vêtements et des articles de toilette et les aident à se réorienter dans leur situation difficile.
contenant aliments et articles de toilette pour un mois
Paquet d’entraide pour une famille
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PROTECTION mettons fin à la traite des femmes et des enfants
ELLES ONT BESOIN DE NOUS MAINTENANT PLUS QUE JAMAIS Beatrice Käufeler responsable du projet
AFGHANISTAN
L’insécurité et la peur règnent en Afghanistan, des bombes explosent presque quotidiennement. Beaucoup craignent que les Talibans ne reprennent le pouvoir. Pour les femmes, ce serait la fin de tout espoir de protection et de justice. Elles n’obtiennent de l’aide que dans les quelques rares maisons protectrices. D’innombrables attentats ont ébranlé l’Afghanistan l’an passé. Le but de nombreux attentats ont été les endroits où se trouvent des étrangers : restaurants, hôtels et hôpitaux. Il y a également eu de nombreux morts lors de manifestations sportives et d’autres événements réunissant une grande foule. Les attentats ont augmenté après l’élection du nouveau président, Achraf Ghani. Encore plus de violences seront à craindre après le départ des troupes militaires internationales. Dans le cadre de l’engagement suivant de la Nato avec plus de 12 000 soldats étrangers, les forces de sécurité indigènes seront au moins renforcées et formées pour les futurs défis.
L’Afghanistan – un pays dangereux pour les femmes
La situation économique est également déprimante. Au cours de ces dernières années, des donateurs étrangers ont investi des milliards de dollars dans les forces de sécurité, l’enseignement et la santé publique. Il y a au moins eu quelques progrès dans l’enseignement : les policiers et soldats profitent aujourd’hui d’une meilleure formation ; 48% des filles et 64% des garçons savent maintenant lire et écrire. L’argent continue de cou-
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ler pour reconstruire le pays. Mais encore aujourd’hui, les habitants n’ont presque pas de perspectives économiques à part la culture d’opium. Livrées à la violence Dans ce découragement général, une partie de la population est encore plus désespérée : les femmes et les filles subissant ou ayant subi des agressions et des abus. Les lois encore introduites par le président Hamid Karzai avant son départ favorisent les hommes violents au détriment des femmes exposées. Dans la pratique, elles n’ont aucune possibilité de citer leurs tortionnaires en justice. En plus, les lois qui devraient protéger les femmes et les enfants ne sont qu’à peine appliquées. Car l’honneur du mari et de sa famille vaut plus que la loi. Si cela ne change pas, la violence et l’injustice envers les femmes ne cesseront jamais ! Presque pas de maisons protectrices Dans la capitale, Kaboul, comptant plus de trois millions d’habitants, il n’y a que quatre maisons protectrices pour femmes et filles. Cela est lamentable si l’on songe que la majorité des femmes à la campagne sont discriminées et exploitées d’une manière ou d’une autre ou subissent des violences ! Nos partenaires mènent une de ces maisons protectrices. Les femmes qui y cherchent un abri avec leurs enfants ont fait de graves expériences et n’ont jamais obtenu justice. Elles sont menacées physiquement et psychiquement, un retour auprès de leur mari n’est que rarement possible. Pour leur sécurité, quelques-unes doivent même recevoir une nouvelle identité et quitter le pays.
Nous nous sommes finalement rencontrés à un endroit secret. Ce qui m’y attendait n’était pas l’amour, mais un cauchemar. Il m’a anesthésiée. La porte était verrouillée, j’étais prisonnière. Il m’a violée et torturée et le tout a été filmé par une caméra vidéo. J’ai réussi à m’enfuir, mais le cauchemar a continué : Ma famille ne voulait plus rien savoir de moi et la police m’a incarcérée. Comme femme adultère. »
L’honneur du mari et de sa famille vaut plus que la loi. Ne pas abandonner les victimes L’an dernier, nos partenaires ont dû fermer leur bureau à cause de la situation politique instable. Pour des raisons de sécurité, les collaboratrices internationales de la maison protectrice ont dû quitter deux fois le pays. Mais grâce aux collaboratrices indigènes, l’encadrement des 12 femmes et 25 enfants a été aussi assuré durant cette période. Nous n’abandonnons pas les femmes traumatisées. Avec nos partenaires, nous continuons de les aider à venir à bout de leur passé et à leur offrir, au moyen de cours scolaires et professionnels, un nouveau départ pour une vie digne et pleine d’espoir. *Nom fictif pour des raisons de sécurité
De plus en plus de filles encore mineures cherchent aussi refuge dans notre maison protectrice, par exemple Zarmina*. Elle nous raconte : « J’avais seize ans lorsqu’un garçon m’a constamment téléphoné. Il me faisait de nombreuses promesses et je vivais comme dans un rêve. Il n’y a que peu de maisons protectrices dans ce pays
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91 100 PAQUETS DE NOËL MERCI DE TOUT CŒUR ! Un immense engagement, le travail formidable et enthousiaste d’innombrables aides bénévoles et de paroisses ont mené à ce résultat : nous avons collecté 91 100 paquets de Noël pour l’Europe de l’Est ! 91 100 merveilleux paquets de Noël ont été acheminés vers les indigents et défavorisés, des enfants, des personnes seules et des familles. Ils furent source d’immense joie et
gratitude. Ce fut une fête de Noël toute particulière et inoubliable pour les participants. La Mission chrétienne pour les pays de l’Est et les trois autres missions associées de l’Action remercient de tout cœur celles et ceux qui ont aidé et y ont participé. Un merci sincère pour ce formidable engagement fait avec joie et pour les nombreux dons permettant le transport des paquets en Europe de l’Est.