513 | FEV 2015
Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est
LES FILLES ONT PEU DE VALEUR AU NÉPAL Personnel Sachin Kamble | Biélorussie Il s’agit de beaucoup plus que de vêtements Népal Les filles ont peu de valeur au Népal | DVD « Le nouvel esclavage »
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visionest ostvisionfévrier 2015
editorial
visionest
Que la steppe jubile et se mette à fleurir ! Que les fleurs y abondent et que sa joie éclate : qu’elle pousse des cris de joie ! (Esaïe 35 : 1-2)
Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)
N° 513 : Février 2015 Abonnement annuel : CHF 15.– Rédaction : Georges Dubi
Des enfants négligés s’épanouissent et poussent des cris de joie ! Chers Amis de la mission, Que pensez-vous du texte biblique ci-dessus ? Belle utopie ? Musique d’avenir ? Ces paroles s’adressaient au peuple d’Israël déstabilisé. Par ailleurs, cette description est une image de la vie éternelle qui nous attend. Et encore : symboliquement, nous pouvons voir dans ce texte la vision de Dieu pour notre vie ; pour nous-mêmes et pour nos semblables.
Comme lectrice et lecteur du magazine VisionEst, vous avez déjà lu de nombreux récits personnels concernant des situations dans lesquelles notre vision s’est réa lisée et que des enfants provenant de situations tragiques se sont épanouis. Nous pouvons toujours à nouveau nous étonner comment Dieu encourage les changements.
Quel contraste avec le titre d’un dépliant de la MCE, qui a récemment atterri sur mon bureau : « chaque année, 1 000 000 d’enfants sont vendus. » Un million ?! Je peine à le croire : Dans le monde, un million d’enfants vendus par année ! Chaque jour, 3000 enfants sont victimes de trafiquants d’êtres humains…
De nombreux éléments y ont contribué : nourriture et vêtements, investissement contre la traite d’enfants, contribution à assurer le revenu familial, maisons de protection, possibilités de formation… Le point central pour de tels changements reste pourtant des personnes, que vivent avec une vision pour la souffrance de ces enfants, une vision divine : des enfants qui peuvent enfin s’épanouir et refléter dans leur vie la joie que Dieu ressent à leur sujet !
De la part de mes collègues de travail, j’entends combien il est difficile et long de permettre à des personnes traumatisées par la traite d’êtres humains de retrouver une En lisant ce numéro du magazine, je vous vie harmonieuse. La prévention est d’au- souhaite de ressentir la satisfaction qu’entant plus importante. Mais que veut dire semble, nous contribuons à la réalisation prévention ? La traite d’enfants est floris- de cette vision. sante dans des régions où les familles vivent dans une grande pauvreté. Un chan- Avec mes cordiales salutations, gement d’attitude envers la vie est nécessaire, afin que les enfants puissent s’épanouir dans ce contexte. Ceci n’est possible que grâce à un investissement fidèle et de Beat Sannwald-Würsten longue durée dans des relations sur place. responsable de projets
Adresse : Téléphone : Fax : E-mail : Internet :
MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BE 021 626 47 91 031 839 63 44 mail@ostmission.ch www.ostmission.ch
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Mission chrétienne pour les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0
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Spar + Leihkasse Münsingen 16 0.264.720.06
Contrôle comptabilité : UNICO, Berthoud Tous les cantons admettent la défalc ation des dons. Renseignements au secrétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts similaires.
Sources d’images : MCE, Hagar Kam. Sans mention, les personnes photographiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités. Graphisme : Thomas Martin Impression : Stämpfli AG, Berne Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore. Direction de l’entreprise : Georges Dubi, directeur de la mission Gallus Tannheimer Stephan Schär Conseil de fondation : Mario Brühlmann, Orpund, président Thomas Hurni, pasteur, Leutwil, vice-président Christian Bock, Seedorf Thomas Haller, Langenthal Jürg Maurer, pasteur, Hirschthal
Mandataire du Conseil de fondation : Günther Baumann Ehrenkodex Code d'honneur La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d‘honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.
personnel
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Sachin Kamble DES PERSONNES partagent notre chemin
J’ai passé les neuf premières années de mon enfance à Latur, un village se trouvant à quelque douze heures de voiture de la capitale indienne, Mumbai. Deux religions m’ont marqué au cours de cette période : d’une part, il y avait là ma grand-mère qui croyait aux Dieux hindouistes, d’autre part ma mère qui croyait en Jésus-Christ. La situation a changé lorsque nous sommes allés à Mumbai parce que mon père y avait un emploi. Mon oncle m’a amené dans un foyer chrétien. J’y ai reçu une bonne éducation et j’ai de plus en plus été marqué par la foi chrétienne. Lorsque j’eus 17 ans, j’ai décidé de mener ma vie avec Jésus, mon Rédempteur. J’ai commencé à travailler dans une œuvre d’entraide. Deux ans et demi plus tard, j’ai fait connaissance de l’organisation chrétienne Oasis. Son responsable m’a demandé si je voulais travailler chez eux. Je n’avais pas encore d’expérience dans l’encadrement des victimes de la traite d’êtres humains et j’ai fermement demandé à Dieu de me guider.
« J’ai ressenti le besoin d’aider ces personnes. » Lorsqu’à cette époque je me suis rendu dans un quartier chaud, j’ai pour la première fois rencontré des personnes complètement brisées : j’ai vu des femmes et des enfants de-
vant se vendre pour survivre ! Et j’ai observé un proxénète à moitié mort couché parmi les détritus. Ce que j’ai vu m’a profondément touché. J’ai ressenti le besoin d’aider ces personnes. J’ai prié intensivement pendant trois mois et j’ai ensuite décidé de m’engager chez O asis. Au début, je travaillais au front dans les rues, plus tard, je me suis engagé dans le « service intérieur » de l’organisation. Depuis deux ans, je suis responsable de la coordination de nos projets dans la ville de Mumbai. A côté, j’ai poursuivi m’a formation et obtenu un master en travail social. Ma vision est d’offrir des perspectives de vie aux habitants démunis, nécessiteux et marginaux de la ville et de leur faire connaître l’amour de Dieu. Je suis très reconnaissant de pouvoir dans divers projets commencer à réaliser cette vision avec mon équipe. Un de nos projets est le centre de jour pour enfants du quartier chaud. Ici, ils sont suivis et en sécurité face aux dangers. C’est un grand encouragement de voir comment les enfants et leurs mères sont bénis, comment ils se consacrent à Dieu, et comment Il les libère de leur ancienne vie – comme Il l’a fait pour moi. Je suis également profondément reconnaissant pour tout ce que j’apprends grâce à ce travail et heureux de pouvoir aider ces femmes et ces enfants en collaborant avec la Mission chrétienne pour les pays de l’Est.
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ENTRAIDE surmontons ensemble les urgences et catastrophes
IL S’AGIT DE BEAUCOUP PLUS QUE DE VÊTEMENTS BIÉLORUSSIE
Le contact personnel est un des points essentiels au vestiaire.
Ruth Thomann responsable du projet
L’aide humanitaire a une grande valeur pour la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Il s’agit ici de beaucoup plus que de soulager simplement l’indigence matérielle. L’empathie que nous portons aux dépourvus est souvent le début du chemin les libérant de leur misère. Depuis cinq ans, Tatiana Timofeyeva mène notre vestiaire à Minsk, Biélorussie. Nous remettons ici des vêtements de deuxième main de Suisse destinés aux nécessiteux. Tatiana raconte : « Dans le vestiaire, je suspends les
vêtements et les présente comme dans un magasin. Nos visiteurs ont ainsi un aperçu, ils peuvent essayer, choisir les pièces qui leur conviennent, même pour leurs proches. Trois jours par semaine, je reçois des familles indigentes, des mères seules à assumer l’éducation de leurs enfants, des handicapés ou leurs proches, ainsi que des retraités. Ils ont notre adresse par des assistances sociales, le département pour activités humanitaires ou des églises chrétiennes. La distribution de matériel d’entraide est sévèrement contrôlée par l’Etat. Tous les destinataires doivent
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apporter une copie de leur passeport, ainsi qu’un document officiel confirmant leur indigence matérielle. Sur ces papiers, nous notons le genre et le poids du matériel offert et les faisons signer par les bénéficiaires. Nous archivons ensuite ces documents. Cette bureaucratie prescrite par l’Etat est compliquée, mais nous aide aussi à distribuer équitablement le matériel d’entraide. Connaître les personnes et leur histoire Le contact personnel avec les destinataires du matériel d’entraide est très important pour nous. Je rencontre ainsi quotidiennement des personnes avec de gros problèmes souvent très complexes. Pour moi, m’entretenir avec elles est tout aussi important que la remise des vêtements. Il arrive souvent que des indigents passent simplement pour parler. Cela nous permet de mieux les connaître, de découvrir leurs problèmes et ainsi de pouvoir les aider de manière ciblée. Ils n’ont pas seulement besoin d’aide matérielle, mais également d’un appui moral et spirituel. Pour de nombreux nécessiteux, les collaborateurs de la mission sont les uniques personnes auxquelles ils peuvent s’adresser dans leur misère. Un jour, Maria B., une retraitée âgée, est venue dans notre vestiaire. Handicapée au bras gauche, elle n’a jamais pu pleinement travailler et ne reçoit donc qu’une rente minimale correspondant à quelque 80 francs suisses. Cette somme ne suffit pas pour survivre à Minsk. L’assistance sociale l’a envoyée chez nous. Cette femme modeste cherchait un manteau chaud et des bottes pour l’hiver et était ravie. Lorsqu’elle a demandé timidement si elle pouvait peut-être aussi avoir un pull-over pour l’une de ses petites-filles au moins, je lui ai demandé de me parler de sa famille. J’ai appris que Macha, sa fille, vivait dans une maisonnette d’une pièce délabrée, froide et humide à la périphérie de la ville. Macha a deux petites filles qu’elle éduque seule depuis
que le père des enfants a quitté la famille. Macha souffrait d’une maladie pulmonaire et ne trouvait donc pas d’emploi. Le bon tournant Par la suite, un membre de notre équipe a visité la famille et a apporté des aliments. Nous avons fait examiner Macha médicalement et sa maladie a pu être traitée. Quelques mois plus tard, elle a trouvé un emploi. Maria garde les enfants et s’occupe du ménage. Avec le salaire des trois premiers mois, Macha a pu acheter le matériel nécessaire pour isoler un peu la maisonnette pour l’hiver.
« Mais, grâce à vous, nous avons repris notre vie en main. » Maria et Macha sont toutes deux remplies de joie ! La visite de la grand-mère, Maria, dans notre vestiaire a été le début de toute une série de transformations positives dans la vie de la famille. Macha me dit : « Nous n’attendions de vous rien d’autre que quelques vêtements chauds. Mais, grâce à vous, nous avons repris notre vie en main. Nous remercions de tout notre cœur les personnes rendant cela possible ! »
Tatiana Timofeyeva dirige le vestiaire de Minsk.
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PROTECTION mettons fin à la traite des femmes et des enfants
LES FILLES ONT PEU DE VALEUR AU NÉPAL Georges Dubi responsable de la mission
Elever une fille, c’est comme arroser le jardin de son voisin, dit un proverbe népalais. Les femmes et les filles sentent chaque jour qu’elles sont considérées comme inférieures. La vie est dure pour la plupart des filles et des femmes au Népal. Tout particulièrement celles issues d’un milieu pauvre n’ont presque aucune chance de terminer leur scolarité et de mener une vie d’adulte digne. Beaucoup sont exploitées, un grand nombre tombe dans les griffes de marchands d’êtres humains. Niveau culturel bas Le Népal a un niveau culturel bas en comparaison avec d’autres pays asiatiques. Le taux d’alphabétisation est de presque 50 pour cent. Les femmes ont notamment peu de chances. Malgré de nombreux efforts entrepris au cours des dernières années, un tiers seulement d’entre elles savent lire et écrire. Les filles sont beaucoup moins scolarisées que les garçons. Elles sont couramment mariées très tôt, parfois déjà à l’âge de dix ou onze ans. La moitié de toutes les filles de 15 à 19 ans sont mariées.
De nombreuses filles sont déjà mariées à dix ou onze ans.
La pauvreté et le manque de formation sont les conditions idéales pour les marchands d’êtres humains. Ils apparaissent dans les villages et promettent aux parents d’offrir une meilleure vie à leurs enfants. Beaucoup les croient et leur vendent leurs enfants. D’autres trafiquants tentent des jeunes
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femmes en leur promettant un emploi. Ensuite, ils les vendent à des maisons closes au pays et à l’étranger. Sauvée de justesse Pus Pumari*, 16 ans, a été déportée à New Delhi par des trafiquants. Ses parents se sont adressés à notre organisation partenaire et ont déclaré la disparition de leur fille. Grâce à leurs bons contacts en Inde, nos partenaires l’ont retrouvée. Ils ont découvert que Pus Pumari devait être vendue dans le quartier chaud GB Road. La police a sauvé la fille au dernier moment et la ramenée chez ses parents avec l’aide de nos partenaires. Tout est bien qui finit bien ? De retour, Pus Pumari n’a alors été que méprisée dans son village, ses voisins ne voulaient plus rien avoir à faire avec elle. Elle a dû quitter le village et vit maintenant dans une maison de notre organisation partenaire. Elle suit un stage dans le but de trouver sa place dans le monde du travail. C’est un chemin difficile, car Pus Pumari n’a jamais appris à lire et écrire. Victime une fois, victime toujours ? L’exemple de Pus Pumari nous montre la situation précaire de nombreuses victimes. Leur chemin difficile ne se termine pas avec la libération de la maison close, leur malheur continue. C’est déjà assez difficile d’assumer l’exploitation et l’abus, mais les victimes doivent en plus encore supporter d’être marginalisées par la société. Il est presque impossible qu’une femme s’affranchisse de ce cercle sans aide de l’extérieur.
Au Népal, un tiers seulement des femmes savent lire et écrire.
L’encadrement et la protection des victimes est une priorité dans la lutte de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est contre la traite d’êtres humains. Comme les victimes ne peuvent plus retourner dans leur ancien milieu, nous devons leur permettre de faire une formation. Elles ont ensuite besoin d’un appui pour trouver leur place dans le monde du travail. Un soutien de plusieurs années est souvent nécessaire jusqu’à ce qu’elles soient vraiment indépendantes. D’anciennes victimes s’engagent pour épargner ce destin à d’autres filles et femmes. Elles parlent de ces dangers dans leur entourage et empêchent ainsi que d’autres tombent dans les griffes des marchands de femmes et d’enfants.
Pus Pumari a été sauvée au dernier moment.
*Nom fictif pour des raisons de sécurité
La Mission chrétienne pour les pays de l’Est au Népal La Mission chrétienne pour les pays de l’Est participe aux projets suivants : • Contrôles aux frontières et routes de transit • Libération de la prostitution forcée ; aide psychologique, médicale et juridique, formation et réintégration • Formation de jeunes femmes allant dans les villages pour répandre des informations sur les dangers de la traite d’êtres humains • Campagnes d’informations et renseignements dans villages et écoles
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« J’ÉTAIS COUVERTE DE HONTE LORSQUE MES PARENTS M’ONT VENDUE. » Ancienne victime
✁ ESPOIR DIFFUSION PHILIPPE DECOURROUX
Frais CHF 5.– envoi et port Pour le DVD, nous vous remercions pour un montant libre de votre part qui sera utilisé contre la traite de femmes et d’enfants. Nom Prénom Rue NPA Localité E-Mail Reportage sur le trafic humain et l’industrie du sexe. Chansons et clips inclus, sous-titré en dix langues, 50 min.
Envoyez à Mission chrétienne pour les pays de l’Est, Bodengasse 14, 3076 Worb ou connectez-vous sur www.ostmission.ch
ve février 2015
DVD « LE NOUVEL ESCLAVAGE »