Vision Est - Mai 2018

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Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

DES CAMPS D’ÉTÉ QUI TRANSFORMENT LES VIES Personnel Ivan Yatsko | Camps d’été Plus de 8000 enfants se réjouissent des vacances d’été | Moldavie Le boulanger de Chisinau | Biélorussie Campagne contre la traite des êtres humains


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visionest mai 2018

editorial

visionest Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)

Chers Amis de la mission, Les camps d’été pour les enfants défavorisés dans les pays de l’Est ont une longue tradition à la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. En été 1997, je les ai vécus pour la première fois de manière personnelle. Je n’oublierai jamais cette journée torride à la gare de Chisinau, en train d’attendre les enfants de la région de Tchernobyl. Pour les enfants de l’endroit, il était très important qu’ils passent quelques jours à un endroit avec de l’air frais. Le train entra en gare, les enfants descendirent du train et je fus choqué. Il y avait plusieurs centaines d’enfants, venus pour quatre semaines de vacances – et rares étaient ceux qui avaient un bagage avec soi. Quelques-uns avaient un sac en plastique avec quelques affaires, d’autres avaient voyagé les mains vides. Beaucoup étaient habillés misérablement et s’étaient sans doute lavés la dernière fois bien longtemps avant ce voyage. Je ne supportai pas longtemps le spectacle de ces malheureux enfants et me retirai dans un coin tranquille. J’y demandai à Dieu comment il pouvait permettre tant de pauvreté et tant de misère alors que ces enfants ne voulaient rien d’autre qu’être des enfants ! J’eus besoin d’un moment avant de comprendre : c’était justement pour les aider que Dieu nous les avait confiés. Durant un mois, nous avons pu prendre soin d’eux, leur faire ressentir notre sollicitude et notre amour, les nourrir avec des repas copieux et les habiller à neuf. Et en particulier : nous

avons pu leur parler de Dieu, leur montrer un chemin vers une vie nouvelle, meilleure. Aujourd’hui, ce ne sont plus des enfants de la région de Tchernobyl qui viennent dans nos camps. Ce qui n’a cependant pas changé, c’est que les participants proviennent des couches les plus pauvres de la population. Et aujourd’hui encore, il en va de même : dans les camps, les enfants reçoivent la possibilité de jouir de vacances insouciantes, de vivre considération, amour et camaraderie. Chaque jour, ils savourent des repas bons et sains et, s’il le faut, ils reçoivent de nouveaux habits. Et ils font l’expérience d’un Dieu qui les aime et qui veut leur donner une vie nouvelle. Beaucoup d’enfants font connaissance de cette nouvelle vie dans les camps. À leur retour, ils ne sont pas abandonnés à eux-mêmes. Partout où c’est possible, nous faisons en sorte qu’ils puissent se joindre à un groupe de jeunesse ou bien qu’une église au moins les prenne en charge. Plus de 8000 enfants attendent avec impatience de participer cet été à l’un des camps de la Mission chrétienne. Merci de nous aider à ne pas les décevoir. Avec mes meilleurs vœux de bénédictions et mes cordiales salutations

N° 552 : Mai 2018 Abonnement annuel : CHF 15.– Rédaction : Georges Dubi, Beatrice Käufeler, Thomas Martin Adresse : MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BE Téléphone : 021 626 47 91 Fax : 031 839 63 44 E-mail : mail@ostmission.ch Internet : www.ostmission.ch Compte postal :

Mission chrétienne pour les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte Spar + Leihkasse bancaire : Münsingen 16 0.264.720.06 Contrôle comptabilité : UNICO, Berthoud Tous les cantons admettent la défal­c ation des dons. Renseignements au se­crétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si­mi­lai­res.

Sources d’images : MCE, Adobe Stock Sans mention, les personnes photogra­phiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités. Graphisme : Thomas Martin Impression : Stämpfli AG, Berne Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore. Direction de l’entreprise : Georges Dubi, directeur de la mission Gallus Tannheimer Conseil de fondation : Mario Brühlmann, Orpund, président Thomas Hurni, pasteur, Madiswil, vice-président Lilo Hadorn, Selzach Matthias Schüürmann, pasteur, Reitnau Thomas Haller, Langenthal

Mandataire du Conseil de fondation : Günther Baumann

Georges Dubi responsable de la mission

Le label de qualité indépendant de la Fondation Code d’honneur atteste la qualité globale de notre travail ainsi qu’une utilisation responsable des dons reçus.

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personnel

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Ivan Yatsko Moldavie DES PERSONNES partagent notre chemin

Mon nom est Ivan Yatsko. Je suis diacre à l’église « Bethenia » à Balti (Moldavie) et responsable de l’école du dimanche et des camps d’été. Comme la plupart des familles moldaves, nous ne parlions pas de religion à la maison. Jésus-Christ et le christianisme n’étaient d’actualité qu’aux jours de fêtes orthodoxes. Dans mes souvenirs d’enfance je me rappelle uniquement que, le lundi de Pâques, on n’avait pas le droit de manger avant que ma grandmère ait rapporté le repas de l’église après l’avoir fait consacrer par le prêtre. Dans ma vie, les stupéfiants, l’alcool et les cigarettes m’ont toujours laissé froid. Mon éducation et le sport m’ont aidé à ne jamais me laisser entraîner par ces vices néfastes. Et pourtant, ma vie a été mouvementée. Au cours des années, j’ai commencé à me poser des questions sur le sens de la vie. Au cours de l’été 1998, un bon ami a participé à un camp chrétien. À son retour, il était complètement enthousiaste. Partout et sans arrêt – à la maison, à l’école, durant son temps libre – il parlait des bons repas au camp, des merveilleux animateurs … Il pensait que je devais absolument y participer aussi l’année suivante. Mes parents n’ont pas été très enchantés, mais m’ont finalement octroyé le droit d’y partir avec mon ami. Je n’oublierai jamais les deux semaines merveilleuses passées dans le camp. Un accompagnant me parla de Jésus-Christ et j’enten-

dis ainsi pour la première fois qui il est et ce qu’il a fait pour nous. Je trouvai beaucoup d’amis véritablement authentiques dans leurs relations. Les cantiques, les jeux, les randonnées, les soirées autour du feu de camp : pour moi, tout était nouveau et intéressant. Au terme du camp, une soirée spéciale avait été programmée. On nous expliqua comment démarrer une vie avec Jésus-Christ et nous encouragea à faire le pas. J’étais assis dans les dernières rangées avec d’autres et j’étais très excité. Mais je ne m’avançai pas, je ne fis pas le pas parce que j’avais encore des doutes et n’étais pas sûr de la réaction de mes parents et de mes amis. Le camp se termina et je rentrai à la maison. Bientôt, ce fut clair pour moi, il fallait que je change ma vie. Après quelques semaines, mon responsable au camp m’appela ; il avait des photos pour moi, je pouvais venir les chercher chez lui à l’église. Je ne voulais pas manquer l’occasion. J’allai à l’église, reçus les photos et restai au service religieux. Deux semaines plus tard, le 2 septembre 1999 – à mon anniversaire – je décidai de suivre Jésus. L’été suivant déjà, j’aidai au camp pour la première fois. Aujourd’hui, c’est toute ma famille qui collabore, ce dont je suis très reconnaissant. Pour moi, les camps d’été sont une possibilité unique, merveilleuse de parler de Jésus-Christ aux enfants et aux jeunes. Beaucoup n’ont jusque-là quasiment jamais entendu un mot gentil et jamais fait l’expérience d’une tape amicale sur l’épaule. Ils vivent dans des familles à problèmes, où les réprimandes et la violence marquent le quotidien, souvent provoquées par l’alcoolisme des parents. Certains sont humiliés et même abusés. Durant le camp d’été, ils font pour la première fois l’expérience d’une valorisation de leur personne, ils ont le droit de jouer, de dessiner, de chanter et d’être heureux. Lorsque je vois comment la vie de beaucoup d’enfants se transforme miraculeusement, je ressens un grand sentiment de bonheur et suis infiniment reconnaissant envers Dieu. Avec ma famille, je prie qu’Il bénisse les donateurs de la Mission chrétienne. Ils font partie de l’équipe qui rend les camps d’été possibles et aide beaucoup d’enfants à trouver une nouvelle raison de vivre. Merci de tout cœur !


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CROISSANCE soutenons la formation et l’économie de proximité

DES CAMPS D’ÉTÉ QUI TRANSFORMENT LES VIES

Des dizaines de milliers d’enfants en Europe de l’Est vivent dans un dénuement extrême, sans espérance. Ils ne savent pas ce que c’est de recevoir chaque jour un repas chaud. Pour beaucoup, la vie quotidienne est marquée par la violence.

Les enfants sont valorisés et aimés – pour beaucoup une expérience toute nouvelle. Avec des partenaires locaux, la Mission chrétienne a invité plus de 8000 de ces enfants à des camps d’été. Dans ces camps, ils joueront,

riront, se lieront d’amitié, savoureront de bons repas et feront l’expérience d’une prise en charge bienveillante de la part d’adultes – des expériences fantastiques et inédites pour ces filles et ces garçons. Mais il en va de bien plus encore : pour beaucoup d’enfants, c’est une nouvelle vie qui commence dans ces camps. L’attention et l’affection reçue de la part des collaborateurs ainsi que les histoires bibliques leur montrent qu’ils sont précieux et aimés. Les camps de vacances sont organisés par les églises dans les pays respectifs. Les enfants y trouvent aussi au terme de leurs vacances un


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endroit où on les accueille et où on se préoccupe d’eux. Merci de tout cœur pour votre don ! Il permet à des enfants défavorisés de passer des vacances inoubliables et leur ouvre en particulier une porte sur un monde nouveau et bon.

50.–

Une semaine de vacances pour un enfant ou un jeune revient à CHF 50.–.

70.–

Une semaine de vacances pour un enfant handicapé avec un accompagnant revient à CHF 70.–.

« Ici, dans ce camp d’été, j’ai été heureuse pour la première fois de ma vie. Le camp a changé ma vie parce qu’ici, je sens l’amour que je n’ai pas reçu de mon père, de ma mère et de ma grand-mère. Maintenant, c’est la troisième fois que j’y participe, je veux communiquer cet amour aux autres enfants nécessiteux en apprenant à aider comme monitrice. » Olga, 9 ans


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CROISSANCE soutenons la formation et l’économie de proximité

Petja Petja*, onze ans, n’a jamais connu son père. L’homme a pris la poudre d’escampette lorsque sa femme a refusé d’avorter. Pour la mère de Petja, ce fut une catastrophe, car elle était absolument dépourvue de tout moyen. Heureusement, elle fut accueillie par une tante. Elle gagnait tout juste assez pour joindre les deux bouts en travaillant comme vendeuse de boulangerie. Un jour, alors que Petja avait six mois, sa mère se prépara à partir au travail. La plupart du temps, elle prenait Petja avec elle, ce qu’elle pensait aussi faire ce jour-là. Mais comme la tante ne se sentait pas bien et voulait rester à la maison, elle proposa à la mère de Petja de lui laisser le garçon pour la journée. Après de longues palabres, elle se laissa convaincre et partit travailler. Ce que personne ne pouvait savoir au moment des adieux : elle n’allait jamais revenir. En route pour le travail, elle se fit écraser par un conducteur de taxi en état d’ébriété et mourut sur le lieu de l’accident même.

* Nom fictif

Après le décès de sa mère, Petja resta encore deux ans chez sa grande-tante. Mais celle-ci perdit son travail et ne put plus prendre soin de lui. Elle l’amena dans un home pour enfants. Depuis, il passe ses journées au home

mais dort chez sa grande-tante. Il n’est pas heureux dans le home et dit qu’il ne pourrait imaginer d’endroit pire que le home d’enfants pour y vivre. Sa grande-tante fait tout pour le reprendre à la maison, mais sans succès jusqu’à présent. Après avoir purgé sa peine de cinq ans de prison, le chauffeur de taxi qui avait écrasé sa mère rendit visite à Petja. Il demanda pardon au garçon et lui assura de faire tout son possible s’il avait une fois besoin d’aide.

« J’attends tellement d’être enfin adulte. » L’année dernière, Petja participa pour la première fois à un camp d’été. Il y raconta sa vie : « Ma grande-tante se donne beaucoup de peine et travaille durement, mais l’argent ne suffit pratiquement que pour payer l’eau, l’électricité et le chauffage. Il ne reste presque rien pour la nourriture. Au home, je mange au moins régulièrement. La nourriture n’est pas toujours très bonne, bien sûr, mais au moins, je n’ai pas tout le temps faim. J’attends tellement d’être enfin adulte. Je vais essayer de retrouver mon père. Je veux aussi absolument trouver du travail pour aider ma grande-tante et lui rendre au moins un peu tout ce qu’elle a dépensé pour moi. J’aime tellement ma grande-tante ! Elle ne m’a jamais abandonné. En fait, c’est une surprise pour moi d’être dans ce camp d’été. Pour notre home d’enfants, il n’y avait qu’un nombre limité de places et je ne faisais pas partie des heureux élus. Mais un garçon est tombé malade et on m’a choisi. Je pouvais partir à sa place, m’a dit l’employée. Ça a été un choc pour moi ! En fait, je n’en voulais pas.

Le camp de vacances pour les enfants plaît beaucoup à Petja.

Mais je me suis trompé ; en fait, ça me plaît ici. Tous sont si gentils avec moi. Parce que je vis dans un home, beaucoup pensent que je suis un voleur ou un mauvais garçon pour


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une quelconque raison. Bien sûr, j’ai des mauvaises habitudes, mais je m’efforce, avec l’aide de Dieu et celle des accompagnants, de m’en débarrasser. Par exemple, j’utilisais dans le temps beaucoup de vilains mots. Mais avec l’aide de Dieu, ça a changé.

coup. Les travaux manuels me calment et permettent d’oublier ces lourdes pensées du chauffeur de taxi qui m’a pris ma mère et de mon père qui m’a abandonné.

« Je sais que Dieu a un plan pour moi !»

Je remercie beaucoup Dieu qui m’a donné la possibilité d’être dans ce camp chrétien pour enfants et qui me donne de vivre une toute autre vie que celle que je connaissais jusqu’à présent. Dieu m’a sauvé et je sais qu’il a un plan pour moi !

De tous les ateliers, c’est celui des travaux manuels qui me plaît le plus. J’ai appris à bricoler des porte-clés. Je veux en faire beau-

S’il vous plaît, priez pour moi, que je m’améliore et que je devienne un exemple pour les enfants du home et dans mon entourage ! »

« Ici, j’ai entendu pour la première fois parler de Jésus. Jamais personne ne m’en avait parlé auparavant. Maintenant, j’aime beaucoup lire les histoires de Jésus. J’aime aussi apprendre des versets bibliques. Lorsque j’aurai plus tard dans ma vie des situations difficiles, je me rappellerai de ces versets bibliques. Ils me diront comment agir. » Juri, 11 ans

CAMPS D’ÉTÉ DANS HUIT PAYS 1

Russie

290 enfants

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Biélorussie

1600 enfants

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Moldavie

4400 enfants

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Ukraine

5

Roumanie

180 enfants

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Turkménistan

80 enfants

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Ouzbékistan

410 enfants

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Tadjikistan

420 enfants

1540 enfants et jeunes

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visionest ENTRAIDE surmontons ensemble les urgences et catastrophes

LE BOULANGER DE CHISINAU MOLDAVIE

La deuxième guerre mondiale débuta juste après mon quatorzième anniversaire. Nous étions à l’école et nous écoutions les nouvelles à la radio. Avec cinq autres camarades d’école, nous sommes directement partis au front. Nous voulions nous affilier aux « Jeunes partisans » et étions tellement pressés de le faire que nous n’avions même pas pris congé de nos parents.

Lewin Alexander Dmitrijewitsch a fêté dernièrement son 90ème anniversaire. Il vient de Nijni Novgorod, une ville russe. Il vit depuis longtemps seul dans son petit deux-pièces à Chisinau. Il est l’un des rares juifs de Moldavie, leur nombre s’étant réduit à moins de 20 000.

Durant la première année, nous avons été investis, mes camarades et moi, à l’observation de l’ennemi. Nous recueillions de l’information auprès des fascistes, par exemple l’emplacement, la grandeur et les armes de leurs troupes. En 1943, nous avons été déplacés dans le Donbass. Notre compagnie avait fait deux captifs de guerre, un Roumain et un Italien. Tous deux avaient adhéré volontairement aux fascistes. Le commandant de notre compagnie a voulu tout d’abord les fusiller, mais mes camarades et moi lui avons demandé de ne pas le faire. L’Italien jouait fort bien de l’accordéon et j’aimais chanter avec lui. En progressant en Roumanie, nous avons laissé partir le Roumain. L’Italien, par contre, a dû rester encore une année avec nous, jusqu’à notre entrée en Autriche. Notre commandant nous prit tous les deux à part et lui dit : « Si je ne t’ai pas tué, c’est uniquement parce qu’il m’en a prié. Maintenant, pars,


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va à la maison et remercie Dieu pour ce petit Juif. » Il me désigna. L’Italien et moi nous sommes pris dans les bras et avons pleuré en nous quittant. Seul survivant Un jour avant la fin de la guerre, mon commandant fut touché par une balle. Avant de mourir dans mes bras, il me dit : « Lorsque la guerre sera terminée, deviens boulanger. Ainsi, tu pourras faire quelque chose de bien pour les hommes. » Comment pouvait-il dire une chose pareille dans un tel moment ? En revenant à la maison après la guerre, je ne trouvai que des villages déserts et les tombes de toute ma parenté. Pour moi, ce fut clair : j’étais le seul survivant de toute ma famille. Alors je fis ce que mon commandant m’avait dit : je devins boulanger. J’ai exercé cette profession jusqu’à ma retraite. Durant les cinq dernières années de ma vie professionnelle, je fus le directeur de la plus grande boulangerie de Chisinau.

Le destin des vieilles personnes comme moi ne préoccupe presque personne. Je remercie Dieu pour la vie qu’il ma offerte. Et pourtant, je me sens souvent très seul. Mon fils est décédé à l’âge de vingt ans dans un accident de voiture et ma femme n’est plus ici depuis quinze ans. J’ai de la peine à être seul et à n’être utile à personne. L’Etat pour lequel j’ai combattu n’existe plus. Je ne peux pas vivre de la petite rente que je reçois (environ 50 francs suisses). Le destin des vieilles personnes comme moi ne préoccupe presque personne. Sans l’aide des gens de la Suisse, ce serait impossible de vivre.

Souvenirs des temps de guerre.

Les vivres que je reçois grâce aux dons de la Suisse sont le pain que j’ai cuit durant la période soviétique. Maintenant, Dieu me le rend. Je suis déjà vieux et plus personne n’a besoin de moi. Après deux attaques cérébrales, je ne marche plus qu’avec peine. Mais grâce à l’aide de la Suisse, j’ai tous les vivres dont j’ai besoin et mon corps humain sur cette terre vit toujours encore.

Je remercie Dieu pour la vie qu’il ma offerte. Je me réjouis beaucoup de ce qu’il y ait des gens dans d’autres pays qui ne posent pas des lignes de démarcations, mais aident les personnes dans le besoin au-delà des cultures, des langues et des conceptions. Ils sont les boulangers qui nous offrent à nous, les vieilles personnes, non seulement du pain, mais des paquets de vivres entiers. Un grand merci.


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PROTECTION mettons fin à la traite de femmes et d’enfants

CAMPAGNE CONTRE LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS BIÉLORUSSIE

La traite des êtres humains est largement répandue en Biélorussie. C’est pourquoi la Mission chrétienne pour les pays de l’Est réalise une campagne nationale avec la Croix rouge biélorusse. La Biélorussie est réputée depuis longtemps être un pays de provenance, de transit et de destination de la traite humaine. Les victimes se retrouvent en Russie, en UE et au Moyen Orient. D’autres sont exploitées dans le pays même. Ce sont non seulement des autochtones, mais aussi des personnes d’autres pays comme l’Ukraine et la Chine qui tombent dans les mailles des filets des trafiquants. Ce furent longtemps surtout des femmes et des filles qui étaient les victimes des trafiquants, mais depuis 2012, de plus en plus

d’hommes tombent dans le piège ; en règle générale, ils se font exploiter pour le travail. De plus, un nombre croissant de mineurs est abusé et vendu pour l’industrie pornographique ou par les pédophiles. Le premier contact entre les victimes et les trafiquants s’opère le plus souvent sur la toile, en particulier dans les médias sociaux et les portails d’embauche professionnelle. Les campagnes d’information portent leurs fruits Le nombre de victimes féminines a fortement diminué. Nous attribuons ce résultat aux campagnes précédentes, qui s’adressaient surtout aux femmes. L’expérience démontre que de larges campagnes de sensibilisation combinées avec une bonne collaboration entre organisations et autorités ont de l’effet. C’est pourquoi la Mission chrétienne pour les pays


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LA TRAITE DE FEMMES ET D’ENFANTS EST UNE ATROCITÉ SI ! AUS E R I A SE T

de l’Est démarre maintenant, de concert avec la Croix Rouge biélorusse, une campagne nationale de prévention dans le but d’atteindre trois millions de personnes : des femmes, des hommes, des jeunes, des enfants.

Le premier contact entre les victimes et les trafiquants s’opère le plus souvent sur la toile. Les usagers des réseaux sociaux et des portails d’offres d’emploi sont informés des dangers de la traite des êtres humains et de la manière de se protéger. Ils sont renvoyés à des centres de consultation et à des possibilités de travail dans le pays ainsi qu’à une

hotline pour victimes et personnes en danger. Au cours de l’année, 140 séances d’information ont lieu, s’adressant spécialement aux personnes faisant partie des groupes à risques. En font partie les personnes en recherche d’emploi, en fin de scolarité, les enfants en général et les orphelins en particulier, les handicapés mentaux et physiques, les membres de minorités ethniques et les pauvres. Un travail considérable et d’innombrables démarches administratives ont été nécessaires, parce que l’Etat biélorusse impose une procédure administrative relativement compliquée, liée à beaucoup de prescriptions. Mais maintenant, le plan d’action et les responsables ainsi que les coordinateurs régionaux sont prêts. Nous nous attendons à pouvoir démarrer la campagne en mai.


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reseau nationa l de prier e

contre la trait e de femmes et d'enf ants

PROTECTION mettons fin à la traite de femmes et d’enfants

Le réseau national de prière contre la traite de femmes et d’enfants s’est mis en place en 2007. Depuis, des centaines de personnes prient pour les femmes et les enfants victimes des trafiquants d’êtres humains ou en danger ainsi que pour les personnes exploitées dans ce cadre.

Participez vous aussi au réseau national de prière !

Combattre la traite des êtres humains par la prière : une stratégie efficace INSCRIPTION Je m’inscris au réseau national de prière contre la traite de femmes et d’enfants.

Nom Prénom Rue NPA Lieu

LA TRAITE DE FEMMES ET D’ENFANTS EST UNE ATROCITÉ SI ! AUS E R I A SE T

Téléphone VE 05/18

Envoyer le talon à : Mission chrétienne pour les pays de l’Est Bodengasse 14 3076 Worb ou à mail@ostmission.ch


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