Vision Est - Août 2018

555 | AOÛT 18

Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

L’AIDE SOUS FORME DE VÊTEMENTS : UNE AIDE JUDICIEUSE ET APPRÉCIÉE Personnel Angela Kiku | Depuis 28 ans Collecte d’habits pour l’Europe de l’Est | Inde L’espoir d’une vie meilleure | Qui suis-je...? Marianna Diriwächter

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visionest août 2018

editorial

visionest

Chers Amis de la mission,

Nous vous donnons dans ce numéro de « Visionest » un aperçu de l’aide humanitaire de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est : la collecte d’habits en Suisse et sa distribution de ceux-ci en Europe de l’Est. Je suis impressionné par le fait que, pour ne prendre que l’année dernière, près de 300 tonnes de vêtements ont été collectées, transportées en Moldavie, en Biélorussie et en Ukraine et distribuées aux nécessiteux. Derrière cette grande réalisation, il y a beaucoup de gens qui veulent réduire la pauvreté par conviction. Dans le contexte de la Mission chrétienne, cette aide est plus qu’une goutte d’eau dans l’océan. Elle apporte une grande joie aux bénéficiaires et leur redonne la liberté de fournir leurs propres efforts pour sortir de situations difficiles. C’est une expérience que nous faisons toujours à nouveau dans les pays cibles.

Au vu de ce succès, je vous rappelle volontiers les principes de base sur lesquels la MCE apporte son aide humanitaire.

Dans un document stratégique, le conseil de fondation y décrit sa position et sa profession de foi. En voici quelques extraits : • La MCE se positionne clairement comme organisation chrétienne. Nous sommes une institution caritative avec une tâche missionnaire. Car Jésus a dit : « Allez jusqu’au bout du monde et annoncez l’Évangile. » Les femmes et les hommes qui ne croient pas au Dieu de la Bible ne nous laissent pas indifférents. Les personnes avec lesquelles nous avons affaire rencontrent Dieu au travers de notre travail. Ils trouvent une nouvelle vie en Dieu.

donne le modèle à suivre. Il ne s’est pas enquis de la provenance et de la religion.

En voyant la détresse, il n’a pas détourné son regard – l’amour de Dieu est simplement là, pour tous. C’est pourquoi il est possible de faire plus que d’aider. C’est pourquoi nous voulons être une bénédiction parce que nous avons nous-mêmes été bénis. Mais nous devons toutefois aller et agir, afin que Dieu puisse déclencher un processus dans chaque personne particulière et dans la société.

• Notre vie chrétienne est authentique et honnête ; nous connaissons nos limites. La MCE n’est pas prioritaire en soi. Nous avons à cœur avant tout de reconnaître les véritables besoins des bénéficiaires. C’est pourquoi nous les considérons comme des partenaires adultes et responsables. Cette attitude conduit à des solutions adaptées aux besoins. De cette manière, l’aide de la MCE ne rend pas dépendant, mais indépendant.

• Nous témoignons du respect envers les personnes qui pensent autrement. Nous cherchons et nommons cependant les motifs de comportements erronés et la cause des problèmes. Par la prière, nous donnons à Dieu l’espace pour qu’il puisse conduire, façonner et changer.

• Nous agissons avec la conviction que Dieu nous donne en suffisance pour notre travail.

Merci de nous soutenir en bonne connaissance de cause dans notre orientation spirituelle. Je vous souhaite une lecture bénie.

• Nous croyons à la Bible comme Parole inspirée de Dieu. C’est pourquoi nous comptons sur les promesses de Dieu dans les pays où nous nous engageons. Thomas Haller L’histoire biblique du bon Samaritain nous membre du Conseil de fondation

Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)

N° 555 : Août 2018 Abonnement annuel : CHF 15.– Rédaction : Georges Dubi, Beatrice

Käufeler, Thomas Martin Adresse : MCE, Bodengasse 14,

case postale 312

3076 Worb BE Téléphone : 021 626 47 91 Fax : 031 839 63 44 E-mail : mail@ostmission.ch Internet : www.ostmission.ch Compte postal :

Mission chrétienne pour les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte Spar + Leihkasse bancaire : Münsingen

16 0.264.720.06 Contrôle comptabilité : UNICO, Berthoud Tous les cantons admettent la défal­c ation des dons. Renseignements au se­crétariat.

Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si­mi­lai­res.

Source d’images : MCE Sans mention, les personnes photogra­phiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités.

Graphisme : Thomas Martin Impression : Stämpfli AG, Berne Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore.

Direction de l’entreprise : Georges Dubi, directeur de la mission Gallus Tannheimer Conseil de fondation : Mario Brühlmann, Orpund, président Thomas Hurni, pasteur, Madiswil, vice-président Lilo Hadorn, Selzach Matthias Schüürmann, pasteur, Reitnau Thomas Haller, Langenthal

Mandataire du Conseil de fondation : Günther Baumann

Le label de qualité indépendant de la Fondation Code d’honneur atteste la qualité globale de notre travail ainsi qu’une utilisation responsable des dons reçus.

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personnel

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Angela Kiku Moldavie DES PERSONNES partagent notre chemin

En traversant notre village, je vois beaucoup d’enfants qui portent des vêtements de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Je rencontre des mères et des grand-mères qui me remercient avec des larmes dans les yeux.

Elles ne pourraient jamais habiller leurs enfants de la sorte par leurs propres moyens. Le partenariat avec la Mission chrétienne m’impressionne beaucoup. Les habits sont propres et d’excellente qualité, la Mission nous respecte comme des partenaires à pied d’égalité.

Je suis marié à Sergej. Une fois que nos trois fils ont volé de leurs propres ailes, j’ai commencé à prier : « Montre-moi, Seigneur, où je peux te servir. » Ça n’a pas duré longtemps : le pasteur m’a raconté qu’un local de vêtements allait s’ouvrir dans notre église locale. « Aimerais-tu y collaborer ? » m’a-t-il demandé. Je n’ai pas dû réfléchir longtemps et sans hésiter, j’ai accepté. J’étais très étonnée à quelle vitesse Dieu avait répondu à ma prière.

Les gens qui viennent au local de vêtements sont par définition aux prises avec de grandes difficultés. Au-delà de la détresse économique

se jouent souvent aussi des drames personnels. Parmi les visiteurs, il y a des femmes élevant seules leurs enfants, des chômeurs et des personnes qui ont fini dans la pauvreté à cause d’une maladie. Ce qui est particulier au local de vêtements : nous ne procurons pas seulement une aide matérielle, mais nous prenons aussi du temps pour parler avec les gens. Nous les invitons bien sûr à venir au service dominical. D’aucuns viennent et découvrent de toutes nouvelles perspectives de vie qu’ils ne soupçonnaient pas. Oui, nos visiteurs ont besoin d’aide matérielle et spirituelle. Nous pouvons leur fournir les deux, c’est ce qui rend notre service si spécial.

Il est clair pour moi que nous ne pouvons pas toujours compter sur l’aide de l’étranger. Nous ne le faisons pas. Mais la Moldavie est dans une telle situation que beaucoup ne peuvent survivre qu’avec cette aide. Il est important que vous nous souteniez. Il y aura des temps meilleurs, j’en suis convaincue. Nous voulons aider les plus pauvres à survivre des temps difficiles, afin qu’ils puissent plus tard reprendre pied dans la vie.

« Ce qui est particulier au local de vêtements : nous ne procurons pas seulement une aide matérielle, mais nous prenons aussi du temps pour parler avec les gens. »

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visionest ENTRAIDE surmontons ensemble les urgences et catastrophes

L’AIDE SOUS FORME DE VÊTEMENTS : UNE AIDE JUDICIEUSE ET APPRÉCIÉE

La Misson chrétienne collecte depuis 28 ans des habits pour l’Europe de l’Est.

CE QUI EST COLLECTÉ

POINTS DE COLLECTE literie, linges-éponge, linges à vaisselle (pas de duvets ni d’oreillers)

vêtements chaussures (nouées par paire)

couvertures en laine

D’autres articles ne sont pas acceptés. Tous les effets doivent être fraîchement lavés et en très bon état.

Pour trouver le point de collecte le plus proche, appelez-nous au numéro 031 838 12 12.

Vous trouverez ces informations également sous www.ostmission.ch.

Transport pour Worb

60 l

60 l

d’habits par an 289 tonnes

Point de collecte

points de collecte plus de 100 bénévoles) 65 (avec

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Est-il opportun d’amener des vêtements usagés à l’étranger et de les donner aux personnes nécessiteuses ? Ces derniers temps, nos médias en ont posé la question. La plupart sont arrivés à la conclusion que les habits usagés portaient préjudice à l’économie des pays destinataires. Qu’en est-il véritablement ?

Depuis 28 ans, la distribution en Europe de l’Est de vêtements déjà portés constitue une composante importante de l’aide humanitaire de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Cette dernière ne prend pas les titres négatifs à la légère – mais l’analyse des médias est-elle pertinente eu regard du style d’aide de la MCE ?

La récolte d’habits usagés est, en Suisse, un commerce lucratif. Beaucoup d’entreprises et d’organisations exploitent les vêtements donnés ou les vendent à l’étranger. De cette manière, elles couvrent leurs frais, dégagent un bénéfice ou bien financent des projets caritatifs.

C’est leur stratégie commerciale qu’elles déclarent ouvertement.

Les plus pauvres bénéficient de l’aide La collecte d’habits de la Mission chrétienne poursuit un autre objectif. Tous les habits en bon état sont distribués gratuitement aux nécessiteux en Europe de l’Est. Au travers d’une collaboration, en partie de longue date, avec des partenaires de confiance et des services sociaux dans les pays de destination, la Mission peut garantir que

les vêtements parviennent aux plus pauvres et ne sont pas vendus. Ces habits ne nuisent donc pas à l’économie de ces pays. Les bénéficiaires ne peuvent pas du tout s’acheter des habits, ils n’en ont tout simplement pas les moyens. L’industrie textile ou les magasins de vêtements locaux ne subissent aucune concurrence ou désavantage. Le don d’habits contribue d’autre part à ce que des vêtements restent longtemps en circulation. Au bénéfice des pauvres et de l’environnement.

Cent sous seulement pour un sac Les habits donnés étant intégralement redistribués aux personnes dans le besoin, la Mission chrétienne n’y gagne pas un centime.

Au contraire : en Suisse, la collecte, le transport et l’entreposage puis ensuite le transport en Europe de l’Est et la distribution occasionnent des frais. La Mission chrétienne a besoin de la participation des gens qui donnent les habits. Cinq francs par sac d’habits couvrent déjà ces frais, assurent une distribution sérieuse et aident les pauvres efficacement.

5.-

TRANSPORT Après avoir été soigneusement triés, les vêtements sont emballés dans des caisses en bois et chargés dans des camions. Seuls des vêtements propres et en très bon état sont apportés en Europe de l’Est ; les articles sales et défectueux sont éliminés.

Transport pour l’Europe de l’Est

Point de collecte de Worb

94 bénévoles au point de collecte de Worb

par année 23 camions

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visionest ENTRAIDE surmontons ensemble les urgences et catastrophes

PLUS RIEN N’ÉTAIT COMME AVANT Oxana et son mari étaient un couple exemplaire. Beaucoup admiraient l’amour et les égards réciproques qu’ils témoignaient l’un pour l’autre. Tous deux se réjouirent beaucoup de la naissance de leur fille. Mais ensuite, le mari changea complètement. Il commença à boire, d’abord un peu, ensuite toujours plus. À l’insu de sa femme, il vendit l’appartement. Ensuite, il quitta Oxana et sa fille, puis divorça.

En peu de temps, la vie d’Oxana fut complétement chamboulée : elle se retrouva sans revenu parce qu’elle ne pouvait plus travailler après la naissance de sa fille et sans appartement. Heureusement, elle put emménager avec Katja dans le petit appartement de sa mère, où les trois vivent maintenant.

Pas d’argent Il ne resta toutefois pas beaucoup de temps à Oxana pour reprendre son souffle. Bientôt, il s’avéra que Katja avait un défaut cardiaque.

Il fallut bien des requêtes auprès des autorités, des hôpitaux et des médecins jusqu’à ce que quelqu’un soit d’accord d’opérer la petite.

Oxana dut emprunter l’argent pour l’opéra-

Oxana B. avec sa fille et sa mère

tion. Le remboursement du prêt n’a pas encore été possible jusqu’à aujourd’hui – comment en serait-il autrement ? Les trois femmes vivent de la maigre rente de la grand-maman et de la modeste allocation pour enfant.

L’opération de Katja s’est bien déroulée, elle se trouve actuellement en réhabilitation. Pour Oxana, il est impensable actuellement d’accepter une quelconque place de travail. Elle ne doit pas seulement s’occuper de son enfant malade mais doit aussi soigner sa mère grabataire.

Les deux rentes suffisent à peine à payer le courant, l’eau et le chauffage ainsi que les médicaments pour Katja et la grand-maman. Ce n’est pas seulement l’argent qui manque pour la vie quotidienne. Ces deux derniers hivers, Oxana a dû emprunter de l’argent pour couvrir les frais de chauffage, argent qu’elle n’a pas encore remboursé. Elle

TRANSPORT De nombreux papiers sont nécessaires pour que les camions puissent facilement traverser plusieurs frontières et décharger la précieuse cargaison dans le pays de destination.

Biélorussie 59 t de vêtements Ukraine 70 t de vêtements Moldavie 160 t de vêtements

DOUANE

ZOLL

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aimerait absolument reprendre un travail dès que la santé de sa fille se sera améliorée.

Un cadeau de la Suisse Et pourtant, Oxana témoigne aussi de choses positives. « Le soutien de la Mission chrétienne nous procure une joie et un encouragement énormes. C’est comme un rayon de soleil au travers des nuages. Nous sommes fournis en habits et en produits alimentaires. Les collaborateurs de la Mission ont toujours une oreille attentive pour nos besoins et cherchent à nous aider comme ils peuvent.

Le local de vêtements Corjova en est un parmi de nombreux autres en Europe de l’Est. Chaque après-midi, ceux qui en ont besoin peuvent s’approvisionner en vêtements.

Les services sociaux déterminent qui y a droit. Mais ce n’est pas seulement une question de vêtements. Les employés prennent le temps de parler aux visiteurs et d’écouter leurs histoires.

« Acheter des habits est impossible pour nous. » Maintenant, nous avons assez à manger et pouvons nous habiller comme il faut. C’est très important lorsque l’on doit passer auprès d’un office ou à l’hôpital. Acheter des habits est impossible pour nous. Mais grâce à des bonnes âmes en Suisse, nous avons même été habillées chaudement en hiver et n’avons pas dû geler. Parfois, on me demande où j’ai acheté une belle blouse pour moi ou une jolie robe pour Katja. J’aime à donner la réponse : ‹ C’est un cadeau de gens de bien en Suisse. › »

VESTIAIRES Dans les pays de destination, des partenaires fiables et de longue date assurent l’acheminement auprès des plus pauvres des plus pauvres.

Vestiaire

NOUS AVONS BESOIN DE VOUS !

Aimeriez-vous aider dans un point de collecte et même en être responsable ? Contactez-nous, nous nous réjouirons de votre appel.

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visionest

L’ESPOIR D’UNE VIE MEILLEURE INDE

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L’inde est le pays le plus dangereux au monde pour les femmes, comme le montre une étude de ThomsonReuters. La discrimination, la violence sexuelle, l’esclavage et la traite d’êtres humains est un réel danger pour les femmes.

Selman a grandi dans le Gujarat, dans le nordouest de l’Inde. Elle perdit ses parents à l’âge de 22 ans. Puis son seul frère se maria et déménagea. Selman resta seule. Bientôt, elle rencontra un homme et tomba amoureuse de lui. Un jour, il l’invita à visiter Mumbai avec lui. Elle lui faisait confiance et partit avec lui. Mais l’homme l’emmena dans un quartier chaud et la vendit à un propriétaire de maison close pour 100 000 roupies indiennes (1400 francs). Au début, la jeune femme ne comprit pas où elle se trouvait et ce qui se passait. Le choc fut d’autant plus grand. « Je n’arrivais pas à croire qu’il m’avait vendue ! »

Elle était censée se prostituer, mais elle refusa. Elle fut battue et enfermée dans une pièce.

Sa propriétaire la vendit à une autre maison close dans le quartier chaud de Grant Road. « J’ai essayé de m’enfuir, » dit Selma, « mais je me suis fait attraper et ai à nouveau été enfermée. » Dès lors, Selman vécut dans l’isolement, piégée dans une pièce aux fenêtres grillagées. Une fois par jour, elle pouvait manger et se laver.

Avec chaque client, quelque chose mourait en elle.

Puis les clients arrivèrent. Selman fut forcée à accepter tous les clients qui entraient dans la pièce. Il y en avait beaucoup. Tout commençait à midi et finissait vers trois heures

Beaucoup de femmes indiennes souffrent d’une grave discrimination.

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PROTECTION mettons fin à la traite de femmes et d’enfants

Le quartier chaud de Kamathipura à Mumbai

du matin. Avec chaque client, quelque chose mourait dans la jeune femme. Son corps lui faisait mal. Elle se sentait éteinte et vide à l’intérieur. La propriétaire de la maison close empochait tout l’argent.

En Inde, une femme n’a aucune valeur, particulièrement si elle provient d’une caste inférieure.

La fuite par les canalisations Selman demeura cinq ans dans cette pièce.

Elle n’avait que rarement le droit d’en sortir.

Un jour, elle découvrit un écoulement d’eaux usées. Un espoir germa. Allait-elle pouvoir

échapper à son terrible destin ? Selman rassembla tout son courage et descendit dans la canalisation. Il y faisait noir comme dans un four. Le cœur en chamade, elle avançait à tâtons le long de la paroi. Le conduit débouchait sur le quartier chaud voisin de Kamathipura, où travaillent nos partenaires. Selman se glissa hors de la conduite et se chercha un abri.

Nos partenaires firent connaissance de Selman bien plus tard au cours d’une de leurs nombreuses visites dans les maisons closes. Elle se prostituait toujours encore. De quoi aurait-elle pu vivre autrement ? En entendant parler de l’offre d’aide de nos partenaires, elle ouvrit son cœur. Elle vint régulièrement au centre de jour que soutient la Mission chrétienne. « Ici, je reçois de l’aide et on m’écoute », ra-

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conte-t-elle. C’est bien la première fois qu’elle fait cette expérience dans sa vie.

Selman se décida à déménager dans le foyer protégé de notre partenaire et d’y faire appel à l’aide thérapeutique prodiguée. Elle suivit un cours d’alphabétisation et de couture.

Actuellement, elle est confrontée à une démarche difficile : elle cherche du travail pour recommencer sa vie. Nos partenaires l’accompagnent aussi dans cette phase.

Un parcours difficile vers une nouvelle vie Le simple fait d’être une femme péjore Selman.

En Inde, une femme n’a aucune valeur, particulièrement si elle provient d’une caste inférieure.

Sans parler d’une ancienne prostituée ! Qu’elle y ait été contrainte n’y change rien : communément, elle est considérée comme la fautive et donc mise au ban. En Inde, célibataire et sans famille, elle n’a aucune perspective d’avenir.

Elle est démunie de toute protection dans un pays où la violence contre les femmes et l’exploitation sexuelle sont à l’ordre du jour.

Aujourd’hui, Selman est forte et pleine d’espérance.

Et pourtant, des femmes avec une histoire telle que Selman arrivent toujours à nouveau à prendre pied dans la société, en particulier lorsqu’elles bénéficient d’une aide. Les aides pratiques ou financières ne suffisent cependant pas : elles ont besoin d’un soutien dans leur développement personnel et professionnel. Un aspect central, qui fortifie les femmes de l’intérieur : elles doivent apprendre qu’elles sont précieuses et qu’elles ont un droit à une vie digne. Selman possède aujourd’hui cette force intérieure et cette espérance. Ses chances de démarrer une nouvelle vie sont réelles. Prions pour qu’elle y arrive.

Un aspect essentiel est d’encourager les femmes dans leur for intérieur.

visionest personnel

QUI SUIS-JE... ?

Tout enfant déjà, j’aimais faire des paquets-surprise. Pour nos enfants, j’emballais à Noël toutes sortes de choses les plus diverses dans de jolis papiers.

Arrivés à l’âge adulte, les surprises n’ont plus eu la cote.

Il y a environ dix ans, j’ai entendu parler de l’Action paquets de Noël de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Cette fois, je pourrais recommencer à faire des paquets. Au début, ce ne furent que quelques-uns que je remettais au point de collecte. Lorsque je vis une fois un enfant avec l’un de mes paquets au cours d’un exposé de Michael Stauffer, mon zèle ne connut plus de limite.

D’année en année, le nombre de paquets a augmenté. A chaque paquet, j’imagine de quelle manière et comment réjouir le bénéficiaire. En juillet déjà, je cherche dans les magasins des chocolats et des biscuits avec une date de péremption à l’année suivante et commence à emballer durant l’été. Je reçois les bonnets, les écharpes, les chaussettes et les gants tricotés de quelques femmes assidues ; les jouets, ce sont des amis et des connaissances qui me les donnent ; et j’achète en promotion les articles de toilette et scolaires. En novembre, j’ai jusqu’à 300 paquets de Noël pour les gens de l’Est. En même temps, je recevais toujours à nouveau des habits et avec le temps, un point de collecte s’est mis en place dans notre maison. Je suis reconnaissante de pouvoir être un petit maillon de la Mission chrétienne et d’offrir un peu de joie à des gens qui vivent moins bien que nous. Au cours du voyage avec la Mission chrétienne en Moldavie, j’ai pu voir à quel point cette œuvre caritative est importante et judicieuse.

Marianna Diriwächter

Participez vous aussi !

C’est si simple.

Dans toute la Suisse, 500 lieux de collecte attendent votre paquet de Noël.

Dernier délai de récolte : samedi 24 novembre 2018 Nous vous envoyons volontiers d’autres dépliants à distribuer autour de vous. Écrivez-nous à mail@ostmission.ch ou téléphonez-nous au: 031 838 12 12. www.paquetsdenoel.ch