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Interdépendance Lumière/Matière 1.
La notion de la matière :
Il est indispensable de définir la matière, avant de voir ses liens existants avec la lumière. De prime à bord, le premier sens qui nous vient à l’esprit est un élément, un corps qui a trait à être senti par le touché, à exister comme « Substance, réalité
constitutive des corps, douée de propriétés… Corps, réalité
19. Petit Larousse illustré (1997) ,Paris, Larousse
matérielle… Substance particulière dont est faite une chose et connaissable par ses propriétés » 19 Cependant, en architecture, le terme matière est associé aux différents matériaux qui sont utilisés pour façonner et construire un projet. Ce sont ces matériaux qui vont définir les caractéristiques structurelles, visuelles, tactiles de l’édifice et participer de la mise en forme de l’image du projet. Mais en plus d’être de simples matériaux de construction, ils donnent à vivre au contact de la lumière, une expérience sensible contribuant à générer quelques sentiments et émotions. Par exemple, dans la cathédrale St. Mary de Kenzo Tange, l’architecte a fait le choix de travailler le béton selon le concept japonais du « wabi sabi » qui consiste à délivrer un plaisir esthétique dérivant d’une chose incomplète et imparfaite. Bien que le béton brut apparait sombre et non convivial, il traduit la phrase biblique « Mon Dieu, mon rocher, où je trouve un abri » (Psaume 18.2). Si on essaye d’imaginer le même bâtiment avec un autre matériau, on comprend comment cette relation d’interdépendance entre beauté et idée est importante. En effet, la cathédrale ne serait plus la même car elle perdrait sans doute son côté rassurant de grotte massive et permanente donné par le béton.
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Figure 16 : Vue intérieure de la cathédrale St. Mary de Kenzo Tange, medium.com
