2 minute read
Lars Vogt.Le pianiste maestro
from PalaceScope 88
by PalaceScope
Sa matinée de répétition s’achève avec Siegfried-Idyll. Le lendemain, Lars Vogt dirigera l’œuvre de Wagner entre deux concertos de Saint-Saëns au Théâtre des Champs-Elysées devant des spectateurs enthousiastes. Cette pièce, il l’a fait découvrir à un public scolaire dans une salle de répétition de la Philharmonie, quelques jours auparavant. Le nouveau directeur musical de l’Orchestre de chambre de Paris apprécie, au-delà des qualités musicales de son ensemble, celles d’un «orchestre français, avec des nuances, des couleurs», les actions menées pour l’éducation et aussi le maintien d’un lien social dans les hôpitaux, les Ehpad et les prisons. Reconnu comme l’un des plus grands pianistes de sa génération, Lars est né en Allemagne et a étudié à Hanovre. Sa carrière prend une ampleur internationale quand il remporte le deuxième prix du Concours international de piano de Leeds en 1990. En parallèle d’une activité de soliste, il occupe depuis 2020 son deuxième poste de directeur musical. «L’intérêt pour la direction d’orchestre a commencé quand j’avais 20ans, en faisant la connaissance de Simon Rattle, Christian Thielemann et plus tard de Paavo Järvi et Daniel Harding. C’était fascinant de voir ce qu’ils faisaient, comment ils créaient un ouragan dans l’orchestre. J’ai toujours regardé de près les chefs avec lesquels je travaillais. Il y a dix ans, j’ai commencé à diriger de manière professionnelle.» Avec son orchestre, Lars propose des programmes ciselés, parfois inattendus. Pour la soirée dédiée aux concertos de Bach, en décembre, il insère des pièces de Kurtág, composées des siècles plus tard. «J’aime quand il y a des connexions entre les œuvres, et aussi quand il y a des contrastes.» En janvier, des lieder sombres de Mahler, Des Knaben Wunderhorn, et les Métamorphoses de Richard Strauss alterneront à dessein avec des pièces de Fauré et Britten, «pour ne pas avoir seulement la nuit noire». Le maestro a choisi les concertos de Mendelssohn pour inaugurer une série d’enregistrements avec l’orchestre, à paraître au printemps chez Ondine. En attendant, il vient de publier un album consacré aux sonates de Beethoven, avec le violoniste Christian Tetzlaff, après des pièces rares pour piano de Janácek en soliste. ALICE DE CHIRAC Concerts avec l’Orchestre de chambre de Paris, à la Philharmonie, le 17 décembre; au Théâtre des Champs-Elysées, le 13 janvier. Albums : «Beethoven, sSnatas op. 30», avec Christian Tetzlaff; «Janác ek» (Ondine).
ENGLISH TEXT. “I began to conduct professionally 10 years ago, but first became interested aged 20 when I met Simon Rattle and Christian Thielemann, and later Paavo Järvi and Daniel Harding,” says Lars Vogt, renowned pianist and new conductor of the Orchestre de chambre de Paris. “It was fascinating to see how they worked and created a hurricane in the orchestra.” Excited by his new “French orchestra’s nuances and colors” as well as its role as an educator, playing in schools, hospitals and prisons, Vogt continues to mix things up. He recently added György Kurtág to an evening of Bach. “I love it when there are connections between works,” he says, “but also when there are contrasts.”
Advertisement