PalaceCostes 72

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Charlize Theron Joël Dicker Caroline Vigneaux Laurence Equilbey Thierry Gaillard Carambar redémarre Le Sonneur semeur de poésie

Génération

Mode American girls

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Sommaire

72 Avril-Mai 2018

12 La Météo des Modes 12 Millennial pink. Retour vers l’antique. 14 Trench forever. Transparences. Fleurs pérennes. 16 Service Palace Où trouver des savons de qualité.

18 Talents

18Charlize Theron «Il ne faut rien lâcher et ne pas s’excuser: les femmes sont dans leur bon droit» 22 Laurence EquilbeyUne femme au pupitre. 24 Le Sonneur, semeur de poésie.

26 Des gens que j’aime… Joël Dicker.

30 CarolineVigneaux«Les hommes féministes». 32 Thierry GaillardCarambar redémarre. 34 Amélie du Chalard Une œuvre d’art

ne doit pas effrayer. 36 Clément Cogitore A quel gouffre

un artiste répond-il?

38 PortraitsMode 38 Paul Szczerba«Etre élégant, fonctionnel,

pratique et rassurant». 40 Claudia Ravnbo«Chaque sac est pensé

comme une petite œuvre d’art».

ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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Sommaire

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46Génération

MODE

Hyun Mi Nielsen. Beaufille. Ellery. Etudes. Kimhekim. Litkovskaya. LGN. Ludovic de Saint Sernin.LRS. Matthew Adams Dolan. Magda Butrym. Marine Serre. Michael Halpern. Monographie. Y/Project. Paula Knorr. Faustine Steinmetz. Palomo Spain.

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Peintures Danny Galieote.

95PALACEscope L’agenda très parisien 96 Galeries & Musées Retrouvez aussi votre magazine PalaceCostes sur issuu.com, Facebook, instagram

Delacroix. Kupka. Le Tintoret. Chagall. 102 Restos & Bars

Le meilleur du ris de veau. Les pâtes en fête. 108 Musiques & Fêtes

Concerts. Clubbing. 114 Envies & Plaisirs

Paris en Chine. 130 Les lieux exclusifsoù trouver PalaceCostes. PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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la Rédaction

PalaceCostes est édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N . 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem Rédactrice en chef PalaceScope Lucie Gouze avec Sandra Serpero et Patrick Thévenin English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Anne Delalandre, Anne Carpentier, Alice de Chirac, Sabine Euverte, Philippe Latil, Antoine Laurain, Claude Maggiori, Robert Puyal, Floriane Rey, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Nadine Vasseur, Ellen Willer Juliette Michaud Correspondante à Los Angeles P U B L I C I T É . Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 Directrice Commerciale Marianne Tran mariannetran@palacepresse.com 0620997757 I M P R I M E R I E . Imaye / Agir Graphic - BP 52 207 - 53 022 Laval Cedex 9 - www.agir-graphic.fr Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture : Art Streiber/August-Agence A

Making of dossier Mode a mode est un art, un mode d’expression, et parfois un engagement politique. Une nouvelle génération de jeunes créatrices et créateurs examine, dissèque, interroge le monde et la société. Ils mixent cultures et références multiples, inventent de nouvelles attitudes, de nouvelles formes, des matières techniques, redessinent les corps, imaginent un monde nouveau, beaucoup plus libre. La question du genre est souvent centrale. Certains, comme Beaufille ou Etudes, fusionnent les codes des vestiaires masculin-féminin ; d’autres, comme Michael Halpernou Paula Knorr, replacent l’hyper-féminité au goût du jour, inventant une nouvelle image du sexy, parfois avec une touche d’humour, comme Glenn Martens (Y/Project) avec ses silhouettes fortes. D’autres encore s’inscrivent dans une démarche écologique, Marine Serre développe “l’upcycling” et Faustine Steinmetzrecycle de vieux jeans. Parfois, l’engagement politique est la source d’inspiration. Christine Hyun Mi Nielsenrend hommage aux migrants, tandis que Matthew Dolanet Luis Raul Soliss’engagent contre Trump. Nous avons sélectionné dans notre dossier «Génération Mode» un panorama mondial des plus talentueux et créatifs. La scène parisienne affiche un dynamisme réjouissant. La mode est une fête!

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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUET

millennial pink

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retour vers l’antique u design aux bijoux en passant par la mode, l’Antiquité et ses codes, en termes de formes et de couleurs, fait un formidable revival. L’Antiquité s’impose, dans nos esprits, comme le berceau de toutes les sciences, le ferment de tous les arts. Ajoutons-y la pureté, la justesse, la morale, le style, l’équilibre, et cette perception idéale du passé prend soudain toute sa légitimité et son ampleur. Ce retour à la “vertu”, à la simplicité et au goût de l’épure s’oppose aux excès récents du foisonnant et du frivole, propose un rejet du superficiel, du “bling”, des vérités multiples, des faux-semblants. Chanel, lors de sa collection Croisière 2018 à Paris, présente un défilé intitulé La Modernité de l’Antiquité, en hommage à l’influence classique du passé, célébrant une esthétique et une harmonie qui traversent le temps. Cette réinvention des lignes pures, cette recherche d’un paradis perdu du style touchent tous les domaines, au-delà de la mode. Les médailles et les monnaies inspirent la bijouterie et la joaillerie. En déco, albâtre, marbre, plâtres, colonnes, formes sculpturales, gravures, céramique et mosaïques témoignent d’une nouvelle grammaire néoclassique inspirée, mature, baptisée «New Antics». Ces mêmes pièces emblématiques se trouvent parfois détournées, confrontées à des matériaux ultra-modernes, pour offrir un second degré ironique et réjouissant à cette nouvelle tendance, belle comme l’antique. Antiquity is hot right now. With its elegant lines and pared-back look, the neo-classical is perfect for this excess-rejecting, less-is-more moment. Chanel’s 2018 cruise collection was entitled The Modernity of Antiquityand paid homage to our Ancient ancestors’ elegant sense of aesthetics and harmony. The Antique is also on the march in jewelry and interior design.

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Yevhen

i vraiment saumon ni franchement rose, le Millennial Pink, comme l’observe le sociologue et historien de la mode Frédéric Godart, est le parti pris emblématique d’une génération qui bouscule les codes et s’applique à les réinventer. Parce qu’il évoque la quiétude, parce qu’il réconforte dans un monde tourmenté, il envahit, depuis 2016, la déco, la mode, le graphisme… Anti-rose Barbie, ni masculin ni féminin, c’est la couleur de la fluidité des genres. Il est vrai que le clivage rose-pour-les-filles, bleupour-les-garçons est lui-même assez récent : jusqu’au début du XXe siècle, le rose était porté indifféremment par tous et toutes. Aujourd’hui, il opère un retour à ses sources androgynes et confirme sa mixité dans les looks poudrés de Drake, Zayn Malik, Big Sean, Kanye West… Profitant de cette déferlante, le pastel cesse d’être synonyme de mièvrerie et de girly attitude. Dans sa version 2018, dépoussiéré, tendre et glacé, sorbétisé, il évoque les nuances douces et rassurantes de l’enfance, tout en affirmant sa modernité dans une palette presque clinique. Le bleu ciel, le vert d’eau, le vert amande, le jaune pâle, le jaune coquille d’œuf, le rose saumoné, le gris perle, le lilas et le mandarine se déploient chez Off-White, Acne Studios, Jacquemus, Loewe, Nina Ricci, Valentino, Hermès, Lacoste… Même Victoria Beckham, délaissant les nuances puissantes de ses précédentes collections architecturées et powerful, l’adopte pour l’été. Aux côtés des couleurs saturées et vibrantes qui ont dynamité les défilés du printemps-été 2018, ces tonalités pastel offrent à la saison un parfait équilibre coloré de fraîcheur et de délicatesse, entre optimisme et affirmation de soi. Millennial pink is the perfect symbol of a generation that is breaking and reinventing the rules. An anti-Barbie pink that’s neither masculine nor feminine, it is the color of contemporary gender fluidity. It comes accompanied by pastels, which have returned center stage. Sky blue, sea green, pale yellow: all were used in collections by Off-White, Acne Studios, Jacquemus, and Loewe, among others. After Spring/Summer 2018’s saturated, vibrant palette, pastels are here to offer some much-needed balance.

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La Meteo des Modes

transparences

trench forever

ans le design et l’architecture, entre épure et bordure, entre plein et vide, entre délié et soulignement, la structure et la transparence sont sans cesse questionnées. Ces notions sont désormais un enjeu pour la mode. Dans un savant jeu de caché-montré, les silhouettes Dior, Christopher Kane, Fendi, Missoni, Prabal Gurung, Nina Ricci, Rodarte laissent entrevoir la peau et deviner les dessous. Il ne s’agit pas de dévoiler le corps, ni de livrer sans filtre sa morphologie, mais d’offrir une combinaison subtile de contrastes, grâce à des superpositions de plumetis, voiles, résilles, tulles.Un exercice subtil de féminité sensualisée et d’équilibre raisonné. Fashion has begun toying with ideas of structure and transparency. At Dior, Christopher Kane, Fendi and Rodarte, the clothes’ subtle combinations of contrasts used layers of plumetis embroidery, veils, fishnets and tulle to bring new balance.

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fleurs pérennes

epuis plusieurs saisons déjà, les fleurs tapissent les podiums et envahissent les intérieurs. Un art que l’utilisation de fleurs fraîches rend forcément éphémère. Leur courte vie heurte la nouvelle conscience écologique: sentiment de gâchis et bilan carbone pesant finissent par dissuader les amateurs de végétal. Voilà comment les fleurs séchées, artificielles, en plastique, en tissu, après des décennies de mise à l’écart, pour cause de ringardise, ont retrouvé leur droit de cité. Ces fleurs pérennes connaissent un véritable engouement. Blogs et comptes Instagram leur sont dédiés. Les concept stores les plus en vue arborent hortensias, chardons, mimosas, eucalyptus. Les sites et les magazines de décoration en font un sujet récurrent. Au point que l’expression “slow flower” s’est imposée, dans la lignée du slow food. Avec leurs nuances sourdes, ces fleurs qui durent incarnent une sorte de mélancolie, propre à la “nature morte”, et s’inscrivent aussi bien dans la vague botanique actuelle que dans le regain de goût pour les cabinets de curiosités. As more people begin to see the environmental unfriendliness of fresh flowers (think of the air miles and associated pollution), dried and artificial blooms are making a comeback. Blogs and Instagram accounts showcase them, concept stores stock them (fake hydrangeas, yes please!), while style magazines can’t stop writing about them (as we’ve just proved). Pierre-François Le Louët est président de l’agence NellyRodi. www.nellyrodilab.com

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Popaye

réé par Thomas Burberry en 1914 en pleine guerre des tranchées (trench, en VO), à partir de la toile imperméable, la gabardine, qu’il avait également mise au point, le trench-coat avait au départ pour vocation de protéger les officiers britanniques des intempéries. Popularisé par les stars d’Hollywood, il quitte bientôt les épaules des hommes, Humphrey Bogart en tête, pour couvrir celles des femmes, Lauren Bacall, Marlene Dietrich, Greta Garbo… Gagnant au passage ce petit supplément d’âme et d’élégance, indispensable à la panoplie du glamour. Fort de cette longue et riche histoire, le trench, chiné vintage ou acheté neuf, dans sa forme classique ou revisitée, plus ou moins long, plus ou moins ceinturé, ne cesse d’arpenter les podiums et de défiler dans la rue. Libre, intemporel et rassurant, il constitue l’uniforme obligé des it-girls du monde entier. Omniprésent sur les blogs de streetstyle, les jeunes générations le plébiscitent. Le récent rapport Pinterest le confirme: «Epinglé plus de 240 000 fois, le trench Burberry Kensington est au top des tendances. Apparemment indémodable, il connaît une augmentation constante.» Sur un défilé événement présenté à Saint-Pétersbourg pour le printemps-été 2018, Gosha Rubchinskiy, le créateur russe du moment, a d’ailleurs dévoilé huit pièces emblématiques créées en collaboration avec Burberry. Mais cet engouement déborde largement ses origines londoniennes: pour tout créateur, une pièce de vêtement à la fois populaire et ancrée dans la garde-robe collective offre un formidable terrain de jeu et d’invention. Pour l’été 2018, Balenciaga, Céline, Alexander McQueen, Loewe, Maison Margiela, Valentino, Sonia Rykiel se sont livrés à l’exercice de style, offrant au trench de nombreuses autres vies à venir. The trench coat is always in style. Invented by Thomas Burberry for British officers during the First World War using a revolutionary waterproof gabardine fabric and later popularized by Hollywood stars in the 1930s and 1940s (think Bogart and Bacall), the much-loved classic continues to fascinate fashion lovers and designers. For Summer 2018, trenches were seen at Balenciaga, Céline, Loewe, Maison Margiela, Valentino and Alexander McQueen. Which just goes to prove that there’s life in the old coat yet.

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Service palace Les adresses très parisiennes d’ A N N E C A R P E N T I E R

e savon vient de loin (4500 ans, de Sumer). Il incarne la propreté, mais il peut être symbole de légèreté, comme les bulles, de réprimande dans “passer un savon”, de fatuité parce que moussant, de temps car il va toujours en diminuant. Enfin, il incarne le soleil d’Alep à Marseille! A Paris, voici quelques adresses propres et nettes. Oriza L. Legrand (18 rue Saint-Augustin, Paris IIe) est une belle ancienne boutique restée intacte depuis près de 300 ans. La maison a été créée en 1720 par Fargeon, Parfumeur et Distillateur du Roi (Louis XV) et de sa Cour. Le XIXe siècle est son heure de gloire. L’Art et la Mode fait son éloge en 1890: «Un produit de la Parfumerie Oriza de L. Legrand et que nous ne saurions trop recommander, ce sont les savons extra, tellement fins qu’on peut sans crainte en faire usage pour la figure, chose précieuse, car en hiver, avec les feux de charbons, le teint est susceptible de se ternir et si l’on a soin de ne se servir que du savon Oriza velouté et incolore, le teint reste frais et pur.» Aujourd’hui, rien n’a changé, la recette (enrichie au beurre de karité biologique) comme leur écrin, qui leur va si bien. Ils se nomment Verveine de Vénus, Opoponax, Trèfle et Safoin, Royal Œillet, Mimosa Doré, Héliotrope, A l’Aigle Russe, Rêve d’Ossian, Pin de Jérusalem… L’Officine Universelle Buly(6 rue Bonaparte, Paris VIe et 45 rue de Saintonge, Paris IIIe) est un passé revisité. Y pénétrer est déjà tout un plaisir, visuel comme olfactif. Les metteurs en scène sont Victoire de Taillac et Ramdane Touhami. Ils ont exhumé le savoir-faire des maîtres artisans de l’Ancien Régime, particulièrement celui de Jean-Vincent Bully, qui se fit connaître par ses parfums et ses vinaigres de toilette. Chacune de leurs boutiques (deux à Paris, quatre en Asie, une à Londres et une à New York) est un monde qui conjugue la somptuosité des décors et l’extrême qualité des produits présentés. Ainsi, les Savons Superfins, soit un pain dermatologique disponible en onze fragrances superchics (Lichen d’Ecosse, Tubéreuse du Mexique, Bigarrade de Séville, Miel d’Angleterre, Yuzu de Kizo…)se présentent dans des emballages au décor de gravures anciennes. Coups de cœur pour les Feuilles de Savon parfumées inspirées de la tradition du Kami soap japonais, fine cellulose saponifiée qui se dissout au contact de l’eau sur les mains qu’elle laisse propres et parfumées, et les Huiles de savon, mariage de l’huile et du savon, pour un fini impeccablement hydraté. Les autres adresses sont des parcours plus attendus. Mais savez-vous que le nouveau Printemps de la Beauté (61 rue Caumartin, Paris VIIIe), désormais le plus grand concept store beauté du monde, présente une étonnante palette de savons en son rez-de-chaussée? On y

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trouve les savons Granado, la plus ancienne pharmacie du Brésil, créée en 1870 à Rio, dans des emballages façon apothicaire, les savons argentins Ayres, les savons siciliens Ortiga… Savez-vous aussi que chez Merci (111 boulevard Beaumarchais, Paris IIIe) on trouve des savons biologiques marbrés très branchés, les savons de la prestigieuse maison allemande Klars (dont un savon pour enfants à la camomille, à l’argousier et aux fleurs de souci), le doux savon à la citronnelle de Miraki, jusqu’au porte-savon rotatif de nos écoles? Savez-vous encore que Le Bon Marché (24 rue de Sèvres, Paris VIIe) propose à la fois les savons délicieusement surannés de Santa Maria Novella, la fameuse Officina Profumo Farmaceutica fondée en 1612 à Florence (l’autre adresse où les trouver à Paris:Amin Kader, 1 rue de la Paix, Paris VIe), et ceux très épurés de Byredo, la maison suédoise de Ben Gorham? Achevons par une brise provençale avec les savons liquides de Kerzon (68 rue de Turenne, Paris IIIe). Moussants et délicats, ils sont fabriqués artisanalement à Grasse à partir d’une sélection rigoureuse d’huiles végétales et d’ingrédients d’origine naturelle, certifiés sans paraben et sans phtalate. Ils se nommentGrand Frais, Petite Brise etVent Calme. Ainsi nettoyé, hydraté, récuré, vous prouverez qu’il n’est d’amour que d’amour propre. A . C . Where can you find the best soap in Paris? Begin at Oriza L. Legrand(18 rue Saint-Augustin), founded in 1720 by Fargeon, the royal perfumer, and particularly popular in the 19th century. Its soaps – with names like Opoponax and Verveine de Vénus – still use the original recipes. AtOfficine Universelle(6 Rue Bully & 45 Rue Saintonge), the founders have used the savoir-faire of 18th-century master perfumer Jean-Vincent Bully for a wide variety of beautifully packaged soaps with scents including Scottish lichen, Kizo yuzu and English honey. Other favorites are the Japaneseinspired soap flakes and the soap oils. Printemps de la Beauté(61 Rue Caumartin)has a huge selection (as you’d expect from the world’s biggest beauty store), including Granado soaps from the oldest pharmacy in Rio, Argentinian soap by Ayres, and Ortiga soap from Sicily. At Merci(111 Boulevard Beaumarchais), there are German soaps by Klars, citronella soap by Miraki, and rotating soap on a metal holder like at school. Le Bon Marché(24 Rue de Sèvres)stocks the deliciously old-fashioned Officina Profumo Farmaceutica, which was founded in Florence in 1612, and Swedish cleansing bars by Bryedo. For artisanal liquid soaps from Provence, all made in Grasse, try Kerzon(68 Rue de Turenne).

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Où trouver des savons de qualité


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Ta l e n t s

Charlize Theron «Il ne faut rien lacher et ne pas s’excuser: les femmes sont dans leur bon droit»

ction, humour noir et cannabis, dans Gringo de Nash Edgerton, Charlize Theron joue de sa fibre comique en femme d’affaires fatale. La “blonde atomique” est devant nous, carré long ondulé, visage d’ange et vertigineuse silhouette en total look, pull blanc oversized à motifs signé Dior et jupe fluide crème. Simple et éblouissante en cette fin de journée ensoleillée à Beverly Hills.

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Vous vous amusez à jouer une executive woman très sexy et très corrompue dans Gringo de Nash Edgerton, film que vous avez produit. CHARLIZE THERON. Depuis Atomic Blonde, je tourne essen-

tiellement dans les films de ma maison de production, Denver et Delilah, ce qui constitue pour moi un formidable élément de stimulation. J’aime le mélange des genres que l’on se permet aujourd’hui à l’écran, comme dans ce film qui emprunte aux comédies décalées et, en même temps super noires des débuts des frères Coen. Gringo est réalisé par le frère de l’acteur Joel Edgerton.

J’avais adoré un court-métrage de Nash Edgerton, Spider, au point que je l’avais appelé pour travailler avec lui. Nous cherchions depuis des années un projet commun. Je suis devenue très proche de Joel, aussi trouble que moi dans le film, et c’était très drôle de voir Nash qui criait à son frère quand il ne voulait pas faire une scène trop délirante: «Faisle sans discuter!» (Rires) David Oyelowo est hilarant dans le rôle principal de Gringo, qui marque aussi les débuts vraiment étonnants de Paris Jackson, la fille de Michael Jackson. On vous retrouvera ensuite dans Tully de Jason Reitman, une fable moderne sur la maternité.

C’est aussi une production maison. J’y retrouve mon équipe de Young Adult: Diablo Cody, dont j’adore l’écriture si personnelle, à la fois crue et humaine; et Jason Reitman, qui aime filmer un réalisme teinté de tendresse. Dans Tully, je joue une mère de trois enfants sans moyens qui se voit “offrir” une nanny avec qui elle se lie d’amitié…

Vous avez vous-même deux enfants (adoptés il y a trois et six ans, ndlr). Ils ont changé votre vie ?

Mieux, ils l’ont illuminée. Ces deux enfants me font mourir de rire. Etant maman d’une petite fille et d’un petit garçon, je comprends les joies et les doutes d’une mère célibataire débordée comme dans le film, qui fait de ses enfants une priorité tout en restant elle-même... Les thèmes de Tully me touchent profondément. Quels sont vos autres projets ?

Ma production chapeaute les séries Mindhunter, que j’ai coproduites avec David Fincher pour Netflix, et Girlboss. Parmi nos films à venir: A Private War de Matthew Heineman, le récit basé sur l’histoire vécue d’une correspondante de guerre en Syrie, avec Rosamund Pike; et Flarsky de Jonathan Levine, l’histoire d’un journaliste dépressif qui retrouve une personne importante de sa vie, devenue l’une des femmes les plus puissantes et inatteignables du monde, que j’interprète aux côtés d’Andy Serkis et de Seth Rogen… Votre société de production a le vent en poupe!

Notre ancienne stagiaire Liz Hannah a été nommée aux Oscars pour son scénario de The Pentagon Papers : ça nous donne la grosse tête! (Rires) Je suis aussi très impliquée dans Photographie Art Streiber/August-Agence A.

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David Oyelowo, Charlize Theron et Joel Edgerton dans une scène de «Gringo», le film de Nash Edgerton.

mon rôle de messagère de la paix des Nations unies, où je continue à lutter contre le fléau du sida en Afrique et contre les violences faites aux femmes.

“Since Atomic Blonde, I’ve only really been in films produced by my company,” says Charlize Theron when we meet on a sunny day in Beverly Hills. Her latest, Gringo, a C’est un moment fabuleux qu’il va falloir faire durer. Il ne comedy thriller about a mid-level executive who gets faut rien lâcher et ne pas s’excuser: les femmes sont dans involved with Mexican drug cartel, is a case in p oint. It was leur bon droit! produced by her company, Denver «Lorsque je Vous avez toujours été aussi sûre de vous ? and Delilah and Theron also stars in revois mes Je pouvais me comporter aux Etats-Unis it. “I love the mix of genres that you interviews à comme je l’aurais fait en Afrique du Sud, mon 20ans, j’ai envie can get on the screen today,” she de dire à la pile says. “Gringoborrows elements from pays natal, ça a été mon atout. Rien ne m’intiélectrique both madcap comedies and dark, midait. Lorsque je revois mes interviews à que j’étais, early Coen brothers films.” After 20 ans, j’ai envie de dire à la pile électrique que bouillonant guiding Gringoto the screen, next up j’étais, bouillonnant d’un mélange de naïveté d’un mélange de naïveté et is Tully, in which she plays a single et de sentiment d’invincibilité: «Calme-toi, ça d’un sentiment mother who finds her call for some va aller!» J’avais un côté très Mad Max. Ne pas d’invincibilité: help with her children answered, réussir n’était pas une option. J’aimerais que “calme-toi, and which reunites her with the mes enfants n’aient pas à faire leurs preuves ça va aller!”» Young Adultteam of writer Diablo aussi âprement que j’ai eu à le faire. Allons-nous bientôt vous revoir dans une nouvelle Cody and director Jason Reitman. (“I love Diablo’s writing; campagne de publicité pour la maison Dior ? it’s so personal, raw and human,” she says.) Theron agrees Oui, mais je vous en laisse la surprise! Mon histoire avec that she has always been a confident person: “Nothing scared Dior, qui a déjà douze ans, est si incroyable. Dior m’habille, me. I’ve got a really Mad Max side to me. Watching interviews me chouchoute, ils ont fait de moi une vraie enfant gâtée! I did when I was 20, I want to say to the bundle of energy that I (Rires) Je ne me contente pas de représenter cette marque, was: Calm down, it’s going to be alright!” As well as her acting j’en suis une immense fan. La mode et l’image de Dior inciand producing career, Theron also has a contract with Dior, tent les femmes à être authentiques. La vraie beauté, la vraie and is the face of the perfume J’adore: “My 12 years with Dior force, c’est d’assumer ses faiblesses et sa vulnérabilité. have been so incredible. They dress me and pamper me! Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D I’m so proud to represent the brand. I’m a total fan.” Que pensez-vous de la révolution actuelle des femmes à Hollywood ?

«Gringo», de Nash Edgerton, avec David Oyelowo, Charlize Theron, Joel Edgerton, Paris Jackson. Sortie le 2 mai. «Tully», de Jason Reitman, avec Charlize Theron, Mackenzie Davis, Mark Duplass. Sortie prévue le 27 juin.

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{Talents}

LaurenceEquilbey

Julien Benhamou

Une femme au pupitre

ur l’île Seguin, un imposant vaisseau de verre et de bois domine la Seine. Cet écrin moderne abrite l’auditorium de la Seine Musicale que Laurence Equilbey a inauguré il y a un an avec son ensemble, Insula orchestra, désormais en résidence dans le vaste complexe. Avant une répétition d’un concerto de Beethoven, la chef d’orchestre évoque son projet artistique : «Notre cœur de répertoire, c’est la période classique et le préromantisme. Cela va jusqu’à ce sacré Beethoven.» La phalange joue sur instruments d’époque. Lors de ses études à Vienne, Laurence a connu Nikolaus Harnoncourt, un des pionniers en la matière. «J’adore la sonorité de ces instruments pour le XVIIIe siècle, le style classique. Il y a plus de souplesse, les balances sont meilleures, les sonorités plus vives.» A côté de concerts purement musicaux, cette passionnée d’art contemporain explore les apports de la scénographie. Lors du Festival Mozart Maximum, fin juin, elle dirigera une musique de scène de jeunesse de Mozart, Thamos, roi d’Egypte, que de jeunes dessinateurs illustreront en direct sur écran. «Dans le projet d’Insula orchestra, il y a l’exigence musicale, mais il y a aussi l’ouverture. L’interrogation sur le format du concert est importante. Quand le visuel est intégré, je remarque que le projet s’ouvre à un plus large public. La Fura dels Baus a fait un projet assez fantastique sur La Création de Haydn avec beaucoup d’innovation dans

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les projections.» Le spectacle revient en juillet à la Seine Musicale avant de conquérir le public new-yorkais au Lincoln Center. Auparavant, l’Opéra Comique accueillera la chef avec Insula orchestra et aussi Accentus. Le chœur, récompensé par trois Victoires de la musique classique, accompagne régulièrement sa fondatrice, ainsi pour l’enregistrement en première mondiale du méconnu Saint François d’Assise de Gounod. La Nonne sanglante, autre œuvre rare du compositeur, sera à l’honneur Salle Favart en ce bicentenaire de sa naissance: «C’est un opéra gothique composé par le jeune Gounod. On dirait du Weber.» ALICE DE CHIRAC Albums: Schubert, «Nacht & Träume» (Erato) ; Gounod, «Saint François d’Assise» (Naïve). «La Nonne sanglante», de Gounod, à l’Opéra-Comique, du 2 au 14 juin.

“The heart of our repertoire is the classical and pre-romantic period” says conductor Laurence Equilbeyabout her ensemble, the Insula Orchestra. The “house band” at the Paris region’s newest concert venue, Seine Musicale, its musicians use period instruments (“more supple, better balance, the sound is more alive”), but aren’t afraid to innovate during their concerts. Recent concerts saw them invite artists on stage to “live illustrate” the music. Equilbey’s choir, Accentus, are also busy and will soon create the first ever recording of Charles Gounod’s 1854 opera La Nonne Sanglante.

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LeSonneur semeur de poésie «J

’ai toujours été fasciné par les interfaces, par ce sas entre l’intime et le public, le privé et le commun.» Ainsi parle le Sonneur. Personne ne connaît son visage. Et ses œuvres éphémères ne demeurent que quelques heures: trousseaux de clés abandonnés sur la voie publique, lettre d’amour dans une boîte aux lettres, accroche-portes et, bien sûr, des sonnettes, emblématiques de son travail. «Je veux passer outre les codes parfois agressifs du street art. Trouver quelque chose de plus léger, de plus passager. Avec un petit objet temporaire, très situationniste, surréaliste, et qui n’est pas connecté. Dans ce monde où tout crée du lien dématérialisé, ce côté old school me plaisait.» Des sonnettes rouges qui vous permettront de sonner, comme une promesse inattendue, chez Une jeune fille timide, votre Ex ou encore le Prince charmant… Le Sonneur a fixé ses premières sonnettes aux USA, puis agrandi son territoire en France. Il en a posé des centaines. A chaque fois, ces “petits cailloux” rouges font l’objet d’une photo en situation. Le nombre exact? Il s’y perd depuis qu’il a cessé de faire sa cartographie de la ville avec chacun des lieux où ces éphémères interventions furent déposées.Mais, au fait, que deviennent tous ces objets? «Je l’ignore, mais si ça a provoqué une émotion à une personne, j’ai gagné ma journée.» Récemment, le Sonneur est passé aux lithographies: des trous de serrure où l’on devine en silhouette des fragments de vie captés par surprise. Toujours ce rapport à l’intime. Et que préfère-t-il: rester dans les parages à observer les réactions des passants, ou s’éloigner? «Parfois, je reste un peu, mais je crois que j’aime bien partir», lâche le Sonneur dans un sourire. Tandis que ses followers augmentent sans cesse sur Instagram, l’artiste est aussi en galerie pour des expositions, à Berlin ou Tokyo. Il sera de passage prochainement à Paris. Il semble que l’heure du Sonneur ait sonné, et, comme le dit le poète: «Vienne la nuit sonne l’heure/ Les jours s’en vont je demeure». A N T O I N E L A U R A I N Exposition du 24 mai au 24 juin. Galerie By Chatel, 58 rue des Tournelles, Paris IIIe.

“I’ve always been fascinated by interfaces, by the airlock between private and public” says anonymous artist Le Sonneur. He creates ephemeral works based around love: keys belonging to imaginary lovers left in the street, anonymous love letters pushed under doors, and fake doorbells. “I want to move past the aggressivity of street art,” he explains, “and discover something lighter, more fleeting, with a temporary object that’s Situationist or surreal, and not connected. It makes my day to think that I’ve created an emotion in someone.” PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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Des gens que j’aime…

Joël Dicker ous les jours, et surtout tous les soirs, ce jeune et beau brun millionnaire aux yeux bleus se lit dans le lit de centaines de milliers d’hommes et de femmes, suisses, français, anglais, américains, polonais, islandais… dont il peuple les rêves, et qu’il remplit du désir de le retrouver. Et, ce qui est extraordinaire, c’est qu’il semble n’en tirer aucune fierté. Plutôt une crainte de décevoir. Vous avez fini par comprendre qui avait tué Nola, l’amoureuse de Harry Quebert? Vous voulez maintenant découvrir ce que savait Stephanie Mailer. Il se remettra bientôt à écrire, espérant sincèrement à nouveau vous plaire… Mais lui, qui l’a d’abord fait vibrer? 1. ALBERT COHEN. «Albert Cohen fait partie des écrivains, avec Romain Gary, avec Dostoïevski, qui m’ont donné envie de devenir écrivain moi-même… J’ai lu Belle du Seigneur dans le Yukon à la fin d’un été-début d’un automne où j’étais parti observer des ours et la nature. J’étais dans un environnement fascinant, dans des paysages extraordinaires, mais je lisais ce roman, je lisais Belle du Seigneur, et je ne pensais qu’à ça, je ne pensais qu’à me dire: “Allez, vite, vite, je m’arrête, je m’assieds, je lis.” Et je marchais, je faisais une pause: “Vite, encore une page !” Je crois que je n’ai jamais été aussi passionné et fou d’un livre que ce que j’ai pu vivre avec celui-là. Je me disais: “Oh! plus que mille pages, plus que neuf cents pages! Oh, mon Dieu, plus que huit cents pages…” Quelle horreur!» 2. BERNARD DE FALLOIS. «C’est mon éditeur. C’était mon éditeur, il est décédé il y a trois mois et… c’est un homme qui m’a tout donné. Je l’ai rencontré, j’avais 27ans, lui devait en avoir 86 ou 87, on était liés par une passion commune de la littérature, par une amitié tellement forte… Il a changé ma vie, il est celui qui a fait le succès deHarryQuebert, celui qui, dans toutes les circonstances, a su me donner des leçons de vie, de travail. C’est lui aussi qui a su naviguer entre 85 ou 90propositions pour arriver à cette série sur LaVérité sur l’affaire Harry Quebert, réalisée par Jean-Jacques Annaud, qui, je crois, va être très belle. Il apportait son point de vue sur mes livres, toujours de façon très éclairée, très élégante. Parfois, je trouvais qu’il avait raison. D’autres fois, il avait absolument raison. Parfois, je comprenais ce qu’il voulait dire mais je préférais ne pas changer… Parler avec lui, c’était toujours une aventure humaine, il avait été l’éditeur des plus grands – Yourcenar, Salvador Dalí, Pagnol, Simenon… –, et je me disais: “Moi, avec cet homme qui a tout fait, tout vu, tout connu?” C’est un homme qui m’a fasciné, et que j’ai adoré. Il avait 91ans, un âge où il estimait qu’il en avait fait assez. Il me manque tous les jours. Il me manque spécialement là, où le livre sort, il me manque son excitation, sa prudence, son verbe, sa bienfaisance… Il me manque tout. Tout de lui me manque.»

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3. ROGER FEDERER. «Numéro 1 mondial de tennis, extraor-

dinaire, mais surtout, je compare souvent l’écriture et le tennis… dans la solitude de ce sport, dans sa difficulté, son abnégation, sa nécessité de se remettre en question tout le temps, et j’admire cette force que Federer a, de vaincre l’épuisement moral que doit représenter, je pense, le fait de répéter constamment des performances qui vous permettent au mieux de faire aussi bien que l’année d’avant. Parce que quand vous avez gagné un tournoi du Grand Chelem, l’année suivante, tout ce que vous pouvez faire – on dit défendre les points –, c’est aussi bien que l’année d’avant.» Et c’est votre challenge? «Je trouve que les livres sont un peu comme ça, surtout face au succès, où, au mieux, dans la perception des gens, vous ferez aussi bien que… Il n’y aura pas l’étonnement qui était là au début… Donc, chez Federer, il y a cette capacité à durer, à se réinventer, à résister, quand tous les autres joueurs ont laissé tomber, ont perdu, sont blessés. Il a réussi, avec une hygiène de vie et une discipline, un mental extraordinaires, dans cette entreprise de recommencement, à conserver ce plaisir à taper la balle, à jouer. Aussi, c’était quelqu’un, au départ, qui avait de la peine à maîtriser ses colères, et qui a réussi. C’est beau, tout ce travail. Il a un peu de talent – c’est sûr! –, mais c’est aussi énormément de travail.» Vous n’êtes pas colérique, vous ? «Non.» 4. PHILIP ROTH. «Philippe Roth, ça a été le premier écrivain américain, probablement, que j’ai lu. Connaissant déjà à ce moment-là très bien les Etats-Unis, parce que j’y allais tous les étés, voire plus, dans ma famille dans le Maine, j’ai retrouvé une Nouvelle-Angleterre que je connaissais, et ce qui m’a frappé, c’est cette résonnance… Résonnance des odeurs, des espaces, des lieux, des personnes, des sensations. Par exemple, Albert Cohen a une résonnance pour Genève parce que j’y vivais, mais les romans russes que j’ai aimés, non… Cela dit, j’ai trouvé beau, chez eux, d’être fasciné par quelque chose qui m’échappait complètement, par une forme de réalité tellement puissante… De Philip Roth, j’ai quasiment tout lu, et j’ai tout aimé, parce que j’ai l’impression de l’avoir retrouvé, lui, à travers le personnage de Zuckerman, et même de Roth, quand il se raconte lui-même dans LaContrevie. Un peu comme avec Romain Gary, on a l’impression de l’avoir tellement lu qu’on est entré dans la tête de l’écrivain, ce qui n’est pas vrai. Mais c’est ça qui m’a frappé.» 5. DAVE BRUBECK. «J’écris beaucoup en musique… Toujours. Et Dave Brubeck est un des jazzmen qui m’a le plus marqué, parce que je l’ai vu plusieurs fois en concert, petit, avec mon

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chaîne. Il se laisse faire, s’excuse, d’une simplicité et d’une amabilité particulièrement désarmantes de la part d’un auteur de romans policiers. Une femme, avant de partir? «Marie Curie… ou Agatha Christie. Oui, enfant, j’ai des souvenirs de lecture de Mort sur le Nil liés au plaisir à imaginer ce bateau, ce meurtre, Poirot sur la croisière…» On n’a aucun mal à l’imaginer, lui, vingtcinq ans en arrière, en jeune garçon très poli s’évadant dans son univers livresque, cliché aussi cinématographique que le sont ses romans. S A B I N E E U V E R T E

père, et ça m’a beaucoup plu. J’ai vraiment aimé. Il y a quelque chose de très fort dans son jeu, dans ses interactions sur scène avec ses musiciens, avec lesquels il jouait depuis cinquante ans… Ils s’amusent comme des gamins. C’est tellement beau d’en être là, à ce mélange de virtuosité et de passion, de plaisir qui continue. Je l’écoute souvent quand j’écris, ça me crée une bulle.» On lui fait signe. La Disparition de Stephanie Mailer sort le surlendemain, et il se plie de bonne grâce à une promo à la

Swiss author Joël Dicker’s first bestseller, The Truth About the Harry Quebert Affair, was translated into 30 or so languages and has now been adapted for TV by Jean-Jacques Annaud. Here are a few of his favorite things. 1. ALBERT COHEN. “Along with Romain Gary and Dostoevsky, he made me want to write myself. I’ve never been as captivated by and crazy about a book as by Cohen’s Her Lover (Belle de Seigneur).” 2. BERNARD DE FALLOIS. “My publisher who died two months ago. I met him when I was 27 and he was 86 or 87; we were linked by a shared passion for literature. I miss him every day – his excitement, care, language and charity. He gave me everything.” 3. ROGER FEDERER. “I admire his strength, how he beats the mental exhaustion that must come with constantly repeating performances, so you can be as good as the previous year. Plus, he had difficulty controlling his temper as a young player, and yet managed it. He is definitely talented, but there’s also so much work – and that is beautiful.” 4. PHILIP ROTH. “The first American writer I read. Going to visit my family in Maine every summer, I would find myself in a New England I recognized from his books. I’ve read almost everything he wrote – and I love them all.” 5. DAVE BRUBECK. “I always write to music, and Dave Brubeck is one of my favorite jazzmen. I saw him live a few times as a child with my father and I loved it. On stage, Brubeck and the band were having fun like kids.” And a woman? “Marie Curie or Agatha Christie. I remember reading Death on the Nileas a kid…”

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Francis Petit

«La Disparition de Stephanie Mailer», Editions deFallois, est sorti le 7mars. La série «La Vérité sur l’affaire Harry Quebert», avec Patrick Dempsey et Kristine Frøseth, sera diffusée sur TF1 et présentée en exclusivité à Cannes Séries le 7avril.


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e nouveau one-woman-show de Caroline Vigneaux n’est pas un happening féministe. «Ce n’est pas un one-woman-show féministe, dans le sens où mon but premier, c’est de faire rire le public qui vient me voir, pas de lui tenir une conférence. Mais oui, on y parle beaucoup des femmes!» C’est en 2011 que le public découvre l’humoriste, avec Caroline Vigneaux quitte la robe, spectacle autobiographique où elle raconte son passage du métier d’avocat à celui d’humoriste. «Je suis féministe depuis longtemps, mais, jusqu’à présent, ce n’était pas chic, et là, depuis l’affaire Weinstein, je suis devenue à la mode ! s’amuset-elle. Bien sûr, je suis heureuse que la parole des femmes se libère, mais je trouve aussi qu’on arrive enfin au moment où beaucoup d’hommes, en découvrant ce qu’il se passe, se disent qu’ils sont féministes, c’est-à-dire qu’ils ne voient pas la femme comme inférieure. Et moi, je ne dis pas que les femmes sont supérieures aux hommes, mais que les hommes ne le sont pas aux femmes. Je milite pour une parfaite égalité.» Déjà, enfant, Caroline Vigneaux ne supportait pas de s’entendre dire que telle ou telle activité était réservée aux garçons ou aux filles. Déjà, pour elle, la vraie question était: en être capable ou pas? C’est à l’église, en lisant les textes sacrés, qu’elle se découvre une passion pour la scène. Mais elle deviendra avocate, métier qui marie l’envie de justice et l’art oratoire. «Je distingue les vrais combats, comme l’égalité salariale, le droit à disposer de son corps ou la sexualité… de choses plus insignifiantes, comme l’écriture inclusive. Le chemin est encore long. Regardez ce qui s’est passé récemment au lycée militaire de Saint-Cyr-l’Ecole, comment un petit groupe de garçons ultraconservateurs et sexistes faisait tout pour détruire psychologiquement les élèves filles et leur faire abandonner leurs études. C’est ultra-choquant!» Caroline Vigneaux a décidé un jour de poursuivre le combat hors des prétoires, sur scène, et d’enfin vivre son envie profonde: faire rire les gens. «J’ai pris ma décision après la mort de mon grand-père, qui m’a profondément choquée et marquée. Comme disait Confucius : “On a deux vies, et la deuxième commence quand on réalise qu’on n’en a qu’une”!»

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CarolineVigneaux «Les hommes sont enfin féministes»

Caroline Vigneaux says her new show “isn’t a ‘feminist’ onewoman-show, in the sense that I want to make the audience laugh, not lecture them, but I do talk a lot about women in it!” The comic says, with a laugh: “I’ve been a feminist for a long time, but it wasn’t chic. Since the Weinstein affair, though, I’ve become fashionable!” She trained and worked as a lawyer, but in 2011, decided to switch careers after the death of her grandfather.“I was so deeply shocked and touched,” she remembers. “And, as Confucius said, ‘You have two lives and the second starts the day you realize that you only have one’!”

Propos recueillis par P H I L I P P E L A T I L

Sur scène à Paris en septembre.

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ThierryGaillard Carambar redémarre eprendre l’entreprise Carambar&Co, ce n’est pas seulement prendre les rênes d’un grand groupe de confiserie. De cela, Thierry Gaillard, qui a été PDG de Mars et directeur de LU, a l’habitude. C’est aussi entrer dans la mémoire gustative et affective de générations d’enfants français. Comme la plupart d’entre nous, Thierry Gaillard s’est acheté pour quelques centimes des Carambar à la sortie de l’école, a mangé des Michoko au cinéma ou s’est levé au goût du chocolat Poulain. Comme toutes les marques qui perdurent dans le temps, ces marques dépassent leur seule fonction : elles sont associées à un rituel, liées à l’affect et à l’émotion. Reste que, pour légendaires qu’ils soient, les Carambar, Krema et autres Malabar ont perdu de leur superbe en termes de vente. Depuis une dizaine d’années, l’écart entre l’imaginaire des consommateurs et la réalité de la consommation n’a cessé de se creuser. Poulain a divisé ses ventes par quatre, Carambar par trois. Le défi de Thierry Gaillard est aujourd’hui de redorer le blason de ces “belles endormies”. Mais comment faire à l’heure où les nouvelles normes diététiques font une chasse impitoyable au sucre ? «Ce qui est surtout dénoncé, explique Thierry Gaillard, c’est la présence du sucre dans les produits où il est caché: les sodas, les sauces, les plats préparés. Tout le monde sait qu’il y a du sucre dans un Krema! On mange une confiserie pour s’accorder un moment de plaisir sucré. A nous de nous adapter au goût et à l’imaginaire d’aujourd’hui, en allant, c’est sûr, vers davantage de naturalité. L’important est que ces marques, en dépit de leur déclin, parlent toujours aux enfants. Il nous est donc possible de construire sur un capital qui existe.» Premiers pas vers des bonbons plus sains, l’entreprise Carambar&Co a déjà supprimé le dioxyde de titane des Malabar. Elle explore du côté du bio, des bonbons vegan, sans ajout de gélatine de porc, ce qui ne va pas sans complication, car, alors, les bonbons sont beaucoup moins tendres. Du côté des saveurs nouvelles, le groupe lance un Carambar Choco Nut’au goût léger de Nutella, un autre avec une touche de caramel pointe de sel et des Carambar au goût acidulé appréciés par les ados d’aujourd’hui. «Les 12-13 ans demandent des bonbons “à sensation”, au goût qui pique, qui pétillent sous la langue ou la colorent», insiste Thierry Gaillard. Côté Krema sortiront deux variétés aux fruits de saison, l’une au printemps, l’autre à l’automne. Reste le problème des chewing-gums. Contrairement à l’époque où mâcher un chewing-gum donnait un air viril et désabusé aux héros des films américains, il a aujourd’hui très nettement perdu de son aura. Les acheteurs

Thomas Bismuth/Mediatome

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plongés sur leur écran dans la file des caisses n’ont même plus un regard pour ceux dont la vente se faisait pour l’essentiel dans ce moment d’attente. Heureusement, les Malabar ne sont en vente qu’au rayon confiserie, et surtout, ils sont réputés pour leurs bulles légendaires! «C’est ce côté ludique, enfantin, qui fait leur force, et bien sûr leurs décalcomanies que nous allons rendre plus tendance. De même que les blagues des Carambar, que nous allons moderniser.» Avis aux amateurs: Carambar est preneur de vos suggestions de blagues ! Propos recueillis par N A D I N E V A S S E U R

“What’s criticized above all is the presence of hidden sugar in products.” says Thierry Gaillard, CEO at Carambar&Co, and the man now charged with turning French classics Carambar, Krema and Malabar into must-eat candy again. “But everyone knows there’s sugar in Krema! You eat it so you can have a sugary moment of pleasure! Our job is to adapt them so they’re more natural.” The chewy results will be in stores soon…

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{Talents} E t o n n a n t s Pa r i s i e n s

AMÉLIE DU Chalard

«Pour moi,une œuvre d’art ne doit pas effrayerouétouffer» e qui frappe en entrant, c’est la beauté du lieu. Un grand loft design, sur deux étages, avec vue sur un jardin intérieur, qui expose des œuvres d’art comme dans un appartement. Zeuxis, c’est un nouveau concept de galerie, où Amélie du Chalard vous reçoit.

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En quoi ta galerie est-elle novatrice? Zeuxis, c’est la facilité du online, un lieu chaleureux et un accompagnement humain. Je veux remettre au centre la fonction d’une

Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E www.zeuxis-art.com/fr Jo Yana

œuvre: être inspirante pour soi et pour chez soi, pas cachée dans un coffre! L’espace est “habillé” comme s’il était habité, pour se projeter plus facilement. On appelle cela les “art rooms”, des lieux de vie et d’expérience où on ne fonctionne que sur rendez-vous. Il y en a un à Londres, un dans le VIIe à Paris et celui-ci, qui a ouvert il y a quelques mois. Le site permet d’oublier ses complexes par rapport au prix, et bien sûr de venir à n’importe quelle heure. Nous pouvons aussi proposer en réalité augmentée une simulation d’œuvres sur les murs de son appartement. Qui sont tes artistes? Nous en avons une soixantaine, internationaux, tous vivants et qui travaillent autour de l’abstraction en peinture, sculpture, photo, vidéo, objets d’art en édition limitée… Des œuvres avec lesquelles on a envie de vivre, pas d’installations farfelues ou d’œuvres torturées. On me reproche parfois de faire de la déco… Pour moi, une œuvre d’art ne doit pas effrayer ou étouffer.

C’est aussi un lieu de rencontres? En plus des vernissages, nous organisons des dîners, et on a mis en place les «Conversations»sur une thématique: nous invitons un intervenant de qualité, comme ce docteur en neurologie qui a étudié les parties du cerveau permettant de comprendre pourquoi on voit le beau; ou, la prochaine fois, Nathalie Heinich, une des sociologues françaises le plus connues, qui explique que l’art contemporain est un paradigme construit sur du rejet, le rejet des codes, du medium, avec les installations, de la position de l’artiste passé de maudit à star… J’adhère à sa pensée. Probablement les œuvres très chères aujourd’hui ne resteront pas dans l’histoire de l’art. J’ai besoin qu’une œuvre soit autre chose qu’un discours. Il doit être un objet réel et inspirant. C’est quoi, une œuvre inspirante? C’est une œuvre avec laquelle vous vous sentez bien, qui vous fait sourire. Je rejette le snobisme qui veut que l’art soit compliqué. Avant, tu travaillais chez Rothschild… J’ai une maman artiste et j’ai grandi dans une famille de collectionneurs. A nos 18ans, on ne nous offrait pas une montre, mais un tableau. Je n’ai pas le bagage académique, mais j’ai un œil averti et j’ai envie d’accompagner des personnes qui sont attirées mais qui n’ont jamais trouvé de porte d’entrée. C’est très satisfaisant de voir l’évolution de leur regard. Zeuxis, ça vient d’où? C’est le nom d’un peintre grec, fondateur du trompe-l’œil, qui peignait si bien que les oiseaux venaient y picorer les raisins… On raconte qu’il est mort de rire en peignant une femme laide. C’est aussi le nom de code de mon dernier dossier de cession chez Rothschild, qui regroupait les compagnons d’art responsables des plus beaux chantiers du monde, comme la peinture du Bureau ovale d’Obama ou la restauration de la fresque de Chagall à l’Opéra Garnier… Le premier groupe s’occupait du trompe-l’œil, je l’avais appelé le dossier Zeuxis!

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{Talents} E t o n n a n t s Pa r i s i e n s

CLÉMENT Cogitore

etenez bien son nom. Si, à 34 ans, Clément Cogitore n’est pas encore une star grand public, il est d’ores et déjà un artiste encensé et plébiscité par le monde de la culture. Son programme pour les deux années à venir en est la preuve: mise en scène d’une exposition collective en juin au Palais de Tokyo, expositions à Clermont-Ferrand, Cologne, Valence et Bordeaux, finale du prix Marcel-Duchamp en octobre prochain au Centre Beaubourg à Paris, mise en scène du ballet LesIndes galantesen ouverture de la saison 2019-2020 de l’Opéra Bastille, création d’une monumentale tapisserie numérique d’Aubusson et écriture d’un second longmétrage. «Moi, hype? C’est ce que dit la presse! sourit le jeune homme dans une brasserie de la place Clichy. Ce qui m’intéresse, c’est de durer; c’est ça, le plus difficile. Vous savez, dans un an ou deux, un autre artiste sera en vogue; c’est peut-être présomptueux, mais, moi, je veux que, dans tout ce que j’aurai pu faire, deux ou trois choses restent. Pas pour ma renommée, mais parce que le public en aura besoin, parce que quelques-unes de mes œuvres, par ce qu’elles racontent, auront marqué le spectateur, l’auront fait grandir.»

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De l’ambition, Clément Cogitore n’en manque pas depuis qu’à l’adolescence, dans les Vosges où il a grandi, il décida d’être artiste. «Je voulais être peintre, mais j’avais déjà, grâce à mon grand-père cinéphile, des envies de cinéma, raconte le jeune homme, puis je me suis rendu compte que ce qui m’intéressait vraiment, c’était la mise en scène du tableau plus que sa réalisation, ce qui tombait bien, car je ne suis pas très doué de mes dix doigts!» Ecoles d’art (Arts décoratifs de Strasbourg et Le Fresnoy-Studio national des arts contemporains), où il apprend la peinture, la photographie, la vidéo, l’installation, puis la prestigieuse Villa Médicis en 2012 : la carrière de Clément Cogitore décolle en flèche. Les expositions se multiplient, les prix s’accumulent (grand prix du salon de Montrouge, prix BAL de la jeune création, prix Sciences Po pour l’art contemporain et prix de la Fondation Ricard), et son premier film, Ni le ciel ni la terre, est sélectionné à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, puis nommé pour le César du meilleur premier film. En même temps que son travail s’installe dans de nombreuses collections privées et publiques, son court-métrage Braguino impose le jeune artiste sur Arte. «Le cœur de mon projet, c’est le récit et la mise en scène, quel que soit le support, explique Clement Cogitore. Je n’essaie pas de décliner mon travail, mais de montrer la logique propre, la force de frappe, la liberté et aussi les contraintes de chaque espace, de chaque scène. J’essaie de comprendre ce qui manque au monde pour que les hommes aient besoin de se raconter autant d’histoires. C’est cela, mon métier: essayer de comprendre à quel gouffre spirituel, politique, sentimental, existentiel, métaphysique, un artiste répond. Pourquoi sortons-nous grandis d’avoir vu une œuvre d’art? Quel sens le récit a-t-il pour nous-mêmes et pour les autres? Le récit prend en charge les questions auxquelles la science ne répond pas et produit des images et de l’art pour nous approcher des réponses.» Propos recueillis par P H I L I P P E L A T I L

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Johann Bouche Pillon

«àquel gouffre spirituel, politique, sentimental, existentiel, métaphysique, un artiste répond-il?»



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Paul

Szczerba «Être élégant, fonctionnel, pratique et rassurant»

’est l’histoire d’un jeune homme qui en sortant d’HEC voulait aussi être créatif. Paul Szczerbaa inventé Balibaris, un vestiaire masculin, élégant et moderne, composé de basiques faits de belles matières dans une palette de couleurs subtiles. Rencontre dans son bureau, avec vue sur le square Boucicaut, au pied du Bon Marché. Le nom Balibaris vient du film Barry Lyndon de Stanley Kubrick?Oui, le chevalier de Balibari, sans “s”, est un joueur de cartes borgne. C’est un film que j’aime beaucoup pour son image, très esthétique, filmée en lumière naturelle. Tu es diplômé d’HEC, mais tu as préféré un parcours plus créatif…Je voulais à tout prix m’engager dans ce qui me passionne: les vêtements et tout ce qui va autour, l’expérience client, l’univers de marque, les boutiques… J’adore aller dans les cafés, pour observer, comprendre pourquoi ça fonctionne, regarder les gens, comment ils sont, qu’est-ce qu’ils font, c’est vraiment un truc que j’aime beaucoup! Petit, j’adorais, et j’adore toujours, aller dans les grandes galeries commerciales, je trouve ça assez magique. Tu as commencé très simplement…J’ai lancé le projet à l’été 2010, j’avais 23 ans. Le problème, c’est que je n’y connaissais rien! J’avais vu des fabricants de cravates et ça me paraissait plus facile que les chemises… Le 1er décembre, elles sont sorties sur un magasin en ligne éphémère que j’avais monté. Ça a commencé par le bouche à oreille, puis les réseaux sociaux, et ça a cartonné. C’était l’époque de Mad Men. Les gars étaient hyper bien sapés, ça incarnait la marque que je voulais créer.

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Les cravates en laine de Barthès, c’est toi?Exactement. Je suis allé au studio d’enregistrement du Grand Journal de Canal +, l’émission avec Michel Denisot était à son sommet. Je me suis fait refouler à l’entrée par un vigile, j’ai déposé le sac avec un petit mot, et ça a marché. Yann Barthès les porte toujours, et, aujourd’hui, on habille toute l’équipe. Quels sont les fondamentaux de Balibaris?Etre élégant, fonctionnel, pratique et rassurant. Par exemple, moi, je roule en scooter, je veux qu’une parka soit enveloppante, imperméable et avec de vraies poches, c’est tout bête, mais il y a beaucoup de marques où tu as juste un rabat décoratif. Il faut qu’elle puisse être portée sur une veste et le week-end sur un sweat et un jean: tout est dans l’équilibre. De belles matières, des chinés, un travail sur le lavage des chinos, des couleurs douces. Jamais des couleurs flashy preppy, mais des palettes de bleu-gris, de beiges… Pour l’hiver prochain, je veux des carreaux et créer nos propres tartans… Tu as pensé aux femmes?Les tailles des pantalons descendent très bas, pour les femmes qui cherchent des jeans bruts slim, à porter un peu ample. Elles aiment aussi des chemises et des pulls. Sinon, je développe justement les accessoires pour celles qui veulent faire des cadeaux. Les pièces qui font votre succès?Le jean brut, les chemises en oxford, le blouson en daim, la parka marine chic et le caban à col fourrure amovible. Ce succès a-t-il bouleversé l’entreprise?On est 120 aujourd’hui, on était 35 il y a trois ans. Au début, nous étions une équipe de couteaux suisses. A partir de la dixième boutique, j’ai

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appris à être manager. J’adore les voir grandir. J’ai voulu garder la fraîcheur, l’insouciance et le côté réactif d’une start-up, mais avec maintenant une machine de guerre. On a 17 boutiques à Paris et 40 en France. Sur votre compte Instagram, on voit beaucoup d’acteurs, de Jude Law à Depardieu… Quand j’étais petit, au début d’Internet, je passais des heures à chercher où trouver l’équivalent du beau cardigan de Belmondo ou le manteau de tel acteur… Aujourd’hui, j’aime bien Romain Duris et son style travaillé mais pas trop, très parisien.

Audrey Jouvert des Ouches

Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E

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Claudia

Ravnbo «Chaque sac est pensé comme une petite œuvre d’art»

Quelle est l’histoire de ces tissus précieusement empilés dans ta bibliothèque? Je les collectionne depuis longtemps. Je voyage beaucoup, et, plutôt que d’acheter un souvenir, je rapporte toujours un morceau de tissu. Ce sont exclusivement des tissus anciens? Oui, les plus anciens datent du XVIe siècle. J’ai des broderies ottomanes, des serviettes de bain brodées d’or et d’argent que les femmes portaient sur la tête au hammam, des tissus japonais, comme les boros composés de plusieurs couches surpiquées, ou les katazomés, ces block print du début du XIXe, des kimonos, des broderies chinoises, des tissus d’Amérique latine, d’Europe centrale, des den-

Luc Braquet

’origine norvégienne, la jeune créatrice Claudia Ravnbo, par ailleurs peintre et décoratrice, conçoit depuis peu des sacs: véritables petites pièces de haute couture où elle mêle avec audace cuirs rares et tissus anciens. Rencontre dans son majestueux appartement-atelier, à deux pas du Trocadéro.

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telles vénitiennes… et des tissus français du XVIIe, très abîmés, mais que nous allons restaurer. J’ai même un morceau de tapisserie d’Aubusson. Ton préféré? Une soie lyonnaise toute brodée et très rare… que je garde pour une princesse. Le plus rare? Ils le sont tous, car je ne pourrai jamais les retrouver. Mais tout particulièrement les boros japonais et cette ceinture de Laponie, qui se transmet entre générations et me rappelle mes origines. Je suis venue à Paris par amour et j’ai quatre enfants avec un Français, je me sens norvégienne et parisienne… Que signifie pour toi être norvégienne? Respecter la famille, les traditions et la nature. On est très fiers… on est allés en Amérique avant Christophe Colomb! Et comme il y a peu de lumière en hiver, nous sommes très créatifs. Et être parisienne? Manger, boire, être amoureuse, flâner dans les rues, regarder les beaux bâtiments… je suis horriblement romantique. Paris

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est la ville du design, de la mode et de l’amour. Comment est née cette passion pour les sacs? Pour vérifier qu’un tissu est beau, je le regarde dans un miroir en le tenant contre moi. C’est ainsi qu’est née l’idée de faire mon premier sac. Il ressemblait à un truc de bobo, mais j’étais très fière! Trois semaines plus tard, je rencontre Kate Moss dans un bar à Bodrum en Turquie. «I love your bag!» me ditelle. J’ai bien évidemment immédiatement vidé mon sac pour lui donner. C’est à cet instant que je me suis déclarée “designer de sacs à main”. Et aujourd’hui, comment utilises-tu ces tissus? Chaque sac est pensé comme une petite œuvre d’art, avec, à l’intérieur, un morceau de tissu ancien. On leur offre ainsi une seconde vie. Dans chacun, on glisse une petite description, avec parfois un petit texte personnalisé. Au début, je plaçais dans chaque sac un porte-bonheur ancien trouvé en Grèce. Tout est conçu et préparé ici? Oui, puis monté à la main dans des ateliers parisiens. Certains sacs sont peints ou rebrodés, ici de petites fleurs découpées, là des pompons… Maintenant, nous avons une brodeuse qui vient de chez Lesage. Nous travaillons souvent sur mesure. En ce moment, nous préparons un sac pour Dona Bertarelli (la femme la plus rapide au tour du monde à la voile). On réutilise les voiles de son bateau et on brode le parcours de sa course sur du python. Qui sont tes clientes ? Celles qui n’aiment plus se promener avec des logos, des sacs chers et sans la qualité, des femmes plus artistes. Où trouve-t-on tes sacs ? La meilleure solution est de venir nous voir ici, on vous accueillera avec un très grand plaisir.

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«tout est conçu, puis monté dans nos ateliers parisiens. Certains sacs sont peints ou rebrodés, ici de petites fleurs, là des pompons…»

Luc Braquet

Propos recueillis par ANNE DELALANDRE

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DE Dossier réalisé par ANNE DELALANDRE

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hyun Mi Nielsen

Adrian Catalan

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près avoir travaillé chez Alexander McQueen, Givenchy et Balenciaga, Christine Hyun Mi Nielsen, la créatrice danoise d’origine coréenne, crée en 2016 sa maison éponyme, Hyun Mi Nielsen. Chaque collection met en avant son amour de l’artisanat et du savoir-faire français. Ses créations, romantiques, oniriques, parfois subversives, sont chargées d’histoires. Cette saison, elle met en valeur l’upcycling, en hommage aux sans-abri et aux migrants d’aujourd’hui. Elle utilise des épingles de sécurité, des coquillages… et des techniques de patchwork où le denim est rafistolé avec des morceaux de cuir noir. Tous ses tissus sont modernisés par son interprétation. Les vêtements flottent, les matières sont fluides, les coquillages bougent de façon sonore… ses vêtements sont en perpétuel mouvement. A D


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Sarah Blais

n 2013, après plusieurs années d’expérimentation, les sœurs Chloé et Parris Gordon lancent Beaufille, une association inattendue de mots français. Selon elles, une “beau fille” possède un sens du style unique, chic et effortless. «Nous sommes très opposées, Parris est féminine et je suis plutôt un garçon manqué, explique Chloé. Avec nos deux personnalités, nous restons fidèles au côté féminin-masculin de la marque auquel nous sommes attachées.» Elles combinent des éléments opposés, par exemple une silhouette masculine dans un tissu fluide et féminin. Pour une petite touche sexy, les vêtements dévoilent souvent un bout de peau dans une découpe graphique. La marque est aussi reconnue pour ses pantalons évasés. A D

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Beaufille

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Ellery

n ce moment, la mode est tellement diverse que cela rend l’industrie ultra-excitante. Nous sommes à une époque où l’on peut être celui que l’on souhaite. La question du genre et de l’âge n’est plus si importante. La mode est une fête, et tout le monde y est invité», raconte Kim Ellery, la créatrice australienne basée à Paris d’Ellery. Elle réinvente les classiques dans un style rétro-futuriste, son époque de prédilection étant les années 1970. L’architecture lui inspire des formes audacieuses: les volumes sont XXL, les pantalons évasés, les manches ultra-longues, parfois bouffantes, et les cols extra-larges. Les lignes sont soulignées par des surpiqûres, tandis que les matières innovantes et les tissus techniques, comme un tweed ébouriffé, du coton métallique ou un velours de soie froissé, se mélangent. Une palette de couleurs nostalgiques, jaune pissenlit, cognac, rouge, bleu électrique et argent, rehausse l’ensemble tout en contrastes. A D

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Kym Ellery

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Shoji Fujii


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Etudes

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réé en 2012 par deux amis d’enfance, Jérémie Egry et Aurélien Arbet, Etudes s’impose aujourd’hui comme une référence du streetwear à la française, qu’ils qualifient de “postmoderne”. C’est aussi un label qui regroupe un collectif créatif, basé à Paris et New York, qui réunit la mode, la direction artistique et de l’édition indépendante. Leur boutique parisienne est sous la verrière d’une ancienne galerie d’art du Marais ! Cet été, ils dévoilent la version féminine de leur vestiaire jusqu’ici uniquement masculin. L’artiste invitée est Louisa Gagliardi, et l’on retrouve sur des chemises et des robes ses peintures à l’aérographe représentant des visages d’hommes fumant et buvant. A D


kimhekim

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Ana Larruy

près des études à Paris et une première expérience chez Balenciaga, Kiminte Kimhēkim, fonde à Paris en 2014 sa propre maison, qu’il nomme Kimhēkim. Les fleurs sont sa signature – il présenta sa première collection chez un fleuriste – et lui inspirent des formes florales, parfois comme des pétales. La collection de cet été, nommée Arrosage, présente un top corolle en organza jaune pissenlit, des trenchs et jupes dans des tissus transparents, ajustés par de grosses perles. Il fusionne les techniques de couture traditionnelles coréennes enseignées par sa grand-mère à sa connaissance de la couture française et de l’artisanat. A D


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litkovskaya ondée en 2009, Litkovskaya, développe une esthétique minimaliste urbaine. Les costumes, inspirés des codes du vestiaire masculin, alternent avec des robes sensuelles et nonchalantes aux coupes asymétriques. La marque ukrainienne réunit une variété de techniques artisanales compliquées: un coton perforé brodé de fils de soie légers, une maille transparente… «Je viens de Kiev, c’est un endroit culturellement complexe et intéressant. Nous avons vécu le fracas d’une utopie idéologique. Toute la mentalité soviétique ancrée dans notre culture demeure une réalité, mais elle est contestée par les jeunes générations. Aujourd’hui, nous aspirons à des valeurs européennes où les modes de pensée sont beaucoup plus cosmopolites. Je m’inspire constamment de l’art du début du XXe siècle et du riche héritage artistique parisien», raconte la créatrice Lilia Litkovskaya. «Je pense que, si je devais déménager quelque part, ce serait Paris.» A D

Stephan Lisowski

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LGN

l’automne, il lançait sa marque, LGN, et trouvait un investisseur. En janvier, il présentait sa première collection, immédiatement saluée par la presse. En juin prochain, il défilera durant la Fashion Week et inaugurera son e-shop. Si tout va très vite pour Louis-Gabriel Nouchi, 30 ans, c’est que son projet a été mûrement réfléchi. «Ma première émotion mode, c’est dans la rue, en voyant des gens sortir de la boutique Yamamoto. Je suis obsédé par la culture japonaise depuis que j’ai vu Princesse Mononoke!» Le jeune homme imagine un style hybride entre tailoring classique et sportswear. «Le public a une image fantasmatique de ce métier, celle du créateur qui dessine tout seul dans sa tour d’ivoire. Ce n’est pas ma vision. Je ne crée pas des vêtements pour la presse, mais pour des personnes qui vont les porter tous les jours. Le cœur de LGN, c’est la maille et le jersey, car je veux faire des vêtements d’abord confortables, puis élégants. Pour durer, il faut avoir une vraie personnalité et ne pas transiger sur la qualité», conclut le créateur. P L PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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Emilie Gomez

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Pascal Gambarte

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udovic de Saint Sernin est un designer français de 27ans qui vit et travaille entre Paris et Londres. Après un premier emploi chez Balmain, il lance en 2017 sa propre marque, Ludovic de Saint Sernin. Un vestiaire minimal et sensible, qu’il présente sur des hommes mais conçu aussi pour les femmes. Le cuir est sa matière de prédilection, qu’il combine avec des œillets métalliques, des lacets et du sergé japonais aux bords effilochés. Inspiré de la culture pop, son pantalon est une référence claire à la pochette de l’album Stripped de Christina Aguilera, de la culture gay et des photographies de Mapplethopre, il veut célébrer le corps et le sexe, comme «une expression de soi, et une quête d’identité». A D


LRS


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Annie Powers

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uis Raul Solis, fondateur du label LRS, est un designer mexicain basé à New York après une enfance passée à Los Angeles. Très engagé politiquement, il a créé des petites culottes sérigraphiées «Fuck your wall»! Il revisite des matériaux disparates, plastique, vinyle, satin… et aime poser un nouveau regard sur les objets du quotidien pour en retirer une émotion. Il imagine de nouvelles attitudes, explore des idées ou des gestes conceptuels. Il s’inspire de la sculpture, de la photographie, de la musique, de la culture des boîtes de nuit, de la rue… et tout particulièrement des affiches superposées et lacérées dans les rues de New York, qui lui ont inspiré l’imprimé de cet été. Développant ce concept de collage, il a réalisé un top extravagant en superposant de nombreux cols de chemise blanche. A D PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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Matthewadams dolan

é dans le Massachusetts, Matthew Dolan a grandi au Japon et étudié la littérature en Suisse avant d’immigrer à Sydney. Il fonde son label, Matthew Adams Dolan, en 2015. Marqué par l’élection de Trump, il s’interroge sur la signification du rêve américain et mélange des inspirations contradictoires: les codes preppy, les ensembles kakis, les blazers, pulls à torsades et chemises à rayures; les costumes sont surdimensionnés et les manches ultra-longues, les pans de chemise dépassent des mini-jupes… Les monogrammes «MAD» (ses initiales) et «MAD USA» sont brodés sur les chemises et les pulls. «Construire une marque, c’est créer un langage visuel, au-delà des vêtements. C’est une chance, de définir un nouveau monde», explique-t-il, aspirant à «un rêve américain plus inclusif, sans distinction de race, de classe ou d’élitisme culturel». A D

Shawn Brackbill

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Magda butrym

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ondée à Varsovie en 2014, Magda Butrym allie design moderne et excellence artisanale «pour créer des pièces avec une âme», raconte la créatrice polonaise Magda Butrym. Ses pièces faites à la main sont composées de tissus tissés, de coton tricoté, de cuirs tressés et d’ornements brodés. «La façon dont tout a commencé pour moi est assez drôle. Il y a quelques années, je suis venue à Paris avec mon petit ami, pendant la Fashion Week. J’ai rencontré Kim Kardashian par hasard dans un restaurant. Elle est venue me voir parce qu’elle voulait que je lui fasse une jupe comme la mienne. L’impact marketing a été explosif! Vous pouvez aimer Kim ou pas, mais elle est vraiment influente et puissante», racontet-elle, encore surprise de son succès. Elle s’inspire de styles de femmes du passé qu’elle modernise, avec des détails empruntés à la mode masculine. «J’ai l’impression que beaucoup de gens pensent que le féminisme consiste à mettre une fille en costume, or ce n’est pas cela du tout, c’est une question d’attitude. La féminité n’a rien à voir avec les volants ou les mini-jupes, tout comme le féminisme n’a rien à voir avec les costumes ou les cheveux courts. C’est une conscience du monde… avoir sa propre voix et sa propre opinion.» A D



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Marine serre

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n juin 2017, Marine Serreremporte le prix LVMH avec sa collection d’études à l’école de design de La Cambre en Belgique. Quelques mois après, à 26ans, elle quitte son poste chez Balenciaga et fonde à Paris son propre label éponyme Marine Serre. Fusionnant un vestiaire technique sportif avec l’esthétique arabe du XIXesiècle, elle combine les codes de mondes radicalement différents. Elle utilise de façon récurrente le croissant de lune. Comme un leitmotiv, il apparaît sur des leggings stretch athlétiques, des pantalons moirés à taille haute, des bottines, bandeaux… Plus qu’une signature, il devient logo. «La lune est un des symboles universels les plus anciens, avec diverses significations selon les cultures et époques, de la culture islamique à la mythologie grecque. Certains y voient même des références plus abstraites, comme le fameux manga Sailor Moon, voire même une allusion à ma coupe de cheveux! raconte Marine Serre. A travers ce croissant, toutes les cultures se mélangent et chacun l’interprète comme il veut.» L’important, pour elle, c’est aussi d’inventer de nouvelles solutions pour produire les vêtements. Cet hiver, l’upcycling sera au cœur de la confection. De vieilles chemises, des combinaisons de plongée et plus de 1 500 écharpes en soie ont été recyclées afin de produire la collection, chaque pièce est ainsi unique. C’est ce qu’elle appelle le “FutureWear”. A D


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Tanguy Poujol

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Michael Halpern

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e disco, les seventies et l’insouciance de la fête sont au cœur des inspirations de Michael Halpern, le créateur new-yorkais basé à Londres. Avec ses tuniques scintillantes, ses microrobes corsetées et ses combinaisons étincelantes aux jambes dépareillées, il remet l’hyperféminité et le glamour au goût du jour. En 2016, sa collection de fin d’études à la Central Saint Martins le rend immédiatement célèbre, il fondera sa maison éponyme, Michael Halpern, six mois après. «Je n’ai jamais rien vu de tel. Son sens de la couleur est brillant et son savoir-faire est incroyable», a déclaré Donatella Versace, juste avant de l’embaucher. Il actualise l’esthétique disco du Studio 54, où sa mère passait ses nuits. «Je fais toujours référence au glamour et je le juxtapose avec des bustiers classiques et des draperies qui rappellent Charles James, Lacroix, Christian Dior», raconte le designer de 30 ans à peine, mais déjà encensé par Kate Moss, Kylie Minogue, Amal Clooney et Marion Cotillard. Cette saison, en plus des paillettes et du satin, il élargit son vestiaire avec quelques vêtements de jour plus doux, en maille et velours, avec un soupçon de cuir. Une collaboration avec Christian Louboutin complète les silhouettes. Des cuissardes et mules déclinées dans une incroyable palette de textures et de couleurs. «Je pense que nous prenons désormais un tournant optimiste. C’est absolument nécessaire en ce moment dans le monde où nous vivons. On a besoin d’évasion, et la mode peut nous en fournir», raconte celui qu’on surnomme déjà “le petit génie de la mode”. A D

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Pierre-Ange Carlotti

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Monographie

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epuis un an, Monographie réimagine chaque saison la chemise. Avec élégance, la créatrice française Aude Casteja décline de nouvelles formes à ce classique. Elle les appelle des “tomes”, comme pour une collection de livres. Tous les éléments sont soigneusement étudiés : les poignets, l’ourlet, l’encolure, le fil de couture, les boutons… et aussi la qualité de la popeline. Les lignes sont graphiques mais teintées d’une certaine romance avec ces épaules qu’elle dénude ou ces manches surdimensionnées au plissé accordéon… Cet été, elle s’est inspirée de la Casa de Serralves, une villa Art déco à Porto. «Je n’ai pas réussi à sortir cette villa de mon esprit. C’est calme et cinématographique, entre le masculin et le féminin, la forme et la fonction!» A D PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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Y/project epuis sa victoire au prestigieux grand prix de l’Andam en 2017, le label parisien Y/Project affiche une croissance impressionnante. Glenn Martens, son créateur depuis 2013, fait indéniablement partie de la nouvelle garde des créateurs de mode de Paris. Avec des jeans en organza, bodys brodés de perles Swarovski, cuissardes molles XXXXL, boucles d’oreilles oversize en perles, doubles manches ou quadruples ceintures… il insuffle de l’humour dans des collections conceptuelles et avant-gardistes, fidèle à l’esprit des designers belges. Grâce à sa maîtrise de la déconstruction du vêtement et ses inventions de matières, il combine avec audace streetwear, détails ultra-inventifs, proportions exagérées et références historiques, Baroque ou Renaissance. Il conçoit les lignes homme et femme ensemble, en suivant les mêmes lignes directrices, la même vibration et le même concept. «J’observe constamment les gens, je dissèque comment ils portent leurs vêtements et comment leurs vêtements affectent leur attitude. Le résultat est assez éclectique, et parfois un peu absurde. La marque est synonyme de liberté. Nous prenons toutes les références que nous voulons, indépendamment de l’époque ou du genre. C’est un énorme mélange», explique le créateur flamand. De ses collections se dégage toujours une énergie folle, une sorte d’irrévérence élégante où les filles sont fortes et ultra-sexy. A D

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Matthieu Lemaire-Courapied

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Paula Knorr

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’origine allemande, Paula Knorr vit et travaille à Londres. En 2015, après avoir travaillé pour Peter Pilotto, elle fonde son label éponyme Paula Knorr et crée des vêtements «pour donner du pouvoir aux femmes qui les portent». Pour elle, la femme doit être au premier plan, et non pas les vêtements qu’elle porte. L’essentiel étant de révéler le corps et son mouvement, la beauté de femmes réelles. Paula Knorr a commencé par déconstruire afin de reconstruire sa version d’une garde-robe: les chemises surdimensionnées sont transformées en robes ajustées le long du corps, les manches sont volumineuses, les pantalons spectaculaires en lamé stretch ont des jambes drapées dans des soies brillantes, le blanc et le bleu foncé sont mélangés avec du rouge et des roses vernis, mats ou métalliques… «Soutenir et illustrer l’identité féminine est l’idée centrale de ma mode. En ce moment, je trouve intéressant d’explorer de nouvelles façons d’aborder la sexualité du point de vue d’une femme. J’aimerais que mes créations révèlent une idée nouvelle, personnelle et réaliste de la sexualité», explique la créatrice. A D

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Faustine Steinmetz

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Mitchel Sams

a passion de Faustine Steinmetz, c’est le denim qu’elle lacère, élime, effiloche avec une grande inventivité… En 2013, après avoir acquis son premier métier à tisser, elle crée son label Faustine Steinmetz. «Je me suis particulièrement intéressée aux jeans, parce que c’est un vêtement très, très commun, généralement fabriqué industriellement, ce qui est tout le contraire de ce que je fais. Je pense que c’est ce contraste qui devient intéressant, raconte la créatrice parisienne basée à Londres. Il n’y a rien de plus important que de produire quelque chose de nouveau», ajoute-t-elle. Qu’elle soit recouverte de peinture, grâce à une imprimante numérique à jets d’encre, enchevêtrée de milliers de fils de coton ou travaillée en écailles, chaque pièce est totalement neuve, entièrement tissée et teintée à la main. Elle aime l’aspect écologique de sa démarche, qui offre une seconde vie aux vieux jeans «pour changer notre façon de consommer de la mode». A D

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Palomo spain


Antonio Mingot

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ous n’avez pas fini d’entendre parler de Palomo Spain. A 25ans, Alejandro Gómez Palomode son vrai nom est la dernière sensation de la planète mode. Les créations de ce jeune Andalou détonnent: broderies, volants, dentelles, plumes, transparences et shorts bouffants. Pour un homme que Palomo veut “libérer”. «C’est une façon d’offrir la possibilité aux garçons de porter des tissus sophistiqués, des choses qui, peut-être, étaient associées au vestiaire féminin», explique-t-il. «C’est un message très libérateur», poursuit le créateur qui rejette les étiquettes de “travesti” souvent associées à son style. Palomo Spain invente un univers extravagant et provocateur, qui a immédiatement séduit Pedro Almodóvar et Rossy de Palma, mais aussi des stars comme Beyoncé et Miley Cyrus. La première est apparue en juillet 2017 sur Instagram pour présenter ses jumeaux et portait une magnifique robe parme et un manteau floral en organza de soie. La seconde a choisi un corset blanc à volants pour le clip de sa chanson Malibu. De quoi booster la notoriété du créateur en qui la planète fashion voit un “disrupteur”, terme très à la mode. P L


The Visitor


american girls

The Picnic

l y a, dans les superbes et subtiles peintures de Danny Galieote, une douceur apaisante, traversée par une inquiétude troublante. C’est le résultat du dessin et des couleurs, toutes impeccables, mais chargées d’une tension spéciale. Comme si tous les clichés des images vintage américaines étaient ici rassemblés, compressés, mais pour créer un doute. Danny est américain, assurément. Il s’inscrit dans cette longue tradition des peintres “régionalistes” des années 1920 et 1930… Ces peintres, tels Thomas Hart Benton, John Steuart Curry, George Bellows, Grant

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Supplemental Resources


Undisclosed Assets

Wood, JC Leyendecker ou Norman Rockwell, qui fixaient sur leurs toiles la vie quotidienne, parfois rude, mais riche d’espoir, des Américains. Il ne s’agit pas pour lui seulement de nostalgie, mais de faire référence à une culture. D’en reprendre des codes, pour les décaler. Avec humour et élégance, il égratigne l’image mythique, si esthétique, de l’American way of life. «Je veux vivre et peindre avec un pied dans le passé et un autre dans le présent. Mon travail poursuit essentiellement une quête: la glorification de l’homme et de la femme de tous les jours.» Danny Galieote est né


Shotgun Wedding


Chipped a Nail

à Burbank, un quartier de Los Angeles, Californie, dans les années 1970… en face des studios Disney. Passionné de dessin, il a fini par y travailler… douze ans. Passant de simple assistant animateur à créateur de personnages: il a en particulier travaillé sur Le Roi Lion, Le Bossu de Notre-Dame, Hercule… Il reconnaît que le cinéma continue de l’influencer dans son travail. L’artiste vient de réaliser une série de peintures aux cadrages très cinématographiques sur ce qu’il appelle les «pensées intrusives», ces idées, souvent extrêmes, parfois violentes, qui se glissent à notre


Revelation #1


Revelation #2

insu dans nos têtes: on découvre des femmes, très joliment habillées et très délicatement peintes… mais qui tiennent dans leur dos de bien terrifiantes armes et outils. «J’aime l’idée de peindre les secrets des gens, dit l’artiste. Je pense que nous avons tous des pensées que nous ne pouvons pas exprimer à haute voix. Le sens apparaît dans l’esprit des spectateurs. Je pense que c’est là que l’art existe.» Danny Galieote vit et travaille toujours en Californie. Il est exposé dans les plus grandes galeries américaines. C L A U D E M A G G I O R I


Mailbox Baseball


It’s for You, Dear


Duty Calls


The Peace Offering Expositions à New York en juin et à Los Angeles en octobre. www.DannyGalieote.com


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PALACESCOPE L’agenda très parisien Galeries&Musées Restos&Bars Concerts&Fêtes Envies&Plaisirs

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G ALERIES &M U S É E S

Delacroix

onoré, adulé par la première moitié du XIXe siècle, Delacroix fut le phare de la peinture romantique célébré dans les textes de Baudelaire. Certes, il traversa son temps couvert d’honneurs, mais on le statufia un peu trop vite. Car il serait dommage de le réduire à cette figure du commandeur entouré par les tableaux monumentaux qui firent sa gloire. Infailliblement associé à la représentation de cette femme du peuple brandissant le drapeau tricolore et franchissant sous la mitraille les barricades de la révolution de 1830, Delacroix tourne définitivement la page des drapés austères du néoclassicisme. Mais si le morceau de bravoure nous impressionne encore, n’oublions pas que sa réception ne provoqua guère un enthousiasme débordant. De même, l’immenseMort de Sardanapale (1827) connut un sort semblable. Critiqué par la majorité de la presse de l’époque, le tableau se perdit dans

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les limbes de l’oubli avant d’être acheté par le Louvre quasiment un siècle plus tard. De son vivant, la célébrité du peintre ne l’a pas empêché d’aborder tous les genres, et c’est tout l’intérêt de cette rétrospective que de parcourir les différentes étapes d’un itinéraire placé sous le signe de l’exploration constante de la couleur prenant le pas sur le dessin. C’est pourquoi l’étiquette romantique qu’on lui alloue très généreusement se révèle bien trop étroite pour lui. Delacroix a pris la clé des champs pour se libérer aussi bien des contraintes d’un réalisme à la Courbet que de celles du mimétisme photographique qui entamait déjà sa longue marche triomphante. B E R T R A N D R A I S O N MUSÉE DU LOUVRE. Hall Napoléon. Delacroix (1798-1863). Rue de Rivoli. Paris Ier. Jusqu’au 23 juillet. «La Liberté guidant le peuple», 1830, Eugène Delacroix, Musée du Louvre ©Rmn-Grand Palais (Musée du Louvre), photo Michel Urtado.

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Kupka ne œuvre d’art doit être un tout complexe, un organisme doté de ses qualités spécifiques d’existence, vivant de sa vie propre et à son propre compte.» Cette rétrospective exceptionnelle, avec 300peintures, dessins, gravures, livres et documents, redonne vie à l’artiste et dévoile sa personnalité singulière. En 1912, il fut l’auteur d’une des premières toiles abstraites, Plans verticaux, qui marqua son passage de l’Art nouveau à l’abstraction. Il est l’un des pères de la peinture abstraite, l’une des aventures clés de l’histoire de l’art du XXe siècle, avec Vassily Kandinsky, Gino Severini, Piet Mondrian et Kazimir Malévitch... GRAND PALAIS. Galeries nationales. Kupka. Pionnier de l’abstraction. Entrée square Jean-Perrin, 3 avenue du GénéralEisenhower, Paris VIIIe. Jusqu’au 30 juillet.

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«Le Mec», 1910, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, don d’Eugénie Kupka, 1963 ©Adagp, Paris 2018 ©Centre Pompidou, Mnam/CCI, Dist. Rmn-Grand Palais, photo Jean-Claude Planchet.

Le Tintoret acopo Comin, surnommé leTintoret («le petit teinturier», en vertu de son origine sociale), est mis à l’honneur à l’occasion du 500e anniversaire de sa naissance. Vous pourrez découvrir les origines de son génie à travers ses ébauches, ses œuvres de jeunesse, ses croquis, révélant le désir ardent du jeune peintre de percer, ainsi que son incroyable talent parmi les 100 œuvres présentées. Et comprendre comment le modeste Vénitien est devenu l’un des peintres les plus emblématiques de la Renaissance. MUSÉE DU LUXEMBOURG. Le Tintoret. Naissance d’un génie. 19 rue de Vaugirard, Paris VIe. Jusqu’au 1er juillet.

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«Autoportrait», vers 1547, don de Marion R. Ascoli et Max Ascoli Fund en l’honneur de Lessing Rosenwald, 1983 ©Philadelphia Museum of Art.

Chagall, Lissitzky, Malévitch

l y a un siècle, Chagall, révolutionnaire engagé, fondait l’Ecole populaire d’art de Vitebsk, sa ville natale, dans l’actuelle Biélorussie. Ses amis Lissitzky et Malévitch l’accompagnent dans cette aventure artistique. Ces trois figures emblématiques de l’avant-garde russe sont pour la première fois à nouveau réunies autour de leur aventure commune. Durant quatre années, l’histoire de l’art va s’écrire avec ces trois personnalités clés de l’art moderne. Entre l’univers poétique et singulier de Chagall, l’esprit synthétique de Lissitzky, qui deviendra le fondateur du graphisme contemporain, et la pensée radicale de Malévitch, qui créera le célèbre Carré blanc sur fond blanc, 250 œuvres venues du monde entier, stupéfiantes de créativité, sont à découvrir. CENTRE POMPIDOU. Chagall, Lissitzky, Malévitch. L’avantgarde russe à Vitebsk, 1918-1922. Place Georges-Pompidou, Paris IVe. Jusqu’au 16 juillet.

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«Double portrait au verre de vin», 1917-1918, Marc Chagall, collection Centre Pompidou, Musée national d’art moderne ©Adagp, Paris 2018, photo B. Prevost/Dist. RMN-CP. «N’importe où hors du monde», 1915-1919, Marc Chagall, The Museum of Modern Art, Gunma (Japon) ©Adagp, Paris 2018.

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Galeries & Musées

Kader Attia our investir l’immense espace d’exposition temporaire que le MAC VAL met à sa disposition, Kader Attia a créé un parcours initiatique construit autour de deux notions étroitement mêlées: l’architecture et sa relation aux corps. Quels regards porter sur les grands projets urbains de l’après-guerre? Que reste-t-il du vivre ensemble? Quelles relations entretient-on avec son histoire? Avec ses racines? L’artiste souhaite également construire une sorte de «conversation intime avec le public» pour ensemble «sonder les maux et les joies qui articulent la vie dans les cités». MAC VAL. Kader Attia. Les racines poussent aussi dans le béton.Place de la libération. Vitrysur-Seine (94). Jusqu’au 3 septembre.

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Enfers et fantômes d’Asie es figures inquiétantes, très présentes dans la culture asiatique et au-delà, se retrouvent dans les peintures bouddhiques et dans les arts vivants depuis des milliers d’années. Car l’engouement pour l’épouvante est universel: femmes-chats vengeresses, revenants des enfers affamés, vampires sauteurs… venez plonger dans cet univers mystique à travers l’art religieux, le théâtre, le cinéma, la création contemporaine ou le manga. Un parcours aux frontières du réel.

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MUSÉE DU QUAI BRANLY. Galerie Jardin.

Enfers et fantômes d’Asie.37 quai Branly, Paris VIIe. Jusqu’au 15 juillet. «Rival», 2017, Anupong Chantorn, photo Claude Germain ; «Masque de nô», Japon ©Musée du quai Branly-Jacques Chirac, photo Sandrine Expilly.

«Traditional Repair, Immaterial Injury», 2014 ; «Sculpture in situ, agrafes métalliques, béton», vue de l’exposition «La Vie moderne», Biennale de Lyon, 2016, avec l’aimable autorisation de l’artiste ©Adagp, Paris 2018, photo Blaise Adilon.

Ames sauvages our célébrer le centenaire de l’indépendance de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, cette exposition invite à découvrir le symbolisme balte, des années 1890 aux années 1930. En retraçant les jeux d’influences et de résistances à travers lesquels les artistes ont forgé un langage propre. Et fait émerger un art d’une réelle originalité. Une occasion de découvrir des toiles jamais exposées en France. MUSÉE D’ORSAY. Ames sauvages. Le symbolisme dans les pays baltes.1 rue de la Légiond’Honneur, Paris VIIe. Jusqu’au 15 juillet.

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«Portrait de Konrad Mägi», 1908, Nikolai Triik, Tallinn ; «Sous le soleil d’été», 1917, Oskar Kallis, Tallinn ©Photo courtesy of the Art Museum of Estonia, photo Stanislas Stepashko.

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Peter Knapp mes débuts, on me disait: surtout pas de mannequins ! Alors, il fallait choisir dans les copines, ou chez ma coiffeuse, c’est elle qui nous proposait des filles», nous dit Peter Knapp lors du vernissage de cette exposition qui met en lumière, à travers une centaine de photos, parfois inédites, le travail de celui qui a tant fait pour la photographie de mode. Dans les années 1960, délestées de toute contrainte, ivres de liberté, c’est sous l’œil malicieux du photographe que les silhouettes féminines se libèrent. Lorsqu’il devient directeur artistique du magazine Elle en 1956, il propose un nouveau langage visuel où le mouvement fait vivre le cliché, le modèle, mais aussi le vêtement. Liberté, créativité, beauté sont les mots d’ordre de cette exposition. CITÉ DE LA MODE ET DU DESIGN. Dancing in the street, Peter Knapp et la mode, 1960-1970. 34 quai d’Austerlitz, Paris XIIIe. Jusqu’au 10 juin. «Pat Cleveland et Donna Jordan», 1972

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©Peter Knapp, courtesy Cité de la mode et du design.

Marvin E. Newman

ommençons par le lieu de l’exposition: un immeuble Art déco qui a accueilli des douches publiques jusqu’en 1973. A l’intérieur, la rénovation a conservé la structure et le matériau d’origine. Vous y découvrirez, pour la première fois en France, une sélection du travail de Marvin E. Newman. Allant de ses premières photographies faites durant son cursus universitaire en 1950 à ses travaux datant des années 2000, en passant par Chicago et New York. Sans oublier le Paris des années 1960 et ses nombreuses prostituées. Homme curieux, ouvert sur le monde, ne se prenant jamais au sérieux, il a tout photographié avec un grand bonheur. Sera projeté TheChurch on Maxwell Street, le film réalisé en 1951 avec son célèbre compère photographique Yasuhiro Ishimoto sur la rue qui a vu naître le blues de Chicago. Les tirages présentés sont tous disponibles à la vente. LES DOUCHES LA GALERIE. Marvin E. Newman. Le goût de la modernité.5 rue Legouvé, Paris Xe. Jusqu’au 2 juin.

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«Times Square, NY», 1983 ©Marvin E. Newman, courtesy Les Douches la Galerie, Paris.

V.I.E.

ouvelle ère pour la GalerieW. Pour inaugurer sa nouvelle adresse, bien connue des collectionneurs d’art contemporain, elle programme «V.I.E.»( pour V.ideo I.mage E.volution), en étroite collaboration avec le galeriste Albert Benamou et Martin Liu, président de WhiteBox (New York). L’exposition collective propose une expérience initiatique autour de figures majeures de l’art vidéo, comme Nam June Paik et Bill Viola. GALERIE W LANDAU. V.I.E.5 rue du Grenier-Saint-Lazare et 212 rue Saint-Martin Paris IIIe. Jusqu’au 26 mai.

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Nam June Paik, «Sister», 1988.

Guillaume de Sardes ous entrons dans l’intimité d’un couple de 2012 à nos jours: Guillaume de Sardes a pris le soin de légender et dater à la main chaque photo pour nous replonger dans le contexte particulier de son histoire d’amour avec une jeune femme. Un voyage-souvenir.

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MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE.

Guillaume de Sardes. Fragments d’une histoire d’amour.5-7 rue de Fourçy, Paris IVe. Jusqu’au 20 mai. «Fragments d’une histoire d’amour, n° 1», 2015 ©Guillaume de Sardes, courtesy Maison européenne de la photographie.


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R ESTOS

Léo Ridet

&B ARS

Anna

Massale

REPAIRE GOURMET

ans un décor brut et sans chichis, ce nouveau venu planté aux abords de la rue Saint-Maur accueille dans ses cuisines le chef finlandais Marlo Snellman, ancien du Frenchie. La carte aguicheuse fait honneur aux beaux produits de saison, change tous les jours et s’étoffe le soir. Ce midi-là, revigorantes betteraves et

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ricotta maison aux agrumes en entrée. Tendres gnocchi aux asperges blanches et oseille pour caler l’appétit. Et dessert tout en finesse, avec une rhubarbe d’hiver, fromage blanc et crumble d’orge. Prix doux et bel esprit à l’image de cette bande de garçons sympas qui pilote le lieu avec le sourire. Chouette. MASSALE. 5 rue Guillaume-Bertrand, Paris XIe. 01 73 79 87 90.

Géraldine Martens

a fine équipe de Tannat revient Du chou-fleur en semoule et son jaune d’œuf sur le devant de la scène avec cette confit à la mousseline de céleri-rave, chips de nouvelle enseigne répondant jambon de parme, en passant par les nuggets de COUP DE CŒUR au doux nom d’Anna. poulet sauce cacahouète menthe, jusqu’au diaDans un décor signé de l’archibolique mac and cheese aux champignons, tout emporte tecte André Stern avec comptoir la conviction. Ajoutez des desserts addictifs, comme la bluffant et miroirs au plafond, tatin de coing et sa chantilly ce repaire esthète se fait le démente, des cocktails bien sentis, des vins bio et nature et un service complice de délicieux aux petits soins. Verdict : chez Anna, moments. Aussi créative on y va, et surtout on y retourne ! qu’appliquée, la carte affiche ANNA. 134 -136 rue Saint-Maur, son amour du bon autour de Paris XIe. www.tannat.fr petits plats savants à partager.

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Bistro Paradis

CUISINE MÉTISSÉE

epuis deux ans déjà, cette adresse pleine de charme située en plein cœur de la dynamique rue de Paradis et pilotée par Yoann Dinh et Alexandre Furtadoen cuisine séduit une clientèle de quartier et d’habitués avec sa cuisine bistronomique haute en couleur. Teintées des influences brésiliennes du chef, la carte déploie chaque jour de nouvelles propositions et une formule déjeuner défiant toute concurrence (entrée + plat + dessert à 23 euros). Ce midi-là, un réconfortant velouté de topinambour relevé au sumac, chutney de pommes et magret de canard fumé suivi du cabillaud rôti, trilogie de choux-fleurs, crumble à l’encre de seiche et son émulsion gingembre citronnelle suscitaient l’enthousiasme avant le craquant aux amandes, crème au citron et tartare d’ananas relevé à la coriandre. Tout bon. BISTRO PARADIS. 55 rue de Paradis, Paris Xe. 01 42 26 59 93.

Annabelle Schachmes

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Le 14 Paradis BISTROT COQUET

ans la très food rue de Paradis, ce bien nommé bistrot nage dans le bleu et le végétal, se pique d’accents Art déco et de joyeux détails dans l’air du temps. Derrière les fourneaux, le chef Hugo Pinto, qui a promené sa toque chez les grands (Table du Lancaster, Quinzième, Pershing-Hall), main dans la main avec Alexandre Ney, aux commandes de cette adresse bistronomique. A la carte, des nourritures saines aux influences méditerranéennes et une bonne dose de créativité. Ce soir-là, saumon new style, gingembre et sel de miso : pimpant. A suivre, thon snacké et son espuma vodka-citron : relevé. Et, pour finir, la “brioche retrouvée”, version sophistiquée du fameux pain perdu, flirtant avec des poires caramélisées et un caramel beurre salé : coquine. 14 PARADIS. 14 rue de Paradis, Paris Xe. 01 45 23 57 98.

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Eels

HAUTE CRÉATIVITÉ

Deviant HOT SPOT

lus branché tu meurs ! Dernierné de l’équipe SavoirVivre, déjà à la tête de Vivant, Da Graziella et Hôtel Bourbon, ce repaire décontracté ouvert sur la rue aimante chaque soir d’ouverture une foule d’amateurs collés-serrés autour de son comptoir en marbre blanc veiné. Ici, pas de chaises, pas de tables, et une carte inscrite sur les miroirs qui déroule des bombes de petites assiettes à partager : accras de haddock, carottes au beurre noisette et pomelo, lotte rôtie orange sanguine, chicken wings… Et des vins nature qui font le bonheur des petites et grandes soifs. Assurément le spot du moment. DEVIANT. 39 rue des Petites-Ecuries, Paris Xe. www.vivantparis.com

Jeanne Le Louarn

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Jean Picon

uand un ancien de Ze Kitchen Galerie se poste derrière des fourneaux pour mitonner le menu, déjà on est enthousiaste. C’est le cas chez Eels, et le sourire se précise. A cette jeune adresse plébiscitée par les becs gourmets, le chef Adrien Ferrand mijote des assiettes sacrément vives et dépaysantes. Le prouve un de ses plats signatures, les fameuses anguilles fumées, réglisse, pomme et noisette. La suite ? Cuisse de volaille des Landes, gnocchi, jus à la sauge et condiment crème d’artichaut : parfait. Et que dire de la tartelette orange sanguine, gingembre, crème d’Isigny ? Eh bien, la même chose. Une pépite d’adresse, on vous le confirme. EELS. 27 5 rue d’Hauteville, Paris Xe. 01 42 28 80 20.

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À L’ITALIENNE CHEZ

AUX MORILLES CHEZ

Jérémie Tourdjman

Gallopin

ans son restaurant situé en plein cœur du XVIe, le jeune chef Jérémie Tourdjman propose une cuisine française traditionnelle contemporaine et a fait du ris de veau sa spécialité. Sa recette classique dite “à l’italienne”, avec son risotto et parseman, est proposée toute l’année, mais, selon les saisons, il peut être servi braisé, comme ce jour-là, à la bisque de langoustine, langoustine et petits pois à la française. Le mot du chef: «Le ris de veau est une viande blanche et cela permet beaucoup de liberté dans les mélanges. Je le travaille le plus souvent comme une sole meunière, et j’ajoute toujours quelques gouttes de citron pour casser le côté gras.» RESTAURANT JÉRÉMIE. 33 rue de Longchamp, Paris XVIe. 0147049681.

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AU BARBECUE CHEZ

Brutos

Le meilleur du

Ris de veau

ituée face au square Maurice-Gardette, cette table sud-américaine pleine de caractère, pilotée par le chef brésilien Lucas Baur de Camposet sa compagne Ninon Lecomte, dédie sa carte à la cuisine au feu de bois et aux vins naturels. Disponible à la demande, le ris de veau (en provenance de Normandie) ne déroge pas à la règle: il est préparé au barbecue (et sans aucune graisse) et s’accompagne d’un condiment chimichurri (sauce argentine à base de persil finement haché, ail, huile d’olive, origan, et de vinaigre blanc ou rouge) et de petits légumes glacés. Le mot du chef : «Cette cuisson, longue et à feu doux, apporte un joli goût fumé au ris de veau, bien grillé sur le dessus et juteux à l’intérieur, qui se marie parfaitement avec l’acidité de la sauce.» BRUTOS. 5rue du GénéralRenault, Paris XIe. 0148069897.

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ace au Palais Brongniart, la mythique brasserie, ouverte par Gustave Gallopin en 1876, a retrouvé un nouveau souffle grâce à son dynamique directeur Mathieu Bucher. Et cette adresse typiquement parisienne n’a rien perdu de sa superbe avec son séduisant décor Belle Epoque, ses boiseries en acajou et son impressionnante verrière 1900. La carte met à l’honneur les grands classiques de la cuisine française avec un généreux ris de veau et morilles au sautoir, petites rattes et oignons rouges confits. Le mot du chef:«Les médaillons de ris de veau, légèrement farinés, sont cuits à la meunière et servis au sautoir avec les morilles, les pommes de terre mijotées dans le jus de veau et les oignons confits. Et pour la petite touche à l’ancienne, on ajoute quelques fleurons en pâte feuilletée.» LE GALLOPIN. 40 rue Notre-Dame-desVictoires, Paris IIe. 0142364538.

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CROUSTILLANT CHEZ

Mathieu Mécheri

étamorphosé depuis quelques mois, le Cristal Room de la Maison Baccarat s’offre une seconde jeunesse avec un nouveau décor imaginé par le designer Jacques Grange. Derrière les fourneaux, le jeune chef Mathieu Mécheri, passé par les cuisines du Mini Palais, a fait du ris de veau un incontournable de sa carte. Proposé cet hiver en croûte de comté, il est servi croustillant dans sa version printemps accompagné de tétragones, appelées également “épinards d’été”, mi-cuites au balsamique. Le mot du chef: «Le ris de veau est un produit noble et ne doit pas être trop transformé. Je le sers entier, mais j’adapte le plus possible mes recettes à ma clientèle, principalement féminine.» CRISTAL ROOM BACCARAT. 11 place des EtatsUnis, Paris XVIe. 0140221110.

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CROUSTI-FONDANT CHEZ

Beatriz Gonzalez

éjà aux commandes des remarquables Neva et Coretta, la chef mexicaine Beatriz Gonzalez s’est vu confier les rênes du très élégant restaurant Le Rive Droite, situé sous la coupole de la Grande Epicerie, nouveau temple du bon goût de la rue de Passy. A l’image du lieu, la chef signe une carte raffinée, et son sublime ris de veau crousti-fondant(photo ci-contre, page de gauche)

compte parmi ses recettes signatures. Le mot du chef: «Le ris de veau est à la carte de mes trois restaurants, c’est un de mes plats préférés. Tout est dans la cuisson pour qu’il soit doré et croûté à l’extérieur, moelleux et rosé à l’intérieur.» LE RIVE DROITE (au 2e étage de la Grande Epicerie de Paris). 80rue de Passy, Paris XVIe. 0144143870.

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restos & Bars

LesPâtes en Fête

Les fusilli à l’agneau de Faggio Osteria ême chef, même déco, mais désormais place d’honneur aux pâtes fraîches à la carte de cette mignonne table sœur cadette de la pizzeria éponyme plantée sur le trottoir d’en face. Coup de cœur pour les fusilli calabresi généreusement mis en sauce dans un ragoût d’agneau et rehaussés de ricotta fumée. La touche du chef Masaaki Yamamoto: le jus d’agneau préparé la veille avec oignons, carottes, céleri, poireaux et romarin. Et, en finition, la ricotta fumée qui apporte un contraste dans les saveurs, quelques feuilles de persil frais et du parmesan fraîchement râpé. FAGGIO OSTERIA. 75 rue de Rochechouart, Paris IXe. 01 40 36 06 22.

remière adresse du chef calabrais Denny Imbroisi nichée du côté de Montparnasse, Ida met à l’honneur une cuisine franco-italienne moderne et généreuse, revisitée avec panache. Coup de cœur pour les divines carbonaras, servies à l’assiette ou en cocotte pour le côté plus gourmand et concoctées dans les règles de l’art: sans crème ni lardons mais avec du guanciale, que le chef conseille de congeler pour obtenir à la coupe des tranches très fines, et du grana padano, fromage star du restaurant et moins fort que le pecorino (que l’on retrouve dans ses cacio et pepe chez Epoca). La touche du chef: saupoudrer les pâtes juste avant dégustation avec du “parmesan du pauvre” préparé à l’avance avec du pain rassis et frit à la poêle (avec du beurre ou de l’huile d’olive). IDA by Denny Imbroisi. 117 rue de Vaugirard, Paris XVe. 01 56 58 00 02.

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Les demi-lunes à la courge de Roberta près le succès de sa première adresse nichée au pied des Abesses, Roberta double la mise en plein cœur du village de Bercy. Bar XXL, pizzas aux saveurs franches, carte de cocktails italiens et, bien sûr, “pasta” faites maison dans les règles de l’art. Coup de cœur pour les ravissantes demilunes vertes de courge au beurre, à la sauge et au speck, saupoudrées de parmigiano reggiano finement râpé. La touche de mamma Roberta: égoutter grossièrement les pâtes pour qu’il reste un peu d’eau et les faire sauter à la poêle avant de servir pour sublimer le goût de la sauge et de la courge. ROBERTA. 30 cour Saint-Emilion, Paris XIIe. 01 43 41 35 88. www.roberta.fr

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Pierre Monetta

La carbonara d’Ida

Stéphane Riss

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PAL ACE scope

Les tagliolini au pesto de Marcello ans ce repaire coquet de la rive gauche piloté par les sœurs Vaconsin, la carte propose des plats typiques de la Botte où les pâtes se taillent la part belle. Coup de cœur pour les tagliolini au pesto de basilic, burrata et pignons grillés joliment verdoyants et furieusement rafraîchissants. La touche du chef Aristide de Vita :préparer le pesto de basilic à froid dans le blender et le mélanger aux pâtes chaudes directement dans la poêle. Servir avec la burrata froide pour créer un chaud-froid. MARCELLO. 8 rue Mabillon, Paris VIe. 01 43 26 52 26.

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Les gnocchi alla genovese de Racines e bistrot emblématique du passage des Panoramas, mini et charmant en diable, accueille depuis quelques mois dans sa cuisine l’intrépide chef sarde Simone Tondo(ex-Roseval). Coup de cœur pour les déjà cultes gnocchi alla genovese au ragoût de joue de bœuf. La touche du chef Simone Tondo: faire mijoter la viande avec un peu de vin rouge et préparer à part la sauce tomate avec des gousses d’ail entières. Effilocher la viande quand elle est cuite, la mélanger à la sauce tomate et ajouter généreusement de l’huile d’olive. Au moment de servir les gnocchi, ajoutez des câpres, du poivre et une petite poignée de parmesan. RACINES. 8 passage des Panoramas, Paris IIe. 01 40 13 06 41.

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Les taglioni à l’encre de seiche et tartare de gambas rouges de La Famiglia

La touche du chef: après avoir fait revenir les pâtes à l’encre de seiche à la poêle avec de la bisque de gambas rouges, des oignons sauvages, de l’huile et un peu d’ail, se servir d’une pince pour former un petit nid à l’aide d’une louche. Ajouter le tartare sur le dessus et saupoudrer avec la poudre de citron d’Amalfi (que vous obtiendrez en faisant chauffer l’écorce au four pendant 3heures à 100°C). LA FAMIGLIA. 2 rue WaldeckRousseau, Paris XVIIe. 01 45 74 20 29.

dresse familiale récemment métamorphosée en trattoria chic, La Famiglia abrite dans son nouvel écrin la cuisine italienne sophistiquée du chef Massimiliano Poli. Coup de cœurpour les taglioni “haute couture” à l’encre de seiche, tartare de gambas rouges, poudre de citron d’Amalfi IGP, plat signature du chef préparé avec des pâtes fraîches à base de semoule de blé dur provenant d’Altamura dans les Pouilles.

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Rubrique «Restos & Bars» réalisée par L U C I E G O U Z E & S A N D R A S E R P E R O PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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M USIQUES

Concerts

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Myth Syzer

nstallé derrière le rideau du restaurant EP avec son acolyte des débuts Ikaz Boi signé de l’hôtel, il commande un thé mielsur Bromance (ex-label de Brodinski), et citron avant de découvrir, enthousiaste, la Myth Syzer a eu envie de se lancer: «Je me pochette terminée de son nouveau disque. EN MODE TENDRESSE sentais fatigué de ne faire que des instrus, Pour son premier jour de promo, il porte un ça devenait un peu l’usine, je voulais être hoodie noir sur lequel s’affiche en grand le nom de son col- plus indépendant et me sentir plus accompli en tant qu’arlectif. Thomas, aujourd’hui bien connu sous le nom de tiste.» Après Le Code, entêtant premier extrait sorti l’été Myth Syzer, est un beatmaker-producteur adulé et très dernier, en featuring avec Bonnie Banane, Ichon&Muddy sollicité: «J’écoute du rap depuis que je suis tout petit. Très Monk, suivi du non moins efficace Austin Power, en duo avec jeune déjà, je sentais monter l’inspiration, et je me suis dit la prometteuse Lolo Zouaï, sur lesquels il pose sa voix pour que je voulais faire de la musique.» Il cite MC Solaar, Doc les refrains, on pouvait découvrir la liste impressionnante Gynéco, NTM, puis Dr.Dre et son album 2001, et le plus des autres artistes présents sur ce projet très attendu: “conceptuel” J Dilla, dont le morceauMythsysizer lui a insLoveni, Hamza, Oklou, Jok’Air, Roméo Elvis ou encore le piré son blaze. Avant d’évoquer l’indémodable Ballade de ”monument” Doc Gynéco. «Je connais trop de gens talenJim d’Alain Souchon: «Un morceau complètement dingue tueux, alors ça m’a semblé logique. Je ne me sentais pas avec un flow incroyable !» Il garde des années 1990 une encore complètement prêt à tout faire tout seul, c’est la influence très forte: «Je suis assez nostalgique, il y a dans prochaine étape. Avec Bisous, je veux donner de la tencette époque des émotions qui me font vibrer que je ne dresse aux gens. Et montrer que dans le rap on peut être retrouve plus aujourd’hui.» Une instru pour Joke et la ren- plus chill tout en gardant un certain groove hip-hop.» contre avec Loveni et Ichon, avec qui il forme le collectif Avec des filles de caractère qui font trimer les mecs: «Mais Bon Gamin, ont été déterminantes pour qu’il devienne un c’est la vérité, et on devrait arrêter de faire comme si on incontournable du rap français. Des productions et des n’en avait rien à faire.» collaborations bien senties à la pelle (avec Hamza, Damso, MYTH SYZER,au Festival We Love Green, le 3 juin. Kaytranada, A$AP Ferg, pour ne citer qu’eux) ou encore un «Bisous»,Animal 63. PALACECOSTES AVRIL/MAI/2018

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Alice Moitié

& F ÊTES


PAL ACE scope

Festival We Love Green evant le line-up impressionnant de la nouvelle édition de We Love Green, qui se tiendra une fois encore en plein cœur du bois de Vincennes, le programmateur du festival engagé, Clément Meyere, nous éclaire et partage avec nous ses coups de cœur 2018. WE LOVE GREEN, au Bois de Vincennes, plaine de la Belle Etoile, les 2 et 3 juin.

Felipe Santiago

D

Iamddb.

«C’est vraiment une jeune artiste qui est en train d’exploser. Elle a une voix hyper chaude et chaleureuse et elle incarne complètement cette nouvelle scène anglaise, notamment avec Jorja Smith, qui sera aussi présente sur le festival, très excitante entre grime, bass music, 2-step et UK Garage.»

Honey Dijon.

Kokoko!

«A la base, c’est un collectif de Kinshasa plutôt orienté vers la world music. Ils se sont développés ces derniers temps en travaillant avec le producteur français Débruit et en mélangeant musique africaine et électro. Ça donne quelque chose d’assez surprenant et étrange avec une énergie très post-punk. Ils débarquent à une dizaine, ils vont jouer sur la nouvelle scène – la Canopée – qu’on lance cette année et qui est dédiée à des projets plus alternatifs.»

Migos. «C’est un peu le groupe de rap ultime actuelle-

David Rams

Björk.

«Nous sommes très très fiers de sa venue, parce que ça fait quatre ans qu’elle n’a pas joué à Paris, que c’est sa première fois à We Love Green et qu’elle viendra nous présenter son nouveau show. C’est une artiste fascinante, légendaire, iconique, avec toujours cette exigence d’avant-gardisme qui force le respect, tout en restant très populaire. Elle est constamment dans des propositions esthétiques fortes et risquées pour une artiste de ce niveau. Elle arrive à parler à la fois à des scènes underground et grand public.»

ment, et ça fait plusieurs années qu’on essaie de les faire venir à We Love Green. Depuis leur album Culture, suivi de CultureII, ils ont vraiment pris une nouvelle stature. Ce trio est une espèce d’ovni, un groupe sur-sapé qui fait une sorte de trap hyper esthétisante. Ils dégagent une sorte de coolitude un peu bizarre qui fait qu’on pourrait se laisser bercer des heures par leur flow.»

«Elle joue sur la scène Lalaland du festival, dédiée aux musiques électroniques, et Honey Dijon est absolument parfaite pour ce rendez-vous, car elle représente une sorte de jonction idéale entre la house du passé, le présent et le futur. Elle arrive à faire une synthèse pertinente en puisant dans l’héritage de la house pour en faire quelque chose de typiquement actuel. Sans compter que c’est aussi une excellente DJ.»

Digital Zandoli.

«Ils sont la preuve évidente de la vivacité de la scène diggin actuelle, qui nous gratifie aujourd’hui des compilations de haut niveau qui explorent tous les domaines, que ce soit la musique sud-américaine, le funk nigérian, le disco du Lagos. Dans le cas de Digital Zandoli, c’est une exploration du zouk dans son côté le plus électronique et expérimental, et c’est un pur bonheur de se plonger dans ces sonorités très eighties et dansantes.»

Ideal Trouble

’est la bonne nouvelle de ce printemps pluvieux, l’apparition d’un nouveau festival à vocation collective et alternative, comme l’annonce son créateur, Etienne Blanchot, qui pendant de longues années a fait le succès et la pertinence du festival Villette Sonique, dont il vient de quitter cette année la programmation. Située dans la Station-Gare des Mines, un des

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nouveaux lieux les plus bouillonnants et excitants de Paris, Ideal Trouble annonce, en forme de mise en bouche, les venues de DJ AZF, du pionnier de la new wave Das Ding, de Bundle of Joy aka Barnt & Superpitcher ou encore du duo parisien Succhiamo. On en salive d’avance. IDEAL TROUBLE, à la Station-Gare des Mines, du 17 au 20 mai.

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Concerts

Little Simz

LA RELÈVE DU HIP-HOP

u haut de sa petite vingtaine, cette Londonienne est en train de bousculer le game du hiphop, avec son flow incisif, ses productions léchées et ses mélodies qui puisent au cœur de l’héritage de la soul music. Déjà adulée par Jay Z, Mos Def ou Kendrick Lamar, qui s’invite sur son dernier album, on vous conseille de ne pas trop perdre de temps avant de découvrir cette future bombe du rap. LITTLE SIMZ,à la Bellevilloise, le 3 mai.

St Germain

Therapie Taxi

Julie Oona

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DANCE GÉNÉRATIONNELLE

vec leur titre Salop(e) et ses plus de 2 millions de vues sur YouTube, ces quatre jeunes gens modernes – une fille et trois gars – ont posé avec humour sur des beats électro-pop les tracas de la jeune génération, entre histoires de cul, soirées au bout de la nuit et défonce programmée. Leur premier album, Hit Sale, est un joyeux mélange de tubes générationnels et désinvoltes parfaits pour brûler en beauté les restes de son adolescence. THERAPIE TAXI, à Solidays, le 24 juin et au Bataclan,les 29 et 30 novembre.

Børns

PSYCHÉ SOPHISTIQUÉE

n a découvert les premiers pas hésitants de ce jeune Américain originaire de Los Angeles avec son album Dopamine, où, déjà, le chanteurcompositeur mélangeait allègrement pop, rock et électro avec une bonne dose de psychédélisme. Son nouvel album, Blue Madonna,sorti en début d’année et où Lana Del Rey fait une apparition, confirme que Børns fait bien partie de la bande de ces nouveaux talents à suivre – les Tame Impala, MGMT, John Maus ou Ariel Pink – qui secouent la pop actuelle dans tous les sens. BØRNS, au Trabendo, le 16 mai.

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U.S.Girls

ROCK RÉVOLTÉ

méricaine installée au Canada, Meghan Remy a bâti son projet musical U.S. Girls de toutes pièces en s’entourant depuis ses débuts de différents intervenants et musiciens. Avec huit albums au compteur, dont le dernier, toujours engagé,In a Poem Unlimited, la chanteuse à la voix inimitable remet au goût du jour le rock girly, se permet des embardées vers la disco, comme une Pat Benatar ou une Blondie qui se rappelleraient à notre bon souvenir. U.S. GIRLS, au Point Ephémère, le 14 mai.

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Colin Medley

’est certainement un des événements les plus attendus de cette année. Pour fêter dignement ses 30 ans, le Rex Club invite le temps d’un concert et d’un aftershow dans son club le très discret et trop rare Ludovic Navarre, le musicien français qui, avec son projet StGermain et en trois albums devenus cultes, a réussi comme personne la fusion entre jazz, world et musiques électroniques. Bref, à ne surtout pas louper. ST GERMAIN, au Grand Rex et au Rex Club avec DJ Deep et Alex from Tokyo, le 17 mai.

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Benoit Peverelli

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JAZZ DU FUTUR


Pub.qxp_Palace 03/11/2017 09:27 Page3

Architecture intĂŠrieure

Herold Design www.herold-design.com email : paris@herold-design.com 9 rue HĂŠrold 75001 Paris (00 33) 1 44 82 56 58


Musiques & Fêtes

Nølah roductrice, DJ, guitariste et compositrice, Nølah est le nouveau talent à suivre de la techno. Connue pour ses lives puissants et hypnotiques, elle jouait en décembre dernier dans le cadre insolite du pont du Gard pour Cercle. Avant son passage au Marvellous Island, qui s’annonce comme un temps fort du festival, la jeune productrice espagnole répond à nos questions. Qui es-tu ? Je m’appelle Alba et je viens de Lleida en Catalogne. Je vis désormais à Barcelone. Je joue de la musique depuis toute petite. J’ai commencé par le classique, avant de devenir compositrice et guitariste dans

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des groupes de rock. Je suis une grande fan de Radiohead. C’est grâce à eux que j’ai découvert les synthés. Puis j’ai découvert d’autres artistes comme Caribou, MGMT, Aphex Twin et Bonobo. Ton style ? Je dirais que je fais de la techno progressive, mélodieuse et… réjouissante. J’essaye toujours de transmettre quelque chose dans chaque morceau pour transporter celui qui m’écoute dans un voyage émotionnel. Tes inspirations ? Mes propres expériences quotidiennes m’inspirent. Ce que je lis, la musique que j’écoute ou les films que je regarde. Tout peut devenir une source d’inspiration ! Ton kif ? Le contact avec le public. J’adore voir les gens danser, sauter, crier, ressentir la musique, s’amuser. C’est magique ! En studio, lorsque je trouve une bonne idée, une inspiration, je suis cet instinct. C’est une sensation géniale et unique. Je tombe amoureuse quand je joue avec mes synthés et machines et trouve de nouveaux sons, de nouvelles textures. Tes coups de cœur ? En ce moment et pour n’en citer que quelques-uns : Jonas Saalbach, H.O.S.H., Andy Bros et Undercatt. Ton meilleur souvenir ? Sans aucun doute, mon live devant le mythique pont du Gard. C’était beau et magique. J’étais fascinée par le fait de jouer en streaming devant des milliers de personnes et dans ce lieu emblématique. C’est la meilleure chose que j’ai vécue jusqu’à présent. Depuis, je rêve de faire une Boiler Room! Tes projets ? Je suis enfermée en studio en ce moment pour préparer de nouveaux morceaux. Et j’ai signé un EP sur Timeless Moment, un label brésilien qui a produit Danny Oliveira et Morttagua. Et la place des femmes dans la musique électronique… C’est dommage qu’il n’y en ait pas plus. J’aimerais être entourée de plus de femmes quand je joue. Et j’espère que les choses vont changer. NØLAH live,au festival MARVELLOUS ISLAND, plage de Torcy, le 19 mai.

Marvellous Island e retour pour une sixième édition, le festival Marvellous Island investit une nouvelle fois le cadre verdoyant du lac de Torcy. Au programme de ces deux jours de fête: quatre scènes techno et house, avec une nouvelle scénographie prometteuse et plus d’une cinquantaine d’artistes et un line-up vertigineux avec Luciano, Matador, Ben Klock, Boris Brejcha, Dj Tennis, Ann Clue, Anetha… La folie! MARVELLOUS ISLAND, plage de Torcy, les 19 et 20 mai.

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Culoe De Song igure de la house sud-africaine, le DJ et producteur Culoe De Song a contribué à faire connaître dans le monde cette scène très prolifique aux côtés de son compatriote Black Coffee. Un son qui se caractérise par une house très rythmique et presque spirituelle, qui mêle électronique et musiques traditionnelles. Culolethu Zulu, de son vrai nom, a sorti plusieurs EP sur Innervisions, une compilation, Watergate 21, et déjà quatre albums, dont Washa en 2016, pépite soulful afro-house vivement conseillée afin de vous échauffer pour ce all night long. CULOE DE SONG, all night long, powered by Dure Vie, au Badaboum,le 4 mai.

Clubbing

Greg Swales

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The Martinez Brothers

Jovonn atif de Brooklyn, Jovonn est une figure incontournable de la house underground new-yorkaise des nineties. DJ et producteur reconnu, depuis la création de son premier label, Goldtone Records, en 1991, Jovonn a signé de nombreux morceaux devenus des classiques qui résonnent toujours dans les clubs, comme Back in the darkavec DJ Deep ou encore Pianos of Gold. Avec son dernier EP, Hesperia Soul, le maître prouve qu’il n’a rien perdu de son génie… En attendant la sortie de son nouvel album, Timeless,sur son label Body ‘N Deep. JOVONN, pour la soirée Rutilance 5 ans, avec DJ Steaw et Gunnter, au Badaboum,le 19 mai.

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Marilyn Clark

vec l’arrivée des beaux jours, réouverture de la Clairière! Le club en open air invite pour son opening les deux frères superstars: les Martinez Brothers. Originaires du Bronx et élevés à la passion de leur père pour le Paradise Garage, Chris et Steve sont des habitués d’Ibiza et du club DC10. Quant à leur alliance avec Seth Troxler sous le nom Tuskegee, elle a fait naître des merveilles derrière les platines et en studio. Les deux frangins seront très bien accompagnés, puisqu’ils partageront l’affiche avec Dan Ghenacia, membre du trio Apollonia. Hot! THE MARTINEZ BROTHERS,avec Dan Ghenacia, à la Clairière,le 18 mai.

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Detroit Love

ix ans que les soirées Wet For Me se sont imposées comme des incontournables du clubbing parisien! Organisées par le collectif lesbien et engagé Barbi(e)turix, qui s’attache à rassembler la communauté LGBTQI autour de soirées survoltées. Pour fêter cet anniversaire, le programme s’annonce chargé : deux scènes, 9 heures de fête et une vingtaine de DJ qui ont marqué son histoire, avec Louisahhh, Maud Geffray, Jeanne Added en live, Léonie Pernet, Myako, et Rag, sa directrice artistique. WET FOR ME 10 ANS, à la Machine du Moulin Rouge, le 21 avril.

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nitiée par Carl Craig, la soirée Detroit Love revient pour une cinquième et exceptionnelle édition parisienne. Pour l’occasion, la Rafinerie réunira huit des meilleurs représentants de la techno made in Detroit : un événement unique en France puisque ce sera la première fois qu’autant d’artistes de Detroit seront réunis sur une seule et même scène. On pourra compter sur la présence de Carl Craig, bien sûr, Octave One pour un live électrique, le génie Moodymann, Kyle Hall, Omar S ou encore Stacey Pullen. Ce maestro issu de la seconde génération de producteurs de Motor City a mixé la première compilation du label Detroit Love fraîchement lancé par Carl Craig. Marathon chaud bouillant en perspective. DETROIT LOVE, au Dock Pullman,le 16 juin.

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Pierre Andreotti

Wet For Me 10 ans

Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par L U C I E G O U Z E et P A T R I C K T H E V E N I N avec F L O R I A N E R E Y PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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Paris en Chine PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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ù est le réel? Où se cache-t-il? Puisque nous hésitons parfois entre réalité et fiction, le modèle et la copie, l’authentique et le factice, le vrai et le fake… ces images du photographe français François Prost vont accroître nos doutes. En Chine, une ville, Tianducheng, dans la banlieue de Hangzhou, à 200 km de Shanghai, s’est

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construite il y a dix ans sur le modèle de Paris. Pas en s’inspirant, non, à l’identique: tout pareil ou presque. A quelques petits détails près… A tel point que nous avons parfois du mal à repérer le vrai du faux, le chinois du parisien… On y trouve une tour Eiffel de 108mètres de haut et de nombreux immeubles de style vaguement «haussman-

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nien», plus quelques parcs ici et là et des statues et fontaines presque aussi belles que les vraies… Là-bas, tout le monde trouve ça joli et très réussi. Ce “décor” façon Paname attire de nombreux touristes chinois et les organisateurs de mariage, qui adorent faire de ravissants shootings photo dans ce lieu si délicieusement français.

François Prost a tout photographié, la ville chinoise et la capitale française, puis il a placé les deux images côte à côte, les constructions chinoises à gauche, les images de Paris à droite. C’est troublant. C’est Paris en Chine. Pari réussi? On vous laisse comparer et décider. C M www.francoisprost.com

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aire du nœud un bijou, tel est le credo de la très jeune créatrice Anna Dubessy. Il y a un an, elle crée sa première série, Close-up, une ligne de bijoux forgée à Paris pour sa marque Artdenouer. Treize modèles, déclinés en or et ruthénium, où elle féminise la technique ancestrale du nœud marin. «J’ai voulu donner une approche contemporaine, féminisée, aux nœud de chaise, nœud plat ou double sur son double, car c’est un univers qui est traditionnellement très masculin.» Elle réalise ses maquettes avec de la paracorde, une matière légère et robuste utilisée pour les parachutes américains durant la Seconde Guerre. Ses bijoux, elle les appelle des “sculptures à porter”. «Toutes mes inspirations viennent de l’art: les dessins à la “ligne ininterrompue” de Picasso et les travaux sur la ligne unique de Christiane Spangsberg, une artiste danoise. Il y a toujours cette notion de continuité. J’aime que les lignes épousent le corps et se calquent sur la peau.» Elle est sélectionnée parmi les cinquante artistes de bijoux contemporains pour l’exposition «LOOT 2018», au MAD de New York.

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La grâce des nœuds

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La déco Mosaert e trio du label Mosaert, composé de Paul Van Haver, alias Stromae, sa femme, la styliste Coralie Barbier, et son frère, le directeur artistique Luc Junior Tam, ouvre un nouveau chapitre. A la musique, la vidéo, le graphisme et la mode s’ajoute pour la première fois une collection déco: du linge de maison, des coussins, de la vaisselle et même un fauteuil. Les imprimés s’inspirent des styles Art déco et Art nouveau qui ont façonné Bruxelles. Arabesques, fleurs et papillons sont modernisés en des imprimés graphiques, véritable signature de Mosaert. A cette occasion, on peut découvrir au Bon Marché Rive Gauche deux installations qui offrent un parcours fantastique dans la Mosaert Fabrique. Pour le lancement, Stroame sort une nouvelle chanson, Défiler, et un nouveau clip.

Portrait : Benjamin Brolet

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Franck Boclet de retour chez Smalto ’est comme si je revenais chez moi», dit le créateur Franck Boclet, qui vient d’être nommé directeur artistique de Smalto, poste qu’il avait déjà occupé jusqu’en 2007. «Je suis là pour redorer le blason de cette maison», a ajouté celui qui était considéré comme le “fils spirituel” du fondateur, le couturier italien Francesco Smalto, décédé en 2015. Dans cette griffe à «l’identité masculine très forte», le créateur prévoit de mettre l’accent sur «l’univers +red carpet+, cocktail et fête, qui était une spécialité de Smalto», mais aussi sur «l’univers sportswear et weekend», avec du cuir, de la maille, du jersey. Franck Boclet, également en charge de la couture, présentera sa première collection de prêt-à-porter en juin-juillet 2018 et compte redynamiser les deux boutiques de la marque, à Paris et Bordeaux.

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PAL ACE scope e cherche à mettre en valeur la femme avec des matières souples et nobles qui épousent le corps», raconte Sophie Martin,la créatrice et fondatrice de by Sophie Paris. Elle marie les matières, et tout particulièrement la dentelle et la soie, suffisamment épaisse pour conserver son aspect velouté. Comme dans ses peintures, car Sophie est peintre, elle aime associer des coloris, jouer avec des combinaisons plus vibrantes, comme une soie orange avec une dentelle rosée. «Il faut que cela résonne! Aujourd’hui, la dentelle revient beaucoup, le dessous-dessus redevient tendance, les hauts de pyjamas se portent en top dans la journée, les caracos sur un tee-shirt. C’est très délicat. Avec la soie, les couleurs sont très lumineuses. Cela ajoute aussi une petite note de couleur à nos tenues noires.»

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Lumières d’été

es créations de Yoxeone sont résolument modernes et chics. La collection Rock N Rolla, qui s’inspire des grands espaces des déserts du Nevada, est la ligne jean et casual de la saison printemps-été 2018. Pour un homme libre et rebelle.

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hite Morning, Surf Session et Gipsy Chic sont les trois thèmes majeurs choisis par Best Mountain pour sa collection printemps-été 2018. On craque notamment pour la combinaison nude romantique, le bomber imprimé exotique ou encore la robe longue bohémienne seventies. Les hommes opteront pour le total look blanc estival, le vestiaire du surfeur californien ou l’esprit Arizona Dream… Toujours à prix accessibles.

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ook good, feel good! IKKSlance son label Urban Lab, un vestiaire technique et formel pour les hommes actifs. Idéal pour travailler et voyager, il se caractérise par sa fonctionnalité et ses matières. On retrouve les pièces essentielles totalement axées sur le confort et l’innovation. Le winner: le “travel suit”, ou costume, est ici proposé dans une version stretch et infroissable pour être chic en toutes circonstances.

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près trente belles années à la tête de sa marque, Tara Jarmontransmet sa vision à une nouvelle directrice artistique: Colombe Campana. Diplômée du Studio Berçot, elle a travaillé au sein des maisonsCapucine Puerari, Sonia Rykiel, Claudie Pierlot... Colombe Campana insuffle une nouvelle énergie à la Maison tout en préservant l’esprit Tara Jarmon. Sa première collection est à l’image du printemps, avec des couleurs fraîches et vives, des imprimés faisant la part belle aux fleurs et aux trèfles. La silhouette est fluide, les matières sont naturelles: coton, soie et viscose. Des intemporels, tailleurs, trenchs et robes sont revisités dans des coloris vifs qui leur donnent un nouveau jour et une nouvelle allure.

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levenParis s’associe à la National Football League américaine (NFL) pour lancer une ligne exclusive de tee-shirts, sweats et bombers. Sur lesquels on pourra retrouver les couleurs et les logos des plus grandes équipes US.

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Les must have des Galeries Lafayette ’heure est à la fête ! Au lâcher-prise, à l’enivrement et à l’émotion. Cet été, les matières scintillent, les détails brillent et les lignes optent pour des courbes street couture. Un vestiaire disco sport à l’allure terriblement hypnotique. Vibrez au rythme de la musique et de la mode aux Galeries Lafayette. Let’s dance! 40 boulevard Haussmann, Paris IXe. Ouvert tous les dimanches de 11h à 19h.

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Chemise Acne Studios, viscose, 550€. 1er étage Magasin principal.

Casquette Galeries Lafayette, coton, 24,99€. Rdc Magasin principal et sur galerieslafayette.com

Jupe Pinko, 98% coton, 2 % polyamide, 195€. 3 étage Magasin principal. e

Short Tommy Hilfiger, polyamide, 89,90€. 2e étage Magasin principal. Sweat Zadig & Voltaire, coton, 195€. 2e étage Magasin de l’homme.

Baskets National Standart, cuir, semelle caoutchouc, 225€. 1er étage Magasin de l’homme et sur galerieslafayette.com

Sac Clover Trefle Maje, cuir d’agneau, porté ceinture ou épaule, 225€. Rdc Magasin principal. Masque cheveux réparateur de nuit, While You Sleep, Bumble and Bumble, pot 190 ml, 42€. Rdc Magasin principal. PA L AC E COS T E S AV R I L / M A I / 2 0 1 8

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Le conseil beauté de Martine

de Richeville our une remise en forme printanière, la boxe, c’est fantastique! Contrairement à ce que l’on imagine, le combat n’est pas forcément agressif, mais développe rapidité, souplesse et endurance. C’est extrêmement technique, et, comme il faut être très concentré, cela vous permet de canaliser votre énergie et de vous vider la tête complètement. Si vous pensez à autre chose, vous risquez de prendre un mauvais coup! C’est très structurant pour les gens stressés ou angoissés. D’un point de vue physique, c’est hyper cardio, ça sculpte le corps et étire les muscles, sans prendre de volume, et on doit garder en continu les abdos serrés. C’est aussi formidablement ludique, il faut être tout le temps dans l’anticipation et la défensive. Ça nous rend plus fortes. Moi, je n’ai plus peur de rien. L’idée, c’est de prendre le moins de coups possible et, lorsque vous êtes en danger, de savoir observer l’autre pour trouver la faille. C’est ça, la boxe, c’est pas un truc où vous sautez d’un pied sur l’autre et tapez dans un sac.»

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our le printemps, le sac Emily de The Kooples se décline dans de nouveaux coloris: le cuir embossé lézard pour les minis, avec des teintes marron, bordeaux ou orange; le sac façon croco en émeraude, jaune, pistache... dans les autres tailles. Un format très tendance voit le jour pour la nouvelle collection: le sac ceinture, en rose, blanc, émeraude... Et toujours l’Iconic sac en rouge et noir avec un cuir lisse en simple ou maxi-modèle. Un sac qui reste un intemporel dans toutes ses formes et couleurs.

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Luxe

glamour arhad Re est le créateur qui monte: après des années de collections haute couture, il a décidé de se lancer dans la création d’une collection d’accessoires de luxe. Aimé des stars telles que Catherine Deneuve, Joan Collins, Brigitte Nielsen ou encore la princesse Soraya, ses créations sont réalisées par les meilleurs artisans en Italie. Il est présent à Téhéran, avec deux boutiques, à Rome (une autre boutique va ouvrir à Milan), et vient d’ouvrir une boutique à Paris, au 71 rue de Grenelle. Farhad Re propose aux femmes éprises de liberté et d’audace un style significatif et créatif, mêlant mode, luxe, glamour et sensualité.

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Des

sacs

aire simple et beau, solide et utile, voilà le postulat de Jeanne Signoles créatrice de la marque de sac L/Uniform. Cofondatrice de cette griffe avec son mari, Alexandre, dont la famille est propriétaire de la Maison Goyard, Jeanne, rigoureuse et exigeante, taille ses sacs dans la crème de la toile. Quel a été l’élément déclencheur de la création de votre marque? Un jour de départ en vacances où je me suis retrouvée devant un tas de bagages au pied du coffre de la voiture, disparates, certains trop petits, d’autres usés. C’est là que j’ai commencé à réfléchir sur l’art du sac, qui doit être fonctionnel et beau. Vos sources d’inspiration? J’ai réadapté des sacs de travail et du quotidien comme le cabas à commissions ou le sac à outils en augmentant ici la largeur, en ajoutant là une poche, en utilisant de belles couleurs et en m’appliquant à leur apporter des finitions impeccables. Et pour la robustesse, je suis allée chercher les meilleures toiles: une toile tissée en coton et lin, et une toile kaki encore aujourd’hui utilisée par l’armée. Le cuir, que j’utilise avec parcimonie, est un cuir de veau pleine fleur de grande qualité. L/Uniform est une marque de luxe? Non. Je ne voulais pas faire du luxe, car le luxe est toujours associé à un prix. Je voulais être abordable

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mais pas au détriment de la qualité. Dans mes ateliers à Carcassonne, je contrôle la production pour que chaque pièce soit parfaite. Quel est le profil de votre clientèle? Une cliente Céline, Chanel ou Comme des Garçons, une esthète, une exigeante qui veut un sac joli, bien conçu et pratique au quotidien. Les collaborations se sont multipliées depuis la création de votre marque (Bonpoint, Sisley, Hervé Herau…), et la dernière en date a vu naître une collection capsule avec l’Hôtel Costes… A chaque fois, je me mets au service de belles marques françaises, comme avec Marie-Hélène de Taillac, pour qui j’ai réalisé une housse à bijoux de voyage. Avec Jean-Louis Costes, c’est une rencontre très enrichissante. Il était venu me voir au tout début dans ma boutique. L’idée d’une collaboration a germé pour donner naissance à ce set week-end composé d’un sac 48 h, d’un sac de marin et d’une trousse de toilette. Nous avons travaillé longtemps la couleur, ce fameux marron, avant d’arriver à la teinte parfaite: nous sommes passés d’un camel foncé à un marron rouge, puis à un marron très brillant, avant d’obtenir ce marron mat que je trouve particulièrement beau. Vos adresses préférées à Paris? L’Hôtel Costes pour un petit déjeuner, Clover pour le déjeuner et le Bar des Prés pour dîner.

à part

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Propos recueillis par SANDRA SERPERO L/Uniform boutique. 21, quai Malaquais, Paris VIe. www.luniform.com


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Les expériences culinaires

aux Manoirs de Tourgéville (Deauville) ormé par Vincent Maillard, chef exécutif du Spoon by Alain Ducasse, Emmanuel Andrieu dirige depuis bientôt huit ans le restaurant Le1899, où il imagine une gastronomie entre terre et mer. Une cuisine simple, généreuse et authentique qui s’adapte à chaque moment de la journée, au fil des saisons. Emmanuel Andrieu s’évertue à offrir une cuisine respectueuse des meilleurs produits locaux. Dans une chaleureuse ambiance corail et prune, il fait la part belle aux inspirations normandes, réinterprétées avec brio dans un esprit moderne. L’équipe, toujours aux petits soins pour ses clients, vous

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accueillera avec sourire, gentillesse et attention dans une ambiance décontractée. Formed by Vincent Maillard, Executive Chef of Spoon by Alain Ducasse, Emmanuel Andrieu, is directing for eight years restaurant Le 1899where he imagines a gastronomy between land and sea. A simple, generous and authentic cuisine that adapts to each moment of the day. He wants to offer a cuisine respectful of the best local products. The team will welcome you with kindness and attention. www.lesmanoirstourgeville.com - 02 31 14 48 68

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a&sh inspire, respire et crée la surprise avec sa deuxième capsule yoga, en collaboration avec la jeune marque Ana Heart, cocréée par Amanda Ibgui, designer d’intérieur et yogini confirmée, et Rachel Novetsky, son enseignante historique et mentor. Une façon unique, féminine et dans l’air du temps de montrer que l’esprit ba&sh, c’est plus que de la mode: un véritable lifestyle. Une collection dédiée au sport, mais plus encore. Elle est pensée pour les filles qui aiment se sentir belles et bien, pour des femmes créatives: on porte ces produits à l’intérieur comme à l’extérieur.

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a beauté naturelle du monde captivait M. Winston, qui passa l’ensemble de sa carrière à réimaginer et réinterpréter ses splendeurs. La nature demeure aujourd’hui encore une muse intarissable. S’inscrivant dans la tradition de la Maison et mariant la beauté de la nature aux pierres les plus somptueuses, les créateurs, menés par le désormais regretté Maurice Galli, ont réinventé le myosotis sauvage. Son élégance est célébrée à travers une collection complète – collier, pendentif, boucles d’oreille, bracelet, bague et gracieux charm – dont toutes les pièces assortissent à la perfection les diamants taille brillant aux poires et aux marquises dans un charmant mélange qui traduit toute la beauté du myosotis.

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La collection «Forget-Me-Not» en saphirs roses et bleus est disponible dans les salons Harry Winston à partir d’avril 2018.

ram et Panafrica s’associent et proposent en exclusivité des baskets élégantes et affirmées qui s’adapteront à tous les styles. Ces baskets (femme, homme et mixte) sont réalisées en 100% textile. Avec la particularité, pour la marque Eram, du choix exclusif de l’imprimé wax, tissu aux motifs africains. Panafrica est une marque de mode responsable. Son ambition est de fabriquer des baskets différemment, dans le respect de ceux qui les produisent et soucieux de l’impact social, économique et environnemental de leurs actions.

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’est dans le cœur du triangle d’or, entre la place Vendôme et l’Opéra de Paris, que la Maison Goralska a choisi d’ouvrir son premier flagship store au 12rue de la Paix. Au cours d’un voyage en Namibie, la créatrice de la marque, Corinne Evens, a imaginé le décor de cette nouvelle boutique. Une année entière a été consacrée à la recherche de matériaux nobles. «La boutique sera le lien entre le ciel, la terre, le monde minéral des gemmes, les forces naturelles et la femme Goralska, une expérience extraordinaire.»

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Bijoux d’exception

our fêter les 25 ans de la Maison de Grisogono, Fawaz Gruosi a imaginé une série exceptionnelle intitulée Allegra 25, incluant cette montre qui reprend tous les codes qui ont fait son succès. Le subtil jeu de courbes est ici retranscrit en 29 anneaux d’or rose habillant un cadran serti diamants, sur le bracelet en galuchat blanc, signature de la Maison, pour donner vie à une icône de son temps, une icône dans l’air du temps. Ce bijou est l’expression même du savoir-faire horloger et joaillier de Grisogono. Une ligne contemporaine et intemporelle.

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on Kortajarena a arboré le temps d’un shooting la collection Move Titanium. Titane et diamants se mêlent pour donner naissance à des bijoux intemporels. Messika innove dans son histoire et étend son emblématique collection Move à l’homme. La Maison conçoit des bangles, des bagues, des pendentifs et des boutons de manchette, dont aucun ne pèse plus de quelques grammes. Les Bangles Move Titanium se composent d’un simple jonc de titane, trois diamants en mouvement et des bords légèrement brillants. L’élégance se conjugue en toute simplicité avec les valeurs cardinales de laMaison Messika: confort, légèreté et mouvement. Ultralégers, ils se portent facilement avec une montre, ou en accumulation.

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Pub.qxp_Palace 20/04/2018 09:46 Page3



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