Kate Winslet Viggo Mortensen Charlotte Casiraghi Vanessa Kirby Mode
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Les héros sont entrés dans Paris
Le Guide très parisien: expos, restos, bars, concerts
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8 5 Lifestyle, mode, art et création à Paris
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Sommaire
85 Printemps - Eté
2021
La Météo des Modes 14. Adopte une plante. Le nouveau green, c’est le bleu. 15. Empathie et beauté. Jeux et mode.
Talents
20. Kate Winslet «Je me suis toujours battue pour avoir des rôles singuliers».
24. Viggo Mortensen «Me prendre pour une star, jamais… pour un artiste, peut-être». 27. Fabrice Le Ruyet. «Paris conserve son
pouvoir de séduction».
28. Charlotte Casiraghi «Merci, Baudelaire, merci, Pascal! Je me suis sentie moins seule en vous lisant».
32. Vanessa Kirby
«Je suis fière de faire partie de ce mouvement qui brise les tabous». 35. Benjamin Bernheim.Ténor romantique. 36. Camille Goutal Isabelle Doyen. Voyages en duo. 38. Mathilde Jonquière.Mosaïques haute couture. 40. Olivier Courtin-Clarins.«Nous voulons être
la référence pour le skincare».
42. Des gens que j’aime… Pénélope Bagieu. 44. Rose Saneuil. La marqueterie réenchantée. PA L AC E SCO P E
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Sommaire
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Printemps-Eté
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Carnets de Mode
46. Envie de danser?
Photographies Jean-Baptiste Courtier. 62. Victoria Feldman Tomas Berzins. «Victoria/Tomas est la seule marque qui fait des collections 100% réversibles». 66. Des souliers d’exception. 68. Elégance joyeuse. 70. Des manches oversize. 72. Des voiles sensuels. 74. Des décolletés audacieux. 76. Des jeux de résilles. 78. Des couleurs arc-en-ciel. 80. Des dos nus élégants. 82. Des tresses au soleil. 84. Iliona. Bonjour tristesse.
LE GUIDE TRÈS PARISIEN 86. Galeries & Musées 88. Restos & Bars 92. Spécial Pâtisseries. 96. Musiques & Fêtes
98. Róisín Murphy.La Disco Queen ultime! 99. Jakub Józef Orlinski.«Star baroqu’n’roll». 100. Envies & Plaisirs
Les héros sont entrés dans Paris Images Benoit Lapray.
106. Six jeunes créateurs bijoux
128. Boutiques & Adresses 130. Où trouver votre magazine-cadeau. ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution PA L AC E SCO P E
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Rédaction Magazine édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DA C T I O N 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef, Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini. Rédactrice digitale Camille Carow Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Anne Delalandre, Alice de Chirac, Sabine Euverte, Patricia Khenouna, Sandra Hirth, Philippe Latil, Claude Maggiori, Robert Maggiori, Lionel Paillès, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Nadine Vasseur, Ellen Willer Juliette Michaud correspondante à Los Angeles. Stagiaires : Jeanne Cerin, Célia Debes Photographies: Justin Bettman, Jiyang Chen, Elodie Darguin, Simoné Eusebio, Christoph Köstlin, Gonzalo Machado, Jean-Baptiste Millot, Inès Vansteenkiste-Muylle, Rankin, James White PUBLICITÉ. PalacePresse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 Directrice commerciale: Clara de Langsdorff I M P R I M E R I E . Imprimé en France - Roto France Impression - Lognes (77) Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture:Mark Abrahams / Trunk Archive / Photo Senso Kate Winslet porte une robe Jil Sander et des bracelets Cartier. (Photographie retouchée)
Making of
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ean-Baptiste Courtier a découvert sa passion pour la photographie alors qu’il travaillait dans une agence de mannequins. Autodidacte, il s’est formé auprès de photographes renommés. En parallèle de son travail artistique personnel, il s’intéresse à la photographie de mode, car, pour lui, «elle ajoute des éléments à la narration, et parce que c’est parfois très utile d’avoir des contraintes». Nous lui avons confié la série Envie de danser ? de ce numéro d’été. Il a souhaité «raconter le lien physique aux autres mis à mal pendant les périodes de confinement». Parfois douces et mélancoliques, ses images sont le plus souvent teintées d’humour. La mannequin Lida Freudenreich, de l’agence Women, qui défilera pour la maison Dior quelques jours après notre shooting, s’est prêtée avec élégance et glamour à toutes les acrobaties. Elle a été saisie, tirée par les bras et portée, comme par magie, par des mains mystérieuses. La mode de ce printemps-été est minimaliste mais résolument sexy et parfois impertinente. Les colliers se portent en ceinture, le trench à l’envers, les blousons sont courts et les dos nus audacieux… Avec une folle envie de danser à nouveau ! ANNE DELALANDRE
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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUET
Adopte une plante P
lus faciles à vivre qu’un animal de compagnie, les plantes sont la nouvelle lubie des jeunes. Aux EtatsUnis, sur 6 millions de personnes qui ont commencé à jardiner en 2016, 80% étaient âgées de 18 à 34 ans. Et la pandémie n’a fait qu’exacerber cet intérêt : 62% des millennials ont déclaré que «l’espace vert avait été vital pour leur santé mentale pendant le confinement» et 48% ont assuré que «le jardin était désormais la partie préférée de leur foyer». Sur Netflix, le succès de l’émission britannique TheBig Floral Fight, une sorte de Top Chef pour fleuristes, en est un autre signe. Cette jeunesse à la main verte célèbre l’esthétique rurale, appelée sur les réseaux «cottagecore» ou «farmcore». Elle est perçue comme une nouvelle forme de soin de soi et marque son goût pour la «slow life» : la présence de plantes dans les espaces intérieurs est réputée améliorer la qualité de l’air et réduire le stress, en opposition au climat anxiogène instauré par l’omniprésence des écrans. Pour aider ces «parents végétaux» à s’occuper de leurs jeunes pousses, les solutions digitales se multiplient. Planta, Vera, Florish, Gardenia… proposent des systèmes de diagnostics intelligents, des rappels d’arrosage et des conseils d’experts en direct. Le jardin d’intérieur est le sujet d’une multitude de marques en ligne : TheSill, Bloomscape, Bergamotte. En France, les ventes croissantes de plantes éphémères témoignent d’un intérêt sans précédent et montre l’attention particulière portée au bien-être et au potager. On note la naissance du micro-jardinage comestible. Bloomscape a récemment lancé sa section Edible Garden pour la vente en ligne de menthe, camomille, tomates-cerises, petits piments et mélanges de salade.
Le nouveau green, c’est le blue
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vant, il y avait la green beauty. Aujourd’hui, le vert vire au bleu : la blue beauty. Ce sont des marques cosmétiques clean qui, en plus d’être durables, non toxiques ou vertes, contribuent activement à l’avenir de la planète. Comme Avasol Responsible Suncare, Love Sun Body, Babo Botanicals , REN, EIR, MDSolarSciences, Raw Elements, Erbaviva, One Ocean Beauty, Clarins… Au-delà des ingrédients et des actifs, la blue beauty valorise les emballages vertueux, 100% compostables ou recyclables, fabriqués à partir de bio-matériaux. De nombreuses pistes sont déjà explorées : algues vertes toxiques pour les algo-designers Samuel Tomatis et Margarita Talep, déchets industriels d’algues brunes pour Algopack, déchets verts, épluchures, fleurs fanées, branchages, feuilles mortes, ou même champignons, pour Myco Foam. On peut enfin signaler l’initiative des associations Coiffeurs justes et Matter of Trust, qui, en partenariat avec des salons de coiffure, recyclent les cheveux coupés pour créer des filtres anti-marées noires. Where once it was green beauty, now it’s blue: clean cosmetics that are sustainable, non-toxic and organic, and actively help the planet. A key blue beauty virtue is packaging made of 100% compostable and recyclable biomaterials, such as green algae, bio-waste and mushrooms. Even waste human hair is being recycled for use in filters used against oil spills.
Easier to deal with than pets, plant have been a lockdown hit. So as Gen Z gets green fingers, digital solutions are arriving to help, including Planta, Florish, Gardenia and Vera, offering smart planters and diagnostic apps to help users give their plants the best care. A multitude of online brands – The Sill, Bloomscape, Bergamotte– have products for indoor plants, while “micro-gardening” for edible plants has also taken off. It’s time to get your hands dirty.
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La Meteo des Modes
Empathie et beauté D
éfinie par la faculté de «se mettre à la place de», pour les marques, la culture de l’empathie se caractérise par le désir d’adopter le point de vue de leurs clients, de comprendre leurs besoins, mais aussi leur état émotionnel. Curology crée des mix ultraciblés à partir des données personnelles des clients : photos, historique de traitements, objectifs de vie. En Californie, grâce à l’intelligence artificielle, Versed et Mxt créent un programme beauté sur mesure à partir de l’âge, du type d’épiderme, de l’environnement, du mode de vie, de la sensibilité de la peau, de la réaction à certains parfums. Prose, aux Etats-Unis encore, lance une gamme de shampoings «made-to-order» à partir de 135 critères, qui donne lieu à 50milliards de formules personnalisées. En France, c’est Just Shampoings qui incarne le «made with empathie» avec un diagnostic capillaire similaire. Parmi les géants de la beauté, L’Oréal semble bien décidé à faire bouger les lignes. Début 2019, leur marque LaRoche-Posay lançait My Skin Track pH, un capteur accompagné d’une application dédiée pour suivre en temps réel l’évolution du pH de la peau. De même, My Skin Track UV, un capteur portable, celui-là, pour mesurer l’exposition aux UV, à la pollution, au pollen et à l’humidité. L’Oréal encore, avec une tech compagny acquise par le groupe, ModiFace, vient de mettre au point SkinConsult AI, la première app qui utilise l’intelligence artificielle pour établir un diagnostic personnel du vieillissement de la peau. Companies have discovered emotions and are spending more time trying to understand their customers’ needs and feelings. For example, in the US, VersedandMxtare using AI to create tailored beauty programs based on age, skin type and sensitivity, environment, lifestyle, and reactions to certain perfumes. Back in France, La Roche-Posayhas launched My Skin Track UV, a sensor linked to an app that measures the skin’s exposure to pollution, pollen and humidity.
Jeux et mode
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e marché mondial de l’entertainment (séries, musique, films, événements sportifs) est à ce jour la première industrie culturelle. Dave McCarthy, alors responsable des opérations Xbox chez Microsoft, avait insisté sur une industrie qui veut désormais «s’adresser à tout le monde» et s’imposer comme un vecteur de progrès social. En Corée du Sud, le secteur a été un vecteur puissant de changement des mentalités. Des joueuses comme Kim Se Hyun sont devenues des symboles féministes, et des communautés de gaming comme Famerz s’élèvent contre la misogynie, avec des personnages féminins moins caricaturaux : Ana dans Overwatch League, Emily Kaldwin dans Dishonored, Sarah Kerrigan dans Starcraft. Depuis 2019, l’enjeu est devenu également essentiel pour les marques de luxe, Louis Vuitton en tête, qui a conduit à organiser à Paris, pour la première fois, le trophée de la finale de la Coupe du monde de League of Legends. Depuis, les fans d’e-sport ont mentionné #LouisVuitton environ six fois plus souvent. L’enseigne a également dévoilé des tenues destinées à être portées par les personnages du jeu. Burberry a aussi capitalisé sur cet élan à travers BBounce, une interface où étaient mises en avant les doudounes tatouées du monogramme Thomas Burberry. Il faut enfin rappeler qu’un mois après que Nike a lancé Reactland, un jeu installé dans quatre points de vente et un site éphémère en Chine, 48% des joueurs avaient acheté des chaussures… The global entertainment market – series, music, films, sporting events – is looking to become a vector for social change. In South Korea, leading gamer Kim Se Hyun has become a feminist icon and groups, such as Famerz, are working to fight misogyny in games. Major brands are also getting involved. Louis Vuittonwas a sponsor of the League of Legends final in Paris, whileBurberrycreated BBounce around its quilted jackets. And when Nikeinstalled a game for shoppers in its stores, 48% of players went on to buy shoes.
Pierre-François Le Louët
est président de l’agence NellyRodi. PA L AC E SCO P E
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Ta l e n t s
Kate Winslet
« Je me suis toujours battue pour avoir des rôles singuliers»
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n détective tourmenté enquête après la découverte d’un corps dénudé féminin… Déjà vu ? Peut-être ! Sauf que dans Mare of Easttown, de Gavin O’Connor, diffusé depuis le 18 avril sur OCS, le flic en proie à ses démons est une Kate Winslet absolument fascinante, corps et cœur lourds, juron facile et bière à la main : une jeune grand-mère déprimée et pourtant bien déterminée à régler son compte à tous les malfaisants de ce monde. Dix ans après Mildred Pierce, la grande Kate revient avec une autre minisérie addictive. Est-ce bien la même Kate qui joue la paléontologue mutique et amoureuse de Saoirse Ronan dans Ammonite, de Francis Lee, ce drame passionnel dans l’Angleterre victorienne qui rappelle à quel point l’oscarisée Kate Winslet est, à 45 ans, une immense actrice au sommet de son art ?
Vous êtes connue pour vous immerger dans vos rôles. Comment vous êtes-vous préparée pour Ammonite ?
L’histoire se déroule en 1840. Mary Anning, ex-paléontologue, qui est un personnage réel, a cessé ses activités pour vivre sur la côte sauvage de l’Angleterre, où elle cherche des KATE WINSLET. Lorsque je tombe sur un scénario original fossiles qu’elle vend aux touristes. Jusqu’au jour où un comme celui d’Ammonite, c’est formidable. Je me suis touhomme fortuné lui demande de prendre soin de Charlotte, jours battue pour avoir des rôles singuliers, forts, authenson épouse, qui souffre de «mélancolie». Et c’est l’exquise tiques. A mes débuts, tout n’est pas venu à moi sur un Saoirse Ronan, avec qui je n’avais jamais travaillé directeplateau : j’ai fait des pieds et des mains pour jouer Rose dans ment, qui joue le rôle. Il était très clair pour nous deux que Titanic. Maintenant, je suis plus demandée, mais, qui sait, un jour cela changera peut-être et je me retrouverai à nouveau ces héroïnes réservées étaient en fait capables de moments à supplier pour des rôles. Ma motivation restera la même : passionnés, et nous étions prêtes à les incarner à l’écran sans tabous. Pour cela, nous n’avions besoin qu’est-ce qui me donne le frisson et me donne envie de m’embarquer dans une folle aventure ? «Ma motivation que d’une structure très bien orchestrée par Francis Lee. Prétendre que l’on est Qu’est-ce qui me donne envie de comprendre et est toujours la devenir une autre personne ? même: qu’est-ce raide dingue de Saoirse n’est pas très difficile, vous savez. Le plus dur, peut-être, Vous aviez vu le premier film de Francis Lee, qui me donne moi qui suis très animée dans la vie, était Seule la terre (2017), souvent comparé à le frisson et Brokeback Mountain ? l’envie de m’em- de jouer quelqu’un qui parle peu. Mais la barquer dans vraie préparation, pour moi, était Oui, j’étais d’emblée impressionnée par le talent une aventure? d’ordre climatique… naturaliste de ce superbe réalisateur anglais. Ici, Qu’est- ce qui le plus remarquable à la lecture de l’histoire était Comment cela ? me donne envie Nous avons tourné à Lyme Regis, dans sa compréhension de la sensibilité féminine et son de comprendre le Dorset,où Mary a vécu et travaillé. envie de dénoncer le système patriarcal de et devenir l’époque. A croire que Francis était une femme. Francis et moi avons mis au point le perune autre D’ailleurs, pendant notre préparation, j’avais l’imsonnage de Mary des mois et des mois personne ?» pression d’être avec une copine ! avant le début du tournage. Je me suis PA L AC E SCO P E
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JAMES WHITE Trunk Archive/ PhotoSenso
Enquêter sur l’âme humaine ou briser les tabous avec des «amours interdites» : on vous sent plus dédiée que jamais à votre passion du jeu, de l’éclectisme. Toujours creuser, toujours vous renouveler…
{Talents}
«Je n’aurais pas pu faire un tel film en faisant semblant. Il me fallait braver les éléments, le vent, la mer, il me fallait être transportée» Kate Winslet dans le film «Ammonite», deFrancis Lee.
installée sur place. Francis est un réalisateur obsédé par la façon dont le paysage dans lequel vous vivez façonne votre existence. Pour Ammonite, j’ai tourné des scènes sans doublure du haut de falaises dangereuses. Avec le recul, était-ce bien raisonnable ? Je n’aurais pas pu faire un tel film en faisant semblant. Il me fallait braver les éléments, le vent, la mer, il me fallait être transportée.
… et déprimées !(Rires.) Mare m’a touchée, car elle n’en peut plus. Elle a été une ancienne gloire de sa petite ville de province, mais ensuite tout est allé de travers, comme si tout s’était effondré autour d’elle. Et elle se venge en emm… tout le monde. (Rires.) Pour être crédible, je l’espère, j’ai passé plusieurs mois avec les services de la police locale d’Easttown en Pennsylvanie, où se déroule l’histoire. Le courage des femmes policières m’a sidérée. Je voulais montrer ce quotidien d’une femme détective, sans fioritures. Mare s’habille et se comporte comme un mec, envoie balader sa propre mère. Et, derrière toute cette carapace, elle repense à l’enfant qu’elle a perdu… Les femmes policières que j’ai rencontrées veulent vraiment nous protéger et protéger leurs enfants. Elles sont remarquables. Jouer une détective semble être un passage obligé pour un acteur, aujourd’hui ?
Pour un acteur, c’est forcément intéressant, car c’est un personnage qui répond peut-être à cette question qui nous laisse tous incrédules : comment peut-il y avoir tant de pulsions hideuses dans ce monde ? Pourquoi les humains se comportent-ils ainsi ? Comment parvient-on à être encore original dans n’importe quel genre, polar, romance, science-fiction, puisque tout a déjà été fait ? Il faut une écriture puissante, de la profondeur, montrer que l’amour est plus fort que la mort. Il faut aussi savoir lire entre les lignes. Vous évoquez la science-fiction, et il est excitant de vous savoir dans tous les Avatar à venir de votre «mentor» James Cameron !
Mais je ne peux toujours rien dire sur mon rôle, si ce n’est que je suis très… bleue ! (Rires.) Et que je suis une créature de l’eau, car, décidément, Jim (Cameron) aime bien me plonger dans l’eau. (Rires) C’était extraordinaire. Pour Avatar2, j’ai dû apprendre à faire de la plongée, et j’ai adoré cela, d’autant que mon mari m’a accompagnée. C’est après coup que l’on m’a dit que j’avais battu un record en apnée : plus de sept minutes à retenir mon souffle. Un truc de dingue ! Avatar2 sort normalement en 2022. J’ai tellement hâte que le cinéma reprenne sa place dans nos vies… Propos recueillis par J U L I E T T E
Copyright TOBIS Film GmbH
Dans Mare of Easttown, vous ne jouez même plus les mères célibataires, mais les grand-mères célibataires.
Ten years after Mildred Pierce, Kate Winsletis again starring in a mini-series. This time, Gavin Connor’s Mare of Easttowntakes the British actor to Pennsylvania and into the shoes of a tormented cop – and young grandmother – dealing with her own demons, while tracking a killer. “I was touched by the character of Mare because she’s just had enough,” says Winslet, who spent several months with the local police in Easttown. “I was stunned by the courage of the female cops. The ones I met really want to protect us and their kids – they are remarkable.” Her other upcoming role sees her transported back to 1840 in Francis Lee’s Ammoniteas Mary Anning, a paleontologist who is asked to look after a rich man’s ailing wife – played by Saoirse Ronan. “Pretending to be madly in love with her wasn’t difficult!” says Winslet. “What was harder for me was playing someone who speaks so little.” The film was made in Lyme Regis on the south coast of Britain, where the real Anning lived, and Winslet followed Lee’s obsession with how landscape can shape character. “I really had to brave the elements, the wind, the sea – I had to be transported – because I couldn’t have done a film like that by simply pretending.” She has recently finished filming James Cameron’s Avatar 2. “Jim loves putting me in water, so I had to learn how to dive for the film, which I loved,” she says. She can’t reveal anything about the film, which will be released in 2022, except one thing: “I am very… blue!”
MICHAUD
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Viggo Mortensen «Me prendre pour une star, jamais, cela ne veut rien dire. Me prendre pour un artiste, peut-être»
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63 ans, l’acteur le plus «classe» de sa génération, l’Américano-Danois Viggo Mortensen, signe Falling, un premier film subtil, ultrasensible, sur le rapport abrasif entre un fils homosexuel et son père homophobe frappé d’Alzheimer. Viggo joue dans le film, qu’il a écrit, produit, réalisé et dont il a composé la délicate musique…
Falling est l’histoire de John, que vous interprétez, qui vit avec son partenaire (excellent Terry Chen) et doit convaincre son père, en proie aux premiers symptômes d’Alzheimer, de quitter son ranch pour venir vivre avec eux. Comment est née cette histoire ? VIGGO MORTENSEN. C’est l’histoire d’une famille fictive,
avec des bribes de la mienne. J’ai commencé à l’écrire après l’enterrement de ma mère, pour me souvenir. Surtout des sentiments, des émotions, de la relation entre mes parents. Sur le fait que les femmes en faisaient quand même beaucoup plus à l’époque, allant jusqu’à s’asservir. Et, ce faisant, des parfums de ma jeunesse revenaient. C’était doux, lumineux, douloureux, mais j’étais heureux de pouvoir me remémorer, de rendre hommage aux miens. J’ai deux jeunes frères ( auxquels le film est dédié, ndlr), nous avons tous des enfants. Il y a cette envie à la fois de taire la transmission de génération en génération, parce que les choses de la vie sont mystérieuses, et d’en parler. Mais, oui, bien sûr, un film sur le rapport père-fils et sur la mémoire, je pensais à mon fils Henry. Forcément, il n’est pas étranger à la genèse du film. «Même si
Nous nous sommes bien connus sur le tournage fou du western Appaloosa d’Ed Harris. Lance est un loup, sa vie est un roman. Déjà, c’est une légende qui a tourné dans Unaprès-midi de chien, Alien, Rencontre du troisième type, Terminator… Faut pas trop le chatouiller. Il a cette gueule dure qui convenait parfaitement. Il faisait passer le paradoxe du film : la xénophobie et le progressisme, alors que, lorsque nous tournions, la folie du gouvernement de qui
Vous appréhendiez de passer à la réalisation ?
les gens me connaissent en tant qu’acteur, pourquoi penseraient-ils que je sais aussi mettre en scène? Il a fallu que j’atteigne la soixantaine pour me sentir capable de passer derrière la caméra»
Oui, car je suis bien conscient que, même si les gens me connaissent en tant qu’acteur, pourquoi penseraient-ils que je sais aussi mettre en scène ? Cela m’a pris toutes ces années, il a fallu que j’atteigne la soixantaine pour me sentir capable de passer derrière la caméra. Cela m’a aidé, de travailler étroitement avec Lance sur le scénario. Je me suis souvenu de la façon dont Sean Penn travaillait avec nous sur TheIndian Runner. Quand tout le monde est impliqué, pour peu qu’il y ait osmose, alors vient la confiance… Jouer un personnage homosexuel, alors qu’on accuse désormais les acteurs de jouer ce qu’ils ne sont pas dans la vie, vous avez pensé que cela pourrait soulever une polémique ?
On m’est déjà tombé dessus pour avoir joué un Italien dans Green Book ! Moi, il ne me viendrait jamais à l’esprit de demander à quelqu’un ses orientations sexuelles avant de lui donner un rôle. Est-ce que l’on accuse Daniel Day Lewis de duperie quand il joue dans MyLeft Foot ? Je ne crois pas
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Justin Bettman / AUGUST
L’une des grandes forces du film est d’avoir choisi l’acteur Lance Henriksen pour jouer votre père.
vous savez menaçait littéralement de faire entrer les USA en guerre de Sécession. Comment on abdique face au fascisme quand on n’a pas d’autre choix, tout en le combattant ? Mais si Lance est si puissant dans le film, c’est que son père était un homme violent et abusif. Il a survécu, mais il revient de loin.
{Talents}
une pipe, mais pas du tout genre «Aragorn», plutôt comme un Hobbit, je mettais la capuche de mon sweat shirt… et cela passait doucement. Me prendre pour une star, jamais, cela ne veut rien dire. Me prendre pour un artiste, peut-être, je le confesse, mais parce que c’est mon aspiration. Autrement, oui, je suis un type assez normal. Et je considère la gentillesse comme une vertu très sous-estimée. Falling a été présenté au fabuleux Festival Lumière de Lyon en octobre dernier. J’y suis allé seul, en voiture, la France était momentanément déconfinée, et j’en ai profité, en étant prudent, bien sûr, pour sillonner le pays. En arrivant à cet événement merveilleux où je devais présenter mon film, j’ai trouvé que les acteurs homosexuels «Autrement, oui, je suis une place de parking pour me garer, et voilà ! veuillent uniquement jouer des un type assez normal. Auriez-vous fait pareil à Cannes, où le film rôles d’homosexuels. Si je devais avait été sélectionné en compétition officielle Et je considère la découvrir qu’un homosexuel joue gentillesse comme une l’an dernier, et hélas n’a pu être montré ? un rôle d’hétérosexuel, je m’en vertu très sous-estimée» Ah, Cannes ! Nous étions si heureux d’être en comficherais, évidemment, donc je pétition, nous faisions tous des bonds jusqu’à réasuppose que la réponse courte est non, je ne pensais pas que liser : bon sang, mais ça ne peut pas avoir lieu, il n’y a pas de c’était un problème. Je n’ai pas demandé à Terry Chen, qui festival ! J’espère que tout cela va se rétablir, et surtout, j’esjoue Eric, s’il était gay ou non. Je voulais juste des gens bons père que vous allez tous bien. pour les rôles. Au départ, je n’avais pas l’intention d’être Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D dans le film. Mais nous avons eu beaucoup d’obstacles pour trouver le financement, et il semblait que ma présence au Actor, author, photographer, painter, poet, publisher and générique aidait. J’ai donc mis en plus mon chapeau de promusician Viggo Mortensencan now director to his list of ducteur en promettant que «Viggo» n’allait pas coûter quoi talents. He wrote, produced, directed, scored and stars in que ce soit en tant qu’acteur. On fait des tonnes de concesFalling, a sensitive film about a gay man’s abrasive relationship sions pour un film. Mais que personne ne vienne nous dire with his homophobic father hit by Alzheimer’s. He started to quoi jouer ou pas. write it after his mother’s funeral in an attempt to memorialize her and keep memories alive. The process, he says, “was gentle, Est-ce pour l’ironie, justement, que vous faites camper radiant and painful, but I was happy to be able to remember le proctologue de votre film… par David Cronenberg ? and pay homage to my family.” One of the film’s great strengths Personnellement, ce n’est pas lui que j’irais voir si ce genre is the performance of Lance Henriksen as the father. Viggo met de soins m’était nécessaire… mais c’est du cinéma. (Rires) him on the Ed Harris-directed Western Appaloosaand he “was Travailler avec David Cronenberg a beaucoup compté dans ma carrière. Un maître du cinéma, avec qui je suis resté ami. already a legend having starred in Dog Day Afternoon, Alien, Close Encounters, and Terminator. He had the perfect face for the role.” Oui, cela m’amusait de lui donner ce petit rôle qu’il tient à merveille, car c’est un bon acteur. De plus, mon film est une “I had to reach my sixties before I felt ready to go behind the camera,” he says. “Working closely with Lance on the screencoproduction canadienne. Personne ne voulait le financer au départ. Cronenberg, au Canada, est un dieu. L’avoir dans play really helped me.” With so many different interests, which one is still missing from his range? “Time !” Lots of the things he mon film était assez malin de ma part. (Rires) does come under the umbrella of Perceval Press, which he Acteur, scénariste, réalisateur, poète, peintre, founded to publish photography and poetry and has since photographe, musicien de jazz… Que manque-t-il expanded. “The offices are in Santa Monica, even if I live in à votre panoplie d’artiste ? Spain,” he says. In September he went to Lyon’s Festival des Le temps. Beaucoup de mes activités se regroupent chez Lumières to present Falling. “I drove there by myself as France Perceval Press, que j’ai créé au début pour la photo et la was briefly not in lockdown,” he remembers. The reception poésie, puis cela s’est élargi. Les bureaux sont à Santa there perhaps made up a tiny bit for the fact that Fallingwas Monica, même si j’habite en Espagne. (Il réfléchit avec un petit sourire.) Cela doit venir de mes racines multiples, du fait que selected for Cannes last year, before the festival was cancelled. “We were so happy to be in competition,” he remembers. “We je parle plusieurs langues : j’aime le côté baroque de la vie. were all jumping up and down with excitement until we reaVous êtes sans doute l’une des stars d’Hollywood les lized that it wasn’t going to happen.” Despite his success, he still plus «normales» et humbles qui soient. Ne pas prendre sees himself as an ordinary guy: “I think kindness is an underesla grosse tête, cela se travaille ? timated virtue,” which is perhaps one reason why he never Il y a eu quelques instants de vertige… surtout à l’époque du thinks of himself as a star. “I do perhaps I think of myself as an Seigneur des anneaux. Dans ces moments-là, j’ôtais mes artist,” he admits, “because that’s my passion.” chaussures, je me faisais un petit thé matcha, m’allumais PA L AC E SCO P E
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Copyright 2020 PROKINO Filmverleih GmbH
Wiggo Mortensen dans «Falling», qu’il a lui-même réalisé.
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FabriceLe Ruyet
«Paris conserve son pouvoir de séduction»
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Poharytska/Adobe Stock
’immobilier résiste à la crise. Propriétés Parisiennes, spécialisé dans le haut de gamme, poursuit son développement avec de nouvelles ouvertures d’agences dans les beaux quartiers de la capitale. Et Fabrice Le Ruyet, son PDG, se montre confiant : «Paris sera toujours Paris !»
Comment jugez-vous l’année 2020 ? Ce fut une année compliquée mais presque normale, finalement. Après le premier confinement, le printemps et le début de l’été furent très bons. Beaucoup de Français, des expatriés et des étrangers nous ont sollicités, et le prix de l’immobilier parisien est demeuré stable, avec même, pour des biens uniques, des prix impressionnants, jusqu’à 50 000 euros le mètre carré ! Paris sera bel et bien toujours Paris. La capitale française conserve son pouvoir de séduction et demeure attractive. Ce sont toujours les mêmes quartiers qui attirent les acheteurs ? Pour un Parisien, chaque
quartier a ses avantages : écoles pour les enfants, vie de quartier animé ou au contraire calme… Mais certaines personnes sont plus nomades, et la tendance est de quitter Paris pour aller en première ou deuxième couronne acquérir une maison avec jardin et ainsi gagner en qualité de vie. Ce n’est pas un exode,
mais une tendance à vouloir se mettre au vert pas trop loin de la capitale. Sinon, Paris est comme un escargot : on part du Ier arrondissement pour aller jusqu’au XXe en s’éloignant du centre, et les prix suivent l’escargot ! On construit peu à Paris. Est-ce un problème ? On aime
Paris pour son architecture, et le centre de Paris ne changera pas dans les prochaines années. Mais des choses sont possibles. Nous avons ainsi avec le promoteur Emerige un beau programme de rénovation du bâtiment Morland, entre la Bastille et Saint-Paul, face à la Seine. Nous avons vendu 39 appartements très qualitatifs et il y aura un hôtel, un marché, des restaurants, des bureaux… Tout cela va redonner vie à ce coin de Paris. Et il existe une clientèle qui aime le neuf et son confort. 2021 est placé sous le signe de l’expansion de votre réseau ? En sus de nos trois agences de la rue du Bac, rue
Saint-Sulpice et rue du Faubourg-Saint-Honoré, nous ouvrons au printemps une agence avenue Trudaine dans le IXe arrondissement, qui couvrira notamment Montmartre. Puis nous projetons de nous installer ensuite dans les Ve et XIVe arrondissements. Sinon, conséquence du second confinement, nous réaliserons moins de ventes en début d’année que d’habitude. Mais, quand la pandémie sera derrière nous, les clients reviendront. Nous avons beaucoup de demandes d’Américains, d’Australiens, d’Allemands et d’expatriés post-Brexit. Propos recueillis par P H I L I P P E
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www.proprietesparisiennes-sothebysrealty.com The Parisian real estate market has weathered the pandemic storm, says Fabrice Le Ruyet, CEO of Propriétés Parisiennes, a high-end agency: “It was a complicated year, but in the end almost normal. Prices remained stable after the first lockdown, even if we did see a fair number of people leave for the countryside in search of nature.” And the future? “We love Paris for its architecture, and the center will not radically change in the next few years. Paris will always be Paris! Construction is possible, though. For example, we’re working on a new renovation project for a building facing the Seine at Sully-Morland: 39 apartments, a hotel, a market, restaurants, offices. It’s going to bring that neighborhood back to life!” PA L AC E SCO P E
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l arrive qu’un professeur et son élève ne se séparent pas.» On le lit dans la préface à Archipel des passions, écrit à quatre mains par Charlotte Casiraghi, qui n’est plus l’élève, et Robert Maggiori, qui n’est plus le professeur. Deux amis, désormais. Liés par une grande complicité intellectuelle et par un amour pour la philosophie si fort qu’il les a poussés à fonder, avec Joseph Cohen et Raphael Zagury-Orly, les Rencontres philosophiques de Monaco. Philosophe, Robert est aussi critique littéraire à Libération. Sur le point d’achever les Masters de fin d’études en philosophie, soucieuse de poursuivre l’action de valorisation de la culture qui a toujours caractérisé sa famille monégasque, Charlotte est par ailleurs la nouvelle ambassadrice et porte-parole de Chanel. Robert Maggiori : Personnellement, c’est la politique qui m’a conduit à chercher des réponses dans les œuvres philosophiques. Jeune, je voulais «sentimentalement» un monde de liberté et de justice, mais j’ignorais ce que pouvaient être la justice ou la liberté. J’ai commencé par lire Sartre, et, de fil en aiguille, je suis arrivé à Antonio Gramsci –j’ai écrit sur le philosophe italien mon premier livre –, et ensuite j’ai rencontré à la Sorbonne celui qui sera à jamais mon maître, Vladimir Jankélévitch. Tu m’as souvent entendu le citer en classe! Charlotte Casiraghi : Je ne puis retracer un “parcours”, car je n’en suis encore qu’au début, et je n’ai pas accompli une carrière philosophique pour, rétrospectivement, en parler avec assurance. C’est toujours à partir d’une rencontre, d’une expérience intérieure, que l’on commence à philosopher. Dans le phileinde philosophie, il y a de l’amour, du désir: sans désir, la philosophie reste lettre morte. En ce qui me concerne, la première étincelle du “désir de philosophie” a jailli plutôt de la poésie et de la littérature, lesquelles m’ont offert une expérience de sublimation de la douleur. Le désir de philosophie est né dans un sentiment de grande fragilité : pourquoi la seule chose dont je puisse être certaine est que je vais mourir, et que je pourrais perdre à n’importe quel instant ceux que j’aime? Je me sentais terriblement seule face à ces questions qu’au fond chacun se pose. C’est au cœur d’une faille que s’ouvre le questionnement philosophique, parce qu’on se sent exposé au monde. Aller vers la philosophie nécessite une conversion du regard et commence par une intuition du cœur, non par un savoir ou un raisonnement abstraits. C’est pourquoi les enfants sont bien plus portés que les adultes vers les questions “philosophiques”, qui s’incarnent de manière très concrète. Autrement dit dans une émotion. C’est la poésie de Baudelaire et l’émotion que j’ai ressentie en le lisant qui m’a donné envie de dédier le plus clair de mon temps à réfléchir, saisir, capter, contempler, comprendre, écrire, questionner, chercher dans les profondeurs de l’âme, car j’avais découvert la puissance du langage qui permet de résister au désespoir, d’apprivoiser ce monde qui ne va pas de soi et d’en extraire la beauté, au cœur même de
«Merci, Baudelaire, merci, Pascal! Je me suis sentie moins seule en vous lisant»
l’abîme. Je connais par cœur L’Horlogede Baudelaire: «Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup! c’est la loi. Le jour décroît; la nuit augmente, souviens-toi! Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide»… Cette responsabilité vis-à-vis du fragile, du vulnérable, j’ai essayé de la porter en ne séparant jamais la philosophie de la poésie. Ou de la littérature. Robert Maggiori : J’avoue ne pas y arriver aussi bien que toi. J’ai beaucoup lu Baudelaire aussi, beaucoup de littérature italienne ou russe. Mais à chaque fois qu’un auteur, Pavese, Leopardi ou Dostoïevski, touchait ce point où l’émotion devient “indicible”, j’ai ressenti le besoin de revenir, lâchement, au concept, plus rassurant. J’ai lu tous les romans de Sartre, mais ensuite je ne me suis “accroché” qu’à ses ouvrages proprement philosophiques. J’avoue que tu m’as aidé à me “déprendre” de cette position quelque peu simpliste. Charlotte Casiraghi : Tu exagères sans doute un peu. Mais ce que tu as pu trouver chez Jankélévitch ou les grands penseurs de l’existentialisme, de Kierkegaard à Sartre, et que tu m’as transmis, moi, je l’avais “éprouvé” en lisant Baudelaire, car Baudelaire cherche avant tout à communiquer sa propre expérience du temps. Il nous montre le caractère à la fois tragique et dérisoire de l’existence, la peur du néant et de l’engloutissement, et parvient à donner l’intuition d’une angoisse fondamentale où le moi assiste impuissant à l’usure du temps. Il fait surgir dans cette dimension tragique du combat entre l’homme et le temps la beauté, la créativité, la grandeur et la dignité de l’âme humaine lorsqu’elle contemple ses misères, ses failles et ses limites. La possibilité de se briser de manière imprévisible, de se trouver sans défense où s’exposer à la blessure et à l’irréversibilité du
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© Chanel 2021
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Charlotte Casiraghi
«Peut-être est-ce là mon désir de philosophie: vaincre la solitude du questionnement en m’ouvrant au dialogue avec des grands penseurs et des poètes»
{Talents} temps est une réalité à laquelle nul n’échappe. Blaise Pascal a été l’autre grande rencontre. Nourri par saint Augustin et Montaigne, Pascal regarde la versatilité humaine et ses contradictions, sa misère et son aveuglement, avec une fascination inquiète. Il parvient à nous faire éprouver le vertige de l’homme pris entre grandeur et misère. Alors, merci, Baudelaire, merci, Pascal! Je me suis sentie moins seule en vous lisant, et peut-être était-ce là mon désir de philosophie: vaincre la solitude du questionnement en m’ouvrant au dialogue avec de grands penseurs et des poètes… Robert Maggiori : C’est d’ailleurs pour continuer un tel dialogue que nous avons fondé les Rencontres philosophiques de Monaco, promu des Ateliers –sur l’amour, la violence, le temps, l’humain, le corps… – auxquels ont apporté leurs contributions plus de trois cents penseurs d’aujourd’hui, philosophes, écrivains, sociologues, psychanalystes, tenu des conférences, organisé des échanges fructueux sur des thématiques telles que«Désir de philosophie» ou «Qu’est-ce qui nous arrive?»… Je sais que ce problème de la “transmission” te tient à cœur, qu’elle soit celle, éducative, des parents, celle, pédagogique, des maîtres et des professeurs, ou bien la transmission de la culture. Même en devenant “égérie” de Chanel, tu as d’emblée tenu à ne pas être une icône, mais à incarner le sens qu’“égérie” possède à l’origine: apporter des connaissances, rappeler les figures de ceux et celles qui te les ont apportées… Tu as commencé par organiser des rencontres littéraires! Plus précisément, des Rendez-vous littéraires, dans les mythiques salons du 31rue Cambon, acquis par Gabrielle Chanel en 1918, où Karl Lagerfeld a présenté sa première collection haute couture en 1983. Je me trompe? Charlotte Casiraghi : Non, mais le lieu lui-même a une atmosphère particulière. Il est chargé d’histoire, porte et transporte une sédimentation de souvenirs dans laquelle il faut puiser pour faire renaître quelque chose de nouveau et d’audacieux. Nous en avons beaucoup discuté avec Virginie Viard en nous lançant dans ce projet. Ce lieu est certes lié à la mode, mais est également inséparable de la personnalité de Gabrielle Chanel et de Karl Lagerfeld, tous deux de grands passionnés de littérature et de poésie. Gabrielle Chanel a reçu dans ces salons de nombreux artistes et de grandes personnalités de son temps, parmi lesquels Misia Sert, Jean Cocteau, Salvador Dalí ou encore Pierre Reverdy. Quant à Karl Lagerfeld, il baignait aussi dans une atmosphère littéraire et artistique riche. Il vivait parmi les œuvres des plus grands, dans sa bibliothèque et dans sa librairie, le 7L, rue de Lille. Il a vécu toute sa vie entouré de livres, et sa conception de l’élégance féminine s’est nourrie de sa passion pour la littérature et particulièrement de certaines femmes poètes ou écrivaines pour lesquelles il avait la plus grande admiration. Il m’a souvent orientée dans mes lectures, et ce n’est pas un hasard si le premier des Rendez-vous, je l’ai consacré à Lou Andreas-Salomé. Loin de vouloir recréer une ambiance de salon un peu désuète, les Rendez-vous ont pour ambition de participer au mouvement incessant du monde, et peut-être d’inspirer des générations d’hommes et de femmes favorables à l’égalité, recherchant dans l’activité artistique et la vie de l’esprit un art de vivre, voire une éthique de la beauté.
Robert Maggiori : Si on dessinait des sphères qui tournent autour de la mode, on les désignerait sous le nom d’industrie, d’une part, et, de l’autre, sous les noms de l’art contemporain, des arts graphiques ou visuels, voire de la danse – pour ne pas parler de la “philosophie de la mode”. Le lien entre mode et littérature semble moins évident. Charlotte Casiraghi : Ces deux domaines s’inspirent et se nourrissent mutuellement, notamment à travers la question de l’émancipation des femmes. L’écriture et le vêtement ont tous deux été, et continuent d’être, des moyens susceptibles de libérer les femmes du carcan dans lequel la société patriarcale les a reléguées. L’une et l’autre permettent aux femmes de se libérer des codes et des préjugés, d’exprimer la vitalité, la vigueur de leurs désirs et de leurs aspirations avec audace. Emancipation vestimentaire, émancipation économique et sociale, émancipation de la tutelle masculine, voilà l’“esprit Chanel” que je voudrais poursuivre. Robert Maggiori : De la littérature et de la poésie à la philosophie, de la philosophie à la mode et à la littérature. Mais cette cohérence, qui est la tienne, n’a pas un cercle pour emblème : plutôt un “rhizome”, comme dirait Deleuze – car tout est traversé par des “lignes de fuite”, rien n’est détaché du vécu, de l’émotion, du désir, de la confrontation avec l’altérité, qui peuvent faire éclater tout système, toute idée “acquise”, et nous faire “rencontrer” ce qu’on n’avait pas prévu, ce qu’on attendait le moins, sinon nous obliger à “tout recommencer”, inlassablement. Charlotte Casiraghi : Oui, c’est même la raison pour laquelle l’association que nous avons fondée à Monaco s’appelle les Rencontres philosophiques…
Charlotte Casiraghi– eleventh in line to the throne of Monaco – used to be philosopher, writer and journalist Robert Maggiori’s pupil. Together they have written a book, which contains a series of dialogues about philosophy and life they have calledL’Archipel des passions (The Archipelago of the Passions). Maggiori’s road to philosophy began with politics, which eventually led him to the Sorbonne and his intellectual “master”, Vladimir Jankélévitch. Casiraghi arrived via poetry and literature, a moment of “great fragility” and a big question: “Why is the only thing of which I can be certain is that I will die?” The pair have also co-founded the Rencontres philosophiques de Monaco, a sort of discussion-based philosophical think tank, to which they have welcomed 300 “thinkers of today, including philosophers, writers, sociologists” to discuss themes such as “What is happening to us?” Casiraghi also organizes Rendez-Vous Littéraires, a sort of chic book club held at Chanel’s historic HQ at 31 Rue Cambon in Paris. “The space is charged with history, carries and transports a sedimentation of memories upon which you have to draw so that something new and daring is reborn,” says Casiraghi. Maggiori considers Casiraghi’s mixing of literature, poetry, philosophy and fashion as not being “symbolized by a circle, but rather a rhizome, as Deleuze used to say, because everything is crossed by ‘lines of flight,’ nothing is detached from the lived life, the emotion, the desire, and a confrontation with otherness that can explode any system, all ‘acquired’ ideas, and bring us face to face with the unexpected, and perhaps even force us to ‘begin it all again,’ tirelessly.”
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Vanessa Kirby
«Je suis fière de faire partie de ce mouvement qui brise les tabous»
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lle vient du théâtre anglais, possède à la fois la blondeur des stars glamour et une modernité affirmée. On a pu la voir dans Mission: Impossible : Fallout et en jeune princesse Margaret dansTheCrown. Mais c’est dans Pieces of a Woman, du cinéaste hongrois Kornél Mundruczó, coproduit par Martin Scorsese, diffusé sur Netflix, et pour lequel elle a obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine à Venise, que l’envoûtante Vanessa Kirby crève enfin l’écran. Pour cette histoire tragique de la perte d’un bébé, elle délivre une performance étonnante. Depuis, les projets s’enchaînent. A 32 ans, en route vers l’Oscar, Vanessa Kirby passe dans la cour des grandes.
Pieces of a Woman est l’histoire vraie du metteur en scène du film, Kornél Mundruczó, et de son épouse Kata Wéber, auteure du scénario, qui ont tragiquement perdu leur bébé quelques minutes après sa naissance. Comment accepte-t-on un tel projet ? VANESSA KIRBY. J’étais terrorisée. A l’idée de rejouer le
traumatisme de Kata Wéber, qui a écrit un scénario si courageux, si fort, et à celle de décevoir les femmes, car, moi, je n’ai jamais donné la vie… La longue scène d’accouchement à la maison au début du film, anthologique car elle est filmée en un seul plan-séquence, m’a rendue très nerveuse. J’avais le devoir, pour chaque mère, de représenter à l’écran cette naissance de la façon la plus authentique possible. Je savais que je devais donner une performance crue, fidèle à la vie.
par Shia LaBeouf, a besoin de justice, la sage-femme est accusée de négligence… mais Martha, mon personnage, est dans un processus d’apaisement et d’amour. Il ne s’agit pas de savoir qui est à blâmer pour les choses douloureuses qui peuvent faire voler votre vie en éclats. Il s’agit de ramasser les morceaux pour se reconstruire différemment, se rappeler quelle vie on imaginait pour soi, porté par la lumière de l’être disparu. Et cela prend du temps. Kata Wéber a écrit ce film parce qu’elle n’arrivait pas oralement à briser le silence.
Comment avez-vous fait ?
Le travail entre acteurs a dû être très intense…
C’est tout l’amour que les quelques minutes sur terre de ce bébé apporte qui est au cœur du film…
C’est la beauté du film. Toute la famille, la mère jouée par Ellen Burstyn, le père de l’enfant joué
où, pour prouver que je n’étais pas une gosse de riche, je devais me démarquer»
Nous avons créé un lien très fort dans un environnement ultra-professionnel et avec des répétitions sérieuses. Je ne connaissais pas Shia, et, bien sûr, j’admirais Ellen Burstyn, notamment pour son travail avec notre «parrain» du film, Martin Scorsese, dans Alice ne vit plus ici. Ellen m’a prise sous son aile. Avec elle, jouer est comme un rite tribal, avec une communauté au service d’une histoire à raconter. Il vous a fallu dix ans pour percer au cinéma. On va vous revoir dans le très touchant TheWorld to Come, de la réalisatrice norvégienne Mona Fastvold, avec Casey Affleck et Katherine Waterstone, l’adaptation d’une nouvelle de Jim Shepard qui raconte une passion amoureuse entre deux femmes dans l’Amérique e rurale du XIX siècle. Vous sentez-vous prête à votre nouvelle célébrité ?
Je viens d’une famille aisée, père chirurgien, mère éditrice dans la presse, où, pour prouver que je n’étais pas une gosse
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© Rankin / Trunk Archive/ PhotoSenso
Des sages-femmes et des gynécologues ont accepté de m’emmener en consultation dans un hôpital de Londres, et une femme incroyable m’a laissée assister à son accouchement. J’ai aussi parlé avec de nombreuses femmes qui ont vécu un drame similaire. Je «Je viens n’aurais pas pu jouer le rôle, d’une famille autrement. Et, sur le tournage, aisée, père nous avions une «doula», une chirurgien, experte consultante pour les mère éditrice, femmes enceintes.
Copyright Benjamin Loeb / Netflix
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Vanessa Kirby
«Je voulais être sur le de riches, je devais absolument me démardans «Pieces of Woman» de Kornél Mundruczó quer. A l’école, je me faisais harceler et je me terrain, sur les planches, et j’ai appris notamment recroquevillais sur moi-même. C’est seuen regardant des lement quand j’ai étudié le théâtre que j’ai pointures comme pu m’exprimer. Mais même l’école d’art Vanessa Redgrave dramatique n’était pas pour moi. Je voulais ou Anthony Hopkins» être sur le terrain, sur les planches, et j’ai appris notamment en regardant des pointures comme Vanessa Redgrave ou Anthony Hopkins. Il m’a Vanessa Kirbyis on a roll. After playing the young Princess fallu tout ce temps, et aussi l’occasion. J’ai tourné Pieces of Margaret in The Crownand starring in Mission: Impossible – Fala Woman et TheWorld to Come coup sur coup, deux films réalout, she won best actress at the 2020 Venice Film Festival for lisés par deux metteurs en scène très amis à la ville, deux her role in Kornél Mundruczó’s Pieces of a Woman. And her brûlots qui montrent à quel point les mentalités ont changé. remarkable performance in the film – as a woman dealing Il y a encore cinq ans, de tels films sur des histoires de with the death of her baby – has now earned her an Oscar femmes n’auraient pas été financés. Faire partie de ce mou- nomination. The film is based upon the experience of Munvement, de cette ère qui brise les tabous, me porte. Sur le druczó and his wife Kata Wéber, who co-wrote the screentournage de Pieces of a Woman, je me rappelle m’être dit : play, and Kirby admits to having felt scared at reenacting such «Cette fois, je suis prête.» a tragic moment in their lives. The film’s opening sequence – filmed in a single take – of the home birth was a particular Vous avez depuis repris votre rôle dans le septième worry, but researched the role with midwives and specialists volet de Mission: Impossible. On parle aussi d’un film and talked to women who had experienced this particular avec Marion Cotillard, The Brutalist… tragedy: “I owed it to every mother to show this birth in the Sur Mission: Impossible, les cascades sont de plus en plus risquées, certaines terrifiantes, mais j’aime me lancer des défis, most authentic way possible. I knew I had to give a raw perforet c’est un tel plaisir pour toute l’équipe de pouvoir retourner mance that was true to life.” Her mother in the film is played travailler, tout en prenant toutes les précautions requises en by Ellen Burstyn, who she has always admired, “especially for her work with the film’s ‘godfather’” – and co-producer – pleine pandémie. Pour The Brutalist, c’est un peu tôt pour en “Martin Scorsese, in Alice Doesn’t Live Here Anymore. She really parler. C’est un projet de Brady Corbet, qui est aussi acteur took me under wing.” She has recently been filming the latest et a travaillé comme producteur sur TheWorld to Come. Mission: Impossible, for which, she says, the stunts have become Votre actrice modèle ? more and more dangerous, even terrifying, but “it’s been Gena Rowlands est mon modèle absolu. such fun for all the team to get back to work.” Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
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BenjaminBernheim Ténor romantique
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succès critique. Il y aborde aussi d’autres rôles du répertoire français et force l’admiration en Faust et en Werther. «J’essaie d’être un ambassadeur du répertoire français, parce qu’il est beau, extraordinaire. En France, on a de grands peintres, de grands écrivains, de grands philosophes, et on a aussi de grands compositeurs.» Il devait prendre le rôle de Roméo dans Roméo et Juliette de Gounod au Metropolitan Opera de New York au printemps. Le théâtre a baissé le rideau pour la saison. Benjamin y débutera plus tard. Mais un autre opéra de Gounod, Faust, l’attend à Paris, dans une mise en scène de Tobias Kratzer. «Avant moi, c’est Roberto Alagna qui a chanté une nouvelle production de Faust. Je me sens très chanceux d’être l’élu qui va défendreFaust dans une nouvelle production à l’Opéra Bastille.» ALICE DE CHIRAC
Album : «Benjamin Bernheim» (Deutsche Grammophon). Récital au festival de Salzbourg le 15 août. Whether Verdi’s La Traviataor Massenet’s Manon, Benjamin Bernheim has been wowing audiences from Vienna to Berlin to Milan and winning prizes all over. Born in Paris to musician parents, the tenor grew up in Switzerland and studied music in Zurich. His first came to the attention of audiences as Rodolfo in Puccini’s LaBohèmein 2015 and his reputation since then has only grown, both live and on record. “My voice means I can take on all the roles of the Romantic Italian, French and Russian repertoire. But I try to be an ambassador for the French repertoire in particular. In France, we have great painters, writers, philosophers – and we also have great composers.”
Christoph Köstlin
our à tour Rodolfo dans LaBohème de Puccini, Alfredo dans LaTraviata de Verdi ou Des Grieux dans Manon de Massenet, Benjamin Bernheim a conquis avec ses aigus resplendissants le public de l’Opéra de Paris en quelques années. Les plus grandes scènes, de Vienne à Berlin, de la Scala de Milan au Covent Garden de Londres, s’arrachent ce jeune ténor talentueux. En 2020, il aura glané toutes les récompenses, en France comme en Allemagne. Désigné artiste lyrique aux Victoires de la musique classique, l’Association professionnelle de la critique lui décerne le prix de la personnalité musicale de l’année. Il est né à Paris de parents musiciens, puis il a grandi en Suisse, où il a étudié la musique. Lorsqu’il était en troupe à l’Opéra de Zurich, il a fait ses premiers pas dans la langue de Goethe. «J’ai un nom de famille français à consonance allemande. Les premières années de ma carrière ont été jalonnées de rôles en allemand et de petits rôles en italien, en russe.» Le tournant survient en 2015 quand il endosse le rôle de Rodolfo. Peu à peu, les grands rôles s’offrent à lui dans des maisons d’opéra réputées. «Aujourd’hui, ma voix me permet d’aborder tous les rôles du répertoire romantique italien, français, russe, et d’embrasser plusieurs rôles différents comme Rodolfo, Alfredo, Des Grieux et Roméo.» Benjamin retrouve ces personnages au fil de grands airs célèbres sur son premier album, qui remporte un immense
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CamilleGoutal IsabelleDoyen Voyages en duo
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«matiérés» et généreux (mention spéciale pour LaCouleur de la Nuit, mariage heureux entre lavande verte et une vanille voluptueuse, qui évoque «une marche nocturne grisante dans la moiteur d’une nuit asiatique» avec l’élégance d’un film de Wong Kar-wai). Dans cette histoire d’amitié, les rôles sont bien répartis : à Isabelle l’écriture des formules et la composition des parfums et à Camille la direction artistique de la marque et l’image. Retour à son rêve d’avant : la photographie. Les clichés de Camille s’affichent à l’intérieur des flacons. Avec ses yeux couleur de perle et son sourire enveloppé de brume, elle raconte simplement : «L’enjeu était de faire chic et pas chiant !» Pari tenu. Tout est beau dans ces parfums à l’âme voyageuse qui ont le moral au beau fixe (jusqu’au flacon rechargeable habillé d’un pochon en coton bio blanchi). Et l’aventure du tout-naturel, loin de regarder dans le rétro, fait entrer la parfumerie dans une nouvelle modernité. L I O N E L P A I L L È S Eaux de parfum, en vente à la boutique parisienne Nose et sur le site voyagesimaginairesparfums.com After working as a photographer, Camille Goutal returned to the family business. Alongside her mother, Annick, who createdGoutal Parisin 1981, she began weighing out ingredients for her mother’s perfume partner Isabelle Doyen. Camille and Isabelle have now created Voyages Imaginaires, a range of five perfumes that evoke the lost joys of travel. The result is perfumes that tell a story: L’Échappée Sauvage, for example, is a journey to the Mediterranean in the hot sun, with notes of bergamot, lemon, cedar, guaiac wood, and tonka bean. The perfumes are also 100% natural, with no synthetic ingredients, reusable bottles and fully recyclable packaging. While Isabelle blended the perfumes, Camille created the range’s look. This allowed her to return to her first love, photography – it is her images that grace the range’s bottles.
Elodie Daguin
dolescente, Camille Goutalse rêvait photographe. Elle est devenue parfumeuse pour la maison Goutal (créée par sa maman, Annick, en 1981) sans l’avoir tout à fait choisi, en commençant par peser les formules de la parfumeuse Isabelle Doyen. Avec elle, elle a cosigné de nombreux parfums : Songes, Mon Parfum Chéri et Ambre Fétiche, devenus dans l’instant des classiques. Il était tout naturel que ces amies de trente ans finissent par créer une marque en duo et que le voyage (leur passion commune) soit au cœur de l’histoire : Voyages Imaginaires. Il s’agit d’ailleurs plus d’un rêve de voyage, d’un fantasme d’ailleurs, que d’un trip réaliste à la manière d’une carte postale. «Pour chacun des cinq parfums, nous avions plus en tête un paysage qu’une matière première», précise Camille Goutal. Le fait est que chaque création est clairement narrative, voire cinématographique : Azahar nous entraîne sur le toit d’un riad marocain en évoquant les «ombres des orangers qui s’étirent au soleil couchant» par une «fleur d’oranger gourmande, tour à tour fraîche grâce à l’overdose de petit-grain et de mandarine, puis savoureuse comme une guimauve avec sa vanille moelleuse». L’Echappée Sauvage nous mène sur les bords de la Méditerranée, lorsque le soleil est au zénith et qu’«air et température cuisante font craquer les bois, du pin parasol aux figuiers sauvage», avec des notes de bergamote, de citron, de figue, de cèdre, de bois de gaïac et de fève tonka. Contrainte supplémentaire sur le chemin de la création : les formules des cinq parfums contiennent uniquement des matières premières naturelles et de l’alcool de blé bio. Il faut savoir qu’en renonçant aux notes de synthèse le parfumeur perd 90% des matières premières à sa disposition et que sa formule revient 20 fois plus cher. Un choix totalement assumé qui rend les parfums encore plus expressifs et plus vivants (ils évoluent sur la peau tout au long de la journée). Ce qui saute aux yeux, et au nez, c’est que les parfums sont
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Mathilde
Jonquière «Nos mosaïques sont de la haute couture»
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’est sous un porche de la rue Marcadet que se trouve l’atelier de la mosaïste Mathilde Jonquière. On pousse la porte, et c’est immédiatement la lumière qui vous saute au visage, celle des milliers de tesselles d’or blanc, d’émaux nacrés, de grès cérame, de pâte de verre que Mathilde et sa petite équipe de mosaïstes découpent à la pince, puis sertissent et collent à la main sur de grands panneaux de carton. «A quatre, nous réalisons environ deux mètres carrés de mosaïque par jour, c’est vraiment de la haute couture.» D’autant que, comme dans la haute couture, chacune de ses mosaïques est une pièce unique. Parmi ses clients figurent Cartier, qui l’a sollicitée pour décorer plusieurs de ses boutiques dans le monde, la brasserie Wepler, La Grande Epicerie du Bon Marché Rive Gauche, puis Rive Droite, le cognac Hennessy… «Les matériaux utilisés pour réaliser une mosaïque sont très chers, les heures
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Olivier Saillant / Nathalie Baetens
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de main-d’œuvre, importantes. Excepté quelques particuliers, ce sont des entreprises de luxe qui me passent commande. Pour elles, c’est une manière de soutenir l’artisanat d’art : mosaïque, mais aussi marqueterie, verrerie, céramique, laque. Ces entreprises sont en quelque sorte nos nouveaux mécènes.» Diplômée de l’Ecole Camondo en architecture d’intérieur, c’est en autodidacte que Mathilde Jonquière a entrepris de renouveler l’esthétique de cet art millénaire qu’est la mosaïque. En jouant des effets de profondeur par l’interaction de formes carrées et de formes rondes, en travaillant les contrastes entre le mat et le brillant, en créant des motifs en mouvement : courbes, ellipses hypnotiques, panthère majestueusement alanguie. Imprimer le mouvement est sans doute ce qui la distingue le plus de la mosaïque ancienne, et même Art déco, essentiellement graphique. Comme l’en distingue sa palette de camaïeux. Ses couleurs de prédilection sont l’or, les dégradés de blanc, le beige, le nude, la terre, qui confèrent à ses compositions une délicatesse qui contraste à merveille avec la puissance des formes. N A D I N E V A S S E U R
In her studio on Rue Marcadet, mosaic maker Mathilde Jonquièreand her small team are surrounded by the tools of their trade. Small tiles of white gold, pearly enamel, porcelain stoneware, and glass paste are cut with pliers, then set and stuck by hand on big cardboard panels. “Four of us make about two square meters of mosaic a day,” says Mathilde. “It is really like haute couture. The materials used to make a mosaic are very expensive, and it’s time-consuming and labor-intensive. Except for a few private individuals, it is luxury brands that commission me – they are our new patrons.”
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OlivierCourtin-Clarins
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irecteur général de la maison Clarins, ce passionné de biologie a mis au service de la beauté sa rigueur et sa joie de vivre. Olivier Courtin-Clarins, fils du fondateur de la maison, a su avec succès développer des formules innovantes basées sur les plantes, la spécificité de la maison. Dans la bibliothèque derrière vous, j’aperçois toute une série de photos encadrées… Il y a mes enfants, mes
trois filles, dont deux travaillent pour la société, mon frère, sa fille, mon père… la grande saga familiale ! Vous avez été chirurgien, puis, à la demande de votre père, vous avez créé un réseau de laboratoires de recherche fondamentale à travers le monde. Pour ensuite diriger le laboratoire de recherche de Clarins. Quelles sont aujourd’hui vos responsabilités ? J’étais
bien sûr. Une façon de vivre, de s’entourer, de se nourrir, de méditer sur soi-même… qui permet d’éviter beaucoup de maladies : c’est ce qu’on appelle l’épigénétique. Quelque chose qui régit les gènes. C’est comme une partition de musique, que chacun peut interpréter de façon différente. Comme un interrupteur, les mauvaises habitudes peuvent fermer les bons gènes et en ouvrir de mauvais. Ce qui est intéressant, c’est que, contrairement à la génétique, les choses sont réversibles, et c’est vous qui pouvez les changer. C’est possible de trouver les modifications au niveau de la peau qui permettent à cette épigénétique de fonctionner au mieux pour garder une peau plus jeune, et j’espère y arriver !
chirurgien orthopédique jusqu’en 1995. C’est formidable, j’ai eu deux vies professionnelles ! J’ai dirigé le laboratoire de recherche de Clarins, que je continue à suivre attentivement. Aujourd’hui, je suis directeur général, donc je m’occupe de tout ! La stratégie, le commercial… avec toujours un œil plus accentué sur la recherche des produits. Quels sont les axes de recherche du laboratoire?
Il ne travaille que sur la problématique de la peau et du tissu adipeux. Nous sommes 110 chercheurs. Nous collaborons avec des organismes extérieurs, des centres scientifiques universitaires, l’Inserm, le CNRS… en Europe, aux EtatsUnis, et même en Asie. Nous mettons au point des ingrédients qui aident la biologie de la peau à lutter contre le vieillissement, les taches… Nous sommes essentiellement, par notre histoire, axés sur le visage, en particulier les anti-âge, et le reste du corps. Quelle est votre formule la plus innovante? C’est le Double Serum, qui réunit les cinq fonctions vitales de la peau : l’hydratation, la nutrition, l’oxygénation, la régénération et la protection. Chaque femme ou homme en a une, deux, voire parfois les cinq, qui ne fonctionnent pas correctement. Il faudrait faire un diagnostic très complexe pour savoir laquelle est déficiente. Ce produit va compenser les cinq, donc forcément celle ou celles qui ne fonctionnent pas. C’est pour nous le produit le plus abouti, car il concerne toutes les femmes, tous les âges et toutes les ethnicités. Vous avez inventé un nouveau contenant… Oui, un double packaging, d’où son nom, pour avoir tous les éléments possibles, car certains sont solubles dans l’huile, d’autres dans l’eau. Mon père avait imaginé deux flacons ; nous les avons réunis. Quel est le produit que vous rêvez de faire? Celui que je suis en train de faire ! On sait qu’il y a la génétique. Mais il y a autre chose : le pouvoir de changer les choses, en santé, PA L AC E SCO P E
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Gonzalo Machado
«Nous voulons être la référence pour le skincare»
{Talents} La maison est aussi très engagée dans de nombreux projets, comme la Fondation Arthritis… La polyarthrite
rhumatoïde est une maladie très invalidante, à majorité féminine. C’est un retour de Clarins vers les femmes. Annuellement, nous soutenons la recherche à hauteur de 2 millions. Il y a aussi des projets pour aider les enfants et la préservation de l’environnement. Nous voulons obtenir la certification B Corp, la plus exigeante au monde, qui englobe la gouvernance, les collaborateurs, la collectivité, l’environnement, le client, la transparence des produits. C’est une longue démarche, très difficile, parce qu’elle concerne tous nos fournisseurs et chacun des agriculteurs avec lesquels nous travaillons. Nous devons suivre la production de plus de 250 espèces, car nous devons avoir des assurances sur la traçabilité, la récolte, mais aussi, par exemple, être certains qu’elles n’engagent pas le travail des enfants. La maison est très attentive au respect de la mixité…
Notre métier est très féminin. Nous employons plus de 83% de femmes dans le monde. Nous tenons à avoir un comex mixte, et, au niveau des actionnaires, nous sommes sept femmes et trois hommes. Nous ne sommes pas dans des quotas positifs d’ethnicité, car je n’y crois pas trop, mais on fait très attention à ne défavoriser personne. Comment expliquez-vous l’image rassurante de la maison? La notion de respect est importante pour nous.
Nous avons toujours essayé de faire des produits demandés, pas des produits marketing, d’où leurs noms bizarres : antieau, huile tonic, multi-active… de faire les meilleurs produits, efficaces, basés depuis toujours sur les plantes. C’est pour cela que Clarins a une image rassurante. Nous voulons être la référence pour le skincare dans le monde entier. Utiliser un soin est un acte quotidien assez intime…
Oui, c’est un moment privilégié où la sensorialité est importante, le toucher, l’odorat. Nous travaillons beaucoup sur l’aromatique. Le bonheur et le plaisir font d’ailleurs partie de l’épigénétique.
Dessin Fabienne Legrand, extraits du livre «Belle dans mon assiette» (Cherche Midi)
C’est aussi le propos de vos livres Belle dans mes recettes et Belle dans mon assiette…
A chaque fois, je parle de plaisir, parce que la vie est belle et qu’il faut en profiter. Les moments de bonheur ne sont pas fréquents, il faut les chercher et en jouir. J’ai voulu faire des livres avec des dessins humoristiques, des recettes simples, rapides, qui sont bonnes pour la santé et la peau. Elles ont eu beaucoup de succès pendant le confinement. Votre principal conseil? Bien se nettoyer la peau, le matin et le soir avant de dormir, avec un bon produit qui respecte le film hydro-lipidique et le microbiote cutané. Et en diététique? Manger varié. Essentiellement végétarien. Pour lutter contre le stress oxydatif, qui provoque le vieillissement, il faut prendre des antioxydants, que l’on trouve dans les végétaux, et ils sont tous différents selon les végétaux. Nous avons la chance d’être dans un pays tempéré avec beaucoup de variétés de fruits et de légumes. Quand il y a beaucoup de couleurs dans votre assiette, vous êtes dans le vrai. Et du chocolat noir : c’est bon pour la santé ! Propos recueillis par A N N E
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“Iwas an orthopedic surgeon until 1995,” says Olivier Courtin-Clarins, son of the founder of French skincare company,Clarins. “Today I’m managing director, but I follow what’s happening in the research laboratories. We have 110researchers, and we collaborate with different scientific centers around the world, all working to develop the best ingredients to help the skin fight aging and blemishes. Our skin has five vital functions: hydration, nutrition, oxygenation, regeneration and protection. Each person –man or woman– has at least one of the five that misfunctions, but it takes a complex diagnosis to find out which. Our most innovative product, the Double Serum, helps all five. I’m currently working on a product based upon epigenetics. Something that governs gene expression. Like a light switch, bad habits can stop good genes and provoke bad ones. What is interesting is that unlike genetics, you can actually change them. It’s possible to find changes in the skin that allow this epigenetics to work and keep the skin looking younger, and happiness and pleasure are part of this. I really hope we succeed! We are also currently working on becoming a BCorporation, the most demanding certification in the world. It’s a long process as it encompasses governance, employees, the collective, the environment, customers, product transparency, and all our suppliers and farmers. We have to follow the production of 250species to guarantee their traceability and harvest. The idea of respect is really important at Clarins. We have always tried to make products that fill a real, not a marketing, need, always based on plants. That’s why Clarins has this reassuring image. My main advice is to wash your skin in the morning and at night before bed with a good product that respects the skin’s hydrolipid film and cutaneous microbiome. And eat a varied diet, mainly vegetarian. To fight stress and its oxidants, which speed up aging, you need antioxidants that are found in vegetables. And dark chocolate – it’s good for you, too!”
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Des gens que j’aime…
pénélope Bagieu
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e panache n’est pas la grandeur mais quelque chose qui s’y ajoute et bouge au-dessus d’elle», lançait Edmond Rostand. On se la figure bien ainsi, la rousse Pénélope Bagieu, penchée sur ses planches à panacher, enluminant ses héroïnes de son esprit voltigeant. Elle a l’admiration bondissante, joyeuse et contagieuse : Panache pour tout le monde ! 1. CHRISTIANE TAUBIRA. «Je la trouve extrêmement intègre, courageuse et lumineuse. Dans les tunnels, elle apporte une lueur. Elle balaie les obstacles, on comprend qu’elle en a vu d’autres. Pendant les débats sur le mariage pour tous, elle était tellement pugnace, combative ! Et drôle, avec ça : “Je vous obsède avec une constance qui appelle tout de même l’admiration.” C’est rassurant qu’il existe en France une figure politique qu’on admire. Bien sûr, j’ai signé la pétition Taubira pour 2022. J’aimerais tellement être galvanisée par un espoir politique, enfin voter d’un vrai élan du cœur, par conviction… La rencontrer a été un beau moment de ma vie. Elle a eu lieu aux 50 ans du Monde des livres ; en plus, dans le cadre féerique de la Bibliothèque nationale. Tout était cinématographique ! J’en ai à peu près 5 000 photos. J’y suis comme une enfant qui voit le Père Noël. Accrochée à son bras, je la mange des yeux. Je venais de faire des portraits à l’encre de femmes importantes, dont le sien. Elle m’a donné son numéro pour que je le lui envoie. J’étais refaite !» 2. LOUISE BOURGEOIS. «Etudiante, une culture me faisait défaut – on ne m’avait pas emmenée petite au musée. Le beau était facile à appréhender. C’était une émotion immédiate, d’envie d’être dans la toile. J’adorais Matisse, par exemple. Le bizarre, le psychologique et l’intime me déstabilisaient. Louise Bourgeois, je l’ai découverte avec une araignée de 9 mètres de haut. Elle était terrifiante, elle s’appelait Maman, et je n’arrivais pas à analyser ce que je ressentais. C’est une des premières artistes à avoir abordé des sujets féminins suffisamment profonds et tordus pour me chambouler. A force de creuser, ça m’est venu : “Mais évidemment, elle s’appelle Maman ! Il y a tout du rapport mère-fille dans cette œuvre !” C’était comme si quelqu’un me murmurait ; “Je sais très très bien ce qui se passe au fond de toi.” Je n’avais pas envie, moi, de me dépêtrer avec ces émotions-là, mais quelqu’un en avait fait une œuvre. Et on ne peut pas se dire : “Je m’en fous un peu, de cette araignée.” On se la prend en pleine face. Elle est à la fois rassurante et menaçante, on a envie de se mettre sous elle, c’est incroyable ! Plus tard, je suis tombée amoureuse de Louise Bourgeois. Comme elle, j’ai vécu à New York. Il y a une anecdote emblématique : mariée avec un Américain, elle avait des enfants, une maison, et puis son mari est mort. La première chose qu’elle a faite, c’est de casser la cuisine : “Je ne suis plus une épouse. Je n’ai besoin que de deux petits réchauds. Je réinvestis la place pour créer.” Quelle femme !»
3. ALEXANDRIA OCASIO-CORTEZ. «AOC, c’est la plus jeune parlementaire élue au Congrès américain. Elle a gagné ses élections quand j’habitais New York. A l’époque, le Parti démocrate encourageait des gens normaux à se lancer en politique contre de vieux élus. Netflix tournait un documentaire sur les cinq candidates. Donc, on suit ces cinq femmes, dont des mères de famille, depuis le début, comme un télécrochet. Et on voit émerger AOC, qui est serveuse. On la voit qui arrive le matin, qui nettoie les tables, qui vit dans son tout petit appart... On ne voit qu’elle ! Elle a déjà un vrai charisme. On sent son potentiel et sa détermination. Et on la voit gagner, au bar qui est son QG, avec sa mini-équipe de campagne. Et c’est beau ! Elle est incrédule, tellement contente, fière, parce qu’elle est une deuxième génération d’immigrés. A un moment, elle doit débattre avec le candidat en place pour le Bronx, et il est en vacances, il envoie sa chargée de com. Elle est ulcérée. Elle porte tout le ras-le-bol de la société dans cette scène. On a envie de se lever, comme à un match, de crier : “Allez, vas-y ! Dégage-les !” J’aime voir cette femme s’énerver. Elle a les yeux de la haine. C’est vraiment une super oratrice, animée par un combustible de rage pure, mais elle sait qu’il faut rester limpide et calme, sinon elle sera traitée d’hystérique. Elle doit asséner des faits, et c’est ce qu’elle fait. C’est une catharsis, de la regarder démonter les arguments de gens qui du coup regardent leurs chaussures. Je pourrais y passer des heures. Avec du pop-corn, tellement j’adore ! Plus largement, elle incarne des visages qu’on n’a pas l’habitude de voir, toute une génération décidée à entrer en politique pour changer les choses.» 4. NATALIE WYNN. «C’est une youtubeuse trans américaine de 30 ans qui est aussi pour moi une source. Je regarde ses vidéos, ContraPoints, presque en prenant des notes. Dans les conversations animées, j’ai parfois du mal à argumenter, à garder mon sangfroid. Natalie Wynn, c’est une leçon de rhétorique. On a envie d’asseoir les gens et de leur dire : écoute ! Son propos est tellement construit, remarquable, incontestable. C’est une pédagogue extraordinaire. En plus, complètement fantasque, avec des costumes, des mises en scène, c’est assez fou à regarder. Evidemment, femme trans sur internet, elle s’en prend plein la gueule. J’imagine qu’elle vit de grands moments de découragement. Mais elle continue à consacrer tout son temps et son énergie à sa mission d’ouverture d’esprit. Elle continue, dans un pur souci de tolérance, à afficher un calme olympien, à juste essayer de fléchir certains jugements. Et moi, j’ai envie de lui dire merci et de lui faire livrer des fleurs. Je l’ai découverte ici, en France, en discutant avec une amie qui, sur une polémique débile, avait les bonnes réponses. «Waoh, c’est exactement ça qu’il faut dire aux gens ! – Ben, tu sais, c’est pas moi, c’est ContraPoints.
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complètement : à la fin, elle est malade, obligée de rester dans son lit. Merlin lui fait un trou dans le toit pour qu’elle ait le soleil, et elle hurle : “Je le hais ! Je le hais !” C’est tellement moi l’an dernier devant les allocutions de Macron à répétition à la télé ! J’imagine en elle une forme de libération de la vieillesse. Elle vit seule dans sa cabane dans la forêt, elle ne ressemble à rien, elle est suffisamment crainte pour ne pas être emmerdée par ses voisins, et, bon, parfois, elle mange des enfants pour tuer le temps… Moi, je veux bien devenir Madame Mim plus tard !» SABINE EUVERTE
Simoné Eusebio
«Culottées. Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent !» (Gallimard), prix Eisner (une des plus prestigieuses récompenses mondiales de la BD), adapté en série sur France 5.
– Qui ? – Attends, tu connais pas ?» Et je suis tombée dans le vortex. Je regardais en criant au génie et en découvrant que j’avais un siècle de retard.» 5. MADAME MIM (dans Merlin l’enchanteur) «Dans les personnages féminins de Disney, il y a la princesse à réveiller, à sauver, à épouser. Il y a la méchante fatale. Et puis il y a Madame Mim. C’est vraiment une sorcière puissante – Merlin la craint –, et on en parle à peine. Ce que j’aime, c’est qu’elle est animée uniquement par son envie de faire le mal, mais de manière jubilatoire. Ça la fait rire. Elle est vraiment très drôle, et ce que je trouve génial, c’est qu’elle peut aussi se faire très belle. Elle se transforme en magnifique, mais elle s’en fout ; après, elle redevient Madame Mim… Elle a tellement de panache ! Elle est cool, Madame Mim ! En plus, par moments, je m’y retrouve
French comic-book writer Pénélope Bagieu– who created Brazen:Rebel Ladies Who Rocked the World– tells us about a few of her favorite people. 1. CHRISTIANE TAUBIRAFrench politician: “I find her honest, courageous and enlightening. During the debates about gay marriage [which she introduced into law], she was so feisty and combative. I would love her to run for president in 2022. 2.LOUISE BOURGEOISI discovered her through Mother, her terrifying nine-meter statue of a spider; You can’t say, ‘I don’t really care about this spider.’ It hits you in the face. Later, I completely fell in love with her. What a woman. 3. ALEXANDRIA OCASIO-CORTEZThe youngest ever woman to serve in the US Congress. She has such charisma, and you can feel her potential and determination. She embodies this new generation that has decided to enter politics to change things. 4. NATALIE WYNN An American trans YouTube star. I watch her ContraPoints videos and take notes. Her arguments are so well constructed, remarkable and incontestable. When I first discovered her, I watched while shouting ‘genius!’ and discovered I was a century behind. 5. MADAM MIMAmong female Disney characters, there are princesses; there are femme fatale villains, and then there’s Madam Mim in TheSword in the Stone. She’s driven solely by a desire to be bad, and she’s so funny. She could become beautiful, but she doesn’t care. She lives alone in the forest, is feared enough to be left alone, and eats children to pass the time… I would love to become Madam Mim!
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Rose
Saneuil
la marqueterie réenchantée
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’est dans la cave de son immeuble que Rose Saneuil entrepose les matériaux dont elle se sert pour composer ses délicates marqueteries : cuirs naturels ou teintés, fines plaques de sycomore, de charme, de loupe de myrte, d’eucalyptus, de frêne, de camphrier, dont certaines sont teintées en vert, en bleu, en rose, et qui imprègnent la pièce de leurs parfums mêlés. On y trouve aussi des élytres de scarabées, des peaux de galuchat, du mica… La magie des compositions de Rose Saneuil tient à ce mélange inédit de matières dont la juxtaposition insolite sait jouer à merveille du mat et du brillant, des textures et de la profondeur. Son art relève de la prouesse technique : comment associer des matériaux, comme le bois, qui se poncent et se vernissent à d’autres, comme le cuir, qu’on ne peut soumettre aux mêmes traitements ? Comment réaliser des pièces en volume – c’est le cas notamment des bijoux qu’elle réalise pour la joaillerie Piaget –, quand la marqueterie se travaille à plat? Rose Saneuil aime les défis. Hier Cartier ou Hermès, aujourd’hui Piaget, Davidoff et bien d’autres marques prestigieuses font confiance à son incroyable inventivité comme à sa dextérité hors pair. Qu’il s’agisse de tableaux, de coffres à cigares, de bijoux aux décors parfois miniatures, la réalisation de ses œuvres exige de Rose Saneuil une minutie infinie. Ses pièces sont parfois si petites qu’elle doit les composer à la loupe binoculaire, comme ce merveilleux cadran de montre qu’il faut grossir pour en distinguer la composition raffinée faite de plumes de coq, de plusieurs essences de bois, de paille et d’élytres de scarabées ! C’est peu dire que Rose Saneuil renouvelle la marqueterie: elle l’enchante.
Eric Valdenaire / Etienne Delacretaz / Laurent Hoang
David Plas
NADINE VASSEUR
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Rose Saneuil’s astonishing marquetry mixes different types of wood – sycamore, hornbeam, myrtle, eucalyptus, ash – with leather, both natural and dyed, beetle wings, shagreen, and mica. She works not only flat surfaces such as cigar boxes, but in volume on jewelry forCartier,Hermèsand Piaget, on pieces that require a remarkable dexterity of hand and eye. Indeed, certain pieces are so meticulous and detailed that the delicacy of their creation can only be appreciated through a loupe. Saneuil is not only reinventing marquetry, but making it sing!
Envie de danser ?
P hotographies
JEAN-BAPTISTE COURTIER
Direction artistique
ANNE DELALANDRE
Stylisme
M AT H I L D E C A M P S
Robe-chemise en lin et soie, FENDI. Boucles d’oreilles personnelles. Montre RM 028 titane avec bracelet en caoutchouc noir, RICHARD MILLE.
Robe en laine et en soie, SPORTMAX. Veste homme, BURTON OF LONDON.
Trench en gabardine de coton, BOSS. Culotte haute en jersey lumière, ERES. Collier «Lhassa» chaîne en laiton doré or jaune, GOOSSENS. Veste homme, BURTON OF LONDON. Montre RM 016 extraplate en titane avec bracelet en caoutchouc gris, RICHARD MILLE.
Tee-shirt asymétrique en coton, BARBARA BUI. Pantalon en soie, TOD’S. Boucle d’oreille en métal et résine, ACNE STUDIOS. Escarpins en cuir, THE KOOPLES. Veste homme, BURTON OF LONDON.
Veste et jean en denim, VÉRONIQUE LEROY. Montre RM 72-01, Chronographe Lifestyle maison en or rouge avec bracelet en caoutchouc noir, RICHARD MILLE.
Veste en laine et soie et brassière en soie, NINA RICCI. Bagues en or jaune et pierres fines, PASCALE MONVOISIN.
Costume en coton, PAUL&JOE. Brassière en cuir, DROME. Boucle d’oreille perle et or jaune, PASCALE MONVOISIN. Sandales en cuir, MICHEL VIVIEN. Pulls en cahemire, NOTSHY.
Robe imprimée en jacquard, STELLA McCARTNEY. Bagues en métal doré, SACAÏ.
Robe en soie brodée de strass, MIU MIU. Mocassins en cuir, TOD’S. Montre RM 033, extraplate titane avec bracelet caoutchouc orange, RICHARD MILLE.
Robe-manteau en laine et escarpins en cuir, LOUIS VUITTON. Boucle d’oreille en laiton doré à l'or fin, PHILIPPE AUDIBERT. Chemises en coton, FIGARET.
Veste et short en gabardine de coton, ALAÏA. Collier en laiton doré à l'or fin porté en ceinture, PHILIPPE AUDIBERT. Escarpins en cuir, BARBARA BUI.
Veste en laine, THE KOOPLES. Bracelet chaîne en argent, THOMAS SABO. Montre RM 037 Automatique en céramique blanche avec bracelet en caoutchouc blanc, RICHARD MILLE.
Photographe: Jean-Baptiste Courtier Directrice artistique: Anne Delalandre Styliste: Mathilde Camps Mannequin: Lida Freudenreich @Women360 Mannequins mains: Camille Carow et Paul Fargier Coiffeur: Martyn Foss Calder @Airport Maquilleuse: Maud Eigenheer @Wise&Talented Assistant photographe: Adrien Combes Assistante styliste: Sasha Cantrelle Photographies retouchées. Merci au studio Le Petit Oiseau va sortir
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Mode
Victoria
Feldman Tomas Berzins
«Victoria/Tomas est la seule marque qui fait des collections 100% réversibles»
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n 2012, Victoria Feldman et Tomas Berzins, un couple de jeunes Parisiens, lancent Victoria/Tomas. Sensibles aux questions d’écoresponsabilité, ils créent depuis ce printemps-été des pièces intelligentes, dans des matières de qualité conçues pour durer. Particularité : elles sont toutes entièrement réversibles. Votre histoire commence à l’école…
Victoria. En première année d’études, nous étions déjà obsédés par l’idée de lancer notre propre marque. Tomas a travaillé un peu à New York chez Alexander Wang, moi dans plusieurs petites maisons. Etre deux nous permet d’aller plus loin. Tomas. Victoria s’occupe de la communication et du commercial ; moi, c’est plus le côté technique, les prototypes et la production. Mais nous partageons tout. Toute la création est réalisée en commun ?
Victoria. Oui, c’est un dialogue entre Tomas et moi. On parle plus que l’on dessine. Nous avons toujours deux visions, homme et femme. J’essaye toujours chaque pièce avant de la valider, je veux me sentir belle, et Tomas veut qu’elle me protège. Tomas, c’est quoi, une pièce qui «protège» ?
Depuis peu, votre production est 100% française ?
Victoria. Oui, c’était un vrai challenge. Nous avons installé notre production de A à Z en France. L’écologie, c’est
Marion Colombiani
Tomas. Sentir une touche homme dans les vêtements, quelque chose de très fort, d’un peu lourd. Pas fragile ou girly. Victoria. Nous n’avons jamais des robes très moulantes, très fluides, en soie… mais ça reste très féminin.
«J’essaye toujours chaque pièce avant de la valider, je veux me sentir belle, et Tomas veut qu’elle me protège»
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Mode
quelque chose d’important pour nous, mais aussi pour les boutiques et les acheteurs. Vos vêtements sont entièrement réversibles ?
Tomas. Il y a trop de vêtements qui existent sur le marché, une surconsommation. Ce n’est pas intéressant pour nous de créer quelque chose de basique ou que l’on peut trouver ailleurs. Il faut donner une fonctionnalité en plus. Nous sommes la seule marque qui fait des collections 100% réversibles. Chaque pièce peut être portée d’un côté dans la journée pour le travail et de l’autre pour sortir, aller au restaurant… en espérant que ce sera bientôt ! Nous avons voulu intégrer cette idée fonctionnelle dans le vêtement de luxe. Victoria. Le concept s’appelle «binôme» : les deux cotés sont importants, on les appelle Side A et Side B. Même les cha-
«Le concept s’appelle “binôme”, les deux côtés sont importants. Les deux pièces sont complètement différentes. Par exemple, une veste en laine avec un côté masculin avec deux poches plaquées devant, de l’autre la veste est recouverte d’un tulle plissé, fait spécialement pour nous»
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peaux sont réversibles. Les deux pièces sont complètement différentes. Par exemple, une chemise oversize façon boy friend qui, retournée, devient une cape en éco-cuir léger à l’aspect velours avec des plis au niveau des épaules pour donner du volume. Le pantalon qui va avec est droit d’un côté, de l’autre il part en patte d’eph. Une veste en laine avec un côté masculin avec deux poches plaquées devant ; de l’autre, la veste est recouverte d’un tulle plissé fait spécialement pour nous. Ou encore, un manteau pied-de-poule en laine rembourrée, de l’autre en éco-cuir avec le logo dans le dos. Des vestes tailleurs, d’un côté marron mat avec des franges noires, de l’autre brillant avec des franges ivoire… Une robe très légère, d’un côté lamé rouge, de l’autre fuchsia avec un petit gilet un peu violet…
Tomas. Les boutons sont différents de chaque côté, les zip sont réversibles. Ce ne sont pas des innovations techniques, c’est plus un travail de patronage complexe et une nouvelle démarche dans le choix des tissus et des matières qui ne doivent pas se froisser, l’envers devenant l’endroit. Lorsque c’est transparent, tout est surfilé, car il ne faut pas voir les coutures et les finitions. Votre vestiaire s’agrandit chaque saison…
Victoria. Pour l’automne-hiver, nous avons fait une capsule homme et développé la ligne d’accessoires, dont ces sacs Kiss, qui s’associent grâce à un aimant et se portent ensemble ou séparément. Tomas. Fonctionnel, de qualité et joli… c’est cela notre challenge aujourd’hui, créer une pièce qui donne tout en même temps. Propos recueillis par A N N E
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Des
souliers
d’exception
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Des pièces exceptionnelles, numérotées et éditées à huit exemplaires, un pour chaque taille
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uidées par leur passion et leur expérience des grandes maisons de luxe, Charlotte Sauvat et Françoise Misiraca ont lancé en juillet dernier La Ligne Numérotée, une marque de souliers à l’élégance intemporelle, avec la volonté de mettre à l’honneur la création, les matières nobles et les savoir-faire d’exception. «Nous voulions un projet où l’on pouvait mettre en avant le travail d’autres personnes. Prendre le temps, privilégier les rencontres, parler de savoir-faire, de création, de plaisir… Avoir un produit qui dure et reste intemporel, à l’opposé du côté éphémère de la mode», explique Françoise Misiraca, qui dirige la partie commerciale. Toutes deux issues de la mode, Charlotte a commencé comme styliste chez Michel Vivien, qui travaillait pour Lanvin, puis chez Isabel Marant, dont elle a aimé la vision plus mode du produit, et enfin chez Balmain, époque Christophe Decarnin, où elle rencontre Françoise, qui se voit confier le développement de la chaussure. Elles quittent la maison en 2017. En juillet 2020, elles lancent leur propre marque. «L’offre sur le marché est énorme. Nous avions envie de quelque chose de plus épuré, plus minimaliste. Un produit simple et beau par la qualité de ses matières : le talon est en bois de hêtre, le cuir ultrasouple comme un gant. J’aime la chaussure, car c’est un petit
objet, j’adore chercher l’équilibre parfait entre le talon, la tige, la forme, la longueur.» De la collection intemporelle Editions Signature est issue une ligne couture : des pièces d’exception réalisées avec des artisans d’art, une brodeuse, un tisserand, un bijoutier… La première est une rencontre avec la designer plumassière Janaïna Milheiro. «Elle ne travaille qu’avec des plumes d’oiseaux issues de la consommation alimentaire. Elle a utilisé des plumes d’oie découpées et serties avec une perle et brodées directement sur la chaussure en satin de soie. Un travail réalisé dans son atelier parisien», explique Charlotte. Ce sont des pièces exceptionnelles, numérotées et éditées à huit exemplaires, un pour chaque taille. En complément de leur e-shop, les créatrices proposent des rendezvous personnalisés à domicile et organisent des ventes confidentielles à la galerie Ambroise d’Amélie du Chalard. «C’est l’écrin dont on avait besoin pour recevoir dans un lieu chaleureux où il est possible de découvrir l’art contemporain.»
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ANNE DELALANDRE
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Pour une élégance
joyeuse
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vec leurs couleurs fraîches, vert anis, orangé ou bleu pastel, les souliers de la saison affichent un retour à une élégance joyeuse. Les bouts sont pointus ou carrés, les talons retrouvent de la hauteur et surprennent par leur forme, comme cette corne chez Givenchy…
Page de gauche: mules LOUBOUTIN, TOD’S, VERSACE; escarpin GIVENCHY; mule noire BOTTEGA VENETA (sur Matchesfashion). Ci-contre: slingbats PRADA, mules DIOR et sandales GIVENCHY.
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Des manches over size
Veste de motard en cuir avec des manches et jupe en tulle. La taille est ceinturée pour accentuer l’effet boule, ALEXANDER MCQUEEN.
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es manches bouffantes sont à l’honneur. Comme les ailes d’un papillon, elles sont oversize et transparentes chez Alexander McQueen. Chez AZ Factory, la nouvelle marque du regretté Alber Elbaz, les manches de l’emblématique petite robe noire sont exubérantes : «Je voudrais juste être un magicien et faire cette robe magique qui fait que chaque femme peut avoir le corps qu’elle rêve d’avoir.»
Robe à manches bouffantes «MyBody», conçue avec la technologie innovante AnatoKnit pour maintenir la taille en douceur. Une longue chaînette bijou accrochée à la fermeture éclair permet de fermer toute seule sa robe, AZ FACTORY.
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Robe en organza transparent, short et chaussettes en crochet, sac «Nano Baguette» en cuir recouvert de dentelle, FENDI.
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Des voiles sensuels
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et été, nous jouerons avec les transparences. Les textures et les matières se superposent. Kim Jones, chezFendi, propose une approche romantique : une robe en voile brodé laisse apparaître un ensemble en crochet de coton. Comme un ciel sans nuage, le bleu acier est la couleur de la saison. Chez Acne Studios, les bleus se superposent en un subtil jeu de transparences.
Robes chemises en mousseline, ACNE STUDIOS.
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Des décolletés audacieux
Maillot de bain une pièce en matière technique et jupe en coton noir, AMI ALEXANDRE MATTIUSSI.
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écolletés ultra-profonds et échancrures graphiques pimentent robes et jumpsuits. Chez Ami, un maillot de bain aux bretelles croisées porté avec une ample jupe impose une allure sexy décontractée. Peter Do, le jeune créateur qui monte, superpose une robe longue ultra-échancrée sur top coloré. Anthony Vacarello chez Saint-Laurent signe un retour aux années 1960 avec un jumpsuit au décolleté ultra-plongeant.
A gauche : longue robe en jersey conçue pour être portée avec le décolleté devant ou dans le dos et top rouge, PETER DO. A droite : jumpsuit à décolleté en V plongeant en jersey de laine, ceinture cabochon et bijou fleur de cou en cuir verni, SAINT LAURENT PAR ANTHONY VACCARELLO. PA L AC E SCO P E
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Des jeux de résilles Bottines et sac à découpe laser en cuir et anses en plexi, FENDI.
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©Filippo Fior - Hermès
A gauche : robe filet en corne et agneau fin marron ébène portée sur une robe micro en maille de soie stretch marron foncéet sabots en veau couleur café à semelle en bois de hêtre et clous en métal palladié, HERMÈS. A droite : top en crochet et cuir noué dans le dos et jupe longue en lin, ACNE STUDIOS.
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ésille tressée ou maille graphique, cet été les petits trous sont furieusement tendance. Chez Fendi, un sac en cuir est découpé au laser façon «filet à courses» et les bottines sont en cuir tressé. Chez Hermès, une longue robe filet, de fines lanières de cuir et de corne tressées, se porte superposée sur une légère micro-robe en soie. Chez Acne Studios, un top bi-matière en fil métallique façon cotte de mailles et en cuir craquelé est porté noué dans le dos. .
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Top multicolore en twill imprimé brodé et satin, short noir en satin, serre-tête noir en résille, colliers et bracelet en métal et strass, ceinture noire en cuir et strass, CHANEL.
Des couleurs arc-en-ciel
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’été sera joyeux et coloré. Virginie Viard propose des tee-shirts avec un imprimé de lettres Chanel comme les néons que l’on trouve à la façade des cinémas. Christopher Kane s’est remis à la peinture pendant le confinement et utilise des extraits zoomés de ses œuvres pour créer une série d’imprimés pop. «Je suppose que l’on peut dire qu’il s’agit d’une collaboration avec moi-même», a commenté avec humour le designer.
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Tee-shirt et jupe en satin «Mindscape», CHRISTOPHER KANE.
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Deux silhouettes NINA RICCI mettent le dos en majesté : à gauche, une combinaison en pied-de-poule et des escarpins aux couleurs vives en cuir semi-verni ; à droite, body en pongé de soie avec manches en crêpe de chine, pantalon en gabardine de laine et un chapeau en laine feutrée.
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Des dos nus élégants Robe longue à dos ouvert, à manches longues et coudes découpés en jersey stretch, string rouge taille haute brodé, sandales compensées «Marshmallow» et grand sac balle en cuir brillant, GIVENCHY.
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ésormais, le décolleté se fera dans le dos. Chez Nina Ricci, un top en pied-de-poule et un maillot rose pâle utilisé comme un corset moderne, ajusté mais confortable, mettent le dos à l’honneur. Chez Givenchy, une longue robe en coton stretch dessine une jolie silhouette longiligne. Trois ouvertures rondes mettent à nu les coudes et le dos, laissant apparaître, avec irrévérence, un élégant et raffiné string rouge brodé.
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De gauche à droite et de haut en bas: Cassette Padded bag, BOTTEGA VENETA; Daniel Lee revisite l’iconique technique de tressage de la maison dit «Intrecciato». Mini Kurv en paille tressée, MAISON RAVN. mini-sac sceau 5AC en cuir synthétique tressé, MAISON MARGIELA. sac pochette en cuir tressé, DANSE LENTE.
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Des tresses
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De gauche à droite et de haut en bas: mini-sac baguette en crochet de coton et détails en métal doré, FENDI; sac en cuir tressé LOEWE ; maxi-sac Shopping en cuir et macramé, TOD’S.
au soleil
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et été, le sac tressé s’impose et se décline sous toutes les formes et toutes les couleurs.
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{Talents}
“Through my lyrics about love, friendship, family and different situations, this record is a study of the feeling of sadness, because I only write when I’m down,” says Ilionaof her debut album, Tristesse(Sadness). “I write to understand and digest information. My method is positive – it’s therapy.” Born 20 years ago in Brussels, “I began writing and composing on my computer aged 15.” She put up a few songs on YouTube in 2016, but it wasn’t until last year that things took off and she signed a record deal. She’s already working on her second album, which, she promises, “will be happier and lighter.”
Iliona
es amours tristes inspirent souvent les plus belles chansons : on se souvient des jours anciens et on pleure… La chanteuse Iliona annonce la couleur dès le titre de son premier album : Tristesse. Six chansons – Reste, Rattrape-moi, Une autre vie... – pour explorer le spleen amoureux sous toutes ses facettes. «A travers mes textes sur l’amour, l’amitié, la famille ou différentes situations, ce disque est une étude du sentiment de tristesse, car j’écris seulement quand je ne vais pas bien, raconte Iliona, j’écris pour comprendre ce qu’il se passe et digérer l’info. Ma démarche est positive, c’est pour guérir, c’est une thérapie.» Si la majorité des chansons sont autobiographiques, Iliona romance aussi pour mieux se cacher derrière ses histoires. Moins joli, récit d’une rupture, et son clip en noir et blanc résument l’univers sensible d’Iliona. Le visage de la tristesse est beau, la voix envoûtante et les mots délicatement posés sur une belle mélodie jouée au piano. «Evidemment, tout cela crée un peu un cliché sur moi, comme si j’étais quelqu’un de triste dans la vie, alors que c’est tout le contraire. Je suis gaie et joyeuse», rassure la
Bonjour tristesse
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©Ines Vansteenkiste-Muylle
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chanteuse. Hormis un talent évident, son parcours participe aussi de l’engouement autour d’Iliona. Née il y a vingt ans à Bruxelles, elle se passionne très tôt pour la musique. «J’ai commencé à écrire et composer sur ordinateur à 15 ans. Ce n’était pas un hobby, ce n’était pas pour me distraire, c’était pour me décharger de plein de choses. J’avais besoin de m’exprimer en écrivant et de créer une forme artistique qui me soit propre. J’écoutais beaucoup de chansons françaises, je m’intéressais à la composition. L’œuvre de Barbara fut ainsi un élément déclencheur par rapport à l’association voix-piano.» Iliona poste un premier titre sur YouTube en 2016. Rien ne se passe, mais la jeune fille continue de se former à la musique, apprend la production et compose sans arrêt. Autodidacte, elle ne prend que quelques cours de piano et de chant. «Il y a un an pile, j’ai pensé que j’étais prête, et je me suis lancée, j’ai posté sur YouTube J’ai du mal en mars, puis Rattrape-moi, et enfin Moins joli en juillet. La jeune femme réalise ellemême ses clips, créant le film parfait de ses chansons. Rapidement approchée par de nombreux labels, elle signe avec Artside et sort Tristesse. «J’ai hâte de monter sur scène dès que cela sera possible», confie celle qui prépare, déjà, son second album. Sera-t-il moins mélancolique ? «Il sera plus joyeux dans la musicalité, plus rythmé, et les textes peutêtre plus légers.» P H I L I P P E L A T I L
LE GUIDE TRÈS PARISIEN Galeries &Musées Restos&Bars Concerts &Fêtes Envies&Plaisirs Boutiques & Adresses
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GALERIES & M USÉES
Vous avez dit
artistes femmes?
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ous en sommes encore réduits en 2021 à parler d’«artistes femmes» alors qu’il ne viendrait à l’idée de personne de parler d’«artistes hommes». Comme quoi, il y a encore du chemin à parcourir, et les deux expositions qui, à Paris, se consacrent à ce sujet donnent une multitude de pistes à suivre pour comprendre l’acharnement de nos aveuglements. Il est bon de commencer par celle du Musée du Luxembourg mettant l’accent sur la période 1780-1830, car, et c’est confondant, celle du Centre Pompidou, articulée autour de l’abstraction un siècle plus tard, fait apparaître les mêmes problèmes. Notre histoire de l’art sur ces deux périodes n’accorde qu’une place marginale aux artistes femmes, laissant accroire qu’elles n’existaient pas ou seulement sous la figure de la femme d’exception, alors qu’en réalité elles n’ont cessé d’être inscrites dans la production artistique, économiquement et socialement, hier comme aujourd’hui. Maîtres d’atelier à l’aube du XIXe siècle, elles étaient tout aussi présentes dans les prémices de l’abstraction, en dépit de la cécité de nos manuels voués au culte absolu du trio de choc masculin Kandinsky-Malevitch-Mondrian. Cette politique d’invisibilisation des artistes femmes
a la peau dure. Mais inutile de les victimiser, ce qui ne revient d’ailleurs qu’à mieux les ignorer, car, et c’est tout l’intérêt de ces deux manifestations, il s’agit de sortir d’une vision uniquement genrée pour envisager enfin leurs œuvres. Et s’y intéresser de près, c’est découvrir que l’abstraction, pour y revenir, relève d’un périmètre historique beaucoup plus vaste et que ses sources, scientifiques, spirituelles… développées et travaillées par lesdites artistes femmes, renouvellent considérablement les refrains de notre histoire de l’art asphyxiée par la célébration des grands hommes. B E R T R A N D R A I S O N MUSÉE DU LUXEMBOURG. Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat. 19 rue de Vaugirard, Paris VIe. Jusqu’au 4 juillet 2021 CENTRE POMPIDOU. Elles font l’abstraction. Place Georges-Pompidou, Paris IVe. Jusqu’au 23 août 2021 Giannina Censi, «Aerodanze 8 : stanchezza di volo», 1931, photo ©Museo d'Arte Moderna e Contemporanea di Trento e Rovereto. Nisa Villers, «Portrait présumé de Mme Soustras laçant son chausson», 1802, Paris, Musée du Louvre, département des peintures, photo ©Rmn-Grand Palais (Musée du Louvre)/Jean-Gilles Berizzi. Barbara Hepworth, «Oval Sculpture», 1943, cast 1956 ©Bowness, photo ©Tate.
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Peder Severin Krøyer
P Les origines du monde
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n dix sections, cette exposition nous propose une vraie immersion dans le monde du XIXe siècle en plein chamboulement après les découvertes de Darwin sur l’évolution. Présentée en partenariat avec le Muséum national d’histoire naturelle, elle retrace les questionnements sur la place de l’homme sur terre de la Renaissance à la Première Guerre mondiale, en mettant en parallèle les découvertes scientifiques avec l’imaginaire collectif de chaque époque. MUSÉE D’ORSAY. Les origines du monde. L’invention de la nature au XIXe siècle. 62 rue de Lille, Paris VIIe. Jusqu’au 18 juillet 2021 Alexandre Isidore Leroy de Barde, «Réunion d'oiseaux étrangers» , Paris,photo ©Rmn-Grand Palais (Musée du Louvre)/ Jean-Gilles Berizzi.
Pierre Soulages
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a galerie parisienne dévoile 13 toiles emblématiques du maître incontesté du noir, une abstraction radicale au service de la matière et de la lumière, illustrant sa période Outrenoir. «Ce qui m’intéresse, c’est la réflexion de la lumière sur les états de surface de cette couleur noire, états de surface qui varient» en fonction des stries et des coups de brosse. OPERA GALLERY PARIS.
Pierre Soulages. Une expérience au présent. 62 rue du Fg-SaintHonoré, ParisVIIIe. Jusqu’au 12 juin 2021. Pierre Soulages, 1974 Courtesy Opera Gallery
remière exposition monographique jamais consacrée en France à l’un des plus grands maîtres de la peinture danoise, Peder Severin Krøyer (1851-1909). Contemporain de Vilhelm Hammershøi (1864-1916), il est au plein air ce que son contemporain fut à la scène d’intérieur. Plus de 60chefs-d’œuvre provenant du musée de Skagen mettent à l’honneur ce remarquable interprète de l’heure bleue, ce phénomène météorologique qui précède le crépuscule et se déploie aux bords des mers lointaines. MUSÉE MARMOTTAN. L’heure bleue de Peder Severin Krøyer. 2 rue Boilly, Paris XVIe. Jusqu’au 25 juillet 2021 «Garçons se baignant à Skagen, soirée d’été 1899», Copenhague, Statens Museum for Kunst ©SMK photo Jakob Skou-Hansen.
Paul Signac
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aysagiste proche du mouvement anarchiste, peintre officiel de la marine, Paul Signac (1863-1935) fut aussi celui qui révolutionna les pratiques picturales. On en fit le promoteur du pointillisme, selon la méthode qui consiste à appliquer les couleurs une à une par petites touches directement sur la toile au lieu de les mélanger sur la palette. Mais cet aventurier de la lumière, étiqueté sous la bannière du néo-impressionnisme, n’avait rien d’un dogmatique et confiait à qui voulait l’entendre que cette technique pouvait s’apprendre dès l’école primaire. Liberté de ton qui le distingue de ses contemporains et qui s’exprime pleinement dans la facture fluide de ses tableaux et de ses aquarelles. B R MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ. Signac. Les harmonies colorées. 158 boulevard Haussmann, Paris VIIIe. Jusqu’au 19 juillet 2021. Paul Signac, Saint-Tropez. Après l’orage, 1895. Collection particulière ©Schaelchli-Schmidt Zurich.
Divas, d’Oum Kalthoum à Dalida
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es divas, d’Oum Kalthoum à Dalida, icônes intemporelles, femmes puissantes, symboles adulés dans les sociétés arabes d’après-guerre, aux carrières exceptionnelles, s’imposent du Caire à Beyrouth, du Maghreb à Paris, ouvrant une période d’effervescence artistique et intellectuelle, incarnant une nouvelle image de la femme ainsi que le renouveau politique national du début des années 1920, notamment en Egypte. Le visiteur est invité à suivre un parcours de photographies d’époque, souvent inédites, d’extraits de films ou de concerts mythiques, d’affiches cinématographiques glamour, de magnifiques robes de scène, d’objets personnels et d’interviews rares. INSTITUT DU MONDE ARABE. Divas. D’Oum Kalthoum à Dalida. 1 rue des FossésSaint-Bernard, Paris Ve. Jusqu’au 25 juillet 2021. Affiche du film «Un verre, une cigarette» (Sijara wa ka's), réalisé par Niazi Moustafa, avec Samia Gamal et Dalida, Egypte, 1955, Beyrouth © Abboudi Bou Jawde. PA L AC E SCO P E
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R ESTOS & B ARS Restaurant Trente-Trois ové entre les murs du très confidentiel hôtel particulier Maison Villeroy, posé aux abords du Triangle d’or, le Trente-Troisse déploie dans un intime salon boisé habillé d’une dentelle de moulures et d’un mobilier design. Aux commandes de cette table distinguée en janvier d’une étoile, on retrouve le chef étoilé Sébatien Sanjou (photo), également à la tête du Relais des Moines (dans le Var), qui partage avec son chef exécutif, Romain Lamothe, la complicité d’une cuisine d’excellence, délicate et actuelle. A la faveur d’une carte courte, respectueuse des saisons et rendant hommage aux beaux produits, les plats s’affirment dans un ballet de saveurs franches et ensoleillées, clin d’œil au sud de la
France, région natale du chef. Ce jour-là, le menu déroulait en entrée de superbes asperges vertes de Provence, cuites et crues, arrosées d’un bouillon mousseux. Puis vint un parfait gigot d’agneau de lait et de jeunes navets en texture. En final, une assiette déclinant un chocolat grand cru des Caraïbes, praliné et crème glacée pure vanille. Des plats au service, tout est savamment orchestré pour assurer un moment gastronomique mémorable. RESTAURANT TRENTE-TROIS, MAISON VILLEROY. 33 rue Jean-Goujon, Paris VIIIe.
0145056800.
Maison de la Truffe
boiseries en marqueterie de chêne ciré apportent la touche feutrée, la pierre et les lames de verre assurent le côté minéral tandis que les tapisseries verdoyantes évoquent avec élégance le végétal. Enfin, le confort règne autour des tables avec des banquettes auréolées de coussins et des chaises douillettes. Et toujours le meilleur de la truffe à la carte avec les iconiques pâtes fraîches, le risotto et l’écrasé de pommes de terre qui ravissent les sens. MAISON DE LA TRUFFE. 19 place de la Madeleine, Paris VIIIe. 0142655322.
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l’orée de son 90e anniversaire, qu’elle célébrera en 2022, la Maison de la Truffea fait appel au créateur Alexis Mabille pour repenser son adresse historique de la Madeleine. Inspiré par l’histoire de cette institution parisienne qui régale depuis 1932 les fins palais et autres gourmets amateurs du diamant noir de la gastronomie, Alexis Mabille a imaginé un lieu mêlant tradition, raffinement et modernité. Le bois et les PA L AC E SCO P E
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Alban Couturier
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évélé auprès du chef Hans Zahner au Royal Monceau, Mory Sackoa aiguisé son talent au Mandarin Oriental sous l’aile de Thierry Marx avant de se lancer dans l’aventure Top Chef. Depuis septembre, il a pris son envol dans son restaurant baptisé MoSuke, où il signe une cuisine gastronomique narrative faisant se rencontrer l’Afrique et le Japon sur le terroir français. Une histoire qui se construit autour de plats hybrides franchement séduisants, comme son homard épicé, sa sole en feuille de bananier et son poulet yassa paradisiaque.
Neroli Mosuke/Quentin Tourbez
Votre cuisine jette un pont inédit entre trois cultures très différentes : pourquoi ce choix ?
Depuis que je suis enfant, la culture japonaise me passionne, je l’ai découverte comme beaucoup à travers les mangas où les personnages passent leur temps à manger. Dans la cuisine japonaise, j’aime cette attention portée aux aliments et aux assaisonnements. C’est une cuisine froide avec beaucoup d’aliments crus, élégante, minimaliste, esthétique, texturée. La cuisine africaine, c’est mes origines, mes racines, j’y suis très attaché. C’est une cuisine exubérante, qui va fort dans les piments, les acidités, les amertumes. C’est une cuisine puissante, gourmande, chaude et réconfortante. La cuisine japonaise et la cuisine africaine sont au final des cuisines
Mory Sacko
Entre Japon et Afrique
que tout oppose, et mon objectif est de les faire se rencontrer en prenant le meilleur de chacune et en y ajoutant les techniques de la cuisine française. Que voulez-vous provoquer chez ceux qui viennent goûter votre cuisine ? Que mes hôtes
s’interrogent, qu’ils vivent une expérience marquante et qu’ils soient déstabilisés. Ma cuisine raconte quelque chose, je vais chercher plus loin pour emmener ailleurs un produit, une saveur. Derrière chacun de mes plats, il y a de la réflexion, j’intellectualise beaucoup mes recettes. La bonne cuisine, c’est le cœur et l’intelligence qu’on y met.
Votre restaurant est ouvert depuis un mois à peine. Quel est votre ressenti ? Je suis très heureux.
Je n’avais pas imaginé un tel succès. Notre carnet de réservations est plein, et, le premier jour, le site a même craqué sous l’affluence ! Une ouverture demande beaucoup d’énergie et de réajustements. Que ce soit sur les logiques de services, la dynamique en cuisine et les recettes, tout a déjà changé dix fois depuis l’ouverture. J’ai la chance, à 28ans, d’avoir mon restaurant, et je vais grandir avec lui. Pour vous, un bon repas, c’est quoi ? Un repas partagé. Je suis incapable de manger seul, même un sandwich sur un banc ! Un de vos souvenirs culinaires les plus marquants ?
A 14ans, quand j’ai mangé pour la première fois de ma vie un artichaut à l’école hôtelière : une révélation ! Votre rêve ultime ? Aller chercher l’étoile, mais c’est plus qu’un rêve, c’est une ambition. Et le rêve ultime, c’est que mon style de cuisine soit accepté et reconnu en France, déjà, et puisse s’exporter un jour à l’international. Propos recueillis par SANDRA SERPERO
MOSUKE.
11 rue RaymondLosserand, Paris XIVe. www.mosukerestaurant.com
restos & Bars
Mam
Shosh
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itué à deux pas du marché Poncelet dans le XVIIe arrondissement, Mam est la nouvelle adresse de la cheffe doublement étoilée Stéphanie Le Quellec. Son idée ? Une maison de cuisine qui offre le nec plus ultra des bonnes choses à emporter. Autour d’une carte de saison, Mam fait honneur aux recettes préférées de la cheffe et à des plats du quotidien qui régalent petits et grands (croque-monsieur, nuggets de poulet, blanquette de veau, poitrine de volaille fermière, curry rouge de cabillaud…), propose les douceurs du chef pâtissier Pierre Chirac (dont son dément paris-brest) et déroule un espace épicerie rempli de trésors et une belle sélection de vins pour remplir son panier de courses. MAM. 22 rue Fourcroy, Paris XIIe. 0145724749. www.mamparis.com
Pich Pich
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açon «teaser», la fine équipe de Shabour, Assaf Granit, Dan Yosha, Uri Navon et Tomer Lanzman, nous met l’eau à la bouche en dévoilant un aperçu des saveurs de leur nouveau spot gourmand, Shosh, qui ouvrira ses portes en septembre. Au menu : deux sandwichs divins qui capturent la crème des produits frais et des épices venues tout droit de Jérusalem. Et voilà le Havita, omelette fondante aux herbes et parmesan, labneh maison aux olives de kalamata, pickles de concombre et tomates. Et le Sofrito, mijoté de poulet, pois chiches et pomme de terre parfumée au curcuma, gingembre et amba, chou shawarma et yaourt. Le tout est enveloppé dans deux tranches de pain zaatar fait maison et s’attrape chez Shabour pour le moment… POP-UP SHOSH CHEZ SHABOUR. 19 rue Saint-
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Sauveur, Paris IIe. Du mercredi au dimanche de11h30 à 15h.
près avoir œuvré en tant que traiteur privée, la cheffe Julie Sadaka s’est offert une mini-échoppe de charme dans le bouillonnant Xe pour proposer sa cuisine à emporter. Ses plats, une ode aux parfums méditerranéens, nous emportent de la Turquie à la Grèce, en passant par l’Italie et le Moyen-Orient, et offrent une farandole de recettes de tradition qui n’ont d’autre ambition que de régaler avec générosité. On en pince pour ses artichauts fondants, sa salade stambouliote, ses boulettes de bœuf, ses cigares aux épinards, son caviar d’aubergine et ses affriolants desserts comptant une bombe de carrot cake revisité à la sauce orientale et un délicieux cookie choco-halva. PICH PICH. 28 rue d’Enghien, Paris Xe. 0142637715.
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Micho
rise oblige, le chef Julien Sebbag (Tortuga, Créatures), n’en tenant plus loin de ses fourneaux, s’est lancé dans l’aventure street food. Le revoilà donc balançant avec tout le talent qu’on lui connaît une offre de «halla sandwich» qui signe dans le même temps une collab’ rêvée avec la boulangerie Babka Zana, qui lui fournit son super pain brioché. Le Roast (sandwich poulet rôti au romarin, œuf mollet, radis, aïoli, cébette), le houmous de butternut, le riz au lait et un kombucha jasmin de Vivant ont fait notre bonheur ce jour-là ! MICHO. 1 rue de Port-Mahon, Paris IIe.
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Géraldine Martens
DÉLICES À EMPORTER
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Orly Zeitoun
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«Ma carte s’adapte à chaque moment de la journée jusqu’à l’apéritif»
n petit restaurant à vendre sur mon chemin comme un signe du destin.» Voilà comment a débuté l’aventure Snack Attack pour Orly Zeitoun. Cette Californienne a quitté Los Angeles il y a quatre ans pour s’installer à Paris, a aiguisé son savoir-faire dans plusieurs restaurants de la capitale, chez Echo et Tavline notamment, avant de réaliser pleinement son rêve et de se lancer en solo pour partager son amour de la cuisine. Rencontre. La cuisine et vous, c’est une longue histoire ? C’est déjà une
histoire de famille : ma grand-mère paternelle avait un restaurant à Tunis, qui s’appelaitTakett’s. Depuis toujours je nourris une vraie passion pour les cuisines du monde. J’ai commencé ma vie de cheffe en tant que consultante recettes pour une société américaine. J’ai par la suite animé plusieurs pop-up food à Los Angeles. Puis j’ai quitté les EtatsUnis en 2017 pour rejoindre Paris et j’ai travaillé dans différents restaurants avant d’ouvrir mon snack. Ce local a été le déclencheur ? J’avais ce rêve en tête depuis longtemps, mais j’attendais un signe. J’habitais dans le IXe et je passais tous les jours pour rejoindre ma station de métro devant ce charmant petit endroit nommé LaTartine. Jusqu’à ce fameux matin où j’ai vu qu’il était à vendre : un cadeau divin ! Là, je me suis dit que je ne pouvais pas louper cette opportunité. Après des mois de travaux et beaucoup de rebondissements, me voilà ! Ce petit local, c’est ma chance, «my everything», j’y donne le meilleur de moi-même.
aussi de mes nombreux voyages. J’ai vécu à Tel-Aviv, en Russie, et j’adore l’Italie. C’est toute cette diversité que l’on retrouve dans mes recettes. Quels sont les plats phares de votre carte ?
Mes lasagnettes à la bolognaise version deux bouchées, qui sont idéales pour une formule apéritif. Mon sandwich Fucking Fish Sando, avec du filet de poisson frit et croquant recouvert d’aïoli maison dans un pain bun extramoelleux. Les boulettes de viande aux herbes, un classique des grandsmères tunisiennes, servies avec une purée de pommes de terre, et l’indispensable quartier de citron. Ma salade Venice Beach(œuf mollet, haricots verts, kimchi navettes, cébette, roquette, chou chinois) arrosée d’une vinaigrette de soja, sésame et gingembre. Et, côté douceur, s’il fallait n’en citer qu’une, le cookie chocolat et fleur de sel, la recette de ma sœur, la meilleure!»
Quel est l’ADN de Snack Attack ?
Des petits plats et des pâtisseries faites maison et avec amour, à emporter. Ma carte s’adapte à chaque moment de la journée jusqu’à l’apéritif, moment de partage pour lequel je vais développer des recettes spéciales et des formules dédiées. Comment définiriez-vous votre cuisine ? J’ai du mal à catégoriser ma cuisine. Elle est inspirée de beaucoup de cultures : de mes origines juives tunisiennes, de la Californie où j’ai grandi, mais
Propos receuillis par SANDRA SERPERO
SNACK ATTACK. 27 rue de Rochechouart,
Paris IXe. 09 53 81 76 53. PA L AC E SCO P E
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SPÉCIAL PÂTISSERIES
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’est à un duo masculin que l’on doit la naissance de la bien nommée enseigne Cinq Sens. Après deux ans de maturation, William Assouline, venu de la finance, et le pâtissier Nicolas Paciello (passé chez Cyril Lignac et Stéphanie Le Quellec) ont ouvert les portes de leur pâtisserie. Rendez-vous dans la vivante rue Saint-Charles, où Cinq Sens a posé ses délices, pour un entretien à deux voix sur ce concept qui offre une nouvelle amplitude à la pâtisserie. Quelles sont les particularités de Cinq Sens ?
William Assouline. C’est bien plus qu’une pâtisserie, c’est une expérience que l’on offre et qui va au-delà de la dégustation d’un gâteau. Les personnes qui entrent chez Cinq Sens achètent une histoire qui est pertinente, utile et sincère. Ils partent à la découverte des matières premières qu’on leur présente sur place pour vivre une promenade sensorielle ludique. Nous avons doublé cette adresse d’un labo-boutique à Pantin qui accueille les espaces de production et ancre notre démarche. Nicolas Paciello. Coutumier du monde de l’hôtellerie dans lequel j’évolue encore (Fouquet’s), je voulais apporter chez Cinq Sens cette attention particulière à l’accueil et au service, qui me semblent essentiels, parce que ce sont les premières choses qui créent une émotion.
sage qui fait découvrir les formes brutes des aliments. Beaucoup ont été étonnés de voir que la bergamote n’était pas une fleur mais un agrume, par exemple ! Quelle est votre offre pâtissière ?
Nicolas Paciello. Nous proposons une carte volontairement courte. Chaque mois, nous présentons trois desserts signatures, comme un baba aux agrumes, une tarte au chocolat-sarrasin, un tiramisu... A l’honneur également, les petits choux déclinés en dix parfums dont deux éphémères qui changent chaque semaine. Et aussi une collection de cakes et des viennoiseries. Ma pâtisserie fait la part belle aux produits de saison et je n’utilise que du sucre non raffiné. William Assouline. Nos prix sont abordables, la pâtisserie ne doit pas être un luxe mais un acte fréquent offrant le bon et le beau à tout le monde.
Pâtisserie
Cinq Sens
Expliquez-nous les jolies installations qui trônent face au comptoir de vente ?
William Assouline. On y met en avant les matières premières que l’on utilise le plus fréquemment dans nos pâtisseries : agrumes, café, chocolat, fruits à coque. Les clients sont invités à mettre leur sens en éveil en allant sentir, toucher et goûter les aliments présentés. C’est un terrain de jeu et d’apprentis-
Hâte de… ?
Nicolas Paciello. … mettre de la couleur dans mes gâteaux avec l’arrivée des fraises, des framboises et des abricots ! William Assouline. … pouvoir ouvrir la partie salon de thé, mettre en place nos ateliers pour adultes et enfants, faire rencontrer les producteurs. Autant de choses qui rendront l’expérience Cinq Sens encore plus intense. Propos receuillis par SANDRA SERPERO
PÂTISSERIE CINQ SENS. 114 rue
Saint-Charles, Paris XVe. (Et Cinq Sens La Manufacture, 16 rue Méhul, Pantin.)
LE GUIDE TRÈS PARISIEN
E Aurélien Rivoire, l’alchimiste moderne
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hef pâtissier du Pavillon Ledoyen et du groupe Alléno, désigné pâtissier de l’année 2021 par le Gault&Millau, Aurélien Rivoireécrit depuis cinq ans le nouvel alphabet de la pâtisserie parisienne. Une pâtisserie qui se soucie autant de la santé des corps que de celle de la planète. Sous la houlette du chef Yannick Alléno, qui le pousse à oublier les bases enseignées à l’école figées depuis les années 1970, Aurélien révolutionne ses desserts en utilisant des techniques de cuisinier et en particulier celle des sauces appliquées à la pâtisserie. On parle ici d’extraction, de cryo-concentration, de fermentation, autant de pratiques qui concentrent les parfums et inventent des saveurs inédites. Le sucre a complètement disparu des préparations d’Aurélien Rivoire, remplacé par des substituts comme la sève de bouleau biologique qui a une glycémie de 7, alors que le saccharose est à 70 ! Et derrière toutes ses recherches, un seul but : retrouver le goût originel des produits. Parmi ses réalisations, des meringues sans sucre, minérales, légères et fondantes, absolument bluffantes, des confiseries aux fruits qui ne sont pas conservées par le saccharose mais cristallisées, des chocolats qui sont réalisés grâce à un assemblage savant d’extractions (céleri et genièvre, par exemple) ou encore des glaces qui utilisent des éléments texturants naturels comme les graines de lin, le manioc, ou encore la graine de tournesol suroxydée, et remplacent les 30% de sucre habituellement utilisé. Et une quête : «Je consacre l’ensemble de mon travail à la recherche d’une intensité, je pousse le voyage et ramène toujours mes expérimentations à une puissante source de gourmandise.» La pâtisserie de demain, c’est lui ! Groupe Alléno. www.yannick-alleno.com
Pierre Hermé
n duo avec Frédéric Bau, explorateur pâtissier de la maison Valrhona, et avec la complicité de Thierry Hanh, médecin nutritionniste, Pierre Hermé a revu ses fondamentaux et lancé ses premiers desserts allégés Gourmandise Raisonnée®. «Explorer de nouvelles voies pour proposer une pâtisserie toujours plus gourmande mais aussi plus respectueuse du bien-être est aujourd’hui essentiel», affirme Pierre Hermé. Ses deux recettes fétiches, la Tarte Infiniment Citron et la Tarte Infiniment Vanille, ont été repensées en légèreté pour afficher 30% de calories en moins. Dans la foulée, deux autres créations ont vu le jour : le Chou Orphéo au chocolat noir et Constellation, une ode à la fraise mariée à un biscuit à la cardamome et à une compote d’orange. Affranchies d’excès en sucre et en matières grasses, ces créations renouvellent la pâtisserie de Pierre Hermé en intensifiant le goût et les parfums tout en gardant intact le plaisir. En boutiques à Paris, en click & collect et en livraison. www.pierreherme.com
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restos & Bars
Philippe Conticini
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e pâtissier de renom a l’audace dans la peau ! Après avoir associé à sa pâtisserie du tabac, du Coca-Cola, de la chicorée ou encore du radis noir, Philippe Conticini a exploré cet hiver le CBD et donné naissance au délicieux gâteau Cirrus, qui rencontre un succès flamboyant. Son nouveau terrain de jeu ? La chouquette ! Montée minute par la cheffe Laetitia Di Leta, la voilà capturant une crème chantilly délicatement parfumée à la vanille et auréolée d’amandes et de noisettes croquantes. D’autres, sur mesure, vous donnent le choix entre différents parfums de crèmes pâtissières (chocolat, café, vanille, citron, agrumes) et inserts gourmands (praliné, caramel, pâte de spéculoos, citron, agrumes) pour ravir toutes les envies. Bar à chouquettes les vendredis et samedis. PHILIPPE CONTICINI. 31 rue Notre-Dame-de-Nazareth, Paris IIIe.
Boneshaker Doughnuts
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mpossible de louper ce spot taille XS, tant la foule s’y presse chaque jour pour attraper un de ces donuts fous ! Aux manettes, Amanda Bankert, qui a grandi aux EtatsUnis et a posé son talent à Paris. Cette fée pâtissière confectionne une pâte qui pose 24heures et n’utilise que des produits biologiques. Ajoutez à cela des garnitures et un glaçage homemade qui rivalisent de créativité et déclinent pas moins de dix parfums au menu toute l’année (chocolat, sucre-cannelle, caramel au beurre salé…), plus des saveurs de saison qui débarquent chaque mois, comme l’étonnant bière-chocolat-meringue. Le plus célèbre ?LeFluffernutter: crème aux cacahuètes, glaçage à la guimauve et éclats de praline. Une bombe ! BONESHAKER DOUGHNUTS. 77 rue d’Aboukir, Paris IIe. 01450884 02.
Cookie Love
Tapisserie Paris
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près Septime, Clamato et la maison de campagne D’une île dans le Perche , Bertrand Grébautet Théophile Pourriatpoursuivent leur quête gourmande dans leur fétiche rue de Charonne avec l’ouverture de leur pâtisserie. Dans ce lieu boisé, ce sont les fournées qui rythment la journée. On y retrouve les grands best-sellers des restaurants de cette fine équipe, comme la bien-nommée Clamata, merveille de tarte au sirop d’érable avec chantilly (qui n’a jamais quitté le menu de Clamato depuis 2014), et les fameux choux à la flouve de chez D’un île, au goût unique. A leurs côtés, une tarte au sucre agrémentée de crème crue carrément orgasmique, mais aussi des cakes, flans, roulés aux raisins et autres petits gâteaux saisonniers trop bons. PÂTISSERIE TAPISSERIE.
65 rue de Charonne, Paris XIe.
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e la bouche de beaucoup, les meilleurs cookies de Paris sont ici ! C’est à Jean Hwang Carrant, une Américaine d’origine taïwanaise, que l’on doit ce doux miracle de cookies faits à la main, exigeants sur la qualité des ingrédients et sur la texture, parfait équilibre entre le moelleux et le croustillant. Pétris d’élégance, les petits gâteaux ronds de Jean font habilement se rencontrer la France, l’Asie et les USA autour de recettes inédites. Le Gwenola au caramel chocolat au lait se pique de sel de Camargue, le Peanut Butter régale de cacahuètes croquantes, le TripleC enivre avec ses trois chocolats… La nouveauté ? Les cookies mochis et, en best-seller, le Mochi Black Sesame qu’on aime déjà passionnément. COOKIE LOVE. 84 rue d’Aboukir, Paris IIe. 01423367 38.
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Les «dark labos» de Yann Couvreur
Mathieu Salomé
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près un succès fulgurant, le wonder boy de la pâtisserie s’inscrit plus que jamais dans le ton de l’époque avec l’ouverture prochaine de son Lab à Vincennes. Profitant d’une levée de fond, Yann Couvreur inaugurera en effet dans le courant de l’année 2021 sa première pâtisserie digitale. Prolongement de son site internet, ce concept dédié au click&collect affirme la volonté de Yann Couvreur de développer sa marque en conservant son esprit artisanal tout en prenant en compte l’apparition de nouveaux enjeux. Depuis ses débuts, il respecte les saisons, n’a jamais cédé aux fraises et aux framboises en hiver et souhaite désormais lutter contre le gaspillage : «Si les boutiques correspondent à la vie citadine, elles ont un coût élevé et ne garantissent pas le zéro gaspillage, alors que la pâtisserie click&collect permet de produire exactement ce que l’on vend.» Un concept à succès que ce talentueux parisien va exporter au deuxième semestre 2021 aux Etats-Unis avec l’ouverture d’une start-up bakery en Floride, avant de poursuivre l’aventure à Brooklyn et à San Francisco. Visionnaire mais attaché aux valeurs du pâtissier de quartier, Yann Couvreur a ouvert dans le même temps les portes d’une nouvelle pâtisserie aux Batignolles. www.yanncouvreur.com
L’Ultime
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ondée par Jennifer Cohen Solal, cette jeune start-up gourmande propose une expérience 100% digitale avec des commandes sur internet, une livraison 7 jours sur 7 en 2 heures dans toute l’Île-de-France ou en click&collect. Pour son lancement, L’Ultime a frappé fort en invitant quatre chefs pâtissiers de renom, Yann Couvreur, Gilles Marchal, Arnaud Larher et Eddie Benghanem, pour concevoir «le meilleur gâteau du monde». Pari réussi : cette gourmandise chocolatée continue de faire le buzz ! Un an après son lancement, L’Ultime poursuit sa quête de desserts fédérateurs, a invité la cheffe pâtissière Claire Heitzler et le MOF Nicolas Bernardé pour une création éphémère et étoffe sa carte de crèmes glacées ultra-gourmandes. www.lultime.fr
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âtissière émérite, Nina Métayer a aiguisé son talent auprès des grands chefs comme Yannick Alléno et Jean-François Piège, a développé une gamme de pâtisseries pour Café Pouchkine, dispensé des master class dans le monde entier, avant de se lancer en solo et d’ouvrir sa pâtisserie haut de gamme 100% digitalisée. Un nouveau défi et un choix assumé pour cette cheffe soucieuse des enjeux environnementaux. Son concept : précommande sur internet, fabrication artisanale dans son laboratoire parisien et livraison à domicile. Elle nous a bluffés avec sa création de Saint-Valentin Toi+Moi aussi belle que savoureuse et continue de nous enchanter avec sa collection printanière offrant entres autres une folle tarte au chocolat et un flan renversant. www.delicatisserie.com
On guette!
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uverture, en juin, du Ritz Paris Le Comptoir, la boutique gourmande de François Perret. Une annexe soritzyoù l’on retrouvera les iconiques du chef pâtissier, comme les madeleines aux multiples parfums de confits de fruits. Mais aussi tous les classiques du Ritz (éclair, baba au rhum…), des délices salés et deux nouveautés qui font déjà saliver : des boissons pâtissières et des mousses de crèmes aériennes. Hâte. RITZ PARIS LE COMPTOIR. 38 rue Cambon, Paris Ier.
Rubrique «Restos & Bars» réalisée par PA L AC E SCO P E
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Délicatisserie
SANDRA SERPERO
M USIQUES & F ÊTES
Joseph Schiano Di Lombo
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assé par le Conservatoire et les Arts déco, le français Joseph Schiano di Lombos’amuse avec un malin plaisir et beaucoup de second degré à mélanger les genres, que ce soit la pop ou la musique classique, l’art contemporain ou le yoga, le taoïsme ou le cyberféminisme. Remarqué l’année dernière sur les réseaux sociaux par les reprises pop qu’il interprétait au piano, dont le fameux Sans contrefaçon de Mylène Farmer revisité à la sauce Erik Satie et Claude Debussy, Joseph s’est depuis lancé dans un projet de grande envergure, au thème on ne peut plus facétieux, avec un album entièrement consacré aux chiens. Un Musique de niche fort de huit titres au piano qui naviguent entre ambient, envolées à la Eric Serra et mélodies intimistes à la Ravel, et dont le pouvoir apaisant vaut toutes les caresses au monde.
Paupière
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i la grande période de la new wave et des années 1980 vous manque cruellement, avec ses sons de synthé lourds judicieusement mis en avant, ses rythmiques du futur, ses mélodies sentimentales, sa confusion des genres et son maquillage maladroit, le duo canadien Paupière a pensé à vous. Influencé par les néoromantiques qui déjà brouillaient les frontières du genre, des groupes comme Depeche Mode, Soft Cell ou Human League, Paupière s’ébat aussi bien dans le français que l’anglais, les nappes électriques et hédonistes, les voix flamboyantes et une certaine mélancolie adolescente à fleur de peau. Piquant de-ci de-là à Elli&Jacno, Taxi Girl ou Indochine, Paupière est une sorte de retour vers le futur qui donnerait presque envie d’avoir de nouveau de l’acné.
M
embre de Club Cheval au début des années 2000, un collectif musical apportant sa science du beat inspirée du rap, son goût très pop des mélodies et sa connaissance des machines électroniques en forme de nouveau souffle pour la French touch, Myda depuis retrouvé sa liberté et son indépendance. S’affirmant comme un des meilleurs DJ, producteurs et beatmakers de la scène française, notamment pour ses collaborations récentes avec SCH, Theophilus London ou Georgio. Pour l’heure, l’artiste a aussi décidé de peaufiner son statut solo en signant avec Ed Banger, le label tenu de main de maître par Pedro Winter, avecBorn a Loser, un premier album qui fait le grand écart avec élégance entre le dancefloor et le salon, la house music et la pop, l’énergie et la sieste, et qui n’est pas sans faire penser à la pop raffinée, subtilement dansante et amoureuse de groupes comme Hot Chip ou Metronomy.
Marine Billet
ls sont jeunes, beaux, talentueux, et leur musique, de la new wave revisitée aux ballades au piano, de la pop dansante à la soul vibrante, du néo-r’n’b à la dance Ibiza, sont autant de propositions pour un été plus ensoleillé.
Saint DX& Ménage à Trois
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n connaît Aurélien Hamm, qui a choisi son nom de scène en hommage au DX7, le fameux synthé japonais qui a marqué le son des années 1980, pour sa participation au groupe Apes&Horse, qui jouait avec délicatesse de sa pop sucrée et ensoleillée teintée d’ambiances californiennes. Manœuvrant désormais en solo, Saint DX s’est senti pousser des ailes, a libéré ses prouesses de compositeur, s’est lancé dans des collaborations avec Voyou, Agar Agar, Ménage à Trois ou Squidji, tout en se forgeant une image de crooner moderne avec des titres qui mélangent autant pop que hip-hop, soul sucrée que comptines électroniques. A l’image de son dernier single, Can’t Get You, et son post-r’n’b torride accompagné d’un clip interdit aux moins de 18 ans et qui célèbre avec délice les corps et l’amour à plusieurs.
Clara Cappagli
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Myd
Camille Gladu Drouin
HUIT TALENTS À SUIVRE DE TOUTE URGENCE
Boston Bun
Lucresia Taormina
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Louisahhh
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ée à New York mais basée à Paris, inspirée par la philosophie du «do it yourself» du punk, Louisahhh, découverte par le producteur français Brodinski il y a une dizaine d’années, a depuis fait du chemin, s’imposant comme une des DJ phares de la scène techno. Une habituée des gigantesques warehouse de la banlieue parisienne qui faisaient danser les kids à grands coups de décibels et de rythmes énervés avant l’arrivée de l’épidémie de Covid. Pour son premier album, Louisahhh aurait pu comme beaucoup de DJ de sa génération ralentir le tempo, calmer le jeu et flirter avec la musique méditative. Mais c’est exactement tout le contraire des onze titres de ThePractice of Freedom, qui s’ébattent avec allégresse dans les beats martelés, les sonorités métalliques et les paroles hurlées qui évoquent les addictions, le féminisme, le BDSM et la liberté de jouir sans entrave. Comme une belle manière pour Louisahhh d’honorer sa devise : «Techno pour les punks et punk pour les ravers.»
Charlie Cummings
Sabrina Bellaouel
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’origine algérienne, et élevée dans le gospel, la jeune Sabrina Bellaouel s’est – entourée des meilleurs producteurs ou artistes de la scène actuelle (comme Myth Syzer, Jazzy Bazz ou Bonnie Banane) – donnée pour mission de redonner ses lettres de noblesse à un genre trop délaissé : le r’n’b. Inspirée d’un côté par le gratin du genre (comme Erykah Badu ou D’Angelo) et de l’autre par les expérimentations électroniques d’une Björk ou d’une FKA Twigs, Sabrina passe avec une aisance déconcertante de purs morceaux de groove et de soul à des compositions plus audacieuses, s’affirmant, voix cristalline et sensuelle à l’appui, comme un des plus beaux espoirs du futur de la soul française.
n une dizaine d’années le jeune DJ et producteur, qui se destinait à une carrière de réalisateur, a découvert le pouvoir du dancefloor, notamment en passant ses nuits dans les années 2000 au Social Club, le club qui à l’époque rassemblait tous les futurs espoirs de la scène musicale française. Après un passage sur le label Ed Banger, où il a sorti une poignée de tubes house énergiques et concentrés sur le dancefloor, Boston Bun a décidé de s’installer dans la cour des grands et de déménager à Londres, où, depuis, il aligne les tubes dance, les remix et la production pour d’autres. Il a aussi mis à profit le confinement pour enregistrer There’s a Nightclub Inside My Head, un premier album rempli de bombes estivales parfaites pour se déhancher dans les immenses clubs d’Ibiza.
Arlo Parks
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20 ans tout juste, cette jeune Anglaise d’origine nigériane, tchadienne et française, à la fois chanteuse, compositrice et poétesse, est le phénomène générationnel de ce début d’année avec son fabuleux Collapsed in Sunbeams. Un premier album placé tout en tête des charts et qui ne laisse personne indifférent avec son mélange délicat et subtil de nu soul, de trip-hop et de jazz, parsemé d’un soupçon de folk, bref, le genre de caresse auditive dont tout le monde a besoin en ces temps troublés. Mais c’est surtout la voix prodigieuse d’Arlo Parks, à la fois douce et profonde, caressante et addictive, qui disserte sur le quotidien des adolescents, la recherche d’identité, les attractions sentimentales et la quête du bonheur, qui fait d’elle la plus belle découverte de ce début d’année.
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Musiques & Fêtes
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vec Róisín Machine, son cinquième album, elle crie son amour des dancefloors comme jamais. On a découvert Róisín Murphy, jeune Irlandaise un peu fofolle sur les bords, avec Moloko, duo à la ville comme sur scène, qu’elle formait avec Mark Brydon, célèbre producteur et DJ de Sheffield, qu’elle avait rencontré dans un club en lui demandant: «Tu aimesmon petit haut moulant ?» A partir de 1995, juste après l’explosion house, le duo, porté par la voix incroyable de Róisín et les productions élaborées de Brydon, va propulser la dance du côté obscur de la pop avec des tubes devenus aujourd’hui des classiques, comme Time Is Now, Sing It Back ou Forever More. Des titres qui se faufilent avec une aisance rare entre la house, le disco ou le big beat tout y ajoutant ce petit plus qui n’appartient qu’à Moloko. Le duo séparé en 2002, Róisín s’est lancée dans une carrière solo exigeante,
sans essayer de refaire du Moloko, et tant mieux ! Cette amoureuse du chiffon, qui ne jure que par les créateurs les plus extravagants, sur laquelle la robe la plus bizarre tombe à merveille et qui voue une passion aux chapeaux de Philip Treacy, a ainsi, depuis 2005, travaillé avec le gratin des producteurs sur quatre albums fantastiques. Matthew Herbert qui l’a entraînée vers des territoires jazz qui lui allait merveilleusement au teint, puis, surfant de la dance à la pop feutrée en passant par la comédie musicale, Róisín a sollicité les services de Maurice Fulton, un des meilleurs producteurs house, de Mark Allaway, connu pour son registre classique, de l’ingénieur du son versé dans le rap Jimmy Douglas ou de l’italien Sebastiano Properzi. Capable d’ouvrir son registre vocal à des domaines inattendus (son album de reprises de standards pop de la péninsule Ibérique est à faire pleurer le plus endurci des Ritals), Róisín ne s’est jamais éloignée trop loin des dancefloors, prêtant sa voix à une multitude de projets club, tout en chérissant depuis une dizaine d’années un rêve d’enfant : concevoir l’album de dance parfait capable de réconcilier toutes les générations. C’est avec Richard Barratt, producteur protéiforme de Sheffield, que le miracle a opéré, après dix ans de travail, avec l’album Róisín Machine. Une collection de dix titres vocaux passant de la house au disco, du funk à la soul musclée, de la dance au groove lascif, où la voix de Róisín dépasse les limites de l’orgasme et dont les morceaux sont tellement addictifs qu’ils mériteraient d’être interdits par la loi comme drogue dure. Bonne nouvelle, devant les critiques dithyrambiques et les fans qui en réclament toujours plus, la diva annonce une version bis, Crooked Machine, de ce chef-d’œuvre où les tubes, retravaillés et mixés, de manière dub et funky, font l’effet d’une boule à facettes qui aurait débarqué dans votre salon.
Róisín Murphy
La Disco Queen ultime !
PAT R I C K T H E V E N I N
Róisín Murphy, «Róisín Machine» (Skint/BMG). Róisín Murphy, «Crooked Machine» (Skint/BMG). PA L AC E SCO P E
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Jiyang Chen
JakubJózef Orlinski S
«Star baroque’n’roll»
on «falsetto» est aussi aérien que ses «backflips» de breakdance. Timbre lumineux, regard espiègle, présence scénique époustouflante… le contre-ténor Jakub Józef Orlinski mérite son surnom de «star baroque’n’roll». Il aura suffi d’un air de Vivaldi, exécuté d’une voix chaude, pour que la pépite montante de la scène lyrique internationale voie sa carrière décoller en flèche. C’était en juillet 2017. En marge du Festival d’Aix-en-Provence, Jakub est invité à chanter en public pour une émission de France Musique. «Il faisait une chaleur torride. J’ai demandé s’il y avait un dress code particulier; on m’a dit non, c’est pour la radio, viens comme tu es.» C’est donc en bermuda, chemise à carreaux et baskets, qu’il entonne un Vedro con mio dilettototalement envoûtant. La captation enflamme la Toile, comptabilisant à ce jour plus de 7millions de vues ! Trois mois plus tard, Jakub sort un premier album d’art baroque sacré (Anima sacra), et les salles les plus prestigieuses (Carnegie Hall à New York, Wigmore Hall à Londres) se l’arrachent… Chez les Orlinski, la fibre artistique est une affaire de famille. «Ma mère est peintre et sculptrice, mon père, designer graphique, et mon grand-père, architecte. Enfant, j’étais le plus petit de la classe, le foufou qui grimpait aux arbres et multipliait les activités : piano, tennis, roller, capoeira, skate, chant choral…» Ce sera le chant. Pendant douze ans, Jakub l’exerce au sein d’un chœur amateur, puis s’inscrit à l’université Chopin de Varsovie avant d’intégrer la prestigieuse Juilliard School (New York). En découvrant l’étoffe de sa voix de tête, lui qui est baryton basse, il a une révélation. «La tessiture de contre-ténor m’offre un terrain d’expression mille
fois plus satisfaisant. Pourquoi se limiter à la musique baroque ? Du moment que ma voix s’y prête, je peux aussi bien me frotter à des airs romantiques qu’à des pièces contemporaines.» Il avoue un attachement particulier à Haendel: «On s’entend bien, tous les deux. Je comprends son style d’écriture, et ses pièces m’inspirent un sentiment de liberté.» A le voir interpréter un extrait d’Amadigi di Gaula, torse nu, sur une vidéo YouTube, on le croit sur parole. Chaque fois qu’il donne un concert, Jakub en profite pour pratiquer le breakdance, sa deuxième passion. «Les exercices de respiration et d’équilibre m’aident beaucoup dans la pratique du chant.» Avec un troisième album solo qui verra le jour d’ici l’automne 2021, une nomination aux Grammy Awards et une collaboration avec les King’s Singers (ensemble vocal britannique de six chanteurs a cappella), Jakub reconnaît qu’à 31ans il a déjà réalisé plusieurs de ses rêves. A quand un opéra hip-hop ? PAT R I C I A K H E N O U N A Au Théâtre des Champs-Elysées, les 28 et 29 juin. Jakub Józef Orlinskihas an unusual combination of talents. A countertenor who has performed at Carnegie Hall in New York, Wigmore Hall in London and Glyndebourne, he is also a champion breakdancer who performs with the Skill Fantastikz Crew. He has since worked largely in baroque music, but is always looking at new opportunities: “The countertenor tessitura offers me a field of expression a thousand times more satisfying, so why limit yourself just to baroque music? As long as my voice suits the piece, I can perform romantic arias just as well as contemporary pieces.”
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Monuments #12/Grey pilgrim 1937
Monuments #08/Angry man 1962
E NVIES & P LAISIRS
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Monuments #01/Pizza Eater 1984
LE GUIDE TRÈS PARISIEN
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Les héros sont entrés dans Paris
enoit Lapray vit à Paris, «ville musée, dit-il, qui rayonne à travers le monde». Un jour, il lui est venu l’idée de travailler sur l’espace public, celui des personnages qui ornent les trottoirs et les places parisiennes. Il a voulu ajouter aux héros historiques des personnages cultes de la culture populaire. Qui seraient ainsi élevés au rang de «monuments». Pour souligner que «ces héros de fiction font aujourd’hui partie du patrimoine culturel mondial». Il a mis deux ans à réaliser 13 images. Les photographies de la ville ont d’abord été prises «à l’ancienne», sur film. Les négatifs ont été numérisés, puis retouchés. Les figurines des héros ont été scannées en studio avec le procédé de la photogrammétrie. Il a été aidé sur ce projet par le studio parisien 95 Magenta et la graphiste 3D Emmanuelle Vonck, qui ont «modifié la texture et la lumière des personnages pour qu’ils s’intègrent au mieux
dans les photos de décor prises dans Paris». Lorsqu’on lui demande si réaliser ces images est une façon d’introduire de la poésie dans la ville, Benoit répond: «Ce n’était pas mon but initial, mais il est vrai que certaines images sont assez poétiques. Je pense à celle de Gandalf dans le jardin des Tuileries. Une mère tient sa fille dans les bras, et cette dernière semble complètement fascinée par la statue qu’elle regarde avec de grands yeux. Cette interaction entre cette petite fille et cette statue (fictive) est très touchante. On peut voir là une sorte de message: savoir s’émerveiller, continuer à regarder les choses avec des yeux d’enfant. J’essaie d’appliquer cela à mon travail. La photographie demeure un jeu pour moi, et je cherche à créer des images qui, je l’espère, émerveillent ceux qui les regardent.» Des tirages en éditions très limitées sont en vente sur www.benoitlapray-shop.com
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Monuments #13/Billionaire vigilante 1939
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Monuments #06/Troops of the Empire 1977
Monuments #09/Lord of the Empire 1977
Envies & Plaisirs
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Monuments #11/Warrior of thge forest clan 2009
Monuments #05/Amazon Princess 1941
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jeunes
créateurs bijoux
Karpov
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e sont deux sœurs jumelles, Hélène et Jeanne Karpov. Si elles sont parisiennes de naissance, elles n’ont pas oublié leurs origines russes. Pendant quinze ans, elles ont dessiné et imaginé des bijoux pour les plus grandes maisons de joaillerie de la place Vendôme. Elles ont acquis des talents précieux, et, déjà, elles mûrissaient un projet important : créer une marque ensemble qui réunirait leur savoir-faire en joaillerie et leurs origines communes. Karpov naît de cette passion en 2018. Les bijoux qu’elles imaginent semblent tout droit sortis d’un livre de contes russes. Des pièces délicates et romantiques où les pierres précieuses se mêlent aux perles blanches.
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
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Persée
’est à 25 ans que Nawal Laoui entreprend un tour du monde. A l’époque, sa marque Persée n’existe pas et la joaillerie n’est qu’une passion dans sa vie. Sa «fabuleuse odyssée à travers le monde», comme elle l’appelle, lui a appris des savoir-faire uniques et surtout lui insuffle l’envie de faire de cette passion son métier. En 2017, elle se lance dans cette nouvelle aventure en créant Persée. Inspirée de la mythologie, le nom de sa marque évoque toutes les inspirations qui font ses collections : le voyage, l’art, le rêve. Des bijoux contemporains allant des visages de Matisse en boucles d’oreilles à des piercings élégants. Ses bijoux se font tous écho, grâce à une même technique, celle du diamant percé. Ce savoir-faire lui vient de son voyage au Japon et permet de laisser des diamants purs, dépourvus de toute extravagance, simplement sertis pour sublimer leur éclat. Récemment, Persée a lancé un bar à piercings aux Galeries Lafayette des Champs-Elysées et a pour ambition de l’exporter à travers le monde. Persée souhaite renouveler, dépoussiérer l’image du piercing et le rendre plus élégant, précieux et contemporain. perseeparis.com Points de vente: Le Bon Marché/Galeries Lafayette/ Harrods/ Saks/Bergdorf Goodman/Net-A-Porter/Matches Fashion…
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Envies & Plaisirs
Alice Fournier eune créatrice franco-suisse, passée par l’Ecole du Louvre et la maison Chopard, Alice Fournier sort des coulisses en 2018 pour lancer sa marque éponyme. Une très jeune marque, et pourtant la créatrice se distingue déjà par un savoir-faire éclatant de justesse et des créations singulières. Ses collections sont inspirées de la nature, de paysages et de voyages. De la mer Baltique à la région du Yukon, au Canada, jusqu’aux mines de Colombie et au village ensoleillé de Positano en Italie, Alice Fournier arrive à capter l’essence des lieux et à l’enfermer dans ses bijoux. En témoigne sa somptueuse bague Vallaresso, inspirée du cocktail pétillant Bellini qui fut créé au Harry’s Bar de Venise, rue… Vallaresso ! PA L AC E SCO P E
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Chloé Bruhat
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Irène
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arie Genona une approche de la joaillerie bien particulière. En tant que sculptrice, puis maquettiste, elle travaille aux côtés du scénographe Stefan Lubrina, qui imagine les décors des défilés Chanel. C’est dans la nef du Grand Palais que la magie prend forme. Les maquettes qu’elle réalise pour les shows lui insufflent un goût pour l’immensément petit. Elle se lance dans l’art du détail et de la minutie qu’est la joaillerie. En 2019, elle créée Irène et inaugure une première collection, Scénographies. Cette proposition s’articule comme une pièce de théâtre : découpé en scènes, chaque acte dévoile un élément du bijou en construction. Pour l’inspiration, l’artiste commence là où tout a commencé : le Grand Palais, sa nef, sa verrière et sa coupole, tout cela en émeraudes, aigues-marines et diamants.
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Envies & Plaisirs
Viltier
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ris et Thomas sont parisiens et amis d’enfance. Leur passion commune pour la joaillerie les a réunis un jour, tandis que l’un travaillait pour Cartier et Fernando Jorge et l’autre pour Marie-Hélène de Taillac et Stone. Ils décident en 2020 de se lancer, de mélanger leurs deux univers dans une même marque, Viltier. Des bijoux ultra-chics et élégants. Colorés et décomplexés, qui évoquent le style Napoléon III. Des bagues, des colliers et des bracelets en or jaune ornés de pierres précieuses, dans un style baroque mais toujours moderne.
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Diamondholic
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Jean-Nicolas Reinert
u 5 rue Mac-Mahon, une nouvelle boutique vient d’ouvrir ses portes. Des vitrines suspendues dans les airs éclairées par des néons roses… Nous sommes bien loin de la boutique classique de la place Vendôme. Et pourtant, c’est la toute jeune marque Diamondholic qui prend ses quartiers dans cet étonnant espace. Créé par Valérie Reinert et Pascal Beliard, anciens élèves de l’Ecole Boule, Diamondholic associe le savoir-faire et l’irrévérence et propose déjà trois collections. Un bestiaire aquatique, des bijoux plus graphiques et d’autres très aériens dans la collection Single, ornés de pierres ou perles de Tahiti: un univers débordant et éclectique.
Dossier réalisé par
JEANNE CERIN
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Impression
sur cheveux
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@rafa.andreu, @marta_bacardit_photography
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lexis Ferrer est un coiffeur et un styliste barcelonais. Il vient de mettre au point une étonnante technique d’impression sur cheveux développée avec le studio X-presion Creativos. Mêlant technologie dernier cri et tradition, l’artiste s’est inspiré de tissus français du XVIIIe siècle. Les impressions de fleurs, feuilles et oiseaux sont réalisées sur des extensions qui sont ensuite posées sur les cheveux: le résultat est bluffant. «Je dois
admettre que les premières impressions ont été un défi. Il a fallu deux mois pour obtenir de bons résultats, le mélange de la technologie et de nos connaissances dans la coiffure nous ont permis de recréer ces merveilleux motifs sur les cheveux», a déclaré Alexis Ferrer dans une interview au média Infringe. Les images de la collection LaFavorite ont été réalisées par le photographe Rafael Andreu.
Envies & Plaisirs
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Broderies décalées
es broderies originales, fortes, brutes et colorées qui transforment un simple tee-shirt en pièce unique. Pauline Malingrëy brode à la main, dans son atelier de Rennes. «J’utilise un fil de tapisserie français, plus épais que le fil à broder. Plus fort, plus généreux, plus irrégulier», dit-elle. Chaque modèle Brutale Broderie est numéroté et limité à 8 exemplaires. Pourquoi 8 ? Parce que, en sculpture, c’est un chiffre sacré, les 8 premiers exemplaires d’une œuvre sont tous considérés comme une «pièce unique». pauline@brutalebroderie.com PA L AC E SCO P E
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Excellence garantie
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Denis Hayoun
abricant mythique, Rolex confectionne des modèles qui font rêver chaque nouvelle génération. Une montre Rolex, c’est un investissement, c’est aussi un objet culte que l’on souhaite pouvoir transmettre. Hans Wilsdorf, le fondateur de la marque à la couronne, mettait un point d’honneur à ce que chaque montre soit conçue pour durer. La marque a mis en place le Service mondial Rolex : un réseau de 900 ateliers à travers le monde où les horlogers, spécialement formés par la maison, offrent un service d’entretien inégalé qui répond aux exigences très précises de la marque. Différentes prestations sont offertes. Le service complet implique un entretien intégral du mouvement et de l’habillage : chacun des composants est examiné et changé si nécessaire, puis lavé dans un bain à ultrasons ; le boîtier et le bracelet sont également désassemblés et chaque élément, en acier, en or ou en platine, est repoli ou resatiné à la main. Suit une étape de test où la précision et l’étanchéité sont vérifiées. L’ultime contrôle consiste à vérifier que l’esthétique est irréprochable. La maison garantit la disponibilité des pièces d’une montre au moins trente-cinq ans après son retrait du catalogue. Passé ce délai, elles peuvent être reproduites à l’identique par l’atelier de restauration, à Genève, qui prend aussi en charge les montres historiques d’exception.
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Envies & Plaisirs
Vanessa Wu «Le confort est mon critère numéro un»
«J
e vois la femme Vanessa Wu comme une femme active, dynamique, qui avance et a confiance en elle. Être femme aujourd’hui, c’est courir et switcher entre différentes vies. Il faut donc que nous puissions le faire en toute sérénité, sans la moindre gêne», explique Vanessa Wu, la créatrice et fondatrice de sa marque éponyme. «Nous sommes une marque qui essaie toujours de capter l’air du temps, donc très attachée au style, mais qui fait du confort une priorité. Pendant des décennies, les femmes ont été corsetées et ont vécu sous le dogme du “pour être belle, il faut souffrir” ! Nous proposons une alternative, avec de beaux produits que les femmes vont avoir plaisir à porter.» C’est chez Lanvin, en tant qu’assistante-chef de produit aux accessoires homme, qu’elle apprend les bases du métier. Puis, elle rejoint sa famille, spécialisée dans la vente de chaussures en gros. «Aujourd’hui, Vanessa Wu reste une aventure familiale, avec pour associés mes parents et mon frère. Cela me permet de me concentrer sur la création et l’image. La structure familiale est un gage de solidité, surtout en cette période de crise, elle nous permet de nous soutenir les uns les autres, d’adopter une stratégie sereine et durable sur le long terme. Cela fait toute la différence, dans un monde où tout va toujours plus vite! Le confort est mon critère numéro un. J’écarte systématiquement de la production tout produit qui n’est pas confortable, même s’il est très beau. Ce sont les matières premières qu’on utilise qui font toute la différence. Par exemple, vous pouvez voir que le coton utilisé en doublure pour les baskets est très doux!» On aime les sneakers colorés et les mules noires tressées, des modèles dans l’air du temps, aussi branchés que confortables. PA L AC E SCO P E
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Le Byblos, l’hôtel iconique de Saint-Tropez D
epuis plus de 50 ans, ce palace intemporel traverse les décennies sans céder aux tendances et reste l’adresse la plus courue de Saint-Tropez. Lieu magique en plein cœur de Saint-Tropez, à la fois chic et décontracté, secret et sélect, les plus grands de ce monde sont passés au moins une fois dans leur vie au Byblos et aux Caves du Roy, son célébrissime night-club. Refuge de stars et haut lieu des nuits tropéziennes, le Byblos cultive sa singularité, entre grand hôtel de luxe et «village» à l’esprit de famille. Etendu sur près de 17000 m², le Byblos et ses 90chambres (dont 50suites) est un véritable petit village avec ses jardins luxuriants, ses fontaines, sa magnifique piscine, son spa by Sisley, sans oublier ses deux restaurants, Arcadia, la nou-
veauté de cette saison, et Cucina Byblos by Alain Ducasse. Sur le sable de Byblos Beach à Pampelonne… Une plage authentique, élégante et détendue qui est le prolongement du Byblos de Saint-Tropez. Son décor contemporain s’inspire du monde marin et de la nature dans le plus grand respect de l’environnement. Les terrasses du restaurant recouvertes d’ombrières rappellent les voiles majestueuses des plus beaux bateaux de la côte. Une cuisine méditerra-
néenne raffinée, servie au choix sur la grande terrasse ou directement sur votre transat. La chambre à réserver? La suite n° 621, pour sa vue extraordinaire sur la baie de Saint-Tropez. A partir de 695 € la nuit, en chambre double classique. 20 avenue Paul-Signac, 83990 Saint-Tropez. Instagram: ByblosSaintTropez / www.byblos.com PA L AC E SCO P E
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Envies & Plaisirs
A
l’occasion des 70ans du mythique stylo à bille, les maisons françaises BICet Pinel&Pinels’unissent pour une collaboration luxueuse. Au sein des ateliers parisiens du malletier, les artisans parent à la main les stylos d’un élégant gainage cuir taurillon. Décliné en six couleurs, Rosso, Tangerine, Black, Menthe, Falaise etCiel, le stylo est fermé par un capuchon en métal nickelé ou doré. Un savoir-faire qui offre des lettres de noblesse au plus célèbre des stylos.
S
Deauville autrement…
itués à deux pas des célèbres planches de Deauville et du romantique port d’Honfleur, les Manoirs de Tourgéville vous accueillent dans un écrin de verdure au cœur de la campagne Normande. Cet établissement 4 étoiles est composé d’une bâtisse principale et de quatre manoirs normands remplis de charme. L’hôtel dispose de 57chambres, dont 35suites. Des triplex avec une cheminée dans le salon, des duplex et suites communicantes dont certaines ont une terrasse privative. Les Manoirs de Tourgéville disposent d’un restaurant bistronomique, le 1899,
aux inspirations normandes réinterprétées avec brio dans un esprit moderne et inventif par le chef Emmanuel Andrieu. Pour un moment de détente et de bien-être, l’hôtel est doté d’une piscine intérieure chauffée, d’un espace fitness, d’un sauna et de trois superbes cabines de relaxation pour une détente absolue. Une salle de cinéma de 50places est également proposée sur réservation. Les Manoirs de Tourgéville.668 chemin de l’Orgueil-Tourgéville, 14800 Deauville. www.lesmanoirstourgeveille.com / Instagram: LesManoirsdeTourgeville
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Objets
uniques
«N
ous voulons raconter une histoire, comme un multimarque, mais avec des produits uniques», explique Angélique Cassin, la fondatrice de Paneva, un tout nouvel e-shop dédié à la création artisanale qui propose une sélection ultra-pointue de design, accessoires, objets de loisirs et de mode et même des papiers peints. Formée chez Hermès au marketing chapeau, puis directrice générale de la maison de souliers élégants Crockett&Jones, Angélique crée en 2016 sa propre agence de conseil pour «épauler les petites mains» dans leur stratégie marketing. Sa passion des savoir-faire d’excellence et sa volonté de soutenir les artisans l’amènent à créer Paneva. «Paneva, c’est l’anagramme de “pavané”. Nous ne sommes pas dans le bling-bling nidans l’ostentatoire. Le paon, notre emblème, est un oiseau qui ne se montre pas forcément, mais qui, lorsqu’il fait la roue, révèle toute sa beauté et le détail de ses plumes»,
explique Angélique. Paneva met en avant le savoir-faire d’artisans créateurs confidentiels sélectionnés à travers le monde pour leurs valeurs fortes et authentiques, leur goût des matières nobles et leur belle philosophie de vie. Ce sont toujours des rencontres et des coups de cœur !» Chaque objet est accompagné d’une fiche descriptive, car l’idée est de «posséder en sachant ce qu’il y a derrière l’objet, son histoire, sa fabrication et sa provenance». On aime tout particulièrement les luminaires en bois d’Alex McMaster, les lunettes faites main dans le respect des techniques ancestrales de marqueterie de Sébastien Geslin, les objets design en inox de Florent Ceinturet, les meubles colorés d’inspiration sixties de Sofia et Rui Santos… La plupart des objets sont fabriqués à la demande et sont personnalisables. Ce sont des pièces uniques ou éditées à peu d’exemplaires, destinées à ceux qui veulent se distinguer et exprimer leur singularité. «A tous ceux qui sont sensibles au savoir-faire et au savoir-être», souligne Angélique. A N N E D E L A L A N D R E www.pavena.fr
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Envies & Plaisirs
D
es vélos électriques exceptionnels ! Lancés par les Ateliers HeritageBike, fabriqués et assemblés entièrement en France par les meilleurs artisans. Nés de la passion et du rêve de deux hommes : Xavier Wargnier, président, et Guillaume Monsigny, designer et vice-président. Des
vélos au look rétro qui ressemblent à des motos vintage, avec leurs gros pneus et leur phare rond à l’avant : 8 vitesses automatiques, une autonomie de 100 km, grâce à sa puissante batterie, et, contre le vol, un traceur GPS (caché) de la marque française Invoxia . Totalement irrésistibles !
Des vélos beaux comme des motos
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Pyjamas avec style
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aul&Joe, qui fête cette année ses 25printemps, lance PJ Night, une collection capsule de pyjamas, à porter de jour comme de nuit, chez soi ou, pourquoi pas, pour sortir, sur un jean ou avec des escarpins. Sophie Mechaly, la créatrice et fondatrice de la marque, a imaginé des pièces ludiques en détournant les pyjamas d’hommes dans des coupes ultra-féminines avec des imprimés frais de fleurs et d’animaux dans le style néoromantique propre à la maison. Les pyjamas, pantalons longs, mini-shorts, et les longues liquettes sont déclinés dans des popelines de coton. En cadeau, un petit doudou ourson fait main dans l’atelier du Marais à Paris se glisse dans chacune des pochettes. PA L AC E SCO P E
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Envies & Plaisirs
Chantal Gemayel «J’aime travailler à rendre un produit désirable»
la tête de son agence de presse baptisée BlackDress, Chantal Gemayel accompagne des maisons de prestige et des marques de renom depuis plus de dix ans. Libanaise, maman de deux enfants, elle a grandi à Paris dans une famille de diplomates, se dirige très tôt vers le luxe en se hissant au poste de responsable marketing pour les montres et la joaillerie Omega, côtoie le monde des RP et de la com et prend son envol en fondant son agence en 2009 installée rue du Mont-Thabor. «BlackDress, c’est mon bébé, c’est onze années de travail exponentiel, ce sont des rencontres fantastiques et des aventures inoubliables. Je voue une véritable passion pour mon métier, j’aime travailler à rendre un produit désirable, j’aime les médias et, par-dessus tout, le côté humain et les relations. Je défends des valeurs qui sont essentielles pour moi, comme le respect, la confiance et l’égalité au sein de mon agence avec mes salariées comme avec mes clients, c’est là mon plus grand luxe et ce qui a fait ma réputation, ma meilleure ambassadrice.» Cette entrepreneuse solaire a eu la confiance de grandes marques et maisons comme Breitling, Swarovski, Alexandre de Paris, Zenith, Corneliani… Impactée comme beaucoup d’autres secteurs par la crise sanitaire, Chantal Gemayel reste optimiste : «Dire qu’il y a un an je refusais des budgets ! Cette crise nous a obligés à nous réinventer. Pour les marques qui sont restées, nous avons mis le turbo en accélérant la digitalisation, et on a gagné cinq ans en un an ! J’ai connu d’autres périodes difficiles dans
Marwan Moussa
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ma vie, et j’ai l’énergie pour affronter les difficultés et me renouveler.» Actuellement en charge des relations presse de la marque de joaillerie Qeelin, des montresUlysse Nardin, de l’officine Santa Maria Novella Paris, de Stefanie Renoma et de la marque de haute couture Dany Atrache, Chantal Gemayel s’apprête à accueillir de nouveaux clients : «Beaucoup de marques se sont rendu compte que disparaître du paysage médiatique n’était pas une bonne option et veulent à nouveau être visibles. Je reste convaincue que la communication est essentielle.» SANDRA SERPERO
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Bohème écolo
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aud Gérard, jeune créatrice de 26 ans, a créé, il y a trois ans, sa marque de vêtements, Instance. Son plus ? Un engagement écologique et environnemental. Avec une production locale en Italie, près du lac de Côme, région leader dans l’industrie de la soie. C’est grâce à la récupération des chutes de tissus des grandes maisons italiennes que tout a commencé. «J’avais du mal à trouver une marque qui propose des pièces romantiques, raffinées et mode et qui soit éthique. Lorsque je crée mes modèles, je me demande toujours si j’aurai envie de les porter dans deux ou trois ans.» Sa pièce phare : la blouse ample, aux tissus fluides et aux couleurs pastel. Mais la créatrice crée aussi des robes, toujours dans un esprit bohème. Maud vit à Milan. Sa vision de la mode est écoresponsable et engagée : traçabilité des tissus, mais aussi le respect des conditions de travail de ses collaborateurs et le prix juste. La jeune créatrice a de nombreux projets, dont une envie de Made in France… C É L I A D E B E S
Chic vegan
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loom est une marque de chaussure 100% vegan et 100% good vibes. La marque créée en 2020 par Sylvie Blum, une Parisienne, avocate de formation et engagée pour la cause animale et environnementale, confectionne des chaussures intemporelles et délicates. Chaque paire est montée à la main suivant des techniques de maroquinerie traditionnelles. Les matières vegan, sélectionnées pour la confection des chaussures, sont issues de circuits courts: le velours 100% coton et les matières composées en grande majorité de fibres organiques et de matières recyclées proviennent de pays européens. Les lignes pures et raffinées embrassent une palette de coloris frais et estivaux. L’occasion, cet été, de flâner avec gaieté dans les rues de la capitale. C D
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Laurent Geneslay «Nous sommes le smart way of working» n réaction aux centres d’affaires, froids et impersonnels, les espaces de travail collaboratifs, plus chaleureux et plus détendus, regroupent une communauté de startupeurs, travailleurs indépendants et PME partageant des valeurs et des usages communs. On «coworke» à Paris depuis plus de dix ans, et TheBureau s’est imposé comme l’espace de travail le plus haut de gamme. «Nous sommes le “smart way of working”, résume l’ancien trader Laurent Geneslay, fondateur de The Bureau en 2017 avec Rasmus Michau. Partager sa salle de réunion quand on ne l’utilise pas, c’est smart ; avoir son propre restaurant, c’est smart; disposer de sa salle de sport, c’est smart. C’est cette idée que nous défendons, et cela va au-delà du coworking. Nous sommes un lieu de travail et de vie, où nous créons et fédérons une communauté.» Comme aux deux premières adresses du cours Albert-Ier, dans le VIIIe arrondissement, le nouvel immeuble du 25rue du 4-Septembre cultive l’hospitality business et se distingue par une décoration très pointue: le bois, le laiton, le verre cannelé sont à l’honneur dans une ambiance vintage neuf. Les décorateurs très tendance de TheSocialite Family s’occupent du choix des couleurs, des matières, des luminaires et du mobilier de ces espaces chics et chaleureux. Rue du 4-Septembre, c’est Franklin Azzi, concepteur de boutiques pour Isabel Marant, Christophe Lemaire, John Galliano et Lacoste, gagnant du projet de rénovation de la tour Montparnasse, qui est intervenu. «La restauration est indissociable de notre offre. Le resto, c’est le cœur de la communauté, c’est là que les choses se passent et que l’on fédère les gens. On y organise des talks, des concerts, des fêtes… Et puis, en France, les contrats se négocient toujours autour d’un déjeuner.» La cuisine est haut de gamme, sous la houlette de Nicolas Lacaze (ex-Bistrot Bellet) et du chef Thomas
Valerio Geraci
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Cayeux. «C’est l’un de nos gros points forts. C’est bon et au juste prix. A midi, les gens qui travaillent ici ne sortent pas déjeuner dans les restos du coin», se réjouit Laurent Geneslay. De quoi ravir les entreprises, de grosses startup, des financiers, avocats et autres entrepreneurs. «A 850 euros le coût mensuel d’un poste de travail, contre 1 100 euros en moyenne, nous sommes très compétitifs. Pour un travailleur indépendant, nous avons même une offre à 425 euros par mois !» Mais déjà Laurent Geneslay voit plus loin. «L’étape suivante est en marche. Il s’agit d’entreprises qui ne souhaitent pas partager leurs bureaux avec d’autres boîtes mais qui nous demandent de gérer leur bâtiment de bureaux en mode flexible. La flexibilité est la façon de travailler du futur !» Alors qu’il travaille au développement en province et à l’international, Laurent Geneslay annonce l’ouverture cet été d’une quatrième adresse au 42rue Notre-Dame-des-Victoires. «Cette fois-ci, le bar sera ouvert au public et nous aurons un studio d’enregistrement TV au sous-sol.» P H I L I P P E L AT I L
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Le créateur, c’est vous!
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téphane et Jonathan Wulwik lancent Medaï, un nouveau concept de joaillerie où le créateur du bijou, c’est vous ! Le premier est diamantaire, l’autre dirige un atelier de fabrication de bijoux dans le Marais, à Paris. Ensemble, ils décident de bousculer les codes de la joaillerie traditionnelle. Leur idée, en quelques clics : pouvoir créer sa propre médaille. On choisit la taille, la finition, la chaîne, puis on peut ajouter un mot, une date ou une illustration qui sera gravé dans leur atelier parisien. Un cadeau idéal pour faire plaisir ou se faire plaisir à prix doux.
Bijoux ultracolorés
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ée dans une famille italovénézuélienne, Daniela d’Agostino, la créatrice de Nomad Jewels, a vécu dans sa jeunesse sur presque tous les continents. Son style unique et ultra-coloré est sans nul doute la résultante de son existence nomade. Derrière chacune de ses collections, il y a une histoire et un lieu à découvrir. Dans celle de l’été, nommée Désert, les saphirs multicolores illuminent des pièces graphiques et audacieuses d’un arc-en-ciel de couleurs. Chaque pièce est réalisée à la main au Liban et en Italie.
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Envies & Plaisirs
Vélo star
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e Reevo, un nouveau vélo spectaculaire avec des roues sans rayons ni moyeu ! Ce vélo à assistance électrique au look futuriste a été mis au point par la start-up Beno Technologies. Les roues tournent sur un roulement fixe et sont équipées d’un éclairage automatique pour l’avant et l’arrière du vélo. La batterie amovible, dissimulée dans le cadre, propulse un moteur de 750 watts pour les Etats-Unis et de seulement 250 watts pour les modèles vendus en Europe. Où il sera bridé à 25 km/h.
Matériaux bruts
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Karen Faurie
u sein de son atelier à l’Orfèvrerie de Saint-Denis, Pia Chevalier développe des objets à la frontière de la pièce unique et de l’objet d’art. Elle aime être en contact direct avec les matériaux bruts pour ensuite les transformer et créer des œuvres originales. Elle travaille la terre (grès et faïence), l’acier, le laiton et le cuivre, mais chaque projet la conduit à de nouvelles expériences. «J’appréhende la céramique de manière très intuitive. Les techniques que j’affectionne sont le modelage et le pincé. Je trouve dans ce matériau une très grande liberté d’expression qui donne naissance à des sculptures démesurées, drôles et souvent inspirées de l’univers culinaire, comme les donuts où l’anse devient le biscuit et l’émail la saveur.»
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN voitures de rêve
Maserati MC20
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a Maserati MC20 (pour Maserati Course 2020) est une toute nouvelle voiture développée 100% en interne par la marque au trident, au look novateur et à la silhouette spectaculaire, tout en puissance contenue. Elle fait partie des quinze futurs modèles programmés d’ici 2025 au sein de la gamme Maserati. La carrosserie est fluide et moderne : on retrouve le nez plongeant, de larges prises d’air de part et d’autre du capot, deux rétroviseurs plantés fièrement sur le haut des portières. A l’arrière, une vitre en polycarbonate laisse admirer le moteur. Sur la calandre apparaît en gros le logo retouché de la marque: le trident, inspiré par la fontaine de Neptune à Bologne, se veut plus moderne et plus élégant… La MC20 mesure 4,67 m de long pour 1,97 m de large et (seulement) 1,22m de haut: le construc-
teur annonce un poids très maîtrisé de 1 470 kg. L’intérieur est sobre et minimaliste : deux écrans, un pour les compteurs, l’autre pour le système multimédia, de 10 pouces ; les baquets sont élégants et les matériaux, nobles. Les portes «en élytres» font toujours leur effet waouh. Le moteur, un V6 3 litres biturbo de 630 ch placé en position centrale, est prometteur : 2,9 secondes pour atteindre le 100 km/h, 8,8 secondes pour monter à 200 km/h. Double embrayage à 8 rapports ; une molette permet de sélectionner les différents modes de conduite : GT, Pluie, Sport, Corsa… Une version découvrable ainsi qu’une 100% électrique pourraient voir le jour en 2022… Mais le rêve a un prix : les tarifs du nouveau bolide au trident débuteront aux environs de 210 000 euros.
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BOUTIQUES & A DRESSES Kith
49 rue Pierre-Charon
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a cultissime marque de sneakers new-yorkaise s’installe à Paris et ouvre son plus grand flagship à deux pas des Champs-Elysées. Dorures et ferronneries, escalier en marbre et imposant lustre en verre : l’enseigne indépendante américaine occupe plus de 1 500 mètres carrés et trois niveaux de l’ancien hôtel Pershing Hall ainsi que sa cour centrale. Au beau milieu de ce patio central végétalisé s’est installé le restaurant new-yorkais Sadelle’s, où sera servi un menu de brunch unique comprenant des classiques américains, des babkas au chocolat, des glaces et des plats à base de caviar. Sur plusieurs étages, le lieu rassemble les sneakers les plus en vogue et le prêt-à-porter femme, homme et enfant. Pour célébrer son arrivée à Paris, Kith s’est associé à Nike : ensemble, ils ont imaginé une Air Force 1 aux couleurs de la France, exclusivement en vente dans le magasin. KITH. 49 rue Pierre-Charon, Paris VIIIe.
Loewe
384 rue Saint-Honoré
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a boutique Loewe est répartie sur deux étages d’un immeuble de la rue SaintHonoré classé au patrimoine. La maison propose la totalité de ses collections féminines, dont ses lignes de prêt-à-porter, la maroquinerie et la petite maroquinerie, les accessoires, les lunettes et la joaillerie. Conçu sous la direction créative de Jonathan Anderson, l’établissement accueille des œuvres d’artistes du monde entier : une toile monumentale de l’Américain Richard Hawkins accueille les visiteurs et la Brésilienne Patricia Leite enivre la boutique avec un tableau bucolique. Pour présenter les différentes créations, des cubes de verre remplis de coquillages, de sable ou de plumes se mêlent aux meubles design du mouvement Arts & Crafts. LOEWE. 384 rue Saint-Honoré, Paris VIIIe.
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Maison Nathalie Blanc 48 rue de Grenelle
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n plein cœur du VII arrondissement, au centre du quartier de Saint-Germain-des-Prés, qu’elle adore pour ses galeries et ses antiquaires, Nathalie Blanc installe sa première boutique, qu’elle a intégralement conçue, du dessin des plans à la décoration, en passant par la struc-
ture et l’aménagement. Un lieu parisien chic et féminin où on pourra retrouver toutes ses collections de lunettes, avec des montures tendance, pensées, élaborées et assemblées en France. MAISON NATHALIE BLANC. 48 rue de Grenelle, Paris VIIe.
Maison Margiela 33 avenue Montaigne
copyright-Henry-Bourne
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aison Margiela lance un nouveau concept de magasin avec une boutique phare avenue Montaigne, de 250mètres carrés, sur deux niveaux, dont le style développé par l’architecte néerlandaise Anne Holtrop reflète le langage visuel établi par le directeur créatif, John Galliano. Elle présente la gamme complète des collections Co-ed de Maison Margiela, le prêt-à-porter homme et femme, les accessoires, les chaussures, la petite maroquinerie ainsi que les bijoux, les lunettes et les parfums. MAISON MARGIELA. 33 avenue Montaigne, Paris VIIIe. PA L AC E SCO P E
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