Elle Fanning Daniel Craig Mode
Quoi de neuf cet automne Pop Graffiti
Le Guide très parisien: expos, restos, bars, concerts
Lifestyle, mode, art et création à Paris
P A L A C E S C O P E
Magazine
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Sommaire
83 Septembre - Octobre
2020
La Météo des Modes 20. Digital Fashion. French cool. 22. Black is the new black. La contemplation, c’est chic. Les réseaux mutent. Talents
24. Elle Fanning
«J’ai toujours désiré ce conte de fées moderne».
28. Daniel Craig «A ce stade de ma carrière, je ne veux travailler qu’avec les gens que j’aime bien». 31. Philippe Faure-Brac. «Je suis passionné
par les accords mets-vins». 32. Arthur Guérin-Boëri. «Sous la glace, on se sent bien, c’est beau et apaisant». 34. Marc Mauillon. Baryton éclectique. 35. Louise Labèque. «Une actrice doit avoir du caractère». 36. Stéfi Selma. Entre cinéma et musique. 37. Jean-Marc Fellous. 30 ans de stratégie mode. 38. Des gens que j’aime… Yann Arthus-Bertrand. 40. Aurélien Guichard. Parfumeur gentleman. PA L AC E SCO P E
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Sommaire
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Septembre-Octobre
2020
Spécial Mode
44. Escapade à Chantilly Photographies Anthony Arquier.
70. Edouard Vermeulen. «Ce qui est important
aujourd’hui, c’est d’embellir les femmes».
74. Quoi de neuf cet automne?
74. Des franges partout. 76. Des ceintures pour toutes les tailles. 78. Des capes, des couettes et des manteaux tout chauds. 80. Des épaules extra-larges. 82. Des volumes de toutes les matières. 84. Des cuirs de toutes les couleurs. 86. Du latex, du cuir et des jambes fuselées. 88. Des cols de toutes les tailles.
90.Pop Graffiti
Images Stikki Peaches. 100. Ophélie Gaillard. La magie du violoncelle.
LE GUIDE TRÈS PARISIEN 102. Galeries & Musées 110. Restos & Bars
116. Le gin à nouveau tonique 120. Musiques & Fêtes 125. Les mille vies de Sébastien Tellier. 126. Envies & Plaisirs 138. Boutiques & Adresses 145. Où trouver votre magazine-cadeau. PA L AC E SCO P E
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ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution
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Rédaction Magazine édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori R É DAC T I O N 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144882494 palace@palacepresse.com Directeur de la Rédaction, Directeur de la Création Claude Maggiori Rédactrice en chef, Rédactrice en chef Mode Anne Delalandre Mise en page, Chromie et Retouches images Nader Kassem English Texts Tom Ridgway. Secrétariat de Rédaction Philippe Bottini. Rédactrice digitale Camille Carow Assistante et Assistante de Rédaction Sandra Hirth contact@palacepresse.com Ont collaboré à la Rédaction: Jeanne Cerin (stagiaire), Anne Delalandre, Yuma Dembele (stagiaire), Alice de Chirac, Sabine Euverte, Patricia Khenouna, Sandra Hirth, Philippe Latil, Claude Maggiori, Sandra Serpero, Patrick Thévenin, Ellen Willer Juliette Michaud correspondante à Los Angeles Photographies:Anthony Arquier, François Berthier, Brice Darmon, Audouin Desforges, Caroline Doutre, Florian Gruet, Austin Hargrave, Inanis, Jean-François Jaussaud, Quentin Jumeaucourt, Sébastien Moreau PUBLICITÉ. Palace Presse. 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 I M P R I M E R I E . Imaye Graphic ZI des Touches 53022 Laval Cedex Gravure Nader Kassem. Suivi frabrication Annick Torrès/Rivages Tous les papiers utilisés dans cet ouvrage sont issus de forêts gérées durablement, labélisés 100% PEFC, ayant un Ptot de 0,01. Photographie de couverture:August /Williams&Hirakawa Photographie retouchée
Making of
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uoi de neuf en mode cet automne? Des franges, des manteaux ceinturés, des capes, des couettes et des manteaux tout doux et très chauds, des cuirs de toutes les couleurs, du latex qui fait des jambes fuselées, des épaules ultra-larges, des cols de toutes les tailles, de l’esprit baroque, des volumes de toutes les matières, et toujours le noir et blanc… et des chevaux. Pour photographier la série mode de ce numéro Spécial Mode, nous avons choisi les Grandes Ecuries de Chantilly, véritable palais des chevaux. Pour notre grand plaisir, l’écuyère Lisa Courtaud a réalisé pour nous des figures de haute équitation avec Zanzibar, un sublime «entier» portugais, spécialement préparé pour l’occasion. Verónica Manavella, notre mannequin de l’agence Suprême, qui a grandi en Argentine, puis suivi des études de philosophie à Paris, a accompagné, dans le superbe parc et les magnifiques écuries, Vega, un hongre portugais gris pommelé. «Verónica est une mannequin exemplaire, explique notre photographe Anthony Arquier. Elle a été parfaitement à l’aise avec les chevaux. Son élégance et son physique androgyne épousent parfaitement mon identité photographique. Les Grandes Ecuries de Chantilly sont considérées comme les plus belles du monde. Son sublime château, ses grands espaces et ses arcades magnifiques nous ont permis de mettre en images avec élégance notre scénario mode.» ANNE DELALANDRE
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La meteo des Modes L’observatoire des tendances d’ ELLEN WILLER et PIERRE-FRANÇOIS LE LOUET
Digital fashion D
French cool
’un côté, une demande croissante de personnalisation, de l’autre, des questionnements récurrents sur l’utilité de la mode et sur sa surconsommation, et voilà que le vêtement cesse de se porter pour se poster… En novembre dernier, la maison de couture The Fabricantcréait l’émotion avec sa robe digitale vendue 9 500 dollars à Mary Ren. La start-up scandinave Carlingsse développe avec des vêtements à essayer sur photo, puis à ajuster online avant d’être postés sur Instagram. A Londres, au cœur de cette mouvance qui prend une ampleur que peu d’experts avaient vue venir, Hot : Secondoffre la possibilité d’échanger des vêtements physiques contre des vêtements numériques. Tommy Hilfiger se lance dans le design 3D, de l’esquisse à l’échantillonnage, en passant par le showrooming, et annonce que, dès 2021, ses collections ne seront pas produites physiquement avant leur vente. Cette émergence des vêtements digitaux coïncide avec la montée en puissance des avatars influenceurs : Lil Miquela, 1,8 million de followers sur Instagram, Noonoouri, 330 000 followers, Shudu Gram, sollicitée par Balmainl’an dernier. L’application Genies, avec son slogan «Clone Yourself», a signé des partenariats avec New Balance et Guccipour habiller les avatars de ses utilisateurs. Lil Miquela, propriété de la société Brud, étend ses collaborations avec les marques Asoset Calvin Klein, et avec le monde du gaming, notamment Fortnite.Louis Vuittons’associe au jeu League of Legends pour designer les costumes de ses personnages. Conçue par Nicolas Ghesquière, cette collection capsule séduit tout particulièrement les jeunes Chinois, qui représentent 90 % des 8 millions de joueurs quotidiens. Et Guccidevient le partenaire du jeu Wanna Kicks et met en avant ses baskets Ace.
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a fascination pour l’exception culturelle française est plus forte que jamais. Dans un monde où tout se lisse et se vide d’aspérité, se re-localiser dans un paysage culturel bien défini est excessivement attrayant. Si la French touch a un petit côté tarte à la crème, il faut rappeler que les clichés français, de la 2Chevaux à la tour Eiffel, ont constitué de véritables disruptions à leur époque. Les Français ont une réputation d’iconoclastes, ils réinventent la tradition en brisant les codes : le musicien et producteur DJ Snake, Simon Porte Jacquemus, le cinéaste Ladj Ly, le street artist JR, les pâtisseries innovantes de Cédric Grolet… En mode et déco, on observe l’essor d’un French cool porté par de petites maisons qui tablent sur l’humour, la solidarité, le fait de penser et de produire en bande. C’est une nouvelle manière de vivre la tradition, plus modeste, plus vertueuse, qui s’incarne dans des labels tels que Côme et ses vêtements aux broderies feel good, Maison Fragile et ses porcelaines de Limoges poétiques,La Bouche Rouge qui réinventent le savoir-faire cosmétique, Veja, qui est désormais la référence mondiale de la basket éthique. Plus qu’une icône en particulier, ce qui frappe, c’est le foisonnement de talents. Quant à la Parisienne, stéréotype figé dans un bon goût trop bourgeois et uniforme, elle laisse la place aux Parisiennes, héritage de cette capitale cosmopolite qui, des Années folles de Montparnasse à aujourd’hui, a toujours su être une terre d’accueil, un melting pot ouvert aux artistes de tous horizons et se traduit par un vestiaire composite, une pièce chinée chez Emmaüs, une paire d’Air Jordan signée Maison Château Rouge, un sac griffé, mais shoppé sur Leboncoin.
Perhaps in response to its own excesses, fashion is going virtual. The Fabricantlast year sold a digital dress for $9,500; Swedish start-up Carlingssold out a digital-only collection (prices started at $9). Hot Second, a pop-up in London, last year offered customers the chance to try on – but not buy – digital clothes in exchange for a piece of physical clothing. Online games – such as Fortnite– are now also offering “skins”, clothing for in-game characters: last year, Louis Vuitton’s Nicolas Ghesquièredesigned a capsule skin collection for League of Legends. PA L AC E SCO P E
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France’s reputation as a cultural iconoclast is again proving true with talents like designer Simon Porte Jacquemus, Oscar-nominated filmmaker Ladj Ly, and superstar street artist-activist JR. This new French cool is a different way to live a tradition, more modest and virtuous, embodied by labels such as Cômeand its feel-good clothes; Maison Fragileand its poetic porcelain;La Bouche Rouge, reinventor of cosmetics; and Veja, the pioneering, all-conquering ethical sneaker brand.
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La Meteo des Modes
Blackis the new black L
La contemplation, c’est chic
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ongtemps synonyme de créativité en berne, le noir repasse à l’attaque, comme une réaction à l’anarchie des couleurs. Signe avant-coureur de ce retour en grâce, Wallpaper le légitimait l’an dernier en le présentant comme un signe d’invisibilité et de spiritualité. Wallpaper persiste en décernant le Design Award à la peinture minimale Mezzanine DNA Matt Black de Massive Attack. De nombreuses marques, comme les cosmétiques The Ordinary au Royaume-Uni, le redécouvrent non plus comme un signe de luxe, mais comme un symbole de calme. Un «back to black» mis en œuvre dans une série de temples modernes, comme la Pumping Station en Autriche, le Kalmar Museum of Art en Suède, la Casa Hualle au Chili. Phaidon, premier éditeur mondial d’arts créatifs, lui consacre un livre, Black: Architecture in Monochrome, qui explore 150 structures noires, anti-tape-à-l’œil, édifiées par les plus grands architectes du monde, dont Mies van der Rohe, Philip Johnson, Jean Nouvel et Peter Marino. Tandis que Blvck Paris, avec 700000 abonnés sur Instagram, s’en déclare le porte-drapeau avec une revendication : «Black is more than a color, it’s a lifestyle.» Sur Instagram encore, le hashtag «black» compte 147millions de publications. Dans le monde de la tech, enfin, le clair, parce qu’il provoque plus rapidement une saturation visuelle, devient has been, et Instagram lance son dark mode.
ans un contexte de constante sollicitation des sens, la contemplation passive devient une activité à part entière. Aux Etats-Unis, le «contemplative glamping», contraction de «glamour» et «camping», explose. Nolla, une cabine mobile ultra-luxueuse élaborée par l’architecte finlandais Robin Falck et développée par Nestese pose au beau milieu de la nature pour l’habiter et l’observer sans la perturber. En Corée du Sud, l’architecte Kim Chan Jung s’est inspiré de la nature de l’île volcanique d’Ulleungdo pour créer Healing Stay Kosmos, un hôtel époustouflant : isolé et surplombant la mer, il devient la référence d’un nouveau tourisme axé sur le «retrait». Au Vietnam, le pont Doré (Cau Vang) culmine à 1 400 mètres de hauteur pour offrir une vue imprenable sur la baie de Ba Na. A Copenhague, CPHØ1, une île flottante conçue par le studio Fokstrot, s’étendra dans les prochaines années jusqu’à devenir une «île dans la ville». A Londres, l’Infinity London Pool, une piscine en rooftop aux parois transparentes avec vue à 360° sur la ville, devrait voir le jour en 2021.
Black is back (again). Wallpaper gave its Design Award to Robert Del Najaof Massive Attack’s Mezzanine DNA Matt Black, a black spray-paint version of the band’s 1999 album encoded in virtual DNA. In make-up, The Ordinaryhas gone dark, while in architecture, there are new buildings including Pumping Station in Austria, Kalmar Art Museum in Sweden and the Casa Hualle in Chile. Closer to home, even our phones are going into dark mode.
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Pierre-François Le Louët est président de l’agence NellyRodi.
Contemplative mind-breaks are where it’s at. Places to do it include Nolla, a zero-emissions cabin near Helsinki; Healing Stay Kosmos, a hotel on Ulleungdo, a volcanic island in South Korea; and Càu Vàng in Vietnam, the “Golden Bridge” supported by giant hands, 1,400 meters up in the Ba Na Hills.
Les réseaux mutent
vec près de 3,4milliards d’utilisateurs, les années 2010 portent la marque des médias sociaux. Mais plusieurs signes convergent annonçant une rupture. En 2018, 34 % de la génération Z quittait les réseaux sociaux. Raisons invoquées : trop de négativité, mise en cause de l’estime de soi. Sur Instagram, des comptes «Finstas», contraction de «fake» et «Instagram», comme Celeb Face, 1,4million de followers, et Insta Repeat, 368000followers, sont en plein essor. De nouvelles pratiques émergent. «Take a Break» de YouTube tout comme l’initiative «Online Wellbeing» de Facebook ont timidement ouvert la voie. Instagram se propose de supprimer «tous les filtres associés à la chirurgie esthétique», Plasticaet FixMe en tête, et masque progressivement le compteur de likes. Des mouvements comme #ThisGirlCan et #StrongNotSkinnyinsufflent de nouvelles énergies autour du #bodypositive, avec 11millions de publications, et agissent en faveur d’une acceptation du hors-norme, tous critères confondus. Social media is changing. With its negative psychological effects finally seeming to have an impact, Generation Z is leaving and finding better things to do, while certain apps now allow you to hide the number of likes a post gains to break the confirmation habit.
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Ta l e n t s
Elle Fanning «J’ai toujours désiré ce conte de fées moderne»
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lle Fanning, 21ans, si fraîche avec ses longs cheveux blonds de conte de fées et ses joues délicatement rosées… Sur chaque tapis rouge, tous les yeux sont rivés sur Elle, la muse que voici en face de nous en robe rose pâle Miu-Miu. Eclats de rire enfantins, mutine, modeste et passionnée, Elle Fanning nous parle de son parcours et de son actualité, très riche. La princesse d’Hollywood est-elle en train de devenir reine?
On vous croyait sage et discrète. Et voilà que, sur chaque tapis rouge où vous apparaissez, de Cannes à Berlin, vous faites sensation en réintroduisant le glamour hollywoodien d’antan, avec un aplomb exquis. ELLE FANNING. Vous savez, ma vocation est liée à celle de ma sœur Dakota, pour qui toute la famille a déménagé à Los Angeles quand elle avait 5 ans afin qu’elle poursuive sa carrière d’actrice. Mais ce sont surtout nos jeux de gamines, nos déguisements, lorsque nous faisions semblant d’interpréter des rôles en nous donnant la réplique, ma sœur en Miranda Priestly, moi en Elizabeth Montgomery (l’héroïne du feuilleton «Ma sorcière bien-aimée», ndlr), qui a tout déclenché! J’ai juste continué à «jouer» devant des caméras. Et j’ai toujours aimé la mode. Cannes, où j’avais fait mes grands débuts avec TheNeon Demon, de Nicolas Winding Refn, et où j’étais l’an dernier le plus jeune membre du jury de toute l’histoire du festival, est le plus grand tapis rouge du monde. Vous devez regarder beaucoup de films, être sérieuse et concentrée, et en même temps vous savez que c’est là et nulle part ailleurs que vous pouvez arrêter le temps quelques instants avec vos vêtements et votre attitude. Depuis, j’adore faire des apparitions! (Rires)
Comment choisissez-vous un projet?
Quand on me propose de jouer Aurore dans Maléfique, une jeune fille aussi forte que féminine, c’est magique. En plus, je retrouvais Angelina Jolie, qui m’a enseigné en secret à être un peu moins candide dans ce milieu, et Michelle Pfeiffer, qui jouait dans mon premier film, Sam, je suis Sam. J’avais 2 ans, Michelle Pfeiffer a été ma première marraine de cinéma. Ensuite, j’ai eu la chance de côtoyer Cate Blanchett dans Babel et L’Etrange Histoire de Benjamin Button, et des mentors comme Sofia Coppola! Elles m’ont donné cette confiance en moi sans laquelle je n’aurais pu devenir une héroïne de Woody Allen, sur les pas mythiques de Diane Keaton, dans Un jour de pluie à New York. Parlez-nous de The Roads Not Taken, dans lequel Javier Bardem joue votre père, atteint d’Alzheimer précoce…
J’avais eu le privilège de travailler avec Sally Potter lorsque j’avais 13ans dans Ginger et Rosa. Lorsqu’elle m’a demandé de lire le scénario de The Roads Not Taken, inspiré de sa propre expérience avec son jeune frère atteint d’Alzheimer, Javier Bardem était dans le projet. Jouer avec ce monstre sacré a de quoi vous rendre nerveuse. Il s’agit d’une histoire intime et sensible entre un père et sa fille. Je savais qu’il nous faudrait
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August /Williams & Hirakawa
Vous choisissez votre style vous-même?
Avec l’aide de ma styliste Samantha McMillen. Mais c’est moi qui ai eu envie de revisiter le new-look de Dior, à Cannes, avec le grand chapeau. Et de continuer sur cette tendance sophistiquée au Festival de Berlin, où nous présentions TheRoads Not Taken, de Sally Potter. J’ai toujours revendiqué ma personnalité un peu spéciale, comme celle de Phoebe, mon personnage favori dans Friends, et mon besoin de m’amuser et de mener une vie particulier. J’ai toujours désiré ce conte de fées moderne.
Quel rôle ont eu vos parents dans votre parcours?
Ma mère était joueuse de tennis professionnelle et mon père travaillait pour une équipe de base-ball à Saint Louis. Ils nous ont donné, à Dakota et à moi, une ligne de conduite disciplinée et studieuse. Dakota est diplômée de l’université de New York, j’ai une formation de danseuse classique, de piano et de chant. Aujourd’hui, ma mère, ma grand-mère et ma sœur, nous vivons ensemble à Los Angeles. Cela vaut de l’or.
{Talents}
Javier Bardem et Elle Fanning dans «The Roads Not Taken», de Sally Potter.
Vous allez, pour la première fois, être réunies à l’écran avec votre sœur dans LeChant du rossignol, réalisé par Mélanie Laurent.
apprendre à vraiment nous connaître, d’autant que Sally aime travailler à partir des expériences réelles de ses acteurs. Nous avons beaucoup répété et partagé des souvenirs très personnels: lorsque la caméra a commencé à tourner, nous étions déjà devenus les personnages. Ce film déchirant m’a marquée à jamais. Je donnerais tout pour Sally Potter.
Enfin! Ma sœur et moi avons grandi sur les plateaux, mais nous n’avons jamais travaillé ensemble, nous en rêvions et Mélanie Laurent est la personne idéale pour orchestrer cette première fois. C’est l’adaptation du roman de Kristin Hannah, sur deux sœurs – très similaires à celles que Dakota et moi sommes dans la vie – entrant dans l’âge adulte à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en France. J’ignore comment travaille ma sœur, cela va être fascinant. Je sens que nous allons beaucoup apprendre l’une de l’autre.
Vous avez coproduit le film pour jeunes adultes All the Bright Places, que l’on peut voir sur Netflix, où vous êtes merveilleuse en amoureuse, et la série en costumes The Great, à l’humour noir décalé à souhait, que l’on découvrira prochainement en France.
Je ne suis pas assez calculatrice, mais je sais que, lorsqu’un tournage se termine, c’est là où tout commence vraiment: le montage, le choix de la musique… Bien qu’étant encore très jeune, j’ai envie d’être de plus en plus impliquée dans le développement d’une histoire. All the Bright Places est un récit de mon âge, sur le pouvoir de guérison de l’amour entre deux jeunes gens fragilisés. J’en suis très fière. The Great s’est décidé en rencontrant à Cannes Tony McNamara, le coscénariste de LaFavorite. Tony avait sous le bras un scénario de film cru et très cocasse sur la vie de Catherine de Russie. Il m’a dit en me voyant: «Peut-être qu’on devrait en faire une série uniquement sur la jeunesse de la Grande Catherine, avec toi dans le rôle, et qu’on pourrait la produire ensemble?» C’est ainsi qu’on s’est retrouvés à «pitcher» le projet devant toutes les plateformes, Hulu, Netflix… Devant des hommes qui vous regardent avec des yeux ronds, ce qui est un exercice très déstabilisant! (Rires) Faire une série peut paraître long, six mois de tournage à Londres pour TheGreat, mais le tournage de Maléfique a duré à chaque fois cinq mois… Tout projet représente un pan de votre vie, et la frontière entre cinéma et télé a disparu. Vous avez croisé au festival de Berlin Helen Mirren, qui, par coïncidence, joue aussi le rôle de Catherine de Russie dans une autre série (pour HBO)!
La seule, la vraie impératrice, c’est elle! Moi, j’ai juste un visage «d’époque» qui me mène tout naturellement vers les films en costume et les corsets… (Rires)
Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
«The Roads Not Taken», de Sally Potter, avec Javier Bardem, Elle Fanning, Salma Hayek. Sortie non encore déterminée en France. Modest and passionate, 21-year-old Elle Fanninghas already been acting for 19 years. While she made her screen debut in IAm Sam, alongside Michelle Pfeiffer (with whom she was recently reunited in Maleficent: Mistress of Evil), she says her acting career really began at home: she and her sister Dakota would get dressed up and pretend to be characters: “my sister as Miranda Priestly” – from The Devil Wears Prada– “and me as Elizabeth Montgomery” – who played the lead in Bewitched. “That’s what started it all! I’ve continued ‘playing’, just in front of the cameras.” The family moved to Los Angeles so that Dakota could act and today Elle lives with her sister, mother, and grandmother. (“My parents were really strict about us studying; I studied a classical dance, piano and singing.”) Family is at the center of The Roads Not Taken, Sally Potter’s heartbreaking drama in which she plays the daughter of a man with Alzheimer’s played by Javier Bardem. “It’s a sensitive and intimate story between a father and a daughter, so I had to get to know Javier. We rehearsed a lot, shared really personal memories, so when the camera started rolling, we had already become our characters.” Fanning recently co-produced All the Bright Places, a young-adult film for Netflix: “I wanted to be more and more involved in developing a story. It’s about the power of love to heal between two fragile young people. I’m really proud of it.” She will soon start filmingThe Nightingale, sharing the screen for the first time with Dakota. “I don’t know how my sister works; it’s going to fascinating,” she says. “I feel like we’re going to learn a lot from each other.”
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Daniel Craig
«àce stade de ma carrière, je ne veux travailler qu’avec les gens que j’aime bien»
V
ingt-cinquième volet au cinéma des aventures du héros de Ian Fleming, Mourir peut attendre s’annonce explosif. D’autant que le plus moderne de tous les James Bond, Daniel Craig, a accepté de reprendre du service pour la cinquième fois… mais à la condition que ce soit la dernière ! La décision semble lui réussir. Souriant et plus détendu qu’à l’accoutumée dans son blouson de cuir marron, avec quelques sympathiques kilos en plus, ce merveilleux acteur anglais de 51 ans, truculent détective dans A couteaux tirés – dont une suite est déjà prévue –, revient sur ses années Bond, nous parle de son émotion à tourner une page aussi marquante de sa carrière et de son plaisir à en ouvrir une autre. Vous aviez affirmé en avoir fini avec 007 après Spectre, il y a cinq ans. Qu’est-ce qui vous a décidé à endosser le costume encore une fois ? DANIEL CRAIG. J’avais hésité principalement à cause de l’aspect physique du rôle. En étais-je capable encore une fois, encore capable d’affronter toutes ces scènes d’action ? Je me suis blessé sur chaque tournage, sur Casino Royale, sur Quantum of Solace, sur Skyfallet plus gravement sur Spectre. Appeler sa femme (l’actrice Rachel Weisz, ndlr) pour lui annoncer un accident n’est jamais agréable. Mais m’arrêter après Spectrem’aurait frustré. Il fallait que j’en fasse encore un pour que cela arrête de me trotter dans la tête.
Vous retrouvez Léa Seydoux, dont le personnage renoue une idylle avec James Bond commencée sur Spectre… un casting en or: Rami Malek pour jouer le méchant, mais aussi Ralph Fiennes, Christopher Waltz… et enfin Ana de Armas, qui vous donnait déjà la réplique dans A couteaux tirés. Vous avez quelque chose à voir avec le casting ?
Parfois. Pour Ana de Armas, cela s’est déroulé en sens inverse. Je venais juste de terminer Mourir peut attendre avec elle, quand Rian Johnson, qui a réalisé A couteaux tirés, m’a demandé ce que je pensais de cette actrice «montante» pour rejoindre notre brochette d’acteurs à la Agatha Christie. Je l’ai vivement encouragé. Je serais heureux de pouvoir travailler sur chaque film avec une telle femme. Que ce soit Mourir peut attendre a été repensé pour faire évoluer la franchise. Cary Joji Fukunaga, connu pour True Detective, dans Mourir peut attendre ou dans A couteaux tirés, Ana a dû trouver sa place dans des grosses producBeasts of No Nation et Jane Eyre, aux manettes, la star et créatrice iconoclaste de la série Fleabag, «Je me suis tions, mais, dans les deux cas, elle s’est imposée, elle brille. Ana de Armas est là Phoebe Waller-Bridge, au scénario, l’ultra-branchée blessé sur pour rester. Billie Eilish à la chanson du générique et l’actrice chaque
Cela faisait partie des arguments forts, d’autant que les producteurs ont eu l’élégance de me demander mon avis sur tout. Phoebe Waller-Bridge est seulement la deuxième femme qui a été créditée au générique d’un James Bonddepuis soixante ans que la série existe (la première fois, c’était Johanna Harwood pour «Dr. No» et «Bons baisers de Russie», ndlr). Il était temps. Personnellement, j’ai toujours aimé les héroïnes de James Bond qui déjouent les stéréotypes, comme Monica Bellucci dans Spectre.
tournage, sur Casino Royal, sur Quantum of Solace, sur Skyfall et plus gravement sur Spectre. Mais m’arrêter après Spectre m’aurait frustré»
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Le costume, les gadgets… que préférezvous dans la panoplie de Bond ?
J’ai un faible pour l’Aston Martin DB-5 (Rires). Et Omega m’a fait l’honneur de me donner la fameuse montre en titanium. Mais, dans la vie, je n’ai pas besoin qu’on me donne des tas de choses gratuites. Etre heureux avec ma famille, tourner avec des gens sympas, faire du bon boulot, c’est ce qui m’importe. Une partie du film a été tournée dans la ville historique de Matera, dans le sud de l’Italie.
Comme décor pour un James Bond, cela ne pouvait être mieux ! Nous avons tenu
Austin Hargrave
anglaise noire de Captain Marvel, Lashana Lynch, pour incarner 007…
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Vous aviez vu les James Bond ?
J’ai vu chaqueJames Bond. Deux ou trois fois. Un film commeDr. No était exceptionnel. Ce sont des œuvres marquantes, sexy, brillantes. La façon dont Sean Connery parvenait à insuffler un clin d’œil ironique à tout ça est extraordinaire.
Comment voyez-vous votre carrière, à présent que vous voilà plus libre ?
Je n’ai pas de plan. J’ai beaucoup de chance d’être dans une situation où je peux lire des scénarios qui viennent à moi, avec une très bonne équipe autour de moi pour filtrer ce qui ne me correspond pas… A ce stade de ma carrière, je ne veux travailler qu’avec les gens que j’aime bien. La vie est courte. C’est pourquoi je vais retravailler avec Rian Johnson (A couteaux tirés). Je connais Rian depuis longtemps, nous parlons ensemble de films depuis vingt ans, ma femme et lui ont fait un film ensemble, et elle l’adore. Je veux cultiver ce type de relations : travailler dans la joie.
éveillés tous les habitants des nuits entières à conduire des bolides. J’espère qu’ils nous pardonneront un jour (Rires). Comment avez-vous vécu la fin du tournage de James Bond, sachant que c’était votre dernier ?
C’était bien plus émouvant que je ne l’aurais pensé. J’ai essayé de faire un speech le dernier jour, et je n’y suis pas arrivé… Je suis vraiment, vraiment heureux d’avoir tourné ce James Bond, d’en avoir fait un de plus. Cela a été, comme ça l’est toujours, incroyablement dur physiquement, mais c’est un tel travail de collaboration : en terminant le tournage, j’ai réalisé que je connais certains des membres de l’équipe depuis trente ans. Que faites-vous en général à la fin d’un tournage ?
Je pars en vacances et je m’allonge sur le sable sans rien faire, surtout si le tournage a été long. J’ai terminé le tournage du Bond un vendredi soir ; le lundi, j’étais sur la plage. Retournons en arrière, il y a quinze ans, alors que les Broccoli, le célèbre couple de producteurs des James Bond, vous proposent le rôle pour la première fois…
Barbara et Michael Broccoli m’avaient contacté directement, et j’étais honoré. Enfant, je m’imaginais plutôt en Spider-Man, et les films qui me fascinaient étaient surtout des films comme Blade Runner. Le processus, avant ma décision finale, a été long, dix-huit mois, car je voulais d’abord lire le scénario. Une fois lu, je me suis dit que je regretterais toute ma vie si je refusais. Le studio m’a fait faire un bout d’essai, et Barbara m’a donné toute la confiance nécessaire. Car la pression était grande. Il y a beaucoup d’argent en jeu, dans ces films, et, de plus, la presse, les réactions à l’annonce de mon nom étaient blessantes, on me jugeait avant de voir ce dont j’étais capable. Je me suis saoulé aux Vodka Martini tellement j’étais stressé. Finalement, j’ai accepté, à condition de faire une bonne partie des cascades moimême – autrement, je ne me serais pas senti crédible –, et là, j’ai commencé la gym. Entraînement intensif, cinq fois par semaine et tous les soirs après la journée sur le tournage.
C’est vraiment votre dernier James Bond, alors ?
Oui. Quelqu’un d’autre doit y aller. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
«Mourir peut attendre», de Cary Joji Fukunaga, avec Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux, sortie le 11 novembre. Directed by Cary Joji Fukunaga – True Detective, Beast of No Nation– and co-written by Fleabag’s creator Phoebe WallerBridge, No Time to Dieis the 25th James Bond film; it is also Daniel Craig’s last as 007. “I’m injured myself on each Bond film and calling your wife to tell you’ve had an accident is never great,” he says. “Stopping after Spectrewould have been frustrating though, so I had to do one more to get it out of my system.” Craig was also attracted to the film due to its stellar cast, including Léa Seydoux, Ralph Fiennes, Christoph Waltz and Ana de Armas. Filming this final Bond was “more emotional that I would have imagined,” says Craig. “I tried to make a speech on the final day, but I couldn’t! I’m really to have made it and to have done one more. It was, as always, incredibly tough physically. When we finished the shoot, I realized that I’ve known certain crew members for 30 years.” Craig says that he never imagined playing Bond (“As a kid, I was more thinking Spider-Man”), but when the producers approached him, he knew that he’d “regret it all his life” if he refused. “I finally agreed to do it if I could do most of the stunts myself, so I started intensive training five times a week and every night after the day’s shoot.” As for his post-Bond future, “I don’t have a plan,” he says. “At this stage of my career, I just want to work with people I like. Life’s too short. That’s why I wanted to work with Rian Johnson again” – and Knives Out 2has been announced. “We’ve been discussing films together for 20 years and that’s what I want now: to work in a great atmosphere.”
PA L AC E SCO P E
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Copyright Universal Pictures International France
Votre définition de «sexy» ?
Je l’ignore. Je sais juste que si vous jouez à être sexy, cela ne marche pas.
{Talents}
PhilippeFaure-Brac
«je suis passionné par les accords mets-vins»
DR
Quelle a été votre plus grande émotion? J’ai goûté
P
hilippe Faure-Brac est meilleur sommelier du monde, millésime 1992. Ils sont seize en tout dans le monde à mériter ce titre, qu’on ne peut remporter qu’une fois et qu’on garde à vie. Comment avez-vous eu envie de devenir sommelier? Le déclic de la sommellerie s’est fait en 1981, à Nice. Dans ma classe, il y avait deux élèves qui avaient gagné le concours du meilleur jeune sommelier de France. C’était en quelque sorte des vedettes… J’ai fini par remporter ce titre à mon tour en 1984. Puis meilleur sommelier de France en 1988. Entre-temps, j’avais ouvert mon restaurant à Paris, le Bistrot du Sommelier… Comment se passe le concours de meilleur sommelier du monde? Il y a des questions sur les appellations, l’histoire, la
climatologie, les terroirs, les vignerons, la fabrication du verre, les spécificités du liège... Et puis, il y a la partie dégustation. Ça se passe sur une journée en général, on est une cinquantaine qui avons déjà réussi les épreuves régionales et nationales, et il y en un seul qui remporte le titre… En 1992, c’était moi, à Rio de Janeiro. C’était le rêve absolu. Le vin, c’est quoi, pour vous, au quotidien? En réalité, j’en goûte beaucoup, mais j’en bois assez peu. Je peux m’en passer, je ne suis pas accro. Et je dissocie rarement le vin du repas qu’il accompagne. Je suis passionné par les accords mets-vins. Notre rôle de sommelier, c’est d’amener les gens à goûter ce qu’ils ne connaissent pas.
un Haut-Brion 1929, un vin de légende, la bouteille était incroyablement bien conservée. Quand on l’a dégustée à l’aveugle, on pensait qu’il avait entre dix et vingt ans… C’était magnifique. Le moment, la température ambiante, les gens avec qui on est changent complètement la perception d’un vin. Souvent, on me demande quel est le moment idéal pour goûter tel ou tel vin. C’est quand vous êtes avec des gens qui correspondent exactement à ce moment que vous avez envie de partager. A quoi ressemblent les «dîners du vigneron»? A ce que je fais à la maison, avec des amis. A part que ce sont des gens que je ne connais pas, et qui ne se connaissent pas forcément entre eux. Je les réunis à une table d’hôte, autour d’un vigneron qui est là et mange avec nous. Je choisis le vigneron, on choisit ensemble les cuvées, et, quand les vins arrivent au restaurant, on les goûte avec toute l’équipe, et on élabore les plats en fonction. C’est deux fois par mois, en général. Et n’importe qui peut se joindre à nous… Propos recueillis par E L L E N W I L L E R
Le Bistrot du Sommelier. 97 boulevard Haussmann, Paris VIIIe. Philippe Faure-Bracbecame the world’s best sommelier in the world in 1992, a title you win once and keep for life. “Our role as sommeliers is to help people taste what they don’t know,” he says. “The eureka moment for me came in 1981 when two fellow students won best young sommelier in France. I won it in 1984, then best in France in 1988. The world competition included questions about appellations, history, climate, terroir, winemakers, glass manufacture, the specificities of cork – and then there’s the tasting. Today, I taste a lot of wine, but I don’t drink it that much. I rarely disassociate wine from food; I’m passionate about pairing them.”
PA L AC E SCO P E
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Arthur
GuérinBoëri
«Sous laglace on se sent bien, c’est beau et apaisant»
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inq fois champion du monde d’apnée, quadruple recordman du monde et français le plus titré de l’histoire de l’apnée, Arthur Guérin-Boëri s’attaque à un autre défi : le record du monde sous glace et sans combinaison. Il prépare aussi une série documentaire sur un champion d’apnée parisien qui découvre les enjeux écologiques de l’océan. Rencontre au coin du feu à l’Hôtel Costes. Comment as-tu découvert l’apnée ? J’ai été très marqué par Le Grand Bleu, que j’ai découvert à l’âge de 10 ans. L’histoire ressemble à la mienne : un personnage un peu détaché, qui vit dans une ambiance méditerranéenne, qui a perdu, comme moi, sa mère très jeune, avec un père très présent… En 2013, contre toute attente, je suis devenu champion du monde en apnée dynamique à la brasse, avec un record du monde à la clé, puis, en 2016, un record de 300 m en piscine, et, en 2017, j’ai nagé 175 m, le record du monde de distance sous glace avec palmes et combinaison. Aujourd’hui, j’ai décidé de repartir à l’assaut d’un nouveau record sous la glace, en eau très froide: il faut que je nage 80m (le record est de 77m ) à la brasse, sans palmes et sans combinaison. C’est la manière la plus pure. Il te faudra combien de temps ? Environ 2minutes. Cela doit être angoissant d’être sous 60cm de glace ?
Pas vraiment. Sous la glace, on se sent bien, c’est beau et apaisant, lunaire, avec une lumière laiteuse. Lorsque je
Sebastien Moreau
{Talents}
pars pour une performance extrême dans un milieu hostile, je fais deux heures de préparation, relaxation, concentration, ventilation… qui m’ont mis dans un état hypnotique. Il y a une forme d’abandon qui me dépasse et me transcende. Je suis là pour accomplir mon destin. J’aime prendre l’exemple de Neil Armstrong : quand il a posé le pied sur la Lune, je suis certain qu’il s’en fichait de savoir s’il allait rentrer ou pas. Il était en train d’écrire une page pour lui et pour l’humanité. Je pense aussi à Baumgartner, qui s’est jeté en chute libre de sa plateforme : il savait qu’il risquait de mourir, il n’avait pas peur, il s’est abandonné à sa destinée. C’est ce qui te plaît le plus, dans l’apnée ? C’est grisant et bénéfique en termes d’équilibre physique, physiologique et psychique. Apprendre à dépasser un réflexe de survie primaire, qui est l’envie de respirer, impose une gymnastique mentale, un travail fantastique sur la confiance en soi. Comment sais-tu que tu es à la limite ? Il y a une différence entre l’envie et le besoin de respirer. L’envie de respirer arrive assez vite. Personnellement, je n’ai jamais ressenti le besoin. Si on tombe en syncope, automatiquement, dans l’inconscience, on se remet à ventiler. Donc, il y a une règle numéro un: être toujours surveillé par un professionnel, ne jamais être seul dans l’eau.
Florian Gruet
Qu’est-ce qui est plus important, le mental ou le physique ?
Le mental, absolument !
Tu prépares une série documentaire… Oui, Les Gardiens: un champion d’apnée parisien part à la découverte des océans et des gens qui vivent avec l’océan avec ses yeux de citadins pour se confronter aux enjeux écologiques et témoigner. L’apnée est un sport très visuel avec un potentiel de communication énorme. L’apnée a beaucoup de vertus pour le système immunitaire, lymphatique, récupération musculaire, Alzheimer… que je veux explorer pour le milieu médical. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E
Five-time freediving world champion and four-time record holder Arthur Guérin-Boëriis now preparing for another challenge: breaking the world record for swimming under ice without air. “I have to swim 80 meters breaststroke – the current record is 77 meters – without flippers or a wetsuit. It should take about two minutes,” he says. “When you’re under the ice, you feel good; it’s beautiful and calming, lunar, with a milky light. Before an extreme performance in a hostile environment, I prepare for two hours with relaxation, concentration and breathing routines that put me in a hypnotic state. There’s a feeling of letting go thatovercomes me. I’m here to fulfill my destiny.” Freediving is exhilarating and beneficial for your physical, physiological and psychological balance. Learning to get past a primal survival reflex – the desire to breath – requires an extraordinary effort.”
PA L AC E SCO P E
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l est l’un des chanteurs lyriques les plus éclectiques de sa génération. Alors qu’il répète un des premiers opéras, L’Orfeode Monteverdi, à l’Opéra de Copenhague, Marc Mauillonnous présente son dernier album, Fauré et ses poètes. «J’avais envie de rendre hommage à ce grand homme de la mélodie française. A 11 ans, je chantais mes premières mélodies de Fauré.» Dans un programme chronologique qui se veut «un voyage dans l’écriture fauréenne», on croise les poètes que le compositeur mit en musique. Le Chant d’automne de Baudelaire succède à une première mélodie composée à 16 ans sur un poème de Victor Hugo, LePapillon et la Fleur, puis vient Clair de lune écrit par Verlaine. A côté de l’une des plus célèbres mélodies de Fauré, Après un rêve, de Romain Bussine, des pépites tombées dans l’oubli comme LaChanson du pêcheur de Théophile Gautier ou LesBerceaux de Sully Prudhomme composent des paysages saturniens. Un timbre naturel, une diction précise et l’accompagnement inspiré d’Anne Le Bozec au piano renouvellent le genre. «La mélodie a besoin de continuer à vivre», clame ce passionné de répertoires oubliés. Il a enregistré les œuvres de Guillaume de Machaut, compositeur et poète du XIVe siècle, et, dernièrement, il a reconstitué les Leçons de ténèbres de Michel Lambert, compositeur baroque. «Il y a une vraie filiation entre une chanson trouvère, un air de cour et une mélodie de Fauré. Il y a un style français, une manière de construire la poésie et de la fusionner avec la musique.» Révélé lors de la première édition du Jardin des Voix de William Christie tandis qu’il étudiait au Conservatoire de Paris, le baryton a fait ses premières armes scéniques avec les Arts Florissants, puis il a travaillé avec Jordi Savall et d’autres spécialistes du baroque. Depuis 2018, il enseigne l’interprétation de la musique médiévale profane à la Sorbonne. «J’ai un grand plaisir à chanter cette musique, à l’en-
MarcMauillon
Baryton éclectique
One of the most eclectic opera singers of his generation, Marc Mauillonhas just released a new album, Fauré et ses poètes. The album follows the composer’s exploration of French poetry – from Baudelaire to Hugo to Verlaine – and links back to his earlier work singing Michel Lambert’s baroque compositions. There is, he says, “a genuine link between troubadours’ songs, courtly airs and Fauré melodies.”
seigner aussi, parce qu’elle est un des fondements de notre culture.» La musique contemporaine qu’il interprète régulièrement lui permet, elle aussi, d’explorer son instrument vocal. En octobre, la rare Pénélope de Fauré attend Marc au Capitole de Toulouse. Et après? Il aimerait revenir à Mozart et chanter Rossini. A L I C E D E C H I R A C «Pénélope», de Fauré, au Théâtre du Capitole de Toulouse, le 23octobre; à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à Paris, le 12avril. «Le Destin du Nouveau Siècle», de Campra, au Château de Versailles, le 16janvier.
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Inanis
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ne moue boudeuse, puis des éclats de rire… Sur ce visage d’ange, les rondeurs sensuelles sont déjà celles d’une femme, mais l’enfance n’a pas encore dit son dernier mot. Est-on vraiment sérieux quand on a 16ans ? Louise Labèque est un petit phénomène, une artiste dans l’âme. «J’ai une nature hypersensible», avoue cette Parisienne avec un mélange désarmant de maturité et d’ingénuité. Sa grandmère restauratrice de tableaux lui a transmis le virus de la peinture et ses deux grands-tantes, les célèbres pianistes Katia et Marielle Labèque, celui de la musique. Pour la petite fille, ce sera donc piano pendant dix ans, puis théâtre. «Le théâtre me permettait de sortir ce trop-plein d’émotions qui bouillonne en moi et d’exorciser ma timidité.» Pendant quatre ans, Louise fait ses armes au Cours Florent. Un agent la repère et lui propose de participer au casting de Roulez jeunesse (Julien Guetta). Bingo. Elle se glisse dans la peau d’une ado un peu rebelle abandonnée par sa mère. «J’avais 13ans. Quand je suis arrivée sur le plateau pour la première fois, j’étais très impressionnée. D’autant que le lendemain je devais assurer une scène de pleurs. J’ai vécu l’instant à fond et il s’est passé un truc hyper fort, comme un déclic. Je me suis dit: c’est ça que je veux faire ! Ça m’a bouleversée que ma mère soit en larmes en me voyant pleurer à l’écran.» Le temps d’une apparition dans Aubout des doigts de Ludovic Bernard, Louise est contactée par le réalisateur Bertrand Bonello. Sur fond de rites vaudou,Zombi Child parle de l’esclavage et des liens étroits qui unissent la France à Haïti. «J’adore ce réalisateur dont j’ai vu tous les films… Le casting a duré cinq mois. Aussi, quand j’ai appris que j’avais été choisie, je ne m’y
attendais pas du tout. La scène de transe et de possession m’angoissait beaucoup. Je craignais d’être ridicule. J’ai encore besoin du regard extérieur bienveillant de mes parents. Au début, ils m’ont mise en garde sur les difficultés du métier, mais ils me connaissent, j’ai les pieds sur terre. Je suis consciente qu’il faut travailler, être patiente et ne surtout pas lâcher l’école.» Son objectif ? Décrocher le bac avant de partir pour les Etats-Unis perfectionner son anglais. Prochainement en tournage du Têtard, un court-métrage de Nathalie Lenoir où elle incarne une fille-mère de son âge, Louise passera ensuite devant la caméra d’Olivier Nakache et Eric Toledano dans la série Enthérapie. «Ça m’énerve quand des lycéens me disent: “C’est normal que tu fasses du cinéma, tu es jolie !” Non, une actrice ne doit pas se résumer à cela, elle doit avoir du caractère, ne pas se laisser faire ! Heureusement, les choses sont en train de changer, les portes s’ouvrent de plus en plus, et je trouve ça super !» On est très sérieux quand on a 16ans. P A T R I C I A K H E N O U N A
Louise
Labèque
François Berthier
«une actrice doit avoir du caractère» “I’m naturally hyper-sensitive,” says 16-yearold Louise Labèque, actress, high-school student and great-niece of celebrated pianists Katia and Marielle Labèque. “I was 13 for my first film and when I arrived on set, I was really intimidated. But I lived the moment 100% and it was like, ‘Eureka, that’s what I want to do!’” She was then cast by Bertrand Bonello in his voodoo dramaZombi Child(“The scene of trance and possession made me anxious – I was worried about looking ridiculous”) and her next role is in En Thérapie, a new series by Olivier Nakache and Éric Toledano, directors of mega-hit, The Intouchables. “My feet are still on the ground though,” she says. “I know I have to work, be patient – and above all not quit school.” PA L AC E SCO P E
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devenir actrice. Comme pour tous les comédiens de la série, cela m’a offert énormément de nouvelles opportunités. D’autant que la série est diffusée sur Netflix et qu’elle bénéficie ainsi d’une audience mondiale. Balle perdue, un film d’action français diffusé sur Netflix il y a trois mois, a été vu par 37millions d’abonnés dans le monde. C’est assez fou !
ne quatrième saison de Dix pour cent, un film remarqué, Miss, et un single, Maison de terre, Stéfi Celmaest sur tous les fronts cet automne.
On lit que votre vocation est née lors de votre passage, à 5ans, dans L’Ecole des fans? (Rires) Je
Pourtant, vous avez fait une fac d’économie… Une erreur d’ai-
guillage qui a duré une semaine. (Rires.) Je n’étais pas à ma place. Moi, je me voyais ingénieur du son. Je joue du piano depuis mes 8ans et je chantais. La musique m’a toujours accompagnée.
Ce qui vous a permis de jouer dans Happy Timesde Michael Mayer et bientôt dans une série internationale franco-italoallemande. Et, en France, après Tout simplement noir, Miss de Ruben Alves sort le 28 octobre.
StéfiCelma
Entre cinéma et Musique
Vous avez aussi été mannequin, puis vous intégrez la Comédie musicale Sol en cirque de Zazie. J’ai fait une cam-
pagne Benetton à 9ans, puis j’ai intégré une agence de mannequins. Je n’avais pas le mental pour ce métier: trop ingrat d’être jugé en deux minutes sur quelques photos. Pour Sol en cirque, j’ai été repérée sur MySpace, où je postais mes chansons,par un directeur de casting, et j’avais réussi l’audition. Trois ans plus tard, une autre comédie musicale,Je me voyais déjà, de Laurent Ruquier. Vous étiez sur la voie de la chanson quand… Quand une directrice de casting me repère
et me propose le casting de Seconde chance pour TF1. Je ne m’y attendais pas du tout, je me voyais comme une chanteuse plus que comme une comédienne. J’ai cru que c’était une blague, mais j’ai commencé une carrière d’actrice avec de nombreux téléfilms (Joséphine ange gardien, Boulevard du Palais, Un flic...) et aussi le cinéma (Case départ, Les Profs1 et2, Les Ex...). La comédie est devenue mon activité principale, mais je continue la musique. Une de mes chansons est devenue le générique de fin de Case départ. DansLes Ex, je chante… Le succès de la série de France2 Dix pour cent,dont la 4e saison est diffusée cet automne, a changé votre vie? Tout à
fait. Le personnage de Sofia Leprince m’a énormément touchée et j’ai pris beaucoup de plaisir à le jouer. Elle est réelle, avec son parcours chaotique. On s’identifie à son rêve de
Miss, c’est l’histoire d’un petit garçon de 9ans qui rêve de devenir Miss France ! C’est un film touchant, humain, sur un sujet pourtant «différent». Et, pour une fois, j’ai un rôle de «bitch», de peste, et ça m’a beaucoup amusée de le jouer. Et, finalement, après tout ce temps, vous renouez avec votre premier amour, la musique, avec la sortie de la chanson Maison de terre,dont Ruben Alves a tourné le clip. Il était
temps, non ? Ça aura été un parcours du combattant ! Les maisons de disques voulaient me cantonner à un genre musical commercial et à un personnage qui n’est pas moi. Maison de terre, c’est de la bossa nova cap-verdienne avec des influences hip-hop. Je me produis moi-même, en indé, et cette liberté m’a redonné élan et énergie. Je le fais par amour de la musique, pas pour entamer une nouvelle carrière. Mais un album sortira ensuite. Propos recueillis par P H I L I P P E L A T I L
«Miss», en salle le 28 octobre, «Maison de terre», en octobre, «Dix pour cent», cet automne sur France2. french actress and singer Stéfi Celmais best known for her role in Netflix hitCall My Agent!, soon to return for a fourth season. “My character, Sofia Leprince, is so touching and I love playing her,” she says. “She’s real, with this chaotic life. You can identify with her dream of becoming an actress. Celma moved to France from Martinique in 1986 and even though she modelled for Benettonaged nine and has acted for years, her real passion has always been music. “I do see myself as a singer rather than an actress,” she says, and has just released a single, Maison de Terre. “It’s Cap Verde bossa nova with hip-hop influences,” she says. “I produced it myself and I did for the love of music, not to start a new career!”
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@eye_shoot_stuff
suis effectivement passée dans l’émission de Jacques Martin: je lui avais dit que je voulais être coiffeuse ! Plus sérieusement, ma grande sœur Karine est née avec un handicap lourd. Nous avons quitté la Martinique pour Paris en 1986. J’avais un rapport très fusionnel avec elle. Elle n’avait pas la capacité de parler, aussi nous communiquions à travers la musique et le rire. Je jouais du piano pour elle, je lui interprétais des sketchs. Elle est finalement décédée, mais je pense que mon envie de distraire les autres est née là.
{Talents}
Jean-MarcFellous
30ans de stratégie mode
S
Brice Darmon
i le bureau de presse Jean-Marc Fellous fête ces jours-ci ses 30ans, une belle longévité dans le monde de la mode, c’est qu’il a su répondre, au fil du temps, à toutes les demandes de ses clients. Doit-on ainsi encore parler d’un bureau de presse, tant le métier a changé, et l’agence est devenue une véritable entreprise de conseil stratégique ? «J’ai démarré en 1990, prenant en charge les relations presse d’une marque de chaussures dont je dirigeais la boutique et qui n’avait pas de visibilité dans les magazines, se souvient Jean-Marc Fellous. Je me suis lancé en contactant les journalistes et en allant leur présenter les collections, et cela a marché. Nous avons gagné en notoriété, et la clientèle a afflué en boutique.» Grâce au bouche-à-oreille, l’homme se voit proposer d’autres marques et, de fil en aiguille, ouvre son bureau de presse dans le quartier de la mode parisienne, rue du Mail. Sa philosophie n’a depuis lors pas changé: s’occuper de marques de prêt-à-porter «désirables», au luxe accessible, dans le but de développer les ventes. Un positionnement qui a séduit Paul&Joe depuis 25ans, ba&sh depuis 15ans, et The Kooples depuis 5ans… Une fidélité remarquable dans un monde qui zappe à tout bout de champ, et qui s’explique par la capacité du bureau à s’adapter aux évolutions technologiques et économiques de la planète mode. «Internet a tout transformé, et nous avons appris à élaborer des stratégies digitales avec les réseaux sociaux comme
Instagram ou les influenceurs... Autrefois, les clients ne demandaient que des parutions “portées” de leurs vêtements dans les magazines. Aujourd’hui, les marques veulent un storytelling : comment elles sont nées et ont grandi ? Qui est le créateur ? Comment les collections ont été imaginées ? Il faut désormais à chaque fois raconter une histoire aux consommateurs, qui, eux, veulent appartenir à l’univers d’une marque, s’y reconnaître et s’y identifier. Il ne s’agit plus seulement de parler du produit, il faut faire rêver !» Ainsi Jean-Marc Fellous et sa douzaine de collaborateurs sont-ils devenus des conseillers en stratégie, travaillant avec les équipes de la marque sur la publicité, les images, les books, l’achat média, les événements, les collections capsules, l’emplacement d’une future boutique et même certaines options de style. Trente bougies plus tard, le bureau de Jean-Marc Fellous est un incontournable du métier, même si, volontairement, il se limite à 25clients. «Avec ma directrice générale, Aurélie Uzan, nous choisissons les marques avec qui nous travaillons, des marques en lesquelles nous croyons et qui se différencient bien les unes des autres», précise-t-il. Séduites, de nouvelles marques telles Burton of London ou Mad Lords ont récemment rejoint Jean-Marc Fellous. Le conseil sur mesure a encore, au moins, trente ans devant lui...
Jean-Marc Fellous’s eponymous fashion PR and consultancy company is celebrating its 30th anniversary. The 25 labels with which he now works are all what he calls “desirable” ready-towear, such as Paul&Joe (for 25years),ba&sh (15years) and The Kooples(5years). The PR and consulting world has changed over the past three decades: “Brands now want narratives – you have to tell a story to consumers. They want to be part of the brand’s world, recognize themselves and identity with it. You can no longer just talk about products – you have to make people dream!” PA L AC E SCO P E
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PHILIPPE LATIL
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Des gens que j’aime…
Yann Arthus-Bertrand
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’était juste avant le confinement. A deux pas de la Seine, dans une école désaffectée, venaient poser une famille d’origine camerounaise, une cambodgienne, une bordelaise, un club de bridge, un de photo, un trio de hiphop, des jeunes, des vieux, des moyens, des bébés et des chiens… Il les tutoyait, les encourageait, les trouvait beaux. Il va en faire des héros, ceux de France, une histoire d’amour, film qui devrait sortir l’an prochain, dans la lignée des formidablesHuman, puis Woman. Yann Arthus-Bertrand est probablement un des êtres humains à avoir le plus mis en valeur la planète, ses paysages et ses habitants. Universellement connu pour être monté au ciel (afin d’y photographier la Terre), il débute avec: 1. LE PAPE FRANÇOIS. «Moi, je ne suis pas croyant. Pour financer un orphelinat, j’avais publié un livre de photos illustrant Laudato si’,l’encyclique sur l’environnement, mais je n’avais pas rencontré le pape. Un jour, le Vatican me propose de mettre en images un texte où il parle des océans. Ils m’envoient une vidéo où il parle tristement dans un bureau. La première chose à faire, c’est d’aller le refilmer. Au début, on me dit non. Puis un nouvel appel m’apprend que le pape m’attend. On arrive au Vatican un soir, des jésuites géniaux nous font visiter la cité vide: deux heures magnifiques. Le pape arrive, extrêmement gentil, chaleureux: “Appelez- moi Père François.” Il s’est renseigné: “Vous n’êtes pas croyant?” “Non, mais je crois en vous.” Il sourit avec indulgence à ma blague facile, puis commence à lire son texte. “Père François, il n’y a pas d’énergie, là ! Croyez-y!” Un cardinal me reprend: “Monsieur, vous parlez au pape!” A la fin, il envoie chercher des chapelets pour les bénir et nous les offrir. En attendant, on discute. Au Vatican, j’ai mangé de la charcuterie vraiment bas de gamme. Je lui raconte l’impact de l’industrie de la viande, la nécessité de manger bio… et il prend des notes! J’ai senti chez lui un réel intérêt pour le réchauffement climatique, surtout à cause des gens qui vont souffrir. En fait, je ne m’attendais pas à une telle rencontre. Je ne me croyais pas fait pour aimer un pape.» 2. UN BLOC DE BONNES SŒURS. «Il se trouve que je suis entouré de bonnes sœurs incroyables. On va en faire un bloc. Il y a ma grand-tante, Yvonne, 102 ans, intelligente comme tout. Dans sa maison de retraite où des gens tout tachés de nourriture crient d’Alzheimer, je lui ai demandé comment elle faisait pour être si heureuse. “Mais, Yann, c’est extrêmement facile: je ne pense pas à moi, je pense aux autres.” D’une autre bonne sœur, j’ai longtemps gardé la photo près de mon lit. A 32 ans, en Inde, je l’ai vue accompagner un lépreux. Il n’avait plus de nez, plus d’oreilles, elle l’embrassait. Il est mort dans ses bras, devant moi. Qu’est-ce qu’il y a de plus sublime que d’adoucir la mort de quelqu’un? Après, il y a eu Brazzaville, les orphelins, les autistes, les géniales Marie-Thérèse et Ida. Je me souviens d’un enfant qui n’arri-
vait pas à s’asseoir sur une chaise, de cette patience, cette tendresse pour qu’enfin, au bout d’un an, il y parvienne. Ces bonnes sœurs, elles sont toujours agréables et toutes joyeuses. Nous, on vit un peu dans la banalité du mal, on s’énerve, on est vite désagréables.» 3. CYRIL DION. «Il a fait un film formidable: Demain. Je l’observais à une réunion chez Anne Hidalgo. Il a une profondeur un peu insoupçonnée. Souvent, les écolos ont tendance à mettre leurs actions en avant. Lui, il parle toujours des autres. J’admire aussi les grandes âmes: Mandela, Gandhi, Pepe Mujica… Ils ont un truc en plus, que tu rencontres d’ailleurs souvent chez les bénévoles qui ont dépassé leur ego. Moi, j’essaie de m’en débarrasser, mais je fais du cinéma, je parle de moi… Matthieu Ricard dit que le pot d’ego sent le rance. J’adore.» 4. ARMAND AMAR. «Après il y a mon copain Armand Amar, le compositeur, entre autres, des musiques de mes films, un vrai coup de cœur artistique…» (Mais on nous interrompt pour la suite des photos, et, lorsqu’on reprend –pardon, Armand –, on enchaîne sur…) 5. L’ASSISTANT. «J’ai envie de parler de l’assistant. Je pourrais en citer cinquante, garçons et filles, et suis resté ami avec beaucoup. Ce sont des gens qui te donnent tout, leurs soirées, leurs week-ends. Ils t’apportent des idées et un regard de jeunesse, à toi qui as un regard de vieux… Ce sont eux qui se tapent tes emmerdes. Tellement sollicités, ils sont obligés de passer leur temps à dire non, non aux conférences, aux préfaces, aux journalistes qui veulent savoir les gens que j’aime… On a un lien quasi familial: “ Tu as bien pris ton sandwich? ton médicament? Il faut que tu ailles dormir!” Ils s’occupent vraiment bien de moi.» 6. LES GENS. «En fin de compte, j’aime les gens. Je réponds à tous mes mails, à tous les étudiants qui m’appellent. Dans ma vie, j’ai demandé beaucoup aux autres. Sans diplôme, apprenti photographe, tu dois vendre tes sujets, convaincre des inconnus de te donner un coup de main… Quand j’ai fait La Terre vue du ciel, on a commencé à me reconnaître dans la rue. Ça ne m’embête jamais, parce que c’est ce que j’ai voulu. A ma fondation, la Fondation GoodPlanet, j’adore recevoir, discuter. Je donne mon téléphone à tout le monde, même dans le métro. A une conférence, l’autre jour, j’ai donné mon numéro à un public de 300 personnes… Personne n’en abuse. Je me suis aperçu que c’était une façon pour moi de réussir. Il faut aimer les gens pour bien les photographier. J’ai fait 6 milliards d’autreset Human, un film d’amour de l’humanité. Le pape, il parle d’une écologie humaine et de la conscience amoureuse du monde. C’est plus facile de vivre en aimant les gens. La haine rend con. Un jour, Libérations’est foutu de ma gueule en me traitant de grand nunuche, j’étais furieux. En fait, ce n’est pas grave, mais j’ai besoin
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soirs.” Vers mes 65 ans, je suis allé voir ma mère impotente. Je suis arrivé en pleurs, en m’excusant, et ma mère a éclaté de rire en disant: “On pardonne tout à ses enfants !” On dit : “Tu regardes ta mère, tu regardes ton nombril, après tu regardes les autres.” Grâce aux autres, à 74 ans, je n’ai pas l’impression de vieillir, plutôt de grandir.» SABINE EUVERTE
Quentin Jumeaucourt
Après l’immense «Human», «Woman», cosigné avec Anastasia Mikova, sort en DVD en cette rentrée et est paru en livre aux Editions de la Martinière. Armand Amar a aussi prêté sa collection d’instruments du monde afin de créer une salle dédiée à la Fondation GoodPlanet.
d’amour autour de moi, de gens ni cyniques ni sceptiques, et j’adore rendre service, être un go-between. Ça vient peutêtre de ma famille…» 7. MA MÈRE. «En tournant Woman, j’ai réalisé que je n’avais pas assez aimé ma mère, morte maintenant. Je n’en suis pas fier. J’étais un gosse extrêmement violent. J’ai fait 13 ou 14 écoles, j’étais viré de partout, voleur, le parfait con, le gosse que personne n’a envie d’avoir… et c’est vraiment en écoutant toutes ces femmes parler de leurs enfants que j’ai compris l’importance d’une mère, que m’est revenue la tendresse. J’avais été un gosse unique, une sœur était morte avant moi. Quand les autres sont arrivés, j’ai sûrement été jaloux, cette grande famille coincée me faisait chier. Je suis parti de la maison à 17 ans. A cette époque, je voulais que mes parents meurent, je les détestais, j’étais complètement centré sur moi. Plus tard, mon père m’a dit: “Quand tu es parti, ta mère a pleuré tous les soirs dans son lit. Tous les
Photographer, explorer and humanitarian Yann-Artus Bertrandreveals the people he loves, in no particular order. 1. POPE FRANCIS.“I interviewed him for two wonderful hours at the Vatican. Afterwards we carried on talking. I told him about the environmental impact of the meat industry – and he took notes! It felt like he really cares about the environment” 2. NUNS.“I’m surrounded by incredible nuns, like my aunt Yvonne, aged 102. I asked her how she stayed so happy and she said: ‘It’s simple: I don’t think about myself, but others.’ I remember another nun in India, years ago, who held a leper as he died in her arms; then there were Marie-Thérèse and Ida in Brazzaville.” 3. CYRIL DION.“He made an incredible film: Tomorrow. Environmental activists often highlight their own actions, but he always talks about other people. He has this extra quality; it’s like he’s forgotten his own ego.” 4. ARMAND AMAR.“My friend who composes the music for my films.” 5. ASSISTANTS.“When you get on with an assistant, they give you all their time, as well as ideas and a younger eye. And they have to deal with all the problems! They really look after you.” 6. PEOPLE.“In the end, I just love people, which you have to do if you want to photograph them well. Life is easier when you love people; hate makes you stupid.” 7. MY MOTHER.“I was a violent kid, a thief, an absolute jerk. I left home aged 17 and never went back. My father later told me that my mother had cried every night afterwards. When I was about 65, I went to see her and apologized. She just laughed and said: “You forgive your children everything!”
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AurélienGuichard
parfumeur gentleman
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urélien Guichard, regard limpide, sourire tranquille et barbe de quelques jours, lance six jus d’un coup. Six parfums, ni masculins ni féminins, donc les deux, qui reflètent tous une même volonté: célébrer une matière première. C’est même le nom de sa marque. Pourquoi Matière Première? La matière première, c’est la base de travail du parfumeur. C’est un nom simple, brut, sans superflu. Pourquoi créer votre marque? Je suis nez dans une très belle société de parfumerie et j’y suis très heureux. J’ai plusieurs succès à mon actif pour des marques importantes. Mais j’avais envie de créer d’autres parfums, avec d’autres règles, de rendre la parfumerie plus accessible, plus compréhensible. De partager mon plaisir, de transmettre. Dans ma famille, on est parfumeurs de père en fils. Je suis la septième génération. Je suis né à Grasse, je m’y suis formé. Mon père a même dirigé l’une des écoles de parfumerie les plus connues. C’est un des plus beaux métiers du monde.
Choisir le naturel sans le dénaturer, mais l’ouvrir comme un éventail, pour donner à voir toutes ses facettes, les rendre lisibles, perceptibles, même à quelqu’un qui ne connaît rien à la parfumerie.
Votre première émotion parfumée?
Une amie de mes parents. J’étais jeune. Je l’aide à enlever son manteau. Je sens son parfum. Je suis chaviré. J’ai compris que le parfum ne tenait pas de la chimie, ni même de l’alchimie, mais de la magie. Quelles sont vos matières premières préférées? J’aime bien détourner les matières premières de leur destination classique. Utiliser le bois, qui est une note plutôt masculine, pour un féminin. Par exemple le cypriol, une racine originaire d’Inde, qui a une vibration mystérieuse, puissante, sombre. Et, a contrario, utiliser les fleurs pour un masculin, comme la rose centifolia de Grasse, pour sa charge émotionnelle incroyable. Pour Matière Première, j’ai installé mon labo à Grasse, sur l’exploitation agricole de mes grandsparents, et j’ai décidé de planter des pieds de rose centifolia. Comment avez-vous créé les six parfums de votre marque?
Je suis parti d’une idée: travailler chaque fois une matière première et une seule. Mais une matière première pure, nue, c’est peu intéressant, même si on prend, comme c’est mon cas, la meilleure qualité possible. Par contre, on peut la travailler à l’infini. Pour chacune, j’ai voulu amplifier sa personnalité, la faire durer sur sa note essentielle, y ajouter des ingrédients en cohérence qui ont du sens, qui la complètent et la prolongent. La rendre palpable olfactivement.
Pour Bois d’Ebène, un bois noir ambré, j’ai démarré sur un bois de Gaïac essence du Paraguay. Pour atténuer le côté fumé, accentuer la noirceur, souligner ce qui est intense, brillant, j’ai ajouté du patchouli essence Indonésie et du cypriol essence Inde. Et j’ai renforcé la facette ambrée par le bois de Cabreuva essence Brésil. C’est suave, mystique, addictif. Charnel. Les jus sont bruts, sans colorants, colorés par les matières premières vivantes qu’ils contiennent. Le résultat est comme je l’espérais: c’est simple, mais pas minimaliste. Propos recueillis par E L L E N W I L L E R
“I’m the very happy nose for a wonderful perfume company,” saysAurélien Guichard, “but I wanted to create other perfumes, with other rules.” The result is six new unisex scents from his new brand: Matière Première, or “raw materials.” “I began with an idea: work each time with a single raw material, of the best quality. I wanted to amplify the character of each. So for Bois d’Ébène, I began with Paraguayan lignum vitae, then brought down the smokiness, accentuated its darkness, underlined the shiny intensity, and added some Indonesian patchouli and Indian cypriol, then reinforced the amber with Brazilian mahogany. The result is suave, mystical and addictive – simple but not minimalist.”
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Concrètement, ça se traduit de quelle manière?
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Paris 5e Quai de la Tournelle À l’abri des regards, un élégant appartement
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Escapade Ă Chantilly Photographies
Anthony Arquier Direction artistique
Anne Delalandre Stylisme
Coline Peyrot
Veste en coton, PATOU. Robe en soie, VALENTINO. Bottes en cuir, DIOR. Chapeau en feutre, MAISON MICHEL. Boucles d’oreilles «Venise» en laiton doré, or jaune et cristal de roche bleu, GOOSSENS.
Manteau en cuir, ceinture et bottes en cuir, ALEXANDER MCQUEEN. Chapeau «Dusko Wide Brim» en panama à motifs, ANTHONY PETO.Créoles en laiton doré, PATOU.
Chemise en soie, NOT SHY. Veste en coton, ALEXANDRE VAUTHIER. Pantalon en coton, GUCCI. Bottes en cuir, MICHEL VIVIEN. Boucles d’oreilles «Venise» en laiton doré, or jaune, perles et cristal de roche naturel, GOOSSENS.
Veste en cuir et pantalon en coton, ALAÏA. Chemise en coton, SPORTMAX. Bottes en cuir, ROGER VIVIER. Chapeau en feutre et perles, BENOÎT MISSOLIN.
Col roulé en laine, MISHA & PUFF. Chemise en soie, FRANÇOISE. Jupe à franges, PRADA. Bottes en cuir, ALEXANDER MCQUEEN. Collier en or, Y/PROJECT. Sautoir en laiton doré à l’or fin et obsidienne, SIRCONSTANCE.
Veste en laine, ACNE STUDIOS. Brassière en cuir, DANAMÉ. Pantalon en coton, Y/PROJECT. Boots en cuir, ZADIG & VOLTAIRE. Chapeau en feutre, MAISON MICHEL.
Veste en cuir, DROME. Chemise en coton, DICE KAYEK. Pull en laine, MISHA & PUFF. Pantalon en coton,IRO. Boucles d’oreilles en argent, vermeil gravé et diamants bruns, BUCCELLATI.
Trench en cuir, KUAN WANG. Veste en laine, WEEKEND MAX MARA. Chemise en dentelle, ZADIG & VOLTAIRE. Ceinture en cuir, SPORTMAX. Jupe en soie molletonnée et bottes en cuir, FENDI. Boucles d’oreilles «Venise» en laiton doré, or jaune et cristal de roche bleu,GOOSSENS.
Veste en tweed, IRO. Chemise en soie, JW ANDERSON. Bermuda en cuir, DROME. Ceinture en cuir, IL BISONTE. Bottes en cuir verni, ROGER VIVIER. Boucles d’oreilles en or et perles, YVONNE LEON.
Manteau en laine, MIU MIU. Robe en soie, VICTORIA BECKHAM. Cuissardes en cuir, DROME.
Robe en soie et coton, LOUIS VUITTON. Chemise en soie, DICE KAYEK. Boucles d’oreilles «Venise» en laiton doré, or jaune, perles et cristal de roche naturel, GOOSSENS.
Pull en laine, Y/PROJECT. Chemise en soie, COPURS. Jupe en laine, VÉRONIQUE LEROY. Ceinture en cuir, IL BISONTE. Bottes en cuir, VALENTINO. Sautoir «Move Uno» en or jaune et diamants, MESSIKA.
Manteau en laine, FENDI. Blouse en coton, SWILDENS. Pull en laine, SPORTMAX. Jupe en soie et bottes en cuir, FENDI. Boucles d’oreilles «Venise» en laiton doré, or jaune, perles et cristal de roche naturel, GOOSSENS.
Manteau en laine, PAUL & JOE. Chemise en coton et dentelle, PATOU. Jupe en cuir, BOSS. Bottes en cuir, VALENTINO. Boucles d’oreilles «Ecume» en laiton doré et or jaune, GOOSSENS.
Robe en coton et soie et short en coton, DIOR. Harnais en cuir, ZANA BAYNE. Manchette et bague «Soleil» en or jaune et diamants blancs, DJULA.
Photographe: Anthony Arquier Directrice artistique: Anne Delalandre Stylisme: Coline Peyrot Mannequin: Verónica Manavella @Suprême Ecuyère des Grandes Ecuries de Chantilly: Lisa Courtaud Mise en beauté: Virginie Rascle @MKLH pour Charlotte Tilbury Coiffure: Cyril Laforêt @MKLH pour GHD Assistante styliste: Cylia Bousquet Assistant photographe: Richard Chax Assistante: Yuma Dembele Photographies retouchées. Merci aux Grandes Ecuries de Chantilly pour leur formidable accueil.
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n l’appelle «le couturier des reines». A la tête de la maison Natan, Edouard Vermeulen, habille les têtes couronnées du Benelux depuis 38ans. La maison ouvre à Paris un nouvel écrin pour offrir aux Parisiennes ses collections de prêt-à-porter. Rencontre avec un homme sémillant dans les ateliers de la maison de couture à Bruxelles.
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Edouard
Vermeulen «Ce qui est important aujourd’hui, c’est d’embellir les femmes, qu’elles se sentent féminines»
On dit que vous êtes le dernier couturier belge…
Nous avons beaucoup de créateurs en Belgique, mais nous sommes la seule maison de couture. Pas la haute couture synonyme de très haut prix, mais les mêmes critères: unicité des pièces, travail réalisé à la main, nombre de personnes en atelier, nombre d’heures de travail…
parterre du «monde qu’il faut» était là, quelques gens de la presse aussi… La princesse arrive, et je m’installe à ses côtés pour le défilé. Les retombées médiatiques seront immédiates… alors nous avons mis la déco de côté. J’ai retiré le mot «Paul» pour en faire un label qu’on peut prononcer facilement dans les trois langues du royaume. Vous devenez le couturier préféré de la famille royale…
Nous sommes dans une monarchie, il y a donc beaucoup de cérémonies officielles. Nous connaissons les exigences du protocole. Notre maison a un vrai esprit de famille. J’ai une super équipe: Ola travaille ici depuis 24ans, Tamina, 38ans… lorsque les reines me disent qu’elles se sentent bien dans un vêtement, je leur réponds que c’est «parce que nous le faisons avec passion, respect et amour». Vous êtes autodidacte, votre carrière a commencé de façon étonnante. Juste après vos études d’architecte d’intérieur, vous louez le hall de la maison de couture Paul Natan pour présenter des objets de décoration…
Et un an plus tard, Jacqueline Leonard, qui avait repris la maison, m’annonçait son départ, et j’ai repris tout l’espace. Mais, très vite, des clients m’ont demandé où était passée la maison de couture. J’avais 25ans, je me suis dit qu’il fallait faire deux ou trois vêtements: nous avons fait une minicollection et organisé un défilé pour l’Œuvre nationale des aveugles. La princesse Paola, qui deviendra notre reine avant la reine Mathilde, était présidente d’honneur. Tout le PA L AC E SCO P E
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Vous lancez une ligne de prêt-à-porter au style élégant et délicatement décontracté…
Oui, des collections minimalistes, simples et féminines. Nous ne sommes pas une maison d’avantgarde. Il faut étonner, mais pas dans le chic, car je n’aime pas ce mot,
©Thibaud Robic
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©Elodie Gerard
«J’aime que les choses soient linéaires. Cela donne un côté moderne et intemporel que notre clientèle aime bien»
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Vos ateliers sont ouverts au public…
Lorsqu’on a ouvert notre second atelier place Brugmann, on a dit : «il sera visitable». Il a fallu canaliser les visites, car nous avions tellement de demandes! Les gens aiment toujours voir les coulisses. Cela valorise aussi les gens qui travaillent ici. Aujourd’hui, vous vous implantez à Paris avec une jolie boutique rue de Grenelle…
©Elodie Gerard
On est ravis! J’ai toujours aimé ce croisement rue des Saints-Pères et rue de Grenelle. Cette boutique symétrique avec deux fenêtres et la porte au centre a été un coup de foudre. J’aime Paris, parce que j’y vois le centre de la mode et de l’élégance. Les couturiers des années1950 m’ont toujours inspiré. Cela permettra aussi, peut-être, de faire évoluer le produit, parce que c’est important d’écouter les clientes. La Parisienne a une sophistication très féminine. Allez-vous développer à Paris le projet Natan Collective, qui soutient des jeunes créateurs?
mais dans la féminité. Ce qui est important, aujourd’hui, c’est d’embellir les femmes, qu’elles se sentent féminines. Nous n’avons qu’une cliente, qu’elle ait 30 ou 70ans: c’est la même femme. Comment travaillez-vous?
Oui. C’est très important. Ce projet leur offre une bourse et une visibilité. C’est ce que la maison doit faire: aider. Tout est beaucoup plus difficile aujourd’hui. Ceux qui démarrent dans la profession doivent vraiment être à l’écoute et savoir qu’il faut tout savoir faire. Avant de devenir grand, il faut d’abord être tout petit. C’est important.
Je fais des dessins, mais je trouve cela trop vague. La patronnière ne voit pas la fille longiligne que vous avez dessinée et qui n’existe pas. Vous avez vu nos poupées? Je trouve qu’il faut travailler la matière, et c’est pour ça que j’ai ces petites poupées amusantes: on voit tout de suite les proportions. Toutes les pièces de couture sont réalisées à la main, d’après des patronages. La production du prêtà-porter est en Belgique ou en Europe, car nous défendons notre savoir-faire européen. Au fil des années, vous développez une élégance minimaliste, avec des lignes pures et des matières nobles…
Oui, et nous évoluons. Il y a beaucoup d’originalité dans les nouvelles matières. Nous essayons de travailler des matières recyclables, on fait du tissu vegan à base de cactus, des vêtements en raphia pour le projet Akra, qui soutient des communautés d’artisans à Madagascar. Le luxe doit être au service de matériaux plus simples et pas toujours dans des perles. Nous travaillons beaucoup les imprimés. Je n’aime pas les fioritures. J’aime que les choses soient linéaires. Cela donne un côté moderne et intemporel que notre clientèle aime bien parce que tout le monde n’a pas toujours envie de racheter, racheter, racheter…
Vous insistez sur l’importance des valeurs de l’entreprise…
Vous avez vu le côté bon enfant de la maison! Quand nous avons décidé de faire les masques, les ouvriers ont tout de suite suivi. Je pense que je suis apprécié dans la maison parce que je me soucie du travail de chacun. Il faut pouvoir donner pour recevoir, et je crois en la reconnaissance, la gratitude et la bienveillance. Pour bien faire, il faut aimer et aimer faire ce qu’on fait. Je dis toujours : si vous n’aimez pas le faire, vous le faites mal, parce que tout est contrainte. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E
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et automne, les franges sont partout et font danser les silhouettes. Avec audace, Daniel Lee, chez Bottega Veneta,conçoit un pantalon extravagant et une pochette noire aux franges extralongues. Dsquared2et Hugo Bossornent de fines franges des accessoires et Stella McCartney imagine des manches comme des ailes. Chez Dior, ce sont des franges de soie délicates qui soulignent l’esprit bohème.
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Quoi de neuf, cette saison?
Page de gauche, de gauche Ă droite et de haut en bas: Bottega Veneta, Hugo Boss, Dsquared2, Stella McCartney. Ci-contre: Bottega Veneta, Dior, Hugo Boss.
Des franges partout
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Ci-contre, de gauche Ă droite et de haut en bas: Prada, Acne Studios, Elie Saab. Page de droite: Lacoste, Versace, Chanel, Nanushka.
Des ceintures pour toutes les tailles PA L AC E SCO P E
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a ceinture est l’accessoire intemporel qui boucle avec précision une tenue. Pradaen propose une élégante avec un étui bijou. Acne Studiosutilise un large ruban émeraude plissé pour cintrer un long manteau noir, tandis que, chez Lacoste, la ceinture se noue comme un peignoir. Ultra-fine chez Versace, elle annonce le retour à des silhouettes très féminines, avec des tailles hautes et dessinées, comme chez Elie Saab, Chanelet Nanushka.
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et hiver, les manteaux seront extralarges. Rick Owens nous couvre avec une vaste cape duvet. Dolce&Gabbana nous enveloppe de maille ou de fourrure blanche. Louis Vuitton préfère le blouson ski. Acne Studios choisit le velours texturé. Giverchy éblouit avec sa longue cape rouge. Celle d’Olivier Rousteing, pour Balmain, est comme une couverture portée sur des cuissardes noires.
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Des capes, des couettes et des manteaux tout chauds
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Page de gauche, de gauche Ă droite et de haut en bas: Rick Owens, Dolce Gabbana, Dolce Gabbana, Louis Vuitton. Ci-contre: Givenchy, Acne Studios, Balmain.
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ette saison, les épaules frisent la démesure. Les carrures sont surdimensionnées chez Givenchy, Balmain et Isabel Marant. Des épaules androïdes et sculpturales en maille chez Rick Owens concurrencent les immenses épaulettes pointues de Balenciaga. Miu Miu offre une version rétro des manches à gigot. Chez Annakiki, elles débordent de la silhouette pour encore plus de style.
Des épaules ultralarges
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Page de gauche, de gauche à droite et de haut en bas: Givenchy, Balenciaga, Rick Owens, Isabel Marant, Balmain. Ci-contre: Annakiki, Miu Miu.
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es marques réinventent la fourrure et se tournent vers des matières novatrices. Dries Van Noten utilise les plumes pour des vestes «fluffly». Celine associe la fourrure au jean. Givenchy propose une immense écharpe bordeaux, Marine Serre,une maxi-cagoule. Isabel Marant reste fidèle au «curly shearling». Miu Miu ose l’inspiration Cruela d’Enfer. Chanel préfère l’effet bouffant de la laine rose pop.
Ci-contre, de gauche à droite et de haut en bas: Dries Van Noten, Celine, Givenchy, Dries Van Noten, Marine Serre, Isabel Marant, Miu Miu. Page de droite: Chanel.
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Des volumes de toutes les matières
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Des cuirs de toutes les couleurs
Page de gauche, de gauche à droite et de haut en bas: Louis Vuitton, Olivier Theyskens, Maison Ullens, Marco de Vincenzo, Tod’s. Ci-contre: Fidelskaya.
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e cuir est à l’honneur cette saison. Coloré et le plus souvent en total look, il se décline de mille et une manières. Maison Ullens propose un manteau ceinturé et Louis Vuitton une jupe à multiples volants. En robe ou en combinaison, le cuir couvre le corps chez Olivier Theyskens et Tod’s. Les bustiers révèlent subtilement la peau, ce qui rend les tenues plus sensuelles chez Marco deVincenzo et Kristina Fidelskaya.
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Ci-contre, de gauche Ă droite: Anthony Vaccarello pour Saint Laurent, Balmain. Page de droite: Alexander McQueen, Balmain.
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Du latex, du cuir et des jambes fuselées
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es jambes, fuselées de cuir ou de latex, sont les stars de la saison. Matière subversive, le latex entre avec audace et élégance dans le vestiaire des grandes maisons. Anthony Vaccarello pour Saint Laurent le mixe avec de la dentelle, tandis queBalmain ose le total look. Les cuissardes noires sont comme des bas chez Alexander McQueen, tandis qu’elles se portent sous d’amples robes-capes chez Balmain.
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Des cols de toutes les tailles
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Page de gauche, de gauche à droite et de haut en bas: Missoni, Marco de Vincenzo, Bottega Veneta. Ci-contre: System, Chanel, Fendi, Jacquemus.
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n col donne le ton d’un vêtement et lui apporte son exubérance ou sa sagesse. Chez Missoni, le revers du col crée la surprise. Marco deVincenzo rehausse un look poudré par un col large et fluide en satin bleu. Un col camionneur habille les épaules chez Bottega Veneta et Jacquemus, il tombe sur une manche chez System. Le col épais contraste avec les manches ballon chez Fendi, tandis que Chanel propose un col XXL.
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Madonna.
Pop
graffiti L
’artiste canadien Stikki Peaches rend hommage à sa façon aux icônes pop qui ont hanté son adolescence. En les graffitant. Comme un culte nostalgique. Un rituel graphique. Il surcharge les visages de ces stars adulées de matériaux divers, plaques de bois, morceaux de céramique, figurines, petits logos, étiquettes, slogans, inscriptions, petits dessins variés, traits de peinture acrylique et symboles punk. C’est en les couvrant, presque en les tatouant, qu’il les introduit dans son panthéon. Parfois, il colle des impressions de ses créations sur les murs des villes. A Paris, en particulier. «Les rues sont la meilleure toile du monde, dit-il. Pouvoir faire cela partout où je vais avec mes voyages est une vraie bénédiction. Pouvoir diffuser certains messages et certaines images dans certaines des plus belles villes du monde est quelque chose de spécial, parce que je peux interagir avec des gens qui aiment mon travail et d’autres qui ne l’aiment pas. Cela crée un dialogue dans les rues où les gens peuvent également ajouter leur touche. Voir le travail évoluer avec le temps, la météo, d’autres artistes, fait également partie du processus que j’apprécie le plus, le travail prenant alors une autre vie et un autre sens.» Stikki Peaches est exposé partout en Europe, aux Etats-Unis et au Canada.
Page de gauche, Sophia Loren; ci-dessus, Lauren Bacall.
Sur les murs de Paris, Gianni Versace, Pablo Picasso, Sophia Loren, Lauren Bacall.
Page de gauche, James Dean; ci-dessus, Marlon Brando.
Ci-dessus, Kate Moss; page de droite, Naomi Campbell.
Ci-dessus, David Bowie; page de droite, Elvis Presley.
{Talents}
OphélieGaillard
La magie du violoncelle
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n coup de foudre lors d’un concert de Suites de Bach auquel elle a assisté enfant a décidé de sa vie. Ophélie Gaillard démarre l’apprentissage du violoncelle à 7 ans. Le passe-temps devient vite essentiel à la jeune fille qui enchaîne le Conservatoire de Paris et une licence de musicologie en Sorbonne. Un prix au concours Bach de Leipzig en 1998, puis le sacre de révélation soliste instrumental aux Victoires de la musique classique en 2003 contribuent à la faire connaître. En 2005, elle fonde Pulcinella, un ensemble qui joue sur instruments historiques. «J’avais envie de me focaliser un peu plus sur le répertoire concertant dans la
Ophélie Gaillard first fell in love aged seven when she saw a concert of Bach suites and began learning the cello. She has never stopped. In 2005, she founded Pulcinella, a group that plays on historical instruments: “I wanted to concentrate a little more on the concert repertoire for older music,” such as rarely performed pieces from composers like Luigi Boccherini and Carl Philipp Emanuel Bach. Recently, she again changed register and recorded an album with bossa nova legend Toquinho: “I like opening windows to other repertoires, other languages.”
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Caroline Doutre
musique ancienne.» Ophélie aborde autant en solo Bach que les grands compositeurs romantiques allemands ou les contemporains. Avec Pulcinella, elle a mis en lumière les répertoires rares de Boccherini et de Carl Philipp Emanuel Bach. «J’aime bien naviguer dans plusieurs répertoires, avoir cette mobilité et trouver le ton juste. Le violoncelle de Boccherini n’a rien à voir avec celui de Britten ou de Dutilleux. Ce sont des façons différentes d’investir la sensibilité, de choisir un son, une palette de couleurs.» Son nouvel album, Vivaldi : I colori dell’ombra, présente les incontournables concertos pour violoncelle du compositeur vénitien. Ophélie les joue sur deux instruments : un violoncelle piccolo à cinq cordes et un violoncelle Francesco Goffriller à quatre cordes, fabriqué en 1737 à Udine. «Ils ont des natures de son très différentes. Mon compagnon de route, c’est le Goffriller. C’est un vrai corps à corps, un duo, comme dans une relation humaine. Il est plus charnu. Il y a une octave basse en plus. Le violoncelle piccolo a une tessiture plus proche du violon.» Deux airs et la reconstruction d’un mouvement de concerto d’après des carnets retrouvés d’une élève de Vivaldi complètent ce programme empli «de profondeur, d’intimité» et aussi «d’effervescence partagée». Il y a quelques mois paraissait l’album Canto da sereia, enregistré avec Toquinho, légende de la bossa nova. «J’aime ces fenêtres ouvertes sur d’autres répertoires, d’autres langages.» Mais déjà la virtuose revient à Bach et s’apprête à explorer en concert des cantates de jeunesse, «des coups de maître». A L I C E D E C H I R A C Albums: «Vivaldi : I colori dell’ombra» (Aparté), «Canto da sereia» (Aparté).
LE GUIDE TRÈS PARISIEN Galeries&Musées Restos&Bars Concerts&Fêtes Envies&Plaisirs Boutiques & Adresses
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GALERIES & M USÉES I
Matisse,
l faut croire, à voir le nombre d’expositions consacrées à Matisse (1869-1954) cette année, que ce dernier va bientôt concurrencer Picasso au podium des artistes les plus souvent présentés. Juste après Nice, qui examinait l’œuvre sous l’angle de la sculpture, Paris choisit d’aborder le versant de la peinture et de l’écriture. Ce «Matisse, comme un roman» du Centre Pompidou fait la part belle à cet entrelacement dont le livre Jazz (1947), associant les mots du peintre à la chaleur de la couleur, serait en quelque sorte le manifeste le plus éclatant. Ouvrage d’autant plus important qu’il servira de laboratoire aux papiers découpés qui furent l’ultime volet fascinant de son travail. Le parti pris de Beaubourg a de quoi séduire, mais inutile de prendre ce titre à la lettre. Le peintre avait d’ailleurs pris le soin d’alerter ses futurs lecteurs-admirateurs. On lira avec délectation le fringant avertissement qui suit, frappé au coin du bon sens : «La dimension exceptionnelle de l’écriture me semble obligatoire pour être en rapport décoratif avec le caractère des planches de couleur. Ces pages ne servent donc que d’accompagnement à mes couleurs comme des asters aident dans la composition d’un bouquet de fleurs d’une plus grande importance. Leur rôle est donc purement spectaculaire.» On ne peut mieux dire. Une fois affirmée la nature décorative de l’ensemble, le spectateur reste libre de son enthousiasme pour n’en faire
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comme un roman
epuis les années 1970, l’Américaine Cindy Sherman se photographie. Au détail près qu’il ne s’agit pas vraiment d’elle, au sens où, maquillée, déguisée, transformée, elle apparaît sous les traits d’une autre, voire d’un autre. Le cinéma, la peinture, le cirque, la mode lui offrent la possibilité d’emprunter des références connues pour tranquillement les faire dévier, en organisant autour de l’image produite un certain trouble, une certaine inquiétude. Enfin, un je-ne-saisquoi d’imperceptible qui s’insinue sans prévenir. Des questions se posent auxquelles nous ne pouvons répondre que partiellement. Telle cette femme aux cheveux bouclés, dont nous contemplons le visage sur un fond d’immeuble et que l’on associe aux films noir et blanc des années 1950-1960. Cependant, qui est en face de nous ? Que regardons-nous vraiment : Cindy Sherman, ou plutôt la réminiscence d’une icône hitchcockienne revenue hanter notre présent, se
qu’à sa tête. Car il a en face de lui un spécialiste acharné de la beauté plastique, un combattant fulgurant du pinceau, dédaignant les dogmes et les ordres d’où qu’ils viennent. CENTRE POMPIDOU. Matisse, comme un roman.Place Georges-Pompidou, ParisIVe. Du 21 octobre au 22 février2020. «Marguerite au chat noir», 1910, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris ©Succession H. Matisse, photo ©Centre Pompidou, Mnam-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. Rmn-GP. «Grand nu assis», 1922-1929, Musée Matisse du Cateau-Cambrésis ©Succession H. Matisse, photo ©Musée départemental Matisse, Adam Rzepka.
mêler à nos propres souvenirs comme à ceux collectifs de l’époque qui nous traversent ? Ses photographies, dit-on, interrogent le genre, l’identité, sans aucun doute. Mais à part ça ? On a voulu aussi en faire une égérie du féminisme : pourquoi pas ? Or, au lieu d’agiter pompeusement ces catégories, ne vaudrait-il pas mieux considérer le caractère étrange de ce travail dont la puissance dépend de l’effacement de Cindy Sherman ? Plus elle disparaît dans les artifices de la mise en scène et plus nous cheminons vers la réalité de nos propres frayeurs. En fait, et par le plus beau des paradoxes, son autoportrait photographique devient finalement le nôtre, voilà son style et sa grâce. FONDATION LOUIS VUITTON. Cindy Sherman.8avenue du Mahatma-Gandhi, ParisXVIe. Du 23 sept. 2020 au 3 janvier 2021.
Cindy Sherman
«Untitled #582», 2016, courtesy of the artist and Metro Pictures, New York ©2019 Cindy Sherman.
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Gabrielle Chanel
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près deux ans de travaux et d’agrandissement, le Palais Galliera rouvrira ses portes le 1er octobre. Pour l’occasion, une exposition exceptionnelle retrace le parcours artistique de Gabrielle Chanel, couturière de légende. On découvre des pièces emblématiques chics et sobres créées par Chanel : la marinière en jersey de 1916, les petites robes noires, les modèles sport des Années folles, avant la fantastique collection de robes sophistiquées des années 1930. Et, pour finir, une salle entière consacrée au parfum N°5, quintessence de l’esprit Coco Chanel. PALAIS GALLIERA. Gabrielle Chanel. Manifeste de mode, 10avenue Pierre-de-Serbie, Paris XVIe. Du 1er octobre au 14mars2021. William Klein. «Dorothy et Little Bara habillé en prêtre», publié dans «Vogue», octobre 1960 ©William Klein. Sac «2.55», entre 1955 et 1971, Paris, Patrimoine de Chanel ©Julien T. Hamon. Robe Printemps-été 1959, Paris, Patrimoine de Chanel © Julien T. Hamon.
Christo et Jeanne-Claude à Paris
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hristo et Jeanne-Claude (aujourd’hui décédés) se sont fait connaître dès les années 1960 avec leurs installations extraordinaires : des emballages de monuments dans le monde entier. Sont montrées ici leurs œuvres réalisées dans la période 1958-1964, juste après leur rencontre. Au total, environ 300 pièces sont présentées, incluant des dessins et collages originaux, une maquette, des photographies, des documents d’archives, des études et des éléments d’ingénierie. CENTRE POMPIDOU. Christo et Jeanne-Claude à Paris.Place Georges-Pompidou, ParisIVe. Jusqu’au 19 octobre2020. «Le Pont-Neuf empaqueté (projet pour Paris)», collection de l’artiste ©Christo 1985, photo ©Philippe Migeat. «Petit cheval empaqueté», 1963, tissu, ficelle, cordeau, petit cheval à roulettes, The Private Collection of the late Jan Van der Marck, Etats-Unis ©Christo 1963, photo ©Dirk Bakker.
Picasso et la bande dessinée
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écouvrez la passion de l’artiste espagnol pour la bande dessinée et les comics américains à travers les différentes planches originales et estampes qu’il a dessinées. L’exposition est découpée en deux temps : le parcours nous montre d’abord les bandes dessinées dont l’artiste était friand, comme Pim Pam Poum de Rudolph Dirks, et qui l’ont poussé à créer des bandes dessinées. La deuxième partie nous donne un tour d’horizon sur l’influence de Picasso dans le monde de la BD: de nombreux auteurs et dessinateurs rendent hommage à l’artiste en l’intégrant comme personnage dans leurs histoires ou en représentant ses œuvres les plus célèbres dans leurs cases. MUSÉE NATIONAL PICASSO. Picasso et la bande dessinée.5 rue de Thorigny, ParisIIIe. Jusqu’au 3 janvier 2021. Pablo Picasso, «Dora Maar assise», 2 février 1938, Musée national Picasso-Paris, photo ©Rmn-Grand Palais ©Succession Picasso 2020. Art Spiegelman, «Detail from Ace Hole, Midget Detective», 1974 ©2008 Art Spiegelman all right reserved ©Casterman 2008, pour l’édition française. PA L AC E SCO P E
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Galeries & Musées
Pierres Précieuses
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David Hockney
n 2018, David Hockney cherche et trouve une maison dans la campagne normande, y fait aménager un atelier dans une grange attenante et se met au travail dès le mois de mars 2019. Sa peinture est une sorte d’autobiographie en images : il peint ses proches et les lieux où il vit. Dans les trois espaces de la galerie sera présenté un ensemble d’une dizaine de nouvelles peintures ainsi qu’une série d’œuvres sur papier que David Hockney a exécutées depuis son installation. GALERIE LELONG. David Hockney. Ma Normandie.13 rue de Téhéran, ParisVIIIe. Du 15 octobre au 23 décembre. «David et Ruby dans l’atelier en Normandie», 25 mai 2020 ©David Hockney, photo Jean-Pierre Gonçalves
iamant, rubis, émeraude,turquoise… l’exposition met en regard plus de 500minéraux, gemmes et objets d’art des collections du Muséum et plus de 200gemmes et créations joaillières de la Maison Van Cleef&Arpels. JARDIN DES PLANTES.
Pierres précieuses, 2 rue Buffon, ParisV e. Jusqu’au 14 juin 2021. Clip «Bouquet de bleuets», 1938, or jaune, rubis, calcédoine; clip «Oiseau de paradis», 1942, or jaune, platine, rubis, saphirs, diamants, collection Van Cleef&Arpels, photos Patrick Gries ©VanCleef&Arpels SA.
de Lima. «Apple Tree», 2019 ©David Hockney, photo Richard Schmidt, courtesy Galerie Lelong & Co. Paris.
Noir&blanc
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n hommage au noir et blanc. Man Ray, Ralph Gibson, Valérie Belin côtoient Robert Doisneau, Diane Arbus ou Moriyama: 200photographes de 30pays sont exposés. GRAND PALAIS. Noir & blanc: une esthétique de la photographie.3 avenue du Général-Eisenhower, ParisVIIIe. Du 12 nov. au 4 janvier 2021.
Ed & Nancy Kienholz
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igures clés de l’art américain, le duo Ed&Nancy Kienholz s’est rendu célèbre par ses œuvres engagées. Une vingtaine d’œuvres, certaines présentées pour la première fois en Europe, créées entre 1978 et 1994, date de la disparition d’Edward Kienholz. Un travail qui dépasse les frontières de la sculpture et dessine un univers dérangeant, entre fascination et répulsion.
Alexandre Rodtchenko, «Jeune fille au Leica», 1934, tirage de Nicolas Lavrentiev ©BnF, département des estampes et de la photographie ©Adagp, Paris, 2019.
GALERIE TEMPLON. Ed & Nancy Kienholz.
28 rue du GrenierSaint-Lazare, ParisIIIe. Jusqu’au 31 octobre. «The Pool Hall», 1993. «White Hand Down», 1993 PA L AC E SCO P E
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PS83PubGalerieW_SRok.qxp_Palace 10/09/2020 14:16 Page8
GALERIE W - ERIC LANDAU
Toma-L, Pink Red and Black Stripe, technique mixte, 180 x 180 cm, 2020 © Galerie W
5 rue du Grenier-Saint-Lazare, Paris III e
TOMA-L
White Black & Color Exposition du 7 au 31 octobre 2020 Jeudi 22 octobre Performance WBC Into the Ring, de 19h à 21h
©Victor Sainz Martin
Galeries & Musées
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Olivier Dassault: «Réinventer le réel»
livier Dassaut expose à la GalerieW ses dernières créations: des photographies très personnelles, à la limite de l’abstraction, qui étonnent par leur éclat et leur mystère. Dans le catalogue de l’exposition, l’artiste s’explique sur sa passion et sa technique: «Ce qui m’importe, c’est qu’il y ait chaque fois une rencontre avec la lumière, qu’il se passe quelque chose de magique. C’est à partir de là que je peux imaginer ce que je vais en faire, grâce au principe de la surimpression qu’au fil des années j’ai appris à maîtriser, en prenant plusieurs photos sur le même film. J’ai fait beaucoup de superpositions avant de faire des surimpressions. La superposition consiste à mettre deux diapositives l’une sur l’autre en jouant sur la transparence et à faire ensuite une photo à partir de cette superposition. Avec cette technique, le noir l’emporte sur le blanc. Alors qu’à l’inverse, avec la surimpression, le blanc l’emporte sur le noir. J’ai œuvré à chasser à travers
l’objectif l’évidence pour déceler le caché, le non-révélé. Pour franchir le seuil du visible. Il fallait annuler le temps et le réel pour les réinventer, et trouver des chemins, des lignes de fuite, des perspectives jusqu’à la forme, le motif inédit qui se trouvait là, sur un reflet d’acier, l’encoignure d’une porte… La lumière qui se pose sur un objet, aussi anodin soit-il, se fait guide. Quand une image s’impose, je m’applique à la rendre vivante, je cherche le motif qui répond à la sensation. Tout déclic nécessite observation et réflexion, mais je reste dans l’improvisation, sans mise en scène au préalable. Je me concentre tant sur des détails que sur de grandes architectures, auxquels j’apporte mon propre rythme, jouant des compressions, voire parfois des expansions. Réverbérations ou encore réfractions participent également pleinement de ce langage visuel, dont le cadre et l’angle constituent bien sûr les axes premiers. PA L AC E SCO P E
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
En tant que photographe, je travaille depuis plus de quarante ans, et j’ai cherché, partout où cela m’était possible, une représentation du monde, une esthétique personnelle, où mon histoire, ma culture et mon bagage culturel s’exprimaient : perpétuer une célébration, de la vie et d’une beauté essentielle, quelle qu’elle soit et d’où qu’elle vienne, liée à la nécessité et au désir de créer. A l’heure où nous traversons une crise terrible, d’une ampleur et d’une nature inédites, l’art me paraît aujourd’hui plus encore un moyen, sinon «le» moyen de reconsidérer notre monde, de réfléchir à son essence, d’en éprouver la vérité profonde qui nous aura échappé. Et de le faire ensemble. Me revient sans cesse, comme une discrète prière, ce mot de Dostoïevski: “L’art sauvera le monde.” C’est pourquoi partager une œuvre, échanger autour d’elle, offrir au regard ce que l’on aura éprouvé, proposer un dialogue d’émotions et de sentiments qui nous rassemble tous, autour de l’essentiel et de ce qui nous grandit : c’est ressentir la vie même, sa vibration, l’ineffable. Cet invisible-là… cette rencontre sont indispensables.» GALERIE W. Olivier Dassault.Perspectives. 5 rue du GrenierSaint-Lazare, ParisIIIe. Jusqu’au 27 septembre. PA L AC E SCO P E
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Galeries & Musées
Le salon des passionnés d’art u 19 au 25octobre 2020, PADParis, pour sa 24e édition, s’installe au Jardin des Tuileries. Le salon propose à un public de passionnés un parcours exceptionnel entre les œuvres présentées par 70galeries internationales: il confirme son magnétisme et son rayonnement auprès des collectionneurs, amateurs d’art, de design historique et contemporain, mais également de joaillerie et d’art premier. Les fidèles incontournables présents depuis plus de dix ans: Alain Marcelpoil, Karry Berreby, Dumonteil, Chahan, Chastel-Maréchal, Dutko, Laffanour Galerie, Downtown, Jousse Entreprise, Gastou, Carpenters Workshop Gallery, Jacques Lacoste, Objet d’Emotion… Mais aussi, cette année, de nouvelles galeries fidèles au PAD London, comme Dimoregallery (Italie), Achille Salvagni (UK, Italie), des nouveaux venus, Maniera (Belgique), Second Pétale (France), Triode (France), Christophe Dupouy (Belgique). Et aussi de grands marchands internationaux. Parmi eux, Todd Merrill Studio (USA) Modernity (Suède), Ormond Editions (Suisse), Suzanne Syz (Suisse) ...
De gauche à droite et de haut en bas : Robert Mathieu, applique à bras orientables, Galerie Meubles et Lumières. Odile Decq, «Atom #1», Galerie Mica. Lampadaire «Divo», Galerie Achille Salvagni Atelier. Vincent Poujardieu, lampadaire «Nida», Galerie Gosserez. Michel Armand, lampe «Morille», Galerie Meubles et Lumières. Jean-Marie Fiori, «Tête de sanglier», Galerie Dumonteil. Virieu & di Petrillo, lampe «Diamant», Galerie Mayaro.
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Vincent Poujardieu, lampadaire «Nida» © Eloi Ficat.Elizabeth Garouste Fauteuil «Bérénice» Photographe : Bruno Simon
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
De gauche à droite et de haut en bas : Ioanna Souflia, boucles d’oreilles «Symbiosis». Neha Dani, boucles d’oreilles «Fiorell», Galerie Objet d’Emotion. Montre Piaget «Circa 1970», corail et or jaune, Galerie Karry Berreby. Kam Tin, cabinet, Galerie Maison Rapin. Yann Dessauvages, guéridon «Dina», Galerie Scène Ouverte. Elizabeth Garouste, fauteuil «Bérénice», Galerie Avant-Scène. Borge Mogensen, chaise de traîneau, Galerie Modernity.
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R ESTOS & B ARS Imperial Treasure
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istingué de plusieurs étoiles au Guide Michelin, de Shanghai à Singapour en passant par Hongkong et Guangzhou, le groupe Imperial Treasure s’est offert une annexe française en plein cœur du Triangle d’or. Décorée par l’architecte Jean-Philippe Nuel, cette table de bon goût signe une cuisine chinoise d’excellence et un service au diapason. Mariant élégamment plats de tradition et recettes emblématiques, la carte déroule un florilège de créations signatures, comme les fameux dim sum, les xiao long bao, le jarret de bœuf mariné, le poulet poché au vin jaune… et l’iconique canard laqué pékinois, véritable must de la maison. Suivant à la lettre les méthodes séculaires, ce plat d’exception qui requiert une préparation minutieuse et une cuisson aux pierres volcaniques vaut à lui seul le détour. Présenté entier, le canard est apporté à la table par le chef qui le découpe sous les yeux des convives en fines tranches qui se dégustent ensuite enroulées dans des crêpes légères à la farine de riz et cuites à la vapeur. Des bouchées bonheur qui assurent un plaisir majuscule. Splendide. IMPERIAL TREASURE. 44 rue de Bassano, ParisVIIIe. 0158562913.
Pantagruel
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e chef Jason Gouzy (passé au Bristol, au Burgundy et au Galopin) se lance à demeure dans le bouillonnant Sentier avec cette première table créative. Du nom de l’illustre personnage rabelaisien, ce restaurant affiche clairement son ambition gastronomique dans un registre «bon vivant». Epanoui dans un décor chaleureux laissant voir les cuisines, Pantagruel marque d’emblée les esprits par son sens de l’accueil et ses belles manières. Le menu est expliqué : toujours un légume en entrée et un plat en trois temps, terre ou mer au choix. C’est parti ce jour-là avec un joli panais cuit sur un lit de sel et fumé devant nos yeux. A suivre, un merlan offert en deux versions : en fines tranches crues avec son aïoli
et en pavé rôti et sa sauce bouillabaisse. Et, pour accompagner le tout, fenouil et pommes de terre rattes. Cuisson parfaite, sauces maîtrisées et associations percutantes : ça régale ! On aurait pu aisément en rester là, l’appétit était comblé. Mais comment résister à ce riz au lait au caramel beurre salé et sa crème glacée à l’estragon ? Verdict : une jeune table qui a déjà tout d’une grande. PANTAGRUEL. 24 rue du Sentier, ParisIIe. 0173747728. PA L AC E SCO P E
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Matcha Café to Go
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t de deux pour les fondateurs de l’Umani Matcha Café, qui ont ouvert les portes de leur nouvel établissement, qui propose cette fois une offre «food to go» faisant honneur à l’art de vivre japonais. Dans une démarche écoresponsable, ce nouveau spot green sensibilise sa clientèle aux déchets liés à l’emballage avec des bentos en consigne. Et dedans ? Des recettes fusion mêlant l’excellence des produits japonais à la créativité de la cuisine française, comme ce délice de poulet teriyaki au goût sucrésalé posé sur du riz japonais et un mijoté de légumes de saison. A compléter avec un cookie au matcha ou une tarte au citron yuzu. Et pour la soif, des thés bio aux notes affirmées et des cafés de chez Coutume. MATCHA CAFÉ TO GO. 5 rue PierreDemours, ParisXVIIe. 0145747322.
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Yumi
a marque de jus développée en collaboration avec des naturopathes s’est offert un joli spot en plein cœur de l’éclectique Xe arrondissement. Les mordus de verdure ont déjà déposé leur rond de serviette dans ce lieu qui déborde de légumes crus, de potion vitaminée, de micro-pousses comestibles et de bonne humeur. Açai bowl, avocado toast, soupe du jour, sandwich, cake courgette-chocolat : la carte qui se renouvelle chaque jour offre un panel enthousiasmant de petites choses à manger, toujours crues, locales et veggies. So good ! YUMI. 27 rue de Château-d’Eau, ParisXe. 0186767229.
Hoy
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iché entre les murs d’un hôtel dédié au bien-être avec salle de yoga intégrée, le restaurant éponyme prolonge le concept en offrant une alimentation 100 % végétale et saine. Pensé en duo par Sabrina Goldin et Stephane Abby (restaurant Carbon), Hoy porte haut les valeurs d’une table végétale sans compromis, sans oublier le plaisir et la générosité. Au programme, des produits saisonniers, locavores et cultivés durablement et des cuissons pensées pour conserver les qualités nutritionnelles des aliments : socca aux épices, focaccia au charbon végétal et champignons glacés au bourbon, pancakes au maïs mauve, salade à l’escabeche, tacos... Et, pour s’hydrater, des sodas et kombuchas maison infusés en cuve et une jolie carte de vins naturels. En prime, une offre petit-déjeuner avec des recettes et produits emballants. HOY. 68 rue des Martyrs, ParisIXe. 0177378720.
Abattoir Végétal
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près avoir séduit la rive droite avec son coffee shop vegan, Ava et son équipe exportent leur concept à succès dans les quartiers chics de la rive gauche. Et voilà la table de l’Abattoir Végétal nichée entre les murs bruts d’un bâtiment historique, étirant deux salles baignées de lumière. La cuisine chapeautée par le chef Jenny Bonitonfait la part belle à des assiettes végétariennes et vegan twistées de saveurs métissées : aubergines rôties, mangue, yaourt végétal et zaatar, pita comme au Liban garnie de patates douces et d’herbes fraîches, chakchouka aux poivrons, tomates et féta… Pour la touche sucrée, l’équipe a fait appel à la maison Landemaine pour une sélection gourmande de pâtisseries. Le plus : une carte de cocktails rendant hommage à des femmes puissantes, comme l’exquis Frida librement inspiré d’une margarita, et une collection de boissons healthy régénérantes. On adore. ABATTOIR VÉGÉTAL. 9 rue Guisarde, ParisVIe. 0983545676.
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restos & Bars
ux commandes du Pavillon Ledoyen depuis 2014, le chef Yannick Alléno a reçu une consécration de taille par le Michelin, qui l’a honoré d’une pluie d’étoiles. A 51ans, cet homme de talent compose des partitions culinaires de haut vol dans ses trois restaurants de la plus prestigieuse maison de chef parisienne. Rencontre.
Yannick Alléno
Le chef aux 6 étoiles
Le Pavillon Ledoyen est devenu le premier établissement indépendant au monde à regrouper trois restaurants récompensés au Guide Michelin en 2020. Qu’est-ce que cela représente pour vous ? Ces six étoiles sont la récompense du tra-
vail et de l’énergie de 150personnes réunies autour d’une même passion. C’est extrêmement gratifiant pour mes équipes et moi-même, c’est une immense fierté. Quel est votre plus grand plaisir aujourd’hui ? Toujours le même depuis que j’ai commencé ce métier quand j’avais 15ans : cuisiner. C’est bien plus qu’un métier, c’est une vocation. D’ailleurs, je ne sais faire que ça. Quels sont les ingrédients indispensables à une bonne cuisine ? Le respect des produits, l’amour de bien faire et
l’inquiétude qui va avec : j’ai tout le temps peur de faire mal ou de décevoir. Rien n’est jamais acquis. Vos sources d’inspirations ? C’est le produit qui m’inspire. J’écoute une saint-jacques, un oursin… Il faut avoir beaucoup d’humilité par rapport à ce que la nature nous donne. Vos principaux traits de caractère? Vous auriez dû appeler ma femme pour cette question ! Mais je dirais tenace, pédagogue et râleur.
Que faites-vous quand vous ne travaillez pas ? Je ne prends que deux jours de repos par
mois, cela me suffit. J’aime l’art et la beauté, je suis un contemplatif. Que pensez-vous du niveau culinaire de Paris ? C’est fabuleux ce qu’il s’y passe ! Il y a
une énergie folle, une créativité débordante, un concentré de talents. La diversité et le niveau culinaire sont impressionnants. Paris est une scène gastronomique d’une grande puissance. Avez-vous de nouveaux projets ? Plein et tout le temps, c’est ce qui me fait avancer. Je ne m’arrêterai qu’une fois dans la tombe ! Votre définition du luxe ? Le luxe, c’est anticiper et c’est être attentif aux moindres détails. Mon expérience dans les palaces m’a beaucoup appris à ce propos. Un plat d’enfance ? Le poulet à la bouteille de ma grandmère. A l’époque, la bouteille servait de conserve. Elle le préparait avec des blettes, des pruneaux, de l’armagnac… Chaque été, quand on allait la voir en Lozère avec mon frère, on en mangeait : c’était divin. Votre plat du moment ? L’omelette au lard et aux truffes noires que nous proposons au restaurant gastronomique du Pavillon. Un repas idéal ? C’est un repas partagé avec la famille et des amis, en Italie si possible, sous le soleil, avec des vignes et la mer autour. Propos recueillis par S A N D R A S E R P E R O
Pavillon Ledoyen. 8 avenue Dutuit, Paris VIIIe. 0153051000.
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©Geoffroy de Boismenu
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
Damyel
Fruttini by Mo
chocolaterie vegan
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t de cinq pour la maison Damyel, qui a ouvert une nouvelle boutique à deux pas de la place des Ternes. Pensée en duo par la galeriste Jessica Barouch et le designer Francesco Balzano, cette chocolaterie aux tons laiteux affirme sa singularité dans un décor pur et minimal. Pile dans l’air du temps, le credo de cette enseigne portée par David Uzanest de proposer une gamme chocolatée entièrement vegan qui n’utilise dans ses recettes que des crèmes, laits et beurres végétaux. En prime, un parti pris aromatique qui a le sucre dans le viseur, le réduit à maximum et redonne toute sa noblesse au goût. Le résultat ? Des orangettes aux pâtes d’amandes, en passant par les marrons glacés ou encore les pâtes de fruits, c’est un juste équilibre entre puissance et simplicité. Quant à la myriade de chocolats maison, c’est un florilège de saveurs : le chocolat se pique ici de coriandre, là de framboise, rencontre le praliné d’une noisette du Piémont, se constelle de fruits secs… Etourdissant ! CHOCOLATERIE DAMYEL. 87 avenue de Wagram, ParisXVIIe. 01 40 54 84 07.
délices glacés
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ous la houlette d’un maître glacier italien, cette adresse coquette revisite avec panache les fruits givrés de notre enfance. Dans un registre haute couture, ces fruits beaux comme des bijoux déclinent 30 parfums à l’année. Des plus plébiscités citron, orange sanguine, ananas Victoria, datte, noix, fruit de la passion aux plus gourmands comme la poire-caramel en passant par les rafraîchissants pamplemousse ou kiwi : le plus difficile, c’est de choisir ! Pour cet automne, régal assuré avec le sorbet à la figue de Barbarie, avec l’envoûtant tomate-framboise-basilic ou encore l’onctueuse glace à la châtaigne. Entre nous, on n’a pas trouvé plus élégant pour faire mouche à un dîner. FRUTTINI BY MO.
24rue Saint-Placide, ParisVIe. 0143204731.
Le coffee shop à la française de
Claire Seppecher, Geraldine Martens
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Benoît Castel
a nouvelle adresse du boulanger-pâtissier Benoît Castels’inscrit déjà en tête de liste des «place to be» pour savourer le matin. Dans ce lieu classé, d’un côté un comptoir déroulant l’offre généreuse de pains, viennoiseries et gâteaux signés Benoît Castel, à emporter chez soi. De l’autre, une petite salle d’une trentaine de places délicieusement rétro où l’on prend le temps de s’attabler pour déguster un vrai petit-déjeuner. Au menu, café noir, croissant et baguette pour les plus classiques et, pour les appétits soutenus, une formule ultra-gourmande avec pancake sucré, pancake œuf-bacon, yaourt fait maison avec son granola, pain perdu aux fruits frais et porridge onctueux. Bien plus qu’une boulangerie, un art de vivre ! BENOÎT CASTEL. 11 rue Sorbier, ParisXXe. Ouvert du mercredi au dimanche de 7h30 à 20h.
Babka Zana
boulangerie levantine
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éritable ode à la gourmandise, cette élégante échoppe nous transporte de l’autre côté de la Méditerranée avec ses babkas aguichantes. A la manœuvre, un jeune couple, Sarah et Emmanuel Murat, qui ont travaillé leur recette de brioche jusqu’à obtenir la consistance parfaite. Banco ! Voilà la célèbre babka parfaitement dodue et rebondie, minutieusement tressée et déclinée en quatre saveurs irrésistibles : chocolat, pistache, cannelle et halva citron (notre préférée). A ses côtés, le rugelach, pâtisserie traditionnelle israélienne, sorte de petit croissant au chocolat qu’on avale volontiers par deux ! Et aussi une offre salée avec des sandwichs au pain hallah qui mettent l’eau à la bouche et les fameux borekas bons comme à Tel-Aviv. Quel bonheur ! BABKA ZANA. 65 rue Condorcet, ParisIXe. 0622854090.
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restos & Bars
Mavrommátis
Aux crus de Bourgogne
A l’Epi d’Or
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n duo avec sa femme, Elodie, le chef JeanFrançois Piège s’est emparé des cuisines de ce charmant troquet de 40couverts datant des années 1920. Rien n’a bougé ou presque dans le décor : toujours le bar en zinc, les épis de blé et les natures mortes sur les murs, le carrelage au sol et l’ardoise du menu suspendue. Seule la cuisine a pris ses aises en s’ouvrant désormais sur la salle. Piège envoie des plats bistrotiers typiques réinterprétés en façon avec tout le talent qu’on lui connaît : agneau à la cuillère, pâté en croûte, steak-frites, croque-madame, riz au lait, mousse au chocolat, tout le monde est là ! Joliment servi dans une vaisselle artisanale, chaque plat régale avec générosité. Franchement goûteux, joyeusement canaille. Bravo, chef ! À L’ÉPI D’OR. 25 rue Jean-JacquesRousseau, ParisIer. 0142363812.
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eprise par les jumeaux Dumant(Les Marches, Aux Bons Crus), cette table authentique qui date de 1901 compte parmi les brasseries les plus emblématiques de Paris. On a d’yeux que pour elle quand on passe dans l’élégante rue Bachaumont avec ses tables nappées de blanc fièrement posées dedans-dehors sur une terrasse XL, ses boiseries, ses murs laqués et son comptoir à l’ancienne. Dans ce décor pur jus, on déguste les plats traditionnels qui font la renommée de la cuisine française: escargots, cuisse de grenouille, tartare de bœuf, cabillaud au beurre blanc… Les frites sont à tomber, comme la purée de pomme de terre, et que dire des îles flottantes : magnifiques ! AUX CRUS DE BOURGOGNE, 3 rue Bachaumont, ParisIIe. 0142334824.
arce qu’une escale sur l’île de Beauté ne se refuse jamais, direction l’Alma ! Vous êtes ici chez Saveriu Cacciari, déjà à la tête de L’Alivi et de Chez Minnà, pour partager le meilleur de la Corse. Le concept: une carte courte, des plats à partager, guitare et chants chaque soir après le dîner. A la manœuvre dans les cuisines, la fée Lydia et ses assiettes qui font voyager: terrine au figatellu, beignets de courgettes, croquette de tomme, polpette de mammo, croustillant de chèvre… On pose tout sur la table, chacun y va de son envie et de son appétit, épanche sa soif de gorgées de patrimonio, plonge sa cuillère dans l’irrésistible gâteau à la châtaigne, en commande un second, accepte un petit digestif et termine par chantonner avec Romain, le maître de salle. On aime ! ALMA. 10 rue Mandar, ParisIIe. 0140280248.
Le P’tit Canon
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e charme des nappes à carreaux rouge, des banquettes en cuir bordeaux, du bar en bois et des lustres en pâte de verre : le P’tit Canon a conservé tous ses attributs d’antan. Réveillé par un jeune duo, Grégoire Devenyns et Thomas Joubert, ce bistrot de quartier a gardé son âme jusqu’à sa carte avec des assiettes canailles et authentiques qui se jouent des modes. Ici, pas de versions twistées, mais des plats dans leur jus faits maison et avec amour : œufs durs mayonnaise, blanquette de veau, steak haché frites sauce au poivre, saucisse d’aligot, andouillette crème de moutarde… Au rayon sucré, même veine, même ton (crème brûlée bombesque !), et belle cave pour arroser le tout. LE P’TIT CANON. 36 rue Legendre, ParisXVIIe. 0147636387.
Rubrique «Restos & Bars» réalisée par S A N D R A S E R P E R O PA L AC E SCO P E
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Hemblem
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Alma
Bendetta Chiala
leuron des frères Mavrommátis, cette table éponyme créée en 1993 et auréolée d’une étoile au Guide Michelin a entièrement revu son décor. Nichée dans un sculptural espace voûté, la salle tout en rondeurs et volutes évoque avec style et élégance l’architecture traditionnelle grecque. Au menu, un voyage vers l’Olympe avec en entrée le célèbre artichaut en fricassée façon Constantinople sublimé de légumes et palourdes. Des poissons, évidemment : encornets farcis, lotte vapeur… Des viandes au goût fin (agneau de lait, cochon de Bigorre) et des desserts parfumés où le chocolat flirte avec l’olive et le basilic, les crèmes avec les épices… En accord, la carte des vins propose une découverte des meilleurs crus grecs. Le tout ? Un enchantement gastronomique. MAVROMMÁTIS. 42 rue Daubenton, ParisVe. 0143311717.
Geraldine Martens
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
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Le Lézard Café qualité pour un simple restaurant de quartier. Le secret est là, de la convivialité et des bons produits. Et une régularité qui fait que l’on peut venir tous les jours. Après une première extension en 2005 et une seconde en 2009, le Lézard Café a lentement pris de l’envergure et du panache : deux belles salles, deux grandes terrasses particulièrement prisées au moindre rayon de soleil et une décoration d’intérieur soignée. Sa carte mouvante fait aller des plats de brasserie sans chichis, simples mais très bons et à prix contenus (entre 13 et 24euros): soupe du pêcheur délicieuse, salades gourmandes variées, tortiglioni au poulet revigorants, cheeseburger savoureux, tartare de bœuf charolais impeccable, andouillette grillée à point… Il y a là du charme, une âme, une sympathie : «Je veux que le Lézard reste un lieu familial où les clients se sentent bien. Ce qui nous permet d’être là depuis vingt-deux ans, c’est la régularité et un service attentionné», conclut Mika. Alors, rendez-vous demain au Lézard Café. LE LÉZARD CAFÉ. 32 rue Etienne-Marcel, ParisIIe. 0142332273.
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haque quartier de Paris a sa base, son «café-resto du coin» devenu incontournable, son centre. Pour le quartier Montorgueil, c’est le Lézard Café, à l’angle des rues Etienne-Marcel et Tiquetonne. Tout le monde connaît, tout le monde y vient et y revient, le matin pour un café-crème, le midi pour déjeuner (toujours bondé) et le soir pour une bière, un verre de vin ou plus. Comment devient-on le centre d’un quartier? Doucement, par petites touches et un long travail de séduction. Sorti de terre en 1998, le Lézard était à l’époque un café de poche : «Il y a vingt ans, le Lézard ne ressemblait pas du tout à ce qu’il est aujourd’hui, c’était tout petit, esprit 70 à la limite du baba cool ! J’ai ouvert ce lieu au moment où le quartier commençait à changer de visage, et il a séduit les habitants du coin, qui sont devenus des fidèles au fil des années», confie le maître des lieux, Michael Froumeau. «Mika», comme disent tous les habitués, aime jouer les modestes. Le Lézard, c’est surtout un accueil, des serveurs décontractés et tout de suite sympathiques, qui discutent toujours, mais servent vite et avec le sourire. Des plats d’une grande
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Le ginà nouveau tonique U
ne hausse de la consommation mondiale, qui monte de 80 % en quelques années et continue sur une courbe ascendante. Quel produit peut réaliser cela ? Un téléphone, une plateforme du Net, un écran plat révolutionnaire ? Rien de tout cela, l’un des plus anciens alcools, le gin ! Il est loin le temps où la reine mère d’Angleterre le consommait à l’heure du thé, loin le temps où le GinTo(nic) ou le Dirty (gin et jus d’olive) semblaient des cocktails vieillots qui fleuraient bon les vieux bars d’hôtel aux tissus muraux délavés par le temps et à l’acajou du comptoir lustré par les ans. Le gin a décollé comme une fusée inattendue dans le monde de l’alcool et de la mixologie. D’origine néerlandaise, il arrive en Angleterre par les sol-
dats britanniques de retour au XVIIe siècle des batailles contre l’Espagne aux Pays-Bas. Facile à produire avec ses baies de genièvre et bon marché, son succès va être immédiat. Il se confirmera avec le célèbre tonic : aux Indes, les colons et les soldats de la Couronne luttent contre la malaria en consommant de la quinine, extrait de l’écorce du quinquina aux vertus médicinales, diluée dans de l’eau gazeuse. Pour atténuer son amertume, ils y ajoutent une dose de leur ration quotidienne de gin. Le gin-tonic est né. Son règne commence à décliner dans les années 1980, jusqu’au renouveau récent. Tout en poursuivant une carrière brillante dans l’emblématique Cognac Ferrand, Alexandre Gabriel va être le précurseur français du renouveau du gin, et ce dès 1996.
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«Je me souviens, en 1995, avec des amis anglais, nous voyons une procession funéraire passer et, avec leur inimitable humour, ils me disent : voilà encore des consommateurs de gin qui disparaissent !» Le remettre à la mode relève de l’impossible. Et pourtant : «Fin des années 1990, j’ai eu l’envie et l’amour de cet alcool. J’ai fait un produit par passion, et je trouvais que c’était une bonne idée de continuer à travailler avec nos alambics le reste de l’année. Cela m’amuse beaucoup, aujourd’hui, de voir le gin revenir à ce point.» Alexandre Gabriel est modeste comme tous les grands. Seul titulaire d’un brevet de recette de gin et sacré meilleur gin du monde 2017, son incontournable Citadelle fait le tour de la planète. «J’ai failli faire faillite au début !»
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restos & Bars
Le premier virage commence avec Ferran Adrià, le mythique patron d’El Bulli pour la cuisine moléculaire. Le chef voyait le gin comme un «acte gastronomique» et le portait en haute estime, à tel point qu’il le servait dans un verre à vin et non un verre tubulaire. En 1999, l’Espagnol fait un gin-tonic à la télévision avec… Citadelle. C’est le début. Le décollage va prendre son temps et la fusée va comporter plusieurs étages. Ce gin français qui paraît meilleur que les anglais étonne. Aujourd’hui, les producteurs de gin se multiplient en France et la boisson est le phénomène à la mode. «Au début, je prêchais dans un désert total», se souvient Alexandre Gabriel. Hendricks, machine de guerre commerciale, observe la nouvelle tendance et relance le gin avec les moyens d’un grand groupe. C’est le deuxième étage de la fusée. Le troisième est aussi le plus singulier : cette boisson si typiquement anglaise est devenue un emblème des régions de France. Un département, une culture, un gin. Nous en sommes là. Laurent Giraud-Dumas, chef barman au mythique Harry’s New York Bar, confirme la tendance : «C’est devenu l’alcool à la mode et la tendance ne baisse pas. Le gin n’était pas forcément un produit noble, et il l’est devenu par ces nouvelles productions très artisanales, très identifiées à leur région.» Tout commence avec des cartes de bar consacrées au gin-tonic. Le tonic luimême suivant l’ascension du gin avec désormais de nombreuses marques, et plus le seul emblématique Indian Tonic de Schweppes. Le gin se sert désormais dans de grands verres à vin type bourgogne, agrémenté de baies de genièvre ou d’agrumes. «J’ai commencé il y a vingt ans au Harry’s et il y avait 5 gins derrière le bar ; nous en sommes à 25 aujourd’hui. Le client veut retrouver son gin habituel, mais souvent il veut découvrir quelque chose de nouveau.» La mixologie à fait exploser la création de cocktails à base de gin. «Le panel est sans fin, et le gin est aujourd’hui arrivé au niveau de la vodka, ce qui n’était pas gagné pour un alcool aussi typé !» Produits en alambic de petite taille et en quantité réduite, les gins ont leur identité, et leurs créateurs soignent leur communication comme leur packaging. Pourquoi pas la Bretagne et ses embruns iodés ? Bertrand Patin, cofondateur de la Distillerie du Golfepour le gin H2B: «Nous voulions créer une distillerie autour des alcools blancs et créer une saveur autour du terroir
breton. Avec le gin, nous sommes libres de créer la recette qui nous plaît. Notre côté maritime possède une identité forte, thym, citron, notes végétales et plantes marines.» Première bouteille en 2016. Depuis, le succès ne se dément pas. Un gin avec un arôme de pomme ? La Normandie semble toute trouvée… La maison Drouin, emblématique du Calvados, avec son héritier Guillaume Drouin, va tracer sa voie vers le gin. «J’ai commencé à me demander si on pourrait faire un bon gin avec des pommes à cidre, et j’ai fait pas mal d’essais.» En automne 2015, la première bouteille sort. «Nous avons travaillé les aromates en macération séparée et non mélangée.» Vanille, gingembre, cannelle, citron… Guillaume Drouin cherche les aromates qui se marient avec la pomme. Il trouve. «Les consommateurs aiment changer de gin en fonction de leurs envies, et l’offre existe réellement, désormais.» Pur ou en cocktail, le gin Drouin se consomme aussi en «sours», simples ou miellés, voire en silver, avec un blanc d’œuf shaké. «En France, en 2019, nos ventes de gin ont progressé de 80%.» Un gin au pays du parfum ? 44°N chez Comte de Grasse, lancé en novembre 2018 par Bhagath Reddy. Originaire d’Inde, amoureux du whisky et du gin, l’une des premières villes qu’il découvre en France est Grasse. «Il est fasciné par les alambics des parfumeurs et pense aussitôt à les utiliser pour en faire des spiritueux haut de gamme», confie Laura Ben Zaquin, la brand manager de la marque. Le savoir-faire de la distillation des plantes avec la rose de Grasse – la rose de mai –, marié à neuf arômes en extraits naturels, sera la recette. «Nous nous sommes lancés au début dans la région Paca, Var et Bouche-du-Rhône.» Distribué nationalement désormais, Comte de Grasse se définit
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La marque Ceder’s lance une nouvelle boisson aux saveurs de gin sans alcool, élaborée à partir de genévrier et de plantes exotiques d’Afrique du Sud. Désaltérante, très peu sucrée et bien sûr non alcoolisée, elle offre une nouvelle expérience gustative saine et sophistiquée.
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«C’est devenu l’alcool à la mode, et la tendance ne baisse pas. Le gin n’était pas forcément un produit noble, et il l’est devenu par ces nouvelles productions très artisanales, très identifiées à leur région»
comme «un gin complexe avec plusieurs étapes dans la dégustation, avec la lavande, l’immortelle et le goût de la rose qui reste très frais». L’offre paraît pléthorique. Que pense Alexandre Gabriel, l’inventeur du Citadelle ? «Quand c’est fait avec cœur, passion et talent, bien sûr, je soutiens ça ! Je suis ravi des nouveaux venus. Dans les cinq ans qui viennent, 300distilleries vont faire du gin ! Mais il ne faut pas se lancer dans le gin juste parce que c’est à la mode. Ça me rappelle les premières années du rock’n’roll, où tout le monde se payait une guitare et allait à une audition pour tenter sa chance !» Alexandre Gabriel est le «taulier». Aujourd’hui, il plante ses propres genévriers quand il ne ramasse pas les baies d’arbres centenaires dont il a racheté les terrains. «Il faut toujours essayer !» est la maxime de Francesco Onnis, chef barman au Moonshiner, près de la Bastille. «J’aime faire découvrir le gin à des clients qui, soi-disant,
ne l’aiment pas. Il y a tellement de typologies différentes, maintenant, que, forcément, le client va en aimer un !» Francesco fait ses propres sirops et vient d’en créer un au poivre vert pour un futur cocktail à base de gin. «Le gin va continuer dans sa lancée, avec maintenant des gins parfumés, comme il y a eu la mode des vodkas parfumées : fraise, banane…» Passionné, cet alchimiste italien du shaker a créé un des hits du Moonshiner : le «Who Shot Willy Wonka?» (gin, citron vert, liqueur de pomme, vermouth et quatre gouttes d’huile de truffe mélangées à du jus de betterave). Les noces du gin et de la haute mixologie vont se poursuivre avec la dernière tendance en cocktail : le «gastro-physique», qui change la perception visuelle d’un cocktail. Francesco a fabriqué une eau de tomate transparente. «Un cocktail qui ressemble à un gin-tonic, mais qui aura le goût du bloody mary !» ANTOINE LAURAIN
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M USIQUES & F ÊTES
Romeo Elvis
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er de lance de la nouvelle scène rap belge aux côtés de Hamza ou Damso, désormais connu comme le frère de la chipie Angèle qui plaît tant aux ados, Romeo Elvis a, avec son album Chocolat, imposé son style dévergondé et décomplexé, bourré de références et de dérision, qui délaisse le rap de ses débuts pour filer vers la pop et la variété, quitte à inviter M ou Damon Albarn de Blur, comme pour mieux asseoir sa crédibilité. ROMEO ELVIS. A l’AccorHôtels Arena, 8 boulevard de Bercy, Paris XIIe, le 4octobre.
Aloïse Sauvage
rtiste multifacette – elle chante, joue la comédie, danse et fait même des spectacles de cirque –, la très jeune Aloïse Sauvage s’est servie de son rôle impeccable dans le succès 120 battements par minuteen 2016 pour propulser sa musique, qu’elle pratiquait seule dans sa chambre depuis des années. Fan de hip-hop et de rap, elle a fait ses armes avec ses flows soigneusement aiguisés et aux paroles féministes, en assurant les premières parties d’Eddy de Pretto. Cette année, son premier album, Dévorantes, à la fois hyper rythmé et mélodique, a prouvé en beauté que son talent n’était pas que cinématographique. ALOÏSE SAUVAGE. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 5 novembre. PA L AC E SCO P E
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@Shelby Duncan
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Saint DX
x-fondateur du groupe Apes & Horses, qui surfait avec mélancolie sur la pop californienne, Aurélien Hamm a décidé de se lancer en solo sous le pseudo Saint DX, qui témoigne de sa passion sans borne pour le DX7, synthé culte des eighties. Traumatisé enfant par la musique du Grand Bleu d’Eric Serra, celui qui cite aussi bien Sade que Mylène Farmer ou Kanye West parmi ses influences, s’est métamorphosé en crooner moderne avec ses mélodies sensuelles et collantes, entre pop et hip-hop, français et anglais. Il viendra nous présenter en direct son premier album prévu pour l’automne. SAINT DX. A la Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris XXe, le 22 octobre.
Yelle
la fin des années 2000, la reine de l’électro française avait réussi à concilier boîtes à rythmes et pop music, dancefloors et playlists pour autoroute, variété et titres branchés, avec des tubes parfaitement aiguisés. Quinze ans après, trois albums, des clips colorés comme des toiles de Pollock, accompagnée de son compère et compagnon, le producteur GrandMarnier, Yellerevient plus énergique et intime que jamais avecL’Ere du Verseau, petit bijou d’électro-pop sucré comme un chamallow, et de loin son meilleur disque à ce jour. YELLE. A la Cigale, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, les 29 et 30 octobre.
Michelle Blades
Jerome Lobato
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CléaVincent
ormée à la dure, dans les petits bars de la capitale, où elle déroulait ses chansonnettes synthétiques marquées au fer rouge des années 1980, Cléa Vincent a été révélée par son premier album, Retiens la nuit, en forme d’électro dansante et de pop amoureuse. Avec ses deux albums suivants, qui élargissaient son univers musical vers des rythmes calypso ou brésiliens, des chansons plus mutines et organiques, Cléa a su séduire un public toujours plus nombreux et s’imposer comme une figure incontournable de la nouvelle variété française. CLÉA VINCENT. Au New Morning, 7-9 rue des Petites-Ecuries, Paris Xe, le 16novembre.
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e neuvième album de l’enfant terrible de la pop française, inspiré par les courses de Formule 1 dont il raffole, rempli de mélodies sublimes et de rythmes dansants, s’éloigne franchement de ses derniers disques, où Benjamin Biolay chantait tout son amour du Brésil. Malin et audacieux, le chanteur a conquis tout le monde avec ce dernier opus, dévoilant une nouvelle facette de son talent fou, lâchant les guitares électriques et multipliant les références au rock anglais. Autant dire qu’on en attend la version live, exercice dans lequel Biolay excelle, avec impatience. BENJAMIN BIOLAY. Au Casino de Paris, 16 rue de Clichy, Paris IXe, le 28octobre.
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Benjamin Biolay
Musiques & Fêtes
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ue Princesse, au cœur de SaintGermain-des-Prés, au numéro 15, Castel, la mythique boîte de nuit, créée en 1962 par Jean Castel, accueille de nouveau la fine fleur de la capitale et du monde entier. «Le renouveau du club a commencé en 2014 quand un groupe de seize copains l’a repris, renouant alors avec l’esprit Castel, adapté à la clientèle d’aujourd’hui», explique Mélinda Hélie, directrice générale depuis dix-huit mois, mais présente depuis la reprise. L’ADN de Castel, c’est d’abord un esprit «club de membres» matérialisé par la fameuse carte, sésame quasi indispensable pour passer la porte. «Celle-ci peut parfois s’entrouvrir si notre physio, Cathy, juge que la personne correspond à Castel, mais cela ne représente jamais plus de 10 % de la clientèle», précise Mélinda. La jeune femme a d’ailleurs rapidement mis en place une carte de membre réservée aux 21-24 ans, la «génération Castel». «Nous avons des membres qui habitent le XVIe, le VIIIe, etc., et de plus en plus d’Américains», répond la
directrice générale, fière de compter 1 500 membres aujourd’hui. Dès 1967, le guide Paris snob définissait l’esprit Castel, comme «le plus sympathique de tous les clubs-discothèques» : «Jean Castel a regroupé une bande d’amis étroitement unis. Des amis de tous âges, de tous milieux, ayant des points communs. Deux sens, plutôt : celui de l’amitié et celui de l’humour.» Vingt-sept ans plus tard, l’histoire demeure la même. «Nous ne nous endormons pas pour autant sur nos lauriers, poursuit Mélinda Hélie, nous nous adaptons à une nouvelle clientèle dont les goûts sont différents de celle des années 1970 et 1980.» Il n’existe désormais plus de différence entre le foyer du rez-de-chaussée (la brasserie) et le gastro du 1er étage. Désormais, c’est bistronomie pour tous sous la houlette du chef Erwan Gestin. La cuisine est juste, les produits d’excellente qualité et la convivialité au rendez-vous. Les frites maison, les champignons et la mousse au chocolat restent les best-sellers de cette jolie cuisine de partage. Pour renouer avec l’esprit festif du lieu, Castel multiplie les événements. Dîner à thème une fois par mois (Paris-Alexandrie, Le Dîner des Mille…) et soirées spéciales (Belle Epoque, Nouvel An russe, Castel Music Show…) se multiplient et s’exposent sur le fil Instagram de Castel. «Nous devons être différents chaque soir et surprendre, c’est ce que nos membres attendent de Castel», résume Mélinda. Des membres qui bénéficient désormais d’une conciergerie de luxe opérée par Tao Prestige. A la recherche d’un bon resto à New York ? Envie d’un week-end à Venise ? Dégainez la carte de membre et appelez : la conciergerie s’occupe de tout. Castel ? Un véritable art de s’amuser...
Mélinda Hélie L’esprit Castel
PHILIPPE LATIL
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
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IAM
ormé dans la banlieue de Marseille en 1988, plus de trente ans après, le groupe IAM a totalement transformé l’image du hiphop français, faisant passer le genre d’underground à mainstream. Bien évidemment, si IAM est toujours en forme et continue les disques, rien ne pourra nous faire oublier des chefsd’œuvre comme L’Ecole du micro d’argent ou Ombre est lumière. Reste pour nous consoler des prestations scéniques toujours de très haute volée. IAM. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 19novembre.
Jon Hopkins
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a quarantaine, le compositeur anglais Jon Hopkins, de formation classique, s’est dirigé du côté de l’électronique, bercé par les raves, la house et la techno. Bien lui en a pris, tant son électro méditative et relaxante, plus proche des bandes-son de film que des carburants à dancefloor, de l’expérimental que du mainstream, s’est imposée dans la culture populaire (comme dans la série Sex and the City ou dans le blockbuster Monsters). Inutile de dire que la Salle Pleyel, plutôt connue pour sa programmation classique, ira à ravir à ses ambiances ultra-léchées. JON HOPKINS.
A la Salle pleyel, 252 rue du FaubourgSaint-Honoré, Paris VIIIe, le 9novembre.
Dombrance
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riginaire de Bordeaux, le producteur électro Dombrance, moitié du duo psyché-rock DBFC, s’est fait une spécialité de mettre en musique, sous forme de bombes disco, les politiciens. Se sont ainsi retrouvés épinglés François Fillon, Valéry Giscard d’Estaing, Christiane Taubira ou Jean-Pierre Raffarin, non sans humour ! Dernier en date, l’inénarrable Philippe Poutou, dont l’hommage irrésistible que lui rend Dombrance prouve qu’on peut faire de la politique en dansant. DOMBRANCE. Au Badaboum, 2 bis rue des Taillandiers, Paris XIe, le 6novembre.
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Léonie Pernet
epuis six ans, cette batteuse de formation (notamment aux côtés du DJ et producteur Yuksek), sublime espoir de la scène électro-pop française, a décidé de naviguer en solo. Entre ballades ultra-mélancoliques, morceaux pleinement dansants, rythmes troublés et divagations hantées au piano, Léonie Pernet suit sa voix, singulière et intime, ses mélanges doux comme une caresse et cinglants comme une gifle. Elle sera précédée de Lucie Antunes, percussionniste hors norme, qui ira loin. Venez tôt, donc. LÉONIE PERNET. A la Boule Noire, 120 boulevard de Rochechouart, Paris XVIIIe, le 6octobre.
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Musiques & Fêtes
Vanessa Wagner
ianiste française surdouée (elle a obtenu le premier prix du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris), Vanessa Wagner a choisi les voies de traverse, préférant s’accorder avec le producteur électro Murcof, pour un album, Statea, tout en tension et délicatesse, ou s’attaquer à Ravel comme à Aphex Twin ! Son dernier album, Inland, la voit
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CecileChabert
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Thylacine
er de lance de la jeune scène électronique, le producteur originaire d’Angers, fan de Massive Attack, Four Tet ou Moderat, a su conceptualiser ses trois premiers albums autour du voyage. Le premier était inspiré par un long trajet dans le Transsibérien, le second par un road trip en caravane en Russie et le troisième, en Argentine. Des virées au long cours dont Thylacine tire de longues plages électroniques rêveuses et planantes, nourries de l’influence des pays qu’il traverse, mais aussi des vidéos qui, en live, vous plongent dans un rêve halluciné en 3D. THYLACINE. A l’Olympia, 28 boulevard des Capucines, Paris IXe, le 8octobre.
Buvette
uisse d’origine, Cédric Streuli a choisi de se cacher derrière le pseudo Buvette, histoire, depuis déjà trois albums, de distiller son électro-pop mutante qui puise directement dans les années 1980, chez Depeche Mode et New Order, pour n’en citer que deux. Même si Buvette rajoute à ses tubes des obsessions lysergiques qu’on imagine piquées chez Pink Floyd ou des rythmiques décalées qui semblent avoir été volées en free-parties. BUVETTE. A la Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris XXe, le 12octobre.
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BonVoyage Organisation
mmené par le producteur Adrien Durand, le projet multiforme Bon Voyage Organisation s’est fait connaître en 2018 avec un premier album de disco tropicale qui mélangeait moiteur exotique et rythmes disco entraînants. Emporté entre temps sur les albums d’Amadou & Mariam, Papooz ou Bagarre, BVO a sorti cette année La Course, album déroutant qui touche autant au jazz qu’à la bande-son de film des seventies, à la musique d’ascenseur qu’à l’exotica. Preuve s’il en est du talent de ce jeune producteur dont on n’a pas fini d’entendre parler. BON VOYAGE ORGANISATION. A la Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris XXe, le 30octobre. PA L AC E SCO P E
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reprendre des morceaux classiques, pop ou rock, que rien ne semble a priori rassembler et qu’elle mélange avec sa finesse habituelle. Une preuve supplémentaire qu’elle n’a peur de rien, comme de mélanger au piano des mondes a priori peu faits pour se rencontrer un jour. VANESSA WAGNER. A la Sainte-Chapelle, 8 boulevard du Palais, Paris Ier, le 9octobre.
Clara Diebler
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vec son nouvel album consacré aux tâches ménagères, le géant barbu réussit une fois de plus à nous surprendre. Dans SoMany Lives, le fantastique documentaire qui lui est consacré et sortira à l’automne prochain (présenté en avant-première au festival Fame à la Gaîté Lyrique), c’est toute la complexité de Sébastien Tellier, certainement le musicien le plus doué de sa génération, qui nous explose en plein visage. De ses débuts post-ado enfermé dans sa chambre à fumer joint sur joint à l’auteur du classique de chez classique LaRitournelle, du clown céleste qui ira concourir à l’Eurovision dans une voiture d’enfant au géant barbu tout de blanc vêtu et d’une élégance folle en concert lors d’un défilé pour Chanel, Sébastien Tellier est un être imprévisible. Un doux rêveur dont la folie et l’exubérance sont comme une seconde nature, même si son caractère extraverti trahit aussi un profond manque de confiance en lui. Ce n’est pas de composer, en s’entourant de la crème des Les mille vies de Domesticated,son dernier album, beatmakers anglais et ricains, et de producet le neuvième d’une déjà longue teur, en travaillant avec rien moins que discographie agrémentée de Nk.F, qui s’est forgé une légende en s’impobandes originales pour des films sant comme l’ingénieur du son de PNL. ou d’un album composé pour Dès le premier morceau, ABallet, et son clip, Dita VonTeese, la grande diva de bourrés au second degré, où des gants Mapa l’effeuillement, qui lèvera enfin le mystère sur celui que de couleur improvisent une chorégraphie très colorée, beaucoup comparent à Gainsbourg, pour sa dégaine et la c’est un tout nouveau Tellier qui se dévoile. Un Sébastien multiplicité des facettes dont il joue, mais aussi pour son qui a cédé aux rythmes trap, à l’urban music qui affole les aisance à se frotter à toutes les thématiques et tous les playlists Spotify du monde entier, un musicien sans peur genres possibles, de l’électro à la musique brésilienne, de et sans reproche qui a laissé sa voix glisser dans l’autotune la sexualité à la politique, de la variété française des seven- au risque de provoquer une crise cardiaque chez ses fans, ties au tout-piano, de l’enfance au délire autour des sectes et qui épouse le son de son époque tout en y imposant sa et des gourous. Pour Domesticated, qui aborde de front la patte inimitable. Son sens de la mélodie imparable, sa voix question de la société de consommation chère au socioqui semble verser des larmes à chaque syllabe, ses paroles logue Roland Barthes ou à l’écrivain pince-sans-rire surréalistes et surtout cette sensualité sous-jacente qui Georges Perec, mais saupoudrée d’une bonne dose transforme chacun de ses disques en future madeleine d’humour et de paillettes qui font planer, Tellier, une fois de Proust. P A T R I C K T H É V E N I N de plus, a changé de studio (pour s’installer dans celui, SÉBASTIEN TELLIER. A la Cigale, 120 boulevard de renommé, de Bernard Estardy dans le XVIIIe), de manière Rochechouart, Paris XVIIIe, le 21octobre.
Valentine Reinhardt
Sébastien Tellier
Rubrique «Musiques & Fêtes» réalisée par P A T R I C K T H É V E N I N PA L AC E SCO P E
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E NVIES & P LAISIRS U
LOVE © Jean-François Jaussaud : Luxproductions
n hôtel particulier dans le très chic VIIe arrondissement de Paris et un autre à Londres, deux immenses maisons d’architecte sur les collines de LosAngeles, un appartement à Moscou, un hôtel 5étoiles toujours à Londres, un flagship avec son restaurant pour un distributeur haut de gamme de vins et spiritueux à Paris, un jet privé et même une bouteille de vin : Pierre Yovanovitch, 54 ans, sillonne le monde, posant sa patte si recherchée sur l’architecture et la décoration de magnifiques lieux, meubles et objets. «Je suppose que mon approche est, à bien des égards, typiquement française, dans la mesure où je suis très attaché à l’artisanat et à la préservation de l’histoire», estime celui que la presse spécialisée tient pour le représentant d’un nouveau Made in France.
Pierre Yovanovitch
La French touch déco
OOPS © Jean-François Jaussaud : Luxproductions
LE GUIDE TRÈS PARISIEN
«Je pense que ce Made in France se résume à une certaine élégance, avec une attention sans compromis à la qualité. Ces deux caractéristiques sont ce que j’ai l’impression d’avoir gardé comme ligne de fond pour chacun de mes projets et qui est devenu ma signature.» Une French touch faite d’harmonie des volumes et de lignes tendues conférant force et sobriété à l’architecture de celui qui fut assis-
tant de Pierre Cardin avant de se lancer en 2001 dans la décoration d’intérieur. «L’artisanat et les matériaux sont au cœur de tous mes projets, poursuit Pierre Yovanovitch. Que ce soit dans mes projets d’intérieur ou dans mes meubles, je pense que la clé pour créer un travail singulier est de porter une attention particulière à chaque détail.» Pour mieux saisir le travail de l’artiste, on se plongera dans sa première monographie, publiée en 2019 par les Editions Rizzoli New York, ou l’on ira visiter le restaurant Hélène Darroze at the Connaught à Londres, ou encore l’hôtel Le Coucou à Méribel. On y constatera l’importance de l’art. «L’art est ce qui fait vivre un lieu, dit celui qui a aussi réalisé le siège parisien du groupe Kering, fondé par François Pinault, grand collectionneur d’art. Les œuvres d’art interagissent avec l’architecture, le décor, et entrent ainsi en résonance. En tant que collectionneur d’art contemporain, je ne conçois pas un projet d’architecture intérieure sans art.» En guise de conclusion, quel conseil donnerait-il à un jeune ? «Pour réussir dans la décoration, il faut d’abord avoir un œil. Pour le construire, il faut se nourrir d’histoire, de références, de culture, de voyages. Ensuite, il faut de l’instinct. Je dirais à un jeune : fuis la mode et cultive ce qui te semble singulier, prends des risques pour essayer de faire quelque chose de résolument nouveau. Enfin, travaille, beaucoup !» PHILIPPE LATIL PA L AC E SCO P E
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Envies & Plaisirs
acheter, à peine sorti du confinement, une société pour mieux innover et grandir : tel est le pari, osé, de la vénérable maison parisienne Draeger Paris, éditrice depuis 1886 de luxueux calendriers, agendas, cartes postales, cartes de vœux, emballages cadeaux, stickers et autres décorations murales, en reprenant Tie Rack, célèbre marque d’origine britannique proposant des accessoires de mode pour hommes et femmes. «C’est comme faire un enfant, ce n’est pas toujours forcément le bon moment et vous ne savez pas ce qui vous attend !» sourit Olivier Draeger, le jeune et dynamique président de cette entreprise familiale. Mais l’opportunité se présentait : après les gilets jaunes, la grève des transports et la crise sanitaire, Tie Rack s’est retrouvé en redressement judiciaire. «Une belle endormie», juge Olivier Draeger, qui souligne la qualité et l’attractivité des foulards, gants, cravates, chapeaux et sacs signés Tie Rack. Pourquoi un papetier de luxe décide une incursion dans la mode, monde a priori éloigné de celui du papier? «Certes, il s’agit d’un autre univers, mais nous
Draeger Paris
ambassadeur
d’émotions
PHILIPPE LATIL
Portrait : Audoin-Desforges
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aussi travaillons par collections, selon des tendances, sur des produits à fortes dimensions visuelles et émotionnelles. Nous partageons les mêmes valeurs : transmettre une émotion, une attention. Nous accompagnons les Français dans les grandes occasions de leur vie: nous recevons ou envoyons tous une carte Draeger Paris pour une naissance, un baptême, un mariage… La démarche est similaire pour TieRack: l’achat d’un cadeau, par exemple pour un anniversaire, afin de dire “je t’aime” à quelqu’un.»Une aventure de plus, donc, pour la maison Draeger Paris, qui, depuis 1886, en a connu de nombreuses. Celle des mythiques cartes postales Yvon, celle des Nouvelles Images, celle du célébrissime éditeur de cartes Hallmark ou encore celle de Toga, marque française de loisirs créatifs. Points communs à chaque fois : la qualité (Draeger Paris fournit en papier ou emballage plusieurs maisons de luxe parisiennes), la créativité, l’accessibilité, l’audace (Draeger Paris propose des mugs, des stylos et des bijoux !) et l’engagement (sourcing durable, encres végétales, suppression des plastiques). La marque a bien résisté à la carte de vœux électronique : ici, le mail n’a pas détrôné le papier. «Notre marché est stable, mais nous devons innover, car les comportements des consommateurs post-crise ont changé, ils sont de plus en plus exigeants en termes de nouveauté et d’originalité, conclut Olivier Draeger. Les géants de la distribution digitale comme Amazon capteront de plus en plus les achats de nécessité, peu attrayants ou valorisants. Les boutiques doivent se donner les moyens de développer l’achat plaisir. C’est cette expérience que nous nous efforçons de proposer partout où le consommateur trouve les produits Draeger Paris et, désormais, Tie Rack.»
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«Les boutiques doivent se donner les moyens de développer l’achat plaisir. C’est cette expérience que nous nous efforçons de proposer partout où le consommateur trouve les produits Draeger Paris et, désormais, Tie Rack.»
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©RomainRicard
Envies & Plaisirs
Nostalgie parisienne
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arin Montagut, illustrateur et créateur d’objets poétiques, ouvre sa première adresse à quelques pas du jardin du Luxembourg. «Je souhaitais créer un magasin qui fasse rêver et voyager dans le Paris d’hier, celui où chaque détail fait la différence.» A l’arrivée, un véritable cabinet de curiosités où l’on peut découvrir les d’objets de sa marque éponyme, foulards, coussins, sets de table, cartes, dessins, carnets, globes, bougies parfumées, une collection de vaisselle en porcelaine artisanale illustrée de ses aquarelles, ses souvenirs de Paris entièrement faits à la main et ses trouvailles chinées à travers le monde. La boutique est divisée en trois espaces: l’espace quincaillerie chic, l’espace boudoir et un atelier caché derrière une verrière d’époque pour des personnalisations sur mesure. Marin Montagut, 48 rue Madame Paris VIe. PA L AC E SCO P E
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Le Dico mode de…
Anne-Laure Couplet
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homas Sabo collabore avec la chanteuse Rita Ora pour une collection où se mêlent mythes, symboles, glamour et séduction.
nne-Laure Coupletest, depuis mai 2019, à la tête de la marque Burton of London,qui a l’ambition de «libérer la mode en réinterprétant les icônes du vestiaire anglais». Elle répond à nos mots clés. Style anglais. «L’élégante perfection, l’assurance du bon goût. Les multiples facettes du Royaume-Uni sont autant de sources d’inspiration riches et denses. Du conservatisme de la cour d’Angleterre à la créativité de la culture populaire en passant par le talent de designers contemporains, le répertoire d’expression est presque infini.» Tailoring. «De la personnalisation premium au demi-mesure en passant par le recours facile aux services de personal shoppers, le tailoring prend des formes multiples et inattendues pour rendre chaque client et chaque produit unique. Mon “moto”, c’est faire porter le costume homme à la femme, pour tous les styles et toutes les morphologies, à des prix accessibles, car les costumes ne sont pas faits que pour les hommes.» Tradition. «Ma famille corse, ses valeurs, son ancrage dans la terre qui rend les relations solides et durables !» Intemporel. «Qui traverse toutes les modes, toutes les époques. Une veste de smoking Saint Laurent noire, un tee-shirt blanc, un slim gris! De Jane Birkin à Cara Delevingne en passant par Françoise Hardy. Elégance masculine. «Parce qu’être élégant est avant tout synonyme d’attitude et de charisme, pas besoin d’en faire des tonnes. Même en simple chemise blanche, le col ouvert, Sean Connery avait de l’allure.» Fantaisie. «C’est ce qui rend l’intemporel savoureux. Une paire de stilettos rouges ou jaunes ! Un collier LED fluo pour mon chien.» PA L AC E SCO P E
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Envies & Plaisirs
Féminin singulier
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neska est une jeune marque de joaillerie fondée en 2019 par Aurélia Halfon. Elle développe l’intuition que, loin d’être des pièces de musée enfermées dans un coffre, les bijoux, matériaux vivants, doivent s’afficher et s’affirmer. Elle aime l’idée que ses créations, féminines et audacieuses, élégantes et singulières, racontent une histoire, transmettent un souvenir ou une émotion. Chaque bijou est réalisé à la main de manière artisanale pour ciseler la personnalité unique de chaque pièce.
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De haut en bas et de gauche à droite: bague «Antelope» en or inspirée du mythique Antelope Canyon, bracelet «Art Déco», boucles d’oreilles «Art Déco», bague «Art Déco» or et diamants.
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Les Manoirs de Tourgéville Deauville autrement…
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ur un chemin de traverse, entre Deauville et Trouville,Les Manoirs de Tourgéville sont le refuge idéal des amoureux en quête de nature et de cocooning. Chambres spacieuses et remplies de charme, salons chaleureux avec cheminées crépitantes, les Manoirs transmettent à chacun de leurs hôtes la sensation unique d’être «comme à la maison». Une atmosphère cosy propice aux réunions de famille et aux escapades en amoureux… Rester dans sa chambre conçue comme un nid d’amour, faire quelques longueurs dans la piscine chauffée, se
faire chouchouter au spa, profiter de la salle de cinéma de l’hôtel pour regarder son film préféré ou encore savourer la cuisine bistronomique du restaurant le «1899». Hôtel Les Manoirs de Tourgéville.0231144868. Restaurant, le «1899». www.lesmanoirstourgeville.com Chambre double «Manoirs» à partir de 180€.
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With its spacious and charming rooms, pool and spa, cinema, inviting salon with open fire, and the gastronomic restaurant 1899, Les Manoirs de Tourgéville, near Deauville on the Normandy coast, is the perfect spot for anyone seeking a peaceful escape.
Envies & Plaisirs
Oyster Perpetual Sea-Dweller, Rolesor jaune (combinaison d’acier Oystersteel et d’or jaune 18 ct). Garantie internationale de 5ans. 15650€ TTC.
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olex présente la dernière déclinaison de son Oyster Perpetual Sea-Dweller, équipée du calibre 3235, à l’avant- garde de la technologie horlogère. La Sea-Dweller (littéralement, «habitant de la mer») a été conçue en collaboration avec les pionniers de la plongée professionnelle à grande profondeur et de longue durée. Exemple de robustesse et de fiabilité, le boîtier Oyster est garanti étanche jusqu’à 1220mètres.
the sound of hotel costes
«Hôtel Costes presents…» is a collection of exclusive music recorder at Studio HC, the hotel studio. SCAN THE CODE TO DISCOVER THE NEW SERIE OF ALBUMS AND EP’S PA L AC E SCO P E
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN voitures de rêve
Ferrari Roma
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errari vient de présenter sa toute nouvelle Roma. Une sculpture qui roule, avec sa calandre en nez de requin, ses ailes musclées, ses feux arrière en bande horizontale et son intérieur luxueux. Le moteur V8 turbocompressé de 3,9 litres développe 620 chevaux. Ferrari précise qu’il offre «une réponse de l’accélérateur presque instantanée». Il est associé à une nouvelle transmission à double embrayage à 8 rapports. En termes de performances, le coupé de 1 472 kg peut accélérer de 0 à 100 km/h en seulement 3,4 secondes et de 0 à 200 km/h en 9,3 secondes. Sur piste, la bête peut atteindre une vitesse de pointe supérieure à 320 km/h. Pour le moment, Ferrari a refusé de mentionner le prix de cette nouvelle GT. PA L AC E SCO P E
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Envies & Plaisirs
Bijoux horlogers
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ob Paris est un studio français d’horlogerie, créé en 2012 par trois amis qui voulaient combiner leur passion commune pour la création et leur goût pour la technique. Ils imaginent leurs pièces autant comme des montres que comme des créations mode, comme de véritables bijoux. Toutes les montres Fob Paris sont dessinées et conçues dans l’atelier parisien de la marque, puis
assemblées à la main à Besançon. A gauche, le modèle Clous de Paris, né de la collaboration avec le designer horloger suisse Eric Giroud. Au centre, la montre Red Solar et ses panneaux solaires dissimulés sous le cadran. A droite, la Rehab 360, complexe et sophistiquée, modèle iconique et intemporel de la marque, disponible en sept versions.
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LE GUIDE TRÈS PARISIEN
La Harleyélectrique
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uand Harley-Davidson passe à l’électrique, c’est bien que tout un mode est en train de changer ! Fidèle à la marque, la bête, dénommée LiveWire, est belle et racée. Et puissante, bien sûr : elle passe de 0 à 100 km/h en 3 secondes. Les sensations sont garanties et les puristes peuvent être rassurés. «Le bruit le plus fort que vous entendrez sera le battement de votre cœur», dit la marque sur son site. L’autonomie est de 150 kilomètres. Et il faudra vous arrêter une bonne heure pour la recharger à une station fast charge. Vendue à partir de 33 900 euros. PA L AC E SCO P E
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BOUTIQUES & A DRESSES
Dior
261 rue Saint-Honoré
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ior inaugure une nouvelle adresse rue SaintHonoré: une boutique pensée comme une grande maison de ville où se présentent, sur quatre étages et plus de 900 mètres carrés, le prêt-à-porter féminin et masculin, la maroquinerie, les souliers, Dior Joaillerie et Dior Maison. De grandes baies vitrées donnant sur la charmante place de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, des murs blancs, du mobilier en toile de Jouy et une cour intérieure luxuriante. L’architecte Peter Marino a souhaité rendre à cet immeuble du XVIIIe son charme unique et donner à chaque pièce une atmosphère toujours chaleureuse. Décoré avec de nombreux objets historiques de la maison, le nouvel espace Dior s’épanouit entre héritage et modernisme. DIOR. 261 rue Saint-Honoré, Paris Ier. PA L AC E SCO P E
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Ole Lynggaard Copenhagen 4 rue du 29-Juillet ournisseur officiel de la cour royale du Danemark, Ole Lynggaard Copenhagena su imposer ses codes : un style féminin et romantique puisant essentiellement ses inspirations dans la nature. La marque a ouvert sa première boutique parisienne, entre la rue Saint-Honoré et le jardin des Tuileries. Paris a une signification toute particulière pour la famille Lynggaard. C’est dans les beaux quartiers parisiens que les parents se sont rencontrés en 1957. C’est aussi à Paris que Charlotte Lynggaard a décidé de rejoindre l’entreprise familiale aux côtés de son père.
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OLE LYNGGAARD COPENHAGEN.
4 rue du 29-Juillet, Paris Ier.
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Boutiques & Adresses
Ermenegildo Zegna 39 avenue George-V l’occasion du quarantième anniversaire de sa toute luxe et l’occasion de découvrir en exclusivité un haut lieu première boutique au monde, et de sa première de l’élégance italienne. Ce flagship présente le tout preboutique à Paris, en 1980, Ermenegildo Zegna ouvre une mier atelier Zegna sur mesure en dehors de Milan, le nouvelle boutique dans le VIIIe arrondissement de la capi- berceau de la marque, sous la forme d’un atelier de tailleur traditionnel qui dispose d’une entrée separée, tale. D’une superficie de 500mètres carrés répartis sur plus discrète, située au 1rue Christophe-Colomb. deux niveaux, l’espace de vente, à la fois feutré et chaleureux, propose une nouvelle offre complète en matière de ERMENEGILDO ZEGNA. 38 avenue George-V, Paris VIIIe.
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Alaïa 5 rue de Moussy n 1980, Azzedine Alaïainaugurait sa «Petite Boutique» rue de Bellechasse, un outlet de la marque gardé précieusement secret par beaucoup de Parisiennes. La nouvelle «Petite Boutique» de la maison prend désormais ses quartiers au cœur du Marais, à deux pas de son flagship, et réunira une nouvelle fois des pièces d’anciennes collections à prix doux. Et aussi des «seconde main», des vêtements ayant appartenu à des amies de la maison qui ont souhaité les revendre afin de transmettre l’histoire de leurs vêtements. ALAÏA. 5 rue de Moussy, Paris IVe.
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Maison Baylé 34 rue de Turenne
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aison Baylé est une marque française dédiée aux accessoires authentiques et haut de gamme. Dans son Gentleman Concept Store du Marais, elle proclame haut et fort que «l’accessoire est devenu, aujourd’hui, un essentiel du vestiaire masculin, l’un des seuls moyens offerts aux hommes pour se différencier, affirmer leur personnalité et avoir du style autrement». Maison Baylé veut contribuer au retour à l’élégance dans la mode masculine. Pour offrir le meilleur à ses clients, Hugo, son fondateur, source des artisans en Europe : France, Italie et Angleterre, avec de réels savoir-faire traditionnels, travaillant avec passion des matières authentiques et nobles (gants en cuir de pécari doublés cachemire, chapeau feutre en poil de lapin, cravate 7 plis «selftipped» en pure soie, parapluie en cuir, bois de châtaignier ou résine plaqué argent, mi-bas en fil d’Ecosse, foulard en coton, laine, lin, soie ou cachemire, bretelles en laine super 100s...). On peut aussi retrouver à la boutique, des kits barbier, des caves
à cigares, de la petite maroquinerie confectionnée artisanalement en Toscane, des livres sur le voyage ou les voitures, des cadres photo des icônes inspirant la marque telles que Steve McQueen, James Dean, Paul Newman, Sean Connery, Humphrey Bogart, Marlon Brando... Après une collection de shorts de bain écoconçus cet été, les nouveautés de la rentrée sont un bob entièrement pliable, suivant les tendances vues sur les podiums des plus grands designers, dans les motifs signatures et iconiques de la maison (prince-de-galles, chevrons, tartan, pied-de-poule) et des slippers ou chaussons de smoking en velours brodés. MAISON BAYLÉ. 34 rue de Turenne, Paris IIIe.
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Christian Louboutin
400 rue Saint-Honoré a célèbre marque à la semelle rouge ouvre une nousent du sol aux murs. Des animaux et des meubles en papier velle boutique, à la devanture flamboyante et imman- kraft verni, des boîtes à outils et quelques objets détournés quable, dans un espace déployé sur 260mètres carrés. Le animent les pièces. Seront présentées, en exclusivité, les rez-de-chaussée et le premier étage de la boutique sont bottes Levitibotta Strass, disponibles en seulement six dédiés aux collections femme. Le deuxième étage fait, lui, exemplaires dans le monde. la part belle aux collections homme. Le rouge est omnipré- CHRISTIAN LOUBOUTIN. 400 rue Saint-Honoré, Paris Ier.
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Céline Daoust 8 rue de Grenelle
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a créatrice belge Céline d’Aoust ouvre sa première boutique parisienne, une adresse intimiste au style épuré où l’on se plaît à découvrir un univers singulier et des créations uniques. L’escalier M400 de Roger Tallon trône au milieu de la petite boutique. Les tourmalines colorées illuminent toute la collection, qui a été imaginée et fabriquée en Inde par la créatrice, tombée amoureuse il y a quelques années d’une ville, Jaipur, au Rajasthan. CÉLINE DAOUST. 8 rue de Grenelle, Paris VIe.
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Laurence Bras
214 rue de Rivoli a première boutique parisienne de Laurence Bras, pièces de la collection avec simplicité. Des tapis d’Orient nichée en face des Tuileries, est à l’image de sa habillent le sol, et une fragrance unique enveloppe toute la marque: un écrin de calme, des tonalités douces, une boutique. A l’étage, le showroom, dans un cadre intimiste, atmosphère chaleureuse et accueillante. Le cocon imaginé complète ces 130mètres carrés de douceur. par la créatrice est tout en rondeur et dévoile chacune des LAURENCE BRAS. 214 rue de Rivoli, Paris Ier.
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Then
35 rue de Grenelle es Parisiennes Marie-Laure Tapie et Valérie Henriquet, créatrices de Then, ouvrent enfin leur boutique, qui accueillera également leur atelier de création. Véritable pause-douceur au cœur de Saint-Germain-des-Prés, l’espace aux murs de pierre dévoile une décoration douce et chaleureuse. La marque, qui fabrique avec les meilleurs filateurs italiens tels que Loro Piana ou Cariaggi Lanificio, y dévoile des pièces délicates en mohair, soie, vison, et surtout en cachemire, devenu l’intemporel de la griffe. THEN. 35 rue de Grenelle, Paris VIIe.
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Boutiques & Adresses
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