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Modes, arts et créations à Paris
Amy Adams Emma Stone Clint Eastwood Spécial Mode
Couleur
Fleurs Simon Porte Jacquemus Gauchère
Li Chen bronzes divins Noirs Désirs Histoires de parfums Palacescope l’agenda très parisien
English Text
N U M É R O
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Sommaire
PalaceCostesest édité par la société PalacePresse. Gérant Claude Maggiori Rédaction: 64rue Tiquetonne, 75002 Paris. 0144 88 24 94 palace@palacepresse.com le magazine cadeau
N° 5 6
Février/Mars 2015
24
La Météo des Tendances
24 Fat ! Talents à suivre. 26 Cannabis or not cannabis. Nothing sexuel. 28 Dites oui !!! Lever de rideau. 30 No no et no! 34 Service Palace. Le top 5 des poulets rôtis.36 Mais où dénicher la fine fleur des herbes? Où trouver l’excellence de la patate?
38
Ta l e n t s
38 Amy Adams. «C’est si étrange d’être actrice». 40 Bruno Sanches. Liliane, un super mec. 42 Emma Stone. «J’ai déjà l’Oscar de la chance». 44 Christophe Ernault.Mister Schnock.
46 Clint Eastwood. «Ce sont les doutes qui m’intéressent». 50 Laura Satana. «Le tatouage est un art». 52 François-Régis Gaudry. «Le goût des bonnes choses».
54
Carnets demode 54 Jacquemus. Minimalisme souriant.
Couleur fleurs 58
Photographies Richard Bernardin.
74 Gauchère. Moderne ambivalence. 78 Marilyn Feltz. Glamour vintage. 80 Alexandre Vauthier. Eclat couture. 82 Dévastée. L'été en noir et blanc. 84 Marco de Vincenzo.Total Mix. 86 Anthony Vaccarello. Diagonale sensuelle. 88 Stella Jean. Métissages colorés. 90 Laurence Doligé. 92 Caroline Ritzler. Vive les combinaisons ! 94 Raphaëlla Riboud. Nuits chics. 96 Chaussures. La saison des fleurs. 97 Notify. PHOTOGRAPHIE DE COUVERTURE : Richard Bernardin @Agence Saint Germain. Mannequin: Polina Grebeniuk @Oui Management. Elle porte desboucles d’oreilles en or rose serties de diamants «Collection Piaget Rose»,Piaget. Styliste : Annabelle Jouot @Call my agent. Coiffeuse: Hélène Bidard @Artlist. Maquilleuse: Céline Exbrayat @Call my agent.
Mise en beautéDior avec Diorskin Nude Air sérum de teint Ivoire, Diorblush Dazzling Sun, mascara Diorshow Overcurl Noir, Diorshow Khôl Smoky Black, palette 5 Couleurs «Kingdom of Colours» Fairy Grey, cheek & lip glow 001, Dior vernis Muguet. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Directeur de la rédaction, directeur de la création Claude Maggiori Direction mode Anne Delalandre Mise en page et retouches Nader Kassem Responsable photo Lucie Gouze English Text Tom Ridgway Secrétariat de rédaction Philippe Bottini Assistante et assistante de rédaction Lucie Tigoulet contact@palacepresse.com
Ont collaboré à la rédaction: Bayon Virginie Bertrand Sarah Bouasse Anne Carpentier Anne Delalandre Lucie Gouze Charlotte Guillemin Annabelle Jouot (rédactrice mode) Patricia Khenouna Philippe Latil Antoine Laurain Oscar Léon Juliette Michaud Robert Puyal Bertrand Raison Sandra Serpero Patrick Thévenin Lucie Tigoulet Nadine Vasseur Ellen Willer Photographies Richard Bernardin www.richardbernardin.com
Jérôme Bonnet
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Keffer
www.kround.com
Flavien Prioreau
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Rüdy Waks
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Bruno Werzinski
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Publicité Palace Presse 64 rue Tiquetonne, 75002 Paris 0144882494 Directrice Commerciale Marianne Tran,
mariannetran@palacepresse.com
0620997757
Imprimerie SEGO 95150 Taverny Fabrication Annick Torrès/Rivages Chromie&gravure Nader Kassem kanader@free.fr
ISSN 1955-9380 Dépôt légal à parution Diffusion: 40 000 exemplaires
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Sommaire
100
Bronzes divins Sculptures Li Chen.
108
Histoires de parfums 108 Olivier Polge. Misia. 110 Jean-Claude Ellena. Le Jardin de Monsieur Li. 111 Thierry Wasser. Santal Royal.
112
Noirs désirs Images tatouées Ramon Maiden.
122
Infomania
122 Kapstand. Le voyage sur une main. 123 Djula. Audaces joaillières. 125 Disco Spleen. 126 Christian Courtin-Clarins. Succès durable. 128 Mya Bay. Messages brillants. 132 Ford Mustang Shelby GT.Wild Wild West ! 136 Camille Rowe. Nouvelle égérie IKKS. 139 Midual. Luxe musclé. 146 Didier Krzentowski. La passion du design.
147 Pa l a c e s c o p e
148 Expositions. Markus Lüpertz. Jean Paul Gaultier.
Bayon et Christophe parlent de David Bowie.
Liu Bolin : l’art du camouflage. Terry Richardson. Piero Fornasetti. Au temps de Klimt. Eric Rondepierre. Maroesjka Lavigne. Les clefs d’une passion. Art Paris Art Fair. Bernard Plossu. Florence Henri. Marcel Bovis. Gail Albert Halaban. Evgenia Arbugaeva. Raymond Depardon. Pieter Hugo. Mouna Rebeiz. Icônes américaines. Jean-Charles de Castelbajac: l’art, un analgésique sentimental. 168 Bonnes adresses. 182 Musique & Night 194 Le shopping de Colette.
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des marques Le Sommaire
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La Météo des Tendances TALENTS A SUIVRE
Fat!
Nadège Vanhee-Cybulski
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omme les eaux retenues trop longtemps finissent par fissurer le sol pour jaillir librement, les corps se libèrent, lesbourrelets explosent, la cellulite s’expose et c’est tant mieux. Les fesses deKim Kardashian se mettent en couverture. Celles de Nicki Minaj, Rihanna, Beyoncéet Miley Cyrus sont de sortie. Lena Dunham et Adele sont érigées en modèles. EtMeghan Trainor, avec son titreAll About That Bass, est sacrée nouvelle reine de la pop américaine. On reconnaît un vrai changement quand il démarre à plusieurs endroits en même temps.MarieClaire(US) rapporte que les statisticiens des Centers for Disease Control and Prevention, en se replongeant dans une centaine d’études publiées ces quinze dernières années, ont observé que les gens en surpoids ont 6% de risque de décès en moins que ceux qui ont un poids considéré comme normal.TheGuardian dézingue le mythe de la détox et explique que ce processus naturel se fait tout seul, sans l’aide d’aucune cure ni boisson, fût-elle miracle. Selon une autre étude médicale, les édulcorants auraient contribué à développer l’obésité, en favorisant la production de bactéries capables de faire grimper le taux de sucre dans le sang. Les régimes qui se cachent sous les tristement célèbres «bonnes habitudes alimentaires» sont dénoncés pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des contraintes inutiles et intenables. Dans TheBigFatSurprise, le récent bestseller du NewYorkTimes, la journaliste scientifique Nina Teicholz conclut que la consommation de graisses, y compris saturées, serait non seulement bonne pour la santé, mais nécessaire au bien-être et au bon développement du métabolisme. Et Vogue titre : «We’re officially in the era of the big booty». From Kim’s behind toLena and Adele, curves are back. And they’re just following medical advice : sugar and artificial sweeteners have replaced fat as the thingwe-should-be-worriedabout. In fact, some research says that fats, even saturated ones, are not only good for you but actually vital to good development. Or asVogue put it, “We’re officially in the era of big booty.”
A 36 ans, elle vient d’être propulsée à la tête des collections féminines d’Hermès. Un parcours impeccable : elle a travaillé pour la marqueDelvaux et Maison Martin Margielaavant de se ranger aux côtés de Phoebe Philochez Céline, puis de rejoindre comme directrice du studio femme de la marque américaineTheRow. The new creative director for womenswear atHermès.
Olia Hercules 2015 sera son année: elle sort en juin un livre sur la cuisine d’Europe de l’Est,Mamushka, et donnera des master classes sur la cuisine ukrainienne. Elle incarne parfaitement la tendance «comfort food», une cuisine traditionnelle, populaire et réconfortante. Her Eastern European cookbook is out in June.
Neil Patrick Harris Après un passage remarqué dansGone Girl de David Fincher, son sens de l’humour implacable lui vaut de présenter la cérémonie des Oscars en février. En2015, il inaugurera son propre show sur la NBC. NPH + Oscars = finally a reason to watch.
Faye Toogood Une exposition à la galerie Fumi durant la foire d’Art PAD London, une ligne unisexe de vêtements conceptuels, une résidence de six mois dans le concept store londonienHostem, elle est désormais une figure britannique incontournable du design. The British designer is what her name suggests.
Amy Schumer Nouvelle icône du stand-up comique aux USA. La troisième saison d’Inside Amy, dont elle est scénariste et productrice, verra le jour en2015. Le 12 avril, c’est elle qui présentera les MTV Movie Awards. The new icon of US stand-up.
Vivien Roubaud Exposé au Palais de Tokyo en2014, cet artiste passé maître dans l’art du détournement réalisera en mai prochain sa première exposition personnelle à la Galerie In Situ Fabienne Leclerc. The French artist is having his first solo show in May.
Shamir Nouvelle recrue du label indépendant XL Recordings (Adele, Devendra Banhart),Shamir est auteur, compositeur et interprète. Véritable petit prodige autodidacte, avec un univers qui brouille les genres et un style délirant. XL Recordings’ new signing is destined for big things.
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Cannabis or not cannabis
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ême s’il est autorisé pour raisons médicales dans plusieurs pays d’Europe et de nombreux Etats des Etats-Unis, le cannabis dérange et divise. Certains ont encore en travers de la gorge sa légalisation tous usages confondus en Alaska, dans l’Oregon, dans l’Etat de Washington et le Colorado. Il n’empêche: portée par une douce rébellion et un revival du mouvement hippie, la marijuana fait son coming out, façon phénomène de société. La feuille de chanvre inspire la food, qui s’en empare et l’invite à table. Au Danemark, elle se prête au jeu de la haute gastronomie. AuChâteau de Dragsholm, à une heure de Copenhague, elle se déguste en plante aromatique dans des plats élaborés par le chefClaus Henriksen. Elle est parfaite, paraît-il, avec le fromage frais et la crème. A Denver, la chaîne de restaurantsHapaSushi donne à choisir entre trois variétés de cannabis pour des sushis aux noms évocateurs :Purple Rain, Blue Dream… Normal dans ces conditions que le NewYorkTimes consacre un portrait à celui qu’ils appellent le «first marijuana critic» de la nation,Jake Browne. Journaliste au DenverPost, le plus vieux quotidien de la ville, il est «critique marijuana», tout comme il existe des critiques gastronomiques ou littéraires. Il fume, il raconte, il note, il compare… et recommande. Un «cannabis editor», Ricardo Baca, a été nommé par le journal. Indispensable, quand on sait qu’est mis en ligne un site dédié, TheCannabist.co. On y lit notamment qu’une banque dans l’Oregon offre ouvertement ses services à l’industrie de la marijuana. Et, une semaine plus tard, qu’elle y renonce, sous prétexte de ne pas avoir les fonds nécessaires… On peut toujours se rabattre sur la recette du marijuanainfused baked brie. Devenue l’épicentre de la culture cannabis, la ville de Denver connaît en tout cas un boom économique inattendu et une effervescence qui se traduit dans toutes les sphères de la consommation. As it becomes more freely available, medicinally or not, hemp’s uses are growing. At Dragsholm Slot Castle, near Copenhagen, it’s part of chefClaus Henriksen’s menu, the leaves eaten with cheese and cream. In Denver, perhaps the world’s new cannabis capital since the drug’s legalization in Colorado, it is consumed with fish at Hapa Sushi and tested by Jake Browne at The Denver Post, a major newspaper’s first official cannabis reviewer.
REPÈRES EXPRESS
Nothing sexuel
«L
umber», en anglais, c’est le bois de construction. «Lumberjack», le bûcheron. Et «lumbersexuel», le mot le plus récemment inventé pour désigner cet homme soucieux de son apparence même s’il n’en laisse rien paraître. L’air décontracté, compte tenu de sa chemise ouverte sur un foulard, mais avec une barbe tondue au millimètre. L’air d’un marcheur, étant donné son sac à dos, mais avec des Chelsea boots aux pieds. Bref, un métrosexuel qui ne prend pas le métro mais quadrille la ville à pied, en vélo ou en moto. Une sorte de version 3.0 du hipster (hispter dont on s’est désormais bien lassé). A part que les versions sortent à une telle allure qu’on n’est jamais à jour et toujours démodé. Et qu’il n’y a rien de sexuel là-dedans. Et que la sérieSuits, avec ses peaux rasées de près, ses costumes trois pièces bien coupés, ses chemises bien repassées et ses cravates bien nouées, fait autant d’émules que le style bûcheron. Le site MrPorter, allié du géantNet-à-Porter, ne s’y est pas trompé : il s’est associé au lancement de la série aux Etats-Unis, cosignant jusqu’aux bandes-annonces et affiches promotionnelles. Metrosexuals have headed to the woods and become lumbersexuals with perfectly trimmed beards, light scarves and open shirts. Think sexy hiker on a fixie.
No alcohol Les soirées sans alcool se multiplient et les «sober parties» sont les plus trendy. On souffle à l’entrée dans un éthylotest, histoire de montrer qu’on n’a pas enfreint la règle dans une before. Sober parties prove that no drink doesn’t necessarily mean no fun.
Manger 3D Avec l’envol et la démocratisation de l’impression3D, on voit apparaître une nouvelle forme d’expression artistique et ludique qui utilise la nourriture comme support créatif : bananes et Knacki tatoués, bonbons aux formes géométriques ou encore gâteaux estampillés «Happy Valentine»… Modern questions, number 734: why bake a cake when you can 3D-print it?
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Dites oui!!!
A
REPÈRES EXPRESS
Lever de rideau
A
lors que tout le monde tombe désormais d’accord pour dire que les séries à visionner sur écran, TV ou ordi, sont plus créatives et audacieuses que les films de cinéma, voilà qu’un nouvel acteur joue les pure players : le théâtre. En France, les plus grands noms du cinéma abandonnent volontiers le relatif confort des tournages pour se frotter aux planches des scènes parisiennes. Aux Etats-Unis, le phénomène commence seulement à se généraliser.Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Rupert Grint, Maggie Gyllenhaal, Glenn Close, Ewan McGregor, Emma Stone…il ne s’agit pas du généreux générique d’un blockbuster hollywoodien, mais des comédiens de cinéma récemment à l’affiche sur Broadway. Actors are rushing to star in TV series and the theatre as Broadway shows again become the way for Hollywood stars to show of their acting smarts.
Le rouge succède au rose La pythie Pantone avait déclaré le Radiant Orchid couleur de l’année 2014. Pour 2015, la maison de couleur vient de rendre son verdict: ce sera Marsala, un beau rouge chaleureux. After last year’s Radiant Orchid, Pantone has declared Marsala, a warm red, the color of 2015.
© Piumadaquila
l’époque où tout semble si précaire, le mariage fait un retour en force. Prendre son destin en main, ne pas céder au scepticisme ambiant, se donner la sensation de maîtriser son avenir en le traçant soi-même: voilà les raisons avancées par les sociologues. Ce serait oublier que le mariage lui-même, la cérémonie, est l’occasion idéale de se mettre en scène dans un tout premier rôle, et de montrer à ses amis et relations qu’on a du goût, des moyens et des idées. A voir Solange Knowles photographiée par Roger Walker avec ses demoiselles d’honneur façon magazine de mode, on se dit même que l’exercice peut tourner à la pure autocélébration. Pour une nouvelle génération d’amoureux biberonnés aux comédies romantiques anglo-saxonnes, le mariage est l’incarnation la plus tangible et la plus éclatante du sentiment : si possible somptueux, il donne lieu à des enterrements de vie de garçon et de jeune fille épiques, à des discours émouvants, à des moments inoubliables. Une quête de personnalisation qui s’accommode parfaitement du profil des mariés d’aujourd’hui, souvent plus âgés, qui parfois vivent ensemble depuis longtemps, sont bien installés financièrement et ont toute autorité, notamment visà-vis de leurs parents, pour donner libre cours à leurs envies. Le mariage devient un moyen d’expression et une fête à réussir. Le convenu passe le relais à la créativité. Le décor se conçoit en mood boards Pinterest, le traiteur est invité à reproduire les saveurs des restaurants pointus, les photos s’envisagent comme des shootings pros, et le marché de la robe de mariée mue. Les acteurs historiques sont déboulonnés par une offre pléthorique de créatrices dédiées, Delphine Manivet et Laure de Sagazanen tête. Des blogs, comme Something turquoise, Green wedding shoes, Style me pretty, Trendy wedding, se consacrent à l’événement: carnet de contacts, conseils DIY, recettes, lieux inédits pour la célébration, destinations originales pour le voyage qui suit. Allez, dites oui! In the age of total personalization, weddings are the perfect way for modern couples to show the world who they are, as well as spend thousands on stag parties, hen nights and ceremonies. Stage-managed like Hollywood productions, with five-star catering and recorded in all media, a wedding is now as much about self-expression as it is about love. Just say yes to self-absorption.
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REPÈRES EXPRESS
L
a beauté est bien capricieuse et n’arrête pas de dire non. Après le no poo (pas de shampoing), voilà que déboule le no make up. Les stars s’affichent sans fard sur Instagram, la culture du selfie modifie les codes de l’image et le no make up devient la règle numéro un du make up. Parfaite, mais naturellement: deux mots qui sonnent comme une contradiction, et qui pourtant vont bien devoir aller ensemble. D’accord, le naturel est rarement parfait. Reste à faire illusion. Ce qui se révèle à l’usage infiniment plus difficile et contraignant que de paraître maquillée. Bienvenue aux produits hybrides qui maquillent incognito, aux baumes invisibles qui teintent, aux anticernes transparents qui camouflent, aux gloss incolores qui repulpent, aux encres impalpables qui unifient… La marqueGlossier, avec son univers ludique et décalé, se fait le porte-parole de cette démarche. Son fond de teintPerfecting Skin Tintse veut à l’exacte frontière «entre peau nue et maquillage», grâce à une formule ultra-légère qui s’auto-adapte à la carnation. Perricone lance le No Blush Blush, c’est-à-dire un «no make up skincare», qui est bien sûr, et c’est un peu décevant, teinté comme un blush. Il est censé révéler l’éclat de la santé et de la jeunesse en remodelant les pommettes. La marque propose aussi le No Foundation Foundation Serum,leNo Concealer Concealer, leNo Make Up Make Up Duo… En feraientils une no spécialité spécialité? Le mythique Serge Lutens, lui, propose Mine de Rien: «Votre teint sans fond de teint. S’il donne le ton, on n’en saura rien, on n’en verra rien.» Nude Air de Diorskin est un fluide «à effet zéro matière pour un teint instantanément frais et velouté».Lingerie de Peau de Guerlain est un fond de teint fusionnel qui «épouse la peau comme un bas de soie d’une extrême finesse et s’unit à elle comme une seconde enveloppe charnelle pour magnifier sans artifice.» Une prouesse. After no poo comes no make-up as stars Instagram their faces au naturel. In other words, they’ve discovered make-up that looks like it isn’t. Such as Glossier’s Perfecting Skin Tintor Perricone’s No Blush Blush(a bit disappointing). Serge Lutens, meanwhile, has Mine de Rien, Diorskin has Nude Air, andGuerlain Lingerie de Peau.
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Pot de pot En beauté, l’attrait pour les produits naturels à caractère médicinal joue en faveur du cannabis.Apothecanna, une jeune marque du Colorado, l’associe à l’arnica, la menthe, la lavande, la camomille et le gingembre dans ses gammes de soins. A son actif, propriétés «calmantes», «stimulantes», «antidouleur». Clin d’œil ironique, la marque affiche fièrement sur son site: «Naturally Prescribed». Apothecanna brings together hemp, arnica, mint, lavender, chamomile and ginger in its product range. As it says, “Naturally Prescribed.”
No perfume Not a Perfume,signé Juliette Has a Gunest un parfum qui ne sent rien mais qui, composé d’une seule molécule habituellement utilisée pour renforcer le sillage d’une composition, révèle et accentue l’odeur naturelle de la peau. Une molécule, l’ambroxan, qui ne va pas tarder à se propager comme une traînée de poudre. Juliette Has a Gun’s new scent,Not a Perfume, has no scent. Instead it contains Ambroxan, which is supposed to reveal and accentuate the skin’s natural odor.
Pommades pour le mâle En tout cas, l’homme se fait beau, et les produits de soins qui lui sont destinés se multiplient. Plus que de véritables nouveautés, du revival, de la tradition, qui s’inscrit dans la tendance «héritage». On note le come-back des pommades, à recueillir au creux de la paume avant de se passer la main dans les cheveux, pour les discipliner. La marquePatricks en propose deux versions, dont une délicatement parfumée au vétiver. Dans sa boîte noire, mate et ronde,The Pomade Pankhurst modèle les cheveux pour un effet coiffé-décoiffé. On voit aussi réapparaître les frictions pour cheveux, comme leHair Moisturizer de Lavett & Chin, qui facilite le coiffage tout en les parfumant discrètement de ses piquantes senteurs d’apothicaire. La marque hongroise Erno Laszlo, médecin installé à New York en1927, leur dédie saPhormula3-9, un soin réparateur pour les yeux qui coûte, disons-le, les yeux de la tête. Ointments are back for men.Patricks has two versions for the hair, including one delicately scented with vetiver, whilePomade Pankhurst comes in a lovely black tin and Lavett & Chinhas a Hair Moisturizer for easier styling.
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nn e Ca rp en tie r Le s con sei ls trè s pa ris ien s d’A qui changent chaque semaine. Ils sont d’ailleurs les seuls à pratiquer cette technique à Paris. Idem pour le cornet de sot-l’y-laisse, qu’on ne trouve qu’ici. Le tout se déguste sur i la poule va au pot, lui semble condamné au grill. Le poulet est si souvent rôti, si souvent endimanché, place ou s’emporte à la maison. L’Ami Louis (32 rue du Vertbois, Paris IIIe) fleure bon le qu’on en oublierait presque sa saveur unique. Qui n’est pas passé devant un étal où tournent les poulets sans repos? parfum d’un déjeuner en famille. Rien ne semble avoir Entre l’odeur alléchante qui ouvre l’appétit et la répulsion changé depuis les années 1950: le carrelage, les boiseries, devant ces volatiles qui font le trottoir, la recherche de la le poêle, les nappes, les serveurs… Le poulet est rôti à la Rolls des gallinacés s’impose. Paris est une vaste basse-cour, minute et servi entier avec une montagne de pommes alluet, sans vous faire plumer, voici cinq adresses à retenir : mettes. Il est souvent réputé être le meilleur de Paris. Au Coq Rico(98 rue Lepic, ParisXVIIIe), une bistrôtisserie per- Mais d’où vient-il? Il est fourni parHugo Desnoyer, pardi! Vous pouvez donc aller le quérir directement dans l’une des chée sur la Butte, on savoure de sacrées poulettes de luxe. deux boutiques du maître boucher(45 rue Boulard, Paris XIVe Elles se nomment poulet fermier de Challans, poulet de Bresse et poulet jaune cou nu des Landes. Et se font dorer et 28 rue du Docteur-Blanche, Paris XVIe). avec art par le chef étoiléAntoine Westermann. Ici, on rend A emporter uniquement, auCoq Saint-Honoré (3 rue Gomhommage au travail des éleveurs: Yvon Riotteau à Toutleboust, Paris Ier). A l’orée du marché, entre les adresses shopmonde, la famille Terrier à Branges, la famille Michelin à ping et les bars-restos, ce commerce de bouche est un surviLessard-en-Bresse… sont affichés sur la carte. Ensuite,passage vant. La dixième génération est aux commandes de cette en cuisine: Antoine Westermann dicte la bonne adresse centenaire avec Julien Bissonnet, qui fête son conduite d’un cuisinier. Il faut d’abord savoir 28e hiver, et son petit frèreCharles, son 26e. Rayon farcir et être généreux. «Farcie, la volaille dégage volaille, on fait tout rôtir à la demande. Parmi les encore plus de sucs. Le jus n’en sera que plus poulets de races classiques, bresse et challans, il corsé.» Il faut ficeler puis badigeonner ou faut noter la présence du rare Cros de la Géline, «masser» avec un mélange huile-beurre… Survient qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le l’action fondamentale: la cuisson. «Le plus imporpays. Il provient d’un micro-élevage du tant est de maîtriser l’action de la chaleur sur la Tarn où il est élevé durant 250jours en comchair de la volaille.» La chaleur fixe d’un four plète liberté (rappel: le Label Rouge vaut 80jours). le dessécherait et il faut donc arroser la bête Les poulets sont livrés les griffes nettoyées, les régulièrement. «Pour un poulet, compter un mâles ont une ficelle bleue, les femelles une arrosage toutes les dix minutes, avec le gras ficelle rose. Avec tant d’égards, il est tombé au fond de la plaque.» Une astuce du devenu l’emblème du Coq chef: «Sans oublier de soulever la volaille, car Saint-Honoré. le jus se concentre également à l’intérieur.» Le «Le Coq Rico. La cuisine des belles poulet s’accompagne de pommes frites crousvolailles», Marabout. tillantes et fondantes comme lui, ou d’un Head up to Montgratin de macaronis culpabilisant. Plaisir martre and Au Coq Rico suprême de gallinophile: la planchette (98 rue Lepic, ParisXVIIIe) where chef Antoine de béatilles en entrée, l’œuf à la Westermann roasts special breeds such as coque à la truffe et ses mouillettes, the Challans, Bresse and Landes “barele bouillon de volaille et, en desneck”, each type from a specific breeder. sert, l’île flottante. Car, c’est bien For Westermann, the secret to cooking connu, tout est bon dans la poule! your bird well is basting, lots of basting. AtSolyles (78 rue DamMême esprit monomaniaque et ambition rémont, Paris XVIIIe) some of the chickens have ultra-juicy meat de dépoussiérage chezMaxime Bellenguezet due to being roasted after having different sauces or herbs son Solyles (78 rue Damrémont, Paris XVIIIe), un placed between the skin and the flesh. AtL’Ami Louis (32 rue du Vertbois, ParisIIIe), nothing seems to have changed for petit poulailler sacrément gourmand. Christophe Haton, estampillé meilleur ouvrier de 50 years, including the delicious whole roast chicken France, lui a réservé ses meilleures recettes. (from Paris über-butcherHugo Desnoyer)served on Le challans bio, pattes bleues, pattes noires, a mountain of thin-cut fries. For take-out marvels, le marencin des Landes avec 80jours d’éleit’s over toLe Coq Saint-Honoré(3 rue Gomboust, Paris vage a minima (Label Rouge et au-delà) sont Ier) where you’ll find Paris’s most exclusive chicken. rôtis de manière traditionnelle ou contisés. The Cros de la Gélineis only bred on one tiny farm in Contisés? Une méthode rarement usitée qui southwest France, where it runs around for 250 days consiste à décoller la peau pour y placer dessous du (free-range is normally 80) before hitting your plate. pistou, de l’estragon,du citron confit, etc., des saveurs
Le top 5 des poulets rôtis
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Mais où dénicher la fine fleur des herbes?
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ersil, ciboulette, cerfeuil, thym, laurier, estragon à foison sont de saison et bons plus que de raison! Joël Thiébault est le roi du légume vrai (marché de la rue Gros les mardis et vendredis, marché de l’avenue duPrésident-Wilson les mercredis et samedis, à deux pas du Bar à Patates de Carine Bars). Son étal se repère de loin par ses amas de couleurs et de formes biscornues. Il pourrait résumer un marché à lui seul si beaucoup n’étaient pas si suspicieux de la forme imparfaite. Les grands chefs, eux, ne s’y trompent pas, et on aperçoit régulièrement un Alain D. ou un Jean-François P. poindre une tête entre les cageots. C’est un jardin que l’on découvre, une palette de verts et de saveurs: sarriette, marjolaine, thym citron et thym orange, ciboulail, origan, livèche, pimprenelle, civette, aneth, menthe verte et menthe poivrée, mélisse… Heureux Joël qui cultive à merveille son jardin! Et puis il y a celle que certains appellent la «Dame aux herbes». Hermione Boehrer tient son stand depuis plus de dix ans sur les marchés bio de Paris(celui des Batignolles le samedi et celui du boulevard Raspail le dimanche). C’est l’une des spécialistes de l’alimentation vivante, à savoir graines germées et jus d’herbe. On traverse Paris pour se nettoyer et se tonifier par son jus extrait minute. Les moins téméraires se contentent de piocher dans son joli choix de plantes vertes, salades et herbes si fraîches que la rosée perle encore sur les feuilles… Le persil est plat et frisé, la ciboulette en botte, l’estragon en bouquet. Un shoot de chlorophylle qui fait du bien à nos plats et à soi. Depuis toute petite, Hermione est une passionnée de biodynamie. Elle est végétalienne et croit dans l’alimentation haute vitalité. Le cru est antioxydant, anti-poids, antistress, nutritif et gustatif – qui l’eût cru? N’ayant que trois jours par semaine pour cultiver sa terre de Coulommiers, elle a mis en place une culture vitalisée raisonnée et rationalisée. Alors consommez ces bonnes herbes qui, nous l’espérons, vous permettront de rester toujours verts pour des déjeuners sur l’herbe aux jours ensoleillés. Visit to the market on Avenue du Président Wilson on Wednesdays and Saturdays and you’ll seeJoël Thiébault (he’s just down from Carine and her spuds), who has an astonishing variety of fresh herbs.Hermione Boehrer turns her herbs into chlorophyll-filled juices you can taste at the markets at Batignolles (Saturday) and on Boulevard Raspail (Sundays).
Où trouver l’excellence de la patate?
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égume commun s’il en est, employé souvent sur le mode argotique, la pomme de terre nous révèle bien des surprises, et si elle n’est pas la rose, elle n’est pas dépourvue de titres de noblesse: pompadour, belle de Fontenay, monalisa, charlotte… Sa simplicité n’est qu’apparente. Bonne pomme, elle se prête à tout: au four, en purée, sautée, rissolée, en salade et, comble du sacrifice, elle se taille en frites. Une seule adresse à retenir: Carine Bars tient son Bar à Patatessur quatre marchés parisiens(XIIIe, XIVe, XVe et XVIe ; pour toute commande: 06 50 41 09 49). Il n’y a que des pommes de terre sur son étal, car ce tubercule réputé modeste compte de nombreuses variétés, de toutes les formes et de toutes les couleurs selon les saisons. Cet hiver, Carine en a gros sur la patate: elle recommande la belle de Fontenay pour les plats qui mitonnent, du type pot-au-feu. La chérie à la belle robe rose pour son petit goût sucré. La vitelotte avec sa couleur violette et son goût de châtaigne fera des purées ou des chips originales. Et patati et patata… Notez que ces pommes de terre ne sont pas traitées. On peut donc les consommer avec la peau à l’aveugle. Et, pour les conserver, son truc est de les ranger au frigo. One supplier has everything you could ever need : Carine Bars. She has stalls on four markets around the south of Paris (or call her on +33 650410949) that sell only her precious tubers. This winter she recommends Belle de Fontenay, perfect for stews, the Chérie for its sweetness, and the Vitelotte for its purple color and chestnut flavor perfect for mashing. Anne Carpentier est la fondatricede Mon Chasseur d’Adresses.com,le service sur-mesure d’exception à Paris.
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Aux jeunes actrices, je dirais juste de se préoccuper de ce qu’elles ressentent, plus que de leur apparence. Même si le look compte à Hollywood, il vaut mieux se construire une solide confiance en soi qu’une garde-robe irréprochable.
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Talents Amy
Adams
«C’est si étrange
d’être
actrice» L
e rire cristallin d’Amy Adams résonne dans une suite de l’hôtel Four Seasons de Beverly Hills. En dix ans de carrière, cette sensuelle rousse a prouvé qu’elle pouvait tout jouer, tout faire. L’héroïne d’AmericanBluff va d’ailleurs bientôt interpréter Janis Joplin pour le réalisateur JeanMarc Vallée. Amy Lou Adams tient pour l’heure son rôle favori : le sien, maman d’une fillette de 4ans, frondeuse élevée dans une famille mormone de sept enfants, dans le Colorado, qui s’est battue dur pour y arriver. Aujourd’hui, l’actrice aux mille facettes a réalisé son grand rêve:tourner avec Tim Burton. Le film, c’estBig Eyes, qui sort le 25mars, l’histoire de l’artiste américaine Margaret Keane, connue pour ses portraits d’enfants aux yeux immenses. Pour cette interprétation, Amy Adams, cinq fois nommée aux Oscars, a reçu le Golden Globe de la meilleure actrice de comédie.
Vous avez l’air particulièrement joyeuse… AMY ADAMS. J’arrive tout droit du tournage deBatman vs Superman: Dawn of Justice, de Zack Snyder, la suite deMan of Steel, alors ça fait du bien de se lâcher!Même si j’ai eu une petite frustration: je n’ai qu’une scène avec Ben Affleck, qui joue Batman! Cela peut paraître étonnant, mais pour moi, Batman évoque les films de Tim Burton. Lorsque je suis arrivée à Hollywood, j’avais dressé une liste des réalisateurs avec qui je rêvais de tourner: Tim Burton était en tête. Quels autres réalisateurs se trouvaient sur votre liste rêvée? (Rires) Paul Thomas Anderson, avec qui j’ai tournéTheMaster, Steven Spielberg, avec qui j’ai débuté dansAttrape-moi si tu peux, Alexander Payne, Ron Howard… Mais n’allez pas croire que tout m’est tombé tout cuit, j’ai tenu beaucoup de rôles de serveuse… Avant d’être actrice, j’étais danseuse, je faisais les revues, notammentChorusLine, dans le Minnesota. Les portes de la télévision et du cinéma ont mis du temps à s’ouvrir. Mais j’avais cette liste à laquelle je m’accrochais, même si on me disait: «Euh, peut-être qu’avant de penser à Spielberg, il te faudrait un agent!» (Rires) «Big Eyes» est le film le plus «classique» de Tim Burton. Oui, même si on y retrouve toutes ses obsessions sur l’Amérique. Mais, de toute façon, j’aurais tourné n’importe quoi avec lui! Ce qui a été merveilleux, c’est que je n’ai pas juste
interprété sa vision, nous avons beaucoup parlé, collaboré. C’est un homme formidable qui a fait beaucoup de bien à ma confiance d’actrice. Vous connaissiez la vie de Margaret Keane? Je connaissais son travail, les gros yeux de ces gosses comme des «fenêtres sur l’âme»… Mon compagnon(Darren Le Gallo) est un artiste, et, avant d’être danseuse, j’avais pensé faire une école d’art. Mais j’ignorais que les toiles de Margaret Keane étaient vendues sous le nom de son époux, Walter Keane(joué par le génial Christoph Waltz),qui s’est mis à en réclamer les droits. Lorsque j’ai rencontré la vraie Margaret, elle a tout de suite dessiné l’un de mes yeux… Qu’est-ce qui motive vos choix d’actrice caméléon? On m’avait proposé le rôle de Margaret Keane il y a cinq ans, mais à l’époque je ne voulais pas être cantonnée dans les personnages de gentilles naïves, comme la bonne fille enceinte que je jouais dansJunebug, ou la princesse d’Ilétait une fois… Mais après avoir enchaîné pas mal de rôles forts, comme dans TheFighter ou AmericanBluff, j’ai pensé que je pouvais revenir à des compositions plus douces. Etre actrice est si étrange. J’avais encore sur le visage le fond de teint et les cheveux disco d’AmericanBluff où la caméra tournait seize heures par jour, quand j’ai filé pour essayer ma perruque à la Doris Day deBigEyes. Dès que je me suis glissée dans les vêtements de Margaret, j’ai été transformée. C’est le jeu. Mais le plus important est de ne pas laisser ce jeu envahir votre vie de famille. Vous avez tourné avec vos idoles, de Leonardo DiCaprio à Meryl Streep. Vous êtes devenue à votre tour un modèle? Partager l’affiche avec Meryl surDoute, puis Julie et Julia, je me suis pincée pour y croire! Plus jeune, j’avais le béguin pour DiCaprio, mais aussi pour Joaquin Phoenix, avec qui j’ai maintenant tourné trois fois. Le dénominateur commun de toutes ces pointures, c’est le travail acharné, et une approche de leurs rôles incroyablement consciencieuse. Aux jeunes actrices, je dirais juste de se préoccuper de ce qu’elles ressentent, plus que de leur apparence. Même si le look compte à Hollywood, il vaut mieux se construire une solide confiance en soi qu’une garde-robe irréprochable. Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D Photographie Mert Alas & Marcus Piggott Art Partner Licensing/folio-id.com
When Amy Adamsarrived in Hollywood, she had made a list of the directors she wanted to work with. On it were Paul Thomas Anderson, with whom she worked onThe Masterand Steven Spielberg, who directed her inCatch Me If You Can. Now thanks toBig Eyes, Tim Burton is another name that can be crossed off of her list. The film, based on the true story of artist Margaret Keane whose husband took all the credit for her work, is another great role for Adams, and one she was first offered five years ago. (At the time she was scared of being typecast so turned it down.) So has she any advice for an upand-coming actress today? Work hard: all the great actors she’s worked with had an incredible work ethic. And be true to yourself: while looks count in Hollywood, she says, young actresses are always be better building up their self-confidence rather than their wardrobes.
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usqu’à il y a peu,Bruno Sanches, c’était encore Liliane de La Revue de presse de Catherine et Liliane, la pastille qui passe sur Canal+ à la fin duPetitJournalde Yann Barthès, dans laquelle deux rombières méchantes, langues de vipère et hilarantes épluchent la presse. Liliane, la brune aux mimiques décapantes (ces mouvements de bouche !), qui enchaîne les jeux de mots ratés, raconte sa vie affligeante alors que personne ne l’écoute et sert, il faut bien l’avouer, de faire-valoir à Catherine, campée par la star Alex Lutz. Ou plutôt, servait. Car le duo parfaitement ficelé est en pleine mutation : depuis quelque temps, doucement, l’air de rien, Liliane s’affirme. Liliane se laisse moins faire. Et surtout, Liliane montre enfin le talent de celui qui se cache derrière sa perruque, ses faux seins, ses fausses perles et ses chemisiers criards en viscose : Bruno Sanches ! «LaRevue de presse de Catherine et Liliane, ce n’est que de l’impro. On est en osmose totale, Alex et moi, on se capte, explique Bruno. Pour les personnages féminins, on se nourrit chacun de notre vécu, on se complète. On a été tous les deux entourés de femmes dans notre enfance, avec chacun la sienne: Alex est un bourgeois, moi je suis un fils d’immigré qui a grandi en banlieue.» Les deux sont inséparables depuis plus de dix ans : «J’ai rencontré Alex, ajoute Bruno, en tant que metteur en scène sur une pièce que je jouais. Je l’ai d’abord trouvé odieux, tête à claques, trou du fion. Jusqu’au moment où il a sorti une blague qui m’a fait hurler de rire, et c’était parti pour toujours.» Il y a un numéro trois qui les a rejoints en cours de route, Tom Dingler, auteur et scénariste à leurs côtés, jusque-là dans l’ombre, qui s’apprête à faire ses premiers pas devant la caméra : le 6mai sort un film qu’ils ont coécrit et dans lequel ils joueront tous les trois, intituléLeTalent de mes amis. «L’histoire d’une amitié entre deux mecs qui se voit bouleversée par l’arrivée d’un troisième…» Du vécu! Qui est ce garçon à la tête de roudoudou avec des très longs cils qui s’est fait connaître du grand public en se travestissant en femme stupide et aigrie? Dans la vraie vie, ça donne un type heureux, le chéri d’une photographe, le papa d’une petite fille, qui habite à Montreuil, circule en vélo, adore cuisiner, pratique la boxe et les arts martiaux. Un mec «mec» dont on sent l’extrême sensibilité, la grande propension à l’émotion. Bruno Sanches multiplie en ce moment les projets en solo, en garçon et pas forcément en pitre. Le 9juin sort notamment le nouveau film de Charlotte de Turckheim dans lequel il joue, avec Alice Pol, Grégory Fitoussi et
Camille Wodling. Xavier Lahache/Canal+
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BrunoSanches
Liliane, un super mec Audrey Lamy : Qui c’est les plus forts?Tirée de la pièceSunderland de Clément Koch, nettement plus «kenloachienne» que «splendidienne». C’est une histoire d’amour, une histoire de sœurs, une histoire de bataille familiale sur fond de crise économique. Bruno Sanches est en train d’exploser, et c’est tout ce qu’on lui souhaite. Il doit juste nous promettre une chose : rester tel qu’il était lorsqu’on l’a rencontré. Fresh. CHARLOTTE GUILLEMIN
Bruno Sanches is famous. No one recognizes him, though, because he spends every weekday night on French TV network Canal+ playing a middleaged woman. He is Liliane to his best friend Alex Lutz’s Catherine, France’s most vipertongued and hilarious media critics. Sanches is now ready to step out of Liliane’s twin set and the improvised sketch format, so with Lutz and another friend, Tom Dingler, has written the feature,Le Talent de mes amis. Directed by Lutz, the comedy tells “the story of how two men’s friendship is disrupted by the arrival of a third.”
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EmmaStone
«J’ai déjà l’Oscar de la chance» E
lle a obtenu sa première nomination aux Oscars grâce à Birdman, comédie brillantissime d’Alejandro Gonzalez Inarritu qui raconte les coulisses d’une pièce, montée par un ex-super-héros incarné par Michael Keaton. Emma Stone joue sa fille juste sortie de cure de désintoxication… Depuis ses débuts en2007 dans SuperGrave, cette vraie blonde de 27ans qui adopte parfois la couleur rousse, relève tous les défis. Que ce soit chez Woody Allen, avec qui elle vient de tourner un deuxième film, ou dansCabaret, sur les planches de Broadway. Voix chaude et sensuelle, yeux et bouche immenses, plus grande qu’on ne l’imaginait, la voici vêtue par le couturier Roland Mouret qui répond à nos questions dans un palace new-yorkais. Séduction absolue. «Birdman» est un tour de force quasiment expérimental! EMMA STONE. Avec Edward Norton, nous décrivons le tournage comme un condensé de théâtre, de film, de cascades et de danse. Nous avions parfois jusqu’à quinze pages de dialogues à dire en respectant des marques très précises sur le sol, tout était chorégraphié, la caméra filmait à quelques centimètres de nos visages… Ce jeu entre fiction et réalité était d’abord effrayant, puis totalement exaltant. Inarritu est certainement le réalisateur le plus drôle, passionné, visionnaire, revigorant et intransigeant avec qui j’aie jamais travaillé. Vous en avez fini avec la série «The Amazing Spider-Man»? Oui, je savais au départ que mon personnage disparaissait après deux films. Et c’était libérateur d’avoir tournéBirdman en même temps que le dernierSpider-Man. Le propos de Birdman: les super-héros comme passage obligatoire à Hollywood… Un joli pied de nez, non? (Rires) Inarritu, Broadway, Woody Allen, votre prochain film sous la direction de Cameron Crowe… Comment vit-on un palmarès aussi brillant à votre âge? Je crois que j’ai déjà l’oscar de la chance!Ces dernières années ont été surréalistes. J’ai même rencontré le président Barack Obama! Il m’a serré la main et dit: «Très heureux de vous rencontrer, Emily.» Emily est mon vrai prénom. C’était cool pour la gamine d’Arizona que je suis ! Comment est né votre désir de jouer? Mes parents ne sont pas dans le métier, on appartient à la classe moyenne. Mais, dès que j’ai commencé le théâtre, j’ai su. A 15 ans, j’ai convaincu mes parents de me laisser m’installer à Hollywood. J’ai réussi des auditions pour la télé… Mais rien ne vous prépare à la célébrité. Dans Birdman, il y a ce dialogue: «La popularité est le petit cousin putassier du prestige…» Mais je me sens bien. Je m’ajuste.
Parmi vos modèles, vous citez Diane Keaton. Tourner, comme elle, deux fois de suite avec Woody Allen doit être émouvant? Je n’ai rencontré Diane Keaton qu’une fois. J’admire son authenticité, son courage. Mais je n’ai pas la prétention de me prendre pour une muse de Woody Allen.Magic in the Moonlight était une expérience délicieuse, mais son nouveau film(qui n’a pas encore de titre, ndlr),où je donne la réplique à un Joaquin Phoenix qui est absolument incroyable, est vraiment unique. L’intrigue est… je n’en dis pas plus!(Rires) C’est courageux de chanter et danser à Broadway… Le rôle mythique de Sally Bowles dansCabaret m’obsède depuis l’enfance. Ce qui est extraordinaire est que vous pouvez à chaque fois l’interpréter de façon différente. Liza Minnelli, Judi Dench, Natasha Richardson, Michelle Williams… Chaque version est entièrement différente. Là aussi, c’est hallucinant, ce qui m’arrive, et sur une mise en scène cosignée par Rob Marshall et Sam Mendes! Un mot sur la mode qui vous va si bien en toutes occasions ? C’est la facette Cendrillon du métier: vous portez une création qu’il vous faut rendre quand viennent les douze coups de minuit. Les tapis rouges, c’est un peu too much, mais comprendre, aimer, porter la mode, c’est une grande joie. J’ai la même équipe de maquillage, coiffeur et stylisme depuis que j’ai 17ans. Nous nous amusons ensemble. Tout ça, c’est juste du bon temps! (Grand sourire ravageur) Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D «Birdman», sortie le 25février. Photographie Paul Wetherell / Trunk Archive/ PhotoSenso
Thanks to Birdman Emma Stone now has her first Oscar nomination for playing Michael Keaton’s just-out-of-detox daughter. She describes Alejandro González Iñárritu’s film as a sort of ballet between fiction and reality that was at first terrifying and than exultant to make, and Iñárritu as the funniest, most passionate, visionary, invigorating and demanding director she has ever worked with. Stone moved to Hollywood from Arizona aged 15 and was quickly cast in TV shows and then, aged 19, inSuperbad. Since then she’s worked with Cameron Crowe and Woody Allen (twice), as well as playing Peter Parker’s girlfriend in the two most recentSpider Man films. She has also been directed by Rob Marshall and Sam Mendes as Sally Bowles in a Broadway production of Cabaret, a role she says has obsessed her since childhood. As for fashion, she says that it’s like being Cinderella – you get to wear lovely dresses, but you always have to get them back before midnight!
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Avec Edward Norton dans «Birdman».
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«Rien ne vous prépare à la célébrité».
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ChristopheErnault
Gwel
Mister Schnock
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ppeler une revue Schnock, il fallait oser. Qui a envie de s’identifier à un schnock (traduction: un vieux con)? Surprise : beaucoup de monde! La revue a connu dès son premier numéro un succès tel que, de semestrielle, elle est devenue aussitôt trimestrielle. Explication? Une lassitude largement partagée pour le jeunisme ambiant, où une offre culturelle ne cible plus que les 16-20ans. La revue s’adresse –clin d’œil àTintin– à tous les vieux de 27à 87 ans. Etre vieux n’est pas une question d’âge, c’est un état d’esprit. C’est aimer et se reconnaître dans la grande culture populaire des années1960 et 1970 incarnée par les Jean Yanne, Jean-Pierre Marielle et autres tontons flingueurs aussi insolents qu’érudits. «Je me souviens, raconte Christophe Ernault, rédacteur en chef du magazine, de notre interview de Jean-Pierre Marielle dans son appartement très cossu du XVIe arrondissement. Il a soudain lâché cette phrase : “J’aime quand ça dérape.” Voilà une phrase très Schnock ! Nous aussi, on aime quand ça dérape, mais de manière classe, le mélange de grande gueule et de culture. Aujourd’hui, l’humour a changé, les gens sont beaucoup moins instruits, on est davantage dans le sarcasme, la provocation. Est-ce qu’il y a beaucoup d’esprit? J’en doute.
L’humour sans références n’a pour moi aucun intérêt.» Etrange, la fascination de ce quadragénaire branché (qui était notamment l’auteur des sketchs d’Un gars, une fille, et l’un des auteurs deLa Minute blonde) pour cette culture d’un autre temps, populaire et éminemment française. «Je n’ai pas connu les années1960, j’en ai une image fantasmée, mais elle m’attire. J’aime son art de s’exprimer, son cinéma, sa musique, mais aussi son art de vivre. En plus du grand dossier que nous consacrons dans chaque numéro à un artiste –il y a eu Coluche, Jean-Paul Belmondo, Brigitte Bardot–, on en a consacré d’autres à la R16, à la Suze, à Pif le chien. Oui, très français, tout ça! Pourtant, je viens plutôt de la culture anglo-saxonne, laquelle traite beaucoup mieux que nous sa culture populaire. Elle est sous-estimée en France, goût de l’élite oblige. Jamais traitée sous l’angle de l’analyse. Nous, ce qu’on veut, c’est parler du travail de ces gens-là, de leur esthétique. Il faut se réapproprier cette culture, ne pas en avoir honte, y compris de son côté rabelaisien. Sans pour autant verser dans la nostalgie du genre “c’était mieux avant”. Ce qu’on veut, c’est parler de choses anciennes avec un ton neuf.» Christophe Ernault est passé par Canal+. Laurence Rémila, l’autre rédacteur en chef, travaille à Technikart. Etre schnock serait-il aujourd’hui le sommet de la branchitude? «Non, car on nous a beaucoup copiés, il y a un retour du mode “nostalgie” dans les médias. Si on était vraiment branchés, on serait du coup passés à autre chose. Quand je vois queTélérama consacre un horssérie à Louis de Funès!» N A D I N E V A S S E U R www.larevueschnock.com
You’d think a magazine calledSchnock – French for old fogey – would have a limited appeal. But no, the first issue sold so well that the magazine, aimed at “all old people aged 27-87,” decided to publish quarterly rather than the original twice yearly. The idea behind the magazine, says its editor Christophe Ernault, is to treat French popular culture of the1960s and 1970s with the respect it deserves, rather than the usual elitist sneer. “We have to reclaim this culture, not be ashamed of it, including its Rabelaisian side,” he says. “We want to talk about old things in a new way.”
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Clint
Eastwood
«Ce sont les doutes qui m’intéressent»
«American Sniper», comme nombre de vos films, montre l’ambiguïté des valeurs morales de l’Amérique. Chris était surnommé «Légende», mais ce sont ses doutes Après «J. Edgar», vous vous attaquez à nouveau à en tant que serial killer qui m’intéressaient. Il est certain un personnage sombre de l’histoire des Etats-Unis: un sniper que je suis issu d’une génération patriotraumatisé par son retour d’Irak… tique, mais parce qu’il y a quelques CLINT EASTWOOD.J’avais lu de nombreux articles «Il est certain les choses étaient plus simples. sur Chris Kyle, puis son autobiographie, qui est sortie que je suis issu années Après la Seconde Guerre mondiale, on avant sa fin tragique que nous montrons dans le film, se croyait à l’abri, et, quatre ans plus tard, quand la Warner m’a proposé le projet. J’ai été sur- d’une génération patriotique, en 1951, bang, l’armée m’appelait en pris, car je savais que Steven Spielberg, qui est un ami, mais parce Corée: je me suis longtemps demandé devait au départ le mettre en scène. C’est Bradley qu’il y a ce que je faisais là! Comme plus tard, les Cooper, très attaché depuis le départ au projet, qui jeunes gars se sont demandé ce qu’ils faim’a convaincu. Il m’a appelé avec une telle détermi- quelques années saient au Vietnam. Alors, comme tout nation ! Bradley et moi avons alors rencontré la veuve les choses étaient plus simples. le monde, je m’interroge sur notre incade Chris Kyle, Taya, jouée par Sienna Miller dans le film, pour être sûrs qu’elle était OK, et c’était parti. Après la Seconde pacité à vivre en paix. Je n’étais pas pour Guerre mondiale, la guerre en Irak, pas plus que je n’étais Quelles indications avez-vous données on se croyait à l’abri, pour la guerre en Corée. à Bradley Cooper? et, quatre ans Difficile de ne pas vous associer au Il y a une scène où il doit enlever ses lunettes pendant plus tard, justicier expéditif de certains de vos films. des combats. Il n’y arrivait pas. «Comment puis-je en1951, bang, avoir ce geste en pleine action?» Je lui ai répondu: l’armée m’appelait Je suis plus gentil dans la vie. Même si je sais me servir d’une carabine. La «Tu tends ta main et tu les ôtes de ton nez.»(Rires) Si en Corée: dernière fois que j’en ai tenu une vraie, un acteur commence àtrop penser, il peut ruiner la je me suis longtemps c’était dans Gran Torino, quand je dis scène. La meilleure chose que tout acteur puisse faire, demandé avec une voix grave: «Pousse-toi de ma c’est de suivre son instinct, et moi, je suis flexible sur ce que je faisais là! pelouse !» (Rires) un plateau. Je n’ai jamais vu Bradley en train de Comme plus tard, «jouer», et c’est le plus grand compliment que je les jeunes gars Il y a un tel contraste entre votre flegme puisse faire à mes acteurs. se sont demandé légendaire, vos tournages posés, bouclés ce qu’ils faisaient dans les temps, et votre frénésie à enchaîner au Vietnam. des films très éclectiques… Alors, comme tout J’étais un gosse paresseux, je ne jouais que très peu de piano quand je me suis le monde, mis au jazz… Aujourd’hui, j’accélère le je m’interroge
sur notre incapacité à vivre en paix.»
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Illustration Nader Kassem
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lint. Soixante-cinq ans de carrière, quatre oscars, presque autant de films derrière que devant la caméra, un rythme de travail acharné… Après la comédie musicale Jersey Boys, Clint Eastwood revient aux affaires sérieuses avec American Sniper, un biopic très maîtrisé sur le plus grand tueur de l’histoire de l’armée américaine, Chris Kyle, incarné par un Bradley Cooper hypnotisant. L’icône de 84 ans, qui habite dans son ranch de Carmel, nous a donné rendez-vous à LosAngeles. Timbre voilé, gestes maîtrisés, regard qui tue: rencontre avec une légende.
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processus. De film en film, à travers les rencontres, j’apprends quelque chose de nouveau sur moi. Et puis, être acteur est mon métier de base, et je reste fasciné par ce dont les autres interprètes sont capables. Que ce soit Meryl Streep dans Sur la route de Madison, Hilary Swank et Morgan Freeman dans Million Dollar Baby, Sean Penn dansMystic River ou Bradley dans American Sniper… Quant au lien entre tous mes films, cela doit être une sensibilité «old school».
On vous connaît aussi comme mélomane. Vous composez souvent les musiques de vos films. Après «Jersey Boys», vous allez signer le remake d’«Une étoile est née»… J’étais nostalgique et j’avais envie de faire une comédie musicale depuis longtemps quand j’ai adapté le succès de Broadway Jersey Boys. Pour Une étoile est née, le projet a été maintes fois reporté, et, pour l’heure, je laisse mon équipe se préoccuper du casting et de l’endroit où nous tournerons. J’aime les versions originales, dont celle avec Judy Garland, que j’ai dû rencontrer à l’époque, et bien sûr je connais Barbra Streisand. Mais je ne peux pas encore vous dire en quoi ma version sera différente. Là, je me repose un peu. (Sourire) Propos recueillis par J U L I E T T E M I C H A U D
Sixty-five years of career, four Oscars, 37 films behind the camera, 67 in front of it, Clint Eastwood is the living, breathing and always working definition of a legend. His new filmAmerican Sniper has proved a massive box-office hit in the US. Steven Spielberg was supposed to direct it, he says, but when he dropped out the film’s star Bradley Cooper persuaded Clint to take the project. Cooper plays the deadliest sniper in US Army history and Clint gave the actor some good advice : don’t overthink a scene or you’ll ruin it ; the best thing actors can do is to follow their instinct. As a director Clint seems to take on a startlingly wide variety of projects, from melodramas to musicals to war film, but what brings them all together, he says, is their “old-school” sensibility.
©Warner Bross
Bradley Cooper incarne le rôle de Chris Kyle dans «American sniper».
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comme les autres, mais pour être différent.» Laura Satana ne réalise jamais deux fois le même dessin. Chaque œuvre est originale et reflète son style, mix de rétro, de gangsta et de hip-hop. Son pseudo est inspiré de l’héroïne duFaster, Pussycat ! Kill !Kill !de Russ Meyer et laisse deviner un univers rock et provoc, pas très éloigné de celui d’un Tarantino. «Il faut rendre hommage àTin-Tin, la grande figure du tatouage français, organisateur du Mondial et commissaire de l’exposition au Quai Branly, explique la tatoueuse. Je le connais depuis mes débuts. Il est le premier à s’être comporté en artiste. Quand les autres recopiaient des images, Tin-Tin instaurait un véritable travail de création. C’est cela qui m’a attiré: pouvoir tatouer mes propres œuvres sur la peau de personnes désireuses de “porter” quelque chose dans mon style. Le tatouage est devenu un véritable art où chacun exprime sa personnalité à travers des graphismes originaux. Chaque pièce est unique et chaque tatouage une œuvre d’art.» Au Japon, certains morceaux de peau tatouée ont même été découpés après le décès de la personne afin de conserver l’œuvre! Aujourd’hui, la jeune femme a son propre salon et se déplace à la demande aux quatre coins du monde pour tatouer artistes et personnalités. «Nous sommes comme les DJ internationaux que l’on fait venir à Miami ou à Ibiza pour animer une soirée. A ce jeu-là, comme en musique, les Français se défendent bien !» Ses tatouages pour le rappeur Booba ont aidé à sa célébrité. «A la différence de certains de mes confrères, j’ai beaucoup travaillé ma technique pour pouvoir tatouer de belles pièces sur des peaux noires», explique-t-elle. Les marques –Make Up for Ever, Nike et d’autres dans l’univers du luxe– n’ont pas tardé à récupérer son talent, ce qui amuse la jeune femme. «Je trouve intéressant de pouvoir travailler avec des marques de luxe justement par esprit de provocation. Etre là où l’on ne m’attend pas et jouer du décalage entre le très traditionnel et le tatouage, qui n’a pas encore tout à fait acquis ses lettres de noblesse en raison de son côté encore un petit peu marginal. Bref, insuffler un peu d’esprit rebelle dans un milieu très policé!» P H I L I P P E L A T I L
LauraSatana
«Le tatouage est devenu un art»
L
’heure de la reconnaissance a sonné pour le tatouage. Le Musée du quai Branly accueille l’exposition «Tatoueurs, tatoués». Les 6, 7 et 8 mars prochain, la Grande Halle de la Villette abritera le Mondial du tatouage, réunion des meilleurs tatoueurs internationaux. La Française Laura Satana, 38ans, en sera l’une des stars. Rencontre. «J’ai démarré il y a maintenant dix-huit ans et j’ai vu le tatouage évoluer, raconte la jeune femme. Auparavant, il était caché ; aujourd’hui, il est dans la mode, la pub, à la télévision! 27000 visiteurs sont venus au Mondial l’an dernier et 1français sur 10 est tatoué. Contrairement à une idée reçue, il y a toujours eu plus de clientes que de clients. Mais les femmes se faisaient tatouer de petites pièces, discrètes, alors qu’aujourd’hui elles optent pour des dessins beaucoup plus grands et donc voyants. C’est l’inconvénient de la mode, tout le monde veut le même motif, soupire la tatoueuse. Pourtant, on ne se fait pas tatouer pour être
Photographie Rüdy Waks Tattoosby Laura Satana. 233 rue des Pyrénées, Paris XXe. Mondial du tatouage, à la Grande Halle de la Villette, du 6 au 8 mars.
“Ibegan 18 years ago and I’ve seen tattooing evolve,” says Laura Satana, one of Paris’s top tattoo artists. “It used to be hidden; today it’s in fashion and advertising, on TV. Last year’s World Tattoo Fair in Paris had 27,000 visitors, while 1 in 10 French people have a tattoo. There have always been more women than men as clients, but women used to get smaller, more discrete tattoos, whereas today they choose bigger and more visible designs. Tattooing has become a genuine art form in which everyone can express their personality through original designs. The problem with fashion, though, is that everyone wants the same design! You shouldn’t get a tattoo to be like other people, but to be different.”
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{ Talents }
François-RégisGaudry
Le goût des bonnes choses
de l’assiette avec une caméra de poche dans les restaurants qu’il fréquente incognito. S’il adore les restaurants pour découvrir leur cuisine, il les aime tout autant pour leur spectacle. «Pour moi, ce sont de véritables petits théâtres, avec leurs acteurs, leurs rebondissements.» Témoin le livre qu’il leur a consacré,Mémoires du restaurant. Histoire illustrée d’une invention française,où l’on apprend, entre autres, que le «restaurant», participe présent avant de devenir un substantif, désignait d’abord un «bouillon restaurant» et que le restaurant tel que nous le connaissons aujourd’hui est né au lendemain de la Révolution française. «Après le départ ou la mort des aristocrates, les maîtres queux se sont retrouvés sans travail et sont alors descendus dans la rue pour créer des cuisines publiques. Il existait jusqu’alors des auberges, mais le restaurant, avec son menu et ses tables individuelles, est vraiment un avatar de la Révolution française.» Une dose de culture ne nuit pas au plaisir du goût... La culture culinaire, c’est d’ailleurs ce qu’a l’ambition de traiter son émission sur France Inter, dossier hebdomadaire à l’appui: sur le sauciflard, le pain, les pois chiches ou diverses cuisines du monde… Dans On va déguster, on échange sur des recettes, des manières de faire... et on mange. Et cela s’entend à l’antenne! On y parle aussi «tendances» de manière moins citadine que dans Très très bon. «C’est une émission assez populaire, qui veut parler au plus grand nombre, y compris à ceux qui vivent loin de Paris. On ne peut pas trouver du yuzu partout! Et puis, les auditeurs d’aujourd’hui sont plus intéressés par une cuisine de modestie, des produits moins chers. Je trouve cela très bien de renouer ainsi avec les fondamentaux culinaires, cela me fait relativiser le “gastrocosme parisiano-parisien”. Vous savez, les questions du genre “Quel est donc le chef qui utilise la nouvelle crevette vivante de Charente?”» A propos des nouvelles tendances de la cuisine d’aujourd’hui, François-Régis Gaudry évoque d’abord le goût pour les produits plus vertueux. Aspirations roducteur de l’émission On va dégustersur France écologiques obligent. «La gastronomie durable prend Inter, du magazine Très très bonsur Paris Première, chroniqueur gastronomique à L’Express, c’est à se demander racine», aime-t-il à dire. Vient ensuite le feu d’artifice des cuisines du monde. «Depuis deux ou trois ans, les bonnes quand François-Régis Gaudry trouve le temps de manger adresses se multiplient. On assiste à un “melting-popote” à toutes les tables dont il parle. Eh bien, il le trouve, «toujours en vadrouille, toujours la fourchette sortie». Une viva- des plus fascinants.» Enfin, la cuisine française revisitée par cité qu’il a su imposer à ses émissions, qui rompent avec le les chefs japonais. «Le paradoxe est que, dans cette période de crise, on ne s’est jamais autant intéressés à ce qu’il y a ton pépère et les conventions empesées du genre de la cridans notre assiette.» N A D I N E V A S S E U R tique gastronomique. Ce diplômé de SciencesPo, revenu très vite à la passion familiale pour la cuisine, a plus d’un Food critic François-Régis Gaudry is everywhere : on the talent dans son sac: celui des mots qu’il manie aussi vite et radio, in the press and on TV. In fact, it’s a surprise he finds bien que sa fourchette, une curiosité qui lui fait arpenter le any time to actually visit the restaurants he reviews. Yet he paysage culinaire du bistrot qui vous sert le meilleur œuf does, every week night. “For me,” he says, “restaurants are mayo aux stars de la haute couture culinaire. Françoislike little theatres with their actors and plot twists. And over Régis Gaudry a su imposer un style, gourmand sans être the past two or three years, the number of great places to eat ventru, tendance sans être branché. Une autre particularité has been increasing. The paradox is that during a period of – qui rompt avec le narcissisme ambiant –, il ne se fait jamais economic crisis we’ve never been so interested with what is filmer ni photographier. D’où l’image très singulière de ses on our plates.” critiques gastronomiques sur Paris Première filmées au ras PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Christophe Abramowitz/Radio France
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s Jacquemu
Minimalisme
souriant
J
acquemusaime raconter des histoires, et son histoire est épatante. En2009, autodidacte, il lance sa propre marque, qu’il nomme du nom de jeune fille de sa mère, qu’il vient de perdre. Il a tout juste 19 ans. Aujourd’hui, c’est un succès confirmé. Dans son atelier blanc, simple, avec vue sur une jolie cour arborée du IIIe arrondissement de Paris, un petit chien fou, une grande table commune, l’ambiance est chaleureuse, à l’image de Simon Porte Jacquemus. Bonnet orange, chemise blanche et pantalon retroussé, il est souriant et radieux. Rayures parasols, soleil et joie de vivre au menu de cette collection d’été. Tu as choisi d’être autodidacte… SIMON PORTE JACQUEMUS. La mode, ça ne s’apprend pas. C’est une envie d’exprimer quelque chose, une sensibilité. Quelles sont tes méthodes de travail? Tout est fait sur moi! (Il montre une série de petites silhouettes découpées et épinglées au mur: des photos de lui, le visage caché par un masque de carton, portant les premières pièces de la future collection.)C’est en essayant sur moi que je cherche, construis et élabore les formes. Ils ont l’habitude de me voir tout nu, à l’atelier ! Puis l’équipe se charge du patronage. Tous les prototypes sont faits ici, et j’y tiens, car j’ai besoin de nos discussions. Je dessine aussi, mon cahier est rempli de croquis, de collages et de photos. Tu es très attaché à la culture française. Peut-on parler de style «made in France»? Tout est fabriqué en France, à l’exception des jeans, car aucune usine ne pouvait s’en charger. Mais je n’aime pas l’expression «made in France», je ne trouve pas ça joli, c’est un contresens, finalement. Quelles sont tes sources d’inspiration? Des sous-titres de Godard aux filles de Gainsbourg, jusqu’aux plateaux télé des années1980, ma culture et mes inspirations sont quasi uniquement francofrançaises. J’ai été formé par l’esthétique des années 1980, par les films commeL’Hôtel de la plageet La Boum. En architecture, ce sera plus le mouvement du space age, comme La Grande-Motte réalisée par Jean Balladur, et
aussi les architectes des années1960. En musique, c’est très français aussi, de Jacno à Gainsbourg, en passant par Lio, Adjani… Cette esthétique s’exprime dans tes vêtements? Un vêtement sur un cintre ne veut pas dire grand-chose. Un vêtement incarne une fille, et cette fille est très précise chez Jacquemus. Elle a les cheveux châtains, elle peut faire du cheval le mercredi matin, ce truc très français, ultra-simple, naturel et assez brut. J’aime ce mot: «brut». Tu as une bande de filles qui t’entourent, c’est comme un fan-club, elles t’adorent… C’est très gentil… C’est pour vivre du bonheur que j’ai créé ma marque. Je veux garder cette énergie, c’est pour cela que je travaille. Tous les vendredis, on fait un repas ensemble, parfois on danse… «La Femme enfant», «La GrandeMotte», «La Piscine», «Les Filles en blanc»… Chaque collection a un titre… Le titre, très français toujours, est le départ de l’histoire que je veux raconter. Il peut changer, bien sûr. Par contre, je fais toujours le même dessin pour commencer. Un truc basique, un pantalon avec une jupe par-dessus et un très gros manteau. Jacquemus, c’est un vestiaire très défini, et maintenant très précis. La dernière s’intitule «Les Parasols de Marseille»… Je voulais faire un truc sur Marseille, presque cliché, premier degré. C’est aussi un clin d’œil évident à Jacques Demy, avecLes Parapluies de Cherbourg. C’est l’histoire d’une fille dans le Sud, une fille qui va tout simplement à la plage, elle s’est baignée et elle a les cheveux mouillés. Puis, elle va faire le marché… J’aime faire des ponts entre mon travail et ma famille, une famille de paysans et de primeurs: les chemises portent l’étiquette «Fruits-primeurs Claire Jacquemus», du nom de mon arrière-grand-mère. Il y a de
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Photographie Bruno Werzinski Remerciements Ă la Galerie Perrotin
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«Je déteste le mot «sexy». Le sexy est vulgaire. Ce que j’aime, c’est le côté naïf d’une jeune fille. On peut voir son ventre, presque ses seins, c’est une jeune fille qui porte juste le tee-shirt de son père, elle ne porte que ça en été, très court. C’est joli, jamais vulgaire ou aguicheur.»
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gros patchs carotte brodés, des tabliers et un thème poissonnerie avec le bleu et le blanc. Déjà, petit, j’avais cette obsession de faire des collections avec des thématiques de métiers : infirmière, militaire… Il y a surtout ces larges rayures… Oui, une obsession de rayures qui font mal aux yeux!Inspirées des draps de plage, des parasols et des transats, mais aussi celles des nappes de marché et des épiciers de Paris… Et les formes sont très novatrices… C’est beaucoup plus recherché et élaboré. J’aime travailler les vêtements de façon plus conceptuelle qu’avant: l’idée de dessus-dessous, un esprit sortie de plage avec des vêtements qui tombent, comme ces robes et ces grandes vestes retenues juste par un cordon, des bouts de tissu cousus sur un côté, comme une serviette enroulée sur soi, et j’aime bien m’amuser avec l’oversize, faire des XXXL, comme cette culotte de maillot géante. Une histoire de trompe-l’œil… Tu arrives à conserver ton indépendance? Oui, on ne sait pas comment, mais on tient le coup ! On est tellement partis de rien, je pense que l’on a tout de suite fait des choix judicieux et bien géré les dépenses. Aujourd’hui, je peux me permettre de pousser mes recherches. On reste un petit studio indépendant, mais chaque année on se développe un peu plus: par exemple, nous avons créé notre propre matière, cette maille 3D inspirée d’une matière phare des années1960 de l’époque Cardin et Courrèges. Tu es très loin de l’idée d’une fille sexy… Je déteste le mot «sexy». Le sexy est vulgaire. Ce que j’aime, c’est le côté naïf d’une jeune fille. On peut voir son ventre, presque ses seins, c’est une jeune fille qui porte juste le teeshirt de son père, elle ne porte que ça en été, très court. C’est joli, jamais vulgaire ou aguicheur. Et le mot «élégance», ça te parle? Je ne sais pas ce que ça veut dire. C’est pour moi un mot trop vieux. Je préfère «naïveté», «sport», «ultra-simplicité». J’ai une obsession du non-détail, de quelque chose de brut. J’aime l’idée d’un vestiaire pauvre, sans doublure, sans poches, sans surplus chic ou détails bourgeois. Un minimalisme souriant. Tu es fortement soutenu par Karl Lagerfeld, qui pensait d’ailleurs que tu aurais dû recevoir le prix LVMH… C’est cool, il me soutient et dit de belles choses sur moi. C’est très agréable, surtout qu’on le sait très franc. Pourquoi la basket? Qu’est-ce qu’elle apporte à la silhouette? Il y a quelque chose de très sport dans ma silhouette. Mes vêtements fonctionnent avec des baskets blanches. Comment sera la prochaine collection? J’arrive au bout d’un cycle, la collection va être assez différente. J’ai envie de parler et de montrer les choses différemment. J’adore la couleur, mais j’ai envie d’en sortir un peu. Ce sera toujours la fille Jacquemus, mais j’ai envie de passer à autre chose, montrer que je grandis. J’ai eu 25ans en janvier! Comment te situes-tu dans le monde de la mode? J’ai un parcours assez atypique, c’est tout. J’ai de l’admiration pour Rei Kawakubo, elle n’a aucune faute de parcours, elle est restée elle-même, forte et indépendante. Un jour, Olivier Saillard a dit que j’étais le fils de Kawakubo et de Courrèges. C’était joliment dit, j’aime cette alliance.
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Tu communiques beaucoup et tu fabriques des images… J’aimerais toucher à tout. Je suis très réactif sur Instagram, j’aime montrer un univers, ça peut être une assiette ou des screenshots de vieux films. Jacquemus, c’est un monde qui se crée, que les gens reconnaissent, et c’est assez excitant. De quoi es-tu le plus fier? C’est dur, comme question… Que ma grand-mère me remercie tout le temps. Qu’elle me dise: «Grâce à toi, je peux encore vivre des moments heureux.» C’est assez cool à entendre. J’écris le bonheur dans ma vie en caractères gras. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E www.jacquemus.com
Simon Porte Jacquemusset up his own label in 2009; the self-taught designer was 19. “Fashion isn’t learned,” he says. “It’s a desire to express yourself, a sensibility. As a kid, I had no idea what fashion meant, but I had this strong intuition already.” The Jacquemus aesthetic and its designer are clearly inspired by the France of the 1980s: “Godard subtitles, Gainsbourg’s daughters, 1980s TV and films like L’Hôtel and La Boum. Architecturally, it’s more the space-age movement like Jean Balladur’s La Grande Motte. [Singers] Elie, Jacno and Daho or films like L’Éffrontée or Diabolo Menthe have this really French thing that I love, a great simplicity. That’s really Jacquemus’s DNA.” He sees each collection as a story to tell, and this season it’s called Les Parasols de Marseille about a young woman in France’s second city: “I love working the clothes in a more conceptual way than before: the idea of layering, a just-off-the-beach feeling with clothes that fall like dresses held up by rope, with bits of fabric sewed on the side like a rolled-up towel.” Today, the designer wants to move in new directions: “I’ve come to the end of a cycle, the next collection will be pretty different. It will still be the Jacquemus woman, but I want to do something else and show that I’ve grown up – I was 25 in January!”
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Richard Bernardin Direction artistique Anne Delalandre Stylisme Annabelle Jouot
Robe en coton, Paul & Joe. Bottes en tissu imprimé et à talon blanc laqué, Max Mara. Boucles d’oreilles en or rose serties de diamants taille brillant «Collection Piaget Rose», Piaget.
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Robe imprimĂŠ Hawaii, Sportmax.
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Robe bustier, Red Valentino. Boucles d’oreilles en or rose serties de diamants taille brillant «Collection Piaget Rose», Piaget. Ballerines en cuir, Roger Vivier.
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Pantalon taille haute en voile de coton et soie, Paul & Joe.
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Chemisier et pantalon en soie imprimĂŠ, Gucci.
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Robe avec fleurs brodées et franges, chaussures en cuir et dentelles, Dolce & Gabbana. Boucles d’oreilles et bague en or rose serties de diamants, «Collection Piaget Rose», Piaget.
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Robe et capeline en twill de soie, La Prestic Ouiston. Bottes en tissu imprimé et à talon blanc laqué, Max Mara. Montre-manchette ayant appartenu à Elizabeth Taylor en or jaune, avec un cadran en jade, «Collection Privée Piaget», Piaget.
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Robe, Roberto Cavalli. Bottes en tissu imprimé et à talon blanc laqué, Max Mara.
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Robe col rond imprimé japonais, Carven. Ballerines en cuir, Roger Vivier. Boucles d’oreilles en or rose serties de diamants taille brillant «Collection Piaget Rose», Piaget.
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Veste kimono et pantalon en mousseline de soie, Leonard.
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Photographe : Richard Bernardin @ Agence Saint Germain Directrice artistique : Anne Delalandre Styliste : Annabelle Jouot @Call my agent Mannequin : Polina Grebeniuk @Oui Management Coiffeuse : Hélène Bidard @Artlist Maquilleuse : Céline Exbrayat @Call my agent Retouches digitales: Patricia Sinclair Assistante photographe : Adeline Gauvain Assistante stylisme : Margaux Sirejacob Studio: Le petit oiseau va sortir. Mise en beauté Dior avec Diorskin Nude Air sérum de teint Ivoire, Diorblush Dazzling Sun, mascara Diorshow Overcurl Noir, Diorshow Khôl Smoky Black, palette 5 Couleurs «Kingdom of Colours» Fairy Grey, cheek & lip glow 001, Dior vernis Muguet. Merci au fleuriste Hervé Châtelain, 140 rue Montmartre, Paris IIe.
Manteau en poulain , jupe, top en soie, bottes en tissu imprimé et à talon blanc laqué et chapeau, Max Mara.
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e longs cheveux noirs qui encadrent son visage, chemise blanche et petit pull gris, Marie-Christine Statz, créatrice de Gauchère, est convaincue que chaque femme est faite de plusieurs expressions et contradictions. C’est justement cette notion d’ambivalence qui l’intéresse. Elle confirme avec cette collection une habileté à mélanger des textures et des lignes contraires d’où se dégage un raffinement moderne et novateur. Quel est ton parcours? MARIE-CHRISTINE STATZ. Après des études d’économie en Allemagne, j’ai souhaité suivre une voie plus artistique, je suis allée à la Parsons School, puis j’ai travaillé pour Narciso Rodriguez et Diane von Furstenberg. Je voulais rentrer en Europe afin de commencer mes recherches personnelles. J’ai lancé ma propre marque en 2012. Aujourd’hui, j’emménage dans de nouveaux locaux et j’agrandis mon équipe! Pourquoi avoir choisi de travailler à Paris? Il y a un savoir-faire ici et des ateliers qui m’ont permis de monter mes premiers modèles. Paris, avec son architecture, ses expositions, est une ville qui m’inspire. J’ai fait ma première collection d’après des photos du Louvre. La Parisienne m’intéresse, avec ses multiples facettes, très chic ou très streetwear, ce qu’on voit moins en Allemagne. Pourquoi ce nom, «Gauchère»? Je suis gauchère, et, lorsque je travaillais à la Chambre de la haute couture, je montais souvent les pièces à l’envers, j’ai très vite été surnommée «la
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Gauchère». J’ai gardé ce nom, parce que nos collections sont réalisées dans des ateliers où beaucoup de choses sont faites à la main, je voulais souligner cet aspect artisanal. En quelques mots, peux-tu me définir «Gauchère»? Gauchère, c’est surtout travailler les multiples facettes d’un vêtement, mais aussi celles d’une femme. C’est géométrique, structuré, avec une certaine ambivalence masculinféminin. Un côté strict, géométrique, masculin, que l’on retrouve dans les coupes, contraste avec un côté féminin qui s’exprime par des plissés, des tissus fluides et plus doux. C’est toujours un mélange de matières et de textures, un contraste brillant et mat, opaque et transparent, long et court… C’est une recherche sur le thème de l’ambivalence. C’est pourtant un résultat ultra-féminin… Oui, et rien à voir avec l’unisexe! Tu travailles essentiellement sur l’asymétrie… Oui, c’est un jeu sur la dualité. Cet été, j’ai mixé des formes à droite et à gauche. J’ai beaucoup regardé le cubisme, et tout contraires, rondes et organiques, droites et strictes sur une particulièrement les peintures de Duilio Barnabé, et je me suis inspirée de son style minimaliste aux lignes graphiques même pièce. Même sur les cols, qui peuvent être différents verticales et horizontales. J’aime travailler le volume d’un kimono, avec un devant assez droit et serré en opposition au volume ample du dos. L’asymétrie, c’est aussi un décalage dans les longueurs lorsque le devant est plus court que le dos. Tu mélanges aussi beaucoup les textures… C’est proche du collage, avec du cuir, du tissu gaufré, des plissés… Il y a beaucoup de matières dans une pièce Gauchère ! J’ai élaboré des pièces en blanc, kaléidoscope de carrés de textures différentes, assez pur, en contraste avec des robes bicolores, des pièces avec des petits points qui donnent un effet graphique, un imprimé en mélange de laine fine et de soie plissée, avec une large bande lourde en bas, des vestes patchwork en cuir et python imprimé, comme les sneakers… qui ont déjà uncertain succès. Que signifient pour toi la modernité et la féminité? Si on regarde la mode, il y a eu beaucoup de révolutions, et, depuis Lady Gaga, on a l’impression d’avoir vu beaucoup d’extrêmes. La femme moderne, c’est la liberté de mixer le féminin et le masculin. Dans un bureau ou en voyage, une femme peut être chic et stricte, élégante, spontanée, sensible, fantasque, contradictoire. L’ambivalence, c’est ça qui est moderne. Propos recueillis par A N N E D E L A L A N D R E
www.gauchere-paris.com
Designer Marie-Christine Statzstudied in Germany and at Parson’s in New York, then worked with Narciso Rodriguez and Diane van Furstenberg. After returning to Europe, she set up her own label, Gauchère (or lefthanded)in 2012. “I’m left-handed and I was called the ‘gauchère’ at the Chambre,” she explains. “I kept the name, because our collections are made in studios where lots of things are handmade, and I wanted to underline this artisanal aspect. Gauchère is geometric, structured, with a certain masculine-feminine ambivalence. There are always mix of fabrics and textures, a contrast between shiny and mat, opaque and transparent, short and long. The modern woman has this freedom to mix feminine and masculine. Whether at the office or when traveling, a woman can be chic and austere, elegant, spontaneous, sensitive, whimsical, contradictory. Ambiguity is defiantlymodern.”
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«La femme moderne, c’est la liberté de mixer le féminin et le masculin. Qu’elle soit dans un bureau ou qu’elle voyage, une femme peut être chic et stricte, élégante, spontanée, sensible, fantasque, contradictoire… L’ambivalence, c’est ça qui est moderne.»
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S’inspirant des années 1940, les robes et les tailleurs sont ajustés, stricts, montés dans de magnifiques jacquards
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ormidablement parisien, le glamour reste une valeur sûre. Marilyn Feltz, jeune créatrice, fait ses recherches dans les brocantes. Sa première collection dessine une silhouette ultraféminine, aux coupes ajustées, intégrant des petits détails de tradition française, comme des guipures, des passepoils ou des dentelles... «Surtout ne jamais être passéistes. Nous aimons revenir aux belles silhouettes ajustées des années 1930 aux années 1950 en les adaptant aux besoins d’aujourd’hui !» Marilyn Feltz finds inspiration (“without being nostalgic”) in timeless Parisian glamour and the beautiful tailored silhouettes of the 1930s and 1950s.
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De larges bijoux minerve, comme un clin d’œil aux femmes de David Cronenberg ?
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Eclat couture
«J
La taille est soulignée par une large ceinture en peau de crocodile
Dominique Maître
’ai privilégié ce qui me tient à cœur, les coupes très précises, les tissus lamés et les cuirs très façonnés.» Cette saison, Alexandre Vauthier a rejoint, de façon officielle, le cercle élitiste et prestigieux des maisons de haute couture. Tout en restant fidèle à son culte de la femme fatale, il se concentre sur le travail des matières et déploie le savoir-faire de la maison. Des robes où de larges bandes enlacent le corps et dévoilent des parcelles de peau, des jupes crocodile vert émeraude et des capes vaporeuses qui répondent aux robes bijoux scintillantes. This season Alexandre Vauthier has officially joined the ranks of haute couture. His latest collection has dresses with large bands encircling the body and revealing patches of skin, while emeraldgreen crocodile skirts and diaphanous capes reply to sparkling jeweled dresses.
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Le soutiengorge se montre. Il structure graphiquement la fluiditĂŠ de la silhouette
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La croix, les pierres tombales souriantes et le smiley restent les symboles iconiques de DĂŠvastĂŠe
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L’été en noir et blanc
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es lignes pures graphiques aux imprimés romantiques et raffinés, le noir et blanc reste une valeur sûre de la saison. Superpositions de pièces, associations de matières, découpes et transparences… tous les jeux sont possibles, comme ici Dévastée, avec les jacquards de soie ou de laine, les velours dévorés, le coton découpé au laser. Black and white is a key look this season, such as Dévastée’s silk and wool jacquard and laser-cut cotton.
Le noir et blanc sous toutes ses formes : des lignes graphiques, des superpositions de pièces, des dessins crayonnés à la main dans un esprit couture
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vec un clin d’œil vintage, les tissus et couleurs se mixent joyeusement. Marco de Vincenzo, le jeune créateur italien qui monte, associe des couleurs pop à des coupes raffinées mêlant franges et mailles ajourées. Colors and fabrics get all mixed up in Marco de Vincenzo’s vibrant pop knitwear.
Ultra-raffinement avec cet incroyable tissage de fils multicolores et irisés
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La frange effet de style très été 2015, que l’on retrouve ici en soie, du bout des manches jusqu’aux bordures des cols
Mixer les couleurs, les matières et les textures est une tendance forte de la saison
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Total mix
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Diagonale sensuelle B
Avec des œillets et des boutons dorés, les accroches sont utilisées comme des bijoux
leu marine, rayures et boutons dorés, un air marin souffle sur les collections d’été. Anthony Vaccarello, fidèle à son style sexy rock, décline la rayure sur des pièces minimalistes, ultracourtes et ultra-décolletées, mais résolument sensuelles. With a touch of the sailor, Anthony Vaccarello goes all stripes for ultra-short minimalist pieces.
Les décolletés ultra-plongeants, arrondis, apportent de la souplesse aux coupes affûtées
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La ceinture est le must de l’été. Elle dessine la diagonale et met en valeur l’asymétrie
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Métissages colorés Mix de cultures: des scènes de la vie haïtienne imprimées sur des jupes crayon à la taille ultrahaute
M Le classique et rétro doctor bag revisité avec les couleurs du bogolan, tissu traditionnel malien
élanger et juxtaposer pour l’été prochain les imprimés qui, a priori, n’iraient pas ensemble, avec audace, générosité et excentricité, Stella Jean en a fait sa signature. En mixant ses origines, italiennes et haïtiennes, elle associe tissus ethniques et européens, wax, rayures et pois. Une sorte de «Babel fashion», une conversation entre des cultures différentes qui se marient ici avec brio. Stella Jean juxtaposes prints and mixes her Italian and Haitian roots for a fashion Tower of Babel.
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Etonnants Créateurs
LaurenceDoligé. Des basiques réenchantés
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lle vit en Inde, mais s’inspire des ambiances parisiennes. Laurence Doligépropose un vestiaire contemporain où elle renouvelle nos classiques. A Paris, avec une vingtaine de degrés en moins qu’à Delhi, rencontre au bar d’un hôtel parisien, tendance citron chaud au gingembre. La ligne Laurence Doligé, en quelques mots, c’est quoi? Il y a cinq ans, je suis partie avec l’idée de développer les basiques de notre dressing: le chino beige, la chemise d’homme, la paire de chaussures d’homme, les santiags, la robe de dentelle, la blouse et toutes ces petites pièces vintage qu’on adore et qu’on ne jette jamais. C’est ça, le concept. C’est la garderobe qu’on aime toutes, que j’adapte selon la tendance. Les collections sont fabriquées en Inde? Oui, je vis en Inde pour être proche des fournisseurs et des usines. J’utilise le savoir-faire indien, ça me permet aussi d’être sûre qu’il n’y a pas d’enfants qui travaillent. En Inde, on peut encore rêver, lorsqu’on a une idée, rien n’est impossible. J’ai une façon de travailler assez atypique, car je vis en Inde et je viens à Paris régulièrement, mais en touriste. Je jongle avec les deux pays, je prends ce qu’il y a de bien dans chacun d’eux. Je viens en France pour le «beau». C’est-à-dire ? Le chic, le luxe, le raffinement, les parfums… Lorsque je rentre à Delhi, je travaille sur mes inspirations glanées à Paris, que je twiste avec les propositions indiennes. Quelles sont ces propositions indiennes ? J’ai enfin trouvé le façonnier pour fabriquer le khadi, ce tissu tissé à la main, utilisé pour fabriquer les longhis, ces longs paréos pour hommes. Le khadi est associé à Gandhi, qui avait appelé les Indiens à le tisser et à le porter afin d’affirmer leur indépendance, l’unité et la force de l’Inde. J’ai développé un coton et soie de Bénarès, avec un craquant dans le tissu, presque papier. Je développe la rayure basique de la chemise homme avec ce tissu. Qu’est-ce que l’Inde vous apporte ? La spiritualité ! Indéniablement. Même si tout est difficile, pour vivre et travailler, à côté de la misère, il y a une grande richesse spirituelle. C’est un pays magique, je peux partir en week-end à Jaipur et passer mes vacances à Goa… Les couleurs de Goa sont magnifiques, c’est comme des photos polaroïd, très vives. J’ai fait construire une
maison, une hutte sur la plage, avec la cuisine à l’extérieur. C’est là qu’est née l’idée de ma boutique nommée Vacances, dont le concept est de proposer à Paris tout ce que je mets dans mes valises pour partir en voyage: on y trouve mes vêtements, mais aussi des livres, du linge, des sandales grecques… Je développe aussi une ligne d’huiles essentielles avec un spécialiste à Delhi. Des huiles pour le corps, les cheveux, mais aussi pour le burn out ou encore le hungover, présentées dans de jolis packagings. Ce sera un endroit charmant, avec une cour, une cheminée, un petit restaurant diététique… Ma boutique sera mon univers. Propos recueillis par ANNE DELALANDRE www.laurencedolige.fr
“Ileft France five years ago with the idea of developing basics,” says French designer Laurence Doligé, who now lives in India. “Chinos, a man’s shirt, men’s shoes, a pair of cowboy boots, lace dress, blouse and the vintage pieces you never want to throw away. I live in India to be close to my suppliers and factories, and to be sure that no children are working. I juggle the two countries, taking what’s best in each. When I get back to Delhi I work on the inspirations I’ve collected in Paris, which I then give an Indian twist. Vacances, my new shop in Paris, will be a charming space, with a courtyard, fireplace, and a healthy restaurant. It will be my universe.”
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Etonnants Créateurs
Caroline Ritzler. Vive les combinaisons! C
aroline Ritzler est phénoménale : survoltée, habitée, archi-joyeuse… Et tellement douée. Ses combis commencent à furieusement circuler dans Paris. Des pièces grifféescarolinaritz–elle a coupé la fin de son nom pour l’évidente «photogénie» du mot–, la marque dont elle vient de lancer la première collection. «J’aime le masculinféminin, dit la créatrice. Je trouve qu’il n’y a rien de plus sexy qu’une femme qui porte et s’approprie des vêtements d’homme, qui montre les poignets, le cou, les chevilles, de façon subtile, suggestive. La combinaison est le vêtement masculin le plus vieux du monde, et à la fois le plus contemporain. Elle peut se réinventer à l’infini. Elle est comme une armure. Si tu enfiles une combi, tu vas te tenir d’une certaine manière, tu vas avoir une certaine attitude. C’est cette façon de s’habiller que je revendique: choisir des habits selon son émotion et non selon des codes. Si ta tête est connectée avec ton vêtement, tu seras une bombe, car tu dégageras un vrai charisme. Tu seras en phase.» Tout est made in Paris, des séries toutes mini, 30 pièces maxi, avec des matières nobles, du cuir d’agneau, de la soie, du lin glacé…
CHARLOTTE GUILLEMIN www.carolinaritz.com, en vente au Bon Marché.
Max Vigato et Fabien Bulteau
“The jumpsuit is the most classic piece of men’s clothing and the most contemporary,” says Caroline Ritzler of Carolinaritz, the jumpsuit specialist. “There’s nothing sexier than a woman wearing men’s clothes and making them her own. And it’s a way of dressing I lay claim to because if your clothing is in tune with your brain then you’ll be stunning – you’ll give off real charisma.”
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Etonnants Créateurs
Raphaëlla Riboud. Nuits chics T
aillés dans des soies luxueuses, les pyjamas de Raphaëlla Riboud sont une invitation à la paresse. Pourquoi exclusivement un vestiaire d’intérieur? C’est l’idée d’être beau chez soi. De privilégier les moments intimes, partagés avec ceux qu’on aime. Je ne comprenais pas pourquoi la journée je m’habillais de manière assez pointue et que le soir, chez moi, je devais changer de style. J’ai commencé il y a trois ans, avec une ligne de pyjamas ; aujourd’hui, c’est un vestiaire d’intérieur complet avec des chemises de nuit, des nuisettes, des robes de chambre… C’est un éloge de la paresse…La paresse est un délice. Ces moments sont précieux, encore plus dans la vie d’une femme aujourd’hui. J’imagine un vêtement réaliste à porter, parfois un peu sexy, comme cette chemise de nuit avec la dentelle dans le dos, hybride, intérieur extérieur, un peu couvrant mais pas trop. Simplement contemporain! Tu dis t’être inspirée beaucoup de Faye Dunaway, un peu de Jackie et parfois de Claude Pompidou…Je suis dingue de Claude Pompidou. Avec ses tailleurs orange, ses cheveux blonds, sa peau tannée par le soleil, elle est renversante de classe et follement élégante. Jackie, c’est l’icône totale! Pour les années 1970 et 1980, New York, l’élégance, le chien, le fil.
Tu parles de l’expérience des tissus luxueux sur la peau, c’est très sensuel… Le touché du tissu, la caresse sur la peau, c’est essentiel. Je sélectionne des soies qui viennent d’Italie, je les choisis quasiment à l’aveugle, juste au toucher. Tu développes aussi des imprimés très forts.L’imprimé est toujours exclusif. Pour les dessiner, je travaille avec Julie Chauvin, designer textile. L’imprimé est un espace de liberté infini. La folie vient souvent de l’imprimé! Tes projets ? Des mailles en soie tricotée. Des débardeurs, des culottes, des leggings, des petites choses toutes fines qui ne se froissent pas, qu’on peut mettre en boule dans sa valise, et redoutablement douces. J’adorerais faire une collection homme. Les hommes seraient en chemise de nuit et les femmes en pyjama… ce serait plutôt drôle. Propos recueillis par ANNE DELALANDRE www.raphaellariboud.com
“Ididn’t understand why I was trendily dressed during the day and at home in the evening I had to change style,” says designer Raphaëlla Riboud. “I began three years ago with pajamas; today it’s a full line of interiorwear with nightdresses and robes. I’m offering clothes that are easy to wear and sometimes a little sexy, like the nightdress with lace in the back. It’s hybrid clothing for indoors and outdoors. I select Italian silks by touch; they just have to be incredibly soft. I’d love to do a men’s collection with men in nightdresses and women in pajamas – that would rather funny.”
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n haut à gauche, la sandale en satin noir et fleurs imprimées python, Giuseppe Zanotti Design ; à droite, la sandaleLily noire et imprimé Primary en cuir, Pierre Hardy. Au centre, les sandales à fleurs Lilico Jungle, Sophia Webster. En bas à gauche, les sandales à plateforme Hibiscus brodées, Charlotte Olympia ; à droite, la botte en toile noire brodée de fleurs Merli, Laurence Dacade.
La saison des fleurs Top, left, Giuseppe Zanotti Design sandals ; right, Lily sandals, Pierre Hardy. Center, Lilico Jungle sandals, Sophia Webster. Bottom, left, Hibiscus sandals, Charlotte Olympia ; right, Laurence Dacade boots.
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Denim ultra chic
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a Maison Notify Paris, spécialiste français du denim haut de gamme, a inauguré son premier atelier-boutique en mars 2013 réunissant les collections homme femme et enfant. L’Atelier Notifyy propose également un service exceptionnel de denim sur-mesure dans la pure tradition sartoriale ouvrant ainsi le champ des possibles. Les maîtres tailleurs mettent à votre service leur savoirfaire, leur expertise et leurs conseils et réalisent pour vous un modèle unique.1-3rue Saint-Hyacinthe, ParisIer. 0144500500. www.notify.fr PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Notify Paris, French specialist in high-end denim, opened its studio-store in 2013 where expert tailors make made-tomeasure denim.
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Carnets de
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e Bonjour Demain aux Galeries Lafayett P
our cette nouvelle saison, lesGaleries Lafayette présentent une mode aux teintes acidulées néonisées et aux lignes épurées. Une combinaison gourmande et légère!
Lunettes de soleil, Céline © Photographe Andreas Larsson
Pantalon, Emanuel Ungaro
Pull et pantalon, Dior Homme
Maillot de bain, Albertine
Cabas, Sophie Hulme
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Carnets de
Mode Jupe, MSGM
Jupe, Risto
Vernis Ă ongles, Galeries Lafayette Paris
Chemise, Leonard
Sandale, Mellow Yellow
Robe et sac, Carven
Š Photographe Andreas Larsson
Slipper, Rivieras
Slipper, Marc by Marc Jacobs
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i Chen sculpte des messages. Ou plutôt des idées. Belles comme le bonheur, l’humanisme, la sagesse, douces comme l’harmonie et l’innocence… Li Chen croit aux forces de l’esprit. Tout son travail est imprégné des valeurs taoïstes. Les rondeurs de ses sculptures enflées sont un appel à la légèreté. Li Chen figure une certaine idée du bonheur. Une quête spirituelle. Ses diverses collections s’intitulent La Beauté du vide (1992-1997), Le Voyage spirituel au travers du Grand Ether (2001), Les Gardiens des âmes (2008-2009), Lueurs nocturnes: le guide luminescent (2009-2010), L’Immortalité du destin (2011)… Li Chen invoque le divin. Né en 1963, il est devenu un des plus grands artistes chinois taïwanais. Ses sculptures en bronze ont une âme. Qui apaise la nôtre et éblouit par sa beauté. C M
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Bronzes
divins
Li Chen began his working life sculpting Buddhas to order. Today he brings a certain spirituality to his artistic work sculpting messages and ideas in work called The Beauty of Emptiness, The Immortality of Fateand In Search of Spiritual Space.
Flickering Moonlight, 2009
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Snow Wonderland, 2007
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Fire Master, 2010
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Movin On, 2011
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The Genuine State, 2009
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Galerie Annie Minet-Luc Merenda, 6 rue des Vignettes, 78770 Thoiry. 01 30 88 54 55 www.asie-antiquites.com contact@asie-antiquites.com
Lord of Fire, 2008
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Histoires de parfums L
’amour, le bonheur, la séduction… Ces thèmes indémodables ont inspiré, comme chaque année, une majorité des quelque 1400 parfums lancés dans le monde en 2014. Des sujets galvaudés, mais universels, et par conséquent capables de capter une large clientèle… Pourtant, sur ce marché saturé par les nouveautés mais paradoxalement toujours plus uniforme, quelques maisons se distinguent en allant chercher ailleurs le concept de leurs futures créations: certaines explorent leur palette de matières premières à la recherche d’une pépite; d’autres vagabondent aux quatre coins du monde en ouvrant grand leurs yeux, leurs narines et leur cœur; d’autres encore choisissent de raconter en odeurs une page de leur histoire.PalaceCostes a rencontré Olivier Polge, Jean-Claude Ellena et Thierry Wasser : les parfumeurs respectifs deChanel, Hermès et Guerlain, qui décryptent l’univers de leurs toutes dernières et étonnantes créations. S A R A H B O U A S S E Around 1,400 perfumes were launched around the world in 2014. So we followed the delicate odors of three of the more original and talked to their noses,Olivier Polge, Jean-Claude Ellena and Thierry Wasser.
O
n dit que c’est elle qui souffla à sa grande amie Gabrielle Chanel l’idée de lancer des parfums: Misia Sert fut une figure incontournable du Paris des années1920, pianiste et égérie de l’avant-garde artistique. Ses amis s’appelaient Proust, Cocteau, Picasso, Bonnard ou encore Serge de Diaghilev, cet impresario de ballet dont elle fut la discrète mécène. Réputée pour sa beauté incomparable, cette femme fascinante prête son nom à une nouvelle référence des Exclusifs de Chanel, une ligne créée en2007 et vouée à raconter le patrimoine de la Maison à travers des jus exceptionnels, tant par leur parti pris olfactif que par la qualité des ingrédients qui les composent. Quinzième fragrance de cette collection, Misia est le premier parfum composé pour Chanel par Olivier Polge, qui succède tout juste à son père, Jacques Polge, au poste de parfumeur maison. Afin d’esquisser en odeurs cette femme que la presse surnommait «la Reine de Paris», Olivier Polge a imaginé l’effervescence d’un soir de spectacle à l’Opéra Garnier, époque Ballets Russes. Cherchant à retranscrire «le parfum des lèvres ourlées de rouge et des fards des danseurs, le toucher soyeux des fourrures et du rideau de velours rouge», il a convoqué au cœur de Misia la violette et l’iris, deux fleurs qui prêtent, depuis toujours, les accents poudrés aux bâtons de rouge et aux poudres. Piqué de roses envoûtantes et soutenu par un fond chaud et duveteux de fève tonka et de benjoin du Laos, ce bouquet floral exprime l’éternel féminin. Avec une justesse remarquable, il concilie l’évocation subtile des artifices de la séduction à cette élégance parfaitement intemporelle qui signe les parfums Chanel. Pianist and muse Misia Sert was a key figure on the artistic scene in 1920s Paris. She has now lent her name to the 15th perfume in the Exclusifs de Chanel range. Composed by Olivier Polge, it has a violet and iris heart spiked with rose on tonka-bean and Laotian benzoin foundations.
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Olivier Polge
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Jean-Claude Ellena
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Richard Schroeder
Le Jardin de Monsieur Li n digne héritier de la philosophieHermès, JeanClaude Ellena aime les voyages. Ce sont eux qui lui soufflent l’inspiration desJardins, une collection inaugurée en 2003 avec UnJardin en Méditerranée, suivi d’UnJardin sur le Nil, UnJardin après la Mousson,puis UnJardin sur le Toit. Le dernier en date,LeJardin de MonsieurLi, a pris forme dans l’esprit du parfumeur de la Maison alors qu’il vagabondait à travers la Chine, ce pays où un proverbe dit justement que «la vie débute le jour où l’on commence un jardin». Créations poétiques, LesJardins d’Hermès ne se veulent pas l’écho olfactif fidèle d’un endroit précis, mais plutôt l’évocation d’un univers. Cette cinquième fragrance en est un bel exemple, puisque ce sont ses nombreuses déambulations dans des jardins chinois qui ont permis à Jean-Claude Ellena d’imaginer à son tour le sien: «Je me suis souvenu de l’odeur des bassins, du jasmin, des pierres mouillées, de celle des pruniers, des kumquats et des bambous géants. Tout était là, et même, dans leur étang, les carpes qui prenaient le temps de
devenir centenaires. Les buissons de poivriers du Sichuan étaient aussi épineux que des rosiers, et les feuilles exhalaient une odeur citronnée. Il ne me restait plus qu’à composer ce nouveau jardin, qui contenait tous les autres», témoigne le parfumeur. Un parfum dont la vocation universelle transparaît jusque dans son nom: avec son patronyme, très répandu en Chine, ce MonsieurLi est un peu tout le monde à la fois. Ainsi, chacun est invité à trouver un havre de paix dans cette fragrance lumineuse, complexe mais épurée, dans le plus pur style du grand Jean-Claude Ellena. Jean-Claude Ellena’s latest addition to the Jardin d’Hermès collection is Monsieur Li’s Garden, a scent he first imagined while traveling in China. “I remembered the smell of ponds, jasmine, wet stones, plum and kumquat trees, giant bamboo and Sichuan pepper bushes as spiky as rose bushes with lemony leaves. I just had to compose this new garden.” So he did.
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Thierry Wasser
Santal Royal
e Jicky à Shalimar en passant par Mouchoir de Monsieur, le santal s’immisce, par touches, dans de nombreuses créations Guerlain. Cet arbre mystique, cultivé en Inde depuis quatre mille ans, est la matière fétiche de Jean-Paul Guerlain, qui en fit l’un des ingrédients principaux du très sensuel Samsara, composé en 1989. Pourtant, il aura fallu attendre le lancement de Santal Royal, en janvier, pour que la Maison offre enfin à ce bois précieux le rôle-titre de l’une de ses créations. «J’avais envie de m’exprimer davantage sur lui, de le revendiquer pleinement etautrement, de sublimer sa facette animale, un peu hors du temps», explique Thierry Wasser, parfumeur maison depuis2008. Signalons également que cette note boisée, chaude et très tenace, est particulièrement appréciée au Moyen-Orient: après sa gamme Désert d’Orient, lancée en2012, Guerlain semble une nouvelle fois s’adresser à cette clientèle éprise de sillages capiteux. CarSantal Royal est, sans aucun doute, un parfum oriental: après un départ solaire teinté de néroli et de cannelle, le santal se mêle à la rose et se prolonge sur un fond ambré et cuiré teinté de oud, cet autre bois luxueux dont raffolent les pays du Levant. Une fragrance chaude et épicée, parfaitement équilibrée, qui se distingue également par la qualité du santal qu’il sublime: pour pallier la raréfaction de cet arbre sauvage, sujet à un braconnage intensif,
Pol Baril
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Thierry Wasser a développé un partenariat avec un exploitant forestier en Asie, dans un lieu tenu secret. C’est le seul moyen de garantir aux parfums Guerlain un approvisionnement régulier et de qualité constante en santal. Royal. After a sunny start tinted with orange-flower oil and cinnamon, Thierry Wasser’s Santal Royal for Guerlain finds its heart in sandalwood, then mixes it with roses, before playing out with a prolonged note of oud-wood-tinged ambergris and leather. All for a warm, spicy and perfectly balanced scent that uses only sustainably sourced sandalwood.
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amon Maiden est un tatoueur d’images. Certains marquent les corps, lui tatoue, au stylo bille bleu, noir ou vert, toujours en monochrome, des images. Surtout des dessins rétro, principalement des pin-up et des illustrations de femmes nues, des photographies vintage coquines, des cartes postales anciennes ou alors des images religieuses, des vierges, des nonnes, des Christ… Car Ramon Maiden tatoue presque uniquement des saintes et des putains. Est-il torturé à ce point par l’idée de pureté, hanté par le péché et le mal qui se cache derrière l’apparence du bien, les pires idées noires derrière les plus jolis yeux, le diable derrière l’innocence, pour s’acharner à faire remonter la noirceur de l’âme à la surface? Comme si les désirs les plus secrets et les plus troubles s’imprimaient enfin sur la peau. Ces tatouages ne sont pas de simples décorations des corps, mais des cérémonies. Ramon Maiden exorcise ces images pieuses. Il est le prêtre d’un culte ésotérique étrange et mystérieux. Chez lui, les tatouages sont les signes du démon. Ramon Maiden est espagnol, il est né à Barcelone, en 1972. Ses images tatouées sont magnifiques. Il a inventé le «glamour dark».C M www.ramonmaiden.com
Ramon Maiden is a tattoo artist who, like a good Catholic, inks only saints and whores. He is the high priest of a strange and esoteric cult, his work less like an ordinary tattoo and more like a ceremony, an offering to an inky devil.
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Infomania Des infos étonnantes et des objets excitants
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Le voyage sur unemain
n ne voit jamais son visage, mais il est partout, toujours en équilibre acrobatique sur une main, aux quatre coins de Paris. Il signeKapstand, un pseudo mystérieux. Il a 29 ans et dit simplement qu’il est danseur et qu’il aime la
capitale: «J’ai envie qu’on reconnaisse mes figures plutôt que mon visage.» Cette pose sur une main est sa seule signature. Désormais, il souhaite étendre son voyage à des endroits insolites aux quatre coins du globe.instagram.com/kapstand
Kapstand’s trademark graffiti figure is all over Paris, Instagram, and soon, if all goes well, the world.
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Audaces joaillières
ériennes et graphiques, les créations d’Alexandre Corrot dessinent un nouveau luxe. Celui d’une discrétion remarquable. Tout, dans le travail de l’or ciselé, la brillance des diamants et le chatoiement des pierres de couleur, met en scène l’audace joaillière des collectionsDjula. Djula tient une place unique dans l’univers de la joaillerie contemporaine. A la fois tendance et intemporelle, la marque portée par la créativité d’Alexandre Corrot défend l’idée d’être accessible au désir des femmes. Toutes les femmes. Une distinction particulière qui lui vaut de connaître un rayonnement toujours plus grandissant en France et à l’international. Avec un talent singulier, il réinvente la forme, bouscule les couleurs et imprime à chacune de ses créations une modernité qui répond aux envies des femmes. Au fil des collections, la délicatesse des dentelles, la poésie des silhouettes naturalistes ou encore la géométrie des lignes s’imposent comme des détails forts qui signent le style original de Djula. Saison après saison, Alexandre Corrot enrichit son vocabulaire joaillier, réinterprète ses essentiels à la lueur de ses découvertes, mais en gardant à chaque fois le même dessein: imaginer un accessoire de beauté qui sublime la femme, créer une parure de mode qui échappe au temps pour toujours mieux révéler le plaisir d’un bijou complice à porter au quotidien. Djula. 269rue Saint-Honoré, ParisIer.
01 44 86 08 56. www.djula.fr
In his collections forDjula, Alexandre Corrot designs using gold and diamonds and other precious stones to invent new ideas of luxury. Season after season he creates beautiful accessories that are timeless yet contemporary. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Audaces précieuses O
riginaire de Zurich, Suzanne Syz est réputée pour l’originalité de ses pièces de joaillerie. Des compositions audacieuses, des couleurs vives associées à des matériaux peu conventionnels tels que l’émail, le titane ou l’or gris sont les principales caractéristiques de son travail. Des pièces uniques fabriquées dans son atelier de Genève. Originally from Zurich, Suzanne Syz now produces all her contemporary art-inspired jewelry in her Geneva studio.
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atrick Bellaiche, qui dirige Sud Express est un grand amateur d’art contemporain et en particulier un fervent admirateur de Keith Haring, une des figure du pop-art qui a en particulier maintes fois traité le personnage de Mickey: ce qui lui a donné l’idée d’une collection capsule en partenariat avec Disney. La marque s’est également associe à Véja pour créer deux modèles de tennis aux teintes naturels, 100% écolo : réalisées dans une toile de coton bio équitable, un cuir tanné aux extraits végétaux et une semelle en caoutchouc d’Amazonie. www.sudexpress.com
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pécialiste des tee-shirts haut de gamme, la maison parisienne Majestic, connue pour ses pièces de luxe en soie, lin ou cachemire, élargit désormais sa gamme en proposant d’autres pièces du dressing. Comme ici la chemise en soie teinture artisanale et le legging en daim.
www.majesticfilatures.com
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Disco spleen F
rançois Prost aime les boîtes. Surtout le jour, lorsqu’elles sont pâles, dégrisées. Bien tristes restes de la nuit et de la fête. Pendant des mois, il a sillonné la France et la Belgique pour produire After Party, une série de photographies pleines de nostalgie. www.francoisprost.com/photography Tirages disponibles sur demande: bonjour@francoisprost.com François Prost likes nightclubs, particularly when they’re closed. So for the series After Party he took pictures of them all over France and Belgium.
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Christian Courtin-Clarins
Succès durable
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n 1974, Christian Courtin-Clarins prenait en charge l’internationalisation de Clarins. Aujourd’hui président du conseil de surveillance du Groupe Clarins, l’homme de l’expansion mondiale et du développement durable évoque pour PalaceCostes les 60 ans de la marque mythique de cosmétique, qui a révolutionné la beauté. Que vous inspire ce cap des 60 ans? On réfléchit à ce qui a permis à Clarins de devenir un leader mondial du soin : on reprend les fondamentaux de la marque, on s’assure de ne rien en perdre, et on les améliore. Je me suis donné un axe très lié à ma vision de Clarins entreprise citoyenne, et je m’appuie sur le développement durable. Comment envisagez-vous le développement durable? Ma définition est très simple: c’est «un tiers écologie», je protège la nature, «un tiers sociétal», je crée de l’emploi, et «un tiers économique», je rémunère ce travail à un juste prix. Si je dis: «La voiture pollue, donc on ne fabrique plus de voitures», il y aura peut-être des millions d’individus sur terre
au chômage, donc ce n’est pas du développement durable. Mais si je dis: «Je construis une voiture qui ne pollue pas, ou qui pollue moins», je suis dans le développement durable. Que fait Clarins en faveur de l’écologie? Sur cet axe-là, on se renforce encore. On est depuis les années1990 très avancés sur des projets de développement durable, que ce soit à Madagascar, en Afrique, au Vietnam, et on souhaite continuer. On fait bien sûr aussi très attention à la qualité des matières premières qu’on utilise, et on utilise de plus en plus d’ingrédients d’origine bio, sans même le revendiquer, parce que pour nous ça va de soi. Il ne faut pas oublier que seulement 3% des terres cultivées européennes sont bio, et on n’a pas toujours les quantités nécessaires. Mais, dès qu’on a le choix, on le fait. On continue nos programmes en faveur de la biodiversité. Et comme nous avons su nous approvisionner, et depuis longtemps, sur des matières végétales d’exceptionnelle qualité, nous continuons dans cette voie. Aux yeux d’un entrepreneur conscient de
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Infomania l’avenir et, j’ajouterais, père de famille lui-même, le respect de la biodiversité devient non pas une obligation, mais un devoir. On est aussi très engagés dans l’écoconception des produits, et un gros travail a été fait, en utilisant les faces internes des packagings pour indiquer les modes d’emploi, qui vous disent qu’ils sont spécialistes des produits de en allégeant le poids des verreries… Enfin, justement pour beauté, mais qui n’appliquent jamais leurs produits. Comment créez-vous vos produits? On travaille régulièrenos 60 ans, on a emménagé dans de nouveaux locaux, totalement conçus HQE, haute qualité environnementale, aux- ment avec 250ingrédients, et, chaque année, on passe en revue 400 nouvelles matières premières pour en trouver quels on a ajouté les normes anglaises BREEAM, qui sont sévères. Tout a été pensé dans cette démarche, le recyclage une ou deux qui apportent quelque chose de nouveau dans l’univers de la cosmétique. Ce sont nos ethnobotanistes qui des chaises, des fauteuils, le chauffage, la climatisation… nous les rapportent, notamment Jean-Pierre Nicolas, qui Avec en tête la célèbre phrase de Saint-Exupéry: «On n’héparcourt le monde et se met à l’écoute des pharmacopées de rite pas de la terre de nos ancêtres, on l’emprunte à nos toutes les civilisations, d’Amérique du Sud, chinoise, franenfants.» Quand on protège la nature, on protège le futur, çaise… On étudie ces plantes, parfois des mélanges de donc les enfants. plantes que des chamans utilisent avec des résultats extraC’est aussi pour cela que vous financez les projets des «Femmes dynamisantes» ? Une «femme dynamisante», c’est ordinaires. Un de nos produits démaquillants contient du moringa. On a découvert que les Egyptiens l’utilisaient pour une femme qui consacre son amour, son énergie et son purifier l’eau. Si ça purifie l’eau, ça purifie la peau. temps à s’occuper d’enfants. Nous décernons dans Lancez-vous beaucoup de nouveautés? On ne plusieurs pays ce prix, tourné vers les enfants, vers «Le secret de Clarins, prend pas part à la course à la nouveauté. Pour leur bien-être et leur éducation. lancer un produit, il faut qu’il soit utile. Grâce à Vous parlez d’un tiers sociétal: comment le traduisez- c’est 90% vous chez Clarins? Dans un monde à la fois dur et où à de science et notre avance en recherche, nous avons été les la notion de partage intervient de plus en plus, on a 10% d’art.» premiers à observer les effets de la pollution sur la peau. Depuis1991, nous sommes les seuls à intéun devoir d’y répondre. Puisqu’on connaît une croissance qui ne se dément pas, nous avons la responsabilité de grer à chaque produit de soin pour le jour, quel que soit le continuer à engager des gens. Le but de cette vision, c’est de type de peau, notre complexe antipollution, même si on ne le revendique pas particulièrement. Pour nous, impossible tout mettre en place pour que les gens soient fiers de travailler pour le Groupe Clarins (Clarins, Mugler et Azzaro) et de laisser une femme sortir sans cette protection. Et nous en sommes à la sixième génération de complexe antipollution. pour les rendre heureux. Ça va de la qualité de la restauraC’est ce que vous appelez l’innovation permanente? Oui, on tion à la qualité des bureaux. On veille à ce même genre d’améliorations dans les usines et dans les différentes filiales actualise sans cesse nos produits en fonction de la découverte d’une nouvelle matière première, plus efficace que dans le monde. Notre fierté, c’est de nous dire que les gens sont bien chez nous, sont heureux d’y travailler, et que, lors- celle qu’on utilisait jusque-là. Ou, plus important, d’une qu’ils y viennent le matin, c’est avec plaisir. C’est facile à dire, nouvelle connaissance ou compréhension du fonctionnement de la peau. C’est une de nos spécificités. c’est compliqué à faire. Nous nous y efforçons. Tous les produits évoluent-ils de cette façon? Non. Et c’est Le troisième aspect, économique, comment le gérez-vous? aussi notre force. En1964, dix ans après la création de l’insC’est la rémunération. Il faut suivre chaque personne pour que la rémunération soit à la hauteur de la fonction et du ser- titut Clarins à Paris, les premiers produits lancés sur le vice rendu. Et s’assurer d’être juste à ce sujet. Et transparent. marché étaient les huiles visage 100% naturelles. Ce sont les piliers de la marque, les fondamentaux de la philosophie Quelles sont les recettes du succès de Clarins? Le secret de Clarins, c’est 90% de science et 10% d’art. D’autres marques Clarins. Cinquante ans après, ces produits se vendent de plus en plus. C’est un vrai produit de luxe selon ma définiont aussi des chercheurs extraordinaires. Mais de bons tion, c’est-à-dire un produit qui vieillit bien, puisque rien chercheurs, une qualité irréprochable de matières premières, tout le savoir de nos ingénieurs chimistes, pour un ne peut venir le surpasser avec le temps. C’est le genre de produit qui donne raison à ce que nous sommes et à ce que produit, ce n’est pas assez. Il va lui manquer la touche nous faisons. humaine, qui passe par nos instituts de beauté. On a 5 000 cabines dans le monde, de la cabine du grand magasin Propos recueillis par E L L E N W I L L E R du Printemps à Paris au spa Dinarobin à l’île Maurice. On a “People today don’t buy a product, but a set of values,” says la chance de former plus de 10000 esthéticiennes dans le Christian Courtin-Clarins, chairman of cosmetics firm, monde chaque année, et ce réseau nous permet de Clarins. “That’s ethical commerce, which is in this comdemander à ces femmes, qui ont les mains sur le produit et pany’s genes. I naturally do all I can to find new ways to push sur la peau, ce qu’elles en pensent. Elles vont pousser le things as far as they’ll go and impose strict rules on how we laboratoire à faire la petite amélioration qui fera la diffébehave. Plants have always inspired us and they have to be rence. Comme un grand chef 3étoiles par rapport à un bon protected, but if we don’t buy raw materials in developing cuisinier. Les recettes, c’est bien, mais après, c’est le savoir- countries they will never develop. That’s why we sign faire. Supposez que vous rencontrez quelqu’un qui vous dit: contracts that tie us in for years. We create an economy and «Je suis un grand chef, mais je ne cuisine jamais», vous ne le we complete it with schools, wells and water systems.” croyez pas. Dans les produits de beauté, il y a plein de gens PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Messages brillants
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errière la jeune marque belge Mya Bay se cache Sophie Johnen, une créatrice passionnée d’accessoires. Elle crée des bijoux branchés et élégants (des joncs, des bagues et des bracelets) aux messages évocateurs qui permettent aux femmes d’exprimer leur humeur et leur personnalité. Les bijoux sont fabriqués en laiton et soigneusement plaqués argent, or jaune ou or rose. Des pièces à message qui évoquent l’amour, la légèreté, le voyage ou la liberté. Qu’il est bon d’assembler en accumulations ludiques.
www.mya-bay.com
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a 13 e édition du salon professionnel Made in France Première Vision se déroulera les 7 et 8avril prochain. Les objectifs: détecter, stimuler, valoriser et rassembler tous les atouts de la filière mode française avec des métiers représentés tels que ennoblisseurs, tricoteurs, façonniers… Une vraie mise en lumière des savoir-faire français.
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our sa dernière campagne,Zapa a choisi deux visages montants de la planète mode: Ilona Smet, fille de David Hallyday et Estelle Lefébure, qui surprend par sa fraîcheur et sa grâce, et Alain-Fabien Delon, fils d’Alain Delon, qui nous séduit par son allure de dandy. C’est derrière l’objectif de Julia Champeau que ces deux jeunes mannequins s’épanouissent pour une campagne élégante. www.zapa.fr
Carreau du Temple, les 7 et8 avril. www.salonmadeinfrance.com
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réateur de bijoux basé à Athènes, Yannis Sergakis ne travaille que deux matériaux: l’or et le diamant. Pour sa première collection, Commitment, il a dessiné deux lignes de haute joaillerie: Charnières et Crochets. Ici, les bijoux Charnières font écho à une technique antique de sertissage des pierres. Les bijoux sont en or rhodié noir et diamants. www.yannissergakis.com
Greek jewelry designer Yannis Sergakisonly works with gold or diamonds.
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Le champagne passionnément
polline Godinot, propriétaire de vignobles sur la montage de Reims, fonde laMaison Henriot en 1808, à la mort de son mari,Nicolas Henriot. Très vite, l’excellence de ses cuvées est reconnue, et l’indépendante maison familiale obtient le brevet de fournisseur de la cour du roi de Hollande, Guillaume III. Dans les années 1930, elle s’ouvre avec succès aux marchés internationaux et, en 1990, elle acquière trois maisons de vin : deux en Bourgogne, une dans le Beaujolais. Depuis plus de deux cents ans, la Maison s’appuie sur plusieurs atouts : la sélection des raisins avec le cépage roi chardonnay, l’art de l’assemblage et le choix du vieillissement, pour apporter une
rare émotion à travers ses champagnes. Depuis un an, Thomas Henriot a pris les rênes de ChampagneHenriot. Son arrivée a été ponctuée par deux fortes actualités pour la marque : l’acquisition de la maison Les Aulnois, à Pierry, et la présentation de la nouvelle cuvée inédite Cuve 38, qui restitue une réserve perpétuelle. Henriot has been making Champagne since 1808, using mainly Chardonnay grapes from the region’s best vines. Still family-run (since a year by Thomas Henriot).
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Infomania No u v e a u t é s à l ’ E s s a i
Ford Mustang Shelby GT Wild wild west!
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oiture ou artiste, avoir dès sa naissance un nom célèbre fait déjà une bonne partie du succès. Le nom de Mustang est une légende depuis 1964 ! La nostalgie des grandes aînées des années 1960 est si forte que son retour en Europe, cet été, fait le buzz depuis sa présentation. Selon le même scénario que naguère, Miss Mustang accueille très vite son double extraverti, Super Mustang. Le nom de Shelby s’impose. Les chevaux de bonne école sont sans doute plus sûrs pour le manègeou même la promenade. Reste que dompter un cheval sauvage est une sensation inoubliable. Avec 625chevaux, le V8 n’a jamais été aussi puissant… A l’énoncé d’un tel chiffre, il se trouve des esprits forts pour goguenarder et imaginer l’ambiance cow-boy, les pneus enfumés, torturés et vite détruits, pris entre le moteur monstre et le châssis médiocre. Attention, les clichés ont la vie trop longue. La Mustang nouvelle s’est offert roues indépendantes et moteur à distribution modernes. Adieu, pont rigide et rustique arbre à cames central!Dans ces conditions la Shelby promet la qualité, la quantité, et tout l’argent pour en profiter. Car, côté prix, pas de problème, c’est toujours la belle vie à l’Américaine…
The Mustang has been a legend since 1964, but it has never been widely available in Europe. That’s about to change, however, as not one but two different Mustangs are finally crossing the Atlantic. The sportier version, the Super Mustang or Shelby has a 625-horsepower V8 under the hood and comes with independent rear suspension for better handling. Even so, the new Mustang remains a barely tamed thoroughbred.
R O B E RT P U YA L PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Libérez-vous des contraintes. Porsche Cayman à partir de 699 € par mois(1). Location Longue Durée Porsche Finance sur 37 mois et 45 000 km avec un 1er loyer majoré de 8 000 €.
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Amenapih. Mode au soleil C
ette nouvelle collectionAmenapihest une véritable invitation à la rêverie et à la paresse. Croisières en mer, bains de soleil et nonchalance rythmeront votre été. C’est un vestiaire complet autour du beachwear qui vous accompagnera vers vos destinations de rêve et fera de vous une vraie reine des îles! Le travail artisanal se reflète à travers les broderies des nombreuses tuniques et shorts présents cette saison. Les incontournables de cette collection sont le tee-shirtGypsy orné de coquillages, mais également les espadrilles or, argent et blanches rehaussées de jolies perles. La collection est composée de six maillots de bain
déclinés en plusieurs coloris et adaptés à toutes les morphologies. Coquillages, perles, pompons et imprimés font de ces pièces de vrais petits bijoux. Vous pourrez les porter pour dériver sur votre matelas gonflable, nager dans une piscine à débordement, naviguer à bord d’un yacht ou tout simplement vous prélasser au soleil. Les multiples caftans, dont certains assortis aux maillots de bain, apporteront une touche glamour à vos balades en bord de mer. Sandales, sacs et paréos seront les accessoires indispensables de vos vacances. Le soir, adieu la paresse et bonjour la désinvolture: les différentes robes brodées, à volants ou en dentelles seront parfaites pour vos folles soirées.Farniente, soleil et vacances sont les maîtres mots de cette collection.www.hipanema.com
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nouvelle égérie IKKS P
our amorcer un virage plus mode, IKKS a voulu une campagne publicitaire été2015 très forte. La marque s’est donc entourée du photographe de mode américain Mark Segal et de la jeune top française Camille Rowe-Pourcheresse. Le shooting a eu lieu sur les toits du Xe arrondissement pour une série de visuels en noir et blanc qui soulignent parfaitement la sophistication de la marque.
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ette saison, By Marie, boutique multimarque de créateurs à la sélection particulière, invite la marque de sac de luxeMyriam Schaefer dans sa boutique avenue George-V. Les sacs, cousus main, sont proposés en série limitée. Chaque modèle, doublé cuir, est numéroté, ce qui leur confère la noblesse de la rareté et d’un savoir-faire d’excellence. Ici, le sac Mini Joyce en cuir. 8 avenue George-V, Paris VIIIe. 01 53 23 88 00. www.bymarie.fr
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e it bag Candide de Zadig & Voltaire en cuir lisse et matelassé cousu main dans les ateliers italiens joue le contraste ombre/soleil. En version small ou grand format, uni ou bicolore, à porter à la main ou en bandoulière. Un sac à l’image de la marque: rock et classe.www.zadig-et-voltaire.com
Talentà suivre D
iplômé de la chambre syndicale de la couture parisienne, le jeune designer japonaisKenta Matsushige a su en un petit clin d’œil poétique mais rigoureux imposer un style alliant la tradition ancestrale de son pays d’origine à la modernité branchée de sa ville d’adoption. Avec ses silhouettes très architecturées, il a séduit Carol Lim et Humberto Leon (le duo à la tête de la direction artistique de Kenzo), qui, en tant que présidents du jury du Festival de Hyères, lui ont décerné le grand prix du jury Première vision. Kenta s’est attelé dans la foulée à l’élaboration d’une collection capsule pourPetit Bateau (la marque est partenairedu festival). Vendue à partir d’avril prochain, celle-ci, librement inspirée de l’univers minimaliste de l’artiste américain Donald Judd, encense l’iconique marinière et la réinvente à coups d’imbrications farfelues de rayures et de découpes inattendues. «J’ai essayé de recréer mon univers épuré, mais en le parsemant de touches enfantines.» On attend désormais de le voir réaliser son rêve: une collection en propre. CHARLOTTE GUILLEMIN
A 2012 graduate of the Chambre Syndicale de la Couture Parisienne, Japanese designer Kenta Matsushige won the Jury Grand Prize at last year’s Hyères Festival, and one of his prizes was a collaboration with Petit Bateau. Inspired by US artist Donald Judd and on sale in April, it reworks the label’s basics in surprising ways. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Luxe musclé
évélée lors du concours d’élégance de Pebble Beach, la motoMidual Type 1 est caractéristique du luxe à la française. Un véritable bijou d’orfèvrerie dont les innovations moteur sont protégées par 7brevets. Plus de 45 cuirs cousus main sont proposés aux clients, et ils pourront être assortis avec 25 teintes de fonderie. Les réservations sont ouvertes pour des livraisons à partir de mi-2016. Mais attention, seulement 35 modèles seront fabriqués.
www.midual.com
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ette année encore se déroulera sous la splendide verrière du Grand Palais la 6e édition du Saut Hermès avec 40 des meilleurs cavaliers mondiaux à travers 18nations représentées. La nef du bâtiment avait pour vocation, lors de sa fabrication, d’accueillir des concours hippiques, c’est donc tout naturellement qu’Hermès a choisi ce lieu pour cette manifestation prestigieuse. L’objectif est de faire vivre le jumping au cœur de la capitale et, pour rendre l’événement encore plus parisien, Hermès installera pour la seconde fois un écran sur le parvis de l’Hôtel de Ville pour la retransmission en live de l’épreuve.
Frédéric Chéhu
Du 10 au 12 avril. www.sauthermes.com
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race&Mila est le nom d’une jeune marque qui propose un vestiaire chic et moderne pour les Parisiennes. «Grace», l’hommage à Grace Kelly et à sa féminité, et «Mila»,qui signifie «aimé par le peuple» en russe. Pour cette collection printemps-été, ce sont les imprimés qui sont mis à l’honneur, mixés avec des classiques revisités. www.graceandmila.com
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039 Italyloves you! Tel est le nom de la collection printempsété 2015 de la marque 0039 Italy. Le luxe italien, simple et classe, avec une mise en valeur des matières telles que la soie et le lin. Des broderies, des imprimés décoratifs soulignent l’allure chic décontractée de ce dressing estival. www.0039italy-shop.com
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ascale Renaux est née à Bruxelles, elle fut la journaliste mode du quotidien LeSoir avant d’être nommée rédactrice style du magazine Numéro. Aujourd’hui, elle lance sa première collection de bijoux–de l’or et de l’argent torsadé comme des liens précieux renforcés de nœuds–, joliment intituléeBondage.
www.pascalerenaux.com. En vente chez colette.
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ôm Sevestre revient avec une collection printemps-été aux matières et couleurs douces comme le printemps à venir. Ici le modèleYvonne, composé d’un soutien-gorge triangle et d’un slip brésilien. www.absolutelypom.com
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’univers Mad Lords ne cesse de s’élargir. Les bijoux proposés dans ce private shop ultra-exclusif sont destinés aux femmes ainsi qu’aux hommes qui osent affirmer leurs choix esthétiques. La touche «dandy rock» apportée par ces bijoux soulignera votre personnalité. Caroline et Serge Muller vous guideront dans leur univers pour découvrir ce qui traduira au mieux votre envie du moment. Pour prolonger l’expérience en boutique ou découvrir l’univers Mad Lords à distance, vous pouvez vous rendre sur leur site Web, haut lieu du luxe version2.0. www.madlords.com
Mad Lords’ jewelry selection keeps on growing with “dandy-rock” pieces you won’t find anywhere else. Try such a unique and exclusive shopping experience. Meet Caroline and Serge Muller that will propose you some of these exclusive designers that they keep discovering while travelling all over the world.
Mad Lords. 320 rue Saint-Honoré, ParisIer. 01 45 24 08 31.
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es couleurs acidulées, des coupes amples, ce sont les principales caractéristiques de la précollection printemps-été d’Essentiel. Ici, le cardiganImola, le top Insist, la jupe Impulsionet les chaussures Illimite: pour être prête pour les beaux jours.
Séduisantes minaudières L es derniers modèles signés par Corto Moltedo. Ici, le modèle iconique du jeune créateur, Susan, décliné en deux façons: une version en python rouge; le modèle avec un imprimé graffitiFame ! Now available: three new versions of Corto Moltedo’s trademark bag Susan, including one in red python.
Pour le corps des hommes C
élèbre pour sa technique de remodelage en profondeur,Martine de Richeville redonne tonicité à nos corps et vitalité à notre esprit. Son institut est une adresse parisienne incontournable. Aujourd’hui, elle propose un nouveau soin spécifique aux hommes, adapté à leur morphologie. «C’est un soin qui s’adresse aux hommes qui souhaitent retrouver une ceinture abdominale tonique. Un remodelage qui relance la circulation, qui oxygène le tissu et permet au corps d’éliminer les graisses. Ce qui me passionne, c’est la connexion du corps et de l’esprit, les études confirment que le ventre est le deuxième cerveau. Je travaille sur les causes, le stress et la pression, qui pèsent sur les hommes actifs. Je commence par agir sur les points ostéopathiques crâniens, puis je travaille le passage entre le mental et le physique, c’est-à-dire la nuque et les trapèzes, et enfin la partie abdominale et le dos. Je termine la séance par de la réflexologie plantaire. Les résultats sont très rapides et peuvent être spectaculaires. Le bien-être et la détente se ressentent dès la première séance.»www.martinedericheville.com. 01 44 94 09 38. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Les salons Jean‑Claude Biguine utilisent les produits L’Oréal Professionnel Paris
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Infomania E t o n n a n t s Pa r i s i e n s
Didier Krzentowski. La passion du design E
Elizabeth Toll
nfant, il collectionnait déjà les buvards de pharmacie, les porte-clés. Plus tard, ce seront les montres, l’art contemporain, la photographie, le design… «Une véritable névrose», reconnaît-il, amusé. Une névrose queDidier Krzentowski a su transformer, avec sa femme, Clémence, en création. Sa galerieKreo–«création», en esperanto– est non seulement aujourd’hui la plus importante galerie de design en France, et sans doute au monde, à en croire le dernier classement de la Galerie Paperwall, mais elle est aussi le plus important laboratoire de recherche du design contemporain. Quand Didier Krzentowski ouvre sa première galerie à la fin des années 1990 avec des doublons de sa collection, elle est la seule à vendre du design. «J’ai été le premier à exposer Marc Newson, Ron Arad, les Bouroullec. Aucun d’entre eux n’avait alors de galerie, pour la bonne raison que cela n’existait pas.» Dans le quartier de la rue Louise-Weiss, sa première adresse, fleurissent les galeries d’art contemporain. Les collectionneurs qui les fréquentent ne manifestaient alors que peu d’intérêt pour le mobilier. Soudain, ils découvrent le design, sa créativité, sa vitalité. A la Galerie Kreo, on trouve bien sûr les plus grands noms du vintage, de Pierre Paulin à Joseph-André Motte ou Alessandro Mendini, mais surtout des pièces inédites entièrement produites par la galerie. «Nous nous sommes vite rendu compte que nous préférions éditer de nouvelles pièces plutôt que d’en montrer des anciennes. Rares étaient les éditeurs qui laissaient carte blanche aux designers. Nous avons eu envie de les aider à poursuivre leur réflexion sans contrainte de délais ni de dimensions, de techniques ou de matériaux. Nous leur laissons une liberté totale pour ce qui est du discours. La seule cette phrase du grand chef-opérateur Vilmos Zsigcontrainte est bien sûr celle de l’usage. Ce n’est mond : «Au cinéma, il y a d’abord la lumière, puis le pas mon goût qui me guide, explique Didier cadre, puis les acteurs, puis l’histoire.» La lumière, Krzentowski, mais le concept du créateur. Celui, Didier Krzentowski pourrait en parler des heures. par exemple du jeune designer islandais Brynjar Les luminaires dont il collectionne plusieurs cenSigurðarson. Dans un monde qui s’uniformise, taines de pièces sont la plus grande de ses passions. où l’on trouve partout les mêmes boutiques, les «Pourquoi ? Je n’en sais rien. mêmes hôtels avec les mêmes décors, il défend Il faudrait que je fasse une psychanalyse!» l’idée que l’homme a besoin de retrouver son identité. Ses meubles reprennent ainsi les N A D I N E VA S S E U R manières de faire des pêcheurs islandais. L’idée de la desi- Galerie Kreo. 31rue Dauphine, ParisVIe. «La Luce Vita», jusqu’au 6mai. gner néerlandaise Hella Jongerius est d’injecter de l’afEven as a childDidier Krzentowskicollected objects and in fectif, du non-usage, dans de l’usage. Par exemple dans ses the late 1990s his passion led him to openGalerie Kreo, now tables animalières, comme sa table-bureau surmontée Paris’s leading design gallery. “I was the first to exhibit Marc d’une grenouille. Beaucoup des recherches initiées ici se Newson, Ron Arad and the Bouroullec brothers,” he says. déclinent ensuite pour l’industrie, dans des matériaux “None of them had a gallery for the simple reason that none bien sûr moins précieux, parfois des dimensions existed. We quickly realized that we preferred producing moindres. La galerie fait avancer le design comme la new pieces to showing old ones. We give designers total recherche fait avancer la science!» freedom ; the only constraint is, of course, use. It’s not my Cet hiver, la galerie propose la plus grande exposition taste that guides us, but designers’ concepts. The gallery jamais consacrée aux luminaires, au total plus de 120lampes helps design progress like research helps science progress.” créées par les plus grands designers des années1950 aux Robert Mathieu, «Lampadaire 51» et «Applique 225». Pierre Paulin, «Ensemble Elysée», 1970. Photographies Fabrice Gousset, courtesy Galerie Kreo. années 1970. Le titre de l’exposition, «La Luce Vita», clin d’œil au chef-d’œuvre de Fellini, est aussi une référence à PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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L’agenda très parisien Expositions Bonnes adresses Musique& Night
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Markus Lüpertz L
’art venu d’Allemagne reste somme toute assez confidentiel; nous l’approchons à dose homéopathique. Heureusement, le Musée d’art moderne, monopolisant toutes ses salles, avait célébré en2012 comme il se devait la formidable collection Michael Werner, de quoi mettre en appétit les plus coriaces et d’apprécier à sa juste valeur l’incroyable don du collectionneur à l’institution parisienne. Donation musclée de plus d’une centaine d’œuvres parmi lesquelles on retrouvait les principaux acteurs de la scène allemande. Dans la foulée et sur les mêmes cimaises arrive Markus Lüpertz, une des figures majeures de la peinture outre-Rhin. Né en 1941, il fait partie de cette génération d’artistes de l’après-guerre appelée «Neue Wilden» (les nouveaux sauvages), qui, avec Jörg Immendorff, Georg Baselitz, A.R. Penck…, se sont écartés de l’influence américaine alors dominante, de l’expressionnisme abstrait au pop art. Belle occasion aussi pour cette première rétrospective française de prendre la mesure d’un artiste insatiable qui ne cesse d’affirmer son dédain des catégories stylistiques. A travers ses dessins, ses sculptures, ce qui compte finalement ce n’est pas tant l’abstraction ou la figuration que le mouvement qui traverse les volumes
et les toiles. Cette volonté aussi têtue de revisiter la tradition, d’affirmer que l’histoire des formes n’a rien de formel et qu’elle n’est rien d’autre qu’un matériau qu’il faut sans arrêt remodeler. Cette passion enfin de la mythologie, non pour revenir aux origines, mais pour la jubilation des couleurs, la sensualité de la ligne et la puissance du trait. Lüpertz, c’est un art du débordement.B E R T R A N D R A I S O N MUSÉE D’ART MODERNE. Markus Lüpertz. 11 avenue du Président-Wilson, Paris XVIe. 0153674000. Du 17 avril jusqu’au 19 juillet. Part of the post-war Neue Wilden generation of German artists, Markus Lüpertz’s prolific output – currently in retrospective at the Musée d’art moderne – shows his utter disdain for stylistic genres. In sculptures and drawings, what matters instead is movement, as seen in the works’ celebrations of colors, sensual lines and powerful brushstrokes. Lüpertz’s work is the art of excess. «Staudamm-dithyrambisch», 1966 ©Gemeentemuseum Den Haag. «Sans titre», série «Donald Duck», 1963©Städel Museum-Artothek. «Mozart», 2005 ©Eric Emo /Musée d’art moderne/Roger-Viollet.
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Jean Paul Gaultier
ommencée en 2011, l’exposition itinérante consacrée à Jean Paul Gaultieret initiée par le Musée des beaux-arts de Montréal entame sa dixième étape à Paris après une visite planétaire de Melbourne à Londres en passant par SanFrancisco. Déjà 1 million de visiteurs, les chiffres ne manquent pas pour saluer l’enfant terrible du prêtà-porter et de la couture made in France. Le Grand Palais offre au visiteur un parcours flamboyant à l’image de sa générosité faite de provocation et de discrétion. JPG a l’art de transformer tout ce qu’il touche depuis son arrivée dans l’arène de la mode, en1976. La marinière oubliée dans les coulisses du vestiaire revient avec fracas sur le devant de la scène soufflée en robe du soir. Réhabilité, le corset affublé de seins coniques reprend du service. Les garçons défilent en jupe. Bref, Jean Paul Gaultier, sans se prendre au sérieux, bouscule les codes, franchit les frontières des âges, des sexes et des vêtements. Il signe surtout un état d’esprit ouvert sur la rumeur du monde qu’il interprète avec une insolence joyeuse. Ses défilés sont des spectacles attendus où se croisent les people comme le tout-venant. On y brise les règles avec la liberté d’un métier étincelant en constant renouvellement. La rue investit les podiums de son mélange et les tops peuvent aussi bien rencontrer Yvette Horner à l’accordéon que Conchita Wurst en drag-queen barbue. Avec Jean Paul Gaultier, la mode a pris le large et vit sous le mode d’une curiosité pétaradante. BERTRAND RAISON
GRAND PALAIS. Jean Paul Gaultier.3 avenue
«Lara Stone à la Bretonne. Turks and Caicos», 2009 ©Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, courtesy Gagosian Gallery. «Jean Paul Gaultier», 2005 ©Peter Lindbergh. «Andreja Pejic», 2013 ©Alix Malka. «Madonna», 1990 ©Emil Larsson, 2008. «Kristen McMenamy, rue de la Goutte-d’Or, Paris», 1994 ©Paolo Reversi.
du Général-Eisenhower, ParisVIIIe. 01 44 13 17 17. Du 1er avril jusqu’au 3août. Having already traveled to Melbourne and London, among other cities, on a world tour that began in Montreal, the exhibition dedicated to Jean Paul Gaultierfinally reaches Paris. It traces the story of French fashion’s one-time enfant terrible from his beginnings in 1976 through skirts for men, breast cones and the reinvention – and appropriation – of the sailor shirt, and proves that the 62-year-old designer is still as cheeky and talented as he ever was.
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Le critique de rockBayon et le chanteurChristophe parlent librement de…
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n air de yop christophien valse dans le décor synthétique. Au moins trois Bowie encadrés luisent dans le capharnaüm Sarah Bernardt – en collant chair intégral Diamond Dogs/Ziggy, en toréador gominé et en Prédateurs avec Catherine D’occase, comme dit Gainsbourg. En plein nouvel album*, le Floressas de Saint-Germain cyberyéyé, Christophe, légionné d’honneur de la République française du Nouvel An, rêve à Tanger, dont il revient et se languit, telle la chanson de Syracuse –Tanger où le chanteur négocie villa atlantique près du Baba pour 150000 euros–, et il trafique d’art en suspension architectonique audessus du Montparnasse. On l’avait quitté boulevard Flandrin il y a une trentaine d’années, connu en1967 au «garage des vedettes» de feu Beltoise à Montlhéry, les «Mille Miles» ou surtout le «Stand14» mythique, quand on y briquait les Porsche à Guépard de Dutronc ou les bolides Lamborghini froissés de Christophe, en blouse d’employé minet, il dit: «Tu vois, je m’use, un peu, mais je ne suis pas contre, alors je ne me coiffe plus», en ébouriffant sa crinière vermeille sans âge. Dick Rivers que j’aime beaucoup a deux ans de moins que moi, 68.» Entre une walkyrie bombée vestibulaire, nous servant en attraction un film scato (pub Suchard visqueuse à paraître, sur l’air de Succés fou remiX cul, gorgée d’entrefesse verni à la merde, avec gode étron d’appel coulissant), et les effigies de Bashung ou Lou Reed en esprits du studio Nautilus des airs, Christophe invoque Bowie le grand contemporain. Table de mixage tournante hivernale. BAYON. On fait l’éloge de Bowie par Christophe pour «PalaceCostes». C’est quoi, Bowie? CHRISTOPHE. D’abord, «DB», ce sont mes initiales, Daniel Bevilacqua. Vu qu’il me plaît énormément, ça m’avait frappé. Ce que j’aime chez Bowie, pour revenir au tout début, 70, c’est… pas mal de choses que j’ai ratées. Raté comment ? Quand on est influencé par quelqu’un, on passe de l’un à l’autre – même si on n’a pas forcément envie de se rencontrer… Ce que j’aime chez ce mec, primo, c’est le mime. Après, c’est le mec qui joue du sax pour Idiot l’ d’Iggy. A cette époque, moi, j’ai déjà un peu cette pensée, je suis dès 1972 dans les synthétiseurs. C’est ma palette, ce qui me porte. Alors, je vais tout connaître de Bowie. J’ai tout, les inédits les plus introuvables, les trucs de fou. Quand on aime, c’est le «bizarre» qu’on cherche, ce que les autres n’ont pas.
Et scéniquement ? C’est un des rares que je ne rate jamais en concert. Combien ? Peut-être douze – ce qui est beaucoup pour moi. Le meilleur ? C’est toujours différent, inimitable. Un des plus beaux serait l’hippodrome d’Auteuil, avec le gros ballon, le costume jauneLet’s Dance. Il pousse le ballon et les gens repoussent le ballon, énorme ballon… Tu y étais, hein? Le tout premier contact? C’était mon producteur qui s’occupait de Bowie en France. Dans son bureau, quoi. Francis Dreyfus. Le morceau, «dan dan dan dan deen…». C’était quoi ? Un son? Un timbre? Une pose? C’est la nuance, la voix travestie. Le jeu. Le changement. Et le groupe.
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Photo Christophe : Lucie Bevilacqua. «David Bowie sur le tournage du vidéo clip “Ashes to Ashes”», 1980 ©Duffy Archive & The David Bowie Archive. «Photographie de presse pour l’album “Diamond Dogs”», 1974, photo Terry O’Neill ©Victoria and Albert Museum.
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Les Expositions Ses films, au fait? Justement, là, j’aiPrédateurs, à réviser les nuits qui viennent, parce que je ne l’ai plus vu depuis un moment. Je l’aime bien dansBasquiat. (Christophe sèche sur C’est-à-dire ? A l’époque, j’écoute le Velvet. Je découvre Lou bien avant Bowie. Mon idole de toujours, c’est Lou Reed. l’éminent «Prestige», de Christopher Nolan, 2006, où Bowie flapi joue le visionnaire électricien illusionniste colombophile Nikola Tesla). A hiérarchiser ? Choisir entre eux? Partir dans l’île avec Son album revenant récent? Depuis que Bowie n’apparaît quelqu’un ?… Je n’aime pas beaucoup – mais s’il le faut, je pars avec Lou. Même si ce n’est pas forcément un cadeau, de plus, qu’on ne sait plus, moi je suis le mec pour qui joue sa bassiste, t’as pigé? A l’Olympia, à l’Institut de la musique de partir avec Lou Reed. la Villette… Je ne vais pas la faire parler –je ne suis pas un Donc, le style et le personnage Bowie…Voilà. Lou Reed, je l’aime pour la musique, mais si j’entre dans le personnage, coco–, mais… J’ai acheté l’album sur iTunes, jamais écouté. Je n’ai pas voulu. A une table de poker, je dis : «Attends, là, là je vais revenir à Bowie. Parce que lui, Bowie, tout à coup il a ce que j’aime, il est tout ce que j’aime. Le grain de poudre, c’est pas Bowie? Arrête.» Parce que je ne suis pas prêt. Je ne veux pas encore découvrir sa nouvelle matière sonore. le jaune paille, la chemise – classique, pas jabot, avec le Et le clip avec Tilda Swinton…? J’étais à un concert Marilyn nœud, hyper chic, à partir d’Auteuil, même avant… Tout Manson, Tilda devant moi se retourne: «Vous voulez venir bon. Tout ce que j’aurais voulu avoir. avec moi dans les loges?» Elle me prend par la main. Et C’est paradoxal, parce que Bowie, Davy Jones réduit à luimême… c’est le type passable: œil crevé, dents de lapin, poitrine peut-être qu’elle est sur mon album… Ça s’appelle le creuse, le mods prolo fish& chips… Ouais, c’est le style, un tra- Hasard, l’Inconnu. Revenons au travesti. Bowie bisexuel, homosexuel, asexué? vail sur soi-même. Mais pas forcé, nature: il le vit. Moi, par exemple, je ne suis pas un play-boy non plus, mais je me vois Je n’ai pas besoin d’info, je n’entre pas dans l’intime – c’est comme forcer l’entrée d’une loge et essayer de copiner; me créer ; une ligne, une couleur, des boots, que je vais tenter, tester. Ça passe par l’imagination, une projection, lui surtout pas. Tu vois avec qui il est, t’as compris. En même pareil : il n’a jamais eu personne pour s’occuper de sa garde- temps, femmes particulières: femmes-hommes. robe. Il se pense, il se vit, il pense l’objet. On est des Steve Jobs Traves. Moi, je serais comme Bowie, 50/50. On a ce côté – on ne va pas comparer n’importe quoi, mais… Jobs a pensé féminin qui plaît. Ce qu’on dégage. C’est plus fort que la des trucs et les a réalisés, seul, il a écarté tout le monde. Per- beauté. Lui, dès qu’il a 15-16ans, il passe partout où il a envie, en gourmet – alors que moi je ne choisis qu’un camp. sonne ne nous drive. Aujourd’hui encore moins qu’avant. Comment un Bowie se concilie-t-il avec le rockabilly de Vega? Venant de lui, j’aime ce mystère de lui que je ne connais pas. Je ne veux pas fouiller… Alan Vega, c’est l’électro que j’aime. Mais c’est Alan et Peur d’être déçu? Par lui? Jamais. Il ne peut pas me décevoir. Martin, une paire. Et c’est surtout avec Martin Rev que je Son influence concrète sur toi? C’est en le voyant à vais habiter. A Ferber (studio mythique du XXe, attenant au l’Olympia, en 97-98, avec au pied des trucs delay, que moi boulevard Mortier). Alan me dit: «Quinze jours, il ne va qui n’ai plus fait de scène depuis75, d’un jamais te sortir une note.» Effecticoup j’ai envie de sortir de studio. C’est vement, pas une note en quinze Bowie, là. Il contrôle, et c’est pour ça que je jours. Pas grave. La maison de fais des trucs seul. Je suis à l’école, mais le disques m’a offert Martin. C’était professeur, c’est moi. l’album Bevilacqua, 1994, il aurait Morceau de Bowie favori? Difficile… dû y être. Et donc Bowie, attention, Heroes…? J’aime la version française, la verc’est un mec qui aime Little Richard sion allemande – et la version anglaise, une (pionnier pédé pasteur noir rocker sosie œuvre d’art. J’écoute queHeroes quand on se d’Alan Vega créateur de «Jukebox Baby»), il rencontre, tu te rappelles, derrière mon aime Elvis terriblement. Un mec qui bar… Juste dans la période Eno. dit qu’Elvis est le seul, c’est déjà, tu «Heroes» pour le son, la structure – pas le mesvois… Nous on sait, qu’Elvis est le plus sage ? Je ne suis pas bilingue. J’écoute du blues grand, c’est tout. Ceux qui ne savent pas, depuis que j’ai 12ans sans avoir jamais prêté ils ont une faille. Bowie sait. attention aux paroles. C’est l’imaginaire que Quoi d’autre ? C’est un Anglais. Dans ça déclenche chez moi, c’est tout. cette période 70, je vais beaucoup à PicUn geste Bowie? Bowie, c’est le jeu de cadilly, en overcraft, pour rapporter des jambes, à la Elvis, cherche pas. Vox, des guitares, je traîne à Piccadilly et Sape ? Son costume lui, il a les grands cols, tout ce qu’on voit bleu pétrole, veste un aux mecs en70. Et puis il y a Trident, peu courte, légèreElton John, les Bösendorfer, nos trucs ment demi-fesse, avec les synthés… très bien coupé, Chimie de synthèse, en fait; il recycle comme un tailleur tout, Bowie… Il n’y peut rien, il explose de femme sauf que la de ça, il y a du phénomène en lui, c’est jupe est un pantalon. Chemise jaune paille – ce Elephant Man, il aurait pu le jouer. qui marche très bien avec. 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Coiffure ? Là, tu vois (tirage photo sur une étagère vintage), il a les cheveux plaqués – moi je me suis plaqué les cheveux aussi. Ce que j’aime, c’est que ça change, tout le temps. Court, long, gominé, en arrière, Elvis – ou alors je ne me coiffe plus, défait… Bowie, autant il est dandy, autant il a le naturel. On sait chasser le naturel, pour entrer dans une autre dimension… Sa mort ? Pour moi, qui ne vais jamais m’informer sur YouTube, je ne sais pas où il en est, il est sur Mars – en fait, je crois qu’il est en Amérique… De toute façon, c’est un mort-vivant depuis le départ. Mi-mort, mi-vivant. Il est Tilda, tout ça, c’est des vampires. A qui comparer Bowie? Oscar Wilde ? Je n’ai pas un éventail très… Ce que j’aime chez Bowie, comme chez Elvis, c’est qu’il est incomparable, inimitable. Elvis, Dean: inimités. Pas de point de comparaison. Même Wilde, pff – c’est sûr que ça doit le tourmenter un peu, lui plaire, Wilde, Poe, mais… Edgar Allan Poe et Bowie, ça va ensemble? J’ai commencé avec Edgar Poe. Juste aprèsVipère au poing. Ou Les Mémoires d’un âne, Jean qui pleure et Jean qui rit… Poe me fascinait, me faisait rêver… Un peu comme, tu vas rigoler, de nos jours, LeParfum, de Süskind. La femme qui a écritLesMémoires d’un âne m’a transporté dans une planète, et Poe… «Poewie»… On dit «David Bowie», ou «Bowie»? Je dis «bOWie», comme les «marionneTTES» – ferme ta gueule. Je dis aussi «David Bowie», en fait. Une marque de couteau trappeur, au fait, les «Bowie knives». Si Bowie est une matière, laquelle? Acier ? Bois de rose? Titane, mercure, soie…? J’adore le plastique. Une matière plastique, souple, comme une deuxième peau…
Latex. Fétiche, voilà. Et une voiture? Rhah… Même pas une américaine. Ni une moto. Ni japonaise, même. Une vieille Bentley… Une Continental… Daimler-Benz, ce genre? Oui, Morgan. Ou alors, le «Cab». C’est ce qui va le mieux: un taxi anglais. Tu le vois, monter dedans, non, avec son imper…? Quelque chose de Bowie dans Christophe? Bien sûr. Dans Le Beau Bizarre, le chœur d’Histoire de vous plaire, c’est Bowie. Senorita, c’est Friday on My Mind(reprise des Easybeats surPin Ups, ndlr). On me dit: «T’as piqué, ça.» Non, il me l’a donné. Bowie crooner ? Baryton, chanteur d’opérette, chanson réaliste, folk, soul, glitter, new wave? Il est tout. Un caméléon. Jongleur. Il transforme. Un article de «Libération» titrait un jour des années 80: «Bowie n’existe pas». Pour dire qu’il a tout emprunté, à commencer par Scott Walker.C’est normal. Il y a ceux qui copient, bêtement, mais lui il vole! C’est un voleur. Je suis comme lui. Positif et lumineux. Avec ses mimes extraordinaires. Il faut le voir de près, en concert. Que restera-t-il d’un Bowie? Je ne sais pas. Qu’est-ce qu’il reste d’Elvis ? «This Is My Heaven»…?Il reste une étoile, filante. Qui peut repasser en boomerang. Quelque chose de mystique, de cérébral, d’érotique…?Tout. Des petites poussières qui forment une espèce de bloc, de boule de feu, bouillante, sensuelle, fétiche… On l’entend quand il transmet. Quand il est dans un mode particulier. Parce qu’en fait, hein… Il faut aimer, ce qu’il fait. Et si l’on n’aime pas? Je m’en fous. Je connais plein de gens qui n’aiment pas Elvis. C’est une indication. J’adore les gens qui n’aiment pas. Respect, au revoir. Bowie, au fond, ça ne pourrait pas être italien…?Si. Ça se termine en «i». Propos recueillis par B A Y O N
* Le Christophe2015, de quinze titres originaux, sortira le 15avril, sauf accident… PHILHARMONIE DE PARIS. David Bowie is.221 avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe. 01 44 84 44 84. Jusqu’au 31mai. “What I like aboutBowie,” says French singing legend Christopheas he tours the current Bowie exhibition, “is mime. Then, he’s the guy who played sax on Iggy’s The Idiot. At the time I was into synths, so I wanted to know everything about Bowie. I’ve got them al, the rarest, the unfindables,crazy stuff. I’ve seen him live about 12 times and it’s always different, inimitable. It was seeing him on stage at Olympia in 1997-1998, with his feet on the delay pedals, that me, who hadn’t played live since 1975 suddenly wanted to get out of the studio. My favorite track is perhaps “Heroes”; I like the French and German versions – and the English version is a work of art. He is everything: a chameleon, a juggler. He transforms himself. There are those who copy, stupidly, but Bowie, he steals! He’s a thief and I’m a bit like him.” «Bottes de scène, Aladdin Sane Tour», 1973, courtesy The David Bowie Archive ©Victoria and Albert Museum. «Publicité pour The Kon-rads», 1966, photo Roy Ainsworth, courtesy The David Bowie Archive©Victoria and Albert Museum.
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Liu Bolin L’art du camouflage L
’invité de PalaceCostes, dans sa galerie, rue SaintHonoré, le ChinoisLiu Bolin, pratique l’art de la discrétion. Ici, pas d’ego surdimensionné, puisque l’artiste s’entête depuis près de dix ans à mettre en scène sa propre disparition. Le plus souvent, il se place devant un décor urbain et demande à ses assistants de reproduire minutieusement à la peinture sur ses vêtements les détails de l’arrière-plan. Résultat: l’illusion réussie d’un camouflage parfait, l’artiste, tel un caméléon, se fond dans le paysage. La photographie de chacune de ses interventions témoigne de cette volonté aiguë de transformation tout en révélant le savoir-faire du prestidigitateur. A Paris, on peut aussi le voir chezGuerlain et à laGalerie Paris-Beijing. Revue de détails avec un magicien performer. On vous connaît surtout pour la série «Hiding in the City», initiée depuis plusieurs années maintenant, dans laquelle vous vous fondez dans un décor toujours choisi avec soin. Quel a été le point de départ de cette série? Jusqu’en 2005, je me suis surtout exprimé par la sculpture. C’est ma formation, d’ailleurs. C’est à partir de la destruction de mon atelier, le 16 novembre 2005, que j’ai compris que la sculpture n’était pas le médium approprié pour traduire la révolte qui m’habitait. Je me suis tourné du côté de la performance en prenant mon corps comme objet d’expression. J’ai choisi de photographier et de mettre en scène ma propre disparition en choisissant très précisément le cadre de mon retrait. Toutes les photos de cette série sont prises de face. Considérez-vous que ce soit à la fois un autoportrait et sa négation, puisqu’il s’efface? Au début, j’avais plutôt envisagé la vidéo pour enregistrer progressivement le processus de disparition. Mais je me suis rendu compte que ce n’était pas si simple,et surtout que c’était trop long. De plus, je risquais aussi de bouger, avec un résultat pas très satisfaisant. La photo me paraissait beaucoup plus efficace et j’étais sûr de ne pas avoir de mouvements parasites. L’autoportrait photographié, c’était plutôt un deuxième choix, mais la meilleure solution pour montrer l’effacement. «Liberty Leading the People», 2013 ©Liu Bolin, courtesy Galerie Paris-Beijing.
Dans cet évanouissement programmé, souhaitez-vous mettre entre parenthèses l’individu? Cela fait dix ans que je travaille sur la disparition. Et depuis dix ans, je me demande pourquoi je suis toujours aussi fasciné. Mes premières séries étaient plutôt protestataires, de l’expulsion de mon atelier aux différents problèmes sociaux directement reliés à la Chine, comme la question de l’alimentation ou de la pollution. Et, au fur et à mesure, je me suis aperçu que tous les pays étaient en proie à leurs propres contradictions. Je crois que les thèmes que j’aborde ne concernent pas seulement les Chinois, mais chacun d’entre nous. N’y a-t-il pas un aspect théâtral, dans votre travail, avec ses constants changements de décors et de costumes? Les tenues de camouflage m’ont beaucoup influencé. C’est une technique qui permet de survivre tout en restant invisible. Et puis, je ne suis pas le seul à vouloir disparaître... les gens veulent aussi se sentir protégés. Chacun, finalement, reconnaît son propre désir de disparition en regardant mes photographies. Cela va bien au-delà de mon propre effacement. Pourquoi avez-vous en particulier choisi de montrer la reproduction de «La Liberté guidant le peuple» d’Eugène Delacroix 1830 et celle d’un kiosque à journaux? C’est un hommage aux événements du mois de janvier à Paris, tout en soulignant l’importance que j’attache à la liberté d’expression. Propos recueillis par B E R T R A N D R A I S O N Liu Bolinhas spent nearly 10 years practicing the art of disappearing. He is best known for his seriesHiding in the City, in which he is painted in various urban environments so he is so perfectly camouflaged that he becomes invisible. “Until 2005 I worked in sculpture,” the artist says. “It was after my studio was destroyed on November 16, 2005, that I understood that sculpture was not the right medium for expressing the disgust I felt. My first series were protests, against my eviction from my studio to different social problems in China such as food and pollution. But gradually I realized that all countries had their own contradictions.” For the Galerie PalaceCostes Bolin has chosen a reproduction of Eugène Delacroix’s “Liberty Guiding the People” and a newspaper kiosk: “It pays homage to the events of January while underlining just how important freedom of expression is to me.”
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Terry Richardson
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igure majeure et controversée de la scène photographique mondiale, Terry Richardson revient à la Galerie Perrotin après seize ans d’absence. L’idée première du projet était de documenter les coutumes estivales américaines dans les Etats du Grand-Ouest américain, mais l’artiste, au cours de ses voyages, a été frappé par la tension existante entre les références à la religion et au mystique et l’omniprésence de l’industrie du sexe. Son projet s’est transformé pour devenir la série The Sacred and the Profane. GALERIE PERROTIN. Terry Richardson. The sacred and the profane.76 rue de Turenne, Paris IIIe. 01 42 16 79 79. Du 7 mars jusqu’au 11 avril. Terry Richardson, fashion photography’s aging enfant terrible, is at Galerie Perrotin with The Sacred and the Profane, an investigation into religion and sex in western US states. «Jesus Loves You»; «Adult» ; «Holy Land USA», 2015 ©Terry Richardson, courtesy Galerie Perrotin.
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«Commode Palladiana», 1951 ; «Cabinet Trumeau Architettura», 1951 ; «Chaise Sole», vers 1950; «Chaise musicale», 1951 ; «Assiettes de la série “Tema e Variazioni”», 1950-1980.
Piero Fornasetti
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a première rétrospective jamais consacrée en France àPiero Fornasetti. Plus de mille pièces ont été sélectionnées dans les archives pour répondre au thème de cette exposition: «L’ornement comme élément structurel du design». Pour redécouvrir l’univers décoratif du designer italien empreint de poésie, de fantaisie, qui joue sans cesse des trompe-l’œil et des illusions. LES ARTS DÉCORATIFS. Piero Fornasetti. La folie pratique. 107 rue de Rivoli, ParisIer. 01 44 55 57 50. Du 11 mars jusqu’au 14 juin. The first retrospective of work by Italian designerPiero Fornasetti in France brings together over 1,000 pieces. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Eric Rondepierre
«Convulsion», série «Moires», 1996-1998 ©Eric Rondepierre.
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epuis le début des années 1990,Eric Rondepierre se consacre à la photographie en détournant des extraits de films: en faisant ce qu’il appelle de la «reprise de vue». Le photographe joue avec les clichés: il prélève des images en noir et blanc dans les longsmétrages et les mêle à des photographies contemporaines prises dans son quotidien, créant ainsi une symbiose étonnante entre le réel et la fiction, des «photomontages» sombres, inquiétants, hypnotiques, presque mystiques.Chaque image ainsi créée laissant apparaître des formes étranges, surprenantes, des craquelures, des coulures, des ombres. Comme hantées par des fantômes. MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE. Eric Rondepierre. Images secondes.5-7 rue
de Fourcy, Paris IVe. 01 44 78 75 00.Jusqu’au 5 avril. Eric Rondpierre mixes images taken from films mixed with shots of everyday life to create photomontages that blend fiction and reality. Black and white and shadowy, each image appears haunted by memories of an imaginary past.
Au temps de Klimt
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n retour sur un aspect essentiel de l’Art nouveau: la Sécession, qui est née à Vienne au début du XXe siècle. Au centre de cette exposition seront présentées les œuvres de l’artiste précurseur de cette période: Gustav Klimt, et notamment sa célèbre toileJudith I. L’exposition mettra également en valeur des maîtres de l’avant-garde autrichienne tels qu’Egon Schiele et Oskar Kokoschka. PINACOTHÈQUE 2 . Au temps de Klimt.8 rue Vignon, ParisIXe. 01 44 56 88 80. Jusqu’au 21 juin. The Pinacothèque de Paris’ latest exhibition concentrates on the artists of the Vienna Secession, particularlyKlimt, Schiele and Kokoschka. «Reconstitution de la frise Beethoven», 1985 ©Belvédère, Vienne.
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Maroesjka Lavigne
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est au cours de deux voyages de plusieurs mois en Islande que la jeune artiste belge Maroesjka Lavigne a capté ses paysages endormis par la neige, si présente qu’elle en avale le ciel, le sol, sans éteindre cependant les couleurs vives, presque brillantes, des habitations, des gens. «C’était mon intention d’exprimer ce moment éblouissant, quand parfois le temps semble s’être arrêté.» GALERIE CATHERINE ET ANDRÉ HUG. Maroesjka Lavigne. Island.40 rue de Seine, Paris VIe. 01 43 26 93 75. Jusqu’au 4avril. Young Belgian artist Maroesjka Lavigne’s first solo show is the record of two long stays in Iceland and the country’s magnificent landscapes. «Autobus on the Road», série «Island», 2012 ©Maroesjka Lavigne.
Les clefs d’une passion
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our la troisième phase de son inauguration, la Fondation présente «Les Clefs d’une passion», une sélection restreinte d’œuvres majeures fondatrices de la modernité, de Léger à Mondrian en passant par Giacometti, Delaunay et Matisse. La Fondation affirme ainsi sa volonté de collaborer avec des institutions muséales majeures comme la Tate Modern de Londres, le MoMA à New York, le Musée Pouchkine de Moscou… FONDATION LOUIS VUITTON. Les clefs d’une passion.8avenue du Mahatma-Gandhi, ParisXVIe. 0140699600. Du 1er avril jusqu’au 6 juillet. The third phase of the opening of the Fondation Louis Vuitton is a blockbuster exhibition. Les Clefs d’une passion brings together modern masterpieces, including work by Léger, Mondrian, Giacometti and Matisse, from museums around the world.
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Art Paris Art Fair
e rendez-vous de l’art contemporain met à l’honneur la ville de Singapour et l’Asie du Sud-Est. On pourra admirer la diversité des talents en provenance du Cambodge, de Birmanie, de Malaisie… Des nouveautés sont également attendues: la section «Solo Show, Promesses», dédiée aux jeunes galeries, et l’espace «Art Books Librairie», consacré aux livres d’art. GRAND PALAIS. Art Paris Art Fair. Avenue Winston-Churchill, Paris VIIIe. 01 44 13 17 17. Du 26 au 29mars. Singapore and Southeast Asia are honored at this year’s contemporary-art extravaganza. Erwin Olaf, «Portrait2, Shenzhen», série «Waiting», 2014, courtesy Flatland Gallery. Isabel et Alfredo Aquilizan, «Wing», 2009, courtesy Helene Bailly Gallery. Markus Akesson, «The Initiation», 2014, courtesy Galerie Da-End.
Fernand Léger, «Three Women (Le Grand Déjeuner)», 1921©New York, MoMA, Guggenheim Fund 189.1942/Adagp Paris 2015. Photo ©2015 Digital Image, MoMA, New York/Scala, Florence. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Florence Henri
lorence Henri fut d’abord connue pour sa peinture, avant de se faire une place dans la photographie d’avant-garde. Elle voyage beaucoup, puis se fixe définitivement à Paris au milieu des années 1920, où elle ouvre un studio. Elle introduit dans ses compositions des miroirs et des prismes, n’hésitant pas à adopter des angles de vue originaux et à produire des images fragmentées, comme le faisaient les cubistes. JEU DE PAUME. Florence Henri. Miroir des avant-gardes, 1927-1940. 1 place de la Concorde, ParisVIIIe. 01 47 03 12 50. Jusqu’au 17 mai. Florence Henri was a painter and avant-garde photographer, whose work from 1927 to 1940 is being shown at the Jeu de Paume.
Bernard Plossu
«Portrait Composition, Cora», 1931; «Composition nature morte», 1929 ©Florence Henri/Galleria Martini & Ronchetti.
«T
oute mon enfance, j’ai entendu ma mère parler de nos origines italiennes. J’entendais les noms de tante Dina et de Nana, mon arrière-grand-mère. Puis, un jour, au début des années 1970, je suis parti à Naples, à Rome et à Pompéi sous une pluie torrentielle: c’était magnifique», raconte Bernard Plossu. Même s’il habite aux Etats-Unis, il passe son temps à arpenter l’Italie, à l’aide de son Nikkormat, avec seulement un objectif de 50mm, le plus classique, pour ne pas déformer le réel. La plupart de ces photos sont en noir et blanc, mais le photographe est aussi un adepte du procédé Fresson : des tirages couleur mats au charbon. C’est cette Italie, la sienne, que la MEP nous laisse explorer. MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE.L'Italie de Bernard Plossu.5-7 rue de Fourcy, Paris IVe. 01 44 78 75 00. Jusqu'au 5 avril. Photographer Bernard Plossu grew up listening to his mother talk about her native Italy. So since he began his career in the early 1970s he has been visiting the country and capturing it in beautiful black and white. «Italie, Stromboli» ©Bernard Plossu. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Marcel Bovis
hotographe français né en 1904,Marcel Bovisa fait don à l’Etat le 31 janvier 1991 de ses archives. L’exposition présente les images réalisées à partir de ses négatifs conservés par la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine: principalement des 6x 6, qui était son format de prédilection. «C’est très gentil de ne parler que des images, mais elles n’ont été possibles que par l’évolution bénéfique de la technique», disait-il. En 1933, il acheta son premier Rolleiflex, l’outil idéal qui lui permit d’acquérir l’autonomie. «Libre, je pouvais me promener à ma guise.» Et ainsi immortaliser tout ce qu’il voyait et qui le touchait pour des «raisons indéfinissables». MAISON DE LA PHOTOGRAPHIE ROBERT DOISNEAU. Marcel Bovis. 6x 6. 1 rue de la Division-du-Général-Leclerc, Gentilly. 0155 01 04 86. Jusqu’au 26avril. Marcel Bovis was a French photographer born in 1904 who, when he died in 1991, left his archive to the state. A new exhibition shows a selection of his 6x6-format work. «Liverpool Station, Londres» 1947; «La queue pour le bus, Londres», 1947 ©Ministère de la Culture/ Médiathèque de l’architecture et du patrimoine/RMN-Grand Palais /Marcel Bovis. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Gail Albert Halaban
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ne photographe américaine qui s’invite chez les gens. A New York, pour sa série Out My Window, et à Paris, pour Vis à Vis. Mais toujours d’une façon particulière, très éloignée des méthodes des paparazzi: l’artiste prend préalablement contact avec les sujets qu’elle souhaite photographier, en passant par l’équivalent américain des PagesJaunes. Elle saisit ensuite les intérieurs comme des scénettes de théâtre. Entre observation sociologique et voyeurisme. GALERIE ESTHER WOERDEHOFF. Gail Albert Halaban. Out my window, Vis-à-vis.36 rue Falguière, ParisXVIe. 09 51 51 24 50. Du 31 mars jusqu’au 2mai. The staged photographs of people’s lives thatGail Albert Halahanphotographs in her series Out of My Window (taken in New York) and Vis-à-vis (taken in Paris) sit somewhere between observation and voyeurism. ©Gail Albert Halaban, courtesy Galerie Esther Woerdehoff.
Evgenia Arbugaeva
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vgenia Arbugaeva est née en Sibérie. En 2013, à bord d’un brise-glace, elle rencontre un météorologiste, Slava Korotkiy, qui vit seul depuis treize ans dans une station météo en Arctique. Elle décide d’en faire le thème de sa prochaine série. «En fait, Slava n’est pas seul, racontet-elle. Il peut disparaître dans la toundra, se fondre dans une tempête de neige. Il n’a pas l’instinct de survie que la plupart des gens ont. C’est comme s’il était lui-même le vent, ou le temps.» GALERIE IN CAMERA. Evgenia Arbugaeva. Weather man. 21 rue Las Cases, Paris VIIe. 01 47 05 51 77. Jusqu’au 4 avril. In 2013, photographerEvgenia Arbugaevamet Slava Korotkiy, a meteorologist who had lived alone in an Arctic weather station for 13 years. Her images capture his strange existence in his harsh home. ©Evgenia Arbugaeva, courtesy In Camera Galerie. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Raymond Depardon
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n 1977, à la demande de Franco Basaglia, Raymond Depardon part photographier la réalité des asiles psychiatriques en Italie. «Photographie, sinon on ne va pas nous croire», lui avait-il dit. Il se rend d’abord à Trieste, pour découvrir ensuite par hasard San Clemente, une petite île vénitienne où sont accueillis dans un ancien monastère une centaine de fous dits «incurables». L’ensemble des tirages argentiques est présenté pour la première fois à la Galerie Cinéma. GALERIE CINÉMA. Raymond Depardon. San Clemente. 26 rue Saint-Claude, ParisIIIe. 01 40 27 09 22. Du 13 mars jusqu’au 16mai. In 1977, Raymond Depardon was asked to travel to Italy and photograph some of the country’s mental hospitals, including San Clemente, on a small island off Venice and home to 100 “incurable” cases. The results are on show at the Galerie Cinéma. ©Raymond Depardon, Palmeraie et désert.
Pieter Hugo
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in est une exploration intime de l’Afrique du Sud à travers des portraits, paysages et natures mortes, exposés pour la première fois en France. Pieter Hugo nous présente des thèmes qui le touchent, comme la colonisation, la diversité raciale et les disparités économiques. Entre townships surpeuplés, intérieurs de maisons modestes, portraits de famille et d’inconnus, riches et pauvres, l’exposition raconte l’histoire complexe de ce territoire post-apartheid et à l’avenir incertain. Un moyen aussi pour l’artiste de trouver sa place dans ce pays où le poids du passé pèse tant sur l’histoire collective et individuelle. FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON. Pieter Hugo.Kin. 2 impasse Lebouis, Paris XIVe. 01 56 80 27 01.Jusqu’au 26 avril. Kin is Pieter Hugo’s latest exploration of modern-day Africa, this time his homeland of South Africa. It is a meditation on a complex society still coming to terms with its post-apartheid reality. «Green Point Common, Le Cap», 2013; «Thoba Calvin et Tshepo Cameron Sithole-Modisane, Pretoria»©Pieter Hugo, courtesy Galerie Stevenson, LeCap/Johannesburg et Yossi Milo, New York.
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Icônes américaines
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exposition réunit soixante œuvres emblématiques de l’art moderne américain : Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Ellsworth Kelly… Depuis 2013, date à laquelle le musée ferme pour des travaux d’extension, le San Francisco Museum of Modern Art a décidé de faire voyager ces œuvres à travers le monde. C’est la première fois que le public français pourra admirer cette ue le tableau Songe de tarbouchede l’artiste peintre exceptionnelle collecMouna Rebeiz évoque quelque peu Le Bain turc d’Ingres n’est pas l’effet du hasard. Franco-libanaise, donc tion,parmi les plus riches de double culture française et proche-orientale, Mouna fut jamais présentées. à Paris élève d’Alix de la Source, conférencière au Louvre, GRAND PALAIS. Icônes qui l’initia aux techniques des grands maîtres. Dans cette américaines. Chefstoile, on rencontre une lascivité orientale encore plus d’œuvre du SFMOMA et de la collection Fisher. Avenue Winstonaccrue que chez Ingres. En revanche, la béance mentale des Churchill, Paris VIIIe. 01 44 13 17 17. Du 8 avril jusqu’au 22 juin. baigneuses ingriennes ne se retrouve pas chez les sensuelles The San Francisco Museum of Modern Art is closed for renocomplices de Mouna Rebeiz. Iconoclastes, elles bousculent vation, which means that 60 of its best works can visit France, le postulat méditerranéen de la supériorité masculine en including pieces byWarhol, Lichtenstein, Ellsworth Kelly. s’arrogeant l’emblématique tarbouche du mâle. De Bagdad «Monument for V.Tatlin», 1969 ©Stephen Flavin/Adagp, Paris 2015 ©SFMOMA. «Live Ammo (Tzing!)», 1962 ©Estate of Roy Lichtenstein New York /Adagp, Paris 2015 à Rabat, du roi Farouk d’Egypte à SaMajesté Mohammed VI © SFMOMA. du Maroc, il est ou fut la coiffe des rois et chefs d’Etat du Machrek au Maghreb. Mouna conjugue l’art avec la philanthropie. Du 27février au 9mars, elle aura sa première exposition en solo à la Saatchi Gallery de Londres. A des personnalités du design, de l’art et de la mode, tels Alber Elbaz, Sonia Rykiel, Giles Deacon, Zaha Hadid et Twiggy, elle a demandé de réinventer le tarbouche. A l’issue de l’exposition, Sotheby’s procédera à la vente des tableaux et des tarbouches. La totalité des recettes sera versée à l’association Innocence en danger, dirigée par son amie Homayra Sellier. Cette ONG œuvre au niveau mondial pour la protection de l’enfance contre toutes formes d’abus sexuels et de maltraitance. D J E M I L A K H E L F A Mouna Rebeiz’s most recent paintings play with ideas of masculinity and femininity, the Middle East and the West by contrasting female nudes with the tarbouche or fez, that Mediterranean symbol of male power and dominance. The Franco-Lebanese artist has also asked celebrities such as Alber Elbaz and Zaha Hadid to redesign different fezzes. The paintings and hats will then be sold at Sotheby’s in aid of children’s charity “Innocence en Danger”.
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Mouna Rebeiz
«Songe de Tarbouche», 2014 ©Mouna Rebeiz
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List of galleries | * nouveau participant
Art moderne + contemporain + design Guest of Honour - Art Plural Gallery (Singapore) * / Chan
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Les Expositions
Dans l’Intimité d’un Collectionneur
Jean-Charles de Castelbajac L’art, un analgésique sentimental «L
’art est mon premier analgésique sentimental.» Jean-Charles de Castelbajacne se souvient pas d’un point de départ dans son rapport à l’art et à la collection. Cela se formule dès sa plus petite enfance, dans l’interstice d’une collision de deux éléments incompatibles –l’huile et l’eau–, entre une mère créatrice et un père militaire. En pension dès l’âge de 5ans, jusqu’à ses 17ans, il y développe un système de survie, une capacité à «bricoler des rêves, des accidents. Je faisais des trésors avec des choses trouvées, nids de pie, silex, miroirs, boîtes de bonbons…» Plus tard, ce sera une formation aux Beaux-Arts de Limoges en auditeur électron libre. L’ART CONTEMPORAIN ? Même s’il est issu d’une famille d’amateurs d’art, l’art contemporain alimente en permanence son esprit de création. «Mes antennes se réveillent quand il n’y a pas de logique», et cela génère à cœur ouvert son propre processus à partir d’autres Trinités : «AccidentAppropriation-Détournement», ou «Récupération-TransformationDétournement».
SA PREMIÈRE ŒUVRE? A 15 ans, sa mère lui offre une photographie noir et blanc de l’artiste dadaïsteRaoul Hoffmanndatée de1931. Puis, à 19ans, il achète une œuvre de Claudio Parmiggiani, avec lequel il lie une grande amitié ; il lui a été présenté par le grand collectionneur italien Achille Maramotti, propriétaire de Max Mara à l’époque où, intervenant sur la ligne Sportmax, il se faisait payer en tableaux. SA COLLECTION ? «Je n’ai jamais prémédité le fait de collectionner.» Mais sa collection se construit à travers ses collaborations avec des artistes, sa famille élective. Chez lui, les œuvres de ses amis artistes entremêlent les décennies créatives. Un grand tableau d’Alain Jacquet rappelle l’esprit underground de sa bande de jeunesse, Jean-Marie Périer, Jean-Pierre Kalfon, Pierre Clémenti… Il est le premier créateur à collaborer avec des artistes pour ses défilés: Cindy Sherman, Robert Malavaldans les années 1970, avant le boom des collaborations depuis les années1980, Miquel Barceló, Loïc Le Groumellec, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Robert Mappelthorpe.
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Puis Xavier Veilhan, Pierre Bismuth, Gilles Mahé,Thomas Hirschhorn, Oda Jaune, Gavin Turk.En perpétuel mouvement, il se régénère dans ce qui fait le propre d’une époque. «Je collectionne l’éphémère.» Son bureau est un amoncellement d’œuvres qu’il nomme «le cabinet de curiosité de mon âme». Les créations de Jean-Charles de Castelbajac sont des tableaux vivants où la mode danse en permanence avec l’art. En 1997, il transforme le pape en pop! «J’ai habillé un saint», dit-il. L’ARGENT ?Dans sa famille, on considérait l’argent comme «une abstraction». Il lui a été difficile de mettre une valeur pécuniaire sur les œuvres quand il a fallu en2003 vendre une partie de sa collection chez Christie’s pour relancer son entreprise. SA VISION DU MONDE ? «Un vaste chant karaoké. Je suis au cœur d’une boule à facettes qui me renvoie des fragments de lumière.» Côté ombre, Jean-Charles de Castelbajac est fasciné par les
“Art was my first emotional anesthetic,” saysJeanCharles de Castelbajac. The fashion designer first found solace in art when he was sent away to boarding school. Aged 15, his mother gave him a1931 black-and-white photograph by Surrealist Raoul Hoffmann; aged 19 he bought a work by Claudio Parmiggiani with whom he is still friends. In fact, over time his collection has become a testament to his friendships and the artists he has worked with : Cindy Sherman, Miguel Barcelo, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Robert Mapplethorpe, Pierre Bismuth, Thomas Hirschhorn and Gavin Turk. It is, he says, like “my soul’s cabinet of curiosities.”
fantômes. Il trace depuis dix-sept ans dans Paris un chemin invisible dessinant à la craie des anges au coin d’une rue, au sommet d’une porte cochère, au détour d’un pilier… Un fil continu qui ramène à ce mot qu’il aime peindre sur des toiles chinées: «The end.» «The end» pour commencement. VIRGINIE BERTRAND & NINA R O D R I G U E S - E LY Observatoire de l’art contemporain, plateforme de décryptage www.observatoire-art-contemporain.com Page de gauche: Chris Johanson, «Untitled multicolor»; Jean-Charles de Castelbajac, «Blanc d’Espagne» ; Thomas Hirschhorn, «Necklace CNN», 2002. Page de droite: Gavi Turk, «Flag»; Guilhem de Castelbajac, «Taxi Lamp»; Oda Jaune, «Execution» ; Jean-Charles de Castelbajac, «The End», 2012 ©Philippe Sebirot. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Le Syndicat
’adresse n’est plus très secrète, mais reste bien cachée. Devant la devanture taguée et recouverte d’affiches, certains hésitent encore à pousser la porte. Il n’en reste pas moins que le Syndicat est devenu depuis son ouverture un des spots les plus courus de la rue du Faubourg-Saint-Denis. Ambiance cosy sur fond de hip-hop old school dans un décor faussement décrépi, le manifeste du Syndicat est clair: remettre au goût du jour l’alcool de nos grands-pères, à l’instar des armagnac, cognac, calvados et autres spiritueux, et apporter un peu de modernité à ces produits traditionnels made in France. A la carte des créations pures deSullivan Doh, l’expert mixologue des lieux, des classiques réinventés, comme le Bloody Mary, qui devient le Bleu de Marieavec la vodka remplacée par l’eau-de-vie de myrrhe, ou encore leNevez Old Fashion au whisky français, sirop de chouchen maison, bitter du maquis. Son associé et initiateur du projet,Romain Le Mouellic, confirme : «Ici, tout est nouveau, on n’a rien copié.» Le Syndicat n’est pas un bar à cocktails, c’est «le» bar à cocktails. LE SYNDICAT. 51 rue du Faubourg-Saint-Denis, Paris Xe. 06 66 63 57 60. Behind the shop front covered in posters and graffiti lies Le Syndicat, the hottest new bar on the current hottest street in Paris, which serves original cocktails using French spirits.
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ouveau concept à découvrir, cet Asian food bar d’un nouveau genre a ouvert ses portes aux abords du canal Saint-Martin. Au programme, street food haut de gamme et cocktails inédits, qui puisent leur inspiration du côté de l’Asie du Sud. Pour grignoter, un bel éventail de saveurs avec cromesquis de risotto au lait de coco et citronnelle, tempuras de bœuf au curry rouge ou encore chips de patate douce. Côté plats, le bobun maison et un bao burger complètement dépaysant, composé uniquement d’ingrédients asiatiques : bœuf mariné aux cinq épices, tempura d’oignon, oignon confit et sauce tamarin caramélisé, le tout capturé dans un pain brioché. Le soir, cocktails inventifs, mais aussi liqueurs et bières asiatiques triées sur le volet, à siroter au son des sets des DJ résidents. SISENG.82 quai de Jemmapes, Paris Xe. Ouvert 7 j/7, en continu. A new vision of Asian street food on the banks of the Canal Saint-Martin, such as the Bao Burger: beef marinated in five spice, onion tempura, onion chutney and caramelized tamarind sauce. There are also inventive cocktails and DJ sets.
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Siseng
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Clover
Rina Nurra
Stéphane de Bourgies / Rina Nurra
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n «restaurant de quartier» à Saint-Germain-des-Prés, tel était le projet de Jean-François Piègeet de sa femme, Elodie. La cuisine et la chambre froide sont dans la salle, comme dans une grande cuisine familiale. Un joli décor qui joue avec les matières: céramique japonaise au mur, tables en bois centenaire issu d’une grange canadienne et des armoires ornées d’azulejos. Le midi,Clover propose un menu très abordable. Le soir, une formule plus noble à trois plats avec des entrées ludiques que l’on mange avec les doigts. La spécialité du chef, dite «germanopratine»: la saint-jacques cuite sur un vrai pavé parisien (oui, celui-là même que l’on trouve sur les boulevards!). Chaque jour, le chef propose une nouvelle carte en fonction des arrivées, qui sont exposées comme un tableau vivant au centre du restaurant. Côté cave, une carte de vins d’auteurs et, en invitée, une sélection de portos (la petite touche d’Elodie, d’origine portugaise). Enfin, pourquoi Clover, «trèfle» en anglais? C’est déjà le logo des restaurants de la rue Saint-Dominique, et surtout un symbole porte-bonheur pour le chef et sa femme. V C CLOVER.5 rue Perronet, ParisVIIe. 01 75 50 00 05. Clover is a “neighborhood restaurant” with pretty decor, a good meal deal at lunchtime, a more upmarket menu in the evening, and an interesting wine list.
Il caffè da rosa
éputé pour son épicerie-cantine de Saint-Germain et ses produits d’exception,José Da Rosa a inauguré début décembre son premier «caffè». Une jolie cantinecomptoir qui propose à la carte de délicieuses focaccias, cuites sur place au four traditionnel et garnies de thon blanc, de cecina (équivalent espagnol de la bresaola) ou encore de jambon ibérique DOC Guijuelo, idéales pour un déjeuner sur le pouce à des prix abordables. Avec un bon café, succombez au pastel de nata ou encore aux queijadinhas fondantes et crémeuses à souhait: une merveille! IL CAFFÈ DA ROSA. 15 rue Basfroi, ParisXIe. 01 77 37 99 99. Ouverture d’une autre adresse au printemps, 44rue du Four, ParisVIe. José Da Rosa, known for his deli-canteen in Saint-Germain, has opened his first “caffè”; it serves focaccia (cooked on site in a traditional oven) covered with top-quality Spanish and Portuguese ingredients. Marvelous.
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Ofr Design
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vec toujours cette même envie de défendre la jeune création, Marie et Alexandre Thumerelle, frère et sœur, ont inauguré une nouvelle boutique dédiée cette fois à la mode et au design. Dans le même esprit que leur librairie-galerie, que l’on ne présente plus,Ofr Design nous fait découvrir des créateurs peu diffusés et enchante notre soif de renouveau. Des céramiques de Leslie David aux vêtements de Nina Christen, des chaussures Carritz aux meubles vintage, en passant par une pléiade d’objets insolites, c’est simple, on a envie de tout. OFR DESIGN.3 rue PaulDubois, IIIe. 01 42 45 72 88. This offshoot of celebrated design bookstore Ofr is filled with fashion and design, such as ceramics by Leslie David, clothing by Nina Christen, shoes by Carritz and vintage furniture. We want it all.
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Le Hibou
e Hibou, un bel oiseau qui fait mouche avec sa façade en lambris bleu canard et ses stores noirs. Dès l’entrée, le bar adossé à un majestueux escalier en bois donne le ton. Au milieu d’une belle collection d’oiseaux naturalisés, les fauteuils club et canapés capitonnés accueillent le beau monde germanopratin. Du petit matin au dernier verre de la soirée, ce spot de caractère ouvre grand ses portes et propose une carte d’incontournables de brasserie et quelques jolies surprises qui font fusionner les saveurs d’ici et d’ailleurs. LE HIBOU. 16 carrefour de l’Odéon, ParisVIe.01 43 54 96 91. A café-restaurant as perfect for a morning coffee as it is for a last drink,Le Hibou is also a comfortable spot to eat well-prepared brasserie classics.
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Jean-Pierre Cottet-Dubreuil. Vif argent
Jonathan Paciullo
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l est un orfèvre-cuillériste dans le Marais qui pratique son métier avec grand art. Après dix ans d’apprentissage auprès de son maître orfèvre, Francis Régala, Jean-PierreCottet-Dubreuilreprend le flambeau de l’atelier Richard Orfèvre (30 rue des Gravilliers, Paris IIIe), sis au fond d’une belle cour verdoyante, et réveille la vieille maison endormie. Vous entrez dans la boutique habilement agencée par l’architecte Grégory Monier. Là, Jean-Pierre pratique l’art de recevoir les héritiers venus restaurer leur argenterie familiale, les antiquaires, les Arts déco, Christie’s et une clientèle étrangère curieuse de se frotter à l’art de vivre à la française. Et ils sont servis! Dans l’atelier attenant à la boutique, dont on aperçoit la forge derrière de hautes portes de verre, il travaille le lingot d’argent massif au 950/1 000 (925/1 000 pour les autres, une différence qui fait l’exception) . C’est le dernier à façonner le couvert à la main, une technique de fabrication héritée du XVIIIe siècle. Il martèle l’argent sur le tas pour domestiquer la matière, la répartir de manière homogène et définir le galbe du couvert. Tout est dans le geste, et dans l’oreille: le son sourd, presque cristallin, est un indicateur dont la maîtrise s’acquiert après des années d’apprentissage. Et puis il y a le laminage, le repoussage, l’estampage, l’ébarbage… L’orfèvre-cuillériste est un chef d’orchestre qui accorde les multiples techniques, et il n’y va pas par le dos de la cuillère ! Au centre trônent deux imposantes presses à balancier. Elles permettent d’exercer une pression de 120à 140 tonnes sur les matrices et d’imprimer la forme et le décor du couvert. Plus de trente matrices sont conservées dans l’atelier, un type de couvert par matrice, rangé méthodiquement dans une impressionnante bibliothèque. Certains ont plus d’un siècle, comme le modèleVersailles, tandis que d’autres viennent d’être conçus, ainsi ceux imaginés par Grégory Monier. Des couverts nommésLingot, dont l’épure va beaucoup faire parler d’elle. Un sourire –si la charge de travail le permet– donne le droit de visiter cet atelier qui n’a pas changé depuis le XIXe siècle.
Retour en boutique: on choisit les couverts ou on les commande sur mesure, on se met à découvert pour un candélabre à quatre feux ou un flambeau de style rocaille, un plateau carafe au miroitement incomparable, un kit de naissance design dessiné par le studio 5.5 Designers ou un simple chausse-pied en argent martelé. Deux détails pratiques : l’argent est antibactérien, contrairement à l’inox, et il se passe au lave-vaisselle. Jean-Pierre Cottet-Dubreuil a ceci d’extraordinaire : il mêle traditions des siècles passés et créations contemporaines, invitant les deux à se rejoindre sur la table d’aujourd’hui. Un goût si sûr, devenu si rare, que cette adresse «doit» figurer au programme de votre prochaine visite dans le Marais. ANNE CARPENTIER
Jean-Pierre Cottet-Debreuil was master silversmith Francis Régala’s apprentice for 10 years before he took over his teacher’s store-studio in central Paris in 2012. Working 950/1000 silver (rather than the usual 925/1000), he both repairs family heirlooms and produces new work using the forge and press in the studio, which has hardly changed since the 19th century. Silver, Cottet-Debreuil says, is not just beautiful, but also practical: it has natural antibacterial properties and is entirely dishwasher safe.
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Borgo
remière adresse à l’international pour la marque italienne de décoration qui a installé ses créations raffinées dans un ancien atelier de caoutchouc. Un espace atypique de 700m2, à l’atmosphère brute et industrielle, où se déploie l’ensemble des collections de la maison Borgo : art de la table, textile maison, linge de bain, luminaires et accessoires de décoration. Le style? Maison de famille revisitée. On aime: les parures de lit en lin aux tons naturels, les délicates nappes en dentelle, la vaisselle néo-rustique et les jolies serviettes brodées. Et même un service de personnalisation. BORGO. 4 rue du Grand-Prieuré, ParisXIe. 09 82 33 64 81. Italian interior design brandBorgo now has a space in Paris for its housewares, from tableware to household linens to lighting.
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Kitsuné
t de trois! Après la rue de Richelieu et la rue Madame, la maison Kitsuné vient d’inaugurer sa nouvelle adresse parisienne rue Condorcet. C’est dans un immeuble inscrit à l’inventaire des Monuments historiques que le label franco-nippon nous fait découvrir ses collections de prêt-à-porter homme et femme. Imaginé par les architectes de l’atelier Dimore Studio, l’espace conjugue avec panache matériaux, textures et couleurs. On aime: le Café intimiste et la collection capsuleMaison Kitsuné Condorcet Parisde trois pièces avec chemise en denim, sweat, tee-shirt et tote bag en prime, sur lesquels on a déjà craqué! KITSUNÉ. 68 rue Condorcet, ParisIXe. www.kitsune.fr The Japanese fox has opened its third Parisian store, this time on Rue Condorcet in the 9th arrondissement. Alongside the full range of mens and womenswear it also has a café.
Kann Design
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abricant, créateur et éditeur de meubles, Kann Design, à qui l’on doit, entre autres, le mobilier sur mesure du restaurant Très Honoré, a installé ses créations fifties aux Batignolles. Une seconde adresse qui présente des pièces ultra-vintage où l’on retrouve le savoir-faire et le regard ludique de la marque, autour de pièces vraiment originales, comme le canapé OCE habillé de tissus pied-de-poule. KANN DESIGN. 8 rue des Moines, ParisXVIIe. 09 53 40 86 98. Furniture designer and manufacturerKann Design has brought its 1950s aesthetic to the 17th arrondissement.
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Heimat
uand Pierre Jancou (Racines, Vivant…) inaugure une nouvelle adresse, il convoque aussitôt notre intérêt et notre curiosité. Installé dans l’ancienne demeure de Molière, Heimat a pris ses aises dans un espace convivial divisé en petites galeries avec pierres apparentes. Dans cette trattoria aux accords bistronomiques, la cuisine vibre sous le talent et l’inspiration sans limites du jeune chef italien Michele Farnesi. Ce jour-là: brioche rôtie, pâté de foie, poivre vert et oignons en entrée, rigatoni, ragoût de lapin, olives, origan en plat et tarte chaude chocolat, fèves tonka, poire et fromage blanc pour terminer. En deux mots:une fine table réjouissante, qui mérite la mention très bien de bout en bout, jusqu’aux atypiques propositions de vins dont Pierre Jancou a le secret et souvent l’exclusivité. HEIMAT. 37 rue de Montpensier, ParisIer. 01 40 26 78 25. A French restaurateur has a new restaurant with a German name so he hires a young Italian chef to make food that is exhilarating and delicious, accompanied by an excellent wine list. Welcome home.
Gianni Soglia
Mattis Meichler
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Avedis
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voluant dans l’univers de la mode masculine de luxe depuis plus de vingt ans,Claudine Sahakian a imaginé Avedis, un espace dédié à l’homme niché au cœur de la rue Saint-Honoré. La boutique se présente comme un dressing qui évolue chaque saison et présente une sélection pointue de designers. Le boudoir pour hommes le plus italien de Paris. AVEDIS. 354 rue Saint-Honoré, ParisIer. 01 58 62 49 37. Think of Claudine Sahakian’s store as a big walk-in closet for men who want to keep up with the best in Italian fashion.
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Bagnard
n bon pan-bagnat traditionnel à Paris? Vous pouviez chercher longtemps, y avait pas. Quelle fut notre joie en apprenant que le chefYoni Saada (demifinaliste de Top Chef 2013) avait décidé de le mettre à l’honneur dans son nouveau spot planté à deux pas de la Bourse ! Capturé dans un pain semi-complet des boulangers Emile & Jules, imbibé d’huile d’olive et à l’eau de tomate, le mythique sandwich se décline ici en quatre versions et autant de recettes délicieuses. Notre préféré: Lulu le Bagnard,avec son thon blanc germon et anchois Ortiz, ses olives noires de Kalamata, son œuf fermier, ses cébettes et son mesclun maison. A ses côtés, pissaladière, salade niçoise, ratatouille et autres spécialités régionales font chanter le Sud entre les murs de cette ancienne serrurerie. A venir: apéros sur mesure du jeudi au samedi. BAGNARD. 7 rue Saint-Augustin, ParisIIe. 09 86 17 63 17. “Pan-bagnat” are sandwiches made of wholewheat bread with salad, boiled egg, anchovies or tuna, and olive oil and Bagnard has four versions of the traditional Nice delicacy.
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Jean-Philippe Delhomme. L’esprit Castel ardi matin, 10heures, on s’agite déjà au 15rue Princesse. Les livreurs défilent, on passe l’aspirateur, quelques débris de verre sur les tables et une vague odeur de cigarette laissent deviner que la fête s’est finie tard. Jean-Philippe Delhomme nous retrouve devant la fresque qu’il vient de réaliser au bar de l’Elite, à l’entrée du club. Il évoque celle réalisée au Carlyle parLudwig Bemelmans en 1947 : «A chaque fois que je suis à NewYork, j’aime aller dans ce bar un peu sombre. La revoir, c’est comme un pèlerinage.» Jean-Philippe Delhomme a imaginé une fantaisie poétique de Paris et de sa nuit, dans laquelle se mélangent les époques et ses petits mondes: le taxi anglais, qui raccompagnait les gens chez eux, «c’était quand même assez chic», s’enthousiasme Delhomme; près de la porte, la joueuse de mandoline, «c’était une mendiante bien connue de Saint-Germain-des-Prés, qu’on faisait jouer pendant les fêtes»; une scène «très joyeuse dans les bois», un type qui y promène son chien, une femme nue qui fait du cheval; et Jean Castel à table, dans son uniforme de capitaine; dans une assiette, le fameux steak frites, assez représentatif de ce qu’on venait manger chez Castel tard dans la nuit, «les frites sont très réussies, non ?»; le piano «qui, paraît-il, aurait appartenu à Gainsbourg»; des membres fondateurs apparaissent dans des barques, entourés de femmes nues, on reconnaît l’illustrateur en train de promener son chien sur les quais, «c’est marrant, je porte la même veste aujourd’hui…» Jean-Philippe Delhomme évoque alors le fameux esprit Castel : «On ne venait pas ici seulement pour boire et danser, c’était un endroit assez littéraire qui réunissait des gens d’horizons très différents, des artistes et des écrivains, bien sûr, mais aussi des gens de gauche, des gens de droite, des navigateurs et des financiers. Il y avait à l’époque un vrai plaisir de la conversation. C’est à tout ça que j’ai voulu rendre hommage. Castel est vraiment un endroit mythique.» L U C I E G O U Z E Chez Castel.15 rue Princesse, Paris VIe. Photographie Jérôme Bonnet
“You didn’t just come here for a drink or to dance,” says Jean-Philippe Delhomme, of Castel, the club he has recently redesigned. “It was also a literary place that brought together people from all sorts of different horizons, artists and writers, of course, but also people politically on the left and right, sailors and bankers. At the time, people took real pleasure in conversation. I wanted to pay homage to all of that, the time when Castel was a legendary place.”
Mattis Meichler
M
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Polmard
ans cette boucherie design et de beaux matériaux, c’est tout le savoir-faire et l’éthique de la famille Polmard, agriculteur, éleveur et boucher depuis six générations, que l’on retrouve. La meilleure viande de Paris? C’est ici. Alexandre Polmard, digne héritier d’un patient travail et de nombreuses recherches sur les bovins, poursuit cette quête de l’excellence. Après ses nombreuses collaborations avec la crème des chefs, il offre désormais aux Parisiens une vitrine plantée en plein Saint-Germain. Ici, du bœuf et seulement du bœuf: steak, côte de bœuf, rosbif, tartare… Vendu sous vide après avoir bénéficié d’un procédé unique: «la haute surgélation qui fige la viande à son stade optimal et permet de la conserver bien et longtemps». Ultra-pointu, ultra-goûtu. POLMARD. 2 rue de l’Abbaye, passage de la Petite-Boucherie, Paris VIe. 01 43 29 76 48. Sixth-generation farmer and butcher, Alexander Polmard now has a shop in Saint-German where he sells his beef, perhaps the best in Paris.
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Nos Bonnes Adresses
Le whiskyau parfum F
ace au succès des rhums aromatisés et vodkas aux parfums divers, il était normal que le roi des alcools tente à son tour l’expérience des mariages. Le whisky aromatisé arrive sur les étagères de nos bars. Un produit urbain, féminin, glamour, consommé par une clientèle jeune et le plus souvent très inattendu, au nez comme au palais. Petit tour de la tendance: le miel s’impose comme l’alliance numéro un. Déjà tentée avec succès par Jack Daniel’s, cette fusion assez logique du sucré le plus chic avec l’alcool noble se prolonge dans la gamme Paddyavec son Irish Honeyqui rend hommage au labeur des abeilles irlandaises. Les notes de vanille et de caramel sont très présentes dans ce Whisky à 35°. C’est d’ailleurs le volume de tous les whiskys aromatisés, plus faible donc que les classiques. Toujours sur le miel, la gamme Evan Williams a dégainé la Honey Reserve aux notes d’agrumes et légèrement épicée. Cet aspect épicé est l’un des points les plus étonnants de ces nouveaux whiskys aux fusions parfois bien surprenantes. Voulez-vous de la pomme, de la cannelle, de la cerise? Tout cela existe! Ainsi, la gamme Paddy bouscule franchement les codes avec son Spiced Appleaux surprenantes notes de tarte aux pommes relevées d’un zest de cannelle. Ces pommes rouges d’Irlande se marieront parfaitement dans un cocktail: 4cl de Spiced Apple, quart de citron vert pressé et jus d’airelles, le tout sur glace. Ce cocktail parfaitement inattendu est très réussi et renouvelle la tendance des cocktails à base de whisky revenus en force depuis cinq ans et reprenant des recettes oubliées des années 1920. Lorsqu’on évoque le citron vert, il est difficile de ne pas songer à un whisky au citron vert… Il existe! Ballantine’s Brasil s’inspire d’une tradition selon laquelle les Brésiliens ont l’habitude d’ajouter du citron vert dans les spiritueux. Véritable réinterprétation de la caïpirinha, le mélange franchement épicé au premier abord laisse ensuite se développer les notes vertes de l’agrume. La macération de tous ces citrons verts dans l’alcool écossais est une réussite.
Evan Williams pousse la tendance jusqu’à l’alliance avec la mythique fiancée des liqueurs, la cerise: ce seront cette fois des notes de tabac et pâte d’amande qui accompagneront la dégustation. La cannelle pourrait être le mariage ultime, toujours chez Evan Williams, avec sonCinnamon Reserve. Peut-être les puristes s’étonneront-ils de ces alliances ; on leur rappellera que l’un des plus fameux cocktails célèbre les noces du whisky (bourbon) et de la menthe: le mythique Mint Julep, dont l’une des premières références remonte à 1803. Et que le whisky distillé jadis – et parfois clandestinement – était souvent consommé au sortir de l’alambic, soit en très haut degré d’alcool et non vieilli ; on l’améliorait alors avec des infusions de plantes et même du miel! Plus personne ne sait ce qu’on y mélangeait, peut-être bien des ingrédients encore plus surprenants que ceux de nos whiskys aromatisés! A L After flavored rums and vodkas, whisky is now being sweetened, spiced and infused to appeal to a younger crowd. First out of the 35%-alcohol liqueur distillery wasJack Daniel’sTennessee Honey, which has since been followed by Paddy’s Irish Honey and Spiced Apple. Ballantine’s was inspired by the Brazilian tradition of adding lime to spirits for Ballantine’s Brasil, Scotch cask-steeped with Brazilian lime peel, while Evan Williams has created Cinnamon Reserve and Cherry Bourbon.
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L’entrée des artistes
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Tania Feghali
rois ans après son ouverture dans leXIe, L’Entrée des Artistes de Fabien Lombardi et Edouard Vermynck déménage pour un lieu plus grand, avec un bar au rez-de-chaussée et une salle de restaurant à l’étage, dans le SoPi, toujours en pleine effervescence, et s’associe avec Julie et Olivier Demarle, du Dépanneur. Dans un décor intimiste, avec ses murs de briques rouges apparentes, on savoure des cocktails qui ont du goût et de l’originalité, parfumés de noix de cajou toastée Juniper) ( ou de liqueur de tabac (Mon Vieux Tabac) sur fond de disco/jazz. Avant d’aller dîner dans l’ambiance chaleureuse de la mezzanine un carpaccio de veau, tarama de haddock et citron confit ou encore des saint-jacques, cédrat et olives, le tout accompagné de vins de paysans vignerons. Si on pouvait y danser, on y resterait jusqu’au bout de la nuit. VC L’ENTRÉE DES ARTISTES.30-32 rue Victor-Massé, Paris IXe. 09 67 27 37 44. This bar-restaurant has moved across Paris to a bigger space near Pigalle and now has a bar on the ground floor and a restaurant upstairs for evenings of original cocktails, well-cooked food and wine from small producers.
Guillaume de Laubier
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Les Chouettes
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h, on l’aime, ce lieu! Sur trois niveaux, Les Chouettes, c’est d’abord un vaste espace chapeauté d’une verrière et baigné de lumière qui dessine des atmosphères chaleureuses avec sa cheminée, ses deux salons, son bar à cocktails, sa vaste salle à manger, son salon bibliothèque et ses nombreuses alcôves.Les Chouettes,c’est aussi des assiettes fines et élégantes gorgées de produits frais: œuf crémeux et sa joue de cochon marinée, raviole de langoustine parfumée au fenouil, à l’orange et au basilic, canette des Dombes poêlée, pistaches et butternut café… Côté sucré, le paris-brest croustillant aux noisettes vaut le détour tout comme le mont-blanc! Et pour arroser tout ça? Une cave qui compte une centaine de références, avec, à l’honneur, des petits producteurs biodynamiques. LES CHOUETTES.32 rue de Picardie, ParisIIIe. 01 44 61 73 21. Two salons, a cocktail bar, a huge dining room, a library, numerous alcoves, good food and a great wine list mean you could spend all day and night here.
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Toma sans gluten
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Sinople
açon jardin d’hiver arboré de bananier, cactus et fougères, la nouvelle table du club LeKlay offre une escale exotique en plein cœur du quartier Montorgueil. Frappée de la patte habile de la designer Charlotte Biltgen, la terrasse se pique de couleurs, d’une végétation luxuriante, et capture la lumière sous la majestueuse verrière. La surprise se poursuit dans les assiettes, où le jeune chefRémi Poulain, passé derrière les fourneaux de Chez Laurent et de LaTour d’Argent, allie plaisir et inventivité autour de produits de haute qualité et de saveurs travaillées avec extrême finesse. SINOPLE. 4 bis rue Saint-Sauveur, Paris IIe. 01 40 26 69 66. A restaurant inside ultra-trendy health club Klay, Sinople has beautifully prepared seasonal food in a stunning, plant-filled conservatory.
es cupcakes, ces délicieuses petites friandises colorées ont envahi la ville. PourThomas Scarset, autodidacte de la pâtisserie haut de gamme, tout commence à New York, il y a quatre ans, en compagnie de sa femme, devant la vitrine d’une pâtisserie qui propose un large choix de gourmandises estampillées «sans gluten». La femme de Thomas –comme plus de 500000 personnes en France– est intolérante au gluten, ce qui nécessite un régime draconien. «C’était un vrai bonheur de voir tous ces produits enfin accessibles. Une révolution, car à l’époque à Paris il n’y avait rien. Après avoir travaillé dans la musique, puis comme éducateur, j’avais envie de donner un autre sens à ma vie. Je me suis dit: “Et si je montais la même chose à Paris?!” Au début, ça me paraissait très simple, cette histoire de cupcakes, mais en fait pas du tout… C’est très compliqué!» Comme le hasard fait bien les choses, lorsqu’il est enfin prêt, avec des prototypes qui enthousiasment ses premiers goûteurs, une rencontre va donner un coup d’accélérateur à son projet : la direction du Café Moderne à Bastille s’intéresse à lui et décide de distribuer ses premières créations. C’est l’engouement. Thomas se met à son compte et ouvre sa boutique en ligne. L’envie de cupcakes est à portée d’un clic de souris et, visiblement, il y a de plus en plus de clics : «Pour le Café Moderne, j’en fais 200par semaine. Après, tout dépend, je viens d’en finir800 pour un mariage, et là, j’en ai douze pour une commande. Mais tout est toujours possible, j’en réalise parfois à la demande avec des parfums particuliers ou des couleurs spéciales.» Clarins, Bonpoint, Rice, Des Petits Hauts, Loulou Addict, SoWeAre font régulièrement appel à lui pour des événements. Très soucieux de son appellation «sans gluten», Thomas a même fait valider ses produits par l’Afdiag, l’Association française des intolérants au gluten. Les demandes affluent, le rêve d’une boutique dans Paris se rapproche. Mais déjà d’autres commandes tombent sur le site de Thomas, qui travaille dans son atelier du quartier de la Bastille. A vos cupcakes! A vos souris! A N T O I N E L A U R A I N www.tomasansgluten.com
Thomas Scarset was in New York with his gluten-intolerant wife when they saw some gluten-free cupcakes. Upon his return he began experimenting with recipes for cupcakes his wife could eat. “To begin with I thought that it would be easy,” the self-taught cook says, “but no, it’s really complicated!” His recipes now perfected, you can order your gluten-free but delicious cakes through his website, as a number of big Parisian brands, such as Clarins and Bonpoint, have done for special events.
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la mode est un territoire
LE CARREAU DU TEMPLE - PARIS 7 - 8 AVRIL 2015
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Soin Révérence de Bastien
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e pédicure des stars qui a hissé le soin des pieds aux cimes du glamour est de retour à Paris.Bastien Gonzalez a choisi le complexe Molitor et son tout nouveau spa pour offrir son fameuxSoin Révérence jusque-là réservé aux princesses, stars et hôtes privilégiés des palaces lointains. Un rituel en trois temps prodigué dans une cabine cocon, qui n’a pas son pareil pour embellir les pieds. Gommage, polissage et massage de l’orteil jusqu’au genou, chaque geste, chaque étape, porte à un rare degré d’excellence la notion de soin. Au final, des ongles qui s’illuminent, aussi brillants que l’intérieur d’un coquillage, une peau hydratée en profondeur, des jambes légères comme une plume… Sans nul doute, la meilleure des pédicures. SOIN RÉVÉRENCE DE BASTIEN. 1 heure, 90 € au Molitor Spa by Clarins, 8avenue de la Porte-Molitor, ParisXVIe. 01 56 07 08 80. Pedicurist to the stars Bastien Gonzalez is now offering his Soin Révérence to mere mortals. Get ready for exfoliation, polishing and massage from toes to knees for silky smooth, featherweight legs.
La Prairie
uand la marque de beauté suisse réputée pour l’excellence de son savoir-faire et ses formules luxueuses inaugure une boutique en plein cœur de Paris, on a l’impression qu’un vœu vient d’être exaucé. Sur trois niveaux qui reprennent les codes couleur de la marque, gris, blanc et argent, cette élégante adresse beauté répond aux exigences les plus sophistiquées. L’intégralité des collections de soins y sont présentées, soit plus de 100produits, un espace lounge est ouvert pour les consultations personnalisées, tandis que trois cabines permettent de bénéficier des soins Signatures exclusifs. BOUTIQUE LA PRAIRIE. 199 rue Saint-Honoré, ParisIer. 01 42 21 18 72. Swiss brand La Prairie has arrived in Paris in style: three floors containing the complete 100-product range, a lounge space for personalized consultations and three cabins for exclusive treatments.
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Konfidentiel
’est dans un appartement de la rue Saint-Honoré que se trouve le très cosy salonKonfidentiel, expert à Paris de l’extension naturelle. Pour celles qui ont toujours rêvé d’une chevelure XXL et ultra-volumineuse, faites confiance aux conseils avisés et aux mains expertes deKarim. Une fois la longueur et la couleur choisies, les mèches sont collées à froid une à une par un point de kératine, une technique invisible (et inédite à Paris) sans aucun risque pour les cheveux. Le résultat, en plus d’être naturel, est plutôt époustouflant. Vous repartez avec une chevelure de rêve que vous pourrez garder pendant quatre mois. KONFIDENTIEL. 267 rue SaintHonoré, Paris Ier. 06 20 83 62 80. A discrete hair salon on Rue Saint-Honoré, Konfidentiel specializes in hair extensions. © Great Lenghts
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Alexandre Ciolek
Nos Bonnes Adresses
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l’abri de la rue et des regards, nichée dans un ancien atelier de couture et de lingerie fine, cette gargote de style, précise et texturée, est en parfait accord avec les assiettes. En cuisine, le chefVincent Crépel, baroudeur insatiable qui a fait ses gammes aux quatre coins de la planète, notamment au sein du renommé Hôtel de Ville Crissieren Suisse, ou encore chez André Chiang, de l’éponyme Restaurant André à Singapour. Au menu, des surprises, et que des bonnes! Tandis que le familier flirte avec l’inconnu, que le raffinement se pique de simplicité, les textures et les saveurs s’affirment, le tout au bon service de produits frais d’exception et de compositions épatantes. Comme autant de techniques et d’émotions qui conduisent à une véritable expérience culinaire. Un voyage. PORTE 12. 12 rue des Messageries,ParisXe. 01 42 46 22 64. Hidden away in an old couture studio,Porte 12 has globetrotting chef Vincent Crépel in the kitchens. His style, which is all in contrasts, with familiar and strange ingredients, elegance and simplicity, flavors and textures, makes every meal a voyage.
Kilian
près New York et Moscou,Kilian s’installe à Paris dans la très chic rue Cambon. Savant mélange d’inspiration Art déco et de style haussmannien, cette première adresse vise l’élégance, avec son sol en marbre noir de Belgique, sa table basse sculptée, ses lampes en céramique et ses tapis sur mesure. Chaque espace dédié dévoile la personnalité des différentes collections de parfum: l’Œuvre Noire, Arabian Nights, Asian Tales… En prime, des produits exclusifs, comme les minaudières ou les bijoux parfumés, qui attisent la convoitise. KILIAN. 20 rue Cambon, ParisIer. 01 40 39 94 14. Perfumer Kilian’s first Parisian stores has a different space for each of its five collections.
Porte 12
Rubrique «Nos Bonnes Adresses» réalisée par L U C I E G O U Z E & S A N D R A S E R PE R O
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SoKo D
epuis quelques années, tout le monde a les yeux tournés sur cette jeune Française d’origine bordelaise et qui, 28ans à peine, a déjà un joli parcours dans sa poche. Comédienne (pour Bye Bye Blondiede Virginie Despentes ou Augustine d’Alice Winocour…), SoKo est avant tout une chanteuse dont les influences sont à puiser du côté de la folk mélancolique et de la new wave embrumée. Révélée au plus grand nombre l’année dernière avec le faux clip publicitaire dont elle assurait la bande originale, First Kiss, pour la marque de vêtements Wren, et qui totalise à ce jour plus de 98millions de vues sur YouTube, SoKo est partie tenter sa chance aux Etats-Unis. On peut désormais la croiser entre LosAngeles, New York et Paris. En atten-
dant, on la retrouve, avant de gros projets au cinéma, avec un deuxième album, tout en rage et en rock, où plane l’esprit de Siouxsie& The Banshees et des Cure, et qui devrait changer le regard qu’on porte sur la jeune bimbo au blond décoloré. P A T R I C K T H É V E N I N A la Maroquinerie,le 18 mars. Photographie Michel Comte
SoKo’s song We Might Be Dead Tomorrowwas used for clothing brand Wren’sFirst Kiss film – which has now been seen 98 million times on YouTube. Since then the French singer has headed off to the States and is nearly ready to release her second album.
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Cauboyz
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Husbands
Johanna Benaïnous / Elsa Parra
on, à Marseille, on ne fait pas que du hip-hop ! La preuve avec Husbands, trio tout neuf formé de musiciens issus d’autres groupes (Kid Francescoli, Oh! Tiger Mountain et Nasser), qui, en prenant d’emblée comme nom le titre d’un célèbre film de Cassavetes, annonce la couleur. Ici, on est dans l’évocation d’un rock épique et porté par la pop, qui possède un sens de la mélodie sans pareil et qui cite ses influences sans ciller, qu’elles viennent des années 1970 (le rock) comme des années 2000 (l’électro). Sans prétention, Husbands apporte une touche supplémentaire de cool à la Cité phocéenne. A la Maroquinerie,le 24 mars. Part epic rock, part pop, part electro, and named after a Cassavetes film, Husbands is a trio that proves that Marseille isn’t just about hip-hop.
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Paris
François Coquerel
oni Hoax, le LCD Soundsystem à la sauce française, aura au fil de ses années d’existence permis de faire émerger la figure de son chanteur et leader,Nicolas Ker. Héros magnifique et pathétique, croisé au hasard d’une fin de soirée au Pulp ou dans un rade de Belleville empoissé par la bière, Ker ne sait pas dire non à sa passion pour la musique et s’éparpille pour notre plus grand bonheur. Que ce soit avec Aladdin, avec Gilb’R, le boss du label Versatile, ou Paris, qu’il forme avec le musicien Mike Theis, Nicolas Ker rend hommage à la cold wave qui a marqué les années 1980 avec ses touches de synthés et son esthétique nihiliste. Le premier album deParis, There Is a Storm, paru chez Ekler’o’shock, projet que Ker traîne derrière lui depuis une paire d’années, est ainsi une plongée dans les eaux sombres de ces années où les synthés dansaient tristes mais en cadence. Prochaines dates sur facebook.com/parissubways Ex-leader of Poni Hoax (France’s answer to LCD Soundsystem), Nicolas Ker has now teamed up with Mike Theis for Paris. The duo’s first album,There Is a Storm, is a cold-wave explosion of melancholy synth.
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Superdiscount 3
près cinq ans passés sur scène à faire rugirBeat’s N’ Cube, son live tout en architecture de néons et de stroboscopes, Etienne de Crécy –leader de la French touch et papa de toute la scène électro actuelle bleu, blanc, rouge– a décidé de relancer les aventures de son projet Superdiscount, qui nous ont tant fait danser. Accompagné par Alex Gopher,Super Discount 3, est une machine de guerre électro-vocale où les featurings se bousculent (Madeline Follin, Alex Gopher, Baxter Dury) et qui semble conçue pour être jouée très fort sur scène et pour nous forcer à remuer de force ou de gré. Ce qui est loin d’être une mauvaise chose… Au Zénith, le 28 mars. Etienne de Crécy(accompanied by Alex Gopher) put Superdiscount back together and released a new album that seemed designed to be played live at extreme volumes. Which is probably what will happen.
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exy en diable et multi-casquette comme une seconde nature (chanteuse, actrice, compositrice et mannequin), Tinashe, après quelques mixtapes, mise sur orbite, a confirmé à l’automne dernier que la galaxie r’n’b devrait désormais compter avec elle. Surnommée «la nouvelle princesse r’n’b», l’Américaine avoue sans ciller ses influences: le roi du déhanché pelvien Michael Jackson, la reine du groove érotique Madonna et la queen de la langueur Sade. Son r’n’b, calme et envoûtant, un brin mélancolique, pourrait en faire une rivale de poids face à Rihanna. On parie? Au Trianon,le 8 mars. Tinashe is the new queen of R&B with songs that dance yet remain calm, spellbinding and a touch melancholic.
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ME.Club. Cockorico
e collectif activiste Cancan célèbre l’anniversaire de leur soirée phare et s’offre un joli plateau avec la Berlinoise boss du label BPitch Ellen Allienet notre Frenchy préférée Jennifer Cardini. Cofondateur et résident des Cockorico, Maxime Iko ouvrira les festivités de cette folle nuit d’anniversaire ponctuées de performances déjantées. A la Gaîté Lyrique,le 17 avril. The activist collective Cancan is celebrating a birthday by inviting BPitch honchoEllen Allien and our favorite Jennifer Cardini. Madame Iko is opening.
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Tinashe
Gomillion & Leupold
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Glass Animals
Curtis Harding
n l’avait remarqué dans la dernière campagne Music Project de Saint Laurent, photographiée par Hedi Slimane, avant de succomber à l’écoute de son album Soul Power. Nouveau chef de file de la génération soul, Curtis Harding s’inscrit dans la lignée des Barry White et consorts. Sa folle allure et ses solos blues à la guitare ne devraient pas tarder à vous séduire. A la Flèche d’Or,pour la Pias Nite, le 5mars. He was featured in Hedi Slimane’s Saint Laurent Music Project and he’s now in Paris to do his Barry White-style singing thing.
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Liam Cushing
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Robert Owens
hanteur au milieu des années 1980 du groupe Fingers Inc. (mené par le célèbre producteur Larry Heard), le Chicagoan Robert Owens reste aujourd’hui encore une des voix les plus légendaires de la house music. On se réjouit de le retrouver derrière les platines du Badaboum pour danser sur nos classiques préférés. Au Badaboum,le 17 avril. As a member of Fingers back in the 1980s,Robert Owens was known for his singing; now he’s in Paris to do some DJing.
Alice Moitié
Hedi Slimane
remière signature du label du producteur multi-sollicité Paul Epworth(à qui ont doit les succès d’Adele, Florence & The Machine, PlanB ou des Babyshambles…), le quatuor – originaire d’Oxford et né suite aux insomnies de son leader, Dave Bayley – est passé maître dans l’art de distiller une pop autant nourrie d’influences afro que dubstep, se revendiquant des expérimentations tous azimuts de Flying Lotus, Radiohead, les Strokes ou Animal Collective. Plus près d’Alt-J que d’Oasis,Glass Animals rhabille la British pop des années 1990 de nouvelles sonorités un poil plus intellos et lettrées, pendant que la voix de Dave, puissante et maniérée, lui donne l’impulsion contemporaine nécessaire. A la Gaîté Lyrique,le 20 mars. More Alt-J than Oasis,Glass Animals update Brit pop with new sounds from more interesting places.
Citizens!
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ls avaient fait sensation avec les tubes True Romance et Reptile. Signature du pointu label Kitsuné, Tom, Lawrence, Martyn, Mike et Thom, les Londoniens du groupe Citizens! sont de retour en avril avec leur nouvel album, European Soul. Trois ans après Here We Are, on se réjouit de se déhancher sur leur joyeuse pop stylée. A la Gaîté Lyrique,le 18 avril. Three after their debut, theCitizens! boys are back with more joyous, stylish pop.
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GautierCapuçon
Mon violoncelle et moi L
il se contente de sourire. «Si ça contribue à en dépoussiérer l’image et convaincre les plus jeunes de s’y intéresser, j’accepte volontiers l’étiquette…» Soucieux de transmettre son expérience de la scène, Gautier vient de créer une classe d’excellence au sein de la Fondation Louis Vuitton. Trois jours par mois*, il se consacre à six violoncellistes de 19à 25 ans en fin d’études. Point d’orgue de ces rencontres: une prestation ouverte au public dans le splendide auditorium. Et lorsque Gautier Capuçon fait escale dans son port d’attache, à deux pas de la place Vendôme, il relègue enfin son instrument au second plan pour les beaux yeux de Delphine, son amour d’adolescence, et leurs deux filles – Fée, 5 ans, et Sissi, 2ans. L’artiste savoure alors son luxe absolu : «Ouvrir une bonne bouteille de vin accompagnée d’un morceau de fromage, allumer un feu dans la cheminée… et un cigare. Depuis que le chef d’orchestre Claudio Abbado m’y a initié à l’âge de 16ans, je suis totalement addict !» P A T R I C I A K H E N O U N A * Prochaine session : les 26, 27 et 28mars. En concert le 2avril, au Théâtre des Champs-Elysées, ParisVIIIe.
“1 + 1 = 1,” saysGautier Capuçon of his relationship with his cello. The musician plays nearly 130 concerts a year and for 10 years played chamber music with his violinist brother, Renaud. (“We now work separately because we both needed the space to breathe.”) Gautier wants to share this long experience on stage, so he has created a “Classe d’Excellence” at new Paris arts hub Fondation Louis Vuitton. Three days a month, he will hold masterclasses for six cellists aged 19-25 selected by audition, with each class and the concert that follows open to the public.
Gregory Batardon
es yeux mi-clos, la bouche entrouverte, il l’enlace tendrement. Corps à corps sensuel, presque charnel, entre Gautier Capuçon et son Matteo Goffriller, un violoncelle datant de1701 restituant les sonorités «les plus proches de la voix humaine». «Lui et moi? C’est 1 + 1= 1», affirme Gautier Capuçon. Sourire désarmant, œil de velours, longue chevelure brune… ce jeune Savoyard de 33 ans est sans doute le violoncelliste le plus glamour de sa génération. «J’aime être élégant, m’habiller», reconnaîtil. Depuis une dizaine d’années, il confie la réalisation de tous ses costumes de scène à Ermenegildo Zegna; il «raffole de leurs matières exceptionnelles et des coupes ultra-confortables». Bardé de récompenses et de premiers prix internationaux, ce travailleur acharné sillonne la planète au gré de 130 concerts par an. «Pendant dix ans, mon frère(Renaud Capuçon, violoniste, ndlr)et moi avons joué beaucoup de musique de chambre. Aujourd’hui, je trace ma route seul. Chacun éprouvait le besoin de respirer.» Revendiquant farouchement le décloisonnement des genres en matière de projets musicaux, ce fou de jazz ne s’interdit pas le horspiste. «A condition que la démarche soit sincère et artistique, il n’y a rien de scandaleux à mélanger classique et rap, techno, pop, ou encore musique baroque et indienne. On associe bien le sucré et le salé en cuisine. Bien dosé, ça apporte toujours du peps à un plat, non?» Fan du groupe anglais Muse –il rêverait de travailler avec eux–, Gautier Capuçon admire aussi Beyoncé ou Lady Gaga: «Cheek to Cheek, son dernier album avec Tony Bennett est incroyable. Quelle voix de folie!» Quand on le qualifie de rock star de la musique classique,
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Ghost Culture O
n peut faire confiance au label Phantasy Records et à son boss –le DJ et producteurErol Alkan, qu’on ne présente plus– quand il s’agit de détecter les talents de demain. Après nous avoir enchanté avec l’évanescent Conan Mockassin et le très psyché Daniel Avery, Erol sort le premier album deGhost Culture. Ou un jeune Londonien, repéré dans le quartier over-branché de Shoreditch et avec qui le producteur star s’est tout de suite attablé en studio pour l’aider à sortir son premier album, sobrement intitulé Ghost Culture. Les amateurs des années 1980, des Depeche Mode et New Order des débuts, des nappes de synthés glaçantes juste réchauffées par une voix de
Frank Loriou
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crooner tout en basse, seront ravis, tant Ghost Culture parvient à faire le lien entre une certaine tradition cold wave, la techno de Detroit, les boucles de synthé malicieuses et un song-writing élégant et maniéré. Mais surtout, une mélancolie à filer la chair de poule. PAT R I C K T H ÉV E N I N
Festival We Love Green,le 30 mai. Photographie Flavien Prioreau
Erol Alkan’s latest discovery Ghost Culture is straight outta Shoreditch and his debut album is like early Depeche Mode and New Order with a bassy singer and a heady dose of melancholy.
Robi
uelques années déjà qu’on guette, du coin d’une oreille affûtée, Robi, jeune chanteuse et compositrice française, qui tient à tout faire ellemême. Et qui, depuis la sortie de son premier album, L’Hiver et la Joie, il y a deux ans, s’est posée en outsider de la pop à la sauce française. Pas si éloignée que ça de l’univers ambigu de Christine& The Queens, mais dans une version plus introspective et sombre, Robi réussit le pari de mélanger ses influences dans un exercice de haut vol, où les fantômes de Bashung, DominiqueA, Joy Division et Barbara valsent dans la lumière, portée par des textes à filer la chair de poule. Au Divan du Monde,Festival Les femmes s’en mêlent, le 26 mars. With a style that mixes intelligent pop and French chanson, singer-songwriter Robi is an outsider on the French pop scene. PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Musique & Night
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RomainPlay
l est aux festivals ce que la cuisine est aux soirées appart, c’est-à-dire là où ça se passe.Le Camion Bazar trimballe sa bonne humeur et ses vinyles sur les routes de France et d’Europe. Au volant et aux platines,Romain Play et Benedetta, un duo qui s’est donné pour mission de partager son sens de la fête à grand renfort de paillettes,de déguisements, et surtout de musique. House, pop, jazz, afro, rock, hip-hop… le Camion Bazar ne se fixe aucune limite tant quand il s’agit de faire régner la bonne humeur. Et quand Romain nous a parlé de ses morceaux préférés, on s’est dit: «Vivement la prochaine fois!» Le morceau qui pourrait être l’hymne du Camion Bazar? Le track Le Camion Bazarde Flabaire (collectif D.KO). Pas vraiment besoin d’expliquer ce choix! Flabaire, artiste du collectif talentueux avec qui on joue souvent, a composé ce morceau. On est très honorés et on le passe à chaque fois. Le morceau idéal pour ouvrir un DJ set? Life Goes On(dance ritual mix) de Little Louie Vega, feat Arnold Jarvis. C’est un vieux classique de house qui est parfait pour débuter, car il commence doucement. Je peux partir après sur ce que je veux, il n’est pas trop chargé. Le morceau parfait pour réveiller le dancefloor? Emba Anthem de Ark. Ce track est juste une bombe atomique. Avec cette voix de MC hip-hop mélangée à la house, ça explose ! Sans oublier que j’ai un grand respect pour cet artiste. Sinon, The Man With the Red Facede Laurent Garnier, une tuerie monumentale qui rend tout le monde fou! Le morceau que tu aurais aimé composer? From Disco to Discode Whirpool Productions, la version Whirpool Disco Opera. Il est comme moi, il est complètement disco! Avec un groove intemporel. Si on sort de la musique
électronique, The Great Gig in the Skyde Pink Floyd… frissons. Le morceau sur lequel tu ne peux pas t’empêcher de danser? Jingo (special remixed version) de Rams Horn. Il a un super groove, un côté tropical, et, après trente ans, il est toujours aussi fun. Le meilleur morceau de ton artiste préféré du moment? Purdie de Snacks. Il te retourne un dancefloor avec un bpm de 110 (donc lent), une rythmique jazz et une voix chaude… Un tube !! On les aime tellement, ces deux-là, qu’on les a programmés en live dans le CamionBazar. Le morceau que tu écouteras jusqu’à la fin de tes jours? Toutes les musiques de Monsieur Ennio Morricone, car il m’a toujours fait rêver depuis mon plus jeune âge. Encore maintenant, et donc pour toujours. Le morceau que tu joueras au mariage de ta tante? Horror Boreale de Pit Spector feat Romain Play. Parce que ma tante adore la musique en fête, et qu’elle est fière de son neveu qui sort des disques;) Le morceau que tu voudrais à tes funérailles? Pas de musique, le bruit du vent et des oiseaux. LUC I E G O U Z E Alter Paname, le 4avril. Lieu tenu secret. Toutes les dates sur facebook.com/LeCamionBazar. Photographie Keffer
Romain Play and Benedetta are Le Camion Bazar. Over to you, Romain. Best set opener? Little Louis Vega’s “Life Goes On (Dance Ritual Mix).” Best dance-floor wake-up? “Emba Anthem” by Ark. Best track to get you dancing? “Jingo (Special Remixed Version)” by Rams Horn. Best track by your current favorite artist? “Purdie” by Snacks. The track you’ll listen to death? All of Ennio Morricone.
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Nicki Minaj E
Paradis
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uo français un pied dans la house music, un autre dans la pop française au sens le plus noble du terme, Paradis a été découvert par le génial DJ anglais Tim Sweeney, qui a sorti sur son label (Beats In Space Records) leur relecture –et il fallait oser– deLa Ballade de Jimde notre Souchon national. Depuis, hype oblige, le duo se concentre, mais sans se presser, sur la suite. Leur nouvel EP, Couleurs primaires, et ses trois titres et remix longs comme une journée sans pain font penser à un Etienne Daho, période eighties, perdu à 5heures du matin dans un Baron qui commencerait à se vider. Prochaines dates sur facebook.com/ParadisFM The French duo’s new EPCouleurs Primaires brings to mind 1980s Etienne Daho lost at 5am inside a slowly emptying Le Baron.
Andréa Montano
lle voulait devenir actrice, mais Nicki Minaj a préféré s’aventurer dans le monde macho du rap, et ça lui a plutôt réussi, puisque, quatre ans après son premier album, Pink Friday, le monde entier la considère comme la rappeuse la plus influente de la planète. Il faut dire que Nicki n’a pas chômé, multipliant les featurings et s’affichant aux côtés des plus grands (Lil Wayne, Drake, Rihanna, Kanye, Beyoncé, Madonna…) , se complaisant dans les apparitions chocs sur les plateaux télé et s’amusant des controverses qu’elle (ou plutôt son derrière) suscite. Comme la photo de son fessier –imposant, pour rester poli– en pochette du single Anacondaou le clip à l’imagerie très «nazillonne» du titre Only. Mais, en MC et productrice redoutable, la reine du hip-hop et de l’esprit badass s’assoit sur toutes les polémiques… Et ça pèse lourd! Au Zénith,le 26 mars. In the four years since her debut, Pink Friday, the undisputed queen of rap has been busy working with Lil Wayne and the like, appearing on chat shows and showing off her booty. Now she’s touring.
La Klepto – ChapitreV
S
on nouvel EP, Disharmony, sortait en janvier dernier sur le label Correspondant (sur lequel figurait un fracassant remix d’Andre Bratten). L’artiste espagnol Carreno is LBest l’invité de la nouvelle Klepto et jouera aux côtés des résidents Marion et Nicol. Une fois n’est pas coutume, bonne techno et grosse ambiance au programme. On y va les yeux fermés. Au Social Club,le 13 mars. The latest Klepto night features Spanish sensation Carreno is Lb and residents Marion and Nicol.
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Barron Claiborne
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Klockworks
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igure incontournable du Berghain, Ben Klock, habitué du dancefloor parisien, revient pour une soirée dédiée à son label Klockworks. Et il sera bien entouré, puisque son compatriote Rødhåd et l’américain DVS1 seront de la partie. Le trio parfait, en somme, pour une nuit techno à 150 bpm qui promet d’être mémorable. A l’Electric, le 3 avril. Ben Klock’s Klockworks label is having a party and the DJ has invited Rødhåd and DVS1 to bring some tunes with them.
E
O
Faada Freddy
n vous met au défi de résister au charme de ce dandy sénégalais sur lequel Lenny Kravitz ne tarit pas d’éloges. Ancienne star du rap africain reconvertie en chanteur soul, Faada Freddy sort The Gospel Journey, un deuxième album qui déborde d’énergie. Onze titres intégralement vocaux, où les chœurs accompagnent la voix du chanteur au chapeau melon imprégnée de reggae et de l’héritage des griots. Son dernier concert au Trianon s’était fini dans le métro pour un aftershow improvisé. Qui sait ce qu’il nous réservera pour son prochain passage parisien ? A la Cigale,le 13 avril. This Senegalese ex-rapper turned soul singer is loved by Lenny Kravitz – which could be a good or a bad thing – and his concerts are always memorable.
Lil’ Louis
n octobre dernier, il avait offert à la Concrete l’une de ses soirées les plus mémorables. Torse nu, Lil’ Louis avait fait monter la température jusqu’à ébullition, s’agitant comme un possédé derrière ses platines. Depuis, la légende vivante de la house a été contrainte au repos forcé après avoir perdu partiellement l’ouïe à cause d’une corne de brume. C’est donc tout juste sorti de sa convalescence que ce dernier sera de retour à Paris pour enflammer la barge. Et prouver qu’il n’a rien perdu de son oreille. A la Concrete,le 13 mars. Straight out of convalescence (he temporarily lost his hearing) Lil’ Louis is back in Paris to prove he’s still got it.
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Paris est Crazy G
lamour, chic, sensualité… Le spectacle Désirs, signé Philippe Decouflé & Ali Madhavi, porte bien son nom. Les jeux d’ombres et de lumières s’entrelacent avec les courbes parfaites des magnifiques Crazy Girls et nous transportent dans un univers parallèle pour 90 minutes d’envoûtement total. A la fois mythique et novateur, le Crazy Horse est une maison de création incontournable, avec des collaborations pointues et des guest stars iconiques. De Beyoncé à David Lynch, de Dita Von Teese à Conchita Wurst, ce haut lieu de la nuit parisienne sait nous surprendre et nous émerveiller. Laissez-vous séduire par le charme du Crazy Horse et ressortez plus conquis que jamais! Spectacle «Désirs».Du dimanche au vendredi : 20h15 et 22h45 ; le samedi: 19h, 21h30 et23h45. A partir de85 €. Crazy Horse.12 avenue George-V, ParisVIIIe. Informations et réservations : 01 47 23 32 32. www.lecrazyhorseparis.com
Riccardo Tinelli
Désirs, choreographer Philippe Decouflé and artist Ali Madhavi’s spectacular show at Crazy Horse Paris, will put a spell on you. Be transported into a sensual and aesthetic universe for an enchanting 90-minute performance, that will engage your mind as much as your eye! PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Musique & Night
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eune prodige multicarte, l’AméricainSteven Ellison, caché derrière le pseudoFlying Lotus, est considéré par beaucoup comme un des producteurs les plus prometteurs. La preuve: son dernier album,You’re Dead, accueille Kendrick Lamar, Snoop Dogg et Herbie Hancock, alors que Thom Yorke, le leader de Radiohead, n’arrête pas de déclarer à quel point il ne jure que par Flying Lotus. A 31ans, Steven Ellison a fait évoluer sa musique, passant d’un hip-hop expérimental et aride
à un funk nourri d’électronique, de dubstep et de jazz, ce qui en fait une des signatures stars du label Warp, réputé pour l’extrême qualité de son catalogue. Rencontre, donc, avec l’homme qui invente le funk de demain… Au Trianon, le 25 avril. Steven Ellison, aka Flying Lotus, is a critics’ favorite and his latest album You’re Dead features a roll call of super talent (Kendrick Lamar, Snoop Dogg and Herbie Hancock), as well as an eclectic mix of musical styles.
Rubrique «Musique & Night» réalisée par L U C I E G O U Z E & PA T R I C K T H E V E N I N PA LACE COST ES FEVRIER / MARS 2 015
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Tim Saccenti
Flying Lotus
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Timothy Saccenti
Rone
34 ans, on dit de lui qu’il est une des grandes promesses de l’électronique française, et il y a fort à parier que son nouvel album,Creatures, va enfin révéler au grand public cet ancien étudiant en cinéma reconverti dans le secret des machines. Entre dubstep, nappes de synthés glaçantes et electronica minimale et lancinante,Erwan Castex, alias Rone, se permet quelques embardées pop, invite Etienne Daho sur le vénéneux Mortelle, Bryce Dessner de The National ou notre bon Frànçois (sans ses Atlas Moutains) sur un Quitter la villeécorché vif. En dessinant un paysage sonore et cinématographique,Creatures nous laisse flotter, comme en apesanteur, dans un nuage électronique sombre et profondément mélancolique. Au Plan,le 6 mars.A l’Olympia,le 30 octobre. Rone’s new albumCreatures confirms him as one of the French electro scene’s greatest talents. With guest appearances from Etienne Daho, Bryce Dessner and François (without his Atlas Mountains), the album is a cinematic soundscape with heart.
Underworld
omposé de deux anciens musiciens new wave (du cultissime groupe Freur) aidés par le jeune DJ Darren Emerson, le trio anglaisUnderworld a, en 1994, avec l’album Dubnobasswithmyheadman, posé la bande originale de la techno et de la house qui prennent alors d’assaut l’Angleterre au travers desSummer of Love. Mélange de transe, de rythmiques lourdes et de sons hallucinés appelant à l’abandon et à la danse, ce classique des nineties est ressorti à l’automne dernier en version remastérisée. Et enrichie, histoire de célébrer en beauté les 20 ans d’un disque qui s’est incrusté dans tous les cerveaux. Et pour clôturer cette célébration en beauté, Underworld rend hommage à ce disque culte en tournée et sur scène. Attention, ça va headbanger dès les premiers rangs ! P T Au Casino de Paris,le 19 mars. Underworld is on the road playingDubnobasswithmyheadman (the kind of album that gets called “seminal”) 20 years after its release.
A ne pas manquer si vous y tenez … Asaf Avidan, le 18 mars au Zénith. The Dø, le 27 mars au Zénith. Cléa Vincent,le 26 mars à l’église Saint-Eustache. Angus & Julia Stone,le 23 avril au Zénith. Théodore, Paul & Gabriel,le 26 mars au Bataclan. Margaret Dygas, les 5 et 12avril à la Concrete. Haïku avec Matthew Dear, Ryan Elliott et Ejeca,le 4avril. Âme & secret guest,le 22 mars au Badaboum. MK, le 5 avril au Badaboum. Divided Love avec Recondite et Daniel Avery, le 5 mars au Rex.
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Infomania
Jean-Baptiste Talbourdet
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côté de pièces avant-gardistes aux pliages recherchés, Coperni propose des robes courtes aux lignes claires, pièces plus faciles à porter. Le duo de jeunes créateurs français confirme son sens de l’épure.
Le shopping de colette colette. 213 rue Saint-Honoré, Paris Ier. www.colette.fr
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