NumĂŠro 17 - Novembre 2010 - ĂŠdition gratuite et bilingue
< Edito >
« Proposition 19 »
De son nom Tétrahydrocannabinol, le THC, cette molécule la plus connue contenue dans le cannabis, fut un des faits le plus marquant de ce mois en Californie. « La proposition 19 » avait emmené les californiens en referendum pour la dépénalisation totale de cette drogue « douce ». Pendant de longs mois, les opposants et défenseurs de cette réforme, se sont donnés à cœur joie pour faire passer ou échouer cette loi qui dans son ensemble voulait autoriser la possession d’un adulte de plus de 21 ans de une once (28,35 grammes) et la cultiver sur une surface maximum de 2,32 mètres carrés. C’est 57% de californiens contre 43%, qui se sont opposés contre cette réforme. Il faut aussi savoir que dans ce même état nord-américain, la consommation de ce produit à des fins médicales est autorisée depuis 1996, devant les Pays bas et la République tchèque. De retour au vieux continent, notre voisin hollandais, collecte de grandes rentrées d’argent pour l’état en taxant cette culture instaurée dans le pays depuis 30 ans et que selon les études, une consommation encadrée et lui est nettement préférable, en économisant des sommes très coûteuses en répression, et surtout très inefficaces. Dans d’autres pays frontaliers également, comme l’Allemagne, la Suisse, l’Irlande et l’Autriche la consommation a été dépénalisé mais pas la vente, l’Espagne où la consommation n’est pas interdite par le code pénal est tolérée dans le cadre privé et le Portugal, où la détention et même la consommation à usage personnel sont aussi dépénalisés depuis l’année 2000. Cela dit, l’objet de cette éditorial, n’est pas de vous donner des atouts ou des propositions, ni surtout prendre parti de vos opinions, mais tout simplement de nous donner le choix d’élection ou d’emmener les concitoyens à la réflexion grâce à des referendums efficaces en vue d’une meilleure concertation démocratique. Et en France, c’est pour quand !! Peut être que les caisses seraient mieux garnies et nous oublierons plus rapidement de faire travailler les gens plus longtemps, qui sait, tout le monde a le droit de rêver. Avec des études en Communication et en PAO, S. Cabrejos S. a collaboré comme animateur pour une radio associative et écrit des articles pour un magazine des spectacles à Paris, ancien correspondant de presse pour une chaine de télévision au Pérou, est le président de l'association Liens et Cultures Latines qui mène le projet de ce magazine.
www.parolesdesameriques.com
Numéro 17 - Novembre 2010
Sommaire 3 Politique Réformes En bref
4 SOCIETE Immigration La inmigración peruana en Hamburgo:cambios y conflictos socioculturales 6 SOCIETE Identité A propos de la Philosophie latinoaméricaine 8 CULTURE Festival Viva Colombia refait son Festival
10 CULTURE Survival France
12 CULTURE Musique Bref survol des flûtes andines … CULTURE Exposition 14 Arte subterráneo 16 LITTERATURE Récit Papa piraña
Les textes publiés dans cette édition n’engagent que leurs auteurs et non l’ensemble de la rédaction.
Responsable de Communication Assoc. Liens et Cultures Latines Directeur de communication S. Cabrejos S. Collaborateurs: Carlos Murayari - Jérémie Wach-Chastel - Xavier Barois - Hadrien Partouche - Christyan Loza Mendez - Florencia Avila - Angélica Montes Corrections Julia Estevez Collaborateurs à l’étranger: José Ramirez
(Hambourg, Allemagne) - Carmen Ponce (Trèves, Allemagne) - Gia Mateo (Californie, Etats-Unis ) - Juan Ponce (Lima, Pérou) - José Ponce (Bonn, Allemagne) Collaboration spéciale Olga L.Gonzalez - Rubén Grande Photographies Hugo Seminario Conception graphique www.agc-creations.fr Distribution Via Internet www.parolesdesameriques.com lienscultureslatines@yahoo.fr
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Réformes Politique
La famille noyée dans la solidarité
On a beau cherché, toute référence à la "famille" a bel et bien disparu des attributions ministérielles du nouveau gouvernement. Le secrétariat d'Etat confié depuis février 2008 à Nadine Morano est purement et simplement supprimé tandis que cette dernière est recasée auprès du ministre du travail, de l’emploi et de la santé, comme chargée de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Un oubli ou un choix ?
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ême dans un gouvernement resserré, oublier la famille est un choix symbolique qui n'a pas échappé aux associations familiales. Celles-ci n'ont d'ailleurs pas tardé à exprimer surprise et déception. "Les chantiers engagés par le Gouvernement dans de nombreux domaines ont des conséquences sur la vie quotidienne des familles, a déclaré l'Unaf. Il est important qu'un ministre ait une compétence transversale dans le champ familial." L'Union des Familles en Europe, tou-
Caisse nationale des allocations familiales qui trouve finalement logique de réunir dans un même ministère les responsables chargés de la politique envers les personnes âgées, handicapées, les allocataires des allocations familiales et des minima sociaux. Cette option semble en tout cas délivrer un message clair : la politique familiale ne mérite pas d'être considérée en tant que telle. A moins que la famille ne soit tout simplement un sujet impossible au
Nadine Morano, ancienne secrétaire d'Etat chargée de la famille AFP PHOTO / BORIS HORVAT jours impertinente, y voit au contraire "la fin d'une hypocrisie consistant à faire croire qu'un secrétariat d'Etat avait pour charge de défendre les familles". "Le sport n'a pas été oublié mais la famille oui ! S’étonne Thierry Damien, président de Familles rurales. On a pourtant constaté combien elle est un amortisseur de crise, le lieu de toutes les solidarités." Justement, c'est bien au ministère des Solidarités de Roselyne Bachelot que revient la famille. Lundi soir, elle en a informé Jean-Louis Deroussen, président (CFTC) de la
sein de l' UMP. "Rayer la famille du gouvernement peut se lire comme une forme habile d'évitement politique", avance le sociologue François de Singly. Quoi de commun entre une Nadine Morano, favorable aux mères porteuses, soucieuse de "faciliter la vie des familles homoparentales" et un Jean Léonetti pragmatique et prudent au point d'être chargé de revoir la copie de l'ex-secrétaire d'Etat sur l'instauration de droits pour les beaux-parents ? Entre certains députés de la majorité estimant que l'Etat doit soutenir la "famil-
le durable" et la frange libérale de l'UMP jugeant que la façon de vivre ensemble est un choix strictement privé sur lequel les pouvoirs publics n'ont pas à se prononcer ?
"La disparition du secrétariat d'Etat à la Famille est une façon d'éluder le débat, estime également Hervé Mariton qui souligne les incertitudes de la pensée de Nicolas Sarkozy sur cette question. Le député villepiniste de la Drôme est l'auteur avec 50 députés d'un amendement récent rétablissant la déclaration fiscale commune pour les jeunes mariés, mais pas pour les pacsés. Un amendement adopté par la Commission des lois mais critiqué par le gouvermenent qui voulait supprimer cette "niche fiscale" dans les deux cas.
Dans le nouveau gouvernement, la politique familiale apparaît ravalée au rang de politique de solidarité, ce qu'elle est en partie, mais pas seulement. La famille semble se réduire à un groupe d'individus se soutenant au nom de liens électifs et affectifs, ce qu'elle est en partie, mais pas seulement. Cette vision limitée justifierait ainsi les ponctions répétées sur la branche famille de la Sécurité Sociale pour financer les déficits sociaux. Et Jacques Attali aurait toutes les raisons de s'obstiner à proposer la mise sous condition de ressources des allocations familiales.
Dominique Fonlupt
SOCIETE Immigration
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La inmigración peruana en Hamburgo: cambios y conflictos socio-culturales José Ramírez Agurto, nació en Huancayo-Perú, y es sociólogo por la Universidad Nacional del Centro del Perú. Persiste en seguir investigando sobre este controvertido y tan actual fenómeno de la migración para poder arribar a conclusiones y sugerencias que asuman concretamente la posibilidad de buscar que el migrante pueda ser integrado en una sociedad por ser un derecho del ser humano y no el privilegio de unos pocos. Vive desde 1990 en Alemania, y a la par, gracias a su talento musical ha recorrido por diferentes países difundiendo el folklore latinoamericano con su agrupación ILARECK (Amanecer). Actualmente tiene discos compactos plasmados y es autor de varios temas de profundo contenido social.
problemático tiempo de la pubertad o en la complicada edad de la adolescencia. Esta generación intermedia da para La edad con la cual llega el inmigrante a todo, es la más heterogénea y es la fuenAlemania-Hamburgo juega un rol muy te de los mayores problemas sociales, importante en el proceso de integración. como lo veremos después. Los que llegan por debajo de los seis años de edad y provienen de un hogar Mientras que para los que llegan por promedio, sin olvidar su origen, se inte- sobre los veinte, treinta años o más, la gran casi espontáneamente a la sociedad situación es bastante complicada pero dominante. relativamente clara. Ellos llegan con gran parte de su vida hecha y hasta rehecha. El jardín de infancia, las amistades, los Reiniciar de nuevo todo, comenzando vecinos, los medios de comunicación y la por lo complicado del idioma, es una sociedad en su conjunto desempeñan un tarea harto complicada. De este sector papel muy importante en este proceso. de inmigrantes proviene el contingente Normalmente estos niños hablan un principal de lo que nosotros hemos alemán estándar, son en su mayoría denominado en esta investigación, los bilingües y tienen una buena predisposi- autistas, que desarrollamos en el acápite ción para aceptar otras culturas. La razón siguiente. es que hasta esa edad el niño está en una etapa de aprendizaje y socialización que Claro que al interior de este grupo hay lo hace, generalmente, inconsciente- también diferencias. Los que llegaron mente. Los órganos fonéticos, por ejem- por causas económicas y su nivel cultuplo, no están lo suficientemente ral-intelectual es inferior al promedio (no desarrollados o estructurados y ello les han hecho una profesión universitaria, permite pronunciar las palabras tal y por ejemplo) tienen una actitud mucho como las escuchan de boca de las más decidida para trabajar, en lo que sea mayorías. Y esto se repite también con posible, para ganarse el sustento diario. otros órganos, especialmente el cerebro, Mientras que un profesional-académico para el aprendizaje. Los seis primeros que llegó por motivos políticos tiene una años son muy importantes en la socialización, en la formación del carácter y la personalidad del individuo.
3.5.-TRES GENERACIONES DE INMIGRANTES...
Los que llegan después de esta edad, por las mismas razones anotadas para los primeros, pero a la inversa, tienen mayores problemas en la integración. Hecho que se complica realmente con la generación que llega entre los diez y veinte años. Es el grupo que llega en el
actitud más reticente a trabajar en lo que se le presente. El primero tiene la ventaja que salió de su país de origen con cierto deseo y como consecuencia su actitud en el nuevo país es más decidida para aceptar el trabajo cuando tiene la oportunidad. Ello no ocurre con el otro sector, ellos tuvieron que salir ya que no les quedaba otra cosa. Pero tienen la ventaja de comprender la situación general y particular de la problemática social política y cultural.
3.6.-EL DRAMA DE LA SEGUNDA GENERACIÓN DE INMIGRANTES... Este sector llega en un momento cuando su carácter y su personalidad, consecuencia del mundo idiomático-cultural, ya está relativamente impregnado en su vida y ser social. Un buen sector del mismo ha comenzado la pubertad o adolescencia, la está viviendo o recién está saliendo de ella. Y como es bastante conocida, esta etapa de la vida humana se caracteriza por el rechazo, la rebeldía en contra de los padres, de la autoridad, del Estado y de la sociedad en su conjunto. Si éste es el marco general, en lo particular dependerá de cómo está constituida la familia, cómo es la relación entre sus miembros, cuáles son las tareas o tal vez los ideales que los motivan a integrarse en la sociedad alemana. Y, por último, la personalidad de cada uno tiene, con
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Immigration SOCIETE
limitaciones, es verdad, su juego en el la mayoría de los casos. Pero cuando lo fenómeno de la integración. logran, producto de un largo esfuerzo familiar y personal, normalmente son Uno de los dramas genéricos de este personas con muchos problemas de sector es que, para integrarse positiva- carácter y personalidad que se expresan mente en la sociedad alemana, llegaron en el terrible complejo de inferioridad. demasiado viejos, muy tarde. Por otro lado, para mantener su mundo cultural Normalmente su complejo de inferioridel cual provienen, salieron demasiado dad lo compensan con la arrogancia, jóvenes, muy temprano. En este desfase sobrevalorándose, vendiendo la idea que temporal reside uno, posiblemente el lo han logrado todo. La mayoría de ellos más importante, de los hechos donde se desean ser alemanes y hacen todo en evidencia el drama de la segunda genera- función de ello, pero cuando se miran ción de inmigrantes. Se da el caso de que, en el espejo viene la tormenta y muchas por ejemplo, la mayoría no sabe escribir veces odian al mundo alemán. Como bien en su idioma materno. Pero a la par producto de sus complejos, cuando están tampoco saben escribir bien en el idioma en medio de alemanes buscan diferenaprendido, en este caso el alemán. ciarse levantando y exagerando sus características culturales del pasado. Cuando Con este problema psico-cultural, sus están entre sus con-nacionales hacen posibilidades de hacer bien el colegio y todo lo contrario para diferenciarse acenluego la universidad son muy difíciles en tuando las características de la cultura ale-
La photo du mois
mana en su persona. Son, en el plano político, los oportunistas, en el plano social, los arribistas y en el plano intimo personal, los desgraciados. Exceptuando a este pequeño grupo, que podríamos decir con el historiador Pablo Macera de los “miserables triunfadores”, a la gran mayoría podríamos llamar la “generación perdida”, la que no da nada o casi nada en positivo y mucho en negativo desde la perspectiva de la integración en el mundo oficial.
Mencionado el papel de la edad de los emigrantes en el proceso de integración en Alemania, pasemos a ver el rol que juega la actitud de los mismos. En la medida que si no hay voluntad de integrarse, todos los planes y programas al respecto se quedarán en ello. ...
Par Christyan Loza Mendez
Exposition d’Ar Urbain, en conmemoration du bicentenaire, folklriquement accompagnée d’un pelerinage à la Basilique de Guadaloupe, CD de Méxique. Exposición de Arte Urbano, en conmemoración del bicentenario, folkloricamente acompanada de un pelerinage a la Basilica de Guadalupe, CD México.
SOCIETE Identité
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A propos de la philosophie latino-américaine «
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Nous ne sommes pas européens, nous ne sommes pas indiens mais une sorte d’intermédiaire entre les aborigènes et les Espagnols » cette affirmation prononcée par Simon Bolívar devant le congrès d’Angostura, le 15 février 1819, fait la synthèse de la complexe toile de fond liée au métissage à laquelle sont confrontés les intellectuels qui parlent d’une philosophie latino-américaine.
La question de l’identité d’une philosophie latino-américaine en tant que groupe de pensée authentique et indépendante n’est pas nouvelle, elle reste cependant encore ouverte.
Dans l’article intitulé Amérique latine : un long voyage vers elle-même publié en 1978, le philosophe mexicain Leopoldo Zea pose le fait historique du métissage tri ethnique de la culture latino-américaine comme un élément important lorsqu’il s’agit de définir l’essence de cette philosophie : à cette occasion, Zea mit en lumière (en reprenant ainsi les propos du célèbre José Marti) que «l'Amérique n’est pas un grand vide qui doit être sans cesse rempli"[2]. Pour lui il s’agit d’une culture imprégnée de composants européens mais aussi indigènes et noirs. C’est justement cela qui fait de l’Amérique Latine la synthèse de «trois formes du monde » et donc de son authenticité.
de la Philosophie latino-américaine. Il y signale que des auteurs comme Salazar Bondy, Leopoldo Zea et Enrique Dussel partagent le fait d’être porteurs de l’idée d’une Philosophie de la Libération.
D’une part, pour Bondy et Zea, selon Guadarrama, cette philosophie doit s’acheminer vers une rupture avec la tradition, avec les modèles et méthodes philosophiques passés. Pour eux l’imitation a été la cause de retards politiques et sociaux, du sous-développement et de l’esclavage néocolonial yankee.
D’autre part, Dussel va à l’extrême de cette théorie et devient régionaliste en surestimant l’idée d’une philosophie latino-américaine à tel point qu’il finit par affirmer que l’Amérique incarne l’ère anthropologique de la philosophie comme les Grecs en incarnèrent l’ère physiologique à leur époque, les peuples Cette particularité conduit les philo- du Moyen Age la philosophie théolosophes latino-américains à entamer dès gique et les modernes la logoslogica (phile siècle dernier (années 1950-1970), à losophie des sciences). une époque qui coïncidait avec la naissance de mouvements sociopolitiques Selon le philosophe cubain, pour Dussel anticolonialistes et pro nationalistes, le la philosophie latino-américaine est la projet de libération intellectuelle qui leur Philosophie de la Libération, celle qu’il permettrait de «fonder » une Philosophie présente comme une sorte de métaphylatino-américaine indépendante, c’est-à- sique dans laquelle on reconnaît l’être dire une philosophie qui les confronte- latino-américain comme le non être (le rait à leurs propres actions face à leur marginal), situé en dehors, dans la péri«réalité ». phérie mondiale et confronté à l’être de culture européenne. Autrement dit, la Pour autant, peut-on parler d’une philo- Philosophie de la Libération cherche la sophie latino-américaine indépendante reconnaissance politique, sociale et écode toute interaction avec les autres cul- nomique des hommes latino-américains tures et philosophies ? en tant que différente de celle des européens. Celle-ci nie l’homogénéisaA ce propos, dans son article La pensée tion et revendique la pluralité de la cultude la philosophie latino-américaine [3] re comme libération. Pablo Guadarrama (philosophe cubain) entreprend une analyse du sens que La conception de Dussel, autour d’une prend le mot «authentique » dans le cas philosophie anthropologique, est pour
Guadarrama infondée, principalement parce que la question sur l’homme a toujours été présente, à un niveau plus ou moins élevé, dans la philosophie universelle. Ce que regrette le plus Guadarrama dans le questionnement de la Philosophie de la Libération, comme Dussel l’a nommé dans son étude, est que celle-ci puisse être réduite à une philosophie de la littérature anthropologique latino-américaine, à une esthétique et à une éthique dont les spécificités indigènes et noires font l’authenticité, l’éloignant ainsi des préoccupations politiques et sociales.
Par ailleurs, lorsqu’il s’agit de parler de l’authentique philosophie latino-américaine et de son indépendance, il n’est pas nécessaire pour Guadarrama de partir à la recherche de nouvelles propositions philosophiques et politiques en rupture totale avec ce qui est européen, alors qu’il en existe déjà une qui s’est révélée efficace au moment de résoudre les problèmes sociopolitiques de la région, celle du marxisme-léninisme (à partir de laquelle une révolution peut être engendrée ainsi qu’une transformation qualitative des conditions de sous-développement et de marginalité auxquelles sont soumis les hommes d’Amérique latine).
Mais les critiques de Guadarrama sontelles réellement fondées ? Il faut dire que dans le cas de Zea et Dussel, elles ne le sont pas : Zea, par exemple, n’est pas en adéquation avec le modèle de «rupture » radicale quant à une alternative pour la philosophie latino-américaine. Il affirme lui-même que «les expériences européennes et américaines seront de bonnes expériences si elles sont mises au service de l’Amérique Latine et de sa culture et animées par celle-ci »[4]. Il affirme aussi qu’en Amérique la philosophie
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Identité SOCIETE
commence par être une philosophie de sa propre histoire, une histoire inévitablement liée à celle de la philosophie européenne. Le fait que Dussel ne s’attache pas à la proposition marxiste léniniste, comme le fait Guadarrama, n’implique pas que ce soit un bourgeois ultra-libéral incapable d’envisager une alternative socialiste, comme le prétend le philosophe cubain.
A la lecture des autres articles de Dussel, on se rend compte qu’il n’est pas prêt à limiter la richesse de la philosophie latino-américaine aux questions politiques et sociales. La dimension de l’éthique et même de l’esthétique prend une valeur significative qui ne doit pas être gâchée par les besoins immédiats et par le désir d’abandonner la misère du sous-développement.
Une fois que ces perceptions de Dussel sont évoquées, on pourrait penser que les critiques de Guadarrama doivent être conservées comme des «mises en garde » signalant les directions vers lesquelles les philosophes latino-américains ne devraient pas avancer. Etant donné l’histoire culturelle de ce continent il serait maladroit de fonder une Philosophie latino-américaine en l’écartant de l’élément européen puisque les éléments européens font partie de l’identité latinoaméricaine.
Pablo Guadarrama (philosophe cubain) ils vont adopter ou «nationaliser » la philosophie et le modèle sociopolitique le plus approprié à la réalité latino-américaine et ce choix doit se faire en prenant en compte les conditions actuelles du monde. Il ne leur conviendrait donc pas de s’isoler du consensus politique mondial.
Ceci implique, pour un philosophe comme Guadarrama, une complexité, car par exemple le néolibéralisme en tant que politique socio-économique mondiale ne correspond pas à leurs possibilités réelles. C’est néanmoins ce modèle De plus, on peut répondre à la question qui prédomine. initiale en disant que ce n’est pas en se coupant de la philosophie européenne C’est ainsi que se complique la tache des que la philosophie latino-américaine par- philosophes latino-américains, les proviendra à être parce qu’elle est déjà, en positions qu’ils suggéreront devront plus de son authenticité et de son caractè- tendre à surmonter le sous-développere pluriethnique. ment et revendiquer la particularité tri ethnique de la culture latino-américaine, Il ne faut pas non plus faire l’apanage sans se mettre à dos les puissants pays d’un humanisme littéraire dont le but ne développés. serait que d’atteindre, via la littérature, l’acceptation de l’être latino-américain. Il Angélica Montes Montoya ne s’agit pas que les autres (européens et Philosophe colombienne. Spécialiste en philosophie nord-américains) sachent comment est politique, actuellement en doctorat à Paris VIII. cet homme, qu’ils l’acceptent et cessent de l’évaluer, mais de changer qualitativement ses conditions réelles de vie, ce qui s’obtient grâce à des changements positifs dans les pratiques politiques, sociales et économiques de ces pays. Quels sont donc les défis qui s’offrent aux philosophes latino-américains ? Ils ne vont pas imiter mais ne vont pas non plus s’éloigner de l’élément européen ;
Notes [1] Cet article a été publié en 2004 dans la revue Conceptos de l’Université de Carthagène. Il s’agit ici d’une traduction de l’espagnol. [2] ZEA Leopoldo, América Latina:largo viaje hacia si misma. En Filosofia de la Cultura Latinoaméricana, edicion El Buho, Bogota 1981 [3] Guadarrama. P, El pensamiento filosofico latinoamericano. En Cuaderno de filosofia latinoamericana, Bogota 1989 [4] Ibid. pp 210 Bibliographie Consultée Dussel, E, Eticidad de la existencia y Moralidad de la praxis latinoaméricana. En Etica Latinoaméricana. Ediciones El Buho, Bogota 1982 Dussel. E, La Filosofia de la Liberacion en Argentina: irrupcion de una nueva generacion filosofica. En Qué es eso de Filosofia de la Liberacion?. Ediciones El Buho, Bogota 1970 Guadarrama. P, El pensamiento filosofico latinoamericano. En Cuaderno de filosofia latinoamericana, Bogota 1989 Marquez.G, Enrique Dussel: filosofo de la liberacion latinoamericana.En Introduccion a la Filosofia de la Liberacion. Ediciones Barcelona, Bogota 1980 ZEA Leopoldo, América Latina:largo viaje hacia si misma. En Filosofia de la Cultura Latinoaméricana, edicion El Buho, Bogota 1981
CULTURE Festival
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a 4éme édition du Festival Viva Colombia a eu lieu les 02 et 03octobre derniers avec un grand déploiement d’artistes colombiens et d’autres nationalités dans le cadre de cette activité annuelle et le Bicentenaire des Indépendances d’Amérique Latine, organisé par l’Association d’étudiants, chercheurs et artistes colombiens en France TIERRADENTRO.
Nous avons pu constater que pendant les deux jours une grande affluence des visiteurs, a pu se régaler de l’énorme qualité des représentations artistiques, que ce soit dans la musique, la gastronomie, mais aussi la peinture, la photographie, les documentaires, entre autres.
8 Mairie de Paris quelques années auparavant, Vanny Jordan, qui a fait bouger les gens venus s’installer sur le parvis, pour interpréter son reaggeton très à la mode et sa force musicale, invitant aussi à d’autres musiciens à monter sur scène et chanter ensemble dans cette soirée du samedi assez particulière. Le lendemain matin, transition à l’inauguration collective de peinture et photographique, « Paysages, Figures, Symboles et Abstractions de l’Amérique Latine » exposition bien ficelée par le Directeur artistique Carlos Obregón, qui n’a pas arrêté de dépenser beaucoup d’énergie en affinant les détails. Beaucoup de nouveautés le dimanche donc, avec la participation de la soprano Sofia Obregón, qui a mis la touche classique à cet événement.
Viva Colombia refait son Festival
Le premier jour, l’exposiEgalement les tion photograconcerts de « phique de Felipe ferré sur le parvis de la Mairie du XIIème Marimba y Son » et le concert collectif « Troubadours, chaarrondissement nous a captivé énormément, par sa qualité manes et Jaguars » qui se sont déroulés dans la Salle de Fêtes de artistique et son message, les Indiens Araucos furent présentés la Mairie. dans leur quotidien; passants et visiteurs n’ont pas arrêté de regarder et analyser ses photos. Dans la Salle des Mariages nous avons accueillie avec plaisir la projection du film documentaire « Dream Habana » de Gary Les enfants ont été aussi gâtés dans son ensemble, car le grou- Marks suivi d’une rencontre animée par le poète Jorge Torres, pe Tri-Etnia a réalisé un stage pour les plus petits et une initia- ce débat fut encadré par Espaces Latinos. tion à la danse. Même chose, de la part du groupe Madre Tierra, en réalisant La nuit approchait et le conte traditionnel inuit « La Femme un spectacle de marionnettes, troupe venue directement de squelette » par Carmen Samayoa a attiré les grands et les petits. Colombie. Il faudrait aussi mettre en valeur à cette occasion, la variété Le théâtre espagnol « El Hogar Español » présent également gastronomique de la Colombie et son délicieux café, qui penavec l’œuvre de Federico Garcia Lorca « La Maison de Ber- dant deux jours nous a complètement enchanté, ainsi que les narda Alba ». ses cours improvisés de salsa colombienne de Maritza Arizala. Le Festival arrivait à sa fin, non sans savourer la magie de la Plus tard, en fin d’après midi, le groupe de salsa « Tu infierno chanteuse cubaine Grabiela Pérez, qui a fermé en grande fête » a fait danser les visiteurs en plein air derrière la Mairie, avec ce IV ème « Viva Colmbia », à répéter sans modération. leur salsa caliente, dont la température a augmenté considérablement, avant de pouvoir rencontrer le chanteur, lauréat de la S.Cabrejos S.
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Festival CULTURE
Le Festival en images Photo: Jos茅 Henriquez
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Photo: Hugo Seminario
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Photo: Carlos Obreg贸n
CULTURE Survival France 10
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Des indiens lancent un SOS pour sauver leurs familles isolées de l’extinction
es leaders d’une tribu isolée d’Amérique du Sud ont lancé un appel désespéré à l’opinion publique au nom des membres isolés de leur famille habitant une forêt convoitée par des éleveurs de bétail. Certains membres de la tribu des Ayoreo-Totobiegosode du Paraguay occidental ont été chassés de la forêt dans les dernières décennies, mais d’autres restent isolés – dans une zone forestière qui se rétrécit de jour en jour. Reculant constamment Gabide Etacori est l'un des leaders qui a lancé l'appel au nom des membres isolés de devant les bulldozers qui pénèsa famille. trent dans leur © Survival dernier refuge, ils évitent tout contact avec le monde extérieur. Durant ces dernières années, plusieurs maisons qu’ils avaient abandonnées ont été repérées dans la région. Une grande compagnie brésilienne d’élevage de bétail, Yaguarete Porá, a acquis une partie de cette région. Après avoir détruit au bulldozer environ 3 000 hectares, ses activités ont été suspendues en mai dernier par les autorités paraguayennes qui l’ont accusée d’avoir passé outre la présence d’Indiens isolés vulnérables dans la région. Suite à la pression acharnée des éleveurs pour être autorisés à pour-
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suivre la déforestation, Gabide Etacori et Porai Picanerai, deux leaders ayoreo, ont lancé un appel urgent à l’opinion publique internationale : ‘Nous sommes très inquiets parce que Yaguarete Porá ne veut négocier ni avec nous ni avec le gouvernement paraguayen pour nous laisser… la terre qui représente ce qu’il y a de plus important pour notre peuple. ‘Nous vous demandons de… nous aider à faire en sorte que notre terre soit protégée des bulldozers et que cette compagnie ne soit pas autorisée à détruire nos forêts.’ Les Ayoreo luttent depuis 1993 pour obtenir la reconnaissance de leurs terres ancestrales. Survival International a écrit à l’INDI, le département paraguayen des affaires indigènes, l’exhortant à agir d’urgence pour empêcher de nouvelles destructions. L’organisation a également lancé une campagne publicitaire internationale pour mettre en évidence la situation dramatique des Ayoreo, l’un des derniers groupes d’Indiens isolés d’Amérique du Sud. L’encart publicitaire montre une vaste étendue de leur territoire qui a été rasée pour faire place à l’élevage du bétail. Stephen Corry, directeur de Survival, a déclaré aujourd’hui : ‘Yaguarete a continuellement ignoré l’appel des Ayoreo à se retirer de leurs terres ancestrales. Il est grand temps que le gouvernement paraguayen assume son devoir de protéger ses citoyens les plus vulnérables qui veulent désespérément être laissés en paix. Ils attendent depuis 17 ans que leurs terres légitimes leurs soient restituées – mais bientôt ils n’auront plus aucune terre à défendre’.
Un enfant blessé lors d’une ‘attaque d’indiens isolés’
u cours d’une attaque attribuée à un groupe d’Indiens isolés, un adolescent de quatorze ans a été gravement blessé près de chez lui, à Monte Salvado, un hameau indigène du sud-est de l’Amazonie péruvienne.
dans la réserve territoriale du Madre de Dios créée pour les Indiens isolés en 2002. Suite à la pression exercée par les organisations indigènes, la réserve a été définitivement fermée à la prospection pétrolière en 2009. L’exploitation forestière illégale à grande échelle dans cette région force les groupes Alors qu’il rentrait chez lui, Nilo Vargas isolés à fuir de l’autre côté de la frontière avec Tereso, de la communauté de Yine, a été le Brésil. atteint d’une flèche d’environ deux mètres, qu’on suppose avoir été tirée par un Indien Les habitants de Monte Salvado restent Mashco-Piro. Il a été transporté à l’hôpital de Puerto Maldonado, une ville située à plus d’une journée de pirogue. Son état de santé n’est pas encore connu. L’organisation indigène régionale FENAMAD affirme que c’est la première fois que se produit une attaque de ce genre : ‘Il est probable que nos frères isolés de la réserve territoriale cherchent à agrandir leur territoire’, a déclaré Jaime Corisepa, le président de l’organisation. Monte Salvado est situé au bord du rio Piedras qui est l’une des voies de pénétration
désormais cloîtrés dans leurs maisons pour se protéger d’éventuelles nouvelles attaques et éviter tout contact avec ces Indiens extrêmement vulnérables en raison de leur faible système immunitaire. ‘Ils sont dans nos jardins, dans nos plantations de manioc’, a déclaré mardi dernier le chef Teodoro Sebastián à la FENAMAD. ‘Nous ne pouvons pas entrer en contact avec eux, nos outils mêmes peuvent être contagieux’. On estime qu’une quinzaine de groupes d’Indiens isolés vivent au Pérou. Ils sont tous menacés de disparition par l’exploitation forestière et pétrolière qui s’étend sur plus de 70% de l’Amazonie péruvienne.
La FENAMAD a appelé à une réunion d’urgence et a demandé à l’INDEPA, le département des affaires indigènes du gouvernement, de prendre toutes les Maisons construites par des Indiens isolés le mesures nécessaires pour garantir les droits de la communauté de Salvado long du rio Curanja, au sud-est du Pérou. © C Fagan/Round River Conservation Studies et des Indiens isolés.
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CULTURE Musique
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Bref survol des flûtes andines…
epuis les années 60 en France, nos oreilles ont pu selon la taille, la matière (roseau, bois, métal, céramique, entendre le son de la quena / khena, puis des flûtes de pierre, os, autre) selon les danses et mélodies jouées, selon la Pan (sikus ou antaras), ces flûtes andines de roseau région, le département, la communauté, selon les saisons et que les disquaires appelaient (et appellent encore) souvent, les cycles agraires, etc. Celui qui écrit ces lignes n’en connaîtsans distinction « Flûte(s) indienne(s) ». Ceux qui en jouaient, qu’une infime partie ! même s’ils venaient d’Amérique du sud (avec quelques français) n’étaient pas souvent « indiens » et les commentaires sur les pochettes disaient très peu de chose de cette très grande diversité des flûtes andines, des peuples quechua et aymara principalement. En France, les amateurs de musique andine ont particulièrement apprécié des groupes comme celui des « Jairas » et le talent de son flutiste, Gilbert Fabre à la quena. Mais il a fallu attendre les années 1980 avec des groupes comme Bolivia Manta, par exemple, pour écouter et voir des Quena / Quenacho Pinkillo (flûte à bec) disques accompagnés de nombreuses photos d’instruments et (flûtes à encoche) de groupes de musiciens. Avec la musique, ces images et leurs commentaires faisaient découvrir la grande diversité des flûtes andines et le caractère surtout communautaire de cette Paire de Sikus (flûtes de Pan) musique, les chants étant souvent en quechua. Il était alors possible de se rendre compte que les petites formations du néo-folklore urbain, réunissant des musiciens talentueux, certes, créatifs et même inspirés, ne permettaient pas (et pas Tarka / Anata plus aujourd’hui) d’imaginer qu’au Pérou, en Bolivie, en Equa(flûtes à bec en bois) teur et dans les autres pays andins, ce sont souvent des groupes de plus d’une dizaine, parfois de plusieurs dizaines de flûtistes, qui jouent ensemble la même mélodie et dansent sur le même type de flûte, dans 4 à 6 tailles différentes - l’ensemble des Pifilka (Mapuche, Chili) flûtes s’appelle « tropa » - comme une sorte d’orgue humain ambulant, avançant et tournant aux rythmes des tambours (wancaras, bombos, cajas, etc.). En résumé : nous étions et sommes toujours trop habitués à voir (ici) un groupe de musique des Andes comme une formation réduite, chacun jouant d’un instrument différent, parfois de plusieurs : quena, quenacho, sikus, antara, charango, guitare, bombo, wancara, Rondador (Equateur) chajchas, maracas, etc. accordés selon les critères occidentaux. Et nous ne nous sommes pas encore habitués à considérer que les flûtes des Andes sont surtout le fait de nombreuses « Pífano (fifre, petite flûte traversière) tropas ». C’est aussi, bien sûr, une question de contexte, « ici » ce n’est pas « là-bas », et même là-bas, il y a une nette différence entre « Musique des villes et musique des champs », selon l’expression de Xavier Bellenger (ethnomusicologue ; cf. article cité à la fin) entre un groupe citadin de néo-folklore et Gaitas ‘mâle’et ‘femelle’ (Colombie) une « communauté dont l’expression la plus sacrée est maté- entre les Andes et la Caraïbe rialisée par le souffle, force qui l’anime » (cf. même article).
1) Bref aperçu des principaux types de flûtes des Andes (Pérou, Bolivie, Equateur, nord-ouest de l’Argentine, prinpalement ; et aussiColombie, Chili) Les exemples ci-dessous montrent que les peuples andins connaissent et pratiquent 4 des 5 modes d’insufflation des flûtes connus à travers le monde : flûte à encoche (quena), flûte de Pan ou syrinx (siku, antara), flûtes à bec/ à bloc/ à conduit (pinkillo, pinkuyllu, tarka, anata, mohoceños, etc.), flûtes traversières (pífanos). Les Andes sont une région du monde où, depuis des temps immémoriaux, les flûtes poussent à foison ! Les seuls exemples ci-dessous démontrent clairement qu’en fait de « Flûte indienne » ou « Flûte des Andes » il faut dire : LES flûtes des Andes ! Il faut ajouter que pour chaque type de flûtes, il en existe de nombreuses variétés, selon le nombre de tuyaux, le type d’encoche, de bec ou de bloc,
2) Une très grande variété de flûtes …
Phusi pias (famille des quenas, à 4 trous antérieurs)
Tarkas, pinkillos, almapinkillo, warinq’inaq’inas, pifano,cuecos, wacapinkillo.
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Musique CULTURE
Quenacho, quena, quenilla, 3 sikus (3 tailles : sanka, malta, chuli)
Khantus Phusi pias, q’achwire, chuq’ela - familles des quenas et pinkillos -
Toyo (2 m et plus !) contextes : celui des festivités rituelles liées aux cycles agraires (semailles, carnavals, récoltes, etc.) et d’autres fêtes traditionnelles ; et celui de la tradition-création folklorique qui s’est développée dans les villes, puis venue jusqu’à nous en Europe, à travers les genres, rythmes et danses traditionnels : Huayno/ Wayñu, Yaraví / Harawi, Huaynito, Cueca, Carnavalito, Chacarera, Bailecito, Morenada, Sanjuanito, Danzante, Pasillo, Pasacalle, etc.
La grande famille des sikus, il faut ici en exposer brièvement le principe : il s’agit de flûtes de Pan (ou syrinx) qui sont jouées par paire : « siku ira » (le siku qui mène, ‘mâle’ ; 6 tuyaux ou plus) et « siku arka » (le siku qui suit, ‘femelle’ ; 7 tuyaux ou plus). Chaque siku n’ayant que la moitié des notes est complété par l’autre siku. Le mot « Siku » viendrait d’une racine aymara qui veut dire : « questionner / répondre ». Les sikus (instruments) et sikuris (joueurs de sikus) exprimant un être Rappelons et précisons que toutes ces flûtes sont et restent, ensemble de type communautaire, chacun ne jouant qu’une même à la suite de métissages culturels, les instruments des partie de la mélodie jouée par le groupe. Et aussi : dualité ‘ques- peuples autochtones des Andes, qui jouent de ces aérophones au rythme des rites calendaires, pour célébrer l’harmonie avec le monde du haut, « Janaj Pacha » et le monde du bas, « Uku Sikuris: joueurs de sikus Pacha », en communion avec la Pacha-Mama., la Terre-Mère. Ces flûtes et ceux qui en jouent ne sont pas « latinos/as », mais appartiennent d’abord aux peuples quechua, aymara, etc.
tion/réponse’, dualité des principes ‘mâle’ et ‘femelle’.
3) Une musique jouée en groupe, en communauté de souffle : les « tropas »
Enfin, il est clair que ce qui précède ne pouvait être qu’un trop rapide survol (où manquent beaucoup de choses importantes) étant donné l’immensité du sujet, tant du point de vue organologique (des instruments) qu’ethnomusicologique (des villages et communautés qui les fabriquent et les « vivent »). Celui qui écrit ces lignes est seulement un amateur, Tarkas joueur de quena et siku (et d’autres flûtes des Andes et du monde) et ne peut que renvoyer aux musiciens et chercheurs qui pratiquent et étudient ces instruments. A titre personnel, je peux dire que le fait de souffler dans une flûte, surtout en groupe, en communauté, est un acte religieux (qui relie) en union au monde, au ciel et à la terre, à l’humanité. Vive le souffle, « Tropa » de mohoceños vive la vie !
Toutes ces flûtes sont, en général, jouées en groupe ou « tropa ». Dans telle communauté, région de Puno, les instruments d’une même « tropa » sont fabriqués par le « maestro » (de nuit, en secret) pour former un ensemble de flûtes de plusieurs tailles accordées entre elles, l’accord étant alors uniquement celui de cette « tropa », ce qui lui donne sa « voix », reconnaissable. Au Pérou et en Bolivie, par exemple, les orchestres regroupent souvent plus de dix musiciens, parfois plusieurs dizaines de flûtistes accompagnés par des tambours, qui défilent, tournent, dansent, Xavier Barois est titulaire d'une maîtrise d'espagnol (Paris III). Sa passion pour l'Amérique latine et en union avec le cosmos. l'Amérique autochtone l'a saisi depuis tout jeune. Depuis les années 1970 il joue des flûtes andines Les flûtes andines sont donc (quena, quena-quena, siku, antara, tarka, anata, pífano) dans divers groupes musicaux en Ile-dejouées dans deux types de France. Il est également travailleur social dans le réseau du Service Social International - SSI.
CULTURE Exposition
C
on la lengua fuera, un hombre bajito enmascarado entra corriendo al paso subterráneo para peatones. Delante de sí está llevando una fuentecita de la que sube humo.
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Arte subterráneo
Quince personas que están de pie en el paso subterráneo vuelven sus cabezas hacia él. El hombre pasa corriendo. Se dirige hacia su meta: los cuadros que están colgados en las paredes del túnel. Mientras pasa corriendo, les echa unos guijarritos, se ve como si les diera una bendición. Una fragancia dulzona de incienso envuelve a las personas. El paso subterráneo entre la Nassestraße y la Königstraße en el barrio sur de Bonn se convirtió el viernes en un espacio público de arte. Tres artistas ecuatorianos que viven y pintan en Bonn colgaron allí 26 cuadros. Anunciaron la acción por circular electrónica del siguiente contenido: “El viernes a las 16 horas 30 habrá una acción de arte (...). Los cuadros quedarán en su lugar hasta que los transeúntes se los lleven.” John Dolcé, uno de los tres artistas que planearon y realizaron la acción, explica: “El motivo para esta acción ha sido que uno de mis colegas va a regresar a Ecuador. Va a dejar sus cuadros acá, y ha querido exhibirlos en público.”
Bonn.” Rhizom es un pequeño grupo de arte y cultura de Bonn, de fundación todavía reciente. Imparte seminarios de Linux gratuitos, pero también proyecta películas en fachadas públicas en el barrio antiguo de Bonn. John Dolcé también ha circulado su mensaje a través del boletín electrónico de Rhizom. Dolcé y sus colegas tuvieron alguna vez un taller en el barrio sur de Bonn, pero hoy en día ya no lo tienen. A pesar de ello, él y como las pocas personas vestidas de su colega que se queda en Bonn siguen manera alternativa se paran delante de los trabajando como artistas libres. cuadros. El incienso sigue flotando en el aire. Entretanto, el enmascarado se ha ¿Volverán a organizar otra acción como quitado la máscara. Es uno de los tres, y la del paso subterráneo? John se encoge de hecho ha efectuado en los cuadros una de hombros y sonríe. especie de ritual de bendición con salvia y Ahora lo primero que van a hacer es dessemillas ecuatorianas. pedirse de su colega. Los colores vivos de los cuadros recuerdan pintadas murales. Algunos de los cuadros se ven como bosquejos, desenfrenados y sin estructura. Hay una gran variedad de tamaños, hay placas de madera pintadas, del tamaño de una mesa plurifamiliar, pero
Dice que encontrar un espacio para una exhibición en Bonn es muy difícil, porque en su mayoría son carísimos o ya están reservados con mucha anticipación.
también pequeñas tablas de cocina pintadas, que están paradas “Al inicio quisimos exhibir los en el suelo. Con un cuadros en una pared de madera delante alambre verde, los tres artistas de una obra pública en la estación. colocan los cuadros en las paredes. Pero la pared ya estaba desmontada. Además está lloviendo, y en el paso subterráneo por lo menos nos quedamos secos.” Tiene algo de happening ver
Un matrimonio, ambos tendrán unos 40 años, se lleva un cuadro grande. El hombre dice: “Nos hemos enterado de la acción por el sitio web de Rhizom
Stevie,Bonn, Allemania Traducción Johannes Mirbach
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agenda
LITTERATURE Récit
S
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Papa piraña
u aliento de esperanza me desper- padre solo la consolaba y se esforzataba los ánimos, me hacía sentir ba en olvidarme, criticarme y a decir que la soledad por fin había abier- que personas como yo no valen to sus brazos y me dejaría libre. Solo pen- nada. Trato de salir de este presente saba en el gran error que me amenazaba agraviado, no puedo. cada madrugada en donde solo la droga me entregaba clandestinamente el sueño Conseguí dinero suficiente para que tanto buscaba. El silencio me incomo- comprar las medicinas, una cuadra daba, me gritaba de vez en cuando y me antes me azotaban las frases que me exigía ahorcar todas las ideas de suicidio, ofrecían ese vicio y mi cuerpo necesu rostro tan angelical no podían vencer al sitaba su propia medicina, gasté toda demonio que me tomaba como rehén y la plata en mi droga. Cuando regresé solo me hacía pensar en ese químico. a casa no estaba mi hija, no sé que es Tengo 23 años, hace 4 que nació mi hija. de ella, por el momento no me importa. problemas. El que la gente se haya ido aleEn uno de esos intentos aviesos, demonía- No soy pitoniso pero imagino el mañana, jando de mi es uno de mis grandes méricos y abortivos mi mujer de 17 años falle- ya cuando los efectos se hayan despedido tos, he tenido grandes y fieles consejeros ció al tener una hemorragia severa y lo y los vientos de soledad me toque pensaré que gastaron saliva en mi pero nunca quise tenía advertido, no existían los abortos de 7 en mi hija. Muchas veces dije hasta aquí pertenecer a sus maneras de pensar. Claro, meses. Mi mujer murió pero vino una niña nomás. Hoy no puedo decir lo mismo, la siempre dicen que las cosas son fáciles a acompañarme, ella no murió. Ella luchó realidad siempre me flagela, muchos le pero apuesto que ninguno de ustedes contra todo pronóstico, contra todo ins- temen al futuro, yo le temo al presente. El podría sobrevivir a esta crucifixión eterna, trumento que trate de hacerle daño. Tam- presente se convirtió en un monstruo hace pero si esto es el infierno, cada día que desbién lucho contra mí, que muchas veces mucho tiempo, trato de poder encontrar el pierto, muero al anochecer. no almorzaba por verme sonreír, por arma que me ayude a asesinarlo. Siempre verme tirado sin conciencia, sin esperan- pensé que sólo podría solucionar mis prozas, sin sueños, sin metas. Hace algunos blemas, y ahora estar sólo es uno de mis días tuvo fiebre, temperaturas altas que me obligaban a trabajar. Robar a tran- Juan Diego Ponce Tuesta, estudiante, cursa el 5to año de secundaria. Próximo estudiante de seúntes inocentes de mi realidad, igno- Ing.Electronica, como a muchos, les parece extraño balancear estos dos gusto que son dos rada por todo un mundo, por toda una polos opuestos como el de ciencias y literatura. El arte de escribir es un hobbie, desde muy familia que al momento de tropezar me pequeño solía invetar historias hasta que un día decidió de crear un blog y poder publicar dieron la espalda, nunca quisieron ayu- con mas frecuencia. darme por más que les pedí. Sé que mi madre madrugaba en lágrimas y mi
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