3rve hiver 2016

Page 1

HIVER 2016, vol. 12 n o 1

Le magazine des matières résiduelles au Québec

CON

E XC LTUENU DIFFUS S I F É SUR

www

MAYAP .YouTube.com roducti onvide / o

Convention de la poste-publications no 41122591

Steve

La tarification incitative : une avenue 18 prometteuse!

Whettingsteel

L’exportation de nos déchets : une perte de revenus pour les programmes 22 de valorisation des municipalités

L’homme derrière la révolution du verre

CRD : garantir la qualité des matières 24 recyclées grâce à une certification

www.magazine3rve.cc




8

« En maximisant les avantages économiques de tout le verre, peu importe sa taille ou sa qualité, on réduit spectaculairement l’empreinte énergétique du recyclage, de la récupération et de la réutilisation du verre, ce qui répond aux principes d’une économie circulaire. » — Steve Whettingsteel

SOMMAIRE

26

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

28

LES AMIS DE 3RVE

ONSS LES B T A NT C CO

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

4

HIVER 2016, vol. 12 n o 1

Le magazine des matières résiduelles au Québec

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

chroniques 16

CENTRES DE TRI LE QUÉBEC DEVIENDRA LA PLAQUE TOURNANTE DE LA TRANSFORMATION DU VERRE

18

MUNICIPAL LA TARIFICATION INCITATIVE : UNE AVENUE PROMETTEUSE !

20

COLLECTE SÉLECTIVE LE TRAITEMENT DU VERRE AU QUÉBEC : QUAND L’INDUSTRIE SE RASSEMBLE AUTOUR D’UNE VISION COMMUNE

22

CETEQ L’EXPORTATION DE NOS DÉCHETS : UNE PERTE DE REVENUS POUR LES PROGRAMMES DE VALORISATION DES MUNICIPALITÉS

24

3R MCDQ CRD : GARANTIR LA QUALITÉ DES MATIÈRES RECYCLÉES GRÂCE À UNE CERTIFICATION

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs Jean-Louis Chamard Dominique Dodier Richard Mimeau Ginette Pellerin Frédéric Potvin Maryse Vermette

Direction artistique MAYA.cc Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub) Photos de la page couverture et de l’entrevue Sébastien Arbour de Arbour photo Révision linguistique Émilie Pelletier

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazine3rve.cc www.magazine3rve.cc

Impression Carpe diem © Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retournez toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié trois fois l’an.



adumouchel@maya.cc

éditorial

GARE AUX JAMBETTES !

a récente annonce du lancement du plan Verre l’innovation de Éco Entreprises Québec (ÉEQ) a fait grand bruit. Depuis le temps que le milieu réclame des stratégies pour optimiser le recyclage du verre! Voilà qu’enfin, des moyens à la hauteur des besoins y sont consacrés. Contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre, ce plan n’est pas venu du gouvernement, mais André Dumouchel plutôt du secteur privé. Normal, diront certains, considérant que le privé finance entièrement les coûts liés au système de la collecte sélective et que pour cette raison, il a tout intérêt à mettre en place des mesures qui lui permettront de payer moins cher en bout de ligne. N’empêche que le privé finance ce plan dans son intégralité. Il nous semble que le Fonds vert aurait pu contribuer à sa mise en œuvre, si le gouvernement n’avait pas préféré privilégier d’autres types de dépenses, que nous qualifierons (poliment) de discutables...

L

L’industrie de la gestion des matières résiduelles, particulièrement du côté des centres de tri, a accueilli ce plan très favorablement. L’enthousiasme qui se dégage du texte de Frédéric Potvin, directeur général de Tricentris, démontre bien comment ce projet de démonstration insuffle un vent d’optimisme dans ce secteur d’activité souvent laissé pour compte. Celui-ci a coiffé sa chronique d’un titre qui reflète l’ambition qui anime cette industrie depuis quelques mois. Le Québec deviendra-t-il réellement la plaque tournante du verre ? Malheureusement, bien des embûches parsèment encore le parcours menant à ce statut. Et il y a toujours une personne qui pourrait faire trébucher le Québec sur cette voie de la pleine valorisation du verre. L’ennui, c’est que cette personne susceptible de donner une jambette à cet élan a les jambes longues… Il reste à espérer que les efforts amorcés par ce plan Verre l’innovation ne seront pas entravés. Du côté des matériaux de construction, de rénovation et de démolition (CRD), le 3R MCDQ s’oriente vers la même logique. Afin de donner une valeur

6

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

ajoutée aux matières, celles-ci doivent être mieux triées. L’organisme a donc fait un premier pas en ce sens en commandant une étude à des étudiants de l’Université de Sherbrooke. Les résultats, attendus à la fin avril, devraient permettre à l’organisme d’aller de l’avant avec la certification. Les effets sur la qualité générale des matières triées seront immédiats. Et c’est toute l’industrie qui en récoltera les fruits. Pourquoi pousser sans cesse vers l’optimisation du tri ? Qu’il s’agisse du traitement des matières provenant de la collecte sélective ou des CRD, l’industrie de la gestion des matières résiduelles doit s’adapter — pour ne pas disparaître. Et qu’est-ce que s’adapter, pour le secteur de la récupération ? C’est l’amélioration de la matière triée. Le système économique dans lequel nous vivons nous pousse sans cesse à l’amélioration, à de plus hauts rendements et inévitablement à la spécialisation. Et les conditionneurs qui achètent la matière ne suivent pas d’autres modèles que les centres de tri. Pour se distinguer dans leurs marchés, eux aussi doivent améliorer la qualité de leur intrant afin d’offrir un meilleur produit. Saluons donc ici les idées et les initiatives de ÉEQ, un organisme qui s’attaque au problème de front, en ne lésinant pas sur les moyens. Son ambitieux plan Verre l’innovation est à l’image de sa plus récente campagne publicitaire. Force est de reconnaître que ÉEQ a misé juste en désignant Éric Salvail comme porte-parole. Il y a quelques mois à peine, le Bye Bye 2015 a parodié la publicité le mettant en vedette. De mémoire, jamais une émission aussi regardée et rassembleuse n’avait parlé de recyclage ! Règle générale, lorsqu’on se retrouve parodié au Bye Bye, c’est parce qu’on a marqué l’actualité ou la culture populaire au cours de l’année. On peut parier que les concepteurs de la publicité ont fêté fort en cette soirée du jour de l’An. Est-ce que RECYC-QUÉBEC ou le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques auraient osé se payer un porte-parole comme Éric Salvail, dont seule la notoriété est aussi élevée que le cachet ? Poser la question, c’est y répondre. ■



REPORTAGE

Steve

Whettingsteel L’homme derrière la révolution du verre

Reportage réalisé par Émilie Pelletier et André Dumouchel

L’ÉTÉ DERNIER, DANS NOTRE DOSSIER SPÉCIAL SUR LA CONSIGNE, NOUS ABORDIONS LE DÉFI QUI CONSISTE À TROUVER DES DÉBOUCHÉS POUR LE VERRE RECYCLÉ, ÉTANT DONNÉ LA DIFFICULTÉ DE LE TRIER ADÉQUATEMENT. CETTE SITUATION A CAUSÉ BIEN DES MAUX DE TÊTE AUX GESTIONNAIRES DES CENTRES DE TRI AU COURS DES DERNIÈRES ANNÉES, MAIS IL SEMBLE MAINTENANT Y AVOIR DE L’ESPOIR. L’ÉPINEUX PROBLÈME DU RECYCLAGE DU VERRE POURRAIT BIEN AVOIR ÉTÉ RÉSOLU ! LA SOLUTION ? L’IMPLOSION, UNE NOUVELLE TECHNOLOGIE INVENTÉE PAR LE B RITANNIQUE STEVE WHETTINGSTEEL ET DISTRIBUÉE PAR SON ENTREPRISE KRYSTELINE TECHNOLOGIES. J UMELÉE AUX INITIATIVES DÉJÀ EN PLACE AU QUÉBEC, CELLE-CI POURRAIT BIEN RENDRE POSSIBLE LE RECYCLAGE DE LA TOTALITÉ DU VERRE QUÉBÉCOIS ET AINSI RÉPONDRE À UN ENJEU ENVIRONNEMENTAL, ÉCONOMIQUE ET LOGISTIQUE QUE PLUSIEURS CROYAIENT JUSQU’À AUJOURD’HUI SANS ISSUE. EN

JANVIER

2016, ÉCO E NTREPRISES QUÉBEC (ÉEQ)

A D’AILLEURS DÉVOILÉ LES TROIS PREMIERS VOLETS DE SON PLAN

VERRE

L’INNOVATION, DONT LA PHASE INITIALE CONSISTERA À TESTER LES ÉQUIPEMENTS DÉVELOPPÉS PAR KRYSTELINE TECHNOLOGIES. LE MAGAZINE

3RVE

A DONC RENCONTRÉ L’INVENTEUR, À SON RÉCENT PASSAGE AU

QUÉBEC,

ET VOUS PRÉSENTE DANS CE DOSSIER SPÉCIAL CETTE

TECHNOLOGIE BRITANNIQUE ET CE QU’ELLE IMPLIQUE POUR L’ÉCONOMIE VERTE DE LA PROVINCE.

NNAEGZE VISEIO O P RT LE R

www.YouTube.com/ MAYAProductionvideo

8

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016


REPORTAGE

L’ DU VERRE

Les centres de tri emploient différentes méthodes pour trier et traiter le verre. Certaines sont plus efficaces que d’autres, mais toutes procèdent en broyant puis en tamisant la matière. Ce broyage génère un fort volume de particules fines pour lesquelles il est difficile, voire impossible, de trouver des débouchés.

Comment l’imploseur offre-t-il une solution ? Au lieu de fracasser toute la matière, ce qui complique ensuite le tri des contaminants, l’imploseur génère une onde de choc qui fragmente les morceaux de verre en les frappant les uns contre les autres. Le verre est pulvérisé et réduit en granules, mais les étiquettes et les autres contaminants restent intacts. Ces derniers sont alors faciles à extraire et à éliminer, ce qui donne un verre recyclé de grande qualité. L’action de l’imploseur améliore donc l’efficacité du tamis granulométrique, qui récolte le verre en fin de parcours.

Les débuts de l’implosion du verre Steve Whettingsteel a développé cette technologie alors qu’il travaillait comme ingénieur sur des bateaux de croisière dans les années 1990. Un de ses défis était alors de gérer le verre dans un espace restreint. À son retour, il a poursuivi ses recherches. Comme le broyage causait trop d’inconvénients, dont le bruit, il a décidé d’accélérer considérablement le broyage et de modifier le positionnement de l’alimentation, créant une résonance menant à l’implosion du verre. Le bruit cessa et du sable de verre s’écoula de la machine. Conscient des avantages de son invention, M. Whettingsteel l’a vite fait breveter.

Le système permet de produire des granules de deux tailles différentes et ajustables. Ainsi, un centre de tri pourra produire des granules plus gros pouvant être triés de nouveau par un conditionneur et destinés à la refonte en bouteilles de verre ou en laine minérale. Il pourra également produire des granules plus fins dans le but de créer un autre produit, comme un abrasif ou un verre de filtration. Dans le cas des autres débouchés, le conditionneur verra à sécher, à imploser à nouveau et à calibrer le verre par une série de tamis, avant l’ensachage, pour en faire un produit fini destiné à la vente sur le marché nord-américain.

Les avantages techniques de l’implosion • •

• •

ET LA POUDRE DE VERRE, ELLE ? Comment cette technologie s’inscrit-elle dans le paysage québécois, où d’autres initiatives proposent déjà de nouvelles façons de réutiliser le verre ? La Chaire SAQ de valorisation du verre dans les matériaux a en effet développé une poudre de verre pouvant être utilisée comme additif dans divers produits, tel le béton. En plus d’ajouter des propriétés de durabilité et de solidité, cette poudre de verre permet de valoriser une matière qui, autrement, serait fort probablement enfouie. C’est l’entreprise Tricentris qui la transforme et la commercialise sous le nom de VERROX®. Loin d’y faire concurrence, les granules de verre recyclé que produit le système de Krysteline Technologies visent des marchés différents, tout en pouvant également être utilisés comme matière

• • • •

Réduit grandement la production de particules fines ; Facilite le retrait des éléments indésirables (étiquettes, collets, bouchons) en les gardant intacts, ce qui offre une meilleure valeur de revente ; Peu énergivore ; Produit un verre aux arêtes arrondies, qui réduit l’usure des équipements et est plus sécuritaire à manipuler ; Peu bruyant ; Ajustable ; S’adapte aux normes propres à différents débouchés ; Offre des retombées financières accrues.

première par la technologie VERROX®. De plus, bien que l’implosion réduise sensiblement la production de particules fines lors du traitement du verre, celles-ci peuvent être incorporées au VERROX®.

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

9


REPORTAGE LE MARCHÉ DU VERRE RECYCLÉ :

UN IMMENSE POTENTIEL Rappelons que le système de Krysteline permet de traiter 100 % du verre issu de la collecte sélective des centres de tri, y compris celui destiné aux marchés de la refonte, comme la production de bouteilles. Si les États-Unis constituent un marché pour le verre de couleur verte, ce n’est pas le cas du Québec. De plus, les exigences techniques du marché traditionnel de la refonte (pour en refaire des bouteilles) et du marché de la laine de verre sont de plus en plus sévères, ce qui occasionne des coûts de production croissants.

Exemples d’utilisations des granules de verre recyclé : Abrasifs

Médias filtrants

• Secteur portuaire et militaire (entretien de bateaux)

• Municipalités (usines de traitement des eaux usées)

• Travaux publics et municipalités (entretien et décapage de ponts, de bâtiments, de monuments ; lutte contre les graffitis)

• Fosses septiques • Piscines

• Raffineries

NNEZ VISEIO PORTAGE LE R

Visionnez cette vidéo sur notre chaîne YouTube au www.YouTube.com/MAYAproductionvideo

LE PLAN VERRE L’INNOVATION En janvier dernier, Éco Entreprises Québec (ÉEQ) a annoncé en grande pompe son plan Verre l’innovation. Cherchant à résoudre le problème du recyclage du verre au Québec, l’organisme a choisi d’investir massivement dans les solutions : le plan représente un investissement potentiel de 40 millions de dollars. De ce montant, 6,7 millions seront consacrés aux ambitieuses premières phases, dont le volet mettant à l’essai la technologie d’implosion un peu partout au Québec.

10

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

Heureusement, le verre recyclé qui est généré par le système d’implosion entre dans la composition d’une multitude de produits à haute valeur ajoutée. Outre les matériaux de construction, pensons aux abrasifs, aux filtres ou aux dalles écologiques de l’entreprise québécoise Gaudreau Environnement. L’implosion offre donc une diversification des débouchés qui devrait se révéler payante. Cette diversité des débouchés explique la logique pratique et économique du traitement du verre au Québec. Comme le retrait des contaminants est à la base du procédé, la qualité du matériau produit le rend unique et fort attrayant. Si cette qualité atteint les niveaux attendus, les occasions d’affaires pour les centres de tri et les conditionneurs québécois seront nombreuses et lucratives. En effet, le marché nord-américain a actuellement plusieurs besoins en abrasifs et en médias filtrants. Par exemple, au Texas, la tonne de verre transformé en abrasif se vend 450 dollars américains et en France, la tonne de verre de filtration pour les piscines se vend 900 euros. Les objectifs du traitement du verre sont multiples : créer une matière de qualité (dont les débouchés comblent des besoins sur le marché), former des partenariats avec les utilisateurs de verre recyclé dans tous les secteurs d’activité, offrir à ceux-ci un approvisionnement stable et de qualité, et faciliter le respect des critères exigés par les certifications et les normes des marchés.

ÉEQ a choisi Krysteline Technologies après une recherche portant sur les technologies utilisées à travers le monde. Les équipements ont été observés en activité dans des centres de tri traitant des matières résiduelles résidentielles de façon pêle-mêle, comme c’est le cas du système de collective sélective au Québec, et les résultats ont été concluants. Des séries de tests sont prévues dès la sortie des premières tonnes de granules de verre. Cela permettra de valider la qualité et la valeur du verre produit en centre de tri. L’équipement sera installé dans un maximum de six centres de tri de la province et ÉEQ en défraiera les coûts. Ainsi, seuls l’électricité et l’espace nécessaire pour accueillir l’équipement seront au frais des centres de tri. Ceux qui accueilleront les équipements de Krysteline Technologies seront choisis à la suite d’un appel à candidatures qui s’est terminé récemment.



REPORTAGE CALENDRIER DU VOLET 1

DU PLAN VERRE L’INNOVATION DE ÉEQ : Sélection finale des centres de tri participants :

Fabrication de l’équipement (12-14 semaines) : été 2016

Entrée en fonction : automne 2016

À LA FIN DU PROJET, LES CENTRES DE TRI PARTICIPANTS POURRONT ACHETER L’ÉQUIPEMENT POUR UNE SOMME SYMBOLIQUE.

Phase d’essai : jusqu’à 15 mois

PLUS DE

DES CENTRES DE TRI

de la province ont manifesté un intérêt, ce qui démontre l’excellente réception des efforts de ÉEQ par les acteurs québécois de la gestion des matières résiduelles.

LE DÉVELOPPEMENT D’UN SAVOIR-FAIRE QUÉBÉCOIS :

L’IMPLICATION DE MACHINEX L’alliance stratégique du Québec avec la Grande-Bretagne permettra à des entreprises québécoises de se tailler une place de choix dans le développement de la technologie de l’implosion du verre en Amérique du Nord. Dans le cadre du plan Verre l’innovation, c’est l'entreprise Machinex de Plessisville qui agira en tant que fabricant et distributeur exclusif de Krysteline Technologies sur le continent. Déjà bien implantée dans le marché nordaméricain, de même qu’en Europe et en Australie, Machinex

Pourquoi afficher une offre d’emploi qui sera diluée par des centaines d’autres dans tous les secteurs d’activité économique? Chez nous, vous pouvez afficher un nombre illimité de postes pour seulement 249,95 $ par année.

12

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

agira également à titre de soutien technique. Elle sera donc au centre du projet. La production et la prise en charge locales des équipements permettra notamment, à court terme, de réduire les coûts d’achat et de diminuer les délais de livraison, en plus de créer des emplois ici. À long terme, elles permettront au savoir-faire de se développer au Québec. Ce partenariat stratégique est donc porteur pour tous les acteurs impliqués et risque fort d’avoir un impact positif sur l’économie québécoise.



REPORTAGE

L’ÉCONOMIE VERTE

Un plan comme Verre l’innovation pourrait avoir un réel impact sur l’économie verte de la province. L’implantation d’une nouvelle technologie, la mise à l’essai d’autres procédés et le soutien aux initiatives de recycleurs et de conditionneurs de verre pourraient faire du Québec un chef de file du traitement du verre en Amérique du Nord.

QUELQUES DONNÉES COMMERCIALES CONCERNANT DIFFÉRENTS DÉBOUCHÉS DU VERRE RECYCLÉ AU QUÉBEC, EN ONTARIO ET DANS LE NORD-EST DES ÉTATS-UNIS*

Type de débouchés

Avantages

Niveau de maturité

Valeur du produit (par tonne)

Filtres pour l’eau potable, l’eau de piscine et les eaux usées

Résiste mieux à la prolifération des bactéries, réduit le lavage à contre-courant (backwash) et diminue le gaspillage d’eau

Marché en développement

65 $ à 295 $

Abrasifs

Pas de métaux lourds ni de silice libre, angles qui augmentent la performance.

Marché en développement, existe depuis ~7 ans

200 $ à 300 $

Laine de verre

Produit recyclé, température de fonte plus basse

Existe depuis 10 ans

90 $

Béton avec poudre de verre pour travaux non structurels (trottoirs, mobilier urbain, murs antibruit, etc.)

Se travaille mieux, plus résistant sur certaines surfaces

Marché en croissance

150 $ à 200 $

*Données tirées d’une recherche indépendante réalisée pour Éco Entreprises Québec.

Alors que certains continuent d’appuyer vivement un éventuel élargissement du système de la consigne aux contenants de verre, d’autres considèrent sérieusement que le plan Verre l’innovation de ÉEQ, jumelé aux initiatives déjà implantées, pourrait être si efficace que la province en viendrait même, éventuellement, à importer du verre afin de le traiter et de le conditionner ici.

14

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

D’ici là, le seul fait que ÉEQ soutienne ainsi les centres de tri dans le recyclage du verre, qui représente actuellement un important centre de coûts, pourrait bien donner un répit à ceux-ci et les inciter à contribuer au développement des débouchés. Nous leur souhaitons autant d’inventivité qu’en a eue M. Whettingsteel !


ANNO

NCER

DAN S

3 R V C’E E

ST AU SOUT SSI E

N I R STRIE !

L’INDU

POUR ANNONCER

450-508-1515 Info@maya.cc


CENTRES DE TRI

LE QUÉBEC DEVI E N DRA LA PLAQU E TOU RNANTE DE LA TRANSFORMATION DU VE RRE

Frédéric Potvin Directeur général Tricentris fpotvin@tricentris.com

V

oilà, le plan Verre l’innovation est lancé. Éco Entreprises Québec (ÉEQ) plonge et met en place sa solution pour régler le problème de gestion du verre au Québec. « Plonger » est d’ailleurs le bon terme, choisi pour mettre en évidence toute l’audace de ce plan. Jamais je n’ai vu de mesures aussi audacieuses, concrètes et alignées sur les besoins des centres de tri. En premier lieu, ÉEQ choisira quelques centres de tri pour tester de nouveaux équipements de traitement du verre, plus particulièrement un imploseur de la société britannique Krysteline. Bon, avouons qu’« imploseur », c’est un nom un peu bizarre. Il semble sous-entendre quelque chose de magique… Comme si la Castafiore était enfermée dans une boîte et que son chant faisait éclater le verre ! En réalité, cela veut tout simplement dire que l’on projette du verre sur du verre pour le fragmenter. Pour les centres de tri, cela signifie surtout que quelqu’un s’occupera enfin du verre. Alors que jusqu’à présent, aucune mesure incitative ne justifiait des investissements pour traiter cette matière, ils n’auront en premier lieu qu’à fournir l’espace et l’électricité. Le reste sera aux frais de ÉEQ. Encore mieux, ÉEQ remettra aux centres de tri participants un montant de 28 $ par tonne traitée ! J’ai l’air de vouloir ma place au soleil en vantant les mérites de ce plan, me direz-vous. Bien sûr que oui, répondraije… Qui n’en voudrait pas ? Qui refuserait pareille offre ? Quand l’idée est si alléchante que tout le monde veut y participer, il faut le souligner… Il faut s’en réjouir ! Il y a de l’espoir pour le Québec, et pour les centres de tri.

LÉ AU

RECYC

C

QUÉBE

Depuis longtemps, les trois postes de dépenses les plus importants dans un centre de tri sont la main-d’œuvre, le traitement des rejets et le traitement du verre. Imaginez qu’on réussisse à transformer un énorme poste de dépenses en revenus. Le Québec deviendrait alors un lieu de transformation comme il n’en existe nulle part ailleurs ! On développerait ici différentes expertises, on importerait même du verre de l’extérieur ! Une nouvelle économie se grefferait au traitement du verre dans les centres de tri. Parce que le plan de ÉEQ comporte aussi un autre volet : celui de la transformation.

Depuis longtemps, les trois postes de dépenses les plus importants dans un centre de tri sont la main-d’œuvre, le traitement des rejets et le traitement du verre. En effet, évidemment, il faudra faire quelque chose avec tout ce verre, en provenance du Québec et d’ailleurs. Œuvrant dans ce domaine depuis quelques années maintenant, voyant ce qui se fait et le grand potentiel du verre, je vois aussi venir tout un marché. Je prédis même que le Québec manquera de verre d’ici trois ans — à condition d’y mettre l’effort et d’encourager tous ceux qui voient une occasion d’affaires dans cette matière encore sous-estimée ! Aujourd’hui, ÉEQ nous annonce que des efforts sont déployés pour trouver des solutions et encourager la recyclabilité de cette matière autrement que par une consigne. Cette dernière peine d’ailleurs à faire ses preuves ailleurs au Canada, comme en témoignent les 50 % de bouteilles de vin encore présentes dans les bacs de recyclage en Colombie-Britannique ou le retrait de la Nouvelle-Écosse de ce programme de consigne aux coûts colossaux. Pensons aussi aux brasseurs qui songent à se retirer de la consigne, laquelle (souvenons-nous) avait été implantée non pas pour ses vertus environnementales, mais bien comme mesure protectionniste contre l’invasion des bières américaines en sol québécois. À ce stade, je ne peux m’empêcher de penser à Klareco, qui, avec un tel programme, n’aurait sans doute jamais fermé ses portes. J’en parle sincèrement, d’autant plus que nous n’étions pas dans le même créneau ; pas les mêmes intrants ni les mêmes extrants. Alors, rendons à César ce qui lui revient ! On a souvent la gâchette facile pour critiquer, mais lorsqu’un organisme pose un geste d’une telle ampleur, avec autant d’enthousiasme, il faut le dire et s’en réjouir. Actuellement, le Québec n’a aucun projet de société. L’économie ne va nulle part et aucun projet annoncé ne rallie les Québécois. Personne ne sait dans quelle direction ramer ! Dans ce contexte, une telle annonce fait grand bien. Et je me réjouis d’avance à l’idée de voir le Québec comme un moteur d’innovation mondial dans le traitement du verre. Bravo, ÉEQ ! ■

16

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



LA TARI FICATION I NCITATIVE : U N E AVE N U E PROM ETTE USE !

MUNICIPAL

Jean-Louis Chamard M. Sc. Env. Conseiller principal Chamard, stratégies environnementales j l . c h a m a r d @ c h a m a r d - e n v. c o m

n ce moment, les MRC terminent leur nouveau plan de gestion des matières résiduelles et les municipalités implantent de nouvelles mesures visant la mise en valeur des matières résiduelles générées sur leur territoire. Ces mesures exigent des citoyens et des autres intervenants qu’ils modifient leurs comportements et utilisent de nouveaux outils pour réduire les quantités destinées à l’élimination. Dans un tel contexte, il y a lieu de revoir la manière de tarifer les services de gestion des matières résiduelles.

E

La tarification incitative a déjà fait ses preuves ailleurs. Actuellement, la grande majorité des systèmes québécois de tarification ne prennent pas en considération les efforts que les générateurs consacrent à réduire les matières résiduelles. Pour améliorer les résultats, il faut offrir des incitatifs financiers qui encouragent les citoyens à agir. LES SYSTÈMES DE TARIFICATION On distingue deux grandes familles de systèmes de tarification : la tarification fixe et la tarification directe. Sommairement, la tarification fixe ne tient pas compte de la quantité de matières résiduelles générées et des actions de réduction et de récupération. Elle se base uniquement sur une répartition uniforme des coûts de la gestion des matières résiduelles. De son côté, la tarification directe tient compte des quantités générées et des efforts de réduction et de récupération. A TARIFICATION FIXE Au Québec, on utilise habituellement deux systèmes de tarification fixe pour la gestion des matières résiduelles : le premier s’appuie sur l’impôt foncier et le second, sur la tarification forfaitaire. L’IMPÔT FONCIER L’impôt foncier se base uniquement sur l’évaluation foncière des biens immobiliers. Généralement, le tarif des services associés aux matières résiduelles est inclus dans le taux de taxation générale, de sorte que les citoyens ont tendance à croire que le service est gratuit. De plus, l’impôt foncier est un mode progressif de tarification, puisqu’il ne se rapporte qu’à la valeur des biens immobiliers, ce qui ne correspond aucunement aux services. Or, aucune relation n’existe entre le montant de l’impôt foncier que paie une organisation ou un particulier et les quantités de matières résiduelles qu’ils génèrent ou éliminent. LA TARIFICATION FORFAITAIRE La tarification forfaitaire est plus transparente que l’impôt foncier, puisqu’elle est explicitement nommée dans l’avis d’imposition. Cependant, elle ignore les efforts de réduction que les citoyens déploient. La taxe forfaitaire est dégressive par rapport à la richesse foncière des contribuables : habituellement, le taux est uniforme, peu importe les quantités éliminées et les efforts de réduction fournis. Avec ces modèles de tarification, l’incitation à consacrer des efforts à la réduction est nulle. L’implantation de nouveaux services destinés à réduire les quantités à éliminer est perçue comme la source de coûts additionnels pour les citoyens. De plus, il existe peu de synergie entre les services offerts et le coût de ceux-ci. Enfin, les résultats de ces services sont difficiles à établir et à maintenir, puisque les citoyens n’y voient que peu d’intérêt à long terme.

18

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

A TARIFICATION DIRECTE En réaction à la complexité de la gestion et aux nouveaux services offerts dans le domaine des matières résiduelles, de nouvelles méthodes de tarification émergent. Elles sont toutes basées sur le principe de l’utilisateur-payeur. On distingue habituellement la tarification au volume, la tarification au poids, la tarification à l’acte et la tarification mixte. Ces méthodes de tarification directe se fondent sur les quantités de matières résiduelles générées. Elles incitent les citoyens à réduire ou à récupérer davantage pour bénéficier d’économies. Par ailleurs, une municipalité peut, sur le plan des coûts, faire jouer la synergie entre les services offerts. Ces méthodes permettent facilement l’automatisation de la collecte et une meilleure acquisition d’informations de gestion. En contrepartie, il faut généralement prévoir des mesures dissuasives pour prévenir les comportements délinquants. Généralement, ceux-ci s’estompent toutefois rapidement et l’habitude s’acquiert facilement. Dans les grandes lignes, les méthodes de tarification directe fixent un lien entre les quantités générées et le tarif à payer. Plus le citoyen consomme et jette, plus le coût d’utilisation du service est élevé pour lui. Théoriquement, pour que chacun puisse choisir son niveau de service, le coût de chaque service devrait faire l’objet d’un tarif distinct. En réalité, c’est la municipalité qui décide du niveau des services, et donc du tarif. Par la suite, c’est au citoyen de prendre des moyens pour réduire sa facture, puisqu’elle se base sur la quantité de matières résiduelles qu’il génère ou élimine. Ces méthodes de tarification sont donc équitables pour les citoyens. LA TARIFICATION AU VOLUME La tarification au volume exige que les citoyens se procurent des étiquettes spécifiques, des sacs identifiés ou des bacs roulants de différents volumes. Leur coût est directement lié aux quantités de matières résiduelles destinées à l’élimination. Ainsi, cette tarification permet d’établir un lien direct entre le niveau de consommation et le tarif des services. Cette méthode de tarification est très transparente pour les citoyens ; elle est dégressive par rapport au revenu et incite à la réduction. Les étiquettes et les sacs doivent être offerts dans plusieurs points de vente et être facilement identifiables lors de la collecte. Cependant, l’automatisation de la collecte est quasiment impossible avec les étiquettes ou les sacs. Le système de tarification basé sur le volume du bac roulant exige que le contribuable détermine le volume de son bac parmi un choix assez limité. Habituellement, on utilise des bacs roulants de 140, de 240 ou de 360 litres. Le tarif varie en fonction du volume choisi. Pour que le système fonctionne correctement, les matières résiduelles doivent être déposées uniquement dans les bacs roulants appropriés. LA TARIFICATION AU POIDS La tarification au poids nécessite la pesée des matières résiduelles générées ou éliminées et l’identification du contribuable. Cette méthode est la plus précise pour une tarification basée sur le principe de l’utilisateur-payeur. Pour qu’elle fonctionne correctement, il faut distribuer à chaque logement des bacs roulants ou des conteneurs munis d’une puce électronique permettant l’identification du contribuable. Habituellement, cette méthode favorise l’automatisation de la collecte et la facturation directe. Au cours des dernières années, plusieurs systèmes de pesée des déchets ont été développés. Au pays, Mesures Canada n’a homologué que peu d’entre eux pour une utilisation légale, et ce, surtout en raison de leur degré d’imprécision.

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc


L A TA R I F I C ATI O N I N C ITATI V E : U N E A V E N U E P R O M E T TE U S E !

LA TARIFICATION À L’ACTE La tarification à l’acte est habituellement appliquée aux entreprises qui génèrent des quantités importantes de matières résiduelles. L’usager paie en fonction du volume du contenant et de sa levée. Cette méthode établit un lien direct entre les quantités et le prix, puisque l’usager paie pour les quantités générées et pour le service rendu. Cette option est transparente et équitable. Cette méthode peut également être combinée à la tarification au volume ou au poids. Généralement, on facture le coût des services de collecte et de transport à l’acte ou à la levée. Le coût du traitement, du conditionnement ou de l’élimination est facturé selon le volume ou le poids des matières résiduelles générées. LA TARIFICATION MIXTE La tarification mixte combine une partie fixe et une autre variable. La partie fixe se base sur les coûts fixes du tarif, et la partie variable est fonction du niveau d’utilisation des services. En pratique, la partie fixe peut être payée au moyen de l’impôt foncier, de la taxe forfaitaire ou d’un tarif fixe. Quant à la partie variable, elle peut se baser sur le volume, sur le poids ou fonctionner à l’acte. Cette méthode de tarification est moins transparente et équitable que celles présentées précédemment. Dans certains cas, les contribuables peuvent alors avoir l’impression de payer deux fois le même service. L’APPLICATION DE LA TARIFICATION DIRECTE À l’heure qu’il est, plusieurs municipalités américaines utilisent les systèmes de tarification directe dans la gestion des matières résiduelles. La tarification directe est un incitatif économique important qui maximise le taux de récupération.

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc

L’application du principe de l’utilisateur-payeur procure plusieurs avantages. De façon générale, on note une réduction des coûts liés à la gestion des matières résiduelles, une diminution des quantités de matières résiduelles générées, une baisse de la quantité de matières résiduelles à éliminer et conséquemment, une augmentation de la récupération des matières recyclables et organiques. L’expérience des municipalités qui ont changé de mode de tarification démontre que cette tarification entraîne une réduction des coûts de gestion des résidus pouvant dépasser 40 % par rapport à la tarification fixe. La tarification directe permet également de sensibiliser les citoyens à la réduction des résidus à éliminer et, dès lors, de les encourager à participer davantage aux collectes sélectives. De plus, l’utilisation d’équipements spécifiques, tels des bacs roulants et des camions automatisés ou semi-automatisés, permet d’optimiser les collectes, d’augmenter la productivité et ainsi de réduire les coûts. L’application des systèmes de tarification directe présente des avantages indéniables dans le contexte de l’objectif général de la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles, qui consiste à n’éliminer que le résidu ultime. Les résultats des mesures de réduction et de récupération envisagées sont tous rendus possibles par l’implication active des citoyens. L’incitatif financier est donc un moyen de faciliter cette participation et de récompenser ceux qui font des efforts conformes aux objectifs visés par le plan d’action. De plus, les systèmes de tarification directe permettent de créer des outils de gestion facilitant la prise de décision et la mesure de la performance. ■

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

19


COLLECTE SÉLECTIVE

LE TRAITEMENT DU VERRE AU QUÉBEC : QUAND L’INDUSTRIE SE RASSEMBLE AUTOUR D’UNE VISION COMMUNE

Maryse Vermette B. Sc., MBA Présidente-directrice générale Éco Entreprises Québec mvermette@ecoentreprises.qc.ca

es citoyens perçoivent souvent la collecte sélective comme un service public, mais ils oublient parfois qu’il s’agit aussi d’une industrie verte basée sur des notions de rentabilité.

L

Au Québec, la collecte sélective dessert plus de 99 % de la population et permet de récupérer, à l’aide d’un système simple et efficace, une quantité impressionnante de contenants, d’emballages et d’imprimés. Malgré une belle progression depuis sa mise en place, il y a plus de vingt ans, notre système connaît des enjeux et des embûches. Nous y œuvrons depuis plus de dix ans et nous savons très bien que, comme dans tout type d’industrie en développement, on peut faire mieux. C’est entre autres le cas du verre récupéré, dont le recyclage présente de nombreux défis pour les centres de tri et les conditionneurs québécois. En effet, depuis quelques années, le sujet du verre fait surface dans les discussions au sein de l’industrie. Récemment, les médias se sont intéressés à ce cas particulier et en ont dépeint un portrait peu reluisant. L’histoire du verre, nous la connaissons tous : c’était une matière jusqu’à tout récemment difficile à trier et dont les débouchés étaient limités.

Depuis quelque temps, un véritable mouvement de fond se fait sentir, alors qu’on annonce de toutes parts des initiatives pour améliorer le traitement du verre. Mais devant ce problème, nous tous, acteurs de la collecte sélective, ne sommes pas restés les bras croisés. Au contraire, depuis quelque temps, un véritable mouvement de fond se fait sentir, alors qu’on annonce de toutes parts des initiatives pour améliorer le traitement du verre. Pensons entre autres à la Régie de récupération de l’Estrie, qui a entrepris à l’automne 2015, avec une enveloppe de 2,6 millions de dollars, de grands travaux de modernisation de ses équipements qui permettront de mieux traiter l’ensemble des matières. Dans ce nouveau concept d’installations, le trajet misant sur une séparation du verre des autres matières dès les premières étapes démontre une volonté d’en améliorer la récupération. Dans un même esprit d’optimisation, Récupéraction Centre-duQuébec a également entrepris, en 2012, une modernisation de son centre de tri afin de répondre plus adéquatement à l’affluence de matières recyclables et aux demandes des conditionneurs en ajoutant, entre autres, un tamis rotatif pour le tri du verre. L’innovation passe aussi par l’enseignement et le partage de connaissances, comme l’a compris l’Université de Sherbrooke. C’est d’ailleurs avec la volonté de développer un béton plus performant additionné de poudre de verre que l’établissement a fondé, avec l’aide de la Société des alcools du Québec, la Chaire

20

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

SAQ de valorisation du verre dans les matériaux. Depuis 2011, grâce à ses recherches, l’équipe dirigée par le professeur Arezki Tagnit-Hamou a conçu un béton plus résistant et adapté au climat québécois grâce à son ajout de poudre de verre. À ce jour, une douzaine de municipalités ont embarqué dans l’aventure en modifiant leurs devis pour inclure de la poudre de verre dans la production de trottoirs ou de mobilier urbain. Le partenariat de la Chaire avec Tricentris et son usine de micronisation du verre aura d’ailleurs permis de commercialiser le VERROX®, une fine poudre de verre désormais utilisée dans les trottoirs et le mobilier urbain comme les bancs de parc, les tables de ping-pong et les parcs de planches à roulettes. Du côté de l’École de technologie supérieure, la recherche pourrait permettre, d’ici quelques années, d’intégrer du verre recyclé aux enrobés bitumineux et aux fondations des routes. Ces belles possibilités sont susceptibles, si les tests s’avèrent concluants, de ralentir la dégradation de notre réseau routier. LA PART DE ÉEQ Finalement, les entreprises qui financent la collecte sélective ont, elles aussi, démontré leur intérêt à améliorer la situation du verre au Québec. En effet, le conseil d’administration de Éco Entreprises Québec (ÉEQ) a adopté, en 2015, le plan Verre l’innovation, qui vise à améliorer le traitement du verre et à encourager la commercialisation de débouchés locaux. Ce plan, qui se chiffre à 6,7 millions de dollars, se décline en trois volets. Le premier permettra de tester en sol québécois une technologie novatrice éprouvée ailleurs dans le monde pour le tri et le nettoyage du verre en centre de tri. Le second permettra de soutenir la mise à l’essai de technologies développées par d’autres équipementiers d’ici pour le tri du verre de la collecte sélective. Enfin, le troisième volet portera sur une aide financière destinée aux conditionneurs et aux recycleurs qui désirent commercialiser de nouvelles utilisations pour le verre récupéré. C’est une combinaison gagnante pour tous, avec des retombées positives alimentant l’essor de l’économie verte, dont le Québec sera la vitrine en Amérique du Nord. Le volet de soutien à la commercialisation pour les conditionneurs et les recycleurs de verre est désormais officiellement ouvert aux candidatures ! L’objectif poursuivi est de faire du Québec un chef de file dans le traitement et le conditionnement du verre, pour le destiner à des marchés durables et porteurs d’une valeur ajoutée. Ainsi, pour chaque produit ou procédé sélectionné, une aide financière sera versée afin d’appuyer : • la réalisation de tests et de prototypes ; • l’obtention de certifications et d’accréditations ; • la réalisation d’études de marché et de plans d’affaires ou de commercialisation. Pour toute question, écrivez-nous à verre@ecoentreprises.qc.ca Considérant les prochaines étapes du plan Verre l’innovation et toutes les initiatives mises de l’avant par les différents acteurs du milieu, la collecte sélective semble avoir un bel avenir. Restons à l’écoute et surtout, continuons d’innover et d’investir dans ce qui est selon nous le meilleur système de récupération et de traitement des matières recyclables. ■

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc


Machinex & Krysteline

UNE ALLIANCE QUI OFFRE UNE SOLUTION UNIQUE

pour le traitement du verre dans les centres de tri

GÉNÉRER DU VERRE À VALEUR AJOUTÉE Avec la solution d’implosion de Krysteline Technologies Obtention d’un verre ayant une meilleure valeur sur le marché Séparation des contaminants facilitée puisque leur taille n’est pas réduite Adaptation aux standards requis pour les différents débouchés Faible consommation d’énergie

Machinex et Krysteline offrent un grand éventail de systèmes de traitement du verre spécifiquement conçus pour les centres de tri. Le savoir-faire et l’expérience de Machinex assurent une intégration optimale de la technologie de Krysteline.

www.krysteline.com

Fiers de collaborer au Plan Verre l’innovation de

Machinex est distributeur et intégrateur des produits de Krysteline en Amérique du Nord. Contactez-nous.

1 877 362 3281 | machinextechnologies.com


L’EXPORTATION DE NOS DÉCHETS : UNE PERTE DE REVENUS POUR LES PROGRAMMES DE VALORISATION DES MUNICIPALITÉS

CETEQ

Richard Mimeau Directeur général Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ)

des matières en provenance des secteurs des ICI et des CRD. Certains centres de tri ont dû cesser leurs activités, faute de pouvoir offrir un tarif concurrentiel à l’enfouissement.

rmimeau@ceteq.ca

Si l’on considère la grande région de Montréal seulement, c’est trois millions de tonnes de matières résiduelles qui pourraient éventuellement prendre le chemin des États-Unis, ce qui représente une perte annuelle de près de 65 millions de dollars en redevances et de 18 millions en taxes provinciales et fédérales. De plus, l’exportation de déchets en dehors du Québec représente à long terme des pertes d’emplois, puisque les infrastructures québécoises auront moins de matières à traiter.

ans une perspective de développement durable et de lutte aux changements climatiques, une saine gestion de nos matières résiduelles est importante. Depuis 2006, les exploitants de lieux d’enfouissement techniques doivent souscrire au Règlement sur les redevances exigibles pour l’élimination des matières résiduelles. Ces redevances sont perçues afin de réduire les quantités de matières qui vont à l’enfouissement et elles permettent de financer la préparation, la mise en œuvre et la révision des plans de gestion de matières résiduelles. Aujourd’hui, la redevance s’élève à 21,93 $ la tonne.

D

Or, certaines entreprises acheminent les matières résiduelles vers les États-Unis, ce qui leur permet d’éviter de payer cette redevance. Cette situation entraîne une perte de revenus importante pour le gouvernement et pour les programmes de récupération et de valorisation des matières résiduelles, qui sont constitués à partir des redevances exigibles pour l’élimination de ces matières. Indirectement, ces redevances ont permis la naissance de l’industrie du tri, surtout en ce qui concerne les matériaux CRD (construction, rénovation et démolition). Dans un contexte de ralentissement économique et donc de restrictions budgétaires, cette situation est d’autant plus préoccupante. Il faut également considérer que le phénomène d’exportation s’amplifiera lorsque le dollar canadien reprendra de la valeur, car les entreprises y verront une motivation économique supplémentaire. Ainsi, non seulement le traitement local de nos déchets nous assure-t-il qu’il est conforme à nos attentes environnementales, mais il fait également en sorte que les revenus associés restent au Québec, en plus de réduire le transport, donc les émissions de gaz à effet de serre. DES IMPACTS FINANCIERS IMPORTANTS L’exportation aux États-Unis des matières résiduelles recueillies dans les municipalités et les industries, les commerces et les institutions (ICI) du Québec est une pratique qui risque de prendre de plus en plus d’ampleur, si on se fie à nos voisins ontariens. En effet, voilà plus de vingt ans maintenant, pour contrer l’augmentation des tarifs d’enfouissement de Toronto, les transporteurs ont choisi d’aller porter les matières résiduelles dans des lieux d’enfouissement du Michigan. Le phénomène s’est accentué au cours des ans et c’est maintenant plus de trois millions de tonnes de matières qui sont acheminées au Michigan chaque année. Lorsque ces matières résiduelles sont exportées aux États-Unis, aucune redevance ne peut être prélevée. De plus, en raison de ce phénomène, l’Ontario a noté une baisse du taux de récupération

22

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

DES SOLUTIONS SIMPLES ET EFFICACES Afin de se conformer à la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles et à la Loi sur le développement durable et de s’assurer de recevoir les redevances qui lui reviennent, le gouvernement pourrait aisément réclamer que le prélèvement de la redevance soit effectué aux postes de transbordement et à la sortie des centres de tri. De la même façon, exiger dans la réglementation que l’élimination des matières se fasse dans un lieu autorisé par le MDDELCC permettrait au gouvernement de s’assurer que les matières sont enfouies dans des lieux répondant aux normes environnementales strictes du Québec, afin de limiter au maximum les risques environnementaux.

Le Québec interdit actuellement l’importation sur son territoire de matières résiduelles en vue de leur élimination, mais il ne se soucie pas de leur exportation. Une dernière solution serait d’obliger une reddition de comptes de la part des centres de tri avant que ces derniers puissent obtenir leurs crédits de redevances. Le gouvernement pourrait ainsi vérifier la destination des chargements et mieux suivre les matières, ce qui lui assurerait alors un meilleur contrôle. La mise en place de telles solutions éviterait aisément au Ministère des pertes de revenus, sous forme de redevance et de taxes, tout en lui permettant de mieux connaître la chaîne de valeur de la gestion des matières résiduelles. En effet, le gouvernement pourrait ainsi avoir une vision plus précise des matières éliminées, récupérées ou valorisées, ce qui ferait en sorte qu’il pourrait brosser un bilan réaliste et suivre plus facilement ses objectifs de recyclage et de valorisation. SOYONS COHÉRENTS Le Québec interdit actuellement l’importation sur son territoire de matières résiduelles en vue de leur élimination, mais il ne se soucie pas de leur exportation. Afin de respecter ses propres principes, il a le devoir de gérer ses matières résiduelles dans un esprit de développement durable, tout en favorisant le savoir-faire québécois. ■

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



CRD : GARANTIR LA QUALITÉ DES MATIÈRES RECYCLÉES GRÂCE À UNE CERTIFICATION

3R MCDQ

Ginette Pellerin Directrice générale Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec (3R MCDQ) gpellerin@3rmcdq.qc.ca

E

n 2016, le 3R MCDQ a plusieurs priorités, dont poursuivre la diffusion du plan de commercialisation des agrégats recyclés, trouver une solution pour les fractions fines issues des centres de tri, augmenter le recyclage des bardeaux d’asphalte et instaurer une certification pour les centres de tri de construction, de rénovation et de démolition (CRD). Le secteur CRD a enregistré une hausse importante du taux de récupération dans la dernière décennie. Toutefois, les donneurs d’ordres tels les bureaux d’architectes, les sociétés immobilières ou encore les clients des centres de tri ont très peu de moyens fiables de valider la portion des matériaux de démolition récupérés, lorsque ceux-ci sont acheminés vers les centres de tri. De plus, les acheteurs potentiels de matières recyclées ne peuvent déterminer la qualité des matériaux disponibles. Pour ces raisons, en janvier dernier, le Regroupement a formé un groupe de travail et a confié un mandat à quatre étudiants de l’Université de Sherbrooke, qu’il tient à remercier d’avoir relevé le défi.

Le 3R MCDQ souhaite ainsi mettre en place une certification dans le but de distinguer la qualité des activités effectuées dans les centres de tri de CRD situés au Québec. L’adoption d’une certification permettrait de démontrer les bonnes pratiques déjà existantes d’acteurs engagés tout en donnant des lignes directrices à ceux qui souhaiteraient augmenter la qualité de leurs activités. Cette certification rehausserait la crédibilité de notre secteur. Le Regroupement souhaite offrir la possibilité d’établir de futurs partenariats et d’augmenter la qualité des matières sortantes tout en renforçant la stabilité du marché québécois des matières recyclées. Par une meilleure gestion des CRD sur chantier, il sera plus facile de respecter les normes de rendement correspondant à des certifications établies dans le domaine de la construction, telles LEED ou BOMA BEST. Par ricochet, cette nouvelle certification permettrait d’accroître le rendement général de tout le secteur CRD. Dans le cadre de son mandat, le groupe universitaire formé de Mathilde Colas, Christian Lacoste, Coline Tavernier et Paul-Marie Vigneau (travaillant sous le nom de Mat&Rio) devra donc sonder l’intérêt des acteurs concernés par la possibilité d’instaurer une telle certification. Il le fera en recensant l’information disponible portant sur des certifications similaires, tout en prenant le pouls des différentes parties prenantes de la scène québécoise. L’analyse de la situation permettra au 3R MCDQ de se positionner par rapport aux différents enjeux qu’implique une future certification. En analysant la viabilité du projet, l’intérêt des parties prenantes

ainsi que la faisabilité technique d’une telle démarche, le groupe offrira les informations nécessaires afin de savoir si le moment est opportun pour aller de l’avant. Il définira aussi certains points que le Regroupement devra considérer lors de l’élaboration d’une stratégie de communication. LES OBJECTIFS DU MANDAT L’objectif premier du mandat du groupe de travail est de déterminer si le 3R MCDQ doit aller de l’avant avec un projet de certification. Les sous-objectifs sont les suivants : • recueillir l’intérêt, les suggestions et les craintes des parties prenantes en ce qui a trait à la mise en place d’une certification ; • déterminer les organisations qui seraient les plus crédibles pour régir ce type de certification ; • établir des arguments de vente qui aideront à comprendre l’importance d’établir une certification ; • recueillir les renseignements stratégiques qui contribueront à prendre une décision éclairée ; • présenter un rapport contenant les résultats de l’analyse et des recommandations. LES OBJECTIFS DU PROJET Ce mandat s’inscrit dans un contexte plus général, soit celui d’améliorer la réduction des déchets de CRD au Québec. Cette finalité permettrait l’atteinte d’objectifs plus précis fixés par le gouvernement, comme l’interdiction d’enfouir du bois. Le fait d’établir une certification québécoise pour le secteur des CRD contribuerait donc à : • détourner les matériaux de CRD des lieux d’enfouissement techniques ; • améliorer le rendement et la crédibilité des centres de tri de CRD ; • augmenter la qualité des matières premières provenant des centres de tri de CRD ; • accroître l’intérêt envers l’achat des matières recyclées provenant des centres de tri de CRD. Le groupe d’étudiants prévoit être en mesure de présenter son rapport final au comité formé par le 3R MCDQ le 29 avril prochain. C’est donc avec enthousiasme que le Regroupement et les étudiants s’engagent dans le projet. D’ailleurs, les quatre étudiants ont eu l’occasion d’échanger avec les principaux acteurs du secteur des CRD dans le cadre de notre 19e congrès annuel, tenu les 17 et 18 février. Souhaitons maintenant que tout ce travail débouche sur la réalisation d’une certification des centres de tri de CRD, qui donnera un nouveau souffle et une énergie renouvelée à tout notre secteur d’activité. ■

Le 3R MCDQ souhaite ainsi mettre en place une certification dans le but de distinguer la qualité des activités effectuées dans les centres de tri de CRD. 24

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S

« TOUT LE MONDE VEUT ALLER AU CIEL, MAIS PERSONNE NE VEUT MOURIR » — PETULA CLARK, 1967

Dominique Dodier Directrice générale EnviroCompétences dominique.dodier@envirocompetences.org

epuis quelques années, je fais beaucoup de veilles sur Internet et je m’aperçois que les conseils, les séminaires, les colloques et les formations foisonnent au sujet des savoirs que devraient détenir les patrons, les entrepreneurs et les gestionnaires. Cette observation m’a interpellée et je vous partage aujourd’hui ma réflexion.

D

Nous devrions tous, dit-on, être experts en gestion allégée (lean management), écoresponsables, sur les réseaux sociaux, compétitifs, de bons patrons et les meilleurs dans tout. Nous voulons nous rendre au ciel, conquérir des sommets et atteindre le plus haut niveau d’excellence et de compétences. C’est souvent un défi à porter au quotidien. Il faut se trouver en tête de la parade et partout à la fois, être un employeur de marque et un expert en marketing, augmenter nos ventes et notre profitabilité, et j’en passe. Les choses vont très vite de nos jours et l’accélération ne sera pas remplacée par des freinages. Le ciel, lui, peut être différent pour chacun ; il représente l’absolu, l’objectif ultime ou le paradis. Il est conditionné par nos propres valeurs et nos perspectives. Il ne faut pas atteindre le ciel des autres, mais bel et bien le sien. Dans ce contexte, mourir signifie accepter de changer et de laisser derrière nous nos vieilles habitudes. C’est souvent se transformer. Dans le processus de l’évolution, on ne peut pas y faire grandchose ; il faut s’améliorer et se rendre un peu plus loin. « Rien n’est permanent, sauf le changement », a dit Héraclite. Apprivoisez cette phrase et vous ne verrez plus jamais le changement comme quelque chose de négatif, mais plutôt comme une constante dans votre vie ! Si vous sentez que vous tournez en rond, faites demitour — vous continuerez à marcher en cercle, mais en allant dans l’autre sens, vous verrez les choses sous un nouvel angle. Une chose est sûre : pour continuer, plusieurs chemins sont possibles. Vous pouvez prendre la voie rapide, la voie de desserte

ou le chemin de campagne. Ils vous mèneront tous à bon port, mais pas à la même vitesse. Le moyen de transport change aussi le trajet. On ne peut pas tous être propriétaire d’un jet, et il existe des moyens moins rapides, mais plus écologiques, de se déplacer. (Opinion éditoriale !) Si vous désirez améliorer vos compétences, vos connaissances et vos aptitudes, une foule de formations sont offertes. Elles peuvent vous faire voir autre chose ; vous faire regarder soit plus loin, soit plus proche, mais regarder, c’est déjà voir davantage. L’objectif est de vous faire avancer. On ne grandit pas dans la facilité, comme le dirait Paul Rousseau, mais on n’est pas obligé de se faire du mal — ou du moins pas trop ! Alors, emboîtez le pas vers le perfectionnement de vos compétences. C’est déjà un bon pas. Votre ciel sera atteint, sans nécessairement que vous y laissiez votre peau. Bonne réflexion. ■

Une expertise durable Nous remercions tous nos clients et collaborateurs pour leur précieuse contribution à notre réussite.

www.daigneaultinc.com

26

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



LES AMIS DE 3RVE

NS O B S LE TACTS CON

34, rue de Chenonceau, Blainville, Qc J7B 1P6

28

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 N O 1 HIVER 2016


Pour la réalisation de votre vidéo corpo

Faites affaire avec des pros Notre équipe est spécialisée dans la production de vidéos d'entreprise, municipales et environnementales. Visionnez notre portfolio vidéo sur www.youtube.com/mayaproductionvideo Laissez-nous vous aider à briller.


Nous tenons à remercier tous les participants pour le succès de cette édition

Première photo : Prix Vision Innovation 2016 : M. Claude Brochu, directeur général de Valoris, reçoit le prix des mains de Mme Marie Cloutier, vice-présidente, Développement et mise en marché de RECYC-QUÉBEC Deuxième photo : Prix Gino Mastro 2016 : M. Luc Lachapelle, président de BauVal, reçoit le prix du président du conseil d’administration du 3R MCDQ, M. Gilles Bernardin Troisième photo : Mme Isabelle Fily-Paré, étudiante au doctorat en Sciences de la terre à l’Université Laval, reçoit la bourse des mains du président du comité organisateur du 19e congrès, M. Stéphane Théolis.

Forfait à partir de 975$

30

Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 12 NO 1 HIVER 2016


BFI Usine de Triage Lachenaie devient

Complexe Enviro Progressive Ltée 3779 chemin des 40 Arpents Terrebonne (Qc.) J6V 9T6 tél.450 474-2423 ou 450 474-4947 télec.450 474-1871

N’hésitez pas à nous contacter pour plus de renseignements ou pour visiter nos installations

www.complexeenviroprogressive.com


AUJOURD’HUI, ON RÉCUPÈRE

PARTOUT !

Éco Entreprises Québec (ÉEQ) et ses 3 000 entreprises contributrices sont fiers de financer le système de collecte hors foyer et d’offrir un soutien monétaire aux organismes municipaux pour l’achat d’équipements de récupération destinés à leurs aires publiques.

Éric Salvail, Porte-parole de ÉEQ

Pour en savoir plus, visitez le

ecoentreprises.qc.ca/hors-foyer

LA RÉCUPÉRATION, C’EST NOTRE AFFAIRE. Le programme de récupération hors foyer bénéficie d’une enveloppe de 8 millions de dollars, financée à parts égales par des contributions volontaires de ÉEQ et du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, par l’intermédiaire du Fonds vert.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.