Source automne-hiver 2016

Page 1

AUTOMNE 2016, vol. 12 no 2

Le magazine de l’eau au Québec

NU CONCTLUE S I F E XDIFFUSÉ SUR

/ be.com

YouTu ionvideo www. ct rodu MAYAP

Convention de la poste-publications no 41122591

Le défi du traitement de l’eau potable en milieu isolé

Contrôle des pertes d’eau : le point de vue du Québec en Amérique du Nord

14

Les audits : une belle occasion ou un irritant ?

18

Quand l’optimisation énergétique s’invite dans le secteur de l’eau

25

www.magazinesource.cc


consultez la version numĂŠrique magazinesource.cc



8

L’abondance de pluie générée par le climat océanique permet un renouvellement constant de l’eau des étangs de l’île de Saint-Pierre. Cette eau est emmagasinée dans un réservoir qui sera d’ailleurs remplacé d’ici 2018, grâce à un investissement de l’État français de 3 300 000 € sur trois ans.

SOMMAIRE

26

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

28

LES AMIS DE SOURCE

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

4 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

ONSS LES B TACT CON

chroniques 14

ÉCONOMIE D'EAU POTABLE CONTRÔLE DES PERTES D’EAU : LE POINT DE VUE DU QUÉBEC EN AMÉRIQUE DU NORD

18

EAU POTABLE LES AUDITS : UNE BELLE OCCASION OU UN IRRITANT?

20

ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ INSPECTION PRÉACHAT : N’OUBLIEZ PAS L’INSTALLATION SEPTIQUE !

22

EAU POTABLE LES RESPONSABILITÉS MÉCONNUES DES PROPRIÉTAIRES DE BÂTIMENTS ICI DANS LA PROTECTION DE L’EAU POTABLE

24

INSTRUMENTATION DÉTERMINATION DE LA CONCENTRATION D'ORTHOPHOSPHATES

25

EAUX USÉES QUAND L’OPTIMISATION ÉNERGÉTIQUE S’INVITE DANS LE SECTEUR DE L’EAU

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs Sylvain Boudrias Dominique Dodier France Gauvreau Mathieu Laneuville Nicolas Minel Isabelle Pineault Christian Vézina

Direction artistique MAYA.cc Designer graphique : Sylvain Malbeuf (SymaPub) Photos de la page couverture et de l’entrevue Sarah Drolet-Laflamme Révision linguistique Émilie Pelletier Christine Paré

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère QC J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc

Impression Carpe diem © Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine SOURCE est publié trois fois l’an.

AUTOMNE 2016, vol. 12 n o 2

Le magazine de l’eau au Québec



GABRIEL MEUNIER, 1932-2016

ÉDITORIAL

HOMMAGE À UN BÂTISSEUR équipe de Source a appris le décès, survenu le 5 décembre dernier, de monsieur Gabriel Meunier, un pilier du domaine du traitement de l’eau. Par son instinct, sa capacité à innover, son engagement, monsieur Meunier a influencé des générations d’experts du milieu. Nous profitons de cette tribune pour offrir à sa famille, à son entourage et à tous ceux qu’il a inspirés nos plus sincères condoléances. Dans ces circonstances et compte tenu de l’importance qu’a eue ce grand homme, nous proposons ici un retour sur son parcours exemplaire.

L’

André Dumouchel adumouchel@maya.cc

Une affaire de famille Fils de Christine Charland et de John Meunier, fondateur de la compagnie du même nom, Gabriel Meunier naît le 20 octobre 1932, à Montréal. Diplômé en génie civil de l’École Polytechnique de Montréal, puis boursier du gouvernement français, il fonde Degrémont Canada, une imposante société qui se consacre au traitement de l’eau, et en devient le directeur général. Il gardera aussi de solides liens avec son institution d’enseignement, puisqu’il y enseignera pendant de nombreuses années. « Il n’a jamais quitté le secteur de l’eau, se souvient André Perreault, fondateur du Centre d’interprétation de l’eau. D’aussi loin que je puisse me souvenir, il a œuvré dans le domaine. » En 1974, à la suite du décès de son père, il prend les rênes de John Meunier inc. Dès lors, il place l’entreprise sur la voie de la croissance en mettant au point de nombreuses technologies de traitement de l’eau. On lui doit la création de l’ACTIFLO, un procédé unique de traitement des eaux par floculation lestée, qui révolutionnera l’industrie. Sous son impulsion, John Meunier inc. brevettera et commercialisera plusieurs solutions, ainsi que des services de programmation des contrôles dans les usines de traitement des eaux usées et de production d’eau potable. Ce faisant, elle s’est taillé une réputation enviable dans l’industrie. Les innovations ayant vu le jour sous la présidence de Gabriel Meunier se retrouvent dans la plupart des stations de traitement des eaux du pays, des États-Unis, du Mexique et de l’Amérique du Sud.

Dans la cour des grands De l’entreprise familiale qu’elle était à sa création, en 1948, jusqu’aux années 1980, John Meunier a attiré des investisseurs de taille, notamment la Compagnie Générale des Eaux, avant de joindre les rangs de Veolia Water Solutions & Technologies. Mais en dépit du succès que connaît son entreprise, Gabriel Meunier a toujours eu à cœur de conserver les racines québécoises de l’organisation en maintenant sa production manufacturière à Ville Saint-Laurent. Homme d’engagement Gabriel Meunier demeure un précurseur qui a largement influencé l'évolution des secteurs du traitement de l’eau et de la protection de l’environnement. Il s’est investi dans le milieu à titre de président de l’Association québécoise du traitement des eaux. Il a également siégé à de nombreux conseils d’administration, dont celui de son alma mater, l’École Polytechnique, et s’est engagé de façon soutenue dans la création de la Chaire industrielle en eau potable. Reconnu pour sa vision et pour sa créativité, il a cumulé les marques de reconnaissance, notamment celle de l’Ordre national du Mérite, décerné en France, et la médaille de l’Assemblée nationale du Québec. En avril dernier, le Centre d’interprétation de l’eau lui a rendu hommage et l’a nommé Gouverneur, une première. « C’était un homme attachant, ouvert d’esprit, affirme M. Perreault. Au fil du temps, nous sommes devenus amis, une amitié que nous avons entretenue avec les années. » Merci, Gabriel Meunier Sur une note un peu plus personnelle, à titre d’éditeur de Source, je lui ai maintes fois proposé de paraître à la une de notre magazine. Une invitation qu’il a toujours déclinée, en raison de sa grande humilité. J’ai néanmoins pu échanger à plusieurs reprises avec lui. Je me souviendrai de lui comme d’un homme intègre et d’une grande simplicité, qui a innové toute sa vie et fait progresser le secteur du traitement de l’eau jusqu’à le révolutionner. n

6 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



REPORTAGE

Reportage spécial à Saint-Pierre-et-Miquelon

Le défi du traitement de l’eau potable en milieu isolé Reportage réalisé par Sarah Drolet-Laflamme

L’ARCHIPEL DE SAINT-P IERRE-ET-M IQUELON EST LE SEUL TERRITOIRE D’AMÉRIQUE DU N ORD QUI APPARTIENT À LA F RANCE. C ETTE SITUATION GÉOPOLITIQUE UNIQUE EST JUMELÉE À UNE LOCALISATION GÉOGRAPHIQUE PARTICULIÈRE : À 25 KM DE TERRE-N EUVE ET À 4 500 KM DE LA F RANCE, SAINT-P IERRE-ET-M IQUELON EST RÉGI PAR DES LOIS FRANÇAISES, MAIS SA CULTURE EST TRÈS PROCHE DE LA CULTURE CANADIENNE ET SURTOUT DE CELLE DU Q UÉBEC. C’EST D’AILLEURS UNE ÉQUIPE DE M ONTRÉAL, J OHN M EUNIER (MAINTENANT VEOLIA WATER TECHNOLOGIES), QUI A INSTALLÉ LE SYSTÈME DE TRAITEMENT DE L’EAU POTABLE DE LA VILLE DE SAINT-P IERRE IL Y A UNE QUINZAINE D’ANNÉES. L’ÉQUIPE SAINT-PIERRAISE EST ENCORE AUJOURD’HUI EN CONTACT AVEC CES SPÉCIALISTES QUÉBÉCOIS POUR LE SUIVI AINSI QUE LA COMMANDE DE PIÈCES. D ES

NORMES FRANÇAISES , DES FOURNISSEURS EUROPÉENS ET CANADIENS ET DES ÉQUIPEMENTIERS QUÉBÉCOIS

: SAINT-P IERRE-ET-M IQUELON VAUT LA PEINE QUE L’ON S’Y ATTARDE. LE MAGAZINE SOURCE EST ALLÉ SUR PLACE RENCONTRER D OMINIQUE YON, AGENT D’EXPLOITATION À LA STATION DE TRAITEMENT D’EAU POTABLE DE SAINT-P IERRE. N OUS AVONS VISITÉ LES INSTALLATIONS ET EN AVONS PROFITÉ POUR DISCUTER DE SA GESTION DES RESSOURCES HYDRIQUES ET DU LIEN QU’ELLE ENTRETIENT AVEC LE Q UÉBEC. S I LES F RANÇAIS SONT NOS COUSINS, LES SAINT-P IERRAIS, EUX, SONT NOS FRÈRES. LE CAS DU TRAITEMENT DE L’EAU À

8 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016


REPORTAGE

Québec

Comme en France, la monnaie de Saint-Pierre-et-Miquelon est l’euro et la langue officielle est le français. La proximité de TerreNeuve amène par contre les habitants à très bien comprendre et à parler l’anglais.

Anticosti

Îles de la Madeleine

Québec Montréal

NouveauBrunswick

Terre-Neuve

Ile du Prince Édouard

LE SAVIEZ-

VOUS? St-John’s

Saint-Pierre-et-Miquelon Nouvelle-Ecosse Halifax

La France en Amérique du Nord ! Saint-Pierre-et-Miquelon possède le statut de collectivité territoriale, qui diffère de ceux de département et de région d’outre-mer (comme la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion) et de territoire d’outremer (comme les Terres australes et antarctiques françaises). Cela en fait un archipel français à part entière où s’appliquent les normes européennes touchant l’environnement et la salubrité. Par contre, même si ses habitants possèdent un passeport européen, il ne fait pas partie de l’espace Schengen (qui autorise la libre circulation des biens et des personnes au sein des 26 États européens) ni même de l’Union européenne. Ce statut bien particulier accentue le caractère unique de l’archipel qui compte huit îles, dont trois principales : Saint-Pierre, Miquelon et Langlade. Sur les deux premières vivent respectivement 5 500 et 600 personnes. La troisième est inhabitée. L’île de SaintPierre contient la ville de Saint-Pierre et l’île de Miquelon abrite la municipalité du même nom.

Deux bassins d’approvisionnement par gravité La ville de Saint-Pierre puise son eau potable dans deux bassins situés en hauteur, dans les collines. Le plus ancien est l’étang de la Vigie, qui a une capacité de 250 000 m3 d’eau, et l’autre est l’étang du Goéland, construit en 2007 et contenant plus de 300 000 m3. En France, l’appellation « étang » réfère bel et bien à des étendues de cette capacité : au Québec, ils seraient qualifiés de « lacs ». L’abondance de pluie générée par le climat océanique permet un renouvellement constant de l’eau des étangs de l’île de Saint-Pierre. Cette eau est emmagasinée dans un réservoir qui sera d’ailleurs

L’abondance de pluie générée par le climat océanique permet un renouvellement constant de l’eau des étangs de l’île de Saint-Pierre. remplacé d’ici 2018, grâce à un investissement de l’État français de 3 300 000 sur trois ans. Comme le réservoir actuel ne comporte qu’un seul compartiment, son entretien est fastidieux et doit être effectué fréquemment. Il s’agit d’ailleurs du principal (et même pratiquement du seul) problème auquel fait face la station de SaintPierre. Le nouveau réservoir contiendra plusieurs compartiments, ce qui permettra d’entretenir les bassins par rotation et ainsi d’augmenter la salubrité du réseau. Une gestion serrée de l’eau potable À peine plus de 6 000 habitants vivent sur les îles formant l’archipel. En raison de sa faible population et de son isolement géographique, Saint-Pierre-et-Miquelon a dû adapter son système de traitement de l’eau potable afin qu’il soit autonome. Lorsque les sources d’alimentation sont également les seuls réservoirs disponibles à proximité pour la protection contre les incendies, aucune goutte d’eau ne peut être gaspillée. Sur le plan administratif, la station de traitement de l’eau potable de Saint-Pierre est gérée par la mairie. Dès lors, c’est la taxe d’eau des résidents ainsi que des industries, commerces et institutions (ICI) qui finance le traitement de l’eau. Les travaux majeurs sont quant à eux financés par la France et par le Conseil européen. Contrairement aux citoyens de la France métropolitaine, qui paient leur eau selon leur consommation, les Saint-Pierrais déboursent un

9 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016


REPORTAGE montant forfaitaire : 300 par année, et ce, peu importe la quantité utilisée. La consommation d’eau des résidents reflète cette différence. En métropole, environ 225 litres par habitant par jour sont utilisés alors que ce chiffre monte à 330 litres à Saint-Pierre. Cette statistique ne s’applique qu’à l’été; l’hiver, elle double. En effet, alors que les municipalités du Québec travaillent à réduire les pointes d’utilisation en été, à Saint-Pierre-et-Miquelon, ces hausses importantes sont observées en hiver. Hausse de consommation l’hiver À la saison froide, ce sont 650 litres par habitant qui sont quotidiennement utilisés à Saint-Pierre. Contrairement aux administrations municipales québécoises, la Ville consacre donc ses efforts à faire diminuer les hausses de consommation hivernales. Ceux-ci ont déjà porté leurs fruits, car la production d’eau potable hivernale est passée d’environ 6 000 m3 par jour en 2006 à 3 500 m3 par jour 10 ans plus tard. Même si la station comporte deux filières ou unités de traitement, les efforts de réduction de la consommation ont permis de faire en sorte que pendant près du quart de l’année, l’usine ne fait fonctionner qu’une seule de ses deux filières. Pendant ces trois mois, il est donc possible de procéder à l’entretien et à la maintenance de l’autre filière, un luxe que peu de stations peuvent se permettre. Ces résultats ont été rendus possibles grâce à la sensibilisation des citoyens et des plombiers ainsi qu’à la recherche active de fuites d’eau dans le réseau. Conscientiser la population pour qu’elle modifie ses habitudes désuètes Autrefois, les conduites d’eau des maisons de Saint-Pierre n’étaient pas suffisamment profondes pour éviter le gel. La ville étant construite sur un cap de roche, il a fallu creuser à la pioche pour installer les premières conduites. Elles sont donc au-dessus du niveau de gel (à 1,20 m sous terre). La consommation hivernale double par rapport à celle de l'été, parce que plusieurs Saint-Pierrais ont pris l’habitude de laisser couler un filet d’eau de façon continue afin d'éviter que les conduites gèlent. Il n’est donc pas surprenant que la consommation hivernale d’eau explose! Malgré le fait que les maisons aient été rénovées et que peu de bâtiments nécessitent encore à ce jour un tel traitement, cette habitude se transmet de génération en génération et est encore très présente dans la population. La Ville a donc fait une campagne de sensibilisation visant à encourager ses citoyens à laisser tomber cette habitude anachronique. La sensibilisation s’est également effectuée auprès des plombiers, qui ont été invités à modifier leurs pratiques de façon à faire en sorte que les nouveaux tuyaux installés n’aient pas tendance à geler. À Saint-Pierre, le débit nocturne est de 100 m3/h en hiver et d’à peine 30 m3/h en été. La présence de quelques fuites dans le réseau de distribution, et surtout l’eau qui coule de façon continue dans les résidences, expliquent un débit nocturne hivernal aussi élevé.

Une recherche aussi active de fuites est entre autres possible parce qu’un employé y est attitré presque à temps plein repérer les fuites. Avec l’aide de la voirie, qui répare les conduites, l’équipe de la station effectue chaque année, au printemps et à l’automne, deux campagnes de détection de fuites. Celles-ci permettent de vérifier la présence de fuites ainsi que leur ampleur. Le système étant précis et fiable, il permettrait même d’entendre une toilette qui fuit chez un particulier et est donc utile pour éviter des pertes d’eau, et ce, peu importe leur ampleur. Par exemple, le 25 novembre 2015, le bris de conduites désuètes dans le bas de la ville a entraîné une perte d’eau importante de 100 m3/h. Cette fuite a été immédiatement repérée et fut réparée en moins de 12 heures. Une recherche aussi active de fuites est entre autres possible parce qu’un employé y est attitré presque à temps plein (voir l’encadré). Également, la station de Saint-Pierre est publique, et donc l’eau qui y est produite est financée par la mairie (par la taxe sur l’eau), laquelle a à cœur de réduire les coûts de production. En France métropolitaine, les stations de traitement sont généralement gérées par des entreprises privées. Si Saint-Pierre s’est mise à l’économie d’eau potable, ce n’est donc pas pour répondre à des normes européennes, mais bien pour alléger ses finances publiques et pour survivre en cas d’incendie.

Une petite équipe efficace ! L’équipe de la station de traitement de l’eau potable est composée de deux agents d’exploitation, soit Dominique Yon et Stéphane Victor. Le troisième membre de l’équipe, Aldric Girardin, est un dessinateur réseau qui œuvre à la détection de fuites à l’aide de logiciels de géomatique. Il est également responsable du rinçage unidirectionnel du réseau.

Le processus de traitement de l’eau potable à Saint-Pierre Avant la construction de sa station d’eau potable, en 1999, la Ville de Saint-Pierre envoyait l’eau brute des deux réservoirs directement dans le réseau d’alimentation, sans traitement. L’arrivée de la station a donc considérablement modifié la qualité de l’eau des Saint-Pierrais.

Campagnes de recherche de fuites La station a également investi dans la recherche de fuites en faisant appel à une firme spécialisée en localisation de conduites souterraines et en s’équipant de puissants micros permettant d’entendre, puis de Ces îles ont vécu principalement de la pêche jusqu’en 1992, alors que le Canada imposait le moratoire sur la pêche à la morue. Depuis, cette industrie s’est effondrée. La pêche y est maintenant récréative.

LE SAVIEZ-

VOUS? 10 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

Bassin tampon



REPORTAGE

LE SAVIEZ-

VOUS? Le système de décantation par flocs lestés ActiFlo, de Veolia Water Technologies, avait alors été sélectionné pour le traitement de l’eau. C’est une équipe de Montréal qui est venue installer l’équipement. Un mur du bâtiment avait même dû être enlevé pour qu'on puisse y faire entrer les deux imposantes unités de traitement. Plus de quinze ans plus tard, celles-ci sont encore tout à fait adaptées aux besoins et à la réalité de la station de la ville, et les employés sont toujours en contact avec l’équipe montréalaise de Veolia lors de l’achat de pièces. Selon Dominique Yon, il serait possible de faire affaire avec une entreprise européenne, mais l’équipe préfère continuer la collaboration avec Veolia Water Technologies puisqu’elle connaît évidemment mieux son système. Le processus de remplacement des pièces est ainsi facilité et le tout est assuré de bien fonctionner. Dominique Yon s’est d’ailleurs promis d’aller rencontrer l’équipe de Veolia lors d’un éventuel voyage dans la métropole québécoise. La visite des installations La production d’eau potable comporte les trois étapes classiques, soit la décantation (afin d’éliminer les particules en suspension), la filtration et la désinfection

12 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

Les habitants y sont de descendances normande, bretonne, basque, acadienne, anglaise et irlandaise.

Le traitement commence dans le bassin tampon, où des coagulants et des alcalinisants sont ajoutés. L’eau est ensuite dirigée vers un bassin d’injection dans lequel les polymères et le microsable sont dispersés. Les polymères aident à l’agrégation des flocs qui se sédimentent dans les bassins de décantation pour ensuite être filtrés. Le microsable est récupéré et réacheminé vers le bassin d’injection. L’eau décantée est ensuite traitée chimiquement pour la désinfection. Note : Le réseau de distribution fonctionne par gravité et, par conséquent, seule la ville même de Saint-Pierre reçoit l’eau de la station. Les maisons situées sur des plateaux au centre de l’île fonctionnent donc avec des réserves d’eau indépendantes.


REPORTAGE Le cas de Miquelon La Ville de Miquelon vient tout juste de remplacer son procédé à décantation lente par le procédé AquaDAF, de Degrémont. Cette technologie de clarification des eaux fonctionne par séparation des solides présents dans l’eau en procédant par flottation à air dissous. Avec l’ancien système à décantation lente, sous certaines conditions météorologiques hivernales, l’oxygène contenu dans l’eau se dégageait à son arrivée dans les bassins de la station. Cela rendait difficile, voire impossible, la décantation des flocs qui restaient alors en surface dans la couche d’eau clarifiée. L’accumulation de flocs en surface colmatait les filtres et posait un problème opérationnel. Ce phénomène ne survenait que quelques jours par année en hiver, mais tout de même, la municipalité ne pouvait garantir à 100 % la distribution d’eau potable. Le nouveau système par flottation sécurise l’approvisionnement en eau potable. La source d’eau de la municipalité de Miquelon est l’étang du Lac, lequel a une capacité d’environ 75 000 m3. Le réservoir alimente la station et le réseau de distribution par gravité en raison du relief de la ville, entraînant une pression à sept bars dans les conduites du bas de la ville.

Des normes européennes en Amérique du Nord La plupart des normes européennes en matière de salubrité de l’eau s’appliquent également au Canada. Saint-Pierre-et-Miquelon a pourtant déjà reçu une dérogation pour l’utilisation d’un format interdit en Europe. C’est que le chlore gazeux était livré en cylindres de 60 kilos par un fournisseur canadien. La France interdit ce format en raison de la dangerosité du produit : elle requiert plutôt l’utilisation de cylindres de 50 kilos. Cette dérogation a permis à la station d’utiliser ce format pendant quelque temps. Un fournisseur européen lui permet maintenant de satisfaire aux normes européennes en lui fournissant le format requis par la loi, soit 50 kilos.

Plusieurs expressions québécoises inconnues en France y sont couramment utilisées, telles que « déjeuner, dîner et souper » et « barrer la porte ». De quoi surprendre tout voyageur habitué à visiter l’Hexagone!

Station d’eau

LE SAVIEZ-

VOUS?

LE SAVIEZ-

VOUS? L’archipel a été la première région à être libérée de l’occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale.

LE SAVIEZ-

VOUS?

Des produits de consommation courante comme la viande rouge et certains fruits proviennent du Québec.

LE SAVIEZ-

Les Saint-Pierrais accordent un grand intérêt au hockey (et notamment au Canadien de Montréal). On y observe plus de chandails et de drapeaux aux couleurs des équipes de la Ligue nationale de hockey qu’à celles des équipes de soccer françaises.

VOUS?

13 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016


ÉCONOMIE D'EAU POTABLE

CONTRÔLE DES PERTES D’EAU : LE POINT DE VUE DU QUÉBEC EN AMÉRIQUE DU NORD

Mathieu Laneuville Ingénieur Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire mathieu.laneuville@mamrot.gouv.qc.ca

n décembre dernier avait lieu, à Atlanta, le premier congrès nordaméricain portant exclusivement sur le contrôle des pertes d’eau. La rencontre North American Water Loss 2015 a été l’occasion de partager l’approche collaborative et progressive du gouvernement québécois concernant la réduction des pertes d’eau. De plus, elle a permis aux participants d’échanger sur les points forts et les défis des municipalités québécoises dans la réduction de ces pertes.

E

VÉRIFICATION DE LA PRÉCISION DES DÉBITMÈTRES Comme d’importants volumes d’eau sont comptabilisés par les débitmètres à l’eau distribuée, leur précision doit être optimisée. Même une faible incertitude peut entraîner un changement important dans le bilan d’eau qui oriente les programmes d’économie d’eau. Pour avoir des données fiables, il importe donc de vérifier la précision des débitmètres. Dans le cadre des activités du Water Loss Control Committee de l’American Water Works Association (AWWA), comme dans la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, on valide les bilans d’eau. Bryan Skeens, membre de ce comité, a d’ailleurs démontré que, sur 79 débitmètres à l’eau distribuée qui ont été analysés dans l’État de Géorgie, 33 % n’avaient pas été vérifiés, 49 % étaient imprécis et seulement 18 % étaient précis. À titre comparatif, selon les données de 2014 recueillies dans le cadre de la Stratégie québécoise, on estime qu’environ 55 % des débitmètres à l’eau distribuée n’ont pas été vérifiés dans l’année, qu’environ 10 % sont imprécis et que 35 % sont précis. Notons aussi que 80 % des municipalités québécoises ont 3 débitmètres ou moins à l’eau distribuée. RECHERCHE ET RÉPARATION DE FUITES La recherche et la réparation de fuites demeurent souvent les activités les plus simples et les plus efficientes à mettre en place dans les municipalités. Denise Schmidt, conseillère aux initiatives politiques de la Commission de la fonction publique du Wisconsin, a présenté le coût unitaire moyen des mesures d’économie d’eau dans son État. Les résultats démontrent que le contrôle des pertes d’eau demeure, de loin, la mesure d’économie d’eau la plus rentable. Les activités en contrôle des pertes d’eau, telles que la recherche de fuites, doivent quant à elles être répétées chaque année. Il est aussi intéressant de noter que, comme au Québec, les demandes de mise en place de nouveaux projets de prélèvement d’eau souterraine ou de surface doivent être accompagnées d’une liste des actions d’économie d’eau mises en place pour atténuer la nécessité du nouveau prélèvement.

la longueur du réseau québécois ont été auscultés en 2014 et cette proportion devrait dépasser la barre des 80 % en 2015, selon les plans d’action adoptés par les municipalités. Par contre, peu de municipalités auscultent les branchements de service, car les robinets d’arrêt sont souvent inaccessibles. PERTES D’EAU APPARENTES Les pertes d’eau apparentes, qui englobent les consommations non autorisées (p. ex., l’usage non autorisé de bornes d’incendie), l’imprécision des compteurs et les erreurs systématiques de manipulation de données, commencent à retenir de plus en plus l’attention des professionnels. En effet, le sous-comptage de l’eau à la consommation a souvent un impact important sur le bilan d’eau et sur les revenus perdus par les municipalités. Contrairement aux pertes d’eau apparentes, les pertes d’eau réelles regroupent les fuites sur les conduites d’alimentation et de distribution, les fuites et les débordements aux réservoirs et les fuites sur les branchements de service dans l’emprise publique. Selon la situation de la municipalité, le coût de ces pertes est souvent plus difficile à calculer et est moins élevé que celui des pertes apparentes. Les municipalités québécoises ne connaissent pas encore beaucoup l’enjeu des pertes apparentes, puisque la majorité d’entre elles terminent actuellement l’installation de compteurs d’eau dans l’ensemble du secteur non résidentiel et dans un échantillon d’immeubles du secteur résidentiel. Selon le logiciel d’audit du M36 de l’AWWA, la qualité des bilans d’eau québécois se verrait considérablement améliorée si l’on mesurait davantage les consommations d’eau et si l’on vérifiait la précision des instruments de mesure. L’enjeu des pertes apparentes devrait donc être plus présent au Québec dans les prochaines années. INDICATEURS DE PERTES D’EAU Le choix des indicateurs de performance est un sujet d’actualité au sein de la communauté internationale d’experts sur l’économie d’eau. Un indicateur de perte d’eau approprié permet de suivre adéquatement l’évolution d’un réseau de distribution dans le temps et de comparer ses résultats avec ceux des autres réseaux. L’indice des fuites dans les infrastructures (IFI) se positionne très bien parmi l’ensemble des indicateurs présentés. Recommandé par l’International Water Association et l’AWWA, il établit le ratio entre les pertes d’eau réelles et les pertes d’eau réelles inévitables. Autrement dit, l’indicateur compare le niveau de pertes d’eau réelles d’un réseau au niveau de pertes d’eau inévitables qui est alloué à ce réseau en fonction de la longueur de conduite, du nombre et de la longueur des branchements de service du côté de l’usager ainsi que de la pression moyenne du réseau. D’ailleurs, cet indicateur a été intégré au Formulaire de l’usage de l’eau potable 2015 de la Stratégie québécoise. n Visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube

Par ailleurs, Jason Bodwell, gestionnaire de programmes pour l’Autorité de financement environnemental de la Géorgie, a fait part de son expérience selon laquelle la majorité des fuites se retrouvent aux bornes d’incendie et aux branchements de service. Même si ces fuites ont un volume moins important que celles touchant les conduites, la quantité d’eau perdue devient souvent plus importante étant donné leur durée. Au Québec, la recherche et la réparation proactives de fuites sont des mesures en croissance dans les municipalités. Environ les trois quarts de

14 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

www.YouTube.com/ MAYAProductionvideo LE BILAN 2014 DE LA STRATÉGIE QUÉBÉCOISE D'ÉCONOMIE D'EAU POTABLE

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



Stratégies d’économie d’eau en période estivale Chaque été, la consommation d’eau atteint des records. Pour répondre à la demande en période de pointe, il faut donc prévoir des infrastructures adéquates de traitement de l’eau potable et des eaux usées. Mais une meilleure stratégie consiste encore à chercher à minimiser cette demande. À cet effet, plusieurs villes combinent la sensibilisation des citoyens, la recherche de fuites et les règlements d’arrosage pour diminuer les quantités d’eau utilisées. Quel fut le bilan de votre municipalité à l’été 2016? Si vous souhaitez améliorer vos résultats l’an prochain, voici un survol des initiatives de certaines municipalités québécoises qui ont pris des moyens pour limiter la consommation d’eau potable en été.

La Ville de Rivière-du-Loup estime économiser annuellement 486 000 $ en eau potable non produite. Malgré sa population croissante, la quantité d’eau consommée par personne chaque jour y diminue : elle est actuellement de 218 litres, un résultat rendu possible par la sensibilisation de la population, les règlements d’arrosage et l’ajout de régulateurs de pression sur les pompes, qui réduisent les bris, les coûts d’entretien et les fuites.

16 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

La Ville de Saint-Jérôme multiplie les initiatives afin de réduire les quantités d’eau potable utilisées, et cela a commencé par l’élaboration d’un Plan d’économie d’eau potable. Celui-ci couvre la réparation de fuites d’eau, l’alimentation des camions de la voirie en eau non traitée, l’interdiction des systèmes de climatisation à eau, la réutilisation de l’eau pour les lave-autos et l’utilisation des urinoirs à débit automatique. La municipalité a également créé une Brigade bleue, qui aide les citoyens à réduire leur consommation d’eau potable, et offre des programmes de subventions, notamment pour l’achat de toilettes à haute efficacité.

La Ville de Trois-Rivières mène sa propre campagne de sensibilisation auprès de la population, et plus particulièrement auprès des enfants. En 2015, le thème de la campagne était « Moi, je suis un héreau ». Cet été, 300 petits « héreaux » ont participé à des activités de sensibilisation sur l’utilisation judicieuse de l’eau et sont ainsi devenus des ambassadeurs dans leur milieu. Une patrouille d’arrosage a également parcouru le territoire de la municipalité afin de s’assurer du respect du règlement sur l’arrosage. Depuis l’entrée en vigueur de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable en 2011 à 2015, la quantité d’eau utilisée quotidiennement par chaque Trifluvien est passée de 461 à 409 litres.


La Ville de Rosemère offre une aide financière à l’achat d’accessoires à faible débit. Voici les dispositifs de réduction de la consommation d’eau admissibles et les montants remboursés pour chacun d’entre eux : • pommes de douche homologuées WaterSense (10 $); • robinetterie de cuisine ou de salle de bain WaterSense (25 $); • toilettes consommant 6 litres d’eau ou moins par chasse (60 $); • toilettes à haute efficacité (HET) à double chasse ou consommant au plus 4,8 litres par chasse (75 $). Ce programme représente un investissement de 7 500 $ pour la municipalité.

LE SAVIEZ-

VOUS? évalue -Dorion u il u e r d de Vau on d’ea La Ville rconsommati es frais u s ed que la chaque anné e în entra de itation d’explo

L’an dernier, la Ville de Sainte-Anne-des-Plaines a atteint l’objectif de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, et ce, deux ans avant l’échéance. Elle a ainsi consommé 1,2 million de mètres cubes d’eau, soit 20 % de moins que son niveau de 2001. Ce sont l’arrosage des fleurs avec de l’eau non potable, l’utilisation de plantes ornementales résistantes à la sécheresse et les compteurs installés dans les industries, commerces et institutions (ICI) qui ont contribué à réduire de manière substantielle l’eau utilisée par la municipalité.

LE SAVIEZ-

VOUS? La Stra tégie q d’eau p uébécoise d ’éco ota diminu ble a pour ob nomie er de 2 0 %, d jectif de qua Québé ntité d’eau d ’ici 2017, la c vise ég ois par rapp istribuée aux ort à 2 alemen 001 t, réseau x d’aqu pour l’ensem . Elle ble des educ, à de fuite rédu s à 20 % du v ire le taux olume d’eau distribu é.

ble mis u pota a ’e d fêtait omie d’écon vironnement plus e m m ra 6, En En 201 ffre Le Prog par Réseau te ans. ramme qui o e r n v a r u a œ u q g n o en s o r e ti p s a e àc unic nnée adhéré tils de comm urs cette a t n o s u le ille s des o au nt avec de 90 v icipalité de faire le po quantités d’e n u m x s nt n au e fi le a r m e inu main égale clés en et ainsi de dim e chapeaute les m s quelle citoyen ée. L’organis es, lors de la plir un m utt om consom e compte-go gagent à acc n d’eau é n n ti ’e r lus s mma o rmis la Jou é o s s n le o t c pe ur se citoyen i diminuera le tte initiative a e u c q , s te n s a ge n pt . En se LE SAVIEZn millio potable iser plus d’u m o n o d’éc . s d’eau de litre

VOUS? 17

LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016


LES AUDITS : UNE BELLE OCCASION OU UN IRRITANT ?

EAU POTABLE

Isabelle Pineault Ing., M. Sc. A. Vice-présidente Ingénierie et gestion de projets eclipsO Design-Construction Isabelle.pineault@eclipso.ca

D

epuis janvier 2016, une nouvelle exigence requiert des municipalités qui possèdent une usine d’eau potable la production d’un audit quinquennal sur les installations de production d’eau potable. L’article 53.2 du Règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP) fixe l’exigence pour la réalisation d’audits ainsi : « Le responsable d’une installation de traitement de l’eau desservant plus de 5 000 personnes et au moins une résidence doit détenir au plus tard le 8 mars 2017, et par la suite tous les 5 ans, une attestation d’un professionnel, à l’effet que ces installations de traitement satisfont aux exigences prescrites par les articles 5, 5.1, 6, 8, 9, 9.1 et 22 du présent règlement. Cette attestation doit être tenue à la disposition du ministre pendant au moins 5 ans. » Seules les municipalités dont les installations desservent moins de 5 000 personnes ou qui font partie du Programme d’excellence en eau potable (phase 3) sont exemptées.

Pour aider les municipalités visées par cette réglementation, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) a publié, en 2016, un exemple de rapport dont la structure est décrite dans son Guide de réalisation de l’audit quinquennal d’une installation de production d’eau potable. DE QUOI FAUT-IL TRAITER LORS DE L’AUDIT ? L’audit consiste donc à faire un portrait des cinq dernières années et à vérifier les éléments suivants : • • •

• •

Le niveau de désinfection attendu de l’usine est-il proportionnel au degré de pollution de la source d’eau brute ? Le niveau de désinfection attendu de l’usine est-il atteint ? La désinfection est-elle assurée en tout temps (présence d’une génératrice, redondance des équipements, conditions de fonctionnement adéquates, etc.) ? Y a-t-il toujours un résiduel de chlore en concentration adéquate à la sortie de l’usine ? Les éléments de traitement contribuant à la désinfection de l’eau, comme le chlore, la turbidité des filtres et les UV, sont-ils toujours mesurés en continu ou à toutes les quatre heures ? Sont-ils munis d’alarmes pour avertir les opérateurs d’un problème en fonction des seuils de désinfection requis ? Toutes les usines desservant 20 000 personnes doivent mesurer la désinfection en continu (données à toutes les 15 minutes) et ce calcul doit être lié à des alarmes spécifiques : est-ce bien le cas ?

En résumé, il faut déterminer si l’usine a bien désinfecté l’eau distribuée au cours des cinq dernières années.

certifiés faisant fonctionner l’usine, les demandes d’autorisation au MDDELCC, la source d’eau brute, les équipements de traitement, les réserves, les capacités de pompage, les alarmes, les registres, les manuels d’exploitation, etc. Le rapport d’audit résume donc les caractéristiques des équipements de l’usine et de ses performances des cinq dernières années, de ses critères de conception et de son fonctionnement. POURQUOI EN FAIRE PLUS ? Le rapport d’audit porte donc principalement sur la désinfection, sur les alarmes et sur le recueil d’informations concernant sa performance et ses critères de conception. Quel est donc l’avantage pour les municipalités de demander à l’ingénieur un rapport d’étude plus complet encore, qui couvre d’autres sujets que ceux exigés pour l’audit ? Tout d’abord, pour répondre à l’audit, il est nécessaire de visiter les installations et de bien comprendre le procédé de traitement de l’usine, ses particularités et ses défis. Par la même occasion, l’ingénieur remarque des problèmes précis ou des pistes d’amélioration qui ne sont pas explicitement couverts dans l’audit. Il est donc intéressant pour les municipalités de profiter de la présence de l’auditeur — un ingénieur spécialisé en traitement des eaux — pour lui demander d’approfondir certains problèmes. Comme celui-ci doit déjà faire un rapport sur l’usine, il est avantageux pour les municipalités de le mandater pour étudier davantage, par la même occasion, certains aspects de l’exploitation ou du traitement (positionnement des points de dosage, performance de filtration, optimisation des produits chimiques, analyseurs supplémentaires, volume réellement utile des réserves, etc.) pour peu de temps additionnel. De plus, puisqu’il est nécessaire de comparer les capacités des équipements principaux aux débits réels des cinq dernières années, il n’est pas beaucoup plus exigeant pour l’ingénieur de faire par la même occasion une analyse par rapport aux débits anticipés des cinq prochaines années, afin de valider la conformité des étapes de traitement. Dans le même ordre d’idées, il n’est pas non plus très compliqué de calculer la désinfection attendue pour les débits futurs et ainsi de prédire dès maintenant si l’usine fera face à un problème de désinfection. L’identification des problèmes de l’usine permet donc d’établir les études précises nécessaires, les analyses supplémentaires à réaliser (par exemple, la calibration des pompes ou le dosage des produits chimiques) et les travaux requis pouvant être planifiés dans le cadre du Programme de la taxe sur l’essence et de la contribution du Québec (TECQ). Bien entendu, trouver les vulnérabilités de l’usine permet de mettre dès maintenant de l’avant des mesures compensatoires. Par exemple, l’ajout d’un second point de dosage de chlore, combiné à un analyseur supplémentaire dans les réserves, peut éviter de distribuer de l’eau en deçà de la norme de résiduel de chlore obligatoire à la sortie de l’usine. Même très sommaire, l’évaluation des travaux à faire permettra également de mieux bâtir les budgets du programme triennal d’immobilisations (PTI). Le rapport d’audit ainsi bonifié permettra aux municipalités de se conformer au règlement 53.2 du RQEP pour les années 2011-2016, tout en planifiant les interventions, les études, les travaux d’ingénierie et les budgets requis pour les travaux d’immobilisations des prochaines années, et ainsi de remettre à niveau leurs installations de production d’eau potable. n

De plus, on demande à l’ingénieur responsable de l’audit de recueillir et de compiler dans le rapport les informations concernant les opérateurs

18 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ

INSPECTION PRÉACHAT : N’OUBLIEZ PAS L’INSTALLATION SEPTIQUE!

Christian Vézina Associé, développement des affaires Nordik'eau inc. cvezina@nordikeau.com

ans plusieurs régions du Québec, et plus particulièrement en milieu rural, de nombreuses résidences ne sont pas raccordées à un réseau d’égout municipal. Ainsi, les eaux usées générées par les occupants du bâtiment doivent être évacuées et traitées par une installation septique autonome (ISA). Tous les ans, certaines de ces propriétés font l’objet de transactions immobilières qui impliquent habituellement l’intervention d’un agent immobilier et d’un professionnel en inspection du bâtiment. Dans ce contexte, qu’en est-il de l’inspection de l’ISA ?

D

CONTEXTE ET ENJEUX Au même titre que le bâtiment, l’ISA devrait faire l’objet d’une inspection avant l’achat. Cependant, il n’existe aucune exigence légale quant à une méthode reconnue et standardisée d’inspection des dispositifs d’épuration des eaux usées. Dans bien des cas, l’inspection se limite à une vérification administrative auprès de la municipalité et à une inspection visuelle sommaire. Trop souvent, cette « inspection » est réalisée par l’agent immobilier ou par un inspecteur en bâtiment. Or, ceux-ci ne détiennent pas les compétences nécessaires pour accomplir un tel acte professionnel. Le remplacement d’une ISA peut coûter entre 10 000 $ et 25 000 $, une dépense considérable pour l’acheteur. Les désagréments qui peuvent survenir à la suite d’une défaillance du dispositif d’épuration des eaux usées sont souvent importants. C’est pourquoi de plus en plus d’institutions financières demandent qu’une inspection préachat de l’ISA soit réalisée par un expert compétent.

L’inspection permettra de vérifier si les installations sont conformes au Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées et de détecter la présence de signes de pollution apparente ou de risques pour la santé humaine. La non-conformité règlementaire d’une ISA et la contamination de la source d’approvisionnement en eau qui peut en découler sont des causes souvent gagnantes en recours pour vices cachés. L’objectif ultime est que la transaction immobilière soit conclue en toute connaissance de cause afin que tout préjudice soit évité. L’INSPECTION : UN ACTE PROFESSIONNEL Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) et plusieurs associations professionnelles reconnaissent que l’inspection d’une ISA est un acte professionnel devant être réalisé par un expert compétent en la matière. Mais quels professionnels peuvent accomplir un tel acte ? Ce sont principalement les technologues professionnels (dont le droit d’exercice est confirmé par une attestation annuelle délivrée par l’Ordre des technologues professionnels du Québec), les ingénieurs et les géologues. Plusieurs aspects sont à vérifier dans le cadre de l’inspection préachat d’une ISA. La procédure d’inspection présentée ci-dessous, qui constitue un minimum à réaliser, est assimilable à celle proposée par le MDDELCC dans son guide pour l’élaboration d’un relevé sanitaire. La première étape consiste à colliger et à analyser la documentation disponible. Parmi les documents à rassembler : le certificat de localisation, le permis municipal, l’étude du sol, les plans et devis, l’attestation de conformité, les factures des vidanges des boues de la fosse septique et les rapports d’inspection. Ces documents permettront d’identifier le type de dispositif d’épuration des eaux usées en place, d’évaluer la capacité et les dimensions des composantes installées, de localiser l’implantation de l’ISA sur le site et de vérifier l’entretien effectué au cours des années.

Abonnez-vous dès maintenant au magazine SOURCE,

c'est gratuit ! magazinesource.cc info@magazinesource.cc

20 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc


I N S P E C T I O N P R É A C H A T : N ’ O U B L I E Z P A S L’ I N S T A L L A T I O N S E P T I Q U E !

À la suite de l’analyse de ces informations techniques, le professionnel réalisera une visite sur le site afin de valider la concordance entre ses observations sur le terrain et les informations obtenues. Entre autres, il vérifiera les dimensions de chacune des composantes installées ainsi que leur état, s’assurera que les marges de recul sont respectées et validera que le dispositif d’épuration des eaux usées installé est conforme au règlement en vigueur par rapport aux conditions du site et des sols à l’époque de son implantation. Lors de l’inspection, le professionnel doit vérifier s’il y a présence d’un dispositif de traitement d’eau potable dans la résidence et vérifier si le rejet des rétrolavages est géré adéquatement en fonction du type de dispositif d’épuration en place. Il profitera de cette visite pour vérifier auprès des acheteurs les usages actuels et projetés du bâtiment afin de déterminer si les ouvrages d’assainissement sont adéquats. Il vérifiera aussi si des signes révèlent la présence de pollution directe en provenance d’une des composantes du système d’épuration : rejet direct sans traitement, résurgences en surface, aménagement d’un trop-plein, installation d’une conduite de drainage à proximité du champ d’épuration avec un exutoire au fossé, etc. Le professionnel d’expérience saura évaluer aisément si le terrain permet la mise aux normes ou le remplacement futur de l’installation septique inspectée. Cette évaluation sera basée essentiellement sur les paramètres qu’il aura vérifiés dans le cadre de son inspection, tels la superficie résiduelle du terrain, le type de sol observé, la hauteur de la nappe phréatique et la présence de roc. L’évaluation du potentiel de mise aux normes ou de reconstruction d’une ISA est l’élément le plus important de l’avis professionnel lors d’une inspection préachat parce que sa durée de vie ne peut être évaluée avec précision.

LE DIAGNOSTIC DE LA SITUATION Une fois l’inspection complétée, le professionnel devra émettre un avis technique concernant l’état de l’ISA, sa conformité à la réglementation et le risque de pollution. Il pourra difficilement statuer sur la durée de vie résiduelle des composantes. Autant que possible, le rapport d’inspection doit être factuel. Il doit cibler des faits basés sur les règlements, sur les documents de référence et sur les observations. Dans son rapport, le professionnel devrait formuler certaines recommandations relatives à l’entretien et à l’exploitation de l’ISA actuelle afin que la durée de vie de celle-ci soit optimisée. Entre autres, il devrait sensibiliser l’acheteur sur les activités suivantes : l’usage du bâtiment, la consommation d’eau, les vidanges de la fosse septique, les produits détergents utilisés, etc. Finalement, son rapport devrait inclure des recommandations quant aux solutions de remplacement et aux coûts qui y sont associés, s’il y a lieu. En se basant sur ses observations, sur son expérience et sur sa connaissance du milieu, l’inspecteur devra déterminer les solutions de remplacement en indiquant les critères de mise en place et les préalables. Une estimation réaliste des coûts de remplacement ainsi que des frais d’exploitation et d’entretien devrait conclure le rapport d’inspection et le diagnostic de l’ISA. En résumé, l’inspection préachat d’une ISA est un acte professionnel pouvant avoir des répercussions à bien des égards. Confier cette tâche à un professionnel compétent, c’est vous munir d’une assurance « antitracas » ! n

21 Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc

LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016


LES RESPONSABILITÉS MÉCONNUES DES PROPRIÉTAIRES DE BÂTIMENTS ICI DANS LA PROTECTION DE L’EAU POTABLE

EAU POTABLE

Sylvain Boudrias Ing., MBA Président, Darspec sylvain.boudrias@darspec.com

L

e Règlement sur la qualité de l’eau potable impose des normes très strictes pour assurer la distribution d’une eau potable de qualité à l’ensemble de la population québécoise. Ainsi, les cas de contamination sont plutôt rares et, pour cette raison, les citoyens consomment leur eau avec confiance.

Toutefois, malgré les efforts des municipalités, le caractère potable de l’eau peut être altéré une fois que celle-ci franchit le point d’interconnexion d’un bâtiment, plus communément appelé entrée d’eau. En effet, les municipalités, dont les installations de distribution d’eau potable desservent 86 % de la population du Québec1, ont l’obligation de fournir une eau potable conforme au Règlement. Mais de leur côté, les propriétaires de bâtiments ICI (institutions, commerces et industries) sont tenus de la protéger contre toute forme de contamination accidentelle. La collaboration entre les deux parties est donc essentielle pour préserver la santé publique. CONTAMINATION DE L’EAU POTABLE À L’INTÉRIEUR D’UN BÂTIMENT La grande majorité des cas de contamination de l’eau potable survient à l’intérieur même d’un bâtiment lorsqu’un phénomène appelé refoulement se produit, soit un inversement du sens de l’écoulement de l’eau. Un refoulement peut être provoqué par une fluctuation de pression, un bris de conduite ou une forte demande en eau durant les heures de pointe, notamment dans un parc industriel. Les applications branchées directement au réseau d’approvisionnement en eau potable génèrent des raccordements croisés, lesquels présentent un risque accru de contamination. Parmi les applications les plus courantes raccordées à l’eau potable, pensons aux distributeurs de détergent, aux humidificateurs, aux systèmes de gicleurs incendie et aux réseaux de chauffage et de climatisation. Certaines de ces applications contiennent des produits chimiques qui, en cas de refoulement, pourraient se disperser dans l’eau potable et être transportés dans tout le bâtiment, voire pénétrer l’aqueduc municipal et contaminer le voisinage tout entier. Étant donné le risque élevé que posent certains contaminants pour la santé humaine, le Code du bâtiment de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) impose une réglementation très stricte aux propriétaires de bâtiments. Elle les oblige à installer un dispositif antirefoulement à tous les endroits où il y a risque de contamination du réseau d’approvisionnement en eau potable ainsi qu’à l’entrée d’eau du bâtiment. Les propriétaires ou gestionnaires d’ICI ainsi que certains propriétaires résidentiels sont soumis à cette réglementation, et ce, sans égard à l’année de construction du bâtiment. La RBQ met aussi en garde les propriétaires : en cas de contamination, ceux-ci pourraient être passibles de poursuites pénales en plus de devoir assumer les frais de décontamination. ACCOMPAGNER LES PROPRIÉTAIRES La protection des raccordements croisés est un sujet complexe et encore méconnu. À l’heure actuelle, il existe peu de formations sur le sujet à l’intention des propriétaires et des municipalités. Il n’y a aucune obligation de répertorier les cas de contamination, ce qui laisse croire, à tort, que la probabilité qu’un tel événement se produise est faible. De ce fait, la plupart des propriétaires et des gestionnaires de bâtiments sont mal informés ou ignorent qu’ils sont assujettis à un règlement visant à protéger l’eau potable. Par exemple, nombreux sont ceux qui se croient protégés par une clause de droits acquis en raison de l’année de construction de leur bâtiment alors

22 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

que d’autres, bien au courant de la loi, attendent un avis de la RBQ pour agir. Il arrive aussi que certains bâtiments soient isolés par des dispositifs antirefoulement, mais que ces derniers ne soient pas certifiés annuellement, comme le prescrit pourtant la loi. Dans tous les cas, le bâtiment et l’aqueduc municipal sont vulnérables en cas de contamination de l’eau potable. La communication et l’accompagnement sont essentiels pour susciter l’adhésion des propriétaires. Les informer de leurs obligations ainsi que des risques encourus en cas de négligence constitue un excellent point de départ. Les propriétaires de bâtiments qui présentent un risque plus élevé, notamment dans les industries alimentaire, pharmaceutique ou pétrochimique, peuvent être approchés en priorité. La municipalité peut également offrir des séances d’information ou mettre en place des mesures incitatives pour favoriser les propriétaires dont les bâtiments sont conformes. La formation des employés municipaux constitue également un facteur de succès dans la mise en place d’un programme municipal de protection des raccordements croisés à risque. COMPTEURS D’EAU ET DISPOSITIFS ANTIREFOULEMENT Depuis la mise en place de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, plusieurs municipalités obligent les ICI de leur territoire à installer des compteurs d’eau. Certaines ont profité de cette occasion pour exiger ou recommander l’ajout d’un dispositif antirefoulement à l’entrée d’eau du bâtiment. Il s’agit assurément d’un pas dans la bonne direction ! BÂTIMENTS MUNICIPAUX Toute municipalité possède de nombreux bâtiments assujettis à la loi, notamment des piscines publiques, des arénas et des bibliothèques. Même l’hôtel de ville, à titre de bâtiment commercial, ne fait pas exception à la règle. Les applications hors bâtiment raccordées au réseau d’eau potable, telles qu’une fontaine décorative ou un jeu d’eau, doivent également être isolées à l’aide de dispositifs antirefoulement. Une municipalité qui souhaite entreprendre une démarche de sensibilisation auprès des propriétaires sur son territoire aura évidemment plus de succès si ses propres bâtiments sont conformes à la loi ou en voie de le devenir. Préserver l’eau potable relève autant des municipalités que des propriétaires de bâtiments, qui doivent collaborer pour atteindre de meilleurs résultats. Après tout, il s’agit d’un enjeu de santé publique ! n Pour obtenir plus d’information, rendez-vous sur le site de la RBQ, à l’adresse www.rbq.gouv.qc.ca, et inscrivez « contamination de l’eau potable » ou « dispositif antirefoulement » dans la barre de recherche. 1

Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. (2016). Répertoire des installations municipales de distribution d’eau potable. En ligne : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/potable/distribution/index.asp

Visionnez les capsules vidéo exclusives sur notre chaîne YouTube

www.YouTube.com/ MAYAProductionvideo EAU POTABLE : OBLIGATION LÉGALE DE PROTECTION POUR LES PROPRIÉTAIRES D'ICI

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc



DÉTERMINATION DE LA CONCENTRATION D'ORTHOPHOSPHATES

INSTRUMENTATION

France Gauvreau B. Sc. Directrice générale Hanna Instruments Canada inc. franceg@hannacan.com

Colorimétrique avec prédigestion : • Méthode d'acide vanadomolybdophosphorique Chromatographie gazeuse : • Méthode de transformation des phosphines Titration thermométrique : • Méthode de titration par absorption atomique

lusieurs problématiques environnementales en matière de qualité d'eau dominent toujours dans l'actualité. Parmi celles-ci : les phosphates (orthophosphates), qui inquiètent toujours autant les environnementalistes. Tout comme les nitrates et l'azote ammoniacal, qui ont fait l'objet de deux de mes chroniques antérieures, les phosphates figurent parmi les facteurs importants d'eutrophisation de l'eau. Sans présenter des solutions de contrôle ou de limitation, cette chronique vous propose plutôt de l'information sur les instruments disponibles pour en déterminer la concentration. Vous serez ainsi plus en mesure de vous conformer aux réglementations en vigueur et pourrez ainsi vous assurer de la qualité de l'eau potable produite.

P

PHOSPHORE, PHOSPHATES, ORTHOPHOSPHATES : DES DÉFINITIONS Le phosphore présent dans les cours d’eau et dans les eaux usées prend presque exclusivement la forme de phosphates. Il existe plusieurs catégories de phosphates. Elles qui peuvent être classifiées en trois groupes principaux : • les orthophosphates (PO4-3, HPO4-2, H2PO4-), aussi appelés « phosphore réactif soluble »; • les phosphates condensés, comme les métaphosphates, les pyrophosphates, les polyphosphates, etc.; • les phosphates organiques, tels les phosphoprotéines, les phosphoglucosides, les phospholipides et les acides nucléiques. Les phosphates organiques proviennent surtout des procédés biologiques. Ils se retrouvent dans les égouts à la suite du déversement des déchets domestiques alimentaires et humains. Ils peuvent aussi être formés par les procédés de traitement biologique. Appliqués comme fertilisants, les orthophosphates sont entraînés dans les cours d’eau récepteurs par les pluies et, dans une moindre mesure, par la fonte de la neige. Des quantités importantes peuvent être ajoutées par la lessive et par le nettoyage industriel, qui recourent à des solutions nettoyantes commerciales dont les composés chimiques comptent une part importante de phosphates. Le phosphore est un élément essentiel à la croissance des organismes vivants et peut être l’agent nutritif qui limite la production primaire d’une eau naturelle. Dans le cas où le phosphore serait le nutriment limitatif, le déversement d’eaux usées traitées ou brutes, le drainage agricole ou le déversement de certaines eaux industrielles dans les cours d’eau peuvent stimuler la croissance des micro et des macro-organismes aquatiques responsables de la photosynthèse jusqu’à ce qu’ils atteignent des quantités nuisibles. Il peut s’ensuivre une eutrophisation du plan d’eau. MÉTHODES D'ANALYSE Il existe plusieurs méthodes d'analyse des orthophosphates solubles. La plupart requièrent un échantillonnage préalable pour analyse subséquente dans un environnement contrôlé, tel un laboratoire. Quelques autres permettent de réaliser des analyses in situ. Le choix de la méthode d'analyse dépend de la concentration d'orthophosphates anticipée, de la présence possible d'interférences et, évidemment, du budget disponible. Les principales méthodes reconnues pour l'analyse des orthophosphates postéchantillonnage sont les suivantes : Colorimétrique : • Méthode d'acide ascorbique, pour les mesures en basses concentrations • Méthode d'acides aminés, pour les mesures de concentrations élevées

Pour les méthodes colorimétriques, l'utilisation d'un colorimètre ou d’un photomètre digital à longueur d'onde appropriée est privilégiée. Dans le cas de la méthode d'acide ascorbique, l'anion orthophosphate réagit avec le molybdate d'ammonium en milieu acide pour former l'acide phosphomolybdique (ou molybdophosphorique). Cet acide est réduit par l'acide ascorbique en bleu de molybdène dont l'absorbance (610 nm à 880 nm) est proportionnelle à la concentration d'orthophosphates dans l'échantillon. La méthode d'acides aminés, quant à elle, possède une base de réaction similaire, à savoir que l'anion orthophosphate réagit avec le molybdate d'ammonium pour former l'acide phosphomolybdique. Toutefois, ce complexe est réduit par le réactif d'acides aminés en bleu de molybdène, dont l'absorbance (520 nm à 530 nm) correspond à la concentration d'orthophosphates. La méthode colorimétrique avec prédigestion est très similaire aux méthodes colorimétriques précédentes, à l'exception de la nature du réactif et du fait que l'échantillon auquel le réactif a été ajouté doit être chauffé pendant 30 minutes à 150 °C, puis refroidi avant d'être inséré dans le colorimètre ou dans le photomètre digital. Avec ou sans prédigestion, les méthodes colorimétriques, bien que très répandues en raison de leur coût abordable, présentent le désavantage d'être sujettes à des éléments interférents. Les réactifs utilisés dans l'une ou l'autre des méthodes colorimétriques ne peuvent être efficaces en présence d'interférences, ni en présence d'une eau trop turbide. Parmi les principaux interférents, on retrouve la silice, l'arsenic, les sulfures, le cuivre, le calcium et les chlorures. À l’instar de la méthode colorimétrique avec prédigestion, la méthode de chromatographie en phase gazeuse nécessite que l'échantillon soit chauffé. Les orthophosphates contenus dans l'échantillon, chauffés à haute température en présence de borohydrure de sodium (NaBH4), sont transformés en phosphine (PH3), dont la concentration est déterminée par chromatographie en phase gazeuse. Mise au point par un Japonais du nom de Hashimoto, cette méthode permettrait d'éliminer les interférences potentielles causées par la silice et l'arsenic. Par contre, à des concentrations élevées, les ions nitrate et nitrite réduisent la quantité d'orthophosphates mesurée. Cette méthode est très sensible et présente une limite de détection 100 fois plus petite que la méthode colorimétrique. Elle requiert toutefois de l'équipement hautement spécialisé et onéreux, de même que des gaz comprimés rendant son utilisation moins conviviale que les méthodes colorimétriques. Pour ce qui est de la méthode de titration thermométrique, on l’utilise pour déterminer la concentration d'orthophosphates dans les fertilisants liquides plutôt que dans l'eau. Elle constitue un dérivé de la méthode gravimétrique classique, selon laquelle les orthophosphates présents dans l'échantillon réagissent exothermiquement avec des ions de magnésium. L'achat d'un titrateur thermométrique est bien sûr requis, et ce, à coût élevé. Cette méthode présente toutefois des avantages tels que l'élimination d'interférents ainsi qu'une rapidité d’obtention des résultats inégalée. Outre les méthodes d'analyse nécessitant au préalable une collecte d'échantillons, il existe, sur le marché, des instruments à lecture directe (en continu). Ces analyseurs sont conçus sur la base d'analyses en flux continu, conformément à un standard ISO. Ils comprennent la digestion des composés organiques du phosphore et l'hydrolyse des composés de polyphosphates inorganiques à l'aide d'un dispositif de digestion UV intégré et d’unité d'hydrolyse. Cette méthode, plus répandue en Europe qu'en Amérique en raison de son coût élevé, permettrait également l'analyse de l'eau de mer suivant quelques légères adaptations. n

24 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc


QUAND L’OPTIMISATION ÉNERGÉTIQUE S’INVITE DANS LE SECTEUR DE L’EAU

EAUX USÉES

L

Nicolas Minel Vice-président Brault Maxtech nicolas.minel@braultmaxtech.com

On sait aujourd’hui que la phase d’hydrolyse constitue le facteur limitant de l’ensemble du procédé. En effet, c’est la quantité de matière organique hydrolysée qui permettra de poursuivre les autres phases de la digestion et qui va donc induire la quantité de biogaz produite.

ongtemps, dans le domaine du traitement des eaux usées au Québec, l’idée de l’économie d’énergie, autant que celle de la récupération d’énergie, n’a pas fait recette.

L’hydrolyse biologique naturelle est influencée par la température du procédé et par les conditions de pH aussi bien que par les dimensions du digesteur. On commence à installer des réacteurs dédiés dans les usines d’eaux usées pour optimiser les conditions de l’hydrolyse. En séparant les différentes phases de la digestion, on peut optimiser les conditions sur les plans de la température, du mélange et du temps de séjour pour favoriser les phases d’hydrolyse et d’acidogénèse, qui auront lieu plus rapidement que si on adoptait un procédé de digestion traditionnel. Dans ces conditions, le séjour dans le digesteur mésophile sera destiné exclusivement à la production du biogaz.

Pourtant, la part de ce secteur dans la consommation énergétique sur notre territoire n’est pas neutre : à titre d’exemple, on estime que le traitement des eaux aux États-Unis représente 3 % de la consommation énergétique du pays. Cependant, le faible coût du kilowattheure a souvent été un frein à cette approche, qu’il soit réel ou non, et cela, malgré le fait que l’énergie potentielle contenue dans nos eaux usées est de deux à quatre fois supérieure à celle nécessaire à son traitement. Divers exemples tendent à montrer que cette approche est en train de se modifier et que les clients (villes ou industriels) sont maintenant attentifs à leurs coûts d’exploitation et ouverts aux innovations technologiques qui pourraient entraîner des gains substantiels sur leur facture énergétique. RÉCUPÉRATION DE L’ÉNERGIE DES EAUX USÉES Ainsi, en 2015, l’écoquartier du Faubourg du Moulin, dans la région de Québec, a mis en service un dispositif de récupération d’énergie sur ses eaux usées qui a bénéficié d’un programme de subvention d’Hydro-Québec, le Programme de soutien aux projets de développement urbain durable. Constitué d’un dégrillage, d’un échangeur de chaleur et d’une pompe à chaleur, ce système permet de générer, à partir des eaux circulant dans le réseau d’égout, une puissance de 500 kW. L’échangeur de chaleur a été installé dans un bâtiment proche du réseau. Les eaux dégrillées sont pompées vers l’échangeur puis renvoyées à l’égout. La pompe à chaleur fait circuler de l’eau à contresens dans l’échangeur pour la chauffer ou la refroidir. L’avantage, dans un nouveau projet immobilier, est que les eaux usées récupérées sont à une température qui varie peu, dans l’année, soit jamais plus de 10 à 20 degrés Celsius. De ce fait, quand la température ambiante devient soit très chaude soit très froide, ces systèmes de récupération d’énergie deviennent beaucoup plus efficaces que les systèmes plus traditionnels de pompes à chaleur (deux fois moins de puissance pour les mêmes calories), que ce soit pour chauffer ou pour refroidir. RÉCUPÉRATION DE L’ÉNERGIE DES BIOSOLIDES Dans un autre registre, le bannissement de l’enfouissement de la matière résiduelle organique a plébiscité l’émergence de projets de biométhanisation. La digestion des boues d’épuration est déjà depuis longtemps utilisée, y compris au Québec (Châteauguay, Gatineau, Repentigny, Rosemère), mais sous une forme plutôt traditionnelle : une seule étape dans laquelle se produit l’ensemble des phases de la digestion (hydrolyse, acidogénèse, acétogénèse, méthanogénèse). Les réacteurs étant de type mésophiliques, avec des temps de séjour de 15 à 25 jours, permettent d’obtenir des boues stabilisées.

À titre d’exemple, les dernières usines à avoir implanté une digestion (Régie d’assainissement des eaux du bassin de La Prairie, Régie d’assainissement des eaux de la Vallée du Richelieu, Ville de Saint-Hyacinthe) ont toutes été conçues avec un hydrolyseur. La température des hydrolyseurs variera de 37 à 55 degrés Celsius, suivant les fournisseurs, pour 2 ou 3 jours de temps de séjour. Les principaux gains de son utilisation sont : - Une maximisation du volume de digestion existant pour permettre la méthanisation de plus de biosolides dans le cadre d’un agrandissement de l’usine ou de l’apport d’autres intrants externes (biosolides d’autres usines, ROTS, etc.) - Une augmentation de la production de biogaz En effet, les résultats attendus avec ce type de procédé peuvent permettre d’augmenter la production de biogaz de 15 à 30 % par rapport à une digestion traditionnelle. RÉCUPÉRATION DE L’ÉNERGIE PAR OPTIMISATION DE L’AÉRATION DES EAUX USÉES De nombreux étangs du Québec ont été construits à partir de procédés d’aération à grosses bulles. Aujourd’hui, de nombreuses municipalités sont confrontées à un accroissement de la population avec, pour conséquence, des besoins supplémentaires en oxygène dans leurs étangs. L’une des façons de minimiser les investissements et de réduire les coûts d’exploitation consiste à remplacer le système d’aération, modification qui a déjà été engagée par de nombreuses municipalités : - En remplaçant des diffuseurs à grosses bulles par des diffuseurs à fines bulles, le débit d’air nécessaire sera deux fois moins important, car les rendements de diffusion seront meilleurs. En d’autres termes, ce procédé permet aussi de transférer plus d’oxygène dans les étangs tout en gardant les équipements existants. - En dissociant le brassage et l’aération, il est possible de réduire notablement la consommation énergétique inhérente à ces deux étapes. Il n’est ainsi plus nécessaire de « dépenser » de l’énergie pour mélanger lorsqu’on peut le faire avec des technologies spécifiques moins énergivores, mises en place pour éviter les dépôts et les zones mortes. Ces quelques exemples illustrent le fait que le traitement des eaux au Québec prend, lui aussi, la voie de l’optimisation énergétique, signe de la volonté de favoriser un développement durable. n

25

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc

LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016


G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S

CLIMATOLOGIE HUMAINE : QUAND LE CLIMAT VA, TOUT VA !

Dominique Dodier Directrice générale EnviroCompétences dominique.dodier@envirocompetences.org

L

a climatologie, c’est l’étude du climat et de l’état moyen de l’atmosphère, c’est-à-dire de la succession des conditions météorologiques pendant une longue période dans un lieu donné1. Le lien avec le travail ? À l’instar de l’atmosphère, toute organisation a une température ambiante. Elle est soumise aux aléas du climat qui y règne. Ce climat interagit avec la performance d’une entreprise. Il peut être stable, hostile ou variable. Pour comprendre le climat d’une organisation et savoir s’il tend vers le froid ou vers le chaud, il faut l’observer, le mesurer, le comparer et l’analyser. Ne pas considérer le climat de travail comme un indicateur stratégique important dans une organisation, c’est comme naviguer sans instrument pour s’orienter. Un mauvais climat de travail aura des conséquences directes sur la performance des travailleurs, sur la qualité du travail accompli et sur la productivité des équipes. La dégradation du climat de travail conduit à des conflits, tels que des grèves ou des lock-out, à des problèmes de discipline et à un amoindrissement de la production. Ultimement, elle finira par attaquer la rentabilité d’une entreprise.

ACCOMPAGNER LES PROPRIÉTAIRES Pour être en mesure de mettre en place des moyens pour améliorer le climat de travail, il faut l’évaluer. Établir un diagnostic juste, réalisé à l’aide d’outils tels qu’un sondage, des entrevues individuelles ou des groupes de discussion, est un bon point de départ. Attention, cependant : ce que ces outils révèlent doit être considéré avec sérieux. En tant que gestionnaire, vous devez être honnête et transparent, mais aussi être prêt à recevoir les résultats, car ils peuvent mettre en évidence des problèmes de gestion ou de leadership, et même remettre en question certaines compétences de la haute direction, des superviseurs et des directeurs. Il faut s’engager à les divulguer. Pour mettre vos employés en confiance, il peut être approprié de recourir aux services d’une ressource externe. Ils seront possiblement plus à l’aise de dire ouvertement ce qu’ils pensent. Cette démarche et les résultats qui en découleront seront ainsi objectifs et impartiaux.

Un diagnostic du climat de travail peut porter sur plusieurs éléments d’une organisation : • Les orientations organisationnelles (mission, vision et valeurs, conditions de travail, etc.) • L’engagement et la motivation du personnel, les relations interpersonnelles (entre les différentes unités, entre les superviseurs et les supervisés, entre les employés, etc.) • Les systèmes et les processus (processus de production, normes ISO, etc.) PASSER À L’ACTION Après la diffusion des résultats obtenus, il faut passer en mode action. Vous devez alors réfléchir à ce que vous souhaitez améliorer, aux objectifs que vous voulez atteindre ainsi qu’à la façon d’y arriver et au bon moment pour le faire. Si vous n’agissez pas, les employés s’en souviendront. Votre crédibilité pourrait alors être compromise. N’oubliez pas que le climat de travail est basé sur des perceptions. Soyez rassuré : tout le monde est responsable du climat de travail. Pas seulement vous! Il s’agit d’une responsabilité collective, d’où l’importance d’inciter les employés à participer à la mise en place des solutions. N’oubliez donc pas de bien communiquer, tant avant et pendant qu’après. Il ne faut en aucun cas négliger la communication; elle pourrait contribuer au succès de votre projet ou en causer l’échec. Demandez à la direction d’adhérer à ce projet et de le porter. Si le climat exerce une influence sur la rentabilité de votre organisation, n'attendez pas un tsunami avant d'agir. Si vous vous engagez dans cette démarche, faites-le avec une récurrence (à tous les deux ans, par exemple). Ainsi, vous pourrez comparer les résultats obtenus au fil du temps et voir leur progression. Vous saurez alors si vos décisions et vos solutions ont porté leurs fruits. Vous pourrez aussi mieux voir comment réaligner le tout si les résultats sont mitigés. Pour conclure, il existe sur le marché des progiciels qui permettent de mesurer le climat de travail en mode continu. Il peut s’agir d’un bon moyen pour vous aider dans votre démarche. Je vous souhaite un climat de travail clément, paisible et ensoleillé et des employés heureux qui contribuent à le maintenir. « La confiance est le ciment invisible qui conduit une équipe à gagner. » -Bud Wilkinson n 1. https://fr.wikipedia.org//wiki/climatologie

26 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016

Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc


consultez la version numĂŠrique magazine3rve.cc


LES AMIS DE SOURCE

MAYA FAIT DE LA VIDÉO Forfait à partir de 975 $

COMMUNIQUEZ

AVEC NOUS

450 508-1515 info@maya.cc

Pour la réalisation de toutes vos vidéos 28 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 12 N O 2 AUTOMNE 2016



ANNO

NCER

DANS

C’EST

A SOUT USSI EN L’ INDUS IR TRIE!

POUR ANNONCER

450 508-1515 info@maya.cc



FATIGUÉS DE DÉBOUCHER DES POMPES BLOQUÉES PAR LES LINGETTES? Plus de 40 000 installations attestent l'excellente réputation des produits Muffin Monster™

Réglez le problème une fois pour toutes avec le Muffin Monster® Leader mondial des broyeurs Les lingettes et guenilles synthétiques bloquent les conduits et les pompes. Elles endommagent les équipements et font exploser les coûts d’entretien. Les nouveaux broyeurs Muffin Monster™ sont spécialement adaptés pour vous aider à éliminer ces nouveaux défis.

Caractéristiques Broyeurs munis de 2 arbres à couteaux Retrait facile de la cartouche à couteaux Basse vitesse et très grand couple

Avantages S'installe facilement Broie des débris plus gros que les dilacérateurs Moteur efficace et peu énergivore Matériaux broyés exempts de filasses S'adapte facilement aux tuyaux, canaux et stations de pompage

Traitement des eaux et des résidus organiques Water and Organic Waste Treatment Tratamiento de aguas y residuos orgánicos

2021, rue Halpern Saint-Laurent (Québec) H4S 1S3 Canada Tél. : (514) 334-6721 ● Fax : (514) 332-1775 Courriel : info@mabarex.com www.mabarex.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.