Pause Santé N°6

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Gratuit - ne pas Jeter sur la voie publique

le magazine qui prend soin de vous

n° 7 • Déc - Janv 2010

bien-être

6 pistes zen pouR passeR l’hiveR en douceuR MéDecine

les associations  contre  le refus  De soins

démaquiLLage

la beauté a ses rituels

spécial siDa

L’espoir

d’un vaccin

série tv

Le dr House est-iL un bon médecin ?

bioéthique

débat autour

du tri d’embryons

des cadeaux sur mesure

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édito

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Douce France Voici comment, à 50 ans, j’ai failli me retrouver sans papiers, une Française étrangère en France. Mon père français, vivant en Tunisie à l’époque du protectorat, y avait épousé ma mère, de nationalité libyenne. En 1956, lorsque la Tunisie accéda à l’indépendance, mon père, fonctionnaire, fut rappelé en France et ma famille s’est installée à Toulouse. Je suis née à Tunis par le simple fait du hasard ; ma mère, attachée à ce pays, avait décidé d’y passer des vacances. En février 2007, à l’occasion d’un voyage aux États-Unis pour couvrir un congrès médical international, je décide de renouveler mon passeport. Le précédent était toujours valide mais ne correspondait plus aux critères d’entrée sur le territoire américain. Il me fallait un passeport biométrique.

Fa bienne at ta l i Di re ctri ce D e l a r é Dac t i on

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© Stéphane de Bourgies (www.bourgies.com)

redaction@pausesante.fr

En couverture : Mina, agence People, est photographiée par Stéphane de Bourgies (www.bourgies.com), elle porte un marcel en coton homme « Sisley underwear ». Coiffure et maquillage : Kim.

Directeur des publications Lucien Bennatan. Directrice des rédactions Fabienne Attali assistée de Audrey Danten. Rédaction/coordination Julie Pujol. Ont collaboré à ce numéro Luc Biecq, Maureen Chavinier, Marie-Christine Clément, Françoise Condat, Pierre Le Coz, Emmanuelle Jumeaucourt, Suzanne Kanou, Olivier Mariotte, Dominique Thiéry, Pascal Turbil, Isabelle Yaouanc.

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J’allais découvrir que ce je pensais n’être qu’une simple formalité s’apparentait en fait, pour les Français nés à l’étranger, à une véritable quête du Graal. Naïvement, je rassemble tous les documents nécessaires, je me rends à la mairie de mon arrondissement, persuadée que la démarche ne prendrait que quelques minutes. Là, à ma grande surprise, l’employée de l’état civil m’annonce que mon dossier est incomplet. - Comment avez-vous acquis la nationalité française ? me demande-t-elle. Il me manque le décret de naturalisation. - Mais je n’ai pas été naturalisée, je suis née française. Mes parents sont français. - Oui mais vous êtes née à l’étranger alors il me faut un certificat de nationalité française. Ce n’est pas compliqué, il suffit juste d’aller au tribunal d’instance prouver votre nationalité sur deux ou trois générations. - Mais enfin c’est impossible, vous voyez bien que je suis française, je l’ai toujours été, voici ma carte d’identité, mon passeport, ils sont toujours valides. Mon père était un fonctionnaire français. - Je n’en sais rien, moi. Inutile d’insister je vous dis, je ne prendrai pas votre dossier. Vous comprenez,

tout le monde veut être français. On en reçoit tous les jours, nous, des étrangers qui essaient de nous tromper. D’ailleurs je vois même que votre grand-père maternel est né en Bar… en Barbarie ! ajoute-t-elle, visiblement horrifiée. Elle interpelle alors son collègue : - Gérard, c’est quoi la Barbarie ? Tu connais ça, toi ? Sans trop me faire d’illusions, je lui explique qu’il s’agit de l’ancien nom de la côte d’Afrique du Nord et que mon grand-père est né à Tripoli, dans l’actuelle Libye. Incrédule et profondément humiliée, je sors de la mairie décidée à ne jamais céder. Je n’irai pas au tribunal mendier ma nationalité. J’appelle, très agacée, le service de presse du ministère de l’Intérieur. Huit jours plus tard, mon passeport m’attendait à la mairie. Au moment de me le délivrer, la même employée n’a pas pu s’empêcher de me reposer poliment la question : - Est-ce que je peux vous demander comment vous avez obtenu la nationalité française ? Mon métier m’a facilité les choses mais comment font les autres ? Pas de morale à cette histoire, juste mon témoignage, une forme de contribution à l’actuel débat contesté et contestable sur l’identité nationale.

Secrétariat de rédaction Laurence Roch, Anne Ducourtial. Direction artistique Julien Imbert. Maquette et iconographie Virginie Bazot. Photo Stéphane de Bourgies. Stylisme Kevin Grattagliano. Coiffure et maquillage Kim.

Régie Publicitaire DB Régie Tél. : 06 60 27 86 45 contact@dbregie.com Fabrication Delta Graphic. Diffusion Posterscope. Impression Roularta Printing Pause Santé est édité par la société Com’Access 78, boulevard de la République 92100 Boulogne-Billancourt. Tél. : 01 55 20 93 72 ISSN : 1968-93-30 Dépôts légaux à parution.

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Animaux : Pépette cherche l’amour. Cadeaux, j’offre quoi, à qui, à quel prix ?

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BEAUTÉ Démaquillage, le rituel universel. Luxe, calme et volupté : 3 tendances décryptées.

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SANTÉ L’actualité de la santé. Pannes d’érection tout ce que vous voulez savoir Quoi de neuf sous la couette ? Ça vous grattouille ou ça vous chatouille ?

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SAVEUR Merci pour le chocolat. Thé : la boisson qui réchauffe l’hiver.

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ET AUSSi… Quand les médecins refusent de soigner. L’actualité des sciences.

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© Mina, agence People, est photographiée par Stéphane de Bourgies (www.bourgies.com), elle porte un marcel en coton homme « Sisley underwear ».

Sommaire numéro

EN coUVE RTURE

Les conseils santé du Dr House pAgE

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BiEN-Ê TRE

des pistes zen pour passer l’hiver pAgE 21 SupplÉmeNt SpÉCiAl SiDA

agora pour aller plus loin dans la réflexion santé.

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Tu as oublié ta contraception ?

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J’ai oublié ma contraception ! Savez-vous qu’il existe de nombreuses méthodes de contraception ? Plus ou moins contraignantes, plus ou moins dosées en hormones, de nombreuses méthodes de contraception existent… peut-être mieux adaptées à votre style de vie ? Une étude a mis en évidence que parmi les femmes qui utilisent une contraception orale, plus d’une sur cinq déclarent l’oublier une fois par mois (1). Par ailleurs, aujourd’hui en France, 2 grossesses non prévues sur 3 surviennent chez des femmes déclarant utiliser un moyen de contraception (2).

Etes-vous prête pour une nouvelle contraception ? Testez-vous, cochez les cases qui correspondent à votre situation. Vous oubliez parfois de prendre votre contraception L’idée d’oublier votre contraception est pour vous une source de stress

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(1) Aubeny E. et coll. Oral contraception: patterns of non-compliance. The Coraliance study. Eur J Contracept and Reprod Health Care 2002; 7:155-61. Etude observationnelle réalisée, dans 6 régions de France, auprès de 617 gynécologues et 3316 femmes recevant une contraception orale. L’objectif de cette étude était de déterminer le nombre d’oublis et l’attitude des femmes face à l’oubli au cours des 6 mois précédent la consultation et plus spécifiquement au cours du cycle précédent et du cycle actuel. (2) INPES. Dossier de presse Septembre 2007.

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Parlez-en à votre médecin qui examinera avec vous vos besoins et pourra vous proposer une autre méthode de contraception, plus adaptée à votre style de vie.

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Les 6 conseils santé du Dr House par Pascal Turbil

Machiste, odieux, aigri, mais tout aussi génial, ses phrases culte font le buzz sur Internet. En voici 6, estampillées de « série » à ne surtout pas appliquer au pied de la lettre. Mais qu’en pensent les « vrais » médecins ? Nous avons interrogé le docteur Brigitte Milhau.

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N’hésitez pas, forcez les doses !

Quand un assistant s’étonne de voir House quadrupler sa dose d’antidouleurs, le docteur répond : « En multipliant la dose, je raccourcis la durée d’attente de l’action du médicament. »

L’avis du spécialiste : Autant le discours de Gregory House est bien pensé et cohérent quand il s’adresse à ses patients, autant, quand il s’agit de lui-même, c’est du grand n’importe quoi. Voilà à nouveau le raisonnement d’un toxicomane qui s’arrange avec la vérité. L’effet d’un médicament n’est pas plus rapide quand on augmente les doses. Une dose excessive peut même avoir des conséquences graves. L’aspirine, par exemple, à un certain dosage est antalgique, elle est anti-inflammatoire à une dose plus élevée et peut être toxique pour l’estomac à un stade encore plus élevé.

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Choisissez de bons médicaments. Pas pour leur effet, mais pour leur goût ! Dr House : Je prends des analgésiques. Un patient : Pour votre jambe ? Dr House : Non, parce que j’adore le goût ! Un deuxième, voire un troisième degré à manier avec précaution. D’autant que les médicaments n’ont généralement aucun goût. Dans le meilleur des cas, le patient comprend qu’il vient d’être pris ouvertement pour un imbécile. Dans le pire des cas, il suit les conseils du bon docteur… L’avis du spécialiste : Un médicament n’est pas un bonbon mais une substance qui agit sur l’organisme. House aurait pu aussi bien dire « Non, c’est pour la couleur ! ». Cette réponse cherche à signifier à son patient de se mêler de ce qui le regarde. C’est au médecin de poser les questions !

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extrait choisi Cuddy (directrice de l’hôpital Princeton), excédée, s’adresse au docteur House : Mais vous ne pouvez pas lever le bras ? Dr House : Et vous, vous ne pouvez pas pisser debout !

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Refusez les préjugés face aux antidépresseurs

À une patiente qui refuse d’en avaler, House déclare : « Si vous habitiez à côté d’une rivière, je vous prescrirais un parpaing… » Habitué à consommer des doses massives d’antalgiques, House se fait volontiers l’avocat des pilules. Mais s’il insiste de manière radicale dans ce cas précis, c’est pour le bien de sa patiente qui assimile les antidépresseurs à une médication réservée aux personnes à « problèmes ». L’avis du spécialiste : Eh oui, il bafoue tout et surtout la déontologie médicale qui veut que l’on ne parle pas de cette façon à un patient a fortiori dépressif. Mais son agressivité n’est jamais gratuite. Pour que cette malade prenne conscience qu’une dépression non traitée peut aboutir à un suicide, il utilise une image choc. Il s’agit de lui faire comprendre que la dépression est une maladie qu’il convient de traiter comme telle, avec des médicaments adaptés.

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Vous souffrez ? Droguez-vous !

Pour supporter la douleur que lui inflige sa jambe, Greg House se drogue… Antalgiques, analgésiques, injections de toutes sortes, pas un épisode qui ne le montre en « action ». Dr House : « J’ai dit que j’étais drogué, je n’ai pas dit que j’avais un problème. » Du politiquement incorrect, de la part d’un médecin qui se doit de montrer l’exemple. L’avis du spécialiste : Le docteur House est, comme de nombreux patients, à la fois dans le déni de son addiction et dans la provocation. Être sous antalgiques n’est pas un problème, c’est le mésusage et l’excès qui en sont un.

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> série TV

exTraiT ChOisi Dr Cameron : Son mari l’a décrite comme inhabituellement irritable ces temps-ci… Dr House : Je ne savais pas qu’il était possible pour une femme d’être inhabituellement irritable.

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N’hésitez pas à mentir effrontément

Dr House fait une échographie et déclare à sa patiente : Vous avez un parasite. La patiente : C’est-à-dire, comme le ténia ? Et on peut s’en débarrasser ? Dr House : Oh… Pendant encore un mois en gros, mais après on doit vivre avec ou ça serait illégal, à part dans quelques États. Ne vous inquiétez pas, beaucoup de femmes aiment embrasser ce parasite, elles lui donnent même un nom, elles lui trouvent de jolis petits pulls, l’emmènent au parc avec d’autres parasites… La patiente : D’autres parasites ? House lui montre sur l’écran le bébé qu’elle porte : Il a vos yeux ! La patiente : Ce n’est pas possible docteur… Dr House : Pourtant vous avez dû vous apercevoir que vous n’aviez plus vos règles ? La patiente, qui ne sait pas qui est le père de l’enfant : Mais je me suis fait poser un implant contraceptionnel !

exTraiT ChOisi Ses assistants, après un examen : On a une hémorragie rectale ! Dr House : Tous les trois ? 8

L’avis du spécialiste : Heureusement, c’est du cinéma… On doit évidemment accompagner la patiente de façon neutre et bienveillante. Le médecin n’a pas à faire part de ses convictions personnelles, surtout dans un domaine aussi intime, ni à donner des conseils aussi lourds de conséquences. Mais le docteur House aime s’immiscer dans la sphère privée de ses patients et « balancer » ce qu’il pense. Ici, en quelques phrases, il donne son opinion à propos des enfants (des parasites), des femmes gâteuses devant ce petit d’homme, de la fidélité dans le couple et des non-dits (un bon secret de famille vaut mieux qu’un grand drame). On apprend aussi qu’aux États-Unis la durée d’autorisation légale des avortements diffère d’un état à l’autre. Pour finir, il signale l’importance de garder l’enfant et, grâce à l’humour, il banalise une situation qui peut paraître insurmontable.

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Soyez odieux !

C’est une de ses nombreuses spécialités. Par exemple, face au refus de parents de pratiquer des soins invasifs sur leur petite fille… Les parents : Elle n’a que 6 ans, nous n’allons pas lui infliger une telle intervention. House répond : Vous lui infligez déjà une maman idiote. Certainement une forme d’électrochoc que le médecin délivre pour éclairer des parents bornés.

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Dr House : L’ancien boyfriend ressemble à votre mari ? La patiente : Oui ! Dr House : Alors accueillez cet enfant, les mariages les plus solides sont bâtis sur des mensonges. Vous commencez très fort !

L’avis du spécialiste : Bien évidemment, aucun médecin français (du moins, j’ose l’espérer) ne se permettrait une telle attitude mais le docteur House ne recule devant rien pour faire un bon mot (à son goût). Item de base : un patient n’est jamais « borné » à condition de lui expliquer clairement les tenants et les aboutissants de chaque situation. Un médecin se doit d’informer la famille sur les bénéfices et les risques d’un geste dit invasif et il est indispensable d’obtenir leur accord pour une mineure. En revanche, l’âge de l’enfant ne doit pas empêcher un geste utile, c’est un argument de « parent », empreint d’affectivité et non de rationalité. l

En clair Et sans décodEur Chaîne hertzienne, TNT, DVD, VOD, saisons, épisodes… il y a de quoi piquer une crise de nerfs à vouloir suivre son médecin préféré ! Pour comprendre, remontons aux origines. c’est sur la chaîne américaine Fox qu’a débuté la série, elle diffuse aujourd’hui la saison 6 aux états-unis. En France, nous en sommes à la saison 2 (sur tF1, le lundi vers 22 h 30). contrairement à d’autres séries, la chaîne a promis que l’ordre des saisons serait respecté. si vous ne pouvez plus attendre (on devient vite accro), il est toujours possible de télécharger les épisodes des saisons souhaitées, y compris la 6, 24 heures après la diffusion aux états-unis en Vod (entre 2 et 3 € par épisode sur www.tf1vision.com, version originale sous-titrée). la série existe aussi en dVd (79,90 € le pack des quatre premières saisons et 55 € le coffret de la saison 5).

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e Pépette cherche l’âme sœur Pépette aussi a droit à des aventures sentimentales ou torrides. Et dès que Médor, le copain des pipis quotidiens, ne lui plaît plus, elle file sur des sites coquins. Pour faire des rencontres qui ont… du chien.

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est rapide, on entre le sexe, la race et le département de sa future âme sœur et, si le CV plaît, les propositions affluent. Comme toutes les autres adresses, date-dog est également une mine d’informations pour les chiens.

Pour tous les animaux www.pet-dating.com Les chiens, les chats, mais aussi les poneys, les chevaux, les tortues, les oiseaux, les canards sont les bienvenus sur ce site. Le fonctionnement est très simple, il suffit de créer un profil : nom, race, goûts… puis de proposer des rencontres pour des promenades dans sa région. Après, c’est le fameux « et plus si affinités. »

Pépette est très demandeuse… C’est l’affaire de directdog. Ici les choses sont claires, on ne passe pas par l’étape « balade ». C’est franc du collier, on s’y retrouve pour des saillies. On propose son chien ou bien on cherche un étalon pour une femelle. Plus de 1 600 candidats sont actuellement sur le pied de guerre (avec photos et pedigrees). Petit plus, les éleveurs se présentent également (ils cherchent peut-être aussi l’âme sœur) et on y apprend plein de choses essentielles sur les différentes races canines.

Pour les petites annonces www.toutouminou.com « Dino beau Cane Corso de 2 ans cherche

© Annette Shaff/Fotolia

www.directdog.com vant Internet, les animaux nouaient connaissance pendant leurs promenades quotidiennes (promenades qui, accessoirement, permettaient aux maîtres de se rencontrer) ou au cours d’une visite chez le toiletteur. Au pire, on passait une petite annonce dans les magazines spécialisés ou on l’affichait sur les vitrines des animaleries. Aujourd’hui, leurs amours subissent la loi du web. Avec succès. La preuve en six sites.

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animaux <

des amies afin de faire quelques rencontres. » Difficile d’être plus explicite. Mais bon, la photo est très engageante. Les annonces sont directement proposées en page d’accueil. Comme son nom l’indique, l’endroit s’adresse aux toutous et aux minous. Petit bémol tout de même pour les esthètes, le site n’est pas très réussi sur le plan visuel.

Pour toutes les questions pratiques www.rencontre-animaux.fr Unimalia propose toutes les informations sur l’accouplement d’un animal qu’il complète évidemment par des annonces de rencontres, mais aussi de vente. Cela vaut pour les chiens et chats, mais on y découvre aussi le sexage chez le serpent, la saillie chez le chinchilla ou le furet… Une sorte de cours de sexologie des animaux. l

Pour rejoindre le réseau www.zanibook.com

Vous connaissiez Facebook, la star des plates-formes communautaires, voici désormais son exact pendant pour les animaux : Zanibook (plus de 10 000 membres). Ce n’est pas une blague, mais une idée belge lancée au début de l’année dernière et qui fait des émules. en effet, les Français et les Anglais s’apprêtent à créer une version dans leur langue. Ce site n’est pas strictement réservé à Pépette. Les chevaux, les canaris,

les hamsters, ont également le droit de créer leur fiche. ensuite, le fonctionnement est identique au réseau humain, avec des forums et des groupes sérieux ou totalement farfelus. Certaines personnes se cachent derrière la photo d’un épagneul pour faire des plaisanteries ou des rencontres très humaines. une autre manière de se créer une fiche perso en laissant parler son instinct… animal.

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© Mina, agence People, est photographiée par Stéphane de Bourgies (www.bourgies.com), elle porte un marcel en coton homme « Sisley underwear ».

Gagnez un week-end à Divonne-les-Bains Pour jouer connectez-vous sur www.pausesante.fr

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(règlement complet et bulletin de participation).

Membre des Leading Hotels of the World, le Grand Hôtel de Divonne**** est situé aux portes de Genève, face à la chaîne du Mont-Blanc. Séjour en demi-pension pour 2 personnes incluant l’hébergement en chambre double ou twin « supérieur », un soin de 45 minutes, l’accès au sauna, hammam et jacuzzi, à la salle de fitness, au cours de tennis, à la piscine extérieure (en saison) et à l’espace détente. Lot d’une valeur de 613,88 €. (Sous réserve de disponibilités, offre non cumulable avec d’autres promotions.)

*Jeu gratuit et sans obligation d’achat avec tirage au sort organisé par le magazine Pause Santé (société Com’Access, RCS Nanterre 507 525 764, 78 bd de la République 92 100 Boulogne-Billancourt), jusqu’au 30 janvier 2010 inclus. Un seul participant par famille (même nom, même adresse). Le tirage au sort est effectué sous contrôle d’un huissier de justice. Règlement déposé en l’étude de la SCP Pierre Benhamour et Francis Sadone, huissiers de justice à Paris.

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> beauté

Opération

démaquillage par julie pujol

Américaines tout pour l’hygiène Marquées par le puritanisme de leur pays et leur éducation, les Américaines se nettoient le visage comme « elles expieraient leurs péchés », dixit Sophie Strobel, cosmétologue*. Leur hygiène doit être irréprochable, leur peau assidûment nettoyée, frottée et gommée. « Presque décapée » ajoute la spécialiste. Elles ne peuvent se passer d’eau, jugée plus purifiante, et elles sont nombreuses à utiliser une brosse faciale qui permet un nettoyage encore plus intense. Elles complètent en général ce grand lavage

Les femmes préhistoriques se maquillaient-elles ? Oui, d’après des vestiges de colorants retrouvés dans une grotte africaine datant de 160 000 ans : cinquante morceaux d’hématite, une pierre utilisée pour produire de l’ocre rouge, qui auraient servi à peindre les corps et à fabriquer des teintures. En Algérie,

à l’eau par l’application d’une lotion clarifiante, encore destinée à exfolier. Nouvelle tendance, des savons dotés de promesses fantastiques : anti-âge, anti-pollution… « Ces produits vont certainement arriver chez nous mais parions que les Françaises seront plus sceptiques sur les capacités de ces actifs qui ne pénètrent pas dans l’épiderme. »

Shopping À l’AméricAine

• Wave : coussinet nettoyant vibrant, neutrogena, 14,50 € (appareil +14 coussinets). • Basic 3 temps : un savon, une lotion clarifiante et un soin hydratant, clinique, à partir de 50 €. • Brosse exfoliante visage, The Body Shop, 4,50 €. €

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sur les parois de l’abri de T’an Zoumaitak, une peinture datée de 5 000 ans avant J.-C. représente une femme à la peau ornée de touches blanches. L’histoire ne dit pas si elles utilisaient aussi du démaquillant… 100 000 ans de beauté, éditions Gallimard.

Japonaises patience et rigueur

© Natali, agence Crystal, est photographiée par Stéphane de Bourgies.

C’est le premier et le plus indispensable des soins de beauté. Petit tour du monde des techniques pour transformer la corvée en plaisir.

Les Japonaises sont appliquées et surtout très patientes lorsqu’il s’agit de soigner leur peau. En championnes du multi-couches, elles superposent sur leur visage une quantité impressionnante de produits. Un rituel qui peut durer jusqu’à 30 minutes ! * Sophie Strobel est biologiste et fondatrice de SoCosmetic !, agence conseil en marketing. Elle anime un blog : http://demaquillages. blogspot.com.

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beauté <

© Natali, agence Crystal, est photographiée par Stéphane de Bourgies.

Côté démaquillage, elles pratiquent le double nettoyage qui consiste à faire mousser puis rincer une huile, qui ôte fards gras et sébum, puis un savon chargé de débarrasser l’épiderme des autres impuretés. « Ces femmes recherchent avant tout l’éclat, la pureté du teint. Ce désir de peau saine passe avant des considérations plus occidentales telles que le traitement des rides », explique Céline Hong, responsable marketing de la marque DHC, leader des démaquillants au Japon. Le soin s’achève en général par l’application d’une lotion puis d’une huile nourrissante. Entre toutes ces étapes, les Nipponnes n’auront pas oublié de masser longuement leur peau et de patienter pendant les temps de pause.

Françaises, le plaisir d’abord Si les Françaises ont la réputation d’être coquettes, elles sont parmi les plus mauvaises élèves en matière de démaquillage. Cette étape les ennuie et elles sont beaucoup (trop) nombreuses à s’en passer. Aussi les marques ont-elles compris qu’elles devaient innover pour séduire ces consommatrices exigeantes. Les Françaises donnent donc la priorité aux lingettes, rapides d’utilisation, à l’eau micellaire, pratique car tout-en-un, ou encore aux nouveaux démaquillants sensoriels :

mousses, gels lactés ou crèmes fondantes. Friandes de douceur, elles affectionnent aussi le traditionnel duo lait + lotion tonifiante. Épicuriennes jusqu’au bout !

Shopping à la françaiSe

• Émulsion lactée et lotion florale démaquillantes, embryolisse, 12,70 € et 12 € (en pharmacies). • eau nettoyante anti-imperfections Sebactiv, rogé Cavaillès, 9,25 € (en pharmacies). • eau micellaire au bleuet, visage et yeux, sans rinçage, Klorane, 7,85 € (en pharmacies). • lingettes démaquillantes visage et yeux, Demak Up, 4,93 € les 40 (en grandes surfaces).

Shopping à la japonaiSe

• programme Sube Sube : huile démaquillante, Savon transparent, lotion douce et huile d’olive vierge, DhC, 69 € (sur dhcfrance.fr ou au 0 810 100 101). • Cleansing oil, Bobbi Brown, 39 € (Chez Sephora et dans les boutiques Bobbi Brown).

Démaquillage moDe D’emploi Démaquillez-vous tous les soirs… même si vous ne vous êtes pas maquillée ! C’est le premier geste d’une peau nette et protégée. quel produit choisir ? Gel moussant, lait, lingette… 3 possibilités. Mais sachez que les peaux sèches et (ou) matures préféreront plutôt un lait. tandis que les peaux jeunes ou à problèmes opteront pour un gel moussant. comment l’utiliser ? Adepte de gel moussant : appliquez sur peau humide, puis rincez soigneusement à l’eau tiède. Fan de lait démaquillant : passez délicatement un coton imbibé de lait sur la peau et recommencez jusqu’à ce que le dernier coton soit propre. Complétez par une lotion. conquise par les eaux micellaires : elles peuvent en principe s’utiliser sur le visage et les yeux et n’ont pas besoin d’être rincées. sympathisante des lingettes : comme pour le lait démaquillant et l’eau micellaire, renouvelez le passage jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de trace sur la lingette. utilisez-les ponctuellement (par exemple en vacances) car si elles sont pratiques, elles ne sont pas écologiques. FAut-il se démAquiller Aussi le mAtin ? Les fabricants ont tendance à le recommander mais tout dépend de votre type de peau. si elle est grasse, la réponse est oui. sinon, vous pouvez vous contenter d’appliquer une lotion tonique.

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> tendance beauté

Luxe,

calme

et volupté par julie pujol

© Romilly Lockyer/gettyimages

Une psychanalyste, un philosophe et une styliste décodent pour nous ces 3 tendances de la beauté.

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tendance <

Le mythe de Narcisse

© Romilly Lockyer/gettyimages

Dans l’Antiquité, les mythes n’avaient pas seulement une fonction explicative : ils servaient également de mises en garde. Parmi les nombreux mythes liés à la beauté, l’un des plus complexes et des plus intéressants reste celui de Narcisse. Selon l’auteur latin Ovide, ce très beau jeune homme était l’objet du désir de toutes les nymphes, dont Écho qui, pour avoir irrité la déesse Héra, avait été condamnée à ne plus jamais pouvoir parler la première et devait se contenter de répéter les dernières paroles de ses interlocuteurs. Néanmoins, cruel et vaniteux, Narcisse repoussait systématiquement toutes leurs avances. L’une d’entre elles, vexée de ce mépris,

pria Némésis, déesse de la vengeance divine qui se charge de punir les orgueilleux, de le condamner à s’éprendre de sa propre personne. Elle fut exaucée : apercevant son reflet dans une rivière, Narcisse fut fasciné par son image et, ne pouvant s’en écarter, il finit par mourir. Écho, folle de douleur, dépérit à son tour : seule sa voix subsista. Bien qu’ils lui aient infligé une terrible punition, les dieux souhaitaient perpétuer le souvenir de la remarquable beauté du jeune homme : ils firent pousser sur le lieu de son décès des fleurs auxquelles ils donnèrent son nom. M A u r e e n C h Av i n i e r

Luxe

Calme

Depuis quelques années, les cosmétiques affichent fièrement des prix de plus en plus élevés. Pour preuve, les marques proposent aujourd’hui des crèmes star à 100, 200 voire 300 €, composées de pierres précieuses, d’essences rares, d’extraits de végétaux cueillis dans des contrées lointaines. Pour Lucille Braud, du cabinet Peclers, « ces crèmes luxueuses sont semblables à un bijou que les femmes portent à même la peau* ». Toutefois, il semble que la tendance s’essouffle. Crise oblige, le luxe se cherche une autre expression. « On parle aujourd’hui du less and better (moins et mieux) qui conjugue minimalisme et excellence », analyse la spécialiste. L’hyperluxe n’est plus, le nouveau chic se tourne vers des valeurs de simplicité.

Pour Vannina Micheli-Rechtman, psychiatre et psychanalyste, la question de la beauté qui hante nos sociétés contemporaines rejoint le narcissisme au sens psychanalytique. « Nous sommes passés au cours de l’histoire d’une perception de la beauté qui serait “don de Dieu”, héritée du MoyenÂge, à une obligation, voire un impératif. » Mais si les cosmétiques répondent à de fortes attentes d’embellissement, ils ont peu à peu acquis une autre fonction, celle de nous apaiser. Les crèmes de beauté se font « douces », « réconfortantes », « consolatrices », objets réparateurs et protecteurs (des méfaits du grand méchant

Gel crème Hydra Zen Neurocalm, Lancôme, 53,80 € (en parfumeries).

Base de teint à l’Or Pur 24 carats, 54 €, Guerlain (en parfumeries).

monde : pollution, soleil et agressions de toutes sortes). « L’industrie cosmétique joue sur l’immense stress qui règne dans notre société ! » conclut Vannina Micheli-Rechtman.

Volupté Pour encore plus de réconfort, nos onguents doivent être voluptueux. Texture mousse, gelée fondante ou crème fouettée, parfums poudrés et délicats. Ils font de l’instant salle de bain un pur moment de plaisir. « D’une texture plus douce, le produit cosmétique devient comme un autosoin sensuel », décrypte le philosophe Bernard Andrieu. Un geste qui viendrait combler « le deuil impossible de la peau maternelle ». *D’après sa contribution à l’Observatoire Nivea CNRS, juin 2009. Nos spécialistes Styliste beauté, Lucille Braud traque les phénomènes marketing et sociétaux qui font la mode de demain. Vannina Micheli-Rechtman vient de publier La psychanalyse face à ses détracteurs aux éditions Aubier. Philosophe, Bernard andrieu s’intéresse particulièrement à l’épistémologie et aux « cultes du corps ». Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont un Dictionnaire du corps dans les sciences sociales aux éditions du CNRS, 2008. Crème de shampooing ressourçante, Phyto, 9,90 € Huile mousse de massage, (en pharmacies). Shu Uemura, 35 € (au Printemps, Galeries Lafayette et chez Sephora).

Parfum Lalique flacon Cascade collection cristal. Édition limitée 2010, prix sur demande (boutiques Lalique).

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Le salon de toutes les eaux (forme, beauté, santé…) se tient à Paris à la fin du mois de janvier. L’occasion de découvrir les instituts de thalassothérapie, de thermalisme et les spas prestigieux en France et

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à l’étranger. Plein d’adresses pour vous faire dorloter. Thermalies 2010 (salon de l’eau et du bien-être). Du 21 au 24 janvier, au Carrousel du Louvre. Informations et invitations sur : www.thermalies.com.

© Vincent Besnault/gettyimages.

Eaux de forme

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l’hiver

Des pistes « zen » pour passer par PASCAL TURBIL

Elles ne sont ni bleues, ni vertes, ni noires mais elles sont tout aussi relaxantes…

Méditez La méditation atténue l’excitation du système nerveux sympathique et ralentit le rythme cardiaque et respiratoire. « Méditer, c’est concentrer son attention sur soi sans se laisser distraire par les stimuli extérieurs, explique Sylvie Tremblay qui dirige un centre de yoga. C’est un exercice difficile car on est généralement préoccupé par ce que l’on doit faire le lendemain, par ses blessures intérieures. Or il faut cesser de s’analyser, de se juger. » Pour empêcher votre esprit de vagabonder, allumez une bougie et fixez-la. Émettez un son. Ou bien imaginez-vous au bord de la mer, les deux pieds dans le sable…

© Vincent Besnault/gettyimages.

pratiquez l’enveloppement Il en existe pour mincir, se détoxifier, améliorer sa circulation sanguine… et pour se déstresser. C’est notamment le cas de l’enveloppement d’algues à la poudre de coton. Ce soin aux actifs marins et aux huiles essentielles entre en action via la thermosudation (20 minutes dans une couverture chauffante), pour un résultat gagnant à tous les coups. Il est possible de se concocter ce type de soin chez vous. Appliquez le produit, enveloppezvous d’un film alimentaire et enfin d’une couverture.

Gérez votre temps Faites-vous masser

Souffler, vous délasser, lâcher prise, vous en rêvez ? Faites-le ! Car, à bien examiner votre journée ou votre semaine et sans douter que toutes vos activités soient importantes, un « tri » est toujours possible. Ne conservez que les activités et rendez-vous absolument essentiels. Éliminez ceux qui grignotent votre temps, décrochez votre téléphone quand vous pouvez. Faites également le tri dans votre vie, vos relations, vos habitudes, vos sentiments…

Testez le bain nordique Un bain chaud en plein air, agrémenté d’huiles essentielles selon la tradition norvégienne, apaise le corps et l’esprit, il est également vivifiant si vous suivez la tradition jusqu’au bout en vous roulant dans la neige. Ce soin est proposé dans les stations de sports d’hiver. Mais rien ne vous empêche de le pratiquer à domicile. Pour peu qu’il y ait de la neige et que vous n’habitiez pas au 6e étage.

respirez La respiration est la seule de nos fonctions végétatives sur laquelle nous pouvons agir et le premier instrument de détente. Fermez les yeux, respirez profondément et tranquillement. Inspirez en 3 temps : gonflez l’abdomen, puis la cage thoracique, puis le haut des bronches. Répétez l’exercice cinq à dix fois de suite à votre bureau, dans votre lit, en vous concentrant sur le mouvement de l’abdomen.

Le massage augmente la capacité respiratoire, détend le système nerveux, améliore la qualité du sommeil et la santé du plus grand de nos organes : la peau. Lorsque les mains du thérapeute vous massent, des millions de cellules sensorielles communiquent avec la moelle épinière, puis avec le thalamus qui intervient dans l’humeur et les émotions. L’influx poursuit sa route vers l’hypothalamus, qui contrôle indirectement la sécrétion d’endorphines, de dopamine et de sérotonine. C’est l’ocytocine qui serait responsable de l’effet anti-stress des massages selon le docteur Kerstin Uvnäs-Moberg, une chercheuse suédoise. Les massages ayurvédiques, californiens ou aux pierres chaudes comptent parmi les techniques les plus relaxantes.

Le stress en question Le stress est une réaction d’adaptation à l’environnement, une réponse aux dangers externes ou internes ou à des situations d’urgence. Un effort physique, une maladie, un événement exceptionnel (déménagement, fêtes de fin d’année, etc.), sont des facteurs déclenchants. Mais n’oubliez pas que c’est la perception de l’événement et non l’événement lui-même qui génère le stress.

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Notre objectif : Améliorer l'ordinaire et Restaurer un droit à l'extraordinaire à travers la réalisation de petits projets de vie.

Aidez-nous à les multiplier : en nous adressant un don (ponctuel : par chèque ; ou régulier, par virement) en rejoignant notre équipe de bénévoles.

Soutenir, Accompagner et Stimuler des personnes séropositives ou malades du sida, isolées socialement, avec une attention particulière envers les plus âgées, en allant à leur rencontre directement à leur domicile ou à l'hôpital

redonner des envies à la vie

Association Les Petits Bonheurs 15 rue du Parc Royal 75003 Paris, 01 42 74 50 11 • 06 33 00 03 51, les-petits-bonheurs@orange.fr www.associationlespetitsbonheur.org Coordonnées bancaires : LCL 431184 N (code guichet 401)

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agora* la santé, ça m’intéresse

Cette fresque de Raphaël, L’École d’Athènes (1 509-15 10), se trouve au musée du Vatican. Elle rassemble Socrate, Platon et Aristote qui tient en main L’Éthique.

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#07

Véritable cœur de la cité, l’agora était dans l’Antiquité grecque bien plus qu’une simple place du marché. À Athènes, elle abritait de nombreux bâtiments publics, et c’est là que les citoyens se retrouvaient quotidiennement pour discuter avec leurs amis, débattre des affaires de la cité ou même, tel Socrate, philosopher.

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• supplément •

ComIté de déontologIe

agora*

Composé de médecins, de politiques, d’enseignants, de juristes et d’une psychanalyste, notre comité se passionne pour les débats liés à la santé. Il posera un regard indépendant et constructif sur le contenu de ce magazine.

la santé, ça m’intéresse

Pour aLLEr PLuS LoIN DaNS L a rÉfLExIoN Sur L a SaNtÉ réagissez, témoignez sur www.pausesante.fr

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> Magistrat et spécialiste du droit international, Christian Byk a rencontré la bioéthique « par hasard ». Depuis plus de 20 ans, il contribue à la géopolitique de la bioéthique à travers l’association internationale droit, éthique et science (www.iales.org). > Alain-Michel Ceretti a créé l’association Le Lien, qui lutte contre les infections nosocomiales. Il est aujourd’hui conseiller santé auprès du médiateur de la république. > Geneviève Delaisi de Parseval est psychanalyste, enseignante et essayiste. Elle est membre associé des principaux centres d’éthique biomédicale dans le monde.

Sommaire Bioéthique : le diagnostic préimplantatoire par Pierre Le Coz

III

Dossier spécial Sida par Luc Biecq avec Dominique Thiéry et Isabelle Yaouanc

VI

UnITaID voTe PoUr Une CommUnaUTé De BreveT rencontre avec PhIlIPPe douSte-Blazy par olIVIer marIotte

Plus d’infos www.sida-info-service.org ou 0 800 840 800 www.aids.org

II

www.sidaction.org www.lecrips.net www.actupparis.org

XII

> ancien directeur général de la Santé, William Dab est médecin, docteur ès sciences et professeur titulaire de la chaire Hygiène et Sécurité du CNaM. Il est l’auteur de 4 livres, dont un « Que sais-je ? » intitulé Santé et environnement, et d’une centaine de publications scientifiques. > Olivier Mariotte est médecin. après avoir exercé des fonctions marketing dans des entreprises du médicament, il a pris la direction des affaires économiques et publiques du laboratoire Schering-Plough. Il vient de créer « nile », une agence conseil dédiée aux acteurs de santé. > Pharmacien, Philippe Minighetti a suivi des cursus en nutrition, orthopédie, oncologie, et a travaillé sur la prise en charge des patients stomisés. Enseignant, il participe à de nombreux congrès. > Valérie Sebag est juriste et maître de conférences en droit privé. Spécialiste de l’encadrement de la biomédecine, elle a rédigé de nombreux articles sur le statut de l’embryon et la gestation pour autrui. > Didier Tabuteau est conseiller d’État et responsable de la chaire santé à Sciences-Po. Il est également directeur général de la fondation Caisses d’Épargne pour la solidarité. Il a été deux fois directeur du cabinet du ministre de la Santé.

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B io é t h iq ue

RUBRIQUE DIRIGÉE paR Pierre Le coz

Agrégé de philosophie, Pierre Le Coz est vice-président du Comité consultatif national d’éthique.

Tri d’embryons, jusqu’où peuT-on aller ? 3 % des enfants dans le monde naissent avec des maladies génétiques. Aujourd’hui, des tests sont capables de les déceler sur l’embryon. Un espoir pour les couples, qui a pour nom le « diagnostic préimplantatoire » (DPI).

Myopathie de Duchenne, mucoviscidose, amyotrophie spinale, dystrophie myotonique de Steinert, chorée de Huntington… Nombreuses sont les maladies génétiques graves, parfois mortelles, que les couples peuvent transmettre à leur enfant. Si l’un des conjoints est porteur de l’anomalie génétique (ou s’il existe des cas récurrents dans sa famille), le couple peut demander à bénéficier d’une fécondation in vitro (technique de procréation médicalement assistée où l’ovule et le sperme sont mis en contact en dehors de l’appareil reproductif féminin, ce sont les fameux bébés-éprouvette) et d’un diagnostic préimplantatoire, le DPI, autorisé en France depuis 1994. Une technique sophistiquée

Quand les embryons ont atteint le stade de 8 cellules, le généticien prélève sur chacun d’eux une ou deux cellules en vue de procéder à l’analyse génétique. Si l’un de ces embryons est non porteur de l’affection génétique, il est implanté dans l’utérus de la femme dans l’espoir de permettre la naissance d’un enfant indemne de la maladie génétique. Les autres embryons sont soit détruits, soit conservés pour une implantation ultérieure. Vers une société eugéniste ?

Le DPI suscite des questions éthiques, des fantasmes aussi. Certains imaginent une généralisation de cette méthode d’analyse et de tri embryonnaire. Ils y voient un procédé

révolutionnaire qui permettrait aux femmes d’avoir une grossesse paisible, en étant certaines que leur bébé serait en bonne santé. Tout le monde en viendrait, peu à peu, à concevoir des enfants par cette méthode. Ainsi, nous nous acheminerions vers une société où ils seraient présélectionnés en fonction de leur qualité génétique. En un mot, une société eugéniste… La tentation de diabolisation

Selon le Comité consultatif national d’éthique, qui vient de rendre un avis (avis n° 107, novembre 2009, Les problèmes éthiques liés aux diagnostics anténatals : prénatal et préimplantatoire) sur cette question, l’eugénisme n’est pas d’actualité. Assurément, ce serait le cas si la puissance publique incitait les couples à recourir à un test génétique pour les contraindre à concevoir des enfants normaux. Si une telle pression existait, elle mettrait l’État hors la loi. En effet, l’eugénisme est considéré comme un crime passible de trente ans de réclusion et de 750 000 € d’amende. Le Comité consultatif national d’éthique s’est gardé de verser dans quelque complaisance catastrophiste qui diabolise le DPI. Peuton sérieusement croire que, d’ici quelques années, les couples cesseront de procréer naturellement et préféreront utiliser le DPI pour avoir des enfants parfaits, affranchis de tout gène défectueux ? Un tel scénario relève du fantasme quand on y regarde de près.

La réalité du DPI

En France, une cinquantaine d’enfants seulement naissent chaque année par DPI. Cela représente un chiffre dérisoire comparé aux 800 000 naissances annuelles. Le DPI est un parcours difficile qui nécessite une fécondation in vitro (FIV). Cela suppose un prélèvement d’ovocytes, un geste intrusif pénible, qui plus est assorti d’un taux d’échec important. Comme lors d’une conception naturelle, il n’y a guère plus que 20 % de chances que l’embryon s’implante dans la paroi utérine. On doit tenir compte des risques induits par la stimulation ovarienne autant que des incertitudes quant à l’innocuité de la FIV, principalement en termes de fertilité. Les maladies graves ne sont pas toutes d’origine génétique. En analysant l’embryon, on peut certes éviter que l’enfant soit atteint d’une maladie d’origine génétique mais il existe d’autres anomalies sévères que l’on découvre souvent à l’échographie et qui n’ont pas d’origine génétique avérée. Un projet d’enfant

Le DPI a une conséquence négative qui est l’élimination des embryons porteurs d’une maladie génétique. Cette contrepartie désavantageuse est soulignée par ceux qui considèrent l’embryon comme un être humain à part entière, voulu par Dieu. Ils se montrent méfiants, parfois réticents, condamnant le DPI comme l’œuvre du diable. >>>

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Bi o é t hi q u e

Depuis quelques années, nous voyons fleurir ici ou là, à l’étranger, des offres de bébé à la carte. Certains États tolèrent sur leur sol que des généticiens procèdent à des DPI pour convenance personnelle*. Des couples demandent qu’on analyse leur embryon avant implantation maternelle, alors même qu’ils ne présentent pas de risque connu de transmettre une maladie génétique à leur bébé. Quel est leur motif ? Choisir son sexe. Cette offre est connue sous le nom de « family balancing ». À un couple qui a eu deux enfants du même sexe, on permettra de choisir le sexe du troisième pour « équilibrer la famille ». En France, cette pratique est interdite. On considère que le médecin n’est pas tenu d’assouvir tous les désirs et d’apaiser toutes les souffrances psychiques. Il n’est pas le Messie. En outre, choisir les caractéristiques physiques de l’enfant comme on choisit un mobilier sur catalogue, n’est-ce pas le transformer en un objet qui obéit à la commande et à la programmation ? Il arrive aussi que certains couples sourds désirent que l’on sélectionne un embryon porteur d’une surdité génétique pour être sûrs que l’enfant sera sourd, comme eux. Ici, le DPI serait motivé par le souci d’une meilleure intégration de l’enfant dans sa communauté. Le Comité consultatif national d’éthique est très réservé à l’égard de toute extension du DPI. Il estime que la seule finalité éthique incontestable du DPI est de permettre à des couples d’avoir un enfant épargné d’une grave maladie héréditaire. Les garde-fous législatifs actuels tels que les critères de gravité et d’incurabilité n’appellent pas de remise en cause. Ils ont apporté la preuve de leur capacité de régulation des demandes sociales. IV

Il s’agit d’une forme très particulière du DPI qu’on appelle familièrement la pratique du « bébé-médicament ». Selon le Comité consultatif national d’éthique « permettre qu’un enfant désiré représente un espoir de guérison pour son aîné est un objectif acceptable s’il est second ». Cependant, cette possibilité extrême devrait être uniquement réservée aux couples ayant un enfant atteint d’une maladie entraînant la mort. La plus grande prudence s’impose face au risque d’instrumentalisation de l’enfant conçu dans de telles conditions. Il est nécessaire de s’interroger sur le poids qui

pèserait sur lui, notamment en cas d’échec de la greffe. Il faut garder présent à l’esprit qu’un enfant ne sera jamais un médicament. Même améliorée, cette technique devrait demeurer une solution par défaut, dont il est à souhaiter qu’elle soit transitoire. Le développement des banques de sang de cordon est la piste majeure pour trouver rapidement une autre solution que le « bébé médicament ». ● * Parmi les pays qui autorisent cette pratique, citons Israël, l’Égypte, la Thaïlande, la République turque de Chypre du nord ainsi que certaines cliniques privées des États-Unis. www.ccne-ethique.fr

DES MoYENS INSUFFISaNTS 2 questions au professeur René Frydman, chef du service de gynécologieobstétrique de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart. On lui doit la naissance de Valentin le 13 novembre 2000, premier bébé français ayant bénéficié du DPI.

d’échec plus élevé que le taux de réussite, le fait de ne pouvoir traiter une demande que 18 mois plus tard pose un grave problème d’éthique. Il faut envisager sérieusement sous peine d’un arrêt, de renforcer le personnel des centres existants qui travaillent tous les jours de la semaine, d’augmenter le nombre de centres agréés et de créer des centres privés à but non lucratif.

Dans son dernier avis, le Comité consultatif national d’éthique pointe le manque de moyens pour le DPI. Est-ce votre sentiment ?

Pensez-vous, à l’instar du Comité d’éthique, que le terme d’eugénisme n’est pas adapté pour qualifier le DPI ?

On peut en effet déplorer l’insuffisance des moyens mis en œuvre pour la prise en charge des couples à qui nous sommes contraints d’imposer des délais d’attente de plus en plus longs. La France ne compte que trois centres qui pratiquent la fécondation in vitro avec DPI. Nous ne sommes pas assez nombreux. Je me trouve régulièrement en face d’un couple à qui je suis contraint d’annoncer que je ne peux l’accepter en DPI avant un an et demi. Il faudrait que je puisse investir du temps et impliquer un professionnel dans un travail d’analyse. Le développement d’un test pour une famille nécessite en effet de 3 à 6 mois. Quand on sait qu’il existe un risque

Oui car selon moi, le DPI ne s’inscrit pas dans une politique eugéniste. Il ne vise pas à améliorer l’espèce humaine en essayant d’éradiquer une mutation génétique. Son but est de permettre la naissance d’un enfant dont la vie sera comparable à celle des autres. L’eugénisme est une politique sans libre choix, ce qui n’est pas le cas du DPI. Peut-on décemment brandir le terme d’eugénisme à la face de couples qui souhaitent avoir un bébé indemne d’une maladie génétique ? Il m’est arrivé de recevoir des parents dont les 3 enfants avaient été emportés par une maladie génétique. On comprend leur inquiétude. Ils ne veulent pas un enfant parfait. Ils désirent un enfant, tout simplement.

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© 3D4Medical.com/getty

Les extensions du DPI

Le DPI et « le bébé médicament »

© Isabelle Simon/SIPA

>>> Pourtant, cette ombre au tableau ne doit pas nous faire oublier l’aspect positif de cette sélection pré-conceptionnelle. Le DPI permet à des couples de retrouver un projet d’enfant, alors que leur passé familial ou le handicap sévère d’un premier-né les aurait conduit à y renoncer. Ils souffrent à l’idée de transmettre à leur enfant une grave maladie héréditaire et cette souffrance requiert de la société une réponse empreinte d’humanité.


B io é t h iq ue

Les Lois en europe

CaNCEr ET DPI

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2 questions à Dominique Stoppa-Lyonnet, chef du service de génétique oncologique à l’institut Curie de Paris, professeur à l’université Paris Descartes, membre du Comité consultatif national d’éthique.

leur retentissement sur la qualité de vie. Déjà des DPI sont réalisés pour certaines formes héréditaires de cancer survenant dans l’enfance. Pour des formes héréditaires de cancer du sein, il existe de rares situations familiales où une demande pourrait être recevable du fait de la gravité de la prédisposition.

Si un cancer est d’origine génétique, peut-on accepter une demande de DPI ?

Les décisions peuvent-elles s’appuyer sur des règles générales ?

Il n’y a pas lieu, pour une majorité de prédispositions au cancer, d’accepter une demande de DPI. C’est seulement à propos de certains cancers héréditaires qu’une demande peut être recevable. Dans ce cas, on doit bien dissocier ce qui est de l’ordre d’une simple susceptibilité d’origine multifactorielle de ce qui relève d’une prédisposition génétique où un seul gène est impliqué. Et parmi ces maladies « monogéniques », il faut prendre en compte l’importance du risque ou des risques tumoraux, l’âge de survenue et les capacités de traitement ou de prévention et

Non. Les situations doivent toujours se traiter au cas par cas. Il existe des familles présentant la même mutation, dont le risque est beaucoup plus faible. Des efforts importants sont réalisés pour aller vers davantage de précision dans la prévision de l’expression de la maladie, mais nous sommes encore loin de disposer de certitudes, pour autant que cela soit possible un jour. En tout état de cause, c’est la gravité de la maladie, et non son origine ou sa nature (ici les formes héréditaires de cancer), qui importe dans la recevabilité des demandes.

L’allemagne, l’autriche, l’Italie et la Suisse interdisent le DPI. En France, la loi de bioéthique du 6 août 2004 l’autorise lorsqu’un couple, « du fait de sa situation familiale, a une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic » (article L 213 164 du code de la santé publique).

un Dpi contre L’hyperchoLestéroLémie En 2007, Paul Serhal (université du collège de Londres) a obtenu de la part de la Haute autorité britannique en fertilisation et embryologie humaines (HFEa) l’autorisation de pratiquer un DPI préimplantatoire en vue de sélectionner des embryons non porteurs du gène responsable de l’hypercholestérolémie. Il répondait ainsi à la demande des parents de deux enfants dont l’un est atteint de la maladie. Dans sa forme sévère, elle entraîne des taux très élevés de cholestérol vers l’âge de 5 ans, taux qui peuvent entraîner la mort si l’enfant reçoit les gènes malades de la part de ses deux parents. S’il ne reçoit le gène défectueux que de la part d’un de ses parents, l’hypercholestérolémie est contrôlable par les médicaments et un régime approprié.

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La fécondation in vitro consiste à injecter des spermatozoïdes dans le cytoplasme d’un ovule.

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dossier spécial sida état des lieux Avec 33 millions d’individus touchés dans le monde, le Sida représente un véritable enjeu de santé publique. En France, chaque année, 6 000 personnes découvrent leur séropositivité. > Une maladIe VIrale

© Felix Mickel/iStockphoto

Le VIH est le virus responsable du Sida. Il se transmet par voie sexuelle et sanguine ainsi que de la femme enceinte à l’enfant qu’elle porte. Si des traitements efficaces existent, on ne se débarrasse pas pour autant du virus. Une personne séropositive doit prendre toute sa vie un traitement lourd et contraignant. Il lui faut aussi observer de nombreuses règles de prévention afin de limiter l’apparition d’autres maladies associées. Sans compter que les séropositifs doivent affronter dans leur vie quotidienne stigmatisation et discrimination. ●

> Un meIlleUr accèS aU traItement

Sommaire Une consultation pour les femmes Du nouveau pour le vaccin L’Afrique face au Sida Actualité La communauté de brevets

VII VIII X XII

Rencontre avec Safia Soltani XIV Vivre avec le VIH

XV

Deux tiers des personnes séropositives vivent en Afrique subsaharienne. Dans cette région du monde, le virus du Sida progresse toujours deux fois plus vite que le nombre de personnes recevant un traitement. En 2007, l’Onusida estimait qu’il y avait entre 30 et 36 millions de séropositifs dans le monde et que, cette même année, deux millions de personnes étaient décédées du Sida. Toutefois, il faut souligner les progrès considérables réalisés dans l’accès aux médicaments. En 2008, près de 2,9 millions de personnes recevaient un traitement, avec une progression de 39 % par rapport à l’année précédente. Néanmoins, l’objectif d’un traitement pour tous en 2010 ne sera pas atteint. Sources : OMS, UNICEF. ●

> la trIthérapIe contre le rétroVIrUS C’est un traitement composé de trois médicaments. Si l’on parle de trithérapie, c’est parce que les séropositifs doivent absorber, chaque jour, au moins trois molécules différentes.

VI

Ces médicaments sont souvent qualifiés d’antirétroviraux car le VIH est un rétrovirus : il colonise les cellules et se réplique très rapidement. À ces trois molécules, s’ajoutent souvent d’autres traitements, contre l’herpès ou les risques cardio-vasculaires… ●

> deS teStS généralISéS ? Fin octobre, la Haute autorité de santé (HAS) a suggéré que le dépistage du virus du Sida soit proposé à toute la population française, de 15 à 70 ans, sans obligation. La HAS note que le dépistage tardif serait plus fréquent chez les personnes de plus de 40 ans, chez celles d’origine étrangère et celles contaminées par voie hétérosexuelle. On estime à 40 000 le nombre de personnes porteuses du virus sans le savoir. Elles sont plus difficiles à soigner et font courir des risques à leurs partenaires sexuels. La HAS propose également que toute personne le désirant puisse réaliser un test en laboratoire d’analyse médicale sans prescription. L’association Act Up s’est félicitée de cet avis, soulignant qu’une politique accrue de dépistage peut aider à réduire l’épidémie sans remplacer une véritable politique de prévention. Cette mesure, Bruno Spire, président de Aides, la réclame depuis des années. Il ajoute que la mise en place d’une offre adaptée aux personnes les plus vulnérables au virus est urgente. ●

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RéAlIsé par lUc BIecq avec DomInIqUe ThIéRy et IsABelle yAoUAnc

Le pLanning famiLiaL à L’avant-garde Un nombre croissant de femmes adultes sont infectées par le VIH, elles représentent aujourd’hui dans le monde 60 % des personnes vivant avec le Sida*. Le Planning familial, qui informe et conseille les femmes, vient d’ouvrir une consultation dédiée aux personnes séropositives.

Une institution mixte

Accompagner les femmes

53 ans, c’est l’âge du Planning familial. Une association – une institution même ! – à l’avant-garde du combat pour le droit des femmes, notamment en matière de sexualité, de contraception et d’avortement. « Le public s’imagine le Planning comme un lieu destiné aux femmes jeunes, défavorisées… Mais c’est un espace ouvert à toutes et tous, affirme Martine Nawrat, animatrice au Mouvement français pour le Planning familial (MFPF), hommes compris ! » Force est pourtant de constater que le public est avant tout féminin. Les femmes sont ici pour trouver un espace de parole neutre et bienveillant, demander conseil, choisir un moyen de contraception. « Le nombre de gynécologues ayant baissé, le délai d’attente pour un rendez-vous est très long. Sans compter les tarifs prohibitifs de certains praticiens. Alors les femmes se tournent vers le Planning », explique Martine.

En tête des motifs de fréquentation, on trouve la demande d’interruption volontaire de grossesse (IVG) et la crainte d’une grossesse non désirée. « Après un rapport non protégé ou un accident de préservatif, les femmes nous demandent une pilule d’urgence, un test de grossesse. » Martine rappelle que les animatrices sensibilisent aussi au droit des femmes. « Ici, on n’offre pas simplement une consultation gynécologique, on “accompagne”. Lorsqu’une femme nous raconte qu’elle n’a pas utilisé de préservatif, que c’est un refus de l’homme, nous lui demandons de réfléchir aux raisons pour lesquelles elle n’a pas pu, pas su l’imposer. »

un nouveau rendez-vous Un jeudi sur deux à 17 heures, une consultation est ouverte aux femmes séropositives au Mouvement français pour le Planning familial, 10, rue Vivienne, Paris 2e. Inscription par téléphone au 0800 803 803 (N° Vert). www.planning-familial.org

inscrire. « Cela crée des échanges propices à la prise de conscience », souligne Martine. Après quelque temps passé au Planning, on comprend vite qu’écoute, orientation, prévention, conseil, ne sont pas de vains mots, et que, quel que soit le motif de leur visite, les femmes viennent aussi chercher une parole… libérée. ● I.Y *Source : Center for diseases control and prevention. HIV/AIDS among women 2008.

Les femmes sont pLus exposées

Une consultation spécialisée

Très impliqué dans la lutte contre le Sida, le Planning a récemment ouvert une consultation pour les femmes séropositives. « C’était important de mettre en place cette consultation, confie Martine. De nombreuses femmes n’osent pas parler de leur séropositivité. Elle est doublement discriminante pour la femme, qui est alors considérée comme étant de mauvaise vie. Dès que la sexualité entre en ligne de compte, les tabous se dressent. Ici, c’est un endroit neutre. Pousser la porte d’une association spécifiquement destinée aux séropositifs n’implique pas la même dynamique que de pousser la porte du Planning. » La consultation ne leur est d’ailleurs pas réservée, toutes les femmes peuvent s’y

Après un rapport non protégé, la peur du Sida n’est pas présente. Martine Nawrat le déplore : « Les seules femmes qui y pensent sont celles qui connaissent une ou un séropositif. Les IST, elles ne s’en soucient pas non plus. Notre rôle est de leur conseiller systématiquement un test de dépistage. » Cette inconscience est générale : « Celles qui viennent pour un avortement, dans le cas de liaisons extraconjugales, ne sont pas pour la plupart des gamines ! On leur parle du virus du Sida et elles répondent très souvent : “Je connais cet homme, je sais qu’il n’y a aucun risque”. Pour beaucoup, le Sida est encore une maladie qui touche les homosexuels ou les toxicomanes, c’est inquiétant. » La surface des muqueuses du sexe féminin, leur fragilité, exposent davantage les femmes au VIH que les hommes, surtout en cas d’infection, de lésion, d’irritation, ou si les rapports sont forcés ou violents.

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Vaccin le temps des possibles L’efficacité modeste d’un vaccin contre le virus du Sida vient d’être démontrée pour la première fois. La recherche progresse, mais il est impossible, pour l’heure, de connaître sa date d’arrivée sur le marché.

© François Mori/AP/SIPA

Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine avec Luc Montagnier en 2008.

e 24 septembre 2009, les résultats d’une vaste étude relative à l’efficacité d’un vaccin contre le Sida ont été présentés. Une annonce de chercheurs thaïlandais et américains qui a fait l’effet d’une bulle d’optimisme.

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Une étude à grande échelle

© Silvia Izquierdo/AP/SIPA

Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS.

Mené par le ministère thaïlandais de la Santé publique et financé par l’armée américaine et la division Sida du NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases), un essai d’une combinaison de vaccins expérimentaux a été testé sur 16 400 volontaires thaïlandais, hommes et femmes âgés de 18 à 30 ans, non séropositifs. Les participants présentaient tous une exposition au risque de contamination jugée similaire à la moyenne et n’ont pas été incités à avoir des relations sexuelles non protégées. La moitié d’entre eux ont testé les candidats vaccins,

l’autre moitié des placebos. L’étude qui a débuté en 2003 a pris fin en 2009. Un résultat modeste

Pour la première fois, les chiffres démontrent une certaine efficacité du vaccin sur les risques d’infection du Sida. 51 des 8 197 individus vaccinés ont été contaminés par le virus, contre 74 pour ceux qui n’ont pas été traités. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida (Programme commun des Nations unies) ont précisé que de tels vaccins au niveau d’efficacité modeste « semblent ne devoir être que des outils complémentaires d’autres stratégies visant à changer les comportements et les normes sociales, à promouvoir l’usage correct et raisonné du préservatif, l’accès à du matériel d’injection sûr, ainsi que la circoncision ». Pour un des laboratoires pharmaceutiques qui a conçu un des vaccins, l’étude constitue

25 essais cliniques sont actuellement en cours dans 13 pays.

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une « première démonstration concrète ». Une chose est sûre : on ne prévoit plus l’arrivée d’un vaccin à une date très lointaine, il paraît possible de parler en années.

possible, alors nous allons travailler, c’est tout. » Humble et modeste, cette grande dame a affiché sa satisfaction quant à l’objectif de la conférence : étudier certains aspects de la recherche fondamentale utiles à la recherche vaccinale. (Opposée à la recherche dite appliquée, la recherche fondamentale n’a pas à son premier stade de finalité économique.)

Le principe du vaccin

Les vaccins fonctionnent tous sur le même principe. On cherche à stimuler les défenses immunitaires contre un agent infectieux. Pour ce faire, on introduit dans l’organisme cet agent ou une fraction de cet agent, rendu inoffensif pour l’être humain. Un vaccin

Un projet suédois

Le 18 octobre, des scientifiques suédois ont mis en avant des résultats préliminaires. La chercheuse Britta Wahren, professeur émérite à l’institut Karolinska de Stockholm a déclaré qu’Hivis, le projet de vaccin

La MISE aU PoINt D’UN vaCCIN ESt CoMPLExE ParCE qUE LE vIrUS DU SIDa MUtE faCILEMENt.

contre le Sida apprendrait à l’organisme à reconnaître le virus de l’immuno-déficience humaine responsable du Sida et à élaborer une réponse immunitaire. Il lui permettrait de se défendre en cas d’infection. L’information nécessaire pour vaincre le virus serait alors intégrée dans la mémoire immunitaire. Le corps pourrait se défendre à chaque fois qu’il le croise. Un millier de chercheurs en action

En octobre dernier, 1 100 chercheurs se sont réunis à Paris à la conférence internationale Aids Vaccine. À cette occasion, le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, a souhaité « aborder 2010-2011 dans de meilleures conditions financières ». Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse du virus du Sida, directrice de l’Unité de régulation des infections rétrovirales de l’institut Pasteur, a modéré l’enthousiasme ambiant en ces termes : « Nous devons être raisonnables avant tout. Les chercheurs soulignent que tout n’a pas été entrepris. Il existe de nombreux obstacles, nous avons encore beaucoup à apprendre. Un vaccin est peut-être

suédois, pourrait assurer une protection allant jusqu’à 50 %. Un optimisme à modérer car ces essais ne servent qu’à estimer la tolérance du vaccin et sa capacité à entraîner une réaction du système immunitaire. Rien ne prouve sa capacité réelle à protéger du virus. De son côté, Jean-François Delfraissy a fait valoir qu’il s’agit d’une étude menée seulement sur 60 personnes, à toute petite échelle. Il a aussi évoqué l’hypothèse d’une « union des forces » avec les équipes qui cherchent de meilleurs vaccins contre la tuberculose (celle-ci est responsable d’1,5 million de décès par an et est souvent associée au Sida dans les pays pauvres). En ce qui concerne les essais en phase 3 (stade auquel on compare le vaccin à un placebo), il n’a cité qu’un seul essai à grande échelle conduit actuellement par HIV Vaccine Trials Network. Il vient de débuter et se terminera fin 2010. À suivre. ●

Contacts www.sida-info-service.org ou 0 800 840 800 www.aids.org www.sidaction.org www.lecrips.net www.actupparis.org

Une série d’annonces et d’échecs Comme le souligne David Watkins, immunologiste à l’université du Wisconsin, aux États-Unis, le sujet a fait l’objet de nombreuses annonces. En 1984, Margaret Heckler, du Secrétariat d’état à la Santé et aux services sociaux, annonçait que l’identification du virus du Sida permettrait l’arrivée d’un vaccin dans les deux ans à venir. En 2007, l’essai clinique d’un vaccin conduit par les laboratoires Merck a été interrompu, le vaccin étant jugé au mieux inefficace, au pire dangereux. * Un vaccin nommé désir. Pour la Science, numéro 377, mars 2009.

L’agence nationaLe de recherche sUr Le sida La mission de l’aNrS est d’améliorer la prévention de ces infections et la prise en charge des personnes atteintes, au Nord comme au Sud. Elle fédère des chercheurs de toutes les disciplines appartenant aux organismes de recherches français (Inserm, Cnrs, Institut Pasteur, Ird, universités) et aux hôpitaux. Une enveloppe de 5 millions d’euros, soit 10 % de son budget annuel, est consacrée à la recherche sur le vaccin contre le virus du Sida.

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L’Afrique fAce Au sidA

© Secure the future

Le Fonds mondial de lutte contre le Sida en la personne de son directeur Michel Kazatchkine s’inquiète de la diminution des aides des pays riches. Des programmes privés comme Secure the Future continuent à soutenir les populations les plus fragiles.

’est en 1972 que le docteur Benoît Gallet découvre l’Afrique pour la première fois. Un vrai coup de cœur pour cet homme engagé depuis toujours à titre personnel dans l’action humanitaire. En charge de la division virologie du laboratoire Bristol-Myers Squibb, la création en 1999 d’un programme spécifique d’aide aux femmes et aux enfants touchés par le virus du Sida en Afrique, Secure the Future, le passionne immédiatement. D’abord investi bénévolement, il est aujourd’hui représentant de la Fondation BMS pour l’Afrique de l’Ouest. « J’avais été particulièrement interpellé par le fait que les gens étaient soignés dans les pays riches et mouraient dans les pays pauvres », se souvient Benoît Gallet. Aujourd’hui,

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s’il se félicite que les Africains acceptent plus facilement le dépistage, il sait que le combat doit rester permanent. Il n’est pas question de baisser la garde. Dans un rapport commun, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le programme Onusida et l’Unicef montrent une avancée manifeste dans l’accès au traitement en Afrique, avec 44 % de personnes traitées en 2008. Toutefois, le nombre de nouveaux contaminés augmente encore deux fois plus vite que celui de nouvelles personnes traitées.

une fondAtion Au cœur des besoins Fin 2006, la fondation Abbott a permis la construction et l’ouverture d’un centre pédiatrique à Lilongwe, au Malawi, où 25 % des enfants infectés par le VIH meurent avant l’âge de 5 ans. Avec le tissu associatif local et les autorités publiques, la fondation a reconstruit et équipé l’hôpital Dar Es-Salaam, en Tanzanie, qui accueille 1 000 patients par jour.

Un système de soins mal adapté

L’accès au traitement n’est pas l’unique problème : « Même si les médicaments sont là, les populations ne sont pas forcément traitées », se désole le docteur Gallet. « Les structures de santé ne sont pas pensées pour un tel nombre de personnes, c’est pourtant un facteur clé. » La plupart des pays ne disposent pas d’un système de Sécurité sociale et de structures de soins et de prévention adaptés. Secure the Future aide aussi à la construction d’infrastructures. Les organisations reçoivent un soutien technique et financier pour réaliser divers projets notamment en planification stratégique organisationnelle et en gestion financière. Éric Fleutelot, directeur général adjoint de Sidaction et spécialiste de l’Afrique, confirme qu’en Mauritanie par exemple certains séropositifs doivent parcourir 500 kilomètres pour obtenir une prescription. D’autres progrès à faire ? Oui, bien sûr. « Un meilleur suivi biologique est indispensable. Il reste trop cher aujourd’hui pour que chaque malade puisse en bénéficier. Ce qui, hélas, met en péril sa qualité », constate Éric Fleutelot. En France, si ce suivi est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, pour l’immense majorité des patients africains la mesure de la charge virale (le taux de virus circulant dans le sang) reste hors de portée.

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Un manque de professionnels de santé

Benoît Gallet a constaté l’exode de médecins locaux qui quittent leur pays pour mieux gagner leur vie. Pour lui, le transfert de compétences, venant des pays riches, est essentiel. Éric Fleutelot va dans le même sens : « Il faut aussi former des personnels médicaux et paramédicaux compétents. Dans certains pays il n’y a que quelques dizaines de médecins pour des dizaines de milliers de malades. » Le docteur Mohamadou Niang, du Centre hospitalier régional d’Orléans, travaille en étroite collaboration avec des hôpitaux mauritaniens. Son souhait ? « Éduquer le personnel soignant à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Dans le cadre de la prévention de la transmission mère-enfant, tous les acteurs

que les hôpitaux publics ne fournissent pas. « Elles ont surtout une approche plus humaine et plus large, intégrant la nutrition ou encore la scolarisation des enfants des familles malades », insiste-t-il. Pour ce spécialiste, le seul domaine où l’on ne constate pas de progrès notables, c’est la solidarité familiale : « Tous les jours, des personnes séropositives sont rejetées par leur famille, leurs amis, leur cercle professionnel. » Une association ne peut pas remplacer un frère ou une sœur. L’urgence demeure

Benoît Gallet met en avant l’importance de la prévention, particulièrement celle qui concerne la transmission de la mère à l’enfant, le soutien psychologique et les initiatives visant à faire reculer la stigmatisation et la discrimination des malades et des homosexuels. Particulièrement montrés du doigt

les 2/3 des personnes infectées par le virus vivent en afrique subsaharienne. doivent être impliqués : gynécologues, sagesfemmes, accoucheuses auxiliaires, pédiatres et infirmières. » Une dynamique associative

« Les acteurs locaux sont extraordinaires. L’Afique regorge de personnes de qualité, il faut valoriser leur travail, les aider à devenir de véritables moteurs », s’enthousiasme Benoît Gallet. Il a vu un médecin, le docteur Cheik Oumar Koné, d’ARCAD Mali, responsable d’un centre de prise en charge globale, rendre visite aux chefs de village et aux religieux locaux pour inciter au dépistage. Un imam d’une mosquée a même évoqué sa séropositivité après la prière commune pour créer des réseaux d’entraide efficace. Éric Fleutelot mentionne lui aussi des associations très dynamiques au Burundi, souvent cité en exemple, mais également en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Bénin ou en Afrique du Sud. Leurs missions : assurer le travail

sur le continent africain, ils doivent se battre pour faire entendre leur voix. Pour Éric Fleutelot, les progrès ne doivent pas faire oublier l’urgence : « Plus de 4 millions de malades du Sida ont accès aux trithérapies dans les pays en développement. Mais n’oublions pas qu’entre 5 et 8 millions d’autres en ont besoin. » Malgré tout le docteur Gallet affiche un optimisme raisonné. Sur place, les initiatives privées de l’industrie pharmaceutique et des organisations humanitaires ont permis d’initier des programmes d’action. Les pouvoirs publics ont pris le relais en intégrant ces initiatives dans les politiques nationales de santé et en élargissant l’accès aux soins. Le « tous ensemble » commence à porter ses fruits. ●

La transmission de La mère à L’enfant En 2000, la mise à disposition d’un antirétroviral, la névirapine (Viramune® laboratoire Boehringer), a permis de diminuer la transmission de la mère à l’enfant. Plusieurs cas de figure sont possibles : la future maman, porteuse du virus, reçoit une combinaison de traitements tout au long de sa grossesse ou parfois seulement au troisième trimestre et un mois après l’accouchement. Dans tous les cas, l’enfant est également traité. Dans 59 pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe de l’Est, la molécule est fournie gratuitement.

Une exPo Contre Le ViH À découvrir depuis le mois de décembre dans trois hôpitaux parisiens : « Le fil des Mots », une exposition de poèmes brodés par des femmes séropositives du Swaziland. Un projet initié par l’Association Dessine l’Espoir, qui soutient la lutte contre le VIH par des actions en Afrique et en Europe, en collaboration avec le Printemps des poètes. À voir à l’hôpital Bichat, l’hôpital Saint-Louis et l’hôpital Saint-Antoine ainsi que dans le métro sur la ligne 14 de janvier à mars. www.printempsdespoetes.com

Une aLLianCe eUroPÉenne La France a pris l’initiative de mettre en place le programme « Ensemble pour une Solidarité Thérapeutique Hospitalière En Réseau » (ESTHER) afin de favoriser l’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH dans les pays en développement, initiative confortée par d’autres pays européens (Espagne, Italie, Luxembourg). Le programme a reçu le soutien de l’Organisation des Nations unies, de l’Organisation mondiale de la santé et d’Onusida. En mars 2002, un Groupement d’intérêt public (GIP) est créé à l’initiative de Bernard Kouchner, par les ministères français chargés de la Santé et de la Coopération afin de piloter l’initiative Esther. Aujourd’hui d’autres pays, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Grèce, le Portugal, la Norvège, ont rejoint ESTHER. Les actions s’articulent principalement autour de jumelages hospitaliers et d’une formation des professionnels locaux (médicaux, paramédicaux, techniques, sociaux…), d´accompagnement et de soutien psychosocial et de développement de partenariats qui intègrent la société civile. www.esther.fr

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par Olivier mariOtte

Olivier Mariotte est médecin. Il a créé nile, une agence conseil en Affaires Publiques dédiée aux acteurs de santé.

Une contribUtion française qUi saUve des vies

n 2000, les chefs d’État et de gouvernement avaient fixé les 4 objectifs du millénaire : la pauvreté devait avoir baissé de moitié en 2015, comme les contaminations par le virus du Sida, la tuberculose ou le paludisme, la santé maternelle devait avoir progressé et la mortalité infantile diminué. En 2009, force est de constater qu’il n’en sera rien. Dans le monde, plus de 6 millions de personnes meurent encore de ces trois redoutables fléaux.

© Martial Trezzini/AP/SIPA

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Unitaid,

de Mexico contre le Sida en 2008. Dans les outils mis à disposition, figure Unitaid. « Une création du président Jacques Chirac, qui a été bien inspiré quand il a donné suite à cette proposition. Voilà une démarche fançaise courageuse pour alimenter le Fonds mondial contre le Sida ! » s’exclame Christian Saout, président du Collectif interassociatif sur la santé (le CISS), en évoquant ce fonds alimenté par une taxe de 2 à 4 euros prélevée sur chaque billet d’avion. Une sorte d’impôt

7 400 PErSoNNES SoNT INFECTÉES CHaQUE JoUr DaNS LE MoNDE DoNT 1 200 ENFaNTS.

Philippe Douste-Blazy est cardiologue. Ancien ministre de la Santé, ancien ministre des Affaires étrangères, il est aujourd’hui secrétaire général adjoint à l’Onu en charge d’identifier des formes innovantes de financement au développement. En 2005, il présente aux présidents Lula et Jacques Chirac une idée de centrale d’achat de médicaments utilisant les fonds récoltés par une taxe sur les billets d’avion. C’est le début d’Unitaid.

« On atteindra péniblement 20 % de ces 4 objectifs, constate Philippe Douste-Blazy. Il faudrait 150 milliards de dollars par an sur les 4 prochaines années pour y parvenir. Aujourd’hui, il en manque 40. 40 milliards dérisoires quand on sait que l’on a contribué à la lutte contre la crise mondiale en injectant 2 500 milliards de dollars dans les banques. » Philippe Douste-Blazy, président d’Unitaid, dresse un constat de carence. « La France, premier contributeur européen et deuxième contributeur du Fonds mondial contre le Sida* »

On se souvient de cette phrase qui accompagnait la délégation française à la conférence

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humanitaire pour les passagers des compagnies aériennes ! Un jour d’ailleurs, il faudra dépasser cette unique forme de financement et en trouver d’autres. 100 000 enfants traités tous les ans

40 États ont décidé de soutenir Unitaid aux côtés de la France (16 ont même fait voter une loi pour pérenniser ces financements) et, grâce à cette mobilisation, 1,4 milliard d’euros ont pu être collectés. Cette somme doit permettre l’achat pour les pays en voie de développement de tests diagnostics et de traitements contre le Sida (surtout des génériques), la tuberculose et le paludisme, particulièrement destinés aux enfants. Il naît en effet chaque jour dans le monde

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DEPUIS 1987,

Patent Pool Initiative (communauté de brevets) : les laboratoires jouent le jeu

La difficulté pour traiter des enfants malades du Sida est double. Dans les pays développés, très peu d’enfants sont touchés par le virus. Les formes pédiatriques n’étant pas légion, les études cliniques sont difficiles à mener. Le second frein découle de la stratégie médicamenteuse mise en œuvre pour lutter contre le virus : les trithérapies. Pour le combattre efficacement, il faut associer trois molécules différentes. Or, dans un pays en voie de développement, c’est quasiment impossible de disposer des trois en même temps. Pour contourner cette difficulté, Ellen T’Hoen, directrice à la campagne pour l’accès aux médicaments essentiels (CAME) à Médecins Sans Frontières, a imaginé qu’Unitaid pourrait financer la fourniture d’un médicament unique à destination des pays en voie de développement, qui contiendrait l’ensemble

des molécules des trithérapies. Ainsi les jeunes patients bénéficieraient de l’intégralité du traitement. Il sera vendu à prix coûtant à ces pays, ce qui représente une amélioration majeure de la prise en charge des enfants touchés par le Sida. Cette initiative a reçu l’accord d’entreprises du médicament, qui ont accepté de mettre en commun leurs brevets, le soutien du Parlement britannique et du Parlement européen. Cette proposition a été adoptée le 15 décembre par le conseil d’administration d’Unitaid. « Si l’on veut faire chuter de 50 à 60 % les coûts de prise en charge du Sida dans les pays en voie de développement, conclut Philippe Douste-Blazy, des financements pérennes et prévisibles sont nécessaires pendant 10 ans. C’est l’objectif que nous nous sommes fixé. » Même s’il reste des efforts à faire, cet engagement doit être salué. ● Plus d’infos sur www.msf.fr * Le Fonds mondial contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a été créé en janvier 2002. Il est financé par les états membres, des organisations humanitaires (Unitaid, la fondation Bill et Melinda Gates) et des partenaires privés.

Unitaid Créée le 2 juin 2006 sur proposition commune des présidents Jacques Chirac et Luiz Inacio Lula da Silva (Brésil), Unitaid est une structure internationale chargée de centraliser les achats de médicaments pour obtenir les prix les plus avantageux. Ces traitements contre le Sida, la tuberculose et le paludisme sont destinés aux pays en voie de développement. La gouvernance d’Unitaid est assurée par la France, le Brésil, la Grande-Bretagne, le Chili, la Norvège, l’Union africaine, OXFAM International, confédération d’organisations non gouvernementales (ONG), l’Organisation Mondiale de la Santé et la Bill and Melinda Gates Foundation.

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2 500 enfants séropositifs. Actuellement 3 enfants traités contre le Sida sur 4 le sont grâce à ces fonds et au travail de la fondation Clinton, partenaire d’Unitaid.

l’association Petits Princes réalise les rêves des enfants gravement malades.

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d o s s i e r s p écial s i da

Triangle rose sur blouse blanche Élue en mars dernier co-présidente d’Act Up-Paris avec Stéphane Vambre, Safia Soltani est, à 34 ans, infirmière auprès d’usagers de drogues. Rencontre avec une militante engagée depuis dix ans contre le Sida.

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Safia Soltani est la co-présidente d’Act Up.

Pause Santé : Soignante et militante, c’est votre « traitement de choc » anti VIH ?

Safia Soltani : C’est surtout faire d’une expérience individuelle un combat collectif. J’interviens sur un programme de réduction des risques en distribuant dans un bus des seringues propres et de la méthadone aux usagers de drogues. Act Up-Paris m’apporte cet espace politique primordial qui redonne du sens à mon action et me donne le droit de dénoncer la forte stigmatisation de certaines communautés face au VIH. Les usagers de drogues sont aujourd’hui parmi ceux qui se contaminent le moins… PS : En tant qu’infirmière, êtes-vous confrontée à des situations que la co-présidente d’Act Up ne peut accepter ?

SS : Près du bus où on délivre nos soins, certains usagers se font interpeller par la police ! Je suis aussi choquée de voir qu’à l’hôpital on

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appose fleur ou petit cœur sur les dossiers de séropos pour les distinguer des autres… Ou lorsqu’un médecin me demande de faire un dépistage VIH sans en informer lui-même le patient, ce qui est illégal. La soignante prend alors sa casquette de militante pour faire respecter les droits du malade ! Act Up me permet de croire qu’on peut changer les choses. Mais il y a du boulot. Imaginez : les études d’infirmière durent 3 ans et demi, et seulement 3 heures sont consacrées au Sida… PS : Quelles discriminations subissent encore les personnes séropositives ?

SS : Pour beaucoup, séropositif = coupable. Le VIH conduit à une précarité affective, financière, sociale. Et la précarité conduit au VIH. D’après l’enquête VESPA*, 56 % des

acT up-paris, 20 ans d’épidémie poliTique « Ni coupables, ni victimes ». Ce slogan choc est la marque de fabrique d’Act Up-Paris. Dans un livre mémoire*, l’association se déclare « au regret d’annoncer ses 20 ans » tout en réaffirmant sa vocation à l’action. « Act Up a compris que les acquis s’arrachent » rappelle Pierre Bergé dans l’éditorial. *Action = Vie, éditions Jean Di Sciullo, 22,90 €.

séropositifs ne travaillent pas. Faudra-t-il exiger des quotas pour embaucher les séropos ? 22 % n’ont pas de logement. Comment se soigner quand on vit dans la rue sans pouvoir conserver ses médicaments au frais ? Les traitements progressent, mais pas les mentalités ! PS : Act Up-Paris existe depuis 20 ans. À quoi sert l’association ?

SS : Act Up est une machine de guerre qui remet l’État face à ses responsabilités ! Le gouvernement ne mène aucune campagne de prévention face à la recrudescence des contaminations en France (plus de 6 000 par an, ndlr), particulièrement chez les jeunes, les femmes et les gays. On doit aussi se battre pour que les promesses du Nord faites aux malades du Sud soient tenues. PS : Qu’est-ce qui déclenche aujourd’hui votre colère ?

SS : Que le préservatif ne soit toujours pas gratuit en France. Cela reste stigmatisant d’en acheter en pharmacies ou au supermarché. Ils devraient être distribués gratuitement et accompagnés d’une éducation à la santé à l’école. Le préservatif demeure le seul moyen de se protéger du VIH. Or l’État veut toujours freiner tous les accès au plaisir… ● D.T

* L’enquête ANRS-VESPA a été menée en 2003 auprès de 2 959 personnes vivant avec le virus du Sida depuis plus de six mois. 40 % des personnes interrogées expliquent qu’elles rencontrent des difficultés financières.

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doss ier s p éc ial s ida

ViVre aVec le ViH

« Je suis un survivant » À 42 ans, laurent a vécu la moitié de sa vie d’adulte avec le virus du Sida. Médecin, il témoigne à visage découvert face à la caméra. partagé un peu des siens. Leur peur infondée d’être contaminés lors d’un geste de la vie courante a disparu. De temps à autre, on lui demande comment il va. Mais, comme pour contredire les clichés, tout se passe presque dans l’indifférence.

l a rayé des noms sur son carnet d’adresses et perdu bien des amis. Laurent a accepté de parler de sa séropositivité, librement, dans un documentaire réalisé par Dominique Tiéry. Il affirme que c’était pour ne pas trahir ceux qui sont morts. « C’est mon devoir de mémoire, j’ai vécu une guerre, je suis un survivant. Imaginez, quand j’étais jeune, j’allais à plus d’enterrements que mes parents. » Dans le domaine du travail et des soins de santé, la plupart des séropositifs des deux sexes mentionnent des discriminations. Si certains les ont vécues comme des gifles qui laissent des bleus à l’âme, Laurent, lui, n’a jamais été discriminé. Impossible de ne pas lui demander pourquoi… « Je crois que j’ai eu de la chance, j’étais bien entouré. »

I

Le souci d’être sincère

Avant son témoignage, Laurent avait le sentiment de bien vivre : « Ce virus ne me posait pas de problème, pourtant je me sens libéré d’un poids que je croyais ne pas porter. » Il lui arrivait parfois d’imaginer que ses patients partiraient en courant s’ils apprenaient la nouvelle. Il sait maintenant qu’ils ont été assez intelligents pour faire la part des choses et continuer à le respecter comme homme et comme professionnel. Si ce témoignage détonne singulièrement, il est un domaine où Laurent paraît avoir un point commun avec nombre de séropositifs.

Quand des extraits du documentaire où il témoigne ont été diffusés lors de deux émissions à grande écoute, Laurent est entré, par effraction, au cœur des conversations à Joinville-le-Pont, la ville où il travaille en tant que médecin. « Je n’en avais pas parlé, mais d’un coup c’était devenu public. J’ai alimenté les discussions pendant deux jours, après c’était fini.» Des patients le félicitent pour son courage et approuvent souvent cette sortie du non-dit. « Leurs mots m’ont ému, personne n’a été intrusif, les gens sont bien plus doux et affectueux qu’on ne l’imagine. » L’expression « médecin de famille » prend ici tout son sens, Laurent qui connaît leurs secrets a

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Un coming-out de santé

C’est celui de la vie amoureuse. « Aucun amant ne m’a rejeté, mais inconsciemment j’ai peut-être construit une barrière. » Cet homme séduisant et généreux suggère que la clé de son célibat est peut-être là, dans des portes qu’il aurait fermées lui-même. Cette libération, cette façon simple de se délester d’un secret, l’a rendu plus mature, mais Laurent ne joue pas les donneurs de leçons. Il ne se pose ni en modèle ni en héros, juste en homme plein de vie, soucieux d’être sincère. ●

à voir Les films qui laissent la parole à des personnes vivant avec le virus du Sida sont peu nombreux. Coproduit par Karé Productions et Sidaction, réalisé par Dominique Thiéry, VIHSAGES est un documentaire où les témoins ont des parcours de vie différents. Laurent est médecin, Caroline vient de finir ses études, Jean-Luc est politicien… Tous abordent les difficultés d’en parler. Ce travail pudique et réfléchi a été soutenu par Audrey Tautou, qui a apporté sa voix. Une seule chaîne, Public Sénat, a accepté de le diffuser le 1er décembre, avec des rediffusions lors des vacances de Noël. VIHSAGES Horaires de diffusion sur www.publicsenat.fr

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L’actualité

de la

Bien choisir sa contraception En France, 210 000 IVG (interruptions volontaires de grossesse) sont pratiquées chaque année, dont 13 400 concernent des mineures. Le manque d’information, l’oubli, l’abandon de la pilule, sont souvent à l’origine de grossesses non désirées. Un nouveau site internet très complet vous aide à bien choisir votre contraception en fonction de votre mode de vie. Sur www.macontraception.fr vous pouvez obtenir des informations sur les différents modes contraceptifs (anneau, pilule, patch…) mais aussi sur les IST (infections sexuellement transmissibles). 2 autres outils précieux sont également disponibles en ligne : un test pour vérifier qu’on a fait le bon choix et les coordonnées des plannings familiaux et des centres d’IVG en France.

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Allô mAlAdies rAres Une maladie est dite rare lorsqu’elle touche moins d’une personne sur 2 000. Lupus, mucoviscidose, myopathie… 7 000 maladies rares et 3 millions de malades en France sont actuellement recensés. Les diagnostics sont souvent difficiles à poser et, pour faire face à la souffrance et à l’incertitude des malades et de leur famille, Maladies Rares Info

Services crée un soutien téléphonique personnalisé. Il propose des informations sur les pathologies, les recherches scientifiques en cours ainsi que sur les dispositifs d’accompagnement existants. Une mise en relation avec d’autres malades est aussi possible. N° azur : 0810 63 19 20 et www.maladiesraresinfo.org.

Brûlures d’estomac

Connaissez-vous l’âge de vos artères ?

17 millions de Français souffrent de RGO (reflux gastro-œsophagien), des régurgitations acides, généralement après les repas ou la nuit. Cette pathologie fréquente et souvent bénigne se traduit par le passage anormal et répété d’une partie du contenu gastrique vers l’œsophage. Le pantoprazol (inhibiteur de la pompe à protons), médicament jusqu’à présent délivré sur ordonnance, est désormais en vente dans les pharmacies sans prescription médicale.

Futur bébé

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PAri gAgné L’opération Sortez couverts initiée au mois de juillet par le laboratoire Polidis et l’association Croix Verte et Ruban Rouge a été un franc succès : les ventes de préservatifs ont progressé de 6,5 % et plus de 15 000 pharmacies (sur 22 000 présentes en France) ont annoncé qu’elles allaient continuer à vendre ces boîtes de 12 préservatifs à 2 €. Nous avions relayé l’opération dans notre numéro de l’été et distribué plus de 145 000 préservatifs sur les plages de France grâce au soutien du groupe PHR. Lucien Bennatan,

83 % des hypertendus ont un âge vasculaire supérieur à leur âge civil. Depuis le 15 décembre, journée nationale de lutte contre l’hypertension, le Comité français de lutte contre l’hypertension vous permet de calculer l’âge de vos artères, de le comparer à votre âge réel et donc d’évaluer le risque. Une façon ludique d’aider les hypertendus à choisir des traitements adaptés et à vivre bien. www.comitehta.org

président du groupe et également partenaire de l’opération, a confirmé la pérennité de son engagement : « Depuis 4 ans dans nos pharmacies, seule notre offre de 5 préservatifs à 1 € était mise en avant. Aujourd’hui, elle cohabite très bien avec la boîte sortez Couverts. Nos pharmaciens sont fiers d’être associés à cette action, ils se sentent investis d’une triple mission : la prévention, les soins et l’accompagnement. Comment pourrait-il en être autrement pour des acteurs de santé ? »

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1 homme sur 3 souffrirait de troubles de l’érection. Il existe aujourd’hui des solutions efficaces mais les Français sont encore trop peu nombreux à en profiter. 10 questions pour ouvrir le dialogue.

Pannes au masculin levez le tabou Avoir une « panne », c’est banal ? Tout homme en a connu ou en connaîtra. On parle de dysfonctionnement érectile quand il existe une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection qui permet la pénétration et qu’elle se reproduit pendant plusieurs semaines.

Les plus de 50 ans sont-ils les seuls à être touchés ? Ils sont effectivement davantage concernés, les érections venant moins facilement avec les années. Mais ce phénomène naturel ne doit pas être confondu avec la dysfonction érectile pathologique qui, elle, touche toutes les tranches d’âge.

Les causes sont-elles psychologiques ou physiques ? En général, chez les hommes jeunes et en bonne santé, les causes sont psychologiques : traumatisme, rapport au corps difficile, problèmes professionnels ou familiaux, angoisse face à une nouvelle partenaire… Par la suite, l’anxiété de voir l’incident se reproduire peut créer un cercle vicieux. « L’homme commence à surveiller son érection au lieu d’être centré sur ses sensations et sur sa compagne, décrypte Danielle Allais, psychanalyste et spécialiste 26

du couple. Il perd alors le contact avec ce qui crée naturellement l’érection. » Parmi les causes organiques, on peut citer les troubles vasculaires et neurologiques, les dérèglements hormonaux, le diabète et les suites d’opérations chirurgicales, notamment après un cancer de la prostate. Le tabac, l’alcool, le surpoids et une mauvaise hygiène de vie sont des facteurs aggravants. Sachez qu’un trouble érectile peut avoir simultanément plusieurs origines organiques et psychologiques.

Le stress nuit-il à l’érection ? Sous son influence, le corps secrète des catécholamines, des hormones à effet vasoconstricteur. Autrement dit, les veines se rétractent et le sang ne peut plus irriguer correctement la verge, or c’est cet afflux de sang qui provoque la rigidité.

si un homme n’a pas d’érection, cela signifie-t-il que sa partenaire ne lui plaît pas ? Même si de nombreuses femmes s’inquiètent de ne plus être désirées, c’est loin d’être toujours le cas. Mais l’homme s’est isolé au niveau affectif et une rupture peut s’installer au sein du couple. « Ne pas avoir d’érection n’empêche pas de montrer son désir en serrant l’autre dans ses bras,

par julie pujol

en la caressant ou en lui chuchotant des mots d’amour », rappelle Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue.

Peut-on attendre avant de consulter ? Attendre quelques semaines, oui. Plusieurs mois, non. « Certains hommes font comme si ça allait s’arranger mais plus le temps passe et plus ils intègrent dans leur corps et leur tête que cet état est normal », se désole Sylvain Mimoun. Autre raison de consulter : « Les troubles érectiles sont parfois annonciateurs de problèmes cardiaques », ajoute Florence Cour, urologue à la Pitié-Salpêtrière. Il est donc préférable de vérifier que tout va bien à ce niveau. Si vous vous sentez mal à l’aise pour en parler à votre médecin de famille, demandez-lui les coordonnées d’un spécialiste ou choisissez un généraliste que vous ne connaissez pas. Sachez qu’il existe des consultations d’andrologie (le « gynécologue » de l’homme) dans les hôpitaux. Quelques séances avec un sexologue peuvent aussi vous aider à comprendre l’origine du phénomène et à l’enrayer.

Le piège de la vente par Internet L’Organisation mondiale de la santé rappelle que 50 % des médicaments vendus sur Internet (dont une majorité de stimulants sexuels) sont des contrefaçons. Autrement dit, ils sont inefficaces voire dangereux. en achetant sur Internet, vous vous privez aussi du conseil d’un médecin.

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Comment se déroule la consultation ? L’examen clinique général permet de connaître les éventuels troubles associés. Le médecin doit aussi vous interroger sur votre vie professionnelle et affective, notamment sur votre couple.

est-il utile de voir un psy ? Oui, s’il y a également une panne du désir. « C’est un problème très fréquent après plusieurs années de vie commune, assure Danielle Allais. Mais beaucoup d’hommes n’osent pas consulter car ils craignent de devoir se poser la question taboue : Est-ce qu’on s’aime encore ? » Une thérapie de couple permet d’apprendre à communiquer et, grâce à quelques conseils avisés, à remettre en route la machine « excitation ».

existe-t-il des médicaments ? Différentes molécules sont aujourd’hui disponibles sur le marché. Elles permettent de reprendre confiance ou de traiter les cas liés aux causes organiques. On en dénombre3: le sildénafil (Viagra), le tadalafil (Cialis) et le vardénafil (Levitra). Uniquement sur ordonnance et non remboursées, elles agissent en dilatant les espaces vasculaires situés dans le pénis. L’érection est facilitée mais une stimulation sexuelle est tout de même nécessaire. Plusieurs études montrent que ces médicaments permettent de restaurer à la fois la rigidité et de prolonger la durée des érections. Les contre-indications et les effets secondaires (maux de tête, douleurs dorsales) varient. C’est votre médecin qui vous prescrira celui qui est le mieux adapté à votre cas, à votre mode de vie, à vos attentes. Faut-il craindre des accidents cardiaques ? « Absolument pas, ces médicaments sont sans risque quand ils sont pris selon les recommandations, répond Antoine Lemaire, sexologue et président de l’ADIRS (Association pour le développement de l’information et de la recherche sur la sexualité). Les incidents cardiaques qui ont pu exister étaient liés à des surdosages et à des interactions avec d’autres médicaments. » Reste à rétablir la confiance du patient, que ces pannes sexuelles ont considérablement altérée. Pour que le traitement fonctionne,

il est essentiel que le médecin explique le mécanisme d’action du médicament. Il peut modifier la posologie à tout moment. Dans certains cas, il n’hésitera pas à prescrire 100 mg (alors que la dose habituelle est de 50 mg) en tout début de traitement pour restaurer d’entrée de jeu cette fameuse confiance.

© Roger Wood/Corbis

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Ces statues de pénis en érection, retrouvées sur l’île de Délos en Grèce, étaient probablement consacrées à Priape, dieu de la fécondité, fils d’Aphrodite, déesse de la beauté et de l’amour, et de Dionysos, dieu du vin. Doté d’un membre viril disproportionné et en constante érection, il symbolise la puissance génératrice. Renié par Aphrodite à cause de sa difformité, résultat d’une malédiction de la déesse Héra qui enviait la beauté de sa mère, Priape fut recueilli par des bergers, et sera honoré comme le protecteur des troupeaux et des champs. Il a donné son nom à une pathologie, le priapisme, qui désigne une érection anormalement prolongée et douloureuse. MC

et les autres solutions ? On pourra aussi vous proposer de petites injections à pratiquer vous-même avant le rapport sexuel. La chirurgie (pose d’un implant) reste un dernier recours, car elle détruit les corps caverneux. Il existe enfin un système mécanique pour les hommes adeptes de solutions plus « naturelles » : une pompe à vide qui crée un appel sanguin favorisant l’érection. « Ce dispositif est très prescrit aux États-Unis. Mais chez nous pour l’instant il est mal reçu à cause du côté ˝ harnachement˝ », regrette Florence Cour. Pourtant le procédé fonctionne très bien. Les inconvénients : il nécessite un peu d’entraînement et coûte relativement cher à l’achat, mais on peut s’en servir toute la vie. l Merci au docteur Sylvain Mimoun, gynécologue et andrologue, à Danielle Allais, psychanalyste et spécialiste du couple et au docteur Florence Cour, urologue.

La révolution Viagra Développée à l’origine pour soigner l’angine de poitrine, la molécule du Viagra (sildénafil) dévoile bien vite des effets inattendus… Elle est devenue le traitement de référence contre les troubles de l’érection. La petite pilule bleue qui a fêté ses dix ans a déjà été prise par plus de 35 millions d’hommes dans plus de 120 pays. Une étude menée en 2007 confirme que 94 % des hommes ont été satisfaits des effets du Viagra sur la qualité de leur érection et qu’il existe une bonne tolérance du traitement sur une période prolongée.

sCore de riGidité de l’éreCtion DysfonctionnEmEnt érEctiLE séVèrE

DysfonctionnEmEnt érEctiLE moDéré

DysfonctionnEmEnt érEctiLE LégEr

Pas DE DysfonctionnEmEnt érEctiLE

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Pénis gonflé, sans rigidité

Début de rigidité, insuffisante pour pénétrer

rigidité incomplète, permettant néanmoins une pénétration

Pénis complètement rigide

Source : Pfizer

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Votre sexualité, c’est vous qui en parlez le mieux. Vous avez des questions, nos experts vous répondent. Envoyez vos mails à redaction@pausesante.fr.

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Sexo

Enquêtes, études, publications, notre sexualité attise la curiosité des scientifiques du monde entier…

Quoi de neuf sous la couette ?

par pascal turbil

L’âge du premier rapport L’époque va vite, très vite, pourtant voici maintenant 50 ans que l’âge du premier rapport sexuel n’a quasiment pas évolué. Il est passé pour les hommes âgés aujourd’hui de 65 à 69 ans de 18,8 ans à 17,2 ans. Côté femmes, la différence est plus sensible, l’âge du premier rapport est passé de 20,6 ans à 17,6 ans. Nos ados, si prompts à tenter diverses expériences, ne seraient donc pas si précoces pour les choses de l’amour. Enquête « Contexte de la sexualité en France », réalisée par l’INED en 2006.

Les Françaises sont pudiques 88 % des Françaises se considèrent comme pudiques. Pour 49 % d’entre elles, la nudité est synonyme de naturel et synonyme de beauté pour 41 %. Malheureusement, 52 % n’aiment pas leur corps, ce qui n’empêche pas 64 % d’entre elles de préférer faire l’amour dans la lumière et de se montrer nues devant leur conjoint à 95 %. En revanche, elles sont 59 % à ne jamais se montrer nues devant leurs enfants. 73 % dorment nues (11 % toujours, 27 % souvent, 35 % parfois).

© 2009 Masrefile Corporation

Étude TENA/Ifop « Les femmes et la nudité », avril 2009.

Pour une Europe rigide et durable Afin d’évaluer l’importance et l’impact de la confiance sur la vie sexuelle, affective et sociale, une vaste étude a été menée pour la première fois dans 12 pays européens sur 8 576 hommes et femmes dont 1 003 Français, âgés de 25 à 64 ans. Il en ressort que 30 % des hommes de 25 à 64 ans n’obtiennent pas d’érection rigide (14 % des hommes ne peuvent achever leur pénétration faute d’une érection suffisante). Pour 9 hommes sur 10, le manque de confiance sexuelle retentit négativement sur les aspects non sexuels de leur vie. Enquête européenne « Men’s Sexual Health », avril 2009.

Oh my god ! 20 % des Français posséderaient un vibromasseur et plus d’un tiers des internautes du site www.sex-toys.fr déclarent, dans un sondage réalisé par le même site, utiliser un vibromasseur. Les accessoires occupent une place grandissante dans les jeux amoureux et les Français sont sur le point de rattraper leurs voisins d’Europe du Nord. L’Islande, la Suède ou le Royaume-Uni sont, en effet, de fervents utilisateurs de sex-toys. Des pays où une personne sur deux déclare posséder un electric boy-friend (un petit ami électrique).

La culotte aphrodisiaque Non, ce n’est pas une plaisanterie, le créateur de cosmétotextile (Lytess) vient de lancer sur le marché une culotte dite aphrodisiaque. Un shorty qui, selon le fabricant, rend les filles qui la portent plus sensuelles et coquines. Le principe est celui des collants minceurs ou hydratants. Il s’agit de diffuser des microcapsules tout au long de la journée par simple frottement du tissu sur la peau. Ici, les actifs cosmétiques sont à base d’ylang-ylang, de cannelle, de jasmin et de gingembre… Et, merveille de la technologie, le shorty est lavable en machine à 30 °C. Comme il s’agit d’un produit « sérieux », les auteurs ont effectué des tests concluants mais il faut certainement compter très fort sur l’effet placebo. L’essentiel sera donc d’y croire. Plus d’infos sur www.lytess.com.

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pa r F r a n ç o i s e c o n dat

Merci au docteur David Farhi, dermatologue et vénérologue à Paris.

Parasites, champignons, piqûres… les causes des démangeaisons sont nombreuses. Apprenez à les reconnaître pour mieux les traiter.

Des boutons clairs et, au centre, un point plus foncé avec une gêne respiratoire, des diarrhées, des vomissements, il y a risque d’allergie grave. Prévenez le médecin de garde, le SAMU ou les pompiers. C’est quoi ? Un insecte de la classe des hyménoptères (abeille, guêpe, frelon), un taon, une punaise, une araignée, une puce, un moustique, des aoûtats ou des chenilles processionnaires. Comment ça s’attrape ? Par le venin injecté par l’insecte. Comment s’en débarrasser ? Si la réaction est légère, laver soigneusement au savon et appliquer une crème corticoïde (Hydrocortisone, Calmicort) contre les démangeaisons. À défaut, du vinaigre ou de l’eau citronnée.

Des papules et des sillons entre les doigts mais aussi sur la poitrine, les fesses, la région génitale. C’est quoi ? La gale, une affection très contagieuse sans rapport avec l’hygiène pratiquée. Elle est due à un acarien, le sarcoptes scabiei hominis. Comment ça s’attrape ? Par contact avec une personne ou du linge contaminés. La femelle acarien creuse des sillons dans la partie superficielle de l’épiderme pour y pondre des œufs qui provoquent, ensuite, d’irrépressibles envies de se gratter. Comment s’en débarrasser ? Il faut que le patient et ses proches s’appliquent sur tout le corps une lotion (Sprega, Elénol, Ascabiol) à garder 12 à 24 heures. Ensuite, on se douche et on lave le linge à 60 °C.

La peau qui pèle entre les doigts de pieds, des fissures qui apparaissent avec parfois des vésicules ou des petites bulles sur la face interne des orteils. C’est quoi ? Probablement des dermatophytes, des champignons qui aiment la chaleur humide. Ils provoquent une mycose couramment appelée « pied d’athlète ». Comment ça s’attrape ? En marchant pieds nus dans des lieux chauds et humides (piscine, vestiaires, sable) mais aussi sur son tapis de bain si un proche est contaminé. Comment s’en débarrasser ? Avec un antifongique (Pévaryl, Amycor). N’oubliez pas de traiter les chaussures ! 30

Des plaques rouges couvertes de croûtes blanches qui peuvent siéger sur tout le corps avec une prédilection pour les genoux, les coudes, le cuir chevelu, les ongles, le haut des fesses, les muqueuses génitales. Elles sont souvent accompagnées de fortes démangeaisons, aggravées quand on se gratte. C’est quoi ? Le psoriasis, maladie bénigne mais chronique, très invalidant psychologiquement car impossible à cacher lors des poussées. Comment ça s’attrape ? Les causes sont inconnues et les antécédents familiaux sont fréquents. Le psoriasis n’est pas contagieux. Comment s’en débarrasser ? Les traitements locaux (corticoïdes, dérivés de la vitamine D type Daivonex, Silkis, Betneval, Diprosone) suffisent pour la plupart des psoriasis limités. Les formes étendues nécessitent des traitements généraux à prendre par voie orale (Soriatane, cyclosporine ou méthotrexate) ou en injections (méthotrexate ou biothérapies). Tous visent à supprimer démangeaisons et squames et certains sont adaptés à des lésions localisées (Clobex ou Xamiol en gel pour le cuir chevelu).

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ça vous grattouille ou ça vous chatouille ?


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santé <

Des grattouilles de l’anus Tout ce que l’on voit, ce sont de petits vers blancs dans les sous-vêtements de l’enfant ou à la surface des selles. La nuit quand les démangeaisons sont les plus fortes, l’enfant se gratte jusqu’à provoquer des lésions type prurigo ou eczéma. Il dort mal, se réveille irritable, avec parfois des douleurs abdominales voire une cystite chez la petite fille. C’est quoi ? Des oxyures, parasites intestinaux très banals. Comment ça s’attrape ? Quand l’enfant porte ses doigts à la bouche après avoir joué dans un lieu souillé type bac à sable. Les œufs qui se sont logés sous ses ongles éclosent dans son estomac libérant des larves qui gagnent l’intestin puis l’anus. En se grattant, l’enfant se réinfecte en boucle et contamine son entourage. Comment s’en débarrasser ? En administrant un antiparasitaire (Fluvermal, Zentel) à toute la famille, souvent porteuse d’oxyures à son insu. Lavez les vêtements à 60 °C sans oublier les peluches.

Des boutons dans la nuque sous la frange et au-dessus des oreilles avec force démangeaisons. C’est quoi ? Des poux, visibles à l’œil nu avec leurs pattes griffues. Les lentes sont également visibles, collées à la racine des cheveux, même s’ils sont courts et bien lavés. Comment ça s’attrape ? Par contact direct et par les brosses, les bonnets contaminés. Comment s’en débarrasser ? Les poux ont développé des résistances mais deux produits restent efficaces : le butoxyde de pipéronyle (Pyréflor, Para Spécial Poux) et le malathion (Prioderm lotion, Para Plus).

De violentes

démangeaisons du pubis

ou de légères traces de sang sur les sous-vêtements. C’est quoi ? Des poux du pubis ou morpions. Ces insectes gris s’accrochent aux poils pubiens, à ceux des aisselles, de la barbe, des sourcils, des jambes, et se nourrissent de sang. Comment ça s’attrape ? Très souvent par contacts sexuels mais aussi via les draps ou les vêtements infectés. Comment s’en débarrasser ? Par applications locales d’une lotion type Spray Pax ou Pyréflor et en lavant linge et literie à 60 °C. l

Des rapports

sexuels douloureux associés à des démangeaisons telles qu’elles obligent à consulter en urgence. C’est quoi ? Le plus souvent, un candida albicans, champignon de la famille des levures que l’on trouve un peu partout dans la nature et l’organisme, donc dans le vagin. Comment ça s’attrape ? Il devient virulent quand il y a déséquilibre de la flore vaginale causé par des antibiotiques, un antiseptique inapproprié, un changement de climat hormonal (ménopause). Il existe alors parfois un risque de provoquer, chez le partenaire, des démangeaisons de la peau du gland ou du prépuce.

Comment s’en débarrasser ? Chez la femme, avec des ovules vaginaux à introduire le soir, même pendant les règles (Gyno Pevaryl, Econazole). Chez l’homme, grâce à un produit équivalent sous forme de crème (Ketoderm, Mycoster).

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GoUrMandiSE Saveurs Goût Déguster Plaisir Délice

Le Salon du chocolat a (déjà) 15 ans. Grâce à lui, plus de 2 millions de visiteurs chocophiles ont découvert tous les secrets du cacao, goûté aux productions du monde entier, observé les chefs en action et admiré les créations les plus folles comme le fameux

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défilé de robes en chocolat. Le concept a même dépassé les frontières. Une édition new-yorkaise a eu lieu début novembre puis le salon s’installera à Shanghai, Tokyo, Moscou et enfin en Égypte et en Espagne. Prochaine édition parisienne : le 26 octobre 2010.

Macaron caramel lavande créé par Pierre Hermé pour la collection de maquillage Delicious beauty signée Helena Rubinstein.

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À vos tablettes !


Merci pour le chocolat par MARIE-CHRISTINE CLÉMENT

Champion toutes catégories au hit-parade des gourmandises préférées des Français, le chocolat recueille tous les suffrages. Ce texte savoureux de Marie-Christine Clément ne vous fera pas prendre un gramme.

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E

nrôlé sous différents uniformes, militairement rangé, on ne sait quel chocolat choisir. Au-dessus de la boîte, notre main s’élève, hésite, voltige. Moment exquis ! Désir de tant de délicieux possibles : ganache au citron, pur Guayaquil, praliné au lait ou caramel qui croustille ? Divine attente. Dans ce coffre au trésor nichent de vénéneuses pépites, un mystère retors, peut-être une malédiction. La main fonce sur sa proie. Qui l’a guidée ? Le reflet lisse, le rouge-brun miroitant, strié d’une cicatrice, de ce palet ? Le téton rebondi surmonté d’un point blanc de cette bouchée aux marrons ou l’éclat abrupt, intensément tentant, de la noisette fracassée dont on pressent déjà le croquant ? Choisir un chocolat est un doux défi, le stade paroxystique de la gourmandise. La décision prise, la bouche s’ouvre sur sa proie. La résistance est minime, les dents n’entrent pratiquement pas en action. La lutte semble inégale, la bataille n’a pas lieu, le chocolat se rend sans palabres ni effusions. Il fond, soumis, et nous voguons alors au gré des mouvements de notre langue dans un éden soyeux. Un flux noir envahit notre palais, irrigue notre corps, atteint notre cerveau. Nous fermons les yeux. Le noir nous submerge. Ce n’est plus le chocolat qui est vaincu mais notre être tout entier. Nous n’existons plus, nous ne sommes plus qu’une pâte molle, amorphe, indécise. Nous sommes devenus chocolat. Tel un cheval de Troie, il nous inonde, nous brûle, nous paralyse. Le réel n’existe plus. Le monde s’est évanoui. Puis, trop vite, on l’avale. Le jour succède à la nuit avec regret mais jamais sans oubli. Le temps d’une bouchée, le chocolat nous a rendus invisibles.

Faites-vous plaisir en surveillant votre tension Consommer chaque jour deux carrés de chocolat noir, riche en cacao et pauvre en sucre et matières grasses, permettrait de faire baisser sa tension artérielle sans

prendre de poids (Journal of The American Medical Association, 2007). plein de recettes bonnes pour la santé sur le site www.bienvivrematension.fr.

vErrinE ChoCoLatéE aU sUBtiL DE vaniLLE IngrédIents Pour 4 Personnes > 70 g de chocolat extra-noir > 15 cl de lait demi-écrémé > 10 cl de crème liquide allégée > 1 gousse de vanille

> 3 jaunes d’œufs > 50 g de sucre > 5-10 g de margarine

PréPArAtIon > préchauffez le four à 120 °C. > Battez les jaunes d’œufs et le sucre dans un saladier jusqu’à ce que le mélange blanchisse. > Faites chauffer le lait, la crème liquide et les graines de vanille dans une casserole. > ajoutez le chocolat par petits morceaux et laissez fondre. > Lorsqu’il est bien lisse, incorporez-le au mélange œufs-sucre.

> Battez énergiquement pour désagréger les grumeaux. > répartissez le mélange chocolaté dans des ramequins graissés au préalable à la margarine. > Disposez les ramequins dans un bain-marie et mettez au four, laissez cuire environ 30 minutes. > Une fois refroidis, placez les ramequins au réfrigérateur pendant 3 à 4 heures.

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> saveur

CAnneLés AU CHOCOLAT

BLINIS AU CHOCOLAT AMER ET POIRE WILLIAMS

Par Coco Jobard (Styliste et cuisinière)

Chef : Manuel Martinez • Chef pâtissier : satomi Fujita PréParation

> Préparation : 10 minutes > Cuisson : env. 20 minutes

inGRédients > 120 g de farine avec poudre levante > 20 g de cacao en poudre > 120 g de sucre en poudre > 1 pincée de sel > 4 œufs > 180 g de beurre en pommade

PouR 4 PeRsonnes > Préparation : 30 minutes > Cuisson : 20 minutes

inGRédients PréParation > tamisez la farine avec le cacao. > Versez le sucre et le sel dans une autre jatte. > Battez les œufs comme pour une omelette. Versez-les sur le sucre. > Fouettez jusqu’à ce que la préparation soit homogène. > Malaxez le beurre avec une cuillère en bois afin qu’il soit en pommade. > incorporez-le dans le mélange aux œufs. Fouettez à nouveau puis incorporez le mélange farine cacao. > Préchauffez le four à 220 °C (th. 7 – 8). > Répartissez la pâte dans les empreintes d’un moule souple à cannelés. > Gardez 15 minutes au réfrigérateur. > Glissez dans le four et bloquez la porte avec une cuillère pour le maintenir entrouvert. Laissez cuire de 15 à 20 minutes. > À la sortie du four, démoulez les cannelés et laissez-les refroidir sur une grille à pâtisserie avant de les offrir.

MoeLLeuX Au CHoCoLAt et AU THÉ VERT

> 100 g de poudre d’amandes > 100 g de sucre > 1 cuillère à soupe de fécule > 4 œufs > 2 jaunes > 100 g de beurre fondu > 50 g de chocolat amer > 3 cuillères de crème double > 2 poires Williams > 1 gousse de vanille > 1 cuillère à soupe de miel > 5 cl d’alcool de poire

Chef : dominique Bouchet Chef pâtissier : Bastien Guillo PouR 6/8 PeRsonnes Préparation : 15 minutes Cuisson : 8 minutes

> Réunissez dans une terrine la poudre d’amandes, le sucre, la cuillère de fécule. > Mélangez les œufs et les jaunes, ajoutez le beurre fondu avec le chocolat et terminez par la crème. > Coupez les poires en petits dés, faites-les confire avec le miel, l’alcool de poire et la gousse de vanille fendue en deux. > Beurrez une poêle à blinis et versez l’appareil. > Glissez dans le four préchauffé à 200 °C, cuisez 20 minutes à 180 °C. servez les blinis, avec des poires confites et une crème chantilly. relais Louis Xiii 8, rue des Grands-augustins Paris 6e tél. : 01 43 26 75 96

inGRédients

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PouR enViRon 15 CAnneLés

> 160 g de chocolat à 65 % de cacao > 75 g de beurre > 3 jaunes d’œufs > 3 œufs > 75 g de sucre > 25 g de farine > 15 g de thé vert en poudre

PRéPARAtion > Faites fondre le chocolat et le beurre au bain-marie. > Montez les blancs d’œufs et blanchissez les jaunes avec le sucre pendant 5 minutes puis ajoutez le chocolat et le beurre fondu. > Mélangez la farine avec le thé et ajoutez le mélange chocolat en remuant tout doucement. > Répartissez la préparation dans un moule bien beurré.

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> Passez au four pendant 8 minutes à 200 °C. > Vous pouvez accompagner ce moelleux d’une glace à la vanille ou au lait d’amandes.

restaurant Dominique Bouchet 11, rue treilhard, Paris 8e tél. : 01 45 61 09 46

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> saveur

Un thé

s’il vous plaît !

par Julie PuJol

On l’apprécie autant pour sa saveur que pour le réconfort qu’il procure. Mais savez-vous que le thé fait bien plus encore ?

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> Ne le buvez pas brûlant. D’après

Buvez 2 à 4 tasses de thé par jour pour profiter de tous ses bienfaits. > Laissez-le infuser au moins 5 minutes. 8 pour libérer le maximum d’antioxydants (si vous supportez le goût amer). > Choisissez de préférence du thé en vrac plutôt qu’en sachet, et une théière plutôt qu’une boule à thé. > Évitez d’ajouter du lait, il annulerait les bienfaits du thé sur la circulation sanguine4. Le « vrai » thé se boit aussi sans sucre ! > Avec ou sans citron ? Rejeté par les gastronomes, il est conseillé par les scientifiques en raison de son action sur l’absorption de ces précieux polyphénols.

de récentes recommandations1, cette habitude endommagerait l’œsophage, voire augmenterait les risques de cancer. > N’abusez pas des bonnes choses. Les médecins pensent qu’une consommation excessive pourrait avoir un effet négatif sur les réserves en fer. Chez certaines personnes anémiées, le thé est même proscrit. > Ne buvez pas de thé après 16 heures si vous avez du mal à dormir, il contient de la caféine. > Thé blanc, vert, noir, Ceylan, matcha, fumé, oolong… variez les thés et les plaisirs. Apprenez même à les assortir avec vos plats, tout comme vous le feriez pour le vin. Rendez vous dans une boutique spécialisée, les vendeurs sauront vous guider dans l’infinité de ses saveurs.

Pour satisfaire sa « curiosithé » : de nombreuses infos, idées et recettes savoureuses. Le régime thé, d’Anne Dufour, aux éditions Leduc.s. 16,90 €.

1. Institut national du cancer, 14 août 2009. 2. Stroke, 2009. 3. American journal of clinical nutrition, 2001. 4. European Heart Journal 2007.

Connaissez-vous le bubble-tea ? Cette boisson venue d’Asie qui fait fureur aux États-Unis mêle thé froid ou chaud et lait parfumé. Le tout servi avec de grosses perles de tapioca au fond du verre ! En attendant qu’elle arrive en France, vous pouvez vous procurer les fameuses perles dans les boutiques asiatiques (elles doivent bouillir 25 minutes avant d’être consommées) ou la déguster chez Zenzoo, 2 rue Cherubini, Paris 2e.

© Bärbel Büchner/Mauritius/Photononstop.

râce à sa richesse en polyphénols et en flavonoïdes, une catégorie d’antioxydants plus rares que ceux contenus dans les fruits et les légumes, le thé « pourrait éviter ou ralentir le développement de cellules cancéreuses »1 et serait également bon pour le cœur. Selon une autre récente étude australienne2, sa consommation régulière pendant au moins 30 ans permettrait de réduire les risques d’incidents cardiaques de près de 60 %. Cette publication confirme un essai mené sur 10 ans et 800 personnes3, qui mettait en évidence une diminution de risque de près de 50 % chez les consommateurs de thé (ayant aussi une bonne hygiène de vie !). Ce n’est pas tout, la théanine, un acide aminé spécifique qui entre dans sa composition, aurait même un étonnant pouvoir relaxant.

Comment le déguster ?

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Avec leur volonté Nos médicaments Ensemble, nous pouvons vaincre.

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> saveur

Tea time

Soupe tendre-thé d’avocatS

Deux recettes extraites du livre Le régime thé d’Anne Dufour, éditions Leduc.s.

POur 4 PersOnnes ingrédients

crevetteS Sau-thé

> 2 cuillères à soupe de thé matcha > 4 avocats mûrs > 1 citron > 1 yaourt

PréParation

POur 4 PersOnnes

> Portez 60 cl d’eau à frémissement, versez le thé en poudre et battez énergiquement avec un fouet. > Ouvrez les avocats, ôtez le noyau et prélevez la chair à l’aide d’une cuillère. Versez-la dans le bol du mixeur, ajoutez le thé, le yaourt, le jus du citron, salez, poivrez et mixez jusqu’à l’obtention d’une consistance crémeuse. > Placez au réfrigérateur 1 heure. > Au moment de servir cette soupe froide, vous pouvez la parsemer de graines de sésame..

ingrédients > 1 cuillère à soupe de thé oolong > 16 crevettes roses > 1 citron vert > 1 morceau de 2 cm de gingembre > 1 cuillère à soupe d’huile d’olive > 1 cuillère à soupe d’huile de sésame

PréParation > Versez 15 cl d’eau frémissante sur le thé et laissez infuser 5 minutes. Filtrez. Mettez quelques feuilles de thé de côté. > Pelez le gingembre et hachez-le. > Décortiquez les crevettes. > Versez dans un saladier la moitié du thé refroidi, le gingembre haché, le jus de citron et déposez-y les crevettes. > Laissez mariner 20 minutes au frais. > égouttez les crevettes et faites-les revenir 2 minutes dans une poêle bien chaude avec l’huile d’olive. Quand elles sont cuites, arrosez-les avec l’huile de sésame et remuez. > répartissez sur 4 assiettes et parsemez de feuilles de thé infusé ciselées. servez avec un riz parfumé.

C’est nouveau Impossible de connaître leur effet réel sur la santé, néanmoins les compléments alimentaires sont à la mode. On les trouve partout. La très chic épicerie Fauchon les a même incorporés aux feuilles de ses thés de beauté. 16 € la boîte de 21 sachets (en vente en pharmacies). Existe en versions Minceur, Anti-âge et Belle peau.

La Boston Tea Party Le commerce du thé constitue pour certains pays une source de revenus majeure, au point qu’il a pu parfois revêtir un impact politique. Ainsi, en 1773, eut lieu à Boston, alors capitale de l’une des treize colonies fondées sur le continent américain par la Grande-Bretagne, une rébellion contre le pouvoir britannique, restée célèbre sous le nom de Boston tea Party. Les habitants des colonies, déjà irrités par les levées d’impôts décidées par la métropole, furent exaspérés par une loi britannique, le tea Act, qui exemptait de droits de douane le thé importé en Amérique par la Compagnie anglaise des Indes orientales, une décision qui avantageait les négociants issus 38

de la métropole. Après plusieurs échauffourées, les autorités locales obligèrent les navires concernés à acquitter les taxes ou à partir vers la Grande-Bretagne avec leur cargaison. Cependant, dans le port de Boston, les équipages de trois navires avaient refusé de se plier à ces conditions et étaient restés amarrés avec leur chargement. Le 16 décembre, un groupe d’habitants de la ville, déguisés en Indiens Mohawks, arraisonnèrent les bateaux. en moins de trois heures, ils jetèrent à la mer 45 tonnes de thé. Cet épisode, auxquels les hommes politiques américains font fréquemment référence, fut l’un des événements décisifs qui mena à l’éclatement de la guerre d’Indépendance américaine. Maureen Chavinier

thé glaçonné la bonne idée Mélangez une infusion de thé blanc avec quelques cuillères d’eau de fleur d’oranger puis versez dans un bac à glaçons. Après quelques heures dans le congélateur, vos glaçons parfumés seront délicieux dans une boisson ou même une salade de fruit.

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> solidaire

Quand les médecins refusent par luc Biecq

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ne enquête réalisée en 2005 par le Fonds CMU auprès de 215 médecins et dentistes dans le département du Val-de-Marne établit un taux de refus de soin de près de 41 % chez les médecins spécialistes. Les dentistes ne font pas mieux, avec un taux de refus de 39,1 %. Les médecins généralistes opposent quant à eux un taux de refus de soins de 4,8 %. Jeanine Rochefort, médecin bénévole à l’association Médecins du Monde, à Saint-Denis, pense que la situation ne s’améliore toujours pas. Elle souligne qu’il ne faut pas oublier aussi un autre refus de soins, lié à certaines pathologies. « Hélas, le refus de patients séropositifs reste fréquent, on le sait, notamment chez les dentistes et les gynécologues. » Cette militante, qui reçoit majoritairement des étrangers en situation irrégulière à sa consultation, pointe quelques clichés. Non, les étrangers ne deviennent pas des « consommateurs » de soins à leur arrivée en France. C’est même le contraire. « Ils n’ont pas de droits sociaux, ils ont peur de se déplacer et ne connaissent pas le système de santé. » Ils arrivent à Médecins du Monde par le bouche à oreille. Le lien de confiance avec les soignants s’établit peu à peu. 40

Si la France dispose d’un système de santé publique de qualité, les soins ne sont pas toujours facilement accessibles à tous.

« Nous les accueillons avec tout le respect dû à la personne humaine, les appelons monsieur ou madame. Nous établissons un diagnostic social, éventuellement médical s’ils souhaitent rencontrer un médecin et leur proposons, là encore s’ils le souhaitent, de participer à un entretien de prévention sur la thématique des maladies infectieuses. » En cas de pathologies lourdes, les permanences d’accès aux soins de santé (PASS) des hôpitaux prennent le relais et offrent soins et traitements jusqu’à l’ouverture de droits sociaux. Là encore, l’estimation de Jeanine Rochefort est en demi-teinte. « Sur les 500 PASS qui devaient être créées, environ 250 l’ont été en réalité et moins de 100 fonctionnent. »

Un refus illégitime Le refus de soins correspond aux pratiques de certains professionnels de santé qui refusent consultations, traitements, interventions chirurgicales et autres soins à un patient, assuré social ou non, pour des motifs prohibés. Ce refus est illégitime et contraire à la déontologie. Il est interdit aux médecins de pratiquer le dépassement d’honoraires quand il s’agit de CMu-C* et d’AMe. Les personnes titulaires de ces deux couvertures maladies bénéficient aussi d’une dispense d’avance de soins.

les femmes sans autorisation de séjour ne bénéficient pas en europe d’un suivi de grossesse adapté. 2e observatoire européen de l’accès aux soins. Médecins du Monde, septembre 2009.

Un faible nombre de plaintes Cette question du refus de soins, Jeanine Rochefort l’a abordée avec nombre de ses confrères : « Les médecins ont tendance à nier les faits ou à dire que c’est marginal. » L’été dernier, le conseil de l’ordre des médecins a demandé à pouvoir appliquer des sanctions financières, ce qui la fait sourire. « On ne se sanctionne pas entre confrères. » L’article 18 de la nouvelle loi Hôpital, patients, santé et territoires a un temps suscité l’espoir. « Toute personne qui s’estime victime d’un refus de soins illégitime pourra présenter, à l’autorité ou à la juridiction compétente, les faits qui permettent d’en présumer l’existence. Au vu de ces éléments, il appartient à la partie défenderesse de prouver que le refus en cause est justifié par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. » Hélas, cet aménagement de la charge de la preuve a été remplacé par une procédure de conciliation réalisée conjointement par l’ordre des médecins et les Caisses d’Assurance Maladie. Les militants de l’accès aux soins s’en désolent. Souvent évoqué par les professionnels de santé, l’argument du faible nombre de plaintes qui arrivent au conseil de l’ordre

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solidaire <

de soigner Le refus de soins en chiffres Une prévention insuffisante une prostitution dite de survie, induite par la précarité, est responsable de la contamination de femmes migrantes, arrivées séronégatives, au virus du sida sur le sol français. « Ces femmes doivent trouver où dormir et manger, elles sont très loin de pouvoir négocier le port du préservatif », explique Jeanine Rochefort. L’absence de promotion du préservatif féminin fait le reste. Les personnes précaires pâtissent doublement d’une politique de prévention insuffisante.

ne convainc pas davantage Jeanine Rochefort : « Cela ne signifie pas que les plaintes n’existent pas. » Faut-il parler d’auto-censure des victimes ? Oui. « Nos patients ont l’habitude d’être rejetés, cela leur arrive tous les jours. Ils finissent par trouver cela normal. »

Pauvres et invisibles Alors que les articles sur les classements des hôpitaux font la une des hebdomadaires, le refus de soins ne fait pas recette auprès des médias. Là encore, faut-il conclure que les pauvres n’intéressent pas grand monde ? Peut-être… « Il y a pourtant plus de 4 millions de titulaires de la CMU-C* en France, souligne Jeanine Rochefort. Mais cette population est marginalisée. On préfère fermer les yeux sur la misère que la prendre à bras-le-corps. Parler des pauvres, ce serait commencer à regarder la réalité en face. »

Fin 2005, l’association Médecins du Monde a lancé une enquête dite de testing1, auprès de 725 médecins généralistes dans 10 villes de France. Résultat : 37 % des médecins testés refusent les soins aux bénéficiaires de l’Aide Médicale d’État (AME) et 10 % d’entre eux les refusent aux bénéficiaires de la CMU. En février 2009, un sondage LH2/CISS2 confirme que les refus de soins touchent essentiellement les personnes aux revenus les plus

Selon l’INSEE, 8 millions de personnes vivent, en France, avec moins de 800 euros par mois. Les autorités de santé doivent sans nul doute se saisir de la question. Les plus démunis ne doivent pas devenir des citoyens de seconde zone rejetés par des soignants assis sur leur déontologie. l * cMu-c : la couverture maladie universelle complémentaire prend en charge le ticket modérateur et le forfait hospitalier, elle est attribuée sous conditions de ressources. SourceS 1. Testing sur les refus de soins de médecins généralistes aux bénéficiaires de la couverture maladie universelle ou de l’Aide médicale d’état dans 10 villes de France, Médecins du Monde. 2. Sondage LH2 réalisé pour le cISS les 6 et 7 février 2009 par téléphone auprès d’un échantillon de 1 052 personnes. 3. Le refus de soins à l’égard des bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire à Paris : une étude par testing auprès d’un échantillon représentatif de médecins et de dentistes parisiens. caroline Desprès. IrDeS, juillet 2009.

faibles. 3 % des Français disent y avoir été confrontés en population générale. Une fois encore, les bénéficiaires de la CMU constituent la majorité des victimes. En juillet 2009, une étude3 commandée par le Fonds CMU à l’Institut de recherche et de documentation sur la santé (IRDES) montre qu’à Paris 25,5 % des médecins et dentistes refusent les patients CMU, ce chiffre dépasse les 50 % pour les gynécologues en secteur 2, dit à honoraires libres.

des français confiants mais craintifs en mars 2009, le Collectif interassociatif sur la santé (CIss) diffusait un sondage2 qui montre que si les Français jugent leur système de santé performant, ils sont toujours aussi nombreux à le considérer comme inégalitaire. selon 56 % d’entre eux, l’accès aux soins serait inégal selon le lieu de résidence. Ils sont également 54 % à penser que tous les habitants du pays ne bénéficient pas de la même qualité des soins, quelle que soit leur situation sociale.

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> sciences

L’ actu

Anti-séismes

des sciences

par suzanne kanou

Comment protéger les bâtiments des ondes sismiques en cas de tremblement de terre ? En les entourant d’une cape d’invisibilité. C’est ce qu’ont imaginé des chercheurs du Cnrs de l’institut Fresnel à Marseille. Composée d’une mince plaque formée d’anneaux concentriques, cette cape a été conçue à partir de modèles mathématiques et est constituée de matériaux aux propriétés inédites. Elle a pour but de dévier de leur trajectoire les ondes courtes. Si elle n’est pas une parade absolue contre toutes les secousses, elle isole néanmoins des ondes sismiques les plus dévastatrices, celles dites de surface. Source : Cnrs.

.INfLueNce cLIMATIque. © 2009 Masterfile Corporation

Moins 3 kg en 20 ans pour les moutons et les agneaux de l’île de Hirta en Écosse. Un bien curieux résultat que les scientifiques attribuent au réchauffement climatique.

Astronomie Le premier trou noir intermédiaire, baptisé HLX-1, vient d’être découvert grâce au satellite XMM-Newton de l’Agence spatiale européenne. Il se situe à 250 millions d’années-lumière de la Terre (1 année-lumière = 9 500 milliards de kilomètres) et sa masse est égale à 500 fois celle du soleil. Selon les astronomes, il s’agirait du chaînon manquant entre les petits trous noirs, vestiges d’anciennes étoiles, et les trous noirs supermassifs, situés au centre des galaxies, dont la masse est de plusieurs millions à des milliards de fois celle de la masse solaire.

Avant, seuls les moutons les plus solides et les agneaux qui avaient rapidement pris du poids pouvaient survivre. Les hivers étant devenus plus courts et plus doux, l’herbe est disponible plus longtemps et les agneaux n’ont plus besoin de grossir vite avant d’affronter les grands froids.

ChIrurgIe

© Chris Henze/NASA/SPL/gettyimages

Adhésif, ultra-fin, transparent, réalisé à partir de produits issus de la mer et biodégradable, telles sont les principales caractéristiques du plus petit pansement au monde. Il vient d’être mis au point par une équipe japonaise de l’université de Waseda. Il est destiné à être utilisé à l’intérieur du corps humain à la place des agrafes ou de la colle de fibrine, une substance composée de protéines impliquées dans la coagulation. selon les chercheurs japonais, il permettra de réduire la durée des interventions chirurgicales. D’une épaisseur de 75 milliardièmes de mètre, il a été fabriqué à partir de deux sucres, l’un issu de la carapace de crabe et l’autre du kombu, une algue comestible. extrêmement souple, il s’adapte à la forme de l’organe. On a constaté après des tests sur le chien, une cicatrisation rapide de plaies situées au niveau des poumons. Les chercheurs prévoient de commencer les essais cliniques chez l’homme d’ici 3 ans. Source : Fujie Toshinori, adhesive flexible and robust polysaccharide nanosheets integrated for tissue defect repair

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