Chapitre 5 : Analyse de classe de la société congolaise

Page 1

Chapitre 5 : Analyse de classe de la société congolaise 5.1. le camp de l’ennemi du peuple congolais : impérialisme et bourgeoisie compradore 5.2. le camp du peuple congolais : prolétariat, paysannerie, petite-bourgeoise et bourgeoisie nationale

Introduction 1. Dans toute société divisée en classes sociales, toute révolution ou contre-révolution se fait par des classes déterminées contre d’autres classes déterminées. (Il faut faire une distinction entre origine de classe et position de classe. Une personne peut avoir une autre position de classe que son origine. Par exemple Friedrich Engels était issu d’une famille de la grande bourgeoisie allemande, or il a choisi de prendre la position de classe de la classe ouvrière.)

2. Depuis cinq siècles, il y a des mouvements révolutionnaires congolais pour préserver ou pour arracher l’indépendance nationale dans le domaine politique et économique. Et depuis 1960, il y a eu trois révolutions pour instaurer le pouvoir populaire en arrachant l’indépendance politique et économique : la révolution muléliste de 1964-65, la révolution du PRP initiée en 1967-1977 et la guerre de libération dirigée par l’AFDL en 1996-97. 3. Alors : quelles classes sociales peuvent participer à une véritable révolution nationale et démocratique au Congo ? Observons les différentes classes sociales. Mais pour éviter toute confusion, il faut faire une distinction entre « l’origine de classe », « la situation de classe » et « la position de classe ». - L’origine de classe renvoie à la classe ou la couche sociale dont on est issu. - La situation de classe est une donnée matérielle, objective. La société est divisée en classes sociales sur base de la place que les individus occupent dans le processus social de production, sur base de leur rapport avec les moyens de production. Sous le capitalisme, il en découle deux classes antagoniques, la bourgeoisie et la classe ouvrière. À côté de cela, il y a les paysans et les couches intermédiaires ou de transition, dite de la petite bourgeoisie. - La position de classe est la position subjective adoptée à l’avantage de l’une ou de l’autre classe. Il s’agit des positions politiques qui sont dans l’intérêt de telle ou telle classe. Tous les membres d’une classe sociale donnée ne défendent pas nécessairement les intérêts de leur classe. Par exemple : il y a des ouvriers syndicalistes qui ont défendu les intérêts de classe de la grande bourgeoisie en trompant les syndicalistes et en combattant la lutte de la classe ouvrière. Et l’inverse existe aussi : il y a des fils d’industriels, des familles bourgeoises qui nt chois le camp de la classe ouvrière et qui sont devenu des grands dirigeants communistes comme Marx et Engels. 4. Ce type d’analyse doit être fait à partir de la réalité, des chiffres et des faits à tous les niveaux : au niveau national, et régionale, dans chaque territoire. L’analyse de classes est la base pour faire de la politique : qui est l’ennemi principale, qui est l’avant-garde, où se trouve la masse de la révolution, quels sont nos alliés durables et les alliés temporaire, quels sont les ennemis qu’il faut neutraliser en ne pas les provoquant etc… quels mots d’ordre et attitude envers chaque classe et groupe ?. Il faut rompre avec la pratique, datant de la période mobutiste, de faire de la politique sur base de pseudo analyses simplistes et gauchistes basées sur des insultes et des généralités comme « ce sont des voleurs », « LA petite-bourgeoisie », etc…


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.