"No Spain, No Gain" - Bikepacking adventure by the team PCR GRAVIER

Page 1

NO SPAIN NO GAIN





NO SPAIN NO GAIN Une histoire de gravier

Après notre aventure du Torino-Nice Rally de 2016, il fallait trouver un nouveau projet. Un projet suffisamment ambitieux pour nous faire voyager 7 jours, si possible avec un peu de dénivelé, du gravier, du chemin, le tout à portée de train pour faciliter un minimum la logistique. Après mûres réflexions, et pour varier les plaisirs, nous avons rapidement décidé de partir en Espagne, pour une boucle de 700 km entre Navarre et Pays Basque espagnol. 7 jours, 7 cyclistes, 700 km. Pour corser un peu le tout et profiter au maximum de ce que le nord de l’Espagne a à offrir, nous avons façonné notre itinéraire sur 3 zones particulièrement différentes : la montagne, en attaquant le périple par l’extrémité occidentale des Pyrénées ; le désert, en traversant les mythiques Bardenas Reales ; et enfin l’océan, en longeant l’Atlantique de Bilbao à Hendaye. 3 salles, 3 ambiances. Petite donnée supplémentaire, cette année, sauf exception, pas de camping pour passer la nuit.

Nous dormirons où bon nous semblera, aussi loin que nos jambes nous porteront (ou pas). Ce que nous ne savions pas au moment de tracer ce parcours, c’est que le voyage serait beaucoup plus imprévisible que ces 3 étapes. Le vent, la pluie, le froid et la mécanique allaient être de la partie et rendre ce périple unique. Fidèles à nos habitudes, pas question de se contenter de photos prises au téléphone. Chacun d’entre nous s’est équipé pour l’occasion et nous embarquons un cheptel d’appareils photos argentiques relativement conséquent. Mamiya 7, Nikon FM2, Contax T2, Yashica T4, Konica BigMini, Olympus Mju. Globalement tout ce que ces 40 dernières années ont fait de mieux en matière de mécanique photographique. Pour compléter le tout, un mini drone, une GoPro et un Sony RX100 permettront de tourner le film de cette aventure. Dimanche 6 août 2017, nous sommes dans le train à grande vitesse Paris-Hendaye, et pour l’instant tout va bien.



TANT QUE LES CHOSES N’ONT PAS MAL TOURNÉ, L’AVENTURE N’A PAS VRAIMENT COMMENCÉ. MANUEL DES CASTORS JUNIORS


PROLOGUE Jour 1, 14 h 32, nous descendons de l’interminable Paris-Hendaye pour attaquer une première journée qui a déjà fait beaucoup parler d’elle au sein du groupe. Était-il raisonnable d’attaquer notre voyage par une étape de 60 km de montagne, en partant à 15 h, avec près de 1500 m de dénivelé au programme ? À peine sorti du train, c’est un autre problème qui va occuper nos esprits : a-ton déjà perdu un camarade de route avant même le premier tour de roue ? Antoine déballe son vélo sur le quai, et constate, malgré un emballage digne de Christo, que sa patte de dérailleur s’est désolidarisée du cadre. Ni rupture, ni casse. Elle est simplement à côté. Panique à bord.

Dans une fulgurance matinale, il a eu la présence d’esprit de prendre une patte de dérailleur de rechange. Le vélo, ça ne tient finalement à pas grand-chose. Une pièce d’aluminium de 15 grammes manquante, et tout est terminé. Le train repart vers Paris, nous sommes tous les 7 sur le quai, les vélos sont remontés, les sacs repliés. Nos sacoches pleines à craquer sont fixées aux cadres et chaque monture doit avoisiner les 25 kilos. C’est lourd. Les GPS sont allumés, la carte chargée. Nous pouvons partir à l’assaut de l’Espagne.


Jusqu’ici, tout va bien.

9


1. MONTAGNE Nous longeons la Bidassoa quelques kilomètres avant de nous engager dans la montagne. L’idée de cette aventure était de privilégier au maximum les chemins secondaires si possible non goudronnés. Nous avions repéré un itinéraire qui semblait intéressant, et qui emprunte une portion du GR10. Vu du ciel sur Google Earth, tout cela semblait parfait. Sur la carte, les choses avaient l’air praticables. Grossière erreur. Km 5, nous attaquons une pente de 13 %… Qu’à cela ne tienne, nous avons déjà vu pire. Km 6, la route se transforme en chemin. Nous croisons des randonneurs équipés qui nous regardent avec de grands yeux, l’air de dire « mais qu’est-ce que vous branlez

les mecs, c’est un chemin de randonnée ». Les choses semblent compliquées, mais pas insurmontables. Au pire, ce sera quelques kilomètres à pousser les 25 kilos sur roues. Rien de bien méchant. Grossière erreur. Km 7, ce qui était un chemin certes pentu, mais néanmoins praticable, commence à se rétrécir en largeur. Pour être précis, il disparaît littéralement sous une épaisse couche d’un mélange de ronces, de buissons piquants et d’arbustes secs. C’est officiel, l’aventure vient de commencer. Nous sommes déjà trop avancés dans le merdier pour faire demi tour. Le dénivelé de la journée est bien entamé, mais il reste un sacré morceau à parcourir, et pas de chemin digne de ce nom en vue. Nous croisons des randonneurs qui se demandent bien comment nous sommes arrivés là. Le poussage se transforme en escalade. On ne va pas se mentir, on se sent bien cons.




La pente frise les 25 %, nous suons tous à grosses gouttes. Il nous faudra près de 2 h pour parcourir les 8 premiers kilomètres. Autant dire que l’objectif de la journée ne sera pas atteint… Il est 17 h 20, si on se retourne, on voit toujours la gare d’Hendaye. Club des Loosers. Arrivés au sommet de cette première côte, un plateau providentiel sur lequel on devine le début d’un chemin roulable. Nos jambes sont en sang, des griffures plein les bras. On va enfin pouvoir avancer. Grossière erreur. 300 m après le véritable début de notre journée de vélo, première crevaison, qui sera suivie par 3 autres dans l’après-midi. Nous parvenons tout de même à relever la moyenne et à attaquer la montagne correctement. La route est magnifique, verdoyante. Rien à voir avec ce que nous connaissons des Alpes. Les paysages sont plus doux, mais paradoxalement, les reliefs sont abrupts. On flirte avec les 15 % sur la plupart des montées. Pas de col au programme, mais une succession de bosses en longeant la frontière franco-espagnole et ses « croix frontière » numérotées, qui jalonnent notre route tels des vestiges d’une Europe du passé ou tout devait être bien plus compliqué… Nous roulons depuis déjà 6 h, et la lumière commence à faiblir. Il faut trouver un point de bivouac pour passer la nuit, et réfléchir à la manière de raccourcir la journée de demain pour rattraper notre retard. Nous avons fait 34 km et 1250 m de dénivelé. Sacré morceau. Le bivouac se fera derrière une bergerie, vue 5 étoiles. Nous montons les tentes entre les bouses séchées. 3 styles, 3 ambiances : deux tentes light 2 personnes, un tipi tarp tente, et une micro tente ultralight 1 personne. La journée de demain sera forcément plus simple. Ou pas.

13




C’est toujours étrange un premier bivouac. Il faut se réhabituer à dormir dans une tente, sur un matelas qui fait du bruit, avec un autre type à 20 cm de soi, et avec les bruits de la nature qui vous entourent. Le son de cette première nuit sera le bruit d’une cloche au cou d’ un mouton qui aura passé 5 heures à tourner autour de nos tentes, visiblement curieux de ces 7 cyclistes venus déranger le calme de cette route de crêtes. Réveil à 7 h pour tout le monde. Petit café pour commencer, puis une bonne heure pour plier tout le matériel. Mis bout à bout, la préparation matinale de 7 cyclocampeurs prend difficilement moins de 2 h. Entre le sacro-saint café, le roulage bien serré de tout le matériel, le crémage de fesses et les oublis de dernière minute au fond du sac de selle qui obligent à tout recommencer, le temps passe très vite. Départ du groupe, rapidement interrompu par deux problèmes de taille. Louis est en train de casser sa chaîne à petit feu, et Alexis perd l’usage de son collier de selle. Ça valait bien la peine de se monter des vélos à 4000 € pour casser des pièces à 15 balles au bout de 30 bornes. Qu’à cela ne tienne, nous ferons un crochet en ville pour trouver un magasin de vélo. Réparation de fortune pour tenir encore quelques dizaines de km, nous repartons vers le sud. Quelques belles bosses. Un arrêt café/patatas fritas/saucisson/canette de bière à 1 € pour préparer les jours qui arrivent. Nous attaquons sans trop le savoir le col de Puerto Artesiaga, catégorie 1 tout de même, sur 15 bons km à 6 %. Quand on ne s’y attend pas, ça surprend. Chacun monte à son rythme, notamment Louis, qui, tel une machine fait le yoyo sur le parcours pour prendre diverses photos sans montrer le moindre signe de fatigue.

16




Depuis le début du voyage, les températures sont particulièrement basses pour un mois d’août, et un orage s’annonce pour ce soir. Nous profitons du sommet du col pour définir une stratégie.

Nous repartons (après un rapide oubli de gourde) vers la route la moins marrante du voyage : la N121, mi-nationale, miautoroute, dont la bande d’arrêt d’urgence est une piste cyclable.

La priorité est de réparer les deux vélos. Nous passerons donc à Pampelune pour manger et trouver un bikeshop. Le bivouac prévu pour le soir est en pleine zone orageuse. Nous décidons alors de tracer vers la ville de Taffala pour y trouver un abri.

Nous serrons les fesses pendant 30km à un train d’enfer entre les camions-bennes sortant des carrières et les voitures lancées à 130 km/h. Joli.

Nous reprenons la route par une longue descente, direction Pampelune. L’Espagne dort entre midi et 16 h. C’est valable aussi pour les magasins de vélo. En attendant l’ouverture, nous dévalisons les pinxos d’un bar du centre-ville en buvant notre 5ème litre de bière du voyage. 16h sonnantes, Louis répare sa chaîne, Alexis remplace son collier de selle.

19


20





Il est 19h, nous entrons dans Taffala. La terrasse d’un bar sur la place principale de la ville nous ouvre ses bras. 7 pintes.

15 minutes plus tard, 2 lits sont sanglés pour faire 3 places dans la longueur, et nous sommes sous la douche. Ce sera d’ailleurs la seule véritable douche du voyage.

Deux fois.

Comme prévu, à 21 h, des trombes d’eau. Dans la vie, il faut savoir faire des concessions. Il aurait été idiot dès le deuxième jour de continuer avec du matériel trempé. Malgré l’étanchéité de nos sacoches, il est clair que nous aurions payé cette nuit humide jusqu’à la fin du voyage. Nous aurons notre dose de pluie par la suite.

Nous l’avions décidé, nous dormirons à l’abri ce soir, mais un rapide coup d’œil sur les plateformes hôtelières en ligne nous rend assez pessimistes. Rien n’est libre, tout est cher. Nous commençons à chercher les campings, les abris de fortune. La pluie arrive dans 2 h, il faudrait peut-être s’activer pour ne pas planter le camp sous des trombes d’eau.

Repas rapide à l’hôtel, dans la plus pure tradition gastronomique ibérique : des choses frites et de la viande plate.

Antoine demande au barman s’il connaît un bon endroit, il nous explique que nous aurons 15 mètres à faire pour dormir au chaud. Le bar fait hôtel, il y a 3 chambres de libres. 6 lits.

Au lit, demain, le jour tant attendu.

24





2. LE DÉSERT L’un des gros fantasmes de ce voyage était la traversée des Bardenas Reales. Ce désert du nord de l’Espagne célèbre pour ses concrétions de plusieurs dizaines de mètres de haut, sa faune et sa flore endémiques. Les photos trouvées lors de nos repérages nous avaient terriblement mis l’eau à la bouche et il nous tardait d’y rouler. Après la recherche d’une panaderia et la dégustation du 3ème Pan con chocolate du voyage, nous prenons la route plein sud en direction du parc naturel. Le paysage change du tout au tout. Les éoliennes poussent comme des champignons, et la luxuriante végétation des Pyrénées laisse place à une nature plus aride et hostile. Pas de doute, nous arrivons dans le désert, poussés par un vent de dos.

En guise d’apéritif, une somptueuse descente tout en gravier vers Carcastillo. Les paysages sont sublimes, nous trouvons ici exactement ce que nous sommes venus chercher : la nature, les chemins, l’aventure. L’un d’entre nous trouve alors la parfaite définition de ce que nous sommes en train de faire : le Gravel commence là où les voitures s’arrêtent. Nous sommes seuls au monde et c’est parfait.




Carcastillo signera le point de rupture entre nous et la nourriture espagnole. Il va nous falloir des légumes à un moment ou un autre sinon ça risque de mal se terminer ! Comme la plupart des villages que nous traverserons, c’est la fête au mois d’août. Les rues sont prêtes à recevoir les taureaux pour les férias. Les bars investissent les rues toute la journée et la bière coule à flots. Nous mangeons un sandwich de qualité moyenne (déplorable ?) derrière un Bob l’éponge gonflable de 5 m de haut en écoutant 8 fois Despacito.

Certains sortent les poches à eau pour partir chargés au maximum. À priori, nous n’aurons pas la possibilité de remplir nos gourdes d’ici demain ! Tranquillement, nous descendons vers le sud, toujours poussés par un vent particulièrement frais pour la saison. Au-dessus de nous, une dizaine de vautours annoncent le menu : ce sera TEXAS pour tout le monde.



33


Les portes du désert sont symbolisées par une grande statue du Pastor Bardenero. Le temps de prendre la pose pour la photo et de vérifier l’itinéraire, nous voilà partis sur les pistes (touristiques) du P.O.R.N. des Bardenas Reales. Le lieu est incroyable, les couleurs, les paysages. Très changeant. Nous croisons pas mal de vans et de voitures. Malheureusement, l’une des plus belles zones du parc est interdite au public en raison de la nidification des vautours. Il paraît qu’ils n’aiment pas les vélos ces cons. Nous respectons leur choix, et les laissons couver en paix. En plein milieu du désert se trouve une des plus grosses bases militaires d’Espagne. En gros, c’est un champ de tirs pour avions de chasse. Un peu paradoxal d’empêcher les vélos de déranger les oiseaux, alors que des F16 explosent des carcasses de chars à coup de missiles toute l’année… Nous n’aurons pas le luxe d’assister à une manœuvre. Les gourdes se vident à vue d’œil. Nous filons vers le point le plus connu du désert, une sorte de pic avec un tas de cailloux au sommet. Sur les photos, ça rendait très bien ! En vrai, c’est un pic avec un tas de cailloux au sommet, et 30 bagnoles au pied. On décide de descendre s’amuser un peu dans un canyon juste à côté. Juste le temps de manquer de perdre le drone à cause du vent. Frayeur. On remonte au calme vers l’office du tourisme. On fait le plein d’eau avant de partir dans la partie la plus reculée du désert, là où les voitures ne vont plus. On se retrouve ainsi au milieu de nul part, serpentant entre les canyons et autres lits de ruisseaux asséchés. Au calme et sans véhicules, c’est absolument splendide.

34



36



La lumière tombe, elle est de plus en plus belle. Nous étions censés terminer notre journée par une belle ascension pour dormir face à un beau panorama. Nous décidons d’écourter la map pour pouvoir profiter un peu de la fin de jour et prendre l’apéro dignement. Canette. Fuet. Ricard. On se délecte de nos plats déshydratés MX3 avec, en prime pour le dessert, une glace lyophilisée d’astronaute. Une bien étrange expérience. Nous dormirons sous les étoiles. Like an astronaut.







3. LE VENT Jusqu’ici, nous n’avons pas eu à nous plaindre des conditions météo. Hormis l’épisode pluvieux, mais nocturne, du deuxième jour, nous avons roulé avec le vent dans le dos, au sec, à des températures idéales entre 20 et 25 °.

Sur le papier, cette journée est simple : on suit l’Èbre pendant 120 bornes, tranquillement, départ à 9 h, l’affaire est pliée à 14 h. Mais nous nous rendrons compte, assez rapidement, que le vent de face pendant 120 km rend fou.

Notre remontée vers le Pays Basque espagnol se fera dans une certaine douleur. Il semblerait que le vent du nord qui nous poussait jusqu’alors, tourne légèrement pour venir de l’ouest, et que la pluie soit au rendezvous pile pour notre sortie de la Navarre.

Nous sortons du désert et commençons notre besogne à travers les vergers et les vignes. Le système d’irrigation local est impressionnant. L’eau de la rivière est déroutée pour alimenter chaque parcelle grâce à un système de canaux, de barrages, de portes. Rouler à travers cette étendue de fruits donne faim ! Nous serons vite calmés en croisant un tracteur et sa citerne en plein épandage de pesticides…



Kilomètre après kilomètre, nous avançons. Kilomètre après kilomètre, le vent nous fouette la gueule.





Un passage hors-piste dans un champ de chardons nous vaudra 7 crevaisons simultanées. Du jamais vu. On improvise alors un atelier géant. Tout le monde répare, sauf les deux chanceux en tubeless, qui se contentent de faire tourner leurs roues pour faire agir le préventif (moyennant tout de même quelques cumshot).

Stop à Alfaro dans un resto étrange qui nous place dans une salle à part. On ne doit vraiment pas sentir bon. Il faut dire que la dernière douche remonte à 3 jours… Menu Entrée, bière, plat, bière, dessert,

Les réparations nous prennent une bonne demi-heure. Il y aura d’autres crevaisons dans la journée. Les paysages sont assez décevants. On essaye d’accélérer le rythme dès qu’un peu d’asphalte se présente en prenant la roue de Louis, aka La Machine. Impression de rouler à 50. 25 sur le compteur. Putain de vent.

50



Le reste de la journée sera un peu chaotique. Nous hésitons sur la map, le vent ne facilite pas la tâche. On cherche des shorcuts, mais ce sont toujours des routes à camions. Rouler à côté de 35 tonnes traçant à 90 km/h est vraiment la dernière chose à faire quand on fait du vélo. Bon an mal an, nous continuons à longer la rivière. Après tout, c’était le but de la journée. Nous n’allons pas bien vite, mais on se rapproche. On monte On monte On monte Il commence à se faire tard, on en a tous marre. Le point de destination est encore à une vingtaine de km-gravier, soit l’équivalent de 300km-asphalte selon la charte de conversion dite « de gravelle ». Nous ne voulons pas planter la tente de nuit. Nous nous arrêterons à Sartaguda. Ville en fête. C’est la féria aujourd’hui ! Une fontaine derrière le podium concert. Tels des castors lapons, nous faisons notre toilette à 2 mètres de la scène, avec le batteur du groupe qui nous regarde un peu comme des extraterrestres. On trouve des bières, un terrain pour camper un peu plus bas dans le village. La sono sera tout de même suffisamment puissante pour nous délecter d’une dizaine de passages de Despacito dans la nuit, jusque 5 h du mat. Orgie de yolo1 sur une table de pique-nique. On regarde la météo, demain il pleut. Super.

1 Yolo = plat lyophilisé dans notre jargon

52


53




On se rĂŠveille avec le refrain dans la tĂŞte. Il ne nous quittera plus du voyage. Pire que le vent, Despacito rend fou.

56




Aujourd’hui, nous repassons en mode montagne. Au menu, l’ascension de Lizaraga. Une vingtaine de kilomètres à environ 5 %. Promenade de santé en temps normal, mais avec le vent, la pluie, et la température qui descend aux alentours de 10 °, c’est tout de suite un peu plus corsé. Petit stop à Estella Lizara, en fête également, où des personnages traditionnels costumés nous fouettent avec leurs martinets dans la rue. Pire pizza de la terre. Nous monterons une bonne partie de la matinée. Nous rejoignons alors l’itinéraire que nous avons trouvé sur bikepacking.com : Le tour du Pays basque. C’est cette trace qui nous avait donné envie de partir à l’aventure dans cette région. Nous découvrons le Pais Vasco par le parc naturel Urbasa Andia.



La bruine se transforme en pluie. Les paysages sont magnifiques, on n’y voit rien, mais la brume nous plonge en Écosse. C’est magnifique. Le silence dans la brume est surprenant. Parfois la cloche, d’une vache ou d’un cheval. Sinon, c’est nous, nos dérailleurs, et rien d’autre.


Comme dit un dicton polonais : « ça gratte, mais ça passe ». C’est seulement en fin de journée que nous retrouverons un peu de soleil. Pour la première fois du voyage, nous dormons à l’endroit prévu. Au bord d’un petit lac, dans une zone de pâture sympathique. Toilette de chat, yolo, feu de bois minus, drone. Demain, Antoine doit rentrer. Il était prévu dès le départ qu’il ne roulerait que 5 jours, pour raisons de planning estival. Il se rendra compte le demain qu’il n’aurait pas pu rouler une journée de plus. Nuit fraîche, 5 °C.

62



64





Un bruit étrange nous réveille.

Antoine prend le départ dans la brume, nous allumons un cierge pour lui.

C’est Antoine, prêt à partir, qui trafique son dérailleur. Sa patte de dérailleur est de nouveau cassée. Improbable. Irréparable sur le terrain.

Il nous racontera plus tard qu’il a pu descendre sans trop de problèmes jusqu’àla gare la plus proche, où le chef de gare attendait. Le train partant dans 1 h, ce dernier lui propose alors de boire un café au troquet du coin en attendant le train, pour enfin revenir 10 minutes avant le départ, et découvrir une queue de 15 personnes attendant pour acheter leurs tickets.

Julien, grand spécialiste français de destruction de dérailleur vient donner un coup de main pour trouver une solution. À vrai dire, c’est un homme qui ressemble à Julien, mais bouffi par la nuit humide, qui cherche une solution. Avec un mec qui ressemble à Pierre, mais dont on ne voit pas trop bien les yeux. La nature ne fait décidément pas de cadeau… La solution trouvée consistera à fixer le dérailleur sur le hauban, avec deux serflex, en priant pour que rien ne bouge et que le dérailleur ne finisse pas sa carrière au milieu des rayons.

68




De notre côté le pliage du camp est un peu poussif. Aujourd’hui, nous allons vers Bilbao, en passant par Vittoria Gasteiz, où l’offre culinaire est luxuriante selon Arthur. Nous avons déjà faim. On trouve une boulangerie sur la route pour se requinquer, et tracer sur de chouettes chemins vers Vittoria. Une fois en ville, il nous faudra 30 minutes de benchmark pour décider où manger. Un restaurant local, pas ouf, mais pas mal, qui nous réconcilie vaguement avec la gastronomie locale. La ville est jolie, mais les chemins nous manquent déjà. Nous avions repéré sur l’itinéraire deux grosses difficultés pour la journée, une belle bosse au nord de Vittoria, et l’ascension du point culminant du Pays basque : Gorbeia.

71



Nous perdons un temps fou sur cette bosse. Pour être honnêtes, c’est quasi infaisable avec nos vélos. Nous poussons alors pendant de longues minutes façon Hike-a-bike tandis que les Garmin affichent 15 % de pente… Il fait beau c’est déjà ça.



75


On perd pas mal de temps, dans les collines, notamment à cause de pentes à 25% qui nous obligent à pousser durant de longues minutes les vélos. Ce n’est plus du bikepacking, mais du bike hicking. C’est lourd et l’heure avance. Le mont Gorbeia, malgré tous ses attraits nous semble petit à petit difficilement accessible. Il est plus judicieux pour nous de contourner le massif, pour mieux y retourner le lendemain. Nous décidons de la jouer « route » après une discussion au bord d’une fontaine tandis que Louis en profite pour se laver les cheveux. On a le swag ou on ne l’a pas. Ce sera la seule « vraie » modification de la map du voyage. On passe à ce moment à côté d’un beau morceau qui semblait magnifique. Mais comme le dit Louis, « la map va maintenant nous régaler de descente et de gros draft ». Petit train lancé à 35, avalage de bornes, puis une descente comme on les aime, longue, rapide, pentue, en bon asphalte, qui permettra de flirter gentiment avec les 70 km/h. À notre gauche, Gorbeia nous observe. Bivouac en bordure d’un sympathique village, au début d’une montée qui nous permettra de regagner la trace initiale. Table de pique-nique, robinet, chapelle. Les locaux nous regardent un peu bizarrement, mais plus c’est gros, plus ça passe. Demain, la mer.

76





4. OCÉAN Une chose est sûre : ce voyage est plein de surprises.

On réalise alors que nous sommes sur un des chemins de Saint-Jacques quand une randonneuse aux airs de « cul-bénit » nous souhaite un « bon chemin ».

Par exemple, qui aurait cru qu’une étape reliant la montagne à la mer, théoriquement en descente, serait la plus sérieuse map en terme de dénivelé et nous donnerait du fil à retordre ?

Bon chemin…

Nous nous levons comme des fleurs, sans trop savoir que 2500 m de D+ nous attendent pour la journée. On attaque salement par 5 km à 10 %, en croisant tout un tas de randonneurs.

80



82


83



Nous nous arrêtons pour faire le plein d’eau et acheter de quoi faire des sandwichs à mijournée. Nous sommes rejoints par Ugaitz, un pote que Julien a rencontré en Australie. Il chevauche un beau vélo custom assez improbable : cadre VTT, roues 650 et « énnnnoooormes » boudins. Gardes boue chromés et swag assuré. Il est de Guernica, et nous accompagnera jusqu’à la mer avec son gros ratio.

85


Nous atteignons le troisième chapitre de l’aventure : l’océan. Impossible de venir en Espagne sans profiter de l’Atlantique.



L’arrivée se fera avec une glace artisanale à la main sur la plage bondée de Lequeitio.

Ça change des magazines. À peine le temps de profiter du paysage, nous voilà déjà à la terrasse d’un bar de Zarautz, profitant du coucher du soleil en sirotant notre 15ème litre de bière du voyage.

Bye-bye la nature tranquille, hello la civilisation, les touristes français et les vans aménagés par dizaines. Nous commençons alors à longer la côte, sans trop voir la mer tant la côte basque est un putain d’enchaînement de montées diaboliques et de descentes jamais assez longues. Nous passons la fin de journée à monter, puis descendre, puis monter, puis descendre… les sacoches se font de plus en plus lourdes, l’envie d’une pizza de plus en plus grande. Une partie de la bande passe en mode fusée. Le bitume est roulant, et Louis décide d’emmener tout le monde sur les dix derniers kilomètres du plat final à 40 km/h.

88





Rapide concertation, ce soir il semble plus que bienvenu de déguster une belle Calzone. Nous trouvons un italien de qualité et terminons le repas avec une étrange mousse au chocolat/avocat. Il est 22 h, 120 km dans les pattes, une pizza dans le ventre, il va falloir dormir. Le point de bivouac est sur les hauteurs de la ville, face à l’océan. Nous serons obligés de nous cogner une dernière montée pour terminer le compteur de D+ à 2300 m. En arrivant sur la corniche, nous passons près des douches d’un camping, ce qui ne manque pas de mettre l’eau à la bouche de certains d’entre nous, qui commencent à ne plus trop supporter notre manque d’hygiène manifeste. C’est vrai que les toilettes de chat/ castor que nous pratiquons le soir commencent à être un peu légères. Une bonne douche ne serait pas de refus. Nous cherchons d’abord un spot pour planter les tentes, ce sera sur une belle étendue d’herbe, avec vue panoramique, non loin de pas mal de jeunes venus ici pour fumer des joints et profiter du panorama. Douche pour certains, Ricard pour d’autres, Dodo pour tous.

92



Le réveil sera mémorable, entouré par l’océan, avec les surfeurs matinaux comme voisins de chambre, et le bruit des vagues au loin comme radio.




Ce dernier jour est le plus court, 60 km, il faudra attraper les trains en fin d’après-midi. Nous plions les sacs pour la dernière fois. Dernier café filtre, dernier petit déjeuner déshydraté, dernier enfilage de cuissard humide, dernier crémage de fesses. Dernière panaderia aussi, où nous commandons un petit déjeuner gargantuesque, profitant des prix démocratiques de l’Espagne en matière de jus de fruit frais. Seule difficulté du jour, le mont Jaizkibel par le sud. Une côte bien connue des locaux, avec ses 8 km à 5 %. Nous le savourons. Petit tour de bac pour éviter une rocade, nous repassons enfin la frontière française en longeant les voies ferrées de la gare frontalière.





Nous sommes partis il y a 7 jours, ça nous semble 7 semaines tant nous avons croisé de paysages, de panoramas, de climats et d’ambiances. Ça nous semble aussi 7 h, tant le temps à vélo est délicieux et les moments de plaisir mémorables. Nous ferons les comptes plus tard, mais la somme de ces plaisirs valait bien le déplacement. Arrivé à Hendaye, pour une dernière bière et — enfin — un plat français. Le train est dans 1 h, les vacances sont terminées. Nous pensons déjà à la prochaine destination estivale. Où passerons-nous une semaine de surprises, de dénivelés, de cailloux loin des voitures l’année prochaine… Il nous reste 358 jours pour le savoir.

101


ALEXIS

102


BIKE • Kona Rove Ti • Sram Force + 10V X0 derailleur + 11x36 cassette • Crankset Rotor 28x42 • Mavic Crossride 29” • WTB Riddler 45c (Tubes) • Bar tape Lizard Skin 3,2mm BAGS • Apidura Waterproof 17L Saddle bag • Apidura Framebag • TopTube bag Apidura • Blackburn + Ortlieb bag (13L) • 5 bottle cage: 3 bidons, 1 lifestraw, 1 bike bag CLOTHES • 2 kits • Rapha rain jacket • 1 pant / short • 1 merino long sleeve base layer • 1 tee-shirt • 1 underwear STUFF • Tent: Jamet 2 places • Sleeping pad: Decathlon • Sleeping bag : Lafuma 9°C • Pillow: NoName from Aliexpress • 1 survival blanket • Primus Duo cook stove + Primus 4 saisons bottle gas • 1 mug Ti • 1 popote Ti 650mL • 1 spoon Ti • 1 knife • 1 filtre à café silicone • 1 poche à eau (3L) • 150g café moulu • 400g de graines / fruits secs • 8 Clif bar • Freeze dried food from MX3

103


JULIEN

104


Bike • Genesis Croix de Fer • Sram Gx / Rival groupset / 27-36 / 11-36 • Hplusson Rims / Hope Pro Evo II rear hub / SON 28 Front hub • WTB Nano 40c BAGS • Apidura Waterproof 17L Saddle bag • Apidura Frame bag • Accessory bags: Apidura and drybags on Blackburn cages CLOTHES • Rapha Brevet Bib • PCR Gravier Full kit • Rapha Classic Jersey • Attaquer vest • 2 base layer Rapha mesh • Goretex Rain Jacket • 2 pairs of socks • Specialized gloves • 2 caps • Shoes Offroad Suplest • Rapha Armwarmer • 1 jean short • 1 merino long sleave sweater • 1 merinos legwarmer • 2 tee-shirts • 1 swim short • 1 light windjacket • 1 underwear • Oakley Frogskin sunnies • Giro Savant Helmet STUFF • Garmin Touring Plus • Thermarest Sleeping pad: • Lafuma Sleeping bag • Pillow: SeaToSummit Ultralite • MSR Pocket Rocket gas stove + primus gas bottle • Alpkit MytiMug 650 • SnowPeak Ti cup 300 • Spork • Opinel Inox knife • Clif bars • Freeze dried food from MX3 • Coffee Belleville & filter PHOTOGRAPHY • Konica Big Mini • Ricoh GR • Iphone SE

105


RENAUD

106


BIKE • FELT F65X • Groupe SHIMANO 105 chape longue Cassette 11-40 • Pédalier 46-36 • WTB Riddler 37c BAGS • Saddle bag : Apidura 17L • Frame bag: Apidura framebag L • Handlebar bag: Apidura Waterproof • Accessory bags: Custom camera bag taylormade for Mamiya7, ContaxT2, Sony RX100mkIV and DJI Spark • Custom mini rack for safety reason. • 5 bottles cages. CLOTHES • Rapha core Bib + PCR Jersey • Rapha Brevet jersey • Rapha Rain Jacket • 2 pairs of socks • 1 short • 1 merino long sleeve base layer • 1 merino short sleeve base layer • 1 merino mesh base layer • 1 merino pullover • 1 tee-shirt • 1 ultra light doudoune • 1 underwear • 1 beenie • Rapha Knee warmer STUFF • DD Hamock tarp ultralight tent • Sleeping pad: Nemo tensor 20R • Sleeping bag: quechua 15 • Pillow: SeaToSummit Ultralite pillow • Alpkit ultralight titanium gas stove + primus gas bottle • Snow peak titanium mug • Vargo Spork • Vargo hexagon woodstove • Leatherman Signal • 3L water reservoir • Freeze dried food from MX3 • Solar pannel CHOETECH 19W • Repair kit with many tubes • Asos Chamoix cream PHOTOGRAPHY • Mamiya 7 • Yashica T4 • SONY RX100 mk4 • DJI Spark • iPhone 6

107


ARTHUR

108


BIKE • Rychtarski Custom steel bike • Shimano Ultegra Hydro & XT 11spd groupset / 34-50/11-40 • Roval control carbon 29 • WTB Riddler 45c tubeless BAGS • saddle bag : Apidura Waterproof 17L • frame bag: custom Type2Manufacture • Handlebar bag: Apidura Waterproof • Accessory bags: Apidura FoodPouch & Accessory pocket CLOTHES • Rapha core Bib + PCR Jersey • Rapha Rain Jacket • 2 pairs of socks • Mavic gloves • 1 pant / short • 1 merino long sleeve base layer • 1 tee-shirt • 1 ultra light vest • 1 underwear STUFF • DD Hamock tarp ultralight tent • Sleeping pad: Nemo tensor 20R • Sleeping bag: wilsa ultralite 150 sleeping bag • Pillow: SeaToSummit Ultralite pillow • Alpkit ultralight titanium gas stove + primus gas bottle • Alpkit MytiMug 650 • SnowPeak Ti cup 300 • Vargo Spork • Opinel Inox knife • Freeze dried food from MX3

109


PIERRE

110


BIKE • Pinnacle Arkose 2 • Shimano Tiagra 4700 Hydro 10 speeds 48/32 x 11/36 • WTB STP i19 • WTB Resolutes 42c BAGS • Apidura saddle pack dry • Apidura frame pack dry • Giant Scout handlebar Harness • Apidura top tube pack • Blackburn outpost Caro Cage x2 • Bottle cage x3 CLOTHES • PCR Gravier kit / PCR Shredator kit • Giro Atmos 2 Helmet • Rapha Rain Jacket • Oakley Radar EV • Specialized gloves • Arm warmers Castelli Nano Flex • Leg warmers Castelli Nano Flex • PCR cycling cap • 1 Short • 1 base layer • 1 base layer Rapha mesh • 1 tee-shirt • 2 pairs of socks • 1 underwear • 1 pair of flip flop STUFF • Jamet Oural Tent • Ultralight sleeping mat • Wilsa ultralite 150 sleeping bag • Ultralight pillow • Alpkit ultralight titanium gas stove + primus gas bottle • Ultrlight towel • Alpkit MytiMug 650 • Leatherman Wave • Poche eau 3L • Coffee filter • Many bars • Solar powerbank 10 000 mah • Cell Phone • iPod • Repair kit • Chamois cream • 4 Bottles • Garmin Touring Plus • Freeze dried food from MX3

111


ANTOINE

112


BIKE • Specialized Crux • Sram Rival 11s / 34-50/11-40 • Mavic Ksy Pro • WTB Riddler 37c tubeless BAGS • saddle bag : KTM • frame bag: Apidura • Handlebar bag: Ortlieb • Accessory bags: Ortlieb CLOTHES • Rapha Bib + PCR Jersey • Rapha Rain Jacket • 2 pairs of socks • Rapha wind gilet • 1 Rapha short • 1 merino base layer • 2 tee-shirt • 1 Gilet • 2 underwear STUFF • Tent : lone Wolf • Sleeping pad AlpKit • Sleeping bag Decathlon • Pillow: Decathlon • Alpkit ultralight titanium gas stove + primus gas bottle • Alpkit MytiMug 650 • Chinese Frontal Lamp • PCR knife • Book : Virginie Despantes : Vernon Subutex • Yashica Photo camera • Freeze dried food from MX3

113


LOUIS AKA JUNIOR

114


BIKE • Niner Rlt 9 steel • Sram rival/force 1x11 • Wolftooth 38t - Sram 11-42 • WTB disc 29” - Hope hubs • WTB Riddler 45c BAGS • Apidura saddle pack dry • custom Type2Manufacture frame bag • Apidura Handlebar pack dry • Accessory pocket dry / Top tube pack extended • Blackburn outpost Caro Cage x2 • Extra : Sea To Summit lightweight dry sack x2 • 4 bottle cages and… 4 bottles CLOTHES • Warsaw cycling Vitesse kit plus wind jacket • Rapha Flyweight kit • Rapha merino mesh baselayer • Rapha Pro team socks • Rapha rain jacket • Rapha armwarmers • The Athletic elevation merino socks • Giro VR90 • Kask Mojito • 1 short / pant • 1 TeamDreamTeam pizza strava T- Shirt • 1 Patagonia down sweater • 1 FUCT cap • X-SOCKS Effektor Recovery STUFF • SeaToSummit Ultralite Pillow • Wilsa Ultralite 150 Sleeping bag • SeaToSummit insulated Sleeping pad • Alpkit Ti Mug • Alpkit Tifoon Spork • BIRKENSTOCK Arizona EVA camo • Oakley Jawbreakers • Freeze dried food from MX3 • Garmin Edge 810 • Bike pump, 4 tubes and repair kit PHOTOGRAPHY • Nikon Fm2 + 50mm f1.4 + 105mm f2.5 • Contax T2 • Yashica T4 • Kodak Tmax 400 and Portra 400/800 rolls • iPhone 6

115


TRANSLATION After our Torino-Nice Rally adventure in 2016 we needed a new project.

On Sunday August 6, 2017, we all set off in the high-speed train from Paris-Hendaye, and for the moment everything was going well.

A project ambitious enough to make us travel 7 days, preferably with a bit of elevation, gravel, road, all within train reach, to facilitate logistics.

PROLOGUE Day 1, 2:32pm, We finally jumped off the never-ending Paris-Hendaye train to be able to start the attack of this anticipated adventure.

After careful consideration, we decided to head for Spain, for a 700km loop around Navarre and the Basque Country. 7 days, 7 cyclists, 700 km.

Was it reasonable to attack our trip with a 60km mountain stage, starting at 3 pm, with almost 1500m of altitude difference in the program?

To make the whole trip a little bit more challenging and to take full advantage of what the north of Spain has to offer, we designed our route around three terrains: mountains, starting the journey in the Pyrenees’ western end ; desert, crossing the mythical Bardenas Reales; and finally ocean, following the Atlantic from Bilbao to Hendaye.

As soon as we jump off the train, another matter is keeping our minds busy: have we ever lost a fellow rider previous to the first lap of the wheel before? Antoine unpacked his bike on the platform and, despite a packaging worthy of Christo, noticed that his derailleur leg had disengaged from the frame. No damage, no breakage. It’s just beside it.

3 rooms, 3 atmospheres. This year, except in exceptional circumstances. We chose to sleep wherever we liked, based on how far our legs will take us (or not).

Panic on board.

What we did not know when tracing this route, was that the trip would be much more unpredictable than these 3 stages. The wind, rain, cold and mechanics were going to make this trip ‘unique’ lets say.

In a dazzling morning, he had the presence of mind to take a spare rear derailleur hanger. Cycling is not such a big deal after all. One 15 gram of a missing piece of aluminum, and it’s all over.

Faithful to our habits, there was no question of using ones camera phone to take photos. We each opted to equip ourselves for this occasion with a film camera, creating a pretty good homage to the past 40 years of the film camera industry: Mamiya 7, Nikon FM2, Contax T2, Yashica T4, Konica BigMini, Olympus Mju.

The train leaves for Paris, the 7 of us are all on the platform, bicycles are set, bags folded. Our full cracking bags are attached to the frames and each loaded bike probably weights about 25 kilos. That is heavy. GPS is on, map is loaded. Off we go Spain awaits.

To complete it all, we brought along some modern companions: a mini drone, GoPro and Sony RX100 to make it possible to shoot a film of this adventure.

So far, so good.

116


1. MOUNTAIN

mountain face coming in at around 25%, and we’re all sweating, sweating puddles. It takes us almost 2 hours to cover the first 8 kilometers.

We ride along the Bidassoa for a few kilometers before entering the mountains. The idea of this adventure was to prioritize secondary roads, if possible without asphalt. We had spotted an itinerary that seemed interesting, of which a portion is part of the GR10. thinking back it all looked ridable from vantage point in the skies of Google Earth.

Let’s say, that day’s objective was not reached... It’s 5:20 pm, we could still see Hendaye’s station. Our application for Losers’ Club was nearly sealed. We finally made it to the top of this first ‘hill’, a providential plateau on which one could see the edges of a rolling road. Our legs bloody, we were scratched from the elbows down. Although we thought we’ll finally be able to move on.

Big mistake. Km 5, we are facing a 13% slope... Let’s face it, we’ve seen worse. Km 6, the road turns into a path. We meet fully equipped hikers who stare at us with raised eye brows, that say «what are you guys doing, seriously it’s a fucking hiking trail».

We were wrong… again. 300m after our rock climbing excursion and finally being back in the saddle we get our first puncture, (which will be followed by 3 more that same afternoon). We still manage to increase our average speed and we attacked the planned mountain properly this time.

Things started to seem complicated, but not insurmountable. Whats the worst that could happen, we might have to drag our 25kg metal horses a few miles, thats no biggie.

The road, beautiful and green. Nothing compared to what we have experienced in the Alps. The landscapes are milder, but paradoxically, the reliefs are abrupt. We flirt with 15% slopes on most climbs. No pass on the programme, but a succession of bumps along the FrancoSpanish border and its numbered «border crosses», marking our route like vestiges of a past Europe when everything must have been much more complicated...

Nah, we were wrong it could get worse. Km 7, what was a steep but nevertheless passable road, started to become narrower. To be honest, it literally disappeared into a thick layer of brambles, prickly bushes and dry shrubbery. It’s officially at that point, that the adventure had begun. We were already well advanced down shit creek, so whats the best course of action? Continue of course. The planned difference in elevation for the day is still on, but there is obviously still quite a bit to go, and no path worth naming in sight. We meet more bewildered hikers wondering how we got there. Pushing turns into climbing.

We had been riding for six hours by now, and the light was starting to fade. We had to find a bivouac point to spend the night, and to plan how we’ll catch up tomorrow.

Let’s face it, we felt a bit dumb.

We’d setup the bivouac behind a sheepfold. 5 stars view. We build up the tents between the dried dung. 3 styles, 3 atmospheres: two

We kicked 34km and 1250m of elevation. Quite a piece.

The slope has now turned into almost a

117


light tents for 2 people, a tarp teepee and a micro tent for 1 person.

stops ahead of us choosing to use is time to take pictures, and hadn’t shown any signs of fatigue whatsoever.

Tomorrow’s day will obviously be easier. Or not.

Since the beginning of the trip, temperatures have been particularly low for Summertime, and a storm is forecast for tonight.

The first bivouac night is always a strange felling. You need to get used to sleeping in a tent, on a noisy mattress, with another guy only 20 cm away, and with the sounds of nature all around you. This first night’s special sound will be the bell that is hung around the sheep’s neck which was literally ringing in our ears due to them being intrigued by these 7 cyclists who had come and disturbed their turf.

We took a break at the top of the pass to define our next move. The priority is to repair both bicycles. So we will go first to Pamplona to eat and find a bikeshop. The bivouac planned for the evening is in the middle of a stormy forecast zone. We then decide to trace towards the city of Taffala to find a shelter. We took a long road to descend, towards Pamplona.

7am roll call. Small coffee for a start, a good hour to fold the whole gear, would be enough. 7 cycle-tourists’ morning packing hardly take less than 2 hours. Between the sacrosanct coffee, the tight rolling of all the equipment, the butt creaming and the last-minute omissions at the bottom of the saddle bag, forcing you to start all over again, time flew.

Spain sleeps between noon and 4 pm. This also applies to bike shops. Waiting for the opening, we ate all the pinxos of a downtown bar and started drinking our 5th litre of beer of the day. At 4 pm, Louis repairs his chain, Alexis replaces his saddle collar. We left (after a quick oversight of water bottle) for the least fun road of the trip: the N121, half national, half motorway, whose emergency stop lane is a bicycle path, by the way.

We took flight, which was quickly interrupted by two major problems. Louis’ chain is slowly breaking, and Alexis is losing the use of his seat-post collar. Was it worth setting up 4000€ bicycles to be let down by 15 € parts after only 30 km? Whatever happens, we will have to make a stop in town and find a bike shop.

We squeeze our asses for 30km on a hellish bike train between the dump trucks coming out of the quarries and the cars flying at 130 km/hour.

Quick repair to last for a few more hundred kilometers, back headed south we are.

Nice. Really nice.

A few nice hills.

It’s 7pm, we’re entering the city of Taffala. The terrace of a bar on the main square of the city opens its arms to us.

A little stop for a 1 € coffee/patatas fritas/ sausage and to prepare for the upcoming days.

7 pints. Twice.

Without really knowing it we’d attacked the Puerto Artesiaga pass, 1st category, 15 km at 6 %. Surprising when unexpected.

We decided that we’ll sleep safe tonight, but a quick look at the online hotel platforms makes us rather pessimistic.

Each rider is biking at his own pace, especially Louis, machine-like, was having

No vacancies, everything is expensive.

118


We start looking for campsites, shelters. The rain arrives in 2 hours, it might be a good idea to hurry up so we aren’t setting up camp under a storm.

in the world and that is perfect. The desert gates are symbolized by a large statue of the Pastor Bardenero. By the time we pose for the group photo and we check the itinerary, we already are on the National Parc of the Bardenas Reales’ (touristic) tracks.

Antoine asks the bartender if he knows a good place, he explains that we will have to do another journey... only 15 meters this time to sleep warm and dry. The bar is a hotel, there are 3 rooms available. 6 beds. 15 minutes later, 2 beds are strapped to make 3 places in the length. we take our showers (our only really one on the trip).

The place, the colors, the landscapes, are incredible. Much changing. We meet a lot of vans and cars. Unfortunately, one of the most beautiful areas of the park is closed to the public due to vulture nesting. It seems these assholes don’t like bikes. We respect their choice, and leave them breed in peace. In the middle of the desert can be found one of the largest Spanish military bases. It is basically a shooting range for fighter planes. Quite paradoxical to prevent bicycles from disturbing birds, while F16s missiles are exploding tank shieldings all year round... We do not get the chance to witness a maneuver.

As forecasted, 9 pm, rain. In life, you have to know when to make concessions. It would have been foolish to continue with soaked material (we might be bit dumb, but we aren’t fools). Despite the quality of our bags and gear it is clear that we would have regretted if we camped, But dont worry we will get our dose of rain later. 2. THE DESERT One of the fantasies of this trip was to ride through the Bardenas Reales. This desert in the North of Spain is famous for its tens of meters high concretions, and its endemic fauna and flora. The pictures we found during our spotting were so mouthwatering we could not wait to roll around.

The water bottles don’t last long. We head towards the desert’s most famous spot, a kind of peak with a pile of stones at the top. On pictures we saw, it looked great! Actually, it’s a peak with a pile of stones at the top, and 30 cars parked at the bottom. We decide to get down have a little bit of fun in a close canyon. I did not take us more to almost lose the drone because of the wind.

After looking for a panaderia and eating the 3rd pan con chocolate of the trip, we hit the southward road towards the nature park. Nature is changing drastically. Wind turbines are popping up like mushrooms, and the Pyrenean lush vegetation makes room for a more arid and hostile nature.

Fright. We head back to the tourist office. We fill up the water, before leaving for the farthest part of the desert, where cars don’t go. We find ourselves in the middle of nowhere, snaking between canyons and other dry stream beds.

No doubt, we are getting to the desert, pushed by a back wind. As a starter, a sumptuous gravel descent towards the city of Carcastillo. Landscapes are gorgeous, we find here exactly what we had been looking for: nature, wild paths, adventure. One of us then finds the perfect definition of what we are doing.

Light falls, it is getting more and more beautiful. We were supposed to end our day with a nice ascent to sleep in front of a beautiful panorama. We decide to call it a day, so

Gravel starts where cars stop. We are alone

119


that we can enjoy a bit of the golden hour and have a descent aperitif. Beer. Fuet. Ricard. We enjoy our MX3 dehydrated dishes with, in addition for dessert, a freezedried astronaut ice cream. A very strange experience.

whipping our faces. An off-track section in a thistle field is worth 7 simultaneous punctures. Unprecedentedly experienced. We improvise a giant workshop. Everyone is fixing, except the two lucky tubeless riding ones, who just turn their wheels to have the preventive tyre liquid act (and thus still enjoying a few cumshots). Repairing takes us a good half an hour. More punctures will come today.

We sleep under the stars. Like astronauts.

Landscapes are rather disappointing. As soon as we get to ride a bit on asphalt we try to speed up the pace by taking Louis’ wheel, aka “the locomotive”.

3. THE WIND So far, we haven’t had to complain too much about the weather conditions. Apart from the second day’s rainy, but nocturnal episode, we had been riding with the wind in the back, in all dryness, at ideal temperatures between 20 and 25 °. Our ascent to the Spanish Basque Country is not being achieved without a certain amount of pain. It seems the northern wind that had been pushing us until now is slightly turning, now coming from the west, and that the rain starts pouring in as we are leaving Navarre. On paper, this day is simple: we follow the Ebro river for 120 kilometers, quietly, departure at 9 am, day is wrapped at 2 pm. But we soon realize the 120 kilometers long headwind will drive us crazy. We leave the desert and start riding through orchards and vineyards. The local irrigation system is impressive. The river’s water is diverted to feed each plot of land through a system of canals, dams and gates. Riding through this fruits area makes one hungry! We chill down quite fast as we come across a tractor and its tank in the middle of pesticide spreading... Kilometer after kilometer, we are moving forward. Kilometer after kilometer, the wind is

Feeling of riding at 50km per hour. 25 on the GPS. Damn wind. Stop at Alfaro in a strange restaurant where we get to sit in a separate room. We must definitely smell bad. It should be mentioned, the last real shower was 3 days ago... Menu Starter, beer, main course, beer, dessert. The rest of the day is a bit chaotic. We are hesitating which route to take, the wind does not ease the task. We are looking for shortcuts, but we are only able to find big roads full of trucks. Spinning next to 35 tons driving at a 90 km/h speed really is the last thing to do when riding a bike. We continue along the river. After all, that was the whole point of the day. We are not going crazy fast, but we are getting closer. We’re climbing We’re climbing We’re climbing It is getting late, we are all sick of it. The destination point is still about 20 km of gravel roads away, equal to 300 km

120


of asphalt road according to the “GBF conversion charter”. We don’t want to pitch the tent at night. We will stop at Sartaguda.

fog plunges us straight into scottish vibes. It is beautiful. The silence in the fog is surprising. Sometimes, the sound of a bell: a cow or a horse. Otherwise, it’s only us, our derailleurs, and nothing else. As a Polish saying goes: «It makes noises, but it goes on».

A city celebrating. It’s Feria today! A water fountain behind the concert stage. Just Lapland beavers, we wash ourselves less than 2 meters from the stage, with the band’s drummer staring at us like we were from another planet. We grab beers, and find a perfect spot to camp a little further down of the village. The sound system is powerful enough to delight us with a dozen Despacito all night long, until 5 am.

It is only at the end of the day we get to see the sun again. For the first time of the trip, we sleep at the planned spot. By a small lake, in a nice grazing area. Quick washing, freeze-dry food, tiny wood fire, drone.

Freeze-dry feast at the table. We are checking the weather forecast, tomorrow will be raining.

Tomorrow, Antoine has to go home. It was planned from the start that it would only ride for 5 days along with us, for summer planning reasons. He will realize tomorrow, that he would not have been able to ride one more day.

Great. We wake up with the song’s chorus in the head. It won’t leave us until the end of the trip. Worse than the wind, Despacito drives you mad.

Cold night, only 5°C. A strange sound wakes us up.

Today, we are back in mountain mode. On the menu, the ascent of Lizaraga. About 20 kilometers at around 5%. Usually a piece of cake, but with the wind, rain, and temperature dropping below 10°, it is a little less fun than expected.

Antoine, ready to go, is struggling with his derailleur. His derailleur hanger is broken again. No way ! Impossible to fix it here in the grass. Julien, French leading specialist in rear derailleur crushing, is helping out to find a solution. Actually, he is a man looking just like Julien, but puffed up by the damp night, trying to find a solution. With a guy looking just like Pierre, whose eyes are barely to be seen. Nature is sometimes cruel...

Small stop in Estella Lizara, also celebrating, where traditional costumed characters whip us with their martinets in the street. Worst pizza on earth. We climb much of the morning. We then join the route we found on bikepacking. com, called The tour of the Basque Country. It was that map that made us want to go on an adventure in this region. We are discovering the Pais Vasco through the Urbasa Andia Natural Park. The drizzle turns into rain. The scenery is amazing, you can’t see anything, but the

The solution found will be to fix the derailleur directly onto the frame with two Colson rings, praying for nothing will move and for the derailleur not ending its life in the middle of the spokes. Antoine starts riding into the fog, we light a candle for him. Later he told us he was actually able to

121


reach the nearest station without to much trouble, where the stationmaster was waiting. The train leaving in an 1 hour, the latter then offers Antoine to have a coffee at the “troquet du coin” while waiting for the train, to finally return 10 minutes before the departure, and discover a queue of 15 people waiting to buy their tickets.

On our left, Gorbeia is watching us. Bivouac on the edge of a nice village, at the beginning of an ascent which will allow us to regain the initial trace. Picnic table, tap, chapel. The locals are looking at us a little weird, but the bigger it gets, the more it gets through.

On our side the folding is a little too loose. Today, we are going to Bilbao, via Vittoria Gasteiz, where Arthur says the food supply is lush.

Tomorrow, the sea. 4.. OCEAN

We’re already hungry. One thing is certain: this trip is full of surprises.

There’s a bakery on the road to get back on the road to Vittoria. Once in town, it will take us 30 minutes of benchmark time to decide where to eat. A local restaurant, not ouf, but not bad, which reconciled us vaguely with the local gastronomy.

For example, who would have thought that a stage connecting the mountain to the sea, theoretically in descent, would be the worst map in terms of altitude difference and would give us a hard time?

The city is pretty, but we already miss the roads. We had spotted on the itinerary two big difficulties for the day, a beautiful hump north of Vittoria, and the ascent of the highest point of the Basque Country: Gorbeia.

We get up like flowers, without knowing too much that 2500 m of altitude difference await us for the day. We attack dirty by 5 km at 10%, crossing a whole bunch of hikers. We realize then that we are on one of the roads of Santiago de Compostela when a hiker with the air of «cul-bénit» wishes us a «good way».

We’re wasting a lot of time, and the clock is ticking. Mount Gorbeia, despite all its attractions, seems to us little by little difficult to reach. It is more judicious for us to go around the massif, to better return the next day. We decide to play it «route» at the edge of a fountain while Louis takes advantage of it to wash his hair.

Good way... seriously... We stop to fill up on water and buy sandwiches at mid-day. We are joined by Ugaitz, a friend Julien met in Australia.

We got the swag or we don’t. This will be the only «real» change to the map of the trip. We pass at this moment next to a beautiful piece that seemed magnificent. But as Louis says «the map will now delight us with downhill and big draft».

It rides on a beautiful custom bike rather improbable: ATV frame, 650 wheels and 650 wheels. «FAAAAAAT» tyres. Chrome-plated mudguards and swag guaranteed. He is from Guernica, and will accompany us to the sea with his big ratio.

Small train launched at 35, swallowing of the bollards, then a descent as one likes them, long, fast, steep, in good asphalt, which will allow to flirt gently with the 70 km/h.

We reach the third chapter of the adventure: the ocean. It is impossible to come to Spain without

122


taking advantage of the Atlantic.

will be on a beautiful stretch of grass, with panoramic view, not far from a lot of young people come here to smoke joints and enjoy the panorama.

The finish will be done by hand with homemade ice cream on the crowded beach of Lequeitio.

Showers for some, Ricard for others, Dodo for all.

Bye-bye quiet nature, hello civilization, French tourists and vans arranged by the dozens.

The awakening will be memorable, surrounded by the ocean, with the morning surfers. as room neighbors, and the sound of waves in the distance as radio.

We then begin to walk along the coast, without seeing too much of the sea after all, because the Basque coast is such a fucking chain of diabolical climbs and descents never long enough. We spend the end of the day going up, then down, then up, then down... the saddlebags are getting heavier and heavier, the desire for more pizza.

This last day is the shortest, 60 km, you will have to catch the trains at the end of the afternoon. We fold the bags for the last time. Latest filter coffee, last dehydrated breakfast, last wet shorts threading, last butt crackle. Last panaderia also, where we order a gargantuan breakfast, taking advantage of Spain’s democratic prices for fresh fruit juice.

Part of the tape goes into rocket mode. The asphalt is rolling, and Louis decides to take everyone for the last ten kilometers of the final flat at 40 km/h. It’s different from magazines. Barely time to enjoy the scenery, we are already on the terrace of a bar in Zarautz, enjoying the sunset while sipping our 15th litre of beer from the trip.

Only difficulty of the day, Mount Jaizkibel by the south. A well known coastline of the locals, with its 8 km to 5%. We savour it.

Quick consultation, tonight it seems more than welcome to taste a beautiful Calzone. We find a quality Italian and finish the meal with a strange chocolate mousse/ avocado.

A short ferry ride to avoid a bypass, we finally cross the French border along the railway tracks of the border station. We left 7 days ago, it seems to us 7 weeks ago as we crossed landscapes, panoramas, climates and atmospheres. It also feels like 7:00 a. m., as the bike ride is delicious and the moments of pleasure memorable.

It’s 10:00 p. m., 120 kilometers in the legs, pizza in the stomach, we’ll have to sleep. The bivouac point is on the heights of the city, facing the ocean. We will be forced to hit a last climb to finish the D+ counter at 2300m.

We will do the math later, but the sum of these pleasures was well worth the trip. Arrived in Hendaye, for a last beer and finally - a French dish. The train’s in an hour, the holidays are over.

Once on site, we pass near the showers of a campsite, which does not fail to put water in the mouth of some of us, who are no longer able to tolerate our manifest lack of hygiene. It’s true that the cat/castor toilets we practice in the evening are starting to be a little light. A good shower wouldn’t be a refusal.

We are already thinking about the next summer destination. Where will we spend a week of surprises, gradients, rocks away from cars next year...

We first look for a spot to pitch the tents, it

We have 358 days to find out.

123



Photographes Arthur Ferraud Louis Pille-Schneider Julien Sommier Renaud Skyronka RĂŠcit Renaud Skyronka Design Julien Sommier





Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.