VENI VIDI BICI - PCR GRAVIER

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V E N I V I D I B I C I

PCR GRAVIER


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V E N I V I D I B I C I ou une bien belle ballade en italie légèrement gâchée par 30 km de single track…

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Prologue Chaque année, en janvier, c’est le même problème. Où allons-nous partir rouler au mois d’août…

veau périple espagnol, deux itinéraires assez violents entre la Suisse et l’Italie (dont un vers le mont Blanc, qui aurait sûrement eu raison de nous) et une traversée des Apennins entre Gènes et Florence. C’est ce dernier programme qui finit par remporter les suffrages. Nous aurons la mer, la montagne, 700 km pour s’amuser, avec beaucoup de chemins et une bonne dose de single-tracks. La trace est un mix de la Via Alta Ligurie, sorte de GR transalpin et du Grand Italian Trail, un itinéraire mythique qui traverse toute l’Italie de la frontière slovène à la Sicile, et dont nous emprunterons un fragment.

Après un Turin-Nice épique qui fut en quelque sorte notre parcours initiatique ; puis un tour du Pays basque espagnol l’année dernière, la barre était haute pour trouver une nouvelle destination. Le cahier des charges est clair : il faut que ce soit à portée de train, que les paysages soient à couper le souffle, qu’il y ait un maximum de chemin et surtout un minimum de voitures. Nous hésitons longuement entre un nou-

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Au programme donc : 680 km, 16000m de dénivelé positif. Nous serons 7 à prendre la route, les agendas de chacun étant compliqués à synchroniser, Arthur roulera sa Brodyssée ardéchoise, et Antoine arpentera les routes du pays de Galles avec les compères du Pils bike Tourism. C’est donc pleins de confiance que nous commandons tous nos billets de train de nuit pour un Paris-Milan le 11 août 2018.

chemins pédestres. Ils sont balisés et cartographiés, mais impossible via Google Earth de nous assurer de la possibilité d’y passer assis sur le vélo. Une expérience inattendue de Hike-a-bike l’été dernier nous a partiellement traumatisée avec le fait de pousser un vélo chargé sur un terrain de type GR20. Il semble évident que nous remettrons le couvert là dessus cette année.

OH QUE OUI !

JUSQU’ICI TOUT VA BIEN.

Nous sommes 7 à partir. 7 fois plus de possibilités d’avoir des soucis sur le chemin. Nous décidons donc de ne jamais dépasser les 100 km par jour. Ce qui, en échelle de conversion gravier > route, équivaut à 600 km. L’itinéraire est prêt, chaque single-track est identifié, chaque chemin est surligné. Les alternatives sont également envisagées. Bref, nous sommes parés à toute éventualité. C’est à ce moment-là, juste avant de partir, quand on a l’impression que tout est réglé comme sur du papier à musique, qu’on réalise qu’une fois de plus, rien ne se passera comme prévu, et que d’une certaine manière, c’est ça qui est formidable dans le voyage. On est à deux doigts de monter dans le train, et on trépigne de savoir ce qu’il va nous arriver. On sait qu’il va se passer des trucs de fou, on sait que c’est pour ça qu’on part. On a hâte de vivre les aventures que nous pourrons alors raconter. Et cette édition 2018 du Summer trip PCR GRAVIER ne nous a pas loupé…

La principale difficulté de la préparation de ce voyage aura été la méconnaissance du terrain. Turin-Nice était un itinéraire préparé et étudié pour le vélo. Le Pays basque, bien que vallonné, ne nous a pas trop surpris en termes de biotope. Pour les Appenins, c’est très différent. Les dénivelés sont redoutables, et bien que nous ne passerons jamais beaucoup au-dessus des 2000 m d’altitude, on retrouve des pourcentages et des ascensions dignes des cols alpins. Une étude approfondie de la trace GPS via les fonds de cartes topographiques nous révèle également qu’une bonne partie de la traversée nous oblige à emprunter des

« ON SAIT QU’IL VA SE PASSER DES TRUCS DE FOU, ON SAIT QUE C’EST POUR ÇA QU’ON PART. »

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Samedi 11 août 2018, 17 h, gare de Lyon, Paris. Il va falloir faire rentrer 5 cyclistes, 5 vélos et 5 équipements complets dans un train-couchette italien. À peine sommes-nous sur le quai que les problèmes commencent. Les grands yeux du personnel à la vue de notre barda laissent envisager le pire. Par chance, un wagon complet du train est inoccupé. Il paraît que c’est super rare, et le chef de train nous propose de prendre un compartiment complet rien que pour nous. La simple idée de devoir encastrer un vélo dans un compartiment couchette bondé nous avait donné des sueurs froides depuis des semaines, mais voilà, semble-t-il, un problème réglé. Nous nous installons dans un compartiment pour 6, et bien entendu, nous installons les 5 vélos dans le compartiment voisin vacant. La fleur au fusil.

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CHAPITRE UN

«FOUED»


Nous faisons alors la connaissance de Foued. Chef de train. Chef tout court. À la vue des vélos dans le compartiment, il nous fait bien comprendre que ce ne sont pas des choses qui se font, et qu’il n’est pas question que les vélos occupent toute cette place. Si on ne paye pas de supplément, il faudra tout faire rentrer dans notre compartiment. Vélos, sacs, humains, castors, tout. Un rapide calcul mathématique du volume disponible et du matériel à imbriquer nous laisse perplexe. Brossé dans le sens du poil, Foued finira par nous laisser un sursis. Si du monde monte au prochain arrêt, nous aurons pour obligation de devenir en 15 minutes champions du monde de Tetris géant.

Si le train reste vide, alors les vélos peuvent rester là où ils sont. Mais ATTENTION, normalement, ce n’est PAS COMME ÇA que ça marche… Foued nous laisse sur cet ultimatum. C’est alors que son collègue italien, qui a assisté à la scène, nous explique que le train restera vide, et que Foued descendra au prochain arrêt. Nous sommes à deux doigts de lui payer une bière, mais il a l’air d’avoir du pain sur la planche, à transvaser les valises d’un compartiment dont la clim est en panne vers notre wagon.

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Nous nous endormons au rythme des balancements du train, direction l’Italie, où Simon et Pierre nous rejoindront. Gare de Milan, splendeur architecturale, haut lieu du pickpocketisme de haut vol. Nous avons deux heures avant notre train pour Gênes. Assez pour que Louis sauve la valise d’un pauvre homme qui s’était endormi sur un banc, et qu’une pickpocket toxico avait pris pour cible. À 10 secondes près, il se retrouvait avec un bagage de 30 kilos en moins, et pas mal de problèmes en plus.

Train pour Gênes. Pire train de la terre, pas de toilettes, pas de clim. Il fait 700 °C. Nous sommes liquides. Hughes commence à émettre des bruits étranges avec sa gorge. Ça ne nous inquiète pas trop pour l’instant…

« NOUS NOUS ENDORMONS AU RYTHME DES BALANCEMENTS DU TRAIN, DIRECTION L’ITALIE. »

SUPER LOUIS !

La cambrioleuse nous suivra dans la gare, traitant Louis de tous les noms…

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ENFIN LE DÉPART Nous avons choisi Gênes comme point de départ pour sa relative proximité avec la France et son accessibilité en bus et train. C’est aussi un redoutable point de départ pour notre itinéraire ! Partant du port de la ville, notre objectif de la journée est de rejoindre la via Alta Liguria à 1300 m d’altitude.


Un départ tardif ne manquera pas de nous mettre dans les choux une bonne partie de la journée. 11 h 30, notre voyage peut commencer. Les 10 premiers km nous permettent de sortir du tissu urbain pour attaquer l’ascension. Les 5 suivants, la Via Pino, se feront par 39 degrés et 7 % de moyenne. Suffisant pour emballer le palpitant, provoquer des frissons et se demander si on ne va pas arrêter tout de suite les conneries et plutôt prendre le bord de mer. Avec Simon, nous sommes très mal… la faute peut être à un mois de juillet particulièrement arrosé sur les routes du tour de France, et un manque d’entraînement notoire.

Une barre, une gourde, un coup de motivation et ça repart. La chaleur est redoutable, et il faudra à notre corps un certain temps d’adaptation. Nous nous transformerons heureusement rapidement en petits castors, et le reste du voyage sera une partie de plaisir.

FAUX !

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« LA CHALEUR EST REDOUTABLE, ET IL FAUDRA À NOTRE CORPS UN CERTAIN TEMPS D’ADAPTATION. »

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CHAPITRE DEUX

DÉCOUVERTE DU CONCEPT DE SINGLE TRACK


Cette montée nous emmène vers le premier « single » du voyage. Pour faire simple, un « single », c’est un chemin dans la montagne, qui ne peut pas être emprunté en voiture. En termes de taille, ça va donc de « pile poil plus petit qu’une voiture » à « franchement même sur une jambe je passe pas » C’est plutôt la seconde option à laquelle nous serons confrontés.

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« UN COUP DE BRIQUET POUR NEUTRALISER LE VENIN. »

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Premier 100 m du premier single, je n’ai pas encore l’habitude du poids de mon vélo, et paf, je tombe. (pas loin de finir 5 m plus bas dans les arbres…). Au passage, je perds mon pot de crème pour les fesses qui était dans une sacoche mal attachée. Prémonitoire ? Sans doute. 100 m plus loin, chute d’Alexis dans un bosquet, il s’en sortira avec quelques égratignures, tandis que Pierre se fait attaquer par des guêpes en folie, et se fait méchamment piquer à la main et sur le ventre. Un coup de briquet pour neutraliser le venin. Ça ne devrait pas trop gonfler

FAUX ! Mais Pierre s’en rendra compte un peu plus tard…

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Le reste de la journée se déroule sans trop de problèmes. Des fruits sur le bord des routes. Une belle lumière. Un repas improvisé dans un micro village , après avoir rempli nos gourdes chez l’habitant et nous être quasi baignés entier dans une fontaine tant la journée est torride.

LA DOLCE VITA...

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La fin de journée nous régalera d’une belle descente asphaltée pour une arrivée, pas tout à fait au point envisagé, dans un village qui aura pour mérite de posséder un restaurant.

La fatigue aura rapidement raison de nous et nous sombrons. Demain la journée sera longue, et il serait de bon aloi de planter nos tentes de jour ! Au programme, descente vers les Cinque Terre.

14 €, menu unique, pizza à tous les étages, bières à volonté. Nous sortons repus.

Beaucoup de chemins, pas mal de singles.

IL FAIT NUIT. Un rapide coup d’oeil sur Google Maps, et nous voyons que le village est entouré de pâtures. Nous trouvons la première sans barbelés et plantons le camp de nuit. Le ciel est clair, la lune tarde à se lever et les étoiles nous régalent d’un spectacle inattendu : c’est la nuit des Perseïdes.

« 14 €, MENU UNIQUE, PIZZA, BIÈRES À VOLONTÉ. »

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Réveil à la fraîche, on retrouve la sensation unique de se lever en pleine nature, au milieu de nulle part, loin de sa zone de confort. Petit café pour attaquer, et pliage du camp. En général, il faut environ 2 h entre le réveil qui sonne, et le moment où nous sommes tous les 7 sur nos vélos. Le bike packing, c’est formidable, mais il faut bien avouer que ces sacoches nous obligent à tout vider et tout ranger presque chaque jour… 2 h plus tard, donc, nous prenons la route pour terminer la map d’hier et essayer de finir celle d’aujourd’hui.

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Nous repérons très vite quelques raccourcis qui nous permettront d’éviter certains sentiers délicats, tout en gardant l’espoir de pouvoir dormir au bord de l’eau ce soir ! Pour ma part, je suis assez inquiet des prévisions météo. Depuis plusieurs jours, il est annoncé un temps orageux dans la région. Nous sommes pour le moment passés entre les gouttes, mais ça ne durera probablement pas.

Nous avons de toute façon des vestes étanches, il ne peut rien nous arriver de grave avec la pluie…

FAUX ! Et nous le saurons bien assez tôt…

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CHAPITRE TROIS

LES FACÉTIES DE MÈRE NATURE

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Matinée franchement costaude dans les Apennins. L’essentiel de l’itinéraire du jour doit se faire sur des chemins, et ce n’est pas pour nous déplaire. Malgré un état du revêtement parfois très abîmé par l’agroforresterie, nous roulons à bonne allure. Seuls au monde. Le temps est menaçant, mais nous passons entre les gouttes.

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Stop déjeuner au bout de 50km dans un restaurant typique qui nous sert une pasta bolognese et des escalopes milanaises de premier choix. 1h30 de pause n’est pas de trop pour attaquer la suite. D’autant que le temps tourne très clairement à l’orage. Et que nous avons tout intérêt à nous dépêcher d’arriver.

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Retour sur les chemins humides mais roulants. Nous retrouvons la route pour quelques centaines de mètres de descente. Louis, comme à son habitude, prend la tête de la course et descend à tombeau ouvert. Il oublie juste de regarder l’itinéraire sur son Garmin, et rate l’intersection. Nous sommes au milieu de la montagne, pas de réseau, et à 70 km/h, Louis est certainement déjà bien bas… Cerise sur le gâteau, la pluie se met à tomber. Pas une petite pluie normale non… c’est comme si on allumait la douche façon jet massant comme dans la pub Bora Hansgrohe avec Peter Sagan. Nous nous abritons dans une chapelle sur le bord de la route. Prions… Rapide conciliabule sur les conditions météo, il est décidé de couper la dernière partie de l’itinéraire du jour. Plutôt que de finir dans la pampa au-dessus de Deiva Marina, nous irons vers la ville par la route, et prendrons 3 km de train demain matin pour passer cette falaise à flanc de mer. Inutile de prendre des risques, ce soir il va pleuvoir très fort. Il faudra tout de même passer par un court passage singletrack. Rien de bien méchant.

FAUX ! Nous rejoignons donc Louis, qui avait commencé à remonter le col qu’il avait presque fini de descendre… et traçons vers Varèse Ligure, qui nous régalera de pâtisseries en tout genre. La suite est simple, 5 km de single pour rejoindre la route qui nous mènera à la station balnéaire de Deiva Marina, puis une descente asphaltée.

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5 km qui nous prendront presque 2 h. Disons qu’à côté de ce single, le GR20 fait figure de piste cyclable… Le problème dans ce genre de situation, c’est qu’on est tiraillé entre l’idée de faire demi-tour, et le fait de se dire qu’après tout, puisqu’on est là, autant finir. L’heure du coucher de soleil approche dangereusement, nous sortons les frontales en traversant ce massif forestier particulièrement hostile.

Vision surréaliste de 7 cyclistes poussant leurs vélos chargés de 15 kilos de sacoches au milieu de nul part, portant le matos par dessus les rochers, à la lueur de lampes frontales.

« 5 KM QUI NOUS PRENDRONT PRESQUE 2 H. »

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Nous rejoignons enfin le ruban d’asphalte flambant neuf qui nous amènera jusqu’à la mer vers 20 h 30.

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Descente vertigineuse de 15 km et 800 m de dénivelé, à tombeau ouvert, de nuit, éclairé par nos maigres phares et nos frontales. Nous roulons en peloton, du moins au début, avant que Louis ne fasse une échappée dans les derniers km. Cet excès de confiance lui vaudra une belle chute dans un virage un peu trop serré, qui aurait pu se terminer bien plus mal. Une pizza sur le mollet rasé plus tard, nous arrivons en ville. Deiva Marina est une station balnéaire typique italienne, où chaque mètre de plage est privatisé la journée, et où ont fleuri des campings bondés. C’est une des portes d’entrée du parc naturel des Cinque Terre, notre programme de demain. À peine arrivons-nous sur la jetée qu’une averse nous surprend. Nous nous réfugions sous une sorte de porche au bord de la plage, et profitons de la pluie pour décapsuler

quelques bières et réfléchir où dormir. Les campings ne sont pas franchement sexys, mais les spots à bivouac n’ont pas l’air légion. Par je ne sais quel hasard, il se trouve que cette ville est modélisée en 3D sur l’application Plans de l’iPhone. Cela nous permet de voir une sorte de chantier bizarroïde en périphérie de la ville, où semblent avoir été abandonnées deux maisons en construction. Si les maisons sont accessibles, cela fera un abri au sec ; au pire, ce sera un joli promontoire pour bivouaquer en bord de mer. La pluie étant passée, nous partons voir de nos yeux cet alléchant programme. (Notons au passage à quel point, dans ce type d’aventure, on en arrive à se contenter de très peu. Une ruine nous semble un château, une bière tiède du Ruinard…)

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« LE GRONDEMENT DU TONNERRE EST LOINTAIN. ÇA À L’AIR DE BARDER LÀ HAUT CHEZ MOTHER NATURE. »

La mer est à quelques mètres de nous, et le large nous offre un spectacle très particulier. Un orage se développe dans les nuages. Le genre d’orage où les éclairs ne touchent pas le sol, mais passent de nuage en nuage. Le ciel est ainsi clignotant en permanence. Le grondement du tonnerre est lointain. Ça à l’air de barder là haut chez mother nature. À l’ouest, la pluie arrive. Il est temps de rentrer abriter nos affaires et de commencer à préparer le repas du soir. Les popotes frémissent et les plats lyophilisés se réhydratent. La pluie commence à tomber. Fort. Le vent se lève. La pluie rentre dans la pièce… On colmate les fenêtres et la porte avec des morceaux de placo. Une bourrasque plus forte que les autres emporte le tout et fait tomber le vélo de Louis qui était posé sur le chambranle de la porte (Louis aime poser son vélo dans le passage). Il se lève pour ramasser sa monture (car il n’aime pas que son vélo tombe, c’est bien naturel, quand bien même serait-il dans le passage).

Sur site, aucun accès possible aux deux maisons énormes. Le lieu est super étrange, et semble avoir été laissé en plan du jour au lendemain. Nous arrivons tout de même à entrer dans une sorte de pool house. Une pièce d’environ 3 m sur 8, remplie de gravats et de plaques de placo. Un peu de ménage et ce sera un palace. Pas de fenêtres, juste des grilles… Le vent se lève un peu mais rien de bien méchant pour le moment… Pierre et Julien ne sont pas franchement emballés par l’endroit. Il faut dire qu’il fait très chaud et que la perspective de se retrouver à 7 castors lapons dans cette pièce n’est pas franchement folle. Ils décident donc de planter leur tente juste devant le bâtiment. Chacun en profite pour faire une petite toilette, enlever ce satané cuissard qui devient un brin oppressant en fin de journée.

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En se rasseyant, il demande à Pierre, le plus naturellement du monde, s’ils ont planté leur tente.

Les deux compères reviennent une heure plus tard les mains vides, trempés jusqu’aux os. La stupéfaction est totale. Le voyage est compromis. Il y’a 500 façons de devoir abandonner un road trip à vélo, mais alors là, une tente qui vole, c’est pas commun…

Rire dans l’assemblée. Pierre lui répond qu’elle est plantée, et BIEN PLANTÉE même... Julien passe la tête par la fenêtre et constate que la tente n’est plus là.

« JULIEN PASSE LA TÊTE À LA FENÊTRE ET CONSTATE QUE LA TENTE N’EST PLUS LÀ. »

PLUS DE TENTE ! PLUS DE TENTE ! Chacun est dubitatif et vient constater la disparition… Plus de tente. Bof, la bourrasque l’a emporté un peu plus loin, elle doit être au pied d’un arbre… une tente, ça ne disparaît pas comme ça. D’autant plus qu’il y avait des trucs dedans. Les trucs c’est lourd. Ce qui est lourd ne s’envole pas… Deux matelas, deux duvets, un téléphone, un portefeuille, un Garmin, un passeport. Ça ne vole pas les passeports. Ça ne vole pas les tentes…

Il se fait très tard. On réorganise les matelas pour que sept personnes tiennent sur cinq. Nous aurons les idées plus claires demain matin, et la tente est peut-être à 10 m de nous dans les arbres. Je sortirai le drone pour aller inspecter le maquis qui nous surplombe. L’orage continue une bonne partie de la nuit. Réveil difficile. Très difficile Le drone ne trouve rien

FAUX !

Chacun arpente la ville en long, en large et en travers.

Rapide inspection des alentours, et pas de traces de la tente. Elle est blanche, on va bien finir par la retrouver quand même ! Pierre prend l’unique bâche rescapée, s’en fait un poncho flippant façon souvient toi l’été dernier, et part à la recherche de la tente volante. Julien le suit dans la nuit. Nous sommes impuissants face aux facéties de mère Nature.

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La situation est totalement improbable. Discussion. Ce qui devait être le point d’orgue de notre périple, à savoir la traversée du parc des Cinque Terre par le balcon supérieur, route de crête à 800 m au-dessus des villages mythiques ; cette journée n’aura pas lieu. Nous prendrons le train jusque La Spezia pour faire des déclarations de vol, manger une pizza, et aller au seul Décathlon de la région pour y trouver matelas et sacs de couchage. Ce soir, nous dormirons dans un AirBnB pour nous remettre de nos émotions, et demain, tout ira mieux.

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« JE ME DEMANDE À CE MOMENT CE QUE NOUS RÉSERVE LA SUITE DU VOYAGE. »

Nos tentes tipi peuvent accueillir 3 personnes si on enlève le piquet central en les attachant sous un arbre. On ferra ça. Dans le train, je repense à cette histoire d’aventure, au fait qu’on ne sâche jamais ce qu’il va se passer… Je me demande à ce moment ce que nous réserve la suite du voyage. Je me dis également qu’on en a eu pour notre grade, et que ce serait pas mal que ça se calme un peu… Je regarde alors la main de Pierre, qui a été piquée la veille par une abeille. Elle a triplé de volume. On dirait une prothèse mal faite en plastique orange… On est tous un peu inquièt, mais à part le désagrément du grattage, Pierre ne s’inquiète pas outre mesure… Je me dis alors que ce voyage est particulier et qu’on est pas au bout de nos surprises… La Spezia est aussi moche que ce qu’on nous avait décrit. Julien se fait balader de carabiniers en policiers pour déposer une plainte de vol, au point de se sentir dans la peau d’Asterix dans le dédale administratif des 12 travaux…

pont autoroutier et on se retrouve à passer dans une sorte de single (il fallait le faire pour trouver un single à 5 minutes du centre-ville de La Spezia) bordé de bambous. Pierre, par un concours de circonstances, tape son dérailleur contre une souche. La patte de dérailleur joue son rôle de fusible et se plie.

GAME OVER

Nous avalons la pizza la plus grasse de toute l’Europe de l’ouest avant de prendre la route vers Décathlon. Il faut éviter un

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CHAPITRE QUATRE

LOI DE MURPHY

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FAUX !

Demi-tour Retour à La Spezia Recherche d’un bike shop

Nous passerons presque 2 h 30 dans un obscur centre commercial gigantesque à patienter face à l’incompétence d’une pauvre vendeuse de télécom, qui aura toutes les peines du monde à vendre à Pierre une carte prépayée à 5 €. Nous avons tous la nette impression qu’il faudra planter de nuit… Carte sim débloquée, gofast autoroutier jusqu’au Décathlon le plus proche.

On trouve un magasin digne de ce nom à 50 m de la pizzeria que nous venions de quitter. Le mécano est catégorique. La patte est foutue. Au prochain choc elle se casse en deux. Il la redresse comme il peut pour permettre à Pierre de rouler encore un peu, mais lui conseille de couper court à son voyage. Trop risqué. La Spezia est le meilleur endroit pour abandonner. Train et bus à proximité, et possibilité de rentrer à Paris sans trop de difficultés. Reste à trouver un téléphone de fortune pour régler les soucis de logistique et rentrer sans trop de galères. Un téléphone prépayé, c’est simple, c’est pas cher, c’est rapide, et on en trouve vraiment partout !

Julien, qui jusque là hésitait à rentrer avec Pierre, décide de continuer l’aventure. 100€ de matos plus tard, il est reparti comme en 40 et prendra la place pour l’instant vacante dans la tente d’Alexis.

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Nous roulons donc vers l’auberge que j’avais eu la présence d’esprit de réserver quelques semaines avant le trip. Éclair de lucidité, je m’étais dit qu’il ne serait pas du luxe de prendre une petite douche à mi-parcours avant d’attaquer un gros morceau. ( Je pensais aussi que nous nous serions régalés de baignades méditerranéennes dans le paradis que sont les Cinque Terre…) 20 km plus tard, nous voilà arrivants de (quasi) nuit sur site. Accueil au top par une vieille dame gérant les lieux et son mari, ancien barman sur un paquebot, parlant un français approximatif appris il y a 50 ans… Le couple nous installe dans nos chambres et réserve pour nous une table au meilleur restaurant du village.

à la truffe blanche, risotto crémeux à souhait, cochon de lait à tomber par terre. Le repas est dantesque, et nous fait presque oublier nos soucis de la veille. Barroud d’honneur pour Pierre (qui n’arrive pas à démarrer le téléphone qu’il vient d’acheter…). Nous rentrons dans nos chambres en roulant comme des tonneaux. La douche est délicieuse, la nuit parfaite. Nous tournons la page de ce fâcheux épisode remontés comme des pendules, prêts à affronter la suite de l’aventure. Il ne peut rien nous arriver de pire de toute façon…

FAUX !

Nous finirons cette journée épouvantable d’une bien belle manière : incroyables pâtes

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Réveil à l’aube, les affaires ont plus ou moins séché pendant la nuit. Nous constatons que les cuissards Rapha qui sont censés sécher en une nuit ne sèchent pas en une nuit… qu’à cela ne tienne, je roulerai un cuissard humide… Nous discutons avec notre hôte en attachant notre paquetage sur nos vélos, un oeil envieux sur la piscine de l’auberge, que nous n’aurons pas pu essayer.

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Programme de la journée, ascension de type costaude pour regagner la montagne. 30 km de montée, sur la route. C’est le 15 août. On nous avait prédit une journée où l’Italie s’arrête de respirer. On découvre qu’en fait, les Italiens prennent leur bagnole pour aller randonner en forêt… Nous passerons donc ces 30 km à nous faire dépasser par les autos toutes les 30 secondes… La pente est régulière et l’asphalte plutôt agréable. Nous viendrons à bout de ce col en un peu plus de 2 h. Au sommet, il fait bien frais. L’itinéraire nous fait bifurquer vers un single à flanc de lac. Une retenue d’eau où personne ne se baigne, évidemment, qui à l’air sacrément engagé. Compte tenu de l’heure, de la température, de la météo à venir, nous procédons à un remapage en règle. Nous avons pas mal subi ces derniers jours, autant essayer de passer une bonne journée.

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Le shortcut est simple, petit détour par la route, pour remonter à l’arrivée du sentier que nous étions censés prendre. La descente s’annonce vandale. Simon chausse la GoPro sur son casque, et suivra Louis « Fast » Pills Schneider pour une descente, à fond les ballons, d’anthologie. Nous sommes en avance sur le planning, aucune chance que l’on plante de nuit ce soir !

FAUX !

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Lors de la préparation du voyage, chaque portion de l’itinéraire a été catégorisée, avec des couleurs différentes dans le logiciel ridewithgps. Gris pour la route, vert pour le gravel et rouge pour les singles. C’est très pratique pour savoir de quoi la journée sera faite. En gros, dans le contexte montagnard de notre voyage, on peut considérer 20 km/h de moyenne sur route, 10 km/h en gravel et péniblement 3 km/h dans les pires passages single, qui ne sont en fait pas des singles au sens VTT du terme, mais des chemins de randonnée pédestre, avec escaliers de pierre et ponts de bois.

les herbes hautes, croisant quelques randonneurs amusés par notre configuration. À la sortie du segment, nous sommes catégoriques ! Il ne reste plus que du gravel et de la route pour finir la journée, nous ne planterons pas de nuit. Un élément nous met tout de même le doute sur nos GPS. La courbe de dénivelé présente un raidillon étrange, vraiment super raide et très régulier. On dirait un bug, comme si la trace était partie tout droit dans la pente alors qu’il y a des lacets.

« ON PEUT CONSIDÉRER 20 KM/H DE MOYENNE SUR ROUTE, 10 KM/H EN GRAVEL ET PÉNIBLEMENT 3 KM/H DANS LES PIRES PASSAGES SINGLE. »

La suite de notre journée est censée passer par une ligne rouge. À chaque segment, c’est la grande inconnue, car impossible à visualiser depuis Google Earth. Nous attaquons le segment, qui se révèle particulièrement plat, roulant, et super chouette ! Nous roulons à bonne allure entre

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En gros, 400 m de D+ en 2 km... la Tour Eiffel à monter, plus l’Arc de Triomphe, sur la moitié des Champs Élysées... C’est sur que c’est un bug. Après un petit stop bière en haut de notre single soyeux, nous attaquons la portion gravel du bug. Jusqu’ici tout va bien. Un raidillon de quelques dizaines de mètres nous oblige à mettre pied à terre. Ce n’est pas la première fois, et il est court ! Le voilà le bug, c’est bon ! Check rapide sur le GPS : c’était l’apéritif.... 2 km à 20 % dans les cailloux. C’est un peu comme remonter le long du télésiège débrayable dans une station de ski. Jusqu’en haut. Et tout droit. C’est horrible. Et ça prend 1 h 30.

Nous qui étions bien dans le timing, nous voilà dans les choux ! Le segment gravel enchaîne sur un court single qui s’avère être en fait le petit frère du GR20, nous obligeant encore à pousser pendant 45 minutes. Tout le monde à faim, tout le monde en a plein le cul.

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On arrive au pied de ce qui est sensé être la dernière côte de la journée. Un col routier, son restaurant, et un petit sous-bois pas terrible avec une table de jardin. La nuit tombe dans 15 minutes. Au pied de la côte, potentiellement de la bière, une table pour manger, des arbres pour nous abriter du vent, mais des bagnoles, une route, et le sentiment de ne pas vraiment répondre au brief. En haut de la colline, du vent, des animaux sauvages, de l’herbe et du pentu. Mais une vue à couper le souffle, un coucher de soleil de malade, et le plaisir de bivouaquer en pleine nature. Nous décidons de réunir nos dernières forces et de monter cette dernière côte. Au sommet, la promesse est tenue. La vue est époustouflante. Les couleurs sont dingues. Nous roulons quelques centaines de mètres à la recherche d’un coin abrité du vent. Il ne fait pas chaud mais on a vraiment l’impression d’être au bon endroit au bon moment. Nous regardons le soleil se coucher et plantons la tente de nuit, à la fraîche, et presque à l’abri du vent. La nuit sera froide et venteuse, et la journée de demain s’annonce solide : presque 100 % sauvage, à travers la montagne. Nous comptons sur le fait de trouver des sources d’eaux pour remplir les gourdes car nous sommes à sec, mais la confiance règne.

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Réveil à l’aube, fracture de la rétine, la vue n’a pas bougé, la lumière sur ces collines d’herbe est juste incroyable ! Le soleil peine à venir nous réchauffer. Nous attaquons la route vers 9 h, comme chaque matin, après avoir pris un solide petit déjeuner lyophilisé.

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CHAPITRE CINQ

UN HOMME À TERRE


« ON EST DÉFINITIVEMENT EN TRAIN DE SE TRANSFORMER EN CASTORS DES MONTAGNES… »

La trace s’avère plutôt roulante pour commencer, on est vraiment à flanc de montagne. Le chemin se rétrécit de plus en plus. Du genre de ceux qu’on emprunte à pieds, et qui font 25 cm de large. Un ruban de terre au milieu de l’herbe, à flanc de pente. C’est très raide, pas le droit à l’erreur. Hughes trouve une source qui jaillit dans la montagne, et se retrouve à 4 pattes à laper l’eau. On est définitivement en train de se transformer en castors des montagnes… Alors que tout le monde prend en photo Hugues, dont les bruits de gorge ont évolué depuis le premier jour pour devenir particulièrement gracieux, Louis fait un faux mouvement et perd l’équilibre. Chute dans le dévers herbeux. La pente est telle que ça représente une chute d’environs 2m. Il se retrouve plus ou moins sous son vélo.

Je croise son regard et comprends immédiatement que quelque chose ne va pas. Sa cheville a craqué à l’atterrissage, et en une seconde, la suite du voyage se trouve grandement mise en péril. État des lieux de la cheville, ce n’est pas cassé. Louis a du mal à poser le pied pour marcher. Néanmoins, il semble que l’articulation supporte bien le pédalage. Rapide point sur la map, on décide de rebrousser chemin, pour descendre à la recherche d’un centre médical.

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Parallèlement à ce souci médical de taille, je commence à perdre tout mordant dans mon frein arrière. J’ai pris une paire de plaquettes de rechange, mais le pan de la vis qui maintient les deux plaquettes dans le même axe est totalement foiré, impossible donc de le dévisser. Pince, multi tool, rien n’y fait... Nous profiterons également de la journée pour régler ce souci qui risque bien de compromettre la suite de mon aventure... Pierre, Julien, Louis, moi... 4 sur 7 sur la sellette, ça commence à faire beaucoup pour une semaine de vacances ! On trouve une sorte de centre hospitalier où le médecin de garde bande la cheville de Louis avec une sorte de strap imbibée de voltarene. Selon lui, pas d’inquiétude, mais il serait tout de même plus prudent d’arrêter l’aventure ici. Louis, plein de réalisme et de prudence décide de tout stopper, et de prendre un bus qui le conduira à paris en 136 heures.

FAUX ! Son tempérament de champion et ses capacités physiques hors normes lui permettent de continuer l’aventure. Par contre, le programme gravel de la journée est complètement remis en cause, voire même la suite de l’aventure dans sa globalité.

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« JE TENTE DE COLLER À LA GLUE UNE CLÉ ALLEN DANS LE PAN FOIRÉ »

On décide donc de prendre le temps de régler nos soucis techniques et de soulager au max la cheville de Louis pendant la journée. Car mon problème de frein arrière n’est pas franchement réglé, une descente interminable aura presque eu raison de moi. Un magasin de bricolage sera peut-être mon salut. Nous attendrons son ouverture au restaurant, autour de quelques belles escalopes de veau. Je décide tout de même de tenter le coup de la « clé collée ». Je tente de coller à la glue une clé allen dans le pan foiré. Le repas ne sera pas assez long pour un séchage complet et cette tentative est un échec cuisant. C’est une pince étau qui aura raison du serrage abusif de cette vis.

Changement de plaquettes, ventres pleins, l’objectif est de rattraper la map théorique de demain à peu près à sa moitié. On rate ce qui aurait dû être l’autre point d’orgue de notre voyage, mais une fois n’est pas coutume, dans l’état actuel de la situation, on va essayer d’éviter d’empirer les choses !

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L’asphalte est soyeux, pas trop de voitures, la pente est douce et descendante. Nous attaquons alors 40 km de transhumance, à 40 km/h, tirés par Louis, qui contre toute attente, n’a pas franchement perdu en puissance lors de sa chute du matin. Franchement, ça fait du bien. Rouler à cette vitesse nous redonne à tous une énergie de fou, et nous sommes remontés comme des pendules pour attaquer la suite. Il faudra pour terminer la journée monter une vingtaine de bornes vers un petit bled qui nous raccroche à l’itinéraire prévu. Nous ferons tout ça à la tombée de la nuit, et planterons aux dernières lueurs du jour dans une sorte de pâture semi abandonnée à l’écart du village. Le spot est juste parfait. Repas déshydraté et au lit !

« ROULER À CETTE VITESSE NOUS REDONNE À TOUS UNE ÉNERGIE DE FOU »

Demain, belle journée au programme, avec le passage au bord de 2 lacs ! On va enfin pouvoir se laver… Et puis les lacs, c’est chouette, y’a de belles pistes cyclables sur les bords ! On va se régaler !

FAUX !

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Réveil en douceur, petit café, je sors le drone pour un petit dronefy des familles. Nous attaquons la route après le traditionnel (et toujours trop long) stop boulangerie du matin. Aujourd’hui, on se baigne, on a le temps, ça va être génial. Une autochtone nous suggère de remplir nos gourdes à l’usine d’embouteillage de la source…

30 litres plus tard, nous attaquons une solide ascension dans la forêt, le biotope est praticable, peu de pied à terre, on passe dans une série de villages assez hallucinants qui ne sont reliés entre eux que par les chemins que nous sommes en train d’emprunter. C’est dingue de voir que des gens sont encore capables de vivre comme ça ! On nous fait tout de même comprendre que c’est pas pour les vélos…

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Le lac tant attendu est en vue. On décide de manger un morceau dans une paillote avant d’attaquer la baignade. Les Italiens ont une façon assez marrante d’occuper l’espace public dans la nature. En gros, ils se posent façon camping les flots bleus, et restent là plusieurs jours durant. On se pose à côté d’un couple qui a planté une installation digne des meilleurs insta-campeurs américains. Tente de 15m2, lit de camp, 5 cannes à pêche, et tutti quanti. Pour nous, pas trop le temps de tergiverser.

Louis achève de ruiner son bandage. Sa jambe droite est une sorte de mélange entre une pizza et une momie. C’est assez improbable. 17 h. Il ne reste que 20 km avant l’autre lac. Il faut commencer par longer celui-ci, mais les bords de lacs sont toujours un régal à rouler, puis passer une bosse pour redescendre sur le petit lac de pêcheur que nous avons repéré pour bivouaquer ce soir.

UNE PARTIE DE PLAISIR

À poil Dans l’eau Elle est délicieuse.

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CHAPITRE SIX

FITZCARRALDO


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« CETTE DERNIÈRE ASCENSION SERA ABSOLUMENT REDOUTABLE, AVEC DES POURCENTAGES DIGNES DES PIRES ÉTAPES DU TOUR DE FRANCE 1906. »

En attaquant ce bord de lac, nous étions loin d’imaginer ce qui nous attendait. À vrai dire, je ne comprends pas qu’on puisse cartographier un truc pareil. Les 200 premiers mètres nous permettent de sortir de la zone « touristique » et on rejoint le fameux chemin. Nous nous attendions tous à une élégante piste cyclable de qualité. Nous trouvons le GR20 puissance 12. Il nous faudra pas moins d’1 h 15 pour parcourir 2 km. Le sentier est hallucinant, en corniche au-dessus de l’eau, au milieu d’une nature luxuriante et sauvage. On passe entre les lianes.

planter de crépuscule, et pas à 2 h du matin. Il reste 10 km, il est 19 h. Cette dernière ascension sera absolument redoutable, avec des pourcentages dignes des pires étapes du tour de France 1906. On fait tous des zigzags sur la route pour arriver au sommet. On repasse les 1000 m, pour enfin redescendre jusqu’au petit lac de pêcheur. Sale temps pour les carpes vu le nombre de pêcheurs !

JE SUIS CHRISTOPHE COLOMB. J’accompagne Louis en arrière du peloton pour lui filer un coup de main en cas de portage. Sa cheville reste douloureuse, et si on pouvait éviter un accident de plus, ce serait cool. On perd donc un temps fou pour arriver à la pointe sud du lac. Rapide calcul : nous planterons de nuit. Par contre, si on remappe un peu, on devrait

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repérer par la police locale qui à l’air de pas mal patrouiller pour déloger les campeurs sauvages.

On trouve un snack qui nous régale de Péroni, Aperol Spritz et autre sandwich italien au pain frit de toute première qualité. Repus nous sommes. On fait bien marrer les locaux avec nos dégaines et notre histoire… Nous avions vu en passant un sorte de pâture en pente qui donnait sur le lac. Etendue herbeuse qui ressemble à une piste de ski de type piste verte.

Demain, dernier jour. Demain c’est Florence Et qui sait, peut être qu’on plantera de jour ?

CE SERA PARFAIT. Plantage de nuit dans les règles de l’art, on se met un peu en hauteur pour éviter de se faire

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« NOUS DÉCIDONS D’UN COMMUN ACCORD DE CHARGER LA MAP GOFAST FLORENCE DANS LES GARMIN. »

Petit détail, presque tout le monde dans l’équipe s’est trompé de jour pour son billet retour. Nous sommes censés terminer samedi, et la plupart a pris des billets pour dimanche soir. On a un peu de marge pour parcourir les 70 derniers kilomètres. Nous décidons d’un commun accord de charger la map « GOFAST FLORENCE » dans les Garmin. C’est la map de secours que j’avais prévue pour descendre tranquillement sur Florence sans se faire trop mal. La map d’origine contient pas mal de singles track, et pour Louis, c’est un big NO-NO. On décide de rester groupés et de redescendre sur Florence par la route, en passant par un lac pour se relaver. Décidément, nous n’avons jamais été aussi propres. Réveil à 7 h, départ à 9, deuxième petit déjeuner à 11. On décide tout de même de

laisser sa chance au dernier segment gravel/ single du voyage. Masochistes que nous sommes. Louis nous rejoindra un peu plus bas. Après tout, il est censé être super court, ça devrait être plié en 20 minutes. Il nous faudra donc 1 h 50 pour faire les 10 premiers kilomètres de la journée. À pied, Le vélo sur l’épaule. Comme des castors.

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CHAPITRE SEPT

EPILOGUE

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On arrête les conneries, direction le lac. Go fast en descente. Arrivée sur une petite station balnéaire, sandwich hors de prix et bière bien trop chère. On s’écarte un peu pour se baigner. À nouveau, tous à poil pour enfiler les maillots sous les yeux amusés de nos voisines topless, qui ont l’air de trouver les « culo » à leur goût. On ne va pas les contredire. On ne traine pas trop car le bus que j’étais sensé prendre ce soir à 23 h n’existe plus, et je vais la tenter à 19 h… Le stress monte, il s’agira de ne pas lésiner sur la pédale.

15 km d’une montée d’abord régulière et tranquille, se terminant pas un redoutable raidillon final à 13 %. Nous surplombons la vallée de Florence. La vue est grandiose et la descente qui se profile devant nous risque d’être anthologique.

« ON ARRÊTE LES CONNERIES, DIRECTION LE LAC. »

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« L’ÉMOTION EST DE COURTE DURÉE, CAR L’ENVIE DE BOIRE UNE BIÈRE SE FAIT SENTIR. »

Il faut bien imaginer que nous sommes tous chargés d’environ 15 kg de matériel. Le centre de gravité des vélos est remonté, et leur comportement dans les descentes est très particulier. Il va falloir rivaliser de prudence pour ne pas partir dans le décors. Le poids des sacoches nous entraîne vers le bas à une vitesse assez hallucinante. En fait, nous battons quasiment tous notre record de vitesse max. Les Garmins passent la barre du 80 km/h. Le moindre faux mouvement et c’est la satellisation assurée. Je perds une gourde en route qui vient exploser sous les roues de la voiture qui me suit. Il est temps de ralentir un peu.

Son sacré lot d’aventures et de surprises vaut tous les sur-lignages du monde… L’émotion est de courte durée, car l’envie de boire une bière se fait sentir. Puis une deuxième. Puis… Nous passerons la nuit dans un camping en ville, en discutant déjà de ce que sera le prochain voyage de l’équipe. Évidemment, je n’ai pas eu mon bus. Bien entendu, nous avons planté de nuit.

Ça tombe bien, nous entrons dans Florence. Alexis, qui connais un peu la ville nous guide vers le centre historique et nous voyant émerger entre les murs des maisons médiévales du centre-ville, le Duomo mythique. Arrivée émouvante sur la place principale,

ÇA Y’EST, C’EST FAIT. Gênes > Florence, Pas du tout comme prévu. Après tout, qu’avions nous prévu à part des traits rouges, gris et verts sur un écran d’ordinateur…

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V E N I V I D I B I C I

514 km 9887 m D+



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PIERRE BIKE . Pinnacle Arkose 2 . Shimano Tiagra 4700 Hydro 10 speeds 48/32 x 11/36 . Wheelset Mavic Allroad Pro UST . WTB Nano 40c

CAMP GEAR . Tent NatureHike Cloud 2 . Sleeping pad Thermarest NeoAir Xlite . Sleeping bag Wilsa ultralite 150 . Pillow Ultralight . Alpkit ultralight titanium gas stove + primus gas bottle . Ultrlight towel . Soap . Alpkit MytiMug 650 . Leatherman Wave . Water pouch 3L . Coffee filter . 5 Yolo lunch . 2 Yolo breakfast . Many bars . Solar powerbank 10 000 mah . Cell Phone . iPod . Tissues . Doliprane

BAGS . Saddle bag : Apidura saddle pack dry . Frame bag: Apidura frame pack dry . Handlebar bag: Giant Scout handlebar Harness . Accessory bags: Apidura top tube pack / Blackburn Outpost top tube bag . Blackburn outpost Caro Cage x2 . Bottle cage x3 BIKE STUFF . Garmin Touring Plus . PCR Gravier kit X2 . Rain jacket Mavic Essential H2O . Oakley Radar EV . Mavic Merino mittens . Arm warmers Castelli Nano Flex . Leg warmers Castelli Nano Flex . PCR cycling cap . Repair kit . 4 Bottles CLOTHES . 1 Short . 1 base layer . 1 base layer Rapha mesh . 1 tee-shirt . 2 pairs of socks . 1 underwear . 1 pair of flip flop

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SIMON BIKE . Genesis Fugio Size large / Peinture Perso OD Green . Fourche : Genesis carbon . Roues : Wtb Ci24 / Chris king R45 / Sapim CXRAY . Pneus : WTB ByWay 47 . Groupe : Sram Force 1 Hydro / Wolftooth Chainring 40t . Potence : Thomson X4 90mm / -10° . Tige de selle : Thomson Elite . Selle : Fabric cycling ALM carbon . Cintre : Salsa Cowbell 2 . Guido : Fabric Cycling . Portes gourdes : King Cage Steel . Pédales : shimano XT . Gps : Wahoo Bolt . Bottles :TeamDream x2

CAMP GEAR . Tent : DD Hammock . Tarp : DD Hammock . Sleeping pad : Sea To Summit . Pillow : Sea To Summit . Sleeping bag : Wilsa . Stove + gas : Esbit + primus gaz bottle . Spork + Mug : Esbit . Knife : Laguiole . Solid Soap . Small Towel . Coffee . Bars . Yolo Food . Powerbank 10000Mah . Cellphone + Wire . Bas Armagnac Flask <3

BAGS . Saddle bag : Cordel.cc Black x Woodland . Handlebar Bag : Cordel.cc Harness/Drybag 10L Black x Woodland . Frame Bag : Cordel.cc 2 Pockets frame Bag Black x Woodland . Stem Bag X2 : Cordel.cc Black x Woodland . Pump Bag : Cordel.cc Woodland CYCLING CLOTHES . Teamdream Jersey . Teamdream Bib . PCR Gravier jersey . PCR Gravier bib . Giro x the radavist VR90 shoes . Giro Synth helmet . Garrett Leight sunglasses . Merino Socks . Custom Cap « La Vitesse » . Ride with Ringtail Breezer Vest . Pedaled Long sleeve Merino Jersey . Baselayer

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ALEXIS BIKE . Cadre KONA Rove Ti . Fourche 3T . Pédalier Rotor . Manettes Sram Rival 10V . Dérailleur Avant Sram Force . Dérailleur Arrière Sram GX . Cassette Sram Rival 11/36 . Potence Thomson 80mm . TDS Thomson Elite ~ JDD Hope . Roues Mavic Crossmax . Pneus WTB Riddler 45c . Cables & gaines Jagwire . Guido Ritchey WCS pavé . Selle WTB Volt . Disques Hope 160mm . Freins Hope . Pédales Time Attack

CAMP GEAR .T ente : Pyramid tent & mesh DDHammock .M atela : Decathlon (ancienne génération) .D uvet : Lafuma 9°C .O reiller : « NoName » d’Aliexpress . 1 couverture de survie réutilisable . 1 lampe frontale Décathlon . 1 trousse de toilette / pharmacie + serviette Décath’ XS . 1 Réchaud Primus Duo Cook Stove + 2 cartouches de gaz Primus « 4 saisons » petite taille . 1 tasse titane MSR . 1 popote titane 650mL Alpkit . 1 cuillère titane Snowpeak . 1 couteau Laguiole . 1 filtre à café en silicone . 1 poche à eau (3L) . 4 petits-dejeuners lyophilisés et 5 plats lyophilisés . 1 50g de café moulu . 1 trentaine de barres

ON THE BIKE . Sacoche de selle : Apidura . Sacoche de cadre : Apidura . Sacoche de tube : Apidura . Sacoche sur la fourche : sacoche de cintre Apidura + Ortlieb Drybag (13L) . 2 « Anything Cage » Blackburn . 4 porte-bidon : 2 bidons Rapha, 1 bidon Mavic,1 housse de transport Ostrich . 1 lampe avant Knog BLINDER ARC 220 . 1 GPS Garmin Edge800 . 1 sacoche à outils Freitag (multitool, dérive-chaine, CAA, maillons, rustines) CLOTHES . kit de rechange (cuissard + jersey + chaussettes) . Rapha « Rain Jacket » . 1 base layer merino Rapha manches longues . 1 paire de chaussettes étanches . 1 pantalon/short . 1 tee-shirt . sous-vêtements

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JULIEN BIKE . Genesis Croix de Fer . Sram Force / GX 38/27 11/36 . Cintre Salsa Cowshipper . Périph Thomson . Pédales SPD . Wheelset Mavic Allroad Pro UST . WTB Nano 40c

. Réchaud MSR Pocket Rocket . Cartouche Primus Rouge . Ultrlight towel . Savon . Mug Snowpeak titane . Popote Alpkit titane . Opinel . Spork . 200gr de café moulu . 15 filtres à café . 5 Yolo lunch . 2 Yolo breakfast . 10 Cliff bar . 3 Chimpanzee Bar . 10 pates d’amande . Powerbank 10000 . Iphone . Couverture de survie

BAGS . Saddle bag : Apidura saddle pack dry 17l . Frame bag: Cordel.cc . Accessory bags: Cordel.cc, HPA . Restrap drybag 8l x2 . Blackburn outpost Caro Cage x2 . Bottle cage x4 CLOTHES . PCR Gravier jersey X2 . Jersey Merino Rapha Classic . Cuissard PCR Gravier . Cuissard Rapha Cargo . Teeshirt technique Rapha . Rain jacket Mavic Essential H2O . Lunettes Oakley Frogskin . Gants Specialized Roubaix . Arm warmers Rapha . Leg warmers Attaquer . Rapha cycling cap . Casque Mavic Ksyrium Pro . Base layer Rapha x 2 . Maillot de bain Decathlon produit bleu . Bonnet ZooYork . 4 paires de chaussettes Rapha, Mavic, etc. . Teeshirt WTB . Paire de claquettes Adidas . Shoes Suplest Offroad Edge

MATOS . Garmin Touring Plus . Ricoh Gr 2 . Konica Big Mini . 5 pellicules 35mm AUTRES . Crème Chamois Assos . Endure Trace Minerals . 3 Advil . 1 briquet . Multitool Blackburn . Frontale Queshua

CAMP GEAR . Sleeping pad Thermarest . Sleeping bag Wilsa ultralite 150 . Pillow Ultralight Sea To Summit

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HUGHES BIKE . Kona Rove Titanium 56 x Whisky n’9 . Shimano Ultegra Hydro 1x11 . Wolftooth 38t . XT x Wolftooth Tanpan 11-42 . Roval Control Carbon 29 x WTB Riddler 45 . Kit Ortlieb x Type 2 Manufacture custom . 2 King cage titanium x Restrap 8L x Voile straps . 2 bottle cages

. 1 micro brosse à dent . 1 poudrière de talc . 1 micro gel douche Sea To Summit . 1 paquet de 20 lingettes . 1 mini kit lessive Sea To Summit . 3 paquets de Kleenex . 2 dolipranes . 1 spray désinfectant . 4 pansements . 1 crème anti frottement . 1 déodorant

CLOTHES . 1 kit jersey + bib PCR Gravier . 1 haut mérinos Quechua . 1 legging merinos Quechua . 1 short Patagonia Dirt Roamer Bike . 1 chemise flanelle Burton . 1 tee-shirt . 1 doudoune Patagonia Nano Puff . 1 coupe vent impermeable Patagonia Rainshadow Hardshell . 1 pantalon Rapha ultra light . 1 paire de sandale Teva Original . 3 paires de chaussettes . 1 caleçon . 1 tour de cou mérinos . 1 caleçon de bain Tribord . 1 casquette Katusha . 1 chapeau Fjvallraven . 1 paire de lunette Oakley Jawbreaker Prizm . 1 paire de gants Gore Bike Wear windstopper

AUTRES . Réchaud Alpkit Kraku x cartouche gaz . Popote : Alpkit titanium Myti 650 . Tasse : Toaks titanium 450 . Flasque : Vargo titanium Funnel Flask . Fourchette / cuillère / décapsuleur : Alpkit titanium Tifoon . Couteau : Opinel n°6 . 10 Cliff bar . 400 Gr de graines et super fruits . 5 muesli chocolat lyophilisé . 5 plats salés lyophilisé dont 2 aligots . 1 cartouche de Berocca . 10 sachets de café solubles . 10 sachets de sucre . 1 frontale rechargeable Petzl Bindi . 1 power bank 15000 mAh . 1 Go Pro Hero 5 . 1 Garmin 1000 . 1 iPhone . 10 mèches . 2 CAA . 2 cartouches CO2 x kit Lezyne . 3 cerflex . 3 paquets de cigarettes . 1 petit paquet d’allumette . 5 grammes de Marie Jeanne . 1 briquet bic

CAMP GEAR . 1/2 Tarp DD Hamock . Duvet : Mountain Hardwear Phantom Spark . Matelas : Némo Tensor 20R . Oreiller : Sea To Summit Ultralight Pillow . 1 couverture de survie HYGIÈNE . 1 serviette micro fibre Sea To Summit . 2 Gants de toilette Monoprix

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RENAUD BIKE . LITESPEED GRAVEL . Groupe SHIMANO 105 chape longue Cassette 11-40 . PĂŠdalier 46-36 . WTB Riddler 37c . Wheelset Mavic allroad pro 700

. Vargo Spork . Vargo hexagon woodstove . Leatherman Signal . 3L water reservoir . Desydrated food from MX3 . Repair kit . Asos Chamoix cream

BAGS . saddle bag : Apidura 17L . frame bag: Apidura framebag L . Handlebar bag: Apidura Waterproof . Accessory bags: Custom camera bag taylormade for Mamiya7, ContaxT2, Canon 5DmkII and DJI Spark . Custom mini rack for safety reason . 5 bottles cages

PHOTO . Mamiya 7 . Yashica T4 . 5D MkII + 40mm Voigtlander . DJI Spark . iPhone 6

CLOTHES . Rapha Brevet Bib + PCR Jersey . Pedaled short sleeve merino jersey . Rapha Rain Jacket . 2 pairs of socks . 1 short . 1 merino long sleeve base layer . 1 merino short sleeve base layer . 1 merino mesh base layer . 1 merino pullover . 1 tee-shirt . 1 ultra light doudoune . 1 underwear . 1 beenie . Rapha Knee warmer STUFF . DD Hamock tarp ultralight tent . Sleeping pad: Nemo tensor 20R . Sleeping bag: Wilsa ultraLight 150 . Pillow: SeaToSummit Ultralite pillow . Alpkit ultralight titanium gas stove + primus gas bottle . Snow peak titanium mug

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LOUIS BIKE . Niner Rlt 9 steel . Sram rival/force 1x11 . Wolftooth 38t - Sram 11-42 . WTB disc 29” - Hope hubs . WTB Riddler 45c

. Garmin Edge 810 . Bike pump, 4 tubes and repair kit PHOTO . Nikon Fm2 + 50mm f1.4 + 105mm f2.5 . Contax T2 . Yashica T4 . Kodak Tmax 400 and Portra 400/800 rolls . iPhone 6

BAGS . Apidura saddle pack dry . Custom Type2Manufacture frame bag . Apidura Handlebar pack dry . Accessory pocket dry / Top tube pack extended . Blackburn outpost Caro Cage x2 . Sea To Summit lightweight dry sack x2 . 4 bottle cages and… 4 bottles CLOTHES . Warsaw cycling Vitesse kit plus wind jacket . Rapha Flyweight kit . Rapha merino mesh baselayer . Rapha Pro team socks . Rapha rain jacket . Rapha armwarmers . The Athletic elevation merino socks . Giro VR90 . Kask Mojito . 1 short / pant . 1 TeamDreamTeam pizza strava T- Shirt . 1 Patagonia down sweater . 1 FUCT cap . X-SOCKS Effektor Recovery STUFF . SeaToSummit Ultralite Pillow . Wilsa Ultralite 150 Sleeping bag . SeaToSummit insulated Sleeping pad . Alpkit Ti Mug . Alpkit Tifoon Spork . BIRKENSTOCK Arizona EVA camo . Oakley Jawbreakers . Freeze dried food from MX3

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ENGLISH - Deepl.com VENI VIDI BICI or a nice walk in italy slightly ruined by 30 km of single track.... Every year in January, it’s the same problem. Where are we going to ride in August.... After an epic Turin-Nice which was in a way our initiatory journey; then a tour of the Spanish Basque Country last year, the bar was high for a new destination. The specifications are clear: it must be within reach of the train, the landscapes must be breathtaking, there must be a maximum of roads and above all a minimum number of cars. We hesitate for a long time between a new one and a new one. The Spanish tour, two violent assez routes between Switzerland and Italy (including one to Mont Blanc, which would certainly have been right for us) and a crossing of the Apennines between Genoa and Florence. It was the latter program that eventually won the vote. We will have the sea, the mountains, 700 km to have fun, with many paths and a good dose of single-tracks. The trail is a mix of the Via Alta Liguria, a kind of transalpine GR and the Grand Italian Trail, a mythical route that crosses all of Italy from the Slovenian border to Sicily, and from which we will take a fragment. On the program: 680 km, 16000m of positive altitude difference. We will be 7 to take the road, the agen- das of each one being complicated to synchronize, Arthur will roll his Brodyssée ardé- choise, and Antoine will walk the roads of Wales with the accomplices of the Pils bike Tourism. It is therefore with confidence that we order all our night train tickets for a Paris-Milan on August 11, 2018. So far so good.

The main difficulty in preparing for this trip was the lack of knowledge of the terrain. Turin-Nice was a pre-prepared itinerary designed for cycling. The Basque Country, although hilly, has not overtaken us in terms of biotope. The altitude differences are very different for the Appenins, and although we will never go much further than 2000 m above sea level, we find percentages and climbs worthy of the Alpine passes. A thorough study of the GPS track using topographic maps also reveals that a large part of the crossing requires us to use footpaths. They are tagged and cartographied, but impossible via Google earth to ensure that we can sit on the bike. An unexpected Hike-abike experience last summer partially traumatized us with pushing a loaded bike over a GR20 terrain. It seems obvious that we will be setting the stage again this year. Oh, yes

And this 2018 edition of the Summer trip PCR GRAVIER did not miss us....

There are 7 of us leaving. 7 times more likely to have problems on the way. We therefore decide never to exceed 100 km per day. This - in gravel > road conversion scale - is equivalent to 600 km. The route is ready, each single track is identified, each path is highlighted. Alternatives are also being considered. In short, we are prepared for any eventuality. It is at that moment, just before leaving, when you get the impression that everything is settled like on music paper, that you realize that once again, nothing will going as planned, and that somehow, that’s what’s great about the trip. We’re this close to getting on the train, and we’re anxious to know what’s going to happen to us. We know that crazy things are going to happen, we know that’s why we’re leaving. We look forward to the adventures we can then tell about.

CHAPTER ONE "FOUED" We then meet Foued. Chief Conductor. Just chief. When he sees the bicycles in the compartment, he makes us realize that these are not things that are done, and that there is no way that bicycles can take up all this space. If we don’t pay extra, we’ll have to bring everything into our compartment. Bicycles, bags, humans, beavers, everything. A quick mathematical calculation of the available volume and the material to be nested leaves us perplexed. Foued will end up giving us a reprieve. If people get on at the next stop, we will have to become world champions of giant Tetris in 15 minutes. If the train remains empty, then the bicycles can stay where they are. But CAUTION, normally, it’s NOT HOW it works....

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Saturday, August 11, 2018, 5:00 p. m., Gare de Lyon, Paris. The plan is to bring 5 cyclists, 5 bicycles and 5 complete equipment into an Italian sleeper train. We are barely on the dock when the problems begin. The large eyes of the staff at the sight of our barda suggest the worst. Fortunately, a full wagon of the train is not occupied. It seems that it’s very rare, and the conductor props us to take a full compartment just for us. The simple idea of having to put a bike in a crowded sleeper compartment had given us cold sweats - but that seems to be a problem solved. We set up in a compartment for 6, and of course, we install the 5 bicycles in the adjacent unoccupied compartment.


Foued leaves us on this ultimatum. It is then that his Italian colleague, who has been on stage, explains that the train will remain empty, and that Foued will get off at the next stop. We are about to buy him a beer, but he seems to have his work cut out for him, transferring the suitcases from a compartment with a broken air conditioner to our car. We fall asleep to the rhythm of the train’s bounces, heading for Italy, where Simon and Pierre will join us. Milan station, architectural splendour, a Mecca for high-flying pickpocketism. We have two hours before our train to Genoa. Enough for Louis to save the suitcase of a poor man who had fallen asleep on a bench, and that a drug addict pickpocket had targeted him. Within 10 seconds, he found himself with 30 kilos less luggage, and a lot more problems. SUPER LOUIS! The burglar will follow us into the station, calling Louis all the names... Train to Genoa. Worst train on earth, no toilets, no air conditioning. It’s 700 degrees. We’re liquid. Hughes starts making strange noises with his throat. We’re not too worried about that right now.... Finally the departure. We chose Genoa as a starting point for its relative proximity to France and its accessibility by bus and train. It is also a great starting point for our itinerary! Starting from the city port, our objective for the day is to reach via Alta Liguria at an altitude of 1300 m. A late start will certainly put us in a bad mood for a good part of the day. 11:30, our journey can begin. The first 10 km allows us to leave

the city to attack the ascent. The next 5, Via Pino, will be at 39 degrees and an average of 7%. Enough to wrap up the thrill, cause chills and wonder if we won’t stop the bullshit right away and instead take the seaside. With Simon, we are very badly... the fault may be a particularly bad month of July - watered on the roads of the Tour de France, and a notorious lack of training. A bar, a little motivation and it starts again. The heat is terrible, and it will take our body a while to adapt. Fortunately, we will quickly turn into small beavers, and the rest of the trip will be a pleasure. FALSE! CHAPTER TWO DISCOVERY OF THE SINGLE TRACK CONCEPT This climb takes us to the first «single track » of the trip. To put it simply, a «single track » is a road in the mountains, which cannot be borrowed by car. In terms of size, it goes from « just smaller than a car» to «frankly even on one leg I don’t pass». Rather, it is the second option to which we will be confronted. First 100 m of the first single, I’m not used to the weight of my bike yet, and paf, I fall. (not far from ending 5 m lower in the trees...). By the way, I’m losing my jar of butt cream that was in a bag that wasn’t properly attached. Premonitory? Probably. 100 m further on, Alexis falls into a grove, he will get away with a few scratches, while Pierre is attacked by mad wasps, and is badly stung in his hand and on his stomach. A lighter to neutralize the venom. It shouldn’t inflate too much. FALSE! But Pierre will realize this a little later....

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The rest of the day is spent in too many problems. Fruit on the side of the road. A beautiful light. An improvised meal in a micro village after filling our water bottles at the habitant and almost swimming in a fountain so hot is the day. LA DOLCE VITA... At the end of the day, we will enjoy a beautiful asphalted descent for an arrival, not quite at the point envisaged, in a village that will have the merit of having a restaurant. 14 €, unique menu, pizza on all floors, beers. We’re going out full. It is dark. A quick look at Google maps, and we see that the village is surrounded by pastures. We find the first one without barbed wire and set up the night camp. The sky is clear, the moon is slow to rise and the stars delight us with an unexpected spectacle: it is the night of the Persians. Fatigue will quickly overwhelm us and we sink. Tomorrow will be a long day, and it would be a good idea to pitch our day tents! On the program, descent to the Cinque Terre. Many paths, many singles. Waking up fresh, you will find the unique sensation of getting up in the middle of nature, halfway from nowhere, far from your comfort zone. Small coffee to attack, and folding the camp. In general, it takes about 2 hours between the alarm clock and the time we are all 7 on our bikes. Bike packing is great, but you have to admit that these bags force us to empty and store everything almost every day... 2 hours later, then, we take the road to finish yesterday’s map and try to finish today’s one. We very quickly spot some short-


cuts that will allow us to avoid some delicate senses, while keeping the hope of being able to see sleeping by the water tonight! For my part, I’m quite concerned about the pre-weather visions. For several days, stormy weather has been forecast in the region. We’re in the middle of it now, but it probably won’t last. We have waterproof jackets anyway, nothing serious can happen to us with the rain.... FALSE! And we will know soon enough.... CHAPTER THREE MOTHER NATURE’S FACETS A frankly strong morning in the Apennines. Most of the day’s itinerary must be done on roads, and we do not dislike that. Despite a state of the surface sometimes very damaged by agroforestry, we are driving at a good pace. Alone in the world. Time is threatening, but we are passing between the drops. Stop for lunch after 50km in a typical restaurant that serves us a pasta bolognese and Milanese cutlets of first choice. A 1h30 break is not too much to attack the rest. Especially since time turns very clearly to the storm. And that we better hurry up and get there. Back on the wet but rolling roads. We find the road again for a few hundred meters of descent. Louis, as usual, took the lead and went down to the open tomb. He just forgets to look at the route in his Garmin, and misses the intersection. We are in the middle of the mountain, no network, and at 70 km/h, Louis is certainly already very low....

The icing on the cake is that the rain is starting to fall. Not a normal rainfall no... it’s like lighting up the shower like in the Bora Hansgroe ad with Peter Sagan. We take shelter in a chapel on the side of the road. Let us pray... Quickly conciliates on the weather conditions, it is decided to cut the last part of the day’s itinerary. Instead of ending up in the pampas above Deiva Marina, we will go to the city by road, and take a 3 km train tomorrow morning to cross this cliff on the sea side. No need to take any risks, it’s going to rain very hard tonight. It will still be necessary to go through a short singletrack passage. Nothing very bad. FALSE! We join Louis, who had started to climb up the pass that he had almost finished descending... and we trace towards Varèse Ligure, which will delight us with pastries and all kinds. The rest is simple, 5 km of single to re-join the road that will lead us to the seaside resort of Deiva Marina, then a paved descent. 5km that will take us almost 2 hours. Let’s say that next to this single, the GR20 is like a bicycle path.... The problem in this kind of situation is that you’re torn between the idea of turning around and thinking that after all, since you’re here, you might as well finish. The sunset hour is approaching in a serene way, we leave the frontal ones crossing this particularly hostile forest massif. Surrealist vision of 7 cyclists pushing their bicycles loaded with 15 kilos of saddlebags in the middle of nowhere, carrying the gear over the rocks, in the light of headlamps. We finally reach the brand new asphalt ribbon that will take us to the

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sea around 8:30 pm. We finally reach the brand new asphalt ribbon that will take us to the sea around 8:30 pm. A vertiginous descent of 15km and 800m of altitude difference, with an open tomb, at night, illuminated by our meagre headlights and our foreheads. We drive in a peloton, at least at the dice, before Louis makes a breakaway in the last kilometers. This overconfidence will require a nice fall in a corner that was a little too tight, which could have ended much worse. A pizza on the shaved calf later, we arrive in town. Deiva Marina is an Italian ty-peak seaside resort, where every metre of beach is private during the day, and where crowded campsites have flourished. It is one of the gateways to the Cinque Terre Natural Park, our program of tomorrow. We just arrived on the pier when a shower surprised us. We take refuge under a kind of porch by the beach, and take advantage of the rain to open the cap a few beers and think about where to sleep. Campsites are not really sexy, but bivouac spots don’t seem to be very common. By some chance, this city is modeled in 3D on the iPhone’s Maps application. This allows us to see a kind of strange chan- tier on the outskirts of the city, where two sounds may seem to have been abandoned under construction. If the houses are accessible, it will provide a dry shelter; at worst, it will be a pretty promontory to camp by the sea. (Note in passing how, in this type of adventure, we come to be satisfied with very little. A ruin seems to us a castle, a warm beer from the Ruinard...)


On site, no possible access to the two huge houses. The place is super strange, and seems to have been left in plan overnight. We still manage to enter a kind of pool house. A room measuring about 3 m by 8 m, filled with rubble and plasterboard plates. A little cleaning and it’ll be a palace. No windows, just grills.... The wind is rising a little but nothing very bad for the moment.... Pierre and Julien are not really excited about the place. It is very hot and the prospect of having 7 Lapp beavers in this room is not really crazy. So they decide to pitch their tent right in front of the building. Everyone takes the opportunity to do a little toi- lette, remove the damn shorts which becomes a bit oppressive at the end of the day. The sea is a few metres away, and the open sea offers us a very special spectacle. A storm develops in the clouds. The kind of storm where lightning does not hit the ground, but passes from cloud to cloud. The sky is thus constantly flashing. The rumble of thunder is far away. It seems to be going on up there at Mother Nature’s. In the west, the rain is coming. It’s time to go home and shelter our things and start preparing the evening meal. The popotes shudder and the freeze-dried dishes rehydrate. The rain is starting to fall. Strong. The wind is rising. The rain is coming in the room.... We seal the windows and door with pieces of plasterboard. A gust stronger than the others carries the whole thing and makes Louis’ bike fall off the doorframe (Louis likes to put his bike in the passage). He gets up to pick up his horse (because he doesn’t like his bike to fall, it’s quite natural, even if he is in the way).

As he sat down again, he asked Peter, the most natural person in the world, if they had pitched their tent. Laugh in the assembly. Pierre answers him that it is planted, and GOODLY PLANTED even...... Julien puts his head out the window and notices that the tent is no longer there. NO MORE TENTS! Everyone is doubtful and comes to note the disappearance... No more tents. Well, the squall took it a little further, it must be at the foot of a tree... a tent, it doesn’t just disappear. Especially since there were things in it. Things are heavy. What is heavy does not fly away... Two mattresses, two sleeping bags, a telephone, a wallet, a Garmin a passport. It doesn’t steal passports. It doesn’t steal tents.... FALSE! Quick inspection of the surroundings, and no traces of the tent. She’s white, we’re gonna find her again anyway! Pierre takes the only surviving tarpaulin, makes it a creepy poncho like you remember last summer, and goes in search of the flying tent. Julien follows him into the night. We are helpless in the face of Mother Nature’s mischief. The two friends returned an hour later empty-handed, soaked to the bone. The amazement is total. The trip is compromised. There are 500 ways to have to abandon a road trip by bike, but then again, a tent that flies, it’s not common... It’s getting very late. The mattresses were reorganized so that seven people could hold on to five. We’ll have clearer thoughts tomorrow morning, and the tent may be 10 metres from us in the trees. I’ll take the drone out to inspect the scrub that’s overwhelming us.

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The storm continues well into the night. Difficult awakening. Very difficult The drone can’t find anything. Everyone walks through the city in length, width and crosswise. The situation is totally improbable. Discussion. What was to be the highlight of our journey, namely the crossing of Cinque Terre Park by the upper balcony, a ridge road 800 m above the mythical villages; this day will not take place. We will take the train to La Spezia to make statements of theft, eat a pizza, and go to the only Decathlon in the region to find mattresses and sleeping bags. Tonight we will sleep in an AirBnB to recover from our emotions, and tomorrow everything will be better. Our teepee tents can accommodate 3 people if the central pole is removed and attached under a tree. We’ll do that. On the train, I think back to this adventure story, to the fact that you never know what will happen... I wonder at that moment what the next part of the trip will bring. I also think that we got some for our rank, and that it would be nice if it calmed down a little.... I then look at Peter’s hand, which had been stung the day before by a bee. It has tripled in volume. It looks like a poorly made orange plastic prosthesis... We’re all a little worried, but due to the inconvenience of scratching, Pierre doesn’t worry too much... I think to myself that this trip is special and that we are not at the end of our surprises... The Spezia is as ugly as what we were told. Julien is taken from carabinieri to police officers to file a theft complaint, to the point of feeling like Asterix in the administrative maze of 12 jobs.... We swallow the fattest pizza in all


of Western Europe before taking the road to Decathlon. You have to avoid a road bridge and you find yourself in a kind of single (you had to do it to find a single 5 minutes from downtown La Spezia) lined with bamboos. Pierre, by a combination of circumstances, hits his derailment against them against a stump. The derailleur bracket plays its role as a fu- sible and folds. GAME OVER CHAPTER FOUR MURPHY’S LAW U-turn Back to La Spezia Search for a bike shop There is a decent store 50m from the pizzeria we had just left. The mechanic is categorical. The leg is crazy - kills. At the next shock it breaks in two. He straightens it up as best he can to allow Pierre to drive a little further, but advises him to cut short his journey. Too risky. La Spezia is the best place to give up. Train and bus nearby, and possibility to return to Paris without too many difficulties. All that remains is to find a makeshift phone to solve the logistical problems and return home without too many difficulties. A prepaid phone is simple, it’s cheap, it’s fast, and you can really find it everywhere! FALSE! We will spend almost 2 hours 30 minutes in an obscure gigantic shopping mall to wait for the incompetence of a poor telecom saleswoman, who will have all the difficulty in the world to sell a 5 € package to stone. We all have the clear impression that we will have to plant at night... Unlocked sim card, motorway gofast to the nearest Decathlon. Julien, who until then had hesitated to return with Pierre, decided

to continue the adventure. 100€ of equipment later, he left as in 40 and will take the place for the moment vacant in Alexis’ tent. So we drove to the inn that I had the presence of mind to book a few weeks before the trip. Lightning of lucidity, I had thought that it would not be a luxury to take a little shower halfway through before attacking a big fish ( I also thought that we would have enjoyed Mediterranean swimming in the paradise of the Cinque Terre...) 20km later, we arrived from (quasi) night on site. Welcoming to the top by an old lady managing the place and her husband, former bartender on a liner, speaking an approximate French learned 50 years ago.... The couple set us up in our rooms and booked a table for us at the best restaurant in the village. We will end this terrible day in a beautiful way: incredible legs with white truffle, creamy risotto, suckling pig to fall on the floor. The meal is Dantean, and almost makes us forget our worries of the day before. Barroud of honor for Pierre (who can’t start the phone he just bought...). We enter our rooms rolling like barrels. The shower is delirious, the perfect night. We turn the page on this unfortunate epi- sode, which has been turned upside down like clocks, ready to face the rest of the adventure. Nothing could happen to us worse anyway.... FALSE! Waking up at dawn, business has more or less dried up overnight. We notice that Rapha shorts that are supposed to dry overnight don’t dry overnight... if that didn’t hold up, I would roll a wet shorts... We chat with our host by attaching our package to our bikes, an en-

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vious eye on the hotel pool, which we could not have tried. Programme of the day, a strong climb to reach the mountain. 30 km of climbing, on the road. It’s August 15th. We were predicted a day when Italy would stop breathing. We discover that in fact, the Italians take their cars to go hiking in the forest... We will therefore spend these 30 km to be overtaken by cars every 30 seconds.... The slope is even and the asphalt rather pleasant. We’ll get through this pass in a little over two hours. At the top, it is very cool. The itinerary leads us to a single on the lake side. A water reservoir where no one swims, of course, which looks pretty damn committed. Considering the time, temperature and weather to come, we are proceeding with a proper re-mapping. We’ve been through a lot in the last few days, so we might as well try to have a good day. The shortcut is simple, a short detour by road, to go back to the finish of the path we were supposed to take. The raid looks like it’s going to be vandal. Simon puts the GoPro on his helmet, and will follow Louis «Fast» Pills Schneider for a full descent into the classic balloons. We’re ahead of schedule, at any chance we’ll plant at night tonight! FALSE! When preparing the trip, each portion of the itinerary was categorized, with different colors in the ridewithgps software. Grey for the road, green for the gravel and red for the singles. It’s very convenient to know what the day will be made of. Basically, in the mountain context of our trip, we can consider 20 km/h average speed on the road, 10 km/h in gravel and 3 km/h in the worst single


passages, which are in fact not singles in the sense of mountain biking, but hiking trails, with stone stairs and wooden bridge. The rest of our day is supposed to go through a red line. In each segment, it is the great unknown, because it is impossible to view from Google earth. We are attacking the segment, which is proving to be particularly flat, rolling, and super fun! We are driving at a good pace between the tall grass, crossing some hikes amused by our configuration. At the end of the segment, we are catechetical! It remains more than gravel and road to finish the day, we do not plan - we do not plan at night. There is one thing that puts us in doubt about our GPS. The gradient curve presents a strange steepness, really steep and very regular. It looks like a bug, as if the track went straight down the slope when there are the laces. Basically, 400m of D+ in 2km... the Eiffel Tower to climb, plus the Arc de Triomphe, on half of the Champs Élysées... It’s definitely a bug. After a little beer stop at the top of our silky single, we attack the gravel portion of the bug. So far so good. A raidillon of a few tens of meters forces us to get ashore. It’s not the first time, and it’s short! There’s the bug, it’s okay! Quick check on the GPS: it was the aperitif...... 2 km to 20% in the rocks. It’s a bit like going up along the de brayable chairlift in a ski resort. Up to the top. And straight ahead. It’s horrible. It’s horrible. And it takes an hour and a half. We who were good at timing, here we are in the doldrums! The gravel segment continues on to a short single which turns out to be the little brother of the GR20,

and still forces us to push for 45 minutes. Everyone’s hungry, everyone’s sick of it. We arrive at the foot of what is supposed to be the last side of the day. A truck pass, its restaurant, and a not so good undergrowth with a garden table. It gets dark in 15 minutes. At the foot of the coast, potentially beer, a table to eat, trees to shelter us from the wind, but cars, a road, and the feeling of not really responding to the brief. On top of the hill, wind, wildlife, grass and slopes. But a breathtaking view, a sick sunset, and the pleasure of bivouacing in the middle of nature. We decide to join our last forces and climb this last hill. At the top, the promise is kept. The view is stunning - blurry. The colors are crazy. We drive a few hundred meters in search of a place sheltered from the wind. It’s not hot but it really feels like you’re in the right place at the right time. We watch the sun set and plan the tent at night, in the cool, almost sheltered from the wind. The night will be cold and windy, and tomorrow promises to be a solid day: almost 100% wild, across the mountain. We rely on finding water sources to fill the water bottles because we are dry, but trust reigns. Wake up at dawn, retinal fracture, eyesight hasn’t moved, the light on these grassy hills is just unbelievable! The sun is struggling to warm us up. We start the road around 9 a.m., as we do every morning, after having a solid freeze-dried breakfast. CHAPTER FIVE A MAN DOWN The track is pretty rolling to start,

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we’re really on the side of my campaign. The path is narrowing more and more. The kind you can walk through on foot, and they’re ten inches wide. A ribbon of earth in the middle of the grass, on the side of the slope. It’s very steep, no room for error. Hughes found a spring gushing into the mountain, and found himself on four legs washing the water. We are definitely turning into mountain beavers.... While everyone is taking pictures of Hughes, whose throat sounds have evolved since the first day to become particularly graceful, Louis makes a false move and loses his balance. Fall into the grassy slope. The slope is such that it represents a fall of about 2m. He is more or less under his bike. I cross her eyes and immediately understand that something is wrong. His ankle cracked on landing, and in a second, the rest of the journey was greatly jeopardized. Ankle condition, it’s not broken. Louis has trouble stepping on his feet to walk. Nevertheless, it seems that the articulation supports pedaling well. A quick point on the map, we decide to re-brush the path, to go down to the re-search for a medical center. Alongside this major medical problem, I’m starting to lose all the bite in my rear brake. I took a pair of spare pads, but the side of the screw that holds the two pads in the same axis is totally screwed up, so it is impossible to unscrew it. Pliers, multi tool, nothing works... We will also take advantage of the day to solve this problem, which may well be the next step in my adventure... Pierre, Julien, Louis, me... 4 out of 7 on the salt - lette, that’s starting to do a lot for a week’s vacation!


There is a kind of hospital centre where the doctor on duty bands Louis’ ankle with a kind of strap soaked in voltarene. According to him, not to worry, but it would still be safer to stop the adventure here. Louis, full of realism and caution, decided to stop everything, and take a bus that would take him to Paris in 136 hours. FALSE! The champion’s temperament and his extraordinary physical abilities allow Louis to continue the adventure. On the other hand, the gravel program of the day is completely challenged, even the continuation of the adventure as a whole. We therefore decide to take the time to resolve our technical concerns and to relieve Louis’ ankle as much as possible during the day. Because my rear brake problem is not really solved, and the interminable descent to... almost got the better of me. Maybe a DIY store will be my salvation. We will wait for it to open in the restaurant, around some beautiful calf calves. I still decide to try the «glued key» attempt I try to glue an allen key to the glue in the messed-up panel. The meal will not be long enough for full drying and this attempt is a bitter failure. It is a vice clamp that will overcome the excessive tightening of this screw. Change of pads, full bellies, the objective is to catch up with the theoretical map of tomorrow about half of it. We miss what should have been the other highlight of our trip, but for once it’s not customary, in the current situation, we’ll try to avoid making things worse! The asphalt is silky, not too many cars, the slope is gentle and downhill. We then- tapped 40 km of

transhumance, at 40 km/h, pulled by Louis, who against all odds, did not lose any power when he fell in the morning. Honestly, it feels good. Driving at this speed gives us all back a crazy energy, and we went up like pendulums to attack the rest. To end the day, we will have to go up about twenty terminals to a small village that hangs up on the planned route. We will do all this at nightfall, and plant at the last light of day in a kind of semi-abandoned pasture outside the village. The spot is just perfect. Dehydrated meal and in bed! Tomorrow, a beautiful day on the program, with a visit to 2 lakes! We’re finally going to see how to wash... And then the lakes are great, there are beautiful bike paths on the edges! We’re going to have a great time! FALSE! Wake up gently, little coffee, I take out the drone for a little dronefy of the families. We start the road after the traditional (and still too long) morning bakery stop. Today, we swim, we have time, it’s going to be great. A native woman suggests that we fill our water bottles at the bottling plant at the spring... 30 liters later, we start a solid ascent in the forest, the biotope is practicable, few feet to the ground, we pass through a series of rather hallucinating villages that are only connected to each other by the roads we are currently taking. It’s crazy to see that people are basically able to live like this! We are made to understand that it is not for bicycles.... The long-awaited lake is in sight.

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We decide to have a bite to eat in a hut before we start swimming. Italians have a rather funny way of occupying public space in nature. Basically, they land like camping the blue waves, and stay there for several days. We sit next to a couple who have planted a facility worthy of the best American campers. 15m2 tent, cot, 5 fishing rods, and tutti quanti For us, not too much time to dither. Naked In the water It is delicious. Louis is finishing ruining his bandage. His right leg is a kind of mixture between a pizza and a mummy. It’s quite unlikely. 17 h. There are only 20 km left before the other lake. You have to start by following this one, but the lakesides are always a treat to drive, then pass a bump to go down ashes on the small fisherman’s lake that we spotted to bivouac tonight. CHAPTER SIX FITZCARRALDO As we attacked this lakefront, we were far from imagining what was in store for us. Actually, I don’t understand how anyone could map something like that. The first 200 meters allow us to leave the «tourist» area and we rejoin the famous path. We all expected an elegant, high quality bike path. We find the GR20 powerful 12. It will take us no less than 1 hour and 15 minutes to run 2 km. The path is amazing, with a cornice above the water, in the middle of a lush and wild nature. We pass between the vines. I AM A CHRISTOPHE COLOMB I accompany Louis behind the peloton to give him a hand in case of carrying. His ankle remains painful, and if


we could avoid another accident, that would be cool. So we waste a lot of time to get to the southern tip of the lake. Quick calculation: we will plant at night. On the other hand, if we remap a little, we should plant twilight, and not at 2:00 in the morning. There’s still 10 km to go, it’s 7:00. This last ascent will be absolutely formidable, with percentages worthy of the worst stages of the 1906 Tour de France. We all zigzag along the road to arriver at the top. We pass the 1000 m again, to finally go back down to the small fisherman’s lake. Bad weather for carp considering the number of fishermen! There is a snack bar that treats us to peri- ni, Spritz aperol and another Italian sandwich with top quality fried bread. Repus we are. We make the locals laugh with our draws and our history... We had seen a kind of sloping pasture overlooking the lake as we passed. Grassy area that looks like a green slope ski slope. IT’LL BE PERFECT. Planting at night according to the rules of the art, we put ourselves a little high up to avoid being spotted by the local police who seem to be not mispatrol to dislodge wild campers. Tomorrow, last day. Tomorrow is Florence. And who knows, maybe we’ll plant in the daytime? Just a small detail, almost everyone in the team made a mistake on the day for their feedback report. We’re supposed to finish on Saturday, and most of them have taken tickets for Sunday night. We have a little margin to cover the last 70 kilometres. We decide by mutual agreement

to load the map «GOFAST FLORENCE» in the Garmins. This is the emergency map I had planned to go down quietly on Flo- rence without hurting myself too much. The original map contains a lot of singles track, and for Louis, it’s a big NO-NO. We decide to stay together and go back to Florence by road, passing by a lake to wash up again. We have never been so clean. Wake up at 7:00 a. m., departure at 9, second breakfast at 11. We still decide to leavewill be his chance of the last gravel/ single segment of the trip. Masochists that we are. Louis will join us a little further down. After all, it’s supposed to be super short, it should be folded in 20 minutes. It will take us 1 hour and 50 minutes to complete the first 10 kilometres of the day. On foot, The bike on your shoulder. Like beavers. CHAPTER SEVEN EPILOGUE Let’s cut the bullshit and head for the lake. Go fast downhill. Arrival at a small seaside resort, expensive sandwich and beer far too expensive. We move a little further away for a swim. Once again, all naked to put the mail-lots under the amused eyes of our topless neighbours, who seem to find the «culo» to their liking. We are not going to contradict them. We’re not hanging around too much because the bus I was supposed to take tonight at 11pm doesn’t exist anymore, and I’m going to try it at 7pm... Stress rises, it will be a question of not skimping on the pedal. 15 km of a first regular and quiet climb, ending with a formidable

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final climb at 13%. We overlook the Florence Valley. The view is magnificent and the descent that runs ahead of us risks to be anthological. We must imagine that we are all loaded with about 15 kg of material. The centre of gravity of the bicycles has risen, and their behaviour on descents is very particular. We’re going to have to compete with each other with caution not to go into the picture. The weight of the bags takes us down at a rather incredible speed. In fact, we are almost all breaking our maximum speed record. The garmins are passing the 80 km/h mark. The slightest false movement and it is the guaranteed tellisation. I lose a canteen on the way that explodes under the wheels of the car following me. It’s time to slow down a little. That’s good, we’re entering Florence. Alexis, who knows the city a little bit, leads us to the historic centre and sees us emerge between the walls of the May - medieval sounds of the city centre, the mythical Duomo. Emotional arrival in the main square, THAT’S IT, IT’S DONE. Genoa > Florence, Not at all as expected. After all, what had we planned except for red, grey and green lines on a computer screen... His incredible amount of adventure and surprises is worth all the extra-lines in the world.... The emotion is short-lived, because the desire to drink a beer is felt. Then a second one. Then... We will spend the night in a campsite in town, already discussing what the team’s pro-chain travel will be. Of course, I didn’t get my bus. Of course, we pitched our tents by night.


Photographes Louis Pille-Schneider Julien Sommier Renaud Skyronka RĂŠcit Renaud Skyronka Design Julien Sommier

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