"PARADIS D'ENFER" - Le récit du Turino-Nice Rally 2016 par la team PCR GRAVIER

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PROLOGUE _ C’est étonnant ce moment où quelque chose qui a été fantasmé pendant des mois se concrétise enfin. On ne s’en rend pas vraiment compte au début, puis on se dit qu’il faut en profiter pendant qu’il est chaud. Vers la fin, on se met même à le savourer. Ça vaut pour les mariages, les fêtes, les voyages. C’est le cas de ce Turin-Nice. Un voyage comme celui-ci demande pas mal de préparation. Déjà, il faut en avoir l’idée, ou laisser quelqu’un d’autre l’avoir à sa place. Puis il faut savoir si c’est faisable, trouver le bon vélo, le matériel. Puis préparer, chercher, analyser, tracer, mapper. Imaginer ce que sera cette route avec des vues aériennes, des street views. Imaginer puis découvrir On concrétise alors toutes ces hypothèses. Passer du papier au goudron, ou plutôt ici, au gravier. Une fois sur place, on réécrit toute l’histoire, chaque jour changer de plan, raccourcir, allonger, bifurquer, abandonner. Après avoir vu, devenir conteur. Et essayer de se souvenir des détails. Ce sont eux qui nous marqueront le plus. Ces petits détails infimes et furtifs qui nous resteront en mémoire. En guise « d’aide mémoire », je prendrais des photos. Mais pas n’importe comment. Je pars avec un appareil jetable, qui ne craint à peu près rien, et avec le Zeiss Ikon de mon grand-oncle. Un appareil moyen format, pliable, à l’optique fantastique. Les photos ne seront donc pas des fichiers informatiques, mais de vraies images de 6 cm par 6, figées dans le sel d’argent de la pellicule. Il me semblait à propos de partir avec ce genre d’appareil sur ces routes mythiques qui ont marqué l’histoire. Nous sommes le 30 juillet, il est 8 h et nous partons pour pas mal d’heures de route, de Turin à Nice à travers les Alpes, par les routes militaires. Entre 1500 et 2500 m majoritairement. Puis nous l’aurons fait, et tout cela ne sera plus qu’un souvenir, une histoire à raconter, car rien ne se sera passé comme nous l’avions prévu, et c’est précisément pour ça que nous aurons envie de repartir. Voilà les souvenirs du Turin-Nice Rally 2016 par le PCR Gravier.


TEAM GRAVIER _





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JOUR 1 62km 1000D+ Échauffement Paris, 5 h, la voiture, le train Bisous Des sacs poubelle pour les vélos Wagon bar pendant 3 h 2 h pour Lyon, 5 h de plus pour Turin. Les Alpes n’ont pas l’air simples à traverser en train non plus Un lac par la fenêtre, c’est beau quand même la montagne… Ma voisine dort TURIN Un sous terrain de gare On sort les jetables, On monte les vélos. Un ascenseur et un escalator Il fait déjà bien chaud On allume les Garmin. Putain c’est lourd La journée sera courte, mais il serait dommage de partir le ventre vide. Une trattoria, pâtes carbo. On remplit nos gourdes dans des toilettes improbables. Reste à faire les portraits de départ, et les photos des vélos. Devant une église. Y voir un signe ? Nous ne le savons pas encore. On part, enfin. La banlieue de Turin est triste à mourir. Tout semble décédé. Une vendeuse de pastèque nous remet du baume au cœur J’apprendrais plus tard qu’elle ne vendait pas de pastèques.

On emprunte une sorte d’autoroute/pont. Cette première montée nous permet de réaliser le poids réel de nos sacs, et ne présage rien de très bon pour la suite ! On passe deux lacs. Sur Google Earth ils avaient l’air plus beaux… C’est bien la seule chose qui sera moins bien que sur internet… Ça commence à grimper. Coach est devant, suivi par Pierre puis Arthur puis moi et Julien. On roule théoriquement vers Nice. Coach inaugure ce qui sera la plus longue série de crevaisons de l’histoire du cyclisme moderne au 30e kilomètre. La vue est belle, c’est déjà ça. Une église perchée, et en bas, de l’eau. Je mouille ma serviette, ma gourde et ma casquette. Il fait déjà bien chaud. On monte, on descend, premiers graviers, le Kiff. L’équation de ce voyage sera que le nombre de voitures est inversement proportionnel à la quantité de graviers. Règle que nous suivrons à la lettre. La première descente nous apprendra une seconde équation : la quantité de crispation dans les mains, multipliée par les secousses dans les bras et par la probabilité de perdre des choses sur la route est totalement proportionnelle à la quantité de cailloux. L’usure des plaquettes aussi. Ce sera rude AUSSI dans les descentes, et ce n’était pas vraiment prévu au programme… Un vieux monte en VTT. Nos disques crient, chauffent. On se demande s’ils tiendront



longtemps… Premier stop en plaine, dans un bar. 10 pintes puis un repas dans un restaurant d’anarchistes qui n’aime pas les trains. Coach reste sur sa faim. Il faut dire qu’on a pris que des entrées. Le bar nous parle d’un camping sauvage, l’anarchiste d’un camping en bordure de la ville. On se dit qu’on dormirait bien ici, mais ça semble compliqué. On organise un arrêt au supermarché pour que coach puisse assouvir sa passion pour la nourriture. Le camping est un peu étrange. Pas très bon marché. Il est tard, et nous n’avons pas trop d’autres possibilités. En fait c’est une sorte de village. Avec que des bungalows customs habités sûrement à l’année. On monte le camp, On se couche Il pleut, Pierre sauve nos affaires Les limaces sont là. Réveil mouillé Nous ne le savons pas encore, mais il sera à l’image de la journée qui commence. Quelques cyclotouristes sont également dans le camping, notamment un cinglé qui prépare l’Ironman d’Embrun et qui vient de se cogner 200 bornes la veille… Un café japonais Pliage de tente poussif.


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JOUR 2 42k 2326D+ Le jour de la mort 7 bornes de plat comme simple échauffement avant d’attaquer un énorme morceau. Le col de Finestre. Ça monte direct, et c’est vite raide. Des lacets dans la forêt, un pont, des cailloux, de l’ombre. Puis un mur. On termine la première partie du col sans trop de dommages, avant d’attaquer ce que nous attendions tous depuis des mois : les cols gravel promis. Les routes militaires, la haute montagne. On va être servis. Oh oui On va être servis deux fois même…

entre les nuages, ça change des magazines, gros bras, grosses couisses On s’arrête manger une polenta de 16 kilos que nous aurons fini de digérer en 2018, mais la charcuterie est très bonne. Alexis ne rechignera pas sur du rab. Je me crème un coup avant de repartir en me rendant compte que j’ai crevé. Je répare. Une fois n’est pas coutume. En route vers l’Assietta, ça se raidit sérieusement, et surtout, ça se couvre. Il se met à pleuvoir. Tranquillement, puis fort. La température baisse d’un coup. Nous passerons en 1 h de 26 ° à 5 °… ça fait bizarre quand on ne s’y attend pas.

Le col de Finestre nous attend. Il sera long. Des 2CV qui descendent Des motards. La vue est imprenable. Il a beaucoup de vaches. Une gazinière patiente sous une étable. Julien est à la traîne… son tendon le ralentit. On passe le col. Le ciel est bien chargé.

Ce qui fait bizarre aussi, c’est de se retrouver au milieu d’un orage d’altitude quand on n’a jamais fait cette expérience. Autant dire que nous ne risquons pas d’oublier cette fin d’ascension de sitôt. À ce stade de l’étape, nous en sommes à peine à la moitié théorique. La pluie est de plus en plus intense, et nous trouvons pour seul abri un panneau d’information coiffé d’un mini toit de 30 cm de large. Un peu frêle pour 4 personnes. Coach semble déjà loin. On l’imagine sirotant une margarita à Briançon…

2176 m Nous sommes à l’endroit où les gens normaux font demitour, ou repartent sur la route alternative en goudron. Nous continuons vers la Strada Dell’assieta. Les nuages bougent vite, ils passent au-dessus des crêtes. Foehn Petite descente, ça bronze tout de même sur le bord de la route

Il se met à grêler… super. Et pas de la petite grêle. En fait il tombe les glaçons autour de nous. Le vent tourne et la pluie nous mouille de plus en plus. Ça commence à bien baigner dans les chaussures. Une éclaircie, un peu de courage et nous reprenons la route. Après tout, le sommet est à moins d’1km, ça devrait le faire. On retrouve le coach à quelques mètres après le panneau du col. 2700 m


Mais il pleut à nouveau, il fait 5 °, nous sommes trempés, et le pire est à venir. Des 4x4 descendent. On sent dans leurs regards un mélange entre de la compassion et de pitié. La pluie tourne clairement à l’orage. Il grêle, et les éclairs, que nous pensions loin, se rapprochent avec la masse nuageuse sombre. D’un coup, c’est comme s’il faisait nuit. FLASH 1… 2… 3… 4… 5 BOOM 1500 m 1… 2… 3 900 m 1… 2… 600 M Qui vient de prendre une photo ? C’est cataclysmique. Nous sommes les uns sur les autres pour nous réchauffer, en priant intérieurement pour que la foudre ne nous tombe ni dessus ni sur nos vélos. Je me demande très sérieusement s’il ne vaut pas mieux que nous enlevions nos chaussures pour éviter que les cales métalliques ne conduisent le courant par le sol… Je croise le regard d’Arthur, il n’a pas l’air très confiant lui non plus… Du tout Je pense à cette équipe de foot frappée par la foudre en plein match, et tous au sol à cause de leurs crampons. Mes lèvres sont bleues, je suis aussi trempé que nos sacs, et nous découvrirons que le tissu déperlant ne résiste pas à un orage très longtemps… De mémoire, il y a un refuge sur la strada… mais de là à savoir dans combien de kilomètres, c’est compliqué… je table sur 2. L’orage se calme et le nuage passe. Ça fait bien 1 h qu’on est à l’arrêt. Je passe une veste sèche, et nous prenons la route en priant que le ciel ne nous tombe pas sur la tête… Il fait froid, je tremble comme une feuille. Derrière la crête, le refuge. Il est là. Il y a des tentes. Il est ouvert. Un motard sur le pas de la porte UN POËLE, DU FEU. Nous faisons notre entrée dans le refuge, et un groupe de scouts nous regarde comme si nous étions des animaux perdus. On se déshabille sur-le-champ, collés au poêle. On fout de la flotte partout. La jeune femme du refuge nous sert du thé un peu par pitié. Je me demande bien comment les mecs qui font l’Everest peuvent survivre… c’est fou. Le froid, l’humidité, c’est tellement horrible. On est pourtant bien équipé, mais la nature est décidément plus forte. En fait, c’est sûrement une sorte d’avertissement de début de parcours. « Faites gaffe les mecs, ou je ne vais pas vous laisser sortir de là indemne. » Il va falloir que l’on dorme ici. Mais je n’ai pas trop envie de planter la tente devant le refuge. À 2700 m d’altitude, les nuits sont fraîches et nous ne sommes pas équipés pour. On nous propose gîte et couvert pour une somme convenable. Les chambres sont humides, on sort toutes les affaires sur des cordes à linge de fortune et évidemment, rien ne séchera. On mange notre premier plat lyophilisé dans la salle à manger un peu plus tôt que prévu alors que les scouts se font servir des pasta du chef… On lorgne un peu sur eux. On est secs, à tout sens du terme. Sommeil réparateur. Les téléphones ne captent pas. On doit sûrement s’inquiéter pour nous…









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JOUR 3 105km 2500D+ L’abandon Au matin, il fait beau, très beau. On récupère le réseau à 15 m derrière le refuge. Personne ne s’était trop inquiété en fin de compte.. tant mieux La journée commence par la splendide Strada del Assietta sur 20 km de montées et descentes assez tranquilles. Cette route est mythique pour les Italiens, c’est un haut lieu des randonnées estivales et le parcours est particulièrement agréable pour nos CX. Le ciel est dégagé, et nous oublions vite les mésaventures de la veille. La descente vers la station de Sestrière sera compliquée pour les bras. On commence à comprendre que nos vélos ne sont pas du tout adaptés pour ce type de descentes. On crève Plusieurs fois Les disques chauffent Les disques crient. Et Julien n’est pas très en forme. Petit col tout en tunnels pour rejoindre la France et la station de Montgenèvre. Coach et Pierre devant, Arthur qui me remet dans le bon chemin et qui m’évite un tunnel autoroute dont je ne serais probablement jamais ressorti, tandis que Julien est derrière. Il en chie. Ce sera son dernier col. Une banane Un coca pour 5 Une descente et Briançon.

Petite étude de marché sous la citadelle Vauban, nous mangerons des pâtes sur une jolie place de la vieille ville. Nos vélos sont des étendoirs au soleil où sèchent nos affaires encore humides d’hier. Il y en a partout. Le soleil cogne Mon téléphone me dit qu’il fait une pause car il fait trop chaud pour lui. Au moment de repartir, Julien nous dit qu’il hésite à reprendre un train. Son tendon le fait souffrir à chaque coup de pédale, et ce malgré son patch de voltarène. Il risque gros et surtout, il a peur de le regretter en rentrant à Paris. Sur le coup, je lui conseille de monter le col de l’Izoard avec nous. Au pire, si ça ne va pas, il pourra redescendre sur Briançon sans trop de difficultés. Rétrospectivement, le plus dur était à venir, et il n’y aurait plus eu de gares dignes de ce nom sur la suite du parcours. 2500 mètres de dénivelé quotidien auraient eu raison de son tendon et il l’aurait payé toute l’année. L’âme en peine, nous repartons en direction du col tandis que Julien prend celle de la gare. C’est difficile de laisser un copain sur le bord de la route. C’est sûrement encore plus dur de voir ses copains s’éloigner tandis que l’on doit rentrer. Nous retrouverons Julien au bord de l’eau, dans 6 jours. Nous avons beaucoup de retard sur notre planning. Il nous est impossible de le rattraper. Il est 15 h et nous sommes sensés monter le col de l’Izoard et celui d’Agnel… Soit



presque 60 km, et 3000 m de dénivelé. Nous monterons l’Izoard, et je le ferais même une fois et demi… pour Ju ! Alors que Pierre et Alexis font la route en tête, nous découvrons les fameuses bornes kilométriques dédiées au vélo. Ces supplices qui vous annoncent le sommet tel un horrible compte à rebours satanique, pourcentage à la clé. Des cailloux de malheur semés sur le chemin sur lesquels nous focalisons notre attention. Je roule avec Arthur, on parle de kayak, la rivière coule en contrebas. Je trouve qu’il parle beaucoup de kayak pour un type qui ne fait pas de kayak… La pente se raidi, je descends ma cassette, pignon par pignon 24, 28, 32… je passe sur le 38, le pédalier se bloque net. La chaîne est trop courte. J’étais resté sur le grand plateau, en 46 dents. La chape se tord, mais je ne le réaliserais que dans quelques kilomètres. Je remets la chaîne en place, et reprends la route en pensant que tout va bien. Un village Un chantier On entre dans le vif du sujet. Arthur en profite pour me distancer Au moment où il quitte mon champ de vision, je commets à nouveau mon erreur. 46 sur 40 Je me retourne Le dérailleur vole en éclat, pris dans les rayons. Les deux galets bondissent dans les hautes herbes La chape est pliée La wolf tooth ne ressemble plus à rien. Bitch L’espace d’un instant, j’imagine la fin de mon voyage. Je pense à Julien, son train…

Putain Je commence à fouiller l’herbe, la route. Je retrouve presque toutes les pièces du puzzle. Il ne me restera qu’un axe de galet pour pouvoir le remonter. Mais je dois me rendre à l’évidence, mon dérailleur est bon pour la poubelle. Je ne peux pas continuer. Il faut trouver du matériel neuf. Les 3 autres finissent par redescendre. On trouve le contact d’une shop qui peut m’aider. En fin de compte, c’est une chance d’avoir cassé ici. N’importe où ailleurs dans notre périple, et je ne sais pas comment j’aurais pu terminer autrement qu’en single speed. Peut-être une bonne étoile, sûrement mon amulette japonaise. Un 806 aménagé Un homme de 65 ans dépressif alpiniste Il me raconte sa vie sur 8 km Un magasin de vélo Cette histoire me coûtera un coupe-vent oublié et un dérailleur à 62 €… les shops de province sont vraiment des voleurs… Tandis que les autres filent vers le sommet, je réattaque le col depuis le début. Il est 18 h, j’ai 3 h avant la nuit. C’est Aroun Tazzief et le commandant Cousteau qui m’accompagneront par podcast interposé. Les mouches aussi C’est beau, mais les mouches sont bien chiantes. Un panaché à 300 m du sommet Puis une descente J’attends les autres au resto près du camping Je suis un fennec en mérinos. Une pinte, Une pizza Un camping de baba cool qui nous livrera le meilleur pain du voyage le lendemain matin Une douche et des affaires qui sécheront dans les sanitaires. Quelle journée Ce matin me semble avant-hier.




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JOUR 4 109km 2770D+ AGNEL Réveil aux aurores. 2 h pour lever le camp. Un pot de confiture Julien est parti avec le café. Ce sera du thé, que j’ai pris sans trop savoir pourquoi. Ça tire, mais il fait beau. Je me demande bien comment on aurait pu faire le programme initial hier… bref. Aujourd’hui, au menu, le col Agnel pour commencer, puis Sampeyre. Ce sera à mon sens la plus sportive et cycliste des journées. Quasi spirituelle Commençons par le commencement, le COL AGNEL Un long col linéaire à 6 % où nos 14 kilos de sacs seront bien lourds à traîner. Le dénivelé bonus d’hier est dur à encaisser. J’avance lentement. Je croise un restaurant avec un nom intéressant : Paradis d’enfer. C’est probablement la meilleure définition possible de tous ces cols que nous montons à vélo. Une chance que la mémoire soit sélective. Nous ne gardons que la beauté des paysages, la fierté de l’accomplissement et la vitesse dans les descentes. Le reste n’a pas d’importance. 3 statues qui se font face Le sommet est rapidement visible. Ligne de mire lointaine. La route est vraiment belle.

Quelques lacets pour terminer. Je me fais doubler par tout le monde, y compris deux papys en vélos électriques. Au sommet, le versant italien est vertigineux. Alors que les types en carbone sont épatés par notre barda, un vieux passe le col depuis l’Italie, sur un Brompton improbable. Il s’arrête, ouvre son panier (il a un panier…) sort une cuillère et prend un peu de miel. Il referme le pot et reprend la route. On se regarde en perdant la vedette. Sa voiture est en réalité garée 30 mètres plus bas. L’honneur est sauf, mais belle perf quand même ! Quelques centaines de mètres d’ascension par le côté italien valent bien tout notre respect ! Nous attaquons la descente, rapidement interrompue par un chalet de berger qui vend du saucisson et du fromage. Un chien plaisir nous accueille, Un chien travail nous salue Des vaches Les lacets sont magnifiques. Nos disques travaillent tellement qu’on peut sentir la chaleur et l’odeur du brûlé. Ça roule vite On trouve un petit lac pour piqueniquer. Parfait. Une vieille bronze collée à sa bagnole. Pipi dans les herbes


Le bossu de notre dame Ça redémarre. Le col suivant est assez gros sur la fiche plastifiée qui nous sert de mémo. C’est le col Sampeyre. Il sera assez particulier. On évolue au milieu d’une station de ski. Chaque lacet croise d’imperturbables lignes de télésiège. Personne. Le ciel se couvre, et nous roulons rapidement dans le brouillard. Le temps change tellement rapidement d’une vallée à l’autre. Impossible de prévoir quoi que ce soit. L’ascension est assez étrange, au milieu de la forêt. J’écoute la radio pour passer le temps. Je suis le dernier, mais qu’importe. Il n’y a vraiment personne. Ce col ne doit mener nulle part. Le revêtement est de pire en pire. 9 % Nos jerseys commencent à perler de condensation. Plus nous prenons de l’altitude, plus l’épaisseur de nuage se réduit. Nous passons finalement au-dessus de la masse nuageuse. Et là, c’est somptueux. Le vélo est un avion Le sol est un nuage Nous sommes des pilotes Le sommet. La vue est hallucinante. Mer de nuage. Ce sera la claque visuelle de la semaine, sans aucun doute. Il fait frais, mais le jeu en valait la chandelle. Fracture de la rétine Chute à l’arrêt À 3 cm près, je perdais un genou. Nous roulons sur la corniche 1 h durant. On s’arrête tout les 20 mètres pour prendre des photos tellement c’est beau. Le paysage et la lumière nous accompagnent dans cette espèce d’état second, mais il va falloir revenir à la réalité du gravier, il va falloir redescendre, et retourner dans la purée. Cette descente, nous l’avions bien remarquée pendant la préparation. 40 km, gravel. Sur le papier c’est que du bonheur, en réalité, c’est juste horrible. Dans la moiteur de la brume, nous allons à peu près aussi vite qu’en montée, en perdant du temps lors des crevaisons. Paradis d’enfer. Il faudrait couper si l’on veut arriver avant la nuit. Nous n’avons pas le choix. Un coup de GPS permet de trouver un chemin shortcut qui aura l’avantage de nous éviter 20 bornes et de nous rapprocher du stop théorique que nous devions attraper ce soir. Au lieu de s’arrêter en plaine comme prévu, nous coupons plein sud. La descente est superbe, une chance. Arthur à deux doigts d’y passer Village Stade de foot Bivouac, mais avant, on mange C’est étrange, j’ai déjà vu cette rue. En fait, nous arrivons exactement à un point google street view que j’avais choisi au hasard lors de la préparation pour voir la taille des villages.

Antipasto, primo, secondo, formaggi et dolci 60 € pour 5. On nous dit que la chambre nous coûterait 25 € par tête. Il n’en faudra pas plus pour achever cette épique journée. Une bonne douche est de mise. On en profite également pour étendre l’intégralité de nos affaires au sol. La chambre sent le terrier de putois, mais nous dormirons bien.







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JOUR 5 103km 2250D+ Muerte l’angoisse Petit déjeuner de champion avec notre hôte, qui insiste pour nous parler d’une course de VTT qui a lieu dans le coin. L’italien du coach ne suffira pas. On ne comprend rien, mais elle est bien gentille.

est brut, à peine touché par l’homme. Nous apercevons au loin une brèche dans la montagne. Un point moins violent que les autres, c’est là que nous allons. Nous passerons dans l’autre vallée.

On plie, on roule, on accroche les sacoches les bidons sont remplis, on décolle.

C’est juste grandiose.

Les 15 premiers km sont splendides. Légère descente dans la vallée, entourée de montagnes, falaises, tunnels. Nous savons que le col qui arrive sera rude. 9 % de moyenne. Du costaud. La journée sera sous le signe du gravier. Je profite du début de l’ascension pour casser ma chaîne. Probablement trop de puissance… Je change un maillon. Elle tiendra tout le trip et finira par casser un mois plus tard boulevard Voltaire. 3VTT italiens bavards Une fontaine Une VTTiste avec un mini bras. chapeau Un mur. 17 putains de % Ouch Chaque coup de pédale est un effort. Je suis debout sur mon 36-40. Vu d’en bas, le reste de la montée semble un escalator de gare. 15 % dans les lacets… comment peut-on imaginer des routes pareilles ? Nous franchissons finalement le col avec les 3 vététistes italiennes. Quelle vue. La route est difficile à reconnaître dans le paysage. Tout

Au point culminant, un petit plat lyophilisé pour se redonner des forces. Purée Un peu lourd On reste quelques minutes scotchés à la vue. On croise des scouts Des 4x4 Un groupe de VTT de descente qui doit bien se demander ce qu’on fout là avec nos sacoches… Un camp, des bunkers, un lac. ça bronze en soutif tranquillos Nous sommes à 2500 m d’altitude, la deuxième partie du voyage a commencé. Nous sommes plus proches de la mer que de Turin. Turin me semble si loin. La mer me semble si loin. Nous changeons de vallée. On passe en Écosse. Descente rapide, personne sur la route, ça va vite. J’ai crevé, mais ça me fait chier de passer ma vie à changer de chambre à air. Je fais la descente sur ma crevaison lente. Le ciel est couvert et c’est étrange ; je me demande si je ne préfère pas les paysages de montagne par temps nuageux.


C’est plus mystique, plus étrange, plus sauvage. Les images s’impriment sur nos rétines et sur la pellicule de nos appareils photo. Sur le bord de la route, des caravanes de bergers. Ce secteur est surnommé « le petit Pérou ». Nous reviendrons. C’est sûr. Moins 1500m en 30 minutes. Nous complétons notre repas au village avec quelques victuailles italiennes. Selon ma fiche plastifiée, il reste deux cols aujourd’hui, mais nous sommes rincés, déjà 2200 M de dénivelé depuis ce matin. Ces deux cols nous tueraient pour les jours à venir. On cherche rapidement les alternatives possibles. 3 plans. - Soit on passe les deux cols. - Soit on en passe un seul et on bivouac derrière - Soit on contourne le massif par la plaine, 40km de plat, formation lombric, locomotive Pipicoach. Nous prendrons l’option 3, destination Limone Piemonte, 40 km à bon train Une crevaison 30 camions Un couple de cyclistes Un Pinocchio géant Une usine abandonnée. Un camping.

Le chef nous accompagne à l’emplacement où nous attend un étendoir, un Tivoli et une sorte de cabane à oiseaux avec une multiprise dedans… On monte le camp avant de monter au village pour manger une super pizza arrosée par une bière un peu trop chère. Face à nous, ce qui semble être le dernier monstre du voyage, le col de Tende. Dans ma mémoire, il se présente comme un mur de lacets incontournable. Mais rien ne nous arrête. Notre corps s’est petit à petit habitué à l’effort, et il est presque en demande de dénivelé. On alimente la chaudière avec plein de gras de pizza. Demain sera une belle journée Une de plus.









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JOUR 6 79km 2487D+ YOLO TENDE Debout 7 h Émergence On chauffe de l’eau Café Yolo On plie les matelas, On fait sécher le dessus des tentes On roule les affaires Choix du kit Accrochage des Apidura Roulez jeunesse. Ce matin-là, nous ajouterons une petite heure au décollage après un stop au supermarché pour partir le ventre plein. Le col de Tende est un peu particulier. Bitume coté italien, gravier côté français. L’ascension est plus simple que prévu. Sans être facile, le dénivelé reste agréable. Bon rythme, bonne pente. Presque que des lacets au milieu d’une station de ski. Pas grand monde sur la route. La route s’arrête au niveau d’un refuge où nous remplissons nos gourdes. Coach, qui avait 7 h d’avance sur nous est redescendu pour savoir ce que nous foutons. Il aura eu le temps de monter au sommet, de chier un coup dans les ruines et de redescendre. Nous remontons avec lui. La route laisse place au chemin. « 4x4 conseillé » dit le panneau. Au sommet, une ruine hallucinante d’un ancien camp militaire italien. Fort Central. 2000 m d’altitude. Bande de cinglés d’avoir construit ça ici ! La ruine est en super état, nous visitons avec coach. Il reste les traces de l’artillerie qui était installée sur place. Nous aurons croisé de nombreux vestiges militaires sur ces

routes. Bunker, forts, reste de la ligne Maginot. Je n’ose pas imaginer le quotidien des soldats en poste à une telle altitude en hiver… Nous continuons quelques centaines de mètres sur les chemins de crête avant de nous arrêter à un snack de station de ski ouvert. Le panorama est grandiose, une fois n’est pas coutume. L’escalope milanaise du déjeuner n’est pas terrible, pour une fois. La serveuse est pas mal. Nous sommes au milieu d’une station de ski. Quelques VTT nous rejoignent en empruntant le télésiège. Nous continuons sur une route payante pour les voitures, qui relie la station à la vallée d’à côté. Cette route sera en quelque sorte le clou du spectacle. Full gravel, elle est la quintessence de ce Turin-Nice. Du gravier Du dénivelé Du paysage Une route à flanc de falaise Petite descente dans la brume avant de remonter sur les crêtes. L’heure avance. Notre niaisage du matin et l’escalope interminable sont en train de sérieusement nous mettre dedans. Impossible de terminer la map, sauf de nuit. Un renard nous nargue sur le bord de la route. Nous avancerons le plus possible, en commençant à regarder sur le bord de la route un endroit plat pour pouvoir nous arrêter et bivouaquer.


Un tunnel pour passer dans la vallée d’à côté. Un gros couple de Tyroliens dans un 4x4 3 ânes Je tente un selfie. Le Karma me rattrape pour cette faiblesse et l’un des ânes a l’audace de me voler mon amulette japonaise « safe travel » ! Cavalcade. Je poursuis l’âne, pas moyen qu’il me vole cette amulette que j’ai ramenée d’un temple de Kyoto spécialement pour ce voyage. L’âne finira par recracher En posant mon vélo au sol, je ne me rends pas compte que je casse un des porte gourde attaché à ma fourche, celui qui porte mon sac de provisions… C’est des motards italiens qui nous le rendront le lendemain après l’avoir ramassé. Ce sera bien le seul truc perdu que je retrouverais !! Nous roulons bon train tandis que la lumière descend. Il va falloir trouver du plat. Il va falloir trouver de l’herbe. Dernier col de la map. Nous sommes à 1700 m d’altitude. C’est ici la dernière option de bivouac avant une descente dans la forêt. Nous dormirons ici. C’est juste parfait. Il en fallait au moins un. Nous regretterons de ne pas en avoir fait d’autres. On monte le camp près d’une fontaine asséchée qui servira de table. Un yolo et au lit.







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JOUR 7 84km 1690D+ Voir la mer, mais de loin Café filtre, Muesli Saccochey Avant dernière journée. Nous ne sommes pas tellement fatigués en fin de compte. On enchaîne les journées difficiles, mais pas trop de séquelles. Les articulations vont bien, le mental est au top. Les vélos tiennent bon eux aussi. On manque de chambre à air, il va falloir faire un petit atelier de réparation rapidement ! Aujourd’hui, nous basculons définitivement en France. L’objectif est le col de Turini. Mythique pour le rally de Monte-Carlo et pour ses lacets à flanc de falaise. Nous commençons par la descente que nous étions censés faire la veille. Clairement, nous serions morts si nous l’avions tenté dans le noir. Nous grimperons pour rejoindre le col de Turini par le nord. Une bien belle route gravier au milieu de la forêt. Quelques bergers dans leurs caravanes. Peu de voitures Nous nous arrêtons au village de la brigue pour faire le plein avant d’attaquer le col. Une épicerie dans son jus,

Saucisson de pays Coca Atelier chambre à air dans la fontaine du village. La montée sera relativement difficile, avec une bonne portion gravel. Le temps tourne à l’orage et nous sommes obligés de nous arrêter au sommet car la pluie commence à tomber. Nous nous abritons dans une sorte de refuge collé à une citerne. On en profite pour déjeuner. Des glaçons tombent du ciel. C’est con, on n’a pas de ricard. Arthur pense qu’on voit la mer, mais ma boussole me dit que non. Le nuage d’orage reste coincé sur nous un bon moment. Nous repartirons au bout d’une bonne heure en espérant que la pluie nous épargnera pour la suite. Les paysages sont très différents de ceux d’il y a 5 jours. C’est le sud, c’est plus doux. Nous continuons tandis que le ciel se dégage. Tels des métronomes ambulants, nous avalons les kilomètres. J’ai l’impression d’avoir des hallucinations. Depuis le premier jour, je suis la lanterne rouge. Mes sacs sont lourds (bien que chacun pense avoir les sacs les plus lourds…), et je m’arrête souvent pour les photos. Je perds les autres de vue très rapidement dans les cols. Mais là, j’aperçois un jersey jaune fluo. Puis il disparaît.


Chat Souris Je me demande si mon cerveau va bien. Je suis peut-être en train de me transformer en castor. Ils apparaissent, puis disparaissent. La mer Aucun doute cette fois Elle est bien là. Ces paysages et l’effort physique se prêteraient presque à la méditation. Je m’arrête un instant. Pas de photo, pas de film. Juste regarder la mer, au loin. Ça ressemblerait presque à de la méditation. Une sorte de fort nous surplombe depuis ce matin. Nous arrivons presque à son niveau. C’est un édifice de la ligne Maginot : la Redoute des Trois Communes. Un fort moitié en pierre, moitié en béton armé. Pilier de la défense de l’arrière-pays niçois au XIXe siècle. Nous passons de l’autre côté du col. Des voitures de sport attendent. C’est le col de Turini. Nous descendons vers Sospel par cette route mythique. Elle tient ses promesses, les lacets sont magnifiques. Chef-d’œuvre routier, mais James nous fera assez rapidement bifurquer vers les graviers et un secteur forestier dont nous nous serions bien passés. Les descentes VTT commencent à être de trop. Il en reste deux. De retour sur la route bétonnée nous savourons les lacets et les ouvrages d’art napoléoniens. Cette route est incroyable. Klaxon obligatoire dans les virages Dernier camping à Sospel, où nous attendrons la pizza environ 7 jours, en regardant nos voisins de table ne pas finir leurs fruits de mer. Douche Crème Dodo





8


JOUR 8 67km 1278D+ Nissa Petite journée avec « seulement » 1200 m de D+

qui finira d’achever nos plaquettes.

Quand on pense qu’on trouvait ça beaucoup la semaine dernière… Là ça s’annonce comme une promenade vaguement physique.

St Agnès sera le départ du dernier col de notre voyage : le Col de la Madone. Celui où Lance Armstrong s’entraînait quand il habitait menton. Nous le savourons sur ses 5 derniers km. La mer est à portée de main. Pierre termine sur un sprint de 2 km, LikeDan Nous arrivons au sommet. Il est un peu décevant. Nous avons roulé tellement de beaux cols pendant ces 8 jours que l’on commence à faire la fine bouche, mais la descente s’annonce parfaite pour terminer ce voyage. 40 km avant la mer. Julien était censé nous retrouver au sommet pour manger, mais il s’est trompé de Madone… nous le retrouverons à Eze.

Réveil un peu tardif Petit déjeuner pseudo copieux Viennoiseries. Nous voilà bien gras pour attaquer les deux dernières difficultés du voyage. La map tire directement derrière le camping, sur une petite route dont la pente s’intensifie pour atteindre environ 8 % dans la forêt. Pierre recharge les gourdes à même la rivière. Je charge un dernier podcast et monterais ce col en en sachant plus sur Fellini et sa Dolce Vita. Tout cela est bien à propos. Il fait chaud Il fait beau on savoure Mais on n’oublie pas de crever de temps en temps pour ne pas faire baisser la moyenne. On arrive en haut presque sans s’en rendre compte. Col de Braus. Une descente rapide, vite interrompue par ce satané James qui nous offre une ultime sortie de route gravel

La descente, De plus en plus de maisons, De plus en plus de voitures De grosses voitures Derniers lacets Et la mer Bleue, intense. Nous sommes à la fois excités et déjà nostalgiques de ce que nous venons d’accomplir. Les montagnes et le plat de spaghetti de Turin nous semblent si loin. Je me repasse les petits détails dans la tête pour ne pas les oublier. Il faudra les noter. Ne pas oublier


les marmottes, le vol du condor, les scarabées écrasés, les caravanes, les chiens de travail. Les lacets, les tunnels, les copains. Un saucisson et du fromage un dérailleur, quelques rencontres fugaces. Le manque des siens. Puis la fierté d’être sur cette plage à Eze. Au final, ça ne nous semble pas si dur, mais c’était notre Everest à nous. Double Everest en fait en termes de dénivelé. Ce n’est tout de même pas rien. On se surprend à penser au prochain voyage, à la prochaine aventure. Nous ne sommes pas de grands cyclistes, nous ne gagnons pas de courses. Mais nous sommes de sacrés aventuriers. J’ai déjà envie de repartir, d’emmener Émilie, de lui montrer tout ça. Quelques kilomètres pour terminer, Julien en éclaireur et… Nice C’est officiel. Nous avons terminé le Turin-Nice Rally, moyennant 2 raccourcis.

La promenade 5 pintes 1 socca. L’aventure est à peu près complète. Le regret reste tout de même de ne pas avoir terminé à 5 et de ne pas voir sa femme à l’arrivée, mais ce sera assurément pour la prochaine fois, et elle ne sera pas seule. Je prends les 5 portraits de fin d’aventure pour conclure ce road trip.







LOST IN LA MANC


T

CHA












SETUP





Alexis

Vélo : Kona Rove Ti Transmission SRAM GX 38/28 - 11/36 Pneus Continental CX Speed 700x35mm

Autre : 1 tee PCR Gravier 1 pantashort Decath trop classe 1 caleçon Uniqlo 1 paire de chaussettes Uniqlo Warm Sacoches: 3 paires de chaussettes Uniqlo de base Apidura 1 polaire peu volumineuse 1 paire de Vans Authentic Technique : Hygiène : 1 cuissard Decath silicone 1 serviette D4 1 cuissard Core Rapha 1 brosse à dent 1 jersey Parischillracing 3.0 Dmtex 2 échantillons de savon de d’hôtel 1 jersey Rapha Classic 1 crème anti inflammatoire 1 veste Mavic (coupe pluie (il parait) et vent) 1 crème à cul Rapha 1 veste Kway 1 tube d’arnica en granule 1 maillot de corps Rapha merinos 8 sachets d’aspirine 1 casquette Freihtag 4 sachets de smecta 1 paire de gants longs de ski de fond 2 comprimés de type anti-rhume 1 paire de gants courts Decath 1 paire de jambières Mavic Camping: 1 t-shirt heat-tech manche longue Uniqlo 1 tente Jamet Oural (2 places) 1 paire de chaussettes étanche 1 réchaud duo & cartouche moyenne Primus 1 paire de chaussures Sidi VTT bien fatiguée 1 oreiller Nature et Decouverte 1 casque Bontrager 1 duvet Quechua light 1 matelas Quechua (le orange) 1 cuillère fourchette 1 frontale D4 1 couverture de survie repliable

1 tasse Ti 1 couteau Laguiol Bouffe: 4 mueslis Yolo 4 plats Yolo 12 pates d’amandes Gerble Une foule d’autres barres Decath Au moins 500g de raisin sec / amande / abricot sec Autre: 4 CAA Decath 1 Garmin Edge800 1 multitool 1 derive chaine Topeak 1 pompe Topeak 1 scotch type Barnier 4 cerflex 3 démonte-pneus D4 1 batterie externe 1 chargeur de téléphone 1 téléphone 1 jetables Kodak 2 gourde Rapha 1 gourde ?? 1 briquet


Arthur

Bike Tchek Rychtarski Custom Transmission Shimano Ultegra Hydro Développement 24/36 x 11/32 Ksyrium disc X Challenge Gravel Grinder 700x38C 3 crevaisons. Technique : 2 kits PCR 1 Maillot de corps Rapha 2 paires de chaussettes Mavic 1 veste Windstopper Gore bike 1 coupe vent Quechua 1 Mitaine Mavic Oakley RadarLock Casque Giro Chaussures Mavic Crossride Civil : 1 Tee shirt PCR gravier 1 Sweat PCR gravier 1 Tee shirt ML Merino 1 Collant long Merino 1 Pentashort Quechua 1 Caleçon coton prestige Arthur 1 Serviette microfibre Decathlon Havaïanas Rychtarski matching

Hygiène : Gel douche Aptonia Dentifrice / BaD Crème chamois Assos Déodorant bille Crème musculaire chauffante Alimentation : Mélange de graine/noix 4 Muesli Yolophilisé 4 repas salés Yolophilisés 15 pâtes d’amande 12 pâtes de fruits 12 barres énergétiques Camping : Tente Ferrino Lightent 1 Matelas Nemo Insulated Oreiller Quechua Duvet light Quechua Réchaud Primus Express Stove Popote GSI Halulite Boiler Divers : Garmin Edge 1000 iPhone 6 Batterie externe Câble iphone/garmin

Kodak jetable Frontale Petzl Tools (Multi VAR, CAA, démonte pneus, rustines,scotch) Pompe Lezyne qui aura servie 19 fois couverture de survie


Pierre

Vélo : Specialized Diverge Elite A1 pédalier 50/34 Cassette 11/40 (possible sur dérrailleur Sora avec ajout de la patte de dérrailleur Wolf Tooth Companent « RoadLink ») Pneus Specialized Espoir Sport Blackbelt 700x30c (0 crevaison) Sacoches : Apidura Technique : 2 jersey PCR 3.0 Dmtex 2 bib PCR 3.0 Dmtex 1 veste Castelli 1 veste Gore (pluie/coupe vent) 1 paire de Oakley Radar Ev 1 base layer Rapha mesh 1 cap Couriier 1 paire de mitaine Specialized 1 paire de jambières Castelli nanoflex 1 sous pull technique Btwin 3 paires de chaussettes 1 cache col Castelli 1 paire de chaussure Fizik M5 Uomo 1 casque Giro Atmos

Autre : 1 paire de tong 1 tshirt PCR Gravier 1 short Chrome Union 1 caleçon Electronique : 1 Garmin Touring + 1 Powerbank solaire 10 000 mah 1 portable 1 iPod Hygiène : 1 serviette Decathlon 1 savon 1 brosse à dent 1 chamois cream Assos 2 Doliprane 1 paquet de mouchoir aka PQ Camping : 1 tente Jamet Oural 1 matelas Fjord Nansen Trekker 1 duvet Quecha light 1 oreiller gonflable 1 couverture de survie 1 tasse alu Decathlon 1 fourchettecuillère

1 Leatherman Wave 2 sacs poubelle Autre : 1 phare avant 1 feu arrière 2 chambres à air 3 démontes pneus 1 kit de réparation 5 serflex 1 passeport 1 CB 1 carte Vitale 37 stickers « PCR was here » 1 briquet 1 paquet de fumer tue 4 gourdes


Renaud

Vélo: FELT F65X Groupe SHIMANO 105 chape longue Cassette 11-40 Pédalier 46-36 Pneux 33cc VITTORIA Cross XL pro Gears: Kit de sacs bikepacking apidura Saddle pack Framebag L Accessory pack Handelbar pack dry Toptube pack Sac à dos 10L ultra compact quecha Sac 10L étanche Tribord VARGO BOT 1L VARGO spork titanium VARGO hexagon wood stove Cartouche primus small Sac de couchage quechua 15° Sac de soie quechua Matelas Nemo TENSOR 20R Sac de Velo TIOGA super light Tente Jamet Oural Kit de réparation classique 3 caa Câbles frein + derailleur

Pièces / visserie spare Phare avant knog QUDOS light kit MOON Vêtements: Jersey PCR 3.0 Jersey rapha superlight Jersey rapha brevet Bib rapha core Base layer merinos rapha Knee warmer rapha Classic softshell rapha Pull merinos uniqlo Tshirt manche longue merinos décathlon Caleçon long merinos quechua Tshirt merinos quechua Short Chrome Manchettes PCR Doudoune sans manche super light Uniqlo Softshell baselayer rapha Mitaines fox Gants long mavic Chaussettes MAAP Chaussettes merinos rapha Bonnet

Alimentation: Mix de lyophilisé décathlon et Voyager ( 6 repas / 4 sucré ) café filtre MUJI barres en tout genre graines en tout genre Electronique / photo: Batterie externe MII 1200 Garmin fenix 3 iPhone 6 Ricoh theta S Zeiss Ikon 6×6 Eumig C3 double 8mm triple objectif 5 rouleaux Tmax400 5 rouleaux Portra400 2 film 8mm Kahl


Julien

Vélo: Genesis Croix de Fer Transmission SRAM GX 36/24 – 11/36 Pneus Continental CX Speed 700x35mm Sacoches: Apidura Technique: 1 cuissard Goretex 1 cuissard YoloProCyclingClub Dmtex 1 jersey Parischillracing 3.0 Dmtex 1 jersey Rapha Classic 1 jersey Floride Sscx 1 veste Mavic Neptune (coupe pluie et vent) 1 veste Columbia soft-shell light 1 base layer Rapha mesh 1 cap Warsaw 1 cap Couriier 1 paire de gants longs CInelli 1 paire de gants courts Specialized 1 paire de jambières Bioracer winter 1 paire de manchettes Mavic 1 sous pull technique Uniqlo 1 paire de chaussettes Enve 1 paire de chaussettes God&famous 1 paire de chaussures Giro Republic 1 casque Giro Savant

Autre fringues: 1 tee Brooklyn Brewery 1 tee PCR Gravier 1 short en jean 1 caleçon Uniqlo Airism 1 paire de chaussettes Uniqlo Warm 1 paire de chaussettes ZooYork 1 pull mérinos Uniqlo 1 paires de Vans Authentic Hygiène: 1 serviette D4 1 brosse à dent 1 échantillon de dentifrice 1 bout de savon de marseille 1 crème solaire 30 1 crème à cul Assos 1 voltaren tube 1 plaquette de Nurofen 400mg 1 paquet de mouchoir Camping: 1 réchaud & cartouche Primus 1 popote D4 1 oreiller Quechua 1 duvet Quechua light 1 matelas Thermales 1 cuillère fourchette 1 frontale D4 1 couverture de survie 1 tasse Poler

1 couteau Couriier x HPA 1 paire de phares Knog Alimentation: 4 mueslis Yolo 5 plats Yolo 10 pates d’amandes D4 plein d’autres barres D4 1 tubes de pastilles pour gourde 1 méga sac de graines Divers: 1 patch PCR 50 stickers PCR 3 CAA Continental 1 Garmin Touring 1 Ipod 1 multitool Topeak 1 pompe Topeak 1 scotch Duct tape mini 3 cerflex 2 démonte-pneus D4 1 batterie externe 1 chargeur iPhone 1 Iphone 2 jetables Kodak 1 gourde Rapha 1 gourde Brooklyn Brewery 1 gourde Couriier 1 briquet



ENGLISH RÉSUMÉ We have to admit, our adventure on the Torino-Nice Rally really made us proud. A fine crew of 5 friends, 8 days in autonomy 654k through t¬¬he Alps, climbing “hors-catégorie” passes on the strength of our legs. 16,500 metres of positive elevation on gravel, abrupt slopes, in the harshest, yet most epic environment 50% roads // 50% trails // 100% mountains True, this was neither the Everest, nor the Transcontinental Race, nor even the Crossing of the Antarctic wearing only snowshoes and fur underwear, but for us it was an incredible adventure that came to an end last week! Mountain refuges, camping, restaurants run by Italian anarchists, lyophilised pasti, bivouac on top of a climb after a frantic chase with a thieving donkey, high-altitude hailstorms at 2,700 metres; the Alps turned out to be a blast! 23 climbs to add to our book, and at least as many stories to tell! Thanks to James Olsen, the founder of the Torino-Nice Rally which gave us the inspiration. The official start will be given in September. We highly recommend the lovers of cycling and large, open spaces to join the adventure! Thanks also to Velocoop.com for the support in this adventure! We cannot recommend enough their Shop for all your bikepacking projects.





Photos : Renaud Skyronka — Alexis Mesplède — Arthur Feraud — Pierre Brunier — Julien Sommier Portra 400 — TMAX 400 — Jetable Kodak Textes : Renaud Skyronka Avec le soutien de

Merci également à


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