SLOWVENIA

Page 1

4


PRÉFACE


que des Magnums vanille. Nous n’avons dormi dans aucun sas de banque, ni été mordus par aucun chien sauvage. On a juste fait du vélo entre potes, et ça s’est plutôt très bien passé.

Un artiste français des années 70 a dit : « l’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Ce qui à mon sens est particulièrement pertinent. On pourrait alors se dire : mais oui alors « le vélo c’est ce qui rend la vie plus intéressante que le vélo » mais aussi « le skateboard c’est ce qui rend la vie plus intéressante que le skateboard », « la marche à pied c’est ce qui rend la vie plus intéressante que la marche à pied. » C’est vrai, au final, tout ce qui procure du plaisir et provoque plus que ce pour quoi il est initialement prévu puisse rendre la vie plus intéressante qu’elle ne l’est.

Pour ceux qui s’en foutent des histoires qui finissent bien et qui cherchent tout de suite la liste du matériel et la trace du voyage ne vous inquiétez pas nous y avon s réservé les dix dernières pages de cet ouvrage. Vous pourrez trouver dans les moindres détails ce qui

LE VÉLO EST POUR NOUS LA FORME PARFAITE DE DÉPLACEMENT. NI TROP RAPIDE, NI TROP LENT. LE DÉPLACEMENT PARFAIT POUR RACONTER DES HISTOIRES.

Mais le vélo, tout de même, c’est particulier. D’une certaine manière, le vélo est pour nous la forme parfaite de déplacement. Ni trop rapide, ni trop lent. Le déplacement parfait pour raconter des histoires.

concerne nos sacoches, ce que nous avons pu sélectionner au fil de nos propres pérégrinations et expériences. Vous aurez aussi la trace que nous avons emprunté et que nous vous conseillons vivement.

L’histoire qui arrive n’aura ni drames, ni rebondissements, ni morceaux de bravoure. Nous n’avons pas fait 6000 km en endurance pure en ne mangeant

5


que le point de départ, c’est-àdire tracer sa propre route car c’est bien de ça dont il s’agit. Tracer sa route, raconter une histoire et vivre le moment à 100%.

Sachez juste que la trace ne se suffit pas… il faut les petits bros qui vont avec. On va juste essayer d’éviter de vous raconter tout ça parfaitement chronologiquement, jour par jour, kilomètre par kilomètre, mais plutôt en partant d’images latentes, de coordonnées et de souvenirs plus ou moins bien enfouis. Ça risque d’être le bordel, mais ça changera des magazines.

Un voyage à vélo consiste à se déplacer d’un point A vers un point B. On peut le faire au doigt mouillé, avec une carte, en demandant son chemin, avec une boussole ou un sextant. En ce qui nous concerne, on se déplace le long d’une trace calculée grâce à un GPS. Il nous donne en permanence notre position notre vitesse et l’empla-

Lorsqu’on rentre de voyage, la première chose que la plupart des gens nous disent sur Internet, avant même de nous féliciter ou de nous dire qu’ils ont apprécié nos images ou le récit de nos aventures sur les réseaux, c’est « pouvez-vous partager la trace ? » La trace obsède. « Ça avait l’air génial ! on peut trouver votre trace quelque part ? » « Vous avez mis la trace sur Strava ? » « Il faut absolument qu’on fasse cette trace » Mais nous savons tous pertinemment avec l’expérience que ces traces, que nous rentrons dans le GPS avant de partir, seront la base du dessin qui sera tracé. Avoir la trace au final ne permet

UN VOYAGE À VÉLO CONSISTE À SE DÉPLACER D’UN POINT A VERS UN POINT B.

cement exact où est pris chaque photo avec notre téléphone. Sans lui, il faut avouer qu’on serait un peu perdus. On fait les malins sur les réseaux avec une carte papier, qui nous permet d’avoir une vision globale du pays dans lequel nous sommes en train de rouler, mais sans la trace, toute la minu-

6


nous, c’est le temps de l’oubli. Oublier d’avoir fait cette image, oublier cet instant. Il n’était peutêtre pas si intense que ça au final… Puis, le redécouvrir sur le négatif.

tieuse préparation du voyage ne servirait à rien. Mais la préparation la plus poussée du monde n’empêche pas ce qui fait le sel des voyages : les imprévus… mais nous y reviendrons bien assez tôt.

Pour écrire ce récit, il s’est passé un temps de latence de 6 mois. C’est beaucoup, et sans les images bien des anecdotes et des instants de notre périple se seraient perdus dans les méandres d’une mémoire sélective. Alors pour se souvenir, deux choses : les images et la trace. Deux formes d’enregistrement, l’une artistique et visuelle, l’autre de l’ordre de la statistique. Une suite de coordonnées et une série de passages horaires qui permettent à posteriori de revivre l’épopée.

Paradoxalement, nous prenons énormément de photos avec des appareils argentiques. Celles-ci

ALORS POUR SE SOUVENIR, ET LA TRACE. DEUX FORMES D’ENREGISTREMENT, L’UNE ARTISTIQUE ET VISUELLE, L’AUTRE DE L’ORDRE DE LA STATISTIQUE.

Nous allons essayer de retricoter les éléments entre eux et retracer ce qui fut pour nous l’un des plus chouettes road trip de la team PCR GRAVIER.

ne peuvent être localisées, que ce soit dans le temps ou dans l’espace. Elles demeurent dans notre mémoire. Il arrive bien souvent qu’il se passe plusieurs semaines entre le moment où la photo est prise et le moment où on la développe. Techniquement, ce laps de temps s’appelle le temps de latence. Pour

7





Bled, ville emblématique s’il en est en Slovénie. Passage obligé à Ljubljana, puis crochet vers l’ouest direction la mer. On passe par le château de Dracula et finish à la station balnéaire de Piran.

Quand vous prévoyez un voyage en Slovénie, il y a 2 ou 3 choses que vous avez vraiment envie de voir. Des ours déjà. Des pintes à 3 €. Des arbres et des rivières à couper le souffle (dans tous les sens du terme).

À peu près 600 km, environ 80 par jour, un total de 8000 m de D+, dont 70 % les 2 premiers jours.

Sur tous les tableaux, la Slovénie nous aura régalé. Il est important de bien choisir sa destination avant de partir. Pour nous, jusqu’ici, c’était trouver à portée de train, un savant mélange entre sport, tourisme, loisir et art de la table.

Pour se rendre en Slovénie, nous avons opté pour le train. Nous avions fait l’expérience de l’ex-

À PEU PRÈS 600 KM, ENVIRON 80 KM PAR JOUR, UN TOTAL DE 8000

L’Europe sait régaler le cyclo-touriste avec des destinations offrant des attraits tout aussi soyeux les uns que les autres, mais il faut bien avouer que la Slovénie coche beaucoup de cases, et lorsqu’on attaque un voyage comme celui-ci, c’est plutôt une bonne nouvelle.

2 PREMIERS JOURS. cellente ligne Paris Venise l’année dernière pour notre périple dans les montagnes italiennes. Nous pousserons cette fois-ci jusqu’au terminus, Venise, et prendrons un train de campagne jusqu’à Udine qui sera le départ de notre aventure.

Au menu donc, un petit tour de la Slovénie occidentale. Départ depuis l’extrême ouest du pays (depuis l’Italie en réalité) puis direction le nord, et les Alpes Juliennes pour flirter avec la frontière autrichienne. On redescend ensuite faire un peu de tourisme du côté de

11


12


Le train de nuit, c’est marrant sur le papier, mais il faut avouer qu’une fois dedans on fait un peu moins les malins. Cette année, nous avons tout de même eu la présence d’esprit de choisir des compartiments pour 4 au lieu de 6. Les deux lits restants seront pour les vélos, ça évitera de tout péter avant même d’avoir commencé. Les canettes de Poretti du wagon-bar sont de bon aloi, et les quelques Duvel amenées par Antoine achèveront de nous préparer pour une nuit bercée du ronron de la ligne.

LE TRAIN DE NUIT, C’EST MARRANT SUR LE PAPIER, MAIS IL FAUT AVOUER QU’UNE FOIS DEDANS ON FAIT UN PEU MOINS LES MALINS.

Demain, vélo !

13


14


15


16


Descente du train, soleil au beau fixe. Simon nous rejoint tout de bleu et blanc vêtu, comme pour un petit match de foot. Il est beau comme un camion. Nous remontons nos vélos au pied du wagon, en essayant de ne rien casser ou de ne rien oublier ici. Pierre sort sa petite fiche pratique avec quelques mots de slovène. Il nous tarde de pouvoir les utiliser. Avant de croiser des autochtones, il faut sortir d’Italie. 20 km à tracer plein est pour passer la frontière. Nous avons prévu une journée assez solide bien qu’il soit déjà 13h… Déjeuner italien, à base d’huile d’olive, puis départ sur les chapeaux de roues. On n’est pas en

avance, alors il s’agirait de ne pas trop traîner, sinon on va encore planter nos tentes de nuit, et ça, il n’en est pas question. Une bien noble résolution, qui était sans compter sur la présence du dernier bastion italo-communiste pile sur notre chemin.

ON N’EST PAS EN AVANCE, ALORS IL S’AGIRAIT DE NE PAS TROP TRAÎNER, SINON ON VA ENCORE PLANTER NOS TENTES DE NUIT


18


19


20


21


ville à municipalité communiste et l’autorise à toucher le plus vieux drapeau à faucille et marteau de toute l’Italie.

Soit, pour résumer, 120 des derniers représentants (si ce n’est les derniers) de la gauche trotskiste italienne qui ont décidé d’organiser leur rassemblement annuel PILE SUR NOTRE TRACE.

Nous avons fait 12 km, et nous hésitons déjà à planter notre tente ici.

Ni une ni deux, fidèles à notre devise, nous sortons des rails et ne résistons pas à aller nous frotter au plaisir d’une bière à 1 €, de se mettre bien à la bourre, et de se faire des nouveaux amis. L’organisateur de l’évènement apprend qu’Antoine travaille dans une

La bière coulera à flots, on pourra sûrement faire un bingo et peutêtre même remporter le gros lot. La raison l’emporte, et nous remontons tous en selle, avec environ 1/2L de liquide en plus chacun.

22


NI UNE NI DEUX, FIDÈLES À NOTRE DEVISE, NOUS SORTONS DES RAILS ET NE RÉSISTONS PAS À ALLER NOUS FROTTER AU PLAISIR D’UNE BIÈRE À 1 €

23


24


Quel échauffement. Si tout le voyage se passe comme ça, on ne va pas planter grand-chose de jour, et on ne va pas rouler bien droit. Tenons-nous. D’autant plus que la suite de la journée s’annonce sérieuse et qu’il y a un gros morceau à venir ! Le mont STOL. Ça ne s’invente pas. Nous passons la frontière italienne. Face à nous, l’une des principales difficultés du voyage…

25


26


Il faut bien commencer par quelque chose… Il est 15 h. Nous quittons la route pour attaquer les chemins. Le mont Stol est une célébrité ici. Il n’est pas très haut, mais

consiste tout de même en une rampe assez brutale à 20 % qui va nous donner du fil à retordre. En ce qui me concerne je vais en particulièrement en chier.

27


28


46°16’ 16,45 N E Il y a deux raisons valables pour avoir envie de grimper une montagne à vélo : la descente et la vue. Les autres raisons n’ont pas vraiment d’intérêt. Il y a même certaines raisons carrément déconseillées. Nous en parlerons plus tard.

IL Y A DEUX RAISONS VALABLES POUR AVOIR ENVIE DE GRIMPER LA DESCENTE ET LA VUE. La vue, quand on est photographe, c’est quand même un des points non négligeables. Et dans l’ascension du mont Stol, la vue aura été des plus grandioses. La lumière de la fin de journée, les lacets de gravier et l’absence de voiture auront sur nous un effet galvanisant. C’est un col assez dur. Le mois de juillet ayant été pour moi assez intense en travail et quasi sans vélo, c’est un rappel à l’ordre.

29


30


31


32


33


et nous ne pouvions pas rouler en Slovénie sans s’y baigner. La course poursuite avec le soleil commence alors.

Nous le savions. Les 3 premiers jours contiennent les principales ascensions du parcours, son point culminant, et ses morceaux de bravoure. Il faudra comme toujours un temps d’adaptation. Je galère donc à grimper ce col sans poser le pied toutes les 10 minutes, tandis qu’en tête de peloton, Pierre et Alexis foncent vers le sommet.

LA LUMIÈRE DE LA FIN DE JOUR NÉE, LES LACETS DE GRAVIER ET L’ABSENCE DE VOITURE AURONT SUR NOUS UN EFFET GALVANISANT.

Le passage au point haut se fera vers 20h, autant dire, trop tard. Il faut maintenant redescendre après avoir passé un moment à apprécier la vue, et pris quelques photos. En redescendant, nous comptons rejoindre l’un des attraits touristiques de la Slovénie : la rivière Soča. Couleur émeraude, elle est sur tous les prospectus,

La question n’est pas planterons-nous nos tentes de nuit ou pas… non, la question est de savoir si nous allons terminer notre itinéraire dans le noir.

34


35


36


37


NOUS AVONS DONC UNE TRACE, ET UN NOMBRE DE JOURS POUR LA RÉALISER.

Cette année, nous avons changé un point important dans notre manière d’organiser le voyage. Nous avons donc une trace, et un nombre de jours pour la réaliser. On sait déjà qu’une nuit à Ljubljana serait une bonne idée en termes de dégustation de bières en tout genre, et qu’une journée dans les alentours de Piran ferait un finish prestigieux. Mais à part ça, rien n’est réellement planifié. Pas de camping bien sûr, mais pas non plus de stops prévus. Nous avons simplement recensé les villes

et villages où nous pourrions faire des courses sur la route, ainsi qu’une sélection par vue satellite de ce qui pourrait faire de bons bivouacs. Rien d’autre. La nuit tombant, il nous faut donc sortir les téléphones, activer google maps et chercher par vue aérienne les potentiels

38


champs et bosquets qui pourraient nous accueillir pour la nuit. Stop obligatoire dans une pizzeria pour acheter des bières, puis nous installons notre campement dans un champ non loin de la route, mais à l’abri des regards. 3 tipis et une tente chinoise plus tard, nous sommes en train de faire chauffer de l’eau pour notre popote du soir. La nuit sera douce. Demain, nous suivons la rivière et on s’attaque au col routier le plus haut de Slovénie.

39


46°19’ 23,06 13°30’ 46,62

40

N E


petit café pour ouvrir les paupières. On cherche le premier rayon de soleil pour faire sécher un peu les tentes, et on commence à tout rouler bien serré pour que tout rentre là où c’est censé rentrer…

C’est notre 4ème voyage ensemble. Alors pas toujours exactement cette configuration précise, mais ça fait 4 ans que nous partageons une semaine de notre année chargée pour aller faire du vélo ensemble. 4 ans qu’on déballe nos tentes ensemble, 4 ans qu’on range notre campement en équipe. On commence à se connaître, et à savoir le temps que tout cela peut prendre. En un mot : longtemps.

4 ANS QU’ON DÉBALLE NOS TENTES ENSEMBLE, 4 ANS QU’ON RANGE NOTRE CAMPEMENT EN ÉQUIPE

Du coup cette année, on a décidé de rétrécir un peu la longueur du voyage pour arrêter de passer notre temps à être pressé, laisser un peu le temps au temps et voir venir les changements de programme comme des opportunités pour bien se marrer, et non comme la cause d’un plantage de nuit. Alors le matin, on prend un peu son temps. On sort du sac de couchage,

Puis on sort de quoi manger. Soit le petit déjeuner qu’on a eu la présence d’esprit d’acheter la veille au dernier village avant le bivouac, soit un petit déjeuner lyophilisé. Enfin, on accroche tout sur les vélos et on décolle. Le ventre plein, prêt à en découdre.

41


42


43


POUR CE PREMIER MATIN, ON AVAIT MAL PRÉVU NOTRE COUP ON S’EST ARRÊTÉ TELS DES DÉBUTANTS

44


Bon, pour ce premier matin, on avait mal prévu notre coup, et on s’est arrêté tels des débutants dans un hôtel sur le bord de la route qui proposait en grand des petits déjeuners à volonté pour 10€. Autant dire que pour les morfales que nous sommes, nous avons mordu à l’hameçon… Le restaurant de la veille n’avait que des bières à nous vendre… On casse le buffet dans les règles de l’art, et pouvons enfin partir à l’assaut de la Sòca, direction Kranjska Gora si tout va bien.

45


46


47


E

N

en train de faire une connerie. C’est donc sur le trou #6 du parcours de Bovec que nous attaquons la longue liste de ces petits moments coquins que nous appellerons les moments « Where the fuck are we ». Heureusement pour celui-ci, la route n’est pas bien loin. On re-bifurque vers l’asphalte et décidons d’aller tâter les eaux turquoises de la rivière d’un peu plus près.

Suivre la trace, c’est parfois se retrouver dans des situations un peu saugrenues. 9h30, nos GPS nous demandent de quitter la route. Depuis l’an dernier, nous nous méfions de certains indices qui ne trompent pas. Un panneau avec un piéton randonneur. Ça en général c’est pas super bon signe. Des traits rouges et blanc en forme de X sur les arbres. c’est pas terrible non plus. Croiser un golfeur. Là, on est clairement

48


C’EST DONC SUR LE TROU #6 DU PARCOURS DE BOVEC QUE NOUS ATTAQUONS LA LONGUE LISTE DE CES PETITS MOMENTS COQUINS QUE NOUS APPELLERONS LES MOMENTS.

49


50


51


46°19’ 23,18 N E

52


glacée est tout à fait relatif. On se rhabille, du sable plein les chaussettes évidement, et on reprend la route.

Ça faisait aussi partie du brief. Prendre le temps d’une délicate baignade dans les eaux fraîches slovènes. Y côtoyer les saumons sauvages et pourquoi pas en attraper un à mains nues tels des ours pour en faire notre brutal déjeuner. C’était sans compter sur le fait que l’eau, même en plein été, ne dépasse guère les 9°c. Soit la température idéale pour se violenter le thorax, se contracter 98% de la musculature, réveiller la totalité de son système neuronal et accessoirement perdre la trace de son pénis, caché derrière des testicules durs comme des pavés du Paris-Roubaix.

LA TEMPÉRATURE IDÉALE POUR SE VIOLENTER LE THORAX, SE CONTRACTER RÉVEILLER LA TOTALITÉ DE SON SYSTÈME NEURONAL ET ACCESSOIREMENT PERDRE LA TRACE DE SON PÉNIS

Ce serait dommage de mourir bête ou avec des regrets, alors tout le monde y passe, mais le plaisir de cette baignade

53


54


Tels les blogueurs instragrameurs que nous sommes, nous ne résistons pas à passer sur l’un des nombreux ponts suspendus qui traverse la rivière dans la vallée. Nous sommes les complices d’un des ravages des réseaux sociaux… la recherche de la photo instagramable, de la mise en scène qui va bien, qui fera du like et de

l’engagement. On essaye de se réfréner, mais c’est plus fort que nous. Alors on se console en se disant qu’au moins nous, on n’est pas venu en 4x4 comme des gros bourrins et que d’une certaine manière, on l’a mérité notre photo. Qu’on ne laisse pas de trace, qu’on est venu en train, puis en vélo, qu’on est des gens biens… mais bon, personne n’est dupe hein !


56


57


58


à nous, alors que nous sommes lancés dans une course effrénée contre deux BMW dernier cri en plein shooting, un mur de roche à faire pâlir d’envie les plus belles paroies du Yosemite.

La suite de l’itinéraire va nous remettre un peu les pieds sur terre et les jambes à leur place. Nous attaquons le gros morceau routier de notre aventure. Le col de Vršič. 12 km à 8%, ce qui est plutôt pas mal en termes de mise à mal. On part le ventre plein, après un stop dans une subtile auberge à base de plats en sauce et autres bières locales à 2 €. Le Vršič sera long et douloureux. Fréquenté aussi. Et pas que par des marmottes. Mais cette fois-ci, ce n’est pas la vue du sommet qui vaudra le détour, mais bien la descente dantesque jusque Kranjska Gora. Chaque virage de la descente est pavé. Allez savoir pourquoi, toujours est-il que ça donne à ce col un style d’enfer. Face

– Dilemme. Dans la descente, faut-il préférer le plaisir grisant et éphémère de la vitesse ou celui éternel d’un cliché réussi ? La seule chose que je sais, c’est que j’ai beaucoup d’images de descentes dans ma tête et assez peu en photos. Celle-ci se termine dans les eaux (relativement) tempérées du lac d’une base loisir, où nous nous déshabillons tels des castors pour rincer le sel sur nos peaux dans la relative clarté du plan d’eau. Une petite canette et nous voilà en quête d’un lieu pour dormir. Ça fait 48h qu’on est parti et j’ai déjà l’impression d’avoir passé 1 mois ici. Le rythme est fluide, la trace parfaite, aucun accroc ! Même la météo est avec nous ! Oh Wait…

59


60


61


62


N E Heureusement, nous avons eu le nez creux et par l’odeur d’une petite bière, alléchés nous avons bifurqué de la trace pour aller dans le lieu de tous les plaisirs qué s’appelorio le supermarché. Nous n’avons de l’averse qu’un aperçu relatif, assis façon punks à chiens sur les caddies, en attendant que la pluie ne cesse.

Au loin, ça ne sent pas super bon… Nous sommes en montagne et dieu sait si Mother Nature a plus d’un tour dans son sac en ce qui concerne la montagne. On ne le répétera jamais assez… méfiez-vous d’elle. Elle sait offrir, mais elle sait aussi reprendre. En fait, elle sait aussi reprendre en vous fouettant les fesses avec des rameaux d’arbustes à épines. Oh oui, elle sait.

Un arc-en-ciel annonce la fin des hostilités.

Bref, vous l’aurez compris, il pleut. Et pas qu’un peu. Il pleut à seaux.

MOTHER NATURE A PLUS D’UN TOUR DANS SON SAC EN CE QUI CONCERNE LA MONTAGNE.

63


découvre une magnifique étendue d’herbe, bien en pente comme il faut, mais dont l’extrémité nord forme un replat parfait pour y aligner nos toiles de tente. Un banc servira à poser nos montures et une petite cabane d’affût de chasseur en hauteur sera le lieu idéal pour y entreposer nos restes de nourriture afin d’éviter les visiteurs nocturnes en manque de saucisses fraîches. On plante, on sort les popotes et les poêles, on allume le gaz et “en avant Guingamp” pour un festin des plus caloriques. En veux-tu du couscous à la marocaine, en voilà du médaillon de volaille aux épices bizarres et je t’en coupe du saucisson arrosé à la bière locale.

Nous planterons de jour, mais sur sol mouillé. La question reste de savoir où. Car nous sommes « en ville » et il est hors de question de camper à proximité des habitations. Une fois n’est pas coutume, nous cherchons un coin de clairière sur nos téléphones. Et en la matière, nous commençons à avoir de l’expérience. Certains détails ne trompent pas. Il faut donc trouver un coin de verdure, pas trop en pente et non cultivé. Il faut éviter les bêtes aussi. Nous trouvons un rectangle qui nous semble intéressant. Il est en périphérie de la ville, et semble être une pâture abandonnée. Le chemin pour s’y rendre est en pointillé sur le fond de carte de nos gps, ça signifie que c’est du chemin bien cabossé. Sans faire de généralité, c’est plutôt bon signe en ce qui concerne l’abandon.

Les ventres se tendent, les estomacs se remplissent. Trop ? Oui.

On traverse donc la grand-route en tâchant de repérer d’éventuelles solutions de repli sur le chemin, comme par exemple ce stade de foot, et on 64


ON PLANTE, ON SORT LES POPOTES ET LES POÊLES, ON ALLUME LE GAZ ET “EN AVANT GUINGAMP” POUR UN FESTIN DES PLUS CALORIQUES.

65




46°29’ 24,89 N 13°46’ 29,84 E


La nuit ne sera pas de tout repos pour tout le monde et le silence de la nature endormie sera de nombreuses fois rompu par la symphonie des zip des toiles de tente et celui de divers bruits corporels que nous ne détaillerons pas ici. Pour deux des membres de l’équipe que nous ne nommerons pas, le voyage prend dès à présent une autre tournure et les bretelles du cuissard sont désormais un lointain souvenir.

Chic alors ! Encore une occasion de faire de belles photos ! On va un peu en chier mais une fois en haut, on se dira que ce n’était pas si compliqué !

POUR DEUX DES MEMBRES DE L’ÉQUIPE QUE NOUS NE NOMME RONS PAS, LE VOYAGE PREND DÈS À PRÉSENT UNE AUTRE TOURNURE ET LES BRETELLES DU CUISSARD SONT DÉSOR MAIS UN LOINTAIN SOUVENIR.

Alexis et Arthur sont sur la sellette. Notre campement porte les stigmates odorants d’une nuit sans sommeil et le décollage n’en est que plus complexe. Que faire. Un médecin ? Un spasfon ? Du repos ? Une canette ? QUE NENNI. En selle, pardi! et advienne que pourra. C’est donc avec un entrain tout relatif que nous décollons de notre bivouac 4 étoiles pour une journée qui s’annonce solide. Il nous faudra passer pas le point culminant de notre itinéraire aujourd’hui !

FAUX. On a fait des montées débiles et des chemins hors-pistes cons les précédentes années, mais un comme ça c’est de l’inédit, du sur-mesure pour la bande de castors que nous sommes. Mais il n’est que 9h et nous n’en savons encore rien.

69


70


forme en ruisseau, puis en filet d’eau et enfin en source. On en profite pour remplir nos gourdes pour attaquer ce qui s’annonce sur nos GPS comme une montée de première catégorie.

On est censé finir à Bled ce soir. Les premiers kilomètres se font avec une certaine appréhension pour nos deux compères malades. L’énergie n’y est pas et surtout le stress potentiel de traîner un truc sur toute la durée du voyage… On termine les canettes de la veille en guise de médicament. Ça aidera peutêtre. Assez rapidement, la route se transforme en chemin. La rivière que nous longeons se trans-

ON TERMINE LES CANETTES DE LA VEILLE EN GUISE DE MÉDICAMENT. ÇA AIDERA

71


72


73


46°30’ 40,64 N 13°50’ 51,14 E

74


MAIS FACE À NOUS, LA DURE RÉALITÉ DE LA VIE, UNE PENTE PLUS PENTUE QUE LA PLUS PENTUE DES PENTES QUE TU N’AIES JAMAIS GRIMPÉ.

Cette courbe sur les GPS ou les téléphones est un des paramètres prépondérants à notre bonne santé mentale chaque jour. Si la journée est courte et qu’une montée conséquente est au programme, alors elle sera matérialisée par un mur, une montagne, un triangle équilatéral sur l’écran, et du coup, on aura l’impression d’un obstacle infranchissable. Ce qui peut entacher notre motivation.

Nous savons pousser, c’est presque notre marque de fabrique. Mais là, c’est des cordes qu’il aurait fallu prendre tant la pente est rude et le terrain compliqué. Rochers, pierriers, boue. On est loin de l’idée d’une ballade sur du gravier. La principale difficulté sera le poids des vélos. Trouver la bonne position pour pousser, la bonne prise pour attraper le cadre lorsqu’il faut porter les 25 kilos du vélo et des sacoches. Ne pas perdre l’équilibre, ne pas glisser, ne pas se prendre dans les ronces. L’affaire est périlleuse.

Là en l’occurrence, ce n’est pas un triangle équilatéral mais un putain de mur qui se dessine sur l’écran. Le genre de mur qui ressemble plus à un bug qu’autre chose. Mais face à nous, la dure réalité de la vie, une pente plus pentue que la plus pentue des pentes que tu n’aies jamais grimpé. Donc, pied-à-terre, pas le choix, et on pousse.

Non sans mal nous arrivons au sommet. Pour moi, les derniers mètres sont infaisables seul. Pierre et Simon viennent me filer un coup de main pour hisser le vélo sur les derniers mètres.

“I Never go for a walk without my bike”. On a déjà eu à pousser dans de belles galères dans nos précédents voyages. Nos mollets se souviennent encore des 15 premiers kilomètres de notre tour du Pays basque dans les ronces et autres arbustes coupants. La simple évocation d’un lac nous rappelle celui dont nous avons fait le tour en Italie, qui nous a coûté 2h et l’impression d’être Werner Herzog dans Fitzcarraldo.

Nous sommes au sommet de notre aventure. Le point culminant. Et nous ne sommes pas seuls. Un petit groupe de randonneurs, type alpinistes avec bâtons de marche et camelback se demande littéralement ce qu’on fout ici.

75


76


77


46°30’ 48,64 N E

78


Nous continuons donc notre chemin vers la vallée, en longeant pour commencer la frontière autrichienne. Nous sommes au nord du nord. Il est temps de tracer plein sud pour passer la nuit à Bled ce soir.

On lit dans leur regard un mélange de stupéfaction et de mépris. Il faut vraiment être débile pour aller jusqu’ici avec des vélos chargés et totalement inadaptés. Mais après avoir eu la sensation d’être les cyclistes les plus cons de la terre en poussant nos vélos dans cette pente brutale, nous voilà fiers d’être assez fous pour l’avoir fait et passer là où peu le font. Un secteur tellement con qu’Arthur a su crever rien qu’en poussant son vélo... On apprendra le soir même que la trace de cette boucle slovène a été mise à jour par bikepacking.com, et qu’elle ne comporte plus cette partie. C’est certainement une bonne idée.

UN SECTEUR TELLEMENT CON QU’ARTHUR A SU CREVER RIEN QU’EN POUSSANT SON VÉLO...

D’en haut la vue en vaut la chandelle, mais de gros nuages arrivent au loin et la dernière chose que nous voulons, c’est se prendre un orage d’altitude ici.

79


midi. Les radars de pluie sont catégoriques, il va tomber une semaine de flotte en 2 h Arrivés dans la vallée, nous trouvons un village et son supermarché. Ravito et conciliabule pour préparer la suite. Comme d’hab, il est 16h, nous n’avons mangé que des barres de céréales depuis de matin et nous avons la dalle. Le temps de rentrer dans le supermarché, l’orage éclate et comme prévu, c’est dantesque. À 5 minutes près, on était dessous. Nous jouons décidément d’une chance particulière depuis notre départ !

Dans la descente (un peu moins absurde que la montée, mais bien ghetto tout de même), nous croisons un homologue bikepacker qui fait la même boucle que nous mais en solo et dans l’autre sens. On lui souhaite bon courage. Il lui en faudra pour affronter l’orage qui arrive droit sur nous. On croise en 10 km des décors et des lumières particulièrement variées, avec notamment un plateau herbeux digne des plus belles séquences de Jurassic Park. On accélère le pas. Il faut absolument qu’on trouve à la fois un lieu pour manger et un endroit pour nous abriter ce

80


81


Je demande à un vieux devant le magasin un endroit pas trop loin pour manger. Il me parle du pub. Un pub… style irlandais au milieu de la Slovénie… et qui servirait de bonnes pizzas. Pourquoi pas. Je lui demande la distance approximative pour goûter de cet accord bière pizza au plus vite, histoire de savoir à quelle sauce nous serons croqués. Il m’annonce qu’il faut juste longer le mur et que c’est de l’autre côté du supermarché dans le même bâtiment.

général de plaquettes sur mon vélo, nous reprenons la route. La pluie aura duré exactement le temps de notre déjeuner. Nous choisissons un itinéraire BIS pour rejoindre Bled ou notre camarade JeanMi et sa copine nous attendent (pas sûr et certain qu’elle se réjouisse de voir débarquer 8 castors lapons au milieu de ses vacances en couple. Nous ne les dérangerons pas bien longtemps).

4 fromages, nous voilà. Effectivement, le contraste est amusant. Nous éclatons 8 pizzas grand modèles comme des grands, quelques pintes, puis après un pitstop pour changement

LA PLUIE AURA DURÉ EXACTEMENT LE TEMPS DE NOTRE DÉJEUNER.

82


83


84


EN FAIT, TU REDÉCOUVRES LE VOYAGE AU SENS STRICT DU TERME, ET PETIT À PETIT, TU AS EN VIE D’ÉLAGUER TOUS CES PARAMÈTRES EXTÉRIEURS QUI T’EMPÊCHENT D’EN PROFITER PLEINEMENT

moments où tu te dis que ta moyenne, tes RPM, ta trace ne sont que des choses parfaitement secondaires. Que tu n’as même pas envie d’enregistrer ta sortie, qu’en fait tu te dis que tu préfères la garder pour toi et que frimer avec sur Strava n’a aucun sens.

La descente vers Bled sera époustouflante. La brume générée par la pluie s’évaporant, donnera au paysage des allures mystiques. Les barres rocheuses ocres, baignées dans la lumière de cette fin d’après-midi estivale encadrent notre itinéraire. Ces 25 kilomètres valent à eux seuls le déplacement ! L’asphalte est parfait, les voitures peu nombreuses. C’est à cet instant que nous réalisons définitivement que ce voyage est particulier et que tout va bien se passer.

En fait, tu redécouvres le voyage au sens strict du terme, et petit à petit, tu as envie d’élaguer tous ces paramètres extérieurs qui t’empêchent d’en profiter pleinement. Alors évidemment, c’est tiraillant, tu veux faire des photos, mettre à jour ta story, etc... Mais petit à petit, nous avons réussi à garder un temps pour chaque chose. Ne pas tout mélanger, ne pas tout partager en temps réel, et juste rester dans le kiff le plus possible.

Au détour d’un sous bois, nous sortons sur une prairie verdoyante d’où se dégagent les vapeurs de la pluie qui sèche, sur fond de montagnes slovènes. Le choc visuel est tel qu’il est impossible de ne pas s’arrêter pour contempler. Alors, bien sûr, on prend des photos, en long en large et en travers, mais on se trouve avant tout face à un vrai choc esthétique. Quand on dit que le vélo est ce qui rend la vie plus intéressante que le vélo, c’est aussi pour ce genre de rencontre. Pour ces moments où tu n’as même plus envie de parler, mais juste de profiter. Ces

85


86


87


88


Rapidement, le soleil commence à décliner. Nous n’avons pas la moindre idée d’où dormir ce soir. On a pas mal pris la confiance ces derniers jours, et croyons en notre bonne étoile. On a bien repéré en arrivant sur Bled quelques pâtures aux herbages soyeux qui auraient pu accueillir notre campement dans les meilleures conditions mais cela aurait pour conséquence de devoir tout remonter pour les retrouver au milieu de la nuit… Autre paramètre, il risque de pleuvoir cette nuit… il faudrait trouver une grange, ou un truc dans le genre

Nous arrivons à Bled sur les coups de 20h. Idéal apéro. Notre itinéraire longe le lac. Nous sommes face à l’image d’Épinal de la Slovénie. Ce lac, au milieu d’une forêt avec cette petite île au milieu et ce clocher qui dépasse. Le ciel est un peu gris, ce ne sera pas notre souvenir visuel le plus marquant du voyage. Nous retrouvons notre pote Jean-Mi en vacances avec sa moitié pour une petite pinte de l’amitié au bord du lac. Il se prépare une sorte de fête folklorique, c’est assez marrant de voir tous ces filles et garçons habillés comme dans les années 50 rigoler en nous voyant débarquer.

89


Mita, ça fait Michou. Et Mita se révélera pour pouvoir mettre quelques affaires à être la plus michou de toute la Slovénie. l’abri, ce serait idéal. Elle nous amène sur son vélo à 500 m du En regarder la vue satellite de la ville, lac, un peu en hauteur, sur un terrain en on comprend que de nombreuses opbord de route totalement parfait. Bien à tions s’offrent à nous. Pile en face par plat, avec belle vue sur la vallée, et surexemple, une mini station de ski. Nous tout, avec un abri !!! nous imaginons déjà en train de camper Quelle aubaine. sous la station de télésiège au sommet Nous avions remarqué que la campagne de la pente. (idée rapidement écartée slovène est truffée de sortes de mini compte tenu du dénivelé à se cogner granges sans murs. C’est un peu compour arriver sur site, et ce, de nuit…). pliqué à expliquer, mais c’est une sorte Nous embrassons notre ami chaleureude maxi clôture de 10 m de haut sur 10 sement et partons en quête d’un coin m de large, en bois, avec un toit et des plus réaliste pour poser nos toiles de séparateurs verticaux et horizontaux. tente. La stratégie est la suivante : contiOn a compris un peu tard que c’est un nuer sur notre trace, passer à la supésystème conçu pour empiler le foin, rette prendre des bières et trouver un pour le faire sécher et que ça s’appelle coin d’herbe un peu en périphérie de la un Kozolec. ville. Donc Mita posNous allumons les sède un magnifique lampes, sortons les Kozolec dans lequel téléphones et comIL S’AVÈRE QUE SI ON elle ne fait pas sémençons à chercher. CHANGE 3 LETTRES À cher de foin, mais qui Ca doit être marrant MITA, ÇA FAIT MICHOU. est aménagé comme vu de l’extérieur, 8 une sorte de cabatypes à vélo chargés ET MITA SE RÉVÉLERA non de camping sans comme des mulets, ÊTRE LA PLUS MICHOU murs, avec cuisinière, dans le noir, téléDE TOUTE LA SLOVÉNIE. fil pour sécher le phones allumés, parlinge etc., etc. Et surlant français et dontout, une table ! nant l’impression de On se retrouve donc ne pas du tout mais dans cet abri cinq étoiles, à la regarder alors pas du tout savoir où ils vont. nous écrire un mot en slovène à monSuffisamment amusant pour qu’une détrer aux flics ou aux voisins si jamais nommée Mita vienne nous parler. quelqu’un venait remettre en question Mita est à Bled pour la journée pour pasnotre légitimité à dormir ici. ser du bon temps, mais là, elle rentre Elle nous explique que les voisins sont chez elle dans la campagne. Elle nous très gentils et qu’on pourra sûrement propose de venir sur son terrain pour nous débarbouiller dans leur jardin decamper. main matin. Dans un premier temps, méfiance, c’est quoi ce terrain ? Est-il en pente ? Avec Le cœur rempli de joie face à tant de des animaux ? Des bouses partout ? Et générosité, nous remercions chaleuaussi, n’oublions pas que dehors c’est reusement notre hôte et ses enfants gratuit hein ! et commençons à sortir nos tentes des sacs. Julien hésite un moment à dormir Il s’avère que si on change 3 lettres à

90


la capitale. Ce sera pour nous l’occasion de dormir au chaud et au sec, et de visiter un peu la ville. L’idée est de trouver un AirBnB en arrivant et d’y passer une nuit dans un vrai lit. Mais demain est un autre jour et quoi de plus castor que de s’occuper de réserver son logement le jour de son arrivée ?

en bivi dans la grange, mais l’étanchéité du lieu en cas de pluie laisse à désirer. On s’installe tous les 8 à table avec nos réchauds et trinquons à la santé de cette mémorable journée qui en paru 5. Demain, nous continuons notre descente vers le sud du pays pour rejoindre

91


92


93


46°21’ 14.48 N 14° 6’ 14.80 E

lisés, les œufs qui restent et on se délecte d’un petit déjeuner de champions. Le programme de la journée est assez simple : 70 km et 900 m de D+. Une lettre à la poste. Une promenade de santé.

Petit wake up like this des familles, avec la brume du petit matin éclairée par le grand soleil. Il a plu quelques minutes cette nuit, mais rien de grave. On rallume les réchauds pour un petit café. On sort les petits déjeuners lyophi-

94


95


96


Dans un élan de lucidité, on s’arrête boire une pinte en cherchant un endroit ou dormir ce soir. On trouve donc un appartement suffisamment grand pour accueillir toute la bande, avec salle de bain et cuisine, pour un prix raisonnable et pas trop loin du centre-ville. Banco. Cette pinte nous a ouvert l’appétit, nous partons donc en chasse d’un lieu de qualité pour manger, et notre halte déjeuner du jour sera également mémorable.

Et bien pour la première fois peut-être dans l’histoire de ce groupe, ce que nous avions prévu va précisément se réaliser. On attaque donc un biotope gravier 100% certifié dans la joie et la bonne humeur après avoir bien vérifié de n’avoir laissé aucune trace sur site. On passera de belles forêts, de sympathiques ponts, on croisera des tracteurs agroforestiers de 1869, on se délectera de routes splendides d’un asphalte flambant neuf, refait récemment aux frais de l’Union Européenne dont les lignes blanches sont en cours de traçage.

ET BIEN POUR LA ÊTRE DANS L’HISTOIRE DE CE GROUPE, CE QUE NOUS AVIONS PRÉVU VA PRÉCISÉMENT SE RÉALISER.

97


98


99


ON DÉCIDE ALORS DE COMMANDER TOUS LES PLATS DE LA CARTE, HUIT GRANDES BIÈRES NON FILTRÉES Sur les conseils d’un type en maillot jaune qui nous suçait l’aspi depuis un moment et avec qui nous avons fini par discuter, nous faisons une halte au Gostilna Starman dans la ville de Skofja Loka. Une auberge tout ce qu’il y a de plus slovène, qui sert des plats tous plus traditionnels les uns que les autres. On décide alors de commander tous les plats de la carte, huit grandes bières non filtrées et on pose tous les téléphones en pile, au milieu de la table. Molo sur les GSM à partir de maintenant. Et bien figurez-vous qu’on a survécu à ce repas.

On a même repris du dessert et deux tournées de bière ! Les plats slovènes sont assez rustiques, mais très goûteux. De la bonne gastronomie de voyage. Le genre de plat qui te tient au corps et qui remet du charbon dans la machine. Bon, aujourd’hui on n’avait pas vraiment besoin de ça, mais ça fait toujours du bien. Mentalement, on commence la comptabilité des bières qu’on va siffler aujourd’hui. Spoiler : on finira pas loin de 70L.

100


101


102


103


ON SE POSE EN TER RASSE, LE SOLEIL BRILLE ET LES SHORTS ONT SU BITEMENT RACCOURCI AUTOUR DE NOUS.

douche chaude et passer une liquette propre pour aller danser.

Le reste de la journée sera une map à la fois courte et longue… courte en kilométrage, mais longue en périphérie de Ljubljana, où l’entrée en ville se fait par une interminable artère bordée de bâtiments tous plus moches les uns que les autres, dans la pure tradition yougoslave. On débarque en ville sur les coups de 16h, pour atteindre la place principale de la capitale slovène à 16h30. Un record. Jamais dans l’histoire nous n’avons terminé une map aussi vite. Ironie du sort, nous n’avons même pas de tente à planter ce soir ! On se pose en terrasse, le soleil brille et les shorts ont subitement raccourci autour de nous. On commande des pintes pour changer et on profite de l’ambiance. Mais rapidement, on a des fourmis dans les jambes et on décide de repartir en route pour prendre possession de nos appartements, prendre une bonne

Le Air BnB qu’on a réservé est un de ces appartements 100% loués pour le business, avec les clés dans une petite boîte et où on ne croise pas un humain pour prendre possession des lieux. Dans un sens, heureusement, car je ne connais pas grand monde qui serait ravi de voir arriver 8 cyclistes à l’odeur de labrador et autant de vélos crottés entrer dans leur appartement tout juste rénové, saccageant tout le parquet avec leurs cales auto. On sait se tenir hein, mais dans ces circonstances, on est content d’être autonomes. On arrive donc dans cet appartement sans âme et sans… eau chaude. Eh oui, il fallait bien un couac dans cette journée idyllique, c’est peut être une punition du karma et de Mother Nature qui a mal pris notre adultère avec le bivouac et nous le fait payer.

104


105


N 14°32’ 3.68 E

106


mal de différents crus. Un gros burger plus tard, on arrive à une sorte de saturation de houblon quand le litrage consommé par l’équipe atteint les 70 L.

On se retrouve donc à se doucher tour à tour sous une eau à peu près aussi fraîche que celle de la rivière 3 jours plus tôt, tandis que l’eau de la cuisine frôle les 80 °C. Pas le temps de s’improviser plombier, on se contentera de ça. On lave 2/3 affaires dans les lavabos, on met le tout à sécher, on passe notre plus belle chemise, notre plus belle paire de sandalettes et à nous la capitale.

On rentre donc à la maison en roulant sur nous-même tels des pangolins alcoolisés, sans manquer de se tromper de bus par ma faute et de finir par 3 km de marche à pied.

OBJECTIF DE LA SOIRÉE, PROFITER UN PEU DU CHARME DE LA VILLE ET DE SES LÉGENDAIRES BARS À BIÈRE.

Objectif de la soirée, profiter un peu du charme de la ville et de ses légendaires bars à bière. Antoine dégaine son application qui note les bières et nous partons en quête des meilleurs breuvages locaux. Et on peut dire que nous aurons dégusté pas

107


108


109


asphalte), on passe en terre d’ours, on croise un château du XIIIe siècle tanqué dans la montagne et on termine on ne Le départ d’Udine nous semble déjà des sait où pour l’instant, le plus au sud posannées plus tôt. sible pour éviter une journée compliL’appel du vélo nous démange, et déjà quée le lendemain. nous reprenons la route. Le gravier est néanmoins plutôt soyeux Petit point médical tout de même pour et nous roulons à bonne moyenne pour les deux castors fragiles de l’équipe qui sortir de la ville sous traînent tous les deux un ciel particulièrede sacrés maux de ment voilé. On se dit ventre depuis le deuà ce moment que le xième jour. On ne va UNE FOIS N’EST PAS plus dur est définitipas se mentir, c’est pas glorieux. Alexis COUTUME, ON SE LANCE vement derrière nous, tire sur ses légenÀ CŒUR PERDU DANS que nous sommes vraiment trop forts, daires ressources et avance toujours aussi UNE TRACE TOTALEMENT que cette map est parfaite et que nous bien, mais il est claireROCAMBOLESQUE n’aurons plus besoin ment handicapé par la de pousser une seule courante et passe de fois pour nous sortir sales moments sur le d’un pentu encore vélo. C’est simple, pas plus raide que la plus raide de tes coun calembour, pas une contrepèterie pines. depuis 72 h. C’est très louche. Antoine procède à un diagnostic à distance avec FAUX ses amis pharmaciens charentais qui conseillent tous un peu de repos pour Une fois n’est pas coutume, on se lance à les malades. cœur perdu dans une trace totalement Arthur accuse aussi le coup et sent que rocambolesque, en déplaise à nos deux cette journée risque d’être la dernière convalescents et on se retrouve au mipour lui s’il ne lève pas le pied. Il décide lieu de nulle part, dans une forêt répudonc que demain sera pour lui une jourtée pour ses ours, à pousser nos vélos née de repos et qu’il nous rejoindra au comme des cons dans des pentes à 20 bord de la mer en train. On va essayer de % au milieu des rochers. limiter le rythme pour la journée, quitte à shortcuter certains passages afin de Je ne sais pas si les ours sont effrayés ne pas perdre quelqu’un en route. par les types en jerseys de mérinos qui La journée s’annonce tout de même jurent, mais en tout cas, nous n’en vercomplexe (sur l’échelle du gravier) : rons pas un seul ce jour-là. 100 km (dont une bonne partie hors Quel jour sommes-nous ? Peu importe…

110


111


112


113


114


115


Mais les gars, rendez-vous compte ! 123 m au-dessus d’un gouffre karstique ! C’est unique ! Rendu célèbre par Érasme Lüger le chevalier brigand, ce n’est pas rien ! Avec un pont-levis intérieur ! 38 pièces sur 6 niveaux !

Le ciel se couvre et nous entamons une descente gravel d’anthologie sur une piste forestière absolument parfaite. Ça fuse, sans à-coup, à 50 dans la descente, à coup de petits dérapages, petits virages en épingle. Une vraie cavalcade totalement jouissive entre gosses. Un truc à nous faire définitivement oublier le poussage de cette matinée !

Mes arguments à la fois historiques et pragmatiques ne manquèrent pas de les faire changer d’avis. Ou presque… C’est donc en traînant un peu la pédale que nous attaquons ces 10 km de vallons à l’assaut de ce château. Et ça valait le coup d’œil ! (enfin, de mon mon point de vue). Ce château a une sacrée allure et il aurait été dommage de rentrer à Paris en se disant, « trop beau ce château slovène qu’on a pas été voir parce que ça allait niquer notre moyenne et nous prendre 10 km… ».

On arrive dans un village paumé pile au moment où la pluie commence à tomber. Idéal pour casser 8 pizzas en 4 et descendre autant de pintes. Il y aura tout de même quelques cocas sur la table (c’est un médicament à la base). On laisse passer la pluie et direction l’un des autres points touristiques du pays : la ville de Postojna, qui abrite un château assez remarquable : Le château de Predjama, qui a été édifié à flanc de falaise à plus de 100 m au-dessus d’un gouffre ainsi qu’un réseau de grottes de 20 km de long. J’avoue être particulièrement excité à l’idée de découvrir ce château.

Un des enseignements de ce voyage, c’est aussi de se laisser la possibilité de bifurquer, de couper, de rallonger s’il y a quelque chose à voir d’intéressant. Sinon, autant faire du home-trainer avec un casque VR et un ventilateur.

Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant que les grottes et le château sont à 9 km l’un de l’autre et qu’il nous faudra revenir sur nos pas dans une zone accidentée pour pouvoir le contempler. Rapide tour de l’assemblée, les troupes ne sont pas très chaudes pour ajouter du dénivelé à une journée qui en contient déjà bien assez…

J’AVOUE ÊTRE PARTICU LIÈREMENT EXCITÉ À L’IDÉE DE DÉCOUVRIR CE CHÂTEAU.

116


45°48’ 55.43 N E

117


118


LE SPOT EST PARFAIT ET LE BIVOUAC EST MONTÉ EN UN RIEN DE TEMPS

On avale un coca à 8€, on réveille Alexis qui est endormi sur la table, en proie à des maux de ventre plus diaboliques les uns que les autres et on remappe à l’ancienne pour essayer de rattraper notre trace.

champs jusqu’à voir un endroit satisfaisant. Une belle pâture à l’abri des regards, avec vue sur la vallée, un peu de plat, de l’herbe bien épaisse qui me permettra de ne pas trop sentir le fait que mon matelas se dégonfle entièrement en 3 h. Le spot est parfait et le bivouac est monté en un rien de temps. On sort le festin tandis que la nuit tombe. Ce soir, nous allons bien dormir, une fois n’est pas coutume (au moins 3h en ce qui me concerne).

On vise plein sud presque à la boussole en direction de Iliska Bistrica. Il est déjà 17h, il va donc falloir carburer pour ne pas planter de nuit. On adopte alors la formation petit train pour une fin de journée sous le signe de l’aspiration. Le rythme est soutenu et nous permet d’arriver à quelques encablures de notre destination. On décide d’écourter la map pour chercher un endroit où dormir. Petit stop dans un supermarché pour se ravitailler et on coupe à travers

119


120


121


122


123


124


SUR LE PROFIL TOPO DU JOUR, ON PEUT VOIR 3 OU 4 DIFFICULTÉS, MAIS RIEN DE BIEN MÉCHANT. ON SERA AU BORD DE LA MER À 16 H COMME DANS LES GRANDS JOURS ! rons les pieds dans l’eau en sirotant une bonne pinte. Mais ça, ce sera après 90 km et 1700 m de D+ dans les coteaux slovènes du sud du pays. On devrait flirter une dernière fois avec les 1000 m d’altitude avant de redescendre vers le niveau de la mer. Sur le profil topo du jour, on peut voir 3 ou 4 difficultés, mais rien de bien méchant. On sera au bord de la mer à 16 h comme dans les grands jours !

Comme prévu, Arthur décide de ne pas rouler aujourd’hui. Il se rendra à la gare la plus proche par la route pour rejoindre la côte et se reposer un peu. Ça lui fera tout de même à la fin une journée de 60 km, entre le fait que le train prévu à la gare d’Iliska Bistrica ne s’y montra jamais et que l’autre gare du secteur est à 20 km… plus la route une fois sur place pour retrouver la trace et trouver un coin pour se reposer… Pour enfin nous retrouver en fin de journée et apprendre les rocamboles du jour.

FAUX

De notre côté, nous avons mis à jour nos boussoles et le cap à tenir est désormais plein ouest. Ce soir, si tout se passe bien, nous au-

Apprend-on de ses erreurs ? NON MERCI

125


126


127


128


129


EN FORME DE ROUE CRANTÉE SUR LES PANNEAUX AURAIT PU NOUS EFFRAYER ? On se retrouve donc assez vite sur une des B-road dont la Slovénie a le secret, sur un revêtement bi goût mi asphalte - mi-gravier, à suivre cette trace chinée sur un site de VTT. Un site de VTT … Est-ce que cela nous a mis la puce à l’oreille ? Certainement pas ! Est-ce que le dessin en forme de roue crantée sur les panneaux aurait pu nous effrayer ? QUE NENNI.

Sauf pour Alexis, qui en plus de ses soucis gastriques, traîne un gros problème de freinage. Ses pistons sont coincés et ça ne freine littéralement plus… Simon tente alors une réparation de la dernière chance. En passant un morceau de cordelette dans sa fiole de cognac pour nettoyer à l’alcool le dispositif. Résultat mitigé, mais reparation cinq étoiles sur l’échelle des castors juniors. Il ne nous reste plus qu’à trouver un coin pour manger et nous pourrons attaquer la deuxième partie de la map qui consiste grosso modo en une descente de 30 km vers la mer.

Nous voilà une nouvelle fois pied à terre, comme des cons, en train de pousser nos putains de vélos au milieu de nulle part, avec 0 échappatoire, dans 25 % de pente de cailloux qui roulent et qui bousillent les semelles de nos chaussures pas assez crantées et trop rigides pour ce genre de conneries. Une fois de plus, on maudit les lois de la gravité. Une fois de plus, on est fier comme des paons en arrivant au sommet.

Qui aurait pu penser, en s’arrêtant au PIF total dans la pampa, sans chercher sur aucun site de bouffe, sans même essayer de trouver des panneaux pour nous indiquer le restaurant… qui aurait pu penser qu’on se retrouverait dans l’institution slovène du gibier, la mecque du civet, en témoigne les coupures de presse encadrées à côté du bar. Le destin nous a mené dans cette taverne, à nous de l’honorer comme il se doit. Et en avant la viande de cerf, en veux-tu du sanglier, passe-moi la moutarde pour mon bout de polenta. Bref, le bonheur à la portée de l’être humain carnivore sous-alimenté.

La descente s’annonce bien soyeuse comme celles de la veille.

2h à table. Entrée, plat, fromage, digeo, dessert, café et l’addition.

130


45°32’ 4.90 N E


ON REMONTE SUR NOS VÉLOS TEL COMME DES GROSSES BARRIQUES. L’idée était d’arriver par le sud de la côte slovène, et d’en rouler la majorité vers le nord sur les deux jours qu’il nous reste à faire. La descente se fera sous le soleil entre les pieds de vigne de cette région réputée pour sa production de jaja. C’est enfin en longeant la saline de Sicciole que nous arrivons sur la côte tant attendue. La mer nous tend les bras. Nous commençons à longer le littoral à la recherche d’une supérette capable de nous fournir en Magnum double choco et en canettes de 50 cl. Ce sera chose faite au camping de Lucija.

On remonte sur nos vélos tel Gérard Depardieu sur sa Mamuth : comme des grosses barriques. Et se laisse littéralement descendre le long d’un chemin bien caillouteux qui longe une ligne de fret en direction de la mer. C’est un peu sport. On se perd de vue, on s’attend, pour se rendre compte qu’on n’est pas sur la même route, bref, on perd un peu de temps mais on finit par se retrouver correctement pour attaquer les derniers kilomètres de l’itinéraire.

132


133


134


135


maillot de bain s’improvise une séance photo de mode pour l’enterrement de vie de jeune fille de l’une d’entre elles. Le contraste est assez drôle entre nous autres castors lapons en train de se laver dans l’eau de mer et les nanas en bikini prenant leur plus belle pose pour la postérité.

On se ravitaille en vitesse, le temps pour Arthur de nous retrouver, frais comme un gardon après sa sieste et son passage intense dans les toilettes de « La Pergola », classés depuis zone SEVESO 3000 non habitable. Rapidement, on décide d’un spot pour se baigner, car la nuit commence déjà à tomber ! On profite donc d’un coucher de soleil les pieds dans l’eau en sirotant une bière bien méritée tandis que derrière nous, un groupe de 10 filles en

Le soleil se couche, la nuit tombe et on se dit qu’il faudrait peut être penser à planter notre tente de nuit dans pas trop longtemps !

136


LE SOLEIL SE COUCHE, LA NUIT TOMBE ET ON SE DIT QU’IL FAUDRAIT PEUT ÊTRE PENSER À PLANTER NOTRE TENTE DE NUIT DANS PAS TROP LONGTEMPS !

45°30’ 5.69 13°35’ 13.69

137

N E


138


139


140


tos de nos pieds. En ce qui me concerne, mon matelas a définitivement rendu l’âme la veille lors d’un passage de la position allongée à la position assise un peu trop énervée. Le poids concentré en un point a fait monter l’air en pression et le matelas a explosé comme un bon vieux ballon de baudruche, probablement fragilisé au fil des ans par l’humidité de l’air insufflé. En effet, le gonflage des matelas se fait bien souvent après une petite canette et il n’est pas impossible que le mélange malt/alcool/ haleine/yolo ait eu raison des parois. J’ai donc étalé à peu près l’intégralité du contenu des sacoches sur le sol pour recréer un semblant de matelas. C’est assez efficace, mais j’en aurais pour 4 h demain matin pour tout bien replier.

Arthur nous explique que la côte est bien dotée en piste cyclable, et que l’une d’entre elles passe par un tunnel et nous amène dans une zone agricole ou nous trouverons bien un endroit où planter. On rentre donc brièvement dans les terres par cette remarquable piste cyclable. Il aurait été fabuleux de passer cette dernière nuit de bivouac face à la mer comme nous l’avions fait lors de notre tour du Pays basque espagnol ! Ici, c’est compliqué. Le littoral est saturé en construction et impossible de trouver de belvédère comme celui d’il y a 2 ans. Nous nous arrêterons dans un verger, loin des regards et planterons nos tentes sans les toiles extérieures, juste avec le mesh anti insecte, presque à la belle étoile. Encore plus flippant quand au milieu de la nuit vous entendez des bruits chelous de type sanglier se balader à 3 m des tentes sans oser allumer les frontales de peur de vous faire charger et de terminer le voyage aplati par des sabots.

NOUS NOUS ARRÊTERONS DANS UN VERGER, LOIN DES REGARDS ET PLANTERONS NOS TENTES SANS LES TOILES EXTÉRIEURES, JUSTE AVEC LE MESH ANTI INSECTE, PRESQUE À LA BELLE ÉTOILE.

C’est donc à la lueur de la lune sous nos moustiquaires que nous nous endormons pour la dernière nuit du voyage. Du coup, on en profite, on fait des pho-

141


45°31’ 29.84 N E

ment. On compare nos versions et notre pronostic sur les bruits d’animaux qu’on a entendu rôder autour du camp, probablement cherchant des pommes tombées dans le verger

Ce sont donc les rayons du soleil léchant nos doigts de pieds qui viennent nous réveiller. Les oiseaux chantent, il fait déjà bon. Chacun se lève pour aller poser sa pêche aux quatre coins du campe-

142


143


144


On met un temps fou pour plier nos bagages et on commence à réfléchir au programme de la journée. 1. Se baigner 2. Se rebaigner après avoir bu un coup 3. Se baigner un peu 4. Boire un coup 5. Croiser les copains du Pizza Yolo qui terminent leur voyage carte bleue à travers les alpes 6. Boire un coup 7. Faire un peu de vélo à la cool 8. Manger une glace 9. Prendre un bateau 10. Prendre un train 11. Arriver à Venise 12. Prendre un train 13. Arriver à paris. Easy, facile, simple et précis. Tout cela sera torché en un rien de temps sans le moindre accro FAUX L’étape 12 va vous étonner.

145


146


On ne sera pas les seuls à avoir cette idée aujourd’hui. Un groupe de scouts organise un jeu de piste sur tout le belvédère. On se désape tranquillement pour une baignade de bon aloi. On fait les cons dans l’eau, vérifiant les capacités de notre carte papier à être waterproof. On profite de la dolce vita avant d’avoir à retourner dans la torpeur parisienne. On a tout de même un impératif horaire à respecter : on a décidé de prendre un bateau pour Trieste, puis le train pour Venise, puis le train de nuit pour Paris. Chaque train partira à l’heure. Pour le bateau, c’est moins sûr. On a trouvé une planche horaire sur internet, mais les infos sont contradictoires et il va falloir compter sur notre bonne étoile pour y arriver.

On prend donc la direction de Piran, pour faire un peu de tourisme et se baigner. No cuissard, torse nu, chemisette, vie de loisir. On a appris via les multiples story instagram des deux groupes que nos amis du Pizza Yolo Cycling Club sont en train de terminer leur trip aujourd’hui et qu’ils arrivent également sur Piran. On se cale donc un petit déjeuner de champion au niveau de la gare routière, au bord de l’eau, en espérant les croiser. Ni une ni deux, voilà que débarque la team sur leur monture 100 % road rage, à base de pneus de 23 et de cadres en carbone. On se raconte nos aventures, on mange un morceau, on décapsule les premières bières. Ils doivent prendre un bus pour rentrer en France et il semblerait que le chauffeur ait besoin d’une petite motivation financière pour accepter leurs vélos dans sa soute… Embrassades, puis direction la pointe de Piran, au cœur du bourg médiéval.

Après tout, il ne reste que 30 km, c’est une heure de vélo non ?

NO CUISSARD, TORSE NU, CHEMISETTE, VIE DE LOISIR

147


148


149


150


COMME ON EST EN ITALIE, ON SE DIT QU’IL FAUDRAIT QUAND MÊME QU’ON MANGE UNE GLACE, ALORS ON PREND NOTRE COURAGE À DEUX MAINS POUR TROUVER UN GLA CIER OUVERT, QUI NOUS DÉLECTERA D’UN CORNET BIEN FOURNI À 2€

achèvent de nous convaincre que la Slovénie est définitivement une destination bicycle friendly par excellence ! Elles sont super bien indiquées, bien entretenues, et jusqu’à preuve du contraire, elles nous auront menées à bon port. C’est ainsi qu’on arrivera à l’embarcadère de bateau pour Triestre. Un type attend sur le quai avec son vélo. On lui demande quand part le prochain bateau, il nous répond qu’il peut être là d’une minute à l’autre… ou pas. OK, le stress monte.

Alors, sans trop se presser et ayant dit au revoir à Piran, j’insiste pour passer par la route touristique, qui nous vaudra un dernier poussage des familles dans les escaliers de la vieille ville. On savoure une dernière vue panoramique pour redescendre sur une piste cyclable fort agréable longeant la digue, et qui nous amène jusque-là frontière italienne.

Comme on est en Italie, on se dit qu’il faudrait quand même qu’on mange une glace, alors on prend notre courage à deux mains pour trouver un glacier ouvert, qui nous délectera d’un cornet bien fourni à 2€. On remplit les gourdes tandis que le quai commence à se remplir. Le type de l’embarcadère nous avait dit qu’il n’y avait qu’un nombre de places limitées sur le bateau pour les vélos. On commence à jouer des coudes pour être en pôle position.

Nous roulons à bon train, les pistes cyclables locales sont vraiment remarquables, et

151


Le bateau arrive et en effet, les vélos sont harnachés sur des racks à l’arrière sans sacoches. Oh putain. Branle-bas de combat. Il faut désacocher nos vélos en triple vitesse tandis que les autres cyclistes commencent à nous doubler dans la file. On manque d’en oublier 5 sur le quai, tout en regardant le capitaine manipuler nos vélos comme un bagagiste Easyjet. Une fois tous à bord, on fait les comptes, et on vérifie que rien n’est resté sur le bord. Direction Trieste. La traversée est super courte, mais le bateau, en soi, c’est déjà l’aventure ! Alors on savoure l’odeur du pétrole et la vue dans la zone industrielle portuaire de cette station balnéaire qui comme la plupart des villes côtières italiennes, a préféré réserver la côte pour des usines plutôt que pour des plages.

ON MANQUE D’EN OUBLIER 5 SUR LE QUAI, TOUT EN REGARDANT LE CAPITAINE MANIPULER NOS VÉLOS COMME UN BAGAGISTE EASYJET

152


153


N E



156


157


158


159


Le bagagiste débarque nos vélos avec délicatesse, si bien qu’il enroule une sangle dans la roue qui a pour conséquence de me flinguer un porte-sacoche de fourche. On est content quand ça arrive le dernier jour et pas le premier en sortant du train. Je l’insulte avec un grand sourire. Le voyage commence à sentir sérieusement la fin. En ce qui concerne le vélo, il ne reste plus que 500 m à parcourir jusque-là gare. En ce qui concerne l’aventure, il reste encore une bonne surprise… Arrivés à Trieste nous sommes pile à l’heure pour le train. Pile le temps de shooter quelques portraits sur le quai et d’acheter de quoi déjeuner dans le wagon. Deux heures à tuer en mettant à jour les réseaux et en triant les quelques centaines de photos prises. Arrivés à la gare de Venise, nous sommes à deux doigts de nous lancer dans un petit trip en ville, histoire de tester les capacités gravel de la ville aux mille canaux. Déjà, on se serait fait totalement recaler, mais surtout, en arrivant sur le panneau des départs, on se rend compte que le train de nuit pour paris est annulé. Stupeur.

Tremblements. Putain, le trip était tellement parfait. Il fallait que ça parte en couille au dernier moment… C’est parti pour un tour dans le bureau des réclamations… où l’on apprend que la locomotive a eu un souci, qu’elle est coincée en France, et que les voyageurs du train de la veille sont en train d’être acheminés vers l’Italie en ce moment même. En gros, impossible de relier Venise dans les temps, donc le train est annulé. MAIS On peut prendre un TGV italien qui va jusqu’à Milan. Sauf qu’il part dans 20 min et que nos vélos ont encore besoin d’un gros gros démontage avant d’être transportables. Re-branle-bas de combat, énorme suée pour relier le quai. Désacochage en urgence tandis que le train entre en gare. Ma sacoche de vélo qui ne veut pas se fermer. On se transforme tous petit à petit en créature suante et la perspective de devoir nous mêler dans un train avec le reste de la population nous semble un lointain délire. Je finis par scotcher mon vélo à ma sacoche et à tout jeter dans

160


PUTAIN, LE TRIP ÉTAIT TELLEMENT PARFAIT. IL FALLAIT QUE ÇA PARTE EN COUILLE AU DERNIER MOMENT…

dans une voiture à 12 °, après m’être changé complètement dans les toilettes du train en passant les vêtements les moins sales de mes sacoches.

le train tandis que le chef de gare siffle le départ. Je ne suis que liquide. Je termine d’accrocher les sacs ensemble dans l’entre compartiments. Évidemment je suis monté dans le seul qui a la clim de pété… Je finis par rejoindre les autres

Direction Milan. Rien ne nous certifie à ce stade que le train pour Paris existe toujours.

161


162


163


45°29’ 5.32 N 9°12’ 10.65 E


Arrivé en gare, on se remémore notre départ de l’an dernier, là où Louis avait sauvé un touriste d’une pickpocket sans vergogne… Cette fois-ci il fait nuit, et il semblerait qu’on soit partis pour y passer pas mal de temps. Pierre nous abandonne ici. N’ayant rien de prévu ces 2 prochaines semaines, il passera la nuit à l’hôtel pour rentrer à Paris à vélo via la Suisse dès le lendemain. Le train n’est pas encore affiché et personne ne sait vraiment ce qu’il en est. On scroll sur les sites d’infos spécialisés dans l’actualité ferroviaire pour savoir où est cette putain de locomotive. On finit presque par sortir nos tentes sur le quai pour un bivouac improvisé. Le train n’arrivera pas avant 23h et les policiers italiens ne trouvant eux rien d’autre à foutre qu’un contrôle d’identité. Il est minuit quand le train arrive en gare. Il est 10h quand nous sommes à Paris.

LE TRAIN N’EST PAS ENCORE AFFICHÉ ET PERSONNE NE SAIT VRAIMENT CE QU’IL EN EST On apprendra plus tard que Simon, qui depuis deux ans est abonné au Flixbus de nuit depuis Marseille n’a pas été épargné non plus sur son retour. Si les horaires et son changement de bus à Florence se sont passés sans encombre, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir en arrivant à Marseille que l’une des portes de la soute à bagage avait… disparue ! Laissant ainsi, à la manière du Petit Poucet, tel des petits cailloux sur l’autoroute du soleil, les valises des voyageurs. Heureusement son vélo était lui, bien calé au fond de la soute !


La dernière baignade nous semble il y a 3 jours, le château il y a 1 mois, la fête communiste l’année dernière et déjà nous avons envie de remettre le couvert. Quel jour sommes-nous ? Depuis combien de temps sommesnous partis ? On arrive à la fin du voyage et déjà tant de paysages, de journées dans

la journée et d’aventures au coin de la rue. C’est un des éléments qui nous plaît le plus dans ces voyages à vélo entre copains. Alors certes, on ponce les cartes avant de partir, on détermine le plus précisément possible là où on souhaiterait planter nos tentes, etc. Mais cette année, le fait d’avoir laissé un peu de place à l’improvisation nous a fait le plus grand bien.

166


Pas de réservations d’hôtel, pas de kilométrage prévu, pas de statistiques. Non, on avance comme on peut, on s’arrête où on veut et on respecte deux ou trois règles pour ne pas perdre trop de temps.

Ces leçons, vous les avez déjà pas trop mal comprises depuis de début du voyage, mais ça ne mange pas de pain de faire une petite piqûre de rappel !

En fait, comme on se définit régulièrement comme une bande de castors, on va même appeler ça des leçons. Car c’est bien connu les castors, ça aiment les manuels.

167


LE MANUEL DES CASTORS SOLIDES EN 8 LEÇONS 168


169


LEÇON #1 La destination. Vaste sujet. Mais choix central dans la réussite du trip. Pas trop loin pour ne pas trop perdre de temps sur le trajet. Pas trop près pour changer un peu des magazines. Notre choix de la Slovénie cette année est mûrement réfléchi. Déjà, on adore les ours. D’ailleurs, qui n’aime pas les ours ? Franchement. La Slovénie, c’est le pays des ours, donc déjà, on est en plein dans le mille. Bonnes vibes sur la Slovénie en ce moment, sans déverser des palanquées de touristes en furie comme dans certaines régions d’Espagne ou d’Italie. Pile ce qu’il faut. C’est aussi à portée de train, facilement, par le train de nuit Paris-Venise que nous avions expérimenté l’année dernière pour notre Veni Vidi Bici. La mer, la montagne, les plaines. Franchement, ce pays c’est un mélange

entre les décors de Jurassic Park (le premier, pas celui avec le volcan en éruption) et la Dolce Vita. Un régal pour les pupilles et les papilles, avec ses petits restos bien coquins qui laissent bien transparaître la proximité avec nos amis italiens, qui ont la best cycling food du monde. 10/10 pour la Slovénie, mention particulière pour le nord du pays et ce petit bout d’Alpes qui nous a régalé de montées et de descentes bien épiques. PRO TIPS CASTOR : LA CABINE DE 4 PERSONNES DES TRAINS THELLO. VOUS DÉPLIEZ LES 6 LITS ET RANGEZ TOUS LES VÉLOS EN HAUT, OKLM.

170


171


LEÇON #2 Les bros. Amitié, solidité, castorité. Partir en groupe, c’est toujours complexe également à ce niveau. Jean-Claude Vegan ne voudra pas manger au même resto que Michel Saucisse, qui adore la viande de Cerf. Roger LaPince voudra toujours manger des sandwichs triangle tandis que Jean-Pierre Quatre-Voix essayera coûte que coûte d’éviter tous les segments Gravel pour se délecter de l’asphalte fraîchement posé aux frais de la communauté européenne.

se connaît tous depuis un petit moment déjà et que ce n’est pas notre coup d’essai, mais il faut avouer que l’équipe était quasi parfaite cette année. Il manquait juste à l’appel la fusée du groupe. Que dis-je, le DRAGSTER : Louis. Mais peut-être doit-on interpréter la réussite de cette expédition par son absence ? L’avenir nous le dira ! PRO TIPS CASTOR : ÉVITER DE PARTIR AVEC DES INCONNUS.

Pas simple de trouver un équilibre, et cet équilibre s’appelle GRAVIER. Best team cette année, zéro tension, adaptabilité. Il faut dire qu’on

172


173


LEÇON #3 La map. Point central. Capital. Il n’est pas si simple de se rendre d’un point A à un point B. C’est une sorte de science même. En ce qui nous concerne, hors de question de se pointer à l’autre bout de l’Europe sans avoir une solide idée de l’itinéraire. Notre technique depuis quelques années, trouver une trace déjà éprouvée et validée (sur bikepacking.com par exemple) puis la saucissonner, la modifier, la recoller avec d’autres traces, si il faut raccourcir ou rallonger le projet. Pour la Slovénie, la trace est un mix de la Slovenia West Loop, mais comme on n’aime pas trop les loop, et que le voyage c’est quand même mieux quand on va quelque part, on l’a connectée avec une trace VTT développée par l’office du tourisme slovène, qui travers le pays d’est en ouest jusqu’à la mer.

pas les mêmes notions d’ergonomie logiciel que l’humain moyen… idéal geek. Pour tracer les itinéraires nous même, on est plutôt sur RideWithGps ou Komoot, un peu plus simples d’utilisation. Le moment CRUCIAL dans ce processus, c’est le découpage en jour à jour. Et là, attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre car on le rappelle, il existe un RATIO D’ÉQUIVALENCE ROUTE/GRAVEL. 1 km de route = 4 km de Gravel. Donc les petits malins qui voudront organiser un road trip à 8 avec des journées de 120 km dans la pampa Gravel style GR20 avec portage et randonnée-vélo… Bon courage, on a essayé, bah ça ne marche pas. PRO TIPS CASTOR : 70 KM C’EST BIEN. T’AS PLUS DE TEMPS POUR BOIRE DES BIÈRES ET PLANTER TA TENTE. DE JOUR !

On colle tout ça avec les outils qui vont bien. On utilise pas mal le soft LAND de TwoNav, qui est tellement complet sur la manipulation de GPX et de fonds de carte qu’on pourrait organiser un trek sur mars… mais qui a été codé par des martiens qui n’ont

174


175


LEÇON #4 Les montures. Alors là pour le coup, loin de nous l’idée de juger les configs des uns et des autres. On a vu certains grimper le parpaillon avec un vélo de cyclocross en cantilever et roue libre défectueuse en s’en tirer avec seulement 8 crevaisons. Quelques impératifs tout de même. Pour un trip réussi, il existe une règle, un ticket d’entrée, qui devrait être obligatoire : UNE PATTE DE DÉRAILLEUR DE RECHANGE. Tant que vous y êtes, pensez à un maillon rapide, des galets de dérailleur neufs, une paire de câbles, des plaquettes neuves, un bon multitool et une putain de trousse à pharmacie.

groupe. C’est un peu la foire à la saucisse (en titane) entre les groupes, les largeurs de pneus, les sacoches… PRO TIPS CASTOR : POUR LES PNEUS, PLUS C’EST LARGE, PLUS C’EST MARRANT. POUR LES SACOCHES : PLUS C’EST ÉTANCHE, MOINS C’EST CHIANT. POUR LES DÉVELOPPEMENTS ET LES CASSETTES : PLUS C’EST GROS ET MIEUX ÇA PASSE. APRÈS, VOUS EN FAITES CE QUE VOUS VOULEZ !

Pour le reste, c’est vous qui voyez (si possible en titane, mais c’est juste notre avis), on est ouvert à tout. On met juste un véto sur les cadres de VTT avec des cintres route et aux gravels avec prolongateurs. Au final, on n’a pas deux vélos identiques dans le

176


177


LEÇON #5 La nourriture. Une leçon assez proche finalement de la leçon #1. Si tu n’aimes pas les tapas, évite l’Espagne. Si tu aimes manger, va en Italie. Attention tout de même aux excès en tout genre de nourriture locale. Affirmer que notre voyage slovène s’est passé tout à fait sans embûche est un peu mensonger. Pour deux d’entre nous, le voyage aura été un chemin de croix sous le signe du caca. Suite à un couscous marocain un peu trop copieux sur le bivouac du premier soir, Arthur déposera une mythique galette à 3 m de sa tente et développera un mal de ventre chronique pendant la quasi-totalité du voyage. Mal de ventre qui le poussera à écourter l’une des journées de montagne pour prendre un peu de repos et repartir de plus belle. Pour Alexis, c’est un voyage qui s’est déroulé quasi totalement sans les bretelles de son cuissard. On vous laisse deviner pourquoi. La cause

de ses soucis gastriques restant, à l’heure qu’il est, l’une des plus grandes énigmes de la médecine moderne. Notre méthode en voyage, prévoir un mix entre plats lyophilisés (on s’approvisionne sur lyophilisé & co, les seuls qui ont la glace napolitaine d’astronautes) et local food. PRO TIPS CASTOR : UNE LIFESTRAW SI T’ES UN PEU FRAGILE DU BIDOU.

178


179


LEÇON #6 La gestion du timing. Une journée réussie sur un vélo, c’est une journée sans anicroche, sans pépin, sans attente, sans ralentissement. Une journée où à midi t’as déjà plié la moitié de la map. Une journée où tu plantes ta tente de jour et où ta moyenne pauses comprises est au-dessus des 5 km/h. Bref, une journée qui roule. Pour ça, le réveil doit sonner tôt. Très tôt.

à table en famille et prendre le dessert et le café vers 16 h. Mais là, ça va pas être possible si tu veux planter ta tente de jour. PRO TIPS CASTOR : PENSER À LA PINTE DE BIÈRE À 2 € QUI T’ATTEND EN FIN DE JOURNÉE POUR MINIMISER LES PAUSES INUTILES DANS L’APRÈS-MIDI.

Il faut 2h pour un club de Castors pour replier 4 tentes et ranger 8 sacoches en déjeunant sur site. Éviter alors de prendre une heure de plus en s’arrêtant à la boulangerie au bout de 4 km. Préférer un ravitaillement la veille, pour profiter de son pain au chocolat encore au chaud dans son duvet lors d’un #WakeUpLikeThis des familles. Limiter également la durée de la pause du midi. On aime tous traîner

180


181


La météo. N’est pas Évelyne Dhéliat qui veut. La météo est à la fois une science et un art. C’est aussi une activité chamanique qui consiste à implorer Mother Nature de nous épargner (cf le report de la BTR). Quoi qu’il arrive, c’est Mother Nature qui décide. Alors mieux vaut essayer de faire avec. Pour ça, la Slovénie nous a apporté son lot de surprises. Beau temps au sommet du col et averse diluvienne en arrivant en bas. Nous sommes souvent passés entre les gouttes, en essayant de prévoir les temps d’averses au maximum grâce aux divers outils de radars pluie en ligne. Ne pas sous-estimer le vent également qui peut transformer une promenade de santé en calvaire sans nom.

Nous avons eu beaucoup de chance cet été et avons su passer entre les gouttes. Que ce soit pour les bivouacs ou les rides. PRO TIPS CASTOR : PRENDRE UNE NUIT À L’HÔTEL S’IL EST PRÉVU BEAUCOUP DE PLUIE PENDANT LA NUIT. FRANCHEMENT, CE N’EST PAS TRICHER. AU PIRE, VOUS FAITES COMME NOUS EN CHOISISSANT UN AIR BNB AVEC L’EAU CHAUDE CASSÉE, COMME ÇA VOUS RESTEREZ DANS LA PHILOSOPHIE CASTOR.

La Slovénie n’est pas aussi verte pour rien. Il y pleut une bonne partie de l’année, y compris en été.

182


183


LEÇON #8 Le vélo, c’est ce qui rend la vie plus intéressante que le vélo. Eh le jeune, le vélo c’est fun, mais n’oublie pas que le reste c’est cool aussi. Alors, ne passe pas à côté du petit château, du village médiéval, de la spécialité locale pour ne pas faire baisser ta moyenne. D’ailleurs, éteins-moi tout de suite cet «auto pause» de merde qui bipe tout le temps. Les statistiques c’est bon pour les comptables. Ici on parle de grand air et d’aventure et on ne va pas se mentir, tout le monde s’en tape de tes watts sur Zwift. Profite du paysage, guette les animaux, arrête-toi pour te baigner avec les ours, mange une glace, fais caca dans la nature, arrête-toi pour regarder ce paysage avec tes yeux au lieu de le prendre en photo sans t’arrêter. Parles avec tes potes et posez tous les téléphones au milieu de la table quand vous mangez. Respire un bon coup, tout va bien se passer. On est les premiers à scroller et alimenter Instagram pendant nos

voyages. Il est de notoriété publique qu’on fait plus de photos que de kilomètres, mais cette année on a essayé de lever un peu la pédale sur les GSM et ça fait du bien. Du coup, en Slovénie on a pu profiter de couchers de soleil d’orthodontiste, on a scruté les ours, vu un château dans une montagne, le décor de Jurassic Park. On a vu des randonneurs et des golfeurs au milieu de notre trace, on s’est baigné dans la rivière, dans un lac et dans la mer. On a rigolé en buvant environ 70 L de bière à Ljubljana en prenant un appart pour se balader un peu sans les vélos. On a cuisiné au pied de notre tente, on a fait plein de photos, avec plein d’appareils pour se rappeler de tout ça à cause de la gueule de bois. On a fait caca dans la nature. Certains plusieurs fois par demi-journée. On a échappé à la pluie devant des supermarchés, on a planté de jour à

184


peu près tous les jours. On a bu des canettes comme des clodos à côté de 8 nanas qui faisaient des photos en maillot. On a fait des dessins sur notre carte. On avait une carte. On a pris des trains, un peu plus que ce qui était prévu. On a pris le bateau aussi, car un bateau c’est toujours l’aventure. On a mangé des pâtes, des pizzas, des couscous, des aligots, du cerf, du sanglier, pas assez de verdure. On a rencontré des gens sympas, qui nous ont prêté une cahute. On n’a à peu près rien cassé.

On est rentré à peu près entier. MERCI AUX LEÇONS 1 À 7 D’AVOIR PERMIS TOUT ÇA. ON VA REVENIR SUR TOUTES CES AVENTURES DANS PAS LONGTEMPS AVEC NOTRE PETITE PUBLICATION ANNUELLE, SOYEZ-EN SÛR ! D’ICI LÀ, N’HÉSITEZ PAS À ÉCRIRE VOTRE PROPRE MANUEL ET À KIFFER LA CASTOR LIFE DU GRAND AIR.

185


186


187


Text translated with deepl.com

Sorry for any translation errors. A French artist from the 1970s said «Art is what makes life more interesting than art. » Which I think is particularly relevant. So you could say, «Well, yeah, riding a bike is what makes life more interesting than riding a bike.» but also «skateboarding is what makes life more interesting than skateboarding», «walking is what makes life more interesting than walking.» It’s true, in the end, anything that gives pleasure and provokes more than it was originally intended to do can make life more interesting than it is. But the bicycle, nevertheless, it’s special. In a way, the bicycle is the perfect form of travel for us. Neither too fast nor too slow. The perfect way to tell stories. The story that happens will have no drama, no twists, no bits of bravery. We didn’t ride 6,000 km in pure endurance eating only vanilla Magnum ice cream. We have not slept in any bank lobby, nor been bitten by any wild dog. We just rode our bikes together as friends and it went pretty well. For those of you who don’t care about the stories that end well and who are looking for the equipment list and the trace of the trip, don’t worry, we’ve reserved the last ten pages of this book

for you. You will be able to find in every detail what our bags are made of, what we have been able to select through our own peregrinations and experiences. You will also have the trace we have borrowed and which we strongly advise you. Just know that the track is not enough... you need the little brushes that go with it. We will just try to avoid telling you all this perfectly chronologically, day by day, km by km, but rather starting from latent images, coordinates and memories more or less well buried. It’s going to be a mess, but it’s going to change magazines. When we come back from a trip, the first thing most people say to us on the Internet, before even congratulating us or telling us that they enjoyed our images or the story of our adventures on the networks, is «can you share the trace? » The trace is obsessive. «That sounded great! Can we find your trace somewhere? » «You put the trace on Strava?» «It is imperative that we make that trail. » But we all know from experience, that these tracks that we enter into the GPS before we leave, will be the basis of the drawing that will be made. Having the track only allows you to get to the starting point, i.e. to draw your own route, because that’s what it’s all

188


about. To trace one’s route, tell a story and live the moment 100%. A bicycle journey consists of moving from point A to point B. You can do it with a wet finger, with a map, by asking for directions, with a compass or a sextant. As far as we are concerned, we move along a track calculated with a GPS. It constantly gives us our position, our speed and the exact location where each photo is taken with our phone. Without it, we have to admit that we would be a bit lost. We’re being clever on the networks with a paper map, which allows us to have a global vision of the country we’re driving in, but without the track, all the meticulous preparation of the trip would be useless. Even the most thorough preparation in the world doesn’t prevent what makes the salt of travel: the unexpected... but we’ll get back to that soon enough. Paradoxically, we take a lot of pictures with film cameras. These cannot be localized, either in time or space. They remain in our memory. It often happens that several weeks pass between the moment the photo is taken and the moment it is developed. Technically, this time lapse is called the latency time. For us, it is the time of forgetting. Forgetting to have made this picture, forgetting this moment. Maybe it wasn’t that intense in the end... Then rediscovering it on the negative. To write this story, there was a six-month latency period. That’s a lot, and without the images, many anecdotes and moments of our journey would have been lost in the meanders of a selective memory. So to remember, two things: the images and the trace. Two forms of recording, one artistic

and visual, the other statistical. A sequence of coordinates and a series of time passages that allow us to relive the epic afterwards. We’re going to try to put the elements back together again and retrace what was for us one of the PCR gravel team’s coolest road trips. When you are planning a trip to Slovenia, there are 2 or 3 things you really want to see. Bears already. Pints at 3 €. Breathtaking trees and rivers (in every sense of the word). All in all, Slovenia has been a real treat. It’s important to choose your destination carefully before you leave. For us, until now, it was to find within easy reach of the train, a clever mix between sport, tourism, leisure and tableware. Europe knows how to delight the cyclo-tourist with destinations that offer equally silky attractions. But it must be said that Slovenia ticks a lot of boxes, and when you embark on a trip like this, it’s rather good news. On the menu is a little tour of western Slovenia. Departure from the extreme west of the country (from Italy in reality) then heading north and the Julian Alps to flirt with the Austrian border. We then go back down to Bled, an emblematic city if there is one in Slovenia. Passage obliged to Ljubljana, then hook to the west towards the sea. We pass by the castle of Dracula and finish at the seaside resort of Piran. Approximately 600 km, about 80 per day, a total of 8000 m of D+, 70% of which is on the first 2 days. To get to Slovenia, we opted for the train. We had experienced the excellent Paris-Venice line last year for our trip to

189


the Italian mountains. This time we will push to the terminus, Venice, and take a country train to Udine which will be the start of our adventure. The night train is fun on paper, but you have to admit that once you’re on it, you don’t have to be so clever. This year, we still had the presence of mind to choose compartments for 4 instead of 6. The two remaining beds will be for the bikes, it will avoid to break everything before we even started. The Moretti cans in the bar car are fine and the few Duvel brought by Antoine will finish preparing us for a night rocked by the purr of the line. Tomorrow, bike! Getting off the train, the sun is shining. Simon joins us all dressed in blue and white, like a little football match. He’s as handsome as a truck. We put our bikes back up at the foot of the wagon, trying not to break anything or forget anything here. Pierre pulls out his little handy card with a few words of Slovenian. We can’t wait to use them. Before we meet the natives, we have to get out of Italy. 20 km to be traced due east to cross the border. We have planned a fairly solid day even though it is already 1:00 pm ... Italian lunch, based on olive oil, then departure on the hats of wheels. We’re not early, so we’d better not hang around too much, otherwise we’ll still be pitching our tents at night, and that’s out of the question. A very noble resolution, which was without counting on the presence of the last Italian-Communist stronghold right in our path. That is, to sum up, 120 of the last (if not the last) representatives of the Italian Trotskyist left who decided to organize their annual gathering PILE ON OUR TRACK. Neither one nor two, true to our motto, we get off the rails and can’t resist

going to rub shoulders with the pleasure of a €1 beer, getting well in time, and making new friends. The organizer of the event learns that Antoine works in a town with a communist municipality and allows him to touch the oldest hammer and sickle flag in all of Italy. We have travelled 12 km and are already hesitating to pitch our tent here. The beer will be flowing, we will surely be able to play bingo and maybe even win the jackpot. Reason prevails and we all get back in the saddle, with about 1/2L more liquid each. What a warm-up. If the whole trip goes like this, we’re not going to plant much during the day and we’re not going to ride straight. Let’s hold on. Especially since the rest of the day looks serious and there’s a big chunk coming up! Mount STOL. You can’t make that up. We’re crossing the Italian border. Facing us, one of the main difficulties of the trip... We have to start with something... It’s three o’clock. We’re going off the road to hit the tracks. Mount Stol is a celebrity here. It’s not very high, but it’s still a pretty brutal ramp of X km to X % that’s going to give us a hard time. As far as I’m concerned, I’m going to have a particularly hard time. There are two valid reasons to want to climb a mountain by bike: the descent and the view. The other reasons are not really interesting. There are even some reasons that are downright inadvisable. We’ll talk about them later. The view, when you are a photographer, is still one of the important points. And in the ascent of Mount Stol, the view will have been most grandiose. The light at the end of the day, the laces of gravel and the absence of a car

190


will have a galvanizing effect on us. It’s a pretty tough pass. The month of July having been for me quite intense in work and almost without a bike, it’s a wake-up call. We knew that. The first 3 days contain the main climbs of the route, its climax, and its bits of bravery. As always, it will take time to adapt. So I’m struggling to climb this pass without setting foot every 10 minutes, while at the head of the pack, Pierre and Alexis are racing towards the summit. The passage to the high point will be around 8pm, in other words, too late. Now it’s time to go back down after having spent some time enjoying the view and taking a few pictures. On the way down, we plan to reach one of the tourist attractions of Slovenia: the river Soča. Emerald color, it is on all the leaflets and we couldn’t drive in Slovenia without swimming in it. The chase with the sun then begins. The question is, will we pitch our tents at night or not? No, the question is whether we will finish our route in the dark. This year, we have changed an important point in the way we organize the trip. So we have a track and a number of days to do it. We already know that a night in Ljubljana would be a good idea in terms of tasting all kinds of beers, and that a day in the surroundings of Piran would make a prestigious finish. But apart from that, nothing is really planned. No camping of course, but no stops planned either. We simply listed the towns and villages where we could do some road shopping, as well as a selection by satellite view of what could make good bivouacs. Nothing else. At nightfall, we have to get out the phones, activate google maps and search by aerial view the potential

fields and groves that could welcome us for the night. Obligatory stop in a pizzeria to buy beers, then we set up our camp in a field not far from the road, but out of sight. 3 tepees and a Chinese tent later, we are heating water for our evening meal. The night will be soft. Tomorrow we follow the river and tackle the highest road pass in Slovenia. This is our fourth trip together. So not always exactly this exact configuration, but it’s been 4 years that we share a week of our busy year to go cycling together. 4 years we’ve been unpacking our tents together, 4 years we’ve been packing our camp as a team. We are starting to get to know each other, and to know how long all this can take. In a word: a long time. So this year, we decided to shorten the length of the trip a little to stop being in a hurry, to leave a little time for time and to see the changes in the program as opportunities to have a good laugh, and not as the cause of a night crash. So in the morning, we take a little time. We get out of the sleeping bag, a little coffee to open our eyelids. We look for the first ray of sunshine to dry the tents a little bit, and we start rolling everything up tightly so that everything goes where it’s supposed to go... Then we get out of food. Either the breakfast that we had the presence of mind to buy the day before in the last village before the bivouac, or a lyophilized breakfast. Finally, we hang everything on the bikes and take off. With a full belly, ready to rumble. Well, for this first morning, we had badly planned our move, and we stopped like beginners in a hotel on the

191


side of the road that offered a large breakfast at will for 10 €. As much to say that for the morfales that we are, we took the bait... The restaurant the night before had only beer to sell us... The buffet is emptied according to the rules, and we can finally leave for the Sòca, direction Kranjska Gora if all goes well. Following the trail sometimes means finding yourself in a bit of a crazy situation. 9:30 am, our GPS tells us to get off the road. Since last year, we have been suspicious of certain clues that do not deceive. A sign with a pedestrian hiker. That’s usually not a very good sign. Red and white X-shaped lines on the trees. That’s not great either. Running into a golfer. Now we’re clearly screwing up. So it’s on hole #6 of the Bovec course that we attack the long list of these little naughty moments that we’ll call the «Where the fuck are we» moments. Luckily for this one, the road is not far away. We switch to the asphalt and decide to go and feel the turquoise waters of the river a little closer. That was also part of the brief. Take the time for a delicate swim in the cool Slovenian waters. There, rubbing shoulders with wild salmon and why not catch one with bare hands like bears to make our brutal lunch. It was without counting on the fact that the water, even in full summer, hardly exceeds 9°c. That is the ideal temperature to violate the thorax, to contract 98% of the musculature, to awaken the totality of its neuronal system and incidentally to lose the trace of its penis, hidden behind testicles as hard as the cobblestones of Paris-Roubaix.

It would be a pity to die stupid or with regrets, so everyone goes, but the pleasure of this icy bath is quite relative. We get dressed, with sand in our socks, and we hit the road again. Like the Instagram bloggers that we are, we can’t resist going over one of the many suspension bridges that cross the river in the valley. We are accomplices in one of the ravages of social networks... the search for the instagrammable photo, the staging that goes well, that makes like and commitment. We try to restrain ourselves, but it’s stronger than us. So we console ourselves by telling ourselves that at least we didn’t come in 4x4s like a big horse and that in a way, we deserved our photo. That we didn’t leave any trace, that we came by train, then by bike, that we are good people... but well, nobody is fooled, eh! The rest of the itinerary will put our feet back on the ground and our legs in their place. We attack the big road section of our adventure. The pass of Vršič. 12 km at 8%, which is pretty good in terms of damage. We leave on a full stomach, after a stop in a subtle hostel with sauce dishes and other local beers at 2 €. The Vršič will be long and painful. It is also very popular. And not only by marmots. But this time, it is not the view from the summit that will be worth the diversion, but the Dantesque descent to Kranjska Gora. Every bend of the descent is paved. Who knows why, but it gives this pass a hell of a style. In front of us, as we are launched into a frantic race against two latest BMWs in the middle of a shooting, a rock wall to make the most beautiful walls of Yosemite pale in envy.

192


Dilemma. In the descent, should we prefer the exhilarating and ephemeral pleasure of speed or the eternal pleasure of a successful snapshot? The only thing I know is that I have a lot of downhill images in my head and quite a few photos. This one ends in the (relatively) temperate waters of the lake of a leisure base, where we undress like beavers to rinse the salt off our skins in the relative clarity of the water. A small can and here we are in search of a place to sleep. It’s been 48 hours since we left and I already have the impression to have spent 1 month here. The rhythm is fluid, the perfect track, no snags! Even the weather is with us! Oh Wait... In the distance, it doesn’t smell very good... We are in the mountains and God knows if Mother Nature has more than one trick up her sleeve when it comes to the mountains. We can never say it enough... beware of her. She knows how to offer, but she also knows how to take back. In fact, she knows how to take back by whipping your buttocks with twigs of thorn bushes. Oh yes, she can. Anyway, anyway, so you’ll understand, it’s raining. And not just a little. It’s pouring down in buckets. Luckily, we had a hollow nose and by the smell of a small beer, licked we branched off to go to the place of all the pleasures that the supermarket is

called s’appelorio. We only got a relative glimpse of the rain, sitting like dog punks on the shopping trolleys, waiting for the rain to stop. A rainbow announces the end of hostilities. We plant by day, but on wet ground. The question remains where. Because we are «in town» and it is out of the question to camp close to the houses. For once, we look for a clearing on our telephones. And here we are starting to gain experience. Some details do not deceive. So we have to find a corner of greenery, not too sloping and uncultivated. We have to avoid animals as well. We find a rectangle that seems interesting to us. It is on the outskirts of the town, and seems to be an abandoned pasture. The path to get there is dotted on the background of our gps map, it means that it is a well dented path. Without making a generalisation, it is a good sign of abandonment. So we cross the main road, trying to find possible solutions to the road, such as this football stadium, and we discover a magnificent stretch of grass, sloping down as it should be, but whose northern end forms a perfect flat area to line up our tents. A bench will be used to set our mounts and a small hunter’s hut at the top will be the ideal place to store our leftover food to avoid night visitors in need of fresh sausages. We plant, take out the pots and pans, light the gas and «en avant Guingamp» for a feast of the most caloric. If you want Moroccan couscous, here is a chicken medallion with strange spices and I’ll cut you some sausage drizzled with local beer. The bellies are tightening, the stomachs are filling up. Too much? Yes.

193


The night will not be restful for everyone and the silence of the sleeping nature will be broken many times by the symphony of the zippers of the tents and various body noises that we will not detail here. For two of the team members we will not name, the journey is now taking a different turn and the bib shorts are now a distant memory. Alexis and Arthur are in the hot seat. Our camp bears the smelly stigmata of a sleepless night and the take-off is all the more complex. What to do. A doctor? A spasfon? A rest? A can? NO. Saddle up, of course, and come what may. It is therefore with a relative enthusiasm that we take off from our 4-star bivouac for a day that promises to be solid. We will have to pass the highest point of our itinerary today! Chic then! Another opportunity to take some nice pictures! We’re going to take a shit but once we’re up there, we’ll say to ourselves that it wasn’t so complicated! FALSE. We’ve done some stupid climbs and stupid off-piste paths in the past years, but one like that is something new, tailor-made for the beaver band that we are. But it’s only 9 o’clock and we don’t know anything about it yet. We’re supposed to end up in Bled tonight. The first kilometres are done with some apprehension for our two sick

friends. The energy is not there and especially the potential stress of dragging something along for the whole trip ... We finish the cans from the day before as medicine. Maybe that will help. Pretty soon the road turns into a path. The river that we follow turns into a stream, then a trickle of water and finally a spring. We take the opportunity to fill our water bottles to attack what looks like a first class climb on our GPS. This curve on GPS or phones is one of the most important parameters for our good mental health every day. If the day is short and a consequent climb is on the programme, then it will be materialised by a wall, a mountain, an equilateral triangle on the screen, and as a result, one will have the impression of an impassable obstacle. This can affect our motivation. In this case, it is not an equilateral triangle but a fucking wall on the screen. The kind of wall that looks more like a bug than anything else. But in front of us, the harsh reality of life, a slope steeper than the steepest slope you’ve ever climbed. So, pied-à-terre, no choice, and we push. «I Never go for a walk without my bike». We’ve already had to push in beautiful galleys in our previous trips. Our calves still remember the first 15 kilometres of our tour of the Basque Country in brambles and other sharp shrubs. The simple evocation of a lake reminds us of the one we rode around in Italy which cost us 2 hours and the feeling of being Werner Herzog in Fitzcarraldo. We know how to push, it’s almost our trademark. But here, it is ropes that we should have taken because the slope is so rough and the terrain so compli-

194


cated. Boulders, stones, mud. We are far from the idea of a walk on gravel. The main difficulty will be the weight of the bikes. Finding the right position to push, the right grip to grab the frame when you have to carry the 25 kilos of the bike and the panniers. Do not lose your balance, do not slip, do not get caught in the brambles. This is a perilous business.

in Bled tonight.

One can read in their eyes a mixture of amazement and contempt. You really have to be stupid to go all the way here with loaded and totally unsuitable bikes. But after having had the sensation of being the dumbest cyclists on earth by pushing our bikes down this brutal slope, we are proud to be crazy enough to have done it and to have passed where few do. An area so stupid that Arthur knew how to die just by pushing his bike... We learn the same evening that the track of this Slovenian loop has been updated by bikepacking.com, and that it doesn’t include this part anymore. It is certainly a good idea.

On the descent (a bit less absurd than the climb, but still ghetto) we pass a fellow bikepacker who makes the same loop as us but solo and in the other direction. We wish him good luck. It will take him some courage to face the storm that is coming straight at us. In 10 km, we cross particularly varied scenery and lights, with notably a grassy plateau worthy of the most beautiful sequences of Jurassic Park. We accelerate the pace. It is absolutely necessary that we find at the same time a place to eat and a place to shelter us this midday. The rain radars are categorical, a week’s worth of water will fall in 2 hours. Arriving in the valley, we find a village and its supermarket. Ravito and conciliate to prepare the rest. As usual, it is 4pm, we have only eaten cereal bars since morning and we have the slab. By the time we get back to the supermarket, the storm breaks out and as expected, it’s Dantesque. Within 5 minutes we were under it. We are definitely playing a special chance since our departure! I ask an old man in front of the shop for a place not too far away to eat. He tells me about the pub. A pub... Irish style in the middle of Slovenia... and which would serve good pizzas. Why not. I ask him the approximate distance to get a taste of this beer-pizza pairing as soon as possible, to find out what sauce we will be crunched on. He tells me that we just have to go along the wall and that it is on the other side of the supermarket in the same building.

From the top the view is worth it, but big clouds are coming in the distance and the last thing we want is to get caught in a thunderstorm here. So we continue on our way to the valley, following the Austrian border to begin with. We are north of the north. It’s time to head south to spend the night

4 cheeses, here we are. Indeed, the contrast is amusing. We burst 8 pizzas as big as big, a few pints, then after a pitstop for a general change of plates on my bike, we hit the road again. The rain will have lasted exactly the

Not without difficulty we reach the top. For me, the last few metres are impossible to do alone. Pierre and Simon come to give me a hand to pull the bike up on the last meters. We are at the top of our adventure. The highest point. And we are not alone. A small group of hikers, like mountaineers with walking sticks and camelback, are literally wondering what the hell we are doing here.

195


time of our lunch. We choose a BIS itinerary to reach Bled where our friend Jean-Mi and his girlfriend are waiting for us (not sure and certain that she will be happy to see 8 Lappish beavers arrive in the middle of her couple’s holidays. We won’t disturb them for long). The descent to Bled will be breathtaking. The mist generated by the rain evaporating will give the landscape a mystical look. The ochre rocky bars, bathed in the light of this late summer afternoon, frame our itinerary. These 25 kilometres alone are worth the trip! The asphalt is perfect, cars are few and far between. It is at this moment that we definitively realize that this trip is special and that everything is going to be fine. In the bend of an undergrowth, we go out on a green meadow from where the vapours of the rain dry out, on a background of Slovenian mountains. The visual shock is such that it is impossible not to stop to contemplate. So, of course, you take pictures, lengthwise and crosswise, but above all you are faced with a real aesthetic shock. When we say that the bicycle is what makes life more interesting than the bike, it is also for this kind of encounter. For those moments when you don’t even want to talk anymore, but just enjoy yourself. Those moments when you think that your average, your RPM, your track are only secondary things. That you don’t even want to record your outing, that in fact you tell yourself that you’d rather keep it to yourself and that showing off on Strava doesn’t make any sense. In fact, you are rediscovering travel in the strict sense of the word, and little by little you feel like trimming down all those external parameters that prevent you from enjoying it to the full. So obviously, it’s a lot of work, you want to take photos, update your story, etc... But little by little, we have managed to

keep a time for each thing. Not to mix everything, not to share everything in real time, and just to stay in the kiff as much as possible. We arrive in Bled on the 8pm knock. Ideal aperitif. Our route runs along the lake. We are in front of the image of Épinal de la Slovénie. This lake, in the middle of a forest with this small island in the middle and this bell tower which protrudes. The sky is a little grey, it will not be our most striking visual memory of the trip. We meet up with our friend Jean-Mi on holiday with his half for a small pint of friendship by the lake. He is preparing a kind of folk festival, it’s quite funny to see all these girls and boys dressed like in the 50’s laughing when they see us disembark. Quickly, the sun begins to decline. We have no idea where to sleep tonight. We’ve taken a lot of confidence these last few days, and believe in our lucky stars. When we arrived in Bled, we spotted a few silky pastures that could have welcomed our camp in the best conditions but this would mean having to go back up to find them in the middle of the night... Another parameter, it might rain tonight... we would have to find a barn or something like that to be able to put some things under cover, it would be ideal. Looking at the satellite view of the city, we can see that there are many options available to us. Right across the street, for example, a mini ski resort. We already imagine ourselves camping under the chairlift station at the top of the slope. (idea quickly discarded considering the difference in altitude to be bumped to arrive on site, and this, at night...). We hug our friend warmly and set off in search of a more realistic spot to put down our tents. The strategy is as follows: continue on our trail, go to the supermarket for some beers and find a patch of grass on the outskirts of town. We turn on the lights, take out the

196


phones and start looking. It must be funny seen from the outside, 8 guys on bikes loaded like mules, in the dark, phones on, speaking French and giving the impression that they don’t know where they are going at all. Fun enough for someone called Mita to come and talk to us. Mita is in Bled for the day to have a good time, but now she is going home to the countryside. She suggests we come to her land to camp. At first, be careful, what is this land? Is it on a slope? With animals? Dung everywhere? And also, let’s not forget that it’s free outside ! It turns out that if you change 3 letters in Mita, it’s Michou. And Mita will turn out to be the most Michou in the whole of Slovenia. She takes us on her bike 500 m from the lake, a little higher up, on a totally perfect roadside terrain. Flat, with a nice view over the valley, and above all, with a shelter !!! What a bargain. We had noticed that the Slovenian countryside is full of sorts of mini barns without walls. It’s a bit complicated to explain, but it’s a kind of maxi fence, 10 m high by 10 m wide, made of wood, with a roof and vertical and horizontal dividers. We realised a little late that it is a system designed to stack hay, to dry it and that it is called a Kozolec. So Mita has a beautiful Kozolec in which she doesn’t dry hay, but which is set up as a kind of camping shed without walls, with a cooker, wire for drying clothes etc., etc. And above all, a table! So we find ourselves in this five-star shelter, watching her write us a note in Slovenian to show to the cops or the neighbours if anyone ever came to question our legitimacy to sleep here. She explains us that the neighbours are very nice and that we will surely be able to get cleaned up in their garden tomorrow morning. With our hearts filled with joy at such

generosity, we thank our host and his children warmly and start taking our tents out of the bags. Julien hesitates for a moment to sleep in bivi in the barn, but the waterproofing of the place in case of rain leaves something to be desired. We settle down every 8 at the table with our stoves and toast to the health of this memorable day which seemed to be 5. Tomorrow, we continue our descent towards the south of the country to reach the capital. It will be for us the occasion to sleep in a warm and dry place, and to visit the city a little bit. The idea is to find an AirBnB on arrival and spend a night in a real bed. But tomorrow is another day and what could be more beastly than to take care of booking your accommodation on the day of arrival? Small wake up like this of the families, with the early morning mist lit by the big sun. It rained for a few minutes last night, but nothing serious. We turn the stoves back on for a little coffee. We take out the freeze-dried breakfasts, the remaining eggs and enjoy a breakfast of champions. The programme of the day is quite simple: 70 km and 900 m of D+. A letter to the post office. A healthy walk. Well, perhaps for the first time in the history of this group, what we had planned will precisely come true. So we attack a 100% certified gravel biotope in joy and good mood after having checked well to have left no trace on site. We will pass beautiful forests, nice bridges, we will cross agroforestry tractors from 1869, we will revel in splendid roads of a brand new asphalt, recently redone at the expense of the European Union whose white lines are being traced.

197


In a burst of lucidity, we stop for a pint while looking for a place to sleep tonight. So we find a flat big enough to accommodate the whole gang, with bathroom and kitchen, for a reasonable price and not too far from the city centre. Banco. This pint has whetted our appetite, so we’re going on the hunt for a good place to eat, and our lunch stop of the day will also be memorable. On the advice of a guy in a yellow jersey who had been sucking the aspirin out of us for a while and with whom we ended up chatting, we stopped at the Gostilna Starman in the town of Skofja Loka. It’s a very Slovenian hostel that serves more traditional dishes. We decide to order all the dishes on the menu, 8 large unfiltered beers and put all the phones in a pile in the middle of the table. Molo on mobile phones from now on. Well, you can imagine that we survived this meal. We even had dessert and two more rounds of beer! The Slovenian dishes are quite rustic, but very tasty. Good travel gastronomy. The kind of dish that holds you by the body and puts coal back in the machine. Well, today we didn’t really need that, but it still feels good. Mentally, we start accounting for the beers we’re going to drink today. Spoiler: we’ll end up with about 70 litres. The rest of the day will be a map that is both short and long... short in mileage, but long on the outskirts of Ljubljana, where the entrance to the city is via an endless artery lined with buildings, each one uglier than the next, in pure Yugoslav tradition. One disembarks in the city on the 4pm knocks, to reach the main square of the Slovenian capi-

tal at 4.30pm. A record. Never in history have we finished a map so quickly. Ironically, we don’t even have a tent to pitch tonight! We sit on the terrace, the sun is shining and the shorts have suddenly shortened around us. We order pints for a change and enjoy the atmosphere. But quickly, we have ants in our legs and we decide to go back on the road to take possession of our flats, take a good hot shower and put on a clean shirt to go dancing. The Air BnB that we booked is one of those flats 100% rented for business, with the keys in a small box and where you don’t meet a human to take possession of the place. In a way, fortunately, because I don’t know many people who would be delighted to see 8 cyclists with the smell of labrador and as many dirt bikes entering their newly renovated flat, ransacking the whole floor with their car chocks. We know how to behave, but in these circumstances, we are happy to be autonomous. So we arrive in this flat without a soul and without... hot water. Yes, it was necessary to make a blunder in this idyllic day, it is perhaps a punishment of karma and Mother Nature who took our adultery with the bivouac badly and makes us pay for it. So we find ourselves taking turns showering under water that is about as cool as that of the river 3 days earlier, while the water in the kitchen is close to 80°. No time to become a plumber, we’ll make do with that. We wash 2/3 of our things in the washbasins, we put everything to dry, we put on our best shirt, our best pair of sandals and the capital is ours. Objective of the evening, to take ad-

198


vantage a little of the charm of the city and its legendary beer bars. Antoine draws his application which notes the beers and we leave in search of the best local drinks. And we can say that we will have tasted a lot of different vintages. A big burger later, we reach a kind of hop saturation when the litrage consumed by the team reaches 70 L. So we go home driving on ourselves like alcoholic pangolins, without missing the wrong bus due to my fault and end up with a 3 km walk.

the moment, as far south as possible to avoid a complicated day the next day. The gravel is nevertheless rather silky and we drive at a good average speed to get out of the city under a particularly cloudy sky. We tell ourselves at this moment that the hardest part is definitely behind us, that we are really too strong, that this map is perfect and that we won’t need to push once more to get out of a steeper slope than the steepest of your girlfriends.

What day is it? It doesn’t matter what day it is...

Once is not habitual, we throw ourselves to heart’s content in a totally amazing track, displeasing our two convalescents and we find ourselves in the middle of nowhere, in a forest famous for its bears, pushing our bikes like idiots on slopes at 20% in the middle of the rocks. I don’t know if the bears are scared of the guys in merino jerseys swearing, but in any case, we won’t see a single one that day.

Udine’s departure seems to us already years earlier. The call of the bike itches and we are already back on the road. A small medical point for the two fragile beavers of the team who have both been suffering from stomach aches since the second day. We’re not going to lie to each other, it’s not glorious. Alexis pulls on his legendary resources and is still riding well, but he is clearly handicapped by the current and has some bad moments on the bike. It’s simple, not a pun, not a pun for 72 hours. It’s very suspicious. Antoine makes a remote diagnosis with his friends pharmacists from Charente who all recommend a little rest for the sick. Arthur also blames himself and feels that this day could be his last if he doesn’t get off his feet. So he decides that tomorrow will be a day of rest for him and that he will join us at the seaside by train. We will try to limit the pace for the day, even if it means cutting some passages so as not to lose someone on the way. The day promises to be complex all the same (on the gravel scale): 100 km (of which a good part is off asphalt), we pass in bear land, we cross a 13th century castle tanned in the mountains and we finish we don’t know where for

FALSE

The sky becomes overcast and we begin a gravelly descent of anthology on an absolutely perfect forest track. It’s a smooth, jerk-free descent, with 50 of us on the way down, with small skids and hairpin bends. A real cavalcade totally enjoyable between kids. Something to make us definitively forget this morning’s pushing! We arrive in a lost village just as the rain starts to fall. Ideal to break 8 pizzas in 4 and to go down as many pints. There will still be a few cocas on the table (it is a medicine at the base). We let the rain pass and head for one of the other tourist points of the country: the town of Postojna, which is home to a rather remarkable castle: Predjama Castle, which was built on the cliffside more than 100 m above an abyss, and a network of caves 20 km long. I confess I am particularly excited at the idea of discovering this castle.

199


What was our surprise when we discovered that the caves and the castle are 9 km away from each other and that we will have to retrace our steps in a rugged area to be able to contemplate it. A quick tour of the assembly, the troops are not very hot to add to a day that already contains enough height difference... But guys, just think about it! 123 m above a karstic chasm! It’s unique! Made famous by Erasmus Lüger the robber knight, it’s not nothing! With an inner drawbridge! 38 rooms on 6 levels! My historical and pragmatic arguments did not fail to make them change their minds. Or almost... It is thus by dragging the pedal a little that we attack these 10 km of valleys to the assault of this castle. And it was worth it! (well, from my point of view). This castle has a hell of a look and it would have been a shame to go back to Paris thinking, «too beautiful this Slovenian castle that we didn’t go to see because it would fuck up our average and take us 10 km». One of the teachings of this trip is also to allow ourselves the possibility to fork, cut, extend if there is something interesting to see. Otherwise, you might as well do home training with an RV helmet and a fan. We ingest a coke at 8€, we wake up Alexis who is asleep on the table, prey to stomach aches more diabolical the ones than the others and we start again in the old way to try to catch up our trace. We aim due south almost with the compass towards Iliska Bistrica. It’s already 5pm, so we will have to fuel so as not to plant at night. We then adopt the small train formation for an end of day under the sign of aspiration.

The rhythm is sustained and allows us to arrive a few cables away from our destination. We decide to shorten the map to look for a place to sleep. We stop at a supermarket to get some food and cut through the fields until we see a satisfactory place. A beautiful pasture out of sight, with a view of the valley, a bit of flat, thick grass that will allow me not to feel too much the fact that my mattress deflates completely in 3 hours. The spot is perfect and the bivouac is set up in no time at all. We take the feast out while the night is falling. Tonight we will sleep well, once is not customary (at least 3 hours as far as I am concerned). As expected, Arthur decides not to ride today. He will go to the nearest station by road to reach the coast and rest for a while. It will still make him at the end of a 60 km day, between the fact that the train planned at Iliska Bistrica station never showed up and that the other station in the area is 20 km away... plus the road once there to find the trace and find a place to rest... To finally meet us at the end of the day and learn the day’s amazing things. On our side, we have updated our compasses and the course to keep is now due west. Tonight, if all goes well, we will have our feet in the water while sipping a good pint. But that will be after 90 km and 1700 m of D+ in the Slovenian hills in the south of the country. We should flirt one last time with the 1000 m of altitude before going back down to sea level. On the topo profile of the day, we can see 3 or 4 difficulties, but nothing too bad. We’ll be at the seaside at 4 pm like in the great days! FALSE

200


Do we learn from our mistakes? NO THANKS So we soon find ourselves on one of the B-roads that Slovenia has the secret to, on a dual-taste surfacing. half asphalt - half gravel, to follow this track that has been picked up on an ATV site. An ATV site … Did that give us a clue? Certainly not! Could the notched wheel design on the panels have frightened us? NENNI. Here we are once again on the ground, like idiots, pushing our fucking bikes in the middle of nowhere, with 0 escape route, in 25% of slope of rolling pebbles that ruin the soles of our shoes that are not serrated enough and too rigid for this kind of crap. Once again, we curse the laws of gravity. Once again, we are as proud as peacocks when we reach the top. The descent promises to be as silky as the day before. Except for Alexis, who, in addition to his gastric problems, has a big problem with braking. His pistons are stuck and it literally doesn’t brake any more... Simon then tries a last chance repair. By passing a piece of cord through his brandy vial to clean the device with alcohol. Mixed results, but a five-star repair on the junior beaver scale. All we have to do now is find a place to eat and we will be able to attack the second part of the map which consists roughly of a 30 km descent towards the sea. Who would have thought, stopping at the total PIF in the pampas, without looking at any food site, without even trying to find signs to show us the res-

taurant... who would have thought that we would find ourselves in the Slovenian game institution, the mecca of the civet, as the press clippings framed next to the bar testify. Fate brought us to this tavern, it is up to us to honour it properly. And now for the venison, would you like some wild boar, pass me the mustard for my piece of polenta. In short, happiness within the reach of the undernourished carnivorous human being. 2 hours at the table. Starter, main course, cheese, digeo, dessert, coffee and the bill. We get back on our bikes like Gérard Depardieu on his Mamuth: like big barrels. And we literally let ourselves go down along a very stony path that runs along a freight line towards the sea. It’s a bit of a sport. You lose sight of each other, you wait, only to realise that you are not on the same road, in short, you lose a bit of time but you end up finding yourself correctly to attack the last kilometres of the route. The idea was to arrive by the south of the Slovenian coast, and to ride most of it towards the north over the two days we still have to do. The descent will be done under the sun between the vines of this region famous for its jaja production. It is finally by following the Sicciole salt works that we arrive on the long awaited coast. The sea stretches out its arms to us. We begin to walk along the coast in search of a supermarket capable of supplying us with Magnum double choco and 50 cl cans. This will be done at the Lucija campsite. We refuel in a hurry, time for Arthur to find us, fresh as a roach after his nap and his intense passage in the toilets of «La Pergola», classified since zone SEVESO 3000 non habitable. Quickly, we decide on a spot to swim,

201


as night is already beginning to fall! So we enjoy a sunset with our feet in the water while sipping a well deserved beer while behind us, a group of 10 girls in swimming costumes improvise a fashion photo session for the bachelorette party of one of them. The contrast is quite funny between us Lappish beavers washing ourselves in sea water and the girls in bikinis taking their best pose for posterity. The sun is setting, night is falling and we tell ourselves that maybe we should think about pitching our night tent in not too long! Arthur explains to us that the coast is well endowed with bicycle paths, and that one of them goes through a tunnel and takes us to an agricultural area where we will find a good place to plant. So we briefly enter the land through this remarkable cycle path. It would have been fabulous to spend this last night bivouacking in front of the sea as we did during our tour of the Spanish Basque Country! It’s complicated here. The coastline is saturated in construction and it is impossible to find a belvedere like the one we had 2 years ago. We’ll stop in an orchard, far from prying eyes and pitch our tents without the outside canvas, just with the anti-insect mesh, almost under the stars. Even scarier when in the middle of the night you hear weird boar-like noises wandering 3 m from the tents without daring to light up the headlights for fear of being charged and ending the trip flattened by hooves. So it is by moonlight under our mosquito nets that we fall asleep for the last night of the trip. So we take advantage of it, we take pictures of our feet. As far as I’m concerned, my mattress definitely gave up the night before during a change from the lying position to the sitting position that was a bit

too irritated. The weight concentrated at one point caused the air pressure to rise and the mattress exploded like a good old balloon, probably weakened over the years by the humidity in the air that was blown in. Indeed, mattresses are often inflated after a small can and it is not impossible that the malt/alcohol/breath/yolo mixture has got rid of the walls. So I spread out almost the entire contents of the bags on the floor to recreate a semblance of a mattress. It’s quite effective, but it will take me 4 hours tomorrow morning to fold everything up properly. So it is the sun’s rays licking our toes that come to wake us up. The birds are singing, it’s already warm. Everyone gets up to go and fish in the four corners of the camp. We compare our versions and our prognosis on the sounds of animals we heard prowling around the camp, probably looking for apples that had fallen in the orchard. It takes us a long time to pack our luggage and we start thinking about the day’s programme. Swimming to bathe after a drink to swim a little have a drink meet the friends of Pizza Yolo who are finishing their credit card journey through the Alps. have a drink ride a bike in a cool way eat an ice cream take a boat take a train arrive in Venice take a train arriving in paris. Easy, easy, simple and precise. All this will be wiped away in no time at all without the slightest hitch. FALSE Step 12 will amaze you.

202


So we take the direction of Piran, to do some sightseeing and swim. No shorts, shirtless, shirt, life of leisure. We learned via the multiple instagram stories of the two groups that our friends from the Pizza Yolo Cycling Club are finishing their trip today and that they are also arriving in Piran. So we have a champion breakfast at the bus station, by the water, hoping to meet them. Neither one nor two, the team arrives on their 100 % road rage bike, with 23 tyres and carbon frames. We tell each other about our adventures, we eat a bite to eat, we pick up the first beers. They have to take a bus back to France and it seems that the driver needs a little financial motivation to accept their bikes in his hold... Embrace, then head for the Pointe de Piran, in the heart of the medieval town. We won’t be the only ones to have this idea today. A group of scouts is organising a treasure hunt all over the belvedere. We quietly get undressed for a good swim. We fool around in the water, checking the waterproofness of our paper map. We take advantage of the dolce vita before having to return to the Parisian torpor. We still have a schedule to respect: we decided to take a boat to Trieste, then the train to Venice, then the night train to Paris. Each train will leave on time. For the boat, it is less safe. We found a timetable on the internet, but the information is contradictory and we will have to rely on our lucky star to get there. After all, there are only 30 km left, that’s an hour of cycling, isn’t it? So, without hurrying too much and having said goodbye to Piran, I insist on passing through the tourist route, which will bring us one last push of the families on the stairs of the old town. We enjoy a last panoramic view to go back down on a very pleasant bicycle path along the seawall, which brings us to the Italian border.

We ride at a good speed, the local cycle paths are really remarkable, and convince us that Slovenia is definitely a friendly cycling destination par excellence! They are super well signposted, well maintained and until the contrary is proven, they will have brought us to our destination. That’s how we’ll get to the boat landing stage for Triestre. A guy is waiting on the quay with his bike. We ask him when the next boat leaves, he tells us he can be there any minute... or not. OK, the stress is mounting. As we are in Italy, we tell ourselves that we should still have an ice cream, so we take our courage in both hands to find an open ice cream parlour, which will delight us with a well supplied cone for 2€. We fill the gourds while the quay starts to fill up. The guy at the pier had told us that there was only a limited number of places on the boat for bikes. We are starting to elbow our way to pole position. The boat arrives and indeed the bikes are harnessed on racks at the back without saddlebags. Oh my God. Battle stations. We have to unhook our bikes in triple speed while the other cyclists start to pass us in line. We almost forget 5 of them on the dock while watching the captain manipulate our bikes like an Easyjet baggage handler. Once we are all on board, we do a count and check that nothing has been left on board. Direction Trieste. The crossing is super short, but the boat itself is already an adventure! Then we savour the smell of oil and the view in the industrial port area of this seaside resort which, like most Italian coastal towns, has preferred to reserve the coast for factories rather than beaches.

203


The baggage handler unloads our bikes with delicacy, so much so that he winds a strap in the wheel which has the effect of shooting a fork bag holder at me. We’re happy when it happens on the last day and not the first day we get off the train. I insult him with a big smile. The journey is beginning to seriously feel the end. As far as the bike is concerned, there are only 500m left to ride to the station. As far as the adventure is concerned, there is still one good surprise left... Arriving in Trieste we are right on time for the train. Just enough time to shoot a few portraits on the platform and buy lunch in the carriage. Two hours to kill by updating the networks and sorting through the few hundred photos taken. Arrived at the Venice train station, we are just about to embark on a little trip in the city, just to test the gravel capacities of the city of a thousand canals. Already, we would have been totally missed, but above all, when we arrive at the departure board, we realise that the night train to Paris is cancelled. Amazement. Trembling. Fuck, the trip was so perfect. It had to get fucked up at the last minute... It’s off for a trip to the claims office... where we learn that the locomotive has had a problem, that it’s stuck in France, and that the passengers from the previous day’s train are on their way to Italy as we speak. Basically, it was impossible to reach Venice in time, so the train was cancelled. BUT You can take an Italian high-speed train to Milan.

Except that it leaves in 20 minutes and our bikes still need a big dismantling before they can be transported. Re-branching, huge sweat to get to the platform. Emergency unhooking while the train is entering the station. My bike bag that won’t shut. We all gradually turn into sweaty creatures and the prospect of having to mingle in a train with the rest of the population seems a distant delirium to us. I end up taping my bike to my bag and throwing everything into the train while the stationmaster whistles the departure. I am only liquid. I finish hanging the bags together in the compartments. I end up joining the others in a car at 12°, after changing completely in the train toilets and putting the least dirty clothes in my bags. Direction Milan. Nothing guarantees at this stage that the train to Paris still exists. Arrived at the station, we remember our departure last year, where Louis had saved a tourist from a shameless pickpocket... This time it is night, and it seems we left to spend a lot of time there. Pierre abandons us here. With nothing planned for the next 2 weeks, he will spend the night at the hotel and cycle back to Paris via Switzerland the next day. The train is not yet posted and no one really knows what it is. One scrolls on the news websites specialised in railway news to know where the fucking locomotive is. We almost end up putting our tents out on the platform for an improvised bivouac. The train won’t arrive before 11pm and the Italian policemen can’t find anything else to do than an identity check. It’s midnight when the train arrives at the station. It’s 10 o’clock when we’re in Paris.

204


We’ll learn later that Simon, who for two years has been a subscriber to the night Flixbus from Marseille has not been spared on his return either. If the timetables and his change of bus in Florence went smoothly, what was his surprise to discover on arriving in Marseille that one of the doors of the luggage compartment had... disappeared! Leaving the suitcases of the travellers, in the manner of the «Petit Poucet», like small stones on the motorway of the sun, the suitcases of the travellers. Luckily his bike was him, well stowed at the bottom of the hold!

THE SOLID BEAVERS MANUAL IN 8 LESSONS.

The last swim seems to be 3 days ago, the castle 1 month ago, the communist festival last year and already we feel like going back to the table.

Already, we love bears. Besides, who doesn’t love bears? Honestly, who doesn’t? Slovenia is the land of bears, so we’re already in the bull’s eye. Good vibes about Slovenia at the moment, without pouring out palanques of raging tourists as in certain regions of Spain or Italy. Just the right thing. It’s also within easy reach by train, easily, by the Paris-Venice night train that we experimented last year for our Veni Vidi Bici.

What day is it today? How long have we been away? We are coming to the end of the trip and already so many landscapes, days in the day and adventures around the corner. This is one of the things we like most about these cycling trips with our friends. So we sand down the maps before we leave, we determine as precisely as possible where we would like to pitch our tents, etc. But this year, the fact that we’ve left a little room for improvisation has done us a lot of good. No hotel reservations, no planned mileage, no statistics. No, we move forward as best we can, we stop where we want and we respect two or three rules so as not to lose too much time. In fact, since we regularly define ourselves as a bunch of beavers, we’ll even call them lessons. Because beavers are well known, they like textbooks. These lessons, you’ve already understood them since the beginning of the trip, but it doesn’t eat bread to make a little reminder sting!

LESSON #1 The destination. Vast subject. But central choice in the success of the trip. Not too far away so as not to lose too much time on the way. Not too close to change the magazines a bit. Our choice of Slovenia this year is well thought out.

The sea, the mountains, the plains. Frankly, this country is a mix between the Jurassic Park scenery (the first one, not the one with the erupting volcano) and the Dolce Vita. A delight for the pupils and the taste buds, with its naughty little restaurants that show the closeness to our Italian friends, who have the best cycling food in the world. 10/10 for Slovenia, a special mention for the north of the country and this little piece of the Alps which delighted us with epic climbs and descents. Pro tips beaver: the 4 person cabin of the Thello trains. You unfold the 6 beds and put all the bikes away at the top, OKLM.

205


LESSON #2 The bros. Friendship, solidity, beaver. Leaving in a group is always complex even at this level. Jean-Claude Vegan will not want to eat at the same restaurant as Michel Saucisse, who loves deer meat. Roger LaPince will always want to eat triangle sandwiches while Jean-Pierre QuatreVoix will try at all costs to avoid all the Gravel segments to revel in the freshly laid asphalt at the expense of the European community. It’s not easy to find a balance, and this balance is called GRAVIER. Best team this year, zero tension, adaptability. We’ve all known each other for a little while now and it’s not our first try, but we have to admit that the team was almost perfect this year. All that was missing was the group’s rocket. What do I say, the DRAGSTER: Louis. But perhaps the success of this expedition should be interpreted by its absence? The future will tell us! Pro tips beaver: avoid leaving with strangers. LESSON #3 The map. Central point. Capital. Getting from point A to point B is not so easy. It’s a kind of science itself. As far as we’re concerned, it’s out of the question to show up at the other end of Europe without having a solid idea of the route. Our technique for the past few years has been to find a track that has already been tried and tested (on bikepacking.com for example), then sausage it, modify it, stick it back together with other tracks, if the project needs to be shortened or lengthened.

For Slovenia, the track is a mix of the Slovenia West Loop, but as we don’t like loops too much, and travel is better when you go somewhere, we connected it with a mountain bike track developed by the Slovenian tourist office, which crosses the country from east to west to the sea. We glue it all together with the tools that go well. We use quite a lot TwoNav’s LAND soft, which is so complete on GPX and background map manipulation that we could organise a trek on March... but which has been coded by Martians who don’t have the same notions of software ergonomics as the average human... ideal geek. To draw the itineraries ourselves, we’re rather on RideWithGps or Komoot, which are a bit simpler to use. The CRUCIAL moment in this process is the day to day breakdown. And here, be careful not to have your eyes bigger than your stomach because, as we remind you, there is a RATIO OF ROAD/ GRAVEL EQUIVALENCE. 1 km of road = 4 km from Gravel. So the clever ones who will want to organise a road trip for 8 people with days of 120 km in the Gravel pampas GR20 style with portage and bike ride... Good luck, we tried it, well it doesn’t work. Pro tips beaver: 70 km is good. You have more time to drink beers and pitch your tent. During the day! LESSON #4 The frames. So here we are, far from judging each other’s configurations. We have seen some of them climb the block with a cantilevered cyclocross bike and a defective freewheel and get away with only 8 punctures. A few imperatives all the same. For a successful trip, there is one rule, one entry ticket, which should

206


be compulsory: A REPLACEMENT DERAILLEUR HANGER. While you’re at it, think about a quick link, new derailleur rollers, a pair of cables, new brake pads, a good multitool and a fucking first-aid kit. For the rest, it’s up to you (if possible in titanium, but that’s just our opinion), we’re open to anything. We just put a veto on the mountain bike frames with road hangers and on the gravel with extensions. In the end, we don’t have two identical bikes in the group. It’s a bit like a sausage fair (in titanium) between groups, tyre widths, saddlebags... Pro tips beaver: for tyres, the wider the better. For panniers: the more waterproof, the less annoying it is. For developments and cassettes: the bigger it is, the better it fits. Afterwards, you can do whatever you want with it! LESSON #5 Food. A lesson quite close to lesson #1. If you don’t like tapas, avoid Spain. If you like to eat, go to Italy. But be careful with the excess of all kinds of local food. To claim that our Slovenian trip went quite smoothly is a bit of a lie. For two of us, the trip was a way of the cross under the sign of poo. Following a slightly too copious Moroccan couscous on the bivouac of the first evening, Arthur will lay a mythical cake 3 m from his tent and will develop a chronic stomach ache during almost the whole trip. A stomach ache which will push him to shorten one of the days in the mountains to take a little rest and start off again in style. For Alexis, it was a trip that took place almost entirely without the straps of his shorts. We’ll let you guess why. The cause of his gastric worries remains, at this time, one of the greatest enigmas of modern medicine.

Our method on a trip, plan a mix between freeze-dried dishes (we get our supplies from freeze-dried & co, the only ones that have Neapolitan astronaut ice cream) and local food. Pro tips beaver: a lifestraw if you are a bit fragile of the bidou. LESSON #6 Timing management. A successful day on a bike is a day without a hitch, without a glitch, without waiting, without slowing down. A day where by noon you’ve already folded half the map. A day when you pitch your day tent and your average speed including breaks is above 5 km/h. In short, a day on the move. For that, the alarm clock must ring early. Very early. It takes 2 hours for a beaver club to fold up 4 tents and put away 8 bags while having lunch on site. So avoid taking an extra hour by stopping at the bakery after 4 km. Instead, take a refreshment the day before, to enjoy your chocolate bread still warm in your down duvet during a family #WakeUpLikeThis. Also limit the length of the lunch break. We all like to hang out at the family table and have dessert and coffee around 4:00 pm. But that’s not going to be possible if you want to pitch your day tent. Pro tips beaver: think of the 2 € pint of beer that awaits you at the end of the day to minimise unnecessary breaks in the afternoon. LESSON #7 The weather. It is not Évelyne Dhéliat who wants. Weather forecasting is both a science and an art. It is also a shamanic activity that consists in imploring Mother Nature to spare us (see the BTR report).

207


Whatever happens, it is Mother Nature who decides. So it’s best to try to deal with it. For that, Slovenia has brought us its share of surprises. Nice weather at the top of the pass and heavy downpour when we arrive at the bottom. We often passed between the drops, trying to predict the rainy weather as much as possible thanks to the various online rain radar tools. Do not underestimate the wind as well, which can turn a walk in the park into a nameless ordeal. Slovenia is not so green for nothing. It rains here most of the year, even in summer. We were very lucky this summer and were able to pass between the drops. Whether for bivouacs or wrinkles. Pro tips beaver: take a night at the hotel if it is expected to rain a lot during the night. Honestly, that’s not cheating. In the worst case, you do as we do by choosing an Air BnB with the hot water broken, so you will stay in the beaver philosophy. LESSON #8 Cycling is what makes life more interesting than cycling. Hey kid, cycling is fun, but don’t forget that the rest is cool too. So don’t miss out on the little castle, the medieval village, the local speciality so as not to lower your average. By the way, turn off this shitty «auto pause» that beeps all the time. Statistics are good for accountants. Here we’re talking about the great outdoors and adventure and we’re not going to lie to each other, no one cares about your watts on Zwift. Enjoy the landscape, watch for animals, stop to swim with the bears, eat an ice cream, poop in the nature, stop to look at the landscape with your eyes instead of taking pictures without stopping. Talk to your friends and put all the phones in the middle of the table when you eat. Take a deep breath, eve-

rything will be fine. We are the first to scroll and feed Instagram during our travels. It’s common knowledge that we take more pictures than we do kilometres, but this year we tried to lift the pedal a little on the mobile phones and it feels good. As a result, in Slovenia we were able to enjoy orthodontist sunsets, we looked at bears, saw a castle in a mountain, the scenery of Jurassic Park. We saw hikers and golfers in the middle of our track, we bathed in the river, in a lake and in the sea. We laughed and drank about 70 L of beer in Ljubljana and took a flat for a ride without the bikes. We cooked at the foot of our tent, we took lots of pictures, with lots of cameras to remember all this because of the hangover. We pooped in nature. Some of us pooped several times in half a day. We escaped the rain in front of supermarkets, we planted during the day almost every day. We drank cans like hobos next to 8 chicks who were taking pictures in swimming costumes. We made drawings on our map. We had a map. We took trains, a little more than we had planned. We took the boat too, because a boat is always an adventure. We ate pasta, pizzas, couscous, aligots, deer, wild boar, not enough greenery. We met some nice people who lent us a hut. We hardly broke anything. We came back almost intact. Thanks to lessons 1 to 7 for making all this possible. We will come back to all these adventures in a short while with our little annual publication, be sure of it! In the meantime, don’t hesitate to write your own manual and enjoy the beaver life in the great outdoors.

208


Thank you for reading

209


HUGHES

210


BIKE

OFF THE BIKE

Cadre/Fourche : Kona Rove Ti 56 / Whisky n9 Transmission : Shimano XT - 11/42 Roues : Roval Control Pneus : WTB Riddler 45 Cintre : Salsa Cowbell Périphériques : Thomson / Lynskey Titanium Pédales : Time ATAC Selle : WTB Volt Titanium GPS : Garmin 1000

Hygiène : Brosse à dents, Dentifrice, Savon, Gant, Serviette, Talc Fringues : Tee, Doudoune Patagonia, collant Merinos, Short, Chemise Flanelle, Chapeau, Short de bain Sandales : TEVA Papiers : CB, ID Pharmacie : Mouchoirs, Crème solaire, Stick lèvre Digitale : Powerbank Iphone Autre : Sac Ultra Light

BAGAGERIE Sacoche de selle : Ortlieb Sacoche de cadre : Type 2 Manufacture Sacoche de cintre : Ortlieb Sacoche top tube : Type 2 Manufacture Fourche : Restrap dry bag Foodpouch : Cordel cycling

TOOLS Multitool : Blackburn Tradesman + mèches Lubrifiant : Squirt Sealant : Stans Reparation : Kit mèche CAA x1 Kit Co2 : Lezyne Pompe Autre : Voile Straps

CAMP GEAR Tente : DD Hammocks - Superlight Pyramid tent Matelas : Nemo Tensor 20R Duvet : Hardwear Mountain Phantom Spark Oreiller : Sea To Summit Aeros Ultralight Popote : Alpkit MytiMug 650 Rechaud : Alpkit ultralight Titanium Spork : Alpkit Titanium Cup :Titanium cup Knife : Baladéo Papagayo skinny Food : Liophilise & co Café: Oui merci Barres : Cliff Frontale : Petzl

ON THE BIKE Jersey : Café du cycliste Short : Café du cycliste Bib : Café du cycliste Casque : Abus Airbreaker Chaussures : Giro empire VR90 Chausettes : Café du cycliste Coupe vent : Rapha / Patagonia Veste de pluie : Café du cycliste Flask : Vargo Titanium - Whisky Appareil photo : Contax TVS Titanium

211


PIERRE

212


BIKE

OFF THE BIKE

Cadre/Fourche : Cannondale Topstone AL 2019 Transmission : Shimano 105 / Ultegra RX. Rotor 3D spidering 46/30 x 11/34 Roues : Mavic Allroad Pro UST Pneus : WTB Nano 40c Cintre : Salsa Cowbell Périphériques : Thomson Pédales : Time Atac XC4 Selle : SMP Well GPS : Garmin Edge 1030

Hygiène : Brosse à dent - dentifrice, Savon, Serviette ultralight sea to summit, Gant de toilette Fringues : tshirt, Doudoune Uniqlo, Collant long, Tong, Maillot de bain Papiers : CB, Passeport, Carte européene d’assurance maladie Pharmacie : Dolipranne / lingette antisceptiques / pansement, Kit arrache tique, Mouchoirs Digital : Powerbank Easy Acc 20000mAh, Samsung A3 2017 Autre : Sac ultralight pour les courses

BAGAGERIE Sacoche de selle : Apidura saddle pack dry Sacoche de cadre : Apidura frame pack dry Sacoche de cintre : Giant Scout handlebar Harness + Sulfite Gear accessory bag Sacoche top tube : Blackburn Outpost top tube bag + Generique Fourche : Restrap Dry bag Foodpouch : Cordel

TOOLS Multitool : Leatherman Wave Lubrifiant : WD40 dry condition Sealant : Stans Race Reparation : Kit meche Reparation : Kit rustines CAA x3 Kit Co2 : Zefal EZ Control FC Pompe : Air Profil Micro Autre : Rayons de rechange Patte de derailleur Plaquettes de rechange Serflex

CAMP GEAR Tente : NatureHike Cloud 2 Matelas : Thermarest NeoAir Xlite Duvet : Wilsa Ultralite 150 Oreiller : NatureHike Ultralight pillow Popote : Alpkit MytiMug 650 Rechaud : Alpkit Kraku Spork : Decathlon Cup : Ti cup Knife : Leatherman Wave Food : Lyophilise & Co Café : Uaimii do Brazil Barres : Cliff + Gerble Frontale : Forclaz

ON THE BIKE Jersey : PCR Gravier / PCR DMtex Short : Mavic allroad Bib : PCR Gravier / PCR DM tex Casque : Giro Atmos 2 Chaussures : Mavic Crossmax Chausettes : PNS BRUTALE Coupe vent : Castelli Poggio Veste de pluie : Mavic Essential H2O Baselayer : Mavic Coldride+ / Rapha Pro Team Manchettes / Jambières : Castelli Nanoflex Flask : Ti Punch Appareil photo : Sony RX100 IV

213


JULIEN

214


BIKE

OFF THE BIKE

Cadre/Fourche : Genesis Croix de fer 2014 Transmission : Sram GX / Sram Rival 38/26 11/36 Roues : Mavic Allroad 650b Pneus : WTB Venture 650x47c Cintre : Salsa Cowbell Périphériques : Thomson Pédales : Look Enrage Ti Selle : WTB Volt Titanium GPS : TwoNav Vélo

Hygiène : Brosse à dent, dentifrice, Savon Fringues : tshirt café du cycliste, Doudoune Patagonia Nano Hoody, Collant long, tshirt mérinos, Maillot de bain, short Patagonia Papiers : CB, ID, Pharmacie : Creme Solaire Avène 50 Sport Digital : Powerbank Easy Acc 20000mAh, Iphone 11 Autre : Sac ultralight Decathlon

TOOLS

BAGAGERIE

Multitool : Blackburn Wayside Lubrifiant : Nope Sealant : Mavic Reparation : Kit meche Reparation : Kit rustines CAA x1 Kit Co2 : Lezyne Control Drive + cartouches Pompe : Blackburn Autre : Scotch

Sacoche de selle : Apidura saddle pack 17L Sacoche de cadre : Cordel Cycling Sacoche de cintre : Cordel Cycling Fourche : Restrap Dry bag Foodpouch : Cordel Cycling

CAMP GEAR Tente : Celle de Pierre Matelas : Decathlon Light Duvet : Wilsa Ultralite 150 Oreiller : Frendo Ultralight pillow Popote : Alpkit MytiMug 650 Rechaud : MSR Pocket Rocket Spork : Decathlon Cup : SnowPeek titanium Knife : Opinel Food : Lyophilise & Co Café : Belleville Brulerie Barres : Cliff + Gerble Frontale : Petzl

ON THE BIKE Jersey : Rapha Short : Overland Bib : Rapha Explore / Cafe Du Cycliste Casque : Mavic Ksyrium Pro Chaussures : Giro Privateer Lace Chausettes : Rapha Explore / Cafe Du Cycliste Coupe vent : Rapha wind jacket Veste de pluie : Mavic Essential H2O Baselayer : Rapha / Cafe Du Cycliste Manchettes / Jambières : Attaquer Flask : Flor de Cana 18 Appareil photo : Ricoh GR / Canon 500D

215


ALEXIS

216


BIKE

OFF THE BIKE

Cadre/Fourche : Kona Rove Ti / Fourche 3T Transmission : Sram Force / Sram Gx Roues : Mavic Crossride Pneus : WTB Riddler 45 Cintre : Fsa alu Périphériques : Thomson Pédales : Time Atac Selle : WTB Volt GPS : Garmin edge 800

Hygiène : Brosse à dent manche coupé , échantillon de dentifrice, Échantillon de savon, serviette microfibre Décathlon, gant de toilette Fringues : Tee-shirt Dousoune uniqlo, collant mérinos, claquettes Adidas , short de bain tribord Papiers : CB, ID Pharmacie : Aspirine, Smecta, Antiinflamatoire, Pansements, Désinfectant, Mouchoirs, crème solaire Digital : Powerbank RAVpower, chargeur multiple RAVpower, Samsung Galaxy S8 Autre : Sac pliable Décathlon

BAGAGERIE Sacoche de selle : Apidura saddle pack Sacoche de cadre : Apidura frame pack Sacoche top tube : Apidura Fourche : Apidura handelbar pack / Dry bag Ortlieb Foodpouch : Cordel

TOOLS Multitool : Allen Reparation : Rustine Velox CAAx4 Kit Co2 x4 Pompe : Blackburn Core co2 Autre : Sangles, Serflex

CAMP GEAR Tente : DD Hammocks - Superlight Pyramid tent Matelas : Sea To Summit Ultralight Duvet : Wilsa Ultralite 150 Oreiller : NatureHike Ultralight pilow Popote : Alpkit MytiMug 650 Cup : SnowPeak Ti Knife : Laguiol Food : Lyophilisé MX3 Café : blend 1789 - L’Atelier de Torréfaction Barres : Cliff, Chimpanzé, Gerble Frontale : Petzl

ON THE BIKE Jersey : PCR Gravier dmtex / PCR dmtex Short : Pantashort D4 Bib : PCR Gravier dmtex / PCR dmtex Casque : Giro Aeon Chaussures : Giro gravel Chausettes : Mavic / Attaquer Veste de pluie : Rapha rainjacket Baselayer : Rapha mérinos Manchettes / Jambières : Mavic mérinos Flask : Laguiole Appareil photo : Celui de Renaud

217


RENAUD

218


BIKE

OFF THE BIKE

Cadre/Fourche : LITESPEED GRAVEL G5 Transmission : Groupe SHIMANO 105 chape longue Cassette 11-40 Roues : Mavic Allroad Pneus : WTB Riddler 37c Cintre : IDUNO Périphériques : Thomson Pédales : Time ATAC Selle : WTB Volt Titanium GPS : TwoNav Vélo

Hygiène : des gants de toilettes et une serviette et du savon, Brosse a dent et dentifrice, Crème solaire Aesop Fringues : Doudoune Patagonia Nano, Collant long decathlon merinos, pantalon decathlon ultra light, Maillot de bain, TEVA Digital : Batterie Externe RAVPower 26800 mAh + cable Iphone 10 Autre : Sac ultralight decath à 4€ pour les courses

BAGAGERIE Sacoche de selle : Apidura + Anti Sway WOHO Sacoche de cadre : Cordel Cycling FULL FRAME Sacoche de cintre : homemade camera bag Fourche : Restrap Dry bag Foodpouch : Cordel Cycling

TOOLS Multitool : Decath à 5€ Lubrifiant : no thanks Reparation : kit mèches CAA x1 Kit Co2 : Lezyne Control Drive + cartouches Pompe Autre :Rislans, Scotch electricien

CAMP GEAR Tente : DD Hammocks - Superlight Pyramid tent Matelas : Nemo Tensor 20R Duvet : Wilsa ultralite 150 Oreiller : NO NEED CHUI UN COWBOY Popote : Vargo BOT Rechaud : Alpkit ultralight titanium gas stove Spork : VARGO Cup : Snow Peak Titanium Knife : Leatherman SIGNAL Food : Lyophilise & Co Café : oui merci Barres : CLIFF Frontale : Petzl

ON THE BIKE Jersey : Pedaled short sleeve merino jersey Short : Chrome Bib : Rapha Casque : Mavic Chaussures : Mavic allroad pro Chausettes : PNS BRUTALE mérinos Coupe vent : NO NEED Veste de pluie : Rapha rain jacket CORE Baselayer : Rapha merinos Flask : Cognac Appareil photo : Mamiya 7 + 43mm, 5D Mkii , drone DJI Spark Film : PORTRA 160VC

219


SIMON

220


BIKE

OFF THE BIKE

Cadre/Fourche : Genesis Fugio custom Transmission : Sram force cx1 - 38t x 11/42 Roues : Wtb / Chris king 650b Pneus : WTB Ranger 27.5 x 2.25 Cintre : Salsa Cowbell Périphériques : Thomson Pédales : Shimano XT Selle : Specialized Power expert GPS : Wahoo Bolt

Hygiène : Brosse à dents, dentifrice, Savon, Serviette Fringues : Sweat, T-shirt, Short, Bonnet, Espadrilles, Musette Papiers : Carte bleu, Passeport, Cash Pharmacie : Crème solaire, Ibuprofènes, Baume à lèvres Digital : Batterie Externe RAVPower 26800 mAh + cable Iphone + cable Autre : Dry Bag

BAGAGERIE Sacoche de selle : Cordel Cycling Sacoche de cadre : Cordel Cycling Sacoche de cintre : Cordel Cycling

TOOLS Multitool : Wolftooth - Pack Pliers Lubrifiant : mini bidon lub Sealant = Orange sealant 120ml Reparation : mèches Reparation : kit rustines CAA x1 Kit Co2 : Lezyne Control Drive + cartouches Pompe : Lezyne Pressure Drive Autre : Rislans, sifflet, -chiffon

CAMP GEAR Tente : DD Hammocks - Superlight Pyramid tent Matelas : Sea To Summit Ultralight Duvet : Wilsa ultralite 150 Oreiller : Sea To Summit Aeros Ultralight Popote : Esbit 400ml Rechaud : Optimus Crux Lite Spork : Spork Ti Esbit Cup : Cup ti Alpkit Knife: Laguiole Food : Lyophilise & Co + locale Café : Café Barres : Baam Marseille Frontale : Decathlon

ON THE BIKE Jersey : Café du Cycliste Barbara & Marina Short : Café du Cycliste Renée Bib : Café du Cycliste Helene Casque : Giro Synth Noir Chaussures : Giro empire VR90 Chausettes : Café du Cycliste Merinos Coupe vent : Café du Cycliste Dorothée Veste de pluie : K-way Flask : Bas-armagnac Appareil photo : Canon A1 - 50mm FD 1.4 SSC Film : kodak 200 gold x5

221


ARTHUR

222


BIKE

OFF THE BIKE

Cadre/Fourche : Rychtarski custom Transmission : Shimano Ultegra Hydro & XT M8000 Roues : WTB Kom i29 X Hope Pro 4 Pneus : WTB Riddler 45c Cintre : Salsa Cowbell Périphériques : Thomson Pédales : Time Atac XC4 Selle : WTB Volt titanium GPS : Garmin Explore

Hygiène : Brosse à dent - dentifrice, Savon Fringues : Short Patagonia, Tee shirt Patagonia, Chemise flanelle, Doudoune Uniqlo, Tee shirt Merino Papiers : Passeport + CB + cash

BAGAGERIE Sacoche de selle : Apidura saddle pack dry Sacoche de cadre : Custom Type 2 Manufacture Sacoche de cintre : Custom Cordel

CAMP GEAR Tente : Tartp Tent DD Hammock Matelas : Nemo tensor 20r insulated Duvet : Wilsa Ultralite 150 Oreiller : Sea to Summit Popote : Alpkit MytiMug 650 Rechaud : Alpkit Kraku Spork : Vargo titanium spork Cup : Ti cup Knife : Opinel Food : Lyophilise & Co

ON THE BIKE Jersey : PCR Gravier Bib : PCR Gravier Casque : Giro Cinder Chaussures : Lake Chausettes : PNS & Rapha brevet Veste de pluie : Rapha rain Jacket

223

TOOLS Reparation : Kit meche Kit Co2 : Zefal EZ Control FC Pompe : Pompe Lezyne micro drive + CO2 pump Autre : Maillon rapide + tools + rislan


ANTOINE 224


BIKE Cadre/Fourche : Open Up - Cyfac Paint Job - 3T boosté par la clinique du Carbone Transmission : Sram Red 11v Roues : Enve M50 X Chris King Pneus : WTB RIDDLER 40 Cintre : Enve Périphériques : Enve Pédales : Look X-Track Race Selle : Brooks C13 Carved GPS : Wahoo

BAGAGERIE Sacoche de selle : Apidura Sacoche de cadre : Apidura

CAMP GEAR Tente : DD HAMOCKS TIPI Matelas : AlpKit. Percé le denier jour. Duvet : D4 Oreiller : D4 Popote : MSR4

ON THE BIKE Voile Strap et Sac Waterproof Guy Cotten N°0 installé sur des cargo cage. Bibon de grande qualité naturelle SIGG -

OFF THE BIKE Fronde pour tuer les bête sauvage, Flask : Cognac pour le moral Autre : briquet tempête HPA et filtre à café Ouïgours.

225


Photos : Arthur Ferraud, Renaud Skyronka, Julien Sommier, Simon Taulelle Textes : Renaud Skyronka Design et mise en page : Julien Sommier


www.pcrgravier.com


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.