Phonétique et Phonologie Auteur du cours: Fabián Santiago
Phonétique et Phonologie Unidad 1 Les phénomènes sonores de la langue
Presentación Soyez les bienvenus au cours Phonétique et Phonologie. Dans ce cours, nous allons partager de nouvelles connaissances et des expériences qui vous seront d’une très grande utilité dans votre spécialisation en didactique du français langue étrangère. Sachez que moi, auteur du cours, et votre tuteur assigné, nous avons toute la disponibilité de vous accompagner pendant votre formation à distance dans ce cours. Ce cours a pour objectif de vous initier aux domaines de la phonétique et la phonologie, deux disciplines où se rencontrent des spécialistes de différents domaines et savoirs de l’homme. Quelle est la nature des sons de la parole? Quels sont les phénomènes d’ordre articulatoire, acoustique et perceptif intervenant dans la production et la réception de la parole? Comment les sons se structurent-ils dans les différents systèmes linguistiques? Comment acquiert-on un système de nouveaux sons d’une langue étrangère à l’âge adulte? Comment fait-on parler une machine à travers la synthèse vocale? Pour répondre à ces questions, sont concernés linguistes, chercheurs du langage, phonéticiens, enseignants des langues maternelles et étrangères, spécialistes dans la communication parlée (ingénieurs et informaticiens spécialisés dans la synthèse vocale et la reconnaissance de la parole), orthophonistes, entre autres. Ce cours se veut à la fois une introduction aux notions élémentaires en phonétique/phonologie et leur application à la didactique du français langue étrangère/seconde. Il doit fournir aux spécialistes en didactique du français langue étrangère les connaissances élémentaires sur (i) la production et la réception de la parole, (ii) la phonologie du français, les particularités phonétiques des sons et la prosodie du français. Il doit fournir également la possibilité d’appliquer ces connaissances théoriques dans des approches didactiques de la prononciation du français langue étrangère. La démarche de ce parcours se base sur des exercices de (i) théorisation (exposition et appréhension des concepts à travers de lectures d’articles, d’ouvrages et contenus diffusés dans les sites de laboratoires et d’associations de phonéticiens experts), (ii) d’application (résolution de tâches et d’exercices proposés dans le site) et d’évaluation formative (exercices d’auto-évaluation, échanges de discussions et réflexions entre étudiants et tuteurs dans les forums, chat, etc.). Le cours se déroule dans quatre unités, et est structuré pour être suivi en 64 heures. Je vous conseille de parcourir tout le site, ses contenus et ses activités afin de vous familiariser avec ce cours. Je vous souhaite encore une fois la bienvenue et vous invite à me contacter par courrier électronique pour toute information concernant le cours Phonétique et Phonologie.
Fabián Santiago Auteur du cours Phonétique et Phonologie FES ACATLAN, UNAM
Objetivos generales Les étudiants ayant suivi ce parcours devront être en mesure de:
comprendre les caractéristiques phonétiques de la langue française et du système phonologique du français ;
appliquer les connaissances acquises dans les domaines de la phonétique et la phonologie à la didactique du français langue étrangère.
Unidades de aprendizaje Unité 1. Les phénomènes sonores de la langue Unité 2. Les sons du français Unité 3. La prosodie du français Unité 4. La phonétique et la phonologie appliquées en français L2 Método didáctico Principes du cours : 1. Démarche développant l’esprit scientifique : profil de l’étudiant Ce cours a pour but de vous faire naître l’esprit scientifique de la recherche dans les domaines de la phonétique et la phonologie. Pour faire une bonne recherche (théorique ou expérimentale) dans n’importe quel domaine scientifique il faut : être curieux ; se poser un vrai problème ; avoir envie de résoudre les choses ; lire ; être passionné de votre esprit scientifique. Qui cherche, trouve ! 2. Démarche développant les connaissances théoriques: Lecture des contenus obligatoire
Pour chaque unité, les contenus seront exposés sous la forme de : texte rédigé par l’auteur (pour télécharger la version imprimable en format PDF, faire clic ici ; pour contacter l’auteur du cours, envoyer un mail à Fabian Santiago : rotinet@hotmail.com) ; présentations PowerPoint (pour télécharger toutes les présentations PowerPoint du cours, faire clic ici) ; articles (pour télécharger tous les articles du cours, faire clic ici) ; extraits des ouvrages (pour télécharger tous les extraits des ouvrages, faire clic ici) ; dont la lecture est indispensable et obligatoire. Pour chaque unité est proposée une série d’ouvrages complémentaires dont la lecture est optionnelle. Ces ouvrages sont conseillés au lecteur voulant approfondir ou éclairer les contenus exposés dans ce cours. 2. Démarche développant les connaissances: réalisation des activités dans le site. Il y a deux types d’activités qui se déroulent chronologiquement dans le site: les activités obligatoires et les activités optionnelles. Seules les activités obligatoires sont objet d’une pondération pour l’évaluation finale (v. Évaluation du cours), et d’une correction de la part du tuteur du cours. Les étudiants doivent réaliser toutes les activités classées dans le site comme “obligatoires”. Ces activités sont essentiellement la réalisation de certaines tâches de recherche, échanges de commentaires et de réflexions dans les forums, entre autres. Les activités optionnelles ne font pas objet d’une pondération pour l’évaluation finale ni d’une correction de la part du tuteur. Cependant, leur réalisation est fortement conseillée pour approfondir les connaissances acquises. Ces activités sont essentiellement des exercices d’auto-évaluation, la réalisation de certaines tâches de recherche et des exercices complémentaires. 3. Démarche développant les habilités: les savoir-faire Plusieurs kit de survie sont proposés dans ce site: maîtrise de certains logiciels, expériences, traitement du signal, etc. Vous découvrirez les tutoriels tout au long de la première unité. 4. Démarche développant la consolidation des acquis: remise de deux devoirs à la maison Deux devoirs à faire à la maison font l’objet de l’évaluation finale (v. Évaluation du cours). Le devoir 1 consiste à la réalisation d’une série d’exercices portant sur les contenus des unités 1 et 2. Le devoir 2 consiste à la réalisation d’une série d’exercices portant sur les contenus de l’unité 3. Pour connaître les dates de la remise de ces deux devoirs, voir le calendrier du cours en faisant clic ici. 4. Démarche d’application de l’esprit de recherche scientifique: remise d’une proposition didactique (application) ou examen final (théorisation) Avant la fin du cours, les étudiants pourront opter pour la réalisation d’une des deux activités faisant partie de l’évaluation du cours: la remise d’une proposition didactique ou un examen final. Remise d’une proposition didactique : il s’agit de la rédaction d’un document dans lequel l’étudiant doit aborder une problématique ayant un rapport avec la didactique de la prononciation du français L2. Il s’agit essentiellement d’une proposition didactique fondée et argumentée avec les connaissances acquises dans ce cours dont le but est d’améliorer un problème rencontré en salle de classe portant sur un phénomène de prononciation en particulier. Par exemple: la didactique des voyelles nasales [ã], [ɔ̃] et [ɛ̃], les consonnes [f]/[v], les patrons intonatifs des assertions et des questions, etc. Pour connaître les caractéristiques de la rédaction de ce document, (nombre de pages/mots, contenus, structure, etc.) faire clic sur “Maquette Proposition Didactique”.
Examen final: il s’agit d’un examen en ligne de 20 items sous la forme V/F, QCM et questions ouvertes évaluant tous les contenus de toutes les unités abordées dans le cours. Les étudiants devront informer le tuteur du cours de la modalité choisie pour ce dernier point trois semaines avant la fin du cours. Evaluación L’évaluation de ce cours est pondérée comme suit: 1. Réalisation des activités obligatoires dans le site: 30 points 2. Remise des deux devoirs à la maison: 40 points (20 points pour chacun) 3. Proposition didactique ou examen final: 30 points Total= 100 points La note finale dans les actes sera attribuée selon les points obtenus et suivant la correspondance ci-dessous: Entre 91 et 100 points = 10 (dix) Entre 81 et 90 points = 9 (neuf) Entre 71 et 80 points = 8 (huit) Entre 61et 70 points = 7 (sept) Entre 50 et 60 points = 6 (six) Entre 0 et 49 points = NA (non admis Referencias bibliográficas y sitios de interés Références: Unité 1 Ashby, P. (2009). Understanding phonetics. London, Hodder Education. Brandao de Carvalho, J., N. Nguyen et S. Wauquier. (2010). Comprendre la phonologie. Paris, PUF Collection Linguistique Nouvelle. Benveniste, E. (1966). Problèmes de linguistique générale I. Paris, Gallimard. Benveniste, E. (1974). Problèmes de linguistique générale II. Paris, Gallimard. Carton, F. (1974). Introduction à la phonétique du français. Paris, Bordas Études 303. Crystal, D. (2003). [5è éd.]. A Dictionary of Linguistics and Phonetics. Oxford, Blackwell Publishing. Hidalgo, A. et M. Quilis. (2012). La voz del lenguaje: fonética y fonología del español. Valencia, Tirant Humanidades. Hualde, J.I. (2005). The sounds of Spanish. Cambridge, Cambridge University Press Johnsons, K. (2003) [2è éd.]. Acoustic & Auditory Phonetics.Oxford, Blackwell Publishing. Kent, R. D. (1997). The speech sciences. San Diego-London, Singular. Keller, E. (1994). Fundamentals of phonetic science. In E. Keller (éd.), Fundamentals of Speech Synthesis and Speech Recognition: Basic Concepts, State of the Art, and Future Challenges. 5-21. Chichester: John Wiley Ladefoged, P. (1975). A course in phonetics. New York, Harcourt Brace Jovanovich. Ladefoged, P. et I. Maddieson. (1995), The Sounds of the World’s Languages, Oxford, Blackwell Publisher. Lehmann, A. (2005). Introduction à la lexicologie. Paris, A. Collin. Llisteri, J. (1996). Los sonidos del habla. In C. Martín (éd.). Elementos de lingüística. 67-128. Barcelona, Octaedro. Malberg, Bertil. (1976). [4e éd.]. Phonétique française. Malmö: Liber Laromedel. Quilis, A. (1998). Principios de fonología y fonética españolas. Madrid, Arco Libros. Quilis, A. (1981). Fonética acústica de la lengua española. Madrid, Gredos. Santiago, F. (in press). Guide Stratégique pour l’Apprentissage en Autonomie et du cours Phonétique et phonologie du français. Mexico: Université Nationale Autonome du Mexique. Saussure, F. (1995). Cours de linguistique générale. Paris, Payot et Rivages.
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Phonetics: The sounds of spoken language http://www.uiowa.edu/~acadtech/phonetics/ Phonétique du français québécois http://www.ciral.ulaval.ca/phonetique/Default.htm Real Academia Española http://www.rae.es/rae.html The interactive IPA chart (Page d’Eric Amstrong) http://www.yorku.ca/earmstro/ipa/index.html Varieties of English http://www.ic.arizona.edu/~lsp/ Visualisation de l’articulation des sons et l’alphabet phonétique http://homes.chass.utoronto.ca/~danhall/phonetics/sammy.html Cours de phonétique disponibles en ligne: A course in phonetics (Peter Ladefoged) http://www.phonetics.ucla.edu/course/contents.html Cours de Phonétique, Section de Linguistique, Université de Lausane http://www.unil.ch/ling/page12580.html Cours de Phonétique, Université de Lausanne http://www.linguistes.com/phonetique/phon.html Introduction to Phonetics page by page http://homepage.ntu.edu.tw/~karchung/phon1index.htm Des outils en ligne: Audacity: logiciel libre, gratuit et multi-plateforme pour l’enregistrement et l’édition de sons http://audacity.sourceforge.net/?lang=fr Fonetizador en español. http://www.fonemolabs.com/parminimizador.html#bota Praat: doing phonetics by computer (logiciel Praat à télécharger et installer obligatoirement) http://www.fon.hum.uva.nl/praat/ Silabadeor y transcriptor fonético y fonológico en español http://www.respublicae.net/lengua/silabas/ WinSnoori: Free software for Speech Analysis http://www.loria.fr/~laprie/WinSnoori/
Didactique de la prononciation en L2: Exercices de phonétique http://phonetique.free.fr/ Phonétique Corrective et Prosodie du Français http://courseweb.edteched.uottawa.ca/Phonetique/ Phonétique Française FLE, Université de Léon http://www3.unileon.es/dp/dfm/flenet/phon/indexphon.html Tips de prononciation en pour les anglophones http://www.bbc.co.uk/languages/french/lj/pronunciation/ Pronunciation tips (Anglais L2) http://www.bbc.co.uk/worldservice/learningenglish/grammar/pron/ Quelques laboratoires: Laboratoire de Phonétique et Phonologie, Université Sorbonne-Nouvelle http://lpp.univ-paris3.fr/ Laboiratoire Parole et Langage, Aix-Marseille Université http://www.lpl.univ-aix.fr/ Laboratorio de estudios fónicos del COLMEX http://lef.colmex.mx/ The UCLA Phonetics Lab http://www.linguistics.ucla.edu/faciliti/uclaplab.html Autres liens: Page de Peter Ladefoged http://www.linguistics.ucla.edu/people/ladefoge/ Page de Joaquim Llisterri: http://liceu.uab.es/~joaquim/home.html Page de Fabian Santiago: https://sites.google.com/site/fsantiagovargas/ Journal of Phonetics http://www.journals.elsevier.com/journal-of-phonetics/ TESOL, Speech and Pronunciation Interest Section http://www.public.iastate.edu/~jlevis/SPRIS/articles.html The International Phonetic Association http://www.langsci.ucl.ac.uk/ipa/
UNIDAD 1 1. Les phénomènes sonores de la langue
Objetivos À la fin de cette unité, l’étudiant sera capable de:
comprendre les phénomènes intervenant dans l’articulation et la réception de la parole ; expliquer les concepts élémentaires des sciences phonétiques et la phonologie.
Guía de actividades
Rédaction d’un commentaire structuré et argumenté dans le forum “Grammaire et énoncés” à partir de la résolution d’un exercice et des échanges ultérieurs (opinions) avec les autres participants. Activité d’auto-évaluation Résolution d’un exercice et comparaison à posteriori avec le corrigé Activité d’induction Unité 1 (Optionnelle) Rédaction d’un texte à partir de quatre questions proposées dans le Forum “Activité d’induction Unité 1”. Activité d’apprentissage 4 (Optionnelle) Activité d’apprentissage 1 (Optionnelle) Exercice interactif en ligne (relier les concepts à un exemple) Activité d’apprentissage 2 (Optionnelle) Rédaction d’un commentaire structuré et argumenté dans le forum “Connaissances lexicales” à partir de la résolution d’un exercice et des échanges ultérieurs (opinions) avec les autres participants. Activité d’apprentissage 3 (Obligatoire)
Rédaction d’un commentaire structuré et argumenté dans le forum “Apprentissage des mots et des phrases” à partir de la résolution d’un exercice et des échanges ultérieurs (opinions) avec les autres participants. Activité d’apprentissage 6 (Obligatoire) Résolution de plusieurs exercices sur des données acoustiques. Activité d’apprentissage 7 (Optative) Résolution de plusieurs exercices portant sur des données acoustiques. Activité d’apprentissage 8 (Obligatoire) Résolution de plusieurs exercices portant sur des données acoustiques. Activité d’apprentissage 9 (Obligatoire) Résolution de plusieurs problèmes en phonologie Activité d’apprentissage 10 (Obligatoire) Résolution de plusieurs problèmes en phonologie Activité d’apprentissage 11 (Optionnelle) Résolution de plusieurs exercices en phonologie. Activité d’autoévaluation 12 Résolution d’un exercice et comparaison à posteriori avec le corrigé Activité d’apprentissage 13 (Optionnelle) Résolution de plusieurs exercices en phonologie. Activité d’apprentissage 14 (Obligatoire) Rédaction d’un texte à partir de quelques questions proposées dans le Forum “Orthographe”.
Actividad de inducción
Combien de sons l’homme peut-il produire ? Les locuteurs d’une langue prononcent-ils toujours de la même façon ?
Nous allons introduire les notions élémentaires de deux disciplines qui étudient les phénomènes sonores de la langue: la phonétique et la phonologie. Avant d’entrer dans le vif du sujet, considérez les questions suivantes:
Les termes langue et parole réfèrent-ils la même chose ?
Connaissez-vous les règles du système sonore de votre langue maternelle ou de la langue que vous enseignez?
Essayez de répondre à ces questions en justifiant vos réponses avec les connaissances acquises dans des cours précédents ou dans votre expérience comme enseignant de L2. Rédigez vos réponses dans un document Word (ou txt) et déposez-le dans le forum “Activité d’induction Unité 1”. UMA 1. La chaine parlée Quelle qu’elles soient les activités humaines (le travail, l’éducation, le commerce, les rapports sociaux, etc.), l’homme, avant tout, parle. Nous parlons une langue parce que nous avons une connaissance d’un code, et avons la capacité de produire et d’interpréter des sons enchainés transmettant des signifiés. Vous êtes capable d’interpréter ces lignes parce qu’entre vous et l’auteur de ces lignes, il y un code partagé (connaissances d’une langue, en l’occurrence, le français) vous permettant d’associer un signifié à ces énoncés. De ce fait, vous êtes capable(s) de donner une réponse à la question : Qui êtes vous ? En tant que francophone, vous êtes capable(s) de produire un ou plusieurs énoncés (courts ou longs) que votre interlocuteur francophone pourra interpréter avec succès. Un exemple de ce circuit de communication parlée est illustré en (1): (1)
Interlocuteur A : Qui êtes vous ? Interlocuteur B : Je suis étudiant en didactique de langues étrangères.
Cependant, les réponse illustrées en (2) et en (3) ne pourraient être interprétées avec le même succès : (2)
Interlocuteur A : Qui êtes vous ? Interlocuteur B : * Étudiant de étrangères langues en didactique suis je.
(3)
Interlocuteur A : Qui êtes vous ? Interlocuteur B : Я студент преподавания иностранных языков.
Le cas (2) illustre l’exemple d’un énoncé mal construit syntaxiquement (signalé par l’astérisque), et ce, parce que certaines règles de la langue (le français) ont été négligées. Il est clair qu’aucun francophone natif ne pourrait émettre une réponse similaire à celle donnée en (2). D’autre part, la réponse donnée en (3), quoique bien formée syntaxiquement, elle devient incompréhensible pour un locuteur monolingue Français, puisqu’il s’agit d’un énoncé construit à partir de l’application des règles d’un autre code (en l’occurrence, la langue russe).
Pour parler, il faut avoir les connaissances du code régissant une langue afin d’émettre et de comprendre des énoncés produits dans cette langue. Langue et parole sont deux notions différentes mais qui sont intrinsèques. En termes Saussuriens (1995), nous employons le terme langue pour parler des connaissances connues et partagées par les locuteurs d’une communauté linguistique leur permettant d’échanger et d’interpréter des informations dans un circuit de communication. Ces connaissances, que nous appelons à partir de maintenant des connaissances linguistiques, sont tout simplement les règles qui régissent ce code. Nous employons le terme parole pour parler de la concrétisation de ce code, et dont le produit final est le discours, l’énoncé ou les mots (speech en anglais, habla en espagnol). La parole, matérialisation de la langue, peut donc avoir une forme oralisé (tout énoncé émis par l’articulation des organes phonatoires), ou avoir une représentation écrite (les journaux, les romans, les lettres, les annonces écrites, en sont des exemples). Langue réfère donc les connaissances linguistiques d’ordre abstrait, alors que parole réfère un objet tangible, concret et quantifiable. Les connaissances linguistiques sont de nature diverse. Pour parler français, il ne faut pas avoir que des connaissances syntaxiques comme illustré en (2), mais des connaissances phonologiques, phonétiques, lexicales, sémantiques, pragmatiques, entre autres. Vous avez des connaissances en français lorsque vous êtes capable de produire et de comprendre des énoncés dans cette langue. En d’autres termes, vous êtes capable(s) de produire et de comprendre une série de sons qui s’enchainent et transmettent un sens. Un exemple de ces connaissances linguistiques dans une langue est la compétence lexicale. Pour dire des mots en français, il faut avoir une connaissance du système des sons en français et le sens transmis lorsqu’une série de sons en particulier est émis. Par exemple, si vous voulez dire le mot en français référant un , il faut savoir que la suite des sons à articuler doit être : «a+ʁ+b+ʁ» (représenté à l’écrit avec les graphies arbre). Vos connaissances dans cette langue vous permettent d’identifier que la suite des sons « r+a+b+r » n’exprime pas le concept , voire, cette série n’exprime aucun sens en français. Vos connaissances dans d’autres langues vous permettent d’exprimer le concept avec une autre suite de sons qui peuvent, évidemment, différer du français. Si vous parlez espagnol, vous devrez articuler les sons représentés par les graphies árbol, en anglais, il faut prononcer les sons représentés par les graphies tree, et ainsi de suite. La relation entre la forme (parole) et le signifié (langue) des mots est arbitraire dans les langues. Pourquoi faut il articuler la suite des sons « a+ʁ+b+ʁ » et non pas « ʁ+a+b+ʁ » pour exprimer le concept en français? Saussure (1995) postulait que cette relation entre face sonore et face mentale du signe linguistique (en l’occurrence, les mots) est arbitraire. En fait, aucune justification ne peut être accordée à cette relation. Ce qui prime dans cette analyse, c’est que les connaissances linguistiques (dans ce cas, lexicales) et parole (articulation des sons) sont deux notions différentes. Pour dire un mot en français, il faut avoir les connaissances lexicales du mot en question (le concept ou sens stocké dans la mémoire) ; et articuler la séquence des sons qui leur sont associés. Cette relation est, dans la plupart des cas, arbitraire dans toutes les langues. Langue et parole sont les deux faces de la même monnaie comme illustré dans la figure suivante :
Figure 1. Schéma illustrant la langue et la parole
Les connaissances linguistiques ne se réduisent pas aux connaissances du système lexicale ou syntaxiques. Elles se répandent à d’autres domaines comme les connaissances sémantiques, phonologiques, pragmatiques, etc. Pour qu’un
énoncé soit bien formé dans une langue en particulier, il faut qu’il témoigne du respect des règles de la langue. Dans ce cours, nous allons parler (i) des règles qui régissent le système de sons en français et de leurs phénomènes sonores prosodiques ; et (i) de leur nature en tant que phénomènes sonores (caractéristiques acoustiques, perceptives et articulatoires) dans la chaine parlée. Nous avions mentionnée que langue et parole sont deux termes différents. Le premier étant associé au code partagé entre les locuteurs permettant de transmettre et de comprendre des message, le deuxième étant un phénomène tangible associé aux phénomènes sonores de l’articulation des mots, des énoncés et du discours. Il avait été mentionné que le terme parole réfère essentiellement la face sonore d’un énoncé. Cette face sonore est donc un objet d’étude qui peut être (i) analysée comme matière physique concrète et quantifiable ; et (ii) étudiée dans le but de comprendre les représentations qu’ont les locuteurs des phénomènes sonores de leur langue. Ces deux façons d’analyser la parole peuvent aller donc du plus concrètes aux plus abstraites. Traditionnellement, il est admis que la phonétique étudie les phénomènes de la parole en tant que matière physique (l’onde sonore produit par la parole, ses propriétés acoustiques et perceptives, etc.) ou en tant que phénomène physiologique (les organes phonatoires et l’articulation des sons de la parole). La phonologie, pour sa part, étudie les représentations qu’en tirent les locuteurs d’une langue donnée (les règles et la grammaire qui gouvernent la structure et l’organisation des faits sonores de la parole). Dans la plupart des cas, les deux approches sont complémentaires et indissociables (v. 1.3 pour élargir cette discussion). Dans les points qui suivent, les phénomènes sonores liés à la parole (phonétique) et à la langue (phonologie) seront éclairés. Avant de continuer sur ces points, certains concepts doivent être compris afin d’harmoniser l’emploi de certains termes qui seront repris plus tard. Le terme discours réfère ici tout extrait de parole se réalisant dans un laps de temps. Le terme discours réfère donc tout évènement de parole réalisé oralement. Le terme discours écrit sera employé ici pour référer la représentation écrite (codage orthographique) de tout évènement parlé ou oralisé. Tout discours est composé d’au moins un énoncé (utterence en anglais, enunciado en espagnol). Il y a plusieurs approches pour définir un énoncé, (v. Benveniste (1966) pour approfondir ce point). Ici, ce terme réfère tout fragment d’un discours oral prononcé par un seul locuteur, ayant un sens et étant situé entre deux pauses ou une structuration prosodique majeur (v. unité 3). L’énoncé est donc relié en fonction d’un contexte d’énonciation (conditions spatio-temporelles), des co-énonciateurs (les interlocuteurs qui interagissent dans le circuit de communication) et des intentions de communication de la part de l’énonciateur (un énoncé a pour but de communiquer : affirmer, questionner, nier, déclarer, etc.). Un énoncé n’est pas synonyme de phrase, ce dernier terme étant défini à partir de critères syntaxiques (phrase nominale, phrase verbale, phrase adjectivale, etc.). Un énoncé, en tant que fragment du discours, peut être composé d’une ou plusieurs phrases, cellesci définies à partir de la syntaxe comme illustré ci-dessous (les phrases sont enfermés entre crochets) : a. [Cette femme] [est très belle]. b. [Pierre sait [que [cette femme] [est très belle]]. c. [Pierre sait [que [cette femme], [l’épouse [de Pierre]], [est très belle]]]. mais les critères syntaxiques ne sont pas suffisants pour identifier tous les énoncés : d. moi tu sais le sport ouf ! e. le portugais je parle pas en ce moment. f. Carole elle vient à la fête elle ou pas ?. Tout énoncé est pourvu d’un contour mélodique qui peut parfois être à la fois un critère pour marquer la frontière d’un énoncé et le début d’un autre (v. unité 3 pour la discussion sur ce point). Un énoncé, pouvant être composé d’une ou plusieurs phrases, est, avant tout, composé d’un (l’exemple e) ou plusieurs mots (les exemples a, b. c, d et f). Les mots sont classés en fonction de plusieurs classes (noms, adjectifs, prépositions, etc.). Pour les objectifs de ce cours, nous n’allons pas aborder les critères syntaxiques qui définissent les phrases, ni le classement et les propriétés des mots.
Les mots sont composés d’au moins un morphème (unité minimale de sens). Sont des morphèmes les affixes, suffixes et les bases composant un mot (malhonnêtement est un mot englobant un sens, mais il peut être décomposé en unités plus petites transmettant un sens par elles mêmes : le préfixe mal- nous renvoie à la notion d’un adjectif qualificatif, la base honnête qui nous envoie à un concept abstrait ; et le suffixe –ment nous envoie à une notion de manière.). Les morphèmes sont les unités les plus petites du discours ayant une forme phonique et un sens (Lehman & MartinBerthet, 2005 ; Martinet, 1965). La segmentation des mots peut aller au-delà des morphèmes pour enfin trouver les unités minimales dans lesquelles est divisé un signe linguistique. Dans chaque langue, ces unités existent en nombre limité pouvant se combiner pour générer une quantité illimitée de morphèmes. Ces unités n’ont pas de signifié mais des signifiants: les phonèmes. Les phonèmes (unité abstraite, v. 1.4) n’apportent aucun sens par eux mêmes, cependant, leur fonction est de différencier des morphèmes : /mal/ (« mal ») se différencie de /bal/ (« balle ») et de /pal/ (« pâle »). Martinet (1965) proposait que le signe linguistique soit articulé, car il peut être divisé en deux niveaux : 1. Les morphèmes ou les unités de la première articulation. 2. Les phonèmes ou les unités de la deuxième articulation. Notez qu’un morphème peut être à la fois un mot, un énoncé et un discours :
Le président de la république arrive devant son cabinet et prononce : Excellent ! Un ami vous dit avec un ton d’ironie: Bravo !
En résumé, un discours est un extrait de parole prononcé dans un laps de temps, composé d’un ou plusieurs énoncés. Un énoncé (produit de l’application des règles de la langue) est à la fois composé d’un ou plusieurs mots. Les mots, en tant que réalisation concrète et tangible, sont composés tout simplement des sons (les consonnes et les voyelles) qui s’enchainent linéairement dans le temps (v.1.2 et 1.3). Les mots, en tant qu’unité linguistique (donc d’abstraction), sont composés des morphèmes. Ces derniers sont les unités minimales apportant un sens, et sont composés d’unités plus petites dépourvues de sens : les phonèmes (ce terme sera repris dans le point 1.4). Les sons sont essentiellement du domaine de la parole, alors que les phonèmes le sont de la langue. Puisque la parole est le flux sonore qui se perd dans l’air, il est nécessaire de la conserver ou de l’enregistrer pour l’analyser. Pour ce faire, une représentation écrite (orthographique) sera utilisée la plupart du temps. Les exemples orthographiques témoignant des énoncés du discours réel (exemples non inventés) représenteront, dans ce cours, le plus fidèlement possible ce qui a été dit ou parlé. Ceci étant, on évitera de manipuler ou de changer leur représentation orthographique en fonction de la norme et on essaiera de constater avec les graphies ce qui a été dit. La transcription orthographique des exemples réels (non inventés) dans ce cours sera dépourvue de ponctuation mineure (sauf les majuscules, les points d’interrogation et d’exclamation). Les exemples orthographiques des énoncés créés par l’auteur (inventés) suivront les conventions de la norme orthographique et de la ponctuation. Un exemple est donné cidessous : Énoncé réel : Transcription orthographique de ce qui a été dit : Transcription orthographique suivant la norme:
[ʃɥipala] j(e) suis pas là je suis pas là
Un exemple sur la segmentation du discours orale en énoncés, en mots et en sons est donné ci-dessous. Note : les (.) représentent des pauses silencieuses: au fait c’est c’est une jeune (.) au fait c’est c’est c’est une fille qui a fini ses études et décide d'aller (.) en fait ça se passe au début des années deux mille et décide d' aller en Bosnie (.) pour voir le pays après la guerre en fait
Segmentation en énoncés marqués par les guillemets (total= quatre)
« au fait c’est c’est une jeune » (.) « au fait c’est c’est c’est une fille qui a fini ses études et décide d'aller » (.) « en fait ça se passe au début des années deux mille et décide d' aller en Bosnie » (.) « pour voir le pays après la guerre en fait »
Segmentation en mots marqués par les parenthèses (total= 44)
« (au fait) (c’est) (c’est) (une) (jeune) » (.) « (au fait) (c’est) (c’est) (c’est) (une) (fille) (qui) (a) (fini) (ses) (études) (et) (décide) (d') (aller) » (.) « (en fait) (ça) (se) (passe) (au) (début) (des) (années) (deux mille) (et) (décide) (d') (aller) (en) (Bosnie) » (.) « (pour) (voir) (le) (pays) (après) (la) (guerre) (en) (fait) »
Segmentation en sons du premier énoncé marqués par un + avec une transcription phonétique au-dessous (total= 14)
au+f+ai+t+c’+est+c’+es+t+u+n+j+eu+ne+ [ɔ +f +ɛ+t+ s + ɛ+ s + ɛ +t+y+n+ʒ+œ+n] UMA 2. Les sons de la parole Lors d’un circuit de communication (phénomène langagière où deux ou plusieurs personnes échangent des messages oraux dans une langue donnée), plusieurs phases doivent être distinguées afin de comprendre la nature de la chaine parlée (Cfr. Vaissière, 2011 : 47) : 1. Phase psychique : le locuteur a l’intention de parler. 2. Phase linguistique : le locuteur choisit les mots, et fait appel à des règles syntaxiques (ordre, combinaisons et arrangement des mots), phonologiques (choix de la combinaison de phonèmes et des phénomènes prosodiques comme la mélodie, l’accentuation, etc.) afin d’adapter son message à ses intentions communicatives, et en l’adaptant à la situation de communication donnée. 3. Phase physiologique : production de la parole grâce à l’activation des organes phonatoires (muscles des poumons, larynx, plis vocaux, voile du palais, langue et lèvres). 4. Phase acoustique : formation du signal acoustique (onde sonore) et réception de ce signal acoustique par l’oreille de l’auditeur. 5. Phase physiologique : décodage du message au niveau de l’oreille et du nerf auditif. 6. Phase linguistique et psychique : interprétation du message reçu et intention d’y répondre. Dance cette partie, nous allons résumer seulement les phases physiologiques et acoustiques dans la production et la réception des sons dans la parole. Avant d’expliquer ces phases, il est important de se rappeler que la parole est, avant tout, un phénomène sonore de la langue résultant de l’activation des organes phonatoires. Cette activation provoque un mouvement constant des organes. Cependant, le message oral qui en résulte doit être analysé comme la suite de plusieurs unités individuelles (segments ou sons) qui s’enchainent l’une après l’autre. Par conséquent, chaque son, à son tour, est le produit de plusieurs gestes articulatoires (traits d’articulation). Deux sons différents, comme dans le « m » et le « i » dans le mot « mi » (prononcé [mi]), peuvent partager certains traits, mais en ont d’autres qui les rendent deux unités différentes comme il est illustré dans le tableau ci-dessous:
Plusieurs critères peuvent être accordés au classement des sons. Traditionnellement, il est accepté qu’il y a deux types de sons : les consonnes et les voyelles. La caractéristique principale pour distinguer les consonnes des voyelles est le destin du flux d’air expulsé des poumons passant par la cavité buccale. Pour les sons
[m] [i]
Activation des plis Ouverture de vocaux bouche + + +
la Passage de l’air par la Passage de l’aire par cavité orale la cavité nasale + + -
consonantiques, le flux d’air trouve une constriction radicale ou totale dans un endroit de la cavité orale. En revanche, quand on articule une voyelle, aucun obstacle n’est présent (Cfr. Roca & Johnson, 2005). Cette distinction consonne/voyelle est parfois insuffisante pour l’analyse d’autres sons comme le yod [j] ou la latéral [l]. Ces segments partagent des propriétés des sons vocaliques et des sons consonantiques au même temps. Le yod [j] peut être classé comme une voyelle, puisqu’il présente des formants (V. Unité 2). Au même temps, il peut être classé comme une consonne puisqu’il y a un rétrécissement du tract vocal (donc une occlusion partielle). Le yod peut faire partie du noyau syllabique à côte d’un son vocalique, comme le ferait une autre voyelle dans les diphtongues, alors que, parfois, il peut être considéré comme un élément formant partie de l’attaque de la syllabe comme le ferait une consonne (V. Unité 4). Plusieurs auteurs s’accordent sur le fait que le classement [consonne]/[voyelle] est insuffisant pour analyser ces sons. Donc, quatre type de sons peuvent être trouvés dans la littérature (Hidalgo & Quilis, 2012): les consonnes, les voyelles, les semi-consonnes (ou semi-voyelles) et les latérales. Cependant, le classement peut être réduit en fonction de l’approche adoptée (plus phonétique ou plus phonologique) et de la langue étudiée. À titre d’exemple, nous illustrons cette division qui est trouvée dans la littérature (Cfr. Hidalgo & Quilis, 2012 ; Vaissière, 2011 ; Roca & Johnson, 2005 ; Ladefoged & Maddieson, 1999, entre autres): Caractéristiques sur le plan de l’articulation
l’acoustique
la perception
la phonologie
Exemples
Consonnes
Voyelles
Semi-consonnes (semi-voyelles) Occlusion Grande aperture Aperture buccale partielle ou totale buccale, absence mineur pour le du conduit d’occlusion, rapprochement buccal. vibration des plis d’un organe vocaux, articulatoire vers un autre (donc, occlusion partielle) et vibration des plis vocaux. Bruit (absence de Structure Absence claire de formants), barre formantique structure d’explosion après stable. formantique. le relâchement ou friction. Moins Très perceptibles. Perceptibles sans perceptibles que avoir une les voyelles, bruit friction. ou friction. Ne font pas, en Font partie du Peuvent faire générale, partie du noyau syllabique. partie du noyau noyau syllabique, syllabique. mais plutôt dans les périphéries de la syllabe. Décrites en termes du lieu et manière d’articulation. p, t, f, v… a, ɛ, o, ɐ, y… j, w, ɥ, h…
Latérales Occlusion dans le tract vocal permettant l’air s’échapper par un ou deux côtés du lieu d’articulation.
Absence claire de structure formantique. Absence friction.
de
Peuvent faire partie du noyau syllabique.
l, ʎ, r, ɾ, ʁ…
Un classement des sons comme ci-dessous obéit plutôt à la différence des traits [±consonantique] et [±vocalique] proposée dans la liste des douze traits phonologiques établis par Jakobson (1963). Ainsi, les traits pour une consonne comme [f] seraient [+consonantique, −vocalique], pour la semi-voyelle [j] les traits correspondants sont [+consonantique, +vocalique], pour la voyelle [i] les traits correspondant sont [−consonantique, +vocalique]. Ce classement est cependant modifiable et discutable pour chaque langue étudiée. En résumé, les sons de la parole peuvent être classés en fonction de ses propriétés plutôt articulatoires, acoustiques ou phonologiques. Le classement n’est pas universel, et n’est aucunement définitif. Il y a des généralités dans toutes les langues qui sont plus ou moins acceptées, cependant, il faut savoir que les approches théoriques déterminent les traits différemment qui sont propres aux sons et aux phonèmes. Le lecteur pourra approfondir ses connaissances sur ce point dans la bibliographie suggérée à la fin de cette unité. 1.2.1 Propriétés articulatoires Tout d’abord, il faut souligner que les études sur la phonation (l’articulation des sons et les organes phonatoires qui y interviennent) sont l’une des branches des plus anciennes du domaine de la phonétique articulatoire. La phonétique articulatoire étudie les comportements des organes de la parole participant à la production de la parole. Pour l’articulation des sons de la parole, il faut que trois processus soient réalisés ayant un rapport aussi avec trois types d’organes. Cette série est schématisé et résumé dans le tableau suivant (cfr. Vaissière, 2011): Processus
Organe(s) phonatoires Fonction impliqués 1. Respiration Muscles respiratoires : Fournissent le flux d’air égressif nécessaire à la (mécanismes sous- les poumons. phonation et à la création des bruits égressifs glottiques). (occlusives et fricatives). 2. Phonation Organes phonatoires : le Créent le bourdonnement laryngale (la source (mécanismes larynx, la glotte et les plis de la voix). glottiques). vocaux. 3. Articulation Organes articulatoires : Transforment la voix en parole en filtrant les (mécanismes supra- La mandibule, la langue, vibrations des plis vocaux en tant que glottiques). les lèvres, le voile du résonateurs dans les cavités supraglottiques. palais
Une description plus détaillée de chacun des trois processus de la production de la parole est donnée dans la présentation PowerPoint « La production de la parole : processus articulatoires ». Veuillez ouvrir le fichier dans le lien ci-dessus avec le programme Microsoft PowerPoint. Ensuite, faites jouer la présentation pour écouter et visionner la présentation au même temps. descargar la presentación PowerPoint « U1_La_production_de_la_parole.pptx ». Comme il a été expliqué dans la présentation précédente, à partir de la participation des différents organes phonatoires, les sons de la parole peuvent être classés en fonction de plusieurs caractéristiques articulatoires. Ces caractéristiques sont les traits articulatoires qui identifient chaque segment. La classification des sons a été surtout basée sur les critères de la phonétique articulatoire traditionnelle. Cette classification est la plus répandue aujourd’hui, mais elle diffère d’une langue à l’autre.
Les deux tableaux ci-dessous résument la classification des consonnes et des voyelles. Notez que les traits associés au lieu d’articulation et mode d’articulation (V. présentation PowerPoint supra) peuvent différer, bien évidemment. Lieu d’articulation Bilabial Labiodental Dental Interdental Coronal Alvéolaire Palatale Vélaire Dorsal Uvulaire Pharyngale Glottal
Le tract vocal Occlusif Fricatif Approximant Vibrant Latéral
Mode d’articulation Les plis vocaux
Le voile du palais
Sourd Sonore
Nasal Oral
Éjectif Injectif Clic
Dans le schéma ci-dessous, le lieu d’articulation est illustré, ayant omis les pharyngales et glottales qui ne sont pas pertinentes pour le français (adapté de Collins & Mees, 2006):
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.
Bilabiale : rapprochement de la lèvre supérieure avec la lèvre inférieure. Labio-dentale : rapprochement entre la lèvre inférieure et les incisives supérieures. Dentale : rapprochement entre le bout de la langue et les dents. Alvéolaire : rapprochement entre le bout de la langue et les alvéoles. Palatale : rapprochement entre le dos de la langue et le palais dur. Vélaire : rapprochement entre la racine de la langue et le voile du palais. Uvulaire : rapprochement entre la racine de la langue et la luette.
Pour les voyelles, les traits retenus sont la configuration des lèvres, le lieu d’articulation (ici entendu comme la constriction maximale entre la langue et la partie supérieure de la cavité buccale puisque les voyelles présentent une absence d’occlusion, ceci dit, un contact des organes phonatoires), la distance relative d’aperture de la mâchoire
supérieure et inférieure et le mode d’articulation (le voile du palais). Ces configurations nous permettent de classer les voyelles comme le montre le tableau ci-dessous: Finalement, nous conseillons fortement le lecteur d’aller dans le site « Phonetics, the sounds of the spoken language » afin de visionner et se familiariser avec la terminologie proposée dans ce point. Dans ce site, vous trouverez des exemples multimédia de l’articulation des consonnes et des voyelles en anglais, allemand et espagnol : Configuration lèvres Arrondies Non (écartées)
des Lieu d’articulation Degré d’aperture (constriction maximale)
Antérieures arrondies Centrales Postérieures
Fermées Semi-fermés Semi-ouvertes Ouvertes
Mode d’articulation (voile du palais)
Orales Nasales
http://www.uiowa.edu/~acadtech/phonetics/# Il vous est conseillé de parcourir plusieurs fois les concepts donnés au lieu d’articulation, au mode d’articulation, la fonction de la glotte et la configuration des lèvres exposés dans ce site. Il est également recommandable de se familiariser déjà avec les symboles phonétiques de l’espagnol, car beaucoup de ces symboles seront repris pour le français et, bien sûr, d’autres langues. 1.2.2 Propriétés acoustiques et perceptives Le mouvement de tout corps peut provoquer la sensation d’un son : la chute d’une branche d’un arbre, la fermeture d’une porte, les moteurs, le vent et les voix humaines, bien évidemment. Tous ces exemples ont en commun le mouvement d’un corps. Pour la voix humaine, et plus précisément lors de la production de la parole, le mouvement est provoqué pour l’activation des organes articulatoires (V. 1.2.1). Les mouvements provoquent des fluctuations de pression dans l’air (ou un autre moyen acoustique, comme l’eau par exemple). Lorsque ces fluctuations atteignent le tympan de l’oreille, elles le mettent en mouvement. Le système auditif interprète le mouvement du tympan comme des pulses neuronale pour nous donner l’impression du son (Johnson, 2006 :3, la traduction est mienne). Le son est donc perçu lorsque les fluctuations de pression atteignent le tympan. Il y a plusieurs types de sons dans la nature, dont les sons de la parole en sont seulement un exemple. Quelques principes acoustiques des tous les sons, inclus ceux de la parole, doivent être exposés pour comprendre aux propriétés acoustiques du flux de la parole : 1. Le mouvement d’un corps provoque des fluctuations de pression dans l’air (ou un autre moyen de diffusion acoustique). 2. Ces fluctuations de pression sont traduites comme la perturbation des particules dans l’air qui vont déclencher une chaine de perturbation des autres particules qui sont proches de la source du mouvement. 3. Une particule en mouvement revient à son état de repos initial, une fois qu’elle a transmit sa perturbation aux autres particules environnantes. 4. Le mouvement des particules a plusieurs phases qui se répètent en forme périodique : - état de repos ; - un pic maximale de déplacement déterminé par l’énergie de la source ; - reprise de l’état de repos ; - inertie ; - reprise de l’état de repos.
5. Une onde sonore pur (simple) peut avoir une représentation mathématique par une courbe sinusoïdale comme illustrée ci-dessous :
1. Dans cette représentation la période (T) est la durée d’un cycle complet de variation, exprimés en secondes. T sépare le passage par deux maxima consécutifs. La fréquence, exprimés en Hz, est l’inverse de la période : F0= 1/T. La fréquence est le nombre de cycles (oscillations) par seconde. Si T=0,01 ms, alors la F0= 100 Hz. 2. Le schéma précédent est valable pour les représentations des sons purs (sin waves). Cependant, dans le monde, ce type d’ondes est provoqués seulement par le diapason ou le la en musique (440 Hz correspondant au son quand vous décrochez le téléphone). Les ondes sonores dans le monde s’imprègnent d’énergie provoquée par les différentes résonances qui existent : les cavités, moyens de transmission, etc. Cela forme des ondes complexes. 3. La plupart des ondes acoustiques dans le monde sont des ondes complexes : elles sont formés d’au moins deux ondes pures. Ceci dit, les ondes complexes sont le résultat de la superposition des différentes ondes ayant des amplitudes et des fréquences différentes. 4. Tous les sons de la parole sont donc des ondes complexes : les ondes acoustiques provoquées par le mouvement des plis vocaux qui sont, di facto, des ondes pures, vont se renforcer des harmoniques dans les caisses de résonances formées dans le tract vocal, le canaux de sorti du flux de l’air, l’approchement des organes articulatoires, etc. 5. Les ondes complexes sont de deux types : périodiques et non périodiques. Les sons de la parole peuvent être donc classés comme des ondes périodiques et non périodiques. 6. Est une onde complexe périodique celle présente un patron de répétition stable ayant par conséquence des cycles. Autrement dit, elle a une fréquence fondamentale (F0). Dans la production de la parole, la F0 est la source de la voix : fréquence laryngée. 7. La vibration d’une onde génère d’autres énergies qui se superposent à la sinusoïde et ces dernières sont les multiples de la F0. Si les plis vocaux vibrent à 200 Hz, l’onde sonore source va se voir renforcé par les résonances provoquées par les cavités du tract vocal et les organes articulatoires (comme la vibration d’une corde de guitare se voit renforcé par la caisse en bois). Les amplitudes de ces ondes se superposent à la F0 en se multipliant : 400Hz, 600 Hz… Ces multiples sont appelés harmoniques. 8. Une représentation de l’onde sonore complexe périodique est illustrée ci-dessous. Dans ce schéma, on peut observer (i) plusieurs amplitudes (dont une est l’amplitude maximale) et (ii) des cycles. La sera toujours calculé sous la formule F0 = 1/T. Si nous tenons compte des 3 cycles formés au moment 0.01652 dans l’axe du temps, donc F0= 3/0.01652= 181.59 Hz.
1. Sont des ondes complexes non périodiques les sons qui ne présentent pas une régularité dans ces répétitions (absence de F0). Ce sont des bruits provoqués par la superposition des fluctuations de pression arbitraires. Une représentation de ces ondes est illustrée ci-dessous. Notez que l’amplitude dans tout point donné est arbitraire :
2. Sont des sons complexes périodiques les voyelles et certaines consonnes présentant une F0, dont le corrélat perceptif est un son voisé : a, e, y, z, v, ʒ, ʁ… Sont des sons complexes apériodiques les bruits dont le corrélat perceptif est un son non voisé (absence de F0): p, t, s, f, ʃ, χ… Plusieurs concepts lors de la formation du signal acoustique de la voix doivent être éclairés. Tout d’abord, le son pur provenant de la vibration des plis vocaux va devenir une onde complexe périodique lors du passage du tract vocal. Et ce, parce que les particules vont se voir renforcés avec d’autres fluctuations de pressions (donc des amplitudes et des fréquences différentes) rencontrés dans les cavités de résonnances. Les cavités de résonances sont déterminées par l’activation des organes articulatoires. Les cavités de résonances fonctionnent comme amplificateurs du signal (il est imprégné d’harmoniques). Les résonateurs amplifient certaines fréquences des harmoniques en fonction du l’espace et les canaux de sorti dans le tract vocal. Ces résonateurs fonctionnent comme des filtres (amplifient seulement les fréquences des composants de l’onde qui coïncident avec la F0 en éliminant ceux qui ne coïncident avec cette fréquence). Le résultat de ce filtrage est l’obtention de « formants ». Les formants sont donc des harmoniques renforcés par ce filtrage et sont dérivés des caractéristiques spécifiques de la cavité articulatoire. Il est conseillé au lecteur de voir la présentation vidéo « Propriétés acoustiques » pour approfondir sur ce point.
liga para descargar la presentación PowerPoint « U1_Propiétés_acoustiques.pptx ». Quatre caractéristiques physiques sont associées aux sons de la parole : 1. quantité : durée des sons et des syllabes, mesuré en ms ; 2. intensité : énergie du mouvement vibratoire et déterminé en fonction de l’amplitude du maxima de l’onde, mesure en dB ; 3. ton : fréquence fondamentale F0 qui détermine l’impression d’un son aigue (plus de cycles dans un laps de temps) ou d’un son grave (moins de cycles dans un laps de temps) ; 4. timbre : qualités acoustiques des voyelles et consonnes voisées qui les différencie grâce au nombre d’harmoniques renforcés et leur amplitude. En résumé, lors de la production de la parole, un signal acoustique se forme lorsque les plis vocaux vibrent provoquant un patron de perturbation des molécules dans l’air qui sont propagées vers l’extérieur atteignant, éventuellement, l’oreille de l’interlocuteur (Harrington, 2010: 81). Ce signal acoustique peut être représenté de plusieurs façons : 1. L’oscillogramme 2. L’spectrogramme 3. Le sinogramme Pour illustrer et exemplifier tous ces concepts, voir la présentation PowerPoint « Propriétés Acoustiques » (v. supra). Veuillez ensuite vous entrainer à utiliser le logiciel « Praat » et faire des mesures acoustiques, analyser le signal de parole et appréhender mieux ces concepts. Pour cela, deux tutoriels en ligne vous sont proposés: 1. Introduction : http://www.youtube.com/watch?v=itc3wcxWxNI 2. Fonctions élémentaires : http://www.youtube.com/watch?v=9IjGhjTfLQ0 UMA 3. La phonétique et la phonologie La phonétique, ou plutôt les sciences phonétiques, s’occupe de l’étude scientifique des sons de la parole. Il y a autant de branches des sciences phonétiques qu’existent de façons pour décrire et étudier la parole. Par conséquent il y a différents types de phonétique et de phonéticiens. Ainsi, la phonétique articulatoire s’occupe de l’étude des mécanismes physiologiques et des organes de phonation intervenant dans la production de la parole. La phonétique acoustique étudie les propriétés acoustiques des sons. La phonétique auditive étudie la réception des sons des langues et leur identification par les locuteurs. La phonétique historique étudie l’évolution et le classement des sons des langues au fil du temps. La phonétique orthophonique étudie les façons de corriger les problèmes de diction chez les enfants ou chez les adultes. D’autres branches de la phonétique étudient la façon de synthétiser la parole et sa reconnaissance automatique par les machines. D’autre part, la phonologie étudie la façon dont les sons d’une langue s’organisent et se structurent dans un système linguistique donné. La phonologie étudie donc la nature linguistique des entités abstraites minimales appelés “phonèmes” servant à contraster le sens dans deux mots. Aujourd’hui, séparer l’objet d’étude entre phonétique et phonologie est une tâche inutile, vu que les deux se complémentent. Les niveaux d’analyse des phénomènes sonores de la langue, qu’ils soient très concrets ou qu’ils soient très abstraits, peuvent être accordés à deux domaines d’étude bien connus: l’analyse de la suite de segments composant le flux sonore d’un énoncé (les consonnes et les voyelles) et les phénomènes prosodiques qui lui sont associés (mouvements mélodiques, pauses, patrons temporels, entre autres). Pour chacun de ces deux domaines, la portée de l’analyse peut être toujours du plus concret (analyse phonétique) au plus abstrait (analyse phonologique), les deux étant également complémentaires et difficilement indissociables (v. 1.3). Soient (4) et (5) deux énoncés ci-dessous marquant la modalité de l’assertion et de l’interrogation:
(4) Marie vient demain. (5) Marie vient demain? Une analyse portée sur les segments composant les deux énoncés tient compte de la suite des consonnes et des voyelles comme il est représenté en (6): (6) m + a + ʁ + i + v + j + ɛ̃ + d + ə + m + ɛ̃ Plusieurs observations doivent être retenues de cette analyse segmentale: i) les segments tels que donnés en (6) correspondent au même temps à l’énoncé (4) et à l’énoncé (5) ; (ii) les segments se succèdent les uns les autres et se positionnent linéairement ; (iii) chaque segment correspond à une unité minimale d’analyse ne pouvant se décomposer dans d’autres unités plus petites. Comme il avait été proposé avant, deux portées peuvent être attribuées à cette analyse segmentale. Se situant dans une approche d’étude très concrète, chaque segment est pris comme un objet concret et quantifiable physiquement dans le flux de la parole. Puisque la parole est une concrétisation sonore qui a lieu dans le fil du temps, chaque segment doit correspondre à un tronçon de parole, et est une entité physique quantifiable et mesurable. Dans le schéma suivant, nous illustrons le flux de parole de l’énoncé (1) avec la représentation du signal (l’onde sonore illustré au-dessus de l’image) auprès de la segmentation donnée en (6) :
Le signal (oscillogramme) et sa segmentation en consonnes et voyelles Nous disons que les segments se succèdent puisque la production de la parole est une concrétisation dans le temps : deux segments ne peuvent pas être produits/articulés au même temps. Nous disons que les segments se succèdent linéairement puisqu’ils s’enchainent : la transition entre la fin d’un segment et le début du suivant ne fait pas une frontière sauf s’il y a un silence (arrêt de la phonation). Nous disons que les segments ne peuvent plus être divisés puisque une division pareille ne pourrait pas tenir compte d’autres unités plus petites pertinentes pour une étude linguistique (nous allons en revenir sur ce point plus tard). En tant que matière quantifiable, chaque segment est dont un objet concret qui peut être considéré comme le produit de plusiuers gestes (processus mécaniques des organes phonatoires qui donnent lieu à l’articulation d’un segment en particulier), une phénomène acoustique (son ou onde sonore qui caractérise à chaque segment), un phénomène perceptive auditivement (effets auditives provoqués par l’écoute d’une onde ou d’un son en particulier). Les segments donnés en (6) peuvent être aussi objet d’une analyse plus abstraite dans le but d’étudier la grammaire ou les règles qui structurent ces sons dans la langue. En tant que matière sonore, le segment « m » du mot « Marie »
n’a pas les mêmes propriétés articulatoires, ni acoustiques du segment « m » du mot « demain ». Strictement, le « m » du mot « Marie » n’est pas le même « m » du mot « demain », donc il s’agit de deux entités sonores différentes. Si on analysait en profondeur les tronçons de parole (onde sonore) correspondants au segment « m » donnée dans la figure 2 ; nous trouverons un grand nombre de similarités mais aussi des différences acoustiques, articulatoires et perceptives des deux segments en question (v. Unité 2). Cependant, pour les locuteurs natifs du Français, il est incontestable que les deux segments en question (les deux «m») font partie d’une même entité : il s’agit de la même consonne dans les deux cas. Les identifier comme deux entités différentes n’a aucun sens. Si l’on fait une commutation (v. 1.3) du premier « m » par le deuxième « m » dans le mot « Marie », le mot reste le même. Les deux entités sonores sont donc différentes dans la chaine parlée, mais font partie d’une seule entité qui est organisée dans la grammaire de la langue. Ceci étant, une analyse phonétique nous amène a conclure que les deux segments « m » dans ce tronçon de parole sont similaires mais pas identiques ; donc deux entités physiques différentes. Une analyse phonologique nous amène a conclure que ces deux sons, bien que différents dans leur nature, appartiennent à une seule catégorie faisant partie du répertoire des sons du français : la consonne « m ». Si nous prenons les segments « m » et « « ʁ », du mot « Marie », nous constatons que les propriétés sonores en tant qu’objets concrets, diffèrent comme dans l’exemple précédent : les gestes pour articuler ces deux segments ne sont pas les mêmes (v. 1.4), de même pour leurs propriétés acoustiques et perceptives (v. 2.3). Mais, contrairement à l’exemple précédent, cette fois-ci, les deux segments sont aussi différents dans le répertoire mental des sons des locuteurs Français. Dans ce cas, nous ne pouvons pas dire qu’il s’agit de la même entité. Pour le montrer, il suffit de commuter (v.1.3) les sons en question : si l’on échange le «ʁ» par le « m », le mot obtenu est mamie. Puisque les deux mots, Marie et mamie, font référence à deux entités différentes, nous en concluons que les segments en questions sont différents et représentent, par conséquent, deux entités abstraites différentes organisées dans la langue. Cette courte analyse sur les segments, dans le plan de la matière et dans le plan de l’abstraction, ne nous explique pas en quoi diffèrent les deux énoncés en (4) et en (5), alors qu’ils sont composés des mêmes segments et ceux-ci étant positionnés dans le flux de parole de la même manière. Nous reprenons les mêmes énoncés afin de faciliter la lecture: (4) Marie vient demain. (5) Marie vient demain? Pour pouvoir comprendre que dans l’énoncé (4) il s’agit d’une affirmation alors que dans l’énoncé (5) il s’agit d’une interrogation, il faut orienter l’analyse vers d’autres phénomènes sonores qui dépassent les segments: la mélodie associée à ces deux énoncés. Dans les deux cas, aucune trace syntaxique ni segmentale (consonnes et voyelles) n’indique la modalité dans les deux énoncés. Cependant, les locuteurs francophones pourraient dire immédiatement que ce qui diffère les deux énoncés est le ton marqué à la fin de chaque énoncé: descendant dans le (4), montant dans le (5). À nouveau, la portée de l’analyse peut aller d’une approche très concrète à une approche plus abstraite. Une approche phonétique nous indiquerait les mécanismes acoustiques, perceptives et articulatoires témoignant de deux profils mélodiques différents dans les deux énoncés: différence dans le nombre de vibration des plis vocaux à la fin de l’énoncé, vitesse de l’élocution, etc. D’autre part, une approche phonologique nous indiquerait que chaque profil mélodique marqué à la fin de l’énoncé correspond à deux catégories différentes dans la grammaire prosodique du français: le contour descendant marque l’assertion alors que le contour montant marque l’interrogation (nous allons exposer les problèmes rencontrés dans les études prosodiques dans l’unité 3). UMA 4. Le phonème Est un phonème l’entité phonologique réunissant l’ensemble de traits des propriétés sonores employées dans une langue donnée pour distinguer des mots ayants un sens sémantique différent (Hidalgo y Quilis, 2011 : 119). Pour illustrer ce cas, prenons la suite des mots marron et marin. Ces deux mots sont différents sémantiquement. Ces deux exemples sont prononcés [maʁɔ̃] et [maʁɛ̃] respectivement. Il faut analyser de façon logique les suites sonores de ces mots. Les deux mots sont composés des mêmes sons sauf un. Les sons communs à ces langues sont positionnés de la même façon dans l’axe temporel. Pour tout dire, les mots ne se distinguent que pour l’articulation des sons [ɔ̃] et
[ɛ̃]. Ces deux sons accomplissent une fonction dans la langue : ils permettent de distinguer ces deux mots, et bien d’autres : ton/teint, long/lin, font/feint, etc. Pour identifier les phonèmes d’une langue, on emploi la technique de commutation : dans une série de sons donnés, on permute une unité par une autre. Si cette permutation entraine un changement de sens, l’unité adopte le statut de phonème. La permutation se fait dans deux unités proches phonétiquement —comme dans les mots marron et marin— et deux à deux. Les paires s’opposant par le changement d’un son dans la même position sons considérées comme paires minimales. Une paire minimale est donc deux unités significatives —morphèmes ou mots— ayant les mêmes phonèmes, sauf un, dans le même ordre. Des exemples de paires minimales sont donnés ci-dessous. Les phonèmes sont transcrits en barres obliques, à la différence des sons qui sont transcrits entre crochets. gai /ɡɛ/ vs. quai /kɛ/, car /kaʁ/ vs. gare /ɡaʁ/… beau /bo/ vs. pot /po/, pain /pɛ̃/ vs. bain /bɛ̃/… cache /kaʃ/ vs. cage /kaʒ/, sache /saʃ/ vs. sage /saʒ/ père /pɛʁ/ vs. pèle /pɛl/, sel /sɛl/ vs. serre /sɛʁ/ L’opposition phonologique est la différence qui existe entre deux ou plus unités distinctives. La différence entre /ɡɛ/ et /kɛ/ est due à l’opposition entre /ɡ/ et /k/. Cette opposition est basée dans le trait de sonorité: présent dans /ɡ/ mais absent dans /k/. Les traits /sourd/ vs. /sonore/ permet d’opposer d’autres phonèmes, en l’occurrence /ʃ/ vs. /ʒ/ dans la paire minimale /saʃ/ vs. /saʒ/. Le phonème est, tout d’abord, un terme qui relève de l’abstraction. Il est défini en fonction de leurs traits pertinents qui se structurent dans la langue. Les traits d’un phonème permettent d’établir des oppositions phonologiques distinctives et pertinentes ayant la capacité de distinguer le sens de mots. En l’occurrence, les traits /sourd/ et /sonore/ peuvent être considérés pour définir les phonèmes /ɡ/ et /k/ (v. supra). Cependant, ils sont insuffisants: le trait /sonore/ correspond, en effet, à /ɡ/ et à /ʒ/. Il parait donc logique de prendre en considération d’autres traits. Pour modéliser et étudier les traits phonologiques pertinents, les chercheurs font des études phonétiques pour trouver les relations de dépendance entre phonologie et phonétique dans le flux de parole. Les traits qui caractérisent les phonèmes sont, dans la plupart des études, basés sur l’articulation. Cependant, il y a des traits qui tiennent compte des propriétés acoustiques. Dans une moindre mesure, les traits perceptifs sont utilisés dans les études en phonologie. Il est dû à la subjectivité qu’entraine la perception. Les traits phonologiques qui forment le phonème ont plusieurs caractéristiques. L’école de Prague avec Jakobson et al. (1951) proposait une structuration des traits à partir du binarisme. Ceci consiste à choisir une entité parmi deux. C’est l’exemple de sourd/sonore (un phonème est, soit sourd, soit sonore, mais pas les deux au même temps). Les deux entités à choisir ont des qualités extrêmes dans une même catégorie (relâché/tendu) ou l’absence d’une de cellesci (sourd/sonore). A partir des analyses spectrographiques et articulatoires, Jakobson propose des traits qui relèvent de l’articulation (mode d’articulation, lieu d’articulation, mouvement des plis vocaux, rôle du voile du palais, etc.) et de l’acoustique (vocalique/non vocalique, nasal/oral, grave/aigu, entre autre). Maintenant, il est question de choisir les traits permettant de rendre compte de la structuration des phonèmes dans la langue. Pour comprendre cette étape, il faut introduire la notion d’allophone. On avait mentionné que les phonèmes sont des entités abstraites. Les locuteurs peuvent les reconnaitre parce qu’ils les ont stockés dans la mémoire. Lorsque les locuteurs parlent, ils les articulent, et peuvent le faire de différentes manières (v. 1.1). La façon de réaliser ces phonèmes (concrétisation qui crée le flux de parole) dépend de plusieurs facteurs dont deux sont d’intérêt pour notre cours : parlers régionaux : le « r » du mot rat peut être prononcé comme un trill [ra] dans certaines variantes de Marseille, comme un er grasseyé [ʀa] ou comme un er uvulaire [ʁa] à Paris, ou comme un rétroflexe dans le français du Québec [ɻa].
contexte phonétique: les voyelles sont rallongées devant [z,v,ʒ] dans les mots base, fève ou cage; le [t] gagne le trait sonore et est prononcé comme [d] dans la suite Margueritte Dupont [maʁɡəʁidypɔ̃]; etc. (v. Assimilations)
Ces différentes réalisations des phonèmes sont connues comme allophones. Les allophones sont, en d’autres termes, les différentes façons de réaliser un phonème. Les allophones sont caractérisés par des traits phonétiques ([trill], [rétroflexe], [sonore]…). Nous avions dit que les phonèmes se caractérisent par rapport à ce qui les distingue des autres (opposition phonologique). Il y a plusieurs façons d’analyser l’opposition phonologique (V. Troubetzkoy, 1939). Pour les objectifs de ce cours, nous n’allons pas aborder ce point. Au début, nous avions mentionné que /ɡ/ s’oppose à /k/ par son trait /sonore/. Cependant, il y a d’autres phonèmes qui sont caractérisés par ce trait, en l’occurrence [ʒ]. Puisque nous pouvons commuter [ɡ] par [ʒ] et trouver des paires minimales:
gare [ɡaʁ] vs. jarre [ʒaʁ] bagou [baɡu] vs. bajoue [baʒu] mangue [mɑ̃ɡ] vs. mange [mɑ̃ʒ]
nous considérons que /ɡ/ est un phonème. En conséquence, il faut opposer les phonèmes /ɡ/ et /ʒ/. Or, nos savons que /ɡ/ est vélaire et /ʒ/ est palatale. Donc, /ɡ/ a, pour l’instant, deux traits pertinents: /sonore/ et /vélaire/, alors que /ʒ/ est /sonore/ et /palatale/. Est-ce que ces deux traits sont suffisants pour caractériser le phonème /ɡ/ ? Il faut ajouter d’autres traits tels que occlusif, non nasal… ? Jusqu’à maintenant, le trait dépendant de la fonction des plis vocaux /sonore/ et le lieu d’articulation /vélaire/ (v. 1.2.1) semblent être suffisants pour caractériser le /ɡ/. Maintenant, nous savons que le son [ɡ] est aussi occlusif. Nous sommes en droit de nous demander si le trait [occlusif] (appartenant au mode d’articulation) doit être rajouté à l’ensemble de traits pour caractériser le /ɡ/. Supposons, comme hypothèse, que le trait /occlusif/ doit être considéré pour définir cette entité phonologique. Il faut donc trouver un phonème ayant le trait [fricatif] avec qui /ɡ/ peut s’opposer. Autrement dit, il faut trouver un phonème /sonore/, /vélaire/ et /fricatif/ pour l’opposer à [ɡ]. Or en français, un tel phonème n’existe pas. Donc, il suffit de dire que les traits phonologiques pertinents du /ɡ/ sont /sonore/ et /vélaire/. Vous devez remarquer que [g] est occlusif, dans un point de vue phonétique. Mais le trait /occlusif/ n’est pas un trait pertinent pour caractériser le phonème /ɡ/ en français. Le phonème est un ensemble de traits pertinents. Les traits qui ne servent pas à opposer le phonèmes sont appelés redondants. Les traits phonologiques seront abordés plus en détails dans l’unité 2. Pour l’instant, nous avons déjà les caractéristiques essentielles pour comprendre la notion du phonème. Il faut remarquer que les traits pertinents des phonèmes sont définis en fonction de la langue étudiée. Pour finir, le français contient 16 phonèmes vocaliques et 21 phonèmes consonantiques (y compris les 3 semivoyelles). Le tableau ci-dessous résume le système phonologique du français. Rappelez-vous, ils sont des phonèmes parce que vous pouvez trouver des paires minimales avec chacun d’eux. Il est temps maintenant d’expliquer la façon dont ils se réalisent et les conditions qui motivent ces réalisations. Ceci sera expliqué dans le point suivant. UMA 5. L’allophone : les distributions libres et complémentaires Les phonèmes sont réalisés de plusieurs manières. Nous avions évoqué deux raisons essentielles que nous allons développer plus dans les détails. Lorsqu’on parle, on ne prononce pas toujours de la même manière. Lors que vous articulez la voyelle [i], elle n’est pas nécessairement la même lorsque vous parlez à grande vitesse. Du même, elle aura
d’autres qualités acoustiques et perceptives lorsque vous criez, chantez ou chuchotez. Si vous comparez comment vous prononcez la nasale [ɛ̃] à la prononciation des locuteurs Français de Toulouse, vous vous rendrez compte que les qualités perceptives sont différentes. Du même si vous la comparez à celles des Québécois. D’autre part, parfois les réalisations dépendent du contexte environnant les segments. Il convient donc de distinguer les différents types de variantes ou réalisations des phonèmes. Il y a plusieurs raisons d’ordre social, individuel, idiolectal, stylistique, linguistique, etc. Pour les objectifs de ce cours, nous allons les regrouper en deux groupes : les facteurs linguistiques et les facteurs sociolinguistiques. Les facteurs linguistiques se réfèrent aux contextes dont la prédiction de la réalisation des variantes se fait à partir des règles phonosyntaxiques. Les sons, lorsqu’ils sont dans certains contextes phonétiques, seront réalisés d’une manière ou d’une autre. Les contextes peuvent être de différent type : la position du segment dans le mot ou l’énoncé, le contacte avec d’autres segments (les sons qui se trouvent autour du segment en question peuvent influencer pour qu’il soit prononcé d’une certaine manière), l’aspect prosodique qui lui est associé (le segment formant partie d’une syllabe accentue peut être prononcé différemment par rapport à un segment non accentué), etc. Illustrons un cas appliqué au français pour mieux comprendre aux variantes complémentaires. Observez dans ce minicorpus, les différentes réalisations du phonème /ʁ/.
Nous pouvons observer que le phonème /ʁ/ connait deux variantes: [ʁ] (latérale, uvulaire, sonore) et [ʁ̥] (latérale, uvulaire assourdie, marquée par le petit cercle sous le symbole). Un regard plus attentif sur le corpus nous amène à conclure que ces variantes sont motivées par des contextes bien 1. armoire [aʁmwaʁ] 4. ocre [ɔkʁ̥] spécifiques: /ʁ/ s’assourdit et devient[ʁ̥] lorsque des consonnes 2. fromage 5. mer [fʁ̥ɔmaʒ] [mɛʁ] sourdes (/t/, /s/ et /f/) entrent en contact avec /ʁ/; /ʁ/ est 3. mordre 6. forte [mɔʁdʁ] [fɔʁ̥t] sonore dans le reste des cas. En phonologie, on essaie de trouver et de comprendre ces règles de distribution. C’est qu’on appelle les variantes en distribution complémentaire. Le terme complémentaire se réfère au fait que les réalisations des phonèmes apparaissent dans un contexte x, et seulement dans ce contexte x. Les réalisations sont donc prédictibles. Ainsi, supposons qu’un phonème x, entité abstraite, peut être réalisé comme a o b. Si a et b sont des variantes combinatoires de x, les contextes qui motivent la réalisation de a ou b ne doivent pas être les mêmes et s’excluent mutuellement. Ces règles peuvent être formalisés comme suit :
Cette formalisation se lit comme suit : le phonème /x/ est réalisé comme le segment [a] lorsqu’il est devant A (où A est le contexte). La suite de la règle se lit ainsi : il devient [b] lorsqu’il est devant B. Dans cette formalisation, A et B sont des contextes différents. Cette règle permet de capturer deux déviations ([a] et [b]). Les règles, indiqués par les flèches, sont appelés dérivationnelles. /x/ est l’entré et [a]/[b] les sorties. Ces formalisations sont employées du modèle générativiste de Chomsky et Halley (1968) à partir de la parution de l’ouvrage the Sound Pattern of English, abrégé SPE. La formalisation de l’assourdissement du /ʁ/ dans les observations attestées ci-dessus suivant le SPE est donc comme suit:
Avant d’exemplifier d’autres exemples, il convient d’expliquer la notation employée pour la formalisation des règles. Les symboles que nous allons employer sont donnés ci-dessous:
D’autres exemples sur la formalisation de la distribution complémentaire sont donnés dans la présentation PowerPoint “Les distributions libres et complémentaires”. Nous allons élargir ce sujet dans le point suivant (v. 1.6). Faites clic sur le lien V Voyelle ci-dessous pour visionner et écouter la présentation: C Consonne PowerPoint « U1_La_production_de_la_parole.pptx ». // Phonème Maintenant, il faut expliquer les variantes libres. Elles dépendent [] Allophone des facteurs non linguistiques. Les réalisations particulières des _ Position du segment #, ## Frontière de mot/ de syntagme (forte) phonèmes peuvent être dues à des facteurs non phonétiques, ni d’ordre linguistique. C’est le cas des variantes réalisés dans . Frontière de syllabe différents pays ou espaces géographiques francophones. Si l’on → Devient, est réalisé, se prononce reprend l’exemple du phonème /ʁ/, celui-ci n’est pas réalisé de ø Rien la même manière au Québec, à Marseille ou à Paris (v. 1.4). / Dans le contexte, lorsque Cependant, que le mot marron soit prononcé [maʁɔ̃], [maʀɔ̃], [marɔ̃] ou [maɻɔ̃], le sens du mot ne change pas. Dans ce cas, les variantes [ʁ, ʀ, r, ɻ] sont des réalisations du phonème /ʁ/ comme l’est [ʁ̥], sauf que les premières ne sont pas motivées pour des raisons linguistiques. Ces variantes sont en distribution libre. Le mot libre fait référence à l’absence des règles linguistique contraignant leur apparition. Sur ce point, il convient de distinguer aussi que les variantes libres peuvent être conditionnés par des raisons idiolectales, régionales ou individuelles. Nous n’allons pas approfondir sur ce point, le lecteur peut, cependant, découvrir les variétés du français sur les sites ci-dessous: Projet Phonologie du Français Contemporain : http://www.projet-pfc.net/ Catálogo de voces hispánicas: http://cvc.cervantes.es/lengua/voces_hispanicas/default.htm Phonétique du français québécois: http://www.ciral.ulaval.ca/phonetique/Default.htm Nous allons revenir sur les distributions complémentaires, notamment, nous allons aborder le problème depuis un point de vue typologique. Les déviations qui donnent suite à la formation des variantes distributionnelles relèvent des phénomènes tells que l’assimilation, la dissimilation, l’élision, l’épenthèse et la métathèse. UMA 6. Processus phonologiques dans la chaine parlée Dans le point précédent, nous avons conclu que les réalisations des phonèmes peuvent dépendre des facteurs linguistiques et non linguistiques. Il est maintenant question d’aborder plus en détail les premières. Plus concrètement, nous allons expliquer des phénomènes connus comme l’assimilation, la dissimilation, l’élision et l’épenthèse. Ces phénomènes sont considérés comme l’application des règles dérivationnelles (v. 1.5). Nous allons résumer aussi comment le formalisme proposé par le SPE a évolué jusqu’aux modèles auto-segmentales (cfr Roca & Johnson, 2005). Nous allons donc reprendre les termes phonème, allophone, trait distinctif. L’assimilation se réfère au phénomène par lequel un son perd ou acquiert un des traits (normalement articulatoires) par le contact avec d’autres segments qui lui sont contigus dans le flux de parole. Nous avions vu comment les phonèmes français /ʁ/ et le /l/ deviennent sourds lorsqu’ils entrent en contact avec des consonnes ayant la caractéristique [-sonore]. Prenons l’exemple du mot douze dont la forme sous-jacente est /duz/. La production de ce mot est [duz]. Insérons maintenant le mot dans la suite douze serpents. La représentation sous-jacente est /duzsɛʁpɑ̃/. Or, la production de cette suite entraine un contact entre le [z] sonore et le [s] sourd. Le résultat est, comme vous pouvez constater en
prononçant les mots, l’assourdissement du [z] comme suit: [asiz̥syʁœ̃bɑ̃]. Notez bien que le petit cercle employé indique l’assourdissement des segments. Du même, le mot chauvesouris a la représentation /ʃɔvsuri/, mais il est prononcé [ʃɔv̥suri]. Le mot médecin a la représentation /mɛdsɛ̃/, mais il es prononcé [mɛd̥sɛ̃]. Au fait, pour cette suite des mots, on pourrait très bien les transcrire: [asisyʁœ̃bɑ̃], [ʃɔfsuri] et [mɛtsɛ̃]. Comme vous pouvez l’anticiper, nous pouvons formaliser ces règles. Cependant, deux choses doivent être considérées: (i) cette assimilation a une influence aussi aux phonèmes /ʒ/, /b/… et toutes les sonores qu’on a pas abordé; (ii) il n’y a pas une manière plus générale de formaliser cette règle afin de considérer tous les cas? Au fait, la réponse à la première question est : oui. En effet, cette assimilation peut s’élargir à toutes les consonnes sonores qui entrent en contact avec les sourdes. Autrement dit, lorsque toute consonne ayant le trait [+sonore] entre en contact avec une consonne ayant le trait [-sonore] en français, le premier perd son trait [+sonore] et adopte le caractère [-sonore]. Pour tenir compte d’une formalisation plus générale, une approche auto-segmentale peut être utilisée. Celui-ci doit tenir compte de tous les traits communs à /z/, /v/, /d/, /ʒ/… Nous savons que les traits communs à ces phonèmes sont leur caractère [+consonne], malgré leurs différents lieux d’articulation. Le trait [+consonne] et le trait en question [+sonore]. Ne considérer que ces deux traits ne permet pas considérer les semi-voyelles et les voyelles (chose qui nous semble naturelle pour le moment), ni, bien évidemment, les consonnes sourdes [-sonores]. Cet ensemble de traits dont on a besoin est donné dans la matrix en (1) ci-dessous :
(1) +consonne +sonore ex : [z,v,d..] Pour tenir compte de la règle d’assimilation, il manque le trait contextuel [-sonore] qui va influencer sur la matrix générée ci-dessus. Nous ajoutons ce contexte à notre modèle en (2) : (2) +consonne [-sonore] +sonore ex : [z,v,d..] [s, t, f] Ces deux matrices comprennent donc les séquences [zs], [ds], [s]… et toutes les autres possibles [zt], [lt]… qu’on a pas mentionnées. Comme dans le SPE, il faut maintenant représenter les réalisations (les sorties) : [zs] devient [ss], etc. En (3), il suffit donc de changer dans la première matrice, le trait [+sonore] par [-sonore] : (3) consonne [-sonore] -sonore ex : [s, f, t] [s, t, f…] Donc, le formalisme est donné ci-dessous : (4) +consonne
[-sonore]
+consonne
[-sonore]
+sonore ex : [z,v,d..] [s, t, f]
-sonore
Or, pour simplifier cette règle d’assimilations, nous devons rompre la première matrice pour que la lecture soit plus facile visuellement. La règle d’application (assimilation de X sur Y) est représenté avec une ligne en diagonal. Les dépendances des traits para une ligne horizontale. La figure en (5) représente ce processus:
Comme on peut voir, dans la deuxième matrice, la ligne diagonale exprime que [-sonore] va influencer sur [+sonore]. La ligne horizontale dans la première matrice a disparu afin d’exemplifier que la rupture des traits [+consonne] [+sonore] est donné par l’assimilation. Nous pouvons reformuler cette règle de formalisation afin de réduire les étapes. La nouvelle règle auto-segmentale suivante tient compte de la dissociation marqué par le symbole ≠ dans les premiers traits et la ligne pointillée exprime la nouvelle association en (6).
Cette règle est lue comme suit : (i) un segment [+consonne, +sonore] est suivi par un segment [-sonore] ; (ii) le trait auto-segmental [+sonore] du premier segment perd son association avec le trait [+consonne] ; (iii) [-sonore] est réassocié au premier segment. Cette nouvelle formalisation doit capturer tous les cas où l’assimilation d’assourdissement a lieu. Jusqu’à maintenant, nous avons parlé de l’assourdissement. Or, considérez les suites suivantes et prononcez les. Faites attention à la prononciation de /t/, /k/ et /ʃ/ en (7) (7)a. Margueritte Durand /maʁɡəʁitdyrɑ̃/ b. Un mec grand /œ̃mekɡʁɑ̃/ c. Une roche jaune /ynʁɔʃʒɔn/ Nous pouvons constater que la prononciation des phonèmes /t/, /k/ et /ʃ/ est sonorisé avec le contact de /d/, /ɡ/ et /ʒ/ respectivement. Cette assimilation, à la différence de celle d’assourdissement, est de sonorisation. Ceci dit, les phonèmes [-sonores] gagnent le trait [+sonore]. La transcription de l’assimilation est donnée avec le symbole “ ̬” sous le segment en question. La prononciation de ces mots est donnée en (8): (8)a. Margueritte Durand b. Un mec grand
/maʁɡəʁitdyrɑ̃/ /œ̃mekɡʁɑ̃/
[maʁɡəʁit̬dyrɑ̃] ou [maʁɡəʁiddyrɑ̃] [œ̃mek̬ɡʁɑ̃] ou [œ̃meɡɡʁɑ̃]
c. Une roche jaune /ynʁɔʃʒɔn/
[ynʁɔʃ̬̬ ̬ʒɔn] ou [ynʁɔʒʒɔn]
Une règle similaire comme en (6) pourrait être formalisé dans une approche auto-segmentale. Cependant, il parait qu’il y a une logique dans les assimilations d’assourdissement et de sonorisation. Au fait, les deux assimilations affectent un trait un particulier : celui de l’action des plis vocaux que nous allons marquer par l’index [ ]G en faisant allusion aux mécanismes de la vibration des plis vocaux. Pour tout dire, il faut simplement représenter ce fait : les consonnes adoptent le trait [±sonore] de la consonne qui la suit. En (9) nous donnons donc une règle auto-segmentale qui arrive à capturer les assimilations sur la dynamique des plis vocaux :
Les assimilations peuvent porter également sur la manière d’articulation. C’est le cas des nasales en contact avec des dorsales et vélaires. Observez les énoncés suivants et faites attentions à l’articulation du « n » et « m » dans ces contextes : (9) a. Une armoire /ynaʁmwaʁ/ [ynaʁmwaʁ] b. Une gamine /ynɡamin/ [yŋɡamin] c. Une barre /ynbaʁ/ [ymbaʁ] d. Une dent /yndɑ̃/ [yndɑ̃] e. Une fille /ynfij/ [yɱfij] Un regard plus attentif à la prononciation de ces mots montrera que dans chaque cas, le “n” n’est pas prononcé de la même manière. Vous devez découvrir dans quels sont les différentes distributions des réalisation du phonème /n/. Puisque cela fait partie d’un exercice obligatoire, nous ne donnons que la formalisation de cette règle dans une approche auto-segmentale en (10), ou l’indexe P fait référence au point d’articulation. Le lecteur doit être en mesure de pouvoir l’interpréter:
Les assimilations sont donc un exemple des distributions des variantes déterminés par le gagne ou la perte d’un trait. Elles sont prévisibles et contraintes par la langue. Les assimilations ne sont pas généralement perçues par les locuteurs natifs d’une langue. Ceci s’explique par le fait que les variantes en distribution complémentaires ne peuvent pas former des paires minimales. Il est donc, normal, que les locuteurs natifs apprennent à oublier les différences acoustiques de ces sons. Il est question maintenant d’aborder la notion de dissimilation. Contrairement à l’assimilation, la dissimilation rend deux sons adjacents distincts qui ne sont pas contigus (Hidalgo & Quilis, 2011). C’est un processus de différenciation à distance voulant à éviter la répétition de phonèmes identiques qui semblent être gênants. Ce phénomène explique certains changements lexicaux. Par exemple, en ancien latin, le mot peregrinus exemplifie pourquoi en français il est dit pèlerin : le premier [ʁ] devient [l] puisqu’il est très proche du deuxième [ʁ]. L’élision est un phénomène où un segment donné en dans la forme sous-jacente par le lexique est omis pour des raisons distributionnelles. Le meilleur exemple pour exemplifier l’élision est l’omission des voyelles des articles définis singuliers le et la devant un mot commençant par une voyelle. L’élision des voyelles [ə] et [a] est obligatoire si le nom commence par une voyelle : (10)a. le garçon vs. l’enfant
b. la maison vs. l’étoile Un autre processus qui est étudié est l’épenthèse. L’épenthèse est un processus phonétique qui introduit un segment non présent dans la représentation phonologique. Le segment ainsi introduit est dit épenthétique. Des exemples d’épenthèse sont l’insertion du schwa en (11) et la liaison épenthétique en (12): (11) la porte bleue /lapɔʁtblø/ (12) les enfants /leɑ̃fɑ̃/
[lapɔʁtəblø] [lezɑ̃fɑ̃]
L’un des phénomènes les plus étudiés est l’élision et l’épenthèse du schwa, appelé aussi E caduc ou E muet (v. 2). Dans les études classiques du français, il y a des contextes ou le schwa est assez instable, donc il peut être élidé : se, te, le, me, ne… C’est le cas aussi des certaines syllabes au début de mot : secouer, cheval, fenêtre… D’autre part, il y a des contextes où le schwa est épenthétique en final de mot : fenêtre fermée, toutes taxes comprises, il parle trop. (cfr. Jetchev, 2003)
Tous les processus phonologiques abordés jusqu’à maintenant sont objet de débats et d’analyses qui font progresser les théories et les approches empiriques. Comme nous pouvons le constater, l’étude des sons et des phonèmes s’enrichissent et deviennent de plus en plus complexes. Il nous reste seulement observer quelques repérages sur l’orthographe, ses corrélats avec la prononciation et l’Alphabet Phonétique International. Ce point est développé cidessous. UMA 7 L’orthographe, la prononciation et l’Alphabet Phonétique International Plusieurs choses doivent être rappelées afin de clôturer cette première unité. Même si on ne les pas énoncées explicitement, il faut dire, que vous avez déjà assez de connaissances approfondies dans la matière pour vous rendre compte qu’une lettre n’est pas un son. Pour mieux comprendre à cette problématique, nous devons clarifier certains concepts, tels que graphie, lettre et graphème. La parole est, avant tout, un phénomène oral. Cependant, l’écriture d’une langue permet de cristalliser les phénomènes sonores de la langue. Avant l'invention de l'écriture, les hommes n'avaient pas un système de représentation graphique leur permettant de conserver, dans le temps, la parole. Au fait, à partir de l’invention de l’écriture, les hommes ont commencé à réfléchir (étudier, analyser, décrire dans les termes scientifiques d'aujourd'hui) à la langue, aux mots, et aux énoncés qu'ils employaient. Il est généralement admis que les premières études rigoureuses sur la langue datent depuis les premiers grammairiens Indiens. Parmi eux, Panini, premier grammairien Indien qui a fait les premières descriptions sur la morphologie du sanscrit et a apporté les notions de "phonème" et "racine" du sanscrit (IVe siècle avant J.-C) . La grammaire de Panini et celles qui viennent après lui avaient comme objectif la préservation de cette langue pour le culte religieux (cfr. http://www.larousse.fr/encyclopedie/litterature/sanskrit/176806). L’écriture du français est basée sur l’alphabet emprunté au latin. Cette écriture alphabétique se fond sur le principe qu’un signe graphique devrait correspondre à un son. Or, nous allons le constater dans l’unité 2 que ce principe est loin de la réalité: le son [z] peut correspondre aux graphies s, z, x… :
case [kaz] douze [duz] dix-huit [dizɥt]
Dans la littérature, on appelle graphème la plus petite unité de la chaine écrite (que ce soit une lettre ou plusieurs) ayant
un correspondant dans la langue parlée (indépendamment de son statut de variante complémentaire). Les inconsistances de cette relation biunivoque sont dues à l’évolution phonique du français en soit : la langue orale évolue avec le temps, mais l’écriture reste plus attachée à ses origines. Les signes alphabétiques sons censés noter les sons du français. Ces signes sont donnés ci-dessous (cfr. Béchade, 1992): Majuscules : A, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z Minuscules : a, b, c, d, e, f, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z. Vous pouvez constater que l’un des problèmes que cet ensemble de signes pose est le nombre insuffisant des caractères graphiques qui rendent compte des toutes les voyelles et consonnes du français : [a] s’écrit a dans les mots par, pas... ; à une seule lettre avec un accent ou un tréma ; [ɑ] s’écrit à, â; dans les mots là et pâte ; à un groupement de lettres qui entraine la formation de digrammes ou trigrammes : [o] peut s’écrire au et eau dans les mots haut et peau ; etc. Pour ce qui est des consonnes, les sons peuvent correspondre : - à une seule lettre : [t] s’écrit t dans le mot tenir ; - à une lettre double : [t] s’écrit tt dans le mot attention ; - à un groupement de lettres qui entraine la formation de digrammes ou trigrammes : [f] s’écrit ph dans le mot philosophie et [ʃ] s’écrit sch dans le mot schéma. D’ailleurs, une même graphie peut correspondre à des sons différents : - u correspond aux sons [y] et [ɔ] dans les mots perdu et sérum ; - eu correspond aux sons [œ] [ø] et [y] dans les mots peur, ceux et gageure.
Un système moins complexe serait un alphabet contenant des lettres qui comprennent le même nombre de phonèmes, c’est-à-dire, un alphabet où chaque lettre corresponde seulement à un phonème. Les lettres et les signes orthographiques rendent compte aussi des autres phénomènes sonores de la langue. Béchade (1992) mentionne les suivants : 1. Les accents. Il y a trois accents en français. L’accent aigu « ́ » qui n’affecte que la lettre e pour noter le son [e] seulement quand celui-ci n’est pas suivi d’un d, d’un r ou d’un z finals non prononcés. Il y a des exceptions où la graphie é correspond au son [ɛ] comme dans les mots abrég(e)ment, allég(e)ment, crém(e)rie..., à cause de la chute du e muet —le timbre de la voyelle change pour se retrouver en position de syllabe entravée—. L’accent grave « ` » affecte les lettres e, a, u. Sur la lettre è indique le son [ɛ], sur la lettre a indique des homophones et sur le u permet de différencier où de ou. L’accent circonflexe «^» affecte les lettres a, e, i, o, u. Il désigne généralement la disparition d’un s. Quand il est placé sur e indique la voyelle [ɛ], et quand il est placé sur les autres graphies, il indique l’allongement. 2. Le tréma. Les deux points placés sur le i note: a) le yod dans les mots aïeul ou païen ; b) le son [i] dans les mots héroïne, laïque; c) le son [ɛ]̃ dans le mot coïncidence. Le tréma placé sur le u note le son [y] dans les mots Essaü, Saül. Placé sur le e note le son [ɛ] dans les mots propres Israël, Noël, etc. 3. La cédille. Cette graphie qui provient de l’espagnol « cedilla » ou « petit c », est représentée par le signe «,» est placé sous la graphie c pour indiquer le son [s] devant a, o et u. 4. L’apostrophe. Il sert à marquer l’élision des voyelles finales e, a, i devant une autre voyelle ou un h muet. Par exemple, j’ai, l’histoire et s’il te plaît.
Pour résumer, l’orthographe du français ne tient pas compte d’une relation biunivoque graphie-son. Lorsque notre analyse se penche sur la nature du système phonique et phonologique d’une langue, il vaut mieux oublier qu’on sait écrire, et il vaut mieux savoir prononcer ! C’est l’un des objectifs de l’Alphabet Phonétique International (API). L’API se veut un code univoque signe graphique-son. Ce système, développé d’ailleurs avec des buts d’apprentissage d’une langue étrangère, s’est conçu dans un seul principe : à un son donné dans une langue quelconque correspond un signe différent. L’un des avantages d’un système pareil, vous l’avez remarqué certainement, est la possibilité de représenter de façon biunivoque les sons pertinents d’une langue à une graphie particulière. Ayant un système de transcription similaire, on pourrait éviter tous les problèmes d’orthographe : les locuteurs francophones n’auraient pas à confondre, à l’écriture, des suites telles que [ʒemɑ̃ʒe], confondue avec j’ai mangé, j’ai mangez, j’ai manger, ou même, j’ai mangeais. Referencias bibliográficas (Sitios de interés)
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