Pepper Steak N°4

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Pepper steak / juillet 2008 / numĂŠro 4


DEGOUTANT

- EditorialDes couleurs, des adaptations improbables, le retour et l’effondrement d’un mythe, une starlette qui ne décolle pas, voilà l’actualité de cet été qui s’achève bientôt sur une note d’amertume. Ne parlons pas de ceux que nous n’attendons pas, j’entends pas là un certain bruce wayne qui préfère se pavaner en Lamborghini plutôt que de protéger sa ville. Cependant, réjouissons nous de la décision de la fox qui a enfin entrepris de mettre en chantier la plus grande gageure cinématographique du xxième siècle : adapter dragon ball à l’écran ! Incroyablement délirantes, les premières photos semblent augurer une pantalonnade des plus casse-gueules et des plus ahurissantes qui pourrait peut-être bientôt devenir notre film préféré ! Quand on vous disait que l’adaptation de mangas était la future manne financière d’hollywood… Mais que les fans des héros à la bannière étoilée se rassurent, nos encapés de transatlantique ont encore de beaux jours devant eux: avec des Spider-Man 4 et 5 qui vont probablement se tourner en même temps, l’arrivée de captain america, thor, ant-man chez marvel et le retour fracassant de superman chez dc, vous aurez de quoi passer une commande chez ikea pour accueillir vos nouveaux dvd de super héros. Et les losers de service sont encore les français, qui ne se remettront pas de sitôt de la bousasse innommable qu’était astérix et les jeux olympiques, et l’adaptation a venir du… petit nicolas. Même les belges s’en sortent mieux en confiant tintin à steven spielberg. Qu’attend julien magnat pour réaliser Fantômette ? ConstanTin berthelier

Vous en avez rêvé et ça vous a fait marrer, ils l’ont Quand même fait !

Soulja boy

A l’heure où vous lisez ces lignes, vos enfants sont peut-être en train de danser innocemment sur Crank That, le tube de Soulja Boy. Ce que tout le monde ignore, c’est que les paroles de la chanson consistent à répéter : Superman that Hoe, ce qui signifie en fait: Ejacule lui sur le dos pour lui coller une feuille de papier sur ton sperme comme ça quand elle se réveille demain elle aura une cape collée sur son dos comme Superman. Et on pensait avoir tout entendu...

INDIANA JONES & LE ROYAUME DU CRANE DE CRISTAL

C’est un bien triste évènement que la sortie de ce film, car sans véritablement trahir la trilogie mythique imaginée par la clique Spielberg/Lucas/ Williams, ce nouveau film Indiana Jones vient s’inscrire en faux par rapport à tout ce qui faisait le charme de la saga d’antan. Le scénario étant ce qu’il est, c'est-à-dire un patchwork de différents jets réécrits 50 fois provenant de Lucas et autres, l’intrigue du film n’avance pas d’un poil du début à la fin, les protagonistes subissant cette aventure en trainant les pieds, et ce, pas à cause de leur âge. Même l’énervant Shia La Bœuf que l’on voit un peu trop dans les films récents sauve la mise et apporte un peu de nouveauté, alors qu’on l’aurait plutôt perçu comme le personnage détestable de l’épisode. Seule vraie bonne surprise de ce film, il se démarque des autres personnages qui eux, semblent être tous droit sortis d’un James Bond, comme cette méchante gonzo peu rigolote de castratrice rouge aux pouvoirs psychiques jouée par Cate Blanchett. Les autres ne sont que des pales copies des personnages de la saga des années 80, ne pouvant malheureusement pas rivaliser avec le charisme d’un Salah ou d’un Marcus Brody. Mais le pire demeure dans le choix de la quête dans laquelle va se plonger Indy, à savoir la course aux Aliens et leurs cranes de cristal ressemblant à des prix de stands de tirs dans une faite foraine d’autoroute. Tout ça agrémenté de tribus sauvages que l’on voit en coup de vent juste histoire de dire qu’on en a mis, de marmottes et de singes en 3D, pour finir avec des aliens hideux et une soucoupe volante empruntée à un film d’extra-terrestres des années 50. Film inutile, film de trop, film renégat, film raté, film dans la continuité de la destruction de mythes comme la prélogie Star Wars, il nous le fait dire: Un mythe s’effondre.

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PEPPY NEWS

Voici des nouvelles photos de notre future aberration filmique favorite: Dragon Ball ! Voici Goku (Justin Chatwin), Bulma (Emmy Rossum), Tortue Géniale (Chow Yun Fat) et Chi-Chi (Jamie Chung). SPOILERS! Evènement ciné sans précédent, Dragon Ball déclenche un vent de folie sur Internet, où un script du film circule déjà. On parle d’un fake, mais la qualité du texte fait dire qu’il s’agit d’un vrai. Sachez aussi qu’une traduction française est en train de circuler, et que certains sites vous proposent la découverte de l’histoire étape par étape. Ainsi, on apprend la présence de la société Capsule, de Pilaf, ce qui laisserait supposer que Piccolo pourrait revivre à la fin du film pour un épisode 2. FIN DU SPOILER Des bandes annonces de fans ou des images 3D sortent aussi ça et là sur la toile, témoignant plus du délire autour du film qu’un véritable espoir de voir une bonne adaptation !

BULMA

GOKU Tortue géniale

Chi-chi

Si vous avez aimé cette fresque porno-coranique d’anticipation fantasmagorique qu’était Banlieue 13, alors vous devez savoir que la France fasciste reviendra menacer nos tendres banlieues dans Banlieue 14, toujours produit par Europa Corp. Ce sera un tocard répondant au nom de Patrick Alessandrin qui réalisera ce projet, et qui a déjà signé des comédies atrocement mauvaises telles que Mauvais Esprit ou 15 aout. Ca promet !

15 juillet

29 juillet

Alors qu’on les croyait définitivement perdues, ces deux séries débarquent sans crier gare en DVD cet été. Attention cependant, il s’agit d’une sortie américaine, donc autant compter sur votre carte de crédit et sur Amazon pour vous les procurer. Birds Of Prey (Le nom français étant Les Anges de La Nuit) raconte les aventures de la fille de Batman et Catwoman qui combat le crime dans un Gotham City où Batman s’est fait tuer par le Joker et où une Batgirl handicapée devient une génie informatique répondant au nom d’Oracle. Une troisième super cocotte aux pouvoirs psychiques viendra compléter cette équipe de justicières en cuir, prêtes à perpétrer l’héritage de l’homme chauve-souris. Le seul intérêt de la série étant, sachons le, la formidable intro du pilote où Batman, Catwoman, et le Joker apparaissent presque aussi beaux qu’au cinéma. Le reste de la série n’étant que ratages, piétinements, et fausses tentatives. Witchblade s’en sort mieux avec une bonne adaptation du comic-book de Top Cow imaginé par Marc Silvestri (Conan, Uncanny X-MEN...) et dessiné par la superstar Michael Turner. D’ailleurs, Marc Silvestri est aux commandes du scénario de la série. Pas vraiment une histoire de super héros, Witchblade raconte l’histoire d’une arme millénaire dont étaient équipées toutes les plus grandes guerrières, allant de Jeanne d’Arc à Marie Curie (c’est une fiction, hein…). Une super flique New-Yorkaise, qui se servira du gant pour retrouver et se venger des assassins de son amie d’enfance, de son père et de son partenaire.


Geek is chic!

Il va falloir vous y faire –et je suis sûr que vous y arriverez sans trop de problème–, être geek est devenu tendance… Le cliché du geek solitaire, ne connaissant de la notion de groupe que le statut de souffredouleur ou la phallocratie des jeux de rôles est en train de disparaître, absorbé par un geekisme qui s’étend à présent à des couches beaucoup plus larges de la société. Comment en est-on arrivé à cette évolution qu’il eut été bien dur de prédire il y a quelques années ?

Tout d’abord, penchons nous sur le jeu vidéo. Si le marché a de toute évidence évolué en une trentaine d’années (oh putain, déjà !), quittant une sphère de joyeux initiés pour se fondre dans le grand public jusqu’à devenir le loisir number one de la jeunesse actuelle, c’est aussi toute son imagerie initiale qui s’est peu à peu transformée. Si d’aventure vous vous rendez dans un de ces magasins de jeux vidéo non franchisés, tenus par des geeks de la première heure qui revendent encore les plus vieilles bécanes, observez les genres qui étaient les plus représentés à l’époque, ainsi que le graphisme des boîtiers. Il est clair que les « Shinobi », « Rygar » et autres « Dungeons & Dragons » se réservaient à un public essentiellement masculin, aficionados de littérature S.F et Fantasy et amateur d’un ciné HK et japonais qu’il était difficile de se procurer à l’époque. Mais, à mesure que le loisir virtuel est devenu « bankable », c’est toute sa production interne qui a muté, mélangeant avec plus ou moins de bonheur geekisme et marketing. C’est ainsi que de nouveaux marchés ont émergés, renfermant en chacun d’eux une manne financière potentielle importante. Au jour d’aujourd’hui, le multiplayer façon Nintendo réunit ami(e)s et familles dans les salons, alliant un concept éprouvé, un univers connu facilement identifiable et la fièvre « nouvelle technologie »

dans une wii dont le buzz retentissant l’année de sa sortie parle de lui-même. D’un autre côté les genres se sont multipliés, tapant aussi bien chez les beaufs (« Need for Speed Underground », « Pro Evolution Soccer »…) que chez les minettes (« Nintendogz », longtemps en rupture de stock, « Les Sims », « Alexandra Ledermann »…). L’univers fantasy quant à lui s’est socialisé avec l’apparition d’internet, ce qui donne 8 millions de geeks et geekettes connectés entre eux sur World of Warcraft, ce qui n’est tout de même pas rien ! Ensuite, certains geeks d’hier, en marge de leurs pairs, ont développé un sens artistique aigu à travers leurs catharsis : les livres, les bandesdessinés et le cinéma. Et c’est ainsi qu’on les retrouve aujourd’hui bien implantés dans ces industries respectives et, puisque le cinéma est le secteur qui touche le plus grand nombre de gens, c’est à celui-ci que nous allons nous intéresser. Tout d’abord, il est intéressant de constater à quel point l’image du geek sur petit et grand écran a évolué en quelques années. L’autiste Garth Algar de Wayne’s World a laissé place au


riche et beau Logan Cale de Dark Angel (qui se tape Jessica Alba), au Néo de la trilogie Matrix ou, dans un cadre plus réaliste, au Dante Hicks de Clerks (qui sort quand même avec Rosario Dawson)… Ce nouveau visage, les geeks se le sont donnés eux-mêmes, puisqu’on les retrouve aujourd’hui à la tête des plus grands blockbusters et des plus palpitantes séries télévisées. Ils se nomment Sam Raimi, Peter Jackson, Kevin Smith, Joss Whedon, les frère Washowski, Guillermo del Toro, Quentin Tarantino, Christophe Gans ou encore J.J. Abrahms, et ils remplissent les caisses d’Hollywood tout en modernisant et perpétuant un univers geek dont ils sont issus. Aujourd’hui, les tombeurs s’appellent Peter Parker, Legolas ou Harry Potter et font craquer les gamines du monde entier. Et le show américain Beauty and the Geek en étant actuellement à sa cinquième saison, c’est bien qu’il doit intéresser quelqu’un… Les nouvelles technologies, par ailleurs, sont aussi responsables de cette popularisation du geek, au sens anglophone du terme. Avantgardistes en matière d’informatique, leurs connaissances sont devenues essentielles dans la vie actuelle, ce qui les a rendu soudainement très utiles. Et à mesure qu’ils repoussaient les possibilités dudit network avec des esprits de visionnaires, façonnant rien de moins que le futur de l’humanité, ils ont entraîné dans leur sillon toute une jeunesse pour laquelle maîtriser un ordinateur est devenu une compétence normale et indispensable, et le piratage un hobby accessible. Il est loin le temps où les pionniers se faisaient railler parce qu’ils passaient plus de temps à développer des systèmes d’exploitation et autres programmes dans leur garage que de sortir avec les amis qu’ils n’avaient pas… Grâce à leurs créations, il est maintenant possible de draguer depuis chez soi, le cinéma est devenu une activité qui se pratique principalement sur ordinateur, les premiers sports virtuels sont nés (Counter-Strike en tête) et le social se travaille avec Windows Live Messenger et Facebook. Ils se cachent aussi derrière les Ipods et autres télé-

phones portables, excroissances métalliques du commun des mortels qui jouissent de leurs propres courants de mode chez les membres des deux sexes. Ainsi le statut de geek a bien évolué depuis ses débuts, devenant non seulement socialement accepté mais aussi compris par de plus en plus de gens. Aujourd’hui, le geekisme ne s’est jamais aussi bien porté, prenant ses racines dans une multitude de médias et d’univers. L’esprit des origines se transforme aussi peu à peu, au grand dam de certains, à mesure que le geekisme n’est plus exclusivement le refuge de rejetés cherchant à fuir une réalité trop insupportable. Alors si vous désirez crier haut et fort votre fierté geek, allez-y, il n’a jamais été d’aussi bon goût de porter des T-Shirts aux flocages couleurs Mario ou X-men façon 60 ‘s… Alexandre Coste


BLONdE movie

The hottie & the nottie Réalisé par Tom Putnam, avec Paris Hilton, Joel Moore, Christine Lakin, Johann Urb. Ecrit par Heidi Ferrer. Produit par Purple Pictures.

PARIS HILTON Est à l’affiche d’un petit film appelé The Hottie and The Nottie, énormément plébiscité dans les vidéo clubs et les boutiques de DVD américains. Produit par une société indépendante, la Purple Pictures et réalisé par un tâcheron inconnu au bataillon répondant au nom de Tom Putnam, le film réécrit sans scrupule le picth de Mary à tout prix mélangé à celui de Elle est trop bien. Arrivant avec 10 ans de retard, ce petit film justifie son seul intérêt par la présence au casting de l’impayable, de l’inimitable Paris Hilton, pourtant peu présente à l’écran malgré une annonce triomphale sur la jaquette du DVD. La star véritable du film est un certain Joel David Moore, faux moche charmant qui essaie de situer son jeu comique entre ceux de Ben Stiller et de Tom Green. Entièrement tourné en Californie, le film à ça d’honnête qu’il situe véritablement l’action là où les péripéties sont les plus susceptibles de coller avec l’environnement, surtout quand on compte dans son casting la souveraine légitime de la région. Exploitant la bonne vieille vanne que le vraie beauté est intérieure que le corps n’est qu’une enveloppe superficielle, le film raconte l’histoire d’un crétin (Nate) qui décide de retrouver son amour de petite enfance pour tenter de la (re) conquérir. Manque de bol, la belle Cristabelle traine encore avec sa meilleure amie June, canon notoire ultra défigurée par des maladies super ignobles. Toujours inséparables, Cristabelle a juré de ne jamais se mettre avec un mec tant que sa copine June la moche n’en a pas trouvé un. Voilà une gageure audacieuse pour notre héros, qui fera des pieds et des mains pour caser June la boutonneuse afin de se caser à sont tour avec Paris la sémillante.

Film clé dans la filmographie de Paris Hilton, l’histoire projette le complexe qu’elle entretient avec sa meilleure amie dans la vraie vie: Nicole Richie. Comme si l’héritière avait compris très tôt qu’il fallait qu’elle s’affublât d’une amie bien moins belle qu’elle pour rayonner davantage. Dans le film, Cristabelle se trimballe sa brune de copine comme un fardeau, répondant innocemment à sa promesse de petite fille de ne jamais briser leur amitié. Ce qui donne l’occasion à Paris de débiter des répliques mémorables sur le rôle fondamental de l’enveloppe charnelle et du devenir de l’âme après la mort et aussi de jouer à la blonde écervelée qui ne voit rien de se qui se passe autour d’elle. Un rôle sur mesure dira-t-on, sauf qu’il s’épuise très vite pour devenir le faire valoir de toute l’histoire, c'est-à-dire les cabotinages du soupirant et la montée progressive de la moche vers la beauté. Paris fait donc son entrée fulgurante au début du film pour ne vraiment réapparaitre qu’à la fin au dénouement final, le noyau de cette comédie n’étant que l’histoire d’amour entre le mec moyen et la moche qui devra passer sur la table d’opération pour enfin être considérée. Morale douteuse, archétypes usités du loser et de la popular school girl, le film n’arrache que quelques sourires dans ses scènes de mauvaise comédie qui s’éternisent à coups de lieux communs et de fausses situations loufoques jamais assez folles pour être retenues. Toute comme l’écriture qui reste de seconde zo-

ne, le jeu d’acteur du personnage principal laisse à désirer, et c’est à ce moment qu’on se dit que ce genre de film à qualité secondaire devrait se trouver dans un rayon discount spécialisé, et qu’on a déboursé beaucoup trop d’argent pour un DVD de cette qualité. Inutile donc de parler du jeu de Paris Hilton, qui laisse deviner qu’il est une vraie plaie pour les autres comédiens et le réal, qui préfère donner plus d’épaisseur aux personnages secondaires plutôt qu’à sa vedette grâce à qui son film sera vendu. Cependant, c’est un rôle encourageant pour Paris Hilton, qui n’a jusqu’à maintenant eu que des opportunités très restreintes dont les plus marquantes restent La maison de Cire et Pledge This. Rien à voir donc avec la formidable performance de comique de situation à laquelle elle nous avait habitués dans la real-tv The Simple Life. Néanmoins, ce petit DVD semble assez prometteur pour la suite de la carrière de la célébutante, même si elle ne meurt pas dans ce film au bout de dix minutes, comme dans la plupart des rôles qu’elle a joué. En revanche, elle finit seule après s’être déshabillée. Il est terrible de voir qu’encore une fois, elle est condamnée à répéter les mêmes rôles insignifiants, sinon une répétition incessante de ce qu’elle accomplissait dans son plus grand film: One Night In Paris. Sera-t-elle a jamais obligée de jouer sa propre vie dans ses films, c'est-à-dire se mettre toute nue, puis se faire crucifier après avoir été couverte de honte ?


Un film de Dave Bullock. Ecrit par Stan Berkowitz et Darwyn Cooke. Doublé par David Boreanaz (Hal Jordan), Lucy Lawless (Wonder Woman). Produit pas Stan Berkowitz (Superboy, Batman TAS, The Batman, Batman Beyond…), Darwin Cooke, Bruce Timm. Musique de Kevin Manthei (JV Ultimate Spider-Man.) Animation par Justin Schultz. (Superman: Doomsday, Teen Titans: Trouble in Tokyo).

Si les aventures des super-héros DC piétinent au cinéma, c’est bien loin d’être le cas pour les films en vidéo auxquels les créateurs de la DC Universe nous ont désormais habitués. Dans la continuité de l’excellente série animée Justice League puis Justice League Unlimited, The New Frontier rompt cependant avec l’univers traditionnel de la série pour offrir une nouvelle interprétation du mythe. Qu’on ne s’y méprenne pas cependant, il s’agit ici de l’adaptation d’un comic book à succès sorti en 4 numéros chez DC et signé par Darwyn Cooke. Dans un monde post seconde guerre mondiale, les super héros quelque peu désabusés s’unissent pour se dresser face à une menace venue de l’espace : The Centre. Nait ainsi la Justice League, avec ses membres fondateurs comme Batman et Superman, ainsi que Green Lantern ou Martian Manhunter. Ultra fidèle au comics d’origine, le film propose donc cette interprétation libre de la Ligue des Justiciers, où Superman ne tient pas la place la plus importante, Wonder Woman est une guerrière aux allures de mastodonte, et où Batman passe du justicier fugitif sans pitié au Batman sympa que l’on connaissait pendant la période du Comics Code. Prenant la guerre froide comme toile de fond pour escamoter une histoire où les super-héros doivent composer avec un gouvernement méfiant qui ne voient pas ces nouveaux dieux d’un très bon œil, New Frontier casse les codes des super-héros intouchables pour donner la place à une palette d’antihéros sans foi, qui tentent malgré tout d’être forts face au destin qui les attend. Ainsi, on est surpris de voir le film commencer par le suicide d’un adepte du Centre après avoir prophétisé la venue sur terre de cette menace de l’espace. On est plus surpris encore de voir le futur Green Lantern tuer à l’aide pistolet pour survivre durant la guerre. Ressemblant terriblement au pilote de la série en trois parties (L’invasion) avec la violence en plus, New Frontier raconte l’histoire de l’union des super héros d’Amérique (donc du monde) pour faire face à une menace étrangère. Seul hic, l’auteur perd parfois trop de crédibilité dans son entêtement à pervertir les héros tout en leur faisant une déclaration d’amour. Le Centre, le vilain de l’histoire, est aussi grotesque qu’une bestiole d’un film de monstre des années 50 et ne sait pas donner aux encapés d’Amérique une confrontation à leur hauteur, malgré des recours ridicules aux ptérodactyles et aux tyrannosaures cosmiques. Voilà ce qui dérange avec ce concept, c’est que Darvin Cooke se permet une histoire d’auteur très libre avec des

personnages qui ne lui appartiennent pas, sans se gêner de les égratigner avant de les rendre au public. Actualité oblige dirons-nous, car on n’a jamais vu nos héros autant mis minables qu’aujourd’hui dans nos comic books… Soulignons aussi le parti-pris politique audacieux du film en prenant un tel titre, sachant que The New Frontier était un des slogans de la campagne électorale de J.F. Kennedy pour relancer l’économie américaine face à la menace communiste. Dans le film, le discours est repris à la fin comme un message de paix et d’espoir, incarné par Superman et Martian Manhunter qui toisent l’horizon en conquérants de la paix. L’aspect visuel du film est quant à lui assez sympa, et on sourit de voir ces costumes rétros remis au gout du jour, même si le graphisme trop lisse, trop carré, trop maitrisé des personnages est quelque peu regrettable. Sans avoir peur de définitivement passer pour un vieux réac, on osera dire qu’on regrette la première série Batman avec la poussière sur les calques et les décors peints à la gouache. Les scènes d’action sont quand à elles rythmées sur le canevas de la série, mettant en avant la force des personnages, misant tout sur leurs pouvoirs, au détriment d’une vraie inventivité comme on peut en voir dans les Teen Titans. Le film est édité à toutes les sauces, Editions DVD simple, DVD double, BluRay et Hd-DVD. Aucun de tous ces formats ne sortira un jour en France, sinon dans quelques mois, voire quelques années, vu les politiques de sorties boudeuses de la France menées par la Warner. Notons aussi que le DVD est très riche en bonus sympas, comme une longue preview sur le prochain DVD Batman: Gotham knight, qui s’annonce bien meilleur que le film au cinéma. Mais est aussi présent un long documentaire sur l’histoire de la Ligue des justiciers à travers les comics; présentée à travers plusieurs âges: Or, argent… jusqu’au dessin animé et le film ici présenté. En prime un commentaire audio avec Bruce Timm et Drawin Cooke, et quelques bande annonces du film et autres produits DC Universe. En conclusion nous dirons que ce film n’est pas indispensable dans une collection de DVDs de Super-Héros, sinon pour les fans les plus assidus. Certains pourront être déçus par l’histoire qui souffre de terribles longueurs et d’aucune véritable envolée héroïque. Les fans de la première heure pourront aussi être rebutés par sa conception graphique trop lisse, alors que le design de l’univers se veut rétro. A vous de voir ! Constantin Berthelier


SPEED RACER AU CINEMA / PAR CONSTANTIN BERTHELIER

Inattendu, insoupçonné, ne promettant rien de spécial à part deux bonnes heures de divertissement, Speed Racer débarque sur les écrans avec ce pari fou de ramener la couleur dans les sales obscures. Derrière ce choix audacieux, les mêmes qui les avaient tuées dix ans plus tôt avec Matrix: Les frères Wachowski. Histoire d’un film décisif.

Ecrit et réalisé par Andy & Larry Wachowsky (Matrix). Adapté d’un manga japonais crée en 1966 par Tatsuo Yoshida, connu aussi sous le nom de Mach Gogogo. Produit par Joel Silver (Matrix, V pour Vendetta, La maison de Cire...), les frères Wachowski et Grant Hill. Musique de Michael Giacchino (Les Indestructibles, Ratatouille) Avec Emile Hirsch, Chritina Ricci, John Goodman, Susan Sarandon, Scott Porter, Matthew Fox...

Il n’ya qu’à voir X-MEN de Bryan Singer pour se rendre compte à quel point Matrix a fait du mal à nos super-héros hauts en couleurs. Véritable révolution à l’époque, le film puis la trilogie cybernétique des frères Wachovski allait définitivement plonger le cinéma à effets spéciaux dans une ère terne, monochrome, où les producteurs, pourtant friands d’adapter à l’écran les aventures de leurs héros écarlates, allaient capituler face à la difficulté en se munissant d’un gros pot de peinture noire. Dix ans plus tard, le retour à la couleur est plébiscité du public qui en a assez de manger des résidus de Matrix à toutes leurs séances. Ayant entendu l’alarme de détresse, les frères Wachowski reviennent reconstruire du neuf sur leurs propres ruines avec Speed Racer, à déconseiller aux épileptiques. Qu’une chose soit bien claire cependant, Speed Racer est loin d’être l’onde de choc qu’était Matrix à la même époque. Certes très bien fait, inventif, rigolo, réussi, il n’en reste pas moins un film moyen, que seuls les enfants hyperactifs et débrouillards apprécieront à sa juste valeur. A michemin entre la Coccinelle et les Jetsons d’Hanna Barbera en passant par un trip LSD à la Mario Kart, ce film au gout de barbe à papa et de javel raconte l’histoire des Racer et de leur fils Speed qui va prendre d’assaut le grand prix à bord de sa voiture Mach-6, tout en protégeant l’intégrité de sa famille face à une compétition corrompue et jouée d’avance. Jouant la carte de comédie familiale à fond, le film nous plonge dans un univers édulcoré des plus délicieux, où les méchants ont les dents jaunes et où le champagne de la victoire est remplacé par du bon lait plein de calcium. L’éventail chromatique subtil et tapageur demeurant la vraie réussite au-delà des effets spéciaux eux-mêmes réussis, les acteurs ultra maquillés n’ont plus qu’à ajuster leur éventail d’expressions faciales pour ressembler à des figurines animés. Il est donc étonnant de voir que l’illusion du monde de jouet fonctionne d’autant plus que si le film avait entièrement été réalisé en animation 3D. On regrette cependant un peu plus de matière dure pendant les courses, ce qui aurait moins fait passer ces bolides incroyables pour des savonnettes glissant sur des rampes en aluminium. Mais toute cette envolée technologique entièrement formatée pour le Imax et la HD n’est là que pour servir cette histoire émouvante d’un petit garçon amoureux de moteurs et de vitesse, qui fera tout pour remporter le grand prix et ainsi déjouer un complot qui salit l’honneur du sport automobile. Classique, déjà vu, mais tellement unique dans son approche visuelle, qu’on serait presque prêts à qualifier Speed Racer de film conceptuel, tant la prise de risque est énorme au vu des enjeux financiers. A noter ce plan incroyable à vous déformer l’iris lorsque Speed finit la course en vainqueur à la fin du film: Comment mieux illustrer la vitesse, la victoire, la félicité et l’amour de l’imagerie pop en même temps que d’insérer ce simple motif après un feu d’artifice coloré incessant ? Une bonne leçon de cinéma. GO Speed Racer, GO !


Série américaine en un pilote de 90 minutes et 20 episodes de 45 minutes Créé par: Michael Berk & Douglas Schwartz. Produit par: Michael Berk, Douglas Schwartz, Bonann Productions & Rysher Entertainment. Thème: Cory Lerios & Pamela Phillips Oland. Musique: Cory Lerios & John D'Andrea. Avec: Terry Hulk Hogan (Spencer), Chris Lemmon (Bru), Carol Alt (Kelly LaRue), Ashley Gorrell (Jessica Spencer), Patrick Macnee (Edward Whitaker)

C'est en 1995, sur M6, que l'on découvre le pilote de ce sympathique clone aquatique de K-2OOO. Le générique annonce la recette: un hors-bord à la pointe de la technologie, Hulk Hogan (ancien catcheur reconverti dans le téléfilm d'action cheap et insulaire), des pépées en bikini, du sable, du soleil et des explosions. Suivront 20 épisodes, qui ne remporteront hélas pas le succès espéré, puisque la série sera déprogrammée à la fin de sa première saison. Il est à noter cependant qu’un jeu vidéo, « Tunder in Paradise Interactive », est sorti sur CD-I et propose des scènes live inédites, filmées spécialement pour l’occasion. Dommage, car ce cocktail de bonne humeur, sans hautes prétentions, avait pourtant tout pour séduire les spectateurs peu exigeants, cherchant juste un peu de divertissement. Alors qu'aujourd'hui, la tendance est à l'aseptisation chromatique, à la caméra parkinsonienne et aux intrigues pseudo réalistes mais ultra-chiantes, il est salutaire de revoir Caraïbes Offshore, champ du cygne d'une époque audiovisuelle révolue où les couleurs pouvaient exploser la rétine par milliers et les intrigues se décomplexer sans être noyées dans un cynisme indigeste. Tourné dans des lieux paradisiaques de la Floride, tels que Disney World, le lac Buena Vista où tout simplement les longues plages de sable fin, le show nous propose de suivre les tribulations de Spencer (Hulk Hogan), un ex-marine ayant construit un prototype de horsbord ultrasophistiqué, et son ancien acolyte des forces spéciales Martin « Bru » Brubaker (Chris Lemmon, aperçu depuis dans pas grand chose, dont Best of the Best 4: Without Warning). Au cours des épisodes, ils affrontent plein de menaces gentiment nanardes telles qu'un super-soldat armé de lasers, des cartels de drogue sudaméricains, des (néo-) pirates des caraïbes ou encore un scientifique mégalo... Trois épisodes ont la particularité d'être en deux parties, car il s'agit en réalité de téléfilms scindés pour être incorporés dans la série. Quant à Thunder, le fameux super-bateau, il contient toutes les facultés inhérentes aux véhicules futuristes télévisés (supercopter, viper etc..): il parle, balance des tirs de sulfateuse et des roquettes, se camoufle, fend les flots à une vitesse supersonique et se transforme de la version standard (pour ne pas attirer l'œil des civils) à la version « warrior » en un morphing 3D qui n'a curieusement pas trop mal vieilli. Heureusement, et contrairement aux autres séries du genre, le bolide sait rester au second (voir au troisième) plan, sans constamment monopoliser l'attention des scénaristes, ce qui permet des intrigues variées. En ce mois d’aout, avec le retour des jupes courtes, du soleil et du gazouillis des oiseaux, pourquoi ne pas replonger avec légèreté dans le monde simple et idyllique de Caraïbes Offshore? Même s'il est aujourd'hui impossible de mettre la main sur l'intégrale de la série, celle-ci n'ayant jamais été édité en DVD, il reste toujours la compilation des trois téléfilms (en VHS et DVD zone1). Et puisqu'il s'agit typiquement du genre de fonds de tiroirs qui fait les beaux jours de la TNT, il y a fort à parier sur une rediffusion prochaine, entre « Le Rebelle » et « Mortal Kombat Conquest » ! Alexandre Coste


Qui n’aime pas Le cinéma amateur ?

143

Durée : 12 minutes Un film de Pierre Canta et Samuel Quere Musique : Frank Ancelin Avec : Samuel Quere, Vincent Fringant, Aurelien Visine. Production: Stunt Unit Visible sur Dailymotion

Directement influencé par les nouveaux films d’arts martiaux comme Ong-Bak ou Danny The Dog, 143 réalise une prouesse visuelle et propose un film de baston époustouflant de nervosité et d’angoisse. Tout repose sur la prestation de Samuel Quere, cascadeur de génie et combattant hors pair. De longs plans séquences réussis, des acrobaties réalisées sans filet, des personnages secondaires se battant très bien eux aussi et un environnement très bien trouvé pour ce genre de scène, à savoir un immense entrepôt désaffecté. L’histoire quand à elle, n’est qu’un vague prétexte à sa faire battre un type nerveux contre une pléthore de gardiens de prisons sans visage. Un type retenu prisonnier dans un bâtiment innommable parvient à sortir de sa cellule. Il va devoir donc péter la gueule à tous les soldats à coups de saltos, coups de pieds retournés pour espérer retrouver la liberté. Néanmoins, 143 est un film à voir, ne serait-ce que pour ses bastons qui démolissent tout ce qu’on est habitués à voir dans des films amateurs, là où des geeks avec trois cours de karaté dans les pattes rataient là où 143 réussit.

Coli Express

Durée : 12 minutes 30. Production: CDF Prod. Avec : Avec Tito Lagachette, Akabunker, Pjdesbois, Corso Dumaki. Visible sur Dailymotion

Ah les déboires de la colocation, des potes cools abusifs et de l’alcoolisme naissant chez les jeunes français… Voici l’histoire de deux bons vieux potes vivant ensemble, enfin pas vraiment, puisque l’un des deux n’est pas censé squatter le canapé gratuitement depuis des mois. Jeu d’acteur au poil, situations vraiment embarrassantes, tout est fait dans ce film pour qu’on se sente mal pour le pauvre homme qui essaie de lire tranquillement. Rappelant le spectateur des situations déjà vécues, des remarques désobligeantes aux prises en otages amicales, ce squatteur littéralement insupportable porte avec lui toutes les valeurs cools sévissant chez les jeunes d’aujourd’hui. Un courageux geste qu’est ce film de la part de la CDF prod, qui inscrit ce film dans un cycle « violence gratos » en faisant payer ce nuisible de sa vie dans une scène finale hilarante. On pourrait dire que l’évidence de ce dénouement radical aurait pu gâcher le plaisir du spectacle, mais il est d’autant plus spectaculaire de voir ce salaud payer de la sorte que s’il avait simplement été mis à la porte. Bravo à la CDF Prod, dont nous ne manquerons pas de regarder les autres films, dont nous vous parleront surement.

Wendigo

Durée : 9 minutes 30. Ecrit et réalisé par Jacques Hersant Cadre et photo d'Erik Morin Mixage, Montage et effets visuels: Steve Lafuma Avec : Erik Morin, Steve Lafuma, Vincent Monmirel Visible sur Dailymotion

Alors on voit venir les excuses comme: « On n’avait pas le temps de faire ce film parce que c’était pour un concours, mais on aurait voulu faire mieux. » N’empêche qu’à part vouloir faire une copie de Predator avec des ingrédients de Resident Evil de Paul Anderson, ça ne pardonne pas trop, même si la réalisation et le montage n’est pas trop mal fichu. Wendigo met en scène un homme armé qui débarque dans un entrepôt désaffecté (décidément, c’est la mode) pour y trouver des cadavres étalés dans leur propre sang. Plus loin, dans la foret, une camera l’observe… et un monstre apparait furtivement derrière lui pour l’agresser… Rien de spécial avec ce film sinon son cliffhanger prometteur, et cette demande des internautes d’une série amateur démontrant les machinations d’une société productrice d’arme biologiques comme le Wendigo. Je vous invite donc à retrouver dès maintenant le blog de Jacques Hersant pour le harceler et le convaincre de lancer sa série Resident Evil-like en production. Allez, au boulot !

Au mois prochain ! Avec du sexe au sommaire. ROOOOH...


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