Les Sables d'Olonne: la Tragédie de la SNSM - n°15 - 1er juillet 2019 by Le Reporter sablais

LES SABLES D’OLONNE

L’HOMMAGE NATIONAL AUX TROIS SAUVETEURS

LE REPORTER SABLAIS

TOUTE LA VENDÉE

www.lereportersablais.com

N° 15 - 1er juillet 2019

LA TRAGÉDIE DE LA SNSM

L’HOMMAGE NATIONAL

Les 1er et 15 du mois - 2€

SAUVETEURS

Des générations de sauveteurs parmi les plus valeureux p. 11

CARRERA

Ce que l’on sait du Carrera p. 16

LA MARCHE BLANCHE Pages 18 à 20

NAUFRAGES

Cent ans après les mêmes drames p. 26

VISITES / HOMMAGES

Quatre Présidents de la République aux Sables d’Olonne

EMMANUEL

MACRON © Photo: Le Reporter sablais

Focus sur la SNSM

Financement

Besoins

En 2016, un rapport de 64 pages rédigée par la députée du Finistère Chantal Guittet fut remis au Premier ministre sous le itre “Pérennisation du modèle de la Société nationale de Sauvetage en Mer.”

Le rapport avait pointé du doigt les besoins de la SNSM en terme de formation des équipages et d’équipements en canots des stations SNSM. Il manquerait environ 5 millions d’€ par an à la SNSM sur un budget global de 32 millions d’€. © Le Reporter sablais

SNS061 QUI A SOMBRÉ LE 7 JUIN 2019 PROPOSITIONS DU RAPPORT Il était proposé de mettre en place une « contributionsauvetage » financée directement par les usagers de la plaisance et des loisirs nautiques. Cette contribution d’un montant individuel modeste devait avoir pour effet d’élargir l’assiette des contributeurs et de responsabiliser les usagers. D’autres propositions visaient à inciter plus fortement les dons individuels dans le secteur de la plaisance et des loisirs nautiques, premier bénéficiaire de l’action de la SNSM, ainsi que le mécénat d’entreprise. Ils représentent à eux deux plus de la moitié du financement de l’association. Il était aussi suggéré une réduction des coûts par des économies sur le fonctionnement général de la SNSM et par une meilleure efficience du dispositif opérationnel et technique. Egalement suggéré, une possible augmentation des recettes commerciales d’assistance maritime. Mais, malgré ces propositions, les rapporteurs indiquaient la nécessité de relever la contribution de l’Etat à hauteur de 25 % d’un budget annuel de la SNSM stabilisé à 30 M€ soit 7,5 M€, par le biais de recettes fiscales affectées.

PARTICIPANTS CHIFFRES 2016

LE MODELE Le rapport indique tout d’abord que «la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), association de la loi de 1901, occupe une place centrale dans l’organisation du sauvetage en mer en France dont elle assure près des deux tiers des interventions de secours effectuées par des moyens nautiques. » Mais il poursuit en précisant que son modèle risque d’être remis en cause pour des raisons financières: « Son modèle, fondé sur le bénévolat et sur le principe

TAXE

de solidarité entre « gens de mer » hérités des premières sociétés de sauvetage, risque d’être remis en cause par les difficultés de financement de l’association dont les coûts ont fortement augmenté ces dernières années pour répondre aux exigences techniques du sauvetage en mer moderne.»

L’Etat ne participerait qu’à 8% du budget. L’ensemble des fonds publics (avec les collectivités locales) avoisinerait les 30% du budget global. Le complément, soit 70%, est assumé par les dons provenant de particuliers ou d’entreprises, donc des ressources privées.

8000 bénévoles 214 stations de sauvetages 35.000 interventions annuelles et 9000 secours en mer.

Sébastien Jumel

Le 19 juin 2019, le député Sébastien Jumel a annoncé qu’il déposait une proposition de loi visant à financer la SNSM. Si elle est votée, il s’agira d’une contribution des plaisanciers au financement par une taxe que devront payer les plaisanciers en fonction de la taille de leur bateau, celle-ci s’échelonnant de 5 à 30 €, ce dernier montant valant pour les plus de 15 mètres. La taxe serait payée en même temps que l’assurance annuelle. Les sorties des canots de la SNSM concernant à 70% des plaisanciers, cela justifierait donc que la taxe soit payée par eux.

Les Sables d’Olonne

LA TRAGÉDIE SNSM

LES SABLES D’OLONNE: UNE VEDETTE DE LA SNSM CHAVIRE AVEC 7 MARINS: 3 DISPARUS ET 1 MORT Un bateau de pêche en difficulté – chalutier CARRERA – a demandé du secours. Une vedette de la SNSM – le JACK MORISSEAU – a chaviré à 800 mètres des côtes en allant lui porter secours. On sait que 7 marins se trouvaient à bord. L’accident se serait déroulé face à la plage de Tanchet, une zone rocheuse réputée très dangereuse. Au surplus, le vent et la houle dus à la tempête Miguel ont accentué les difficultés. Le bilan à l’heure actuelle serait de 1 mort et 3 disparus. Certains se trouveraient sous la coque du bateau de la SNSM.

SNSM Les Sables d’Olonne - Le chavirage du SNS 061 “Jack Morisseau”

L’hélicoptère de la Sécurité civile, en provenance de La Rochelle, tourne autour des jetées et du chenal des Sables d’Olonne à la recherche soit de disparus soit du bateau de pêche qui était en déroute. Le Plan NOVI* n°1 (nombreuses victimes) a été activé et le Plan Blanc* a été pré-activé. Le CrossEtel a engagé de gros moyens avec un hélicoptère Dragon 17 (basé à la Rochelle), un hélicoptère Ecureuil de la Gendarmerie et un hélicoptère Caracal de l’Armée de l’Air (basé à Cazaux). La corniche a été fermée afin de faciliter le travail des secours: sapeurs-pompiers, sauvetage nautique, Samu etc… les secours sont venus en nombre.

Ecureuile de la Gendarmerie

Caracal de l’Armée de l’Air © Photo: B.A Cazaux

Plan NOVI: En France, le plan Orsec-Novi ou simplement plan Novi, autrefois appelé plan Rouge, est un pland’urgence destiné à secourir un nombre important de victimes dans un même lieu et à organiser les moyens de premiers soins par rapport à cette concentration des victimes. Les plans Blancs sont les bases du plan Orsan. Le plan Blanc d’un établissement de santé est le document qui décrit comment il répond à un afflux de patients ou de victimes (qu’il ne faut pas confondre avec une tension causée par une surcharge d’activité). En situation d’urgence ou de crise, les responsables des établissements de santé peuvent ainsi s’appuyer sur des procédures formalisées, opérationnelles, connues, testées.

Une partie des Services de secours

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM

LES SABLES D’OLONNE - VEDETTE DE LA SNSM CHAVIREE: 3 MORTS ET 4 RESCAPES Dernière heure: 3 des sauveteurs SNSM sont morts. 4 ont pu regagner le rivage à la nage. Il est probable que ceux qui sont décédés sont restés coincés dans le canot de sauvetage lorsqu’il s’est retourné. Un bateau de pêche en difficulté – chalutier CARRERA – a demandé du secours. Une vedette de la SNSM – le JACK MORISSEAU – a chaviré à 800 mètres des côtes en allant lui porter secours. On sait que 7 marins se trouvaient à bord. L’accident se serait déroulé face à la plage de Tanchet, une zone rocheuse réputée très dangereuse. Au surplus, le vent et la houle dus à la tempête Miguel ont accentué les difficultés. 60 Sapeurs-Pompiers et une dizaine du Samu se trouvaient sur place. L’hélicoptère de la Sécurité civile, en provenance de La Rochelle, tourne autour des jetées et du chenal des Sables d’Olonne à la recherche du bateau de pêche qui était en déroute (qui aurait depuis coulé) et du marin-pêcheur qui serait originaire d’Oléron. Le Plan NOVI* n°1 (nombreuses victimes) a été activé et le Plan Blanc* a été pré-activé. Le CrossEtel a engagé de gros moyens avec un hélicoptère Dragon 17 (basé à La Rochelle), un hélicoptère Ecureuil de la Gendarmerie et un hélicoptère Caracal de l’Armée de l’Air (basé à Cazaux). Les détails de l’alerte L’alerte a eu lieu le vendredi 7 juin 2019, à 11h14. Le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage d’Etel fut alerté par le CROSS Gris-Nez du déclenchement d’une balise de détresse 406 MHZ à environ 0.8 nautiques (environ 1.5 kilomètres) du port des Sables d’Olonne. Simultanément, le CROSS a reçu l’appel du canot de sauvetage tout temps (CTT) SNS 061 Jack Morisseaudes Sables d’Olonne qui était alors en cours d’appareillage. La station SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) des Sables d’Olonne a en effet été préalablement contactée par le navire de pêche Carrera ayant l’intention de rentrer au port dans de très mauvaises conditions météorologiques. La station SNSM a alors décidé de faire appareiller son canot avec 7 équipiers à bord. Balise du Carrera L’analyse de l’alerte reçue au CROSS Gris-Nez a confirmé que la balise appartenait bien au navire de pêche Carrera, d’une longueur de 11,50 et basé aux Sables d’Olonne. Compte-tenu de ces éléments, le CROSS Etel a confirmé la nécessité d’investiguer la zone et a engagé – en parallèle du départ du Jack Morisseau – l’hélicoptère Dragon 17 de la Sécurité civile.

SNSM Les Sables d’Olonne - Le chavirage du SNS 061 “Jack Morisseau”

A 11h36, un témoin à terre signale le chavirement du canot tous temps SNS 061 Jack Morisseau, puis son échouement sur la côte. Dès connaissance de cette information, le CROSS Etel a diffusé immédiatement un message « Mayday relay » et a engagé un important dispositif aéromaritime, constitué de 3 hélicoptères : – Ecureuil de la Gendarmerie nationale basé à Saint-Nazaire, – Dragon 17 de la Sécurité civile basée à La Rochelle, – Caracal de l’Armée de l’air basé à Cazaux avec une équipe médicale à son bord. Les pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours (85) ont concentré leur action sur le secours des membres d’équipage du Canot Tout Temps. Les différents survols réalisés permettent à 12h27 la localisation de débris en surface, dont un radeau de survie vide. Les conditions météorologiques étaient très difficiles sur zone : vent de sud-ouest 41 nœuds (75 km/h), mer 5 (forte, 2,50 m à 4 m).

COMMUNIQUE DU MAIRE DES SABLES D’OLONNE Toutes les mesures prises pour le week-end à la mémoire des sauveteurs de la SNSM Communiqué de Yannick Moreau, Maire des Sables d’Olonne « Le drame qui vient de toucher la communauté maritime sablaise plonge toute la ville des Sables d’Olonne dans le deuil. La mort des sauveteurs de la SNSM nous rappelle la force de leur dévouement et de leur engagement. La municipalité, en signe de deuil, a décidé d’annuler toutes les manifestations municipales qu’elle organise ce week-end. La municipalité demande par ailleurs aux organisateurs d’événements associatifs d’observer ce week-end 1 minute de silence à la mémoire des marins qui viennent de périr en mer. Les cloches de la ville sonneront demain à midi. La ville des Sables d’Olonne traverse une terrible épreuve et nous tenons à exprimer toute notre solidarité et notre affection aux familles dans la douleur. »

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM

LES SABLES D’OLONNE: LE 7 JUIN 2019 À 19H - CONFÉRENCE DE PRESSE IMPROVISÉE A l’annonce du drame qui s’est déroulée vers 11h20 et la connaissance du très lourd bilan, le ministre François de Rugy s’est déplacée aux Sables d’Olonne. Il est accompagné de, notamment, le Vice-Amiral Jean-Louis Lozier qui est le Préfet maritime de l’Arc Atlantique. Ci-dessous, vidéo des interventions de François de Rugy et de Jean-Louis Lozier.

PREFECTURE “En fin de matinée, la vedette Jack Morisseau de la SNSM a chaviré au large des Sables d’Olonne avec 7 sauveteurs à bord alors qu’elle portait secours à un chalutier en difficulté. Un premier bilan fait état de trois personnes décédées parmi les sauveteurs de la vedette. Les 4 autres sauveteurs ont pu être secourus. 8 personnes, présentes sur le rivage ont spontanément tenté de porter secours et ont été prises en charge par les sapeurspompiers. La cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) a été activée pour prendre en charge toutes les personnes impliquées. Le Plan NOVI (nombreuses victimes) a été activé. Benoît BROCART, préfet de la Vendée s’est rendu sur place. A terre, ce sont près de 70 sapeurs-pompiers dont des équipes nautiques et 6 véhicules de secours à personne ainsi qu’une dizaine de personnels du SAMU qui ont été mobilisés. Ces secours ont été coordonnés par un poste de commandement sur place et le centre opérationnel départemental (COD) de la préfecture, activé immédiatement. Les secours en mer ont été coordonnés par la préfecture maritime de l’Atlantique et se sont appuyés sur un important dispositif aérien : 3 hélicoptères ; de la Gendarmerie, de la Sécurité civile et de l’Armée de l’air. Les recherches se poursuivent pour localiser le chalutier qui était en difficulté.”

VIDÉO DES INTERVENTIONS

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM

A la suite du drame qui s’est déroulé aujourd’hui avec la mort de 3 sauveteurs de la SNSM, François De Rugy, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire a annoncé qu’il se rendrait sur place aux Sables d’Olonne en début de soirée. Il a d’abord rencontré certains sauveteurs de la SNSM parmi les survivants et des membres de la famille des disparus. Il s’est ensuite rendu à la plage de Tanchet face à laquelle s’est déroulé le drame. Et c’est à l’Institut Sport Océan (ISO) que s’est déroulée la conférence de Presse ou le ministre s’est exprimé avant de laisser la parole au Préfet maritime, le Vice-Amiral d’Escadre Jean-Louis Lozier, qui a donné les principales informations concernant l’événement.

SNSM - LES SABLES D’OLONNE LA VISITE DU MINISTRE FRANÇOIS DE RUGY

La question qui reste évidemment sur toutes les lèvres est la raison pour laquelle le pêcheur à la retraite est parti sur son bateau alors que depuis la veille était annoncé des vents violents. Son bateau était immatriculé à Oléron, mais il était apparemment fréquemment aux sables puisque les pêcheurs qui faisaient partie de l’équipe du canot de sauvetage le connaissaient bien. En raison du temps violent, l’équipe qui est parti en mer pour essayer de le secourir était une équipe de 7 personnes fort aguerries et connaissant très bien la mer. Mais, d’après une personne qui nous a relaté les choses, le canot se serait trouvé à un moment donné face à un véritable « mur » dû à la conjonction du vent et de la houle. Les vitres du canot de sauvetage se sont brisées ! ARRÊT DES RECHERCHES EN HELICOPTERE à 20h Trois hélicoptères ont poursuivi les recherches toute la journée. Lors de la Conférence de Presse tenue vers 19h, le Préfet maritime, le Vice-Amiral d’Escadre Jean-Louis Lozier a annoncé que les recherches en hélicoptères s’arrêteraient à 20h. Il a cependant confirmé que demain et dans les jours à venir les recherches seraient poursuivies pour retrouver le corps et les restes du bateau. « A 20h00, faute d’éléments nouveaux, le préfet maritime de l’Atlantique décide de suspendre les recherches par moyens dirigés ». Plus d’espoir « A ce stade il n’y a plus aucun espoir de retrouver le corps du disparu à la surface » a déclaré le Préfet maritime. La cabine avait été aperçue par l’un des hélicoptères puis a disparu de la vue des observateurs en raison de l’état de la mer.”

SNSM Les Sables d’Olonne - de gauche à droite: Benoît Brocart, préfet de Vendée, François de Rugy, ministre, Yannick Moreau, maire des Sables d’Olonne et Stéphane Buchou, député de Vendée

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM

LE 8 JUIN 2019 EST CONNUE LA TRISTE LISTE DES DISPARUS Yann Chagnolleau, le patron du canot tout temps, le 061 de la SNSM des Sables d’Olonne. Il a 55 ans et est à la retraite depuis quelques mois. Alain Guibert, second. Agé de 51 ans. Sans lien particulier avec l’île, il est appelé le Corse, en souvenir de quelques souvenirs d’adolescent. Dimitri Moulic, qui faisait aussi partie des Olonnois Dubernet. Il avait 37 ans et était canotier mécanicien depuis peu à la SNSM. Ces trois sauveteurs bénévoles de la SNSM sont partis au péril de leur vie afin de porter secours à un marinpêcheur à la retraite qui était en difficulté sur son bateau de pêche « Le Carrera ». Quant au marin qui était en difficulté, il s’agit de Tony Guibert.

En haut: Alain Guibert En bas à gauche: Yann Chagnolleau En bas au milieu et à droite: Dimitri Moulic © Photos: SNSM / DR

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM LES SABLES D’OLONNE - SNSM DÉCLARATIONS ET HOMMAGES

Les Sables d’Olonne

LA TRAGÉDIE SNSM LES SABLES D’OLONNE - SNSM DÉCLARATIONS ET HOMMAGES

Communiqué de Bruno Retailleau: « C’est avec une grande émotion que je viens d’apprendre le décès de trois sauveteurs de la SNSM ce midi au large des Sables d’Olonne et la disparition d’un marin pêcheur.Ce terrible drame nous rappelle le dévouement exemplaire et l’engagement sans faille des bénévoles de la SNSM. Je m’associe pleinement à la peine des familles et à celle de toute la communauté maritime de Vendée. J’adresse aux proches des victimes mes plus sincères condoléances. »

Le “Jack Morisseau” SNSM 061 qui a chaviré

Message de Yannick Moreau, maire des Sables d’Olonne: « La ville des sables d’Olonne est sous le choc. La ville des Sables d’Olonne est en deuil Toute notre solidarité et notre affection aux familles des victimes. » « Le drame qui vient de toucher la communauté maritime sablaise plonge toute la ville des Sables d’Olonne dans le deuil. La mort des sauveteurs de la SNSM nous rappelle la force de leur dévouement et de leur engagement. La municipalité, en signe de deuil, a décidé d’annuler toutes les manifestations municipales qu’elle organise ce week-end. La municipalité demande par ailleurs aux organisateurs d’événements associatifs d’observer ce week-end 1 minute de silence à la mémoire des marins qui viennent de périr en mer. Les cloches de la ville sonneront demain à midi. La ville des Sables d’Olonne traverse une terrible épreuve et nous tenons à exprimer toute notre solidarité et notre affection aux familles dans la douleur. » Message d’Yves Auvinet, président du département de la Vendée: « terrible drame au large des Sables d’Olonne. Le monde de la mer et la Vendée endeuillés. Merci aux secouristes pour leur dévouement et toutes mes pensées accompagnent les familles et les proches. » « La Vendée s’incline devant la mémoire de ces hommes qui, comme à chaque fois qu’ils sont appelés pour un sauvetage, ont pris la mer, bénévolement et en le payant de leur vie, pour porter secours à un pêcheur, toujours porté disparu. Ma première pensée est pour leurs familles et leurs proches qui viennent, brutalement, de perdre un être cher. Je pense aussi à leurs camarades qui les accompagnaient et qui n’oublieront jamais ce 7 juin 2019. Je salue toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour leur venir en aide, et tout spécialement les sapeurs-pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Vendée. Le monde de la mer, qui connait mieux que quiconque les dangers de l’océan, est aujourd’hui endeuillé. Les Sables d’Olonne et la Vendée aussi. Ce drame nous rappelle le courage et le dévouement de la grande famille des bénévoles de la SNSM, dont l’engagement est un exemple pour chacun de nous. Ce 7 juin restera pour nous tous un jour de deuil » Préfet de Vendée, Benoît Brocart: Le préfet de la Vendée exprime son soutien, sa solidarité et son affection aux membres de la Société nationale de sauvetage en mer, à la communauté des gens de mer et à la population des Sables d’Olonne, très éprouvés par ce drame. Il exprime sa profonde reconnaissance aux sauveteurs bénévoles qui, chaque jour, portent secours et assistance dans des conditions souvent difficiles et jusqu’au péril de leur vie. La sénatrice Annick Billon adresse ses sincères condoléances aux familles et aux proches des marins qui ont péri dans le naufrage du canot SNSM Jack Morisseau ce vendredi 7 juin aux Sables d’Olonne. Elle a également une pensée émue pour les rescapés de cette tragédie maritime: « Des marins, des sauveteurs, des bénévoles sont morts. En allant sauver des vies, la mer a emporté la leur. Ce n’est pas seulement la communauté sablaise qui paie un lourd tribut, c’est le monde de la mer et de la solidarité qui pleure ses enfants ». Bien que l’heure soit au recueillement, la sénatrice partage la peine des familles et comprend leur colère. La sénatrice de Polynésie Française Lana Tetuanui, aux Sables d’Olonne ce week-end, s’associe aux messages de condoléances envers les familles des victimes. « La Polynésie Française est solidaire de la ville du Vendée Va’a ». Maxence de Rugy, maire de Talmont-St-Hilaire: « C’est avec une vive émotion et une grande tristesse que nous avons appris le décès de 3 sauveteurs de la SNSM, disparus en mer alors qu’ils partaient sauver des vies. Ce drame nous rappelle la force de leur dévouement et de leur engagement. Mes pensées vont aujourd’hui à leur famille et à leurs proches ainsi qu’aux 4 rescapés. Je tiens à leur témoigner mon soutien et mon admiration. La ville de Talmont-Saint-Hilaire et toutes les forces de sécurité de notre commune dont les sauveteurs de la SNSM rendront un hommage très particulier à ces héros de la mer à l’occasion de la journée prévention organisée jeudi prochain à Port Bourgenay pour les élèves de CM2. L’occasion de transmettre à nos enfants les valeurs de courage et d’humilité. »

Les Sables d’Olonne DRAME DE LA SNSM “UNE TRAGÉDIE: 3 MORTS ET 4 RESCAPÉS”

Les Sables d’Olonne

DES GÉNÉRATIONS DE SAUVETEURS PARMI LES PLUS VALEUREUX

Pierre Crouzillat © Photo: Archives municipales des Sables d’Olonne

Le drame que vient de connaître Les Sables d’Olonne avec la perte de 3 sauveteurs de la SNSM rappelle que ce sont des générations de sauveteurs qui se sont donnés sans compter aux Sables pour venir aux secours des marins et plaisanciers en difficulté. Le plus célèbre d’entre eux fut Pierre Crouzillat (1835 – 13 juillet 1910) qui remporta tant de succès pour sauver les autres qu’il fut surnommé par ses concitoyens du titre non officiel de « Premier Sauveteur de France. » Pierre Eliopole Crouzillat est né à Arsen Ré (Ile de Ré) le 4 juin 1835. Ses liens avec Les Sables d’Olonne proviennent d’un mariage en seconde noce une chaumoise, Alma Trichet. Son courage ne se limite pas à avoir épousé une chaumoise… c’est dans le sauvetage en mer qu’il montrera des qualités indéniables. L’homme est courageux et il le montre déjà en 1857 lorsqu’il sauve à Brest deux hommes d’un incendie. En 1861, il réside à La Chaume et six ans plus tard, en 1867, il est l’un des équipiers du premier canot de sauvetage de la Ville. En 1870, il habite sur Les Sables d’Olonne, au 3 rue du Palais.

Amiral Jurien de la Gravière

Le naufrage de la chaloupe Coeur de Jésus et Marie Le destin le sauve en 1868. En effet, un terrible drame arrive aux Sables d’Olonne: la chaloupe de sauvetage – dont il ne faisait exceptionnellement pas partie – est emportée le 24 avril 1868 avec six sauveteurs sablais. En 1873, il se fait remarquer lors du naufrage du Bedlington, au large des Sables d’Olonne. L’une de ses interventions parmi de multiples, aussi bien au large que dans l’entrée du port, parfois très traître avec ses lames avant que la grande jetée ne soit construite (sa partie terminale d’une longueur de 100 mètres fut édifiée entre 1876 à 1883). C’est aussi dans la zone des Barges, très dangereuse, qu’il ira sauver des navigateurs ou marins perdus jetés sur les rochers. Ce sont, en 41 années de sauvetage, 200 vies qui ont été sauvées en allant au secours d’une soixantaine de bateaux. De nombreuses récompenses Il s’arrêtera en 1898, douze ans avant son décès en 1910, après une belle carrière de sauveteur durant

laquelle il obtient de très nombreuses médailles de courage. Il fut décoré de la Croix de la Légion d’Honneur le 5 juillet 1882 par l’Amiral Jurien de la Gravière: « Jamais cette croix n’a été placée sur une poitrine plus digne de la porter », déclara l’amiral en lui rendant hommage. Un inventeur au service du sauvetage Pierre Crouzillat ne se repose pas sur ses lauriers. En 1879, la station de sauvetage est fermée. Pierre Crouzillat est alors à l’initiative de la construction d’un nouveau bateau de sauvetage pour le port des Sables d’Olonne – construit selon ses plans et financé avec ses propres deniers! – l’Amiral Jacquinot en 1879, afin de poursuivre les sauvetages. En plus il met au point un appareil de sauvetage en 1889, ce qui lui vaudra la médaille de bronze à l’Exposition universelle de Paris de 1889 et la médaille d’or à l’Exposition de Nice l’année suivante. Cet équipement qu’il a testé dans les marais et en mer est un vêtement composé de deux toiles de caoutchouc collées

l’une à l’autre et totalement imperméables auquel sont fixées des réservoirs d’air en caoutchouc. Une sorte d’ancêtre de la combinaison de survie. Naufrage de la chaloupe Reine des Cieux LS 1079 Avant son dernier sauvetage, celui du vapeur Daniel Fricaud le 6 octobre 1898, c’est sur le canot de sauvetage – l’Amiral Jacquinot – que Pierre Crouzillat s’est à nouveau illustré lors d’une violente tempête en novembre 1891. Alors que l’équipage était parti au secours de la chaloupe Reine des Cieux LS 1079, le canot de sauvetage a connu un triple chavirage. Le moment a fait la Une du Petit Journal du 28 novembre 1891 (un supplément illustré par Henri Meyer, diffusé à l’échelon national ce qui donnera un fort retentissement à l’événement). Philippe Brossard-Lotz (Sources historiques: Archives des Sables d’Olonne, Archives départementales, Hervé Retureau).

Vent - Tempête Miguel TEMPÊTE SUR L’OUEST DES RAFALES PRÉVUES JUSQU’A 130 KM/H “L’INFO QUE NOUS AVIONS DIFFUSÉE LA VEILLE DU DRAME DE LA SNSM !” Vendredi 7 juin 2019: attention aux rafales de vent en bord de mer et même à l’intérieur des terres sur tout l’Ouest. La météo nous promet des rafales à 110 km/h et pouvant atteindre les 120 km/h, et même 130 km/h sur les îles. La situation est très changeante depuis le mois de février et rarement en correspondance avec la période donnée. Il faut donc faire avec et conserver une garde robe très large. 32° le samedi 1er juin 2019 puis 17° le lendemain en fin d’après-midi. Voilà qui est

très sinusoïdal. Pour ce vendredi 7 juin, on nous prédit avec cette tempête Miguel une situation ne correspondant pas du tout au mois de juin. Dans les quinze jours à venir, la température devrait restée collée dans une fourchette entre 13 et 17°. On a déjà vu mieux en juin…. Mais revenons à Miguel. Elle sera active dès le vendredi matin. Elle est originaire d’Espagne, plus exactement de la Gallice, et va parcourir tout le Golfe de Gascogne – que les marins connaissent bien

pour les difficultés qu’ils y subissent en cas de tempête – pour ensuite rejoindre tout l’Ouest dont les côtes vendéennes. Huit départements de l’Ouest ont été placés en Vigilance orange / vent violent: Charente-Maritime, Indre, Indre-et-Loire, LoireAtlantique, Maine-et-Loire, Deux-Sèvres, Vendée et Vienne. Ne sortez pas en mer et restez vigilants. N’approchez pas des rivages et faites attention aux arbres chancelants.

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM

Le Président de la République, Emmanuel Macron, annonce que les trois sauveteurs disparus seront décorés de la Légion d’Honneur. De nombreuses voix s’élèvent alors pour demander que les quatre rescapés, l’ensemble de l’équipage du canot de la SNSM faisant un tout, soient également décorés, notamment en raison de leur courage. Emmanuel Macron accédera à la demande.

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM LE MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Le Président de la République a appris avec une profonde tristesse le décès, hier, de trois sauveteurs de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) au cours d’une opération de secours au large des Sables-d’Olonne. Alors que la tempête Miguel frappait les côtes vendéennes, un bateau de pêche a activé, à la mi-journée, son signal de détresse. Le canot tout temps SNS 061 « Patron JACK MORISSEAU » de la Société nationale de sauvetage en mer, avec sept bénévoles à son bord, est immédiatement parti à son secours. Mais, à son tour, il a été victime de la mer déchainée et s’est retourné. Malgré l’intervention des secours, trois membres de l’équipage, Yann CHAGNOLLEAU, Alain GUIBERT et Dimitri MOULIC sont décédés, tandis que les quatre autres occupants du canot ont été blessés, et que le pêcheur est toujours porté disparu. Les pensées du Président de la République vont aux trois Français qui ont perdu la vie en voulant porter secours. Eux qui ont accepté de prendre tous les risques pour assurer la sécurité des autres, pour sauver l’un de leurs compatriotes, sont des héros de la Nation. Le Président de la République adresse ses sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches, à leurs équipiers, à leurs camarades de la SNSM, et à l’ensemble de la communauté maritime. Et il adresse ses vœux de rétablissement le plus prompt aux quatre équipiers blessés. Cette tragédie rappelle les risques pris, l’engagement consenti par les 8000 sauveteurs en mer que compte notre pays. Il rappelle aussi que derrière le quotidien des Français, derrière tous leurs déplacements, toutes leurs activités, leurs lois, il y a des femmes et des hommes qui sont là, acceptant de risquer leur vie pour la sécurité de tous. Le sacrifice de ces marins nous honore et nous oblige. C’est avec un profond respect et une grande émotion que le Président de la République salue leur engagement bénévole, leur générosité, cet instinct de sauver qui les animait, ce courage et cette grandeur qu’ils avaient de s’élancer au secours des autres au péril de leur propre vie. Devant ces héros, la République française s’incline. Le Président de la République a décidé de les nommer, à titre posthume, chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Emmanuel Macron Président de la République

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM DES RESTES DE L’ÉPAVE DU CARRERA RETROUVÉS! Une photo qui restera hélas gravée dans la mémoire de générations de marins et de sauveteurs en mer. La plaque du Carrera, ce chalutier de 11.5 m, que des sauveteurs ont tenté de rejoindre en pleine tempête Miguel afin de porter secours à son patron. Un acte de bravoure qui a coûté la vie à trois d’entre eux, trois sauveteurs de la SNSM sablaise. Une plaque brisée par les flots, comme sont désormais brisées les vies de huit familles. Les restes, drossés durant la nuit, se sont retrouvés sur la côte – non loin du lieu du naufrage du SNS 061 Jack Morisseau – soit dans la nuit soit au petit matin du dimanche 9 juin 2019. La plaque mentionne « IO 462xxx » soit Ile d’Oléron 462xxx. Alors que le canot de sauvetage « Jack Morisseau » SNS061 a été remonté hier après-midi pour être déstructuré dans la journée pour faciliter son transport, ce matin ont été récupérés des restes du bateau de pêche « Carrera » éparpillés sur la côte, non loin de la zone où s’était échoué le SNS061, face à La Pironnière. Un reste de plaque d’immatriculation, apparemment le plancher d’une partie de la coque, et des débris divers. La société Atlantic Scaphandre s’est chargée de récupérer tous ces débris. Pour l’instant aucune trace du corps du marin-pêcheur à la retraite qui pilotait le Carrera. On sait seulement que bien que son chalutier soit immatriculé à l’Ile d’Oléron, il était très souvent aux Sables d’Olonne. Pas plus d’information sur sa sortie à 6h du matin sauf qu’il était informé des conditions météo de Vigilance orange avec des vents jusqu’à 120 km/h. De nombreux hommages se sont succédés et une messe a eu lieu à La Chaume (quartier des Sables d’Olonne) en mémoire des disparus. Demain à 10h30 aura lieu une marche blanche jusqu’au lieu du naufrage.

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE SNSM CE QUE L’ON SAIT DU CARRERA Il s’agit d’un chalutier de fond construit en 1979. Sa longueur est de 11,99m et la largeur de 3,89 m. Il était immatriculé à l’Ile d’Oléron, dans le Port de La Cotinière. Des débris ont été retrouvés aux Sables d’Olonne après le naufrage avec des bouts de plaque mentionnant « IO 462xxx » pour Ile d’Oléron 462665. Le patron-pêcheur du Carrera, Tony Guibert, 59 ans, était sorti en mer vers 6h du matin et avait lancé sa balise de détresse vers 11h à environ 1,6 km de l’entrée du port. Il a changé 6 fois de quartier maritime et également 6 fois de nom: Babette, P’tit Jean, L’Alliance, Florian-Audrey, Nedelec, Satanic II, et Carrera Le bateau était en polyester et fut construit en 1979 par les chantiers navals Blamengin à Boulogne-sur-Mer (fabricants de bateaux de 1942 à 2008 à Boulogne-sur-Mer). Ironie du sort, Bernard Blamengin est un grand sauveteur et Vice-Président de la Société Humaine et des Naufrages de Boulogne-sur-Mer, la plus ancienne société de sauvetage en France.

Marina de la Cotinière

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UNE MARCHE BLANCHE ORGANISEE LE 10 JUIN 2019 Une marche blanche sera organisée lundi 10 juin 2019 à 10h30, depuis la Place de Strasbourg jusqu’au Lac de Tanchet. « Afin de témoigner notre solidarité et notre affection aux familles des victimes de ce drame, écrit le maire des Sables d’Olonne, Yannick Moreau, la ville et la station SNSM ont pris les dispositions suivantes: » – une marche silencieuse sera organisée lundi 10 juin 2019 en hommage aux valeureux sauveteurs qui ont payé de leur vie leur engagement bénévole, mais aussi en soutien aux familles des victimes et aux rescapés; – un appel à la solidarité est lancé pour épauler les familles des victimes dans cette terrible épreuve: la station SNSM et la Ville encouragent ceux qui souhaitent accompagner les familles à faire un don à l’Association des Femmes et Familles de Marins de Vendée (2 rue Colbert – 85100 Les Sables d’Olonne / L’intégralité des dons récoltés sera reversée aux familles des victimes). « La Municipalité, ajoute Yannick Moreau, encourage tous les Français désireux de manifester leur solidarité à répondre à ces deux appels. »

UNE VILLE TRAUMATISEE PAR LE DRAME La dernière marche blanche aux Sables d’Olonne a eu lieu le 6 septembre 2014 en mémoire de Tom, à la suite d’un drame familial. Cinq ans après, la Ville toute entière va défiler en hommage aux trois sauveteurs de la SNSM disparus pour secourir un ancien marin pêcheur. Depuis vendredi 7 juin 2019 11h, la ville des Sables d’Olonne ne vit plus qu’au rythme de ce drame. Pas une conversation qui n’aborde le sujet. Après les hélicoptères de recherche, c’est un chasseur de mines qui scrute la baie pour essayer de repérer l’épave du bateau de pêche. Des restes du « Carrera » ont été retrouvés sur la côte. Visites de membres du Gouvernement, de parlementaires, d’élus, nombreux communiqués, et messages de soutien dont celui de la Patrouille de France venue aux Sables d’Olonne le 2 juin pour un meeting aérien: la triste valse continue autour de la tragédie. L’émotion et l’incompréhension dominent la rage et la colère. Car la polémique n’est pas près de s’éteindre sur la sortie en mer à 6h du matin de l’ancien marin-pêcheur alors que d’autres rentraient pour se mettre à l’abri. Depuis, le canot de la SNSM, le Jack Morisseau 061 a été désossé et transporté hors zone. Une marche blanche La marche blanche partira de la Place de Strasbourg à 10h30 pour rejoindre la zone du Lac de Tanchet. Vers 9h devraient se réunir de nombreux bateaux à Port Olona et dans le chenal pour rejoindre le même point mais par la mer. Des gerbes de fleurs viendront honorés les trois disparus, Yann Chagnolleau, Alain Guibert et Dimitri Moulic. La communauté des Sauveteurs en Mer reste très unie et, malgré l’épreuve, malgré le sentiment que trois vies ont été perdues pour rien, elle reste très digne: quelles que soient les raisons, il fallait sortir car c’est le but ultime de leur engagement.

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LA MARCHE BLANCHE Il y avait foule – environ 20.000 personnes – pour rendre hommage aux 3 sauveteurs disparus: Yann, Alain et Dimitri. En tête du cortège, les Sauveteurs reconnaissables à leur tenue orange, tenaient la banderolle de la SNSM. Silencieusement, ils ont parcouru la distance entre la Place de Strasbourg et la côte face à La Pironnière, soutenus par cette foule venue à la fois pour rendre hommage aux trois disparus mais aussi pour remercier de leur abnégation tous ces sauveteurs en mer, prêts à donner leur vie pour les autres. Dans la foule, quelques rangs plus loin, des élus participaient eux aussi à cette Marche blanche, tous attristés par cette tragédie. Arrivés face au lieu du naufrage, quelques centaines de mètres plus loin, c’est dans une communion avec les bateaux sortis du port qu’un hommage appuyé fut rendu aux trois disparus. Des gerbes de fleurs furent déposées par des sauveteurs, des élus, des membres des familles et des admirateurs du courage de ces hommes. C’est dans un grand recueillement que s’est tenue la minute de silence en hommage aux trois sauveteurs.

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LA MARCHE BLANCHE EN VIDÉO La vidéo de l’hommage rendu aux sauveteurs disparus à l’issue de la Marche blanche.

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LA TRAGÉDIE SNSM LA MARCHE BLANCHE Une rose blanche déposée par les Sauveteurs en Mer, à l’issue de la Marche blanche, en hommage à leurs trois collègues disparus, Yann, Alain et Dimitri. Une rose blanche, symbole de pureté, pour ne jamais oublier l’abnégation et le courage de ces sauveteurs.

Les Sables d’Olonne LA PATROUILLE DE FRANCE A RENDU HOMMAGE AUX SAUVETEURS DE LA SNSM Depuis vendredi 7 juin 2019 11h, la ville des Sables d’Olonne ne vit plus qu’au rythme du drame du naufrage du canot Jack Morisseau de la SNSM des Sables d’Olonne. De nombreux messages de soutien ont été envoyés ou diffusés, tous pour dire combien la Nation toute entière était reconnaissante vis-à-vis de tous ces sauveteurs qui donnaient de leur temps et parfois leur vie pour venir en aide aux autres. La Patrouille de France, venue aux Sables d’Olonne le 2 juin pour un meeting aérien, a apporté elle aussi son soutien par un message posté sur Twitter.

Les Sables d’Olonne L A TRAGÉDIE SNSM QUATRE PRÉSIDENTS DE LA RÉPUBLIQUE AUX SABLES D’OLONNE Le Président de la République, Emmanuel Macron, apporta son soutien en fin de matinée du jeudi 13 juin 2019 aux familles des sauveteurs disparus. Puis, il présida une cérémonie en la mémoire des trois sauveteurs de la SNSM et en l’honneur des gens de la mer. La cérémonie eut lieu le jeudi 13 juin 2019 de 11h30 à 12h30 au Fort St-Nicolas, en présence du ministre François de Rugy et du Président de l’Assemblée nationale. Le Président s’est ensuite recueilli devant le Mémorial des Péris en Mer. Les trois disparus ont été faits Chevaliers de la Légion d’Honneur à titre posthume par le Président de la République qui s’est recueilli devant leurs dépouilles. Les quatre rescapés ont également été décorés. Emmanuel Macron est le 4ème Président de la République en plein mandat à être venu aux Sables d’Olonne.

Photo: en haut à gauche, Félix Faure, en haut à droite Charles de Gaulle, en bas à gauche Nicolas Sarkozy, en bas à droite Emmanuel Macron. Félix Faure était venu le 23 avril 1897 et de Gaulle le 19 mai 1965. Nicolas Sarkozy était également venu le 4 mai 2012 durant sa campagne électorale. Félix Faure Le Président Félix Faure effectua un voyage présidentiel dans l’Ouest de la France, à travers les départements de la Vendée, de la Loire-Inférieure et de la Charente-Inférieure. Il sera aux Sables d’Olonne le 23 avril 1897. On le voit sur la photo cidessus arrivant au « Bal des Sablaises. » Charles de Gaulle Le Général de Gaulle fut reçu aux Sables d’Olonne par le Maire Pierre Mauger, un grand résistant. Nous sommes le 19 mai 1965, vingt ans après la fin de la guerre. Le général de Gaulle réalise un grand et long tour de France pour entrer en contact avec les Français, tous les Français de toutes les régions. Le périple dure de février 1959 à juin 1965. Il visite les Pays de la Loire du 19 au 23 mai 1965. Il atterrit en Caravelle à l’aéroport Château Bougon de Nantes puis prend la route de la Vendée où il s’arrêta dans quelques villes avant de rejoindre Les Sables d’Olonne. Il y sera donc le premier jour, le 19 mai. Il fera un discours sur le Remblai à peu près face au Palais de Justice et déjeuna à la sous-Préfecture. L’élection présidentielle aura lieu sept mois plus tard, pour la première fois au suffrage universel. Nicolas Sarkozy Nicolas Sarkozy était également venu le 4 mai 2012 durant sa campagne électorale. Nous sommes deux jours avant le 2ème tour du vote de la présidentielle et c’est son dernier jour de campagne, son dernier meeting aux Atlantes aux Sables d’Olonne. Il développera ses arguments sur les thèmes de l’immigration, de la dette, de la crise financière. Il souhaite un renforcement de Schengen et une véritable ceinture des frontières européennes. Il s’en prend aussi à certains médias. C’est François Hollande qui sera élu. Nicolas Sarkozy est revenu en 2016 aux Sables d’Olonne pour la campagne des Primaires. Mais il n’est alors plus Président. Emmanuel Macron Il est venu le jeudi 13 juin 2019 aux Sables d’Olonne pour rendre un hommage national aux trois sauveteurs en mer de la SNSM qui se sont noyés le vendredi 7 juin 2019 en tentant de sauver un marin-pêcheur en détresse.

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L A TRAGÉDIE SNSM QUATRE PRÉSIDENTS DE LA RÉPUBLIQUE AUX SABLES D’OLONNE

Félix Faure au Bal des Sablaises - © Photo: DR

de Gaulle prononce un discours sur le Remblai © Photo: Pierre Mauger

de Gaulle serre la main de la Reine des Sables © Photo: Pierre Mauger

Nicolas Sarkozy aux Sables d’Olonne en 2016

Les Sables d’Olonne SAUVETAGE EN MER: DES CHIFFRES ÉLOQUENTS AVEC 9000 PERSONNES SECOURUES EN MER

Un hommage bien mérité. Les chiffres l’attestent: 9000 personnes secourues au cours de 6642 interventions auxquelles ont participé 3350 Sauveteurs bénévoles. Un hommage bien mérité, mais sans doute des moyens financiers insuffisants. Et si on remplaçait les médailles en chocolat par un fort soutien financier étatique au regard des missions indispensables menées par la SNSM ? Certes, il existe une mesure de dégrèvement fiscal, mais les effets sont bien trop longs. Il est temps de prendre des mesures drastiques, pour avoir au moins partout des canots de sauvetage modernes.

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM UNE COLLECTE DE DONS Florence Pineau est adjointe au Maire des Sables d’Olonne. Mais elle est également Présidente de l’Association des Femmes et Familles de Marins de Vendée. Cette association d’aide existe depuis 1993. Elle agit régulièrement avec les Caisses sociales maritimes pour venir en aide à des conjointes de péris en mer qui sont démunies. Environ une dizaine de cas sont traités tous les ans sur le littoral vendéen. Historiquement, il existait dans chaque port des groupes de femmes de péris en mer qui s’entraidaient, sans être déclarés en loi de 1901. Pour améliorer la gestion des situations a été créée cette association afin d’accompagner, informer et aider ces familles. Il en existe désormais dans chaque département concerné et elles sont réunies au sein d’une Fédération des Femmes du milieu maritime dont le siège est à Arcachon. A chaque événement, des mesures sont prises. C’est pourquoi l’association a décidé dès le drame de vendredi dernier de lancer cette campagne de dons dont l’intégralité sera partagée entre les trois épouses des trois sauveteurs disparus de la SNSM, et cela en total accord avec le président de la station SNSM des Sables d’Olonne. « La vie de ces femmes s’est arrêtée vendredi mais les contraintes financières, elles, vont continuer, c’est pourquoi dès la semaine prochaine nous leur verseront des appoints financiers pour leur venir en aide » déclare Florence Pineau. Ces familles vivent des souffrances, inutile d’y ajouter des problèmes financiers. Il existe des caisses des péris en mer, des couvertures Enim pour les bénévoles de la SNSM et les marins, mais tout ceci va prendre du temps, d’où la volonté de Florence Pineau de verser le plus vite possible des aides à ces trois familles. On sait que depuis que la campagne a été lancée, les dons sont arrivés très vite, un grand élan de solidarité a été ressenti en provenance de gens de tous âges. Tous les dons, même les plus petits, sont appréciés pour venir en aide à ces familles. Les dons resteront anonymes mais déjà nous pouvons dire qu’une grosse association a donné 10.000 € et une entreprise 5000 €. Des organisateurs d’événements ont déjà annoncé qu’ils prévoyaient des dons en faveur de ces familles. Rappel du processus pour les dons Les dons peuvent toujours être envoyés à: Ass. Femmes et Familles de Marins de Vendée 2 rue Colbert 85100 les Sables d’Olonne Mais pour ceux qui préfèrent les dons en ligne, une cagnotte Leetchi vient d’être lancée: https://www.leetchi.com/c/association-des-femmes-et-familles-de-marins-de-vendee A noter également que 3 boîtes de dons ont été disposées: – au 2 rue Colbert 85100 Les Sables d’Olonne – à l’Institut Sport Océan 1 Promenade du Président J-F Kennedy 85100 Les Sables d’Olonne – au Bureau du Port 1 quai Alain Gerbault 85100 Les Sables d’Olonne

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LA TRAGÉDIE DE LA SNSM CENT ANS APRÈS LES MÊMES DRAMES

Cent après les mêmes drames de la Mer, le même émoi, les mêmes douleurs et des polémiques similaires… Des horaires identiques, le même nombre de victimes, des bourrasques de vent surprenant les plus aguerris…des marins sauveteurs qui font leur devoir. La Vendée Républicaine du 22 avril 1911. « Le naufrage de l’Aimé-Gustave – Trois victimes « La mer a fait trois nouvelles victimes aux Sables d’Olonne. Les circonstances dans lesquelles le drame très court s’est accomplit ont suscité le plus vif émoi au milieu de notre population maritime, si souvent et si durement éprouvée. Mardi, vers onze heures du matin, une bourrasque de vent, d’une rare violence, se déchaînait sur la mer. les canots et les barques, au large, se hâtèrent de regagner le port. De nombreux curieux suivaient, pleins d’angoisse, les manoeuvres effectuées et rendues difficiles, non seulement par le moutonnement des flots mais encore par le courant déterminé entre les jetées par un mouvement d’eau effectué par ordre de l’administration des Ponts et Chaussées, à l’effet de placer un caisson destiné à la réfection du quai de la Poissonnerie. Quatre barques ou canots arrivaient à la file, parmi lesquelles se trouvait l’Aimé-Gustave, n°1914. Ce canot était monté par MM. Pitre Buchoux, âge de 46 ans, son fils Aimé, âgé de 13 ans et Auguste Milcent, âge de 59 ans. Arrivé à 150 mètres environ de la petite jetée, l’Aimé-Gustave, gêné par le flot dans sa manoeuvre d’entrée, vira de bord et reprit le large. Il refit, lentement, et durement balotté, la route déjà parcourue. Puis on le vit, balayé soudain, et aux trois quarts empli par un paquet de mer, disparaître presque complètement. Pendant quelques instants il surnagea et tout d’un coup, piquant du nez, il sombra dans les flots. M. Auguste Milcent avait été jeté par dessus bord. Maitre Pitre Buchoux avait saisi son fils dans ses bras et s’était cramponné au mât qui émergeait. Le drame fut terrible en face des spectateurs impuissants. Admirable d’amour paternel, Pitre Buchoux qui, excellent nageur, aurait pu se sauver peut être, n’a pas voulu abandonner son enfant. Le tenant étroitement serré contre lui, il se cramponnait au mât où la mer venait l’assaillir, les lames frappant et recouvrant incessamment le groupe tragique du père et du fils enlacés. De la jetée un filin fut jeté que les malheureux ne purent pas saisir. En vain des canots, montés par de courageux sauveteurs, furent mis à la mer et se hâtèrent vers le lieu de l’accident. Où ils arrivèrent trop tard ou l’état de la mer ne leur permit pas d’atteindre le but avant que la catastrophe soit accomplie. Un coup de mer plus violent ! La lassitude ! Le froid ! Pitre Buchoux et son précieux fardeau s’abîmèrent dans l’eau furieuse. C’était fini. La mer avait pris ceux qui le matin même s’était confiés à elle. En vain, de braves marins, parmi lesquels il faut citer Louis Hervouet, Athanase Brochet, Gédéon Poiraud, Henri Cuisiat, Martial Gallais, Albert Buteau, d’autres encore dont les noms nous échappent firent tous leur devoir. Ils furent impuissants à réaliser l’oeuvre de sauvetage qu’ils voulaient accomplir. Leurs malheureux camarades étaient irrévocablement perdus. Le corps du jeune Aimé Buchoux a été retrouvé ce matin sur la plage, en face l’Hôtel de la Comète; la mer n’a pas encore rendu celui du père.

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM CENT ANS APRÈS LES MÊMES DRAMES

Notons que le jeune Aimé Buchoux sortait en mer pour la première fois. Ajoutons que les trois victimes jouissaient de l’estime et de l’affection de tous ceux qui les connaissaient. Le corps de M. Milcent a été retrouvé près de la bouée du Nouch, quelques instants après ce terrible drame, par le Jeune-Victorine, patron Charles Jomeau. Ses obsèques ont eu lieu jeudi soir au milieu d’un grand concours de population. Nous avons remarqué la présence de MM. Paisant, sous-Préfet, Gourmelon, administrateur de la Marine, Moulin-neuf, maire de sainte Foy, Lesegrétain, receveur des Finances, etc, etc. » Les responsabilités « Au lendemain des catastrophes, il est d’usage de chercher les causes du malheur. En la circonstance, la mer démontée est la grande responsable, n’en déplaise à ceux qui cherchent un peu partout des responsabilités. Les uns disent: « C’est le courant de l’avant-port! ». or, les vannes étaient levées avant le commencement de la tempête et on n’ignore qu’elles ne peuvent être refermées avant l’écoulement complet des eaux. On a mis en cause, à cette occasion, la Société ostréicole du Bassin des Sables d’Olonne. Nous recevons la note suivante que nous insérons bien volontiers: « la Société ostréicole du Bassin des Sables d’Olonne proteste énergiquement contre certains bruits circulant parmi la population maritime des Sables et de La Chaume, nous attribuant une part de responsabilité dans le naufrage du canot de pêche Aimé-Gustave, ayant occasionné la perte de son équipage. Les divers mouvements d’eau effectués durant ce dernier gros d’eau, ont été faits, non à la demande des ostréiculteurs, mais par ordre de l’administration des Ponts et Chaussées, à l’effet de placer un caisson destiné à la réfection du quai de la Poissonnerie. (le Président, Bibard-Rousseau). Cette responsabilité écartée, nous avons le devoir de dire et d’écrire les lignes suivantes: Si le bateau de sauvetage avait été paré et au poste qu’il devrait occuper raisonnablement par gros temps, Buchoux père et fils, Milcent aussi, auraient été sauvés. On n’a pas idée d’un bateau de sauvetage comme celui que la Ville des sables d’Olonne et La Chaume ont l’honneur de posséder. Quand le temps est beau, il sert à des exercices-promenades qu’exécute son équipage. Il n’est jamais armé en prévision d’un sinistre. Pour l’armer, il faut des tas d’autorisations. Il faut surtout un temps considérable puisque, de l’avis des marins compétents, une heure ne suffirait pas pour lui faire prendre la mer dans l’actuel des choses. Nous ne voulons pas récriminer inutilement, ni mettre aucune personnalité en cause. Mais nous estimons qu’il ne faut pas attendre une catastrophe nouvelle pour demander des mesures de protection et de secours efficaces soient prises. Par gros temps, le bateau de sauvetage doit être de suite prêt à partir avec son équipage au complet. Sa place n’est pas au fond du port, mais bien entre les jetées, de façon à pouvoir, le cas échéant, se porter au secours des bateaux en perdition. (….) (Sources: Vendée Républicaine – 1911).

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM UNE NUÉE DE BATEAUX RENDENT HOMMAGE AUX SAUVETEURS

Pendant plus de 3/4 d’heure, ils ont défilé dans le chenal et ont rejoint la zone en face de La Pironnière où s’est échoué le canot de la SNSM, le « Jack Morisseau 061 ». Ils étaient sans doute plus d’une centaine, des Sables d’Olonne, de l’Ile d’Oléron, d’Arcachon, de l’Ile d’Yeu, de La Rochelle, de Concarneau etc… Pendant ce temps, une marche blanche s’est déroulée sur le Remblai. Fleurs et gerbes ont été déposées en leur souvenir. En mer, les bateaux ont lancé des fumigènes puis les sirènes et cornes des bateaux ont retenti. Une énorme émotion s’est emparée des familles soutenues par une foule immense amassée tout le long du littoral.

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Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM UNE BANDEROLLE EN HOMMAGE AUX TROIS SAUVETEURS Une banderolle a été élevée près de la criée des Sables d’Olonne, à quelques pas du port et de ses bateaux de pêche. Des lieux très souvent empruntées par les disparus, la plupart des Sauveteurs en Mer étant des marins pêcheurs. Un hommage à Yann Chagnolleau, Alain Guibert et Dimitri Moulic. Une marche blanche partira ce jour, lundi 10 juin 2019, de la Place de Strasbourg à 10h30 pour rejoindre la zone du Lac de Tanchet. Vers 9h devraient se réunir de nombreux bateaux à Port Olona, dans le Port de pêche et dans le chenal pour rejoindre le même point mais par la mer. Des gerbes de fleurs viendront honorés les trois disparus. Tous les drapeaux ont été mis en berne sur les bateaux de pêche ainsi que tous les drapeaux officiels au sein de la Ville. Un silence absolu règne sur la Ville. La tragédie est sur toutes les lèvres mais les pêcheurs restent très discrets..

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Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM HOMMAGE NATIONAL : LE DISCOURS DU MAIRE DES SABLES D’OLONNE Monsieur le Président de la République, La ville nouvelle des Sables d’Olonne est honorée de votre présence aujourd’hui. Merci à tous de votre présence, en vos grades et qualités. Naturellement, nous aurions préféré vous faire partager notre identité maritime et le charme de La Chaume dans d’autres circonstances. Alain, Christophe, David, Dimitri, Jérôme, Manu, Yann, l’équipage courage de la SNSM des Sables nous rassemble aujourd’hui. Aux yeux des Français du littoral, nos marins ne sont pas vraiment différents des sauveteurs en mer de tous les ports de métropole ou d’Outre-mer. Ils sont, ils étaient, des marins au sang salé, des hommes simples, des hommes de devoir, courageux, durs au mal, fraternels, conviviaux, des sauveteurs au grand cœur. Mais, pour le port des Sables d’Olonne, pour la famille des gens de mer, pour leur famille, pour leurs enfants, pour leur épouse, le décès de trois d’entre eux est une perte inestimable. Le drame qui vit partir Alain, Dimitri et Yann laissera une cicatrice indélébile sur notre stèle des péris en mer. Aux Sables d’Olonne, M. le Président, la mer ce n’est pas seulement un paysage de vacances ou le terrain de jeux des skippers du Vendée Globe, Aux Sables d’Olonne, la mer c’est une ville, une cité maritime née de la pêche, du poisson, du blé du Château d’Olonne, du sel des marais d’Olonne. Aux Sables d’Olonne, la mer c’est un port. Un port de pêche avant tout, 4ème port de pêche français. C’est un port de plaisance, un port de commerce, un port de chantiers navals qui s’élancent à la conquête des océans du monde.

Yannick Moreau à la tribune lors de son discours en hommage aux sauveteurs

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM

Aux Sables d’Olonne, la mer, Monsieur le Président, ce sont avant tout des marins, des hommes et des femmes simples, pudiques, enracinés sur les quais de La Chaume ou du Passage. La mer aux Sables ce sont des familles, des enfants, des femmes de marin, des traditions, une passion que l’on partage, que l’on transmet, de génération en génération. Aux Sables d’Olonne, que l’on soit marin à la pêche, au commerce, plaisancier, ouvrier d’un chantier, ou simple promeneur, la mer c’est notre identité. La mer donne du sel aux Sables d’Olonne. La mer donne du sel à la Vendée et à la France toute entière. Aux Sables d’Olonne, comme dans tous les ports de France, la mer c’est la vie, c’est la mort, ce sont nos joies, nos peines, nos souffrances et nos espérances. Parfois, dans la douleur du deuil, dans le brouillard de nos doutes, les naufrages nous rassemblent et nous transcendent. Parfois, dans l’océan de nos individualismes, les drames sont l’étincelle qui comme lundi dernier à terre et en mer font renaître le collectif, la solidarité, le besoin de se serrer les coudes, de partager un peu du fardeau du deuil, de communier, de manifester notre affection, notre admiration pour celles et ceux qui donnent, pour celles et ceux qui se donnent. A la fois souffrance et espérance, la mer Monsieur le Président est un mystère, un mystère qui nous rassemble. Merci de venir aux Sables d’Olonne apporter la reconnaissance de la Nation aux Sauveteurs en mer et aux gens de mer. Merci beaucoup d’avoir accepté de reconnaître les mérites de l’ensemble de l’équipage de la même façon, en les décorant tous de la légion d’honneur. Défunts ou survivants, c’était le même courage, le même équipage. Comme le disait l’Amiral de la Gravière en remettant la légion d’honneur au sauveteur chaumois Pierre Crouzillat en 1882 : “Jamais poitrine ne fut aussi digne de porter une telle distinction“. Merci M. le Président de la République de tourner le regard de la France vers la mer, vers ce nouvel horizon, cette nouvelle frontière. La France littorale a besoin de dirigeants qui la regardent, la comprennent, l’entraînent. La nomination d’un premier ministre marin était un bon premier signe. Votre présence aujourd’hui aux Sables d’Olonne en est un nouveau. Les Sablais et la famille des gens de mer vous remercient de votre présence à leurs côtés en ces moments si douloureux. Ils vous sont par avance reconnaissants de tout ce que vous pourrez entreprendre pour renforcer les moyens de nos stations SNSM et pour conforter l’ambition maritime de la France. L’hommage national que vous accomplissez ici gravera à jamais dans nos mémoires, et dans le marbre de notre mémorial des péris en mer le nom de nos sauveteurs au grand cœur : Alain Guibert, Dimitri Moulic Yann Chagnolleau. Merci pour eux ! Yannick Moreau Maire des Sables d’Olonne

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM HOMMAGE NATIONAL : LE DISCOURS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE Monsieur le président de l’Assemblée nationale, Madame la vice-présidente du Sénat, Monsieur le ministre d’Etat, Mesdames et Messieurs les députés, Mesdames et Messieurs les sénateurs, Monsieur le maire des Sables-d’Olonne, Madame la présidente du Conseil régional, Monsieur le président du Conseil départemental, Monsieur le préfet, Monsieur le chef d’état-major de la marine, Monsieur le préfet maritime, Monsieur le président de la Société nationale de sauvetage en mer, Mesdames et Messieurs, Chères familles,

Il est 11h20 ce 7 juin. Les vents soufflent à plus de 120 km/h. Des vagues immenses s’écrasent violemment sur les digues du port des Sables. Une balise de détresse est détectée par le CROSS Etel qui provient du navire de pêche Carrera. Alors, quelques minutes plus tard 7 sauveteurs, 7 braves, 7 marins expérimentés arment le canot patron Jack Morisseau pour aller au secours du pêcheur en difficulté. Dès les minutes qui suivent, un hélicoptère de la Sécurité civile se joint, qui les appuie. A l’instant même où ils montèrent à bord, ces 7 hommes savaient : ils savaient, en marins, en hommes de mer, qu’ils prenaient tous les risques. Et pourtant : aucune question, aucune hésitation. Un marin était en détresse et il fallait le secourir. Ils savaient, et parce qu’ils savaient, ils n’ont pas attendu, et parce qu’ils savaient, leur courage en fut plus encore admirable.

Emmanuel Macron à la tribune lors de l’hommage national rendu aux sauveteurs

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM Et voilà qu’à peine sortis du port, une déferlante brise les vitres de la timonerie. La violence est insigne. L’eau envahit les compartiments, endommage les systèmes du bord. Le canot est ingouvernable. Deux nouvelles déferlantes. Il se retourne. Le voilà drossé à la côte. Où se trouvent les membres d’équipage ? Nul ne le sait. Deux hélicoptères de la gendarmerie nationale et de l’armée de l’air sont alors immédiatement dépêchés en renfort. Et depuis le rivage, dans cet élan de générosité extraordinaire dont sont capables les gens de mers : tous, spontanément, se mobilisent. Des jeunes de l’école de surf voisine relayés par des sapeurs-pompiers finissent par secourir les membres de l’équipage ayant gagné la côte à la nage. D’autres tentent de dégager d’éventuels survivants du canot échoué sur les rochers. L’angoisse est là, mais chacun s’affaire. Et dans un silence anxieux la nouvelle tombe bientôt : sur les 7 membres de l’équipage : 3 morts. Et le pêcheur du Carrera, toujours pas retrouvé. La France du sauvetage en mer venait de vivre la plus importante tragédie de son histoire depuis le naufrage du canot de la station de l’Aber Wrac’h, une nuit d’août 1986. Alors, aujourd’hui la Nation pleure. La Nation pleure trois de ses enfants morts en héros parce que leur engagement, le sens qu’ils avaient donné à leur existence, était de sauver la vie des autres. Yann CHAGNOLLEAU avait 54 ans. Depuis quelques mois était venu, pour ce patron pêcheur, le temps de la retraite. Deux mois à peine. Le temps, enfin, de sa compagne et de ses deux jumeaux de 12 ans, de ses trois enfants et de ses deux petits-enfants, Ethan et Raphaël. Mais la mer n’était jamais loin. Yann CHAGNOLLEAU en savait les morsures, lui le fils d’un marin pêcheur ayant péri en mer alors qu’il n’avait que cinq ans. Il n’avait pour autant jamais songé à l’abandonner définitivement, lui qui, depuis plus de 20 ans était engagé comme bénévole à la SNSM, depuis qu’il avait remonté un noyé dans ses filets. Il était ainsi devenu, il y a un an, patron titulaire du canot Jack Morisseau. Grand professionnel de la mer, il était une figure emblématique de la station des Sables. Il faudra désormais apprendre à vivre, à avancer sans lui, dans son souvenir, sans cette force d’âme qui le portait et qui attirait les autres à sa suite. Alain GUIBERT avait 51 ans. Marin pêcheur dès l’âge de 14 ans, devenu par la suite armateur de deux fileyeurs, il avait, lui aussi, fait de la mer, son métier. Et de l’innovation, sa passion. La mer, Alain GUIBERT ne pouvait s’en séparer. C’est pourquoi il y a trois ans, il choisit de mettre son savoir au service des autres, en s’engageant à la station. Patron suppléant du canot tout temps depuis près de deux ans, c’était un passeur. Rien n’était plus important pour lui que de transmettre aux plus jeunes la connaissance de la mer, de cette baie des Sables qu’il avait mis tant et tant d’années à acquérir. Il va manquer à tous, à sa chère femme, à ses deux enfants, Charlie et Mélissa, et à ses trois petits-enfants. Dimitri MOULIC avait 37 ans. Issu d’une famille de pêcheurs, mécanicien de marine, engagé depuis un an et demi à la SNSM comme mécanicien du canot, il n’avait pas tardé à devenir un des piliers de la station. C’est lui, qui malgré une activité professionnelle intense, prenant sur le temps qu’il consacrait à sa vie de famille, à sa compagne, à ses trois enfants chéris, se rendait toujours disponible pour participer à la vie de la station, faire connaître l’action des sauveteurs. Lui qui, malgré le travail quotidien avec son frère, avait en charge la responsabilité technique et logistique de la station, et qui, récemment, s’était porté volontaire pour en assurer la communication. Il a péri alors même qu’il avait réussi à gagner le rivage, si près du but. A Yann CHAGNOLLEAU, Alain GUIBERT et Dimitri MOULIC, je remettrai dans un instant les insignes de chevalier de la Légion d’honneur. Ils seront également cités à l’ordre de la Nation.

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LA TRAGÉDIE DE LA SNSM

Car en ce moment, c’est bien toute la Nation qui reconnaît leurs mérites exceptionnels, qui distingue leur incroyable dévouement pour accomplir ce qu’ils considéraient comme leur devoir. C’est bien toute la Nation qui s’incline devant la douleur digne de leurs familles, leurs compagnes, leurs enfants, leurs parents et tous leurs proches. C’est bien toute la Nation qui s’incline devant vous, Mesdames, Messieurs, à qui la mer a pris vendredi dernier un mari, un père, un fils, un ami. Chères familles, aujourd’hui le chagrin l’emporte mais je vous le dis : soyez fiers, fiers de l’engagement et du courage de vos disparus, fiers comme la France est fière d’eux. Yann, Alain et Dimitri avaient choisi. Ils avaient choisi l’engagement bénévole, désintéressé, au service des autres, parce que, pour eux, et quels que soient les risques, la solidarité des gens de mer était plus forte que tout. C’était une règle impérieuse, indiscutable, immuable, un idéal. Ce 7 juin, ces troislà sont allés au bout de leur idéal, en hommes d’honneur et de courage qu’ils étaient, en marins qu’ils étaient. Dans cette tempête atlantique donc, aux côtés de Yann, d’Alain et de Dimitri se trouvaient portés par le même élan de courage et le même dévouement, 4 hommes, que la mer a épargnés mais qui ont vu leurs trois camarades, leurs amis, leurs frères périr sous leurs yeux : Christophe MONNEREAU, président de la station SNSM des Sables d’Olonne, bénévole depuis 9 ans. Jérôme MONNEREAU son fils, 25 ans seulement, mais déjà 8 ans de sauvetage en mer. David BOSSARD, plongeur de bord et 13 ans d’engagement bénévole au sein de la station. Et Emmanuel HUBE qui, prisonnier de la coque du canot, fut sauvé par l’intervention des sapeurs- pompiers, puis par celle des personnels hospitaliers. La France sait ce qu’elle vous doit, à vous aussi, à vous qui depuis des années, vous êtes engagés pour sauver les autres sur cette baie des Sables d’Olonne, à vous qui, ce 7 juin, n’avez jamais hésité malgré la tempête, parce qu’il y avait une vie en jeu et parce que cela suffisait. En reconnaissance de vos mérites, en reconnaissance de la bravoure dont vous avez fait preuve pour porter secours ce 7 juin, vous qui avez affronté les mêmes dangers que vos camarades, vous qui ne formiez qu’un dans la tempête, vous qui avez côtoyé la mort mais en avez été miraculeusement épargnés, vous qui êtes là aujourd’hui avec nous alors que vos camarades, pour reprendre vos mots, n’ont pas eu « la même étoile », j’ai décidé de vous nommer aussi chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur. Car un équipage jamais ne se divise et toujours fait un. Tous les marins le savent. Et cette décoration scelle le lien indéfectible qui, pour toujours, vous unira. À travers vous 7, à travers ces légions d’honneur, c’est aussi toute une famille que la République souhaite honorer aujourd’hui : la famille des sauveteurs en mer. Ce sont ces 8 000 femmes et hommes de la Société nationale de sauvetage en mer qui ne cessent de prendre des risques sur leur temps libre, oui sur leur temps libre, pour secourir et sauver les autres. Chaque année, près de 9 000 interventions effectuées, plus de 10 000 usagers de la mer directement secourus, au large et sur le littoral. Nous vous devons tant. Nous leur devons tant et tant de vies sauvées. Et le peuple de France le sait bien. À l’annonce du décès d’Alain GUIBERT, de Yann CHAGNOLLEAU et de Dimitri MOULIC, de nombreux Français marins, terriens, simples amoureux de la mer se sont rendus dans les ports du pays pour être là, aux côtés des sauveteurs en mer, déposant parfois une rose sur une plage ou un bateau, pour témoigner de leur solidarité. Ils sont venus pour dire à ces braves portant les couleurs de la SNSM que sur le littoral tout le monde connaît, et plus largement à la communauté des gens de mer, qu’ils étaient solidaires en ce moment d’épreuve. Pour dire merci tout simplement, à celles et ceux qui veillent sur eux. Je vous connais depuis tant d’années. Et je vous ai vus, à chaque fois, de Boulogne à Lorient, de Calais à Camaret, de l’Hexagone aux outre-mer, avec ce même courage et cette même fierté. Les Français ont reconnu dans cet acte de bravoure ce qui, à la fin, constitue notre peuple : le fait d’être capable de donner sa vie pour un compatriote, cette solidarité inconditionnelle qui nous lie et qui a permis d’écrire les plus belles pages de l’histoire de notre pays.

Les Sables d’Olonne LA TRAGÉDIE DE LA SNSM

Aussi, suis-je venu vous dire, ce matin, que nous nous battrons pour faire vivre ce beau modèle, solidaire et fraternel, du sauvetage en mer. Le Gouvernement et le Parlement le feront et ils sont déjà engagés ensemble. Et j’y veillerai. HUGO écrivait que « les morts sont les invisibles, ils ne sont pas les absents”. Nos morts en mer sont de ceux-là, qui ne sont plus, qu’on ne voit plus. Mais ils peuplent l’horizon et nous rappellent notre dette. Ils forgent cette trame qui fait la Nation. Les trois noms de ces marins qui ont péri en mer, elle les murmurera encore longtemps et les familles en garderont le souvenir. Et leurs familles qui pleurent aujourd’hui porteront cette fierté. Et, demain, les frères, les enfants, vivront, se marieront et reprendront la mer et, à nouveau, sauveront en mer. Parce que c’est ainsi. Parce que la France est une nation d’océans et de mers portée par l’esprit de conquête et d’aventure et par l’irréfragable solidarité qui tient tous les marins. Et cela continuera. Et c’est ce que nous voulons. Et c’est ce que vous voulez. Mesdames et Messieurs, chers Christophe et Jérôme MONNEREAU, cher David BOSSARD, cher Emmanuel HUBE, ces derniers jours, le pays entier a été ému par le récit que vous avez fait de la tragédie qui s’est nouée dans cette matinée du 7 juin. La détermination des sept sauveteurs du canot, les Français l’ont tout de suite ressentie. C’est aussi votre courage et votre sang-froid, ce sang-froid face au silence que vous décrivez alors que la mer se déchaînait : « Aucun cri. Personne n’a parlé. Il n’y avait que des professionnels » avez-vous tous dit. C’est pourquoi, au moment de dire adieu à vos 3 camarades et en écho à ce silence qui régnait dans votre canot au moment du drame, nous observerons, en communion avec tous les gens de mer partout en France, un moment de recueillement. Pour ce silence-là, le vôtre. En hommage à Alain GUIBERT, Yann CHAGNOLLEAU et Dimitri MOULIC, morts sur les rivages de Vendée, en marins, en héros, en héros français.

VIDÉO

Les Sables d’Olonne L A TRAGÉDIE SNSM LES DÉTAILS DE L’HOMMAGE NATIONAL

Le Président de la République, Emmanuel Macron, viendra aux Sables d’Olonne le jeudi 13 juin 2019. En milieu de matinée, il apportera son soutien aux familles des sauveteurs disparus et aura un temps d’échange avec les rescapés. La cérémonie se déroulera ensuite sur l’esplanade du Prieuré St-Nicolas (parfois appelé Fort St-Nicolas). Le ministre de la Transition écologique et Solidaire, François de Rugy, sera présent. Dans les compétences de son ministère figurent l’équipement et la mer. Le Président de la République sera accueilli au Fort St-Nicolas par les parlementaires ainsi que par le Chef d’Etat major de la marine, l’Amiral Christophe Prazuck, et par le Secrétaire-Général de la Mer, Denis Robin. L’hommage national, en mémoire des trois sauveteurs de la SNSM et en l’honneur des gens de la mer, se déroulera de 11h30 à 12h30. La musique des Equipages de la Flotte interprétera un passage des- « Cent Suisses ». Le Président de la République décorera les quatre sauveteurs rescapés du naufrage de la Légion d’Honneur. Puis, les trois cercueils de Yann Chagnolleau (54 ans, patron d’équipage), Alain Guibert (51 ans, patron suppléant) et Dimitri Moulic (37 ans, canotier) seront portés par les sauveteurs de la SNSM, accompagnés par la musique des Equipages de la Flotte qui interprétera « Entre Terre et Mer ». Le Président de la République fera une allocution puis remettra les Légions d’Honneur à titre posthume aux trois disparus. Minute de silence et recueillement. La musique des Equipages de la Flotte interprétera lors « La Marseillaise. » Les trois cercueils seront ensuite accompagnés par la musique des Equipages de la Flotte qui interprétera « Amazing Grace ». Les bateaux de la SNSM et les bateaux rassemblés devant le front de mer feront sonner les cornes de brume. Les préparatifs sont en cours. Dès la première heure, des équipes municipales sont venues pour nettoyer tout l’environnement du lieu, les quais, l’esplanade, le Mur des péris en Mer. A 11h, le sous-Préfet Jacky Hautier, s’est rendu sur place afin de finaliser le dispositif pour la cérémonie. Le Directeur Général des Services de la Ville des Sables d’Olonne, Eric Le Floch, était également présent ainsi que de nombreux services de Police. Demain, jeudi 13 juin 2019 à 11h30, toute la Nation rendra hommage aux trois sauveteurs qui ont donné leur vie pour secourir leur prochain.

Les Sables d’Olonne

L A TRAGÉDIE SNSM

Esplanade du Fort St-Nicolas

Fort Saint-Nicolas

Mémorial des marins péris en mer

Grande jetée face au Fort Saint-Nicolas

Les Sables d’Olonne

L A TRAGÉDIE SNSM LES TROIS LIEUX OÙ SE RECUEILLIR DEMAIN À LA CHAUME

Une oeuvre de Jacques Launois

Différents lieux peuvent être l’occasion de se recueillir. Eglises, chapelles, ou devant des statues. Dans l’église des Sables d’Olonne, Notre-Dame de Bon port, se trouve une statue de Notre-Dame des Mariniers qui était présente dans la première église (existant avant celle-ci) . S’y trouve aussi la statue de Ste-Anne qui fait l’objet d’une grande dévotion avec de nombreux cierges allumés et qui est aussi protectrice des marins. A La Chaume, l’église porte le nom de St-Nicolas, également protecteur des marins. Et n’oublions pas non plus la chapelle de la rue de l’Amidonnerie située près du remblai aux Sables d’Olonne. Il y a un lien fort entre les deux mondes, le monde marin et le monde religieux. - Le Prieuré Saint-Nicolas où aura lieu l’hommage national: il fut construit au 11ème siècle pour servir de lieu de culte. On dit que ce sont les religieux de Ste-Croix de Talmont qui seraient à l’origine de sa construction. Il porte le nom de Saint-Nicolas, patron des pêcheurs. Il a été rénové en plusieurs étapes, d’abord par l’architecte Durand puis en 2004.

La flamme du Mémorial

- La Place Anselme Maraud (1842 – 1909) dénommé ainsi en hommage au premier chef d’équipe du canot de sauvetage. Lui succéda le fameux Pierre Crouzillat – dont nous avons parlé dans un précédent article – surnommé le 1er Sauveteur de France. Les premiers bateaux de sauvetage étaient positionnés sur cette Place Anselme Maraud dont le nom était à l’époque la Cale des Fontaines. - Le Mémorial des marins péris en mer. Il a été construit en 1971 et inauguré le 11 septembre 1971. Sa réalisation est due à Jacques Launois (1934 – 2002), mosaïste. Le Mémorial a été réalisé avec le parrainage du poète SaintJohn Perse, prix Nobel de Littérature. Un monument représentant une flamme accompagne le mur Mémorial.

Le Prieuré St-Nicolas

Mémorial des marins péris en mer

Les Sables d’Olonne

L A TRAGÉDIE SNSM UN BEL HOMMAGE RENDU À LEUR COURAGE De l’avis unanime, la cérémonie fut d’une grande tenue. Un très bel hommage rendu au courage de ces 7 sauveteurs qui ne faisaient qu’un, un équipage uni, capable d’abnégation pour aller sauver un marin en perdition, selon la coutume des gens de mer. Quand ils sont partis, ils savaient que ce serait très dur, la mer était démontée; mais personne n’a rien dit, personne n’a bronché. Ils se devaient, dans leur esprit, d’accomplir leur mission quelles que soient les difficultés. Une décision qu’ils ont acceptée comme tant de fois où ils sont partis pour secourir des plaisanciers ou des marins. Comme tant de générations de sauveteurs l’ont fait avant eux. Mais, comme le raconte le Président de la République dans son allocution, cette fois-ci la mer était telle une furie. Emmanuel Macron a rendu hommage aux sept sauveteurs d’une égale façon. Ils ont tous été décorés de la Légion d’Honneur. Il a apporté tout son soutien aux familles et aux gens de mer, et il a fait la promesse qu’il suivrait de près le dossier du sauvetage en mer et de la SNSM dont ont la charge certains de ses ministres. Préalablement, c’est le Maire de la Ville des Sables d’Olonne qui prononça un discours rappelant les origines maritimes de la Ville qui en font toute son identité. Il a rendu hommage aux sauveteurs qui ont donné leur vie et a fait référence à Pierre Crouzillat, un des grands sauveteurs qu’ont connu Les Sables d’Olonne. Il a également remercié le Président de la République d’avoir accepté de décorer de la Légion d’Honneur l’ensemble de l’équipage. Etaient présents le ministre de la Transition écologique et Solidaire, François de Rugy, le président de l’Assemblée nationale, la vice-présidente du Sénat ainsi que de très nombreuses personnalités. Le Président de la République a été accueilli au Fort St-Nicolas par le Chef d’Etat major de la marine, l’Amiral Christophe Prazuck, le Secrétaire-Général de la Mer, Denis Robin et le Préfet de Vendée Benoît Brocart. L’hommage national a démarré peu après 11h30. La musique des Equipages de la Flotte a interprété un passage des « Cent Suisses ». Le Président de la République a décoré les quatre sauveteurs rescapés du naufrage de la Légion d’Honneur (Christophe Monnereau, Emmanuel Hubé, Jérôme Monnereau, David Bossard). Puis, les trois cercueils de Yann Chagnolleau (54 ans, patron d’équipage), Alain Guibert (51 ans, patron suppléant) et Dimitri Moulic (37 ans, canotier) ont été portés par les sauveteurs de la SNSM, accompagnés par la musique des Equipages de la Flotte qui a interprété « Entre Terre et Mer ». C’est à la suite de son allocution que le Président de la République a remis les Légions d’Honneur à titre posthume aux trois disparus. Une minute de silence et un recueillement ont suivi. La musique des Equipages de la Flotte a ensuite interprété « La Marseillaise. » Les trois cercueils ont ensuite été accompagnés par la musique des Equipages de la Flotte qui a interprété « Amazing Grace ». Les bateaux de la SNSM et les bateaux rassemblés devant le front de mer ont ensuite fait sonner leurs cornes de brume. Emmanuel Macron, à l’issue de la cérémonie, est venu saluer une partie du public. Puis, il s’est recueilli devant le Mémorial des Marins péris en mer.

Les Sables d’Olonne L A TRAGÉDIE SNSM

L’arrivée du Président de la République au Fort Saint-Nicolas

Les quatre rescapés

Les Sables d’Olonne L A TRAGÉDIE SNSM

VIDÉO

Les Sables d’Olonne L A TRAGÉDIE SNSM L’HOMMAGE RELIGIEUX RENDU À YANN CHAGNOLLEAU

Toutes les boutiques du centre-ville avaient fermé leurs portes. L’église Notre-Dame de Bon Port était pleine à craquer afin de rendre un dernier hommage – celui-ci religieux – à Yann Chagnolleau. L’un des héros sauveteurs qui a donné sa vie pour venir au secours d’un naufragé. Accroché au plafond, comme pour témoigner de la vie rude et périlleuse qu’ont subi au fil des générations les marins sablais, un magnifique « ex-voto » (NDLR: ce sont des maquettes de voiliers offertes par des marins très pieux en remerciements à la Vierge ou à Saint-Nicolas pour les avoir préservés d’un naufrage et les avoir gardés en vie). Mais, parfois, le destin n’est pas du bon côté. La famille, les proches, les amis ne peuvent alors qu’apporter par leur présence un soutien aux familles dans la douleur. Toute la Ville des Sables d’Olonne était présente aujourd’hui, par la présence ou en pensées, pour soutenir Christelle et ses enfants. Le maire de la Ville et la sénatrice de Vendée étaient présents, ainsi bien sûr que les rescapés. Durant la messe, des prières furent dites en mémoire des disparus, Yann, Alain et Dimitri, ainsi que des souhaits en faveur d’une meilleure prise en compte du sauvetage en mer. Des messages très poignants ont été transmis par les frères et soeurs et les enfants de Yann Chagnolleau. Puis, l’ensemble des proches ont communié autour du cercueil. Suivis par l’ensemble des canotiers des Sables d’Olonne. A l’issue de cette cérémonie religieuse digne et empreinte d’une grande tristesse, des applaudissements nourris ont accompagné la sortie du cercueil. Lors de la procession d’au revoir fut joué le chant « Femmes de légende. » « Ombres courbées sous l’orage / Ombres du vent / Lassées des outrages de l’océan Portées par d’autres images / Ou d’autres temps / Ames sombres et fragiles Armées de silence / De granit et d’argile / De siècles d’errances Ombres sur la lande / Brisées de chagrin / Femmes de légende Le regard si loin / Ell’s attendent qu’ils rentrent / Ell’s attendent en vain Ne veulent rien entendre / Du ciel qui s’éteint (....) «En souvenir de Yann qui aimait le chanter» fut diffusé à plusieurs reprises le chant « Tempête pour sortir »

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Je viens d’avoir 11 ans et j’apprends que je vais partir au Séminaire de Chavagnes-en-Paillers rejoindre des dizaines d’autres enfants. (...) J’ai soi-disant reçu un mystérieux appel à être prêtre. En réalité, cette élection ne résulte ni d’un événement extraordinaire, ni d’un choix personnel, mais de la conjuration d’adultes: enseignant, abbés, recruteur spécial autour du bon élève d’une famille catholique modèle plus ou moins subjuguée. Je deviens ainsi l’agneau sacrifié d’une Eglise en mal de troupes (...). Mon enfance va m’être arrachée, ma singularité piétinée. Je vais connaître l’humiliation et la souillure, la solitude et la mélancolie avant d’être chassé six ans plus tard du troupeau. Bousculé dans ma construction d’être, privé notamment d’adolescence, je resterai marqué à vie par ces années.

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Michel Pelé est un itinérant du goût: il a cueilli le coquelicot, le pavot cornu ou la roquette sauvage sur les dunes. Il a gratouillé l’abeurnotte, pour récolter l’ortie encore tendre, la berce et le plantain à la lisière des bois ou sur les talus des vieux chemins. Au retour de sa balade joyeuse et bucolique, sa cueillette odorante et diversifiée est bien rangée dans ses paniers. Pour respecter cette cueillette de plantes naturelles, il ne peut les associer qu’à de bons produits, les bio ayant toute sa préférence. N’oubliez pas, dit-il, “Il ne faut pas devenir un écornifleur de la nature, un pique-assiette qui ne laisse rien pour les autres, pour les insectes, les oiseaux et autres petits et grands animaux car sans eux, un jour....”

Parutions

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LES HERBIERS PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE Par Jean-Joël Brégeon Loués ou honnis, tels demeurent dans la mémoire française les chefs de guerre qui, de 1793 à 1796, menèrent les révoltes royalistes de l’Ouest contre les armées républicaines. Leur jeunesse et leur audace ont fait leur légende, dorée ou noire. Mais c’est en cela que ces champions de la monarchie sont également des héros modernes. Cathelineau « le saint de l’Anjou », Lescure « le saint du Poitou », Bonchamps le magnanime, Talmont le vengeur, d’Elbée le provocateur Marigny l’indiscipliné, Stofflet l’infaillible, La Rochejaquelein le cadet et Charette « le roi de la Vendée » : voici l’épopée d’une génération qui, toute à sa fureur de vivre, a choisi pour destin de revivre l’Iliade. C’est avec un souffle homérique que Jean-Joël Brégeon en restitue ici l’histoire. Editions du Cerf - 20 €

Historien de la Révolution et du Premier empire, Jean-Joël Brégeon est notamment l’auteur, avec Gérard Guicheteau, d’une Nouvelle histoire des guerres de Vendée.

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