Moteurmag2

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Numéro: 2 Premier tour

Le magazine suisse qui vous parle en photos

Mai 2016

FORMULE 1 première victoire de Max Verstappen

Rallye

Critérium Jurassien

Oldtimer

Goodwood festival

SLALOM

Bière et Saanen


2 MoteurPassion

#2 SOMMAIRE 004

Formule 1

Grand Prix de Barcelone

018

Rallye

048

Championnat Suisse Saanen

055

Clin d’oeil

056

Oldtimer

Championnat Suisse le Critérium Jurassien

036

Slalom Championnat Suisse Bière

Slalom

Goodwood festival

Dans le prochain numéro Formule 1 : Grand Prix de Monaco Rallye : Championnat Suisse Rallye du Chablais Slalom de Bure Karting : Championnat Suisse à Lignières


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Formule 1 Grand Prix de Barcelone Photos : ©ARC Textes : Mario Luini


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Max Verstappen, au rendez-vous des étoiles On résume : Deux Mercedes qui se montent dessus, et s’en vont jouer « vamos a la playa » dans le gravier du 4e virage plutôt que de foncer vers le énième « doublé » que leur inquiétante autant qu’incontestable supériorité semblait automatiquement leur réserver. Ensuite, deux Ferrari mystérieusement à côté de leurs Pirelli, incapables de réitérer en qualifications leurs performances des essais libres, et condamnées à s’élancer de la 3e ligne de la grille de départ de ce GP d’Espagne historique, pour une fois derrière deux Red Bull en net regain de forme. A quoi tient, parfois, la réussite… Max Verstappen aurait pu se voir propulser au volant de la Red Bull-Renault RB12 deux semaines auparavant à Sotchi, ou un mois plus tôt à Shanghaï, ou six semaines auparavant à Bahreïn, ou encore voici deux mois à Melbourne. Et l’histoire aurait été très différente. Mais non : appelons cela le destin, et convenons qu’il a bien fait les choses, en orchestrant le transfert du très jeune Hollandais de Toro Rosso dans l’équipe No1 de l’empire Autrichien précisément LE weekend où la compétitivité des RB12 était meilleure que jamais... et que les circonstances extérieures se sont empilées pour leur dégager la voie.

Quand les étoiles sont ainsi alignées, que peut-il donc vous arriver ? Chez Red Bull, pour rester devant les Ferrari, il fallut choisir. Stratégie à deux ou trois arrêts ? Le choix n’était pas évident, et indirectement, c’est celui de Ferrari pour Sebastian Vettel qui précipita la défaite de Daniel Ricciardo, et par ricochet l’incroyable victoireconte de fée de son nouvel équipier. Mal dans ses pneus, Vettel – alors en 2e position derrière Ricciardo écourta son 2e relais, ce qui poussa Red Bull à adopter aussitôt le même choix pour protéger la position de son leader. Mais, vu la distance restant encore à couvrir, cela induisait qu’un 3e arrêt serait inévitable pour les deux hommes. Histoire de ne pas jeter tous ses œufs dans le même panier, l’équipe de Milton Keynes décidait ainsi de mettre son autre voiture – celle du « gamin » Verstappen – sur une stratégie différente. Un choix effectué également au sein de la Scuderia pour Kimi Raikkonen. Pouvaient-ils assurer que c’était le bon ? Le doute reste permis. Mais le fait est que le rythme de Verstappen et Raikkonen, bien que forcés de faire durer leurs pneus plus longtemps, était suffisant pour que, de 3e et 4e, ils se retrouvent respectivement 1er et 2e après le 3e arrêt du duo Ricciardo-Vettel. Il est parfois de ces courses dans lesquelles la position sur la piste


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est plus importante que la vitesse, et celle-ci en était une. Le grand jour de Verstappen prenait forme. Ajoutez à son indéniable talent de pilotage une maîtrise de tous les instants, une intelligence de course lui offrant la vista nécéssaire pour accélérer juste là où il le fallait – depuis la dernière chicane et dans l’ultime courbe menant sur la longue ligne droite – pour gérer son avance en restant hors de portée de la Ferrari, même DRS ouvert. Et enfin ce calme olympien, absolu, suffisant pour « oublier » que son poursuivant n’était autre qu’un (ancien) champion du monde réputé pour ne jamais lâcher son os. Ce qui s’appelle « faire le boulot », même si les F1 actuelles n’ont jamais été aussi lentes en course, en moyenne sept à huit secondes au-dessus de leurs temps de qualification. A 18 ans et 227 jours, Max Verstappen a réécrit l’histoire, battant de presque deux ans le précédent record de précocité, détenu depuis un autre de ces GP improbables – celui d’Italie sous la pluie de Monza en 2008 – par… Vettel précisément. Tout un symbole. 3e seulement à Barcelone, l’Allemand de Ferrari répondait à la provocation de son record perdu au bénéfice de la révélation hollandaise par un de ces traits d’humour inattendus dont il a le secret :

« j’espérais que quelque chose freinerait Max » souriaitil, « comme une caravane, avec une plaque jaune, par exemple ! Mais malheureusement, on n’était pas sur l’autoroute... ». Même l’impassible glaçon finlandais, l’espace de quelques secondes, parut s’animer : « Ok, je suis passé près de la victoire aujourd’hui… » admettait Raikkonen, le regard soudain brillant, « mais ce qui est le plus effrayant peut-être, c’est que j’ai couru contre son père ! ». Tout est dit. Ou presque. L’histoire est en marche. Rendez-vous à Monaco. M.L


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Kimi Raikkonen est passé vraiment très près de la victoire à Barcelone.


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10 MoteurPassion Avec la même stratégie que celle de Max Verstappen, Daniel Ricciardo aurait pu prétendre à la victoire.

Sebastian Vettel n’est plus le plus jeune vainqueur d’un grand prix de Formule 1


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Pole position pour Hamilton et c’est tout...

Belle lutte entre les Haas de Romain Grosjean et Esteban GutiĂŠrrez.


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Après l’élimination des deux Mercedes Valtteri Bottas aurait pu espérer mieux que sa cinquième place sur la Williams.


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Magnifique première victoire pour le très jeune Max Verstappen qui venait d’être transféré chez Red Bull depuis Toro Rosso.


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Ambiance Max Verstappen, une journĂŠe de rĂŞve!


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CHAMPIONNAT SUISSE DE RALLYE 2016 Le Critérium jurassien Photos : ©ARC et ©MoteurPassion Textes : Mario Luini

Sur des routes le plus souvent détrempées Carron-Revaz doublent la mise


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20 MoteurPassion Critérium Jurassien: Carron-Revaz doublent la mise Déjà vainqueurs du Rallye du Pays du Gier, Sébastien Carron et Lucien Revaz n’ont laissé à personne d’autre le soin de dicter le rythme sur les routes – le plus souvent détrempées – du Critérium Jurassien, 2e manche du Championnat de Suisse des Rallyes 2016. Mais les caprices de la météo, induisant un mauvais choix de pneus samedi après-midi, remettait tout en question, permettant à Ivan Ballinari et Giusva Pagani, sur une autre Ford Fiesta R5, de revenir à moins de quatre secondes à l’attaque de la dernière des 10 spéciales. Tout allait donc se jouer dans la longue, très sélective épreuve de Villars-Reclère et ses 28 km, alors que la pluie qui avait surpris les concurrents un peu plus tôt du coté de Saignelégier-Pré Petitjean et de La Combe-Saulcy-St Brais s’était un peu calmée. Coup de poker Mais, alors qu’après la pause de midi Carron-Revaz étaient repartis en pneus intermédiaires légèrement retaillés, parfaits sur routes humides ou simplement mouillées, comme la boucle de ce samedi matin, Ballinari-Pagani avaient eu la bonne inspiration d’opter pour de vrais pneus « pluie ». C’était le coup de poker gagnant, ou presque : alors qu’il ne pleuvait que légèrement sur le parc d’assistance de Delémont, un véritable déluge cueillait les premiers concurrents un peu plus haut, sur le plateau de Saignelégier ! « Là, on a compris qu’il s’agissait avant tout de sauver les meubles et de rester sur la route » concédait le Valaisan. En deux spéciales, son avance fondait ainsi de plus de 22 à moins de 4’’ sur un « Bally » déchaîné, en pleine confiance sur sa Fiesta mieux chaussée.

Althaus, l’intermittent... Restaient donc les derniers 28 km, dans lesquels les deux hommes donnaient tout. Un peu trop même dans le cas de Ballinari-Pagani, qui ne pouvaient éviter un tête-à-queue, concédant du même coup définitivement la victoire à leurs rivaux valaisans. Cette ultime « juge de paix » justifiait par ailleurs pleinement sa réputation en s’avérant aussi fatal aux espoirs de Pascal Perroud-Sandra Arlettaz, solides 3es jusquelà, mais dont la Fiesta R5, cardan cassé, se retrouvait en deuxroues motrices, leur coûtant deux minutes dont profitaient immédiatement les « intermittents du rallye » Nicolas Althaus et Alain Loset de retour dans « leur » épreuve – comme presque chaque année – pour hisser leur Peugeot 208 R5 sur un podium inattendu. Burri, à 5’’ de l’exploit Cruelle ironie du sort, ils en privaient leur « compatriote » Olivier Burri, qui avait relevé le formidable défi d’engager la magnifique Porsche 911 GT3 de Romain Dumas en catégorie GT. Navigué pour l’occasion par Anderson Levratti, l’habituel coéquipier de son fils Michael, le vétéran Jurassien manqua pour… cinq petites secondes la 3e place du podium. Un crève-coeur pour Burri Sr au terme d’un véritable exploit au volant de cette puissante propulsion qui ne pouvait espérer régater – c’est le cas de le dire… - avec les 4x4 logiquement imbattables dans les conditions du jour. M.L.


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Le tandem Ballinari-Pagani, ici dans la spéciale de St-Ursanne, a tout tenté dans la dernière spéciale. Dommage: un tête-à-queue a privé les spectateurs d’une arrivée finale très serrée.


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Podium inattendu pour Nicolas Althaus et Alain Loset, de retour dans «leur» épreuve de l’année sur une Peugeot 208 R5.


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26 MoteurPassion Olivier Burri avait relevé le défi d’engager une Porsche 911, il manque le podium pour cinq petites secondes.


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La dernière spéciale réputée « juge de paix « a été fatale aux espoirs de Pascal Perroud et Sandra Arlettaz solides 3es jusque-là, mais dont la Ford Fiesta R5, cardan cassé, se retrouvait en deux roues motrices, leur coûtant deux minutes.


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Vraiment pas facile de piloter une Porsche 997 GT3 dans ces conditions: Marc Valliccioni et Marie-JosÊe Cardi termine au 6ième rang.


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Sur leurs terres Jean-Marc Salomon et David Comment ramènent la Peugeot 207 S2000 à la septième place de ce Critérium jurassien.


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Victoire de Cédric Althaus et Jessica Byard dans la catégorie R3.

Urs Hunziker et Melanie Wahl en spéciale de nuit sur leur Mini WRC.


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Un top dix de plus pour la Mitsubishi Evo ix de Jean-Philippe Radoux et François Forclaz.

Grosse attaque pour Aurélien Devanthery-Michaël Volluz vainqueur en R2.


34 MoteurPassion Sébastien Carron déjà en pensées pour le prochain rallye.

Nicolas Althaus très heureux de cette troisième place.

En toute décontraction pour Ivan Ballinari avant le départ d’une spéciale.

Une nouvelle victoire de classe pour le tandem Jessica Bayard et Cédric Althaus.


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CHAMPIONNAT SUISSE DE SLALOM 2016 Bière ! Photos : ©MoteurPassion Textes : Daniel Fuchs

Augustin Sanjuan termine deuxième au scratch pour sa première sortie au volant de sa Dallara F307.


Slalom 37 Au fil de l’eau Après son cinquantième anniversaire fêté sous un soleil brûlant en juin 2015, le slalom de Bière avait l’honneur d’inaugurer la saison 2016 du championnat suisse des slaloms par le froid dimanche du 17 avril. Philippe Camandona, président de la manifestation, l’avait prévenu: la seule inconnue allait être la météo. Bingo! La pluie n’a pas cessé d’inonder les portions d’asphalte et de béton de la places d’arme du pied du Jura, ce qui n’a pourtant pas manqué de donner lieu à une lutte intense à tous les échelons.


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S’il faut féliciter la performance du jeune pilote suisse alémanique Marcel Maurer, victorieux sur sa formule Renault alors que le favori Philip Egli (4e) s’était fait l’auteur de quelques erreurs, la lecture de la feuille des temps s’est montrée édifiante en regard des prestations romandes. En l’absence de Jean-Marc Salomon et Joël Grand, tous deux inscrits mais ayant dû renoncer, c’est Augustin Sanjuan qui a sauvé l’honneur des «Welsches» en terminant deuxième au scratch pour sa première sortie au volant de sa Dallara F307. Le pilote de Sainte-Croix avait judicieusement décidé de s’entraîner sur le circuit de Bresse sous le regard de l’expérimenté moniteur Charles Croset (ACD Motorsport), qui a notamment travaillé avec Marcel Fässler et Mathéo Tuscher à leurs débuts.

Ennuis mécaniques pour la Lola d’Eric Berguerand.

Troisème temps de la journée pour Jean-François Chariatte.


Derrière lui, Jean-François Chariatte a terminé troisième au scratch pour sa première sortie en TracKing RC01 (1000 cm3), devant un Frédéric Neff survolté sur sa puissante Porsche 911 inscrite en catégorie E1 plus de 3500 cm3. Dans le rythme des formule en voitures fermées, le pilote de Moutier a même devancé Danny Krieg (Audi A4 STW) de presque 5 dixièmes. Sixième, Michaël Béring pouvait tout autant jubiler, puisqu’il inaugurait une Honda Civic 2000 cm3 en classe InterSwiss après plusieurs bons résultats en 2015 sur une Honda Integra Type R en SuperSérie. 9e au classement général derrière Daniel Wittwer, Anthony Picard s’est également payé le luxe de surmonter Philip Egli (Dallara F394 Opel) au chrono en étant le dernier à boucler le parcours en moins de 3 minutes lors de la première manche course. Le pilote de Sonvillier avait eu raison de frapper fort, puisque la courroie de l’alternateur de sa Mitsubishi Lancer Evo X a ensuite rendu l’âme au moment de sa seconde tentative. Tout aussi véloces au sein de leurs

classes respectives, les Romands ont tenu leurs rangs pour cette première épreuve entre les cônes «à domicile». Philippe Golay a ainsi bravé les éléments dans un plus pur style anglais avec sa Caterham CSR200 en SuperSérie Compétition, tandis que Julien Schopfer (Peugeot 106) et Patrick Aubort (Renault Clio) ont respectivement remporté les catégories 1600 cm3 et 2000 cm3 du groupe N/ISN/R1. Outre JeanMarie Renaud (Ford Fiesta groupe A), Sylvain Chariatte a damé le pion à Werner Rohr en InterSwiss 1600 cm3 avec plus de 3 secondes d’avance sur sa VW Golf. Même scénario chez les 3000 cm3 avec une victoire de Christophe Martinis (Opel Ascona), alors que les Porschistes Alexandre et David Comby ont subi la loi de Paul Büetiger (Porsche 911 GT3 Cup) en plus de 3000 cm3. Victime de la fuite d’huile d’un cardan sur la «MB» Polo de son fils Mike, Martin Bürki a joué de malchance pour sa venue en Romandie après un titre 2015 remporté sans aucun

Frédéric Neff survolté sur sa puissante Porsche 911.

Slalom 39 pépin. Empêché de courir lors de la première manche chronométrée de l’après-midi, le garagiste d’Uetendorf a dû se contenter d’une deuxième place en classe E1 1600 cm3 derrière David Rochat, qui n’en demandait pas tant sur sa Citroën Saxo en collant plus de 10 secondes à l’expérimenté Suisse Alémanique. Chez les plus grosses cylindrées du groupe E1, même constat: Sébastien Joray a dominé les débats sur sa BMW en 3000 cm3, tandis que Julien Prével a devancé Gérard Nicolas (Ford Focus WRC) sur une étonnante Opel Astra. Le seul malheureux du week-end a été Eric Berguerand: venu dérouiller sa Lola FA99 F3000, le champion valaisan a subi une série d’ennuis de transmission qui l’ont contraint à rouler au ralenti, boîte de vitesses bloquée en troisième. Le ténor du championnat suisse de la montagne a préféré abandonner pour ne pas risquer d’abîmer sa monoplace sous la pluie.


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Victoire en N/ISN/R1 + 2000cm3 pour le pilote de Sonvillier Anthony Picard sur sa Mitsubishi Evo X.

Dans la groupe E1, Sébastien Joray a dominé les débats sur sa BMW en 3000 cm3


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Belle attaque de Patrick Aubort sur sa Renault Clio RS 2.


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Victoire de Jean-Marie Renaud en groupe A.

En InterSwiss 3000cm3 victoire de Christophe Martinis.


Slalom 43

Sylvain Chariatte a damé le pion à Werner Rohr en InterSwiss 1600 cm3.

La petite Saxo de David Rochat termine deuxième de son groupe sous la pluie de Bière.



Slalom 45 Sur sa nouvelle Honda Civic 2000cm3 MichaĂŤl BĂŠring vainqueur en Interswiss.

Julien Schopfer (Peugeot 106) gagne en N/ISN/R1 1600cm3



Julien PrĂŠvel et son ĂŠtonnante Opel Astra.


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SLALOM DE SAANEN Photos : ©MoteurPassion Textes : Daniel Fuchs

Mélodies romandes dans l’Oberland L’aéroport de la vallée de Saanen a une nouvelle fois résonné aux accents des moteurs de compétition lors du 41e slalom du même nom. Derrière le vainqueur du jour Marcel Maurer (Formule Renault), les Romands ont été à l’honneur avec 2 places dans le top 5 et des luttes à couteaux tirés dans chaque classe de cylindrée. Facétieuse, la météo du samedi 14 mai 2016 a accompagné les pilotes du championnat suisse des slaloms sur la piste de Saanen au cours d’un ballet orchestré sur une seule journée. Après des essais sur une piste mouillée le matin, les participants des classes InterSwiss, SuperSérie ainsi que les Groupes N, A, R et H (pour Historique) ont pu profiter de quelques rayons de soleil et d’une trajectoire asséchée pour s’affronter en début d’après-midi. Pour les ténors des groupes E1 et E2, c’est le contraire qui s’est produit: après deux manches d’essai à la suite sur sol sec, les deux tentatives chronométrées de l’après-midi ont été courues sous un véritable déluge. Au classement scratch, les deux héros du jour en provenance du «Welschland» se nommaient Sylvain Chariatte (VW Golf I 1600 cm3) et Michaël Béring (Honda Civic 2000 cm3). Tous deux inscrits en InterSwiss au sein d’une meute de moteurs «quatre pattes» à la sonorité envoûtante, leur performance sur le sec leur ont assuré les quatrième et cinquième places de l’épreuve à quelques encablures de Stephan Burri, troisième sur sa

VW Polo 1600 cm3. Huitième, Anthony Picard (Mitsubishi Evo X groupe N) s’est en outre payé le luxe de rouler plus vite que le vice-champion 2015 Danny Krieg, pénalisé par la pluie dans la classe E1 (Audi A4 STW 2000 cm3). Une chose est sûre, le chronomètre n’était de loin pas le seul mètre-étalon des performances de la journée. Pour quiconque aime les envolées lyriques des mécaniques savamment préparées, le slalom de Saanen s’est une nouvelle fois mis au service d’un spectacle visuel et auditif de toute beauté grâce à son parcours très rapide. A l’honneur, les trois chefs d’orchestres du groupe historique jouaient chacun sur six-cylindres atmosphériques à (très) haut régime! En particulier, Nicolas Bührer disposait d’un instrument aussi délicat à l’oreille que pointu à mener à la baguette: après plusieurs années au volant d’une Porsche 997 GT3, le Biennois a en effet décidé de ressortir sa magnifique BMW M1 Procar pour la saison 2016, avec succès puisqu’il a devancé Julien Camandona (BMW M3 E30). Seul dans la catégorie E2-SC, Jean-François Chariatte disposait quant à lui d’une TracKing à moteur moto (1000 cm3), un engin aussi léger que maniable qui semble taillé pour se faufiler entre les cônes. Hélas, la pluie et l’état dégradé de la piste ne l’ont pas aidé à extraire le meilleur de sa nouvelle monture. Peut-être prendra-t-il sa revanche à Bure, dans son canton de prédilection? Rendezvous le dimanche 5 juin pour le savoir.


Slalom 49

Sylvain Chariatte a su profiter des conditions de course très changeantes.


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Anthony Picard à l’aise sous la pluie du samedi.

L’état de la piste à quelque peu déranger la TracKing de Jean-François Chariatte. Une belle troisième place dans sa classe pour Thierry Barraud.



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Belle figure de Giuseppe Bitto.

L’état de la piste à quelque peu déranger JF Chariatte.


Slalom 53

Julien Camandona à la limite de l’adhérence.

Nicolas Bührer a ressorti sa BMW M1 Procar.


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Sébastien Joray à fond sur sa BMW M3.

La Peugeot 106 GTi de Julien Schopfer.


CLIN D’OEIL

Slalom 55

Michaël Béring, fils d’un grand champion Déjà remarqué l’an dernier au volant d’une Honda Integra Type R en SuperSérie, Michaël Béring n’a pas tardé à montrer ses capacités cette année en InterSwiss. Bon sang ne saurait mentir: son géniteur n’est autre que JeanClaude Béring, un pilote archi-complet qui s’est illustré aussi bien en côte et rallye qu’en circuit (24 Heures du Mans).

Jean-Claude Béring: «Je ne l’aide pas. Il veut se débrouiller tout seul! Alors je fais le chauffeur du camping car et la cuisine… La Civic a encore sa boîte d’origine. Elle pèse 100 kg de trop. Mais il roule déjà très bien avec. Il s’en est tout de suite bien sorti à Bière sous la pluie. Il va déjà faire une première saison comme ça, ensuite on verra. Rien qu’une nouvelle boîte coûte 1015000 francs.


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Oldtimer

Goodwood festival of Speed Photos : ©ARC Textes : Mario Luini

Nul part ailleurs Il n’y que chez nos amis Anglais qu’une telle manifestation est concevable. Une, en fait, n’est pas le mot, car Goodwood est le théâtre, chaque année, de deux rassemblements quasiment uniques dans le monde de l’automobile et des sports mécaniques. Il y a d’abord le « Festival Of Speed », fin juin, qui voit des véhicules de tous les horizons, de tous les genres et de toutes les époques s’affronter sur une course de côte, en fait la route d’accès au superbe château que la famille de Lord Earl of March, digne représentant de l’élégance aristocratique anglaise, entretien et habite depuis plus de 300 ans.


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Un joyau niché au coeur de cette portion de campagne typique, pas loin des rives de la Manche et de quelquesunes de ces stations balnéaires au décor immuable – Portsmouth, Brighton semblant tout droit sorti d’un épisode du célèbre détective (« Belge, Madame, Belge, pas Français ») Hercule Poirot. Dont l’associé, le Capitaine Hastings, met d’ailleurs un point d’honneur à se déplacer au volant de quelques machines qui ne dépareraient pas dans les bois voisins de Goodwood.

Plus tard, début septembre, se tient le « Goodwood Revival », sur le circuit adjacent, autrefois un des haut lieux de la saison sportive nationale et internationale. Contrairement au « Festival », fête intemporelle s’il en est, qui revêt aussi les allures d’un véritable salon de l’automobile à ciel ouvert, le « Revival » se vit pour les acteurs comme pour les spectateurs en costumes d’époque, donnant à l’ensemble une touche carnavalesque teintée d’humour. Histoire sans doutes que les nobles mécaniques hors d’âge ne se sentent pas trop dépaysées... L’une comme l’autre de ces

manifestations se déroule dans une ambiance unique, bien qu’attirant plusieurs dizaines – voire des centaines - de milliers de spectateurs. Ici, l’autodiscipline et le respect mutuel, typique du flegme Britannique, suffisent à canaliser les foules, mieux que n’importe quelle barrière ou service d’ordre, contribuant à la bonhommie irréelle entourant l’évènement. Inimaginable partout ailleurs. Une expérience hors du temps, hors du monde serait-on tenté de dire, que chaque véritable passionné de mécanique se devrait d’aller vivre. Au moins une fois. Juste pour se donner l’envie irrépressible d’y revenir, encore et encore.

Le festival de vitesse de Goodwood est une course de côte annuelle qui rassemble de nombreux véhicules de courses historiques dans le Royaume-Uni. Ambiance!!


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Sur la pelouse du château de Lord Earl of March, le maître des lieux, le concours d’élégance réunit rien moins qu’une Ford GT 40...

...ou cette Ferrari 250 LM en version « route », entre autres merveilles


Oldtimer 59 Les grandes marques ne peuvent plus ignorer l’attrait de la manifestation, en témoigne ce portique géant exposant deux vraies Mercedes F1 d’époques différentes.


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Comme chez elle, la Bentley Speed Six « Old Number One » 1929 de Richard Charlesworth


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Sir Stirling Moss en personne, jeunesse retrouvée du haut de ses 84 ans au volant d’une mythiques « Flèches d’Argent » Mercedes W196 de 1954.


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Même bain de jouvence pour John Surtees retrouvant (à 82 ans) l’étroit baquet de la Ferrari 156 de son titre mondial, en 1961.


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66 MoteurPassion Comme à l’époque, Emerson Fittipaldi s’apprête à se glisser dans l’habitacle de la McLaren M23-Ford de son 2e titre mondial, en 1974...

...alors que l’ancien pilote de F1 Gabriele Tarquini immortalise sur son smartphone la Honda F1 RA272 ex-Richie Ginther avant d’en prendre le volant.


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Insigne honneur pour le pilote de GP2 Japonais Takuya Izawa a qui est confiée la McLaren MP4/4 – Honda avec laquelle Ayrton Senna décrochait son premier titre mondial en 1988.

L’ex-champion du monde moto 500 « Fast Freddie » Spencer salue la foule au guidon de sa Honda d’époque.

Rien que pour vos yeux, et nulle part ailleurs qu’à Goodwood, les grandes heures des 24 Heures du Mans représentées par une Porsche 962 C 1987 cotoyant une 917 K de 16 ans (1971) sa cadette.


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...serrée de près par l’impressionnante BRM V16 P15 Mk1 de 1950, ici entre les mains de Doug Hill.

Comme au bon vieux temps, l’Alfa Romeo « Alfetta » Tipo 159 avec laquelle Juan-Manuel Fangio arracha son premier titre mondial, en 1951...


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« Ma, tou a vou la merveille qué zé condouit ? » : deux passionnés de mécaniques comme Gabriele Tarquini et René Arnoux ne peuvent que s’extasier devant le V12 1500 cm3 transversal de la Honda RA 272 F1 1965 ex-Richie Ginther.


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