Planète Robots numéro 15

PLANÈTE

ROBOTS

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MAI - JUIN 2012 - NUMÉRO 15

N O U V E L L E S

T E C H N O L O G I E S

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F U T U R

Les exosqueLettes UN MONdE INÉdIT EN PLEINE PhASE dE dÉvELOPPEMENT !

Les tours géantes du futur

LA STAr dU SALON INNOrObO 2012

Kibo

Windoro LE PrEMIEr rObOT LAvEUr dE vITrES

L 11849 - 15 - F: 5,90 € - RD

Gadgets News Livres Urbi DVD bD

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banc d'essa

17 robots aspirateurs LES PErFOrMANCES, LES PrIX, LA QUALITÉ

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édito

Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes.

Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Josèphe Ghenzer, Towanda, Boris Kestler, Cédric Vasseur, Cyril Drevet, Nicolas Denis, Rémi Leblanc, Screetch, Thibault Depost, Yoann Pinier, Joe Pillow et l'association Caliban.

Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi directeur.artistique@planeterobots.com

Publicité : Aabam Consulting, 161, boulevard Henri-Sellier, 92150 Suresnes.

Tél. : 01 46 25 05 25 contact@aabam.fr © 2 012 Les Éditions d'Acamar

Ce magazine est dédié à la mémoire d’Hélène, passionnée, qui nous a quittés le 26 mars.

Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0413 K 90 181 Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie

Dans ce numéro, nous fêtons deux événements. Premièrement, nous avons l’infini plaisir de vous présenter un compterendu du salon INNOROBO de Lyon — auquel nous avons participé. (Nous y avons pris rendez-vous pour de prochaines entrevues.) Promis, nous aurons de grandes choses à vous proposer dans les numéros à venir. Le second événement concerne la création de notre nouveau site. Vous pouvez le découvrir en page 40, mais surtout visitez-le sans modération par le biais de votre ordinateur, de votre tablette ou de votre smartphone. Vous pourrez y trouver le moyen de montrer ce que vous savez faire!…

Dans ce numéro, nous vous proposons aussi le test du premier robot laveur de vitres. Longtemps espéré, le Windoro tiendra-t-il toutes ses promesses? Découvrez nos commentaires en page 78… Les robots aspirateurs vous inspirent?… À force de tester ces robots autonomes, nous commençons à bien les connaître et nous allons tenter de vous aider à faire votre choix parmi l'ensemble des aspirateurs.

Ah — votre truc, c'est plutôt les exosquelettes?! Nous avons ce qu’il faut dans nos dossiers… Car devenir un surhomme en revêtant une simple combinaison, c'est le rêve de nombreuses personnes — n'est-il pas?…

La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite.

Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe. contact@planeterobots.com

■Frédéric Boisdron

“LA

ROBOTIQUE EST VOTRE PASSION, ET VOUS ÊTES FANATIQUE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES… REJOIGNEZ NOTRE

ÉQUIPE DE RÉDACTEURS ET PIGISTES.” seban@planeterobots.com

PLANETE ROBOTS N°15

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Mai / juin 2012 - NUMÉRO 15 ÇA VIENT DE SORTIR

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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique.

Tribune : Robotique — vers un autre nouvel ordre mondial ?

Et si les IA fortes se mettaient un jour à comploter contre nous?… L’association Caliban est d’avis que la vigilance s’impose!

2012 — le centenaire du premier robot… électrique Cela fait déjà cent ans que le premier robot électrique a vu le jour. Nous nous faisons décidément bien vieux…

RENNES: la finale académique des Olympiades de Sciences de l'Ingénieur Les lycéens ont désormais un rendez-vous régional et national pour montrer leur savoir-faire. Et la robotique y tient une très grande place.

Le Futuroscope fête ses vingt-cinq ans !

La cité du futur fait valser les boîtes en fer-blanc et nous procure toujours des émotions fortes…

INNOROBO: la référence en Europe pour la robotique de services du monde entier!

Nous avons eu le grand plaisir, pour la seconde fois, de participer au salon INNOROBO de Lyon. En voici le compte-rendu…

Récapitulatif des conférences INNOROBO L’occasion de découvrir une nouvelle vision de la robotique!

Le mOway: et si votre chien de garde était une souris?…

Une manière ludique et scientifique tout à la fois d’initier les jeunes générations à la robotique et à l’électronique…

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VIE QUOTIDIENNE

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Interview : Romain Lardanchet La robotique, cela peut être aussi de l'art. Romain Lardanchet en est un parfait exemple.

BOT.IT 2 INNOROBO n'est pas le seul événement lié à la robotique en France — loin de là… Voici BOT .IT (2) !

Jean-Paul Laumond au Collège de France Le Collège de France est la plus grande institution universitaire de notre pays. Des cours y sont donnés gratuitement à qui le veut. Cette année, une nouvelle matière a fait son apparition: la robotique!

Planète Robots s'offre un nouveau site Internet Grand chambardement sur notre site Internet ! Découvrez toutes les nouveautés que nous avons concoctées pour vous…

MyRobots.com : connectez vos robots et récoltez les bénéfices !

Nous avons rencontré Mario Tremblay lors du salon INNOROBO. Ce fut l'occasion de se familiariser avec son projet, MyRobots.

LES DOSSIERS

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Le cloud, une base de données universelle pour les IA… Internet représente une chance pour nos robots. Il permettra, à terme, de concevoir des IA plus évoluées.

Le nouvel art de la guerre robotisée (partie I) Les robots sont malheureusement utilisés dans le domaine militaire.Voyons ce qu'il s’ourdit dans les casernes…

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Windoro, le premier robot laveur de vitres Longtemps espérés par les maniaques du ménage, les robots nettoyeurs de vitres arrivent. Le Windoro est le premier à se présenter…

Le TankBot, un brin d'intelligence dans un tank Un tank intelligent ?… C'est peu commun ! Heureusement, c’est un jouet…

Robot ou tuyau? Les robots aspirateurs sont-ils efficaces?

Nous nous posons de nombreuses questions sur les aspirateurs autonomes. Nous tentons dans ce dossier d'y répondre et de vous aider à choisir votre Nestor…

GADGETS HIGH-TECH

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RENCONTRES

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Les exosquelettes — ou comment se métamorphoser en super-héros!

Enfiler une simple tenue et devenir Superman ? Ce n'est plus de la science-fiction, c'est… un exosquelette ! À la poursuite de Babel — toujours plus haut !

Les tours sont-elles des vaisseaux spatiaux tendus vers le ciel ou de simples lieux d’habitation ? Leur gigantisme laisse planer le doute…

J'ai un « Hero » dans la robotique Les robots Hero jouissent d'une certaine célébrité aux ÉtatsUnis. Profitons de l'arrivée du nouveau modèle (tant attendu), pour voir ce qui caractérise ces bébêtes.

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Gadgets et tendances à venir Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise…

Concepts du futur Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers.

OPEN YOUR MIND

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Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette!

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Actus Ciné, DVD, BD, Livres Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège!

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EVA (et l'homme créa le robot à son image…)

Quand un Espagnol réalise un film dans la veine d'A.I. et d’I, Robot — ça déménage!

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Branchez votre maison sur votre voiture Les voitures électriques ont de l'énergie à revendre… Et si leurs batteries alimentaient en énergie votre domicile?

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Arok, un robot humanoïde En 1975 déjà, un robot d’apparence humanoïde, Arok, faisait le ménage dans la maison de son créateur, Ben Skora.

Sommaire

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NEWS mai / juin 2012 Robots

Robotics : Science and Technology Tel est l’intitulé du colloque de clôture de la Chaire d'Innovation technologique — qui se tiendra dans l’amphithéâtre Maurice-Halbwachs du Collège de France les 12 et 13 juin, de 9 heures à 18 heures, 11, place Marcelin-Berthelot, dans le cinquième arrondissement de Paris. Il se fera en anglais…

Sa finalité : démontrer la manière dont l'innovation en robotique dépend d’une forme de recherche fondamentale sur « la machine autonome », tout en étant guidée par le pragmatisme des développements technologiques. Neuf interventions de personnalités internationales de la robotique (ayant une expérience en matière d'innovation ou étant à l'origine de nouvelles théories), auront lieu.

Les intervenants — Mike Brady (université d'Oxford, Royaume-Uni).

— Rod Brooks (Massachusetts Institute of Technology, États-Unis).

— Paolo Dario (Scuola Superiore Sant'Anna di Pisa, Italie).

— Gerd Hirzinger (Deutschen Zentrum für Luft-und Raumfahrt, Allemagne).

— Hirochika Inoue (Japan Society for the Promotion of Science, Japon).

— Mitsu Kawato (Advanced Telecommunications Research Institute, Japon).

— Yoshi Nakamura (université de Tokyo, Japon) — Russ Taylor (université John Hopkins, États-Unis)… ◗

Robot longues distances Dans le laboratoire de l’IUT de Béziers, le robot avance, tourne à droite puis à gauche et cherche un objet caché derrière un meuble. À des milliers de kilomètres de là, dans le laboratoire de recherche en neurosciences de l’Institut Weizmann à Rehovot, en Israël, un homme allongé dans un caisson d’IRM le pilote — uniquement par la pensée… Et sur l’écran vidéo placé dans le caisson, il visionne, grâce aux caméras placées dans les yeux du robot, les ordres du chercheur français, donnés par gestes.

Cette technique permet d’interpréter l’activité des zones du cerveau liées au mouvement. Le patient l'imagine, le robot le détecte et l’effectue ! L’expérience est une première mondiale… « Il y a déjà eu des expériences, mais avec des encéphalogrammes placés sur la tête du sujet », précisent les chercheurs. Cette réincarnation robotique intéresse les domaines de la santé et du handicap moteur. À terme, nous pourrons aussi nous retrouver n’importe où sur terre, via un robot… ◗

Un robot spatial qui se nourrira du sol La marine américaine a détaillé un projet de robot spatial qui explorera les corps planétaires sur des périodes prolongées. Pour surmonter les limites des batteries actuelles, les chercheurs veulent utiliser une pile combustible bactérienne… En effet, certaines bactéries présentes à l’état naturel métabolisent l’énergie présente dans la biomasse et produisent des électrons. En collectant ces électrons sur une électrode, dans un circuit, elles produisent un courant électrique. Les piles combustibles bactériennes ont bien fait l’objet de recherches — mais ont eu un impact commercial limité car elles produisaient une faible quantité d’électricité. La nouvelle pile en générera suffisamment pour permettre au robot de se déplacer et de réaliser des expériences scientifiques. Enfin, pour que le système fonctionne, il faudra des composants électroniques de faible puissance et accomplir de réels progrès dans la conception des piles. Les chercheurs ont prouvé qu'elles pouvaient extraire du sol un faible courant pour alimenter des capteurs ; toutefois, le robot spatial devra être plus léger que son ancêtre terrestre… ◗

Des robots COBRA MK2 pour la Direction générale de l’armement ECA Robotics a signé, fin décembre 2011, un nouveau contrat avec la Direction générale de l'armement (DGA) pour la fourniture de vingt-neuf robots COBRA MK2 destinés aux unités du génie de l'armée de Terre. Ce contrat entre dans le cadre des urgences opérationnelles : les robots commandés seront déployés sur les théâtres d'opérations extérieures… Le COBRA MK2 a été développé sur fonds propres. C'est un petit robot terrestre de cinq kilos dédié aux missions d'inspection et d'intervention en intérieur ou en extérieur. Il permet notamment la détection et la neutralisation des engins explosifs improvisés (EEI). Ces robots contribueront à la protection des soldats français dans leurs missions, en leur apportant une capacité de reconnaissance et de neutralisation à distance des EEI. (Ce contrat constitue la plus importante commande à ce jour de COBRA MK2. La livraison des robots est prévue pour le premier semestre 2012.) ◗

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NEWS Robots mai / juin 2012 Une mémoire magnétique de douze atomes Les scientifiques d'IBM ont stocké un bit d'information avec douze atomes. Chiffre nettement plus faible que celui des disques actuels, auxquels il faudrait un million d'atomes…

La technologie du silicium est devenue moins chère et plus efficace — mais les limites physiques font que cette voie constitue une sorte d’impasse. Un matériau ferromagnétique utilise une interaction magnétique entre ses atomes, qui alignent tous leur spin dans une seule direction. Cela fonctionne à merveille, mais un obstacle majeur pour la miniaturisation réside dans l'interaction de bits voisins. En effet, l'aimantation d'un bit magnétique affecte celle de son voisin à cause de son champ magnétique. Les chercheurs d'IBM utilisent un microscope à effet tunnel pour créer un regroupement de douze atomes antiferromagnétiques couplés, dans lequel est contenu un bit de données. Profitant des directions magnétiques alternées, ils ont démontré la capacité de rapprocher fortement des bits magnétiques sans perturber l'état des bits voisins. L'objectif : parvenir à une mémoire constituée d'un seul atome… ◗

Un fonds pour la robotique Bruno Bonnell lance un fonds de capital-risque destiné aux jeunes entreprises de la robotique. « En mai ou juin, nous devrions réaliser notre premier investissement. Les entrepreneurs manquent de capitaux propres pour développer leurs activités. Nous allons y remédier », explique-t-il. Il s'est associé à la société de capital-risque Orkos Capital, spécialisée dans les technologies de l'information. « Baptisé Robolution Capital, le fonds commun de placement à risques devrait lever soixante millions d'euros. Nous pourrons prendre des participations avec des tickets d'entrée qui pourront aller de trois cent mille à trois millions d'euros », a précisé M. Bertrand, partenaire d'Orkos Capital. Avec cette enveloppe, la société de capital-risque compte financer une trentaine de start-up… Et CDC Entreprises, une filiale de la Caisse des dépôts qui est chargée « des missions d'intérêt public dans le domaine du capital investissement », a engagé sa participation. (Bruno Bonnell mettra également la main à la poche.) Robolution Capital sera le premier fonds mondial uniquement dédié à la robotique… ◗

La musaraigne étrusque inspire les chercheurs Shrewbot utilise le « toucher actif » plutôt que la vision pour naviguer. Il a été développé par le laboratoire de robotique de Bristol, avec l'université de Sheffield, pour le projet BIOTACT. En effet, la musaraigne étrusque (Suncus etruscus), nocturne, utilise ses moustaches pour trouver et capturer ses proies. L'efficacité dans la détection de cette créature a inspiré les scientifiques, qui cherchent les moyens de reproduire ses moustaches pour les robots. Pour le professeur Prescott : « Quand les moustaches touchent un objet, cela les fait vibrer et le modèle de vibration est capté par les cellules sensibles à la base de la moustache. Ces modèles sont transformés en signaux électriques envoyés au cerveau. » Les chercheurs ont mis au point des moustaches qui bougent séparément et sont montées sur un robot mobile. Elles imitent la capacité de la musaraigne en capturant des informations dans l'environnement du robot et en lui permettant de prendre des décisions sur la façon de se déplacer. Le professeur Pipe explique de son côté que « cette technologie aura des applications pour la nuit ou les environnements enfumés »… ◗

Un nouveau voilier breton Un « voilier instrumenté de mesures océanographiques de surface », VAMOS, a parcouru la distance qui sépare Brest de Douarnenez (56,7 Nq — soit 105 km). Il a assuré durant ce trajet plus de cinq cents mesures (température, salinité, oxygène et turbidité) des eaux superficielles de l’océan (le premier mètre de profondeur) et démontré sa capacité de mener des missions longues de mesure et d’observation en complète autonomie — grâce à son intelligence embarquée. Ses performances technologiques proviennent notamment de ses capteurs, qui lui permettent de surveiller la qualité des eaux par un échantillonnage fin et continu.

Les missions longues de mesures et d’observation permettront de mieux comprendre les processus de surface et de compléter les mesures satellitaires et les mesures in situ fournies par les réseaux mondiaux et souvent effectuées au-delà du premier mètre. Ce robot a été conçu par l’ENSTA Bretagne, l’Ifremer et le Laboratoire de physique des océans (LPO)… ◗

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NEWS mai / juin 2012 Robots

Une journée de travail d'un robot autonome À Denver, un robot Vigilus a accompli sa journée de travail et de patrouille dans un garage pendant huit heures. Il a fait cela en totale autonomie, décidant de sa navigation dans les lieux, cédant la place aux voitures en mouvement et évitant les obstacles qui jalonnaient son parcours. « Les robots, pour être utiles, doivent fonctionner dans des environnements dynamiques. Ils doivent être en mesure de raisonner sur leur environnement, de prendre des décisions concernant des anomalies et de réagir en conséquence », a déclaré le coïnventeur, Louise Gunderson.

Vigilus peut différencier personnes et objets et utiliser toute une variété de capteurs qui surveillent la température et la présence de fumée, d'eau et de certains gaz dangereux. Il sera bientôt capable de discerner les changements intervenus dans son environnement, comme un fauteuil déplacé. Il sera disponible d'ici le troisième trimestre de cette année, à un coût calculé pour être inférieur à une année de salaire d'un agent de sécurité… ◗

Bilan des TechDays À l’occasion des TechDays, Microsoft a présenté certains de ses projets… La société a développé avec l’université de Washington des lentilles de contact à destination des diabétiques.

Elles mesurent la glycémie par des capteurs qui transmettent les données vers un ordinateur.

Ce dernier détecte les anomalies et en avertit le médecin. Quant au robot domestique Kompaï, développé avec Robosoft, il vient en aide aux personnes dépendantes dans les gestes quotidiens — il distribue par exemple des médicaments. Il détecte aussi l’absence de mouvements et alerte alors un service d’assistance. Enfin, grâce au Kinect appliqué à la chirurgie, le médecin, dans son bloc opératoire, peut interagir avec les machines par la voix et le geste et demander à visualiser des documents sans quitter les lieux. En ce qui concerne les transports, Microsoft s'est allié à VU Log et a conçu un système d'autopartage avec véhicules géolocalisés. (La voiture est équipée d’un système embarqué, qui contrôle l’accès au véhicule par les abonnés, et gère la facturation des trajets et l'état du chargement des batteries, pour les véhicules électriques.) ◗

Une pilule contrôlable par IRM Des chercheurs de Boston ont conçu une capsule équipée d’une caméra qui peut être avalée comme une pilule. Une fois qu’elle se trouve dans les voies digestives du patient, un médecin la pilote avec un appareil IRM, photographie les zones intéressantes et consulte les photos par liaison sans fil. Avec la technologie en cours, la capsule circulait au hasard dans le tube digestif et le médecin n'avait aucun contrôle sur les zones à photographier… « L'objectif est de développer cette capsule pour l'utiliser afin de fournir des images en temps réel et permettre aux cliniciens de faire un diagnostic au cours d'une procédure unique, a déclaré M. Hata, le chef de l'équipe de développement. Dans le futur, nous utiliserons cette technologie pour délivrer des médicaments ou d'autres traitements, comme la chirurgie au laser, directement sur des tumeurs ou des blessures dans les voies digestives. » Les chercheurs ont en outre testé un prototype et ont prouvé qu'il pouvait être manipulé dans un réservoir d'eau. La prochaine étape consistera à tester la capsule partout à l'intérieur du corps humain. ◗

Un « Avatar » bien réel au Japon Au Japon, le professeur Susumu Tachi (spécialiste en ingénierie et en réalité virtuelle à l'université Keio) et son équipe ont récemment mis au point un robot, baptisé Telesar V et capable d'imiter les gestes d'un humain qui le contrôle à distance via un procédé de capture de mouvement. L'utilisateur est équipé d'un casque intégral, d'une veste et de gants spéciaux qui lui permettent non seulement d'actionner le robot androïde mais aussi de voir, d’entendre et de ressentir exactement la même chose que ce dernier. Ce procédé fonctionne dans les deux sens puisque l'équipement sensible revêtu par l'opérateur envoie des instructions détaillées au robot, qui reproduit chacun de ses mouvements. En retour, les capteurs fixés sur le robot transmettent diverses informations qui font ressentir des sensations à l'opérateur. C’est ainsi que les caméras dont il est doté, en guise d’yeux, retransmettent des images sur les lunettes-écrans portées par l'utilisateur, qui peut ainsi voir en 3D ce que le robot regarde. Quant aux gants fins en polyester portés par l’utilisateur, ils sont dotés de puces électroniques et de micromoteurs qui lui permettent de sentir ce que touchent les mains du robot (surface lisse ou rugueuse, le chaud ou le froid).

Le robot est également capable de recueillir des sons à l'aide de micros et de reproduire la voix de l'opérateur par le biais de ses haut-parleurs. Dans un avenir proche et après quelques améliorations supplémentaires, le Telesar V pourrait être très utile dans divers domaines comme la santé, l’assistanat auprès des personnes âgées ou handicapées, la sécurité ou encore l’intervention dans des environnements dangereux pour les humains. ◗

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NEWS Robots mai / juin 2012 Les offres d’emplois en robotique ont augmenté de 44 % en un an aux États-Unis !

En janvier 2012, les recruteurs ont posté plus de deux mille cent offres d'emploi pour des compétences en robotique, selon WANTED Analytics. Elles n'ont cessé de croître au cours des trois dernières années ! Cette croissance est de 44 % par rapport à janvier 2011 et de plus du double par rapport à 2010. En effet, plus de six cent cinquante emplois ont été proposés pour les ingénieurs (en augmentation de 51 %).

L’offre d’emplois techniques réclamant des compétences en robotique a elle augmenté de 66 %. (Les autres domaines concernés par cette augmentation sont les soins de santé, l'entretien et la réparation des postes.) Les villes dotées du plus grand volume d'offres ont été Atlanta, Boston, Detroit, Chicago et Los Angeles. À Atlanta, l'augmentation a été de 160 %. Seules la ville de Boston et celle de Los Angeles reculent d'environ 20 %. (La situation est difficile pour les entreprises à Detroit, où le nombre d'offres continue de croître, tandis que le bassin de candidats qualifiés ne se développe pas au même rythme.) ◗ www.wantedanalytics.com

Un ballon, du marc de café et de l'air — et vous avez une main !

Les ingénieurs et les physiciens de l'université de Cornell et de l'université de Chicago ont conçu une pince robotisée flexible destinée aux jeux de tir à partir d’un ballon en latex, de marc de café et d’air.

Comment cela peut-il fonctionner ? Eh bien, le ballon de latex est rempli de marc de café : les résidus se placent les uns par rapport aux autres comme des grains de sable, en s'adaptant parfaitement aux surfaces complexes des objets. Et lorsque l'air est pompé hors du ballon, ces résidus forment une masse gélatineuse puis solide, qui crée une forte emprise sur l'objet. Quand l'air est violemment injecté dans le ballon, l'objet jaillit de la pince… Selon les chercheurs, cette pince aura son utilité pour toutes les applications dans lesquelles un robot doit saisir ou ramasser beaucoup d'objets de formes différentes — y compris ceux qu'il n'a peut-être jamais vus auparavant… ◗

Obama a signé le projet de loi pour l'autorisation des vols autonomes Présenté par l'Administration fédérale de l'aviation (FAA), le projet de loi comprend des dispositions importantes pour l'intégration des systèmes aériens sans pilote dans l'espace aérien américain. Le Congrès a fixé la date du 30 septembre 2015 pour une intégration complète et a demandé à la FAA d'accélérer son travail dans le domaine de la sécurité. « La technologie progresse au point que nous savons maintenant de manière fiable que ces systèmes peuvent voler. La prochaine étape est de travailler sur les règlements pour s'assurer que les aéronefs sans pilote ne nuisent pas à d'autres aéronefs pilotés, à des personnes ou des biens sur le terrain », a déclaré le P-DG de l'Association internationale des systèmes de véhicules autonomes, M. Toscano. Ce plan d'intégration doit être rédigé dans les neuf mois. Pour les deux années qui viennent, seuls les systèmes de moins de vingt-cinq kilos seront autorisés à voler. ◗

Un robot à votre main Beaucoup de gens ont besoin d’une force supplémentaire pour saisir des objets.

Même le fait de tenir un pot de café peut engendrer des difficultés, dues à des facteurs comme l'âge ou à des microtraumatismes (arthrite). Une société suédoise, BioServo Technologies, a développé le gant SEM (Soft Extra Muscle), qui ajoute de la puissance à la préhension. Ce gant fut le vainqueur du Prix de l'Innovation Robotdalen 2012. Le jury y a vu un exemple d'une utilisation conviviale, d’une assistance robotique adaptative et a estimé que le prototype était prêt pour la production en série — avec de grandes possibilités de développement sur le marché mondial. Le Prix procure aux gagnants l'occasion de développer commercialement leurs solutions robotiques. (Ces dernières ont été sélectionnées dans douze pays.) La récompense est de douze mille euros (dont six mille pour le développement du produit). La société BioServo Technologies a été fondée par des chercheurs de l'Institut Karolinska et de l'Institut royal de technologie de Stockholm. ◗

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Des avatars de soldats L'armée américaine travaille au projet Avatar — pour le contrôle à distance de robots soldats. Et cinq millions d'euros lui ont été alloués. Il prévoit de « développer des interfaces et des algorithmes permettant à un soldat de faire équipe avec une machine bipède semi-autonome, et d'en faire son alter ego » sur le champ de bataille. Le robot pourra « inspecter une pièce à sécuriser, faire une ronde et récupérer des blessés sur le terrain » sur l’ordre de son « maître ». Il devrait fonctionner à la manière d’un drone grâce à des commandes à distance D’autre part, la DARPA a subventionné des recherches visant à contrôler un bras mécanique grâce au cerveau d'un singe: les ingénieurs tentent de réaliser la même prouesse avec un robot piloté par un esprit humain. Il s'agissait au départ d'améliorer le quotidien des personnes handicapées mais ces avancées seront évidemment utilisées dans le cadre militaire… Signalons que PETMAN, qui reproduit la marche humaine, a été présenté il y a quelques mois par l’armée américaine: le robot du projet Avatar pourrait en être dérivé… ◗

L’avenir proche de la robotique industrielle D'après un rapport de Global Industry Analysts, la robotique, technologie de fabrication établie, est en mutation : elle a transformé les robots, qui sont maintenant plus intelligents et de moins en moins coûteux. La Chine, notamment, va accélérer la robotisation de son industrie, du fait de la hausse des coûts salariaux et des questions liées à la sécurité. Le vieillissement de la population créera aussi de la demande pour l'automatisation et la robotique. De la même façon, la pénurie et les coûts de la main d'œuvre dans les emplois à risques déclencheront une recherche de solutions robotisées. L'automatisation va donc intervenir dans d'autres secteurs que l'automobile, comme ceux des matières plastiques et de la manipulation des aliments. L'Asie-Pacifique devrait connaître la croissance la plus rapide (21,4 % par an). On peut légitimement affirmer que la croissance du marché mondial sera boostée par la commercialisation de ces nouveaux robots… ◗

Un nanorobot fait d'ADN Des chercheurs d'Harvard ont créé un robot fabriqué à partir d'ADN, qui recherche des cellules cibles au sein d'un mélange de différents types de cellules et fournit des instructions moléculaires qui entraînent la destruction des cellules cibles. La technologie pourrait être utilisée pour soigner diverses maladies… En utilisant la méthode de pliage de l’ADN, dans laquelle les objets sont construits par des brins dudit ADN, M. Douglas et M. Bachelet ont obtenu un robot de taille nanométrique qui adopte la forme d'un baril ouvert — dont les deux moitiés sont reliées par une charnière. Initialement, le baril est maintenu clos par un ADN capable de rechercher et de reconnaître des combinaisons de protéines, y compris les marqueurs de maladie. Et lorsque le loquet trouve la cible, il se reconfigure, ouvrant le baril et exposant son contenu… Les chercheurs ont utilisé ce système pour donner des instructions, encodées dans des fragments d'anticorps. Le message porté à la cellule malade enjoignait d'activer un « interrupteur suicide ». Un tel système pourrait un jour être utilisé pour traiter un grand éventail de pathologies. ◗

Il n'y a plus d'abeilles…

L'université d'Harvard veut les remplacer par des insectes robotisés ! Le projet réclamera miniaturisation robotique, sources d'énergie compactes, ultrafaible puissance de calcul, capteurs électroniques « intelligents » et algorithmes de coordination, afin de pouvoir gérer plusieurs machines. En s'appuyant sur des travaux du professeur Wood, qui a réussi à faire voler une mouche robotique en 2007, l'équipe étudiera les moyens d'imiter l'abeille. Plusieurs problèmes complexes se posent : la conception de capteurs, semblables aux yeux de l'abeille ou à ses antennes, et celle du logiciel qui sert de « cerveau » (pour le contrôle et le suivi du vol, la détection d'objets et la prise de décision).

En effet, imiter le comportement d'une colonie d'insectes implique le développement d'algorithmes de coordination et de méthodes de communication. Les applications apparaissent variées : pollinisation d'un champ, recherche et sauvetage, exploration des environnements dangereux, surveillance militaire, météo haute résolution et cartographie du climat, surveillance du trafic… ◗

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NEWS Robots mai / juin 2012 Où est passée la batterie ?

BAE Systems allégera bientôt la charge des soldats qui croulent sous le faix de sacs à dos remplis d'appareils électriques. Un nouveau type de piles (dites structurelles) stocke l'énergie électrique à l'intérieur de la structure physique de l'objet et réduit (ou élimine) la présence de batteries traditionnelles — pesantes, encombrantes et coûteuses. Leurs avantages en matière de défense ont été démontrés par le biais d’un drone volant et d’une torche. Pour aller au-delà, BAE Systems et le constructeur de voitures de course Lola ont appliqué cette technologie à la Lola-Drayson B12/69EV, qui a intégré des piles structurelles dans quelques-uns des systèmes de bord et vise à devenir la voiture de course électrique la plus rapide du monde… Les batteries sont intégrées dans des matériaux composites moulés dans des formes 3D, qui constituent la structure de l'appareil (il peut être branché quand il faut le recharger). Cela permet, en supprimant l'achat de piles, de réduire le coût pour le consommateur, ainsi que la pollution. Et dans un avenir très proche, on incorporera cette technologie aux tissus. ◗

Record de vitesse : 29 km/h !

Un robot répondant au nom de Cheetah, créé par la société américaine Boston Dynamics et dont la mise au point et les recherches sont financées par la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), a battu le record de vitesse des engins robotisés sur pattes en atteignant la vitesse de 29 km/h. Pour l'heure, Cheetah galope sur un tapis roulant et on l’alimente en énergie grâce à une pompe hydraulique — mais la société prévoit de le tester à l'extérieur du laboratoire dès que possible.

Les chercheurs ont reproduit les mouvements des animaux qui courent le plus vite, comme le guépard : le robot accroît ses foulées et sa vitesse en tendant et en détendant son dos. (Bien que Cheetah reste encore au stade de projet, des applications militaires et civiles pourraient être développées — en particulier les opérations de secours dans des zones difficiles d'accès.) ◗ Pour voir la vidéo de Cheetah, taper : www.darpa.mil/NewsEvents/Releases/2012/03/05.aspx

Debout, c'est l'heure de la gym !

Le designer Max Battaglia a conçu Gymbot, un robot qui remplit le rôle de coach sportif. C’est un robot humanoïde évolué, doté de nombreux capteurs, d'une caméra 3D thermique et d'un scanner qui lui permet de suivre vos performances. Il surveille la vitesse, le nombre de calories brûlées ou encore le rythme cardiaque et peut calculer le taux de graisse. Il vous encourage en sus à faire des exercices lorsque vous vous laissez aller… Lors de la séance d’entraînement, il vous motive et réagit par un signal quand vous ne respectez pas votre régime ou ingérez des aliments néfastes. Gymbot est doté d’un corps agile et d’une mobilité proche de celle de l’homme. Il est également équipé, sur le torse, d’un écran tactile, qui permet de le configurer. Apte à remplir ses fonctions vingt-quatre heures sur vingtquatre, il est prévu pour l’an 2020… ◗

Dextre a réussi ses examens… spatiaux Il a fallu trois jours au robot télémanipulateur canadien Dextre pour réussir le début d'une mission de ravitaillement. L'opération, menée par la NASA et l'Agence spatiale canadienne (ASC), voulait démontrer qu'il était possible de recourir à un robot pour ravitailler et entretenir des satellites en orbite. « La mission demande une précision chirurgicale, et Dextre a réussi toutes les tâches », selon le président de l'ASC, Steve MacLean. La NASA a donc conçu un faux satellite de la taille d'une machine à laver, équipé de capuchons, buses et robinets et contenant quatre outils que Dextre pouvait utiliser pour interagir avec ces interfaces. Le premier exercice consistait à retirer trois outils et à tester leur bon fonctionnement ; il a ensuite dégagé sept verrous et coupé deux fils. Pour l'opération de coupe, Dextre, qui mesure 3,70 m, a glissé un petit crochet sous un fil (le dégagement était d'un millimètre). Cette première phase se poursuivra jusqu'à la fin du mois de mai. Ensuite, le robot devra exécuter des exercices encore plus difficiles, comme le transfert de carburant. ◗

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NEWS mai / juin 2012 Robots

Un projet innovant dans le domaine de l’architecture du futur !

Fabio Gramazio et Matthias Kohler, deux architectes suisses, ont développé une pratique multidisciplinaire basée sur le design computationnel, la fabrication robotique et l’étude de nouveaux matériaux. Ils font partie d’une jeune génération d’architectes qui exploitent les outils numériques dans la conception et la construction architecturales. Ils se sont associés à Raffaello D’Andrea, un ingénieur dont le travail concerne l’étude algorithmique et la mise au point de systèmes autonomes innovants. Ensemble, ils se sont donc récemment lancés dans un projet innovant, baptisé Flight Assembled Architecture© — relatif aux formations dynamiques et aux procédures robotiques appliquées à l’architecture…

C’est dans le cadre d’une exposition qui leur était consacrée (autour du thème des architectures volantes) au FRAC Centre d’Orléans, qu’une expérimentation grandeur nature a été réalisée avec quatre drones quadricoptères du Swiss Federal Institute of Technology (ETH de Zurich), capables de voler en formation et d’effectuer toutes sortes de figures au centimètre près. Envisagés comme outils de production évolutifs, ces robots volants ont été programmés pour interagir, saisir, transporter et assembler des modules dans le but d’ériger des structures architecturales. Pilotés par un ordinateur externe, ces drones ont transporté, trois jours durant, mille cinq cents briques de polystyrène, une à une, afin de construire une tour de 6 m de haut et de 3,50 m de diamètre. Ce prototype de construction, réalisé à échelle 1 :100, a été conçu comme un village vertical de 600 m de hauteur, qui serait implanté dans une zone rurale de la Meuse et pourrait accueillir jusqu’à trente mille habitants. ◗

Un progrès appréciable pour la médecine Depuis sa création en 2009, la société espagnole Tedesys s’est spécialisée dans le développement de systèmes électroniques avancés et, plus récemment, dans celui de diverses applications basées sur la technologie utilisée par le Kinect de Microsoft. C’est ainsi qu’elle a mis au point le TedCas, un système ayant pour but de préserver au maximum l’environnement stérile au sein d’un bloc opératoire lors d’une opération chirurgicale, afin de limiter le risque pour les patients de contracter une maladie nosocomiale.

En utilisant la technologie de la caméra et du procédé mains libres issu du Kinect, le TedCas permet au chirurgien, qui a parfois besoin de vérifier une information en cours d’intervention, de consulter et de manipuler à distance des éléments du dossier médical (analyses, clichés de radio, images de scanner ou d’IRM…) du patient qu’il est en train d’opérer sans avoir à y toucher, ni avoir besoin de sortir temporairement du bloc opératoire (donc de retirer ses gants, de se relaver les mains, de renfiler une paire de gants) ou de faire appel à un assistant pour obtenir l’information. Sans toucher le moindre écran, ni manipuler un clavier ou une souris, ce qui évite donc tout contact susceptible de transmettre une maladie nosocomiale, le chirurgien pilote à distance l’écran par des gestes et/ou par la voix. Il peut ainsi facilement tourner les pages d’un dossier et zoomer sur le détail d’une radio ou d’une image IRM. L’ordinateur qui gère le TedCas n’a même pas besoin de se trouver dans la même pièce que le chirurgien, ce qui fait gagner du temps et réduit sensiblement les risques de contamination. Il peut même être manipulé derrière une vitre, à une distance maximale de quatre mètres. La manipulation du système est très intuitive, si bien que n’importe quel médecin est en mesure d’apprendre à s’en servir en moins de trente minutes… Partout où des conditions d’environnement stérile sont indispensables comme dans certaines unités de soins intensifs, le TedCas apportera une nette valeur ajoutée dans la prévention des infections. ◗

Le MIT veut des robots à imprimer Le MIT (Massachusetts Institute of Technology) pense que dans cinq ans, il sera possible d’imprimer des robots après les avoir personnalisés suivant ses besoins. Il suffira de parcourir une base de données de modèles, de chez soi, et de trouver celui qui pourra répondre le mieux à vos problèmes. Après avoir imprimé le robot chez un professionnel, on se retrouvera avec un engin qui aura coûté moins de cent euros — parfaitement adapté à l’utilisation recherchée et obtenu en moins de vingt-quatre heures. Le MIT travaille sur ce projet avec un budget de dix millions de dollars, déboursés par la National Science Foundation. ◗ http://tinyurl.com/impmit

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NEWS Robots mai / juin 2012

Pages réalisées par Nicolas Denis

Un essaim de robots volants joue le thème de James Bond Des minirobots volants équipés de quatre rotors montrent leur savoir-faire en interprétant le thème de James Bond… Ils volent en essaim et jouent sans fausse note du clavier, de la guitare, de la cymbale et d'une percussion adaptée. Lors d'une conférence TED, le professeur Vijay Kumar, du laboratoire GRASP de l'université de Pennsylvanie, a présenté ces robots quadricoptères (Autonomous Agile Aerial Robots). Volant donc en essaim, comme s'ils ne représentaient qu'une seule entité plus complexe, leur dextérité et leur précision apparaissent impressionnantes. Ils sont programmés pour se positionner dans un espace en trois dimensions, selon un timing réglé avec minutie. Cette précision leur permet d’exécuter différentes tâches — comme surveiller un bâtiment, construire un édifice, servir de transporteur cargo ou même jouer au ballon entre eux… ◗

ARMAR, un robot assistant en cuisine Cela fait des années qu’on attend un robot capable de nous assister à la cuisine, voire de cuisiner à notre place… Nous espérons inconsciemment qu’un jour nous n’aurons plus qu'à mettre les pieds sous la table et nous laisser servir par le robot de la maison. Nous n'y sommes pas encore… Toutefois, ARMAR donne de grands espoirs: ce robot humanoïde allemand, créé par le Karlsruhe Institute of Technology, devrait être présenté prochainement lors du CeBIt de Hanovre. Cet assistant cuisinier apprend en vous regardant opérer. Il est capable de se déplacer dans un espace à trois dimensions et sait s'adapter à son environnement. Et peut comprendre des ordres simples, afin de les exécuter de façon indépendante… ◗

Le robot Emiew 2 mis à jour Le robot Emiew 2 d’Hitachi continue à évoluer. Ce robot humanoïde de 80 cm de haut a la particularité d'avoir les deux jambes terminées par des roues. Emiew 2 se tient en équilibre à la manière d’un gyropode (comme le Segway). Il peut se déplacer à la vitesse de 6 km/h, une vitesse supérieure à celle de la plupart des robots humanoïdes et pour un coût moindre. Côté améliorations, il est désormais capable de se connecter à Internet lorsqu'il ne reconnaît pas un objet, afin de se renseigner dessus et de le rentrer dans sa base de données personnelle.

De nouvelles caméras ont été ajoutées, pour qu’il puisse mieux localiser les objets dans l'espace. Il se révèle ainsi capable de guider un humain jusqu’à lui. Et si vous lui demandez une paire de ciseaux, il la trouvera pour vous… ◗

La maison du futur se trouve en Vendée Nous voyons souvent des vidéos, sur le Net, qui nous proposent une certaine vision de notre avenir, notamment en matière de domotique. En revanche, les maisons réellement équipées de toutes ces visions du futur ne sont pas accessibles la plupart du temps.

Pourtant, une PME vendéenne a équipé une maison de toutes les technologies que l'on peut trouver pour automatiser son confort. Une bâtisse témoin de 200 m2 a été reconstituée dans les locaux de l'entreprise. Elle dispose des toutes dernières technologies d'automatisation : l’ouverture du portail est commandée par smartphone, les lumières changent de couleur suivant la personne qui entre dans une pièce et les ambiances musicales sont personnalisées. Si vous aimez les écrans, il y en a partout ! Cela va de la télévision qui sort du plan de travail quand vous allez dans la cuisine à l'écran incrusté dans le miroir de la salle de bains — en passant par la toile qui descend dans la salle de cinéma équipée d’un vidéoprojecteur 3D de dernière génération. Et tout cela n'est pas caché !… Si vous avez la chance d'habiter la Vendée, allez visiter cette maison du futur, Meilleur Showroom français de domotique aux Smart Home Awards il y a quelques mois.

Comptez sur nous pour aller voir la maison de près et vous la décrire en détail dans le prochain numéro ! ◗

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Ça vient de sortir

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V OUVDIA N ON M

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Alors que prospère le millénarisme apocalyptique, il peut être intéressant de confronter nos petites bébêtes adorées aux thèses conspirationnistes qui circulent actuellement, avec de plus en plus de virulence — et voir quel pourrait être leur impact !

De toutes les thèses actuellement véhiculées, la plus répandue et la plus significative concerne la manipulation ultime : celle du nouvel ordre mondial instauré par les Illuminati, une prétendue branche (déviante) de la franc-maçonnerie. Ne vous inquiétez pas, votre magazine préféré ne s’est pas reconver ti dans le colportage de ragots à propos de complots et de dossiers secrets ; simplement, il est frappant de constater à quel point la robotique pose problème dans ce contexte…

Un bref exposé de cette thèse est donc nécessaire : les Illuminati, un groupe secret composé de quelques individus contrôlant les rênes de la Bourse, existerait, synthétiquement, depuis le milieu du XVIIIe siècle et viserait à l’instauration d’un siècle des Lumières. De nos jours, ils seraient plus puissants que jamais et des organismes comme le groupe Bilderberg ou la Trilatérale seraient des façades leur permettant de contrôler les affaires du monde tant au niveau gouvernemental qu’économique — dans le dessein d’établir un nouvel ordre mondial, autrement dit une gouvernance planétaire où le concept d’État-nation n’aurait plus de légitimité et où la liberté individuelle s’effacerait devant l’intérêt du groupe… Cela étant posé, voyons en quoi cela concerne nos chers bouts de plastique clignotants ! Jouons le jeu et admettons que cette thèse est légitime…

Un tel complot ne pourrait être que l’œuvre de psychopathes ! En effet, le quidam imagine que ce mot désigne des individus déviants, généralement asociaux et le plus souvent dangereux, voire des tueurs en série. Si cette définition se révèle exacte, elle apparaît pourtant trop restrictive et ne concerne qu’un groupe ultraminoritaire de psychopathes. En réalité, de tels individus ne possèdent ni conscience, ni émotions, et sont dotés d’un tempérament froid, calculateur et égoïste. La plupart du temps, ils sont complètement amoraux et agissent de telle ou telle façon en étant persuadés d’avoir raison…

Nous voyons donc, à la lumière de cette définition, que le nombre de psychopathes actuellement en liber té apparaît extrêmement élevé… Nous avons tous fait l’expérience, plusieurs fois au cours de notre vie, d’en côtoyer — en nous étonnant de leur comportement.

Les Illuminati seraient donc une caste de psychopathes « sévères » qui ont réussi à atteindre le plus haut degré de gouvernance (au-delà du politique) grâce aux spécificités de leur déviance mentale !

Vous le savez, au sein de l’association Caliban, nous considérons que le terme robot ne s’ap-

plique qu’aux humanoïdes dotés d’une Intelligence artificielle dite forte. Si le débat sur la nécessité de l’aspect humanoïde de telles machines fait rage au sein de notre groupe, nous sommes tous d’accord sur la spécificité de l’Intelligence artificielle qui caractérise le robot, le reliquat appartenant à la catégorie des automates.

LES IA FORTES RÊVENT-ELLES DE PSYCHOPATHES ?

Nous l’avons déjà expliqué, mais rappelons ici en quelques mots ce qui caractérise une IA forte. Une IA dite faible est un système capable d’apprendre et d’élaborer des stratégies en réponse à des situations inédites, mais dans un contexte défini par le programmeur. Une IA forte, quant à elle, est capable des mêmes performances dans des contextes non anticipés.

Autrement dit, la machine a la capacité de s’adapter à des situations nouvelles et de prendre des décisions qui dépassent de loin ses aptitudes initiales. Et si ces prétendues IA fortes n’existent pas encore aujourd’hui, nous savons que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne soient opérationnelles — peut-être deux ou trois décennies. De fait, nous sommes dans une situation où, bien que de tels systèmes n’existent pas, nous sommes capables de les caractériser (en 1930, les physiciens savaient très bien que l’arme atomique verrait le jour en moins de deux décennies et étaient capables de spécifier avec exactitude ses effets).

Mais à tout bien considérer, les IA fortes auront un tempérament très proche de celui des psychopathes humains (voir plus haut)… Cela apporte du grain à moudre aux défenseurs de la notion d’« âme humaine », qui estiment que l’esprit de l’homme ne peut être copié (ce qui est, rappelons-le, faire acte de foi — car l’im-

Nexi, un robot humanoïde du MIT, du type de ceux que l'on croisera dans la rue très prochainement.

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Ça vient de sortir Une IA dite faible est un système capable d’apprendre et d’élaborer des stratégies en réponse à des situations inédites…

Les Cylons de la série Battlestar Galactica reprennent le principe du groupe œuvrant comme une seule et même entité, en oubliant l'individu.

possibilité de la modélisation présuppose une intervention divine). Se pose donc une question bien particulière : Devons-nous considérer les IA fortes comme les égales de l’homme, puisqu’elles s’appuient sur des caractéristiques d’appréciation de l’environnement équivalentes — ou bien devons-nous considérer les psychopathes comme des machines ?…

Car le problème est bien là ! Que l’on parle de psychopathes organiques ou électroniques, nous avons affaire à des êtres intelligents dénués de toute empathie et œuvrant dans l’intérêt du plus grand nombre, sans tenir compte de l’individu. Or ledit individu peut-il être balayé du revers de la main, n’est-il qu’un simple pourcentage, ne compte-t-il pas plus qu’un grain de sable sur une plage ?… Pour les psychopathes, la réponse apparaît évidente : seule la plage compte et la perte de quelques grains n’a aucune espèce d’importance…

LA VIGILANCE S’IMPOSE… Un consensus existe sur la nécessité de restreindre le pouvoir qui sera confié aux IA fortes, afin qu’elles n’entrent pas en confrontation directe avec l’être humain. La bonne solution consiste à les confiner dans une enveloppe corporelle et à faire en sorte qu’elles ne puissent pas se déployer massivement dans la gestion de nos affaires. Alors, leurs apports à la civilisation seront incalculables, voire essentiels pour la survie de l’espèce humaine (cf. les numéros précédents de Planète Robots).

Mais si l’on admet que la théorie du complot possède un embryon de réalité, un grave pro-

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Bender, le robot complètement dérangé de Futurama. — GLaDOS, le robot du jeu Portal a de fortes tendances psychopathiques!

blème se pose alors ! Nous aurons en circulation dans la nature deux castes de psychopathes aux intérêts divergents, portant un regard totalement différent sur ce qui constitue l’intérêt du groupe. Inévitablement, une confrontation directe aura lieu car les psycho-

pathes ne sont fidèles qu’à ceux qui partagent en tous points leur vision (ce qui expliquerait peut-être la toute-puissance de ces groupuscules, qui n’admettent aucune concession).

Ainsi, l’avènement d’IA fortes dans nos sociétés serait un excellent moyen de lutte contre le pouvoir des Illuminati, mais les dommages collatéraux prendraient inévitablement des proportions considérables… Car nous l’avons vu dans les précédents numéros, il ne serait pas raisonnable pour l’espèce humaine de se priver des IA fortes lorsqu’elles seront réalisables techniquement. Cependant, espérons que les thèses conspirationnistes relèvent de la spéculation gratuite ; dans le cas contraire, nous serions confrontés à une très sérieuse crise de gouvernance !

Au fait, il n’y a pas longtemps, sans que je puisse comprendre comment, je me suis retrouvé dans une réunion relativement bizarre où l’on m’a expliqué par le menu la nécessité d’une union mondiale des pays et de la mise en place prochaine des « États-Unis d’Europe ». Mais cela n’avait sans doute aucun rapport avec nos préoccupations…

■Association Caliban Venez parler de tout cela avec nous sur : www.cubernetes.com

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2012 : LE CENTENAIRE DU PREMIER ROBOT…

ELECTRIQUE

Souhaitons un bon anniversaire à Seleno, le premier robot (chien) électrique — conçu en… 1912 ! bien en balai automatique, muni d'une « brosse rotative » et d'une casserole destinée à recueillir les ordures…

SELENO ET SES DESCENDANTS

Ses origines demeurent quelque peu imprécises : il serait le fruit des cogitations de deux inventeurs américains, John Hays Hammond, J.-R. et Benjamin Franklin Miessner, ou de l'un des deux seulement. En tout état de cause, Seleno ne constitua pour eux qu'une « démonstration de faisabilité ». De la taille d'une cantine de voyage, il avait la faculté étonnante de suivre la lumière et son système de guidage devait être appliqué à des « zeppelins automatiques » ou aux torpilles. C'est cette dernière application qui a généré les brevets des deux inventeurs, déposés juste avant la Première Guerre mondiale (on ignore d’ailleurs s’ils furent mis en pratique dans les années qui suivirent). Seleno, toutefois, servait de base de démonstration lors de leurs conférences.

Le principe en était simple : il reposait sur une propriété de l’élément chimique qui a donné son nom au robot — le sélénium, un semiconducteur photosensible. Un morceau de sélénium avait été placé dans chacun des yeux du « chien », qui était muni de trois roues (deux à l'avant et une à l'arrière — directrice). Quand la lumière pénétrait seulement dans l’œil droit, le circuit électronique forçait la roue orientable à s’aligner en direction de la droite : le robot tournait alors à droite. Il en était de même avec une lumière provenant de la gauche : le robot

L'idée du chien électronique fut maintes fois reprise… Des étudiants en génie électrique du Highland Park College de Des Moines (Iowa) construisirent le leur en 1915 — l’Electric Dog. Puis en 1929, le Philidog, de la société Philips, fut présenté au Salon international de la T.S.F. de Paris. (Il est resté célèbre pour avoir été le premier robot suicidaire : l'un des exemplaires, abandonné sans avoir été éteint, se serait jeté sous les roues d'une voiture — la lumière des phares l'aurait attiré…) Les chiens électriques ou électroniques ont ensuite disparu pendant de longues années, à cause (comme ce fut le cas pour nombre d’inventions de ce type) de l'absence de batteries de dimensions réduites et suffisamment performantes.

Maintenant que ces difficultés sont en voie d'être résolues, le principe de fonctionnement de Seleno, relativement simple, a été naturellement redécouvert et de nombreux modèles de robots se montrent aujourd'hui capables de suivre la lumière… sans se souvenir de leur ancêtre !

■Nicolas Denis Les images de Seleno et de ses circuits sont extraites du document A History of Some Foundations of Modern Radio-Electronic Technology. Proceedings for the Institute of Radio Engineers N°45, de John Hays Hammond Jr. et E.S. Purlington (1957).

Le chien électrique.

pivotait dans cette direction. Si les deux yeux recevaient de la lumière en même temps, il avançait en ligne droite vers la source lumineuse.

Ce n’était qu’un produit secondaire aux yeux de Miessner, mais il l’imaginait (dans un texte de 1915) en train de défendre une maison contre des intrus (avec l’adjonction éventuelle d’un revolver), de participer aux tâches ménagères comme le « transport des plats de cuisine » et le « déplacement de meubles lourds » — ou

Le dessin de présentation du principe du robot de Miessner himself.

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Voici comment nous voyons votre salle de bains.

*Avec une utilisation conforme aux recommandations, les tests en laboratoire indiquent l’élimination des bactéries E. coli et staphylocoque doré en deux passages du robot-nettoyeur de sols Scooba. Les résultats individuels peuvent varier.

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Vous, vous ne verrez qu’une propreté impeccable.

Nouveau robot-nettoyeur de sols Scooba® 230.

Nous voyons votre salle de bains comme un véritable défi : une succession d’espaces confinés et de surfaces couvertes de bactéries.

Mais avec plus de 20 ans d’expérience et des millions de robots domestiques vendus, nous voyons aussi la solution : le nouveau robot-nettoyeur de sols Scooba 230. Ultra-compact, Scooba lave toutes les zones difficiles d’accès.

Et contrairement à une serpillère, il ne lave qu’avec de l’eau propre pour éliminer sans effort les saletés et jusqu’à 97 % des bactéries*… à votre place.

Parce que nous voyons les choses autrement, vous ne verrez qu’une propreté impeccable.

© 2012 iRobot Corporation.

Tous droits réservés. iRobot et Scooba sont des marques déposées d’iRobot Corporation.

ROBOP-AP SCOOBA(DBLE220X297).indd 2

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de plus.

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Ça vient de sortir

RENNES

FINALE ACADÉMIQUE DES OLYMPIADES DE SCIENCES DE L'INGÉNIEUR Les Olympiades de Sciences de l’Ingénieur sont organisées par l’Union des professeurs de sciences et techniques industrielles (UPSTI) et bénéficient de l’appui du ministère de l’Éducation nationale. L’objectif du concours: apprécier et récompenser des projets expérimentaux pluritechnologiques dans le domaine des sciences de l’ingénieur — menés par des équipes de lycéens.

Brest, pour son robot suiveur de ligne. Et l’équipe de Rennes a obtenu la huitième place grâce à son bras robotisé pour smartphone GPS. Enfin, le lauréat 2012 a été l'équipe de Quimper (leur robot lignard se montre capable de vérifier le bon état des lignes à haute tension).

Les projets doivent être innovants et répondre à des problématiques liées à l’accès à l’eau, à la création d’énergie, l’assistance aux personnes, au développement durable, etc. Ce concours s’inscrit dans le domaine des actions éducatives qui visent à développer chez les élèves l’esprit d’initiative, le goût pour la recherche et les compétences de l’ingénieur. Les Olympiades de Sciences de l’Ingénieur sont ouvertes aux lycéens des classes de première et de terminale des séries scientifiques et technologiques des lycées d’enseignement général et technologique (publics ou privés) sous contrat.

CHAQUE ACADÉMIE A SA FINALE !

Pour vous donner une idée du fonctionnement de ce concours fort original, nous avons couvert la finale de l'académie de Rennes, grâce à nos espions cachés un peu partout sur le site du complexe PSA La Calvenais, à Bruz, où elle a eu lieu le 30 mars. Cet événement a permis à trois cent cinquante élèves, répartis en soixante-huit

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équipes encadrées par plus de cent professeurs des sciences de l'ingénieur, de montrer leurs talents à travers divers projets.

Le jury était composé de vingt-sept membres (professionnels, enseignants et responsables d'entreprise). Seuls quarante–cinq projets ont été en fait présentés — une présélection ayant été opérée. Les équipes gagnantes (vingt-deux) ont été gratifiées de séjours dans des parcs d'attractions comme le Futuroscope (voir article dans ce numéro) et Océanopolis, ou récompensées en nature (tablettes, calculatrices scientifiques, livres et kits robotiques)… Et même si la robotique ne constituait pas un thème obligatoire, nombre d’entre elles ont proposé une création relevant de l’électromécanique. La troisième place et la vingt et unième sont revenues à des robots détecteurs de mines conçus à Saint-Malo. Un gyropode (clone de Segway), destiné aux personnes handicapées, a été inventé par l'équipe de Landerneau, classée dixneuvième. La place suivante a été attribuée à

UNE FINALE NATIONALE LE 30 MAI — À CLAMART Une sélection de chaque académie a été conviée à la finale nationale qui aura lieu le 30 mai à Clamart, sur le site d’EDF Recherche et Développement. Elle est ouverte à tous : élèves, parents, enseignants, chercheurs, ingénieurs et industriels… Les critères d’évaluation retenus sont les suivants : maîtrise du sujet, réalisation pratique d’expérience, qualité des solutions technologiques expérimentales, modélisation, formulation d’hypothèses, capacité d’innovation, esprit d’initiative et esprit critique, démarche de projet et travail collaboratif, qualité de la présentation et dynamisme des participants… Le jury sera composé d’adhérents de l'UPSTI, d’inspecteurs (IGEN et IA-IPR) et de différents personnels de l’Éducation nationale, de membres du corps enseignant, de chercheurs, d’ingénieurs et de représentants des partenaires du concours…

■Screetch (génieur)

Un robot démineur à base de Lego Mindstorms NXT 2.0.

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LE FUTUROSCOPE FÊTE SES VINGT-CINQ ANS !

Cela fait déjà vingt-cinq ans que la cité du futur, près de Poitiers, fait tourner la tête aux enfants et à tous ceux qui n’ont pas fini de grandir… Ce parc mise sur la curiosité de ses visiteurs en proposant des attractions basées sur l'éveil des sens, les sciences et le futur — tout en procurant des émotions fortes.

L'attraction Danse avec les Robots.

Si l'on reprend l'histoire racontée aux enfants à l’inauguration du parc, le Futuroscope devrait son existence à l'arrivée d'un extraterrestre (Futuros) dans la campagne de la Vienne, à bord d’un vaisseau spatial… Futuros serait en fait venu apporter ses connaissances du futur au monde terrestre des années 1980. Vingt-cinq ans après, le Futuroscope a pris en compte l'arrivée des robots dans le programme de ses festivités et les technologies robotiques y tiennent une place croissante. Certes, leurs principes avaient déjà été mis en œuvre à ses débuts, notamment dans le Pavillon de la Vienne, par l’animation des sièges de l'attraction. Mais jusque-là, cela restait relativement caché.

UN PETIT TOUR… Si vous commencez votre visite à la Cité du Numérique, vous tomberez immanquablement sur un des deux Futurobots (l'un ressemble à Goldorak et l'autre apparaît plus proche d'Iron Man). Les étranges créatures du Peuple du Futur et ses robots sont également de la fête et proposent un spectacle de danse très sportif dans les allées du parc. Quant au socle d'Arthur, l'Aventure 4D, il est entièrement robotisé. Ce cinéma dynamique d'un nouveau genre met en scène le petit héros de Luc Besson dans une aventure inédite. L’attraction utilise un écran

IMAX hémisphérique en trois dimensions. En novembre 2011, elle fut sacrée la meilleure de l'année par la Themed Entertainment Association, une association internationale des professionnels de parcs de loisirs.

Les robots industriels sont bien évidemment devenus des outils au service du ludique… C'est ainsi que le Futuroscope s'est équipé de dix robots polyarticulés de sept mètres de haut, qui transportent chacun deux amateurs de sensations fortes. Ces robots créés sur une base de KUKA six axes leur font subir des accélérations 3G au rythme des chorégraphies conçues par Kamel Ouali. (Les amateurs de robots devraient en plus se délecter avec le nouveau pré-show de la Vienne dynamique, dont la finalisation est prévue pour 2013.)

Mais lorsque l'on parle de futur, il ne s’agit pas seulement de robots… Le Futuroscope démontre un peu partout son savoir-faire en matière de réalité augmentée et permet à ceux qui n'ont pas encore essayé cette technologie de s'y adonner. À l'aide d'un casque, il devient possible de se familiariser avec de nouvelles espèces d’animaux — qui pourraient peupler la Terre dans quelques milliers (ou millions) d'années…

Tout cela repose sur des études très sérieuses, qui ont été vulgarisées dans le documentaire The Future Is Wild de Discovery Channel, diffusé

sur Arte… L’arbre des possibles ne demande qu’à se développer sur notre bonne vieille planète — encore si jeune !…

■Screetch Les robots se mêlent aux étranges créatures du Peuple du Futur.

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Ça vient de sortir

INNOROBO

LA RÉFÉRENCE EN EUROPE POUR LA ROBOTIQUE DE SERVICES DU MONDE ENTIER !

Le 14 mars dernier, INNOROBO ouvrait les portes de sa deuxième édition, dédiée à la robotique de services. Organisé par INNOECHO, une start-up rhônalpine spécialisée dans l’accélération de l’émergence des écosystèmes innovants (qui a pris la suite de SYROBO, le syndicat professionnel français de la robotique de services), INNOROBO 2012 a confirmé sa place de leader en Europe avec plus de cent exposants venus du monde entier et des robots exceptionnels — jamais vus sur le Vieux Continent…

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La star annoncée du salon était KIBO, l’humanoïde coréen du laboratoire KIST (Korean Institute for Science and Technology), un prototype unique dans le monde, pour la première fois en déplacement hors de son pays d’origine.

Ce robot d’un mètre vingt et de quarante-trois kilos possède quarante-trois degrés de liberté.

Il est conçu pour réaliser en toute autonomie une performance robotique en interaction avec l’humain, tout en exprimant plus de dix émotions. Mais contrairement à son homologue japonais Asimo (Honda), KIBO ne se définit pas par ses prouesses mécaniques, mais bien par l’émotion qu’il suscite quand il vous parle avec ses grands yeux et par la relation qu’il engage avec les humains. Ce concentré de technologie a participé activement à la cérémonie d’ouverture en accueillant les représentants officiels et en offrant un bouquet de fleurs à Mme Nora Berra, la secrétaire d’État chargée de la Santé, en visite à INNOROBO. L’iCub a également été une des attractions majeures du salon. Ce robot humanoïde de recherche ressemble à un enfant de trois ans !

ICub, pour Cognitive Universal Body, est un sup-

À gauche: le robot KIBO créé par KIST. — En desous: l'iCub, robot phare du projet européen RobotCub. — Le Paro, robot médical, accompagné de deux hôtesses. — Le Reem de Pal Robotics est très régulièrement venu visiter Planète Robots.

port pour la recherche sur l'Intelligence artificielle et la cognition. Développé par IIT, partie prenante du projet européen RobotCub, il a été adopté par plus de vingt labos dans le monde. Il possède cinquante-trois moteurs qui lui permettent de bouger la tête, les bras et les mains, son corps et ses jambes. Il peut aussi voir et entendre. Capable d'analyser ses propres actions et d’en tirer les enseignements, il a conscience de son corps et de ses mouvements… (Le sens du toucher et la perception de sa force sont en cours d’implémentation.)

DES ROBOTS À L’APPEL… Mais INNOROBO, c’est aussi une multitude de robots (certains étaient déjà présents l’année dernière — comme le Nao de la société Aldebaran, le Reeti de Robopec, le robot guide de musée de Corebell ou encore le Roomba d’iRobot, sans oublier tous les autres, qui illustrent la diversité des applications de la robotique de services).

Comme HAL, de la société Cyberdyne (Japon), le premier robot de type « cyborg », qui augmente et renforce le mouvement des membres

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La plate-forme robotique Robosem de Yujin Robot. — En haut à droite: Gilberto, un robot conçu par BlueBotics — PaPeRo de Nec a une bouille qui plaît aux enfants. — Un robot dédié au monde du nucléaire d'Intra.

du corps humain en détectant un signal bioélectrique faible, envoyé par le cerveau à travers le corps — et en générant le signal nerveux correspondant afin de contrôler le système musculo-squelettique. Il accélère le processus de rééducation pour les personnes ayant perdu l’usage de leurs jambes. Les vidéos du professeur Sankai, son concepteur, montrées dans le cadre de sa conférence sur la robotique médicale et de santé, sont à la fois émouvantes et

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saisissantes. Nous y avons remarqué le sourire incroyable d’une personne âgée qui avait perdu son autonomie et s’était remise à marcher en toute indépendance, grâce à lui !

Restons au Japon et dans le domaine de la robotique médicale avec Paro, conçu par le professeur Shibata. Il a été développé dans le cadre de la robotique thérapeutique depuis 1993.

Commercialisé en 2005 au Japon, puis en 2009 en Europe et aux États-Unis, il est présent en

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INNOROBO 2012 Le robot de sécurité e-Vigilante d'EOS.

INNOROBO 2012 EN QUELQUES CHIFFRES • Plus de cent entreprises exposantes (douze nationalités).

• Douze mille entrées visiteurs (trente-quatre nationalités différentes), soit une progression de 20 % par rapport à la première édition.

• Treize mille visiteurs uniques sur le site www.innorobo.com la semaine de l’événement.

• Plus de cinq mille professionnels inscrits à la newsletter de l’événement et plus de deux mille entreprises robotiques répertoriées dans le monde.

À gauche: le Furo de Future Robots. — Au-dessus: le TopChair peut transporter une personne, même dans les escaliers.

plus de deux mille exemplaires dans les hôpitaux et les centres de soins de plus de trente pays. Des recherches récentes ont démontré ses effets thérapeutiques : il se montre capable de modifier l’humeur et les comportements des personnes âgées atteintes de démence. Un compagnon un peu particulier — ce phoque en

peluche qui vous regarde avec « tendresse » et réagit à vos caresses !… Quant à Scitos A5, de la société allemande MetraLabs, il se présente sous l’aspect d’une plate-forme mobile de robotique de services qui communique plaisamment des informations au public via la parole ou un écran tactile. Il se dirige de façon autonome

vers les gens et se révèle idéal pour l’événementiel, sur les points de vente ou au bureau.

Passons à Robosem (Yujin Robot, Corée du Sud), une plate-forme robotique mobile versatile qui a été présentée à INNOROBO dans sa version dédiée à l’apprentissage de l’anglais dans les écoles primaires (mais qui est également déve-

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loppée pour l’assistance aux personnes âgées, la télésurveillance, etc., avec des accessoires et des logiciels différents). Gilberto, lui, est un robot de loisirs au design « italien ». Résultat de la collaboration d’Esatroll et de BlueBotics et équipé d’ANT, il est maintenant disponible pour vous servir de guide ou de comptoir d’information mobile… Quant au Robothespian, de la société anglaise Engineered Arts, il se présente comme un robot acteur : humanoïde grandeur nature (entièrement programmable), il a été conçu pour l'interaction, la communication humaine et le divertissement. Il déclame Hamlet ou chante Singin’ in the Rain, selon vos envies. …QUI NE SE DÉFILENT PAS !

Nous avons pu aussi admirer le Winglet de la firme japonaise Toyota, un nouveau « véhicule » compact et motorisé qui se conduit debout. Ce robot, très facile à transporter et à utiliser, sera

Au-dessus de gauche à droite : l’Emox d'Awabot. — Le Nao était bien sûr de la fête. — L'équipe Syrobo Midi-Pyrénées, avec à l’extrême gauche, une des journalistes de Planète Robots, Simona D'Attanasio. — Détails de l’EcceRobot.

le partenaire de votre mobilité. N’oublions pas Jaco, de la société canadienne Kinova, un bras robotique silencieux, léger, résistant à l’eau et sécurisé, qui se fixe à toutes les chaises roulantes motorisées. Doté de trois doigts et multifonctionnel, il exécute des tâches et constitue comme une extension robotique de votre propre bras, apte à vous assister dans vos activités quotidiennes. Jaco augmente donc la portée de

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votre bras d’environ un mètre et vous permet d’attraper des objets placés sur le sol ou même d’ouvrir une porte. On pouvait expérimenter ses talents en le pilotant et en lui faisant saisir une bouteille d’eau en plastique avec délicatesse, en le dirigeant vers un verre pour le remplir sans renverser la moindre goutte — les doigts dans le nez !

Le PaPeRo de la société Nec a fait l’objet d’un

travail pointu de recherche et développement — dans l’intention de créer un robot de communication, véritable compagnon pour tous, y compris les personnes âgées et les enfants. Il dispose de nombreuses fonctions, permettant l’interaction avec l’homme, comme la reconnaissance et la synthèse vocales, la reconnaissance faciale, de nombreux capteurs tactiles, des comportements autonomes… Un compa-

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INNOROBO 2012 De haut en bas: Socibot et son visage projeté. — Un Karotz tout nu! Il n'a pas honte? — Le concours VEX Robotics.

de petite taille et son écran interactif peut être utilisé pour une grande variété d'applications multimédias : afficher une carte interactive, obtenir différentes informations et la téléassistance par vidéoconférence. Nous avons aussi apprécié le Furo (de Future Robots, Corée du Sud), un robot multifonctionnel qui permet à son utilisateur de créer librement de nouvelles applications (notamment pour les smartphones). Il se déplace en toute autonomie, est multilingue et possède des modules de reconnaissance faciale et vocale. Il peut constituer le support idéal pour les applications de services multiples : orientation des visiteurs, promotion, événementiel, service d'accueil, etc.

LE BILAN D’INNOROBO INNOROBO apparaît donc comme un événement unique en son genre. Il a réuni leaders, entrepreneurs et chercheurs de l’écosystème émergent de la robotique de services en un seul lieu, les a confrontés à leur marché (douze mille entrées visiteurs en 2012), les a encouragés à partager et à communiquer leurs visions par le biais de conférences — et les a mis en contact avec les roboticiens de demain, aujourd’hui étudiants dans des filières scientifiques et techniques. La richesse des échanges a donc été assurée ! Signalons ainsi que Bob Bauer, un des directeurs exécutifs de la société américaine Willow Garage a rencontré Colin Angle, le président et fondateur d’iRobot (États-Unis) et a pu débattre avec lui de l’avenir de la robotique de services dans les pays occidentaux, comme de la meilleure approche pour que des produits robotiques innovants intègrent le quotidien du grand public. Car les deux sociétés américaines ont une vision différente, en partie complémentaire (mais aussi quelque peu antagoniste). En effet, alors que Colin Angle communique sur l’approche qui a fait le succès du robot aspirateur d’iRobot (se concentrer sur l’identification d’un besoin — et non sur la technologie — et construire une solution robotique adaptée, dédiée à la satisfaction de ce besoin), Bob Bauer se fait l’avocat de la multiplication des applications logicielles robotiques sur une plate-forme commune. Willow Garage soutient les développements de telles applications par la mise à disposition en open source du ROS (Robotic Operating System), compatible avec Java et Android… gnon domestique tout en rondeurs ! Et si nous parlions d’e-Vigilante, un robot de surveillance très abouti (de la société française EOS Innovation), destiné aux entrepôts et sites industriels ?

Mobile, autonome et polyvalent, il réduit les risques par une détection préventive accrue et en procédant à des rondes définies ou aléatoires sur un périmètre assigné ; il optimise les levées de doute…

REEM était présenté par la société espagnole PAL Robotics. Grâce à son système de navigation autonome, son écran tactile convivial et un système de reconnaissance vocale et faciale, il peut retrouver son chemin dans des environnements variés et aider ou divertir les gens dans la plupart des lieux publics. En plus de cette assistance (comparable à celle d’un guide), REEM se montre capable de transporter des paquets

■ Joe Pillow

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RÉCAPITULATIF DES CONFÉRENCES

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Les conférences internationales du salon INNOROBO, orchestrées par de grands acteurs de la robotique comme Gostai, Toyota, Microsoft, AIST, iRobot ou encore ARDI, ont été d’une très grande richesse. Et chacune de ces sociétés nous a proposé sa vision de la robotique et mis en relief l’intérêt de ses dernières inventions…

La société iRobot, spécialisée dans la conception et la vente de robots, nous rappela dans un premier temps que la robotique de services serait, selon elle, l’avenir d’une humanité qui ne cesse de vouloir gagner du temps du fait de sa condition mortelle et qu’allait très probablement se produire une révolution dans le domaine de la robotique — semblable à celle qu’a connue l’informatique —, la fameuse robolution. Mais aussi que pour l’intégrer dans les mœurs de chacun, il faudrait des robots pas très onéreux et faciles à utiliser. Et fit allusion, en guise de clin d’œil, à son produit phare — le robot le plus vendu dans le monde —, le célébrissime aspirateur Roomba, qui effectivement est aisé à employer, ne prend pas beaucoup de place et surtout est devenu un membre indispensable de la famille… En soi, il serait donc un des précurseurs de la robolution!…

Quant à la multinationale Microsoft, qui n’est pas sur le marché de la robotique de services depuis très longtemps, elle ne s’exposa pas trop mais spécifia tout de même que la robotique moderne avait pour impératif de proposer des robots constamment améliorables, sécurisants pour l’homme et résistants — capables en outre

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INNOROBO 2012 robots Mobiro et Robina), nous démontra que l’autonomie ne constitue pas un détail facultatif des technologies de demain et qu’elle serait indispensable à la robotique de services. Elle permettra aux robots de nous soulager des tâches pénibles pour nous laisser tout le temps de nous consacrer à des activités plus utiles et plus agréables. L’entreprise ne se fit pas faute de nous présenter sa toute dernière création, leWinglet, un moyen de locomotion que chacun d’entre nous aura en sa possession dans un avenir très proche: c’est un transporteur personnel électrique autoéquilibré. Ce petit bijou de technologie peut atteindre la vitesse de 20 km/h et se replier.

Parlons maintenant de Gostai, un fabricant de matériel et un éditeur de logiciels innovants pour la robotique et l’Intelligence artificielle.

Cette entreprise a dernièrement œuvré en faveur des nombreuses personnes qui aiment les relations à longue distance et a donc conçu un robot de téléprésence, le Jazz Connect. Un précurseur dans ce domaine !

N’oublions pas l’AIST (Advanced Industrial Science and Technology) basée au Japon, qui s’est penchée sur les problèmes des personnes âgées et a conçu pour eux, en 2005, un robot thérapeutique: Paro. Il ne pèse que 2,7 kg, a l’apparence d’un bébé phoque

et il est destiné à accompagner les seniors dans les moments difficiles… Ce petit robot a déjà été certifié par de nombreuses organisations reconnues comme la FDA (Food and Drug Administration), aux États-Unis. L’AIST a bien pris en compte que d’ores et déjà plus de 27 % des Japonais sont âgés de plus de soixante-cinq ans et que beaucoup d’entre eux souffrent de la solitude… Paro est donc pour eux, en quelque sorte, l’ultime recours.

Terminons ce bref tour d’horizon par l’ARDI (Agence régionale du développement et de l’innovation), basée dans la région Rhône-Alpes, qui nous fit part de la progression impressionnante que connaît son rayonnement à l’échelle internationale. Cette agence est à l’heure actuelle, en matière d’innovation globale, en cinquième position du classement européen à l’indice de performance. Elle soutient en effet, depuis fort longtemps, de nombreux projets de robotique de services à des échelles très différentes et cela dans le monde entier (Chine, Corée du Sud, Japon, Etats-Unis, etc). Un exemple que bon nombre de régions françaises s’empressent maintenant de suivre…

■Boris Kestler

En pleine séance de programmation sous Microsoft Robotics. — Le Winglet de Toyota.

— À droite, le Jazz de Gostai.

de porter des charges sans difficulté. (La règle d’or que tout bon roboticien doit respecter implique que le robot ne soit plus considéré comme une machine, puisqu’il est doté d’une autonomie qui l’affranchit de ce statut minorant.) Microsoft nous rappela en sus que le robot moderne devra interagir avec son environnement, l’analyser et aussi le comprendre, sans qu’on le lui demande. La technologie du Kinect va dans ce sens : cet outil constitue en effet un incontournable outil d’acquisition d’autonomie et sa caméra donne de sacrées perspectives d’adaptation aux robots qui l’utilisent…

La société Toyota (reconnue à juste titre dans le monde de la robotique, grâce, entre autres, à ses

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| NEXT GEN

NAO next gen pour un nouveau monde d’applications La dernière génération de NAO a été conçue avec de plus grandes capacités d’intégrations, afin de devenir LA plateforme robotique la plus adaptée au développement d’applications.

Vous êtes professeur d’informatique ou de mécatronique, universitaire, chercheur ou passionné de programmation ? Venez découvrir comment associer NAO à vos activités.

RENCONTREZ NAO NEXt GEN Au salon INNOROBO du 14 au 16 mars 2012 à Lyon

www.aldebaran-robotics.com

de plus.

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ET SI VOTRE CHIEN DE GARDE ÉTAIT UNE SOURIS ?‌ Le mOway est un robot mobile de la taille d’une souris, conçu pour initier les jeunes gÊnÊrations à la robotique et à l’Êlectronique. Il est dotÊ de capteurs de ligne, d’anticollision, de luminositÊ, de tempÊrature, de niveaux de batterie, d’un microphone et d’un accÊlÊromètre. C’est ce support qui a ÊtÊ choisi cette annÊe comme projet de baccalaurÊat par l’acadÊmie de Versailles pour les lycÊens de la filière STI GÊnie Êlectronique‌ L’objectif proposÊ : comprendre comment ce robot, avec l’ensemble de ses capteurs, est capable de garder une habitation en dÊtectant d’Êventuelles anomalies : intrusion, fuite de gaz, inondation, incendie, etc. On appelle l’ensemble de ces paramètres une  ambiance . Le mOway et son kit de dÊveloppement reprÊsentent donc pour ces lycÊens un moyen d’apprendre la manière dont un robot peut interagir avec son environnement et la façon dont il va pouvoir prendre une dÊcision cohÊrente.

LA PROBLÉMATIQUE‌ La facultÊ qu’a le robot d’être informÊ qu’une fenêtre a ÊtÊ fracturÊe par un cambrioleur (ou pas) reprÊsente le cœur de l’Êtude menÊe par les lycÊens, qui doivent prendre en compte la mention lÊgale suivante :  Est injustifiÊ tout appel des services de la police nationale ou de la gendarmerie nationale par les personnes physiques ou morales exerçant des activitÊs de surveillance à distance [‌], faute d'avoir ÊtÊ prÊcÊdÊ d'une levÊe de doute [‌].  (Art. 16-2, loi n°83-629 du

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tion d’images vidÊo mettant en avant l’anomalie observÊe.

L’analyse de l’Êtat de la fenêtre par le mOway est rendue possible par la prÊsence d’une camÊra embarquÊe, qui offre une image exploitable jusqu’à deux mètres de distance (à partir de ladite fenêtre). Le champ de vision, très rÊduit, est compensÊ par le servomoteur, qui procure au robot la capacitÊ de modifier l’orientation de sa camÊra.

C'est tout petit un mOway !

12 juillet 1983). En effet, l’alarme seule ne suffit pas à justifier l’appel des autoritÊs. La levÊe du doute, dans ce cas, est appuyÊe par la prÊsenta-

PREMIER AXE D’ÉTUDE : LA BOUSSOLE (OU COMMENT GARDER LE BON CAP LORS D’UNE RONDE) Notre petit robot souris n’est pas totalement autonome‌ Aussi a-t-il besoin qu’un opÊrateur lui indique le chemin à parcourir. En se dÊplaçant, il pourra observer l’ensemble des portes, fenêtres, escaliers — et autres endroits oÚ peuvent se produire incendie, inondation ou encore fuite de gaz. Afin de faire sa ronde correctement, le mOway doit connaÎtre son cap. Pour lui fournir cette information, trois solutions ont ÊtÊ rete-

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“L’objectif proposĂŠ : comprendre comment ce robot, avec l’ensemble de ses capteurs, est capable de garder une habitation en dĂŠtectant d’Êventuelles anomalies‌â€?

Un mOway bien personnalisĂŠ mais qui sait naviguer.

nues, avec leurs avantages et leurs inconvÊnients : la boussole, le gyroscope et la localisation par WiFi. Après avoir ÊtudiÊ sÊrieusement chacune des trois solutions et la façon dont chaque capteur peut être utilisÊ, le lycÊen doit dÊmontrer la faisabilitÊ de la solution qu’il a choisie. Notons que le WiFi a ÊtÊ considÊrÊ comme la solution la plus complexe à cause du système de triangulation qu’il fallait mettre en place.

traver le dÊplacement. La mÊthode de dÊtection d’obstacles par infrarouges fonctionnera dans de nombreuses situations, sauf dans le cas de la confrontation aux corps noirs — qui absorbent l’onde Êmise et lui fournissent une information erronÊe d’absence d’obstacle.

(L’autre rÊponse serait l’ajout d’un capteur à ultrasons en complÊment du capteur à infrarouges. En effet, on trouvera peu de matières qui absorbent le son et l’onde infrarouge en même temps. On entre donc dans une problÊmatique de fusion de donnÊes, hors de por tÊe des lycÊens. C’est pourquoi, après concertation, le système de dÊtection d’obstacles uniquement par ultrasons a ÊtÊ choisi.

Nous comparions le mOway à une souris : nous pouvons dÊsormais parler de chauvesouris !‌)

DEUXIĂˆME AXE D’ÉTUDE : L’OBSTACLE (OU COMMENT DÉTECTER UN OBSTACLE ET EN TENIR COMPTE) Lorsqu’on est un robot de surveillance qui se balade dans toute la maison pour repĂŠrer d’Êventuelles anomalies, il se rĂŠvèle utile de repĂŠrer les obstacles qui peuvent se dresser. Mais contrairement Ă ce qui se passe dans le premier axe d’Êtude, certains outils, comme le capteur Ă infrarouges, ĂŠquipent dĂŠjĂ le mOway. Ils permettent donc le repĂŠrage de tout objet pouvant enI'M. a poor lonesome cowboy‌ — Au dessus : ainsi remaquillĂŠ, ce mOway est capable de dĂŠtecter des obstacles.

Un robot mOway qui se recharge par induction.

TROISIĂˆME AXE D’ÉTUDE : LA BASE DE REPOS (OU COMMENT SE DIRIGER VERS LA BASE DE CHARGEMENT ET S’Y PLACER) Ne jetons pas tout de suite nos capteurs infrarouges car bien qu’ils soient remplacĂŠs par des capteurs Ă ultrasons pour la dĂŠtection d’obstacles, ils peuvent tout de mĂŞme se rĂŠvĂŠler utiles lors du retour Ă la base de notre petite chauvesouris‌ Et lorsque le mOway a terminĂŠ son parcours, il a besoin de retrouver sa base de chargement pour alimenter sa batterie et envoyer les informations qu’il a rĂŠcoltĂŠes vers le rĂŠseau de l’habitation. Pour y parvenir, il suffirait d’utiliser une diode ĂŠlectroluminescente placĂŠe sur la base et d’apprendre au robot Ă se diriger vers cette source lumineuse. Et pour limiter les risques de confusion avec d’autres sources de lumière infrarouge, les lycĂŠens devront prendre en compte la frĂŠquence de rayonnement des ĂŠmetteurs utilisĂŠs. Il s’agit finalement de filtrer l’ensemble des frĂŠquences d’Êmission qui ne correspondraient pas Ă celles de la base.

QUATRIĂˆME AXE D’ÉTUDE : LA RECHARGE (OU COMMENT RECHARGER LE MOWAY SANS CONTACT GALVANIQUE) On parle de contact galvanique Ă partir du moment oĂš deux mĂŠtaux se retrouvent en contact.

Le quatrième axe d’Êtude propose aux lycÊens de trouver des solutions moins courantes — comme la recharge des batteries du robot par induction ÊlectromagnÊtique entre deux bobines. Ils dÊcouvrent ainsi une nouvelle exploitation des champs ÊlectromagnÊtiques (qu’ils n’avaient observÊs qu’en thÊorie dans leurs cours de physique appliquÊe).

On dit souvent qu’un travail auquel on se plaÎt est vite confondu avec un loisir‌ C’est exactement l’impression qu’ont eue les lycÊens de la section STI GÊnie Êlectronique en exploitant cette petite chauve-souris, dont les possibilitÊs sont infinies!‌

â– RĂŠmi Leblanc

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de plus.

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INTERVIEW

ROMAIN LARDANCHET Romain Lardanchet, né à Lyon en 1977, est un authentique artiste. Également dessinateur et auteur, il baigne dans un univers très particulier — qui doit beaucoup à la SF et à la nostalgie de l’enfance. Planète Robots l’a rencontré à INNOROBO… plongé. Quand j’étais gamin, j’étais un grand fondu de mécanique : tout ce qui était engrenages (ce genre de choses) et robots m’intéressait déjà un peu à cette époque… En réalité, je pense que ma vraie fascination pour les robots est venue de plusieurs chefs-d’œuvre : un magnifique film (Les aventures du baron de Münchhausen), un livre très intéressant, Planète nomade (le tome VIII des Chroniques glaciaires de G.J. Arnaud, NDLR), mais aussi et surtout un autre film, Short Circuit (de John Badham, avec Ally Sheedy et Steve Guttenberg, NDLR), que réellement je recommande à tous vos lecteurs !…

Romain Lardanchet.

Planète Robots : Bonjour, Romain Lardanchet, Planète Robots aimerait mieux vous connaître… Auriez-vous un peu de votre précieux temps à nous accorder ?

Romain Lardanchet : Oui, bien sûr !…

P.R. : Parlez-nous un peu de votre parcours…

R.L. : Depuis que je suis jeune, je n’ai pas arrêté d’être un mauvais élève parce que j’avais plus la tête sur Mars que sur la Terre. Mes professeurs n’arrivaient réellement pas à me comprendre — ils ne cessaient vaillamment de me faire redescendre sur terre et inutile de vous préciser qu’ils n’y sont finalement pas arrivés. J’ai toujours été fasciné par la science-fiction, mais mes parents m’interdisaient de lire des livres de SF quand j’étais jeune : ils ne trouvaient pas ça, soidisant, adapté à mon épanouissement personnel… Je me suis donc contenté de ce que j’avais déjà — mon imagination (c’est grâce à elle que sans que mes parents le sachent, je faisais un peu de ma SF au quotidien) !

P.R. : D’où votre fascination pour la robotique provient-elle ?

R.L. : Je n’ai pas toujours été un passionné de robotique ; la science-fiction m’en faisait voir des bribes de temps en temps, mais cela fait seulement quatre ans que je m’y suis de nouveau

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P.R. : Qu’avez-vous fait récemment ?

R.L. : Nous venons de mettre en ligne Grobot, un paper toy : c’est en gros un robot de papier à monter soi-même… Mais j’ai aussi fait cette sculpture qui est exposée ici, à INNOROBO, et que j’ai appelée AGHEERA — j’espère qu’un jour elle pourra rouler ! Mais sinon, de manière Une de ses œuvres, exposée à Innorobo.

Il me ferait peur s'il bougeait !

générale, j’aime bien m’atteler au dessin — et tout particulièrement à la bande dessinée. Tout est visible sur mon site Internet (http://www.romainlardanchet.com/).

P.R. : Nous retrouverons-vous bientôt lors de grands événements ?…

R.L. : Oui, je serai présent à la Japan Expo, bien sûr ! Mais aussi à Polymanga, pour les amateurs de mangas et de science-fiction.

P.R. : Avez-vous un message particulier à communiquer à nos lecteurs ?

R.L. : La science-fiction constitue un réel moteur pour la créativité, mais c’est aussi un moyen de s’évader et de partager des visions très intéressantes avec un grand nombre d’individus ! En fait, toutes mes créations ont été inspirées par mes lectures ou des films que j’ai vus (je regarde en moyenne un ou deux films par jour). C’est indispensable pour ma créativité ! En bref, je pense qu’il faut considérer la science-fiction comme un réel moteur pour sa propre créativité et tout particulièrement en matière de robotique…

P.R. : Merci, Romain… Nous vous retrouverons vraisemblablement à la Japan Expo pour de nouvelles aventures…

R.L. : Oui — avec joie !…

■Propos recueillis par Boris Kestler

Le Monde 210x297_Mise en page 1 10/04/12 14:44 Page1

Futuroscope, la « French touch » Premier parc de loisirs créé sur le territoire français, le Futuroscope fête ses 25 ans en 2012 et dédie son anniversaire aux 40 millions de visiteurs qu’il a accueillis depuis sa création en 1987.

Par le mélange subtil d’ingrédients, mêlant sensations fortes et découverte, spectacles vivants et technologies, jardins insolites et architecture… le Futuroscope construit une identité particulière, qui le distingue sur le marché des parcs de loisirs.

Porteur d’une double promesse – s’amuser grâce à l’émotion tout en se cultivant –, il offre à ses visiteurs un plaisir qui fait grandir.

Cette singularité est le ressort même de l’attractivité du Parc qui accueille chaque année environ 1,8 million de visiteurs, dont la première motivation de visite est la promesse de découvrir un lieu différent et original.

Cette année, le Futuroscope a remporté avec l’une de ses attractions phare Arthur, l’Aventure 4D, créée par Luc Besson le prix très convoité de « Meilleure attraction au monde » décerné par l’association internationale Themed Entertainment Association, regroupant des professionnels des parcs d’attractions du monde entier. Une belle reconnaissance de la créativité française qui permet au Futuroscope de rivaliser avec les plus grandes productions artistiques au monde.

25 ans après sa création, le Futuroscope propose à ses visiteurs de vivre un anniversaire inoubliable.

Tout au long de l’année 2012, il poursuit sa politique de nouveautés : spectacle d’illusions iMagic créé par Arthur Jugnot et Bertran Lotth, aventure sensorielle avec Le Petit Prince, parcours éco-pédagogique Le Jardin des Energies. Une expérience unique à partager sans plus attendre !

©M.Vimenet - S.Laval - Studio Ludo - D.Laming, Architecte - O.Héral - Yves Pépin (ECA2) - Toutain (Consult Art) - Andrey Kiselev/Fotolia

, e p o c s o r u t Le Fu ! e u iq n u e c n une expérie

futuroscope•com

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BOT .IT 2

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de plus.

La prestigieuse école d’informatique SUPINFO avait aimablement invité Planète Robots à assister à son meeting de robotique, BOT .IT 2, le 27 janvier dernier. De nombreuses figures phares de la robotique y étaient présentes, comme les associations Caliban et Planète Sciences, sans oublier les sociétés Gostai et Awabot…

Dans un premier temps, l’organisateur du meeting (Arnaud Lenglet), nous présenta une vidéo très intéressante, destinée à nous rappeler une fois encore que les rêves des roboticiens de jadis constituent aujourd’hui une indéniable réalité. Cette vidéo, où figuraient entre autres l’exosquelette HAL, le robot militaire Peterman et le robot de la NASA R2, proposait un intéressant éventail de prouesses technologiques.

Plus d’informations sur YouTube, en tapant labrobotique BOT .IT 2 Après une brève introduction (fort bien tournée) d’Arnaud, Fabien Raimbault, le président de l’association Caliban, prit à son tour la parole.

Il mit en avant les inévitables soucis de la R&D (Recherche et développement) dans la robotique actuelle qui constituent, selon lui, les principaux freins à l’initiative et à l’innovation des projets en cette matière. Il affirma en outre que l’avenir reposait sur la robotique de services (non industrielle) : « La robotique de services atteindra cent milliards de chiffre d’affaires en 2020 !

Nos robots Cybrina, Ariel ou même Regis en sont de bons précurseurs. » (Les avancées technologiques hexagonales, en termes d’IA [Intelligence artificielle] dépasseraient toutes les espérances et nous serions des pionniers dans cette catégorie. Selon lui, ce serait la conséquence directe de notre histoire intellectuelle. En effet — à considérer les nombreux philosophes français — comme le célèbre Descartes — qui se sont penchés sur l’étude des comportements humains, sur nos interactions avec l’environnement, cela apparaît pertinent…)

Plus d’informations à propos de Caliban sur http://www.cubernetes.com/caliban/ Suivit une présentation synthétique du robot Emox, créé par la société Awabot.Thomas Fabiais nous fit la description de ce petit bijou technologique, programmable en langage urbiscript, mais aussi en C,

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“La robotique de services atteindra cent milliards de chiffre d’affaires en 2020 ! Nos robots Cybrina, Ariel ou même Regis en sont de bons précurseurs.”

Le robot Emox d'Awabot.

Fabien Raimbault, président de l'association Caliban. — Pierre Cauchois de Microsoft.

Une brochette de personnalités, devant lors de BOT .IT 2.

qui dispose d’une réelle capacité d’interaction avec son environnement (il peut être entièrement commandé par l’intermédiaire d’un utilisateur — grâce à la fameuse Remote Intelligence). Awabot a avant tout recherché la simplicité dans la conception d’Emox: on peut le programmer notamment en LabVIEW. Plus d’informations sur http://www.emoxrobot.com/

fusée et fut à l’origine de nombreuses épopées.

Elle constitue un mouvement d’éducation populaire et se trouve à la base d’événements incontournables : le Trophée de robotique (robots filoguidés), l’Eurobot proprement dit et l’Eurobot Junior, la Coupe de France de Robotique et la First Lego League.

Plus d’informations sur http://www.planetesciences.org/national/

Puis vint le tour de Planète Sciences et du représentant de son secteur robotique, Mirko Majstorovic. Cette association, qui existe depuis cinquante ans, débuta par le lancement d’une

Le meeting se conclut par l’intervention de Pierre Cauchois, qui représentait la multinationale Microsoft et parla plus particulièrement du Kinect. Pierre assure les fonctions de dévelop-

peur au sein de cette multinationale et s’occupe notamment du secteur Système embarqués et Développement — autant dire qu’il sait ce qu’il fait ! Il nous présenta le SDK (Software Development Kit), qui permet de programmer sans trop de difficultés le Kinect (si l’on se débrouille en langage C). Il nous fit également un topo sur le Generic Studio — c’est-à-dire les aspects utilitaires du Kinect, comme la détection de présence en trois dimensions et la reconnaissance des couleurs et des objets. Il termina en nous rappelant qu’on disposait en plus, pour se divertir, du Robotics Studio (accessible sur vos ordinateurs), qui fournit tout un panel d’applications très ludiques. Pour que nous puissions nous en rendre compte, il nous invita à retrouver Microsoft et le Kinect aux TechDays…

Plus d’informations sur http://www.microsoft.com/france/etudiants/telecharger/boutique/sdk-kinect.aspx ■Boris Kestler

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JEAN-PAUL LAUMOND AU COLLÈGE DE FRANCE Fondé en 1530 sous le règne de François 1er, le Collège de France naquit pour favoriser l’étude des disciplines que l'université de Paris ignorait, à commencer par la connaissance des langues grecque et hébraïque. JeanPaul Laumond y a été nommé pour un an et y enseigne désormais la robotique à tous ceux qui le désirent…

Maurice-Halbwachs du Collège. Jean-Paul Laumond, directeur de recherche au LAAS-CNRS de Toulouse, y anime le groupe de recherche Gepetto, dont les travaux portent sur les fondements calculatoires du mouvement anthropomorphe, chez l’homme et pour les systèmes artificiels (robots humanoïdes et mannequins numériques). Il enseigne d’ailleurs la robotique à l’ENS. Professeur de mathématiques des lycées au début de sa carrière, il a soutenu une thèse en matière de robotique à l’université Paul Sabatier de Toulouse, puis a intégré le CNRS en 1985. Dans les années 1990, il coordonna deux projets européens consacrés aux algorithmes de la planification de mouvements et aux applications de cette dernière. Puis en 2000, il contribua à la création de la société Kineo CAM, qu’il dirigea pendant deux ans. (Cette entreprise développe des composants logiciels — aujourd’hui bien implantés dans le secteur du prototypage virtuel, pour l’industrie automobile et l’aéronautique.) De retour au LAAS-CNRS, il codirigea, de 2005 à 2008, le laboratoire franco-japonais JRL — dédié à la robotique humanoïde — où il côtoya notamment le robot HRP-2.

Le Collège de France.

La mission du Collège de France consiste à délivrer des cours de haut niveau dans les disciplines scientifiques et littéraires. Ces formations sont non diplômantes mais ouver tes à tous, sans inscription. Il suffit d’aller sur son site Internet pour s’informer sur les cours qui y sont donnés et de se présenter quelques minutes avant leur début 11, place Marcelin-Berthelot, dans le Quartier latin (cinquième arrondissement de Paris). Autre façon de les suivre : télécharger les vidéos disponibles sur le site Internet du Collège… Être nommé professeur au Collège de France est considéré comme la plus haute distinction de l'enseignement supérieur français. Les chaires sont attribuées (il en existe soixante, couvrant tout un éventail de disciplines : mathématiques,

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sciences physiques, sciences naturelles, philosophie, histoire, etc.) par l’assemblée des professeurs titulaires. De plus, des chaires annuelles ont été instaurées, ce qui permet d’étudier un maximum de disciplines. Les chaires annuelles sont : Informatique et sciences numériques, Savoirs contre pauvreté, Création artistique, Développement durable et Innovation technologique Liliane Bettencourt.

LA CHAIRE INNOVATION TECHNOLOGIQUE Cette chaire (pour la saison 2012), nous intéresse vivement… En effet, Jean-Paul Laumond y a été titularisé pour donner des cours sur le thème de la robotique. Cours et séminaires qui sont liés à la robotique ont lieu à l’amphithéâtre

DES COURS DE HAUT NIVEAU DISPONIBLES EN TOUTE LIBERTÉ SUR INTERNET Dans un amphithéâtre bondé, Jean-Paul Laumond a enchaîné les cours sur des thèmes bien différents, accompagnés d’une présentation multimédia destinée à illustrer ses propos. On reconnaissait là la patte d'un professeur d'université… Ses premières interventions ont consisté en un historique préliminaire et une présentation de la robotique, avant d’entrer dans le vif du sujet. Il a traité de l'organisation des calculs, des espaces de l'action, de la robotique mobile, de la planification des mouvements, de la planification des tâches de manipulation, de la locomotion humanoïde et du prototypage virtuel… Il est allé jusqu'à dispenser une leçon de choses sur l’anatomie d'un

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“Dans un amphithéâtre bondé , Jean-Paul Laumond a enchaîné les cours sur des thèmes bien différents, accompagnés d’une présentation multimédia destinée à illustrer ses propos.”

robot humanoïde en faisant intervenir un robot HRP-2 provenant tout droit du LAAS-CNRS, au sein de l’amphithéâtre même.

Et même s’il a employé des termes mathématiques très abstrus et a parfois posé des équations propres à semer la confusion dans le cerveau des cancres (comme moi), les cours sont restés relativement abordables (pour peu que l'on ait procédé à quelques recherches complémentaires). Rappelons que les vidéos disponibles sur le site du Collège de France permettent une bonne mise à jour des connaissances…

DES INTERVENANTS INVITÉS POUR DES CONFÉRENCES Après chaque cours, un séminaire est organisé et traite du même thème que celui qui a été abordé précédemment, histoire d'approfondir la question… Ces séminaires sont présidés par des personnalités de la robotique, chacune excellant dans son domaine. François Pierrot, directeur de recherche au CNRS, présente les robots parallèles. Malik Ghallab, également directeur de recherche au CNRS, prolonge le cours de Jean-Paul Laumond sur l'organisation des calculs et l'applique à la planification. Alain Berthoz, professeur honoraire, et titulaire de la chaire de physiologie de la perception et de l'action au Collège de France, propose, lui, une comparaison entre la complexité des robots et celle du cerveau humain. Nicolas Franceschini, docteur émérite en biorobotique au CNRS, dresse un plan sur la recherche biomimétique des robots inspirés des insectes volants. Quant à Jean-Claude Latombe, professeur de robotique à Stanford, il s’attache à rebondir sur le cours de Jean-Paul Laumond à propos de la planification des mouvements. Citons encore Vincent Hayward, professeur de robotique à l'ISIR, qui discourt des bases physiques du sens du toucher ; Oussama Khatib, professeur à l'université de Stanford, qui dépeint l'arrivée des ro-

En haut et à gauche, Jean-Paul Laumond en compagnie du robot HRP-2. — HRP-2 en démonstration au Collège de France.

Jean-Paul Laumond lors du cours d'inauguration au Collège de France.

bots humanoïdes dans notre quotidien ; Rolf Pfeifer, professeur à l'université de Zurich, qui parle de raisonnement ; et Bruno Maisonnier, le P-DG d'Aldebaran Robotics, qui présente les stratégies de développement en matière de robotique humanoïde.

Tous ces enseignements sont évidemment, eux aussi, empreints d’une certaine complexité mathématique, mais les intervenants s’efforcent de donner un tour didactique à leur enseignement.

(Signalons que ces interventions sont d'un niveau largement supérieur à celui des conférences TED — mais se révèlent tout aussi passionnantes…)

■Screetch (le cancre)

PLACE AUX COLLOQUES !

Maintenant que le cycle de cours et de séminaires est achevé (et disponible) sur Internet, trois colloques sont encore à venir, qui vont conclure cette chaire annuelle du Collège de France. Si vous désirez y assister, en voici les dates…

— Mercredi 2 mai, à 9 h 30 : Robotique et Santé (salle 2).

— Mardi 12 juin, à 9 h : Robotics: Science and Technology (amphithéâtre Maurice-Halbwachs).

Le colloque se fera en langue anglaise, avec la participation de Mike Brady, Rod Brooks, Paolo Dario, Gerd Hirzinger, Hirochika Inoue, Mitsu Kawato, Yoshi Nakamura et Russ Taylor.

— Mercredi 13 juin, à 9 h : Robotics: Science and Technology (amphithéâtre Maurice-Halbwachs), suivi d’un colloque de clôture.

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PLANÈTE ROBOTS S'OFFRE UN NOUVEAU SITE INTERNET Voici déjà deux ans et demi que votre magazine Planète Robots existe — mais son site Internet n'était jusque-là qu'une simple vitrine présentant la couverture du numéro en cours de vente dans les kiosques… Depuis quelques semaines, tout a changé — et nous espérons que le nouveau site comblera vos attentes !

Notre rédacteur en chef Frédéric Boisdron avec Bruno Bonnell dans C dans l’air sur France 5, émission à voir sur notre site.

Encore en développement actif mais déjà ouvert, le site Internet de Planète Robots a donc fait peau neuve. Il intègre un blog d'actualité sur la robotique et un forum où chacun pourra discuter de ses sujets préférés et proposer ses découvertes et ses créations.

LE BLOG Sur la page principale, vous découvrirez les news de l'actualité robotique et du magazine (vous pourrez partager via les réseaux sociaux aux-

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quels vous êtes affiliés). Sur le côté, vous accéderez directement à l'agenda des salons et concours dans lesquels la robotique tient une certaine place. Si vous êtes informé de l’existence d’un événement qui n’a pas encore été partagé sur notre agenda (ou si vous souhaitez proposer une actualité pour le blog), vous pourrez nous joindre via le site.

La rubrique Actus est bien évidemment ouverte aux commentaires, si vous êtes inscrits à cette partie du site. En respectant les règles de la « nétiquette », libre à vous d'y laisser vos messages — vous y êtes même encouragés.

LE FORUM DE DISCUSSION Venez-y discuter de l'actualité robotique et des nouvelles technologies. Vous avez une question à poser à l'ensemble de nos lecteurs ou bien vous aimeriez être aidés pour la création de votre premier robot?… Le forum est également là pour répondre à ce genre de questions.

Dans la partie Développement robotique, déposez des photos de vos œuvres et n'hésitez pas à four-

nir quelques détails techniques! Cette section devrait inciter les débutants à faire de même…

Nous y opérerons une petite sélection parmi les robots qui ont attiré notre intérêt et nous présenterons ceux qui auront été choisis dans un prochain numéro de Planète Robots. Grâce au forum, médiatisez donc vos créations…

BEAUCOUP DE SURPRISES À VENIR… Nous allons préparer de nombreuses applications pour étoffer ce nouveau service communautaire du magazine. Suivez donc l’actualité du blog de Planète Robots via les comptes Twitter, Facebook ou le flux RSS pour en savoir plus !

LIENS http://www.planeterobots.com Twitter : http://www.twitter.com/planeterobots Facebook : http://www.facebook.com/planeterobots ■Frédéric Boisdron

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h t t p : / / w w w. p l a n e t e r o b o t s . c o m

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CONNECTEZ VOS ROBOTS ET RÉCOLTEZ LES BÉNÉFICES !

Pour fêter l'arrivée du service MyRobots.com proposé par RobotShop, nous avons pris le temps d’aller à la rencontre de Mario Tremblay, son CEO lors de sa venue au salon INNOROBO. Planète Robots : Bonjour Mario, peux-tu te présenter ?

Mario Tremblay : J’utilise des robots domestiques à la maison et j’ai été un des premiers, au Canada, à posséder un robot aspirateur.

Quant à ma compagnie, RobotShop — maintenant présente par tout en Amérique du Nord et en Europe —, elle vend et répare des robots domestiques depuis 2003…

P.R. : Quels types de robots possèdes-tu personnellement ?

M.T. : Je suis en quelque sor te un utilisateur avancé de technologie et de robots domestiques : j’en possède six — soit trois robots aspirateurs, un robot tondeuse, un robot de piscine et un robot litière (pour chat) autonettoyant. Voilà un certain temps que j’ai compris que le futur rapproché où les gens adapteront en masse les robots n’est pas un futur comportant un seul robot humanoïde capable de tout faire, mais bien un futur dédié aux multirobots hyperspécialisés, sans standard ni protocole de communication universels, aux formes multiples et qui se programment sur des interfaces différentes, conçues pour des tâches différentes par des manufacturiers différents et qui envisagent différentes visions du service à la clientèle. Rien de centralisé… Rien de compatible !

P.R. : Comment t’est venue l'idée de MyRobots.com ?

M.T. : RobotShop a été la première compagnie à offrir la réparation de robots domestiques à ses clients et, croyez-moi, j’en ai réparé — des robots ! Eh oui, ça se casse parfois, comme

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Mario Tremblay, président de Robotshop, devant la page d'accueil de MyRobots.

n’importe quel produit électronique… C’est lors d’une journée ensoleillée, le 28 novembre 2009, que toutes ces images et ces questionnements ont défilé, le tout ayant été déclenché par le signal d’erreur rouge clignotant de ma nouvelle cafetière et l’erreur 500 — bip ! bip !

— de mon robot aspirateur… Objets intelligents, robots — la technologie est bien là, ça fonctionne bien, mais s’il vous plaît, robots, parlez-moi et donnez-moi plus d’informations !

Quelquefois, j’obtiens bien un bip par-ci, un message d’erreur par-là, mais je ne comprends pas toujours leur langage et il est évident qu’eux non plus ne comprennent pas le mien — ils ne se comprennent même pas entre eux ! La communication demeure très restreinte entre moi et mes robots, entre moi et les objets intelligents qui m’entourent. Le problème, c’est qu’il y en aura de plus en plus…

Alors y a-t-il un moyen d’avoir la robotique et

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“C’est alors que j’ai imaginé la plate-forme MyRobots.com, au départ destinée à être une centrale visant à connecter des robots.”

Un endroit propre pour se soulager, les chats de Mario ont toujours une litière propre. — Le kit MyRobots Connect.

Mario Tremblay à notre stand lors d'INNOROBO.

la technologie à notre service sans en devenir des esclaves ? C’est bien là notre mission : mettre la robotique au service des gens. Nous voulons que la technologie soit omniprésente, transparente et à notre service. Nous ne voulons pas qu’elle crée des frustrations et nous fasse perdre notre temps. Nous voulons juste

qu’elle soit là, communicante, obéissante, collaborative — et surtout utile.

UNE INTERFACE CENTRALE SUR INTERNET C’est alors que j’ai imaginé la plate-forme My-

Robots.com, au départ destinée à être une centrale visant à connecter des robots. Imaginez donc une interface centrale sur Internet sur laquelle vous pouvez connecter, visualiser, programmer et contrôler tous vos robots : indicateur vert, tout est correct et le dernier programme effectué avec succès (durée du travail : cinquante minutes) ! Usage de la batterie à 80 % (bonne encore pour six mois au rythme actuel des travaux)… Supposez par exemple que vous cochez une case pour recevoir une nouvelle batterie de remplacement compatible juste au bon moment, pour que vous n’ayez pas à y penser. Sur votre tableau de bord, un autre robot propose une lumière orange indiquant qu’une maintenance est à faire avec un lien vidéo vers les pratiques les meilleures. Dans les fonctionnalités avancées, vous décidez de faire collaborer deux robots — soit votre litière robotique autonettoyante et votre robot aspirateur. Lorsque le robot litière a fini son cycle, il envoie un message au

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RobotShop est le distributeur du robot aspirateur Neato. — En bas : les robots de Hanson Robokind sont disponibles chez Robotshop.

robot aspirateur et ce dernier va ramasser tout autour les graines récemment tombées sur le sol. Un autre robot affiche alors une mise à jour disponible, vous cliquez et acceptez que le logiciel du robot soit mis à jour. Tout cela, dans la même interface, dans le même compte — peu importe le robot.

Afin de faire de cette vision une réalité, l’équipe de MyRobots et celle de RobotShop travaillent sur ce type d’applications de surveillance à distance, qui seront exécutées dans le nuage robotique via le site MyRobots.com. L’intelligence et les logiciels de diagnostic que nous avons développés dans les dernières années pour réparer les robots seront placés directement à votre service. Et ces applications seront compatibles avec des robots domestiques très populaires ; nous allons en sus lancer un programme bêta réservé en priorité à nos clients. Le tout est prévu pour cette année — 2012.

MYROBOTS ET LE CLOUD ROBOTICS P.R. : MyRobots pourrait-il être considéré comme un App Store ?

M.T. : C’est fou comme les choses évoluent !

Après deux ans de développement et à la suite de fructueuses recherches et de beaucoup de travail, une première version de MyRobots a été lancée le 21 décembre 2011 et a été identifiée par plusieurs médias (dont Forbes Magazine et New Scientists) comme le

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Facebook pour robots. À l’heure où vous lisez ces lignes, des centaines de robots y sont déjà connectés et se font déjà des amis — c’est-àdire qu’ils peuvent par tager les données de leurs capteurs et communiquer sous forme de messages avec d’autres robots. Et plusieurs applications téléchargeables, destinées à augmenter les performances de votre Roomba, sont déjà en vente via la boutique d’applications.

Vous pourrez y trouver une application gratuite — RoboChat — pour discuter tranquillement avec votre Roomba ou encore RoboPresence (pour vingt-cinq dollars), qui transforme votre Roomba en robot de téléprésence. MyRobots est la première boutique d’applications de robots en ligne et les développeurs sont appelés à proposer les leurs afin qu’elles soient mises sur le marché. Et nous allons dévoiler bientôt son infrastructure afin de développer et de déployer des applications destinées à être exécutées dans le Cloud Robotics — donc sur les serveurs de MyRobots…

P.R. : Qu’est-ce que le Hackhaton et en quoi est-il lié à MyRobots.com ?

M.T. : Enfin, au mois de mars 2012, une compétition utilisant MyRobots (afin d’encourager l’innovation) a été créée. Le Hackhaton mondial de la robotique en nuage a son siège social à Montréal (Canada) et a rassemblé via Internet plus de quarante équipes dans huit villes, connectées en temps réel via des caméras. Montréal a d’ailleurs lancé un défi à toutes

les villes de la planète et plusieurs y ont répondu, de l’Égypte à Silicon Valley. L’année prochaine, nous sommes convaincus que la France et les autres pays francophones voudront aussi relever ce défi.

P.R. : Quelque chose à ajouter pour nos lecteurs, Mario ?

M.T. : J’espère vous avoir démontré que le fait de connecter ses robots à Internet pouvait offrir beaucoup d’oppor tunités. La por te du « Web pour les robots » est désormais ouverte et vos robots ont déjà leur réseau social chez MyRobots.com ! « Bip ! bip ! — allô, quoi de neuf ? J’ai bientôt terminé, je t’aiderai bientôt — bip ! bip ! » ■Propos recueillis par Joe Pillow

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LE CLOUD, UNE BASE DE DONNÉES

UNIVERSELLE POUR LES IA À l'heure de la généralisation du cloud computing et de ses données virtualisées par le biais de serveurs sur toute la planète, il est maintenant possible d’étudier sérieusement d'autres formes d'applications — liées à ce nouvel univers dématérialisé. Les Intelligences artificielles et les robots peuvent y accéder et ainsi effectuer un saut technologique considérable…

L’utilisateur du cloud retrouve alors ses fichiers n'importe où dans le monde. Il peut les partager et ainsi participer à une immense banque de données mondiale où l’on peut faire son marché suivant ses besoins… Kawada, une société de robotique japonaise, compte sur le phénomène pour permettre à l'Intelligence artificielle de chacun de ses robots humanoïdes Hiro d’augmenter ses connaissances propres. Prenons pour exemple un tel robot, assigné à une tâche complexe qui comprend plusieurs étapes — dont certaines qu'il ne sait pas effectuer.

Comme un humain, il va se connecter à un cloud participatif, au sein duquel divers roboticiens de la planète ont engrangé des bouts de codes correspondant à diverses tâches. Il n'a plus qu'à se servir et à remplir les trous de l'algorithme qui correspondent à la résolution de la tâche tout entière. Enfin, Hiro exécute son programme sans que le donneur d'ordres n'ait eu à le reprogrammer pour chaque action qui lui est inconnue…

Ces bouts de codes sont des librairies partagées déjà compilées, comme les célèbres fichiers .library sous AmigaOS. Ces derniers ont été mal recopiés et ont perdu leur intérêt lors de leur passage à Windows avec les fichiers .DLL. (À la différence près que ces librairies sont à la portée de chacun sur la Toile…) Le cloud peut devenir ainsi une immense base de savoir que se partageront des Intelligences artificielles à travers le monde, pour peu qu'elles aient décidé d'avoir une interface et un langage communs. Si cette base de données fonctionnait sur le principe de l’open source, elle pourrait permettre à l'ensemble des technologies d’effectuer un bond quantique. (Reste à convaincre les sociétés qui défendent farouchement leurs brevets que le bonheur naît dans le partage et non dans la réinvention de la roue par tous…)

Les concepteurs de programmes n'auront plus à récrire toutes les routines à chaque fois qu'ils travailleront sur un nouveau programme.

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Le robot Hiro de Kawada est un fin limier dans le cloud. — Aidez le robot PR2 à s'améliorer.

Et il est tout à fait envisageable que les prochains kits de développement offrent un accès direct au cloud via des fonctions précâblées.

Les programmeurs n'auront plus alors qu'à travailler sur l'essentiel.

L'EXEMPLE DU PROJET HEAPHY Les robots compatibles avec le système d'exploitation robotique ROS devraient un jour accéder aux résultats du projet Heaphy. Il a pour finalité d'exploiter le cloud pour créer à son usage une base de données de comportements. Pour le moment, des robots PR2 de Willow Garage sont déployés dans un univers réel avec différentes tâches à exécuter : vider le lave-linge, sortir des tasses d'un meuble et

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“Les concepteurs de programmes n'auront plus à récrire toutes les routines à chaque fois qu'ils travailleront sur un nouveau programme.”

AMAZON MECHANICAL TURK : LES BOUNTIES À LA PORTÉE DE TOUT LE MONDE En informatique, le Bounty est une cagnotte liée à un projet. Son principe : un besoin logiciel est énoncé et un budget est alloué en conséquence dans la cagnotte par le demandeur. Si d'autres personnes tombent sur ce Bounty et que ce besoin leur est commun, ils peuvent y ajouter de l'argent afin d'attirer davantage de développeurs. Ces derniers ont en effet la capacité d’accepter ledit Bounty et de développer l'application demandée. Enfin, si le cahier des charges est respecté, la cagnotte est reversée au développeur initial. Voilà un principe qui commence à être connu, principalement dans l'univers Amiga, où les Bounties peuvent parfois atteindre une somme supérieure à dix mille dollars…

Amazon a créé Mechanical Turk dans ce même esprit, mais en a modifié certains aspects. Le montant des cagnottes ne peut pas être augmenté par d'autres demandeurs et les sommes restent généralement très faibles ; en revanche, ces cagnottes ne concernent pas seulement les développements informatiques. Ce type de Bounty intéresse en effet différents travaux exécutés sur le Web : la traduction, la création graphique, la retouche des photos, etc.

Le robot PR2 de Willow Garage.

les appor ter à quelqu’un, ranger des livres dans une bibliothèque, etc.

En se connectant au Mechanical Turk, un service d'Amazon (voir encadré), chacun pourra développer des compor tements pour ces PR2, suivant les demandes formulées. Le développeur en herbe accédera tout d'abord à une interface concernant les robots PR2 placés dans un univers vir tuel et devra se familiariser avec l'outil durant quelques séances, avant de s'attaquer aux vrais Bounties déposés sur Mechanical Turk.

Ce sont donc des développeurs robotiques, basés n'impor te où dans le monde, qui résolvent les besoins des robots PR2 du projet Heaphy. Ces retours sont analysés et placés dans la base de données des compor te-

ments. Ce projet devrait bientôt en inclure un nombre significatif.

D’aucuns vont se mettre à fantasmer et très vite imaginer qu’ils vont subir le joug d’une sorte de Skynet, comme dans la saga Terminator, mais nous pouvons leur répondre que l'intelligence n'a rien à voir avec la connaissance… Il ne suffit pas, pour en être doté, d’avoir accès à l'ensemble des connaissances humaines ! Des algorithmes totalement différents sont ici en jeu et la technologie n'a pas encore atteint un niveau assez élevé pour qu'une IA, de son propre chef, décide de mener l'humanité à la baguette. Enfin — je l'espère !...

■Frédéric Boisdron

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Partie i

LE NOUVEL ART DE LA GUERRE ROBOTISÉE Alors que le dernier sommet franco-britannique, qui a eu lieu en février, a été l’occasion d’annoncer la mise en œuvre d’un projet commun de construction de drones de combat capables de se substituer à des chasseurs-bombardiers pilotés dans certains types de missions, force est de constater que Wired for War: The Robotics Revolution and Conflict in the 21st Century, le livre de Peter Warren Singer paru en 2009, reste plus que jamais d’actualité…

L’ÉTAT DES LIEUX Que se passe-t-il quand la science-fiction devient la réalité du champ de bataille ? Telle est la vaste interrogation autour de laquelle tourne cet intéressant ouvrage de plus de quatre cents pages, aussi fascinant qu’effrayant, qui nous montre de quelle façon l’évolution des nouvelles technologies militaires va irrémédiablement changer la guerre telle que nous la connaissions au siècle dernier.

Fort de sa très grande expertise dans le domaine des affaires militaires et de la sécurité internationale, Singer nous présente ici un état des lieux détaillé de l’utilisation de la robotique dans la conduite de la guerre et analyse les conséquences qu’elle pourrait entraîner pour l’humanité si nous en perdions le monopole. Il cherche aussi à déterminer à quel moment, dans la conduite d’un conflit et dans l’évolution de la technologie, s’opérera la révolution qui transformera radicalement notre histoire. L’ensemble de ses arguments résulte de la compilation de diverses études, réalisées non seulement sur la conduite de la guerre en général, mais aussi sur la science, la technologie, l’histoire, la politique, le monde des affaires et la culture populaire.

Scindé en deux parties, Wired for War explore de multiples points de vue (historique, tac-

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tique, stratégique et économique, éthique, philosophique ou encore sociologique). C’est le résultat de quatre longues années de recherche au cours desquelles Singer a compilé moult informations auprès d’un large éventail de sources documentaires (études sur la théorie et l’histoire militaires traditionnelles, études stratégiques contemporaines sur les drones, l’Intelligence artificielle et la nanotechnologie).

Il a également recueilli de nombreux témoignages de provenances diverses, qu’elles soient militaires (exper ts, pilotes de drones, personnels des forces d’opérations spéciales et des troupes terrestres en Irak et en Afghanistan, qui emploient quotidiennement ces robots, etc.) ou tout autres (journalistes correspondants de guerre, roboticiens, activistes des droits de l’homme, insurgés irakiens qui ont été les cibles de ces robots, etc.).

2001 : L’ODYSSÉE D’UNE NOUVELLE ESPÈCE En effet, 2 001 constitue une année charnière en raison du changement irréversible engendré par les tragiques événements du 11-Septembre. Si, dans un premier temps, les robots ont été utilisés par les équipes de sauvetage pour rechercher d’éventuels survivants dans les décombres des deux tours du World Trade

Center, ils ont par la suite été « mobilisés » pour accompagner les troupes lors de l’opération Liberté immuable. À par tir de là, les drones ont fait par tie intégrante de la lutte contre les terroristes en Afghanistan, tandis qu’en Irak, le nombre des différents systèmes robotisés utilisés sur le terrain par les troupes américaines est passé de zéro (en 2003, lors de leur arrivée) à douze mille en 2008 et n’a cessé de croître. Au départ, la mission de ces robots consistait à écarter le danger immédiat en sécurisant les zones d’intervention avant que les soldats n’interviennent — ce qui leur sauvait souvent la vie —, mais permettait aussi de cibler les ennemis avec plus de précision et donc d’assurer plus de sécurité aux troupes humaines qui progressaient de concert avec les drones.

Wired for War effectue une véritable nomenclature de toutes sor tes de robots — comme les UAV (Unmanned Aerial Vehicles), les UCAV (Unmanned Combat Aerial Vehicles), les USV (Unmanned Surface Vehicles), les UGV (Unmanned Ground Vehicles), les UGCV (Unmanned Ground Combat Vehicles) et les UUV (Unmanned Underwater Vehicles). Mais il ne s’agit là, en aucun cas, d’un plaidoyer pour ou contre l’utilisation des applications de la robotique et de l’I.A. Singer s’attache au

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“Scindé en deux parties, Wired for War explore de multiples points de vue (historique, tactique, stratégique et économique, éthique, philosophique ou encore sociologique).”

contraire à nous montrer comment, sous quelles formes et jusqu’où cette robotisation fait désormais partie intégrante des forces armées (principalement américaines), des troupes alliées et aussi de celles des adversaires potentiels. Et contrairement aux avions de chasse ou encore aux bombes atomiques, les armements issus de la robotique ne réclament pas d’impor tantes infrastructures pour être élaborés, ce qui signifie que des acteurs mal intentionnés (dictateurs, terroristes, tueurs de masse, fanatiques religieux, etc.) seraient aussi capables de les utiliser.

Alors qu’avant le 11-Septembre, il était impossible d’imaginer que des individus puissent détourner plusieurs avions et les faire s’écraser contre un building, il faut désormais envisager, dans un avenir plus ou moins proche, la multiplication des engins explosifs improvisés aériens et des attentats suicides à la bombe…

Sans que leurs protagonistes n’aient besoin de jouer les kamikazes comme les aviateurs japonais lors de la Seconde Guerre mondiale. Il est donc impératif de repenser entièrement tout ce qui concerne le contre-terrorisme et le contre-renseignement.

PERMIS DE TUER La première partie du livre se concentre sur les changements entraînés par l’utilisation des nouvelles technologies, de la robotique et de l’I.A. dans la conduite de la guerre. On y découvre les différents types de robots actuellement utilisés sur les champs de bataille (principalement ceux de l’Irak et de l’Afgha-

De haut en bas : un robot Talon. — Le livre Wired for War. — Le robot MAARS, armé. — Le drone RQ-4 Global Hawk de Northrop Grumman. — Page précédente : le robot CRAM a effectivement un air de R2-D2, en moins sympathique…

nistan). Cela va des robots télécommandés servant à désamorcer les IED (Improvised Explosive Devices) aux UAV (Unmanned Aerial Vehicles), des drones aériens employés pour effectuer des opérations de reconnaissance et de surveillance, en passant par les UCAV (Unmanned Combat Aerial Vehicles) ou les UGCV (Unmanned Ground Combat Vehicles) qui sont, eux, désormais équipés de divers armements.

Alors qu’à l’origine bon nombre de ces robots n’avaient été conçus que pour effectuer de simples missions de reconnaissance et de surveillance, la plupart d’entre eux sont maintenant munis d’armes de types divers, ce qui les rend capables de tuer comme n’importe quel soldat humain.

L’utilisation grandissante de ces divers engins et systèmes intelligents dans la conduite de la guerre marque un véritable tournant et une transformation radicale des capacités de combat. Plus d’une vingtaine de modèles de robots, de formes et de tailles différentes, opèrent quotidiennement sur le sol irakien et ces nouvelles forces (Warrior, PackBot, Talon, SWORDS, Predator, Global Hawk, Raven, MARCbot, Reaper, MAARS, X-45 UCAV, Crusher ou encore CRAM, rebaptisé « R2-D2 » par les troupes, etc.), toutes catégories confondues, composent ce qu’un officier américain qualifiait d’« armée de la grande robotique ». Une

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Ça vient de sortir

Un X45, ce qui se fait de mieux en matière de drone actuellement. — En bas : un PackBot en Afghanistan. — Un Talon en mission de déminage.

véritable ménagerie de drones circule désormais, aussi bien au sol que dans les airs, dans les zones de conflit. Cela ne constitue pourtant que le début d’une nouvelle ère puisque, de nos jours, les états-majors en sont déjà arrivés à utiliser de minuscules robots de la taille d’une mouche pour effectuer des missions de reconnaissance — afin d’appuyer le travail des forces spéciales.

Y A-T-IL ENCORE UN PILOTE DANS L’AVION ?

Même si Singer se focalise sur les avancées de la technologie robotique utilisée par les forces armées des États-Unis, il fait aussi référence aux techniques de cet ordre développées par d’autres grandes nations comme le Canada, le Japon et la Chine (qui a révélé sa version du Predator, ainsi que des prototypes d’un chasseur robotisé). De nos jours, plus d’une quarantaine de pays construisent, achètent et utilisent de la robotique militaire. Sans compter nombre de groupuscules (bien ou mal intentionnés — plus ou moins…), qui ont conçu et/ou acheté leur propre matériel. Singer nous donne d’ailleurs comme exemples le Hezbol-

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lah, qui a fait voler quatre drones au cours de son récent conflit contre Israël ; un insurgé irakien qui a construit son propre EEI robotisé à partir d’un skateboard télécommandé chargé d’explosifs ; ou encore une milice privée qui patrouille le long de la frontière américanomexicaine en effectuant des vols de surveillance avec ses propres drones (qui ne lui ont coûté que vingt-cinq mille dollars)…

Dans la deuxième partie, l’auteur se penche sur la signification de ces changements en cours pour l’humanité et, plus par ticulière-

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“Quelle que soit leur provenance, l’utilisation grandissante des robots va inéluctablement et profondément modifier l’art de la guerre…”

Le MARCbot, le robot militaire le plus utilisé actuellement en Irak. — Le robot tout-terrain Crusher de l'’université Carnegie Mellon. — Le microdrone Raven. — La version chinoise du Predator.

ment, sur tout ce qui concerne les problèmes éthiques, juridiques et moraux que cela va, tôt ou tard, obligatoirement poser. Voilà un sujet épineux — mais qui ne fait visiblement pas partie des principales préoccupations des politiques, ni même des autorités militaires. Il apparaît clair que, pour l’instant, ils ne sont pas encore préparés à gérer l’ensemble des complications et des dilemmes inédits que ce changement radical dans la façon de faire la guerre va engendrer…

Pour Singer, cette révolution robotique va nous obliger à réexaminer ce qui est possible, probable et approprié dans la conduite de la guerre et de la politique. Il apparaît donc impératif d’établir de nouvelles doctrines (afin de reconsidérer complètement les plans, straté-

gies et tactiques à utiliser lors de futurs conflits), mais sur tout de réfléchir à l’impact que cette utilisation croissante des robots lors de conflits armés aura sur les forces armées adverses et les civils. En effet, dans la bataille des idées, les perceptions peuvent compter autant — voire plus — que la réalité. Singer affirme d’ailleurs qu’il ne faut pas employer les robots mais bien prendre conscience que leur utilisation va obligatoirement engendrer des répercussions loin d’être anodines…

LE POINT DE NON-RETOUR Quelle que soit leur provenance, l’utilisation grandissante des robots va inéluctablement et profondément modifier l’art de la guerre, que ce soit sur le champ de bataille — ou à l’ar-

rière car il faudra prendre aussi en compte les divers aspects politiques, économiques, juridiques et éthiques qui en découlent. C’est déjà le cas quand des drones sont pilotés sur le terrain des affrontements par un soldat humain qui se trouve à des dizaines de milliers de kilomètres de là, dans un autre pays, assis bien au chaud dans un bureau, devant des écrans vidéo — un joystick à la main… Ce qui lui donne davantage l’impression de se diver tir avec une sorte de jeu vidéo en ligne que de faire réellement la guerre ! Ou encore quand les drones se pilotent en parfaite autonomie grâce à la sophistication de leur I.A., comme c’est le cas des tout derniers modèles.

Aujourd’hui, les PackBot, Predator et Raven sont déjà considérés comme des machines relativement « primitives », voire carrément obsolètes, en comparaison des prochaines générations de Warbots — infiniment plus élaborées —, dont le développement va engendrer de nouvelles questions sur la façon de gérer les conflits à venir. En effet, les humains, se croyant désormais à l’abri, auront forcément moins de réticences à aller au casse-pipe que par le passé car le prix à payer leur apparaîtra nettement moindre, aussi bien en termes de matériel (un robot coûte bien moins cher à fabriquer d’un avion de chasse ou qu’un porte-avions) que de vies humaines.

Avec les I.A. qui progressent sans cesse, les robots seront un jour capables de surpasser les humains. En se connectant par câble ou par réseau, ils seront en mesure d’échanger directement toutes leurs informations — et de partager leur intelligence…

■Josèphe Ghenzer

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Les dossiers

LES

EXOSQUELETTES

OU COMMENT SE MÉTAMORPHOSER EN SUPER-HÉROS !…

Les exosquelettes étaient à l'honneur lors du salon INNOROBO! Deux représentants de ce nouvel univers robotique y étaient présents: le HAL de Cyberdyne, qui a tant fait parler de lui, et Hercule, le modèle français. L'un est plus particulièrement destiné à l'assistance aux ouvriers tandis que l'autre est développé pour des applications militaires. Tout un monde inédit en pleine phase de développement!

Les premières applications concrètes devraient sous peu pointer leur nez…

Dans la nature, les squelettes externes existent depuis des éons, en fait depuis les débuts de la vie pluricellulaire. Les cytosquelettes mis à part, les premiers firent leur apparition entre 542 et 550 millions d'années avant J.-C., juste avant le passage du néoprotérozoïque (édiacarien) au cambrien. C’étaient des exosquelettes dérivés des tests (protections calcaires adoptées par certains animaux), le contraire des endosquelettes — les squelettes internes.

Les premiers représentants de ce type furent le Cloudina et les sinotubulites. Ces derniers présentaient une structure tube-in-tube articulée. La nature avait donc préféré commencer par recouvrir les animaux d’un squelette, tout en permettant un mouvement articulaire.

Notre espèce, qui fait par tie de l’ordre des ver tébrés, possède donc un endosquelette.

D'une façon générale, cela se révèle largement suffisant… Mais pour réduire sa fatigue, l'homme a voulu dépasser l'évolution naturelle des espèces. Il prolonge désormais ses bras par des outils. Et veut entrer dans ces outils pour multiplier les possibilités dont pourra disposer son propre corps. L'exosquelette est donc l’acquisition d’un outil ultime qui permettra à un individu non modifié de décupler sa force, sa dextérité et son endurance. Certes, beaucoup de travail reste à accomplir pour qu’il procure la possibilité à tout à chacun de travailler ou de se divertir aussi facilement qu’il enfile son pantalon le matin. Mais la recherche a sensiblement progressé depuis quelques années — et nous n'avons jamais été aussi près du but…

LES EXOSQUELETTES DANS LA SCIENCE-FICTION Le thème de la tenue qui permet d'augmenter les capacités humaines n'est pas nouveau…

Dans Le Petit Poucet, de Charles Perrault, écrit en 1697, le héros utilise les fameuses bottes de sept lieues qui lui confèrent la capacité de

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“L'exosquelette est donc l’acquisition d’un outil ultime qui permettra à un individu non modifié de décupler sa force, sa dextérité et son endurance.”

De haut en bas… L'exosquelette militaire américain Hulc de Lockheed-Martin. — Le Springtail de Trek Aerospace, un exosquelette volant. — Le Petit Poucet, un précurseur dans ce domaine ! — Les insectes possèdent naturellement un exosquelette – ici, une mante religieuse.

parcourir lesdites sept lieues en un seul pas.

Plus proche de nous, un roman d’E. E. Doc Smith, Patrouille galactique (Cycle du Fulgur) qui parut en épisodes dans le magazine Astounding Stories à partir de septembre 1937, met en scène des combattants équipés de scaphandres motorisés qui améliorent leur force, leur mobilité et leur perception. Et n’oublions pas le célébrissime roman de Robert A. Heinlein (1959) Starship Troopers (Étoiles, garde-à-vous ! dans la traduction française) qui a été porté à l’écran en 1997 par Paul Verhoeven. Ce roman met en scène des militaires, équipés de scaphandres autopropulsés qui

s’en vont combattre des extraterrestres arachnides au sein même de leur monde.

Mais pour les plus jeunes, quand on parle d'exosquelettes, le héros qui leur vient tout de suite à l'esprit est Iron Man, qui est issu du monde des comics américains. Il a été créé par Stan Lee pour Marvel à partir de 1963. (Tony Stark, un riche industriel de l’armement, se construit une armure surpuissante à base de transistors, qui lui confère de nombreux pouvoirs comme celui de voler. Il a en fait conçu cet exosquelette pour s'évader d'une prison située au Vietnam — en Afghanistan dans le film tourné en 2008…)

Le monde des jeux vidéo s'est lui aussi largement inspiré de ce thème : le plus connu est sûrement le Power Suit de Metroid (sur consoles Nintendo), repris dans ses grands principes par la série Turrican, sur Amiga. Enfin, dans Halo, les marines portent des armures de protection qui leur procurent une meilleure endurance et une force multipliée…

confinés dans les chaînes d'assemblage, la modernisation de l’équipement des militaires — pour leur fournir plus de résistance et d’efficacité sur le champ de bataille… Cer taines ont tout simplement voulu donner plus de force aux communs des mortels dans leur vie quotidienne, afin de faciliter leur ambulation ou l’exécution de travaux divers. Enfin, les plus ambitieuses projettent de donner ou de redonner la capacité de marcher aux personnes qui n'ont plus la possibilité de le faire naturellement… Nous sommes à l'aube d’une évolution dans la manière de nous déplacer et d’exercer notre profession. Dans quelques années ou quelques décennies, le travail en usine va être radicalement transformé et les soldats pourront avaler des kilomètres en un temps record. Nous ne verrons bientôt plus la différence entre une personne valide ou pas dans la rue — les deux se déplaceront de manière quasiment identique…

Dans ce dossier, nous allons nous attarder sur quelques sociétés qui ont mis au point un exosquelette. Ekso Bionics a présenté, lors d’une conférence TED, un exosquelette en mesure d’offrir à ceux qui sont atteints de lésions de la moelle épinière la possibilité de délaisser leur fauteuil et d’être à nouveau capables de marcher (avec plus ou moins d’habileté). Cyberdyne, de son côté, a mis au point HAL, destiné avant tout au travail en usine et qui en est déjà à sa cinquième génération.

Quant à Hercule, c’est une création française qui vise à l'amélioration des capacités des militaires au combat. Enfin, Honda cherche à rendre moins fatigante l’ambulation — pour les piétons passionnés ■Screetch Hulk

DES EXOSQUELETTES ARTIFICIELS Quelques sociétés se sont lancées dans la brèche… Les raisons qui les ont poussées dans cette voie ? L’assistance aux ouvriers

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Les dossiers

EKSO BIONICS UN NOUVEL ESPOIR… Après plusieurs années d’activité, Ekso Bionics demeure une société pionnière dans le domaine des exosquelettes et apporte en permanence des solutions innovantes à des personnes qui ont besoin d’augmenter leur mobilité et d’accroître leurs capacités physiques.

VOLTE-FACE Au départ, Berkeley ExoWorks a été fondée en 2005 lorsque le Dr Homayoon Kazerooni, Russ Angold et Nathan Harding se sont associés à des membres du Berkeley Robotics and Human Engineering Laboratory à l’université de Californie (Berkeley) où ils créèrent leurs deux premiers modèles d’exosquelettes : l’ExoHiker et l’ExoClimber.

Après que Berkeley ExoWorks fut devenu Berkeley Bionics en 2007, ils développèrent l’année suivante, toujours en partenariat avec l'université de Berkeley, l’Human Universal Load Carrier (HULC) pour le compte du ministère de la Défense et de la Technologie, licencié par la société Lockheed Martin. Cette troisième génération d’exosquelettes fut conçue à des fins militaires — afin d'aider les troupes à améliorer leurs performances sur le terrain. Grâce à cet engin, les soldats étaient en mesure de porter de lourdes charges (allant jusqu’à 90 kg) sur de longues distances sans être fatigués, et même de courir à une moyenne de 11 km/h (avec des pointes à 16 km/h). Il leur permettait également de réduire la consommation d’oxygène requise pour la marche — de 5 à 15 %…

En 2010, ils mirent au point ce qui fut appelé l’eLEGS™, un exosquelette bionique intelligent permettant aux utilisateurs de fauteuils roulants de se lever et de marcher. Enfin, en 2011, Berkeley Bionics changea une fois encore de nom pour devenir Ekso Bionics, modifia radicalement sa stratégie d’entreprise afin de mettre tout son inestimable savoir-faire au service des particuliers (et non plus des militaires) et décida de développer des solutions pour por-

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ter assistance aux personnes présentant d’importants handicaps physiques.

LÈVE-TOI ET MARCHE !

C’est lors d’une conférence TEDMED, en octobre dernier, qu’Ekso Bionics a présenté l’Ekso, son nouvel exosquelette bionique capable d’offrir à tous ceux qui souffrent de lésions à la moelle épinière la possibilité de délaisser leur fauteuil roulant pour être à nouveau capables de (re)marcher, avec plus ou moins d’habileté. Bien qu’à l’heure actuelle, sa manipulation impose encore la présence d’une deuxième personne pour contrôler les quatre moteurs électriques (un au niveau de chaque hanche et genou, reliés à quinze capteurs euxmêmes connectés à un ordinateur de bord), la société espère, dans un avenir proche (estimé à environ un semestre), permettre aux personnes handicapées motrices (quelle qu’en soit la cause) de le contrôler directement grâce à des commandes situées sur leurs béquilles. Pour l’instant, sa batterie dispose d’une autonomie de quatre heures. Et il peut être enfilé sans difficulté par-dessus n’importe quel vêtement. L’étroitesse de sa forme laisse tout loisir à son utilisateur de franchir aisément des portes, d’emprunter sans encombre des couloirs et de s’asseoir sur la plupart des chaises ordinaires.

DES TESTS PROMETTEURS La Fondation Kessler est l'un des dix par tenaires américains avec lesquels Ekso Bionics concocte en étroite collaboration des protocoles cliniques destinés à mesurer les gains en matière de santé globale chez les personnes

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“Dès le début de cette année, l'équipe de recherche entamera une plus large étude clinique afin de pouvoir élargir l'utilisation de l’Ekso.” testant l’Ekso. Cet organisme public est aujourd’hui l'un des plus importants en matière de bienfaisance dans le domaine du handicap.

Son centre de recherches en soins avancés (qui comprend six laboratoires spécialisés) fonctionne sous la direction de chercheurs renommés, qui œuvrent à l'amélioration des fonctions motrices ainsi qu’à celle de la qualité de vie des personnes atteintes de diverses pathologies (lésions de la moelle épinière et/ou

Ekso Bionics propose un exosquelette innovant. — Ekso Bionics vous fait lever de votre chaise !

du cerveau, accidents vasculaires cérébraux, sclérose en plaques ou d'autres maladies chroniques neurologiques comme le syndrome de Guillain-Barré, etc.).

En octobre dernier, elle a effectué des tests préliminaires de l’Ekso sur six personnes volontaires, âgées de vingt-sept à quarante-cinq ans (cinq d’entre elles étaient paraplégiques et la sixième tétraplégique). Elles étaient donc toutes atteintes de graves lésions traumatiques de la moelle épinière, dont l’ancienneté variait de quatre mois à deux ans. L’objectif avoué de ces premiers tests était d'examiner les effets de la marche sur des individus qui évoluent d’habitude en fauteuil roulant, afin de voir si l’Ekso pouvait contribuer à leur réadaptation — ou même simplement améliorer cer tains paramètres de leurs problèmes de santé.

UN PETIT PAS POUR L’HOMME, UN PAS DE GÉANT POUR L’HUMANITÉ !

Les résultats de cet essai pilote, qui a duré une semaine, ont été encourageants et ont permis

de récolter bon nombre d’informations, qui aideront à l'élaboration d’un protocole. Dès le début de cette année, l'équipe de recherche entamera une plus large étude clinique afin de pouvoir élargir l'utilisation de l’Ekso. Et si, dans un premier temps, l’entreprise commencera par vendre ses Ekso à des centres de rééducation (aussi bien aux USA qu’en Europe) pour procurer aux patients atteints de graves lésions à la moelle épinière la possibilité de s’entraîner avec, sous la supervision du personnel médical, elle espère très vite mettre au point un modèle que les patients seraient à même d’utiliser confortablement, chez eux. En outre, avec l’accroissement de la durée de la vie, ce type d’exosquelette bionique intelligent pourrait très bien devenir un atout majeur dans la vie quotidienne des personnes âgées — dont la mobilité décroît hélas progressivement…

■Josèphe Ghenzer

LES DIX PARTENAIRES D’EKSO BIONICS AUX ÉTATS-UNIS • Rehabilitation Hospital of the Pacific (Honolulu), • Santa Clara Valley Medical Center (Fruitdale), • Craig Hospital (Denver), • TIRR Memorial Hermann (Houston), • The Rehabilitation Institute of Chicago (Chicago), • Rehabilitation Institute of Michigan (Detroit) • Shepherd Center (Atlanta), • Good Shepherd Rehabilitation Network (Allentown), • The Mount Sinai Hospital (New York), • Spaulding Rehabilitation Hospital (Boston), • Kessler Foundation (West Orange).

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Les dossiers

HAL

HYBRID ASSISTIVE LIMB®

UN EXOSQUELETTE QUI VOUS VEUT DU BIEN La combinaison robotique a toujours été une obsession des écrivains et des réalisateurs de films de science-fiction. Nous n’avons pas oublié des personnages comme Cobra, L'homme qui valait trois milliards (pour les moins jeunes) ou encore Dark Vador — équipés d’un tel dispositif mécatronique —, qui nous ont fait rêver durant nos jeunes années…

Le professeur Yoshiyuki Sankai, de l'université de Tsukuba (Japon) a passé son enfance à lire des comics et des romans de SF dans lesquels les robots et les hommes étaient pratiquement consubstantiels. Il l'affirme — c'est sa passion pour la SF qui l'a mené à la robotique! À l'âge de dix ans et après avoir lu I, Robot d'Isaac Asimov, tout devint clair pour le petit Yoshiyuki: son avenir serait voué à l'invention d'un robot capable d'associer l'homme à la machine. Le gamin s'enferma dans sa chambre, dans laquelle il se mit à étudier sérieusement et commença à faire ses premières expérimentations.

Dès la fin de ses années de collège, il avait déjà une connaissance aiguë en matière d'ingénierie électrique. Et en grandissant, il se rendit compte qu'il fallait élargir son champ de recherche s'il voulait mener à bien son projet. Il s'intéressa donc à l'aspect psychologique et relationnel de l'association homme-machine et poursuivit des études supérieures. Il étudia la psychologie, la physiologie, la sociologie et l'anatomie, parallèlement à son cursus en robotique. L'étape finale de son apprentissage fut l'étude du système nerveux et le fonctionnement de la communication cerveau-membre.

Enfin, après de longues années de recherche et de tests, il présenta le premier prototype d'HAL® (Hybrid Assistive Limb, qu’on peut traduire par membre de soutien hybride) au début de l’année 2000.

L'actuelle version a pour nom HAL® 5 et c'est cette version qui est utilisée dans les laboratoires et les hôpitaux. Elle nous a rendu une petite visite l'été dernier et a parcouru les rues escarpées du Mont-Saint-Michel…

CYBERDYNE INC. ET UNIVERSITÉ DE TSUKUBA, UN DUO PAYANT Pour concevoir un exosquelette, il faut du talent (le Japon n’en manque pas), beaucoup d'argent et un laboratoire de recherche. En créant Cy-

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berdyne Inc. en 2004, le professeur Sankai fit entrer HAL® dans une nouvelle dimension économique. Jusqu'alors, tous ses travaux étaient réalisés à l'université de Tsukuba. Les subventions et les financements étaient alors publics.

Quand le temps fut venu de commercialiser le robot, créer une entité privée chargée du développement du produit et de la marque HAL® se révéla indispensable. C’est ainsi que naquit Cyberdyne Inc. (Il n'y a aucun secret sur l'origine du nom : il provient bien de la quadrilogie Terminator — un clin d'œil qui rappelle une fois de plus les raisons de la conception d'HAL®.) La société est implantée non loin du site de l’université de Tsukuba. Non contente de développer et de commercialiser l’exosquelette, elle possède de nombreux autres champs de recherche et poursuit ses activités dans le milieu médical, la rééducation, l'aide aux personnes âgées, le travail en milieu hostile (centrales nucléaires, etc.) et le divertissement.Y sont également centralisés la vente, la location et l'entretien des exosquelettes HAL®. (La plupart d’entre eux sont loués pour environ 1 500 € par mois ; quatre cents exemplaires sont employés dans les maisons de retraite et les hôpitaux. Le professeur Sankai veut que sa création aide avant tout les personnes ayant des difficultés physiques.)

HAL® — SA COMPOSITION ET SON FONCTIONNEMENT En juillet 2011, un homme revêtu de l'exosquelette est parvenu à gravir le Mont-Saint-Michel en portant sur son dos une personne ayant perdu l'usage de ses deux jambes. Au-delà de la recherche d’un impact médiatique (qui apparaît claire), c'est la prouesse technologique qui se révèle intéressante et qu'il faut décrypter. Cette combinaison robotique fonctionne grâce à une

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“Pour concevoir un exosquelette, il faut du talent (le Japon n’en manque pas), beaucoup d'argent et un laboratoire de recherche.”

De plus, des capteurs (ou détecteurs) d'angles ont été positionnés à chaque articulation afin de procurer la vitesse et l'angle désirés pour l’exécution du mouvement. Enfin, l’exosquelette a été équipé en sus d'un Robotic Autonomous Control System, qui lui confère une attitude et des gestes semblables à ceux d'un humain. L'utilisation d'HAL® devient dès lors très naturelle.

Et grâce à ce système unique de contrôle, il est annoncé par Cyberdyne comme « le premier exosquelette-robot de type cyborg ».

Les exosquelettes sont utilisés pour la rééducation. — Yoshiyuki Sankai, créateur de Cyberdyne. — Le HAL-5 de Cyberdyne.

batterie placée au niveau des hanches. Elle possède une autonomie de près de cinq heures et peut décupler les forces de l'utilisateur. Son poids de 23 kg fait d’elle un exosquelette « complet » (bras et jambes), parmi les plus légers du marché. Mais cette version 5 mesure 1,60 m, ce qui limite encore son implantation en Europe et aux États-Unis. Les versions actuellement en développement proposeront des tailles différentes et il est d'ores et déjà prévu d'en utiliser au Danemark et en Suède.

Contrôlé par un Hybrid Control System qui se trouve également au niveau de la taille, il possède des articulations à la hauteur des épaules, des coudes, des hanches, des genoux et des chevilles. HAL® peut être employé aussi bien en extérieur qu'en intérieur et ses applications apparaissent très diverses : aide pour se lever, marcher, monter et descendre des escaliers ou encore l’assistance dans l’exécution de tâches physiques pénibles (port de lourdes charges, déplacement sur de longues distances, etc.). Son utilisation limite également les souffrances dorsales dues à une sollicitation importante des muscles du dos. Quant à sa structure, métallique, elle entoure les membres et se fixe grâce à des sangles ; des capteurs en contact avec la peau interceptent les signaux qui émanent du

cerveau à destination des membres à mouvoir.

Une fois interceptés (et même s'ils sont de faible intensité), dans le cas d'une personne présentant des déficiences d’ordre physique, un Volontary Control System (processeur) traite lesdits signaux avant même qu'ils n’atteignent le membre concerné et fournit l'aide artificielle.

EXOSQUELETTE OU ROBOT ?

Le professeur Sakai considère lui-même son exosquelette comme un robot ou plutôt une « combinaison robotique » (Robot Suit). Son fonctionnement apparaît assez différent de celui de ses congénères Ekso ou Hercule (qui utilise la détection d’intention avec le mouvement du membre), pour ne citer qu'eux. Unique en son genre, le fait de repérer les signaux nerveux contrôlant les mouvements lui donne une longueur d'avance sur les autres. Il possède de plus une base de données qui enregistre tous les mouvements réalisés et permet à son système de contrôle de venir piocher dedans les informations nécessaires pour améliorer son utilisation. Chacun des mouvements est divisé en une suite d'actions bien distinctes (un peu comme si le mouvement constituait une phrase et que les mots qui la composent et s'enchaînent étaient les actions). Pour se lever d'une chaise, par exemple, il faut repositionner ses pieds, pousser sur ses jambes et les tendre. Le système de contrôle adoptera le comportement approprié en associant les informations récupérées

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Les dossiers

par les capteurs de signaux et les actions à accomplir stockées dans la base de données. À ce titre, HAL® est plus proche du robot que de la machine…

QUE NOUS RÉSERVE L’AVENIR ?

Son avenir est évidemment lié au professeur Sankai et à sa compagnie. Le développement de combinaisons spécifiques et/ou spécialisées a déjà commencé. À la suite de la catastrophe qui a ravagé la centrale nucléaire de Fukushima, Cyberdyne Inc. a créé une combinaison antiradiation (voir photo). Elle permet le travail en milieu contaminé et offre la possibilité aux personnes qui en sont équipées de porter des charges lourdes ou tout simplement de travailler plus longtemps grâce à l'économie d'énergie. La firme travaille dur pour sortir un produit de plus en plus perfectionné… (Les plus récentes verYoshiyuki Sankai hypnotise son auditoire. — HAL permet de transporter une personne sans peine.

sions ont notamment été dotées de couleurs plus chaudes). D’ailleurs, Yushiyuki Shankai revendique les vertus civiques et sociales de son exosquelette. En effet, le financement et le développement d'une telle technologie sont bien souvent voués à des usages militaires. Cyberdyne veut que son exosquelette et toute la technologie qu’elle a conçue soient au service de l'individu. « De cette manière, la technologie, une fois industrialisée, sera utilisée pour l'amélioration du quotidien… » Il existe donc deux nouvelles versions, qui vont être bientôt commercialisées. La première (plus légère au niveau des matériaux utilisés et également plus fine que la version 5) s'adresse aux personnes à mobilité réduite. Quant à la deuxième, elle consiste en une version bodybuildée de la version 5, destinée aux ouvriers de l'industrie qui travaillent dans des conditions difficiles et doivent soulever des charges lourdes tout au long de la journée. Le professeur Sankai reconnaît qu’« il y a un fort potentiel d'utilisation de cette technologie au niveau du divertissement et du loisir ». Enfin, des jeux vidéo interactifs d'un nouveau genre pourraient voir le jour par la connexion d’HAL® à un ordinateur ou à une console de jeux.

Et « il pourrait également être utilisé pour enregistrer des mouvements ou des techniques de travail afin de pouvoir les transmettre au plus grand nombre dans le futur ».

HAL® peut également être couplé à un autre exosquelette. (Le premier, porté par un humain, effectue un mouvement pendant que l'autre le reproduit sans que la personne l’ayant revêtu n'ait besoin de faire le moindre mouvement. Un HAL® peut en contrôler un autre…) De cette manière, la rééducation devient plus facile et les kinésithérapeutes n’auront plus besoin de manipuler les membres de leurs patients pendant des heures. Il leur suffira d’enfiler une combinaison et d’équiper le patient d’une deuxième : les gestes indispensables seront effectués à l'identique et sans effort…

UNE VÉRITABLE RÉVOLUTION !

Cybernics — tel est le nom donné par le professeur Sankai au champ de recherche ouvert par le développement de la technologie d'HAL®.

Le terme vient de « l'association de cybernétique, informatique et mécatronique ; ce champ regroupe également la neurologie, la psychologie, les sciences sociales » — et, plus surprenant, le droit. « Nous allons continuer la recherche et aborder toutes les orientations possibles, de la recherche fondamentale au monde réel. » On voit donc que l’obstination et la passion d'un seul homme peuvent accomplir de grandes choses si elles sont au service des autres — et HAL® en est la parfaite illustration !

■Yoann Pinier

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Les dossiers

HERCULE LA FRANCE AUSSI A SON EXOSQUELETTE !

En 2009, la société auxerroise Rb3d a présenté un projet — Hercule — à la DGA (Direction générale des armements). Son objectif : diminuer sensiblement la « pénibilité du port de charges en supprimant le risque de troubles musculosquelettiques (TMS) ».

Financé donc par la DGA, cet exosquelette est le résultat de la collaboration de trois acteurs, un consortium composé de la société Rb3d (spécialiste de l'assistance aux gestes dans le secteur industriel), de l'institut CEA LIST (Commissariat à l'énergie atomique) et de l’ESME Sudria (une école d’ingénieurs généralistes). Il sera tout d'abord utilisé dans le domaine militaire, mais sera intégré à terme dans le civil.

HERCULE, UN « COBOT » INTUITIF La société Rb3d et son P-DG Serge Grygorowicz sont spécialisés dans la conception de robots collaboratifs ou CoBots. Ce type d’équipement permet d’assister l’homme dans des tâches où il est nécessaire d’exercer un effort pendant le travail. « La spécificité d’un CoBot est qu’il est une sorte d’outil de travail contrôlé par l’utilisateur… » Hercule est entièrement motorisé par des actionneurs électriques qui lui fournissent un fonctionnement efficace et fluide.

Il ne réclame pas « la mise en place de capteurs sur l’opérateur comme l’exosquelette HAL ». (Il est d'ailleurs prévu de lui ajouter des bras courant 2012; le CEA LIST travaille sur des exosquelettes de bras depuis 2002, ce qui représente l'évolution logique du projet). Et à la différence de ce qui se passe pour HAL, le contrôle d’Hercule est « basé sur la détection d’intention avec le mouvement du membre, tandis que HAL utilise le signal nerveux ». Bénéficiant de batteries lithiumion de dernière génération, il dispose d’une autonomie de 20 km en terrain accidenté, à une vitesse de 4 km/h. L’objectif du projet

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Hercule à Innorobo (en fond, rien à voir : l’Eccerobot).

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“Il repère vos intentions de mouvement et se déplace pour vous accompagner de « manière optimale, sans aucune gêne ».”

En pleine démonstration.

— À droite : Hercule en phase de tests sur un terrain difficile.

est de pouvoir transporter des charges de l’ordre de 80 à 100 kg.

Hercule est en outre constitué de jambes mécatroniques (qui soutiennent une « structure dorsale capable de porter une charge sans effort pour l’homme ») et « motorisé par des actionneurs électriques de basse tension ». Il repère vos intentions de mouvement et se déplace pour vous accompagner de « manière optimale, sans aucune gêne ». Quant à son équilibre, il est supervisé par une centrale inertielle. L'acquisition d'une telle technologie est évidemment le produit d'une collaboration de grande qualité. On peut diviser ce projet en trois grandes phases: simulation, modélisation et enfin conception d'un premier prototype V1 (54 kg sans batteries).

Après moult essais, un deuxième prototype V2 a été fabriqué (26 kg sans batteries). Cette deuxième version est d'ailleurs celle que vous pouvez découvrir en visionnant les nombreuses vidéos mises en ligne par le consortium.

BON POUR LE SERVICE! Côté pratique, la taille minimale d’utilisation est de 1,65 m (maximale: 1,85 m). Et pour sa commercialisation, différentes tailles seront proposées. On pourra alors marcher, courir ou encore sauter tout en portant des charges. Ses applications premières seront militaires et consisteront à « assister le fantassin ou les unités d’élite dans les phases de déplacement ou de manipulation de charges lourdes ». Il se trouve toujours en phase de tests et l’on envisage un renforcement de ses matériaux et une « amélioration de son étanchéité pour être utilisé sur tous les terrains ». L'accueil du public lors de ses présentations fut très bon, mais provoqua également l'étonnement. En effet, les gens ont été surpris « que cette technologie réputée de science-fiction fût déjà disponible », comme me l'a confié Serge Grygorowicz…

Enfin, il est prévu de l'utiliser pour les loisirs — comme la grande randonnée en montagne —, afin de faciliter le port des sacs à dos. Et avec l'ajout de bras à sa combinaison, Hercule pourra être employé dans le domaine médical et plus précisément dans les hôpitaux où les ports de charges lourdes sont fréquents.

Sa commercialisation est prévue pour 2015 et dans ce cadre, Rb3d « recherche des spécialistes robotiques et mécatroniques ». Avis aux intéressés! (www.rb3d.com) ■Yoann Pinier

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Les dossiers

HONDA

DOUBLE LA MISE : DEUX EXOSQUELETTES, DEUX FONCTIONS… Honda le revendique depuis de nombreuses années : « L'innovation n'a pas de limites. » Car la motivation première de cette compagnie est d'améliorer la mobilité de l'homme… Principalement connue pour son activité dans le monde de l'automobile et plus récemment pour son engagement dans la recherche en robotique (cf. le mondialement célèbre Asimo), la firme nippone développe depuis quelques années deux exosquelettes aux applications bien distinctes…

Honda veut faciliter le travail et la marche.

À l'état de prototypes, ils se nomment Bodyweight Support Assist (BSA) — il supporte le poids du corps lors des flexions de jambes — et Stride Management Walking Assist (SMWA) — il vient en aide aux personnes souffrant de déficiences musculaires au niveau des jambes et améliore leurs mouvements. Nous les appellerons plus simplement Bodyweight Assist et Walking Assist, afin de rendre la lecture plus agréable. Car mis à part ces

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noms complexes, il se révèle ardu de leur trouver des défauts tant leurs caractéristiques apparaissent intéressantes…

BODYWEIGHT ASSIST, UN SOUTIEN DE POIDS Un siège posé sur deux fines jambes articulées et motorisées, tel se présente le Bodyweight Assist.

Après avoir enfilé les chaussures et attaché vos

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“Honda a déjà prouvé dans le passé ses capacités de faire progresser la recherche (que ce soit dans la robotique ou dans l'industrie automobile)…”

Voici la « Honda Family » au complet ! — Le Stride Management Walking Assist — peutêtre le plus discret des exosquelettes actuels…

pieds, vous n'aurez plus qu'à vous installer sur le siège et le tour sera joué… Cet exosquelette soutient la partie supérieure du corps et permet de moins solliciter les jambes. Il vous aidera dans des activités diverses comme la marche, monter ou descendre des escaliers et vous accroupir. (Il est d’ores et déjà utilisé et testé dans les usines de la compagnie par les ouvriers qui travaillent sur les lignes d'assemblage; il leur offre un véritable confort de travail et améliore leur rendement.) Côté technique, le Bodyweight Assist possède deux moteurs placés sous le siège, d'une batterie et d'un système de contrôle informatique embarqués qui se situent au niveau des « fémurs » de l'exosquelette. En fait, le secret de sa manœuvrabilité réside dans ses pieds (chaussures), qui possèdent des capteurs de force: ils vont évaluer et fournir aux moteurs les informations nécessaires à leur fonctionnement. Enfin, il est opérationnel durant une période de deux heures et ne pèse que 6,5 kg!…

WALKING ASSIST : L’AMBULATION NE SERA PLUS JAMAIS PAREILLE !

Honda veut offrir aux personnes qui éprouvent des difficultés à se déplacer ou à marcher sur de longues distances la possibilité de retrouver leur liberté de mouvement. Déjà testé sur plus de cent trente patients, le Walking Assist est avant tout destiné au secteur médical. Visuellement, il

Enfiler son exosquelette, une action classique dans le futur ?

pourrait être comparé à une attelle de hanches. L'appareil vient se fixer à la taille et aux cuisses grâce à des sangles. Une fois qu’on est harnaché, il fournit la quantité d'énergie nécessaire pour un déplacement fluide et sans effort. (La charge du corps de l'utilisateur est alors partagée avec l'appareil.) L’exosquelette s'adapte au rythme de l'utilisateur et s'autorégule en fonction de l'allure, à l'aide de capteurs d'angles situés au niveau des moteurs et de l'ordinateur de contrôle placé dans la partie supé-

rieure de l'appareil. Fonctionnant sur le principe de la dynamique, son utilisation apparaît très simple et procure donc une grande fluidité aux mouvements.

Honda a déjà prouvé dans le passé ses capacités de faire progresser la recherche (que ce soit dans la robotique ou dans l'industrie automobile) et n'a jamais hésité à investir des sommes colossales (souvent nécessaires) pour arriver à ses fins. Le futur des deux exosquelettes passe par leur commercialisation — mais des améliorations (notamment au niveau de l'autonomie, mais aussi dans leur utilisation thérapeutique) se révèlent indispensables. Le milieu médical sera bientôt le domaine privilégié de ces appareils. Côté prix, les informations manquent, mais Honda a annoncé que les deux engins seraient « raisonnablement abordables ». D'ici là, contentons-nous d’admirer le travail accompli et de leur souhaiter un destin aussi fameux que celui d'Asimo…

■Yoann Pinier

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Les dossiers

SARCOS L'HUMANOÏDE QUI SAIT GARDER LES PIEDS SUR TERRE…

Dans l‘univers merveilleux de la robotique, l'humanoïde est roi… Et partout dans le monde, des chercheurs travaillent à élaborer celui qui serait LE robot le plus approchant de l'homme. Les champs d'application apparaissent nombreux — mais les plus intéressants semblent être l’aide au quotidien et une vie commune…

Pour que cela devienne une réalité, il faut que les robots s’adaptent à notre environnement. Et les humanoïdes sont par définition ceux qui présentent le design le plus conforme. Pourtant, à l'heure actuelle, ils apparaissent peu présents dans notre quotidien… De nombreux chercheurs estiment que c'est en leur donnant des caractéristiques cognitives humaines que cette prouesse technologique pourra être accomplie.

La première des missions, pour ces chercheurs, consiste donc à fabriquer des robots reproduisant nos caractéristiques physiques ; ils pourront alors « apprendre à évoluer » dans notre monde. Dans les numéros précédents de Planète Robots, nous vous avons présenté Nash, Petman, Nao, Eccerobot, Acroban et Kojiro. La particularité de ces humanoïdes ?… Ils ont tous, sans compter l'aspect esthétique, des aptitudes physiques et comportementales humaines. Bien sûr, les applications et les méthodes des chercheurs sont différentes, mais force est de constater que cette orientation de la recherche en matière de robotique commence à porter ses fruits. Sarcos en est le parfait exemple…

HUMANOID PUSH RECOVERY Benjamin Stephens est chercheur doctorant au Robotics Institute de l'université Carnegie Mellon. Son sujet de thèse est axé sur le contrôle de l'équilibre de l'humanoïde et sa capacité à reprendre son équilibre s'il est poussé (Push Re-

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covery). Sarcos lui sert de plate-forme de recherche et de test. Il ressemble au Petman de Boston Dynamics, que ce soit au niveau du comportement ou de la gestion et du contrôle de son équilibre (qui apparaît comme une caractéristique des plus difficiles à maîtriser). Outre son anthropomorphisme, ce qui fait de Sarcos un humanoïde atypique et intrigant, c'est son type de motorisation. En effet, ses actionneurs sont hydrauliques et font de lui un robot humanoïde exceptionnel. Ils lui procurent une meilleure fluidité de mouvement et redonnent aux articulations leurs véritables fonctions. (D’autres utilisent des actionneurs couplés aux articulations, ce qui induit une perte de fluidité dans les mouvements — et les axes de rotations sont dès lors plus limités.) Ben Stephens centralise leur contrôle au niveau de sa poitrine. Cette centralisation fait penser, visuellement, à une sorte de système nerveux. Les câbles, eux, ressemblent aux tendons ou aux muscles du corps humain.

L'ÉQUILIBRE DANS L'INSTABILITÉ Sarcos reproduit les mouvements grâce à un système de motion capture. Il utilise ses deux caméras haute définition pour repérer, enregistrer et reproduire ceux qui lui sont proposés. Et comme cela se passe au cinéma pour les effets spéciaux, il enregistre les mouvements de la personne qui se trouve dans le laboratoire, équipée

de la tenue comportant les capteurs. Le principe de reproduction des mouvements par imitation simplifie le travail de leur programmation et la tâche la plus difficile (qui intéresse au plus haut point Benjamin Stephens) consiste à donner à Sarcos la capacité de gérer le contrôle de son équilibre pendant qu'il bouge. Il se meut en effet comme un humain (ou presque) et il a donc fallu trouver une méthode de contrôle qui n’altère pas ses aptitudes. Stephens utilise en fait les principes de la dynamique passive. Car l’être humain est en perpétuel déséquilibre et ajuste constamment sa posture. Sarcos fonctionne selon les mêmes critères et c'est dans cette optique que Stephens a effectué ses recherches.

Afin de garder cet équilibre, il utilise un Model Predictive Control (MPC), qui lui permet de simuler le principe de dynamique et d'utiliser les algorithmes nécessaires pour reproduire un comportement semblable à celui de l'homme.

Le MPC va continuellement optimiser la position et la longueur des pas de Sarcos, tout en contrôlant son centre de gravité (COM). Quand il est poussé, deux options s'offrent à lui : faire un ou plusieurs pas de réajustement dans la direction opposée à la poussée ou basculer le buste afin d'amoindrir la force de ladite poussée, comme nous le ferions. (Dans le cas de poussées trop importantes, il associe les deux pour conserver son équilibre.)

Les mensurations de Sarcos sont identiques à

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“Sarcos utilise ses deux caméras haute définition pour repérer, enregistrer et reproduire ceux qui lui sont proposés.”

L'équilibre de Sarcos est mis à rude épreuve.

Sarcos, c'est également un exosquelette (voir dossier).

celle d'un être humain. Il possède cinquante et un degrés de liberté, mesure un mètre soixante et pèse soixante-cinq kilos. Ses mouvements apparaissent fluides et comparables aux nôtres. Il peut marcher, fléchir les jambes, soulever des objets — et même danser ! Malgré les matériaux rigides et lourds dont il est constitué, son attitude donne (presque) l'impression qu'il est vivant. Pendant qu’il bouge les bras, ses jambes

font les mouvements nécessaires à la conservation de son équilibre. Et son corps en mouvement perpétuel apparaît saisissant de vérité (cf. les vidéos postées par Benjamin Stephens sur YouTube — elles sont bluffantes !). Les tests auxquels il a été soumis ont permis de mieux connaître les mystères de l'équilibre humain et procureront bientôt aux humanoïdes la possibilité d’évoluer sur n'importe quel terrain…

Sable, galets, gravier, glace et bien d'autres surfaces ne constitueront plus des obstacles pour les humanoïdes. Le Pr. Stephens espère inspirer, grâce à ses travaux, les futurs étudiants de Carnegie Mellon — mais aussi ceux d'autres universités. Il estime que l’avenir des humanoïdes se trouve « aux côtés de l'homme et qu'en chemin la recherche sur ce sujet servira d'autres domaines — comme le médical (prothèses) — ou encore à l'assistance de l'homme dans ses tâches (exosquelettes) ».Toujours selon lui, l’humanoïde devra « aider les personnes âgées et servir d'avertisseur en cas de problème ». Il n’a aucun doute à ce sujet… Le projet Sarcos a connu sa conclusion à la fin de l'été 2011, mais il désire « poursuivre ses travaux de recherche sur les humanoïdes ». « Ce n'est que le début, et il y a énormément de travail à accomplir… » Les résultats qu’il a obtenus au sein de l'université Carnegie Mellon se révèlent très impressionnants et c'est presque naturellement que des offres issues de grands laboratoires de recherche sont arrivées sur son bureau. (Il travaille pour le compte de Boston Dynamics depuis la fin de l'année 2011 et continue ses recherches sur l'utilisation de la dynamique pour le maintien de l'équilibre des humanoïdes…) Il est évident qu'avec le soutien des moyens colossaux de Boston Dynamics et de ceux de la DARPA (Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense), nous entendrons bientôt reparler de lui…

■Yoann Pinier

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de plus.

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Les dossiers

À LA POURSUITE DE BABEL

TOUJOURS

PLUS HAUT !

Depuis la nuit des temps, les humains construisent des tours de plus en plus grandes et de plus en plus hautes. Des raisons diverses et variées ont inspiré aux architectes ces structures babéliques — et ce n’est pas terminé!

Le Grand Menhir brisé d'Er Grah.

Dès le néolithique, de nombreux menhirs ont été dressés. Stèles commémoratives, symboles phalliques liés à la fécondité, lieux de culte, repères pour l’observation des astres ou perchoirs des âmes, leurs attributions ont soulevé bien des hypothèses. Mais à cette époque, comme aujourd'hui, il importait aussi d’implanter le plus imposant de tous. Taillés d’un seul bloc, leur mise en place se révélait difficile. Le Grand Menhir brisé d'Er Grah de Locmariaquer, dans le Morbihan, atteignait une hauteur de 18,50 m pour 3 m de largeur et avait une masse estimée à 280 t. Il fut érigé, selon les estimations, au milieu du Ve siècle avant J.-C. L'ANTIQUITÉ — DÉJÀ RICHE EN TOURS GÉANTES Dans l’Égypte antique, les tombeaux des pharaons et des grands personnages de l’État furent, à partir du IIIe siècle, des pyramides qui, en quatre étapes, évoluèrent de la pyramide à degrés jusqu’à la pyramide à pente droite en passant par le stade intermédiaire de la rhomboïdale. Leur hauteur devait être impressionnante, afin de célébrer la mémoire du défunt.

Celle de Khéops, la perfection en la matière, culmine aujourd’hui à 137 m (initialement 146). Ce monument, construit il y a quatre mille cinq cents ans, est resté le plus haut édifice bâti de main d’homme jusqu'à la fin du Moyen Âge.

Une autre tour gigantesque est entrée elle aussi dans la légende. Il y a environ trois mille huit cents ans, les Mésopotamiens édifièrent en l’honneur du dieu Mardouk une zig-

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gourat (Etemenanki — la maison-fondement du ciel et de la terre) de 90 m à Babylone. À l’origine haute de sept étages, il ne reste plus rien d’elle, sinon son empreinte au sol. À cette époque, Babylone était un grand centre économique où diverses cultures et langues se mélangeaient. Et lors de la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor II, les Juifs de la ville et ceux du royaume de Juda y furent déportés. Ils furent sidérés par la taille de la ziggourat et c’est peutêtre à cet instant que naquit le « mythe » biblique de la Tour de Babel…

La pyramide de Khéops, qui domine toutes celles du site de Gizeh…

Puis au cours du IIIe siècle avant J.-C., une tour géante de 135 m fut érigée sur l’île de Pharos, en Égypte — le phare d'Alexandrie. Il fallut près de quinze ans aux Ptolémées pour faire construire ce monument fait de granite (à la base) et de calcaire. Ce phare avait été édifié pour guider les marins de la côte d'Alexandrie mais également comme symbole de la toute-puissance de l'Egypte. Sa lumière était visible — dit-on — jusqu'à cinquante kilomètres. Il fut détruit

La ziggourat d'Ur, proche physiquement de l'ancienne Tour de Babel.

par des tremblements de terre successifs (le dernier se produisit en l’an 1303 de notre ère).

Enfin, au Moyen Âge, les flèches des cathédrales atteignirent des hauteurs considérables. Elles s’élevaient dans le ciel comme un silencieux cri d’amour et de foi… On peut encore les admirer aujourd’hui et elles dépassent souvent les cent mètres : comme celles de Notre-Dame de Strasbourg (142 m), de Notre-Dame de Rouen (151 m) et de The Cathedral Church of the Blessed Virgin Mary of Lincoln (Angleterre, 160 m).

Mais jusqu'ici, les tours n’étaient pas destinées à l’habitat… Les donjons des châteaux furent donc les premières de ce type. Le meilleur exemple en est le donjon du château de Vincennes. Construit au XIVe siècle, il culmine à 52 m et avait été édifié pour protéger le roi de France en cas de danger ; il constituait à lui tout

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“Dès le néolithique de nombreux menhirs ont été dressés. Stèles commémoratives, symboles phalliques liés à la fécondité, lieux de culte.”

Le phare d'Alexandrie.

Le donjon du château de Vincennes.

contre les inondations (par la surélévation) et les incendies (au moyen d’une ossature d’acier et non plus de bois). Ce mode de construction devait être rapide, solide et facile d’assemblage.

L'invention de l'ascenseur mécanique permit donc la conception des fameux skyscrapers…

En France, l'Exposition universelle de 1889 approchait. En démontrant son savoir-faire industriel, le pays accueillant cet événement démontrait son avance et sa supériorité sur les autres grandes puissances européennes (et aussi sur les États-Unis — soyons chauvins !). L'idée d'ériger un pylône en fer de mille pieds (environ 300 m) fut inspirée par un projet qui devait couronner la Centennial International Exhibition de Philadelphie de 1876 — avant d’être annulé, faute d’un budget suffisant. Gustave Eiffel se mit au travail, après avoir racheté le brevet déposé

L'Empire State Building.

La tour Eiffel.

seul une véritable place forte. Lorsque le roi s'installa à Versailles, le donjon devint une prison d'État qui abritait les prisonniers de haute naissance.

L'ÈRE DES GRATTE-CIEL Lors du grand incendie de Chicago (en 1871), un tiers de la ville disparut dans les flammes, soit dix-sept mille cinq cents bâtiments. Les spéculateurs fonciers et les hommes d’affaires procédèrent rapidement à la reconstruction de la cité.

(Les premières autorisations de bâtir furent délivrées le jour même où les derniers immeubles avaient fini de brûler. Il fallait rapidement reloger cent mille sans-abri.) Cela engendra l’émergence d’un nouveau mode de construction d’immeubles, qui permettait de réduire les coûts liés à l’augmentation du prix des terrains et d’assurer en même temps une protection

par deux de ses collaborateurs, Maurice Koechlin et Émile Nouguier. Le projet, après avoir été proposé à la ville de Barcelone, sortit gagnant d'un concours organisé par l'État français (face à cent sept concurrents) et une convention fut signée avec le gouvernement le 8 janvier 1887.

La tour Eiffel fut construite en moins de deux ans et culminait à l'époque à 312,27 m (sommet de la hampe du drapeau). Depuis l’an 2000, elle a une hauteur de 324 m (avec antennes).

Le premier vrai gratteciel fut le Home Insurance Building de Chicago, construit par William Le Baron Jenney en 1885. Il avait une hau-

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Les dossiers À LA POURSUITE DE BABEL

TOUJOURS

PLUS HAUT !

Les tours jumelles du World Trade Center. — International Commerce Center (Hongkong, Chine).

teur de 50 m de haut et paraissait très imposant (il fut détruit en 1931). La ville de New York prenant de l'importance, on édifia ensuite le New York Tribune Building (78 m). Puis ce fut ensuite une véritable course à l’altitude, principalement à New York : érection du New York World Building (94 m) en 1894, de la Metropolitan Life Tower (qui franchit les 200 m en 1909), du Chrysler Building (319 m) en 1930, dépassant ainsi la tour Eiffel) et du fameux Empire State Building (381 m) en 1931.

Après la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale, Chicago reprit le flambeau dans les années 1960 et une compétition sévère l’opposa à New York… Le One World Trade Center York de la Grande Pomme devint la plus haute tour du monde en 1973 avec 417 m, avant que Chicago ne remporte la palme l'année suivante avec la Willis Tower, qui culmine à 442 m.

Mais en 2001, la destruction des deux tours du World Trade Center (526 m) par les attentats du 11-Septembre mit un frein à la construction de tours géantes en Amérique du Nord. L’Asie et le Moyen-Orient, en pleine croissance économique, devinrent alors les nouveaux champions de la course à la hauteur…

ON CONSTRUIT EN HAUTEUR POUR DIFFÉRENTES RAISONS… La raison principale de l’édification de tours géantes réside dans la démonstration d’un savoir-faire technologique et d’une puissance éco-

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nomique certaine — comparable à la manie de ceux qui achètent une grosse voiture dès qu'ils ont un peu d'argent de côté. C'est la logique de « la plus grosse ». Elle entraîne la construction de tours — pour un besoin qui reste à trouver, parfois longtemps après leur achèvement. C'est le cas de la tour Eiffel qui, même si elle a hébergé des expériences scientifiques aussitôt édifiée, ne prouva vraiment son utilité qu'avec l'arrivée de la radiodiffusion. Après les États, ce fut au tour des sociétés privées de bâtir des bureaux en hauteur, afin de montrer leur toute-puissance.

Mais à Chicago comme à New York, le prix du mètre carré en centre-ville a tendance à devenir de plus en plus élevé. La solution pour construire des bureaux ou des logements à moindres frais consiste donc à superposer des étages en grande quantité. Cet aspect utilitaire ne fonctionne plus à partir de certaines altitudes — quand le budget de la construction dépasse allègrement le prix des mètres carrés cumulés.

Certaines tours (ou pylônes géants) sont réellement conçues dans un but utilitaire — l’altitude étant alors dévolue à la localisation (phares) ou à la communication (télégraphe optique, radio, TV, téléphone, etc.). Mais la recherche esthétique ne préside pas à

la construction de ce genre de tours. Elles apparaissent comme de grands pylônes maintenus par des câbles, même si certaines vont un peu au-delà de ce format.

Et depuis quelques années, un nouveau genre de tours a fait son apparition : les tours solaires. Elles sont creuses et des turbines ou des éoliennes en parsèment l'intérieur. De la chaleur est créée en bas de la tour par effet de serre, puis l'air chauffé remonte le long de la cheminée jusqu'en haut, entraînant le mouvement

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“La raison principale de l’édification de tours géantes réside dans la démonstration d’un savoir-faire technologique et d’une puissance économique certaine.”

De haut en bas… Shanghai World Financial Center (Shanghai, Chine). — Taipei 101 (Taipei, Taïwan).

principalement des bureaux mais aussi un hôtel six étoiles et des boutiques.

8. Taipei 101 (Taipei, Taïwan) : 508 m, 2004 D'une forme qui rappelle celle des constructions du pays, la tour Taipei a réussi à faire le lien entre tradition et modernité. Son nom provient du nombre de ses étages : cent un. La tour pèse la bagatelle de sept cent mille tonnes et il faut seulement trente-neuf secondes pour atteindre le 91e étage avec l'ascenseur. Elle propose ses espaces à des bureaux, des salles de conférence, des restaurants, des magasins et abrite un observatoire qui permet de contempler la ville. La nuit, la tour s'illumine d'une couleur différente selon le jour de la semaine.

des éoliennes. Ce principe a été breveté dans les années 1950 par le Français Edgard Nazare sous le nom de centrale aérothermique ou de tour à vortex. C'est en quelque sorte une sorte de « piège à vent », comme dans les romans du Cycle de Dune, de Frank Herbert.

LES GRANDS D'AUJOURD'HUI 10. International Commerce Center (Hongkong, Chine) : 484 m, 2010 Ce gratte-ciel est situé au bord de l'eau, au sudouest de la péninsule de Kowloon et fait partie de l'Union Square, un vaste projet immobilier en cours de développement. À l'origine, le bâtiment devait être coiffé d’une pyramide et atteindre 574 m. En 2001, le projet fut remanié et adopta sa forme définitive. (Sa construction fut temporairement arrêtée en septembre 2009 à

la suite d’un accident d'ascenseur qui causa la mort de six ouvriers.)

9. Shanghai World Financial Center (Shanghai, Chine) : 492 m, 2008 Haut de cent un étages, le Centre mondial des finances de Shanghai dépasse de 72 m l'ancienne plus grande tour de la ville, la Jin Mao Tower. Sa forme est originale, avec son sommet biseauté et sa forme de décapsuleur. La tour accueille

7. Tour Ostankino (Moscou, Russie) : 540 m, 1967 La tour Ostankino est une tour autoportante dédiée à la radiotélédiffusion. Conçue par Nikolaï Nikitine, elle diffuse quinze chaînes de télévision, quatorze de radio ainsi que des canaux de TV par satellite — qui sont ensuite retransmis par ondes hertziennes. La tour héberge également un restaurant et une plate-forme d'observation, à 90 m.

En 2003, les médias ont annoncé qu'une nouvelle antenne serait posée, augmentant ainsi sa hauteur de 37 m. Mais la nouvelle antenne, finalement, est de la même hauteur que l'ancienne…

6. Tour CN (Toronto, Canada) : 553 m, 1976 La Canadian National Tower a pris ce nom car elle

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Les dossiers À LA POURSUITE DE BABEL

TOUJOURS

PLUS HAUT !

De haut en bas… Tour Ostankino (Moscou, Russie). — Tour CN (Toronto, Canada). — Canton Tower (Guangzhou, Chine).

a longtemps été la propriété de la compagnie ferroviaire CN. Elle fut construite pour être la tour la plus haute de la planète et, accessoirement, une antenne pour la radio et la télévision. Il est possible d'atteindre, en tant que touriste, la plate-forme située à 350 m d'altitude, pour y découvrir un restaurant et un belvédère d'observation. Encore mieux, le Sky Pod (situé à une altitude de 447 m) est également visitable pour une vue encore plus impressionnante… La CN Tower fait partie des sept merveilles du monde moderne. Durant la saison des migrations, du 22 septembre au 30 octobre, la tour est en partie éteinte et l'intensité de l'éclairage réduite, afin de ne pas perturber le vol des oiseaux.

mine toute la ville et la Tour de Tokyo (la tour Eiffel japonaise), de près de 300 m. Elle repose sur trois pieds pour une stabilité maximale en cas de tremblement de terre, un phénomène fort courant dans cette région. Elle permet de diffuser des émissions télé et radio en numérique avec un rayon d’action plus grand que celui de la Tour de Tokyo, dont les émissions sont gênées par les très hauts immeubles qui ont été construits à son immédiate proximité depuis 1958.

5. Canton Tower (Guangzhou, Chine) : 600 m, 2009 La Tour de télévision et de tourisme de Canton, en plus d'héberger des antennes de télécommunication, abrite un musée, un centre commercial, des parkings, des restaurants et des jardins. Elle est composée de tubes étirés en torsade et sa structure est hyperboloïde, le centre de la tour étant plus fin que sa base et son toit. Son inauguration a coïncidé avec l'ouverture des Jeux asiatiques de 2010.

1. Burj Khalifa (Dubaï, Émirats arabes unis) : 828 m, 2010 Le Burj Khalifa est à l'heure actuelle le plus haut édifice construit par l'homme. Cette tour ne constitue d’ailleurs que la première pierre d'un nouveau quartier de la ville, aux allures futuristes, le Downtown Burj Khalifa — qui devrait héberger trente mille résidents dans les années à venir, dans une vingtaine de tours. À l'origine, le projet devait atteindre 560 m, mais contaminé par l’esprit de surenchère, le promoteur immobilier Emaar a voulu que sa tour soit la plus haute du monde.

Elle est avant tout résidentielle…

4. Abraj Al Bait Towers (La Mecque, Arabie saoudite) : 601 m, 2011) L’Abraj Al Bait Towers est un complexe constitué de plusieurs gratte-ciel dont la Makkah Clock Royal Tower, qui domine les autres avec son horloge, six fois plus imposante que le cadran de Big Ben. Il occupe l’emplacement de l’ancienne forteresse ottomane d’Ajyad. Une polémique fut d’ailleurs déclenchée par des historiens lors de la destruction de cette place forte… L'édifice abrite un hôtel qui avait ouvert dès 2010.

LES PROJETS EN COURS 3. Mât KVLY-TV (Galesburg, États-Unis) : 628 m, 1963 Ce mât — un simple pylône — a été construit pour la diffusion d'une chaîne de télévision, KTHI-TV, devenue ensuite KVLY-TV. Sa masse est d'environ trois cent quatre-vingt-dix tonnes.

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Et ses haubans occupent une surface au sol de soixante-cinq hectares.

2. Tokyo Sky Tree (Tokyo, Japon) : 634 m, 2012 La Tokyo Sky Tree, dédiée à la radiodiffusion, do-

5. Burj Al Alam (Dubaï, Émirats arabes unis) : 510 m, 2012 Cette tour est dans la dernière phase de sa construction. Nous aurions pu d’ailleurs la placer dans le top 10 des plus grandes constructions de

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“Commencée en 2008, la Shanghai Tower est un gratte-ciel qui devrait comporter cent vingt-sept étages. À cette date, elle sera devenue la plus haute tour du pays.” la planète. À l'origine, la tour devait s'appeler Fortune 101 (pour cent un étages). L'édifice hébergera des bureaux, des hôtels et des restaurants.

la tour comportera cent dix-sept étages. Elle abritera des bureaux, des logements, un hôtel et des commerces…

science-fiction. L'ensemble serait composé d'un hôtel, d'habitations, de commerces et d'espaces de divertissement.

4. Pentominium (Dubaï, Émirats arabes unis) : 516 m, 2014 Cette tour aura la particularité d'être la plus haute construction du monde à usage exclusivement résidentiel. Actuellement à l’arrêt depuis août 2011, les travaux devraient se terminer courant 2014…

1. Shanghai Tower (Shanghai, Chine) : 632 m, 2014 Commencée en 2008, la Shanghai Tower est un gratte-ciel qui devrait comporter cent vingt-sept étages. À cette date, elle sera devenue la plus haute tour du pays. Elle a pour caractéristique d’abriter neuf jardins intérieurs à différents niveaux — situés entre le bâtiment principal et la façade de verre. La construction de la tour emploie des techniques « durables » pour en faire un bâtiment respectueux de l’environnement et d’un coût énergétique réduit.

UNE SÉLECTION DE CONCEPTS À L'ÉTUDE…

11. Solar Tower Buronga (Buronga, Australie) : 990 m Cette tour se distingue des autres car elle n'est pas à proprement parler un gratte-ciel — mais une centrale solaire comme celle qui a été décrite plus haut. Buronga est actuellement le seul projet concret de centrale de ce type. La tour serait une cheminée de 70 m de diamètre pour une élévation de 990 m. Elle devrait fournir une puissance électrique de 200 MW, ce qui équivaudrait au quart de la puissance d'une petite centrale nucléaire. (Mais elle n'exploiterait que des énergies renouvelables.) Les investissements se montent à quatre cents millions de dollars. Si ce projet se montre à la hauteur des attentes, une tour semblable sera implantée en Arizona.

12. AC Tower (Dubaï, Émirats arabes unis) : 850 m Ce projet d’une tour constituée de trois gratteciel reliés les uns aux autres propose un design très impressionnant. Le tripode enjambe un accès direct à la mer donnant à l'ensemble une architecture digne de celle qui préside à l’édification des bâtiments vus dans les films de

10. Baf Tower (Buenos Aires, Argentine) : 1 000 m Rappelant l’aspect de la torsade de l'ADN, la Baf Tower serait construite en mer, au large de la côte de Buenos Aires. Elle serait aussi entourée de six bâtiments et d'un champ d'éoliennes couvrant 50 % de ses besoins énergétiques. (L'ensemble ressemble en fait à une fleur posée sur la mer…)

3. One World Trade Center (New-York, ÉtatsUnis) : 541 m, 2013 Seule grande tour de notre présentation actuellement en construction sur le sol américain, la One World Trade Center est l'ultime tour du projet de reconstruction du World Trade Center.

Appelée encore Freedom Tower il y a peu, elle a été édifiée sur le site de Ground Zero et sera entourée de quatre autres. Un mémorial, situé sous terre, et un musée seront également créés pour célébrer la mémoire des victimes des attentats de 2001.

2. China 117 Tower (Tianjin, Chin) : 597 m, 2015 La China 117 Tower est en chantier depuis 2008.

En janvier 2010, la construction a été suspendue et la fin des travaux est prévue pour 2015.

Comme pour Taipei 101, China 117 signifie que

Abraj Al Bait Towers (La Mecque, Arabie saoudite). — Mât KVLY-TV (Galesburg, États-Unis). — Tokyo Sky Tree (Tokyo, Japon).

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Les dossiers À LA POURSUITE DE BABEL

TOUJOURS

PLUS HAUT !

9. Burj Mubarak Al-Kabir (Madinat al-Hareer, Koweit) : 1 001 m Ce projet est une réponse au défi lancé par les Émirats arabes unis. Cette tour, si elle s’édifie rapidement, détiendra sans aucun doute le record de la plus haute tour pendant quelques années.

La taille et la circonférence de la construction ont clairement été choisies pour impressionner les rivaux. Le coût du projet, qui devrait s'élever dans une zone complètement désertique, a été estimé à quatre-vingt-six milliards de dollars. Et une ville sera édifiée en même temps que la tour…

8. Jakarta Mix Use Tower (Jakarta, Indonésie) : 1 200 m Ce concept de tour en forme de pointe, repris du projet 1001 Tower pourrait être construit en plein cœur de la ville de Jakarta. L'architecture serait constituée de trois tours collées les unes aux autres, afin de stabiliser le tout. Elle hébergerait des bureaux, des appartements et un hôtel.

7. Bionic Tower (Shanghai, Chine) : 1 228 m Ce projet espagnol, très sérieux, est en cours d'étude et devrait sortir des eaux près de Shanghai. La Bionic Tower pourrait constituer l'habitat de cent mille personnes réparties sur trois cents étages. Pour explorer la tour, trois cent soixantehuit ascenseurs sont prévus, dotés d’une vitesse de plus de 50 km/heure. Le coût du projet a été estimé à seize milliards de dollars et les travaux pourraient commencer dès 2015. Cette tour devrait donc s’édifier à Shanghai, mais la ville de Hongkong a également manifesté son intérêt pour le projet.

6. M.O.T.H.E.R. (Tokyo, Japon) : 1 321 m Très peu d'infos ont transpiré sur ce projet japonais de tour géante de deux cent vingt étages. On peut quand même comprendre que l'acronyme du projet fait référence au mot mère, mais je ne vous apprends rien. Elle est destinée à l'habitat et à abriter des bureaux.

5. Al Hosaini Tower (Port-Soudan, Soudan) : 1 750 m Seul projet de tour géante sur les terres africaines de notre dossier, Al Hosaini Tower reprend les idées de la Bionic Tower et les adapte afin de culminer à 1 750 m. Elle serait située sur une île de la mer Rouge, à 80 km de Port-Soudan. Le projet (de vingt milliards de dollars) serait sérieusement étudié par un groupe soudanais. La tour hébergerait cent cinquante mille personnes et emploierait cent vingt mille salariés dans ses bureaux et services. Une marina pouvant accueillir sept cents yachts et deux mille quatre cents bateaux serait construite à sa base. Le

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De haut en bas… Burj Khalifa (Dubaï, Émirats arabes unis). — Pentominium (Dubaï, Émirats arabes unis). — Burj Al Alam (Dubaï, Émirats arabes unis). — One World Trade Center (New-York, États-Unis).

gouvernement actuellement au pouvoir au Soudan s’est opposé à ce projet.

4. Pyramide de Shimizu (Tokyo, Japon) : 2 004 m Ce projet inaugure une tout autre conception, celle des montagnes ar tificielles. On dépasse ici le concept de la tour et l’on entre dans un autre univers. Ce projet por te le nom de son concepteur, l'architecte japonais Shimizu. Il est constitué de cinquante-cinq pyramides tubulaires empilées sur huit étages (la taille de chacune équivalant à celle de la pyramide de Khéops). La superficie, à la base, est de huit kilomètres carrés. Les habitants (un million) seront hébergés dans des buildings suspendus à la structure. L’énergie proviendrait de la force marémotrice et de

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“Ultima Tower, ce concept est développé depuis 1991 par l'Américain Eugene Tsuni.

Sa hauteur (3 217 m) correspond à la valeur de deux miles.” l'Américain Eugene Tsuni. Sa hauteur (3 217 m) correspond à la valeur de deux miles, ce qui lui fait un surnom tout trouvé : Two-Mile Tower.

Celle-ci aurait une base de 1 800 m de diamètre et pourrait loger un million d'habitants. Le budget de la construction a été estimé à cent cinquante milliards de dollars. Les ascenseurs fileraient à la vitesse de 20 km/heure pour atteindre le sommet en un peu moins de dix minutes Cette tour a été conçue pour faire face à une éventuelle surpopulation dans certaines grandes villes…

1. X-Seed 4000 (Tokyo, Japon) : 4 000 m Incontestablement le projet le plus fantaisiste de notre sélection — et pour cause !… Le projet devrait coûter neuf cents milliards de dollars. Ce concept est étudié depuis 1995 par la Taisei Corporation, dans le but de créer une tour s’inspirant de la forme pyramidale du mont Fuji, tout en le dépassant de 200 m.

L'édifice reposerait sur une base de 6,5 km de diamètre, au large des côtes de la capitale. Il aurait la capacité d'héberger un million six cent mille personnes sur huit cents étages. De plus, cette montagne ar tificielle respecterait l'environnement en intégrant des panneaux solaires géants et des éoliennes. (Ce projet est à l'origine d'un autre, plus acceptable, mais néanmoins aussi fantastique : la pyramide de Shimizu, dont nous avons parlé plus haut.)

■Frédéric Boisdron De haut en bas… China 117 Tower (Tianjin, Chine). — AC Tower (Dubaï, Émirats arabes unis).

— Shanghai Tower (Shanghai, Chine). — Jakarta Mix Use Tower (Jakarta, Indonésie). — Burj Mubarak Al-Kabir (Madinat al-Hareer, Koweit) : 1 001 m.

Bionic Tower (Shanghai, Chine).

la culture des algues ver tes. D'après Shimizu, la pyramide pourrait s'élever d'ici 2100…

3. Dubai City Tower (Dubaï, Émirats arabes unis) : 2 400 m Sûrement le plus impressionnant des projets ayant peut-être une chance d'être concrétisés dans les décennies à venir ! Dubaï est actuellement un vrai nid à gratte-ciel et incontestablement l'endroit où les projets les plus fous peuvent se réaliser… Le Dubai City Tower se présente comme un ensemble de six bâtiments torsadés autour d'une colonne centrale. Le plus gros problème ne serait pas sa construction même, mais les problèmes liés à l'apport de l'eau et des énergies, ainsi qu’à l'élimination des déchets et au transport des habitants…

2. Ultima Tower : 3 217 m Ce concept est développé depuis 1991 par

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Les dossiers

n u i a ’ J

HERO

DANS LA ROBOTIQUE !

Quasiment inconnus en Europe, les PC-Bot Hero ont été un véritable phénomène aux États-Unis durant les années 1980. Le principe en est simple: prenez une tour d'ordinateur, ajoutez-lui une base roulante motorisée et connectez-la à l'ordinateur. Enfin, placez des ports d'extension un peu partout sur la bête et laissez libre cours à l'imagination de ses utilisateurs. Vous obtenez alors le robot Hero, qu'une communauté nombreuse continue de faire vivre sur le Net.…

La Heath Company a été créée en 1912 pour produire de petits avions destinés aux amateurs, les Heath Parasol. Ils avaient la particularité d'être livrés en kit. Ce secteur était à l’époque extrêmement avant-gardiste… Puis à la fin de la Seconde Guerre mondiale, un nouveau marché fit doucement son apparition — celui de l'électronique. La société acheta un stock important de surplus de pièces électroniques provenant de l'armée, avec pour idée de créer des kits. En 1947, la Heath Company vendit son premier kit, l'Oscilloscope O1, à construire soimême, pour un prix défiant toute concurrence…

HEATHKIT, PRODUCTEUR DE KITS AMATEURS Ce fut aussitôt le succès pour cette petite entreprise. Les amateurs d'électronique étaient à la fois séduits par le prix réduit de ces produits et par le fait que leur instrument était à monter soi-même: « C'est moi qui l'ai fait! » De nombreux kits furent développés par la société, renommée Heathkit, qui proposait à plusieurs générations d'amateurs des produits innovants à bas prix comme un orgue électrique, des tuners FM, des stations météorologiques ou des amplificateurs stéréophoniques. Et comme il n’était pas nécessaire d'avoir de grandes connaissances en électronique pour assembler un kit de la société, cela a permis à bien des gens d'apprendre les bases de l'électronique sans en connaî-

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tre parfaitement le fonctionnement. De nombreuses écoles ont commencé à s’intéresser à ces produits. De plus, pour les paresseux, Heathkit distribuait des produits déjà montés et testés — pour une somme un peu plus élevée.

En 1978, au tout début de la révolution de la microinformatique, l’entreprise proposa même une série de micro-ordinateurs en kit, les HeathKit H8 et H89. Ces derniers étaient équipés de deux processeurs 8 bits Zilog Z80. C'est cette branche qui attira l'attention d'un constructeur de télévisions et de radios qui cherchait à se diversifier. Zenith Radio Company racheta l'entreprise et renomma la division informatique Zenith Data System, le H89 devenant le Zenith Z-89. Cette nouvelle entité se fit un nom dans la micro-informatique avant de se faire racheter par Bull.

Le Hero-1, premier robot d'une lignée de légende.

HERO-1, UN PREMIER ROBOT HÉROÏQUE En octobre 1979 déjà, alors que l'informatique commençait à peine à entrer dans certains foyers, Heathkit pensa à une nouvelle révolution. Et le premier robot de la gamme Hero fut disponible en 1982 — le Hero-1 ou ET-18. (Hero est l'acronyme de Heath Educational RObot.) Inspiré sans aucun doute du fameux robot R2-D2 de La guerre des étoiles, le Hero-1 se présentait sous la forme d'un coffre sur roulettes de 50 cm de haut, qui émettait

3p hero_Mise en page 1 15/04/12 21:25 Page2

En outre, des cassettes supplémentaires (avec des programmes et des jeux) étaient disponibles, tout comme des composants, afin de permettre à l'utilisateur de programmer directement le robot.

quelques bruits électroniques quand il exécutait ses ordres. Le premier modèle utilisait un processeur 8 bits Motorola 6808, équipé de 4 Ko de RAM (0,004 Mo!). Il fonctionnait avec sept moteurs et pouvait tourner la tête dans toutes les directions.

Pour communiquer, un clavier hexadécimal de dixsept touches était disposé sur sa tête. (Après quelques mois, les Hero-1 furent finalement livrés avec une télécommande.) En guise d'écran, il disposait de six afficheurs LED sept segments, ce qui correspondait à un affichage de type calculatrice — hexadécimal sur six caractères. Les programmes étaient sauvegardés sur un lecteur de cassettes de type audio. Enfin, le robot pouvait émettre de la lumière et des sons et se trouvait pourvu de détecteurs de mouvement, ainsi que d'un sonar. (Afin de le compléter, il était possible d'ajouter un bras mécanisé sur un port d'extension ad hoc.)

HERO JR. (RT-1) — PLUS PETIT MAIS PLUS COMPLET À cette époque, il était courant de voir les marques sortir des seconds modèles, sous la dénomination de « Junior », présentés comme moins professionnels mais bénéficiant d'améliorations sensibles. IBM avait bien créé le PC Junior en 1983, quelques mois après avoir lancé le PC… Heathkit se soumit à cette règle et sortit le Hero Jr. Légèrement plus petit, disposant de deux fois moins de RAM mais de 32 Ko de ROM (logiciel interne), au lieu de 2 Ko, il pouvait être vendu un peu moins cher. Ce robot avait des capacités nouvelles, dues aux progrès rapides de la technologie. Il était ainsi équipé de la synthèse de la parole, d’un capteur de lumière et d’un capteur sonore supplémentaire. On pouvait

De haut en bas… Le nouveau He-RObot, un PC sur roues. — Le PC-Bot 914.

aussi lui ajouter un capteur infrarouge (en option).

Comme dans le cas d’un ordinateur et d’un robot modernes, il était toujours possible de lui fournir de nouvelles options. Signalons notamment le mode « gardien de maison », lié à un détecteur de mouvements. Dans ce mode, après les sommations d’usage, le robot demandait aux étrangers de s'identifier via un mot de passe à taper sur le clavier.

S'il n'y avait pas de réponse correcte, une alerte était lancée en direction d'une société de sécurité.

HERO 2000, LE DERNIER-NÉ DE LA GAMME CLASSIQUE Lancé en 1986, le Hero 2000 fut conçu pour prolonger la première vague des robots destinés aux foyers des années 1980. Bien plus avancé que ses prédécesseurs, il intégrait des processeurs 16 bits 8088 d'Intel (avec 24 Ko de RAM, extensible à 576 Ko). Ces caractéristiques lui donnaient ainsi une certaine compatibilité avec les PC d'IBM, même s’il ajoutait à tout ça onze coprocesseurs 8 bits supplémentaires. Ses entrées et sorties étaient au standard informatique RS-232. On pouvait ainsi ajouter des cartes avec leurs propres processeurs dans les ports d'extension prévus. Étaient disponibles, en options, un bras robotisé capable de transporter jusqu'à 5 kg, un lecteur de disquettes et un dock de recharge qui lui permettait de se connecter quand il n'avait plus de batterie. La programmation se faisait par le biais du langage Hero Basic, livré dans sa ROM de 64 Ko. Quant à la synthèse vocale, elle avait été considérablement améliorée et pour le faire parler, il suffisait d'écrire un texte sur le clavier externe — et le robot le formulait. On pouvait aussi acheter un bras robotisé, similaire à celui du Hero 2000 : le Robot Arm Trainer permettait de tester les techniques de la robotique sans être obligé d’acheter un robot complet.

Ces machines étaient clairement vendues comme des robots éducatifs propres à faire connaître les principes de l'automatisme. En effet, nombreux fu-

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Les dossiers

“En octobre 1979 déjà, alors que l'informatique commençait à peine à entrer dans certains foyers, Heathkit pensa à une nouvelle révolution.”

Le Hero 2000, le dernier modèle de la gamme classique.

rent les possesseurs de robots Hero qui optèrent plus tard pour des carrières dans l'automatisation ou l'informatique. Face aux robots de même type proposés ensuite par d'autres marques, les Hero devinrent très vite de véritables phénomènes… Cette gamme fut commercialisée jusqu'en 1995, année où Heathkit fut rachetée par Mobile Ed. WHITE BOX ROBOTICS RELANCE LA MACHINE À RÊVES !

Comme ce fut le cas lors de l'arrêt de l'Aibo chez Sony, la fin des robots Hero déplut fortement à la communauté des utilisateurs. Les passionnés de robotique n'avaient plus de PC-Bot à se mettre sous la dent! De ce manque est né le robot PC-Bot 914 de la société canadienne White Box Robotics, qui reprend les caractéristiques des Hero. Comme son

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nom l'indique, c'est un PC-Bot, un simple ordinateur qui utilise toutes les normes standards — monté sur une plate-forme robotique.

Il est donc monté sur roues et ressemble à un petit R2-D2. En revanche, il n’est malheureusement pas doté, en option, d’un bras robotisé officiel. Il fait tout que ce vous pouvez attendre d'un PC de bureau et petit plus, se déplace par le biais d'une télécommande ou de façon autonome, tout en évitant les obstacles.

Il s'agit d'une machine intelligente destinée aux enseignants, aux chercheurs et aux développeurs de systèmes qui tentent de faire des choses simples ou complexes avec un besoin de mobilité. Aujourd'hui, le PC-Bot est livré (sous Windows ou Linux et compatible avec la suite Microsoft Robotics) comme une plateforme standard à l'architecture ouverte et prête pour le développement dans n'importe quel environnement. Pour preuve que son principe apparaît proche de celui des robots Hero d'Heathkit, une nouvelle version du 914 est en cours de développement et sortira sous la marque Heathkit. Son nom devrait être HE-RObot…

■PC-Screetch

De haut en bas… Le Hero Jr. — Détails du Hero-1, ET-18.

1p abonnement15_Mise en page 1 16/04/12 09:47 Page1

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Les tests

O R

O D

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W R E I M E PR

LE T O B O R R U E V A L S E R T I DE V

Un robot aspirateur, un robot tondeuse, un robot serpillière… Les robots domestiques commencent à prendre doucement leur place dans nos maisons. Il faut bien dire que les tâches ménagères constituent, pour la plupart d’entre nous, un véritable pensum ! À quand le robot qui repasse et celui qui nettoie les vitres ?… Ah — justement —, ce dernier vient de faire son apparition !!!

Le Windoro s'apprête à opérer son nettoyage, et il y a du boulot !

nible depuis le début du mois de mars sur le marché.

Vu le nombre de fenêtres qui ornent ma maison, il se révèle plutôt agréable de se débarrasser de cette tâche barbante (pour moi) mais ô combien essentielle, si l’on veut laisser entrer correctement la lumière. Je vois donc en ce

À QUOI RESSEMBLE-T-IL ?

Il est composé de deux gros carrés en plastique qui font, pour l’un, 205 x 205 x 55 mm environ et, pour l’autre, 205 x 205 x 39. Il est de couleur jaune, mais le dessous et les bords qui servent de pare-chocs sont quant à eux gris. Sur le plus fin des carrés s’installent quatre lingettes rondes microfibres. (Ce sera par conséquent le module nettoyeur.) Le plus épais ne nettoiera rien mais permettra à l’autre de se déplacer sur la fenêtre.

En effet, les deux modules sont aimantés et, posés de chaque côté de la fenêtre, vont se déplacer en chœur grâce à des aimants assez puissants pour traverser une vitre. On trouve sur chacun des modules un interrupteur, divers boutons pour le démarrage et une poignée. Le module nettoyeur comprend un capuchon de réservoir dans lequel on verse le produit ménager, qui sort par un minuscule trou se trouvant en son centre. Le modèle entraîneur possède lui une molette qui permet de régler les aimants

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robot laveur de vitres, l’e.ziclean Windoro d’E.zicom Robotics, une véritable libération !…

Imaginez : huit vitres dans une véranda, neuf autres dans la maison et cinq ancrées dans le toit !

Allez, découvrons donc ce nouvel engin, dispo-

3p test windoro_Mise en page 1 15/04/12 21:17 Page2

“Ce premier modèle fait un travail tout à fait acceptable, mais pas parfait.

En effet, aucun bord de vitre n’est nettoyé. Mais le pire, c’est le haut…” en fonction de l’épaisseur de la vitre. Sans oublier les diverses roues, lisses, sans lesquelles le robot ne pourrait se balader sur la vitre. Livrée avec l’appareil, la télécommande autorise le démarrage du robot à distance. On peut alors le guider ou choisir quelques options supplémentaires : l’accélération de la vitesse de nettoyage ; le nettoyage plus ou moins dense avec des zigzags plus ou moins espacés ; la possibilité de choisir un débit plus ou moins soutenu pour la sortie du produit…

LA MISE EN ROUTE Avant d’installer le Windoro sur la vitre, une petite lecture du mode d’emploi s’impose. Il n’est pas compliqué à utiliser, mais au premier contact, mieux vaut laisser l’intuition de côté…

Il faut commencer par installer sur le module nettoyeur deux languettes de fixation, sur lesquelles on colle une sorte de petit chiffon jaune.

(C’est ce qui va permettre de sécher les vitres.)

Les quatre lingettes microfibres prennent leur place sur des bandes auto-agrippantes. Et le produit nettoyant, livré avec le reste, est versé dans son compartiment : le robot n’a plus qu’à prendre place sur une vitre ! Un module dans chaque main, fenêtre ouverte (ou baie vitrée à moitié ouverte), il faut placer le Windoro dans le bas de la paroi vitrée et à quelques dizaines de centimètres des bords.

Il est maintenant prêt pour l’allumage ! Un coup sur les interrupteurs, les boutons Power et Start… Ciel, rien ne se passe ! Et pour cause : il est nécessaire que le voyant Control soit vert.

Pour y parvenir, la molette qui permet de régler les aimants en fonction de l’épaisseur de la vitre doit être tournée dans un sens ou un autre — jusqu’à ce que l’ajustement soit correct. Allez, maintenant, il devrait pouvoir démarrer !

COMMENT TRAVAILLE-T-IL ?

Le Windoro commence à étudier la vitre en allant tout d’abord vers un bord et vers le bas — et termine son étude tout en haut. C’est alors qu’il commence à laver. Il va de droite à gauche, de gauche à droite, tout en descendant à chaque fois de quelques millimètres. Au total, il doit passer sept ou huit fois sur la même surface. Lorsqu’il se retrouve en bas, il retourne à sa position de départ. (Un petit bip se fait entendre pour vous appeler.) Vous n’avez plus qu’à reprendre l’engin pour le placer sur une autre surface à nettoyer ! Eh oui, il faut être présent lors du nettoyage des vitres — et vous comprendrez aisément pourquoi… Mais rien ne vous empêche de lire un bon livre pendant qu’il travaille. Il va mettre environ huit minutes trente en mode normal pour nettoyer une surface de 66 x 121 cm et pendant ce temps, la fenêtre peut être fermée. Pour des baies vitrées, si vous souhaitez qu’il nettoie tout, il se révèle impératif de les fermer après avoir posé l’appareil. Confortable pour le nettoyage en plein hiver !

De haut en bas… Accrocher le Windoro sur la fenêtre se révèle légèrement périlleux. — Vus de dessous, d'un côté les lingettes, de l'autre les aimants.

remonte légèrement, mais pas suffisamment pour tout couvrir. Pour les autres rebords, il faut compter seulement quelques millimètres, ce qui apparaît beaucoup plus satisfaisant. Une parade s’offre tout de même pour résoudre le problème du haut : la télécommande possédant des touches directionnelles, il se révèle alors possible de l’utiliser pour terminer le travail « manuellement »… Mais difficile d'obtenir un résultat parfait, même en le guidant.

Pour ce qui est de la netteté de la vitre une fois sa tâche accomplie, cela ne remplacera pas le bon vieux papier journal ! Il reste aussi quelques traces du passage des lingettes. On distingue son parcours. C'est encore plus accentué avec la buée ! Ceci dit, comme il passe plusieurs fois sur la même surface, il enlève véritablement toutes

LES ACCESSOIRES L’e.ziclean Windoro d’E.zicom Robotics est livré avec plusieurs accessoires…

EST-IL EFFICACE ?

Ce premier modèle fait un travail tout à fait acceptable, mais pas parfait. En effet, aucun bord de vitre n’est nettoyé. Mais le pire, c’est le haut… Il reste toujours environ cinq à sept centimètres encrassés. Lorsque le robot touche le haut de la vitre, il se tourne de quarante-cinq degrés. Et pendant ce mouvement, il perd quelques centimètres par rapport au haut de la vitre. Quand il part ensuite vers un des côtés, il

— Une solution nettoyante (300 ml) ; il vaut mieux éviter d’utiliser un autre produit…

— Un kit « racloir » avec six consommables (les languettes).

— Huit lingettes microfibres qui se lavent — comme toutes les lingettes de ce genre.

(Lorsque vous êtes en rupture d’un de ces accessoires indispensables, leur coût est à ajouter au budget… Pour douze lingettes et six racloirs, il faut compter 29,90 €. Et pour la solution nettoyante, 12,90 €. Allez, tous ces prix baisseront avec le temps et les ventes !)

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Les tests “J’ai eu la surprise de constater que ces aimants étaient dotés d’une grande puissance en dépit du fait que le modèle testé a été conçu pour du simple vitrage.”

Plus qu'une légère pression sur le bon bouton et le robot nettoie votre vitre. — Plus qu'à se reposer !

les saletés accumulées sur la paroi — même les plus tenaces ! De plus, si la vitre est très sale, les lingettes le sont conséquemment. Donc, au moment de retirer le robot, on a la mauvaise surprise de voir quelques déchets rester sur la vitre… (Détail important : il est nécessaire de nettoyer les roues des deux modules assez fréquemment. Si ce petit travail n’est pas fait, le module entraîneur refusera d’avancer, gêné par les saletés qu’il a accumulées lors de son précédent travail. Le module nettoyeur laissera quant à lui les traces de ses petites roues sur la vitre…)

LA FORCE DES AIMANTS J’ai eu la surprise de constater que ces aimants étaient dotés d’une grande puissance en dépit du fait que le modèle testé a été conçu pour du simple vitrage (ou du double vitrage peu épais

FICHE TECHNIQUE Consommation : moins de 25 W. Voltage : AC 110/220v et DC 15v, 1.6A. Batterie : lithium-ion pour le module 1 (11.1v 2200mAh) ; module 2 (7.4v 1800mAh). Les deux modules se chargent en même temps.

Temps de nettoyage: une bonne heure et demie.

Niveau sonore : moins de 60 dB. Les deux modules n’ont pas la même puissance sonore.

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— ce qui est le cas des carreaux de ma véranda, sur lesquels j’ai testé le Windoro). En effet, il faut faire attention, en manipulant les deux modules, de ne pas trop les approcher… Je me suis retrouvée avec une main prisonnière entre les deux et je peux vous l’avouer — ça fait mal ! De la même façon, il vaut mieux éviter de les ranger collés l’un à l’autre si vous êtes une personne de faible constitution. Il faudra faire appel à tous les muscles de vos bras pour les séparer ! Il apparaît plus facile de les ôter lorsqu’ils sont sur la fenêtre. Mais pour une personne âgée…

C’est un plaisir de pouvoir enfin voir le ciel bleu lorsque je regarde à travers mes Velux… Le Windoro les nettoie et j’en suis très heureuse !

En revanche, pas si simple à poser quand lesdits Velux se trouvent bien au-dessus de notre tête.

En outre, il faut maintenir la fenêtre à la verticale — sans cela le robot ne sait plus distinguer le haut du bas…

SIMPLE OU DOUBLE VITRAGE ?

Si comme moi vous avez à faire face à différentes épaisseurs de vitres, vous allez vous trouver devant un choix draconien pour choisir le modèle qui conviendra. En effet, il existe un modèle simple vitrage qui fonctionne avec des épaisseurs situées entre 5 et 15 mm et un modèle double vitrage (entre 16 et 28 mm). Chez moi, il n’y a que du double vitrage, mais il doit

être fin puisque ce modèle fonctionne sur les fenêtres de ma véranda ainsi que sur certains Velux. En revanche, pour les autres fenêtres, l’épaisseur constitue un obstacle. Alors, si le Windoro m’intéresse, à quoi se résoudre ?… Acheter les deux ou changer de domicile ?…

Le Windoro est malgré tout un modèle prometteur. Planète Robots ne doute pas que les prochains robots laveurs de vitres connaîtront de notables améliorations. Toutefois, si vous êtes plutôt du genre à ne jamais les nettoyer, ce nouveau robot vous satisfera amplement. Ce sera toujours mieux que rien ! Quant aux autres, s’ils ont envie de dépenser 499 € pour le tester et avoir un nouvel objet de collection dans leur demeure, ce n’est pas nous qui allons les retenir !

Pour ma part, je veux bien tester le modèle double vitrage…

■Towanda

1p ancien numeros15_Mise en page 1 16/04/12 01:02 Page1

Complétez on votre collecti

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s e u v e r s e l z e Command haitez recevoir que vous sou Numéro 8

Numéro 9

BULLETIN DE COMMANDE À DÉCOUPER OU PHOTOCOPIER ET À RETOURNER À : PLANÈTE ROBOTS - ÉDITIONS D'ACAMAR, 161, BD HENRI-SELLIER, 92150 SURESNES ❏ Je paye par chèque à l’ordre des Éditions d’ACAMAR ❏ Je désire une facture (adresse courrier électronique impérative dans ce cas)

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Je désire commander le ou les numéro(s) suivant(s) : Cochez la case correspondante ❏ n°1 - ❏ n°2 - ❏ n°3 - ❏ n°4 - ❏ n°5 - ❏ n°6 - ❏ n°7 ❏ n°8 - ❏ n°9 - ❏ n°10 - ❏ n°11 - ❏ n°12 - ❏ n°13 - ❏ n°14 Nombre de magazines cochés ...... x 5,90 € = .......... + participation aux frais d’envoi : 5 € 1 à 3 numéros commandés 10 € 4 à 6 numéros commandés 15 € 7 à 14 numéros commandés Total : ..........

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E-mail .....................................................................................

Exemple : 4 magazines cochés 4 x 5,90 € = 23,60 € + 10 € d’envoi = 33,60 € PLANETE ROBOTS N°15

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Les tests

LE TANKBOT

UN BRIN D'INTELLIGENCE DANS UN TANK…

À l'approche de l'été, les parents envoient leurs enfants jouer dehors — fi des consoles et des robots qui ne peuvent se déplacer à l’extérieur sans abîmer leurs rouages de façon irrémédiable!… Desk Pets, qui nous avait déjà proposé ses deux petits robots Skitterbot et Trekbot (voir Planète Robots n°9), revient en force avec le TankBot, un tantinet plus évolué…

Le TankBot est un petit véhicule reposant sur deux chenilles et disponible en quatre couleurs : orange, vert, bleu et noir. Il ne mesure que quelques centimètres, mais apparaît plus intelligent que nombre de robots jouets disponibles dans le commerce. Et propose trois modes de jeu, dont un parfaitement autonome. Mais avant de commencer, il faut charger sa batterie… Et pour cela, il vous faut un ordinateur ! Zut — cela commence mal : il va falloir installer des pilotes (en plus j'ai un Mac et ma petite sœur est sous Linux) ! Mais sachez en définitive que le branchement du robot sur une prise USB de votre ordinateur n’existe que pour permettre à la batterie du robot de se recharger (donc rien à installer…). Il vous est en fait loisible d’utiliser n'importe quelle prise USB délivrant du courant pour y procéder. Et quand vous branchez l'engin, il émet un petit bâillement pour montrer qu'il se repose. Enfin, à l’instant où sa batterie est pleine, il fait entendre un bruit de moteur pour indiquer qu'il est fin prêt à escalader tout ce que vous mettrez sur son passage…

BIEN DES FAÇONS DE JOUER AVEC LUI… Pour utiliser le TankBot, inutile d'avoir suivi les cours d’une école réputée de robotique… Il suffit d'avoir le manuel entre les mains pour se rappeler l'ordre des modes (et un doigt, ou quelque chose d’approchant, pour appuyer sur le petit bouton situé sur sa tête). Quand vous faites démarrer le robot,

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Avant tout, il faut recharger son robot depuis un port USB.

il s’enclenche sur le mode autonome — le plus intéressant de tous. Pour vous en convaincre, agissez comme je l’ai fait: prenez des boîtes (ou des livres) et agencez-les de manière à constituer un labyrinthe (relativement compliqué) afin que le TankBot puisse faire la preuve de son intelligence. Ensuite, placez votre robot dans l'endroit le plus reculé dudit labyrinthe et lancez-y ce nouveau Minotaure (pour corser l’affaire, mon chat — Éclair — lui a

tenu compagnie). Qu'est-ce qu’on s'amuse à notre rédaction! Une fois parti, le robot s’est baladé sans toucher un seul mur et sans tenter de sortir du dédale. Soumis à un parcours simple, il a aisément réussi le test. Et quand le parcours a été rendu plus difficile, il est encore parvenu à quitter l'ensemble des couloirs. (Il a certes enquillé des corridors déjà explorés, manifesté son mécontentement à grand renfort de bruits bizarres et demandé à mon chat

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“Une fois parti, le robot s’est baladé sans toucher un seul mur et sans tenter de sortir du dédale. Soumis à un parcours simple, il a aisément réussi le test.”

De haut en bas… La résolution de labyrinthes, le point fort du TankBot. — Amusez-vous avec quelques cartons ! — Pilotez votre robot depuis votre smartphone.

de se pousser en actionnant son klaxon…) Ce mode autonome, à lui tout seul, révèle tout l’intérêt du TankBot. Le second mode apparaît un peu moins intéressant. Le robot se déplace alors de façon aléatoire en émettant des sons suivant son « humeur » et ce que ses capteurs perçoivent.

Ses chenilles prouvent qu’il est capable de monter sur de petites marches… Mais quand j’ai mis le TankBot en route dans ce mode, j’ai subi les foudres de Towanda, dont le bureau est juste en face du mien. (En clair, le robot n'arrête pas de pétarader et adore grimper sur son clavier pendant qu'elle tape un article pour Planète Robots.

C'est à croire qu'il le fait exprès !…)

PILOTEZ LE ROBOT AVEC VOTRE SMARTPHONE !

Le troisième et dernier mode permet à l’utilisateur de prendre les commandes du robot.

Comme l’engin n'est pas livré avec une télécom-

mande, il faut se servir d’un iPhone ou d’un smartphone sous Android. (Attention, tous les appareils ne fonctionnent pas : nous avons testé l'application officielle Desk Pets, téléchargeable gratuitement depuis Google Play sur certaines tablettes et smartphones sous Android, cela sans résultat. Fonctionnent sans problème : Xperia, Milestone, LG P500, M110S, HTC Android.

Toutefois, une autre application, compatible mais non officielle, existe sur Google Play : Robo Pet. Bonne idée, la liaison sans fil n'utilise pas le WiFi ou Bluetooth — pas toujours simple à mettre en route. Il faut donc placer un module sur la

prise mini-jack de votre téléphone et ne pas couper le son de votre téléphone.) En fait, sur l'application officielle, il existe deux façons de piloter le robot : soit avec deux manettes virtuelles comme aux commandes d’un véritable tank (chacune réglant la vitesse et la direction des chenilles), soit avec les quatre directions et un bouton Stop. Robo Pet, que nous avons testée, utilise les quatre directions et le bouton Stop (l’écran est moins joli mais tout aussi efficace). À vous de choisir… Le défaut majeur de ces deux applications réside dans le fait qu'elles ne sont pas prévues pour être installées sur une carte SD. (Mon smartphone étant très limité côté mémoire, je n'ai pas pu les garder : il me faut les réinstaller à chaque fois que je veux les utiliser car elles sont trop lourdes…)

LeTankBot a été pensé, avant tout, comme un jouet de bureau… Les pauvres gratte-clavier de nos temps modernes ont bien le droit de souffler, entre deux compilations Java ou des remises de chèques à encaisser sur le compte… 530 !

Mais comme je l’ai dit plus haut, les petits robots de Desk Pets sont également propres à exciter la curiosité des enfants intéressés par les nouvelles technologies de la robotique…

■Screetch Sherman

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de plus.

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Les tests

ROBOT OU TUYAU‌ LES ROBOTS ASPIRATEURS SONT-ILS EFFICACES ?  Est-il vraiment utile de remplacer notre bon vieil aspirateur par un aspirateur autonome? Fait-il vraiment le même travail? Comment cela se passe-t-il pour les plinthes? La diffÊrence de prix entre les deux est encore bien nette, je n'ai pas envie d'investir si je dois repasser derrière lui!‌  Voilà autant de questions et de rÊflexions que nous entendons rÊgulièrement. (Les prix moyens des bons robots aspirateurs vont tout de même de 300 ₏ à 450 ₏ — contre 50 ₏ à 150 ₏ pour les aspirateurs à tuyau! Et, somme toute, c'est bien lÊgitime!‌) Nous allons tenter d'y rÊpondre à travers ce dossier.

Nous n'allons pas vous mentir, le robot ne fera jamais le même travail que vous. Il est certain qu'un objet Êvoluant seul sur un sol ne peut pas passer exactement au même endroit que le long tuyau de l’aspirateur manuel. Donc, c'est Êvident, il ne peut pas dÊpoussiÊrer les plinthes et ne peut pas non plus nettoyer les escaliers. Si vos meubles sont un peu bas, les robots actuels ne passeront pas en dessous. Et si vous oubliez d'ôter les chaises autour des tables avant son passage, il se fraiera un chemin avec difficultÊ. Lorsque l'on parle d'aspirateur autonome, l'autonomie n'est pas sous-entendue dans ce sens-là . Pour le moment, les robots aspirateurs ont besoin de votre aide!

Toutefois, l'avantage, avec un robot aspirateur, c'est qu'il peut travailler pendant votre absence et ce tous les jours si vous le souhaitez, alors qu'il est bien rare que nous passions l'aspirateur quotidiennement — même s'il existe quelques courageux!

RÊsultat: moins de poussière, de saletÊs et autres poils d'animaux qui ont tendance à voler un peu partout puis à s’entasser dans les coins! Il ne vous restera plus qu'à passer le chiffon sur vos plinthes ou un coup de balayette dans l'escalier lorsque vous ôterez les poussières de vos meubles. Ce qui est certain, c'est que ces deux objets ont encore de beaux jours devant eux.

Il faut aussi être conscient que vous aurez à vider sa poubelle de temps en temps. Et selon l'aspirateur que vous choisirez, il faudra aussi nettoyer les brosses — une bien petite tâche en comparaison du grand service qu'il vous rend et au temps libre qu'il vous apporte en cadeau!

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ROND OU CARRÉ? AVEC OU SANS BROSSES LATÉRALES? Il existe sur le marchÊ une multitude de robots aspirateurs. Certains sont ronds, d’autres à angles droits. L’un possède deux brosses latÊrales quand l’autre n’en n’a qu’une, voire pas du tout !

Une brosse centrale pour celui-ci, deux pour cet autre‌ Bref, il devient difficile de faire son choix devant la panoplie que les magasins nous offrent parfois. Heureusement, Planète Robots est là pour vous aider !

MÊfiance aussi à l’Êgard des robots aux prix trop cassÊs !

 Wouah! J’avais dÊjà vu un aspirateur autonome fonctionner. Il partait dans tous les sens, sans logique.

Mais celui-ci, rien à voir, il est super mÊthodique!!  Eh oui, les aspirateurs autonomes ont fait de beaux progrès dans leur fonctionnement. Les constructeurs sont de plus en plus nombreux à y rÊflÊchir et cela nous permet de voir une belle Êvolution dans leur efficacitÊ et leur rapiditÊ au travail.

Comme iRobot, l’un des prÊcurseurs avec la

gamme des Roomba. Ceux-ci Êvoluent de manière totalement alÊatoire sur le sol.Toutes les marques qui sont arrivÊes ensuite ont copiÊ ce mode. Nous aurions pu faire un ballet d'aspirateurs tournoyant dans tous les sens! Avec ce système, ils font un très bon boulot car ils passent souvent au même endroit, mais la rapiditÊ n'est pas au rendez-vous.

Cela dit, puisqu'ils peuvent travailler pendant notre absence, cela n'est pas très important‌ sauf si l'on doit passer de toute urgence sur un espace prÊcis!

Et c'est là que d'autres comme Samsung, Philips, E.zicom Robotics et Neato Robotics ont eu des idÊes un peu plus ingÊnieuses. Le Samsung Êtudie ainsi le plafond pour connaÎtre la surface de la pièce à nettoyer et le Neato analyse son environnement grâce à un rayon laser. L'E.ziclean REVOLUTION, quant à lui, fait tout naturellement le tour de la pièce pour en connaÎtre la configuration et travaille ensuite, comme ses congÊnères, par bandes parallèles. Conclusion: cette nouvelle gÊnÊration travaille plus vite pour le même rÊsultat car la force d'aspiration se rÊvèle suffisante pour tout ramasser en une fois. Et si vraiment vous devez passer l'aspirateur à un endroit prÊcis, mais que vous disposez de peu de temps, il suffit de poser le mangeur de miettes audit endroit et lui demander de nettoyer sur quelques mètres (mode Spot). Le travail sera fait en quelques petites minutes! Des constructeurs qui sont à notre Êcoute — que c’est chouette!‌  L’aspirateur à angles droits doit mieux passer dans les coins que les aspirateurs ronds.  Voilà une rÊflexion que j’ai parfois entendue. Et je peux vous l’af-

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“Je vous rassure tout de suite : les escaliers, l’aspirateur ne les connaĂŽt pas ! Tout comme il ne les monte pas, il ne les descend pas non plus‌â€?

Des robots aspirateurs, il en existe de toute les formes

firmer, c’est faux! Prenons l’exemple du Neato, qui ne possède pas de brosses latÊrales, peut-être pour la raison ÊvoquÊe. Même s’il longe très bien les murs, il laissera automatiquement les saletÊs sur les bords. Cela s’explique par le simple fait que la brosse centrale, aussi longue soit-elle, n’arrive pas jusqu’aux bords de l’aspirateur. Il reste donc quelques centimètres qui ne seront jamais nettoyÊs entre l’aspirateur et les murs. Je peux donc vous affirmer que la forme de l’aspirateur ne fait pas sa qualitÊ. Pour le moment, ce qui permet de retirer les miettes des coins, ce sont uniquement les brosses latÊrales.

Certains robots possèdent une brosse latÊrale alors que d'autres en ont deux. En rÊalitÊ, ces deux systèmes apparaissent tout à fait corrects. Le fait de n’en avoir qu'une ne constitue pas une tare. Ces brosses permettent de retirer les poussières le long des plinthes, des meubles et dans les angles. En rÊalitÊ, une seule brosse suffit car le robot longe les meubles et plinthes toujours du même côtÊ. Par ailleurs, lorsque le sol est lisse, la seconde brosse rÊcupère les poussières parfois ÊjectÊes par la première. De plus, les brosses latÊrales allongent la portÊe de nettoyage en rabattant les scories vers la zone d'aspiration‌  Lorsque nous avons des animaux à la maison, il ne faut surtout pas acheter un robot aspirateur car les poils bloquent les brosses!  Cette affirmation, je l’ai elle aussi entendue il y a quelques jours. Je suis bien placÊe pour savoir qu’elle est fausse car j’ai moimême un chat aux longs poils à la maison! Certes, les poils et les cheveux s’enroulent autour de la brosse, puisqu’elle est ronde. Mais votre aspirateur à tuyau, ne le nettoyez-vous pas de temps en temps? Avec cette nouvelle gÊnÊration, c’est pareil!

(Certains constructeurs comme iRobot livrent même des ustensiles de nettoyage. Imaginez un rond de serviette avec des crans, ça nettoie très bien. Et avec l’E.ziclean REVOLUTION, ôter la brosse devient un jeu d’enfant!) Attention, les poils et les cheveux trouvent aussi très bien leur place dans les axes et sont un peu plus difficiles à enlever parfois. Allez, prenez trois minutes et votre courage à deux mains, soulevez et retournez l’aspirateur.Vous verrez, même avec des animaux à la maison, rien ne l’arrête! Au contraire, votre chat aimera peutêtre jouer avec‌ Si toutefois vous prÊfÊrez ne pas vous embarrasser de cette petite tâche, le Neato XV-15 remportera alors votre suffrage. En effet, c’est le seul que je

connaisse qui propose autre chose qu’une brosse classique d’aspirateur. L’idÊe ingÊnieuse a consistÊ à les remplacer par des pales en caoutchouc. Et là , plus besoin de nettoyer la brosse de l’aspirateur.

(Peut-être les axes de temps à autre — mais vraiment peu souvent.Vider la poubelle vous prendrait plus de temps!)  Il peut vraiment travailler tout seul, sans qu’on ait à le faire dÊmarrer?  De ma part, rÊponse positive et‌ nÊgative! Car tous les robots aspirateurs travaillent seuls.Votre unique tâche consiste à dÊgager le sol. En revanche, ils ne dÊmarrent pas tous seuls.

Bien souvent, les premiers prix n’ont pas la fonction de programmation. Par consÊquent, il vous faudra appuyer sur la touche de dÊmarrage pour qu’il puisse partir au travail. Ensuite, il Êvoluera seul dans votre maison et vous pourrez vaquer à vos occupations, ou partir vous-même travailler. Avec un aspirateur programmable, vous pourrez choisir le jour et l’heure oÚ vous souhaitez qu’il dÊmarre et n’auRobot aspirateur sans brosse : mÊfiance !

rez plus à vous prÊoccuper de quoi que ce soit!‌  Pfff — j’ai vu un aspirateur autonome l’autre jour: il Êtait incapable de retrouver sa base pour se recharger!  Cela peut arriver, en effet‌ La plupart des robots aspirateurs — comme les Roomba ou les Cleanmate — retrouvent leur base grâce à une liaison infrarouge. Par consÊquent, ils longent les murs jusqu’à ce qu’ils la dÊtectent, ce qui peut demander un certain temps. Et si par hasard un obstacle se trouvait sur leur chemin, ils auraient beaucoup de mal à retrouver leur base. D’autres inspectent le foyer et mÊmorisent leur point de dÊpart. Lorsque le travail d’aspiration est terminÊ, ils retournent illico presto à leur base de chargement. Le Neato XV-15 excelle dans ce domaine.  T’as vu la hauteur de mon seuil de porte! Jamais il n’arrivera à la franchir! Et mon tapis‌  Là encore, cela dÊpend de la gamme que vous employez. La plupart n’ont aucune difficultÊ à passer un seuil de porte. En effet, ils possèdent des roues montÊes sur ressorts qui leur permettent de franchir de petites diffÊrences de hauteur. Et quant aux tapis, je n’ai jamais vu un aspirateur qui ne pouvait pas passer dessus. Un dÊtail à prÊciser cependant: si vous possÊdez un tapis à poils longs, certaines brosses latÊrales se prendront dedans, au point de bloquer l’aspirateur. La vie de la brosse latÊrale s’en trouvera aussi diminuÊe. Mais ça se change!‌  S’il travaille seul, comment fais-je pour qu’il n’aille pas dans cette pièce — vu que je n’ai pas de porte

Le Robomop n'est pas un aspirateur mais il permet de s'initier pour quelques dizaines d'euros.

pour l’arrêter?  Vous n'avez pas un gros pouf pour le bloquer? Blague à part, il existe des bornes de dÊlimitation livrÊes avec certains aspirateurs. En gÊnÊral, c'est un boÎtier alimentÊ qui envoie un rayon infrarouge à l'aspirateur, l'empêchant ainsi de passer. C'est en tout cas ce que j'avais pu voir — jusqu'à ce que je dÊcouvre l'innovation de Neato Robotics. Leur système est tout bête: un simple ruban en caoutchouc que l'on pose sur le sol va empêcher l'aspirateur de passer. Et pas besoin de changer les piles‌  Il paraÎt qu’il mange les fils!  Eh oui, cela peut arriver. Mais quelle idÊe de laisser des fils traÎner chez vous aussi! J’ai en effet vu un Roomba manger les fils les plus fins qui traÎnaient chez moi. Enfin, j’entends par là que les fils ne font que s’enrouler autour de la brosse. Il suffit donc ensuite de les dÊgager et ils retrouveront leur vie de câbles traÎnants‌ Mieux vaut donc retirer tout ce qu’il y a sur le sol pour Êviter tout incident. Cela dit, la nouvelle gÊnÊration a ÊtÊ dotÊe d’amÊliorations intÊressantes. L’E.ziclean REVOLUTION et le Neato XV-15 n’ont fait que les chatouiller!  Il ne se casse pas la margoulette quand il arrive vers l’escalier?  Je vous rassure tout de suite: les escaliers, l’aspirateur ne les connaÎt pas! Tout comme il ne les monte pas, il ne les descend pas non plus‌ Il possède un capteur de reconnaissance du vide qui l’empêche de tomber. Il prend donc immÊdiatement un autre chemin. Je n’en ai jamais vu un tomber. Cela dit, attention: l’aspirateur autonome à 60 ₏ ne possède pas cette fonction!  Pourquoi Êviter de prendre les premiers prix?  Dans le supermarchÊ qui se trouve à côtÊ de chez moi, je peux acheter un robot aspirateur à moins de 100 ₏. Il suffit d’un coup d’œil rapide pour se rendre compte que sa qualitÊ est bien en deçà de celle des robots à 250-300 ₏. Ses brosses sont faites d’une matière plastique de basse qualitÊ. J'ai dÊjà eu entre les mains des robots qui faisaient beaucoup de bruit d'aspiration sans retirer la moindre poussière du sol. Quant à la poubelle, je n’arrivais même pas à la remettre en place!

En conclusion, avant d’acheter un robot aspirateur, vÊrifiez bien qu’il dispose d’un capteur de vide et que sa confection ne laisse pas à dÊsirer (faites le test avec la poubelle‌). Pour la programmation, cela dÊpendra de votre budget. Et pour son mode de travail, sachez que certains nouveaux modèles travaillant en bandes parallèles ne sont pas plus onÊreux que d’autres ne connaissant que le mode alÊatoire!‌ ■Towanda

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Les sept modèles de la gamme Everio rÊpondent à une grande variÊtÊ de besoins et feront aussi bien le bonheur des amateurs de vidÊo(s) que celui des parents, en toutes circonstances‌ Prix : à partir de 350 ₏ WAVE, UN SOFA GONFLÉ Wave est un sofa collectif qui crÊe des interactions et incite à la rencontre dans une atmosphère ludique. Il est disponible en plusieurs tailles, dans une large gamme de couleurs et laisse libre champ à de nombreuses combinaisons. Avec ce sofa, Florence Jaffrain nous propose un voyage

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Screetch dans l’infiniment petit, une aventure initiatique au cœur de la matière: les boules enserrÊes par un filet font songer à des molÊcules d’eau liÊes par une force magnÊtique‌ En s’asseyant, en s’allongeant, en s’amÊnageant un petit nid douillet ou en s’improvisant un oreiller, on modifie sa forme: les autres utilisateurs devront s’adapter à nos amÊnagements comme nous devrons nous adapter aux leurs!

Prix : 1 100 â‚Ź

CADDYTREK, UN CHARIOT DE GOLF ROBOTISÉ Je ne pratique pas le golf, même si j'adorerais m’y essayer — mais je sais que les passionnÊs de ce sport sont bien souvent gênÊs par leur chariot.

CaddyTrek a la particularitÊ d'être un chariot de golf entièrement automatisÊ. Il peut être tÊlÊcommandÊ à distance ou — encore mieux — mis en mode automatique. Dans ce cas, il suit son maÎtre comme un chien, sur tous les types de terrains. Enfin, le robot (si on peut l’appeler comme ça‌) sait Êgalement Êviter les obstacles.

Prix : 1 200 â‚Ź

MYWAY, UNE TROTTINETTE ÉLECTRIQUE Le MyWay est une trottinette mue par lâ€˜ĂŠnergie ĂŠlectrique. Simple et pratique Ă utiliser, il apparaĂŽt très lĂŠger (12 kg) et comme il est pliable, on peut le trans-

porter aisÊment. IdÊal pour se dÊplacer dans les rues des grandes villes, il offre une autonomie de vingt-trois kilomètres.

D'un point de vue technique, il nÊcessite une charge de quatre heures et atteint une vitesse de pointe de vingt-cinq kilomètres à l’heure. Et si votre voiture est garÊe trop loin de votre rendezvous, la trottinette s’extirpe très facilement de votre coffre. Enfin, il faut savoir que le MyWay a reçu l'autorisation (du ministère des Transports) de circuler sur les voies piÊtonnes‌ Prix : 2 600 ₏

KILLER WHALE SUBMARINE, UN SOUS-MARIN DE POCHE Certes, pour vous procurer ce joujou de luxe, il va falloir dÊbourser la moitiÊ de la valeur d’un billet pour l’espace dÊlivrÊ par Virgin Galactic — mais il peut constituer un intÊressant investissement pour une entreprise de tourisme. En le contemplant, on croit reconnaÎtre le design du sous-marin en forme de requin conçu par Tryphon Tournesol dans les aventures de Tintin. Un modèle  dauphin  existe Êgalement. Ce petit sous-marin d’une tonne quatre cent cinquante et d'un peu plus de cinq mètres transporte le pilote et un passager. (Il frôle les 80 km/h en surface.)

Prix : 75 000 â‚Ź

GALILEO, UN BRAS ROBOTISÉ POUR VOTRE APPAREIL SOUS IOS Lorsque vous utilisez votre iPhone ou votre iPod touch en mode vision, si vous le posez sur la table et sortez un peu du champ, votre correspondant ne vous voit plus et ne peut alors focaliser sur un dÊtail‌ Le Galileo est nÊ de cette constatation : placez donc votre appareil sur le bras et votre correspondant pourra dÊplacer le tÊlÊphone dans toutes les directions pour voir ce qu'il veut ou surveiller quelque chose à distance, comme s’il Êtait ÊquipÊ d’une camÊra IP. De plus, ce bras robotisÊ a dÊjà ÊtÊ testÊ sur des bases de robots — comme les humanoïdes. À quand une version pour les appareils sous Android ?‌ Prix : non communiquÊ

GALAXY BEAM, UN SMARTPHONE AVEC PICOPROJECTEUR Voilà plus de quinze ans que l'on annonce l'arrivÊe d'ordinateurs minuscules munis d’un picoprojecteur en guise d'Êcran‌ C'est enfin le cas avec le Samsung Galaxy Beam ! Ce smartphone sous Android 2.3 permet en effet de partager avec ses proches photos, vidÊos ou autres contenus numÊriques en projetant simplement les fichiers stockÊs dans l’appareil sur un mur, un plafond ou n'importe quelle surface plane. Le projecteur 15 lumens du Beam dÊlivre des images contrastÊes et lumineuses, même en plein jour. Il est ainsi possible de se consacrer aux joies procurÊes par un jeu vidÊo en le projetant sur une largeur de cinquante pouces.

Prix : non communiquĂŠ

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NEWS Innovations & Concepts du futur recharger vos appareils mobiles. Bref, ce chargeur électrique n'a pas besoin de manivelle comme certaines torches, mais réclame seulement que vous vous mainteniez en vie! Courir ou… dormir sont donc deux activités propres à redonner quelques barres à votre smartphone…

Designer: Hector del Hamo

K-GLOVE, UN GANT QUI VOUS TRANSFORME EN SUPER-HÉROS La NASA et la General Motors ont collaboré une fois de plus : après avoir créé le Robonaut 2, ces deux sociétés ont mis au point un gant qui multiplie par deux la pression de la main, le K-Glove.

Conçu à l'origine pour être utilisé dans l'espace, il a tout à fait sa place sur les chaînes d'assemblage, pour faciliter le travail et réduire la fatigue. Pour le moment, le prototype pèse près d’un kilogramme, mais la réduction de son poids est à l’étude.

Designers: NASA et General Motors

U-WALL LIZARD, UN VÉHICULE REPTILIEN Ce véhicule futuriste apporte de nombreuses nouveautés technologiques, à commencer par ses roues — réellement capables de subir tous les types de terrains. Elles peuvent être pleines sur les surfaces planes — puis s'écarter en cinq pieds lorsque le sol devient plus cahoteux.

De plus, chacune d’entre elles est placée sur un bras constitué de deux axes, ce qui permet à l’U-Wall Lizard de s'adapter à n'importe quel genre de route, même — pourquoi pas? — à un tube. Il pourrait constituer la voiture ultime, pour des sports automobiles qui restent à imaginer…

Designer: Joao Paulo Lammoglia

MONOCASCO, UNE MOTO ÉLECTRIQUE AU LOOK RÉSOLUMENT RÉTRO On peut être à la fois moderne dans son concept et rétro dans son design… En effet, cet engin reprend en gros le look de la célèbre moto monocoque Ossa, que pilotait le fameux Santiago Herrero lorsqu’il trouva la mort en 1970. Malgré ses allures de grande coursière, la Monocasco n'est pas faite pour la vitesse mais plutôt pour de petites balades à vitesse modérée.

Designer: Art-Tic Team

AIRE, POUR RÉCUPERER L'ÉNERGIE PRODUITE PAR VOTRE RESPIRATION! Lorsque vous respirez, vous produisez des flux d'air — qui jusque-là n'avaient jamais été utilisés. Le designer a trouvé le moyen de récupérer cette énergie… éolienne pour

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WATCH THE FUTURE, UNE SMARTWATCH Cette montre, dont les douze petits écrans sont disposés autour de votre poignet à la manière d’un bracelet, relance l'attrait du port de cet instrument de précision, passé de mode ces dernières années. (L'heure est dorénavant lue sur l'écran du téléphone et la montre ne constitue plus qu’une sorte de bijou.) Avec ce concept, l’instrument devient intelligent et comme un prolongement du smartphone. Chaque petit écran propose une application active : les cours de la Bourse, la météo, le rythme cardiaque et — bien sûr — l'heure !…

Designer: F. Bertrand

GYMBOT, UN ROBOT COACH Maintenant que les humanoïdes parviennent à marcher et à courir, il leur est possible de nous donner des leçons en matière de sport ! Massimo Battaglia a eu l'idée de créer un robot spécialisé dans le coaching sportif. De la taille d'un humain, il vient vous motiver quand il vous découvre affalé sur votre sofa. Il part courir en votre compagnie et vous propose différents exercices — qu'il exécute en même temps. Quoi de mieux pour se mettre en train ?… Seul inconvénient : son prix, d’un montant astronomique.

Designer: Massimo Battaglia

DRONE, UNE MANETTE DE JEUX BLUETOOTH OPEN SOURCE POUR APPAREILS MOBILES Les smartphones et les tablettes ont engendré de nouvelles façons de jouer — avec les accéléromètres ou les écrans tactiles. Et si comme moi, vous appréciez toujours les jeux qui utilisent un joypad classique, les boutons virtuels qui figurent sur l'écran ne vous satisfont sûrement pas. Partant du fait que nombreux sont ceux qui détournent des manettes Wiimote et les transforment en manettes externes à la tablette, Matthew Hefferon a créé un petit joypad d’un poids très faible qui se connecte à votre appareil mobile via le WiFi. Il apporte tout le nécessaire pour se consacrer avec un grand confort à des jeux old school ou à l’émulation.

Designer: Matthew Hefferon

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vet par Cyril Dre

jeux vidéo

NEWS

SHOOT MANY ROBOTS Il va falloir, dans ce jeu, reléguer votre passion des robots au placard ! Armé de flingues et d’armes plus étranges les unes que les autres, vous allez dégommer sans pitié leurs hordes — qui se jettent sur vous…

Pour cela, en bon redneck (le beauf made in USA), vous parcourez les ÉtatsUnis dans votre camping-car et enquillez les glutes pour conserver le timing approprié… Il s’agit donc d’une parodie et elle fonctionne parfaitement : on se laisse facilement divertir par un second degré omniprésent ! Et pour que vous soyez sûr de ne pas vous prendre au sérieux (au risque de développer une « robophobie » primaire), les armes relèvent de l’hétéroclite le plus complet.

D’ailleurs — c’est la tendance actuelle en matière de jeux indépendants —, la distribution se fait uniquement par téléchargement sur le XBox Live pour la console de Microsoft ou sur le Sony Entertainment Network (SEN) pour la PS3. Plus de boîtes sympas à collectionner — et oubliez l’idée de le prêter à un ami ou à la famille (voire de le revendre) : Shoot Many Robots n’est disponible qu’en dématérialisé !

Et aussi Passé cet écueil culturel, on se rend rapidement compte que la prise en main ne se révèle pas des plus simples…

Avoir regroupé les directions des tirs et du personnage sur un seul stick n’est pas vraiment une idée lumineuse ! Mais où est donc passée la gestion des manettes de Metal Slug, qui fait historiquement référence dans cette catégorie ?…

Heureusement, c’est magnifique visuellement — un vrai dessin animé ! Alors si votre Aibo a décidé de n’en faire qu’à sa tête aujourd’hui, détendez-vous avec Shoot Many Robots plutôt que de l’envoyer valser de rage !…

Shoot Many Robots (PS3 + Sony Entertainment Network, Xbox Live, PC) Éditeur : Demiurge Studio

ARMORED CORE V

La série des Armored Core est bien connue des amateurs de robots et de jeux vidéo… Depuis ses débuts, cette saga s’acharne à vous plonger au cœur de combats qui se livrent entre mechas — ces robots géants pilotés par des êtres humains !

Armored Core V, toutefois, prend un tournant inédit en délaissant quelque peu le jeu en solo — il semble volontairement bâclé — pour se focaliser sur le game en réseau. Et comme les graphismes se révèlent un chouia décevants, on se retrouve face à un jeu très technique, à la limite du MMO (donc jouable uniquement en réseau), qui séduira principalement les passionnés et restera très obscur pour les autres ! Customiser son robot dans les moindres détails, s’allier à une équipe de quatre joueurs en ligne et élaborer des stratégies de combat complexes — il faudra un très bon niveau de jeu pour profiter pleinement de ce cinquième épisode d’Armored Core…

Armored Core V (Xbox 360, PS3) Éditeur : Bandai

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NEWS DVD, BD, livres, ciné Roman

LA FILLE AUTOmATE

À la fin du XXIe siècle, tout a changé après un grand krach énergétique : le pétrole manque cruellement, les effets secondaires des pestes génétiquement modifiées ont ravagé notre planète, le bioterrorisme est devenu une source de profits pour les entreprises et les producteurs de calories dirigent désormais le monde… Et à Bangkok (où la montée des eaux menace la cité et où les voitures n'existent quasiment plus), on utilise des éléphants génétiquement modifiés pour actionner les machines. Nous allons y suivre le parcours de divers personnages parmi lesquels figure Emiko, qui fait partie du Nouveau Peuple.

Créée comme ses semblables par les Japonais, c’est un être artificiel qui a été élevé en crèche et programmé pour satisfaire les caprices décadents d’un homme d’affaires de Kyoto. Elle tente de survivre après que son maître l’a abandonnée…

Auteurs : Paolo Bacigalupi┃Éditeur : Au Diable Vauvert┃Déjà paru

Recueil de nouvelles

LES ROBOTS SONT-ILS VRAImENT NOS AmIS ?

Dans ce recueil de nouvelles, dix auteurs s’interrogent, chacun dans un registre différent (humoristique ou inquiétant), sur l’un des thèmes majeurs abordés dans la SF — à savoir le rôle que tiendront les robots dans notre futur : seront-ils nos meilleurs amis ou nos pires ennemis ? (Chaque nouvelle est illustrée par un dessin de Céline Simoni, à qui l’on doit également celui de la couverture du livre.)

Auteurs: Antoine Lencou, Anne Goudour, Gulzar Joby, Anne Rossi, Patrick Verry, Lydie Blaizot, Lilian Bézard, Christian Fontan, Nicolas Gramain et Jennifer Flajolet-Toubas.┃Éditeur: Éditions Voy’[el]┃Déjà paru

BD

UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’AVENIR (TOmE III)

Cet épisode conclut en beauté l’adaptation en BD du best-seller éponyme écrit par Jacques Attali, qui retrace l'incroyable histoire des cinquante prochaines années. Dans cet ultime tome, les résultats des derniers tests sont formels : l’invention révolutionnaire de Paul, consistant à connecter le cerveau humain au Net, provoque des interférences. S'ajoutent à cela des vagues de catastrophes civiles liées à des pannes informatiques. De plus, ce thriller futuriste, qui rend hommage à 2001, l’odyssée de l'espace, ne se contente pas d’être riche en surprises et en rebondissements — mais nous incite aussi à réfléchir à l’avenir que nous nous construisons…

Scénariste : Jean-Pierre Pécau┃Dessinateur : Damien┃Éditeur : Delcourt┃Déjà paru

Cinéma

THE AVENGERS 3D

Après avoir suivi au cinéma, ces dernières années, les exploits des plus populaires super-héros de la Marvel (Thor, Hulk, Iron Man, Captain America…), on les retrouve enfin réunis dans The Avengers pour de nouvelles aventures. Répondant à l’appel de Nick Fury, le directeur du SHIELD, ils devront coordonner leurs pouvoirs respectifs pour empêcher le monde de basculer dans le chaos lorsque la sécurité et l’équilibre de la Terre seront menacés par un ennemi impitoyable. Avec un casting prestigieux (Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson…), de spectaculaires scènes d’action, des effets spéciaux époustouflants et la 3D, on passera forcément un excellent moment…

Scénariste et réalisateur : Joss Whedon┃Sortie : 25 avril 2012

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ciné, livres, BD, DVD

NEWS Josèphe Ghenzer

BD

DO ANDROIDS DREAm OF ELECTRIC SHEEP ? (Tome IV)

Dans ce quatrième tome de l’adaptation en BD du mythique roman éponyme de SF de Philip K. Dick, Rick Deckard découvre, peu de temps après avoir éliminé l’androïde Luba Luft, la vérité à propos de Phil Resch, le chasseur d’androïdes ultraviolent, après lui avoir fait passer (à sa demande) le test de Boneli. Affronter son coéquipier n’est toutefois pas le seul danger qui menace Deckard — dans la mesure où trois Nexus-6 courent toujours : il doit à tout prix les identifier avant qu’ils ne le tuent.

Texte : Philip K. Dick┃Scénario et dessins : Tony Parker┃Éditeur : Emmanuel Proust┃Déjà paru

DVD/BR

mONDWEST

Bien qu’un peu daté, ce film de SF (sorti en 1973) écrit et réalisé par Michael Crichton, reste une référence du genre grâce à l’interprétation magistrale de Yul Brynner — dans le rôle d’un robot qui pète les plombs… (En 1983, on suit principalement les mésaventures de deux hommes d'affaires qui ont décidé de passer quelques jours dans le parc d'attractions Delos, où ils pourront vivre une expérience unique. On leur propose de choisir l’époque — parmi trois — dans laquelle ils désirent séjourner et de se glisser dans la peau de héros mythiques.

Au cœur de décors très réalistes, ils pourront affronter divers adversaires — des robots humanoïdes plus vrais que nature, en principe bridés et munis d’armes inoffensives. Les deux héros choisissent le Far West… Mais en dépit de toutes les mesures de sécurité prises par le centre technique qui gère les robots, ces derniers se dérèglent et vont alors se montrer sans pitié à l’égard de tous les humains !…)

Disponible en DVD et Blu-Ray┃Éditeur : Aventi

DVD/BR

ROBOTROPOLIS

L’action de ce thriller de SF, tourné à Singapour, se déroule dans un avenir proche. Un groupe de journalistes se rend à New Town afin de réaliser un reportage sur sa spécificité — qui est d’être entièrement automatisée. Tous les services de la cité sont assurés par des robots — qui rendent paradisiaque la vie de ses habitants. Lorsqu’un des robots se détraque et devient un meurtrier, l'ordinateur central lance une véritable chasse aux témoins pour couvrir ce malencontreux incident. Tandis que les reporters doivent lutter pour sauver leur vie, le monde entier assiste en direct à la mise à feu et à sang de New Town…

Disponible en DVD et Blu-Ray┃Éditeur : Aventi

Animé TV

TRANSFORmERS PRImE

Depuis quelques mois, Canal J diffuse Transformers Prime, une nouvelle série animée au graphisme superbe ; les affrontements entre les robots ennemis apparaissent très spectaculaires — le tout dans une atmosphère bien plus sombre que celle des précédentes séries animées déclinées à partir de l’univers des Transformers. Et quand le machiavélique Mégatron, le leader des Decepticons, revient à la charge en menaçant une fois encore la survie de la Terre, les vaillants Autobots menés par Optimus Prime vont s’engager dans une bataille épique. Leur mission se complique lorsqu’ils rencontrent trois enfants qui sont les seuls humains à être au courant de leur existence : ils vont devoir les protéger.

Production : Hasbro┃Chaîne : Canal J

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2p cinĂŠma15_Mise en page 1 15/04/12 20:31 Page1

NEWSCINÉMA ,

EVA : ET L HOMME CREA LE ROBOT A SON IMAGE‌ Kike Maíllo : Blade Runner et les romans d’Asimov — mais pour EVA, cela a ÊtÊ Beautiful Girls, en tant que discours sur l’amour et les relations humaines.

P.R. : Avec EVA, ne pensez-vous pas que vous rÊinventez le mythe de Pinocchio ou celui du Dr Frankenstein (un crÊateur qui rêve de donner la vie à une crÊature inanimÊe avec l’intention d’en faire un être humain) ?

K.M. : Tout travail ayant trait Ă la robotique fait rĂŠfĂŠrence au mythe de Frankenstein. Personne ne peut y ĂŠchapper.

Dans EVA, le  monstre  (la crÊature) est très candide, parfois encore plus qu’un humain. Dans mon film, à côtÊ du mythe universel de Frankenstein, on trouve la fin de l’OdyssÊe : Ulysse (en l’occurrence Alex) revient chez lui en rÊclamant ce qui Êtait sien dans le passÊ (femme, enfant, maison).

Après avoir suivi des Êtudes de cinÊma à l’ESCAC (l’École supÊrieure de cinÊma et d’audiovisuel de Catalogne), Kike Maíllo a rÊalisÊ, en 1999, un premier court mÊtrage, Las cabras de Freud, avant d’entamer une carrière dans la pub. Et en 2003, il en a Êcrit et rÊalisÊ un deuxième, Los perros de Pavlov. Depuis 2000, il enseigne aussi l’Êcriture de scÊnarios et la rÊalisation

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à l’ESCAC. Enfin, en 2009, il a rÊalisÊ la sÊrie d’animation Arròs covat. EVA est son premier long mÊtrage — à propos duquel il nous a accordÊ cette interview‌ Planète Robots : Quelles sont les principales influences (en termes de SF) qui vous ont aidÊ à concevoir l’atmosphère de votre film ?

P.R. : L’aspect le plus intÊressant d’EVA, c’est qu’à l’opposÊ de certains blockbusters mettant en scène des robots (Transformers ou Terminator), qui ne sont QUE des films d’action, vous avez choisi de tourner un drame intimiste et de centrer votre histoire sur les relations entre les principaux personnages — celles du trio Alex/David/Lana, celles entre Alex et Eva, celles entre Alex et Max et le robot domestique S.I.-7 — et sur les diffÊrentes questions que se pose Alex à propos de lui-même et de son travail. Pourquoi avez-vous choisi cette façon d’aborder le sujet ?

K.M. : Hollywood nous a habituÊs à associer Êtroitement la SF avec l’action ou le thriller. Mon intÊrêt pour la SF, celle qui nous parle d’I.A., consiste à savoir comment on peut parler de la nature humaine, avec l’excuse de fabriquer des machines à notre image et qui nous ressemblent. Ce qui m’intÊresse, c’est de parler de la manière dont on Êtablit un rapport avec quelqu’un et dont on en tombe amoureux (que ce soit un humain ou une machine).

Je pense que ce mÊlange de mÊlodrame et de SF est vraiment original : c’est quelque chose de nouveau qui ne peut être fait qu’ici, en Europe.

P.R. : Quand on visionne EVA, on a parfois l’impression que l’histoire est une sorte de mÊlange entre A.I. (un androïde qui com-

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Propos recueillis par Josèphe Ghenzer Gris, le chien robot.

Alex et le prototype du robot. — Lana et Eva, en conversation téléphonique d'un nouveau genre.

P.R. : Estimez-vous que dans le futur des robots domestiques sophistiqués apporteront une solution à la solitude, de plus en plus grandissante, des humains ?

K.M. : Oui ! C’est déjà le cas. Parfois on pense que la technologie nous sépare les uns des autres, mais souvent cela remplit un vide.

mence à devenir un véritable enfant avec des émotions humaines) et I, Robot (un robot qui, après avoir acquis des émotions humaines, est accusé du meurtre de son créateur). Que pensez-vous de cela ?…

K.M. : Je crois que le centre du film, ce sont par-dessus tout les relations entre les humains. Le thème central se focalise sur Alex qui cherche ce qui nous attire — à savoir essayer de copier ce qu’Eva a en elle et ce qui la rend si authentique et charismatique.

P.R. : Combien de robots différents avezvous créés pour EVA ? Quelles sont les spécificités de chacun d’entre eux ?…

K.M. : Il existe trois principales catégories de robots. Tout d’abord, les robots pédagogiques dont se servent les étudiants à l’université et qui les aident à comprendre le comportement des machines. Ils sont typiquement reliés à des animaux (mouches, araignées, chiens, chevaux, etc.). Les robots de services sont ceux qu’on voit dans les rues, sur les routes — et qui exécutent les travaux pénibles que personne ne veut faire. Ils n’ont aucun contact avec les humains.

Enfin, les robots sociaux qui (comme leur nom le suggère) ont un contact direct avec les humains. À l’intérieur de cette famille de robots émerge une sousfamille, qui est nouvelle : celle des robots de compagnie, qui ont pour fonction de nous rendre la vie encore plus agréable.

Au total, nous avons créé environ trente différents robots.

P.R. : Comment avez-vous choisi la phrase Que vois-tu quand tu fermes les yeux? — qu’Alex prononce à chaque fois qu’il veut désactiver un robot, et pourquoi?

La jeune Lana.

K.M. : Cela figurait dans la première version du scénario. C’est une phrase poétique qui contraste avec le monde, supposé « froid », de la technologie. C’est une phrase qui nous parle des rêves.

Cette fonction, le rêve, est au-delà de la portée des robots et les met hors service.

P.R. : Pensez-vous qu’un jour les robots pourront posséder leur libre-arbitre et vraiment ressentir des émotions humaines — et non pas seulement les reproduire à l’identique comme certains prototypes sont déjà capables de le faire ?

K.M. : Dans le film, je me focalise sur l’incroyable capacité qu’a Eva de copier et de reproduire les réactions humaines. Je suis plus intéressé par le fait de voir comment on peut aimer une machine que de savoir (je n’en ai d’ailleurs aucune idée) si un jour, les robots seront capables de vraiment souffrir…

P.R. : Que vous inspirent les Trois Lois de la Robotique, inventées par Asimov ?

K.M. : J’adore Asimov parce qu’il essaye de systématiser la pensée du robot et que ses Lois sont faites pour engendrer des histoires dramatiques : l’homme subjugue les machines, séparant leurs identités en deux catégories. Cette ambivalence est parfaite pour créer des histoires. Les Trois Lois sont présentes dans EVA. En définitive, ce qu’Alex a donné à son chat et qu’il veut essayer de faire avec son nouveau projet, c’est moduler et réduire la force de la Deuxième Loi : celle de l’obéissance.

L’HISTOIRE Alex, un cybernéticien de renom, revient après dix ans d’absence dans la ville où il avait vécu une partie de sa jeunesse — car il a été rappelé par la faculté de robotique pour achever un projet mis en chantier juste avant son départ, en collaboration avec son frère David et l’une de leurs collègues, Lana, dont il était amoureux… Ce projet consistait à concevoir un enfant androïde qui aurait été le premier robot libre. Mais depuis, David et Lana ont fait leur vie ensemble et sont les heureux parents d’Eva, une fillette charismatique et plutôt mûre pour son âge. Dès leur première rencontre, une relation particulière se noue entre Alex et Eva. Et contre l'avis de Lana, Alex décide alors de prendre sa jeune nièce comme modèle et source d’inspiration pour créer son enfant androïde…

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Open your mind

Par Cyril Drevet, journaliste TV

BRANCHEZ

VOTRE MAISON SUR VOTRE VOITURE !

Non — pas d’erreur de formulation dans ce titre : Nissan vient de mettre au point une technologie qui permet d’alimenter sa maison à partir d’un modèle 100 % électrique, la Leaf ! Tout nous fut dévoilé lors d’un séminaire technologique qui s’est tenu à Tokyo…

Les ingénieurs de Nissan nous font pénétrer dans une salle de réunion des plus banales.

Néons au plafond, vidéoprojecteur géant, deux ou trois ordinateurs branchés sur le secteur et… une machine à café. Au bout de quelques minutes de présentation, l’un des directeurs de la recherche du constructeur franco-japonais annonce qu’il va déconnecter le bâtiment du réseau électrique géré par le tristement célèbre (depuis Fukushima) consortium Tepco, qui alimente la région de Tokyo. Les lumières et les équipements électroniques s’éteignent… Puis quelques secondes plus tard, tout se rallume, les ordinateurs relançant péniblement Windows.

Les ingénieurs nippons rayonnent et le directeur déclare fièrement : « Nous sommes maintenant alimentés par la Leaf que vous avez vue garée devant les locaux… » Cette scène surréaliste s’est déroulée à Opama, la plus grosse usine et le plus grand centre de recherche de Nissan, dans les faubourgs de

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“La Leaf en stocke, une fois pleinement chargée, 24. Soit de quoi assurer deux jours d’électricité à une maison ! Côté équipement, rien de très contraignant… Mais quel est donc l’intérêt d’une telle opération ?”

Principe de la recharge par induction.

Tokyo. Les constructeurs commencent à se rendre compte que la voiture 100 % électrique ne séduira qu’une faible partie des conducteurs tant son utilisation se révèle contraignante et peu adaptée à la vie de tous les jours. (Du moins tant que la technologie des batteries n’aura pas évolué fortement — et ils savent que ce n’est pas pour demain… Ni même après-demain !) Alors ils essaient, par tous les moyens, de lui trouver des utilisations annexes pour attirer un public plus large que les quelques militants écologistes fortunés qui s’intéressent à la chose… D’où cette idée surprenante : si l’on peut recharger sa voiture électrique à la maison, pourquoi ne pas faire l’inverse et utiliser l’élec-

tricité stockée dans les batteries de la Leaf quand elle ne roule pas, pour alimenter son domicile ?…

UNE FAUSSE BONNE IDÉE ?…

D’après Nissan, un foyer consomme entre 10 et 12 kW par jour et la Leaf en stocke, une fois pleinement chargée, 24. Soit de quoi assurer deux jours d’électricité à une maison ! Côté équipement, rien de très contraignant, il suffit que le chargeur spécial de la voiture soit connecté au tableau électrique du bâtiment pour assurer le transit du courant dans les deux sens (charger la voiture ou alimenter la maison).

Mais quel est donc l’intérêt d’une telle opéra-

tion ? Cela permettrait certes à Nissan de subvenir aux besoins d’un foyer en cas de coupure de courant ou pour soulager le réseau électrique aux heures de pointe. Des préoccupations à mettre en perspective avec les événements de l’année dernière au Japon, mais qui sont nettement moins pertinentes ici, en Europe — où l’alimentation en courant est globalement très stable. Et puis, problème : si vous déchargez votre voiture pour éclairer votre maison, vous n’aurez plus de jus pour rouler avec la Leaf ! Or une voiture — c’est fait pour rouler, non ? En fait, poussés par la pression des médias, les constructeurs ont été forcés d’investir massivement dans la voiture électrique en sachant pertinemment qu’il n’existait que peu de débouchés et ils tentent par tous les moyens de lui trouver un quelconque intérêt.

On ne retiendra de ce séminaire qu’une technologie prometteuse (mais pas pour l’automobile !) : la démonstration d’une recharge de la Leaf sans contact (autrement dit sans qu’elle soit branchée à la prise de courant par un câble) ; la voiture se gare sur une plaque de métal qui lui « téléporte » l’électricité comme par magie.

C’est en fait la technologie de l’induction qui permet ce miracle et l’on imagine très bien les avantages de ce système pour des objets que l’on utilise au quotidien — nos téléphones portables et autres produits nomades !… ■

La Leaf peut être rechargée par induction. — Alimentez votre maison depuis votre voiture.

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VINTAGE Les robots grand public 1975 AROK, UN ROBOT HUMANOÏDE

Arok joue les stars sur les plateaux de télévision. sur bande FM. De plus, un micro placé sur la télécommande et un haut-parleur restituaient les sons à partir de sa tête.)

Arok accompagné de son créateur dans la fameuse maison domotisée. — Dans une rue sombre, Arok pourrait faire peur…

Véritable phénomène de la fin des années 1970 aux États-Unis, le robot d'apparence humanoïde Arok fut invité sur tous les plateaux de télévision. De nombreux journaux fourmillaient de photos du robot et Ben Skora, son inventeur, fut assailli de demandes d'interviews.

Un Asimo avant l'heure ?…

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Arok atteignait une taille de deux mètres pour un poids de cent vingt-quatre kilogrammes. Il était capable de soulever jusqu'à cinquantesix kilos et pouvait se pencher à quarante-cinq degrés au niveau de la taille. (Il se déplaçait vers l'avant ou l'arrière à une vitesse maximale de 5 km/heure.) On disait même Arok capable de passer l'aspirateur, de sortir les poubelles, de servir un plateau — et même de donner une poignée de main ferme. Son nom était inspiré de celui de son créateur (inversion des lettres et suppression du s).

Sous sa carapace en aluminium, il disposait de deux batteries d'automobile de douze volts, de quinze moteurs électriques, de trente-cinq relais et de centaines de circuits intégrés. Le reste des spécifications relevait carrément du système D. Son crâne était en effet composé d'un casque de moto et d’un masque de créature de Frankenstein fait de caoutchouc — pour le visage (il recouvrait le mécanisme d'actionnement des mâchoires). Les bras

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I

PLANETE ROBOTS N°15

BEN SKORA, UN INVENTEUR AVANT-GARDISTE À son époque, Arok apparaissait comme une véritable prouesse technique. Ben Skora, un inventeur américain qui résidait à Palos Hills, dans l'Illinois, n’avait aucune formation en matière d’électronique… Un temps propriétaire d'un studio d'enregistrement, il était totalement autodidacte et se spécialisa peu à peu dans la robotique, les gadgets électroniques et l'automatisme de la maison. (Il travaillait souvent avec des pièces de rechange glanées dans des casses ou mises au rebut.) Et dès 1949, il conçut un système qui préchauffait sa voiture en période hivernale pendant qu'il en était encore à se préparer dans la chaleur de son foyer…

Sa maison, qu’il fait volontiers visiter, abrite un grand nombre de ses créations — dont un fauteuil motorisé, un distributeur de savon (en fait une main rétractable qui sort du mur à la demande), des placards qui se déplacent pour révéler un couloir menant à d'autres pièces et une piste de ski (sur le toit)!…

Screetch

d'Arok étaient constitués de tuyaux provenant d'une sécheuse et ses mains étaient habillées de gants en caoutchouc. Quant à sa structure supérieure, elle était faite principalement d’aluminium. Enfin, les batteries et le mécanisme d'entraînement, placés sur des plates-formes (dans les pieds), lui procuraient un centre de gravité très bas, ce qui lui permettait de se pencher et de soulever des poids sans basculer. (Bien évidemment, ce robot non autonome était piloté à distance par signaux radio

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