PLANÈTE
ROBOTS
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nos reporters à
robotica
JANVIER - FÉVRIER 2013 - NUMÉRO 19
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les robots s’emparent du
Futuroscope en
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LES DRONES AÉRIENS les mechas la chevauchée fantastique
L 11849 - 19 - F: 5,90 € - RD
Gadgets Livres News DVD BD
Furo un assistant multiservice
réseaux
nouVeau
neuromimétiques : D’où viennent-ils ?
Droit&robotique par maÎtre alain bensoussan
Ouverture au Public
Mercredi 20 mars Uniquement de 15h - 20h TARIF PRÉFÉRENTIEL
• 120 exposants de 15 nationalités Des applications innovantes concrètes et des robots à découvrir en live • Des conférenciers réputés qui partagent leur vision sur la robotique dans la société de demain
• Un espace de convention d’affaires pour des contacts professionnels efficaces
• NOUVEAU : « Appel à Start-Ups » avec un panel d’investisseurs High Tech
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édito
Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Josèphe Ghenzer, Mélanie Yèche, Simona D'Attanasio, Perrine Roux, Towanda, Boris Kesler, Cyril Drevet, David Leblanc, Me Alain Bensoussan, Nicolas Denis, Screetch, Sébastien Jeudy et Xavier Allart. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi directeur.artistique@planeterobots.com
Publicité : Aabam Consulting, 161, boulevard Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Tél. : 01 46 25 05 25 contact@aabam.fr © 2 013 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution
Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0413 K 90 181 Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe.
C'est au nom de toute l'équipe de Planète Robots, qui s’agrandit de numéro en numéro, que je souhaite à tous une très bonne année ! Si vous lisez cette première livraison 2013, c'est que la fin du monde n'a finalement pas eu lieu… Une très bonne nouvelle car la robotique n'a pas fini de nous étonner et nous pouvons être certains que cette nouvelle année sera encore plus impressionnante que 2012, qui fut pourtant très riche en nouveautés. Vous retrouverez cette fois la rubrique Nos lecteurs ont du talent.… Venez donc présenter votre création robotique sur le forum du magazine ! Si nous l'apprécions, soyez tous assurés que nous fournirons une petite vitrine à vos projets. Sait-on jamais : cela pourra intéresser des industriels ou tout simplement motiver du monde pour améliorer vos robots… À l’orée de ce nouveau millésime, nous pensons que les robots n'ont jamais été aussi près d’investir notre vie quotidienne. Il faut donc préparer leur arrivée et réfléchir à la manière de les inclure dans notre société. C'est pourquoi Me Alain Bensoussan est venu prêter main-forte à notre équipe afin de nous faire profiter de ses connaissances en matière juridique à travers une nouvelle rubrique qui devrait intéresser de nombreux lecteurs. Ce numéro est un peu spécial ! Nous revenons du Parc du Futuroscope où nous avons découvert la nouvelle version de l'attraction Danse avec les Robots, produite en collaboration avec le célèbre DJ Martin Solveig. Nous en avons profité pour découvrir le robot humanoïde RoboThespian, qui accueille les visiteurs du Pavillon des Robots. De plus, le Futuroscope va prochainement héberger la finale européenne du VEX Robotics World Championship. Cela nous a procuré l'occasion de présenter l'association Robot-Éducation, qui s'occupe d'organiser la compétition sur le sol français. D'autres surprises devraient surgir de ces pages. Nous espérons que ce premier numéro de la nouvelle année correspondra à vos attentes. N'hésitez pas à venir sur le forum pour en discuter !… ■Frédéric Boisdron
contact@planeterobots.com
Un tout nouveau site d’information !
Rendez vous suR www.planeteRobots.com PLANETE ROBOTS N°19
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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. Nos lecteurs ont du talent Dans cette rubrique, nous sélectionnerons les meilleurs projets de robots présentés par nos lecteurs. Proposez les vôtres sur le forum du magazine! Robotica 2012 : la vitrine de la robotique made in Italy Milan a accueilli une nouvelle édition du Salon de la robotique humanoïde et de services. Utopiales 2012 La SF sous toutes ses formes — avec Nao! Exposition Explorez Mars À la découverte de la planète rouge… Nous connaissions l'AR.Drone de Parrot. Mais il a des tas de petits copains ! Le rachat de Gostai par Aldebaran Robotics… Les développeurs du Jazz et du langage Urbi ont été repris par Aldebaran. Nous avons enquêté… En 2013, les robots sont au Futuroscope ! À l'occasion de l'inauguration de la nouvelle mouture de Danse avec les Robots, nous avons eu le droit d’expérimenter cette attraction avant tout le monde ! RoboThespian RT3: un robot né pour être acteur Le Pavillon des Robots du Futuroscope nous accueille avec un robot humanoïde… Qu'en est-il ? Robot-Éducation au Futuroscope Robot-Éducation est une association qui promeut la robotique dans l'éducation. Et le Futuroscope va accueillir la finale européenne du VEX Robotics World Championship, organisée par les bons soins de l’association.
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RENCONTRE
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Catherine Pelachaud et le projet GRETA Catherine étudie la communication corporelle pour l'appliquer à la robotique. Nous avons eu le plaisir de la rencontrer…
LES DOSSIERS
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Ariell, un nouvel humanoïde… à la française Un robot bipède français, Ariell, est développé par une jeune start-up de Limoges : Cybedroïd. FURo: « En quoi puis-je vous être utile? » Ce robot assistant multiservice va bientôt débarquer en Europe et en France grâce à ODM Technologies. SAMI: vers la commercialisation Développé au sein du CRIIF, le robot de services SAMI devrait bientôt être distribué… Des comportements pour Nao Génération Robots continue de développer des comportements pour Nao: maintenant, il ramasse les chaussettes sales! Les drones aériens — Une nouvelle façon d’explorer le monde Des avions sans pilote? Cela existe depuis pas mal de temps, finalement! Android Technics au service de la robotique russe La Russie est en plein boom robotique et la société Android Technics nous le prouve. La chevauchée fantastique des mechas Les mechas ne sont plus un fantasme de mangaka ou réservés au cinéma. Ils arrivent dans le vrai monde !
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Avalon tient bon la vague… Avalon, un sailbot — un voilier robot — mis au point par des élèves ingénieurs suisses, fait escale à Supméca Toulon… L’Institut des Systèmes intelligents et de Robotique (ISIR) Chercheurs et enseignants chercheurs travaillent d’arrachepied dans ce laboratoire de recherche pluridisciplinaire. Les robots vus par les enfants Les enfants des collèges n’appréhendent pas forcément la nature du monde dans lequel ils vont évoluer… Quand le cerveau commande la machine… Et si nous développions des interfaces directement sur le cerveau pour commander des robots à distance ? Ah — cela existe donc déjà ? Intelligence artificielle: les réseaux neuromimétiques Et si l'on tentait de reproduire artificiellement un cerveau en prenant modèle sur le vivant ?
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Gadgets et tendances à venir Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise… Actus Ciné, DVD, BD, Livres Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège! Falling Skies: l’invasion a commencé La série semble être un clone de V — mais avec des mechas en plus ! Les exploits des « éco-aventuriers » Les bateaux sont en pleine évolution et intègrent de plus en plus d'énergies propres. Concepts du futur Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers. Le futur de l'aviation Comme les bateaux, les avions évoluent… À quoi devons-nous nous attendre? Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette! Les robots traders — anges ou démons? Qui gère la Bourse aujourd'hui ? L’homme ou la machine ? Robotique juridique: les robots ont-ils une personnalité? Explorons l'aspect juridique de la robotique grâce à l’expertise de Me Alain Bensoussan. Le Toyota Mega Web Quand un concessionnaire automobile propose un véritable parc d'attractions — avec des robots partout… Le grand saut dans le vide Bref retour sur le record de Felix Baumgartner… Rubrique Vintage — Le Denby, de World of Robots Le Denby, développé dès 1982, est un robot promotionnel qui a eu son heure de gloire…
Sommaire
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NEWS janvier / février 2013
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Robots
Mon éboueur est un robot… La ville de Grand Rapids, aux États-Unis, a dévoilé un programme de collecte des déchets qui permet aux résidents de payer en fonction de la quantité relevée, plutôt que de débourser une redevance mensuelle. Jusqu'ici, les clients mettaient les sacs-poubelle sur le trottoir avec une étiquette prépayée. Maintenant, la ville se tourne vers des conteneurs de collecte, plus solides, et un camion doté d’un bras robotisé pour rendre le processus plus efficace et plus propre. Les clients peuvent choisir la taille du conteneur et le placent le long du trottoir quand il est plein. Un camion à ordures arrive alors, qui utilise un bras robotisé. (Le conducteur vide le conteneur sans quitter le camion : grâce à la lecture de puces RFID, l'ordinateur de bord vérifie qu’il appartient bien à cette adresse et débite le compte du client. La facture est de 2 $ pour un petit conteneur, de 4 $ pour le moyen et de 6 $ pour le grand. La ville table sur une réduction des coûts de 40 % et compte également favoriser ainsi le recyclage. ◗
Un robot à l'université ?… Des chercheurs japonais de l'Institut national d'informatique préparent un ordinateur à passer l'examen d'entrée de l'université de Tokyo — d'ici à 2021. L'Intelligence artificielle dudit robot « doit convertir les questions formulées en langue japonaise en équations et les résoudre via un système d'algèbre », indique Hideano Iwane, du groupe d'informatique Fujitsu, qui participe au projet. D’ailleurs l'an passé, Watson, un superordinateur d'IBM, a battu des candidats humains lors d'un jeu télévisé. Il comprend le langage parlé, en tire des indices, rassemble des informations, les analyse, établit des réponses possibles et choisit la plus probable. M. Iwane souligne qu'il est plus difficile de passer le test de l'université, composé de cinq matières (mathématiques, physique et biologie, sciences humaines, japonais et une langue étrangère). « Watson analyse les mots clés d'une question et choisit la réponse la plus probable. Pour répondre à la question d'un examen, vous devez saisir très précisément son intitulé. Or faire comprendre un texte destiné aux humains à un ordinateur n'est pas aisé. » ◗
Baxter, le premier robot pour PME « Notre but est de soutenir la renaissance de l'industrie américaine en la rendant plus compétitive », affirme le créateur de Baxter, Rodney Brooks. Ce robot pourrait accomplir cet exploit en raison de son faible coût (22 000 $), de sa flexibilité et de ses compétences, qui couvrent un large éventail d'activités de production et de manutention. Le segment visé est celui des PME mais de grandes entreprises s'y intéressent également. « Ce robot est la preuve que la robotique n'est plus une curiosité de laboratoire ou un outil réservé aux grandes entreprises. Notre pari est d'élargir le marché à la façon de l'industrie informatique quand le prix des ordinateurs a baissé et que les gens inexpérimentés ont pu les utiliser à la sortie de la boîte. » Au début, le robot ne sera agréé à la vente qu'aux États-Unis et au Canada — où le marché est « tellement grand que nous pouvons avoir une croissance explosive pendant des années avant d'aller voir ailleurs. » On espère que l'utilisation de Baxter permettra aux entreprises de rester ou de revenir aux États-Unis… (Il travaille pour 4 $ de l'heure.) ◗
Et la lumière fut ! Une Australienne a partiellement recouvré la vue grâce à un œil bionique équipé de vingtquatre électrodes ! Diane Ashworth avait subi une perte de vision sévère, mais grâce à une greffe, elle peut désormais distinguer des formes : « Tout d'un coup, je pouvais voir un petit flash : c'était incroyable. » Cet œil fournit pour le moment aux patients une vision légère (contrastes, arêtes et objets clairs ou foncés). C’est Bionic Vision Australia qui l’a développé. La prochaine étape consistera à implanter des appareils complets. L'œil finira par former des images en noir et blanc et permettra aux patients de se déplacer de façon autonome. (Les chercheurs ont déjà créé un prototype qui restaure une vision proche de la normale pour des souris aveugles.) Le chirurgien qui a dirigé la transplantation, le docteur Perry Allen, a déclaré que la procédure à suivre était simple… « L'appareil stimule électriquement la rétine et les impulsions électriques sont transmises jusqu'au cerveau. » Diane Ashworth sera la première (parmi trois patients) à essayer l'implant. ◗
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NEWS Robots janvier / février 2013 Toyota aide les personnes à mobilité réduite Toyota a dévoilé un robot aidant les personnes à mobilité réduite : le HSR, (Human Support Robot), qui peut être contrôlé via une tablette et également la porter sur la tête, permettant aux aides-soignants ou aux membres de la famille de communiquer avec son propriétaire. À la différence des autres robots de téléprésence, le HSR possède un bras et une pince, afin d’exécuter des tâches simples. Il peut ramasser des objets, sur le sol ou sur une table, grâce à son corps télescopique ; et lorsqu’on se passe de ses services, le bras se plie pour réduire le diamètre du corps à 36 cm (un plus pour manœuvrer dans les petites maisons japonaises). Il se déplace de plus à vitesse réduite pour éviter accidents et blessures. Le HSR pèse 32 kg et supporte des objets de 0,9 kg. Il est doté d’un Kinect de chez Microsoft et de caméras stéréo : il mesure ainsi la profondeur de champ et identifie les personnes et les objets. Son prix reste un mystère, mais puisque l'assurance maladie japonaise le prend en charge à 90 %, son coût restera décent pour l'utilisateur. ◗
Du nucléaire russe sur Mars Le robot Curiosity est équipé d'un instrument de mesure nucléaire, qui détecte la présence d'eau ou de minéraux hydratés dans une couche d’un mètre de profondeur. Le DAN (Dynamic Albedo of Neutrons) est constitué d'un canon à neutrons et de détecteurs… de neutrons. Ce dernier produit des réactions de fusion nucléaire dont sont issus des noyaux d'hélium et des neutrons qui sont émis vers le sol et peuvent y parcourir environ un mètre. (L'une des caractéristiques des neutrons est leur interaction avec les noyaux d'hydrogène : ils rebondissent dessus…) Ce robot peut détecter en trente minutes s'il y a de la matière hydrogénée (de l'eau) dans le sol, en quelle quantité et à quelle profondeur, avec une précision inégalée de 0,1 %. À bord de Curiosity, le générateur de neutrons est russe — conçu par l’Institut de recherches spatiales, l’All-Russia Research Institute of Automatics de Moscou et le Joint Institute for Nuclear Research de Dubna). Les scientifiques espèrent trouver de l'hydrogène sur Mars sous forme de glace et de molécules d'hydrates dans des cristaux rocheux. ◗
Un robot pour « dessiner » votre sommeil Le projet Sleep Art a permis d'illustrer les habitudes de sommeil de quarante volontaires. En effet, la chaîne d’hôtels Ibis a proposé un « Happy Few » qui consistait à tester un nouveau type de literie, connecté via quatre-vingts capteurs à un robot. Ils permettaient de collecter des données sur le sommeil des invités et d'en faire une œuvre d'art… (Les lits transmettent donc des informations à un robot doté d’un pinceau. Le bras mécanique exécute alors un dessin basé sur la température du dormeur, ses mouvements et les bruits qu’il émet. À leur réveil, les hôtes découvrent l'œuvre…) Des représentations nocturnes ont eu lieu à Paris, Berlin et Londres. Le processus a été filmé et les individus mis en mesure de suivre l'expérience via un flux sur Facebook. En outre, un tirage au sort a offert à quelques fans de Facebook la chance de voir leur sommeil retranscrit en œuvre d’art (ils en ont reçu une copie numérique). ◗
Comme des poissons — en forme — dans l'eau Des recherches ont montré que les poux du poisson provenant des fermes salmonicoles étaient préjudiciables à la migration du saumon sauvage. En effet, dans les fermes piscicoles, la mortalité peut atteindre 20 % (maladie ou blessure). Le poisson de demain pourrait bientôt être en forme et en bonne santé, non parce qu'il passera sa vie à nager dans l'océan, mais parce qu'un robot lui donnera une séance d'entraînement quotidienne dans un enclos d'aquaculture… Les piscidés qui font de l'exercice tous les jours développent évidemment moins de graisse, acquièrent un système immunitaire plus fort et se révèlent moins agressifs. Ils meurent moins de maladie ou de blessure — un véritable avantage économique ! L'idée de base : concevoir un système qui pourrait les faire nager d'une certaine façon. Mais les facteurs qui pourraient les duper sont difficiles à déterminer… La solution pourrait résider dans le poisson robot développé par M. Porfiri au NYU-Polytechnic et conçu pour diriger ses « congénères » loin des sources de pollution. ◗
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Robots
Un robot caché dans la soute Un aéroport très fréquenté, avec beaucoup de gens occupés et leurs bagages, constitue un endroit parfait pour les débuts d'une valise robotique… Elle peut vraiment y apprendre à connaître les gens et ces derniers se familiariseront alors avec les objets autonomes. Hop, la valise robot, est le fruit le l’ingéniosité de l'inventeur espagnol Rodrigo Garcia Gonzalez, qui le propose en outre comme plate-forme aux autres inventeurs. Les add-ons potentiels de cette valise semblent illimités : pourquoi ne pas l’envoyer chercher une tasse de café ou héler un taxi, par exemple ?… La valise suit son propriétaire via les signaux Bluetooth de son smartphone, grâce à trois capteurs, un microprocesseur et deux chenilles. Elle peut aussi être programmée pour suivre le personnel qui s'occupe des bagages dans les aéroports. Si le signal se perd, Hop se verrouille et envoie un message sur le téléphone de l'utilisateur. (Gonzalez espère trouver des fonds pour réunir une équipe dédiée au développement de sa création.) ◗
Ce n'est pas une imprimante — c'est une fabrique d'armes ! Cody Wilson, étudiant en droit à l'université du Texas, a lancé un projet pour la création d'un schéma d'arme à feu destiné à la production via des imprimantes 3D. Il a réuni des ingénieurs et des programmeurs et a cherché des sources de financement en s’inscrivant notamment sur le site IndieGoGo Crowdsourcing — mais l’équipe en a été chassée dès que la nature du projet fut révélée par la presse, au motif que la vente d'armes est interdite par la politique du site. Mais comme l’a affirmé Wilson, son projet ne consiste pas à vendre des armes, mais à diffuser gratuitement un schéma… Selon les spécialistes, il est légal aux États-Unis de fabriquer et d'utiliser des armes chez soi et pour son propre usage. L'arme ne doit même pas être enregistrée… (Le projet pourrait éventuellement tomber sous la loi interdisant les armes indétectables par les appareils de radiographie.) Et Wilson de poser une dernière question : « Comment les gouvernements réagiront-ils si tout citoyen a un accès quasi instantané à une arme à feu via Internet ? » ◗
Fais ce que je fais — pas ce que je dis ! Neil Dantam, du Georgia Institute of Technology d'Atlanta, et ses collègues mettent au point un système dans lequel les robots apprennent par l'exemple. Au lieu de programmer un robot pour effectuer une tâche, une démonstration suffira… Le prototype utilise une Xbox Kinect pour observer une activité humaine et la décomposer en une séquence d'actions. Ces actions sont converties en un ensemble d'instructions qui peuvent être interprétées par des robots. « Vous voulez en quelque sorte saisir les aspects importants du mouvement de l'humain et les transférer vers le robot », explique Dantam. Le système a été testé pour apprendre à un bras robotisé à assembler une structure constituée de barres en bois et de chevilles. (Un robot peut aussi apprendre à réaliser une tâche en essayant de nombreuses fois et en tenant compte de ses erreurs.) « L'une des grandes victoires de cette démonstration est que l'acte de développer des comportements de travail ne se limite plus aux experts en robotique, il devient désormais accessible à une population plus large. » ◗
Savez-vous couper les nouilles ? Pour faire face à la hausse des coûts de la main-d'œuvre, M. Runguan, un restaurateur chinois vend des milliers d’exemplaires d’un robot destiné à découper les nouilles. Il présente une série de lames qui coupent en rubans de gros morceaux de pâte et utilise également des sortes d'essuie-glaces pour les débiter rapidement, avec précision. L’inventeur a eu cette idée en travaillant dans son restaurant: « Toute la journée, je travaillais à côté d'une casserole d'eau bouillante, à la coupe des nouilles manuelle. Il faisait chaud et humide et j'ai pensé que ce serait merveilleux si je pouvais construire un robot pour le faire à ma place. » Il ajoute que, tout comme les robots remplacent les travailleurs dans les usines, « cela va certainement se produire dans les restaurants ». Cette machine coûte 2000 $ pièce, ce qui n'est pas excessif par rapport à un chef, qui revient en Chine à 4700 $ par an (trois mille exemplaires ont déjà été vendus). ◗
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NEWS Robots janvier / février 2013 HRP-2 : et maintenant, il danse !
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Le HRP-2 s'avance sur la scène de la Halle aux Grains de Toulouse. À ses côtés, le danseur Tayeb Benamara place ses bras à l'horizontale et incline ses mains. Le robot fait de même… En équilibre sur une jambe, il entame une marche en faisant bouger le haut de son corps. Il s'immobilise, on le débranche, on l'installe sur son portique et on le remet dans sa housse… Pour faire danser le robot, Tayeb Benamara s'est rendu au LAAS, où il a pris connaissance de ses possibilités. Il a alors conçu une chorégraphie, qu’il a exécutée. Un dispositif a ensuite capturé ses mouvements et après une étape de modélisation, ils ont été programmés dans l'ordinateur du robot. Le HRP-2, arrivé du Japon en 2006, cédera bientôt la place à une nouvelle génération de robots, dotés d'une peau souple capable d'amortir les chocs et possédant un système de détection et d'évitement en cas de chute. (Signalons que le projet de robot compagnon du LAAS, CA-RoboCom, a été présélectionné pour devenir un programme européen et devrait bénéficier, avec un autre projet, d'un milliard d'euros sur dix ans.) ◗
Vous allez adorer une cuillère… RoboBusiness est une conférence qui a réuni à Pittsburgh, pour son édition 2012, des industriels de la robotique du monde entier. Durant trois jours, les démonstrations de robots s'y sont succédé. Le succès de l'année est revenu à un robot très simple appelé Bestic. Il aide les handicapés à accomplir quelque chose que nous tenons pour acquis : manger… Les handicapés interviewés étaient fiers d'être indépendants et ne ressentaient pas de gêne dans le fait de recevoir l’aide d’un robot pour exécuter une tâche quotidienne. Il est rapidement devenu un peu plus qu'une machine car il avait gagné leur confiance en leur donnant de quoi se nourrir. Alan Hagman, le directeur du groupe de robotique suédois Robotdalen, a notamment déclaré : « Les Suédois ne veulent pas des robots pour prendre soin des gens, mais des robots pour aider les gens à prendre soin des gens. » Quant à Claus Risager, le responsable de la robotique au Danish Technological Institute, il a cité les deux mille six cent cinquante-sept handicapés du Danemark qui pourraient bénéficier du Bestic. (Chaque robot coûte 4 000 $ et le retour sur investissement est réalisé en seulement deux cent douze jours…) ◗
Vous rouliez — marchez maintenant ! À l'Institut de technologie de Chiba, un groupe de chercheurs dirigé par Shuro Nakajima a mis au point un fauteuil roulant robotisé qui peut monter des marches. Il exécute toute une variété de manœuvres et de mouvements à l'aide de ses quatre roues motrices et de ses cinq axes. Normalement, il roule sur ses roues, mais s'il rencontre un fossé ou un escalier, il se montre capable de franchir l'obstacle en utilisant lesdites roues comme des jambes. (L'utilisateur doit juste guider le fauteuil avec une manette.) Quant aux « pieds » du robot, ils comprennent des capteurs qui détectent la présence d'un obstacle, sa surface, sa hauteur ou sa profondeur. Le fauteuil roulant robotisé évalue alors la configuration du terrain et se règle en conséquence pour que le siège reste à niveau lors du déplacement. Il peut aussi éclairer ses roues et des stabilisateurs sont présents à droite et à gauche pour lui permettre de tourner sur lui-même. « Pour l'instant, il s'agit d'un prototype, explique Shuro Nakajima. Dans la phase suivante, nous allons le faire essayer à une large variété de personnes. » ◗
Le Canada à l'assaut de l'espace L'Agence spatiale canadienne a dévoilé une flotte d'une demi-douzaine de robots mobiles — les précurseurs des véhicules qui pourraient explorer la Lune ou Mars. Ces astromobiles arrivent à la hauteur du genou, peuvent travailler côte à côte et aider les astronautes à creuser ou à dépister de petits espaces comme des grottes. L'agence a aussi présenté un modèle de robot plus gros : une version à six roues destinée à l'exploration. Ce modèle peut être adapté pour permettre aux astronautes de se déplacer. (Les versions finales seront prêtes dans huit ans.) La NASA frappe déjà à la porte de l’ASC pour utiliser ces appareils car le Canada développe depuis longtemps des technologies destinées à l'industrie minière, qui pourraient se révéler utiles en matière d’exploration spatiale. (Une grande partie des activités prévues sur la Lune et sur Mars sont liées à la géologie et aux mines.) ◗ PLANETE ROBOTS N°19
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Robots
Jobs, Zuckerberg, Cameron et Nahum Bertin Nahum, le président de Medtech, a été classé quatrième entrepreneur le plus innovant au monde par le magazine scientifique Discovery Series, derrière Steve Jobs, Mark Zuckerberg et James Cameron… Parmi les critères de sélection figure l’obligation pour l’entrepreneur d’apporter une innovation révolutionnaire qui améliorera la vie des gens. M. Nahum a étudié à l'Institut national des sciences appliquées (INSA): « J'ai participé à la conception d'un logiciel de détection des lésions crâniennes. Ce sentiment d'utilité m'a donné envie de consacrer ma carrière aux patients, du côté des techniciens. » En 2002, il a donc créé Medtech et s’est lancé dans le développement d'un robot chirurgien du genou. Il a vendu ensuite son portefeuille de brevets pour développer Rosa, un robot commercialisé en 2009, qui assiste les chirurgiens lors des opérations portant sur le cerveau. Sept hôpitaux français (et une quinzaine dans le monde) l'emploient. « Ce classement est une forme de reconnaissance. Comme beaucoup d'entreprises innovantes, nous souffrons d’un manque de reconnaissance en France : il faut passer par l'étranger. » ◗
Et l'Homme… créa le robot C'est l’intitulé d'une nouvelle exposition du Conservatoire national des Arts et Métiers de Paris. Jusqu'au 3 mars 2013, elle permettra de faire un état des lieux de la robotique et de revenir sur les histoires mêlées de l’Homme et de la machine… Miroir et prolongement de l’Homme, le robot est perçu de manière ambiguë, entre attraction et répulsion. Pourtant, désireux depuis toujours d’imiter ou de recréer le vivant, il travaille depuis des siècles à construire des « machines automatiques » et des substituts de lui-même. Aujourd’hui omniprésents dans l’industrie, les robots remplacent également les humains dans des conditions extrêmes, l’assistent dans son quotidien ou encore le divertissent. Enfin, c’est lorsqu’ils réparent l’Homme et l’augmentent qu’ils étonnent et suscitent le plus de méfiance. Désormais de plus en plus innovants, et utilisés de manière collective pour optimiser leurs potentialités, ils investissent le corps humain — amorçant ainsi un changement de nos paramètres culturels et réveillant de vieux fantasmes ◗
Un concours à faire peur ! Le 25 octobre dernier s'est déroulé le Défi GEii (Génie électrique et Informatique industrielle) 2012. Ce concours a réuni vingt-six groupes d'étudiants de première année issus de douze IUT français. Le sujet a été mis en ligne à 16 heures et les participants disposaient de six heures pour présenter leur travail, réalisé à l'aide d'une boîte Lego Mindstorms NXT Education 9797. (Un sujet effrayant mais propre à la période d’Halloween : un robot nommé Frankenbot, enterré par son propriétaire, revient à la vie. Il doit lancer un cri de guerre puis trouver son chemin en zigzaguant au milieu des tombes pour sortir du cimetière. Entre lesdites tombes sont positionnés des zombis qu’il faut décapiter. La nécropole est entourée d'un fossé et comporte une seule sortie. Et Frankenbot doit concevoir qu'il lui faut se placer au centre du lieu, déclencher le compte à rebours et enfin fuir pour éviter une explosion.) Pour mieux appréhender la chose, nous vous conseillons de vous rendre sur le site pour admirer le résultat (http://www.definxt.com/"www.definxt.com). ◗
NextGen en approche General Atomics Aeronautical Systems, une entreprise qui fabrique des drones, des radars et des systèmes de surveillance, a annoncé la réussite d'une « surveillance automatique en mode diffusion » — ADS-B — pour son Predator APR-B. Son but : démontrer que le drone peut voler en sécurité dans l'espace aérien. Pendant l'essai, le drone en a détecté un autre équipé du même matériel et l'a affiché sur un écran de la station de contrôle. Parallèlement, il a notifié à son partenaire et à la surveillance aérienne sa position et sa vitesse. Le système ADS-B, basé sur le GPS, constitue la pierre angulaire du projet de la FAA (Federal Aviation Administration) — nommé NextGen — de gestion du trafic aérien. Il vise à passer d'un système basé au sol à un système satellitaire qui simplifierait la logistique du trafic aérien et améliorerait la marge de sécurité des avions. La FAA exige que les avions qui volent au-dessus de dix mille pieds ou autour des grands aéroports soient équipés de l'ADS-B en 2020. L'étape suivante consistera à en assurer l'interopérabilité (avec l'ensemble du trafic aérien et sa réglementation). ◗
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NEWS Robots janvier / février 2013 La vaisselle — enfin ! Des chercheurs de l'Institut coréen des sciences et technologies et du Center for Intelligent Robotics ont fait la démonstration de leur robot de service ménager, le CIROS. Il se montre capable de reconnaître des objets communs comme des appareils électroménagers et peut se déplacer intelligemment. La tête du robot contient des caméras stéréoscopiques et un capteur IR3D qu'il utilise pour reconnaître les objets. La reconnaissance de la parole est possible grâce à un réseau de microphones. Le CIROS mesure 160 cm, pèse 150 kg et se déplace dans tous les sens grâce à sa base placée sur roues. Il peut détecter et éviter les obstacles grâce à des télémètres lasers et six capteurs à ultrasons. Et ses mains peuvent manier toute une variété d'objets et d'outils. (Les versions antérieures versaient de la boisson dans des verres, qu’ils plaçaient sur un plateau avant de les distribuer. Le CIROS, lui, peut maintenant charger et décharger un lave-vaisselle. Les chercheurs veulent à terme construire un robot qui effectuera toutes les étapes nécessaires pour servir un repas. Ce ne sera pas une réalité avant plusieurs années…) ◗
Vous serez la tête et ils seront les bras Une paire supplémentaire de bras pour travailler, ça vous dirait ?… Ces bras semiautonomes s'étendent à partir des hanches et sont attachés à un sac à dos qui contient le circuit de commande. Le prototype est l'œuvre de Federico Parietti et Harry Asada, du MIT. Les premières utilisations consisteront à aider les travailleurs en usine et ceux qui réalisent des travaux difficiles. Les chercheurs ont conçu ces bras pour qu’ils puissent apprendre et anticiper ce que leur utilisateur désire. Pour cela, les algorithmes qui les gèrent sont conçus pour effectuer des tâches spécifiques. Et pour leur apprendre à les exécuter, une caméra a filmé un couple de travailleurs s’entraidant pour fixer une plaque de métal (par exemple). L'appareil mesure alors la distance qui existe entre les outils et la plaque et enregistre les informations, qui proviennent de capteurs placés sur le corps des travailleurs. Les bras robotiques calculent alors ce qu’il faut faire pour saisir la plaque et définir la force à appliquer. Ils peuvent alors aider un ouvrier seul à tenir la perceuse et la plaque à fixer… ◗
Un « cyberœuf » pour étudier le comportement des cygnes L'attitude des cygnes lors de la nidification intrigue énormément les ornithologues. En effet, la femelle pond de quatre à dix œufs à en deux jours — mais tous éclosent bizarrement en même temps. Pour tenter de résoudre ce mystère de la nature, le docteur Stephen Ellwood, qui travaille dans l'unité de recherche sur la conservation de la vie sauvage de l’université d’Oxford, a fait appel à Andrew Markham. Ce dernier a mis au point une sorte d’œuf informatisé qui permettra d'étudier de près le comportement des cygnes de l'Abbotsbury Swannery (l'unique colonie de cygnes du monde en nidification contrôlée), située dans le Dorset), lors de la couvaison et de l'éclosion de leurs œufs sans que cela les perturbe. Après avoir découpé le haut d'un œuf non éclos avec une scie en diamant puis l'avoir nettoyé, il y intègre un ordinateur miniaturisé qui utilise une technologie de type téléphonie mobile pour étudier les mouvements des anatidés. Des analyses sur leur comportement sont ainsi menées grâce aux mesures des températures relevées par le « cyberœuf ». (Elles sont enregistrées huit fois par seconde et transmises à une station située à proximité.) ◗
Le fruit de l’alliance entre Parrot et SenseFly Le récent rachat de SenseFly par Parrot a donné naissance à l’eBee, un drone au look futuriste destiné au grand public. Avec son envergure de 96 cm et son poids de 630 g, il est suffisamment léger pour être lancé à la main et comme ses ailes sont démontables, il est aussi facilement transportable. Ses batteries au lithium lui fournissent une autonomie de quarante-cinq minutes au cours desquelles il peut voler de façon autonome à une vitesse allant de 36 à 57 km/h. Son appareil photo 16 MP embarqué permet de prendre des images en très haute résolution, allant de 3 à 30 cm par pixel, et de cartographier une zone allant de 1,5 à 10 km² en un seul vol — en fonction de la résolution de l’image configurée et de son altitude. Il est fourni avec deux logiciels, l’eMotion 2 (qui sert à planifier, simuler, surveiller et contrôler sa trajectoire aussi bien avant que pendant le vol) et le Postflight Terra 3D (utilisé pour rassembler les données collectées pendant le vol et à modéliser le terrain survolé sur une carte en 3D). Enfin, l’eBee peut soit être préprogrammé pour se poser dans un espace dégagé, soit atterrir en mode de pilotage automatique grâce à ses capteurs. Ses applications sont multiples : surveillance, planification urbaine, gestion des accidents et des incendies, photographie… Sa commercialisation est prévue à grande échelle pour le début de 2013. ◗
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Une nouvelle génération de robots Le Golem Krang est un nouveau type de robot humanoïde qui a été élaboré, en collaboration avec Schunk Inc., par une équipe de chercheurs dirigée par Mike Stilman ; elle travaille au Laboratoire de robotique humanoïde du Georgia Institute of Technology. Constitué d’un torse et de deux bras, ce robot est monté sur deux roues qui assurent son équilibre grâce à un système de stabilisation gyroscopique. Il peut se déployer de façon autonome pour passer d’une configuration compacte de 50 cm à 1,50 m de hauteur en configuration dynamique. Et se révèle capable de soulever environ 50 kg tout en étant confiné dans un espace restreint. Doté d’un algorithme spécifique, ICARE, il est en mesure d’utiliser des objets de son environnement afin d’accomplir tout seul des tâches complexes. Avec la subvention de 900 000 $ (sur trois ans) allouée par le département de recherche de la marine américaine, Mike Stilman et ses collaborateurs vont pouvoir faire avancer leur projet plus rapidement. À terme, leur objectif est de créer des robots dotés de capacités cognitives qui leur permettront d’identifier un objet dans une pièce, de déterminer sa fonction et de s’en servir pour accomplir des actions — comme celles de secourir et d’assister les soldats sur le terrain. ◗
L’exploration robotique de Mars reste une priorité pour la NASA Forte du succès du travail déjà effectué par Curiosity depuis qu’il s’est posé sur Mars en août dernier, la NASA a d’ores et déjà programmé deux nouvelles missions à destination de la planète rouge. C’est ainsi que seront lancés en 2013 l’orbiteur Maven — un satellite conçu pour étudier l’atmosphère martienne —, puis en mars 2016 le lander InSight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport). Après son atterrissage, prévu pour septembre 2016, la mission d’InSight, qui devrait durer une année martienne (soit deux années terrestres), consistera à forer le sol profond de la planète rouge pour découvrir la manière dont elle s’est formée, pour quelles raisons elle a évolué de façon si différente de la Terre et la raison pour laquelle sa surface n'est pas composée de plaques tectoniques mouvantes. Cette mission devra aussi déterminer si le cœur de Mars est solide ou liquide, ce qui aidera les scientifiques à mieux comprendre comment les planètes rocheuses se constituent et évoluent. L’InSight sera conçu et fabriqué au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de Pasadena pour 425 m$ (2,5 Md$ pour Curiosity). Par ailleurs, les agences spatiales française (CNES) et allemande (DRL) fourniront deux de ses quatre instruments. Le CNES concevra le SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure), qui mesurera les mouvements sismiques de l’intérieur de la planète et la DRL mettra au point le HP3 (Heat Flow and Physical Properties Package), chargé de mesurer la température dans les profondeurs du sol martien, jusqu’à cinq mètres. ◗
Un robot qui fait office d’auxiliaire de vie auprès des seniors Conçu et développé par la Fondation Smart Homes (Pays-Bas) dans le cadre du projet CompanionAble, Hector est un robot qui a pour fonction d’aider au quotidien les personnes âgées souffrant d’un handicap mental comme la maladie d’Alzheimer. Il prend soin d’elles en leur faisant diverses suggestions et en formulant des encouragements à leur adresse pour les empêcher de « s’oublier » sur les plans physique, cognitif et social. On peut le programmer de façon qu’il leur rappelle leurs prises de médicaments, la liste des courses à faire ou encore de téléphoner à une connaissance. Il leur propose aussi des activités physiques (faire une promenade, prendre le frais dans le jardin). Capable de répondre aux sollicitations verbales, il sait détecter les chutes et contacter un membre de la famille en cas de besoin. Depuis le lancement de sa première version, il y a de cela quatre ans, de nombreux tests en environnement réel ont été effectués et ont prouvé que les personnes âgées ayant été mises en contact avec ce robot l’ont bien accepté — et même trouvé utile… ◗
Le naissance du cluster Robotics Place en Midi-Pyrénées Les acteurs de la robotique de la région Midi-Pyrénées — entreprises, laboratoires de recherche et écoles — sont désormais regroupés au sein du cluster Robotics Place. Il comporte trois commissions : Innovation et Formation, Développement économique et international, Communication et Événementiel. Les acteurs institutionnels régionaux et étatiques sont impliqués dans le conseil d’administration du cluster, démontrant ainsi la synergie qui existe dans la région pour développer son activité robotique et la positionner parmi les leaders français du secteur. Aujourd’hui fort d’une trentaine de membres (de la start-up à l’entreprise multinationale) intéressant tous les domaines de la robotique (robotique de services, robotique industrielle, robotique militaire, drones…), Robotics Place dispose du potentiel nécessaire pour regrouper les cent vingt entreprises et les dix-sept laboratoires qui ont été identifiés dans le cadre d’une étude sectorielle commandée par Midi-Pyrénées Innovation. À n’en pas douter, il faudra compter sur cette région dans le secteur de la robotique en France ! ◗
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Pages réalisées par Nicolas Denis
E-Slavus — un projet de start-up dans la robotique de services professionnelle — recherche collaborateurs… Encore une start-up française de robotique de services en pleine création ! Afin de faire profiter tout le monde des bénéfices de la navigation autonome et du traitement d'image, la société E-Slavus souhaite automatiser les véhicules d'entretien (extérieur comme intérieur). Les espaces verts semblent être leur priorité et ils cherchent à recruter des talents souhaitant faire partie de l'aventure ! De nombreux défis seront à relever mais en cas de succès, les bénéfices seront probablement très importants… Alors si vous disposez de compétences certaines en robotique, en navigation autonome et en SLAM — et que vous souhaitez vous investir dans la fondation d'une start-up prospère —, n'hésitez pas à la contacter. ◗ (mailto : info@eslavus.com"info@eslavus.com).
Une aide précieuse pour les viticulteurs Conçu par la société française Wall-Ye, spécialisée dans l'édition de logiciels de cartographie et de traçabilité comme dans le développement de logiciels pour le monde vitivinicole, le V.I.N. (Vigne Intelligence Naturelle) est un petit robot de 50 cm de haut qui se déplace sur quatre roues. Il est aussi doté de deux bras — avec des sécateurs à la place des mains, qui lui permettent de tailler en totale autonomie environ six cents pieds de vigne par jour. Sa tablette tactile, qui lui sert de « cerveau », ses six webcams (avec lesquelles il observe son environnement) et un GPS l’autorisent aussi bien à se repérer sur le terrain qu’à collecter diverses données sur la santé des vignes et du sol. Les exploitants disposent ainsi d'un relevé d'une précision inégalée pour surveiller leur domaine et suivre l'évolution de leurs vignobles sur ordinateur. Et le V.I.N. ne s’occupe seulement de la taille: il sait aussi procéder à l’épamprage — et au nettoyage du sol au pied des ceps. Même si son prix de vente (25000 €) reste élevé, il devrait permettre aux viticulteurs de faire des économies dans la mesure où la taille des pieds de vigne est une tâche hivernale particulièrement ingrate (qui n'a jamais pu être mécanisée) et que le recrutement saisonnier se révèle très difficile. (Le V.I.N. n’est toutefois pas unique en son genre puisque des robots similaires sont en cours de développement aussi bien en Californie qu’en Nouvelle-Zélande…) ◗
Nao participe au Vendée Globe ! Le petit humanoïde a décidément le don d’ubiquité et participe en ce moment au Vendée Globe, « l’Everest de la mer ». Nao fait effectivement équipe avec Tanguy de Lamotte sur le bateau Initiatives-Cœur, parti pour un tour du monde d'environ trois mois. D'après la petite histoire racontée au fil des vidéos, Nao serait arrivé à bord en tant que passager clandestin et aurait révélé sa présence au bout de quelques jours… Il est en fait là pour aider le Fond’Actions Initiatives-Cœur à récolter des fonds afin de financer des opérations de chirurgie cardiaque pour les enfants. Quelques vidéos humoristiques nous montrent d’ailleurs Nao qui parle de son passage de la ligne et de son mal de mer ! Tanguy y répond également à des questions du type : « Qu'est-ce que le Pot au noir ? » ◗
Honda crée un nouveau robot Après que Toyota a sorti un robot de services à la personne, le Partner HSR, issu de la technologie robotique déployée sur les humanoïdes Partner, Honda suit le mouvement et propose l’HEARBO (HEARingroBOt). Pour le moment, cette déclinaison de la série Asimo est surtout présentée comme un robot à l’ouïe fine… Il se révèle en effet capable de suivre quatre sources sonores simultanément grâce à huit micros implantés dans la tête. (N’oublions pas qu’Asimo possédait déjà des aptitudes assez proches.) Il semble que la société Honda destine principalement l’HEARBO à l'étude des technologies de reconnaissance vocale — même s’il présente toutes les capacités physiques d'un bon robot d'assistance à la personne avec ses deux bras… ◗
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NOS LECTEURS ont du talents ! Voici le deuxième chapitre de cette rubrique dédiée à nos lecteurs. Nous y présentons quelques-unes des créations que vous nous avez soumises sur le forum de Planète Robots. Nous en avons sélectionné seulement deux… À vrai dire, d'autres robots avaient été distingués — mais nos sollicitations sont restés vaines ! Forumeurs, surveillez donc votre BAL ! Si vous aussi, vous avez développé un robot dans votre garage, parlez-en donc sur le forum : nous nous ferons un plaisir de vous publier…
GEEROS (Nicolas Gachadois) « Geeros (www.geeros.com) est un robot gyropode (il tient en équilibre sur deux roues) destiné au monde de l'éducation et aux passionnés de robotique. C'est un concentré de technologie qui intègre une carte microcontrôleur compatible Arduino et une IMU (centrale inertielle avec un accéléromètre trois axes et un gyroscope trois axes) pour le contrôle de verticalité. La motorisation est assurée par deux moteurs à courant continu avec codeur incrémental associé, pour une mesure précise des positions et vitesses. Geeros existe en trois versions… — Erectus. C'est la version de base, capable de suivre des trajectoires programmées ou des lignes grâce à des capteurs optiques situés sous le robot. — WiFi. Il possède en plus une carte Linux embarquée pour piloter le gyropode
depuis un ordinateur ou un smartphone. Il est également possible de faire de la télémétrie de données pour afficher en temps réel sur son écran d'ordinateur des données mesurées sur le robot. — Lynx. C'est la version la plus complète, avec webcam orientable dans le plan vertical. Elle permet de faire de la transmission vidéo en temps réel via la liaison WiFi. Geeros est un robot de développement spectaculaire qui se distingue par son ouverture : le programme de la carte Arduino est modifiable et la carte Linux est accessible en ligne de commande. Il est même possible de modifier le matériel (remplacer la carte WiFi par une Raspberry Pi, par exemple) et d'y ajouter ses propres capteurs pour donner libre cours à son imagination !… » ◗
MAXIMUS (Joffrey Kriegel) « Maximus est un robot autonome, créé afin de participer à la Coupe de France de Robotique 2011. La coque et la base du robot sont faites à partir de plaques d’aluminium. Deux moteurs, de 7kg.cm de couple, à courant continu sont utilisés en différentiel pour la propulsion afin de permettre d’effectuer des rotations sur soi. (Une pince faite de deux servomoteurs de 9kg.cm de couple permettait de prendre les pions trouvés sur la table.) Afin de pouvoir empiler les pions, un ascenseur a aussi été ajouté au robot.
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L’électronique du robot se base dans un premier temps sur une Arduino Mega associée à un contrôleur de moteur (RoboClaw). Grâce à ses quatre ports série, l’Arduino va alors pouvoir communiquer avec le contrôleur de moteurs de propulsion, un module LCD/boutons poussoirs afin de créer une interface avec l’homme, un module XBee pour le debug et un lecteur de codes-barres. Au niveau des capteurs, le robot est doté de deux encodeurs en quadrature, indépendants des roues motrices, permettant ainsi de détecter les dérapages. On retrouve aussi un ultrason sur le mât du robot, (permettant de détecter l’adversaire), deux capteurs infrarouges de distance pour détecter aussi l’adversaire, divers microswitches (à l’avant pour détecter les pions, à l’arrière pour recaler le robot, à la fin de la course de l’ascenseur) et un lecteur de codes-barres. L’Arduino Mega est le seul élément programmable du robot, c’est donc dedans que l’on trouvera d’un côté l’asservissement et de l’autre l’intelligence. Le fonctionnement du robot a été plus que correct durant la Coupe de France, avec une place de sixième (sur cent soixantedix équipes) à la fin des cinq tours de qualification et une élimination en huitièmes de finale… » ◗
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LA VITRINE DE LA ROBOTIQUE MADE IN ITALY Pour la deuxième année consécutive, le Salon de la robotique, humanoïde et de services (toujours plus riche et plus international) avait ouvert ses portes à Milan (du 7 au 9 novembre 2012). En pleine crise économique, l'Italie y a fait preuve d’un dynamisme époustouflant et d’une rare inventivité. Planète Robots vous dit tout… Une trentaine d’entreprises high-tech et une quinzaine de laboratoires de recherche faisaient partie des soixante-six exposants (dont cinquante-six étaient italiens) qui avaient investi les 4 400 m2 du très moderne Centre des congrès de Fiera Milano Rho à Milan, pour la deuxième édition de Robotica, la version italienne d’INNOROBO. Le pourcentage des exposants étrangers ayant dépassé les 15 %, Robotica pouvait officiellement — selon la réglementation communau-
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taire — être appelé salon international (grâce à la présence du Royaume-Uni, de la France, du Japon, de la Russie, de la Suisse et de la Pologne). Six mille trois cents visiteurs se sont promenés dans les allées du Pavillon 8 et ont assisté aux nombreuses conférences proposées. La cité milanaise s’est transformée en un lieu consacré à la robotique pendant une semaine (cf. les multiples manifestations organisées dans la ville — projection de films et séminaires divers…). Une
belle réussite pour les organisateurs qui ont vu leurs efforts récompensés ! VARIÉTÉ ET PROFUSION L'exosquelette d’Ekso Bionics pour paraplégiques et hémiplégiques figurait parmi les vedettes du salon qui attiraient le plus de public et de curieux. Il s’agit du seul produit actuellement commercialisé capable de traiter les deux pathologies. Doté d’une connexion via GSM, d’une interface de
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“Les Français ont aussi contribué à donner au salon sa dimension internationale. Aldebaran Robotics était bien évidemment présente avec Nao, toujours très apprécié.”
En haut de gauche à droite : L'humanoïde iCub avec sa célèbre démo de la balle. — L'exosquelette d'Ekso Bionics permet aux paraplégiques de marcher ! — En dessous : Emox avec sa nouvelle coque.
Fiera Milano Rho, où a eu lieu l'édition 2012 de Robotica.
contrôle à distance, de quatre heures d'autonomie, pesant 28 kg et vendu 140000 €, l’Ekso est adaptable (morphologie, vitesse et longueur de pas). Ekso Bionics, dont la maison mère est située à Berkeley (Californie), a déjà vendu en 2012 une trentaine d'exemplaires de son bijou technologique (une dizaine en Europe). Les Français ont aussi contribué à donner au salon sa dimension internationale. Aldebaran Robotics était bien évidemment présente avec Nao, toujours très apprécié. Sinon, Ubi France avait financé la participation des jeunes entreprises Awabot et Cybedroïd. Cette dernière présentait l'humanoïde Ariell pour la première fois dans un salon (et nous aurons certainement l'occasion de l’admirer à INNOROBO 2013). Avec ses trente degrés de liberté, ce robot s’im-
pose comme le premier humanoïde low cost et modulaire destiné aux activités de recherche et aux passionnés de robotique. Les produits existants, comme les humanoïdes de KAIST (Corée du Sud), restent en effet très coûteux et donc inaccessibles pour beaucoup de laboratoires et de centres de recherche. (Le prix cible de Cybedroïd se situe entre dix et douze mille euros.) Dans le stand d’à côté, le petit robot mobile Emox, d’Awabot, se promenait sur son plateau en affichant un comportement très sympathique — capable qu’il était en effet de détecter la présence et les humeurs de ses interlocuteurs. (Il peut d’ailleurs en exprimer lui-même. À noter
un travail remarquable du point de vue logiciel, qui lui procure une allure comparable à celle d’Aibo — le robot chien de Sony). Un deuxième humanoïde, l’iCub version IIT (Istituto Italiano di Tecnologia), était la véritable mascotte du salon. Ce petit enfant robot qui fait le tour des manifestations depuis quelque temps (nous l’avions vu lors des deux dernières éditions d’INNOROBO) ne cesse de « grandir ». Nous avons pu admirer ses nouvelles jambes — qui lui permettent enfin de se relever et de passer de l’ambulation à quatre pattes à la bipédie. Il reste à le programmer (l’affaire est en cours) et les premiers résultats devraient être visibles aux alentours de mars-avril 2013. (L’iCub a aussi
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VITRINE DE LA ROBOTIQUE MADE IN ITALY Domestici proposait des kits de robotique, bénéficiant d’une documentation open source, à des prix défiant toute concurrence. Leur produit phare était le Leo-Wi Rover 5, qui intègre une base mobile Dagu Rover 5, une Arduino Leonardo, un système sans fil Wirc avec webcam Logitech, plus la mécanique de montage, pour 279 €. (Il se trouve disponible à la vente sur le site de Robot Domestici depuis octobre 2012; la société en a vendu une dizaine dès le premier mois.)
En haut : Notre Nao national pose avec des robots Robovie de VStone. À droite Le système Mo.Di.Bot reprend les technologies de Robosoft et de Schunk.
été habillé d'une peau très sensible, issue de la technologie des écrans tactiles, qui rend ses mouvements très souples, même quand ses bras heurtent un obstacle lors de l'accomplissement d'un geste. Moins visible — toujours dans le dessein d’ajouter de la souplesse —, son cou a subi un relooking: trois moteurs en parallèle et non plus en série lui procurent la faculté de mieux relever la tête quand il se déplace à quatre pattes.) DES ROBOTS INDUSTRIELS, DES HUMANOÏDES ET DES KITS Et preuve de la convergence qui existe entre la robotique de services et la robotique industrielle, les grandes sociétés européennes se trouvaient là, représentées par le bras LWR à sept degrés de liberté de KUKA, le kit pédagogique IRB 120 d’ABB, la cellule robotisée pédagogique de Comau, les préhenseurs et le bras Schunk et les solutions de robotique mobile pédagogique de Festo. Parmi les robots dédiés aux applications industrielles, nous avons remarqué celui que mettait en avant la société d'automation Loccioni (un intégrateur de technologies travaillant sur des solutions de robotique mobile sécurisée pour le diagnostic industriel). Dans leur stand, nous avons pu observer le système Mo.Di.Bot — un robot composé d’une base mobile française de Robosoft, intégrant un laser allemand Sick certifié et un bras robotisé avec préhenseur à trois doigts Schunk. Ce système se révèle capable d'effectuer des mouvements très sophistiqués. Il a été fabriqué et programmé pour effectuer des tests de manière autonome sur des machines à laver. Toujours en matière d'intégration, mais dans le domaine de la pédagogie et du kit high-tech, la proposition des entreprises Cyberdyne et Robot Domestici nous a paru très intéressante.
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Épaulées par Mauro Alfieri, un passionné d'Arduino, la célèbre carte électronique made in Italy (allez voir son blog, qui propose toute la documentation en téléchargement sur mauroalfieri.it), les deux sociétés ont uni leurs efforts pour lancer le développement du CRD-01, un petit robot humanoïde, de type Bioloid, construit avec des modules de servomoteurs entièrement conçus et fabriqués en Italie pour, bien évidemment, « pas cher ». (Leur objectif en matière de prix — pour un kit de base qui sera open source, de la mécanique à l'informatique — avoisinerait les 500 €.) Voilà un concept qui devrait se tailler une place de choix dans le marché des petits humanoïdes en kit, envahi par les Asiatiques et les Américains… Non loin de ce dernier robot, qui ne devrait être disponible que fin 2014, selon les prévisions, Robot
DESIGN, TÉLÉPRÉSENCE ET INTERFACES Question design, deux jeunes entreprises se sont fait particulièrement remarquer grâce à l’originalité de leurs prototypes : Enja, de la société Robotica B.I.A., et Adam, de la société Hands — qui sont des robots de téléprésence. Ils se distinguent de leurs concurrents par le soin esthétique particulier qui a été apporté à leur conception. Enja intègre (entre autres) un senseur de type Kinect (le Xtion d'Asus), un système de navigation autonome et un software optionnel de « baby-sitter électronique ». Et grâce à une rotation astucieuse de l'écran, il peut se transformer en lampe de salon… Quant à Adam, il est voué à la communication hommehomme à distance et homme-maison ; la société a développé à cet effet un système de domotique compatible avec son robot. Ce dernier, qui nous rappelle un peu l’Eve de WALL-E, est pilotable avec un ordinateur, une tablette ou un smartphone et intègre une webcam de 8 Mpixel. (L'objectif low cost est clairement affiché par les deux entreprises — avec des prix cibles sensiblement différents : 4 200 € pour Enja et environ 1 700 € pour Adam. Les deux robots devraient être disponibles sur le marché vers le milieu de l’année 2013.) Passons à la société Nuzoo, qui l’année dernière avait exposé deux robots de téléprésence. Elle proposait cette fois aux visiteurs Swinggo, un robot « autobalançant » à deux ou quatre roues, destiné à la publicité. Si vous souhaitez faire balader vos panneaux publicitaires de manière autonome et les voir interagir avec le public grâce au son, aux mouvements et à la voix, vous pouvez le louer à partir de 95 € par jour — une bagatelle ! Dans un tout autre domaine, deux systèmes d'interfaces contrôlées directement par le cerveau (interfaces neuronales directes) ont été exposés pour convaincre les sceptiques. Le premier est un système commercial conçu par Liquid Web, au prix de 5000 €. Le deuxième est issu d'un labo de recherche de Trieste. Ces systèmes sont principalement dédiés à la communication avec des personnes atteintes de troubles divers et ne pouvant pas parler normalement, ainsi qu’à la neuroréhabilitation. Lors du salon, les données récoltées par les casques EEG (électroencéphalographie)
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“La visite a donc été longue et riche de belles surprises… Et contrairement à ce qu’on aurait pu penser, la crise semble avoir stimulé la créativité des exposants. De nouvelles stratégies se mettent en place pour s’adapter aux divers contextes…” étaient utilisées pour déplacer des robots mobiles ou des drones, afin de rendre visible le résultat du traitement effectué par les logiciels.Votre serviteur s’est prêté à l'exercice et… il n'est pas évident d'utiliser la « force de la pensée » pour déplacer un robot!… DU TRANSPORT À LA 3D Intéressons-nous maintenant au secteur des transports : deux innovations intéressantes méritaient en effet le déplacement. L'université de Gênes présentait le PICAV, (Personal Intelligent City Accessible Vehicle), un véhicule résultant d'un projet européen qui s’est achevé en octobre 2012 et a impliqué, entre autres, l'INRIA de Versailles. Avec un poids d'environ 300 kg, une autonomie de cinq heures et une vitesse maximale de 25 km/h, ce véhicule d’aspect assez impressionnant peut abriter un conducteur — tout en lui assurant le maintien des verticalités latérale et longitudinale sur les pentes. Doté d’un accès facile et ergonomique au siège (pour
À gauche : Le robot de télépresence Enja. — Le salon était ponctué de conférences.
d’imprimantes 3D, dont la société transalpine Kentstrapper. (Elle travaille d’ailleurs avec Cyberdyne à la réalisation du CRD-01).
De gauche à droite : Picav de l'Université de Gênes. — Swinggo, un robot de téléprésence sur 2 roues.
les utilisateurs de fauteuils roulants), il a été plus particulièrement conçu pour les déplacements dans les centres historiques des villes. Du point de vue de la technologie, le PICAV intègre douze moteurs indépendants, de trois types (hydrauliques, pneumatiques et électriques). Le prototype que nous avons pu voir est pilotable manuellement et l'INRIA va le doter d’un système de navigation autonome et de la capacité de naviguer en flotte. Un peu plus loin, l'entreprise VisLab faisait la démonstration de son savoir-faire en matière de traitement d'images 3D, dans la réalisation de
produits ADAS (Advanced Driver Assistance System) pour la conduite autonome de véhicules équipés de caméras low cost. Et en ce qui concerne les drones, on remarquait la présence du département d’automation et de robotique de l'université de Bologne, qui travaille au développement d'un drone équipé d'un bras manipulateur capable de rentrer en contact avec l'environnement. Signalons au passage que l’ouverture, la même semaine et dans le même pavillon que Robotica, du salon Makers Italy, consacré aux inventeurs, avait entraîné la présence de trois fabricants
PÉDAGOGIE ET COMPÉTITION Des initiatives en matière de pédagogie avaient justifié la tenue d’une dizaine de stands proposés par des écoles et des lycées. Se détachait du lot le travail des élèves du Liceo Scientifico Vallauri, qui ont réalisé des projets de robotique mobile très complets et de haut niveau — de la conception à la réalisation. (Ils sont encadrés par une équipe pédagogique dynamique et compétente, appuyée par le Politecnico di Torino, une école d’ingénieurs très réputée, et financent leurs projets grâce aux liens établis avec les industriels de la région.) Pour terminer, on citera l'association Team Leonardo, un groupe d'étudiants de l'université polytechnique des Marches (Ancône) qui a réussi à obtenir un financement de 7 000 $ du NASA Langley Cesearch Center afin de participer en 2014, aux États-Unis, à la FRC (FIRST Robotics Competition). Ses membres, qui exposaient la réplique d'un robot joueur de foot piloté par un Kinect, ont d’ailleurs lancé un appel à tous les jeunes Européens passionnés de robotique pour qu’ils constituent des équipes et organisent une FRC en Europe : il en faut effectivement vingt-quatre pour mettre sur pied une telle compétition. La visite a donc été longue et riche de belles surprises… Et contrairement à ce qu’on aurait pu penser, la crise semble avoir stimulé la créativité des exposants. De nouvelles stratégies se mettent en place pour s’adapter aux divers contextes et deux grandes tendances se dégagent… D’une part, le low cost devient un des objectifs majeurs des entreprises. Et d’autre part, l’Italie et l'Europe proposent de plus en plus de robots faits maison pour contrecarrer la vague des solutions asiatiques et d'outremer, trop nombreuses et surtout trop chères — de quoi nous rendre notre fierté et nous garantir du beau boulot… Rendez-vous à Milan du 13 au 15 novembre 2013 pour la troisième édition de Robotica! ■Simona d'Attanasio
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UN RENDEZ-VOUS DE LA SCIENCE ET DE LA FICTION !
Les Utopiales célèbrent depuis bientôt quinze ans la SF sous toutes ses formes. Ce festival (désormais nantais) est le seul événement international exploitant ce thème — cher aux habitants de la ville. Nantes est en effet très fière d'avoir vu naître Jules verne, un des pères fondateurs de ce genre littéraire… Jules Verne a laissé un souvenir indélébile dans l'esprit des Nantais et nombreux sont les clins d'œil au célèbre écrivain à travers toute la ville. Tout un quartier est même désormais consacré à d'étranges machines qui auraient très bien pu illustrer les romans de l'univers vernien — au même titre que le Nautilus. Dans l'ancien chantier naval Dubigeon, vous pourrez ainsi croiser un éléphant en bois robotisé de douze mètres de haut (cf. Planète Robots 4), pouvant balader jusqu'à trente-cinq personnes sur son dos ou bien un immense carrousel peuplé de trentecinq animaux des fonds marins en bois, également robotisés. C'est donc en toute logique que la métropole mariligérienne héberge un tel événement… LES UTOPIALES Le festival est né dans le parc du Futuroscope en 1998 sous le nom d’Utopia. Depuis 2000, Nantes a repris son organisation, au sein de la
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Cité des Congrès, et il se déroule chaque année au début du mois de novembre. C’est avant tout un événement grand public — mais aussi un rendez-vous extrêmement important, dans le milieu francophone et sur le plan européen, pour les professionnels du genre. Le nombre d’entrées qu’il enregistre en fait la plus grande manifestation du monde de ce type. Sa particularité consiste à mêler littérature, cinéma, bande dessinée et arts plastiques. Les invités ne manquent pas et les Utopiales ont ainsi permis à Enki Bilal, à Bernard Weber et même à Frédéric Boisdron, notre rédacteur en chef, de venir s'exprimer lors de conférences ouvertes au public… L'édition 2012 a ainsi accueilli cinquante mille visiteurs pendant six jours. Le thème proposé était Origines, en adéquation parfaite avec les aspirations des passionnés de Jules Verne. L'invité d'honneur était Neil Gaiman, l’auteur de SF bien connu (Neverwhere, American Gods, Anansi Boys),
également scénariste de bandes dessinées et de Doctor Who, et devenu célèbre grâce à la série Sandman, des comic books publiés par DC Comics au début des années 1990 et qui parurent aussi dans les pages du New York Times. Quelques expositions comme Odyssée (le spectateur était plongé au centre d’un faisceau lumineux, matérialisé au contact de la brume en une aura diffuse et impalpable) ou Amazing Science (une parodie des couvertures du mythique magazine américain Amazing Stories) étaient également proposées. La librairie éphémère, quant à elle, présentait vingt-cinq mille ouvrages de science-fiction… NAO, UN INVITÉ D'HONNEUR ROBOTIQUE Ce n'était pas la première fois que des robots foulaient le sol des Utopiales… Le robot chef d'orchestre de Pascal Gautier y avait déjà fait la démonstration de son savoir-faire devant un pu-
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“L'édition 2012 a ainsi accueilli cinquante mille visiteurs pendant six jours. Le thème proposé était Origines, en adéquation parfaite avec les aspirations des passionnés de Jules Verne.”
À gauche: L’affiche du Festival (copyright N.Fructus). — En dessus: Ce sont 5 Nao qui ont entamés une danse sur l'esplanade de la Cité des Congrés de Nantes.
blic médusé. Cette année, ce fut le petit Nao qui enchanta les visiteurs. Il fut même la véritable star de ce festival… Après s'être présenté au micro en mimant ses capacités, un Nao a appelé cinq de ses comparses pour danser sur une musique électronique, sous les flashes de nombreux appareils photos. Pour se rendre compte du succès qu’ils ont remporté, il suffit de se rendre sur les sites de partage vidéo ! Espérons que la quatorzième édition invitera d'autres robots. Le grand public a envie de découvrir ce que l'avenir nous réserve… Et les robots ne doivent pas rester confinés dans les laboratoires de recherche ! ■Screetch
LE PALMARÈS 2012 DES UTOPIALES • Prix Julia Verlanger: La route de Haut-Safran (La Tyrannie de l’arc-en-ciel tome I), de Jasper Fforde.
• Prix du public (compétition européenne de courts métrages): La mystérieuse disparition de Robert Ebb, de François-Xavier Goby, Clément Bolla et Matthieu Landour.
• Prix du Meilleur Scénario de jeux de rôle: Héros de guerre, de Victor Bret.
• Grand Prix du jury (compétition internationale de longs métrages): Eega, de S.S. Rajamouli
• Prix Game Jam de création de jeux vidéo en 48 h: Thanks for Playing et 2012 le jeu.
• Mentions spéciales du jury (compétition internationale de longs métrages): The Human Race, de Paul Hough, et Iron Sky, de Timo Vuorensola.
• Prix spécial du jury de la bande dessinée de science-fiction: Big Crunch tome I: Cosmos ne répond plus, de Rémi Gourrierec.
• Prix Syfy du public (compétition internationale de longs métrages): Iron Sky, de Timo Vuorensola.
• Prix du Meilleur Album de SF 2012 : Daytripper, de Fábio Moon et Gabriel Bá. • Prix Utopiales européen jeunesse: Saba, ange de la mort, de Moira Young. • Prix du jury (compétition européenne de courts métrages): Apnoe, de Harald Hund; • Prix Utopiales européen: Mordre le bouclier, de Justine Niogret. • Mentions spéciales du Jury (compétition européenne de courts métrages): Error 0036, de Raul Fernandez, Robots of Brixton, de Kibwe Tavares, et Tvillingen, de Gustav Danielson.
• Prix Planet-SF des blogueurs: La fille automate, de Paulo Bacigalupi.
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Exposition « ExplorEz Mars »
À LA DECOUVERTE DE MARS… Si pour l’instant aucun homme n’a encore jamais posé le pied sur Mars, quelques robots ont eu le privilège de s’y rendre et certains d’entre eux l’explorent actuellement. Grâce aux informations transmises en léger différé (une communication aller-retour entre la Terre et un rover circulant sur Mars nécessite entre six et quarante-quatre minutes, selon la position des deux planètes) par des sondes ou des robots qui survolent ou parcourent la planète rouge, on est désormais en mesure de bien mieux la connaître… L’arrivée sur Mars, en août dernier, de Curiosity, le plus grand et le plus sophistiqué des rovers jamais conçus pour explorer une planète, a été l’occasion de concevoir une exposition, intitulée Explorez Mars, qui se tient à la Cité de l’espace de Toulouse jusqu’en août 2013. Créée grâce à un multipartenariat (impliquant le CNES, l’IRAP, l’académie de Toulouse, l’OMP et la Mairie de Toulouse), cette exposition innovante a pour but de mieux faire comprendre la formidable aventure qui se déroule en ce moment même sur la quatrième planète du Système solaire.
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L’EXPLORATION DE MARS VIA LES ROVERS Des répliques taille réelle de trois d’entre eux (Opportunity, Spirit et Curiosity) y sont présentées et implantées dans un décor martien reconstitué, ce qui permet de découvrir la teneur de leurs missions respectives et leur fonctionnement. Grâce à la réplique grandeur nature de Curiosity, mise à disposition par le CNES, il est donc possible de le faire rouler et de le manipuler (orientation des roues, activation des caméras et du bras robotique, découverte du
laser servant à l’analyse des roches). En outre, les visiteurs ont l’occasion de suivre, en temps réel, sa progression sur Mars par l’intermédiaire d’une animation audiovisuelle dûment commentée ; et aussi de se glisser dans la peau des pilotes des rovers Spirit et Opportunity de la NASA par l’intermédiaire d’un film documentaire — Five Years on Mars — réalisé par le National Geographic Channel. En outre, des visuels et d’autres films (dont certains en 3D) contribuent à les immerger de façon encore plus réaliste dans la découverte de la planète.
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“Des répliques taille réelle de trois d’entre eux (Opportunity, Spirit et Curiosity) y sont présentées et implantées dans un décor martien reconstitué…” LES ATELIERS CLASSES MARS Au cours d’ateliers (baptisés Classes Mars) d’une durée de vingt-cinq minutes et programmés deux fois par jour, un animateur fait découvrir aux visiteurs les secrets de Mars en leur proposant de vivre d’étonnantes expériences — visuelles, sonores et tactiles : création de givre martien, reconnaissance du sable martien, chute de ballons d’air et de CO2, simulation de la déformation des sons, reproduction de l’oxydation de surface du sol… Adaptées aux adultes comme aux enfants, elles permettent de répondre à toutes sortes de questions relatives à l’environnement — mais aussi de découvrir les conditions qui règnent sur Mars, en se mettant à la place d’un rover. L’observation astronomique de la planète rouge faite depuis l’Antiquité, son exploration par des sondes spatiales depuis 1960 ainsi que la place respective de la Terre et de Mars au sein du Système solaire constituent des thématiques également abordées dans l’expo. On peut aussi y voir une véritable météorite martienne qui, après avoir été éjectée de la planète rouge il y a plusieurs millions d’années, a terminé sa course dans le désert du Sahara, il y a de cela quelques décennies… DES EXPÉRIENCES CONCRÈTES Des mises en situation concrètes permettent aussi de mieux leur faire appréhender les multiples différences existant entre la Terre et Mars comme, par exemple, la composition de l’atmosphère : celle de la planète rouge est en effet constituée à 95 % de dioxyde de carbone. Et grâce à une balance à deux plateaux et des planètes miniatures, les visiteurs se rendent compte que notre planète est plus volumineuse et plus massive. De plus, par le biais d’une vidéo illustrant leur rotation, ils constatent que l’année sidérale martienne est deux fois plus longue que la nôtre, bien que la durée d’une journée soit presque identique (24 heures et 37 minutes). En comparant les vents martiens et terriens, ils ressentent, qu’à vitesse égale, ceux de la planète rouge sont bien plus faibles que les nôtres, ce qui leur fait comprendre la différence de pression atmosphérique et son impact sur l’environnement. Ils peuvent également comparer l’évolution géologique de la Terre, de la Lune et de Mars. Enfin, le simulateur de marche Astrojump leur fait expérimenter la faible pesanteur martienne (le poids y est divisé par trois). De plus, une borne interactive et un jeu vidéo les aident à réussir leur mission et ils peuvent s’entraîner à lancer, au bon moment, une fusée de la Terre pour atteindre Mars en respectant les règles du voyage dans l’espace (qui nécessite une trajectoire courbe). LE PARC EUROPÉEN DE L’AVENTURE SPATIALE Afin de rester en phase avec les attentes du pu-
En haut de gauche à droite : Curiosity, la star de l'exposition — Curiosity n'est pas ce que l'on pourrait qualifier de petit. — Mars va finir par ressembler à une autoroute d'ici quelques centaines d'années !
blic — mais aussi de suivre constamment l’évolution de l’activité spatiale —, la Cité de l’espace de Toulouse a complètement repensé et renouvelé, tant dans le fond que dans la forme, son pavillon d’expositions permanentes, soit deux hectares entièrement consacrés à l’aventure humaine vers les étoiles. Le parcours s’articule autour de six thématiques : le Centre de lancement, le Vaisseau-Terre, le Pôle météo, le Quai du Système solaire, l’Observatoire de l’Univers et le Hall d’entraînement( avec son simulateur Moon Runner, qui permet d’expéri-
menter la légèreté de la marche lunaire en se déplaçant à la manière des astronautes). On peut aussi y admirer de véritables engins spatiaux (comme la fusée Ariane 5, la station spatiale Mir ou encore le vaisseau Soyouz) — il est même possible de monter à bord de certains d’entre eux — et assister au spectacle IMAX® Hubble 3D. Deux autres films sont également en projection au planétarium (Collisions cosmiques et Astronaut). ■Josèphe Ghenzer
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LE RACHAT DE GOSTAI PAR ALDEBARAN ROBOTICS…
QUELLES NOUVEAUTÉS EN ATTENDRE ? Grâce à Nao et à sa prestation lors de l'Exposition universelle de Shanghai en 2010, la société française Aldebaran Robotics s'est retrouvée au top des entreprises de robotique hexagonales. Le groupe a récemment fait l'acquisition d'une start-up — une pionnière elle aussi dans le développement de la robotique dans notre pays : Gostai… En juin 2012, la start-up française Gostai a rejoint le groupe Aldebaran Robotics. Ce rachat, envisagé depuis quelques années, pourrait bien constituer une véritable aubaine pour la robotique hexagonale. En effet, Gostai et (surtout) son créateur Jean-Christophe Baillie sont bien connus dans le monde de la robotique. Créée en 2006, la société est à l'origine des outils de télésurveillance Jazz : des robots superéquipés qui possèdent caméras avec capteurs photographiques, microphone, capteur infrarouge à ultrasons et laser télémétrique, afin d'assurer leurs différentes tâches. Ce qui différencie le Jazz des autres robots, c'est son interface et surtout la possibilité de le contrôler à distance via Internet, ce qui permet de voir à travers les yeux du robot, mais aussi de communiquer
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avec un interlocuteur ou d'interagir avec l’environnement. Monté sur roues, il peut alors servir de présence vir tuelle ; cette fonction très pratique est utilisée dans certains hôpitaux pour tenir compagnie aux patients. Plutôt à destination des professionnels, les robots Jazz restent assez onéreux et sont commercialisés au prix d’environ 10 000 €. Mais ce qui intéresse au premier chef Aldebaran Robotics, si l’on excepte l'intégration des équipes de Gostai aux siennes, c'est la plateforme Urbi. Ce langage de programmation, dé-
veloppé par Jean-Christophe Baillie en 1999 et repris par Gostai en 2006, intègre plusieurs éléments proches du C++ ; compatible avec de nombreux autres langages comme Java, Python ou C (ce qui le rend particulièrement adapté à l’Intelligence artificielle), il fonctionne de plus avec de nombreux robots comme l'AR.Drone de Parrot, certains modèles d’Aibo et évidemment Nao. UN NOUVEAU LOOK POUR LE JAZZ ? Mais après ce rachat, que vont donc devenir les projets de Gostai ? « Tout est maintenu, nos technologies sont juste intégrées à Aldebaran », explique Jean-Christophe Baillie. Malgré tout, quelques changements ont été prévus. Si le dé-
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“Si le développement du Jazz va continuer, il sera toutefois produit en plus petites quantités. En outre, il ne sera plus vendu aux développeurs, mais réservé aux entreprises et aux hôpitaux.”
Le Jazz est utilisé par les entreprises pour la télésurveillance mais aussi pour la visioconférence. — À droite : ROMEO, le prochain robot d'Aldebaran, utilisera la plate-forme Urbi.
Les robots Jazz et le langage Urbi constituent les plus gros projets de Gostai.
Pour compléter le tout, Aldebaran Robotics va désormais intégrer Urbi dans tous ses produits et ce langage sera présent dans la nouvelle génération de Nao, ainsi que dans le futur ROMEO. L'entreprise espère encourager l’utilisation d’Urbi, afin de faciliter le fonctionnement en parallèle de plusieurs composants sur les platesformes robotiques existantes et ainsi de permettre aux utilisateurs d’une large gamme de robots d’échanger leurs briques de code.
veloppement du Jazz va continuer, il sera toutefois produit en plus petites quantités. En outre, il ne sera plus vendu aux développeurs, mais réservé aux entreprises et aux hôpitaux. Aldebaran Robotics ayant pour vocation de développer beaucoup de robots, il apparaît même possible que l'entreprise finisse par créer son « propre » robot Jazz avec de nouvelles fonctionnalités ou un nouveau design. Rien d’officiel pour l'instant — mais après la sortie de la refonte du lapin de Nabaztag en Karotz, on peut laisser libre cours à son imagination… « Du côté d'Urbi : on a une première annonce, c'est le changement de la licence open source », continue Jean-Christophe Baillie, maintenant CTO Software d'Aldebaran Robotics. Urbi va donc passer de la licence AGPL à la licence BSD. Concrètement, ce changement permettra au langage de devenir « plus open source » : il sera ainsi moins contraignant à utiliser. La licence BSD devrait entraîner une plus grande démocratisation du langage urbiscript au sein des communautés de développeurs et autorisera une plus grande intégration au moyen d’autres outils de développement également sous cette licence.
VERS UN LANGAGE CRÉÉ PAR DES ROBOTS ? Mais l'association entre Gostai et Aldebaran Robotics ne s’arrête pas au développement de concepts déjà existants et de nouveaux projets devraient prochainement voir le jour. Parmi eux, l'A-Lab ou Aldebaran Laboratoire. Ce laboratoire de recherche fondamentale se livrera à des expérimentations intéressant plusieurs projets touchant aussi bien à la mécanique qu'à l'Intelligence artificielle. La première étude devrait se consacrer à l'évolution du langage chez les robots, dans la ligne de la robotique développementale. L'idée : permettre à plusieurs robots en contact de construire leur propre langage. Ce projet pourrait s’étaler sur une longue période car il faudra intégrer dans les Intelligences artificielles de nombreuses notions d'apprentissage — notamment les mécanismes d'acquisition d'une langue que l'on retrouve par exemple chez les enfants. L'intégration de Gostai va engendrer une surabondance de projets et peut-être un renouveau de la robotique en France… Elle n’en est toutefois qu’à ses débuts et il faudra s'armer de
patience avant de voir les surprises que nous réserve Aldebaran Robotics !… ■Mélanie Yèche-Schumacher
LA ROBOTIQUE ET LES FRANÇAIS Gostai et Aldebaran Robotics sont loin d'être les seules entreprises à illustrer la robotique française. Parmi les autres start-up connues, on retrouve par exemple Cybedroïd (avec son robot humanoïde Ariell), ou encore Robosoft (qui fournit le musée du Louvre en robots nettoyeurs). Rien que pour la robotique de services, le chiffre d'affaires français, en 2011, était estimé à plus de cinq cents millions de dollars.
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Les années défilent, la robotique fortifie son statut — et investit peu à peu les entreprises et notre quotidien. Le Futuroscope suit ce mouvement et, d'année en année, emploie toujours plus de technologies robotisées. En ce début de 2013, jetons un regard attentif sur son évolution en la matière…
OTS SONT ROSCOPE ! PLANETE ROBOTS N°19
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En 2013 LES ROBOTS SONT AU FUTUROSCOPE !
DU CHANGEMENT DANS L'AIR… Le parc du Futuroscope change avec les époques… À l'heure où nous écrivons ces lignes, le pavillon de la Cité du Numérique a perdu sa célèbre coupole ; il va s'habiller d'une nouvelle parure au cours de l'été 2013.Véritable symbole, cette sphère blanche de 17 m de diamètre surmontait l'ancien Pavillon du Futuroscope depuis les premiers travaux du parc, en 1985. Donc, si vous vous y rendez pendant cette période, le changement va vous paraître encore plus important… Le grand progrès du parc, en matière de robotique, c'est surtout la refonte complète de l'attraction Danse avec les Robots. Nous avons eu la chance de la découvrir quelques semaines avant sa mise en service. Si l’on excepte les robots industriels KUKA, tout a été depuis repensé — de la mise en bouche à la scénographie, en passant par l'ambiance. LA GENÈSE DES ROBOCOASTERS Traditionnellement, le Futuroscope est le parc de l'image : de superbes documentaires en « super-giga-ultra-haute » définition dans le Kinémax, du cinéma dynamique au Pavillon de la Vienne ou même du cinéma 4D avec Arthur et les Minimoys… Au début des années 2000, le parc réfléchissait à apporter davantage de sensations physiques en plus de celles que fournissaient les attractions classiques. Hors de question de construire des montagnes russes (de type roller coaster) comme celles qui équipaient de nombreux parcs dans le monde ! Il fallait autre chose pour faire vivre des sensations vraiment fortes au Futuroscope. À la même époque, KUKA, un fabricant de robots industriels allemand, cherchait à diversifier son activité et à créer des robots tournés vers l'industrie du loisir. Pour cela, la société travailla en 2001 avec les Canadiens de Dynamic Structures — une entreprise spécialisée dans les constructions destinées aux observatoires astronomiques. Ensemble, ils mirent au point le principe du RoboCoaster au sein d'une structure portant le même nom. Ce fut le premier robot industriel du monde capable de transporter des passagers. Ce robot manège proposait deux fauteuils sécurisés et générait des sensations proches de celles qu’on ressent sur les montagnes russes. La course était programmable et la chorégraphie pouvait être travaillée suivant les besoins de l'attraction. Le premier parc à tester le RoboCoaster fut le LEGOLAND Billund (Danemark) avec les dix robots de Bionicle Power Builder, dès 2003. Le succès aidant, le LEGOLAND Deutschland et le LEGOLAND California (Allemagne et ÉtatsUnis) s'équipèrent également de robots de loisirs. Ensuite, même le complexe Ski Dubaï, une station de sports d'hiver du fameux émirat (!?), les employa dans sa partie réservée aux manèges, Magic Planet… Et au vu de l'expérience
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Les robots Kuka vont danser dans un nouvel environnement.
apportée par KUKA et ses robots, le Futuroscope se décida à implanter une attraction basée sur ces RoboCoasters. En 2006 naquit donc le Pavillon des Robots — avec pour activité principale Danse avec les Robots. DES ROBOTS INDUSTRIELS KUKA Danse avec les Robots exploite des engins de type industriel qui, traditionnellement, sont plus enclins à faire de la soudure sur les tôles d'une voiture. Pour la première fois, ils utilisent leur liberté de mouvement quasi illimitée et leur dynamique élevée pour l’adapter au secteur des loisirs. (Un RoboCoaster est finalement un simple robot six axes, aux mouvements asynchrones et équipé de deux sièges pour les passagers. Et la programmation des déplacements est adaptée aux thèmes de l'attraction qui en est équipée. Il existe en conséquence une vaste gamme de séquences de déplacement, de vitesses et de profils — du doux à l’extrême — en fonction des souhaits des passagers. Ces derniers choisissent en effet leur niveau de sensation avant de s'embarquer pour l'aventure. Le RoboCoaster propose une sécurité parfaite et bénéficie de la fiabilité démontrée par les robots industriels depuis des décennies…) DE KAMEL OUALI À MARTIN SOLVEIG Le 5 avril 2006, le Futuroscope proposa donc Danse avec les Robots. Le vaste pavillon de 2 000 m2 permettait alors de danser sur des rythmes très différents : Los Lobos, Khaled et même Le petit bal perdu de Bourvil. Les chorégraphies des robots étaient mises au point par Kamel Ouali et correspondaient à chaque chanson du répertoire. Il planifiait les chorégraphies des danses projetées sur un vaste écran tubulaire de 33 m de long pour 3 m de diamètre,
disposé au-dessus des robots. (Les activités et les spectacles proposés le long de la file d’attente constituent le « préshow », qui doit être adapté à la longueur de la file. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir les liens étroits que les robots et les humains ont noués depuis de nombreuses décennies par le biais de la sciencefiction et de leurs activités communes, ces dernières années. Une autre bonne idée, dans ce spectacle attractif, est la mezzanine située audessus de la file d'attente. Elle permet à tout le monde de venir humer l'ambiance électrique de Danse avec les Robots. [Votre mamie n'a pas voulu tenter l'expérience du robot, mais le reste de la famille s'apprête à faire le grand saut. Pas grave, votre grand-mère, de la mezzanine, admire l'action et participe ainsi à la fête en prenant des photos de tout son petit monde…] Cet espace est disponible à tout moment. Le Futuroscope a enregistré une augmentation de la clientèle de près de 20 % grâce à cette nouveauté.) Mais un vent de changement souffle sur le parc et plus précisément sur cette attraction. Il a été décidé de pratiquement tout effacer et de tout remodeler. On a donc quitté l'ambiance purement showbiz inventée par Kamel Ouali pour faire connaissance avec le dancefloor du célèbre DJ Martin Solveig… UNE ATTRACTION REMISE AU GOÛT DU JOUR Tout le pavillon a eu droit à un rafraîchissement en profondeur : le grand hall des robots de 1 265 m2 a été entièrement reconçu. Et fini le grand rouleau : la décoration est plus technologique et adresse un clin d'œil aux jeux vidéo et à l'univers geek — avec une pixellisation de cubes géants qui parsèment tout le plafond, projettent des couleurs et des portions de vidéos
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“Danse avec les Robots exploite des engins de type industriel qui, traditionnellement, sont plus enclins à faire de la soudure sur les tôles d'une voiture. Pour la première fois, ils utilisent leur liber té de mouvement quasi illimitée et leur dynamique élevée pour l’adapter au secteur des loisirs.”
CHOCS COSMIQUES : LES ROBOTS SPATIAUX ENVAHISSENT LE FUTUROSCOPE Un autre pavillon du parc s’inspire des robots… Dans le cylindre central du Cosmoscope, un film est projeté sur un écran hémisphérique géant semblable à un planétarium…
Au dessus : Le sol du pavillon se retrouve mappé par des animations graphiques. Crédits : Alexander PEKOUR - Ariwasabi (O. HERAL, F. JUILLE). — À gauche : Martin Solveig devant le Kinemax. S LAVAL/D LAMING, Architecte.
de Martin Solveig mixant les musiques diffusées, au grand ébahissement des participants… Le sol des plates-formes qui transportent les visiteurs jusqu’aux robots est également constitué d’un immense écran pour projecteur, qui propose ainsi un mapping continuel dudit sol, une orgie de lumières et de riches nuances à lui tout seul : chaque plate-forme, circulaire, se transforme tour à tour en disque (sur lequel la main de Martin Solveig vient scratcher), en une surface fleurie au look très seventies ou s’anime de couleurs chatoyantes… Les dix robots ont eu aussi droit à un lifting et se parent de couleurs flashy qui réagissent aux lumières noires. Ils dansent désormais au rythme du son dancefloor de Hello et d’Everybody (Mar-
tin Solveig), de Robot Rock (Daft Punk), de Crazy in Love (Beyoncé), de Give Me All Your Luvin' (Madonna) et de Duck Sauce (Barbra Streisand). Ces titres sont plus actuels et plus punchy que les précédents… Et les chorégraphies des robots ne sont plus créées en rapport avec la vedette invitée : l'équipe du Futuroscope les a mises au point et on peut toujours choisir le niveau d'action du robot avant de monter dans le siège. Pendant qu’il fait son boulot, essayez de sourire (si vous y arrivez !) de temps en temps, votre public (sur la mezzanine) mais également un appareil caché dans le décor vous tirent le portrait en pleine action !… Le « préshow » a été lui aussi complètement remanié. Pour préparer une ambiance boîte de nuit, la file d'attente traverse désormais un espace invitant à se trémousser au son de rythmes dance, avec des milliers de spots, de lumières et un écran géant qui diffuse des clips résolument tendance. Et dans quelques mois, cet espace intégrera de plus un jeu qui requerra la participation de tout le monde : un jeu d’équipe, qui consistera à taper des mains selon le beat imposé par les lumières et les musiques, dans l'esprit des divertissements musicaux Rock Band ou Guitar Hero. UN PAVILLON QUI EN A INSPIRÉ D'AUTRES À TRAVERS LE MONDE… Le Pavillon des Robots et Danse avec les Robots ont reçu la visite de membres de la direction du parc Universal's Islands of Adventure, situé à Or-
Remplaçant Destination Cosmos depuis 2009, ce film didactique montre des collisions entre un astéroïde et notre planète ou entre deux galaxies. Immergé dans l’espace, le public découvre à grande échelle les impacts cosmiques qui ont modelé l’univers, le façonnent aujourd’hui et dessinent son avenir… Une exploration spectaculaire! Ce film de vingt minutes est commenté par l’acteur Lorànt Deutsch — bien connu pour être un passionné d’Histoire. Avec six projecteurs de six mille cinq cents lumens chacun, l’équipement numérique optimise la qualité des images pour donner l’illusion de la 3D. De plus, grâce au « préshow » de cette attraction, vous en apprendrez plus sur les météorites mais aussi sur le rover Spirit, grâce à une réplique de celui qui s’est posé sur le sol martien en 2004 et qui continue encore à nous envoyer de superbes photos de la planète rouge.
lando (Floride) et dont le thème relève de la cinéphilie. C'est d’ailleurs en testant Danse avec les Robots qu’ils ont décidé de l'introduire dans leur parc sous une nouvelle forme : Harry Potter and the Forbidden Journey, une course en balai volant au-dessus du château de Poudlard… La petite différence réside dans les robots employés, qui ne sont plus fixes mais mobiles. Et les bras robotisés sont placés sur des wagons de parcours scénique. (Les passagers suivent ainsi une trajectoire mêlant des décors réels et des images projetées sur des écrans sphériques.) Cette formule a d’ailleurs remporté le Golden Ticket Award de Meilleure Nouvelle Attraction dans un parc d'attractions en 2010 et celui de Meilleur Parcours scénique en 2011… Les RoboCoasters tracent donc une nouvelle voie dans la recherche de sensations fortes. Les robots entrent ainsi encore un peu plus dans notre quotidien — maintenant par le biais des loisirs. Nous ne sommes, encore une fois, qu'au début de cette révolution… Que nous réserve encore ce nouveau monde? Quelques ingénieurs ont peut-être découvert de nouveaux moyens de faire monter votre adrénaline avec des robots… Et la concrétisation va peut-être prendre un certain temps mais soyez assurés, chers lecteurs, que d'ici quelques années, des parcs entiers auront pour thème… la robotique! ■Frédéric Boisdron
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UN ROBOT NÉ POUR ÊTRE ACTEUR
Placé à l'entrée du Pavillon des Robots, le RoboThespian donne des informations sur une des attractions phares du Futuroscope, Danse avec les Robots, et joue les animateurs. C'est la première fois que ce robot humanoïde est présenté au grand public en France : profitons-en pour étudier un petit peu son cas… UN ROBOT AUTONOME Quoi de mieux qu'un robot humanoïde pour accueillir les visiteurs de Danse avec les Robots? Afin de remplir cet office, le Futuroscope a opté pour le RoboThespian, qui est doté d’une âme d’artiste. Sa principale activité consiste à divertir les visiteurs et à répondre à leurs questions. Il fonctionne soit de manière autonome pour donner des consignes sur l'attraction, soit piloté à distance par un opérateur. Grâce à sa taille (1,80 m), on le remarque sans peine et de loin. Ici, seule sa partie haute est mobile (ses jambes sont bloquées dans la position debout). Sa coque blanche émet des lumières, principalement au niveau du visage, et sa structure mécanisée en aluminium est apparente au niveau des bras et des jambes. Et pas question de semer la terreur, l'Uncanny Valley se trouve à des centaines de lieues: seuls ses yeux (deux petits écrans qui permettent de transmettre un large éventail d’émotions, du simple regard biaisé aux cœurs qui remplacent les pupilles) laissent transparaître un certain réalisme! Les mouvements des doigts et de certains membres du RoboThespian sont mus par la force de l'air
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compressé, ce qui nous a semblé passablement bruyant lors de notre visite. (Le compresseur sera bien évidemment dissimulé pour la phase d'exploitation — adieu les bruits!) Dans son mode autonome, le robot rabâchera sans cesse ses consignes de sécurité et une petite présentation du pavillon après avoir accueilli les visiteurs. Vous risquez de le découvrir ainsi lors des moments un peu creux de la journée ou lorsque deux opérateurs doivent se relayer. Ce mode n'apparaît pas aussi froid et impersonnel que cela car le RoboThespian pourra toujours activer le senseur Kinect (encore lui???) situé sur son torse pour vous jouer un tour à sa façon. En effet, il a la capacité de se focaliser sur une des personnes de la foule, puis de se mettre à l'imiter. N'y voyez aucune malice — mais plutôt, peut-être, une tentative de communication?… CACHEZ CET OPÉRATEUR QUE JE NE SAURAIS VOIR ! Caché la plupart du temps et vous espionnant pour mieux vous surprendre, un opérateur peut prendre le pas sur le robot et lui procurer
ainsi un aspect plus interactif et donc plus vivant. Le pilote, placé derrière un pupitre de commande ou une tablette tactile, communique alors avec le public. Sa voix est bien sûr transformée avant d'être émise par les hautparleurs du RoboThespian. On n’y voit que du feu ! Il dispose d’une palette de comportements préprogrammés à partir d’un séquenceur. Et pour obtenir une programmation plus précise, le robot peut être piloté et programmé à l'aide du logiciel libre de 3D Blender. Celui qui se trouve aux commandes se montre ainsi capable de procurer des signes d’émotion au RoboThespian (comme des joues qui rougissent ou des yeux qui pétillent). D’ailleurs ce dernier se révèle particulièrement bon dans son interprétation du C-3PO de Star Wars (les yeux, le visage doré et les mouvements des bras et de la tête sont à s’y méprendre). Il peut également recevoir l'ordre d'entonner une chanson et de danser à son rythme l'espace d'un instant. Des phrases toutes faites sont également enregistrées avec les chorégraphies des membres qui
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“Le Futuroscope est le parc de l’image — mais surtout la vitrine technologique de ce que nous réserve l’avenir. C'est pourquoi le RoboThespian a tout à fait sa place dans un tel espace.” Il semblerait qu'il se passe quelque chose entre notre journaliste Towanda et Robothespian.
© Engineered Arts Limited 2012
L'opérateur et sa tablette de pilotage.
y sont assignées, ce qui en fait un robot haut en couleur. UNE ORIGINE ANGLO-SAXONNE Comme nous le rappelle son nom, le RoboThespian RT3 est une troisième version. (La première avait été mise au point en 2005 pour composer les différents acteurs d’une pièce de théâtre.) Il a été développé par la société Engineered Arts, qui propose un ensemble de produits originaux interactifs destinés à animer des salons, des parcs ou des musées. Le RoboThespian est ainsi devenu un outil de communication et un acteur — mais surtout une très bonne vitrine technologique magnifiant le savoir-faire de la société. Près d'une trentaine de robots sont utilisés de par le monde, la plupart étant visibles dans des centres de recherche scientifique (comme le Centre spatial Kennedy, aux États-Unis). Notre robot a déjà fait office de professeur et donné des cours de sciences à de jeunes élèves, en Israël (MadaTech, Haïfa). Bizarrement, ils ont semblé bien plus attentifs et concernés par le cours et interagissaient
Photo de plateau lors du tournage de l'invitation pour la cérémonie de l'inauguration de « Danse avec les Robots » au Futuroscope.
avec lui comme avec un vrai professeur. (Bien entendu, un enseignant en avait le contrôle…) Et on l’a encore vu faire l’acteur dans de nombreux endroits comme l'Expo Yeosu (en Corée du Sud, au mois de juin 2012). Le Futuroscope est le parc de l’image — mais surtout la vitrine technologique de ce que nous réserve l’avenir. C'est pourquoi le RoboThespian a tout à fait sa place dans un tel espace. Espérons que le parc continuera sur sa lancée et que d'autres robots l’investiront peu à peu. Dans quelques années, peut-être y croiserons-nous un Ariell ou un Asimo en train de distribuer des lunettes 3D à l'entrée des attractions ?… ■Screetch
ROBOTHESPIAN RT3 : FICHE TECHNIQUE Dix muscles mécaniques avec retour de force pour les bras. Deux vérins pour le mouvement des jambes. Six servomoteurs pour contrôler les mouvements du torse et de la tête. Un servomoteur ultrarapide pour le mouvement de la bouche. Huit minipistons pour contrôler les doigts. Une carte mère basée sur un processeur Atom 1,6 GHz avec 32 Gb de SSD. Un processeur Arm 9 à 2,8 GHz pour la gestion des écrans dans les yeux et le pilotage de la figure RGB. Une caméra embarquée dans la tête pour la diffusion d’un flux vidéo vers la base de l'opérateur. Son audio 20 W haute qualité amplifié dans le hall du pavillon. Cinq processeurs multicœurs pour la gestion de l’animation et le contrôle des différentes vannes à air comprimé. (Tous les capteurs de positions sont à effet hall et disposent d’une précision de 0,1 degré.)
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ROBOT-ÉDUCATION AU FUTUROSCOPE
Soutenue par Bruno Bonnell depuis sa création en 2011, cette association a pour but de promouvoir la robotique dans le domaine de l'éducation. Croyant dur comme fer que les robots envahiront le monde dans quelques années, elle tente de faire naître des vocations à travers ses concours de robotique basés sur des architectures VEX. Au mois de mai 2013, la finale européenne aura lieu dans l’enceinte du Futuroscope… L'ASSOCIATION ROBOT-ÉDUCATION Montée par Maxime Vallet, cette association a pour vocation de démocratiser et de promouvoir l’apprentissage des matières connexes à la robotique et d’intégrer les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) dans les classes — comme autant de moyens d’éveiller et développer les capacités des prochaines générations. Afin de faire passer le message, elle a réuni maintenant près d'une cinquantaine d'adhérents regroupés en quatre régions. Ces bénévoles ont permis d'approcher plus de quinze mille personnes dans l’Hexagone. Robot-Éducation a ainsi récolté, lors de la dernière saison, plus de 18 000 €, qu'elle a redistribués aux écoles pour financer l’achat de robots. Ses partenaires principaux sont Robopolis, l'université Paris Descartes, Syrobo, la Cité des Sciences et de l'Industrie et bien évidemment le Futuroscope…
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Robot-Éducation se propose donc d'aller régulièrement faire des démonstrations dans des établissements scolaires et d'autres lieux (prestigieux) comme la Cité des Sciences et de l'Industrie. Elle est aussi apparue en prime time sur M6 dans l'émission La France a un incroyable talent (en octobre 2012) avec des robots humanoïdes de type Bioloid qui ont exécuté les premiers pas d’une chorégraphie. Ces petits robots n'en étaient pas à leur coup d'essai : ils avaient déjà fait le show dans tout Paris — au pied de la tour Eiffel, devant la pyramide de verre du Louvre, à la Défense ou même devant la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. Les Parisiens et les touristes ont été émerveillés par le déhanché des quatre robots ! Et dernièrement, l'association a essayé de conquérir le public de YouTube en proposant un podcast vidéo intitulé Parlons robot!, qui met en scène un canapé directement inspiré de celui de Friends, occupé par des passionnés de robotique ou des cu-
rieux en train de discuter dans une ambiance totalement improvisée de notre sujet favori… UNE COMPÉTITION INTERNATIONALE Pour que les élèves de tous niveaux puissent entrer dans des projets concrets de robots, il a fallu trouver un prétexte… Et c’est par le biais du tournoi VEX Robotics qu’elle a proposé de faire construire des robots par des étudiants. Ces créations se défient chaque année sur un thème différent et chaque classe participante doit repenser son robot à chaque fois. Durant la saison 20112012, près de cinq cents étudiants français se sont affrontés, (le double par rapport à la saison précédente). Et n’oublions pas que VEX Robotics est le leader nord–américain de la robotique ludique et pédagogique… Cette société a choisi RobotÉducation pour présider à l’organisation de ses tournois en France. Rappelons qu’à l’échelle mondiale, ces compétitions représentent plus de trois
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“Robot-Éducation pour présider à l’organisation de ses tournois en France. Rappelons qu’à l’échelle mondiale, ces compétitions représentent plus de trois mille cinq cents équipes et plus de vingt-cinq mille étudiants”
Le terrain de jeu lors d'un match de la saison 2011/2012 de la compétition VEX Robotics.
mille cinq cents équipes et plus de vingt-cinq mille étudiants, venant de plus de vingt pays. Esprit d’équipe, ambition, application et détermination se révèlent nécessaires pour décrocher le titre de champion de France, et ainsi entretenir l’espoir d’aller défier les équipes des autres continents lors du VEX Robotics World Championship (à Los Angeles, Californie). Cette année, le thème de la compétition est Sack Attack. Le terrain est parsemé de sacs verts à faibles points et de quelques rares sacs jaunes rapportant un score plus élevé. Les robots (deux par équipe) doivent apporter un maximum de sacs dans des réceptacles disséminés sur ledit terrain. Et plus le réceptacle est difficile à atteindre, plus le nombre de points gagnés se révèle important. Mais la zone la plus facile à approcher est également tout près des réceptacles de l'équipe adverse. Facile de glisser un sac dans le mauvais endroit, en donnant des points à l'autre équipe ! D’autres servent également de délimitations entre les terrains des équipes opposées. Et essayer d'en récupérer un peut aider aussi les adversaires à s’en emparer… La stratégie à adopter doit donc être mûrement pensée. D’ailleurs, même si les robots sont pilotés, les équipes doivent quand même programmer un tant soit peu les leurs car l’un des deux devra déposer un premier sac (déjà en sa possession) de façon autonome avant de pouvoir ravir la télécommande… UNE FINALE EUROPÉENNE AU PARC DU FUTUROSCOPE Les compétitions de la saison ont débuté le
En haut à droite: La finale française à Innorobo se déroulait dans une très bonne ambiance, surtout pour les gagnants!
12 décembre à Paris, puis ce sera le tour des équipes du sud de la France à l'Imerir de Perpignan (le 23 janvier). Les étudiants de l'est de notre pays, eux, commenceront la compétition à Lyon, le 13 février. Ensuite, comme les années précédentes, la finale française aura lieu lors du salon INNOROBO — à Lyon, les 20 et 21 mars. Le Futuroscope proposera ensuite l’enceinte de son célèbre parc pour le déroulement de la finale européenne VEX Robotics, dans le courant du mois de mai 2013. Il sera alors la capitale européenne de la robotique estudiantine pendant l'espace de quelques jours. De plus, les scolaires qui visiteront le parc pourront égale-
ment participer aux ateliers proposés par RobotÉducation. Si vous êtes une entreprise (ou même une école) et que vous désirez soutenir RobotÉducation, vous pouvez intégrer la liste des partenaires en proposant à l'association des services de diffusion de ses contenus, divers matériels ou même des lots à remettre aux étudiants lors des compétitions. Vous pouvez aussi soutenir une des équipes en lice pour le VEX Robotics World Championship ou bien ouvrir votre bourse… ■Screetch
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CATHERINE PELACHAUD ET LE PROJET GRETA Depuis plusieurs années, Catherine Pelachaud travaille sur le projet GRETA. Elle a aimablement accepté de répondre à quelques-unes de nos questions… mains — tel un sourire à un moment opportun ou un hochement de tête —, de manière qu’ils retranscrivent un message compréhensible… P.R.: Pensez-vous que la recherche française en matière de robotique porte ses fruits? Si oui, avez-vous des exemples à nous citer? C.P.: Oui, l’ISIR (Institut des Systèmes intelligents et de Robotique) développe depuis plusieurs années l’iCub en collaboration étroite avec plusieurs laboratoires européens. Il y a aussi le LAS (Laboratoire d’Anthropologie sociale), l’INRIA, le LIG… Je peux dire avec fierté que la recherche en robotique ne chôme pas tant que ça…
Le projet GRETA vise à étudier la communication corporelle pour l'appliquer à la robotique.
Planète Robots: Pourriez-vous vous présenter brièvement aux lecteurs de notre magazine? Catherine Pelachaud: Je suis directeur de recherche au laboratoire LTCI de Télécom ParisTech. P.R.: Quel y est votre rôle? C.P.: Je suis la coordinatrice de plusieurs projets portant sur les agents conversationnels, les agents émotionnels et les agents sociaux émotionnels — avec quatorze doctorants placés sous ma responsabilité et une collaboration très importante sur le plan international. P.R.: Pourriez-vous nous communiquer quelques chiffres pertinents au sujet de votre laboratoire (durée de vie, chercheurs, nationalités, financement…)? C.P.: Le laboratoire LTCI regroupe près de cent cinquante professeurs, trente chercheurs du CNRS, trois cents doctorants et travaille avec une jolie panoplie de pays — à savoir l’Italie, l’Angleterre, l’Allemagne, les États-Unis, l’Irlande et les Pays-Bas… P.R.: En quoi vos recherches consistentelles donc?
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C.P.: Elles visent à créer une nouvelle forme d’interaction humain-machine et cela au travers d’interfaces anthropomorphes ou virtuelles, verbales ou non verbales. En ce qui concerne la communication non verbale, nous entretenons plusieurs collaborations importantes avec beaucoup de psychologues. P.R.: Quels sont les projets actuellement en cours de développement au sein de votre laboratoire et quelle est donc leur nature? C.P. : Il y a bien sûr le projet GRETA, qui est actuellement un des projets les plus importants que nous ayons — ainsi que six autres projets européens. P.R. : Quelques mots sur le projet GRETA ?… C.P.: Le projet GRETA a pour objectif de simuler la communication non verbale et prend en entrée une série de moyens communicatifs — autant le corps que la parole. Notre idée: définir un répertoire de comportements et les retranscrire correctement de manière virtuelle (dans un premier temps) et puis à plus long terme par l’intermédiaire de robots. Notre réelle difficulté actuelle provient de la « communication corporelle » car il apparaît vraiment complexe de mimer les différents tics hu-
P.R.: En tant que directrice du LTCI, quelles sont donc vos ambitions?… C.P. : J’aimerais réellement permettre l’interaction entre agents virtuels (et/ou physiques) et humains — et à court terme, plus particulièrement, pour des psychologues qui nous ont déjà maintes fois stipulé leur désir de bénéficier de cette technologie… P.R.: Quelle est votre vision de la robotique de demain — et plus précisément quel rôle attribueriez-vous aux robots de demain?… C.P.: Je pense que l’avenir de la robotique est dans le robot assistant à vocation monotâche, avec aussi des robots de compagnie en tant qu’assistants sociaux. Le robot devrait devenir, avec le temps, plus qu’un outil: un compagnon. P.R.: Dans quelle mesure pensez-vous y contribuer avec votre laboratoire? C.P.: Certains de nos projets modélisent déjà très bien le comportement humain; certains se rapprochent aussi d’une interaction sociale pertinente… Notre objectif est de donner une compréhension sociale au robot pour l’Homme. P.R.:Auriez-vous une dernière chose à partager avec nos lecteurs? C.P. : La clé de tout se trouve dans les relations sociales, à travers le sourire, le rire et l’imitation — pour adapter son comportement à l’Homme. L’agent virtuel doit être uniquement bienveillant — il ne doit pas être malveillant, pour l’équilibre éthique. Il doit pouvoir gérer le comportement inapproprié de l’être humain et le corriger tout autant… ■Propos recueillis par Boris Kesler
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ARIELL UN NOUVEL HUMANOÏDE… À LA FRANÇAISE
Cybedroïd n'a peut-être qu’un an d’existence, mais les travaux menés par cette jeune start-up n'en sont pas aux balbutiements… Fondée par quelques membres inamovibles de l'association Caliban, qui regroupe de nombreux fans de robotique, elle vient de lancer un ambitieux projet de robot bipède low cost : Ariell ! S'il existe une société de robotique allant à contre-courant des tendances du moment, c'est bien Cybedroïd. Cer tes, Fabien Raimbault ne reniera pas les revenus espérés par sa société d'ici quelques années, mais c'est avant tout par passion qu'il a lancé son entreprise avec quelques-uns de ses meilleurs amis…
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AU DÉPART — DES LIVRES, UNE ASSOCIATION ET DES APÉROBOTS… En 2008, quelques copains se retrouvaient régulièrement à Paris autour d'un verre pour discuter et pratiquer la robotique, sans prétention. Tous passionnés par les romans et les nouvelles d’Asimov, ils débattaient de l'avenir de leur dis-
cipline favorite et partageaient des astuces de fabrication portant sur des robots de plus en plus évolués. C'est ainsi que naquit l'association Caliban (le nom de l’androïde développé par plusieurs membres de l'association depuis 1999). Elle se mit à grossir au fil des mois et des rencontres, dont Caprica — trois éditions organisées par ses bons soins. Puis, des réunions
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“Certes, Fabien Raimbault ne reniera pas les revenus espérés par sa société d'ici quelques années, mais c'est avant tout par passion qu'il a lancé son entreprise.”
Ariell chauffait la salle lors du WIF 2012 (Festival International du Design Interactif).
mensuelles moins informelles et ouvertes à tous virent le jour, toujours à Paris : les Apérobots, qui déplacent de nombreux visiteurs à chaque session (rappel : les Apérobots se déroulent chaque premier mercredi du mois — rendez-vous sur la page Facebook qui leur est consacrée pour de plus amples informations). De nombreux robots « amateurs » sont nés du fait de Caliban et certains d’entre eux n'ont pas eu à rougir face aux grosses productions commerciales… REGIS, par exemple, est un robot ressemblant au V.I.N.CENT du film Black Hole (il se déplace en équilibre sur une roue unique — son concepteur en a même déposé le brevet… ). La série des Darwin, créée par Gregory, propose différentes visions fonctionnelles de robots
Une ancienne version de développement d'Ariell pose devant des robots de l'association Caliban, Cybrina sur le portique et le buste de Caliban à droite — Ariell lors du Geek So In, organisé par Intel. Fabien Raimbault à droite.
dérivés du Johnny 5 de Short Circuit. Quant au robot Caliban, la mascotte de l'association, c’est un buste d'androïde qui a principalement servi de cobaye pour tester un programme avancé de cognition artificielle maison. Enfin, Cybrina est la descendante directe de Caliban et ce robot à l'allure féminine a été la première présentatrice robot d’un magazine quotidien de télévision (101 %, sur la chaîne NoLife)… Certains membres ont d’ailleurs manifesté assez
d'enthousiasme pour transformer leurs essais d’amateurs en de réels succès professionnels. On retrouve ainsi des membres au sein de nombreuses sociétés — à l’image de Thierry, qui est un des cofondateurs d’EOS Innovation, une start-up qui a conçu une série de robots avatars et de surveillance d’entrepôts — comme l'EOne et l’e-vigilante. C'est donc logiquement que Fabien, Miguil et Jean-Philippe ont également sauté le pas en lançant Cybedroïd… D'autres,
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UN NOUVEL HUMANOÏDE… À LA FRANÇAISE Ce système avancé devrait même, à terme, être testé pour d'autres articulations — comme les épaules et les hanches. Au moment où nous écrivons ces lignes, Ariell ne possède pas encore de mains, ce qui ne devrait plus tarder car l'équipe développe actuellement une paire de pinces et des mains plus abouties. Ces ustensiles ne devraient être posés que sur le second prototype, Aria — qu’on commencera à assembler quand vous lirez cet article. Cela lui procurera une meilleure stabilité et plus de force dans les jambes. Il devrait également être capable de porter un objet de 500 g à bout de bras sans perdre l’équilibre.
comme Gregory ou Harold (le cofondateur de Teknobot) ont grossi ensuite les rangs de la jeune entreprise, qui emploie désormais huit personnes. CYBEDROÏD Croyant dur comme fer à l'avenir de la robotique humanoïde, Fabien Raimbault a tout quitté: son boulot de responsable informatique dans une grosse multinationale de statistiques médicales et sa maison de la proche banlieue parisienne, pour les environs de Limoges. Ses comparses ont fait de même… Les nouveaux bureaux et la future chaîne de montage des robots ont été installés dans les gigantesques entrepôts d'un ancien garage qui s’occupait de véhicules prestigieux. Ce lieu, riche en histoire, va sans aucun doute booster la créativité de cette bande de passionnés qui, chaque année, en guise de séminaire, suit la course des 24 heures du Mans dans les stands et aussi des gradins… L'activité principale de la toute nouvelle SAS est le développement de deux gammes de robots humanoïdes: Ariell, qui nous intéresse ici, ainsi qu’une ligne à venir (beaucoup plus élaborée, mais sur laquelle la société ne souhaite pas communiquer pour le moment). Ces robots seront équipés de la psyché artificielle développée par Cybedroïd, Cometa. D’autre part, depuis quelques semaines, la société a étendu son activité en absorbant l'entreprise Teknobot (et son enseigne commerciale,World of Robot). WOR doit à terme devenir une plateforme de distribution des robots Cybedroïd, tout en continuant la distribution de pièces détachées et de kits de robotique développés par des entreprises tierces. Quant à Teknobot, forte de son expérience, elle fournit un service de recherche, de développement et de fabrication externalisé pour les entreprises, les universités et les laboratoires — ou même les simples amateurs qui aspirent à entrer de plain-pied dans la robotique à bas coût… ARIELL, UNE ÉVOLUTION DE CYBRINA Cybrina constituait déjà la descendance logique de Caliban, Ariell reprend l’affaire là où en était l’égérie de l’association au moment de la création de l'entreprise… Notez que Cybrina continue d'évoluer parallèlement au sein de l'association (elle est désormais prise en charge par d’autres membres). Un premier prototype d'Ariell a été monté en quelques mois et sert d’unité stress-test pour Cometa. Son aspect a beaucoup changé entre sa première apparition (lors du Salon de l’informatique alternative Alchimie, à Tain-l'Hermitage) et le petit succès qu’elle a obtenu au Robotica de Milan. À ses débuts, Ariell apparaissait sous les traits d'un robot masculin — mais sa stature fine et délicate ne collait pas avec la coque musclée. De plus, une étude des comportements des curieux face au robot a fini par décider l'équipe à recarrosser l’humanoïde en l’habillant cette fois d’une coque
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Ariell avec ses désormais célèbres Moon Boots. — Portrait approché d'Ariell lors de Robotica 2012.
d’aspect féminin, à l’image de celle de Cybrina. (Quand les visiteurs des salons aperçoivent l’humanoïde pour la première fois, il sont passablement amusés par un petit détail : en effet, ils voient un robot appuyé à son portique et chaussé de Moon Boots des années 1980, ce qui fournit un contraste saisissant avec son physique « science-fictionnel ». En fait, quand il s’est agi pour Ariell d’apprendre à marcher dans le laboratoire de Cybedroïd, ses pieds glissaient sans cesse sur le sol : on lui fit donc porter une vieille paire d’après-skis pour gagner en adhérence… ) Depuis peu, la tête du robot dispose d’une nouvelle architecture mécatronique — qui doit bientôt faire l’objet d’un dépôt de brevet. Nous devrions en savoir plus dans quelques mois…
COMETA : LES DÉBUTS D'UNE RÉELLE INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Beaucoup d’entreprises et de laboratoires travaillent sur le principe d'un Intelligence artificielle capable de donner un semblant de vie à un robot et lui permettant notamment de développer sa propre personnalité, comme de choisir librement entre plusieurs options. Fabien et ses collègues travaillent donc depuis de nombreuses années sur leur plateforme, Cometa. Elle se place à la frontière entre l’I.A. dite « faible » et l’I.A. dite « forte ». Le système se distingue des produits actuellement disponibles par sa grande capacité en matière d’actions. Moteur cognitif parfaitement autonome, Cometa permet aux robots qui en sont équipés d’interagir dans et avec leur environnement, d’exécuter des ordres vocaux et visuels, de prendre des initiatives mais aussi de se montrer partiellement autonomes. Aucune connaissance technique n’est requise de la part de l’utilisateur pour l’exploiter, de sorte qu’il peut interagir avec son robot de façon naturelle et intuitive (dialogue, gestuelle, etc.). Et de nombreux systèmes d’exploitation sont en train de voir le jour; cependant, aucun d’eux ne constitue une Intelligence artificielle à part entière. (Là où généralement ces outils se présentent finalement comme de simples environnements de programmation dédiés à la robotique, la plate-forme Cometa, quant à elle, représente un véritable système décisionnel autonome…) ARIELL — POURQUOI FAIRE ? Son côté modulaire et son petit prix sont ses meilleurs atouts. Ariell est développé avec du matériel standard qui a déjà fait ses preuves dans la robotique et le modélisme. Cybedroïd ne désire pas réinventer la roue et se lancer dans de coûteuses et longues années de recherche pour mettre au point ses propres servomoteurs et senseurs. Actuellement, les servomoteurs d'Ariell sont des Bioloid (mais peuvent être remplacés par des robotbuilders, des moteurs pas à pas ou des servomoteurs traditionnels) ; sa vision est basée sur OpenCV (sachant que l’intégration des caméras Brain Vision System est à l’étude). Et l'ordinateur em-
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“Beaucoup d’entreprises et de laboratoires travaillent sur le principe d'un Intelligence ar tificielle capable de donner un semblant de vie à un robot et lui permettant notamment de développer sa propre personnalité, comme de choisir librement entre plusieurs options.”
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE FORTE OU FAIBLE ? L'I.A. forte fait référence à une machine capable non seulement de produire un comportement intelligent, mais aussi d’éprouver l’impression d'une réelle conscience de soi, de « vrais sentiments » (quoi qu’on puisse mettre derrière ces mots) et une « compréhension de ses propres raisonnements ». Quant à l'I.A. faible, elle consiste en des algorithmes capables de résoudre des problèmes — mais cette fois, la machine simule l'intelligence: elle semble en fait agir comme si elle était réellement intelligente… On a des exemples pertinents de ce comportement avec les programmes conversationnels qui tentent de passer le test de Turing (comme ELIZA). Ces logiciels parviennent à imiter de façon grossière le comportement des humains face à leurs semblables, lors d'un dialogue. Le résultat peut parfois être bluffant… Source: Wikipédia
Ariell sur le stand de Cybedroïd lors de Robotica 2012 à Milan. — Le montage d'un prototype d'Ariell. Celui-ci utilise des composants conventionnels.
barqué est tout ce qu'il y a de plus conventionnel : un PC équipé d'un processeur Intel Core i5. Enfin, sa structure 64 bits équipée de cinq cœurs lui permet de s’affirmer comme un robot doté de la plus grande puissance informatique jamais embarquée… Le kit de développement repose également sur cette recherche de standardisation. Actuellement développé avec la plate-forme .Net de Microsoft (C#), il devrait être disponible, à terme, via son concurrent open source Mono, disponible sur un plus grand nombre de plates-formes
informatiques (de Windows 8 à FreeBSD en passant par Linux). Et cette standardisation, tant au niveau du hardware qu’au niveau du software, va influer énormément sur le prix définitif du robot : Ariell devrait être proposé à partir de 12 000 € (configuration de base) aux laboratoires de recherche, aux écoles et aux éventuels hobbyistes fortunés (certains dépensent plus pour un train électrique ou un avion RC — alors pourquoi pas pour un robot…). Chaque élément de l’humanoïde — comme la tête ou un bras — pourra d’ailleurs s'acquérir à l’unité,
à des prix défiant toute concurrence. Et chacun de ces modules sera livré avec un SDK open source, qui lui permettra de fonctionner via des langages de programmation classiques, sans avoir besoin de passer par un Robot Operating System. On pourra ainsi acheter le robot élément par élément avant d'assembler le tout de façon Plug and Play. Cependant, la commercialisation d’Ariell n’est pas pour tout de suite : Cybedroïd pense qu’elle disposera d’une flotte de quelques unités avant la fin de 2013. Le robot complet sera alors disponible en location pour des entreprises tierces (ainsi qu’en vente sous forme de modules — mais sans Cometa, juste avec le SDK) et personnalisé à la demande du client. Prenons d’ailleurs l'exemple d'un fabricant de voitures qui voudrait faire sensation au Mondial de l'Automobile… Cybedroïd pourrait alors fournir un robot dérivé, aux couleurs de l'entreprise automobile et participant à l'événement de façon dynamique et sociale pour présenter le dernier modèle de la marque. D’ailleurs, le développement d'Ariell n'est pas encore terminé que déjà des contrats ont déjà été signés (notamment pour l'animation de la Bibliothèque nationale de France durant le mois d’avril 2013)… Comptez sur Planète Robots pour suivre de près les progrès de ce nouveau produit de la robotique française ! Nous sommes curieux de voir ce que la robotique des amateurs pourra apporter au marché dans sa philosophie et ses technologies… ■Screetch
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EN QUOI PUIS-JE VOUS ÊTRE UTILE ?
Dans nos villes, les galeries commerciales sont de plus en plus vastes… Mais les panneaux d'affichage et les bornes interactives y sont souvent incomplets ou alors non explicites. Future Robot, une entreprise sud-coréenne, a mis au point le FURo, un assistant multiservice destiné aux visiteurs qui hantent les espaces publics. Proche du REEM-H2 de PAL Robotics, le FURo s’en démarque par une approche davantage grand public. Il ne possède pas de bras préhensile et son écran tactile de vingt-deux pouces est mobile. Du haut de son mètre soixante (pour 65 kg), il se promène dans les centres commerciaux, les musées, les hôpitaux, les halls d'accueil des entreprises ou même les restaurants (pour les commandes) — à la recherche de gens à guider ou à conseiller. Ce robot a été développé par Future Robot en Corée du Sud et c'est la société ODM Technologies qui se lance dans sa commercialisation et son intégration en Europe… Un nouveau visage — européanisé Le modèle d'origine, coréen, avait l’apparence d’une jeune femme brune et bridée. Pour le marché européen, ODM Technologies a proposé une version européanisée du FURo : un
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personnage féminin blond aux yeux bleus. Ce dernier a plu à la société mère, qui l'a également adopté pour son marché intérieur en tenant compte des demandes formulées par ses clients. Les visages proposés gardent toutefois une apparence proche du crayonné et évitent ainsi une approche trop réaliste, afin de ne pas entrer dans les critères de l'Uncanny Valley (l’effet de la « vallée dérangeante ») — ce qui pourrait choquer une partie des utilisateurs, voire les effrayer. Le FURo doit être utilisable par tout un chacun, dans tous les lieux publics. Une standardisation des technologies Sa conception repose sur des technologies éprouvées et standardisées, afin de faciliter son intégration et son développement. Son architecture est basée sur OPRoS, un framework open source asiatique. Malgré son nom, ce dernier
n'est pas dérivé de ROS mais possède une philosophie très proche… OPRoS est minuscule et peut tourner sur de nombreuses platesformes (comme Windows, Linux ou même sur un système embarqué comme Android). Le FURo embarque de plus une imprimante thermique, pour accompagner les informations qu'il a données à ses visiteurs, et un lecteur de carte bancaire. Son autonomie est de cinq heures et il ne lui faut que quarante-cinq minutes pour recharger à 80 % ses batteries. (Lorsqu’il se trouve en chargement, il peut continuer à renseigner son public.) Un bon moyen d’accrocher la clientèle Un robot qui se déplace dans un lieu public, cela interpelle ! Des études ont montré que 60 % des gens s’arrêtent ou se retournent à la vue d'un robot FURo. Ce dernier présente son écran
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“Le FURo propose un réel compromis entre les meilleures technologies du moment, sans utiliser d'onéreuses capacités, superflues sans aucun doute pour un robot de ce type: pas de bras préhensiles à 60000 € et pas de marche bipède!” doute pour un robot de ce type : pas de bras préhensiles à 60 000 € et pas de marche bipède ! Il est assemblé en petite série en Corée et peut être disponible à partir de 42 000 € auprès d'ODM Technologies. Et en ce qui concerne l'événementiel, il se révèle également possible de le louer pour 1 500 € par jour (cela inclut le transport et la programmation). De nouveaux modèles Afin d'élargir l'offre, de nouveaux agents robotiques vont déferler dans tous les espaces publics. Le modèle simplifié FURo-K (Kiosk) ne possède pas de bras (il ne propose malheureusement pas de chocolats, NDLR) et arbore une coque moins coûteuse. Ce qui fait de lui un robot d’accueil idéal pour une administration (à partir de 25000 €). Et il peut être équipé d'une imprimante laser (optionnelle). Davantage destiné au grand public, le futur FURo-I (Hyoro) a l’allure d’un petit manchot. Décidément, dès qu'un robot doit remuer les tripes des ménagères de moins de cinquante ans, il doit obligatoirement ressembler à un manchot — c'est une véritable mode (cf.Tux Droid, Penguinbot, Penbo, Pomi, MyDeskFriend, etc.) ! Cette version est donc prévue pour le marché de masse et devrait être distribuée à moins de 1 000 $. Elle sera livrée (en option) avec des applications de mesures médicales et d'interprétation des résultats. Elle cible clairement les personnes âgées, les handicapés et la surveillance des enfants. Le FURo-I pourra aussi être utilisé pour le jeu, comme un robot avatar (le personnage sera remplacé par la vision d'un téléopérateur réel) ou servir aux consultations de télémédecine. ■Frédéric Boisdron De gauche à droite: Furo invite à la découverte. — La version européanisée de Furo. — La ministre Fleur Pellerin teste Furo lors de la présentation des offres Orange Pro, avec l'Échangeur PME à la CCIP.
aux passants en disant : « Bonjour ! » Et pendant que certains commencent à interagir avec le robot, d'autres continuent leur chemin jusqu'au moment où ils entendent ledit robot clamer : « Au revoir ! » À ces mots, généralement, ceux qui l’ont ignoré se retournent, surpris, et reviennent sur leurs pas par curiosité. (La même étude a comptabilisé une durée moyenne de trente secondes d'interaction avec le robot.) Enfin, il se montre capable d'emmener un client à un endroit précis si le bâtiment est marqué par des signaux visuels (au plafond). Tout cela constitue un plus en matière de communication, non négligeable face aux bornes interactives — qui
sont utilisées seulement en cas de nécessité par les visiteurs. Des services en plus ODM Technologies ne se contente pas de le distribuer en Europe : cette société a également intégré des applications tierces, suivant la demande. Le robot peut ainsi être équipé d’une reconnaissance vocale, par exemple. Un prix abordable pour une PME Le FURo propose un réel compromis entre les meilleures technologies du moment, sans utiliser d'onéreuses capacités, superflues sans aucun
ODM TECHNOLOGIES Cette société, parisienne à l’origine, est dédiée à l'intégration des systèmes informatiques dans les entreprises (B2B). Elle a été créée en 2001 pour réunir les compétences et les expériences de plusieurs spécialistes de la gestion des projets informatiques et de l’informatique de gestion proprement dite. Forte de ses compétences acquises en matière d’intégration informatique, elle s'est logiquement tournée vers l'avenir et a fait évoluer son métier en direction de la robotique. L'entreprise est passée d'une veille active dans ce domaine à une concrétisation à fort potentiel évolutif. L'exploitation par la distribution et l'intégration du robot FURo ne constitue que le premier souffle de ce vent de changement. (ODM Technologies place beaucoup d'espoirs dans la robotique de services.)
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VERS LA COMMERCIALISATION Dans nos villes, les galeries commerciales sont de plus en plus vastes… Mais les panneaux d'affichage et les bornes interactives y sont souvent incomplets ou alors non explicites. Future Robot, une entreprise sud-coréenne, a mis au point le FURo, un assistant multiservice destiné aux visiteurs qui hantent les espaces publics. Il ne faut surtout pas juger SAMI à son allure actuelle. Sa coque simpliste cache un robot aux multiples possibilités… Dans le laps de temps qui s’écoulera entre le moment présent et la distribution, il aura certainement appris à mieux s'habiller… Pour le moment, il se contente d’être équipé de technologies toutes plus avancées les unes que les autres. À l'heure où vous lirez ces lignes, un second prototype, encore plus au point, sera en cours d'assemblage au sein du laboratoire. DE MULTIPLES POSSIBILITÉS Le SAMI se compose d’une base roulante soutenant un buste humanoïde et deux bras préhensiles. La dextérité de ses bras et de ses mains lui permet de remplir un verre (d’un liquide provenant une bouteille qu'il aura été chercher,
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avant de la reposer) et de le tendre, correctement rempli, à son interlocuteur. Sa tête — cheveux au vent — est expressive afin de mieux communiquer avec les humains. (Pour le moment, la coque de son visage est le résultat d'une impression 3D et le corps un buste de mannequin coupé en deux.) Sa conception est modulaire et a été mise au point en créant des pièces pour différents clients. En fait, il constitue pour le moment une vitrine technologique du laboratoire parisien… Une connexion Internet lui permet d'amplifier les applications possibles. C'est notamment par ce biais et grâce à ses nombreux senseurs que le SAMI deviendra un parfait robot avatar (robot de téléprésence). Il apparaît ainsi comme un support vidéo mobile pour milieu hostile ou tout simplement distant. Et en prenant les rênes
du robot à partir d’un ordinateur distant, vous avez tout loisir d'apporter un médicament ou de retaper votre lit. Le fait de posséder des bras puissants l’autorise même à ouvrir une porte et à aider une personne à se relever après une chute. Est-il difficile à piloter ? Pas le moins du monde : en se positionnant devant des senseurs Prime Sense (proches du Kinect de Microsoft), il suffit d’exécuter les gestes naturellement pour que le robot les reproduise de son côté.… SUR LE MARCHÉ Le SAMI sera donc bientôt commercialisé… Rodolphe Hasselvander espère d’ailleurs qu’il sera prêt d'ici la fin de l'année 2013. Le nom du distributeur reste incertain — on hésite entre le CRIIF et un autre partenaire. Pour le moment, le développement du robot est autofinancé par les prestations
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“Le SAMI sera donc bientôt commercialisé… Rodolphe Hasselvander espère d’ailleurs qu’il sera prêt d'ici la fin de l'année 2013. Le nom du distributeur reste incertain — on hésite entre le CRIIF et un autre partenaire.” offertes aux clients du CRIIF — avec notamment les travaux réalisés pour le festival Futur en Seine (un apport qui se monte à 96 000 €). Le SAMI peut se concevoir comme un robot (relativement) généraliste. Quelques applications ont déjà été abordées, comme l'assistance au personnel des maisons de retraite. Car il se révèle tout à fait capable de pousser un fauteuil roulant de la chambre d'une personne à mobilité réduite jusqu'à la salle à manger ou à celle des activités. Il peut également surveiller un malade et effectuer différentes mesures de façon À droite: SAMI, équipé d'un senseur Prime Sense. — En dessous : SAMI saluant Rodolphe Hasselvander, son créateur.
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automatique. Mais ses capacités ne se limitent pas à cela. Les laboratoires de recherche, l'industrie ou même les foyers y trouveront leur compte. De plus son prix définitif devrait être assez bas, le choix d'une base roulante réduisant énormément la facture. Ses possibilités sont complètement ouvertes : le robot sera modifié à la demande, suivant les besoins manifestés. LES AMÉLIORATIONS NÉCESSAIRES Avant de proposer un produit fini, le robot doit évoluer : les mains devraient être améliorées, afin d’augmenter leur sensibilité. Sa perception de l’environnement suit donc l’évolution des technologies et c'est désormais à l'aide d'un système de senseurs Prime Sense embarqué que le SAMI va s'approprier les couleurs et acquérir une meilleure profondeur du champ de vision. C'est également avec cet ustensile qu’il pourra reproduire les gestes qu'un humain lui montrera lors d'une démonstration. En fait, grâce à la technologie Prime Sense, il sera tout à fait possible, dans un proche avenir, de lui donner des ordres comme : « Soulève cette boîte ! » Ou encore : « Donne-moi la télécommande ! » Son autonomie, elle aussi, devrait connaître de larges avancées. Il lui faudra comprendre, apprendre, et aider une personne désignée. Le développement et l’évolution de ce représentant des robots semi-humanoïdes français suivent leur cours inexorable. Dans quelques mois, nous serons fidèles au poste pour vous décrire tous les progrès qu’aura accomplis le SAMI avant la commercialisation définitive. Espérons qu'il tiendra ses promesses !…
■Frédéric Boisdron
LE CENTRE DE ROBOTIQUE INTÉGRÉ D'ÎLE-DE-FRANCE (CRIIF) Le CRIIF est avant tout un laboratoire (à but non lucratif) de recherche et développement dédié à la robotique. Ses services sont spécialisés dans le transfert des technologies et des développements de systèmes complexes vers les industriels, les laboratoires de recherche et les PME — mais également vers les porteurs de projets. Il a ainsi participé à de nombreux projets robotiques comme l’E-One d’EOS Innovation, les mobiliers urbains interactifs (pour Futur en Seine), un robot d'exploration tout-terrain et un chien pour Robosoft. IL travaille aussi en partenariat avec le CNRS, tout en conservant une certaine indépendance. Son équipe compte une petite dizaine d'employés et grossit maintenant régulièrement ses rangs en recrutant des ingénieurs en mécatronique ayant des compétences multidisciplinaires.
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DES COMPORTEMENTS POUR
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Depuis plusieurs mois, Aldebaran Robotics, qui fabrique Nao, a mis sur pied le Developer Program, une communauté de programmeurs passionnés qui conçoit des applications et autres comportements pour ledit Nao. Et en marge, la société collabore avec quelques partenaires professionnels. Aujourd’hui, nous braquons les projecteurs sur HumaRobotics, le département de R&D de Génération Robots, qui crée justement des comportements pour le petit robot…
Ranger les chaussettes sales, un nouveau comportement développé par Génération Robots.
Génération Robots a déjà produit des comportements comme celui le rendant capable de faire une partie de puissance 4 avec vous.
P.R.: Jérôme Laplace, vous êtes le fondateur de Génération Robots: pouvez-vous nous décrire l’origine de votre partenariat avec Aldebaran Robotics? J.-L.: Tout a commencé en 2009 lorsque Aldebaran Robotics a recruté des volontaires pour participer à un bêta test du robot Nao. J’ai eu le plaisir d’y participer et d’y rencontrer des gens formidables, passionnés — et un peu rêveurs aussi. J’ai tout de suite été emballé par Nao… Aldebaran Robotics avait réalisé un robot très complet là où les autres robots mettaient en avant un aspect particulier comme le look ou le hardware. Nao, au contraire a été conçu de manière équilibrée et rien n’a été négligé: matériel, logiciel, support, animation du réseau — bref, une réelle démarche professionnelle par opposition à des robots issus de la recherche, très pointus sur un ou deux aspects seulement. Je me suis tout de suite dit: «Voilà le support idéal pour travailler! » P.R.: Vous avez pensé qu’il existait un potentiel économique… N’était-ce pas une démarche entrepreneuriale risquée? J.-L. : Risquée — pas vraiment ! C’est surtout Aldebaran qui a pris de vrais risques en se lançant dans un projet innovant comme celui-ci. Mon sentiment est que les robots compagnons (comme Nao ou Aibo) sont en fait les premiers robots sociaux — les fameux robots à l’origine
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cialisée dans le développement de comportements — je parle de comportements plutôt que de logiciels — commercialisables pour ces robots. (« Commercialisable » signifie que l’environnement dans lequel évoluera le robot sera le foyer ou le lieu de travail et que l’utilisation ne sera pas technique.) Un tel cahier des charges implique de sacrés challenges ! Nous avons donc réalisé notre premier comportement, Nao Puissance 4, en un an — le temps de concevoir tout un ensemble de librairies de développement spécifiques… P.R.: Que vous apporte donc Aldebaran Robotics dans cette aventure? J.-L. : Un regard de spécialiste et une véritable confiance… Nous avons réalisé depuis d’autres comportements — comme Nao qui joue au poker, Nao qui ramasse du linge, qui le traîne et va le porter dans le panier à linge; et même un démonstrateur de pilotage semi-autonome à destination de l’industrie.
Jérôme Laplace, fondateur de Génération Robots.
de nos fantasmes de roboticiens. Les développer, c’est préparer l’arrivée des robots personnels d’assistance et d’ailleurs Aldebaran Robotics a la même vision puisqu’elle prépare ROMEO, qui partage une base logicielle commune avec Nao. J’ai donc souhaité monter une équipe spé-
P.R.: La collaboration entre entreprises — est-ce important? J.-L. : C’est fondamental! Nous devons prendre exemple sur le modèle allemand — dans lequel les PME affrontent les marchés de manière unie. La robotique française est constituée de PME très pointues — avec des leaders comme Aldebaran — et nous avons tout à gagner à combiner nos savoirfaire et à chasser en meute, comme on dit…
■Propos recueillis par Frédéric Boisdron
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LES DRON AÉRIENS UNE NOUVELLE FAÇON D’EXPLORER LE MONDE
Longtemps, l’homme a rêvé de posséder le pouvoir dont abusent les oiseaux depuis toujours — un pouvoir qui les libère un peu de la gravité… De ces songeries sont nés les avions — qui ont permis à nombre d’entre nous de découvrir des terres autrefois isolées — et maintenant les drones aériens !
Des pans entiers de populations se sont rencontrés pour développer un commerce planétaire de plus en plus accessible et mettre en route le processus de la mondialisation. Cependant, si l’homme a longtemps jalousé les oiseaux, ce n’est pas exclusivement pour leur capacité à se déplacer d’un point à un autre rapidement et par les airs. En effet, il est également possible d’observer le monde d’un point de vue totalement différent dès que l’on
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prend de la hauteur. Militaires, professionnels et particuliers trouvent tous un intérêt à envoyer un appareil mécanique dans le ciel pour récupérer des données de toutes sor tes. Et c’est là que le drone entre en jeu… Aujourd’hui, l'aéronef sans pilote s'équipe, se diversifie, se spécialise, s'exporte — et surtout se démocratise, pour répondre à des besoins qui ne pouvaient être comblés jusqu’à aujourd’hui…
QU’EST-CE QU’UN DRONE ? Les drones aériens sont des aéronefs de différents types (avion, hélicoptère, montgolfière ou dirigeable). Tous peuvent être affranchis de leur pilote et le plus souvent il n’y a plus de cabine de pilotage à bord. Cette dernière est remplacée, soit par une capacité de pilotage totalement automatique — c’est le cas d’une petite minorité d’appareils —, soit par une station au sol. Selon qu’ils adoptent la forme d’un ballon, qu’ils
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“Les drones aériens sont des aéronefs de différents types (avion, hélicoptère, montgolfière ou dirigeable).Tous peuvent être affranchis de leur pilote et le plus souvent il n’y a plus de cabine de pilotage à bord.”
Un bombardier B2 américain ? Non un drone furtif Neuron européen.
arborent une voilure fixe (comme les avions) ou une voilure tournante pour les systèmes multirotors (comme les hélicoptères), ils ne font preuve ni de la même endurance ni de la même agilité. On peut cependant regrouper la plupart des missions des drones aériens sous trois termes clés : observation, assistance et défense. Bien que les règles juridiques d’utilisation soient encore très peu adaptées au sujet en raison de sa récente apparition dans le champ légal des structures étatiques, les drones ont déjà réussi à investir de nombreux domaines. Et vous constaterez à travers les exemples de ce dossier que l’armée, les grands groupes de défense et les laboratoires ne sont pas du tout les seuls à s’être lancés sur le marché des drones. En plus
Piloter un drone à distance, aussi simple qu'aller au bureau. — Les premiers drones de l'histoire étaient des ballons contenant des bombes à retardement, envoyés par l'Autriche sur Venise en 1849.
des fonctionnalités décrites dans cet article, certaines PME et certains amateurs ont même introduit la notion de First Person View (par l’intermédiaire d’un casque qui permet de voir tout ce que transmet le drone en temps réel). L’AMÉLIORATON DES CONDITIONS DE VIE ET DE TRAVAIL Comme nous l’évoquions dans le dossier L’in-
troduction sociale des robots (numéro 17 de Planète Robots), les drones se font petit à petit une place dans les concepts de la robotique d’assistance. Ils introduisent des notions humanitaires et des notions d’amélioration des conditions de vie et de travail. Imaginez donc des millions de colis qui se baladent dans les airs et qui arrivent à destination dans la demi-heure qui suit l’envoi… Et des populations vivant dans des milieux
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LES DRONES AÉRIENS difficilement accessibles qui réussissent tout à coup à échanger des paquets d’un simple clic… Bref, imaginez que nous disposions tous d’un pigeon voyageur capable de transporter jusqu’à 2 kg de charge utile dans les airs ! C’est le concept du projet Matternet, lancé en 2011 par un groupe d’étudiants passionnés de robotique, qui a créé sa start-up dans la Silicon Valley. Il pourrait servir à assurer la livraison de médicaments dans les zones reculées des grandes villes, celles auxquelles les camions postaux accèdent rarement. Pour cela, le groupe a pensé à l’installation de stations-relais dans lesquelles les drones pourraient se poser pour livrer leurs colis et recharger leurs batteries par la même occasion. Il subsiste pourtant un hic : on a fait le choix d’un quadricoptère comme structure de transport. Cette technologie entraîne une énorme contrainte en matière d’autonomie et son coût est relativement élevé par rapport au niveau de vie des populations visées. Et si l’idée arrive à son terme, il lui faudra faire face à un problème plus terre à terre : celui des voleurs… Quant au transport des médicaments dans le cadre d’une aide humanitaire, il présente évidemment un intérêt — mais c’est dans le domaine agricole que les drones devraient se montrer vraiment utiles. Ils serviront aussi bien à détecter les zones de culture malades grâce à la spectrométrie, à analyser la couleur des plantes sur des longueurs d’ondes invisibles pour l’œil humain qu’à procéder à l’épandage. En effet, de la même manière qu’on détecte une personne atteinte d’une pathologie dans une foule grâce à son émission infrarouge anormale, on parvient à localiser les plantes malades. La société Airinov a d’ailleurs misé sur ce marché en exploitant un drone de type aile volante pour effectuer des diagnostics agronomiques et déterminer ainsi la vigueur du couvert végétal. Entièrement automatique et guidé par GPS, l’appareil peut couvrir cent hectares en quarante minutes et réalise des cartographies multispectrales avec une résolution qui descend à 5 cm. Le système permet de réduire l’apport en engrais azotés et donc de faire des économies — tout en respectant les réglementations environnementales comme la directive Nitrates… Rêvons maintenant un peu… Dans le cas où un agriculteur se trouverait au milieu d’une zone non couverte par les services de téléphonie mobile et Internet et que son tracteur aurait besoin du cloud computing, les drones pourraient également constituer une réponse. En effet, des études sont menées pour l’utilisation de drones à voilure fixe, afin de créer un réseau d’informations dans les airs. Le site Internet The Pirate Bay a beaucoup fait parler de lui en évoquant un réseau LOSS (Low Orbit Server Stations) pour partager des liens « .torrent » sur un réseau indépendant d’Internet — et donc plus difficile à stopper en cas de conflit avec les autorités. Les
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Carte d’hétérogénéité d'un champ, réalisée par le drone Airinov. — Le drone civil Fulmar en vol.
débits envisagés sont de l’ordre de 100 Mbps sur une distance maximale de 50 km. Comparé au débit classique de l’ADSL à 20 Mbps chez un utilisateur classique, c’est loin d’être négligeable. Et depuis 2001, la NASA communique à propos d’un drone capable de voler plus de quarante heures en exploitant l’énergie solaire. Il s’agit du projet Helios. L’idée d’utiliser un drone comme noeud relais pour les transmissions n’est donc ni folle ni nouvelle… Les réseaux de communication et la quantité d’informations transmises sont certes en croissance constante, mais parallèlement à cela, nous continuons à nous déplacer physiquement. En voyageant, nous croisons des ponts, des immeubles, des châteaux d’eau, des pylônes électriques,
des éoliennes, des centrales nucléaires, des chantiers et des zones d’accès dangereux dans lesquelles les pompiers risquent leur vie, etc. Tous ces ouvrages nécessitent un entretien et une observation réguliers. La maintenance de telles structures, dont beaucoup de composants sont malaisément accessibles, implique des procédures lourdes et une organisation importante. (Tout cela serait considérablement simplifié par l’introduction d’observateurs volants comme les drones. Et c’est de plus une solution économique…) Certaines sociétés, comme Novadem, ont détecté ce besoin et mettent à disposition des drones qui s'adressent autant au fantassin qui veut aller voir de l'autre côté d'une dune qu'au
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“la Chine prévoit de faire fonctionner des drones de surveillance environnementale dans onze de ses provinces maritimes, de façon à suivre la météo et les conditions environnementales des côtes.”
Carte d’hétérogénéité d'un champ, réalisée par le drone Airinov.
pompier en mission. Ils peuvent emporter une panoplie de capteurs pour effectuer des mesures de radioactivité ou de risque toxique. MODÉLISER LE MONDE POUR L’ÉTUDIER ET LE REVISITER La géodésie est « la science qui mesure et représente la surface terrestre » (selon Friedrich Robert Helmert); elle a pour rôle de déterminer et de cartographier les surfaces de la Terre pour alimenter des représentations détaillées. Selon ce principe et la State Oceanic Administration, la Chine prévoit de faire fonctionner des drones de surveillance environnementale dans onze de ses provinces maritimes, de façon à suivre la météo et les conditions environnementales des côtes. Ce programme va inclure la construction de onze stations de lancement qui feront chacune voler au moins un UAV (Unmanned Aerial Vehicle). À 1 km d’altitude, ils seront capables de capturer des images de plus haute résolution que ne pourraient le faire les satellites, ce qui induira une meilleure analyse de l’environnement. Le type d’UAV utilisé se confrontera à des vents allant jusque 43 km/h, pour décoller et se stabiliser. En complément de ces avions sans
pilote, trente-six navires d’inspection sont attendus pour surveiller les côtes dès 2013. Chaque photographie, qui pourra être prise dans les bandes spectrales du visible ou de l'infrarouge, identifiera une zone géographique et sera liée à des relevés comme ceux du niveau de pollution et de la température. Une fois assemblées, ces informations permettront de créer des cartes détaillées d’une précision relativement haute. D’autres, comme la société belge Gatewing, récemment acquise par Trimble, vont encore plus loin en appliquant des algorithmes de reconstruction 3D à des images capturées. En plus d’intéresser les scientifiques et les industriels, ce type d’image attire l’attention des organisateurs d’événements comme les mariages. Pensez au plus beau jour de votre vie pris immortalisé par une photographie 3D! Il vous serait possible de revisiter les scènes, de vous glisser au milieu de vos invités pendant qu’ils profitent des festivités… ÉLEVER L’ŒIL DES ARTISTES ET DE LEUR PUBLIC De nombreux artistes utilisent aujourd’hui les drones, tant pour la photographie que pour le
film. Il est désormais courant que les prises de vue aériennes soient faites à partir de petits drones pour des raisons de coût. La société STUDIOFLY cible les films publicitaires et les films dits institutionnels et a mis en ligne quelques extraits impressionnants qui rappellent les longs métrages sortis des studios d’Hollywood. Cette société a été choisie dans le cadre du tournage de Mona Lisa, sur ARTE, qui porte sur la fonte des glaciers dans le monde. D’autres artistes ont choisi d’exploiter le drone comme un élément de spectacle. Des milliers de spectateurs ont pu assister à la magnifique exhibition organisée en Autriche, pendant le
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Le drone israélien Eagle - IAI.
Net festival 2012, par Ars Electronica Futurelab et Ascending Technologies : un essaim de quarante-neuf drones synchronisés a transformé le ciel en une scène magnifique grâce à de savantes chorégraphies. Plus iconoclaste et plus controversé, le Néerlandais Bart Jansen a trouvé dans son chat Orville, écrasé par une voiture, un support artistique hors du commun. Il l’a utilisé comme structure pour un quadricoptère dont les vidéos ont fait le tour de la Toile… SOUTENIR L’ORDRE PUBLIC ET GARANTIR LA SECURITÉ On engage de plus en plus les drones dans les domaines de la surveillance d’urgence et de la protection civile. Scruter l’activité des frontières et observer les flux de marchandises illégales à partir du ciel est un besoin constant aujourd’hui. Si l’on réussit à éliminer les soucis de la fatigue du pilote et du surcoût des avions à taille humaine, on aura trouvé une solution pour une problématique à laquelle les autorités doivent face aujourd’hui. En Europe, depuis 2005, l'Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne, que l’on appelle Frontex (Frontières extérieures) en France, est responsable de la coordination des activités des gardes-
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Un quadricoptère reposant sur une dépouille d'un chat. Un peu lugubre cette idée de Bart Jansen.
frontière pour le maintien de la sécurité des limites de l'Union avec les États non membres. Cette agence se penche sur les solutions de surveillance automatique des frontières pour répondre aux appels des pays qui subissent les plus gros flux d’immigration et d’importations il-
légales comme la Grèce, l’Espagne et la Bulgarie. Les drones font partie des discussions pour améliorer la coordination des opérations aussi bien en mer que sur terre. Et pour apporter des solutions concrètes, de gros industriels ont mis la main à la pâte (notamment Sagem, avec le Pa-
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“On engage de plus en plus les drones dans les domaines de la surveillance d’urgence et de la protection civile. Scruter l’activité des frontières et observer les flux de marchandises illégales à par tir du ciel est un besoin constant aujourd’hui.”
Le tournage du documentaire Mona Lisa à l'aide d'un drone de StudioFly. À gauche Un drone de StudioFly en cours de prise de vue.
troller, AeroVironment avec Fulmar et Thales avec Puma). Et aux États-Unis, la Chambre des représentants a également demandé au département de la Défense (DoD) et au DHS (Department of Homeland Security) de s’entendre pour élargir l’utilisation des drones militaires à la mission de surveillance des frontières. Les missions de recherche et sauvetage en mi-
lieu hostile pourraient également exploiter les drones pour ne pas exposer inutilement un grand nombre de personnes et en sauver quelques autres. Mais le problème de l’utilisation de tels appareils dans la circulation aérienne civile pose des problèmes technologiques et réglementaires à cause de l'autonomie décisionnelle embarquée, des capteurs anticol-
lision à court et à long terme et de la gestion des vols autonomes dans les espaces aériens civils ou militaires — comme le souligne l’ONERA, l’Office national français d'études et de recherches aérospatiales. En Europe, la question n’a pas échappé aux esprits. C’est pourquoi en 2001, face à ces interrogations grandissantes, la Communauté européenne a débloqué des financements pour le groupe thématique UAVNET, chargé de réfléchir à l’implication des systèmes de drones (UAS) dans la vie de tous les jours. Les Israéliens, très impliqués dans le domaine des drones, ont fortement contribué à la réflexion avec la société IAI (Israel Aerospace Industries), qui propose désormais une version civile de son drone Eagle. Il peut être utilisé pour la surveillance antiincendie en zone urbaine ou en forêt et pour évaluer d’éventuels dommages sur le terrain. Plus encore, les drones sont en mesure de survoler les régions éloignées, montagneuses ou peu accessibles, les zones de pêche et les routes maritimes très fréquentées et dangereuses. Ils peuvent aussi relever les niveaux de pollution atmosphériques ou maritimes comme le préconise le programme Deep Water, utilisé par la Garde côtière des États-Unis. Il vise à acquérir soixante-seize drones pour la surveillance ma-
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Le drone de protection civile Fulmar destiné au programme Frontex. — Le tournage du documentaire Mona Lisa à l'aide d'un drone de StudioFly.
ritime et pour relever les nouveaux défis de sécurité : observation des pipelines de pétrole et de gaz, surveillance des cargaisons dangereuses, dépistage de la contrebande et des actes de piraterie maritime — mais aussi surveillance des sources d'eau, des vestiges archéologiques et des filons de matières premières ou des gisements de combustible. Aux Antipodes, l’Australie n’est pas en reste… L’été prochain, des drones aériens de type octocoptère seront déployés au-dessus des plages de l’État du Queensland pour garantir un plus haut niveau de sécurité aux surfeurs. Le chef de l’organisation qui a pris cette initiative, Brett Williamson, déclare que les drones seront utilisés au-dessus de North Stradbroke Island comme une démonstration technologique. Ils permettront à leurs opérateurs de détecter plus facilement des nageurs en détresse, la présence de requins et de méduses, etc. (Ils seront équipés de bouées qu’ils pourront jeter dans l’océan en cas de besoin.) Dans l’Hexagone, le comité interministériel de la sécurité routière, en date du 26 octobre 2000, prônait l’information routière pour les usagers en évoquant le déploiement d’un Schéma directeur d’information routière (SDIR) sur un réseau d’intérêt européen d’une vingtaine de milliers de kilomètres. Le service Métrologie
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et Instrumentation du Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC), lui, proposait d’intégrer au SDIR l’utilisation de drones pour télédéporter les yeux d’un contrôleur ou d’un inspecteur et ainsi apporter un détail plus important et une information ciblée aux analyses des événements intéressants qui auraient pu survenir sur la route. Ce projet devait être déployé en 2010, mais il semble que ce ne soit finalement pas pour tout de suite…
Quoi qu’il en soit, on n’oublie pas non plus les usagers des transports en commun puisque récemment, lors d’une conférence de presse, on a entendu Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, soupirer : « Si seulement nous avions des drones !.. » En effet, ces petits engins pourraient parcourir les voies de chemin de fer pour identifier les éventuels voleurs de câbles et prévenir les débuts d’incendies qui font perdre tant de temps aux usagers. Et ce n’est pas sans arrière-
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“Guillaume Pepy le patron de la SNCF, « Si seulement nous avions des drones !… » En effet, ces petits engins pourraient parcourir les voies de chemin de fer pour identifier les éventuels voleurs de câbles et prévenir les débuts d’incendies…”
Les Lifesavers Jack Kelly, Douglas Simpson et Jessica Simpson présentant un UAS. Crédit photo : Harvie Allison.
pensées que nous faisons la transition avec la surveillance des manifestations qui réunissent plusieurs milliers de personnes. Bien que cela pose de graves questions en termes de liberté individuelle et d’acceptation par les populations, les drones pourraient aussi être utilisés pour identifier les émeutiers en cas de débordements, grâce à leurs caméras embarquées. (Ils pourraient aussi les immobiliser en libérant du gaz lacrymogène.) Un petit nombre de drones avaient d’ailleurs été exploités lors de la dernière Coupe du monde de rugby à XV pour s’assurer de la sécurité du public… Finalement, le temps des drones construits au sein d’un club de modélisme est bien révolu… Aujourd’hui, les PME et les grands groupes industriels se sont emparés du sujet — à tel point que l'aéronef sans pilote s'équipe, se diversifie, se spécialise, s'exporte et surtout se démocratise! Et tout cela, parce que l’on découvre chaque jour à quel point ils pourraient être utiles et faire économiser de nombreux euros aux entreprises — et aider à la protection civile. Entre les drones à voilure fixe, très rapides et capables de couvrir de grandes surfaces, les drones à voilure souple, moins dangereux pour les applications en milieu urbain, mais très lents, et les drones à voilures tournantes gros consomma-
teurs d’énergie mais permettant d’observer un ouvrage d’art avec un maximum de degrés de liberté, tout le monde semble trouver chaussure à son pied. Restent désormais deux grands problèmes, récurrents dans le monde de la robotique… Où placer la responsabilité en cas d’anomalie? Où résident les limites qui permettront de garantir le respect de la vie privée des personnes et des voisinages survolés?… On exploite de plus en plus les multicoptères (en général pour la surveillance), mais on oublie souvent qu’ils peuvent être source de danger : l’environnement salé des mers et des océans, par exemple, provoque des dysfonctionnements dans les systèmes électroniques. En fait, jusqu’au 11 avril 2012, aucune réglementation adaptée n’existait concernant l’utilisation des drones ; il s’agissait encore d’une législation au cas par cas. En France, deux arrêtés autorisent l’utilisation des drones, en fonction de leur catégorie et du scénario de leur utilisation. Pour prendre un exemple, le scénario S1 autorise des vols jusqu’à une hauteur de 150 m à une distance de moins de 100 m du télépilote… Ces arrêtés sont ceux du 11 avril 2012 relatifs à l’utilisation de l’espace aérien par les aéronefs qui circulent sans personne à bord et à la concep-
tion des aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord, aux conditions de leur emploi et sur les capacités requises des personnes qui les utilisent. Cette réglementation évolue en fonction des contextes d’utilisation des drones et des risques et des contraintes q’ils génèrent. En milieu urbain, ils s’exposent en effet aux phénomènes aérologiques et à un spectre de fréquences sursaturé au sein duquel les interférences sont nombreuses et les risques de perte de transmission élevés. À côté de cela, moult passionnés et un grand nombre d’universités mettent sur pied d'ambitieux projets qui permettent aux particuliers d’apporter leur pierre à l’édifice — comme Paparazzi, ROS, Arduino, etc.Vous pouvez donc dès aujourd’hui entrer sur le terrain des drones et vous joindre à cette population de passionnés et de professionnels — qui grandit sans cesse… Nous vous invitons d’ailleurs à suivre très prochainement le vol d’un drone militaire européen sur lequel de nombreux Français ont travaillé par le biais de Dassault Aviation : le nEUROn. ■David Leblanc, président de l’association Shy Robotics
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AU SERVICE DE LA ROBOTIQUE RUSSE Créée en 2005, Android Technics est la société russe la plus importante dans le domaine de la robotique. Son principal objectif : promouvoir une large palette de produits innovants dans le domaine de la robotique anthropomorphe — mais aussi trouver des solutions pour divers problèmes d'ingénierie… UNE GRANDE VARIÉTÉ DE PRODUITS Bien qu’elle vende une gamme de robots de loisirs en kit (incluant sa propre version du Kondo KHR-1, baptisé AR-101) avec lesquels elle a d’ailleurs régulièrement participé à des tournois de robotique en Russie au cours de ces dernières années, Android Technics s’est surtout spécialisée dans le développement et la conception de différentes plates-formes mobiles multifonctionnelles… Elles sont anthropomorphes (MR-400) ou s’inspirent du monde animal (MR-200, MR-
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500). Sans oublier divers robots anthropomorphes de taille réduite (AR-100, AR-101, AR103) ou de grande taille (AR-400, AR-400M, AR-600, AR-601) et des logiciels et des systèmes de contrôle. Ces derniers se révèlent capables de remplir avec succès moult tâches dans divers secteurs (l’industrie, la sécurité, les opérations militaro-industrielles, les situations d'urgence, la médecine et la santé, le divertissement, les centres d’expositions, le marketing et la publicité — ou encore le domaine spatial, avec le SAR-400, dont nous avons déjà parlé dans un précédent
numéro). D’autre part, Android Technics mène aussi divers travaux de R&D concernant l'Intelligence artificielle et les protocoles de sécurité au sein d’environnements incertains non structurés… DES PLATES-FORMES POUR RÉPONDRE À DIVERS USAGES Les technologies intégrées à leurs plates-formes mobiles les rendent capables de résoudre toutes sortes de tâches tactiques et stratégiques. Leur grande mobilité est assurée grâce
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“Grâce à l'Intelligence artificielle qui gère, de façon adaptative, la navigation et la communication, il se révèle capable de participer à des conversations simples sur certains sujets, d’effectuer des salutations et de servir de guide.”
Le MR-400 est un robot manipulateur doté d'un base de transport conséquente.
De gauche à droite: L'humanoïde AR-600 semble être un proche cousin d'Hubo et d'Asimo. — Le MR200 est un robot de type araignée. — Ne dirait-on pas Eve du film Wall*E? Le SR-200.
à un châssis fixé sur des roues ou des chenilles, ce qui leur permet de fonctionner quelles que soient les conditions météorologiques, sans avoir besoin d’une préparation spécifique. C’est ainsi que le MR-400 est doté de deux bras et de deux mains anthropomorphes et d’un système d'observation vidéo — le tout étant monté sur une plate-forme de type 4 x 4. La gestion des programmes de son Intelligence artificielle peut se faire soit directement de la plate-forme, soit être contrôlée à distance par un opérateur. Il a été essentiellement conçu pour travailler dans des environnements dangereux et potentiellement mortels (fabrication, transport ou recyclage de certains types d'armes et de substances très toxiques) — mais aussi pour diagnostiquer l'état de l'environnement dans toutes les conditions météorologiques ou pour effectuer des opérations technologiques dans des circonstances trop extrêmes pour l’homme. Le MR-200, quant à lui, peut observer les lieux et choisir dans quelle direction se déplacer afin de franchir au mieux les obstacles grâce à la mobilité que lui confèrent ses six « pattes » (similaires à celles des araignées). Il dispose en outre de deux vitesses de déplacement et de trente minutes d’autonomie (Il se contrôle au moyen d’une télécommande.) Le SR-200 est utilisé comme un outil de marketing — appelé donc à se développer dans les secteurs du service et de la publicité. Il dispose d’un système audio et vidéo, se déplace à une vitesse pouvant aller jusqu’à 8 km/h et bénéficie d’une autonomie de plus de cinq heures. Il se montre capable de dialoguer avec divers interlocuteurs et de leur apporter des informations tout en manifestant des « émotions humaines » — exprimées par la voix et le mimétisme. Enfin, il peut être utilisé dans de nombreux endroits
(aéroports, gares, centres d’expositions, centres commerciaux, zones touristiques, complexes hôteliers, etc.) pour attirer l’attention de la clientèle, améliorer la qualité du service et accroître le public cible. LE ROBOT HUMANOÏDE AR-600 Android Technics a également développé l’AR600, un robot humanoïde similaire aux robots russes Arne et Arnea, conçus par New Era, mais dont la technologie de contrôle d’équilibre est toutefois moins performante que celle d’Asimo, car il ne se déplace de
façon stable, pour l’instant, que sur des surfaces lisses. Mesurant 1,45 m de haut pour un poids de 65 kg et une vitesse de déplacement qui varie entre 2 et 2,6 km/h, il est doté d’une batterie rechargeable 48V LiFePo4, d’un gyroscope, d’un système audio et vidéo — avec deux caméras pour visualiser son environnement. Et possède trente-cinq servomoteurs indépendants et trente-six degrés de liberté (trois pour la tête, cinq fois deux pour les bras, cinq fois deux pour les mains, un pour le corps et six fois deux pour les jambes). Son corps est équipé de près d’une centaine de capteurs tactiles, capables de détecter aussi bien les objets situés dans un périmètre de 15 cm que ceux qui se trouvent en contact direct, ce qui permet, grâce à des détecteurs à ultrasons et des accéléromètres, de réduire le risque de blesser quelqu’un qui se trouverait à proximité. Enfin, le MR-600 dispose d’un logiciel sophistiqué de reconnaissance qui classifie les objets situés dans son champ de vision. Grâce à l'Intelligence artificielle qui gère, de façon adaptative, la navigation et la communication, il se révèle capable de participer à des conversations simples sur certains sujets, d’effectuer des salutations et de servir de guide. Il exécute (de manière indépendante ou en collaboration avec un être humain) des tâches logiques difficiles, se déplace et s'oriente dans l'espace. La plus grande partie de son Intelligence artificielle, son traitement de l'image stéréoscopique et ses systèmes vocaux sont gérés par un ordinateur qui communique avec la commande interne du moteur par WiFi ; il peut donc faire des calculs simples (addition et soustraction). Enfin la gestion de son programme d'I.A. se fait, soit directement de sa plate-forme, soit par l’intermédiaire d’un opérateur. ■Josèphe Ghenzer
Pris sur le fait! AR-600 sait descendre les escaliers mais préfère prendre l'ascenseur apparemment…
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DES MECHAS
Alors qu’actuellement une partie des chercheurs ne songent qu’à miniaturiser les robots (jusqu’à en faire des nanorobots), d’autres préfèrent travailler au développement d’androïdes géants… Et il fut un temps où piloter un mecha relevait de l’onirisme pur et simple… Mais le rêve est devenu réalité ! LE LAND WALKER Dès 2005, la société japonaise Sakakibara Kikai avait présenté un mecha opérationnel (baptisé Land Walker) développé par Masaaki Nagumo et dont la conception avait nécessité deux années de travail. Bien qu’il fût bipède, il n’avançait pas vraiment en « marchant », mais se déplaçait en faisant glisser ses pieds sur le sol, ce qui lui donnait une démarche très mécanique, un peu chancelante et assez pataude. Ce manque de fluidité expliquait le fait que sa vitesse n’était que d’un kilomètre et demi à l’heure. Il se montrait toutefois capable de se mouvoir aussi bien en avant ou en arrière que sur les côtés, grâce à quatre pédales qui pouvaient être actionnées
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par son pilote, tranquillement installé dans le siège du cockpit. Et son équilibre était contrôlé par un ordinateur. (Il mesurait 3,40 m de haut, 2,40 m de long, 1,65 m de large et pesait près d’une tonne. Quant à la puissance de son moteur, elle était de 250 ch. Par ailleurs, il était équipé de canons à air, situés de chaque côté du poste de pilotage, qui ne tiraient heureusement que des balles de caoutchouc.) Son prix avoisinait les 345 000 $… UN SOURIRE RAVAGEUR Lors du dernier Wonder Festival de Chiba, la société japonaise Suidobashi Heavy Industry a fait sensation en présentant son prototype de
robot mecha pilotable, Kuratas (ou KR-01), qui est le résultat d’une collaboration de deux ans entre l’artiste Kogoro Kurata (qui lui a donné son nom) et Wataru Yoshizaki, un spécialiste en mécatronique et le concepteur du système OS de commandes, baptisé V-Sido, dont est doté le Kuratas. Ses dimensions sont gigantesques : près de 4 m de hauteur et de longueur, près de 3 m de largeur et un poids d’environ 4,5 t. Sa version de base coûte 1,35 m$ — sans compter les options qu’il sera possible d’y ajouter. En effet, moyennant finance, il pourra être customisé à la demande du client (comme, par exemple, le choix du coloris) lors de la com-
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“Ses dimensions sont gigantesques: près de 4 m de hauteur et de longueur, près de 3 m de largeur et un poids d’environ 4,5 t. Sa version de base coûte 1,35 m$”
En haut : Kuratas avec son pilote. À gauche L'évolution actuelle du projet Gundam de Hajime Sakamoto.
quelques mois), qui repère les mouvements de sa tête. Et une fois que le Kuratas, qui est équipé d'un système de réalité augmentée couplé à un système de visée automatique, a verrouillé la cible ennemie, le tir se déclenche en réaction à un simple sourire du pilote par le biais d’une fonction spécifique, le Smile Shot. Il est en outre possible de le contrôler de l’extérieur et à distance avec un smar tphone connecté à la 3G.
Design général du projet Gundam.
mande passée directement sur le site de la société — dès que cette dernière sera en mesure de le fabriquer en grand nombre. Contrairement à bon nombre de mechas qu’on trouve habituellement dans les animes et/ou les mangas, il ne dispose pas de fusées dans les pieds et ne vole donc pas, mais se déplace, grâce à son moteur à essence (qui accepte également du carburant diesel), sur quatre roues à la vitesse de 10 km/h du fait de trente articulations, dotées de vérins hydrauliques — qui permettent d’assurer les divers mouvements de ses bras, de ses jambes et de son torse, indépendamment les uns des autres. Il dispose également de deux positions — basse et haute —, ce qui donne à son pilote un point de vue plus ou moins élevé sur son environnement. Malgré son aspect très impressionnant, il n’a rien d’une véritable machine tueuse dans la mesure où son armement, non létal, a été conçu pour être écologique et sans danger pour les humains. C’est ainsi que son lancemissiles ne tire que des projectiles à eau et comme il n'a pas la capacité de tourner ou de pivoter, il a donc peu de chances d’atteindre
sa cible. Quant à ses mitrailleuses jumelles Gatling, placées à l’extrémité de ses bras, elles sont capables de libérer environ six mille balles de caoutchouc à la minute. Installé tranquillement sur le siège du cockpit situé en haut du mecha, le pilote peut aisément le contrôler, sans avoir besoin de subir un long et fastidieux entraînement, et interagir avec lui grâce à la technologie Kinect (de plus en plus exploitée dans le domaine de la robotique depuis
LE PROJET GUNDAM Fan inconditionnel des robots géants depuis sa plus tendre enfance, le roboticien japonais Hajime Sakamoto a consacré une grande partie de sa vie à construire de grands robots humanoïdes. Au sein de l’Hajime Research Institute (qu’il a créé à cet effet), il travaille depuis plusieurs années avec ses collaborateurs sur différents prototypes de robots, de plus en plus imposants et dotés de fonctionnalités toujours plus novatrices. C’est ainsi qu’en 2002, il a lancé un projet de robot humanoïde (Hajime Robot 1). En 2007, il en a conçu un autre d’une hauteur d’un mètre (Hajime Robot 25) puis en 2009 un autre encore, très longiligne, mesurant 2,10 m et pesant 20 kg, qui était dirigé par une manette de PlayStation afin de tirer des penaltys (Hajime Robot 33). L’année suivante, il a commencé à développer un nouveau projet de robot humanoïde d’une taille de 4 m, qui sera capable de marcher sur ses deux jambes et intégrera un cockpit dans lequel un humain pourra s’installer. Ce proto-
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LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE DES
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De gauche à droite : Le Land Walker avec son poste de pilotage ouvert. L'équipe de développement Stompy.
type a pour finalité de l’aider à mieux comprendre toutes les contraintes que va impliquer la fabrication d’un vrai Mobile Suit de 18 m de haut, identique à la statue du Gundam RX-78-2 (érigée dans le parc de Shikaze à Tokyo en 2009, à l’occasion du trentième anniversaire de la licence Gundam). Il espère pouvoir concrétiser ce projet fou en 2019 pour célébrer en beauté le quarantième anniversaire de ladite licence… LE PROJET HEXAPODE C’est un trio de roboticiens passionnés (composé de Gui Cavalcanti, Dan Cody et James Whong) — ayant déjà malgré leur jeune âge une grande expérience dans la création de divers robots, aussi bien à usage commercial que militaire — qui se trouve à l’origine du projet Hexapode, consistant à fabriquer un robot géant qui arbore la forme d’une araignée. Ses dimensions sont gigantesques (elle fait d’ailleurs beaucoup penser à l’araignée géante mécanisée qu’on voyait dans le film Wild Wild West). En effet, ce robot devrait faire 5,50 m de large, 3 m de hauteur et peser près de 2 t. Il sera doté de six pattes hydrauliques et propulsé par un moteur de 135 ch. À son sommet seront fixés deux sièges qui permettront à un pilote et à un passager de s’y installer tout en étant protégés par une sorte d’arceau de sécurité. L’idée première consistait à concevoir un robot pilotable et capable d’intervenir sur tous les types de terrains — d’où l’importance de ses six pattes, incroyablement puissantes ! Afin de pouvoir concrétiser cette idée quelque
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Design général du futur mecha Stompy.
peu loufoque, le trio de concepteurs a décidé de faire appel à la générosité du grand public en lançant un appel de fonds (ils espéraient ainsi récolter un minimum de 65 000 $) via une page Kickstarter — une plate-forme servant à financer des projets créatifs. En l’espace d’un mois seulement, ils sont arrivés à lever une somme dépassant de loin leurs espérances (le montant atteint était alors de 97 000 $), ce qui leur a permis de se mettre rapidement au travail. Aux nombreux donateurs privés sont également venues se joindre plusieurs sociétés commanditaires (HydroAir, HydraForce, Xsens). Et une fois le projet Hexapode mené à son terme, les in-
vestisseurs les plus généreux auront l’insigne privilège de se promener à son bord — voire de le piloter… Dorénavant, une équipe regroupant une vingtaine de personnes (les trois initiateurs du projet, un professeur assistant et quinze étudiants — dont la plupart ont une formation en ingénierie et/ou en électronique) œuvre au sein de la société Artisan’s Asylum à la création de ce gigantesque robot araignée, baptisé Stompy. Après avoir procédé à des simulations en 3D sur ordinateur et effectué différents tests sur une réplique de la créature (surnommée Gimpy) à l’échelle 1/2 afin de pouvoir évaluer sa force
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“Stompy sera capable de se déplacer de côté, de tourner, de marcher dans l’eau jusqu’à une profondeur d’environ 1,80 m — mais aussi de progresser sur un terrain cahoteux et dans des zones jonchées de décombres” profondeur d’environ 1,80 m — mais aussi de progresser sur un terrain cahoteux et dans des zones jonchées de décombres comme celles auxquelles on peut être confronté après une catastrophe naturelle. Grâce à ces gigantesques segments, il pourra aller là où des véhicules traditionnels ne peuvent pas se rendre et aura même la capacité de sentir le sol à chacun de ses pas. L’équipe estime que la fabrication du robot prendra environ huit mois — à compter de la commande de l’acier nécessaire à sa construction. Si tout se déroule comme prévu, il devrait donc être opérationnel en avril ou en mai 2013.) En définitive, l’originalité de ce projet Hexapode tient non seulement aux dimensions colossales de Stompy mais aussi et surtout au fait qu’il s’agit d’un projet open source (tous les renseignements relatifs à sa construction seront donc tôt ou tard mis à la disposition de tous)…
■Josèphe Ghenzer
Goldorak (UFO Robot Grendizer) est certainement le plus connu des mecha de fiction.
RETOUR AUX SOURCES
Le Land Walker de Sakakibara Kikai. Les armes lancent des balles en caoutchouc.
ainsi que sa sécurité, la construction a enfin pu démarrer. Au cours des derniers mois, des prototypes de pattes, grandeur nature, ont été conçus et les membres de l’équipe ont aussi développé de nouvelles techniques de contrôle d’actionneurs hydrauliques, ces derniers étant infiniment moins chers que ceux qui sont habituellement utilisés dans la fabrication des robots. (On peut suivre l’avancement de leurs travaux sur un blog qui est entièrement consacré à ce projet.) Les fonds supplémentaires récoltés permet-
tront d’intégrer à Stompy un nombre plus important de capteurs (ce qui lui procurera une meilleure détection du sol, des réactions optimales sur les terrains accidentés et une démarche plus souple). On augmentera aussi la puissance hydraulique des pattes afin d’accroître la vitesse de déplacement et on ajoutera des capteurs qui lui accorderont plus d’autonomie. Et comme les actionneurs contrôlant ses six pattes seront totalement indépendants, Stompy sera capable de se déplacer de côté, de tourner, de marcher dans l’eau jusqu’à une
Le mecha (ou meka) est un terme bien connu dans l’univers de la science-fiction et des jeux vidéo — mais aussi et surtout dans celui des mangas et animes japonais. (Il s’agit de l’abréviation de mechanics ou de mechanical design, en anglais.) Ce terme s’applique notamment à des robots (le plus souvent géants et généralement de forme humanoïde), pilotés par un ou plusieurs humains qui les manipulent grâce à un panneau de commande situé dans le cockpit — mais aussi à certaines armures de combat revêtues par des membres des forces de l’ordre ou des soldats. Lesdits robots et armures sont le plus souvent dotés d’un armement sophistiqué et d'une technologie très avancée. Il en existe de toutes les formes et de toutes les tailles et parmi les plus célèbres d’entre eux figurent Evangelion, Patlabor, Gundam, Appleseed, AD Police ou encore Mazinger Z — pour ne citer que ceux-là…
Patlabor, un mecha sorti tout droit des manga japonais, comme la plupart
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L’Avalon est un sailbot — comprenez un voilier robot — mis au point par une équipe d'étudiants de l'université des sciences et techniques de Zurich. À la suite d’une avarie subie pendant le Microtransat Challenge, il a fait escale à Supméca Toulon… L’Avalon est un voilier autonome, du point de vue de l'énergie et de la navigation. Il peut donc voguer sans intervention humaine. Ce bijou technologique a été créé et mis au point à l'université des sciences et techniques de Zurich, par l'équipe d'étudiants SSA (Students Sail Autonomously), du Laboratoire des systèmes autonomes. Ce projet a débuté en 2008, alliant robotique, mécanique des fluides et des matériaux, électronique, énergies renouvelables, etc. À la fin de 2009, une partie de l'équipe originelle a achevé son parcours estudiantin, mais le travail a continué. Simulateur et algorithmes de navigation, entre autres, ont été améliorés, avant la réunification de l'équipe SSA en 2010. Ce sailbot, qui mesure quatre mètres de long, est équipé de panneaux solaires et d'une voile lui offrant une entière autonomie énergétique. Côté navigation, l’Avalon n'a pas non plus besoin d'une quelconque intervention humaine : son Intelligence artificielle et ses systèmes mécatro-
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niques lui permettent de sillonner les mers sans pilote. Son objectif premier : participer au Microtransat Challenge… LE MICROTRANSAT CHALLENGE C’est une course transatlantique de voiliers entièrement autonomes, les sailbots. La première s'est déroulée en 2006 et depuis, aucun de navires n'a réussi à traverser l'océan. Seuls une quinzaine de vaisseaux de ce type naviguent actuellement — deux sont d’ailleurs français. Et c’est un de ces voiliers robots qui détient le record de navigation, établi durant l'édition 2010 : le Breizh Spirit III, mis au point par l'ENTSA Bretagne (1,3 m pour 13 kg), avait parcouru cent quatre-vingt-neuf milles nautiques — soit 350 km — en cinquante heures. Mais le bateau n'avait pu continuer sa route et avait disparu des écrans radars pendant dix jours, sortant ainsi du cadre de la compétition… L'Avalon a lui aussi participé au Microtransat Challenge, mais son voyage s'est interrompu après un parcours de
quatre-vingts milles nautiques (148 km) en quarante-deux heures. Il a alors subi une avarie (démâtage) à proximité de Saint-Tropez, ce qui l’a obligé à abandonner. AVALON À TOULON Après cet incident, l’Avalon a été prêté par l'université de Zurich à Supméca Toulon. Les élèves ingénieurs se sont alors réunis au sein d’une association pour travailler sur le sailbot suisse. Leur mission : le réparer mais aussi l'améliorer. Ils prévoient ainsi d'œuvrer sur les matériaux, les mécanismes et les systèmes embarqués, ainsi que sur l'Intelligence ar tificielle et la mécatronique. Mais leurs activités ne s'arrêtent pas là… Ils planchent d'ores et déjà sur leur propre projet, un sailbot qui participera, à terme, au Microtransat Challenge. Le voilier devrait voguer courant 2013 et sera peut-être le premier de sa catégorie à traverser l'Atlantique !…
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“L’Avalon est un voilier autonome, du point de vue de l'énergie et de la navigation. Il peut donc voguer sans intervention humaine. Ce bijou technologique a été créé et mis au point à l'université des sciences et techniques de Zurich…” recueillant des informations sur la flore marine à un endroit peu accessible. À bord d’un voilier classique, le système de navigation robotique du sailbot représenterait une aide non négligeable pour l'équipage et plus particulièrement pour les navigateurs solitaires. (Ce pilote automatique pourrait en effet être installé sur tous les voiliers.) Le robot prendrait ainsi le relais, pour permettre notamment au skipper de prendre un peu de repos. Sauver des vies par la détection d'un homme à la mer, par l‘exécution automatique des manœuvres adéquates et sans que l’embarcation s'éloigne du naufragé, serait également dans ses moyens. Enfin, ces sailbots comportent un aspect pédagogique en matière d’énérgie. Ils n'utilisent en effet que des énergies renouvelables pour fonctionner et se déplacer : le vent, grâce à la voile, et le solaire, grâce aux panneaux photovoltaïques. Cela démontre que les énergies renouvelables ont bien leur place dans les moyens de transport de demain. ■Perrine Roux
Avalon, un sailbot développé par des étudiants de l'université des sciences et techniques de Zurich. — Avalon, sur une mer d'huile.
C'est ok pour Avalon qui valide son point de passage. — Comme tous bateau, Avalon a besoin de réglages.
POURQUOI DES SAILBOTS ? Mettre au point ces voiliers robots constitue bien entendu une prouesse technique, leur autonomie énergétique et en matière de navigation leur permettant de se passer de toute intervention humaine. Par exemple, durant une série de tests effectués sur le lac de Zurich, l'équipe suisse avait simplement fixé à l’Avalon des points de navigation. Il s'est ensuite déplacé seul d'un point à l'autre, sans aucune intervention de ses concepteurs. Mais il ne s'agit pas seulement d'une compétition interuniversitaire : les recherches des diffé-
rentes équipes pourraient aboutir à d’intéressantes applications. En effet, un voilier complètement autonome pourrait être utilisé dans bien des cas (son intérêt premier serait bien entendu d'éviter de mettre la vie des membres d'équipage en péril). Un sailbot serait ainsi capable d’assurer une surveillance dans des zones à risques, ou encore de collecter des données en mer grâce aux appareils embarqués (sonar, caméra…), faisant ainsi progresser la science. On peut aussi imaginer un tel bateau en train de suivre et d’obser ver une migration animale ou encore
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ISIR L’INSTITUT DES SYSTÈMES INTELLIGENTS ET DE ROBOTIQUE
L'ISIR est un laboratoire de recherche pluridisciplinaire qui rassemble des chercheurs et des enseignants chercheurs compétents en différentes disciplines relevant des sciences de l’ingénieur, de l’information et du vivant… L’ISIR, une unité mixte de recherche commune à l’université Pierre et Marie Curie (UPMC) et au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), est rattaché d’une part à la faculté d’Ingénierie de l’UPMC et d’autre part à l’Institut des sciences de l'information et de leurs interactions du CNRS. L’UPMC fut d’ailleurs l’un des premiers établissements à ouvrir en 1983 un laboratoire de robotique au sein de l’ex-UFR de Mécanique, intégrée depuis 2004 à l’UFR d’Ingénierie (UFR 919). Ce laboratoire, le LMR (Laboratoire de mécanique et robotique), dirigé par Jean-Claude Guinot, se concentrait à ses débuts sur les problèmes de la préhension et de la locomotion en robotique. Il est devenu à sa
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création l’un des partenaires du programme ARA (Automatisation et robotique avancées) du CNRS. Ce programme d’envergure, qui s'étala sur cinq ans, débuta en 1980. Il était destiné à soutenir la structuration en France d’activités de recherche en robotique. Conçu puis dirigé par Georges Giralt et coordonné par Philippe Coiffet, il regroupait plus d’une vingtaine d’équipes de recherche organisées en quatre sous-projets dont l’un, intitulé Mécanique et Technologie, bénéficiait de la contribution du LMR. Cette même année naquit également le DEA de Robotique, qui fut transformé en DEA ReSin (Robotique et Systèmes intelligents) en 1999 avant d’être fondu dans le dispositif LMD en
2003 et de devenir une spécialité du master en sciences de l’ingénieur de l'UPMC. LES ACTIVITÉS DE L’ISIR Les recherches menées à l'ISIR portent sur la modélisation, l'analyse et la conception des systèmes dynamiques et des systèmes de perception. Elles donnent lieu à des travaux fondamentaux, associés le plus souvent à des développements expérimentaux. Cette pratique vise à garantir la pertinence des propositions formulées dans le cadre des recherches en amont. Elle permet aussi d'avancer simultanément dans les connaissances relatives aux problèmes scientifiques traités et à leurs
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“Les recherches menées à l'ISIR portent sur la modélisation, l'analyse et la conception des systèmes dynamiques et des systèmes de perception.”
À gauche: Des robots Psikharpax et iCub à l'ISIR — Au dessus: Étude et recherche sur la robotique à l'ISIR. — Robot d'aide aux opérations chirurgicales Surgicobot.
applications. Et les travaux de recherche sont plus particulièrement tournés vers les applications émergentes de la robotique et des systèmes intelligents dans les domaines des sciences du vivant — ou sont liés aux neurosciences et aux sciences cognitives. La politique scientifique que mène l’ISIR vise plus particulièrement à établir des synergies entre le domaine des ST2I et les sciences du vivant dans le cadre d'applications médicales et de biologie à très forts enjeux — en tentant de faire progresser les capacités cognitives et interactives des robots par un dialogue fertile avec les neurosciences. Les capacités d'interactivité et d'autonomie constituent en effet des dimensions essentielles dans les systèmes robotiques. Elles sont à la base du développement des systèmes innovants pour des interventions chirurgicales non invasives, des manipulations d'objets biologiques, la sup-
pléance fonctionnelle, la rééducation, les aides pour diverses formes de handicap moteur ou cognitif comme pour des dispositifs capables d'évoluer dans des environnements naturels. Ces technologies reposent sur des architectures souvent complexes, intégrant des systèmes mécaniques, électroniques et les logiciels associés, mais aussi des « contenus » adaptés à la réalisation de fonctions thérapeutiques et de diagnostic — comme la rééducation, la stimulation physique et la stimulation cognitive. L'Institut développe aussi des travaux de recherche de haut niveau dans ce domaine en s'appuyant sur des équipes pluridisciplinaires, regroupant des spécialistes de divers domaines des sciences de l'ingénieur, des sciences et techniques de l'information et des neurosciences. Ses chercheurs sont plus particulièrement mobilisés autour de grands projets rapprochant robotique et vivant… LES RECHERCHES Ces compétences sont mises en synergie autour de projets de recherche à fort potentiel scientifique et d'application. Ces derniers sont organisés au sein de quatre équipes regroupant les personnels (permanents, doctorants, chercheurs postdoctoraux…) autour d'objectifs cohérents, tant du point de vue des finalités que de celui des méthodes développées : AGATHE, AMAC, INTERACTION et SYROCO. Les recherches s'appuient donc sur des compétences pluridisciplinaires, renforcées par des collaborations étroites avec d'autres équipes de l'université Pierre et Marie Curie, du CNRS (LAAS, LAB, LIRMM, etc.), du CEA (LIST) et par d'autres établissements comme le Collège de France
Exosquelette de bras ABLE.
et l'ENSTA. Et une importance toute particulière est donnée à la valorisation des travaux de recherche par le développement de prototypes matériels ou logiciels en collaboration avec des industriels. Le CRIIF, un Centre de ressources technologiques hébergé dans les locaux de l'ISIR, constitue une structure efficace pour le transfert des technologies — vers les PME de la région notamment. On compte donc parmi ses domaines d’applications… — L’assistance aux gestes chirurgicaux et à la rééducation fonctionnelle. — La « micro/nanomanipulation » dans l'espace et les techniques de caractérisation d’objets (biologiques). — Les interfaces hatiques et tactiles. — Les interactions multimodales pour la robotique personnelle et le handicap. — La simulation et la synthèse de fonctions motrices pour la robotique humanoïde et les mannequins virtuels. — La préhension et la manipulation dans les environnements contraints. — La perception visuo-acoustique active et la perception 3D. — La locomotion à haute mobilité pour l’autonomie dans les milieux ouverts. — La robotique évolutionniste.
■Boris Kesler
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V U S P A R L E S E N F A N T S
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nds e phrase que j’ente n u ilà o V » ! ir n ve t l’a nts : par conséfa « La robotique , c’es en s o n ar p se as e avenir p souvent. Mais notr botique aussi !… ro la e d ir n ve l’a t, quen
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“Quand il s’agit d’imaginer, les enfants sont doués… Mais finalement, en matière de robotique, ils ne conjecturent pas grand-chose de plus que ce que nos adultes roboticiens actuels…”
Un robot télévision pour aller dans les maisons des gens pauvres.
Autour de moi, peu d’adultes sont vraiment au courant des avancées actuelle de la robotique. Peut-être ont-ils une certaine conscience de la robotique industrielle et de la robotique médicale — mais pour le reste, ils sont pour la plupart véritablement très loin de la réalité… Et en ce qui concerne les enfants ? Je suis allée voir quelques collégiens et leur ai posé deux questions : Pour vous, les robots existent-ils déjà et si oui, quels sont-ils ? Quels robots imaginez-vous dans votre quotidien quand vous serez adultes ?… LES ROBOTS N’EXISTENT QUE DANS LA SCIENCE-FICTION… Étonnamment, les adolescents de quatrième et de troisième n’étaient pas très intéressés par le sujet, alors que les robots passionnaient presque leurs cadets ! De même, les filles restaient très à l’écart quand on abordait ledit sujet… Et pour ce qui est d’être conscients de leur existence actuelle — eh bien ce n’est pas compliqué : ils n’existent pas ! Il faudrait attendre au moins cinquante ans (ou plus de cent pour les moins optimistes) avant d’en voir évoluer parmi nous !… Voyez plutôt : sur trente enfants, vingt-six sont persuadés que les robots n’existent que dans la science-fiction, sous la forme de T-800 (Terminator) ou de R2-D2. Les quatre restants étaient au courant de l'existence de robots domestiques comme l’aspirateur ou la tondeuse, mais n’avaient aucune conscience des avancées actuelles de la robotique — tout comme leurs parents, finalement… Et pourtant, les rayons des magasins commencent à s’enrichir de robots de différentes formes et fonctions. Le rayon des jouets nous propose de petits robots miniatures, sous la forme d’animaux divers ou même humanoïdes. Le rayon électroménager s’emplit de robots aspirateurs. Que faut-il en conclure ? Nos jeunes ne sortent donc jamais ? Ou pour eux, ces petits engins ne rentrent pas dans la catégorie robots ? ! (J’entends d’ici un autre débat s'amorcer…) En réalité, à la vue de leurs dessins, un robot n’est autre qu’un appareil en ferraille et de forme humaine. On en revient donc à nos robots de science-fiction… Seul un garçon de cinquième avait pensé aux jouets : « Il y a des chiens, des dragons, etc. Ils sont
en miniature mais l’inventeur pourrait les faire en taille réelle. » Messieurs les inventeurs, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire ! Nos adolescents veulent des dragons de taille réelle, mais ont du mal à croire qu’un humanoïde existe déjà… Et pourtant — quand je leur ai montré, ils étaient tous un peu ébahis !… Un collégien de quatrième écrivait pour sa part : « Aujourd’hui, les robots existent mais pas sous forme très évoluée. Dans quelques années, des robots plus évolués pourront faire des travaux du quotidien (aspirateur, pelouse, vaisselle). Ces robots aideront chaque famille mais coûteront très chers. Mon avis est que quand ces robots seront présents au sein de la communauté, l’état en profitera pour s’enrichir. »
Un robot poireau!
qui ira dans les maisons des familles des plus pauvres, le temps d’un film ; et le robot coach de vie qui nous apprendra les gestes de secours, sera aussi notre coach sportif et nous apprendra différents métiers manuels ! Et bien évidemment, ce robot sera doté de sentiments !… Terminons en citant la réaction d’un élève de cinquième : « Bref, le paradis ! Il suffirait de lui dire ce qu’il doit faire et il ira ! Mais, s’il y a des robots, nous perdrons la main et deviendront vite fainéant. Alors, à ce moment, il faudra trouver un moyen pour ne pas sombrer, mais alors là… » Une lueur de lucidité chez cet enfant… Je pense qu’il va falloir rendre obligatoire le visionnage de WallE une fois par an pour ne pas oublier ce qu’on pourrait devenir à trop vouloir en faire avec une certaine forme de robotique !… ■Towanda
LA RÉDACTION DE NATHAN, ÉLÈVE DE CINQUIÈME Moi, je veux juste un robot frère.
QUAND JE SERAI GRAND, MON ROBOT FERA TOUT POUR MOI ! Quand il s’agit d’imaginer, les enfants sont doués… Mais finalement, en matière de robotique, ils ne conjecturent pas grand-chose de plus que ce que nos adultes roboticiens actuels, qui ne sont que de grands enfants, nous concoctent déjà !… À l'âge adulte, ils auront donc des robots humanoïdes qui feront tout ce qu’ils voudront, mais surtout des robots qui leur permettront de continuer à avoir beaucoup de temps libre… C’est ainsi qu’ils souhaitent que leurs robots aillent au travail à leur place ou préparent à manger pour eux ! Finalement, ce n’est pas ainsi que la robotique est née ? !! Donc, bien évidemment, les robots passeront l’aspirateur, feront le ménage, tondront la pelouse, s’occuperont du linge, effectueront les comptes, feront les courses, serviront, s’occuperont des animaux… Notre maison sera équipée d'un robot poubelle, d'un robot réfrigérateur, d'un robot frère, etc. Mais deux belles idées originales sont finalement ressorties : le robot télé,
« En l’an 2104, les robots commencèrent à dévaster la ville. Un jour, un vieillard arriva et monta une armée pour combattre les robots. Il avait prédit que si personne tuait les machines, elles détruiront tous les êtres vivants et leurs habitations. Le vieillard décida de monter des palissades pour se protéger des robots. Mais tout le monde se demandait d’où venait toutes ces machines. Deux mois après, le vieillard mourut et un homme courageux décida de reprendre le flambeau. Une expédition fut mise en place pour trouver l’inventeur des robots. Une semaine plus tard, ils trouvèrent enfin une maison faite de taule et là ils virent un jeune homme qui tapait avec un marteau des bouts de fer. Ils lui demandèrent de construire des robots qui aident les hommes à bâtir… »
LA RÉDACTION DE CORENTIN, ÉLÈVE DE CINQUIÈME « Il y a très longtemps de cela, en 2040, des robots faisaient le ménage à la place de ces “humains” que nous avons exterminés. Voici un des robots le plus fréquent chez ces humains. Le robot-cuisinier qui faisait à manger pour toute la famille. Il s’appelait Robocope. Mais un jour, lorsqu’il faisait des crêpes il eut un court-circuit et tout partit en l’air et il fut expulsé de sa famille. Il était alors sans emploi et il apprit qu’il y avait un robot qui s’appelait Terminator et il transformait les robots expulsés en vraie machine de guerre. Un jour, Terminator extermina tous les humains. Et c’est comme ça qu’il devint le dictateur des robots. Et les seuls humains restants sont dans des camps de terminatorisation… » (Pour en conserver tout le sel, ce texte n'a pas été corrigé.)
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QUAND LE CERVEAU COMMANDE
LA MACHINE… Avec les interfaces cerveau-machine, on peut dire que l'on se trouve à mi-chemin entre l'homme et la machine (ou entre l'homme et le robot…). Après des avancées remarquables, ces interfaces trouvent aujourd'hui des applications concrètes en assistant l'homme dans la commande d'ordinateurs (la saisie de textes en constitue un exemple), de machines diverses ou encore de robots (notamment de membres robotisés). Elles permettent ainsi à des personnes souffrant d'un handicap neuromusculaire sévère de communiquer avec leur entourage et même de retrouver l'usage d'un membre perdu. En voici une présentation… PRINCIPE GÉNÉRAL Les interfaces cerveau-machine (ICM) ou cerveau-ordinateur (ICO), également nommées interfaces neuronales directes (IND), sont des interfaces de communication directe entre un cerveau et un dispositif externe (ordinateur, machine, robot…). Contrairement aux interfaces homme-machine traditionnelles (passant par les nerfs puis les muscles et les membres), les ICM
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ne requièrent aucune transformation préalable du signal électrique émis par l'activité cérébrale. Elle est ici directement traduite en signal d'entrée pour la machine. Les temps de réponse sont ainsi écourtés de plusieurs dixièmes de seconde, tout en laissant les membres du corps libres pour d'autres commandes simultanées. Les signaux cérébraux proviennent de l'activité électrique des neurones. Leur acquisition peut
être invasive : une électrode unique (ou une grille d'électrodes) est alors implantée dans le cortex cérébral (substance grise périphérique des hémisphères cérébraux) afin de produire un électrocorticogramme avec une excellente résolution spatiale (sensibilité au neurone ou au microréseau de neurones). Les techniques non invasives consistent, quant à elles, à simplement placer les électrodes sur le cuir chevelu afin de
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“Mais c'est à partir des années 1990 que plusieurs équipes de recherche ont réussi à capturer les ondes provenant des centres moteurs du cerveau” produire un électroencéphalogramme. Mais la résolution spatiale est alors faible. Les signaux de l'activité cérébrale sont plus ou moins complexes à traiter, selon qu'il s'agit du potentiel d'action d'un seul neurone ou de l'activité de plusieurs millions d'entre eux. La difficulté réside aussi dans le processus d'apprentissage réciproque (entre l'individu et le système). Les interfaces cerveau-machine peuvent être unidirectionnelles ou bidirectionnelles. Une ICM unidirectionnelle est destinée à un usage spécifique : soit elle envoie des informations vers une entrée machine, soit elle reçoit des informations à partir d'une sortie machine — mais jamais les deux en même temps… À l'opposé, une ICM bidirectionnelle peut à la fois émettre et recevoir des informations. (La plus avancée étant aujourd'hui l'ICM unidirectionnelle.) RECHERCHES HISTORIQUES Les recherches sur les brain-computer interfaces (BCI) sont apparues dans les années 1970 à l'université de Californie de Los Angeles (UCLA) grâce à une dotation de la National Science Foundation, qui fut suivie d'un contrat avec la Defense Advanced Research Projects Agency. À la même époque, d'autres travaux originaux, menés par une équipe du professeur Eberhard E. Fetz à l'université de Washington (Seattle) ont permis d'établir que des singes pouvaient apprendre à contrôler par la volonté l'activité individuelle des neurones dans le cor-
tex moteur primaire (région du cerveau contrôlant les mouvements volontaires des muscles du corps). Mais c'est à partir des années 1990 que plusieurs équipes de recherche ont réussi à capturer les ondes provenant des centres moteurs du cerveau et à les utiliser pour contrôler des équipements. Philip Kennedy (un neurologiste d'Atlanta, Georgie) et son équipe ont notamment développé la première interface cerveau-ordinateur intracorticale connectée par implantation d'électrodes dans le cerveau d'un singe. En 1999, une autre équipe de chercheurs, menée par Yang Dan à l'université de Berkeley (Californie), a réussi à décoder l'activité neuronale, afin de reproduire les images vues par des chats. En parallèle, Miguel Nicolelis (chercheur à l'université Duke, Caroline du Nord) a promu, quant à lui, l'utilisation massive d'électrodes sur de larges zones du cerveau en développant une ICM capable de décoder l'activité neuronale chez le singe nocturne (aussi choisi pour sa très grande dextérité). Son dispositif a pu ainsi reproduire les mouvements dudit singe avec un bras robotisé puis, par la suite, piloter en temps réel un robot distant (via Internet). Depuis, d'autres équipes américaines ont également développé des interfaces neuronales directes ainsi que les algorithmes nécessaires au décodage des signaux neuronaux : celle de John Donoghue (université Brown, Rhode Island), celle d'Andrew Schwartz (université du Minne-
sota, Pittsburgh) et celle de Richard Andersen (Caltech). Celles-ci ont particulièrement mis au point des IND basées sur le décodage de l'activité d'un plus petit nombre de neurones. Actuellement, des IND sont développées afin de capter les signaux à l'origine de l'intention de mouvement d'un membre ou pour prédire l'activité électrique des muscles (électromyographie), permettant alors de restaurer la mobilité d'un membre paralysé en stimulant artificiellement les muscles. La recherche se focalise aussi sur des capteurs qui permettront une perception plus fiable des ondes cérébrales ou encore sur des technologies de détection à distance (sans aucune connexion physique). APPLICATIONS CONCRÈTES Grâce aux récentes avancées, les interfaces cerveau-machine permettent non seulement de restaurer des facultés perdues (ouïe, vue, parole, mouvements…), mais également de les étendre bien au-delà des capacités naturelles (contrôle du curseur d'un ordinateur à une vitesse et une précision supérieures à celles de la souris, jeux en ligne, divers membres robotisés...). Et parmi ces applications… — La neuroprosthétique. La conception de neuroprothèses est une spécialité des neurosciences concernant les prothèses qui incorporent un système capable d'émuler les fonctions du système nerveux humain (comme l'implant auditif cochléaire et l'implant rétinien). Le plus
Schema basique d'une ICM.
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QUAND LE CERVEAU COMMANDE LA
MACHINE…
Conduire par la pensée, AutoNOMOS Labs y travaille déjà avec un casque neuronal EPOC d'Emotiv.
souvent, les neuroprothèses sont connectées à n'importe quelle partie du système nerveux (par exemple les nerfs des membres), alors que les ICM sont directement branchées sur le système nerveux central (en l'occurrence le cerveau) à un ordinateur commandant une machine ou un membre robotisé. — La communication par interface neuronale. Les patients dont les capacités de communication ont été altérées peuvent bénéficier d'une interface neuronale directe pour communiquer. Grâce à cette technologie, ils sont capables d'imaginer une souris d'ordinateur sous leur main et, par la seule pensée, de déplacer un pointeur sur un clavier virtuel modélisé à l'écran. En plus des lettres, ce « clavier » inclut des mots prédéfinis facilitant la composition de phrases ou d'idées. La technologie peut encore aller plus loin en synthétisant carrément la parole pensée !… DE LA RECHERCHE À L'INDUSTRIALISATION En 1987, Philip Kennedy a créé Neural Signals afin de développer des IND qui permettent à des patients paralysés de communiquer et de
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Piloter un robot par la pensée, c'est possible. Ici, un HRP-2 au CNRS-AIST.
contrôler des équipements. Sa société commercialise des IND invasifs ainsi qu'un implant permettant de transmettre la parole. Et depuis 1999, la société autrichienne Guger Technologies (ou g.tec) propose des interfaces cerveau-ordinateur. Elle offre notamment des produits basiques et polyvalents pour permettre à la
communauté scientifique de développer des équipements spécifiques. Enfin, au début de l'année 2008, la société Ambient a fait la démonstration de son produit The Audeo. Cet équipement permet littéralement de communiquer par la pensée : le traitement du signal cérébral est capable de reproduire le discours
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“Philip Kennedy a créé Neural Signals afin de développer des IND qui permettent à des patients paralysés de communiquer et de contrôler des équipements.”
Mindflex Duel, quand les interfaces cerveau-ordinateur deviennent ludiques.
Une femme paralysée commande un bras robotisé par la pensée.
d'une personne (par synthèse vocale) en captant directement son intention de parler. Une révolution pour les personnes muettes ! Quant à Interactive Productline, c'est une entreprise suédoise dont l'objectif est de développer et de vendre des produits simples utilisant la technologie non invasive EEG (électroencéphalographie). Elle a conçu le jeu Mindball — les joueurs y sont en compétition pour contrôler le déplacement d'une balle sur une table de jeu par
le seul moyen de leur concentration mentale. Signalons aussi que les forces armées américaines ont développé des interfaces cerveau-ordinateur afin d'améliorer les performances de leurs troupes. Le budget 2009-2010 de la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) comportait entre autres le financement d'un programme nommé Silent Talk — à hauteur de quatre millions de dollars. Ce projet doit permettre la communication d'homme à homme
sur le champ de bataille grâce à l'analyse du signal neuronal et sans utiliser la parole. Et Cyberkinetics Neurotechnology Systems, Inc., une société de biotechnologie (déjà cotée sur le marché américain) qui a pour objectif de proposer des interfaces cerveau-ordinateur destinées à l'homme, commercialise une gamme de capteurs utilisant la technologie BrainGate (un système d'implants neuronaux). En mai dernier, ses chercheurs ont publié les résultats d'une étude dans la revue Nature (conjointement avec l'université Brown, le ministère des Anciens Combattants et le Massachusetts General Hospital), qui nous informe que deux personnes paralysées depuis plusieurs années à la suite d'un accident vasculaire cérébral (AVC) sont capables aujourd'hui de contrôler un bras robotisé uniquement par la pensée. (Grâce à une puce de 4 mm de large implantée dans le cerveau, le système transmet les signaux venant des neurones à un ordinateur qui les décode et les transforme ensuite en instructions de mouvements au bras robotisé. Cathy Hutchinson, une tétraplégique de cinquante-huit ans, a ainsi été en mesure d'utiliser ce bras pour boire un café dans une Thermos — la première fois en quinze ans et sans assistance…) ■Sébastien Jeudy
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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
LES RÉSEAUX NEUROMIMÉTIQUES (DE PETITES CELLULES GRISES POUR NOS ROBOTS…)
Ils sont présents dans nombre d'applications numériques que nous utilisons couramment… Et sans le savoir, nous nous adressons à ces réseaux de neurones artificiels — ou réseaux neuromimétiques… Mais que sont vraiment ces cyberentités et d'où proviennent-elles ? L'idée, née à la fin des années 1950, consiste à simuler le fonctionnement de nos propres neurones. De manière simplifiée, bien sûr… Pas question de remplacer un problème par un autre, encore moins soluble. On a donc notre neurone, relié par l'intermédiaire d'une synapse à d'autres neurones, le tout s'échangeant des informations — comme nous le faisons tous les jours, sans même nous en rendre compte. Mais pour quoi faire ?… En programmation informa-
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tique traditionnelle, on est souvent amené à se poser des questions. Ou plutôt à forcer la machine à s'en poser : Que faire si telle information est saisie ?… Et si elle dépasse telle ou telle limite ?… Et si aucune information n'est entrée ?… Et si, et si… Toutes ces questions vont obliger le programme à faire des choix, sur des bases préprogrammées une fois pour toutes. Et si (encore…) plusieurs informations, divergentes, voire contradictoires, parvenaient au
programme ? Cette fois, c'est la panique !… On est alors conduit à dépasser les capacités de nos méthodes de programmation. Mais que se passe-t-il dans nos petites têtes d'humains lorsque ce genre de dilemme se pose à nous ? Chacun a pu faire l'expérience de ce type de problème : même s'il peut être difficile à résoudre, nous allons alors comparer les choix, les confronter à nos expériences antérieures — et trancher. C'est cette faculté que nous allons ten-
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“On a vu que notre réseau neuronal était capable de choisir entre plusieurs possibilités, d'interpréter les informations qu'il reçoit et d'extrapoler. Que peut-il faire encore?” ter d'inculquer à nos machines. Reprenant donc l'image de ces neurones reliés entre eux, nous allons imaginer un programme utilisant une collection de mémoires interconnectées, se transmettant une série d'informations, les comparant et choisissant finalement celles (ou celle) qui lui paraissent les plus pertinentes. La pertinence… Voilà peut-être un mot qui éveille un écho particulier dans notre quotidien connecté. Nos moteurs de recherches sur le Web, bien sûr, vont utiliser ces fameux neurones. Comment expliquer, sinon, qu'à partir d'une orthographe approximative, des informations cohérentes nous parviennent?… Internet est-il devenu si perspicace qu'il devine quel sujet nous intéresse, sans que nous ayons besoin de le lui expliquer dans le détail? Voici nos petits neurones artificiels de retour: ils vont comparer notre demande, même approximative, à leur propre vocabulaire. Mais bien d'autres applications utilisent ce système: la reconnaissance automatique d'images, par exemple, se fera plus facilement en faisant transiter les informations par ces neurones, leur laissant une marge d'interprétation impossible à une programmation plus classique; votre banquier, encore, avant de vous accorder un prêt, va d'abord en référer au réseau neuronal de sa société qui, une fois que votre passif sera digéré, décidera ou non de votre solvabilité. Eh oui… On a vu que notre réseau neuronal était capable de choisir entre plusieurs possibilités, d'interpréter les informations qu'il reçoit et d'extrapoler. Que peut-il faire encore ? Apprendre au niveau de la structure même du réseau, ce qui permet aux neurones de trier les données (c'est la particularité des synapses qui les relient de déformer cette information en fonction de leur propre expérience). Mais qu'estce que cela veut dire ? Pour mieux comprendre, entrons maintenant plus avant dans la structure de ces fameux réseaux. De quoi sont-ils composés ? On l'a vu, des mémoires de la machine (neurones) vont être reliées entre elles, par le biais d'autres mémoires (synapses), dont le rôle sera de renforcer ou au contraire de pondérer (moyenner) l'information qui les traversera. En fait, pour saisir de quelle manière, il va nous falloir choisir un exemple de réseau. Car il en existe différentes sortes, suivant les caractéristiques qu'on voudra mettre en avant… LE PERCEPTRON MULTICOUCHE À APPRENTISSAGE SUPERVISÉ Que se cache-t-il derrière un nom aussi improbable (même dans Star Trek, on ne vous l'avait pas faite, celle-là !…) ? Afin le savoir, disséquons la bête… — Perceptron. Il s'agit d'un système ou d'un programme qui doit nous permettre de percevoir des informations depuis l'extérieur. Une première série de neurones artificiels remplira cette tâche, par laquelle nous alimenterons le programme (voir illustrations).
Imiter les réseaux de neurones n'est pas une tâche aisée.
Les cerveaux positroniques des robots qui pourront discuter d'égal à égal avec l'homme seront-ils composés de réseaux neuromimétiques ? - Sonny avec Will Smith dans le film I , Robot.
— Multicouche. Si nous avons une première série de neurones en entrée, on peut supposer qu'une autre nous servira à récupérer les traitements en sortie. Entre deux, certains ont imaginé d’ajouter une couche supplémentaire — des neurones cachés qui traiteront les informations transmises avant de les présenter à la sortie. — Apprentissage supervisé. Nous y voilà! Notre réseau de neurones sera capable d'apprendre de quelle manière il doit traiter et choisir les informations en fonction de l'expérience qu'il aura pu acquérir. Cette expérience lui sera en réalité enseignée par un programme d'entraînement particulier que nous allons détailler maintenant… LA RÉTROPROPAGATION DE L’ERREUR Nous voici donc devant une nouvelle génération de programme informatique qui
pourra adapter son compor tement en fonction de ce que nous lui enseignerons. En pratique, nous lui ferons digérer une série d'exemples des cas qu'il devra traiter par la suite. Cela soulève encore une autre question : Comment va-t-il prendre en compte cet enseignement ?… La réponse à cette question se résume en une expression : rétropropagation de l'erreur. Concrètement, lors de nos séances de formation, nous soumettrons au programme des séries de questions (par la couche d'entrée), ainsi que les bonnes réponses à donner (via la couche de sor tie). Cette couche de sor tie va alors comparer les bonnes réponses aux résultats trouvés spontanément, au hasard. Il s'agira alors pour le réseau de corriger les poids synaptiques — la façon dont les synapses avaient interprété les informations,
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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
LES RÉSEAUX NEUROMIMÉTIQUES
Principe de base du réseau de neurones. Le signal est transmis de la gauche vers la droite. Chacun des neurones va faire la moyenne des signaux reçus de la couche précédente, avant de transmettre le résultat à la couche suivante. Les lignes reliant les neurones entre eux symbolisent les synapses. Ces liaisons définiront d'elles-mêmes — aléatoirement d'abord, puis par l'expérience — l'intensité avec laquelle elles transmettront ces signaux.
Le réseau neuronal avec (de gauche à droite) sa couche d'entrée, sa couche cachée et celle de sortie. Les informations fournies sont représentées par l'activation (ou pas) des onglets d'entrée et de ceux de sortie durant la phase d'apprentissage. Le niveau du signal circulant dans les neurones est représenté ici par les couleurs noire (mini) à rouge (maxi). À la création, ce signal pourra être défini aléatoirement, puis affiné par l'apprentissage. (Durant la phase d'apprentissage, le réseau doit apprendre qu'à l'activation des entrées 1, 2 et 4 — plus claires — correspondra la réponse en sortie 1, dans cet exemple.)
Un exemple d'application : la simulation du comportement animal. La répartition d'un signal sur plusieurs entrées (chacune correspondant à un niveau croissant) permet au réseau de choisir ses propres priorités… La faim et la peur vont-elles surclasser le besoin de sommeil ?… Dans le cas présent,
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les trois entrées activées correspondant à la faim indiquent que lorsqu’elle est dévorante (mais que la peur est faible — niveau 0 uniquement), l'action à privilégier en sortie est la chasse, bien sûr. Un niveau d'entrée moyen en sommeil (niveau 1) précise que ce dernier n'entre pas en ligne de compte dans notre exemple. Notre animal virtuel ne pensera à se reposer qu'une fois rassasié…
Suite de la page 73 jusqu'à ce que la réponse trouvée corresponde à celle qui était attendue. Voici notre réseau apte à affronter seul les problèmes qui se présenteront à lui. Les informations lui parviendront par la couche d'entrée, transiteront à travers ledit réseau, seront interprétées — et pour finir donneront lieu aux réponses les plus adaptées à la situation. Notre machine disposera désormais de son propre libre arbitre, dans la limite, bien sûr, de ce que nous lui aurons enseigné. Rien
ne nous empêchera plus alors de cloner les réseaux les plus performants pour en équiper d'autres machines ou d'autres robots, par exemple. Mais cela, c'est une autre histoire… ■Xavier Allart
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NEWS GADGETS & TENDANCES À VENIR tique — si toutefois vous êtes assez neuneu pour en stocker dans la mÊmoire de votre tÊlÊphone‌ Prix : 50 ₏
VERBATIM BDLX : DES DISQUES BLU-RAY ENREGISTRABLES DE 100 GO Verbatim vient de lancer un disque Bluray BDLX d'une capacitÊ de stockage de 100 Go (soit quatre fois celle d'un Blu-ray standard et beaucoup plus que celle des DVD et des CD), certifiÊ par la BDA (Blu-ray Disc Association). Moins de disques seront donc nÊcessaires à la sauvegarde de gros volumes de donnÊes. Pour rappel, la capacitÊ de stockage des Blu-ray standards est de 25 Go (simple couche) et de 50 Go (double couche)‌ DotÊ d'une troisième couche, le BDLX™, outre son Ênorme capacitÊ de stockage, prÊsente l’avantage de possÊder une surface au revêtement dur — qui le protège contre les rayures. Dommage que le prix à la pièce soit si ÊlevÊ‌ Vivement qu’il descende à quelques dizaines de centimes ! Prix : 50 ₏ pièce
OURSON COCOLO : IL INCARNE VOS CORRESPONDANTS DURANT VOS APPELS Même les jouets pour enfants se connectent dorÊnavant ! Le nounours en peluche Cocolo en constitue un parfait exemple‌ Glissez n'importe quel smartphone ou tÊlÊphone possÊdant une prise mini-jack dans le ventre du petit ourson robotisÊ, sÊlectionnez votre correspondant sur votre tÊlÊphone — puis laissez le charme agir ! Et c’est le petit plantigrade qui bougera ses lèvres au rythme de la conversation. Je suis sÝr qu'un appel de votre belle-mère ou de votre patron paraÎtra tout de suite moins austère‌ Cela fonctionne Êgalement avec un bon MP3 d'un discours poli-
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CLÉ I-FLASHDRIVE, UNE CLÉ DE TRANSFERT DÉDIÉE AU MATÉRIEL APPLE Apple ayant dÊcidÊ depuis longtemps de faire bande à part et d’ignorer les impÊratifs de la standardisation, il fallait bien rÊgler le problème des transferts de donnÊes entre un  iTruc  et votre ordinateur ou un de vos appareils nomades‌ La clÊ i-FlashDrive rÊpond à ce souhait car elle est compatible avec la norme gÊrÊe par tout le monde, l'USB et la norme spÊcifique dÊdiÊe aux appareils Apple. Dommage qu'encore une fois les spÊcificitÊs d'Apple ne permettent pas des transferts de plus de 100 ko/s alors qu’ils montent à 10 Mo/s sur les autres appareils. Au moins, cela permet enfin de prendre (un peu) le contrôle de son Apple‌ Prix : 79 ₏
DOCK GALAXY NOTE II : TRANSFORMEZ UN SIMPLE SMARTPHONE EN VÉRITABLE ORDINATEUR DE BUREAU ! Le Galaxy Note II de Samsung, dÊjà un excellent smartphone, devient avec ce dock un vÊritable ordinateur de bureau à usage basique, certes — mais suffisant pour la plupart des utilisateurs. Une fois de retour chez vous, placez donc votre Galaxy sur ce dock : vous bÊnÊficierez d'une sortie HDMI vers un Êcran en full HD 1080p et de ports USB (pour y brancher clavier et sou-
ris). Certes, Android ne permet pas d'accÊder à des applications crÊatives dignes de Blender ou de Photoshop, mais pour un usage courant (accès à Internet, aux emails, à Facebook...), il se rÊvèle tout à fait correct‌ Prix : 100 $ (environ 78 ₏)
LA CONSOLE PORTABLE GCWZERO, DÉDIÉE À L'ÉMULATION Si comme moi, vous estimez que les jeux d'autrefois avaient un charme que l'on a du mal à retrouver aujourd'hui dans les consoles NexGen, la GCW-Zero devrait vous plaire‌ Tournant sous Linux 2.6 (OpenDingux) et ÊquipÊe d’un processeur Ingenic Jz4770 cadencÊ à 1 GHz, elle permet de faire tourner des jeux prÊvus à l'origine pour toute une flopÊe de consoles : PlayStation 1, CPS1, CPS2, NeoGeo, Game Boy Advance, Super Nintendo, Mega Drive, NES, Game Boy Color, Master System, Game Gear, Game Boy, etc. (Les jeux s’installent sur une carte MicroSD à partir de votre ordinateur.) Prix : 120 $ (environ 93 ₏)
UNO DIRECT : MAÎTRISEZ VOTRE FACTURE D'ÉLECTRICITÉ ! Uno Direct est un kit de mesure ÊnergÊtique auto-installable conçu pour Êvaluer l’ÊlectricitÊ consommÊe dans un logement. Alors que la facture moyenne d'ÊlectricitÊ d'un mÊnage français va s'alourdir de 50 % d'ici à 2020, cette solution a ÊtÊ pensÊe pour nous aider à changer nos habitudes en douceur et à prendre rÊellement conscience de nos dÊpenses ÊnergÊtiques. Une fois installÊ, Uno Direct transmet en temps rÊel et grâce à Internet les donnÊes de la consommation, qui peuvent alors être
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Screetch consultÊes de n’importe quel ordinateur et même d’un smartphone !‌ Prix : 120 ₏ LG TOUCH 10 ET83, UN ÉCRAN TACTILE ADAPTÉ POUR WINDOWS 8 Entre e-mails, visioconfÊrences, musiques et vidÊos — tout ce qui rythme nos journÊes est diffusÊ par Internet‌ G-media prÊsente aujourd’hui le XYFI, un routeur qui permet de rester connectÊ et d’avoir toujours un accès direct à la Toile. Il autorise aussi la conversion d’un rÊseau mobile 3G haut dÊbit en hotspot WiFi partageable et offre une couverture Internet illimitÊe, en toutes circonstances et sur tous les types d’appareils. AdaptÊ pour le streaming — que ce soit en voiture, à la maison ou en voyage — il offre la possibilitÊ de partager fichiers, vidÊos et musiques sur chacun des appareils connectÊs au rÊseau. Prix : 250 ₏
MASQUE DE SKI AIRWAVE — LE SKI EN RÉALITÉ AUGMENTÉE Airwave associe les masques Oakley à un affichage tête haute mis au point par Recon Instruments (les informations sont affichÊes à hauteur de regard). Ce masque rÊvolutionnaire intègre un GPS, un système Bluetooth et plus encore grâce à de nombreux capteurs, pour offrir de nouvelles expÊriences aux amoureux des sports de glisse, qui pourront donc accÊder à toute une sÊrie d’informations, affichÊes directement devant leurs yeux. Les snowboardeurs et les skieurs visualiseront sans problème les analyses de leurs sauts et localiseront l’endroit oÚ ils se trouvent ou leurs amis sur une carte. (D’autres informations sont Êgalement transmises par capteur, notamment la distance parcourue, l’altitude et les donnÊes concernant la vitesse et le dÊnivelÊ.) AssociÊ à un smartphone, l’Airwave permet Êgalement de visualiser immÊdiatement les appels et les messages entrants — et d’y rÊpondre via un des nombreux messages
prÊenregistrÊs. De la même façon, si le tÊlÊphone est ÊquipÊ de Bluetooth, une commande sans fil vous procurera la possibilitÊ d’accÊder facilement à ses listes de musique et de les sÊlectionner — même avec des gants ! Prix : 600 ₏ PC S1081 : À LA FOIS UNE TABLETTE ET UN ORDINATEUR DE BUREAU ProposÊe avec le système d’exploitation Windows 7, la nouvelle tablette S1081 de Gigabyte est à la fois une tablette PC et un ordinateur portable‌ Elle est dotÊe d’un vÊritable clavier et d’une station multimÊdia ouverte permettant à toute la famille de profiter d’Internet, de travailler ou bien de s’amuser. Avec ses 790 g et son Êcran 10,1�, cette tablette se rÊvèle facile à transporter et à ranger dans un sac à main ou une petite valise. (Elle utilise de sus les technologies WiFi, Bluetooth 4.0 et bÊnÊficie de la 3G en option.) Pour aller encore plus loin, on pourra lui adjoindre
une station d’accueil multimÊdia et ainsi l’alimenter via le secteur pour une autonomie illimitÊe, mais aussi lire des DVD et des CD avec un son de qualitÊ grâce à quatre haut-parleurs intÊgrÊs. Enfin, la station intègre plusieurs entrÊes et sorties — comme un port HDMI, deux USB 3.0, une entrÊe pour le micro et une autre pour le casque. Prix : à partir de 629 ₏ ENCEINTES RESTIO : LE DESIGN AU SERVICE DU SON Yamaha prÊsente son nouveau concept audio/stÊrÊo unique (le  tout en un  Restio), sans fil et habillÊ de diffÊrents coloris : vert Êmeraude, magenta et blanc — destinÊ aux amateurs d’esthÊtique à la re-
cherche d’un système audio unique et haut de gamme. D’une bonne qualitÊ sonore avec en plus la possibilitÊ d’une connexion sans fil, via Bluetooth, à toutes sortes de sources de musique : smartphones (iPod, iPhone, iPad, Android, etc.), tablettes, lecteurs MP3, le Restio se prÊsente comme un carrÊ très fin (9 cm) dans lequel sont logÊs quatre haut-parleurs très puissants (sur deux canaux). JuchÊ sur un ÊlÊgant pied de mÊtal en forme de demilune, il peut être installÊ contre le mur d’un salon, d’une chambre, d’un bureau ou d’un atelier. Adaptable, il peut aussi être accrochÊ à un mur, comme un tableau‌ contemporain. Prix : 750 ₏
APPAREIL PHOTO LYTRO : LA 3D AVEC UN SEUL CAPTEUR Lytro est un appareil capable de prendre des photos 3D en utilisant un seul capteur et propose ses photos sur plusieurs focales : à vous de choisir le rendu suivant vos besoins rÊels ! Minuscule, il est disponible avec 8 ou 16 Go de mÊmoire. Un seul dÊfaut : il ne possède pas de port MicroSD, ce qui vous contraindra à acheter le gros modèle si vous effectuez de longs dÊplacements. Prix : à partir de 400 $ (environ 310 ₏)
SAMSUNG NL22B, UNE VITRINE DOTÉE D’UN ÉCRAN 22’’ TRANSPARENT LCD TACTILE L'affichage transparent 22� de Samsung apparaÎt comme un nouveau type de produit — disponible en tant que vitrine  tout en un  — et ouvre une myriade de nouvelles possibilitÊs dans le domaine de la vente. Le fin panneau LCD situÊ sur le devant de l'affichage transparent autorise une interaction dynamique entre les images et animations et les produits prÊsentÊs dans la vitrine, tout en permettant aux passants de les dÊcouvrir. Cette solution intègre un PC, des enceintes, une barre LED et un verre de protection‌ Prix : 4 000 ₏
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NEWS DVD, BD, livres, ciné Expo
LES JOUETS STAR WARS Retrouvez votre âme d’enfant avec les jouets Star Wars ! Le musée des Arts décoratifs de Paris présente jusqu’au 17 mars 2013 l’exposition Les jouets Star Wars, qui retrace trente-cinq ans de l’histoire des jouets et produits dérivés engendrés par l’univers né du génie de George Lucas. Dans une scénographie du collectif H5, l’exposition dévoile donc une sélection de quatre cents jouets et objets (figurines articulées, poupées, déguisements, masques, vaisseaux, peluches…) provenant de la collection d’Arnaud Grunberg (qu’il a commencé à réunir dès la sortie de La guerre des étoiles). Présentée dans l’ordre chronologique de la sortie des films, l’exposition couvre diverses étapes, du prototype au produit final, permettant ainsi aux visiteurs de découvrir les secrets de fabrication de ces joujoux. La collection est présentée dans des vitrines qui sont classées par gamme de jouets, par pays et par typologie mais aussi sous forme de saynètes recréant des scènes mythiques de la saga : le désert de Tatooine, Endor et le village des Ewoks, l’attaque de l’Étoile de la Mort ou encore l’arène de Geonosis. On peut aussi y admirer les douze premières figurines articulées (qui sont encore aujourd’hui les plus recherchées — dans leurs boîtes d’origine) : Princesse Leia, Luke Skywalker, Han Solo, Chewbacca, R2-D2, C-3PO, Obi-Wan Kenobi, Dark Vador, le Stormtrooper, le Jawa, le Tusken ainsi que Tarkin, le commandant de l’Étoile Noire. Lieu : musée des Arts Décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75 001 Paris┃Jusqu'au 18 février 2013
Expo
ET L'HOMME… CRÉA LE ROBOT
Une plongée au cœur de la robotique… Le musée des Arts et Métiers organise jusqu’au 3 mars 2013 une exposition inédite, intitulée Et l'Homme… créa le robot, qui plonge les visiteurs au cœur de la robotique et tente de leur apporter des réponses à toutes sortes de questions : D'où viennent les robots qui ont déjà investi notre quotidien ? À quoi servent-ils ? Quel est l’avenir de la robotique ? Quand atteindront-ils le maximum de leurs capacités et les considérerons-nous, un jour, comme des partenaires à part entière de notre vie ? Qu'ils soient déjà couramment utilisés dans l'industrie, le nucléaire ou la défense ou pour faciliter notre quotidien, qu’ils soient dotés de capacités d’analyse et d'émotion ou encore fantasmés dans la science-fiction, les robots fascinent par leurs aptitudes et n'ont pas fini de nous étonner. La conception et la réalisation de ceux qui nous entourent déjà montrent dans quelle mesure la notion d’imitation a permis aux chercheurs de mettre au point des machines qui exécutent ce que font l’homme ou l’animal, tout en ne fonctionnant pourtant pas tout à fait de la même manière ! Cette exposition propose une exploration en six étapes et nous permet de découvrir l'origine ainsi que les spécificités de ces automates, jouets mécaniques, aspirateurs, prothèses bioniques et autres bras articulés — qui occupent une place de plus en plus importante dans notre vie quotidienne. Scénariste: Mike Baron┃Dessinateurs: Terry Dodson, Olivier Vatine, Fred Blanchard et Edvin Biukovic┃ Éditeur: Delcourt┃Déjà paru
DVD
TRANSFORMERS PRIME — SAISON 1 — VOLUMES 1 & 2
Les fans de Transformers Prime vont pouvoir retrouver leurs héros favoris avec la première saison de la série animée, créée par les studios Hasbro et produite par le trio de scénaristes (Alex Kurtzman, Roberto Orci et Jeff Kline) des deux premiers films. Dans le volume 1, intitulé Le retour des Decepticons, Optimus Prime, Bumblebee, Arcee et Ratchet reprennent du service pour combattre Megatron, devenu plus puissant que jamais depuis qu’il détient une redoutable substance lui permettant de donner la vie ou la mort. Dans le volume 2, intitulé Terrain miné, Starscream se proclame le nouveau leader des Decepticons, après la mort supposée de Megatron. Pendant ce temps-là, les Autobots partent en mission dans l’Arctique et y découvrent une mystérieuse capsule… Éditeur : Universal Pictures Video┃Déjà disponible
BD
TRAVIS — L’INTÉGRALE (TOMES 6.1 A 7)
Cette édition des aventures de Travis regroupe les trois tomes (le tome 6.1 : Le hameau des chênes ; le tome 6.2 : Topkapi ; et le tome 7 : La tarentule) qui constituaient le deuxième cycle consacré à Vitruvia, un consortium de travaux publics peu scrupuleux dans ses manières de procéder et chargé de construire l'extension d'un astroport privé. L’action se déroule en 2053, alternativement dans l’Est parisien, au fin fond d’un lotissement insalubre, et à Istanbul — où se situe le siège de Vitruvia. Scénariste : Fred Duval┃Dessinateurs : Christophe Quet et Ludwig Alizon┃Éditeur : Delcourt┃Déjà paru
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ciné, livres, BD, DVD
NEWS Josèphe Ghenzer
BD
STAR WARS — AGENT DE L’EMPIRE 1 : PROJET ÉCLIPSE
Avec Palpatine sur le trône et Dark Vador qui déploie ses légions de Stormtroopers dans toute la Galaxie, l'Empire est à son apogée et personne ne semble lui résister… Pourtant, pour remporter un combat, il ne faut pas nécessairement avoir recours à une démonstration de puissance… Il suffit parfois de faire appel à un espion capable de s'adapter aux pires situations et c’est le cas de Jahan Cross, un agent de l'Empire. Projet Éclipse marque le démarrage d’une nouvelle série de BD, consacrée à l'univers de Star Wars et dont l’intrigue se déroule environ trois ans avant les événements de l'Épisode IV. Scénariste : John Ostrander┃Dessinateurs : Stéphane Roux et Stéphane Créty┃ Éditeur : Delcourt ┃Déjà paru
BD
FEAR AGENT — INTÉGRALE TOME 1
Akileos vient de sortir le premier tome d’une intégrale regroupant les trois premiers volumes de la célèbre série Fear Agent — auxquels viennent s’ajouter des études, des croquis, des couvertures, ainsi que des commentaires des auteurs. Cette série revisite la forme et l’esprit de la grande SF d’aventure classique, teintée d’horreur et remplie de récits de guerre. Elle plonge le lecteur au cœur de mondes sauvages, peuplés de supercerveaux qui ressemblent à des méduses, d’hommes-singes agressifs mais aussi d’amibes intelligentes et belliqueuses, avant de revenir sur le front de la guerre de l’Humanité contre un régime robotique avide de domination universelle. Scénariste : Rick Remender┃Dessinateurs : Tony Moore et Jerome Opeña┃ Éditeur : Akileos┃Déjà paru
BD
AQUABLUE — TOME 13 : SEPTENTRION
Le retour des Terriens sur Aquablue suscite beaucoup de méfiance… En effet, personne n'a pu oublier les blessures du passé ! Lorsqu'on signale l'existence d'un important chantier naval sur la banquise, au nord de la planète, Nao décide d'y aller pour mener son enquête. Arrivé sur place, l'accueil qui lui est réservé est particulièrement glacial et les questions qu’il se pose sur le contenu des hangars restent sans réponse alors que l’un d’entre eux possède pourtant de gigantesques proportions… Scénariste : Régis Hautière┃Dessinateur : Reno ┃Éditeur : Delcourt ┃Déjà paru
BD
JOUEUR DU GRENIER — MA FOLLE JEUNESSE
Vous pensiez tout connaître sur le « joueur du grenier », son univers, ses acolytes, les jeux vidéo qu’il déteste, ceux qu’il adore et qui l’amusent le plus ? Vous pensiez tout connaître de ses avis, ses coups de gueule, ses coups de cœur ?… Plutôt que de plonger dans l’histoire des jeux vidéo, cette BD de PirateSourcil propose de revenir sur l’enfance du « joueur du grenier » et sur sa bande de copains : Cœur de Vandale, RealMyop et bien évidemment Seb. Ils ont tous rajeuni de vingt ans et ont déjà la passion des jeux vidéo… contemporains ! Certes, nous quittons ici le monde de la robotique avec cette BD, mais ce personnage haut en couleur est emblématique de la nouvelle génération du Net. (Après tout, nous avons aperçu un Goldorak sur la couverture !…) Scénariste : Frédéric Molas┃Dessinateur : PirateSourcil (Thomas Tuybens) ┃Éditeur :┃ Hugo BD ┃Déjà paru
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NEWSTV FALLING SKIES
L’INVASION A COMMENCE C’est à une nouvelle invasion d’extraterrestres que nous convie Steven Spielberg avec la série TV Falling Skies (dont il est le producteur exécutif, via DreamWorks Television)… que le personnage principal, Tom Mason (Noah Wyle — l’inoubliable Flynn Carson), qui était auparavant professeur d'histoire à Boston, s'engage dans la résistance afin de retrouver Ben, son deuxième fils âgé de 14 ans, qui a été enlevé par les envahisseurs. Il se retrouve bien malgré lui rapidement nommé au rang de commandant en second du deuxième régiment du Massachusetts. Et si le quotidien des survivants consiste à tout faire pour rester en vie (trouver de la nourriture, de l’essence, des médicaments, des abris sûrs où se réfugier mais aussi des armes et des munitions pour résister aussi bien aux attaques de l’ennemi qu’à celles des pillards), certains d'entre eux vont aussi essayer de retrouver leurs rejetons, kidnappés par les extraterrestres, et tenter de comprendre la raison de cette invasion.
LES SURVIVANTS L’intrigue démarre six mois après la brutale invasion de la Terre par de belliqueux extraterrestres dont l’énorme force de frappe a dévasté notre planète en très peu de temps. Toutes les bases militaires et les principales mégalopoles (y compris Washington) ont été complètement rasées et les villes de moindre importance ne sont plus que des
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champs de ruines. Partout sur Terre, les morts se comptent par centaines de millions et c’est près de 90 % de la population mondiale qui a été éradiquée en l’espace de seulement quelques mois. Les rares survivants tentent de faire face comme ils peuvent… Petit à petit, des groupes de résistants s'organisent pour combattre les forces ennemies. C’est ainsi
LES ENVAHISSEURS Ces extraterrestres qui ont envahi la Terre possèdent une technologie bien supérieure à la nôtre avec leurs vaisseaux spatiaux, leur puissant armement et leurs imposants robots de destruction massive. Ces mechas (mechs en version originale) sont d’impitoyables machines de guerre bipèdes mesurant près de 3,50 m. L’un de leur bras est constitué d’une puissante mitrailleuse tandis qu’à l’extrémité de l’autre se trouve une énorme griffe à trois doigts — capable de déchiqueter du métal aussi facilement qu’un couteau pénétrerait dans une motte de beurre. Dans le dos, au sommet de leur carapace, ils possèdent un système à visée laser leur servant à trianguler leur cible. (La couleur du laser est bleue au moment de la triangulation puis devient orange au moment du tir.) Ils repèrent aisément les humains lorsque ces derniers sont en mouvement ou font du bruit. En outre, ils peuvent également tirer un faisceau d’énergie qui étourdit les humains et s’en servent plus particulièrement sur les enfants pour les rapter et leur poser ensuite un harnais. Le métal inconnu et extrêmement résistant avec lequel ils sont fabriqués ainsi que leur redoutable armement sont issus d’une technologie avancée, ce qui fait que les balles des fusils ou des mitraillettes des humains ne les arrêtent nulle-
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par Josèphe Ghenzer Les Mechas extra-terrestre envahissent la Terre dans la série Falling Skies. — Dans Falling Skies, les survivants tentent par tous les moyens de se protéger des Mechas et des Rampants.
ment. Seuls des grenades, des roquettes ou de puissants explosifs, de type C4, parviennent à les détruire… Mais le rapport de force finit par changer à partir du moment où les humains se rendent compte que lorsqu’ils fabriquent des munitions en se servant du métal prélevé sur des carcasses de mechas, l’impact desdites munitions les endommage gravement, en raison de leur force de pénétration accrue, et les met définitivement hors service. (Elles se révèlent très efficaces contre les mechas, même lorsqu’elles sont tirées d’un simple revolver de calibre 45.) La plupart du temps, les mechas et les « rampants » se déplacent de concert, les premiers remplissant la fonction d’éclaireurs en nettoyant le terrain de toute présence humaine (à l’exception des jeunes car ils en ont besoin), juste avant que les rampants ne déboulent pour enlever les enfants. Ces robots bipèdes sont entièrement mécaniques (personne ne les pilote de l’intérieur) et contrôlés à distance par les rampants avec lesquels ils communiquent via un système d’ondes radio. Ceux qui se trouvent à leurs commandes peuvent choisir de les mettre soit en mode Gardien, soit en mode Patrouilleur — mais aussi leur donner des ordres spécifiques (comme tuer certains des enfants portant le fameux harnais) et leur assigner des cibles bien précises. Par ailleurs, ils continuent à obéir aux ordres même quand leur autorité a été éliminée, ce qui implique qu’ils doivent posséder une sorte d’I.A. les autorisant à penser en partie par eux-mêmes. (Certains des enfants qui portent un harnais semblent également être en mesure de leur donner des ordres.)
dres qu’ils reçoivent télépathiquement des rampants et leur servent d’esclaves pour ramasser de grandes quantités de métal dans les bâtiments en ruine. (Ce métal est ensuite utilisé pour construire de gigantesques superstructures.) Bien que les résistants ignorent ce à quoi elles peuvent servir, ils pensent qu’il pourrait s’agir de pistes d’atterrissage… Et d’autres enfants implantés remplissent la fonction d’interprètes et d’intermédiaires entre les rampants et les humains lorsque les extraterrestres désirent leur délivrer un message particulier…
SÉANCES DE RATTRAPAGE
Karen et Hal face à un Mecha. — La même scène vue d'une patte d'un Mecha !
L’AVENIR DE L’HUMANITÉ Les enfants auxquels les extraterrestres ont implanté un harnais biomécanique tout le long de leur colonne vertébrale ont vu leur volonté complètement annihilée… Ils obéissent aveuglément (un peu comme de simples marionnettes) aux or-
Pour ceux qui auraient raté les diverses péripéties de Falling Skies lors de ses diffusions à la télévision, l’intégralité des dix épisodes de la première saison est déjà disponible, en DVD et Blu-ray, chez Warner Bros. Les coffrets contiennent également quelques bonus : des commentaires audio des principaux acteurs et du scénariste, les coulisses de la série, l’animation d’un rampant, des questions laissées sans réponse avec un aperçu de la deuxième saison, sans oublier la présentation de l’équipe de la série au ComicCon International 2011 de San Diego.
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LES EXPLOITS DES
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En ce début de XXIe siècle, il devient urgent d’attirer l'attention du public sur les changements auxquels il va falloir se soumettre pour assurer l'avenir énergétique et écologique de la planète. Pour cela, il est nécessaire de montrer que des sources d'énergie alternatives, alliées aux nouvelles technologies cleantech, peuvent non seulement permettre des réalisations qui semblaient encore jusqu’ici a priori impossibles mais aussi servir à protéger l’environnement de façon durable — tout en apportant du profit aux entreprises… LE TÛRANOR PLANETSOLAR En 2004, l’ingénieur électronicien suisse Raphaël Domjan eut l’idée de concevoir un bateau qui fonctionnerait exclusivement grâce à l'énergie solaire — afin de démontrer le potentiel des
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énergies renouvelables dans un contexte marqué par le réchauffement climatique. Et après plusieurs mois de recherche, l’architecte et designer naval néo-zélandais Craig Loomes définit les dimensions et le design idéal d’un catamaran
hors du commun, baptisé le Tûranor PlanetSolar (Tûranor, qui se traduit par Victoire du soleil, est un terme provenant du Lord of the Rings de J.R.R. Tolkien). Les études de faisabilité ont ensuite demandé quatre années (en deux
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R IERS En haut : Image préliminaire du concept du Solar Impulse en 2004. À gauche Le Tûranor Planetsolar devant Miami. Le Tûranor Planetsolar en escale à Marseille.
étapes) pour trouver les soutiens financiers nécessaires à la réalisation d’un tel projet. Après quatorze mois de construction (soit soixante-quatre mille heures de travail) dans les chantiers navals Knierim Yachtbau, au cours desquels les ingénieurs ont trouvé la meilleure façon d’optimiser le choix des matériaux, la collecte et le stockage — mais aussi l’aérodynamique et la propulsion —, ce bateau au look futuriste, propre et silencieux, a enfin été mis à l’eau fin mars 2010 à Kiel… Il a été construit en fibre de carbone et en résine époxydique, matières renforcées par des structures en nids-d’abeilles. (Malgré l'utilisation de ces matériaux légers, son poids est
Credits : Oxyde.de-Sapristi / EPFL – Solar Impulse
“L’énergie captée par ses panneaux photovoltaïques alimente six blocs de batteries lithium-ion, ce qui lui procure une puissance et une densité d’énergie maximales.”
tout de même de 95 t.) Il se déplace grâce à deux systèmes de propulsion composés chacun de deux moteurs (d’une consommation respective de 20 et 40 kW), reliés à des hélices à cinq pales de 2 m de diamètre. Bien que sa vitesse moyenne soit de 14 km/h, il peut atteindre une vitesse maximale de 21 km/h. Il est équipé de huit cent vingt-cinq modules contenant trente-huit mille cellules photovoltaïques qui, grâce à leurs par ties amovibles supplémentaires (flaps), sont capables d’exposer au soleil une superficie totale de 537 m², ce qui fait de lui le plus grand bateau solaire du monde. Par ailleurs, ces flaps mobiles lui permettent de réduire sa taille (de 35 à 31 m pour la longueur et de 23 à 15 m pour la largeur) lorsque les conditions climatiques se révèlent mauvaises. L’énergie captée par ses panneaux photovoltaïques alimente six blocs
de batteries lithium-ion, ce qui lui procure une puissance et une densité d’énergie maximales. Cela lui assure aussi une incroyable autonomie de navigation dans la mesure où chaque nouveau lever de soleil lui apporte la lumière dont il a besoin pour continuer sa route. Par beau temps, sa puissance électrique maximale est de 93,5 kW (l’efficacité de ses cellules photovoltaïques étant de 18,8 %). Quant à sa consommation moyenne, elle est de 20 kW (17 kW pour alimenter ses moteurs et 3 kW pour assurer le quotidien de la vie à bord). Le Tûranor a bouclé un tour du monde (en faisant plusieurs escales) après un périple de cinq cent quatre-vingt-cinq jours et a parcouru plus de 60 000 km uniquement grâce à l’énergie solaire, sans avoir utilisé la moindre goutte de carburant… Pour réussir cette performance, l’équipage a fait son maximum pen-
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LES EXPLOITS DES ÉCO-AVENTURIERS
Solar Impulse à l'aéroport de Bruxelles-National (Zaventem), Belgique, le 25 mai 2011.
dant tout le voyage pour naviguer au plus près de l’équateur et ainsi capter le plus d’énergie possible en suivant des routes maritimes qui changeaient constamment en fonction de l’ensoleillement. Il devrait maintenant servir à des fins scientifiques puisque plusieurs groupes de l’université de Genève et de l’Institut des sciences de l’environnement ont pour projet de l’utiliser afin d’étudier, dès mai 2013, le Gulf Stream. LE SOLAR IMPULSE Le Solar Impulse HB-SIA est un avion solaire à la conception révolutionnaire, capable de voler aussi bien de jour que de nuit sans carburant, dont la construction a obligé toute une équipe à repousser les limites des connaissances dans le domaine des matériaux et de la gestion énergétique ainsi que dans celui de l'interface homme – machine. Qu’il s’agisse de sa structure en fibre de carbone, de sa chaîne de propulsion ou de son instrumentation de bord, tout a été pensé et conçu pour économiser l’énergie et résister aux conditions hostiles que subissent le matériel et le pilote en haute altitude, mais aussi pour intégrer les contraintes de poids aux impératifs de résistance. Il se singularise par son envergure démesurée de 63,40 m (équivalente à celle d’un Airbus A340) et son poids relativement minime de 1 600 kg. Il est doté de onze mille six cent vingthuit cellules photovoltaïques (soit 10 748 sur l’aile et 880 sur le stabilisateur horizontal) en silicium monocristallin de cent quarante-cinq
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microns d’épaisseur. Associant à la fois rigidité, légèreté et contrôlabilité en vol, il a été construit autour d’un squelette en matériaux composites constitués de fibres de carbone et de nids-d’abeilles (structures en sandwich). Son aile est recouverte de cellules solaires encapsulées, sur son extrados, et d’un film flexible léger, sur son intrados. Entre ces deux surfaces se trouvent cent vingt nervures en fibre de carbone, réparties tous les 50 cm, ce qui lui donne un profil aérodynamique. Sous l’aile sont fixées quatre nacelles contenant chacune un moteur électrique brushless sensorless, une batterie au lithium polymère constituée de soixante-dix accumulateurs et un système de gestion qui contrôle le seuil de charge et de température. L’isolation thermique est conçue pour conserver la chaleur dégagée par les batteries et leur permettre ainsi de fonctionner malgré les – 40°C rencontrés à 8 500 m d’altitude. Chaque moteur a une puissance de pointe de 10 CV et se trouve muni d’un réducteur limitant à quatre cents tours/minute la rotation d’une hélice bipale de 3,50 m de diamètre. Sur 24 heures, sa puissance moyenne utilisée est de 8 CV (ou 6 kW). Son système informatique embarqué collecte puis analyse des centaines de paramètres utiles à la gestion du vol. Il fournit ainsi au pilote des informations interprétables pour ses prises de décision et transmet par télémétrie les données les plus importantes à l’équipe au sol — mais surtout apporte aux moteurs la
puissance optimale, en fonction de la configuration de vol ainsi que de l’état de charge et de décharge des batteries. La motivation première de ses concepteurs, Bertrand Piccard et André Borschberg, n’était pas de révolutionner l’aéronautique : ils voulaient utiliser cet avion solaire comme un symbole afin de changer les mentalités en matière d’énergies renouvelables. Le Solar Impulse n’a pas pour mission de transporter des passagers mais celle de délivrer un message et de pousser en douceur les autorités politiques et économiques à débattre des solutions technologiques déjà disponibles. Et cela afin de réduire le CO2 (un objectif mondial) et de leur faire comprendre que cela pourrait aussi engendrer la création d’emplois et ouvrir de nouveaux marchés, tout en protégeant l’environnement. La crédibilité de ce projet a déjà largement été démontrée lors du premier vol (jour et nuit sans carburant), réussi en un peu plus de 26 heures L’expérience déjà acquise par le Solar Impulse HB-SIA est maintenant mise au service de la construction d’un nouvel avion, de deuxième génération, le Solar Impulse HBSIB — qui sera encore plus perfectionné que le précédent grâce à un système d’augmentation de la stabilité (SAS), conçu et développé par Altran. Après quelques essais, la version finale de ce SAS devrait y être intégrée courant 2013. Ses ailes et son stabilisateur horizontal comporteront quinze mille cellules photovoltaïques, fournies par SunPower Corporation et méticuleusement assemblées une à une. (Après avoir été soumises à un contrôle visuel, elles sont ensuite testées, toujours une à une, pour leur tension et cela à trois reprises.) Mais si le Solar Impulse HB-SIA a bénéficié de technologies existantes, le Solar Impulse HBSIB réclame, lui, le développement de nouveaux matériaux et de nouveaux procédés de construction. C’est ainsi que Solvay a inventé des électrolytes permettant d’augmenter la densité énergétique des batteries ; Bayer MaterialScience va le faire profiter de ses nanotechnologies et DECISION SA utilisera des fibres de carbone d’une légèreté encore jamais vue. De plus, son cockpit agrandi permettra au pilote de s’allonger complètement pour des étapes de quatre à six jours et sa charge utile sera augmentée. Quant à ses circuits électriques, ils seront rendus étanches pour lui permettre de voler sous la pluie tandis que des systèmes redondants amélioreront sa fiabilité. Si tout se déroule comme prévu, le Solar Impulse HB-SIB devrait être en mesure d’effectuer un tour du monde complet en 2014 ou en 2015 ! ■Josèphe Ghenzer
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NEWS Innovations & Concepts du futur
ZIPPER — UNE CAMÉRA VOLANTE ÉCOLOGIQUE POUR LA MAISON L'heure est à la technologie, oui — mais aussi à l'écologie ! EmamiDesign a tenté de répondre à ces deux attentes du public en proposant une caméra capable de voler à l’intérieur de votre maison. Zipper peut ainsi surveiller votre domicile ou bien servir d'avatar pour discuter avec une personne qui se trouve sur place à la manière d'un robot de téléprésence. Le côté écologique provient du principe qui régit son vol : la caméra est embarquée par un petit ballon contenant de l'hydrogène (la base de rechargement le remplit en séparant l'oxygène de l'hydrogène à partir d’un peu d'eau — par électrolyse). Avec ce système, une faible quantité d'énergie électrique suffit à l'engin pour se mouvoir dans votre foyer. Designer : EmamiDesign
GO ! SCAN 3D, UN SCANNER POUR LES VOLUMES À l'image de l'imprimante 3D, qui va doucement révolutionner notre vie quotidienne dans un avenir proche, les scanners 3D vont bientôt faire partie de votre paquetage. Vous pourrez scanner un objet (comme vous photocopiez actuellement un document) afin de le récupérer tout d'abord sous une forme numérique dans votre ordinateur ; rien ne vous empêchera ensuite de l'imprimer en tant qu'objet réel — une copie plus ou moins conforme de l'original. Des scanners de ce type existent déjà bel et bien dans le monde de l'industrie et de la recherche, mais attendez-vous à voir bientôt se répandre dans le grand public ce genre de matériel… Designers : Go ! SCAN 3D
PONT TRAMPOLINE : TRAVERSEZ LA SEINE EN BONDISSANT ! Voilà un bien étrange concept qui a malheureusement peu de chance d'aboutir
mais nous devions en parler dans nos pages, même si nous ne sommes même pas des Parisiens… Dans le cadre d'un appel à candidature pour le projet d'un nouveau pont traversant la Seine à Paris, près de celui de Bir-Hakeim, ce concept, imaginé par AZC (Atelier Zündel Cristea), permettrait à ses utilisateurs de joindre l'utilité de la traversée à l'agréable sensation de retrouver les sensations de l’enfance en bondissant sur des trampolines placés tout le long du pont. Mais tout cela ne nous dit pas combien de personnes il faudra repêcher dans la Seine tous les jours !… Designer : Atelier Zündel Cristea
3TO1 : LE SPORT MODULAIRE À LA MAISON Les vélos d'appartement permettent de s'adonner au sport à domicile, par tous les temps et dans le lieu voulu… Le 3to1, lien entre le vélo, le vélo elliptique et le rameur, fera plus particulièrement travailler les muscles de vos jambes, suivant vos envies. Quelques clips à fixer et quelques colliers à serrer et vous voilà en train de pratiquer un autre sport ! Une modularité exemplaire… Designer : Michael Imbert
OCEAN GUARD, UNE PROTECTION EN CAS D'ATTAQUE DE BANCS DE MÉDUSES Si vous habitez à proximité de l’océan, vous devez connaître les bancs de méduses qui se mettent parfois à envahir nos côtes. Autant cela peut sembler magnifique de contempler des millions de cnidaires en train de se trémousser à quelques mètres de nous, bien à l'abri sur le bord, autant il est plutôt dangereux de se retrouver parmi eux… En effet, les cnidocytes de ces prédateurs constituent une arme radicale. Des designers ont réfléchi à ce problème et proposent des bouées capable de nous en protéger, les Ocean Guard. Elles émettent des ondes sonores en basse fréquence, ce qui délimite un certain havre de paix autour de ces jolis monstres. Donc si par malheur vous vous trouviez au beau milieu d’un banc de méduses, produisez votre meilleur crawl pour vous frayer un chemin jusqu'à la bouée et y attendre les secours… Designers : Dong-Woo Kang, Jung-Hoon Yang, Kyung-Chan Han, Kyung-Rok Kang, Kyung-Hong Kim, Minji Jeon et Bao Haimo
SEA DOO BODY BOARD, UN SCOOTER SOUS-MARIN Curieux de voir à quel point les designers aiment à réfléchir sur des concepts qui s’appliquent au monde maritime… À croire que le grand bleu va bientôt tenir une place prépondérante dans notre vie quotidienne. Nous vous présentons cette fois un scooter des mers, le Sea Doo Body Board (équipé d’une batterie rechargeable et de panneaux solaires) qui ne se contente pas de rester à la surface mais, comme certains de ses homologues professionnels, vous permettra d'explorer les faibles profondeurs, en bordure des plages et des côtes. Munissez-vous de votre tuba le plus long et partez découvrir les couleurs iridescentes des poissons qui grouillent dans les mers exotiques !… Designer : Kevin Doherty
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LE FUTUR DE
L’AVIATION
Dans un avenir plus proche qu’on ne le pense, les avions long-courriers ne devront pas seulement être plus rapides… Il leur faudra aussi se conformer aux nouvelles exigences de l’industrie des transports aériens, en termes de protection de l’environnement, afin de respecter les objectifs fixés par la feuille de route Flightpath 2050 de la Commission européenne. (Elle prévoit à la fois une réduction de 75 % des émissions de carbone, de 90% des émissions d’oxydes nitriques et de 65% des nuisances sonores imputables au transport aérien, par rapport à l’an 2000…)
Concept de cabine par Airbus. — JDeux avions subsoniques développés conjointement entre la NASA et Boeing – Crédits : NASA/The Boeing Company.
LE PROJET ZEHST Depuis plusieurs années, divers projets d’avions futuristes (subsoniques, supersoniques ou hypersoniques) sont attentivement étudiés chez Airbus, Boeing, Lockheed Martin, Northrop Grumman, EADS — mais aussi à l’ESA ou encore à la NASA… Certains d’entre eux seront probablement opérationnels d’ici 2030 ou 2050. C’est ainsi qu’EADS travaille sur un système de transport commercial, capable d’effectuer des vols long-courriers (Tokyo-Paris ou Tokyo-Los Angeles) en moins de 2 h 30 — en volant à une altitude de 32 km et
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à une vitesse de croisière de Mach 4, le tout avec un très faible impact environnemental. Baptisé ZEHST (Zero Emission High Supersonic Transportation), ce concept de transport à grande vitesse s’appuie sur le savoir-faire acquis ces cinq dernières années par Astrium dans le cadre de son projet d’avion spatial suborbital. Il sera mis à profit pour maîtriser les phases ascendantes et descendantes du vol. ZEHST n’en est encore qu’à ses prémices et les premiers appareils de série intégrant cette technologie ne décolleront vraisemblablement pas avant 2040. Son concept propose une architecture de système de propulsion centrée sur la sécurité en vol ainsi que sur la nécessité de réduire à la fois les émissions de gaz d’échappement et le bruit (surtout d’atténuer le bang sonique). Au cours des différentes phases d’un vol longue distance à une vitesse de croisière hypersonique, trois types de moteurs entreront successivement en action. Lors de la phase initiale (débutant par un décollage classique d’une piste standard, suivi de la montée — pour atteindre 5 km d’altitude avant d’accélérer jusqu’à Mach 0,8), la poussée requise sera fournie par deux turboréacteurs haute puissance sans postcombustion, fonctionnant grâce à un biocarburant fabriqué à partir d’algues marines. Ensuite, deux petits moteurs-fusées à ergols liquides (hydrogène/oxygène) et un troisième modèle plus grand (et développé à partir des moteurs-fusées utilisés par les lanceurs commerciaux Ariane) permettront à l’appareil de poursuivre son ascension pour parvenir à l’altitude de croisière, effectuer une accélération en
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par Josèphe Ghenzer De gauche à droite : Boeing et la NASA travaillent sur un projet de supersonique - Crédits : NASA/The Boeing Company. — Le Concept Plane d'Airbus étudie quand à lui comment être le plus économique et écologique possible. — La partie habitée du Zehst ne sera pas la plus grande du supersonique.
régime transsonique et ainsi atteindre Mach 2,5. Quand l’avion aura une vitesse suffisante et se trouvera à 23 km d’altitude, deux statoréacteurs atmosphériques à hydrogène prendront alors le relais pour assurer une vitesse de croisière à plus de Mach 4 et voler à une altitude maximale de 32 km. Avant de s’engager dans la phase d’atterrissage, il effectuera une descente en plané, ce qui provoquera une décélération en régime subsonique, suivie d’un rallumage des turboréacteurs à une altitude de 10 km, afin d’entamer une approche normale avec une poussée suffisante. Cela permettra de remettre les gaz ou de se rediriger vers un autre aéroport, si nécessaire. L’un des critères essentiels pris en compte dans la conception du ZEHST est le fait de garantir aux passagers des conditions de vol normales, ne réclamant aucun équipement et aucun entraînement spéciaux. Durant la montée rapide et l’accélération produites par les moteurs-fusées, ils ne devraient ressentir qu’une légère force d’accélération n’excédant pas 1,2 g (sur une courte durée). LES PROJETS D’AIRBUS À L'HORIZON 2050 Tout comme ses concurrents, Airbus envisage depuis quelques années déjà
l’avenir du transport aérien (à l'horizon 2050) autour de deux projets particulièrement novateurs, baptisés respectivement Concept Cabin et Concept Plane, qui visent à réduire la consommation de carburant, les émissions de gaz, le gaspillage et le bruit… Ses travaux de recherche ont montré que les passagers de 2050 privilégieront les vols sans escale, tout en se préoccupant de l’environnement. La Concept Cabin a donc été pensée dans cet esprit. Inspirée par la nature et destinée à la protéger, elle comportera bon nombre d’innovations… La classe économique et la classe business actuelles seront remplacées par un aménagement intelligent, divisé en plusieurs zones personnalisées, correspondant mieux aux besoins individuels des passagers. Une « zone revitalisante » constituera un espace de bien-être permettant de se relaxer et de se ressourcer grâce à un air enrichi en vitamines et en antioxydants, à un éclairage d'ambiance et à des traitements d'aromathérapie et de digitopuncture. Et dans le futur, les technologies intuitives et la réalité virtuelle feront partie intégrante de notre quotidien : c’est pourquoi, dans la « zone interactive », divers contextes virtuels, projetés holographiquement, plongeront les passagers dans l’environnement social qu’ils souhaiteront. (Il
leur sera ainsi possible de se joindre à une conférence de travail interactive dans un espace privé, de se détendre en se consacrant à des jeux virtuels — parties de golf, de tennis ou de baseball —, de lire une histoire à leurs enfants restés à la maison avant qu'ils ne s'endorment — ou encore d’utiliser des cabines d’essayage virtuelles pour faire leur shopping.) Quant à la « zone techno-intelligente », elle a été conçue pour offrir aux passagers un espace plus fonctionnel et des environnements évolutifs répondant à leurs besoins individuels, allant des services les plus simples aux plus luxueux. Ils pourront de cette manière continuer à vivre comme s’ils se trouvaient chez eux… La Concept Cabin sera également équipée d'un réseau neuronal intégré (créant une interface intelligente entre le passager et l'avion) — capable d'identifier les voyageurs, de répondre à leurs besoins et de personnaliser les aménagements. Les sièges, fabriqués avec des matériaux autonettoyants et écologiques, pourront changer de forme pour s'ajuster à la morphologie des passagers. La structure bionique de l’appareil, s’inspirant de la structure osseuse des oi-
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En haut: Maquette du supersonique écologique Zehst en cours d'étude chez EADS. — À droite: Après avoir lancé le plus gros avion au monde, l'A380, Airbus travaille désormais à améliorer d'expérience de vol avec ce Concept Cabin
seaux et construite avec des matériaux intelligents, sera optimisée pour assurer au fuselage une résistance suffisante là où elle sera nécessaire et permettra l’installation dans la cabine de parois elle aussi intelligentes, recouvertes de membranes biopolymères. Ces dernières seront capables de contrôler la température de l’air, le taux d’humidité, l’intensité de la lumière naturelle et même de devenir transparentes pour offrir aux voyageurs des vues panoramiques du monde extérieur. Grâce aux progrès technologiques qu’on accomplira d’ici 2050, la Concept Cabin sera 100 % recyclable. Elle utilisera des matériaux autonettoyants issus de fibres naturelles durables, qui réduiront les déchets ainsi que le nombre d’opérations de maintenance nécessaires, et récupérera la chaleur corporelle des passagers pour alimenter certains systèmes de la cabine. L’ART ET LA MANIÈRE DE VOYAGER DANS LES AIRS Ce n’est pas seulement l’aspect des avions qui va changer… En réalité, c’est toute la façon d’envisager l’aviation qui va être remise en question ! Le lancement de la campagne d’Airbus — The
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Future by Airbus – Smarter Skies — illustre la perspective d’une exploitation aérienne plus intelligente, qui réduira le temps des trajets, les émissions et les retards. Elle s’articule autour de plusieurs concepts… Les avions seraient assistés au décollage grâce à une accélération propulsée, alimentée par des énergies renouvelables, pour leur procurer une ascension à pente plus forte, réduire donc le bruit et atteindre plus rapidement leur altitude de croisière. (Des appareils extrêmement intelligents seraient capables de s'organiser et de voler en formation à l'instar des oiseaux, en phase de croisière, sur les routes aériennes les plus encombrées, et de choisir les plus efficientes afin de réduire leur consommation d'énergie —
tout en tirant le meilleur parti des conditions météorologiques et atmosphériques.) Airbus travaille aussi sur des approches et des atterrissages plus souples et silencieux, qui feront baisser les émissions de CO2, diminueront le bruit pendant la descente et la vitesse d’atterrissage. Les pistes, moins longues, seront alors plus faciles à tracer dans de nombreuses mégalopoles — déjà largement saturées. Airbus planche également sur l’utilisation de biocarburants et de toutes les autres sources d'énergies alternatives (électricité, hydrogène, énergie solaire, etc.) afin de garantir l'approvisionnement et de réduire encore davantage l'empreinte environnementale de l'aviation sur le long terme.
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vet par Cyril Dre
jeux vidéo
NEWS
MARIO PASSE À LA HD Une tablette-manette, à quoi cela sert-il donc ? Là réside le point crucial de la Wii U et il suffit de voir l’énergie que déploient Satoru Iwata, le P-DG de Nintendo, et Shigeru Miyamoto (qui a créé Mario et Zelda), le directeur des studios de la firme de Kyoto, afin de promouvoir leur nouveau bébé pour se douter que le concept du GamePad n’est pas si évident que ça ! L’idée maîtresse consiste à afficher sur la tablette des informations complémentaires concernant le jeu qui se déroule sur votre télé. Mais ce n’est pas tout : il sera aussi possible de continuer une partie sur l’écran du GamePad quand un tiers aura besoin de regarder la télé sur l’écran du foyer. Il se transforme alors en console portable. Sauf que la résolution de la tablette étant moindre, c’est une version dégradée qui s’y affichera ! Car voici l’autre nouveauté de la Wii U : elle est beaucoup plus puissante que la Wii précédente et permet enfin l’affichage des jeux en HD ! Et que ce soit sur Zombie U, un clone de Resident Evil très réussi ou sur New Super Mario Bros U, la qualité des graphismes se trouve
enfin au niveau de ceux de la Xbox 360 et de la PS3… Mais ces consoles seront remplacées l’année prochaine, ce qui veut dire que dans quelques mois la Wii U ne sera déjà plus dans le coup graphiquement. Autrement dit, elle a une génération de retard ! Un peu dur pour une machine qui est commercialisée au prix de 299 € pour le pack Basic (Wii U blanche 8 Go) et de 349 € pour le pack Premium (Wii U noire 32 Go + Nintendo Land)… Nintendo Wii U Jeux sur DVD propriétaire Compatible Wii, Internet + WiFi Prix : 299 € en 8 Go, 349 € en 32 Go + un jeu
La Wii U en mode multijoueur avec « Zombi U ».
NINTENDO WII U :
LA NEXTGEN À L’ANCIENNE ! C’est la grosse nouveauté de cette fin d’année: la nouvelle console de Nintendo, sortie le 30 novembre, lance la campagne de renouvellement des machines actuelles. Mais vous allez le constater, si elle rend la précédente Wii obsolète, ses caractéristiques « d’aujourd’hui » la classent difficilement au rayon des machines NextGen qu’inaugureront les remplaçantes de la Xbox et de la PlayStation l’année prochaine. Qu’estce que la Wii U? Quelles sont ses spécificités? Et faut-il se jeter sur elle? Planète Robots vous répond…
L’INFLUENCE IPAD Tant par le nom que par l’apparence, la Wii U ressemble énormément à la Wii classique. Un peu trop d’ailleurs… Un œil non exercé ne fera pas la différence! Le seul élément qui marque réellement son originalité, c’est la tablette qui lui sert de manette. C’est d’ailleurs LA grande nouveauté que veut imposer Nintendo au jeu vidéo: le remplacement de la manette principale par une sorte de « mini-iPad » doté de boutons, d’une croix de direction et de deux joysticks. Cette tablette-manette — sur le Web on la surnomme d’ailleurs la mablette — a pour nom le GamePad. Dans le détail, ce GamePad est un écran de six pouces deux (à comparer aux sept pouces de l’iPad mini) doté d’une autonomie de trois à cinq heures et réclamant deux heures trente de temps de recharge. Dans le meilleur des cas, on ne pourra en connecter que deux — mais la plupart des jeux n’en géreront qu’un!… C’est le gros point faible du système… Et à plusieurs, les autres joueront sur les WiiMote classiques de la Wii… Imaginez les bagarres et les frustrations pour déterminer celui qui l’aura dans les mains…
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OpenYOUR MIND LES ROBOTS TRADERS
ANGES OU DÉMONS ?
Les robots de trading sont des logiciels qui placent des fonds sur les marchés boursiers… Mais en quoi sont-ils des robots ? De plus, les logiciels développés pour les robots de trading et leurs homologues matériels se ressemblent de plus en plus. Les chercheurs des deux spécialités utilisent les techniques de l'Intelligence artificielle (IA) : réseaux de neurones, apprentissage par renforcement, systèmes multi-agents, agents autonomes 1 et réseaux génétiques 3. Et le point fort de ces robots traders réside dans la rapidité d’exécution. Leur utilisation croît à cause de cela… Un des nombreux types de transactions qu'ils opèrent est d'ailleurs appelé du trading haute fréquence. (L'unité de mesure est le millionième de seconde, ce qui permet de réaliser des gains basés sur de la technique mathématique pure, sans aucun rapport avec les qualités — et les défauts — de l'entreprise à laquelle se rapportent les actions échangées.)
Trader 2012, 25 ans plus tard ; qui contrôle qui. Image extraite de Wall Street 2.
Le logiciel de trading tire des informations de son environnement boursier. Grâce à elles, il décide de l'action à mener (achat, vente, montant de ces derniers) ou bien de rester inactif. D'autres logiciels s’emparent aussi des informations en entrée pour parvenir à déterminer une action en sortie, sans que cela en fasse des robots… Mais le robot de trading, comme ses homologues de métal et de plastique, agit sur son environnement (fait de données d'achat et de vente, de volumes de titres échangés, etc.). Et l’impact de ces actions sur l'environnement économique entre lui-même en considération pour en calculer de nouvelles: le robot de trading interagit avec son environnement et le fait en toute autonomie. Une fois le logiciel écrit, aucun humain ne contrôle plus les décisions qui ont été prises. En définitive, c'est donc la nature
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des données traitées qui diffère, entre un robot de trading et un robot physique. Le premier échangera des données concernant des valeurs et des volumes de titres et le second des distances et des mesures de force (par exemple) — ce qui, pour un logiciel, ne constitue pas une différence fondamentale…
ROBOTS TRADERS : L'ÉCONOMIE DE MARCHÉ MAÎTRISÉE ?… En bons élèves, les robots traders travaillent dans des laboratoires et y participent à des travaux de simulation de l'activité boursière. Certains desdits travaux visent à découvrir des méthodes de régulation des marchés financiers. Et comme ces derniers ont recours de façon croissante à la technologie, certains chercheurs vont jusqu'à estimer que la régulation n'est plus réalisable via les outils politiques traditionnels. À leurs yeux, des systèmes si complexes ne peuvent être régulés que par l'utilisation de robots autonomes soumis à un contrôleur 4. D’ailleurs, s'ils sont aussi performants pour simuler le comportement des marchés, c'est qu'une part de plus en plus importante des échanges se fait par leur intermédiaire : deux tiers des transactions aux États-Unis et plus du quart en Europe — une part toujours plus importante et toujours moins maîtrisable… ROBOTS TRADERS : L'ENFER CAPITALISTE ? Le 6 mai 2010, un robot de trading émit
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par Nicolas Denis
En haut: Une analyse graphique des cours. — À droite: Trader en 1987, encore le temps de prendre un café. Image extraite de Wall Street 1.
un ordre de vente sans prix de vente fixe, portant sur quatre milliards de dollars. Cette décision fut d'une telle ampleur qu'elle modifia l'environnement boursier lui-même : le contexte devint « baissier » (la plupart des titres sont vus comme devant être vendus à la baisse). Tous les robots réagirent alors de la même façon, avec la rapidité qu'on leur connaît : certains titres furent échangés vingt-sept mille fois en quinze secondes — et en vingt minutes, mille milliards de dollars furent perdus, avec en prime une chute du Dow Jones de 10 % ! Le krach le plus rapide de l'histoire… Et pour sauver l'économie mondiale, les autorités de régulation décidèrent d'annuler les transactions effectuées pendant ces quelques minutes ! Une étude au titre évocateur — Ne laissez pas vos robots devenir des traders 2 — a montré que si un marché composé d'êtres humains pouvait converger de manière fiable vers un équilibre, les marchés composés de robots traders étaient plus susceptibles de rater cet équilibre. Cet article précise aussi que la capacité d’atteindre l'équilibre dépend de la capacité des intervenants sur le marché à apprendre. (Les robots, pour permettre à l'économie d'être stable, doivent être en mesure d'apprendre et de communiquer.) Il conclut de façon assez pragmatique que ce n'est malheureusement pas la finalité recherchée par les professionnels privés, qui
créent la majorité de ces robots. Car le pire ennemi d'un robot de trading, c'est un autre robot de trading… Afin de couper l'herbe sous le pied à ses concurrents, il usera de pratiques déloyales et illégales. (Il pourra ainsi remplir la cotation d'ordres inutiles pour que lesdits concurrents passent quelques millisecondes de plus à les analyser.) Et les robots les plus rapides (ceux des établissements financiers les mieux dotés) exploitent également les réflexes de ceux qui travaillent sur des échelles de temps plus « longues » (la seconde !). Force est donc de constater que les robots de trading présentent un autre point commun avec leurs homologues matériels : ils réagissent de la manière dont ils sont programmés et n'inventent pas de comportement. Si aucun mécanisme de régulation automatique n'est prévu entre eux, ils ne peuvent le créer d'eux-mêmes. Un peu comme si l'acti-
vité des robots de manutention, chargés donc de déplacer les produits dans un entrepôt, ne se trouvait pas régulée de manière centralisée (chaque robot se débrouillant pourtant seul pour gérer sa tâche). Cela ne viendrait certainement à l'esprit d'aucun programmeur et c’est pourtant le cas aujourd'hui avec les robots de trading, pour des sommes dépassant de loin la valeur d'une palette de marchandises… Références 1 Towards Automated Trading Based on Fundamentalist and Technical Data, de Carlos Henrique Dejavite Araújo et Paulo André Lima De Castro, 2010. 2 Don't Let Your Robots Grow Up To Be Traders : Artificial Intelligence, Human Intelligence, and Asset-Market Bubbles, de Ross M. Miller, 2007. 3 Adaptability Analysis of Genetic Network Programming with Reinforcement Learning in Dynamically Changing Environments, de Shingo Mabu, Andre Tjahjadi et Kotaro Hirasawa, 2012. 4 Robots Traders Can Prevent Extreme Events in Complex Stock Markets, de Nicolas Suhadolnik, Jaqueson Galimberti et Sergio Da Silva, 2009.
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Cryptogramme 3 derniers chiffres au dos de votre carte
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LE L VE QUE U I NO BR RU
Droit&robotique
LES ROBOTS ONT-ILS UNE PERSONNALITÉ ? Quels sont donc les droits du robot ? Doté d’une perception, d’un raisonnement et de capacités d’action, ce travailleur artificiel peut-il bénéficier des attributs de la personnalité juridique qui caractérisent l’être humain ?…
Que faire si un Aibo mord le petit garçon des voisins? Je précise que c'est fort peu probable!
l’intermédiaire de son maître des dommages qu’il cause? (Un peu comme un mineur — ou un majeur — incapable se trouve sous la responsabilité de ses parents ou des personnes désignées pour assurer sa tutelle.)
Maître Alain Bensoussan
Le robot égal de l’homme?… Si l’idée apparaît séduisante, elle soulève encore de nombreuses questions… L’élévation du robot au rang de « sujet de droit » lui attribuerait des droits qui sont pour ainsi dire consubstantiels à l’être humain: droit de propriété, droit à la vie, à l’image et au respect de la vie privée — sans oublier le droit à l’intégrité physique et morale, le droit d’expression, de vote, au travail, etc. On voit bien qu’en l’état actuel des choses, cela n’a aucun sens. Pour autant, cela ne doit pas conduire à ignorer les droits des robots. Et en procédant par analogie, il se révèle possible d’envisager une démarche similaire à celle qui a conduit la société à reconnaître des droits au corps humain après le décès ou d’autres, spécifiques, aux animaux… Quels sont les obstacles? En dehors du fait que seuls certains droits sont susceptibles de présenter un intérêt pour le robot, ce statut nouveau impliquerait pour lui des obligations inédites comme celles de donner et de faire ou de ne pas
Le robot et l'homme vont bientôt se partager le même monde. Il est temps de réfléchir comment. Photo : Robot & Frank
faire quelque chose — ce qui mettrait en jeu sa responsabilité pénale et civile (directe ou à travers son concepteur). Il est difficile aujourd’hui d’imaginer qu’un robot puisse être responsable pénalement car cela sous-entendrait qu’il dispose d’une capacité de discernement et d’une maîtrise permanente de ses actes. Quant à la responsabilité civile, elle est tout aussi difficile à envisager car si nul n’est censé ignorer la loi, peut-on dire qu’un robot a conscience de commettre un acte illicite? Peut-on concevoir vraiment qu’un androïde soit capable de répondre autrement que par
Élaborer un statut juridique adapté L’introduction d’une Intelligence artificielle implique la création de nouveaux droits « tangentiels », à l’instar de l’approche qui a consacré les droits de la personnalité dans le monde numérique. En conséquence, la solution consisterait à imaginer un statut juridique adapté, comparable en quelque sorte à celui des personnes morales. (La personnalité morale est une pure construction juridique conçue pour répondre à des nécessités pratiques et faire accéder à la vie juridique des structures qui n’ont pas d'existence corporelle ou physique.) Elle permet ainsi de reconnaître à des personnes « virtuelles » (comme les sociétés commerciales, les associations ou les syndicats professionnels) des droits qui les assimilent en fait à des personnes physiques — de posséder un patrimoine propre, d’ouvrir un compte bancaire, d’agir en justice pour la protection de leurs intérêts ou d’obtenir des dommages et intérêts en réparation d'un préjudice, y compris moral (atteinte à l’image ou à la réputation)… Ce statut des personnes « virtuelles » est d’autant plus intéressant qu’il ne se réduit pas à la somme des personnes qui interviennent au sein de la personnalité morale. Une voie à explorer!… Maître Alain Bensoussan
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Par Cyril Drevet, journaliste TV
Open your mind
Les robots du jeu Gyrozetter sont reproduits dans l'espace de jeu.
LE TOYOTA MEGA WEB (OU COMMENT ACHETER SA VOITURE DANS UN PARC D’ATTRACTIONS !) Le Toyota Mega Web est situé sur la presqu’île d’Odaiba, à l’une des extrémités de la baie de Tokyo. Vu du célèbre immeuble de Fuji TV (l’un des plus grands groupes audiovisuels du Japon), il a tout l’air, avec sa grande roue, d’un parc d’attractions… Et d’après ses promoteurs, c’en est un… Mais le cœur de cet immense complexe abrite en fait le plus grand concessionnaire automobile du monde. Et ce n’est pas un hasard si c’est un concessionnaire Toyota — le constructeur qui pour l’instant conserve le titre de numéro un mondial. Le Toyota Mega Web se divise en trois univers spécifiques : le City Showcase, l’Universal Design Showcase et l’History Garage. Il faut ajouter à cela une piste de conduite de 3,1 km (qui fait le tour du parc). Au Toyota Mega Web, il est également possible de tester les concepts-cars
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N’EN CHANGEZ PAS UN TOYOTA ! Le City Showcase est le concessionnaire à pro-
prement parler. C’est un bâtiment gigantesque, tout en verre, dans lequel sont exposés les cent quarante modèles qui représentent la majeure partie de la gamme Toyota au Japon. (Autrement dit, quasiment tous les modèles du catalogue du constructeur nippon sont visibles au Mega Web, ce qui n’est possible nulle part ailleurs.) Des ateliers pour les enfants y sont organisés et des simulateurs de conduite (dont certains sur Gran Turismo 5, pour les plus basiques) se trouvent à la disposition des visiteurs. Il existe même des espaces où l’on peut se faire prendre en photo avec la voiture de ses rêves…
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“Des concept cars et des projets d’esthétique industrielle avancés y sont exposés, des réflexions sur l’avenir de la mobilité proposées…” Les enfants (comme les grands) peuvent tester le jeu vidéo Gyrozetter, qui met en scène des voitures qui se transforment en robots.
Un parc d'attraction ? Non, un concessionnaire automobile !
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Les robots de Gyrozetter sont particulièrement bien soignés.
Mais le plus fou, c’est qu’il est possible (à condition d’être japonais ou de posséder une copie traduite en japonais de son permis de conduire à l’ambassade de France à Tokyo) d’essayer sur la piste extérieure n’importe lequel des modèles qui vous intéressent ! Et les enfants ne sont pas oubliés : lors de notre visite, un circuit de karting avait été improvisé sur le parcours pour les initier au pilotage. Plus fort encore,Toyota propose de temps en temps des essais exclusifs de concept cars uniques, de prototypes de voitures du futur (comme les autos 100 % électriques, en cours de développement) ou d’engins encore plus avant-gardistes (comme les robots de mobilité personnelle que la marque est en train de mettre au point). Quant à l’Universal Design Showcase, c’est le temple des futures technologies et du design de l’automobile… Des concept cars et des projets
d’esthétique industrielle avancés y sont exposés, des réflexions sur l’avenir de la mobilité proposées… Enfin, l’History Garage se présente comme un minimusée retraçant le parcours de la marque. Sur de jolies mises en scène, les Toyota (de collection) qui ont illustré l’épopée de la société sont exhibées pour le plus grand plaisir des amateurs. Une bonne occasion, pour nous Occidentaux, de découvrir une histoire de l’automobile parallèle à la nôtre et plutôt mal connue… LES ROBOTS S’INVITENT AU MEGA WEB… Japon et Toyota obligent, les robots s’invitent régulièrement dans ce temple de l’auto et leur dernière apparition en date a été plutôt originale… Square Enix y est venu en effet pour la
démonstration de son nouveau jeu d’arcade, Gyrozetter ! Dans cette borne d’arcade assez surprenante, vous pilotez des voitures japonaises connues, qui se transforment en robots pour se livrer au plaisir de combattre. Après avoir patienté dans une longue file d’attente — spécialité japonaise ! — les petits et les grands peuvent essayer le jeu et gagner des cadeaux… Avouez qu’on est loin de l’ambiance qui règne chez les concessionnaires Toyota français ! En expo pour l’occasion, de magnifiques reproductions des robots du jeu — notamment celui de la Prius qui pose fièrement à côté de la… Prius qui figure dans Gyrozetter. Vous l’aurez compris, le Mega Web est un lieu unique qui mérite un petit détour quand on visite Tokyo, ne serait-ce que pour le quartier d’Odaiba : la vue qu’il offre sur la baie de Tokyo est une des plus magnifiques du monde ! ■ Une adresse : Toyota Mega Web, 1-3-12 Aomi, Koto-ku, Tokyo 135-0064
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s e u v e r s e l z e d Comman haitez recevoir que vous sou
BULLETIN DE COMMANDE À DÉCOUPER OU PHOTOCOPIER ET À RETOURNER À : PLANÈTE ROBOTS - ÉDITIONS D'ACAMAR, 161, BD HENRI-SELLIER, 92150 SURESNES ❏ ❏
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OpenYOUR MIND
VIDE
LE GRAND SAUT DANS LE
Après plusieurs reports (dus à de mauvaises conditions météorologiques), l’aventurier autrichien Felix Baumgartner est rentré dans l’Histoire, le 14 octobre dernier, en menant à bien la mission à haut risque Red Bull Stratos — pour laquelle il s’était durement entraîné durant cinq longues années…
Felix Baumgartner, juste avant le grand saut.
depuis 1960 par le colonel de l’USAF Joe Kittinger) et celui du plus haut voyage en ballon effectué par un homme (l’ancien record était de 34 668 m). Et la date de son exploit a coïncidé avec le soixante-cinquième anniversaire du jour où le pilote américain Chuck Yeager a franchi pour la première fois le mur du son en avion… En pleine chute libre.
LE « STRATONAUTE » EXTRATERRESTRE DE ROSWELL Après s’être élevé dans le ciel du Nouveau-Mexique à bord d’une capsule accrochée à un gigantesque ballon, fait de couches très minces de plastique quasi transparent et gonflé à l'hélium, pendant un peu plus de 2 h 30 min pour arriver jusqu’à la stratosphère, Félix Baumgartner s’est élancé d’une altitude de plus de 39 000 m (soit près de quatre fois l’altitude moyenne atteinte par un avion de ligne). Revêtu d’un scaphandre pressurisé qui le protégeait d'une température de – 68°C, il a ouvert la porte de sa capsule, après avoir effectué une longue check-list, et s'est élancé dans le vide, la tête en avant, pour gagner encore plus de vitesse. Après 4 min 19 s d'une vertigineuse chute libre au cours de laquelle il a tournoyé sur lui-même pendant un très bref instant avant de se stabiliser, il a enfin ouvert son parachute et s'est ensuite posé sans en-
Felix, avant de décoller.
combre dans le désert, non loin de la base militaire de Roswell. En réalisant ce grand saut dans le vide, qui aura duré au total 9’ et 3”, il a battu trois records — d’abord celui du premier homme à avoir franchi le mur du son en chute libre et atteint une vitesse maximale de 1 341,9 km/h (soit Mach 1,24). Mais aussi, avec les 39 045 m d’altitude, celui du plus haut saut effectué en chute libre (l’ancien record de 31 333 m était détenu
FAIRE PROGRESSER LA SCIENCE L’événement a été suivi en direct, partout dans le monde, par plusieurs millions d’internautes et de téléspectateurs, grâce à plus de trente-cinq caméras placées aussi bien au sol qu’à l’intérieur et à l’extérieur de sa capsule — ainsi que sur sa combinaison pressurisée. Le but de la mission Red Bull Stratos ne consistait pas seulement à pulvériser des records mais surtout à recueillir de précieuses données scientifiques afin de faire avancer la recherche médicale en matière aéronautique et d’étudier la possibilité d’évacuer des spationautes en cas d’urgence (l’ISS évolue à près de 350 km de la Terre). Le fait d’avoir testé de nouveaux équipements et de développer des procédures de survie à très haute altitude et dans des situations d’accélération extrême permettra également d’améliorer la sécurité des astronautes et celle des futurs touristes de l’espace… Josèphe Ghenzer
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VINTAGE Les robots grand public
1982 LE DENBY, DE WORLD OF ROBOTS CORPORATION — UN ROBOT PROMOTIONNEL Les États-Unis connurent une vague précoce de robotique dans les années 1980. Et la société World of Robots Corporation (basée à Jackson, Michigan) fit partie des entreprises qui réussirent à surfer sur cette vague. Plus proche d'un jouet Robosapien géant que d'un Asimo, le Denby eut quand même droit à quelques moments de gloire — dans les médias et même au cinéma… Le Denby nous apparaît aujourd'hui comme une grosse masse de plastique, contrastant avec la sveltesse de robots comme le ReemB de PAL Robotics ou l’Ariell de Cybedroïd… La marque Denby avait été déposée dès août 1982 par Gordon L. Peterson — ce qui prouve qu’il était déjà en développement bien auparavant. À cette date, il était noté officiellement comme « un robot électronique portatif capable de reproduction vocale à destination de l'éducation et à des fins de divertissement ». En revanche, on croit savoir que le robot a été développé par Ray Raymond, d'Advanced Robotics Corp. Mais en définitive, il faut bien considérer que le Denby fut surtout un des premiers robots fabriqués à des fins promotionnelles…
Le Denby passionnait les foules. geaient indépendamment, les mains s’ouvraient et se refermaient. Doté d’une mobilité complète, il se déplaçait sur deux jambes équipées de roues dans n'importe quelle direction et son buste pouvait lui aussi opérer une rotation. Il disposait également d'une carte audio reproduisant la voix de son pilote et d'un écran vidéo qui affichait du texte. Le Denby n'était bien évidemment pas autonome : il était piloté à distance — ce qui
1982 À DONNER LE TOURNIS ! Sa tête pouvait tourner à 360° dans à peu près tous les sens. Les deux bras bou-
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Image promotionnelle du Denby. n'était pas une mince affaire à l'époque ! Il fit des apparitions dans le monde du spectacle et dans les grands salons… On remarqua même sa présence au cours de sommets politiques internationaux durant les années 1980. Et des noms prestigieux de l'industrie eurent le Denby comme mascotte le temps d'un salon (Renault USA, Pan American World Airways, ITT, Honeywell et Casio). Il décrocha même un « rôle » dans le film Wall Street, qui avait pour star Michael Douglas. Un journal états-unien le présenta même comme le nouveau sex-symbol des eighties — allez donc ! Des années plus tard, il servit de base, en Californie du Sud, à un robot promotionnel nouvelle génération, Sprockit. Ce dernier, toujours en service, possédait un début d'Intelligence artificielle, ce qui lui permettait une certaine autonomie. Il est maintenant géré par le groupe Baynes Consulting. Signalons aussi qu’un Denby serait encore en activité en Grande-Bretagne, mais cette information remonte à 2002… Enfin, les agences Jon Anton Entertainments et First Class Entertainment proposent encore des animations de promotion et de communication avec notre ami. On peut donc toujours le voir égayer des conventions, des dîners dansants ou des ouvertures de magasins. Encore une fois, à travers cette rubrique, nous voulons vous démontrer que la robotique n'est pas née de la dernière pluie de nanoprocesseurs… L'assomption des robots couve depuis plusieurs décennies — espérons que cette fois, ils se prendront définitivement en charge ! Frédéric Boisdron
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