PLANÈTE
ROBOTS
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NOS REPORTERS À
INNOROBO
MAI - JUIN 2013 - NUMÉRO 21
N O U V E L L E S
LES ANDROÏDES DES ROBOTS À APPARENCE HUMAINE !
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LA ROBOTIQUE LE NOUVEAU COMBAT DES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES ? Dossier :
LE CLONAGE ANIMALS TESTS NO
L 11849 - 21 - F: 5,90 € - RD
• LE KIT ROBOTIQUE LETRY • LE RQ-HUNO DE ROBOBUILDER • HUMMINGBIRD ROBOTICS KIT • LE SPHERO, UNE DRÔLE DE BOULE !
ROBOME ET ZOMBIEBOT UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE JOUETS
ÉDUCATION NOUS AVONS TESTÉ LES KITS ROBOTIQUES DESTINÉS AUX ÉCOLES
NOUVEAU ÉMERGENCE DE NOUVEAUX MÉTIERS DANS LA ROBOTIQUE
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éd it o Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Josèphe Ghenzer, Mélanie Yèche, Simona D'Attanasio, Towanda, Aurélien Bisotti, Boris Kesler, Cédric Vasseur, Cyril Drevet, Joe Pillow, Me Alain Bensoussan, Nicolas Denis, Sébastien Jeudy, Screetch et Zacharia Gunet. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi directeur.artistique@planeterobots.com
Publicité : Aabam Consulting, 161, boulevard Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Tél. : 01 46 25 05 25 contact@aabam.fr
© 2 013 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0413 K 90181 Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe. contact@planeterobots.com
C'est avec plaisir que nous vous accueillons à bord de ce tout nouveau Planète Robots. En le parcourant, vous allez découvrir que nous avons un peu modifié l'ordre des choses… Nous avons regroupé nos articles et nos dossiers par thème : robots de services, robots au travail, robots à l'école, recherche robotique, robots ludiques, sciences du futur et innovations… Ces petits changements sont le signe d’une évolution en douceur du magazine — pour coller au mieux à vos attentes. Et nous allons bientôt publier de nouveau toute une série de tutoriels pour vous aider à créer votre propre robot de A à Z, tant sur le plan matériel que sur le plan logiciel. Stay tuned ! Nous tenons également à remercier les lecteurs qui sont venus nous faire un petit coucou lors d'INNOROBO, que ce soit la jeune Suédoise arborant un tee-shirt aux couleurs du magazine ou la classe entière d'un collège venue avec son professeur de technologie ! Cela nous a fait un grand plaisir et nous motive pour continuer Planète Robots… Dans ce numéro, vous retrouverez d'ailleurs un compte-rendu de cet événement, peaufiné par Boris. Nous y avons rencontré l'équipe qui a conçu le tout nouveau SmartBot (dont nous parlons en long et en large). Et si l’Uncanny Valley ne vous empêche pas de dormir, nous sommes revenus sur le phénomène (principalement asiatique) des androïdes, ces clones robotisés des humains (l'occasion pour Josèphe d’explorer les avancées technologiques qui révolutionnent le clonage animal). Les animaux ont également attiré l’attention de Sébastien, qui nous démontre que la recherche cognitive à leur propos laisse entendre qu'ils sont loin d'être aussi « bêtes » qu’on pourrait le penser ! Cet article servira d’ailleurs de base à un dossier (que vous pourrez lire dans le numéro 22) sur le mimétisme animal dans la robotique… Bonne lecture à tous !
■Frédéric Boisdron
Erratum Lors du précédent numéro de Planète Robots, nous avons omis de préciser les crédits à propos de l'image de la page 34 : Image Robot-Advance. com
Un tout nouveau site d’information !
Rendez vous sur www.planeterobots.com
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Sommaire
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Mai / Juin 2013 - NUMÉRO 21 68
ÇA VIENT DE SORTIR
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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. Le plan robotique et la question du droit Explorons l'aspect juridique de la robotique grâce à l'expertise de Me Alain Bensoussan. INNOROBO 2013 : le compte-rendu Pour la troisième année, le salon de la robotique de services s’est tenu à Lyon. La Robot Party 2.0 de Meudon-la-Forêt Il y a d'autres événements qu'INNOROBO en France ! Une découverte significative Le rover martien fait… du sensationnalisme — et des annonces à tous les numéros !
RENCONTRES
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Rencontre avec Franck Calzada Les prémices d'une professionnalisation du software robotique ? Être pionnier dans la robotique : rencontres… Deux portraits de roboticiens qui œuvrent au sein d'Aldebaran Robotics. Marco Tempest, une tempête magique électronique Un maître de la prestidigitation high-tech nous parle…
LES DOSSIERS
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Le SmartBot d'Overdrive Robotics Transformez votre smartphone en robot compagnon ! Le Baxter, un robot travailleur pour les PME Le Baxter est prêt à s’investir dans les entreprises pour automatiser les tâches les plus rébarbatives ! Le drone professionnel se démocratise avec Drone RC Les drones entrent par la petite porte dans le monde professionnel. Test — Le kit robotique Letry Le kit Letry est particulièrement adapté à l'initiation robotique des jeunes pousses. Test — Le RQ-Huno de RoboBuilder Un savant mélange d'assemblage et de programmation ! Test — Hummingbird Robotics Kit Quand BrainBird Technologies allie inventivité et robotique… Trait pour trait Petit retour sur les androïdes — des robots à l’apparence humaine. Pourquoi l’industrie automobile s’intéresse-t-elle aux robots ? Toyota, Honda, Nissan et tous les autres : ces constructeurs automobiles se lancent dans la robotique. Quelle en est la raison ? Des robots pistent les baleines pour leur venir en aide ! Des drones maritimes se lancent à la poursuite des baleines et elles en ont bien besoin…
Test — Le Sphero, une drôle de boule ! Revenons sur le Sphero, une boule robotisée programmable et ludique. RoboMe et ZombieBot, une nouvelle génération de jouets WowWee revient dans l'univers des jouets robotisés avec deux nouveaux robots... Finalement, ils seront trois ! Intelligence animale : où en est-on ? Avant de nous pencher sur les robots animaux (dans un prochain numéro), estimons le niveau d’intelligence de ceux qui ont inspiré leur conception. Le clonage animal : copies conformes Depuis quelques décennies, nous procédons régulièrement à des clonages animaliers. La prochaine étape contribuera-telle à la renaissance d’espèces disparues ? Les véhicules tout-terrain à propulsion par vis sans fin La propulsion par vis sans fin est une technologie qui a peut-être été abandonnée trop tôt… News Gadgets Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise… News Concepts Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers. Fitbit : le bien-être associé aux technologies Audi développe de nouvelles technologies pour simplifier la vie des conducteurs. Rubrique Jeux Vidéo De nouveaux gadgets high-tech pour vous aider à garder la forme !
ROBOTS & MÉDIAS
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News Médias Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège ! Oblivion : la vérité est ailleurs… Oblivion est le film à grand spectacle postapocalyptique du moment. Marco Tempest, une tempête magique électronique Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette ! La fiction réfléchit déjà aux problématiques engendrées par la robotique… Le cinéma et la télévision nous forcent à méditer sur les problématiques que l’avenir nous réserve… Archéofutur : ComRo 1, un robot programmable multifonction (1981) Un robot de services capable à la fois de passer l'aspirateur et d'éteindre un incendie détecté par ses soins — cela existait déjà en 1981 !
“LA ROBOTIQUE
ESTET VOUS VOTRE PASSION, ÊTES FANATIQUE DES NOUVELLES
TECHNOLOGIES… REJOIGNEZ NOTRE ÉQUIPE
DE RÉDACTEURS ET PIGISTES.”
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seban@planeterobots.com
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NEWS mai / juin 2013
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Robots
Des robots pour la bio En janvier, à Chicago, les professionnels de la robotique faisaient la démonstration de leurs apports à la filière des sciences de la vie. En effet, les systèmes robotisés permettent d'accompagner l'envolée technologique de la filière et de respecter les nouveaux règlements de la Food and Drug Administration. « Le désir d'éliminer les tâches ingrates se répand, selon Rush LaSelle, le vice-président d'Adept Technology. Les robots fournissent du temps pour effectuer des tâches de haut niveau. Le niveau élevé d'erreur est un sous-produit des tâches répétitives. La robotique atténue ce risque et la logistique représente d'énormes possibilités d'économies. La livraison de médicaments est sensible mais également une utilisation très inefficace du temps du personnel. » Les robots effectuent des tâches dans des environnements dangereux pour les êtres humains. L'usage de la robotique avec des outils de traçabilité constitue donc l'une des réponses aux directives de la FDA et les robots permettent enfin de répondre aux normes d'asepsie, avec des machines résistant à des lavages durs… ◗
Bébé Diego deviendra grand… tout seul L'université de Californie a dévoilé le robot humanoïde Diego-san, qui reproduit les expressions d’un bébé d'un an. Il se montre capable d’afficher de nombreuses expressions faciales : il sourit, s'étonne ou se met en colère. Mais n’a pas les dimensions de son modèle humain puisqu’il mesure 1,30 m pour 30 kg… Son corps compte quarante-quatre joints pneumatiques, sa tête est munie de deux caméras HD et son visage est composé de vingt-sept éléments, pour offrir des expressions plus détaillées. Diego-san a été conçu comme une plate-forme destinée à étudier le développement cognitif des bébés. « Son principal but est d’essayer de comprendre le développement de l’intelligence sensorimotrice d’un point de vue informatique », explique le docteur Javier Movellan, qui dirige le Machine Perception Lab. Ce robot apprend de son environnement, tout comme un bambin : ses expressions ne sont pas programmées mais résultent de l’imitation de ses créateurs. (L’expérience va augmenter les connaissances dans le domaine de la psychologie du développement et permettre de connaître la manière dont les tout-petits s’instruisent à partir de leurs interactions…) ◗
Un robot dans le camion « Une grande partie de la manutention bénéficie de l'automatisation. Le chargement des véhicules est encore essentiellement une opération manuelle, explique Kevin Ambrose, DG de la société Wynright. Cela peut devenir un facteur limitant pour l'efficacité globale de l'entrepôt. » Wynright produit un robot chargeur et déchargeur. Le Robotic Truck UNloader est un véhicule autonome qui navigue dans une remorque ou un conteneur. Il repère la taille et la forme, même irrégulière, des colis et les décharge sur un tapis qui les transfère dans l'entrepôt et balaie automatiquement les codes-barres. Il mesure ensuite leur poids comme leur taille et alerte en cas d'erreur. Puis il élève des piles à l'extérieur de la remorque et les pousse à l'intérieur (chacune mesurant la moitié de la hauteur de la remorque). Après avoir placé la première, il met la deuxième au-dessus et travaille ensuite à la suivante. Pour se repérer dans la remorque, il utilise un système de mesures lasers qui balaient l'environnement. (Le nombre de chargements horaires, grâce à lui, est multiplié par deux !) ◗
Débat à l'ONU sur l'usage des drones ! Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé au Conseil de sécurité d'approuver l'utilisation de drones de renseignement, non armés, dans l'est du Congo. (La Chine et la Russie sont réticents et le Rwanda, qui dispose d’un des sièges tournants et est accusé d'ingérence au Congo, y est opposé. Quant aux États-Unis, à la France et à la Grande-Bretagne, ils sont pour…) La mission de paix au Congo, la MONUSCO, compte dix-sept mille soldats qui n’ont pas réussi, en novembre, à empêcher un groupe rebelle congolais (que le Rwanda est accusé de supporter), de prendre la capitale régionale de Goma… Les drones n'auraient pas contrarié l'avancée des rebelles mais auraient empêché la violation de l'embargo sur les armes qui a conduit à l'offensive. Depuis 1999, le nombre de soldats de la paix est passé de 12 000 à 100 000 et la facture annuelle de 2 à 7 Mds$. La même demande avait été rejetée en 2009, mais le coût des drones a chuté. (Ces derniers pourraient donc s’occuper de la surveillance de zones comme la frontière entre le Libéria et la Côte d'Ivoire ou celle entre le Soudan proprement dit et le Soudan du Sud.) ◗
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NEWS Robots mai / juin 2013 Une nouvelle ère de services pour les satellites En janvier, les contrôleurs de la NASA et de l'Agence spatiale canadienne ont utilisé le bras robotique Dextre de la SSI pour simuler un ravitaillement dans l'espace. Un satellite a une date de retraite déterminée par la fiabilité de ses composants et par sa consommation en carburant. De plus, la réparation et le ravitaillement d'un satellite existant sont moins chers que la construction et le lancement d'un neuf ! Cette capacité de réparation in situ diminuera aussi le nombre de débris orbitaux… Un module de mission de ravitaillement robotique (MRR) contient les composants nécessaires pour effectuer les tâches qui doivent s’accomplir au cours d'une mission de service. Le Dextre et le MRR ont parfaitement démontré que les robots peuvent transférer du carburant aux satellites avec des vannes scellées (pas conçues pour être accessibles). Le MRR actuel n’est pas encore opérationnel mais ses outils jettent les bases de la robotique de services en orbite — et sa technologie pourrait être également utilisée pour nettoyer l'espace ou secourir un vaisseau spatial. ◗
iRobot : la maison — de la piscine aux gouttières… La société iRobot a présenté lors du dernier CES le Mirra 530, un robot nettoyeur de piscine, et le Looj 330, un robot nettoyeur de gouttières. « Le Mirra 530 est doté des dernières technologies en matière de nettoyage de piscine et se révèle un outil facile à utiliser. Il ouvre la ligne iRobot sur une nouvelle branche de robots domestiques, a déclaré Jeff Beck, chef d'exploitation chez iRobot. C'est aussi la première fois que nos robots de plein air seront disponibles à l'extérieur des États-Unis. C'est un énorme bond en avant pour notre croissance. » Le Mirra nettoie tout type de surface de piscine et également l'eau, sans utiliser le système de filtration, des tuyaux ou des pompes de surpression — ce qui entraîne des économies d'énergie. Quant au Looj 330, il prend en charge un travail dangereux : le nettoyage des gouttières. Il en retire feuilles et saleté par brossage (cinq cents tours/min). Le Mirra 530 coûterait 1 300 $ et le Looj 330, 300 $. Ils seront disponibles en Amérique du Nord et dans certains pays au printemps. ◗
Le feu n'a qu'à bien se tenir… À Waterboro, la société Howe & Howe Technologies fabrique des robots extrêmes. Le dernier, le Thermite RS1-T2, est un robot compact d'intervention destiné à intervenir lors des embrasements de matières dangereuses ou dans les centrales nucléaires. Ce petit engin trapu, sur chenilles de tank, apparaît comme une machine puissante de lutte contre les incendies et fournit un moyen de reconnaissance. Commandé à distance, il peut l’être jusqu'à 400 m. Il mesure 188 cm, pèse 744 kg et se révèle en mesure de passer par les portes comme de naviguer dans les pièces. Ses 25 ch de moteur diesel peuvent transporter jusqu'à 576 kg et sa structure en aluminium et acier de qualité aéronautique lui permet de traverser les terrains difficiles. Son outil de lutte contre l'incendie consiste en une buse multidirectionnelle pouvant éjecter 2 270 l d'eau par minute. Le Thermite a été conçu à partir d'une base modulaire, la RS1 — à l’origine un projet familial (entamé en 2000) et commandée ensuite par l'armée américaine (en 2001). ◗
La Nuit du Grand Âge, cinquième Marc Dumas Conseil, Gérontechnologie.net et EHPA Presse organisent la cinquième édition de la Nuit du Grand Âge et du Bien Vieillir, le jeudi 16 mai 2013 au Casino de Paris. Mille professionnels du secteur sont attendus pour découvrir les dernières initiatives innovantes menées en matière d’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Des trophées seront décernés autour de quatre thèmes : bien vieillir chez soi et dans la cité (technologies pour l’autonomie, communication, projets de R&D et de Design for All, offres de services innovants) ; hébergement collectif et maisons de retraite (gérontechnologie, travail en réseau) ; prévention pour soi et les siens (projets ou technologies permettant de donner du répit aux aidants) ; et enfin santé et avancée en âge (solutions d’accompagnement technologiques, e-santé, télémédecine). Un « forum expo » permettra de s’informer et de découvrir de nouveaux produits et services — et enfin, un cocktail sera donné pour se retrouver, échanger et se rencontrer entre confrères… ◗
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Robots
Un poisson en état de… Grace Xiaobo Tan et une équipe de la Michigan State University conçoivent des robots destinés à l’étude de la pollution des lacs et des rivières. Leurs dernières créations sont inspirées du poisson : propulsées par une nageoire caudale qui oscille, elles sont donc rapides et manœuvrables. Mais ce mode de locomotion est énergivore… Un nouveau mode de locomotion a été ajouté au robot : le vol plané. Lorsqu'il doit descendre, une petite pompe remplit un ballast et une fois le mouvement de descente amorcé, deux petites ailes fournissent la portance, ce qui le fait planer. (Pour remonter, la pompe vide le ballast.) De plus, sa batterie est montée sur un rail et se déplace pour faciliter ses mouvements. Toutefois, Grace (Gliding Robot ACE) se meut lentement lorsqu’il plane et se révèle moins manœuvrable. Ce mode de locomotion est donc adapté aux eaux profondes ou dépourvues de courant. (Il utilise sa nageoire caudale pour nager dans les eaux peu profondes ou soumises à de faibles courants. ◗
Des livres pour la robotique ! Le Royaume-Uni a annoncé un investissement de trente-six millions de livres sterling pour financer la recherche en robotique et systèmes autonomes dans le cadre d'un programme de six cent dix-sept millions pour la promotion de huit domaines scientifiques et technologiques. En outre, le Technology Strategy Board a lancé un concours doté de 1,59 M$ pour aider les travaux autour de l'interaction entre humains et robots. Les trente-six millions seront utilisés pour créer des centres d'excellence dans les systèmes robotiques rassemblant chercheurs et industriels. Le ministre britannique de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, David Willetts, a déclaré qu'aider la technologie à rejoindre le marché ne suffisait pas. Il faut de vraies décisions stratégiques sur la recherche, en amont des applications commerciales. En ce qui concerne les systèmes autonomes, il a souligné qu'il n'existait pas de leader industriel car le grand nombre d'applications dans différents secteurs fait que l'effort de R&D est fragmenté. En conséquence, le Technology Strategy Board a créé un groupe dédié à la robotique et aux systèmes autonomes — qui produira une feuille de route technologique. ◗
Human Brain Project : l'aventure du cerveau Le Human Brain Project fédère quatre-vingts institutions internationales de recherche. Il a pour but de trouver des traitements contre les maladies du cerveau et va en construire un sur ordinateur. Le projet coûtera 1,2 M€ sur dix ans. Et la Commission européenne a annoncé qu’elle contribuera à son financement. C’est le neurobiologiste Henry Markram qui le dirige à l'École polytechnique fédérale de Lausanne. Principal obstacle : la dispersion des données sur les types de neurones et sur l’architecture des connexions entre neurones. Il s’agit de collecter ces connaissances pour en obtenir de nouvelles et construire un modèle sur des ordinateurs, d'ici dix ans. Il serait alors possible de tester l’efficacité d’une molécule et d'analyser le comportement des neurones. Autre difficulté : le cerveau humain ne traite pas l'information comme un ordinateur (on estime qu'un ordinateur atteignant la même puissance de calcul coûterait un milliard d’euros par an en électricité). Il doit cependant exister des solutions pour traiter l’information de façon moins énergivore… ◗
Un robot chien pour les vétérinaires de demain Durant des simulations de dix minutes, des étudiants collectent des informations auprès du « maître » du robot chien et les analysent. Ils peuvent utiliser un chariot d'urgence, des fournitures médicales, un défibrillateur, prendre le pouls, écouter le cœur et les poumons du robot. Les autres étudiants regardent de la salle vidéo et une fois la séance terminée, ils se retrouvent tous pour regarder les enregistrements et débriefer. Le projet de la Cornell University (État de New York) est de fonder une clinique de formation complète ouverte 24/7. Les étudiants auront accès aux exercices pratiques — comme la suture sur des modèles de peau ou la mise en place de cathéters sur de faux membres. Et Daniel Fletcher, professeur de soins d'urgence, construit un nouveau robot chien. Il disposera d’une voie aérienne plus réaliste, d’un compartiment abdominal mou, de jointures articulées, de plus de zones pour poser les cathéters, de plus d'espace à l'intérieur du corps et d’un aspect plus réaliste. ◗
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NEWS Robots mai / juin 2013 Robot de bibliothèque L'université de Caroline du Nord a déployé des robots dans la James B. Hunt Jr. Library… Le bâtiment abrite une collection d’un million cinq cent mille livres, stockés dans plus de dix-huit mille conteneurs. Quand un étudiant réclame un livre, un robot le récupère pour lui… (Quatre robots travaillent entre des rangées de bacs de 15 m de long et de 37 m de haut. Un employé note la demande de l’étudiant sur un ordinateur, le robot localise le livre, le retire et le dépose dans un bac devant ledit employé…) Cette bibliothèque a été conçue par une équipe d'ingénieurs norvégiens qui estiment que cette méthode de stockage prend un neuvième de l'espace que des étagères traditionnelles exigeraient. Ouvert depuis février, ce nouveau temple des livres se démarque complètement des anciens lieux de consultation, avec des salles de lecture aux couleurs vives découpées en alcôves où les lecteurs sont assis sur des canapés. Selon les avis d'autres bibliothécaires américains, cette bibliothèque serait celle qui proposerait « le plus large éventail de technologies dans le pays ». ◗
RASSOR, robot foreur spatial La NASA envisage de puiser d'utiliser l'eau du sol lunaire : une sonde robotisée devrait s'en charger. RASSOR (Regolith Advanced Surface Systems Operations Robots) se présente comme un tank à chenilles doté de bras équipés de roues, pour l'excavation. Le robot est conçu pour creuser le sol lunaire et acheminer les matériaux extraits vers un module analysant la présence d'eau. Et pour transformer lesdits matériaux en carburant pour fusée et en eau potable pour les astronautes. RASSOR est assez léger pour être lancé avec une fusée, mais suffisamment lourd pour travailler dans des secteurs où la gravité est plus faible que sur la Terre. (Ses bras articulés font levier et l'aident à franchir des obstacles en le soulevant.) De plus, il a été étanchéifié pour éviter les infiltrations de poussière lunaire, très abrasive. Sur le sol de notre planète satellite, le robot devrait travailler seize heures par jour pendant cinq jours consécutifs. C’est pour le moment un prototype : RASSOR 2 pourrait être le premier robot mineur à parcourir la Lune… ◗
Kiro-M5, infirmière coréenne Kiro-M5 peut transporter des fournitures, stériliser et désodoriser l'air — et aussi alerter les infirmières (humaines) quand les patients âgés ont besoin que leurs couches soient changées… Le Korea Institute of Robot and Convergence travaille dessus depuis 2011 et procède à des essais dans des maisons de soins. Kiro mesure 1 m pour 80 kg : il fait fonction de radio-réveil, informe les résidents lorsque les aliments sont servis, les avertit des horaires de leurs exercices et dispose d'une fonction d'alarme d'urgence. Son nez détecte donc les couches souillées et il dispose de deux poignées pour l'assistance à la marche. Et pour garder une distance de sécurité lors de ses, déplacements il est doté de capteurs, de pare-chocs, d’un laser détecteur d'obstacles et de capteurs ultrasoniques. Sa caméra frontale permet aux infirmières de faire une ronde virtuelle sans se déplacer. Les structures gériatriques de la Corée gérant plus de cinq cents lits bénéficieront toutes de Kiro. Le plan du gouvernement sud-coréen est d'obtenir une diffusion mondiale. (À l'heure actuelle, même au Japon, ce type de robot est rare…) ◗
Le Frelon noir : un soldat, un drone… Le Frelon noir (Black Hornet) ne fait que 10 cm de long et ne pèse que 16 g, mais transporte une caméra qui transmet un flux vidéo vers une station de base. Alors que les militaires mettent l'accent sur de grands robots coûteux comme les Predator et les PackBot, une autre tendance se dessine — vers des robots plus petits et moins chers. Le soldat n'a plus besoin de demander l'envoi d'un drone de détection aérienne : il lui suffit de le lancer. Commandé par une manette, il envoie un feedback vidéo. Il s’autostabilise pour voler plus facilement et dispose d’un mode de pilotage automatique, avec navigation par points GPS, et de modèles de recherche préprogrammés. De plus, le Frelon noir est presque silencieux ! À une distance de 1 000 m, il peut voler pendant vingt-cinq minutes et sortir de la poche pour décoller en moins de soixante secondes. Il a déjà fait la différence dans des unités britanniques engagées en Afghanistan — où il est utilisé pour rechercher les départs de tir des insurgés et pour vérifier les zones exposées d’une chaussée avant de la traverser. ◗
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Robots
Un robot déprimant Les rats apportent souvent leur (involontaire) contribution aux tests des traitements médicamenteux… Et pour connaître les effets d’un médicament contre la dépression, les chercheurs ont besoin de rendre ces animaux pathologiquement vulnérables. Pour cela, les rats peuvent être génétiquement manipulés, avoir le système nerveux altéré par chirurgie ou être obligés de nager longtemps. Les scientifiques de l'université de Waseda (Tokyo) utilisent une nouvelle méthode : un rat robotique qui terrorise les rats biologiques ! Le WR-3 est programmé selon trois comportements différents : chasse, attaque continue et attaque interactive — chacun d’entre eux induisant un niveau différent de stress. Les attaques créent alors un environnement de douleur et de peur. En attaque interactive, le rat n'est assailli que s'il se déplace et en attaque continue, il est constamment sous le feu. On a lâché le WR-3 sur deux groupes de rats une fois par jour pendant cinq jours en mode Attaque continue ; quelques semaines plus tard, les rats du groupe A ont été exposés à des attaques continuelles et ceux du groupe B à des attaques interactives (ces dernières étant les plus stressantes.) ◗
Un cerveau qui apprend à parler Des neurobiologistes de l'INSERM de Lyon ont développé un cerveau artificiel qui reproduit des connexions du cerveau humain et se montre capable de « comprendre de nouvelles phrases, faire le lien entre deux phrases et prédire la fin d’une phrase », explique Peter Ford Dominey, le directeur de recherche. Ils ont intégré ce logiciel dans le robot humanoïde iCub. « Avant d’exécuter sa tâche, il répète la question et explique qu’il a bien compris ce qu’on lui demande. » Ce système pourrait être utilisé pour comprendre comment le cerveau traite le langage : « Une réaction que nous savons enregistrer avec un électroencéphalographe — désormais nous pourrons l'étudier avec notre modèle. Si cela s’avère correct, cela contribuera à la compréhension des dysfonctionnements linguistiques… » Le projet est toutefois moins ambitieux que le Human Brain Project : « Nous avons choisi une solution plus simple. On ne peut pas construire un cerveau dans un ordinateur. Le biologique n’est pas de l’électronique. Mais nous devrions être complémentaires… » ◗
Son prof est un papillon Pour repérer les odeurs, un robot utilise des capteurs chimiques et des algorithmes comportementaux. Pour que ces derniers soient plus performants, des chercheurs de Tokyo se servent d’un papillon de nuit qu'ils mettent aux commandes d’un robot miniature mobile. Le papillon se trouve sur une balle reliée à un capteur optique et quand il se déplace, la balle tourne et le capteur envoie l’information à un processeur qui calcule la trajectoire du robot. (Deux microventilateurs placés à l’avant du robot dirigent les phéromones vers le papillon.) Le test se fait dans une soufflerie : à l’une des extrémités est disposée de la phéromone de papillon femelle ; à l’autre se trouve le papillon mâle, installé aux commandes du robot. Quatorze papillons ont été testés et tous ont réussi à guider le robot vers les phéromones ! « L’insecte est le cerveau, le robot est le corps. L’insecte expérimente des mouvements non intentionnels qui le font dévier de la bonne trajectoire. Si le papillon est capable de corriger la trajectoire à partir de ces retours sensoriels, alors le robot pourra identifier la source de la phéromone. » ◗
L’œil bionique devient réalité Second Sight Medical Products a créé un œil bionique baptisé Argus. Il est composé d'électrodes implantées dans la rétine et de lunettes équipées d'une caméra. Les récepteurs de cette caméra convertissent la lumière en signaux transmis au cerveau par le nerf optique. Argus a été expérimenté sur trente patients aveugles et ces derniers ont recouvré une vision partielle. Le système est activé après intervention selon un paramétrage — en fonction du profil de chaque patient. Et les performances de cette prothèse sont améliorables par mises à jour logicielles (la récupération visuelle variant d'un patient à l'autre). Certains des malades bénéficient d’une légère amélioration, tandis que d'autres parviennent à lire les gros titres des journaux — alors qu'ils étaient totalement aveugles. En fait, la qualité de la vision restaurée est liée à la plasticité du cerveau… D'autres voies sont explorées : l'équipe du professeur Daniel Palanker de la Stanford University (Californie) travaille notamment sur des microcellules photovoltaïques, implantées au fond de l'œil. Elles convertissent la lumière en un signal électrique qui stimule les cellules nerveuses de la rétine. ◗
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NEWS Robots mai / juin 2013 Comme une girafe dans une centrale nucléaire À Fukushima, le défilé robotique continue… Mitsubishi Heavy Industries (MHI), à son tour, montre le résultat de ses efforts de R&D. Le groupe a présenté un robot, l’ICM-Super Girafe (Mars-C), capable d'effectuer des tâches ardues en hauteur dans un environnement hostile. Il mesure 2,25 m de long, 80 cm de large et il est polyvalent grâce à un bras interchangeable — à l'extrémité duquel peuvent être fixés différents outils. MHI rendra publiques ses caractéristiques techniques pour que des entreprises tierces puissent développer des outils spécifiques. Dès à présent, il peut lever une charge de 150 kg à une hauteur de 8 m et son bras possède sept articulations, comme le bras humain. Il est capable d'ouvrir et de fermer des vannes, mais MHI aimerait développer des outils pour des applications plus complexes comme le soudage et le perçage. Ce robot œuvre jusqu'à cinq heures d'affilée et malgré sa masse de quatre tonnes peut circuler sur des pentes de quinze degrés et se déplacer à 6 km/h sur des surfaces planes. ◗
Un centre d'essais pour robots Le centre d'essais de robotique le plus avancé des États-Unis a ouvert le 12 février dernier à Lowell, au sein de l’université du Massachussetts (UMass-Lowell), et de nombreuses entreprises y ont fait la démonstration de leur robot. Le centre d'expérimentation de l'université, le NERVE, a reçu 135 000 $ des fonds américains pour l'initiative technologique. La municipalité espère que ce centre va développer la recherche en robotique dans la région. Il a pour but l'amélioration du développement des systèmes robotiques, fournira des installations d'essais dédiées et abritera des éléments de méthodes de test standards du NIST pour les robots, y compris des zones d'essais et des plans d'eau — comme des bassins avec passages à gué et des pataugeoires, conçus en collaboration avec l'armée américaine —, disposera d’une zone de pluie (à l'intérieur) et permettra de tester les systèmes robotisés avec de l'eau ou du sable toute l'année. (Ce sera aussi un lieu de recherches pour l'élaboration de méthodes normalisées en vue de l'évaluation des robots.) ◗
Les tracteurs, véhicules autonomes En parallèle du Salon de l'Agriculture se tenait le SIMA, le Mondial de l'équipement agricole. Voici donc l'ère du satellite pilote : l'agriculteur ne conduit plus, il se trouve là par sécurité et la technologie embarquée à bord des engins garantit la précision du travail… Le guidage par GPS permet un positionnement du tracteur avec une précision de 2 cm, ce qui épargne de repasser au même endroit. Auparavant, le satellite récupère les données sur la parcelle — qui sont interprétées en termes de pratiques et de traitements. Le cliché renseigne sur la masse végétale, son état, la teneur en azote et la présence de mauvaises herbes. Ces données permettent alors de programmer le GPS embarqué. Cette technologie est affinée avec des passages de drones au-dessus des champs, afin de repérer des sites en manque d'azote, par exemple. Car aujourd'hui, il faut produire plus sans abîmer l'environnement et l’agriculture de précision fixe l’utilisation des produits chimiques à la dose juste. (Le prix de l'automatisation la réserve pour l'instant aux coopératives et aux grands trusts céréaliers.) ◗
Un humanoïde dans l'espace Dentsu Inc. a annoncé les noms de Kirobo et de Mirata pour ses deux robots humanoïdes de communication — élaborés dans le cadre du projet KIBO ROBOT, mené en collaboration avec le Centre de recherche pour la science et la technologie, l'université de Tokyo, ROBO GARAGE Co. et Toyota Motor Corporation. Ce projet consiste à créer un robot amical, Kirobo, qui restera dans la SSI avec les astronautes après l'été 2013 pour mener à bien la première expérience de conversation entre un être humain et un robot dans l'espace. (Il doit passer douze tests pour devenir astronaute.) Kirobo mesure 34 cm, pèse 1 kg et peut soutenir une conversation en japonais au moyen de la technologie de reconnaissance vocale, de la fonction de synthèse vocale et grâce aux mouvements participant à la communication, à une caméra de reconnaissance faciale et à une autre pour l'enregistrement. Son sosie, Mirata, est en fait une sauvegarde de lui-même et participera à des événements comme les activités éducatives pour les enfants… ◗
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NEWS mai / juin 2013 Robots
Écrire dans le vide grâce à un gant ! Une équipe de chercheurs du laboratoire des systèmes cognitifs de l’Institut de technologie de Karlsruhe a développé un prototype de gant capable de reconnaître des mots écrits dans le vide — procédé qui a été baptisé air writing. Sur le dessus du gant est fixé un module contenant un gyroscope et un accéléromètre, relié à une petite carte mère comprenant un microcontrôleur, une batterie et un module Bluetooth servant à transmettre les informations à un ordinateur (qui se charge de les traiter et d’afficher les mots rédigés). Les capteurs embarqués dans le gant détectent tout à la fois les mouvements, l’inertie et l’angle de la main. L’algorithme développé décode ensuite, en temps réel, les gestes des mouvements propres à l’écriture puis applique un modèle statistique qui décode le geste pour reconnaître les lettres et les mots, afin de produire le résultat final. Pour l’instant, il peut déjà reconnaître huit mille mots et des phrases composées de deux à six mots. Et même si pour l’instant le prototype apparaît encore faillible (le taux d’erreur varie entre 3 et 11 %), les tests déjà réalisés laissent présager un avenir prometteur à ce procédé — d’autant qu’à terme les chercheurs affirment qu’il sera tout à fait possible de miniaturiser la partie matérielle (installée sur le gant) en intégrant tous ses composants dans un simple bracelet. ◗
Un nouveau Curiosity sur Mars en 2020 Devant le succès indéniable du travail effectué sur Mars par Curiosity, la NASA a récemment annoncé sa volonté d’y envoyer un Curiosity 2 à l’horizon 2020. Ce nouveau rover sera conçu sur le même modèle, comprendra un certain nombre de pièces recyclées et réutilisera des technologies déjà éprouvées (comme le système d'atterrissage qui a permis de poser en douceur le rover, de la taille d'une voiture, au cœur d’un cratère martien). Cela permettra de réduire sensiblement les coûts de la fabrication et du lancement. (Le budget estimatif de cette mission serait d’environ 1,5 Mds$ — ce qui représente une substantielle économie en comparaison des 2,5 Mds$ qu’avait coûtés Curiosity.) La mission de ce Curiosity 2 consisterait à repérer et à analyser les roches martiennes les plus intéressantes avec, éventuellement, la capacité de les stocker avant qu'un autre engin n’aille les chercher pour les ramener sur la Terre. Les scientifiques pourraient alors utiliser toutes les fonctionnalités de leurs laboratoires pour reconstituer l'histoire de la planète rouge dans l’espoir d’y détecter d'anciennes traces de vie. D'ici 2020, la NASA a, d’ores et déjà, prévu deux autres missions : à la mi-octobre devrait avoir lieu le lancement de MAVEN (Mars Atmosphere and Volatile EvolutioN) une sonde qui, une fois placée sur orbite, sera chargée d’étudier les couches supérieures de l’atmosphère. Et en mars 2016 est prévu le lancement d’InSight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport), un lander ayant pour tâche de sonder l’intérieur de Mars. ◗
Le Flower Power prendra soin de vos plantes à votre place Ceux qui n’ont jamais eu la main verte seront ravis d’apprendre que Parrot a mis au point le Flower Power — capable de surveiller en temps réel l'état de santé de leurs plantes. Une fois piqué dans la terre à côté du végétal qu’on veut surveiller, ce petit accessoire bardé de capteurs hightech effectuera toutes les quinze minutes un enregistrement de différents paramètres : température ambiante, ensoleillement, humidité de la terre et analyse de certains éléments clés entrant dans la composition du sol. La succession de ces relevés sera alors archivée et transmise par Bluetooth au smartphone ou à la tablette du propriétaire. (Le tout, couplé à une application spécifique qui répertorie quelque six mille plantes, fournit des conseils d’entretien appropriés à chaque cas de figure. Une notification est aussi envoyée à l'utilisateur dès que la plante a besoin d'être arrosée.) Alimenté par piles, le Flower Power disposera d’une autonomie d’environ six mois, grâce au mode basse consommation du Bluetooth 4.0. Proposé en deux coloris (vert et bois), il devrait être commercialisé dans le courant de l’année… ◗
Un robot humanoïde à fabriquer soi-même à partir d’une simple imprimante 3D Avec l'arrivée sur le marché des imprimantes 3D grand public à des prix qui vont devenir de plus en plus abordables, bon nombre de personnes vont pouvoir se lancer dans leurs propres créations. C’est le cas, par exemple, de Gaël Langevin, un sculpteur et designer français, qui a passé plus d’un an à fabriquer à partir d’une imprimante 3D son robot humanoïde, qu’il a baptisé InMoov. En plus d’avoir réalisé ses différentes parties avec une imprimante 3DTOUCH, il s’est servi de deux cartes Arduino Uno, de vingt-deux servomoteurs alimentés par trois batteries, d’un chargeur, de fil de nylon, de divers boutons, de plastique ABS naturel — mais également de divers objets trouvés un peu partout (dont une chaise de bureau roulante récupérée dans la rue, qu’il a utilisée comme support) — pour parfaire son robot, d’un poids total de 4,3 kg. Doté d’une capacité psychomotrice fluide, InMoov peut aussi comprendre les demandes vocales de son opérateur (chercher une balle, apporter un téléphone) et y répondre grâce à sa programmation faite sous Aerial Term et MyRobotLab. Gaël Langevin a choisi de faire d’InMoov un projet open source dans le but de partager l’intégralité de son laborieux travail avec tous ceux qui désireraient, eux aussi, imprimer en 3D leur propre robot. Pour cela, il leur suffira d’aller sur www.inmoov.blogspot.com pour y télécharger les fichiers mis gracieusement à leur disposition et de s’armer de beaucoup de patience pour arriver à fabriquer un robot (mais il leur faudra aussi posséder un minimum de connaissances en électronique et en programmation pour lui donner la parole…) ◗
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NEWS Robots mai / juin 2013 La réalité rattrape une fois de plus la fiction Un logiciel capable de prédire où et quand des crimes ou de simples délits ont le plus de chances de se produire — voilà qui ressemble étrangement à l’intrigue de Minority Report et à la « Machine » de la série télé Person of Interest ! Pourtant cela ne relève plus désormais de la fiction depuis que le logiciel PredPol (Predictive Policing), basé sur des modèles de prévention des séismes, a été mis au point par un mathématicien, un criminologue et un anthropologue états-uniens pour anticiper des crimes. Grâce à un algorithme mathématique qui utilise les statistiques ainsi que les probabilités et les mêle à une base de données (recensant les infractions passées, le taux de criminalité, la densité de la population et le type de quartier), PredPol parvient à prévoir où et quand les prochains crimes et délits risquent le plus de se commettre — mais pas qui en seront les auteurs ! Les policiers disposent ainsi sur leurs ordinateurs, smartphones ou tablettes d’une cartographie de la ville, actualisée en temps réel, leur indiquant, dans un périmètre de 150 m², les zones où le risque d’infraction est le plus élevé. Les patrouilles sont alors renforcées et ces précieuses indications leur permettent de réagir beaucoup plus rapidement et d’arriver à point sur les lieux pour prévenir toute action délictueuse. Les polices de plusieurs villes américaines (comme Los Angeles, New York, Santa Cruz et Memphis) l’ont déjà testé avec succès même si les prédictions de PredPol ne constituent évidemment que des mises en garde qui sont, en outre, susceptibles d'être mal interprétées. Ce procédé a aussi convaincu la police du Kent, en Grande-Bretagne, qui le teste déjà maintenant depuis quelques mois. ◗
Un robot de téléprésence facile à utiliser et qui évite les obstacles Conçu par InTouch Health en étroite collaboration avec iRobot, le RP-VITA (Remote Presence Virtual + Independent Telemedicine Assistant) mesure 1,67 m et possède un écran en guise de « visage ». Autonome (ce qui facilite la relation à distance entre le médecin et le patient) et doté de nombreux capteurs (senseurs, lasers, sonars), il est capable d’appréhender son environnement, de détecter des obstacles et de les éviter — ce qui lui permet de progresser sans interférer avec les gens ou des objets présents sur son chemin. (Il peut ainsi se déplacer en toute sécurité, y compris dans des environnements complexes comme les unités de soins intensifs ou les services d’urgence d’un hôpital.) Par le biais d’une simple commande directionnelle, son utilisateur sélectionne une destination sur sa tablette interactive et le robot s’y rend tout seul. Le RP-VITA possède aussi son propre agenda et peut se rendre dans la chambre d’un patient à une heure précise. Grâce à la caméra située au-dessus de son écran, le médecin peut aisément voir le patient et interagir avec lui. Contrôlé via une application iPad par le médecin, le RP-VITA embarque tout le nécessaire pour effectuer un diagnostic complet. C’est ainsi qu’il peut ausculter (une infirmière pose le stéthoscope électronique sur la poitrine du patient et le médecin entend les bruits de son cœur ou de sa respiration), faire une échographie ou un ECG mais aussi accéder au dossier médical et s ‘informer des derniers examens auxquels a été soumis le malade. (D’autres fonctionnalités sont déjà en cours de développement et la FDA a récemment autorisé l’utilisation du RP-VITA dans les hôpitaux états-uniens.) ◗
Un remarquable robot poisson C’est en s’inspirant du vivaneau campèche qu’au Japon, un groupe de chercheurs de la Faculty of Environmental Engineering de l’université de Kitakyushu, sous l’égide du professeur Ikuo Yamamoto, a mis au point le Tai-robot-kun, un superbe robot poisson de 7 kg, qui impressionne tant par sa haute technicité que par son extrême réalisme, et dont la vocation est de réaliser toutes sortes d’inspections sous-marines. Sa « peau » est constituée de silicone et ses écailles ont été peintes une à une à la main. Grâce à son système de propulsion unique, sa queue remue et lui procure la faculté de se déplacer silencieusement dans les eaux profondes et boueuses ou de s’y laisser dériver — tout comme un véritable poisson. Il possède également un système de ballasts, similaire à celui qui est utilisé par les sous-marins, pour ajuster sa profondeur de plongée ainsi que sa flottabilité. Sa technologie embarquée (capteurs, caméras, système de communication) et son autonomie d’une heure vingt minutes lui permettent d’effectuer en toute discrétion un large éventail de missions océaniques et de recueillir aisément bon nombre de données sans effrayer les créatures aquatiques qu’il pourrait croiser — et cela tout en respectant l’environnement marin. ◗
Une nouvelle expérience probante de la DARPA Quand une personne cherche à déposer un objet au bon endroit, il lui faut coordonner sa vision, la précision et la stabilité de son geste. Et obtenir le même résultat de façon automatique en utilisant un UAV requiert la combinaison de plusieurs technologies avancées. La DARPA a récemment réalisé une expérience destinée à évaluer la précision du placement d’une charge utile effectuée par un UAV. Elle a donc testé les capacités de précision d’un bras robotisé (1,80 m de long) muni d’une pince de 450 g à son extrémité et qui était fixé à un V-Bat. Ce drone aérien, fabriqué par MLB Company, est un VTOL (Vertical Take-Off and Landing aircraft), à atterrissage et décollage à la verticale, qui peut faire du vol stationnaire. L’objectif : réussir à fixer la pince du bras robotisé à l’une des marches d’un escabeau avec le V-Bat en plein vol. Pour mener à bien cette expérience, les chercheurs ont élaboré un système de guidage par GPS et par vision à faible coût, capable de chercher et de trouver sa cible en temps réel, de façon autonome. La DARPA a ainsi montré les possibilités pour un drone de déplacer et de livrer de manière très précise de petites charges au sein d’environnements difficilement accessibles à l’homme. ◗ RETROUVEZ-NOUS SUR www.planeterobots.com
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Droit&robotique
par Alain Bensoussan, avocat technologue, spécialiste du droit des technologies avancées www.alain-bensoussan.com
LE PLAN ROBOTIQUE ET LA QUESTION DU DROIT Si la France dispose de multiples atouts pour s’imposer dans le secteur de la robotique1, considéré par le gouvernement comme la prochaine frontière de la révolution technologique à l’horizon 2020 2, la route est semée de nombreux défis éthiques, juridiques et normatifs.
Les robots domestiques finiront par tout connaître de nous. Il va falloir repenser notre intimité numérique ! (Image provenant de la série Real Humans.) — Le robot fait une erreur. Est-ce un produit défectueux ? (Image provenant de Doomsday Book, un film sud-coréen de Kim Ji-woon).
Le rapport publié en juin dernier par le PIPAME et la DGCIS3 sur l’avenir de la robotique de services en France s’est penché sur la question du droit, déterminante de l’acceptabilité de cette technologie. LA RÉGLEMENTATION : FREIN OU ACCÉLÉRATEUR ? Le rapport sur « le développement industriel futur de la robotique personnelle et de services en France » définit la robotique de services comme « le pan de la robotique qui assiste l’homme dans ses activités professionnelles comme dans sa vie courante, contribuant à améliorer ses conditions de travail, sa sécurité, son bien-être, etc. ». Selon les typologies utilisées, il distingue la robotique de services professionnelle, la robotique de services domestique et la robotique personnelle. Au-delà des aspects purement industriels et économiques, le rapport s'est également intéressé aux questions éthiques, juridiques et normatives posées par la robotique. Il s’agit là de vraies questions, pour un domaine ap-
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pelé à devenir le théâtre de la prochaine révolution technologique ou robolution4, après l’invention de l’informatique au XXe siècle. La réglementation peut en effet constituer un accélérateur ou un frein pour le développement de la robotique de services (assistance aux personnes dépendantes, robots compagnons et domestiques, robots de surveillance et de gardiennage, etc.). En France comme en Europe, les cadres réglementaire et éthique sont encore assez flous… Selon le PIPAME, l’acceptabilité juridique pose deux questions…
— Celle de la responsabilité, majeure pour les industriels: elle conduit à s’interroger « sur les transferts de responsabilité possibles de l’utilisateur vers le fabricant du robot », à mesure que le degré d’autonomie dont dispose le robot s’accroît. Qui sera responsable lorsqu’il prendra une décision portant préjudice à une personne, notamment en cas de dysfonctionnement? — Celle de la légalité éventuelle de certains dispositifs: certains types de robots, en environnement professionnel comme domestique, peuvent poser des questions relatives aux libertés individuelles (respect de la dignité de la personne humaine, de la vie privée, des libertés individuelles, de la confidentialité et du secret médical, etc.). En elles-mêmes, les questions de responsabilité ne devraient pas constituer un frein au déploiement des applications robotiques de services. Elles seront traitées en grande partie par la jurisprudence dans le cadre de la loi du 19 mai 1998 sur la responsabilité du fait du produit défectueux. Comme nous l'avions vu dans un précédent article sur la responsabilité des robots5, cette loi fait porter sur le fabricant ou le vendeur la responsabilité des conséquences d’un fonctionnement défectueux du produit. Il revient en général au tribunal de décider si le produit est défectueux, c'est-à-dire entaché d’un dysfonctionnement que le fabricant aurait pu identifier dans l’état de ses connaissances. Et la protection des données personnelles — notamment pour les robots domestiques, médicaux ou de sécurité — ne devrait pas davantage constituer un blocage majeur pour le développement de la robotique. Elle est largement encadrée par la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés du 6 janvier 1978 et le projet de règlement visant à réformer la directive européenne (n°95/46/CE) sur la protection des données. La CNIL, dans le cadre de sa mission de conseil, suit les projets de recherche relatifs aux drones à usages ludiques ou pro-
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Les humains et les robots vont « vivre » sous le même toit dans les décennies à venir. La Corée du Sud a déjà conçu une Charte éthique des robots — (Image tirée du film Robot & Frank de Jake Schreier.)
Comment gérer les droits d'un robot télépiloté comme ce robot avatar californien Double de Double Robotics.
Cette image semble accuser le pauvre chien, mais que faire si c'est le robot qui se met à faire des bêtises ?
années à venir pour l’acceptabilité des robots domestiques par les consommateurs.
fessionnels et participe aux travaux et aux réflexions qui portent notamment sur les enjeux éthiques de la robotique dans le domaine civil. Et le rapport du PIPAME estime que les ventes de robots de surveillance pourraient représenter des volumes de trois mille cinq cents systèmes en 2016 pour les applications professionnelles, de cinquante mille pour les applications domestiques. Les robots domestiques de surveillance sont de véritables espions qui collectent et manipulent des données personnelles — ou encore donnent accès à travers un smartphone aux images acquises par le système vidéo de l’appareil. L’enjeu en matière de vie privée sera donc majeur dans les
REPENSER LES MODALITÉS DE LA RÉGLEMENTATION : VERS UNE CHARTE « ROBOT-ÉTHIQUE » ? Néanmoins, le ministère du Redressement productif indiquait fin 2012, la nécessité de « repenser de manière plus ciblée » les modalités d’évolution de la réglementation et la normalisation. Il a confié ce travail à un groupe de réflexion du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) composé de personnalités et de structures déjà impliquées dans la réflexion (groupe THALES, FIEC, GIFAS, MEDEF, CGPME, etc.). Et selon le ministère, ce travail pourrait déboucher sur l’élaboration d’une charte éthique ou déontologique, à l’instar de celle qui a été publiée dans le domaine de la sécurité. Certains gouvernements ont déjà emprunté cette voie… En 2007, le gouvernement sud-coréen a rédigé une Charte éthique des robots, estimant qu’entre 2015 et 2020, chaque foyer de ce pays possèderait un robot personnel. Cette charte, inspirée des lois d’Isaac Asimov, a pour objectif d'élaborer des règles de base pour le développement futur de la robotique. INTIMITÉ NUMÉRIQUE ET DIGNITÉ HUMAINE Les robots domestiques, d’assistance ou de surveillance, sont amenés à partager
avec les humains des données à caractère personnel. La gestion automatisée de ces données conduit à faire du robot un « intime » de la personne qui l’utilise. Il conviendra donc de définir de nouveaux cadres juridiques dans la mesure où se trouvent confinées dans ces dispositifs intelligents des données fondamentales, liées à la vie des personnes et surtout à leurs habitudes de vie. Par ailleurs, au même titre que pour la vidéoprotection, se posent les problèmes de respect de la vie privée et de protection des données sensibles contre le piratage ou la malveillance. La violation de cette intimité numérique constituera incontestablement une atteinte au respect de l’intimité des personnes concernées. Les fabricants de systèmes robotiques domestiques devront rapidement mettre en place cette charte à valeur expérimentale afin qu’elle puisse être intégrée ultérieurement dans un cadre législatif beaucoup plus contraignant. En l’état actuel, la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés ne prend pas suffisamment en compte les questions que soulève le développement de la robotique de services, de même que le projet de règlement européen qui est sur le point de réformer profondément les règles adoptées par l’UE en 1995 en matière de protection des données à caractère personnel…
1 Cf. Planète Robots n°20 (article de Josèphe Ghenzer). 2 Discours d'Arnaud Montebourg lors de l’ouverture du salon Innorobo 2013, le 12-3-2013. 3 DGCIS : Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services. 4 Viva la robolution !, de Bruno Bonnell. Éditions JC Lattès, mai 2010. 5 Cf. Planète Robots, n° 20, p. 94. 6 Actualité CNIL du 30-10-2012. 7 Note d’anticipation HFDS et SCIE, publiée le 11-9-2012. 8 Décret n° 2012-870 du 10-7-2012 relatif au Code de déontologie des personnes physiques ou morales exerçant des activités privées de sécurité.
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LE COMPTE-RENDU Le 19 mars dernier, le salon de la robotique INNOROBO s’est ouvert à Lyon pour la troisième année consécutive et, bien sûr, Planète Robots ne pouvait manquer de vous proposer son compte-rendu de l’événement. Au menu, du robot à toutes les sauces !… Nous allons donc voyager dans le monde de La robotique et ses problématiques, passer par la planète Ici France, les politiques se réveillent ! — en n’oubliant pas de faire une petite visite à L’éthique en robotique, pas si simple pour finalement aboutir à En bref, des Français au top. Good trip !… En guise d’entrée en matière, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, présenta son plan France Robots Initiative. Ses deux mesures phares ? Un outil de financement à destination des start-up du secteur et une aide financière aux PME pour qu'elles s'équipent en robots industriels. Car on sait que seulement
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4 % de la population française serait prête à confier sa sécurité à un robot ; souvenons-nous pourtant du RoboCop des années 1990 — avait-il l’air effrayant ou inutile ?… L’irruption du Geminoid faisait aussi partie des nouvelles importantes (la pièce Sayonara, d’Oriza Hirata, en a bluffé plus d’un et la réputation du professeur
Hiroshi Ishiguro en a acquis une ampleur encore plus grande !). LA ROBOTIQUE ET SES PROBLÉMATIQUES À l’occasion des conférences EMM Robotics,Yves Rossetti (responsable au Centre de recherche en
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“En guise d’entrée en matière, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, présenta son plan France Robots Initiative.”
neurosciences de Lyon) nous rappela que le robot pouvait aussi être un stimulus pour le cerveau humain et qu’en soi il n’avait pas pour finalité de remplacer l’homme — mais bien de l’assister (en apprenant à un robot, par exemple, à exécuter une tâche qui lui déplaît, pour qu’ensuite il l’accomplisse automatiquement). Plusieurs intervenants affirmèrent qu’effectivement cette relation homme-robot se révélait plus pérenne et plus efficace lorsque le robot adoptait une forme humanoïde (à condition qu’elle ne tombât pas en plein dans l’Uncanny Valley!). En France, nous avons la chance d’avoir la célèbre société Aldebaran Robotics, qui fabrique des humanoïdes pour le monde de l’éducation et de la recherche. Son Nao est un robot esthétiquement agréable, bipède et remarquablement fonctionnel! En dépit de cela, seulement trois mille Nao ont été vendus dans le monde — à quand donc l’humanoïde grand public?… Tout n’est donc pas si facile et comme nous l’a rappelé Philippe Bidaud, la
En haut de gauche à droite… Ligier, le fabricant de voitures sans permis, travaille également sur les véhicules autonomes Vipa. — Le robot Aria de Cybedroid a montré ses capacités en matière danimation. — En dessous… Les robots Bioloid et DARwin-OP de Robotis.
robotique est confrontée à trois problématiques majeures… 1. L’adaptation à un environnement dynamique, dans le long terme. S’adapter est déjà, en soi, une chose compliquée pour l’homme — alors pour le robot… Il va sans dire que la bipédie et les problématiques qui s’y rattachent constituent des difficultés supplémentaires. 2. La garantie de la sécurité. Le robot ne doit pas être dangereux, directement ou indirecte-
ment, volontairement ou involontairement, pour l’homme. 3. L’apprentissage. Bien sûr, apprendre quelque chose est un défi permanent… Il apparaît donc évident que les robots devraient prendre en considération les célèbres lois d’Isaac Asimov. Ce n’est bien sûr pas encore le cas pour la simple raison que le robot n’est pas encore vraiment entré dans les mœurs — mais demain, qui sait ?…
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En haut… Les jouets rétro étaient également présents à INNOROBO grâce au stand coréen Themepark Paradise. — Le robot open source Qbo, présenté sur le stand de Génération Robots.
Rappelons-les au passage… Première loi : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. » Deuxième : « Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi. » Troisième : « Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi. » Effectivement, ces trois lois sont implicites dans la création de presque tous les outils car un outil doit pouvoir être employé de manière sûre (les couteaux ont des manches, les épées ont des poignées et les grenades ont des goupilles) ; il doit accomplir sa fonction efficacement — sauf si cela peut blesser l'utilisateur ; enfin, il doit rester intact durant son utilisation, sauf si sa destruction est requise pour son utilisation ou sa sécurité… N’oublions donc pas que le robot peut présenter moins de dangers qu’un outil… Et, plus tard, Asimov évoqua une ultime règle, tout aussi (voire plus) importante que les autres — la loi zéro : « Un robot ne peut pas faire de
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mal à l'humanité ni, par son inaction, permettre que l'humanité soit blessée. » À INNOROBO, nous avons pu admirer cette année une flopée d’humanoïdes (DARwin, Nao, iCub et quelques nouveautés comme l’Aria de la société Cybedroid). Ce qui s’annonçait il y a encore quelques années comme une tendance
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prend la direction d’une démocratisation très prochaine, celle du robot humanoïde. Et plusieurs intervenants, pendant les EMM, ont affirmé tout de go que l’avenir de la robotique résidait dans l’humanoïde car ce dernier était conçu à l’image de l’homme et qu’il serait plus facile de communiquer et d’interagir avec une machine faite à notre image. (« Un robot n'est pas tout à fait une machine. Un robot est une machine fabriquée pour imiter de son mieux l'être humain », disait Asimov.) Passons au GDR, sans lequel la robotique en France ne serait pas aussi développée : comme le déclara Philippe Bidaud, son directeur, le GDR est investi d’une double mission : animer et structurer la communauté scientifique du domaine, d’une part, et d’autre part promouvoir, faciliter et dynamiser les échanges entre la recherche et l'industrie. À ce titre, le GDR Robotique développe un certain nombre d'actions, comme des journées thématiques consacrées aux avancées dans différents domaines ; un colloque national annuel de plusieurs jours, destiné à l'information scientifique et technique ; le développement de contenus pédagogiques pour les formations en robotique ; le soutien aux jeunes chercheurs à travers l'organisation de journées d'échanges et
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“À INNOROBO nous avons pu admirer cette année une flopée d’humanoïdes (DARwin, Nao, iCub et quelques nouveautés comme l’Aria de la société Cybedroid).”
LES FRANÇAIS QUI SONT AU TOP… Voici une liste exhaustive des entreprises et des instituts français qui étaient présents à cette troisième édition d’INNOROBO…
De gauche à droite… Il n'était pas rare de rencontrer des fans de Planète Robots arborant un super tee-shirt à nos couleurs! — Arnaud Montebourg quelques instants avant l'annonce du plan France Robots Initiative. — Toujours et encore les robots Bioloid et DARwin-OP de Robotis.
un prix de thèse… Sans oublier la centralisation et la diffusion d'informations à l'aide de son site Internet (annonces de conférences et de manifestations techniques, offres de thèses, de postdoctorats, de postes, etc.) ; un travail de prospective dans le domaine de la robotique et enfin le développement de coopérations internationales au niveau européen mais aussi audelà, par la participation à l’IARP (International Advanced Robotics Programme). Pour plus d’informations (http://www.gdr-robotique.org/). ICI FRANCE, LES POLITIQUES SE RÉVEILLENT ! La robotique, exigeant de nombreuses compétences en informatique, en électronique, en mécanique et dans le domaine des systèmes embarqués, se révèle complexe. Et les mauvaises langues ont beau dire que nous ne sommes pas à la hauteur des Japonais en matière de robotique, ou alors que la seule robotique que nous exploitons est vouée à des fins militaires, des explications s’imposent : INNOROBO et tous les intervenants ont donc fait la lumière sur tout cela… Un grand bravo au plan lancé par Arnaud Montebourg : cent millions d'euros, c’est le montant du financement alloué au nouveau plan pour la robotique, France Robots Initiative ! Le ministre avait expliqué dès octobre 2012 qu'il préparait des mesures pour soutenir diverses filières stra-
Gilberto, de BlueBotics va à la rencontre des visiteurs du salon pour proposer ses services.
tégiques, à l'instar de ce qui s’était passé pour l’automobile. La robotique était classée en tête dans son agenda, avec le réseau ferroviaire.Trois actions principales devraient se détacher… 1. Le soutien aux grands projets de recherche. Des « défis technologiques », chapeautés par l'Agence nationale de la recherche (ANR) vont
— Abankos Robotic — AIROD Technologies — Aldebaran Robotics — Apojee — Awabot — BA Systèmes — Big Robots — Cap Digital — CAPTRONIC — CEA List — CIMLEC Industrie — CPE Lyon — CRIIF — Cybedroid — ECA Robotics — Effidence — EOS Innovation — eRocca — FabShop — FANUC Robotics — GDR Robotique — Génération Robots — Grenoble INP — Haption SA — HIKoB — Icam — ICAP — IMERIR — IMobs3 LabEX — Induct — INSA — Institut Pascal — INTEMPORA — Irstea — IRT Jules Verne — LAAS-CNRS — Ligier — Magellium — 4D-Virtualiz — Wall-YE — Et… Planète Robots !
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| NEXT GEN
NAO NEXT GEN POUR UN NOUVEAU MONDE D’APPLICATIONS La dernière génération de NAO a été conçue avec de plus grandes capacités d’intégrations, afin de devenir LA plateforme robotique la plus adaptée au développement d’applications. Vous êtes professeur d’informatique ou de mécatronique, universitaire, chercheur ou passionné de programmation ? Venez découvrir comment associer NAO à vos activités.
www.aldebaran-robotics.com
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INNOROBO 2013 LE
Un peu à l'écart d'INNOROBO se déroulait la finale VEX, organisée par Robot-Éducation.
être lancés, à l'image de ceux de la DARPA, l'organe de recherche de la Défense états-unienne, et concerneront les véhicules sans chauffeur. Les pouvoirs publics mettront également la main à la poche pour faire émerger des démonstrateurs dans des domaines définis comme prioritaires: le transport et la logistique, la défense et la sécurité, l'environnement, l'assistance à la personne ou encore les machines intelligentes. « L'interaction entre l'homme et le robot, qu'on appelle la cobotique, l'adaptation du robot en cours de processus de production, les procédés de simulation des systèmes…
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Chacun de ces sujets touchant à l'usine du futur pourrait donner lieu à un démonstrateur », a déclaré Vincent Schramm, le directeur général du Syndicat des machines et technologies de production (Symop). 2. Un financement pour les start-up de la robotique. CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts, va donc participer, à hauteur de quinze millions d'euros, à Robolution Capital. Rappelons qu'il s'agit du premier fonds d'investissement complètement dédié à ce secteur. À l'origine de cela, on trouve Orkos Capital, Primnext et l'em-
COMPTE-RENDU
Le tout nouveau robot laveur de vitres Winbot. — Le stand de Robomation a eu beaucoup de succès avec ses robots capables de jouer à des jeux de société.
blématique Bruno Bonnell, le président de Syrobo (le syndicat de la robotique de services) et le P-DG de Robopolis. Enfin, Le FSN PME, un FCPR de quatre cents millions d'euros, géré par CDC Entreprises, sera incité à soutenir les acteurs de la robotique en réalisant des levées de fonds auprès des investisseurs privés. 3. Faire entrer la robotique dans les PME. Autre volet du plan gouvernemental, le programme Start PME : il envisage une plus grande diffusion
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“Un grand bravo au plan lancé par Arnaud Montebourg: cent millions d'euros, c’est le montant du financement alloué au nouveau plan pour la robotique, France Robots Initiative!”
Le robot ROSA de Medtech, dédié au secteur médical.
de la technologie robotique dans les PME françaises, très en retard par rapport à leurs homologues allemandes. Une étude du cabinet Xerfi vient de révéler que l'Hexagone, avec un parc de trente-trois mille neuf cents robots industriels en 2012, en comptait quatre fois moins qu'outre-Rhin. « Cela s'explique entre autres par des problèmes d'autofinancement des entreprises et par leur frilosité face à des technologies nouvelles qu'elles croient à tort trop chères et réservées aux très grosses chaînes d'outillage », a encore indiqué Vincent Schramm. Start PME va reposer dans un premier temps sur du diagnostic. Vingt-cinq à trente experts « neutres » (non liés à des fournisseurs) vont être sélectionnés et envoyés en mission dans les sociétés pour réaliser un état des lieux de leur organisation industrielle et établir en quoi l'intégration d'un outil robotique pourrait — ou non — être pertinente. Et 10 % de l'investissement éventuellement réalisé seront financé par l'État. L'objectif est d'avoir installé d’ici trente mois de la robotique dans deux cent cinquante PME de tous les secteurs et dans cent de la sous-traitance automobile. Un bilan sera réalisé ensuite, pour évaluer le retour sur investissement de l'opération, en termes de coûts et de délais de production, de conditions de travail… « De quoi bâtir un argumentaire persuasif pour toucher un spectre beaucoup plus large de PME et leur faire renouveler un outil de production obsolète », nous a confié Vincent Schramm.
L’ÉTHIQUE EN ROBOTIQUE — PAS SI SIMPLE ! Dans une société sensiblement conventionnée, la robotique se veut nécessairement impactée… Effectivement, nombreuses sont les personnes inquiètes (voire effrayées) par l’irruption des robots dans les foyers — effrayées par une possible perte d’emploi, par une possible attirance sexuelle entre l’homme et le robot, par un crime qu’ils pourraient commettre… Comme nous l’a brillamment expliqué JeanClaude Heudin dans une de ses conférences, cette peur occidentale est une des conséquences du passé véhiculé par nos aînés. (Revenons au XVIIIe siècle, à l’époque de Vaucanson… Ce brillant inventeur, considéré par bien des personnes comme l’un des premiers roboticiens, avait conçu des automates qui étaient en voie de révolutionner son époque — mais comme c’est souvent le cas pour ce genre de visionnaire, ses créations terrorisèrent la population, qui fut gagnée par la peur de la dépossession ! Rappelons au passage trois de ses inventions : le flûteur automate, le joueur de tambourin et le canard digérateur). N’oublions pas aussi RUR, la pièce du Tchécoslovaque Karel apek, qui n’a pas vraiment œuvré pour la démocratisation positive du robot. Le terme robot avait été inventé par son frère Josef — robota, en tchèque, signifie travail ou servage.) Et tandis qu’en Europe la robotique perçait, les Japonais, eux, voyaient le robot comme un héros depuis près d’un siècle… L’environnement constitue un facteur décisif dans l’intégration de la robotique dans les mœurs : la comparaison
entre l’Europe et le Japon le démontre aisément ! Les Nippons, grâce aux films d’animation et à leur littérature, ont pu donner très tôt une bonne image du robot. Il est ainsi intéressant de remarquer la crainte que nous avons, en Europe, du robot humanoïde — souvent associé à l’image de Terminator —, alors qu’il est en réalité quasi inexistant dans notre quotidien… Parmi les problématiques énoncées et mises en évidence à INNOROBO, il y a aussi celle de la responsabilité des robots envers nous. Si un robot fait subir un préjudice à quelqu’un, qui sera le responsable ? Le robot, son propriétaire, ou le fabricant ?… Voici, selon plusieurs intervenants, les caractéristiques que devrait adopter tout humanoïde pour ne pas engendrer le syndrome de l’Uncanny Valley… 1. La revendication de son caractère artificiel, dans le sens où il ne doit pas mimer le comportement humain (et, non plus, se revendiquer comme une machine non organique). 2. La cohérence entre son comportement et sa morphologie car s’il a un aspect humanoïde, il pourra se permettre d’avoir une intelligence plus forte car plus proche de celle de l’homme ; s’il a l’aspect d’un chien, une I.A. trop forte pourrait prêter à confusion… 3. Le respect des codes sociaux : on ne doit pas concevoir un robot à quatre bras, proférant des grossièretés à table ou négligeant les règles élémentaires de la politesse. ■Boris Kesler
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LA ROBOT PARTY 2.0 DE MEUDON-LA-FORÊT
Entre spectacle, conférence, atelier et compétition, Meudon a su créer un événement robotique très diversifié — intrigant et surprenant — et s’entourer d’interlocuteurs de qualité… La Robot Party, c'est avant tout une équipe mise en place grâce à Caroline Bayart, l’initiatrice du projet, et à Yvan Duguay, le responsable de l'Espace multimédia de Meudon. Leur source d’inspiration ? Les grands jardins de Meudon-la-Forêt — qui les ont conduits à mettre en relation les robots et la nature. Meudon dispose en effet de plusieurs centres culturels étroitement liés au numérique : une médiathèque-bibliothèque, récemment équipée d’une tablette pour les enfants, un espace multimédia numérique et une ludothèque. La volonté affirmée de la municipalité : suivre l’évolution des technologies — du PC aux tablettes — et aujourd’hui s’intéresser aux robots. Les usagers sont venus faire réparer leur équipement informatique, mais demain l'équipe chargée du multimédia se prépare déjà à dépanner les robots… Concrètement, cet espace permet aux Meudonnais de se connecter au Net,
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de suivre des formations — le tout étant soutenu par le Réseau Cyber-base de la Caisse des dépôts et consignations (premier réseau d’espaces publics numériques en France, avec sept cent quarante espaces adhérents et plus de mille neuf cents animateurs). Plusieurs conférences ont été données — dont La cybernétique et les augmentations robotiques (par Arnaud Lenglet, le président du Laboratoire de Robotique de SUPINFO Paris) et deux autres, animées par l'association DTRE : Robotique et médecine (par Laure et Eugénie) et Le robot Curiosity (par Loïc et David). Rappelons que la Robot Party 1.0 avait été présentée sous la forme d'une exposition à l'Espace multimédia de Meudon-la-Forêt, en partenariat avec l'université de Vélizy et avec l'aide de M. Yasser Alayli, le directeur du LISV (Laboratoire d'ingénierie des systèmes de Versailles), qui avait prêté à cette occasion un prototype de jambes
robotiques et un Nao ; le Laboratoire de robotique de SUPINFO Paris était aussi de la fête. On avait présenté lors de cette version 1.0 des robots de forme animale (chiens, Nabaztag, Karotz, insectes et un surprenant Robogator)… LE DÉROULEMENT La version 2.0, plus interactive, a décidé d’imposer un style quelque peu paradoxal, en mêlant robotique et nature (rappelons une fois de plus que Meudon dispose de grands jardins — dessinés par le fameux André Le Nôtre, l’architecte paysagiste du roi Louis XIV). La Ménagerie technologique Présenté par Bertrand Manuel, le président du CRIIP de Cachan, et Sophie Colin, comédienne (n’oublions pas Dexter, dans les coulisses), le spectacle a commencé par des étincelles et des bruits métalliques… Un mystérieux objet constituait le
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“La version 2.0 plus interactive, a décidé d’imposer un style quelque peu paradoxal, en mêlant robotique et nature (rappelons une fois de plus que Meudon dispose de grands jardins…”
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Le robot joue avec les comédiens.
centre d'intérêt de deux bricoleurs et après quelques facéties, le voile fut levé: un imposant robot industriel se réveilla et le jeune public fut immédiatement conquis. Changements de costumes, valses avec le robot, petits tours de passe-passe toujours effectués avec une grande précision — mais le robot devint un peu trop charmeur et, jaloux, le mari se livra à un bras de fer comique, ce qui aboutit à une conclusion assez philosophique sur les réactions de l'être humain confronté à la robotique. Une fois le spectacle fini, les deux interprètes abandonnèrent leurs rôles burlesques pour répondre à toutes les questions des enfants. Le robot était un robot industriel jaune, généralement utilisé sur les chaînes d'assemblage. (De belle taille, de marque Stäubli et fabriqué en Haute-Savoie, il est doté de six axes pour un poids de 200 kg et se montre capable de porter une charge de 20 kg à la vitesse de 9 m/sec avec une précision de l'ordre du centième. Il fait donc toujours mouche…) Et même si sa « pique » venait frôler les yeux des acteurs, le risque était totalement absent. En conclusion, ce fut une convaincante démonstration de précision: le robot recopiait notamment avec délicatesse quelques motifs fournis par les enfants sur un gobelet — de quoi repartir avec un petit souvenir. Pour plus d'informations sur la Ménagerie technologique: (www.menagerietechnologique.fr). Le tournoi de robots Lego Mindstorms Sur une grande carte, des robots à base de Lego Mindstorms devaient remplir des missions « botaniques » : déplacer des briques bleues pour arroser la végétation, guider des abeilles vers des fleurs à butiner, faire du tri sélectif et
Léquipe DTRE effectue les derniers ajustements sur son robot.
tirer sur quelques quilles. Quatre équipes se sont constituées et ont essayé de choisir les stratégies, programmes et matériaux Lego les meilleurs afin d’accumuler le plus grand nombre de points.Tous étaient très motivés et ont donc vécu une expérience unique et très instructive, en rencontrant toute une flopée de fans de robotique. C’est l’équipe des Ulis qui a gagné la compéti-
tion : onze jeunes roboticiens très dynamiques, coachés par Julien Devriendt, animateur multimédia. Les difficultés rencontrées : le nombre de pièces Lego à récolter (elles étaient plus nombreuses que prévu, ce qui a provoqué un bourrage de leur petit robot) et l’absence d’un mur que ledit robot aurait pu utiliser pour prendre appui. En deuxième position figurait l'équipe DTRE, ex-aequo avec Orsay (la DTRE est l’association de DéveloppemenT RobotiquE de l’ESIEA, l’École supérieure d'informatique, électronique, automatique). Elle était composée de deux futurs ingénieurs, coachés par Loïc Billoet, le président de cette association (ils s’étaient fixé un délai de moins de 24 heures pour développer leur propre robot). Quant à celle d’Orsay, elle comprenait six jeunes de onze à quinze ans férus de robotique, qui se réunissent tous les mercredis au sein de leur club. Frédéric Nicolas les encadrait lors de la compétition (notamment pour quelques réglages à effectuer afin de s'adapter à la luminosité ambiante, différente de celle des répétitions). Et ensuite on retrouvait l’équipe de Meudon (troisième), huit jeunes roboticiens drivés par Clément Auzuret, de l'Espace multimédia de la ville, qui mentionna quelques points ayant fait la différence : des surprises liées à l'éclairage et à l'alimentation ! On attend avec impatience la Robot Party 3.0 — toujours à Meudon… ■Cédric Vasseur
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UNE DÉCOUVERTE SIGNIFICATIVE SUITE DES AVENTURES DE CURIOSITY SUR MARS Le 8 février dernier, Curiosity a effectué son premier forage sur Mars (ce qui constituait déjà un événement « historique » puisque c’était la toute première fois qu’un rover creusait un trou dans une autre planète que la Terre). Les résultats obtenus se sont révélés très prometteurs pour la suite de la mission ! BRÈVE DÉFAILLANCE DE MÉMOIRE… Fin février, Curiosity a été victime d’une panne informatique qui a temporairement affecté l’un de ses deux ordinateurs de bord — ce qui a conduit les techniciens du JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA à le « mettre en veille », le temps de régler le problème (consécutif au dysfonctionnement d’un module de la mémoire Flash de l’ordinateur A, très probablement provoqué par un bombardement de radiations cosmiques). Comme la plupart des engins spatiaux, Curiosity possède deux systèmes informatiques identiques et redondants, baptisés A et B, chacun pouvant assumer complètement l'intégralité de la mission. Le système B avait d’ailleurs été utilisé pendant toute la durée du trajet entre la Terre et Mars — puis le système A avait pris le relais dès lors que le rover s’était posé sur la planète rouge. Les ingénieurs de la NASA ont donc dé-
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dues pendant quelques jours mais il a ensuite pu reprendre progressivement sa mission dès la mi-mars. Cette panne informatique n’a heureusement pas engendré de perte de données — mais seulement une perte de temps.
Trous de 6,4 cm de profondeur laissés par le forage.
cidé de basculer sur le système B et y ont transféré toutes les données qu’il avait collectées depuis son arrivée, le temps d'effectuer tous les diagnostics nécessaires avant de restaurer le système en panne puis de le faire redémarrer. Les activités scientifiques du rover ont été suspen-
UNE AVANCÉE MAJEURE Le site retenu pour le premier forage a été celui de John Klein, qui fait partie d’une zone plus vaste, Yellowknife Bay, un affleurement rocheux plat dans lequel il avait préalablement repéré à distance, grâce au laser de sa ChemCam, des niveaux élevés de calcium, de soufre et d’hydrogène. Et si ce premier trou (1,6 cm de diamètre et 6,4 cm de profondeur), creusé grâce à la perceuse fixée à l’extrémité de son bras robotique, semble a priori bien anodin, ce n’est pour tant pas du tout le cas ! En effet, avant de mener avec succès cette opération, les scientifiques ont dû fabriquer sur la Terre pas moins de huit perceuses et effectuer plus
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“L'éventail des différentes substances chimiques identifiées dans l’échantillon de roche prélevé se révèle donc très impressionnant.”
Le Mont Sharp (5 500 m) photographié par Curiosity avant qu'il ne s'y attaque.
gypse)… Cela signifie que le sol devait être neutre ou avoir un pH légèrement basique. Le SAM a aussi détecté du chlorométhane et du dichlorométhane, deux éléments que les sondes Viking avaient mis au jour il y a quarante ans. L'éventail des différentes substances chimiques identifiées dans l’échantillon de roche prélevé se révèle donc très impressionnant. Quant à la présence associée de sulfates et de sulfites, cela indique un environnement favorable à l'existence d'éventuels microorganismes. Pour les scientifiques, les résultats de ce premier forage ont permis de caractériser une très ancienne, mais étrangement « nouvelle argile martienne » (grisâtre celle-là — et non rouge), ce qui représente une avancée majeure puisqu’ils disposent désormais de la preuve que Mars a, un jour, réuni les conditions nécessaires à l'apparition de la vie. Malgré leur enthousiasme, ils restent très prudents sur les chances de découvrir d'éventuelles traces de formes de vie microbienne car l'habitabilité d'un environnement ne signifie pas que la vie s'y est forcément développée et à l’heure actuelle, rien n'indique que des microorganismes ont un jour effectivement prospéré sur la planète rouge…
Site John Klein, où a été opéré le forage.
de mille deux cents trous dans vingt types de roches pour parvenir à mettre au point une telle manœuvre… La poignée de poussière de roche prélevée lors de ce premier forage a été ramassée au moyen d’une petite pelle avant d’être filtrée par le CHIMRA (Collection and Handling for In-situ Mar tian Rock Analysis) à travers un tamis dont le maillage est de cent cinquante microns. Une fois ce tamisage effectué, elle a été divisée en deux échantillons. Le premier a été analysé par le CheMin (Chemistry & Mineralogy) pour déterminer ses éléments chimiques. L’autre a été analysé par le SAM (Sample Analysis at Mars), qui dispose de plusieurs instruments propres à séparer les différents composants chimiques d’un tel échantillon (par chromatographie en phase gazeuse) et à en déterminer la nature (par spectrométrie de masse). Les résultats ainsi obtenus ont démontré que cette roche contenait non seulement plus de 20 % d'argiles (des phyllosilicates), qui sont particulièrement intéressantes car elles se forment en présence de grandes quantités d'eau (élément indispensable à l'apparition et à
Première pelletée d'échantillons de roches après le forage et avant analyse.
l'existence de la vie). Sans oublier bien d’autres composants comme le soufre, l’azote, l’hydrogène, l'oxygène, le phosphore et le carbone (quelques-uns des ingrédients chimiques essentiels à la vie) ainsi que des sulfites et des sulfates de calcium (probablement du
VERS LA PROCHAINE ÉTAPE ! L'exploration de Yellowknife Bay se poursuivra encore pendant plusieurs semaines car ce site semble plus propice à la vie que tous ceux qui ont été explorés jusqu'à présent. L'occasion d’y effectuer au minimum un deuxième forage afin de pratiquer des analyses chimiques plus poussées sur de nouveaux prélèvements, de confirmer ainsi les résultats déjà obtenus et d’y faire aussi, peut-être, de nouvelles découvertes !… Elles devraient permettre d’avancer dans la reconstitution de l’histoire géologique — encore mal connue — de Mars et de déterminer jusqu’à quel point l’eau liquide et les conditions favorables à une vie ont pu exister et se maintenir (du moins temporairement). Curiosity reprendra ensuite sa longue route en direction d’Aeolis Mons, dans l'espoir d'y découvrir encore plus d'argiles et de sulfates accompagnés, peut-être, de molécules organiques. ■Josèphe Ghenzer Crédits : NASA/JPL-Caltech/Cornell/MSSS
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RENCONTRE AVEC
FRANCK CALZADA
LES PRÉMICES D'UNE PROFESSIONNALISATION
DU SOFTWARE ROBOTIQUE ?
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L'époque actuelle semble ouvrir les portes de l’entrepreneuriat à la robotique… Créer de nouvelles plates-formes robotiques et espérer que vos idées ne soient pas noyées dans l'océan d'inventivité qu’elle génère — c’est bien ! Mais le développement de nouvelles applications — c’est mieux…
NaoNed est devenu un membre à part entière de la famille. — NaoNed se passionne pour le dessin.
Aujourd'hui, seules quelques grandes sociétés se lancent dans la création de vrais nouveaux matériels informatiques… Les petites entités préfèrent créer des logiciels pour équiper ces appareils. De l'ordinateur au smartphone, il existe une pléthore de plates-formes ne demandant qu'à recevoir les créations des SSII ou des développeurs indépendants. Le marché des applications pour smartphones et tablettes constitue un véritable phénomène, avec des milliers de logiciels disponibles (principalement ludiques ou fournisseurs de petits services). Franck Calzada est un pionnier: il a adapté ce principe aux robots. Développeur informatique à l'origine, il s'est penché sur le berceau de la robotique personnelle par le biais du robot humanoïde Nao. Ses créations ont fait le tour du Net et ont permis de montrer qu'il est possible de s'y mettre dès aujourd'hui. Il nous a paru évident, à Planète Robots, de le questionner sur son parcours et sur sa passion de la robotique. Nous espérons revenir le voir lorsqu'il aura créé sa propre société de services en ingénierie robotique (SSIR)!… Planète Robots : Bonjour, Franck — peux-tu te présenter ? Et dis-nous quel a été ton parcours avant de faire la connaissance de Nao… Franck Calzada : J'habite à Nantes, je suis marié, j'ai trois enfants et je suis passionné par Nao ! Je travaille dans une société de services en ingénierie informatique et j'occupe aujourd'hui le poste de manager avant-vente. J'ai eu un parcours en informatique relativement classique : développeur, architecte, chef de projet, directeur de projet et directeur technique… Et bien que
mon métier ne m'amène plus à développer des logiciels informatiques, je garde toujours un certain goût pour le développement technique (Java, PHP, Python, C), l'innovation et la créativité. J'ai depuis toujours une passion dévorante pour l’Intelligence artificielle, le traitement de la vision et la robotique. Quand j’étais étudiant dans une école d'ingénieurs, je participais déjà à des concours de robotique (comme la Coupe E=M6), mais mon parcours professionnel m’a conduit à exercer mes capacités techniques dans un tout autre domaine : le monde de la finance, aux États-Unis. P.R. : Comment as-tu découvert Nao et qu'est-ce qui t'a poussé à en avoir un ? Pourquoi lui et pas un autre ?… F.C. : J'ai découvert Nao dans le premier nu-
méro de Planète Robots (je suis un fidèle lecteur depuis les premières heures). Pour moi, il existait cinq raisons fondamentales d’acquérir un Nao… — Dans un premier temps son design, son esthétique et sa dextérité m'ont attiré… — Ensuite, ce sont ses capacités techniques embarquées qui m’ont bluffé — mais ce n'était rien en comparaison de ce que j'allais pouvoir constater réellement par la suite ! — De plus, le SDK fourni avec Nao, sa suite logicielle complète et son environnement de développement facilitant la vie du développeur m'ont définitivement convaincu. Je dois dire que cela a été un élément déterminant pour moi… — Créer des applications utiles ou ludiques, c’est bien — mais c’est encore mieux si vous disposez de la possibilité de les partager facilement avec les autres possesseurs de Nao. Aldebaran Robotics propose une plate-forme de publication d’applications gratuites ou payantes via le NAO Store (comme la plate-forme iTunes Store ou encore Google Play). C’est éminemment gratifiant de savoir que vos applications sont utilisées et appréciées par la communauté ! Et si en plus on peut les vendre, cela laisse entrevoir de belles perspectives… — Enfin l’aspect collaboratif et l’échange avec une communauté mondiale et dans un contexte open source constituaient des éléments importants à mes yeux… En fait, avant le début du XXIe siècle, posséder un robot humanoïde programmable et autonome était pour moi un doux rêve que je ne pensais pas assouvir avant plusieurs décennies. Car j'avais toujours pensé qu'une telle technologie était réservée uniquement aux laboratoires de recherche… Dans mon esprit, le robot Nao d'Aldebaran Robotics était la première possibilité offerte à des personnes comme moi de se lancer dans l'aventure de la robotique humanoïde autonome ! Et je ne vois pas, encore aujourd'hui, un robot autre que Nao qui soit capable à la fois de danser, de se déplacer, d'écrire, de dessiner, de jouer au foot ou au golf, de reconnaître et d’attraper des objets, de lire vos e-mails, de vous rappeler lorsque vous avez un rendez-vous, de vous lire un livre, de discuter avec un interlocuteur par son intermédiaire, d'offrir de nouveaux moyens de communiquer avec les réseaux sociaux et de faire rire les enfants… P.R : Comment as-tu procédé pour disposer d’un Nao ? F.C. : Le déclic s’est produit lorsque la société Aldebaran Robotics a lancé en 2011 un appel mondial afin d'intégrer le NAO Developer Program, ayant pour but de « bêta-tester », d’expérimenter, d’enrichir, de faire évoluer Nao et de lui rendre vie. M’investir dans cette aventure
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RENCONTRE AVEC FRANCK CALZADA (et ainsi participer à cette nouvelle ère technologique) était une évidence pour moi ! Sans une hésitation, je sautai sur l’occasion et passai le test de programmation avec succès, « adoptant » ainsi ce concentré d’innovation… Les critères de sélection ? Tout d'abord avoir de bonnes compétences en programmation, être motivé par la créativité, être visionnaire dans les usages autour de la robotique et aimer les défis — sans oublier l'esprit collaboratif (en effet la création d’applications de qualité réclame plusieurs types d’expertise). Et notons qu’aujourd’hui le critère technique ne constitue pas l’unique facteur de sélection (tant mieux car je pense qu’il est essentiel et fondamental d’intégrer des personnes avec des profils différents — comme des animateurs 3D, des ergonomes centrés sur les usages comportementaux et des créatifs en tout genre non issus de la technique) ! P.R. : Qu'as-tu développé avec ton Nao ? F.C. : Afin de me familiariser avec le SDK, l’API Python et les outils de développement comme Choregraphe, je me suis consacré au début à des applications relativement simples, qui consistaient à permettre par exemple à Nao de lire des flux RSS depuis Internet (spor ts, journaux, radio, etc.). Ensuite, j’ai pu me lancer dans des projets plus ambitieux, dans le domaine du service… — Nao qui fait office d’avatar pour les tchats en Grâce à Franck Calzada, Nao est devenu un spécialiste du golf. — Les enfants de Franck Calzada sont les premiers demandeurs de nouvelles applications pour le Nao familial !
live (Google Talk) afin de communiquer avec un interlocuteur via Nao. Le clavier et l’écran sont donc remplacés par Nao, qui comprend ce qu’on lui dit, envoie le message et, lors de la réception d’un message, va le lire en prenant no-
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tamment en compte les émoticônes (lol, Nao va rigoler ; L, Nao va être triste, etc.). — Nao qui lit des e-books pour vous — très pratique pour les personnes malvoyantes ou dans l’incapacité de tenir un livre (cette application se révèle
très utile et permet d’écouter la lecture de ses livres favoris ou d’histoires pour les enfants). — Toujours dans le domaine de la robotique de services, j’ai créé une application pour contrôler ma télévision par la voix. Elle se révèle également très pratique pour les personnes à mobilité réduite ou tout simplement lorsque vous avez perdu votre télécommande. On peut ainsi éteindre, allumer le téléviseur, changer de chaîne (Nao peut comprendre le numéro ou le nom de la chaîne), contrôler le son, enregistrer une émission, etc. Mes enfants sont aussi une grande source d’inspiration, notamment dans le domaine ludique!… — Nao qui joue avec une balle tout seul… Il repère une petite balle, se dirige vers elle, l’attrape et la lance comme un bon joueur de pétanque, ou bien exécute une reprise de volée, comme au foot. — Et aussi Un, deux, trois, soleil, un jeu simple mais très efficace avec les enfants. Au-delà de la difficulté technique concernant la reconnaissance de mouvement, ce qui est intéressant, c’est aussi de travailler sur l’aspect comporte-
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“En fait, avant le début du XXIe siècle, posséder un robot humanoïde programmable et autonome était pour moi un doux rêve que je ne pensais pas assouvir avant plusieurs décennies.”
NaoNed et Franck Calzada en pleine séance de développement sous Choregraphe.
mental de Nao, en ajoutant toujours de l’humour et des animations amusantes. — Toujours dans le domaine ludique, je me suis inspiré d’un jeu de console de salon, Guitar Hero, et en ai conçu une alternative appelée NAO Music Band. Lorsque le joueur fait face à Nao, il dispose d’un clavier virtuel basé sur le principe de reconnaissance des formes (les mains). L’objectif consiste à reproduire (en mode miroir) les gestes mimés par Nao afin de déclencher des notes de guitare pendant la chanson. Un système de combo et un autre de points permettent d’établir un classement des joueurs. — Disposant de NAO Music Band, je me suis dit qu’il serait bien de créer une application simple pour jouer d’un instrument avec un clavier virtuel (guitare, orgue, basse, violon, etc.), un peu comme Jean-Michel Jarre et sa harpe virtuelle dans les années 1980. On peut même jouer à deux — c’est assez prenant ! J’ai également créé un module permettant de
donner facilement des instructions à Nao pour qu’il écrive ou dessine ce que l’on veut… — NAO Painter est basé sur l’analyse d’image et sur mon moteur d’écriture : le robot se montre capable de dessiner ce qu’il voit (via ses caméras ou bien grâce à des images injectées dans sa mémoire). Nao ne dispose pas d’une précision à faire pâlir un dessinateur, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande et cela reste suffisant pour interagir avec des enfants et créer des jeux simples et efficaces. — NAO Writer : dans cette application, il écrit des mots qu’on lui dit à haute voix en utilisant un moteur de « Speech-to-Text » pour transformer le son en mot.Vous voulez savoir comment s’écrit un mot ? Nao vous l’épelle et l’écrit de sa propre main. — NAO Hangman regroupe les deux technologies utilisées dans NAO Painter et NAO Writer. Il est basé sur le jeu du pendu : Nao écrit les lettres demandées et dessine le pendu au fur et à mesure du jeu…
P.R. : As-tu d'autres projets et d’autres développements à nous dévoiler ? F.C.: J’ai plusieurs projets qui découlent de modules déjà créés, comme celui qui est dédié à l’écriture et au moyen duquel on peut imaginer beaucoup d’applications basées sur les jeux de lettres… Mais la prochaine application (qui va bientôt sortir) s’inscrit dans un tout autre domaine. Elle permettra d’écouter sur Nao de la musique via le WiFi. Mais pas n’importe quelle musique!… Celle de votre compte Google Play Music ou d’un service de streaming musical en ligne. Lorsque je reçois des invités et quand Nao leur demande quelle chanson jouer et lance la chanson souhaitée (ou lorsqu’il leur révèle la prochaine de la playlist), cela fait toujours son petit effet… Et j’ai eu une autre idée — simple et inspirée d’une application mobile: Nao a deux caméras et peut tourner la tête; il pourrait donc faire tout seul une photo panoramique de son environnement à 180°. La première version est finalisée, reste à ajouter la capacité d’envoyer la photo panoramique par email ou sur les réseaux sociaux.
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J’ai en réserve d’autres applications, qui sont pour le moment confidentielles, mais qui vont toujours plus loin dans le domaine du service à la personne et du ludique. Elles vont ouvrir de belles perspectives pour Nao en termes d’usage avec le grand public. P.R. : Cette activité t'apporte-t-elle quelque chose financièrement ? Espèrestu en vivre un jour — et sous quelle forme ?… F.C.: La robotique de services est un secteur
RENCONTRE AVEC
FRANCK CALZADA DARwin-OP sera t-il le prochain défi de Franck Calzada ?
dans lequel je crois profondément. Je suis convaincu que cela va bouleverser notre mode de vie, au même titre que les premiers ordinateurs ou les smartphones ont changé notre quotidien. Il existe de plus en plus de robots — plus performants, moins coûteux à produire et de plus en plus accessibles… Finalement, je vois la robotique humanoïde de services comme un nouveau canal de communication, de la même nature qu’un ordinateur, une tablette tactile ou un Kinect. Bien sûr, c’est avant tout le hardware qui ouvre de nouvelles perspectives, mais ce sont les applications qui en font le succès. Cette performance passe indéniablement par la créativité et la qualité des applications mises à disposition. De nouveaux usages sont à créer, de nouvelles interactions à concevoir et de nouveaux services à imaginer. Aujourd’hui, je ne vis pas de ma passion, mais ce secteur apparaît très prometteur. Ayant une forte expérience dans le domaine de l’édition logicielle Internet/mobile, je compte mettre à profit mon savoir-faire, mon expérience et ma créativité pour entreprendre quelque chose dans ce domaine (au sein duquel Nao constitue un formidable levier). P.R. : À l'avenir, veux-tu t'essayer sur d'autres plates-formes ?… F.C.: Comme sur les téléphones mobiles, lorsqu’on développe une application, on souhaite la produire pour tous les supports, quels que soient l’OS et le constructeur. Il en va de même pour mes applications! Je souhaiterais en produire pour d’autres robots humanoïdes offrant des capacités différentes, comme DARwin, Aria ou d’autres — mais aussi travailler dans la continuité de Nao et pourquoi pas sur ROMEO, qui utilise le même socle logiciel que Nao et fournit des capacités hardware bien plus importantes. P.R. : Un petit mot pour nos lecteurs ? F.C. : À la base, je n’étais pas un mécatronicien ou un électronicien (et je ne voyais la robotique humanoïde qu’au travers de vidéos sur Internet ou dans la presse spécialisée : je la pensais inaccessible)… Et j’ai découvert Nao et sa plateforme de développement, qui facilite grandement les choses. Avec une bonne dose de créativité, on peut faire des choses incroyables ! Alors, quelles que soient vos compétences, une seule chose à dire : « Lancez-vous ! » Et pourquoi pas… faire comme moi — rejoindre le NAO Developer Program… Pour en savoir plus sur le NAO Developer Program: https://developer.aldebaran-robotics.com/home/ Vous pouvez suivre les productions de Franck Calzada autour de Nao sur sa chaîne YouTube (https://www.youtube.com/user/franckcalzada) ou sur son compte Twitter (https ://twitter.com/f_calzada).
■Propos recueillis par Screetch
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ÊTRE PIONNIER DANS LA ROBOTIQUE : RENCONTRE La robotique est un domaine en pleine évolution et la variété des métiers qu’elle propose attire de plus en plus de monde. Nous avons rencontré deux des acteurs de ces changements : Sandrine Tourcher, ergonome chez Aldebaran Robotics, et Vincent Clerc, responsable R&D en mécatronique dans la même entreprise… Ils pensent et construisent le monde de demain ! Sandrine Tourcher travaille sur l'ergonomie chez Aldebaran.
P.R. : Quel est le rôle d’une ergonome dans la robotique ? S.T. : Beaucoup de gens pensent que la robotique sera bientôt omniprésente dans notre quotidien. Les robots sont appelés à devenir des assistants et des compagnons. Pour que cette « adoption » se fasse, il faut qu’ils soient à la fois utiles, intuitifs et agréables à utiliser. L’ergonomie est l’une des clés pour y parvenir… P.R. : Qu’est-ce que cette mission représente pour vous ? S.T. : C'est un incroyable challenge pour une ergonome car il y a encore trop peu de standards et d'expériences similaires qui permettent de se baser sur les réflexes des utilisateurs. Tout est à construire ! C'est très motivant d’être précurseur…
Planète Robots : Bonjour, Sandrine — pouvez-vous vous présenter ? Sandrine Tourcher : Je suis ergonome et j’ai quitté le monde du jeu vidéo pour rejoindre Aldebaran Robotics en octobre 2012. J'interviens dans l'amélioration de l'« expérience utilisateur » avec le robot. Concrètement, cela consiste à rendre plus intuitives l’interaction avec Nao et les interfaces Web et les interfaces logicielles qui permettent de le programmer. P.R. : Pourquoi avoir rejoint Aldebaran Robotics ? S.T. : On pourrait être surpris de ce passage des jeux vidéo vers la robotique… Mais finalement, il s’agit d’un glissement assez logique ! Je crois en la robotique et j’avais envie de faire partie de l’aventure. Aldebaran m’a d’autant plus séduite qu’elle recherchait des ergonomes très tôt dans son développement — une excellente stratégie pour obtenir des produits de qualité.
P.R. : Bonjour, Vincent — pouvez-vous nous résumer votre parcours ? Vincent Clerc : J’ai toujours été fasciné par la robotique humanoïde. Je travaillais comme directeur R&D dans l’aéronautique quand Aldebaran Robotics m’a contacté. Et quand j’ai raccroché mon téléphone, je me suis dit : « C’est là et maintenant que ça va se passer et je vais être au cœur de cette révolution… » Depuis 2010, je me suis donc embarqué dans l’aventure Aldebaran en qualité de responsable R&D en mécatronique.
qui est fait ailleurs afin de tirer toujours plus des concepts. En définitive, il faut se comporter comme un « recycleur » d’idées. Il faut être capable de faire fusionner des technologies diverses et variées, provenant de tous les domaines, de détourner les applications classiques, afin de redéfinir les technologies pour les utiliser dans nos robots…
RET P.R. : Quelles sont vos ambitions pour le futur ? V.C. : De réussir à poser les premières briques d’une robotique humanoïde utile et utilisable au quotidien, qui mettra donc les utilisateurs aux commandes. Une robotique simple, intuitive et rassurante, qui fera de nous des pionniers — une référence dans notre domaine — pour le futur. Pour y arriver, il faut dépasser les conventions et aller au-delà de ce qui se fait aujourd’hui technologiquement. Il faut oser aller trop loin, pour savoir jusqu’où l’on peut aller… ■Propos recueillis par Joe Pillow
Vincent Clerc est responsable R&D en mécatronique.
P.R. : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ? V.C. : Au quotidien, j’ai pour mission de garantir la répartition équitable des contraintes mécaniques, électroniques et logicielles sur tous les sous-ensembles mécatroniques de nos robots. J’ai également une importante activité de veille technologique tous azimuts, pour dénicher les technologies intéressantes — où qu’elles se trouvent… P.R. : Qu’est-ce qui fait la spécificité d’un tel domaine ? V.C. : C’est d’abord une question d’état d’esprit… L’important est de toujours garder une vision critique, en visant l’excellence. Il faut aussi être créatif et ne jamais prendre pour acquis ce
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MARCO TEMPEST UNE TEMPÊTE MAGIQUE ÉLECTRONIQUE Techno-illusionniste et magicien du virtuel, Marco Tempest est devenu aujourd'hui une référence mondiale en matière de nouvelles technologies liées à la magie. Un travail très précis et très pointu — lié au numérique, à l'électronique et à la robotique — lui permet d’exécuter des tours incroyables avec des iPhone, des iPod, des tablettes, des lunettes à réalité augmentée et des robots… Toujours très souriant, il fait naître devant les yeux ébahis du spectateur des effets surprenants, finement orchestrés et efficaces, au cœur d’un univers futuriste et magique. (Récompensé à maintes reprises pour ses spectacles et innovations, il a aussi été le chef d'orchestre d'une émission intitulée The Virtual Magician — diffusée dans plus de cinquante pays.) De nationalité suisse, il s'est installé aujourd'hui à New York et n’hésite pas à faire connaître ses propres tours dans le monde entier. Marco Tempest est également une sorte de porte-parole du high-tech et promeut toutes sortes de nouvelles technologies (en tant que magicien et en tant que conférencier). SES PRINCIPALES RÉALISATIONS Phonecam… et votre téléphone peut devenir magique ! Marco Tempest a lancé Phonecam en 2006 — une série de vidéos virales diffusées sur YouTube et ses équivalents. Chaque vidéo a pour objectif de présenter une illusion réalisée en une seule
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robot industriel de plusieurs tonnes (spectacle montré lors d’une tournée européenne en 1995).
prise (sans coupure ni montage) avec la seule aide d'un téléphone portable comme caméra. La première et la plus connue est celle du parapluie qui rapetisse… Citons aussi celle dans laquelle Marco monte tout en haut d’un grand immeuble pour lâcher son téléphone du dernier étage et le rattraper en personne au rez-dechaussée — plus rapide que l'éclair ! The Robot Un tour de magie classique de corde coupée et raccommodée — mais avec comme assistant un
Grandeur et décadence électriques de Nikola Tesla Durant une des célèbres conférences TED, il a présenté un hommage à Nikola Tesla, un des pères des technologies liées à l'électricité et à la robotique télécommandée. Il utilisait pour cela le principe du tanagra theater (revisité) : un livre rempli d'images à tirette laissait apparaître de petits acteurs retraçant la vie de Tesla. Marco à Monaco Après une radiographie magique, dans un univers rappelant quelque peu Matrix, ce n'est plus le décor qui bouge — mais Marco qui tourne sur lui-même, comme pris au piège de la matrice… Après avoir assisté au spectacle, Stéphanie de Monaco déclara : « Je ne sais pas à quoi ressemblera la magie dans cinquante ans, mais je subodore qu'elle ressemblera beaucoup à celle de Marco Tempest. »
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“Imaginez des lunettes à réalité augmentée à faire pâlir d'envie les futures Google Glasses… Elles lui permettent de conter une histoire en retrouvant les bonnes cartes…” Lunettes à réalité augmentée — et magiques ! Imaginez des lunettes à réalité augmentée à faire pâlir d'envie les futures Google Glasses… Elles lui permettent de conter une histoire en retrouvant les bonnes cartes à chaque fois et ainsi de poursuivre son boniment. Marco interagit d'une façon inédite : les cartes bougent, s'animent et changent grâce à la réalité augmentée ! Ces lunettes sont en fait pourvues d'une caméra : l'image est retransmise à un ordinateur, qui détecte les cartes utilisées, synchronise le tout avec un script préétabli et superpose les effets spéciaux indispensables à tout bon magicien. Après — comment fait-il pour toujours trouver la carte qu'il désire dans un paquet maintes fois mélangé ? Cela reste un secret de magicien… Tableau interactif géant Une simple surface blanche — qui soudainement prend vie ! Chaque mouvement est capté par des caméras à haute précision et un vidéoprojecteur tout aussi précis (il a ainsi inventé une tablette tactile sans tablette !). Le spectacle qui utilise cette technologie a été présenté en France dans l'émission Le plus grand cabaret du monde, sur France 2. Dans les coulisses du magicien… Marco Tempest détient comme tout bon magicien une tonne de secrets, mais n'hésite pas à faire partager certains de ses projets ! Nombre d'entre eux sont disponibles en ligne et chaque programmeur désireux d’apporter sa pierre à l'édifice peut participer à l’amélioration des technologies mises en place. (Il est donc à la fois un magicien conférencier et un chef d'équipe de projets innovants…) LA VISION DE LA ROBOTIQUE DE MARCO TEMPEST Marco Tempest a donné à Planète Robots une petite interview (en anglais). En voici les passages les meilleurs, traduits par nos soins… P.R. : Pouvez-vous nous parler de vos futurs projets robotiques ? M.T. : Pour l'instant, c'est encore secret… Ce qui m'intéresse, c'est la perception qu’ont les spectateurs du « robot » et de l'Intelligence artificielle, qui a beaucoup progressé ces dernières années : nous avons par exemple Siri (sur iPhone) qui fonctionne, mais pas encore complètement… Nous devons mieux comprendre comment notre propre cerveau fonctionne. Le spectateur s'imagine qu’il existe des possibilités « robotiques » plus considérables que celles que la réalité nous propose actuellement ; il y a une grande différence entre ce que les robots font et ce qu'ils peuvent faire. Mon travail consiste à comprendre à quoi ressemblera le
Marco est un passionné ; les nouvelles technologies et sait se servir d'elles pour son œuvre.
futur et à faire ressentir cette nouvelle réalité en utilisant un peu de magie et quelques trucs — pour donner l'illusion que le robot est plus intelligent qu'il n'y paraît. En France, au XIXe siècle, Jean-Eugène Robert-Houdin a créé des automates « fantastiques ». Il était impossible à l'époque de réaliser de tels systèmes mécaniques — mais en utilisant des trucs, on pouvait en donner l'illusion : le trapéziste de Robert-Houdin était par exemple capable de se balancer, de sauter du trapèze et de faire des choses incroyables. Il fournissait une impression de ce que la robotique serait plus tard. C'est un sujet intéressant et il est possible d'en jouer encore aujourd'hui sur le plan lyrique et le plan poétique en ne comptant pas seulement sur la technologie elle-même. P.R. : Pensez-vous qu'il sera possible, dans quelques années, de voir un robot magicien devenir l’un des plus célèbres techno-illusionnistes du monde ? M.T. : Au Japon, il y a déjà des idoles virtuelles, qui existent uniquement dans les processeurs des ordinateurs et ont de vrais fans. Mais il n'y a pas encore réellement d'Intelligence artificielle : tout est contrôlé à distance et je pense que cela donne un bon exemple. Il existe également les robots en image de synthèse — que l'on peut voir dans des films qui arrivent à capter nos émotions. Et seront peut-être sous les feux de la rampe, dans le futur, un robot magicien et des chanteurs robots à succès. Des projets comme Robot Hearts (dont j'ai visité les laboratoires en Suisse) permettront à des robots de partager en ligne leurs expériences […] et favoriseront sûrement l'évolution de tels robots. Nous avons amélioré la partie matérielle de la robotique, les batteries, la mécanique et mis au point des processeurs plus puissants : nous avons tout en place pour réaliser des robots incroyables… Il faut étudier maintenant le cerveau car leur perception du monde est encore limitée et je ne sais pas combien de temps il faudra pour parvenir à obtenir une véritable Intelligence artificielle. Je crois en l'Intelligence artificielle — mais mon robot aspirateur n'est pas encore très intelligent : il fonc-
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En haut… Marco Tempest sait jouer avec les téléphones portables dans ses tours. — A droite… C'est un robot industriel ABB IRB 2400 qui a accompagné Marco Tempest lors d'un de ses spectacles. Le robot jouait un personnage endormi puis a servi d'assistant à Marco avant de danser avec lui. — Marco Tempest équipé de lunettes à réalité augmentée pour de nouveaux tours de cartes. — Jean-Eugène Robert-Houdin, prestidigitateur du XIXe siècle, inspiration de Marco Tempest?
tionne très bien et j'ai étudié ses déplacements — c'est très, très aléatoire encore ! Mais on améliore la perception du monde qu’ont les robots au moyen de systèmes de cartographie embarqués. Il est certainement plus sain pour le système respiratoire de demander à des robots, plutôt qu’à des humains, de nettoyer les stations de métro, la nuit, ou des pipelines… P.R. : Développez-vous en personne les programmes en langage informatique (comme le C++) de vos projets destinés à la scène ? M.T. : Je connais suffisamment ces langages pour maîtriser l’aspect global des projets mis en œuvre, mais je préfère aujourd'hui collaborer avec des spécialistes : des ingénieurs, développeurs, graphistes et musiciens avec lesquels j'aime travailler. P.R. : De combien de personnes l'équipe
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Marco Tempest est-elle composée ? M.T. : Cela dépend du type de projet à mettre en œuvre… Cela peut aller de moi tout seul à sept ou quinze — voire trente-quatre — personnes… Et je travaille parfois en collaboration avec des laboratoires spécialisés dans la recherche technologique, des professeurs, des étudiants… Si un projet peut devenir utile pour d'autres, je n'hésite pas à le rendre open source et donc entièrement disponible. P.R. : De l'open source en magie — n'estce pas paradoxal ? M.T.: Oui, cela peut paraître étrange car les magiciens sont généralement très secrets — mais aujourd'hui, il existe beaucoup de livres disponibles en matière de magie, pour apprendre par soimême des tours. Et lorsque les connaissances sortent du cadre de la magie et peuvent être bénéfiques dans d'autres domaines, il est alors intéressant de pouvoir partager ses connaissances…
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“À la fin des années 1990, j'ai joué avec les nouvelles technologies, j'ai vu le travail de Steve Jobs et constaté ce qu'il était possible de faire en matière de mise en scène avec ses produits.” bien préciser que j’étais un illusionniste qui utilisait des manipulations, des astuces et des trucs de magicien. P.R. : Que pensez-vous des artistes qui refusent d’employer les nouvelles technologies dans leurs spectacles ? M.T. : Je pense qu'il n'y a pas de problème… Il existe un tel choix de choses à faire en magie. De toute façon, je ne critique jamais vraiment les spectacles de magie et je ne me dis jamais : « Il utilise de vieux trucs… » Explorer d'autres champs comme les nouvelles technologies a été très gratifiant pour moi et m'a permis de visiter de nombreux laboratoires, de faire des conférences TED et d’être aujourd’hui parmi les personnes les plus invitées aux conférences sur les nouvelles technologies — chose qui ne serait jamais arrivée si j'étais resté à travailler sur d’anciens tours de magie. Je me félicite aussi de voir également un grand nombre de personnes — artistes et scientifiques — qui utilisent tout ou par tie de mes projets… Nous avons tant d'outils à notre disposition que je ne pense pas qu'il existe une limite et qu'on doive se restreindre à les utiliser.
Marco Tempest lors d'une conférence TED. — Marco Tempest n'hésite pas à parler d'open source pour quelques-uns de ses projets.
P.R. : Quel a été le déclic qui vous a transformé en magicien du « virtuel » ? M.T. : À la fin des années 1990, j'ai joué avec les nouvelles technologies, j'ai vu le travail de Steve Jobs et constaté ce qu'il était possible de faire en matière de mise en scène avec ses produits : je me suis dit qu'avec un ordinateur de nouvelle génération, je pourrais avoir d'autres interactions avec le public. Les écrans tactiles n'existaient pas et en prévoyant le futur, je donnais alors l'illusion que mon écran était tactile, que je pouvais faire passer mon bras à travers et prendre des objets qui se trouvaient dedans. En observant l’évolution des technologies, j'ai vu les possibilités évoluer aussi avec le Kinect, Surface et les quadricoptères télécommandables… Aujourd'hui, j'ai une imprimante 3D, des appareils à laser de découpe : les nouvelles technologies sont beaucoup plus accessibles aujourd'hui !
P.R. : Certains spectateurs peuvent-ils être effrayés par les nouvelles technologies ou ne pas comprendre leur utilisation pour un spectacle ? M.T. : À mes débuts, les gens étaient effrayés par les nouvelles technologies car tout le monde n'avait pas d'ordinateur à disposition ; aujourd’hui, on parle de supercalculateurs, la technologie est devenue plus amusante et on possède des jeux — ce n'est plus un problème ! Je fais de la magie avec les nouvelles technologies non parce que c'est à la mode, mais parce que c'est ce que j'adore faire, c'est personnel — et le public le ressent. Quand une personne aime ce qu'elle fait et maîtrise le tout parfaitement, le spectateur s’en aperçoit et apprécie ce qu'il voit. L'important, c’est d'être soi-même et de faire ce que l'on aime… J'ai d’ailleurs fait le tour du monde et les seuls problèmes que j’ai parfois rencontrés étaient liés à des phénomènes de religion… Dans ce cas, je devais alors
P.R. : Quel est le secret qui vous a permis d’être aujourd'hui le magicien des nouvelles technologies le plus connu du monde ? M.T.: Je suis d'origine suisse et j'ai l'habitude de me lever tôt… Je structure le travail que j’exécute pour des clients de la même façon que le mien. Je respecte toujours mes délais, je suis capable de travailler sur de multiples projets simultanément, je ne suis pas un carriériste et je n'ai pas l'ambition de devenir par exemple une star de la TV, de réaliser des shows sur Broadway. Je vois ce qui arrive, je regarde ce qui convient, ce qui peut être amusant et je travaille beaucoup. De plus, j’ai rencontré beaucoup de jeunes magiciens et je leur dis : « Ce qui est important, c'est de faire ce que vous aimez vraiment et de ne pas être enclin à faire ce que vous pensez devoir accomplir pour réussir financièrement. » ■Cédric Vasseur
OÙ ADMIRER MARCO TEMPEST ? Site officiel : http://www.marcotempest.com/ TED : http://www.ted.com/speakers/marco_tempest.html Près de chez vous… Il est toujours en déplacement — entre New York, l'Australie, Cannes, Édimbourg, Abu Dhabi, Zurich… Vous trouverez également de nombreux spectacles, conférences et illusions sur YouTube, Vimeo et Dailymotion en tapant ces simples mots magiques : Marco Tempest.
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Planète Robots a découvert l'équipe qui a conçu le SmartBot au salon INNOROBO 2012. Une première démonstration avait alors eu lieu sur son stand. Lors de l'édition de mars 2013, Overdrive Robotics avait pris les choses en main…
LE SMARTBOT
D'OVERDRIVE
ROBOTICS UNE TEMPÊTE
TRANSFORMEZ VOTRE SMARTPHONE
EN ROBOT
COMPAGNON !
Le SmartBot est un robot de divertissement innovant. Il utilise un smartphone qui assure toutes les fonctions nécessaires (cerveau, capteurs et interfaces). Les fans de robots disposent ainsi d’une plate-forme robotique mobile à la fois complète, ouverte et abordable. Grâce à elle, il devient possible de développer facilement des applications robotiques, de jouer, de profiter de services interactifs et d’apprendre la robotique… La start-up Overdrive Robotics est
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constituée de passionnés qui cherchent à proposer de multiples solutions pour permettre à chacun d’assouvir ses envies en matière de robotique, de programmation ou de hacking. UNE PLATE-FORME MOBILE Il se présente sous la forme d'une base motorisée de moins de 500 g, dotée de deux grosses roues motrices à l'arrière et d'un patin de glisse à l'avant. (Sa vitesse maximale est de
100 mm/sec.) À l'arrière de la bête figure un port d'extension destiné à enficher jusqu'à quatre accessoires en même temps (spécialement développés pour le SmartBot). Bonne nouvelle, ce connecteur d'extensions se révèle compatible avec les cartes de développement de type Arduino ! Au-dessus du patin se trouve le support qui permet d’adapter le smartphone (sa taille peut aller jusqu’à 13 cm). Pour le maintenir, une surface adhésive d’une conception ingénieuse y a été placée : l’appareil peut y être collé fortement et décollé sans laisser de traces, et à l'infini. Il suffit ensuite de relier le smartphone au robot par le biais de sa prise écouteur (minijack). Ce type de branchement généralisé permettra au SmartBot d’être toujours utilisable quand débouleront les futures générations de smartphones… Enfin, deux LED sont placées à
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“Les fans de robots disposent ainsi d’une plate-forme robotique mobile à la fois complète, ouverte et abordable.” forme ouverte, il se déplace et interagit sans problème avec vous (lumière, son, mouvement). Jusqu’à présent, la robotique avait toujours été considérée comme un domaine réservé aux ingénieurs et aux scientifiques… Mais des robots comme le SmartBot peuvent contribuer à ouvrir une nouvelle ère, basée sur la simplicité, dans la robotique de services. Il suffit de télécharger une application, de connecter le smartphone au robot et vous voici directement lancé dans l’univers de la robotique !…
Un SmartBot très souriant. — En dessous : Que faire de son SmartBot ?
l'avant, tout comme des haut-parleurs et un buzzer intégrés, l’ensemble pouvant être piloté par vos applications. Et au niveau de l’énergie, le robot utilise quatre batteries standards AAA, ce qui supprime les problèmes d'approvisionnement dans le cas d’un changement. (Il est donc conseillé de s’équiper en piles rechargeables.) INUTILE DE RÉINVENTER LA ROUE ! Le SmartBot fonctionne donc avec votre smartphone, quel que soit son OS (Android, Windows Phone ou iOS). Un tel robot a besoin de multiples capteurs, d'une interface de communication avec les humains, d'un retour écran pour les applications de type Avatar, d'une caméra et d'un micro pour appréhender son univers, d'un processeur puissant pour traiter les données, d'une connexion au réseau et d'un support d'archivage pour stocker applications et données. Pourquoi intégrer cela dans un
robot — alors que la plupart des utilisateurs auront bientôt chez eux ce type d'appareillage, sous la forme d'un smartphone ? Car aujourd’hui un smartphone, c’est 100 g d’une technologie redondante capable de satisfaire la plupart des besoins d'un robot. De plus, utiliser un tel appareil comme base principale permet de réduire grandement le coût pour l’utilisateur. Téléprésence, contrôle téléguidé, interaction avec un compagnon robotique, jeux de société interactifs, combats de robots, etc. — le SmartBot peut (presque) tout faire !… Lesdits smartphones, avec la puissance de calcul dont ils sont dotés, nous permettent de créer des comportements avancés et de favoriser un fort niveau d’interaction, de disposer d’un potentiel illimité. Le SmartBot peut ainsi vous voir, vous sentir, vous entendre grâce à des caméras, un microphone, une interface tactile et différents autres capteurs et actionneurs. Véritable plate-
TOUT UN UNIVERS D'APPLICATIONS ! Aux ingénieurs, scientifiques, hackers et geeks, le SmartBot peut offrir bien plus… La plate-forme jouit d'une grande ouverture grâce à un kit de développement complet (à la fois logiciel et matériel) pour les trois systèmes d'exploitation actuellement compatibles (Android 2.2+, Windows Phone 7.1+ et iOS 1+). Ce qui place entre vos mains tout ce dont vous avez besoin pour programmer vos propres applications et développer vos accessoires sur mesure. Le SDK permet ainsi de développer des applications dans l'un des trois langages suivants : Java, C# et Objective-C. Et à l'heure où nous mettons sous presse, Overdrive Robotics propose déjà douze applications gratuites à installer sur le SmartBot. (Parmi les applications disponibles, on trouve le SmartBot Controller — en fait le panneau de contrôle du robot. Vous avez aussi accès aux fonctions basiques comme le déplacement, la gestion des LED ou la faculté de jouer des sons. Quant au SmartBot WRemote, comme le laisse penser son nom, il propose de piloter le robot à distance à partir d’un autre smartphone ou d’une tablette, comme cela se passe pour un robot de téléprésence. Enfin le SmartBot Sequencer permet d'appréhender les bases de la programmation robotique. Il vous donne accès à un séquenceur d'ordres et de prises de décision — que le robot validera les uns après les autres. Et en fouillant, vous trouverez de nombreux jeux : l’un d’entre eux fait directement référence à l'univers de Minecraft !) Overdrive Robotics nous promet en outre tout un écosystème qui devrait se développer rapidement, avec de nombreuses applications et de multiples accessoires. Avant sa sortie définitive, le robot devrait changer une dernière fois de design. Le SmartBot devrait ensuite être distribué avant l'été pour environ 160 €. ■Screetch
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LE BAXTER UN ROBOT TRAVAILLEUR POUR LES PME
Construire un robot capable de reproduire les gestes d'un humain, accessible financièrement et techniquement — voici la promesse que s’est engagée à tenir Rethink Robotics, la société qui commercialise le Baxter.Après cinq ans de travaux et grâce à soixante-deux millions de dollars d'investissements, l'entreprise de Rodney Brooks a mis sur le marché son robot au prix de 22000 $ (environ 16800 €). Il s'agit d'un robot peu coûteux, relativement polyvalent, mais plutôt lent et à la force limitée. Il a été créé pour répondre aux attentes des PME/PMI ayant besoin d’une main-d’œuvre non qualifiée pour effectuer des tâches répétitives qui ne nécessitent pas de prise de décision. Mais le prix d'achat, faible comparativement au prix moyen d'un robot industriel (100 000 €) ne constitue pas le seul obstacle à surmonter. Les robots industriels doivent également être proprement configurés pour pouvoir effectuer leurs tâches et réclament souvent un suivi informatique. Ces interventions des ingénieurs en amont et en aval ont aussi un coût qui pourrait se révéler rédhibitoire pour les PME… C'est pour cette raison que l'accent a été mis sur la simplicité d'utilisation : le dirigeant d’une PME n'étant pas forcément un ingénieur, il lui faut pouvoir régler le robot sans faire appel à un spécialiste. Ainsi, il suffit d'enregistrer le mouvement que le Baxter devra reproduire en le faisant bouger manuellement — et le tour est joué car aucune programmation n'est requise… Ce
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robot est doté d'un écran d'ordinateur qui montre deux yeux animés d'expressions et d'une petite caméra qui lui permet d’interagir avec son « superviseur », en l’occurrence le salarié chargé de le programmer. Selon Rodney Brooks, « la plupart des ouvriers devraient être capables d'apprendre à manier le Baxter en une demi-heure ». UNE « MAIN-D’ŒUVRE » PEU QUALIFIÉE MAIS FIABLE Le Baxter n'est donc ni particulièrement rapide, ni très précis… Mais il excelle à peu près dans n'impor te quelle tâche qui consiste à bien choisir des objets et à les mettre quelque part ailleurs, tout en s'adaptant aux changements de l'environnement (comme une pièce manquante ou un changement de vitesse). Commercialisé depuis le mois d'octobre, il est donc vendu à seulement 22 000 $ pour une durée de vie de six mille cinq cents heures (il revient alors à 3,40 $ de l’heure). Si l'on y ajoute le prix de l'énergie et de l'entretien, on peut ar-
rondir le tout à 3,50 $/h. Comparé à un humain qui coûte au minimum 8 $/h à une entreprise sise aux États-Unis, l'écart interpelle… Cela sonne-t-il le glas des ouvriers non qualifiés ? Non, pas pour l'instant — tout du moins… Le Baxter reste lent et les tâches qu'il peut effectuer sont limitées (typiquement : manutention d'objets de petite taille, chargement d’une ligne de production, emballage ou encore assemblage de petits éléments). UN ROBOT FACILE À INTÉGRER Au niveau de la sécurité, le Baxter apparaît bien moins contraignant qu'un robot industriel classique… Avec leurs moteurs puissants et leur vitesse élevée, les robots classiques doivent souvent être mis à part dans des zones de sécurité bien définies, auxquelles aucun humain ne doit accéder lorsque la machine est en marche. Le Baxter, lui, du fait de sa faible inertie et de ses capteurs (contact et vidéo), s'arrête sans accident si un obstacle vient à se trouver sur le chemin de ses bras, ce qui permet à des personnes
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“Le Baxter n'est donc ni particulièrement rapide, ni très précis… Mais il excelle à peu près dans n'importe quelle tâche qui consiste à bien choisir des objets et à les mettre quelque part ailleurs.”
Baxter pose ici sans son piédestal.
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En haut… Gros plan sur une pince du robot. — À gauche… Baxter concentré sur son travail.
de démonstration, qu'il a la prétention de « rivaliser avec la main-d’œuvre étrangère et de garder les emplois sur le sol américain ». La promesse de ce robot : permettre aux entreprises américaines de devenir plus compétitives face à leurs concurrentes basées dans des pays où la maind’œuvre est bon marché. Elles n’auraient ainsi pas besoin de s’installer en Chine ou en Thaïlande et sauvegarderaient donc des emplois aux États-Unis…
de se déplacer ou de travailler à ses côtés. Toutes ces caractéristiques font que le Baxter pourrait provoquer un miniséisme dans le monde industriel. Car aujourd'hui une PME, dans un pays occidental, peut difficilement rivaliser sur
le plan productif avec une grande entreprise qui possède des machines ultraspécialisées (mais également très chères) ou avec des entreprises bénéficiant de beaucoup de main-d’œuvre à bas prix. Le robot est si productif, nous dit la vidéo
UN MARCHÉ FERTILE N'importe quel entrepreneur (ou presque) peut posséder un Baxter. Rien qu'aux États-Unis, il existe environ trois cent mille PME/PMI et construire des robots pour ces petites et moyennes entreprises constitue une opportunité fantastique, explique Henrik I. Christensen, professeur de robotique au Georgia Institute of
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LE BAXTER
UN ROBOT TRAVAILLEUR POUR LES PME
Le robot Baxter avec son créateur Rodney Brooks.
Technology, à Atlanta, et expert en automatisation industrielle : « Il y a de nombreuses tâches qui ne nécessitent pas la vitesse et la précision des robots industriels d'aujourd'hui — et ces tâches ne demandent qu'à être automatisées ! » Les entraves au succès du robot sont variées : il peut y avoir l'aspect psychologique du « robot voleur d'emploi », difficile à faire sortir de l'imaginaire collectif. Le Baxter risque en effet de raviver le syndrome I, Robot — du nom de ce film sorti en 2004, dans lequel des légions de robots remplacent les ouvriers dans les usines… Pas facile en effet d’expliquer qu’un robot qui ne coûte que 3,50 $ de l'heure ne soit pas une menace pour l’emploi d’un salarié, dans un pays où le salaire minimum varie entre 7 et 9 $ de l'heure. Ce robot est censé ménager du temps aux ouvriers afin qu'ils se concentrent sur des tâches plus complexes et encore hors de sa portée — ce qui permettrait en définitive d’améliorer la qualité du produit. Qui plus est, le mythe des robots destructeurs d'emplois est dénué de sens. Les emplois en usine migrent de la catégorie « ouvrier non qualifié » à celle des techniciens supérieurs, sans compter les emplois indirects… Selon un rapport de février 2011 publié par l’International Federation of Robotics en Allemagne, le recours aux robots industriels pourrait créer plus d’un million de nouveaux emplois dans le monde d'ici à 2016. « L’idée est qu’en sauvant des entreprises de la faillite ou de
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la délocalisation, ces robots contribuent à l’activité économique générale », y expliquait Gudrun Litzenberger, le secrétaire général. Personne à Rethink n'estime que des armées de robots Baxter vont usurper les emplois des êtres humains. Ils peuvent certes déplacer les emplois des pays en développement si les fabricants américains et européens relocalisent leur production, mais ils ne sont pas conçus pour remplacer les travailleurs. « Le robot ne peut pas faire le travail complet d'une seule personne, mais il peut gérer les cas simples des tâches simples, affirme Rodney Brooks. Alors, l'ouvrier peut exécuter les choses qui sont plus compliquées, ce qui rend le travail plus intéressant que quelque chose de totalement stupide. » Brooks a participé à certains des essais qui ont eu lieu sur le terrain pour voir comment les clients potentiels interagissent avec les robots. Il affirme que lorsqu’on apporte un Baxter sur un plancher d'usine, certains travailleurs restent perplexes, tandis que d'autres se moquent de la machine… Mais après l’avoir utilisé pendant un certain temps, ils comprennent que le robot peut les aider : « Et puis, quelque chose d'intéressant se passe, ajoute-t-il en haussant les sourcils. Les gens personnifient le robot. Ils disent : “C'est mon copain ! “ » UNE PLATE-FORME D’AVENIR Au-delà de la forme, le fond peut également poser problème car le nombre d'actions que le
robot peut effectuer est dérisoire par rapport à ce que peut faire un humain. Le Baxter excelle au pick and place, peut effectuer des tâches simples comme coller des morceaux de plastique ou assembler du petit matériel, emballer des produits — mais son champ d'action s'arrête ici pour le moment. En effet, Rethink Robotics espère que la robotique suivra le même chemin que l'informatique… Au début de l'informatique, le matériel et les logiciels étaient chers et propriétaires. Et la véritable révolution — le PC — est apparue lorsque les utilisateurs furent en mesure d'acheter une plate-forme standard qu'ils pouvaient étendre et moderniser pour répondre à leurs besoins spécifiques. Et c'est bien ce que Rethink offre : une plate-forme d'avenir et la promesse de mises à jour logicielles fréquentes, qui donneront au Baxter la capacité d'exécuter des tâches entièrement nouvelles. Mitch Rosenberg, vice-président du marketing et de la gestion des produits, précise d’ailleurs : « Le jour où vous achetez le robot est le jour où il va travailler le moins bien… Au fil du temps, votre investissement sera de plus en plus rentable car le logiciel va devenir de plus en plus complet. » À cette fin, la société prévoit de sortir un kit de développement logiciel (ou SDK) l'année prochaine — qui va laisser les autres se plonger dans les tripes du Baxter pour modifier ses capacités. On trouvera également toute une variété de pinces supplémentaires (sont déjà disponibles des pinces intérieures et exté-
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“Le Baxter excelle au pick and place, peut effectuer des tâches simples comme coller des morceaux de plastique ou assembler du petit matériel, emballer des produits.” Une autre façon de vendre ce robot à un prix abordable a consisté à considérer qu’il ne nécessitait pas une précision énorme. Des moteurs et des capteurs moins pointus ont ainsi été utilisés. Le robot utilise d’ailleurs des caméras pour compenser ce manque de précision et se réajuster. Elaine Chen, le vice-président du développement des produits, abonde dans ce sens : « Vous n'avez pas besoin d'aller quelque part avec une précision de 0,01 mm pour ramasser un truc quelconque — parce que le robot va le voir, ajuster la position de la pince si nécessaire et ensuite le ramasser. »
Le Baxter en pied.
rieures et des ventouses) pour manipuler des pièces de formes différentes. Qui plus est, le Baxter s'appuie sur les plates-formes ouvertes et fonctionne actuellement sous Linux et ROS — une plate-forme logicielle qui devient de plus en plus populaire au sein de la communauté robotique. UN OBJECTIF : MAINTENIR DES PRIX BAS Le concept du robot dans son ensemble était au départ plus simple que ce qu’a donné le modèle final : il s'est complexifié avec le temps (un bras doté de quatre degrés de liberté, puis de six et enfin de sept). Et l'ensemble du robot a dû suivre cette évolution… Afin de garder un
prix final le plus bas possible, les ingénieurs ont travaillé avec des entreprises locales et des composants moins coûteux. Ils ont même essayé de construire le bras entier en plastique, mais cela n'a pas fonctionné. Certains engrenages ont d’ailleurs été fabriqués à l'aide d'un procédé métallurgique impliquant du métal embouti en poudre — grâce auquel le prix final de la pièce ne revient qu'à un cinquième du prix normal. Le robot comporte des centaines de pièces de ce genre, de sorte que les économies s'additionnent. Il a fallu utiliser cette approche conceptuelle pour fabriquer autant de parties que possible, afin que 75 % des pièces soient usinées aux États-Unis et que le Baxter arbore fièrement l’inscription Made in USA gravée sur le dos !…
UN ROBOT PEUT EN CACHER UN AUTRE… Malgré cela, la société commence à sentir la pression de la concurrence. Le géant ABB a développé un prototype à deux bras (apparemment pour des applications d'assemblage) et Kawada Industries, une firme japonaise, propose un robot similaire, le Nextage. Ils pourraient ne pas être aussi bon marché que le Baxter, mais seront probablement en mesure d'effectuer les tâches de haute précision qu’il ne peut pas exécuter, comme l'assemblage de cartes électroniques — un autre marché potentiellement énorme pour la robotique. Le Baxter ne peut pas fabriquer votre prochain iPhone, mais ces autres robots en seraient capables… D'autres start-up cherchent également à entrer sur le marché low cost de la robotique. Une société de la Silicon Valley, Redwood Robotics, travaille sur un manipulateur qui pourrait devenir un concurrent direct du Baxter. Et Universal Robots, une entreprise danoise, a conçu un bras de robot compact et compatible qu'elle vend pour environ 20 000 $ (il est maintenant utilisé dans une douzaine de pays, en Europe et en Asie). « Notre robot est comme un outil que les gens achètent et utilisent sans l'aide d'un expert », aime à expliquer Esben Østergaard, le cofondateur et directeur technique d'Universal Robots. Et ce concept semble très similaire à ce que propose Rethink avec le Baxter… Østergaard affirme d’ailleurs que son entreprise a déjà livré des robots aux États-Unis, de sorte que le robot de Rethink « ne va pas être le seul robot à entrer dans ce nouveau marché ». En conclusion, on peut dire que le Baxter est un robot plutôt généraliste, facile à utiliser et accessible partout dans le monde (il faut compter environ 20 000 € pour l'importer en Europe). Il se trouve, dans ce qu’on peut attendre d’un robot multitâche, au même stade de l’évolution qu’un Néandertalien par rapport à l’Homo sapiens mais cela ne laisse présager que de bonnes choses dans la lutte contre les délocalisations : les robots de ce genre seront même les acteurs majeurs de la relocalisation de nos industries… ■Aurélien Bisotti
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LE DRONE PROFESSIONNEL
SE DÉMOCRATISE AVEC DRONE RC
C'est en Lorraine que Drone RC a ouvert ses portes en décembre dernier. Cette jeune société, montée par un passionné — Florent Marandon —, conçoit et distribue des drones à usage professionnel dans toute la France et même à l’étranger !… Les drones envahissent peu à peu l’espace aérien… Utilisés tout d'abord dans le domaine militaire pour surveiller à distance les zones de combat, ils sont apparus ensuite chez les passionnés de modélisme qui motorisaient leurs maquettes d'avions ou d'hélicoptères. Une preuve que le drone est devenu monnaie courante aujourd'hui : la multiplication des véhicules volants équipés de caméras que l'on trouve dans les rayons des magasins de jouets… DES APPLICATIONS CIVILES MULTIPLES Posséder un engin volant capable de faire du surplace tout en faisant des prises de vue(s) d’une grande hauteur est un besoin récurrent dans le milieu professionnel. Mais louer les capacités techniques d'un véritable hélicoptère pour des besoins ponctuels ou réguliers peut revenir très cher… Et jusque-là, certaines pro-
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Le plus petit modèle de drone de la société : le Y6 580MM.
fessions utilisaient des cerfs-volants ou des ballons remplis d'hélium et dotés de caméras — mais le résultat n'était pas toujours de qualité (et le vent pas toujours coopératif). De nombreuses professions peuvent avoir besoin de recourir à des drones. Un agriculteur et un éleveur peuvent ainsi établir un plan d'en-
semble de leurs terres afin de mieux répartir les zones de culture et les troupeaux, d’identifier plus facilement les endroits humides, au lieu d’avoir les yeux rivés sur le sol… Un archéologue à la recherche de nouveaux sites à fouiller peut ainsi scruter les moindres détails et les moindres changements de couleurs d’un terrain. Et une fois qu’il aura procédé aux excavations nécessaires, l'archéologue disposera aussi d’un outil parfait pour cartographier avec précision sa zone de fouilles. Les services d'urbanisme seront également intéressés par les drones : prendre de la hauteur pour avoir une meilleure vision de l'étendue des constructions va se révéler précieux. Ces mêmes engins pourront servir à la surveillance des rues embouteillées aux heures de pointe et permettre d’envisager des travaux sur certaines voies pour pallier ces problèmes. Quant aux agences immobilières, elles les utiliseront pour mettre en valeur les an-
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“De nombreuses professions peuvent avoir besoin de recourir à des drones. Un agriculteur et un éleveur peuvent ainsi établir un plan d'ensemble de leurs terres…” Le retour caméra d'un drone Y6 580MM.
Derniers réglages avant un vol. — H6 780MM AV130.
nonces placées dans leurs vitrines ou postées sur Internet… Le monde du cinéma et celui de la publicité ne vont pas les bouder non plus… Car les prises de vues aériennes, que ce soit dans une fiction ou un documentaire, ont toujours été appréciées par le public des salles obscures. Les drones constitueront dans ce cas un outil formidable pour la création de plans dignes des plus grands créateurs d’effets spéciaux (et pour un coût bien moindre). Ce sera la même chose pour les manifestations sportives ou artistiques — quoi de plus spectaculaire que les plans pris d’en haut d’une foule en délire en train d’acclamer un groupe de rock en plein trip ? Sans oublier les opérations de sauvetage (pour estimer les dangers potentiels engendrés par des zones inaccessibles comme les chaînes montagneuses ou le sommet de la pale d'une éolienne située en pleine mer…). DRONE RC — UN PRÉCURSEUR… C’est en constatant l’existence de ces besoins
Une caméra GoPro emportée dans une nacelle motorisée par un X8 950MM AV200.
grandissants que Florent Marandon a lancé son entreprise Drone RC, une filiale de Fun RC Toys, leader majeur du modélisme depuis 2004. Avec cinq modèles de drones à son actif, l’entreprise s’est dotée d'un éventail complet pour les prises de vue(s) aériennes. Cela va du trois-hélices au huit-hélices, suivant les besoins en matière de
charge utile et selon la stabilisation demandée. Ces drones peuvent ainsi embarquer les deux cent cinquante grammes d'une caméra GoPro et jusqu'à deux kilos de matériel, suivant le modèle. (À vous d'y adapter un appareil photo numérique de très haute résolution ou un Caméscope professionnel…) Le pilote récupère (d'origine) un retour vidéo 5,8 GHz sur un écran de sept pouces capable de fonctionner jusqu'à une distance de 500 m. Et sur certains modèles, il se révèle possible de monter des nacelles motorisées pour accéder à des vues à 360° — mais alors deux opérateurs seront indispensables. Les temps des vols varient entre dix et douze minutes (suivant le modèle et la force des vents). Mentionnons qu’il faudra un délai de quinze à vingt jours (entre la commande et la livraison) pour que le drone soit monté et opérationnel. Ces drones sont donc construits sur mesure et livrés clés en main ; il est rare d’ailleurs que deux drones soient exactement semblables tant les besoins des clients sont différents… Et à côté des drones professionnels, développés en interne, Drone RC propose toute une gamme d'engins fabriqués par différents fournisseurs et destinés aux hobbyistes et aux semi-professionnels. Cela va de simples armatures à équiper soimême aux drones complets comme le Phantom ou le Spreading Wings de DJI. Enfin, l’entreprise propose ses services à travers son site Internet (Drone-RC. com) — et les clients viennent de loin : Allemagne, Slovénie, États-Unis, NouvelleZélande et même République populaire de Chine ! Parmi cette vingtaine de clients (pour le moment) figurent principalement des professionnels de l'image comme des cadreurs, des réalisateurs ou des photographes. (Drone RC espère commercialiser jusqu'à soixante-dix robots par an.)
■Screetch
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LE KIT ROBOTIQUE
« Laissez donc les enfants l’essayer ! » Mais la robotique pédagogique évolutive à moindre coût en provenance de Taïwan n’intéresserait-elle pas aussi, finalement, les adultes ?… J’ai appris l’existence du robot Letry un peu par hasard… En effet, je suis abonnée au magazine américain Robot et c’est en le feuilletant que j’ai découvert un article sur ce kit robotique taïwanais: une petite voiture (bleue et verte) en plastique d’aspect fort sympathique, comportant des composants électroniques montés sur une platine électrique (plaque à trous), du matériel pédagogique, une étiquette low cost et aussi des photos d’enfants… Je dois avouer que le concept apparaissait très attractif. La robotique, il est vrai, séduit de plus en plus d’enseignants et de particuliers — mais l’aspect financier constitue une entrave à son développement, surtout quand il faut équiper une classe entière en matériel! DÉCOUVERTE Lorsque j’ai reçu le paquet, j’ai été surprise par sa dimension. L’article de Robot montrait une photo en premier plan du kit dans son rangement, sans
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LETRY
aucune référence de taille. Que penser devant la petite boîte de 11 x 18 x 12 cm qui se présentait à moi? Ce fut comme ouvrir la porte de la caverne d’Ali Baba! À l’intérieur se trouvait la « voiture magique » à quatre roues (les deux moteurs avec engrenages, deux porte-piles intégrés et une platine amovible, deux pneumatiques de rechange plus épais, des étiquettes autocollantes pour les piles, un tournevis pour démonter le châssis — et même une grosse vis à positionner dans le portepiles pour utiliser une ou deux piles au choix). Le véhicule est doté de quatre bandes autoagrippantes astucieuses qui permettent de coller et de décoller facilement les capteurs. S’ajoutaient à cela une platine supplémentaire, les composants électroniques et les câbles précoupés pour les réaliser, rangés dans des pochettes plastiques séparées et étiquetées. Sans oublier une documentation détaillée: un manuel pour les expériences, une feuille A3 proposant un circuit pour le suivi de ligne et
une autre feuille en couleur présentant les photos des montages proposés dans le manuel… Et aussi un carré de mousse pour ranger les composants électroniques pendant les expériences! Le kit est de plus livré avec du matériel pédagogique (pour l’enseignant): des schémas en couleur recto verso sur du papier cartonné (trois au format A3 et six au format A4), et deux grandes feuilles A1 (l’une recto verso avec deux chemins pour le suivi de ligne et l’autre avec le dessin de la platine). De plus, le site Web (www.letry.com.tw) propose en téléchargement libre tous les documents, manuels et supports, y compris des animations et des vidéos… UN CONCEPTEUR INGÉNIEUX Chiping Tsao, l’inventeur du kit Letry, est aussi le P-DG de la société éponyme. Cet enseignant chercheur, âgé aujourd’hui de cinquante-six ans, était depuis 1987 professeur à l’université de Tun-
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“Le kit Letry est aujourd’hui décliné en cinq versions. La première, A001, est la version de base. Elle comprend la boîte — avec la voiture et les éléments décrits plus haut.”
Laissez les enfants essayer !
Toutes les pièces de rechange sont disponibles à la vente (tout particulièrement les moteurs, les engrenages et les platines). « Nos clients peuvent ainsi réparer leurs robots et épargner de l’argent. La majorité d’entre nous sont ou étaient des enseignants. Nous aimons partager les bonnes pratiques pédagogiques avec les autres », commente Tsao. Le kit Letry était destiné à l’origine aux étudiants âgés de seize à vingt-deux ans, qui l’utilisent aujourd’hui couramment à Taïwan. Il est aussi employé lors de camps d’été et de stages d’initiation tout au long de l’année par des enfants plus jeunes (de dix à quinze ans). Le manuel inclus dans le kit actuel a été conçu pour ce public et pourvu d’un langage et d’une progression pédagogique très simples. (Chaque année, à Taïwan, plus de six cents de ces camps et stages sont organisés.) Tsao travaille aujourd’hui avec ses collaborateurs à l’amélioration du design de la voiture et à l’ajout d’options et d’expériences. Une version comportant une seule grande platine sera bientôt (probablement) disponible.
Le kit Letry utilisé en classe à Taïwan.
gnan (comté de Taipei, maintenant Nouveau Taipei) dans le département des technologies mécatroniques quand il quitta son poste en 2012 pour se consacrer à plein temps à son entreprise. Son idée avait toujours été de susciter chez les jeunes de l’intérêt pour les matières scientifiques par l’approche expérimentale : « Je ne veux pas que les générations futures endurent ce que nous avons dû endurer quand on était étudiants », avouet-il volontiers. Son rêve : réaliser des outils pour appréhender l’électronique qui puissent être produits en masse et être financièrement accessibles aux enfants les plus modestes — surtout dans les pays en voie de développement. La réalisation de ce rêve débuta il y a treize ans. En 2001 déjà, il utilisait des voitures jouets pour enseigner l’électronique à ses étudiants — âgés de seize à dix-huit ans. Et jusqu’en 2004 il en a acheté et modifié en ajoutant des platines et des porte-piles, ce qui permettait de construire soi-même des circuits électroniques. Son concept regroupait d’ailleurs des adeptes au point qu’il vendit trois mille de ces jouets modifiés à ses collègues enseignants à Taïwan même. Fort de son succès et désireux de faire mieux, Tsao conçut alors la « voiture magique », de 2003 à 2004. Puis en 2005 il fonda la société Letry et écoula ses premiers kits. Le nom, inspiré de la formule let children try (« laissez les enfants essayer »), contient toute la philosophie de son créateur: enseigner par la pratique. Tsao avoue que la robotique n’était pas son objectif initial: « J’ai conçu le robot Letry pour aider les étudiants à apprendre l’électronique, les capteurs et les circuits. Je n’ai pas conçu un robot, mais il a fini par ressembler à un robot. C’est comme ça que je l’ai appelé
Le kit robotique Letry est spécialement dédié aux enfants.
“robot“. » L’idée robotique s’est donc imposée d’elle-même, du fait des applications et des exercices qu’elle propose car faire réagir un objet mobile à son environnement constitue une manière très attrayante d’aborder l’électronique. Tsao ajoute: « Je n’ai pas conçu le robot Letry pour les riches. J’espère que les enfants moins fortunés pourront apprendre avec le robot. » Et conclut: « Je suis convaincu que la pratique, la réflexion et l’intérêt (trying and thinking and interesting) sont fondamentaux pour l’apprentissage. » Aujourd’hui, Letry reste une petite société: elle compte deux employés à temps plein et trois autres à temps partiel. Sans faire de publicité, sans commerciaux — simplement en utilisant le bouche-à-oreille, elle a vendu trente-deux mille kits depuis sa création (vingt-sept mille à Taiwan — trois mille y sont vendus chaque année —, mille en Chine et quatre mille à Hongkong, en NouvelleZélande, aux États-Unis, au Japon, en Inde et aux Philippines, mais pratiquement aucun en Europe).
UN KIT MODULAIRE ET DISPONIBLE EN PLUSIEURS VERSIONS Le kit Letry est aujourd’hui décliné en cinq versions. La première, A001, est la version de base. Elle comprend la boîte — avec la voiture et les éléments décrits plus haut — et contient les composants électroniques nécessaires pour réaliser six leçons. La première est une présentation des composants et du fonctionnement de la voiture. La deuxième présente les premiers montages qui visent à allumer des LED et un des moteurs. Elle introduit la loi d’Ohm, les montages en série et en parallèle, la charge et décharge d’un condensateur. Elle explique le principe de fonctionnement du capteur de lumière, du relais et de l’inverseur — circuit intégré CI 4069. Quant à la troisième, elle propose de procéder au contrôle d’une LED et de la voiture en utilisant les capteurs de lumière et de température, ce qui permet de tourner à gauche dans l’obscurité et de fuir la chaleur. (Le transistor est aussi expliqué et utilisé dans la leçon.) La quatrième montre l’utilisation du capteur infrarouge, pour effectuer une stratégie de
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LE KIT ROBOTIQUE LETRY
Partie mécanique du kit.
détection de bord, de suivi de ligne et de mur, d’évitement d’obstacles. La cinquième apprend le contrôle au moyen d’un capteur de son (allumer une LED, démarrer le robot et virer à gauche devient possible d’un simple claquement des mains). La détection et l’évitement d’obstacles par infrarouge, en utilisant un minuteur (CI 555), conclut la leçon. Enfin, la sixième leçon explore le concept de changement cyclique d’un état, obtenu par l’utilisation d’inverseurs, de résistances et de condensateurs. L’allumage d’une LED et le démarrage d’un moteur sont ainsi réalisés… La version A002 comprend le kit A001 plus d’autres composants (pour deux leçons supplémentaires et trois expériences de synthèse). La septième leçon propose des expériences mettant en œuvre les circuits façonnés lors des leçons précédentes. Et la huitième introduit les portes logiques OU et ET, en proposant plusieurs applications. (En ce qui concerne les expériences de synthèse, la première permet la réalisation de bruits divers, la deuxième montre l’utilisation d’une télécommande de télévision pour contrôler le robot et la troisième introduit le schéma d’un détecteur d’intrus.) La version B001 comprend le kit A002 plus un kit microcontrôleur (Atmel 89C2051 ou PIC16F628A, au choix). Les microcontrôleurs sont livrés avec les condensateurs, le quartz et les instructions pour le téléchargement de programmes. Quant à la version B002, elle comporte le kit
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Une autre manière d'apprendre… Un summer camp à Taïwan avec des kits Letry.
B001 accompagné d’un module avancé — intégrant d’autres composants et un moteur pas à pas. Ce kit permet la réalisation de huit leçons supplémentaires. (Les deux premières emmènent à la découverte des diagrammes Ladder, des portes logiques NON, ET, OU, NON-ET et des tables de vérité. Deux autres leçons expliquent la mise en œuvre des bascules, compteurs, minuteurs et amplificateurs opérationnels. Et les trois leçons suivantes constituent une introduction au contrôle de la vitesse du moteur à courant
continu, avec l’étude du PWM — modulation de largeur d’impulsion — et du moteur pas à pas. La dernière, enfin, propose des challenges entre robots mettant en œuvre les concepts explorés dans les leçons précédentes…) Le tout dernier développement est la version LP001, sortie fin 2012 : elle propose l’ajout du microcontrôleur ATmega328 — le même que sur l’Arduino Uno. Letry a conçu son propre programmeur, le LetryISP, qui rend possible la programmation par USB du microcontrôleur,
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management est associÊe à la capacitÊ pour le futur cadre recrutÊ par l’Entreprise de gÊrer et conduire des projets, de restituer et communiquer (anglais/français/‌) pour devenir un vÊritable acteur de l’entreprise. Des compÊtences en gestion d’entreprise sont Êgalement obligatoires si ce futur cadre devient un intrapreneur ou un entrepreneur.
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LE KIT ROBOTIQUE LETRY
La boîte de rangement livrée avec le kit.
Partie mécanique du kit. — Les enfants de tout âge peuvent s'adonner au kit.
directement sur la platine. De cette manière, la voiture magique s’offre la possibilité d’accéder à la plate-forme de développement Arduino avec ses innombrables projets robotiques. (Le kit LP001 propose en plus deux minicartes dédiées à l’intégration de capteurs multiusages.) UN OUTIL OUVERT ET OPEN SOURCE Au moment de la rédaction de cet article, le site affichait les prix suivants (après conversion): 29 € pour le kit A001, 38 € pour le kit A002, 42 € pour le B001, 57 € pour le B002. Celui du LP001 n’était pas affiché (comptez environ 20 € de plus). En tant qu’enseignant, on peut bénéficier d’une remise en fonction de la version et de la quantité commandées (il faut compter environ 15 € pour les frais de livraison). Si vous disposez d’un petit budget et visez l’apprentissage des bases de l’électronique, je vous conseille le kit A002, qui offre un bon nombre d’expériences intéressantes, de difficulté croissante. Il est particulièrement adapté aux plus petits. C’est ce dernier que j’ai moi-même testé avec des enfants âgés de neuf à quatorze ans. Je dois avouer que j’étais perplexe face aux schémas proposés: ponts diviseurs, relais, transistors, portes logiques — tout cela était bien plus complexe que les circuits avec piles et ampoules réalisés d’ordinaire à l’école élémentaire et que la loi d’Ohm qu’on étudie au collège. L’expérience m’a montré le contraire… En une heure environ, les enfants ont vite apprivoisé le principe du fonctionnement de la platine, grâce à un exercice simple qui consistait
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à allumer une LED. Ils ont construit un petit robot mobile qui réagissait à la lumière et aux obstacles. « C’est un peu dur à comprendre, mais c’est facile à faire », a commenté l’un d’entre eux, élève de sixième. « C’était rigolo de voir que ça marche, que le relais fait du bruit, que le moteur se met à tourner, que j’arrive à piloter le robot avec mon doigt… C’est magique! » — l’avis d’une fillette de CM1. « Je n’ai pas tout compris, mais ce n’est pas grave. C’était trop bien! On continue? », a-t-elle ajouté. Il faut dire que la leçon avait été un peu rapide et qu’il avait fallu prendre du temps (pas assez sans doute) pour expliquer les bases de l’électronique (tension, résistance, courant). Les collégiens de troisième ont montré le même intérêt, plus de rapidité dans la réalisation des montages et une meilleure compréhension globale : « C’était très clair et très simple ; je serais capable de le refaire seul », a observé l’un d’eux. Là aussi, les jeunes ont
montré beaucoup d’enthousiasme et d’attention. Fabriquer un robot, c’est ce qui les a tous intrigués et intéressés le plus. Car le programmer c’est bien, mais le fabriquer, c’est mieux: on est alors en plein dans le fonctionnement d’un robot, même si on réalise des comportements très simples. À la même fillette, j’ai posé la question: « C’est bien, de faire de la magie? » Elle m’a répondu: « Ce n’est pas moi qui ai fait la magie, mais les composants qu’on a montés dans le robot! » Quand j’avais commandé ce kit, je m’étais dit que je pouvais prendre ce risque — pour 45 € — afin de satisfaire ma curiosité. J’ai été très bien accueillie par Letry et obtenu très vite toutes les réponses à mes questions ; l’envoi a été rapide et toute l’équipe s’est montrée très aimable. Le robot Letry s’est révélé ainsi un outil ouvert, open source, né de la philosophie du partage, complet, modulaire, très accessible en termes de simplicité d’utilisation et de prix. J’ai moi-même effectué quelques montages et je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir la même excitation que ces enfants et ces jeunes en voyant la LED s’allumer, le moteur tourner — et en arrivant à fabriquer à partir de presque rien un petit robot qui réagissait à son environnement. À la petite fille de neuf ans, aux élèves ingénieurs de vingt-deux ans et aux jeunes de quatorze ans (tout comme aux adultes comme moi), cette voiture magique a su révéler des secrets, indépendamment du niveau de compréhension qui, bien évidemment, n’est pas le même selon les âges… Tout est dans cette petite boîte en plastique: il suffit de l’ouvrir pour que la magie opère! ■Simona D’Attanasio
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LE RQ-HUNO DE ROBOBUILDER UN SAVANT MÉLANGE D'ASSEMBLAGE ET DE PROGRAMMATION
Le « plan robotique pour tous » en France — ce n’est pas encore pour aujourd’hui ! Cependant les écoles s'équipent les unes après les autres de robots… L'avenir passe par là et il serait dommage de passer à côté. Le RQ-Huno de RoboBuilder semble parfaitement répondre à nos attentes et il n’est pas seulement réservé aux enfants ! La société RoboBuilder s’est spécialisée dans la création de kits robotiques destinés au monde de l’éducation et propres aussi à séduire les passionnés. Plusieurs modèles de kits sont disponibles, avec plus ou moins de capteurs et de moteurs. Mais comme dans le cas des célèbres briques Lego, il reste toujours possible de créer ses propres robots en multipliant les servomoteurs et les capteurs. Les kits RQ peuvent fonctionner avec deux cent cinquante-six moteurs
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au maximum — ce qui représente une quantité phénoménale d'assemblages et d'applications… RQ-HUNO, L'HUMANOÏDE Le modèle RQ-Huno est le plus complet de la gamme RQ. Il dispose de seize moteurs, répartis comme suit : cinq par jambe et trois par bras. La tête n'est pas mobile, mais dispose d'un capteur à infrarouges. Une fois monté, le robot culmine à 19 cm et pèse 620 g. Il peut être livré sous
deux formes : soit entièrement monté (449 €), soit à monter (399 €). Mais son intérêt réside principalement dans l’assemblage, qui permet de mieux apprécier ses fonctionnalités. (Ce choix me rappelle fortement les débuts de l'informatique domestique quand, à la fin des années 1970, le constructeur anglais Sinclair proposait un micro-ordinateur minimaliste, le ZX81, en deux versions : monté pour 990 F ou à monter pour 790 F…)
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“Le modèle RQ-Huno est le plus complet de la gamme RQ. Il dispose de seize moteurs, répartis comme suit: cinq par jambe et trois par bras.”
Huno, une fois monté. Déballage avant lassemblage du robot.
UN ASSEMBLAGE MÉTICULEUX Son assemblage apparaît tout à fait accessible aux enfants — mais une erreur est vite arrivée… Il faut donc tout vérifier avant de mettre le robot en route. Et je l'ai appris à mes dépens : pendant le montage, j'ai inversé les deux servomoteurs d'une des jambes. Lorsque je l'ai mis en route, le robot avait une allure bizarre et je sentais qu'un des moteurs forçait… J'ai donc arrêté pour tout contrôler avant de m’apercevoir de la bévue que j’avais commise. Mais ce petit problème (qui peut sembler anodin) a certainement été à l'origine de ce que j'ai appelé le « syndrome de la patte folle ». La jambe dont j’avais inversé les moteurs avait perdu, après correction, de sa vitalité et semblait ne plus être aussi bien positionnée qu'elle devait l'être pour exécuter les programmes demandés… Le manuel (en anglais) mentionne un assemblage de deux heures, mais du fait de mon erreur, le robot n’a fait ses premiers pas qu’au bout de trois heures. En effet, sa construction se fait avec des plaques de matière plastique trouées que l'on assemble avec des rivets. Un outil ad hoc est livré pour placer et enlever facilement ces rivets des plaques et certaines parties sont vissées à plusieurs points de fixation. On perd toutefois un peu de temps à placer les différents câblages à l'intérieur du robot (pour qu’ils ne viennent pas gêner ses mouvements en disparaissant plus ou moins à l'intérieur des coffrages). Les membres sont montés les uns après les autres, ce qui rappelle la publicité où intervient un
RQ-Huno est spécialiste du karaté.
célèbre footballeur. Une jambe, puis l'autre ; un bras, puis l'autre… Une fois le robot terminé, on le teste en posture droite et les bras repliés. La télécommande associée donne les ordres après avoir allumé le robot au moyen d’un bouton placé sur son dos. Enfin, une série de LED permet de disposer d’une petite interface qui donne quelques informations sur l'état du RQHuno. (Le dos est ainsi pourvu de trois LED et chaque moteur d'une seule.) PREMIERS ESSAIS Une fois assemblé et testé, le robot ne demande qu'à montrer ce qu'il sait faire ! La télécommande en main, vous tripotez un à un tous les boutons et découvrez quelques démonstrations bien sympathiques. Les boutons de direction permettent de commander le robot et de le faire tourner sur lui-même. (Le bouton rouge
central symbolise le retour à la position initiale.) Les boutons numérotés, eux, lancent les chorégraphies intégrées dans sa mémoire (une passe de foot, un atemi ou une danse hip-hop avec galipette et mouvements comiques). Deux boutons supplémentaires (A et B) lui donnent la capacité de se relever s'il tombe sur le ventre ou sur le dos. Il faut savoir que la batterie embarquée est livrée chargée et prête à l'emploi. Elle a duré de nombreuses heures (mais pas en continu). J'ai été fort surpris par sa durée de vie. Pour la recharger, rien de plus simple : il suffit de raccorder l'alimentation à une prise de la maison et le robot fait le plein en quelques heures.Toutes ces possibilités vont vous occuper des heures durant. Mais vous désirez savoir ce que le RQHuno propose de plus… UNE CONNEXION AVEC VOTRE PC C'est là qu'un petit problème pas vraiment fâcheux mais un peu pénible survient car la connexion entre l’humanoïde et votre PC se fait par le biais d'un fil que vous enfichez à l'arrière du robot — il est caché derrière la batterie… Il faut donc enlever ladite batterie pour brancher le câble et ensuite la remettre. Alors, soit vous laissez ce câble disgracieux courir derrière votre robot après la manipulation des programmes, soit vous le retirez à chaque fois (mais la procédure se révèle longue et réclame de la minutie). L'autre bout de ce câble est constitué d’une prise on ne peut plus standard (USB, à brancher sur un port libre de votre ordinateur). Quelques logiciels sont disponibles sur le CD accompagnant le kit — mais j'ai l'habitude de télécharger les dernières versions sur les sites
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LE RQ-HUNO DE ROBOBUILDER
Les mouvements du robot sont plus rapides que mon Reflex.
officiels pour être sûr d'être à jour. Cela fait, on se retrouve avec une série d'applications, dont le RoboBuilder Download Tool, qui télécharge dans la mémoire du robot des exemples de programmes de démonstration déjà créés. L'interface permet ensuite d'assigner chaque action à un bouton numéroté de la télécommande. (Un camembert nous signale à tout moment l'état de la mémoire, certains des programmes étant un peu gourmands et ne laissant que peu de place à d'autres chorégraphies. Mais on arrive toujours à se débrouiller !…) C'est ainsi que l'on se retrouve de nouveau à tester des nouveautés sur son petit robot. Certaines danses et certains programmes de karaté apparaissent très impressionnants (une remarquable capacité d’exécution…) — mais ma « patte folle » a encore fait des siennes lors de quelques actions, faisant parfois tomber le RQ-Huno… DES POSSIBILITÉS DE PROGRAMMATION Le plus intéressant, dans un robot de ce type, c’est la faculté qu’on a de le programmer. Et le kit RQ-Huno permet cette prouesse grâce au MotionBuilder (sur votre PC). L'interface du logiciel présente une image du robot avec ses seize servomoteurs. L’état de chacun d’eux est symbolisé par un point rouge dans un cercle représentant l'ensemble des directions possibles. Il vous appartient alors de modifier ces états
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RQ-Huno, un robot humanoïde à petit prix.
dans un ordre précis afin de proposer une nouvelle chorégraphie à votre robot. (Vous pouvez le faire à partir de l'interface ou bien en déplaçant vous-même ses membres : le MotionBuilder
enregistrera le tout pas à pas. Une fois cela terminé, il suffit normalement de télécharger votre création dans la mémoire…) Mais là aussi, j'ai eu quelques problèmes. Mes
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“Son assemblage apparaît tout à fait accessible aux enfants — mais une erreur est vite arrivée… Il faut donc tout vérifier avant de mettre le robot en route.s décrit plus haut.”
Plan américain…
moteurs n'ont pas du tout obéi à ce que j'avais cru développer : j’ai dû commettre une erreur dans la compréhension de l'interface ou bien dans le transfert de mon programme… Le robot s'est mis à faire n'importe quoi puis a protégé ses moteurs en s’éteignant tout simplement — une bonne nouvelle en quelque sorte: cela permet de le préserver en cas de mauvaise programmation! Je n'ai malheureusement pas eu le temps de pousser mes recherches plus loin pour résoudre cette difficulté (peut-être due à une mauvaise version de mon installation ou à une erreur de compréhension). Pour un développement plus poussé, il existe l’ActionBuilder — un peu plus compliqué à maîtriser mais qui n'effraiera pas les roboticiens en herbe qui veulent montrer ce qu'ils savent faire! Il permet d'utiliser les deux capteurs intégrés (infrarouge et sonore). Grâce à eux, vous pouvez créer une certaine interactivité entre le robot et son univers: un claquement de mains et il fait une galipette ; un chat passe devant lui et le RQ-Huno exécute un parfait « Mawashi Geri » dans la queue de l'animal… Enfin, les spécialistes pourront le programmer à partir de langages plus poussés comme le Microsoft Robotics Development Studio. Mais on quitte là le domaine du robot d'initiation pour se lancer dans le développement de robots interactifs (utilisation de la Kinect, etc.). Bref, le RQHuno évolue avec son possesseur qui pourra, en franchissant toutes les étapes de l'utilisation, prendre du galon dans la compréhension des techniques de la robotique.
RQ-Huno est très fort !
UN ROBOT À ADOPTER ! Le RQ-Huno constitue donc un bon exemple de petit robot parfaitement adapté à l'initiation. On n'est pas obligé d'être un génie pour s'en servir — il faut juste prendre un peu de temps pour intégrer une à une les étapes proposées et faire évoluer en douceur ses propres connaissances en robotique. Dans la même veine que le kit Lego Mindstorms EV3, il réserve de longues heures de montage et de conception de multiples applications. Chaque programme terminé fournira des activités très ludiques (mon chat est très souvent attaqué par les robots) ou de simple éducation robotique. Enfin, son prix (celui d'un gros jouet) apparaît plus qu’intéressant en regard de celui des autres humanoïdes du marché (qui ne font pas forcément mieux, même s'ils sont plus grands). DE TRÈS BONNES FINITIONS Quand on a le RQ-Huno bien en main, on s’aperçoit que l'on dispose d’un produit fini qui souffre seulement de quelques lacunes. (Une coque plus complète aurait pu être proposée — même si son look technologie nue n'apparaît pas forcément déplaisant. On a aussi l’impression d’une certaine solidité : on peut donc le confier à un enfant un peu soigneux sans craindre le pire. Et de nuit, les LED bleutées de ses servomoteurs lui donnent un côté T-800 du plus bel effet ! (Le RQ-Huno est équipé d'un processeur ARM Cortex-M3 qui lui permet de bénéficier d’une puissance de calcul plus que correcte et lui procure des mouvements fluides et rapides à tout moment.)
■Towanda
LES POINTS POSITIFS… • Petit prix pour un robot aussi complet. • De très bonnes finitions… • La possibilité de l'acquérir monté ou à monter. • L’évolutivité de la programmation par rapport au niveau de l'utilisateur… LES POINTS NÉGATIFS… • La documentation en anglais… • L’interface de programmation (à revoir). • Le câble de connexion difficile à brancher et à débrancher.
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HUMMINGBIRD ROBOTICS KIT
QUAND BRAINBIRD TECHNOLOGIES ALLIE INVENTIVITÉ ET ROBOTIQUE
Commercialisé par BrainBird Technologies, le Hummingbird Robotics Kit a pour but de donner aux enfants le goût de la programmation et de la robotique. Du hardware au software, tout y est prévu pour réaliser et personnaliser facilement son robot !… Créer son robot avec du carton et un minimum de matériel électronique, c'est le défi qu’a relevé BrainBird Technologies avec ce kit. En effet, ce spin-off de l'université privée Carnegie Mellon commercialise depuis l'année dernière des kits de robotique éducatifs, axés sur la créativité. Petits en apparence, ils sont toutefois très complets. On y retrouve des diodes de couleurs différentes et d’autres tricolores, quatre servomoteurs, deux moteurs ainsi que divers capteurs de température, de son et de distance. Pour compléter le tout, chacun d’entre eux contient une carte électronique, le Hummingbird Development Board, qui permet de brancher les différents composants et capteurs, se connecte à un ordinateur grâce à une sortie USB et dispose d'une alimentation autonome. Ce système est in-
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lonté. La structure dudit robot, quant à elle, n'est pas fournie, mais il se révèle possible d'attacher son système électronique à du carton, des bouteilles en plastique, des peluches, des Lego et bien d’autres matériaux…
Le Hummingbird Development Board permet de brancher tous les composants sans les souder.
génieux et tous les composants peuvent de plus être connectés sans aucune soudure, ce qui permet d’assembler et de désassembler le robot à vo-
DE MULTIPLES ENVIRONNEMENTS DE PROGRAMMATION Au niveau du software, ce kit est compatible avec les systèmes d'exploitation Linux, Mac et Windows et offre différents environnements de programmation. Tout d'abord, Visual Programmer… Conçue pour Hummingbird, cette plate-forme est conseillée aux enfants n'ayant jamais touché à la programmation. En effet, le logiciel utilise un langage graphique, c'est-à-dire une interface simplifiée comportant des images et du texte pour repré-
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“Au niveau du software, ce kit est compatible avec les systèmes d'exploitation Linux, Mac et Windows et offre différents environnements de programmation.”
RE Avec un peu de créativité, les robots peuvent vite devenir très complexes. Autre exemple diffusé sur le site BrainBird Technologies.
senter les différentes parties d'un programme. Les plus expérimentés pourront employer Processing, un programme open source qui permet de créer des images et des animations et utilise le langage Arduino. Et enfin, pour ceux qui maîtrisent déjà la programmation, le Hummingbird Development Board est compatible Java… Depuis quelques mois, il est possible d'aller encore plus loin et de relier son robot à un Raspberry Pi. Ce petit ordinateur, de la taille d'une carte de crédit, devient ainsi une télécommande ou bien une carte électronique supplémentaire. Prochainement, BirdBrain Technologies espère étendre la plate-forme Hummingbird au langage Python afin de pousser beaucoup plus loin la formation à la programmation. LA PHILOSOPHIE DU DO IT YOURSELF Au départ, le Hummingbird Robotics Kit avait été conçu par des scientifiques dans le cadre d’un projet — Arts & Bots — destiné à trouver un moyen d’intéresser les enfants (et plus spécifiquement les filles) à la technologie. « Plusieurs études montrent que lorsque les enfants entrent à l'école primaire, ils présentent un intérêt égal pour les robots. Mais trois ans après, c'est totalement différent et les filles s'en sont désintéressées », explique le professeur Illah Nourbakhsh, directeur du laboratoire d'où sont issus tous les kits. Pour essayer d'y remédier, lui et son équipe ont essayé de créer des kits axés sur la créativité et l'esthétique. « Nous voulons que les élèves inventent la technologie plutôt que d'en être les utilisateurs, ajoute-t-il. Les kits Hummingbird nourrissent la curiosité naturelle d'un élève sur la technologie en lui permettant
Internet. On y retrouve aussi bien des éléphants que des dragons — ou encore des personnages. Certains se sont même mis en tête de reproduire R2-D2, le robot de Star Wars. Mais même s’ils ont été initialement prévus pour les scolaires, rien n'empêche un particulier d'en acheter… Accessibles aux enfants (à partir de dix ans), ils peuvent être commandé sur le site de la start-up BirdBrain Technologies et coûtent environ 150 €. ■Mélanie Yèche
Si l'on est en manque d'inspiration, BrainBird Technologies propose des tutoriels sur Internet. Le chien d'Emily en fait partie…
d'incorporer de la robotique dans quelque chose qui lui semble utile. » Selon Tom Lauwer, ancien doctorant du professeur Nourbakhsh et directeur de BirdBrain Technologies, leur philosophie se rapproche ainsi du mouvement Do It Yourself (Faites-le vous-même), qui prône l’expérience par la pratique et la possibilité de créer et d’expérimenter par soi-même plutôt que d'apprendre de façon traditionnelle… Pour le moment, ces kits connaissent un franc succès dans les écoles états-uniennes et depuis leur commercialisation, de nombreuses vidéos où l'ont peut voir des robots sont apparues sur
DE LA ROBOTIQUE ÉDUCATIVE La société BirdBrain Technologies s'investit beaucoup dans la robotique éducative et ne s’est pas limitée au Hummingbird Robotics Kit… Sur son site Internet, on peut en retrouver deux autres : le Brainlink System, qui permet de transformer un smartphone en télécommande pour robot domestique, et The Finch : cette petite créature possède des capteurs de température et de lumière, un accéléromètre, des moteurs, des buzzers et des diodes. Elle dispose en outre d'une interface de programmation plus complète que celle du Hummingbird Robotics Kit et supporte une douzaine de langages de programmation — dont le Java, le Python et le C++. (Déjà assemblé, The Finch permet de s'initier à la programmation sans passer par la phase de construction.)
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Le m vers surto de l’a angla plus piloté grâce mais mem bots soph de to célèb Appl
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TRAIT POUR TRAIT Certains scientifiques axent tous leurs travaux sur la mobilité des robots et tentent d’apporter des solutions aux difficultés liées aux notions d’équilibre engendrées par la bipédie (cf. l’Asimo de Honda)… Ou cherchent à repousser toujours plus loin les limites de leur vitesse de déplacement (cf. les Cheetah, LS3 et RHex de Boston Dynamics — ou encore le VelociRoACH, développé par Duncan Haldane et son équipe du Berkeley Biomimetic Millisystems Lab). D’autres préfèrent de beaucoup focaliser la totalité de leurs recherches sur l’anthropomorphisme et les diverses réactions qui découlent de cette tendance lourde… DANS LA TÊTE DE PHILIP K. DICK… C’est fin 2004 que germa dans l’esprit de David Hanson l’idée saugrenue du projet PKD, qui allait aboutir à l’élaboration d’une réplique androïde très sophistiquée de la tête du célèbre écrivain Philip K. Dick, décédé en 1982. Pour ainsi repousser les limites de ce qui pouvait être fait avec la technologie qui existait à l’époque et créer une synthèse entre la science, l’art, l’engi-
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neering, les sciences cognitives et l’Intelligence artificielle — mais aussi étudier les interactions homme-machine !… Si l’on avait choisi Philip K. Dick plutôt qu’un autre auteur de SF comme Isaac Asimov (les Trois Lois de la robotique) ou encore Arthur C. Clarke (HAL), c’était parce que dans son œuvre, il ne s’était pas contenté de parler d’androïdes, mais s’était longuement interrogé sur les hu-
mains qui pensaient être des androïdes et, réciproquement, sur les androïdes persuadés d’être de véritables humains — comme sur la confusion à comprendre la différence entre les deux. Phil, comme l’avaient affectueusement baptisé ses concepteurs, fut donc construit en 2005, simultanément à Dallas et à Memphis, grâce aux efforts conjugués de l’expertise en hardware d’Hanson Robotics, de divers chercheurs de l’ISS
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“… l’idée saugrenue du projet PKD, qui allait aboutir à l’élaboration d’une réplique androïde très sophistiquée de la tête du célèbre écrivain Philip K. Dick…”
©e Geminoid DK est à leffigie de Beicho Katsura III, une star du rakugo.
(Institute for Intelligent Systems, un laboratoire du Fedex Institute of Technology) à la pointe en matière de software, de l’ARRI (Automation & Robotics Research Institute d’Arlington, Texas), plus particulièrement spécialisé dans les servomoteurs) et aussi grâce au savoir-faire d’Andrew Olney en matière d’I.A. Ce « clone » robotique ressemblait à s’y méprendre à Dick, aussi bien physiquement que mentalement grâce à sa personnalité artificielle, et portait aussi ses vêtements (aimablement donnés par sa famille). Son crâne, obtenu grâce à l’impression 3D, intégrait toutes sortes de câbles et de servomoteurs et avait été recouvert d’une peau artificielle en silicone élastomère, développée par David Hanson et appelée Frubber (contraction de flesh et de rubber), qui pouvait contenir jusqu’à 70 % d’air, ce qui lui donnait la capacité de reproduire les propriétés élastiques de la peau humaine et rendait ainsi ses expressions faciales extrêmement réalistes. Phil était autonome et réagissait à son environnement sans la moindre intervention humaine. Il possédait des expressions faciales complexes ainsi qu’un large vocabulaire mais également un certain sens de l’humour — et quelque chose qui s’apparentait un tant soit peu à un ego. Des caméras placées dans les yeux lui permettaient de voir les personnes qui entraient et sortaient d’une pièce et d’analyser leur comportement grâce à un dispositif de vision artificielle et à un logiciel de reconnaissance biométrique. Avec son logiciel de reconnaissance faciale, il pouvait repérer celles qu’il connaissait déjà. Il écoutait ce qu’on lui disait et se montrait capable, grâce à des algorithmes complexes, de fournir une réponse adéquate en l’exprimant par le biais d’une voix de synthèse. Il avait également la capacité de converser de façon naturelle avec ses interlocuteurs humains grâce à un logiciel sophistiqué, élaboré à partir des centaines d’interviews
Albert Hubo, moitié Albert, moitié Hubo KHR-3.
Le clone de Philip K. Dick a même réussi à donner quelques interviews.
réalisées par le vrai Dick et des très nombreux livres et nouvelles qu’il avait écrits. Cette immense banque de données permettait à l’androïde d’aborder bon nombre de sujets avec ses interlocuteurs. Lorsqu’il ne trouvait pas la réponse adéquate à une question spécifique, une programmation lui procurait la faculté d’« improviser » en formant des phrases avec les mots faisant partie de son vocabulaire de la façon qui lui semblait la plus cohérente… SECOND LIFE Phil apparut en public pour diverses opérations promotionnelles au cours desquelles il put mon-
trer toute l’étendue de ses capacités — comme lors du Comic-Con de San Diego, où il assura, en juillet 2005, la promotion du film A Scanner Darkly en répondant aux questions posées par le public. Et en décembre de la même année, alors qu’il était invité à Mountain View, en Californie, dans le cadre d’une présentation spéciale destinée aux employés de Google, le sac de sport dans lequel se trouvait sa tête fut malencontreusement oublié par David Hanson lors d’une escale en avion à Las Vegas !… Ce sac continua alors seul sa route jusqu’au comté d’Orange en Californie (où vivait Dick avant sa mort !), où sa trace fut définitivement perdue (après avoir été placé dans un autre vol pour San Francisco, il n’arriva jamais à destination et n’a jamais été retrouvé depuis). Dans un livre intitulé How To Build an Android : The True Story of Philip K. Dick's Robotic Resurrection, David F. Dufty, un écrivain australien, est revenu en détail sur cet étonnant et ambitieux projet, de la construction de l’androïde à la modélisation du visage réalisée à partir de diverses photos, tout en s’interrogeant aussi longuement sur le mystère toujours inexpliqué de la disparition de la tête… Elle a été reconstruite à Amsterdam à la fin de 2010 par Hanson Robotics, une fois encore en collaboration avec d’autres chercheurs… Encore plus élaborée dans le do-
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TRAIT POUR TRAIT
Le robot Baxter avec son créateur Rodney Brooks.
maine de l’I.A., elle a été conçue dans l’optique de pousser encore plus loin les capacités de l’androïde PKD, de faire évoluer sa sagesse et sa créativité suprahumaines et de transcender sa superintelligence — capable de « s’autoréinventer ». En fait, ce que Dick englobait sous la dénomination de VALIS (Vast Active Living Intelligence System) dans son roman éponyme (devenu dans la traduction française SIVA — l'acronyme de Système intelligent vivant et agissant) et que Vernor Vinge a décrit comme une « singularité technologique », émettant l’hypothèse que l’évolution exponentielle de la technologie informatique atteindrait bientôt un point au-delà duquel il ne nous serait plus possible de l’appréhender… D’ailleurs, en se fondant sur la Loi de Moore, qui prévoit le doublement de la puissance de calcul des ordinateurs tous les dixhuit mois, certains scientifiques prédisent que l’Homme aura créé, au plus tard en 2035, une Intelligence artificielle supérieure à sa propre faculté de compréhension. En haut… Sur la même photo, les Geminoid F, HI1 et DK, avec leurs originaux humains. — Le clone de Philip K. Dick conçu par Hanson Robotics fait revivre artificiellement le célèbre écrivain.
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E = MC2 Depuis sa création en 2003, si l’on excepte la conception et la réalisation du projet PKD, Hanson Robotics s’est aussi fait remarquer avec le non moins célèbre Albert HUBO, le
robot clone d’Albert Einstein, élaboré en collaboration avec les équipes du KAIST (Korea Advanced Institute of Science and Technology). Conçu à l’occasion de la célébration du centième anniversaire de l’annonce de la théorie de la relativité, il est composé du corps d’un robot humanoïde bipède HUBO (KHR-3), capable de se déplacer à la vitesse de 1,25 km/h et modifié afin qu’on puisse lui adjoindre une tête ressemblant à celle d’Einstein. Mesurant 1,37 m pour 57 kg, il possède soixante-six degrés de liberté (trente et un pour la tête et trente-cinq pour le corps) ce qui lui permet d’exécuter un grand nombre de choses en imitant les gestes humains (danser, marcher, serrer des mains, parler le langage des signes grâce à ses cinq doigts articulés…). Malgré cela, ce qui demeure le plus remarquable chez lui est sans conteste son visage, recouvert aussi d’une peau artificielle en Frubber, qui abrite vingt-huit servomoteurs pour l’exécution de divers mouvements de la face, ainsi que trois autres pour celle de ceux du cou — et dont il se sert pour reproduire une large variété d’expressions faciales (gaîté, tristesse, colère, surprise, rire…) extrêmement réalistes. (De tels robots, capables de simuler les expressions faciales humaines, sont principalement élaborés pour
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“Leur particularité : ils ressemblent en tout point à des humains spécifiques et bien vivants (à commencer par le professeur).”
How to Build an Android, de David F. Dufty.
spécifiques et bien vivants (à commencer par le professeur). Avant de faire sensation en posant en photo aux côtés de son double robotique, il avait déjà créé, quelques années auparavant, celui de sa propre fille… En plus de l’information transmise par les mots, il s’agit aussi pour lui d’étudier les effets de la communication non verbale, en examinant non seulement la synchronisation du discours et du mouvement des lèvres mais aussi les effets des diverses expressions faciales et des mouvements du corps et de la tête — même les plus infimes (changement de rythme dans la respiration, clignement des yeux, inclinaison de la tête, tapotement des doigts…). L’intérêt d’Ishiguro se porte tout à la fois sur les divers aspects de l’engineering mécanique et sur le développement d’androïdes possédant une « présence humaine ». Son ambition est de mener à bien l’intégration de l’information et des technologies robotiques — tout en proposant constamment de nouveaux concepts scientifiques et technologiques.
Le Geminoid F, clone dune jeune femme asiatique.
fournir une interface encore plus intuitive entre humains et robots.) DERRIÈRE LE MIROIR En tant que directeur de l’Intelligent Robotics Laboratory de l’université d’Osaka, créé dans le but d’encourager et de promouvoir diverses études basées sur des idées uniques et originales, le professeur Hiroshi Ishiguro travaille de-
puis des années en étroite collaboration avec l’ATR (Advanced Telecommunications Research Institute International). Il élabore ainsi des doubles robotiques téléopérés (ou « androïdes basés sur de vraies personnes », comme les chercheurs appellent eux-mêmes leurs produits) toujours plus performants, regroupés sous la dénomination Geminoid. Leur particularité : ils ressemblent en tout point à des humains
LA PERCEPTION DE L’IDENTITÉ HUMAINE Il veut appliquer les méthodes de l’engineering, des sciences cognitives et de la neuroscience à l’étude de divers axes de recherche. Pour arriver à ses fins, il se sert des Geminoid comme platesformes de recherche pour mieux comprendre les humains. En utilisant leurs systèmes de téléopération, tout spécialement mis au point (notamment le Geminoid Cell Phone, qui permet de transmettre la « présence de la personne » de n’importe où et n’importe quand) et basés sur le principe de la capture de mouvements, il peut alors observer comment les personnes (qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes) qui se trouvent
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TRAIT POUR TRAIT de l’homme qu’ont donc été créés au Japon le Geminoid HI-1, (le robot clone du Dr Ishiguro) et le Geminoid-F, (le robot clone d’une jeune femme spécifique). Tout comme le Geminoid-DK (le premier à ne pas être d’origine japonaise), robot clone du professeur Henrik Scharfe, de l’université d’Aalborg (Danemark) — le principal initiateur de ces recherches en Europe. Le Geminoid-DK a d’ailleurs réclamé environ six mois de travail aux équipes de l’ATR et de la société japonaise Kokoro — entre le moulage en silicone de la tête du professeur Scharfe et le résultat final, en état de fonctionner. Les différentes expériences qui seront effectuées sur lui au sein du Geminoid Lab (dans les locaux de l’université d’Aalborg) permettront également de mieux comprendre la manière dont les différences culturelles peuvent avoir un impact sur l’interaction entre les humains et les robots.
Charité bien ordonnée commence par soimême. Le professeur Hiroshi Ishiguro a donc tout dabord fabriqué par son propre clone robotisé Geminoid HI-1.
en compagnie d’un Geminoid et conversent avec lui réagissent à son égard (attirance ou répulsion, effroi ou fascination). Il peut aussi constater de quelle façon cela peut affecter le téléopérateur. Depuis toutes ces années, il vise à définir ce en quoi consiste « l’essence même de l’être humain » (ce que les Japonais englobent sous le terme de sonzai-kan), dans l’espoir de pouvoir un jour l’inculquer aux androïdes afin qu’ils puissent vivre en parfaite harmonie avec nous dans un avenir plus ou moins lointain… C’est afin d’étudier diverses hypothèses concernant la nature, l’intelligence et le comportement
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RÉUNION AU SOMMET Pour fêter en beauté les quatre-vingt-six ans de l’honorable Beicho Katsura III et célébrer son extraordinaire carrière, le professeur Ishiguro a créé un robot humanoïde à l’image de cette immense star du rakugo (forme de spectacle littéraire japonais humoristique qui date du début de l'époque d’Edo). Tout comme les autres Geminoid, l’androïde Beicho est doté d’une Intelligence artificielle qui le rend capable de reproduire de façon particulièrement réaliste toute l’étendue de la gestuelle du « trésor national vivant » (mouvements de bras, inclinaison de la tête…), grâce à ses divers servomoteurs, à ses différentes expressions faciales et aux intonations de sa voix. Une bien étrange réunion a par ailleurs fourni le spectacle de trois Geminoid (Geminoid HI1, Geminoid-F et Geminoid-DK) en train de converser et d’interagir avec les humains à l’image desquels ils ont été conçus — ce qui a permis de constater les progrès réalisés dans ce domaine en l’espace de seulement cinq ans. Cette réunion au sommet représentait, en quelque sor te, les deux facettes de la recherche en robotique humanoïde… L’aspect technique (les robots ne doivent pas seulement avoir la bonne expression mais aussi la reproduire précisément au bon moment : pour paraître réaliste, une expression basée sur un contact visuel doit se produire en une fraction de seconde). Et l’acceptation par le grand public de robots anthropomorphes — ce qui (re)pose le dilemme évoqué dans les années 1970 par Masahiro Mori sous le terme d’Uncanny valley (la vallée dérangeante étant la région de réponse émotionnelle négative supposée des humains vis-à-vis de l'anthropomorphisme de cer tains robots, qui auraient l'air d’être humains, trop humains).
■Josèphe Ghenzer
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POURQUOI
L’INDUSTRIE AUTOMOBILE
S’INTÉRESSE-T-ELLE AUX ROBOTS ? Qu’ils se nomment Partner Robot ou Asimo, les robots les plus avancés du moment sont tout droit issus des laboratoires de recherche des constructeurs automobiles (voitures robots, androïdes sur le tableau de bord, robots pilotes moto, robots d’assistance ou de démonstration…). Pourquoi l’industrie automobile s’intéresse-t-elle autant à ces technologies que l’on imaginerait dévolues davantage aux géants de l’électronique? Planète Robots a mené l’enquête et vous allez découvrir que le robot, contre toute attente, est le meilleur ami de l’auto! Il fait un mètre trente de haut, est tout blanc et à chaque fois qu’il s’exhibe, déclenche un tonnerre d’applaudissements… Il s’agit bien sûr d’Asimo, le petit robot que l’on rêve d’avoir à ses côtés. Humanoïde et bipède, on dirait qu’il sort d’un film de science-fiction et pourtant il est bien réel… Avec sa démarche d’une incroyable fluidité, ses mouvements précis — toujours mesurés — il est même troublant d’humanité ! Pire,
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il grimpe les escaliers et grâce à ses deux dernières évolutions, se montre capable de courir, une chose impensable il y a encore une dizaine d’années… Mais ne cherchez pas de logo Sony, Samsung, Panasonic ou même Apple… C’est écrit en rouge et en grosses lettres : la société japonaise Honda (voitures et de motos) en est la génitrice. Vous le savez certainement si vous suivez l’ac-
tualité des robots : il ne faut pas aller bien loin pour trouver ses principaux concurrents, les Partner Robots. Et c’est l’entreprise Toyota (elle aussi japonaise), le numéro un mondial de l’automobile, qui les développe… Et ce n’est pas tout : Audi travaille sur Aida, un prototype de tête de robot qui sort son cou du tableau de bord (cf. le numéro 3 de Planète Robots) et les voitures robots de Google se révèlent capables
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“Chez Toyota, la philosophie est légèrement différente — mais l’objectif reste le même : le déplacement d’objets ou d’humains…”
Avant de le retirer dans la dernière version du concept car Nissan Pivo 3, un robot devait assister le conducteur dans le Pivo 2.
Le robot humanoïde Partner de Toyota fait partie des robots les plus évolués à ce jour. — Le P2, ancêtre de l'Asimo chez Honda.
de circuler sur des parcours urbains complexes en l’absence de tout conducteur humain. Sans oublier Castrol, qui s’est offert un androïde destiné à piloter des motos pendant des jours entiers afin de tester les huiles moteur dans des conditions extrêmes. Une véritable « robomania » s’est emparée de l’industrie automobile ! Les constructeurs automobiles investissent donc dans les robots. Y aurait-il des similitudes entre les deux marchés ?… AUTO… MOBILE ! En fait, une bonne partie de la réponse tient dans un seul mot, la mobilité. Car depuis des années, les constructeurs automobiles se
voient non comme des fabricants d’engins roulants, mais comme des fournisseurs de mobilité. Ils nous vendent des solutions de déplacement. Et pour eux les robots sont des objets mobiles comme les autres, qui permettent de transporter des gens (Google Cars) ou des objets (Asimo, Partner Robots…). Chez Honda, cette philosophie s’affiche jusque dans le nom du robot, Advanced Step in Innovative MObility ou Asimo… Le concept n’est pas nouveau puisque c’est en 1986 que la société s’est lancée dans la robotique (elle produisit son premier modèle, le P2, dix ans plus tard). Entre le P2 et Asimo se sont succédé maintes innovations et la description que fait Honda de son robot phare donne
une idée claire sur les caractéristiques capables de séduire un constructeur automobile dans un tel engin : « Il est léger et compact, capable d’interagir avec les humains et de travailler avec eux ; il déplace les objets (y compris sur un chariot) et il est doté de technologies pour marcher avec souplesse et courir ; il est facile à diriger et a un look sympa… » (On parle ici presque le même langage que dans la branche automobile et on partage des défis technologiques communs — légèreté, autonomie, compacité, vitesse, interface homme-machine et capacité d’emport…). Chez Toyota, la philosophie est légèrement différente — mais l’objectif reste le même : le déplacement d’objets ou d’humains. Toutefois, le géant d’Aichi se focalise sur l’aide et l’assistance à la personne. Une forme de mobilité très ciblée ; ses robots se déclinent d’ailleurs en deux variantes très distinctes : les démonstrateurs technologiques et les modèles (quasiment) de production. Pour les premiers, il s’agit juste de tester et de populariser la technologie robotique de la firme. On se souvient de l’orchestre humanoïde qui impressionna les visiteurs du pavillon dédié à la marque japonaise à l’Expo universelle d’Aichi en 2005 — et particulièrement du robot violoniste ! De ces démonstrateurs est sortie la gamme Partner, dont le positionnement ne surprendrait pas dans une brochure publicitaire cé-
UN PEU D’ASIMO POUR VOTRE GAZON !
Audi développe Aida afin qu'il soit un jour installé sur le tableau de bord des voitures de la marque.
Le robot humanoïde Asimo présente son petit frère Miimo, un robot tondeuse à gazon Outre les voitures et les motos, Honda produit des tondeuses à gazon (c’est aussi quatre roues et un moteur). Depuis janvier, la firme commercialise donc le Miimo, un robot tondeuse autonome — l’une des premières applications commerciales des développements d’Asimo…
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lébrant les véhicules du groupe nippon. Les premiers robots de cette gamme concernent le support médical — mobilité des personnes malades, des personnes âgées ou des handicapés (même fonction, mais en local, qu’une ambulance). Les deuxièmes se chargent d’offrir une « aide universelle aux personnes qui marchent ou qui voyagent » (la même fonction, vous l’aurez noté, qu’une automobile). Et enfin les troisièmes fournissent une assistance au travail dans les lieux de production (autrement dit ce que font, à une plus large échelle, les utilitaires et les camions). Là encore, on comprend mieux ce qui attire les constructeurs automobiles dans les robots…
Asimo continue d'évoluer année après années.
UNE CAROTTE POUR LES INGÉNIEURS DE POINTE Mais au-delà du concept de mobilité, les constructeurs envisagent aussi d’autres intérêts. Quand on les interroge, les responsables de Honda l’avouent d’ailleurs sans détour : « Si les applications et le potentiel commercial d'Asimo doivent encore être définis, il a déjà été très utile
Les robots Eporo de Nissan servent pour des tests d'automatisation des futurs véhicules de la marque.
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pour Honda. Asimo a ainsi permis à la firme de bénéficier d'une vitrine exclusive pour illustrer ses compétences technologiques : elle a pu recruter et conserver les meilleurs ingénieurs et spécialistes en recherche et en développement. » La miniaturisation des composants électroniques qu’impose la robotique constitue aussi une préoccupation que partage l’industrie l’automobile à l’heure où l’électronique devient omniprésente dans nos véhicules. Enfin, Honda et Toyota nous ont affirmé que nombre de technologies qu’ils développent pour leurs robots seront appliquées pour renforcer la sécurité de la conduite (en particulier la reconnaissance des obstacles, la gestion de l’environnement et l’identification des postures et des visages). Il n’est donc pas surprenant de voir les constructeurs automobiles investir massivement dans le développement des robots, les deux mondes partageant les mêmes valeurs et bientôt de nombreuses technologies… ■Cyril Drevet
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DES ROBOTS PISTENT LES BALEINES POUR LEUR VENIR EN AIDE ! Jusqu’à présent, la détection des baleines reposait surtout sur deux méthodes: d’une part la surveillance acoustique, qui nécessite la pose de bouées fixes ancrées, pourvues également de récepteurs acoustiques (mais peu de sites en sont équipés) et d’autre part l’observation visuelle — fort coûteuse puisqu’elle réclame l’utilisation de navires ou d’avions, d’un nombreux personnel et dépend aussi des aléas de la météo en mer… Pour pallier ces inconvénients, une équipe de chercheurs de la WHOI (Woods Hole Oceanographic Institution) a mis au point des gliders équipés d’un hydrophone et d’un logiciel de reconnaissance vocale. Ces robots océanographiques autonomes, ressemblant à des torpilles dépourvues de système de propulsion, se déplacent sous l’eau en totale autonomie et durant plusieurs semaines grâce aux variations cycliques de leur flottabilité — via un ballast — en suivant une trajectoire en dents de scie.
Mark Baumgartner, responsable scientifique récupère un Glider (ici sans ses ailettes) après l'avoir retrouvé en décembre après une mission de trois semaines. (Photo de Nadine Lysiak, Woods Hole Oceanographic Institution)
Le DMON, un nouveau système de surveillance acoustique numérique, leur permet d’analyser le chant des baleines et d’identifier leur espèce grâce à leur signature vocale en comparant les résultats avec une base de données renfermant actuellement des informations sur le rorqual commun, le rorqual boréal, la baleine de Biscaye et la baleine à bosse — mais d’autres espèces pourront y être ajoutées… Et aussi de transmettre les informations récoltées en moins de deux heures via un système de communication par satellites Iridium, embarqué à bord. Les gliders réalisent ainsi une surveillance à grande échelle quasiment en temps réel. Par le biais des informations qu’ils fourniront, les navires seront informés de la présence des baleines et pourront éviter d’entrer en collision avec elles. Par ailleurs, lors de tests effectués fin 2012 (qui se sont montrés concluants), les gliders mis à l’eau ont également fait des prélèvements de plancton et procédé à des mesures physico-chimiques là où ils ont détecté des cétacés. (Ces informations pourront aider à mieux comprendre les habitudes de vie des baleines.) ■Josèphe Ghenzer
Les gliders sont préparés par Dave Fratantoni, un scientifique du Département docéanographie physique WHOI. (Photo de Nadine Lysiak, Woods Hole Oceanographic Institution) PLANETE ROBOTS N°21
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LE SPHERO UNE DRÔLE DE BOULE !
Représentez-vous une boule de billard, augmentez légèrement son diamètre et vous obtiendrez le Sphero… Attention, pas question de taper dedans avec une queue, même si — finalement! Munissez-vous plutôt d’un smartphone ou d’une tablette Android 2.2+ ou iOS 4+ et vous pourrez alors balancer cette boule où vous voulez. Ce n’est vraiment pas une boule comme les autres… La société Orbotix a voulu sortir des sentiers battus en la créant. En fait, on se retrouve face à un mélange de réalité augmentée et de robotique. À l’intérieur de cette sphère de 7,4 cm de diamètre (pour 170 g), on remarque des gyroscopes, des accéléromètres, des magnétomètres et des LED pouvant afficher un grand panel de couleurs. Bref, une boule à l’aspect anodin mais qui cache bien des secrets! (Nous avions déjà présenté le Sphero dans un précédent numéro de Planète Robots, mais nous avons estimé nécessaire de refaire un point dessus car nous l'avons eu entre les mains pendant quelques semaines.) LES PREMIERS INSTANTS AVEC LE SPHERO La première chose à faire pour qu’il puisse fonctionner, c’est le charger. Pour cela, placez donc la boule sur son socle et branchez ce dernier au sec-
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teur. Le chargement se fera sans contact (par induction). Orbotix mise donc sur l'innovation… Le Sphero est livré avec une documentation de mise en route rapide (quelques minuscules pages — suffisantes pour apprécier l’entrée en matière). Et pour nous aider à trouver de nouvelles idées de jeu, des cartes proposant des activités sont jointes au manuel. On y découvre par exemple que la boule est capable de nager… Nous avons testé cette possibilité sans coller les petites nageoires (comme il était recommandé sur la carte) et nous avons admiré le Sphero en train de se déplacer à contresens dans un jacuzzi (c’était lors d'un salon). Il se débattait pour y parvenir malgré tout: avec les nageoires, il aurait avancé sans aucun problème… D'autres cartes proposent des jeux de course d’obstacles (tremplins de livres ou tasses qui barrent la route). Il vous appartiendra alors de battre le record du parcours… Durant le chargement (trois heures), tâchez de dé-
couvrir toutes les applications déjà disponibles sur Google Play ou sur l’Apple Store!… Le choix est immense… Comme je possède un Samsung Galaxy Note, je n'ai pu tester que les applications proposées sur Android mais je pense que le panel applicatif sous iOS est sensiblement le même. Sous Google Play donc, j'ai trouvé un peu moins d'une vingtaine d'applications (contre moins de dix quand nous avons présenté la bouboule dans le Planète Robots de septembre dernier). Cela prouve qu’Orbotix tient à faire évoluer sa plate-forme en proposant toujours plus de contenu. Car elle n’est pas la seule société à développer des applications pour le Sphero; d'autres éditeurs, comme Banandroid ou Mobile Lab, sont sur les rangs. (Certaines nouvelles applications sont désormais payantes — mais à des prix très accessibles.) La première application à installer se nomme tout bêtement… Sphero. Au moyen d’une interface simple et intuitive, vous apprenez à piloter la boule
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“Sous Google Play donc, j'ai trouvé un peu moins d'une vingtaine d'applications (contre moins de dix quand nous avons présenté la bouboule dans Planète Robots)…”
LES PLUS…
Le Sphero, sorti de sa boîte renforcée où il était en parfaite sécurité.
de regoûter aux joies du fameux télécran (conçu par André Cassagnes dans les années 1950). Prenez-la entre vos mains et tournez-la: vous pourrez dessiner aussi simplement qu’auparavant des œuvres graphiques et angulaires. Pour effacer, il suffit de secouer fortement le Sphero. — Dans le même ordre d'idées que le précédent, Sphero Nyan Cat SpaceParty (Orbotix) est un jeu d’arcade dans lequel on utilise le Sphero comme une manette externe. En tournant la boule dans les mains, on dirige le célèbre Nyan Cat dans un jeu de tir (shoot’em up), avec pour cible des nuées de confiseries… — H-O-R-S-E for Sphero (de Scott Griffin) est une application pour deux joueurs. Elle reprend plus ou moins les règles de la variante H-O-R-S-E du basket-ball. Le premier joueur doit créer un parcours sur le sol avec son Sphero et le second joueur doit refaire le même. S'il y arrive, il devient
• La coque en polycarbonate renforcé — ultrarésistante malgré les multiples chocs contre les murs. • L’insensibilité à l'humidité (il peut même se débrouiller à la surface de l'eau). • Des LED pouvant produire des milliers de teintes. • La recharge par induction. • La possibilité de programmer ses propres applications via un SDK ouvert.
LES MOINS… • De nombreuses applications se ressemblent… • Il manque encore la killer app ! • En dehors du jeu, je ne lui ai pas encore trouvé d'utilité concrète…
Le stand de Sphero au dernier CES de Las Vegas, avec le parcours Sphero Arena.
Le Sphero est compatible avec iOS et Android.
de votre smartphone ou de votre tablette en faisant glisser tout simplement votre doigt sur l'écran ou bien en utilisant le gyroscope intégré à votre appareil. La première chose à faire sera de le relier au Sphero par Bluetooth. Ensuite, il faudra déplacer une petite lumière bleue de façon qu'elle soit face à vous. Attendez-vous à refaire souvent cette manipulation: elle sert à recalibrer la boule et à ne pas perdre le sens de ses déplacements. Puis, pour déplacer votre robot roulant, vous glissez le doigt sur la boule représentée à l'écran pour indiquer la direction qu’il doit adopter. (Quelques gadgets permettent de modifier la vitesse ou la couleur de la boule, et des figures présélectionnées sont disponibles — elles peuvent être utilisées depuis l'interface). Et c'est également à partir de cette application que vous pourrez obliger votre sphère
à se mettre en sommeil… Le Sphero est rapide et peut se déplacer à une vitesse de 90 cm à la seconde (jusqu'à 15 m). Nous l’avons testé dans un grand hall et je pense que les 15 m ont été largement dépassés (il a parcouru presque le double avant qu’on ne perde le contrôle). Enfin, une charge complète permet de l'utiliser pendant près d'une heure… LES NOUVELLES APPLICATIONS Nous n'allons pas revenir sur les applications décrites dans le numéro 17 de Planète Robots. Voici donc un panel des quelques nouvelles possibilités offertes par le Sphero. — Sphero ColorGrab (Orbotix) est un jeu multijoueur qui se sert de la palette de couleurs que la boule émet: chaque joueur peut s’en saisir au moment où la couleur qui lui est attribuée est affichée. Plus on est rapide, plus on obtient de points. — Si vous utilisez les commandes inversées, EtchO-Matic (de Dustin Higginbotham) vous propose
le nouveau maître… — Se déroulant dans une piscine, Sphero H2O est multijoueur et met en scène deux équipes, la rouge et la bleue. La boule passe d'une couleur à l'autre et les joueurs doivent la secouer lorsqu'elle arbore leur couleur et au contraire espérer que l'équipe adverse ne puisse la secouer lorsqu'elle est de l'autre couleur. Après, tout consiste en un jeu d'équipe (avec des passes et un Sphero qui plonge dans l'eau). Mon chat est plutôt habitué aux gadgets robotisés que je rapporte à la maison, ne serait-ce qu’à cause des tests effectués pour Planète Robots. Mais il n'a pas du tout apprécié cette boule colorée qui lui fonçait dessus. Il ne voulait vraiment pas s'en approcher!… Pourtant, son très bon potentiel ludique aurait dû lui plaire. (Le Sphero est disponible à 129,99 € chez Robot-Advance.)
■Towanda
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ROBOME ET ZOMBIEBOT UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE JOUETS Le groupe WowWee a toujours su impressionner le public en inventant des jouets toujours plus perfectionnés — ludiques et utiles à la fois (certains de ses produits pouvant divertir autant les adultes que les enfants). Il poursuit dans cette voie royale avec les deux robots qui sortent cette année, RoboMe et ZombieBot — présentés pour la première fois à la convention Toy Fair de 2013. Signalons tout de même que l’utilité réelle de la deuxième de ces petites machines reste sujette à caution… QUE PUIS-JE POUR VOTRE SERVICE ? RoboMe a beau être un jouet doté d'une manette de contrôle pour ceux qui désirent jouer au robot télécommandé, il s'agit également d'un « porte-Apple » intelligent… En d'autres termes, y insérer votre iPhone ou votre iPod touch permettra de pleinement profiter des fonctionnalités du petit robot. Mais revenons à ses capacités de base ! Pouvant se déplacer par lui-même grâce à ses roulettes, il détecte les obstacles et les évite de son propre chef. Une petite lueur en forme de cœur indique le niveau de sa batterie ainsi que la tonalité de son humeur. Sans doute sera-t-elle représentative d'autres caractéristiques — que nous ne découvrirons probablement qu'à sa sortie. La machine a bien évidemment subi plusieurs
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crash tests : entre les mains parfois peu soigneuses d’un enfant, la survie d’un tel appareil se révèle souvent hypothétique… Ainsi, même les iPhone ou les iPod intégrés demeureront un minimum protégés, solidement placés au niveau du visage du robot. C'est d'ailleurs avec l'un de ces deux appareils Apple en place (et en vous munissant de l'application créée pour l'occasion) que vous pourrez personnaliser le visage de cet assistant mécanique, ainsi que sa voix et son nom. Son faciès revêtira la forme d'un avatar prenant tout l'écran et une fois modifié à votre convenance, il pourra répondre à vos demandes. Grâce à la commande vocale, il jouera une musique que vous aurez téléchargée et répondra aussi à une commande que vous aurez programmée. En effet, en apprenant peu à peu
à découvrir l'application, il sera possible de programmer votre assistant pour qu'il réagisse de la manière désirée à des mots ou à des phrases clés que vous aurez installées. C'est donc un véritable petit secrétaire, qui sait reconnaître la voix de son « maître » et pourra être dirigé par la parole pour ceux qui préfèrent cela à la commande manuelle (en usant de la petite manette ad hoc). Il évitera les obstacles et saura même reconnaître le vide à l’occasion. Il ne tombera donc pas d'une table, mais exécutera tout de même le saut si vous le lui demandez… Les enfants pourront se contacter en usant d'une fonction similaire à Skype, qui fera apparaître le visage du correspondant à la place de celui de votre assistant (pour ceux qui ne parlent pas en employant une caméra ou
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“C'est donc un véritable petit secrétaire, qui sait reconnaître la voix de son « maître » et pourra être dirigé par la parole pour ceux qui préfèrent cela à la commande manuelle…” Le RoboMe se sert de votre iTruc comme intelligence embarquée.
Le pistolet du ZombieBot.
Le tout nouveau Robosapien X piloté par un smartphone.
ZombieBot signe le retour de WowWee dans le robot ludique.
choisissent de ne pas le faire, l'avatar du robot demeurera, bien entendu). Les parents absents, en voyage ou simplement vaquant à leurs affaires, auront la possibilité de se connecter à l’assistant et de discuter ainsi avec leurs rejetons sans que ces derniers aient besoin de toucher au téléphone. Bien sûr l'application, telle qu'elle fut présentée à Toy Fair, n'en était qu'à la moitié de son développement environ — à sa version 0.5 si vous préférez. Sans doute nous reste-t-il à découvrir plusieurs fonctionnalités, visages ou voix… La liberté de développer de nouvelles applications en rapport avec le robot serait également envisageable pour les futurs utilisateurs. De fait, RoboMe ne constitue pas une innovation du point de vue de l'association robot-smar tphone. Mais la méthode permet d’acquérir un robot « intelligent » sans trop puiser dans son portemonnaie puisque le cerveau est compris dans le téléphone tactile. Que ce genre de fusion se développe dans le futur ne serait donc pas étonnant… CYBER… WALKING DEAD Fan de morts vivants et aussi de robots ?… On dit souvent que mélanger deux bonnes choses sans aucun rapport apparent ne donne pas toujours un bon résultat, comme le démontre si
Le RoboMe lors de la Toy Fair 2013.
bien l’association entre les frites et la chantilly. Que le pari ait toutefois réussi ou non pour ZombieBot (ou RoboZombie, au choix) va relever de votre décision… Ce petit robot est exclusivement un jouet, certes, mais un jouet WowWee tout de même — ce qui implique un certain degré de technologie intégrée. C'est ce qui nous a été démontré lors de la convention 2013 pour les jouets de nouvelle génération ! Ce petit robot se tient parfaitement en équilibre sur ses deux jambes, bien qu'il n'avance pas en marchant comme un Robosapien, mais use de roulettes placées sous ses pieds. Il est fourni avec une sorte de « manette pistolet », dont les commandes directionnelles se situent au-dessus et donc à portée de votre main non occupée lorsque vous empoignez l'arme. Cette dernière
tire des sortes de fléchettes, (capacité de trois), qui vous serviront lorsque vous choisirez de mettre votre zombie mécanique en mode Attaque. Cette fonctionnalité provoquera l'« infection » du personnage et le jouet, lui, avancera au hasard en laissant trente secondes à l'utilisateur pour l'abattre. Passé ce délai, la partie sera considérée comme perdue… Et des effets sonores interviendront au passage pour prévenir que le temps imparti est sur le point d’arriver à son terme. C'est d’ailleurs dans ce mode Zombie que se révèle une autre fonctionnalité plutôt ludique de la petite machine : lorsque vous lui tirez dessus, certaines parties touchées tomberont (notamment la boîte crânienne et les bras). Et une fois que le monstre sera suffisamment amoché, ses yeux rouges repasseront au vert. Gagné ! (Le reste du temps, le robot peut être dirigé au moyen des touches fléchées du pistolet-télécommande). Durant la démonstration qui a eu lieu lors de Toy Fair, il a été montré que deux de ces robots pouvaient être contrôlés avec la même manette. S'agit-il d'une fonctionnalité de démonstration — ou les futurs acheteurs pourront-ils créer leur armée de zombies ? Cela reste à voir… ■Zacharia Gunet
LE CÉLÈBRE HUMANOÏDE ROBOSAPIEN DE WOWWEE REVIENT ! Depuis sa dernière version — RS Media (2007) — le Robosapien n'avait plus été mis en avant par WowWee, qui préférait proposer de tout nouveaux robots comme le Tri-bot ou le Joebot. Il semble qu'à l'annonce des deux robots cités sur cette page, nous pouvons ajouter celle du Robosapien X. Il reprend le design du premier modèle, tout en le modernisant. Et doté d’une télécommande remise à jour, il pourra désormais être piloté par votre tablette ou votre smartphone (sous iOS ou Android). Il suffira de brancher un émetteur infrarouge sur la prise jack de votre appareil mobile. (Une application gratuite devra ensuite être téléchargée pour piloter le robot…)
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INTELLIGENCE ANIMALE : OÙ EN EST-ON ? Depuis des siècles, l'intelligence animale a été l'objet de nombreuses recherches — avec des résultats qui offrent une meilleure compréhension du monde des animaux et ouvrent de nouvelles voies dans l'étude de l'intelligence humaine ou, aujourd'hui, dans la robotique. Apprenez donc à observer les animaux qui vous entourent et vous verrez qu'ils ne sont pas si bêtes que ça!… GÉNÉRALITÉS ET CONCEPTS L'intelligence est un concept abstrait, alors que le comportement intelligent est un phénomène observable et mesurable dont des expérimentations peuvent déterminer le degré de compréhension. Ce n'est pas une propriété biologique (comme la taille du cerveau), mais une abstraction fondée sur des jugements de valeur au sujet du comportement d'un être vivant. L'intelligence animale est aujourd'hui dénommée « cognition animale » ou encore « éthologie cognitive » (une discipline qui a pour objectif l'étude des capacités mentales chez les espèces animales). Son intérêt est de mettre en évidence les manifestations de la cognition animale comme l'exploration, la sélection de l'habitat, l'innovation, l'apprentissage, l'utilisation d'outils, les relations sociales, le choix des aliments et la réponse aux perturbations humaines. La cognition varie d'une espèce à l'autre, allant d'un simple apprentissage chez certains invertébrés à des formes beaucoup plus complexes chez les primates. (Pour impressionnants qu’ils soient,
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certains comportements collectifs des insectes, la construction de nids par les oiseaux ou la fabrication d'outils ne constituent pas nécessairement des comportements intelligents — mais sont plutôt le fruit de programmes sensorimoteurs sophistiqués. La caractéristique du comportement intelligent tel qu’il est défini par l'homme doit correspondre à la réaction de l'individu devant un nouveau défi pour sa survie, voire à la façon dont il transmet sa connaissance à ses congénères…) La recherche actuelle sur l'intelligence animale repose donc sur la définition même du concept d'intelligence, en se penchant sur l'appréciation du résultat des expérimentations et des conceptions usuelles de l'intelligence humaine. Pour certains chercheurs, l'intelligence animale ne se mesure pas à la production d'idées (comme chez l'homme, instruit par ses différentes cultures). Il ne serait pas question de réfléchir pour contourner certains obstacles, pas plus que d'esprit créateur… L'intelligence animale serait plutôt la faculté que possède un animal
de s'adapter aux pressions nouvelles de son environnement. LES DIFFÉRENTES VOIES D'ÉTUDES Pour comparer l'intelligence de différentes espèces, il est difficile d'imaginer un test qui ne soit pas faussé d'une façon ou d'une autre. Car le même test, utilisé avec la même espèce, fournit aussi, parfois, des résultats différents selon le type d'appareil employé. Mais on peut classer les animaux selon un taux d'amélioration sur une série de problèmes, en prédisant leur rang d'après un index de développement du cerveau (une estimation du nombre de cellules nerveuses dans le cerveau, qui s'ajoutent à celles qui sont nécessaires pour le contrôle des fonctions corporelles). En outre, on peut concevoir des tests dédiés à l'intelligence animale — semblables à ceux qui sont appliqués à l'intelligence humaine. L'intelligence animale est également étudiée dans différentes voies, comme l'utilisation d'objets ou d'outils, la mémoire, le langage, l'expres-
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sion d'émotions, la conscience de soi… A contrario, l'imitation n'est pas forcément un signe d'intelligence supérieure. Des animaux peuvent se copier les uns les autres, du simple fait de la facilitation sociale, et par exemple manger davantage quand on les nourrit en groupe plutôt que seuls (tels les chiots, les poussins, les marsupiaux, les poissons). Et en ce qui concerne la reconnaissance d'objets, des pigeons ont été entraînés à différencier, dans un ensemble de dia-
positives, celles qui contiennent des arbres de celles qui n'en contiennent pas (chaque pigeon étant récompensé avec de la nourriture quand il donne un coup de bec sur une clé placée sous la diapositive montrant un arbre). Et à la suite d'un grand nombre de séances d'entraînement, la majorité des pigeons ont repéré correctement les deux sous-ensembles d'objets ! Un enfant, lui, peut concevoir les objets comme des entités permanentes. Cette acquisition, indispensable à l'organisation de l'espace et du temps, passe par six stades — entre la naissance et l'âge de deux ans. La permanence d'un objet apparaît au cours du stade 3 pour l'enfant, vers l'âge de six mois. Dans les stades suivants, l'enfant maîtrise les déplacements visibles de l'objet sous plusieurs écrans. Le chimpanzé, quant à lui, franchit toutes les étapes et parvient même au stade 6 plus rapidement que l'enfant ! En effet, très longtemps l'utilisation d'outils a été considérée comme un aspect de l'intelligence. Aujourd'hui, certains scientifiques admettent qu'elle n'est pas un signe d'intelligence en soi, mais qu'elle prépare le terrain à un comportement réellement intelligent en impliquant notamment l'innovation : pour se nourrir, les chimpanzés et les corbeaux ont la capacité d'utiliser des brindilles qu'ils adaptent et insèrent dans le trou d'un arbre pour dénicher des insectes. Des capucins peuvent se servir d'un bâtonnet pour retirer de la nourriture d'un tube. Quand ils se contentent de pousser avec le bâtonnet, la
“L'intelligence est un concept abstrait, alors que le comportement intelligent est un phénomène observable et mesurable dont des expérimentations peuvent déterminer le degré de compréhension.”
À gauche… Le geai buissonnier semble doué d'une réflexion due à son expérience. — Au-dessus… L'imitation n'est pas forcément un signe d'intelligence supérieure. — En bas… Le Psikharpax est un robot inspiré du rat.
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Le robot Baxter avec son créateur Ro
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Le dauphin est souvent considéré comme l'animal le plus intelligent après l'homme. — Le robot serpent amphibie ACM-R5.
nourriture tombe de l'autre côté et ne leur est pas accessible, alors que s'ils essaient de tirer la nourriture vers eux, ils peuvent s’en emparer… Du côté de la mémoire, Tetsuro Matsuzawa (un primatologue japonais) a étudié les capacités du chimpanzé de reproduire une séquence de chiffres après ne l'avoir vue qu'une fraction de seconde. Il les a comparées à celles d’un groupe d'étudiants qui, après six mois d'entraînement, n'ont pas été aussi rapides que lui… D'autres chercheurs ont montré que les pigeons et les babouins pouvaient mémoriser des milliers d'images et garder une trace de ces apprentissages en mémoire, pendant environ un an. Mieux encore : durant cinq jours (à raison de deux heures par jour), l'équipe du professeur Nicky Clayton (de l’université de Cambridge) a enfermé un geai buissonnier dans un compartiment d’une série de trois (tous reliés entre eux), qui un jour contenait de la nourriture et le jour suivant non. Le sixième jour, l'oiseau avait déplacé de la nourriture dans le compartiment qui n'en contenait pas… Le chercheur a ainsi conclu que celui-ci
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4p animal intelligence_Mise en page 1 15/04/13 03:25 Page4 son créateur Rodney Brooks.
“Ici, le terme « langage » est utilisé au sens large, incluant la communication en général — qui se révèle parfois remarquable.”
Le corbeau est capable d'utiliser un outil qu'il aura adapté pour attraper ses proies. — Kanzi, le célèbre bonobo, communiquait avec les humains à l'aide de lexigrammes.
possédait une capacité de se servir de sa conscience du passé, du présent et du futur. Ici, le terme « langage » est utilisé au sens large, incluant la communication en général — qui se révèle parfois remarquable. Mais au sujet des abeilles et de leur fameuse danse (indiquant la direction du pollen), il est plus juste de les considérer comme des superorganismes organisés par l'évolution que comme des organismes qui communiquent réellement. Konrad Lorenz (prix Nobel 1973 de physiologie ou médecine) a en effet démontré que les oiseaux chantent pour des raisons pratiques. Les sons qu'ils produisent ne représentent pas uniquement de la musique pour les autres oiseaux, mais un langage. Ils s'égosillent pour attirer un partenaire, indiquer où ils se trouvent et pour défendre leur territoire. Quant à Sue Savage-Rumbaugh, elle a pu établir que le célèbre singe bonobo Kanzi, par l'apprentissage d'un langage symbolique — le Yerkish —, était capable d'associer des lexigrammes à des objets, des actions ou des personnes, voire de créer des sens nouveaux ne relevant pas d'un apprentissage. Signalons aussi le perroquet Alex, qui a prouvé à sa maîtresse Irene Pepperberg qu'il pouvait non seulement décrire des objets, les identifier et établir leur différence, mais aussi formuler des phrases courtes comme : « Alex donne pomme Irene ! » Enfin Sara, un jeune chimpanzé femelle qui avait appris le langage des signes, expliqua à son gardien qu'il avait la nostalgie d'un compagnon décédé. Selon Étienne Danchin (chercheur et coauteur du livre Éthologie comportementale), cette anecdote démontre que les primates peuvent ressentir de l'angoisse et avoir une certaine conscience du vide ou d'un manque… Le test le plus célèbre pour vérifier l'intelligence
d'un animal est l'épreuve du miroir, qui consiste à le placer devant une glace pour voir s'il se reconnaît et s'il a conscience de lui-même. L'animal est marqué avec de la peinture à un endroit qu'il ne peut observer. S'il attaque son reflet ou le fuit, c'est qu'il ne comprend pas que c'est lui qu'il voit. En revanche, s'il tente de savoir ce qu'il y a derrière le miroir, s'il touche la marque de peinture avec insistance ou s'il inspecte diverses autres parties de son corps, c'est qu'il comprend que c'est lui — et donc qu'il a conscience de lui-même. À ce jour, seuls les grands singes, le dauphin, l'orque, la pie et l'éléphant ont réussi le test du miroir… ET DU CÔTÉ DES ROBOTS ANIMAUX ? Commençons par le plus célèbre d'entre eux : le robot chien AIBO (pour Artificial Intelligence roBOt). De 1999 à 2006, plusieurs modèles différents ont été conçus et distribués par Sony, le fabricant high-tech japonais. L’AIBO est capable de marcher, mais aussi de « voir » son environnement par l'intermédiaire d'une caméra et de reconnaître des commandes vocales en espagnol et en anglais. Ces animaux robotiques sont considérés comme véritablement autonomes car ils se révèlent capables d'apprendre et de progresser par des stimuli externes provenant de leur maître, de leur environnement ou encore d'autres AIBO situés à proximité. Ces derniers peuvent ainsi regagner leur borne de recharge électrique pour se ravitailler tout seuls quand nécessaire ! Dans la catégorie des chiens robots très en vogue, on peut également citer le Genibo de Dasatech, l'i-Cybie de Silverlit Electronics, le Poo-Chi de Tiger Electronics, le Robopet de WowWee… Quant au robot rat Psikharpax, il a été conçu
par une équipe de roboticiens français. Plutôt que de fixer leur dévolu sur l'intelligence de l'homme, ces roboticiens essaient de comprendre et de reproduire les comportements d'une simple créature, le rat. « Le rat est l'animal que les scientifiques connaissent le mieux, et la structure de son cerveau est semblable à celle des humains », explique Steve Nguyen, de l'ISIR (l'Institut des systèmes intelligents et de robotique). Le Psikharpax est doté de deux caméras pour les yeux, de deux oreilles avec microphones et d'un ensemble de roues pour se déplacer. Et ses moustaches, qui sont bien plus qu'un simple attribut esthétique de son museau pointu, font partie de son système sensoriel, tout comme celles d'un vrai rat. Les données fournies par ces organes artificiels arrivent à son « cerveau », une puce dont le logiciel imite la structure de l'encéphale du rat pour analyser ce qui est vu, entendu et ressenti. S’inspirant d’une espèce bien différente, l'ACMR5 est la dernière version de robot serpent amphibie d'HiBot, développée par le laboratoire japonais Hirose Fukushima. Chaque élément du serpent a son processeur, sa batterie et son moteur propres, qui lui permettent de fonctionner de façon indépendante. Mais tous ces éléments peuvent se coordonner — afin de maintenir le tout en harmonie. Il se révèle également possible d'en ajouter ou d'en enlever pour lui donner la longueur idéale en vue de la tâche à accomplir. L'ACM-R5 est complètement autonome et n'a pas besoin d'une connexion ombilicale raccordée à un opérateur. Il peut ainsi se faufiler à son aise sur le sol et dans l'eau ; son avenir est tout tracé dans la recherche, le sauvetage et les applications de surveillance… ■Sébastien Jeudy
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LE CLONAGE ANIMAL:
COPIES CONFORMES Depuis le 5 juillet 1996, date de la naissance de la brebis Dolly (le premier clone de mammifère obtenu à partir d’une cellule adulte), de nouvelles espèces animales sont clonées sans cesse, un peu partout dans le monde. Au fil du temps, les techniques de ce type ne font que progresser et repoussent ainsi toujours plus loin les limites de la science… L’ESPOIR FAIT (RE)VIVRE Récemment, à la suite de la découverte en Yakoutie d’un matériel prometteur composé de tissus durs et mous, de fourrure ainsi que d’os contenant de la moelle (ayant appartenu à un mammouth laineux qui était enfoui dans le pergélisol) par une expédition scientifique internationale, le fantasme de faire revivre des animaux disparus depuis des milliers d’années a refait surface. Ces restes, très bien conservés et qui pour-
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raient contenir des noyaux de cellules entiers, laissent donc espérer la présence d’un matériel génétique de qualité, qui permettra peut-être de compléter le séquençage de l’ADN du mammouth laineux. En effet, à l’heure actuelle, le meilleur résultat obtenu est un séquençage de 80 % du génome, réalisé par deux généticiens du Mammoth Genome Project… C’est dans cette optique qu’un accord de partenariat a été signé entre des chercheurs russes
et sud-coréens par l’intermédiaire de l'université fédérale du nord-est de la République de Sakha (Russie) et la Sooam Biotech Research Foundation, dirigée par le renommé mais controversé biologiste Hwang Woo-suk (à qui l’on doit déjà Snuppy, le premier chien cloné, ainsi que huit coyotes). Ils doivent unir leurs compétences et donc tenter le clonage d’un mammouth. (Le Beijing Genomics Institute (Chine) sera aussi partie prenante de ce projet.)
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“Récemment , à la suite de la découverte en Yakoutie d’un matériel prometteur composé de tissus durs et mous, de fourrure ainsi que d’os contenant de la moelle…”
Pour cela, il faudrait d’abord trouver des cellules somatiques de mammouth possédant tout leur code génétique, avant de transférer leurs noyaux dans les ovules non fécondés et énucléés d’une éléphante qui pourraient, avec beaucoup de chance, produire des embryons dotés de l’ADN du mammouth. Ils seraient ensuite implantés dans l'utérus d'une éléphante d’Afrique (le génome des deux espèces ne différerait que de 0,6 %…), qui servirait alors de mère porteuse et donnerait naissance, après vingt-deux mois de gestation, à un bébé mammouth… Un projet similaire est aussi à l’ordre du jour au Japon, où le professeur Akira Iritani, de l’université de Kyoto, a dans l’idée de se servir de tissus prélevés sur un cadavre de mammouth congelé et conservé dans un laboratoire russe, pour arriver à en recréer un par le biais du même procédé. Il s’est associé pour l’occasion à un spécialiste russe des mammouths, à deux biolo-
En haut, de gauche à droite… Dolly, le premier mammifère cloné de l'histoire. — Un des fantasmes du clonage, faire vivre de nouveau des espèces disparues, tel le mammouth laineux. — C'est à partir de tissus de souris mortes depuis seize ans que l'on a cloné ces nouvelles souris bien vivantes.
gistes américains spécialistes des éléphants et à Minoru Miyashita, de l’université de Kinki. De telles expériences sont soumises à un grand nombre d’inconnues et à de nombreux impondérables. On estime d’ailleurs que le pourcentage de réussite du clonage d’une espèce disparue ne devrait pas dépasser 0,2 % (chez les animaux domestiques, il se situe entre 5 et 10%)… Mais les scientifiques gardent toujours l’espoir d’y parvenir dans quelques années (on
évoque 2015 ou 2018), surtout depuis que Teruhiko Wakayama et son équipe du Centre Riken pour la biologie du développement (Kobe) ont réussi, en 2008, à cloner des souris mortes et congelées à – 20°C depuis un peu plus de seize ans. Cet exploit est d’autant plus remarquable qu’elles avaient été congelées sans subir le moindre traitement cryoprotecteur. En faisant appel à une technique alternative, ils sont arrivés, après plusieurs tentatives, à faire naître
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LE CLONAGE ANIMAL :
À droite… Cette fleur, une Silene stenophylla est née de graines qui se sont conservées pendant trente-deux mille ans.
quatre petites souris (deux ont survécu). Ce premier clonage réussi à partir de tissus morts redonne donc aux scientifiques l’espoir de faire revenir à la vie certaines espèces disparues depuis longtemps, bien que les chances de réussite restent très minces car il faut trouver une mère porteuse dont l’espèce soit compatible, ainsi qu’un matériel génétique à dupliquer qui soit complet et intact. En revanche, il est possible de congeler dès maintenant des animaux d'espèces en voie de disparition, juste après leur mort. Cela empêcherait que les précieuses informations contenues au sein de leurs cellules soient perdues à tout jamais — et préserverait leur capital génétique. D’autre part, une équipe de chercheurs du laboratoire de cryologie de l’Académie des sciences de Russie est parvenue à faire repousser un spécimen de Silene stenophylla, à partir de fruits conservés dans le pergélisol sibérien pendant près de trente-et-un mille huit cents ans. Cette prouesse a été réalisée grâce à un protocole de clonage végétal spécifique et il s’agit là de la plus ancienne es-
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pèce végétale ramenée à la vie par des chercheurs… L’OPÉRATION DE LA DERNIÈRE CHANCE Faire revivre par clonage une espèce animale disparue n’est pas chose impossible puisque cela
COPIES CONFORMES
a déjà été accompli en 2009 en Espagne lorsqu’une équipe de scientifiques a pour la première fois mené à terme la conception in vitro par clonage et la (re)naissance d’une espèce de bouquetin des Pyrénées (Capra pyrenaica ssp. pyrenaica) dont le dernier spécimen avait disparu en 2000. Bien que la bête n’ait survécu qu’une dizaine de minutes, l’expérience fut une réussite sur le plan purement technique et l’examen de l’ADN confirma la parfaite similitude entre ce clone et le Capra pyrenaica ssp. pyrenaica. Toutefois, au lieu de vouloir à tout prix ressusciter des espèces animales disparues depuis des siècles — voire des millénaires —, ne vaudraitil pas mieux tout faire pour préserver celles qui sont déjà en grand danger ?… En effet, à ce jour, on estime qu’il existe environ quinze mille espèces extrêmement vulnérables et plus de quatre mille en voie d’extinction, qui ne survivront pas à la fin du siècle en raison de causes multiples (déforestation excessive, réchauffement climatique, massacre fait par des braconniers, mécanismes naturels de l’évolution…). C’est donc pour tenter de remédier à cette « chronique d’une mort annoncée » que la société Embrapa, en collaboration avec le Zoo de Brasilia, a conçu le projet de cloner huit espèces
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“Faire revivre par clonage une espèce animale disparue n’est pas chose impossible puisque cela a déjà été accompli en 2009 en Espagne…”
protéines ainsi qu’une trace infime d'ADN sur deux squelettes de dinosaures (un tyrannosaure, vieux de soixante-sept millions d’années, et un Brachylophosaurus canadensis, vieux de quatre-vingts millions d’années)… Mais si l’on veut un jour recréer un dinosaure vivant, il sera impératif de disposer de l’intégralité de son ADN ! Une étude récemment réalisée par deux biologistes, Morten Allentoft (de l’université de Copenhague, Danemark) et Michael Bunce (de l’université Murdoch de Perth, Australie), sur divers ossements (cent cinquante-huit, vieux de six cent deux à sept mille huit cent trente-neuf années, qui avaient été conservés dans le sol à une température moyenne de 13°C) appartenant à trois espèces de moas (des oiseaux géants pouvant mesurer jusqu’à 3 m de haut et incapables de voler), a permis de déterminer la vitesse approximative de dégradation de l'ADN et évalue sa demi-vie à cinq cent vingt-et-un ans. Les chercheurs en ont conclu que, dans les meilleures conditions de conservation possibles, l'ADN ne tiendrait pas plus de six millions huit cent mille années. Passé ce délai, il deviendrait complètement « illisible ». Il serait donc totalement impossible d’envisager la renaissance des dinosaures (les derniers ayant disparu il y a environ soixante-cinq millions d’années) mais le clonage des mammouths (éteints il y a environ quatre mille ans) ou des dodos (disparus à la fin du XVIIe siècle) ne poserait pas de problèmes. Malgré tout, cela n’empêche pas certains scientifiques de proposer des solutions alternatives consistant à se servir d’un ordinateur qui utiliserait l'ADN de plusieurs lézards et les protéines trouvées dans les tissus mous du dinosaure, afin d’obtenir la meilleure approximation mathématique du génome d'un dinosaure…
De gauche à droite… Cloner des dinosaures pour les confiner dans un parc d'attractions, comme dans le film Jurassic Park, cest le rêve fou d'un milliardaire australien, Clive Palmer. — Noori, une chèvre pashmina clonée au Cachemire indien.
en voie d’extinction. À cette fin, les chercheurs ont déjà collecté plus de quatre cent vingt échantillons de cellules somatiques et des spermatozoïdes de plusieurs espèces devenues de plus en plus rares (bison, jaguar, coati, fourmilier à collier, tamarin lion à croupe dorée, daguet gris, chien des buissons, loup à crinière) qui devraient servir ultérieurement à tenter un clonage dès que le gouvernement brésilien aura donné son feu vert. Leur idée : tester la technologie dudit clonage sur ces différences espèces afin que les zoos et les parcs animaliers disposent de leurs propres réserves d’animaux (en évitant donc de les extraire de leur milieu naturel). Ils n’ont d’ailleurs aucune intention de repeupler la nature avec ces animaux… ILLUSIONS ET DÉSILLUSIONS En plus de la réplique du RMS Titanic, qu’il est en train de faire construire en Chine et qui devrait prendre la mer en 2016, l’excentrique milliardaire australien Clive Palmer projette de faire revivre par clonage un dinosaure pour ensuite l’installer au sein d’un parc d’attractions (comme c’était le cas dans Jurassic Park). Il aurait donc pris contact avec l’équipe de scientifiques qui a cloné Dolly pour savoir s’il serait possible d’appliquer la même méthode à la recréation d’un dinosaure à partir d’un ADN datant de l'époque jurassique… Depuis près de deux siècles (la première dé-
Apprêtons-nous à vivre avec des dinosaures ! Image tirée de la série Terra Nova.
couverte de fossiles de dents d’un animal inconnu — classé à partir de 1842 sous l’appellation dinosaure — date de 1819), on ne cesse de découvrir, un peu partout dans le monde, des ossements fossiles de diverses espèces de dinosaures en plus ou moins bon état de conservation. Depuis 2005, on a même retrouvé des
L’ODYSSÉE DES ESPÈCES Depuis 1952 (date du premier clonage d’une grenouille, effectué par transfert de noyau de cellules embryonnaires dans des œufs énucléés), on a déjà réussi à cloner avec succès toutes sortes d’espèces animales (grenouille donc, mouton, brebis, vache, taureau, cochon, chat, chien, souris, rat, cheval, zébu, lapin, mule, singe rhésus, macaque, cabillaud, carpe, daim, drosophile, dromadaire, coyote, furet, chevrette du Cachemire…) et leur nombre ne cesse d’aug-
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Le célèbre dodo renaîtra-t-il un jour de ses cendres, tel le Phénix ? — Certains aspirent à retrouver un animal de compagnie mort —par le biais du clonage. — Un yorkshire cloné par les bons soins de PerPETuate, Inc.!
menter… Une nouvelle étape a été franchie avec le clonage de deuxième génération (c’est ainsi, par exemple, que sont nés quatre autres clones à partir de Dolly). En utilisant la même technique ayant servi à cloner la brebis Dolly, le Dr Teruhiko Wakayama et une équipe de généticiens japonais du RIKEN ont réussi à reproduire une souris vingt-six fois, en repartant à chaque fois du dernier spécimen cloné. C’est de loin le clonage le plus important
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d'un mammifère jamais effectué. Au cours de cette expérimentation, commencée il a sept ans, ils ont déjà obtenu un total de cinq cent quatre-vingt-dix-huit clones. Le résultat est parfaitement concluant puisque ces clones ont des caractéristiques biologiques normales, vivent aussi longtemps que des souris normales et disposent aussi des capacités de reproduction habituelles. Aux États-Unis, la FDA a déjà autorisé la mise
Et si nous faisions revenir toutes les races danimaux disparues? —Un crâne de Néandertalien (Max-Planck-Institut). — Le laboratoire du Mammoth Genome Project.
sur le marché de produits alimentaires issus d’animaux clonés, estimant que « boire du lait ou manger de la viande d'animaux clonés est sans risque ». Le responsable de la sécurité alimentaire à la FDA, estime qu’ils « sont aussi sûrs que les aliments que nous mangeons tous les jours », tout en précisant que la décision ne s'appuyait que sur des considérations scientifiques et non morales ou éthiques. Pour l’instant, cette autorisation ne concerne que les bovins, les porcs et
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“Depuis 1952 (date du premier clonage d’une grenouille, effectué par transfert de noyau de cellules embryonnaires dans des œufs énucléés), on a déjà réussi à cloner avec succès toutes sortes d’espèces animales…”
Dans le film The Island, des clones humains sont élevés pour fournir des «pièces détachées» à des
les chèvres — mais pas les moutons, la FDA es- personnes en vue qui ont donné un peu de leur ADN… timant que les données sont insuffisantes. Les cence de Start pour le clonage des chiens. Sideux principales sociétés états-uniennes œugnalons que BioArts International s’est associée vrant sur ce créneau, ViaGen et Trans Ova Geà la Sooam Biotech Research Foundation, à la netics, ont déjà à leur actif la production d’un suite du clonage réussi de Missy (le toutou de demi-millier d'animaux clonés (qui sont pour la la famille Hawthorne) par cette dernière en majeure partie des bovins). 2007, qui avait ainsi honoré la première comAu Japon, la commercialisation des clones issus mande commerciale de ce type. d’une scission d’embryons est autorisée depuis Le clonage des animaux domestiques ne sert vingt ans. Près de 50 % des clones bovins créés pas seulement à faire « renaître à l’identique(du par cette technique y ont été consommés… Un moins du point de vue purement génétique) le étiquetage particulier permet d’identifier et de « fidèle compagnon qu’on a tant aimé ». On commercialiser les animaux produits de cette l’utilise parfois pour rendre hommage à des animanière. (Ce type de clonage y est considéré maux qui, à cause de leurs exploits, sont consicomme un moyen efficace de produire des anidérés comme de véritables héros dans leur maux dont la viande est de qualité supérieure.) pays. Ç’a été notamment le cas de Trakr (un berger allemand secouriste qui avait sauvé des vies LE RETOUR DES MORTS VIVANTS lors des attentats du 11-Septembre) : grâce à À l’aube du XXIe siècle, plusieurs sociétés spéBioArts International, il a « donné naissance » cialisées dans ce domaine se livrent à une vériaprès sa mort à cinq clones (Trust, Valor, Prodigy, table « guerre du clonage » — motivées qu’elles Solace et Deja Vu). Ou encore celui de Zhu Jiangsont par l’appât du gain et la captation d’un marqiang (un cochon domestique castré de 150 kg ché qui leur semble prometteur. En effet, deux qui, après le tremblement de terre de 2008, était sociétés états-uniennes, BioArts International et arrivé à survivre pendant trente-six jours alors Start Licensing, ont manifesté leur opposition caqu’il était enseveli sous les décombres de sa tégorique à l’activité (sans licence) de la société porcherie…). Il a été cloné avec succès par une sud-coréenne RNL Bio, après que cette deréquipe de scientifiques chinois, fournissant ainsi nière a récemment annoncé son projet de closix porcelets identiques (y compris une tache ner des chiens de compagnie mais aussi d’autres de naissance placée entre les yeux). Et en Corée races de canidés dans le but de détecter le candu Sud, une société a reproduit Chase, un labracer. La technologie que RNL Bio veut utiliser est dor spécialisé dans la détection des stupéfiants cependant brevetée dans la majeure partie des à l’aéroport de Séoul : six des clones obtenus pays développés (dont la Corée du Sud). Ces ont ensuite été dressés pour développer cette brevets sont contrôlés par Start Licensing et même aptitude… BioArts est la seule société à bénéficier de la li-
L’EXPÉRIENCE INTERDITE Même si aujourd’hui on est encore loin de pouvoir cloner un humain, ce n’est logiquement plus qu’une question de temps avant que cela ne devienne, un jour, parfaitement réalisable (la première tentative date de 1979). En effet, les technologies permettant de lire ou de synthétiser l'ADN sont aujourd'hui un million de fois plus rapides qu'il y a seulement sept ou huit ans. D’autres initiatives pourraient aussi accélérer les progrès dans le domaine du clonage comme celle de Transcriptic, une start-up californienne spécialisée dans les biotechnologies, qui a déjà levé 1,2 M$ de fonds d’amorçage dans le but de faciliter le « sous-clonage » (procédé par lequel un gène est déplacé afin de l’étudier), via l’utilisation de plasmides personnalisés. Son logiciel, basé sur le cloud computing, peut les assembler plus vite et de façon bien moins onéreuse que les solutions qui existent actuellement sur le marché. Transcriptic prévoit de commercialiser son logiciel auprès des petits laboratoires (y compris ceux des universités) qui sont en retard par rapport à ceux qui sont exploités par les grands groupes pharmaceutiques. Et si bon nombre de pays dans le monde ont déjà voté des lois de bioéthique interdisant formellement le clonage humain reproductif, certains restent rétifs — et on ne sera non plus jamais totalement à l’abri d’un docteur Frankenstein peu enclin à respecter une quelconque législation… Un éminent généticien américain a aussi fait récemment la une de divers journaux et créé in-
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LE CLONAGE ANIMAL :
volontairement le buzz sur Internet après avoir émis l’idée de créer un ADN de l’homme de Néandertal — puis de l’utiliser pour une expérience de clonage qui irait jusqu’à la naissance d’un bébé néandertalien (avant que le tout ne fût formellement démenti par l’intéressé, arguant d’une mauvaise traduction entre l’allemand et l’anglais des propos qu’il aurait tenus lors d’une interview.…). Rappelons que l’ADN de l’homme de Néandertal a déjà été retrouvé sur des ossements fossilisés, âgés de trente-huit mille ans. (Il a même pu être analysé et séquencé en quasi-totalité.) Des dérives se sont déjà produites… C’est ainsi qu’Akira Iritani, un généticien renommé et le pionnier des fécondations in vitro dans les années 1970, a fait parler de lui en 2004 en insérant des gènes d’épinards dans des cellules de porc, une expérience qui est restée dans les mémoires comme la première hybridation entre un animal et une plante… D’autre part, une équipe de chercheurs de l'université de Séoul a créé en 2005 une portée de cinq chiots clonés et génétiquement modifiés, capables de produire une protéine qui leur donnait la capacité de dégager une lumière rouge lorsqu'ils étaient placés sous une source d'ultraviolets. Enfin, à la Gyeongsang National University (toujours en Corée du Sud), une autre équipe de scientifiques a élaboré une technique pour cloner des chats et a réussi à introduire dans leur code génétique une protéine rouge fluorescente. Devant de telles expérimentations, dont on a bien du mal à comprendre les prétendues justifications médicales, on
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peut se demander quand les pratiques chères au docteur Moreau de H. G. Wells vont passer du stade de la pure fiction à l’instauration d’une sinistre réalité… L’ENFER EST PAVÉ DE BONNES INTENTIONS Le clonage est depuis près d’un siècle un des thèmes de prédilection de la SF. Au cinéma, son utilisation regroupe diverses motivations : créer de nouvelles guerrières plus performantes pour lutter contre le mal incarné (le huitième clone d’Ellen Ripley, auquel on a intégré de l’ADN de xénomorphe dans Alien, la résurrection ou les clones d’Alice qu’Umbrella a créés en laboratoire pour la remplacer dans Resident Evil : Extinction) — voire une armée entière (les Stormtroopers de l’armée de la République galactique, clonés à partir de l'ADN de Jango Fett dans Star Wars, Episode II : Attack of the Clones). Ou encore offrir à des personnes fortunées leur double (comme dans À l’aube du sixième jour ou dans Mes doubles, ma femme et moi), fabriquer des « réserves vivantes » d’organes permettant de fournir à une personne une espérance de vie bien plus longue (The Island, Never Let Me Go)… Et même faire revivre pour de mauvaises raisons une personne décédée (cf. Ces garçons qui venaient du Brésil, film dans lequel le docteur Mengele crée des clones de Hitler afin de perpétuer l’idéologie nazie, ou Godsend, expérience interdite — où un couple éploré commande un clone de son fils décédé). Et aussi servir de petit personnel corvéable à merci et de… nourriture (Cloud Atlas)...
COPIES CONFORMES
Car si, au départ, la plupart des scientifiques qui travaillent sur le clonage le font avec les intentions les meilleures (comme ceux qui, dans Jurassic Park, sont engagés par le milliardaire John Hammond pour recréer différentes espèces de dinosaures afin d’en faire une attraction de choix), tout cela finit par tourner à la catastrophe, comme toujours quand on se met à contrarier Dame Nature… ■Josèphe Ghenzer
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LES VÉHICULES TOUT-TERRAIN À PROPULSION PAR VIS SANS FIN L’intérêt de tout véhicule — qu’il soit robotisé ou non — réside dans ses capacités de déplacement, quel que soit le terrain… Les roues et les chenilles sont désormais dépassées, vive la vis sans fin ! Les véhicules présentés dans cet article tracent leur chemin d’une manière bien particulière car ils sont équipés de vis sans fin qui, en fonction du sens de la rotation, leur permettent de se déplacer d'avant en arrière, de tourner et de se déplacer latéralement (d'autres modèles plus complexes comportent plusieurs systèmes de vis, voire des axes et des pneumatiques). Ce concept n'est pas nouveau et remonte à l'Antiquité : la vis sans fin, appelée aussi vis d'Archimède (à l’origine un système de pompage de liquide) est devenue rotor dans les applications industrielles modernes. Léonard de Vinci lui fit aussi
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la part belle dans plusieurs illustrations… Cette étonnante technologie a permis de concevoir des véhicules amphibies capables de se mouvoir sur la neige et le sable, dans l’eau et la boue là où d'autres véhicules, même très bien adaptés, auraient eu les plus grandes difficultés à se déplacer. PETIT HISTORIQUE En 1920, Fordson (une filiale spécialisée dans les tracteurs de la société Henry Ford and Son) conver tit un de ses engins en véhicule tout-terrain : elle lui ajouta deux vis sans fin de
chaque côté en guise de roues. L’Armstead Snow Motor, surnommé The Snow Devil (Diable des Neiges), pouvait tracter jusqu’à vingt tonnes de charge sur des terrains difficiles d'accès et totalement enneigés. Puis en 1927, des projets russes comme la moto bobsleigh virent le jour et par la suite de nombreux véhicules spécialement conçus pour évoluer sur des sols boueux et enneigés furent conçus. Enfin, durant la Seconde Guerre mondiale, on tenta de créer de nouvelles machines tout-terrain, inspirées par la Raedel Schraubenantrieb Schneemaschine, inventée par un soldat alle-
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“Plus récemment, l’expédition britannique ICE Challenger (2002) a réussi à traverser le détroit de Behring, d’Alaska en Russie, grâce au Snowbird 6.”
Design d'un véhicule utilisant une propulsion par vis sans fin. Image : Evgeny Onutchin.
Le Lynx 4X4+2, : projet de véhicule hybride entre (quatre-quatre + propulsion par vis sans fin) de Dzmitry Samal.
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Le Marsh Screw Amphibian développé par Chrysler. Image Chrysler.
coup de carburant et se révèlent difficiles à conduire sur les terrains « plats » asphaltés. Ils ont de plus tendance à profondément marquer le sol : l'ajout de roues, de chenilles ou de pneumatiques escamotables les rend plus maniables, d’autant que leur système de propulsion commence à intéresser la robotique…
Les restes d'un Armstead Snow Motor, lancêtre de tous les véhicules utilisant une vis d'Archimède.
mand du front de l’Est en 1944 et testée dans le Tyrol. Par la suite, de nombreux autres projets furent mis en chantier, comme le DAF Amfirol en 1966 (Pays-Bas), le Marsh Screw Amphibian de Chrysler (États-Unis, testé durant la guerre du Vietnam) — la firme travaillait également à élaborer des modèles combinant roues traditionnelles et vis sans fin —, sans oublier l’AST-002 de Mitsui (1985, Japon). Plus récemment, l’expédition britannique ICE Challenger (2002) a réussi à traverser le détroit de Behring, d’Alaska en Russie, grâce au Snowbird 6, un véhicule monté sur chenilles escamotables qui s’est frayé un chemin à tra-
vers la glace et la neige grâce à deux vis sans fin géantes — un véritable passe-partout ! Et en 2007 le SRL (Survival Research Laboratories) a créé une machine selon le même principe — à une différence de taille près : chaque lame des vis sans fin est composée de petites roues qui régulent les problèmes de friction sur les terrains solides. Signalons aussi au passage le TESH-Drive d’Alexey Burdin (un inventeur russe), dont les lames sont équipées de boudins pneumatiques gonflables interstitiels, ce qui le rend plus efficace sur les routes goudronnées traditionnelles… En effet ces véhicules, s'ils se comportent comme des as dans la boue, la neige et l'eau, consomment beau-
LES PROJETS D’ORDRE ROBOTIQUE On peut notamment citer le Spiral Track Autonomous Robot (STAR), équipé de caméras et de microphones, un tout-terrain militaire états-unien qui a évolué pour devenir le STAR 2 (un modèle allégé). Différents projets universitaires sont également en cours de développement comme à l'Ariel University Center (Israël), où un étrange robot grimpe des escaliers (animé bien entendu par deux vis sans fin, elles-mêmes composées d'une multitude de petites roues afin de limiter la friction). Enfin, le Worcester Polytechnic Institute du Massachusetts a créé quant à lui un robot spécialement adapté aux surfaces glacées — capable d’examiner la neige et la glace qui l’environnent et de relever leur épaisseur. Et si vous voulez vous faire une idée plus précise de ce genre d'engins, choisissez le Terrain Twister (de Tyco/Mattel) un jouet tout-terrain radiocommandé datant de 2004 — équipé de deux vis sans fin qui peuvent s'éloigner ou se rejoindre en « twistant » pour mieux se déplacer en fonction de la surface : eau, neige, sable… Rien ne lui résiste !… ■Cédric Vasseur
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NEWS GADGETS & TENDANCES À VENIR chouc et acier inoxydable de qualité alimentaire. La gaine protectrice et l'embout conducteur sont en silicone BPA (sans latex) et l'arbre de réglage est constitué d’aluminium. Prix : 30 $
L’AUTOMEES NETTOIE LES ÉCRANS TACTILES Ce nouveau gadget a pour mission de se balader sur l’écran des appareils tactiles, des tablettes et des smartphones pour effacer les traces de doigts qui les maculent à chaque fois qu’on s’en sert. Ce minirobot autonome, pesant moins de 100 g, se déplace de façon aléatoire selon des trajectoires préétablies. (Fonctionnant avec deux piles AAA, il effectue son travail en moins de cinq minutes.) L’AutoMeeS sera bientôt disponible au Japon au prix de 1 575 ¥ (environ une douzaine d'euros). Prix : 12 environ
POWER UP VOUS MET AUX COMMANDES D’UN AVION EN PAPIER! Créer son propre avion en papier, tout le monde l'a fait… Tenter de le faire voler le plus longtemps possible, voire de prédéfinir sa direction — cela se révèle nettement plus compliqué… TailorToys a eu la bonne idée de créer un petit moteur à placer sur votre création de papier (format A4). De plus, ce moteur est relié en Bluebooth avec votre « iTruc » qui se transformera du coup en télécommande. Un vol de dix minutes permet un amusement relativement durable entre deux recharges… Prix : 15 $ GRIFFIN MOUTHSTICK STYLUS, UN STYLET POUR TABLETTE À DESTINATION DES PERSONNES HANDICAPÉES Prévu pour des personnes présentant un handicap physique qui les empêche d'utiliser de manière conviviale une tablette tactile, le Griffin MouthStick Stylus peut être tenu dans la bouche, confortablement et sans fatigue, pendant des heures. L'embout buccal est en caout-
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POWERPACK, UN CHARGEUR DE BATTERIE DESIGN Il vous est sûrement déjà arrivé de ne plus avoir de batterie sur votre mobile à un moment fatidique… Le set PowerPack est une batterie rechargeable universelle, idéale pour tous les appareils numériques acceptant d’être alimentés via USB (Apple, Android™, Windows®, et BlackBerry®). Intégré dans un boîtier en aluminium brossé haut de gamme et résistant aux chocs, il offre aux consommateurs une solution de charge à la fois compacte, portable et au design élégant ; un régal pour les amateurs de produits hightech et tendance ! De plus, tous les modèles possèdent un bouton d’alimentation marche/arrêt et un écran d’affichage digital unique sur le marché, qui permet de connaître à tout moment la quantité d’énergie qui reste disponible. Prix : à partir de 30 $
URBAN BLUETOOTH RECEIVER : POUR RECYCLER VOS ANCIENNES STATIONS D'ACCUEIL Avis aux hi-tech addicts qui ont déjà succombé aux nouvelles versions de l’iPhone, de l’iPod ou de l’iPad et à leur nouvelle connectique ou bien ont totalement abandonné la pomme croquée pour changer de smartphone (et qui constatent que leur docking station est obsolète) : votre station d’accueil est munie du « bon vieux » connecteur de trente broches, qui jusque-là accueillait volontiers l’iPhone, l’iPod et l’iPad… (Et ne parlons même pas de l’impossible compatibilité avec d’autres smartphones…) Mais les nouveautés Apple sont désormais dotées de la connectique Lightning !
Plug and Play, il suffit de brancher l’Urban Bluetooth Receiver sur le connecteur de la station puis de connecter l’émetteur Bluetooth de l’iPhone 5, de l’iPod cinquième génération, de l’iPad 4 ou encore d’un smartphone Nokia ou HTC ou Samsung… pour profiter de tous les tubes que contiennent ces appareils ! Prix : 30
STAR WARS PUMP & PLAY R2-D2 En attendant de retrouver bientôt au cinéma les épisodes II et III en 3D, les fans de Star Wars s’amuseront avec ce robot R2-D2, gonflable et télécommandé, de 65 cm de haut… Une fois plein (grâce à la pompe à pied fournie) et son unité de déplacement installée, on le dirige avec une télécommande jusqu'à une distance de huit mètres. Il peut se déplacer dans toutes les directions et même effectuer des rotations à 360°. De plus, tel un Culbuto, s'il est renversé ou s’il chute, il se relève tout seul et continue son petit bonhomme de chemin… Prix : 40 £
LE MOCORO RAMASSE LA POUSSIÈRE À VOTRE PLACE Il fait le tour des pièces de votre logement, de façon autonome et aléatoire, tout en ré-
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Screetch Game Boy Advance… Quatre slots pour les cartouches et deux ports pour les manettes sont disposés sur la console pour y insérer les jeux et vos vieilles manettes. De plus, une autre manette sans fil, compatible avec l'ensemble des formats, est incluse. Espérons une sortie prochaine en Europe… Prix : non communiqué
coltant dans ses microfibres en polyester toute la poussière rencontrée sur son passage. Une fois sa tâche accomplie, il suffit alors de le nettoyer en le rinçant sous l’eau ou en le frottant avec la brosse fournie à l’achat. Le Mocoro existe en trois coloris (rose, orange et vert) et dispose de trois heures d’autonomie grâce à trois piles AA. Prix : 67 $
IRISCAN : SCANNEZ VOS DOCUMENTS AVEC VOTRE SOURIS Rappelez-vous le début des années 1990 et les scanners à main Handy Scan pour Amiga ! Vous faisiez rouler votre scanner (qui ressemblait à une souris) sur votre document et il apparaissait tout doucement sur votre écran… C'était magique ! IRIScan Mouse reprend ce principe, à l'intérieur d'une véritable souris. À vous — les scans sauvages à n'importe quel endroit du monde… Cliquez et promenez la souris sur le texte ou les images que vous souhaitez numériser et vous verrez apparaître instantanément sur votre écran les éléments sélectionnés. Grâce à la technologie OCR, tout le texte de l'image numérisée est reconnu. Et il suffit de le faire glisser et de le déposer dans une application externe en un seul clic. Prix : 80
LE SMART FUN, UN SMARTPHONE INDESTRUCTIBLE M.T.T., spécialiste des mobiles durcis et étanches, propose le Smart Fun — un smartphone robuste qui résiste aux accidents du quotidien. Il faut l’avouer, un accident est vite arrivé… Qui n'a déjà fait tomber son mobile dans l'eau ou brisé son écran ? Cet appareil est robuste et peut glisser des mains des moins habiles sans inconvénient. (Certifié IP68, il garantit un niveau d’étanchéité qui lui permet de rester plus d’une heure sous l’eau sans subir de dégâts. De plus, avec son écran tactile, son appareil photo cinq mégapixels et ses connexions WiFi et 3G, le Smart Fun rivalise avec la plupart des smartphones du marché.) Prix : 300
INNOCUBE, UN PICOPROJECTEUR DANS UN BOÎTIER DES EIGHTIES Arborant un faux air de Rubik's Cube, Innocube est un vidéoprojecteur de très petite taille. Et même s'il tient dans la main, il peut projeter une image de 152 cm de diagonale ! Avec ses 4,5 cm de côté et son poids de 129 g, il projette une image en 4:3 avec une luminosité de trente-cinq ANSI lumens et une résolution VGA de 640 x 480. Certes, ce n'est pas de l'Ultra HD, mais cela se révèle largement suffisant pour procurer une ambiance cinéma à domicile. Et son ampoule LED a quand même une durée de vie de dix mille heures… Prix : 330
ALTEREGO, SCANNEZ ET IMPRIMEZ — LE TOUT EN 3D… Digiteyezer présente la première solution de « kiosque 3D » — AlterEgo — totalement automatique — de la prise des photos jusqu'à l'impression 3D d'objets et aussi celle de figurines personnalisées. C’est le résultat de l'association d'EasyTwin, un kiosque photo 3D totalement automatisé, et d'un processus (lui aussi entièrement automatique) qui permet l'impression en 3D sans aucune manipulation. EasyTwin capture instantanément le visage d'une personne grâce à ses neuf caméras, crée la reproduction photoréaliste 3D en moins d'une minute puis l'affiche sur un écran ou sur une tablette tactile. Il est ensuite possible d'envoyer le résultat sur des imprimantes 3D en ligne ou situées à proximité. Prix : non communiqué
RETRON 4, LA CONSOLE 8/16 BITS HERMAPHRODITE Fans de jeux vidéo des années 1980-1990, vous ne pouviez pas vous offrir toutes les consoles de l'époque… Imaginez donc aujourd'hui, une console de salon qui regroupe quatre des consoles mythiques de l'âge d'or du jeu vidéo! La RetroN 4 permet de faire fonctionner les jeux NES (Nintendo 8 bits), Super Nintendo, Sega Genesis (version américaine de la Megadrive) et la PLANETE ROBOTS N°21
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NEWS Innovations & Concepts du futur nés un peu partout dans votre véhicule, des chercheurs de l'université d'Oxford travaillent à un système simple — pour le rendre autonome. Les développeurs de cette application espèrent créer un package utilisable sur la plupart des véhicules modernes pour moins de 100 €, dans quelques années. Espérons que leur projet low cost saura nous conduire à bon port en toute sécurité !… Designer : Oxford University
THE BAT, UNE SOURIS EN LÉVITATION Actuellement en test auprès de personnes souffrant du syndrome du canal carpien, The Bat (la chauve-souris) flotte au-dessus d’un tapis. Pour créer ce phénomène, la base du chiroptère artificiel est dotée d'un anneau magnétique qui lui permet d’évoluer à 4 cm au-dessus dudit tapis lorsqu'il n'est pas utilisé et à 1 cm lorsque vous posez votre main dessus. (Le poids de la main et celui de l’avant-bras ne doivent pas exercer une pression de plus d’un kilo.) Designer : Kibardindesig
WADI, UN DISPOSITIF DE PURIFICATION DE L’EAU À FAIBLE COÛT Le WADI est un purificateur d'eau destiné aux populations n'ayant pas accès à l'eau potable. Ce dispositif se place au sommet d’une bouteille à purifier. Ce sont les rayons ultraviolets naturels qui viennent frapper l'eau pour la rendre potable au bout d'un certain temps. Le WADI vérifie à tout moment la qualité du liquide et prévient l'utilisateur quand il devient propre à la consommation (pendant les prochaines quarante-huit heures).
bitacle est situé à quelques centimètres du robinet), qui le traite afin d'en tirer tout le goût que vous en espérez. Ce concept a été couronné du prix IF Design 2013. Designer : Scanomat
BALLCAM, UN BALLON QUI FILME EN PLEIN VOL Imaginez donc : vous enfoncez une microcaméra embarquée dans un ballon de rugby et vous balancez à toute vitesse ce dernier à une autre personne placée à quelques mètres de vous… Le visionnage de la vidéo vous donnera des nausées — dues à la rotation du ballon lors de son envolée ! Les designers du projet BallCam ont mis au point un algorithme qui récupère seulement quelques images de toute la trajectoire du vol, de façon à obtenir une vidéo stabilisée. Pour arriver à cela, le traitement de ladite vidéo ne prend en compte que les images qui affichent le sol dans la direction de l'arrivée. Le résultat est pour le moment plutôt haché mais malgré tout regardable… Designer : Kris M. Kitani
Designers : Martin Wesian
ROBOTCAR REND VOTRE VOITURE COMPLÈTEMENT AUTONOME À l'aide d'une tablette iPad et de quelques capteurs bon marché dissémi-
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TOPBREWER, LA CAFETIÈRE DU FUTUR TopBrewer est un concept original de cafetière. S'intégrant dans votre plan de travail, il se présente comme un robinet en métal sortant de votre table. Vous posez votre tasse en dessous et vous sélectionnez un type de café préféré à partir d’une application de votre smartphone. Le café en grains est ensuite récupéré par le système (son ha-
FLEXER, UN APPAREIL PHOTO NUMÉRIQUE RECHARGEABLE PAR FROTTEMENT Perdu au milieu de nulle part, vous n'avez plus la possibilité de recharger la batterie de votre appareil photo… Min SoonKim a eu la bonne idée d'ajouter à son concept d'appareil photo une petite roue qui, par frottement contre le sol, peut recharger la batterie au minimum avant de prendre une photo souvenir. De plus, le Flexer utilise une lentille souple en silicium liquide, qui permet de régler facilement l'angle de l'image capturée — du gros plan au grand angle. (Le concept a d'abord été pensé pour faire bénéficier les pays en voie de développement des joies de la photographie.) Designers : Min SoonKim
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BULLETIN DE COMMANDE À DÉCOUPER OU PHOTOCOPIER ET À RETOURNER À : PLANÈTE ROBOTS - ÉDITIONS D'ACAMAR, 161, BD HENRI-SELLIER, 92150 SURESNES ❏ BE1A BE1A;E:! 5BE$E3 ?;6;BE6B=E 6>9>?D=E6 - - - ❏ BE68=>;BE5DBE2A:95;B &A6;B==BE:?5;;>B;E83B:9;?D> 5BE>718;A9> BE6AD=E:BE:A=%
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NEWS INNOVATIONS DU FUTUR FITBIT : LE BIEN-ÊTRE ASSOCIÉ AUX TECHNOLOGIES — Fourni avec une attache, un dongle USB, une pile et un outil permettant d’ouvrir le compartiment de la pile.
La gamme de couleurs des Fitbit Zip. La gamme de produits Fitbit nous incline à rester actif, à vivre plus sainement et à remplir nos objectifs… Elle veut nous faire comprendre que le bien-être nest pas si compliqué que ça à atteindre — et tout particulièrement avec ses différents accessoires électroniques… On apprend ainsi qu’en montant tous les jours les escaliers pendant un an, on gravit l’équivalent de la hauteur de l’Everest — ou encore qu’en marchant chaque jour nous parcourons près de 1 000 km en une seule année ! En plus de cela, il est possible d’accéder gratuitement à une plate-forme Web, qui nous permet de surveiller nos objectifs en matière de fitness et de suivre notre progression sans débourser un centime !… FITBIT ONE Si vous voulez vous entretenir au quotidien, le Fitbit One est fait pour vous ! Pour commencer, il ne se repose jamais et vous permet de mesurer les pas effectués, la distance parcourue, les calories brûlées et les marches gravies pendant la journée. Quand vient la nuit, il surveille
votre sommeil, vous aide à mieux dormir et vous réveille le matin. Il vous incite à atteindre vos objectifs et vous garantit une meilleure forme physique, de façon transparente, vingt-quatre heures sur vingt-quatre… — Mesure les pas effectués, la distance parcourue, les calories brûlées, le nombre de marches gravies et le cycle de sommeil. — Fourni avec une attache, un dongle USB, un cordon de mise en charge et un bracelet pour la nuit.
FITBIT ARIA Atteignez sans peine vos objectifs… La balance Aria permet de suivre l'évolution de votre poids, le pourcentage de masse grasse et l’IMC, afin de visualiser vos progrès à long terme. Elle effectue une synchronisation sans fil de vos statistiques avec les outils graphiques en ligne et mobiles pour vous aider à rester motivé. Lorsque vous maîtrisez la situation, monter sur la balance procure un sentiment de bien-être ! — Mesure le poids, l'indice de masse corporelle et le pourcentage de masse grasse. — Reconnaît jusqu'à huit utilisateurs. Un Fitbit Zip.
FITBIT ZIP Ce petit appareil vous permet de garder la forme de manière ludique. Il mesure les pas effectués, la distance parcourue, les calories brûlées et synchronise ces données avec un ordinateur et tous les smartphones compatibles. Tous vos efforts quotidiens sont mis en valeur. Fixez-vous des objectifs, défiez vos amis et progressez pas à pas avec le Zip. Vous deviendrez plus actif chaque jour, avec motivation et enthousiasme !… — Mesure les pas effectués, la distance et les calories brûlées.
Les Fitbit One. TABLEAU DE BORD Fitbit a de plus développé une plateforme relativement ergonomique sur laquelle nous pouvons suivre l’évolution de nos objectifs en matière de fitness. Madame Michu pourra ainsi savoir comment a varié son IMC (indice de masse corporelle) cette semaine — et pourquoi ! Elle pourra aussi savoir si son sommeil est régulier et reposant. En revanche, pour disposer de tous les avantages que réserve la plate-forme, il faudra entrer bon nombre d’informations (en plus de celles que les capteurs fournissent automatiquement) — comme la nature des sports que vous avez pratiqués, celle des aliments que vous avez ingurgités. Il faudra aussi définir et recadrer vos objectifs, indiquer votre pouls,
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Boris Kesler Surveillez votre santé depuis votre smartphone ! de chapeau, car elle démontre bien l’ouverture d’esprit de la société et sa volonté d’assurer le bien-être de l’utilisateur. Il vous est aussi possible d’enregistrer les données des Fitbit de vos amis pour les suivre et comparer leurs avancées avec les vôtres. PREMIUM Pour finir, la société met aussi à votre disposition un service Premium pour le tableau de bord. Il vous permet donc d’effectuer une analyse comparative de vos résultats avec ceux de vos amis, mais aussi de mieux définir vos objectifs. Grâce à ce service, vous bénéficierez d’un rapport alimentaire, d’un rapport d’activité, d’un rapport sur votre sommeil mais aussi d’une forme de coaching, le Trainer, qui vous encouragera et vous soutiendra tout au long de votre programme… — Analyse comparative : comparez vos résultats avec d’autres utilisateurs. — Rapport alimentaire : exploitez vos données alimentaires… — Rapport d’activité : exploitez les rap-
votre tension, etc. Le tableau de bord se veut tout de même ergonomique (même pour Madame Michu, il ne faut pas tant de temps que ça pour une prise en main efficace) !…
ports d’activités de Fitbit. — Rapport sur le sommeil : analysez votre sommeil. — Trainer : choisissez un coach numérique pour augmenter votre activité. — Exporter : exportez vos données Fitbit au format XLS.
LES POINTS POSITIFS DU FITBIT… • Gammes variées d’accessoires portatifs. • Modèle freemium (tableau de bord gratuit). • Favorise le bien-être. • Outils et plates-formes ergonomiques. • Produits et services design. • Suivi de personnalité régulier. • S’intègre bien dans le quotidien. • Interconnecté (smartphone, ordinateur). LES POINTS NÉGATIFS… • Des produits assez chers. • Une communauté peu étendue. • Beaucoup de temps demandé à l’utilisateur. • Nécessite une réelle volonté de bien-être. • Les outils du tableau de bord intéressants sont Premium.
RÉCOMPENSES Fitbit peut aussi récompenser vos efforts par l’intermédiaire de petits badges: 15000 pas effectués, 250 km, 100 marches montées, etc. Cette démarche s’intègre parfaitement au quotidien de l’utilisateur et l’incite réellement à continuer dans ce sens! (Ces badges vous sont envoyés par e-mail ou par SMS.) COMMUNAUTÉ Il est aussi possible d’échanger, grâce à un forum, avec la communauté des utilisateurs. Cette démarche mérite un coup
La balance intelligente Fitbit Aria.
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NEWS DVD, BD, LIVRES, CINÉ…
Roman LE DEMI-MONDE, TOME 1 : HIVER Le Demi-Monde est la simulation informatique la plus sophistiquée jamais conçue… Créé pour entraîner les soldats américains à la guérilla urbaine, ce monde virtuel est volontairement bloqué dans une guerre civile permanente. Ses trente millions d’habitants numériques sont gouvernés par les avatars des plus cruels tyrans de l’Histoire — mais quelque chose s’est détraqué à l’intérieur de ce cybermonde et la fille du président des États-Unis y est restée coincée… Ella Thomas, un agent au mental d’acier, est alors chargée d’aller la récupérer mais, une fois sur place, elle se rend compte que les règles du jeu sont faussées et que ce monde virtuel pourrait bien faire courir un danger insoupçonné au monde réel. Auteur: Rod Rees - Éditeur: J’ai Lu - Déjà paru
Roman DOLFI ET MARILYN Année 2060 : en France, les clones humains sont produits et commercialisés comme gadgets ou domestiques. Le clonage des défunts est autorisé soixantedix ans après leur mort, tandis que celui des vivants est interdit : les sujets clonés
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sont donc souvent des célébrités du passé… Tycho Mercier, un spécialiste de l’Histoire du XXe siècle obsédé par la Seconde Guerre mondiale, devient par hasard le propriétaire de deux clones problématiques : Dolfi (le sixième et dernier exemplaire en circulation d’une série prohibée de clones de Hitler) et un clone de contrebande de Marilyn Monroe. Le Centre de régulation est chargé d’éliminer les clones défectueux ou déviants, mais Tycho refuse de leur livrer Dolfi (en qui il voit une copie complètement innocente des atrocités commises par l’original) et Marilyn — avec laquelle il va entretenir une étrange liaison ancillaire. Dénoncés, les deux clones s’enfuient ensemble. En se lançant à leur recherche, Tycho sera confronté à Reinhard Gentschel, un milliardaire âgé de cent trente ans, nostalgique du IIIe Reich, qui vient de fonder une principauté allemande dans laquelle il s’apprête à bâtir Germania, la capitale (reconstruction urbanistique et architecturale de Berlin) que le Führer rêvait de donner à son Reich millénaire. L’Histoire ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?… Auteur: François Saintonge - Éditeur: Grasset Déjà paru
Roman RIFTERS Avec Rifters, publié en France sous la la forme de trois techno-thrillers (Starfish, Rifteurs et ßéhémoth), Peter Watts nous plonge au cœur dun futur où lhumanité tout entière se voit menacée dune totale éradication… La terrible bactérie ßéhémoth, dont est porteuse Lenie Clarke depuis qu’elle a survécu à l’explosion nucléaire qui a détruit la station des abysses dans laquelle elle travaillait, en est la cause. Le chaos règne partout dans le monde tandis que Maelström, une entité pensante et indépendante qu'on appelait autrefois Internet, est aux mains de monstres artificiels qui révèrent Lenie comme la « madone »
du désastre. Dans une station située au fond de l'océan, quelques nantis espèrent encore un miracle — mais Lenie est à leur recherche… Auteur : Peter Watts - Éditeur : Fleuve Noir Déjà parus
Roman MORTELLE ÉTREINTE (CHASSEUSES D’ALIENS – 3) Née dans un laboratoire, Mishka Le'Ace est mi-humaine, mi-machine… Bien que dotée d’une force surhumaine — qui fait d'elle une redoutable tueuse —, elle est à la merci de son maître qui a sur elle le droit de vie et de mort. Lorsqu’elle reçoit l’ordre d’enlever Jaxon Tremain, un agent chasseur d'aliens, afin de lui soutirer des informations sur un terrible virus, elle pense s'engager dans une simple mission de routine. Outre le fait que Jaxon fait preuve d'une incroyable résistance, il éveille bizarrement en elle des pulsions torrides et incontrôlables et aussi l'espoir insensé qu’il pourrait aussi, peut-être, la sauver de l'esclavage… Auteur: Gena Showalter - Éditeur: J’ai Lu - Déjà paru
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Josèphe Ghenzer BD CYBER — TOME 1 : LA COLÈRE D'ARÈS Repéré dès son plus jeune âge pour ses dons en mathématiques, Terrence Matterfly intègre la meilleure école militaire… Vingt-cinq ans plus tard, il est devenu Arès, l’arme ultime de l’armée US, et travaille pour une unité spécialisée dans les interventions sensibles. Doté d’implants sous-cutanés et intracrâniens, d’une armure dernier cri et d’excellentes prédispositions, ce supersoldat équivaut, à lui tout seul, à la puissance et à l’efficacité d’une unité d’assaut tout entière. Lors d’une mission à Miami ayant pour objectif de neutraliser un groupe d’éco-terroristes, les Earthers, il rencontre Diamond — qui lui propose de se retourner contre son employeur pour découvrir ce qu’on lui cache… Scénario: Sylvain Cordurié - Illustrateur: Zivorad Radivojevic - Éditeur: Soleil Productions - Déjà paru
qu’il exècre au plus haut point les machines programmées pour conserver la mémoire de l’homme !… Interprètes: Frank Langella, James Marsden, Liv Tyler, Susan Sarandon - Réalisation: Jake Shreier - Distribution: EuropaCorp Home Entertainment Disponible en DVD Cinéma CLOUD ATLAS La famille Wachowski revient au cinéma avec Cloud Atlas, ladaptation du roman éponyme de David Mitchell. L’intrigue, qui se déroule à différentes époques et s’étale sur cinq siècles (1849, 1936, 1973, 2012, 2144, 2346), nous relate le parcours de divers protagonistes qui restent liés les uns aux autres à travers le temps et l’espace, chaque personnage se réincarnant à chaque fois sous une nouvelle identité et
DVD/BR ROBOT & FRANK Ce conte futuriste nous relate avec tendresse et humanité les tribulations dun improbable tandem formé par Frank, un ex-gentleman cambrioleur atteint de la maladie dAlzheimer — qui vit en vieux grincheux solitaire — et un robot dont la présence a été imposée par son fils pour lui prêter assistance au quotidien… Loin des clichés habituels des films de SF où des robots sont présents, ce drame intimiste se focalise sur le choc générationnel entre ce vieil homme qui s’accroche comme il peut à ses souvenirs et un robot en qui il trouvera un véritable ami et qui lui sera d’une aide précieuse — bien
dans un autre environnement… Le segment qui se déroule en 2144 nous transporte à Neo Seoul, où sévit un implacable état totalitaire. Il s’est construit sur les ruines de l’ancienne capitale de la Corée du Sud après les ravages d’un raz-de-marée. On y suit la rébellion de Somni-451, un clone de sexe féminin génétiquement programmé pour occuper la fonction de serveuse de restaurant, après qu’elle a été encouragée par un autre clone, Yoona-939, à penser par elle-même… Interprètes: Tom Hanks, Halle Berry, Hugo Weaving… - Réalisation et scénario: Lana Wachowski, Tom Tykwer et Andy Wachowski d’après le roman éponyme de David Mitchell Distribution: Warner Bros. France Sortie en France: 13 mars 2013 Cinéma IRON MAN 3 Tony Stark, alias Iron Man, revient sur nos écrans avec une panoplie de toutes nouvelles armures. Son univers personnel va être réduit en cendres par un ennemi aussi redoutable que cruel qui lattaque sur tous les fronts… Dans sa quête acharnée pour retrouver les coupables, le flamboyant industriel, inventeur de génie, ne pourra plus compter que sur son courage, ses inventions, son ingéniosité et son instinct pour protéger ses proches, tout en cherchant à détruire les forces de son adversaire. Alors qu’il se jette dans la bataille, il va enfin découvrir la réponse à la question qui le hante secrètement depuis si longtemps : Est-ce l’homme qui fait le costume ou le costume qui fait l’homme ?… Interprètes: Robert Downey Jr., Gwyneth Paltrow, Don Cheadle… - Scénario: Shane Black et Drew Pearce - Réalisation: Shane Black Distribution: Walt Disney Studios Motion Pictures France - Sortie en France: 24 avril 2013 (en 3D dans les salles équipées) PLANETE ROBOTS N°21
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NEWSCINÉMA OBLIVION, LA VERITE EST AILLEURS… Oblivion nous raconte une histoire d’amour qui se passe dans le futur et explore différents thèmes — allant de la quête d’identité à la rédemption… cha pendant un certain temps de donner corps à son projet, il décida d’en faire un roman graphique, en collaboration avec Arvid Nelson — et Andrée Wallin (pour les dessins) —, qui fut publié chez Radical Comics en 2009. Accaparé ensuite par la préparation, le tournage et la postproduction de Tron : l’héritage, son premier long métrage, Kosinski mit alors de côté ce projet (tout en le gardant sous le bras). DU HAUT EN BAS L’action se déroule dans un avenir postapocalyptique : la Terre n’est désormais plus qu’un gigantesque champ de ruines à cause de la lutte acharnée menée contre une invasion de belliqueux extraterrestres, connus sous le nom de Scavs, qui s’est déroulée soixante ans plus tôt. Bien que les humains aient remporté la victoire, toute la population a été contrainte d’abandonner la planète pour aller vivre dans d’immenses tours flottant dans le ciel, au-dessus des nuages. Jack Harper (Tom Cruise), un vétéran de cette guerre, est l’un des rares hommes à encore fouler le sol de la Terre dans le cadre de son travail car il est chargé de l’entretien et de la réparation des drones qui aident à exploiter le peu de ressources énergétiques (notamment hydrauliques) disponibles, afin de passer à l’étape supérieure. La mission de Jack consiste également à éliminer les
DOUBLE IMPACT La genèse de ce projet remonte à 2005, au moment où Joseph Kosinski eut l’idée d’écrire une histoire épique, tant dans le fond que dans la forme, qui comporterait peu de personnages mais aborderait les grandes questions universelles qui consti-
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tuent tout le sel des intrigues de la sciencefiction… Ne serait-ce que celle de notre propre existence et de la place de l’Humanité au sein de l’Univers) ! Son but : un film ambitieux mais au budget raisonnable… Confronté par la suite à la grève des scénaristes d’Hollywood (2007–2008), qui l’empê-
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par Josèphe Ghenzer De bien jolis écrans — Les machines présentes dans Oblivion ont un design à la fois futuriste et épuré. © Universal International Pictures
Léternel combat de lHomme contre la Machine…
le destin de l’Humanité entre ses mains…). Il sera alors grand temps pour lui de découvrir enfin toute la vérité que ceux pour lesquels il besogne lui ont soigneusement cachée et sur la sinistre machination qui se trame dans l’ombre…
Les technologies évoluent, le design reste !
derniers Scavs qui occupent encore les vestiges de notre civilisation. Il fait équipe au quotidien avec Victoria (Andrea Riseborough), un officier de carrière dont la fonction consiste à répertorier les drones endommagés que Jack doit réparer et à détecter les activités des Scavs. Et lorsqu’il a terminé son fastidieux travail, il lit des ouvrages qui lui donnent un aperçu de ce qu’était la Terre avant la guerre ou arrose
Un petit air de déjà-vu, non ?
une modeste plante, qui pousse malgré la désolation ambiante… AMOUR ET AMNÉSIE Alors que sa mission approche de son terme, il est témoin du crash d’un engin spatial. En se précipitant sur les lieux, il sauve la vie de Julia (Olga Kurylenko), une mystérieuse inconnue endormie dans un caisson hermétique et qui faisait partie d’une mission scientifique portée disparue depuis plusieurs décennies. Lorsqu’elle sort de son profond sommeil, elle affirme connaître Jack, ce qui va activer chez lui la résurgence de souvenirs jusque-là occultés et dont il est bien incapable de comprendre la signification. Il va alors voir son existence complètement chamboulée par l’arrivée de cette jeune femme et par sa rencontre avec une colonie de réfugiés humains vivant clandestinement dans le sous-sol. Tout cela va déclencher une réaction en chaîne d’événements et raviver en lui de vieilles réminiscences, antérieures au « nettoyage mémoire » qu’il a subi. Jack va se retrouver face à des choix difficiles qui vont le forcer à remettre en question tout ce qu’il croit savoir sur le monde qui l’entoure et aussi le mener sur le chemin de la rédemption (il finira par avoir
LES DEUX MONDES Une bonne partie de l’histoire se déroule dans deux zones bien distinctes (le monde qui se trouve au-dessus des nuages et celui du dessous) et juxtapose un univers technologique à l’immensité de la nature. Jack vit dans celui du dessous, il effectue son travail de réparateur de drones avec l’aide de Victoria, qui lui fournit de précieuses informations à distance. Leur centre opérationnel se trouve dans une tour d’observation située à un kilomètre au-dessus du sol, ce qui leur permet de rester à distance respectable des dangers de la terre ferme. En effet, lors de ses visites dans les bâtiments effondrés, il doit souvent se défendre contre des attaques de monstrueuses créatures qu’il pense être les derniers représentants de la race d’extraterrestres qui avait attaqué la Terre. Oblivion est un film de SF complexe qui comporte son lot de rebondissements et s’inspire de l’esprit que Rod Serling avait réussi à insuffler dans un certain nombre d’histoires qui avaient, à leur époque, fait le succès de La Quatrième Dimension parce qu’elles étaient capables de mélanger de l’action pure à l’émotion d’une intrigue dramatique — tout en abordant différents thèmes (de mystérieux aliens, d’étranges objets spatiaux, le clonage…) et en posant moult questions d’ordre philosophique. Doté d’un budget d’environ 130 M$, ce film a été tourné en extérieurs, aux États-Unis et en Islande, avec des caméras en résolution 4K — qui lui procurent un cachet visuel très particulier.
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NEWSjeux vidéo
vet par Cyril Dre
Auparavant, les mois qui suivaient Noël, c’était morne plaine dans le domaine du jeu vidéo… Mais ça — c’était avant ! Depuis quelques millésimes, le premier trimestre fait le plein et 2013 n’a pas manqué à la tradition. Voici donc les titres incontournables de ce début d’année… DEAD SPACE 3 « Dans lespace, personne ne vous entendra crier… » Cette célèbre base line des premiers Alien sapplique à la perfection à la série Dead Space. Elle est adulée par la critique mais a connu un succès mitigé dans les rayons… Pourtant, Electronic Arts persévère avec ce troisième volet et on peut féliciter ses concepteurs car à chaque fois on se laisse glisser sans résistance dans la terreur profonde et violente que l’on ressent manette en main dans cette série de survival horror (jeu de tir sur zombi), vue à la troisième personne. Dans le numéro trois, la peur est moins viscérale mais toujours présente — et ceux qui redoutent que l’intérêt s’érode (comme c’est souvent le cas dans les trilogies) n’ont rien à craindre. On se laisse de nouveau emporter dans l’aventure et séduire par les petites nouveautés (comme la possibilité de concevoir ses propres armes en collectant des pièces détachées deçà delà). Plus accessible donc (mais sans pervertir les fondamentaux), ce troisième volet constitue sans conteste une remarquable réussite…
Dead Space 3 (PC, Xbox 360, PS3) Éditeur : Electronic Arts
SIMCITY Qui ne connaît SimCity, le jeu qui depuis vingt-quatre ans vous met dans la peau dun maire et dans celle de… Bouygues! Après SimCity 2000 et 3000, SimCity 4 — la cinquième édition a pour nom… SimCity! Graphiquement, l’évolution apparaît évidemment marquante et le principe qui permet d’échanger avec les villes des autres (grâce au online) est reconduit — mais la principale nouveauté réside dans le fait que le réseau routier devient prédominant dans le développement de votre cité… Plus besoin de gérer l’énergie électrique (enfin, il faudra quand même penser à construire des centrales!) et plus besoin non plus de s’occuper de la plomberie… Le plus passionnant reste à vivre et ce jusqu’à saturation — puisque comme il se doit, ce nouvel épisode n’a toujours pas de fin…
SimCity (PC) Éditeur : Maxxis/Electronic Arts
ALIENS : COLONIAL MARINES Oui, le gameplay de ce FPS (jeu de tir en vue subjective) nest pas des plus aboutis… Oui, graphiquement, il est à la traîne des meilleures réalisations du moment — et oui aussi, les dialogues sont bateau et les incohérences du scénario vont porter sur les nerfs du fan irréductible… L’ambiance de cette adaptation d’Aliens, le retour (le second volet de la saga cinématographique), qui rend hommage aux fameux Colonial Marines, séduira toutefois les inconditionnels de la série. Les xénomorphes, les armes, le vaisseau Sulaco, le radar de détection de présence et son bruitage inimitable — tout y est!
Aliens : Colonial Marines (PC, Xbox 360, PS3) Éditeur : Sega
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CRYSIS 3 On retrouve dans cette version (très jolie graphiquement) les éléments qui ont fait le succès du FPS auprès des vrais joueurs. Mais l’effet de surprise n’est plus là et on aurait aimé un gameplay doté de davantage de simplicité…
DEAD SPACE 3
METAL GEAR RISING : REVENGEANCE Attention, certains vont être déçus… Pourtant, ce Metal Gear Rising apparaît graphiquement impressionnant, mais ce n’est finalement qu’un reboot lançant la franchise de Konami sur une nouvelle voie : fini le jeu d’infiltration — Rising s’est transformé en jeu de combat à la Bayonetta ! Quant à Solid Snake, il laisse sa place à des personnages qui semblent tout droit sortis de Final Fantasy… Dommage car ce jeu aurait mérité un héros bien identifié…
Metal Gear Rising: Revengeance (PS3, Xbox 360) Éditeur: Electronic Arts
PERSONA 4 : THE GOLDEN Les jeux sur Vita se font rares depuis la vague de lancement — et ne se révèlent pas des titres exceptionnels… Persona 4 : The Golden échappe à cette médiocrité et nous plonge à la fois dans la vie des étudiants nippons et dans un monde parallèle, derrière l’écran blafard de la télévision. Un RPG/aventure surprenant… Le réveil de la Vita ?
Persona 4 : The Golden (PS Vita) Éditeur : Atlus
Crysis 3 (PC, Xbox 360, PS3) Éditeur : Electronic Arts METAL GEAR RISING : REVENGEANCE
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MÉDIA
NEWS
LA FICTION RÉFLÉCHIT DÉJÀ AUX PROBLÉMATIQUES ENGENDRÉES PAR LA ROBOTIQUE…
Les médias aiment à surfer sur ce qui est à la mode… Ces dernières années, à quelques exceptions près, les robots y apparaissaient souvent comme de vulgaires boîtes de conserve sans aucune intelligence ou comme des démons métalliques prêts à tout pour nous anéantir! Mais il semble que plus nous nous approchons de la nature réelle des robots, plus les médias font évoluer leur discours…
Robot & Frank, de Jake Schreier. Ces derniers mois, nous avons remarqué l’apparition d'un film et d'une série majeure qui ont modifié la perception de la robotique que les médias avaient jusque-là. Robot & Frank, de Jake Schreier, et le feuilleton suédois Real Humans, de Lars Lundström, proposent une vision très réaliste des problématiques auxquelles nous devrons faire face dans quelques années (ou décennies) lorsque des robots humanoïdes « vivront » sous le même toit que des êtres humains. Il est intéressant de découvrir à quel point les humains risquent de s'attacher à leur robot comme l'on s'attache à des animaux de compagnie. Il est même fort possible qu'une forme d'empathie existe un jour envers nos serviteurs, qui ne resteront pas forcément des esclaves mécaniques dans l'esprit de nombreuses personnes. Nous voudrons alors les intégrer de plus en plus dans notre vie sociale et au reste de la famille, leur donnant même une place à table au moment des repas. Il se révélera alors bien difficile de se débarrasser de son ancien modèle pour le remplacer par un autre, plus performant. Certains, peut-être, personnifieront tellement leur robot qu'il finira par bénéficier d’une sépulture lorsqu'il sera HS. Cela peut prêter à sourire à l’instant où j’écris cela, mais je
Le DVD de Real Humans, de Lars Lundström. pense que cette ironie aura disparu dans quelques décennies. Aujourd'hui cependant, de nombreux mouvements prônent un retour aux racines de l'agriculture en privilégiant la production bio.
Et nous verrons sûrement la naissance de mouvements exigeant la destruction des robots. Des communautés se rebelleront contre leur arrivée massive dans les foyers et refuseront d'en posséder un comme certains refusent encore à notre époque d'avoir une télévision. Et pendant que les utilisateurs seront heureux d’être soulagés de nombreuses tâches, d'autres mettront un point d’honneur à les accomplir eux-mêmes. Nous pourrions comparer cela au comportement des communautés amish — qui refusent d'utiliser les technologies modernes. Que dire de l'émancipation des robots?… Peut-être qu’un beau jour, nous leur donnerons des droits et les protégerons de la même façon que l'on préserve les animaux de certaines pratiques barbares des humains. Les robots héroïques deviendront-ils des affranchis? Et leurs activités leur garantiront-elles un salaire?… Nous aurons un jour des réponses à apporter à ces problématiques. Et il est heureux que des films et des séries commencent à nous plonger dans cet avenir pour nous préparer à ces éventualités révolutionnaires. Réfléchir avant l'heure à un mode de pensée nouveau, c'est d'ailleurs un des rôles essentiels de la science-fiction. Isaac Asimov l'avait déjà très bien compris (cf. L'homme bicentenaire)…
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VINTAGE Les robots grand public
1981 COMRO 1, UN ROBOT PROGRAMMABLE MULTIFONCTION Il y a des entreprises pionnières qui sont toujours un peu trop en avance… Ainsi ComRo, un fabricant de robots programmables grand public. Mais cela ne rebuta pas ses créateurs! Quatre robots sortirent malgré tout, dont le ComRo 1. Proposé en version simple à 15 650 $ (17 500 $ en version Deluxe) au public étatsunien en 1981, le ComRo 1 se présentait comme un robot domestique destiné à faciliter certaines tâches et à se transformer en compagnon robotisé. Les fonctions énoncées à l'époque ne pouvaient être qu'alléchantes : « Pour garçons et filles. Le ComRo 1 ouvrira les portes, servira les invités, sortira la poubelle, apportera le journal, balaiera, recherchera pour vous, vous éclairera, arrosera vos plantes, fera la poussière, ramassera les jouets de vos enfants (et de vos animaux), portera votre matériel de golf et sortira le chien. » Le nom du robot (qui était aussi celui de la société), ComRo, provenait de l’apocope de Computer Robot 1. Jerome Hamlin, son inventeur, théorisait à l’époque sur l'avenir de la robotique — cf. le magazine Texas Monthly de décembre 1981 : « Il croit que les robots finiront par coévoluer et converger avec l'homme et sa mortalité. L'intelligence organique sera transmise aux robots immortels à base de silicium. Il voit cela comme une fusion positive, un peu comme celle de Conoco et de DuPont (deux sociétés qui ont fusionné en 1981). »
Le ComRo 1 avec ses nombreux gadgets embarqués. UNE PETITE MERVEILLE POUR LÉPOQUE C’est par l’intermédiaire du célèbre catalogue américain Neiman Marcus (de Noël 1981) que le ComRo 1 déchaîna les foules et les médias : un robot à usage domestique dans un catalogue d'objets de luxe constituait une première ! (Il avait été commandé exclusivement par Neiman Marcus à Ultimation Industries.) D’une taille fort honorable de 1,40 m, il était revêtu d'une carapace en Plexiglas. Il pouvait être contrôlé par une té-
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Non, ce n'est pas une pompe à essence mais un robot! lécommande ou bien par un ordinateur dédié et était équipé en interne d’un processeur 8 bits 6502, bien connu des utilisateurs de la console de jeux Nintendo NES. Sa mémoire était de 4 Ko mais pouvait être étendue à 64 Ko. Les accessoires embarqués n'étaient pas à la traîne : le ComRo 1 était doué de la parole grâce à une synthèse vocale programmable et embarquait également sa propre lumière, un téléphone sans fil pouvant fonctionner jusqu'à 90 m, une alarme d’incendie, un extincteur, un aspirateur, un balai mécanique, un briquet, un vide-poche, une claie, un chariot, un ramasse-poussière, une pendule, une télé noir et blanc et un bras manipulateur… Finalement, le prix demandé pour tout cela semble aujourd’hui dérisoire si l'on dénombre tout ce que le robot était censé exécuter ou remplacer… Pour 2 500 $ de plus, on pouvait se procurer la version Deluxe, qui remplaçait la télévision noir et blanc par un écran couleur Sony et ajoutait un appareil radio AM/FM stéréo avec lecteur de cassettes. Enfin, pour 650 $ de plus, vous pouviez acquérir le compagnon du ComRo 1. Celui-ci ressemblait à une petite souris et se pilotait à distance par le biais d’une télécommande ; il tournait la tête, se déplaçait autour de son compère, remuait la queue, clignotait des yeux, produisait de petits sons et générait de l'amusement autour de lui ! (Cf. InfoWorld du 21 décembre 1981.) D'autres robots de la marque furent ensuite proposés comme le TOT, le Bumpy et le Bubble Bot. Nous en parlerons dans un prochain numéro… Screetch
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