PLANÈTE
ROBOTS
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MARS - AVRIL 2014 - NUMÉRO 26
N O U V E L L E S
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« Un robot n'est pas tout à fait une machine. Un robot est une machine fabriquée pour imiter de son mieux l'être humain. » Isaac Asimov (La cité des robots)
Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes.
édito
Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Cédric Atangana, Simona D'Attanasio, Me Alain Bensoussan, Nicolas Denis, Matthieu Destephe, Cyril Drevet, Éric Fourchon, Josèphe Ghenzer, Zac Gunet, Boris Kesler, David Leblanc, Joe Pillow et Screetch. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi directeur.artistique@planeterobots.com Responsable publicité : Cédric CÉLESTIN c.celestin@planeterobots.com +33 (0)146 250 525 © 2 014 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0418K90181 Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe.
Planète Robots surfe sur les mois et les années qui passent… L'évolution de la robotique semble lente — mais il ne faut pas s'y tromper: comme elle est le domaine que nous chérissons, nous ne voyons plus le temps passer, de la même manière que les jeunes parents ne se rendent pas compte que leur bébé grandit… Ce sont les autres qui, contemplant les choses de l’extérieur, vous font remarquer que votre rejeton change très rapidement. Ces observateurs n'ont pas le nez devant le bambin à tout moment et ne perçoivent sa croissance que ponctuellement, à chaque rencontre. Il en est de même pour la robotique — une très jeune technologie qui connaît une évolution graduelle, mais exponentielle… Quelquefois, des événements majeurs viennent nous mettre une sacrée claque, pour nous rappeler que cela va très vite — et même extrêmement vite! Je pense que le rachat très concentré de nombreuses sociétés robotiques par Google, le géant du Web, est un événement majeur de l'histoire de la robotique. Comme si au début des années 1980, Commodore avait acquis à la fois Microsoft, Apple et Atari! En l'espace de quelques semaines, Google a réuni sous sa houlette quelques-unes des technologies les plus avancées du monde. Qui peut savoir ce qu’elle en fera?… Le salon INNOROBO (au mois de mars, à Lyon) sera l'occasion pour nous et pour vous de découvrir les grandes lignes des progrès technologiques en matière de robotique de services. Grande nouveauté en 2014, la robotique industrielle y aura également son pavillon! Profitez donc de notre offre pour vous y rendre. Vous ne venez pas seul?… Achetez donc autant de Planète Robots que nécessaire dans votre kiosque habituel et invitez tous vos amis férus de nouvelles technologies! Et surtout, n'hésitez pas à nous faire un petit coucou en passant devant notre stand — cela nous fait toujours plaisir…
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■Frédéric
Boisdron
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Faites jusqu’à 30€ d’économie La présentation de ce magazine à l’entrée du salon innorobo vous donne droit à l’entrée gratuite pour les trois jours. Étudiants uniquement le mercredi 19 mars Innorobo, Cité internationale, Lyon
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PLANÈTE
ROBOTS N O U V E L L E S
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ÇA VIENT DE SORTIR
ROBOTS AU TRAVAIL
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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. Nos lecteurs ont du talent Admirons l’ingéniosité de nos chers lecteurs ! Cette rubrique leur est consacrée. Le droit des robots — Drones légaux : le début de l’usage civil La France vient d’ouvrir la voie à l’usage des drones civils en offrant à cette activité un cadre réglementaire. Le défi NXT : un challenge pour la génération à venir Les robots LEGO Mindstorms ont eux aussi leur compétition. Star Wars Identities Une invitation à s’immerger dans la Force à la Cité du Cinéma. Stäubli — Une fabrication 100 % française ! Malgré ses origines helvétiques, cette entreprise conçoit ses robots sur le sol français — dans des établissements situés en Haute-Savoie.
NOTRE PREMIER DOSSIER : INNOROBO 2014
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INNOROBO — Le sommet international des innovations Le salon français de la robotique de services invite désormais la robotique industrielle.
NOTRE SECOND DOSSIER : DARPA ROBOTICS CHALLENGE
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ROBOTS À L'ÉCOLE
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Bo et Yana : des robots pour apprendre la programmation aux enfants Deux petits robots développés pour les enfants ayant soif de nouvelles technos !
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Le salon Éco-Innovation (animations robotiques et concours de robots) L'IMERIR était l'organisatrice d'un salon Robotique et innovations à Perpignan.
RECHERCHE ROBOTIQUE
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A.I.M.Y, un projet d’Intelligence artificielle made in France Une I.A. française qui a pour objectif de reproduire le fonctionnement d'un cerveau humain.
SCIENCES DU FUTUR
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De nouvelles précisions sur le passé de Mars… L'enquête menée par le robot martien Curiosity sur le passé et l’habitabilité de la planète rouge progresse peu à peu…
INNOVATIONS DU FUTUR
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DARPA Robotics Challenge La fin de la première phase Le DRC cherche des solutions pour endiguer les catastrophes comme celle de Fukushima en organisant un concours mettant en scène des robots de prestige.
La Chevrolet Camaro 2014 : goodbye to France ! Les fans du film Transformers (qui met en scène la célèbre Camaro Bumblebee) vont être déçus : la voiture quitte la France…
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Le CHIMP à la rescousse ! Présentation du CHIMP, le robot simiesque du DARPA Robotics Challenge.
Les smartwatches, des montres intelligentes Après les smartphones, les Smart TV, voici les smartwatches. News Gadgets Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise…
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News Concepts Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers. Clip&Bike — Le chargement par induction pour permettre à votre robot de faire une pause… Et si vous chargiez vos projets robotiques par le biais d’un système à induction ?
THOR — Le robot de secours Pour éviter que des humains ne perdent la vie lorsqu’ils doivent intervenir au cœur de zones sinistrées, le THOR est là !
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Le Schaft S-One, vainqueur du DARPA Robotics Challenge Présentation du robot qui a remporté les épreuves de qualifications du DRC 2013.
CAHIER TECHNIQUE
ROBOTS DE SERVICES
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Débat Robotique et économie : quelles perspectives ? Le mercredi 27 novembre 2013, Planète Robots et le CRIIF ont organisé un débat autour du thème Robotique et économie…
Google et les robots Le géant du Net s’intéresse de très près à la robotique — un signe des temps ?
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ROBOTS & MÉDIAS
94 Victor Paléologue — Graphical applications manager chez Aldebaran Robotics Victor s’occupe de Chorégraphe, le logiciel qui permet de piloter NAO. À quand les drones facteurs des postes ? De nombreuses entreprises annoncent des projets de livraison de leurs produits par des drones. Info ou tentative de buzz ?
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Du Logo aux LEGO Mindstorms EV3… Un premier tutoriel sur le nouveau pack robotique EV3 de LEGO (vers une adaptation du concept du langage Logo).
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News Médias Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège ! RoboCop : renaissance C'est le grand retour du robot mi-homme, mi-machine et 100 % flic : RoboCop ! Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette !
Sommaire
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NEWS mars / avril 2014
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Robots
Zeno R25, un robot émotif Les robots humanoïdes sont chers… Le Zeno R25 est présenté comme un « robot social abordable » et sera vendu à « seulement » 2 700 $, une somme nettement inférieure aux tarifs habituels. En compagnie d’enfants, il raconte des histoires, lit des livres, danse, enseigne une langue étrangère, donne des leçons du niveau du primaire et répond à une question en effectuant une recherche sur Internet. Il peut aussi dispenser des cours d’informatique à des étudiants et on peut lui adjoindre un module permettant d’interagir avec les enfants autistes. (Grâce à son jeu d’expressions faciales, le Zeno R25 les aide à mieux interpréter les émotions.) Ce robot embarque un système double cœur, 1 Go de mémoire vive et 16 Go de stockage. Il est doté d’une connexion WiFi, d’Ethernet, de deux ports USB, d’un port HDMI et d’une puce NFC. Haut de 56 cm, il est bardé de capteurs et dispose de neuf zones tactiles. (L'entreprise RoboKind a mis au point un moteur d'I.A. pour le rendre capable de détecter et d’imiter les émotions. Et tous ses outils de développement et de contrôle sont open source.) ◗
Les nouveautés de l’iREX 2013 L'International Robot Exhibition 2013 (iREX), qui s’est tenue à Tokyo, s’est plus particulièrement intéressée aux soins dus aux personnes âgées et aux derniers développements en matière d'automatisation industrielle. Cette vingtième édition a attiré trois cent trente-quatre entreprises et cent mille visiteurs. Elle a aussi mis l'accent sur les robots industriels, avec les démonstrations des robots de Toyota Partner (aux articulations souples) et de Fanuc (destinés à l'alimentaire et à mettre le bento en boîte). Kawasaki a dévoilé son bras MSR pourvu de sept articulations, pour la préparation des médicaments. Quant à Nano Optonics, elle a présenté Unimo, un fauteuil roulant robotisé très luxueux (10 000 $), qui peut se déplacer sur la neige et sur le sable. Sans oublier le Terapio d’Adtex, un robot hospitalier au visage tiré d'un manga — équipé d’un système de caméras et d’un compartiment pour le transport des dossiers médicaux et des équipements. On a également pensé aux déficients visuels avec le Lighbot, une canne sur roues dotée de capteurs d'obstacles et d’une poignée sensible à la pression… ◗
Le Robonaut 2 va marcher dans l'espace Le Robonaut 2 a maintenant des jambes et mesure désormais 2,40 m pour environ 227 kg. L'astronaute Catherine “Cady” Coleman l’avait réceptionné dans l'ISS en 2011 : « Il ne fait pas de doute qu'utiliser un robot à l'extérieur en lui faisant faire des sorties extravéhiculaires serait une grande avancée pour les robots dans l'espace. Une sortie dans l'espace utilise beaucoup de consommables, nous respirons et nous devons vérifier les combinaisons spatiales. » Ces jambes lui permettront de se déplacer dans la station spatiale de manière autonome. « Quand il flotte librement dans la cabine, si quelqu'un le heurte, cela peut coûter plusieurs centaines de livres ou l’intégrité physique d’une personne. C'est dangereux, donc nous avons besoin que le Robonaut se déplace en toute sécurité de façon autonome. » Quand lesdites jambes seront parvenues à destination, l'équipage suivra un processus minutieux pour les attacher et les tester. Le robot devra apprendre à se déplacer : « Cela sera long : il doit être capable de s'étirer à travers les trappes de la station spatiale, entre les modules. » ◗
Copinage : sortie du second album BD du Joueur du Grenier Vous pensiez tout connaître sur le Joueur du Grenier — son univers, ses acolytes, les jeux vidéo qu’il déteste, ceux qu’il adore, ceux qui l’amusent le plus ?… Vous pensiez tout savoir de ses avis, de ses coups de gueule, de ses coups de cœur ?… Plutôt que de plonger dans l’histoire des jeux vidéo, ce tome 2 continue l’exploration de la jeunesse du Joueur du Grenier et de sa bande de copains : gamins, ils avaient déjà la passion du jeu vidéo mais ce n’était pas forcément compatible avec l’école, les devoirs — voire les vacances ! Voici une bande dessinée sympathique de Piratesourcil (Thomas Thuybens) dans la lignée du Petit Spirou et de Titeuf mais avec un côté bien plus geek ! À quand le Joueur du Grenier testant des robots ?… ◗
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NEWS Robots mars / avril 2014 Des nouvelles d'Asie… La robotique figure au Douzième Plan quinquennal chinois et le pays veut que Shanghai soit la capitale asiatique de la robotique en 2020. Wu Lei, de la municipalité de Shanghai, nous en dévoile les priorités : « Accélérer le développement de la technologie haut de gamme et des équipements… » Dans cette ville, l’industrie de la robotique devrait atteindre 3 Mds $ en 2015 et 14 en 2020 — soit 30 % des ventes mondiales selon l’International Federation of Robotics. La Thaïlande, Singapour, la Malaisie et le Vietnam sont prêts ; la volonté politique est là, les infrastructures financières se créent et l'automatisation industrielle progresse. En 2012, la Thaïlande a acheté quatre mille robots et le pays va consacrer 66 M$ jusqu'en 2017 à la construction d’installations pour le développement de la robotique. Enfin, la Chine s'est engagée à soutenir la communauté ASEAN. Le Premier ministre Li Keqiang a décrit la dernière décennie comme une « décennie d'or » et veut que la prochaine soit une « décennie de diamant ». La communauté de l'ASEAN aura ainsi un potentiel de croissance rapide — en travaillant de concert avec la Chine et en profitant de ses offres. ◗
L'œil bionique est déjà là ! L’Argus II ressemble aux lunettes de Google mais envoie les images à un réseau d'électrodes implanté dans la rétine. La stimulation électrique parvient, via le nerf optique, au cortex visuel : le patient peut ainsi voir ! Ce dispositif est maintenant disponible aux États-Unis pour les patients atteints de rétinite pigmentaire : les personnes aveugles qui l'ont utilisé ont bénéficié d’une vision partiellement restaurée. Sa mise sur le marché aurait dû exiger des essais sur trois cents patients (chaque expérimentation coûtant 1 M$, ils ont été limités à trente). Second Sight travaille à augmenter la précision, mais cela nécessite plus d'électrodes. L’Argus II en compte 60 et la version III en aura 240. L'entreprise porte également ses efforts sur le logiciel. L'implant devrait aussi être utilisé chez les patients atteints de dégénérescence maculaire et pour ceux qui souffrent d’un glaucome, Second Sight développe un implant stimulant le cerveau lui-même. (Un tel dispositif invasif implique un calcul bénéfice-risque plus ardu.) ◗
Oz : du crowdfunding aux légumes L'arrachage des mauvaises herbes est fastidieux et les maraîchers peinent à trouver de la main-d'œuvre. Gaëtan Séverac et Aymeric Barthes, des ingénieurs en robotique, ont créé la start-up Naïo Technologies à Toulouse. Et pour concevoir un prototype, ils ont fait appel au fab lab Artilect. Les deux compères ont levé 8 000 € sur la plateforme Ulule et 85 000 sur Love Money. Naïo Technologies fait fabriquer la plate-forme robotique par la société Lapeyre, sise dans l'Aude et le développement du logiciel de navigation, Oz, se fait entre les rangs de légumes. Il se repère à l'aide d'une caméra et bine sans tasser le terrain — l'agriculteur n'a ainsi plus besoin de désherber manuellement ni d'utiliser d’herbicides comme le tristement célèbre Roundup. L’entreprise, qui veut employer trois personnes de plus en 2014, fabrique ses produits à la pièce et utilise Artilect pour usiner les boîtiers des modules électroniques. (Elle a vendu quatre robots à 24 000 € pièce en six mois et désire encore lever 500 000 € sur la plate-forme SmartAngels.) ◗
Livraison en 30 min ! Amazon teste des drones, les Octocopters, pour la livraison de ses marchandises. Son objectif : livrer des colis pesant jusqu'à 2,3 kg (soit 86 % des commandes) en 30 min après l'achat ; ce service pourrait démarrer dans cinq ans. Les drones peuvent transporter 2 kg sur 10 km pour 0,24 $ et le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, a déclaré : « D'un point de vue technologique, nous serons prêts à débuter les opérations commerciales dès que les règlements nécessaires seront en place. » L'espace aérien civil devrait être ouvert aux États-Unis à tous les types de drones aux en 2015 (l’Europe attendra 2016)… Pour le Dr Darren Ansell, un expert de l’université du Lancashire central : « Les drones n'ont pas actuellement assez conscience de leur environnement pour être en mesure d'éviter les personnes. Ils devront survoler les villes densément peuplées — quelque chose que les règlements actuels empêchent. D'autres choses à prendre en compte sont la sécurité des marchandises pendant le transit. Sans personne pour les garder, le drone et le paquet peuvent être volés… » ◗
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Robots
Pourrez-vous rejoindre Todai à l'université ? Fujitsu et l'Institut national japonais d'informatique ont présenté le projet Todai Robot, qui a pour objectif de permettre à un cerveau artificiel de réussir le test d'admission à l'université de Tokyo en 2021. À ce jour, le projet a relevé le défi des examens pratiques menés au séminaire de Yoyogi. Pour le traitement du texte, une part d'intervention humaine était acceptée et le cerveau artificiel du Todai Robot a résolu deux des quatre questions de mathématiques en sciences humaines et deux des six questions de mathématiques en cours de sciences. Cette tentative va servir à évaluer les progrès accomplis par les recherches actuelles et à identifier les questions techniques qui restent à traiter. (En effet, les formules trouvées par le cerveau artificiel pour aboutir à un résultat sont plus redondantes que celles qui ont été choisies par les humains.) L'objectif est clairement de rendre la technologie de calcul plus robuste afin de résoudre une grande variété de problèmes. ◗
Les voitures sans conducteur rouleront (aussi) à gauche Her Majesty’s Government a annoncé vouloir faire du Royaume-Uni un centre mondial pour le développement des voitures sans conducteur… Il procédera cette année à un examen du cadre législatif et réglementaire pour intégrer ces véhicules. Il créera aussi un prix de 10 M£ pour inciter une ville à devenir un terrain d'essais et cent véhicules totalement autonomes devraient y rouler au milieu de l’année 2017. (Aux États-Unis, la Californie, le Nevada et la Floride ont adopté des lois pour permettre aux voitures sans conducteur de circuler.) Pour Brad Templeton, ingénieur logiciel et consultant pour Google sur ce projet, nous circulerons bientôt tous comme des millionnaires dans notre voiture autonome. « La question la plus intéressante est de savoir si une machine est plus responsable qu'un conducteur ivre… Les êtres humains tuent 1,2 million de personnes dans des accidents de voiture chaque année : l'idée de créer un véhicule plus sûr est très attrayante », a-t-il ajouté. ◗
Une usine ? Une journée ! Les robots industriels sont utiles pour réduire les coûts de production dans les grandes usines. Le projet Une usine en un jour a pour objectif de rendre la robotique profitable pour les PME, en développant des robots adaptables pouvant être intégrés dans un milieu de travail en vingtquatre heures. Pour réaliser cette intégration, le processus de travail est analysé, afin de déterminer les rôles qui peuvent être robotisés. Les composants matériels spécifiques des besoins du client sont ensuite réalisés avec une imprimante 3D et installés sur les pinces du robot, qui apprend alors les tâches nécessaires et la façon de saisir les objets. L'équipe travaille d’ailleurs à l'élaboration de nouveaux comportements d'évitement pour la sécurité et au développement de logiciels permettant la compatibilité avec les machines existantes. Le projet est financé à hauteur de 11 M€ par l'Union européenne dans le cadre du septième programme-cadre de recherche et de développement technologique (cf. les « usines du futur »). ◗
La ZOE Next Two, une voiture à qui parler Au Web’13 Paris, Renault a présenté la ZOE Next Two, un prototype de véhicule connecté aux réseaux. Il permettra au conducteur de se divertir quand la voiture roule de manière autonome car à l'intérieur, on découvre trois écrans… Conçue avec Orange et le CEA, elle utilise un modem qui se connecte au meilleur réseau disponible (WiFi compris). Le conducteur peut transmettre au véhicule l'adresse de la destination ou régler la température de l’habitacle avant son trajet. Une fois à bord, tout est basé sur des applications Web et l'interface permet d’afficher les données et les images de l’écran d’un smartphone. Quand la voiture circule, la visioconférence via Skype ou le surf sur Internet ne sont accessibles que lors des phases de conduite automatique (le véhicule est pourvu d’un dispositif de conduite autonome en cas d’embouteillages). La commercialisation devrait se faire à partir de 2018… ◗
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NEWS Robots mars / avril 2014 Challenge ARGOS : un robot pour les puits de pétrole L'Agence nationale de la recherche a lancé, pour le compte de Total, un appel à projets — le Challenge ARGOS, qui vise à favoriser le développement des robots destinés à évoluer dans des exploitations de pétrole et de gaz, sur terre ou en offshore — l'objectif étant d'améliorer la sécurité des opérateurs. Le robot aura trois modes de fonctionnement : en autonomie, pour effectuer des rondes de surveillance (il devra fonctionner de cette manière durant six semaines) ; en surveillance « avancée », si un opérateur demande une information spécifique afin d'enquêter sur une anomalie ; en téléopération assistée, au cas où se produiraient des incidents (les opérateurs effectueront alors des actions pour lesquelles le robot n'a pas été programmé — ou dans un environnement dégradé). Il doit de plus fonctionner dans des conditions climatiques difficiles et des atmosphères explosives. Et à l'issue d'une première sélection, trois à cinq équipes participeront à une compétition en trois temps, pendant deux ans et demi. ◗
Le robot est-il un bon interlocuteur ? Des psychologues de l'université de Bath (comté de Somerset) analysent comment la robotique peut permettre de participer aux échanges publics sans être là en personne. Ce projet de 2 M£ (sur trois ans) a pour nom Being There. L'équipe va créer un « laboratoire vivant » pour mesurer comment les gens interagissent avec des personnes représentées par un NAO. Chacun des NAO se déplacera dans les espaces publics de Bath et de Bristol et sera contrôlé à distance (son contrôleur sera capable de voir et de parler à travers ses yeux et sa bouche, tout en dirigeant son regard et ses pas). « Internet a changé quand et comment des étrangers se rencontrent en public, ce qui a l'avantage d'éliminer de nombreux obstacles physiques à la participation. Toutefois, cela implique notamment que beaucoup de la richesse de l'interaction sociale dans le monde réel est tout simplement perdue… En utilisant les robots, nous pouvons combler le fossé entre ces deux mondes, le physique et le numérique », a déclaré le docteur Chris Bevan, du département de psychologie. ◗
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Robots
Les drones ?… Il faut essayer ! Aux États-Unis, six États ont été sélectionnés pour créer des sites d'essais de drones et étudier leur introduction dans l'espace aérien. « C'est une excellente nouvelle pour le Nevada et une opportunité pour notre économie », a déclaré le sénateur du Nevada Harry Reid. L'annonce de la Federal Aviation Administration a bien marqué le fossé qui existe entre les législateurs, les intérêts commerciaux et les défenseurs de la vie privée. Pour certains législateurs et des groupes comme l'American Civil Liberties Union, l'adoption de règles de confidentialité « fortes » pour les drones domestiques apparaît urgente; pour les entrepreneurs et des législateurs dont les États ont tout à gagner dans l’affaire, il ne faut pas confondre drone commercial et drone armé… (La FAA ne permet pas l'utilisation commerciale des drones mais travaille à la mise en place de directives d'ici la fin de 2015. Quant à l’État du Nevada, il a prédit la création de milliers d'emplois, 2,5 Mds$ de retombées économiques et 125 M$ de recettes fiscales! Sept mille cinq cents drones commerciaux, toujours selon la FFA, devraient voler dans le ciel états-unien d’ici cinq ans.) ◗
Iron Man bientôt là ! L'armée des États-Unis travaille à la conception d’un prototype d'armure de guerre : le soldat sera recouvert d'une carapace résistant aux balles, qui serait dotée d'un squelette externe mobile, d'un ordinateur et d'un bouclier liquide qui se solidifierait grâce à un courant électrique (actuellement en développement au MIT). Grâce à un écran placé à l'intérieur du casque, il aura en permanence des informations sur ses signes vitaux, sur la localisation des alliés et des ennemis. Le projet a été baptisé TALOS, pour Tactical Assault Light Operator Suit et devrait voir le jour d'ici trois ans. C'est l'U.S. Special Operations Command (USSOCOM) qui a demandé à plusieurs équipes de chercheurs d’y travailler. Chacune d’entre elles a jusqu'au mois de septembre pour soumettre ses idées et un prototype. (Dans la mythologie grecque, Talos était un géant de bronze forgé dans la pierre d’Hestis et offert par Zeus à Europe pour protéger la Crète.) ◗
Votre rover privé sur la Lune ? Golden Spike, une entreprise privée, a annoncé son projet de mettre au point et d’envoyer une mission humaine privée vers la Lune en 2020. Dans ce but, elle s'est associée à Honeybee Robotics pour travailler sur des rovers. Les expéditions prévues ont des visées scientifiques : des instruments seront donc embarqués et serviront notamment à rechercher de l'eau et à préparer le terrain pour l'arrivée des colons. L'objectif commercial prévoit de lancer des vols de deux personnes pour la Lune d'ici à 2020 mais aussi de louer l'utilisation des instruments à la communauté scientifique. Les rovers recueilleront aussi des échantillons sur des sites couvrant une superficie trop grande pour l’exploration humaine. Et quand les astronautes se prépareront à quitter la Lune, ils reviendront avec les échantillons afin qu’on puisse les rapporter sur la Terre. (Honeybee Robotics a de l'expérience dans ce domaine : elle travaille déjà avec l'Agence spatiale américaine à l’assemblage de trois rovers martiens.) ◗
Six des robots du CES 2014… — Le Navia, une navette autonome électrique, transporte jusqu'à huit passagers à la vitesse maximale de 20 km/h. Ce véhicule peut être programmé et appelé par smartphone (il se recharge par induction). — L’Ozobot est un dôme de 3 cm de diamètre. Posé votre smartphone, il permet de jouer (quatre jeux existent à ce jour). Ce robot est en cours de production et devrait être la vedette de l'été 2014. — Avec le Keecker, un robot mobile avec projecteur, vous pourrez regarder vos vidéos sur n'importe quelle surface et contrôler votre intérieur à partir d’un smartphone. Il attend de faire un tabac sur Kickstarter. — Un robot d'accueil doté d’une interface qui dessine un visage, le FURO-D ; il parle plusieurs langues et interagit grâce à un écran tactile dans les centres commerciaux sud-coréens — où il fait de la publicité. — Parrot présente le Jumping Sumo et le MiniDrone, tous deux contrôlés par smartphone. Le Jumping Sumo roule, fait des tours, prend des virages à 90° et saute pour se lancer. Le MiniDrone roule de la même manière, peut escalader les murs et se déplacer sur le plafond grâce à ses roues et ses rotors. ◗
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NEWS Robots mars / avril 2014 Abigaille, le gecko de l'espace L'agence spatiale européenne a présenté Abigaille, un robot qui se déplace comme un gecko. Des protubérances microscopiques sous ses pattes lui permettent de se déplacer à la verticale. (Ses six pattes sont équipées d'un revêtement en microfibres imitant les poils en forme de crochet du gecko. Un biomimétisme qui fonctionne de façon idéale dans le vide glacial de l'espace : ces poils crochus et élastiques exploitent en fait l’interaction de van der Waals, qui crée une force de compression sous lesdites pattes.) Abigaille pèse 240 g et reproduit ce procédé. Des tests ont montré son efficacité dans les conditions similaires à celles qui règnent dans l'espace : il est parfaitement conçu pour des sorties spatiales sur l'ISS où sur des satellites, afin d’exécuter de petites réparations. ◗
Le Mother, une mère pour vous Grâce au Mother, une brosse à dents, une boîte de médicaments ou une porte peuvent devenir « intelligentes » et signaler si vos dents ont été bien lavées, si vous avez pris vos pilules ou si quelqu'un est entré dans la maison à une heure indue. Il a l'allure d'une poupée russe blanche de 16 cm et une fois branché sur le réseau Internet, peut gérer jusqu'à vingt-quatre objets grâce à de petits capteurs — les cookies. Sensibles au moindre mouvement ou à la température, ils tiennent pendant un an sans changement de batterie. Ils vérifient l’utilisation des objets sur lesquels on les place et en informent le Mother. (Même séparé de ce dernier, un cookie peut enregistrer jusqu'à dix jours de données.) Le Mother envoie des alertes, par SMS, par e-mail et par téléphone lorsque quelque chose d'important se produit (elles sont gérées via une interface — le senseboard). Il coûte 222 $ (avec quatre cookies) et chaque lot supplémentaire de quatre cookies est vendu 99 $. ◗
Astrium développe des pénétrateurs pour creuser la glace en Europe Astrium travaille actuellement au développement de pénétrateurs destinés à l’exploration planétaire et capables de s’enfoncer sous des surfaces durcies par de la glace ou dans du régolithe jusqu’à une profondeur de 3 m. Pour réussir, il leur faudra déjà résoudre différents problèmes concernant la mécanique, la thermique et l’aspect opérationnel. Le pénétrateur, qui pèsera environ 20 kg et mesurera de 50 à 60 cm de longueur, devra être capable de résister à un énorme choc lors de l’impact qu’il subira au moment où il percutera la surface d’une planète et cela sans que ses instruments embarqués ne soient endommagés. Il devra de plus creuser le sol le plus verticalement possible, ce qui impose de déterminer très précisément l’angle d’attaque. Et une fois enfoncé dans le sol, il lui faudra rester fonctionnel plusieurs semaines, à des températures très basses (de l’ordre de – 200°C) — ce qui mettra à rude épreuve ses batteries et son système de communication. Il devrait embarquer à son bord un spectromètre, des outils pour mesurer certains paramètres (comme le pH ou la conductivité du sol) et un microscope — mais également une foreuse capable de récupérer des échantillons afin de les transmettre pour analyse aux instruments. Des essais ont d’ailleurs été réalisés à grande échelle l’été dernier pour valider le concept mécanique et mieux évaluer les contraintes liées à la survie des instruments lors de l’impact et de la pénétration. Bien qu’il soit essentiellement conçu dans le cadre d’une mission sur Europe (l’une des quatre lunes galiléennes de Jupiter) qui pourrait avoir lieu vers la fin des années 2020, il sera facilement adaptable à d’autres planètes et pourrait donc être aussi utilisé pour pénétrer dans du régolithe, sur Mars ou sur la Lune. ◗
Siléane, spécialiste du pick and place et de l’automatisation du geste humain Siléane conçoit des machines adaptatives capables de gérer des produits sans géométrie, souples, fragiles et à comportement variable — dans des environnements aléatoires. Elle propose d’une part des machines standards (gamme Flowpick, Créadécor, Rovaldy…) et travaille d’autre part sur des projets spéciaux. Véritables réservoirs à idées, ses équipes fonctionnent également en mode R&D pour enrichir la gamme en permanence, ou pour le compte de grands noms de l’industrie. Leur tout dernier robot, le Kamido, est une solution ultraflexible de prise en vrac de produits hétérogènes en 3D, même à partir d’un simple tas. Il est capable d’adapter ses outils de préhension selon l’orientation et la position de l’objet à traiter et selon la situation. Sans apprentissage ni programmation, cette solution autosuffisante (plus besoin de mécanisation complexe et chronophage en périphérie) se révèle utile pour toutes les opérations de dévracage, de tri et de distribution de produits. ◗
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Retrouvez nous sur notre tout nouveau site : www.planeterobots.com
Robots
La Robox, une imprimante 3D fiable et facile à utiliser
La start-up britannique C Enterprise a conçu la Robox (robot in a box), une petite imprimante 3D compacte et prête à l’emploi qui, outre son prix très abordable (environ 840 €), présente bon nombre d’avantages parmi lesquels figurent la simplicité d’utilisation et la qualité d’impression. Son système à double buse (0,3 et 0,8 mm de diamètre), accroît sa vitesse d'impression jusqu'à 300 % et lui permet d'imprimer des objets à partir d’une large gamme de matériaux (PLA, ABS, HIPS nylon, PC, PVA) beaucoup plus rapidement que ses concurrentes. Elle possède de surcroît une des plus hautes résolutions d'impression du marché (20 µm). Toutefois, les dimensions maximales des pièces imprimées sont relativement petites (210 x 150 x 100 mm). D’autre part, le système HeadLock permet de remplacer ses deux buses d’impression par différents modules et d’accroître ainsi son champ d’action en la transformant notamment en scanner 3D. Elle est vendue avec AutoMaker, un logiciel d’impression spécifique, facile d’utilisation, qui a été conçu sur mesure pour exploiter toutes ses capacités et propose aussi des fonctions utiles (comme la découpe automatique) aux utilisateurs peu expérimentés. Enfin, grâce à son système de reconnaissance automatique, la Robox ne réclame aucune programmation particulière pour les différents matériaux: il suffit de charger le SmartReel. Chaque bobine contient une puce programmée avec tous les paramètres nécessaires mais on peut aussi charger et programmer ces bobines soi-même ou les acheter prêtes à l’emploi. Son logiciel intuitif et son matériel de pointe la rendent tout à la fois fiable et facile à utiliser: en gros, il suffit de brancher l'alimentation et le cordon USB puis de lancer l'impression… ◗
Le premier musée européen entièrement dédié aux robots a ouvert ses portes à Madrid C’est à l’initiative de Daniel Bayon et de Pablo Medrano, deux passionnés de robotique, que s’est ouvert à Madrid, à la fin du mois de novembre 2013, un musée entièrement consacré à l’univers des robots. Ce Robot Museum est le premier du genre en Europe et le deuxième dans le monde. Sa collection regroupe sur une superficie de 100 m2 pas moins de cent quarante robots de toutes sortes, fabriqués de 1980 jusqu’à aujourd’hui. Figure parmi eux une « meute » de robots chiens Aibo (commercialisés par Sony entre 1999 et 2006). L’ERS-7, le modèle le plus sophistiqué de la gamme, se promène sur une table tout en se laissant caresser par les visiteurs. On y retrouve aussi l'Omnibot (fabriqué par Tomy dans les années 1980), le NAO (conçu par Aldebaran pour la recherche et l'éducation), en passant par les robots jouets de WowWee et les LEGO NXT — mais aussi par l’incontournable ASIMO et une réplique du légendaire D2-R2, sans oublier des robots très récents comme le Q.bo. On peut également y admirer le plus petit robot autonome jamais fabriqué — son mécanisme est constitué de quatre-vingt-dix-huit parties, de pièces d'horlogerie et son boîtier est en argent. (Ses deux yeux sont des capteurs de lumière et sa charge est portée par sa moustache…) Voilà de quoi ravir tous les passionnés, qui découvriront tout au long de leur visite une partie statique, présentée derrière des vitrines, ainsi que des démonstrations faites en direct. Ils auront même la possibilité de toucher certains robots ! L’autre avantage de ce musée est le prix d’entrée, très abordable (4 € pour les adultes, 3 pour les étudiants et gratuité pour les enfants). ◗
La nanotechnologie au service de la médecine Des chercheurs canadiens de la McGill University, sous la direction du professeur Hanadi Sleiman, ont récemment publié les résultats de leurs travaux relatifs à la création de nanocubes constitués de brins d'ADN (des sortes de « cages » munies de « barreaux ») pouvant contenir et assurer, par la suite, la délivrance ciblée de médicaments dans le corps. Ces brins de quelques nanomètres ont l'avantage d'être faciles à synthétiser et de réagir avec des molécules spécifiques (comme celles qui recouvrent la paroi des cellules cancéreuses). En plus des brins d'ADN, ces nanocubes sont également couverts de molécules lipidiques, qui agissent comme une sorte de colle pour maintenir les particules de médicaments à l'intérieur de la structure. Ces chercheurs ont également découvert que ces molécules lipidiques permettent d'attacher plusieurs nanocubes lorsqu’elles sont placées à l'extérieur de la « cage », ce qui offre une large gamme de possibilités pour créer divers nanomatériaux à base d'ADN. Et dans la mesure où ces « cages » en ADN sont biodégradables et leur taille, leur forme et leurs propriétés facilement modifiables, elles peuvent être conçues avec une très grande précision et libérer leur contenu quand elles sont activées par une séquence d'ADN spécifique. Pour l’instant, cette découverte s’était limitée à des tests en laboratoire mais on expérimente maintenant cette technique sur des cellules animales afin d’en évaluer les effets sur les leucémies lymphoïdes chroniques et sur le cancer de la prostate. Dans un avenir proche, il serait donc possible de créer des brins d’ADN composant ces nanocubes et de les programmer pour qu’ils puissent libérer des médicaments directement dans les zones du corps qui en ont besoin, en réaction à un stimulus précis. ◗
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Shimizu Corporation désire installer des panneaux solaires sur la Lune
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L’un des projets de la société japonaise Shimizu Corporation — Luna Ring — consiste à installer, tout le long de l’équateur lunaire, une ceinture (11 000 x 400 km) composée de panneaux solaires, pour récupérer l’énergie du Soleil afin de fournir la Terre en énergie renouvelable et non polluante. Des câbles reliés à ces panneaux solaires relaieront le courant électrique ainsi généré à des centres de transmission installés sur la Lune. De là, l’énergie serait ensuite envoyée sur la Terre, soit sous forme de micro-ondes via des antennes de plus de 20 km de diamètre, soit grâce à des lasers à haute densité énergétique. Dans tous les cas, une balise de guidage assurerait une transmission exacte. Une fois réceptionnée par des collecteurs qui seront construits un peu partout, l’énergie pourra ensuite être convertie en électricité, voire en hydrogène, pour être stockée ou utilisée comme carburant. Ce Luna Ring serait en mesure de produire et de transmettre environ 13 000 TWh d'énergie sur notre planète. Pour construire les installations lunaires, Shimizu Corporation fera appel à une multitude de robots, téléopérés de la Terre, qui travailleront en permanence et effectueront différentes tâches allant de l'aplanissement du terrain à l'excavation, limitant ainsi les coûts de fonctionnement. Quant aux matériaux de construction, ils seront directement extraits du sol lunaire et transformés sur place au sein d’usines de fabrication. L'eau pourrait aussi être produite à partir d'éléments du sol combinés avec de l'hydrogène importé de la Terre. Les briques, fibres de verre et autres matériaux de construction pourraient aussi être fabriqués par le biais de traitements thermiques solaires. Si Shimizu Corporation arrive à trouver les financements nécessaires à un tel projet (dont le coût n’est d’ailleurs pas connu), elle espère pouvoir entamer les travaux d’implantation en 2035 et estime qu’il lui faudrait ensuite plus de trente ans pour mener à bien le projet… ◗
ATCube 3D, l'imprimante 3D française (disponible depuis février) C'est pour moins de 950 € qu'une toute jeune entreprise française, ATC 3D, propose une imprimante 3D grand public. ATC 3D a été créée par Guillaume Bouisson et Loïc Bonfils — avec le désir de rendre les nouvelles technologies (comme l'impression 3D) accessibles au plus grand nombre. L’ATCube 3D, de 28 cm de côté, a été pensée pour répondre à un cahier des charges rigoureux en termes de précision d’impression — tout en bénéficiant d’un petit prix et d’une esthétique travaillée. ◗
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NOS LECTEURS ont du talent ! Cinquième livraison de la rubrique dédiée à nos lecteurs ! Nous y présentons quelques-unes des créations que vous nous avez soumises sur le forum de Planète Robots — deux cette fois. Si vous aussi, vous avez développé un robot dans votre garage, parlez-en donc sur le forum : nous nous ferons un plaisir de vous publier… ajouter des fonctionnalités. Des fonctions avancées sont en cours d’intégration (comme la reconnaissance et la synthèse vocales). De plus, l’OpenBot gère une partie multimédia exploitable via la sortie HDMI du RPi. ◗ Plus de détails sur : http://www.ms-robot.com
VINCENT
BUX ET JPOILUX OpenBot Ces deux membres de notre forum se sont lancés dans la création d’une plate-forme robotique ambitieuse, l’OpenBot. Elle est la combinaison d'une carte d'extension pour Raspberry Pi et d'un OS spécialement développé pour ce mini-ordinateur ARM, low cost. Le circuit électronique prend la forme d’une carte PnP de la même taille que le Raspberry Pi, sur lequel il vient se stacker pour étendre les possibilités avec… — Un circuit de régulation 5 V 3A (autoalimentant le Raspberry Pi). — Seize entrées/sorties numériques. — Dix entrées analogiques, dont une entrée
réservée au niveau de la batterie. — Douze sorties PWM (pour le pilotage des servomoteurs). — Un ampli audio 2 x 3 W accessible via une prise jack audio 3,5 mm. — Un connecteur I2C additionnel (pour brancher d’autres modules, comme un LCD). Quant à l’OS, disponible en open source, il permet de contrôler l’ensemble des composants: servomoteurs, LED, capteurs infrarouges, capteurs à ultrasons — le tout pilotable à partir d’une interface Web. Cette solution clés en main permettra à tout un chacun de fabriquer une sorte de « Nabaztag » qui pourrait adopter plusieurs apparences. Il ne dépendrait d’aucun serveur distant et serait ouvert à la communauté qui souhaiterait y
NAO, informateur dans un jeu de rôle. — La scène de crime.
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NAO dans la peau d’Horatio Caine Vincent, étudiant à SUPINFO Caen, a participé à la fin de l’année dernière à un hackaton dédié à la programmation de NAO, à la Cité des sciences. Lors de cet événement, son équipe a imaginé que NAO pourrait agir comme un personnage non jouable (PNJ) — on en rencontre souvent dans les jeux vidéo de type RPG… L’histoire mettait en scène un NAO qui avait été saboté. Posté devant la scène du crime, le NAO inspecteur résumait l’enquête à l’intention des véritables joueurs, avant de leur proposer de partir à la recherche d’un indice. Au fil de la quête, le joueur communiquait à NAO des infos comme dans un Cluedo (arme, témoin), débloquant ainsi différentes étapes du scénario à chaque fois qu’une réponse correcte était rapportée au robot. Durant la partie, il se révélait capable de se rappeler la quête en cours de chaque joueur et d’annoncer le résultat si un autre joueur avait rapporté la bonne réponse avant lui. Ce programme pour NAO est apparu aussi complexe qu’attrayant pour le public… ◗ Plus de détails sur : http://influence-pc.fr Éric Fourchon
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Droit&robotique
LE DROITDES ROBOTS
DRONES LÉGAUX : LE DÉBUT DE L’USAGE CIVIL La France vient d’ouvrir la voie à l’usage des drones civils en offrant à cette activité un cadre réglementaire, le premier du genre en Europe. Les débouchés et les applications apparaissent très nombreux!…
Les drones sont restés longtemps des outils exclusivement militaires. – Ici, le General Atomics MQ-1 Predator.
UNE CROISSANCE EXPONENTIELLE ET UNE UTILISATION TRÈS DIVERSIFIÉE Les UAV (Unmanned Aerial Vehicles) ou drones — c’est-à-dire les engins qui volent sans pilote — ont longtemps été cantonnés au secteur militaire. Mais leur usage civil connaît aujourd’hui une croissance exponentielle : leur utilisation est extrêmement variée, allant d’activités très spécifiques (comme la cartographie, la recherche scientifique, les traitements agricoles, la surveillance et les relevés aériens, la lutte contre la pollution ou les incendies, l’inspection des finitions d’un viaduc, etc.) au remorquage de banderoles — en passant par le tournage de films et la prise de vues d’un événement comme le Festival de Cannes). Les drones constituent un enjeu industriel
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pour les années à venir et ouvrent des perspectives sur de nouvelles applications. (Ces débouchés et les applications sont en effet très nombreux1.) Ainsi, l’annonce par Amazon du lancement d’un programme permettant d’ici cinq ans la livraison aux États-Unis de colis par minidrones en moins de trente minutes témoigne de l’utilité (et du potentiel considérable) des drones. Il s’agit de paquets de moins de 2 kg qui représentent actuellement 86 % des livraisons d’Amazon sur Internet. Pour l’heure, ces minidrones ne peuvent évoluer que dans un rayon de 16 km autour des entrepôts et les autorités fédérales étatsuniennes étudient les conditions de la légalisation des drones privés. Elles ont d’ailleurs annoncé le 30 décembre avoir autorisé des essais de drones civils sur six sites aux États-Unis, destinés à divers
usages (commerciaux notamment). Un tel usage est pour l’instant interdit. LA FRANCE, PREMIER PAYS À LÉGIFERER SUR L’USAGE CIVIL DES DRONES Dans le domaine des drones civils, la France est en avance sur les autres pays européens. Dès 2010, une instruction2 a été émise par la direction générale de l'aviation civile (DGAC) pour répondre temporairement aux questions des exploitants envisageant ce type d’activités et clarifier la différence entre un aéromodèle de loisirs (aéromodélisme) et un aéronef télépiloté utilisé dans des opérations commerciales. En avril 2012, une réglementation spécifique (deux arrêtés) sur l'utilisation de ces engins a été mise en place par la direction générale de l'aviation civile (DGAC). La France est le premier pays à légiférer sur
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par Alain Bensoussan, avocat technologue, spécialiste du droit des technologies avancées www.alain-bensoussan.com
Dans l'état actuel de la loi, piloter seul un drone par le biais d'un casque virtuel est prohibé. — Ici l'Oculus Rift, qui va bientôt entrer sur le marché. — Les drones sont conçus pour prendre des images sensationnelles. — Avec la multiplication des utilisateurs de l’AR.Drone de Parrot, il est temps de légiférer.
tiellement à leur masse6) et leurs activités aériennes sont classées en quatre scénarios de vols prédéfinis et effectués à des altitudes inférieures à 150 m7. Néanmoins, ce qui distingue principalement les drones de loisirs des drones civils est la présence ou pas d’un dispositif de prise de vues à bord.
l’utilisation des engins sans pilote : vingtcinq constructeurs sont déjà agréés par la DGAC3. Le texte qui précise la réglementation applicable aux « aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord » est l’arrêté du 11 avril 2012 pris par le ministre chargé de l’Aviation civile4. Un se-
cond arrêté du même jour précise les règles d’utilisation de l’espace aérien par les drones5. Ces arrêtés ont donc permis à la France de devenir un des premiers pays à autoriser un certain nombre d’opérations de travail aérien impliquant des drones. Ils sont classés par catégories (liées essen-
LE CADRE LÉGAL DES DRONES DE LOISIRS Le pilotage d’un aéromodèle de loisirs stricto sensu (catégories A et B) se différencie du pilotage avec une caméra ou un appareil photo à bord (celui des aéronefs télépilotés — c’est-à-dire des engins sans personne à bord et guidés à distance). Selon l’article 2 de l’arrêté du 11 avril 20128, un appareil « automatique » vole sans intervention humaine autre qu’une programmation « par quelque moyen que ce soit avant le début du vol ou pendant le vol ». Un vol est en vue directe si le télépilote navigue en conservant toujours son aéronef dans son champ de vision, « sa vision étant éventuellement corrigée par ses lunettes ou des lentilles ». Selon l’article 3 du même arrêté, un aéromodèle est un aéronef télépiloté utilisé exclusivement à des fins de loisirs ou de compétition par un télépilote toujours capable d’en conserver le contrôle. Les engins
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Droit&robotique Les drones seront également de plus en plus utilisés par les pouvoirs publics. Ici, un Draganflyer X6 employé par certains comtés états-uniens.
ne comportant ni caméra ni appareil photo embarqués sont classés en catégorie A — c’est-à-dire qu’ils pèsent moins de 25 kg au décollage (masse structurale et charge emportée), sont à gaz inerte et dotés d’un moteur électrique ou d’un turbopropulseur d’une puissance inférieure ou égale à 15 kW (art. 4 de l’arrêté). Et à condition de ne pas dépasser les hauteurs maximales de vol prescrites par la réglementation (150 m), les drones d’aéromodélisme de catégorie A sont dispensés de « document de navigabilité » et sont « autorisés à voler sans autre condition relative à leur aptitude au vol et sans autre condition requise des personnes qui les utilisent » (annexe I, 1.1 de l’arrêté). Néanmoins, un second arrêté du 11 avril 20129, indique que le vol à vue directe d’un aéromodèle de loisirs, hors zone peuplée, est autorisé « sous réserve qu’il n’en résulte pas un risque manifeste de dommage à autrui » (art. 4 de l’arrêté, § 4.1). LE CADRE LÉGAL DES DRONES CIVILS En fonction de sa catégorie (liée essentiellement à sa masse), l’utilisation d’un drone est subordonnée à l’obtention d’un certificat de navigabilité (CDN) délivré par la DGAC, valant autorisation de vol. Dès lors qu’il est équipé d’un appareil photo ou d’une caméra, l’engin volant n’est pas considéré comme un aéromodèle de loisirs, mais comme un engin effectuant des « activités particulières », c’est-à-dire un travail aérien (catégories C à G). Les prises de vues et les vidéos aériennes sont encadrées par l’article D133-10 du Code de l’aviation civile qui impose que « toute personne qui souhaite réaliser des enregistrements d’images ou de données dans le champ du spectre visible au-dessus du territoire national est tenue de sous-
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crire une déclaration au plus tard quinze jours avant la date ou le début de période prévue pour l’opération envisagée auprès du chef du service territorial de l’Aviation civile dont relève son domicile ». En conséquence, si le vol est destiné à la prise de vues, il doit faire l’objet d’une déclaration — même pour les loisirs. L’équipement de transmission des images vidéo doit être conforme aux puissances d’émission de la réglementation en vigueur. Un arrêté du 29 mars 201310 entérine une décision de l’ARCEP du 18 décembre 2012 fixant cette limite à 100 mW pour un matériel en 2,4 GHz (au lieu de 10 mW). Enfin, il convient d’avoir à l’esprit qu’audelà de 150 m de hauteur, le drone évolue dans un espace dit « ségrégué » — c’està-dire soumis à une autorisation spéciale avec plan de vol. Il nécessite une autorisation de vol obtenue à la suite du dépôt d’un dossier prouvant que le modèle est sûr et dispose des systèmes de sécurité adéquats11. LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE L’usage de drones équipés d’un appareil photo ou d’une caméra doit tenir compte de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés encadrant le traitement des données personnelles et le respect de la vie privée. Le respect de cette législation implique notamment l’interdiction de pointer des caméras vers l’habitation ou l’entrée d’un tiers. L’utilisation de drones équipés de caméras doit seulement permettre de réaliser des prises de vues strictement limitées aux espaces extérieurs des propriétés (hors voie publique), sauf à recourir à un moyen technique de floutage automatique des zones privées. La CNIL s’intéresse aux engins volants bardés de capteurs qui peuvent être de
formidables machines à observer, à emmagasiner et à analyser des données à caractère personnel. Elle y a consacré en décembre 2013 un numéro spécial intitulé Drones, innovations, vie privée et libertés individuelles12, dans lequel elle s’interroge sur ces nouvelles formes possibles de surveillance des comportements et des déplacements de chacun — et plus généralement de la vie privée. Selon la CNIL, le cadre de régulation à créer « doit à la fois tracer des lignes rouges et offrir un espace de liberté aux innovations […]. La réflexion doit être pluridisciplinaire et impliquer l’ensemble des acteurs concernés (parmi lesquels les industriels du secteur, les autorités en charge de la réglementation aérienne, la société civile) ». Elle souligne par ailleurs que sa démarche est une première esquisse de la problématique autrement plus large de l’éthique de la robotique. Ses réflexions pourraient donc aboutir à de prochaines recommandations en ce domaine. ●
1 Cf. L’Usine nouvelle ; dossier spécial L'incroyable potentiel des drones civils, 1er février 2014. 2 Instruction du 15 avril 2010. Bulletin officiel Développement durable n° 2010/9 du 25 mai 2010. 3 Rapport d’activité 2012 de la Direction de la sécurité de l’Aviation civile, 7 mai 2013 (mis à jour le 8 juillet 2013). 4 Arrêté du 11 avril 2012 relatif à l'utilisation de l'espace aérien par les aéronefs qui circulent sans personne à bord (NOR : DEVA1207595A). 5 Arrêté du 11 avril 2012 relatif à la conception des aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord, aux conditions de leur emploi et sur les capacités requises des personnes qui les utilisent (NOR : DEVA1206042A). 6 Arrêté du 11 avril 2012 (NOR : DEVA1207595A), art. 4. 7 Arrêté du 11 avril 2012 (NOR : DEVA1207595A). Annexe II : S-1 concerne le vol à vue, en rase campagne, à distance des habitations ; S-2, le vol hors vue, c’est-à-dire en immersion, en rase campagne ; S-3, le vol à vue, en ville ; S4 concerne les activités de relevés aériens (photographies, observations et surveillance). 8 Arrêté du 11 avril 2012 (NOR : DEVA1206042A). 9 Arrêté du 11 avril 2012 (NOR : DEVA1207595A). 10 Arrêté du 29 mars 2013 homologuant la décision n° 2012-1669 de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du 18 décembre 2012 fixant les conditions d'utilisation des fréquences radioélectriques par des dispositifs à courte portée dans la bande de fréquence 2 400-2 483,5 MHz (NOR : PMEI1304173A). 11 Arrêté du 11 avril 2012 (NOR: DEVA1206042A), art. 4, 2°. 12 La lettre Innovation et Prospective de la CNIL n°6, décembre 2013.
LE CHARGEMENT PAR INDUCTION
POUR PERMETTRE À VOTRE ROBOT DE FAIRE UNE PAUSE Le chargement par induction est un atout technologique majeur car il ne craint ni la pluie ni l’humidité, il peut même être effectué sous l’eau. Notre maîtrise du chargement par induction des batteries de voitures demandant un niveau de puissance de plusieurs kilowatts avec un rendement supérieur à 93% à 20 cm, nous permet de proposer des solutions innovantes de recharge sans fil. Nos stations de recharge par induction peuvent être adaptées à tout type de batteries dans différents domaines et plus particulièrement à la recharge des robots terrestres, aériens ou sous-marins.
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LE DÉFI NXT : UN CHALLENGE POUR LA GENERATION À VENIR
Éric Hueber a aimablement accepté de répondre aux questions de Planète Robots : il nous présente le challenge qu'il organise chaque année — le Défi NXT. Planète Robots : M. Hueber, pouvezvous vous présenter ? Éric Hueber : Je suis enseignant chercheur à l'université de Haute-Alsace (Mulhouse et Colmar). Je fais partie du laboratoire MIPS (Modélisation, Intelligence, Processus et Systèmes) et suis dans une équipe qui étudie le traitement optique de l'information. Côté enseignement, je suis directeur des études au département GEII (Génie électrique et Informatique industrielle) de Mulhouse. C'est dans cette dimension pédagogique que je développe ma passion pour la robotique. Ces dernières années, les équipements robotiques se sont multipliés : robots pour la compétition de Vierzon, Festo Robotino, NAO d'Aldebaran, projecteurs robotisés Martin, un bras articulé Stäubli et même un robot en carton Calafant pour de futurs projets… P.R.:Vous organisez le Défi NXT… Depuis quand cette compétition existe-t-elle? É.H. : Depuis 2011… À la fin de 2009, un pre-
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mier challenge avait eu lieu avec deux partenaires universitaires impliqués dans notre formation trinationale : la Fachhochschule Nordwestschweiz (Suisse) et la Hochschule Furtwangen (Allemagne). Pour lancer cette compétition au niveau national, il me fallait un outil Internet pour que tous les participants pussent participer en même temps sans devoir se déplacer — DokuWiki. Dès la création du site Web definxt.com, la compétition a été lancée. P.R. : À qui s'adresse-t-elle ? É.H. : Deux constatations ont motivé l'organisation du Défi NXT… Premièrement, la compétition nationale des GEII à Vierzon nécessite un travail en amont important puisqu'il faut créer un robot capable de trouver la sortie d'un labyrinthe le plus vite possible. Plusieurs GEII ne se rendent pas à la compétition car leur robot n'est pas prêt ou parce que le déplacement ne se révèle pas évident à organiser. Deuxièmement, les étudiants qui débarquent à l'université sont par-
fois désorientés par ce nouvel environnement, ils n'ont pas encore beaucoup de relations avec les autres au début de l’année et les matières enseignées sont, au commencement, très théoriques. Cette compétition s'adresse donc aux étudiants de première année, à travers les cinquante-deux départements GEII en France. Notons que pour pouvoir programmer correctement, les équipes ont droit à un mentor de deuxième année ou en licence professionnelle, ce qui ouvre ainsi d'autres liens entre les étudiants. P.R. : Quelle est la source de votre motivation ? É.H. : J'ai envie de jouer tout en travaillant ! Les LEGO Mindstorms sont parfaits car ils sont très accessibles et permettent de progresser rapidement vers des niveaux élevés de technologie. Je suis aussi un adepte de tout ce qui peut développer la transversalité dans une formation où les étudiants cloisonnent électronique et infor-
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“J'ai envie de jouer tout en travaillant ! Les LEGO Mindstorms sont parfaits car ils sont très accessibles et permettent de progresser rapidement vers des niveaux élevés de technologie.”
Les compétiteurs en pleine concentration.
matique. Mais par-dessus tout, ce qui m'éclate, c'est de voir comme les étudiants mordent à l'hameçon. Partout en France, les retours sont unanimes : les étudiants en redemandent !… P.R. : Combien y avait-il d'équipes et de participants lors de la dernière compétition ? É.H. : Seize équipes ont participé à l'édition 2013 — alors que vingt-six avaient répondu au projet 2012. Cela est principalement dû à un problème de circulation de l’information : une dizaine d'équipes s'attendaient à ce que le défi fût plus tard dans l'année. (Les équipes sont composées de cinq à neuf étudiants et cela représente près de cent cinquante personnes qui se creusent les méninges !) P.R. : Comment les épreuves se déroulent-elles ? É.H. : À 16 h, le sujet est dévoilé sur le site du Défi NXT. Ensuite, le défi est lancé pour six heures de tempêtes d'idées… Il arrive que des points du règlement soient flous, que des doutes surgissent quant aux technologies utilisées — alors je renvoie les participants à la page Facebook du Défi. L'intérêt de la chose consiste aussi à se rendre compte de l'activité des autres équipes. J'avoue qu'il y a peu de règles… Il s’agit en fait de prendre du plaisir, dans le plus pur fair-play. Eh oui, je revendique dans cette compétition une opposition aux systèmes complexes pratiqués dans d'autres coupes de robotique. Le jury est ainsi moins sous pression et peut voter avec son cœur — pas en cherchant des failles dans l'application d'un règlement. Chaque année, fixer le nombre d'étudiants par équipe fournit matière à discussion… Mon conseil, dans un souci d'efficacité, est d'être à six (un mécanicien, un programmeur, un informati-
Des robots mis en scène.
Eric Hueber.
cien, un preneur de vues, un stratège et un décorateur). Le fait de se retrouver à plus de six ne constitue pas forcément un avantage ! Quant aux objectifs à atteindre, j'opte pour une difficulté graduelle en trois niveaux. Le premier est de l'ordre du fun, tout le monde peut y arriver et certains y prendront tellement leur pied qu'ils en oublieront le reste. Le deuxième est technique : il faut que le robot soit autonome, réagisse à des perturbations non prévues et fasse un bon usage des capteurs et des moteurs. Le troisième niveau serait infaisable ? Mais il y en a toujours qui y parviennent !… Et cerise sur le gâteau, il y a des prix… Ceux qui s'amusent le plus reçoivent de surcroît des prix ! Là, je dois remercier Génération Robots, qui nous gratifie de magnifiques lots depuis la première édition. Au choix, un quadricoptère Parrot ou une boîte EV3 pour le projet le plus abouti. (Pour le projet le mieux présenté et le projet le plus fun, les étudiants reçoivent un ActivityBot.) P.R. : Pourquoi avoir choisi des Mindstorms NXT ? É.H. : Tout d'abord les Mindstorms sont des LEGO, ce qui sied parfaitement au profil de nos
étudiants — assez peu doués en mécanique… Ils peuvent ainsi créer un système adapté au Défi. Ensuite, il y a l'aspect programmation. Si dans l'équipe personne n'a jamais programmé, la version NXT-G se révèle d'une prise en main extrêmement simple. Aux autres, le langage NXC est conseillé — mais certains vont jusqu'à programmer en LabVIEW… P.R. : Avez-vous une anecdote à nous conter sur la compétition ? É.H. : La première année, le Défi devait être réalisé en quatre heures. Ce délai était bien trop court — mais certains sont allés jusqu'au bout en faisant « Vroum ! Vroum ! » avec la bouche et en se filmant avec le robot dans les mains. Autre anecdote : une fois la compétition terminée, des étudiants sont venus voir l'enseignant et ont balancé : « OK, on se revoit donc la semaine prochaine ? C'est bien chaque semaine, maintenant ? » Cette remarque a été faite dans plusieurs endroits et chez nous à Mulhouse ; cela a débouché sur la création d'un club de robotique… ■Nicolas Denis
Le prochain Défi NXT aura lieu le jeudi 16 octobre 2014 (inscriptions jusqu'à vingt-quatre heures avant). Et bon à savoir, la compétition n'est pas réservée exclusivement aux GEII: des départements Mesures physiques y ont déjà participé et même des équipes du Québec (avec huit heures de décalage)! Êtes-vous prêts à relever le Défi 2014?… Plus d’informations sur: www.definxt.com
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UNE INVITATION À S’IMMERGER DANS LA FORCE ! Organisée par la boîte canadienne X3 Productions, l’exposition Star Wars Identities s’installe à Saint-Denis (93) du 15 février au 30 juin 2014 dans la Cité du cinéma et pose un regard inédit sur l’univers de la saga et sur ses personnages légendaires… kin Skywalker et la marionnette de Yoda — mais aussi les costumes et les accessoires de Chewbacca, de Boba Fett, de la princesse Leia, des Stormtroopers et de Dark Vador. (Il faut ajouter à cela des douzaines d’objets présentés pour la toute première fois…) Soigneusement sélectionné dans les archives du Lucas Cultural Arts Museum, chaque objet va dévoiler un peu plus l’identité des principaux protagonistes tandis que des anecdotes exclusives sur la création des personnages et des films captiveront les fans inconditionnels de toutes les générations.
D2-R2 et C-3PO, stars de l'exposition.
AU CŒUR DE LA SAGA Les visiteurs pourront y admirer une collection de plus de deux cents objets, regroupant des costumes, des maquettes, des accessoires et des dessins conceptuels originaux de la saga (sans oublier le film d’animation Clone Wars et la série télévisée) qui les plongeront dans les coulisses de cet incroyable univers. Cela leur permettra de percevoir ses personnages inoubliables sous un tout nouveau jour… On y découvrira ainsi D2-R2, le Falcon Millennium d’Han Solo, le protojet grandeur nature d’Ana-
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UNE EXPÉRIENCE INÉDITE Star Wars Identities propose également à ses visiteurs de créer leur propre héros dans le cadre d’une quête interactive identitaire unique qui les place au cœur de l’action — afin de savoir quelle Force les habite. Équipé d’un bracelet intelligent, chacun d’entre eux devra répondre à une série de questions sur son idiosyncrasie en franchissant diverses stations interactives. En fait, on y explore le thème de l’identité en abordant dix de ses composantes (l’espèce, les gènes, les parents, la culture, les mentors, les amis, les événements de la vie, la profession, la personnalité et les valeurs), réparties en trois groupes (Origines, Influences et Choix) qui forment les sections principales de l’exposition et reflètent le développement d’une ontologie, de l’enfance à l’âge adulte. Dix vidéos (une par composante) combinent
des extraits de Star Wars et des graphiques animés pour expliquer le rôle de chaque composante dans le développement des identités, qu’il s’agisse de celles des personnages de l’univers des films ou de celle du visiteur. Ce dernier apprendra en quoi, sur le plan scientifique, ces dix critères influent sur l’idiosyncrasie. (Ces vidéos ont été conçues en collaboration avec le Centre des sciences de Montréal et une équipe d’experts travaillant dans diverses disciplines — comme la génétique, la neuropsychologie, les sciences de la santé ou encore la psychologie.) En explorant sa propre personnalité, via cette expérience interactive, il sera alors en mesure de mieux comprendre pourquoi les personnages de Star Wars sont ce qu’ils sont et de suivre le parcours dramatique d’Anakin et de Luke Skywalker — la rivalité père-fils la plus célèbre du cinéma…
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■Josèphe Ghenzer Les accessoires des films mis en situation, ici le scooter volant d'Anakin.
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Société du Parc du Futuroscope, société anonyme à directoire et conseil de surveillance ; capital : 6 504 455 € ; siège social : BP 2000, 86130 Jaunay-Clan ; RCS Poitiers B444 030 902. Lapins Crétins TM & © 2014 Ubisoft Entertainment. All rights reserved.
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STÄUBLI
UNE FABRICATION 100 % FRANÇAISE ! Malgré ses origines helvétiques, cette entreprise conçoit ses robots sur le sol français — dans des établissements situés en Haute-Savoie. Stäubli Robotics s‘affirme en fait comme le seul groupe de robotique industrielle quatre et six axes made in France… Stäubli innove au quotidien dans trois grands pôles d’activité, fédérés par la mécatronique : machines textiles, systèmes de connexion et robotique. Forte de ses quatre mille collaborateurs, la société est présente dans vingt-quatre pays et dispose d’un réseau de distribution dans cinquante. Installé à Faverges depuis 1909, le site de 55 000 m² y emploie mille deux cents personnes et son activité génère plusieurs milliers d’emplois dans la région. La société fabrique des robots industriels depuis plus de trente ans : Stäubli est le seul constructeur de robots quatre et six axes à concevoir, fabriquer et assembler ses robots dans l’Hexagone. À ce titre, Stäubli Robotics est au centre des actions engagées pour le développement de la robotique en France. Ses activités se déploient dans de nombreux domaines : plasturgie, cosmétique, agroalimentaire, peinture, mécanique, médecine et décolletage. UNE NOUVELLE SUITE LOGICIELLE La société propose désormais une nouvelle suite logicielle sur PC pour le développement et la maintenance d’applications robotiques, Stäubli Robotics Suite 2013, qui s’interface avec les différents logiciels de programmation d’un robot Stäubli —
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qu’il s’agisse de VAL 3, un langage interprété conçu pour les intégrateurs et les OEM, VAL products (des logiciels de marché public prêts à l’emploi pour les utilisateurs finaux) ou uniVAL drive, une solution pour piloter des robots à partir d’un contrôleur d’axe générique et dédiée aux constructeurs de machines. Cette suite intègre deux modules dans un même outil: Development Studio et Maintenance Studio. Le premier est un outil de développement d’applications robotiques et de simulation 3D. Il intègre les fonctions de transfert de fichiers entre le PC de développement et le contrôleur du robot, la sauvegarde de l’intégralité de son système, la visualisation de ses bras dans la scène 3D et l’exécution ou la modification des programmes VAL 3. Il comprend également un éditeur de ces programmes qui dispose de fonctions élaborées — comme la visualisation en 3D à partir de l’outil de programmation, le débogage en ligne, la complétion et le formatage automatiques des lignes de code. Cet éditeur de programmes est directement lié à la scène 3D pour la création et l’édition de données géométriques. Quant à la simulation multirobot, elle est prise en charge et offre des calculs de temps de cycle réalistes. (Le logiciel intègre également une fonction de détection de
collision avec mise en évidence graphique des éléments de collision et vérification des distances de sécurité.) Maintenance Studio, lui, a été conçu pour le personnel de maintenance et offre des fonctions évoluées — pour réaliser des opérations de diagnostic. Il permet l’accès complet au contrôleur du robot à partir d’un site distant (avec un retour visuel direct de toute opération réalisée par l’utilisateur durant l’apprentissage). Une scène 3D est disponible en mode Visualisation et offre la possibilité de charger une cellule 3D préalablement créée avec Development Studio.
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À VOTRE SERVICE ! Dans toutes les phases de la vie du robot (de la naissance du projet à la fin de vie du matériel), Stäubli affirme avoir le sens du service dans ses gènes. C’est dans cette optique que l'entreprise a développé trois domaines de compétences garantissant la garantie, la sécurité et les diagnostics nécessaires à l’optimisation de l'outil de production robotisé. (Stäubli sera présente au salon INNOROBO (stand F10/F12).
■Joe Pillow
OUVERT U AU PUBL RE IC Me rcredi 20
mars Uniquem ent de 15 h - 20h Tarif pré férentiel
• 2 HALLS D’EXPOSITION g La robotique de service et ses composants g La robotique collaborative et les machines intelligentes • Un espace dédié aux START-UP • Les ETATS GENERAUX de la ROBOTIQUE Première Edition • DES ATELIERS THEMATIQUES PARTICIPATIFS • DES INVESTISSEURS INTERNATIONAUX Theinnorobo
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INNOROBO 2014 LE SOMMET INTERNATIONAL DES INNOVATIONS (ROBOTIQUE DE SERVICES ET ROBOTIQUE INDUSTRIELLE) Depuis 2011, INNOROBO est le rendez-vous européen et international de la communauté robotique et des départements de l’innovation des autres industries. En trois ans, le sommet s’est construit une solide réputation et a vu sa fréquentation progresser de 50 %. (L’édition 2013 a accueilli plus de cent trente exposants
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de quatorze nationalités et comptabilisé plus de quinze mille entrées professionnelles. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, avait annoncé le plan France Robots Initiatives.) À la maison, au travail, dans les villes et les campagnes, la robotique va changer notre quotidien !
De nombreux acteurs régionaux et nationaux ont pris conscience de son importance dans la réponse à des enjeux sociétaux majeurs — comme le vieillissement de la population, la consommation énergétique et les énergies renouvelables, le retraitement des déchets, la congestion des mégalopoles et le bien-être des
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“L’édition 2013 a accueilli plus de cent trente exposants de quatorze nationalités et comptabilisé plus de quinze mille entrées professionnelles.”
personnes… La croissance du marché vient pour l’instant principalement de la robotique de services personnelle (les robots ménagers essentiellement : aspirateurs, laveurs de vitres, tondeuses et robots de piscine, etc.) Elle devrait également provenir de différents champs d’applications — notamment ceux de la robotique de services professionnelle — et de leur convergence avec la robotique industrielle (ce qu’on appelle aujourd’hui la cobotique). Cela nécessite une plus grande implication des grands groupes (dans le secteur automobile, ceux de la logistique et du transport, de la sécurité, de l’électronique grand public, des télécommunications, d’Internet, de l’équipement ménager, etc.) et des pouvoirs publics. Il apparaît aussi primordial que la recherche puisse travailler en étroite collaboration avec les industriels — c’est la mission du GdR Robotique, créé en 2007, qui regroupe les plus importants labora-
En haut… Le Baxter de Rethink Robotics, taillé pour la cobotique. — C'est lors d'INNOROBO 2013 qu'Arnaud Montebourg a annoncé le plan France Robots Initiatives.
toires de recherche de l’Hexagone et anime aussi le club des partenaires (cf. la présentation d’Étienne Dombre lors de la dernière conférence de presse). Cette prise de conscience collective est vraiment effective depuis 2013 avec l’annonce du plan France Robots Initiatives : de nombreux groupes de travail se mettent en place en France et cinq Régions mobilisées vont présenter dans ce cadre leurs atouts robotiques à INNOROBO. Par ailleurs, le nombre toujours croissant des start-up (souvent issues de l’essaimage des la-
boratoires et des centres de recherche) a donné naissance à de nombreuses innovations technologiques et à de nouvelles applications. Cela aboutit à une convergence naturelle entre le virtuel (Internet et les télécommunications) et le physique (robotique) — pour ainsi procurer à la Toile une matérialisation. D’autres innovations technologiques sont venues chambouler les business models classiques et booster la potentiel robotique : scanners et imprimantes 3D vont bouleverser la chaîne de conception — et les robots de téléprésence donneront une toute
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INNOROBO 2014 Le robot de service 100 % français Diya One.
UN EMPLACEMENT DÉDIÉ AUX FINALISTES DE L’APPEL À START-UP ROBOTIQUES Comme chaque année, INNOROBO encourage les jeunes entreprises du monde entier à soumettre leur candidature afin de pouvoir présenter leur projet ou leur prototype à un panel international d’investisseurs en nouvelles technologies, réunis à cette occasion. Les cinq finalistes seront élues les start-up les plus prometteuses. Elles bénéficieront entre autres d’un emplacement dans le hall d’exposition (mis gracieusement à leur disposition) pour démontrer l’intérêt de leur solution robotique…
Le FURo importé par ODM-Tech - © 2013 afjv.
nouvelle dimension au télétravail, à la télémédecine et aux téléopérations… La robotique de services en quelques chiffres… — Un marché mondial estimé à 4,65 Mds$. — Les robots médicaux représentent plus de 40 % du marché professionnel et connaissent plus de 20 % de croissance. — La robotique de terrain (exploration, agriculture, élevage) représente 25 % du marché pro-
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En haut Innorobo est ponctué de conférences et débats… - © 2013 afjv. — À gauche L'IRCCyN sera sur place pour participer à deux workshops - © 2013 afjv.
fessionnel. — Les robots de loisirs et les robots effectuant des tâches domestiques se partagent le marché de la robotique de services personnelle — estimé par l’IFR à 230 M$ en 2012. 2014 : UN NOUVEAU HALL ENTIÈREMENT CONSACRÉ
LE CENTRE DE CONVENTION D’AFFAIRES ET DE PRISE DE RDV INNOROBO met gracieusement à la disposition des participants des espaces de travail dans le Centre de convention d’affaires (Business Convention Center). Ces espaces permettront aux sociétés qui le désirent d’organiser des rendez-vous, de prendre part à des rencontres préétablies avec des sommités du monde de la robotique…
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“En partenariat avec le Symop (le Syndicat des entreprises de technologies de production), le sommet proposera pour la première fois un hall dédié aux innovations de la robotique industrielle.” LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA ROBOTIQUE Dans le cadre du plan France Robots Initiatives et sous l’autorité conjointe des ministres du Redressement productif, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Défense — en partenariat avec la DGCIS (Direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services), la DGRI (Direction générale pour la recherche et l’innovation) et les Régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Paris Île-de-France, Picardie et RhôneAlpes (reconnues pour leurs ambitions robotiques) le sommet européen INNOROBO accueillera à Lyon la première édition des États généraux de la robotique. Ils ont pour objectif d’établir un bilan annuel d’activité du Comité robotique « filière de demain » (Syrobo, Symop, Cap Robotique, GdR Robotique), de donner plus de visibilité aux actions engagées, de fédérer la filière robotique et d’ouvrir le domaine à la société civile. Des ateliers et des conférences avec des intervenants de renom seront organisés dans cette optique. Conférences et ateliers (du 18 au 20 mars 2014)
Mardi 18 mars 2014 — Visite et inauguration d’INNOROBO. — Ouverture des États généraux de la robotique. Prise de parole des personnalités ministérielles et du Comité robotique « filière de demain ». — Conférences des États généraux de la robotique. (Programme détaillé et intervenants à confirmer.) Mercredi 19 mars et jeudi 20 mars Différents ateliers et workshops à l’initiative de la DGRI — organisés par le GdR Robotique avec le CNRS — seront proposés aux visiteurs. Le mercredi aura lieu un workshop sur les applications des robots parallèles et des robots parallèles à câbles. Il sera animé par S. Briot (IRCCyN), S. Caro (IRCCyN), M. Carricato (Università di Bologna.) et M. Gouttefarde (LIRMM). Le but: promouvoir les interactions entre les milieux académiques et les industriels. INNOROBO accueille un public emballé chaque année - © 2013 afjv
AUX INNOVATIONS DE LA ROBOTIQUE INDUSTRIELLE ! En partenariat avec le Symop (le Syndicat des entreprises de technologies de production), le sommet proposera pour la première fois un hall dédié aux innovations de la robotique industrielle. Il s’agira ainsi de porter un nouveau regard sur les évolutions de ce domaine de la robotique et de mettre en visibilité les techno-
logies de pointe — ferments d’innovation pour nos entreprises. La robotique industrielle adopte des technologies développées pour la robotique de services : mobilité et interface homme-machine. De cette convergence naissent des robots industriels « collaboratifs », en interaction avec l’homme sur le lieu de travail. Cette nouvelle robotique industrielle, la cobotique, redynamise une robo-
Le jeudi se tiendra un workshop européen sur la manipulation des objets déformables, organisé par P. Martinet (IRCCyN), G. Gogu (Institut Pascal,) et B. Siciliano (PRISMA Lab). Dans les recherches et les applications robotiques, l'autonomie demeure un long challenge réparti sur différents fronts, principalement sur ceux du contrôle de mouvement, de l'interaction humaine, de la perception et de la modélisation de l'environnement et des objets, de la manipulation… Les nouvelles applications concernant la chirurgie, l'industrie agroalimentaire, les services de tous les jours, etc. réclament l'investigation de la manipulation des objets déformables. Et une nouvelle application, développée par la société Wordline, permettra aux participants de recevoir toutes les infos sur les différents ateliers, les conférences et de suivre l’actualité en direct! Des informations supplémentaires sur… www2.irccyn.ec-nantes.fr et sur le site http://www.innorobo.com/fr/
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QUELQUES EXPOSANTS DU HALL « ROBOTIQUE DE SERVICES » RB3D. Cette société est spécialisée dans la conception et la fabrication de solutions robotiques d’assistance à l’effort, pour améliorer l’ergonomie du travail. Ces équipements, appelés cobots (collaborative robots) sont pilotés par l’utilisateur et destinés à faciliter les tâches manuelles (manutention de l’outil, travail avec ledit outil). L’exosquelette HERCULE en est la version la plus évoluée. RB3D en développe actuellement une nouvelle version, qui sera présentée en première mondiale au salon INNOROBO et sera testable par les visiteurs.
jeune âge les enfants au monde des technologies numériques. Le Buddy fonctionne avec une tablette tactile et utilise une caméra intégrée, un micro et d’autres capteurs embarqués. Il se connecte au WiFi ou en 3G et peut être téléopéré d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur.
L'édition 2014 d'Innorobo accueille un nouveau hall consacré à la robotique industrielle, comme ici un bras Stäubli.
tique industrielle plus mature et ouvre le marché de la robotisation des ETI et des PME industrielles. Associé au déploiement du plan France Robots Initiatives par le biais du volet Machine intelligente, le Symop — avec le CEA et le CETIM — inscrit également son action dans l’émergence des technologies de production de demain. De la cobotique à la collaboration entre machines en passant par la modélisation numérique des procédés de production et des opérations de conception, la robotique constitue une formidable occasion de repenser l’outil de production avec le concours des parties prenantes. À ce titre, le syndicat et ses partenaires concrétiseront leur présence au sein d’un pôle collectif Machine Intelligente au cœur du hall Robotique industrielle. La robotique industrielle en quelques chiffres… — Le marché mondial est estimé à 26 Mds$. — Le taux d’équipement moyen mondial est de cinquante-huit robots pour dix mille employés dans l’industrie (soixante-huit pour les ÉtatsUnis, quarante-sept pour l’Asie et quatre-vingts pour l’Europe). — Entre 2005 et 2012, les ventes de robots industriels en Chine ont augmenté en moyenne de 25 % par an. — L’industrie automobile est de loin le plus gros client en matière de robots industriels dans le monde — La robotique industrielle a encore d’énormes gisements de marché dans des secteurs autres que l’automobile et au sein des pays émergents… À INNOROBO, la convergence entre la robotique de services et la robotique industrielle est une réalité… Le robot Cobra MK2 du Groupe Gorgé, développé pour le monde militaire.
Le Moneual MR6800M, un robot à la fois aspirateur et nettoyeur, importé par Big Robots.
Le robot de service 100 % français Diya One
PARTNERING ROBOTICS. Le Diya One est le premier robot de services 100 % français : il assure la qualité de l’air sur le lieu de travail. Coconçu en France par Partnering Robotics et le laboratoire CNRS ETISS, il propose une réponse de haute technologie — à des coûts maîtrisés. Il se déplace de manière autonome dans l’espace de travail, peut traiter 75 m3/h d’air ambiant grâce à une technologie de photocatalyse développée par son partenaire exclusif, Aelorve. Voilà un dispositif mobile autonome qui peut rapidement devenir très pertinent sur le plan économique puisqu’il permettrait de remplacer les dispositifs multiples d’épuration d’air de chacune des pièces d’un logis, tout en garantissant le confort des usagers…
QUELQUES EXPOSANTS DU HALL « ROBOTIQUE INDUSTRIELLE »
AWABOT. Spécialisée dans le développement des logiciels robotiques, elle propose également une gamme de robots de téléprésence autonomes ou pilotés à distance. Elle présentera, en partenariat avec la société Suitable Technologies, la première visite par des robots de téléprésence Beam Pro d’un salon ouvert au grand public. Une quinzaine de machines pourront être louées par des personnes souhaitant parcourir le salon sans s'y rendre physiquement. (Les robots seront donc de véritables avatars de gens qui, de Tokyo, de Berlin ou de New York, pourront ainsi visiter un salon à Lyon.)
GÉNÉRATION ROBOTS. Distribué en Europe par Génération Robots, le robot collaboratif Baxter a été créé par la société Rethink Robotics (fondée par Rodney Brooks, le directeur du laboratoire d'Intelligence artificielle du MIT). Ce cobot, contrairement aux robots industriels classiques (qui demandent une certaine expertise pour la mise en œuvre et doivent être isolés par un grillage pour garantir la sécurité des opérateurs), se contrôle facilement et assure une sécurité maximale. Il propose en fait une nouvelle interaction homme-robot, qui améliorera la productivité globale.
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Le premier robot de Blue Frog Robotics: le Buddy. BLUE FROG ROBOTICS. Elle développe des robots d’assistance et de divertissement abordables à destination du grand public (c’est un spin-off du CRIIF). Son premier produit est le Buddy — un petit robot compagnon de 45 cm. Il veille sur votre domicile, s’occupe des enfants, gère la domotique et prend soin des seniors. À l’école, il offre un moyen d’apprentissage ludique et aussi pédagogique, qui initie dès leur plus
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BIG ROBOTS. Cette société commercialise le premier robot aspirateur-nettoyeur du marché, le MR6800M — une solution complète pour nettoyer les sols. Il est muni de brosses qui balaient la poussière, d’une brosse principale qui la collecte et d’un moteur puissant qui l’aspire. Une fonction serpillière pour laver les sols durs vient compléter son expertise.
STÄUBLI. Innove au quotidien au sein de trois grands pôles d'activité, fédérés par la mécatronique : machines textiles, systèmes de connexion et robotique. Allant des petits robots de type SCARA aux gros-porteurs six axes, capables de manipuler des charges supérieures à 250 kg, la gamme de ses robots industriels est complétée par une large palette de solutions logicielles systèmes et métiers. Quel que soit le secteur d’activité ou le type d’application, les robots Stäubli apportent une solution à chaque demande et à tous les besoins de l’industrie.
GROUPE GORGÉ. Il sera présent par le truchement de deux de ses filiales, ECA et Cimlec Industrie. ECA fait partie de son pôle de compétences Systèmes intelligents de sûreté et CIMLEC de celui des Projets et services industriels. ECA est également leader dans la protection des vies humaines par la robotique, la simulation et les systèmes de contrôle et de sécurité. (Le groupe a donc acquis le leadership dans des applications dédiées aux milieux hostiles et contraints, dans les marchés de niche à fort contenu technologique et aux cycles complémentaires comme la défense, la sécurité intérieure, le nucléaire, l’offshore ou l’aéronautique.) À la pointe de l’innovation, elle est aussi numéro un mondial dans la robotique de déminage sous-marin avec 70 % du parc installé et le numéro un français en matière de robotique terrestre et de systèmes d’assemblage (aéronautique). Cimlec Industrie a, quant à elle, un parc installé de près de quinze mille robots et bénéficie d'une connaissance parfaite de la mécanique et de la partie commande. Partenaire des principaux constructeurs du marché, elle conçoit et réalise des machines spéciales et des îlots robotisés pour un grand nombre d’applications.
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DARPA ROBOTICS CHALLENGE
LA LAFIN FINDE DELA LAPREMIÈRE PREMIÈREPHASE PHASE Le 20 et le 21 décembre 2013, la première phase du DARPA Robotics Challenge (ou DRC) — organisé donc par la Defense Advanced Research Agency (le pendant de la DGA française) — s’est déroulée à Miami… Le DRC cherche des solutions pour endiguer les catastrophes comme celle de Fukushima. (Petit rappel : lors du grand tremblement de terre de mars 2011, un violent tsunami a endommagé le second réacteur de la centrale nucléaire. Pour éviter des conséquences tragiques, une équipe d'ouvriers fut dépêchée sur place afin d’évacuer l'hydrogène accumulé dans un des réacteurs et d’empêcher ainsi une explosion radioactive. Il fallait simplement tourner manuellement des valves pour permettre à l’hydrogène de s’échapper. Malheureusement, à peine entrés dans la centrale, les techniciens ont reçu la dose maximale de radiations et ont dû repartir sans avoir pu faire quoi que ce soit. L'hydrogène accumulé a causé une explosion qui a gravement endommagé la structure entourant le réacteur et a répandu des particules radioactives dans l'environnement.) Et si nous avions disposé de robots capables de tourner ces valves?… Et si nous avions pu faire la différence ? C'est cette histoire que tentent de raconter le DARPA Robotics Challenge et les seize
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équipes en lice pour remporter le financement d’un million de dollars… LES ÉPREUVES Le DRC simule une catastrophe de ce type durant laquelle les robots doivent réaliser huit tâches. Ces épreuves vont requérir de leur part mobilité, dextérité, force, capacité de manipuler des outils et capacité de prendre des décisions de façon quasi autonome. 1. Véhicule (conduire un véhicule utilitaire sur le site et en sortir). Cette épreuve consiste d'abord à conduire un véhicule non modifié sur un parcours d'obstacles comportant des barrières et à parvenir ensuite jusqu’à la zone d’arrivée. Si l’une des barrières est touchée et bouge de plus de 9 cm, pas de points… Si le robot arrive sans encombre avec son véhicule, l'équipe remporte un point. Enfin, s’il arrive à s’en extraire et à parvenir sur la zone d’arrivée, deux points supplémentaires sont acquis.
2. Terrain (se déplacer sur un sol accidenté). Le parcours comprend trois segments différents proposant un sol accidenté comparable aux surfaces qu’on peut trouver dans une zone sinistrée. Pour chaque segment traversé par le robot, l'équipe remporte un point. Le premier segment est une haute rangée de briques, le deuxième ressemble à un petit escalier (lui aussi de briques) et le troisième comporte des briques éparpillées. Les robots vont devoir maintenir leur équilibre et identifier le chemin le plus sûr pour arriver au but. 3. Échelle (monter sur une échelle industrielle et se déplacer sur une passerelle). Pour cette épreuve, les équipes peuvent choisir deux paramètres : l'angle formé par le sol et l'échelle — et le nombre de rampes (0, 1 ou 2) de ladite échelle. Si le robot a tous ses appuis en contact sur la première marche, l'équipe remporte un point. Si le robot a tous ses appuis en contact sur la quatrième, elle remporte deux points. Enfin, s’il a tous ses appuis en contact sur
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“Le DRC simule une catastrophe de ce type durant laquelle les robots doivent réaliser huit tâches.”
Le robot ATLAS de l'équipe du MIT lors de l’épreuve de Conduite (véhicule). — Avant la compétition, une petite visite de l'exposition.
la plate-forme finale, l'équipe marque les trois points de l'épreuve. 4. Déblayage (enlever des débris bloquant une entrée). Le robot doit déblayer des poutres de bois jonchant le sol et bloquant une porte. Il doit faire preuve d’une grande amplitude de mouvement, de stabilité et de force pour réussir. S’il enlève cinq poutres, il marque un point et s'il en enlève cinq autres, il en obtient un supplémentaire. Enfin, s'il réussit à traverser la porte, le dernier point lui est acquis. 5. Porte (ouvrir une série de portes et entrer dans un immeuble). L'épreuve consiste à traverser trois portes. Pour chaque porte ouverte et traversée, le robot remporte un point. Les deux premières sont normales mais la dernière présente un mécanisme à contrepoids, qui la ferme donc automatiquement. Ouvrir une telle porte va mettre à l’épreuve la dextérité et la vision des robots mais aussi leur locomotion une fois la porte ouverte car il sera difficile de bouger dans le couloir exigu qu’il leur faudra investir… 6. Mur (utiliser un outil pour percer une plaque en Placoplatre).
Pour percer ce mur en Placoplatre, les équipes ont le choix entre deux perceuses sans fil qui se différencient essentiellement par leur méthode de mise en marche : appui continu sur la gâchette ou bien bouton On/Off. Pour permettre d’évaluer l’épreuve, une forme triangulaire est affichée sur le mur. Et pour chaque arête découpée, le robot marque un point. 7. Vanne : (localiser et fermer des valves proches d’un tuyau endommagé). Il y a trois vannes à actionner et pour chaque vanne fermée, le robot gagne un point. Elles sont dissemblables : l’une est en forme de poignée et les deux autres sont circulaires (mais d’une taille différente). 8. Tuyau (porter et connecter un tuyau à une bouche d'incendie). La dernière épreuve — bien connue des pompiers ; il s’agit de transporter des tuyaux et de les connecter aux bouches d’incendie. Si le robot arrive à franchir une certaine distance avec le tuyau, il marque un point. S'il touche la bouche d'incendie avec le tuyau, il en gagne un autre. Finalement, s'il parvient à connecter le tuyau à la bouche d'incendie, il acquiert un troisième point.
LES CONDITIONS Les épreuves durent 30 min et sont toutes facultatives. La plupart des équipes ont par exemple zappé la conduite d’un véhicule, très difficile et ne pardonnant aucune erreur. Cela leur a permis de se concentrer sur des épreuves dans lesquelles elles étaient sûres de remporter des points mais aussi de préserver le robot (les pannes sont fréquentes). La communication : les équipes peuvent communiquer via une connexion de type téléphone mobile avec leur robot — mais le signal est volontairement perturbé par les organisateurs. Deux stratégies sont possibles : attendre d'avoir une meilleure communication ou bien laisser le robot agir de façon autonome… Aussi les opérateurs des robots n'ont-ils pas le droit de voir directement leur robot (ils le visionnent par le biais d'écrans).Tout cela est fait pour simuler les conditions réelles d’un sinistre. Les points : chaque épreuve est notée sur 4 (trois points si on réussit tous les sous-objectifs et un si aucune intervention humaine ne se révèle nécessaire). LES ÉQUIPES ET LEURS ROBOTS
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Le robot ATLAS de l'équipe ViGIR déblayant le passage afin d'avancer. — ATLAS prêt à percer une plaque de Placoplatre.
Il existe quatre différentes manières (pistes ou tracks) de participer au Robotics Challenge : A, B, C et D (cf. graphique). La piste A Sélectionnées sur dossier à la fin d’octobre 2012, les équipes de la piste A ont reçu des fonds de la DARPA pour développer leur propre software et leur propre hardware. Sept équipes ont été retenues et ont reçu 1,8 million de dollars chacune — mais seulement six ont participé, le robot de la Raytheon Company ne s’étant pas présenté… — SCHAFT (vingt-sept points) Le grand vainqueur de la compétition ! Ces Japonais devancent de sept points le deuxième
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Le robot de l'équipe DRC-Hubo à l'épreuve des vannes. — Le robot Valkyrie de la NASA JSC.
du Robotics Challenge avec vingt-sept points obtenus sur trente-deux possibles. (Cela fait une moyenne d'un peu plus de trois points par épreuve — une performance remarquable.) Cette société, créée par des anciens de l'université de Tokyo, a construit son robot sur les bases d'un humanoïde HRP-2. SCHAFT a remporté les épreuves Terrain, Déblayage, Échelle et Tuyau. (Pour en savoir plus, reportez-vous au dossier qui lui est consacré dans ce numéro.) — Tartan Rescue (dix-huit points) Carnegie Mellon, une grande université américaine, a conçu son propre robot, le CHIMP. En plus de ses deux jambes, il possède des chenilles qui lui permettent des performances tout-terrain. (Ses nombreux degrés de liberté ont favorisé son adaptation à toutes sortes de situations.) L’équipe a terminé à la troisième place. — RoboSimian (quatorze points) Tout comme Team Valkyrie, cette équipe est issue
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“Les épreuves durent 30 min et sont toutes facultatives. La plupart des équipes ont par exemple zappé la conduite d’un véhicule, très difficile et ne pardonnant aucune erreur. ” périence acquise avec le Robonaut, mettre sur pied un robot humanoïde n'est pas chose aisée. L’équipe dispose d’un an pour se concentrer et faire des étincelles à la fin de 2014… Les pistes B et C Sélectionnées sur dossier à la fin d’octobre 2012, onze équipes de la piste B ont reçu un financement de la DARPA pour développer leur propre software et ont eu le droit de concourir pour obtenir un robot ATLAS (Boston Dynamics). Les équipes de la piste C (environ une centaine), sans le soutien de la DARPA pour développer leur propre software, ont été confrontées à celles du groupe B à la fin de juin 2013 au cours d’un challenge Réponse en cas de sinistre (simulation), pour obtenir également un robot ATLAS. — IHMC Robotics (vingt points) Cette équipe de vingt-cinq personnes apparaît très hétérogène (elle compte parmi ses rangs des lycéens, des étudiants en licence, en mastère et en doctorat). Pas très connu, l’IHMC, un laboratoire de recherche indépendant, existe depuis déjà vingt ans et ne se focalise pas seulement sur la robotique (il s’intéresse notamment à la philosophie, à l'Intelligence artificielle et à la sociologie). En collaboration avec le MIT et des universités de Floride, l’équipe a obtenu la deuxième place au classement final et fini à la première dans les épreuves de la Porte et de Mur. — MIT (seize points) L'équipe du MIT a fourni un travail correct avec son robot ATLAS (baptisé Helios pour le final de la phase 1) et a fini à la quatrième place. Plusieurs des membres de cette équipe sont des habitués des DARPA Challenges car ils ont déjà concouru en 2006 et en 2007 avec des véhicules autonomes.
La cérémonie d'ouverture.
des rangs de la NASA et du fameux Jet Propulsion Laboratory (JPL). Contrairement aux autres, le RoboSimian (comme son nom l'indique) a une vague apparence simienne. Il peut rouler et utiliser tous ses membres (et ressemble en cela plutôt à un insecte — mais cela ne l’a pas empêché d’être compétitif). Certains membres de l'équipe avaient d’ailleurs participé à tous les précédents challenges de la DARPA. Cette expérience leur a en tout cas bien profité. — Team THOR (huit points) Cette équipe réunissant Virginia Tech, l'université de Pennsylvanie et la société coréenne Robotis n'avait rien à envier aux autres… Elle a remporté l'épreuve Valve mais a subi finalement un relatif échec. Espérons que cela ne l’empêchera
pas de venir se confronter aux autres robots lors de la phase 2. — DRC-Hubo (trois points) La Drexel Universty utilise un des humanoïdes coréens Hubo développés par le KAIST, un institut coréen de renom. (Un des concepteurs a admis à la fin de la compétition que le robot n'était pas taillé pour ces épreuves…) — NASA JSC Team Valkyrie (zéro point) C'est la déception du Robotics Challenge ! Avec un impressionnant robot coûtant la bagatelle de trois millions de dollars, l'équipe de la NASA n'a remporté aucun point. Beaucoup de buzz sur Internet — pour se transformer au final en pétard mouillé, quel dommage !… Même avec l'ex-
— Team TRACLabs (onze points) TRAClabs est une entreprise texane et a plus d'une vingtaine d'années d'expérience dans le domaine de la robotique et de l’automatique. Mis part cela, mystère ! En tout cas, ils sont à la sixième place et empocheront des financements supplémentaires pour la phase 2… — WRECS (onze points) WRECS est l'équipe de l'Institut polytechnique de Worcester mais aussi une équipe qui a bénéficié de l’aide de Carnegie Mellon. Elle a modifié son robot ATLAS et lui a donné trois degrés de liberté supplémentaires. (Elle a remporté l'épreuve Véhicule.) — Team TROOPER (neuf points) Lockheed Martin est la plus importante entreprise de défense états-unienne (elle a conçu notamment le SR-71 Blackbird, un avion de chasse
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mythique). Elle est également très compétente en robotique et bénéficie de l'appui de l’UPenn et du Rensselaer Polytechnic Institute. Elle a fini à la huitième place et a donc récolté des fonds pour participer à la phase 2. — Team ViGIR (huit points) Encore une équipe internationale avec Virginia Tech, TORC Robotics, l'université d'Oregon (États-Unis), les Allemands de la Technische Universität Darmstadt et les Français du LIRMM de Montpellier. Elle a été la seule à personnaliser son ATLAS (avec les couleurs de Virginia Tech), ce qui le rendait reconnaissable. Tout comme l'équipe THOR, elle rate de peu la huitième place. — Team HKU (trois points) On ne sait pas grand-chose de cette équipe issue de l'université de Hongkong. Le 17 octobre, lors d'une démonstration pour la presse de son nouveau robot ATLAS, il y a eu un problème et une de ses chevilles a été abîmée. Cela a pu avoir des répercussions durant la compétition… Les équipes de la piste D Les équipes de la piste D sont des compétiteurs sans soutien financier de la DARPA et sans robot ATLAS… Elles sont entrées en lice après que leur robot a été testé par la DARPA (performance et sécurité.) Seules quatre équipes ont été retenues… — Team KAIST (huit points) Figurant parmi les meilleures universités coréennes, le KAIST a concouru avec la même plate-forme que l'équipe de l'université de Drexel. Et la connaissant probablement mieux que cette dernière, cette équipe a marqué huit points — ce qui ne suffit pas pour figurer parmi les bénéficiaires du million de dollars. — CHIRON (zéro point) Le Chiron est développé par Kairos Autonomi, une entreprise états-unienne. Ce robot a la particularité de n'avoir été construit qu'avec des pièces provenant de fabricants externes. Malheureusement, une panne dans les moteurs des jambes, intervenue dès le premier jour, a sérieusement handicapé son équipe. — Team Mojavaton (zéro point) Cette équipe, issue de la Colorado Mesa University, a proposé le plus petit et le plus léger des robots… Elle avait choisi la simplicité avec quatre jambes, ce qui le rendait plus stable, donc moins compliqué à contrôler — et surtout moins coûteux. Ses mécanismes ont été fabriqués avec une imprimante 3D ; il est commandé avec une carte Arduino et possède un LIDAR (un capteur laser destiné à évaluer les distances) et une webcam.
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Le fameux robot AlphaDog de Boston Dynamics tombe dans l'escarcelle de Google. Ici, en démonstration lors du Robotics Challenge.
Enfin, il a coûté seulement 50 000 $ — une bouchée de pain en comparaison des millions dépensés pour la construction de la majorité des autres robots. Cela n’aura pas suffi à faire la différence et il n’a marqué aucun point…
Office de la DARPA, il a insisté sur le fait que ce genre de challenge était indispensable à l’épanouissement de nouvelles idées et aidait à améliorer rapidement la technologie pour résoudre un besoin concret…
— Intelligent Pioneer (abandon) Une des dernières à entrer en lice, l'équipe chinoise a dû abandonner avant même les épreuves à cause d’un problème de transport. Elle pourra toutefois concourir lors de la phase 2.
COMMENT LA SOCIÉTÉ GOOGLE A-T-ELLE CHANGÉ LA DONNE ? L'autre point important à souligner a été l’annonce de l'achat par Google, quelques jours auparavant, de grands noms de la robotique comme Boston Dynamics (le fabricant de l’ATLAS mais aussi du BigDog) et SCHAFT, le grand vainqueur du Robotics Challenge. Google a ainsi fait un grand pas vers la robotique humanoïde. Elle a en fait acheté ce qui constitue l’essentiel de cette compétition. Alors, à quoi peut-on s'attendre pour la dernière phase ? Google a assuré qu'elle honorerait les contrats passés avant le rachat mais n'accepterait plus de contrats militaires. Cela veut dire que le BigDog et le PETMAN, deux robots de chez Boston Dynamics, ne seront probablement pas utilisés à des fins militaires — contrairement à ce qui était prévu au moment de leur conception. Cela promet des événements très intéressants pour la fin de l’année 2014… Tout le monde peut assister aux épreuves — donc si vous vous trouvez aux États-Unis en décembre 2014, n’hésitez pas à aller voir le grand final de ce DARPA Robotics Challenge !
LA DIFFÉRENCE PAR RAPPORT AUX AUTRES CHALLENGES Si on compare le DRC avec le Grand Challenge et l'Urban Challenge (des compétitions réservées aux voitures sans chauffeur), on s'aperçoit que le trio de tête du DRC a très bien réussi (27, 20 et 18 points). En effet, lors de la première édition du Grand Challenge, aucune des voitures n'était arrivée à terminer la course. Cela en dit beaucoup sur l'état de l'art en robotique et plus particulièrement en robotique humanoïde (les trois premiers robots sont de type humanoïde). Les logiciels et la mécanique arrivent à un point où il n'est pas impensable de voir des robots humanoïdes exécuter des tâches actuellement effectuées par des êtres humains. Gill Pratt, le responsable du DRC, a été particulièrement impressionné après ces deux jours de compétition. Il raconte qu’il aurait été content même si une seule des équipes avait rempor té ne serait-ce que la moitié des points lors des différentes épreuves… Quant à Brad Tousley, le directeur du Tactical Technology
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LE CHIMP À LA RESCOUSSE !
Le DARPA Robotics Challenge (DRC) vise à stimuler le développement de robots évolués capables d’intervenir lors des catastrophes naturelles ou d'origine humaine (comme en 2011 à Fukushima, où les Japonais furent dans l’incapacité d’intervenir assez près des réacteurs pour contenir la terrible menace…). UN DÉFI À RELEVER Dans le cadre de la compétition, les robots de chacune des équipes sélectionnées devront prouver leur efficacité en accomplissant un certain nombre de tâches complexes pour remporter le prix de 2 M$… (Conduire un véhicule utilitaire sur un site, avancer parmi des décombres, enlever les débris bloquant une porte puis l’ouvrir et pénétrer dans un bâtiment, grimper en haut d’une échelle et traverser une passerelle, utiliser un outil pour percer un panneau en béton, rechercher et fermer une vanne à proximité d'un tuyau qui fuit et remplacer un composant — comme une pompe de refroidissement.) UN CONCEPT ORIGINAL ET UN DESIGN HORS DU COMMUN Cette année, deux équipes issues de la Carnegie Mellon University (CMU) vont y participer et présenter leur robot. C’est sous la supervision de Tony Stentz, le directeur du NREC (National
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La modélisation 3D du CHIMP.
Robotics Engineering Center), que l’une des deux — la Tartan Rescue Team — a conçu et développé au sein de ladite université, en seulement quelques mois, un robot très original et au design hors du commun. Il est quasiment anthropomorphe et possède une force et une dextérité similaires aux nôtres, ce qui lui permettra d’opérer dans des environnements conçus pour les humains. Baptisé CHIMP (CMU Highly Intelligent Mobile Platform) en raison d’une apparence vaguement simienne, ce robot (d’une taille de 1,57 m et d’une envergure de 3,05 m pour un poids de 181 kilos) a pour principal atout de posséder tout à la fois les caractéristiques d’un robot bipède, celles d’un robot quadrupède et celles d’un robot à chenilles — ce qui le rend capable de passer aisément de la marche bipède à la marche quadrupède, suivant les cas. Il utilise les chenilles en caoutchouc placées sur les extrémités de chacun de ses quatre membres (ce qui lui confère une capacité tout-ter-
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Une carrure proche de celled'un gorille.
rain) pour se déplacer sur le sol comme un tank, afin de franchir plus facilement les obstacles, et progresse en position bipède quand il a besoin d’utiliser ses mains pour tourner des vannes, manier des outils électriques ou exécuter des tâches particulières. Car plutôt que concevoir un robot ayant besoin de garder son équilibre quand il franchit prudemment des amas de débris, l’équipe Tartan Rescue a préféré en construire un qui se montre capable de rouler dessus, grâce auxdites chenilles. De plus, les concepteurs du CHIMP n’ont pas tout misé sur sa mobilité mais ont préféré le doter d’une très grande stabilité dans la progression au cœur d’environnements instables. Quand nous marchons ou nous tenons debout, notre cerveau contrôle en permanence notre équilibre, ce qui nous rend agiles et capables de courir mais dans le cas de la conception d’un robot, cela augmente considérablement sa complexité et sa consommation d'énergie. C’est pour cela que le CHIMP a été doté d’une stabilité statique : il ne peut pas tomber — même s’il est victime d’un problème informatique ou d’un manque de puissance. UN FONCTIONNEMENT SEMI-AUTONOME Conçu pour fonctionner en autonomie surveillée sous la direction d’un opérateur humain (qui supervise et sélectionne à distance les tâches complexes et exigeantes physiquement), le CHIMP se déplace donc en pleine sécurité, ce qui simplifie sa mise au point tout en lui permettant d’être hautement opérationnel. C’est en utilisant une interface immersive d'un moniteur grand écran, avec clavier et souris, que l’opérateur peut, en choisissant parmi plusieurs modes, contrôler à distance la trajectoire et les actions
pourra aussi contrôler individuellement les articulations pour adapter les mouvements du robot à des circonstances particulières ou l’aider à se sortir de situations difficiles…
“Le CHIMP se déplace en pleine sécurité, ce qui simplifie sa mise au point tout en lui permettant d’être hautement opérationnel.”
du robot tandis que l’I.A. embarquée lui épargne les collisions, maintient sa stabilité et le protège du danger. Certaines actions du CHIMP seront d’ailleurs préprogrammées pour l’exécution de tâches comme saisir un outil, grimper sur les barreaux d'une échelle ou tourner un volant : cela réduira le temps de réponse entre la prise de décision de l’humain et l’action effective du robot. Toutefois, lorsque cela se révélera nécessaire, l'opérateur
UN ÉNORME POTENTIEL ! Grâce à un réseau de capteurs embarqués, placés dans ses articulations et sa tête multimodale, le CHIMP élabore une carte en 3D de son environnement — qu’il utilise pour maintenir sa stabilité (ce qui lui épargne les nombreux problèmes de stabilité dynamique rencontrés par les autres robots humanoïdes). De plus, ce système permet à l’opérateur de visualiser la localisation et l'orientation du robot — et d’évaluer les actions possibles. Ces capteurs lui fournissent aussi la perception et le feedback nécessaires pour se mouvoir, attraper des objets et déblayer des débris en toute sécurité tandis que ses articulations, similaires à celles des humains, et son « pouce opposable » lui permettent de saisir des objets et de les manipuler aisément. Doté donc d’une très bonne stabilité et d’une grande adaptabilité, qui le rendent capable d’exécuter n’importe quelle manœuvre, un tel robot semble tout désigné pour l’inspection et la surveillance à distance des sites classés Seveso. Les images de cet article appartiennent à Carnegie Mellon University/National Robotics Engineering Center. ■Josèphe Ghenzer
Une main puissante munie de trois doigts.
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Le CHIMP en pleine simulation de sauvetage.
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LE ROBOT DE SECOURS
Pour éviter que des humains ne perdent la vie lorsqu’ils doivent intervenir au cœur de zones sinistrées, des ingénieurs tentent depuis plusieurs années de construire des robots qui seront à même de les remplacer pour y exécuter toutes sortes de tâches périlleuses — mais en toute sécurité. UN SAVOIR-FAIRE TRÈS POINTU Le RoMeLa (Robotics and Mechanisms Laboratory) de Virginia Tech bénéficie déjà d’un certain nombre d’années d’expérience et d'expertise dans le développement de plates-formes robotiques humanoïdes, dans le design mécanique et les systèmes d’intégration. Son département de recherche se focalise sur la locomotion et la manipulation, la cinématique, les mécanismes et les systèmes autonomes. Une équipe internationale d’experts en robotique y est d’ailleurs chargée de la conception de robots humanoïdes spécialement conçus dans le cadre du DARPA Robotics Challenge, qui favorise la création de robots capables de porter secours lors de catastrophes — en assistant les humains pour accomplir des tâches dangereuses. Dennis Hong, le fondateur et le directeur du RoMeLa, a qualifié cela de « plus grand défi de sa carrière ». Ces dernières années, les équipes du RoMeLa ont déjà développé plusieurs autres robots huma-
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noïdes comme le CHARLI (Cognitive Humanoid Robot with Learning Intelligence), le DARwIn (Dynamic Anthropomorphic Robot with Intelligence) ou encore le SAFFiR (Shipboard Autonomous Fire Fighting Robot) — pour ne citer que ceux-là… L’UNION FAIT LA FORCE Le THOR (Tactical Hazardous Operations Robot) est le fruit d’une étroite collaboration entre le RoMeLa, le GRASP Lab de l’université de Pennsylvanie et deux sociétés privées spécialisées en robotique. (Harris Corporation, une société états-unienne basée en Floride et spécialisée dans le développement des systèmes de communication pour l’armée et les services de renseignements des Etats-Unis ; Robotis, une société de robotique coréenne basée à Séoul — qui s'était déjà associée au RoMeLa pour développer le DARwIn-OP.) Sous la supervision de Dennis Hong, le travail a donc été réparti entre ces quatre intervenants.
Le RoMeLa a également développé la plateforme du robot humanoïde (y compris les nouveaux actionneurs imitant les muscles biologiques dont il est équipé). L’université de Pennsylvanie (qui avait déjà travaillé avec le RoMeLa sur divers projets de recherche à grande échelle et des compétitions robotiques comme la RoboCup) s’est elle chargée de la perception 3D et de la navigation ainsi que de la capacité du robot à « planifier ». Et en raison de sa grande expertise en la matière, Harris Corporation s’est occupée du développement du matériel et du logiciel relatifs à l’interface homme-machine (IHM) ainsi que du logiciel de manipulation du robot. L'IHM comprend une interface haptique (retour de force) résistante pour une téléopération intuitive et un affichage de données multimodal immersif. Grâce à cela, les commandes qui contrôlent les bras du robot permettent une manipulation dynamique, avec la garantie d’éviter les collisions. Quant à Robotis, elle a fourni sa
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Crédits photo : RoMeLa/Dennis Hong
“Le THOR est donc un robot humanoïde bipède électromécanique qui utilise ce que Dennis Hong appelle une « technologie de pointe ».”
Le robot THOR-OP montre ici son aptitude à sauver son prochain, lors du DARPA Robotics Challenge, à l'épreuve des portes.
gamme de servocommandes intelligentes Dynamixel Pro, d'une qualité inégalée et proposant une puissance et une précision exceptionnelles (elles ont été largement utilisées pour le buste et les bras du THOR). UNE PHILOSOPHIE : CRÉER DES ROBOTS CAPABLES DE « SAUVER LE MONDE » « Nous croyons vraiment que la raison pour laquelle nous faisons de la robotique, c’est pour développer des technologies qui sauveront le monde. Bien que le DRC soit une compétition avec d’énormes sommes d’argent en jeu, gagner n'est pas la chose la plus importante. Que nous gagnions ou perdions, si la technologie que nous développons à travers ce projet pouvait sauver la vie d'une seule personne dans le futur, alors cela en vaudrait la peine », a déclaré Dennis Hong. Il vise à faire du THOR un des meilleurs robots bipèdes du monde. À l’heure actuelle, la plupart des robots utilisant ce moyen de locomotion le font grâce à des algorithmes complexes qui limitent la nature des terrains et des obstacles auxquels ils peuvent être confrontés. En ce qui concerne le THOR, l’objectif est de mettre au point des algorithmes et (surtout) des actionneurs inspirés de l’anatomie humaine, qui lui permettront de se mouvoir de façon plus naturelle et de s’adapter à la topographie, tout comme un humain. Hong et ses collaborateurs veulent prouver qu’il est possible de le doter de certaines capacités indispensables: la compatibilité avec des environnements (même s’ils sont dégradés) conçus pour les humains ainsi que la capacité d’utiliser un assortiment d’outils conçus pour lesdits humains (du ma-
Le produit d'une grande expérience en matière d'humanoïdes. — Dennis Hong, le fondateur de RoMeLa.
pés dans le cadre d’un contrat passé avec l’U.S. Navy (ces robots devraient à terme être en mesure d’éteindre des incendies sur les bâtiments de la marine états-unienne). Il se trouve d’ailleurs qu’une partie des étudiants et des universitaires qui travaillent sur le THOR ont précédemment œuvré à la conception des robots CHARLI, DARwIn et ASH… (Comme sa structure s’écarte de l'architecture traditionnelle d’un robot humanoïde, cela présente un risque élevé mais certainement payant en cas de réussite : cela marquera un changement dans la technologie qui permettra aux robots humanoïdes d’être utilisés en situation réelle.)
Le futur design final du robot.
niement d’un tournevis à la conduite d’un véhicule) et celle d’être contrôlés par des personnes peu familières du maniement des robots. Les technologies utilisées pour sa conception s’inspirent en partie des travaux réalisés sur les robots ASH (Autonomous Shipboard Humanoid) et SAFFiR — que le RoMeLa a dévelop-
UNE TECHNOLOGIE QUI PROGRESSE À GRANDS PAS Au cours des trente dernières années, les roboticiens ont essayé de se passer de la souplesse des articulations d'un robot afin d’obtenir de leur part des mouvements précis — mais les biologistes commencent maintenant à comprendre l'importance de l'élasticité dans le muscle humain. Les mouvements bipèdes ont toujours été un grand enjeu pour les robots humanoïdes. Cela leur permet en effet d’effectuer de meilleures manœuvres dans un plus grand nombre d’environnements (particulièrement ceux qui ont été conçus pour les humains), mais cela se révèle aussi très risqué car chaque chute peut se révéler catastrophique… Là où le CHARLI-2 pouvait facilement tomber en
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L'équipe THOR s'affaire sur le robot avant l'épreuve de conduite du DRC.
LES CARACTÉRISTIQUES DU THOR Il mesure 1,78 m et ne pèse que 60 kg. Il fonctionne avec des batteries LMP (2 x 6s 12000mAh, 1 x 6s 8000 mAh, 1 x 3s 5000mAh) et sans attache de contrôle, avec une autonomie estimée à une heure trente. Il utilise des caméras haut de gamme pour la vision et possède trente-quatre degrés de liberté: six par jambe (trois à la hanche, un au genou, deux à la cheville), sept par bras (trois à l’épaule, un au coude, trois au poignet), deux par pince et deux pour la tête. Quant à la partie supérieure de son corps, munie de manipulateurs, elle est équipée de la nouvelle gamme de servomoteurs Dynamixel Pro. Le THOR-OP prêt à appréhender le monde pour nous venir en aide.
raison de la raideur de ses jambes, le design élaboré pour le THOR pourra éviter cet épineux problème. En gardant son équilibre et en contrôlant sa position, il bougera d’une façon plus décontractée et improvisée, donc plus efficace et plus puissante, tout comme nous. C’est pourquoi l’équipe chargée de développer le THOR a opté pour une stratégie à haut risque en choisissant de le doter de « muscles artificiels » de dernière génération pour participer aux épreuves du DRC. Le THOR est donc un robot humanoïde bipède
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électromécanique qui utilise ce que Dennis Hong appelle une « technologie de pointe ». Elle le rend plus biologique dans son design et dans son fonctionnement. Sa principale différence avec d’autres robots bipèdes réside dans une série personnalisée d’un nouveau type d’actionneurs linéaires élastiques avec contrôle d'impédance, qui équipe la partie inférieure de son corps et lui donne la capacité de générer une force pouvant aller jusqu’à 2 000 N avec chacun de ses actionneurs. (Longs et cylindriques, ils
s’inspirent de l’anatomie humaine, sont placés à peu près là où seraient situés de vrais muscles et agissent comme eux — ils s’allongent et se contractent — au moyen de ressorts en titane qui servent à absorber les chocs à chaque pas et lui procurent l’élasticité nécessaire pour rebondir d’un pas à l’autre. Leur incroyable puissance lui permet d’opérer de façon autonome pendant une durée prolongée…) Cette innovation autorise également l’utilisation d’un contrôle de force. Il peut augmenter ainsi la vitesse de ses actionneurs en faisant travailler plus durement ses muscles simulés. Grâce à de puissantes jambes, il avance plus efficacement tout en s’adaptant aux surfaces inégales de tous les types de terrains et franchit des obstacles. Il disposera ainsi de plus de possibilités pour retrouver son équilibre avec une relative facilité s’il trébuche (ce qui mettra fin à la marche timide des précédentes générations de robots bipèdes) et sera en mesure d’exécuter de longues foulées et de progresser avec audace. DES CONTRÔLES INTUITIFS ET UNE AUTONOMIE À ÉCHELLE MOBILE Le THOR est donc un robot léger, agile et résistant ; il est aussi doté de la perception, de la capacité de planification et d’une autonomie supervisée — ce qui signifie que pendant qu’il remplit un certain nombre de tâches de façon autonome, son système permet à un humain de contrôler le haut niveau du robot. (Cette technologie d'interface homme-machine déduit l'in-
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tout en gardant l’équilibre semblait le problème le plus important à résoudre (si le robot ne peut pas atteindre de manière fiable l’endroit où il doit effectuer sa mission, alors à quoi cela sertil qu’il puisse utiliser un marteau piqueur pour percer un mur en béton ?).
Le THOR-OP au DARPA Robotics Challenge, dans l'épreuve de conduite.
tention de son opérateur et procure à ce dernier un contrôle intégré et intuitif par le biais d’un spectre d'autonomie. Ses articulations peuvent être contrôlées selon trois modes différents — Force, Position et Hybride —, ce qui apporte à son opérateur une connaissance de l’environnement du robot et de ses paramètres de diagnostic internes.) Lorsqu’une intervention directe d’un humain se révèle nécessaire pour contrôler les manipulateurs du THOR, l’interface
homme-machine fonctionne avec un contrôle de feedback haptique avancé. Si l'équipe en charge de son développement a privilégié la résilience de son hardware, une autonomie fiable et un fonctionnement intuitif, elle s’est aussi focalisée sur sa mobilité. En effet, si la manipulation (comme sa capacité de manœuvrer un volant, d’utiliser des outils ou de gravir les barreaux d’une échelle) apparaît importante, pouvoir contourner rapidement des obstacles
LE PLAN DE RECHANGE Le THOR est doté d'une technologie de pointe qui n’a pas encore fait ses preuves, génère un risque élevé et réclame aussi des perfectionnements étalés dans le temps. Un autre robot, le THOR-OP, a donc été développé pour servir de plate-forme de secours… Il a permis la participation aux épreuves du DRC de décembre 2012. Dès le démarrage du projet, l'université de Pennsylvanie et Harris Corporation en ont reçu un exemplaire pour mettre au point et tester leurs algorithmes, qui seront ensuite intégrés dans le THOR au début de 2014… Le THOR-OP (qui est une version modifiée du CHARLI-2) est un robot humanoïde plus « traditionnel » qui utilise des servomoteurs de contrôle de position pour ses actionneurs et des algorithmes de marche ZMP. Bien que sa taille soit inférieure à celle du THOR, il est moins souple, moins bien adapté à la conduite d’un véhicule et gravit moins bien les barreaux d’une échelle. Après le DRC, son matériel open source pourrait être mis sur le marché et autoriser un grand nombre de personnes à utiliser sa conception gratuitement. Il connaîtrait ainsi le même succès que celui du DARwIn-OP… ■Josèphe Ghenzer
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LE SCHAFT S-ONE S-ONE,
VAINQUEUR DU DARPA ROBOTICS CHALLENGE
La DARPA, fondée en 1958 (à l’époque, ARPA — le D fut ajouté en 1972), a pour but d’anticiper toute surprise stratégique qui pourrait handicaper les États-Unis au niveau international. En d’autres termes, elle doit faire en sorte que les nouvelles technologies mises au point par les States demeurent les plus avancées, afin de prévenir tout retard dans ce domaine sur les autres pays… Elle a organisé l’année dernière une compétition confrontant les robots les plus récents de diverses compagnies, le DARPA Robotics Challenge (DRC). Ce concours comprend huit épreuves… (Marcher sur un sol irrégulier, dégager les débris encombrant une passerelle, percer un trou dans un mur, ouvrir une vanne, etc. — bref, des tâches propres à déterminer les capacités de ces machines en terrain accidenté, instable ou dangereux.) Objectif principal : encourager les avancées de la robotique et avoir des moyens de réponse aux catastrophes causées par l’homme (cf. l’accident de la centrale de Fukushima) — donc accélérer un processus qui verra s‘imposer des innovations de plus en plus capables et autonomes. LE GRAND GAGNANT DU CHALLENGE Lors des épreuves qui se sont déroulées les 20 et 21 décembre 2013 (la grande finale étant prévue cette année), c’est une équipe japonaise
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récemment rachetée par Google qui a terminé à la première place. L’équipe SCHAFT a en effet obtenu vingt-sept points (trente-deux constituant la note maximale) et a devancé IHMC Robotics de sept points;Tartan Rescue ayant atteint seulement le total de dixhuit. D’autres robots, comme le Valkyrie (NASA-JSC) et celui de l’équipe Chiron, n’ont marqué aucun point. Quant au groupe qui présentait une machine quadrupède — le RoboSimian (capable de se redresser et de passer en mode bipède) —, il en a accumulé quatorze, alors que la multifonctionnalité de son robot laissait entrevoir une domination sans partage. Le SCHAFT S-One l’a donc emporté sur les robots des quinze autres équipes sélectionnées (sur cent). Il a cependant perdu des points en laissant un coup de vent lui arracher une porte des mains et en ne parvenant pas à s’extirper du véhicule lors de l’épreuve de conduite (après avoir pourtant réussi à diriger la petite voiture à travers un circuit en zigzag). Pour le reste, il est
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“L’équipe SCHAFT a bien remporté ces épreuves, ce qui lui a ouvert les portes de la finale et l’a rapprochée de la récompense de deux millions de dollars promise au grand gagnant.” parvenu sans problème à tourner des valves et à évoluer dans un couloir de débris tout en écartant ceux qui gênaient sa progression. Le robot a également monté une échelle penchée, sur ses deux pieds — comme il l’aurait fait pour un escalier plus pentu que la moyenne. Il a découpé un trou dans un mur peu épais qui lui barrait la route et a déroulé un tuyau pour le brancher à une borne à incendie — tout cela avec dextérité… Sa victoire a d’ailleurs revêtu un aspect ironique pour l’équipe japonaise, dont le robot n’était pas à disposition lors de la catastrophe de Fukushima… ASIMO fut d’ailleurs appelé à la rescousse à l’époque, mais lui dont on prétendait qu’il était un des plus avancés fut toutefois incapable de se déplacer en terrain accidenté… Aucun robot bipède ou même quadrupède ne
put donc apporter une aide efficace dans l’enceinte de la centrale nucléaire. (Il faut néanmoins noter que les prouesses de ces machines — et surtout celles du SCHAFT SOne —, pour impressionnantes qu’elles soient, demeurent dans le fond assez limitées. En effet, quelle que soit la tâche, elles sont lentes à se mouvoir et rien ne prouve encore leur résistance dans des milieux encombrés de lourds débris, dans des zones où les effondrements menacent ou quand elles se retrouveront en situation précaire — ensevelissement, dommages subis lors d’une mission réelle, etc. Leur fiabilité sur le terrain reste donc encore à prouver. Malgré cela, il est clair que ces incroyables mécaniques illustrent à merveille les avancées de la robotique et augurent bien des capacités qu’offriront les modèles à venir.)
À gauche… Le robot a remporté l'édition 2013 du Robotics Challenge. — En haut… Le S-One semble doué pour la conduite !
L’AVENIR DES ROBOTS D’INTERVENTION L’équipe SCHAFT a bien remporté ces épreuves, ce qui lui a ouvert les portes de la finale et l’a rapprochée de la récompense de deux millions de dollars promise au grand gagnant — mais qu’en est-il des capacités réelles de son robot ?… Comme nous l’avons précisé, ses mouvements (tout comme ceux de ses concurrents) se révèlent plutôt lents… Cependant, bien qu’il fasse penser à un radiateur éventré doté de bras et de jambes — et progressant avec la grâce d’une personne à laquelle on aurait scotché un manche à balai dans le dos —, la technologie qui le meut n’en reste pas moins impressionnante. Cette machine bipède, d’une taille d’un mètre
quarante-huit et d’un poids d’environ deux cent neuf livres (soit plus de quatre-vingt-quatorze kilos) utilise un nouveau moteur à liquide high voltage qui est alimenté non par une batterie, mais par un condensateur (il se recharge plus vite, n’utilise aucune réaction chimique et ne s’use pas — ou bien moins vite). Ses bras peuvent ainsi bouger plus rapidement et ses « muscles » s’en trouvent renforcés. Ils possèdent (épaules et poignets mis à part) deux articulations et les mains sont des pinces à trois doigts qui peuvent tourner à 360° sur elles-mêmes, ce qui permet au robot d’actionner ou de fermer des vannes en un seul mouvement circulaire, d’ouvrir des portes, de saisir et de manipuler un volant et certains débris. Le S-One part donc en position de favori pour la finale de cette année et nous donne au passage une idée de ce que seront, à l’avenir, les équipes robotisées de sauvetage ou de réparation en zone dangereuse pour les intervenants humains. On ignore encore cependant si ces robots nous remplaceront entièrement ou non dans ce domaine et s’ils seront capables de s’occuper des survivants d’une catastrophe directement sur les lieux et de les évacuer… Les seuls aspects évalués au DRC concernent l’évolution en milieu accidenté (comme une centrale partiellement détruite) et la manipulation sur place de débris et de tuyaux endommagés. Mais la compétition n’étant pas terminée, cela ne signifie en aucun cas que d’autres domaines d’évaluation ne seront pas explorés…
■Zacharia Gunet
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ET LES ROBOTS Depuis le début des années 2000, la société Google n’a cessé de prendre de l’importance: l’utilisation de plus en plus massive de son moteur de recherche et sa publicité ciblée y ont largement contribué. Et au grand dam de Microsoft, une dizaine d’années lui ont suffi pour devenir la grande rivale d’Apple grâce aux smartphones sous Android… En appâtant les développeurs et les entreprises au moyen de sa vision commerciale de l’open source, Google a permis à son système d’exploitation de s’autodéployer sur des supports dont elle ne soupçonnait même pas l’existence… Son image de porteuse d’innovations dans le domaine des nouvelles technologies a crû au fil de ses annonces. La voiture autonome, le Google Lunar X Prize, le Google ADK, les microdrones GmbH, le rachat de huit sociétés de robotique pendant les six derniers mois de l’année 2013 et l’acquisition de l’acteur de la domotique Nest — tout cela a éveillé la curiosité des technophiles. Que reste-t-il donc de la stratégie — « organiser l’information à l’échelle mondiale et la rendre universellement accessible et utile » — mise en place par Sergueï Brin et Larry Page lors de la création de leur empire ?… Finalement, les robots (tout comme les autres outils en ligne de Google) ne seraient-ils pas des capteurs d’informations supplémentaires placés sur le terrain ? Certains experts en sécurité qui s’opposent à ce modèle pourraient nous rappeler la définition de l’ingénierie sociale mise en ligne par l’État français : « Une manipulation consistant à obtenir un bien ou une information, en exploitant la confiance, l’ignorance ou la crédulité de tierces personnes. » Google et la vie privée Outils de bureautique, guides GPS, systèmes d’exploitation, moteurs de recherche, fils d’actualités, smartphones : nombreux sont les produits Google utilisés quotidiennement et leur développement s’articule autour d’une même
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stratégie. Ils ont tous pour vocation de récupérer les informations personnelles d’un utilisateur sans qu’il en soit forcément conscient. Ce dernier accepte généralement cette récupération lors de la validation des conditions d’utilisation du service — une action qu’il s’empresse d’effectuer sans même lire lesdites conditions… C’est ainsi que Google nous offre les meilleurs services du monde en matière de publicité ciblée et en matière de recherche en ligne. Le moteur connaît la suite des mots clefs de votre recherche avant même que la requête ne soit complètement formulée. L’application Now pourra d’ici peu prédire les besoins de chacun grâce à cet ange gardien dont tout le monde utilise les services : le smartphone. Doté d’une puce GPS, d’un moyen de paiement NFC, de données de conversation (SMS, e-mails, messagerie instantanée, annuaire de contacts, appels vocaux, etc.), de l’éventuelle liste de vos prochains achats et voyages, ledit smartphone connaît une partie non négligeable de votre vie. Google sait donc où vous travaillez, où vous vivez, quels magasins vous fréquentez, quel parcours de course à pied vous préférez, etc. Une omniscience plutôt effrayante — mais les gains pour l’utilisateur se révèlent considérables ! Grâce à ce capteur, la société peut détecter les bouchons bloquant la route que vous vous apprêtiez à emprunter — afin de vous conseiller un meilleur itinéraire ou de vous inciter à modifier l’heure de votre prochain rendez-vous… Un rendez-vous d’ailleurs indiqué dans l’agenda ou déduit de vos déplacements habituels. (Il est aussi déjà possible de recevoir des offres com-
merciales à l’approche de certains magasins ou d’être guidé dans le choix de ses lectures en fonction des centres d’intérêt précédemment manifestés…) Longtemps avant (en 1967) la naissance de Google, dans The Public Interest, un article de Paul Baran (le père du data switching) — The Future Computer Utility — avait soulevé la problématique de l’exploitation des informations personnelles dont le traitement serait vendu comme pouvait l’être l’électricité à l’époque… Chose inquiétante, à partir du moment où un tel outil se révèle capable de cibler un profil et une personnalité, il peut devenir un excellent outil de propagande — adapté à chacun d’entre nous : « Mieux je te connais, mieux je te manipule ! » Et une autre publication, Changing Behaviours : On the Rise of the Psychological State, expliquait en 2013 comment une information bien exploitée pouvait aider à réduire la fraude mais aussi les accidents de la route, les problèmes de surpoids, inciter à une attitude écologique et pousser à la consommation des produits d’une marque plus influente financièrement qu’une autre… Google et la robotique On connaît l’implication de Google dans le développement de l’Intelligence artificielle et dans l’exploitation performante de l’ensemble des services au sein de ses applications. Elle est incontestablement une pionnière du Big Data et il faudrait se représenter l’ensemble de ses futurs robots comme une pieuvre aussi grande que le monde, dont le centre serait sa ferme de
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“En appâtant les développeurs et les entreprises au moyen de sa vision commerciale de l’open source, Google a permis à son système d’exploitation de s’autodéployer sur des supports dont elle ne soupçonnait même pas l’existence…”
Première incursion de Google dans la robotique : les Google Cars autonomes. — Le robot sprinter WildCat mis au point par Boston Dynamics rejoint Google. – Ici, en démonstration lors du DARPA Robotics Challenge.
serveurs, les tentacules l’ensemble des connexions Internet et sans fil — et l’extrémité de ces dernières tous les appareils échangeant avec la ferme… Dans un avenir proche, lorsque des robots figureront parmi ces appareils, il sera difficile de dire s’ils font partie du robot gigantesque que forme cette pieuvre ou s’ils sont eux-mêmes de tels céphalopodes. On peut déjà supposer que le jour où ils entreront dans nos foyers, ils récupéreront de nouvelles informations personnelles pour les traiter et améliorer des services déjà très performants. Aujourd’hui, des acteurs comme Sebastian Thrun (qui a créé le Google X Lab) partagent leurs connaissances en robotique par le biais de cours interactifs en ligne — les MOOC —, des kits de développement comme Google ADK et bien d’autres moyens. Les smartphones sous Android sont ainsi détournés pour devenir par exemple le système nerveux de petits robots de combat… Jusqu’à la fin de la compétition (2015), Google est le sponsor du Google Lunar X Prize, organisé par l’association à but non lucratif X Prize Foundation (créée en 1995), qui a donné naissance au SpaceShipOne. Cette compétition a pour objectif d’encourager la recherche et le développement dans le domaine des technologies qui pourraient améliorer les conditions de vie de l’Humanité.Trente millions de dollars ont été investis pour récompenser la première so-
ciété privée qui saura envoyer et poser un robot sur la Lune. En 2010, on avait appris par voie de presse que Google travaillait sur des quadricoptères anciennement utilisés par la police anglaise et produits par la firme allemande de Kreuztal, Microdrones GmbH. On s’imaginait à l’époque que le géant du Web allait les exploiter pour améliorer les images fournies par le Google Street View… Et en 2012, nous publiions un dossier sur l’introduction sociale des robots en présentant la Google Car comme l’un des projets de robotique les plus aboutis de Mountain View. Lié à Google Maps et à Waze, ce système pourrait adapter son trajet au trafic. Et grâce aux données GPS des smartphones, dans un virage où un conducteur humain ne distinguerait pas nettement le piéton, la Google Car pourrait ajouter à son système de reconnaissance visuelle une analyse du déplacement des téléphones dans la zone visitée. Ainsi, avant même qu’un piéton ne décide de traverser la route, la voiture verrait venir le danger ! Le rachat par Google de huit sociétés spécialisées dans la robotique Très discrètement, le géant américain a passé les six derniers mois de l’année 2013 à racheter pas moins de huit sociétés de robotique. Et Andy Rubin, l’homme qui développa Android chez Google, est à la tête de la manœuvre. Cet
homme de cinquante ans a commencé sa carrière dans la robotique afin d’assouvir sa passion des machines intelligentes. Il a poursuivi chez Apple, où il a travaillé comme ingénieur de production dans les années 1990, puis chez Carl Zeiss comme ingénieur roboticien. Dans un premier temps, la stratégie consisterait à développer des machines accroissant les performances des usines de production, dans lesquelles la manutention se révèle encore très importante. Ladite stratégie semble avoir émergé à la suite du rachat de Motorola par Google et du choix de développer ses propres microprocesseurs ARM. On peut imaginer que la production des X-Phone et la gamme de téléphones modulaires entièrement personnalisables — comme une tour de PC — que Motorola développe dans ses laboratoires ont également été des éléments motivants. Mais le panel des sociétés rachetées par Google semble indiquer que ses intentions dépassent la simple production en usine… Boston Dynamics Ce spin-off du MIT, lancé par Marc Raibert en 1992, est la dernière acquisition faite par Google en 2013. Le BigDog, ce gros chien aux câblages
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Le drone MD4-1000 de Microdrones GmbH. — Andy Rubin, le développeur du système Android pour Google est la nouvelle tête pensante de la robotique à Mountain View.
proéminents et au bruit intensifié d’un jouet à remontée mécanique (financé par la DARPA) a fait beaucoup de publicité à la société. La mission de ce robot de 180 kg (qui a poursuivi son évolution) : l’accompagnement de militaires en mission, pour porter des charges lourdes sur des distances supérieures à 30 km et cela pendant des journées entières. Le second robot racheté par Google avec cette société est le PETMAN, un robot anthropomorphe conçu pour tester les vêtements de protection chimique. (Un mouvement naturel et agile se révèle essentiel à la simulation du comportement des soldats dans des conditions réelles.) Enfin, en 2012, le Cheetah était présenté comme la troisième merveille de Boston Dynamics… Cet animal mécatronique à quatre pattes atteint désormais les 45 km/h.
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Le robot SCHAFT, grand gagnant de la première étape du DARPA Robotics Challenge.
Schaft C’est dans le laboratoire de recherche JSK (Jouhou System Kougaku) de l’université de Tokyo que le professeur Masayuki Inaba a pu suivre la montée en puissance du projet de robot humanoïde de Junichi Urata et de ses collègues. Un projet qui a débouché en 2012 sur la création d’une société qui développe, fabrique et vend des robots humanoïdes et les technologies afférentes. La particularité de Schaft réside dans la technologie brevetée des moteurs électriques à couple élevé qu’elle utilise pour animer ses robots. L’équipe a modifié un bipède HRP3L développé par Kawada Industries pour créer son propre robot, le HRP3L-JSK, d’un poids de 53 kg. Ses moteurs réussissent désormais à atteindre une vitesse de mille degrés par seconde avec un couple de 350 Nm, ce qui lui permet de réagir parfaitement à des agressions comme des coups de pied ou à de graves perturbations.
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Industrial Perception (IPI) Cette société est née de la constatation faite par un groupe d’ingénieurs développeurs de Willow Garage (une entreprise privée spécialisée dans la recherche en robotique) qu’il était plus facile d’engager les robots chez les industriels que de leur trouver une famille. Créée à Palo Alto en mars 2012 par Kurt Konolige, Gary Bradski, Ethan Rublee,Troy Straszheim et Stefan Hinterstoisser, elle développe des algorithmes offrant aux robots une meilleure perception des objets et des formes en trois dimensions. Cela leur permet de manipuler les éléments d’une pile d’objets en évitant toute collision inopinée. IPI a notamment travaillé sur les bras robotisés destinés au chargement des camions. Deux de ses fondateurs se sont déjà démarqués publiquement dans le domaine de la robotique… Konolige a travaillé au SRI International, une filière d’AAAI, et avait fondé quelques années plus tôt Videre Design (qui fabriquait des matériels et des logiciels stéréo) puis cofondé
ActivMedia Robotics (plus tard devenu MobileRobots et rachetée en 2010 par Adept Technology). Bradski a quant à lui fondé la plus populaire des bibliothèques open source de traitement d’images, Open Source Computer Vision Library (OpenCV). Il a à son actif soixante-neuf publications et trente-deux brevets dans ce domaine. Meka Robotics Fondée en 2006 par Aaron Edsinger et Jeff Weber à San Francisco, c’est un spin-off du Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory du MIT. Cette société avait été remarquée pour ses travaux sur les robots humanoïdes lors de la conférence IROS 2011 — où elle avait exposé son robot S2 et expliquait l’effet de la vallée dérangeante (uncanny valley effect) rencontré avec les robots humanoïdes qui ressemblent trop aux humains. Elle développe des matériels et des logiciels pour la recherche ciblant la robotique qui peuplera
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“L’objectif : introduire un nouveau matériel muni d’interfaces révolutionnaires et fournissant des solutions clés en main pour les intégrateurs, les développeurs et les entreprises visant le grand public.” en 2012 à San Francisco et spécialisée dans les bras robotisés simples à programmer, bon marché et sans danger pour l’entourage. L’annonce qui avait été faite en 2012 lors du forum The Future of Robotics in Silicon Valley and Beyond par Aaron Edsinger apparaissait très offensive… En effet, Redwood se chargeait de construire la future génération de bras robotisés et de les diffuser comme Apple avait distribué la nouvelle génération d’ordinateurs (smartphones et tablettes). L’objectif : introduire un nouveau matériel muni d’interfaces révolutionnaires et fournissant des solutions clés en main pour les intégrateurs, les développeurs et les entreprises visant le grand public. Bot & Dolly C’est un studio d’ingénierie et de design créé en 2010 à San Francisco — spécialisé dans l’automatisation, la robotique et la réalisation cinématographique. Grâce à ses propres couches (logicielles et matérielles), il exploite les capacités de robots industriels six axes autrefois utilisés pour souder et peindre des voitures. Ils sont exploités sur les plateaux pour manipuler lampes, capteurs, caméras et autres objets avec les mouvements précis, extrêmement coordonnés et complexes, qui sont exigés dans le cinéma — le tout avec la capacité de répéter des gestes à l’infini. Cela permet de créer la magie d’un monde où le virtuel et le réel se confondent à travers une synchronisation et une prédictibilité sans le moindre précédent. Bot & Dolly a par exemple exploité le système IRIS pour le film Gravity, d’Alfonso Cuarón. Une interface informatique personnalisée traduisait les données des séquences d’animations exécutées par le logiciel Maya, en mouvements physiques des caméras. Le but : capturer le visage des acteurs dans les bonnes dimensions et positions. Pour certaines prises, IRIS (qui pèse tout de même 1,4 t) pouvait tourner à une vitesse de 20 km/h. Vaisseau hypothétique utilisant le moteur Alcubierre Warp Drive imaginé par Harold G. “Sonny” White de la NASA. — La future voile solaire Sunjammer en test de déploiement.
notre environnement quotidien. Son expertise porte sur l’accommodation des humains aux robots, le contrôle de la force des actuateurs, le design des opérateurs, les logiciels temps réel et l’intégration des systèmes mécatroniques. Figurant parmi ses créations majeures, le S2 a la particularité d’avoir des mouvements très fluides, proches de ceux d’un être humain. Le second bébé de Meka Robotics est le Hume, un humanoïde conçu en collaboration avec l’université d’Austin (Texas). Il permet aux chercheurs d’étudier le déplacement idéal d’un bipède sur un terrain plat endommagé. Pour cela, les scientifiques tentent de reproduire la manière dont l’être humain voit son environne-
ment pendant qu’il se déplace et le traitement d’une chute lorsqu’elle apparaît inévitable. (Le Hume utilise des jambes animées par une série d’actionneurs élastiques.) Et il ne faut pas oublier le M1 — un manipulateur mobile équipé de deux bras, doté d’une tête comportant un Microsoft Kinect et d’une base roulante omnidirectionnelle. Ce robot exploite un logiciel temps réel basé sur ROS. Redwood Robotics Concurrente directe de Rethink Robotics (anciennement Heartland Robotics), cette société est un joint-venture réunissant Meka Robotics, Willow Garage et SRI International — établie
Autofuss Également sise à San Francisco, Autofuss est sortie de la tête de Jeff Linnell pour devenir une réalité en 2009. Présentée aujourd’hui comme la sœur de Bot & Dolly, elle s’est construite autour de trois bras industriels six axes, des Fanuc s430iL. Une fois reprogrammés, ils ont servi au tournage de publicités télévisées. La première où apparurent ces robots fut celle de Louis Vuitton (avec Buzz Aldrin) Depuis, Apple et Nike (pour ne citer qu’eux) leur ont également fait appel. Holomni C’est sans doute la société la plus discrète de la liste et son site Internet ne nous apprend pas grand-chose. Elle se présente comme une compagnie développant des roues high-tech directement contrôlables et tournant à 360° sur l’axe
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Atlas : le danger et la difficulté au Darpa Robotics Challenge ne lui font pas peur ! — L'épreuve de l'échelle au DARPA Robotics Challenge est une formalité pour le robot SCHAFT.
des objets connectés (smartphones, lunettes, montres, régulateurs de consommation électrique, systèmes de guidage, etc.). Une pléthore de services associés vont bientôt apparaître et nous n’en apercevons aujourd’hui que la face visible. La robotique est installée au centre de ces tendances, jouant un rôle critique dans la jointure entre le monde physique et le monde numérique. Les technologies de haut débit sans fil, de localisation et d’interprétation contextuelle, les nouvelles interfaces homme-machine (écrans tactiles et reconnaissance vocale) ont déjà permis l’exploitation d’une quantité d’informations qui dépasse l’imagination. Quelles informations les robots vont-ils fournir à l’avenir ? Contribueront-ils un peu plus à l’omniscience de Google et des autorités ? Ou se limiteront-ils finalement au monde industriel ?… Le rachat de Nest, un spécialiste de la domotique, nous laisse un peu dubitatifs à ce propos… ■David Leblanc
TÉLEX DE DERNIÈRE MINUTE Google ajoute l'Intelligence artificielle à son escarcelle DeepMind est une start-up anglo-saxonne spécialisée dans l'apprentissage automatisé et les neurosciences ; elle travaille sur les algorithmes d'apprentissage pour l'e-commerce, sur les jeux et sur la simulation. Google semble particulièrement intéressée par les profils des trois fondateurs de DeepMind — Demis Hassabis, Shane Legg et Mustafa Suleyman. (Le premier a participé à la création de l'I.A. de célèbres jeux vidéo : Syndicate, Theme Park et Black & White.) Afin de démontrer leurs capacités, les ingénieurs de DeepMind ont fait la démonstration d'un réseau de neurones artificiels sur une vieille console de jeux sortie en 1977, l'Atari VCS 2600. Avec un score de trois jeux sur sept, leur I.A. a battu les humains… (Ce rachat de quatre cents millions de dollars confirme la motivation de Google dans le domaine de la robotique et des I.A.)
vertical comme sur l’axe horizontal. En creusant un peu, on peut découvrir que le B1 de Meka exploite les roues d’Holomni… Ces sociétés sont capables de créer des technologies pour le développement d’un robot de
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grande dextérité, d’après Andy Rubin. Google, comme bien d’autres, semble parier sur le lien inextricable qui existe entre le matériel informatique et les biens physiques. Aujourd’hui, nous vivons une croissance exponentielle du nombre
Google pourrait retirer ses nouveaux robots du DARPA Robotics Challenge ! « Don't be evil ! — Ne soyez pas malveillants ! » est la devise de Google. En acquérant de nombreuses entreprises créatrices de robots ces derniers temps, la société se retrouve avec des robots militaires en magasin et cela n’est pas vraiment conforme à son éthique. Elle a déjà annoncé qu'elle n'avait pas l'intention de développer ce genre de projets et de recevoir des soutiens financiers du Pentagone. Organisé par la DARPA, le Robotics Challenge permet à cette même agence de glaner des projets intéressant la Défense. Une rumeur court, affirmant que Google ne présenterait pas les robots des sociétés acquises lors de la seconde partie du Challenge, notamment ceux qui ont été développés par Boston Dynamics et par Schaft…
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VICTOR PALÉOLOGUE GRAPHICAL APPLICATIONS MANAGER CHEZ ALDEBARAN ROBOTICS Il y est chargé de Chorégraphe, le logiciel qui permet de piloter NAO. Il a donc pour mission de le rendre intuitif, séduisant et performant pour donner envie aux développeurs de créer une grande librairie d’applications. Chacun pourra ainsi posséder un robot compagnon en propre…
Planète Robots : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier ? Victor Paléologue : Les gens s’interrogent souvent sur ce qu’est un ingénieur en robotique… S'il s'agit bien d'une classification pertinente de mon travail, ça ne dit quasiment rien de son contenu. En l'occurrence, en tant que Responsable des applications graphiques, je m'occupe de beaucoup de sujets — qui sont principalement des sujets d'informatique. Je définis avec mes collègues ce qu'il se passe « dans la tête du robot », je cherche à rendre disponible toutes ces informations pour les utilisateurs humains et à leur fournir des outils graphiques pour programmer, introspecter, voire piloter le robot. Il s'agit finalement d'informatique, sauf qu’on pilote des moteurs, qu’on lit des capteurs et qu’on fait émerger des comportements physiques… Dans l'équipe que je gère, on s'occupe de tous les outils graphiques qui vont rendre la robotique accessible. Notre logiciel phare s'appelle
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Chorégraphe et permet d'animer et de programmer notre robot NAO. P.R. : Comment votre rencontre avec la robotique a-t-elle eu lieu ? V.P. : Cela n’a pas été une évidence au départ… Pourtant, depuis très longtemps, j'étais amoureux à la fois de la physique et de l'informatique. Durant mes études, je passais plus de temps à sortir ou à travailler pour de petites entreprises qu'à « faire la taupe » ; mais j'ai commencé à jouer le jeu, pour le meilleur et pour le pire,lorsque j'ai repéré une école qui m'a réellement plu. Je suis alors arrivé aux Mines de Nantes — où j’ai hésité entre plusieurs options : nucléaire, énergétique et informatique. Une fois dans le bain, j'ai découvert bien d'autres choses et je suis entré dans le monde de la robotique par l'automatique (le contrôle-commande et les bonnes vieilles « sciences de l'ingénieur ») ! En fait, ce n'était pas une surprise… C'était le seul
moyen de marier la physique à l'informatique ; car en robotique, quelques lignes de code peuvent se transformer en comportements physiques — et vice versa ! C'est en plongeant dans ce monde que j'ai découvert NAO et que j'ai compris que le temps était venu pour la robotique de se rapprocher du grand public. Quand j'ai rencontré Aldebaran Robotics (pour mon stage de fin d'études), c'était plutôt simple : on était faits l'un pour l'autre… P.R. : Cela fait trois ans que vous êtes chez Aldebaran… Quel regard portez-vous sur cette expérience ? V.P.: Ma vision de ce job à mon arrivée, quand Aldebaran était un peu plus petit, c'était qu'on était les gâchettes les plus rapides de l'Ouest, et qu’il y avait un Nouveau Monde à conquérir ! Maintenant, ma vision est bien plus mature, tout comme notre domaine d'activité. On prend de plus en plus le temps de faire de la qualité ; ce qu'on a
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“Ma vision de ce job à mon arrivée, quand Aldebaran était un peu plus petit, c'était qu'on était les gâchettes les plus rapides de l'Ouest, et qu’il y avait un Nouveau Monde à conquérir !” À gauche… Seule l'imagination limitera le développeur sous Chorégraphe.
P.R. : Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? V.P. : Mener un développement du début jusqu'à la fin et qu'il soit de qualité, c'est ça qui m'apporte le plus de satisfaction ; surtout quand le résultat prend la forme d'un robot plus animé, plus vivant ! En général, ma satisfaction dépend énormément de la qualité de l’interface finale. Lorsque qu'un utilisateur vient me voir et me remercie des nouveaux changements, j'ai la pêche toute la journée ! À chaque fois, c'est un pas de plus pour la robotique sociale et la robotique de compagnie. P.R. : Quelles sont les compétences nécessaires pour être ingénieur dans un tel domaine ? V.P. : Un ingénieur comme je l'entends, c'est quelqu'un qui détient un bagage technique et méthodologique que seul un autre ingénieur est capable d'apporter. Un bon ingénieur sait pourquoi, sans équivoque, quelle solution est la meilleure sur le sujet qui est sa spécialité. Quand il ne sait pas, il cherche, il essaie, il apprend, il est curieux — tout cela constitue des atouts primordiaux qui le feront progresser et lui garantiront sa légitimité technique et scientifique. . L’atout principal du bon ingénieur réside dans la qualité de sa motivation ! C'est aussi pour cela que chez Aldebaran Robotics, nous sélectionnons beaucoup selon l'esprit des candidats : ils doivent non seulement se montrer doués et passionnés mais encore être un peu « fous » pour être capables de se lancer dans une aventure comme celle-là ! Plus d’informations sur : www.aldebaran-robotics.com
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■Propos recueillis par Joe Pillow
En haut… C'est notamment grâce à l'intuitivité de Chorégraphe que NAO peut connaître tant d'applications. — À droite… Chorégraphe, issu du SDK officiel du robot NAO.
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conquis par notre fougue, il faut en faire quelque chose de bien plus séduisant et durable. En revanche, pour ce qui est du contenu et des tâches que nous réalisons, je n'ai eu aucune surprise. Entre mes petits boulots, la Junior-Entreprise de mon école et les stages, j'avais déjà une idée très claire du quotidien de ce métier. Ma seule surprise, ç’a été de me retrouver à la tête d’une équipe, il y a un an. J'avoue que le métier de manager n'a pas grand-chose à voir, mais je me satisfais plutôt bien de pouvoir mobiliser une équipe pour un développement en robotique.
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Amazon annonce Prime Air, un service de livraison par drone qui ne devrait pas prendre effet avant 2015.
À QUAND LES DRONES FACTEURS DES POSTES ?
En avril 2012, la France légiférait pour la première fois sur l’usage de drones civils, en prenant en compte le respect de la vie privée et la sécurité des populations se trouvant à proximité du lieu d’exploitation. Bien que les drones soient classés parmi les trente-quatre priorités industrielles de la France, un amendement dont le vote est prévu pour juin 2014 permettra de préciser les termes de la loi et l’adaptation à la rapide évolution du secteur… Cette loi, bien plus libérale qu’outre-Atlantique (ou même qu’outre-Rhin) a déjà permis à plus de quatre cents constructeurs et opérateurs d’innover — et de développer de nombreuses applications privées de leurs drones. Aux ÉtatsUnis, le respect de la vie privée est un sujet sensible : si n’importe quelle société pouvait filmer des habitations pendant un vol, des difficultés surgiraient immédiatement… Le 30 décembre 2013, en dépit de cette frilosité, pleinement consciente des possibilités du marché, la Federal Aviation Administration (FAA) a autorisé des essais de drones civils sur six sites états-uniens… UN NOUVEAU CHAMP D’INNOVATION L’aval officiel obtenu, les chercheurs, les universitaires et les industriels se sont mis à inventer des applications pour ces drones (UAS) et à dé-
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poser des brevets. Et quelques sociétés étatsuniennes n’ont pas hésité à surfer sur la vague en 2013 en présentant des idées incongrues comme la livraison de tacos, de pizzas et de divers colis au moyen de multicoptères. Tout comme elles, le grand public imagine avec enthousiasme des millions de paquets circulant par voie aérienne et parvenant aux destinataires dans la demi-heure. Chacun disposerait ainsi d’un pigeon voyageur 2.0 qui pourrait transporter jusqu’à 2 kg de charge utile. Les lieux les plus reculés seraient alors accessibles et ouverts aux échanges de produits — par un simple clic. Inspirés par cette idée, des étudiants de la Singularity University de Palo Alto (Californie) ont créé une start-up — Matternet, Inc. — en 2011. Au cœur de la Silicon Valley, ce groupe de passionnés de robotique a ainsi imaginé une solution humanitaire permettant d’assurer la
livraison de médicaments dans les zones périurbaines (ou plus lointaines — là où les camions postaux accèdent rarement). Grâce à l’installation de stations de relais, les drones pourraient se poser pour livrer leurs colis et se recharger par la même occasion… Le géant Google tente, quant à lui, de développer l’accès à Internet des populations pauvres et isolées par le biais de « drones ballons » — c’est le projet Loon. Bill Gates a d’ailleurs raillé cette initiative en déclarant : « Lorsque vous mourez de la malaria, je ne pense pas que ces ballons vous soient d’une quelconque utilité… » Plus globalement, le secteur du transport de marchandises et les services postaux pourraient connaître une véritable révolution grâce à ces innovations. C’est ainsi que le P-DG d’Amazon — Jeff Bezos — a surpris tout le monde le 1er décembre 2013 en dévoilant le projet Prime
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“Son ambition serait de livrer aux millions de clients Amazon des paquets de 2,3 kg en moins de 30 min dans un rayon de 16 km (à partir d’un centre de distribution donné).”
La Deutsche Post DHL travaille également sur la livraison de colis par drones.
Air, un nouveau système de livraison de colis à domicile au moyen de drones aériens (des octocoptères). « Je sais que cela ressemble à de la science-fiction ; ce n’en est pas », a-t-il déclaré — illustrant son propos par une vidéo. Son ambition serait de livrer aux millions de clients Amazon des paquets de 2,3 kg en moins de 30 min dans un rayon de 16 km (à partir d’un centre de distribution donné). Prudent, il précise que le développement de cette techno- La startup australienne Zookal espère livrer ses client logie nécessitera du temps et que la Federal dés 2014. Aviation Administration ne prévoit pas d’étudier le sujet avant l’année 2015… Réalité ou effet d’annonce ? Ce coup de projecteur ne pouvait DES INNOVATIONS CONFRONTÉES que bénéficier à la marque, à la veille du Cyber À DE NOMBREUX OBSTACLES Monday — le premier lundi de décembre —, Ces derniers projets (aucun n’a pour le moment connu pour être le plus rémunérateur de l’anconnu d’application effective) ont généré un vif née pour les sites de vente en ligne ! débat de société. Lambert Dopping-HeppensLe lendemain, la société UPS a profité de la brèche tall, directeur de programme chez ASTRAEA pour révéler au grand public qu’elle avait elle aussi (un consortium britannique qui accompagne le investi dans l’étude des drones depuis plusieurs andéveloppement et la mise circulation des nées, afin de les intégrer dans ses processus de disdrones) explique les défis auxquels cette noutribution des colis. (Et a communiqué d’ailleurs en velle industrie doit faire face : « En premier lieu, il même temps sur la mise à disposition d’imprifaudra démontrer que les drones sont une technomantes 3D dans ses agences de transport — une logie fiable et mature — capable d’opérer dans activité en marge de son cœur de métier.) Tout notre espace aérien en toute sécurité. » porte donc à croire que ces annonces permettent En ce qui concerne la sécurité pour les utilisaen fait aux entreprises de provoquer des retomteurs ou leur entourage, les risques de blessures bées valorisantes dans la presse pour leurs pôles n’ont pas encore été totalement écartés. Mal R&D et leur image high-tech… Pourtant, la startmanipulées, les hélices du drone peuvent constiup Zookal (une société australienne de vente de tuer des armes dangereuses : quelques profeslivres en ligne) annonce que son service de livraison sionnels et des passionnés ont été blessés au par drones sera opérationnel d’ici mars 2015 — visage ou aux yeux pendant qu’ils peaufinaient date à laquelle, selon les prévisions des deux coles réglages de leurs appareils. Le risque réside fondateurs, les autorités australiennes auront pu également dans la chute du robot ou son vol à statuer sur les autorisations de circulation de ces trop basse altitude… C’est pourquoi la loi franvéhicules.
Domino's Pizza se propose également de livrer ses clients au moyen de drones d'ici quelques années.
çaise spécifie que l’objet doit rester en permanence à portée de vue du pilote, qui aura été formé. Limité par son autonomie en énergie ou livré à un contrôleur sans expérience, le drone peut s’abattre sur des personnes ou des animaux (des systèmes anticollision sont déjà opérationnels sur certains drones civils). De plus, un problème de conception pour un cadre d’utilisation donné pourrait déclencher un incendie après un crash ou encore effrayer passants et véhicules, ce qui les conduirait à dévier de leur trajectoire. À ces nuisances s’ajoute le bruit que ces robots ne manquent pas de produire — cela augmenterait encore la pollution sonore qui règne dans les zones urbaines. Mais une fois que la technologie sera décrétée « fiable et mature », comme l’envisage l’ASTRAEA, des problématiques resteront en suspens… LIBRE CIRCULATION DES BIENS ET DES MARCHANDISES : JUSQU’À QUEL POINT ? Le transport de marchandises (national comme international) est aujourd’hui contrôlé pour des raisons fiscales — mais également pour des raisons de sécurité. Or la multiplication des drones pourrait favoriser de nombreuses fraudes : circulation de produits de contrebande, trafics d’armes et de drogue ou contrefaçons. Un marché parallèle, difficilement contrôlable, menacerait alors de s’installer… Il serait d’autre part assez facile d’intercepter les drones et de les voler ou de substituer des produits
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Le Defikopter est actuellement mis au point par une ONG allemande, Definetz, dans le but de délivrer des défibrillateurs à la demande à partir d’une application équipant un smartphone doté d'un GPS. — À gauche… La start-up australienne Zookal espère livrer ses clients dès 2014.
de contrebande à ceux qui sont transportés sous l’emblème officiel de la compagnie propriétaire. Et au coût de ces robots et de la marchandise s’ajouteraient des frais liés aux assurances en cas de vol, de chute, de dommage à un tiers — quisusciteraient la création de nouvelles règles marchandes en termes de transfert de responsabilité entre le vendeur et l’acquéreur. UNE MENACE DE PLUS POUR LE RESPECT DE LA VIE PRIVÉE ET LE DROIT À L’IMAGE Enfin, présentés comme des jouets dans certains supermarchés, les multicoptères — une technologie disruptive — représentent également un risque pour le respect de la vie privée. De nombreux photographes et producteurs, profession-
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nels et amateurs, peuvent dès à présent (en France, en Australie et au Royaume-Uni) utiliser des drones pour photographier ou filmer leurs sujets. Le droit à l’image, la protection des données et les autres lois protégeant les particuliers pourraient être ainsi plus facilement violées et plus difficilement contrôlées. C’est pourquoi aux États-Unis, Mark Udall, un sénateur démocrate du Colorado, a annoncé que « les habitants du Colorado accepteront ces technologies uniquement s’il est certain que leur vie privée sera protégée, c’est-à-dire qu’ils ne seront pas victimes de surveillance ou d’atteinte à la vie privée par l’observation aérienne ». L’ensemble des nouveaux services comme Google Street View et Google Earth posent d’ailleurs les mêmes problèmes à une plus vaste échelle. Mais au-delà de l’ensemble de ces probléma-
tiques non encore résolues, il faut bien se rendre compte que les multicoptères laissent envisager une quantité vertigineuse d’applications. Les drones d’UPS et d’Amazon n’envahiront probablement pas nos villes d’ici 2015 — mais à plus long terme, une nouvelle étape de la conquête du ciel pourrait être franchie. (En 1784, les Français Launoy et Bienvenu présentaient à l’Académie royale des sciences l’ancêtre de l’hélicoptère. On ne soupçonnait pas alors qu’à leur suite, de grands aviateurs risqueraient leur vie à bord de long-courriers pour délivrer des colis à l’autre bout du monde.) Aujourd’hui, on estime qu’à chaque instant le ciel est traversé par plus de cinq mille avions de ligne. L’avènement des drones du XXIe siècle connaîtra certainement les mêmes difficultés et les mêmes ratés que celui de l’aviation. L’évolution se produira au gré des priorités industrielles des entreprises et des choix politiques des États, pour la plus grande joie du grand public et des passionnés de robotique… ■David Leblanc
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DÉBAT DÉBAT ROBOTIQUE ROBOTIQUEET ETÉCONOMIE ÉCONOMIE:: QUELLES QUELLESPERSPECTIVES PERSPECTIVES?? Le mercredi 27 novembre 2013, Planète Robots et le CRIIF ont organisé un débat autour du thème Robotique et Économie… LES PARTICIPANTS — M. Gilles GHRENNASSIA (G.G.). P-DG de la société novéup: son entreprise développe VisioConsult, une station de télésanté pour personnes dépendantes. Elle sert à la fois de plate-forme de téléconférence et d'unité mobile pour les situations d'urgence. — M. Rodolphe HASSELVANDER (R.H.). Directeur général du CRIIF, laboratoire de R&D dans le domaine de la robotique, il lance actuellement une start-up, pour commercialiser des robots d'assistance à bas coût. — M. Joël MORILLON (J.M.). Directeur général délégué de Nexter Robotics : cette entreprise considère que le marché de la robotique militaire et de la sécurité est compétitif. L'entreprise travaille en particulier au transfert industriel de ce que savent faire les labos jusqu'aux utilisateurs opérationnels. — M. Robin RIVATON (R.R.). Spécialiste en matière d’économie et membre du Conseil scienti-
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fique de la Fondapol, il a participé à la réflexion sur le plan robotique du ministère du Redressement productif. Auteur de l’ouvrage Comment relancer notre industrie par les robots. — M. David JANISZEK (D.J.). Maître de conférences en informatique à l'université Paris Descartes, il utilise la robotique comme vecteur de ses travaux, enseigne le génie logiciel et donne notamment un cours de master sur l’Introduction à l’Intelligence artificielle et robotique.
trielle étaient déjà bons et le restent. Pour la robotique de services, en dehors des robots aspirateurs, nous n'avons pas ces valeurs. R.R.: La vente d'un seul robot industriel vaut celles de nombreux robots domestiques. En valeur, les robots aspirateurs ne représentent pas une grande part du marché. Entre 2013 et 2015, avec les plans annoncés, le chiffre de 7 % sur les robots industriels ne me paraît pas infondé et pourrait tirer le marché.
LA ROBOTIQUE: DE BONS CHIFFRES? (Au début de 2013, le groupe Xerfi a publié une étude annonçant que les ventes mondiales de robots professionnels allaient croître de plus de 7 % par an entre 2013 et 2015.)
G.G.: En ce qui concerne les robots aspirateurs, on est dans une croissance du simple au double en nombre de ventes.
J.M.: Pour le domaine de la Défense et celui de la sécurité, ce n'est pas aussi flagrant…
J.M.: Mais les rapports statistiques de l'IFR montrent une décroissance dans certains secteurs comme la Défense et la sécurité, maintenant que les États-Unis ont moins de guerres en cours…
R.H. : Les bras des robots industriels poussent cette tendance. Les chiffres de la robotique indus-
R.R.: Dans l'industrie, la Chine tire le marché —
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“Ajouter six robots industriels dans une entreprise permet d'embaucher une personne supplémentaire.” Actuellement, le seul secteur qui fonctionne, c'est celui du robot aspirateur!
mais les robots qu'elle utilise sont fabriqués sur son sol. Les États-Uniens reviennent dans le jeu car ils étaient en retard. En termes de fabrication, les premiers sont les Allemands et les Japonais, mais avec des robots fabriqués en Chine pour ces derniers… La Chine n'autorise que la vente de robots fabriqués à domicile.
D.J.: Si l'on considère que le robot aspirateur est un succès, c'est parce que nous nous orientons vers de petits robots spécialisés et pas trop chers — qui permettraient de ce fait une adoption plus rapide.
L’EFFET SUR L'EMPLOI R.R.: Dans le domaine industriel, une partie de la destruction des emplois vient de l'automatisation. C’est du remplacement d'emplois très difficiles ou très routiniers! À tel point que cela a parfois lieu à l’initiative des syndicats…
J.M. : Il faut que tout cela réponde à un besoin. Ce qui manque, c'est la façon de convaincre les utilisateurs de la valeur ajoutée. Cela devrait se faire par le biais de la création d'une multitude de star t-up, pour tâter le marché. Sur le nombre, une majorité disparaîtrait ou se réorienterait rapidement, mais ce n'est pas important car nous sommes dans la phase de création du business.
R.H.: Des études annoncent que pour six robots industriels posés, un emploi est créé. R.R.: Ce remplacement est utile pour un certain nombre de tâches. Mais il faut réussir à transformer le salarié concerné afin d’adapter ses tâches. R.H.: Sachant que tous les salariés n'ont pas envie de le faire ou n'en sont pas capables… J.M. : À brève échéance, la robotique est destructrice d'emplois. Elle devient créatrice à long terme. Elle crée des emplois de nature différente — que les nouvelles générations pourront appréhender. L'entreprise gagnera plus d'argent (qu'elle réinjectera). C'est réellement un transfert. Mais pour celui qui est concerné par la suppression de son poste… R.R.: En France, la situation est différente, puisque la compétitivité de l'appareil industriel est tellement faible que les emplois sont condamnés si l'on ne fait rien. En robotisant, on réduit ou on annule le risque de destruction des emplois. Cela a donc un impact positif. La plupart des entreprises qui ont robotisé se sont maintenues. (Elles se remettent ainsi au niveau de la concurrence mondiale.) Les pays qui ont maintenu leur industrie automobile sont donc ceux qui ont robotisé leur production (Japon, Corée, Allemagne). Les ÉtatsUnis ont perdu des emplois dans le domaine de l'automobile pendant des années… D.J. : Nous avons mené une enquête il y a deux ans pour améliorer notre communication. Les étudiants d'aujourd'hui ont une image positive de la robotique. Les héros de leur enfance étaient parfois des robots. Devenus adultes, ils s'étonnent que les robots ne soient pas déjà là. Ils considèrent que c'est une technologie d'avenir mais voient qu'aujourd'hui on parle des emplois sur Internet ou sur des plates-formes mobiles. La robotique les intéresse mais ils sécurisent leur avenir professionnel. S'ils voyaient autant de robots que de mobiles, ils se poseraient probablement moins la question. À chaque étape technologique, il y a une période d'adoption (qui peut être un peu longue),
Joël Morillon, directeur général délégué de Nexter Robotics.
avec quelques success stories qui peuvent être mises en avant, comme pour Internet. Quand il y a intersection de plusieurs domaines, comme en robotique, c'est plus compliqué ; cependant, dès qu'un problème est résolu, la technologie fait un bond en avant et se développe rapidement. DANS LE MONDE D.J . : En Australie, il existe une expérimentation pour remplacer les facteurs par des drones. À Las Vegas, leur utilisation commerciale est autorisée à titre expérimental,. Cela permet de concevoir des services plus rapides (cela sousentend une adaptation de la législation). De plus, l'acceptation est nécessaire mais dépend des cultures. Elle est réelle au Japon et c’est également le cas en Corée, où de grands plans de développement sont prévus. R.R. : En Corée se manifeste une réelle volonté politique ! La robotique est une option dans le cursus des écoles et les enfants viennent aux salons de robotique. Il ne faut toutefois pas surdimensionner l'aspect culturel : un jour, le gouvernement coréen a dit que l'avenir était dans la robotique — c'est tout. On dit que cela sera plus dur en Europe pour des raisons sociologiques : personnellement, je n’y crois pas. D.J.: En France, un des plans les plus importants fut l'installation du téléphone dans les années 1970: en moins de six ans, la France avait rattrapé son retard. R.H.: Il y a deux aspects dans l'économie. Le premier, qui consiste à trouver le robot « sympa ». Après, la question est : « Est-ce que je l'achèterais? » Le téléphone répondait à un vrai besoin…
R.R.: En Corée, ce qui est sorti du grand plan national est plutôt moyen: un iPad à roulettes et un bide commercial! D.J.: Je ne suis pas convaincu de la notion de besoin. Si on considère la question de l’iPad, il ne répondait pas vraiment à un besoin au début: il s'est imposé grâce au marketing. J.M.: C'est typique des stratégies d'innovation et d'exploration, qui consistent à mettre à la disposition des gens des objets simples, pour faire mûrir le marché. Il faut vraiment susciter le besoin, plutôt que de chercher LE robot extrêmement sophistiqué. Il faut mettre à la disposition des utilisateurs des objets simples pour qu'ils disent ce que la robotique peut leur apporter. On remarque d’ailleurs que le marché a du mal à démarrer: je pense qu'il faut y aller doucement… D.J.: Avec la voiture automatique, cela commence à fonctionner — mais elle ne décolle pas en France. R.H.: La technique existe depuis dix ans. En Europe, on se pose beaucoup de questions juridiques. Aux États-Unis, ils se lancent d'abord et se posent les questions après et en définitive avancent plus vite. Cela ne fait pas longtemps que Google s'intéresse à la voiture automatique et elle est déjà autorisée dans certains États! J.M.: Avec la voiture, l'automatisation des fonctions se fait dans la continuité. De manière naturelle, dans quelques années, la voiture sera un robot. C'est en opposition avec la technologie de rupture, qui veut imposer une révolution dans le quotidien. Dans le domaine militaire, nous sommes revenus à ce type de démarche continue, plus facile à adapter à des processus structurés. R.H.: Pour la voiture automatique, il y a vraiment un besoin. En dehors de ça, le besoin de robotique apparaît plus difficile à justifier, si l’on excepte
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Les robots aspirateurs, chefs de file de l'économie actuelle de la robotique de services — ; Ici, le Roomba 880. — Ajouter six robots industriels dans une entreprise permet d'embaucher une personne supplémentaire. — Démonstration d'assemblage par des robots Fanuc LR Mate 200iC.
les robots aspirateurs et l'assistance aux personnes. J.M.: Soit on travaille dans la continuité et on introduit des fonctions automatiques dans des objets qui existent déjà — en aboutissant finalement au robot; soit on favorise la rupture et il faut alors développer de petites machines très simples qui permettent aux gens d'appréhender ce qu'est la robotique. Nous sommes convaincus que le marché est là — mais le client potentiel n'est pas présent… R.H.: C'est en lien avec le prix! Si le robot coûte 300 € (et même s'il ne répond pas à toutes les normes), les clients essaieront. Actuellement, les fabricants de robots se disent qu'ils ne vont pas
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ROBOTIQUE ET ÉCONOMIE : QUELLES PERSPECTIVES ?
en écouler beaucoup et donc les vendent cher, ce qui bloque leur diffusion. J.M.: Il faut créer l'achat impulsif — tant pis si le robot finit sur l'étagère! R.R.: Aux États-Unis, pour équiper les PME, les fabricants ont repensé leur modèle, en construisant un robot moins précis, qui dure moins longtemps mais coûte quatre fois moins cher, le Baxter. J.M. : En France, il y a un rejet de la nouveauté. Quand nous présentions des drones il y a dix ans, cela passait au-dessus de la tête de nos clients. La formation des militaires fait qu'ils ont du mal à ouvrir leur esprit… R.H.: Et quand on analyse les cahiers des charges des robots militaires, on y trouve une foule de contraintes qui entraînent des coûts exorbitants. J.M.: C'est lié à un refus de la prise de risque… En cas d'accident, on cherche le responsable. On veut donc remplir toutes les conditions possibles technologiquement. R.H.: Cela aboutit à des robots très chers et que l'on ne choisit pas. Finalement, on va acheter du matériel aux États-Uniens. D.J.: Oui, parce qu'ils se montrent permissifs en matière de contraintes!… QUELLES AIDES POUR L’ENTREPRISE ? G.G.: Outre l’OSEO, il existe beaucoup de structures qui financent la robotique. R.H. : Elles ne sont pas labellisées robotique et cette absence constitue un frein : l'entrepreneur doit frapper à une multitude de portes pour obtenir des aides. Il faut faire de la robotique sans le dire… G.G.: Ce n’est plus le cas depuis mars 2013: la robotique est devenue plus visible. Elle peut pénétrer dans une multitude de secteurs. Dans les différents plans d’État et appels à projets, la robotique est citée.
L'exosquelette pour les applications cobotiques. — Voici le modèle X1 en cours de création à la NASA.
tique » — c'est comme cela que je le sens.
manière concrète — par l'achat public…
R.R.: C'est une première étape — mais qu’il faut comparer à ce qui se passe dans les pays où les moyens sont nettement plus considérables, avec des plans et beaucoup d'argent…
R.H.: C'est prévu dans le rapport Montebourg!
R.R. : Il s'agit de mobiliser les consciences ! Mais dans tous ces plans, il y a peu d'argent… Par exemple, pour les trente-quatre priorités, il y a 2,5 Mds €… à diviser par 34!…
D.J.: Cela fait longtemps qu'il n'y a plus de grand plan de développement qui permettrait de suivre le cours d'une filière. Ce n'est pourtant pas grave de prendre des risques et d'échouer: cela permet de conserver une activité économique, de garder une compétence sur place, même sans devenir finalement leader.
D.J.: Comme pour n'importe quelle technologie, il existe un ensemble de marchés de niche qui se rejoindront probablement un jour pour former les bases d’un marché généraliste.
J.M. : Il y a une « autorisation à faire de la robo-
J.M.: À l'époque des plans, l’État tirait l'activité de
R.H.: C'est davantage un soutien politique ou une envie. Ce n'est pas encore concret… G.G.: La robotique peut en bénéficier en étant directement appelée dans ces projets.
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POUR LA ROBOTIQUE, QUEL TYPE DE MARCHÉ?
R.H.: Il faut reconnaître qu'il y a beaucoup d'aides au niveau des start-up, notamment pour concevoir des prototypes. C'est un parcours qui n'est pas évident mais dans lequel on est aidé.
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ROBOTIQUE ET ÉCONOMIE : QUELLES PERSPECTIVES ?
D'après le gouvernement coréen, l'avenir appartient à la robotique – Le Kibot KT2, un robot éducatif coréen.
R.R.: En France, nous avons beaucoup de chercheurs et beaucoup de brevets… Tout cela ne se traduit pas malheureusement par un grand nombre d'entreprises… D.J.: Concrètement, un enseignant chercheur n'a pas toujours le temps. Et s'il doit défendre un brevet au niveau international, cela peut prendre plusieurs années et ce travail n'est pas reconnu. R.H.: Il n'est pas évalué là-dessus… J.M.: C'est la vallée de la Mort française : l'enseignant chercheur s'arrête au niveau du projet de R&D — à partir duquel il n'a plus matière à publier. L'industriel, lui, attend un projet proche de la production en série. En fait, c'est un axe d'effort pour les start-up. L'ANR était censée faire cela. R.H.: Les aides sont principalement dévolues à la R&D… Il n'y en a pas beaucoup pour aller jusqu’au marché! D.J.: L'ANR morcelle les étapes: les aides vont soit en amont, soit sur du préindustriel. Et ce n'est pas assez réactif : un projet de deux ans peut ainsi s'étaler sur cinq ans à cause du mode de financement — c'est beaucoup trop long! R.H.: Si une start-up qui a une idée veut bénéficier d'aides pour travailler avec des labos de recherche, il faut compter deux ou trois ans. Elle ne peut se projeter sur une telle durée… Il faut envisager des plans à échéance plus brève — peut-être avec des budgets plus limités et sur une année. J.M.: Avec les ANR, chacun joue sa partie et travaille de son côté, sans concertation. Quand le labo déclare qu'il a fini, cela n'a pas la même signification que pour l'industriel. Les entreprises, échaudées, sont alors réticentes… R.R.: Nous avons perdu en quinze ans notre position — assez forte en 1990 — en matière de robots industriels, parce que justement les industriels se sont peu équipés pendant cette période. Sans marché national, les usines partent ailleurs. (De plus, le marché est très concentré, avec six ou sept acteurs.) D.J.: L'expérience de l'informatique montre que rien n'est écrit. En matière technologique, quelqu'un peut arriver avec une idée différente… R.H . : C'est moins facile pour le hardware. R.R.: Et puis, contrairement au monde de l'Internet,
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Le VisioConsult est une station de télésanté pour personnes dépendantes, en cours de mise au point par la société novéup, présidée par M. Gilles Ghrennassia.
le marché de la robotique industrielle a cinquante ans de recul, avec six ou sept acteurs majeurs. Si l'un tombe, un des autres le remplacera — c'est tout!
Deux créneaux, celui des services à forte valeur ajoutée et celui des robots pour PME, sont très porteurs…
R.H.: Là où la France peut reprendre une place, c'est sur le marché des robots moins performants et moins chers — de type Baxter.
D.J.: Il faut aussi un effort de normalisation, tel qu'il a été réalisé pour l’informatique — qui s'est imposée dans le domaine de l'aviation. Et s'il y a un enjeu sur les vies humaines, la décision ne sera pas prise par les techniciens mais par les politiques ou les juristes.
R.R. : C'est exact — et aussi sur l'intégration des robots ! Le bras d’un robot représente un tiers de sa valeur. Les deux autres tiers comprennent la programmation, l'installation et la réflexion.
R.R. : Pas mal de travail a été réalisé sur les
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“Avec la voiture, l'automatisation des fonctions se fait dans la continuité. De manière naturelle, dans quelques années…”
Après tout, la téléphonie a mis moins de six ans pour se généraliser en France. – Le mythique S63 des PTT. — La voiture automatique semble avoir un avenir prometteur. – Une Google Car en démonstration. — Prototype de robot chien mis au point par le CRIIF - (image Pierre Métivier).
normes, en robotique industrielle. Les Japonais tiennent et imposent leur standard.
ments et la prise de risque apparaissent plus importants.
D.J.: C'est le jeu des entreprises dominantes, qui imposent leur standard. Mais cela permet aux petites entreprises qui les respectent d’obtenir des parts de marché.
OÙ SONT LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS?
R.H. : L'horizon se précise, mais plus lentement qu'on le dit. Il y a dix ans, il n'y avait pas d’autres robots que les robots industriels. Maintenant, le robot aspirateur, les robots dans l'agriculture, les robots de nettoyage sont là… Mais les enjeux ne sont pas les mêmes… Avec quelques centaines de milliers d'euros, vous pouvez vendre des robots aux professionnels. Quand on vise le grand public, les investisse-
D.J.: Avec des outils pédagogiques adaptés, l'école pourra enclencher les choses. Les inspections générales y sont sensibilisées. Il a fallu du temps pour que l'informatique arrive en filière générale. L'informatique (avec des cours de programmation) n’est une option au bac S que depuis septembre 2012… La désaffection pour les matières technologiques est un vrai problème dans tous les pays de l'OCDE. Le remplacement des emplois ne pourra se produire que si on arrive à maintenir les flux
d’étudiants dans les filières technologiques. Même des pays actuellement leaders pourraient perdre leur avance à cause de cela… Les mathématiciens partent faire des modèles mathématiques dans les banques; dans un de nos masters d’informatique, le major de promotion est parti dans une SSII. Il y a un déficit d'innovation puisqu'il y a moins de jeunes qui s'intéressent aux disciplines scientifiques. Pourtant, en informatique, il y a un déficit énorme en matière d’emplois. On ne forme pas assez de scientifiques pour satisfaire les besoins du marché de l’emploi. On parle de chômage alors que les entreprises ont du mal à se développer, faute de compétences suffisantes. Si une entreprise met six mois à trouver quelqu'un pour développer son idée, c'est parfois trop tard et elle perd alors des marchés. R.H. : On ne motive pas les jeunes à entreprendre… D.J.: La nouvelle loi sur l’ESR inscrit l’entreprenariat
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comme mission pour les universités. Celles-ci doivent donc sensibiliser et former. L’ambition du ministère est de doubler le nombre d'emplois créés par les étudiants entrepreneurs. Mais il est vrai que ce n'est pas dans la culture de l'université. Il ne suffit pas que des étudiants deviennent entrepreneurs. Il faut sensibiliser et accompagner. L’entrepreneuriat est une voie d'insertion professionnelle méconnue et les centres d'information ne la présentent pas assez.Très peu d'étudiants créent une entreprise à la fin de leurs études : ils attendent d'avoir travaillé quelques années… Avec le nouveau dispositif, un stage de fin d'année pourra aboutir à la création d'une entreprise. L'idée est de maximiser les chances de réussite. En France, il y a finalement peu de formations dédiées à la robotique et l'offre de formation disponible a une importance dans le choix des étudiants… R.H.: Le monde de la robotique est petit — et cela permet d'être directement en lien avec les politiques. Des choses se passent mais ce n'est pas la jungle. Il y a plein de choses à faire et c'est le moment! D.J.: Quand on voit que les politiques ne comprennent pas encore bien le fonctionnement d'Internet, que peut-on espérer pour la robotique, qui est encore plus éloignée de leurs capacités? G.G.: Ils ne comprennent pas l'entreprise et n'y ont jamais travaillé! D.J. : Malheureusement, cela pose problème lorsqu’ils prennent des décisions sans connaître le domaine… R.H.: Initialement, les politiques ne sont pas formés au monde industriel mais demandent tout de même qu'on leur explique comment fonctionne le secteur… Ils sont formés pour une compréhension rapide. Nous n'avons pas toujours le même interlocuteur et il faut chaque fois recommencer: ils ont aujourd'hui le mérite de vraiment essayer d’aider la filière. Ils détectent les problèmes et trouvent des solutions. Et ils y croient réellement — ce qui n’était pas forcément le cas ces dernières années! G.G.: Pour la première fois, dans le rapport Anne Lauvergeon, il est précisé qu'il faut arrêter de donner des fonds à la recherche publique sans comprendre ce qui est fait avec. Il faut consacrer cet argent à des start-up, sans que les projets soient obligatoirement collaboratifs. Ils pourront être portés par les PME. D.J.: La Cour des comptes a montré que sur certains appels à projets, le coût de fonctionnement de l'ANR consomme la moitié du crédit alloué! La somme attribuée aux labos baisse donc! Une analyse publiée il y a quelques années prouvait
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Le robot militaire Nerva LG, mis au point par Nexter Robotics. — Le robot Baxter est l'exemple même du robot polyvalent à grosse capacité industrielle et au prix plus accessible.
que les projets ANR étaient dévolus à de gros labos, dans de grosses communautés et sur des sujets à la mode. Cela ne répond pas vraiment aux besoins de rupture et d'innovation. Il existe par exemple de vrais freins à la création d’un fab lab dans une université: il faut monter un dossier, trouver des financements, etc. R.H.: Pourtant, la robotique émerge… Et parce que n'importe qui peut utiliser ROS et une imprimante 3D, etc., l'innovation est accessible à tous. Les professionnels doivent comprendre le marché et ses attentes; avant de pousser la technologie, il faut que les investisseurs prennent des risques: quelques millions suffisent pour lancer des projets robotiques grand public. Le crowdfunding est maintenant incon-
tournable. Les investisseurs nous disent d'y aller et affirment qu'ils nous suivront si la collecte fonctionne. C'est une forme de test du marché et une façon de faire de la prévente… D.J.: Il se révèle important de sensibiliser les jeunes à la robotique. Le marché, c’est eux! Et les imprimantes 3D changeront la donne. G.G.: Nous pourrons changer la petite pièce de plastique qui vient de casser… C'est la même révolution que celle qui s’est produite avec l’arrivée de l’e-mail.
■Propos recueillis par Nicolas Denis.
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BO ET YANA DES ROBOTS POUR APPRENDRE
LA PROGRAMMATION AUX ENFANTS
Bo est un explorateur et Yana raconte des histoires. C’est ainsi que le site Web de la start-up californienne play-i (www.play-i.com), présente les deux robots. Bo est mobile, tandis que Yana ne peut pas se déplacer… Ils sont bleu et orange — tout ronds et tout mignons. Ils ont été conçus pour séduire les enfants de cinq à douze ans et seront sur le marché à par tir de l’été 2014. Une levée de fonds lancée en octobre 2013 a en effet permis de récolter la somme nécessaire pour leur lancement (plus de dix mille ont déjà été réservés). Ces jouets high-tech sont le produit de l’imagination et du travail de quatre personnes : un informaticien, un électronicien, un designer et un spécialiste d’e-commerce (deux d’entre eux viennent de Google et d’Apple). Ils connaissent l’impor tance de l’initiation des enfants à la programmation, dès le plus jeune âge. Cette approche les conduira à développer une forme de logique et une capacité de résoudre les problèmes qui leur seront utiles une fois qu’ils auront atteint le stade adulte (peu impor te le métier qu’ils choisiront). Et pour atteindre cet objectif, il faut bien évidemment privilégier le jeu… « Le concept de Bo et de Yana a évolué à travers de multiples tests effectués avec les utili-
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sateurs, les enfants — et grâce à l’expérience acquise avec les produits existants et les premiers prototypes. Ce concept n’est pas né à un moment précis mais est le fruit d’une évolution progressive. Chaque décision prise autour de Bo et de Yana, y compris ce que les robots devaient inclure ou pas, a été effectuée en délibérant largement autour d’une table. » C’est ce que Vikas Gupta, l’un des fondateurs de play-i, nous explique. Bo se déplace au moyen de deux moteurs et peut bouger sa tête horizontalement et ver ticalement. Il possède des capteurs de distance (deux à l’avant et un à l’arrière), un gyroscope, un accéléromètre et quatre capteurs de contact. « Le mouvement est un aspect clé de Bo. Il possède un caractère qui est véhiculé par son déplacement et par le mouvement de sa tête, qui bouge indépendamment du corps, avait expliqué Vikas dans une précédente interview. Yana ne se déplace pas, mais est doté de la même force d’expression en matière d’émotions grâce à son œil lumineux, à ses autres lumières et au son… Il a une
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“Plusieurs accessoires permettent d’élargir les scénarios. Un kit de musique propose un xylophone à huit notes pour Bo. Un deuxième pack contient un accessoire qui lui permet de pousser des objets sur le sol…”
Bo jouant au xylophone.
conscience remarquable, capable d’éveiller l’imagination des enfants ! » Yana est lui aussi doté de capteurs de contact et d’un accéléromètre pour la perception du mouvement ; et comme Bo, il peut « parler ». « La particularité de Yana est qu’il n’a pas de vraie forme, comme c’est le cas de Bo, selon Vikas. Comme ce dernier est plus grand et peut se déplacer, les enfants ne vont pas le prendre d’eux-mêmes dans les mains pour jouer avec, ce qui est normal… Bo n’est pas conçu pour ça ! En contrepartie, le design de Yana étant beaucoup plus petit et plus sim-
Bo peux tirer ou pousser les jouets des enfants.
ple, les enfants interagissent de manière très différente. Le résultat est que Yana devient une extension de l’imagination de l’enfant, beaucoup plus que Bo n’est capable de le devenir. Les enfants s’attendent à ce que Bo soit un robot qui se déplace et reste sur le sol — tandis que Yana peut devenir tout ce qu’ils imaginent. » DEUX ROBOTS TRÈS LUDIQUES Plusieurs accessoires permettent d’élargir les scénarios. Un kit de musique propose un xylophone à huit notes pour Bo. Un deuxième pack contient un accessoire qui lui permet de pousser des objets sur le sol, des oreilles de lapin et deux crochets. Il existe enfin la possibilité de monter des briques Lego classiques — et aussi des Technic et des Mindstorms — à l’aide d’interfaces mécaniques adaptées. De plus, les deux robots peuvent communiquer par infrarouges et expriment leurs émotions à l’aide de sons et de lumières. Ils sont en effet équipés d’un œil unique entouré d’un anneau de seize LED colorées qui permettent l’expression d’émotions (comme la joie, l’inquiétude, la frustration, etc.). Bo et Yana peuvent en outre interagir avec n’importe quel dispositif Bluetooth. Ils sont livrés avec des missions et des tutoriels conçus pour familiariser graduellement les enfants avec les principes de base de la programmation. Plus généralement, trois approches de cet apprentissage sont proposées, en fonction de leur âge et de leurs capacités cognitives et sensorielles. Pour les plus petits (de cinq à huit ans) play-i a conçu une application basée sur la manipulation graphique, les enfants de cette tranche d’âge n’ayant pas une bonne maîtrise
de la langue. (Leurs capacités motrices fines sont alors en développement.) L’application est disponible pour iPad et le sera bientôt pour les tablettes de type Android. Pour les enfants de huit à douze ans, plus à l’aise avec la lecture, les robots peuvent être programmés à l’aide de Scratch et de Blocky, deux environnements de programmation libres respectivement créés par le MIT et par Google. Enfin, pour les plus doués, l’accès aux interfaces de programmation — les API — permet d’utiliser n’importe quel langage. Fait significatif, les cent cinquante packs de développement disponibles ont déjà été vendus… « La levée de fonds a été un moyen de rassembler une communauté de personnes qui sont passionnées par notre travail et notre mission, nous a expliqué Vikas. Nous voulons être sûrs d’impliquer un petit groupe de développeurs capables de nous aider à construire progressivement la bonne plate-forme de manière itérative. Nous avons délibérément voulu une communauté de petite taille, de manière à rester capables de nous engager avec eux activement, avec le peu de ressources dont nous disposons à ce stade du développement. Dès que notre plateforme de développement sera suffisamment robuste et complète, nous pensons la rendre disponible pour tous. » Au moment où nous écrivons ces lignes, Bo et Yana sont vendus en pack au prix de 165 €. (Les packs d’accessoires sont disponibles à des prix allant de 13 à 28 € environ.) Ces deux robots jouets offrent donc une approche originale de la robotique, à un prix tout à fait abordable. Vivement l’été 2014 !…
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■Simona D’Attanasio
L'interface de programmation de Yana..
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LE SALON ÉCO-INNOVATION
(ANIMATIONS ROBOTIQUES ET CONCOURS DE ROBOTS)
En marge du salon de l’immobilier de Perpignan (8 et 9 février 2014), le salon Éco-Innovation avait pour objectif l’exploration de tous les aspects de notre mode de vie et la déclinaison de toutes les solutions disponibles pour réaliser des économies d’énergie et préserver notre planète… Cette année, l'IMERIR (l’Institut méditerranéen d'étude et de recherche en informatique et robotique) y a proposé un laboratoire d’idées, la Rue de l'Innovation — qui a mis en avant des projets pédagogiques et innovants, conçus et réalisés par les élèves de l’IMERIR et par ceux des lycées Marillac et Picasso, en collaboration avec des entreprises locales. Une occasion parfaite pour que l'association Robot Éducation y organise les qualifications Sud de la France de son concours et pour que l’IMERIR y sensibilise les plus jeunes au monde de la robotique. LES PROJETS AMBITIEUX DES ÉLÈVES DES LYCÉES MARILLAC ET PICASSO Les projets présentés ont été réalisés par les élèves des filières STI2D (Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable), BTS SE (Systèmes électroniques) et BTS IRIS (Informatique et réseaux pour l'industrie et les services) dans le cadre de leur formation. Le nouveau bac STI2D repose sur une pédagogie innovante dans l’enseigne-
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ment de la technologique et des sciences. En effet, tout au long de cette formation, l’accent est mis sur une approche déductive qui confronte l’élève à un système pluridisciplinaire reposant sur le triptyque « matière, énergie, information ». Les projets proposés dans la Rue de l'Innovation étaient ambitieux… Un télémètre embarqué avec smar tphone (en fait un dispositif permettant d’afficher sur un smar tphone la distance qui sépare le pare-choc d’une voiture du mur du fond d’un garage, afin d’éviter tout contact). Une caméra de surveillance autonome (développée pour l'entreprise Acti-Protec). Une caméra d'inspection des canalisations (développée pour l'entreprise BEP France). Un véhicule ultrabasse consommation (le prototype EducEco est conçu pour parcourir le maximum de kilomètres avec un litre d’essence. Objectif : 1 000 km !). Le fire drone (un kit permettant d’intégrer une vision du sol et une géolocalisation par GPS à un drone de marque Parrot, dans le cadre d’une utilisation par les pompiers du dépar tement). Sans omettre un atelier Maison domotique, un
Les élèves du lycée Pablo Picasso et une partie de leurs créations.
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“La Rue de l'Innovation était l'occasion parfaite pour l'association Robot Éducation d’organiser les qualifications Sud de la France de son concours de robotique (basé sur le kit VEX Robotics) et pour l’IMERIR de faire découvrir la robotique aux plus jeunes.”
Le stand Lego Mindstorms.
vélo électrique doté d’un simulateur de trajet, un tripor teur à énergie solaire, un positionneur de panneaux solaires automatisé, une prise de courant équipée d’un analyseur de consommation, etc.
UNE ANIMATION ROBOTIQUE DES ÉLÈVES DE L’IMERIR (ET DE SES PARTENAIRES) Divers stands de sensibilisation à la robotique permettaient au public de se familiariser avec les robots — comme le stand LEGO Mindstorms, celui du WiFi Bot (un robot terrestre
mobile capable de se déplacer et d’interagir avec son environnement à l’aide de ses capteurs, de ses caméras et de la communication avec l’opérateur) et un autre qui proposait la construction et la manipulation de robots VEX… (Et bien entendu, il y avait un stand NAO !) Des élèves ont également présenté un projet Multi-ENR (une station mobile multi-énergies renouvelables) et des projets d’études IMERIR ayant pour objectif la conception et la réalisation d’une station transpor table (fournissant de l’énergie électrique à par tir des ressources disponibles — solaires, éoliennes, etc.) et d’une maison intelligente et connectée (en par tenariat avec Acti-Protec) pour la surveillance, le confort, le contrôle à distance, l'économie d’énergie, la sécurité, l’écologie… L’entreprise Cybedroïd était également présente, avec son robot humanoïde grandeur nature Aria — qui a fait le show à la manière d’un Terminator —, ainsi que le DARwIn (présenté par France Robotique). Sans oublier l’association C.L.R.I.S.T.A.L.S. — un réseau de culture scientifique et technique qui proposait des ateliers, des bancs d’essais pour comprendre le fonctionnement d’une cellule photovoltaïque, d’un moteur, de l’énergie, etc.
pétitions VEX Robotics sont ouver tes aux classes de seconde, aux premières et aux terminales et tout club de robotique peut s’y inscrire. Elles opposent des équipes accompagnées de leurs robots pendant des matches de 2 min seulement. C'est pourquoi la compétitivité desdits robots doit être au centre des préoccupations… Les équipes les meilleures sont qualifiées pour la finale nationale, qui aura lieu lors du salon INNOROBO. Cette année, dix-sept équipes par ticipaient à cette manche régionale : neuf équipes du sud de la France, deux équipes catalanes et six équipes… chinoises ! L’IMERIR est une école supérieure qui prépare aux métiers de l'informatique appliquée à la robotique, à la domotique, aux technologies mobiles et aux objets communicants (plus généralement, aux hautes technologies). Mais elle les forme aussi au management des idées et des équipes. C'est pourquoi les élèves de première année ont été sollicités pour organiser cet événement de grande ampleur — qui accueille près de soixante mille visiteurs chaque année. Imérir est basée sur le campus Sud-Formation de Perpignan et des Pyrénées Orientales. L'établissement dépend de la CCI de Perpignan et est géré par la Chambre de commerce et d’industrie de Perpignan et des Pyrénées Orientales.
■Joe Pillow
Cybedroïd était également sur place avec le robot Aria.
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LA COMPÉTITION ROBOTS VEX — SUD DE LA FRANCE La Rue de l'Innovation était l'occasion parfaite pour l'association Robot Éducation d’organiser les qualifications Sud de la France de son concours de robotique (basé sur le kit VEX Robotics) et pour l’IMERIR de faire découvrir la robotique aux plus jeunes. Au fil des mois, les étudiants de la région ont conçu et construit des robots innovants pour remplir au mieux les objectifs et les défis. Ces com-
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A.I.M.Y, UN PROJET D’INTELLIGENCE
ARTIFICIELLE MADE IN FRANCE
On connaissait déjà le Blue Brain Project, lancé par l’École polytechnique de Lausanne, qui a pour objectif la construction d’un cerveau artificiel par reverse engineering des cellules souches d’un cerveau de mammifère. Et aussi la récente association de Google et de la NASA — en partenariat avec les scientifiques de l'USRA (Universities Space Research Association) — pour développer une nouvelle génération d’I.A. grâce au supercalculateur quantique (onze mille fois plus rapide qu’un ordinateur normal) mis au point par D-Wave Systems dans la Silicon Valley… Ces projets sont nés du besoin de créer une meilleure représentation du monde. « Si nous voulons mener des politiques environnementales efficaces, il nous faut de meilleures représentations de ce qui arrive au climat », a déclaré Hartmut Neven, le directeur de l'ingénierie de Google le 26 mai 2013 dans le Google Research Blog. Mais revenons en France, non pour parler de science-fiction — comme dans le film Apocalypse 2.0, de Steve Barron, (2013) ou encore I, Robot, d’Alex Proyas (2004) — mais pour introduire le projet A.I.M.Y! DÉFINITION ET OBJECTIFS A.I.M.Y (Artificial Intelligence Motor analYtics)
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est un projet d’I.A. initié par la jeune start-up française du même nom — qui a éclos après sa participation au programme BizSpark Startup de Microsoft en février 2012. Il a pour objectif de créer une nouvelle génération d'I.A. qui reproduirait le fonctionnement d'un cerveau humain grâce à une combinaison d'artefacts à la pointe de la technologie et de la puissance des réseaux de neurones virtuels. « Cette I.A., qui reprend tout le savoir-faire de nos collaborateurs en matière de réseaux de neurones artificiels, de routage de réseaux et de plates-formes mobiles, sera le MUST dans l’industrie de la robotique de proximité et servira aux applications robotiques d'aide
à la personne qui seront embarquées dans des équipements personnels », nous affirme son PDG, Corentin Decaen (seulement dix-sept ans et déjà à la tête d’une organisation comprenant plus de deux cents collaborateurs !). PROGRÈS En fait, ce projet résulte d’une lumineuse discussion entre un professeur et un élève lors d’un stage de fin d’études autour des systèmes intelligents (en novembre 2011). En janvier 2012 apparurent les premiers produits vraiment concrets, ce qui amena l’éclosion d’un prototype de la future I.A. made in France : le premier pro-
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“La start-up décrocha également une certification CISCO Solution Provider, qui renforça ses compétences dans le domaine des réseaux de neurones.”
lisée dans le service à l’entreprise — ; elle est gérée par Guillaume Boutin-Lefeuvre (qui deviendra de ce fait le cogérant d’A.I.M.Y).
Quelques éléments du prototype de Neo Link. — À gauche… Guillaume Boutin-Lefeuvre, le P-DG de FGML — qui sera bientôt rachetée par A.I.M.Y.
nouvelles fonctions jusqu’ici jamais utilisées », a-til confié à la rédaction de Planète Robots. Et il a ajouté : « Notre première expérimentation réelle d'A.I.M.Y est en cours dans ce bracelet et nous avons une ferme confiance en notre expérience ; nous nous sommes lancé le défi d’explorer les limites du possible pour offrir au public français ce qu’il estime encore impossible de nos jours. » Pour cette année, A.I.M.Y se prépare à racheter la start-up FGML — basée à Aurillac et spéciagramme intelligent de la start-up destiné aux PC et aux smartphones était né. Ensuite, tout alla très vite : la reconnaissance accordée par Microsoft en février 2012 via son programme Bizspark Startup et, en octobre de la même année, la création de la start-up proprement dite — spécialisée dans l’innovation et la conception de systèmes intelligents pour les particuliers —, suivie de la signature d'une série de partenariats stratégiques pour le lancement du projet ! (Avec notamment la technopole de Castres-Mazamet et le LAAS-CNRS de Toulouse.) La start-up décrocha également une certification CISCO Solution Provider, qui renforça ses compétences dans le domaine des réseaux de neurones. À cette époque, l’entreprise rassemblait sept collaborateurs internes (qui travaillaient 24 h/24) et cent quarante collaborateurs ponctuels (aujourd’hui deux cents). Et en août 2013, Corentin Decaen décida de lancer le projet Neo Link (un bracelet intelligent doté de tout le potentiel des smartphones actuels : synthèse et reconnaissance vocale, géolocalisation, de sa propre I.A. et de centaines de nouvelles fonctionnalités). « Ce bracelet sera doté de nos deux ans de recherche en matière d’automatisation, de reconnaissance vocale et d’intelligence globale ; il intégrera aussi beaucoup de
TECHNOLOGIE ET FINANCEMENTS Les prototypes actuels de Neo Link sont à la fois basés sur les technologies des systèmes de Microsoft et sur les technologies mobiles de Google (Android). Quelques serveurs constituent pour le moment le socle de tout le système d’A.I.M.Y. Ses financements sont plutôt modestes et elle (dont le site Internet est www.aimy-net.com) est actuellement à la recherche de partenariats stratégiques, technologiques et financiers (investisseurs, business angels et donateurs) afin de conquérir au plus tôt le marché des appareils personnels intelligents. Elle dévoilera son premier prototype officiel Neo Link en octobre 2014 (certainement au Jap’in Tarn de Mazamet) et la production démarrera en janvier 2015…
■Cédric Atangana Corentin Decaen, devant les locaux D'A.I.M.Y. à Aussillon.
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CURIOSITY
NEWS
DE NOUVELLES PRECISIONS SUR LE PASSE DE MARS…
Cela fait maintenant dix-huit mois que Curiosity remplit sa mission et l’enquête qu’il continue de mener sur le passé et l’habitabilité de la planète rouge progresse peu à peu…
LE CAP DU CENT MILLIÈME TIR A ÉTÉ FRANCHI ! Depuis son arrivée sur Mars en août 2012, Curiosity avait déjà, au début du mois de décembre 2013, pris plus de quatre-vingtdix mille photos et effectué plus de cent deux mille tirs lasers sur plus de quatre cent vingt roches ou cibles grâce à sa ChemCam. Le cap symbolique du cent millième tir a été franchi le 12 novembre lors d’une série de trois cents tirs émis par salves et effectués à dix endroits différents sur une roche baptisée Ithaca et située à 4 m de son mât. (La ChemCam utilise un faisceau laser infrarouge focalisé sur des cibles distantes de 2 à 7 m — pour chauffer des matériaux de la taille d’une tête d’épingle, produisant ainsi un minuscule nuage de gaz ionisé qui, observé par une caméra et un spectromètre, permet d’établir la composition chimique de la roche visée…) LE FRUIT DU TRAVAIL DE CURIOSITY Grâce à l’activité incessante de Curiosity, les diverses équipes de scientifiques commencent à diffuser les résultats des nombreuses analyses effectuées par certains des dix instruments sophistiqués embarqués à bord du rover. Six articles, récemment publiés dans la revue Science, viennent de dévoiler ces découvertes… Les analyses des prélèvements faits sur
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La formation Yellowknife Bay sur Mars. — Vue de Rocknest, prise par Curiosity. Cette photo est un assemblage de neuf cents photos permettant d'obtenir une résolution incroyable d'un milliard de pixels.
le site de Rocknest (qui ont été effectuées dans le minilaboratoire SAM — Sample Analysis at Mars — de Curiosity) ont permis de quantifier l’hydratation du sol. Après avoir été chauffés à 835°C, les minéraux dégagent des gaz qui sont ensuite séparés par le chromatographe puis étudiés par le spectromètre de masse ou le
spectromètre à laser. Les résultats ont révélé la présence d’oxygène, de dioxyde de carbone, de sulfures — mais aussi d’eau (sa proportion serait comprise, selon les scientifiques de la NASA, entre 1,5 % et 3 %, ce qui se révèle supérieur à leurs estimations). Il serait donc possible d’en extraire de l’eau liquide par chauf-
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par Josèphe Ghenzer
SAM et le CheMin pour y être chauffé, fondu, refroidi puis durci à nouveau afin de mesurer les quantités d’argon qui s’y sont accumulées.
Vue détaillée de l'affleurement Point Lake.
fage pour les futurs explorateurs de la planète rouge… L'ÂGE DE CUMBERLAND Un des échantillons de roche forés par Curiosity, baptisé Cumberland (il a été le premier à avoir fait l’objet d'une analyse de composants sur une autre planète que la nôtre), aurait, selon les scientifiques, 3,86 à 4,56 Ga — ce qui corrobore les estimations antérieures faites sur des roches présentes dans le cratère Gale où se font les évolutions du rover. Pour arriver à cette conclusion, ils ont adapté une méthode radiométrique utilisée depuis déjà soixante ans sur la Terre pour établir la datation des roches terrestres (elle mesure la désintégration d'un isotope de potassium quand il se change lentement en argon, un gaz inerte). C’est ainsi que l’échantillon prélevé a été déposé dans le
LA PRÉSENCE D’UN ANCIEN LAC Les indices concernant l’habitabilité de Yellowknife Bay, où ont été effectués les forages, continuent de s’accumuler. Les scientifiques estiment qu’à cet endroit existait, il y a de 3,5 à 3,6 Ga, un lac d’environ 50 km de longueur sur 5 km de largeur qui était alimenté par des rivières descendant des reliefs. Ils pensent qu’il devait y avoir de la neige (et peut-être de la glace) sur les montagnes entourant le cratère Gale. Ils spéculent aussi sur le fait que son eau a même pu être potable, en raison d'une faible salinité et d’un pH relativement neutre. Ce très ancien lac devait sans doute ressembler à ceux qu’on peut observer sur la Terre, avec de la boue au fond et des roches sur les bords. Si des signes d'activité microbienne n'ont toujours pas été observés, les scientifiques indiquent toutefois que les traces des différents éléments (carbone, hydrogène, oxygène, phosphore, azote, soufre…) présents dans les roches analysées par le SAM fournissent les conditions idéales pour qu’une vie microbienne élémentaire ait pu s’y développer dans un très lointain passé et ait été préservée pendant un temps… LA PRÉPARATION DES FUTURES MISSIONS SPATIALES Les résultats récemment communiqués concernent également les mesures des radiations naturelles à la surface de Mars. Alors que les fortes tempêtes solaires ont été rares pendant la période d’août 2012
Autoportrait du robot martien Curiosity. — Estimation de l'emplacement d'un ancien lac, découvert par Curiosity, dans le cratère Gale. — Vue du trou de forage sur le rocher John Klein.
à juin 2013 et que 95 % des rayons cosmiques auxquels il a été soumis étaient d’origine extrasolaire, Curiosity a relevé un taux moyen de 0,67 mSv par jour dans la région située à proximité de l’équateur (où il se trouve d’ailleurs). En ajoutant les doses de radiations qu’il avait enregistrées pendant son voyage vers Mars à celles des mesures qu’il a ensuite effectuées à la surface de la planète pendant dix mois, les scientifiques ont pu estimer que la dose à laquelle une future mission humaine aller-retour sur Mars serait soumise à la même période dans le cycle solaire serait de l'ordre de 1 000 mSv. Une telle exposition à long terme de l’équipage augmenterait alors de 5 % leur risque de développer un cancer mortel. À l’heure actuelle, les astronautes qui évoluent à bord de l’ISS sont soumis à un risque accru de 3 %… C’est pourquoi la NASA travaille en collaboration avec l’Institute of Medicine of the National Academies à définir les principes ainsi que les lignes directrices concernant les normes de santé pour les futures missions spatiales humaines de longue durée. L’ensemble des données recueillies par Curiosity sur l'habitabilité (passée et actuelle) de Mars aidera la NASA à créer de meilleurs modèles pour anticiper l'environnement radiatif auquel les futurs astronautes seront confrontés et à développer de nouvelles technologies pour les protéger (ce qui facilitera la planification des missions humaines à venir).
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fut u d ns
ur
io t a v o n
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Par
Cyril Drevet journaliste TV
LA CHEVROLET CAMARO 2014 : GOODBYE TO FRANCE !
MAIS QU’ONT-ILS FAIT DE BUMBLEBEE ? La sanction est tombée — sans crier gare. Prenant tout le monde au dépourvu le 5 décembre 2013, le constructeur Chevrolet a annoncé qu’il se retirait du marché européen. Adieu les Trax, les Captiva et les Aveo — qui ne laisseront, certes, qu’un souvenir mitigé — mais surtout, adieu la Chevrolet Camaro ! Cinquième génération d’un modèle mythique de la culture automobile américaine, la Camaro est surtout connue par le plus grand nombre pour être, en mode voiture, le fameux Bumblebee du film Transformers (avec son look de Hot Wheels à l’échelle 1 — une pure muscle car moderne dont certaines versions embarquent les V8 de sa grande sœur la turbulente Corvette; en mode robot, c’est aussi le plus sympa des amis de Sam Witwicky…). Vous comprendrez que la rédaction de Planète Robots entretienne une tendresse toute particulière pour le coupé de Chevrolet!… UN SYMBOLE ABORDABLE C’est le symbole même, comme sa grande rivale
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la Ford Mustang, de la voiture américaine. Une gueule d’enfer, une conception rustique, des moteurs puissants en six ou huit cylindres et un prix aux États-Unis inimaginable pour nos mentalités européennes : 23 555 $ en V6 soit… (oui, vous avez bien calculé : 17 400 € !) le prix d’une Clio… Ne rêvez pas : seule la version V8 était vendue en France, un mauvais choix marketing dans un pays ou l’essence est trop chère. La Camaro va s’afficher pour quelques semaines encore — avant son retrait — au prix de 43 000 € (le modèle équivalent vaut 33 000 $, soit 24 000 € aux États-Unis, ce qui reste malgré tout bon marché pour un coupé V8 de 432 ch. Allez donc voir
chez les Allemands, vous n’en reviendrez pas (l’Audi S5 V6 333 ch à 69 180 €, la Mercedes C 63 AMG Coupé 457 ch à 90 800 € !)… L’écart de prix est dû en fait à une différence de philosophie. Seul le look extérieur et le gros moteur comptent, le reste apparaît très éloigné de nos critères de qualité. À commencer par l’intérieur, avec ses plastiques bas de gamme, chose surprenante pour un tel engin. Hormis le design sympa du tableau de bord, les matériaux sont si basiques qu’on a l’impression de pouvoir nettoyer le cockpit au Kärcher ! Il en est de même pour la conduite. Les trains roulants sont certes plus sophistiqués que ceux de la Mustang (elle ne disposera de roues indépendantes que
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“Cinquième génération d’un modèle mythique de la culture automobile américaine, la Camaro est surtout connue par le plus grand nombre pour être, en mode voiture, le fameux Bumblebee du film Transformers”.
RE
La Camaro avant et après le facelift.
Le robot Bumblebee des films Transformers se mue en Chevrolet Camaro.
sur la nouvelle génération, qui vient d’être dévoilée !) mais équivalent à ceux des modèles européens d’il y a vingt-cinq ans… DE LA MAGIE AU BOUT DE LA CLEF Et pourtant la magie opère… Dès que l’on tourne la clef, ce n’est que du plaisir. Elle est pataude (plus que la Mustang, d’ailleurs), donne l’impression qu’on est en train de conduire un
waterbed si on la compare à une auto germanique — mais une seule pression sur la pédale (en ligne droite) et c’est le pied ¡ Même si la Camaro donne surtout envie de « cruiser » tranquille en écoutant le glouglou du V8 ou le chant discret du V6. Et puis quand on s’arrête, quelle gueule ! (Enfin ça, c’était avant car depuis un an, elle a subi un facelift peu concluant. Les modifications apparaissent pourtant très légères — les phares avant et arrière — mais suffisamment inappropriées pour casser complètement le sex-appeal du véhicule…) La Camaro fera néanmoins son retour en France le 16 juillet dans les salles (avec Transformers : Age
of Extinction). Sinon, il faudra bientôt se résoudre à la louer en vacances sur le territoire des ÉtatsUnis — en imaginant, en plein milieu d’une freeway, qu’elle va se transformer en robot géant…
LA CAMARO ENLÈVE LE HAUT Il faut noter que la Camaro existe aussi en cabriolet (y compris en France) — c’est même notre version préférée… La Camaro décapotable.
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Le m vers surto de l’a angla plus piloté grâce mais mem bots soph de to célèb Appl
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MONTRES
NEWS
LES SMARTWATCHES
DES MONTRES INTELLIGENTES
Sur la lancÊe de l’expansion fulgurante des wearable technologies, les montres connectÊes sont en train de se faire une place bien mÊritÊe ! Alors que Sony avait entamÊ le mouvement en 2007 avec sa SmartWatch 1, voici maintenant que tout le monde veut s’y mettre — notamment Apple et Google‌ jourd’hui. En 2011, la Pebble, la première montre du genre, fut dÊposÊe sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter, avec pour objectif de collecter 100 000 $. En moins d’un mois, tous les pronostics furent dÊpassÊs et la Pebble entra dans l’histoire du crowdfunding avec une levÊe de fonds (record) de 10 000 000 $. C’est très probablement le coup de pouce qu’attendait le marchÊ des wearable technologies pour s’embraser. (Cf. le FuelBand de Nike, les Google Glass et les chaussures intelligentes — de Google aussi — ou encore les objets connectÊs de Withings‌) DÊsormais, tout le monde croit au dÊveloppement de ce secteur. (Rappelons-nous que les tÊlÊphones portatifs, à leurs dÊbuts, soulevaient polÊmiques et incertitudes quant à leur futur‌ Aujourd’hui, ce sont des outils pleinement intÊgrÊs à la sociÊtÊ moderne.)
Sony propose dĂŠjĂ sa seconde gĂŠnĂŠration de SmartWatch.
KÉZAKO ? Vous avez sans doute entendu parler du crowdfunding (ou crowdsourcing), ce dispositif qui permet à tous les internautes avisÊs et curieux d’investir dans leur projet prÊfÊrÊ. Eh bien ce type de financement est à l’origine de la dÊferlante des smartwatches que pouvons observer au-
PRATIQUES — MAIS ENCORE ?‌ Les smartwatches actuelles ont pour la plupart ÊtÊ dÊveloppÊes et pensÊes pour Êtablir une Êtroite coopÊration avec les smartphones — en faisant office de relais. Vous pouvez par exemple, avec la Galaxy Gear, la MetaWatch Strata ou encore la Pebble, recevoir des notifications d’emails, de votre rÊseau social prÊfÊrÊ ou encore de SMS (cf. le tableau comparatif). Elles constituent Êgalement la première technologie rÊellement au contact du
La Pebble, première montre intelligente, est arrivÊe en 2011.
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La MetaWatch Strata.
corps (avec les bracelets intelligents) : elles peuvent donc capter toutes les informations qui en proviennent pour en faire un usage pratique ou ludique. Le smartphone peut prÊsenter un clavier ou un grand Êcran, une smartwatch n’a ni l’un ni l’autre — ce qui a poussÊ les concepteurs de smartwatches à repenser totalement l’IHM (l’interaction homme- machine) de cet outil. Il serait par exemple intÊressant de rÊflÊchir à l’usage d’une couronne, comme dans les montres classiques, ou à l’intÊgration de brevets hors normes comme ceux de Tiki’labs. De tels outils sont certes dans la continuitÊ du mouvement des wearable technologies — mais appartiennent aussi et surtout au secteur des montres ! (Rappelons qu’au XXIe siècle, la montre n’est plus un outil mais bien un bijou permettant d’afficher son statut social et sa maÎtrise des codes.) LES FAIBLESSES DU MARCHÉ MalgrÊ un tel succès, quelques (sacrÊs) bÊmols sont à considÊrer. Citons le problème de l’autonomie — un sÊrieux souci !
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par Boris Kesler
La Samsung Galaxy Gear.
Sachez qu’actuellement la plupart des smartwatches ont une autonomie allant de trois à quatre jours en veille, là oÚ le marchÊ aimerait au minimum une semaine ; et parmi les pires du marchÊ, certaines en ont à peine vingt-quatre heures : il faut donc recharger quotidiennement ces prÊtendus bijoux de technologie‌ Autre grand bÊmol de ces smartwatches, leur dÊpendance à l’Êgard du smartphone‌ Les choses sont en train de changer mais il faut bien rappeler que la première (celle de Sony) ne pouvait au dÊbut s’allumer qu’en prÊsence d’un smartphone‌ ! Nous n’en sommes plus tout à fait là mais ne sommes pas sortis d’affaire pour autant. Nous pouvons toutefois constater l’Êmergence des premières montres rÊellement indÊpendantes — comme la Toq ou la SmartWatch 2. Le dernier gros souci que cause le marchÊ provient de l’intÊrêt vÊritable de la technologie (en soi un sÊrieux problème d’use case). Pourquoi acheter une smartwatch ? À quel problème cette solution technologique rÊpond-elle aujourd’hui ? Eh bien, ce n’est pas vraiment clair ! Les smartwatches qui rÊussissent pour l’instant le mieux sont celles de niche, destinÊes aux technophiles. (Il est à noter que le marchÊ parallèle des bracelets connectÊs fait un tabac dans l’e-santÊ).
votre bracelet un Êcran ; cela permet d’autres approches sur la manière d’interagir avec ce genre de technologie et de s’approprier l’information transmise). Nous parlions du souci de l’autonomie plus haut, de l’arrivÊe des recharges QI ou par induction — qui tendent à devenir une rÊalitÊ et à changer ce paradigme‌ Les horlogers comme Suunto, Rolex ou encore Tag Heuer commencent à s’intÊresser de très près au marchÊ des montres connectÊes‌ De manière un peu avant-gardiste, la sociÊtÊ Tag Heuer s’est
associÊe en octobre dernier avec Oracle pour dÊvelopper sa première montre connectÊe. Et il va sans dire que ce boom des smartwatches constitue probablement une des Êtapes intermÊdiaires avant l’arrivÊe des puces intÊgrÊes — qui nous permettront de faire partie de l’environnement digital. Qui sait ?‌ Les rumeurs font rage, l’arrivÊe d’Apple et celle de Google sur ce marchÊ devraient se produire l’annÊe prochaine‌ Le plus impressionnant reste à venir — la suite au prochain Êpisode !‌
UN AVENIR PROMETTEUR Ce marchÊ n’en est qu’à ses dÊbuts et pour cause : on parle ces derniers temps de l’arrivÊe de technologies et d’acteurs importants qui vont le bousculer‌ Les Êcrans flexibles en font partie (on fait de
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PLANETE ROBOTS N°26
32mm
Protection, skin, bracelet, cable usb 50mm
Pebble - 2013
Oreillettes X
Vea Buddy (français) - 2013
Casio G-Shock GB-6900AA - 2012
MotoActv - 2012
X X
Toq Qualcomm - 2014
MioAlpha - 2014
X X X
X X
11mm
X
18mm
8mm
12mm
15mm
38mm
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37mm
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43mm
46mm
51mm
9mm
10mm
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91g
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64g
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40g
122,5g
130g
60g
60g
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36g
15g
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Mirasol 288x192
Moyenne
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Bonne
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Faible
Moyenne
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1.6
Faible
Moyenne
1.54 pouce Très bonne
1.63
AMOLED 320x320 Color TFT LG 240x240
1.6
X
2 pouces
1.5 pouce
Non
1.1 pouce
QCIF 220x176
X
X
X
OLED
1.6 pouce
Tranreflective LCD 220x176
Faible
25mmx 25mm Faible
Moyenne
25mmx 25mm
1.5 pouce
Moyenne
44mm (diamètre)
X
X
X
X
B&W E-paper 144x168 1.26 pouces Moyenne
X
OLED 128x128 1.3 pouce
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3 jours
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24 heures
12 jours
2 ans
14 jours
2 jours
3 jours
12 jours
4 jours
24 heures
6 jours
6 jours
1 an
7 jours
X
4 jours
Autonomie
*NFC : Near Field Communication (Communication en champ proche) - Technologie permettant le paiement sur une borne uniquement en présentant sa montre.
X
57mm
X
53mm
X
45mm
50mm
Omate TrueSmart - 2014
Chargeur USB
X
Chromy - 2013
Galaxy Gear - 2013
Oreillettes, chargeur, cable usb
Oldies - 2013
Oreillette
11m
Oreillettes, protection d'écran, chargeur
41mm
41mm
10mm
15mm
16mm
8mm
35mm
16g
Taille de l'écran Etancheité Accéléromètre
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NFC*
NEWS
WatchDog - 2013
42mm
Bracelets
SmartWatch 2 - 2013
53mm
40mm
Oreillettes, protection d'écran 45mm
MetaWatch Frame - 2013 Bracelets
44m
Oreillette nokia, protection d'écran 14mm
MetaWatch Strata - 2013
I'm Watch - 2012
22mm
26mm
Bracelets, protection
35mm
Oreillettes, bracelets, Protection d'écran 11mm
Liveview - 2011
35mm
Type d'écran
MONTRES
Cookoo - 2013
36mm
8mm
Bracelets, chargeur, protection d'écran
Smartwatch - 2007
Écran Écran Hauteur Largeur Profondeur Poids couleur tactile
Accessoires
Montres connectées années de sortie
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LES SMART WAT
CHES DES MONTR ES INTELLIG ENTES
1p ancien numeros25_Mise en page 1 15/02/14 04:33 Page1
n o i t c e l l o c e r t o v z e t Complé
Numéro 6
Numéro 14
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Numéro 18
Numéro 19
Numéro 20
Numéro 21
Numéro 22
Numéro 23
Commandez les revues que vous souhaitez recevoir Numéro 24
Numéro 25
BULLETIN DE COMMANDE À DÉCOUPER OU PHOTOCOPIER ET À RETOURNER À : PLANÈTE ROBOTS - ÉDITIONS D'ACAMAR, 161, BD HENRI-SELLIER, 92150 SURESNES ❏ Je paye par chèque à l’ordre des Éditions d’ACAMAR ❏ Je désire une facture (adresse courrier électronique impérative dans ce cas)
Société ................................................................................... Nom ........................................................................................ Prénom ................................................................................... Profession (facultatif) ............................... Âge (facultatif) .............. Adresse .................................................................................. ................................................................................................ Code postal ............................................................................ Ville ................................................. Pays ..............................
Je désire commander le ou les numéro(s) suivant(s) : Cochez la case correspondante ❏ n°1 - ❏ n°2 - ❏ n°3 - ❏ n°4 - ❏ n°5 - ❏ n°6 - ❏ n°7 - ❏ n°8 ❏ n°9 - ❏ n°10 - ❏ n°11 - ❏ n°12 - ❏ n°13 - ❏ n°14 - ❏ n°15 ❏ n°16 ❏ n°17 ❏ n°18 ❏ n°19 ❏ n°20 ❏ n°21 ❏ n°22 ❏ n°23 ❏ n°24 ❏ n°25
Nombre de magazines cochés ...... x 5,90 € = .......... + participation aux frais d’envoi : 5 € 1 à 3 numéros commandés 10 € 4 à 6 numéros commandés 17 € 7 à 25 numéros commandés Total : ..........
Téléphone fixe (facultatif) .......................................................... Téléphone portable (facultatif) ................................................... E-mail .....................................................................................
Exemple : 4 magazines cochés 4 x 5,90 € = 23,60 € + 10 € d’envoi = 33,60 €
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2p news gadgets26_Mise en page 1 15/02/14 01:27 Page1
NEWS GADGETS & TENDANCES À VENIR monter incluent des briques blanches, grises et noires (destinÊes à lui procurer un aspect mÊtallisÊ). Le tout est accompagnÊ d’instructions de montage et d’un livret contenant des informations sur l'histoire de l'exploration martienne et du vrai rover Curiosity — sans oublier un support de prÊsentation proposant des roches martiennes en briques LEGO (on peut ainsi tester sa suspension tout-terrain). Prix: 30 ₏ TAMAGOTCHI FRIENDS : LE RETOUR DES COMPAGNONS ÉLECTRONIQUES Le prÊcurseur des compagnons virtuels revient — plus moderne et plus girly: il est clairement destinÊ aux petites filles de cinq à dix ans. DotÊ d’un nouveau design et plus volumineux, ce  petit œuf mignon  garde le même ADN que les prÊcÊdents: dès que l’œuf Êclot, il faut prendre soin de lui pour le faire Êvoluer, le nourrir quand il a faim, le soigner quand il est malade, jouer avec lui, le promener — et surtout lui faire rencontrer d’autres copains Tamagotchi. Dans cette nouvelle version, la fonction Bump permet à l'utilisateur d’enregistrer ses amis. Bumper, c’est entrechoquer deux Tamagotchi placÊs dos à dos. Cela permet aussi de rendre visite à un autre Tamagotchi, d’Êchanger des cadeaux ou encore d’envoyer des messages de vingt caractères. Plus on utilise cette fonction Bump, plus on augmente son BFF Meter (ou niveau d’amitiÊ). Prix: à partir de 22 ₏
LEGO CURIOSITY: TAILLEZ LA ROUTE SUR MARS! LEGO propose (aussi bien aux petits qu’aux grands enfants) de construire une rĂŠplique miniature (10 x 15 x 12 cm) du cĂŠlèbre rover Curiosity et d’inventer Ă son propre usage, tout en restant sur notre bonne vieille Terre, toutes sortes de palpitantes aventures martiennes (organisation de missions scientifiques, collecte d’Êchantillons avec le bras robot, etc.). Conçue par Stephen Pakbaz, l’ingĂŠnieur qui a prĂŠsidĂŠ Ă la construction de Curiosity, cette version LEGO du laboratoire mobile ultraperfectionnĂŠ comprend une suspension Ă six roues indĂŠpendantes qui lui permet de franchir des obstacles, un bras robot articulĂŠ qui se dĂŠplie sur plus de 7 cm et de nombreuses camĂŠras. Les deux cent quatre-vingt-quinze pièces Ă
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BLUETOOTH ZX SPECTRUM : LE RETOUR D'UNE LÉGENDE DE L'INFORMATIQUE La lÊgende des micro-ordinateurs familiaux 8 bits est de retour dans les foyers. CrÊÊ par Sinclair en Grande-Bretagne (1982), le ZX Spectrum fut l'ordinateur le plus vendu avant l'arrivÊe du Commodore 64 quelques annÊes plus tard. Des millions de fans ont continuÊ à l’utiliser via des Êmulateurs — mais en perdant le toucher de son cÊlèbre clavier. C'est pourquoi Elite, une autre cÊlÊbritÊ des annÊes 1980 dans le domaine de l'Êdition de jeux vidÊo, veut relancer la machine sous la forme d'un clavier Bluetooth qui reprend le design original de Sinclair et l'adapte aux smartphones et aux tablettes. Il se transforme ainsi en un clavier fort original, pour taper vos textes rapidement. (Le must consistant à relancer un bon vieil Êmulateur sur sa tÊlÊvision en utilisant le clavier comme accessoire d'entrÊe.) Prix: 40 £ (environ 49 ₏) GRIFFIN POWERMATE, UN COMMUTATEUR ROTATIF PROGRAMMABLE Conçu pour simplifier le contrôle d’une large gamme d’applications, le PowerMate peut non seulement être utilisÊ comme commutateur (pour la commande de volume) mais aussi pour le contrôle de jeu ou le montage vidÊo. Ce bouton cliquable peut être programmÊ pour exÊcuter un large choix de commandes virtuelles sur de nombreuses applications. Les utilisateurs peuvent ainsi simplifier leurs tâches habituelles (monter une vidÊo, dÊrouler de longs documents ou crÊer des œuvres audio). Et plusieurs PowerMate peuvent être appairÊs via Bluetooth, sans fil encombrant, ce qui permet d’assigner des tâches variÊes à chacun. Enfin, ce pÊriphÊrique en aluminium est facilement reconnaissable grâce à sa base bleue lumineuse. (Les utilisateurs peuvent contrôler la luminositÊ de la LED en modifiant les paramÊtrages.) Prix : 60 ₏
OPIS 60S, POUR RETROUVER LE GOÛT DU TÉLÉPHONE CONSCIENT Plus de deux cents milliards de textos sont envoyÊs tous les mois. Et les utilisateurs passent plus de deux cents milliards de minutes chaque jour sur Facebook‌ (Un million d’applications tournent sur les tÊlÊphones mobiles.) Opis Technology a dÊveloppÊ un tÊlÊphone qui met fin à toutes ces contraintes et permet de lancer des appels comme avant — un processus lent et simple qui s’adresse à toutes les personnes lassÊes par une vie trop mouvementÊe. Le 60s nous refamiliarise avec le design classique des annÊes 1960 : les messages, les applications ou le Facebook ne dÊrangeront plus les utilisateurs (il n’y a même pas d’Êcran sur lequel ils pourraient apparaÎtre et pas de clavier non plus). Pour composer un numÊro, il faut se servir du cadran rotatif : tÊlÊphoner redevient ainsi une expÊrience consciente‌ Prix: à partir de 70 ₏
APOGEE JAM 96K, UN STUDIO D'ENREGISTREMENT DANS LA POCHE Le JAM 96k est une interface de qualitÊ professionnelle pour les guitares — à connecter sur les appareils Apple (iOS ou Mac OS X). Ses circuits ont ÊtÊ conçus et travaillÊs pour enregistrer des sons dignes d'un amplificateur à lampes. Il offre Êgalement la possibilitÊ de faire des enregistrements hi-fi (jusqu'à 96kHz/24 bits) et comprend un câble de connexion (vers les appareils iOS) et un câble USB (pour le brancher sur un Mac). Il a ÊtÊ spÊcialement ÊtudiÊ pour fonctionner avec le logiciel GarageBand d'Apple. Prix: 130 $ (95 ₏) DJCONSOLE RMX2 PREMIUM TR, POUR TRANSFORMER VOS PERFORMANCES DE DJ EN UN SPECTACLE ENCORE PLUS CAPTIVANT Cette console de DJ assistÊe par ordina-
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Screetch
teur est un contrôleur deux voix liÊ à un logiciel de mixage installÊ sur votre ordinateur (VirtualDJ 8 + DJUCED 40°). Elle s'utilise comme une vÊritable table de mixage: il suffit de la relier à deux platines. Le kit Pack Premium comprend des ÊlÊments supplÊmentaires qui mettent visuellement en avant les mouvements de l'utilisateur — de manière à crÊer un vÊritable spectacle‌ dans le spectacle ! Il est livrÊ avec le logiciel Traktor Le 2 pour Windows et Mac. Prix : 330 ₏
PANONO, UN APPAREIL SPHÉRIQUE QUI PREND DES PHOTOS PANORAMIQUES Conçu par une start-up allemande, le Panono est un appareil photo numÊrique (sphÊrique — 11 cm de diamètre pour 300 g) qui prend des photos panoramiques à 360° en haute rÊsolution d’une façon totalement inÊdite. Il est ÊquipÊ d’un accÊlÊromètre qui, une fois qu’on le lance en l’air, calcule l’apogÊe de sa trajectoire et le fait s’immobiliser durant une fraction de seconde avant qu’il ne retombe. C’est à ce moment prÊcis que ses trente-six capteurs (entourÊs d’une housse de protection transparente et extrêmement rÊsistante) se dÊclenchent et prennent simultanÊment une photo dans toutes les directions — gÊnÊrant ainsi une vue panoramique en haute rÊsolution. En plus de ce dÊclenchement automatique au moment du lancer, on peut aussi l’activer en pressant le dÊclencheur et le tÊlÊcommander grâce une application de smartphone. Une autre application (gratuite), PanonoApp, permet de voir l’image finale de 72 Mpx sur un smartphone ou une tablette (iOS ou Android) en s’y connectant via Bluetooth ou WiFi et de la partager ensuite avec ses amis. Et en zoomant, on peut apercevoir des dÊtails d’une grande nettetÊ et y naviguer à sa guise en tournant le
support dans la direction souhaitÊe; on peut aussi manipuler les photos du bout du doigt. Les clichÊs sont stockÊs sur les serveurs de Panono et sur la carte mÊmoire de l’appareil (qui stocke jusqu’à quatre cents panoramas). Il se rÊvèle Êgalement possible de tÊlÊcharger des photos panoramiques ou trente-six images individuelles sur un ordinateur. La batterie se recharge par câble USB. Et il faut noter que la coque de l’appareil a ÊtÊ conçue pour rÊsister à une chute d’une  hauteur normale  (lorsqu’il est propulsÊ par la force des bras, à la verticale et de façon à Êviter qu’il ne tourne sur lui-même). On peut aussi prendre des photos en le fixant à l’extrÊmitÊ d’une tige ou en le tenant à bout de bras. (Le prototype ayant connu un franc succès lors du salon SIGGRAPH Asia en 2011, ses crÊateurs ont dÊcidÊ de faire appel au financement participatif, via la plate-forme Indiegogo, pour produire les premiers exemplaires — qui peuvent être prÊcommandÊs sur cette plate-forme.) Prix : 490 ₏
SAMSUNG SSD MSATA 840 EVO, LE PREMIER SSD MSATA DE 1 TO Plus rapides et plus sÝrs, les SSD remplaceront très bientôt les disques durs. Leur principal dÊfaut jusqu’ici? Un espace de stockage limitÊ‌ Le nouveau modèle de Samsung offre un format mSATA compact, qui Êquivaut au quart de la taille d'un SSD 2,5 po, avec les mêmes niveaux de densitÊ et de performance — mais avec une capacitÊ de stockage atteignant un tÊraoctet. Il a une Êpaisseur de 2,75 mm seulement pour un poids de 8,5 g — ce qui reprÊsente respectivement le tiers et le douzième d'un disque dur classique (HDD). Ce SSD apparaÎt particulièrement adaptÊ aux tablettes et aux notebooks ultrafins dotÊs de grandes capacitÊs de stockage. Prix: 530 ₏ EPSON MOVERIO BT-200 : DES LUNETTES À RÉALITÉ AUGMENTÉE AVANT L'HEURE ! Nombreux sont ceux qui prophÊtisent que les lunettes à rÊalitÊ augmentÊe devraient remplacer peu à peu les smartphones — bien plus que les montres connectÊes‌ En attendant l'arrivÊe imminente des Google Glass, Epson sort dÊjà sa propre artillerie. Les lunettes Moverio BT-200 (les premières à rÊalitÊ augmentÊe) pèsent 88 g seulement. Elles vont permettre aux dÊveloppeurs qui cherchent à crÊer des
applications pour les particuliers et les professionnels d’accĂŠder au potentiel illimitĂŠ de ladite rĂŠalitĂŠ augmentĂŠe. Contenant de nombreuses fonctionnalitĂŠs qui lui sont dĂŠdiĂŠes, elles fournissent donc une vision numĂŠrique amĂŠliorĂŠe du monde rĂŠel. DotĂŠes de plus d’un système de dĂŠtection complet (comprenant une camĂŠra frontale, un gyroscope, un système GPS, une boussole et un accĂŠlĂŠromètre), les Moverio BT200 analysent les mouvements de l’utilisateur et son environnement. Elles lui offrent une image qui peut atteindre 320 po (812 cm) en rĂŠsolution qHD et exploitent au maximum les logiciels de rĂŠalitĂŠ augmentĂŠe. (Elles permettent ĂŠgalement de visionner des films en 2D et en 3D avec un son Dolby Digital Plus intĂŠgrÊ‌) Prix: 700 â‚Ź VIP RASPBERRY UNIVERSAL DEMO, UN KIT COMPLET POUR VOTRE ORDINATEUR RASPBERRY PI Vous avez besoin d'un ordinateur Raspberry Pi pour votre projet robotique et d'un ĂŠcran de haute qualitĂŠ?‌ Kyocera propose donc une gamme de kits prĂŞts Ă l'utilisation. Que ce soit pour une prĂŠsentation lors d’un salon ou chez un client, ce Kit Universal Demo (Kit VIP) permet de commander rapidement et simplement tous les modules de TFT-Display de Kyocera. Comment fonctionne-t-il? Le convertisseur contenu dans le Kit VIP adapte les donnĂŠes graphiques HDMI d’un Raspberry Pi de façon qu’elles puissent s‘afficher sur un ĂŠcran Kyocera. L’utilisateur n’a donc pas Ă se soucier de la rĂŠsolution et du format des donnĂŠes. Les textes, les photos et les vidĂŠos — tout apparaĂŽt en temps rĂŠel et en haute rĂŠsolution! On peut ainsi directement vĂŠrifier si le bon display a ĂŠtĂŠ sĂŠlectionnĂŠ pour l’application prĂŠvue ou si l’angle de vue se rĂŠvèle suffisant. Ces avantages profitent notamment aux designers et aux dĂŠveloppeurs qui travaillent dans les secteurs de l’automation industrielle et de la technique mĂŠdicale (sans oublier l’industrie automobile). Prix: non communiquĂŠ
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NEWS Innovations & Concepts du futur point du globe.) Le Solo est un outil de petite taille, facile à mettre dans la poche, et permet d'utiliser la prise en main à distance d’un ordinateur comme si vous étiez à votre bureau. Muni de deux vidéoprojecteurs, il reproduit un écran sur le mur mais aussi directement sous les mains en transformant toute surface plane en tablette tactile ou en clavier. Designer : Alexander Morrison
BOT, UN TAXI SANS CONDUCTEUR La voiture personnelle n'est pas forcément le meilleur moyen de locomotion pour nos trajets de tous les jours et les transports en commun actuels ne constituent pas non plus la réponse à tout. Le BOT est une voiture entièrement automatisée, parquée dans les périphéries des villes. Quand vous avez besoin d'un véhicule, vous l'appelez par le biais d'une application et il arrive tout seul à l'endroit où vous vous trouvez. Et vous dépose de la même manière à la destination prévue. Si d'autres personnes attendent sur le même parcours, le BOT devrait aussi être capable de les embarquer et de les déposer. La voiture arbore un design kawaii, peut transmettre des émotions (joie, colère, amusement), vous reconnaître à l’arrivée et dire bonjour.
OBSERVER : UN DRONE POUR FILMER LES SPORTS EXTRÊMES Si vous êtes un adepte des sports extrêmes, vous devez connaître des difficultés pour filmer vos prouesses… Même si aujourd'hui des caméras miniatures sont embarquées sur votre casque ou dans vos vêtements, il manque une vision plus large de l'action. Le drone Observer tourne à bonne distance au-dessus de vous et filme en continu. Et un bracelet tactile vous permet de régler à tout moment la hauteur et divers paramètres. Designers : Jinho Kwon, Minhyun Choi, Seunghun Shin et Hyeonwoog Yoon
Designer : Chris Luchowiec
SOLO: VOTRE BUREAU À DISTANCE Quand vous vous déplacez, vous n'avez pas toujours accès à vos données et à vos logiciels — restés à la maison. De plus, les licences desdits logiciels doivent être multipliées entre votre poste au bureau et vos ordinateurs portables pendant les rendezvous… (Il en existe déjà comme le Team Viewer ou le VNC, qui permettent de prendre la main à distance sur un ordinateur de bureau de n'importe quel
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COPY & PASTE, UNE PHOTOCOPIEUSE PORTABLE De la même manière que vous faites un copier/coller sur votre traitement de texte préféré, cet ustensile se propose de scanner un texte ou une image pour ensuite l'imprimer où vous le voulez. Il ressemble aux anciens scanners à main dont on disposait sur IBM PS/2 ou sur Commodore Amiga : il faut déplacer la tête du scanner le long du texte ou de l'image qu’on désire copier. Une fois que cela est en mémoire, on doit placer la tête du Copy & Paste sur une surface imprimable et la faire glisser doucement vers le bas. (La copie mise en mémoire s'imprime au rythme de votre mouvement.) Son design a reçu une Honourable Mention au Red Dot Award 2013. Designers : Jayeong Yoon et Seulki Kim
SMART AID: UN DRONE POUR LE TRANSPORT DES MÉDICAMENTS Ce drone permet d'apporter en urgence du matériel médical et des médicaments sur un lieu précis. Postés à différents endroits stratégiques dans une ville, les Smart Aid sont appelés pour les premières constatations, avant l'arrivée des secours compétents, à partir d’une simple application pour tout smartphone muni d'un GPS lui permettant de géolocaliser le patient. Sa charge contient une trousse de premiers soins et du matériel (comme un défibrillateur).
AWWA SKY WHALE, L'AVION BALEINE DU FUTUR Cet avion de très grande capacité arbore un design et possède des qualités très en avance sur notre temps… La géométrie de ses ailes apparaît totalement révolutionnaire ! Elles ne sont pas reliées directement au flanc de l'avion mais plutôt à l'arrière. Cette forme permet de récupérer de l'énergie pour ses moteurs hybrides électriques. La partie supérieure est recouverte de cellules solaires qui permettent de récolter de l'énergie puis de la transformer en puissance électrique. L’AWWA pourrait transporter jusqu'à sept cent cinquante-cinq passagers. (Afin de faciliter le décollage et l'atterrissage, les moteurs devraient être capables de pivoter jusqu'à 45°, en position verticale.)
Designer : Stefan Riegebauer
Designer : Oscar Viñals
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CLIP&BIKE LE CHARGEMENT PAR INDUCTION — POUR PERMETTRE À VOTRE ROBOT DE FAIRE UNE PAUSE… Aujourd’hui, le chargement par induction de faible puissance (5 W) est connu du grand public car il est de plus en plus utilisé pour alimenter les smartphones en énergie. Il suffit de poser son appareil sur un support inductif pour le recharger sans fil. Ce type de chargement, destiné aux batteries de voitures, d’autocars ou de tramways demande un niveau de puissance de plusieurs kilowatts (voire de plusieurs centaines de kilowatts) avec un rendement dépassant les 90 % à quelques centimètres. C’est un atout technologique majeur, qui ne craint ni la pluie ni l’humidité. Le chargement peut même être effectué au fond de la mer et se révèle donc indispensable aux robots sous-marins puisqu’il leur procure la capacité de se recharger périodiquement sans gaspiller l’énergie des batteries en remontant à la surface… Dans le monde entier, plusieurs sociétés développent de telles solutions et cela permet d’envisager aujourd’hui des applications originales comme celles qui sont proposées par Clip&Bike dans différents domaines et plus particulièrement dans la recharge des engins robotisés aériens, terrestres et sous-marins. UN SAVOIR-FAIRE RECONNU ! Les fondateurs de Clip&Bike possèdent un savoir-faire reconnu en matière de chargement électrique par induction du fait de leur participation à des projets innovants dans ce domaine. On peut citer celui des véhicules électriques sans conducteur et sans batterie, alimentés et guidés par induction, mis sur pied à Lausanne il y a plusieurs années (cf. www.serpentine.ch). La participation de la société au projet
Cineli (FUI 11), en collaboration avec Renault et Schneider Electric (et dont l’objectif est la création d’un standard français pour la recharge des voitures électriques par induction), lui a permis à de faire progresser cette technologie dans les autres secteurs (des fauteuils destinés aux personnes à mobilité réduite se rechargent tout seuls à la station d’induction et il en est de même pour les robots). Lors du salon INNOROBO qui se tiendra à Lyon du 18 au 20 mars 2014, vous pourrez notamment admirer, sur le stand d’EOS Innovation, le robot mobile de surveillance e-vigilante — qui s’alimente automatiquement et de façon autonome à une station de recharge par induction conçue par Clip&Bike… Pour en savoir plus… Clip&Bike : 20, rue du Coteau, 91570 Bièvres. Tél. : +33 (0)1 60 49 32 78 et +33 (0)6 08 80 16 62.
De bas en haut… Une station d'induction en train de recharger un d'un fauteuil roulant. — Même les drones peuvent se recharger par le biais de cette technologie. — Le robot e-vigilante d'EOS utilise une recharge par induction Clip&Bike.
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CAHIERTECHNIQUE
DU LOGO AUX LEGO MINDSTORMS EV3…
Dans mes jeunes années, j'ai appris la programmation informatique au moyen d’un langage que j'ai toujours trouvé plus proche de la robotique que de l'informatique : le Logo, souvent appelé la « Tortue » par les professeurs de l'époque (et leurs élèves). gramme va dessiner une maison sur une grande feuille A2.
Dans ce tutoriel, nous allons tenter de reproduire le principe de la Tortue Logo.
BREF RETOUR EN ARRIÈRE Au milieu des années 1980, nous avions au collège des ordinateurs Thomson MO5 ou TO7 du célèbre plan informatique pour tous (IPT). Ces ordinateurs étaient livrés dans les écoles avec Basic intégré mais également avec le Logo, un langage développé pour l'apprentissage de la programmation. L'écran était divisé en deux fenêtres : l’une, graphique, affichait un curseur en forme de triangle (la Tortue) et l’autre était une fenêtre de texte où l'on tapait les commandes pour faire avancer ladite Tortue — qui laissait derrière elle une traînée permettant d’exécuter des dessins géométriques. Certaines écoles un peu plus riches possédaient déjà un robot (représentant la Tortue) relié par un câble à l'ordinateur central. Il était équipé d'un crayon (sous la coque) qui écrivait sur le sol. Il suffisait de lui envoyer le programme Logo pour qu'il reproduise la série de figures sur une grande feuille de papier posée sur le sol. Pour notre premier tutoriel intéressant les Mindstorms EV3, nous allons reproduire le fonctionnement du robot Tortue avec un robot plus moderne en LEGO. Pour cela, nous allons traduire un programme Logo en langage graphique EV3. Ce pro-
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Prenons le programme Logo suivant… REPETE 4 [AV 100 TD 90] TG 45 AV 70 TD 90 AV 70 Explication de texte. Le programme demande à la Tortue de répéter (REPETE) quatre fois la séquence : avancer (AV) de cent pas puis tourner sur la droite (TD) avec un angle de 90°. Cette séquence permet de dessiner un carré parfait, la base de la maison. La suite du programme dessine le toit avec ses deux pans. Pour cela, le robot tourne à gauche (TG) sur 45° puis avance de soixante-dix pas. Pour finir, il tourne à droite sur 90° en avançant de soixante-dix pas.
Le Track3r légèrement modifié sert de base à notre Tortue.
LA BASE DU ROBOT : UN TRACK3R MODIFIÉ Pour construire le robot, je me suis servi du robot de base, dont le manuel papier est livré avec le kit Track3r. Il faut suivre toute la procédure de montage jusqu'à l'étape 11 (p. 16). Afin d'insérer un crayon en son centre, j'ai dû le modifier légèrement. J'ai déplacé la brique intelligente sur le côté en la plaçant verticalement. À l'étape 4 du montage du Track3r, je n'ai placé qu'un élément au lieu de deux. J'ai enfin apporté mes petites touches afin de tenir le crayon… CRÉATION DU PROGRAMME Lancez le programme Mindstorms EV3 que vous aurez téléchargé à partir du site
Montage de la pièce de maintien du crayon.
officiel (http://mindstorms.lego.com). Créez un nouveau projet (Fichier/Nouveau projet). Sur le nouvel écran, vous obtenez un programme vierge avec le départ du programme matérialisé par la brique « Démarrer » (un triangle vert — comme le « Play » d'un vieux magnétoscope). L'ensemble des autres briques de programmation sont stockées dans les onglets en bas de l'écran. Pour les placer dans le programme, il suffit de les glisser/déposer dans l'ordre chronologique désiré pour que le robot les exécute. Nous allons commencer par créer le premier mur, celui sous le toit. Nous allons placer notre première brique personnelle. Glissez la brique « Déplacement char », située dans l'onglet « Action » en bas de l'écran, à la suite de la brique « Démarrer ». Dans l’icône Rotation, mettez la valeur 4 afin que le robot avance de quatre tours les moteurs B et C. Ensuite, nous allons ajouter une boucle afin de dessiner les trois autres murs du carré de la maison. Pour cela, il existe une brique « boucle » qui permet, entre autres, de répéter une action plusieurs fois. Elle se trouve dans l'onglet « Contrôles du
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Par Screetch
Programme final.
Montage de la pièce supportant le crayon.
brique « Déplacement char » décrite précédemment. Notre carré est terminé. Occupons-nous du toit… Il faut donc ajouter les briques de programmation à la suite de la boucle et plus à l'intérieur. La première brique sera « Déplacement et direction », afin de se placer dans le bon angle pour démarrer le dessin du toit. Modifiez la valeur de direction sur – 45 (négatif pour aller à gauche) et la valeur Degrés sur 560 pour effectuer un correctif. Avançons ensuite
déroulement ». Une fois placée à la suite de la précédente, vous pouvez modifier le nom de la brique pour vous y retrouver (je l'ai personnellement appelée « Repete »). Par défaut, la brique est en mode Infini : il faut la mettre en mode Compteur en transformant la petite icône ∞ en hashtag (#). À l'intérieur de cette boucle, il faut ajouter les deux ordres que l'on veut répéter (tourner à droite puis avancer de quelques centimètres). Glissez-y d'abord la brique « Déplacement et direction ». Mettez la « Direction » sur 90° après avoir choisi le mode par « Degrés ». La valeur est positive pour tourner à droite et négative pour tourner à gauche. Afin d'apporter des corrections à l'angle, mettez la valeur 560 à « Degrés ». Avançons à nouveau le robot dans cette boucle de quelques centimètres en reproduisant la
Notre robot est prêt à déposer son crayon sur une grande feuille blanche !
Montage final intégrant les pièces créées cidessus.
de quelques centimètres avec la brique « Déplacement char ». Nous allons devoir faire un peu plus d'un tour de moteur pour avancer et travailler en degrés de tour de roue (360° étant un tour complet). Pour cela, transformez l'icône « Activé pendant (rotations) » par « Activé pendant (degrés) » puis mettez la valeur 550 en degrés. On ajoute à nouveau une brique « Déplacement et direction » en mettant la direction sur 90° et le Degré sur 560 pour la correction. Enfin, ajoutez une copie parfaite de la dernière brique « Déplacement char » que nous avons mise précédemment.
Notre programme est terminé, nous allons voir maintenant comment l’exécuter. DÉMARRER LE PROGRAMME Après avoir sauvegardé le programme sous le format EV3, allumez la brique intelligente puis branchez le câble USB entre votre ordinateur et la brique. Au bout de quelques instants, vous verrez la fenêtre du bas à gauche s'activer et afficher les moteurs que l’ordinateur a reconnus comme connectés à la brique. Pour télécharger votre programme dans la brique, il suffit de cliquer sur la flèche vers le bas (notée « Télécharger »). Une fois cela fait, la brique se met à faire un bip et votre programme apparaîtra sur la liste affichée sur ladite brique. Débranchez alors le câble USB des deux côtés. Placez le robot sur une grande feuille A3 — sur laquelle votre robot pourra dessiner. Sur l'écran de la brique EV3, sélectionnez votre programme et exécutez-le. Devant vos yeux ébahis, votre cher robot dessinera une petite maison en quelques secondes… Certes, le dessin ne sera pas parfait, le crayon n'étant pas complètement centré, la brique intelligente trop mal positionnée sur la base pour pouvoir garder une bonne stabilité et mes corrections sur les angles (« Degrés ») pas forcément appropriés — mais rien ne vous empêche d’améliorer le principe ! PROGRAMMEZ VOS PROPRES DESSINS ET FAITES-LES NOUS PARVENIR! Si vous détenez encore vos cahiers de programmation Logo ou bien si, en faisant des recherches de programmes d'exemples en Logo sur le Net, vous avez tenté de reproduire des dessins faits par la Tortue originale en traduisant le Logo en langage graphique LEGO (et surtout si vous avez exécuté de belles fresques), n'hésitez pas à nous les proposer sur le forum de Planète Robots — avec pourquoi pas votre fichier EV3, pour le faire partager à tous! ●
Si tout se passe bien, vous devriez vous retrouver avec un dessin se rapprochant de celui-ci.
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NEWS DVD, BD, LIVRES, CINÉ… petit-fils, sont tous les deux nés par « procréation clonienne ». Aujourd'hui, en 2276, Duncan s’apprête à aller représenter sa planète aux fêtes du cinquième centenaire des États-Unis. Sa visite de la Terre sera pour lui une véritable révélation, tout à la fois exaltante et périlleuse, car ce monde est doté d'une technologie de pointe mais aussi d'une nature inconnue sur Titan (fleurs, écureuils, pluie…). La découverte d'un trafic clandestin de titanite va lui faire courir des dangers et menacer l'équilibre de l'Univers ! Auteur: Arthur C. Clarke - Éditeur: Milady - Déjà paru
Roman REBOOT Voilà cinq ans, Wren est morte après avoir reçu trois balles dans la poitrine puis est revenue à la vie 178 min plus tard — plus forte, plus rapide, plus résistante à la douleur et aux émotions : elle est devenue une Reboot… Plus le temps de mort clinique est long et plus l’ado reboot est puissant mais surtout insensible. Sachant que 120 min suffisent à faire d’un ado normal un robot guerrier, Wren 178 est considérée comme l’arme la plus dévastatrice de la république du Texas. Âgée maintenant de dix-sept ans, elle est donc l’un des meilleurs soldats de la SHER (Société humaine d'évolution et de repopulation). On l’a chargée de former les nouvelles recrues — mais la dernière en date est loin de satisfaire à toutes les exigences : Callum n’est qu’un 22, donc encore quasiment humain… Ses réflexes sont lents et il a peur de tout ce qui fait sortir Wren de ses gonds. Pourtant, sans savoir pourquoi, elle accepte de le prendre sous son aile. (Si elle n’arrive pas à le former correctement, il lui faudra l’anéantir.) Wren n’a encore jamais désobéi à un ordre et, si elle passe outre, elle subira alors le sort réservé à son protégé. Mais comment pourrait-elle oublier la sensation d’être toujours pleinement en vie, celle qu’elle éprouve quand elle se trouve en compagnie de Callum 22 ?… Auteur: Amy Tintera - Éditeur: MsK - Déjà paru Roman TERRE, PLANÈTE IMPÉRIALE Depuis trois siècles, la famille Makenzie règne sur Titan, satellite naturel de Saturne… À sa tête, il y a Malcolm, un pionnier terrien âgé de cent vingt-quatre ans — qui fut le premier à découvrir comment acheminer vers la Terre l'hydrogène dont elle manquait (mais qui abondait sur Titan)… Colin, son fils, et Duncan, son
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ble fléau, ont survécu et se sont retranchées à Long Island — mais l’Humanité est en voie de disparition car tous les nouveau-nés contractent le virus. Ils vivent moins d’une journée, voire seulement quelques minutes et il n’existe aucun remède… C’est alors que Kira, une jeune interne en médecine, émet une nouvelle hypothèse : Pourquoi les Partials sont-ils naturellement immunisés contre le RM ? Et si la solution venait de leur ennemi juré ? Elle décide donc de les infiltrer, d’en capturer un et de le ramener à Long Island pour l’étudier afin de trouver enfin l’antidote. Soit elle réussit et sauve l’Humanité, soit elle échoue et sera considérée comme une terroriste par le gouvernement — à moins que les Partials ne la tuent avant !… Auteur : Dan Wells - Éditeur : Albin Michel Déjà paru
Roman PARTIALS (TOME 1) L’action se déroule en 2076… Lors de la guerre contre les Partials (des êtres mihumains, mi-robots), qui s’est déroulée onze ans auparavant, un mystérieux virus (le RM) s’est répandu et a décimé la quasi-totalité de la population. Quelques milliers de personnes, chanceuses car immunisées contre ce terriCinéma M. PEABODY ET SHERMAN : LES VOYAGES DANS LE TEMPS M. Peabody est la personne la plus intelligente du monde… Il est à la fois lauréat du prix Nobel, champion olympique, maître queux de grande réputation… bien qu’il soit un chien ! Cet incroyable génie s’apprête à relever un défi majuscule : être père ! Pour aider Sherman, son petit garçon adoptif, à se préparer pour l'école, il entreprend de lui apprendre l'Histoire en la lui faisant revivre grâce à l’une de ses inventions, le WABAC — une machine à voyager dans le temps. Les événements dérapent quand Sherman enfreint les règles pour les beaux yeux de Penny, une de ses camarades de classe (qui n’en fait qu’à sa tête et trouve le moyen de se perdre dans les méandres du temps). Ce nouveau film d’animation très réussi des studios DreamWorks, réalisé par Rob Minkoff, est l’occasion de revisiter de
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Josèphe Ghenzer roïdes (des hommes en armure) et par des robots de combat, les BUDDY —, cette nouvelle section d’investigation est encore en période d’essai et ne compte que trois BUDDY parmi ses membres. Il lui faut donc trouver de nouvelles recrues si elle veut arriver à lutter contre une criminalité grandissante.
façon originale les grandes périodes de l’Histoire : l’Égypte des pharaons, la Révolution française, la Renaissance avec Léonard de Vinci, la guerre de Troie, etc.
Scénario : Miyuki Kishimoto et Yoshihiro Kuroiwa - Dessinateur : Gyuo - Éditeur : Tonkam Déjà paru
compagnie et le surnomme Rocky. Ensemble, ils vont partir à la rencontre d’éventuels rescapés. À l’approche de la fin de l’Humanité, le dernier espoir repose sur une amitié naissante et fragile — voire impossible — entre un jeune garçon et un robot… BD CLONE TOME 1 — PREMIÈRE GÉNÉRATION La vie du docteur Luke Taylor semblait parfaite, du moins en apparence…
Scénariste: Nicolas Jean - Dessinateur: Yann Valeani (couleurs Gaétan Georges) - Éditeur: Delcourt – Neopolis - Déjà paru
Il exerçait une profession qu’il aimait, possédait une belle maison et avait une adorable épouse enceinte — jusqu’au jour où il apprit qu’il n’était qu’un clone… Les choses ne font alors qu’empirer et virent carrément au cauchemar quand un double de sa personne débarque chez lui, agonisant, pour lui apprendre qu’il n’est en fait qu’un clone parmi beaucoup d’autres. Il lui révèle également que de mystérieux hommes du gouvernement le recherchent activement, ainsi que sa femme et leur futur enfant. Il lui faudra alors découvrir qui il est réellement et qui sont ses poursuivants…
Manga STAND ALONE COMPLEX (TOME 3) La Section 9 se voit confier une toute nouvelle mission ! Marcelo Jarti, un légendaire révolutionnaire sud-américain, se rend régulièrement au Japon depuis plusieurs années… Ses voyages ont-ils un rapport avec ses autres activités, celles d’un baron de la drogue ? Il est en tout cas la cible de différents services secrets et pour échapper à leurs tentatives d’assassinat, il est contraint de faire appel à des sosies. C’est donc en se méfiant des faux-semblants que le Major et son équipe devront découvrir les vraies raisons de sa présence et les magouilles que cachent les liens qu’il entretient avec la mafia locale…
Scénariste : David Schulner - Dessinateur : Juan José Ryp - Éditeur : Delcourt – Contrebande - Déjà paru BD ROCK & STONE (TOME 1) L’action se déroule en 2215 sur Caldoria, une planète minière.Sa population a été exterminée par une Intelligence artificielle expérimentale qui y règne depuis en maîtresse. Stan, un jeune garçon qui fait partie des rares survivants et vit isolé depuis un an, reçoit la visite d’un modèle de robot industriel ; bizarrement, il ne semble pas obéir à l’IA… Il accepte sa
Manga BUDDY SPIRITS (TOME 1) Une équipe spéciale, composée de robots policiers et baptisée le SARF, a été tout spécialement créée pour élucider les crimes liés aux machines et aux êtres cybernétiques…
Scénariste : Masamune Shirow - Auteur : Yu Kinutani - Éditeur : Glénat Manga - Déjà paru
Rassemblant l’élite des enquêteurs scientifiques — aidés par des cybe-
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NEWSCINÉMA ROBOCOP
RENAISSANCE
Après Total Recall — Mémoires programmées en 2012, RoboCop est le deuxième film de Paul Verhoeven à faire l’objet d’un reboot (avec cette fois le Brésilien José Padilha aux commandes)… Lorsque Alex Murphy, un honnête policier qui fait de son mieux pour endiguer la vague de criminalité et de corruption qui déferle sur la ville de Détroit, est mortellement blessé en accomplissant son devoir, la multinationale voit là l’occasion rêvée d’utiliser son corps pour créer un nouveau genre de policier cyborg — spécialement programmé pour rétablir la justice au moyen de méthodes plutôt expéditives. Transformé en un être hybride — mi-homme, mi-robot —, Alex Murphy, qui a perdu son identité en devenant le premier RoboCop, reprend ses patrouilles dans les rues de Détroit avec de nouvelles capacités (qui engendrent aussi des problèmes auxquels aucun homme ordinaire n'avait jamais été confronté jusqu’alors).
DEUS EX MACHINA L’action se déroule en 2028. La multinationale militaro-industrielle OmniCorp maîtrise parfaitement la technologie robotique et a déjà fait fortune grâce à ses drones et à d’autres machines de guerre — qu’on a envoyés combattre depuis des années aux quatre coins du monde sous le drapeau états-unien. Ses dirigeants s’apprê-
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tent à investir un nouveau marché en impliquant leur technologie dans la garantie de la sécurité intérieure des États-Unis… Mais une loi les en empêche car l’idée même qu’un robot arpentant les rues de leurs villes puisse appuyer sur la détente d’une arme inquiète bon nombre de citoyens. Pour rassurer l’opinion, OmniCorp cherche alors un compromis…
LAW AND ORDER OmniCorp ne voit en lui qu’un produit phare, lancé sur le marché à grand renfort de publicité, comme n’importe quel autre produit de sa gamme (le terrifiant ED-209, qui sert au contrôle des champs de bataille, l’EM-208 destiné à restaurer l’ordre, le drone XT-908, chargé de la vigilance aérienne, ou encore la moto C-1, dotée de vitesse tactique). Il faut lui trouver un design attrayant pour satisfaire pleinement les clients car il s’agit d’un marché de plusieurs milliards de dollars. En vendant aux villes états-uniennes une multitude d’exemplaires de RoboCop, capables d’éradiquer la criminalité sans mettre en danger la vie des policiers humains, le président d’OmniCorp espère faire gagner encore plus d’argent à ses actionnaires. Pour arriver à ses fins, il est même prêt à négliger les questions d’éthique. Au début de l’expérience, la multinationale tient à conserver un être humain à l’intérieur de sa machine pour qu’elle soit capable de prendre des décisions (OmniCorp ne pourra ainsi être tenue pour responsable au cas où quelque chose tournerait mal). Les émotions d’Alex Murphy sont actives lorsque RoboCop est confronté à un problème d’ordre social ou humain — mais lorsqu’il doit faire face à une menace ou quand un crime est commis, c’est l’ordinateur qui prend le
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par Josèphe Ghenzer
L'humain augmenté est arrivé il y a de nombreuses années dans la science-fiction. — L'ED-109, le robot de sécurité de la société OCP OmniCorp.
contrôle… Mais ses dirigeants se rendent bientôt compte que de telles émotions rendent le système vulnérable et vont donc complètement les supprimer. C’est alors que se produit l’imprévisible : ces émotions refont surface et finissent par prendre le pas sur le système informatique. RoboCop se met alors à décider de ses actions, même lorsqu’il est en mode Police. DEAD OR ALIVE Au départ, le lancement de RoboCop apparaît comme un franc succès mais comme il s’agit là d’un domaine de recherche encore méconnu, son concepteur ne sait pas très bien ce qu’il fait… L’humanité de RoboCop prend peu à peu le pas sur la machine — ce qu’OmniCorp n’avait pas prévu. Il est alors ramené au laboratoire pour que le docteur Dennett Norton corrige le bogue de son système. Il a déjà beaucoup investi en lui sur le plan émotionnel (ils entretiennent une relation similaire à celle qui existe entre le docteur Frankenstein et sa créature). Norton ne peut donc se résoudre à l’abandonner à son sort… D’ailleurs, les chercheurs d’OmniCorp, sous la supervision de Norton, ont réussi à mettre au point une invention qu’ils pensaient pouvoir entièrement contrôler — mais ont complètement négligé le fait qu’il y avait un être humain dans la machine. Ils ont d’autre part choisi un mauvais candidat pour leur expérience : Alex Murphy est déterminé à utiliser ses toutes nouvelles compétences pour les mettre au service de la justice — peu importe jusqu’où ses enquêtes le mèneront…
VINGT-SEPT ANS PLUS TARD… Plus d’un quart de siècle s’est écoulé depuis la sortie en 1987 du Robocop de Paul Verhoeven et cette nouvelle version de José Padilha. Ce qui apparaissait comme de la pure science-fiction à la fin des années 1980 ne l’est plus maintenant. La robotique fait désormais partie de notre quotidien : les drones ont intégré les champs de bataille, les exosquelettes, les prothèses bioniques et les implants (de plus en plus sophistiqués) sont monnaie courante… Les cobots ont investi les usines tandis que les biotechnologies et les nanotechnologies progressent à grands pas. Quant aux voitures qui se conduisent toutes seules, elles ne vont pas tarder à envahir le bitume… Les partisans du transhumanisme, de l’extropianisme ou du mind uploading se font de plus en plus nombreux… Divers projets, plus ou moins farfelus, ont fait parler d’eux (projet russe Initiative 2045, Human Connectome Project de Kenneth Hayworth, etc.). Désormais, le spectateur ne peut donc plus appréhender les thématiques du film de la même façon qu’à la fin des années 1980 et les questions soulevées, tant du point de vue légal que du point de vue éthique par les pratiques peu scrupuleuses d’OmniCorp, se retrouvent maintenant au premier plan. Alex Murphy incarne toutes ces questions à lui tout seul. Que se passe-t-il donc quand on place un homme à l’intérieur d’une machine ?… Alors que dans le film originel, la femme et le fils d’Alex Murphy ne faisaient que de brèves apparitions lors de retours en arrière, José Padilha a choisi de faire tenir à
la famille un rôle prépondérant — au cœur des interrogations existentielles de l’ancien époux et père aimant, qui est désormais prisonnier dans le corps d’une machine et a de plus été privé d’émotions par ses créateurs. (Signalons que pour accentuer l’aspect humain de cette nouvelle version de RoboCop, on voit le visage d’Alex Murphy puisque sa visière ne se rabat que lorsqu’il passe en mode de combat, ce qui n’était pas le cas dans le film initial.)
FAIRE D’UNE PIERRE DEUX COUPS La sortie en salles de RoboCop, le reboot réalisé par José Padilha, coïncide avec la réédition vidéo (DVD et Blu-ray) du RoboCop de Paul Verhoeven. Mais cette fois en copie remastérisée 4K et agrémentée de nombreux bonus : making-of, conférence de presse, scènes inédites, storyboard commenté par Phil Tippett ainsi que des reportages (l’OCP et Anne Lewis, flic à Détroit ; effets spéciaux : de l'artisanat au numérique ; RoboCop : bâtir une légende). Sans oublier un bonus caché de Paul Verhoeven, divers commentaires de sa part, du scénariste Ed Neumeier et du producteur exécutif Jon Davison, la bande-annonce et six featurettes… Quant à l’édition Blu-ray Steelbook, elle inclut en plus un livret exclusif de douze pages. (Et pendant le mois de février, NRJ 12 va rediffuser la trilogie des films RoboCop et la chaîne D17 les épisodes de la série TV éponyme.)
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PLANETE ROBOTS N°26
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NEWSjeux vidĂŠo
vet par Cyril Dre
C’est une annÊe oÚ la nouvelle gÊnÊration de consoles — PS4, Xbox One, Wii U — va devoir s’imposer‌ Les titres les plus attendus seront-ils toutefois à la hauteur ? Voici notre sÊlection des jeux les plus prometteurs de 2014‌
WATCH DOGS Il devait être le carton de l’annÊe 2013‌ Après avoir ÊtÊ repoussÊ, c’est finalement en 2014 que Watch Dogs va confirmer (ou pas) qu’il est à la hauteur des espoirs qu’il nous a fait entretenir. (L’annonce de sa dÊprogrammation a fait d’ailleurs chuter UBI Soft en Bourse.) Il fait fantasmer les gamers parce qu’il est considÊrÊ comme le premier jeu nextgen multiplate-forme. Des dÊmos ont rÊvÊlÊ le niveau ÊlevÊ de ses graphismes, mais surtout un scÊnario captivant dans lequel vous incarnez un hacker qui cherche à se venger grâce à ses talents en matière d’informatique. (Il peut ainsi pirater tous les ordinateurs, toutes les camÊras et les autres outils Êlectroniques pour retrouver les assassins de sa famille.) Watch Dogs (PS3, Xbox 320, PS4, Xbox One, Wii U, PC) Éditeur : Ubi Soft Sortie : deuxième trimestre
LES FUTURS HITS DE 2014
de patienter jusqu’à la sortie du premier Gran Turismo (GT 7) sur la PS4 qui, du coup, pourrait dÊbouler sur le marchÊ peu de temps après. DriveClub (PS4) Éditeur : Sony-Evolution Studios Sortie : d’ici cet ÊtÊ
Destiny (PS4, PS3, Xbox One, Xbox 360) Éditeur : Activision Sortie : 9 septembre
TITANFALL CrÊÊ par des dissidents de l’Êquipe d’origine de Call of Duty, Titanfall sera l’un des premiers blockbusters de la nouvelle gÊnÊration! Et aussi un sacrÊ pari : jeu de tir en vue subjective (FPS), il sera uniquement jouable en rÊseau — pas de mode Solo ! Autre originalitÊ, on y passe de la traditionnelle course à pied à la conduite de mechas (des robots militaires gÊants), mÊlangeant ainsi plusieurs styles‌ Titanfall (Xbox One, Xbox 360, PC) Éditeur : Electronic Arts Sortie : 13 mars
DRIVECLUB Lui aussi devait sortir lors du lancement de la PlayStation 4 : il Êtait même annoncÊ sur les boÎtes de la PS4 ! De trop nombreux bugs à corriger ont poussÊ Sony à reporter sine die le premier jeu de course de voitures de la nouvelle PlayStation‌ Très beau graphiquement, il sera plus un jeu d’arcade que de simulation mais permettra
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PLANETE ROBOTS N°26
DESTINY Un autre FPS uniquement jouable en rÊseau‌ Dans un monde postapocalyptique, vous — et des millions de joueurs du monde entier (?) qui seront connectÊs — devrez dÊfendre les derniers survivants humains. Ce qui en fait l’un des jeux les plus attendus de 2014, c’est son univers extrêmement bien caricaturÊ et la patte des Bungie Studios, les crÊateurs de Halo.
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MARIO KART 8 Les ventes de la Wii U n’atteignant pas des sommets depuis sa sortie, Mario Kart 8 (qui booste traditionnellement celles des consoles Nintendo) fait office de bouÊe de sauvetage! Et si sa sortie ne provoque pas un raz de marÊe de la Wii U, l’avenir de cette dernière sera fortement compromis. On comprend le challenge que doit tenir ce huitième Mario Kart : il se trouve dans l’obligation d’offrir un peu plus que des graphismes HD pour convaincre ses aficionados d’adopter la console‌ Mario Kart 8 (Wii U) Éditeur : Nintendo Sortie : deuxième trimestre
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