PLANÈTE
ROBOTS
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JUILLET - AOÛT 2014 - NUMÉRO 28
N O U V E L L E S
T E C H N O L O G I E S
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F U T U R
questions 10 essentielles À10 spécialistes
aRGus ii L'ŒIL BIONIQUE UNE RÉALITÉ
sPÉCIAL
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L 11849 - 28 - F: 5,90 € - RD
FutuR !
LE KEECKER
UN hUB MULTIMÉDIA CONÇU POUR LA MAIsON
le Roomba 880
le neato
ENCORE PLUs PERfORMANT !
BOTVAC 85 UN OUTsIDER !
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« Un robot n'est pas tout à fait une machine. Un robot est une machine fabriquée pour imiter de son mieux l'être humain. » Isaac Asimov (La cité des robots) Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Nicolas Aberton, Me Alain Bensoussan, Aurélien Bisotti, Nicolas Denis, Adrien Dequaire, Cyril Drevet, Éric Fourchon, Josèphe Ghenzer, Zac Gunet, Samir Hamladji, David Leblanc, Tarik Remous, Screetch, Towanda et Cédric Vasseur. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi directeur.artistique@planeterobots.com Responsable publicité : Cédric CÉLESTIN c.celestin@planeterobots.com +33 (0)146 250 525 © 2 014 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0418K90181 Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe. contact@planeterobots.com
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Un tou site d’ t nouveau inform ation !
édito Le 5 juin dernier a été un jour historique… À cette date, Aldebaran Robotics et SoftBank ont présenté pour la première fois au public le Pepper, un robot humanoïde conçu pour être massivement produit et distribué — à un prix très compétitif. Aldebaran Robotics espère qu’il entrera dans de nombreux foyers dès 2015 et ouvrira un marché du robot conforme aux rêves que nos lecteurs entretiennent depuis plusieurs décennies. Il y a peu encore, je pensais que l’arrivée sur le marché d'un robot de ce prix ne se produirait pas avant 2020. Espérons que sa commercialisation aura un effet boule de neige sur les autres constructeurs, qui pourront ainsi sortir leurs robots du stade prototypique et procéder à leur commercialisation ! Lorsque le client peut avoir le choix entre plusieurs produits, les fabricants pratiquent une émulation accrue, pour le bien du consommateur — qui gagne en qualité et en tarif… Dans ce numéro, nous vous proposons également de découvrir ce que la robotique apportera bientôt de plus, au quotidien, à nos voitures connectées — grâce à un gros dossier de douze pages. C'est à partir de 2020 que le marché des voitures autonomes est censé démarrer… Chaque constructeur a annoncé qu'il sera prêt à proposer de tels véhicules pour cette date. De plus, certains ont même estimé que cette automatisation n'en augmenterait pas forcément le prix. À l'image du robot humanoïde, peut-être aurons-nous la surprise de voir débouler une voiture autonome à un prix très abordable bien avant l'échéance de 2020 ? Mais notre législation sera-telle prête ? Il ne reste que peu de temps à nos élus pour prendre conscience que les technologies sont là, prêtes à conquérir un nouveau segment. En attendant de pouvoir converser le plus naturellement du monde avec votre robot, sachez que les robots aspirateurs sont maintenant un produit de masse et occupent peu à peu les rayons des robots traditionnels. Nous avons eu la chance de tester pour vous les deux robots aspirateurs les plus performants du moment : le Roomba 880 et le Neato Botvac 85. Ces deux appareils ont connu quelques évolutions que nous vous proposons de découvrir dans nos tests… Profitez bien, chers lecteurs, de cette période estivale pour vous aérer et pour vous évader un peu du monde de la robotique afin de nous retrouver à la rentrée pour un nouveau numéro encore plus passionnant ! ■Frédéric
Boisdron
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ROBOTS N O U V E L L E S
T E C H N O L O G I E S D U F U T U R Juillet / août 2014 - NUMÉRO 28
ÇA VIENT DE SORTIR
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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. Nos lecteurs ont du talent ! Dans ce numéro, nous proposons à deux de nos lecteurs, sélectionnés sur le forum, de présenter leur création. Apérobo spécial ESIEA L'association DTRE, en collaboration avec l'association Caliban, a organisé le 9 avril 2014 un Apérobo spécial dans les locaux de l’ESIEA. Nao Challenge @home 2014 Planète Robots a eu l'insigne honneur d'être invité à faire partie du jury lors de cette première édition du Nao Challenge @home. Pepper, le premier robot humanoïde de services grand public C'est historique: Aldebaran Robotics a ouvert le marché de la robotique humanoïde de masse!
NOTRE DOSSIER : L'AUTOMOBILE DU FUTUR
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La voiture autonome — En route vers le futur! Les voitures autonomes et interconnectées pourraient être en mesure de prendre la route dès 2020 et ainsi révolutionner nos habitudes en matière de conduite. Renault Next Two, l’« autonomobile » de demain Ce prototype innovant, conçu à partir des caractéristiques de sa grande sœur la ZOE, se veut le porte-étendard de la voiture autonome de demain… Le droit des robots: les voitures intelligentes Les voitures autonomes et connectées réclament pour leur développement un écosystème juridique. Les drones d'accompagnement Bientôt nos meilleurs amis Quand les drones seront là pour nous assister au quotidien, notamment dans l'univers de l'automobile… Zeod RC et BladeGlider… Nissan veut-il jouer du triangle ? Nissan travaille sur de nouveaux types de design, prenant en compte les avancées de la technologie.
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RECHERCHE ROBOTIQUE
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Le théorème de Bayes appliqué à l’Intelligence artificielle Comment une formule mathématique peut-elle faire avancer la recherche en Intelligence artificielle?
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Quand Facebook s'attaque à l'Intelligence artificielle… Facebook travaille sur une nouvelle Intelligence artificielle, dans le but d'améliorer son logiciel, mais pas seulement… Des robots souris pour étudier la théorie de l’évolution L'évolution peut-elle être vérifiée par la robotique?
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SCIENCES DU FUTUR
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Des prototypes pour le futur spatial européen L'Europe spatiale avance et des prototypes impressionnants vont bientôt être testés.
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Argus II: l'œil bionique est une réalité Un système de prothèse rétinienne mis au point par la société états-unienne Second Sight.
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La start-up A.T.C.3D s'attaque à l'impression 3D low cost Voilà une entreprise française qui veut révolutionner le marché des imprimantes 3D.
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Les UTO — Des métros autonomes sans chauffeur Les métros du monde deviennent peu à peu totalement autonomes. Test: imprimante 3D Up! Plus 2 Easy 120 Une imprimante 3D à petit prix tout à fait convaincante, pour débuter. News Concepts Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers. News Gadgets Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise…
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ROBOTS DE SERVICES
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Le Keecker — Un hub multimédia conçu pour la maison Le croisement entre un robot et un ordinateur est né il y a peu sur le sol français. Test : Roomba 880 Un robot aspirateur encore plus performant ! Test: Neato Botvac 85 Un outsider en puissance!
ROBOTS AU TRAVAIL
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Le challenge ARGOS Cette nouvelle compétition internationale s’adresse à tous les acteurs de la communauté robotique.
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ExoMars — À la recherche de signes de vie sur Mars Les deux missions spatiales européennes ExoMars vont très bientôt partir à la recherche de la vie sur Mars.
INNOVATIONS DU FUTUR
NOTRE DOSSIER 2 : DIX QUESTIONS À DIX SPÉCIALISTES Dix questions à dix spécialistes Planète Robots ouvre ici une tribune à des spécialistes en robotique pour répondre aux questions que vous nous posez régulièrement.
La cobotique — Des robots et des hommes Un monde où les robots et les êtres humains travailleraient « main dans la main » est-il possible? L’avenir de la marine marchande à l’horizon 2025 Rolls-Royce Marine réfléchit au monde de la marine marchande à moyenne échéance.
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ROBOTS & MÉDIAS
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News Médias Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège! Cinéma: Edge of Tomorrow (Re)vivre et laisser mourir… Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette!
Sommaire
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Robots
Des robots dans l'alimentaire britannique La British Automation and Robot Association (BARA) a annoncé une augmentation de 60 % du déploiement de la robotique chez les fabricants d'aliments entre 2000 et 2013. En 2010, une étude concluait que les raisons de la réticence des fabricants britanniques étaient le fait du manque de connaissances, de compétences et de confiance. Le gouvernement avait alors lancé un programme procurant au BARA des fonds pour donner des conseils sur les solutions d'automatisation. Ce programme a réuni trois cent soixante-six sociétés (dont 40 % appartenaient au secteur alimentaire). « La vitesse, la précision et l'agilité sont les principaux atouts des robots. Les exigences des producteurs avaient trait à la sécurité alimentaire, a déclaré Chris Sumner, le directeur général de FANUC. Auparavant, la nature du bras de robot, avec des cavités et des matériaux non durables, empêchait son utilisation dans des environnements alimentaires. » Aujourd'hui, les systèmes robotiques sont en passe de régler ces problèmes et se révèlent plus rapides, plus compacts et plus abordables… ◗
Les PME vont aimer les robots ! Un plan gouvernemental visant à aider deux cent cinquante PME à investir dans la robotique a été lancé il y a un an… Une cinquantaine d'entreprises seront équipées. (La France a longtemps eu peur du robot qui prend des emplois et était également en cause un sous-investissement chronique dans lesdites PME.) La majorité des robots se trouvent dans les grandes entreprises et les régions les plus équipées sont aussi les plus industrialisées (Rhône-Alpes, Nord et Ouest) en matière d’agroalimentaire et de production de produits manufacturés. Une trentaine d'experts ont été recrutés pour aider les entreprises à établir leur cahier des charges (un travail financé à 50 % par le plan) car un robot n'est pas une simple machine et suppose que l'entreprise se réorganise. Ledit plan prend en charge 10 % de l'investissement, à concurrence de 20 000 €. (Salm, un fabricant de meubles de cuisine, a amélioré sa productivité de 30 % et ADS, spécialisé dans les lunettes en plastique injecté, amortira son investissement de 150 000 € en trois ans…) ◗
Robolution Capital est en marche Robolution Capital, le premier fonds d'investissement européen dédié à la robotique, a été lancé le 4 mars par Arnaud Montebourg. Doté de 80 M€, il est financé à parts égales par le secteur public (Bpifrance, European Investment Fund) et le secteur privé (Orkos Capital, AG2R, La Mondiale, Orange, EDF, Thales et des actionnaires individuels). Selon ce plan, la France se fixe pour objectifs de compter parmi les cinq nations leaders de la robotique dans le monde d'ici 2020 (particulièrement en matière de robotique de services) ; de développer une offre purement française ; et d'accroître ses parts de marché. Robolution Capital compte investir dans la plupart des branches de la robotique en soutenant des entreprises produisant déjà des robots et des concepteurs de capteurs ou de logiciels — avec des tickets de l’ordre de 300 000 € à 5 M. Il était temps : Aldebaran Robotics est passée en mars 2012 sous la coupe de la holding Internet japonaise Softbank… ◗ ©Jackolan1
La Russie conçoit des robots de sécurité La Russie envisage de déployer des robots mobiles de sécurité en 2014 pour protéger ses installations de missiles stratégiques, selon le ministère de la Défense de ce pays. « En mars, les Forces des missiles stratégiques de la Fédération de Russie ont commencé à tester des systèmes robotiques mobiles en cours d'élaboration, pour protéger les installations clés », selon le major Dmitry Andreyev. Il a également déclaré que des robots de sécurité seront déployés sur cinq sites balistiques de lancement de missiles dans le cadre d'une remise à niveau des systèmes existants vers la sécurité automatisée. Et que les robots effectueront des missions de reconnaissance et de patrouille, pour détecter, détruire des cibles fixes ou mobiles et fournir un appui-feu au personnel de sécurité. (Les plates-formes robotiques mobiles jouent un rôle de plus en plus important dans les applications militaires et sécuritaires.) ◗
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NEWS Robots juillet / août 2014 Cacophonie dans le ciel états-unien Un juge du National Transportation Safety Board a estimé que la Federal Aviation Administration n'avait pas autorité sur les drones. Il a annulé une amende de 10 000 $ imposée par la FAA à M. Pirker à cause de l'utilisation d'un drone pour filmer l'université de Virginie. La décision annule l'interdiction de 2007 sur l'utilisation des drones commerciaux. Mais la FAA peut faire appel et les entreprises peuvent se heurter à des réglementations qui interdisent à tout aéronef de voler sans pilote. Pour l'association Unmanned Vehicle Systems International, cette décision va permettre de ménager une soupape de pression et souligne la nécessité immédiate d'un cadre réglementaire. La FAA travaille à une réglementation depuis une dizaine d'années et devant tant de lenteur, le Congrès a adopté en 2012 une loi intimant à la FAA de s'organiser pour intégrer les drones dans le ciel des États-Unis en septembre 2015. A priori, l'agence ne devrait pas respecter ce délai. (Pirker est la première personne à laquelle la FAA a tenté d'imposer une amende.) ◗
Robots et droit du travail Le cabinet d'avocats états-unien Littler Mendelson a publié un rapport pour renseigner les employeurs sur les questions juridiques accompagnant une robotisation de l'entreprise : « Les fabricants de robots et les utilisateurs doivent anticiper pour éviter les pièges juridiques qui menacent d'exploser. » Tout d'abord, les blessures : le droit du travail des États-Unis ne permet généralement pas aux employés de poursuivre des tiers pour les blessures subies dans l’exercice de leurs fonctions. Cela met l'employeur dans l'obligation, pour éviter les poursuites, de vérifier les affirmations du fabricant du robot avant de l'utiliser… L’utilisation des exosquelettes, qui vise à réduire les accidents de travail, pourrait avoir l'effet inverse : « Les employeurs pourraient exiger plus de travail, pour des tâches plus physiques et dangereuses. » Enfin, la loi oblige l'employeur à fournir des « accommodements raisonnables » pour aider les travailleurs handicapés. Les robots seraient à considérer comme tels selon Littler Mendelson, ce qui obligerait les employeurs à se tenir informés des capacités des robots et de leur coût. ◗
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Robots
Il est un petit navire autonome… Le projet MUNIN, financé par l'UE, est chargé de la conception de navires de commerce largement automatisés. De nombreux navires peuvent déjà « voir » dans l'obscurité et le brouillard et transmettre des données à terre. Avec ce projet, une même personne pourrait piloter plusieurs navires et il serait possible de conserver un équipage qualifié et compétent à terre. L'UE soutient le projet, en partie pour répondre à une pénurie de personnel qualifié sur le marché du travail. La sécurité bénéficierait du lancement de ces navires car l'erreur humaine intervient dans 75 % des accidents. Mais les navires sans équipage étant interdits par le droit international, le projet va promouvoir des systèmes anticollision, développer le positionnement et les systèmes de communication par satellite déjà existants — et bien sûr créer un mode de pilotage automatique associant une salle de contrôle à terre et un petit équipage à bord. Il réduira ainsi la pression sur le marché de l'emploi en réduisant l'intensité du travail et automatisera les tâches de routine à bord. ◗
Tena, ambulancier syrien Il s'appelle le Tena… Ses inventeurs espèrent qu'il sauvera des vies en Syrie et du côté turc de la frontière. Le conflit syrien a fait plus de cent quarante-six mille morts : des snipers tirent sur les civils et sur ceux qui tentent de les secourir. Ahmed Haydar et son ami Bilel, deux ingénieurs syriens, ont donc imaginé ce robot ambulancier : « Nous avons trouvé refuge en Turquie et lancé notre projet. Avec 15 000 $ d’économies et 300 de dons, nous avons construit deux bras mécaniques contrôlables à distance. Ils sont solides — en fer et chrome¬ — puisque cet engin sera sans doute pris pour cible et devra résister aux balles. Les deux bras peuvent s'écarter de 1,70 m pour transporter des adultes. Ils seront également équipés de doublures pour un transport le moins inconfortable possible. Nous voulions installer ces bras sur un bulldozer pour les déplacer mais les moyens nous ont fait défaut. Nous avions aussi contacté des rebelles, mais ils nous ont demandé un robot armé ! Et notre but est purement humanitaire : des ONG et l'ONU nous ont félicité sans nous aider, faute de moyens. » ◗
La robotique attendait son… Romeo Le Romeo, développé par Aldebaran Robotics mesure 1,40 m et pèse 40 kg. C’est un assistant et un compagnon pour les personnes âgées. Il marche, voit en 3D, fait la conversation et peut analyser la biographie, les relations et l'agenda de son interlocuteur pour lancer la discussion. Il est également capable d'interactions émotionnelles et perçoit les émotions dans la voix. Aldebaran veut l'expérimenter dans des conditions réelles en 2016 et l'introduire dans les maisons de retraite en 2019. Il sera alors devenu un assistant polyvalent, accompagnant les personnes âgées au quotidien. (Il rappellera à son propriétaire ses rendez-vous, dressera la liste des courses après inspection du frigidaire, aidera à la préparation des repas, répondra au téléphone, jouera aux échecs, veillera à la prise des médicaments et, en cas d'urgence, contactera le centre de téléassistance qui l'utilisera pour évaluer l'état de santé de la personne âgée.) Le marché de la robotique d'assistance aux personnes âgées est estimé à 3 Mds€ et devrait dépasser les 100 Mds en 2030… ◗
Robots et drones animaliers Will Burrard-Lucas est un photographe animalier qui a construit un robot, le BeetleCam. La première version consistait en une caméra attachée à un châssis radiocommandé. Ensuite, il a ajouté une protection à l'épreuve des animaux, une caméra GoPro pour la vidéo et un peu après une plate-forme de stabilisation gyroscopique pour maintenir la caméra à l'horizontale quand le robot traversait un terrain accidenté. Aujourd'hui, Burrard-Lucas construit des plates-formes de caméra montées sous un quadricoptère. En effet, les robots sont idéaux pour en apprendre davantage sur notre monde, en allant là où l'homme ne peut le faire. Une photographie animalière fournit ainsi l'inspiration et de nouvelles perspectives. La prochaine étape consistera à remplacer la GoPro par une caméra vidéo à trois cent soixante degrés et à installer la projection de films en 3D dans des lunettes de réalité virtuelle, pour une immersion totale dans la vie de la faune… ◗
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NEWS Robots juillet / août 2014 MH370 : des drones sous-marins en renfort ! À la suite de la disparition en mer du vol MH370, l'Australie, la Chine et la Malaisie ont lancé des appels d'offre pour acheter du matériel d'exploration sous-marine. Si les opérations aériennes et navales ont été stoppées dans le sud de l'océan Indien, les recherches ont continué sous la surface… Les opérations sous-marines ont lieu à des centaines de kilomètres des côtes occidentales de l'Australie et à plusieurs kilomètres de profondeur. En attendant d'être secondé, le drone sous-marin Bluefin-21 a continué tout seul le travail. Il avait été immergé à l'endroit où un sonar avait repéré des ultrasons provenant peut-être des boîtes noires du Boeing. Le robot patrouillait dans une zone de 60 000 km2 qui n'avait jamais été cartographiée précisément. (D’une longueur de 5 m pour 800 kg, il peut plonger jusqu'à une profondeur de 4,500 km pendant 24 h et son utilisation coûte 40 000 $ par jour…) ◗
Buddy, le lauréat Jean-Marc Ayrault et Anne Lauvergeon, la présidente de la commission Innovation 2030, ont présenté les lauréats du Concours mondial d’innovation. La société Blue Frog Robotics, membre de Silver Valley, le réseau regroupant les acteurs de la Silver Economie en Île-de-France (économie des technologies et des services pour les personnes âgées) a été retenue. Elle a créé le Buddy, un robot compagnon de 45 cm de haut. Il vise donc le marché des personnes âgées et aussi ceux de l'éducation et de la sécurité domestique. Il veille sur le domicile, participe aux activités des enfants, gère la domotique, prend soin des seniors ou accompagne le suivi des enfants autistes et constitue donc un moyen d'apprentissage ludique et un nouvel outil pédagogique. Blue Frog Robotics est issue du Centre de robotique intégrée d'Île-de-France et développe des robots d'assistance et de divertissement abordables pour le grand public et les professionnels. Lauréate également du Concours national d'aide à la création d'entreprises innovantes Bpifrance, elle est soutenue par Scientipôle Initiative et hébergée chez l'incubateur parisien Agoranov. ◗
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Bionique : la fin du handicap ? Hugh Herr a perdu ses deux jambes il y a trente ans… Aujourd'hui, il dirige le groupe de recherche en biomécatronique du MIT Media Lab. Durant sa carrière, une idée simple a guidé son travail: « Un avenir si avancé que nous pourrions débarrasser le monde du handicap avec des implants neuronaux pour l'aveugle et un exosquelette pour le paralysé. » Les chercheurs étudient la marche et la course pour comprendre ce qui se passe dans le corps à ce moment-là. Ces informations sont utilisées ensuite pour créer des membres imitant ceux qui sont purement biologiques. Le laboratoire travaille aussi sur des exosquelettes dont Herr pense que tout le monde en portera un jour pour se protéger lors des activités dangereuses. « Nous entrons dans un âge au cours duquel des ordinateurs connectés à nos corps nous rendront plus forts et plus efficaces. Les personnes comme moi auront alors des membres de synthèse qu’ils sentiront comme de la chair et de l'os. » Herr veut également rendre ces prothèses abordables: « Le niveau de base de la fonction physiologique devrait faire partie des droits fondamentaux de l'homme. » ◗
Chirurgie robotisée : en travaux Sulbha Sankhla a écrit une étude sur la chirurgie robotisée aux États-Unis : « Depuis plus de dix ans que la FDA a approuvé le premier Da Vinci, il n'y a toujours pas de normes pour la formation et l'accréditation des médecins, juste un cours de base donné par le fabricant. » Des milliers d'incidents survenus lors des opérations où intervenait un robot chirurgical ont été signalés — parmi lesquels cent soixante-quatorze blessures et soixante et onze décès (selon une étude du Journal for Healthcare Quality). Aux States, mille quatre cents hôpitaux utilisent un Da Vinci (1,45 M$ à l’achat et 120 000 $ d'entretien par an). On pourrait penser que des programmes de sensibilisation sont en place mais ce n'est pas le cas. Le Journal of Robotic Surgery préconise quant à lui un programme de chirurgie robotisée destiné aux stagiaires. Pour Sulbha Sankhla, « cette chirurgie est si nouvelle que les patients, médecins, chirurgiens, hôpitaux, assureurs, fabricants et la FDA en sont encore à définir son efficacité et les risques par rapport à l'approche traditionnelle. L'article a pour but de donner des recommandations juridiques ». ◗
Facebook prend de la hauteur Pour étendre sa base d’utilisateurs, Facebook se heurte aux limites d'Internet. Faute d'infrastructures, 15 % de la population mondiale ne peut pas se connecter. Google a conçu de son côté le projet Loon (des liaisons via des montgolfières) et Facebook utilisera des drones et des satellites. L'entreprise a donc racheté le fabricant de drones Ascenta. Pour Mark Zuckerberg, « dans les régions reculées, le déploiement d'infrastructures n'est ni rentable, ni pratique ». Les drones de haute altitude, alimentés par l'énergie solaire, peuvent voler pendant des semaines (il y a peu, Ascenta présentait ses drones comme « idéaux pour la surveillance ou l'interception de communications privées »). Facebook concentre aussi sa communication sur les avantages humanitaires : dans les zones les plus reculées, l'entreprise déploiera des satellites. (Leur usage ne sera viable que si le coût de lancement chute ou dans le cas d’un équipement plus modeste qui laisserait hors de portée une partie de la population visée.) En tout cas, pour Facebook et Google, un tel réseau aérien contournerait les réglementations terrestres, fort tatillonnes… ◗
Des robots de papier Ankur Mehta, du MIT, travaille à un projet qui permet d'imprimer des robots sur des feuilles de papier. Vous pouvez créer presque n'importe quelle forme par pliage et une fois que vous l’avez obtenue, il suffit de la combiner avec 20 $ d'électronique pour créer un robot fonctionnel… Le gros du travail est effectué par le logiciel qui génère les formes : l’utilisateur indique qu'il veut un robot à deux roues et ledit logiciel va produire un modèle à couper et plier. La méthode a été utilisée pour fabriquer un robot hexapode qui se dandine sur le plancher, un mécanisme de pince qui attrape et tient des objets et un robot de suivi de ligne qui utilise une LED pour détecter une ligne noire (quand il voit qu'il se trouve dans l'espace blanc, il fait demi-tour et suit donc la ligne en sens inverse). Le projet, d'un coût de 10 M$, a été financé par la National Science Foundation. Il résout en quelque sorte le problème de la robotique trop chère… ◗
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NEWS Robots juillet / août 2014 Le nouvel âge du fauteuil roulant Issus du MIT, Matt Walter et Sachi Hemachandra ont construit un fauteuil roulant robotisé qui comporte des commandes vocales. Des commandes directes (Amenez-moi à la cuisine) mais aussi de plus complexes (J'ai faim). Avec ses télémètres, le fauteuil évite de se cogner aux obstacles, construit une carte de son environnement et apprend la localisation de chaque pièce. L'équipe a utilisé l’application Web de crowdsourcing Mechanical Turk pour aider le fauteuil à comprendre la vaste gamme des demandes qu'il peut recevoir. Mechanical Turk, pour un faible coût, permet de bénéficier de l’aide d’êtres humains pour faire ce que les ordinateurs ne peuvent pas encore accomplir, comme la description des produits ou le choix de la photo la plus esthétique. Exemple : en réponse à une vidéo du fauteuil roulant entrant dans une chambre, les correspondants tapaient Emmène-moi à la chambre ou Je suis fatigué… Cela augmentait le vocabulaire du fauteuil roulant et ses capacités de satisfaire son utilisateur. ◗
Mini-imprimante et impression maximale Conçue par ZUTA Labs, l'imprimante Mini Mobile redéfinit l'impression… En effet, les imprimantes sont généralement de grande taille, restent attachées à nos ordinateurs et sont souvent victimes du fameux bourrage de papier. Avec la Mini Mobile, ZUTA Labs démontre qu'une imprimante n'a pas besoin d'être plus grande que la main. Il s'agit d'un petit robot mobile qui envoie de l'encre. Pour imprimer un document, vous placez ledit robot sur une feuille. Il la parcourt alors en y déposant de l'encre là où il faut. Et pour obtenir un document de plusieurs pages, il vous suffit de le placer sur une nouvelle feuille — au fur et à mesure. Le procédé n’est pas très rapide (1,2 page/min), mais cela fonctionne et, cerise sur le gâteau, cette imprimante, de par sa conception, est portable. (Elle fonctionne sous Android, iOS, Windows, OS X et Linux ; une cartouche d'encre dure plus de mille pages et chaque recharge d’énergie devrait permettre d'en imprimer soixante.) La Mini Mobile coûtera environ 135 $. ◗
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NEWS juillet / août 2014 Robots
Effrayant comme… l’ASIMO La visite de Barack Obama au National Museum of Emerging Science and Innovation (Miraikan) à Odaiba, visait à mettre en évidence les prouesses technologiques du Japon et le renouvellement d'un accord de collaboration scientifique de dix ans entre les deux pays. À cette occasion, le robot humanoïde ASIMO de Honda a accompli une série d'exercices. Il a d’abord salué Obama : « C'est agréable de vous rencontrer. Je peux aussi taper dans un ballon de football. » Puis il a pris du recul, a couru et frappé le ballon (que le président a stoppé). Plus tard, devant un auditoire composé d'élèves, ce dernier a avoué avoir été intimidé par l’ASIMO et par un autre robot, rencontré dans le musée : « Je dois dire que les robots étaient un peu effrayants, ils étaient trop réalistes. Mais ils ont été formidables. » La technologie, a-t-il ajouté, « nous permet de comprendre la planète que nous partageons et d’appréhender correctement ses grandes possibilités, les défis et les dangers de phénomènes comme le changement climatique, pour lesquels votre génération va nous aider à trouver des réponses ». ◗
Un camion militaire autonome et… volant Advanced Tactics vient de créer le Black Knight Transformer, qui a déjà effectué son premier vol. Il s'agit d'un multicoptère équipé d’un compartiment cargo doté de roues et placé en dessous. Ce véhicule permettra de rapatrier des soldats blessés sans risquer des vies supplémentaires. Le prototype a été testé et a roulé au mois de décembre 2013 en Californie, sur route et hors route. Les premiers essais de vol ont eu lieu en mars : le véhicule autonome planait à 3 m du sol pour des raisons de sécurité. Mais Advanced Tactics a annoncé que le Black Knight Transformer pouvait voler à plusieurs milliers de pieds d'altitude. Il est modulaire, pour garantir une réparation facile et assurer de multiples fonctions. Quant à la partie cargo, elle peut être remplacée soit pour simplement augmenter la capacité d’enlèvement, soit par une coque adaptée aux terrains humides. La version actuelle, massive, constitue une cible facile (la version finale sera plus aérodynamique et blindée)… Le Black Knight transportera 500 kg sur 480 km à 240 km/h par la voie des airs ou à 110 km/h en roulant… ◗
Beam : le pour et le contre Robolution Capital, le fonds de capital-risque créé par Bruno Bonnell, compte parmi ses investisseurs AG2R La Mondiale. L'assureur avait organisé une rencontre avec Marie-Odile Desana, la présidente de l'association FranceAlzheimer, lors d’une présentation du Beam, un robot de téléprésence. Miniaturisé, il pourrait intégrer les foyers des personnes âgées. Et comme il est équipé d'un thermomètre et d'un capteur d'odeurs, il pourrait aussi détecter une anomalie bactérienne et déclencher une alarme. Mais Mme Desana reste dubitative : « Pour les malades d'Alzheimer, je ne vois pas comment ça peut s'adapter. Cela s'adresse plutôt aux personnes handicapées physiques. » Une machine qui enregistre lui semble anti-éthique car intrusive. Enfin, l'usage du robot suppose du personnel de maintenance… Contre l'argument du coût, M. Bonnell a déclaré : « On devrait commencer à cotiser à quarante ans pour avoir un robot à la fin de sa vie — ce serait un investissement ! » AG2R a renchéri par l'intermédiaire de Thierry Chérier, le directeur commercial des marchés de proximité ; selon lui, « c'est envisageable », c’est une « forme d'assistance comme une autre ». ◗
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Moins de robots — pour avoir de meilleurs robots !
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Toyota remplace certains de ses robots par des humains pour améliorer la qualité… Non parce que les humains seraient plus performants mais pour découvrir comment améliorer les machines ! Le président de la société, Akio Toyoda, veut freiner la course à la croissance pour se recentrer sur la qualité et réduire les coûts. Au lieu de rechercher des procédés complexes de fabrication automatisée, certains travailleurs de Toyota forgent et martèlent. L’entreprise affirme d’ailleurs que les suggestions de ces équipes d'artisans ont diminué, en trois ans, la chaîne de production de 4 % et ont réduit les déchets de matériaux de 10 %. « Nous ne pouvons pas dépendre seulement de machines qui répètent la même tâche, encore et encore, explique Mitsuru Kawai, un vétéran de soixante-cinq ans, chef de la division de la forge à l’usine Toyota de Honsha. Pour être maître de la machine, vous devez avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour enseigner à la machine. » Au sein de l’entreprise, les artisans possédant ces connaissances étaient autrefois appelés Dieux pour leur capacité de créer à peu près tout à partir de zéro… ◗
Un regard plus humain… Un robot suscite une meilleure réponse émotionnelle quand son apparence et ses traits comportementaux se rapprochent de ceux des humains. Jusqu'à un certain point — où cet effet s'inverse. Ce phénomène est connu sous le nom d’Uncanny Valley — la « vallée dérangeante » — et les concepteurs de robots humanoïdes cherchent à le surmonter. Sean Andrist, Michael Gleicher et Bilge Mutlu, de l'université du Wisconsin, ont ainsi créé un logiciel de régulation du regard des robots. L'équipe a notamment étudié les évitements (les gens détournent les yeux pour indiquer qu'ils envisagent une question, afin de mettre leur interlocuteur à l'aise en évitant d'avoir un regard trop prononcé — pour prendre ou rendre la parole). Après avoir programmé un agent virtuel en fonction de ces données, l'équipe a noté les réactions de vingt-quatre participants. Résultat : après qu'ils avaient posé une question, ils avaient l'impression que l'agent « pensait » plus à la réponse. De plus, ledit agent parvenait plus facilement à rendre la parole et les participants avaient tendance à répondre plus ouvertement. ◗
Adrianne Haslet-Davis a pu remonter sur scène grâce à une jambe bionique ! Le 15 avril 2013, Adrianne Haslet-Davis, dont le métier consistait à enseigner la danse, se trouvait sur le parcours du marathon de Boston pour voir passer les concurrents au moment où le fameux attentat a eu lieu. Grièvement blessée au pied par l’explosion d’une des deux bombes, elle a dû être amputée d’une partie de sa jambe gauche. Et peu de temps après son opération, la jeune femme avait annoncé qu’elle remonterait sur scène pour danser… Ému par sa déclaration, Hugo Herr, un spécialiste en biomécatronique, a alors conçu pour elle une jambe bionique sur mesure dont le système intégrait un moteur évolutif (capable d’apprendre grâce à des capteurs sensoriels placés à différents endroits de la prothèse). La danseuse canadienne a ainsi pu se produire de nouveau et pendant dix minutes sur la scène du Vancouver Theatre, lors de la dernière conférence TED… ◗
The Challenger Glider Mission Une nouvelle mission d'études océanographiques (la Challenger Glider Mission) a récemment été lancée. Elle a pour but de cartographier les fonds marins grâce à une flottille de seize drones sous-marins autonomes (de type Slocum Glider) se déplaçant uniquement à l'aide des courants. Depuis sa création en 1991, le Slocum Glider n’a cessé d’évoluer et sa version actuelle est le résultat de dix ans de recherche. Ses améliorations ont permis la mise en place d'une flotte qui naviguera en coordination afin d'observer les océans d’une façon unique. Le nouveau modèle mesure 2,20 m de long et progresse d’environ 25-35 km par jour grâce à ses mouvements oscillatoires. Il modifie sa flottaison (la température de l'eau déclenche le changement en impactant la densité de la résine à l'intérieur du Glider) en s’enfonçant dans les profondeurs puis en remontant à la surface et se sert de son aileron caudal pour modifier sa trajectoire. Son système de navigation est doté d'un GPS, d'un altimètre, d'une balise Argos et de divers capteurs qui enregistrent en continu les variations de la température et de la salinité, ainsi que les fluctuations des courants. Les données ainsi récoltées sont ensuite retransmises via le réseau de satellites Iridium, à chaque fois qu’il refait surface. Mise en œuvre par le Coastal Ocean Observation Lab (COOL) de l'université Rutgers (New Jersey), cette mission durera deux ans, pendant lesquels chaque Slocum Glider parcourra de 6 000 à 8 000 km, selon un itinéraire prédéterminé, afin de couvrir avec ses partenaires une distance totale de 128 000 km au sein des cinq océans. En outre, d'autres drones sous-marins, lancés par des universités ou des organisations gouvernementales, pourront se joindre à cette armada et contribuer à la tâche avec leurs propres données. La santé de nos océans est un indicateur de celle de notre planète et cette mission fournira aux scientifiques un ensemble sans précédent de données sous-marines en haute résolution, qui compléteront les modèles océaniques déjà existants et les aideront à évaluer l'état actuel des étendues maritimes et à avoir une meilleure compréhension de leur rôle dans la régulation des changements climatiques et météorologiques. ◗
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NOS LECTEURS ont du talent ! Votre enfance a été bercée par les inventions de Géo Trouvetou ou encore par les bidouillages de MacGyver ? Et depuis, vous ne pouvez vous empêcher de démonter tout votre électroménager pour récupérer les moteurs et les recycler ensuite dans le robot que vous bricolez au fond de votre garage ?… Alors n’attendez plus et venez nous présenter toute l’étendue de votre créativité sur notre forum ! Nous y sélectionnerons les meilleurs robots ou les plus originaux pour les mettre en avant dans un prochain numéro du magazine. Si votre œuvre n’en est encore qu’au stade de projet ou si votre premier prototype n’est pas terminé, vous pouvez également venir en parler sur le forum. Notre communauté est constituée d’amateurs de Do it yourself (DIY) — toujours ravis d’échanger avec de nouveaux passionnés de robotique (et de les conseiller). http://planeterobots.com/forum prototype à environ 40000 € et compte sur le crowdfunding pour l’aider à terminer sa création. (Pour plus d’infos, rendez-vous sur la page Facebook de Protogene Factory et sur le forum de Planète Robots.) ◗
PYGMATEC, LE ROBOT BARMAN
Pierre Braun et son robot Bob.
BOB, UN ROBOT D’ASSISTANCE Pierre Braun est un ingénieur en génie mécanique en poste à Berlin et ses compétences lui ont permis de se lancer dans un ambitieux projet de robot d’assistance à la personne. Voilà un an, cet expert de vingt-six ans a entamé la mise au point du Bob — un robot atypique qui a l’apparence d’un centaure. À terme, ce robot low cost devrait aider les personnes en perte d’autonomie. Ce projet est géré par Protogene Factory avec le soutien d’entreprises comme le Fab Lab Berlin et de sponsors comme ServoCity, une entreprise états-unienne qui fournit des pièces mécaniques. Ces dernières rappellent le principe du Meccano mais elles sont plus robustes et plus pointues techniquement — donc parfaites pour la robotique. Le robot, perché sur ses pattes, mesurera la taille d’un homme moyen et sera capable de porter 1 kg dans chaque main ou de servir d’appui pour aider une personne à se relever. Du côté de l’électronique et de celui des logiciels, les choix ont été orientés vers l’open source. Le Bob utilise le système d’exploitation Android et le protocole de communication OSC. De la même façon, le hardware est basé sur des cartes IOIO et des Raspberry Pi. Le tout peut être piloté à distance via une application Android (cette
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dernière fonctionne avec tous les robots basés sur une carte IOIO). Enfin, le Bob est accompagné d’un terminal (qui accueille une tablette chargée d’afficher le retour vidéo; elle est de surcroît munie d’un joystick pour guider ses déplacements). Et il sera bientôt possible de lui donner des ordres vocalement par le biais d’une smartwatch. Son concepteur estime le coût du
Pygmatec à votre service.
Maxime Robert est un étudiant IAE en gestion des PME. Durant un stage en marketing et communication chez Pygmatec, une société spécialisée dans les services robotiques, il a eu la chance de réaliser, à partir d’un bras industriel de chez Universal Robots, un vrai petit robot barman capable de servir des verres (que le visiteur commande d’une simple pression sur l’écran tactile d’une tablette). Pour saisir les godets, le bras a été doté d’un préhenseur dessiné sous SketchUp puis réalisé par impression 3D. La particularité de cette réalisation vient de la simplicité d’utilisation de ce robot collaboratif (cobot), dont les mouvements ont pu être programmés simplement à l’aide de la télécommande tactile fournie; il ne réclame en effet aucune connaissance en programmation… (À la différence de l’application Android basée sur le framework open source KIVY, qui impose quelques heures de développement.) Le robot dispose d’un port Ethernet standard: il a donc suffi de le connecter au réseau pour qu’il communique avec la tablette en WiFi… Éric Fourchon
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Que de NAO !
NAO CHALLENGE @HOME 2014
Planète Robots a eu l’honneur d'être invité à faire partie du jury lors de cette première édition du NAO Challenge @home — une compétition de robotique destinée aux élèves des lycées, des IUT et de BTS. Ce challenge consiste en une série d'épreuves mettant en scène le petit humanoïde d'Aldebaran Robotics au cœur de scénarios inspirés par notre vie quotidienne… UNE LONGUE PRÉPARATION Le 21 mai dernier, une vingtaine d'équipes provenant de toute la France et qui avaient passé une partie de leur année scolaire à travailler sur des projets de développement (de compor tements ou de matériels) ont par ticipé à la première édition du NAO Challenge @home. Aidés (ou pas) par leurs professeurs, ils avaient pour objectif de concourir dans une ou plusieurs des trois épreuves proposées. Les mises en situation étaient inspirées par les applications robotiques qui devraient investir nos foyers dans un futur proche. Afin de mener à bien ces épreuves, certaines écoles s'étaient équipées de robots NAO et d'autres utilisaient un robot virtuel simulé par l’intermédiaire du logiciel Webots. Ce second choix contraignait de maîtriser un vrai robot le matin même de la compétition (et peutêtre pour la première fois) en découvrant de surcroît qu’il existait des différences entre un espace simulé et un espace réel (très légères
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glissades des pieds sur le parquet, qualité de la lumière, etc.). Certaines équipes eurent la bonne idée de faire intervenir des élèves de plus haut niveau et d'autres celle de mélanger des collégiens avec des lycéens et des étudiants…
Un NAO dans son arène pour l'épreuve NAO Gato.
TROIS ÉPREUVES Chacune des arènes figurait le même environnement, un couloir en L de 4,34 m², à l'échelle du NAO. Sur les murs étaient disposés des codes QR, tandis que le sol proposait une ligne pouvant servir de rail vir tuel au robot. (Chaque équipe choisissait de se servir de ces éléments ou pas.) Deux obstacles étaient disposés sur le côté (des plantes ver tes), une por te (au fond du couloir), était symbolisée par une serrure et une table basse se trouvait à l'entrée de la par tie longue dudit couloir (des livres et surtout un pot à clés y étaient disposés) — sans oublier un calendrier, accroché à l’un des murs. Enfin, le long du mur le
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“Pour une première année, le challenge était corsé — mais les lycéens et les étudiants étaient engagés à plein dans leurs projets. Tous ont su démontrer leurs capacités d’évolution et leur faculté d'adaptation aux contraintes de la compétition.”
Panorama du NAO Challenge @home 2014 avec ses arènes.
plus étendu, une gamelle attendait les croquettes destinées à un chat de fiction. (Pour chacun des challenges, NAO par tait de sa base, située sur le côté de la petite branche du L.) La pièce jaune, à laquelle j’étais affecté, était destinée à l'épreuve de la clé, dite NAO Memento. Le robot devait traverser le couloir dans toute sa longueur pour aller y chercher une clé enfoncée dans la serrure puis la déposer dans la boîte à clés, sur la table basse. Cette épreuve mettait en avant les compétences informatiques des équipes à travers la navigation, la localisation, le traitement d'images (afin de repérer la clé) et la préhension (pour se saisir de la clé et la lâcher ensuite). L'arène bleue (NAO Maestro) abritait l'épreuve du calendrier. NAO devait rejoindre le calendrier accroché au mur (à mi-chemin de la porte) et devait identifier le jour de la semaine que le jury avait choisi en le signalant par un fond rouge. Il devait ensuite l’annoncer de façon créative et mentionner comment il voulait faire parvenir cette information : l'envoi d'un e-mail, d'un message sur un réseau social ou par n'importe quel moyen de communication. Les mêmes compétences que dans l’épreuve précédente étaient réclamées mais s’y ajoutaient celles qui avaient trait à la communication et à l'animation. Cette arène réclamait donc un maximum de créativité ! Le dernier ring était le rouge (NAO Gato), plus connu sous le nom de Distributeur à Croquettes. Les étudiants devaient concevoir un distributeur de croquettes pour chats. Le robot devait venir de sa base pour activer le distributeur — de n’impor te quelle façon (mécanique, puce RFID, Bluetooth…), tout en laissant la possibilité à un participant humain de l’activer. Petite subtilité, la masse de croquettes qui tombait dans la gamelle devait se rapprocher le plus possible du poids de 50 g (le réservoir de croquettes ayant une contenance supérieure). Toujours en plus des com-
L'équipe gagnante de la première édition du NAO Challenge @home : The Fellowship of NAO, qui repart avec un robot tout neuf. — À droite : jusqu'au dernier moment, les étudiants ont travaillé sur leur NAO avant la compétition.
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pétences informatiques réclamées par la première épreuve, les connaissances en mécatronique étaient mises en avant (par le biais de la conception du distributeur et de son déclenchement). UNE PREMIÈRE EXPÉRIENCE À RENOUVELER Pour une première année, le challenge était corsé — mais les lycéens et les étudiants étaient engagés à plein dans leurs projets. Tous ont su démontrer leurs capacités d’évolution et leur faculté d'adaptation aux contraintes de la compétition (certains plus que d'autres car ils manipulaient parfois un vrai robot NAO pour la toute première fois). Et s’ajoutant aux récompenses décernées pour chaque discipline, un prix Coup de Cœur avait été instauré pour distinguer l'engagement des équipes dans leur projet (partage de leur aventure sur les réseaux sociaux tout au long de l'année, enthousiasme des participants, etc.). Cette première édition a en outre permis à Aldebaran Robotics de s'essayer à l'organisation d’un concours. Une seconde édition est déjà prévue — et à l'échelle internationale cette fois. Le retour d'expérience de la com-
pétition de 2014 permettra sans nul doute de transformer l'essai lors de l’édition 2015 en gommant les petites erreurs de jeunesse — inéluctables et bien compréhensibles ! ■Frédéric Boisdron
PALMARÈS 2014 • NAO Memento: NAO Cachan • NAO Maestro: NAO Team 2.0 • NAO Gato: Great NAO Mountain • Coup de Cœur: The Fellowship of NAO • Grand Gagnant 2014 : The Fellowship of NAO
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APÉROBO SPÉCIAL ESIEA
L'association DTRE, en collaboration avec l'association Caliban, a organisé le 9 avril 2014 un Apérobo spécial dans les locaux de l’ESIEA. (L’Apérobo réunit, tous les mois, des passionnés de robotique de la région parisienne.) On pouvait y admirer un grand espace de démonstration où des professionnels, des passionnés, des étudiants et des artistes présentaient leurs projets robotiques. Une deuxième salle avait été prévue pour la partie compétition de l’événement (avec des robots en LEGO Mindstorms). Les concurrents avaient disposé de six semaines pour préparer leurs robots à la survie en milieu hostile. Dans la partie démonstration, de nombreux robots en tout genre, de toutes formes et avec des objectifs très divers ont été présentés. Dans le désordre : un bras robotique conçu par Tanguy Demme et une autre de ses créations (sous Visual Basic), une imprimante 3D, un robot sumo, un robot footballeur, RAO le robot danseur de Raouf (qui travaille sur sa chorégraphie). Sans oublier un robot équilibriste, les quadricoptères de Scott A. Stevenson (worldscott.com) et aussi Jane, une des têtes du projet Aria de Cybedroïd, le RQ-Huno de COGIBOT et le R.E.G.I.S. de VersatileRobot. (Une quinzaine de projets en tout.)
aussi souvent présente. Ils nous ont proposé de faire un Apérobo plus élargi dans notre école, avec un concours en parallèle, et de faire venir un peu plus de monde pour mieux faire connaître l'événement… P.R. : Quels en sont les participants ? M.F. : Quatre écoles d'ingénieurs (l’ESIGETEL, SUPINFO, l’ESIEE et l’ESIGELEC) — sans oublier les exposants.
Nous avons été aimablement accueillis par la responsable de la communication de l’association DTRE, Margot Filleton.
P.R : En quoi la compétition consiste-telle ? M.F. : Elle se fait avec des LEGO Mindstorms : il y a une épreuve d’obstacles, une autre de suivi de ligne, une de déplacement de cubes et une épreuve où le robot doit toucher un concurrent tout en essayant de fuir (le thème en est La fin du monde). C’est en fait un zombi qui va essayer d’attraper les autres. Enfin la dernière est une épreuve de tir où l’on doit tuer des zombis. (Le parcours d’obstacles est censé représenter des robots qui tentent de fuir une ville en ruine et les cubes représentent les munitions. Le suivi de ligne se déroule dans un champ de mines et les robots doivent éviter les mines…)
Planète Robots : Pouvez-nous présenter cet Apérobo spécial ESIEA ? Margot Filleton : L'association DTRE et l’ESIA venaient souvent aux Apérobos et nous avons fini par bien connaître l'association Caliban, elle
P.R. : Il y a beaucoup de filles au sein de la DTRE… Y a-t-il une raison particulière à cela ? M.F. : C’est parce que le président est génial… (Rires.)
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P.R. : Comment la passion de la robotique vous est-elle venue ? M.F. : J'ai toujours beaucoup aimé la robotique, ça m'a toujours passionnée et actuellement je suis en train de faire des études en informatique. J’ai grandi avec le début d’Internet, l’informatique se développait et je trouvais ça génial ; je voulais faire partie de tout ça et de plus je suis une fan de SF !
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Laure Delisle, le maître de cérémonie, lance la compétition ; les équipes rivalisent d’ingéniosité pour éviter les obstacles, les mines et les divers zombis. Après une lutte sans merci, les résultats tombent : première place pour l’ESIGETEL, deuxième pour SUPINFO Troyes, troisième pour l’ESIGELEC et quatrième pour l’ESIEE… P.R.: Quel sera le prochain rendez-vous? M.F. : La DTRE participera au salon grand public Once Upon a Tech les 14 et 15 juin prochains. Once Upon a Tech réunira ateliers et conférences sur la robotique et la sécurité informatique. Plus d’infos sur www.assodtre.fr ou sur www.facebook.com/assoDTRE.
Merci aux organisateurs, aux démonstrateurs et à Dany (qui se reconnaîtra).
■Propos recueillis par Cédric Vasseur
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pepper LE PREMIER ROBOT HUMANOÏDE DE SERVICES GRAND PUBLIC
C'est historique : Aldebaran Robotics vient d’ouvrir le marché de la robotique humanoïde de masse ! Quelques jours avant l'annonce publique du Pepper (le 5 juin 2014), Planète Robots a eu l'honneur de découvrir en avant-première ce nouveau robot phare de la société. Anciennement connu sous le nom de code « Juliette », il va débarquer à grande échelle dans les foyers. Serez-vous parmi les premiers à vous en procurer un ?… En arrivant dans les locaux d'Aldebaran Robotics, dans le XIVe arrondissement de Paris, nous avons été accueillis par un NAO assis sur un podium. Le ton était donné ! La petite entreprise d’une douzaine d’employés qui m’avait reçu en 2007 alors que le NAO n'était encore qu'un prototype unique avait bien changé… Elle regroupe désormais quatre cent cinquante personnes dans un bâtiment de 3 800 m² (pour le site parisien) et va déménager dans 12 000 m² très prochainement, en raison de son développement considérable. UN ROBOT AUX FORMES FÉMININES À l'origine de son développement (il y a deux ans), le Pepper portait le nom de (projet) Juliette. Avec ses hanches, son regard et la grâce de ses mouvements, il évoque incontestablement un personnage féminin tout droit sorti d'un manga. Il a en effet de quoi séduire et a été pensé pour ne pas engendrer de malaise quand on le voit évoluer. Pour la première fois de l'histoire, le
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marché de ce robot humanoïde est grand public et il fallait donc qu’il ne ressemble pas trop à un humain. Le côté machine devait disparaître au profit de l'interaction, ce lien direct qui se crée entre l'humain et le robot. Le Pepper, très souple et peu bruyant, se veut très expressif avec ses grands yeux de biche, afin d'apporter de l'émotion. UN SYSTÈME DE DÉPLACEMENT INNOVANT Vincent Clerc, responsable de la mécatronique dans l’élaboration du Pepper, nous a présenté certaines des innovations apportées — notamment son système de déplacement. Il avance grâce à trois roues brevetées, dérivées des bras du NAO et assemblées à partir d'un cylindre et d'une sphère. Et son « corps » emprunte lui aussi bien des traits au NAO. Aldebaran Robotics cherche à créer depuis le début un design continu (la tête et le haut du corps sont d’une ressemblance flagrante).
Ses deux jambes ont été réunies et reliées à un genou. Il est donc unijambiste et dispose de deux degrés de liberté au niveau du bassin. Les trois roues sont ominidirectionnelles (elles sont disposées les unes et les autres à 120° par rapport à l'axe principal). Pour lui permettre de se déplacer vers l'avant, la puissance est répartie sur les deux roues avant puis la roue arrière, qui agit de manière passive, est entraînée. (Il n'y a pas qu'un seul bloc-moteur.) UNE AUTONOMIE IMPRESSIONNANTE Il a été conçu pour fonctionner en continu durant 14 à 16 h, ce qui est inédit pour cette gamme de robots. Aldebaran espère optimiser encore le Pepper afin qu'il atteigne les 18 à 20 h — sans modification du matériel. Il devrait disposer d'une base lui permettant de recharger sa batterie quand il n'en a plus ou quand il n'a plus aucune tâche à exécuter et plus d'interaction avec des humains. Il viendra tout seul sur sa
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“Avec ses hanches, son regard et la grâce de ses mouvements, il évoque incontestablement un personnage féminin tout droit sorti d'un manga.”
La présentation officielle du Pepper le 5 juin au Japon fut un très grand événement médiatique.
plate-forme, en suivant une cinématique particulière. (Sa base est protégée et ne peut créer d'incidents électriques. Elle vérifie de nombreux paramètres afin de savoir si c'est bien le robot qui s'est installé sur elle avant de lancer la recharge. De la même façon, quand le robot se dégage, se déclenche à nouveau une cinématique particulière qui débranche instantanément les cosses de rechargement. Ces batteries sont lourdes et situées dans les jambes, afin d'optimiser le centre de gravité et donc sa stabilité.) UNE MÉCATRONIQUE CENTRÉE SUR LA SÉCURITÉ Aldebaran a voulu que le robot ne présente aucun danger pour les utilisateurs. Il est donc constitué de pièces très souples en polyuréthane, qui vont épargner d’éventuels problèmes de pincement au niveau des articulations. Et afin de diminuer le plus possible son aspect de machine, le bouton d'arrêt d'urgence a été dissimulé dans son dos. Comme dans un film de kung-fu, pour le désactiver, il suffira de lui faire une planchette japonaise… (Le bouton existe bel et bien, caché sous une membrane souple.) Le robot tout entier sera alors instantanément hors service mais restera en équilibre sur ses trois roues (des freins viennent bloquer les moteurs des genoux et du bassin dans une position
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Ce bonjour me rappelle le hello ! d’un fameux ordinateur de 1984.
qui l'empêche de tomber). Et la mécanique du robot est également conçue pour qu'il ne puisse pas perdre l'équilibre en cas de coupure électrique… Et en plus du système mécatronique, quand le robot est alimenté, la centrale inertielle l’em-
pêche de chuter au moment où il reçoit une poussée de 15 à 20 kg. (Il compensera avec ses roues.) Des tests ont été menés avec un humain de 80 kg qui bouscule le robot — soit l'équivalent d'une force de 200 N. Dans ses interactions, il ne doit ni blesser son interlocuteur, ni
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pepper
LE PREMIER ROBOT HUMANOÏDE DE SERVICES GRAND PUBLIC
Des courbes féminines.
s’endommager. De nombreux capteurs l'aident à moduler ses mouvements, comme les capteurs lasers, qui lui épargnent d’entrer en collision avec des objets, sans aucun angle mort. Enfin, le Pepper est équipé d’un système qui lui permet de comparer la position qu’il devrait occuper avec sa position réelle (une vérification supplémentaire pour qu’il ne blesse personne). UN DESIGN MODULAIRE Pour optimiser et faciliter le travail de SAV, ses membres sont facilement remplaçables en cas de panne. (La tête et les deux bras se changent en 20 sec.) La version grand public comportera des stickers couvrant les vis pour en interdire l'accès. Mais quand on veut changer une roue, il faut décoller du sol le robot et ses 28 kg… Aldebaran a donc développé un procédé qui permet de changer la roue en deux minutes : il est soulevé de quelques centimètres grâce à une cale fixe semblable à un cric du côté de la roue endommagée et il faut ensuite libérer l'axe de ladite roue à l'aide d'une clé. DES MAINS ÉVOLUÉES Ses mains ont un comportement humanoïde. Quatre des cinq doigts se replient avec un seul moteur et peuvent s'adapter à la forme de l'objet saisi. Les quatre doigts sont liés par des câbles à une barre sur laquelle on tire sur un seul point
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Le Pepper est capable de se mouvoir plus de douze heures sans avoir à se recharger.
et si des doigts sont bloqués par un objet, la barre se mettra en travers afin de s’en emparer à moitié et ainsi de pouvoir placer les autres doigts (qui se replient dessous). Lesdits doigts comportent des empreintes digitales enfin d'améliorer la préhension. FACE À L'ENVIRONNEMENT
L'équipe a cherché à lui faire détecter son environnement (comme les trous, les bosses et les pentes descendantes et montantes) de manière assez poussée. Le Pepper perçoit les personnes qui s'approchent et les petits objets de quelques centimètres, dans toutes les directions. Enfin, un détecteur 3D, dans l'esprit du Kinect, et quatre
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“Ses deux jambes ont été réunies et reliées à un genou. Il est donc unijambiste et dispose de deux degrés de liberté au niveau du bassin.”
Le robot est capable de reconnaître vos émotions et de s'y adapter.
TENIR UNE CONVERSATION NATURELLEMENT L'interaction avec les humains a été chaperonnée par Gwennaël Gâté, qui nous a expliqué que quelques nouveautés avaient été apportées au système d'exploitation (avec notamment une refonte du moteur de dialogue). L'interaction la plus importante entre le Pepper et un humain étant l'interaction verbale, le Dialog Engine utilise une reconnaissance vocale basée sur le logiciel Dragon NaturallySpeaking (Speech-to-Text) de Nuance, qui analyse votre message en essayant d'y trouver des mots clés qu'il pourrait reconnaître. Ensuite, le moteur de réponse improvise une réponse et le robot pioche la plus pertinente dans une banque de données, en prenant en compte l'identité de la personne. Cette banque de données a été produite par des partenaires du monde du spectacle et de l'improvisation principalement — dans quatre langues (pour le moment) qui prennent en compte les différences culturelles. (Le Pepper est doté d’une langue par défaut mais si des invités étrangers veulent discuter avec le robot, il est possible de lui préciser celle qu'il doit employer.) Au niveau de la synthèse vocale, il utilise des voix personnalisées et paramétrables. Il est doté
Le Pepper en bonne compagnie lors de sa présentation…
micros tangentiels au rayonnement cardioïde se trouvent dans la tête. La combinaison de tous ces retours permet une focalisation plus aisée dans l'espace. Il parvient ainsi à distinguer les sources audio et même à parler en même temps qu'il écoute… UNE CONTINUITÉ DANS LE SYSTÈME D'EXPLOITATION Son système d'exploitation — le NAOqi OS — est celui de tous les robots de la marque française et les applications développées pour le
NAO et le Romeo peuvent être exécutées sur le Pepper. Du point de vue du développeur, les plates-formes sont transparentes et c’est le système qui gère les particularités : si le programmeur demande au robot d'avancer d'un mètre, il n'a pas besoin de savoir que le robot avance avec ses jambes ou sur des roues. Il existe d’ailleurs une couche de l'architecture logicielle, le HAL (Hardware Abstraction Layer), qui transforme les intentions de programmation en actionnements de la plate-forme.
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LE PREMIER ROBOT HUMANOÏDE DE SERVICES GRAND PUBLIC
Voici enfin un robot vraiment accessible !
De gauche à droite : Bruno Maisonnier (PDG Aldebaran Robotics), Masayoshi Son (Président de Softbank), Terry Gou (CEO de Foxconn).
employé pour des applications destinées aux enfants ou pour appuyer des explications de manière à les rendre compréhensibles. Une autre brique, Basic Awareness (Jean-Claude Van Damme va être content, NDLR), permet de créer une connivence entre vous et le robot. Sa première fonction consiste à voir si quelqu'un s'approche du Pepper ou s'en éloigne et de dénombrer les gens qui l'entourent. Il tournera la tête pour vous regarder et vous montrera qu'il vous a vu. Et si vous vous approchez trop près de lui, il se reculera (comme il s'avancera si vous vous éloignez) de manière à créer une zone de confort. Il est donc doté d’un comportement corporel cohérent.
de plus de timbres différents, suivant le contexte : neutre, heureux et dynamique ou didactique. Le ton neutre équivaut à la voix actuelle du NAO. Quant au ton didactique, il est
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LA RECONNAISSANCE DES ÉMOTIONS Le Pepper peut détecter cinq ou six expressions : le sourire, le froncement des sourcils, la surprise, la colère, la tristesse… Le ton de la
voix et le champ lexical sont également étudiés. D’ici peu, il se montrera également capable d’analyser l’inclinaison de votre tête.Toutes ces informations sont recoupées et synthétisées sur un axe unique, de manière analogique : d'une émotion positive à une émotion négative. L'objectif est de parvenir dans quelques années à comprendre profondément l’interlocuteur et à avoir des réactions opportunes et pertinentes en fonction de son humeur… « Je pense que le rôle principal d’un robot est d’être un compagnon bienveillant pour les humains. Nous appelons cela un robot émotionnel… Cela va apporter une nouvelle dimension dans nos vies », a déclaré Bruno Maisonnier, le P-DG d'Aldebaran Robotics lors de la conférence d'introduction du robot, le 5 juin 2014. Le Pepper vise un comportement adapté à l’humeur de son interlocuteur, à ce que la ou les personnes renvoient par leur communication consciente ou inconsciente. Il se mettra ainsi en résonance, ce qui créera un lien émotionnel très
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“Aldebaran a voulu que le robot ne présente aucun danger pour les utilisateurs. Il est donc constitué de pièces très souples en polyuréthane…” FICHE TECHNIQUE Dimensions : 1 210 (hauteur) x 425 (profondeur) x 485 mm (largeur). Poids : 28 kg. Charge utile : 500 g à bout de bras. Batterie : au lithium 795 W/h. Autonomie en fonctionnement : plus de douze heures. Capteurs : quatre micros, deux caméras RGB, un capteur 3D, cinq capteurs tactiles, deux capteurs gyroscopiques, deux capteurs sonars, six capteurs lasers, trois capteurs de chocs. Axes de mouvement : vingt moteurs (tête : 2°, épaule : 2° (G/D), coude : 2° (G/D), poignet : 1° (G/D), main à cinq doigts : 1° (G/D), hanche : 2°, genou : 1°, base : 3°. Affichage : écran tactile 10,1 po. Système d'exploitation : NAOqi. Réseau : WiFi (IEEE 802.11a/b/g/n (2,4 GHz/5 GHz)), une connexion Ethernet (10/100/1000Base-T). Vitesse : jusqu'à 3 km/h. Franchissement : 1,5 cm.
Le Pepper sait évoluer dans un milieu ouvert et social.
fort. Les robots devront alors se comporter de manière pertinente de façon à intégrer le noyau familial et à établir des liens émotionnels avec ses membres. Il s'agit également de créer un lien dans la durée… Il est prévu que le Pepper puisse se souvenir des conversations qu’il a eues avec vous, de vos goûts et à plus longue échéance, Aldebaran imagine même qu’il pourra mémoriser les moments forts de votre vie ! Toutes ces données stockées seront bien entendu sécurisées et confidentielles. (Aldebaran s’engage même à ce que les utilisateurs puissent y avoir accès et les effacer.) UNE VIE AUTONOME Le Pepper est animé sans aucune discontinuité, c’est ce qu’on appelle sa vie autonome ou Life. Elle lui permet de déclencher le comportement adapté et s‘il n’est pas en interaction, de vérifier son niveau de température ou ses batteries. C’est donc le premier robot humanoïde grand public pouvant s'intégrer dans le monde des humains, en interagissant de façon très naturelle. Il apporte une réelle présence, de la même manière qu'un animal de compagnie. Son autonomie lui permet en outre de naviguer sans aide dans notre monde, tout en interagissant ou non avec les humains et de rejoindre sa base de recharge s'il en a besoin.
mais le développement d'applications externes restera ouvert. Et les éditeurs seront encouragés à s'approprier la plate-forme afin de la rendre plus fertile. Chaque nouvelle application passera par une certification d’Aldebaran, avant sa mise à disposition sur le store (pour éviter que des logiciels malveillants soient distribués). Même si la création d’applications pour les robots pourrait a priori ressembler à celle qui existe pour les jeux vidéo (qui sont tous plus ou moins scriptés), cela demeure fondamentalement différent parce que dans ce domaine précis, il faut créer des applications fortement contextuelles et prenant en compte l'environnement. Un tout nouveau métier à inventer !
UN PRIX ACCESSIBLE Le Pepper devrait être disponible à un prix très bas, afin d’investir les foyers au plus vite. Plus son prix sera bas, plus le parc sera immense et plus existera la nécessité de développer de nouvelles applications. Il est fabriqué par FoxConn en très grande série et plusieurs milliers d’exemplaires ont déjà été commandés par SoftBank (le par tenaire d'Aldebaran), le second opérateur de téléphonie et d’Internet au Japon, afin d'équiper ses magasins. Il devrait être disponible à par tir de février 2015 — d'abord au Japon pour 198 000 ¥, soit un peu moins de 1 500 €… ■Frédéric Boisdron
Plein de curiosité, le Pepper est doué pour la conversation.
UN STORE COMMUN Si Aldebaran réussit le pari de produire un parc de centaines de milliers de tels robots, de nombreux éditeurs de contenus viendront proposer des applications… Un seul « store » existe, le NAO Store (qui changera de nom dans les semaines à venir pour devenir l’Aldebaran Store). L'écosystème des applications pour un robot est beaucoup plus large que celui des applications pour un smartphone, puisqu'il peut s'ouvrir à des artistes et à des animateurs. À sa sortie, la base d'applications créée par Aldebaran Robotics sera déjà suffisamment riche —
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LA VOITURE AUTONOME EN ROUTE VERS LE FUTUR !
Les voitures autonomes et interconnectées pourraient être en mesure de prendre la route dès 2020 et ainsi révolutionner nos habitudes en matière de conduite. Néanmoins, comme dans toute révolution qui se respecte, des questions demeurent en suspens… Du rêve à la réalité?… Si le fantasme d’une voiture sans chauffeur capable de nous conduire d’un point à un autre a germé dans de nombreux esprits depuis le siècle dernier, la fiction n’a jamais semblé aussi proche de la réalité. Rendez-vous est pris pour l’année 2020, date à laquelle nous devrions être en mesure de voir les premiers véhicules autonomes débouler sur nos routes! Certes (et encore plus lorsqu’il s’agit d’innovation), la date de cette échéance peut encore varier dans les six prochaines années, reculer davantage ou encore être renvoyée aux calendes grecques — mais la voiture autonome a tout de même de sacrés arguments à faire valoir. La première raison d’espérer est éminemment politique, dans la mesure où un tel projet appartient à un vaste plan de réindustrialisation de la France mis en place par François Hollande et le gouvernement Ayrault en septembre 2013 et sobrement intitulé Nouvelle France Industrielle.
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Le premier étage de la fusée réformiste a donc été mis en place. Que contient plus précisément ce plan, en dépit de son appellation grandiloquente? Le Conseil national de l’industrie (CNI), de concert avec le gouvernement, a défini trentequatre plans de reconquête industrielle (y figurent notamment les objets connectés, l’hôpital numérique, la robotique et bien sûr les véhicules autonomes). Cette réflexion stratégique entre les autorités gouvernementales et le CNI a duré près d’une année et a permis de « déterminer les priorités de la politique industrielle de la France ». Des priorités qui devaient répondre impérativement à trois critères: il fallait savoir se positionner sur un marché de croissance ou présentant des perspectives de croissance forte dans l’économie mondiale; se fonder sur des technologies que le génie industriel français maîtrise; et enfin occuper une position forte sur ledit marché avec des entreprises leaders. (Un dernier aspect qu’il convient
de préciser dans la mesure où chaque projet dispose à sa tête d’une personnalité forte, figure de proue d’une entreprise leader dans son domaine. Et le projet de la voiture autonome peut se targuer de disposer d’une locomotive de choix puisqu’il s’agit de Carlos Ghosn, le P-DG de l’Alliance Renault-Nissan, qui fonde beaucoup d’espoirs sur ce type de véhicule (en somme une forme de légitimation dudit projet). NE PAS PERDRE DE TEMPS Autre raison d’espérer, la volonté du gouvernement — et surtout celle du président de la République, qui a rappelé lors d’un point presse à l’Élysée son souhait de ne pas traîner dans l’exécution des projets portés par Nouvelle France Industrielle. « Je veux que ça aille vite, nous n'avons plus de temps à perdre. D'ici au mois de juillet, nous aurons les trente-quatre feuilles de route qui seront non seulement enga-
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“Du rêve à la réalité ?… Si le fantasme d’une voiture sans chauffeur capable de nous conduire d’un point à un autre a germé dans de nombreux esprits depuis le siècle dernier, la fiction n’a jamais semblé aussi proche de la réalité.”
© Advertising Archives
BMW, comme de nombreux constructeurs, s’est lancé dans le domaine de la voiture autonome.
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Dans les années 1950, la représentation des futures automobiles électriques prévoyait déjà une conduite autonome sur autoroute.
gées, mais validées et signées », a-t-il souligné, précisant qu'une vingtaine de milliards d'euros pourraient ainsi être mobilisés (en provenance essentiellement du secteur privé). Selon Arnaud Montebourg, le nouveau ministre de l’Économie (qui a conservé le portefeuille stratégique du Redressement productif), « neuf de ces trente-quatre feuilles de route ont déjà été validées par le gouvernement ». Ces projets, a-t-il rappelé, pourraient représenter « dans dix ans quatre cent quatre-vingt mille emplois créés, quarante-cinq milliards de valeur ajoutée pour la base industrielle France et 40 % d'augmentation de nos exportations avec trois euros d'investissements privés pour un euro d'investissements publics ». Des déclarations qui laissent entendre que le gouvernement mise énormément sur ce projet et que la date de 2020 ne semble pas si utopique que cela…
General Motors (division Chevrolet) a mis en chantier un véhicule autonome (basé sur la technologie Segway) — d’abord connu sous le nom de P.U.M.A. et désormais appelé EN-V.
UN MARCHÉ DÉJÀ FORTEMENT CONCURRENTIEL Autre signe porteur d’espoir pour voir sur nos routes ces véhicules du futur, la concurrence et l’appétit que suscite le marché chez les différents constructeurs automobiles… Ford,Volvo et Renault ferraillent dur ! Et si la Next Two de Renault présente déjà de nombreux avantages (cf. l’article qui lui est consacré) Ford et sa Fusion Hybrid — même si le constructeur états-unien s’est
donné cinq années de plus pour améliorer son projet et notamment son autonomie, le point faible de la Next Two — et surtout la marque suédoise Volvo partent avec des atouts supplémentaires. Le constructeur suédois (avec le modèle qui succédera à la XC 90) vise 2017 et parie de mettre en circulation à cette date, sur les artères de la deuxième ville du pays (Göteborg), une flotte d’une centaine de véhicules autonomes. Cette opération, baptisée Condui-
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LA VOITURE AUTONOME EN ROUTE VERS LE FUTUR !
General Motors (division Chevrolet).
sez-moi, et dotée d'un budget de 500 MSEK (environ 56 M€), est le fruit d'un projet commun entre l'industriel et plusieurs institutions publiques comme l'Administration des transports et les services de la ville de Göteborg. En matière de vitesse de pointe, Volvo veut également surpasser Renault car sa nouvelle voiture autonome sera capable d’atteindre les 70 km/h (30 km/h pour la Next Two). Alors simple effet d’annonce pour triompher de la concurrence ou véritable désir de faire la course en tête ?… Voilà un marathon au cours duquel elle pourrait pourtant se faire griller la politesse par de grandes entreprises technologiques comme Google. Car dans les rues de Mountain View, en pleine Silicon Valley, il n’est pas rare de croiser une Lexus blanche roulant à une allure tranquille, freinant pour laisser passer des piétons, attendant le feu vert pour démarrer, avec bien évidemment aucun conducteur au
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“Si Google semble avoir marqué des points décisifs sur le marché des voitures autonomes, les constructeurs dits traditionnels ne devraient pas tarder à riposter.” volant. La voiture autonome ou dite « sans conducteur » de Google est quasiment au point. À l’instar des modèles évoqués plus haut, elle ralentit pour négocier un virage, se rabat davantage sur sa voie pour offrir plus de place aux cyclistes et réagit de façon appropriée à l'ap-
proche d'un passage à niveau. Elle est ainsi en mesure d’exécuter des manœuvres aussi compliquées qu’un créneau, un démarrage en côte ou un demi-tour complet… Le géant états-unien de l'Internet, qui a commencé à tester ces véhicules autonomes il y a cinq ans, assure avoir surmonté certains des obstacles majeurs rencontrés dans la conduite en ville. Le logiciel a été amélioré afin que les véhicules anticipent même les réactions d'autres conducteurs. Néanmoins (et c’est là que le bât blesse pour le moment) les voitures de Google circulent en se fondant sur des cartes numériques détaillées de rues qui ont été installées dans le système afin qu'elles puissent tout anticiper… Elles ne peuvent donc pas rouler ailleurs ! Des prototypes ont déjà effectué plus de 160 000 km sur des voies publiques, toujours avec quelqu'un qui était prêt à reprendre le contrôle en cas de besoin. (Il y a eu seulement
© Stéphane Grangier
© Rinspeed/REX
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Rinspeed, un constructeur suisse, pense que la voiture de demain sera avant tout un bureau et un salon sur roues.
Le Navia d'Induct, une entreprise nouvellement créée dans le but de concevoir des véhicules autonomes.
deux accidents lorsque les voitures étaient en pilotage automatique. Dans les deux cas, les voitures ont été percutées par l'arrière alors qu'elles étaient arrêtées à un feu — selon Google.) LA SÉCURITÉ AU CŒUR DE LA RÉFLEXION DES CONSTRUCTEURS Si Google semble avoir marqué des points décisifs sur le marché des voitures autonomes, les constructeurs dits traditionnels ne devraient pas tarder à riposter (notamment sur le terrain de la sécurité, qui constitue un axe fort). Le cabinet KPMG, dans une étude publiée en 2012, le confirme : 93 % des accidents de la route sont le fait d’erreurs humaines… Une prise en main par un logiciel de conduite automatisée pourrait réduire ce taux à la portion congrue. Ce qui pourrait, uniquement aux États-Unis, sauver un grand nombre de vies et réduire les coûts des assurances de 30 M$. Un facteur à prendre en considération, comme le souligne Benoît Magistrini, un journaliste automobile : « La réduction du nombre d’accidents et de facto celle des tués sur les routes entrent évidemment en ligne de compte dans la réflexion des constructeurs. Si les voitures demeurent, sans brouillage ou dysfonctionnement quelconque, en mesure de communiquer entre elles, la mortalité routière va baisser de façon draconienne. » Mais d’autres paramètres peuvent entrer en ligne en compte — comme le désengorgement des voies de circulation. « Fortes de ce principe d’interconnexion, ces voitures auront la capacité d’adapter leurs itinéraires en fonction du trafic et d’éviter ainsi la formation de bouchons », constate Benoît Magistrini. Un enthousiasme partagé par Grégory Nève, le directeur de la communication de Nissan Europe, qui a évoqué sur les ondes de RTL des situations où la voiture autonome sera capable de prendre le relais de
Volvo (Suède) annonce cent véhicules autonomes en activité dans le pays dès 2017.
son conducteur : « Ainsi, en situation de stress en ville, la voiture pourra prendre le relais pour plus de sécurité. Elle va se repérer dans l'espace dans différentes situations, que ce soit en ville, à un croisement ou dans un parking. » DES QUESTIONS PAS ENCORE TRANCHÉES… Il semble difficile, dans ces conditions, de ne pas succomber à l’euphorie ambiante… Néanmoins, certains aspects logistiques, finalement
assez importants, n’ont pas encore été tranchés malgré la technologie avancée dont jouissent ces véhicules autonomes. Ainsi, en cas de collision dite inévitable, la voiture va-t-elle choisir de heurter le lampadaire, le bas-côté ou bien le piéton ? En outre, la technologie en question demeure extrêmement coûteuse et il conviendrait dès lors de faire évoluer la législation en matière d’assurances — un cassetête juridique et administratif en perspective. Et quid de la responsabilité en cas de sinistre ? Si l’on suit le principe de l’autonomie stricto sensu, la responsabilité ne devrait plus échoir au conducteur mais à la voiture — et par voie de conséquence aux constructeurs ! Une hérésie pour ces derniers… Des données suffisamment significatives pour arracher à Bernard Jullien, spécialiste de l’industrie automobile, ce jugement sans appel : « Nous en sommes encore au stade du bricolage. Difficile de dire si tout cela va prendre forme, même si des engagements ont été pris par des constructeurs et de nouveaux acteurs comme Google. Les enjeux sont encore plus vastes. » Il donne toutefois quitus aux voitures autonomes en matière de respect de l’environnement et d’économies d’énergie: « Aujourd’hui, dans les parkings, des panneaux indiquent si des places sont disponibles ou non. Cela permet de passer moins de temps avec le moteur en route pour se garer. On peut imaginer à l’avenir des voitures qui vous déposent à destination et qui vont ensuite stationner sur la place disponible la plus proche. » Voilà des technologies indispensables à la mise sur le marché des voitures autonomes qui sont d’ailleurs déjà disponibles aujourd’hui, assure Grégory Nève ; il n’émet d’ailleurs pas le moindre doute sur la date butoir de 2020 : « Nous avons intégré ces différentes technologies. Et cela permet de disposer véritablement d’une voiture qui est capable de se positionner sur la route et de comprendre son environnement. Je le répète, toutes ces technologies existent aujourd'hui. La voiture autonome est prête et ce sera pour 2020. » À bon entendeur, salut ! ■Samir Hamladji
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RENAULT NEXT TWO
L’« AUTONOMOBILE » DE DEMAIN
Ce prototype innovant, conçu à partir des caractéristiques de sa grande sœur la ZOE, se veut le porte-étendard de la voiture autonome de demain et du renouveau de la filière automobile française… Une voiture qui se gare toute seule et vient vous chercher au seuil de votre domicile le matin pour vous déposer au bureau, un siège qui épouse parfaitement votre morphologie — vous en aviez rêvé ? Patience — plus que six années d’attente !… Dès 2020 (du moins officiellement) votre souhait sera exaucé et il vous sera possible de conduire (ou plutôt de vous laisser porter par) la Renault Next Two. De prime abord, elle ressemble trait pour trait à sa grande sœur la ZOE, mais avec une exigence supplémentaire : la rentabilisation du temps de trajet grâce à une vertu cardinale, l’autonomie. Si ledit temps apparaît encore bien réduit (environ 5 min), il s’agit néanmoins d’une étape charnière dans un processus de réflexion qui engage l’avenir de la filière automobile française. Le projet Next Two est en quelque sorte la tête de gondole du programme Nouvelle France industrielle lancé par le gouvernement Ayrault et au sein duquel les voitures autonomes à pilotage automatique occupent une place non négligeable… Ouvrons maintenant le capot et penchons-nous sur la genèse de ce véhicule. (Et signalons au passage que la marque au losange a, tout au long de son histoire, misé sur des projets innovants. Comme la pionnière EVE — Éléments pour une Voiture Économe —, qui fut au
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début des années 1980 le premier véhicule de recherche sur les économies d’énergie, mais aussi la Next de 1995 et sa fameuse motorisation hybride — la première esquisse de la Next Two. Les prémices du projet furent assez singulières dans la mesure où Renault avait dû anticiper la réglementation en matière de voitures autonomes et s’adapter à des principes de délégation de conduite qui n’étaient pas encore gravés dans le marbre…) AUTONOME ET POLYVALENTE Renault a donc décidé de lancer un prototype adaptable aux différentes mesures de la réglementation. La Next Two est ainsi en mesure de circuler à une vitesse de pointe de 30 km/h dans les embouteillages et parfaitement capable d’apprivoiser les différents flux de la circulation. Autre aspect anticipé par Renault et évoqué en préambule, une autonomie qui permet au conducteur de lâcher le volant et de rentabiliser le temps du trajet — mais aussi de se faire déposer où bon lui semble. Certes, ladite autonomie apparaît encore relativement faible (5 min); il s’agit pourtant d’une formidable avancée. Des progrès dont ne manque pas de se réjouir Julien Fernandez, un passionné d’innovations automobiles (chef de projet développement composants automobiles chez Renault): « Renault a
toujours su faire la part belle à l’innovation sans pour autant oublier ses prototypes ”novateurs” précédents, puisque l’appellation Next Two renvoie évidemment au modèle Next de 1995. Se servir des lueurs du passé pour éclairer l’avenir est un choix judicieux et une formidable passerelle entre les époques.Après des années d’atermoiements, l’innovation automobile française semble enfin sur le bon chemin. » Néanmoins, la concurrence s’annonce rude dans la mesure où Ford a fait le pari de créer une voiture dotée d’une autonomie largement supérieure… en 2025. Julien Fernandez n’en a cure et préfère se concentrer sur sa petite protégée et sur une façon d’aborder la route qui ne sera plus jamais la même: « Grâce à cette voiture, notre approche de la conduite va radicalement changer — ou plutôt évoluer. Nous ne serons plus propriétaires du véhicule, c’est lui qui nous transportera d’un point à un autre. C’est la voiture qui prendra les commandes à l’instant même où ses caméras embarquées seront en mesure de lire le marquage au sol. Elle pourra se garer seule et ainsi éviter des manœuvres contraignantes ou dangereuses pour la sécurité du conducteur mais aussi pour les autres. » D’ailleurs une révolution semble en marche dans le domaine de la sécurité. Car la Next Two est également une voiture ultraconnectée, selon la formule consacrée : elle sera capable de choisir le
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“D’ailleurs une révolution semble en marche dans le domaine de la sécurité. Car la Next Two est également une voiture ultraconnectée, selon la formule consacrée : elle sera capable de choisir le réseau le meilleur pour communiquer.”
Le constructeur Renault travaille sérieusement sur l'automatisation de ses futurs véhicules.
ambiant. C’est notamment le cas de Joseph Lamarre, un ancien journaliste automobile, qui préfère tempérer les ardeurs des plus confiants : « Prudence est mère de sûreté… J’attends que la production démarre de manière officielle pour y croire vraiment. Je tiens quand même à rappeler ici que le projet Next (un moteur hybride développé au milieu des années 1990) en est resté au stade du prototype et n’a jamais été commercialisé. » Une pondération qui se transforme en scepticisme au moment d’évoquer la future réglementation des voitures autonomes : « On développe un prototype alors qu’il règne une sorte de flou artistique au sein de l’encadrement juridique, ce qui me semble tout de même extrêmement périlleux. » Autre considération suscitant la défiance de Joseph Lamarre, les délais de livraison : « En matière d’innovation, 2020 — c’est demain ! Je suis curieux de savoir comment Renault va gérer ce laps de temps. Cela me paraît être un objectif assez ambitieux — peut-être trop… » Un avis qui tranche singulièrement avec celui de JeanMichel Billig, directeur des ingénieries et de la qualité du groupe Renault, qui annonçait des délais de livraison entre 2018 et 2020 et n’a pas dévié de cette ligne depuis. Tous les voyants sont donc au vert pour voir bientôt débouler sur nos routes la voiture de demain…
Un design futuriste pour cette « autonomobile ».
réseau le meilleur (qu’il s’agisse de 3G, de 4G ou de WiFi:Wave) pour communiquer. Une communication entre véhicules qui peut avoir son importance dans la prévention des accidents de la route. Ainsi, un feu de rouge grillé, une priorité refusée ou une vitesse excessive enclencheront automatiquement de la part de deux voitures connectées et qui se rapprochent une manœuvre d’évitement de la part de l’une d’entre elles. Une innovation à prendre en considération à l’heure où la mortalité routière continue de faire des ravages… « EN MATIÈRE D’INNOVATION, 2020 — C’EST DEMAIN ! » Néanmoins, quelques observateurs attendent la production de masse avant de se prononcer et refusent de succomber à l’enthousiasme
Sans les mains !
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Droit&robotique
LE DROITDES ROBOTS LES VOITURES INTELLIGENTES
Intuitives, connectées, autonomes ou indépendantes, les voitures constituent un champ d’action majeur pour l’industrie automobile et réclament pour leur développement un écosystème juridique ou « jurisystème »…
Les véhicules autonomes de l'aéroport d'Heathrow en Grande-Bretagne ont leurs propres voies.
DE LA VOITURE CONNECTÉE À LA VOITURE INTELLIGENTE La voiture constitue un champ d’action important pour de nombreux industriels qui travaillent à élaborer un véhicule de plus en plus intelligent et autonome. C’est également un champ d’investigation pour les juristes — qui s’interrogent sur la réglementation applicable en Europe et dans le monde. Quels sont les acteurs impliqués et leur responsabilité ? Qui est propriétaire des données générées et collectées par les voitures ? Quel encadrement contractuel mettre en œuvre (et notamment quels partenariats mettre en place) pour rendre réalisable le défi sur la robotique dans les transports (ITS pour Intelligent Transport Services), lancé par le plan France Robots Initiatives, à l’horizon 20201 ? En fait
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le terme de « voiture intelligente » couvre un très large champ d’application. Il vise les différentes générations de véhicules qui sont apparues depuis une quinzaine d’années : la voiture connectée, la voiture autonome et la voiture indépendante.
dans les dix prochaines années. C’est un véhicule à moteur équipé d’un système autonome — c’est-à-dire un système qui a la capacité de conduire le véhicule à moteur sans le contrôle actif ou l’intervention d’un humain2.
La voiture connectée La voiture connectée est déjà sur la route. C’est un véhicule à moteur équipé d’applications connectées qui lui permettent d’échanger des données et d’interagir avec d’autres voitures ou avec les interfaces de transport intelligent pour accompagner et faciliter la conduite par un humain.
La voiture indépendante Une voiture indépendante (ou voiture robot) est un véhicule à moteur équipé d’un système d’Intelligence artificielle — c’est-à-dire un système qui permet à la voiture de dupliquer ou d’imiter le comportement d’un humain et de se conduire sans le contrôle actif ou l’intervention d’un humain3.
La voiture autonome La voiture autonome est actuellement testée sur les voies publiques ou en circuits fermés et devrait circuler sur les routes
VERS UN ÉCOSYSTÈME JURIDIQUE OU « JURISYSTÈME » De nombreuses industries sont impliquées dans un écosystème complexe de
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par Alain Bensoussan, avocat technologue, spécialiste du droit des technologies avancées www.alain-bensoussan.com
Dès 1939, General Motors, avec sa maquette Futurama, prévoyait des autoroutes où les voitures se piloteraient toutes seules. — Toyota, entre autres, proposera très vite des voitures capables d’actions autonomes comme se parquer.
voitures intelligentes, à savoir les constructeurs automobiles, équipementiers automobiles, opérateurs de télécommunications, les sociétés de logiciels, les fournisseurs de services informatiques, etc. Les constructeurs automobiles et les géants de l'Internet tentent de rivaliser et de collaborer dans le même temps, nouant des partenariats stratégiques indispensables au développement, aux essais et à la commercialisation de véhicules intelligents. Les constructeurs automobiles du monde entier investissent déjà dans les technologies et les applications de voitures intelligentes. Cependant, ils ne sont pas les seuls car les grandes entreprises technologiques (comme Google, Apple, Intel, Microsoft ou SAP) investissent dans les technologies de véhicules intelligents et les systèmes d'exploitation embarqués. En 2050, la quasi-totalité des voitures particulières et des véhicules de fonction en circulation devraient être autonomes à 100 %4. La voiture est donc en passe de devenir un robot intelligent. Et tout cet écosystème d’applicatifs nécessite un « jurisystème » permettant de favoriser le développement de la voiture intelligente. Au cœur de ce « jurisystème » figure la propriété des données techniques et personnelles. LA PROPRIÉTÉ DES DONNÉES TECHNIQUES ET PERSONNELLES Si la propriété matérielle et intellectuelle des voitures apparaît essentielle, le cœur
des voitures intelligentes reste constitué des données, objets de traitement, produites par les voitures elles-mêmes. Ces dernières font partie des quinze milliards d'objets connectés (quatre-vingts milliards le seront en 20205) qui nous facilitent la vie mais captent de manière sous-jacente et font transiter sur Internet un grand nombre de données techniques et de données concernant les utilisateurs. Les principales questions juridiques auxquelles les fabricants et les fournisseurs devront faire face seront celles qui sont relatives aux droits de propriété sur les données techniques et personnelles, générées et traitées par l'utilisation de véhicules intelligents. Pour savoir quelles données appartiennent aux constructeurs automobiles ou aux développeurs de logiciels, il conviendra de s’interroger au cas par cas, d'adapter les accords entre les différents partenaires et de prévoir des licences d'utilisation desdites données. En ce qui concerne les données à caractère personnel, la directive européenne pour le déploiement de systèmes de transport intelligents (STI) impose aux États membres de veiller à ce que les données à caractère personnel soient protégées contre toute utilisation abusive (notamment les accès non autorisés, les modifications ou les pertes — comme le chiffrement des données). Elle encourage également l’utilisation de données anonymes dans le cadre des applications et
des services STI, limite l’usage des données personnelles aux seuls traitements nécessaires au bon fonctionnement des applications et des services STI et enfin encadre le consentement des usagers à l’utilisation de leurs données. De plus, un projet de règlement européen est sur le point de réformer profondément le cadre de la protection des données personnelles en Europe d’ici 20156. Il prévoit de rendre obligatoire la dimension de protection des données et de la vie privée dès la conception de tous les produits, services et systèmes exploitant des données personnelles (Privacy by Design). ●
1 - Alain Bensoussan, Planète Robots n°21. 2 - Autonomous Vehicle, Nevada Rev. Stat., chapter 482A.030 [http://www.leg.state.nv.us/]. 3 - Nevada, Assembly Bill n° 511 (March 28, 2011) [https ://www.leg.state.nv.us]. 4 - Cabinet HIS, January 2, 2014 [http://press.ihs.com/]. 5 - CES (Consumer Electronics Show) 2014 — le plus grand salon mondial consacré aux nouvelles technologies [http://www.lesnumeriques.com/]. 6 - Directive 2010/40/UE du 7/7/2010. 7 - Proposition de règlement 2012-0011 (COD) 25/1/2012.
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LES DRONES D'ACCOMPAGNEMENT
BIENTÔT NOS MEILLEURS AMIS ! Les drones sont les fruits d’une technologie extrêmement aboutie et sont capables aujourd'hui de porter des systèmes embarqués de plus en plus complexes… L'assistance aux personnes entre désormais dans leurs compétences et cela va nous procurer une vision positive et plus humaniste des missions qui peuvent leur être confiées. Et la miniaturisation permet maintenant de disposer d'un objet volant et proche de l'utilisateur — sans craindre le moindre accident ou la moindre blessure… RENAULT KWID : LE COPILOTE DÉBARQUÉ ! Plus futuriste, tu meurs !… Eh non — ce n'est pas encore la voiture volante à pilotage automatique que nous propose le constructeur français au losange, mais bien un concept-car avec drone d'assistance ! Abrité dans un toit ouvrant, il s'envole à la demande afin d'observer la route ou mesurer la taille probable de l'embouteillage qui bloque la circulation, de prendre des photos du paysage, de signaler des obstacles ou d’aider à faire un créneau… Ce petit drone a été baptisé Flying Companion — un compagnon volant qui nous rappelle les gadgets de Q, si utiles à James Bond… Quant à l'esthétique du Kwid, elle
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Le Cyclodrone signale votre présence aux automobilistes, fait des vidéos de votre parcours et vous coache comme un entraîneur en surveillant vos fonctions vitales…
est le résultat d’un travail international qui a requis l’expertise de plusieurs designers (du Brésil, de la République de l’Inde, de la Russie, du Japon). Le véhicule a d’ailleurs été présenté pour la première fois dans un salon automobile en Inde! Renault a voulu ainsi mettre l'accent sur la place significative du sous-continent indien dans sa stratégie internationale et sur sa capacité de créer des véhicules modernes, attractifs, accessibles financièrement, connectés et ludiques. Et selon Gilles Normand, le directeur des opérations de la zone Asie-Pacifique chez Renault: « En Inde, les jeunes clients sont souvent des initiateurs de tendance dont l'ambition est de repousser les limites en matière de technologie et de plaisir de conduite. Avec
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“La société Frog Design a conçu et commercialisé un drone d'accompagnement pour les cyclistes, le Cyclodrone. L'idée de départ : lutter contre les accidents de la route impliquant des vélos, dont les conséquences sont souvent graves, voire mortelles !” der les secours plus rapidement. À terme, ce type de drones se montrera en mesure d’aider les agriculteurs à surveiller et à entretenir en toute autonomie certaines de leurs exploitations (détection des problèmes de croissance, maladies…). Bien entendu, bon nombre de ces drones sont encore des prototypes et leur démocratisation nécessitera moult progrès technologiques, notamment en matière de batteries et de capteurs. (Signalons au passage que Frog Design a également mis au point un drone d’assistance capable d’intervenir en montagne quand se produisent des avalanches…) SECURITÉ : LE DRONE ANGE GARDIEN L'avenir de ces engins d'accompagnement passe également par le développement des drones gardes du corps (comme le Guardian Angel), qui seront chargés de veiller sur notre sécurité. De la course à pied aux sports nautiques, leur potentiel se révèle infini : ils pourront donner l'alerte à tout moment, à l’injonction de leur propriétaire ou par eux-mêmes ! Ces « anges
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Incendies, avalanches, tremblements de terre et catastrophes naturelles: les drones vont faire de la reconnaissance à la place des sauveteurs…
… et leur faire ainsi gagner du temps ! Le tableau de bord dispose d'une commande qui déclenche le fonctionnement du drone et d'un écran spécifique pour montrer ce que voit votre Flying Companion !
son Flying Companion, le Kwid s'aligne sur cette vision tournée vers l'avenir grâce à son style dynamique et à son hyperconnectivité. » LE CYCLODRONE VOUS OUVRE LA ROUTE… La société Frog Design a conçu et commercialisé un drone d'accompagnement pour les cyclistes, le Cyclodrone. L'idée de départ: lutter contre les accidents de la route impliquant des vélos, dont les conséquences sont souvent graves, voire mortelles!
Muni d'une caméra embarquée, ce drone est un copilote averti, qui sait prendre de la hauteur pour prévenir de tous les dangers (routes balayées par le vent, mauvaise visibilité la nuit, brouillard…). Il indique également aux automobilistes la présence du cycliste, grâce à un signal lumineux bien visible. (Pour le fun, il peut aussi filmer votre parcours et ainsi donner la preuve de vos exploits!) Frog Design a aussi conçu des drones capables de trouver des personnes prises au piège lors d’un incendie et de gui-
gardiens » fourniront également aux sportifs tous les paramètres dont ils ont besoin pour progresser, qu'ils soient physiologiques (rythme cardiaque, rythme respiratoire, etc.) ou géographiques (géolocalisation, direction, obstacles…). Enfin, ils auront la capacité d'interagir avec d'autres drones, de communiquer vos performances en temps réel à une autre personne équipée d'un drone semblable et de faire la course avec elle — mais à distance !
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LES DRONES D'ACCOMPAGNEMENT BIENTÔT NOS MEILLEURS AMIS !
Le Renault Kwid : un assistant pour vous aider à tailler la route !
LE DRONE CHIRURGIEN : VIVE L'APESANTEUR ! Eh oui, les drones pourront aussi bientôt nous accompagner… dans la douleur ! Surtout si l'on se trouve en apesanteur à quelques dizaines de kilomètres au-dessus de la surface terrestre… C'est le projet lancé par la société américaine Virtual Incision, qui est en train de mettre au point un robot de 4 kg pouvant répondre aux situations médicales d’urgence, dans l'espace. S'il réussissait ses prochains tests en apesanteur, ce robot pourrait bientôt opérer dans la Station spatiale internationale, dans laquelle nos spationautes s'enferment tout de même durant six mois ! Commandé de la Terre, ce robot, véritable bras de chirurgien embarqué, devra faire face aux urgences médicales qui ne peuvent pas attendre un retour sur notre planète, comme une appendicite ou un ulcère perforé. Le chirurgien opérera donc « virtuellement » en lisant les
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images qu’il reçoit et le robot exécutera ses gestes à l'identique…
s’est tenue début mai à San Francisco (Californie). Tout le potentiel des neurogames et de cette industrie naissante du troisième millénaire y a été confirmé. Parmi les projets aboutis et présentés au public, l'hélicoptère Puzzlebox Orbit pouvait être qualifié de « neurocoptère » car ses déplacements sont commandés par la… pensée ! (Par le biais d’un casque bardé de capteurs servant à mesurer l'activité cérébrale.) Cet hélicoptère est bien plus qu’un gadget et nous prouve (une fois encore) que la réalité dépasse la fiction, grâce à une ICO (interface cerveau-ordinateur) dont la sensibilité et la précision ne cessent de progresser. Le Puzzlebox Orbit, qui carbure donc aux neurones, est déjà en vente sur le site Amazon.fr au prix de 169 €.
ÉNERGIE NEURONALE La deuxième édition du salon NeuroGaming
■Nicolas Aberton
“L'avenir de ces engins d'accompagnement passe également par le développement des drones gardes du corps (comme le Guardian Angel), qui seront chargés de veiller sur notre sécurité.”
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ZEOD RC ET BLADEGLIDER…
NISSAN VEUT-IL JOUER DU TRIANGLE ? En octobre 2013 — à Yokohama —, une cérémonie débuta au nouveau siège de Nismo (la branche compétition et modèles extrêmes de Nissan). Et ce matin-là, un drôle d’engin fut présenté pour la première fois à la presse : la ZEOD RC…
une forme deltoïde. (Son train arrière était beaucoup plus large que le train avant.) Les idées qui avaient présidé à sa conception?… La réduction de poids et l’optimisation du facteur aérodynamique, pour faire baisser la consommation. Avec un bonus en prime, la répartition des masses (à 70 % sur l’arrière — là où les voies sont plus larges — et avec des roues avant resserrées, ce qui favorisait la précision et la souplesse de la direction). Invitée comme innovation technologique aux 24 H du Mans 2012, la DeltaWing fit la preuve de ses capacités mais ne termina pas l’épreuve à cause d’un incident de course… Place maintenant à la ZEOD RC, qui a participé à la fameuse épreuve en 2014 — « hors catégorie »…
La Nissan ZEOD RC.
Le BladeGlider de Nissan, un concept de version de série de la ZEOD RC.
ZEOD RC, pour Zero Emission On Demand Racing Car — autrement dit une voiture de course d’un type totalement nouveau dans sa forme comme dans son mode de propulsion et spécialement conçue pour les 24 H du Mans (une compétition à laquelle elle vient de participer). En fait (et vous allez le constater) c’est le laboratoire d’un hypothétique modèle de série déjà dévoilé sous la forme d’un concept-car : le
BladeGlider… Mais une question se pose : La famille ZEOD constitue-t-elle vraiment un concept d’avenir ?… SUR LES RIVES DU DELTA… Tout a commencé il y a deux ans avec la DeltaWing. Imaginée par l’ancien champion de F1 Dan Gurney et mise en œuvre par Nissan, cette voiture de course totalement inhabituelle adoptait
400 CH POUR 40 kg ! Présentée par Nissan comme une voiture électrique, la ZEOD RC s’apparente davantage à une hybride (avec certes un moteur électrique et un petit pack de batteries) ; elle dispose surtout d’un surprenant moteur thermique… Un petit trois cylindres (1,5 l) qui malgré cela développe… 400 ch — un record ! — et ne pèse que 40 kg. La ZEOD RC est ainsi la première voiture de course du monde à pouvoir effectuer un tour complet de circuit en mode 100 % électrique (et cela à intervalles réguliers, tout au long d’une épreuve). Les solutions techniques qu’elle apporte se retrouveront à coup sûr dans l’équipement des modèles de série. Nissan a encore innové en présentant, lors du dernier Salon automobile de Tokyo, le BladeGlider — le prototype de ce que pourrait être (ou sera) la version de série de la ZEOD. Adapté à la route, ce véhicule adoptant la forme d’une aile delta serait certes très original — mais séduirat-il beaucoup de conducteurs ? Un véritable challenge pour le constructeur japonais… ■Cyril Drevet
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DIX QUESTIONS À DIX SPÉCIALISTES De nombreuses questions sur la robotique nous parviennent régulièrement par le biais des réseaux sociaux ou nous sont posées à l’occasion de diverses rencontres. Certaines reviennent plus que d'autres et nous avons décidé d'en faire ici un petit condensé… Plutôt que d'y répondre nous-mêmes, nous avons choisi de poser ces questions à des spécialistes. Nous avons donc sélectionné dix questions pour… dix spécialistes !
Yassine Serhrouchni et le robot de téléprésence Double.
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Planète Robots : Le coût à l'achat des robots ménagers va-t-il baisser ? Yassine Serhrouchni : En quelques années, les robots ménagers et les robots aspirateurs en particulier nous ont fait basculer de la fiction à la réalité et de plus en plus de foyers cherchent à s’équiper. Le prix est un facteur prépondérant dans le cadre de la décision d’achat mais il vaudrait mieux parler de rapport qualité-prix. Voilà maintenant plusieurs années que l’on peut acheter des robots aspirateurs low cost, qui relèvent davantage du gadget que du robot ménager utile et efficace. Le prix des très bons aspirateurs va continuer à baisser dans les années à venir (les derniers chiffres montrent 11 % de baisse du prix moyen en 2012) et cela pour plusieurs raisons… Les foyers sont équipés à 80 %. d’aspirateurs tra-
ditionnels ; ce marché est donc saturé et les familles montrent de plus en plus d’intérêt pour l’électroménager innovant. Et de plus en plus de marques établies (ou bien plus récentes) se positionnent afin de répondre à cette demande croissante. Enfin, les progrès technologiques réalisés ces dernières années sur les processeurs, les capteurs et les batteries permettent aux fabricants de proposer des appareils plus performants à un moindre coût de production. La taille du marché augmente et les solutions pour baisser l’addition sont à portée de main. Il est vraiment derrière nous le temps où les robots ménagers n’étaient réservés qu’aux plus fortunés — et cela n’est pas près de s’arrêter ! (Yassine Serhrouchni est responsable de l'innovation chez Génération Robots.)
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“Ces derniers temps, la cobotique a surtout remporté des succès dans le domaine industriel (constructeurs automobiles, aéronautique) — mais la sphère médicale et la domotique y sont maintenant intéressées.”
© Advertising Archives
sin sur ordinateur… Il y a certes des sites gratuits sur lesquels on peut télécharger toutes sortes de modèles — mais il n’existe pas encore de véritables banques de pièces ou l’on pourrait télécharger des pièces détachées d’appareils ménagers courants… De plus, sur les sites collaboratifs, les modèles sont déposés sans aucun contrôle et encore trop souvent mal dessinés et inutilisables. Mais on peut raisonnablement penser qu’une véritable offre (gratuite ou non) va se mettre en place ! Il est quasi acquis que dans le domaine de l’artisanat et de l’entreprise, dans les bureaux d’études, les services de maintenance, les ateliers, etc., les imprimantes 3D compactes « de table » vont rapidement devenir des outils courants des fameuses « trousses à outils ». D’autre part, dans le cadre de l’enseignement technologique au collège, chaque élève doit apprendre à utiliser un logiciel de dessin 3D. Dans le même temps, l’ordinateur est appelé à devenir un outil standard du cartable d’écolier. Étienne Bernot et l'imprimante 3D Easy 120.
P. R. : L'impression 3D se généralisera-telle dans les foyers ? Étienne Bernot : Dans la réalité des faits, aujourd’hui seuls les hobbyistes, les bricoleurs ou les créatifs ont l’usage d’une imprimante 3D à la maison. Et la culture du DIY n’est pas très développée chez nous, contrairement à ce qui se passe dans les pays anglo-saxons. La culture générale technologique dispensée à l’école et au collège s’oriente plus vers l’étude des systèmes numériques que vers la réalisation personnelle d’objets. On a supprimé l’éducation manuelle en France… Un autre obstacle à la généralisation des imprimantes 3D dans les foyers est la nécessité de créer d’abord des objets en 3D. Les imprimantes 3D ne sont pas des machines à dessiner mais sont juste capables d’imprimer les modèles 3D. Pour imprimer en 3D, il faut maîtriser le desLe coût des imprimantes 3D compactes est nettement en baisse. Ainsi, les conditions se mettent en place pour que chaque citoyen connaisse l’outil, ait les moyens de l’acquérir, de l’utiliser avec un ordinateur et pour qu’il y ait une véritable offre en matière d’applications domestiques. À terme, il est donc raisonnable de penser que l’imprimante 3D compacte va devenir un des outils courants de la trousse à outils de la maison. (Étienne Bernot est le gérant de la société A4 Technologie.) P.R. : Allons-nous peu à peu nous équiper en machines de production d’objets ou bien nous dirigeons-nous vers des micro-usines partagées (comme les fab labs) ?
Emmanuelle Roux.
Emmanuelle Roux : La micro-industrialisation a bien commencé… De la même manière que l’informatique est devenue micro-informatique, les imprimantes 3D, les fraiseuses, les découpes au laser et autres machines à commande numérique deviennent accessibles. L’open source appliqué au matériel, c’est-à-dire l’open hardware, a permis ces dernières années de démocratiser des machines jusqu’alors dites industrielles. À titre d’exemple, une imprimante 3D personnelle comme l’Ultimaker coûte moins cher que les premiers PC des années 1990. Et une imprimante RepRap à monter soi-même revient environ à 500 €. Au-delà des machines, c’est l’échange de compétences, le partage de plans, la notion de licence libre et l’ouverture de tiers-lieux de fabrication numérique comme les fab labs, les makerspaces ou les micro-usines qui rendent possible cette micro-industrialisation. Certaines machines pourraient peu à peu équiper certains foyers, comme l’imprimante 3D mais les autres demandent à être mutualisées… Le bricoleur du XXIe siècle, parfois entrepreneur, a besoin d’espaces et de machines qui ne pourront entrer dans son salon… Surtout, qu’il vienne réparer, créer, inventer ou produire une microsérie, c’est la richesse des rencontres au sein d’un fab lab et la liberté donnée aux idées de circuler qui le conduirant à transformer ses idées en objets complexes — que ce soit pour le plaisir, par nécessité ou pour inventer son propre métier. (Emmanuelle Roux est la fondatrice du FacLab [université de Cergy-Pontoise] et de zBis, une micro-usine locale et partagée [en Vendée].) P.R. : La robotique doit-elle être une matière enseignée à l’école ? Maxime Vallet : Ce qu’il y a de magnifique dans la robotique, c’est son côté pluridisciplinaire. Au sein de nos sociétés et des start-up qui s’affairent à imaginer, prototyper et concevoir les robots et les machines du futur, chaque
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DIX QUESTIONS À DIX SPÉCIALISTES de compétences qui montrent que les roboticiens ont des profils extrêmement polyvalents. On pense à la technique bien sûr — mais également aux aspects cognitifs, marketing ou design. La robotique à l’école ? Évidemment… Elle apporte de multiples compétences et une logique nécessaires au futur de notre société. Elle pousse à l’imagination, est parfaite pour le travail de groupe et crée des vocations dans un secteur aux champs d’applications multiples. (Maxime Vallet est le président de Robot-Education et d’Evotion.)
Le VEX Robotics Competition, organisée chaque année par Maxime Vallet et Robot-Education.
compétence a son importance : elles sont même toutes primordiales. La mécanique, l’électronique, l’informatique ou encore les mathématiques font partie des composantes essentielles d’un robot. L’enseignement de ces matières à l’école est d’une importance certaine : elles apportent aux jeunes une logique et une capacité d’autonomie extrêmement importantes pour leur avenir. Au-delà de ces aspects, la démarche du projet prend aussi tout son sens. L’école est avant tout un lieu de découverte, où l’apprentissage doit être mêlé au plaisir de la découverte. Sans parler du travail de groupe !… La robotique a un petit quelque chose de magique : donner vie, intelligence et fonction à un objet apparemment inerte… Quand on apprend à construire un robot, on découvre tout un tas
P.R. : Aujourd'hui, comment trouver un emploi à l’issue d'un cursus robotique ? Laurent Denet : Pour répondre à cette question, il faut remonter le temps pour mieux comprendre le lien entre l’emploi et la technologie. La micro-informatique, dans les années 1980, a généré de nombreux emplois, suivie par la téléphonie mobile dans les années 1990 et Internet dans les années 2000. Aujourd’hui les spécialistes des smartphones-tablettes et du big data n’ont aucun problème pour décrocher un job en France ou à l’international. Les prochaines années (2015-2020-2025) nous laissent entrevoir que les futurs emplois seront orientés sur l’Internet des choses (Internet of Things, certains traduisent cela par « Internet des objets », ce qui me paraît trop réducteur…) et sur la robotique — qui fera partie des grandes révolutions du XXIe siècle ; elle remplacera probablement de nombreux emplois (pour les tâches répétitives, dangereuses, pénibles…) et en créera de nouveaux, très qualifiés — elle bouleversera probablement notre monde, nos sociétés, nos modèles de fonctionnement et de pensée…
Laurent Denet lors du salon INNOROBO, pris sur le fait d'une lecture intéressante!
Cela ne répond pas complètement à la question… Toutefois ces quarante dernières années ont montré que la technologie a sans cesse évolué et qu’il est important pour des futurs diplômés d’être formé aux métiers d'aujourd’hui, mais aussi de demain, afin d’intégrer le monde de l’emploi avec un train technologique d’avance. Actuellement, la robotique ne génère pas autant d’emplois que l’« informatique » — cependant, les projections de ces besoins technologiques (robotique industrielle, de services, humanoïde,
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de sécurité, de manipulation, domestique, etc.) imaginent de nombreux emplois pour inventer, fabriquer, installer, programmer et dépanner ces machines. Pour conclure, je n’ai aucun doute sur le potentiel en matière d’emplois de la filière robotique et ma seule interrogation est : Où la « robolution » se déroulera-t-elle massivement ?… En France, en Europe, aux États-Unis, en Chine — ou plus généralement dans le monde ? (Laurent Denet est le directeur de l’IMERIR.) P.R. : Croyez-vous au marché du robot humanoïde familial ? Salah Amer : Oui, et je ne fais pas qu’y croire — pour moi c’est clairement une certitude ! Comme je côtoie les robots au quotidien, on me pose souvent cette question et je ne peux m’empêcher de faire le rapport entre la robotique d’aujourd’hui et l’informatique d’hier… Il y a trente ans, qui aurait pu dire que nous aurions tous un ordinateur à la maison ? Il y a vingt ans, qui aurait pu dire que nous aurions tous des ordinateurs dans la poche ? Et il y a dix ans, qui aurait pu dire que les robots nous décharge-
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“Pour ma part, il n’est pas du tout exclu que demain nous ayons tous des robots à la maison, qui accompagneront chaque membre de la famille dans la vie quotidienne.” Salah Amer, expert en robotique chez Aldebaran Robotics. façon intuitive et naturelle. Je suis persuadé qu’il s’agit de l’évolution logique de la technologie telle que nous la connaissons aujourd’hui. (Salah Amer est expert en robotique chez Aldebaran Robotics.)
P.R.: Dans le foyer du futur, disposeronsnous de plusieurs robots très spécialisés ou de robots pluridisciplinaires? Franck Calzada : La robotique est entrée dans les foyers il y a quelques années par le biais de robots spécialisés, de plus en plus autonomes — et à des coûts abordables. Il y a eu les robots aspirateurs et maintenant il existe des robots nettoyeurs de vitres ou tondeuses à gazon. On aurait du mal à imaginer un robot pluridisciplinaire effectuant ces trois tâches à la fois… Et pour cause, ces trois activités requièrent chacune une mécanique bien particulière. Dans la maison du futur, ces robots spécialisés continueront d’exécuter leurs tâches avec une meilleure efficacité et une autonomie grandissante. Nous sommes encore bien loin des Transformers ! D’autre part, je suis convaincu que les robots humanoïdes vont
Salah Amer en compagnie de deux NAO.
raient de certaines tâches ménagères… ? Enfin, hier encore, qui aurait pu croire que des robots humanoïdes assisteraient des professeurs dans l’éducation ? Pour ma part, il n’est pas du tout exclu que demain nous ayons tous des robots à la maison, qui accompagneront chaque membre de la famille dans la vie quotidienne. Des personnes dépendantes et/ou isolées pourraient très bien se reposer sur des robots « bienveillants » qui s’occuperaient d’eux et seraient présents pour eux. Un exemple parmi tant d’autres, l’assistance aux personnes âgées… Avec plus de onze millions
de seniors de plus de soixante-cinq ans, n’est-il pas envisageable que des robots soient là pour les assister ? Parler à un robot humanoïde est quelque chose de naturel ! Le vrai challenge, pour les roboticiens d’aujourd’hui, est de faire en sorte que la compréhension du robot soit parfaite non seulement au niveau du langage mais à tous les niveaux de la communication gestuelle, de la communication faciale, etc. Dès lors, toutes les personnes qui ont tendance à se reconnaître derrière la phrase C’est trop compliqué pour moi ! utiliseront ces technologies de
utiles pour la vie de tous les jours ; et enfin il faudra rendre le robot plus autonome et améliorer son Intelligence artificielle. (Francesco Ferro est le P-DG de PAL Robotics.)
P.R. : Le robot majordome — c’est pour quand ?… Francesco Ferro : Un robot majordome qui fait à peu près tout à la maison est un rêve pour tout le monde. La communauté scientifique est en train d’accomplir de grands efforts pour en faire une réalité. Aujourd’hui, des robots de service comme le REEM travaillent de manière autonome et interagissent en toute sécurité avec les gens dans des environnements réels, comme les musées, les expositions ou de grands espaces intérieurs. Mais il faudra encore de nombreuses années pour les voir travailler dans nos maisons… En fait, les prochains défis seront la réduction des coûts afin de les rendre accessibles à tout le monde, le développement d'applications plus
Francesco Ferro et le robot REEM-C.
également envahir nos foyers mais dans un but bien différent. Ils seront capables à la fois d’entretenir une conversation, de s’amuser avec les enfants, de nous aider dans la réalisation d’une recette de cuisine, de rendre service à des personnes âgées — bref, de faciliter notre quotidien mais sans forcément effectuer des tâches physiques bien particulières. Cette nouvelle interface homme-machine sera bien plus naturelle et plus proche de nous dans la façon de communiquer. Ces robots humanoïdes seront également capables d’effectuer diverses activités, au contraire des robots spécialisés. Dans la maison du futur, certains seront donc spécialisés — et d’autres pluridisciplinaires. (C’est comme votre machine à café, qui ne fait que du café — et votre téléphone qui est de-
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venu pluridisciplinaire en intégrant la téléphonie, Internet et les différents médias…) (Franck Calzada est le P-DG d’Intuitive Robots.)
Franck Calzada pendant la première présentation du robot Pepper à la presse.
P.R. : La forme humaine du robot estelle forcément celle qui est la mieux adaptée pour nous servir ?… Fabien Raimbault : Cette question m’est fréquemment posée, souvent accompagnée de la remarque a priori imparable : « La forme qui relève de la morphologie humaine n’est pas parfaite et l’on peut très bien imaginer des robots plus évolués physiquement que nous. » En fait, tout dépend de l’usage de la machine ! Il est évident que si cette dernière doit évoluer dans des mines ou sur d’autres planètes, cela n’a aucun sens. Cependant, la vocation du robot humanoïde est d’évoluer dans la société — humaine bien en-
DIX QUESTIONS À DIX SPÉCIALISTES tendu. Or, la morphologie optimale pour évoluer dans un tel environnement est bien l’humaine ! En effet, tout dans notre société est conçu pour une telle forme, de la machine à café aux escaliers en passant par les portes — et j’en passe. Il suffit de voir les difficultés qu’éprouve un être humain ne rentrant pas dans la norme morphologique (trop grand, trop petit, atteint d’un handicap ou d’une malformation, etc.) pour se convaincre que cette morphologie est bien optimale pour une exploitation sociétale ! Et il est absurde de vouloir robotiser l’ensemble de notre environnement… C’est au robot de s’y adapter. Sans parler des problèmes que poserait une défaillance des toutes ces machines, qui ne pourraient plus alors être exploitées par l’homme. Si le système de guidage de votre aspirateur automatique tombe en panne, pouvez-vous quand même le passer ? Je préfère un système centralisé me laissant la possibilité d’évoluer sans lui plutôt qu’une multitude de machines idiotes ne me laissant aucun pouvoir d’exploitation sur mes installations… (Fabien Raimbault est le P-DG de Cybedroïd et le président de l’association Caliban.)
Fabien Raimbault et le robot Aria.
P. R. : L'Intelligence artificielle pourra-telle atteindre la conscience ? Jacques Pitrat : La conscience humaine : très utile, mais on peut faire mieux ! Nous avons l'impression que notre conscience est excellente par rapport aux animaux qui ont des possibilités très limitées. Mais qu'en est-il si nous nous comparons aux êtres artificiels ?… Voici trois des limitations de la conscience humaine… — Nous sommes conscients de beaucoup de choses, mais il y en a encore plus dont nous ne sommes pas conscients. — Nous ne saurons jamais pourquoi nous avons fait certains choix : aucun mécanisme ne nous permet de nous observer en train de les faire. En nous observant, nous changeons notre comportement. Nous ne saurons jamais très bien ce qui se passe quand nous ne nous observons pas ! — Nous ne pouvons pas figer nos pensées mo-
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mentanément pour les reprendre sans que cet arrêt n'en modifie la suite. Nous aurions besoin de pauses pour mémoriser cette étape ou pour analyser ce que nous venons d'observer afin d'améliorer notre comportement ultérieur. Les êtres artificiels ne sont pas soumis à ces limitations : ils peuvent avoir une superconscience. La difficulté est de savoir en tirer parti : comme nous ne l'avons pas, nous ne pouvons pas servir de modèle… Et vu l'importance de la conscience, une utilisation fructueuse de cette superconscience entraînerait un énorme progrès dans les performances des êtres artificiels : elle leur donnerait des capacités que nous ne pourrons jamais avoir… (Jacques Pitrat, ancien directeur de recherche au CNRS, est l’auteur du livre Artificial Beings :The Conscience of a Conscious Machine [2009].)
■Propos recueillis par Frédéric Boisdron
Jacques Pitrat.
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LE KEECKER
UN HUB MULTIMÉDIA CONÇU POUR LA MAISON
Une nouvelle espèce a été découverte dans le monde de la robotique ! Fruit du hasard et de la nécessité — le croisement entre un robot et un ordinateur —, elle est née il y a peu sur le sol français et son premier spécimen a pour nom le Keecker… du temps) : PC, écrans, enceintes, souris, claviers, câbles d’alimentation, transformateurs, multiprises surchargées et autres amas de fils en tout genre. Bienvenue dans le troisième millénaire — où Internet s’affiche en grand, n’importe où et quand on le veut !
Ordinateur sur roues, le Keecker n’a pas d’écran et grâce à la puissance de 1 000 lm de son projecteur intégré, il peut transformer toutes les surfaces de l’endroit où nous nous tenons en autant d’écrans qui nous permettront de procéder à des visioconférences n’importe où au travail, de regarder des films sans écran plat ou de projeter une image de la Voie lactée, le soir, pour faire rêver les petits et les grands. Le Keecker va nous libérer de ces morceaux de plastique qui nous encombrent tant lorsqu’ils ne sont pas en service (ce qui est le cas la majorité
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UN GRAND RASSEMBLEUR La force de ce hub réside dans sa faculté de projeter des contenus numériques sur les murs qui nous entourent, comme dans Matrix ou comme sait si bien le faire D2-R2. Plus besoin d’écran fixe car grâce à ses caméras, micros multidirectionnels et à ses connexions sans fil à nos mobiles, il s’oriente dans votre appartement et vient là où vous le voulez, pour vous permettre de visualiser une recette de gâteau au chocolat sur le réfrigérateur, de donner la possibilité à une grand-mère en maison de retraite de skyper avec sa petite-fille ou de se livrer à un karaoké géant. Si l’on éteint les lumières, on peut projeter des couleurs chaudes et passer de la musique exotique pour transformer le salon en club de salsa… Pierre Lebeau souligne que ce robot permet à plusieurs personnes de jouer ou de mener des activités qui rassemblent — contrairement aux terminaux portables. Ses nombreux autres cap-
teurs (humidité, CO2), autorisent d’autres applications, comme la commande électrique des fenêtres (pour aérer la maison en pleine journée). Enfin et surtout, le Keecker arbore un design épuré en forme de bel œuf blanc, qui rappelle les produits de ce bon vieux Steve. C’est un magnifique objet, qui suscite de l’émotion quand on l’approche (cela va sans nul doute provoquer l’engouement des utilisateurs). UNE START-UP INNOVANTE Les perspectives de développement sont immenses et le Keecker peut tout à fait connaître un succès planétaire comme jadis la souris inventée par Apple en 1984. En effet, imaginons par exemple que tout en projetant Internet sur les murs, il parvienne à déceler nos mouvements de la main : nous n’aurions plus alors à travailler penchés sur des écrans… À cet égard, notons que les bureaux des entreprises sont de plus en plus envahis par les tables à hauteur ajustable électriquement ; désormais, grâce à ce hub, on n’aura plus besoin de régler la hauteur car l’écran se trouve sur le mur. Le Keecker préservera ainsi le dos et la santé des employés… Keecker, l’entreprise éponyme qui développe ce produit, a été fondée par Pierre Lebeau à Paris, en 2012. Cet ancien chef de produit chez Goo-
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“Ordinateur sur roues, le Keecker n’a pas d’écran et grâce à la puissance de 1 000 lm de son projecteur intégré, il peut transformer toutes les surfaces de l’endroit où nous nous tenons en autant d’écrans…”
Le Keecker : un robot multimédia.
passionnés dans le monde, à un prix moyen de 5 000 € (environ le prix auquel le NAO d’Aldebaran est vendu aux développeurs). Pour réussir ce lancement commercial, une campagne de financement par le public sera bientôt orchestrée sur Kickstarter et d’ores et déjà, la société a reçu de nombreuses demandes d’achat à la suite de la parution de plus de deux cents articles et reportages qui ont fait son éloge depuis sa présentation au Consumer Electronics Show de Las Vegas, au début de 2014.
Le Keecker se déplace sur des chenilles.
gle a un peu plus de trente ans, insiste sur le souci qu’il a eu d’une qualité irréprochable et affirme rechercher de par le monde les meilleurs fournisseurs de composants. Entouré d’une équipe de sept jeunes collaborateurs, dynamiques et talentueux, il a également su convaincre des associés de renom d’entrer dans le capital de son entreprise. (Comme Xavier Niel, le fondateur de Free, et Jacques-Antoine Granjon, le fondateur de vente-privee.com.) Ils ont donc rejoint l’aventure et apportent, outre du financement, des carnets d’adresses et un savoirfaire très utiles pour préparer le lancement de la commercialisation du Keecker, prévue pour la fin de 2014. Et comme dans toute aventure entrepreneuriale, les embûches n’ont pas manqué (problèmes technologiques, question commune à
Pierre Lebeau, le fondateur de Keecker.
bien d’autres robots de l’autonomie sur batteries…). Les derniers réglages avant la production en série sont en cours et l’objectif commercial est de convaincre cinq mille clients
PARTICIPEZ ! Si vous souhaitez vous renseigner sur le Keecker, suivez le fil de son actualité sur Tweeter ou sur Facebook : il y est présenté lors de certaines manifestations. N’hésitez pas également à postuler sur le site www.keecker.com car la société recrute activement. Si vous êtes développeur, un SDK vous sera bientôt proposé — et comme le souligne Pierre Lebeau : « Nous avons hâte de le présenter aux développeurs ; pour la première fois, ils pourront faire se déplacer un ordinateur tournant sur Android, orienter la taille, l’angle et la disposition de l’écran, donner un accès à distance et accéder à de nombreux nouveaux capteurs. Les développeurs sont au cœur de notre volonté créative, ils vont imaginer des milliers de nouvelles applications et utilisations du Keecker, c’est extrêmement motivant pour nous. ». Souhaitons donc à cette start-up française la très grande réussite qu’elle mérite !…
■Adrien Dequaire
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Le Roomba 880
Un robot aspirateur ENCORE PLUS performant ! Cela fait maintenant plusieurs années qu’iRobot nous aide à faire le ménage avec, entre autres, les robots aspirateurs Roomba — qui n’ont plus à faire leurs preuves. Et pourtant, même si les anciennes gammes remplissaient déjà bien des postulats, des améliorations semblaient nécessaires face à une concurrence qui peaufine toujours un peu plus la conception de ses machines, leur intelligence et leurs performances !… À propos du Roomba 880, iRobot nous parle d’une « révolution technologique »… Non — ne rêvez pas trop : il n’en est pas encore à soulever les tapis pour nettoyer en dessous, ni à enlever la poussière sur les plinthes ! Voyons donc ce qu’iRobot nous réserve… Le déballage nous dévoile déjà un indice de taille… La face supérieure est loin d’être révolutionnaire : le moule est le même que celui du modèle précédent et on retrouve la touche centrale Clean et la poignée. En revanche, exit le tactile — et retour des touches physiques… Et en découvrant la face inférieure, j’ai immédiatement souri de bonheur ! Car mes yeux se sont arrêtés sur deux rouleaux en caoutchouc… Il faut dire que depuis que j’avais testé le Neato
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XV-15, avec sa brosse en caoutchouc qui nous permettait quasiment de ne plus nous occuper du nettoyage du robot, je maudissais les autres brosses faites de poils dans lesquelles cheveux, pelages d’animaux, fils et autres saletés prenaient un malin plaisir à s’emmêler ! On passait parfois autant de temps à nettoyer et à dégager les brosses qu’on en aurait mis en utilisant un aspirateur traditionnel. Or l’idéal, quand on est équipé d’un robot, c’est de pouvoir le laisser travailler sans s’occuper de quoi que ce soit — sauf vider sa poubelle et lui faire un petit nettoyage de temps à autre. Cela, iRobot l’a enfin compris ! Plus de brosses dotées de poils et donc adieu à l’enchevêtrement incessant des saletés de nos sols dans lesdites brosses ! Et tant mieux si les techniciens se sont inspirés de la concurrence, cela renforce notre confort… De fait, iRobot
conserve son concept habituel (deux brosses de nettoyage et une brosse latérale). Il ne faut d’ailleurs plus dire brosses (puisqu’il n’y a plus de poils) mais « extracteurs anti-emmêlement AeroForce ». Voilà qui explique tout !… Un brevet en cours d’homologation La société iRobot a donc inventé une nouvelle technologie, appelée AeroForce, composée de deux extracteurs contre-rotatifs anti-emmêlement AeroForce (à rotation inversée donc, pour soulever et aspirer au mieux la poussière) ; d’un accélérateur de flux d’air (la force d’aspiration est alors amplifiée entre les deux extracteurs AeroForce au moyen d’un flux d’air concentré dans un canal étanche) ; d’une aspiration à efficacité élevée et d’une nouvelle batterie XLife iRobot.
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“iRobot l’a enfin compris ! Plus de brosses dotées de poils et donc adieu à l’enchevêtrement incessant des saletés de nos sols dans lesdites brosses !” quelques petits degrés, avancer, reculer, tourner — plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il ait couvert tout l’espace ou presque. Il repartira ensuite de manière totalement aléatoire selon les obstacles rencontrés et rejoindra sa base sans aucune difficulté lorsqu’il aura terminé son travail. Le Roomba 880 aura alors couvert la quasi-totalité de la surface de la pièce ou des pièces si un mur virtuel ne l’a pas empêché pas d’avancer. (Il a ainsi nettoyé les 10 m² de surface nettoyable de ma cuisine en 25 min.) Il a donc passé le test avec brio… Sur le sol traînaient des poils de chat, des miettes, du sucre, du chocolat en poudre et des croquettes — une cuisine vraiment sale ! Et s’il est resté une ou deux croquettes (qui n’étaient plus visibles lors de son passage suivant), c’est bien tout… En revanche (peut-être est-ce dû à la configuration de ma maison), il n’est pas passé partout à chaque fois : un couloir relie ma cuisine au séjour et il ne l’emprunte pas toujours ! Cela dit, si l’aspirateur effectue un travail quotidien, au bout d’une semaine mon couloir sera L'interface minimaliste du Roomba 880 rend son utilisation aisée.
Le moteur fournit une puissance d’aspiration cinq fois supérieure à celle de ses prédécesseurs et la batterie offre deux fois plus de cycles de nettoyage, afin de multiplier par deux la durée de vie. De plus, le Roomba 880 peut parler en plusieurs langues (dont le français). Et il est toujours livré avec deux murs virtuels équipés du mode Lightouse, ce qui permet de nettoyer pièce par pièce, et une télécommande. Cette technologie AeroForce apparaît bien belle sur le papier — mais qu’en est-il en réalité ?… Une base de rechargement à revoir ? J’avais déjà critiqué, dans Planète Robots, la base de rechargement du Roomba 780 — très petite et extrêmement légère — si bien que lorsqu’elle se trouvait sur le chemin de travail de l’aspirateur, elle se baladait avec… Peut-être les concepteurs ont-ils pensé résoudre le problème en diminuant la taille du cordon d’alimentation (qui n’est d’ailleurs plus raccordé au chargeur). Toutefois, ce cordon est devenu si court (1 m) qu’il ne peut pas atteindre la prise, située à 1,25 m du sol… Je suis obligée d’ajouter une rallonge ou de brancher l’aspirateur à une prise plus basse. Cet inconvénient ne gênera sans doute pas tous les propriétaires d’un Roomba 880 mais quant à moi, soit je suis obligée d’utiliser une rallonge disgracieuse qui traîne ensuite sur le sol, soit le robot se trouve bloqué entre un mur, une plante et le piano (les prises basses disponibles se faisant rares)… Pas idéal pour lui permettre de sortir et d’entrer à sa guise ! Mais passons à son fonctionnement…
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Un qu Le Roomba 880 est très à l'aise avec les tapis et les fils.
Le test Nous sommes maintenant habitués au mode aléatoire des Roomba. Mais à propos de ce modèle, il faut parler de mode semi-aléatoire. Il commence par avancer jusqu’au moment où il bute sur un mur, qu’il va longer. Puis, il va repartir vers le centre pour rencontrer un autre obstacle, qui le fera aller dans une autre direction — sauf s’il tombe en chemin sur un espace plus sale. Il va alors le détecter puis reculer d’un grand pas d’homme (environ), tourner de
tout de même nettoyé plus d’une fois et tous les sols de ma maison seront impeccables. Et pour le test des tapis à poils longs, au bout de quinze jours, aucun problème à signaler : la brosse latérale, très solide et bien conçue, ne s’enroule pas dedans… En revanche, malgré une puissance d’aspiration forte, les miettes parsemant le parquet au bord du tapis ne seront pas aspirées… Et pour ce qui concerne les rouleaux en caoutchouc, je confirme qu’aucun nettoyage n’est à
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Le Roomba 880 Un robot aspirateur ENCORE PLUS performant ! de la corvée. De plus, grâce à sa capacité de détection des endroits les plus sales, sa marche arrière et ses virages angulaires, il fait table rase de la moindre zone déterminée. Mais peut-être faudrait-il qu’iRobot fasse des efforts en matière de prix ! En effet, combien de personnes sontelles prêtes à mettre 730 € dans un Roomba 880 alors qu’on peut acquérir de très bons robots pour 200 à 300 € de moins ?… ■Towanda
Les pLus… • Des rouleaux en caoutchouc (extracteurs). • Son autonomie. • Un nettoyage du robot très facile. • Une bonne force d’aspiration. • Une bonne gestion des obstacles. • Une programmation relativement simple (même si ce n’est pas intuitif pour tout le monde). • Une brosse latérale sur laquelle ne s’enroulent pas les poils d’une certaine longueur des tapis (à voir à plus long terme). • Un bac à poussière ergonomique avec son filtre HEPA.
Les moins…
La télécommande permet de piloter et démarrer son robot à distance, même quand il est à sa base.
• Le prix… • Le bruit… • Un cordon d’alimentation un peu court ! • Il ne couvre pas forcément toutes les zones en un seul cycle de nettoyage.
CaraCtéristiques faire. Rien à voir avec les brosses des modèles précédents ! Des cheveux resteront quand même sur les roulements (comme sur les brosses des modèles précédents), mais leur nettoyage apparaît tellement facile et rapide à faire qu’il se fait vite oublier… Toutefois, si un câble (comme celui d’un casque audio, dans mon cas), se prend dans lesdits roulements, il faut faire attention à ne pas le tirer et donc à enlever les rouleaux pour un nettoyage complet (sinon le caoutchouc pourrait se déchirer légèrement sur le côté). Mais je confirme que les autres câbles
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et fils divers ne s’enroulent pas dedans grâce aux extracteurs. Enfin, petite précision amusante, le Roomba 880 fait attention à sa ligne !… En effet, il est monté sur le pèse-personne ! Se prendraitil pour un individu à part entière ? Tout ça pour dire qu’il doit être capable de franchir des barres de seuil d’une hauteur de 2 cm. Le Roomba 880 ne révolutionne pas le monde des robots aspirateurs mais ses extracteurs constituent une véritable amélioration.Très simple d’utilisation, il permet d’obtenir un résultat fort satisfaisant et son nettoyage ne relève plus
• Livré avec deux murs virtuels + quatre piles C, un filtre HEPA supplémentaire et une télécommande + deux piles AA. • Navigation iAdapt. • Système de nettoyage AeroForce. • Programmable. • Seize langues à disposition, dont le français. • Dimensions : 35,3 x 35,3 x 9,2 cm • Poids : 3,8 kg. • Puissance : 240 V. • Autonomie : 120 min. • Décibels: jusqu’à 70; variables selon le type de sol. • Consommation électrique (charge et veille): 28-3 W. • Modes de déplacement : aléatoire, nettoyage le long des murs, en spirale (avec un mode Spot).
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Nombre de magazines cochés ...... x 5,90 € = .......... + participation aux frais d’envoi :
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Exemple : 4 magazines cochés 4 x 5,90 € = 23,60 € + 10 € d’envoi = 33,60 €
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LE NEATO BOTVAC 85 UN OUTSIDER EN PUISSANCE !
Planète Robots avait découvert, il y a quelques années, un robot aspirateur remarquable par sa forme en D, le Neato XV-15. Créé par l’entreprise californienne Neato Robotics, il avait cassé certains codes et apporté, entre autres, une forte puissance et une intelligence accrue grâce à son laser — plaçant ainsi la barre très haut… C’est donc avec un grand intérêt que nous avons découvert les nouveaux robots de cet outsider en matière d’aspirateurs autonomes, ceux de la gamme Neato BotVac. Un nom très bien choisi puisque bot est le diminutif de « robot » et que vac vient de l’anglais « vacuum cleaner » (aspirateur). Nous allons porter toute notre attention sur le BotVac 85, sachant qu’il existe deux autres modèles disponibles dans cette gamme : le 70 et le 75 (le 80 ne sera pas commercialisé en Europe). La différence réside dans les accessoires et cela joue par conséquent sur le prix (de 479 à 550 €) — mais l’aspirateur reste le même. Voyons cependant ce qu’il nous offre de nouveau !
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CE QU’ON AIMAIT DANS L’ANCIEN MODÈLE… — Les grands plus de cet aspirateur étaient sa précision et sa rapidité de travail. Grâce à un laser, il pouvait cartographier l’univers dans lequel il évoluait et nettoyer pièce par pièce (une technologie Neato BotVision™). Il longeait tout d’abord les murs puis opérait par bandes. Ne passer qu’une fois sur un endroit n’était pas un problème puisque sa forte puissance lui permetttait d’aspirer tous les débris sans difficulté. — Sa grande brosse, constituée de pales de caoutchouc, ne réclamait aucun nettoyage par ticulier car les cheveux ne s'emmêlaient pas dedans.
— Il trouvait sa base de rechargement avec une grande facilité et une vitesse impressionnante! — Son mur virtuel original n’était autre qu’une bande de caoutchouc magnétisée à dérouler sur le sol. C’était très ingénieux car les piles n’étaient plus nécessaires et le mur devenait physique, donc très simple d’utilisation! — Sa programmation était intuitive grâce à un menu (sur l’écran LCD) et des touches directionnelles. — Le câble et le chargeur étaient cachés dans la base de rechargement. — Une mise à jour du logiciel de navigation était possible avec une connexion USB. Finalement, les seuls petits reproches qu’on pou-
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“Pourquoi, d’ailleurs, changer une équipe qui gagne ?… Heureusement, Neato Robotics n’a pas cherché à tout détruire pour tout reconstruire.” tent de naviguer dans le menu sont devenues tactiles. En revanche, le bouton de démarrage est placé maintenant à l’avant du robot et symétriquement, un nouveau bouton permet un nettoyage ciblé (un mode auparavant accessible dans le menu). Quant au câble, il est toujours caché à l’arrière de la base de rechargement, qui n’est plus fermée et a pris quelques centimètres de profondeur. Passons au bac à poussière, qui a été agrandi de quelques millilitres et au filtre, qui sert de couvercle: il est maintenant antiallergènes et devient plus épais grâce à un système en accordéon. Mais le grand changement réside dans le logiciel. Ce Neato n’utilise plus Linux mais QNX (un système d'exploitation utilisé pour le guidage des voitures), ce qui améliore ses réactions face aux personnes, aux animaux et aux objets. LE TEST Nous l’avons dit, on ne change pas une équipe qui gagne et le Neato BotVac 85 reste donc bruyant… Mais quel plaisir de le voir travailler si intelligemment grâce à son laser! Aucun changement de ce Neato Botvac 85.
vait lui faire étaient le bruit qu’il produisait et l’absence de brosses latérales. (Mais vu la courte durée de vie de certaines de ces brosses, qui ont la fâcheuse habitude de se bloquer avec les poils longs des tapis — cela ne constituait pas un inconvénient!) LES CHANGEMENTS Pourquoi, d’ailleurs, changer une équipe qui gagne?… Heureusement, Neato Robotics n’a pas cherché à tout détruire pour tout reconstruire. On constate seulement quelques petites améliorations et un relookage. Le Neato BotVac 85 garde donc une forme en D, pour mieux nettoyer les coins (et garder son identité) mais s’est enrichi d’une petite brosse latérale aimantée (dotée de quatre branches, elle est assez courte). L’unique brosse centrale (appelée ainsi bien qu’elle soit située à l’avant) a pris au contraire de la longueur et mesure maintenant 27,60 cm. Elle est placée juste au bord du robot pour ne laisser que huit petits millimètres entre la brosse et le mur! Ce n’est vraiment rien, d’autant que la brosse latérale pallie ce manque. Une telle taille de brosse constitue une première (elle est toujours équipée de pales de caoutchouc ; mais ce modèle est livré avec une autre brosse, mariant caoutchouc et poils et surtout destinée au nettoyage des tapis). D’un point de vue esthétique, les Neato ne sont pas vraiment beaux mais il faut avouer que celuilà apparaît bien plus agréable à l’œil que les modèles précédents. D’un blanc laqué, il a un aspect presque chic et se révèle peu salissant… Le logement du télémètre est bleu (il change toutefois de couleur selon les modèles). On retrouve aussi un écran LCD mais les touches qui permet-
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L'écran permet une programmation aisée. — La brosse prend quasiment toute la largeur du robot.
côté, il gère encore très bien les différentes pièces et se révèle toujours aussi efficace et rapide. Il nettoie la cuisine de 10 m² en 10 mn. Rien à redire non plus sur son aspiration: sur un sol normalement sale, le résultat est impeccable. Et sur un sol jonché de sucre, de riz, de chocolat en poudre, de miettes, de poils de chat et de croquettes, il n’est resté qu’une grosse miette (qui a été repoussée par la brosse latérale). D’ailleurs, j’ai eu un petit ennui avec cette dernière, comme je le craignais: dès le premier passage sur le tapis à poils longs, elle a été amputée d’une branche (les poils dudit tapis s’y étaient emberlificotés !). Cette petite brosse latérale convient donc parfaitement à la liquidation des miettes qui s’accumulent près des murs, mais sa solidité est à revoir… En outre, vider
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LE NEATO BOTVAC 85 UN OUTSIDER EN PUISSANCE !
Les pLus… • Le laser et le logiciel QNX. • La brosse en pales de caoutchouc placée à l’avant et sa taille. • Une aspiration puissante. • Une bonne gestion des obstacles. • Une programmation aisée et intuitive. • Un nettoyage du robot très facile. • La bande magnétique de délimitation. • Les mises à jour du logiciel de navigation par téléchargement. • Le retour à la base automatique avec reprise de l’aspiration en cours au même endroit si le travail n’est pas terminé. • Le filtre antiallergènes.
Les moins… • Le bruit… • Le bac à poussière qu’il faut ouvrir avec précaution au-dessus d’une poubelle. • Un filtre trop épais et difficile à nettoyer.
Livré avec… • Deux brosses (pales en caoutchouc et hybride poils-caoutchouc). • Deux filtres antiallergènes supplémentaires.
le bac à poussière constitue désormais une activité un peu délicate. En effet, le couvercle du bac n’est autre que le filtre, sur lequel beaucoup de poussière a tendance à se déposer ; lorsqu’on l’ôte, cette poussière tombe par terre… Il faudra donc effectuer cette manœuvre au-dessus d’une poubelle — sinon, le Neato devra recommencer son travail! D’ailleurs, opter pour un filtre antiallergène aussi épais est sans doute une très bonne chose mais sa forme en accordéon rend le nettoyage un tantinet complexe. Quant à la brosse centrale en caoutchouc, toujours aucun récurage à effectuer — même pas au niveau des roulements! En revanche, si l’on opte pour la brosse
hybride caoutchouc-poils destinée au nettoyage des tapis, des cheveux s’enrouleront autour — inévitablement…
Nous attendions le nouveau bijou de Neato Robotics et nous ne sommes pas déçus !… Il faudrait être vraiment tatillon pour ne pas apprécier un robot si intelligent et si efficace dans son travail. De plus, grâce aux trois robots de qualité proposés, ceux qui opteront pour le moins onéreux auront tout de même pleine et entière satisfaction. ■Towanda
caractéristiques
Les deux brosses livrées avec ce nouveau modèle.
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Navigation : cartographie par guidage laser (Neato BotVisionTM) Départ programmable : oui Surface recommandée : 150 m2 Hauteur de seuil maximale : 2 cm Dimensions : 32 x 9,9 cm (trop haut pour certains) Poids : 4,1 kg Capacité du bac à poussière : 800 ml Autonomie : 90 min Décibels : De 60 à 70 dB (Variable selon le type de sol et selon la brosse) Type de filtre : antiallergènes épais à 0,3 µm de filtration Type de batterie : NiMh Modes de nettoyage : par pièce et Spot (carré de 1,2 x 1,8 m) Langues : dix-huit, dont le français
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vail a r t au
Le Challenge ARGOS
Le Sensabot lors de la visite de Barack Obama dans les locaux de NREC. Ce type de robot aurait tout à fait sa place dans la compétition.
Lancé en décembre dernier, le challenge ARGOS (Autonomous Robot for Gas and Oil Sites) est une compétition internationale s’adressant à tous les acteurs de la communauté robotique, qu’ils soient des industriels ou des chercheurs issus de la recherche académique. APPORTER DES SOLUTIONS ADAPTÉES À DES PROBLÉMATIQUES SPÉCIFIQUES Bien que les activités de recherche et de production d’hydrocarbures soient souvent soumises à des conditions extrêmes, aussi bien en mer (plates-formes offshore) que sur terre, il n’existe pas encore de robots adaptés aux besoins et aux contraintes de ce secteur industriel. C’est pour pallier ce manque qu’a été récemment lancé le challenge ARGOS, financé par Total grâce à une enveloppe budgétaire globale de 3,5 M€ et mis en œuvre par l'ANR (Agence nationale de la recherche). Son objectif : concevoir et construire un robot de surface capable d’évoluer de façon autonome sur des sites de production et d’exploitation des hydrocarbures. Au-delà des priorités de Total (qui consistent à réduire l’exposition de son personnel à des situations potentiellement à risques et à garantir sa sécurité), ce challenge permettra de fédérer diverses compétences pour dynamiser la recherche et sensibiliser les différents acteurs de la robotique aux problèmes industriels du secteur Pétrole et Gaz. Et aussi de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de robots de surface, aptes à fonctionner en toute sécurité et en autonomie complète (ou supervisée à dis-
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tance) sur un site de production (onshore ou offshore) dans des milieux explosifs et de transmettre toutes sortes d’informations.
Affiche du challenge ARGOS.
LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DE LA COMPÉTITION L’ANR va procéder jusqu’à la fin du mois de juin (les projets devaient être déposés avant le 18 mars) à l’examen et à l’évaluation, d’un point de vue technique et selon un protocole établi, de la qualité des propositions, avec pour objectif de sélectionner les trois à cinq meilleures. Le lancement effectif du challenge ARGOS interviendra alors en juillet, pour une durée de deux ans et demi. Trois compétitions successives, visant à tester les différents modes de fonctionnement des robots, se dérouleront (dans un intervalle allant de neuf à douze mois) à Lacq (Pyrénées-Atlantiques), sur un site de tests UMAD (Unité de mise à disposition) — en fait dans une ancienne unité de déshydratation de gaz, désormais utilisée pour l’entraînement des équipes d’intervention d’urgence. Les robots sélectionnés seront confrontés à des conditions d’exploitation simulées dans un lieu représentatif d’une installation opérationnelle de Total. (La première de ces compétitions se déroulera en juillet 2015.) Les épreuves auxquelles seront soumis les ro-
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“Son objectif : concevoir et construire un robot de surface capable d’évoluer de façon autonome sur des sites de production et d’exploitation des hydrocarbures.”
Le Roving BAT du CEA-CSIP est l'exemple même du robot qui peut participer au challenge ARGOS.
bots porteront essentiellement sur le déplacement (se rendre d’un point A à un point B de façon autonome ou téléopérée, éviter des obstacles imprévus, travailler en autonomie énergétique…), la lecture des valeurs des instruments de mesure, la transmission de données (position, son, vidéo, teneur en gaz, température…) et sur le développement de méthodologies originales propres à détecter des anomalies (comme les fuites de liquide ou de gaz). LES SPÉCIFICITÉS TECHNIQUES RECHERCHÉES Ces robots devront être multifonctions pour répondre, tout en garantissant la sécurité des opérateurs, aux besoins spécifiques des sites de production : en situation normale, pour effectuer de façon autonome des tâches répétitives d’inspection dans des environnements sensibles éloignés du centre de contrôle (ronde, détection d’anomalies, alerte des opérateurs, etc.), pour réaliser des missions ponctuelles (reporting, inspection…), et dans des milieux dégradés ou potentiellement dangereux. Ils interviendront sur le lieu des incidents, là où la présence humaine se révèle impossible (comme des conditions météorologiques extrêmes), afin de transmettre en temps réel des données (mesures, images…). Leur design devra être conforme à la norme ATEX/IECEx et adapté aux spécificités d’un en-
Le site de tests de Lacq servira de terrain de compétition aux robots.
vironnement industriel. Il leur faudra se montrer capables de se déplacer et de travailler au sein d’installations présentant des surfaces diverses (sols en caillebotis, tôles, béton, ciment, structures humides ou glissantes et comportant des obstacles naturels, des paliers ou des escaliers…) et éventuellement dégradées. Ils devront aussi s’adapter à des conditions extrêmes car ils auront à intervenir sur des sites offshore et onshore
isolés, au cœur d’environnements variés : températures allant de – 50° C (le grand froid de l’Arctique) à 50° C (zones arides de l’Arabie saoudite), hygrométrie pouvant aller jusqu’à 100 %, embruns marins, pluies diluviennes, vents atteignant 100 km/h, atmosphères envahies de gaz acides… Idéalement, ils devraient être en mesure de fonctionner en mode autonome pendant plusieurs semaines et d’envoyer des rapports de manière régulière. À plus long terme, ces robots de surface pourraient être employés dans des complexes industriels du monde entier, ce qui représenterait un marché très prometteur. LE FINANCEMENT À l’issue de la phase d’évaluation des projets, chaque équipe sélectionnée pour participer aux trois compétitions se verra allouer une subvention de 500 000 €, à laquelle pourra éventuellement s'ajouter un financement complémentaire de 100 000 € (selon le caractère scientifique du projet). D’autre part, en fonction du nombre définitif des équipes sélectionnées,Total pourra aussi augmenter le montant des dotations. L’équipe gagnante, désignée à l’issue de la troisième et dernière compétition, remportera finalement un prix se montant à 500 000 €.
■Josèphe Ghenzer
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LA COBOTIQUE
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DES ROBOTS ET DES HOMMES
Un monde où les robots et les êtres humains travailleraient « main dans la main » est-il possible ?… C'est en tout cas ce qu'espère la cobotique, cette branche de la robotique consacrée aux robots collaboratifs. Mais que ce soit dans le domaine de l'industrie ou dans celui de la médecine, l’acceptation et l’intégration de ces cobots dans le monde du travail n’apparaissent pas évidente… Quelle est la véritable nature de la cobotique ?… Il suffit d’analyser la structure du mot pour comprendre le concept : c’est un mot-valise né de la contraction de collaboration et de robotique. Définie comme une branche parallèle de la robotique, elle s’éloigne assez, en fait, de la vision actuelle — dans laquelle les robots doivent être entièrement autonomes. Son objectif est donc (plutôt que de remplacer les êtres humains par des robots) d'assister l'homme afin de réduire le caractère pénible de ses tâches — notamment dans le domaine industriel. Il s'agit donc de construire des machines conçues pour travailler « main dans la main » avec nous. Ces derniers temps, la cobotique a surtout remporté des succès dans le domaine industriel (constructeurs automobiles, aéronautique) — mais la sphère médicale et la domotique y sont maintenant intéressées. Le robot doit se mettre au service des humains et non l'inverse. Cela fait une grosse différence en termes de budget pour les entreprises qui n'ont ainsi
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pas besoin de former des personnels pour le diriger. L'industrie, notamment dans l’Hexagone, mise beaucoup sur le développement de ces technologies, pour révolutionner le monde du travail en créant un espace où les humains et les robots cohabiteront. Chez les constructeurs automobiles, ils remplacent progressivement les humains dans les chaînes de montage. Comment la cobotique intègre-t-elle cette industrie ? « Sur une ligne de montage automobile par exemple, le robot peut monter une roue, un autre monter le capot, un autre encore s’occuper du fixage sous caisse ; les ouvriers, quant à eux, sont à côté sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. Quels avantages ? Plus de précision et plus de qualité », a expliqué au Nouvel Économiste Roland Vardnega, l’ancien président du directoire PSA Peugeot Citroën… De plus en plus desdits constructeurs misent donc sur les cobots pour améliorer leur chaîne de production. Du coup, de nombreuses entreprises et start-up ont créé des robots innovants. Et parmi les robots
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© Advertising Archives
“Ces derniers temps, la cobotique a surtout remporté des succès dans le domaine industriel (constructeurs automobiles, aéronautique) — mais la sphère médicale et la domotique y sont maintenant intéressées.”
Le Baxter de Rethink Robotics.
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Le robot chirurgien Da Vinci n'est pas amovible (selon les modèles, il peut peser jusqu'à 600 kg).
phares on retrouve le Baxter et le cobot humanoïde Hiro… LE BAXTER ET LE HIRO Imaginé par Rodney Brooks, l’ancien directeur du Laboratoire d'informatique et d’Intelligence artificielle du MIT mais aussi le fondateur de la start-up Rethink Robotics, le robot industriel Baxter a été introduit en septembre 2013. Afin de favoriser sa démocratisation, son créateur a tenu compte dans sa conception, des principes suivants… — L'opérateur doit être proche du robot et en toute sécurité (donc pas de cage de protection). — Le robot doit être autosuffisant et prêt à l’emploi. (Cela permet une mise en place rapide.) — Le robot ne doit nécessiter aucune programmation ou formation. « Oubliez le diplôme d'ingénieur ! », clame le site Internet. En effet pour programmer le Baxter, il suffit de lui montrer les mouvements qu'il doit exécuter — grâce à une
Le Hiro est le premier cobot à travailler dans les usines de l'avionneur Airbus.
interface visuelle directement connectée à la manipulation des bras robotiques. Ce qui n'est pas sans rappeler celle du NAO, développée par Aldebaran Robotics. — Le robot doit se montrer capable de travailler intelligemment (c'est-à-dire avoir conscience de son environnement et adapter son comportement en cas d'erreur ou d’imprévu). — La mise en place du software doit se faire en
quelques minutes et le robot doit posséder une plate-forme évolutive, facilement modifiable par son opérateur. — Le prix du robot doit être abordable. Sur ce dernier point, le Baxter a été critiqué… En effet, si le but annoncé par la start-up est d'éviter la délocalisation en permettant aux entreprises états-uniennes de devenir plus compétitives et de créer plus d'emplois, tout le
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LA COBOTIQUE DES ROBOTS ET DES HOMMES
L'exosquelette Hercule de RB3D lors du salon INNOROBO 2013.
© Josh Meister
“Mais même si les robots sont appréciés dans les entreprises, certains problèmes persistent comme un coût élevé (pour les PME) et l’aspect psychologique de leur présence (les employés craignent d'être remplacés par des robots).”
Le cobot Golem Krang, présenté comme le MacGyver de la robotique.
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monde ne l'entend pas de cette oreille. Car malgré son coût peu élevé (3,40 $ de l'heure), il est normal de penser que ce cobot va menacer les emplois des ouvriers, notamment dans les petites entreprises. Mais grâce à son prix attractif et à sa facilité d'utilisation, il pourrait bien rencontrer un grand succès. Récemment, c'est Airbus qui a investi dans un cobot semi-humanoïde. Produit par la société Kawada, le Hiro a rejoint l'usine Airbus de Cadix en Espagne au mois de février. Il travaille avec les ouvriers sur les chaînes de montage, notamment dans l’étape de rivetage des gouvernes des ailes de l’A380. Il possède deux bras, un buste et soulève jusqu'à 1,5 kg ; il peut être équipé de divers outils. « C’est le premier robot et notre intention est de l'introduire progressive-
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“Et l’année dernière, Boeing avait également installé des cobots dans certaines de ses usines (des bras robotiques fabriqués par l'entreprise allemande KUKA, qui a d'ailleurs récemment présenté son dernier cobot lors d’INNOROBO 2014).” ment pour les tâches répétitives, laissant les hommes se consacrer à des tâches à plus haute valeur ajoutée », a expliqué un porte-parole de l’avionneur à l’AFP. Et l’année dernière, Boeing avait également installé des cobots dans certaines de ses usines (des bras robotiques fabriqués par l'entreprise allemande KUKA, qui a d'ailleurs récemment présenté son dernier cobot lors d’INNOROBO 2014). Le bras robotique IIWA fait partie des plus sûrs du marché car il est programmé pour interrompre son mouvement dès qu'il rencontre la moindre résistance. Mais même si les robots sont appréciés dans les entreprises, certains problèmes persistent comme un coût élevé (pour les PME) et l’aspect psychologique de leur présence (les employés craignent d'être remplacés par des robots). Cependant, la réalité semble plus rose : les robots pourraient en effet permettre aux ouvriers de se ménager des plages de temps pour se consacrer à des tâches plus complexes et bien plus satisfaisantes. Pour le moment, ces inquiétudes ne sont pas vraiment fondées, car ils ne sont pas encore assez perfectionnés pour pouvoir remplacer complètement les êtres humains. (Un rapport de 2011, publié par la Federation of Robotics en Allemagne, estime que les robots in-
dustriels pourraient créer plus d'un million d'emplois dans le monde d'ici 2016. Il est donc possible que la cobotique continue à prospérer dans les entreprises et que la peur qu’inspirent les robots diminue…) ROBOTS CHIRURGIENS ET EXOSQUELETTES Un autre domaine qui a su tirer parti de la cobotique est la médecine. Il en existe deux appli-
cations majeures : le robot chirurgien et l'exosquelette. Les robots chirurgiens ont commencé à se répandre depuis une dizaine d'années et les hôpitaux les ont rapidement acceptés car ils permettent de simplifier les opérations en apportant plus de précision dans le geste, d’induire moins de douleurs postopératoires et d’imposer une durée d'hospitalisation plus courte. (Pour le moment il n'existe pas beaucoup de modèles et celui qui domine nettement le mar-
À droite : un concept de cobot à double bras par ABB, présenté à l'IREX. — En dessous : faire travailler ensemble humains et robots, la définition de la cobotique ; ici, le cobot Hiro de Kawada.
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LA COBOTIQUE DES ROBOTS ET DES HOMMES
“Dans l’Hexagone c'est l'entreprise RB3D qui a surtout fait parler d'elle et a présenté il y a quelques années (en 2001) son premier exosquelette: l’Hercule. Capable de soulever plus de 40 kg, il est composé de deux jambes seulement et doté d’une autonomie de 2 km pour une vitesse de 4 km/h.” ché est le Da Vinci, conçu par l'entreprise étatsunienne Intuitive Surgical. Actuellement, plus de mille sept cents exemplaires de ce cobot sont utilisés dans le monde — principalement aux States, toutefois). Le Da Vinci est bien un cobot car il n'est absolument pas autonome et se compose de deux parties: la première comporte quatre bras télécommandés (l’un doté d’une caméra endoscopique et les trois autres équipés d'instruments chirurgicaux); et la deuxième est une console devant laquelle le chirurgien pilote le robot à l'aide d'un joystick. (Il bénéficie d'une vision 3D alors qu'il n'aurait accès qu'a une vision 2D avec une caméra normale.) De plus, le Da Vinci s’arrête en cas de geste brusque, ce qui permet de filtrer les mouvements et d'obtenir une opération plus précise. Il existe cependant plusieurs points noirs dans l'utilisation des cobots en cette matière: récemment, plusieurs patients états-uniens ont poursuivi des établissements après avoir été victimes de graves erreurs opératoires. Et il faut également dire qu’ils ne sont pas bon marché puisqu’ils coûtent entre 1,5 et 1,9 M€ — sans compter la maintenance et la formation des médecins. Malgré tout, de nombreux hôpitaux les emploient pour des microchirurgies et dans le traitement du cancer. Les exosquelettes, eux, investissent le domaine de la rééducation et celui de la prothétique (sans oublier les applications militaires et celles qui relèvent du secourisme). Une seule personne « opère » alors le robot. Actuellement, la plupart des exosquelettes fonctionnent à l’énergie électrique ou à l’énergie hydraulique. Et du côté des commandes, il existe plusieurs possibilités (la direction par les mouvements du corps, par un joystick, au moyen de capteurs placés sur la peau et — très récemment — de casques cérébraux ou d’implants fichés à la base du cerveau). Dans l’Hexagone, c'est l'entreprise RB3D qui a surtout fait parler d'elle et a présenté il y a quelques années (en 2001) son premier exosquelette : l’Hercule. Capable de soulever plus de
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Le ROSA est un des premiers robots médicaux made in France.
40 kg, il est composé de deux jambes seulement et doté d’une autonomie de 2 km pour une vitesse de 4 km/h (RB3D espère bientôt développer des bras). C'est en constatant le coût excessif qu’impliquaient les troubles musculosquelettiques que son P-DG, Serge Grygorowicz, a décidé d'investir dans les exosquelettes. L’Hercule a remporté un grand succès et l’entreprise de nombreux prix (dont un Trophée de l'Innovation en 2013). Elle ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin et lève actuellement des fonds pour son deuxième modèle — l’Héraclès —, qui devrait arriver d'ici 2015. Entièrement composé de matériaux composites, il figurera parmi les exosquelettes les plus performants du marché. Il pourra embarquer 100 kg de charge et permettra à son opérateur de maintenir une marche soutenue et d’exécuter de petits sauts. RB3D cherche à réunir 3 M€ environ. Ce dernier projet intéresse grandement la DGA, qui espère se servir d'Héraclès pour épauler ses fantassins et protéger ses démineurs ; elle a déjà investi 1,8 M€ pour y participer. Et contrairement aux cobots, les exosquelettes sont bien mieux acceptés. Leur utilisation ne menace pas en effet les emplois, puisque l'opérateur se fixe directement sur la machine. (De plus, le coût d'un exosquelette est moindre que celui d'un robot industriel.) Et si de nombreuses entreprises françaises commencent à se faire connaître sur le marché de la cobotique, la France est loin d'en être le leader : il est en effet plutôt dominé par les Japonais, les États-Uniens et les Coréens. Malgré tout, il
ROSA, LE ROBOT CHIRURGIEN FRANÇAIS Pendant plusieurs années, le Da Vinci a été le seul robot chirurgien du monde… Mais peu à peu, d'autres entreprises se sont prêtées au jeu… Et parmi les rares robots autorisés à opérer se trouve une création française, le ROSA. (C'est la société montpelliéraine Medtech qui l'a conçu en 2009.) Contrairement au Da Vinci, il ne prend pas part directement à l'opération. Ce bras robotique de couleur rose fuchsia sert uniquement à positionner (grâce à ses capacités haptiques) des guides au niveau du crâne pour faciliter le travail des chirurgiens. Il possède deux avantages sur son prédécesseur (il ne coûte que 500 000 € — trois fois moins cher !) et c’est un robot facilement amovible, ce qui lui permet d’être employé dans plusieurs salles d'opérations.
est possible que le plan France Robots Initatives, lancé l'année dernière par Arnaud Montebourg, puisse inverser la tendance… Il a permis la création d'un fonds d'investissement pour les entreprises privées et publiques mais aussi une aide pour deux cent cinquante entreprises sélectionnées (sans oublier l’instauration des États généraux de la robotique, organisés tous les ans). La robotique industrielle fait partie des marchés privilégiés et une des stratégies à adopter, selon le gouvernement, est le renforcement de la cobotique pour réduire les coûts de production. Elle a très certainement de très beaux jours devant elle ! ■Mélanie Yèche
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L’avenir de la marine marchande
à l’horizon 2025
aucun équipage et seraient pilotés à distance, à partir d’un poste de contrôle à terre, simulant une vue à 360° du pont du cargo. Ces navires autonomes, qui seraient équipés de toutes sortes de capteurs et de caméras pour esquiver les obstacles et détecter d’éventuels problèmes techniques, présenteraient divers avantages… (La réduction de la consommation de carburant, un gain de place et de poids résultant de la suppression du pont et de tout ce qui était nécessaire à l’équipage, l’impossibilité d’une prise d’otages par des pirates, la diminution des coûts de construction, des frais d’exploitation et de la fréquence des accidents — ces derniers étant généralement le fait d’une erreur humaine, souvent due à la fatigue.) ■Josèphe Ghenzer
L’avenir : l’affichage tête haute et la réalité augmentée !
En collaboration avec l'organisation VTT Technical Research Centre of Finland et l’Aalto University School of Arts, Design and architecture, RollsLa Nissan ZEOD RC. Royce Marine a réfléchi aux diverses innovations technologiques qui pourraient équiper les postes de pilotage des navires de transport, remorqueurs, porte-conteneurs et cargos d'ici une décennie, afin de faciliter le travail des marins. Le poste de pilotage intelligent sera entièrement informatisé et capable de reconnaître le pilote pour configurer automatiquement les commandes et l'interface selon ses préférences (réglage du fauteuil, position des commandes manuelles et des écrans de contrôle, affichage personnalisé, etc.). La vitre de la passerelle sera dotée d’un affichage tête haute et d’un système de réalité augmentée sur lequel apparaîtront des données de navigation permettant d'avoir une meilleure visibilité des ponts extérieurs (de détecter, par exemple, la présence d'un marin derrière une structure ou des conteneurs). Et de garder un œil sur des obstacles pouvant être masqués à cause d’une trop grande distance ou du mauvais temps — mais aussi de visualiser la route suivie par le navire ainsi que la position des bateaux naviguant à proximité. (Un analyseur de glace intégré pourrait afficher une simulation indiquant si l'itinéraire emprunté est sûr.) Pour la veille de nuit, la surveillance de l’environnement se ferait grâce à des images reproduites sur la vitre par des caméras thermiques. Et pour un remorqueur, un système de vue partagée avec le navire auquel il doit s'amarrer permettra aux deux commandants d'échanger, lors de la manœuvre d'approche, des informations en temps réel (sur leur vitesse, leur trajectoire, leur dérive et sur les contraintes exercées sur le treuil et les câbles d'amarrage), qui seraient illustrées par des couleurs variables. Rolls-Royce envisage aussi l’exploitation de navires porte-conteneurs qui navigueraient sans
Le poste de pilotage du futur en marine marchande.
Rolls-Royce travaille à la construction de porte-conteneurs totalement autonomes à l’horizon 2025.
© Rolls-Royce Marine/VTT Technical Research Centre of Finland/Aalto University School of Arts, Design and Architecture.
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LE THÉORÈME DE BAYES
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APPLIQUÉ À L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE La probabilité de A sachant B est égale à la probabilité de B sachant A, multipliée par la probabilité de A et divisée par la probabilité de B. Il s’agit de la célèbre formule de Thomas Bayes, utilisée lors des calculs de probabilités. Comment cette formule pourrait-elle être utilisée dans le domaine de l’Intelligence artificielle (IA) ?…
INTRODUCTION AU THÉORÈME DE BAYES Les applications des travaux de Bayes sont innombrables et il faudrait des mois pour en maîtriser tous les tenants et les aboutissants. Cet article n’a donc pas pour but de l’expliquer dans son intégralité — mais d’en donner des notions et de fournir des exemples d’applications. Ce théorème est issu des travaux du révérend anglais Thomas Bayes. Ses résultats n’ont été publiés qu’à titre posthume par son ami Richard Price, en 1763 (d’ailleurs, pour la petite histoire, sachez que ces résultats ont été également obtenus en 1774 par le mathématicien français Laplace — qui n’avait pas eu connaissance des travaux du révérend). Jusqu’à la fin du XX e siècle, il a été relativement peu utilisé mais a connu un essor incroyable depuis les années 1980. Le nombre de publications scientifiques contenant le
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Hubot, Real Humans de Lars Lundström.
théorème de Bayes est passé d’environ 5 000 à 20 000 par an ! Il y a deux raisons à cela : la logique « dure » lui était préférée auparavant et les machines n’avaient pas les capacités de calcul qu’elles ont aujourd’hui. Seulement voilà, leur puissance de calcul double pratiquement chaque année et la logique dure ne permet pas de tout résoudre. Cf. Stanislas Dehaene (psychologue cognitif et neuroscientifique) : « Nous avons un petit Thomas Bayes dans le cerveau ! Je parle de révolution, car il n’est pas courant de voir apparaître aussi soudainement un cadre théorique qui s’infiltre dans tous les plans d’une science. Nous étions nombreux à penser qu’il ne pouvait y avoir de théorie générale de la cognition, le cer veau étant le résultat du bricolage de l’évolution — mais cette idée est en train d’être battue en brèche par la statistique bayésienne, tant ses applications sont extraordinaires. »
UNE INVERSION DES CAUSES À L’EFFET Cette formule est généralement utilisée pour calculer la probabilité d’un fait A à partir d’une information B — qu’on vient de recevoir. (Si l’on estime qu’un événement A et un événement B ont une certaine probabilité de se produire, que A provoque B avec une certaine probabilité et si je m’aperçois que l’événement B a eu lieu, je peux alors estimer la probabilité que l’événement A ait eu lieu.) BAYES POUR ALLER PLUS LOIN QUE LA LOGIQUE ET QUE LA FRÉQUENCE Si les hommes sont mortels et que les Grecs sont des hommes, les Grecs sont mortels. Voilà ce qu’est un syllogisme… Plus globalement, si l’on sait A et que A implique B, alors on sait B. Mais il nous faut deux propositions supposées vraies et des propositions vraies ou fausses. La logique ne permet pas de jouer avec les probabilités car dès qu’il y a de l’incertitude, on ne peut plus utiliser la logique formelle. Or en robotique, rares sont les environnements complètement maîtrisés, avec un éclairage
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“Les applications des travaux de Bayes sont innombrables et il faudrait des mois pour en maîtriser tous les tenants et les aboutissants. Cet article n’a donc pas pour but de l’expliquer dans son intégralité — mais d’en donner des notions et de fournir des exemples d’applications.”
constant — toutes les perturbations étant éliminées et les variables connues avec certitude. Il s’agit alors de prendre une décision à propos des informations incomplètes et incertaines que l’on capte. La formule de Bayes peut donc être considérée comme une extension de la logique lorsqu’on a des informations incomplètes. Ce théorème de Bayes permet aussi une autre interprétation des probabilités ; il ne s’agit plus de déterminer « simplement » la fréquence d’un événement mais de traduire numériquement une connaissance. (Une connaissance peut être abstraite ou théorique, voire subjective ; le théorème de Bayes prend en compte ces cas. Prenons l’exemple d’un étudiant qui estime la probabilité de réussir un examen : ce jugement est purement subjectif et l’expérience ne pourra pas être reconduite dans des conditions identiques — mais qu’il réponde 20 % ou 80 % et il aura transmis une connaissance transformable en information exploitable… Un autre exemple, plus concret : sachant qu’un nombre est divisible par 4, il l’est par 2 ; mais sachant qu’un nombre est divisible par 2, quelle est la probabilité qu’il le soit par 4 ? Du point de vue de la logique formelle, cela n’est pas devinable… Pourtant, un nombre divisible par 2 est pair — et instinctivement, on se doute que s’il est pair, il a de plus fortes chances d’être divisible par 4 qu’un nombre aléatoire. La formule de Bayes permet d’estimer mathématiquement cette probabilité.)
© Photo Yuncong Chen
Lors de la RoboCup, des équipes peuvent s'essayer à des IA bayésiennes. — À droite: ce robot utilise un algorithme bayésien pour cartographier son environnement.
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LES RÉSEAUX BAYÉSIENS Donc cette formule, relativement simple, permet de résoudre des problèmes peu compliqués comme celui qui a été décrit précédemment. Mais lorsqu’on utilise cette formule en cascade, il apparaît possible de faire des
estimations sur des systèmes complexes ; ce qui nous intéresse le plus dans le théorème de Bayes, ce n’est pas l’équation seule. C’est ce qu’on appelle les réseaux bayésiens. De tels réseaux peuvent être utilisés dans de nombreux domaines (marketing, santé, banque) et pour dif-
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LE THÉORÈME DE BAYES APPLIQUÉ À L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Voici un exemple de réseau bayésien simple… L’inférence bayésienne est utilisée avec des réseaux bayésiens — qui sont des graphes orientés représentant divers faits et les liens qui existent entre eux. Avant d’utiliser le théorème, il faut donc étudier quels sont les liens entre les différents faits. Il faut ensuite associer les probabilités conditionnelles de chaque variable par rapport à ses causes. Le théorème de Bayes est ensuite utilisé pour faire évoluer les probabilités de certaines variables par rapport à l’observation des autres.
Une application du théorème de Bayes : le traitement de données en masse.
férentes raisons (prévention, simulation du comportement d’un système, diagnostic des causes d’un phénomène, analyse des données mais aussi et surtout la capacité de prendre des décisions). Avant d’expliquer le fonctionnement du réseau, il est nécessaire de revoir certaines définitions… — Un réseau bayésien est un modèle graphique probabiliste représentant des variables aléatoires sous la forme d'un graphe orienté acyclique. Il est utilisé pour déterminer l’inférence bayésienne. — Un graphe orienté acyclique est un graphe dont les liaisons entre nœuds ne peuvent aller que dans un sens et qui ne contient pas de cycles (ou boucles). Dans les réseaux bayésiens, les nœuds représentent les variables et les liaisons sont les relations entre ces nœuds. — L'inférence bayésienne est une méthode d'inférence permettant de déduire la probabilité d'un événement à partir de celles (déjà évaluées) d'autres événements.
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“Si les hommes sont mortels et que les Grecs sont des hommes, les Grecs sont mortels.Voilà ce qu’est un syllogisme… Plus globalement, si l’on sait A et que A implique B, alors on sait B.” (L'inférence définit les actions de mise en relation d'un ensemble de propositions, aboutissant à une démonstration de vérité, de fausseté ou de probabilité, sous la forme d'une proposition appelée conclusion. Entre d’autres termes, il s’agit de déduction…)
BAYES DANS LES SYSTÈMES COMPLEXES Judea Pearl (un spécialiste en Intelligence artificielle, prix Turing en 2011), en alignant des centaines de formules de Bayes, a démontré qu’il était possible de déduire les causes multiples de phénomènes complexes. C’est grâce à l’informatique que l’on a établi, dans des domaines variés, des réseaux bayésiens dont chaque nœud est relié à un autre via la formule de Bayes. C’est de cette manière que l’on peut créer des modèles de phénomènes complexes, malgré le bruit parasite et les informations insuffisantes… Dans un article de Science et Vie, en 2012, on nous annonçait une révolution conceptuelle : « Alors que la science a toujours prôné une vision objective du monde, cette formule bayésienne réintègre une dimension subjective : elle ne nous parle pas du monde, mais de ce que nous en savons (ce point de vue ne laissera pas de marbre les amateurs de physique quantique, car c’est ce qu’ont postulé en leur temps Bohr et Heisenberg, NDLR). Cette petite formule nous oblige à penser que les théories et les modèles scientifiques reflètent notre représentation de la réalité plutôt que la réalité elle-même. Cette dernière se chargeant de nous fournir des données qui garantissent que notre représentation n’est pas trop éloignée d’elle. » DES GAINS D’ESPACE DE STOCKAGE ET UNE RÉDUCTION DES CONDITIONS MINIMALES Utiliser un réseau bayésien permet de stocker les probabilités de manière très condensée, grâce à l’utilisation des probabilités conditionnelles. Dans un calcul classique il faudrait, pour connaître la probabilité d’un événement, connaître la probabilité de tous ses parents et de toutes les interactions possibles ! Dans un réseau de quinze variables, si cinq variables représentant des « causes basiques » n’ont pas de parents, que cinq autres n’en ont qu’un et les dernières deux, on descend de trente-deux mille sept cent vingt-huit valeurs à seulement quarante. Cela économise de l’espace de stockage mais surtout réduit le nombre d’informations nécessaires pour estimer l’ensemble des paramètres du système !
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“Durant les dernières décennies, nous avons vécu une explosion de la quantité d’information disponible. Les modèles bayésiens sont pertinents pour les exploiter.”
Expérience Opérateur
Complexité Machine
Accident Le révérend Thomas Bayes. Voici un exemple de réseau bayésien simple…
BAYES POUR TRAITER DES DONNÉES EN MASSE Durant les dernières décennies, nous avons vécu une explosion de la quantité d’information disponible. Les modèles bayésiens sont pertinents pour les exploiter. Comme dans la prévision des stocks et de la consommation dans la grande distribution — les données formelles étant les tickets de caisse. Mais d’autres informations moins formelles, comme l’expérience des vendeurs, la saisonnalité, le climat, la publicité, etc., apparaissent et sont plutôt subjectifs (cf. l’étudiant qui estime ses chances de réussir à un examen). Les réseaux bayésiens permettent alors de coupler la connaissance des vendeurs avec l’analyse de tickets de caisse. C’est un couplage de la théorie et des expériences qui procure des métadonnées (c’est-à-dire des données sur les données) avec un sens — et ajustées aux a priori des êtres humains. LE THÉORÈME DE BAYES EN APPRENTISSAGE AUTOMATIQUE Le théorème de Bayes constitue la base d'une des branches de l'apprentissage automatique. L'algorithme d'apprentissage automatique bayésien est la classification naïve bayésienne, qui utilise la règle de Bayes avec une hypothèse d'indépendance forte entre les caractéristiques de l'ensemble des données. Dans le filtrage des spams, nous tenons à classer les messages comme spams ou « non-spams ». Nous apprenons d'abord une règle de décision puis nous l’appliquons à de nouveaux messages. Cet algorithme est intéressant dans le processus de création du modèle. Dans un spam qui nous inviterait à envoyer une somme pour permettre de débloquer un compte, le mot nigérian et le mot prince seront considérés comme indépen-
Pierre-Simon de Laplace, le redécouvreur des probabilités inverses
dants. Ce classificateur porte bien son nom (il est naïf de croire que ces deux mots sont indépendants). L'hypothèse d'indépendance conditionnelle établit donc une formule très élégante qui, à la base, est une application répétée de la règle de Bayes, pour chaque mot dans le message. C'est ce qu'on appelle l'analyse binomiale de la classification naïve bayésienne. La proportion des messages correctement classés par ce moyen est de 93 %. Il existe également une version multinomiale de cet algorithme, non naïve, qui traite non seulement les mots mais aussi les groupes de mots. Le taux des spams détectés correctement passe alors à 97 % ! (Le théorème de Bayes est une formule « noyau » fondamentale pour ce type d’algorithmes.)
LES UTILISATIONS DU THÉORÈME DE BAYES En résumé, le théorème de Bayes apparaît comme un outil simple — mais qui peut être utilisé de diverses façons et dans de nombreux domaines. Voici une liste non exhaustive de ses utilisations… — Diagnostic médical et industriel. — Analyse des risques. — Détection des spams. — Data mining. — Inversion de problèmes. — Vérification de théories scientifiques ou de prédictions. — Climatologie. — Systèmes de localisation (incertitude sur la localisation). — Systèmes Speech-to-Text (faire le lien entre les fréquences perçues et les sons enregistrés). — Reconnaissance des chiffres sur les enveloppes traitées par La Poste (et un apprentissage automatique des écritures humaines dans les années 1980). Et si l’on remonte plus loin, on s’aperçoit que cette méthode a été utilisée lors de l’affaire Dreyfus : on a déterminé la probabilité qu’une personne soit coupable en connaissant les preuves disponibles et la probabilité de les obtenir dans le cas où elle serait coupable… Pour ce qui concerne l’avenir, on ne peut s’empêcher de penser à cette scène marquante du film I, Robot, dans laquelle un robot sauve Del Spooner (Will Smith) lors d’un accident de voiture — au lieu de s’occuper d’un enfant, lui aussi en danger de mort. Del, en colère, demande au robot pourquoi il n’a pas sauvé l’enfant. Ce à quoi le robot répond que « les probabilités de vous sauver étaient plus élevées que celles de sauver l’enfant ». (Des probabilités qu’il aura certainement estimées à l’aide des réseaux bayésiens…) ■Aurélien Bisotti
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e Développer une Intelligence artificielle, même au sein de Facebook, est un travail de longue haleine !
quand S'ATTAQUE À L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE… Cela fait déjà plus de dix ans que Facebook a été lancé et environ huit ans qu'il a été mis à la disposition des plus de treize ans sur la Toile. Très rapidement, il est devenu le réseau social le plus utilisé du monde et le phénomène international que l'on connaît aujourd'hui — avec plus d'un milliard d'inscrits ! Facebook dispose d'une ergonomie en constante évolution, régulièrement mise à jour pour fournir une toujours plus grande facilité d’utilisation tout en proposant un maximum de possibilités, de moyens de recherche, de protection des données privées — et bien d'autres choses encore… Ce système a fait naître des polémiques quant à l'étalage de la vie privée et à ce que certains appellent le fichage volontaire. L’entreprise qui se trouve à sa tête a donc annoncé, le 9 décembre 2013, un nouveau projet et la création de nouveaux laboratoires à Menlo Park (Californie), à Londres (R.-U.) et dans le nouvel établissement de Facebook à New York. Ce projet est dirigé par le cofondateur de Facebook Mark Zuckerberg et par le directeur de l’ingénierie Michael Schroepfer mais est supervisé par le Français Yann LeCun, professeur à l'université de New York. Ce dernier a été engagé spécialement (il est encore aujourd'hui l'un des plus grands chercheurs dans le domaine de l'Intelligence artificielle). Ces laboratoires ont pour objectif déclaré de faire radicalement avan-
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cer les recherches dans le domaine de l'IA — pour ensuite en faire profiter Facebook. LA PÊCHE AUX INFOS L’objectif premier de ces laboratoires sera donc tout d'abord, selon LeCun, d'avancer dans la recherche en matière d’Intelligence artificielle. L’adaptation des résultats au projet de Facebook ne constituerait que la deuxième étape de toute cette activité. Mais cela soulève de multiples interrogations. Qu'apportera donc, une fois mise au point, cette Intelligence artificielle au réseau social ? Elle procédera en fait à l’analyse des utilisateurs. Il lui sera possible de proposer des divertissements, des événements, des amis à ajouter et tout ce que Facebook peut offrir (et de manière bien plus efficace) en se basant sur ce que chaque inscrit apportera sur son compte (applications, images, amis, centres d’intérêt et autres informations — personnelles ou non — diverses et variées). Il s'agirait en quelque sorte Mark Zuckerberg, le patron emblématique de Facebook, lors de la conférence TechCrunch Disrupt, à San Francisco. d'une véritable forme de communication, voire
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“Un système fonctionnant grâce au deep learning, quant à lui, reconnaîtra immédiatement le format d'un fichier ou d’un document et saura quoi faire pour le lire et en comprendre le contenu.”
On peut imaginer que le résultat de ce développement pourra également bénéficier à l'Oculus Rift, nouvellement acquis.
pour mieux deviner — et sans doute pour mieux vendre ou même attirer plus d'utilisateurs encore. Une plage en arrière-plan sur l'une de vos photos ? Un slip jaune d'une marque bien connue ? Une préférence mentionnée dans l'un de vos messages sur votre page ou sur celle d'un autre ? Facebook comprendra tout et s'adaptera ainsi à vos besoins… On peut également imaginer qu'une personne non inscrite sur le réseau social apparaisse sur un photo postée par un utilisateur de Facebook, puis s'inscrive à son tour… L'IA devrait pouvoir immédiatement l'identifier grâce à la reconnaissance faciale. Une question se pose alors… Cette innovation est-elle une bonne ou une mauvaise chose ? Bien que la réponse soit sans doute plus complexe que toutes celles que nous venons de proposer, une chose reste certaine : il s'agit de l’avenir — ou du moins, de l'un de ses aspects. Yann LeCun affirme que le travail effectué dans
Une partie des locaux de Facebook à la lueur du soir.
de partage, entre les utilisateurs et Facebook.Tout cela serait rendu possible grâce à ce qu'ils appellent le deep learning — l'apprentissage approfondi —, une méthode d'apprentissage pour une machine ou un système qui permet en fait d’assimiler tous les types d'informations, de les comprendre et de s'y adapter. À ne pas confondre avec l'ordinaire machine learning — l'apprentissage de la machine —, qui relève plutôt d’une vaste programmation, d’une évolution aidée et consiste à insérer manuellement des solutions prévues pour chaque manœuvre des futurs utilisateurs ou pour les problèmes rencontrés. Un ordinateur ne peut alors lire un document d'un format spécifique si son propriétaire (ou son constructeur) n'a pas installé un programme de lecture approprié. Un système fonctionnant grâce au deep learning, quant à lui, reconnaîtra immédiatement le format d'un fichier ou d’un document et saura quoi faire pour le lire et en comprendre le contenu. Ce principe une fois adapté à Facebook, l'Intelligence artificielle n'aura pas besoin d'utilisateurs ou de programmeurs pour lui dicter ce qui se trouve sur une image. (Le système déchiffrera de lui-même l'assemblage de pixels et l'adaptera en données qu'il pourra lire.) Elle pourra même
Au de entre par Al a mis l'Emo
Une des salles de serveurs de Facebook.
comprendre le sens des messages postés sur les pages et saisir le sens des commentaires et des conversations… Pratique, incroyable, génial, inquiétant, inadmissible!? Tous ces qualificatifs semblent convenir à chaque fois qu’on observe la chose sous un angle différent. UNE ENTITÉ NOUVELLE ? « Nous désirons mieux comprendre ce qui pourrait intéresser les utilisateurs », déclare Mark Zuckerberg. En d'autres termes, Facebook veut mieux nous connaître, comprendre la manière dont pensent ceux qui l'utilisent — afin de les séduire plus efficacement avec des propositions de jeux, d'applications, de produits, de groupes, etc. Quoi qu'il en soit, le message paraît clair… Connaître
ces laboratoires et la recherche sur l'Intelligence artificielle en général vont bien plus loin que le réseau Facebook ou que tout autre projet du même type (Google et Baidu se sont eux aussi lancés dans de tels travaux). Il s'agit donc d'un travail de longue haleine visant à créer une forme d'intelligence qui, pour LeCun, ne peut exister sans une certaine autonomie et sans l’existence de certains sentiments… Cette dernière prédiction s’applique-t-elle au Facebook d'un futur pas si lointain ? Les réponses arriveront à coup sûr lorsque nous aurons encore franchi encore plus d'étapes vers la création d'une véritable Intelligence artificielle… ■Zacharia Gunet
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Des robots souris pour étudier la théorie de l’évolution
Le docteur Elfwing et l’une de ses créatures.
Chez la plupart des espèces animales, le choix du partenaire est fait par la femelle (c’est le cas chez les souris) — les mâles et les femelles adoptant différentes approches comportementales afin de choisir le meilleur et de l’attirer… Cependant, l’étude de ces techniques et celle de leur évolution dans des populations animales vivantes se révèlent difficiles et très longues. Pour pallier ce problème, une équipe de chercheurs travaillant au sein de l’Unité de calcul neuronal de l’OIST (Okinawa Institute of
Science and Technology), dirigée par le professeur Kenji Doya, a eu l’idée quelque peu saugrenue d’utiliser des robots souris « couplés » à une simulation informatique pour observer leurs stratégies de reproduction en fonction de divers paramètres. Le docteur Elfwing a donc programmé une petite colonie de robots souris capables de « s’accoupler ». Chaque robot, monté sur deux roues, était doté d’électrodes (à la place des dents) qui lui permettaient d’aller se recharger à des bat-
teries, d’une caméra pour voir son environnement (batterie, autre robot, port infrarouge) et d’un port infrarouge (situé dans la queue) pour favoriser l’accouplement et aussi copier dans le simulateur les paramètres informatiques (l’équivalent en quelque sorte de ses gènes). Ces robots étaient programmés pour exécuter deux tâches : charger leur batterie (l’équivalent chez la vraie souris de la recherche de nourriture) et partir en quête d’un partenaire. Lorsqu’un robot souris avait à la fois accès à une batterie pour se recharger et à un capteur infrarouge pour s’accoupler, deux comportements distincts ont été observés : butineur et chercheur. Dans le premier cas, le butineur ne cherchait qu’à recharger ses batteries et ne s’accouplait que si son partenaire se présentait à lui la queue la première… Dans le deuxième, le chercheur recherchait activement des partenaires et se désintéressait des batteries. Et en faisant varier les paramètres de leurs soixante-dix expériences, les scientifiques ont pu constater que les deux comportements coexistaient de façon permanente au sein d’une même population et dans des proportions toujours identiques : 25 % de butineurs et 75 % de chercheurs. Grâce à la modélisation informatique, ils ont ainsi pu observer le processus sur plus de mille générations et dans un laps de temps très court… ■Josèphe Ghenzer
La théorie de l'évolution étudiée au moyen de robots souris.
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À LA RECHERCHE DE SIGNES DE VIE SUR
MARS La vie s’est-elle un jour développée sur Mars ? C’est à cette question qu’une mission en deux étapes (ExoMars 2016 et Exomars 2018) va apporter des réponses en fournissant aux scientifiques des informations sur la surface de la planète et en mettant aussi l’accent sur l’exobiologie et sur la recherche d’indices d’une vie passée (ou présente)… À L’ORIGINE DU PROJET C’est suite à la publication en 1999 d’un rapport (le Red Book), rédigé par un groupe de scientifiques et exhortant l'Agence spatiale européenne (ESA) à envoyer sur Mars un laboratoire mobile de recherche de vie, que démarra en 2002 Aurora, un ambitieux programme d’exploration spatiale à long terme. Il définissait une stratégie d’exploration robotique et humaine de Mars, de la Lune mais aussi de certains astéroïdes, pour les trois prochaines décennies. S’inscrivant dans le cadre d’Aurora, l'ESA mit alors en place le programme ExoMars — afin d’enquêter sur l'environnement martien et de tester de nouvelles technologies in situ. Ce programme devait aussi ouvrir la voie à une mission de retour sur la Terre d'échantillons de sol martien au cours des années 2020 et déboucher sur des technologies permettant des explorations habitées.
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Depuis son démarrage, ExoMars a connu moult changements, le principal étant le désistement en 2011 de la NASA — qui renonçait à sa participation à ce projet, en raison d’importantes restrictions budgétaires. Un an plus tard, c’est Roscosmos qui prenait le relais de la NASA (l’agence n’apporte plus qu’une faible contribution matérielle en matière d’instruments scientifiques et une aide en matière de communication, pour relayer les signaux entre Mars et la Terre). L’autre changement fut l’aménagement de ce programme spatial en deux missions. La première (ExoMars 2016) comprendra un orbiteur (le TGO — Trace Gas Orbiter) et un module d'entrée, de descente et d'atterrissage (l’EDM — Entry, Descent and Landing Demonstrator Module), qui prouvera la capacité de l’ESA de poser un engin sur le sol martien en toute sé-
curité (ce qu’elle n’a encore jamais fait). Quant à la deuxième (ExoMars 2018), elle regroupera une plate-forme fixe de surface et un rover doté d’une foreuse et d’une série d'instruments dédiés à l'exobiologie et à la recherche de la géochimie ; ils effectueront, au sein d’un laboratoire intégré, toutes sortes d’analyses des échantillons de sol martien prélevés sur son parcours. Ces deux missions seront normalement lancées en janvier 2016 et en mai 2018 (de Baïkonour) par des fusées Proton munies d’un étage supérieur Briz-M. EXOMARS 2016 Les principaux objectifs d’ExoMars 2016 seront la recherche de traces de méthane et d'autres gaz atmosphériques pouvant être des signatures actives de processus biologiques ou géologiques ; et le test de technologies clés dans la
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“Ces deux missions seront normalement lancées en janvier 2016 et en mai 2018 (de Baïkonour) par des fusées Proton munies d’un étage supérieur Briz-M.”
Le rover de la mission européenne ExoMars 2018.
préparation de missions ultérieures sur Mars (sans oublier la découverte de nouveaux moyens de communication). Le TGO et l’EDM, baptisé Schiaparelli (en hommage à l'astronome Giovanni Schiaparelli), voyageront ensemble pendant neuf mois. Trois jours avant d'atteindre l'atmosphère de la planète rouge, l'EDM (1,80 m de hauteur et 2,40 m de diamètre pour un poids de 600 kg) sera éjecté de l'orbiteur et se posera. Grâce à divers capteurs, les scientifiques pourront évaluer la performance de l'atterrisseur lors de la descente et étudier l'environnement autour du site d'atterrissage. De son largage jusqu'à son atterrissage, l'EDM communiquera avec le TGO. Mais une fois qu’il se sera posé, ses communications seront prises en charge par un orbiteur relais de la NASA. Il servira essentiellement à tester diverses technologies, indispensables à la réussite des futures missions (comme l’orientation d’atterrissage contrôlée, la vitesse de toucher du sol, un matériau spécial pour la protection thermique, un système de parachute, un système d'altimètre radar Doppler et un système de freinage final
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L’atterrisseur EDM de la mission 2016.
contrôlé par propulsion liquide). Il hébergera également un équipement scientifique qui opérera à la surface de Mars pendant deux à huit jours martiens (un jour martien dure 24 h et 39 min), après son atterrissage qui devrait avoir lieu dans le secteur de Meridiani Planum. C’est une zone qui intéresse les scientifiques car elle contient une ancienne couche d'hématite (un oxyde de fer qui, sur la Terre, se forme presque toujours dans un environnement contenant de l'eau liquide).
Pendant ce temps, le TGO se placera sur une orbite circulaire (à environ 400 km d'altitude) pour mener à bien sa propre mission — au cours de laquelle sa charge utile scientifique embarquée déploiera divers instruments (aussi bien européens que russes) pour effectuer à distance des observations détaillées de l'atmosphère martienne. Et aussi une série de mesures, pour détecter une large gamme de traces de gaz atmosphériques (méthane, dioxyde d'azote, acétylène…) et leurs principaux iso-
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À LA RECHERCHE DE SIGNES DE VIE SUR
MARS
TGO et EDM se séparant à l'approche de Mars. Test de vibration pour l'EDM.
topes, ainsi que l'emplacement et la nature de leurs sources. Il étudiera leur variabilité géographique et temporelle et cartographiera l'hydrogène souterrain jusqu'à une profondeur d'un mètre avec une résolution dix fois supérieure à celle des mesures précédentes. Un de ses objectifs sera alors d'acquérir une meilleure compréhension du méthane et d'autres gaz atmosphériques, présents en faibles concentrations (moins de 1 % de l'atmosphère) — qui pourraient être une preuve d’une possible activité biologique ou géologique. Les résultats ainsi obtenus pourraient constituer une aide préLA CHARGE UTILE EMBARQUÉE DANS L’EDM La charge utile de l’EDM comporte le pack DREAMS (Dust characterization, Risk assessment and Environment Analyzer on the Martian Surface), qui se compose d'une série de capteurs… Pour mesurer la vitesse du vent et sa direction (MetWind), l'humidité (DREAMS-H), la pression (DREAMS-P), la température de surface (MarsTem) et la concentration de la poussière atmosphérique (SIS — Solar Irradiance Sensor). Et aussi les champs électriques sur la surface de Mars (MicroARES — Atmospheric Radiation and Electricity Sensor).
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“Les opérations scientifiques menées par les instruments de sa charge utile commenceront en 2017 et sont prévues pour durer au moins une année martienne.”
e Mars.
À gauche : une fusée Proton et son module Briz-M devraient lancer les deux missions ExoMars. — Au-dessus : l’orbiteur TGO (mission 2016).
cieuse dans le ciblage des sites d'atterrissage les meilleurs… Les opérations scientifiques menées par les instruments de sa charge utile commenceront en 2017 et sont prévues pour durer au moins une année martienne (six cent quatre-vingt-sept jours terrestres). Enfin, le TGO servira également de relais de données pour le rover d’ExoMars 2018 (il lui permettra de recevoir des consignes et d’envoyer en retour des données sur la Terre, via le réseau de communications spatiales de l'ESA — et cela jusqu'à la fin de 2022). EXOMARS 2018 Sur Mars, les meilleures chances d’atteindre des biosignatures moléculaires bien conservées (déposées au début de son histoire, lorsque la planète était riche en eau) se trouvent sous sa surface (à plus d’un mètre de profondeur), où elles sont protégées des rayonnements cosmiques. ExoMars 2018 devra donc rechercher des in-
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LES INSTRUMENTS EMBARQUÉS À BORD DU TGO
À LA RECHERCHE DE SIGNES DE VIE SUR
MARS
Le TGO, fabriqué en Europe, hébergera une charge utile scientifique de quatre instruments. • Le NOMAD (Nadir and Occultation for MArs Discovery) : une suite de spectromètres couvrant une large gamme de longueurs d'ondes servant à identifier les composants de l'atmosphère martienne. • L’ACS (Atmospheric Chemistry Suite) : une suite de trois instruments infrarouges servant à étudier la chimie et la structure de l'atmosphère martienne. • Le CaSSIS (Color and Stereo Surface Imaging System) : une caméra haute résolution capable d'obtenir des images couleur stéréo sur une large bande qui fournira le contexte géologique et dynamique pour les sources ou les puits de traces de gaz détectées par le NOMAD et l’ACS. • Le FREND (Fine Resolution Epithermal Neutron Detector) : un détecteur de neutrons utilisé pour cartographier la présence d'hydrogène sur la surface martienne, en ciblant les dépôts de glace d'eau près de la surface.
dices de présence d'eau ainsi que ceux d'une vie, passée ou présente — mais aussi caractériser la composition de son sous-sol en fournissant sa composition géochimique. Pour remplir ces objectifs, ExoMars 2018 se composera de deux éléments : une plate-forme russe fixe de surface, chargée d’étudier l'environnement martien, et un rover européen (pour étudier la géologie de certains sites pouvant avoir abrité d’éventuelles formes de vie martienne primitives). LES CARACTÉRISTIQUES DU ROVER Le rover, développé par l’ESA, sera en mesure de se mouvoir de façon autonome à la surface de Mars, de forer son sous-sol et d’y collecter des échantillons avant de les traiter grâce à sa charge utile embarquée — Pasteur —, comprenant toute une série d’instruments d'analyse dédiés à la recherche de l'exobiologie et de la géochimie. Sa locomotion sera assurée par six roues, chacune d’elles pouvant être pilotée indépendamment. Elles pourront également pivoter individuellement de façon à ajuster la hauteur du rover et son angle par rapport au sol. Cela créera une sorte de capacité ambulatoire, qui lui sera très utile pour se déplacer sur des sols mous. Il disposera d’inclinomètres et de gyroscopes, pour améliorer la robustesse de la commande de mouvement. Et utilisera d’autre part des panneaux solaires pour produire l'énergie électrique dont il aura besoin (il a été conçu pour survivre à l’extrême froideur des nuits martiennes grâce à de nouvelles batteries et unités de chauffage). Son mât sera doté de deux caméras stéréo sophistiquées et d’un système de navigation complexe, grâce auxquels il sera en mesure de cartographier sa route, de calculer une trajectoire lui permettant de progresser en toute sécurité d’environ 70 m par jour martien et de déterminer rapidement le type de roches qu’il
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Prévisualisation de rendu du rover de la mission ExoMars 2018. — Mars Yard Test Area, un terrain d’entraînement pour le rover, avant et pendant sa mission de 2018.
pourra analyser. Les images de son système de caméra, combinées aux données recueillies par le radar de pénétration du sol, fourniront aux scientifiques la possibilité de définir les emplacements de forage les plus appropriés. Son dispositif d'échantillonnage embarqué pourra forer le sol jusqu’à 2 m de profondeur pendant qu'il investiguera sur la minéralogie de la paroi du trou de forage et prélèvera un petit échantillon. Ce dernier sera alors envoyé dans son laboratoire intégré où il sera broyé en fine poudre avant d’être traité par une série d’instruments, qui effectueront des analyses (spectrales, chimiques et physiques) détaillées. Ce TGO, mis en orbite autour de Mars par
ExoMars 2016, assurera la liaison avec le ROCC (Rover Operations Control Centre), situé à Turin. Et le rover pourra communiquer, une ou deux fois par jour mar tien, avec l'équipe de contrôleurs chargée de surveiller et de contrôler à distance ses opérations ; elle lui indiquera de nouvelles destinations (où il effectuera un forage en fonction des images stéréo qu’il aura prises avec les caméras installées sur son mât). UNE PRÉPARATION MINUTIEUSE Dans le cadre du SAFER (Sample Acquisition Field Experiment with a Rover), divers tests ont été effectués de la manière la plus réaliste pos-
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“L’installation comporte aussi une grande fresque du paysage de la planète rouge afin que les caméras de navigation du rover puissent voir un paysage aussi réaliste que possible.” LES INSTRUMENTS EMBARQUÉS DANS LE ROVER • La PanCam (Panoramic Camera) : une caméra panoramique pour effectuer la cartographie numérique du sol de Mars. • Le CLUPI (CLose-UP Imager) : un système de caméras pour réaliser des images couleur, en gros plan et en haute résolution, de roches et d’affleurements avoisinants ainsi que des carottes prélevées lors du forage. • Le WISDOM (Water Ice and Subsurface Deposit Observation on Mars) : un radar à pénétration de sol pour caractériser la stratigraphie du terrain sous le rover, à une profondeur de 2 à 3 m. Utilisé avec Adron, il fournira des informations sur la teneur en eau du sous-sol afin de sélectionner les zones les plus appropriées pour effectuer des forages et de collecter des échantillons avant de les analyser. Il transmettra et recevra des signaux en utilisant deux petites antennes Vivaldi installées à l’arrière.
Le rover ExoMars 2018 au premier plan, l'atterrisseur EDM (mission 2016) au second plan.
sible sur un prototype du rover, durant cinq jours (en octobre 2013) dans le désert de l’Atacama — l’un des endroits les plus arides de notre planète. Ces essais, supervisés par un centre de contrôle à distance (à Harwell, RoyaumeUni) ont permis de développer diverses technologies et compétences pour les missions à destination de Mars. Au cours de cette répétition générale, une première version du rover avait été équipée des prototypes de trois instruments scientifiques (une caméra panoramique pour l’imagerie 3D stéréo, un géoradar pour sonder la géologie du sous-sol et un imageur macro pour étudier des échantillons dudit sous-sol). Ils ont été utilisés simultanément pour choisir un site d’échantillonnage offrant à la fois des rochers détachés et des affleurements minéraux. D’autre part, Airbus Defence and Space a récemment inauguré sur son site de Stevenage une nouvelle zone de tests ultramoderne reproduisant le plus fidèlement possible les conditions de l’environnement mar tien : les murs, portes et surfaces intérieures du Mars Yard sont recouver ts d’un revêtement brun rouge semblable au sol martien. L’installation compor te aussi une grande fresque du paysage de la planète rouge afin que les caméras de navigation du rover puissent voir un paysage aussi réaliste que possible. Cette extension, d’une surface de 30 x 13 m et contenant 300 t de sable spécialement sélectionné, aidera l’équipe de guidage, navigation et contrôle (GNC) à finaliser le système ultrasophistiqué de navigation qui permettra au rover se déplacer de façon autonome. (Le Mars Yard servira jusqu’au lancement et après l’atterrissage du rover sur 2019 — pour traiter d’éventuels problèmes en simulant la situation en la Terre — et aussi à de futures missions.)
LE CHOIX DU SITE D'ATTERRISSAGE La superficie de Mars étant d'environ cent quarante-cinq millions de km2, trouver le meilleur endroit pour remplir les objectifs scientifiques d’ExoMars 2018 constitue l'un des défis auxquels l'ESA et Roscosmos sont confrontés. Lors de ce choix crucial, leur principal objectif sera d’identifier un environnement géologique spécifique, susceptible d’avoir supporté dans le passé une vie microbienne. Les scientifiques privilégient donc un site comportant des preuves de la présence d’eau dans le passé avec des roches sédimentaires vieilles de 3,6 milliards d’années et un spectre indiquant de multiples minéraux hydratés (comme l’argile). Ils doivent aussi prendre en considération les objectifs scientifiques de la mission ainsi que les contraintes techniques (il faudra trouver un site plat, situé dans une bande variant de 30° au-dessus et au-dessous de l’équateur de Mars car le rover aura besoin de la meilleure exposition solaire possible pour se mouvoir). Compte tenu de ces impératifs huit propositions, jugées les meilleures, ont été retenues : Hypanis Vallis, Simud Vallis, Mawrth Vallis, Oxia Planum 1 et 2, Oxia Palus, Coogoon Valles et Southern Isidis… L’équipe chargée d’opérer la sélection, baptisée LSSWG (Landing Site Selection Working Group), va maintenant les étudier en évaluant leurs différents avantages et inconvénients et juger de leur pertinence en fonction des objectifs de la mission et des contraintes techniques. C’est seulement un an avant (environ) le lancement que l'ESA et Roscosmos décideront de l'endroit où devra se poser ExoMars 2018.
• Le Ma_MISS (Mars Multispectral Imager for Subsurface Study) : un spectromètre infrarouge miniaturisé, placé à l'intérieur de la foreuse et dédié au forage d’exploration, qui contribuera à l'étude de la minéralogie de Mars et de la formation des roches. Il examinera les bords des trous creusés par la foreuse pour étudier la stratigraphie du sous-sol, comprendre la distribution et l’état des minéraux en rapport avec l’eau — mais aussi pour caractériser l’environnement géophysique. • Le MOMA (Mars Organic Molecule Analyzer) : un chromatographe en phase gazeuse pour analyser la matière organique et inorganique dans l'atmosphère, en surface et dans le sous-sol — qui ciblera les biomarqueurs pour répondre aux questions relatives à l’origine, l’évolution et la répartition possibles de la vie sur Mars. • Le MicrOmega : un spectromètre imageur infrarouge visible pour analyser la minéralogie des échantillons martiens, afin de déterminer leur origine, leur structure et leur composition géologiques. • Le Mars-XRD (X-Ray Diffractometer) : il est destiné à analyser la structure cristalline par diffraction de rayons X. Il examinera les conditions environnementales de Mars et plus particulièrement l’identification des conditions relatives à la vie (concentration en carbonates, sulfites, minéraux aqueux, etc.). • Le RLS (Raman Laser Spectrometer) : un spectromètre laser pour établir à distance la composition des roches et identifier les pigments organiques. Instruments fournis par les Russes • L’ISEM (Infrared Spectrometer for ExoMars) : un spectromètre infrarouge monté sur le mât du rover pour évaluer la composition minéralogique des cibles de surface. • L’Adron-RM : un détecteur de neutrons pour la recherche de glace d’eau et de minéraux hydratés (jusqu'à un mètre de profondeur). Il sera utilisé en combinaison avec WISDOM pour étudier le sous-sol sous le rover et rechercher des zones pour le forage et la collecte d'échantillons. • Le M-DLS : un spectromètre laser pour l'analyse chimique et isotopique de l'atmosphère et du régolite en surface ainsi que pour la climatologie et la météorologie.
■Josèphe Ghenzer
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Des prototypes pour le futur spatial europÉen
L'Europe prépare son avenir spatial en concevant et en fabriquant de nouveaux prototypes. Le Vieux Continent a su démontrer ses capacités dans l'exploration de notre planète et celle du Système solaire — voire de l'univers tout entier. Maintenant, ce sont deux nouveaux domaines que l'Europe s'apprête à investir : la rentrée atmosphérique planée et le tourisme spatial… L’EXPÉRIMENTATION DU MINIVAISSEAU SPATIAL IXV Un prototype du minivaisseau spatial IXV (Intermediate eXperimental Vehicle), mis au point par Thales Alenia Space pour le compte de l'ESA, devrait effectuer en octobre prochain son premier aller-retour dans l'espace… L’IXV (5 x 2,20 x 1,50 m pour un poids de 2 t), une sorte d’hybride entre une navette et une capsule, est équipé de quatre moteurs-fusées (pour s'orienter en vol) et de deux gouvernails horizontaux lui permettant d'effectuer des virages lors de sa descente dans l'atmosphère. Son design de forme oblongue procure un meilleur contrôle que celui qu’on obtient avec une simple capsule, tout en proposant une technologie moins élaborée (donc moins coûteuse) que celle d'une navette dotée d’ailes. Pour le retour sur la Terre, ses concepteurs ont opté pour une procédure d'amerrissage similaire à celle des capsules spatiales américaines : il ne possède donc pas de train d’atterrissage…
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Le prototype de l’IXV en cours de finalisation à l'ESA.
Cet essai devra simuler le retour sur notre planète d’une mission en orbite basse. L’IXV s’envolera du Centre spatial guyanais de Kourou à bord d’une fusée Vega et se séparera de son lanceur lorsque ce dernier aura atteint une altitude de 300 km au-dessus du golfe de Guinée, puis poursuivra son ascension pour se placer sur une trajectoire suborbitale culminant à 412 km — avant d’entamer la phase de rentrée atmosphérique contrôlée au-dessus du Pacifique. Elle s’effectuera à une altitude de 120 km et à une vitesse d’environ 7,7 km/sec ; l’amerrissage aura lieu au large des Galapagos, dans une zone de 20 km de diamètre. (Un ensemble de trois parachutes successifs ralentira le prototype avant son contact avec l'océan ; quatre bouées gonflables devraient alors se déclencher pour le faire flotter en attendant qu’un navire spécialement équipé vienne le récupérer.) Au cours de ce vol (d’environ 1 h 40), un maximum de données seront recueillies grâce aux
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“Avec ses deux turboréacteurs à double flux, installés à l'arrière et de chaque côté de son fuselage, le Space Plane ressemble à un jet d’affaires… Il sera toutefois doté d’un moteur-fusée fonctionnant avec un mélange d'oxygène liquide et de méthane.”
Une représentation de ce que sera l’EADS Astrium TBN…
instruments embarqués (plus de trois cents senseurs et capteurs, dont une caméra à infrarouge) qui ont pour mission de tester les technologies de rentrée (aérothermodynamique, matériaux, pilotage, contrôle) et de valider le design. Cet essai sera aussi l'occasion de jauger la conception des boucliers thermiques de la par tie inférieure, fabriqués en composites thermostructuraux à matrice céramique par la société Herakles. AIRBUS DEFENCE AND SPACE VA BIENTÔT TESTER UNE MAQUETTE DE SON AVION SPATIAL Après plusieurs années de silence sur l’état de l’avancement de son projet d’avion spatial, connu sous la dénomination de Space Plane et développé en coopération avec HOPE Technik, Airbus Defence and Space a annoncé, lors du Singapore Airshow 2014, qu’un essai d’une maquette à l’échelle 1/4 devrait bientôt être effectué à environ 180 km au large des côtes singapouriennes. Ce modèle réduit (5 m de long et 4 m d'envergure pour un poids de 150 kg) devrait être largué d’un hélicoptère à une altitude de 4 000 m. L’objectif de cet essai : valider sa forme actuelle mais aussi caractériser la phase de descente spatiale et la transition entre cette dernière et le vol horizontal avant l'atterrissage. Une dynamique du vol a déjà été en partie étudiée dans les souffleries européennes de l'Onera et du DLR — mais d’autres tests, grandeur nature et indispensables, sont prévus.
Au d entre par A a mi l'Em L’espace du Space Plane destiné aux passagers (avec de quoi s’accrocher un peu partout afin de profiter pleinement de l’apesanteur !)…
À la fin de 2015, d’autres essais encore plus poussés devraient avoir lieu mais cette fois-ci le largage se fera d’un ballon stratosphérique (dans un premier temps d’une altitude d’environ 30 km — ce qui permettra à la maquette instrumentée d’atteindre une vitesse d'environ Mach 1,2 — et par la suite d’une altitude de 100 km, afin de pouvoir modéliser l'intégralité de la descente spatiale). Avec ses deux turboréacteurs à double flux, installés à l'arrière et de chaque côté de son fuselage, le Space Plane ressemble à un jet d’affaires… Il sera toutefois doté d’un moteurfusée fonctionnant avec un mélange d'oxygène liquide et de méthane. (Il est conçu pour transporter quatre personnes à une centaine de kilomètres d'altitude — les passagers auront tout loisir d’admirer la rotondité de la Terre jusque dans un rayon d’environ 1 000 km, de discerner la fine couche atmo-
sphérique ainsi que le noir de l'espace et de profiter de trois minutes d'apesanteur. On estime toutefois qu’il faudra encore attendre environ huit ans avant de pleinement profiter des joies de l’apesanteur et d’un voyage suborbital dans les étoiles à plus de 3 000 km/h…)
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■Josèphe Ghenzer et Screetch
L’avenir de l’IXV Le travail fourni sur l’IXV permettra de mettre au point une future génération de lanceurs spatiaux réutilisables (qui devrait apparaître à l'horizon 2020). La prochaine étape sera l'expérimentation du démonstrateur Phoenix, un avion spatial (préfigurant le futur système de transport Hopper) capable de placer jusqu'à 7,5 t en orbite. Il ne décollera plus comme une fusée classique mais horizontalement, à partir d'un chariot posé sur un rail long de 4 km…
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ARGUS II
L'ŒIL BIONIQUE EST UNE RÉALITÉ L’Argus II, un système de prothèse rétinienne mis au point par la société étatsunienne Second Sight, permet aux personnes atteintes de cécité partielle de recouvrer une partie de la vue. En attendant encore mieux… Grégoire Cosendai, vice-président pour l’Europe de la société, a répondu aimablement à quelquesunes de nos questions. Planète Robots : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Grégoire Cosendai : Je suis ingénieur électricien de formation (j'ai suivi les cours de l'École polytechnique de Lausanne) ; et je suis titulaire d’un doctorat dans le domaine des implants cochléaires : mon travail consistait à élaborer une nouvelle stratégie de codage de l'information pour améliorer l’audition de certains patients. Ensuite, je me suis intéressé à Second Sight car la vision artificielle est un problème extrêmement passionnant… P.R. : Présentez-nous en quelques mots l’Argus II et la société Second Sight !… G.C.: En 2006, nous avons procédé à une étude clinique avec un système qui s'appelle Argus II: c'est une version qui dispose de quatre cents électrodes et qui est complètement sans fil… Une des grosses
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complications de la première génération (Argus I) résidait dans le fait que c’était une espèce de bricolage avec un implant cochléaire… L'opération chirurgicale était extrêmement complexe et réclamait douze heures d’opération, trois chirurgiens (un O.R.L., un spécialiste de la chirurgie maxillo-faciale et un ophtalmologue) pour implanter le système. Le principe d'Argus II voulait aboutir à un système complètement implantable par un ophtalmologue — une opération qui se fait aujourd'hui en une heure et demie. Elle est donc beaucoup plus rapide, beaucoup plus simple, épargne de nombreux risques et échappe à toutes les complications que l'on peut connaître lors d’une opération chirurgicale qui se prolonge… P.R. : Pouvez-vous nous décrire ce que voit le patient, une fois opéré ? G.C. : Les patients équipés d’Argus II voient le
monde comme une page A4 tenue à bout de bras : les informations visuelles se présentent en dégradés de gris avec une information d’une faible résolution qui leur permet tout de même de lire des lettres d’une taille allant de 0,9 à 30 cm. Ce n’est pas l’idéal mais cette information simplifiée leur fournit des performances quasiment normales. Et nous avons développé un logiciel qui extrait les visages de la scène visionnée ; le patient peut ainsi reconnaître et localiser facilement les gens qui se trouvent dans la pièce où lui-même se tient. P.R. : Jusqu'à quel point la reconnaissance des visages peut-elle aider ? G.C. : Ça, c’était notre première idée et c’est là que cela commence à devenir intéressant car on voit que s’établissent alors des ponts entre la vision artificielle et la robotique… La pre-
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“En 2006, nous avons procédé à une étude clinique avec un système qui s'appelle Argus II : c'est une version qui dispose de quatre cents électrodes et qui est complètement sans fil…” une étude clinique multicentrique d'Argus II et nous avons traité quatre patients dans le service du professeur José-Alain Sahel, le directeur de l’Institut de la vision, à Paris. Nous avons d'abord vérifié la sécurité du système puis fait des recherches autour des nouvelles modalités de codage de l'information. Cela constitue la composante française de notre étude internationale… P.R. : Comment l’Argus II est-il pris en charge dans l’Hexagone ? G.C. : Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a annoncé qu'elle allait étudier un mécanisme de remboursement d'Argus II. Il va permettre à trente patients (par année) de bénéficier du traitement et de technologies médicales innovantes.
Schéma d'implantation.
mière chose qu’on a conçue, c’est tout simplement un système de reconnaissance du visage. Il existait déjà des tests sophistiqués en la matière : nous avons procédé à de tels tests en Allemagne, par le biais de systèmes qui sont capables d’identifier le conjoint ou le fils d’un patient, de prédire le visage qu’aura une personne quatre ans plus tard et de la reconnaître dans un ensemble d’images. Et aussi de savoir si telle personne nous regarde ou regarde à côté, si elle sourit ou pas, si elle est déprimée… Vous voyez qu’on peut aller extrêmement loin dans les logiciels de traitement de l’image…
P.R. : Sur le plan des logiciels, utilisezvous un système d'exploitation spécifique ou une création de votre cru ? G.C. : Le système embarqué fonctionne grâce à une puce conçue par Texas Instruments mais c'est un système qui a atteint la limite de ses performances. Nous sommes en phase de développement avec un nouveau système, basé sur une puce de technologie ARM — qui va nous permettre de pousser très, très loin le traitement de l'image qu'on obtient dans le processeur vidéo, ce qui amé-
P.R. : Avec soixante électrodes, peut-on donner une estimation d'une telle définition d'image en pixels ? G.C. : Il est difficile de se représenter la résolution exacte de ce que les patients perçoivent parce qu’on leur installe une électrode à la surface même de la rétine pour avoir la résolution la plus fine possible… Cela dépend aussi de l'état de la rétine, avec un résultat plus ou moins différent si on parle de résolution stricte. Le fait qu'on arrive à lire des lettres de 0,9 à 30 cm, cela signifie que les patients bénéficient environ de 4 % de l'acuité visuelle normale. Combien de pixels cela fait-il ? Difficile encore de le dire : cela dépend en fait de la stimulation car avec soixante électrodes, on peut s'imaginer qu'on obtient soixante pixels ! Mais c'est plus compliqué que cela car on peut faire varier le tout : avec quatre électrodes, on peut obtenir soixante-quatre valeurs. La limite technologique permet aujourd’hui d'avoir quelque chose de l'ordre de trois mille six cents pixels environ mais une fois encore, cela dépend principalement de la capacité qu’a une rétine extrêmement malade de répondre à une stimulation électrique…
Un mannequin portant la prothèse rétinienne Argus II.
P.R. : L’Argus II est-il disponible en France ? G.C. : En 2008, nous avons enclenché en France
Partie de l'implant dans la rétine.
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ARGUS II L'ŒIL BIONIQUE EST UNE RÉALITÉ “Les patients équipés d’Argus II voient le monde comme une page A4 tenue à bout de bras.”
Vu de l’extérieur, l’appareil passe pour une simple paire de lunettes de soleil.
système le préviendra des dangers — peutêtre de manière acoustique s'il y a risque de choc. On peut imaginer aussi que le système sera intégré par le biais du réseau GSM au WiFi pour vérifier par exemple sur la base des informations filmées par les caméras et les senseurs du patient si l’ensemble des données communiquées correspondent à celles de Google World. On pourra alors indiquer qu'il y a quelque chose d'imprévu et d’insolite sur la voie publique — comme un trou ou une voiture brûlée… liorera considérablement la qualité des soins procurés au patient. P.R. : Pensez-vous que les Google Glass ou d'autres systèmes équivalents seront compatibles avec le vôtre ? G.C. : Ce sont des choses que l'on a envisagées et nous avons eu des discussions avec Google pour développer des projets de concert. Ses dirigeants sont extrêmement intéressés, mais leur priorité numéro un, c'est de développer l'accès au grand public et tout ce qui est technologie d'assistance aux personnes handicapées (cela sera certainement accompli dans une deuxième phase). Il existe beaucoup de synergies intéressantes avec les Google Glass ; maintenant, si je
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dois me projeter dans cinq ans, je dirais que nous aurons alors un système doté d’un implant plus petit, comportant moins de risques au niveau de la chirurgie et beaucoup plus facile à introduire dans l'œil… Nous disposerons surtout d’une plate-forme de traitement d'images qui va se baser sur plusieurs caméras et permettra de construire une information de profondeur, avec une analyse d'images qui arrivera à donner une information extrêmement pertinente, au moyen d’un système de fusions de senseurs… Ce dernier parviendra par exemple à mesurer les mouvements de l'œil du patient en fonction de la position de la tête ; il pourra ainsi reconstituer son univers (une rue, un véhicule qui surgit derrière lui…). Le
■Propos recueillis par Cédric Vasseur
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LA START-UP A.T.C.3D
S'ATTAQUE À L'IMPRESSION 3D LOW COST Voilà une start-up française qui veut révolutionner le marché des imprimantes 3D (comme Free l’a fait pour le marché de la téléphonie) ! A.T.C.3D a donc mis au point une imprimante 3D low cost avec tout le savoir-faire français…
Loïc Bonfils et Guillaume Bouisson, les deux fondateurs d'A.T.C.3D.
Les deux fondateurs de cette entreprise ont eu des parcours un peu différents… Le directeur général, Loïc Bonfils, a obtenu un bac STI génie mécanique puis a suivi une formation dans l’armée de l’air en tant que sous-officier mécanicien avion. À la fin de son contrat, il reprit ses études pour se lancer dans un BTS de conception de produits industriels (CPI) en alternance avec une formation au pôle CFAI 84 — où il rencontra Guillaume Bouisson, le futur P-DG d’A.T.C.3D. Ce dernier a quant à lui obtenu un bac pro étude et définition de produits industriels puis un bac pro SEN — et enfin un BTS CPI en alternance lui aussi avec une formation au CFAI 84. Durant leur formation, ils eurent l’idée de créer une imprimante 3D low cost. Ils voulaient permettre aux particuliers comme aux écoles de s’offrir une imprimante 3D aussi facilement qu’on pouvait se procurer une imprimante à jet d’encre. Mais cette idée prometteuse eut bien du mal à s’imposer (à cause de la difficulté qu’ils eurent à trouver des subventions — un phénomène malheureusement récur-
rent dans le cursus des jeunes start-up). Pour pallier cet inconvénient, ils participèrent au Carrefour des Possibles (organisé par la FING) et eurent également des entretiens avec les instances de Vaucluse Développement. Ces organismes leur permirent alors de se mettre en relation avec de futurs partenaires commerciaux. Aujourd’hui, leur projet a vu le jour — avec l’ATCube Mini. (Notons au passage que l'impression 3D se fait à l’aide d’une buse qui projette un polymère en plusieurs couches superposées, pour donner forme à l'objet. Mais avant cette impression, il faut installer un fichier .STL, qui est ensuite lu par un autre logiciel permettant de réduire l'objet 3D en tranches horizontales — afin de donner des instructions adéquates à l'imprimante, qui peut alors imprimer couche par couche (technique dite « additive ».) L’ATCUBE MINI L’imprimante 3D ATCube Mini est une petite imprimante 3D, conçue pour les particuliers comme
pour les établissements de formation ou les bureaux d’études. Elle prend peu de place (284 mm de hauteur, 280 mm de longueur et 280 mm de largeur) et pèse seulement 3 kg; elle est déclinée en plusieurs modèles (bleu, rouge, vert et transparent). De plus, elle emploie des logiciels open source, ce qui devrait permettre aux utilisateurs avisés de s’amuser à modifier ou à améliorer certaines fonctionnalités… Les logiciels utilisés par l’imprimante sont Slic3r et Repetier. (Slic3r permet de convertir un modèle numérique 3D en instructions d’impression; Repetier sert à couper le modèle en tranches horizontales et génère le parcours de la tête ainsi que le calcul de la quantité de matière à extruder.) Sa capacité d’impression est de 1404 cm3 à une vitesse de 50 mm/sec et avec une précision de 100 µm. D’autre part, l’ATCube Mini peut utiliser différentes têtes et permet donc à l’utilisateur d’imprimer au moyen d’une tête monochrome (la tête de série) ou d’une tête multifils (disponible le deuxième semestre de 2014) ou encore de graver (même disponibilité) avec la même machine. Le système de déplacement de la tête d’extrusion utilise la technologie H-bot: c’est un système qui augmente la vitesse de déplacement. Et côté connectivité, cette imprimante 3D comporte toutes les interfaces classiques (clé USB, Ethernet et MicroSD). ■Tarik Remous
Les pLus… • Multi-têtes. • Un prix accessible. • Facilement transportable.
Les moins… • Faible volume d'impression. • Absence de WiFi.
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LES UTO DES MÉTROS AUTONOMES
SANS CHAUFFEUR
Ils représentent aujourd’hui 33 % des commandes mondiales de métros et parcouraient déjà 588 km — répartis sur quarante et une lignes et cinq cent quatre-vingt-cinq stations, dans vingt-cinq villes, en 2011… Les UTO ont décidément creusé leur sillon pour notre plus grand bénéfice! Ces métros qui réussissent aujourd’hui à se passer d’un chauffeur n’ont pas tout de suite acquis cette capacité… Le niveau d’autonomie GoA1 correspondait à celui des trains qui géraient leurs propres anomalies de fonctionnement mécaniques ou électriques (ATP). Il était hors de question à l’époque de se passer d’un conducteur. En 1967, le Royaume-Uni introduisit les métros autonomes de niveau GoA 2 (ATO, un système avec opérations automatiques) sur la Victoria Line, à Londres. C’est aujourd’hui le plus couramment déployé à Paris : le conducteur envoie les ordres de mise en marche de la rame et de fermeture des portes. Le GoA3, que l’on rencontre beaucoup plus rarement, exclut le conducteur de la rame mais oblige une personne à vérifier visuellement les procédures de fermeture des portes et à contrôler les événements qui pourraient perturber la bonne circulation des wagons.
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IMPOSER UN HAUT NIVEAU D’AUTONOMIE Mais c’est le niveau d’autonomie GoA4 que des leaders comme Alstom veulent imposer aujourd’hui. Ces métros dits UTO (Unattented Train Operation) sont ceux qui sont déployés sur les lignes 1 et 14 du métro parisien. Ils sont entièrement automatiques et ne réclament aucun personnel embarqué. Les systèmes de démarrage et de freinage, d’ouverture et de fermeture des portes, tout comme la gestion des événements perturbateurs, sont assurés par le système lui-même. En France, après donc la ligne 14 en 1998 et la ligne 1 en 2011, on projette désormais d’automatiser la ligne 2. L’objectif : diminuer les coûts opérationnels et améliorer la régularité du service pour un coût de 256 M€, financé à hauteur de cent millions par le STIF. (Le prix d’un wagon seul s’élève à 1,5 M€.) Le P-DG de la RATP et
maître d’ouvrage de ce projet, Pierre Mongin, a d’ailleurs annoncé ceci : « L’automatisation de la ligne 1, une première mondiale, avait démontré l’excellence des savoir-faire de la RATP en matière de métros automatiques. Ce nouveau projet, qui fait l’objet d’un dialogue social constructif, va permettre à l’entreprise de renforcer son leadership mondial dans les opérations de modernisation complexe des métros, permises par son modèle intégré et la haute technicité de son ingénierie… » En effet, quand on compare deux lignes (de niveau GoA4 et de niveau GoA2), on s’aperçoit qu’on a réussi à diminuer les temps d’attente entre chaque rame de 75 sec et à en gagner jusqu’à 15 dans chaque station, grâce à une grande flexibilité face aux événements. Dit autrement, cela signifie moins de congestion pour les transports en commun lorsque les lignes sont automatisées.
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“Le niveau d’autonomie GoA4 que des leaders comme Alstom veulent imposer aujourd’hui. Ces métros dits UTO (Unattented Train Operation) sont ceux qui sont déployés sur les lignes 1 et 14 du métro parisien.”
La ligne Victoria à Londres était déjà semiautonome. (ATO) en 1967.
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La ligne 14 parisienne est entièrement automatisée depuis sa mise en service en 1998 (station Châtelet).
Du côté de la sécurité des usagers, là encore, les lignes autonomes sont imbattables ! On ne peut négliger le fait qu’aucun accident n’a eu lieu depuis celui d’Osaka à la fin des années 1980. (La rame avait raté son terminus et violemment tamponné l’amor tisseur installé en fin de voie. Aucun passager n’avait d’ailleurs perdu la vie lors de cet accident.) Et selon l’Union internationale des transpor ts publics, l’automatisation d’une ligne comme la 1 du métro parisien atteint le seuil de rentabilité au bout de dix années d’exploitation… De nombreuses économies sont notamment faites par le biais de la suppression des postes de conducteurs. C’est malheureusement un emploi en moins dans les ser vices du transpor t en commun — mais la meilleure circulation et la meilleure fluidification des usagers créent un environnement plus dynamique et productif. Cela encourage donc la création d’emplois dans les villes bénéficiant de ces services…
La sécurité est accrue avec les systèmes autonomes. – Ici, la station Olympiades sur la ligne 14 de Paris.
Pour entrer davantage dans le détail, la société française Alstom a accepté de répondre à quelques questions… Planète Robots : Quelle est la durée supplémentaire à prévoir dans la conception d’un métro autonome GoA4 ? Alstom : Nous l’évaluons à cinq, voire six années — pour réaliser une ligne comme la ligne 1 du
métro de Paris. Nous avions commencé les phases de conception du matériel roulant MP05 (le métro automatique sur pneus) en 2006 et l’avions mis en place en 2011. P.R. : Quelles sont les différences qui existent en matière d’entretien entre un métro autonome et un métro standard ? A. : Au niveau de l’entretien, la différence entre
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LES UTO DES MÉTROS AUTONOMES SANS CHAUFFEUR
Le PCC de la ligne 1 de la RATP.
un métro GoA2 et GoA4 réside dans les tests que l’on mène chaque jour avant le début du service. Il faut en quelque sorte « réveiller » le métro le matin avant de le mettre en route. Quand il n’est pas automatique, c’est le chauffeur qui s’en charge ; quand il l’est, cela se révèle plus compliqué car il y a des autotests à mettre en place — de fonctionnement de l'informatique et de l’électronique, d'ouverture et de fermeture automatique des portes, de communication radio, de communications audio et vidéo avec le centre de contrôle, de traction, de freinage, etc. P.R. : Quelles sont les contraintes liées à l'autonomie ? A. : De notre point de vue, les contraintes sont avant tout d’ordre technique… Chaque équipement dit critique est redondé pour prévenir toute défaillance (chaque défaillance qui survient est
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“Alstom est l’un des leaders du marché. Nous proposons ou bien des solutions clé en main incluant le matériel roulant et l’automatisation, ou bien des solutions unitaires” malgré tout traitée et l'on prévoit une évacuation automatique des usagers). Et au sein de chaque voiture, les caméras sont démultipliées pour permettre à un agent de l’exploitant — la RATP à Paris — de communiquer avec les passagers. Nous constatons globalement une plus grande
confiance de l’usager dans le service réalisé par le système autonome, notamment grâce à une disponibilité supérieure à celle des métros GoA2. Mais dans le cadre de nos développements, nous avons besoin, encore plus qu’avant, de l’expertise en signalisation ferroviaire. P.R. : Pensez-vous que le métro autonome augmente le niveau de sécurité dont bénéficient les usagers ? A. : Oui, grâce à la redondance des équipements et à la réduction de l’erreur humaine. De plus, le passage au mode automatique rend les portes palières obligatoires dans les stations, ce qui limite le risque de chute sur les voies… P.R. : Quels sont les niveaux légaux de responsabilité en cas d'incident ? A. : Le fournisseur qu’est Alstom est responsable en cas de pannes matérielles.
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Le métro lillois (VAL 208), premier métro automatisé certifié GoA4 du monde.
Le métro autonome de Singapour Alstom Metropolis C751A au Sengkang NEL Depot.
Font-ils souvent appel à Alstom ? A. : La plupart des nouvelles lignes de métro, dans le monde, sont automatisées (Moyen-Orient, Amérique latine, Asie à l’exception de la Chine) et de nombreuses lignes existantes sont automatisées ou prédisposées à l’automatisation (Paris ligne 1, Lille L1, Amsterdam, Milan L1, Hongkong, Singapour, etc.). Alstom est l’un des leaders du marché. Nous proposons ou bien des solutions clé en main incluant le matériel roulant et l’automatisation, ou bien des solutions unitaires; dans ce dernier cas, il nous arrive en effet de fournir les systèmes d’automatisation sur des lignes où les trains ont été livrés par d’autres sociétés.
Les futures rames BOA du métro de Lille.
P.R. : Et quels sont les gains obtenus depuis le début de l'exploitation des métros autonomes ? Quinze pour cent de réduction de l’énergie consommée, la disponibilité des trains augmentée grâce à la réduction des intervalles de temps. Cela permet l’augmentation de la capacité du système de transport dans son ensemble… P.R. : La place d'Alstom par rapport à des concurrents comme Bombardier sur le marché de l'autonomie ?… A. : Alstom est le seul constructeur à avoir une expérience sur tous les types de métros, qu’ils soient sur pneus ou fer, et pour tous les types de gabarit (petit, moyen, large). Alstom était aussi le cofabricant du matériel roulant du métro de Lille — le premier métro automatique GoA4 du monde ! Lille constitue aujourd’hui une nouvelle étape, puisque nos équipes rénovent le système automatique de son métro. Elles le doteront de notre dernière création, la
technologie Urbalis Fluence. Ce nouveau système de signalisation équipera à la fois les nouvelles rames du métro lillois, en fabrication sur le site Alstom de Valenciennes et les VAL 208 déjà en service. P.R. : Quelles grandes différences y a-t-il entre un métro sur pneus et un métro sur fer en matière d’asservissement ? A. : Conceptuellement — aucune ! Les différences qui peuvent exister viennent des paramètres du matériel roulant (accélération, freinage…), qui doivent être programmés dans le système. P.R. : Comment expliquez-vous l'économie d'énergie réalisée ? A. : Par la gestion automatique de l’accélération et du freinage et par la coordination possible des trains afin de réutiliser au maximum l’énergie récupérable au freinage. P.R. : Quels sont les pays qui se dotent aujourd'hui de métros autonomes ?
P.R. : Pensez-vous que le métro autonome supprime des emplois ? Ou assiste-t-on à une transformation des fonctions ? A. : Cette question concerne les exploitants qui mettent souvent en avant le redéploiement de leurs équipes vers des fonctions d’accueil du public et d’amélioration du service rendu à leurs passagers (à voir avec les exploitants). En ce qui concerne l’industrie ferroviaire, le marché des métros automatiques est en pleine croissance — c’est donc une source de développement de notre activité et des emplois associés. (Nous remercions Alstom d’avoir accepté de répondre à nos questions sur le sujet des métros autonomes. Le métro autonome semble être un symbole d’avenir pour notre quotidien et l’amélioration des conditions de vie des millions d’usagers qui empruntent les transports en commun. C’est grâce à l’innovation technologique de telles compagnies que nous marquons de notre griffe hexagonale la robotique de très haut niveau. Cela se révèle valable pour tous les types de métros — automatiques ou pas.)
■David Leblanc
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L'IMPRIMANTE 3D UP ! PLUS 2 EASY 120 La robotique connaît une nouvelle révolution industrielle par le biais de l'impression 3D… Les imprimantes 3D vont se démocratiser de plus en plus et Planète Robots se devait de tester les premiers modèles qui tentent de pénétrer les PME et les foyers ! UNE APPROCHE MINIMALISTE MAIS PROFESSIONNELLE Contrairement à ce qui se passe quand on découvre une imprimante 3D de type MakerBot Replicator 2, le premier coup d'œil sur la gamme UP ! Easy remarque un design brut de décoffrage — voire industriel. Quand on soupèse l'engin, on sent que l'appareil est plutôt solide en dépit du fait qu’il n’existe aucune protection autour de l'espace d'impression. Puis on s’aperçoit que certaines pièces de l'imprimante ont été… imprimées ! (Le capot qui protège la tête d'extrusion l’a même été par votre UP ! puisqu'il est en fait le résultat du premier test de votre imprimante et valide son bon fonctionnement. L'idée est originale… Cela oblige l'acquéreur à prendre la pleine mesure de la qualité d'impression de son nouveau joujou. D’ailleurs, les pièces du robot sont téléchargeables sur le site d'A4
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Technologie, ce qui permet de les réimprimer soi-même en cas de casse ou pour faire un test.) De nombreux accessoires indispensables sont livrés avec l’imprimante (une spatule pour décoller les pièces imprimées de leurs radiers — ou socles —, des gants pour se protéger de la chaleur pendant la manipulation et divers outils pour son entretien ou pour détacher les socles des objets imprimés). A4 Technologie semble avoir pensé à tout pour que la première expérience ne soit pas gâchée par l’absence d’une pièce… PREMIÈRE IMPRESSION Comme de nombreuses imprimantes conventionnelles, elle se connecte sur le port USB d'un ordinateur, qui doit tourner sous Windows ou sous Mac OS X. Manque de chance, je ne fonctionne qu'avec MorphOS ou Linux… J'ai dû res-
sortir un vieil ordinateur portable tournant sous Windows XP. Il faut signaler que les pilotes sont intégrés au logiciel UP ! que l'on trouve sur le site d'A4 Technologie. La dernière version (celle du test) est la 2.11. Le logiciel s'est installé sans aucun problème et j'ai juste dû indiquer le répertoire des drivers lorsque le système d'exploitation me l'a demandé. Une fois le logiciel UP ! installé et démarré, nous découvrons un cube 3D manipulable correspondant à l'espace d'impression physique de l'imprimante. La documentation mentionnait différents calibrages comme le réglage de la hauteur du plateau, mais le modèle envoyé semblait déjà parfaitement calibré. (Avant toute manœuvre, il convient de raccorder la bobine de fil ABS ou PLA à la tête d'impression. Enfin, la fonction Extruder, disponible dans les menus, permet d'initialiser l'entrée du fil dans la tête en le chauf-
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“Une fois le logiciel UP! installé et démarré, nous découvrons un cube 3D manipulable correspondant à l'espace d'impression physique de l'imprimante.” attaqué à la pièce elle-même, avec une finesse bien plus grande. Après un long ballet exécuté par la tête d'impression et le plateau, l'imprimante a sonné pour indiquer qu'elle avait terminé. À l'aide de la spatule et des gants, j’ai soigneusement détaché la pièce du plateau. (Il faut le faire tant que celui-ci est encore chaud.) Il n'y avait plus qu'à enlever le socle et les cales s'il y en avait pour découvrir l'objet imprimé. Contrairement à ce qui se passe avec la MakerBot Replicator 2, enlever le radier a semblé relativement simple (il n'est attaché à l'objet que par quelques points). UN RÉSULTAT PLUTÔT CONVAINCANT Le pilulier était plutôt réussi, la gravure fine et seules quelques imperfections apparaissaient au niveau de la gravure des textes à l'intérieur de l'objet qui, mécanisé, s'ouvrait et se fermait sans qu’on eût besoin de forcer. En réalité, le seul défaut provenait d'une erreur de ma part. J'avais oublié d'enlever une cale à l'intérieur du pilulier Première impression, un pilulier.
L’IMPRIMANTE UP! MINI-EASY 100 A4 Technologie propose également un modèle légèrement différent, visant encore plus le marché des particuliers… Vendue 785 €, elle ferme complètement, afin de limiter la diffusion des odeurs de chauffe et la perception du bruit des ventilateurs. Moins robuste, elle fonctionne aussi moins vite mais produit une impression de qualité — proche de celle de sa grande sœur. D'après Étienne Bernot, la différence d'épaisseur de couche (0,15 mm pour l’UP ! Plus 2 Easy 120 et 0,20 mm pour la Mini-Easy 100) est pratiquement invisible à un œil non averti. Et hormis le capot fermé et une plus faible vitesse d'impression, il faut signaler une taille maximale des objets imprimés légèrement inférieure (115 x 115 x 115 mm).
fant pour qu’il commence à sortir sous la forme d'un fil beaucoup plus fin en dessous — indiquant que l'imprimante est prête à fonctionner…) Afin de tester une première impression, j'ai chargé un des modèles offerts sur le site d'A4 Technologie : un pilulier. Il est donc apparu à l'intérieur du cube : on pouvait ainsi le déplacer et le tourner grâce aux icônes symbolisant les trois axes X, Y, Z. Afin de l'imprimer plus simplement, je l’ai fait pivoter de façon qu'il apparaisse à l'horizontale, au-dessus du plateau. J'ai ensuite utilisé l'icône Positionner, qui fait descendre la pièce sur le plateau, en ménageant toutefois un espace pour que l'objet puisse bénéficier d’un radier, afin d’obtenir une impression sans déformation provoquée par le plateau chauffant. Ensuite, il suffisait de lancer l'impression à partir de l'icône représentant une imprimante des plus conven-
Au de entre par Al a mis l'Emo
tionnelles. Une fenêtre s'est alors ouverte pour demander la finesse de l'impression souhaitée (de 0,4 mm à 0,14 mm) et s’il fallait ou non utiliser des cales et des socles pour une meilleure qualité d'impression. Une fois le tout validé, une nouvelle fenêtre a indiqué l'heure à laquelle l'opération allait se terminer. (Il fallait compter près de 45 min pour imprimer le pilulier.) Le logiciel a indiqué le nombre de tranches découpées puis envoyées à l'imprimante, puis le processus de chauffe de la tête d'impression a commencé, avec un léger bruit de ventilation. Au bout de quelques instants, le plateau s'est animé et la tête a exécuté un trait grossier sur le plateau pour effectuer ses dernières calibrations. Enfin, le bras robotique a entraîné l'impression et a commencé à dessiner, toujours grossièrement, le radier qui allait servir de cale à l'objet désiré. Après quelques couches, il s'est
De multiples accessoires sont livrés avec l'imprimante 3D. – Le pilulier vient d'être retiré de la plaque chaude.
et en le fermant un peu brusquement, j'avais cassé le picot de fermeture. Finalement, c'est ma fille qui a bénéficié de ce pilulier et l’a utilisé comme petite valise pour ses poupées ! Second essai, l’impression du logo 3D de Planète Robots à partir d’un fichier STL… Comme il y avait de nombreux détails, je n’ai pas imprimé les cales et le socle pour ne pas abîmer la pièce au moment de l’enlèvement… Mais comme la base était large et fine, l'impression a mal commencé — ladite base se déformait sous l’action de la chaleur. (Ce phénomène constitue une des tares de l'impression 3D en général, même sur des machines professionnelles. C'est pourquoi le plateau de l’UP ! est chauffant, afin de retarder au maximum cette déformation.) Je relançai
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L'IMPRIMANTE 3D UP ! PLUS 2 EASY 120
LES PLUS… • Un petit prix… • Elle est simple à employer. • Une bonne finesse d'impression. • Un support facilement détachable.
LES MoINS… • Un petit plateau. • Elle ne fonctionne pas sans ordinateur. • Il manque un logiciel de création 3D basique compatible STL.
FICHE TECHNIQUE Dimensions : 245 x 260 x 350 mm Poids : 5 kg Alimentation : 100-240 VAC, 50-60HZ, 200W Finesse d'impression : de 0,4 à 0,14 mm Taille maximale de l'objet imprimé : 140 x 140 x 135 mm Vitesse d'impression : 10-100 cm³/h Matière première : ABS ou PLA (propriétaire, adapté à la buse) ; couleurs : blanc, rouge, bleu, noir, vert ou jaune Prix : 1 385 €
A4 TECHNoLoGIE Étienne Bernot est le cofondateur et surtout le PDG d’A4 Technologie… Le premier métier de l'entreprise est de fournir et de fabriquer du matériel pour l'enseignement des technologies aux élèves des collèges et lycées — avec notamment des kits de robots didactiques. Depuis quinze ans, l'entreprise utilise le principe de l'impression 3D pour fabriquer certains de ses produits, quelques centaines par an, afin de réduire les coûts de la création de moules. C'est donc tout naturellement et avec une grande conviction que l'entreprise a senti le vent tourner en direction de l'impression 3D de bureau…
donc l'impression avec le radier et les cales, cette fois sans aucune déformation. Mais comme je le subodorais, en enlevant les cales
Une fois ôté de son socle, le pilulier est parfaitement fonctionnel.
j'ai cassé quelques éléments fragiles de mon objet (l'accent et l’e final du mot Planète avaient été détruits). Mais en comparaison d’un étalon imprimé sur la Replicator 2 du fab lab local, l'impression apparaissait beaucoup plus fine. De nombreuses petites imperfections, visibles sur le résultat obtenu avec la Replicator 2, ne figuraient pas sur le logo imprimé par l’UP ! Easy 120… UNE PHILOSOPHIE DIFFÉRENTE L'engouement pour l'impression 3D donne l'impression que c'est un outil nouveau mais son principe existe depuis de nombreuses années, sous la
Le logo 3D de Planète Robots imprimé sur une MakerBot Replicator 2X (en gris) et sur la UP! Plus 2 Easy 120 (en bleu) ; il reste encore quelques cales à enlever aux petites lettres.
dénomination de « prototypage rapide ». Il y a une dizaine d'années, des projets comme Fab@Home et RepRap ont permis l'émergence d'imprimante 3D libres et open hardware. (MakerBot et sa Replicator sont en lien direct avec cette mouvance.) Et même si le modèle actuel, la Replicator 2, n'est plus open hardware, elle garde une image plus ou moins ouverte et propose de nombreux paramètres qui plaisent aux technophiles — mais rebutent l'utilisateur lambda. (D'autres imprimantes 3D sont distribuées en kit afin de pouvoir échapper aux règles de la normalisations avant distribution.) Même si la gamme UP !, mise au point par les sociétés TierTime et PP3DP, a été inspirée par des projets d'imprimantes libres de bureau, elle veut livrer des produits finis, utilisables par le plus grand nombre. Elles ne sont pas développées pour la bidouille mais bel et bien pour être fonctionnelles.TierTime a travaillé pendant deux ans pour développer sa gamme UP ! à partir des modèles libres. UNE IMPRIMANTE 3D DE GRANDE QUALITÉ POUR UN PETIT PRIX L’UP ! Plus 2 Easy 120 est une imprimante 3D offrant une qualité d'impression plus que remarquable, vu son prix. Plus de 500 € moins chère que la MakerBot 2 et d'une finesse d'impression aussi bonne que celle d’une imprimante 3D open source Ultimaker, elle constitue un excellent choix pour qui veut fabriquer ou réparer à la maison. (Le prix de revient d'une pièce imprimée ne dépasse pas quelques centimes et seule la taille du plateau empêchera son acquéreur de réaliser de plus gros objets.) ■Frédéric Boisdron
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NEWS Innovations & Concepts du futur tout à fait ordinaire de jumelles. Mais il vous fournit des informations que vos yeux ne sauraient voir directement… Conçu comme un guide touristique interactif, il se connecte à une base de données et fournit, au-dessus des bâtiments sur lesquels vous focalisez, des informations sur ces derniers (leur nom et des informations pratiques). Designer : Koen Beljaars
NIKE+ GAME VISION: LE SPORT EN RÉALITÉ AUGMENTÉE Des étudiants allemands de la Miami Ad School Europe proposent un concept innovant qui utilise les Google Glass. Le Nike+ Game Vision est un jeu de réalité augmentée qui vous propose de courir avec des chaussures Nike+ connectées et comprend des challenges interactifs et amusants. Tel un Mario de la vie réelle, il faudra sauter et éviter des obstacles, amasser des jetons et des étoiles sur un parcours — et cela dans les rues de votre quartier… Ces étudiants de Hambourg ont ainsi créé le premier jeu de running, interactif et connecté, en réalité augmentée. Designers : des étudiants de la Miami Ad School Europe (Hambourg)
HANDY VA : UN ROBOT ASPIRATEUR AVEC OPTION MANUELLE Le Handy Va a reçu le Red Dot Award 2013 du concept design. Son mode de fonctionnement le plus courant est celui d’un robot aspirateur conventionnel. Mais pour des besoins plus spécifiques, vous pouvez en détacher la partie supérieure, qui a l’apparence d’une poignée et devient alors un ramasse-miettes ou un petit outil parfait pour nettoyer un endroit précis à la suite d’un accident domestique. Designer : Hyeon-Cheol Lee
SERO, UN SMARTPHONE TOUT ROND Actuellement, tous les smartphones (ces dalles de plastique et de verre rectangulaires) se ressemblent. Le Sero rompt totalement avec ce design et adopte une forme circulaire, chose idéale pour les audiophiles, qui vont pouvoir enrouler le câble de leurs écouteurs sur son pourtour. Le designer a également envisagé la possibilité de changer les accessoires (appareil photo, haut-parleur de grande qualité ou tout autre besoin spécifique de l'utilisateur). Designer : Daniel Lau
EDGE OF SPACE : VOLEZ DANS LA STRATOSPHÈRE ! Inutile d’emprunter une fusée pour touristes comme celle de Virgin Galactic pour monter très haut dans l’atmosphère et contempler la courbure de la planète! Pour 75 000 $, la société World View Enterprises vous embarque dans un ballon stratosphérique, jusqu’à une altitude de 30 km. Et contrairement au SpaceShipOne (qui s’était brièvement élevé à 111,996 km le 4 octobre 2004), vous pourrez profiter de l'instant durant de longues heures. Ce voyage vous permettra aussi de jouir de vues spectaculaires sur la noirceur de l'espace… Designer : World View Enterprises
SNAIL MOTORCYCLE, UN VÉLO ÉLECTRIQUE COMPACT Le Snail Motorcycle a été conçu pour offrir une grande rapidité de montage. Une fois plié, il n'est pas plus volumineux qu'une seule de ses roues et prend la forme d'un escargot (d’où son nom). Il est donc facile à transporter et à mettre en place (vous pouvez l’ouvrir en faisant tourner les divers éléments). Enfin, la roue arrière sert de chargeur et de moteur électrique… Designers : Cao Weizhi, Zhao Yan et Wang Shujing
URBAN SENSE, DES JUMELLES À RÉALITÉ AUGMENTÉE L’Urban Sense a l’apparence d’une paire
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NEWS GADGETS & TENDANCES À VENIR pairÊs, la balise et le smartphone interagissent et dès que l’un s’Êloigne de l’autre, une alarme se dÊclenche pour avertir l’utilisateur. Il est Êgalement possible de connaÎtre les dernières donnÊes GPS d’une balise, afin d’aider lors d’une recherche. Jusqu’à dix Duet peuvent être gÊrÊs à partir de l’application — de quoi protÊger une très grande partie de ses biens! (Le tout offre une autonomie de six mois grâce à l’utilisation d’une pile.) Prix: 40 ₏ IRECORDER, UNE ENCEINTE AU GOÛT DE NOSTALGIE Peut-être avez-vous connu ces petits magnÊtophones à cassette au son nasillard — que beaucoup (comme moi) utilisaient Êgalement comme mÊmoire de masse pour leur ordinateur 8 bits des annÊes 1970-1980? Retrouvez donc cette ambiance avec l’iRecorder, qui reprend la forme et les couleurs acidulÊes de ces appareils d’autrefois. Placez votre iPhone 4/4S ou 5/5S, connectez-le à la prise jack et prenez le contrôle au moyen des grosses touches, comme à la grande Êpoque. Il ne manque rien: même la poignÊe de transport a traversÊ les âges‌ Prix: 30 ₏
BREATHOMETER: UN ALCOOTEST VIRTUEL Pour Êviter les petits problèmes liÊs à une consommation excessive d’alcool, rien ne vaut un alcootest. Sur un smartphone, il y a toujours une application pour chaque chose!‌ Le Breathometer se prÊsente comme le premier alcootest à fonctionner en tandem avec un iPhone ou un smartphone Android. Le module se branche sur la sortie audio du mobile et le dongle s’utilise par le biais d’une application qui va mesurer le degrÊ d’alcool prÊsent dans le sang. Il suffit de souffler dedans (le logiciel garde la trace des prÊcÊdentes expirations, ce qui permet à l’utilisateur d’obtenir des statistiques dÊmontrant son alcoolisme — ou pas‌). Prix: 35 ₏ AVEC LE DUET, VOUS NE PERDREZ PLUS VOS CLÉS ! Le Duet est un tracker connectÊ par Bluetooth 4.0 à un smartphone iOS ou Android qui alerte l’utilisateur lorsque ce dernier s’Êloigne de ses affaires (clÊs, porte-monnaie, smartphone, sac, etc.). Une fois ap-
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TRUST WIRELESS TV KEYBOARD & AIR MOUSE, POUR PILOTER DE SON FAUTEUIL Ce clavier lÊger dotÊ d’une souris sans fil vous permet de saisir, de naviguer sur Internet et de commander votre Smart TV, votre ordinateur ou votre console de jeux très facilement — assis confortablement dans un fauteuil. Vous pourrez accÊder instantanÊment à l’ensemble des lettres et des caractères. Il se rÊvèle à la fois rapide et confortable pour surfer sur Internet ou publier des messages sur les rÊseaux sociaux. Quant à la souris, elle possède les mêmes fonctions pratiques que celles dont vous avez l’habitude: vous pouvez sÊlectionner directement des liens sur un site Web, commander votre interface Smart TV ou utiliser des applications. (Le rÊcepteur micro-USB offre une portÊe de dix mètres, ce qui autorise l’utilisation du clavier Smart TV dans tout le living. De plus, le câble USB — fourni — vous permet de charger ledit clavier aisÊment et sans le moindre dÊlai.) Prix : 40 ₏
PNY WIRELESS MEDIA READER: UN SERVEUR DE MÉDIAS MOBILE Afin de contourner les difficultÊs qu’on Êprouve à lire des fichiers mÊdias sur un appareil iOS, PNY propose un lecteur de cartes Flash et de clÊs USB sans fil. Également compatible avec les appareils Android, (même s’ils connaissent moins de soucis en la matière), ce lecteur vous permet de transfÊrer, de visionner et de partager tous vos fichiers (photo, vidÊo, sonores) et vos docu-
ments par le biais d’un seul mÊdia. Pratique, le Wireless Media Reader, dotÊ d’une finition soft touch, constitue le compagnon de voyage idÊal lors de vos dÊplacements et plus particulièrement durant les longs trajets estivaux. On peut de plus sauvegarder ses fichiers à partir d’une tablette ou d’un smartphone vers une carte SD ou une clÊ USB et en partager le contenu simultanÊment avec cinq utilisateurs. Prix: 50 ₏ ARMIGA : LE RETOUR DU LECTEUR DE DISQUETTES Vous rappelez-vous les disquettes ? Aujourd'hui, avec la qualitÊ des photos dont nous disposons, il faudrait au moins trois disquettes pour loger une seule image‌ Mais une galette Blu-ray de 100 GB, destinÊe aux films en 3D, pourrait loger l'Êquivalent de soixante-dix mille disquettes et une clÊ USB de 8 GB, plus de cinq mille‌ Bref, elles ne sont plus d'actualitÊ. Pourtant, un projet espagnol vise à (re)lancer sur le marchÊ un ordinateur muni d'un lecteur de disquettes ! Pourquoi faire ?‌ L'Armiga est en fait une bÊcane qui veut faire revivre le glorieux passÊ des jeux vidÊo des annÊes 1980 et 1990 tournant sur Amiga (j’en suis d’ailleurs un grand fan !). Il existe, il est vrai, des fabricants qui sortent rÊgulièrement des Amiga modernes (mais de moins en moins compatibles avec les machines d’il y a vingt-cinq ans — du coup les anciens jeux ont de plus en plus de mal à passer). En outre, ces Amiga modernes ont depuis longtemps abandonnÊ les lecteurs de disquettes ! Comment donc relancer ses anciens jeux Amiga sur disquettes lorsque les machines d'Êpoque finissent par lâcher et ne plus fonctionner ?‌ L'Armiga a ÊtÊ conçu pour les retrogamers et possède la capacitÊ de dÊmarrer sous Android (on peut ainsi lancer les jeux et les applications
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Screetch que l'on trouve sur tablette et sur smartphone). Prix: 100 â‚Ź
OWLET BABY CARE, POUR SURVEILLER LA SANTÉ DE BÉBÉ L’Owlet est un capteur en forme de chaussette pour bÊbÊ, qui permet de surveiller son bambin à distance (mesures du rythme cardiaque et du niveau d’oxygène). Les informations sont envoyÊes en temps rÊel par Bluetooth sur un smartphone, une tablette ou le cloud. Le capteur peut Êgalement contrôler la tempÊrature de la peau, la qualitÊ et la position du sommeil — un grand nombre d’appareils mÊdicaux regroupÊs dans une simple chaussette! Les ondes Êmises dÊgagent très peu d’Ênergie, ce qui rassurera les personnes qui craignent les taux d’ondes ÊlevÊs. Revers de la mÊdaille toutefois: le Bluetooth ne dispose que d’une faible distance d’Êmission (pas plus de quelques mètres). Prix : 145 ₏
ANKI DRIVE, LE CIRCUIT DE VOITURES REMIS AU GOÛT DU JOUR L’Anki Drive reprend le principe du Circuit 24 — mais supprime les rails‌ Les vÊhicules sont guidÊs par un circuit en papier disposÊ sur le sol et le pilotage s’exÊcute par le biais d'une application iOS dÊdiÊe. Les bolides se dirigent tout seuls mais vous pouvez contrôler leur vitesse et leurs armes (il y en a deux à disposition: un laser qui immobilise votre adversaire et un rayon de ralentissement). Cerise sur le gâteau, vous pouvez jouer contre l'application (qui se montre capable de dÊchiffrer et d’apprendre vos stratÊgies). Prix : 150 ₏
PIXS PRINT: UNE IMPRIMANTE PHOTO DE POCHE Pour immortaliser et partager instantanÊment ses meilleurs clichÊs, cette mini-imprimante portable rend l’impression des photos facile et Êconomique. Son design compact et sa connectivitÊ WiFi permettent une grande libertÊ d’action pour un encombrement minimum. ImprimÊs à partir d’un smartphone ou d’une tablette via une application gratuite pour les appareils Android et iOS, les souvenirs capturÊs pourront être matÊrialisÊs à loisir sur papier en soixante secondes chrono. Prix: 150 ₏
GAMETAB-ONE, UNE TABLETTE DÉDIÉE AU JEU Les joueurs sont souvent dÊçus par leurs tablettes, ÊquipÊes de contrôles bien trop limitÊs (et même injouables pour certains jeux). Il faut effectivement disposer d’une manette plutôt que d’une tablette tactile, toujours imprÊcise. (Il existe la possibilitÊ de se connecter à une manette de jeu Bluetooth, mais cela ne se rÊvèle pas forcÊment pratique‌) Bigben Interactive, une entreprise française, propose une tablette dÊdiÊe aux joueurs, mais pas seulement à eux! Elle ressemble à un Wii U GamePad, avec un grand Êcran disposant des mêmes boutons (sur le côtÊ) qu’une manette de jeu classique. Et peut être branchÊe sur une tÊlÊvision par la prise HDMI et ainsi se transformer en console de salon. Les jeux Android sont la plupart du temps reconnus par ces nouveaux boutons (qu'il faut parfois configurer). Quand vous ne jouez pas, il suffit d'enlever le support de jeu et la GameTab-One devient une tablette Android 7 po tout ce qu'il y a de plus classique‌ Prix: 200 ₏
SAMSUNG GALAXY K ZOOM, À LA FOIS APPAREIL PHOTO ET SMARTPHONE Voici un nouveau smartphone conçu pour la photo et dotÊ d’un vÊritable système optique. Il permet aux utilisateurs de capturer et de partager facilement leur quotidien, avec une grande qualitÊ, tout en
profitant de la connectivitÊ et de l'expÊrience mobile d'un smartphone Galaxy. L'engin est ÊquipÊ d'un nouvel objectif rÊtractable offrant un zoom optique 10x dans un boÎtier très fin. Le capteur CMOS BSI, de 20,7 Mpx, excelle dans les conditions lumineuses difficiles et inclut un stabilisateur d'image optique (OIS) qui permet de rÊduire les flous de bougÊ. Prix: 500 ₏
CREAFORM GO !SCAN 3D 20 : NUMÉRISEZ VOTRE ENVIRONNEMENT SANS DIFFICULTÉ Creaform a annoncÊ le lancement de deux nouveaux modèles de scanners à main Go!SCAN 3D. Ils offrent une rapiditÊ et une fiabilitÊ de mesures 3D inÊgalÊes, tout en garantissant une grande maniabilitÊ. Le modèle Go!SCAN 20 fournit une rÊsolution optimale et a ÊtÊ conçu pour les objets de petite taille comprenant beaucoup de dÊtails, ce qui en fait le compagnon parfait des imprimantes 3D. Ces scanners Go!SCAN 3D assurent en outre une prÊcision de 0,1 mm (0,004 po) et une rÊsolution de 0,2 mm (0,008 po). Les utilisateurs peuvent capter facilement les couleurs et les formes lors de la numÊrisation, en bÊnÊficiant d’une grande qualitÊ d’image. Prix : non communiquÊ
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NEWS DVD, BD, LIVRES, CINÉ… Art robotique EXPOSITION La Cité des sciences et de l’industrie de Paris accueille jusqu’au 4 janvier 2015 une exposition organisée en collaboration avec EPIDEMIC, autour de l’art robotique… Une dizaine d’artistes et des collectifs d’artistes de renommée internationale y sont exposés sur 1600 m2, sans oublier une vingtaine d’œuvres insolites venues du monde entier (dont certaines sont même des exclusivités mondiales). De plus, deux gigantesques créations investissent le hall ainsi que la passerelle centrale de la Cité des sciences: Animaris Adulari, l’une des créatures de plage de Theo Jansen, et Totemobile, de Chico MacMurtrie/ARW qui, sous l’apparence initiale de la mythique Citroën DS, dévoile une œuvre de 18 m de hauteur. De plus, tous les mercredis et les week-ends, un atelier de médiation présente trois animations, qui proposent aux visiteurs de s’interroger sur l’aspect sociologique et scientifique des robots… Balade 2.0 (la visite de l’exposition conduite par un NAO), L’ère des robots — pour en apprendre davantage sur certains robots (le NAO, le Virgule et le Poppy); et Robot ³ — pour explorer les notions de base de la robotique à travers la construction d’un robot modulaire. (Un film permet aussi de voir les coulisses du montage de l’exposition ainsi que les interviews des artistes.)
contrôlent totalement la vie des individus. L'apartheid, jadis axé sur la ségrégation raciale, divise désormais ceux qui appartiennent au monde omnipotent de l'entreprise et se soumettent à ses règles — et les autres, qui en sont exclus. On suit dans ce livre les mésaventures de quatre personnages: Kendra (une étudiante en photographie), Lerato (une programmatrice), Toby (un DJ) et Tendeka (une activiste notoire), qui aspirent à plus de liberté et vont se rebeller contre le système. Prêts à tout sacrifier pour leurs idéaux, ils se lancent dans une lutte sans merci contre le South African Police Service (qui dispose de nouvelles armes d'une rare violence). L'affrontement est inévitable et l'issue du combat sera fatale. Auteur : Lauren Beukes - Éditeur : Presses de la Cité - Déjà paru
ment un superaccélérateur de particules, à moins qu’il s’agisse seulement d’un simulateur d’accélérateur, imaginé par un écrivain de SF de seconde zone… Et encore un ordinateur quantique qui crée des mondes parallèles… (Dans le monde quantique, un accélérateur de particules d’un genre nouveau peut faire coexister dans ses anneaux des réalités multiples où toute distinction entre virtuel et réel est abolie.) Grâce à ces principes de physique quantique, qui déterminent la forme même de son foisonnant roman, Masaki Yamada fait voyager le lecteur dans des réalités indistinctes, qui naissent et disparaissent à l’infini — de l’ère sassanide au Japon contemporain, de l’Angleterre victorienne à un futur qui n’est pas moins incertain que le présent — et compose ainsi un puzzle dont les différentes pièces se mettent en place petit à petit pour finir par former un tout cohérent. Auteur : Masaki Yamada - Éditeur : Actes Sud Déjà paru
Roman ADA Ada est multiple : c’est le prénom de la fille de lord Byron, qui aida Charles Babbage à mettre au point la machine à différences, l’ancêtre de l’ordinateur… C’est aussi le nom d’une mystérieuse disquette remise à Shimizu, un concepteur de jeux de simulation pour un parc d’attractions… Elle va l’entraîner dans des mondes parallèles, à moins que ce ne soit dans ses propres jeux de simulation… C’est égale-
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Roman MOXYLAND L’action de ce roman d’anticipation, d’inspiration cyberpunk, se déroule dans un futur proche, au Cap (RSA), dans un monde entièrement dominé par les nanotechnologies. La liberté y est devenue un luxe et l'objet d'un combat sans merci… Au sein de la société ultratechnologique qu'est Moxyland, le monde virtuel a pris le pas sur le réel. Le téléphone portable, contenant obligatoirement les données personnelles de chaque citoyen, est devenu un passeport vital et indispensable. C’est ainsi que de puissants groupes économiques, pour lesquels la police sert de bras armé,
Roman I, ROBOT : OBÉIR Dans ce deuxième tome de la trilogie préquelle du recueil de nouvelles d'Isaac Asimov, on retrouve Susan Calvin, la première robopsychologue de l'Histoire, au moment où elle entame sa deuxième année d'internat en psychiatrie à l'hôpital Manhattan Hasbro. Alors qu’elle a du mal à se remettre de la mort de son petit ami, tué dans un attentat perpétré par la SPH (Société pour l'Humanité) — qui regroupe des fanatiques opposés à la création de robots humanoïdes —, un nouveau drame la frappe… Son père, John Calvin, le concepteur des Trois Lois de la robotique, est assassiné. Comme la police semble vouloir étouffer l'affaire, elle mène sa propre enquête et découvre l'existence de Cadmium, une branche clandestine du ministère de la Défense qui cherche à obtenir le code secret permettant d'affranchir les robots positroniques de la contrainte des Trois Lois — et que seul John Calvin était censé connaître. (Avec ce code, les robots
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Josèphe Ghenzer grammé et ne se rappelle plus pour quelle raison il est là. À la suite d’une tentative d’évasion ratée, le tandem est contacté par Visconti, un mystérieux envoyé du gouvernement. En échange de la liberté, il contraint les deux compères à retrouver le major Pulsor, un héros adulé des foules qui aurait été kidnappé par des inconnus. Harry et Zip se lancent alors sur les traces des ravisseurs, mais cette mission est en fait un piège depuis le début ! Inoxydable allie humour et action, regorge de rebondissements et dénonce les dérives du pouvoir, qui se sert des médias pour manipuler les faits et influencer la population en leur imposant la diffusion d’une version tronquée de la réalité. Scénariste : Sébastien Floc’h - Dessinateur : Steve Baker - Éditeur : Casterman (collection KSTR) - Déjà paru
pourraient être transformés en soldats invincibles.) Persuadés que ce secret a été légué par son père à Susan, les agents de Cadmium tentent de l'enlever tandis que ceux de la SPH veulent la supprimer pour que le code disparaisse avec elle… Auteur : Mickey Zucker Reichert - Éditeur : Robert Laffont - Déjà paru BD INOXYDABLE L’action de cette BD (un one shot qui lorgne vers les comics et les mangas) se déroule dans un futur où les robots et les engins volants font partie du quotidien. D’un tempérament plutôt taciturne, Harry Rockwell est incarcéré à la Prison 103 — où il purge sa peine en compagnie de Zip, un étrange robot particulièrement bavard et moralisateur qui a été reproCinéma X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST En 2023, les États-Unis vivent des heures sombres… La vision apocalyptique qu’avait eue le professeur Charles Xavier, en sondant l’esprit d’Emma Frost dans X-Men : First Class, est devenue réalité ! Les Sentinelles (un réseau de robots géants) ont pris le pouvoir sur les hommes. Quant aux quelques mutants survivants, parqués dans des ghettos, ils ne sont désormais plus assez nombreux pour mener une rébellion digne de ce nom — mais assez désespérés pour organiser la résistance. Leur seule chance est de retourner dans le passé pour modifier le futur. Seul Wolverine (Hugh Jackman) a la force et l’endurance nécessaires pour effectuer un tel voyage (sa conscience étant téléportée dans son propre corps, plus jeune). Sa mission consiste à repartir pour 1973, à l’époque où Bolivar Trask (Peter Din-
klage), un homme de science et un inventeur plein de bons sentiments, s’est spécialisé dans les nouvelles technologies ; il tient à devenir le premier fournisseur du gouvernement états-unien, à une époque charnière (entre guerre froide et enlisement dans la guerre du Vietnam) où toutes les propositions en matière d’armes de défense sont les bienvenues. Wolverine devra tout faire pour arriver à convaincre les mutants en devenir de l’aider pour empêcher Trask Industries de créer les Sentinelles… Réalisateur: Bryan Singer - Distributeur 20th Century Fox France - Déjà sorti en salles DVD/BR THE MACHINE The Machine est un film de science-fiction, présenté hors compétition lors du dernier festival de Gérardmer. L’action se déroule à Londres, dans un avenir proche et dans un climat de guerre froide entre le Royaume-Uni et la Chine… Dans les sous-sols d’une base militaire secrète, Vincent McCarthy (Toby Stephens), un chercheur, travaille pour le gouvernement britannique à développer des implants cérébraux (afin d’aider les victimes de la guerre à se régénérer plus rapidement) mais aussi à rendre plus efficaces des soldats partiellement robotisés. Grâce à l’aide d’Ava (Caity Lotz), une spécialiste en la matière, Vincent est enfin sur le point d’aboutir dans ses recherches, quand il découvre les véritables intentions que nourrit le ministère de la Défense à l’égard du puissant androïde autonome (doté de sa propre conscience) qu’ils sont arrivés à créer. Cette redoutable machine à tuer n’est en effet pas décidée à se laisser faire… Réalisateur: Caradog V. James - Distributeur: Aventi - Disponible en DVD et Blu-ray
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NEWSCINÉMA Edge of Tomorrow (Re)vivre et laisser mourir
Crédits photos : Warner Bros.
Alors qu'il n'était qu'un simple réparateur de drones dans Oblivion, Tom Cruise revêt maintenant un exosquelette dans Edge of Tomorrow. Il y incarne un officier n'ayant jamais été confronté aux horreurs de la guerre, qui se voit confier des responsabilités dans la lutte acharnée contre de redoutables envahisseurs extraterrestres (après en avoir déjà combattu d’autres dans La guerre des mondes). Une fois encore, il endosse le rôle de sauveur de l’Humanité… extraterrestre qui a envahi la Terre). L’action se déroule dans un futur proche où des hordes extrêmement organisées d’E.T. — les Mimics — ont envahi la Terre avec pour seul objectif l’éradication de l’espèce humaine. Leurs assauts sont efficaces et particulièrement destructeurs : depuis leur arrivée sur la Terre, ils ont déjà réduit en cendres les grandes villes et causé la mort de millions d'êtres humains. Et jusqu’à présent, aucune armée du monde n'a été en mesure de rivaliser avec l’extrême rapidité, la violence et les exceptionnelles capacités cognitives de ces monstres d’outre-espace, formidablement armés. Et surtout pas avec leurs chefs, dotés de pouvoirs télépathiques — ce qui leur permet d’anticiper les plans élaborés par les humains. Pour riposter, les étatsmajors du monde entier ont décidé de réunir leurs forces, de déployer de vastes moyens et de concentrer l’offensive sur une attaque centrale qui devrait être déterminante pour l’issue du conflit…
La guerre selon Bill Cage Adapté du roman All You Need Is Kill d’Hiroshi Sakurazaka, Edge of Tomorrow est un film de science-fiction réalisé par Doug Liman (La mémoire dans la peau, Mr. & Mrs. Smith, Fair Game…) — une
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sorte de mélange entre Un jour sans fin (en raison de la boucle temporelle dans laquelle le héros se retrouve malencontreusement pris au piège, bien malgré lui) et Starship Troopers (à cause de la morphologie arthropodienne de l’espèce
Il faut sauver le soldat Cage Le lieutenant-colonel Bill Cage (Tom Cruise), qui n'a jamais combattu de sa vie, est projeté sans le moindre entraînement et sans équipement opérationnel dans ce qui semble être une mission suicide. Il meurt en l'espace de quelques minutes après être toutefois parvenu à tuer un des chefs des Mimics. Il se retrouve dès lors coincé dans une boucle temporelle (il revit encore et encore cette journée fatidique). Et se réveille à chaque fois sur le tarmac de l’aéroport d’une base militaire sans avoir le moindre souvenir de la façon dont il y est arrivé. Il y est vertement accueilli par le général Farrell Bartolome (Bill Paxton), avant d’embarquer dans un avion. On le largue ensuite en compagnie d’autres soldats sur une plage où la bataille fait rage et où il ne tarde pas à mourir, une fois encore. Comme il est coincé pour l’éternité (semble-t-il), la seule façon pour lui de mettre un terme à ce cauchemar est de gagner la guerre…
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par Josèphe Ghenzer
Tom Cruise et Emily Blunt en tenue de combat robotisée. — Tom Cruise revêtu d’un exosquelette, décuplant sa force.
Tuer n’est pas jouer En revanche, à chaque fois, Cage se souvient très bien de ce qui s’est passé après son dernier réveil et tente désespérément de faire profiter ses compagnons de son expérience acquise la veille, mais en vain. Il passe, selon les cas, pour un fou ou un plaisantin et subit les sarcasmes de son supérieur hiérarchique, qui ne croit pas un mot de ses dires. Ce dernier pense que Cage est un déserteur tire-au-flanc qui tente de se faire passer pour un officier… Comble de l‘ironie, puisqu’il n’avait été jusqu’alors que le responsable des relations publiques de l’armée, chargé de concevoir les campagnes publicitaires destinées à enrôler un nombre toujours croissant de recrues !… Du jour au lendemain, il se retrouve parachuté (au sens propre comme au sens figuré) au cœur du théâtre des opérations. Et va donc revivre la même journée plusieurs centaines de
fois avant de découvrir que Rita Vrataski (Emily Blunt), un membre des forces spéciales, est elle aussi une victime malchanceuse de cette infernale boucle temporelle. Full Metal exojacket… Rita Vrataski est en fait une guerrière confirmée mais aussi un fin stratège. Les nombreux faits d’armes qui ont fait sa gloire lui ont valu les surnoms évocateurs de Valkyrie One et de Full Metal Bitch… En tant que soldat ayant infligé les pertes les plus lourdes aux Mimics, elle est devenue une véritable légende (au point que son portrait avait servi à Cage pour illustrer les glorieuses affiches des campagnes d’enrôlement !). Elle va devenir le mentor de Cage et, tel maître Yoda, enseigner à son « apprenti Jedi » l’art de la guerre et la maîtrise de son arme (le sabre laser est ici remplacé par un exosquelette bardé d’équipements
en tout genre). Au fil d’un entraînement intensif, Cage va apprendre à maîtriser son encombrant attirail (qui peut peser une soixantaine de kilos). De plus, l’un des exosquelettes (les « exojackets » dans le film) est doté d’ailes et muni d’un fusil d’assaut et d’un lance-roquettes dorsal. Il en existe d’ailleurs plusieurs modèles, chacun d’entre d’eux proposant diverses fonctions. À force de persévérance, Cage va gagner en force et en agilité. Puis Rita et son équipier vont finir par découvrir les moyens d'anéantir les envahisseurs et de sauver la Terre…
VIVre… MourIr… reCoMMenCer… À l’occasion de la sortie cinéma d’Edge of Tomorrow, Kazé Manga édite en parallèle le roman de science-fiction éponyme d’Hiroshi Sakurazaka (qui est donc à l’origine du film), ainsi qu’All You Need Is Kill — son adaptation en manga, dessinée par Takeshi Obata (le mangaka du célèbre Death Note).
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NEWSjeux vidéo
vet par Cyril Dre
WATCH DOGS C’est l’événement et probablement le tsunami de l’été — Watch Dogs ! Originellement prévu pour la sortie de la PS4 et de la Xbox One, le nouveau blockbuster d’Ubi Soft s’est fait attendre (afin d’être peaufiné)… Le voilà !… Ce qui a fait le buzz autour de cette nouvelle franchise ?… Le héros atypique — qui est un hacker ! Cela peut paraître anecdotique dit comme ça, mais quand on sait que le déroulement du jeu tourne autour de cette faculté de pirater tout son environnement, on envisage rapidement les multiples possibilités que cela sous-entend… Armé de son téléphone portable, Ayden — votre personnage — pirate sans vergogne le moindre appareil connecté qui se trouve à sa portée. Cela lui permet de voler de l’argent dans les comptes des passants, de piller les données personnelles de ses interlocuteurs ou tout simplement d’interagir avec les équipements urbains. Rien de plus facile que de faire passer les feux rouges au vert, d’ouvrir des portes, de se connecter à des caméras de sécurité ou de manipuler les commandes d’un pont élévateur… Et tout cela au service de l’enquête qu’il faudra mener pour découvrir les meurtriers qui ont assassiné la famille d’Ayden. L’autre élément qui contribue au succès médiatique de Watch Dogs, c’est le monde dans lequel évolue le héros — autrement dit la ville de Chicago, modélisée sous la forme d’un monde ouvert qui offre une très grande liberté de mouvement et assure des heures de jeu sans contrainte. Ajoutons à cela des graphismes très réussis : Watch Dogs est clairement incontournable ! Watch Dogs (PS4, PS3, Xbox ONE et 360, Wii U, PC) Éditeur : Ubi Soft
WOLFENSTEIN : THE NEW ORDER Et si les nazis avaient disposé de robots ?… Les fans de FPS (jeux de tir en vue subjective) vous le diront : Wolfenstein est le père fondateur de la catégorie… Son retour vingt-trois ans plus tard, sur les machines de dernière génération, constitue donc un véritable événement ! Créé à l’époque par John Romero et John Carmack (deux légendes du jeu vidéo), il a servi de base au célèbre Doom en posant bon nombre des fondamentaux qui dictent encore aujourd’hui la mécanique des FPS. Et ce nouveau Wolfenstein n’a rien perdu de l’aspect sulfureux de son ancêtre : on y dégomme toujours (mais en 1960, car ils ont gagné la guerre !) joyeusement des armées de SS et de zombis nationaux-socialistes en faisant jaillir de
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WATCH DOGS bles — comme The House of Rising Sun repris par un orchestre bavarois), soutenus par des commandes de jeu simples et efficaces, font de ce Wolfenstein next generation une pépite qui vous régalera ! Wolfenstein: The New Order (PS4, PS3, Xbox ONE et 360, PC) Éditeur : Bethesda Softworks
belles giclées d’hémoglobine sur des murs recouverts de croix gammées et d’affiches de propagande fasciste (le jeu est PEGI – 18, bien sûr !). Mais que l’on ne s’y trompe pas, sa finalité est bien de les éliminer tous et avec eux les symboles de leur idéologie nauséabonde… Dans The New Order, on incarne le fameux agent de l’OSA B.J. Blazkowicz et il y faut notamment prendre d’assaut le tristement célèbre château Wolfenstein — protégé, cette fois, par des robots de combat géants. Des graphismes somptueux (sur PC et PS4 en particulier), l’ambiance sonore (avec ses remix savoureux et improba-
MARIO KART 8 La dernière chance de la Wii U !… Si ce Mario Kart 8 ne réussit pas à inverser les courbes de vente de la remplaçante de la Wii, qui ne décolle pas depuis son lancement, son sort sera certainement scellé… La cause de ce flop retentissant est sa tablette tactile, qui fait fonction de manette et dont personne ne semble comprendre l’utilité… Et d’ailleurs ce n’est pas Mario Kart 8 qui va changer cela : là encore, cet accessoire n’apporte aucune fonctionnalité nouvelle. Du coup, cet épisode est à considérer comme une version HD et améliorée de Mario Kart 7… Convaincra-t-il les joueurs d’investir dans la Wii U ? Pas si sûr !…
OUVERTURE MARDI 01 JUILLET 2014
Venez interagir avec Nao et Pepper
à l’Atelier Aldebaran
1er lieu mondial d’exploration, de programmation et de découverte avec des robots humanoïdes !
ENTRÉE LIBRE L’Atelier est ouvert du mardi au samedi de 10h à 19h
Atelier Aldebaran 48 rue Guynemer 92130 Issy les Moulineaux
Parking : Aquaboulevard Métro : Corentin Celton Balard Tram : Porte d’Issy Desnouettes www.aldebaran.com
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