Planète Robots numéro 29

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ROBOTS

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PLANÈTE

SEPTEMBRE - OCTOBRE 2014 - NUMÉRO 29

LES DIX INDUSTRIES MAJEURES DU

HONDA ROBOTICS LES RETOMBÉES DU PROJET ASIMO

XXIE SIÈCLE

RB3D INSPIRÉ DU ROBOT DE STAR WARS R2-D2

JAPAN EXPO 2014

LA TERRE D’ACCUEIL DES

DOSSIER

L 11849 - 29 - F: 5,90 € - RD

ROBOTS

ASIMO DERNIÈRE GÉNÉRATION

LE SCOOBA

INMOTION R1EX

NOUVEAU EST ARRIVÉ !

UN GYROPODE À PETIT PRIX


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« On peut définir la science-fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l'être humain aux progrès de la science et de la technologie. » Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes.

Extrait de la préface de David Starr, justicier de l'espace, d’Isaac Asimov.

Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédacteurs : Cédric Atangana, Me Alain Bensoussan, B.F., Cédric Célestin, Stéphanie Chaptal, Nicolas Denis, Cyril Drevet, Josèphe Ghenzer, Lise Loumé, Screetch, Towanda et Cédric Vasseur. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi directeur.artistique@planeterobots.com Responsable publicité : Cédric CÉLESTIN c.celestin@planeterobots.com +33 (0)146 250 525 © 2 014 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0418K90181 Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe. contact@planeterobots.com

Suivez-nous sur Facebook : facebook.com/planeterobots Twitter : twitter.com/planeterobots Google + : goo.gl/oASjqN Web : planeterobots.com

édito Lors de notre seconde rencontre avec le robot ASIMO de Honda en juillet dernier, nous avons réellement pris conscience, une fois de plus, que la robotique allait engendrer un bouleversement complet de notre vie quotidienne. Certes, l’ASIMO manque encore un peu d'autonomie sur le plan cognitif — mais sa structure physique est déjà très avancée. Ses mouvements sont bien plus fluides et naturels que ne l'étaient ceux de C-3PO dans Star Wars (pourtant censé représenter la quintessence de la robotique). C'est à la suite de cette visite que nous avons eu l'idée de nous pencher sur l'ensemble des secteurs industriels qui vont bouleverser nos vies dans les décennies à venir. Nous avons eu beaucoup de mal à les départager et n’en avons finalement choisi qu'une dizaine, tous très représentatifs. Nos convictions nous poussent à penser que ces dix secteurs seront des bassins d'emploi et de création d'entreprises plus que prometteurs, dans un avenir pas si lointain. Il serait en tout cas infiniment dommage que la France fît l'impasse sur ces industries. En cette matière, ne comptons pas forcément sur des décisions politiques allant dans le bon sens, de quelque bord qu’elles soient : ce sera à chacun de prendre les mesures et les décisions stratégiques pour son entreprise (ou son projet d'en créer une). L'avenir appartient à ceux qui négocieront le virage à temps… Certains considèrent que notre époque est en crise alors qu'elle connaît une évolution majeure, qui regorge d’opportunités. Notre civilisation est à l'aube de grands changements et la technologie est sur le point de prendre un essor incommensurable. Le XXe siècle avait déjà été soumis à un bond technologique sans précédent : le siècle que nous allons traverser en connaîtra un qui sera encore plus colossal. Planète Robots sera là pour vous guider dans le futur… ■Frédéric

Boisdron

Un tou site d’ t nouveau inform ation !

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PLANÈTE

ROBOTS N O U V E L L E S

T E C H N O L O G I E S

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Septembre / octobre 2014 - NUMÉRO 29 ÇA VIENT DE SORTIR

RECHERCHE ROBOTIQUE

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Robots News Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. Le droit des robots : les robots avatars Les robots de téléprésence réclament pour leur développement un écosystème juridique. À la rencontre des robots d’Aldebaran Planète Robots est allé visiter l'Atelier Aldebaran, ouvert à tous, à Paris. Les Olympiades des sciences de l’ingénieur 2014 Nous étions présents à la finale académique d'Île-de-France. Japan Expo 2014, la terre d’accueil des robots L'animation engendrée par les robots à la JapanExpo est toujours vivement appréciée du public. 3D Tech, un service d'impression 3D à la demande La Vendée possède dorénavant un service d'impression 3D professionnel.

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Le BionicKangaroo rêve-t-il du bush australien ? Festo a encore démontré son savoir-faire en matière de biomimétisme en créant un robot kangourou. La robotique en Afrique L'Afrique est actuellement le continent le moins équipé en robots — mais cela serait en train de changer…

ROBOTS LUDIQUES

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Pixel Pancho Les robots illustrent la ville !

SCIENCES DU FUTUR

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Plan B from Outer Space Seconde partie de notre grand dossier sur les projets de voyage interstellaire.

NOTRE DOSSIER 1 : HONDA ROBOTICS

INNOVATIONS DU FUTUR

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Et l’informatique devint quantique… Certains pensent que les ordinateurs quantiques démultiplieront la puissance des Intelligences artificielles.

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Test : INMOTION SCV R1EX Un gyropode de bonne qualité et à petit prix.

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News Concepts Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers.. News Gadgets Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise… Jaguar Head-Up Display Windscreen Quand Jaguar transforme votre pare-brise en jeu vidéo…

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L’ASIMO dernière génération Les membres de la rédaction de Planète Robots sont venus en nombre pour accueillir en Europe la dernière version de l’ASIMO. Honda Robotics, les retombées du projet ASIMO Chez Honda, même si la section robotique ne se résume pas à l’ASIMO, il en est la brique de base…

NOTRE DOSSIER 2 : DIX INDUSTRIES MAJEURES DU XXIE SIÈCLE

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Les dix industries majeures du XXIe siècle Nous avons sélectionné dix secteurs industriels qui auront une place prépondérante durant ce siècle.

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ROBOTS DE SERVICES

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ROBOTS & MÉDIAS

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Test — Le Scooba nouveau est arrivé ! Notre test du seul vrai robot serpillière qui nous ait convaincus, pour le moment... UXA90 de RoboBuilder L’expérience humanoïde open source et open hardware. L’ADAM : un robot multifonctions pour faciliter le quotidien Un robot domestique multifonctions venu d’Italie et alliant design et technologie. Débat — Les robots affectifs. Que serions-nous sans eux ? Les robots sociaux sont déjà présents depuis quelques années et d’autres robots vont leur succéder.

ROBOTS AU TRAVAIL

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Siléane, le règne des machines adaptatives Siléane propose un service d’automatisation du tri des produits enchevêtrés.

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RB3D, le fer de lance de la robotique collaborative RB3D est l’incarnation même de la cobotique et de l'exosquelette à la française… Les robots se mettent à écrire ! Les journalistes et les écrivains ont du souci à se faire : les robots peuvent déjà sortir des articles et rédiger des romans !

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News Médias Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège! Cinéma:Transformers 4 — L'âge de l'extinction Les célèbres robots transformables des années 1980 reviennent pour un quatrième épisode au cinéma. Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette!

Sommaire

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NEWS septembre / octobre 2014

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Robots

L'I.A., pour le meilleur et pour le pire… Le célèbre physicien Stephen Hawking vient de cosigner un éditorial avec trois autres scientifiques à propos des réalisations de l'Intelligence artificielle… « Ces réalisations seront pâles par rapport à celles des prochaines décennies. Les avantages potentiels sont énormes. Tout ce que la civilisation offre est un produit de l'intelligence. Nous ne pouvons pas prédire ce que nous accomplirons quand elle sera amplifiée par l'I.A. Le succès de l'I.A. sera le plus grand événement de l'Histoire humaine. Il pourrait aussi en être le dernier si nous n'apprenons pas à en éviter les risques. À court terme, l'armée crée des systèmes d'armes autonomes. Et à moyen terme, l'I.A. peut transformer notre économie pour apporter à la fois une grande richesse et une grande dislocation. Une telle technologie pourra déjouer les marchés financiers, manipuler les dirigeants et diriger le développement d'armes : nous ne pourrons même pas comprendre… L'impact à court terme de l'I.A. dépend de qui la contrôle, l'impact à long terme dépend du fait de savoir si elle peut être contrôlée. » ◗

Les robots tueurs devant l'ONU Un robot tueur est une arme autonome qui sélectionne et engage des cibles sans intervention humaine. Il n'en existe pas actuellement mais la technologie avance vite ! L'ONU a organisé une réunion d'experts sur le sujet, qui remettra son rapport lors de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC) de novembre. Les partisans des robots tueurs estiment que les lois actuelles de la guerre sont suffisantes pour résoudre les problèmes qui pourraient apparaître et qu'un moratoire devrait être promulgué si ce n'est pas le cas. Le professeur Ronald C. Arkin (roboticien et roboéthicien états-unien), de son côté, pense que les robots tueurs réduiront le nombre des victimes civiles mais craint qu'ils soient lancés sur le terrain avant que les progrès nécessaires ne soient accomplis. Il soutient donc un moratoire… Quant aux opposants, ils affirment que ces robots constituent une menace pour l'Humanité et qu'ils devraient être interdits. Enfin, pour le professeur britannique Noel Sharkey, « les systèmes d'armes autonomes ne peuvent pas être garantis conformes au droit international et les États ne parlent pas entre eux à ce sujet — ce qui fait courir un grand risque à l'Humanité »… ◗

Quand vos robots cicatrisent… Les petites fissures qui se développent sur la fibre de verre dont sont faits les voitures et les avions peuvent se transformer en dommages irréversibles. Un nouveau système mis au point par des chercheurs de l'Institut Beckman (université de l'Illinois) intègre un réseau vascularisé, semblable à celui des vaisseaux sanguins du corps humain, dans un matériau composite. Il se répare automatiquement : « Quand une fracture se produit, cela rompt les réseaux remplis d'agents de guérison libérés dans la fissure, déclare Jason Patrick, assistant de recherche diplômé. Et quand les agents de guérison entrent en contact avec d'autres, ils polymérisent pour former une colle adaptée à la zone endommagée. » Les chercheurs rapportent que les fissures sont réparées avec près de 100 % d'efficacité. Nancy Sottos, un des directeurs du projet, a ajouté que « la fabrication de la vascularisation s'intègre aux processus de fabrication typiques des composites polymères, ce qui en fait un bon candidat pour un usage commercial ». ◗

Le robot militaire aura une morale ! L'U.S. Army a lancé une campagne visant à développer un raisonnement éthique chez les robots tueurs… L'Office of Naval Research attribuera 7,5 M$ de subvention sur cinq ans à des recherches afin d’introduire le sens du bien et du mal et la morale dans les systèmes robotiques autonomes. Paul Bello, le directeur du programme de sciences cognitives, a déclaré : « Les progrès sont rapides dans l'intégration d’une plus grande automatisation. Par exemple, les véhicules autonomes de Google sont légaux et déjà utilisés dans plusieurs États. En tant que chercheurs, nous essayons de rattraper cet état de fait pour en comprendre les implications éthiques et juridiques. Nous ne voulons pas tomber dans le même piège que les applications militaires, qui mettent des vies en péril. » Et même si, actuellement, l’U.S. Army interdit l'usage de robots tueurs totalement autonomes, « ces systèmes peuvent tout de même être obligés de prendre des décisions morales ». Comme dans un scénario catastrophe, en étant contraints de faire un choix quant à la personne à évacuer.… ◗

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NEWS Robots septembre / octobre 2014 La FDA a donné son feu vert pour la commercialisation d’une prothèse de bras bionique En mai dernier, la FDA (Food and Drug Administration) a donné son feu vert pour la commercialisation aux States du DEKA Arm System, une prothèse de bras bionique conçue par DEKA Integrated Solutions à Manchester (New Hampshire). Elle est présentée comme étant la « première capable de réaliser plusieurs mouvements à la fois, en utilisant des signaux électriques générés par la contraction des muscles situés à proximité de l'endroit où le bras est attaché ». Affectueusement baptisée Luke (en référence à la prothèse portée par Luke Skywalker dans Star Wars) par les chercheurs qui l’ont mise au point, cette prothèse high-tech permet aux personnes amputées de vivre presque normalement et leur redonne aussi bien le sens du toucher que les sensations qui vont avec. Grâce à elle, elles pourront enfin effectuer diverses tâches de la vie quotidienne : saisir des œufs sans les casser, cuisiner, ouvrir et fermer une fermeture Éclair, tourner une clé dans une serrure, se coiffer, se brosser les dents, ouvrir le courrier, tenir des pièces de monnaie entre leurs doigts, etc. Le DEKA Arm System peut être programmé pour des personnes ayant perdu leur membre juste au-dessous de l'épaule, du coude ou à la moitié de l'avant-bras mais ne peut pas fonctionner si leur bras a été coupé au niveau de l'articulation de l'épaule ou du poignet. Depuis 2006, ce projet a bénéficié d'un investissement de 40 M$ de la DARPA. ◗

Neurogrid : comme dans un cerveau Une équipe de la Stanford University, dirigée par le professeur Kwabena Boahen, a développé une carte de circuit imprimé et des puces qui simulent l'activité neuronale neuf mille fois plus vite qu'un ordinateur, en consommant cent mille fois moins d'énergie : Neurogrid, qui compte seize puces Neurocore. Chacune d’entre elles simule soixante-cinq mille cinq cent trente-six neurones — soit au total un million de neurones et des milliards de connexions synaptiques… (Les puces sont analogiques pour simuler toute la variété des signaux ioniques des neurones.) Le prototype a coûté 40 000 $ (mais l'industrialisation ferait baisser le prix à 400 $). Une Neurocore permet donc de modéliser l'activité du cerveau et peut être programmée pour agir comme les différentes couches corticales. Sa faible consommation d'énergie pourrait diminuer le poids des batteries des robots et rendre possible l'implant d'un ordinateur dans l’être humain. (Boahen veut utiliser cette puce pour gérer des membres robotiques et ainsi démontrer que les composantes répliquent leurs analogues biologiques, pour convaincre que ce cerveau artificiel travaille comme un encéphale humain.) ◗

Le Crabster CR200 sur les lieux de la catastrophe du ferry Sewol Le Crabster CR200, un robot sud-coréen à six pattes inspiré des crabes réels, pèse plus d'une demi-tonne et a apporté son aide lors des opérations qui se sont déroulées à proximité du site de la catastrophe du ferry Sewol, en Corée du Sud. Après des essais effectués en 2013, il peut s’adapter à une grande variété de conditions (à une profondeur d'environ 200 m). Équipé d’un sonar, il parcourt le paysage à la recherche d'objets intéressants et transmet les images de ses caméras embarquées. Jusque-là, un essaim de petits bateaux travaillait sur le site du naufrage avec une visibilité de moins de 20 cm, à une profondeur d'environ 45 m : ils faisaient face à des courants de marée atteignant plus de 15 km/h. Le Crabster peut s’immerger pendant plus longtemps mais ne peut pas pénétrer dans le ferry. (Il a été lancé treize fois au cours de la recherche — en avril et en mai — et a passé 15 h et 36 min dans l'eau ; depuis, il a réintégré son laboratoire…)

Mon patron est un robot ! Deep Knowledge Ventures (DKV), une entreprise de Hongkong spécialisée dans la gestion des investissements à haut risque, a nommé à son conseil d'administration un robot baptisé Vital (Validating Investment Tool for Advancing Life Sciences). Il préservera les intérêts financiers de l'entreprise et déterminera les investissements les plus rentables. C’est un logiciel développé pour prédire le succès d'un projet à partir des résultats prévisionnels, de la disponibilité des brevets et des levées de fonds précédentes des sociétés. DKV n'est pas la première entreprise à faire appel à Vital — mais la première à en faire une personne à part entière en lui accordant une voix lors des votes du conseil. « Si les gens peuvent être subjectifs ou influencés par leurs émotions, les ordinateurs, eux, peuvent avoir des intuitions géniales. Former une équipe mixte permet d'optimiser les avantages de chacun. Un tel logiciel va nous permettre d'accélérer les vérifications lors d'une transaction et de voir des corrélations qui ne sautent pas aux yeux des êtres humains », selon Dmitry Daminski, l’administrateur de la société… ◗

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Un petit robot marrant L’Emiew est un petit robot rouge et blanc de 80 cm monté sur roulettes : au milieu de son visage blanc, on trouve deux points noirs en guise d'yeux. Des ingénieurs de la société Hitachi lui ont fait apprendre toute une série de mots qui lui permettent ensuite d'analyser la question qu'on lui pose et d’y répondre. Si un ingénieur lui demande combien de personnes travaillent dans le centre de recherche, le petit farceur rétorque par exemple : « Nous avons deux cygnes ! » Son interlocuteur reste alors perplexe puis l’Emiew lui révèle qu'il blaguait : « T'as pigé ? Je plaisantais… Il y a environ huit cents personnes ! » Si son sens de l'humour n'apparaît pas génial, il n’en demeure pas moins que sa capacité de comprendre est intéressante. Selon Hitachi, il sait analyser les réactions de ses interlocuteurs, la signification de leurs gestes, leurs hochements de tête et autres mouvements. L’Emiew (acronyme d’Excellent Mobility and Interactive Existence as Workmate) est destiné à tenir compagnie ou à remplir le rôle de réceptionniste. ◗

Le robot autonome sera-t-il dangereux ? Dans un article paru dans le Journal of Experimental & Theoretical Artificial Intelligence (JETA) Steve Omohundro tient à nous avertir que les futurs robots autonomes « seront susceptibles d'agir de manière antisociale et dangereuse — à moins d'avoir été conçus avec beaucoup de précautions ». Ils seront donc « approximativement rationnels » et disposeront d'une conscience de leurs buts ; ils pourront également prendre des initiatives pour les atteindre. Omohundro donne l'exemple d'un robot joueur d'échecs : quand les roboticiens sont interrogés sur la sécurité de leur machine, ils répondent qu’ils peuvent toujours l'éteindre. Imaginez donc cette solution envisagée du point du vue du robot : elle représente un futur où il ne pourra plus jouer aux échecs, but pour lequel il est programmé, et pourrait alors se rebiffer… Steve Omohundro affirme que nous devrons prendre des mesures pour nous assurer que ces robots seront sûrs — mais pour AJung Moon, de l'université de la Colombie-Britannique : « Ce sera difficile, les êtres humains eux-mêmes n'arrivant pas s'accorder sur une définition commune de la morale ! » ◗

Robots russes : étape n°1 sur la Lune Une information contenue dans des documents secrets et dévoilée dans le grand journal russe Izvestia annonce que le gouvernement de Vladimir Poutine veut une présence russe sur la Lune d'ici 2016, cette fois par l’entremise de robots. (Ce projet est né après la récente mission robotique de la Chine sur notre satellite.) L'Inde et le Japon se préparent également à des missions d'exploration, tandis que la NASA envisage des retours. La Russie aurait établi un plan en trois étapes, qui commencerait avec des robots. Viendrait ensuite, en 2028, l'envoi de missions habitées en orbite. Et dans la phase finale, prévue pour 2030, des êtres humains fouleraient le sol lunaire pour mettre en place toute l'infrastructure nécessaire à une colonie initiale, en utilisant les ressources locales. Le programme prévoit également la construction d'un observatoire de surveillance de la Terre… ◗

Un robot explorateur à Fukushima Un robot qui s’est introduit dans l'unité 1 de la centrale nucléaire de Fukushima a découvert la source des fuites d'eau qui retardent les travaux de démantèlement. La Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a en effet annoncé qu'un robot conçu par Hitachi-GE Nuclear Energy avait « pour la première fois pris des photos claires montrant les fuites d'eau de la cuve de confinement du réacteur, dans le sous-sol du bâtiment ». Et a ajouté : « Le robot a été descendu dans la chambre de suppression de l'unité 1 le 27 mai et a manœuvré à l'intérieur pendant trois jours. L'appareil a pris des images fixes et des vidéos en étant contrôlé à quelques centaines de mètres. » En novembre dernier, TEPCO avait placé un bateau télécommandé à l'intérieur du sous-sol de l'unité 1 pour trouver la source des fuites, mais il manquait d’outils de précision. Jusqu'à ce que les fuites soient colmatées, l'eau contaminée doit être pompée, stockée et filtrée pour enlever les matières radioactives. En effet, le rayonnement à l'intérieur de l'unité 1 est « suffisant pour tuer une personne en quelques semaines »… ◗

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NEWS Robots septembre / octobre 2014 Un hélicoptère, une voiture et zéro pilote Des scientifiques de l'université Carnegie Mellon procèdent à des tests pour savoir si les drones et les voitures autonomes peuvent coopérer à découvrir un territoire dangereux en travaillant sur un scénario impliquant des toxines environnementales. L'aventure utilise les services d’une version autopilotée d'un hélicoptère Sikorsky UH-60 Black Hawk et d’un Land Tamer gonflé de capteurs et d'ordinateurs. (Le succès du programme aurait de larges implications en matière de lois civiles et de lois militaires.) Voici comment il est censé se dérouler : le Black Hawk emporte le Land Tamer dans une énorme écharpe jusqu'au site déterminé. Une fois la voiture déposée, l'hélicoptère évaluera la zone contaminée et le véhicule autonome parcourra alors le site accidenté, en utilisant ses capteurs embarqués pour enquêter sur les contaminations (chimique, biologique, radiologique et nucléaire). Tout cela peut se faire hors de la vue directe, sans intervention humaine et sans mettre des vies en danger. Le test final ara lieu à l'automne 2015 au centre d'essais de Sikorsky (West Palm Beach, Floride). ◗

Fusillade de Troutdale : intervention d'un robot Les forces de l'ordre qui sont intervenues lors de la fusillade du lycée de Troutdale (Oregon) ont déclaré avoir utilisé un robot. Ce dernier, commandé à distance et équipé d'une caméra, a été introduit dans les locaux, qu'il a parcourus pour finalement découvrir le tireur. — un adolescent —, mort dans les toilettes où il s'était suicidé. Les agents ont pu alors pénétrer en toute sécurité dans l'établissement. (La fusillade avait fait deux morts, dont le tireur) Un professeur d'éducation physique (il a été blessé) avait réussi à verrouiller les portes de l'établissement pour y enfermer le déséquilibré. Seule une poignée de compagnies fabriquent ce type de robot : iRobot, Recon, ROBOTEX et SuperDroid Robots. (Recon dit avoir fourni des robots à tous les bureaux du FBI et ROBOTEX annonce que la plupart des services de police de la côte Ouest utilisent ses produits.) ◗

Le test de Turing raté de peu L’Ukrainien Eugene Goostman a treize ans et se présente comme un peu grassouillet ; il n'aime pas les filles de sa classe parce qu'elles ont des boutons et il fait des jeux de mots douteux… Il a pourtant failli réussir l'un des tests scientifiques parmi les plus connus et à l'université de Reading, il est presque parvenu à se faire passer pour un être humain ! Eugene est en fait un programme informatique sur lequel travaillent depuis 2001 trois experts (deux Ukrainiens et un Russe) afin de lui faire réussir le fameux test de Turing (parvenir à rendre indiscernable par un être humain l'origine robotique ou humaine d'une conversation). Il n'a pas trompé tout le jury : 33 % seulement de ses membres ont cru que ses réponses étaient celles d'un adolescent… Mais cela a suffi pour que l'université anglaise annonce une première mondiale ! Le lien (default-environment-sdqm3mrmp4.elasticbeanstalk.com/) qui permettait de discuter avec une version en ligne d'Eugene a très vite été noyé sous l'assaut des curieux et affiche désormais un message d'erreur… ◗

Robocar, la voiture réellement autonome Google a enfin sorti cent exemplaires de son Robocar. Illustration d’une technologie de rupture, ce véhicule n'est pas plus une « voiture sans conducteur » qu'une automobile moderne n’est une voiture sans chevaux… (Il y a cent ans, la seule façon dont on pouvait parler des voitures était qu'il s'agissait de calèches sans chevaux…) Le Robocar n'a ni volant, ni pédales mais propose deux boutons : Go et Stop. Il porte un laser de télédétection sur le toit et peut embarquer deux personnes à 40 km/h. (Google souhaite certainement éviter la mauvaise publicité d'un accident.) Il faut dire que les véhicules électriques présentent un grand avantage dans le domaine de la sécurité : leurs moteurs peuvent être inversés et travailler comme des freins secondaires, voire des moteurs de direction secondaires en cas de défaillance du système de direction… La société a également annoncé que son véhicule disposait de deux moteurs de direction afin de gérer les risques de panne. Enfin, la partie avant du prototype est équipée d’une mousse protectrice et d’un pare-brise souple pour amortir les chocs avec les autres usagers. ◗

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Des trios de robots pour créer des structures de béton Voici une innovation architecturale espagnole : des imprimantes 3D mobiles qui créent en continu des structures en fixant du béton de façon totalement autonome. Le procédé d'extrusion est lent mais très efficace, selon l'équipe qui a conçu ces robots — les Minibuilders — à l'Institut d'architecture avancée de Catalogne (Barcelone). L'équipe décrit ainsi la procédure : le robot Fondation coule la base puis un deuxième robot, accroché en haut du premier, se déplace pour fixer du ciment. Enfin, un robot aspirateur s’agrippe à un des côtés de la structure et ancre des échantillons de béton — perpendiculaires. Chaque Minibuilder joue son rôle en suivant les instructions fournies par un ordinateur central en interaction avec les informations de ses propres capteurs et des systèmes de positionnement locaux. Ensemble, les trois robots peuvent créer des structures complexes qui auraient nécessité auparavant l'emploi de moules… ◗

Le robot est dans le pré… Les vaches peuvent maintenant être traites automatiquement et dans leur pré. (Une ferme de l’Hexagone dispose déjà d'un tel système.) Il faut dire que les pâturages ne se trouvent pas toujours près du lieu de la traite, alors que l'accès au robot de traite doit être permanent : les allers-retours entre l'étable et les prairies sont donc compliqués et les éleveurs choisissent souvent la stabulation. D'où l'idée de ce robot mobile : monté sur un châssis de bétaillère, il est amené à proximité des champs et les vaches se rendent à l’emplacement qu’il occupe par un chemin balisé (elles identifient vite le parcours à suivre). Le portillon qui donne accès au robot est doté d'un lecteur d'étiquettes à puce : il repère donc les vaches qui veulent se faire traire plus de deux fois par jour pour obtenir une ration de céréales en rab… Un jet d'air les invite alors à passer leur chemin ! Ce robot mobile entraîne un surcoût de 90 000 € par rapport à une machine fixe — mais l'herbe pâturée coûte beaucoup moins cher. Un tel choix a aussi des raisons d’ordre environnemental : l'éleveur, n'ayant plus à acheminer le fourrage en tracteur jusqu’aux étables, fait des économies et diminue la pollution… ◗

Parlez, nous savons comment vous êtes Beyond Verbal est une start-up de Tel Aviv-Jaffa. Elle a développé un logiciel qui permet de détecter quatre cents variations des humeurs humaines. Ses concepteurs sont en train d'intégrer ce logiciel dans des centres d'appels afin d’aider les assistants commerciaux à comprendre et à réagir aux émotions du client en temps réel. Mieux que cela, le logiciel lui-même peut également identifier et influencer la façon dont les consommateurs prennent des décisions… Si ledit logiciel détermine que le client potentiel est quelqu'un qui aime l'innovation, le commercial pourra alors lui proposer le dernier produit à la mode. Et si dans un autre prospect, le logiciel détermine qu'il s'agit d'une personne d'un tempérament plutôt conservateur, il lui proposera quelque chose d'éprouvé. Vous pouvez vérifier et tester tout cela par vous-même, le site de l'entreprise offrant le téléchargement de l'application iPhone (www.beyondverbal.com). ◗

Robots contre méduses Ce n'est pas le titre d'un blockbuster à venir : des groupes de méduses déciment la faune aquatique, provoquent la fermeture de certaines usines et sont un cauchemar pour les pêcheurs dont elles font éclater les filets. Les robots JEROS (Jellyfish Elimination Robotic Swarm) ont été créés par Hyun Myung, le chef du laboratoire de robotique en milieu urbain du KAIST. Reliés par GPS, ils travaillent par trois et sont équipés d'appareils photo, d'hélices et de lames tranchantes. Ils suivent les méduses et les aspirent dans leurs hélices (chaque JEROS peut broyer une tonne de méduses à l’heure). Hyun Myung a commencé à travailler sur le sujet en 2009, quand l'industrie maritime sudcoréenne perdit 300 M$ à cause de ces cnidaires. (Ce système se révèle moins cher que le piégeage dans des filets, va permettre aux industriels d'économiser des millions chaque année et sauvera des vies. L'équipe de chercheurs a l'intention de commercialiser ces robots l'an prochain et explore d'autres utilisations — comme les patrouilles maritimes.) ◗

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NEWS Robots septembre / octobre 2014 Des robots à votre écoute ! Pouvoir dire à un robot « Cuisine-moi des pâtes ! » et se voir exaucé sans la moindre programmation est un rêve que le département d’informatique de la Cornell University est en train de toucher du doigt… Ashutosh Saxena, un professeur assistant du département d’informatique, mène les recherches : il veut enseigner la compréhension de commandes en langage naturel, émises par différents interlocuteurs, à des robots. Pour cela, il a recours au machine learning : tous les robots sont exposés à des vidéos représentant des actions et accompagnées de différentes voix préenregistrées qui dictent des consignes. Un apprentissage qui leur permet d’associer des commandes avec des activités définies, de tenir compte des informations manquantes et de s’adapter à un environnement changeant. Chacun d’entre eux est équipé d’une caméra 3D qui scanne son environnement (les machines agissent correctement dans 64 % des cas). Pour améliorer ce score, l’équipe a lancé le site Tell Me Dave, où les internautes peuvent enrichir la base de données des expérimentations en jouant avec le simulateur. ◗

Irak : une alliance inattendue avec des drones ennemis Des drones états-uniens Predator, armés de missiles HellFire, survolent Bagdad, la capitale d'un pays au bord de l'implosion depuis le lancement de l'offensive des jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Malgré leur inquiétude de voir la situation irakienne faire tache d'huile, les États-Unis refusent l'intervention de troupes mais ont envoyé plusieurs drones chargés de « protéger », le cas échéant, les militaires et les diplomates états-uniens présents (environ trois cents personnes). Des frappes à vocation offensive contre les insurgés sunnites de l'EIIL sont donc exclues à ce stade car elles nécessitent une autorisation du président Barack Obama (qu'il n'a pas encore donnée). Surprise : les drones de l’U.S. Army ont pu croiser dans le ciel irakien des drones de surveillance iraniens, mis à disposition de l'Irak par Téhéran (ils ne sont pas armés). ◗

Salon de la robotique industrielle et des drones professionnels Le mardi 14 et le mercredi 15 octobre 2014 aura lieu au Havre (dans les locaux du Grand Stade — Océane) le premier Salon régional professionnel Pro Robot Drone, exclusivement dédié aux entreprises présentes sur le marché de la robotique industrielle et des drones professionnels. Le salon couvrira la Normandie et une partie de la Bretagne et des Pays de la Loire. Pro Robot Drone proposera une cinquantaine de stands, dix-huit conférences et un dîner d’affaires. Le panel des exposants sera régional à 20 % et national à 80 %. Les visiteurs attendus sont les dirigeants de PME, les directions régionales des groupes nationaux et des bureaux d’études. Les principaux secteurs d’activité représentés seront, pour la robotique industrielle, ceux de l’énergie, de l’industrie, de l’automobile, de la chimie, de la métallurgie, de la plasturgie, de la santé et de l’agroalimentaire. Et en ce qui concerne les drones : ceux du BTP, de l’agriculture, des assurances, de la sécurité, de l’urbanisme, de la formation, du tourisme et de la production audiovisuelle… ◗

Aïe, mon emploi ! Lors du Financial Times Alphaville Camp, des professeurs du MIT, de l'université d'Oxford et de l'université du Sussex ont convenu que les robots allaient récupérer environ 50 % de tous les emplois dans un avenir proche et que nous étions en train d’entrer dans un deuxième âge de la machine… « Avant la révolution industrielle, l'Histoire était assez ennuyeuse du point de vue d'un économiste, mais depuis l'évolution des machines, les sociétés sont devenues plus efficaces et plus riches, a déclaré Erik Brynjolfsson, le directeur de la MIT Initiative for Computational Numerics. Nous en sommes maintenant à la deuxième ère de la machine, dans laquelle les robots prendront des emplois intellectuels autant que physiques. Ils occuperont maintenant des emplois de substitution — pas seulement de complément. » Mariana Mazzucato, professeur en économie de l'innovation à l'université du Sussex, a déclaré que les gouvernements et l'investissement privé sont à blâmer : « Quand nous parlons de changement dans l'innovation ou de la relation entre les robots et la société, tout se réduit à la notion d’investissement. » ◗

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Retrouvez nous sur notre tout nouveau site : www.planeterobots.com

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Un exosquelette capable de contrôler un robot à distance Lors de la RocketMinds Conference, qui s’est tenue en mai dernier dans le centre des opérations de l’ESA à Darmstadt (Allemagne), une équipe de chercheurs en robotique a fait la démonstration d'un exosquelette contrôlant à distance un robot se trouvant à Noordwijk (Pays-Bas), soit à plus de 400 km. Il pèse seulement 10 kg, est alimenté par des batteries et envoie ses consignes via un réseau cellulaire. Il peut être utilisé rapidement et reste opérationnel tant qu'une couverture Télécom est disponible. Le robot reproduit les mouvements effectués par les bras et les mains de l’opérateur mais fait aussi remonter des informations de retour de force à l'exosquelette, ce qui permet audit opérateur de se rendre compte des résistances mécaniques rencontrées par le robot. Et si cet exosquelette a initialement été conçu pour des missions se déroulant dans l’espace, il pourrait aussi être utilisé pour des applications terrestres (après une catastrophe naturelle, notamment). ◗

La NASA est en quête d’idées pour explorer Europe Pour mettre sur pied une éventuelle mission à destination d'Europe, une des quatre lunes galiléennes de Jupiter, la NASA a lancé un appel à idées auprès de la communauté scientifique et des ingénieurs aérospatiaux. Les contraintes imposées sont, d’une part, que le coût de la mission n'excède pas le milliard de dollars (hors lanceur) et, d’autre part, que les idées proposées répondent au plus grand nombre possible des priorités scientifiques recommandées dans le rapport décennal de l'exploration robotique du Système solaire concocté par le United States National Research Council. Cet intérêt pour Europe n'est pas nouveau : la NASA a toujours envisagé des projets d'exploration à son propos — mais sans qu'ils dépassent le simple stade de la réflexion ou des études préliminaires. La conception de cet engin spatial devra tenir compte de l'environnement radiatif induit par Jupiter et se conformer aux règles de la protection planétaire — stipulant qu'il ne faut pas contaminer les autres mondes (aucun organisme terrestre ne devra être introduit dans l'océan d'Europe) et ne pas fausser les résultats scientifiques… ◗

Intel présente son robot en kit La société Intel ambitionne désormais d’œuvrer dans la robotique et a pour stratégie de séduire les bricoleurs et les passionnés de robots qui souhaitent assembler leurs créations par eux-mêmes. C’est pourquoi elle a présenté en mai dernier son premier robot humanoïde connecté et open source : elle fournira les plans de fabrication des différentes pièces — que les utilisateurs n’auront plus qu’à fabriquer grâce à l’impression 3D, avant de les assembler à leur propre rythme. D’autre part, Intel et ses partenaires en robotique vendront des kits comprenant des servomoteurs, des batteries, des conseils, un cadre, un processeur Intel Edison et d'autres parties internes. Le Jimmy, un petit robot blanc de 45 cm de hauteur, est capable de se mouvoir et de parler. Il utilise deux caméras pour capturer et analyser les images qui l’aident à identifier les objets de son environnement. Par la suite, il sera possible de lui apporter de nouvelles fonctionnalités (comme ramasser les journaux, chanter, danser, faire office de traducteur, envoyer des tweets…). Il devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année au prix de 1 200 € (environ). ◗

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Cortex, le plâtre du futur

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Jake Evill, un étudiant de la Victoria University of Wellington (Nouvelle-Zélande), a mis au point une imprimante 3D capable de créer des structures sur mesure pour tenir en place une fracture sans subir les contraintes et désagréments engendrés par le plâtre de Paris ou la fibre de verre en bandes. Baptisé le Cortex, il présente de nombreux avantages : il est aéré, superléger, résistant à l’eau, hygiénique, antidémangeaison, recyclable et élégant… Le membre fracturé est tout d’abord scanné et grâce à la 3D, les médecins obtiennent des vues numériques précises. L’imprimante 3D prend alors le relais et conçoit un plâtre sur mesure, correspondant parfaitement à la morphologie du patient et ciblant la blessure. Au moment de l’impression, il dispose aussi d’un renfort placé à l’endroit exact de la fracture. Pour le moment, cette impression 3D, réalisée avec du nylon, prend environ trois heures et réclame encore entre un et trois jours pour se solidifier complètement alors qu’un plâtre classique se pose en moins de 7 min. Compte tenu des progrès constants réalisés en matière d’impression 3D, ces délais de fabrication devraient bientôt être sensiblement raccourcis. ◗

Epson : un nouveau robot autonome à deux bras et doté d‘une vision 3D En collaboration avec la Tohoku University de Tokyo, Epson a développé un prototype de robot autonome à deux bras et à vision 3D afin de répondre aux besoins d’assemblage de haute précision, notamment en milieu hostile. Cet Autonomous Dual-Arm Robot, qui pèse 150 kg, est capable de voir comme un être humain et de reconnaître un endroit, des objets ou encore des attitudes grâce à deux caméras placées dans la tête et une autre dans une de ses mains. Il peut aussi coordonner les mouvements de ses deux bras, éviter des obstacles et dispose de dispositifs très sensibles de retour d’effort lui permettant notamment de manipuler un classique tournevis. De plus, il peut « penser » et agir de manière autonome, en ajustant de lui-même ses actions pour mener à bien la tâche qui lui a été assignée par programmation via l’écran tactile LCD placé dans son dos. Mobile et réglable en hauteur, il travaille avec précision et une grande application. Sa version finale devrait passer au stade de la production en 2016. ◗

Ray, le robot voiturier de l’aéroport de Düsseldorf Depuis peu, l’aéroport de Düsseldorf s’est équipé d’un service de voituriers robotisés, chargé de garer les voitures des visiteurs dans son parking. Conçu par le constructeur allemand Serva Transport Systems, ce robot voiturier — le Ray — se présente sous la forme d’un chariot élévateur sur roues : il se positionne autour du véhicule, le soulève et le déplace pour le garer sur une place vide. Le client se contente de laisser sa voiture dans une zone réservée et de confirmer, à l’aide d’un écran tactile, qu’elle est prête à être garée. Le Ray se charge du reste : il analyse la taille du véhicule et détermine l’emplacement idéal par rapport aux places disponibles et le range ensuite ; un message est alors envoyé au client, via une application de son smartphone, pour lui signaler que sa voiture est garée et lui communiquer le numéro de sa place. D’autre part, le Ray étant connecté à la base de données aéroportuaires (dont les horaires des vols), il prépare automatiquement la voiture du passager à son retour afin qu’il la récupère dans la zone où il l’avait laissée. Grâce à ce système, il est possible de garer entre 40 et 60 % de véhicules en plus sur la même surface. (La prestation du Ray coûte 29 € par jour.) ◗

Un robot champion de vitesse — bio-inspiré du vélociraptor Des chercheurs du KAIST (Corée du Sud) ont mis au point un robot bio-inspiré du vélociraptor — qui court plus vite que le plus véloce des sprinters humains. Il possède deux pattes dont l'extrémité est constituée d'un système de lames en matériaux composites (les mêmes que ceux qui sont utilisés pour les prothèses dont bénéficient les athlètes handicapés de haut niveau) et une queue mécanique qui lui permet de garder son équilibre et de franchir des obstacles lorsqu’il atteint des vitesses importantes. Et contrairement à d’autres robots qui sont équipés de plusieurs actionneurs, il n’utilise qu’un moteur par patte. Pour récupérer une partie de l’énergie qu’il dépense en se déplaçant, les chercheurs lui ont ajouté des tendons artificiels fonctionnant comme des ressorts afin d’absorber puis de relâcher l’énergie à chaque pas. Il mesure 47 cm de hauteur pour un poids de 3 kg et court à 46 km/h. Il arrive même à atteindre 48 km/h — mais manque encore de stabilité à cette allure. Son système de contrôle est un programme informatique qui commande sa marche et sa vitesse. L’équipe de chercheurs travaille sur une version optimisée, afin d’accroître ladite vitesse, de le doter d’une meilleure stabilité et d’arriver à le détacher de tout câble d’alimentation. ◗

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Droit&robotique

LE DROITDES ROBOTS LES ROBOTS AVATARS

Parmi les grands enjeux juridiques du droit des robots figure la question des avatars (le droit à son double virtuel). Il ne s’agit pas ici de « jurifiction » mais bien de réalités parfaitement identifiées…

Les robots avatars permettent d'être à deux endroits à la fois (un VGo en pleine consultation dans un hôpital).

L’AVATAR, UNE NOTION ISSUE DU MONDE VIRTUEL L’avatar a fait son apparition sur Internet avec les univers virtuels comme Second Life (SL), créé en 20031 et qui permet d’évoluer dans un monde simulant le monde réel en trois dimensions et d’y vivre une sorte de « seconde vie ». Le droit à la multi-identité sur Internet Sur Internet, il est possible d’apparaître derrière des avatars — des sortes de clones numériques — et d’avoir ainsi plusieurs personnalités. Sur SL, par exemple, les utilisateurs peuvent créer en 3D et personnaliser un avatar leur ressemblant ou s’inventer une nouvelle identité, la seule limite étant l’imagination du créateur. Dans cet espace d'échanges, la majeure partie du monde virtuel peuplé d’avatars est créée par les utilisateurs eux-mêmes.

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Les identités et les situations produites sont aussi variées que dans la vie réelle (engagements sociaux et politiques, achats de biens, mariages, naissances, maladies, etc.). Il est ainsi possible de changer d’identité ou de sexe grâce à un avatar. Certains choisissent de ne pas avoir la même place que dans le monde réel. Et peuvent vivre une nouvelle vie… Dans ce monde virtuel, l’intimité de la vie privée est un élément essentiel à mettre en œuvre. L’avatar et la multiplication des identités posent la question du respect de la vie privée. Chacun d’entre nous a le droit d’avoir son double virtuel. Les avatars appartiennent à la vie privée et même à l’intimité de la personne2. Tout comme dans le monde réel, le secret des identités doit pouvoir être respecté, ne serait-ce que pour contrer les tentatives de

profilage des individus que les techniques de marketing développent à travers la collecte de données3. La dignité numérique englobe un ensemble de droits, parmi lesquels le droit à la multivie, aux avatars et à l’anonymat4. Le statut de l’avatar Sur le plan légal, le clone binaire n’a pas d’existence. En revanche, sur le plan contractuel, il existe différents systèmes d’organisation mis en place par les communautés virtuelles (comme le pionnier Second Life). Ce sont les conditions générales d’utilisation des sites qui organisent les droits et obligations de l’avatar ou plutôt de la personne l’ayant créé car en réalité, il n’est que son prolongement. Les membres des communautés virtuelles s'interdisent généralement d'usurper au travers de leur compte


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par Alain Bensoussan, avocat technologue, spécialiste du droit des technologies avancées www.alain-bensoussan.com

De gauche à droite… Le Jazz de Gostai fut un des précurseurs des robots avatars. — L’Ava 500 d’iRobot. — Le Beam d'Awabot.

personnel et de leur avatar l'identité de toute autre personne physique ou morale. En général, l’éditeur décline toute responsabilité en cas d’utilisation non conforme de l’avatar. Même si elles sont beaucoup moins médiatisées que les plates-formes sociales comme Facebook et Twitter, les communautés virtuelles regroupent encore de nombreux utilisateurs (SL en comptait cinq cent mille en 2013). Aujourd’hui, grâce aux interfaces gestuelles ou aux équipements de réalité augmentée (casques et lunettes de réalité virtuelle), les avatars vont évoluer vers des êtres à mi-chemin entre réel et virtuel.

mais aussi de retransmettre tout ce qu’ils ressentent (robot avatar Telesar V, développé par l’université japonaise Keiō Gijuku).

LES AVATARS ROBOTISÉS À côté des avatars virtuels se développent des avatars robotisés comme les robots de téléprésence mobile, qui offrent le don d’ubiquité à tous. Ils permettent de se téléporter par écran interposé grâce au robot — qui sert d’avatar à une personne ne pouvant se déplacer. Les robots de téléprésence mobile Selon Bruno Bonnell, le fondateur d'Awabot — qui développe le logiciel de Beam —, « la téléprésence est certainement une frontière très concrète dans les toutes prochaines années des robots, qui vont entrer non seulement dans le monde professionnel, mais aussi à la maison 5 ». En se connectant au robot via une interface Web intuitive qui facilite les interactions avec un environnement à distance, l’utilisateur est en quelque sorte téléporté virtuellement. Il peut voir et entendre tout ce qui

se passe là où le robot se trouve, par l'intermédiaire de ses capteurs vidéo et sonores. Il peut se déplacer dans l'environnement du robot, entendre et parler à d'éventuels interlocuteurs. Réservés à un usage professionnel (Jazz e-santé dans les hôpitaux), ils seront à terme étendus au grand public. Des expérimentations sont en cours (projet européen GiraffPlus d’assistance aux personnes âgées, robots lycéens dans l’éducation). Des évolutions sont également à attendre du côté des robots de télexistence — permettant d’interagir avec l’environnement

Le traitement des données et le respect de la dignité humaine Les robots de téléprésence, d’assistance ou de services mettent la personne humaine au cœur du système. Ils collectent en effet de nombreuses données plus ou moins sensibles concernant les utilisateurs et leur environnement. Les enjeux sont bien évidemment éthiques et juridiques. Et à défaut d’un cadre légal spécifique, la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés offre un cadre juridique à la protection des données à caractère personnel. Une protection adéquate doit être assurée. En outre, il ne faut pas que les informations collectées par les robots portent atteinte à la dignité humaine ou soient utilisées de manière abusive (pour être notamment exploitées à des fins commerciales). ●

1 F. Cavazza, Second Life fête ses 10 ans : www.marketingvirtuel.fr, 2/7/2013. 2 L. Fayard, Gare à l’avatar ! : interview d’A. Bensoussan sur Radio Classique, 29/10/2008. 3 M.-J. Gros, Pour le droit à des vies parallèles : interview d’A. Bensoussan (Libération du 4/12/2000). 4 CNIL, Vie privée à l'horizon 2020. Paroles d'experts : interview d’A. Bensoussan, p. 38. 5 Le robot de téléprésence Beam, avatar, au salon INNOROBO de Lyon, AFP pour Le Parisien du 27/2/2014.

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À la rencontre

des robots d’Aldebaran

Depuis sa création en 2005, la société Aldebaran Robotics s’est donné pour mission de concevoir, produire et commercialiser des robots humanoïdes autonomes, afin de contribuer à notre bien-être. Une philosophie futuriste Convaincue que bientôt toutes sortes de robots, sensibles et communicants, vont nous accompagner dans notre quotidien (lieu de travail, domicile, loisirs, vie de famille), la société Aldebaran (dont les robots sont encore, pour l’instant, destinés au marché professionnel) a désormais pour objectif de les rendre accessibles au grand public. Elle a donc ouvert, depuis le 1er juillet, son premier « atelier découverte ». Il est situé à Issy-les-Moulineaux (une commune jouxtant Paris) et se veut un véritable lieu favorisant les rencontres entre humains et robots1… Placé sous le signe de la découverte donc, de l’interaction, de l’expérience et de l’apprentissage mais également de la création, cet espace est entièrement consacré à l’expérimentation de la nouvelle génération de robots humanoïdes interactifs, évolutifs et programmables d’Aldebaran: le NAO et le Pepper. Cet atelier vise un très large public — aussi bien les néophytes en la matière (avides d’en savoir plus) que les passionnés et les spécialistes de la robotique (professionnels experts et développeurs geeks). Aujourd’hui, plus de six mille NAO sont déjà utilisés comme plates-formes pour la recherche et l’éducation et cela dans soixante-dix pays… Un lieu favorisant les rencontres entre humains et robots… L’Atelier Aldebaran (260 m2) est scindé en trois es-

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paces: Découverte, Apprentissage et Développeurs. S’adressant au plus grand nombre, Découverte a une vocation didactique et fournit une première in-

troduction guidée au monde de la robotique en permettant au visiteur d’interagir avec les deux robots. Plusieurs activités y sont proposées: Discovery (premier contact avec le NAO et le Pepper — avec lesquels on peut faire une partie d'Akinator, avec plus ou moins de succès!), Découverte du dialogue et de la vie autonome des robots, Espace Play Photo: J’y étais! (où le public pourra se faire prendre en photo avec les robots et les partager avec les visiteurs des ateliers, partout dans le monde). Dédié aux outils de programmation et aux applications conçues par Aldebaran pour ses robots, Apprentissage permet aux visiteurs de se lancer ou de se spécialiser dans l’environnement de programmation au moyen de Choregraphe (ce logiciel permet aux utilisateurs du NAO de créer, d’éditer des mouvements et des comportements interactifs en toute simplicité) et du SDK (les outils et librairies de programmation d’Aldebaran pour les novices ou les experts). Sans oublier les Core Apps (découverte approfondie des principaux domaines d’activité des robots en cours de développement — comme ROMEO — et à venir) et l’e-Store (initiation à l’écosystème des apps et à leur qualification). Quant à Développeurs, qui vise un public plus expérimenté, il est entièrement dédié à la communauté de développeurs d’Aldebaran. Équipé de robots et d’ordinateurs, il permet de créer des projets, d’échanger et de partager ses expériences avec d'autres développeurs — en se joignant à la table


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“Quant à Développeurs, qui vise un public plus expérimenté, il est entièrement dédié à la communauté de développeurs d’Aldebaran.” NAO ou à l’espace Pepper. Les développeurs ont également la possibilité d’y rencontrer des experts et de faire ainsi progresser leurs travaux en optimisant leurs applications. Cet espace a aussi pour vocation de faire émerger de nouvelles idées de développement d’applications et d’usages pour les deux robots — et d’ouvrir ainsi la voie à de nouveaux business models. (L’Atelier Aldebaran proposera aussi, dès septembre, un planning événementiel: des rencontres, conférences et workshops destinés aux publics novices ou experts. Par la suite, ce type d’atelier sera déployé un peu partout dans le monde. Aldebaran a déjà annoncé l’ouverture prochaine de deux autres Ateliers à Tokyo — en collaboration avec SoftBank — puis d’un quatrième aux États-Unis.) ■Josèphe Ghenzer

VENEZ RENCONTRER LE NAO ET LE PEPPER ET INTERAGIR AVEC EUX ! L’Atelier Aldebaran Paris, 48, rue Guynemer, 92130 Issy-Les-Moulineaux. Parking : Parking Aquaboulevard, 6, rue Louis-Armand, 75015 Paris. Métro : stations Corentin Celton (ligne 12) ou Balard (ligne 8). Tramway : stations Porte d’Issy (ligne 2) ou Desnouettes (ligne 3).

INTERVIEW DE PHILIPPE SAINTE-MARIE ET DE NICOLAS BEUCHER,

LES ANIMATEURS DE L’ATELIER ALDEBARAN DE PARIS Joe Pillow (pour Planète Robots) : À qui l'Atelier Aldebaran est-il ouvert ? Les animateurs : L’atelier est ouvert à tous — aussi bien aux passionnés et aux développeurs qu’aux simples curieux. De l’enfant au développeur en passant par les seniors, toute personne est la bienvenue pour venir découvrir ce lieu d’expériences et de création. J.P. : Que trouve-t-on à l'Atelier Aldebaran ? Les animateurs : L’atelier est constitué de trois zones : l’espace Découverte, l’espace Apprentissage et l’espace Développeurs. L'ensemble couvre une superficie de 260 m²… Une équipe de trois animateurs vous accueillera, ainsi que onze robots Pepper et quinze robots humanoïdes NAO — avec lesquels on pourra interagir. J.P. : Quelle est la finalité d'un tel atelier ? Les animateurs : Faire découvrir la robotique humanoïde pour que le public sache ce que c’est, à quoi ça sert et à quoi ça peut servir… Et pour venir interagir, rencontrer les robots. Les développeurs sont les bienvenus afin de nous aider à faire avancer la robotique ! J.P. : De quelle manière ces derniers peuvent-ils apporter leur contribution ? Les animateurs : En mettant en œuvre et en développant des applications — librement. Nous vous invitons à prendre contact pour les groupes, les formations et les développeurs ! J.P. : Quelles sont les heures d’ouverture de l'Atelier Aldebaran ? Les animateurs : Du mardi au samedi, de 10 h à 19 h (entrée libre).

Nicolas Beucher et Philippe Sainte-Marie. J.P. : Avez-vous le projet d'exporter ce concept ailleurs que dans la région parisienne ? Les animateurs : Oui, nous prévoyons déjà la création de deux autres ateliers de ce type au Japon. Ils devraient ouvrir dès cet été…

Au d entr par Awa l'édu

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LES OLYMPIADES DES SCIENCES

DE L'INGÉNIEUR 2014

Le 30 avril a eu lieu la cinquième finale académique des Olympiades des sciences de l'ingénieur. Cette compétition a rassemblé cent vingt lycéens de première et de terminale, venus de toute l'Île-de-France présenter des projets technologiques dans l'enceinte de la plus que bicentenaire École nationale supérieure d’arts et métiers… Planète Robots, partenaire de l’événement, a interrogé des enseignants pour connaître leurs projets, leurs motivations et leur vision de l'avenir dans ce domaine. François Pescheux (F.P.) est professeur au lycée Janson-de-Sailly, à Paris. Ses élèves ont remporté la première place de la finale académique avec un rééducateur de poignet. Loïc Josse (L.J.) et Olivier Saurel (O.S.) enseignent au lycée Diderot, à Paris. Le projet de leurs élèves, un robot monte-escalier, a terminé cinquième. Planète Robots : Pouvez-vous nous présenter vos projets ? François Pescheux : Le système que mes élèves et moi-même avons proposé est un rééducateur de poignet. Il permet d'effectuer les deux moments aérodynamiques élémentaires indispensables pour retrouver l’amplitude et la force du poignet à la suite d’une immobilisation prolongée : le lacet et le tangage. Le système permet de faire varier le moment des forces exercées par le patient lors de l'activité choisie par le kinésithérapeute. Le système peut contrôler, par programmation simple, l'amplitude, la durée et les moments des forces à exercer sur le tambour de manipulation. Il peut aussi faire accomplir des cycles avec des périodes d'efforts faibles puis des périodes d’efforts intenses. Loïc Josse et Olivier Saurel : Le point de

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dépar t de notre projet repose sur la constatation qu’il est pénible de monter un escalier, les bras chargés de provisions, lorsqu’on ne dispose pas d’un ascenseur… Et si seulement un robot pouvait effectuer cette tâche à notre place !… L’idée de notre robot « monte-courses » est venue de là. Dans le cadre de nos activités de projets pour le baccalauréat STI2D, nous avons décidé de travailler avec deux équipes — l’une de SIN (Système informatique et numérique) et une autre d’ITEC (Innovation technologique et éco-conception). Nous avons envisagé la réalisation d’un prototype à l’échelle 1/3, capable de transpor ter un pack de six bouteilles d’eau de 25 cl à l’étage désiré puis de redescendre. L’utilisateur n’aurait qu’à déposer son sac dans le panier du robot puis à appuyer sur le numéro de l’étage. Il récupérerait ses courses et appuierait sur 0 pour que le robot retourne à sa base de chargement. P.R. : Pourquoi avoir présenté un projet de robotique ou d'automatisation ? F.P. : Le besoin exprimé par le praticien conduit à une réponse comportant de l'automatisation. Presque toutes les composantes du programme sont présentes dans ce genre de projet… L.J. et O.S. : Nous sommes une génération qui a baigné dans l’univers de Star Wars et a rêvé

d’avoir un robot C-3PO ou D2-R2 à la maison. Ici, le projet était tout à fait approprié — même s’il ressemble davantage à un char d’assaut qu’à un humanoïde… P.R. : Que vous ont apporté les Olympiades ? F.P.: Pour les élèves, les Olympiades représentent un objectif de réussite assez élevé et une émulation forte car il y a compétition. Ils s'impliquent énormément pour étudier et réaliser un système dans ses moindres détails. Cette activité figurant aux bacs S et STI2D, les Olympiades permettent également une sorte d’examen blanc. L.J. et O.S. : Les Olympiades sont un challenge ; elles poussent les élèves et les enseignants à finaliser leur projet. Nous représentons notre lycée et nous défendons notre projet. Au-delà du baccalauréat, c’est une source d’inspiration et de motivation… P.R. : Est-il facile aujourd'hui d'enseigner la robotique ? L.J. et O.S. : L’électronique a beaucoup évolué et on trouve sur le marché des tas de modules prêts à l’emploi. Le captage de l’information et la modulation de l’énergie sont aujourd’hui très abordables. Ensuite, tout dépend de la complexité du robot… Un point essentiel est la bonne entente entre l’équipe


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“Les Olympiades sont un challenge ; elles poussent les élèves et les enseignants à finaliser leur projet. Nous représentons notre lycée et nous défendons notre projet.”

Un rééducateur de poignet créé par les élèves du lycée Janson-de-Sailly.

Le monte-escalier mis au point par le lycée Diderot de Paris - (toutes les photos Loïc Josse).

P.R. : Avez-vous une anecdote à nous raconter ? L.J. : La veille de la finale nationale, nous étions encore au lycée à 21 h et au moment de refaire une soudure, le bracelet métallique de ma montre a créé un court-circuit dans les bornes de la batterie. Heureusement, il n’y a pas eu de conséquences pour le robot mais je garderai une belle petite marque au poignet…

Au d entre par A a mis l'Emo

C'était l'occasion d'essayer une paire de lunettes virtuelles (lycée Louis-le-Grand).

qui réalise la partie « commande » et celle de la conception mécanique. Un des atouts des formations comme la STI2D ou la S-SI réside dans le fait que les élèves sont formés à ces divers champs technologiques. F.P. : La disponibilité et la grande variété des éléments modulaires (servomoteurs, platines intégrant un microprocesseur, capteurs, etc.), permettent de mettre en place, de façon graduelle, des activités d'enseignement plutôt attractives pour nos élèves. Il ne s'agit pas d'enseigner la robotique — mais l'analyse, les sciences et la technologie qui conduisent notamment à des

objets ou à des systèmes robotiques. La robotique est un thème qui attire beaucoup : les élèves y trouvent donc une source de plaisir lors des travaux pratiques !

F.P.: Avec cette pédagogie par projets (notamment robotiques), permettant l’assimilation des concepts parfois très abstraits du programme — il faut très souvent forcer les élèves à quitter le cours! ■Propos recueillis par Nicolas Denis

P.R.: Que pourrait-on faire de plus pour favoriser l'enseignement de la robotique? L.J. et O.S. : De nombreuses formations en robotique sont désormais proposées — mais surtout dans l’enseignement supérieur (écoles d’ingénieurs, IUT, masters…). Nous pourrions d’ailleurs proposer une spécialité robotique ou mécatronique dans le cadre de nos formations STI2D — pourquoi pas ?

LE PALMARÈS 1. Lycée Janson-de-Sailly : rééducateur de poignet. 2. Lycée Louis-le-Grand : étagère mobile à commande vocale. 3. Lycée Diderot : GestMed (ouverture automatique pour boîtier délivrant des médicaments). 4. Lycée Louis-le-Grand : lunettes à immersion 3D. 5. Lycée Diderot : robot monte-escalier.

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Une chorégraphie mettant en scène des RoboBuilder — avec en vedette le tout nouveau RQ-UXA90.

LA TERRE D’ACCUEIL DES ROBOTS

Depuis quelques années déjà, les robots ont élu domicile à la Japan Expo de Paris. Cette année (du 2 au 6 juillet, au Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte), l'espace attribué à la robotique a pris une très grande ampleur. Et l'animation engendrée par ces robots est toujours vivement appréciée par le public et par l'organisation… Pour beaucoup, le Japon est la terre du robot (cf. les œuvres artistiques, les écrits et les nombreux robots présentés sur la Toile ou dans les médias). Quand un salon veut illustrer la culture japonaise dans son ensemble, il est logique qu’il exploite au maximum cette thématique… En me baladant dans cet immense temple à la gloire du pays du Soleil-Levant, j'ai rencontré de nombreux robots — sous la forme de personnages transfuges des mangas ou grandeur nature. Certains étaient de simples statues comme le robot chat Doraemon, d'autres étaient animés — comme un Dalek, issu en droite ligne de la série Doctor Who. Et certains visiteurs, passionnés de cosplay, avaient reproduit leur héros robotique dans un déguisement unique (plus ou moins réussi), avec notamment un très beau Bender (de la série animée Futurama).

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L'ASSOCIATION CALIBAN, MAÎTRESSE DE CÉRÉMONIE Des stands plus spécialisés étaient tenus par quelques acteurs éminents de la robotique. Leurs robots étaient d’ailleurs français pour la plupart. (Certains ont même eu le toupet de faire le déplacement de Corée du Sud, un pays qui est le concurrent direct du Japon !) Cette année, l'association Caliban a été désignée pour organiser l'espace robotique du salon. Elle en a profité pour proposer aux visiteurs des conseils pour fabriquer leurs propres robots. Quelques membres de Caliban, venus de la France entière et même de Belgique, présentaient leurs créations respectives au public fan de nouvelles technologies. Certains des robots de l'association, déjà bien connus de nos lecteurs — comme le buste d'humanoïde Cybrina, maintenu

dorénavant par la branche belge et le R.E.G.I.S., qui se déplace en équilibre sur une seule roue, accompagné de son acolyte miniaturisé le Mini REGIS, tout aussi fonctionnel et impressionnant — ne déparaient pas le lot. Citons aussi le Twin BristleBot, dont nous avions présenté le tutoriel il y a quelques années, qui animait en partie le stand en exécutant un ballet incessant ; Luxo, la célèbre lampe de Pixar, réinterprétée par un de nos lecteurs (voir Planète Robots n°25), membre de Caliban, faisait son show, pilotée par un joystick en bois du plus bel effet. Et en se servant d'une imprimante 3D disponible dans l'espace robotique, un des membres de Caliban fabriquait en direct (pendant toute la durée du salon) un prototype d'exosquelette — une main géante démultipliant les capacités d'une paluche humaine…


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“Des stands plus spécialisés étaient tenus par quelques acteurs éminents de la robotique. Leurs robots étaient d’ailleurs français pour la plupart.”

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Photo de groupe de l'équipe de l’association Caliban et des stands invités, avec quelques-uns de leurs robots. — Aria en compagnie d'un membre juvénile de l'association Caliban.

DE GRANDS HUMANOÏDES Les fans parisiens de robotique qui n’avaient pu se rendre à INNOROBO ont pu largement rentabiliser leur billet d'entrée à la Japan Expo et rencontrer non pas un humanoïde (ni deux, ni trois !) — mais quatre légendes abondamment présentées dans nos colonnes. Dont l’InMoov, un robot humanoïde open hardware et open source. (Tous les fichiers et tous les plans sont

disponibles sur le site de son concepteur, Gaël Langevin. Les pièces peuvent être fabriquées par une imprimante 3D personnelle et le résultat est du plus bel effet. Pour le moment, le robot est constitué d’un buste, de deux bras et d’une tête : le tout est parfaitement fonctionnel et de nombreux développements ont été créés pour lui fournir des applications. La main du robot, remarquable, a même été détournée et transfor-

mée en une véritable prothèse destinée aux êtres humains — le gage d’une très grande qualité conceptuelle…) Cybedroïd, dont les fondateurs viennent de l'association Caliban, mettait en évidence son robot de taille humaine Aria. De nombreux visiteurs sont venus se faire prendre en photo avec lui : il tentait à chaque fois d’entamer une discussion avec eux. En équilibre sur ses deux jambes, il

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Des écoles d’ingénieurs présentaient leur savoir-faire en matière de robotique. — Hatsune Miku, une chanteuse virtuelle animée par le logiciel Vocaloid ; elle a été créée par Crypton Future Media.

donnait l'impression qu'il allait faire quelques pas parmi les visiteurs, mais ses concepteurs nous ont précisé que c'était encore un peu tôt. À la prochaine Japan Expo — peut-être ? Avec son allure d'extraterrestre et ses muscles artificiels, l’ECCEROBOT singeait les visiteurs qui se tenaient devant lui. (Il reproduisait leurs mouvements et leurs réactions, souvent amusées.) Nombreux furent les curieux qui vinrent demander la nature du fonctionnement original de ses muscles, proches des solutions choisies par Dame Nature. Son grand œil unique intriguait également les passants… Enfin, la société coréenne RoboBuilder était venue spécialement présenter en avant-première une démonstration de son nouveau robot teen-sized RQ-UXA90 (voir plus loin dans ce numéro). Il a esquissé quelques chorégraphies en compagnie d'autres robots de RoboBuilder comme les RQ-Huno et les RQ-5720T sur des musiques de pop coréenne. (Le RQUXA90 est destiné à remplacer le robot amiral de leur flotte, le TITAN.) DES ANIMATIONS DE POINTE Les visiteurs de la Japan Expo ont aussi découvert la robotique d'une manière ludique. COGIBOT, la société importatrice de la marque RoboBuilder en France, proposait un terrain de football de taille convenable aux petits robots de la gamme. Les visiteurs s’emparaient des joysticks et disputaient des matchs acharnés ; leur intérêt semblait au moins aussi vif que l’engouement dont bénéficiait le Mondial de foot en cours… Il ne faut pas oublier des associations de robotique dépendant de certaines écoles d’ingé-

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“Gageons que cette incursion de la robotique à la Japan Expo va continuer à prendre de l'ampleur, année après année, et permettre aux visiteurs de découvrir que la robotique, c’est l’avenir” nieurs comme l'ESIEA et l’IMERIR, qui faisaient tester leurs créations. Une tête d'ERS-102 (Aria) avait été détournée pour donner vie au projet Konscience. À l'écoute des visiteurs, elle proposait de gérer un minisystème domotique. Elle m'a même gentiment préparé un café à mon arrivée !… Un casque de réalité virtuelle fait maison permettait de piloter une autre tête d'ERS, placée au-dessus du stand (il fallait se placer, à distance, au niveau de ses yeux). En tournant le chef, l'expérimentateur pouvait diriger la caméra et voyait par les yeux de ladite tête. Enfin, la société Wordline, associée à l’IMERIR, faisait la présentation de l’Hiwr. Encore en phase de développement et engoncé dans une coque imprimée en 3D, il ressemble à un Snorky (Les Snorkys : un dessin animé des années 1980 racontant les aventures de petites créatures sousmarines colorées et affublées d’une sorte de tuba) ; c’est un majordome open source capable de se synchroniser avec un système domotique. Dans un salon de recrutement, l’Hiwr est capable de prendre en photo les postulants et d'organiser les CV tout en animant un stand de manière ludique. UN SALON HABITÉ PAR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES En dehors de la robotique, la Japan Expo offrait de nombreuses curiosités technologiques. Photo

Figurine proposait un concept proche du Photomaton mais dont le résultat n'était pas une photo d'identité mais une statuette réaliste, imprimée en 3D et en couleurs — de 15 à 25 cm de hauteur. Le célèbre logiciel de synthèse vocale Vocaloid avait aussi son stand, à l'effigie de son personnage vitrine, Hatsune Miku. Cet avatar féminin chante grâce au logiciel lors de grands concerts au Japon, en se dandinant sur la scène sous la forme d'un hologramme géant… D’ailleurs, la réalité virtuelle était à l'honneur : le stand situé juste en face de l'espace robotique invitait à prendre quelques instants de repos, assis sur un banc dans un jardin public au cœur d'une grande ville nippone. Il suffisait d'enfiler un casque Oculus Rift et de se placer dans une petite pièce (une sorte d’holodeck à la Star Trek), qui recréait l'environnement du lieu que vous choisissiez… Gageons que cette incursion de la robotique à la Japan Expo va continuer à prendre de l'ampleur, année après année, et permettre aux visiteurs de découvrir que la robotique, c’est l’avenir (pas si lointain) et qu’elle a de plus d’incontestables racines françaises !

■Frédéric Boisdron


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3D TECH

UN SERVICE D'IMPRESSION 3D À LA DEMANDE Le groupe VTech n'a rien à voir avec le fabricant chinois de jeux éducatifs — sinon l’homonymie. Par le biais de trois entités, cette société commercialise depuis 2002 des logiciels et des solutions d’impression pour les entreprises. Elle vient de se lancer dans l'impression 3D avec 3D Tech… ton, aux États-Unis, Alain Guérin est allé rendre visite à 3D Systems, le leader dans cette branche, afin de mettre au point la nouvelle stratégie du groupe. L’entité 3DTech va rapidement mettre à disposition un service d'impression 3D à la demande pour les professionnels mais également pour les particuliers désireux de créer des prototypes à moindres frais. Pour cela, il sera possible d'envoyer des fichiers 3D de type STL ou bien de passer par un service qui scannera un objet en vue de le numériser. De plus, comme Vendée Tech, 3DTech proposera la location et de la maintenance des imprimantes 3D. Enfin, le groupe songe à créer bientôt un fab lab professionnel. 3D SYSTEMS — UN PARTENAIRE DE CHOIX La société 3D Systems a vu le jour en Californie en 1986, après l'invention par son cofondateur — Chuck Hull — de l'impression 3D par stéréolithographie… À cette époque, le terme de prototypage rapide était couramment utilisé et c’est seulement bien plus tard que l'on a employé l’appellation « impression 3D ». Aujourd'hui, ce groupe propose des imprimantes 3D professionnelles, les ProJet. Elles sont de toutes les tailles et manifestent des qualités bien supérieures à celles des modèles dits « de table ». (L'impression de la couleur et un panel de matières bien différentes figurent au catalogue.) À côté de cela, 3D Systems propose des imprimantes 3D personnelles, celles de la gamme Cube (CubeX et CubePro), qui apportent de plus grandes dimensions d'impression, une meilleure résolution et un mélange de couleurs ou de matières. Et afin de parfaire sa panoplie 3D, elle fournit aussi des scanners 3D à main Sense et des scanners 3D fixes Geomagic pour SolidWorks. L'impression 3D commence à susciter de réelles vocations dans les sociétés et chez les créateurs d'entreprises. La troisième révolution industrielle passera donc par ce créneau ! Aujourd’hui, il faut que ceux qui aspirent à devenir les leaders de la troisième dimension prennent leurs responsabilités, sans retard…

L'équipe 3D Tech.

Sise à Challans, dans le département de la Vendée, la PME Vtech est une émanation de l’enseigne Vendée Tech ; Océan Tech (tout d’abord partenaire, elle a rejoint le groupe en 2012) fut créée pour honorer des contrats de services informatiques sur l'île d'Yeu ; quant à Repro Tech, fondée en 2008, c’est un atelier numérique qui propose aux clients une externalisation de leurs documents (création, impression et numérisation). La clientèle est essentiellement vendéenne (le Vendée Globe, le festival du Puy du Fou, celui de Poupet…). UN VIRAGE VERS LA 3D C'est au cœur du Grand Parc du Puy du Fou que VTech a présenté sa nouvelle entité : 3DTech. Les recettes que l'entreprise proposait dans les domaines de la documentation et de l'impression (dite 2D), seront appliquées dans ce nouveau service à l'impression 3D. Cela fait déjà quelques années que le groupe réfléchit à ce concept. Lors d'un voyage à Bos-

L'imprimante 3D CubeX Duo de 3D Systems.

■Screetch

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C'est au studio ASIMO de Bruxelles, un lieu quelque peu confidentiel mais proche de l'aéroport, qu'une quinzaine de journalistes ont découvert la nouvelle version de l’ASIMO. Planète Robots était représenté par Towanda, Frédéric Boisdron et votre serviteur… Après une présentation vidéo de notre ami nippon (ses premiers pas, ses premiers mots, ses premiers sprints), commentée par Vikki Hood, démonstratrice officielle et responsable de la communication pour Honda Motor Europe, un nouvel ASIMO est venu à notre rencontre… Il a exhibé ses nouvelles capacités : plus rapide et plus souple, il monte et descend les escaliers avec plus de vivacité ; sans oublier la finesse de ses doigts — un chef-d’œuvre de robotique ! DES PERFORMANCES ACCRUES Outre ses performances athlétiques, ce sont ses

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capacités en matière de communication homme-machine qui ont été optimisées, afin de lui donner le plus de modes de communication possible. L’ASIMO parle aujourd’hui la langue des signes (en japonais et en anglais), grâce à l'agilité et à la dextérité de ses doigts et de ses mains. Notre démonstratrice a joué au foot avec lui, s’est fait servir une boisson, l’a remercié en lui serrant la main — le tout sans le moindre incident. Nous avons eu droit à un retour vidéo sur ce que voyait le robot, pu admirer son système de détection des visages (si la présentatrice le poussait un peu du bras, il reprenait aussitôt sa

stabilité). S'ensuivit une séance photo, plus statique, qui lui permit de recharger ses batteries. PETIT HISTORIQUE L’ASIMO (Advanced Step in Innovative Mobility) est un projet qui a vu le jour en 1986, celui d’un robot à deux jambes qui pourrait interagir avec un environnement humain, monter et descendre des escaliers. Le développement a commencé avec l’E0 (une première paire de jambes qui permettait d’étudier les différentes formes d’ambulation — 5 sec étaient alors nécessaires pour monter une marche). Et entre 1986


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“L’ASIMO parle aujourd’hui la langue des signes (en japonais et en anglais), grâce à l'agilité et à la dextérité de ses doigts et de ses mains.”

Au de entre par A a mis l'Emo Satoshi Shigemi.

et 1987, trois modèles se sont succédé (l’E1, l’E2 et l’E3) : l’ASIMO n'avait toujours ni bras ni tête, on se penchait alors plus particulièrement sur les articulations et les mouvements des hanches et des genoux. Puis de 1991 à 1993, ses deux jambes furent peaufinées avec l’E4, l’E5 et l’E6 ; les P1, P2 et P3 prirent la succession de 1993 à 1999 (le « casque » de spationaute commençait à apparaître, muni de deux bras pour mieux interagir avec l’environnement). Enfin, en 2000, l’ASIMO tel que nous le connaissons fit son apparition ; sa taille était de 1,20 m (jugée idéale pour atteindre le maximum d'objets et permettre une interaction sociale harmonieuse). De 2000 à 2011, ses capacités physiques et sociales s'améliorèrent (reconnaissance de la voix, des sons et des images, déplacement indépendant,

Un qu L’Asimo est devenu un expert des escaliers.

une vitesse de course accrue — de 6km/h à 9 km/h aujourd'hui). Il a fait quelques rares démonstrations en Europe : dans l’Hexagone en 2003 à la Maison du Japon (Paris) et aux Pays-Bas l'an dernier pour une compétition robotique. Pouvoir le rencontrer à une heure et vingt minutes de train de la capitale française constitue un événement exceptionnel…

LE STUDIO ASIMO : UN ESPACE CONVIVIAL MAIS AVEC SES SECRETS… La délégation de Planète Robots a passé un agréable moment en compagnie du robot et de l'équipe Honda, dans une ambiance très professionnelle (comprenez un discours bien huilé et rodé…). Cependant, nous aurions aimé en savoir un peu plus sur les coulisses (que se cachait-

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L’ASIMO DERNIÈRE GÉNÉRATION

INTERVIEW M. Satoshi Shigemi est le superviseur du développement robotique chez Honda et l’ingénieur en chef de la toute nouvelle version de l’ASIMO… Planète Robots : Aujourd’hui, nous avons découvert les nouvelles capacités de l’ASIMO… Pouvez-vous nous dire quelle est la prochaine étape de son développement ? Satoshi Shigemi : Nous devons encore franchir plusieurs étapes avant d'atteindre notre objectif final : associer humains et robots dans nos foyers. Aujourd'hui, l‘ASIMO a reçu de nouvelles capacités : nous avons notamment augmenté le degré de liberté de ses mains pour lui permettre d’exécuter des tâches simples comme ouvrir une bouteille, verser un liquide, prendre une tasse… Nous avons un robot qui peut se déplacer de A à B en effectuant des tâches simples ; la prochaine étape consistera à améliorer ses capacités de mouvement, particulièrement sa capacité de manipuler des objets. Et à faire de nouvelles recherches sur les capteurs, sur les nouvelles technologies nécessaires ; à augmenter également ses capacités de communication : il sera peut-être capable, dans le futur, de parler différentes langues. P.R. : Comme le français ?… S.S : Comme le français, par exemple. P.R. : Une visite de l’ASIMO en France est-elle prochainement planifiée ? Va-t-il s'installer (par exemple) à Disneyland ? S.S. : Les présentations de l’ASIMO sont programmées par le département européen. Nous, nous travaillons au développement (la partie technique) mais nous ne savons pas ce qui est actuellement planifié pour ses prochaines apparitions en Europe. Il est cependant sûr qu’il aura l'occasion de se présenter dans diverses villes européennes (démonstrations et activités d’interaction avec le public). P.R. : L’ASIMO est un prototype… Deviendra-t-il un produit commercial ?… S.S. : Vous avez bien relevé le fait que l’ASIMO est un prototype… Dans le futur, nous aimerions qu'il soit un assistant domestique ; entre-temps, nous pensons qu'il y aura de nombreuses possibilités : il pourrait travailler dans des lieux publics (aéroports, stations ferroviaires, etc.). Chez nous, l’ASIMO travaille comme réceptionniste, enregistre les visiteurs mais est également employé dans des musées et donne des détails sur les expositions ; nous récoltons ainsi bon nombre de retours et d’opinions, ce qui nous permet de déterminer précisément le besoin qu’ont les êtres humains d'un tel robot d'assistance. Une fois que cela sera clarifié, nous passerons à l'étape de la production et si vous voulez vraiment un robot qui puisse « tout » faire, cela prendra du temps ; actuellement nous étudions ce qu'un robot peut et doit faire et nous passerons ensuite à la production… P.R. : Que pensez-vous des robots — comme le ROMEO et le Pepper — de l'industrie française ? S.S. : Nous sommes heureux de voir ces robots humanoïdes se montrer au public, cela permet de faire naître des discussions et de focaliser l'intérêt sur les robots humanoïdes ; cela permet également de catalyser une compétition psychologique — très utile pour les technologies du futur !

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Satoshi Shigemi. De gauche à droite: notre interprète, Satoshi Shigemi, Cédric Vasseur et Frédéric Boisdron.


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“Satoshi Shigemi : Nous devons encore franchir plusieurs étapes avant d'atteindre notre objectif final : associer humains et robots dans nos foyers.” P.R. : Une magie indéniable opère et l’ASIMO est incroyable… Qu'en est-il de son impact psychologique et quelles sont les réactions que vous avez pu noter de la part des enfants et des adultes qui le rencontrent ?… S.S. : L'impact psychologique des robots humanoïdes sur les êtres humains est l'aspect le plus important… Mais autre aspect primordial, nous avons concentré la plupart de nos efforts pour obtenir une certaine acceptation du robot humanoïde par les êtres humains. Ce n'est pas une simple question de forme, c'est également le mouvement qui doit être naturel, harmonique et ne pas faire songer à une grossière imitation quand on l’observe. Le mouvement d'un robot humanoïde se révèle très important, plus important que le design lui-même… Quand on fait le bilan des réactions que nous avons obtenues jusqu’à maintenant lors des apparitions et des démonstrations de l’ASIMO, il est assez intéressant de constater que beaucoup de personnes le saluent et rient comme s’il était une personne réelle… Il y a donc comme une acceptation du robot du fait de son apparence et pas seulement à cause de la communication verbale — mais aussi en raison de sa capacité de communiquer par gestes. Il y a beaucoup de langages corporels que l'être humain interprète intuitivement : nous pensons que cela permet d’aider les gens à mieux accepter un robot humanoïde (ce qui est important pour le jour où ils s’intégreront à notre environnement). P.R. : Dans la langue des signes, on utilise les doigts, les mains, les bras et le reste du corps — mais aussi beaucoup d'expressions du visage — pour s'exprimer. Il faut par exemple sourire lorsque l'on veut dire qu’on « aime quelque chose »… Comment l’ASIMO s'adaptera-t-il pour exprimer dans le futur de telles expressions en langue des signes ? S.S. : Nous avons commencé à implémenter la langue des signes à l’ASIMO comme un outil et une méthode de communication, mais cela ne signifie pas qu'en définitive il copiera le langage des signes utilisé par les sourds-muets. Nous croyons que ses capacités (ses mains en particulier) lui procurent la possibilité d'utiliser une certaine partie de la langue des signes mais nous espérons créer quelque chose comme une langue des signes typiquement « robot ». Il servira d’outil intuitif dans la communication, mais ne sera pas une copie mot à mot de la langue gestuelle traditionnelle. P.R. : Nous parvenons à la conclusion de l’entretien… Auriez-vous un mot pour les lecteurs de Planète Robots ? S.S. : Chez Honda, notre objectif ultime est de créer un robot d'assistance… Nous avons créé un robot capable de marcher et aujourd'hui capable de voir, d’entendre et d’automatiser certaines tâches. Nous serions heureux si un jour ce rêve devenait réalité : il apporterait son aide à la maison et deviendrait peutêtre un membre de la famille à part entière — discutant et procurant de la joie et de l'amusement aux gens… C'est notre rêve ! Première rencontre entre Cédric Vasseur et Asimo. Propos recueillis par Cédric Vasseur et Frédéric Boisdron

t-il derrière ce mystérieux rideau qui semblait abriter du matériel et trois ou quatre techniciens ?). Et après observation des photos que nous avions prises, nous avons remarqué que leur exposition avait été quelque peu perturbée par un éclairage infrarouge (qui permettait certainement à l’ASIMO de mieux suivre les marques sur sol et repérer sans difficulté le bal-

lon — mais tout de même…) Le robot tient à préserver une certaine forme de secret (ce qui fait partie de sa magie et nous laisse rêveurs quant à ses futures possibilités !)… Nous tenons à remercier Aurélie, Majoie et toute l'équipe Honda pour la qualité de leur accueil. ■Cédric Vasseur

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LES NOUVELLES CAPACITÉS DE L’ASIMO • Il reconnaît plusieurs voix et visages simultanément. • Il est capable d'adapter son comportement en fonction d'une tierce personne : il prédit par exemple le déplacement des gens qu'il croise, change de direction ou modifie son chemin pour éviter toute collision. • Il court aujourd'hui à 9 km/h (3 km plus vite que la version précédente). • Il court également à reculons, saute à deux pieds et à cloche-pied en continu. • Ses mains possèdent plusieurs doigts d'une grande dextérité. • Il s’exprime en langue des signes (anglaise et japonaise). • Il est plus souple dans l'ensemble de ses mouvements. • Taille : 1,30 m (130 x 45 x 34 cm) pour un poids de 48 kg. • Degrés de liberté : tête (3), bras : (7 x 2), mains (13 x 2), jambes (6 x 2), hanches (2).

Les mains de l’Asimo sont d'une très grande dextérité.

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“La délégation de Planète Robots a passé un agréable moment en compagnie du robot et de l'équipe Honda, dans une ambiance très professionnelle.”

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HONDA ROBOTICS

LES RETOMBÉES DU PROJET ASIMO

Parallèlement au développement de l’ASIMO, Honda Robotics présente régulièrement de nouvelles avancées robotiques dans divers domaines — comme l'assistance aux personnes à mobilité réduite, la tonte automatisée des pelouses et la surveillance des centrales nucléaires — grâce au considérable travail d’ingénierie que réclame ledit développement. L‘appellation Honda Robotics désigne l'ensemble des productions d'applications concrètes dérivées de la mise au point de l’ASIMO. Elles sont destinées à faciliter la vie quotidienne. D'un autre côté, le résultat, même s'il est proche d'un produit fini, reste avant tout un prototype, fruit de la R&D et vitrine de la marque. La société Honda est toujours à l'écoute du marché et reste ouverte à une commercialisation dans le cas où ces nouvelles technologies trouveraient un public. DE L'U3-X À L'UNI-CUB ß En réponse aux gyropodes de type Segway, Honda Robotics travaille depuis 2009 sur un nouveau moyen de locomotion compact et intuitif, destiné au déplacement à l'intérieur d'un

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bâtiment. D'un design innovant, le premier modèle, l’U3-X, reposait sur une seule roue omnidirectionnelle en équilibre constant, surmontée d'un siège qui s'ouvrait comme un oiseau déploie ses ailes pour offrir une assise. La roue cachait aussi deux petites pédales pour les pieds. (Ce qui semble être une roue unique est en fait un ingénieux système holonome, qui se montre capable de faire avancer l'U3-X vers l'avant ou vers l'arrière — les mouvements latéraux étant assurés par une multitude de petites roues situées sur la tranche de la roue principale.) Afin d'améliorer la stabilité et le confort de l'engin, on a modifié grandement l'esthétique de l'U3-X pour le transformer en Uni-Cub ß. L'utilisateur s'assied désormais sur un confortable siège, épousant l'entrejambe, afin de poser les

pieds sur des pédales escamotables. Haut de 75 cm, il bénéficie donc d’une assise intuitive, si l'on oublie que l'engin tient en équilibre sur un seul point d'appui… La facilité de pilotage a été revue : on a ajouté une roue secondaire, construite sur le même modèle, mais perpendiculaire à la première et d'une taille bien plus réduite. Située à l'arrière du véhicule, elle permet de faire tourner l'Uni-Cub ß bien plus aisément que l’U3-X. UNE MINUTE ET VOUS ÊTES DANS LE COUP ! Notre visite du studio ASIMO nous a permis d'essayer la dernière évolution de l'Uni-Cub ß : il tient seul, en un parfait équilibre. L'assise se fait naturellement et les pieds viennent se


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“L‘appellation Honda Robotics désigne l'ensemble des productions d'applications concrètes dérivées de la mise au point de l’ASIMO.”

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De haut en bas: l'Uni-Cub ß… — L'Uni-Cub ß parfait pour vos travellings ou pour pousser un chariot sans effort.

poser sans peine sur les deux pédales. Un assistant nous a montré les premiers gestes indispensables pour faire avancer l’engin. Il nous a proposé de le suivre des yeux afin que l'engin aille dans sa direction. Il n'y a rien de magique : c'est tout bonnement une légère inclinaison du corps qui ordonne au véhicule de partir dans la direction voulue. Après quelques instants, on apprend à utiliser son bassin ou ses épaules

pour imprimer la direction et la vitesse. Les mouvements des bras, pour attraper un objet, ne parasitent finalement que très peu l’orientation car l’équilibre naturel reprend le pilotage et permet de garder la bonne direction. (La correction est parfaitement intuitive.) Nous étions trois journalistes de Planète Robots à essayer l'Uni-Cub ß et avons tous maîtrisé le véhicule dans la minute qui a suivi, ce qui se

révèle beaucoup moins long que la phase d’adaptation à un Segway… D’ailleurs, contrairement à ce dernier, l'Uni-Cub ß est appelé à évoluer à l’intérieur et à faible vitesse (6 km/h au maximum). C'est pourquoi il n'est pas pourvu d’un guidon : cela semble manquer à certaines personnes mais dans l'ensemble son absence constitue un avantage ; on peut ainsi s'approcher d'une table sans encombre ou

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HONDA ROBOTICS LES RETOMBÉES DU PROJET ASIMO

Le Stride Management Assist. — High-Access Survey Robot : Honda développe également des robots pour l'univers du nucléaire.

“Afin d'améliorer la stabilité et le confort de l'engin, on a modifié grandement l'esthétique de l'U3-X pour le transformer en Uni-Cub ß. L'utilisateur s'assied désormais sur un confortable siège, épousant l'entrejambe…” chariots s'ils ne sont (bien évidemment) pas trop lourds. Libérant les mains et leur offrant une stabilité certaine à leur hauteur par rapport au sol, c’est le parfait outil pour créer des plans stabilisés de travelling avec un Caméscope. Et même si ce n’est pas un outil professionnel, son utilisation pourrait faciliter grandement les prises de vues d'un vidéaste amateur.

L'U3-X, aujourd'hui abandonné au profit de la gamme Uni-Cub. — À droite : le Bodyweight Support Assist.

bien porter facilement des objets. LES APPLICATIONS DE L'UNI-CUB ß L'Uni-Cub ß s’adresse avant tout aux personnes à mobilité réduite. Son utilisation aisée et intuitive permettrait à beaucoup de travailler dans des bureaux sans avoir à se lever, même pour se déplacer à travers les locaux d’une entreprise. Il serait également possible de pousser des

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DES ASSISTANTS D'AIDE À LA MARCHE S'inspirant de la marche de l’ASIMO, les ingénieurs de Honda Robotics ont déployé certaines technologies dans la création de deux exosquelettes facilitant la marche et la position debout. Le premier modèle, le Bodyweight Support Assist, est en développement depuis 1999. Il se compose d'un siège fin surmontant deux répliques des jambes légèrement courbées de l’ASIMO, mais d'une conception beaucoup plus élaborée. Au bout de ces jambes, deux sabots viennent accueillir les pieds de l'utilisateur… Honda Robotics s'est appuyée sur ses recherches portant sur la démarche humaine afin d'accompagner les mouvements réels d'un humain souffrant d’un handicap touchant à l’ambulation ou bien pour soutenir les mouvements d'un ouvrier afin qu'il ne se fatigue pas. L'appareil récupère les informations sur les mouvements en écoutant votre corps puis les crée à


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“Par ces exemples, Honda démontre son savoir-faire matériel et logiciel…”

Le robot tondeuse Honda Miimo HRM300. — À droite : les technologies créées pour l’ASIMO profitent aux autres produits de la marque.

pas d’efforts. Ses capacités lui permettent de fonctionner pendant une heure à la vitesse de 4,5 km/h.

Le High-Access Survey Robot.

votre place. Le fait de marcher, de monter des escaliers ou de répéter les mouvements « assis/debout » sont gérés par le Bodyweight Support Assist pendant une soixantaine de minutes actives. Une version épurée de cet assistant, le Stride Management Assist, a été développée principalement pour la marche. Il permet de se déplacer sur de plus grandes distances tout en se fatiguant moins. Sanglé au niveau de vos hanches, l'appareil entraîne automatiquement le haut de vos cuisses dans une démarche ne réclamant

HIGH-ACCESS SURVEY ROBOT Honda Robotics et le National Institute of Advanced Science and Technology (AIST) ont développé un robot de surveillance nucléaire télécommandé pour travailler sur le site de Fukushima, au premier étage de l’un des bâtiments du réacteur nucléaire TEPCO. Sa mission consiste à inspecter les structures dans les zones étroites situées en hauteur. (Il est en service depuis le 18 juin 2013.) Ce robot a été conçu pour répondre aux besoins réels des conditions qui règnent à l'intérieur du bâtiment du réacteur. L’AIST a développé la plate-forme de travail — au-dessus de laquelle Honda Robotics a mis au point le bras du robot, en se servant des technologies en provenance du projet ASIMO (comme la perception de l’environnement en 3D, un système de commande qui permet le contrôle simultané de plusieurs articulations et la gestion des chocs avec les obstacles environnants). MIIMO, LE PREMIER ROBOT HONDA DESTINÉ AU GRAND PUBLIC Fabriqué en France dans une usine située à Orléans, le Miimo est un robot tondeuse grand public créé par Honda. Il dispose d’un système d’aspiration qui permet de « redresser » le gazon avant la tonte. Une fois installé, il fonctionne de manière entièrement automatique et assure en permanence une coupe précise et propre. La délimitation de la surface à tondre est assurée par la mise en terre d’un fil de signa-

lisation. Et à l’intérieur de cette surface, il est possible de choisir entre une tonte efficace en bandes, une autre selon un mode aléatoire ou encore une dernière en mode mixte. La propulsion se fait par le biais d’une batterie lithium-ion qui surveille le Miimo de manière autonome et le ramène, si besoin est, à sa station de recharge. La hauteur de coupe varie de 20 à 60 mm, afin de tenir compte de la saison et de l’état du gazon. De plus, il adapte automatiquement sa vitesse à la hauteur et à la densité dudit gazon. Le Miimo est également capable de grimper des angles d’élévation allant jusqu’à 24°. Quant aux obstacles, ils sont détectés par trois capteurs indépendants qui, en cas de difficulté, stoppent la marche de la tondeuse et modifient ensuite sa direction. (La sécurité — contre les accidents et contre le vol — est assurée par deux capteurs de levage.) Enfin, lorsqu’on veut soulever le Miimo, il s’arrête immédiatement et émet un signal acoustique ; seule l’introduction d’un code personnel permettra sa remise en fonction. Par ces exemples, Honda démontre son savoirfaire matériel et logiciel… L’ASIMO n’est pas seulement un étendard de la marque, mais également la gouverne de direction de Honda, qui guide donc le groupe japonais sur les routes de l’innovation. Toutes les technologies relevant du projet ASIMO se répercutent sur l’ensemble de la R&D de Honda et investissent également son cœur de métier, la voiture… L’entreprise serat-elle capable, dans une ou deux décennies, d’opérer un virage définitif vers la robotique ?…

■Frédéric Boisdron

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Ce siècle vient à peine de commencer et déjà quelques secteurs industriels laissent envisager maintes et maintes potentialités. Dans ce dossier, nous vous présentons une sélection des domaines économiques qui vont radicalement changer notre façon de vivre dans un avenir plus ou moins proche. La troisième révolution industrielle naîtra très certainement d’une convergence pleine et entière de leurs expertises. Il suffit de constater les liens étroits qui existent déjà entre elles… LA ROBOTIQUE Le domaine qui intéresse la plupart de nos lecteurs, la robotique, est bien évidemment le dénominateur commun de l'ensemble des changements de notre vie quotidienne — mais également de notre vie professionnelle. Encore considérée comme relevant de la science-fiction par les profanes, elle touche notre présent et devient notre futur. Comme l'informatique il y a quarante ans, la robotique va intégrer l'ensemble de nos activités et y prendre une place importante, en relation avec ses possibilités en matière d'automatisation. Aujourd'hui, chaque profession travaille de près

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ou de loin avec un ordinateur et aucune fonction ne sera épargnée par la robotique. Mais il ne faut pas la voir comme un substitut : c’est une évolution de l'outil. Le marteau est tout simplement devenu intelligent… Les conditions de travail vont se modifier radicalement — vers plus de confort, avec moins de tâches rébarbatives. Il va peut-être falloir revoir notre façon de penser le travail et amplifier le mouvement de la formation continue. Au domicile, les robots s'occuperont donc de nombreuses tâches fastidieuses. Ne vous attendez pas à avoir un unique robot humanoïde qui se débrouillera pour tout faire — en tout cas

dans un premier temps ! Il y aura très probablement tout un ensemble de petits robots spécialisés et une interface sociale (un humanoïde ou un hologramme) pilotera votre armada de robots et dirigera votre domotique et vos objets connectés. Elle interagira avec vous par la parole et interprétera vos gestes et votre humeur pour s'y adapter et harmoniser votre foyer en conséquence. L'IMPRESSION 3D Une imprimante 3D n'est finalement qu'un robot trois axes équipé d'une buse capable d'extruder de la matière… Et ce qui pouvait


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“Une imprimante 3D n'est finalement qu'un robot trois axes équipé d'une buse capable d'extruder de la matière…”

L'imprimante 3D Cube de 3D Systems.

passer il y a quelques mois encore pour un simple gadget fait désormais la preuve de l'étendue quasiment infinie de ses applications. L'entreprise s'en est déjà emparée pour ses possibilités de prototypage rapide et économique. Plutôt que d'utiliser des moules coûteux pour créer des échantillons vite remplacés par de nouveaux, une simple réimpression du modèle 3D modifié peut suffire. Ce type d’impression représente également la personnalisation à l'extrême de n'importe quelle pièce… Chaque produit pourra être imprimé à la carte — à la manière du sur-mesure dans l'industrie du textile. L'imprimante 3D à la maison deviendra très certainement aussi indispensable qu'une imprimante papier aujourd'hui. De nombreuses sociétés mettront en vente des produits sous une forme dématérialisée, qu'il faudra imprimer avec votre propre matériel. Le client y gagnera en coût et en rapidité : plus question d’attendre la distribution d’un colis… Cela va également permettre de grandes économies en matière de transport de matériel et du coup diminuer les émissions de CO2.

Avec un peu d'apprentissage, il sera même possible de dessiner soi-même des objets 3D sur des logiciels qui continueront à devenir de plus en plus simples à utiliser. Vous n'aurez plus qu'à imprimer vos créations, que ce soit un simple bibelot, une lampe de bureau design, un bouton de machine à laver ou bien des pâtes alimentaires — ou encore des gâteaux personnalisés pour le goûter des enfants… LA DOMOTIQUE Arlésienne technologique il y a quarante ans, puis tombée dans l'oubli, la domotique refait surface et entre dans les maisons par le biais de petites touches. Et contrairement à l'image que l'on avait d’elle dans les années 1980 (elle était prévue dans la construction même du foyer) elle y entre senseur après senseur, application après application — suivant les besoins. L'arrivée du WiFi, des autres technologies sans fil et celle des appareils mobiles comme le smart-

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La domotique permet d'automatiser les fonctions de la maison.

phone et la tablette tactile ont accéléré le mouvement. Grâce à eux, l'installation d'appareils domotiques et la collecte des données se sont grandement simplifiées. Vous n'êtes pas équipés d’une box domotique et vous estimez donc que votre foyer n'a pas goûté aux joies de la domotique ? Et pourtant, votre station météo est reliée à votre smartphone par le biais d'une application qui régule aussi automatiquement, peut-être, votre chaudière par le réseau WiFi. Les programmes de télévision n'arrivent plus par votre ancienne antenne râteau mais par un boîtier connecté à votre box Internet… De plus, vous pouvez programmer le magnétoscope numérique inclus dans le boîtier directement à partir d'une application mobile allant elle-même chercher les émissions qui pourraient vous intéresser dans le programme TV. Et quand vos enfants reviennent de l'école, ils passent leurs clés devant un Karotz — qui vous envoie un message et une photo de leurs frimousses sur votre boîte e-mail professionnelle pour indiquer l’heure de leur arrivée. Toutes ces utilisations deviennent courantes aujourd'hui et c'est bel et bien de la domotique. Cela ne constitue qu'un début…

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LES OBJETS CONNECTÉS Très proches de la catégorie précédente, les objets connectés n'ont pas forcément des liens avec le foyer et de plus envahissent tous les domaines de la vie courante. Ils se multiplient grâce aux appareils mobiles, avec lesquels on les pilote. Pour le moment, ce sont les smartphones et les tablettes tactiles, demain ce seront des appareils de type Google Glass et vos assistants sociaux. Avec l'arrivée massive de la technologie IPV6, la multiplication des adresses IP possibles décuplera le nombre d'objets connectés. Bientôt, la plupart des objets de votre quotidien seront reliés au réseau. Les produits non connectés seront très vite classés comme des reliques du passé et ne se vendront plus qu'à la tranche infime de la population qui refusera le tout-connecté, comme d'autres ont boudé la télévision dans les années 1960-1970. Cela concernera vraiment tout : machines à laver, multicuiseurs, réfrigérateurs, systèmes audio hifi, chaussures, brosses à dents, balances et fourchettes ! D’ailleurs, ils existent déjà… Le monde de l'entreprise sera évidemment concerné. Les objets connectés permettront de tracer les produits plus facilement, de sécuriser les locaux (par le port de badges personnels),

de personnaliser le service à la clientèle, de surveiller la santé des ouvriers qui travaillent dans des secteurs à risque… Les possibilités sont immenses ! LA RÉALITÉ AUGMENTÉE La réalité augmentée se propose de superposer une image informatique et une image réelle. Cela permet de glaner des informations manquantes ou que vous auriez oubliées. C'est probablement la prochaine évolution des interfaces informatiques ; elle va se substituer aux claviers et aux souris vieillissants ainsi qu’aux jeunes interfaces tactiles des appareils mobiles. La réalité augmentée existe déjà dans les casques des pilotes de chasse depuis la fin des années 1960. Et on l’utilise dans le domaine médical (cf. le VeinViewer Flex, un appareil qui fait ressortir les veines pour faciliter les prises de sang). Certains magasins de vêtements en ligne proposent d'essayer virtuellement, à l'aide d'un retour de webcam sur écran, les articles de leur catalogue. Des applications pour smartphones munis de caméra ont déjà fait forte impression en superposant des données informatiques et des images réelles en temps réel (loisirs et tourisme sont concernés). Et certaines automobiles de haut de


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“La réalité augmentée se propose de superposer une image informatique et une image réelle. Cela permet de glaner des informations manquantes ou que vous auriez oubliées.”

Avec Kolibree, même les brosses à dents sont connectées.

de lentilles qui rempliront les mêmes fonctions tout en apportant un confort visuel adapté à votre vision naturelle.

Les Google Glass.

gamme proposent déjà un affichage dit tête haute — une application concrète de la réalité augmentée. Enfin, les lunettes de réalité augmentée comme les Google Glass vont révolutionner le monde des appareils mobiles (et des interfaces liées aux technologies de l'information d'une façon générale). Elles permettront la superposition de multiples informations et de tout ce que vous aurez en face des yeux (votre activité et ces lunettes seront contextuelles). Dans un premier temps, ce sera à l'utilisateur de choisir

l’application qui apparaîtra sur ses rétines — mais dans un futur proche les applications à lancer se déduiront toute seules de la situation de l’utilisateur. (Vous rencontrez une personne dans la rue, inscrite sur la liste de vos contacts : une minibiographie apparaîtra dans un coin de votre champ de vision. Vous examinez un moteur de voiture en panne : un tutoriel se mettra en route pour faire un diagnostic des éléments en vous précisant quelle pièce toucher ou débrancher.) Et plus tard, les lunettes de réalité augmentées disparaîtront peut-être au profit

LA RÉALITÉ VIRTUELLE La réalité augmentée est la projection d'un univers virtuel sur la rétine de chaque œil. Couplée à des senseurs de position de votre tête et de votre regard, elle s'adapte pour vous donner la sensation d'être à l’intérieur même de cet univers. Au milieu des années 1990, une première vague de commercialisation des casques virtuels est intervenue, vite retombée. La technologie n'était pas encore prête et le décalage entre le mouvement réel de la tête et son retour sur les écrans donnait la nausée aux utilisateurs. Aujourd'hui, avec la puissance de calcul de nos ordinateurs (même embarqués), ces problèmes se ressentent de moins en moins à chaque évolution. Le monde professionnel, particulièrement dans l'univers de la CAO et de la recherche, est déjà un grand utilisateur de ces technologies. Nous sommes maintenant à quelques mois de la naissance d’un marché de masse — avec la commercialisation, sous peu, de casques virtuels grand public comme l'Oculus Rift de Facebook, le Morpheus de Sony et le Samsung Gear VR. Outre les activités de loisir, la réalité virtuelle devrait élargir le marché de la robotique de téléprésence. Piloter un avatar robotisé évoluant à l'autre bout de la planète comme si vous y étiez constituera très certainement une expérience banale dans moins de dix ans. Cela devrait réduire les coûts des voyages d'affaires et créer un nouveau marché : le tourisme robotique ou…

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Les Google Glass. — La prothèse robotique bebionic3.

R-Tourism (je m’autoproclame l’inventeur de ce terme !). LA VOITURE AUTONOME La plupart des constructeurs envisagent de proposer des modèles de voitures autonomes dès 2017. Et il semble que ce type de véhicule sera autorisé à rouler sur les routes françaises en 2015. Nous sommes donc tout près de lâcher le volant ! Notre façon de nous déplacer va donc changer et nos habitudes vont se modifier. De nombreux éléments sont à repenser, dans le design notamment (certains voudront de grandes baies vitrées pour admirer le paysage tout en sirotant un café tandis que d'autres préféreront voir disparaître les vitres au profit d'un écran de vidéoprojection 360°…). Le comportement des conducteurs devrait bénéficier de cette avancée. En effet, plus besoin de rouspéter après les autres, puisque nous serons tout simplement libérés des problèmes routiers (quand le fait de laisser le volant à un robot ne causera plus d’appréhension) ! Nous gagnerons même, dans un premier temps, en termes de fluidité car les voitures feront d’elles-mêmes un détour lorsqu'il y aura une voie engorgée…

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Ce changement radical de la façon de se déplacer va engendrer de nombreux chambardements dans le paysage routier. Les grands panneaux publicitaires vont peut-être disparaître, faute d’un public qui préférera lorgner son smartphone ou lire un bon bouquin. Les restaurateurs devront trouver d'autres moyens pour faire leur publicité le long de la route — peutêtre au moyen d’applications pour smartphone utilisant le GPS. LA MÉDECINE HIGH-TECH La santé est un secteur qui devrait prendre une ampleur extraordinaire dans les décennies à venir. Les avancées technologiques en robotique chirurgicale et dans les nanotechnologies nous feront gagner rapidement de nombreuses années d’espérance de vie. Le nombre de centenaires grandit de 8 % chaque année et nous commençons déjà à parler de supercentenaires pour ceux qui passent la barrière des cent dix ans ! Signes forts de l'arrivée des nouvelles technologies, nous vivons de plus en plus vieux mais aussi de mieux en mieux plus longtemps. En effet, les prothèses robotiques remplaceront les membres et les organes défectueux. Ces technologies inédites pallieront nos déficiences en nous proposant une assistance de tous les jours, de façon à retarder au maximum le mo-


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“Avec des tarifs qui devraient se diviser régulièrement par deux à l'avenir, le tourisme spatial prendra une part non négligeable dans l'économie des prochaines décennies.” planète pour avitailler les voyages dans l'espace de nos astronautes et de nos robots, nous allons très certainement nous servir dans celles que recèlent les astres. De nombreux projets sont désormais lancés à travers le monde. Ce vieux fantasme deviendra réalité d'ici une quinzaine d'années (probablement). Les projets les plus anciens allant dans ce sens envisagent la simple récupération de l'énergie du Soleil, de l'espace, grâce à d’immenses panneaux solaires à retour d'énergie par microondes. Mais ce sera finalement l'exploitation des astéroïdes qui ouvrira ce nouveau marché à très fort taux de croissance et générateur de revenus sur le long terme. Lorsque nous retournerons sur la Lune (très cer tainement au cours de la prochaine décennie), de nombreuses ressources seront puisées à même le satellite. Le régolite servira de matière première aux imprimantes 3D qui construiront les bâtiments hébergeant les asEn haut… Le second prototype de l'Oculus Rift, dédié au développement des applications. — À droite… Qui n'a rêvé de la planète bleue vue de l'espace ? L'astronaute et physicienne Tracy Ellen Caldwell Dyson observant la Terre de la coupole d'observation de l'ISS…

ment de la dépendance. Certains pensent même que nous sommes arrivés à un point de non-retour vers l’immortalité : les transhumanistes (cf. le dossier de Planète Robots n°27). Chacun voulant protéger sa vie et celle de ses proches à tout prix, la recherche technologique va donc s'amplifier dans le domaine de la santé, avec l'ouverture de marchés importants. Espérons seulement que ces médecines profiteront à tout le monde et pas seulement à la partie privilégiée de la population. LE TOURISME SPATIAL Avec des tarifs qui devraient se diviser régulièrement par deux à l'avenir, le tourisme spatial prendra une part non négligeable dans l'économie des prochaines décennies. De nombreuses entreprises ont compris cet enjeu — comme Bigelow Aerospace et Space Adventures. Virgin Galactics a même mobilisé d’énormes moyens pour concevoir sa navette SpaceShipTwo, qui devrait faire ses premiers vols dans les prochains mois. Pour cela, Virgin Galactics a construit le premier spatioport privé dédié au tourisme et rêve déjà, comme Bigelow Aerospace, de lancer un hôtel spatial. Space Adventures a elle annoncé qu'elle proposerait bientôt deux spatioports commerciaux (à Dubaï et à Singapour). Les destinations du tourisme spatial seront cantonnées au très proche voisinage dans un premier temps. Les vols suborbitaux dépasseront tout juste les 100 km d'altitude pour quelques minutes d’apesanteur (cela coûtera 250 000 €).

La seconde étape proposera probablement des croisières jusqu'à la Lune (sans alunissage) puis avec le lancement des hôtels spatiaux, des séjours de quelques jours seront envisageables. Avec le temps, les prix baisseront et de nombreuses personnes pourront faire le voyage de leur vie. Et cet essor touristique apportera, dans un avenir à moyen terme, des bénéfices qui financeront l'exploration spatiale en général. Les sociétés qui vont s'y investir décrocheront également des contrats pour la recherche spatiale ou encore le transport et l'hébergement des personnels scientifiques. L'EXPLOITATION DES RESSOURCES SPATIALES Plutôt que de vampiriser les ressources de notre

tronautes. L'eau et l’oxygène pourront être récupérés sous forme de glace (de nombreux cratères en abritent). Et on parle déjà de trains spatiaux qui partiraient de la Lune en empor tant de la matière première, notamment de l'hélium 3, à destination de la Terre. C'est d’ailleurs grâce à l'abondance du 3He sur la Lune que nous pourrions remplacer les centrales nucléaires dangereuses et polluantes basées sur la fission par des centrales basées sur la fusion. Cette production n'est pas encore contrôlée pour le moment mais est promise à un grand avenir car elle apparaît hautement énergétique et beaucoup moins polluante… ■Frédéric Boisdron

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LE SCOOBA

NOUVEAU EST ARRIVÉ ! Nombreuses sont les personnes qui rêvent de ne plus être soumises à la terrible dictature de la serpillière ! Pourtant, seule la société iRobot nous a proposé à ce jour un robot nettoyeur avec système d’eau… Le premier Scooba avait déboulé sur le marché en 2005. Neuf ans après, iRobot a amélioré son robot laveur de sols en même temps que sortait le Roomba 800 Series, testé dans le précédent numéro. Les deux sont dotés de nouvelles technologies de nettoyage… En effet, iRobot nous promet de grandes améliorations dans les résultats avec le Scooba 450 puisqu’il est, selon elle, jusqu’à trois fois plus efficace que les modèles précédents et assure une élimination radicale (allant jusqu’à 99,3 %) des bactéries. Autant dire qu’on peut déjà mettre les anciens modèles au rancart ! Mais pour arriver à cela, il a fallu complètement revoir le processus de travail de l’appareil. LE SCOOBA S’EST REFAIT UNE JEUNESSE Avec sa robe noire et son liseré bleu, il se veut épuré et simple à utiliser. Les trois touches de commande sont très explicites quant à leur nature : information, nettoyage et choix de la taille

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de la pièce à nettoyer. Et un unique bouton permet d'éjecter le réservoir du support. Cette séparation constitue une innovation bien pratique car cela rend le tout plus maniable : pas de problème pour remplir et vider le réservoir ! Ce dernier comprend toujours deux compartiments, qui sont maintenant fermés par des bouchons : l’un pour l’eau propre (le bouchon permet aussi de mesurer la quantité de liquide de nettoyage à mettre) et l’autre qui récupère l’eau sale. Le Scooba va pouvoir dorénavant émettre des informations comme : « Vérifiez que mon réservoir propre est plein ! » Ou : « Ma batterie n’est pas complètement chargée… » Il faudra alors remédier à cela — sinon il ne pourra pas démarrer… Quant au choix


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“Avec sa robe noire et son liseré bleu, il se veut épuré et simple à utiliser. Les trois touches de commande sont très explicites quant à leur nature : information, nettoyage et choix de la taille de la pièce à nettoyer.” LES PLUS… • Le cycle de balayage. • Il est très simple d’utilisation et d’entretien. • Aucun contact entre l’eau propre et l’eau sale. • Les annonces vocales. • Les accessoires du Roomba sont compatibles avec le Scooba 450. • Le port micro-USB

LES MOINS… • Il ne peut pas nettoyer en profondeur le bord des murs et les coins. • L’obligation d’utiliser le produit de nettoyage d’iRobot. • Le bruit. • Il laisse le sol un peu trop humide. • Un temps de charge trop long pour une faible autonomie.

de la navigation, on retrouve le système iAdapt Responsive des Roomba : le robot va donc fonctionner de manière totalement aléatoire en longeant les murs, en effectuant des cercles ou en traçant des lignes droites ; il passera par conséquent plusieurs fois au même endroit, l’idéal consistant à le faire travailler pièce par pièce. À

Au de entre par A a mis l'Emo Le Scooba 230, l'autre robot laveur de la marque, destiné aux petites surfaces.

Une corvée de moins à la maison…

de la touche pour la taille de la pièce, il se révèle simple : le petit carré pour une pièce de moins de 14 m² (durée de travail : 20 mn) et le grand carré pour une pièce allant jusqu’à 28 m² (40 mn de travail). Et une petite surprise se trouve sous la poignée : un port micro-USB qui permettra de faire des mises à jour logicielles. Sous le robot même, on découvre trois brosses et une raclette (une brosse à rouleau pour nettoyer le sol, une brosse droite qui va favoriser la distribution de l’eau et une dernière, plus petite et incurvée, qui va envoyer les débris vers le compartiment de l’eau sale). On comprend tout de suite que la brosse à rouleau, se trouvant entre les deux roues, ne pourra pas frotter le sol le long des murs ou des meubles…

UN NOUVEAU SYSTÈME DE NETTOYAGE Le processus de nettoyage a été totalement revisité et s’accomplit en trois cycles. Le Scooba 450 commence par balayer la saleté tout en l’humidifiant pour mieux la récupérer par la suite. Après, la brosse à rouleau va tourner sur elle-même à plus de 600 tr/min tandis que l’eau sale laissée sur le sol sera récupérée au moyen de la raclette. Le nettoyage se termine par un cycle de séchage, toujours à la raclette. Notons qu’il faut utiliser exclusivement le nettoyant (deux bouchons par nettoyage) vendu par iRobot (13 € le flacon de 470 ml) — sans quoi la garantie serait annulée. (Nous pouvions utiliser auparavant du vinaigre blanc…) Pour ce qui est

la fin de sa besogne, un message vocal vous proposera d’ailleurs de le poser dans une autre pièce pour qu’il puisse y continuer ses activités. En revanche, le Scooba 450 ne peut pas dépasser 28 m² pour une charge, ce qui ne permettra peut-être pas de faire toutes les pièces le même jour. (Ce robot est censé obtenir un meilleur résultat que l’homme avec sa serpillière puisque le fait de nettoyer constamment avec de l’eau propre enlève — paraît-il — un maximum de bactéries. Mais pour ce qui est du résultat visuel ?…) LE TEST Le premier passage s’est effectué dans la cuisine, au sol recouvert d’un vieux carrelage marron

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LE SCOOBA NOUVEAU EST ARRIVÉ !

Profitez de vos enfants pendant qu'il travaille !

assez sombre sur lequel luisaient des traces de lait séché le long des meubles et d’autres plus éloignées, des taches de la vie quotidienne, sans oublier trois croquettes, quelques poils d’animaux et des cheveux épars. Normalement, avant de passer une serpillière, on évite de laisser traîner ce genre de saletés — mais le Scooba 450 est censé pouvoir s’en débarrasser… En définitive, deux des croquettes, les poils et les cheveux ne sont pas restés tout trempés sur le sol mais ont bel et bien terminé leur carrière dans le robot. Et plus aucune trace des taches — mais le lait séché a eu raison de la compétence du robot ! Il a fallu attendre un troisième passage pour qu’il disparaisse à une certaine distance des murs. Quant au lait se trouvant le long desdits murs et des meubles, c’était une mission impossible puisque le Scooba 450, avec sa brosse prise entre les deux roues, en est incapable… Quant au séchage, je m’attendais à mieux avec le cycle spécial… En effet, le sol est loin d’avoir commencé à sécher quand le robot termine son travail et cela se constate encore davantage par temps humide. Mais finalement, après plusieurs passages du Scooba, on ne peut que se féliciter du bon travail de la brosse et de la raclette — qui laissent un sol propre, sans débris. (Il restait cependant des traces de son passage sur le

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“À la fin de sa besogne, un message vocal vous proposera d’ailleurs de le poser dans une autre pièce pour qu’il puisse y continuer ses activités. En revanche, le Scooba 450 ne peut pas dépasser 28 m² pour une charge.”

EN GUISE DE CONCLUSION… Avoir un robot qui lave les sols, ce n’est pas du luxe ! Quoique — 630 € le robot + le produit + éventuellement le DryDock, ça le devient, non ?… Il est vrai que le Scooba 450 a été pourvu d’intéressantes améliorations (annonces vocales, facilité d’utilisation et d’entretien — sans oublier le fait qu’il travaille correctement sans qu’on ait besoin de balayer auparavant !). Il reste cependant le problème des bords et des coins ; il faudra aussi faire encore un effort pour réduire le volume sonore… ■Towanda

CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES carrelage marron mais rien sur le carrelage beige clair de la véranda.) Attention : si l’on tarde à ôter le robot du sol (ne serait-ce que le temps du séchage) subsistera une flaque qui laissera une marque après !.. Pour pallier cet inconvénient, iRobot a créé une base de chargement et de séchage DryDock, non livrée avec le robot et vendue 80 €. Enfin, l’entretien après le lavage se révèle aussi aisé que le démarrage : les brosses s’enlèvent sans difficulté et le nettoyage apparaît facile.

• Dimensions : 37 x 37 x 9,2 cm • Poids : 3,7 kg • Puissance : 240 V • Autonomie : 40 min • Temps de charge : 3 h • Capacité du réservoir : 1 l • Décibels : environ 70 dB • Sept langues à disposition (dont le français) Livré avec… • Un chargeur (avec cordon d’alimentation). • Un mur virtuel avec quatre piles C. • Une batterie APS. • Un liquide de nettoyage pour sols durs iRobot.


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UXA90 DE ROBOBUILDER L’EXPÉRIENCE HUMANOÏDE OPEN SOURCE ET OPEN HARDWARE

L'association Caliban, organisatrice d’un pavillon robotique lors de la dernière Japan Expo, y a accueilli James Kim, le directeur commercial de RoboBuilder (Corée du Sud) — le constructeur de kits de robots éducatifs distribués dans les pays francophones de l’Union européenne par la société COGIBOT, à l’origine de certaines des animations qu’abritait ledit pavillon… Durant cinq jours, ses robots de démonstration furent mis à l'épreuve et l’immersion fut totale. À voir l'intérêt porté par le public à chacun des participants roboticiens du pavillon et leur interaction, on se rendait compte que ces robots émerveillaient tout le monde. James Kim nous avait d’ailleurs réservé une surprise : la présentation du grand frère de tous ses petits robots de moins de 30 cm, l’UXA90 (User eXperience Avatar), d’une taille de… 90 cm ! Cette plate-forme humanoïde est la dernière création des ateliers de R&D de la société coréenne. DES KITS DE ROBOTIQUE DIY RoboBuilder, fondée en 2007 par Park Chang Bae, est la première entreprise, dans le monde, à avoir proposé une gamme de kits robotiques

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transformables, programmables et participatifs. Ses objectifs se déclinent selon le slogan : « Un homme, un robot ! » Développant des servomoteurs d’une puissance de 3 à 500 kg/cm à multiples accroches et ses propres logiciels de R&D, ce précurseur de la robotique Do it yourself a investi le milieu scolaire (collèges, lycées, universités et écoles d’ingénieurs) grâce à des outils inégalés à ce jour. Le langage ouvert est le fondement de tout mode de communication. RoboBuilder a été l’une des premières entreprises à concevoir et à intégrer dans ses kits des robots programmables dotés de toutes sortes de langages (comme le C#, le C++ sous Windows, le Linux ou encore le Java pour Android OS…). Sur la Toile, on trouve même des exemples de programmation en Python, voire en Basic. Bref, vous


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“RoboBuilder, fondée en 2007 par Park Chang Bae, est la première entreprise, dans le monde, à avoir proposé une gamme de kits robotiques transformables… Ses objectifs se déclinent selon le slogan : « Un homme, un robot ! » ” L’UXA90 FAIT LE SHOW ET LE SAM S’AFFIRME EN R&D • À Séoul, l’UXA90 Dance Performance a participé à plusieurs spectacles de boys bands — le plus connu d’entre eux étant ZE:A (prononcez Je Ah) ou Children of Empire, un groupe de K-pop). • Le modèle UXA90 Development, destiné aux universitaires et aux centres de recherche, est doté de la vue, de l’ouïe, de gyroscopes et d’accéléromètres qui lui permettent de se situer dans l’espace et de se relever en cas de chute. Il a été spécialement conçu pour participer à la RoboCup dans la catégorie Teen Size. • À Paris, le CRIIF (Centre de robotique intégrée d’Île-de-France) utilise des SAM 180 EO pour l’articulation de la tête du SAMI, son célèbre robot de R&D. • Le projet ARPEL (Assistant de rééducation posttraumatique via exosquelette léger), conçu par COGIBOT en collaboration avec la cellule PING X de l’EGISELEC de Rouen, utilise des SAM de toute la gamme pour le fonctionnement des articulations du bras de rééducation. Pour des renseignements complémentaires : @cogibot.com

Une partie de la famille des robots RoboBuilder, lors de la Japan Expo.

pouvez communiquer par le biais de tous les langages capables de lire et d’écrire via le port série en I/O. Et tous les protocoles de communication avec les servomoteurs sont fournis, ce qui autorise une ouverture complète et libre de leurs programmations — des sources de briques de type MSRDS (Microsoft Robotic Developer Studio). Comme la gestion du Kinect de Microsoft et d’autres périphériques permettant de nombreuses interactions ou encore l’apprentissage par la méthode du Catch and Play (je manipule les servomoteurs avec mes mains et le robot capture les positions de départ et d'arrivée des mouvements que j’effectue…). La programmation et le pilotage d’un robot de 19 cm, le RQ-Huno, et d’un autre de 28 cm ont abouti à l’UXA 90. Progresser tout en améliorant son robot et en lui apportant une dimension physique plus importante demande un apprentissage toujours remis en question et de ce fait, commencer par un petit robot se révèle logique…Toutes sortes d’interfaçages de pilotage et de programmation sont possibles (un simple smartphone Android comme un exosquelette via l’application StarBuilder). AVEC LE SAM, LES ROBOTICIENS ONT SOIF MAIS LE ROBOT NE TRINQUE PAS ! L’UXA90 est donc le dernier-né des robots en kit et des plates-formes humanoïdes de R&D ; son prix de base est de 15 000 € HT. Doté de vingt-six degrés de liberté, il est équipé de ser-

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La carte mère accrochée dans le dos du robot.

vomoteurs de la gamme SAM (Smart Actuator Module), déclinés en 3, 5, 8, 11, 30, 100, 210 et bientôt 500 kg/cm et sera disponible en France à la fin de 2014. Ces servomoteurs sont (hormis le SAM 3 à bus Full Duplex TTL) connectables en guirlande avec un protocole série — idéal pour minimiser les problèmes de connectique éparpillée. Ils sont munis de LED de lecture de statuts qui servent à détecter les éventuels problèmes de connexion (la plupart des SAM possèdent un port analogique destiné à connecter un capteur). Ils intègrent tout ce dont un étudiant et un roboticien confirmé ont besoin pour atteindre leurs objectifs : un encodeur incrémental optique, un microcontrôleur 32 bits, des

possibilités d’interfaçage avec de nombreuses cartes comme Arduino ou PICAXE et une méthode unique d'accroche de pièces de joints, perpendiculairement ou longitudinalement à l'axe médian. Il faut remarquer que les taux de transfert d'information des SAM varient de 9 600 bp à 2 Mbp selon les modèles (ils enregistrent les séquences de positionnement et les restituent sans avoir besoin du microcontrôleur additionnel — mais réclament du courant électrique —, grâce à leur mémoire interne). Cela permet d'optimiser le gain de place, de poids et d’énergie dans les prototypes de robots. La plage de courant des SAM est de 5 à 24 V pour les plus costauds, avec de

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UXA90 DE ROBOBUILDER L’EXPÉRIENCE HUMANOÏDE OPEN SOURCE ET OPEN HARDWARE

L’UXA90 a été l’une des stars de la dernière Japan Expo avec ses danses endiablées sur des rythmes coréens.

faibles ampérages. L’UXA 90 Optimized RoboCup possède par exemple une batterie de 18,5 V (3,7 V x 5 Cell), 2 000 mAh — une dépense énergétique faible en regard des besoins. L'autre point fort de ces servomoteurs est leur résolution. Les données constructeur sont assez remarquables : le SAM 210 kg/cm est capable de générer une position au douze millième de degré près, grâce à un encodeur optique. ll est le plus précis sur le marché des servomoteurs pour la R&D. (Les retours d’informations sont éloquents : ID, position d’angle, force développée, taux de transfert, vitesse de l’action et tout cela en temps réel.) Il faut aussi savoir que tous les servomoteurs de la gamme RoboBuilder sont démontables. On peut ainsi en constater l’usure et changer les engrenages : des fichiers 3D existent et les par tenaires de COGIBOT (entre autres Monerau Développement) mettent au point des modélisations et des animations en 3D de ces engrenages afin de créer des contenus pédagogiques destinés aux classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs. En effet, rien de tel qu’une animation pour expliquer ce qui se passe dans la mécanique d’un éclaté en 3D… Avec de tels servomoteurs, il devient facile de fabriquer des robots humanoïdes de grande taille !

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“Comme la gestion du Kinect de Microsoft et d’autres périphériques permettant de nombreuses interactions ou encore l’apprentissage par la méthode du Catch and Play.”

L’AVENIR DE LA ROBOTIQUE PASSE PAR LA LIBERTÉ D’ACTION ET D’APPRENTISSAGE Toute la série des kits de construction de robots est programmable et pilotable au moyen d’une tablette ou d’un smartphone via le protocole Bluetooth, une télécommande infrarouge étant livrée avec le kit. Mais la grande évolution, attendue d’ici la fin de 2014, est un exosquelette qui animera votre robot en même temps que vous vous déplacerez via l’interface StarBuilder. Il sera donc possible de pi-

loter tous les robots à la fois et en temps réel, du RQ-Huno à l’UXA90 de RoboBuilder. Qui n’a en effet rêvé d’« habiter » son robot ?… ■B.F.

FICHE TECHNIQUE Dimensions : 950 mm (H) x 300 mm x 250 mm Poids : 10,8 kg Degrés de liberté : 26 Processeur : AMD E2-1800, Dual Core 1,7 GHz Mémoire : 2 Go DDR RAM/64 Go SSD SDK : Visual C#, C/C++ télécommande : Télécommande WiFi – Contrôle en Bluetooth pour smartphone Batterie : 2 x LiPo 2000 mAh avec autonomie de 30 min (en mode Danse)


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L’ADAM UN ROBOT MULTIFONCTIONS POUR FACILITER LE QUOTIDIEN L’Adam, un robot domestique multifonctions alliant design et technologie, a été conçu par Hands Company — une start-up italienne basée à Milan. Ses trois fondateurs (Gianmarco Cataldi,Antonio Cavaliere et Francesca Iannibelli) se sont donné pour objectif d’introduire la robotique dans les foyers pour faciliter notre quotidien… UN APPRENTISSAGE PERMANENT L’Adam est capable de se déplacer de façon autonome dans les différentes pièces de la maison et de mémoriser la façon de s’y rendre. (On peut donc lui demander d’aller dans une chambre à coucher pour y réveiller la personne qui s’y trouve.) Et grâce à son Intelligence artificielle avancée, il apprend en permanence de ses utilisateurs en observant les habitudes de chaque membre de la famille. Au fil du temps, il pourra ainsi anticiper leurs besoins (s’il y a des embouteillages le matin, il saura qu’il doit vous réveiller plus tôt parce qu’il faudra plus de temps que d’habitude pour vous rendre au travail) et même leur faire des suggestions (comme le choix d’un film, en tenant compte des goûts de la personne). Il saura aussi prendre les bonnes décisions afin de rendre la maison plus confortable et plus sûre pour ses habitants, ce qui leur fera gagner un temps précieux.

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Son apprentissage se fait de diverses façons : à partir d’informations qu’on lui communique directement par le biais de la commande vocale via un microphone intégré ou un écran tactile et aussi à partir d’applications qu’il téléchargera dans son propre store ; ou encore de toutes sortes d’événements auxquels il assistera au quotidien. D’autre part, grâce à un SDK, l’Adam est ouvert aux développeurs — ce qui lui permettra d’acquérir de nouvelles applications… DOMOTIQUE,VIDÉOSURVEILLANCE ET TÉLÉPRÉSENCE En se connectant au réseau WiFI local, l’Adam interagira avec les diverses installations domotiques et contrôlera donc l’éclairage, les stores, les appareils électroménagers, la climatisation ou encore le chauffage. Son système de vidéosurveillance assurera la sécurité en avertissant immédiatement l’utilisateur des fuites (eau, gaz) ou

des incendies, des mouvements qui lui semblent suspects ou de l’intrusion de cambrioleurs (il prendra alors une photo qu’il enverra instantanément dans le cloud au cas où une personne mal intentionnée tenterait de détruire cette preuve). Et grâce à la fonction de téléprésence, son utilisateur sera toujours en mesure, même éloigné de son domicile, de communiquer par smartphone afin de rester en contact avec les personnes qui s’y trouvent — ou encore d’interagir avec le système domotique. UN COMPAGNON DE DIVERTISSEMENT L’Adam pourra aussi faire office de centre multimédia : sa bibliothèque d’applications et sa connexion WiFi permettront, via le système de tablette tactile, de lire les e-mails, d’écouter de la musique, de jouer à des jeux vidéo, de visionner des films ou de regarder des photos. Et


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“L’Adam apprend en permanence de ses utilisateurs en observant les habitudes de chaque membre de la famille.” grâce à son appareil photo intégré, il sera également en mesure d’immortaliser des moments inoubliables (repas de famille, soirées entre amis, vacances exotiques). Il ne se contentera pas de cela : lorsqu’un utilisateur voudra regarder un film, l’Adam saura quelle est son atmosphère favorite et adaptera automatiquement l’éclairage de la pièce en communiquant directement avec la domotique. UNE ESTHÉTIQUE ATTRAYANTE Le robot apparaît peu encombrant : il mesure 1,15 m de hauteur pour un diamètre à la base de 35 cm. Son design vise le juste équilibre entre une élégante sobriété classique et la créativité moderne : il s'intègre parfaitement à n’importe quel type d'environnement domestique. Ses concepteurs ont souhaité éveiller la curiosité mais aussi donner envie d'interagir avec lui. (Il est à noter que l’Adam a fait partie des cinq finalistes de la sélection Call for Robotics Start-Ups lors du dernier salon INNOROBO.) Il devrait en principe être commercialisé courant 2015, à un prix avoisinant les 2 000 € (ce qui, compte tenu de ses diverses fonctionnalités, en fait un robot relativement abordable…). L’Adam est un centre multimédia complet. — Notre première rencontre avec un prototype de l’Adam eut lieu en 2012 au salon Robotica de Milan.

■Josèphe Ghenzer

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LES ROBOTS AFFECTIFS QUE SERIONS-NOUS SANS EUX ? Le mercredi 28 mai 2014, Planète Robots organisait un débat traitant des rapports affectifs que nous pourrions entretenir avec les robots. Cette fois, c'est le lycée Raspail de Paris qui a eu la gentillesse de nous accueillir. Nous en remercions particulièrement M. Daniel Garault, le chef de travaux de cet établissement. LES PARTICIPANTS — Mohamed CHETOUANI (M.C.). Professeur à l'université Pierre et Marie Curie, au sein de l'ISIR. Ses activités de recherche portent sur la détection, l’analyse, la fusion et la reconnaissance des signaux sociaux, la communication verbale et non verbale dans une équipe pluridisciplinaire, l’interaction homme-robot, etc. L’équipe dont il fait partie compte des psychiatres, des psychologues et des ingénieurs. Les applications de ses travaux sont plutôt médicales, dans le champ de la maladie d’Alzheimer et de l'autisme.

— Nicolas SABOURET (N.S.). Professeur à l'université Paris Sud dans le laboratoire LIMSICNRS. Au sein de l'équipe CPU, qui regroupe des informaticiens et des psychologues autour des questions d'expression et de perception des émotions par des agents virtuels, il est chargé de la définition de modèles informatiques des comportements affectifs pour des agents virtuels. Il développe des algorithmes d'Intelligence artificielle pour permettre aux agents de raisonner sur le comportement affectif de leurs interlocuteurs, avec pour application, par exemple, un simulateur d'entretiens d'embauche.

— Ya-Huei WU (Y-H.W.). Psychologue à l'hôpital Broca. Elle a participé à l'organisation d'expériences et de groupes de discussion sur les robots de services et les personnes âgées.

— Alexia BUCLET (A.B.). Ergonome chez Aldebaran Robotics. Forte d’une formation de psychologue cognitiviste, elle travaille à rendre l'interaction avec le robot plus intuitive.

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— Céline BOUDIER (C.B.). Ingénieur de formation, elle travaille chez Aldebaran Robotics sur les applications pour les robots. Son équipe comporte des informaticiens et des animateurs qui travaillent avec des instituteurs et des psychologues sur des projets concernant les écoles primaires pour enfants autistes. (Des robots NAO y aident enfants et instituteurs — c'est le projet ASK NAO.) Ils considèrent le robot comme un lien entre le monde de la technologie et celui de l'être humain. Y-H.W. : Nous avons mené deux expériences à l'hôpital Broca. La première, avec un robot Paro, auprès de personnes âgées atteintes de démence, et la seconde avec des personnes qui avaient du mal à s'intégrer dans un groupe, avec souvent des troubles du comportement. Nous


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“Il y a reproduction des comportements affectifs, par exemple avec des robots humanoïdes ou avec ceux qui ressemblent à des animaux. Avec des mouvements de tête, des allumages de diodes, etc.”

De gauche à droite… Nicolas Sabouret, Ya-Huei Wu et Mohamed Chetouani.

N.S. : Le robot ne doit pas être présenté comme un substitut de l'accompagnant. Nous sommes conscients de leur complémentarité ! Les différentes formes des robots permettent d'intervenir sur différentes facettes de la thérapie.

avons constaté que le Paro agissait comme une médiation. Il y a peu d'interaction habituellement entre les patients. Mais le Paro simule quelques réactions : il peut bouger la tête vers l’émission d’un son. Cela aide à la communication et incite à la réminiscence. Les patients communiquent entre eux grâce à sa médiation. Ce robot, lancé en 2005, a été vendu à mille exemplaires et 60 % des achats sont le fait de personnes vivant chez elles et non en institution. Plus de la moitié ont plus de soixante ans. (Certaines l'achètent pour ne pas voir mourir un animal de compagnie.) Mais il faut comparer les différences qui existent entre les interactions au Japon et en France… C.B. : J'ai vu quelque chose de similaire lors d'une Fête de la Science en Grande-Bretagne, avec NAO. J'avais apporté mon robot et l'avais mis à charger. Deux enfants autistes ont commencé à se donner des conseils sur la façon de le tenir. Ce type d'interaction était rare avant la venue du robot. Il y a aussi le côté affectif, par rapport au robot lui-même. Un enfant qui avait plutôt peur du robot au début voulait ensuite s'en occuper en permanence… M.C. : Nous construisons de moins en moins les robots dans nos laboratoires. Nous séparons le matériel de l'intelligence qui existe derrière. Dans le champ des personnes âgées, nous utilisons des robots mobiles capables de manipulation. Nous sommes dans le champ de l'assistance, qui est connu, où nous offrons un service bien identifié. Pour l'autisme, nous utilisons le NAO, avec les ingénieurs et les cliniciens, comme outil d'investigation clinique. Nous passons par le jeu. L'aspect social se révèle très important. Dans ce cadre, il n'y a pas forcément d'émotion qui passe, mais un cadre social qui se crée. L'aspect émotionnel est plutôt dans l'outil… Ce qui fait que le robot est accepté, c'est que les psychologues ont compris qu'il ne les remplacerait pas. Il ne change pas fondamentalement la pratique. Nos robots servent à faire de

C.B. : Je suis entièrement d'accord. Nous montrons que le robot n'est pas seulement un outil… M.C. : Les familles ont beaucoup d'espoir. Il est facile de passer de mauvais messages sur les possibilités de ces systèmes auprès des personnes qui ne connaissent pas la technologie.

Au-dessus… Alexia Buclet et Céline Boudier.

l'évaluation dans l'aspect psychomoteur ou dans l'interaction sociale, par exemple. Pour l'enfant, ce qui est intéressant, c'est l'aspect ludique. Il peut exécuter des mouvements que le robot va imiter : l'enfant peut percevoir le monde et sa propre personne à travers le robot. C'est intéressant en termes cliniques. Et il existe une différence entre un autiste et une personne âgée : l'environnement familial. Dans le cas de l'autisme, les parents ont de l’espoir. Pour les personnes âgées, c'est plus compliqué car elle est à la fois parent et enfant… Pour trouver notre place auprès de la famille et du clinicien, nous devons montrer des résultats et nous y parvenons en accédant à des informations sur le comportement au moyen de quelques capteurs simples. À l'ISIR, nous travaillons sur plusieurs plates-formes et nous montrons qu'avec des incarnations différentes et les mêmes algorithmes, nous obtenons des résultats d’interaction complètement différents.

N.S. : La per te de conscience du fait que la personne est face à un agent virtuel peut être voulue par la personne elle-même. Dans l'exemple de la simulation de l'entretien d'embauche, nous espérons que la personne oublie qu'elle s'adresse à une machine, puisque le but est d'apprendre des mécanismes d'interaction qu'il faudra reproduire avec de vrais humains. Il faut constamment rappeler aux gens que ce n'est qu'une machine, avec des capacités limitées…

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C.B. : Nous voyons le robot comme un pont entre le monde technologique et le monde humain. Nous avons une application où le robot imite des émotions. Pour les enfants autistes qui ont commencé à acquérir ce genre de compétence, ça les aide à aller plus loin. Ils apprennent et vérifient les acquis avec le robot.

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Y-H.W. : Les personnes âgées japonaises savent qu'il s'agit d'un robot et c'est pour cela qu'ils l'achètent : ils n'ont ni à lui donner à manger, ni à le nettoyer. Il y a une différence culturelle entre Japonais et Français. Ces derniers sont assez réfractaires : pour eux, accepter un robot, c'est retourner dans le monde de l'enfance… M.C. : Il y a des réponses très intéressantes sur l'utilité du robot de la part des personnes âgées, mais c'est pour les autres. Pour elles, le besoin d'un robot signifie qu'il y a vraiment quelque chose qui ne va pas !

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Le robot NAO en interaction avec les enfants autistes, ici au Centre médical universitaire d’Utrecht (Pays-Bas).

A.B. : Nous avons interviewé des personnes âgées. Et constaté l’existence de deux groupes. Le premier était rassuré et pensait que le robot apporterait une sécurité supplémentaire, les rapprocherait de leurs petits-enfants ou leur servirait de confident. Mais le second disait que le robot serait très bien… pour les autres !… N.S. : Pour les Français, caresser un robot, ça paraît étonnant — contrairement à ce qui se passe au Japon. Mais avoir un truc high-tech à la maison, ça passe plus facilement. A.B. : Nous avions réalisé nos interviews avec un NAO. Et l'attitude changeait, était beaucoup plus ouverte quand on leur présentait le robot. M.C. : Le problème que nous avons avec les systèmes intelligents, c'est l'expérimentation à long terme. Une relation sociale ne se construit pas en une heure : il faut passer à la semaine, au mois. Mais il faut des gens pour cela car qui accepterait, de but en blanc, un robot pour plusieurs semaines ? Sans oublier les problèmes industriels : le robot doit être suffisamment robuste. Et les problèmes de droits : Qui assure tout cela ?… C'est très limitant… Et en France,

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c'est compliqué. D'autres pays développent des living labs… Il faut passer à une autre échelle dans le domaine médical, où les durées sont beaucoup plus longues, avec plus de personnes : il est donc difficile de mettre en avant un effet thérapeutique. L'effet du long terme est compliqué à mesurer mais il faut évaluer le niveau d'acceptation sur le long terme. Y-H.W. : Au Japon, les acheteurs du Paro doivent retourner un questionnaire, qui permet de suivre l’interaction pendant deux ou trois mois. Mais ce sont des personnes déjà plus ou moins acquises à l’utilisation du robot — sachant que le Paro coûte 5 000 €. M.C. : Les modèles économiques se révèlent très complexes. Des laboratoires travaillent avec les industriels, c'est un premier modèle. Les NAO, il y en a dans les labos, les écoles et les universités. En avoir un au domicile, c'est un autre modèle. C.B. : Nous travaillons avec des laboratoires dans le cadre d'études mais c'est plutôt le dialogue avec les psychologues et les instituteurs

qui nous permet de savoir ce dont ils auront besoin… L’objectif est d'aller vers le grand public, mais c'est difficile : nous devons passer par des étapes intermédiaires, dont les premières visent les laboratoires et les écoles. Nous avons en fait tous cette capacité de personnifier les choses.Y compris les ingénieurs d'Aldebaran, qui ont tendance à parler de leurs robots comme si c'étaient des personnes. Il apparaît normal d'y croire un peu. Le tout est de savoir à quel point on y croit ou pas… N.S. : Il faut faire la distinction entre les états affectifs, les sentiments et les états physiques, de concentration ou de fatigue, dans lesquels il n'existe pas de projection sur l'état mental, où l’on ne cherche pas à savoir ce que la personne ressent. La difficulté, avec la relation sociale, réside dans le fait d'apprendre à nos agents à construire une théorie de l'esprit, c'est-à-dire une représentation de ce que la personne ressent. C'est tout à fait différent de ce qu'étudient actuellement les constructeurs automobiles, par exemple, pour détecter des états de fatigue, sans projection sur l'état mental. M.C. : Nous avons parlé du fait que le robot est


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“Les roboticiens ne constituent pas un bon public. Les chercheurs veulent savoir comment « ça marche ». La situation est différente avec le grand public.”

Les propriétaires de robots aspirateurs finissent par leur donner un petit nom (ici, le Navibot de Samsung).

sait qu'il faudrait avoir des machines à laver dotées d'émotions. Elles pourront être mécontentes de leur travail et ainsi mieux fonctionner. Mais on n'a pas envie d'avoir une machine à laver triste ou contente, ce serait de la torture…

De haut en bas… NAO comme membre affectif de la famille. — Seul à parler japonais dans l'ISS, le taïkonaute Koichi Wakata a été accompagné par le robot Kirobo pendant sa mission.

conscient des émotions de l'être humain. Est-ce que le robot doit produire des émotions, ou même, pour aller plus loin, en ressentir luimême ? C'est un vrai champ de recherche actuellement et cela pose des problèmes de modèles. Si je crée un système qui reconnaît toutes les émotions, est-ce suffisant ? Ce n'est pas sûr… Il y a des boucles interactives partout et il est difficile de savoir comment fonctionne l'émotion dans toutes ces boucles.

de ressentir des émotions, il passera davantage pour un compagnon et ne sera plus seulement un outil. Qu'il les ressente réellement ou non, éthiquement, je serai amenée agir comme s'il les ressentait vraiment…

C.B. : Cela dépend du robot ! Si le robot a l'air

C.B. : Lors d'un débat, l'un des intervenants di-

N.S. : L'émotion est liée au corps. Si nous en venons à programmer des robots qui ressentent des émotions, nous serons amenés à fabriquer des robots qui souffrent.

N.S. : Il y a reproduction des comportements affectifs, par exemple avec des robots humanoïdes ou avec ceux qui ressemblent à des animaux. Avec des mouvements de tête, des allumages de diodes, etc., nous reproduisons des signaux qui chez l'être humain font penser à des émotions et pourront être interprétés, par ledit être humain, comme des signaux sociaux qui vont être perçus comme des émotions. Mais le robot n'en n'a pas ; il adopte un comportement qui peut être perçu comme l'expression d'une émotion. Aujourd'hui, nous en sommes là. L’étape suivante serait qu’il ressente des émotions mais je ne sais pas si on veut en arriver là. On a peut-être envie de garder le robot comme un outil qui se contente d'émettre des signaux pouvant être interprétés comme des émotions… M.C. : Quand le robot produit des émotions, ce n'est pas pour lui. C'est pour être lisible en termes de comportement. Il est très difficile d'interagir avec un système dont on ne comprend pas l'état. Passer par l'affectif est un moyen de communiquer assez efficace. N.S. : Efficace car l'être humain a une grande facilité à se projeter.

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Côtoyer un robot comme le Romeo tous les jours peut faire naître une forme d'affection. — Une des fonctions du Pepper est de créer une forme d'empathie.

C.B. : Il existe une application où le robot émet seulement de petits sons — que l'être humain peut interpréter comme une marque de compréhension pendant qu'on lui raconte une histoire — et ça fonctionne ! M.C. : Cette compréhension des sentiments est toujours présente mais les réactions des personnes sont complètement différentes. Dans une expérience de jeu de coopération, certaines sont très dominantes, d'autres se laissent dominer. N.S. : Avec le même robot, des personnes acceptaient de réaliser des actions en étant persuadées que ce n'était pas ce qu'il fallait faire ; d'autres s'en prenaient à lui parce qu'il avait suggéré quelque chose de faux. C'était un jeu de mémoire et l’on peut estimer que les robots y excellent… Nous, nous l'avions programmé pour qu'il n'y joue pas très bien. Mais les humains avaient tendance à suivre les conseils du robot, qui devait bien savoir ce qu'il disait. Je ne pense pas que si nous avions lancé un jeu d'argumentation politique, les gens auraient suivi.

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M.C. : Quand on interagit, on établit une sorte de contrat moral sur la façon dont nous allons gérer l'interaction. Dans le cas du robot, au cours d’un jeu de mémoire, nous pensons que le robot est meilleur que nous. D'un point de vue psycholinguiste, il existe un robot-directed speech comme il existe un pet-directed speech et un infant-directed speech et l’on remarque que la prosodie et le ton de la voix sont pratiquement les mêmes. C.B.: Je pense que c'est surtout vrai pour le grand public. Chez Aldebaran, nous avons développé une façon de parler adaptée uniquement à notre robot. Cela provient de la façon dont le logiciel a été conçu, mais chacun de nous a ainsi plus de facilité que les autres à se faire comprendre de son robot. N.S. : Les gens qui parlent à une interface vocale parlent d’une façon orientée « mots clés ». Nous sommes dans un usage distant, moins relationnel. La parole infantilisée est réservée à un usage social. M.C. : Les roboticiens ne constituent pas un bon public. Les chercheurs veulent savoir comment « ça marche ». La situation est différente avec le grand public. C'est relié au modèle économique : nous devons savoir à qui sont adressés


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“Il y a eu une expérience avec un Geminoid qui jouait dans une pièce de théâtre. La salle ressentait des émotions, alors qu'une grosse partie du jeu de scène était contrôlée par un être humain.” Etc. Dans cette dynamique, l'être humain crée parfois des émotions et le robot a besoin de s'y rattacher — mais ce n'est pas pour autant que le robot apprend à ressentir. N.S. : On peut interpréter cela de façon très rationnelle : le robot a appris en mettant des scores de fonction de rapport entre des nombres de pixels et une position de son axe. Il n'y a pas de ressenti. M.C. : Il le fait de manière rationnelle et répétable. Nous avons récemment monté une expérience sur cette question de l'interaction. Plein de robots apprennent avec des êtres humains. Que se passe-t-il si le prof n'est pas bon ?… Un exemple de prof pas bon serait un enfant autiste. Nous avons procédé à des tâches d'imitation : nous utilisions le robot comme outil clinique, avec sa capacité de répéter ses actions. Si je changeais le partenaire, qui ne produisait pas les mêmes signaux, nous étions capables de repérer une « signature » sociale ou un comportement social. On en a alors appris beaucoup plus sur l'être humain que sur le robot…

En haut… Le Funktionide est un robot émotionnel destiné à accompagner les personnes souffrant de solitude. — À droite… « Un robot qui ressemble énormément à un être humain intéressera l'ingénieur mais fera peur au grand public! » (Ici le Geminoid).

Y-H.W.: Une question porte sur les droits… Qu'avons-nous le droit de faire au robot? Cela dépend de la relation et du statut; à l'hôpital Broca, nous avons cherché le statut à donner au robot à domicile. Nous avons trouvé celui de majordome. Avec un majordome, il existe une certaine supériorité de l'être humain. Mais si le statut change en celui de compagnon, ce que nous aurons le droit de faire sera complètement différent!

les mécanismes d'interaction que nous aurons à développer et qui seront différents — comme l'évaluation et le design. Nous devons savoir qui seront les utilisateurs finaux… C.B. : Un robot qui ressemble énormément à un être humain intéressera l'ingénieur mais fera peur au grand public !

C.B. : Si l'on veut seulement des outils, ce n'est peut-être pas la peine que les robots ressentent des émotions. Si on leur donne des émotions, on crée des esclaves… Au-delà de ce qu'il peut ressentir, la question réside dans ce que peut faire le robot, en termes de droit et de responsabilité.

N.S.: Il y a eu une expérience avec un Geminoid qui jouait dans une pièce de théâtre. La salle ressentait des émotions, alors qu'une grosse partie du jeu de scène était contrôlée par un être humain. M.C. : Beaucoup de labos tentent de faire du bio-inspiré ou des modèles proche des neurosciences pour produire des robots qui ressentent des émotions… N.S. : Ce ne sera que par la robotique que nous arriverons à faire cela. Il faut passer par les robots et typiquement par la neuro-robotique. Il faut un corps et des capteurs. Idéalement, il faudrait des effecteurs. L'émotion viendra du fait que le robot sera conscient que son comportement est perturbé par son état affectif : « Je ne parviens pas à attraper un verre d'eau parce que je tremble et je tremble parce que j'ai peur, donc je suis conscient que j'ai peur. » M.C. : Il y a des gens qui modélisent chez l'être humain les émotions pour en faire des modèles computationnels. Ils analysent les processus émotionnels chez ces êtres humains pour les re-

produire chez le robot en espérant qu’il finira par ressentir une émotion. N.S. : Chez l'être humain, l'émotion a un rôle social et permet d'interpréter la situation en prenant en compte le point de vue de l'autre et ses objectifs ; et aussi de régler son comportement en fonction de cela. On peut imaginer un robot qui « aurait peur » de faire mal à quelqu'un et serait capable de comprendre cette situation. M.C. : Si le robot apprend avec un être humain, le robot apprendra à décrypter ce que fait ledit être humain et à réaliser une tâche en même temps. Mais il n'apprend pas à ressentir… Il apprend à entrer dans la boucle dynamique : « Je fais quelque chose, l'humain fait quelque chose ».

N.S.: Dans les usines, nous sommes parvenus à un compromis dans lequel on mesure si l'être humain n'a pas commis d'erreur dans la manipulation du robot. Dans ce cas, la responsabilité de l'accident revient au fabricant. Cela deviendra de plus en plus compliqué au fur et à mesure que le robot gagnera en intelligence et en affectivité. Pour l'acceptabilité, il faut mener des études sur le long terme, qui seront compliquées. Quel rôle social donnera-t-on au robot ? Peut-être ne fautil pas le définir a priori, peut-être faut-il attendre que l'usage le fasse. Nous changeons nousmêmes souvent de statut ! M.C. : Une personne âgée a un conjoint, des enfants, des petits-enfants et des animaux. Le statut du robot doit-il être le même pour tous ? Ce n'est pas évident… C.B. : En définitive, c'est le public qui décidera

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LES ROBOTS AFFECTIFS QUE SERIONS-NOUS SANS EUX ?

La réflexion à l’œuvre.

de ce qu'il voudra en faire. Le sujet est très vaste car le mot robot est un mot-valise, très vague. Il y aura plus tard différents types de robots et chacun aura ses problématiques. N.S. : À mon avis, le robot en tant que support physique pour étudier des problèmes de psychologie, d'informatique et d'interaction sociale, est en train de prendre de l’importance et de favoriser l’interaction de champs disciplinaires très variés. C'est ce que je trouve intéressant en tant que chercheur. C'est un exemple où la pluridisciplinarité peut vraiment apporter quelque chose à la recherche ! Y.-H.W. : Il y a peu de clients individuels qui achètent des robots. Il est donc trop tôt pour parler d'acceptabilité. Personnellement, j'ai un robot pour le ménage : c'est plus facilement acceptable. Le prix est important aussi. M.C. : C'est un phénomène complexe. Le point crucial réside dans l'interdisciplinarité, qui est la seule façon de réussir. La collaboration est maintenant resserrée à l'intérieur des équipes. Quand nous avons dû nous justifier de la présence de psychiatres dans un laboratoire de mécanique, nous avons dit que dans l’interaction homme-robot, le facteur humain constituait un point très important. Et du fait de notre interdisciplinarité, c'est aussi notre équipe qui compte le plus de femmes… C.B. : À l'époque de Descartes, les hommes de science étaient naturellement multidisciplinaires. Nous, nous nous spécialisons de plus en plus… Mais nous tâchons de remonter un peu la pente en redonnant à nos sujets leur caractère interdisciplinaire !… ■Propos recueillis par Nicolas Denis

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SILÉANE LE RÈGNE DES MACHINES ADAPTATIVES Cette société stéphanoise fondée en 2002 s'est spécialisée dans l’automatisation du geste manuel en contexte aléatoire. Prenant pour base les bras robotiques disponibles sur le marché, elle propose donc un service d’automatisation du tri des produits enchevêtrés… Le lien entre la vision, la mécanique et la robotique industrielle est le cœur de métier de Siléane. Les robots qu’elle prépare s'adaptent et réagissent à leur environnement sans avoir à subir de longues périodes de paramétrage — entre deux sessions de travail. La société offre donc à ses clients des solutions basées sur des robots du commerce, qui sont ensuite équipés d'outils et de logiciels mis au point par ses propres soins. Afin d’approcher au mieux leurs besoins, Siléane propose des robots standardisés (pick and place) qui correspondent à 50 % des demandes qui leur sont faites — mais également des prototypes pour les besoins particuliers. UNE R&D AU SERVICE DES CLIENTS Siléane met en avant un service de recherche et de développement ambitieux, qui redéfinit le processus complet d'une chaîne de travail à partir d'une feuille blanche. Cette démarche peut prendre de trois à cinq ans avant que l'outil d'automatisation soit en place, mais il répondra

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parfaitement aux besoins réels de la charge de travail. Outre leur vision, la société étudie la manière de se mouvoir des robots et essaie de s'approcher au plus près des cinématiques qui régissent les mouvements humains, tout en leur apportant une cadence bien plus élevée. FLOWPICK, LE PICK AND PLACE À HAUTE CADENCE Actuellement, le produit favori des clients de Siléane — Flowpick — est une solution d'automatisation du « prendre et lâcher ». Le robot repère des produits sur une surface et va les ranger un à un très rapidement, à un endroit voulu. Ce nom est composé de flow (flux) et de pick (collecter) et signifie donc « collecter dans le flux ». Dans l’agroalimentaire, il prélève par exemple les gâteaux qui arrivent en grande quantité sur un tapis roulant pour les placer dans des barquettes (conditionnement). Les produits sont manipulés de façon délicate sans jamais être endommagés ou déformés. Le logiciel Flowpick VRT permet d'adapter en

temps réel et en boucle fermée les trajectoires des robots aux aléas de comportement des produits et des flux — à des vitesses parfois supérieures à 50 m/min. Flowpick existe en version mono ou dual (un ou deux bras), ce qui permet d’atteindre des cadences de 50 à 300 coups par minute (cpm), et il est équipé de bras choisis parmi les plus grandes marques. KAMIDO, LE PRODUIT PHARE DE SILÉANE Ce robot de dévracage de nouvelle génération permet de travailler sans apprentissage. Son système de vision lui permet de distinguer n'importe quoi — partout sur l'ensemble de la surface de travail. Contrairement à d'autres technologies qui se contentent de comparer ce qu'elles voient à ce qui figure dans leurs bases de données, le Kamido analyse vraiment ce dont il a la vision. Il ne cesse d'apprendre à… apprendre — pour mieux s'adapter. Nul besoin de modèle géométrique ou de CAO, ni d’une quelconque aide extérieure pour traiter les pro-


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“Ce robot de dévracage de nouvelle génération permet de travailler sans apprentissage. Son système de vision lui permet de distinguer n'importe quoi.” ROVALDY, LA SOLUTION POUR LE TRAITEMENT DES SURFACES PAR ÉLECTROLYSE Il existe, dans l'industrie automobile notamment, un procédé pour traiter les surfaces par électrolyse et dégraisser, décaper un revêtement métallique ou le déposer sur un ensemble d'objets. Généralement, cette phase y est déjà très automatisée, sauf quand il s’agit d'accrocher les pièces avant traitement puis de les décrocher. Le Rovaldy a été mis au point par Siléane pour résoudre ce problème. L’accrochage et le décrochage ne se faisant jamais selon une même géométrie, il a fallu plus de six ans de développement pour mettre au point des robots capables d’exécuter cette tâche hautement répétitive dans les chaînes de production. (Les cellules du Rovaldy sont équipées d’un à quatre robots.) UNE ENTREPRISE EN PLEIN DÉVELOPPEMENT La société emploie actuellement quarante personnes et prévoit d’en recruter cinquante de plus dans les quatre ans afin de subvenir à la demande, principalement dans les activités de R&D. L’Hexagone, malgré un grand retard en matière de robotisation industrielle, représente plus de 90 % de sa clientèle. (Le Rovaldy permet à Siléane de ne pas avoir de concurrence en Europe — ni même dans le monde.) L'entreprise se déclare très optimiste quant à l'avenir de ce marché (notamment en France, un pays qui doit impérativement combler ses insuffisances dans le déploiement de ces technologies…). Le Kamido, le « couteau suisse » de Siléane. — En dessous… Le Rovaldy, pour le traitement des surfaces par électrolyse.

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duits hétérogènes : il parvient à distinguer chaque objet dans un ensemble chaotique d’éléments et choisit ensuite comment se saisir de l'un d’entre eux (il est aussi capable de changer d’outil de préhension pour employer le plus adéquat — une ventouse ou une autre de ses pinces). Le Kamido arbore en fait une espèce de couteau suisse à son extrémité… Les algorithmes du logiciel Reflex 3D, mis au point en interne, constituent le cœur du Kamido : ce logiciel pilote sans peine des robots sur les vracs de différentes épaisseurs (jusqu’à 600 mm en standard) et détermine au fil du processus et en temps réel le meilleur produit à extraire… Un robot ainsi équipé peut atteindre des cadences supérieures à 100 cpm avec des bras parallèles. Il peut trier des déchets en les prélevant un à un avant de les déposer dans des compartiments différents, après analyse. Ses capacités de tri sont parfaitement adaptées à la logistique de préparation des commandes pour un site de vente en ligne, ainsi qu’à leur chargement.

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Cette jeune société auxerroise est le symbole même de la cobotique et de l'exosquelette à la française. Le nom RB3D (Robotiques 3 Dimensions) a été inspiré par celui du célèbre robot de Star Wars R2-D2. Un tel clin d’œil donne une petite idée des grandes ambitions qu’entretenait Serge Grygorowicz lorsqu’il créa l'entreprise en 2001…

Dès ses débuts, l'entreprise eut pour but de soulager l'être humain dans son travail. RB3D visait en fait à concevoir des outils pour maximiser le confort, la sécurité et l'efficacité des individus dans l'accomplissement des tâches pénibles et répétitives. Son premier projet répondait exactement à cette ambition en investissant le secteur médical. Le Dédolor, inventé par Alain Meunier, était un outil destiné à assister les kinés, les thérapeutes méziéristes, les médecins, les rhumatologues et les algologues lors des massages. Il se présentait comme un dispositif qui agissait sur les tissus par une pression constante et dosée, à effet immédiat. (La dédolorthérapie relève maintenant de la thérapie cognitivo-comportementale [TCC], qui prend en compte les aspects émotionnels, comportementaux, cognitifs et sociaux dus à la chronicité. Elle a un effet durable dans le soulagement de la douleur.)

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LE FER DE LANCE DE LA ROBOTIQUE COLLABORATIVE

LA COBOTIQUE, CENTRE NÉVRALGIQUE DE RB3D Plutôt que de développer des robots classiques, RB3D, fidèle à son créneau, préfère se consacrer aux outils collaboratifs tout en reprenant les technologies de l'automatisation et de la robotique. C'est ainsi qu'est né un ensemble de cobots (voir notre dossier dédié à ce thème dans notre précédent numéro) affectés à la coopération lors de l’exécution de tâches répétitives ou difficiles. Aujourd'hui, RB3D propose trois cobots dans son catalogue. L'ASSISTANCE À LA MANIPULATION D'OUTILS Certaines tâches comme le meulage, le vissage, le piquage ou le ponçage sont des activités difficiles qui impliquent la manipulation d'outils souvent lourds — surtout si l'on prend en compte leur durée. Le cobot 7A15 est un bras robotique polyarticulé sept axes et esclave, qui supporte complètement le poids de l'outil. Le manipulateur n'a plus qu'à le prendre en main de façon naturelle et d'effectuer la tâche le plus simplement du monde. (Le cobot mesure les efforts de la main de l'utilisateur puis manipule l'outil. Il amplifie de plus sa force pour augmenter la productivité et peut également bénéficier de fonctions avancées d'aide au guidage.)

Produisant des mouvements pousseurs verticaux, le cobot 1A20 est un assistant conçu pour faciliter la mise en appui des pièces pour le clipsage ou l’insertion. Il permet donc des opérations de vissage, de perçage, de taraudage ou d’ébavurage. (Dans certains cas, il peut aider à soulever des charges légères.) Sa prise en main ressemble beaucoup à celle du 7A15 et sa conduite se fait via une gouverne standard à une ou deux mains qui comporte une poignée pour le déclenchement de l’assistance à l’effort et une autre pour déclencher l’effecteur embarqué. Dernier de la gamme actuelle, le cobot 1A100 est un manipulateur électrique intelligent et permet de transporter aisément de lourdes charges par le biais d'une barre verticale. La charge est retenue par un outil de préhension situé en bas du vérin électrique. Et divers outils (comme une pince, un électroaimant…) peuvent y être ajoutés pour déplacer sur une petite distance des objets lourds. Il peut également numériser l’espace et ainsi offrir des fonctions évoluées d’assistance au guidage. UN EXOSQUELETTE POUR APPLICATIONS MILITAIRES ET CIVILES D'abord développé dans un but militaire pour répondre à la demande de la direction générale de l'armement, l’Hercule — un exosquelette permet-


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“Le cobot 7A15 est un bras robotique polyarticulé sept axes et esclave, qui supporte complètement le poids de l'outil.”

FICHE TECHNIQUE DU COBOT 7A15 Applications : meulage, vissage, piquage, ponçage… Nombre d'axes : sept Alimentation électrique totale : 3 kW, 380 V/50 Hz Dimensions de la baie de commande : 800 x 600 x 250 mm Poids du cobot : 150 kg Capacité d'effort en extrémité axe 7 : 250 N Vitesse maximale en extrémité outil : 1 m/sec

Au-dessus, de gauche à droite… Avec le 7A15, le meulage des pièces a été simplifié. — Le 1A100, le manipulateur de charges. — À droite, le cobot 1A20.

tant aux troupes à pied de porter des charges lourdes pendant de longues durées — fut conçu en collaboration avec le CEA List et l'ESME Sudria. La mise au point initiale avait duré près de trois ans et son fruit avait été présenté pour la première fois lors du Milipol 2011 à Paris. Après différents tests, RB3D a procédé à l'évaluation d'une version civile de son exosquelette pour le port et la manutention de charges et le travail au moyen d’outils. La dernière version présentée, l’Hercule V3, est désormais uniquement destinée à des applications civiles. C’est un assistant aux efforts mobile — la suite logique du développement des cobots. L'exosquelette repose sur une base à laquelle s’ajoute un pantalon (avec une grande variété de tailles et de morphologies : trois modèles différents). Enfin, des liens à attache rapide permettent de revêtir l’exosquelette ou de s’en extirper en moins d’une minute… L’Hercule V3 procure une marche fluide et a un haut rendement énergétique. La plupart des façons de se déplacer se révèlent possibles : marcher à plat ou gravir des pentes (jusqu’à 10°), monter des marches, se mettre en position accroupie ou assise… Le module V3 a été imaginé comme une plate-forme de développement sur laquelle viendront se greffer divers bras et accessoires adaptés aux nombreux cas industriels.

FICHE TECHNIQUE DU COBOT 1A20 Applications : Vissage, chanfreinage, perçage, clipsage… Alimentation électrique totale : 3 kW, 230 V/50 Hz Poids : 15 kg Force maximale vers le bas : 270 N Vitesse maximale : 1 m/sec Capacité d'équilibrage : 0 à 7 kg

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FICHE TECHNIQUE DU COBOT 1A100

UN MARCHÉ EN PLEINE EXPANSION RB3D semble avoir choisi un créneau appelé à connaître une forte expansion dans les mois et années à venir. Le marché français n'est pas le seul visé puisque d’importantes exportations européennes sont envisagées (Allemagne, Grande-Bretagne, pays scandinaves...). L'entreprise compte aujourd'hui dix-sept personnes (treize ingénieurs et quatre techniciens) et ses besoins en personnel se font grandissants depuis l’acquisition de nouveaux locaux, près d’Auxerrexpo.

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Préhenseurs adaptables : pince, électroaimant, ventouse, crochet... Alimentation électrique totale : 2,50 kW, 380 V/50 Hz Dimensions de la baie de commande : 500 x 600 x 250 mm Poids : 250 kg Capacité de charge : 100 kg Course verticale : 1 000 mm Vitesse maximale : 1 m/sec

FICHE TECHNIQUE DE L'EXOSQUELETTE HERCULE V3 Applications : transport de charges avec mains libres, port de charges lourdes et d'outils en toute mobilité Poids avec batteries : 30 kg Dimensions (taille L pour un utilisateur mesurant 1,75 m) : 1 100 (hauteur) x 650 (largeur) x 400 mm Architecture : dix degrés de liberté (dont quatre motorisés) Autonomie : quatre heures en utilisation nominale Charge utile : 40 kg Vitesse de la marche : 5 km/h sur sol plat

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LES ROBOTS SE METTENT À ÉCRIRE !

Les journalistes et les écrivains ont du souci à se faire : les robots peuvent déjà produire des articles et des romans !… Mais constituent-ils réellement une menace pour ces professionnels de la plume ou vont-ils au contraire se montrer bénéfiques ? DU ROBOT RÉDACTEUR AU ROBOT ENQUÊTEUR Le 17 mars dernier, un tremblement de terre d’une magnitude de 4,7 sur l’échelle de Richter a secoué la Californie. Le phénomène en luimême n’a fait que peu de bruit, les dégâts ayant été limités. En revanche, la couverture médiatique a provoqué à elle seule un véritable séisme car la première dépêche relayant l’information a été rédigée en trois minutes à peine par le robot Quakebot (conçu par le journaliste du Los Angeles Times Ken Schwencke, grâce à un algorithme qui génère automatiquement un article lorsqu’un tremblement de terre a lieu). Le programme se base sur les alertes émises par l’Institut des études géologiques des États-Unis. Une fois le texte rédigé, il est connecté au système de gestion de contenu du Los Angeles Times. Réveillé à six heures trente par la secousse sismique, Ken a donc simplement relu l’article avant de le publier… Cette anecdote conduit à une interrogation évidente… Les robots intelli-

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gents remplaceront-ils un jour les journalistes, voire les écrivains ? Le premier robot (Stats Monkey) capable d’écrire un compte-rendu en quelques dizaines de secondes à partir d’une collecte de données avait été conçu en 2010 par deux professeurs d’informatique de l’université Northwestern (États-Unis), Kris Hammond et Larry Birnbaum. Et le premier article rédigé fut le compte rendu d’un match des Wildcats, l’équipe de base-ball de cette université. Pour obtenir un tel résultat, le logiciel utilisait des modèles statistiques de matchs de base-ball pour déceler l’information (victoire d’une équipe, défaite d’une autre ou match nul). Il incluait un panel de tournures narratives permettant de décrire le déroulement du jeu et de dire que tel joueur « avait été l’artisan de la victoire », par exemple. Stats Monkey classait les données de manière cohérente et les reliait afin de constituer un texte compréhensible pour un être humain ; il sélectionnait même les photos

des principales personnes citées dans l’article… Mais Kris Hammond et Larry Birnbaum ne se sont pas limités au journalisme sportif : ils ont amélioré leur logiciel, désormais capable d’écrire des textes en s’appuyant sur des rapports financiers, des données immobilières, des élections et des nouvelles locales. Il suffit pour cela d’alimenter ledit logiciel en statistiques et, en quelques secondes, ce dernier débite des documents parfaitement lisibles. Pour analyser Twitter, on ne fait pas mieux que les robots, qui examinent des millions de tweets instantanément, une tâche impossible aux journalistes. Conclusion : les robots génèrent un article en une minute — vendu environ 7 € !… Actuellement, le logiciel aurait une trentaine de clients. Dès 2011, Hanley Wood, un média spécialisé dans les marchés immobiliers, l’utilisait afin de générer automatiquement des bilans mensuels pour des centaines de villes. Et dès 2012, la Fox Sports s’en est servi pour produire des articles en ligne à la veille de l’annonce par les grandes


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“Le premier robot (Stats Monkey) capable d’écrire un compte-rendu en quelques dizaines de secondes à partir d’une collecte de données avait été conçu en 2010 par deux professeurs d’informatique…”

Planète Robots se sert déjà de robots lors des interviews.

Au de est un entre entrep mené Robot Awab un rob Le robot de Planète Robots s'attaquant à l'écriture.

entreprises de leurs résultats financiers. Enfin, en janvier dernier,Yahoo a dévoilé une nouvelle application pour smartphone — News Digest — qui utilise un algorithme pour agglomérer automatiquement des contenus provenant de certains sites Internet et les proposer à ses lecteurs via deux salves quotidiennes de huit ou neuf articles. Il scrute les sites d'information partenaires et assemble des extraits, des photos, des infographies, des vidéos et des liens. Pour le moment, News Digest n'est disponible que pour l’iPhone et seulement aux États-Unis. LES JOURNALISTES DOIVENT-ILS SE FAIRE DU SOUCI ? Les journalistes doivent-ils s’inquiéter ? Selon Kristian Hammond, le pourcentage d’articles

Le robot — un redoutable concurrent qui peut être aussi un allié pour le journaliste…

écrits par des robots d’ici quinze ans atteindra « plus de 90 % ». Il parie même sur un prix Pulitzer attribué à un ordinateur d’ici cinq ans ! Il faut bien dire que le robot journaliste est un concurrent sérieux : rapide, peu cher et sans états d’âme. Mais aussi sans âme du tout car les articles produits par les robots sont rédigés dans un style proche de celui de la dépêche. Les internautes risquent de se retrouver enfermés dans un cercle vicieux et de ne consommer que des nouvelles de bas étage…

Et si au contraire, les robots n’étaient pas les concurrents des journalistes — mais leurs alliés ? C’est le point de vue défendu par Craig Silverman, un États-Unien et un observateur réputé des médias. Il énumère les cinq tâches journalistiques qui pourraient être confiées à des robots, en vue d’améliorer le journalisme : la vérification des faits en temps réel, l’identification des erreurs et des fautes de frappe, l’extraction de données factuelles, la détection des plagiats et de faux comptes sur les réseaux sociaux qui

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LES ROBOTS SE METTENT À ECRIRE !

« Do You Love Me ? » est un court métrage déjanté dont le scénario a été écrit par Cleverbot, un logiciel d’Inteligence artificielle. — Un robot reporter développé au Japon – (image université de Tokyo).

propagent des informations erronées et l’acquisition de meilleures données en utilisant des drones… Au bout du compte, le journaliste aurait plus de temps pour réaliser son « vrai » travail : l’investigation, l’analyse et la mise en perspective. Mais peut-être que le robot de demain pourra lui aussi enquêter… Des chercheurs du Laboratoire des systèmes informatiques intelligents de l’université de Tokyo ont mis au point un androïde capable d’explorer son environnement de manière autonome et de rapporter ce qui s’y passe. Il détecte les changements qui s’y produisent, évalue leur pertinence et prend des photos avec sa caméra embarquée. Il peut aussi poser des questions aux personnes qui l’entourent et compléter ses connaissances sur le sujet en consultant Internet. Au terme du processus, il rédige un article et le publie sur le Web. (Mais on peut douter de sa capacité de faire la différence entre une information importante et un changement anecdotique, à remettre en cause sa source ou encore à apporter une valeur ajoutée à un simple article factuel.) L’ESSOR DE LA « ROBOÉSIE » En 2010, un engouement manifeste s’était fait sentir pour le compte Twitter @Horse_ebooks, qui générait des vers automatiques et séduisit alors deux cent mille abonnés. Mais très vite, les twittos se rendirent compte qu’il ne s’agissait pas d’un robot mais d’individus singeant un robot imitant des humains ! Depuis, les robots ont eu leur revanche avec un autre compte Twitter répondant au nom de @Pentametron. Il produit automatiquement des vers en utilisant un algorithme qui lui permet de

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“En 2010, un engouement manifeste s’était fait sentir pour le compte Twitter @Horse_ebooks, qui générait des vers automatiques et séduisit alors deux cent mille abonnés.” trouver et de retrouver des couplets rimés (en pentamètres ïambiques, un type de vers utilisé par Shakespeare dans ses fameux Sonnets) et les publie en sonnets de quatorze vers, sur le site Pentametron.com. Toutefois, comme la plupart des poèmes produits de cette façon, les sonnets de Pentametron n’ont qu’un sens très relatif — mais sont souvent drôles et parfois profonds. Son cas est d’autant plus intéressant qu’il se base sur des sentiments tout à fait humains pour générer ses tweets. C’est le début de la « roboésie »… Des logiciels plus sophistiqués encore peuvent être mis au service de l’écriture de poèmes — comme Swiftkey, qui fonctionne au moyen d’un système d’apprentissage automatique. Il doit s’adapter au comportement des utilisateurs et les aider à corriger leurs textes en devinant ce qu’ils voulaient écrire. Un doctorant du MIT a même tenté de lui donner Shakespeare comme base de prédiction : le robot écrit donc en piochant chez le dramaturge… Au New York Times, un autre robot explore les articles du journal pour en extraire des haïkus (une forme poétique très codifiée d’origine ja-

ponaise). Sans posséder le sens de l’esthétique, il décompose les mots par le nombre de leurs syllabes et lorsqu’il obtient une phrase complète qui s'adapte au format de dix-sept syllabes, il compose un haïku… DES SCÉNARISTES EN HERBE ? En 2008, l’écrivain russe Alexander Prokopovich annonça qu’il serait le premier à fournir un livre (comportant trente pages et s’intitulant True Love) écrit exclusivement par un logiciel. Il s’agissait d’une variation inspirée par le chef-d’œuvre de Léon Tolstoï, Anna Karénine — mais rédigé dans le style d’Haruki Murakami, l’un des auteurs japonais contemporains les plus lus du monde. « Mais les écrivains peuvent se rassurer : aucun logiciel ne rivalise avec un auteur vivant », déclara Prokopovich à l’époque… Les robots peuvent-ils effectivement créer une œuvre ? Le réalisateur américain Charles Wilson a procédé à un test singulier : écrire un film avec Cleverbot, un logiciel d’Intelligence artificielle qui répond instantanément quand on écrit une question (c’est le premier robot à avoir réussi le test de Turing visant à démasquer les robots dans une conversation). Charles Wilson lui a demandé de donner un titre au film et il a répondu : « Do you love me ? » Le réalisateur a conservé chaque ligne de ce dialogue absurde et l’a mis en images en respectant chacune des réponses… Résultat : un court-métrage surréaliste de trois minutes — qui navigue entre dialogues incompréhensibles et intrigues invraisemblables

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LE BIONICKANGAROO RÊVE-T-IL DU BUSH AUSTRALIEN ?

La nature fait des prodiges et Festo fait de même en s’inspirant d’elle : cf. ses robots libellules (BionicOpter), méduses (AirJelly, AquaJelly et AquaJellies 2.0), oiseaux (SmartBird), manchots (AquaPenguin et AirPenguin) ou encore poissons (Aqua_ray, Air_ray et Airacuda)… La célèbre société allemande, spécialisée dans les solutions d’automatismes industriels, a dévoilé il y a quelques mois le dernierné de sa ménagerie biomimétique : le BionicKangaroo ! ÉCONOME POUR PLUS D’EFFICACITÉ… En plus de son étrange penchant pour la boxe, le kangourou est un spécialiste du crawl-walking (ou « marche rampante » — sa queue lui servant de balancier quand il saute). Avec le BionicKangaroo, Festo a réussi la prouesse de reproduire cette façon unique de se mouvoir ainsi que sa capacité de gérer efficacement l'énergie cinétique d'un saut à l'autre. Sans cette capacité, les kangourous se fatigueraient très rapidement — mais en utilisant leurs impressionnants tendons d’Achille comme des ressorts élastiques, ils parviennent à exécuter des bonds à des vitesses élevées, pendant de longues périodes. Tout comme ce marsupial, le BionicKangaroo peut récupérer l'énergie d’un saut puis la

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stocker et la réutiliser efficacement pour effectuer le suivant. UN PETIT BOND POUR UN GRAND SAUT Pour réussir une telle prouesse, une équipe de développement du Bionic Learning Network de Festo a passé deux ans à mettre au point ce concept très élaboré de robot bio-inspiré en peaufinant la cinématique de bond et en concevant une technique précise de commande et de régulation… (Cette technique assure la stabilité pendant le saut et au moment de l'atterrissage.) Il fallait en effet recréer aussi fidèlement que possible les caractéristiques du saut du kangourou afin d’en apprendre plus sur sa spécificité. Le résultat : un concentré de tout le savoir-faire

acquis par Festo au fil du temps — actionneurs pneumatiques (pour la puissance) et électriques (pour la précision), capteurs et algorithmes sophistiqués pour piloter l’ensemble afin de garantir l’équilibre pendant la course. La société a ainsi réussi à mettre au point un système global complexe et hautement dynamique, combinant astucieusement systèmes de transmission, techniques d'entraînement pneumatique et d’entraînement électrique, technologie de contrôle et alimentation en énergie mobile… Le BionicKangaroo (60 cm de hauteur en position assise et 1 m en position debout) est capable d’exécuter des bonds assez impressionnants de 40 cm (en hauteur) et de 80 cm (en longueur). Il ne pèse que 7 kg car la coque extérieure de son « corps » est faite de mousse ; son


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“Avec le BionicKangaroo, Festo a réussi la prouesse de reproduire cette façon unique de se mouvoir ainsi que sa capacité de gérer efficacement l'énergie cinétique d'un saut à l'autre.” UN ANIMAL QUI NE MANQUE PAS DE RESSORT! Le kangourou appartient à la famille des macropodidés, qui regroupe soixante-trois espèces — toutes caractérisées par la longueur de leurs pattes (d’où l'origine du nom de cette famille) et leur incroyable aptitude au saut. Seules les espèces appartenant à cette famille se déplacent ainsi. Pour se déplacer rapidement, le kangourou procède par bonds successifs : il détend alors ses pattes postérieures à la manière d'un ressort, en formant avec le sol un angle proche de 45°. Il projette ensuite vers l'avant sa tête et ses pattes — presque à l'horizontale — tandis que sa grande queue, puissante et musclée (qu'il utilise comme support au repos) lui sert de balancier pendant les sauts et vient s'aligner sur le reste du corps. Au moment d'atterrir, il relève vivement ladite queue pour ne pas gêner sa réception sur le sol. Le kangourou peut ainsi parcourir de longues distances à une vitesse moyenne de 25 km/h (mais des pointes à 80 km/h sont possibles). Et certaines espèces sont capables d’effectuer des bonds de plus de 3 m de hauteur et de 13 m en longueur…

Le BionicKangaroo, de Festo.

système cinématique a été fabriqué à partir de pièces frittées par laser puis renforcées de carbone. Il obéit aux consignes que lui communique par gestes son opérateur grâce au brassard Myo (de Thalmic Labs) qu’il arbore. Enfin, un capteur de position placé dans ce brassard détecte les mouvements musculaires de l'utilisateur et envoie des signaux au système de contrôle du BionicKangaroo, via une liaison Bluetooth, à une distance allant jusqu’à 50 m. LES DIFFÉRENTES PHASES DU SAUT Juste avant le premier saut, le tendon élastique de ses pattes postérieures est « pré-tendu » par voie pneumatique. Il déplace alors son centre de gravité vers l’avant et commence son processus de basculement. Au moment où il s'incline, ses systèmes embarqués calculent l'angle idéal — en fonction de la vitesse correspondante — juste avant que les vérins pneumatiques n’entrent en action. L’énergie du tendon est alors libérée et le BionicKangaroo décolle. Afin de sauter aussi loin que possible, il étire ses pattes au cours de la phase de vol. Cela crée un couple au niveau de la hanche, compensé par le mouvement de sa queue, qui lui sert de balancier, et il garde le haut du corps presque entièrement à l’horizontale tout au long de cette phase. Lors de l’atterrissage, le tendon est à nouveau tendu, convertissant l’énergie cinétique de ce saut en énergie potentielle — qui est alors stockée dans le système et sera réutilisée pour effectuer le saut suivant. Cette phase d’atterrissage constitue le processus critique pour la ré-

LES PRINCIPAUX PARTENAIRES DU BIONIC LEARNING NETWORK • Festo (en interne) : équipe de base Bionic Projects, R&D, design et gestion des produits, tests… • Universités et écoles supérieures : Massachusetts Institute of Technology, Cornell University, TU Delft, TU Berlin, TU Stuttgart, Universität Tübingen, Technische Fakultät der Universität Bielefeld… • Sociétés extérieures : Aeroix, Effekt-Technik, EvoLogics, JNTec, GbR…

Le robot AirJelly, inspiré de la méduse, une autre création de Festo. — Le bond du BionicKangaroo.

cupération de l’énergie et endosse la complète responsabilité de l’efficacité du saut. (Au cours de cette phase, la queue se déplace vers le sol et revient à sa position initiale.)

UNE CINÉMATIQUE DE SAUT EFFICACE EN MATIÈRE D’ÉNERGIE Festo a porté une attention toute particulière à l'alimentation en énergie mobile de son kangourou biomimétique. L'équipe a donc développé deux concepts différents : l’un avec un compresseur intégré et l’autre avec un dispositif de stockage haute pression mobile.Tous deux fournissent à ses muscles pneumatiques l'air comprimé à haute pression nécessaire lors du saut : il est administré de façon précise par deux électrovannes Festo MHE2. De plus, ses batteries légères lithium-polymère rechargeables agissent en tant que dispositifs de stockage d'énergie électrique. D’autre part, des capteurs intégrés lui permettent de maintenir en permanence son équilibre lors des différentes phases du saut. (Le système de contrôle cinématique sophistiqué se surveille

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LE BIONICKANGAROO RÊVE-T-IL DU BUSH AUSTRALIEN ?

Détail de la mécanique.

“Le résultat : un concentré de tout le savoir-faire acquis par Festo au fil du temps.” de façon autonome en examinant, en temps réel, les différentes variables pouvant entraîner un décollage bancal ou un atterrissage instable et s'appuie alors sur un ensemble complexe d'algorithmes pour s’assurer que le BionicKangaroo ne chute pas.) C’est un vérin pneumatique léger qui apporte toute la puissance à ses pattes postérieures : les articulations du genou et de la cheville sont reliées par un dispositif cinématique positif, qui produit une séquence de mouvements interdépendants. La fonction assurée par le tendon d'Achille du kangourou sautant dans la nature est ici fournie par un élément de ressort élastique en caoutchouc, fixé à l'arrière du pied et parallèle au vérin pneumatique de l'articulation du genou. Ce tendon artificiel amortit le saut, absorbe simultanément l'énergie cinétique et la libère pour le saut suivant. JAMAIS À COURT D’IDÉES ! C’est au début des années 1990 que Festo a

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commencé à travailler activement dans le secteur de la bionique. La société n’a cessé depuis d’innover en matière d’automatisation avant de créer, en 2006, le Bionic Learning Network, qui permettait à un groupement d’instituts, d’universités, d’écoles supérieures et d’entreprises de développement renommés de collaborer à la réalisation de projets et à l’élaboration de prototypes expérimentaux dans lesquels les principes techniques fondamentaux s’inspiraient de divers principes de la nature. Ce travail d'équipe pluridisciplinaire (ingénieurs, designers, biologistes…) a conduit à l’exploration de diverses perspectives et à donner de nouvelles impulsions aux applications industrielles. Et tout comme c’était le cas avec ses autres robots bio-inspirés, ce BionicKangaroo, bien que parfaitement opérationnel, n’a pas pour vocation d’être un jour commercialisé. Il s’agit seulement d’un projet de recherche, développé afin d’explorer de nouvelles voies — pour accroître les performances des applications industrielles de Festo. Dans ce cas précis, il s’agissait de trouver des solutions innovantes dans le domaine du stockage d’énergie en combinant de façon inédite l’électronique avec le système pneumatique. ■Josèphe Ghenzer

POULPE FICTION — QUAND L'ANIMAL INSPIRE L'INNOVATION Depuis la nuit des temps, les espèces animales ont développé, au fil de leur évolution, toutes sortes de morphologies, de perceptions, de méthodes de locomotion et de stratégies comportementales puis les ont encore améliorées… Ces capacités animales naturelles sont incommensurables et extrêmement variées mais n'ont pas encore livré tous leurs secrets… Elles offrent désormais aux scientifiques et aux chercheurs de nombreux modèles susceptibles d’améliorer notre vie quotidienne. Cet ouvrage, qui s’adresse aussi bien aux néophytes intéressés par ce passionnant sujet qu’aux scientifiques ou aux professionnels éclairés, présente les plus récentes découvertes technologiques, robotiques et bioniques inspirées par Dame Nature — et toutes sortes d’animaux (amphibiens, crustacés, mollusques, poissons, insectes, reptiles, oiseaux ou encore mammifères…). Il nous instruit aussi du nombre infini des domaines auxquels ces recherches peuvent ensuite s’appliquer. Auteurs : Agnès Guillot et Jean-Arcady Meyer Éditeur : Dunod (collection Quai des Sciences)


1p abonnement 1an_Mise en page 1 10/08/14 17:36 Page1

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LA ROBOTIQUE EN AFRIQUE

L'Afrique est un continent qui n'a pas encore développé son infrastructure robotique. Mais la situation est en train de changer, grâce à l'ingéniosité de ses habitants. Et leur soif d’innovation semble intéresser de plus en plus de grands noms comme Microsoft et Google… UN CONTINENT EN RETRAIT D’après un communiqué de presse de l’IFR (International Federation of Robotics) datant de septembre 2011, à la fin de l’année 2010, environ cinquante robots seulement (en moyenne) étaient installés pour dix mille employés dans l'industrie manufacturière du monde entier. Le Japon, la République de Corée et l'Allemagne étaient les pays les plus automatisés avec des densités de robots atteignant 250 à 300. En revanche, moins de vingt robots pour dix mille ouvriers étaient en fonction dans les grands marchés émergents comme la Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil. En regard de tous les autres secteurs, le taux d’automatisation dans l'industrie automobile était plutôt considérable. Le Japon avait de loin la densité la plus élevée (plus de mille quatre cents robots industriels étaient installés pour dix mille personnes employées). Il était suivi par l'Italie, l'Allemagne et les États-Unis avec une densité allant entre 1 100 et 1 200. La République de Corée et le Japon avaient le plus grand

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nombre de robots opérant dans des secteurs autres que l'automobile avec un taux d'environ 200. Cela était principalement dû à des installations de robots dans l'industrie électronique. Enfin, en Allemagne, le taux considérable de 134 était le fruit d’une répartition plus diversifiée des robots industriels dans tous les secteurs — en particulier dans l'industrie des métaux, l'industrie chimique, l'industrie alimentaire, l'industrie électrique et l’électronique. Dans presque tous ces pays, le potentiel des installations de robots dans les industries non automobiles reste encore énorme ; il est également très élevé dans l'industrie automobile pour ce qui concerne les marchés émergents et certains marchés traditionnels. La modernisation et le rééquipement des industries, nécessaires dans ces marchés, en sont responsables. Cependant, lorsque qu’on s’intéresse aux statistiques mondiales (2010) de l’IEEE Spectrum sur la répartition du taux de robots dans les industries par continent, on est très vite frappé de stupeur par les chiffres de l’Afrique !…

UN ÉVEIL PLÉBISCITÉ PAR LA JEUNESSE En effet, l’Afrique ne compterait que deux robots industriels pour dix mille ouvriers. Pour un continent constitué de cinquante-quatre États souverains, on peut dire qu’il y a matière à se poser des questions. Les choses bougent-elles de ce côté du monde ? Y a-t-il quelque chose à faire là-bas ? Cela vaut-il la peine d’envisager du business industriel ? Qu’est-ce qui ne va pas ?… Mais ces données datent de 2010 ; heureusement, les choses changent et bougent !… En effet, le tissu économique de l’Afrique est miné par de nombreux conflits, le niveau de vie très modeste des populations et l’accès restreint aux formations scientifiques de qualité. Elle n’a donc pas pu décoller au même moment que les autres. Mais cela — c’était auparavant ! Aujourd’hui, de nombreuses initiatives technologiques de pointe ont été engagées par de grands groupes internationaux ; les États s’y mettent aussi et beaucoup d’incubateurs font leur apparition afin de booster l’économie locale. Et nombre de gros industriels


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“Dans presque tous ces pays, le potentiel des installations de robots dans les industries non automobiles reste encore énorme ; il est également très élevé dans l'industrie automobile pour ce qui concerne les marchés émergents et certains marchés traditionnels.”

Au de est un entre entrep mené Robot Awab un rob

De haut en bas… Deux enfants et leur robot lors du workshop SciFest Africa. — Le Nigel 5, un robot créé lors de la session Hardware Hacking Garage au Fundi Bots. — Une session du RISE avec les kits Lego Mindstorms NXT.

en robotique s’y installent. Nous citerons notamment le support massif (de plus de 340 000 $ en 2012 à plus de 1,5 M$ en 2014) fourni par la multinationale high-tech Google Inc. et par des initiatives robotiques menées en Afrique. Notamment par Fundi Bots — basée à Kampala, en Ouganda — (Google RISE Award 2012), une organisation fondée sur la conviction que l'Afrique a besoin d'une approche locale des problèmes sociaux et techniques. Elle met l'accent sur la promotion, l'exposition, l'expérimentation et la croissance des technologies dans les domaines de l'électronique et de la robotique. Par la Ghana Robotics Academy Foundation (GRAF), du Ghana évidemment (Google RISE Award

2013), une organisation dont la mission est de concevoir des programmes accessibles et innovants, de motiver les jeunes élèves (et particulièrement les jeunes filles) du Ghana à poursuivre leurs carrières dans la science, la technologie et l'ingénierie afin de construire et de programmer des robots pour résoudre les problèmes du monde réel. Et par la Coders4Africa (Google RISE Award 2014), une organisation basée aux États-Unis dont l’objectif est d’offrir une formation d’experts de très haut niveau à plus de mille développeurs mobiles et des systèmes embarqués gratuitement à toute l’Afrique (elle a déjà travaillé avec le Mali, le Sénégal et le Kenya). Cela afin de répondre à la croissance des challenges industriels dans le do-

maine de l’industrie du logiciel et surtout dans celui de la robotique. L'AFRIQUE, NOUVEL INCUBATEUR DE TECHNOLOGIES INNOVANTES ? Après Google Inc., la Raspberry Pi Foundation et Farnell element14 ont entamé en juin 2014 un vaste programme d’expansion en signant des partenariats solides avec de gros incubateurs de tech startups comme iHub (http://www.ihub.co.ke/blog/2014/06/happy-to-announce-raspberry-pi-reseller-dealership-in-africa/) au Kenya, CcHub (http://cchubnigeria.com/rpi/) au Nigeria et bien d’autres en Afrique. Ils sont alors devenus les distributeurs officiels de ces marques sur un

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LA ROBOTIQUE EN AFRIQUE

Gulma, le premier drone de surveillance africain, mis au point par la Nigerian Air Force. — Le Sam10, un robot humanoïde togolais — fabriqué à partir de pièces de récupération…

continent qui connaît aujourd’hui un grand taux de consommation de high-tech et un taux de croissance à deux chiffres ; cela fait de lui une de leurs plus grandes priorités. L’Afrique est aujourd’hui l’un des écosystèmes IT les plus performants du monde derrière l’Inde et la Chine… Avec le Kenya — qui se positionne comme le n°1 mondial du paiement mobile —, le Nigeria, qui dispose d’une industrie robotisée de plus en plus sophistiquée (construction du premier drone de surveillance africain) et le Niger à cause de ses énormes réserves d’uranium mais aussi de sa jeunesse pleine de ressources (cf. la construction du deuxième drone de surveillance africain). Sans oublier le Cameroun, qui se signale par l’expertise de ses élèves ingénieurs en robotique et de ses tech-entrepreneurs (et participe au projet Infinity Space : la construction d’une chaîne de production robotisée intelligente façon Amazon et le contrôle de systèmes solaires et éoliens à distance via smartphone) et le Togo, avec sa pépinière de jeunes talents (le WoéLab — qui a construit la toute première imprimante 3D made in Africa). Et encore le Libéria, grâce à l’incubateur iLab, qui forme et accompagne des start-up en IT et en robotique et enfin la République démocratique du Congo, qui a battu tous les records en présentant un robot régulateur de la circulation routière made in Congo conçu par l’association Women Technology, etc. Une étude faite sur le terrain depuis janvier 2014 par Samir Abdelkrim, de StartupBRICS (http://startupbrics.com/), et dont l’objectif est de valoriser et de médiatiser les start-up africaines, nous révèle le potentiel et l’énergie explosifs qui circulent dans les « vaisseaux sanguins » de l’Afrique d’aujourd’hui : « C’est incroyable de voir

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Source : World Robotics – IFR Press Release/IEEE Spectrum (2010). — Illustration : Mike Vella.

ce que les gens réalisent là-bas et cela dans des conditions extrêmement précaires… S’ils ont du financement et que cet écosystème est stimulé par l’implantation d’investisseurs étrangers, l’Afrique dans dix ans sera l’eldorado du business, du hightech et de la robotique. » Et il ajoute : « Je fais le tour de l’Afrique et dans chaque pays où je m’arrête avec mon équipe, nous découvrons à la fois la même passion, la même énergie et une diversité culturelle qui rend le génie créatif des gens encore plus aiguisé et plus pertinent… » Samir nous révèle aussi que les plus gros incubateurs de startup qu’il a pu rencontrer et qui favorisent l’émulation sur la scène robotique africaine sont (entre autres)… — African Robotics Network (http://www.robotics-africa.org/) au Ghana. — WoéLab (http://www.woelabo.com/) à Lomé au Togo (impression 3D).

— CIPMEN (https://www.facebook.com/pages/Lincubateur-CIPMEN) à Niamey (Niger). — Jokkolabs (http://jokkolabs.net/) et CTIC (facebook.com/cticdakar) à Dakar (Sénégal.) — iLab (@iLabLiberia) au Libéria. — iHub (www.iHub.co.ke) au Kenya. — CcHub (http://cchubnigeria.com) au Nigeria — ActivSpaces (www.facebook.com/ActivSpaces) à Buéa (Cameroun). — Mobile Web Ghana (www.facebook.com/MobileWebGhana) au Ghana, etc. Avec cette importante floraison de start-up est né un environnement hautement créatif dans le domaine des nouvelles technologies et surtout dans celui de la robotique. Et cela intéresse grandement des entreprises comme Microsoft, qui aujourd’hui déploie massivement son programme Startup BizSpark (par Imagine Cup) pour booster cette créativité sur tout le continent.Tout comme Google Inc., qui multiplie les communautés de Google developers (plus de 130 pour environ vingt mille développeurs actifs en Afrique) et les oriente de plus en plus vers la robotique, Internet of Things, les wearables, les gadgets connectés, etc. N’oublions pas le leader américain de l’instrumentation virtuelle, National Instruments, qui implante de plus en plus sa technologie NI LabVIEW dans les universités. Et tout récemment, le NAO d’Aldebaran Robotics, leader français de la robotique humanoïde, a participé au Google Days Cameroon 2014 en mars dernier à Douala par le truchement d’un sponsoring de son partenaire ERM Automatismes — son premier voyage en Afrique subsaharienne ! Après cet événement high-tech d’envergure et au sortir de l’Africa Android Challenge (www.androidchallenge.org) — qui en est déjà à sa troisième édition, avec plus de trois mille applications mobiles développées —, la jeune start-up Infinity Space, basée au Cameroun, au Kenya et en France et classée au top des Best Tech-Startups durant la Google I/O Pitch Night (dans la Silicon Valley USA), a annoncé qu’elle allait officiellement organiser l’Africa Robotics Challenge 2015 (qui rassemblera tous les pays du continent) pour booster encore plus le génie créatif des jeunes roboticiens africains. L’Afrique est un continent jeune doté d’un grand potentiel (ressources naturelles, matières premières industrielles et ressources humaines juvéniles, motivées et créatives). En plein essor dans beaucoup de domaines — dont la robotique — il ne demande qu’à être stimulé, tant par l’implantation des industriels de la robotique (ce qui améliorerait la qualité de la formation locale) que par des investissements publics et privés — afin de créer des pôles de compétitivité qui pourront, dans quelques années, concurrencer peut-être les leaders d’aujourd’hui… ■Lise Loumé


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Nombre de magazines cochés ...... x 5,90 € = .......... + participation aux frais d’envoi :

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Exemple : 4 magazines cochés 4 x 5,90 € = 23,60 € + 10 € d’envoi = 33,60 € PLANETE ROBOTS N°29

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LES ROBOTS ILLUSTRENT LA VILLE ! Le street art nous réserve parfois de drôles de surprises… Planète Robots ne pouvait rester insensible aux lubies lunatiques et robotiques de Pixel Pancho, un artiste italien. Né en 1984 à Turin, il commença son apprentissage artistique à l’Academia Albertina de la capitale piémontaise. Élève doué et brillant, il acheva ses études à Valence (Espagne). La chaleur et la texture des murs ibériques l’inspirèrent fortement : ses premières œuvres impressionnèrent rapidement son entourage par leur caractère décalé (qui ne négligeait pas un certain réalisme). Influencé tout d’abord par le peintre réaliste espagnol Joaquín Sorolla, puis par André Breton et le surréalisme, il tomba rapidement en admiration devant la peinture paranoïa-critique du génial Salvador Dali. (Il puisa également son inspiration dans les réalisations pop art du collectif pictural madrilène Equipo Crónica — actif de 1964 à 1981.) Pixel Pancho débuta par l’exécution de fresques murales, surréalistes et humoristiques — mêlant messages politiques subversifs et pastiches de toiles célèbres. Puis il dévia rapidement vers un sujet qui nous intéresse tout particulièrement (je vous le donne en mille !) : les robots ! Obsédé par ce thème, il imagina et dépeignit un univers dans lequel le robot se trouvait au centre de tout (tantôt humanoïde, tantôt animal — ou les deux). Car, loin de la représentation po-

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pulaire propre et aseptisée de cette machine métallique, il n’a jamais hésité à triturer et à torturer ses personnages façon steampunk. (Rouillés, cassés ou fatigués, ils deviennent des allégories plus ou moins subtiles, conçues pour intriguer le passant.) TOILE DE PIERRE À CIEL OUVERT C’’est un virtuose de l’aérosol : son travail sur la couleur et sa maîtrise subtile des ombres et des lumières apportent un rendu efficace des volumes. Il est d’ailleurs parfois impressionnant d’observer à quel point ses sujets semblent émerger des murs : les éléments extérieurs et les textures des bâtiments ne sont pas choisis au hasard ; ils sont savamment utilisés pour définir le cadre et le caractère de la composition finale. Ainsi, les édifices sélectionnés deviennent des éléments majeurs pour la création et l’inspiration de l’artiste. (Pour peindre ses fresques, Pixel Pancho utilise plusieurs techniques. Le rouleau est bien sûr l’outil le plus utilisé — surtout pour remplir les grandes surfaces et définir les zones colorées. Puis les effets, les détails et les patines sont appliqués ensuite avec précision, en couches successives, à la bombe de peinture.)

« QUI SUIS-JE ? DANS QUEL ÉTAT J’ERRE ? OÙ COURS-JE ? » Ses fresques font la plupart du temps référence à la pop culture et à la SF ; ses compositions détournent habilement les icônes modernes du cinéma et de la publicité. On identifie souvent dans ses œuvres des héros de La guerre des étoiles, des griffons Agip, Mickey Mouse ou divers super-héros Marvel, tous admirablement sublimés. Mais au-delà de ces images très fortes, contrastées et parfois légères, des questions philosophiques et ontologiques se manifestent inévitablement (sur notre rapport à la machine, notamment). Pixel explique d’ailleurs sa démarche : l’Homme crée des robots — des sortes d’alter ego pour se faciliter la vie — puis meurt… Mais les robots, eux, ne meurent pas (du moins en théorie) : obsolètes, cassés ou rouillés, ils témoignent de notre passage dans ce monde… DE ROUILLE ET D’ACIER Mais Pixel Pancho ne se cantonne pas aux murs des nombreux pays qu’il a marqués de son empreinte : désormais installé aux États-Unis, cet artiste aux facettes multiples se livre maintenant à l’art de la sculpture… La Soze Gallery de Los


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“Pixel Pancho débuta par l’exécution de fresques murales, surréalistes et humoristiques — mêlant messages politiques subversifs et pastiches de toiles célèbres.”

Au-dessus… Est-ce de la rouille ou du sang ? (Image Jim Lord.) — À gauche… Un super-héros bien mal en point. (Image Elisabetta Riccio.)

Au de entre par A a mis l'Emo

LE STREET ART, UN ART URBAIN La prise en compte de l’environnement urbain dans la création contemporaine a commencé au début des années 1960… Et en 1968 se tint à Grenoble un symposium international de sculpture qui impulsa la création d’œuvres dans la ville (Mizui, Vasarely, Calder)…

Angeles a exposé l’année dernière une de ses fresques murales d’intérieur : une série de pièces métalliques mettant en évidence des masques oxydés de super-héros. Ces sculptures dérangeaient franchement par leur expression inquiétante mais la transposition apparaissait tout à fait cohérente et en accord avec les idées exprimées sur les murs. Enfin, au Museo Universitario del Chopo (Mexique), il vient de présenter deux énormes robots de métal endommagés, endormis et bordés d’une couverture de gazon synthétique. Le réalisme se révèle encore une fois saisissant et le ressort poétique qui anime ces créations ne peut laisser indifférent… Très actif et reconnu dans le monde entier, il continue à imposer son style au moyen de ces fresques énormes et de solo shows. Mais saura-t-il tirer son

épingle du jeu et rivaliser avec d’autres maîtres du genre — comme l’Anglais Banksy, le Français Space Invader ou l’États-Unien Shepard Fairey, connu pour ses portraits bigarrés de Barack Obama ? Ce n’est certainement qu’une question de temps !… Car sa vision du monde est exposée selon un angle vraiment différent et les robots sont devenus sa marque de fabrique, tout comme son iconique boîte de Campbell Soup. Dans le vaste univers du street art, comme à l’époque du pop art, on peut côtoyer le pire comme le meilleur et il se révèle primordial d’y être apprécié et reconnu dès le premier coup d’œil… C’est désormais chose faite pour Pixel Pancho !

■Joe Chip

En France se mirent ensuite en évidence Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest, Zlotykamien puis, à partir des années 1980, Blek le Rat, Speedy Graffito, Miss. Tic, les Frères Ripoulin, etc. Mais à la même période, c’est aux États-Unis, avec le pop art et l’arrivée du hip-hop que le mouvement prit une envergure internationale. Des artistes comme Keith Haring et Jean-Michel Basquiat lui apportèrent alors une incontestable dimension artistique. (Le street art se différencie du graffiti par le fait que ses créateurs n’utilisent que très peu la typographie pour se distinguer… Vandales assumés, les tagueurs ou graffeurs apposent leur signature et expriment des messages antisystème — c’est aussi une manière de marquer leur appartenance à un groupe ethnique ou à un clan. La distinction se fit un peu plus tard, à la fin des années 1980, avec des artistes comme Banksy et bien d’autres. Ils donnèrent à l’art urbain une dimension plus subtile et plus artistique, tout en conservant l’esprit transgressif et contestataire des débuts. Ce fut aussi le moment où la société se mit à davantage tolérer ce style d’expression…)

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Si en ce début du XXIe siècle, nous ne disposons toujours pas de la technologie nécessaire pour entreprendre des voyages interstellaires, cela n’a toutefois pas empêché les scientifiques de travailler depuis le milieu du siècle dernier à divers projets (plus ou moins utopistes) pour nous permettre un jour de concrétiser ce rêve… RÉTRO… VERS LE FUTUR En 1946 (alors que la guerre froide venait de commencer), le mathématicien Stanislaw Ulam eut l’idée quelque peu saugrenue d’utiliser des bombes nucléaires non pour lutter contre la menace ennemie mais pour explorer l’Univers — avec pour objectif l’établissement de colonies humaines sur des planètes hospitalières. Il travailla ensuite avec le physicien Frederick Reines au développement des calculs préliminaires relatifs à la façon dont cela pourrait fonctionner. Dans les années 1950 démarra dans la foulée le projet Orion1, qui fut la première étude pour la conception d'un vaisseau spatial mû par propulsion nucléaire pulsée. Certains physiciens renommés, ayant précédemment travaillé au LANL (Los Alamos National Laboratory) pendant la Seconde Guerre mondiale, furent alors recrutés par General Atomics

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(une filiale de General Dynamics, créée en 1956 pour commercialiser la technologie nucléaire civile naissante). Ils faisaient partie d’une équipe composée d’une cinquantaine de personnes (parmi lesquelles Theodore Taylor et Freeman Dyson), ayant déjà œuvré à partir de 1958 sous l'égide de l'ARPA (devenue depuis la DARPA) à cet incroyable projet. Leur devise était : « Mars en 1965, Saturne en 1970 ! » (Elle espérait envoyer une énorme expédition habitée sur Mars dès 1965 et voyager jusqu’aux lunes de Saturne en 1970…) Leur engin spatial devait être propulsé grâce à de petites charges nucléaires directionnelles, éjectées à l’arrière du vaisseau et explosant à une distance de 60 m, à des intervalles de quelques secondes. L’onde de choc et le rayonnement ainsi causés devaient impacter une énorme plaque de poussée (en acier ou en aluminium) qui transmettrait alors

une accélération continue au vaisseau. Pour les missions habitées, cette plaque de poussée aurait été montée sur deux étages d’amortisseurs afin de pouvoir ramener les énormes accélérations (pouvant atteindre plusieurs centaines de g) à un niveau allant de 1,5 à 2 g — supportables pour les passagers. Cette approche permettait de concilier une forte poussée, une importante impulsion spécifique et une grande densité énergétique. Le tout fonctionnant avec une relative simplicité technologique et procurant une faisabilité à moyen terme. Pour obtenir une meilleure efficacité, il était aussi prévu de doter les « bombes » d’un design spécifique, de façon à obtenir une onde de choc en forme de cigare. Divers essais réalisés avec un engin démonstrateur (construit à échelle réduite) démontrèrent à plu-


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“En 1946, le mathématicien Stanislaw Ulam eut l’idée quelque peu saugrenue d’utiliser des bombes nucléaires non pour lutter contre la menace ennemie mais pour explorer l’Univers.”

Le projet Orion, né dans les années 1950, prévoyait la création d'une fusée à propulsion nucléaire dont la base aura atteint les 400 m de diamètre, aurait servi d'arche interstellaire.

Le mathématicien Stanislaw Ulam imagina en 1946 l'exploration de notre univers proche grâce à l'énergie nucléaire.

sieurs reprises la faisabilité de la propulsion nucléaire pulsée ; de plus, des expérimentations furent aussi faites sur les problèmes d'ablation à l'aide de générateurs de plasma ; elles montrèrent que la plaque de poussée pouvait parfaitement survivre sans un refroidissement actif, ce qui conforta l’équipe dans le bien-fondé de son projet. Dès lors, différentes configurations et tailles de

vaisseau (allant de 20 à 400 m de diamètre) furent envisagées, pour rendre possibles aussi bien des missions interplanétaires que des voyages interstellaires. Le premier design prévoyait un engin spatial en forme d'obus (de 40 m de diamètre et de 80 m de hauteur). Il devait décoller de la surface terrestre et accomplir une ascension verticale pour minimiser la pollution atmosphérique. Entre le décollage et l'orbite terrestre, des bombes de puissance croissante (0,1 à 20 kt), devaient exploser à des intervalles allant d’une à vingt secondes. Cela devait permettre, selon les diverses configurations envisagées, à vingt ou cinquante passagers de faire des allers-retours Mars en quatre cent cinquante jours et à vingt des allers-retours Jupiter en seulement neuf cent dix jours. Les vaisseaux utilisant des unités de propulsion à fission, qui auraient atteint 3 à 5 % de la vitesse de la lumière, étaient prévus pour des missions interplanétaires tandis que ceux qui étaient équipés d’unités de propulsion à fusion et atteignaient 8 à 10 % de la vitesse luminique, étaient envisagés pour les voyages interstellaires. (À une vitesse de croisière flirtant avec les 10 %, un Orion thermonucléaire aurait mis environ quarante-quatre ans pour parvenir jusqu’à Proxima du Centaure…) En août 1963, la signature du traité d’interdiction partielle des essais nucléaires porta un coup fatal au projet Orion et même s’il était encore possible de faire une exception dans le cadre des applications pacifiques, l’annonce faite fin 1964 par la NASA (qui s’était entièrement focalisée sur le programme Apollo) de la fin de son financement, entraîna aussi le retrait de l'USAF et donc l’arrêt définitif. En sept ans

(1958–1964), ce projet Orion avait coûté 11 M$ et aurait théoriquement pu conduire, au bout de douze ans de développement supplémentaires, à la mise en service d'un module de 10 m de diamètre pour deux milliards de dollars (environ) de l’époque. AU-DELÀ DES ÉTOILES Le projet Daedalus est une étude qui a été mise en œuvre par la British Interplanetary Society et a été menée, de 1973 à 1978, par une douzaine de scientifiques et d'ingénieurs — sous la houlette d’Alan Bond (actuellement le directeur général de Reaction Engines Ltd). Il visait à concevoir une sonde interstellaire propulsée par fusion nucléaire à confinement inertiel (ICF), qui devait utiliser des technologies existantes ou envisageables dans un futur proche. Elle devait être capable d'atteindre une étoile voisine en cinquante ans. La destination choisie était l'étoile de Barnard, une naine rouge située à 5,9 années-lumière, dont on pensait à l'époque qu’elle possédait au moins une planète jovienne. L’objectif : étudier cette étoile, son environnement et y réaliser diverses mesures astrométriques. En raison de son énorme taille (190 m) et de sa masse initiale (54 000 t — dont 50 000 de carburant et 500 de charge utile scientifique), ce vaisseau spatial de deux étages aurait dû être construit en orbite. Son système de propulsion : des pellets composés d’un mélange de deutérium-hélium 3 qui, après avoir été chauffés et exposés à un faisceau d'électrons, devaient engendrer des réactions de fusion (l'énergie dégagée assurait la propulsion du vaisseau). En faisant

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Une version simplifiée de la gamme de fusées Orion en direction de Mars, imaginée il y a plus de soixante ans. — Comparaison de taille entre le vaisseau du projet Daedalus et la fusée Saturn V qui a transporté les premiers humains sur la Lune.

Vision d'artiste de la fusée du projet Daedalus, en route de l'étoile de Barnard. – (image Adrian Mann).

exploser deux cent cinquante pellets par seconde tout en canalisant le plasma qui en aurait résulté vers une tuyère magnétique et en concevant un vaisseau à deux étages, la vitesse de croisière désirée aurait été atteinte après une phase d'accélération de quatre ans. Le premier étage, transportant 46 000 t de carburant, était prévu pour fonctionner pendant deux ans, fournissant au vaisseau une célérité de 7,1 % de la vitesse de la lumière avant son largage. Le

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deuxième aurait alors été allumé pendant vingt mois avant d’être stoppé — ce qui aurait porté la vitesse du vaisseau à 12 % de celle de la lumière avant qu'il n’entame sa longue croisière de quarante-six ans… Le deuxième étage, transportant 4 000 t de carburant, devait être équipé de deux télescopes optiques de 5 m et de deux radiotélescopes de 20 m. Environ vingt-cinq ans après le lancement, ils auraient commencé à examiner les environs

de l'étoile de Barnard afin d’en savoir plus sur les planètes éventuellement en orbite. Comme le Daedalus n’aurait pas été capable de ralentir à l'approche de l'étoile, il se serait contenté de transiter pendant quelques jours, avant de poursuivre inexorablement sa route. C’est pour pallier ce problème qu’il aurait emporté à son bord dix-huit sondes autonomes, munies de caméras, de spectromètres et de divers capteurs — qui devaient être larguées dans un intervalle allant de sept ans à vingt mois avant l’entrée dans le système stellaire. Propulsées par des moteurs nucléaires ioniques, elles auraient recherché des signes de vie ou des conditions biologiques favorables. Les informations recueillies auraient ensuite été transmises à la Terre par le biais de la coupole de 40 m de diamètre du moteur du deuxième étage, faisant fonction d’antenne parabolique pour relayer les communications. Durant ce long voyage, les soutes situées au sommet du deuxième étage (contenant les sondes, les télescopes et les autres équipements scientifiques) auraient été protégées de la poussière et des collisions avec des météorites pendant la phase interstellaire du vol grâce à un disque de béryllium de 7 mm d'épaisseur et d’un poids de 50 t. Et lors de la traversée du système, les plus grands obstacles auraient été dispersés par un nuage de particules généré artificiellement à 200 km de l’avant du vaisseau. (Le Daedelus devait aussi embarquer plusieurs robots de maintenance, capables de procéder de façon autonome aux réparations.) Ce projet démontra donc qu’il était possible, en utilisant les technologies qui existaient à l’époque ou des extrapolations raisonnables de ces technologies, de lancer une sonde d’explo-


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“En août 1963, la signature du traité d’interdiction partielle des essais nucléaires porta un coup fatal au projet Orion.”

Le projet Icarus reprend le projet Daedalus là où il avait été arrêté, en tenant compte nos avancées scientiques et technologiques. – Kepler 22b, une exoplanète située à six cent vingt années-lumière et pouvant abriter la vie.

nétaire situé à moins de quinze années-lumière, dans un délai maximal de soixante ans. Son mode de propulsion sera encore la fusion nucléaire et le combustible un mélange de deuthérium-tritium ou de deuthérium-hélium 3.

■Josèphe Ghenzer 1. À ne pas confondre avec l’autre projet Orion, lancé ces dernières années par la NASA, dont le vaisseau spatial [rebaptisé Multi-Purpose Crew Vehicle (MPCV)] doit servir à des missions orbitales vers la Lune ou à atteindre des astéroïdes géocroiseurs, à l'horizon 2020.

LES ESSAIS DU PROJET ORION Le Hot Rod, un prototype fonctionnel de la technologie du projet Orion.

ration interstellaire capable d’atteindre un autre système solaire dans une période de temps qui ne dépassait pas une vie humaine… L’HÉRITAGE DU PASSÉ Lancé en 2009 par la Tau Zero Foundation, en collaboration avec la British Interplanetary Society, le projet Icarus (géré par Icarus Interstellar) est une étude théorique d’ingénierie portant sur la conception d’une sonde d’exploration interstellaire crédible. Elle prend en compte les technologies existantes et les extrapolations raisonnables de ces technologies, pour procéder à un lancement en 2050. Elle réexamine égale-

ment le problème de la propulsion par fusion en tenant compte des progrès scientifiques intervenus durant trois décennies, après l’abandon du projet Daedalus en 1978. Une vingtaine de physiciens, ingénieurs et spécialistes du vol spatial vont travailler sous la direction du physicien Kelvin Long pendant cinq ans. Un de leurs objectifs est de produire un ensemble de rapports techniques qui décriront l’ingénierie, l’aménagement, les fonctionnalités, la physique, le fonctionnement, les performances attendues ainsi que le profil de mission d’une sonde interstellaire automatique. Ladite sonde devra être capable d'atteindre un système pla-

Parmi les différents chantiers du projet Orion figurait l’élaboration d’un engin démonstrateur (un modèle réduit : 1,50 m de hauteur et 1 m de diamètre pour un poids de 105 kg), le Hot Rod (ou Putt-Putt)… Sa coque extérieure et un amortisseur supérieur, prévus dans la conception primitive, avaient été supprimés tandis qu’un système de récupération à parachute y avait été ajouté. Six charges recouvertes d'aluminium (chacune comprenant 1,04 kg d’explosifs de type C-4), avaient été éjectées de l'arrière de la plaque de poussée et avaient explosé à une distance de 0,866 m, à un intervalle de 35 sec. Une charge initiale de 452 kg de poudre, placée dans un cylindre, avait déclenché le lancement. Le 12 novembre 1959, à Point Loma (Californie), le Hot Rod (qui est exposé au Smithsonian Museum depuis 1972) effectua avec succès une accélération stable et atteignit une altitude de 105 m.

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QUANTIQUE… ET L’INFORMATIQUE DEVINT

Les ordinateurs quantiques, qui hantent depuis longtemps les rêves des écrivains de science-fiction, vont bientôt investir la réalité… Se basant sur les propriétés physiques des photons et des électrons, ils seraient plus sûrs et capables de calculs prodigieux.Tiendront-ils toutes leurs promesses ?… Saviez-vous que les règles de la physique changent à mesure que les tailles rapetissent ?… Ainsi, lorsqu’on regarde un match de tennis, la balle ne se trouve que d’un côté du filet. Si vous rapetissiez les dimensions du court à l’échelle d’un atome, la balle — devenue électron — pourrait se trouver soit du côté de l’envoyeur, soit de celui de son adversaire, ou bien des deux côtés à la fois. Ce passage de la physique de tous les jours à la physique quantique qui règne au cœur des atomes va engendrer une véritable révolution dans l’informatique. DU BIT AU QUBIT Les ordinateurs classiques basent tous leurs calculs sur une unité fondamentale, le bit, qui ne peut avoir que deux valeurs : « 0 » — le courant ne passe pas — ou « 1 » — le courant passe. À partir de ce langage binaire et

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en vérifiant le courant qui circule dans ses processeurs, votre ordinateur est capable d’effectuer une multitude de tâches. Un ordinateur quantique, lui, utilise un langage ternaire. Il s’appuie pour effectuer ses calculs sur une autre unité, le bit quantique ou qubit, qui peut avoir l’une ou l’autre des valeurs du bit, ou encore une troisième, le « 01 » — indiquant que le courant passe et ne passe pas en même temps (en théorie, il peut adopter ces trois valeurs simultanément). Un simple petit détail ?… Pas tout à fait, cela revient à sauter d’un plan en deux dimensions à un décor en trois dimensions. Et sur le plan des calculs, cela signifie que là où un ordinateur classique traite bit à bit une information à la fois, un ordinateur quantique peut utiliser un qubit pour en traiter plusieurs en même temps. Ce qui permettrait d’effectuer des calculs complexes beaucoup plus ra-

pidement : pour trouver un mot de passe, à l’heure actuelle, il faut tester une à une toutes les combinaisons possibles. Avec un ordinateur quantique, plusieurs possibilités sont vérifiées simultanément. Pour Simon Singh, l’auteur de l’Histoire des codes secrets. De l’Égypte des pharaons à l’ordinateur quantique (un livre paru au Livre de Poche) : « Si les scientifiques pouvaient construire un tel instrument, il effectuerait les calculs à une telle vitesse qu’il ravalerait les superordinateurs modernes au rang de bouliers. » UN FROID DE – 273,15 °C Malgré tous ces avantages, pourquoi n’y a-t-il pas déjà des ordinateurs quantiques partout ? Parce qu’il est extrêmement difficile de construire des processeurs suffisamment petits pour opérer à une échelle quantique ! Jusqu’en 2007, ce type d’ordinateurs n’existait


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“Saviez-vous que les règles de la physique changent à mesure que les tailles rapetissent ?… Ainsi, lorsqu’on regarde un match de tennis, la balle ne se trouve que d’un côté du filet. Si vous rapetissiez les dimensions du court à l’échelle d’un atome, la balle — devenue électron — pourrait se trouver soit du côté de l’envoyeur…” LA CRYPTOGRAPHIE QUANTIQUE Avant de créer des ordinateurs, la physique quantique a été utilisée pour rendre indéchiffrables les messages codés…

Il y a encore beaucoup de chemin à faire avant d’avoir un ordinateur quantique sur son bureau. En effet, une telle machine a besoin de composants qui fonctionnent à des températures proches du zéro absolu ; de plus, il embarque un système frigorifique imposant (il occupe une pièce de petites dimensions).

Les travaux théoriques d’Erwin Schrödinger concernant les états quantiques de la matière ont mené au développement d’une nouvelle branche de l’informatique. À la manière du chat de Schrödinger enfermé théoriquement dans une boîte avec une fiole de poison — qui est à la fois mort et vivant tant qu’un observateur ne soulève pas le couvercle —, les bits quantiques sont et ne sont pas porteurs d’informations, (ils peuvent avoir ainsi la valeur « 0 », la valeur « 1 » ou les deux à la fois).

Buste d'Erwin Schrödinger à Vienne.

que dans les laboratoires de recherche. Cette année-là, D-Wave Systems présenta à la presse l’Orion, son premier ordinateur quantique à vocation commerciale. Ce prototype

était composé de deux métaux superconducteurs — l’aluminium et le niobium — portés à une température proche du zéro absolu, soit – 273,15 °C ! Il avait fallu descendre à ce degré de froid pour obtenir une réaction quantique observable dans les électrons. (Un problème qui a d’ailleurs contraint la société à faire une démonstration à distance d’Orion et a durablement entaché la réputation de la société canadienne : à cause de son système de refroidissement, l’ordinateur était resté dans les locaux de D-Wave à Vancouver tandis qu’un de ses cofondateurs, Geordie Rose, le

En effet, une autre des particularités de la physique quantique est que toute expérience y est inobservable : il suffit d’un regard extérieur pour changer l’état (« 0 », « 1 » ou « 01 ») d’une particule quantique. Pour appliquer ce principe à l’envoi d’un message, les industriels utilisent de la lumière ou plus exactement le plus petit élément qui la compose : le photon. Il peut adopter plusieurs positions : horizontale, verticale ou légèrement penchée. À chaque position, on attribue un chiffre ou une lettre puis on tire une longue ligne de fibre optique entre l’émetteur du message et son destinataire. Sur une partie de la ligne, ledit message passe chiffré. Sur l’autre partie, les photons circulent un à un dans des états prédéfinis — ils sont « polarisés ». Et transmettent ainsi la clé pour déchiffrer le message. (Si un espion cherche à découvrir la clé en observant la position des photons, il la changera. Et des deux côtés de la ligne, les correspondants sauront que leur conversation est écoutée.) Cette méthode de transmission des clés n’a pas encore été piratée. Mais il existe déjà des failles théoriques imaginables : on peut ainsi bombarder la source avec un rayon plus puissant, l’empêchant d’émettre des photons. Ou utiliser l’intrication quantique pour deviner les photons envoyés. Ce phénomène, propre à la physique quantique, fait que certaines particules physiquement séparées ne peuvent être décrites isolément. (S’il y a un moyen de forcer l’émetteur à produire des photons dans cet état intriqué, il y a moyen de devenir le code…) En plus de ces vulnérabilités, la cryptographie n’apparaît pas vraiment pratique : pour éviter que les photons ne se déforment, il faut les envoyer sur un morceau de fibre optique sans passer par un seul relais et si le record expérimental de distance entre un émetteur et un destinataire est de 144 km, mieux vaut, dans les faits, ne pas dépasser les 80. (Seuls les gouvernements et certains établissements bancaires utilisent à ce jour cette méthode de chiffrement.)

manipulait à distance devant les journalistes au Computer Museum History de San Francisco. Cer tains observateurs, peu impressionnés, parlèrent alors de supercherie ! Jusqu’à ce que la NASA avoue un mois plus tard avoir construit le processeur d’Orion pour le compte de D-Wave. En effet, la fabrication des processeurs réclame le même type d’appareils travaillant à de très basses températures que les capteurs qui affrontent le vide spatial…)

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ET L’INFORMATIQUE DEVINT

QUANTIQUE…

La carte processeur du D-Wave Two. – Faute de démonstrations probantes, cet ordinateur quantique est encore sujet à de nombreuses controverses.

En apparence, un processeur quantique ressemble beaucoup à un processeur classique. Mais les composants (aluminium et niobium) diffèrent.

DÉJÀ EN VENTE ! Malgré tout cela, D-Wave a commercialisé depuis deux modèles d’ordinateurs dotés de processeurs à qubits : l’un, doté d’un processeur à 128 qubits, a été vendu (en 2011) à l’avionneur Lockheed Martin et l’autre à Google (en 2013). Ce dernier a été installé dans l’enceinte de l’Ames Research Center de la NASA aux fins de créer le Quantum Artificial Intelligence Laboratory. Son objectif : déterminer comment l’informatique quantique pourrait améliorer les capacités d’apprentissage des machines. D-Wave n’est d’ailleurs pas la seule

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“Et sur le plan des calculs, cela signifie que là où un ordinateur classique traite bit à bit une information à la fois, un ordinateur quantique peut utiliser un qubit pour en traiter plusieurs en même temps.” société à s’intéresser à l’informatique quantique… En novembre 2012, l’éditeur 1QBit s’est lancé au Canada dans le développement des logiciels dédiés aux ordinateurs quantiques. Et IBM travaille au développement de processeurs quantiques plus faciles à intégrer dans des ordinateurs que ceux de D-Wave… (Selon les révélations d’Edward Snowden au Washington Post, la NSA développerait son propre ordinateur quantique pour arriver à casser presque tous les chiffrements possibles utilisés pour coder des messages.)

Si ce type de calcul haute performance semble l’une des voies les plus prometteuses pour ces ordinateurs, ils ne remplaceront pas de sitôt nos machines plus classiques. Pourquoi ?… Parce que pour les tâches les plus courantes, ils ne seraient finalement pas plus rapides ! Si selon la NASA et Google, les ordinateurs quantiques sont trente-cinq mille fois plus rapides qu’un PC de bureau, une équipe de l’Institut fédéral de technologie de Zurich a montré que pour les tâches les plus classiques, le gain n’est pas si probant que ça. « Nous n’avons trouvé aucune preuve d’une accélération quantique, explique Matthias Troyer, physicien et coauteur de cette étude. Quand nous avons examiné l’ensemble des problèmes, l’ordinateur quantique a fonctionné comme un PC classique. » D’après ses constatations, si dans certains cas, l’ordinateur quantique a été cinq fois plus rapide, dans d’autres il s’est révélé cent fois plus lent… Plus qu’une remise en cause de la technologie, cette étude de l’Institut fédéral de technologie de Zurich prouve qu’il faut désormais penser de façon différente la programmation informatique pour s’adapter aux qubits !

■Stéphanie Chaptal


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INMOTION SCV R1EX

UN GYROPODE À PETIT PRIX Nous avons pu tester durant quelques jours un gyropode prêté par la société vendéenne Gyrostep — l’INMOTION R1EX —, qui semble vouloir concurrencer l'inventeur de ce concept, Segway. Ce dernier ne visant en fait qu'une distribution de haut de gamme, une place sur le marché grand public est donc à prendre… INMOTION Technologies est une entreprise chinoise spécialisée dans la recherche et le développement des SCV (Sensor Control Vehicles) — autrement dit des gyropodes. Depuis 2004, six étudiants ont travaillé sur des prototypes de robots bipèdes. À la suite de leur victoire dans la RoboCup 2008 à Suzhou, ils se sont lancés dans l'aventure de l'entrepreneuriat en créant INMOTION. Aujourd'hui, la société emploie plus d'une centaine de personnes. UN DESIGN ASTUCIEUX INMOTION a soigné l'apparence de son produit (ce qui n’est pas le cas des autres fabricants de gyropodes). Une coque en plastique du plus bel effet recouvre la mécanique de l'engin et seules deux roues en sortent. Il se compose de deux parties qui peuvent se séparer pour être déplacées ou rangées plus facilement : la base

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(le gyropode proprement dit) et un guidon télescopique. Les deux s'assemblent en enfonçant tout simplement le guidon dans la base. (Aucun branchement n'est nécessaire, ledit guidon n'utilisant aucune électronique.) La base se transporte aisément grâce à une poignée amovible située au-dessus du compartiment de la batterie, qui peut être retirée de son réceptacle pour être rechargée à part, mais ce n'est pas obligatoire. Si l'on dispose de deux batteries, ce principe permet de ne pas perdre de temps en immobilisant l'engin lors de la charge : il suffit de remplacer la batterie vide par une pleine pour que le gyropode puisse de nouveau fonctionner. Des pieds sont situés de chaque côté de la batterie, sur des supports caoutchouteux qui retiennent bien la semelle des chaussures. À l'avant et à l'arrière, des phares à LED indi-


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“INMOTION a soigné l'apparence de son produit (ce qui n’est pas le cas des autres fabricants de gyropodes). Une coque en plastique du plus bel effet recouvre la mécanique de l'engin et seules deux roues en sortent.” LA PRISE EN MAIN Une fois votre batterie chargée et insérée dans le gyropode, il suffit de presser le bouton placé en bas de l'appareil pour l'initialiser. Le guidon télescopique se termine en haut par une espèce de volant et en son centre a été inséré un logement pour accueillir une SmartKey, un petit appareil sans fil qui vous donne quelques informations sur le R1EX et la faculté de choisir quelques options. Elle peut être détachée de son réceptacle pour être utilisée comme une télécommande. À l'écran, vous êtes informé de l'état de la batterie et de celui de l'appareil. Afin d’éviter les obstacles, vous pouvez déplacer l'engin à la main mais si ses 16 kg vous font peur, vous pouvez activer de la SmartKey le mode assisté qui ordonne au SCV de se mettre en équilibre et de suivre la direction que vous avez choisie par un simple entraînement du guidon. Le R1EX avancera alors tout seul en suivant votre bras. Quand vous posez votre pied sur l'appareil, il se met en mode Manuel, son fonctionnement nor-

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L'application pour appareils mobiles.

La SmartKey, une télécommande sans fil.

quent vos intentions à votre environnement. (À l'avant, Les LED situées de chaque côté du véhicule indiquent à votre environnement de quel côté vous allez tourner par le biais d’une belle animation lumineuse partant du centre de l'appareil. À l'arrière, deux triangles rouges s'illuminent intensément pour indiquer la direction. Si vous freinez, les deux triangles intensifient leurs

lumières — ils ne s'allument que faiblement quand vous roulez droit.) Et sur le capot de la batterie, un écran coloré donne des informations comme le niveau de puissance, le fait qu’une roue tourne plus ou moins vite (suivant votre vitesse) et également le mode de fonctionnement. Tous ces indicateurs (du bleu et du rouge sur fond noir) procurent un aspect futuriste au SCV. À l'arrière encore, sous le logement de la batterie, se trouve un port USB femelle, qui délivre 5 V et 300 mA pour recharger la SmartKey (voir plus loin) mais également un téléphone mobile ou une tablette. Cela permet à vos appareils mobiles de ne jamais être à court d’énergie lors de vos déplacements.

mal. À ce moment-là, la télécommande affichera votre vitesse exprimée en km/h. Si vous l’ôtez, il retrouvera le mode Assistance. Et à partir de la SmartKey, vous pouvez brider le SCV à 5 km/h (mode Entraînement, pour les débutants) ou le mettre à son maximum (15 km/h). Le SCV est prévu pour fonctionner sur un sol dur et homogène — comme du bitume ou du béton. De fait, le gyropode d’INMOTION se pilote comme ses concurrents. Si vous vous penchez en avant, l'appareil avancera. Et plus votre centre de gravité sera situé vers l'avant, plus il accélérera. Si vous approchez de la vitesse maximale, le manche se redressera de luimême pour ne pas la dépasser. Le recul fonctionne de la même manière : il faut se pencher

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INMOTION SCV R1EX UN GYROPODE À PETIT PRIX Il pourra ainsi vous suivre à distance ou venir vers vous suivant vos besoins ou vos caprices. (Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez même programmer l'appareil pour qu'il exécute une séquence de déplacements — par un simple recours à la fonction enregistrée.) Enfin, si cela vous chante, amusez-vous à personnaliser les messages vocaux du SCV en utilisant votre propre organe. UN APPAREIL BIEN PENSÉ L’INMOTION SCV R1EX, de par son petit prix (2 290 €, pratiquement trois fois moins cher que son célèbre concurrent), recueille tous nos suffrages (et avec les honneurs !). Seule sa vitesse maximale nous a un peu déçus mais Gyrostep propose un modèle légèrement plus puissant qui double ladite vitesse pour seulement 200 € supplémentaires… Ce SCV existe en trois couleurs : blanc, rouge et jaune. Il est parfait pour constituer une flotte de gyropodes de location afin de visiter un lieu touristique quand on n’a qu’un budget limité. Et une personne qui ne supporte pas les longues marches verra dans ce SCV une très bonne option par rapport à d'autres appareils plus coûteux. À la rédaction, nous avons pris vraiment beaucoup de plaisir à utiliser cet appareil et avons été vraiment peinés de le restituer.

On peut retirer la batterie pour la recharger.

Deux distributeurs officiels pour la France les sociétés APP et GYROSTEP.

en arrière. Enfin, pour tourner à droite ou à gauche, il suffit de déplacer légèrement le guidon dans l'une des deux directions (cela fonctionne même à l'arrêt). L'appareil se montre très réactif et chacun de vos mouvements est analysé et pris en compte sans délai. Le R1EX a de la puissance sous le capot, il monte très vite en vitesse et freine tout aussi rapidement, un vrai plaisir ! La prise en main se fait au bout de quelques minutes seulement — même pour une personne éprouvant de l'appréhension : ma belle-mère, âgée de soixante-treize ans, est montée sur le gyropode et a su le gérer parfaitement au bout d'une trentaine de secondes — c'est dire ! Et pourtant, c'était son premier essai sur ce type d'engin (ou alors elle nous cache une partie de sa vie de James Bond girl, ce qui ne m'étonnerait pas tant que cela !)…

“L'appareil se montre très réactif et chacun de vos mouvements est analysé et pris en compte sans délai. Le R1EX a de la puissance sous le capot, il monte très vite en vitesse et freine tout aussi rapidement, un vrai plaisir !

UNE APPLICATION POUR APPAREILS MOBILES À DISPOSITION

connectez votre application. (À notre avis, même si le WiFi permet une plus grande distance d'utilisation, il présente quelques inconvénients en regard du Bluetooth — comme l'obligation de déconnecter l’appareil mobile du WiFi conventionnel.) Une fois l’appairage effectué, vous pourrez, à partir d’un smartphone ou d’une tablette, accéder à quelques possibilités supplémentaires comme le pilotage à distance de votre R1EX.

Si vous disposez d'un smartphone ou d'une tablette sous Android ou iOS, vous pouvez télécharger gratuitement cette application (non disponible dans les stores européens à l'heure où nous écrivons ces lignes) sur le site d'INMOTION (http://www.imscv.com). Le SCV agit en fait comme un serveur WiFi — auquel vous

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■Frédéric Boisdron

GYROSTEP ŒUVRE POUR L'ÉCOMOBILITÉ Basée en Vendée, la société Gyrostep a été créée par deux passionnés, le Suédois Tomas Hilding et le Français Stéphane Salaün… L’ambition de leur entreprise : devenir un acteur majeur de la commercialisation des gyropodes. Leur clientèle est constituée à la fois de particuliers et de professionnels, pour une utilisation dans le cadre des loisirs ou dans celui du travail. Gyrostep travaille actuellement avec trois marques mais continue de sélectionner les meilleurs produits chez les fabricants les plus compétents, à travers le monde entier. Elle utilise désormais un réseau de six distributeurs dans toute la France — pour tester, acheter ou louer ces appareils. Et se propose également de personnaliser les gyropodes de son catalogue (en ajoutant un support pour smartphone ou bien des accessoires destinés au street marketing, un domaine particulièrement visé par ce type d'appareil).

FICHE TECHNIQUE Vitesse maximale : 15 km/h Distance maximale parcourue : 16 à 30 km Poids : 16 kg Poids du passager : 25 à 100 kg Dimensions : 46 x 49 x 144 cm Batterie : 72V 4Ah lithium-ion Temps de charge : 3 h 30 min


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NEWS Innovations & Concepts du futur UNMANNED AERIAL RESCUE VEHICLE : UN DRONE DE SECOURS C’est un drone affectĂŠ aux premiers secours‌ L'UARV est lĂ pour sauver des vies, principalement dans les zones montagneuses, oĂš de nombreux endroits restent difficilement accessibles par la route ou mĂŞme au moyen d’un hĂŠlicoptère conventionnel. Ce drone semble aussi parfaitement adaptĂŠ aux opĂŠrations de recherche des personnes disparues, Ă la livraison de matĂŠriel de secours ou Ă l’Êclairage des zones de recherche pour les ĂŠquipes au sol. Designer : Sylwester SzymaĹ„ski

ICONTACT.IO, UN ASSISTANT POUR LA CLIENTĂˆLE EN 3D Ce genre de kiosque de communication pourrait intĂŠresser les lieux publics comme les centres commerciaux et les hĂ´pitaux ; iContact.io est une sorte d'annuaire d'informations destinĂŠ Ă rĂŠpondre aux questions rĂŠcurrentes des clients. Le personnage qui s’en charge est un hologramme en trois dimensions, ce qui permet une dĂŠmarche sociale simplifiĂŠe. Designer : BegĂźm Tomruk

EXCHANGE : NUMÉRISEZ VOS NOTES ET VOS CROQUIS Afin de retrouver les sensations de l'Êcriture sur papier tout en disposant des avantages que procure la rÊdaction Êlectronique, choisissez la solution Exchange ! Ce dispositif innovant va vous permettre de prendre des notes numÊriques avec un stylo spÊcial et pourra ainsi stocker ce que vous avez Êcrit ou dessinÊ en temps rÊel dans une mÊmoire informatique. Vous n'aurez plus qu'à partager tout cela via les rÊseaux sociaux si vous le dÊsirez. Designer : Jeff Brown

MANATEE, UN SOUS-MARIN DE POCHE Le Manatee (manatee se traduit par lamantin en français) est un vĂŠhicule submersible dont la conception va permettre Ă tout un chacun l'exploration sous-marine. Il est donc nettement destinĂŠ aux loisirs — son intĂŠrieur spacieux et confortable en tĂŠmoigne. Et il se pilote facilement Ă l'aide de joysticks et d'un ĂŠcran tactile‌ Designer : Eduardo Galvani

ANT-BOT : UN ROBOT ASPIRATEUR DE NOUVELLE GÉNÉRATION Comme une fourmi suit les phĂŠromones de ses congĂŠnères pour retrouver son chemin, l'Ant-bot suit la projection laser que vous avez indiquĂŠe Ă l'aide de la tĂŠlĂŠcommande. Vous pouvez ainsi marquer prĂŠcisĂŠment le parcours que le robot doit exĂŠcuter. Il est ĂŠgalement possible de dĂŠfinir une zone de nettoyage en dessinant dessus une forme fermĂŠe : il se rendra directement Ă cet endroit pour le nettoyer de fond en comble‌

PARAMÉDICO, UNE CIVIĂˆRE TOUT-TERRAIN Au premier abord, on pourrait le prendre pour la chaise roulante toulousaine TopChair-S‌ Mais son utilisation se rĂŠvèle diffĂŠrente : le ParamĂŠdico est une civière pour le sauvetage et la rĂŠcupĂŠration en milieu difficile, destinĂŠe Ă faciliter le travail des ambulanciers (en particulier dans les opĂŠrations en solo car une manette de contrĂ´le simplifiĂŠe peut ĂŞtre exploitĂŠe par un seul mĂŠdecin‌).

Designers : Yunjo Yu et Seonghyun Kim

Designer : Mauricio Ercoli

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NEWS GADGETS & TENDANCES À VENIR

CAR PLUG, UN CHARGEUR DE TÉLÉPHONE DE VOITURE POUR LA FAMILLE Urban Factory a conçu un chargeur allume-cigare pour redonner des forces aux batteries des smartphones, tablettes et autres iGadgets. ÉquipĂŠ de trois ports USB, le Car Plug recharge donc trois appareils en mĂŞme temps. D'une puissance de 6,3A au total, il rĂŠpartit son ĂŠnergie de façon que l'on puisse atteindre 2,4A via deux ports USB et 1,5A via le troisième. Cela permet de dĂŠcupler la vitesse de chargement et de redonner vie Ă tous les appareils mobiles, y compris les tablettes (souvent très gourmandes en ĂŠnergie). Prix: 30 â‚Ź

EASY A6 : UN SMARTPHONE ULTRASIMPLE ET INTUITIF Ce smartphone de Haier a ĂŠtĂŠ spĂŠcialement conçu pour les seniors 2.0 mais aussi pour toutes les personnes qui n’ont pas une âme de geek, quel que soit leur âge. L’Easy A6 permet de passer sans difficultĂŠ des appels et dispose de fonctionnalitĂŠs adaptĂŠes Ă une cible qui privilĂŠgie la simplicitĂŠ, sans pour autant faire l’impasse sur l’innovation et la modernitĂŠ. Il dispose d’une interface proposant de grandes icĂ´nes colorĂŠes donnant un accès direct aux principales fonctions. Son ĂŠcran de 10,1 cm (4 po) facilite la lecture des donnĂŠes et sa touche SOS fonctionne comme une alarme. (IdĂŠale pour les personnes les plus fragiles, cette dernière permet d’appeler tous les contacts du rĂŠpertoire et de leur envoyer automatiquement des SMS jusqu’à ce que l’un d’entre eux dĂŠcroche. Dès qu’elle est activĂŠe, elle dĂŠclenche une sirène d’alerte accompagnĂŠe de flashes lumineux.) Prix: 100 â‚Ź

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ROADVIZION, UN Ĺ’IL DANS LE DOS La camĂŠra Roadvizion d'Aquilavizion est spĂŠcialement dĂŠdiĂŠe Ă l'univers automobile. C'est une camĂŠra qui intègre une puce GPS et garde un Ĺ“il sur la route‌ Elle offre une image en haute dĂŠfinition (Full HD 1080P), avec un objectif grand angle de 140° et la vision de nuit. Elle enregistre ainsi les images de vos trajets et devient une vĂŠritable boĂŽte noire automobile. (Utile en cas d'accident, elle devient alors un tĂŠmoin objectif.) Inutile de prĂŠciser qu’un tel accessoire automobile est plĂŠbiscitĂŠ par les assurances ! Prix: 140 â‚Ź

TMIDIA INKPHONE, UN SMARTPHONE QUI TIENT DEUX SEMAINES La principale caractĂŠristique de ce smartphone est le fait qu’il utilise un ĂŠcran dotĂŠ de la technologie E Ink, comme les liseuses. Cela donne un affichage en noir et blanc procurant l'aspect et la qualitĂŠ d'une impression papier sans oublier un confort visuel incommensurable par rapport Ă un ĂŠcran classique. De plus, ce type d'ĂŠcran de 4,3 po en 800 x 480 propose une autonomie de deux semaines (au lieu d'une seule journĂŠe) avec une charge unique sur une petite batterie de 1 800 mA. On peut toutefois dĂŠplorer l’absence de couleurs et la vitesse d'affichage relativement lente. De plus, si les applications comme Facebook ou Flipboard y constituent un vrai rĂŠgal, les jeux sont quasiment tous inutilisables. (Ce smartphone fonctionne sur un système Android adaptĂŠ Ă son ĂŠcran.) Prix : 150 â‚Ź

SHIELD TABLET : UNE TABLETTE PENSÉE POUR LES GAMERS NVIDIA propose une nouvelle tablette haute performance, ÊquipÊe du processeur 192-coreTegra K1 et dÊdiÊe au jeu vidÊo mobile. CrÊÊe pour les joueurs, elle dispose d’un Êcran 8 po Full HD et de haut-parleurs frontaux avec caisson de graves. Pour que l’ensemble devienne une vÊritable machine de jeu, la tablette est livrÊe avec une manette de jeu sans fil, la Shield Wireless Controller. (Cette tablette est compatible avec les rÊseaux LTE/4G.) Prix: 300 ₏

GIROPTIC 360CAM, LA PREMIĂˆRE CAMÉRA 360° EN FULL HD Encore en cours de mise au point Ă Lille par Giroptic, la 360Cam vient de rĂŠcolter dix fois ses besoins de financement par le biais de la plate-forme Kickstarter. Elle est capable de dĂŠlivrer un flux vidĂŠo (H.264 jusqu'Ă 30 ips) Ă 360° en haute rĂŠsolution sur votre rĂŠseau WiFi. Pour assurer ces performances, elle comprend trois camĂŠras dotĂŠe d’une optique en fisheye sur 185°. (Son lecteur de cartes micro-SD permet d'emmagasiner les vidĂŠos lorque le WiFi n'est pas disponible.) Enfin, son mode appareil photo 8 MP propose les fonctions de time-lapse, minuterie, rafale et HDR. Et les casques virtuels sont capables d'exploiter les donnĂŠes de cette camĂŠra‌ Prix: 500 $ (environ 372 â‚Ź)


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Screetch MHL (Mobile High-Definition Link, interface mobile de haute dĂŠfinition), DisplayPort et Mini DisplayPort. Prix : 480 â‚Ź

MICRO DELTA, UNE IMPRIMANTE 3D Ă€ UN PRIX ABORDABLE La start-up toulousaine eMotion Tech a dĂŠveloppĂŠ une imprimante 3D sur une base open source, la Micro Delta ou ÂľDelta. Le kit est facile Ă monter et ne rĂŠclame en moyenne qu’une journĂŠe d’assemblage — grâce Ă une notice dĂŠtaillĂŠe en français. Sa facilitĂŠ d’utilisation en fait une imprimante 3D particulièrement adaptĂŠe au milieu ĂŠducatif et pourrait profiter aux projets pĂŠdagogiques liĂŠs Ă la technique. Enfin, le logiciel Repetier, spĂŠcialement adaptĂŠ Ă la ÂľDelta, offre une interface facile Ă utiliser et permet un calibrage simplifiĂŠ. (DotĂŠe d’une connectique USB, l’imprimante est compatible Windows et Linux.) Prix : 400 â‚Ź

VIEWSONIC VX2880ML : UN MONITEUR UHD Le moniteur multimÊdia VX2880ml est dotÊ d'une rÊsolution 4K2K (3840 x 2160) — soit quatre fois celle d'un Êcran Full HD. Le moniteur de 28 po (71 cm) est la solution idÊale pour les utilisateurs de logiciels de CAO, la crÊation de contenu 4K numÊrique et d'autres applications de conception numÊrique — mais convient Êgalement aux divertissements et aux jeux. Il offre la rÊsolution la plus ÊlevÊe à ce jour pour un moniteur bureautique. Sa connectivitÊ se veut tournÊe vers l'avenir, avec diverses options en entrÊe — comme le HDMI compatible

MOVE 'N SEE E-FULLMOTION, UN ROBOT QUI VOUS FILME DURANT VOS PERFORMANCES SPORTIVES DĂŠjĂ utilisĂŠ par les sportifs outdoor pour se filmer seuls, par les coaches sportifs pour enregistrer sans contrainte les activitĂŠs de leurs ĂŠlèves et par les explorateurs pour complĂŠter les prises de vues de leurs expĂŠditions, le Move ‘N See est un robot camĂŠraman et enregistreur de traces GPS. Le sportif porte donc un brassard GPS dotĂŠ d’un capteur d’altitude baro-altimĂŠtrique qui transmet sa position par radio au trĂŠpied sur lequel la camĂŠra est posĂŠe‌ Et ledit trĂŠpied oriente la camĂŠra (gauche et droite, haut et bas), zoome et dĂŠzoome automatiquement — puis dĂŠclenche l’enregistrement lorsque le sportif presse un bouton REC placĂŠ sur le brassard‌ Prix: 1 600 â‚Ź

MATRA I-FORCE, UN VTT ÉLECTRIQUE À mi-chemin entre le vÊlo et la moto Êlectrique tout-terrain, l’i-Force est le premier VTT Êlectrique de MATRA. Avec son cadre lÊger en aluminium 7075 hydroformÊ, une double suspension AV/AR de 140 mm de dÊbattement, des freins à disque hydrauliques Magura MT4 de 200 mm, une transmission AR Shimano XT10 rapports, une motorisation centrale Bosch Performance Line, une batterie lithium-ion 400 Wh, des roues et des pneus de 27,5’’, il s’impose comme une nouvelle rÊfÊrence‌ Prix: 3 200 ₏

AWOX CAMLIGHT, Ă€ LA FOIS AMPOULE ET CAMÉRA DE SURVEILLANCE L’AwoX CamLight est une ampoule hybride LED WiFi intĂŠgrant une camĂŠra de vidĂŠosurveillance motorisĂŠe HD. Facile Ă installer et Ă contrĂ´ler Ă partir d’un smartphone Android ou iOS ou encore par une application Web, elle permet de surveiller sa maison Ă tout moment. L'ampoule reprend le design d'une ampoule classique de type globe et prend donc sans problème la place d’une ampoule traditionnelle Ă vis. On peut avoir ainsi une vue globale de la pièce et de la zone surveillĂŠes (grâce Ă la rotation sur deux axes : vertical et horizontal) et rĂŠaliser des images fixes ou vidĂŠo Ă partager si besoin

par e-mail. Un capteur vidÊo dÊtecte les mouvements et envoie une alerte au smartphone de l’utilisateur. L’Awox CamLight est Êgalement dotÊe d’un zoom et d’un contrôle de position à distance pour visualiser l’ensemble de la maison (sans oublier un capteur infrarouge pour la vision de nuit ou sous un faible Êclairage). Prix: non communiquÊ COOKEO CONNECT : LE MULTICUISEUR CONNECTÉ Multicuiseur interactif et intelligent, le Cookeo simplifie la cuisine du quotidien en supprimant la gestion des quantitÊs par ingrÊdient, des modes de cuisson (six, dont le mode sous pression) et des tempÊratures. Il rÊflÊchit, s’adapte à toutes les situations et permet de rÊaliser toute une sÊrie de recettes, de l’entrÊe au dessert, en moins de dix minutes. Et il se connecte à votre smartphone pour vous tenir informÊ de l'Êvolution de la cuisson‌ Prix : non communiquÊ

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Cyril Drevet journaliste TV

LA JAGUAR HEAD-UP DISPLAY WINDSCREEN La visée à tête haute (Head-Up Display ou HUD en anglais) dans les voitures, ce n’est pas vraiment nouveau… BMW, Audi (A7 et A8), Citroën, Chevrolet Corvette ou Camaro (et même depuis peu les Mini) vous proposent déjà d’afficher en transparence — comme dans un avion de chasse — sur la route des informations essentielles comme la vitesse (voire les limitations), le niveau du carburant et le fléchage GPS… Intérêt majeur de la chose : votre regard ne quitte plus la route pour se tenir informé… Mais Jaguar a poussé le concept encore plus loin car avec son Head-Up Display Windscreen, c’est le pare-brise entier qui se transforme en écran géant (il pourrait afficher des infos dignes d’un jeu vidéo). Encore à l’état de prototype, cette technologie s’annonce révolutionnaire et va vous époustoufler ! QUAND LE RÉEL REJOINT LE VIRTUEL Beaucoup d’entre vous ont déjà piloté… dans un jeu vidéo de course automobile. Comme Gran Turismo sur PlayStation ou Forza Motorsport sur Xbox — sans oublier des simulations encore plus réalistes comme GTR, rFactor ou Live for

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Speed sur PC… Tous ont un point en commun : l’affichage. Et à moins d’être en vue « cockpit », le compteur de vitesse et de tr/min, la position des adversaires, vos temps au tour sur circuit et de multiples autres données (qui vous sont plus ou moins indispensables pour devenir un pilote confirmé) s’affichent en superposition sur la route — ou, le plus souvent, sur le circuit. Imaginez donc la même chose dans la réalité, sur votre pare-brise ? Les ingénieurs de chez Jaguar ont réalisé ce tour de force… CHASSEZ LE FANTÔME !… En occupant l’intégralité du pare-brise comme le HUD, les possibilités deviennent infinies : de l’affichage classique en version étendue (avec des graphiques sophistiqués pour afficher la vi-

tesse et les données techniques de fonctionnement de la voiture) aux idées les plus folles, en passant par une présentation plus avancée des infos et des fonctions du GPS. Ainsi dans une démo sur F-Type — le dernier et sublimissime modèle de Jaguar —, si vous décidez d’aller vous amuser sur circuit, vous aurez devant les yeux (selon le principe de la « réalité augmentée ») un affichage identique à celui des meilleurs jeux vidéo ! Avec des options incroyables comme le tracé idéal avec les points de freinage qui s’ajustent en temps réel et en fonction de la vitesse instantanée (cela permet d’appréhender les circuits dans les jeux), les infos sur vos adversaires quand ils sont devant vous (comme dans un jeu en réseau)… Sans oublier le plus fort : le fantôme ! (Dans les jeux vidéo, le fantôme est une modéli-


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“Le laboratoire du constructeur anglais ne s’est pas arrêté en si bon chemin… Il travaille en ce moment à l’élaboration d’un système de commande comparable au Kinect de Microsoft.”

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Au-dessus… Le concept de voiture fantôme de Jaguar reprend le principe développé dans les jeux vidéo… – ici Gran Turismo 5. — En dessous Rendu du Head-Up Display Windscreen, avec un véhicule fantôme sur la gauche.

Super Godzilla, c’est le surnom de la Nissan GT-R Nismo.

sation en transparence de votre voiture, qui recrée le tour que vous venez d’accomplir ou celui d’un pilote de référence… Vous savez ainsi, en temps réel, si vous êtes en retard ou en avance et pouvez améliorer votre pilotage ! C’est la possibilité la plus spectaculaire du système…) MINORITY REPORT EMBARQUÉ Le laboratoire du constructeur anglais (pro-

priété maintenant, rappelons-le, du groupe indien Tata Motors) ne s’est pas arrêté en si bon chemin… Il travaille en ce moment à l’élaboration d’un système de commande comparable au Kinect de Microsoft. Un mode de contrôle peu probant (comme les joueurs sur Xbox le savent) car le temps de réponse de cette technologie se révèle fort lent — ce qui serait vraiment dangereux dans une voiture…

Mais tout cela démontre que l’évolution de l’automobile est loin d’être terminée et même si Jaguar n’annonce, pour l’instant, aucune échéance pour l’introduction du HUD Windscreen dans ses différents modèles, il faut bien constater que la conduite des voitures accapare désormais des technologies qui nous faisaient rêver il y a peu quand nous visionnions des films de SF…

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Le m vers surto de l’a angla plus piloté grâce mais mem bots soph de to célèb Appl


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NEWS DVD, BD, LIVRES, CINÉ… Roman MORTE EN MÉMOIRE VIVE Joe Messenger est un génie de l'informatique qui ne supporte pas l’idée que la mort est inéluctable ! Il est persuadé que la cryogénie préservera les corps — le temps nécessaire pour que ses travaux permettent le transfert des esprits sur des circuits électroniques. Il se lance alors dans l’expérimentation d’un superordinateur, baptisé ARCHIVE, qui possède la faculté de recueillir les consciences humaines pour prolonger la vie. Mais ce dernier ne tarde pas à développer sa propre personnalité… inquiétante et capable de lui dire que Juliet, la brillante étudiante qui le fascine, est une « sale petite garce ». Bientôt, les accidents macabres se multiplient autour de Joe. Quand on joue à l’apprenti sorcier, il y a toujours un prix à payer en retour. Il va bientôt apprendre qu'il ne peut pas contrôler sa création, surtout lorsqu'elle se montre apte à vagabonder, via Internet, d'un ordinateur à l'autre.

Essai LES DRONES DÉBARQUENT ! Les drones occupent déjà une place majeure dans notre imaginaire collectif et leur arrivée dans notre quotidien nous est déjà annoncée comme imminente et inéluctable… Et il se pourrait bien qu’ils ne se contentent plus de nous délivrer de la guerre mais nous rendent aussi toutes sortes de services — comme celui de nous livrer à domicile des livres ou des pizzas en 10 min… Cet ouvrage, destiné aussi bien au grand public qu’aux passionnés, nous propose de prendre du recul et de replacer les drones dans leur contexte technologique et leur contexte social. L’auteur y aborde, sur un mode didactique et accessible, la question des drones dans toute sa complexité, pour permettre au lecteur de mieux comprendre tous les enjeux technologiques, sociologiques, politiques, éthiques, économiques et ludiques de ce vaste sujet. Auteur : Paul Guermonprez - Éditeur : Fyp Éditions - Déjà paru

l’histoire récente des interfaces cerveaumachine mais étudie aussi leur apparition dans la littérature, l’usage qui en est fait dans la SF et l’avenir qu’on leur imagine. Il passe en revue les expériences scientifiques qui ont été menées dans ce domaine et observe comment ces dispositifs sont en train de se diffuser dans la société auprès du grand public. La réalité finira-telle un jour par dépasser la fiction ? L’avenir de l’Humanité passera-t-il inévitablement par la connexion généralisée de nos cerveaux ?

Auteur : Peter James - Éditeur : Milady - Déjà paru en 1997 (J’AI LU Épouvante)

Auteur : Dorian Neerdael - Éditeur : Fyp Éditions - Déjà paru

Essai UNE PUCE DANS LA TÊTE. LES INTERFACES CERVEAU-MACHINE POUR AUGMENTER L’HUMAIN ET DÉPASSER SES LIMITES De nombreux chercheurs en neuro-ingénierie sont enthousiastes à l’idée de se faire implanter une puce dans le cerveau… Il ne s’agit même plus de se contenter de (re)donner à des paraplégiques la possibilité de se lever de leur fauteuil grâce à un exosquelette qu’ils commanderont par leur seule pensée. Les chercheurs veulent aller bien plus loin ! Leur ambition est de rendre possible la télépathie, de permettre à chacun de communiquer directement de cerveau à cerveau. Leurs recherches actuelles abondent d’ailleurs dans ce sens. Dans cet ouvrage, l’auteur nous raconte

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Cinéma MOONWALK ONE À l'occasion du quarante-cinquième anniversaire du succès de la mythique mission Apollo 11 et des tout premiers pas de l’Homme sur la Lune, est sorti sur nos écrans un documentaire réalisé entre 1969 et 1970 par Theo Kamecke. Il était resté jusqu’à maintenant inédit en France. Mêlant séquences d’archives, images tournées grâce au matériel de la NASA et moments captés dans le vif de l’action, Moonwalk One nous montre cet événement tel qu’il a été vécu à l’époque : une aventure humaine incroyable, une épopée scientifique hallucinante, un bond dans le futur au cœur d’un présent chaotique (on était en


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Josèphe Ghenzer pleine guerre froide) mais aussi une avancée vers l’inconnu avec toutes les possibilités de changements et de responsabilités qu’elle offrait. Outre des caméras scientifiques 16 mm à commande électronique, la NASA disposait d'une batterie de caméras 35 et 70 mm, ainsi que d'appareils photo. Toutes les images de la mission ont été prises par des caméras scientifiques (pour informer les techniciens si jamais les choses avaient mal tourné).

ble menace, Peter Quill (Chris Pratt), un aventurier traqué par tous les chasseurs de primes, a fait alliance avec quatre aliens très disparates parmi lesquels figurent Rocket, un raton laveur mercenaire génétiquement modifié et amélioré cybernétiquement et Nébula (Karen Gillan), qui a la peau bleue et a elle aussi été améliorée cybernétiquement. Rocket est en fait le fruit d’une expérience biologique traumatisante au cours de laquelle il a été « démonté » puis « remonté ». Il a donc connu de grandes souffrances, ce qui en a fait un être pragmatique. Il a pour seul ami Groot, une créature végétale humanoïde très avancée… Réalisateur: James Gunn - Production : Marvel Studios et Moving Picture Company - Déjà sorti

Cinéma LUCY Luc Besson est de retour au cinéma avec Lucy… Une jeune femme (Scarlett Johansson) vivant à Taipei est utilisée par des mafieux pour transporter contre son gré une drogue expérimentale (on lui a implanté dans le ventre un sachet en contenant, à son insu). Capturée par un gang rival, elle est torturée et frappée. En raison des coups qu’elle a reçus, le sachet se déchire et la drogue se répand dans son organisme. Elle se retrouve alors dotée de superpouvoirs — à commencer par une force incroyable et une intelligence exceptionnelle. Et l’accroissement de ces superpouvoirs devient rapidement exponentiel. Que se passera-t-il quand elle aura acquis 100 % de ses capacités et que tout ce qui était humain en elle disparaîtra complètement ?… Réalisation et scénario : : Luc Besson - Distribution : Scarlett Johansson, Morgan Freeman, Lee Chun - Déjà sorti en salles Cinéma LES GARDIENS DE LA GALAXIE Un groupe de cinq nouveaux super-héros appartenant à l'univers Marvel a déboulé en trombe dans les salles obscures : les Gardiens de la Galaxie. Pour tenter de sauver la galaxie d’une terri-

BD DEEP (TOME 3) — LE NŒUD DE MÖBIUS L’émetteur sous-marin d’origine inconnue a été détruit mais les nanovirus meurtriers qui répondaient à son signal se sont révélés autonomes… Les attaques contre les zones de population à forte densité se multiplient. La pandémie se propage rapidement et l’hécatombe qu’elle provoque est aussi brusque que mondialisée. L’Humanité est décimée… Quelques poches de survivants sont pourtant épargnées et au cœur du désert australien, la résistance s’organise ! Ces nanovirus sont intelligents et communiquent : ils traquent les survivants, où qu’ils se trouvent. Organiser une contre-attaque efficace paraît dès lors être une mission impossible. Heureusement, par-delà le temps et l’espace, deux vieillards veillent ! Leur aide providentielle, venue d’un futur où la conséquence précède la cause, suffira-t-elle à enrayer cette effroyable machine de mort ?

DVD/BR APPLESEED ALPHA Abandonnés après une énième guerre globale, deux mercenaires, — Deunan Knute (Luci Christian) et son partenaire cyborg Briareos Hecatonchires (David Matranga) — sont envoyés en mission aux abords d’une ville ravagée par les combats. Ils vont croiser le chemin d’Iris et d’Olson, deux citoyens de la ville utopique d’Olympe, qui ont peut-être un plan pour sauver le monde ; mais l’impitoyable Talos et le seigneur de la guerre Two Horns ont leur propre idée là-dessus. Ce sera à Deunan et à Briareos qu’il incombera de protéger leurs nouveaux amis et de sauver le dernier espoir de l’Humanité. À la tête de ce nouveau film d’animation de la saga Appleseed, on retrouve un tandem de choc : le créateur de Ghost in the Shell (Masamune Shirow) et le réalisateur de l’Albator de 2013 (Shinji Aramaki). Cette sortie vidéo est agrémentée de quelques bonus (les commentaires audio du réalisateur et le making of détaillé, divisé en onze chapitres). Réalisation : Shinji Aramaki - Scénario : Marianne Krawcyk, d’après une histoire originale de Masamune Shirow - Disponible en DVD, Blu-ray et format UltraViolet

Scénariste: Betbeder - Dessinateur: Pietrobon Éditeur : Soleil (série Abysses) - Déjà paru

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NEWSCINÉMA TRANSFORMERS 4 - L’AGE DE L’EXTINCTION

NOUVELLE GENERATION Le quatrième volet de la saga Transformers a en fait été conçu pour être le premier d’une nouvelle trilogie… Michael Bay a donc décidé d’y mettre en scène des protagonistes humains inédits — ce qui n’empêche en rien l’incontournable bataille entre le Bien et le Mal de reprendre de plus belle !

Crédits photos : Warner Bros.

génieux scientifiques étudie, dans le plus grand secret, les invasions successives des Transformers, afin de repousser les limites de la technologie au-delà de ce qu’ils peuvent contrôler. D’autre part, Harold Attinger (Kelsey Grammer), un agent de la CIA, a créé une unité spéciale commandée par James Savoy (Titus Welliver), dont l’unique mission consiste à traquer sans répit tous ces Transformers pour les mettre définitivement hors d’état de nuire. Ils sont aidés en cela par Lockdown, un Decepticon chasseur de primes intergalactique qui a été chargé par les Créateurs de leur ramener Optimus Prime…

LES HOMMES DE L’OMBRE Après la bataille épique qui a opposé les Autobots aux Decepticons dans Transformers 3 — La face cachée de la Lune et a abouti à la destruction de Chicago, l'Humanité est maintenant persuadée que

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tous les robots extraterrestres représentent une menace… Quatre ans se sont écoulés depuis et les Transformers semblent avoir complètement disparu de la surface de la Terre. Pourtant, un groupe constitué de financiers puissants et d’in-

LA RÉSURRECTION D’OPTIMUS PRIME Au Texas, pendant ce temps-là, Cade Yeager (Mark Wahlberg), un inventeur passionné de robotique qui ne s’est jamais vraiment remis de la mort de sa femme (survenue il y a de nombreuses années), élève seul sa fille Tessa (Nicola Peltz), qu’il chérit plus que tout. Mais il a pris la fâcheuse habitude de la surprotéger… Cade espère depuis longtemps inventer quelque chose qui fera sa fortune mais en attendant que cela arrive, il fait de la récupération et retape des objets usagés afin de payer ses factures et de permettre à sa fille d’entamer des études supérieures. C’est ainsi qu’il entre en possession d’un vieux camion rouillé — sans se douter un seul instant qu’il a affaire à un Transformer… Durant la réparation, ce dernier ne tarde pas à retrouver ses pouvoirs et Cade découvre qu’il s’agit d’Optimus Prime ! Les sbires de Savoy débarquent alors dans l’espoir de le capturer. Un combat inégal s’engage — à l’issue duquel sa maison est entièrement détruite. Cade, sa fille et Shane Dyson (Jack Raynor), le petit ami secret (un pilote de rallye) de Tessa, n’ont plus d’autre choix que de prendre la fuite avec Optimus Prime, qui leur a sauvé la vie. Ensemble, ils partent retrouver les Autobots survivants — qui étaient restés cachés aux yeux de tous depuis tout ce temps : Drift, Hound et Crosshairs…


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par Josèphe Ghenzer

De gauche à droite… Le danger rôde. — Optimus Prime. — En dessous… Bumblebee.

avec succès une invasion extraterrestre. Cade finit par le convaincre que c’est une très mauvaise idée : si Galvatron arrive à mettre la main sur cette bombe, il n’hésitera pas à l'utiliser pour éradiquer la race humaine ! Toutefois, Attinger n’est pas vraiment prêt à faire une croix sur les profits substantiels qu’il avait envisagés…

L’ATTAQUE DES « CLONES » Au sein de sa société (KSI), Joshua Joyce (Stanley Tucci), un milliardaire, utilise le Transformium (le métal dont sont faits les Transformers) ; il est d’une nature moléculaire instable, ce qui lui confère la particularité de pouvoir changer de forme à volonté. Pour lui, cette découverte est la plus grande avancée en physique moderne depuis la découverte de la fission de l’atome. Ce métal étant extrêmement rare, il le récupère sur les dépouilles des Transformers mis hors service par l’équipe de Savoy et s’en sert pour créer les premiers prototypes (Stinger et Galvatron) de son armée de nouveaux Transformers — sans même se préoccuper de savoir d’où le métal provient (d’un Autobot ou d’un Decepticon). Il considère en effet que ça n’a pas d’importance et commet là une grave erreur : en se servant du métal dont était faite la tête de Mégatron pour construire

Galvatron, il lui transfère sa mémoire, ce qui en fait une sorte de clone du maléfique Decepticon. Et ce dernier ne tarde pas à soumettre à sa volonté tous les Transformers créés par KSI… LA MAUVAISE GRAINE Lockdown a accepté de venir en aide à l’équipe de Savoy dans sa traque des Transformers, à condition qu’ils lui livrent Optimus Prime. En échange, il leur fournira une « graine ». Une fois répandue sur le sol, elle le transmute instantanément en Transformium. Joshua Joyce, qui est de mèche avec Harold Attinger, a l’intention de faire exploser une bombe remplie de ces fameuses graines dans une zone désertique afin de récupérer assez du précieux métal pour construire une véritable armada. Il est persuadé que cela constitue le moyen de se passer des Autobots pour défendre les humains des Decepticons et combattre

FIGHT CLUB Si dans le précédent volet de la saga, c’était Chicago qui faisait office de mégachamp de bataille entre les Autobots et les Decepticons, cette fois c’est à Hongkong puis à Pékin que se déroulent la plupart des interminables scènes de « destruction massive » durant lesquelles s’affrontent les protagonistes… Humains des deux camps (gentils et méchants), Autobots, nouveaux Transformers passés sous la coupe du réplicant de Mégatron, Galvatron, et Lockdown — mais aussi quelques Dinobots qu’Optimus Prime est arrivé à réactiver. À cela s’ajoutent des scènes qui ont lieu au cœur du vaisseau interstellaire cybertronien dont s’est servi ledit Lockdown pour rechercher Optimus Prime sur la Terre mais aussi une autre dans laquelle il se sert d’une technologie antigravité pour empêcher ses ennemis de lui échapper. À noter : Transformers 4 — L’âge de l’extinction a été filmé à l’aide de la première caméra 3D numérique grand format double 65 mm 4K entièrement intégrée, conçue par IMAX. Dans les salles IMAX, les séquences filmées à l’aide de cette caméra sont présentées au format 1.9:1, ce qui représente une image agrandie de 26 % par rapport à celle des salles standards, procurant ainsi au spectateur l’impression d’une immersion totale…

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NEWSjeux vidéo

vet par Cyril Dre

Une moisson riche en robots, un titre historique — dans tous les sens du terme — et une nouvelle étoile… Voici l’actualité bouillonnante de cette rentrée plus vidéoludique que jamais !

DYNASTY WARRIORS : GUNDAM REBORN Dit comme ça, cela n’apparaît pas très vendeur — et pourtant c’est une série extrêmement populaire que j’affectionne particulièrement (vous y incarnez un samouraï et avez pour seul but de tailler en pièces des millions de soldats qui vous tombent sur le râble dans un Japon plus ou moins médiéval). Et grande nouveauté à partir de ce huitième épisode, la série va désormais se décliner avec des licences… Joie et bonheur suprêmes, c’est Gundam et les mythiques séries animées japonaises mettant en scène les plus beaux robots géants jamais vus qui inaugurent ces versions parallèles. (Et croyez-moi, si vous êtes amateurs de méchas, des Gundam et de Dynasty Warriors, vous allez être comblés car tous ces éléments se combinent pour offrir un véritable feu d’artifice et un défouloir fort sympathique !…)

Destiny cepticon et vous offrir à loisir la transformation de véhicule roulant à robot. Et comme dans les précédents, s’il est sympa de retrouver l’ambiance trépidante des films, la réalisation n’est malheureusement pas à la hauteur de celle des longs métrages… Dommage !

DESTINY

C’est le gros lancement de cette rentrée, du fait de ses ambitions et surtout de son ADN !… Car derrière Destiny, il y a Bungie — le studio qui fait le bonheur des Xbox depuis des années avec Halo. Et si c’est aussi un jeu de tir en vue subjective (FPS), rien à voir avec la star du studio américain ! Ce nouveau blockbuster est un monde ouvert que vous partagez en multijoueur. (Un univers persistant fort impressionnant pour un FPS, doté d’un design très réussi ; et une aventure spatiale pleine de promesses et d’action — pour sauver la dernière cité humaine… Rien que ça !) Destiny (PS4, PS3, Xbox One, Xbox 360) Éditeur : Bungie

Dynasty Warriors: Gundam Reborn (PS3, PS Vita) Éditeur : Namco Bandai

TRANSFORMERS : RISE OF THE DARK SPARK Activision est toujours fidèle au rendezvous : dès qu’un nouveau film des Transformers s’impose dans les salles obscures, l’éditeur états-unien l’accompagne de son adaptation en jeu vidéo ! Avec des fortunes diverses selon les épisodes — mais sans qu’aucun ne sorte vraiment du lot… Dans Rise of the Dark Spark, rien ne change : vous pouvez tour à tour contrôler un Autobot et un De-

Transformers : Rise of the Dark Spark (PS4, Xbox One, PC, Wii U, 3DS, PS3, Xbox 360) Éditeur : Activision

SOLDATS INCONNUS — MÉMOIRES DE LA GRANDE GUERRE À l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, Ubi Soft a lancé une véritable bombe. Ou plutôt un ovni !… Avec ses graphismes très BD et sa trame historique, Soldats inconnus est bourré d’émotion, de talent et de surprises. Disponible pour l’instant uniquement en téléchargement, c’est un véritable ballon d’oxygène dans l’univers du jeu vidéo. Soldats inconnus — Mémoires de la Grande Guerre (PS4, PS3, Xbox One, Xbox 360, PC) Éditeur : Ubi Soft

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Dynasty Warriors : Gundam Reborn


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Société du Parc du Futuroscope, société anonyme à directoire et conseil de surveillance ; capital : 6 504 455 € ; siège social : BP 2000, 86130 Jaunay-Clan ; RCS Poitiers B444 030 902. Lapins Crétins TM & © 2014 Ubisoft Entertainment. All rights reserved.


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