Planete robots 46 by Planète Robots

PLANÈTE

ROBOTS

couverture 46.qxp_Mise en page 1 12/06/2017 19:56 Page1

CINÉMA : VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES JUILLET - AOÛT 2017 - NUMÉRO 46

N O U V E L L E S

T E C H N O L O G I E S

REPORTAGE

INNOROBO 2017 DES ROBOTS ENFIN DISPONIBLES !

D U

F U T U R

SOFTBANK EN PLEINE CRISE BOULIMIQUE

HOMME BIONIQUE LES TECHNOLOGIES EXISTENT

SPACE ROBOTICS CHALLENGE UN HUMANOÏDE SUR MARS

planeterobots.com

L 11849 - 46 - F: 5,90 € - RD

ROBOTS ASPIRATEURS LES DERNIERS MODÈLES LES MOUS AGTECH une nouvelle approche l'agriculture en de la robotique pleine évolution

1p edito46.qxp_Mise en page 1 13/06/2017 10:03 Page1

« Un robot n'est pas tout à fait une machine. Un robot est une machine fabriquée pour imiter de son mieux l'être humain. »

Isaac Asimov, auteur

édito Dans les années 1950, les courants de pensée étaient plutôt très optimistes sur les avancées technologiques. Il n’y a qu’à feuilleter les anciens magazines américains de type Popular Mechanics ou les pulps (recueils de nouvelles de science-fiction à bas prix) pour s’en convaincre. Tous présentaient un futur idéal où les technologies et les découvertes allaient permettre de s’affranchir du travail et de la pénibilité pour vivre dans des sociétés de loisirs et d’aventures. De ces rêveries est née toute une génération, nourrie de Star Trek et d’Isaac Asimov, qui a fait émerger une multiplication de carrières scientifiques qui ont permis de créer le Concorde, l’exploration humaine de la Lune, les réseaux informatiques et la médecine moderne. Même si une partie, non négligeable, de la population a gardé ce technooptimisme, la tendance générale s’est plutôt inversée. Aujourd’hui, parler de progrès peut faire lever des boucliers. Il semblerait que nous ayons de plus en plus peur de l’avenir, et plus particulièrement celui lié aux technologies et à la science. Qu’est ce qui a pu inverser cette tendance ? Le point de départ a dû commencer en amont avec l’arrivée de la manipulation de l’atome qui a eu pour conséquence les catastrophes d’Hiroshima et Nagasaki ainsi que les peurs engendrées par la guerre froide. Ensuite, Tchernobyl et plus récemment Fukushima ont fini par plonger cet optimisme dans un coma de durée encore inconnue. Aujourd’hui, on va jusqu’à changer les termes pour ne pas faire peur, pour ne pas choquer. On ne parle plus de progrès mais d’innovation. Nous sommes pourtant dans des sémantiques proches, mais les deux termes ont des images bien différentes sur la population. Cette période morose aura au moins permis de faire émerger une certaine idée raisonnée du progrès pour améliorer notre quotidien tout en étant durable et peut-être plus respectueuse de notre environnement. Une suggestion, une réaction ? Contactez-nous sur le courrier des lecteurs ! courrierlecteurs@planeterobots.com ■Frédéric

Boisdron

PLANÈTE ROBOTS N°46

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1p sommaire46V2.qxp_Mise en page 1 12/06/2017 19:53 Page1

S o mmaire

Juillet / août - N° 46

08 Robots News

ÇA VIENT DE SORTIR Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique.

14 Le droit des robots

Plaidoyer pour une éthique des « codeurs ».

16 Space Robotics Challenge ÉVÉNEMENTS

La NASA développe des robots humanoïdes pour travailler sur Mars.

20 Challenge Argos

L'équipe ARGONAUTS remporte le premier challenge robotique du secteur pétrolier.

DOSSIER : INNOROBO 2017

24 Innorobo 2017

Un retour sur la robotique de service.

30 Les aspirateurs robots ont la cote ROBOTS DE SERVICE

Zoom sur les dernières innovations en la matière.

36 The Swift et Niryo One, des bras grand public

Chacun peut posséder son propre bras robotisé et le programmer selon ses désirs.

40 LBR iiwa de KUKA

ROBOTS AU TRAVAIL Vers une collaboration accrue entre l’homme et le robot.

42 Langage naturel et intelligence artificielle RECHERCHE ROBOTIQUE

L'intégration du langage naturel à

Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com

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PLANÈTE ROBOTS N°46

l'intelligence artificielle amène les spécialistes à se poser des questions.

46 En avant les mous !

Les robots mous proposent une nouvelle approche de la robotique.

49 Method-2, le mecha sud-coréen

76 AgTech

L'agriculture en pleine évolution.

82 À la rescousse des déchets spatiaux La pollution n’est pas seulement sur la Terre mais aussi en orbite.

La concrétisation d’un rêve d’enfant.

86 News spatiales

L’homme qui valait 3 milliards n’a jamais été aussi proche de nous.

88 News gadgets

50 Des organes bioniques à notre secours ! ROBOTS LUDIQUES

56 Les animatroniques dans

les documentaires animaliers

Des espions au service de la réalisation.

59 Cozmo, une console de jeu robotique

Ce petit robot pourrait devenir un véritable phénomène

SCIENCES DU FUTUR

60 Réacteurs à fusion

L’énergie du futur est à nos portes.

63 SoftBank en pleine crise de boulimie robotique

Le groupe japonais s’offre Boston Dynamics et Schaft.

64 Ordinateur quantique

Les promesses de la matière.

68 La singularité technologique va-t-elle avoir lieu ?

Ou restera-t-elle un mythe, comme tant de non-événements avant elle ?

L’espace est un nid pour les nouvelles technologies robotiques. Notre sélection de gadgets qui ont retenu notre attention.

90 News concepts

Pas encore des produits, mais des designs dignes d’intérêt.

ROBOTS & MÉDIAS

92 Jeux de l’été

Détendez-vous avec une petite sélection de jeux robotiques !

94 News médias

Quelques idées de lecture ou de cinéma.

96 Cinéma : Valérian et la Cité des mille planètes

Le destin de l’univers est entre leurs mains

97 Cinéma : Transformers :The Last Knight La guerre des mondes.

98 News jeux vidéo

Les robots sont les nouveaux héros des jeux vidéo.

72 Peur de l’avion, la réalité virtuelle INNOVATIONS DU FUTUR

efficace contre les phobies

Guérir de ses angoisses grâce à la réalité virtuelle.

Rédacteurs Lionel Alvergnas, Me Alain Bensoussan, Alain Clapaud, Jérôme Damelincourt, Nicolas Denis, Aurélie Gallois, Josèphe Ghenzer, Darine Habchi, Screetch, Nicolas Vimard et Arthur Vernassière.

Secrétaire de rédaction Louise Santonnax

La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com

Direction artistique Patrick Lusinchi Responsable publicité Cédric CÉLESTIN c.celestin@planeterobots.com +33 (0)146 250 525

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2p image-du-mois46.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 14:19 Page1

La photo du mois

06-07

PLANÈTE ROBOTS N°46

2p image-du-mois46.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 14:19 Page2

Entre ces deux photos, trois ans seulement les séparent ! Elles représentent quelques robots présentés lors des salons Innorobo, l’un en 2017, l’autre en 2014 (incrustation). À part le REEM-C de Pal Robotics et le DARwIn-OP de Robotis, sur la photo de 2014, ce sont tous des robots de conception française. Comme l’auront fait remarquer Yoan Mollard et André Montaud sur Twitter : entre ces deux clichés, « Les robots ont perdu leurs jambes mais ont gagné des marchés. » Il y a seulement trois ans, les robots étaient étudiés pour qu’ils soient équipés de jambes, afin de remplir notre fantasme de robot serviteur humanoïde mais également pour pouvoir au mieux être exploités dans le même environnement que les humains (marches, objets en hauteur, assises…). Or, ces dernières années, les robots ont dû accélérer leurs mises au point pour passer en phase commerciale et quitter leur image d’éternels prototypes à longue échéance. Pour cela, les concepteurs ont dû opter pour d’autres moyens de locomotion, moins énergivores et plus sécurisés. Les roues ont ainsi remplacé les jambes sur des robots qui sortent enfin des laboratoires.

PLANÈTE ROBOTS N°46

I06-07

6p news46.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 14:31 Page1

ROBOTS

actualités

Coupe de France de Robotique et finale Eurobot Open, les lauréats

Cette seconde édition de la Coupe de France de Robotique à La Rochesur-Yon organisée par Planète Sciences et Oryon a été une nouvelle fois un succès. Ce sont 5 000 visiteurs qui ont applaudi 1 200 participants sur 5 jours de compétitions acharnées. Les 180 équipes émanaient d’une soixantaine d’écoles. La finale de la Coupe de France a récompensé RCVA Robot Concept Ville-d’Avray (1er) ; Aigris Birds de Toulouse (2e) ; Sussus Invaders d’Issyles-Moulineaux (3e). Quant à la finale Eurobot Open, c’est une équipe française qui a remporté la compétition : RCVA – France (1er) ; Reset – Russie (2e) ; M41 – Serbie (3e). ◗

Monkey King veut entrer dans l’arène

Deux robots géants ont décidé, il y a deux ans, de s’affronter dans un duel en août prochain : le Mark III de MegaBots, américain, contre le Kuratas de Suidobashi Heavy Industry, japonais. Ces deux robots sont des mechas dans la plus pure tradition des mangas japonais. Le pilote intègre le robot et le pilote de l’intérieur. MegaBots espère que ce premier combat sera le premier d’une nouvelle discipline mêlant technologie et sport de combat. Le premier combat n’a toujours pas eu lieu que Monkey King, un nouveau mecha de construction chinoise fait son apparition et demande à participer à la compétition ! Ce nouveau robot de 4 tonnes a coûté la bagatelle de 14 millions de dollars pour sa construction, même si son inventeur dit ne l’avoir construit qu’en l’espace de deux mois. Monkey King, aux allures simiesques, peut marcher à quatre pattes et se relever sur ses pattes arrières. ◗

San Francisco teste la livraison de repas effectuée par des robots

Yelp Eat24 a signé un partenariat avec la société Marble pour tester à San Francisco la livraison de repas à domicile avec des robots autonomes. Depuis peu, lorsqu’un client, habitant dans les quartiers de Mission ou de Portrero Hill, passe une commande auprès de certains restaurants de la ville en utilisant l'application Yelp Eat24 ou sur le site Internet d’Eat24, il reçoit un message lui demandant s’il désire que sa livraison soit assurée par un robot. S'il accepte, l'un des robots de Marble va alors chercher sa commande au restaurant. Lorsque le robot arrive à destination, le client est averti et reçoit un code destiné à ouvrir le coffre du robot. Ces robots, qui peuvent emporter l'équivalent de 4 sacs de course, roulent sur les trottoirs à la vitesse d'un homme marchant au pas. Ils sont équipés de lidars, caméras et divers capteurs à ultrasons ainsi que de supercalculateurs Jetson TX1 de NVIDIA. Ils peuvent fonctionner de jour comme de nuit en utilisant des cartes 3D en haute résolution, des trottoirs, des bâtiments et leur environnement proche. Bien qu’ils soient capables de fonctionner en toute autonomie, ils seront accompagnés, dans un 1er temps, par une personne lors de leurs déplacements. En outre, ils sont aussi reliés en permanence à des opérateurs de Marble qui peuvent intervenir à tout moment en cas de problème. Un conseiller municipal, Norman Yee, vient de déposer un projet de loi afin d’interdire les robots de livraison sur les trottoirs. Selon lui, la sécurité des piétons est en péril, en particulier celle des enfants et des personnes âgées. ◗

Bordeaux aimerait organiser la RoboCup de 2020

08-09

PLANÈTE ROBOTS N°46

La métropole bordelaise en association avec la région NouvelleAquitaine se porte candidate pour organiser la RoboCup 2020. Pour rappel, cette compétition internationale de robotique, probablement la plus prestigieuse à l’heure actuelle, est un ensemble d’épreuves où des robots du monde entier devront participer de façon totalement autonome, l’épreuve phare étant la compétition de football. Afin de terminer le montage financier, la région est prête à mettre la main à la poche pour remporter cette organisation. En attendant,

l’édition 2017 a lieu à Nagoya au Japon, du 27 au 31 juillet. Ensuite, ce sera au tour de Montréal, du 15 au 22 juin 2018. Jonathan Fortin, responsable logistique de la RoboCup de Montréal et étudiant à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal, s’est rendu à Innorobo soutenir la candidature de Bordeaux pour 2020 « Mon objectif est de supporter Bordeaux car le dossier de la robotique est planétaire, Il n'y a pas de pays pour moi, mais seulement une communauté. J'ai pour mission de développer cette communauté. » ◗

6p news46.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 14:31 Page2

Des chercheurs travaillent sur la coopération entre robots

Les propriétaires de vergers sont en quête de solutions pour pallier à l’augmentation de la pénurie de main-d'œuvre agricole saisonnière. C’est pourquoi Abundant Robotics, une société basée à Hayward en Californie, travaille depuis environ quatre ans au développement d’un robot cueilleur de pommes. Grâce à son bras robotique, divers capteurs et caméras ainsi que des algorithmes de vision par ordinateur dont le traitement s’effectue en temps réel, il est capable de repérer parmi les feuilles (avec une précision de 95 %) les pommes qui sont mûres puis de les détacher délicatement des branches en les aspirant sans les endommager et de les déposer ensuite soigneusement dans des cageots pour le lavage et l'emballage. Il est capable de travailler sous diverses conditions météorologiques et de jour comme de nuit. Il peut cueillir la même quantité de pommes qu'une équipe de dix personnes. Il a déjà été testé avec succès en Australie et il est prévu que d’autres tests soient effectués cet automne à Washington. Grâce à un récent financement de 10 millions de dollars de Google Ventures, Abundant Robotics espère pouvoir commercialiser son robot en 2018 et, par la suite, adapter sa technologie à la cueillette d’autres variétés de fruits. ◗

Abundant Robotics développe un robot cueilleur de pommes

Des chercheurs de l’université de Cornell développent un système qui permettrait à des équipes de robots de collaborer entre elles en partageant leurs informations au fur et à mesure qu'elles se déplacent sur le terrain et de pouvoir obtenir, si nécessaire, de l'aide pour interpréter ce qu'elles voient afin d’assurer une surveillance en tant qu'entité unique. Ces « observateurs mobiles » pourraient inclure des drones, des véhicules autonomes et des robots humanoïdes se déplaçant dans la foule. Ils enverraient leurs images à une unité de contrôle centrale, qui pourrait avoir accès à d'autres caméras (fixes et/ou mobiles) installées dans la zone à

Un petit robot bipède qui court vite

Un propriétaire de robot tondeuse retrouve son robot volé grâce à son GPS

Comme quoi, les robots connectés, cela a du bon! En Indre-et-Loire, le propriétaire d’un robot tondeuse s’est vu alerté par son application sur son smartphone comme quoi son robot avait quitté la zone de tonte. Équipé d’un GPS et d’une puce qui permettent la communication, le robot a pu être suivi à la trace par son propriétaire. Le voleur s’est tout de suite rendu et s’est expliqué en précisant qu’il avait une lourde dette qu’il espérait éponger en revendant ce robot. ◗

surveiller ainsi qu’à Internet afin d’obtenir de l'aide pour reconnaître et identifier les personnes et/ou objets qu'ils regardent mais aussi lever un doute en cas d’incertitude. Au-delà de la simple surveillance et de la détection de personnes et activités suspectes, cette technologie pourrait aussi être très utile pour des opérations de déminage d’un terrain, d’assainissement après un accident nucléaire ou d’intervention dans une zone à risque après une catastrophe naturelle. Ces travaux de recherche, qui devraient durer quatre ans, sont financés par une subvention de 1,4 million de dollars de l’ONR (Office of Naval Research) de la Navy. ◗

Dans le but de tester les limites de la locomotion bipède pour les robots, une équipe de chercheurs de l'Institute for Human and Machine Cognition (IHMC) de Pensacola, en Floride, a développé un petit robot bipède, inspiré de l’autruche, capable de courir à presque 20 km/h sur

un tapis roulant. Baptisé Planar Elliptical Runner, il présente la spécificité de n’avoir ni capteur, ni ordinateur de bord. Il n’est équipé que d’un unique moteur, qui se charge de faire bouger ses jambes avec un mouvement elliptique, et dont on fait varier la puissance à distance via une radiocommande mais ses jambes disposent aussi d’une « résilience réactive », c’est-à-dire que lorsqu’elles sentent de la résistance, le robot rajoute de la puissance à la poussée. C’est sa conception mécanique qui contribue à maintenir sa stabilité quand il court. C’est le mouvement elliptique de ses jambes en combinaison avec la forme de son corps qui œuvre de concert pour l’empêcher de tomber. Le stockage temporaire de l'énergie cinétique de son moteur dans des ressorts permet d'ajuster la position de ses appuis de façon très naturelle. Les chercheurs travaillent maintenant à améliorer ses performances afin qu’il soit capable de courir dans toutes les directions en espérant que cette technologie puisse ensuite être appliquée à d’autres robots fonctionnels afin de les rendre plus efficaces et plus naturels. ◗ PLANÈTE ROBOTS N°46

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6p news46.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 14:31 Page3

ROBOTS

actualités

Dubaï veut robotiser un quart de son effectif policier d’ici 2030

Après quelques tests, un premier robot semihumanoïde espagnol REEM de PAL Robotics va incorporer les forces de l’ordre de Dubaï de façon définitive. Il n’est pas prévu pour partir enquêter sur des affaires criminelles, mais se contentera, dans un premier temps, d’aider les touristes perdus, servir de receveur des amendes ou bien prendre des dépôts de plainte. Abdullah Bin Sultan, directeur du Future Shaping Center (Centre de recherche sur le futur) de la police de Dubaï espère que les robots représenteront 25 % des effectifs policiers de Dubaï afin de déployer les policiers humains dans des zones où ils seraient plus utiles. ◗

Alias, un bras robotique qui pourrait piloter n’importe quel avion Plutôt qu’équiper l’ensemble des appareils d’un pilote automatique, l’entreprise américaine Aurora Flight utilise un bras robotique Universal Robots pour piloter un avion de façon autonome. D’après l’entreprise, ce robot n’est pas destiné à remplacer définitivement le pilote mais à pouvoir prendre sa place si celui-ci n’est plus capable de piloter (malaise, etc.). Étant un projet épaulé par la DARPA, les usages militaires seront probablement envisagés. Lors de ses derniers tests, le robot a réussi à faire atterrir un avion de ligne Boeing 737 sans encombre. L’idée est qu’il puisse s’adapter à tous les types d’avions et qu’il maîtrise tout un vol depuis le décollage jusqu’à atterrissage sur le tarmac. ◗

Active Pelvis Orthosis, un exosquelette qui empêche de chuter

Chez les personnes âgées, la chute peut être un déclencheur d’ennuis plus graves. Afin d’empêcher l’arrivée de tels incidents, l’EPFL travaille sur l’exosquelette Active Pelvis Orthosis. Celui-ci, encore au tout début de son étude, analyse la marche de son porteur afin de pouvoir y détecter les cas où la chute est imminente. En seulement 350 millisecondes, l’exosquelette rétablit l’équilibre de son porteur et réduit ainsi les cas de chutes avérés. Pour le moment, le prototype pèse la bagatelle de 4 kg, il devra donc être drastiquement réduit avant une commercialisation éventuelle d’ici quelques années. ◗

Une nouvelle version du minibus Olli, destinée à aider la locomotion des personnes handicapées, est en préparation

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PLANÈTE ROBOTS N°46

des applications pour smartphone, un hologramme capable de converser en langue des signes. Le minibus pourrait aussi reconnaître les personnes qui attendent aux arrêts avec un déambulateur ou un fauteuil roulant. Il activera alors une rampe automatisée pour les aider à monter puis déploiera des équipements pour immobiliser le fauteuil roulant pendant le trajet. Dès juillet, Local Motors va sélectionner les fournisseurs, l’objectif étant de vendre cette nouvelle version pour environ 250000 dollars et d’offrir aussi un service de créditbail qui coûterait de 10000 à 12000 dollars par mois et inclurait des mises à jour du matériel. ◗

Après avoir présenté, il y a un an, Olli, un minibus électrique, autonome et personnalisable, Local Motors et IBM travaillent déjà sur une autre version du véhicule qui intègrerait de nouvelles fonctionnalités destinées à faciliter la vie des usagers ayant une large gamme d’handicaps (troubles visuels, auditifs, physiques et cognitifs). Ce nouveau minibus, baptisé Accessible Olli, pourrait combiner diverses technologies: les algorithmes de l’I.A. de Watson (qui servent déjà d’outil de communication avec les passagers), la réalité augmentée, la vision par ordinateur, des capteurs haptiques installés dans chaque siège,

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Ressemblant à un modèle réduit d’1m50 de haut d’un véhicule monospace, OTSAW Digital, une société singapourienne, a mis au point ce petit véhicule qui se déplace sur l’espace routier, pour des missions de surveillance avec une autonomie 4 à 5 heures. Bardé de capteurs, OR-3 possède une vision à 360°. Si, lors d’une mission, le véhicule est bloqué par un obstacle, un panneau arrière se déploie pour libérer un drone autonome qui poursuivra la mission sur une centaine de mètres supplémentaires. Son intelligence artificielle lui permet de détecter des anomalies comme un sac abandonné ou un intrus. ◗

L’Allemagne autorise les voitures autonomes sur ses routes

Un nouveau projet de taxis volants

OR-3 un véhicule de surveillance autonome équipé d’un drone

Sur un aérodrome près de Munich, la start-up allemande Lilium Aviation a récemment effectué avec succès les essais en vol d’un prototype à taille réelle de son jet, 100 % électrique, à décollage et atterrissage verticaux. Ces essais ont été faits sans pilote avec une version biplace de leur jet. Cet avion ultraléger en fibre de carbone est propulsé par 36 moteurs électriques, dont 24 sont disposés sur le bord arrière des deux ailes, à l'intérieur de volets mobiles, tandis que les 12 autres sont montés sur des supports pivotants, à l'avant, de part et d'autre du cockpit. Ils développent une puissance cumulée de 430 chevaux. Ce

jet serait capable de voler à une vitesse maximale de 300 km/h avec une autonomie de 300 km en une seule charge. L’objectif de la société est de pouvoir proposer dans quelques années un service de taxis volants rapide, écologique et à un prix abordable, avec une autre version pouvant transporter jusqu’à 5 passagers. On pourra faire appel à leurs services à l'aide d'une application mobile et ils viendront se poser sur une plateforme d'atterrissage sélectionnée par les clients. Les premiers vols avec pilote sont prévus en 2019 et la société espère lancer son service de taxis volants d’ici 2025. ◗

Doucement mais sûrement, l’arrivée des voitures 100 % autonomes suit son chemin. C’est au tour de l’Allemagne de libérer les routes aux voitures autonomes ouvrant ainsi la voie aux start-up qui pourraient se lancer dans de tels projets. Certaines conditions drastiques sont pour le moment appliquées. Un conducteur doit être derrière le volant pour qu’il puisse reprendre la main à n’importe quel moment. De plus, une boîte noire doit enregistrer l’ensemble des données produites par l’automobile pour pouvoir être analysées en cas de litige. L’Allemagne pourrait produire un appel d’air pour les constructeurs européens qui pourraient y placer leurs nouveaux centres de recherche. ◗

Un nouveau procédé permet d’imprimer en 3D des formes complexes en verre

Une équipe interdisciplinaire du Karlsruhe Institute of Technology (KIT), sous la direction du Dr Bastian Rapp, a développé un nouveau procédé permettant de fabriquer des structures complexes de haute précision en verre avec une imprimante 3D. Pour cela, ils ont mélangé des nanoparticules de verre de quartz de

haute pureté avec une petite quantité de polymère liquide, ce qui permet de durcir le mélange par la lumière à des points spécifiques au moyen de la stéréolithographie. Cette préparation, qui est restée liquide, est lavée dans un bain de solvant, ne laissant que la structure durcie souhaitée. Le polymère encore mélangé dans cette structure de verre est ensuite éliminé par chauffage. Du fait des propriétés du verre comme la transparence, la stabilité thermique et la résistance aux acides, l'utilisation de ce matériau dans l'impression 3D ouvre la voie à de nouvelles applications dans différents domaines comme l'optique (lunettes, lentilles pour les caméras portables…), la biotechnologie ou encore la transmission des données dans les prochaines générations d'ordinateurs. ◗ PLANÈTE ROBOTS N°46

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ROBOTS

actualités

Volvo Trucks teste un camion poubelle semi-autonome

L’idée de ce camion n’est pas de remplacer l’humain dans sa tâche mais de

l’assister. Le chauffeur amène le camion au bout de la rue où il doit ramasser chaque poubelle. Le camion a cartographié la rue auparavant et marqué chaque point d’arrêt. Le chauffeur descend ensuite et va chercher poubelle après poubelle. Le camion recule de façon automatique en suivant son chauffeur sans heurter le moindre véhicule à l’arrêt ou gênant la circulation. D’après Volvo, ce système devrait réduire les émissions polluantes. ◗

Une voiture volante pourrait allumer la flamme olympique de 2020

Une prothèse de main fabriquée avec des gobelets en plastique recyclés coût est 10 fois inférieur à celui des résines traditionnelles. ◗

La société Canibal s’est spécialisée dans la collecte et le recyclage des gobelets utilisés pour les fontaines à eau ou les machines à café, grâce à des bacs de récupération capables de les reconnaître, les trier selon leur composition (carton, carton enduit ou plastique) et les compacter, qui sont vendus aux entreprises et établissements scolaires ou loués à l’occasion de grands évènements (festivals de musique, manifestations sportives…). La société récupère ainsi un mélange de polypropylène et de polystyrène qui est transformé en granulés de matière plastique, baptisé Caniplac, servant ensuite à fabriquer des bacs pour la collecte et des panneaux isolants utilisables dans le bâtiment. Depuis peu, elle a aussi eu l’idée de transformer ces granulés en filaments, d’une épaisseur de 2 mm, qui peuvent être utilisés, sous forme de bobines, dans des imprimantes 3D. Grâce à un fichier 3D fourni par l’association e-Nable (qui met en relation des enfants souffrant d’agénésie et des possesseurs d’imprimantes 3D qui conçoivent bénévolement des appareillages d'assistance purement mécaniques sur mesure), Canibal a réussi à fabriquer une prothèse de main dont le

Toyota finance une start-up, Cartivator, qui développe une voiture volante dérivée des technologies utilisées sur les drones multirotors. Un véhicule Skydrive, conçu par cette société, pourrait être désigné pour allumer la flamme olympique des Jeux de Tokyo en 2020. La voiture est monoplace et roule sur 3 roues. Activé par un moteur électrique, l’engin peut décoller et atteindre les 150 km/h. Les premiers essais devraient intervenir dès 2018, ce qui laissera encore un peu de temps pour perfectionner le Skydrive. ◗

L'impression 3D offre une nouvelle approche pour la construction de bâtiments

Des chercheurs du MIT ont développé une technologie utilisant un système de plateforme robotisée, baptisée Digital Construction Platform, permettant d’imprimer en 3D la structure d'un bâtiment. Le système se compose d'un véhicule à chenilles sur lequel est fixé un grand bras robotique industriel qui est, lui-même, équipé à son extrémité d’un petit bras robotisé de précision. Ce bras facilement contrôlable peut être utilisé pour diriger n’importe quel embout de construction afin de verser du béton ou pulvériser un matériau isolant. Il serait ainsi possible de construire des bâtiments entiers de manière bien plus rapide, moins onéreuse et adaptable aux spécificités de

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PLANÈTE ROBOTS N°46

l’environnement du site d’implantation. Lors de tests effectués, leur prototype a réussi à construire la structure d'un dôme de 15 m de diamètre et de 3m65 de haut en moins de 14 h. Le système est destiné à devenir entièrement autonome en le dotant de panneaux solaires. L'objectif serait de pouvoir le déployer dans des pays en développement ou dans des zones ayant été touchées par des catastrophes naturelles pour construire rapidement des abris durables. En l’équipant d'une pelle qui pourrait tout à la fois servir à recueillir des matériaux locaux et à préparer la surface du bâtiment, on pourrait aussi envisager de s’en servir sur la Lune ou sur Mars. ◗

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Le Yara Birkeland, un porte-conteneurs autonome en construction

Un fauteuil roulant capable de monter et descendre des escaliers

La société chimique norvégienne Yara estime que les centaines de camions à moteur diesel qui font la route chaque jour pour livrer les engrais qu’elle produit vers les deux ports d’embarquement sont d’un autre âge. Ils polluent avec des émissions de CO2 conséquentes. C’est ainsi que Yara a pris commande d’un porte-conteneurs électrique à l’entreprise Kongsberg. Le Yara Birkeland devrait être livré fin 2018 pour faire la navette entre Porsgrunn, où sont les installations de Yara et les deux ports de Brevik et Larvik situés respectivement à 12 et 50 km de Porsgrunn. En plus d’être électrique et non polluant, le porte-conteneurs sera peu à peu agencé pour devenir complètement autonome à l’horizon 2020. ◗

Une I.A. reconnaît les styles musicaux mieux que les humains

La musique live est une chose complexe et unique pour chaque musicien, ce qui rend souvent difficile d’en classifier le genre. Des chercheurs de la société Cambridge Consultants ont mis au point un programme qui utilise le deep learning pour analyser de la musique en temps réel et déterminer à quel style elle appartient. Pour tester leur système d'apprentissage machine, Cambridge Consultants a demandé à un pianiste de jouer une variété de styles de musique (baroque, classique, ragtime et jazz) lors d’une démonstration en direct. En appliquant des algorithmes complexes, le système a recherché les différentes influences et, en temps réel, le genre probable de musique que le pianiste jouait. Les résultats ont largement dépassé ceux obtenus avec des logiciels d'analyse musicale conventionnels codés à la main par des humains. Ce programme ouvre la porte à une nouvelle génération de systèmes de récupération d'informations multimédia fournissant une méthode sophistiquée de recherche et d'organisation de bases de données musicales mais il pourrait aussi s'appliquer à la détection de défauts dans le secteur industriel ou à une évaluation rapide de la santé des patients dans le domaine médical. ◗

Depuis fin 2014, une équipe d’étudiants de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et de la Haute École d'art de Zurich (ZHdK) développe sur son temps libre un fauteuil roulant électrique tout terrain, baptisé Scewo, qui est assez compact pour passer n’importe quelle porte standard et manœuvrer facilement en intérieur. Ses grandes roues peuvent

aisément franchir un bon nombre d’obstacles. Sa technologie d'auto-équilibrage lui permet de tourner sur place et rouler sur les bordures d’un trottoir sans rester bloqué. Pour se déplacer, l’utilisateur peut utiliser le joystick ou un changement de position de son corps à l’aide d’un système de gyropode. Grâce à ses chenilles en caoutchouc, le fauteuil peut monter et de descendre les escaliers en douceur et en toute sécurité. La transition entre le sol et les marches des escaliers est automatisée. Il dispose de plusieurs modes. Le Safe Mode est utilisé pour s’installer dans le fauteuil et en sortir, le positionner sous une table et rester debout. Il est aussi possible d’avancer et reculer avec ce mode. Avec Elevated Mode, les chenilles et les petites roues à l'arrière peuvent être abaissées en dessous des roues principales pour monter l'assise pour faciliter la communication en face à face et atteindre des objets situés en hauteur. Quant au Track Mode, il permet de gérer plus facilement les surfaces glissantes et les pentes plus raides. Pour l’instant, le Scewo n’en est encore qu’au stade de prototype de démonstration. Si tout se déroule comme prévu, il pourrait être commercialisé fin 2018.◗

La nouvelle lubie d’Elon Musk

Elon Musk a récemment créé une nouvelle société, baptisée The Boring Company, qui a pour but de créer des réseaux de tunnels souterrains, répartis sur plusieurs niveaux, pour décongestionner le trafic automobile dans les grandes métropoles. Pour cela, il faudra tout d’abord réduire par 10 le coût de percement de ces tunnels en diminuant environ de moitié la taille de leur diamètre (en passant de 8m50 actuellement à environ 4m30) et en augmentant la vitesse de fonctionnement des tunneliers grâce à l’amélioration de leur système de refroidissement mais

aussi en concevant une nouvelle génération de tunneliers capables simultanément de creuser le sol et de renforcer la structure du tunnel. L’idée est d’y faire circuler des voitures, installées de manière sécurisée, sur des plateformes mobiles autonomes se déplaçant à 200 km/h d’un point à un autre de la ville. Les voitures entreraient et sortiraient des tunnels via un système d’ascenseur relié à des places spécifiques de stationnement installées en surface. Certains tunnels seraient réservés à des navettes qui transporteraient des passagers et/ou du fret. Le 1er tunnel, qui est déjà en cours de construction avec un nouveau tunnelier (baptisé Godot), devrait relier l'aéroport de Los Angeles à plusieurs localités situées à proximité : Culver City, Santa Monica, Westwood et Sherman Oaks. ◗ PLANÈTE ROBOTS N°46

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2p juridique46.qxp_Mise en page 1 12/06/2017 20:02 Page1

Le Droit des robots

PLAIDOYER POUR UNE ÉTHIQUE DES « CODEURS »

Les codeurs écrivent l’avenir. Le monde de demain sera codé par ces derniers. Ont-ils des droits et des devoirs? De programmeurs, les codeurs sont devenus des créateurs de robots. De ce fait, il est naturel de se poser la question de leur responsabilité en cas de faute dans une ligne de code. Cela mérite une réflexion à travers quelques exemples de cas d’usage.

LA MANIPULATION DES ÉMOTIONS PAR CONTAGION À TRAVERS UN RÉSEAU Peut-on concevoir un système qui soit une sorte de « thermostat » permettant de conditionner des individus et de les mettre dans un état de bonheur ou de dépression ? La réponse est affirmative. Des universitaires de Cornell et de l'université de Californie l’ont conçu en laboratoire 1 à partir d’un réseau. Il suffit de filtrer les informations grâce à un code qui permet de les sélectionner selon qu’elles sont positives ou négatives. On s’est aperçu que peu à peu, ceux qui recevaient des informations négatives de l’ensemble des personnes avec qui elles interagissent, voient leur état émotionnel se modifier par « contagion émotionnelle ». Peut-on coder ce type d’algorithmes ? La réponse est également affirmative puisqu’un

réseau social l’a expérimenté secrètement auprès de 689 000 utilisateurs dont les flux de commentaires, de vidéos, d'images et de liens publiés ont été manipulés et triés pour influencer leur état émotionnel 2. On savait les moteurs de recherche capables de détecter et de sélectionner les informations permettant d’identifier les bons profils à des fins commerciales grâce à des algorithmes toujours plus performants. Mais il s’agit ici de manipuler les émotions des individus et d’aboutir à un système de la pensée et des émotions en quelque sorte. LA MANIPULATION DES INFORMATIONS D’autres cas emblématiques peuvent être

cités à propos de la manipulation des informations concernant la pollution des moteurs diesel ou encore l’utilisation détournée des informations collectées par un jouet intelligent. Dans l’un, c’est un algorithme codé avec intelligence, tapi à l’intérieur du véhicule pour enregistrer de façon permanente la moindre information sur son conducteur, et qui est ainsi capable de détecter qu’il est sur un banc d’essai pour manipuler les tests écologiques. Dans l’autre, c’est un algorithme contenu dans une poupée connectée et qui est capable de parler avec un enfant. Pour pouvoir dialoguer avec ce dernier, l’algorithme qui a été développé transmet toutes sortes d’informations (visuelles et sonores)

“

PEUT-ON CONCEVOIR UN SYSTÈME QUI SOIT UNE SORTE DE « THERMOSTAT » PERMETTANT DE CONDITIONNER DES INDIVIDUS ET DE LES METTRE DANS UN ÉTAT DE BONHEUR OU DE DÉPRESSION ? LA RÉPONSE EST AFFIRMATIVE.

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”

Le programmeur d’un robot pourrait avoir une responsabilité dans les défauts logiciels de celui-ci.

2p juridique46.qxp_Mise en page 1 12/06/2017 20:02 Page2

Doit-on refuser du code qui viole les droits de l’homme?

sur l’enfant et son environnement, se transformant ainsi en espion de la vie privée 3. En réalité, un robot n’est pas lié à sa corporalité (robot physique), les robots logiciels en sont la preuve. La mécatronique permet d’intégrer des fonctions intelligentes dans de nombreux produits de la robotique, des microsystèmes, et aujourd’hui des objets in-

Les détails de la sécurité des utilisateurs seront au cœur des applications développées pour les robots. Rien ne devra être laissé au hasard.

par Alain Bensoussan avocat technologue, spécialiste du droit des technologies avancées www.alain-bensoussan.com

telligents, qui demandent des caractéristiques qui ne sont réalisables que par l’intégration simultanée des éléments mécaniques, électroniques et informatiques 4. Les différents cas qui viennent d’être évoqués amènent à s’interroger sur le rôle des codeurs. Il ne s’agit pas de science-fiction mais bien d’une vérité et de pratiques qui

À travers son programme Pepper Partners, Softbank Robotics multiplie les applications possibles pour son robot. Qui devra être garant de la sécurité des données traitées ?

existent aujourd’hui et dont les codeurs sont au centre.

DE LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES CODEURS Les robots ne sont pas objets de droit mais sujets de droit parce qu’ils possèdent une intelligence artificielle qui leur donne une autonomie. Ceux qui codent cette autonomie doivent nécessairement être encadrés par un environnement qui va définir des règles de responsabilité. La plateforme d’intelligence artificielle et par là-même les codeurs de cette plateforme sont assurément engagés. Les codeurs sont-ils vraiment neutres et peut-on leur demander de coder n’importe quoi ? Est-ce qu’ils ne sont pas également responsables du résultat de leur travail ? Si à la seconde question la réponse est évidente : le codeur de l’algorithme est responsable du résultat, la première suscitera forcément la polémique. Il devient urgent de mettre en place une charte universelle du code dont le principe est de refuser le code qui viole les droits de l’homme (concept de codage Ethics by Design). Cette charte permettra de définir un droit à l’humanité dans nos futurs algorithmes. Une chose est certaine, les questions d’ordre éthique sont majeures et les défis à relever immenses. ●

1 - Adam D. I. Kramer, Jamie E. Guillory, and Jeffrey T. Hancock, Experimental evidence of massive-scale emotional contagion through social networks, PNAS, July 22, 2014 (www.pnas.org/). 2 - Carmen Fishwick, Facebook's secret mood experiment : have you lost trust in the social network ?, The Guardian, 30 June, 2014. 3 - Une Barbie à reconnaissance vocale surnommée Barbie Stasi, en Allemagne », lemonde.fr du 23 février 2015. 4 - A. Bensoussan, J. Bensoussan, Droit des robots, Ed. Larcier juin 2015, p. 13 s.

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Événements

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La NASA développe des robots humanoïdes pour travailler sur Mars Le 21 mars dernier, Donald Trump a signé le NASA Transition Authorization Act of 2017 (NTAA), un texte d'orientation qui ne se contente pas uniquement d'approuver le budget de la NASA pour cette année mais lui fixe également des objectifs pour les prochaines décennies parmi lesquels figurent l’envoi d’une mission habitée à destination de la planète rouge d’ici 2033. ACCROÎTRE L’AUTONOMIE DU VALKYRIE C’est dans cette optique que la NASA développe, depuis plusieurs années, le super lanceur SLS (Space Launch System) ainsi que la capsule habitable Orion mais également des robots humanoïdes dont la spécificité réside dans leurs capacités à fonctionner dans l’espace. Afin de préparer l’arrivée des premiers humains sur la planète rouge, ces robots y seront envoyés à l’avance afin d’effectuer, de façon autonome, un cer tain nombre de tâches comme le déploie-

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PLANÈTE ROBOTS N°46

ment ainsi que l’installation des habitats, des systèmes de soutien de la vie, des communications et des panneaux solaires, voire même commencer la recherche scientifique préliminaire (exploration des environs et récupération d’échantillons). Ils auront aussi pour mission d’aider l’équipage pendant le voyage et d’assurer ensuite la maintenance des équipements, une fois arrivés à destination. Après avoir envoyé un Robonaut 2 (R2) dès 2011 à bord de l’ISS pour assister les astronautes puis lui avoir rajouté une paire de jambes

en 2014, la NASA a depuis lors développé un autre modèle nettement plus perfectionné : le Robonaut 5 (R5), aussi appelé Valkyrie, et en a construit quatre exemplaires. Elle en a gardé un pour ses propres besoins et en a prêté deux autres à des fins de recherche, respectivement à la Northeastern University et au MIT, afin de tester leurs capacités dans divers environnements hostiles et de les développer tandis que le quatrième a été acheté par l'université d'Edimbourg. Ce robuste robot humanoïde, mesurant 1m88 pour un poids de 136 kg, qui dispose de

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“

Le Robonaut 2 (R2), en test, à bord de la Station Spatiale Internationale.

AFIN DE PRÉPARER L’ARRIVÉE DES

LE SPACE ROBOTICS CHALLENGE La NASA cherche maintenant à développer de nouveaux logiciels destinés à augmenter l'autonomie et la dextérité d’une prochaine génération de robots humanoïdes, capables de travailler avec un délai de communication, afin qu'ils puissent effectuer des tâches spécifiques lors des futures missions spatiales ainsi qu’après l'atterrissage sur d'autres planètes comme Mars. C’est pourquoi elle a décidé en 2016 d’organiser le Space Robotics Challenge qui s’adresse aux programmeurs du monde entier. Sur les 405 équipes originaires de plus de 55 pays qui s’y sont inscrites, 92 d’entre elles issues de 13 pays différents ont été retenues dans un 1er temps avant que la NASA n’annonce, fin janvier, la liste des 20 équipes qui par ticiperont à la finale dont les épreuves se dérouleront en juin. Les quatre meilleures équipes seront récompensées par un prix : 125 000 dollars pour la

”

1ère, 100 000 dollars pour la 2e, 50 000 dollars pour la 3e et 25 000 dollars pour la 4e. Par ailleurs, six équipes pourraient aussi remporter un bonus de 50 000 dollars en accomplissant l’intégralité des 18 sous-tâches demandées au cours d'un seul essai. Le logiciel développé grâce au Space Robotics Challenge devra être transférable dans d'autres systèmes de robotique afin de pouvoir l’utiliser aussi bien avec les anciens modèles de robots, comme le Robonaut 2, que dans tous les nouveaux modèles à venir. LES TROIS ÉPREUVES DE LA FINALE La finale du Space Robotics Challenge se déroulera dans un environnement vir tuel dans lequel se trouvent un rover, des panneaux solaires, une parabole de communication et un habitat ins-

44 degrés de liber té et coûte environ 2 millions de dollars, a été conçu pour fonctionner dans des conditions extrêmes.

PREMIERS HUMAINS SUR LA PLANÈTE ROUGE, CES ROBOTS Y SERONT ENVOYÉS À L’AVANCE AFIN D’EFFECTUER, DE FAÇON AUTONOME, UN CERTAIN NOMBRE DE TÂCHES COMME LE DÉPLOIEMENT AINSI QUE L’INSTALLATION DES HABITATS.

Le Valkyrie à l’entraînement.

tallé sur une plaine de Mars. Les équipes en lice devront programmer un robot virtuel, modélisé d’après le Valkyrie, pour effectuer une série de tâches complexes dans une simulation qui inclut des périodes de latence représentant les délais de communication entre la Terre et Mars. Le scénario de cette simulation numérique raconte que, dans un avenir plus ou moins proche, le robot est arrivé sur Mars avec des équipements dans le but de préparer une mission humaine. Une tempête de poussière a endommagé l'habitat ainsi que des panneaux solaires et a désaligné l'antenne de communication. Le robot virtuel doit donc réaligner l'antenne de communication, déployer un nouveau panneau solaire, localiser la fuite d'air dans l'habitat et la colmater. PLANÈTE ROBOTS N°46

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La NASA développe des robots humanoïdes pour travailler sur Mars

Simulation du Valkyrie lors de sa troisième tâche de l’épreuve.

Pour effectuer sa 1ère tâche, il lui faudra marcher sur une cour te distance jusqu’à l'antenne de communication et localiser deux poignées, l’une servant à ajuster son inclinaison et l’autre son orientation, afin de pouvoir la réajuster. Un message sera envoyé au robot lorsque l'antenne aura été est correctement réalignée.

“

APRÈS AVOIR TERMINÉ CHAQUE TÂCHE, LE ROBOT DEVRA SE

RENDRE DANS UNE ZONE D'ARRIVÉE CE QUI METTRA FIN À SON TRAVAIL EFFECTUÉ. CHAQUE ÉQUIPE DEVRA EXÉCUTER CHACUNE DES TÂCHES À CINQ REPRISES MAIS CHAQUE ESSAI SERA LÉGÈREMENT DIFFÉRENT…

”

Pour effectuer sa 2e tâche, le robot devra marcher jusqu’à un rover afin d’y récupérer un nouveau panneau solaire en le saisissant par une poignée lui permettant de le transpor ter puis se rendre jusqu’au panneau solaire défectueux. Une fois sur place, il devra le placer sur le sol

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PLANÈTE ROBOTS N°46

et appuyer sur un bouton, situé sur sa par tie supérieure, pour le déployer à côté du câble d'alimentation. Il devra ensuite ramasser un câble électrique, situé sur le sol près du panneau solaire défectueux et le brancher dans le panneau solaire nouvellement déployé pour le relier au réseau existant. Pour effectuer sa 3e tâche, le robot devra marcher jusqu’à l'habitat et gravir les escaliers situés à l'entrée de l'habitat, qui sont équipés de rambardes des deux côtés. Pour pénétrer dans l’habitat, il lui faudra activer une vanne rotative afin de déverrouiller la por te avant de la pousser. Une fois dans l'habitat, il devra saisir un dispositif de détection de fuite, posé sur une table située à proximité, puis marcher vers le mur où se trouve une fuite. En déplaçant devant le mur cet outil de détection de fuite qui émet en permanence un message contenant des informations sur la présence ou l'absence d'une fuite d'air, il devra trouver la localisation exacte de la fuite puis la colmater à l’aide d’un patch. Après avoir terminé chaque tâche, le robot devra se rendre dans une zone d'arrivée ce qui mettra fin à son travail effectué. Chaque équipe devra exécuter chacune des tâches à cinq reprises mais chaque essai sera légèrement différent, en modifiant ses éléments (emplacement des objets placés dans l'environnement, position de dépar t du robot, paramètres de communication, propriétés de contact de friction, placement de divers obstacles, géométrie de l'objet et autres paramètres pertinents). Par ailleurs, en fonction de la tâche demandée, le robot disposera d’une limite de temps, allant de 30 min à

Liste des 20 équipes finalistes du Space Robotics Challenge BIT PLEASE (Cypress, Texas) Coordinated Robotics (Newbury Park, Californie) Mingo Mountain Robotics (Kettle Falls, Washington) MITs (Tokyo, Japon) Mystic (The Woodlands, Texas) Nevermore (Jersey City, New Jersey) Ring of the Nibelungs (Medford, Massachusetts) Sirius (South Hadley, Massachusetts) SpaceBucs (Pittsburgh, Pennsylvanie) Space Weavers (San Jose, Californie) Team AL v.2.0 (Toronto, Canada) Team Olympus Mons (Barcelone, Espagne) Team Olrun (Evansville, Indiana) THE HUMANZ ARE DEAD (Boston, Massachusetts) Walk Softly (Erie, Pennsylvanie) Whalers (Nantucket, Massachusetts) Worcester Polytechnic Institute Humanoid Robotics Lab (Worcester, Massachusetts) WV Robotics Team (Fairmont, West Virginia) Xion Systems (Fresno, Californie) ZARJ (St. Paul, Minnesota)

2 h, pour l’effectuer. La notation du travail des équipes sera basée principalement sur l'exécution des tâches (chaque tâche consistant en plusieurs sous-tâches) et du temps mis pour les effectuer. ■Josèphe Ghenzer

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Événements

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L'équipe ARGONAUTS

remporte le premier challenge robotique du secteur pétrolier

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Alors que l'équipe française VIKINGS était la grande favorite, c'est finalement l'équipe germanique ARGONAUTS qui a remporté le tout premier challenge robotique mené par Total, le premier du genre dans l'industrie pétrolière.

maginez un robot qui se déplace dans les coursives d’une plateforme offshore, monte et descend les escaliers du véritable labyrinthe que constitue une plateforme pétrolière afin de relever des valeurs de pression ou de température, vérifier la position de manettes de contrôle, c'était le défi qu'on dû relever les cinq équipes sélectionnées dans le cadre du Challenge ARGOS, acronyme de Autonomous Robot for Gas and Oil Sites. Organisé par Total, il s’agit du tout premier challenge lancé dans l'industrie pétrolière. Il visait à créer un robot capable de mener des inspections de routine sur les installations pétrolières et gazières, éventuellement intervenir en cas d’incident. Cette compétition robotique qui vient de s’achever fut aussi unique dans ses modalités puisque le

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ORGANISÉ PAR TOTAL, IL S’AGIT

DU TOUT PREMIER CHALLENGE LANCÉ DANS L'INDUSTRIE PÉTROLIÈRE. IL VISAIT À CRÉER UN ROBOT CAPABLE DE MENER DES INSPECTIONS DE ROUTINE SUR LES INSTALLATIONS PÉTROLIÈRES ET GAZIÈRES.

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challenge s'est tenu sur trois années, rythmé par une nouvelle manche de compétition chaque année. Ce format de compétition très long présentait plusieurs avantages pour Total. D'une par t, les équipes avaient le temps de bien comprendre les conditions extrêmement contraignantes du secteur pétrolier. L'environnement d'une plateforme pétrolière est extrêmement complexe à appréhender pour un robot, avec des coursives étroites, des escaliers escarpés, des conditions météo extrêmes. Les conditions d'éclairage souvent changeantes ont notoirement compliqué la tâche des robots lors des épreuves. Entre chaque manche, les équipes pouvaient librement modifier leurs logiciels et leurs robots. D'année en année, les robots ont considérablement évolué

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afin de répondre aux exigences du jury, des « moustachus » du secteur pétrolier.

CINQ ÉQUIPES POUR UNE COURONNE Des 31 dossiers de candidature reçus, le comité de sélection ARGOS n'a retenu que 5 projets. Baptisée AIR-K, la première équipe en lice était originaire du Japon. Il s’agissait d'un consortium formé par les entreprises BestTechnology, Mobile Robot Research, Fujisoft, l'université de Tohoku et l'Institut technologique de Shibaura. Leur robot, très compact (il ne mesure que 84 cm de longueur), a bénéficié de l'expérience des Japonais en matière de robotique dans le nucléaire, la lutte contre les incendies et les plateformes pétrolières. La seconde équipe en lice, ARGONAUTS, est le fruit de l’alliance de Taurob GmbH, un constructeur de robots autrichien qui a pu s'appuyer sur l'expertise de l'université technique de Vienne, ainsi que les chercheurs du prestigieux laboratoire de simulation et robotique de l'université technique de Darmstadt. De sérieux concurrents puisque Hector, le robot mis au point par ces chercheurs avait participé à la finale du DARPA Robotics Challenge en 2015.

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DES 31 DOSSIERS

Les cinq équipes finalistes du Challenge ARGOS accompagnées de leur robot respectif.

Le très compact robot japonais AIR-K.

DE CANDIDATURE REÇUS, LE COMITÉ DE SÉLECTION ARGOS N'A RETENU QUE 5 PROJETS. BAPTISÉE AIR-K, LA PREMIÈRE ÉQUIPE EN LICE ÉTAIT ORIGINAIRE DU JAPON.

”

FOXIRIS, le troisième robot à participer aux épreuves, est comme ses deux autres rivaux un robot équipé de chenilles en caoutchouc capable d’escalader les escaliers les plus raides. FOXIRIS est le fruit du travail de l'entreprise GMV, une entreprise d'ingénierie espagnole, IdMing, un constructeur de robots portugais ainsi que l’université polytechnique de Madrid. C’est le robot le plus imposant du challenge.Tout comme ARGONAUTS, ce robot a beaucoup évolué entre les épreuves et son équipe l'a doté d’un bras robotique pour porter ses capteurs. LIO était certainement le robot le plus original de la compétition. L’équipe, formée de chercheurs de l'EPF de Zurich, et des ingénieurs d’Alstom Inspection Robotics, a opté pour des pattes à la place des chenilles de ses concurrents. Un choix risqué pour l'équipe suisse, notamment lors des épreuves finales où les obstacles se sont multipliés sur les parcours et que le robot a dû passer de passerelles PLANÈTE ROBOTS N°46

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s’appuyer seulement sur ses propres ressources. Le format d’une compétition sur trois années a été choisi afin que les équipes engagées puissent monter en puissance et modifier progressivement leurs robots en fonction des exigences de Total. Si un prix de 500 000 euros a été remis à l’équipe gagnante, chaque équipe a pu obtenir jusqu’à 600 000 euros tout au long des épreuves pour financer les évolutions de son robot. Kris Kydd, chef de projet du challenge ARGOS explique le déroulement des épreuves. « La première compétition a eu lieu en 2015. Les épreuves n’avaient lieu qu’au niveau du sol. En 2016, nous avons durci nos exigences et les robots ont dû aussi monter au premier étage. Les robots devaient être capables de monter et des-

L’équipe ARGONAUTS, composée de chercheurs de l’université technique de Vienne, de l’université technique de Darmstadt et de Taurob GmbH a remporté le Challenge ARGOS au bout de trois années de compétition.

“

FOXIRIS, LE TROISIÈME

ROBOT À PARTICIPER AUX ÉPREUVES EST COMME SES DEUX AUTRES RIVAUX UN ROBOT ÉQUIPÉ DE CHENILLES EN CAOUTCHOUC CAPABLE D’ESCALADER LES ESCALIERS LES PLUS RAIDES.

”

LIO, le robot de l’équipe suisse, va être prochainement commercialisé par certains membres de l’équipe qui vont monter leur start-up.

métalliques au gravier. Ce robot est basé sur la plateforme robotique StarlETH conçue par le laboratoire de robotique de l'ETH Zürich. À l’issue des épreuves, les concepteurs de LIO ont annoncé vouloir créer une start-up et commercialiser LIO à l'issue des épreuves. Enfin, dernier robot en lice, l’équipe française VIKINGS, fruit de la collaboration de l'IRSEEM, laboratoire de recherche de l’école d'ingénieurs ESIGELEC et de Sominex, une PME spécialisée dans les hautes technologies. L’équipe normande a opté pour une plateforme robotique, équipée de chenilles, surmontée d'un mât télescopique et d'une tête orientable. Un système plus simple qu'un véritable bras robotique, mais bien évidement plus limité en termes de mouvements. Parmi les caractéristiques de ce robot très compact, son mât télescopique permet d'atteindre jusqu'à 1m80. Outre son boîtier de capteurs doté d'une caméra

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thermique, d'une caméra omnidirectionnelle, d'un micro et d'un projecteur, le robot a été doté de lidars avant et arrière pour cartographier la scène en 3D, des télémètres laser venus de l’industrie automobile. TROIS ANNEÉES D'ÉPREUVES, TROIS ANNÉES DE DÉVELOPPEMENT Avec ses normes de sécurité draconiennes et un environnement particulièrement complexe à appréhender pour un robot, le secteur pétrolier utilise actuellement essentiellement des robots télé-opérés. Faire monter des robots autonomes sur une plateforme d'extraction de gaz ou de pétrole est donc un challenge de taille pour un industriel. La R&D de Total s’appuie sur 22 centres de recherche internes, soit près de 5 000 collaborateurs, mais pour aborder des thèmes de recherche nouveaux, comme la robotique, Total ne peut pas

cendre les escaliers. » Ce n’est que lors de la finale que les robots ont pu connaître des conditions proches du travail on-shore, mais aussi in-shore puisque les robots devaient aussi être capables de se déplacer sur les zones gravillonnées qui sont très courantes dans l’industrie pétrolière. Pendant les épreuves, les robots ont dû travailler par tous les temps, y compris sous une pluie battante. Des obstacles supplémentaires étaient placés par l’organisation sur le site après la reconnaissance effectuée par les équipes le matin. Le but était de tester les capacités des robots à replanifier leurs itinéraires sur le site lorsque l’obstacle ne pouvait être franchi.

LES RECETTES DE LA VICTOIRE D’ARGONAUTS Le robot austro-allemand ARGONAUTS a créé la surprise en remportant la dernière épreuve et le Challenge ARGOS. L’équipe a choisi une plateforme robotique, déjà fiabilisée, surmontée d’un bras robotique 5 axes. « L'intérêt de cette configuration » souligne et explique Oskar Von Stryk, chercheur de l'université de Darmstadt à la tête de l'équipe, « c'est que le bras peut se déplacer sur une grande latitude pour aller lire la mesure sans qu'il soit nécessaire de déplacer la base du robot. » Autre atout pour ce robot, celui-ci était déjà certifié ATEX, norme de sécurité en vigueur dans le secteur pétrolier, un critère très important pour Total. Le robot devait être antidéflagrant, c'est-à-dire qu'il ne doit pas déclencher d'incendie ou d'explosion

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L'équipe ARGONAUTS remporte le premier challenge robotique du secteur pétrolier

ARGONAUTS confronté à l’épreuve de la montée des marches. Une tâche simple pour un humain qui a beaucoup compliqué la tâche des roboticiens. — FOXIRIS, l’imposant robot de l’équipe qui réunit les roboticiens espagnols et portugais.

VIKINGS, le robot de l’équipe française, a remporté les deux premières compétitions du challenge avant d’être devancé par ARGONAUTS.

même s'il opère dans un environnement saturé en gaz. « Les capteurs sont placés dans un boîtier protégé selon la norme IP67 et le corps du robot est en permanence maintenu sous pression positive. Aucun gaz extérieur ne peut ainsi pénétrer à l'intérieur et être au contact de ses composants. Lorsque le robot va sur sa station de recharge, son réservoir de gaz est rechargé en même temps que sa batterie. La contrepartie, c’est que tout doit être intégré dans la coque du robot, ce qui le rend plus lourd. » Le robot a été conçu sur la plateforme robotique conçue par l’autrichien Taurob. Cette plateforme est déjà utilisée par les pompiers et s’appuie sur le système Open Source robotique ROS. « C’est un

robot qui était dépourvu d’intelligence, ce qui nous a poussé à développer des fonctionnalités avancées dans différents domaines de la robotique. Le robot peut être télé-opéré par un humain, mais ce n’est pas toujours efficace avec seulement les caméras pour visualiser la scène. C’est la raison pour laquelle le robot est doté d’un mode autonome qui lui permet de se déplacer automatiquement. » Le chercheur ne cache pas sa fierté quant à l’interface utilisateur qui a été développée par son équipe à l’occasion de la troisième manche. « Lors des épreuves précédentes, nous avions été critiqués quant à la complexité d’utilisation du robot. Maintenant, c’est

très intuitif. Il suffit de cliquer sur des checkpoints sur la vue 3D de la scène pour indiquer où le robot doit se rendre. » Sur cet environnement 3D, l’opérateur peut suivre son robot aller de checkpoint en checkpoint, avec, dans une seconde fenêtre, la vue en direct des caméras du robot. Si l’opérateur veut utiliser le bras, il dispose d’une vue 3D sur laquelle il lui suffit de cliquer à l’endroit qu’il souhaite voir. Le robot va automatiquement diriger le bras pour visualiser l’endroit avec son bras. « Nous pourrons placer une pince robotique sur ce bras pour permettre au robot d’actionner une vanne. L’opérateur garde la possibilité de guider le bras manuellement avec le joystick, le logiciel s’assure alors automatiquement que le bras ne va pas entrer en collision avec l’environnement du robot, ce qui sera extrêmement précieux à l’avenir dans beaucoup d’applications. » ajoute le chercheur. Si la victoire d’ARGONAUTS dans le Challenge ARGOS a pu paraître surprenante après les deux victoires de VIKINGS, l’équipe menée par Oskar Von Stryk est particulièrement aguerrie dans l’exercice des compétitions robotiques : « Nous avons une longue expérience en termes de robots autonomes. Nous avons participé à plusieurs RoboCup, notamment à la ligue RoboCup Rescue, nous étions aussi engagés dans le DARPA Robotics Challenge il y a deux ans maintenant. Nous étions alors la seule équipe européenne en lice. Ce fut une grande source d’expériences pour nous et tous les développements qui ont été menés à ces diverses occasions ont été réutilisés pour certains d’entre eux ici. » Pour l’équipe ARGONAUTS, l’aventure continue avec Total. Le robot doit être testé sur un site offshore réel avant la fin de l’année 2017. Si ces tests sont jugés concluants, Total aidera l’équipe à industrialiser son robot et le commercialiser.

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Dossier

Innorobo 2017

es robots qui se baladent tout seuls dans les couloirs, des attroupements autour de stands en démonstration, des termes robotiques qui émanent des discussions, quelques rires et beaucoup d’étonnements… C’est sûr, vous êtes à Innorobo ! Au hasard du salon, il n’est pas rare de croiser un robot de livraison qui emporte des cartes de visite ou un sandwich d’un stand à un autre. Des robots de téléprésence affichent les visiteurs virtuels sur leurs écrans et posent des questions comme s’ils étaient des visiteurs à pied. Des semi-humanoïdes dansent au milieu de la foule pour montrer ce qu’ils savent faire puis vont rejoindre d’autres stands plus loin pour échanger. Cela grouille de visiteurs humains mais aussi de robots qui vaquent à leurs occupations, de façon autonome ou bien télé-opérés à distance. Cela pourrait ressembler à un salon du jouet, mais ces jouets-là, n’ont pas été développés uniquement pour nous divertir, mais pour nous servir ! À chaque édition d’Innorobo, le nombre de robots qui déambulent dans le salon est toujours plus grand. Nous nous approchons du jour où ils feront de même dans nos foyers, dans nos entreprises et dans la rue.

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Dossier

INNOROBO 2017

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Innorobo 2017 Un retour à la robotique de service Pour sa septième édition, le salon Innorobo s’est de nouveau planté aux Docks de Paris. Le salon se regroupait dans un immense hall de 3 200 m² (Dock Pullman), entièrement dédié à la robotique et ses technologies associées. De plus, le Dock Haussmann, voisin du premier, faisait partie de l’événement. Les conférences et tables rondes y étaient présentes.

LES ROBOTS DE SERVICE À LA PERSONNE, STARS DU SALON L’an dernier, c’était la moitié d’un hall qui était consacré au robot Pepper ainsi qu’aux entreprises partenaires de Softbank Robotics. Lors de cette nouvelle édition, les célèbres robots se cantonnaient au stand de la société ainsi que sur le stand de Hoomano, qui développe des applications pour Pepper pour le compte de Darty ou Kiabi. Le fait que Pepper ne soit pas aussi présent cette année vient tout simplement du fait que Softbank Robotics propose désormais son propre événement à la Cité des sciences et de l’industrie, le Pepper World.

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Ce sont désormais 10 000 Pepper qui ont été vendus auprès de 2 000 clients à travers le monde, dont 300 en Europe chez Carrefour, Renault, Uniqlo ou Axa Banque. Pepper est désormais implanté dans le paysage et le grand public commence à le reconnaître. Finalement, c’est le robot Leenby de Cybedroïd qui semble être le plus présent à cette édition d’Innorobo. C’est à travers une version améliorée que Leenby est présenté sur le stand de la société limougeaude juste à l’entrée du salon, la première vision des visiteurs. Le robot est désormais en phase de commercialisation et les premiers exem-

plaires sont livrés. Même si ce sont des chiffres plus raisonnables que Softbank Robotics, Leenby entame une vraie démarche ascendante. Une vingtaine de robots devraient être livrés en 2017. L’entreprise agrandit ses locaux afin d’accueillir une chaîne d’assemblage pour produire 300 robots en 2018. Un second établissement est à l’étude pour servir d’usine à robots à l’horizon 2020. Plus loin, le robot est également présent chez Hocaro, qui l’exploite pour le maintien des personnes à domicile ou en tant qu’assistant dans les hôpitaux et maisons de retraite. Enfin, c’est Planète Robots qui s’est vu proposer par Cybedroïd un ancien modèle de Leenby

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Innorobo 2017

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La bonne bouille du Buddy de Blue Frog Robotics.

Pepper de Softbank Robotics.

À QUELQUES MOIS DE LEUR COMMERCIALISATION, LES ROBOTS BUDDY ÉTAIENT

PRÉSENTS SUR UN PETIT STAND, MAIS CELUI-CI ÉTAIT TOUJOURS BONDÉ ET IL ÉTAIT DIFFICILE DE S’APPROCHER DU PETIT ROBOT ASSISTANT. LES RETARDS DE COMMERCIALISATION DEVRAIENT ÊTRE EXCUSÉS…

Le petit robot sud-coréen Domgy d’Innovative Play Lab.

pour accueillir les nombreux visiteurs du stand. Cela nous a permis de pouvoir discuter plus longuement avec vous, pendant que Leenby faisait la discussion avec quelques curieux et leur proposait des quizz à propos du magazine ! À quelques mois de leur commercialisation, les robots Buddy étaient présents sur un petit stand, mais celui-ci était toujours bondé et il était difficile de s’approcher du petit robot assistant. Les retards de commercialisation devraient être excusés, Buddy a poussé ses limites technologiques. La configuration du robot a bien évolué par rapport au projet financé par les internautes. Ces ajouts expliquent le fait que le prix a presque été multiplié par deux. Buddy devrait être proposé à la fin de l’année ou début de l’année prochaine pour 1 290 euros. Bonne nouvelle, les internautes qui ont investi dans le robot pendant la campagne de financement pour environ 700 euros auront le tout dernier modèle sans dépenser un sou de plus. Blue Frog pro-

pose un véritable kit de développement, le Buddy SDK, afin d’accompagner les développeurs dans la création d’applications. De nombreux partenaires développent déjà sur Buddy afin de proposer un catalogue de logiciels conséquent à sa sortie : Nathan, Ubisoft, Bioviva… Déjà présenté au CES de Las Vegas, la borne interactive robotisée, Heasy de Hease Robotics, a marqué les esprits. Orienté accueil et assistance à la vente, ce robot lyonnais est capable d’encaisser grâce à son terminal de paiement intégré. Heasy ressemble à une borne interactive avec un large écran et deux yeux très expressifs, le tout sur une base mobile qui vient à la rencontre de ses visiteurs. Plus grand que Pepper, il est plus visible dans les grands espaces et son écran tactile est son véritable moyen de communication, plus facile que la reconnaissance vocale dans les milieux bruyants. Alors que le concept est très récent, Heasy devrait entrer dans sa phase d’industrialisation lors du premier semestre 2018.

”

Sur le stand de Event Bots, le robot Tiki et sa version mobile, Maava, se la jouaient artistes avec leurs couleurs flashy. Destinés à servir d’hôtesse d’accueil, ces robots sont parfaits pour épouser la marque de leur propriétaire et en vanter les mérites. Ses traits effilés et ses mouvements gracieux en font de très bons assistants dans les musées, les showrooms ou les zones commerciales. Yumii nous présentait Cutii, un robot compagnon pour les personnes âgées. Voulant fonctionner sur un service d’abonnement, le robot devrait être disponible rapidement pour assister la communication entre les médecins et leurs patients à domicile. Commandé par la voix et capable de détecter les visages, le robot est également un robot de téléprésence où la famille et les amis peuvent se connecter pour pouvoir communiquer et suivre leur hôte. À l’heure où vous lirez ces lignes, une vingtaine de Cutii devraient déjà être livrés dans le monde entier. L’abonnement reste correct, il devrait être d’environ 700 euros à l’année. Big Robots proposait Ubo. Ce petit robot à l’écran télescopique a été développé pour être un petit infirmier à domicile. Il surveille de nombreux paraPLANÈTE ROBOTS N°46

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Un Tiki d’Event Bots hautement personnalisable ! — Le Cutii de Yumii. — Le robot infirmier Ubo de Big Robots.

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IL N’Y AVAIT PAS QUE LA

Le stand AwaBot et sa gamme de robots de téléprésence Beam ainsi que le robot de livraison Relay (au centre).

mètres médicaux en temps réel, grâce à un bracelet apposé sur les patients. À la moindre alerte, la famille et/ou le médecin sont prévenus. De plus, il est là pour rappeler l’heure de la prise de médicaments et distribue les bonnes doses aux heures précisées dans sa programmation. Ubo est également une plateforme qui peut accueillir d’autres fonctions comme la surveillance d’un domicile à distance, proposer des activités à des enfants tout en vérifiant que tout aille bien pour eux, et il peut même servir pour la formation à distance. Son prix de 1 000 euros n’est pas exagéré et devrait intéresser pas mal de clients lors de sa commercialisation au premier trimestre 2018.

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Botsandus, un petit nouveau sur la scène, faisait des démonstrations de Bo, un petit robot social autonome pour la maison, les magasins, les hôtels ou pourquoi pas un restaurant ou dans un événement. Son écran tactile est disponible juste à la bonne hauteur des doigts tout en étant discret. Il n’y avait pas que la France qui était présente à ce salon. De nombreuses sociétés asiatiques s’étaient déplacées. C’est ainsi que la start-up coréenne Innovative Play Lab a présenté Domgy dans la lignée de Buddy, plus petit avec ses 22 cm de haut et un design plus simpliste. Au menu, de nombreuses applications qui simplifient la vie quotidienne mais aussi la sécurité du foyer.

FRANCE QUI ÉTAIT PRÉSENTE À CE SALON. DE NOMBREUSES SOCIÉTÉS ASIATIQUES S’ÉTAIENT DÉPLACÉES. C’EST AINSI QUE LA START-UP CORÉENNE INNOVATIVE PLAY LAB A PRÉSENTÉ DOMGY DANS LA LIGNÉE DE BUDDY, PLUS PETIT AVEC SES 22 CM DE HAUT ET UN DESIGN PLUS SIMPLISTE.

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LE DÉCOLLAGE DES ROBOTS DE LIVRAISON Il n’y avait pas moins de quatre robots de livraison dans cette édition 2017. Le TwinswHeel permet de transporter des colis de 40 kg ou 50 litres sur des sites ouverts ou fermés. Le robot évite les obstacles grâce à son lidar et sa caméra 3D, en roulant jusqu’à 7 km/h. Il peut fonctionner en suivant un coursier humain ou bien de façon autonome s’il a cartographié auparavant son environnement. La Poste devrait tester prochainement ce robot en grandeur nature dans les rues parisiennes.

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Innorobo 2017

Les robots Swarmtips 2 de Robotips travaillent en essaim.

Le robot agricole PUMagri de SITIA pourrait se voir affublé du surnom de robot crabe ou robot scorpion, vu son design !

Le robot Lynx Courier de la société Omron était présent sur le stand d’Assystem. Ce robot de livraison peut livrer du matériel, des marchandises ou du courrier (d’où son nom) à travers des bâtiments, dans des domaines différents comme la logistique, le médical, des bureaux ou des sites de production. Le Relay de Savioke est distribué en Europe par AwaBot et était donc présent sur leur stand, au côté des robots de téléprésence Beam. Cantonné autrefois à l’hôtellerie, le robot Relay s’ouvre à de plus larges spectres de services et pourrait livrer dans le monde de l’entreprise ou hospitalier. Enfin, QENVI Robotics proposait un kit capable de modifier n’importe quel caddy pour qu’il puisse suivre son propriétaire tout en évitant les obstacles.

PUMAGRI FAIT UNE ENTRÉE REMARQUÉE Situé près de l’entrée d’Innorobo, le crabe géant vert PUMagri de SITIA a fait sensation. PUMagri est impressionnant avec son poids de 2 tonnes et son logo très Aperture Science nous a interpellé ! Ce robot est tout simplement un tracteur autonome, haut au-dessus du sol (jusqu’à 1m30) afin d’enjamber les rangs des terres maraîchères.

Il devrait permettre de meilleures conditions de travail dans les exploitations agricoles et réduire significativement les quantités d’herbicides utilisées. L’exploitant n’aura plus qu’à charger les cartes du parcellaire sur l’interface Web du PUMagri pour que le robot entre en action. Son moteur est hybride et quelques litres de carburant suffisent pour charger ses batteries et commencer à travailler. Il peut travailler avec n’impor te quel outil adaptable à un tracteur conventionnel grâce à une attache 3 points. Ce robot nantais a fait ici sa première sortie officielle et devrait faire ses premières démonstrations en septembre pour une commercialisation fin 2018. UNE PLÉTHORE D’AUTRES ROBOTS, IMPOSSIBLE À DÉCRIRE EN QUELQUES PAGES ! Nous pourrons citer Tecdron et ses plateformes mobiles terrestres qui ont su attirer une foule spécialisée. Ses robots Viper, Quatuor et surtout Scarab se sont montrés innovants, notamment grâce à la participation du dernier à des interventions avec la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. L’association Caliban, qui regroupe de nombreux amateurs mais aussi des porteurs de projets ro-

Le TwinswHeel en cours de chargement.

botiques, avait un stand assez volumineux pour y présenter les créations les plus diverses. C’est ainsi que s’est fait remarquer Stinger, le robot inspiré du T800 de la saga Terminator et construit par Vladimir Kadir, qui est à peine majeur mais s’est vu proposer plusieurs offres d’emploi ! Également présent sur le stand Caliban, Robotips présentait ses minuscules robots Swarmtips 2, capables de fonctionner en essaim.

DES ROBOTS QUI ENTRENT ENFIN EN PHASE COMMERCIALE Innorobo 2017 est un véritable reflet de l’état de la robotique en France, mais aussi dans le monde. Et cette année, une tendance semble bien se mesurer. Souvent présentés, dans les éditions précédentes du salon, comme des prototypes en attente de financement et d’évolutions technologiques ou logicielles, cette année les sociétés présentes n’avaient que ce mot à la bouche : commercialisation ! À les écouter, l’année 2018 devrait être un véritable décollage du marché de la robotique de service et c’est tant mieux, nous l’attendions depuis des années à Planète Robots !

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■ Frédéric Boisdron

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Robots de service

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Les aspirateurs robots ont la cote

Sophistiqués à souhait, connectés, plus fiables et pratiques, les aspirateurs robots séduisent de plus en plus les consommateurs, en quête d’efficacité et d’autonomie pour le nettoyage de leur surface habitable. Zoom sur les dernières innovations en la matière.

btenir un intérieur propre sans avoir à bouger ou presque le petit doigt, c’est ce que propose la majeure partie des aspirateurs robots. Développés depuis une dizaine d’années, ces produits grand public se démocratisent et se développent. « Il y a encore 5 ans, beaucoup de personnes ne connaissaient pas encore ces appareils. Beaucoup appréhendaient même ce type d’électroménager. D’ailleurs, d’un point de vue technologique nous étions loin des progrès actuels et les prix pratiqués ne descendaient pas en dessous de la barre des 500 euros. Seules

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les classes sociales supérieures pouvaient se permettre un tel achat. De nos jours, il est possible de trouver un aspirateur robot de bonne qualité pour moins de 200 euros », précise Claire Ritaine, directrice marketing de Best of Robots. D’ailleurs, les constructeurs estiment la durée de vie d’un tel objet en moyenne, à 2 ans, mais cette durée peut même aller au-delà. Ce chiffre est fondé sur une utilisation quotidienne. Les aspirateurs robots sont étudiés pour pratiquer un cycle entier. Cela représente environ 3 heures de fonctionnalité, au quotidien. Aujourd’hui, la place n’est plus aux doutes puisque les marques de robots aspirateurs ont su

s’imposer et proposent des produits toujours plus performants.

UNE POLYVALENCE À TOUTE ÉPREUVE Capables de passer sous les meubles, sur les tapis et autres petites épaisseurs, les appareils présents sur le marché proposent différentes options, afin de répondre au mieux aux attentes des consommateurs. Comme beaucoup d'aspirateurs robots, le Corner Clean de Samsung est un aspirateur possédant différents modes de programmes. Il est tout terrain et est doté d'une roulette Smooth Climbing.

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Une fois leur travail terminé, la plupart des robots aspirateurs du marché viennent se recharger

RBC 040. Il est ultra-slim et silencieux, il émet seulement 60 dB. Il se faufile sous les meubles et canapés et possède une télécommande à infrarouge programmable à la semaine. Un autre atout qui simplifie la vie, c'est son mode turbo qui assure une rapidité de nettoyage indéniable.

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« DE NOS JOURS , IL EST

Les robots aspirateurs sont devenus un usage courant, en passe d’être généralisés.

L’aspirateur robot Powerbot de Samsung possède une grande puissance d’aspiration.

Ainsi, il lui est tout à fait possible de passer au-dessus des seuils de porte, des câbles et fils électriques. Intelligent, il adapte ses réglages en fonction du sol sur lequel il est et réalise des prouesses, sans intervention humaine. Parmi les caractéristiques les plus recherchées, on peut retrouver l’autonomie, la capacité de venir à bout des débris du quotidien et ceux qui sont les plus récalcitrants tels que les cheveux, les poils d’animaux… Samsung propose également une toute nouvelle ligne d’appareils qu’il est possible de commander à distance à l’aide d’une télécommande. Parmi eux se trouve le Powerbot de Samsung. Il s'agit de l'aspirateur robot le plus puissant du marché, selon la marque. Il offre une capacité d'aspiration 70 fois supérieure à celle des autres. Grâce à sa technologie d’aspiration cyclonique Cyclone Force et son moteur Digital Inverter, son mode d'aspiration est constant dans le temps sur tout type de sol. Intelligent, il possède aussi la fonction Select&Go qui permet de choisir les pièces de la maison à nettoyer. Les systèmes anti-bruit se montrent eux aussi déterminants pour la sélection d'un aspirateur robot. Pour répondre à cette demande, la marque Hoover propose le

POSSIBLE DE TROUVER UN ASPIRATEUR ROBOT DE BONNE QUALITÉ POUR MOINS DE 200 EUROS », PRÉCISE CLAIRE RITAINE, DIRECTRICE MARKETING DE BEST OF ROBOTS.

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DES ROBOTS LAVEURS DE SOL Certaines personnes privilégient aussi le lavage en plus de l’aspiration de leur sol. La marque AMIBOT est la première à avoir développé une gamme d'aspirateurs robots équipée d'une lingette absorbante épaisse et d'un réservoir à eau qui l'alimente en continu. Ils ont été conçus pour laver le sol en complément de l'aspiration. L'AMIBOT Prime H2O est d'ailleurs équipé d'une puissance d'aspiration adaptée aux poils d'animaux de compagnie. Ses technologies intégrées, Pure Power et H2O permettent d'aspirer des sols durs pouvant atteindre une superficie de 70 m². « Certes, il ne faut pas s’attendre à un lavage en profondeur, mais les gros résidus sont décollés et cela est pratique quotidiennement. Les gens apprécient vivement cette fonction parce qu’elle leur évite PLANÈTE ROBOTS N°46

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Le Dirt Devil M607 Spider, d’entrée de gamme, fonctionne de manière aléatoire.

d'utiliser trop souvent la serpillère », ajoute la directrice marketing de Best of Robots. Réduire certaines corvées ménagères, de même que privilégier les aspirateurs robots sans brosse centrale, sont des demandes assez récurrentes également. Afin de minimiser l’entretien de leur appareil, certaines personnes favorisent les aspirateurs robots avec seulement, une buse centrale. Elle est beaucoup plus pratique, puisque tous les débris vont être instantanément propulsés vers les réservoirs. « En revanche, les brossettes sont appréciables pour traiter les moquettes et les tapis. Elles permettent un nettoyage en profondeur. Il ne restera plus qu’à l’utilisateur de vider les appareils, environ tous les quatre jours, selon la fréquence et l’intensité des utilisations », précise Claire Ritaine. LES SYSTÈMES DE NAVIGATION ALÉATOIRE Comme le très minimaliste Dirt Devil M607 Spider, certains robots sont dotés d'un système de navigation aléatoire. Ce sont généralement les ap-

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pareils d'entrée de gamme qui sont les plus concernés. Il est également conçu pour suivre d'autres types de trajectoires, linéaires, idéales pour nettoyer le long des murs et des plinthes, par exemple. Il peut aussi se déplacer en spirale. Il possède néanmoins des capteurs antichute pour éviter de tomber d'une marche. « 90 % des robots vendus sont équipés de systèmes aléatoires. Le robot se déplace en fonction des obstacles et non pas parce qu’il est doté d’une caméra ou encore d’un laser. Dès qu’il rencontrera un objet sur son passage, il le contournera et changera aussitôt de direction sans le heurter. Ces appareils ont un côté pratique puisqu'ils permettent d'accéder aux plinthes, aux bordures de mur, aux pieds de meuble sans les abîmer », explique Claire Ritaine. Les modes de déplacement aléatoires sont préprogrammés dans des algorithmes intégrés à l'aspirateur robot. Les aspirateurs robots passent alors plusieurs fois aux mêmes endroits, ce qui n'est pas propice au gain de temps, mais utile pour traiter, chaque recoin de la pièce. D’ailleurs, pour

prendre soin des objets qui se retrouveraient sur leur chemin, ces appareils possèdent souvent des brosses latérales, des pare-chocs, des surfaces réalisées à partir de caoutchouc… « Si la demande en direction des robots aspirateurs avec systèmes aléatoires est forte, c’est tout simplement dû au fait que beaucoup de gens possèdent des espaces prolongés composés d'un salon, d'une salle à manger, d'une cuisine, par exemple. Ces endroits représentent des lieux que beaucoup désirent nettoyer tous les jours. Pour entretenir les autres pièces, il sera nécessaire de déplacer manuellement son aspirateur robot », ajoute la directrice marketing de Best of Robots. LES ROBOTS À NAVIGATION MÉTHODIQUE Les robots aspirateurs méthodiques observent leur environnement grâce à des lasers, des capteurs embarqués, des caméras… Ils sont conçus pour garder en mémoire le parcours du nettoyage et sont capables de revenir, là où ils se sont

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Les aspirateurs robots ont la cote arrêtés préalablement afin de terminer leur tâche. Puis, ils retournent à la borne de chargement, seuls avant de terminer leur mission. « Ces appareils sont très autonomes et inclus même dans leur système de navigation, tous les obstacles. Ils freinent sans rentrer en contact avec les objets. Analyser en permanence son environnement peut être une contrainte pour ces robots, qui ne vont pas au plus près des objets et ainsi retirer les éventuels débris qui s’y trouvent, contrairement aux robots avec systèmes aléatoires », explique Claire Ritaine. Le robot Dyson 360 Eye est équipé d’une caméra 360° qui voit, cartographie et permet à l’appareil de naviguer aisément. Avec près de 30 clichés pris par seconde, il peut constamment trianguler sa position. Il se déplace selon un mode de quadrillage qui évolue en carrés concentriques, couvrant autant d’espace au sol que possible avant de re-

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Le Dyson 360 Eye nettoie la maison de façon méthodique.

SES TECHNOLOGIES INTÉGRÉES, PURE POWER ET H2O PERMETTENT D'ASPIRER DES SOLS

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DURS POUVANT ATTEINDRE UNE SUPERFICIE DE 70 M².

venir à sa position initiale lorsque le nettoyage est terminé. Les robots qui se déplacent méthodiquement sont généralement plus intelligents et permettent de traiter différents endroits plus rapidement, sur une plus longue étendue que les robots à navigation aléatoire. Pour sa par t, le constructeur Miele a lancé le Scout RX1 un robot dont l’autonomie peut atteindre 2 heures sans être rechargé. De ce fait il peut nettoyer une surface de 150 m2. Outre son espérance de vie très longue grâce à sa batterie en lithium performante, le Scout RX1 possède un système de nettoyage triple action. La poussière est amenée sous l’appareil grâce à deux brosses rotatives situées sur les côtés. Ensuite, le rouleau nettoyant récupère de manière méthodique, les plus gros débris avant que le moteur ne se charge de faire disparaître les poussières les moins importantes. DES APPAREILS AVEC DEUX CAMÉRAS INTÉGRÉES Il existe des modèles d'aspirateurs robots capables d'analyser le sol et ainsi vérifier le niveau de propreté après leur passage. Une fonctionnalité non négligeable. Par ailleurs, cer tains appareils sont dotés de différents accessoires comme des bandes magnétiques à poser au sol ou des boîtiers qui font office de « murs virtuels ». Ils émettent des rayons infrarouges qui délimitent la zone à traiter, sans pour autant fermer les portes de

Le Roomba 980 d’iRobot, le plus médiatisé.

chaque pièce. Outre les capteurs d'obstacle, ils peuvent aussi être équipés de capteurs de vide pour détecter les escaliers et autres marches. Certains sont même dotés de deux caméras afin de disposer d'un mode de circulation encore plus fluide. Le LG VR9647PS HOM-BOT SQUARE TURBO + est équipé d'une première caméra située au-dessus. Elle facilite le repérage dans la salle. Elle peut étudier sa forme en analysant le

plafond. La seconde caméra qui se trouve à l'avant de l'appareil s'associe à l'autre et permet de déceler plus précisément les obstacles. Elle joue d'ailleurs aussi le rôle de caméra IP, grâce à l'application LG Smart ThinQ connectable au wi-fi. La fonction Home Guard peut donc être activée pour vérifier, de temps en temps, son intérieur. « Il est important de différencier les caméras de navigation et les caméras de surveillance dont quelques PLANÈTE ROBOTS N°46

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Les aspirateurs robots ont la cote

Connectés et intelligents, les robots aspirateurs vont de plus en plus se passer de notre intervention pour s’occuper de la maison.

aspirateurs robots sont équipés. Ainsi, les personnes soucieuses de leur animal de compagnie, par exemple, peuvent suivre à distance ses moindres pas. Ces caméras de visionnage sont encore rares à être placées sur les robots aspirateurs concernés par le marché français. Il s'agit d'un système plus répandu dans les pays asiatiques », précise Claire Ritaine.

DES ROBOTS CONNECTÉS Bien que la connectivité ne soit pas toujours un élément qui déclenche l’achat, « les robots connectés sont hautement appréciés par les amoureux des nouvelles technologies. Ils restent cependant très onéreux. Ils coûtent autour de 800 euros, contre 250 euros en moyenne pour un aspirateur robot classique qui ne possède pas cette fonctionnalité », indique Claire. Ces aspirateurs robots nécessitent l’utilisation d’applications et sont très autonomes. La connexion au wi-fi les rend encore plus effi-

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caces. Grâce à elle, les appareils peuvent être programmés à distance depuis un smartphone pour fonctionner à toute heure de la journée. Les gens recherchent la facilité et l'iRobot Roomba 980 a su répondre à cette demande. Il possède des caractéristiques indéniables en matière technologique et son efficacité se vérifie à travers son système d'aspiration AeroForce. De manière générale et même si le temps de rechargement peut paraître long parfois, les aspirateurs robots ne consomment que très peu d’électricité. « La somme relative à la moyenne d'électricité consommée par an par un aspirateur robot est d'environ 5 euros. Ce résultat est obtenu sur une base de calcul établi à partir d'un rechargement par jour, par cycle de nettoyage et 4 fois par semaine. Il est intéressant de noter que les consommateurs n'utilisent pas leur appareil à la même fréquence, ce qui peut faire évoluer les frais énergétiques », ajoute Claire

Ritaine. Quelles que soient les fonctionnalités privilégiées pour le choix d'un aspirateur robot, l'idéal reste d'opter pour un aspirateur programmable qui sache adapter ses modes de nettoyage aux différentes zones de la maison et surtout à ses besoins. ■Darine Habchi

Le LG VR9647PS HOM-BOT SQUARE TURBO + nettoie votre maison mais peut également la surveiller.

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Robots de service

4p bras-The Swift .qxp_Mise en page 1 11/06/2017 16:57 Page1

The Swift et Niryo One des bras grand public Les publicités pour les voitures, ces dernières années, nous faisaient rêver : des robots industriels sortaient de leurs tâches répétitives pour laisser s'exprimer leurs fantaisies et accomplir d'autres activités. Avec des projets comme The Swift ou Niryo One, chacun peut posséder son propre bras robotisé et le programmer selon ses désirs. DE L'USAGE INDUSTRIEL À L'UTILISATION DOMESTIQUE Les bras robotisés sont utilisés depuis de nombreuses années dans l'industrie. Ces robots ont remplacé les êtres humains sur les chaînes de montage soit pour des raisons de dangerosité, par le poids ou la chaleur des objets à fabriquer, ou du fait de l’extrême répétitivité des tâches à accomplir. C'est en 1961 qu’apparaît le premier bras robotisé sur une ligne d'assemblage dans une usine General Motors du New Jersey. Le robot servait à déplacer des pièces à haute température vers le bain de refroidissement. Les bras industriels ont désormais

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une multitude d'usages comme la peinture, le transport ou la soudure de pièces. Ces utilisations professionnelles peuvent maintenant être réalisées à la maison avec l'arrivée des bras pour les particuliers. À moins d'avoir prévu de construire soi-même sa voiture, un bras robotisé de 3 mètres de haut ne vous sera pas d'une grande utilité et on leur préférera leurs homologues miniaturisés d'une cinquantaine de centimètres. Attention, petite taille ne veut pas dire possibilités restreintes : les robots pour les particuliers ont des fonctionnalités proches des robots professionnels. La précision dé-

pend du nombre d'axes sur lesquels ils peuvent se déplacer. Un bras robot est généralement composé de 4, voire 6 axes, à l'image du bras humain, afin de pouvoir atteindre tous les angles d'un objet cible. Les robots industriels ont pour fonction d'occuper les tâches pénibles alors que les robots domestiques sont avant tout présents dans un but récréatif et ludique ou pour assister les personnes dans les petits gestes du quotidien. Un bras robot domestique pourra par exemple automatiser l'impression 3D en activant l'imprimante, surveiller son bon fonctionnement et retirer les pièces impri-

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Un bras conventionnel, utilisé dans l’industrie. Ici un robot collaboratif UR5 de Universal Robots.

peut être dirigé d'un simple geste de la main. Le bras peut également être programmé via les contrôles du clavier et de la souris. Une interface similaire est présente sur mobile pour diriger le robot via Bluetooth sous le nom de uArm Play. La programmation par le langage Python et R.O.S. est disponible pour les programmateurs initiés.

“

Les bras robotiques à usage pour les particuliers Nyrio One et The Swift (échelle non respectée).

mées. Il pourra également vous assister dans vos travaux de bricolage ou de cuisine, effectuer des tracés au millimètre près, attraper précisément et fermement des objets et bien d'autres. Les possibilités n'ont pour limite que l'imagination des programmeurs.

Le uArm Swift, le dernier modèle de la start-up chinoise.

SWIFT, UN ROBOT VENU D'ORIENT uArm est développé par la start-up UFactory créée en 2013 et dont le siège se situe à Shenzhen en Chine. La première version de uArm a été mise au point dès 2014 avec le uArm Metal, premier robot domestique Open Source. Fin 2015, la firme chinoise a mis en chantier une nouvelle version d'uArm nommé Swift, un bras robot sur 4 axes. UFactory a créé de nombreux outils de programmation pour le Swift avec son uArm Studio. Une interface de programmation simple, basée sur la libraire Blockly de Google, permet de créer des séquences en assemblant des blocs représentant des actions du robot. Une autre façon originale de diriger Swift est la reconnaissance de mouvements: grâce à un module de reconnaissance de mouvements, le robot

À MOINS D'AVOIR PRÉVU DE CONSTRUIRE SOI-MÊME SA VOITURE, UN BRAS ROBOTISÉ DE 3 MÈTRES DE HAUT NE VOUS SERA PAS D'UNE GRANDE UTILITÉ ET ON

LEUR PRÉFÉRERA LEURS HOMOLOGUES MINIATURISÉS D'UNE CINQUANTAINE DE CENTIMÈTRES.

”

Swift est compatible avec la technologie Arduino, une marque de circuits imprimés pour microcontrôleur qui a la particularité de proposer ses schémas en licence libre afin que chacun puisse programmer pour l'usage souhaité. Les robots Swift possèdent une fonction « enregistrement » d'une simplicité et d'une efficacité redoutables : en appuyant sur le bouton « Record » sur la base du bras, le robot va se mettre en mode apprentissage et tous les mouvements de manipulation du robot effectués par l'utilisateur seront enregistrés. Il ne reste ensuite plus qu'à définir le nombre de fois où la séquence est à répéter.

DES ACCESSOIRES À LA PELLE Des ports situés sur la base et la tête de Swift permettent de le personnaliser en lui adjoignant difPLANÈTE ROBOTS N°46

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4p bras-The Swift .qxp_Mise en page 1 11/06/2017 16:57 Page3

Les accessoires pour le uArm Swift sont nombreux. Adonnez-vous à la pyrogravure de haute qualité avec lui.

férents modules : Swift peut être équipé d'une ventouse à effet de succion, d'une pince afin d'attraper ce qui lui passe sous le bras ou d'un porte-objet pour que le Swift puisse manipuler un crayon ou un pinceau. Des capteurs et des accessoires du système Open Source Grove de Seeed Studio sont également compatibles comme un électro-aimant, un détecteur de mouvement, un capteur de chaleur, un de couleur ainsi que des écrans RGB et même un ventilateur pour vous rafraîchir lors de vos longues sessions de programmation ! UFactory assure que le changement de module se fait facilement en moins de 30 secondes. Le robot peut être couplé avec un module caméra OpenMV capable de détecter les mouvements, des marqueurs et des couleurs.

UN ROBOT ET UN PRIX EN KIT Le Swift est disponible en deux versions : un modèle normal et un nommé « Pro ». Les dimensions, le nombre d'axes gérés et la connectique ne diffèrent pas entre les deux moutures. La différence se

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situe dans l'alliage utilisé pour la création du robot, qui est plus robuste sur le modèle Pro ainsi que du type de moteur embarqué : des moteurs à courant continu sont implémentés dans la version normale alors que la version Pro contient des moteurs pasà-pas. Le Pro bénéficie en outre d'une puce de codage magnétique 12 bits pour améliorer la vitesse de traitement. Ces changements de technologie permettent une répétabilité, qui est la capacité de reproduire une série d'actions, de 0,2 mm au lieu de 5 mm. Les actions du bras robotisé seront donc plus précises sur le Swift Pro, lui permettant ainsi d'utiliser les fonctions de dessin, d'impression 3D et de gravure laser. Le premier prix pour le modèle normal est de 449 dollars ; le Pro est quant à lui disponible à partir de 700 dollars en fonction du kit d'accessoires choisi. Le projet Swift a été financé par la plateforme de crowdfunding Indiegogo. Le financement a recueilli 982 105 dollars en mars 2017, soit 9 569 % de la somme demandée. Les premiers robots devraient arriver dans les foyers à partir de mai 2017.

NIRYO, LE ROBOT FRENCHY Niryo One est un bras robotisé développé par les Français de la société Niryo. Les deux fondateurs, diplômés de l'école d'ingénieurs ISEN de Lille, sont des passionnés de robotique et souhaitent rendre ce domaine accessible au plus grand nombre. Ainsi est venue l'idée de concevoir le Niryo One : un robot 6 axes pouvant atteindre toutes les zones, mêmes périphériques. Selon les créateurs, ce robot est à destination de nombreux publics comme les particuliers, les étudiants ainsi que les entreprises. Le One est basé sur une architecture de micro-ordinateur Raspberry Pi 3 et du microcontrôleur Arduino Mega, des composants faciles à programmer et utilisés dans de nombreux projets Open Source. Ce robot a la particularité d'être assemblé à partir de pièces créées par une imprimante 3D et peut ainsi être personnalisé à loisir par son utilisateur. Le robot est doté de 4 ports USB, un port Ethernet ainsi que du wi-fi et du Bluetooth afin de pouvoir être dirigé à partir de n'importe quel support. Un service Niryo dans le Cloud a même été mis au

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The Swift et Niryo One, des bras grand public point par les créateurs afin de pouvoir synchroniser le robot de n'importe quel accès mobile ou Web. Cette plateforme permettra également d'échanger et de collaborer entre utilisateurs de Niryo One du monde entier en échangeant des programmes et des lignes de programmation pour le robot. Les mises à jour se feront gratuitement via cette plateforme. Niryo mise beaucoup sur le côté collaboratif en mettant le code source et les fichiers du projet Niryo One en Open Source accessible à tous après son lancement.

DE NOMBREUX MOYENS DE PROGRAMMATION Le Niryo One peut être dirigé le plus simplement du monde via une manette de console de jeux pour bouger le robot sur tous les axes. Une application disponible sur Android, iOS et tout navigateur Internet permet de diriger et de programmer simplement son robot via une interface simple et intuitive. Le robot peut également être utilisé et même programmé directement à la main : il suffit d'activer le mode d’apprentissage et de valider les mouvements pour que le bras les garde en mémoire et les reproduise ensuite indépendamment. Pour les plus chevronnés, il est possible de programmer directement le robot afin de créer des séquences précises. Cela est possible par Arduino en envoyant directement les ordres aux servomoteurs. L'architecture

Nyrio One est un bras robotisé destiné à un très large public.

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POUR LES PLUS CHEVRONNÉS, IL EST POSSIBLE DE PROGRAMMER DIRECTEMENT LE ROBOT AFIN DE CRÉER DES SÉQUENCES PRÉCISES. CELA EST POSSIBLE PAR ARDUINO EN ENVOYANT DIRECTEMENT LES ORDRES AUX SERVOMOTEURS. L'ARCHITECTURE RASPBERRY PERMET DE PROGRAMMER AVEC LES LANGAGES PYTHON ET C++ OU VIA LES LIBRAIRIES R.O.S.

”

Raspberry permet de programmer avec les langages Python et C++ ou via les librairies R.O.S. (Robot Operating System) spécialement conçues pour le développement de logiciels robotiques.

UN FINANCEMENT PARTICIPATIF PRIVILÉGIÉ Le projet, débuté en mai 2016, a été rapidement mené sur un prototype en septembre de la même année. Le robot sera composé de 5 moteurs pasà-pas et 2 servomoteurs afin de déplacer les 6 axes pour un poids de 3,2 kg avec une répétabilité de 0,5 mm. Un modèle de 500 g avec 4 servomoteurs sera aussi distribué à destination des enfants afin de leur apprendre les bases de la robotique.

Différents moyens de diriger le robot Nyrio One, dont un aperçu de Blockly sur l'écran.

Le kickstarter, débuté en mars 2017, propose de nombreux outils supplémentaires en fonction du pack choisi : trois pinces de différentes tailles sont disponibles, un électro-aimant, une ventouse, un porte-stylo et même une mini-foreuse sont proposés pour équiper le Niryo One. Le financement participatif a permis de recueillir fin avril plus de 80000 euros pour le projet, sur les 20000 demandés. Le premier prix pour un Niryo One

est de 549 euros, mais il ne contiendra pas les parties imprimées en 3D et ne sera pas assemblé: seules les pièces mécaniques seront livrées et le reste devra être imprimé soi-même. Il faudra débourser 849 euros pour obtenir un exemplaire assemblé avec toutes les pièces en impression 3D. La livraison des premiers robots est prévue pour la rentrée 2017.

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■Nicolas Vimard

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Robots au travail

Le LBR iiwa de KUKA.

LBR iiwa de KUKA vers une collaboration accrue entre l’homme et le robot

Le robot n’est pas un remplaçant mais un outil. C’est en partant de ce fait que les fabricants de robots transforment peu à peu les méthodes de travail de leurs créations. C’est ainsi que le robot collaboratif, ou cobot, est né. Le fabricant allemand KUKA est leader sur le créneau de la collaboration homme/machine avec ses cobots, comme le LBR iiwa.

endant des décennies, les robots industriels opéraient en cage pour des soucis de sécurité, les séparant de tout contact avec les humains. Les robots passant ainsi pour d’obscures machines, travaillaient seules et bruyamment, dans un coin de l’atelier. La notion d’outil échappe, de fait, grandement à ces machines. Aujourd’hui, avec l’amélioration des capteurs embarqués et des besoins différents exprimés par les clients, les robots sortent non seulement des cages, mais peuvent interagir avec les humains pendant qu’ils effectuent leurs tâches. En plus de la programmation classique, les robots peuvent apprendre au contact de leur opérateur même si ce dernier n’a pas une formation spécifique en programmation de robots.

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UN ROBOT LÉGER POUR DES TÂCHES DE MONTAGE SENSITIVES LBR signifie Leichtbauroboter (robot léger), iiwa signifie intelligent industrial work assistant. Le LBR iiwa est le premier robot sensitif fabriqué en série, ayant reçu l’homologation pour la collaboration homme/robot. Pour la première fois, l’homme et la machine peuvent travailler en étroite collaboration sur un même lieu sans risque pour la sécurité. Lorsque qu’un contact non prévu intervient sur le sur le robot, celui-ci diminue sa vitesse jusqu’à l’arrêt et son énergie cinétique est ainsi réduite à un niveau qui évite toute blessure. Le LBR iiwa est un robot 7 axes qui existe en deux versions, avec des charges de 7 et 14 kg. La position et l’orientation des axes et des outils embarqués peuvent être atteintes de différentes manières, permettant au robot de pouvoir travail-

ler dans des zones encombrées. Chaque axe intègre un capteur sensitif qui récupère avec précision les contrôles de force. Ainsi, un objet ou un mouvement de l’opérateur sur le robot sera aussitôt pris en compte, évitant les accidents. Ces contrôles permettent également de recevoir de façon naturelle des demandes de l’opérateur par le toucher. UNE PROGRAMMATION PAR L’APPRENTISSAGE Suivant ce qui va être demandé au robot, il n’est plus forcément besoin d’avoir recours à un large apprentissage de l’armoire de commande pour pouvoir programmer une nouvelle tâche à un robot. Ses capteurs sensitifs permettent la programmation par apprentissage. L’opérateur amène le robot aux positions souhaitées, les unes après les autres afin que le robot emmagasine ces coordonnées. Le robot pourra ensuite

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LA FILIALE D’INTÉGRATION DE DÜRR AG AMÉLIORE LA PRODUCTIVITÉ DES ÉQUIPEMENTIERS AVEC LE LBR IIWA Dürr AG a développé de nouvelles cellules robotisées à destination des équipementiers automobiles afin de leur permettre des tâches d’encollage, entre autres, d’antennes GPS de type requin ou des réservoirs dans les carrosseries. L’arrivée de robots collaboratifs comme le LBR iiwa dans ce type de tâche permet d’économiser du temps et de réduire le coût unitaire.

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PENDANT DES DÉCENNIES,

Ici, l’opératrice effectue un mouvement pendant que le robot se déplace. Ce dernier interrompt aussitôt sa course pour éviter une collision.

LES ROBOTS INDUSTRIELS OPÉRAIENT EN CAGE POUR DES SOUCIS DE SÉCURITÉ, LES SÉPARANT DE TOUT CONTACT AVEC LES HUMAINS. LES ROBOTS PASSANT AINSI POUR D’OBSCURES MACHINES, TRAVAILLAIENT SEULES ET BRUYAMMENT, DANS UN COIN DE L’ATELIER.

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Le LBR iiwa peut apprendre en enregistrant les coordonnées lors des manipulations de son opérateur.

les reproduire à l’infini tout en tenant compte des éléments qui pourraient le perturber dans sa course. Le LBR iiwa est également flexible et nomade. Il n’est pas cantonné à exercer toujours la même tâche durant toute son existence. Sa flexibilité lui permet de passer d’une opération à une autre très facilement. Il

peut très bien faire de l’encollage à un moment précis puis assister un humain qui se retrouve surchargé à un moment donné quelques instant plus tard. Pour faciliter ce nomadisme, KUKA a développé la plateforme mobile flexFELLOW qui permet de déplacer l’unité en quelques instants.

Au moment de l’assemblage final du réservoir sur le véhicule, l’opérateur approche le réservoir à l’aide d’un manipulateur puis le transmet au robot. Celui-ci applique le cordon de colle sur le réservoir avec une grande régularité. Sur la tête d’application, un capteur surveille la hauteur du cordon à chaque instant et réadapte son mouvement en conséquence. Une fois terminé, l’opérateur n’a plus qu’à présenter le réservoir à sa future position finale sur la carrosserie. Quant à l’encollage de l’antenne GPS, l’opérateur place la pièce dans un préhenseur du robot qui l’amène vers la buse de collage qui est, elle, statique. C’est le robot qui adaptera le déplacement de la pièce en fonction du cordon de colle qui est appliqué. KUKA voit dans son cobot LBR iiwa, non pas un bras robot qui travaille seul dans son coin, mais plutôt comme un troisième bras affublé à l’humain, afin de faciliter son travail. La notion d’outil est cette fois-ci bien visible et fait entrer le robot dans une nouvelle ère de collaboration, permettant une plus grande productivité et de meilleures conditions de travail.

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■Screetch PLANÈTE ROBOTS N°46

Recherche robotique

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Langage naturel et intelligence artificielle

L'intégration du langage naturel à l'intelligence artificielle amène les spécialistes à se poser des questions autour des droits, des responsabilités juridiques et éthiques. Planète Robots a tenté d'en savoir un peu plus sur des thèmes qui seront, sans doute, de plus en plus sujets de réflexion.

ous les jours nous utilisons de l'intelligence artificielle par le biais de la robotique, des applications… L'intelligence artificielle, (I.A.) va traverser une ère de grands changements aussi bien en matière technique que sociétale. Il s'agit d'un domaine qui se trouve au cœur des nouvelles technologies de l'information. « Aujourd’hui ce sont les GAFA qui investissent le plus dans l’I.A. Ce n’est pas étonnant, car ces entreprises ont à la fois la puissance financière et l’accès aux données. Elles sont suivies par les grandes entreprises qui ont, elles aussi, un intérêt fort dans l’exploitation de leurs données clients:

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les banques, assurances, opérateurs… », précise JeanClaude Heudin, directeur de l'IIM (Institut de l'Internet et du Multimédia). Par ailleurs, les progrès actuels de l'I.A. en matière de langage sont prometteurs et amènent aussi à réfléchir autour de questions d'ordre juridique et éthique. « L'étude du langage naturel fait partie de l’intelligence artificielle depuis sa création dans les années 1950. De très nombreuses approches ont par conséquent été développées. L’une des plus récentes et prometteuses est Word2Vec. Pour faire simple, cela permet de représenter les mots du langage dans un réseau de neurones sous la forme de vecteurs numériques qui intègrent une partie de leur sens. Le NPL

ou Natural Language Processing est le domaine de l’I.A. qui s’intéresse au langage naturel. Son objectif ultime, en quelque sorte, est de permettre une interaction naturelle entre l’homme et la machine au travers du langage humain. Cela permet également d’analyser les textes, de traduire d’une langue à une autre… », explique Jean-Claude Heudin. À l’avenir les principales problématiques relatives à l'intelligence artificielle seront d'ordre moral, éthique, liées à la responsabilité en cas de dommage, au danger que représente le développement de l’I.A. sur l’emploi et à la technique afin d'éviter la reproduction des comportements humains.

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Le robot Pepper analyse le langage du corps afin de contextualiser ce qui lui est demandé.

cryptographie hostile artificielle, publiée le 24 octobre 2016, démontre que Bob et Alice sont donc parvenus à échanger en gardant secrète leur conversation à l'insu d'Eve et des chercheurs qui n'ont pourtant pas instauré d'algorithmes pour cette tâche. Cela met en évidence le fait, qu'à l'avenir, des réseaux neuronaux pourront discuter sans que l'on ne puisse décrypter leur message.

À l'avenir, des réseaux neuronaux pourront discuter sans qu’on puisse décrypter leur message.

Catherine Simon, directrice de Innorobo, à ROBOT WORLD en interaction avec un robot Telenoid.

L'INTÉGRATION DU LANGAGE NATUREL PAR L'I.A. « Le concepteur intègre dans la machine, différents dictionnaires de langage, et plusieurs algorithmes de traitement de la parole. L’I.A. procède ensuite à une collecte et une analyse des données envoyées. Nous parlons alors de Data mining, et plus spécifiquement de Text mining. Puis, l’I.A. apprend en fonction des interactions qu’elle a avec l’humain, (machine learning), à corriger les écarts par rapport aux algorithmes. Enfin, elle utilise des algorithmes d’apprentissage automatique (deep learning) qui lui permettent de reconnaître le contenu d’une image ou de comprendre le langage parlé, sans être supervisé par un humain », précise Mathieu Benayoun. En fin d'année 2016, trois réseaux neuronaux, Bob, Alice et Eve développés par Google ont réussi à communiquer ensemble. Alice a créé son propre système d'encryptage que Bob a su déchiffrer au bout de 15 000 essais. Quant à Eve, elle n'a pas pu comprendre la totalité des messages, seulement 8 des 16 bits émis. Menée par deux chercheurs de Google Brain (programme de recherche en I.A.), l'étude Apprendre et protéger les communications contre une

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LE CONCEPTEUR INTÈGRE DANS LA MACHINE, DIFFÉRENTS DICTIONNAIRES DE LANGAGE, ET

PLUSIEURS ALGORITHMES DE TRAITEMENT DE LA PAROLE. L’I.A. PROCÈDE ENSUITE À UNE COLLECTE ET UNE ANALYSE DES DONNÉES ENVOYÉES.

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RESPONSABILITÉS JURIDIQUES EN CAS DE PROPOS CONTRAIRES AU DROIT Jeudi 16 février dernier, le Parlement européen adoptait en session plénière une résolution portée par l'eurodéputée Mady Delvaux. Elle a demandé à la Commission européenne de présenter une proposition de directive sur des règles de droit civil au niveau de la robotique. En effet, l'évolution de l'autonomie de l'intelligence artificielle en matière de langage conduit à s'interroger sur les éventuels problèmes juridiques et éthiques qui pourraient en découler. D'ailleurs, de nombreux juristes se demandent à qui devrait incomber la responsabilité en cas de propos diffamatoires, racistes ou xénoPLANÈTE ROBOTS N°46

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Robot humanoïde Open Source Poppy.

phobes tenus par une intelligence artificielle. « À l’heure actuelle, il n’y a pas de réponse précise. En effet, il serait possible de se retourner contre le concepteur de l’algorithme, le fabricant ou encore l’utilisateur qui a poussé l’I.A. à prononcer un propos diffamatoire ou raciste. Ce que je peux vous assurer, c’est que les régimes actuels de responsabilité sont inadaptés. Responsabilité civile extracontractuelle de l’article 1240 du Code civil, responsabilité du fait des choses, responsabilité du fait des produits défectueux, aucun régime ne convient parfaitement. Il conviendrait peut-être d’adapter un régime existant ou encore d’envisager un partage des responsabilités en prévoyant une chaîne des responsabilités, allant du concepteur à l'utilisateur en passant par le fabricant. Ce qui pourra poser problème est la détermination du degré de responsabilité de chaque acteur. Le concepteur est-il responsable à 10 %, 50 % etc. ? D’ailleurs comment déterminer ce degré de responsabilité ? Qui est responsable lorsque plusieurs utilisateurs ont entraîné l’I.A. à commettre un dommage tel qu’un propos diffamatoire ? Lorsque l'I.A. deviendra to-

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talement autonome, il faudra nécessairement rechercher un régime plus adapté. La question de la responsabilité juridique amène nécessairement celle de la personnalité juridique autonome des robots », indique Arnaud Touati, associé fondateur du cabinet ALTO, avocat spécialisé dans le secteur des startup et des nouvelles technologies. VERS LA GÉNÉRALISATION D'UN LANGAGE UNIVERSEL ? Les GAFA (Google Amazon Facebook et Apple) qui travaillent intensément sur l’intelligence artificielle sont déjà en train de construire un modèle de langage universel. Nous pouvons alors nous demander s'il sera nécessaire d'instaurer un langage universel. « Ces entreprises américaines transmettent à l’I.A. leur définition de la morale et de l’éthique. Il s’agit là d’une véritable problématique. Il ne faudrait pas que l’Europe devienne une colonie numérique des États-Unis », indique Arnaud Touati. Parfois, certains mots sont acceptés par une culture, un pays et ne le sont pas à d'autres endroits de la planète. « Dans

la construction de l’I.A., en amont, il conviendra, selon moi, de former des groupes de travail multidisciplinaires dans lesquels techniciens, développeurs et scientifiques mais également sociologues, linguistes et juristes tâcheront d’adapter le langage de l’I.A. dans différentes langues. Une autre solution reviendrait à blacklister les utilisateurs qui profitent de l’I.A. pour reprendre des idées, des pensées, des mots inappropriés ou détourner la conversation. Toutefois, cela pourrait conduire à une forme de police de la pensée foncièrement dangereuse », explique Arnaud Touati. Pour d'autres spécialistes, interdire au robot l’usage de certains mots ou certaines associations de mots afin d’éviter qu’il n'émette un propos contraire à la loi ou aux bonnes mœurs limiterait les problèmes. « Dans ce contexte, le concepteur de l’algorithme ou le fabricant devrait limiter les possibilités de voir sa responsabilité civile ou pénale engagée dans la mesure où, en l’état actuel du droit, le robot n’est toujours pas doté d’une personnalité juridique propre », précise Mathieu Benayoun. Si certains juristes et scientifiques se demandent s’il faut créer

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Langage naturel et intelligence artificielle

VERS UNE PERTE D'AUTONOMIE HUMAINE ? Un des principaux enjeux économiques liés à l'intelligence artificielle est l'emploi. « Il faudrait que l’I.A. soit complémentaire à l’homme mais qu’elle ne le remplace pas. C’est la différence entre l’I.A. faible et l’I.A. forte. Est-ce que nous souhaitons réellement que l’I.A. remplace l’homme dans des tâches « humaines » telles que l’aide à la personne par exemple ? Les hommes sont déjà, de plus en plus retranchés derrière leurs écrans via les réseaux sociaux. Avoir chez soi une I.A. capable de remplacer une personne contribuerait, selon moi, à accélérer un phénomène de désocialisation déjà bien entamé », indique, Arnaud Touati. Si aujourd’hui, une intelligence artificielle à l'image de Siri, par exemple, peut converser avec nous de manière peu élaborée, voire limitée, un jour elle sera capable d'échanger avec les humains de manière fluide et presque naturelle ! « Le jour où l’I.A. sera en mesure de réfléchir tel un humain, alors une véritable conversation sera certainement possible. C’est d’ailleurs la problématique posée par

un langage universel, selon Jean-Claude Heudin, créer un langage universel ne serait pas utile. « Lorsqu’un enfant apprend à parler, on lui apprend à parler correctement pour se faire comprendre et pour s’insérer socialement. Les robots doivent parler le langage que nous utilisons tous les jours. »

Un enfant interagit avec Buddy de Blue Frog Robotics.

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LES GAFA (GOOGLE AMAZON FACEBOOK ET APPLE) QUI

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le test de Turing qui fait figure de référence dans le monde l’I.A. », explique Mathieu Benayoun. Il ne manque pas de préciser aussi que : « dans certains domaines, l'I.A. dépasse déjà l'être humain ! Nous pouvons, par exemple citer Watson, l’I.A. d’IBM dans le domaine médical ». L'être humain sera peut-être à la merci de l'intelligence artificielle. À l'instar de Stephen Hawking, l'astrophysicien de grand renom, souffrant d'une maladie dégénérative le forçant à communiquer par le biais d'un ordinateur, des scientifiques craignent que l'homme soit dépassé par ce qu'il a lui-même mis en place. « Selon moi, le développement de l'intelligence artificielle pourrait avoir des effets pervers. Le premier correspond à un risque de désocialisation avec perte d'autonomie de

TRAVAILLENT INTENSÉMENT SUR L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE SONT DÉJÀ EN TRAIN DE CONSTRUIRE UN MODÈLE DE LANGAGE UNIVERSEL. NOUS POUVONS ALORS NOUS DEMANDER S'IL SERA NÉCESSAIRE D'INSTAURER UN LANGAGE UNIVERSEL.

Le test de Voight-Kampff du film Blade Runner est très inspiré du test de Turing.

penser, la perte de contrôle de nos données, des effets indésirables sur l'emploi… Je comprends les inquiétudes de Stephen Hawking. Nous devons impérativement éviter que des apprentis sorciers s’approprient les recherches en matière d’intelligence artificielle. La difficulté provient du contrôle de ces éléments virtuels, et donc, non visibles : Qui possède nos données ? Qu’en fait-on ? Que sait-on sur nous ? Comment ces données sont utilisées ? Est-il envisageable de réguler ces as-

pects ? C’est pourquoi je plaide à titre personnel pour un cadre législatif et éthique au niveau mondial », indique Arnaud Touati. Face à la considérable évolution de l'I.A., les problèmes juridiques et éthiques en matière de langage feront certainement l'objet de nombreuses réflexions à travers le monde, dans les mois, les années à venir.

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■Darine Habchi

PLANÈTE ROBOTS N°46

Recherche robotique

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En avant les mous ! Depuis quelques années, une nouvelle approche de la robotique propose des résultats assez surprenants : les robots mous. Cette discipline porte les structures déformables. Non, je ne parle pas du Terminator T-1000 ou au Baymax, mais vous risquez tout de même d’être surpris ! UN INTÉRÊT INDÉNIABLE Ingénieurs et scientifiques ont compris depuis longtemps l’intérêt des matières déformables. Les arcs et les engins de siège comme la catapulte ont tiré profit de la déformation du bois pour fonctionner. Autre exemple, les horloges, jouets mécaniques ou automates utilisent des ressorts, des élastiques… L’’industrie emploie des ventouses, des câbles mobiles, etc. En outre, les structures déformables regorgent dans la nature. Les plus intéressantes demeurent les hydrostats musculaires et les squelettes hydrostatiques. Pour ce dernier, le muscle entoure une cavité remplie de liquide par définition incompres-

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PLANÈTE ROBOTS N°46

sible. L’animal se déforme sans changer de volume : les vers de terre, les pieuvres, les étoiles de mer… Dans le même ordre d’idées, un hydrostat musculaire est une structure biologique, présente chez les animaux, utilisé pour saisir de la nourriture ou pour déplacer son hôte, il se compose essentiellement de tissus musculaires sans soutien squelettique : la langue chez l’homme, la trompe chez l’éléphant. Puisque le tissu musculaire lui-même est principalement composé d'eau, il est également incompressible, des principes similaires s'appliquent. Ainsi ces structures déformables saisissent ou se déplacent de façon totalement différente. À partir de 2009, de nouveaux matériaux appa-

raissent comme des silicones, et autres polymères. Comme nous le verrons plus loin, leurs spécificités enrichissent les possibilités de la robotique molle. Alors que l’efficacité d’un robot rigide est en grande partie due à sa puissance de calcul, à la force de ses moteurs, ou encore à sa capacité de perception, la robotique molle aborde les problèmes autrement. UNE PRÉHENSION MOINS PRÉCISE MAIS PLUS SÉCURITAIRE Un robot rigide peut être précis pour saisir un objet, porter des charges lourdes. Pour cela, une pince se place de façon définie par rapport à l’ob-

3p robots-molle.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 14:46 Page2

jet. En environnement ouvert, des capteurs et de la puissance de calcul permettent de réaliser la tâche. La forme de la pince doit être adaptée à l’objet (rond, lisse, plat…). De même, la pression exercée pour saisir un objet fragile peut être compliquée à déterminer (et il est nécessaire de savoir que l’objet est fragile). L’approche « molle » est alors une alternative permettant d’être efficace avec moins de précision, plus de sécurité (être capable de prendre un œuf) et aussi, une adaptabilité à la forme de l’objet. Ainsi, la société Festo adepte de la bio-inspiration a créé la FlexShapeGripper en étudiant la langue du caméléon saisissant une proie. En robotique, le principe s’appelle le Jamming. Le gripper se compose en fait d’un petit sac rempli de petites billes (le sable est parfois utilisé). Un bras robotique amène le sac sur l’objet. Pour saisir, le robot retire l’air du sac. Celui-ci épouse la forme de l’objet et le maintient. La saisie d’objets de formes très différentes devient réalisable : un œuf, un stylo, des billes, une petite plaque, un verre, etc., et avec une grande efficacité.

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DANS LE MÊME ORDRE D’IDÉES,

Baymax, le robot du film Les Nouveaux Héros de Disney, a été construit de façon à ne faire de mal à personne, grâce à son corps tout mou.

La pince FinGripper de Festo.

UN HYDROSTAT MUSCULAIRE EST UNE STRUCTURE BIOLOGIQUE, PRÉSENTE CHEZ LES ANIMAUX, UTILISÉ POUR SAISIR DE LA NOURRITURE OU POUR DÉPLACER SON HÔTE, IL SE COMPOSE ESSENTIELLEMENT DE TISSUS.

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Festo a aussi créé une pince (FinGripper) en s’inspirant de la nageoire caudale du poisson. Elle se déforme spontanément (sans participation active de l’animal) pour s’adapter à la pression qui s’exerce. Ainsi sans capteur, la pince est capable de s’adapter à la forme de l’objet et de le saisir, que ce soit un œuf ou un verre. L’objet est enveloppé et bien maintenu. Il est possible de réaliser cette pince à partir d’une impression 3D. Les exemples précédents exploitent les morphologies. Le préhenseur suivant utilise directement les propriétés des matériaux. Jun Shintake de l’EPFL a réalisé une pince en silicone souple actionnée par des lames d’électrodes sensibles et flexibles. Un courant électrique contracte la pince. Celle-ci est très souple et épouse facilement la forme de l’objet pour la saisie. APPLICATIONS EN MÉDECINE Peu de laboratoires français travaillent sur la robotique molle ; ils sont même rares ! Néanmoins, l’équipe Defrost (Deformable Robotic Software) du centre de recherche de l’Inria Lille travaille sur la réalisation de robots déformables, mais aussi et PLANÈTE ROBOTS N°46

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3p robots-molle.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 14:46 Page3

En avant les mous !

Octobot, un robot 100 % mou.

Le projet Defrost de l’Inria vise à développer des robots mous pour la médecine.

Comparaisons rigide/mou Avant de nous focaliser plus en avant sur la robotique déformable, attardons-nous sur le tableau suivant qui montre quelques propriétés aux valeurs très distinctes suivant une robotique molle ou rigide. Cela nous permet de mieux appréhender les intérêts de chacun des types. Propriétés Degrés de liberté Précision Capacité de charge Dextérité Sécurité Contrôlabilité Planification de trajectoire

Robotique rigide Quelques-uns Très haute Élevée Basse Dangereuse Facile Facile

Robotique molle Infinis Basse Basse Haute Sûre Difficile Difficile

Comparaison entre robotique molle et robotique rigide Dans la robotique rigide, la modélisation cinématique inverse (partir de l’emplacement final) permet de planifier aisément les trajectoires du robot, d’obtenir une grande précision. La contrôlabilité demeure facile. L’emplacement de l’objet à saisir étant connu, la trajectoire est déterminée avec exactitude. La mécanique des milieux continus permet la modélisation des robots mous. Ces modèles sont nettement plus compliqués à mettre en œuvre et coûteux en temps de calcul. Ensuite, il est nécessaire pour manipuler le robot d’inverser les méthodes numériques obtenues. Et pour que le robot soit performant, le tout doit être obtenu en temps réel. C’est aujourd’hui l’un des grands défis de la robotique molle. Difficulté supplémentaire, le robot se trouve déformé par l’environnement. Il prend les reliefs du sol ou des obstacles. La position du robot ne se réduit donc pas uniquement à ses actions propres. Notons toutefois que cet inconvénient devient un avantage en matière de sécurité, le robot faisant preuve de souplesse se déformera au contact. L’absence de partie rigide empêche ces robots d’avoir des fortes capacités à porter. surtout sur la partie logicielle pour la simulation et la conception de robots déformables. L’application et la validation de ces projets seraient en particulier sur des robots destinés à la médecine et la chirurgie. L’utilisation d’outils chirurgicaux rigides est complexe, le chirurgien doit éviter tout contact avec

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PLANÈTE ROBOTS N°46

les organes ou tissus. Un robot déformable se développant une fois arrivé au niveau de la zone à opérer est nettement moins intrusif pour le corps. Les effets secondaires d’une opération pourraient en être réduits. L’université de Harvard et l’hôpital de Boston collaborent actuellement sur un manchon souple qui

Depuis quelques années, l’université d’Harvard travaille sur un prototype de robot mou sous l’égide du programme Maximum Mobility and Manipulation (M3) du DARPA.

assiste un cœur fragilisé. Fixé autour du celui-ci, il l’aide à battre. Actuellement, les essais sont réalisés sur des porcs mais les résultats sont très prometteurs. À la différence des greffes, le dispositif n’étant pas en contact avec le sang, le traitement anticoagulant n’a pas lieu d’être.

LE PREMIER ROBOT 100 % MOU En 2016, des chercheurs, Robert Wood et Jennifer A. Lewis, de l’université de Harvard ont réalisé Octobot, un robot 100 % mou, batteries et circuits logiques compris. Pour cela, ils ont utilisé trois technologies complémentaires : l’impression 3D, le moulage et la lithographie molle. Octobot utilise un carburant liquide (le peroxyde d’hydrogène) qui se transforme en gaz lors du contact avec de minuscules plaquettes de platine. Celui-ci va gonfler les tentacules pour créer le mouvement des tentacules. Un circuit logique à base de microfluide coordonne le robot. Son autonomie se limite à 8 minutes et dans sa version actuelle, il ne se déplace pas, cela n’en reste pas moins une vraie avancée technologique. La robotique molle en est à ses balbutiements et de nombreux problèmes restent à résoudre. Dans quelques (dizaines) années, vous serez peut-être assis dans un fauteuil capable de se transformer en table comme y travaille Massimo Vespignani ou encore un tentacule se déploiera depuis la cuisine pour vous apporter votre café. Imaginez encore une capsule que vous avalez et qui se déploie dans votre estomac pour l’opérer… ■Jérôme Damelincourt

Recherche robotique

1p method-2.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 15:21 Page1

Après avoir rêvé aux mechas dans les mangas et les films, ils deviennent réalité.

Method-2 le mecha sud-coréen

Pendant que les États-Unis et le Japon s’apprêtent à s’affronter amicalement par l’intermédiaire de leurs mechas respectifs (Mark III conçu par MegaBots et Kuratas conçu par Suidobashi Heavy Industries), la société sud-coréenne Hankook Mirae Technology travaille au développement de son propre robot géant. LA CONCRÉTISATION D’UN RÊVE D’ENFANT Lorsqu’il était enfant Yang Jin-Ho était fan de Taekwon V, un robot géant héros d’un dessin animé des années 70 et il rêvait de pouvoir, un jour, en construire un. Quelques décennies plus tard, après être devenu le P.-D.G. de la société sud-coréenne de robotique Hankook Mirae Technology, il a enfin pu concrétiser son rêve d’enfant en investissant 200 millions de dollars depuis 2014 dans la conception d’un mecha, baptisé Method-2, afin de faire vivre ce qui ne semblait possible que dans les films et les dessins animés. Le design du robot a été conçu par Vitaly Bulgarov, un artiste qui a collaboré à des films de science-fiction comme RoboCop, Transformers : L’Âge de l’Extinction, Terminator Genisys et Ghost in the Shell ainsi qu’à des jeux vidéo comme Starcraft II: Heart of the Swarm, World of Warcraft et Diablo III. Ce robot aux dimensions impressionnantes (1,60 m L x 2,60 m l x 4,15 m H pour un poids de 1,6 tonne), qui a été développé par une trentaine d’ingénieurs, peut être contrôlé à distance ou par un pilote installé dans son cockpit. Le robot reproduit alors à l’identique, avec ses deux

puissants bras de 130 kg chacun, les gestes effectués par le pilote. Pour le moment, le mecha est encore relié à des câbles qui assurent son alimentation mais il devrait être en mesure de se déplacer beaucoup plus librement dans les deux prochaines années. Lors de la deuxième édition de la conférence privée MARS (Machine learning, home Automation, Robotics and Space exploration), organisée par Amazon, Jeff Bezos s’est amusé à en prendre brièvement les commandes.

DIFFÉRENTES VERSIONS SONT À L’ÉTUDE Le Method-2 a été conçu dans le but d’aider les humains à atteindre des zones dangereuses où ils ne peuvent intervenir sans protection. Il servira également à concevoir d’autres robots de diverses tailles en fonction des besoins spécifiques des clients. Une série de tests est actuellement en cours pour monter sa partie supérieure (torse et bras) sur une plateforme équipée de roues pour lui permettre de se déplacer plus aisément sur un terrain accidenté. Une version modifiée, prévue

pour fonctionner dans la zone sinistrée de la centrale nucléaire Fukushima, est également en développement. Hankook Mirae Technology a créé une filiale japonaise dans ce but. Par ailleurs, la société a déjà reçu des demandes de la part de plusieurs entreprises de divers secteurs d’activité (industrie, construction, divertissement…) qui ont manifesté un vif intérêt pour leur robot qu’elle espère pouvoir commercialiser d'ici la fin de l’année à un prix d’environ 8,3 millions de dollars. ■Josèphe Ghenzer

Image provenant d’un film de science-fiction ? Non, la réalité désormais. PLANÈTE ROBOTS N°46

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Recherche robotique

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Des organes bioniques

à notre secours !

Avec l'essor des prothèses robotiques pour remplacer des membres manquants (jambes, pieds, bras, mains), des chercheurs redoublent d'ingéniosité, mêlant biologie et ingénierie, pour concevoir des organes bioniques performants.

onfrontés à une pénurie de dons d'organes, et aux problèmes liés à la compatibilité entre donneur et receveur, les scientifiques tentent de créer des greffons artificiels et autonomes capables de se substituer aux organes manquants ou défaillants dans leurs fonctions, ou encore à simuler des fonctions nerveuses éteintes. Ces prothèses, qui utilisent des biomatériaux conçus pour interagir avec nos systèmes biologiques, assurent leur compatibilité et pourraient permettre à des patients en attente de transplantation de vivre dans de meilleures conditions.

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PLANÈTE ROBOTS N°46

TROIS START-UP SUR LE MARCHÉ DE L'ŒIL BIONIQUE L’œil bionique est un formidable progrès pour les gens qui ont perdu la vue suite à une maladie de la rétine ou pour les seniors plus enclins aux dégénérescences rétiniennes. Aujourd’hui, trois start-up dans le monde proposent ces systèmes de vision artificielle : l’américain Second Sight, la société allemande Retina Implant et le français Pixium Vision. Cependant, Second Sight, qui a l’avantage de l’antériorité, est le seul à ce jour à commercialiser son produit : l'Argus II.

Le dispositif est le suivant : une caméra incrustée dans des lunettes transmet les données vidéo à un boîtier portable, qui transforme les informations de la caméra en signal. Ce signal est envoyé à son tour à une prothèse rétinienne dotée d’une soixantaine d’électrodes implantées dans l’œil. Lorsque le faisceau d'électrodes de l'implant reçoit les informations, il émet de petites impulsions électriques qui stimulent les cellules de la rétine qui, à leur tour, les transmettent au nerf optique. Les impulsions permettent de contourner les récepteurs endommagés de la rétine et de stimuler les cellules restantes. Le nerf optique envoie enfin les informa-

6p organes bioniques.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 15:02 Page2

tions visuelles au cerveau. Le patient doit alors apprendre à les interpréter en suivant un programme de rééducation visuelle. Revenons sur l’aventure Second Sight. En 2011, les résultats obtenus avec les premiers patients équipés avaient permis à la start-up d'obtenir le feu vert pour la commercialisation de son produit en Europe puis aux États-Unis en 2013, avec l’aval de l'Agence américaine des médicaments. En avril 2014, la société obtient le label Forfait Innovation délivré par le ministère des Affaires sociales et de la Santé, qui permet à son dispositif d’être intégralement remboursé par la Sécurité sociale fran-

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L’ŒIL BIONIQUE EST UN

FORMIDABLE PROGRÈS POUR LES GENS QUI ONT PERDU LA VUE SUITE À UNE MALADIE DE LA RÉTINE OU POUR LES SENIORS PLUS ENCLINS AUX DÉGÉNÉRESCENCES RÉTINIENNES. AUJOURD’HUI, TROIS START-UP DANS LE MONDE PROPOSENT CES SYSTÈMES DE VISION ARTIFICIELLE.

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L’Argus II de Second Sight.

Lunettes et boîtier de l’Argus II de Second Sight.

çaise. Selon un arrêté publié le jeudi 14 août 2014 au Journal officiel, le montant du forfait de la prise en charge est fixé à 95897 euros par patient avec un nombre total de patients susceptibles d'en bénéficier fixé à 36 et sur une période maximale de 5 ans. Les patients sont sélectionnés selon des critères validés par la Haute autorité de santé (HAS). Plus de 200 patients dans le monde sont actuellement équipés et les tests cliniques ont permis de démontrer que l'Argus II permet bel et bien d’améliorer les facultés visuelles des personnes non voyantes sur le long terme. Second Sight a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires de 8,9 millions de dollars.

UNE OREILLE BIONIQUE REALISÉE AVEC UNE IMPRIMANTE 3D L'implant cochléaire est actuellement l'organe bionique le plus démocratisé. Plusieurs dizaines de milliers de personnes à travers le monde en sont équipées. La société australienne Cochlear en est le premier fabricant. Le système est simple puisque l'implant court-circuite l'organe défaillant en stimulant directement le nerf auditif, qui est très souvent intact même en cas de surdité congénitale. L'implant transpose les informations mécaniques, c'est-à-dire les vibrations de l'air qui composent les sons, en signaux électriques. Des électrodes implantées dans la cochlée au niveau de l'oreille interne stimulent alors directement les ganglions du nerf auditif. Un autre dispositif est quant à lui dans ses prePLANÈTE ROBOTS N°46

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Oreille imprimée en 3D à l'université de Princeton.

mières phases de recherche, il s'agit de la première oreille bionique en impression 3D. Des chercheurs de l'université de Princeton, dans le New Jersey, ont réussi à mettre au point une oreille humaine biocompatible capable d'entendre les fréquences radio, normalement inaudibles. Les oreilles sont des organes extrêmement difficiles à reconstituer par chirurgie plastique ou reconstructrice, d'où l'idée des scientifiques d'utiliser des imprimantes 3D pour les recréer. L'imprimante 3D utilisée dépose par couches successives différents éléments: une matrice d'hydrogel servant d'armature à des cellules de veau et des nanoparticules d’argent entourées d'une gaine de silicone. Les cellules de veau vont ensuite se développer pour former du cartilage qui finira par recouvrir intégralement la structure et res-

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PLANÈTE ROBOTS N°46

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L'IMPLANT COCHLÉAIRE EST ACTUELLEMENT L'ORGANE

BIONIQUE LE PLUS DÉMOCRATISÉ. PLUSIEURS DIZAINES DE MILLIERS DE PERSONNES À TRAVERS LE MONDE EN SONT ÉQUIPÉES.

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sembler à une oreille en trois dimensions. Deux fils électriques partent du centre de l'organe artificiel, au milieu des tissus biologiques, formant un colimaçon qui imite la cochlée humaine, et sont raccordés au nerf auditif afin d'entrer en connexion avec le dernier organe à analyser les sons, le cerveau. Ce prototype sera, dans les prochaines phases de test, équipé de capteurs sensibles à la pression afin d'entendre également le registre acoustique classique. Ses concepteurs espèrent pouvoir rendre disponible cette oreille bionique chez l'homme d'ici une dizaine d'années. CŒUR ARTIFICIEL, UNE SOLUTION SUR DU LONG TERME ? En France, le cœur artificiel conçu par la société

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Des organes bioniques à notre secours !

Prothèse rétinienne de l’Argus II de Second Sight.

Carmat est le prototype le plus abouti. Mis au point par le professeur Alain Carpentier et la société EADS, les essais cliniques ont été temporairement suspendus en février dernier suite au décès d'un cinquième patient alors que la société devait formuler sa demande de marquage « CE » fin 2018, étape nécessaire pour commercialiser son dispositif dans l'Union européenne dès 2019. Le cœur artificiel autonome Carmat, qui reproduit à l'identique la physiologie du cœur et ses battements, possède deux ventricules dont les différents débits sont gérés grâce à des capteurs de pression. La prothèse dispose d’un système électronique lui permettant de s’adapter aux besoins du patient. Elle pèse 860 g et peut dans 70 % des cas prendre place à son endroit d'origine dans la poitrine du

Un cerveau bionique pourrait-il un jour être mis au point ?

malade. La particularité de ce cœur artificiel est qu'il ne nécessite ni anticoagulants ni traitement antirejet, et qu'il serait mieux accepté qu'une greffe. Si ces « assistants ventriculaires » totalement implantables ont à la base été développés pour permettre aux patients d'attendre une greffe de cœur dans de bonnes conditions, ils se posent désormais comme une solution définitive. Il existe aujourd'hui plusieurs cœurs artificiels comme le LionHeart, le HeartMate ou le Jarwik 2000. Un patient italien a déjà pu vivre avec un cœur Syncardia pendant plus de quatre ans avant de recevoir une greffe. L'entreprise a lancé des essais cliniques pour demander une autorisation d'implantation définitive. Elle rem-

porterait alors la course au premier véritable cœur artificiel, même si ce dernier nécessite l'usage d'anticoagulants à vie.

LE CERVEAU BIONIQUE N'EST PAS POUR TOUT DE SUITE Certains organes sont, malgré tout, encore trop difficiles à reproduire. La greffe de cerveau bionique reste, par exemple, utopique à l'heure actuelle malgré une grande avancée réalisée par les chercheurs de l'université du RMIT (l'Institut royal de technologie de Melbourne en Australie). En effet, ces scientifiques ont mis au point les toutes premières nano-cellules (10 000 fois plus fines qu'un cheveu) capables d'imiter le processus de PLANÈTE ROBOTS N°46

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Le cœur artificiel Carmat présenté par son directeur général Stéphane Piat.

mémoire à long terme du cerveau, c'est-à-dire de reproduire la capacité du cerveau humain à simultanément traiter et stocker les informations. En assemblant les nano-cellules entre elles, les chercheurs pourraient même créer une toile qui imiterait le réseau neuronal présent dans le cerveau et pourquoi pas reproduire une copie parfaite du cerveau humain, extracorporelle, sans avoir à utiliser des cellules organiques. Le travail de recherche sur un cerveau bionique serait également l'opportunité pour les chercheurs de trouver des traitements efficaces pour lutter, et même prévenir, les maladies d'Alzheimer et de Parkinson. On pourrait même décliner ces recherches dans la robotique afin de démultiplier la puissance de la mémoire des systèmes artificiels.

VERS LA CRÉATION D'UN POUMON ARTIFICIEL EXTERNE Comme pour le cerveau, il est très complexe d'envisager le remplacement d'un poumon à sa place naturelle. Pour l'instant un prototype de poumon artificiel externe, hors du corps, est à l'étude. Le professeur Olaf Mercier de l’hôpital Marie-Lannelongue,

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PLANÈTE ROBOTS N°46

EN FRANCE, LE CŒUR

ARTIFICIEL CONÇU PAR LA SOCIÉTÉ CARMAT EST LE PROTOTYPE LE PLUS ABOUTI. MIS AU POINT PAR LE PROFESSEUR ALAIN CARPENTIER ET LA SOCIÉTÉ EADS, LES ESSAIS CLINIQUES ONT ÉTÉ TEMPORAIREMENT SUSPENDUS EN FÉVRIER DERNIER SUITE AU DÉCÈS D'UN CINQUIÈME PATIENT…

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au Plessis-Robinson, près de Paris est l'un des chercheurs qui élabore cet organe bionique. Pour l'heure, tout ce que nous savons c'est que le dispositif s'accrochera comme une ceinture mais sera placé sous la poitrine du patient. Dessus, seront accrochés une batterie qu’il faudra recharger sur le secteur et un oxygénateur. Le tout sera relié au cœur par une canule (une sorte de petit tube en plastique) qui sera insérée dans une veine du cou. Cette canule ira jusqu'au cœur. Elle sera reliée à la partie droite pour récupérer le sang sans oxygène et à la partie gauche pour redonner du sang oxygéné. Le poumon artificiel ne dépassera pas cinq kilos et sera donc transportable. On peut imaginer que par la suite, les techniques évoluant, les patients pourraient bénéficier d'une miniaturisation du dispositif. Le professeur et son équipe destinent, dans un premier temps, ce poumon aux patients atteints d’hypertension pulmonaire, une maladie qui perturbe la circulation du sang à l’intérieur des poumons. Puis ils le testeront sur des patients atteints d’insuffisance respiratoire très sévère, souvent trop âgés ou trop fragiles pour pouvoir bénéficier d’une greffe de poumon classique.

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Ce projet a d'ores et déjà reçu un financement de 5 millions d’euros du Programme d’investissements d’avenir. Ils collaborent également avec des grands groupes industriels tels qu'Airbus. Les premiers essais sur l’animal sont prévus pour 2020, avant de passer sur l’homme.

UN ESPOIR POUR LES PATIENTS EN ATTENTE DE TRANSPLANTATION À l'heure actuelle, la greffe d'organes bioniques est confrontée à plusieurs problèmes. Les technologies utilisées pour les mettre au point étant émergentes, elles ne sont pas totalement abouties, les scientifiques manquent de recul et la recherche est limitée par les protocoles de sécurité et les questions éthiques. Les principales complications pour les patients sont celles liées à l'expérimentation et au coût de telles prothèses. Si l'on a vu précédemment que la Sécurité sociale pouvait prendre en charge certaines greffes, cela reste extrêmement minoritaire. Cependant, l'usage des imprimantes 3D pourrait participer à la baisse des frais de production. Mais que les patients dont la santé nécessite une greffe d'organes se rassurent et gardent espoir puisqu'il y a de nombreux avantages à bénéficier d'une greffe d'organes bioniques. Étant composée de biomatériaux compatibles avec le corps humain, le risque de rejet est nul. De plus, ces organes artificiels sont de plus en plus petits, ce qui permet de les placer à leur endroit originel ou au moins de les rendre transportables, ce qui redonne de l'autonomie aux patients.

Des organes bioniques à notre secours !

Charlotte Demeitrache équipée d'un Argus II de Second Sight.

Ces greffes pourraient être temporaires, afin de permettre l'attente d'une transplantation d'un organe charnel disponible ou même permanent dans un futur un peu plus lointain. Il est évident que ces prothèses ne sont pas encore parfaites et nécessitent de nombreux ajustements. Le corps humain est d'une telle complexité que les technologies d'aujourd'hui ne sont pas encore pleinement capables de remplir dans leur intégralité et avec la même efficacité, les fonctions nécessaires à l'homme dans sa vie quotidienne… Si aujourd'hui tous nos organes ne sont pas remplaçables par ces organes d'un nouveau genre, on peut espérer des avancées considérables dans ce domaine dans les années à venir. Les greffons bioniques, associés au progrès des biotechnologies et de la médecine régénérative se compléteront afin que nous ne dépendions plus de l'attente aléatoire d'organes disponibles, et qui sont souvent le synonyme de attente de la mort d'un homme pour pouvoir soi-même survivre. Ces avancées scientifiques et technologiques re-

Charlotte Demeitrache, 32 ans, a reçu un œil bionique en 2015, au service d'ophtalmologie du professeur Korobelnik du CHU de Bordeaux. Elle est la plus jeune implantée d'Europe. Non voyante depuis 12 ans, Charlotte a perdu la vue progressivement, entre 12 et 20 ans, suite à une rétinite pigmentaire, une maladie génétique dégénérative de l'œil. Bien que ne distinguant que les variations lumineuses, elle vivait normalement, tout à fait capable de s’occuper de ses enfants ou encore de monter à cheval, sa grande passion. Lorsque la possibilité lui a été offerte de lui implanter un système Argus II de Second Sight, elle n’en voyait pas forcément la nécessité mais elle s’est tout de même laissée séduire par l’aventure et le fait de faire avancer la science. Après l’opération, elle a dû suivre plusieurs séances de rééducation visuelle au CHU, puis de la rééducation à domicile, un travail indispensable afin de permettre à son cerveau d'interpréter correctement les informations envoyées par son nerf optique. Aujourd’hui, Charlotte ne sort pratiquement plus sans son dispositif et ne regrette pas du tout sa décision qui lui a permis de gagner davantage en autonomie. présentent un véritable espoir pour les patients sur liste d'attente et un retour à la vie pour ses utilisateurs. On peut imaginer un avenir où les hôpitaux posséderont en quantité ces pièces de rechange sur mesure pour nos corps humains défectueux. ■Aurélie Gallois

Le prototype de poumon artificiel américain MC3 Biolung. PLANÈTE ROBOTS N°46

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Robots ludiques

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Les animatroniques dans les documentaires animaliers : des espions au service de la réalisation Quand les animatroniques sont utilisées pour dissimuler des caméras espions, les images qui en résultent nous plonge dans le cœur de la vie animale, au centre de l'action… MIMER L’APPARENCE POUR MIEUX PISTER L'usage des animatroniques dans les documentaires animaliers n'est pas une nouveauté. Des réalisateurs avouent y avoir eu recours lors de certains tournages, comme avec les reconstitutions de massacres dans le film Océans de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, ou pour obtenir des plans qui seraient trop difficiles à observer dans la nature ou trop chronophages. L'innovation dont il est question ici revient à la BBC, qui depuis quelques années associe les fonctions des animatroniques à celles des leurres. En plaçant des caméras miniaturisées dans les yeux de ces robots animaux ultra-réalistes, elles parviennent à filmer les différentes espèces animales avec

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un point de vue unique, comme si nous étions l'un des leurs.

LES ANIMATRONIQUES AU SERVICE DU DOCUMENTAIRE ANIMALIER Début 2017, la célèbre chaîne de télévision anglaise BBC One a diffusé une série de cinq documentaires animaliers réalisés et produits par John Downer : Spy in the Wild (littéralement « Les espions dans la nature »). Les quatre premiers épisodes permettent d'explorer quatre aspects du comportement animal que l'on retrouve dans nos propres manières d’être et d’agir : l’amour, l’intelligence, l’amitié et l’espièglerie. En infiltrant incognito la vie sauvage, nous y découvrons des animaux à la fois touchants,

drôles et très semblables à nous. Il est en effet assez aisé de nous projeter en eux, tant la ressemblance entre nos comportements et les leurs peuvent parfois être similaires. Le cinquième épisode, qui nous intéresse particulièrement ici, est une sorte de making of de la série qui explique comment les animatroniques ont été créées et utilisées pendant le tournage. DES ROBOTS QUI NE PERTURBENT PAS LES ANIMAUX 300 minutes ont été gardées sur 8 000 heures de rushes compilés durant 800 jours de tournage dans 21 pays. Il n'aura pas fallu moins de 34 Spy Creatures (créatures espionnes) pour filmer en UHD une trentaine d’animaux tels que des orangs-

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outans, des crocodiles, des hippopotames, des éléphants ou encore des suricates. Les micro-caméras espionnes, radiocommandées en 4K, dissimulées à la place des yeux des robots animaux très réalistes, offrent des images uniques de la faune sauvage. La genèse de ce procédé remonte en 2002 avec Lions : Spy in the Den. La BBC avait alors conçu des leurres un peu « grossiers » abritant des caméras dans de faux rochers, nommés Bouldercams. L’idée était d'approcher et de filmer des lions sauvages de très près à l’aide d’une cache télécommandée et mobile, dotée d'une caméra orientable. En 2003, la société de production de John Downer poursuit sur cette lancée avec Elephants : Spy In The Herd où les caméras mobiles sont cachées dans des tas de fumier factices. Mais comme les leurres se fondaient dans le décor, les animaux s’en étaient rapidement désintéressés. Une évolution majeure intervient en 2007 avec Trek : Spy on the Wildebeest où arrivent les premières caméras dissimulées dans de faux animaux, mais ce ne sont pas encore des animatroniques, plutôt des sculptures réalistes de tortue, crocodile et hippopotame. Le procédé

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L'INNOVATION DONT IL EST

QUESTION ICI REVIENT À LA BBC, QUI DEPUIS QUELQUES ANNÉES ASSOCIE LES FONCTIONS DES ANIMATRONIQUES À CELLES DES LEURRES.

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s'améliore encore dans Penguins : Spy in the Huddle, en 2013 où des caméras sont camouflées dans des pingouins robotisés. Un an plus tard, dans Dolphins : Spy in the Pod, arrivent des animaux marins robotisés capables de se déplacer dans l’eau. Comme l'explique John Downer, l’utilisation de ces robots animaux (tortue, thon, calamar, raie ou encore bébé dauphin) a permis de mieux comprendre le comportement des dauphins sans les perturber par la présence de caméramans. Ces animaux très intelligents auraient alors été influencés par le comportement humain.

Gros plans sur les yeux caméras de ces animatroniques.

UNE COMPLICITÉ ENTRE L’ANIMATRONIQUE ET L’ANIMAL Les animatroniques équipées de caméras permettent donc de ne pas déranger les animaux mais également de ne pas les effrayer. Cependant, afin que les animaux acceptent l’intrus et interagissent avec lui, l’animation de ces leurres doit prendre en compte le langage corporel de l'animal qu'il mime et ses attitudes. Dans le premier épisode de Spy in the Wild, on peut ainsi voir un chiot sauvage animatronique en posture de soumission avec la PLANÈTE ROBOTS N°46

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Les animatroniques dans les documentaires animaliers

Octobot, un robot 100 % mou.

L’atelier où sont créées les animatroniques. Scène avec les singes langurs qui pensent que le singe robotique est mort

Exemple d’interaction entre un animal et son double robotique.

Un robot thon au milieu des dauphins.

queue en alerte. C'est la pose qu'a choisi John Downer afin que l'acceptation par les lycaons soit facilitée. Au fil des épisodes, on découvre des interactions stupéfiantes et inespérées entre les animatroniques et les animaux. La plus surprenante étant sans doute celle qui a eu lieu entre le robot singe et la tribu des 120 singes langurs dans des temples du Rajasthan, en Inde. Alors que l'un des singes s’approche du bébé robot, qui lui ressemble, pour le prendre dans ses bras, il lui échappe et il le fait tomber au sol. La panique gagne alors la tribu, les singes se précipitent autour du robot qu'ils prennent pour l'un des leurs et s'imaginent qu'il est mort. La réaction des singes va être au-delà de ce qu’aurait pu espérer l’équipe de tournage. Les

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singes réagissent alors exactement de la même façon que lorsque l'un de leurs petits vient de mourir. Ils arrêtent de crier, le silence règne alors, puis ils se prennent dans les bras des uns et des autres à plusieurs reprises. Ces comportements de deuil et d'empathie rarement observés à l'état sauvage créent des images à la fois fascinantes et émouvantes.

LES ANIMAUX S’IDENTIFIENT Lorsque l’on observe la scène du point de vue de ce robot singe, les images sont donc tout à fait exceptionnelles et captent des instants rarissimes. Le réalisateur explique que les caméras implantées dans les yeux des animaux permettent de nous donner le point de vue que l’on aurait si

nous étions nous-mêmes des animaux et nous immergent au cœur du monde animal, offrant des prises de vue spectaculaires, dont résultent des interactions inespérées entre l’objet animé et l’animal vivant afin de découvrir des comportements que nous n'avions jamais observés précédemment. Les animatroniques espions permettent enfin, et ce n'est pas négligeable, de garder en sécurité les réalisateurs et caméramans qui n'ont plus à prendre des risques inconsidérés pour faire de belles images. On pense évidemment à Steve Irwin, connu pour son émission The Crocodile Hunter qui est décédé après s'être fait piquer par une raie, ou au cinéaste Rob Stewart, réalisateur de Sharkwater, qui a récemment disparu en mer alors qu'il tournait avec des requins. ■Aurélie Gallois

Pour en savoir plus sur ces animatroniques espions, rendez-vous sur le site de production de John Downer : http://jdp.co.uk/category/programmes

Robots Ludiques

1p cozmo.qxp_Mise en page 1 12/06/2017 19:55 Page1

Cozmo est un petit robot très attachant.

Cozmo

Une console de jeu robotique

Et si, comme pour la micro-informatique, la démocratisation de la robotique passait par un engouement à l’aspect ludique de celle-ci ? Cozmo, de la start-up californienne Anki, débarque en France en septembre prochain. Pourrait-il incarner cet esprit console de jeu appliqué à la robotique ? ertes, avec Cozmo, nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements, à l’âge de pierre du jeu robotique, comme au temps des clones de Pong dans le milieu du jeu vidéo, mais il faut bien commencer par quelque chose. La première chose qui impressionne sur ce robot, ce sont les cinématiques des mouvements et l’animation du visage du robot sur le petit écran à leds. En plus de sa forme de petit tank, on jurerait Cozmo tout droit sorti d’un film d’animation de Pixar, à l’image du petit robot nettoyeur M-O du film Wall-E. Mais ce rapprochement n’est pas dû au hasard puisque Anki a débauché quelques personnes du célèbre studio pour s’occuper du design et des comportements du petit robot. Nous reconnaissons aisément, à travers les yeux de Cozmo, le rire, l’agacement ou la bouderie (866 animations possibles). Pour un même comportement, le robot peut avoir de nombreuses postures pour éviter une répétitivité que l’on trouve sur la totalité des robots. Tout de suite, cela apporte un attachement au pro-

priétaire ou à l’utilisateur du robot avec la créature qui se déplace de façon spontanée devant lui. Le robot est livré avec trois Power Cubes avec lesquels le robot et l’humain peuvent interagir autour de jeux à débloquer. Cozmo est littéralement passionné par ses cubes qu’il manipule de long en large en attendant que l’on s’occupe de lui. Il les trie, les retourne ou les empile.Vous pouvez jouer avec lui et à ce moment-là, il prendra en compte vos propres jeux. Agacé, il peut même vous donner un petit coup de bras! Si vous lui demandez, vous pourrez jouer ensemble à des jeux d’adresse, comme taper le plus vite possible sur un cube quand il est d’une certaine couleur. Il reconnaît son propriétaire mais aussi d’autres membres de la famille et pourra leur faire la fête en les appelant par leur prénom quand il les reconnaîtra. Depuis peu, même les animaux de compagnie sont reconnus par le robot. Les comportements sont disponibles depuis une application sur smartphone (Android ou iOS) et certains sont à débloquer avec le temps. Depuis votre téléphone, vous pourrez même vous amuser à pi-

loter le robot en utilisant le gyroscope de votre appareil. Si vous vous sentez l’âme d’un programmeur et que vous désirez ajouter des fonctions ludiques à votre robot, le kit de développement (SDK) est en libre accès. Il est un très bon moyen de s’initier de façon originale au langage Python. Cozmo devrait être disponible à la rentrée pour un peu moins de 230 euros, ce qui n’est pas si élevé que ça au vu des capacités annoncées. Quelque chose nous dit que Cozmo devrait faire fureur pour les prochaines fêtes de fin d’année. Nous espérons en recevoir un très vite pour vous en faire un test complet. ■Screetch

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Sciences du futur

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Réacteurs à fusion l’énergie du futur est à nos portes

Produire de l’énergie avec des réacteurs à fusion nucléaire, on dirait presque de la science-fiction mais ce n’est plus le cas ! Après plus de 60 ans en Recherche & Développement, on s’approche à grands pas de la maîtrise de cette technologie d’avenir. Quels que soient les projets, tous n’ont qu’un seul but : produire une énorme quantité d’énergie sans gaz à effet de serre, quasiment sans déchet et avec plus d’un million de fois moins de combustible que nos technologies actuelles !

a fusion nucléaire est un peu le Graal de la production d’énergie. C’est la réaction chimique la plus énergétique que l’on connaisse, bien loin devant la réaction de fission utilisée par les centrales nucléaires actuelles. D’ailleurs, tout le monde connaît son efficacité, c’est l’énergie naturelle qui alimente notre soleil, ainsi que toutes les étoiles de notre univers. De plus, avec la fusion nucléaire, il n’y a aucun risque d’explosion car cette réaction chimique ne s’emballe pas, si elle n’est plus alimentée en énergie ou en combustible, elle s’éteint tout simplement.

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Contrairement à la réaction de fission qui doit rester sous un contrôle strict en permanence sous peine de réactions en chaîne entraînant une explosion, la Russie et le Japon en ayant malheureusement fait la triste expérience… Quant aux combustibles, ils sont abondants car il faut du deutérium (un des constituants de l’eau lourde) que l’on trouve dans l’eau de mer (33 g par m3 ce qui donne plusieurs centaines de millions d’années de consommation), et du tritium. C’est un matériau radioactif à courte durée de vie (seulement douze ans), obtenu à partir du lithium que l’on extrait du sol, mais qui est aussi présent dans

l’eau de mer (0,18 g par m3). Sachant qu’un seul gramme de deutérium, combiné à du tritium, pourrait fournir autant d’électricité que… trois tonnes de pétrole !

QU’EST-CE QUE LA FUSION NUCLÉAIRE ? La réaction de fusion se produit lorsque deux noyaux d’atomes légers s’agrègent pour former un seul noyau plus lourd. La fission étant exactement le contraire, un noyau d’atomes lourds se scinde en plusieurs noyaux plus légers. Sachant que dans les deux cas, la masse totale des

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noyaux produits par la réaction est inférieure au total de la masse des noyaux d’origine, mais où est donc passée cette masse manquante ? Elle s’est transformée en énergie, ainsi qu’une partie en neutrons libres, et avec la fusion c’est une quantité colossale d’énergie qui est libérée. À l’intérieur du soleil, dans une fournaise d’environ 15 millions de degrés Celsius, les noyaux d’hydrogène fusionnent pour former des noyaux d’hélium tout en libérant des quantités d’énergie considérables. Une difficulté apparaît alors, ce qui est possible dans l’espace ne l’est, pour l’instant, pas encore sur Terre. Tous les procédés de fusion actuels utilisent les réactions entre le deutérium et le tritium (deux isotopes de l’hydrogène dont la fusion donne de l’hélium 4) avec comme principal inconvénient la température de fusion, qui doit atteindre les 150 millions de degrés Celsius pour avoir lieu ! Pourquoi a-t-on besoin de tels niveaux de température ?

“

IL FAUT SAVOIR QUE LES NOYAUX

ATOMIQUES SONT ÉLECTRIQUEMENT POSITIFS, DONC ILS SE REPOUSSENT NATURELLEMENT EN PERMANENCE. POUR ARRIVER À LES FAIRE FUSIONNER, ILS DOIVENT « S’AGITER » LE PLUS POSSIBLE POUR ENTRER SOUVENT EN COLLISION.

”

Centrale nucléaire conventionnelle, hautement dangereuse et polluante.

Il faut savoir que les noyaux atomiques sont électriquement positifs, donc ils se repoussent naturellement en permanence. Pour arriver à les faire fusionner, ils doivent « s’agiter » le plus possible pour entrer souvent en collision et ainsi obtenir des fusions, le niveau d’agitation nécessaire est tellement élevé que l’on doit chauffer les atomes de deutérium et de tritium à plus de 100 millions de degrés Celsius minimum pour y arriver. Ils se transforment alors en plasma que l’on peut voir comme une sorte de « soupe » de noyaux atomiques et d’électrons totalement ionisés, c’està-dire complètement dissociés.

LES CONTRAINTES TECHNOLOGIQUES Des températures aussi élevées posent un des problèmes majeurs, aucun matériau ni alliage au monde ne peut les supporter. Deux principales voies de recherche sont en cours dans le monde, les systèmes à confinement inertiel et les systèmes à confinement magnétique. Des prototypes de réacteurs à confinement inertiel sont à l’étude en France, avec le laser Mégajoule, deux aux Etats-Unis, avec le laser du NIF (National Ignition Facility) et la Z machine qui utiPLANÈTE ROBOTS N°46

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Réacteurs à fusion l’énergie du futur est à nos portes

Le fonctionnement d’un réacteur à fusion partage des points communs avec le fonctionnement de notre étoile, le Soleil.

Réaction de fusion.

Vue 3D du tore du réacteur ITER.

sant. Mais pour l’instant, il n’existe qu’au stade théorique et sa principale technologie, des aimants supraconducteurs ultra-puissants, ne sont jamais sortis des laboratoires.

Concept d’un stellarator.

lise la striction magnétique, et le projet Kongoh au Japon, utilisant lui aussi un laser. Avec ce système, on enferme dans des microbilles de quelques millimètres le mélange deutérium-tritium. Ces billes sont ensuite portées à très haute température et pression à l’aide de lasers très puissants, provoquant une micro-explosion thermonucléaire qui produit une impulsion de l’ordre du térawatt, mais pendant seulement une dizaine de picosecondes. Et on recommence avec la microbille suivante, c’est presque une sorte de « moteur à 4 temps » avec l’admission du combustible (la microbille), la compression (à l’aide de lasers), la combustion (ici la fusion qui libère l’énergie) et l’échappement (dont on peut ré extraire du tritium). Les réacteurs à confinement magnétique sont possibles principalement avec deux systèmes. Tout d’abord, les tokamaks, où le plasma est confiné dans un tore grâce à un champ magnétique produit par des bobines d’aimants à supraconduction, ainsi que par un courant induit circulant dans le

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plasma lui-même. Les réacteurs ITER et Tore Supra en France, le JET en Angleterre, le JT-60 au Japon et le KSTAR en Corée du Sud, en sont des exemples. Et les stellarators, où le confinement est totalement assuré par les bobines des aimants à supraconduction, le projet le plus avancé de ce type étant le Wendelstein 7-X (ou W7X) en Allemagne. Ces deux techniques fonctionnent mais n’ont permis d’obtenir que de brèves réactions de fusion d’à peine quelques secondes pour l’instant. Actuellement, elles consomment plus d’énergie qu’elles n’en créent, toutes les équipes de recherche travaillent donc sur l’allongement et l’optimisation des réactions de fusion. Un mot du projet réacteur ARC (Affordable Robust Compact), selon des chercheurs de la célèbre université du MIT, il est basé sur le principe des tokamaks mais serait deux fois plus petit que le projet ITER, construit en seulement cinq ans pour le tiers du prix de ce dernier, et serait au final aussi puis-

LES AVANTAGES DE LA FUSION Ils sont multiples, tout d’abord l’abondance des combustibles, avec le deutérium qui existe en quantité quasi illimitée dans nos océans, et le tritium qui est un sous-produit de la production d’énergie de type nucléaire, que ce soit avec la fission, mais aussi la fusion. De plus, les procédés de fusion consommeraient un million de fois moins de ces carburants que des combustibles comme le charbon ou le pétrole, pour la même production d’énergie. Du côté des gaz à effet de serre, ces nouvelles générations de réacteurs à fusion n’en génèrent aucun, même pas de CO2 ! Quant aux déchets, leur quantité est beaucoup plus petite que les réacteurs à fission, et surtout leur faible radioactivité disparaît totalement en seulement quelques décennies et non pas sur plusieurs millénaires… Enfin, comme expliqué au début, il n’y a aucune menace d’explosion car la moindre perturbation entraînerait un refroidissement immédiat puis un arrêt spontané du réacteur à fusion. Pour finir, l’électricité par la fusion nucléaire devrait être disponible normalement entre 2030 et 2060 selon les estimations. Vivement que ce soit au point, notre planète en a bien besoin ! ■Lionel Alvergnas

Recherche robotique

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Rapide et agile, Handle, le dernier-né des robots Boston Dynamics entre désormais chez SoftBank.

SoftBank

en pleine crise de boulimie robotique

SoftBank, encore inconnue en dehors du Japon il y a quelques années et qui a racheté la start-up française Aldebaran Robotics entre 2012 et 2014 n’est pas prête de se faire oublier. Elle rachète tour à tour plusieurs de très grands acteurs de la robotique et de l’intelligence artificielle. Le message est clair, l’entreprise veut dominer le marché de la robotique dans les prochaines décennies. n juin 2016, SoftBank avait déjà acquis ARM Holdings pour 31 milliards de dollars, la société qui chapeaute les technologies des processeurs ARM qui grignotent peu à peu l’hégémonie des processeurs x86/i64 conventionnels. Ces processeurs qui équipent déjà l’ensemble des smartphones, tablettes et de plus en plus d’ordinateurs de bureau (Chromebook) et portables (maintenant compatibles Windows 10), sont également les plus adaptés pour équiper l’ensemble des objets connectés, de la montre au réfrigérateur connectés. Tout récemment, c’est la société NVIDIA, fabricant de cartes graphiques haut de gamme et de serveurs dédiés aux intelligences artificielles (notamment pour les voitures autonomes) qui se voit manger en partie par SoftBank. Cet investissement est fait dans un but clair, développer des technologies pour devenir leader de l’intelligence artificielle, nerf de la guerre économique des prochaines décennies.

SOFTBANK ACQUIERT BOSTON DYNAMICS ET SCHAFT Des rumeurs laissaient entendre que Toyota était sur les rangs pour reprendre les deux principales filiales robotiques d’Alphabet/Google, Boston Dynamics et Schaft. Coup de théâtre, le 9 juin dernier, le groupe japonais SoftBank reprend ces deux sociétés. Boston Dynamics est considérée comme la société, probablement, la plus avancée en robotique, sur le plan mécanique du moins. Elle est derrière le robot humanoïde bipède Atlas, d’1m75, capable de se mouvoir de façon très naturelle, même dans des conditions compliquées (neige, verglas, obstacles de toute taille). Un autre robot de Boston Dynamics a longtemps fait sensation, BigDog. Celui-ci ressemblait à une grosse mule, ses mouvements se rapprochaient de ceux d’un véritable quadrupède, surtout lorsque celui-ci devait se rétablir après une chute possible. SpotMini, le descendant de BigDog, ne fait plus que 25 kg et embarque un bras robotisé extrêmement agile.

Handle, le dernier robot présenté de la flotte, est un humanoïde bipède mais sur roues. Il peut à la fois se déplacer très vite (15 km/h) en équilibre constant, faire des bonds d’1m20 ou soulever des charges de 45 kg. De son côté, Schaft propose un robot bipède mais sans la forme humanoïde. Ce robot tente une autre approche de la marche, moins énergivore et moins coûteuse tout en gagnant en stabilité. Avec ces acquisitions emblématiques, SoftBank marque les esprits. La société japonaise a les cartes en main pour devenir un géant, voire le nouveau leader de la robotique. Son travail sera maintenant de relier l’ensemble de ces acquisitions pour en ressortir le meilleur. Quelque chose nous dit que leur robot humanoïde Romeo, développé en France, n’est pas prêt de sortir du placard, tant les technologies qu’ils viennent de récupérer sont d’un cran largement au-dessus.

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■Frédéric Boisdron

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Sciences du futur

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Ordinateur quantique : les promesses de la matière

Votre ordinateur est un ordinateur classique. La structure logique des opérations qu'il exécute a pour support une succession de 0 et de 1. Cette combinaison est le reflet de l'état des matériaux utilisés: une couche magnétique polarisable en « + » ou « - » qui recouvre les disques durs, des trous et des pleins sur un CD, les deux états des processeurs des transistors, etc. Quel que soit le composant, les deux états sont symbolisés par 0 et 1 pour en faciliter l'usage mathématique.

eux seuls, ils sont suffisants pour développer une machine de Turing, c'est-à-dire un ordinateur moderne, capable de résoudre une bonne part des problèmes logiques. La limite de capacité de calcul est moins un problème de logique mathématique qu'un problème de capacité. D'une part, l'alphabet informatique ne comportant que 2 lettres, toute la codification se fait en puissance de 2. D'autre part, la miniaturisation atteint ses limites: les processeurs miniaturisés atteignent des tailles telles que les effets quantiques ne sont désormais plus négligeables. Ces derniers en

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viennent à retarder les laboratoires de recherche dans la mise au point des nouveaux composants. Pour continuer à innover, une possibilité est de contrer les effets quantiques… par la physique quantique.

LE QBIT REMPLACE LE BIT Là où un élément unitaire de données en informatique classique, le bit, ne peut connaître que deux états, l'ordinateur quantique va utiliser des bits quantiques, appelés qbits. Ceux-ci possèdent une première propriété étonnante, spécifique à leur nature quantique : la superposition des états.

Prenons l'exemple d'une particule ayant deux états possibles, 0 ou 1, comme cela sera le cas avec l'ordinateur quantique. Avant que l'on ne mesure l'état de la particule, celui-ci n'est ni 0, ni 1, mais possède seulement une probabilité d'être 0 ou d'être 1. Les valeurs de ces probabilités peuvent varier : avant la mesure, le qbit n'a donc pas deux états possibles, mais une infinité. NOUVELLE PROPRIÉTÉ DE LA PHYSIQUE QUANTIQUE : L’INTRICATION C'est déjà beaucoup, mais les physiciens ne se sont

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La puissance des ordinateurs quantiques devrait multiplier de manière exponentielle les capacités des intelligences artificielles.

Lexique quantique La superposition des états Dans le monde quantique, avant toute mesure, une particule ne se trouve pas dans un état déterminé, mais dans une superposition d'états. C'est la mesure qui fige la particule dans un état.

L’ordinateur quantique D-Wave 2000Q développe 2 000 qbits.

Le cœur d’un ordinateur quantique, son processeur.

pas arrêtés là, en utilisant une autre propriété déroutante du monde quantique : l'intrication. Les physiciens se servent de l'intrication pour la fabrication des ordinateurs quantiques : les qbits les constituant ne sont pas indépendants, mais intriqués. La mémoire de l'ordinateur quantique devient unique. Grâce à l'intrication, nous pouvons jouer sur 8 valeurs de probabilité au lieu de 3 avec le même nombre de qbits ! Avec quatre qbits, nous aurions seize valeurs de probabilité : la puissance de l'ordinateur quantique double à chaque fois qu'on lui ajoute un qbit. Une comparaison donne le tournis : avec environ 300 qbits, il y aurait plus de combinaisons possibles que d'atomes dans l'univers observable ! L’ORDINATEUR QUANTIQUE, RÉPONSE À NOS LIMITES TECHNOLOGIQUES ? Le problème de l'augmentation des performances de nos ordinateurs serait-il donc définitivement réglé ? Pas tout à fait, car l'ordinateur quantique possède quatre inconvénients majeurs :

L'intrication Deux particules ayant été présentes dans une même interaction possèdent chacune des propriétés liées à celle de l'autre instantanément, quelle que soit la distance qui les séparent. Prenons l'exemple d'un électron émettant un photon : l'électron possédera une propriété (le spin) qui restera toujours liée à une propriété du photon (le moment cinétique). Si l'une des deux propriétés est modifiée, l'autre le sera instantanément. • Il est extrêmement sensible : pendant les calculs, les qbits doivent être totalement isolés du monde extérieur. Les solutions actuelles utilisent des refroidissements proches du zéro absolu (-273 °C). • Rappelez-vous ce que nous disions précédemment : « Dans le monde quantique, avant toute mesure, une particule ne se trouve pas dans un état déterminé ». Mais nous vivons dans un univers macroscopique, et pour avoir accès aux résultats de l'ordinateur quantique, nous devons effectuer une mesure. Quand nous la réalisons, l'état de chaque qbit se fige, sur 0 ou sur 1. C'est ce qu'on appelle la « réduction du paquet d'onde ». En programmation quantique, on peut réaliser les calculs sur 2n coefficients, mais nous sommes contraints, comme avec un ordinateur classique, de les afficher sur n qbits. • La même propriété implique que l'on ne peut PLANÈTE ROBOTS N°46

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Microsoft travaille déjà pour apporter l’informatique quantique au grand public.

Exemple d'un ordinateur quantique à trois qbits Sans intrication (qbits séparés), le système est formé de 3 qbits, chacun ayant une probabilité d'être en l'état 0 ou en l'état 1 : 0 Probabilité a Probabilité b Probabilité c

qbit1 qbit2 qbit3

1 Probabilité (1-a) Probabilité (1-b) Probabilité (1-c)

Avec l'intrication, les trois qbits forment un système unique : Système

000 001 010 100 011 101 110 111 Probabilité a Probabilité b Probabilité c Probabilité d Probabilité e Probabilité f Probabilité g Probabilité h

copier les valeurs de coefficient utilisées par un qbit pendant la phase de calcul. • Enfin, tout est question de probabilité dans le monde quantique. Aussi, le résultat obtenu si rapidement n'a qu'une certaine probabilité d'être le bon résultat. Deux solutions pour pallier à cet aléa : réitérer le calcul jusqu'à obtenir un résultat « statistiquement » assimilable à la bonne réponse ou tester la réponse avec un ordinateur classique, en appliquant celle-ci à l'équation. Le résultat principal de ces défauts est que l'ordinateur quantique ne va pas faire irruption immédiatement chez les par ticuliers, et que son utilisation, performante dans le cadre de certains calculs consommateurs, sera couplée à celle d'un ordinateur classique, plus adapté à

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notre conception actuelle des applications. De fait, l'ordinateur quantique actuel est constitué d'un calculateur quantique inclus dans une machine classique.

TOUT LE MONDE S'Y MET Difficile de parler de la généralisation des ordinateurs quantiques sans évoquer D-Wave, l'entreprise canadienne étant le principal fournisseur de cette technologie dans le monde. Créée en 1999, elle garde jalousement le secret de ses composants. À tel point que nombreux sont ceux qui doutent des réelles capacités de ces machines. Ces dernières, si elles semblent performantes, le sont sur la résolution de problèmes mathématiques très spécifiques. Toutefois, après une traversée du désert de plus

de 10 ans, l'entreprise parvient aujourd'hui à nouer des partenariats toujours plus nombreux. En début d'année, c'est le groupe Volkswagen qui a annoncé travailler avec elle. En guise de démonstration, les deux partenaires ont dévoilé au Code Lab de San Francisco une application d'optimisation des temps de trajet des 10 000 taxis de Pékin utilisant un calculateur quantique. Début 2013, D-Wave, Google et la NASA ont lancé le Quantum Artificial Intelligence Lab, destiné comme son nom l'indique à utiliser les possibilités de l'informatique quantique pour le développement de l'intelligence artificielle. Le laboratoire n'a pas produit de résultats probants à ce jour. Google travaille également séparément à la mise en œuvre d'un ordinateur quantique. L'équipe de chercheurs est dirigée par le physicien John Martinis. Elle s'est attaquée à un problème qu'un calculateur quantique de 50 qbits pourrait théoriquement résoudre, la simulation d'un circuit quantique aléatoire. Les supercalculateurs classiques ne sont capables de simuler que des circuits d'environ 40 qbits. À ce jour, Martinis a eu des résultats prometteurs en employant 9 qbits. La gestion des 50 qbits serait réalisable d'ici 5 ans. Microsoft travaille à l'informatique quantique depuis plus de 10 ans. L'entreprise de Redmond veut proposer une gamme de matériel « grand public ». L'ORDINATEUR QUANTIQUE, FUTUR MIRACLE DE L'INFORMATIQUE ? D'ici une dizaine d'années, les équipes de re-

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Ordinateur quantique : les promesses de la matière cherche travaillant dans le domaine des calculateurs quantiques auront fait les choix techniques et développé les circuits quantiques adaptés. Plus simples que de mettre en œuvre des composants dédiés dans nos machines, des serveurs quantiques offriront des services de calcul appelables par nos terminaux. Ceux-ci seront alors dotés dans certains domaines de capacités inaccessibles à ce jour : assisterions-nous à un nouvel âge d'or informatique ? Tout dépend de l'utilisation que l'on fait de la technologie.

“

L'UN DES DOMAINES

MATHÉMATIQUES DE PRÉDILECTION DES CALCULATEURS QUANTIQUES EST LA DÉCOMPOSITION EN FACTEURS PREMIERS. UN ALGORITHME PARTICULIÈREMENT ADAPTÉ AUX CIRCUITS QUANTIQUES, L'ALGORITHME DE SHOR, PERMET D'AUGMENTER LA VITESSE DE DÉCOMPOSITION ACTUELLE DE FAÇON EXPONENTIELLE.

”

L'ORDINATEUR QUANTIQUE, LA FIN DE L'INTERNET SÉCURISÉ ? L'un des domaines mathématiques de prédilection des calculateurs quantiques est la décomposition en facteurs premiers. Un algorithme particulièrement adapté aux circuits quantiques, l'algorithme de Shor, permet d'augmenter la vitesse de décomposition actuelle de façon exponentielle. Or, nous utilisons chaque jour les nombres premiers, dans les calculs de cryptage des transactions sur Internet. Pour les transactions bancaires par exemple, mais aussi pour le simple échange de mails. Edward Snowden a révélé que la NSA travaille à des projets utilisant des calculateurs quantiques dans le but d'obtenir des outils de décryptage performants. Heureusement pour nous, si les propriétés quantiques de la matière qui donneront de nouvelles capacités de calcul aux ordinateurs seront en mesure de casser les sécurités actuelles qui reposent sur ces capacités, elles augmenteront aussi la possibilité de produire des sécurités. Les processus de cryptographie quantique reposent sur les propriétés même de la matière. Aucune méthode de « casse » calculatoire ne peut donc en venir à bout. Comme nous l'avons dit plus haut, il est impossible

À l’intérieur d’un ordinateur quantique chez IBM.

de copier un objet quantique inconnu, et toute mesure sur cet objet perturbe ses propriétés. Avec la cryptographie quantique, l'action d'un logiciel espion serait immédiatement décelée, sans astuce algorithmique possible. La Chine a ainsi lancé en 2016 le premier satellite de sécurisation quantique des échanges. Ce dernier contient un système quantique de cryptage/décryptage. Deux dispositifs équivalents

se trouvent sur Terre, l'un en Chine et l'autre en Autriche. Des tests de transmission de clés de cryptage quantique seront menés pendant deux ans. Les agences de sécurisation des données et celles d'espionnage se préparent à une nouvelle compétition… au niveau subatomique.

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■Nicolas Denis

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Sciences du futur

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La singularité technologique va-t-elle avoir lieu ?

Ou restera-t-elle un mythe, comme tant de non-événements avant elle ? C’est difficile à dire. Ce concept selon lequel l’homme serait bientôt distancé, voire remplacé, par ses propres créations, nous parlons de l’intelligence artificielle, et/ou des robots selon les sources, est une évidence pour les « singularistes », mais n’est pas crédible pour ses détracteurs. Tentons d’y voir plus clair…

our préciser le concept tout en restant simple, la singularité technologique serait le moment où nos technologies actuelles de l’informatique, des nanotechnologies, d’interconnexions planétaires des ordinateurs et des objets, des robots, et surtout de l’intelligence artificielle, atteindraient un tel niveau de développement et de convergence, qu’il se produirait une rupture dans la vitesse de ces développements. La machine intelligente serait née, cherchant à s’autoaméliorer en permanence à une vitesse exponentielle, nous perdrions alors tout contrôle sur cette explosion d’intelligence, ce qui au mieux laisserait

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l’humain sur la touche, et au pire l’anéantirait… L’idée paraît sombre au premier abord, mais l’intensité des développements technologiques apparemment en augmentation constante de ces dernières décennies nous incite tout de même à nous poser la question.

QU’EST-CE QU’UNE SINGULARITÉ ? Le choix de ce terme de « singularité » fait clairement référence au monde de l’astrophysique quand le cœur d’un trou noir atteint une telle densité que nos équations ne donnent plus comme résultat qu’une masse infinie, on parle alors de singularité gravitationnelle. Ou encore, l’instant précédant le Big

Bang (le moment d’origine de l’Univers actuel), qui ne rentre non plus dans aucune équation actuelle, est aussi appelé une singularité. En supposant que cette singularité technologique se produise, les progrès et les découvertes scientifiques s’accéléreraient alors sans cesse car ils seraient faits par des entités non humaines, ou posthumaines… Ces concepts trouvent leur origine dans des débats et des échanges ayant eu lieu dans les années 1950 et 1960 par les chercheurs, Irvin John Good (mathématicien et cryptographe) et John von Neumann (mathématicien et physicien). Mais c’est surtout Vernor Vinge (mathématicien, informaticien et auteur) qui a popularisé la singularité

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technologique avec plusieurs nouvelles de sciencefiction, ainsi que des romans et essais sur ce sujet dans les années 1980 et 1990. Pour lui, la mise au rebut de l’humanité serait inéluctable car la vitesse d’évolution de cette superintelligence serait incompréhensible pour les humains, ils deviendraient quantité négligeable et ne seraient plus que spectateurs de l’évolution technologique.

QUELQUES PROJETS « PARTICULIERS »… Depuis quelques années, cette histoire de singularité anime beaucoup de débats, de projets, de fantasmes, et a été principalement reprise par le courant des transhumanistes, qui prônent entre autres l’humain augmenté, et qui eux, souhaitent cette singularité. En 2008, a même été créée en Californie, dans la Silicon Valley bien entendu, l’université de la Singularité par Ray Kurzweil et Peter Diamantis, avec les soutiens financiers d’entreprises comme Google, Cisco, Autodesk,

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MÊME MATHÉMATIQUEMENT, DES SCIENTIFIQUES RAPPELLENT QU’UNE

COURBE EXPONENTIELLE NE DÉBOUCHE PAS SUR UNE SINGULARITÉ, ELLE CONTINUE SIMPLEMENT DE CROÎTRE. LES LIMITES À CETTE FOLLE CROISSANCE NE SONT PAS SEULEMENT ÉNERGÉTIQUES, ELLES SONT AUSSI ÉCONOMIQUES, POLITIQUES, OU ENCORE STRATÉGIQUES.

”

Là où beaucoup ont peur d’une éventuelle singularité technologique, le mouvement transhumaniste de l’université de la Singularité pense que cette singularité pourra, au contraire, transcender l’humanité.

ou encore la NASA, et même l’administration américaine! Cette université explique ainsi: « Soyez préparés à apprendre comment la croissance exponentielle et les technologies disruptives vont impacter votre industrie, votre entreprise, votre carrière, et votre vie », tout un programme. Chaque année, pendant une dizaine de semaines estivales, son enseignement est dispensé à 80 personnes triées sur le volet, et il y a également des sessions thématiques, en finance ou en médecine par exemple. Mais quand on voit les tarifs pratiqués, on ne peut s’empêcher de penser qu’ils ne souhaitent pas forcément enseigner au plus grand nombre. A priori ce sont plutôt les élites qui les intéressent, car une session d’été coûte 30 000 dollars, et les places pour les conférences ayant lieu çà et là dans le monde se vendent environ 2 000 euros chacune… ARGUMENTAIRE PAS TRÈS RIGOUREUX ET EXTRAPOLATIONS UN PEU RAPIDES Au-delà de ces considérations économiques, les détracteurs de ce concept ne sont pas forcément contre cette notion de singularité, mais plutôt contre l’idée d’accélération exponentielle. Une des principales méthodes de calcul des singularistes est PLANÈTE ROBOTS N°46

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La singularité technologique va-t-elle avoir lieu ?

« Décompte » vers la singularité.

Rainbows End, un des romans de Vernor Vinge qui a popularisé la théorie de la singularité

Ray Kurzweil estime que la singularité technologique pourrait être une réalité vers 2045.

de transposer la loi de Moore dans la plupart des domaines technologiques. Pour rappel, cette « loi » a été exprimée par Gordon E. Moore (un des trois fondateurs d’Intel) pour la première fois en 1965 en disant que la complexité des processeurs doublait tous les ans, puis réévaluée par lui-même en 1975 à une fréquence de tous les deux ans. La version populaire a retenu une version simplifiée d’un principe de doublement tous les 18 mois, mais attention ceci est toujours resté empirique même si ces suppositions se sont révélées relativement justes jusqu’ici, mais avec parfois quelques ajustements… Revenons aux singularistes, ils transposent donc cette loi à la taille des disques durs, à la quantité d’informations présentes sur Internet, au trafic In-

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ternet lui-même, à la précision des caméras, à la vitesse des interactions sociales sur les réseaux, voire presque à toute invention humaine ! C’est là que d’autres scientifiques rappellent qu’il faut tenir compte des besoins et des ressources nécessaires, aussi bien en énergie qu’en infrastructure, qui elles, ne sont pas du tout disponibles de façon exponentielle, bien au contraire. Techniquement, du côté de l’informatique par exemple, ils ne tiennent pas compte des limites physiques, la miniaturisation, qui ne pourra pas aller en-deçà de la taille d’un atome, sans compter l’extrême complexité industrielle, et donc le coût très élevé pour produire des processeurs de plus en plus petits. Les singularistes vous répondront que les ordinateurs deviendront quantiques, mais dans les faits

on en est encore loin, car de l’aveu même des scientifiques travaillant dans ce domaine, pour l’instant, personne ne sait vraiment ce qu’il se passe à l’échelle quantique, alors les supercalculateurs devront attendre un peu… Même mathématiquement, des scientifiques rappellent qu’une courbe exponentielle ne débouche pas sur une singularité, elle continue simplement de croître. Les limites à cette folle croissance ne sont pas seulement énergétiques, elles sont aussi économiques, politiques, ou encore stratégiques. Tout comme l’extrapolation selon laquelle les intelligences artificielles vont nous surpasser en tout point est un peu rapide. Pour l’instant, cela reste des outils ultraspécialisés, très efficaces certes, mais non interchangeables, prenez l’I.A. AlphaGo du Google Lab, qui a battu les meilleurs champions au jeu de go, elle serait bien incapable du moindre raisonnement logique ! Ce sont principalement des statistiques faites à partir de millions de combinaisons calculées par seconde, et non une réflexion stratégique…

ET CE SERAIT POUR QUAND ? Certains envisagent ce basculement dans les années 2025-2030, pour d’autres, notamment Ray Kurzweil, ce serait plutôt vers 2045, d’autres encore pensent que ce sera tellement rapide qu’on ne se rendra compte de rien, et ce sera trop tard… Bref, cela devrait se produire avant le milieu du XXIe siècle ! Au final, chacun est libre de croire ce qu’il souhaite, pour ma part je suis confiant dans notre capacité à maîtriser nos technologies même s’il y a parfois quelques problèmes. Mais l’erreur est humaine, et c’est justement ce qui nous fait progresser ! ■Lionel Alvergnas

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Innovations du futur

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Peur de l’avion

la réalité virtuelle efficace contre les phobies

Turbulences, décollage, atterrissage, bruits, craquements… Afin de lutter efficacement contre la phobie de l’avion, une startup marseillaise, Peur de l’avion, propose des stages avec des animations en réalité virtuelle. Les stagiaires se retrouvent en immersion totale à travers différentes étapes du vol, du décollage à l’atterrissage. Exit les simulateurs de cockpit, place à la réalité virtuelle.

ne première mondiale: la réalité virtuelle pour lutter contre la phobie de l'avion. La plupart des stages pour lutter contre cette peur utilisent des simulateurs de cockpit. Cependant, combien de passagers se retrouveront assis aux commandes d'un Airbus ou d'un Boeing? Fort de ce constat Peur de l'avion a mis au point des scénarios en réalité virtuelle, où les stagiaires seront propulsés dans l'ambiance d'un aéroport, et pourront faire un vol complet en cabine passager grâce à cette nouvelle technologie. La réalité virtuelle semble efficace pour lutter contre les phobies, puisque, depuis 4 ans, 95 % des 500 stagiaires ont repris l'avion après le stage, selon la start-up. En mars 2015, un sondage

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Ifop pour Dimanche Ouest-France démontrait que 34 % de la population craignait qu’un accident ne survienne durant leur voyage en avion. C’était d’ailleurs, le cas au début de l’aventure de la start-up Peur de l’avion. Initiée en 2012, par Nicolas Coccolo, ancien pilote militaire, actuellement pilote de jets privés et formateur sur Boeing 737, et accompagné par l'incubateur Belle de mai à Marseille, la start-up propose un stage complet, pour huit personnes, sur 8 heures, pour un coût de 380 euros. UN STAGE TRIPARTITE Le stage Peur de l'avion, en réalité virtuelle, se compose de trois parties. La première consiste à accueillir les personnes qui se

sont préalablement inscrites à la journée de formation. Ainsi le pilote Nicolas Coccolo délivre des informations techniques qui permettent au stagiaire de comprendre comment se prépare et s'effectue un vol commercial, le phénomène des turbulences, la formation du personnel dans l’avion… Ensuite, ont lieu des échanges autour des craintes de chacun et la psychologue intervient afin de donner des informations sur la phobie de l'avion et déconstruire les blocages. Elle conseille les élèves sur la manière d’atténuer leur phobie en leur proposant des exercices de relaxation, de respiration… « Nous travaillons avec les stagiaires sur leur manière de percevoir chaque événement dans l’avion. Ils ont souvent tendance à les interpréter de manière négative. Nous leur donnons des clés pour trans-

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former leurs mauvaises pensées en pensées positives. Je préconise, aux différents sujets, de lâcher prise, de dormir, d’éviter de regarder les autres passagers. Je déconseille aussi de lire un livre pour les personnes hyper stressées. Faire des parties de Sudoku ou de mots croisés peut être une solution d’apaisement et permet de canaliser de manière efficace, la concentration. Mettre un casque et de la musique calme recoupe du monde. » ajoute Sophie Thibeaudeau, psychologue clinicienne qui participe à l'opération.Vers la fin du stage, un scénario à visualiser par le biais d’un casque de réalité virtuelle est proposé. Le stagiaire se trouve assis à bord d'un avion où se trouvent des passagers.Tout au long de cette application en VR (réalité virtuelle), il est indiqué de faire attention à ce que l’on va penser lorsque l’on regarde autour de soi afin d'éviter de nourrir ses phobies. La start-up proposera, plus tard, de passer par toutes les

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UNE PREMIÈRE MONDIALE :

La réalité virtuelle permet de baisser la peur d’un vol en avion chez les personnes phobiques.

LA RÉALITÉ VIRTUELLE POUR LUTTER CONTRE LA PHOBIE DE L'AVION. LA PLUPART DES STAGES POUR LUTTER CONTRE CETTE PEUR UTILISENT DES SIMULATEURS DE COCKPIT. CEPENDANT, COMBIEN DE PASSAGERS SE RETROUVERONT ASSIS AUX COMMANDES D'UN AIRBUS OU D'UN BOEING ?

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étapes du vol en commençant par le contrôle de sécurité, l'embarquement, le vol complet en cabine passager et l'atterrissage. « Dans la version d’origine qui dure 30 minutes, nous avons mis en place les différentes étapes, de l’arrivée à l’aéroport jusqu’à l’atterrissage. Certaines personnes, par exemple, ne pourront pas aller audelà du contrôle de sécurité, dans ce cas-là, il faudra cesser l’application en VR pour retravailler plus tard, étape par étape, sans se forcer. Nous avons réduit la durée du film à 15 puis à 9 minutes. Au-delà, les stagiaires peuvent se sentir mal ou avoir quelques nausées, des vertiges… Cependant, certains nous ont indiqué que le temps était court, nous songeons à rallonger l’animation… » ajoute Nicolas Coccolo.

Ancienne technique, plonger le phobique dans un simulateur de cockpit, comme ici à Flight Adventures à Strasbourg.

DES PHOBIES MULTIFACTORIELLES Les phobies de l'avion peuvent avoir diverses origines. Elles peuvent naître subitement après un vol qui se passe mal, avec des turbulences, des bruits de moteurs… Ces craintes peuvent être nourries et raviPLANÈTE ROBOTS N°46

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Projection virtuelle d’une scène à bord d’un avion. — En dessous : image de réalité virtuelle de la scène du contrôle à l’embarquement.

Une naissance, un mariage, un divorce, peuvent aussi déclencher ces troubles. Ce sont des événements, sources de stress même lorsqu’ils sont heureux. En effet, car ils représentent, un changement ou un bouleversement qui amène le sujet à prendre conscience du fait qu’il peut disparaître un jour. La paternité chez les hommes représente également un gros facteur d’angoisses », précise la psychologue. Sophie est une stagiaire rencontrée lors d’une journée de stage réalisée au mois de mars dernier, à Paris. Après avoir été tentée d’essayer le simulateur de vol, elle a finalement opté pour le stage de réalité virtuelle. Ses phobies sont survenues à la suite d’une chute de ski et depuis, elles ne cessent de s’accroître. Elle a souhaité y remédier rapidement, car elle est souvent amenée à prendre l’avion. « Les explications techniques et les exercices de sophrologie nous ont beaucoup rassurés. Je pense que la réalité virtuelle est un excellent complément mais si nous n'avions réalisé que cette partie, cela n’aurait pas été suffisant pour contrer nos anxiétés. Réaliser le stage dans son intégralité est très important. » explique cette dame.

vées par les médias, qui dramatisent et font la surenchère des problèmes de sécurité dans les avions, par exemple. Les turbulences, les bruits extérieurs, l’hôtesse qui ne sourit pas peuvent aussi être à l’origine d’interprétations négatives. La taille des avions est aussi un facteur aggravant de ces peurs. En effet, si l’avion est trop grand, certaines personnes pensent qu’il ne décollera pas et s’il est trop petit, d’autres

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pourront se sentir confinés. « Les phobies s’installent progressivement. Il y a des vols qui ne se déroulent pas toujours bien, avec de grosses turbulences, des intempéries. Certains ont vu leurs parents avoir peur et n’ont pas pu s’empêcher de cultiver les mêmes craintes. La phobie est très contagieuse, les parents phobiques des chiens, par exemple, font des enfants phobiques des chiens. Le cerveau fait parfois des liens qui n’ont pas lieu d’être.

UNE ALTERNATIVE EFFICACE AUX SIMULATEURS DE VOL Nicolas Coccolo a eu l’idée de développer une application qui se prête mieux à la réalité que les simulateurs de vol. L’utilité de la VR lui est donc apparue comme une évidence. Le stage avec la réalité virtuelle a des effets apaisants, dès la fin de la journée. En effet, les stagiaires sont vite rassurés, ils voient leur crise de panique et leur éven-

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Peur de l’avion, la réalité virtuelle efficace contre les phobies tuelle claustrophobie, s’atténuer. Cependant, pour des résultats durables, il est recommandé de prendre l’avion quelques semaines après cette formation afin de mettre en application, le plus rapidement possible, les différents conseils et exercices de relaxation proposés lors du stage. Avec Sophie Thibeaudeau, le pilote a développé le scénario de l’application de VR qui a ensuite été réalisé par un développeur. Pour cette première version, ils mettent en images le décollage et une partie du vol jusqu’à l’atterrissage. Il ne se passe pas grand-chose, il n’y a, par exemple, ni tur-

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LES PHOBIES DE L'AVION

PEUVENT AVOIR DIVERSES ORIGINES. ELLES PEUVENT NAÎTRE SUBITEMENT APRÈS UN VOL QUI SE PASSE MAL, AVEC DES TURBULENCES, DES BRUITS DE MOTEURS… CES CRAINTES PEUVENT ÊTRE NOURRIES ET RAVIVÉES PAR LES MÉDIAS, QUI DRAMATISENT ET FONT LA SURENCHÈRE DES PROBLÈMES DE SÉCURITÉ DANS LES AVIONS, PAR EXEMPLE.

Image de réalité virtuelle : scène de la salle d’embarquement.

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bulences, ni perturbations météorologiques à l’horizon. Une version qui aura lieu dans la salle d’embarquement qui représente une zone de stress pour certains est aussi prévue. Cela démontre à quel point, dès leur arrivée à l’aéroport, bien des personnes sont déjà rongées par l’anxiété. La réalité virtuelle permet d’adapter les scénarios selon les phobies de chacun ce qui n’est pas le cas d’un simulateur de vol, par exemple. « Avec le casque VR sur les yeux et devant les images qui défilent, les stagiaires sont totalement plongés dans l’animation. Ils bougent, tournent la tête, afin de se mettre dans la réalité, chose qu’ils ne pourraient pas faire dans le simulateur de vol, qui à mon sens, ressemble plus à un jeu d'attractions. C’est assez ludique de par son aspect fermé et le bruit du moteur. », ajoute le pilote. FOFLY, UNE APPLICATION EN PLEINE ÉVOLUTION À la fin de la cession, chaque stagiaire rend compte de ses impressions et est invité à remplir un questionnaire anonyme préalablement envoyé par Nicolas Coccolo. Ce dernier servira à améliorer les scénarios en répondant aux attentes et aux angoisses de chacun, mais aussi à proposer une ver-

Application Fofly.

sion de l'application Fofly en VR. En effet, une version de celle-ci existe déjà pour smartphone et est disponible sur Google Play et AppStore depuis 2016. Elle a déjà été téléchargée plus de 8 000 fois. C'est un véritable succès. « Cette application gratuite reprend les explications techniques du pilote, les principes psychologiques de la peur sans oublier la partie musicale propice à la relaxation. Il existe aussi un curseur pour la respiration, sans oublier l’exercice de cohérence cardiaque… Fofly fonctionne en mode avion pour lutter contre les éventuelles phobies pouvant apparaître en plein vol. L’application en VR s’adressera au grand public équipé d’un casque afin de s’entraîner à la maison. », explique le pilote. Ainsi, chacun pourra s’exposer et évoluer en choisissant par exemple, un vol serein puis, peu à peu gravir les échelons en testant des scénarios avec, plus ou moins de difficultés. Et pour celles et ceux qui ne pourraient pas se déplacer, plusieurs services sont proposés sur le site de la start-up comme suivre

une formation à distance, ou encore se faire accompagner lors d’un vol. Ainsi, pas besoin de quitter son canapé pour faire face à ses peurs. Des services à la carte, puisque face à la peur nous sommes tous différents. ■Darine Habchi

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Innovations du futur

5p AgTech-agriculture.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 18:41 Page1

AgTech, l'agriculture

en pleine évolution

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Drones, capteurs météorologiques, capteurs au sol ... Les initiatives se multiplient pour permettre aux agriculteurs de mieux contrôler toutes les données de leurs parcelles et ainsi optimiser leurs rendements, gagner du temps en respectant l’environnement.

AgTech, un terme qui définit les nouvelles technologies agricoles, est en plein essor, et c’est un enjeu que les coopératives agricoles ont bien compris. Après les États-Unis, la France est le 2ᵉ exportateur mondial de produits agricoles et alimentaires, c'est pourquoi aujourd'hui, elle se retrouve face à des défis de grande envergure comme ceux liés aux dégèlements climatiques, mais aussi aux besoins alimentaires d'une population mondiale grandissante. La jeune génération d’agriculteurs s'intéresse de plus en plus, à l’utilisation

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d'Internet via les objets connectés, à la robotique, à l'usage des drones et de toute autre technologie en faveur des enjeux sociétaux, économiques et environnementaux relatifs à leur secteur d'activité. Les technologies numériques permettent d'obtenir un meilleur rendement, de trouver de l'aide par le biais d'applications, d'obtenir des informations météorologiques, économiques… Les agriculteurs peuvent ainsi échanger, partager différentes données grâce aux logiciels existants, mais aussi aux réseaux sociaux. Les technologies de communication le plus souvent exploitées sont le GPRS, le RFID, le RF, le Bluetooth, le SIGFOX, le LoRa, le wi-fi…

VERS UNE AGRICULTURE DE PRÉCISION De nos jours, l'agriculture doit être traitée avec beaucoup d'attention. Les technologies de pointe dans le domaine du numérique permettent donc, de répondre aux nouveaux besoins, à savoir, produire plus, mieux et de manière durable. « L'agriculture de demain utilisera beaucoup de data afin de permettre à l'agriculteur de prendre entre autres, les meilleures décisions. Les objets connectés, les drones, les capteurs météorologiques, les capteurs au sol, les robots, par exemple, offriront dans le futur un meilleur confort de travail aux agriculteurs », précise Paolin

5p AgTech-agriculture.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 18:41 Page2

Pascot, cofondateur d’Agriconomie, qui occupe la 1ère place du marché spécialisé en matière d'approvisionnement agricole, (semences, pièces détachées, équipements, engrais… Il est aussi le président de la Ferme digitale, une association constituée de cinq start-up françaises qui promeut l'innovation numérique dans le domaine de l'agriculture. Les nouvelles technologies semblent essentielles pour optimiser les rendements des agriculteurs, mieux connaître leurs champs tout en respectant l’environnement. Un enjeu bien compris par les coopératives qui s’approprient de plus en plus, les nouveaux outils de l’AgTech.

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LES TECHNOLOGIES

NUMÉRIQUES PERMETTENT D'OBTENIR UN MEILLEUR RENDEMENT, DE TROUVER DE L'AIDE PAR LE BIAIS D'APPLICATIONS, D'OBTENIR DES INFORMATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, ÉCONOMIQUES…

Le summum de l’agriculture. technologique, le tracteur sans cabine ?

Décollage d’eBee d’AIRINOV dans un champ de blé.

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UNE MEILLEURE GESTION PARCELLAIRE Les initiatives ne manquent pas de se multiplier afin de permettre aux agriculteurs de mieux contrôler toutes les données de leurs parcelles et ainsi optimiser leur rendement en respectant l’environnement. Avant-gardiste dans ce secteur, AIRINOV a su comprendre les besoins des agriculteurs et leur offrir des outils d’aide à la décision pour optimiser leurs cultures. « Nous utilisons des drones et des capteurs de sociétés partenaires afin de recueillir des données permettant de cartographier les différentes parcelles de terrain. Nous traitons ces données afin de connaître très précisément les doses d'engrais et d'azote à injecter dans le sol. Ainsi des agriculteurs optimisent la fertilisation de leur exploitation ainsi que leur rendement économique et écologique », précise Erick Lebrun, le responsable marketing de la startup AIRINOV appartenant au géant du drone français Parrot. Dotés de capteurs, de caméras, ces drones sont capables de survoler les terrains dont la taille et la forme ont été préalablement définies afin de fournir un grand nombre d'informations aux agriculteurs. Ainsi, ils peuvent savoir quelles sont les zones qui nécessitent d'être traitées ou non. Aujourd'hui, des dizaines de coopératives, à travers la France, ont ainsi choisi AIRINOV pour proposer à leurs clients le survol de parcelles de blé et de colza. C'est le cas de Sèvre & Belle, une PLANÈTE ROBOTS N°46

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Le drone eBee est utilisé par un grand nombre de coopératives en France.

coopérative agricole de Nouvelle-Aquitaine, qui depuis les années 2000, diffuse ses bonnes pratiques en matière de pilotage des doses d’azote afin d’optimiser les apports aux parcelles. Ainsi, cette coopérative a découvert les notions de « modulation intra-parcellaire » et peut mieux contrôler l'apport d'azote. Une révolution de l’agriculture de précision, qui permet d’établir un bilan de santé des plantes au mètre carré et de leur apporter la juste dose d’engrais. Afin de proposer des solutions plus adaptées, plus techniques, plus économiques et plus pratiques, depuis deux ans, Axe-environnement, a pour mission d’accompagner la distribution agricole pour la diffusion de solutions phyto-environnementales auprès de l’ensemble des utilisateurs de produits

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LES AGRICULTEURS

PEUVENT AINSI ÉCHANGER, PARTAGER DIFFÉRENTES DONNÉES GRÂCE AUX LOGICIELS EXISTANTS, MAIS AUSSI AUX RÉSEAUX SOCIAUX.

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phytosanitaires. La société a développé avec son partenaire, NeXXtep-Technologies, Keyfield, un cahier de culture automatique. Il est composé d’un kit de boîtiers numériques associés à des puces RFID (Radio Fréquence Identification). Il permet une traçabilité parfaite des applications de produits phytosanitaires, leur enregistrement, leur dosage et leur répartition sur les parcelles, le tout transmis automatiquement au logiciel de traçabilité parcellaire de l'utilisateur. « Cette solution répond à la problématique de la saisie manuelle du registre des interventions phytosanitaires, obligatoire pour les agriculteurs, viticulteurs, maraîchers, arboriculteurs. En effet, la réglementation est de plus en plus complexe, les saisies manuelles manquent de fiabilité, sont déclaratives, a posteriori et intègrent mal la complexité

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AgTech, l'agriculture en pleine évolution

Agriculteur en situation de travail.

les Ekylibristes étaient présents. Par sa simple voix, l’agriculteur est libéré du clavier. " Hé Duke ! Je suis en train de semer la parcelle Belair. " L’intervention est alors automatiquement enregistrée sur Ekylibre », ajoute Karine Cailleaux, responsable communication d'Ekylibre.

réglementaire. Keyfield automatise la saisie et la transmission des données de traçabilité vers le logiciel de gestion parcellaire. Il s'assure de la traçabilité complète du bidon à la parcelle, il garde le registre phytosanitaire toujours à jour en cas de contrôle par l’organisme compétent, il permet la gestion des stocks de produits phytosanitaires en temps réel et émet des alertes SMS en cas d’usage non réglementaire des produits », explique Marie-Pierre Deplaine, chargée de communication NeXXtep-Technologies. La société Ekylibre qui propose des logiciels Open Source de gestion d'exploitation agricole tous secteurs et toutes tailles a aussi développé un assistant conversationnel, Duke qui n’en est encore qu’au stade de prototype. « Il est né en février 2017 lors du Salon International de l’Agriculture et du SIMA, où

UNE GESTION ADMINISTRATIVE AMÉLIORÉE La société Ekylibre développe également des logiciels permettant à l’agriculteur de gérer sa ferme du « sol au silo » c’est-à-dire, depuis la traçabilité de sa production jusqu’à la commercialisation, en passant par la gestion des stocks, des tiers et de réaliser toute la comptabilité. Ces solutions s’adressent à tous les agriculteurs de par le monde grâce à la traduction multilingue disponible, en anglais, en espagnol, en portugais, en italien, en allemand, en japonais, en chinois, en arabe… Le logiciel est aussi multimonnaies. Ekylibre a également mis au point Zero, une application libre et mobile sur Android, directement connectée au logiciel. Elle permet d'économiser son temps et d’améliorer sa rentabilité. Gratuite, cette application de tracking vise à réduire le temps de saisie des interventions tout en augmentant la qualité de la traçabilité de la production. L’agriculteur pourra automatiquement remonter toutes les interventions quotidiennes réalisées sur le terrain. Aujourd'hui, de nombreux outils et objets existent pour accompagner l’agriculteur dans ses bonnes prises de décision, dans le raisonnement de son activité. Parmi eux se trouvent : des capteurs connectés, des stations météorologiques, des cartographies agronomiques, des plateformes de services en ligne… Les produits appartenant au patrimoine français ont une grande notoriété de par le monde. C'est en outre pour

cela, que les agriculteurs souhaitent améliorer leur compétitivité. Ils aspirent à davantage de performance, mais sont souvent freinés par des tâches administratives importantes et rébarbatives. « Les exploitants agricoles désirent s’alléger des tâches administratives auxquelles ils consacrent 9 heures par semaine en moyenne actuellement. Optimiser leur travail en agissant au bon moment, au bon endroit et avec le bon outil devient essentiel. Améliorer leur rendement, leurs revenus et obtenir la confiance des consommateurs font partie de leurs priorités. Aujourd'hui, une grande partie de ces demandes peut être satisfaite par des solutions connectées et numériques qui apportent des données exploitables pour agir au bon moment, pour vendre leurs productions au meilleur prix, pour obtenir plus de traçabilité et automatiser la plupart des tâches administratives », indique Marie-Pierre Deplaine. Avec pour perspective d'améliorer les conditions de travail, une solution de géolocalisation de matériel, Trackfield, est née. Elle a été développée par la société NeXXtep-Technologies. Cette solution permet de gérer une flotte d’outils ou de véhicules en temps réel, d’optimiser les temps de trajet, de réduire les frais de carburant, de gérer des rotations de bennes lors de campagnes saisonnières comme les vendanges, les moissons et d’obtenir un véritable outil de facturation pour les prestataires de service. VERS UNE AGRICULTURE PLUS PROPRE ET SAINE Un des objectifs des agriculteurs et des utilisateurs de produits phytosanitaires, aujourd'hui, est le respect de l'environnement et des règles phyto-environnementales. « Pour répondre aux attentes des responsables d’exploitation agricole ainsi que des colPLANÈTE ROBOTS N°46

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AgTech, l'agriculture en pleine évolution

Application sur le terrain du système de culture automatique Keyfield.

lectivités, Axe-environnement identifie les différentes problématiques rencontrées par les utilisateurs de produits phytosanitaires et diffusent des solutions innovantes optimisées dans le rendement mais aussi en matière d'impact environnemental », indique Damien Sanchez. Respecter les normes phytosanitaires n'est pas une mince affaire et pourtant Axe-environnement et NeXXtep s'assurent que Keyfield répond à une réglementation, de plus en plus complexe. Trouver de nouveaux itinéraires technologiques et de nouvelles méthodes culturales pour améliorer les rendements et les revenus en limitant les impacts environnementaux relève des enjeux actuels. « Dans le futur, il nous faudra proposer des alternatives aux produits phytosanitaires, produire mieux pour préserver les ressources naturelles de la planète, l'eau, le sol, l'air et la biodiversité. Les autres objectifs à atteindre consisteront à s'adapter aux changements climatiques en cours, à trouver de nouvelles technologies performantes sur les plans de la fonctionnalité, de la préservation de l'environnement et de la sécurité des opérateurs », ajoute Karine Cailleaux. Outre le fait de devoir trouver des alternatives aux produits polluants, de se soucier de la sécurité des

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AFIN DE PROPOSER DES

SOLUTIONS PLUS ADAPTÉES, PLUS TECHNIQUES, PLUS ÉCONOMIQUES ET PLUS PRATIQUES, DEPUIS DEUX ANS, AXE-ENVIRONNEMENT, A POUR MISSION D’ACCOMPAGNER LA DISTRIBUTION AGRICOLE POUR LA DIFFUSION DE SOLUTIONS PHYTO-ENVIRONNEMENTALES AUPRÈS DE L’ENSEMBLE DES UTILISATEURS DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES.

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opérateurs, un des enjeux principaux sera à l'avenir de nourrir une population toujours plus nombreuse et plus exigeante, tant au niveau de la qualité que de la traçabilité des produits. « L’agriculteur, producteur nourricier de notre population, est malmené du fait, sûrement, des excès des générations précédentes. Production intensive, traitements, consommations… Il doit, à présent, produire plus, mieux, et plus vite. La qualité et la proximité des produits sont devenues de réels indicateurs d’adoption, d’adhésion du consommateur », ajoute Karine Cailleaux. L’agriculture est en mouvement perpétuel et s’engage chaque jour, un peu plus, à respecter les normes et les nouvelles attentes des citoyens comme des instances gouvernementales, nationales, européennes et internationales. Le défi démographique est de taille, à savoir, comment l'agriculture sera capable de nourrir 10 milliards d’humains en 2050 ? Le numérique et les innovations technologiques proposées par les AgTech françaises apporteront certainement le soutien dont les agriculteurs ont besoin afin de mener à bien leur mission. ■Darine Habchi

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Innovations du futur

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À la rescousse des déchets spatiaux

Alors que le dérèglement climatique agit sur Terre, c’est au sein de notre stratosphère que certains pays projettent d’élaborer un grand nettoyage des déchets. Et pour cause, les déchets spatiaux se cumulent et représentent des menaces pour les Terriens que nous sommes. Des chercheurs s’activent pour mettre en œuvre des solutions efficaces fondées sur la technologie de pointe.

’

espace est une poubelle. La pollution spatiale existe depuis de nombreuses années et s’aggrave au fil du temps. Les déchets se multiplient sur Terre mais également dans l’espace. Or, ces derniers créent des difficultés pour le travail des satellites, l’exploration spatiale et se voient aussi néfastes pour les couches denses de l’atmosphère. Des millions de débris transitent à travers l’espace et parfois entrent en collision avec la Station spatiale internationale ainsi qu’avec les satellites qui œuvrent pour nous apporter les technologies et équipements que nous utilisons quotidiennement. Les spationautes doivent parfois

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manœuvrer pour éviter les chocs avec les débris ou aller se réfugier dans les capsules Soyouz. La 7e Conférence européenne sur les débris spatiaux s’est tenue à Darmstadt en Allemagne en avril dernier. Les chiffres émis tiennent en haleine. On estime à 750 000 le nombre d’objets, d’au moins un centimètre, en orbite autour de notre planète, ils engendrent la destruction des satellites par des collisions à grande vitesse entre 20 000 et 45 000 km/h. Or, ces dégâts créent de fait des nouveaux déchets, c’est une sorte de cercle vicieux. C’est donc sur le plan international que des solutions peuvent être mises en œuvre. Pour faire face à ce phénomène, certaines nations élaborent des

systèmes innovants et très sophistiqués afin de ramasser des déchets spatiaux et de contenir la pollution cosmique.

BRÛLER LES DÉCHETS DANS L’ATMOSPHÈRE L'Europe et le pays du Soleil-Levant envisagent de lancer des longes électrodynamiques pour récupérer des déchets spatiaux. L’agence japonaise d’exploration aérospatiale, Jaxa, a lancé une fusée en décembre 2016 avec à son bord Kounotori 6, la cigogne en langue nippone. L’engin a pour objectif de dévier le voyage des déchets spatiaux en contrôlant leur trajectoire. Cet appareil a été éla-

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boré avec l’apport de l’entreprise Nitto Seimo, spécialiste dans la conception des filets de pêche, car la volonté des ingénieurs japonais consiste à s’inspirer de l’utilité des filets pour éviter que les déchets ne s’échappent. Le système de Kounotori prévoit de « capturer » ainsi les déchets via un câble électrodynamique en acier d’une longueur de 700 m. Il agit sur les déchets en générant de l’électricité, perturbant légèrement le champ magnétique terrestre. Cela permet d’amener progressivement les déchets au sein de notre atmosphère de façon à les faire brûler à leur entrée. Cette autodestruction programmée éliminerait les déchets spatiaux de manière importante et représente une solution d’avenir pour lutter contre cette problématique. La difficulté actuelle se voit dans la longueur du câble. La taille de 700 m reste encore bien trop petite pour assurer une meilleure efficacité. Ce sont principalement les gros objets qui pourront être récupérés de cette façon. Les premiers essais, s’ils s’avèrent concluants, donneront sans doute par la suite la possibilité de développer le projet et donc d’agrandir les câbles.

“

Une partie de la fusée Ariane VA221 est retombée au Brésil en 2015.

AVEC CE PHÉNOMÈNE,

À LA FOIS CROISSANT ET ASSEZ INQUIÉTANT NOTAMMENT PAR SA DIFFICULTÉ À LE FREINER, DES NOUVEAUX EMPLOIS VONT ÊTRE CRÉÉS, LES ÉBOUEURS DE L’ESPACE.

”

DE MULTIPLES IDÉES L'Agence spatiale européenne, ESA, officie également sur des concepts visant à réduire la pollution spatiale. À l’échelle internationale, on dénombre un nombre d’idées grandissant. Modification de trajectoire des débris pour les brûler dans l’atmosphère donc, désorbitation à distance via un système électromagnétique ou encore désintégration par laser, les idées fleurissent. Les difficultés à la réalisation et à l’aboutissement de ces desseins demeurent dans le coût économique demandé pour ce type de projet de grande ampleur. Également, comme toute innovation, les phases de test et les risques d’échec font perdre du temps aux projets en question. Enfin, l’imprévisibilité de l’espace cosmique rend la tâche des ingénieurs encore plus ardue. C’est un défi qui est lancé aux chercheurs du monde entier, aux Terriens de le relever.

LES NOUVEAUX ÉBOUEURS DE L’ESPACE Avec ce phénomène, à la fois croissant et assez inquiétant notamment par sa difficulté à le freiner, PLANÈTE ROBOTS N°46

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Une cuve de titane a fini sa course à proximité d’une ferme au Texas.

L’exploration spatiale pâtit de l’accumulation des déchets spatiaux.

Lorsque des débris s’approchent de l’ISS, celle-ci doit manœuvrer pour les éviter. Ici l’engin HTV-2.

des nouveaux emplois vont être créés, les éboueurs de l’espace. Les projets en cours se diversifient et la communauté internationale se penche de plus en plus sur la pollution spatiale. Des règles sont émises afin de nettoyer ou désorbiter les objets gravitant dans le cosmos. En principe, tous les objets inactifs depuis plus de 25 ans devraient être désorbités par les agences spatiales. Ces règlements visent à engager les acteurs du monde spatial pour qu’ils soient plus respectueux de l’environnement cosmique et qu’ils prennent des mesures afin de limiter leurs déchets. Tout comme l’écologie sur Terre, les conférences et nouvelles règles sur les débris spatiaux souhaitent établir une sorte de charte de bonne conduite

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pour, dans un premier temps tout au moins, partir sur de bonnes bases dans la conquête à la dépollution spatiale. DES RETOMBÉES TERRESTRES Parmi les autres problèmes qu’implique la pollution spatiale, il en est un qui s’avère impressionnant. C’est assez rare mais parfois certains débris descendent sur Terre. Des chutes déconcertantes ou des restes de fusée principalement, retombent sur le sol terrestre. Ces éboulements venus du ciel peuvent causer des dégâts et sont assez dangereux par leur imprévisibilité. Des événements de ce type ne datent pas d’hier puisque des cuves de titane sont retombées en Arabie saoudite en 2001 ou encore au

À la rescousse des déchets spatiaux

Texas en 2003. Une des chutes les plus significatives est survenue au Brésil en mai 2015 alors que le vaisseau avait décollé en décembre 2014, il s’agissait de la fusée indienne Ariane VA221.

UNE POLLUTION SUR NOS MOYENS DE COMMUNICATION La pollution spatiale, bien qu’au-dessus de nos têtes et loin de nos habitations, peut nous atteindre. Les satellites de l’espace nous permettent de communiquer. Ils œuvrent pour garantir nos télécommunications, ils fournissent les données pour nos GPS, facilitent le travail de recherche… La collision des débris cosmiques représente la première cause de destruction des satellites. Et comme indiqué plus haut, cette destruction crée de nouveaux débris, un cercle vicieux que l’on nomme « syndrome de Kessler ». Le phénomène ne peut que s’aggraver sans l’apport des technologies et de la robotique pour y remédier. Le ramassage spatial pourrait donc constituer un secteur porteur pour la recherche des innovations du futur. Il ne s’agit pas de se montrer alarmiste, bien au contraire. Il s’agit d’énumérer les problèmes et de démontrer un constat qu’il faut prendre en compte. Les ingénieurs et les acteurs du monde spatial ne manquent pas d’idées intéressantes et potentiellement à succès pour lutter contre les objets à la dérive dans l’espace. La difficulté se voit dans l’application et le développement rapide de ces projets. Que ce soit sur le plan financier ou sur la mise en œuvre difficile, de par le contexte spatial délicat, l’élaboration de telles intentions se montre compliquée. Alors pour éviter que le ciel ne nous tombe sur la tête, les actions de ramassage des déchets spatiaux devront s’animer sur le plan international afin de bénéficier de plus d’efficacité, car oui, l’obstacle est mondial. ■Arthur Vernassière

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2p news spatiales46.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 23:52 Page1

NEWS spatiales

[ DES CHERCHEURS ONT FABRIQUÉ DES BRIQUES AVEC UN MATÉRIAU REPRODUISANT LA COMPOSITION DU SOL MARTIEN ]

Une équipe d’ingénieurs de l'université de Californie à San Diego a fabriqué des briques composées d’un matériau

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Jacobs School of Engineering - UC San Diego.

Une équipe travaillant au JPL de la NASA a mis au point une sorte de tissu métallique pouvant servir dans l’espace, grâce à l’utilisation de techniques d’impression 4D permettant tout à la fois d’imprimer sa forme et d’ajouter des fonctionnalités différentes de chaque côté du matériau. C’est ainsi qu’une de ses faces reflète la lumière tandis que l'autre l'absorbe, agissant comme un moyen de contrôle thermique. Ce tissu métallique présente quatre fonctions principales: la réflectivité, la gestion passive de la chaleur, la pliabilité et la résistance à la traction. Il est capable de se plier de diverses façons et de s'adapter à différentes formes tout en pouvant supporter une force de traction. Grâce à ses propriétés, on pourrait envisager diverses utilisations de ce type de matériau dans l’espace: la fabrication de grandes antennes et autres dispositifs déployables, la protection des vaisseaux spatiaux contre les impacts de micrométéorites, le renforcement des combinaisons spatiales des astronautes ou encore l’isolation extérieure des pieds d’un engin spatial qui irait explorer une lune glacée (comme Europa). Ses concepteurs espèrent, qu’un jour, on pourra non seulement l’utiliser dans l’espace mais aussi pouvoir le fabriquer directement dans l'espace. Dans un avenir lointain, les astronautes pourraient ainsi imprimer les matériaux dont ils auraient besoin mais aussi recycler les matériaux anciens, en les décomposant puis en les réutilisant. ◗

[ LE JPL DÉVELOPPE UN TISSU MÉTALLIQUE DESTINÉ À ÊTRE UTILISÉ DANS L’ESPACE ]

similaire au régolithe martien qui se sont étonnamment révélées être encore plus résistantes que du béton armé. Pour cela, ils ont tout d’abord asséché ce sol martien artificiel, qui a été reproduit sur Terre d’après les analyses d’échantillons de sol prélevés sur Mars par Curiosity dont la composition leur a été fournie par la NASA. Ils l’ont ensuite comprimé dans des moules en acier avec un marteau à haute pression puis mis à sécher de nouveau. Lors de leurs différentes expérimentations, ils ont eu la surprise de découvrir qu’il n’était même pas nécessaire d’y adjoindre des ingrédients supplémentaires

pour servir de liant afin de fabriquer ces briques, ni d’avoir à les passer au four. Les chercheurs supposent que c’est l'oxyde de fer présent dans le sol martien qui agit comme un liant. Grâce à cette technique, ils ont produit des centaines de briques circulaires de 3 mm d’épaisseur. En théorie, les futurs colons devraient donc pouvoir utiliser le même procédé pour construire les murs de leurs habitations martiennes. Toutefois, on ignore si cette expérimentation produirait exactement les mêmes résultats, une fois effectuée sur Mars, où l’atmosphère et les

conditions climatiques sont différentes de celles de la Terre. Seuls des tests effectués, un jour, sur place pourront valider ou pas cette technique. ◗

[ UN MINIROBOT QUI POURRAIT ASSISTER LES ROVERS LORS DES FUTURES MISSIONS D’EXPLORATION SUR MARS ]

Le JPL de la NASA développe PUFFER (Pop-Up Flat Folding Explorer Robot), un petit robot compact et léger car, en partie, imprimé en 3D, qui ne mesure que 7 cm de haut et ne pèse que 150 g. Son design a été élaboré en combinant diverses

Spatiales

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Des tests de PUFFER sont en cours dans les milieux les plus hostiles.

techniques d'origami et des mouvements biomimétiques lui permettant de changer de forme afin de s’adapter aux situations auxquelles il est confronté. C’est ainsi qu’il est capable de s’aplatir de luimême et replier ses roues sur son corps afin de pouvoir se faufiler dans des endroits étroits

où des robots plus grands ne peuvent se rendre, mais aussi d’escalader des obstacles ou chuter de plusieurs mètres sans problème. À l’origine, il disposait de quatre roues mais il n’en n’a désormais plus que deux qui ont été dotées de larges pneus à crampons afin de pouvoir mieux adhérer au

sol et gravir des pentes de 45°. Il est aussi capable de passer instantanément de la marche avant à la marche arrière. Il est doté d’une queue pour assurer sa stabilité et de panneaux solaires placés sous lui. Il lui suffit de se retourner pour les exposer au soleil afin de recharger ses batteries. Pour

l’instant, il peut parcourir environ 625 m avec une seule charge de batterie mais cette autonomie pourrait fluctuer en fonction de la quantité de ses instruments embarqués. Depuis près de deux ans, la NASA a déjà eu l’occasion de le tester dans différents environnements inhospitaliers comme à Big Bear en Californie et dans le désert de Mojave (qui présente des formations similaires à celles de Mars) mais aussi dans une station de ski à Grand Junction au Colorado ainsi qu’au Mont Erebus, un volcan actif en Antarctique. La société Distant Focus Corporation a aidé à l’équiper d’un système de micro-imageur haute résolution capable de détecter des objets d’une taille de 10 microns. La prochaine étape consistera à augmenter son autonomie et lui ajouter d'autres instruments lui permettant de prélever des matières organiques dans l'eau ou un spectromètre afin d’étudier la composition chimique de son environnement. L’objectif est d’en faire un robot qui assisterait dans sa tâche un rover lors de sa mission d’exploration d’une autre planète. Une dizaine de PUFFER pourrait être aplatie puis empilée, les uns sur les autres, et embarquée à bord d’un rover comme, par exemple celui de la mission mars 2020. Une fois arrivé à destination, le rover pourrait ensuite les déployer à la demande pour aller explorer des endroits trop dangereux (pentes abruptes, surplomb de volcans…) ou trop exigus (tunnels de lave, cavités dans la roche…) pour lui. Les PUFFER pourraient s’échanger leurs données et travailler en groupe. Une fois leur mission effectuée, ils reviendraient jusqu’au rover pour lui transmettre les informations recueillies afin de les communiquer aux scientifiques présents sur Terre. ◗

par Josèphe Ghenzer

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2p news gadgets46.qxp_Mise en page 1 11/06/2017 19:11 Page1

NEWS gadgets l’application de demander à ce que le collier émette un signal sonore. Enfin, vous pourrez communiquer avec votre animal. Oui, vous pourrez lui téléphoner ! Seul point négatif, en plus de son prix, vous devrez prendre un abonnement mensuel, ce qui rebutera les frileux aux abonnements…

Prix : 150 € (+3,50 € par mois)

[ BANANA PHONE ] APRÈS LES POMMES, LES BANANES

Plus original que vraiment pratique, le Banana Phone vous sert de combiné pour téléphoner. Comme son nom l’indique, celui-ci ressemble presque en tous points au fruit préféré des Minions. Cet appareil n’est pas un téléphone en soi, mais un combiné relié en Bluetooth avec votre réel smartphone (Android ou iOS). Ensuite le Banana Phone ne comporte que peu de boutons, afin de régler le volume et retourner au menu principal. Prix : 40 $ (environ 36 €)

[ WEENECT CATS ] SACHEZ OÙ SE TROUVE VOTRE CHAT À CHAQUE INSTANT

Les objets connectés ne touchent pas que les humains. Le Weenect Cats est un collier pour chat qui trace votre animal de compagnie sur une application pour smartphone. Vous recevrez une notification si votre animal s’éloigne de la zone que vous aurez définie. Vous pourrez connaître à chaque instant où votre animal se situe sur une carte. Même dans la maison, si votre chat se cache, il suffira depuis

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[ GOOGLE HOME ] UN ASSISTANT VOCAL À LA MAISON

Lancé aux États-Unis depuis novembre dernier, cet assistant vocal fait un véritable tabac outre-Atlantique. Ressemblant à un petit haut-parleur à placer dans le centre de votre foyer, Google Home est un petit boîtier intelligent affublé de deux micros et quatre leds. Il fonctionne à peu près de la même manière que l’antique Nabaztag en se proposant de répondre à l’ensemble de vos questions et besoins. Il peut se relier à votre télévision par le biais d’un Chromecast pour afficher le résultat de votre demande avec plus de précisions. L’I.A. conversationnelle Google Assistant peut différencier jusqu’à 6 personnes en même temps. Le boîtier devrait arriver en Europe cet été. Prix : Environ 170 €

[ CONCIERGE ] UN BOUTON CONNECTÉ POUR UN ENSEMBLE DE SERVICES

Disposé dans l’entrée de la maison, Concierge est un bouton intelligent. Il prendra grand soin de la maison en déterminant le moment idéal pour lancer l’aspirateur, ajuster la température, ou encore éteindre les dernières lumières. Véritable chef d’orchestre des objets connectés de la maison, Concierge propose également les meilleurs services (Generali Concierge Services, Uber…) à ses utilisateurs. Inspiré des sonnettes d’hôtel 5 étoiles, le bouton dialogue en wi-fi avec les autres objets connectés (thermostats, ampoules, serrures, volets, caméras, prises, alarmes, capteurs, etc.) de la maison et les contrôle en véritable chef d’orchestre. Ainsi, dès le départ du dernier occupant, Concierge s’active (par simple pression) et se charge d’économiser l’énergie (ajustement de la température, coupure des prises en veille et des lumières oubliées, etc.), de protéger le logement (orage, inondation, intrusion, etc.) et de l’entretenir (robot aspirateur, ventilation, etc.). Prix : 200 €

[ STAR WARS TIE FIGHTER GAS GRILL ] UN BARBECUE POUR FAN DE STAR WARS

Comme quoi les franchises peuvent arriver là où on ne penserait pas les trouver au premier abord, c’est un barbecue qui reprend le design d’un chasseur TIE Fighter de la célèbre saga. Le barbecue fonctionne au gaz et bénéficie d’une garantie de 25 ans. Idéal pour des grillades festives et originales! Prix : 400 $ (360 €)

[ NOMA ] UN INSTRUMENT DE MUSIQUE NUMÉRIQUE POUR LE NOMADE MODERNE

Nomad est un instrument de musique numérique né du désir de créer de la musique sur la route. Conçu pour être jeté dans un sac à dos pour faire vivre votre création musicale, n'importe quand, n'importe où. L’armature en bois crée une sensation familière, tandis que la forme minimaliste permet aux musiciens de prendre leur instrument de musique partout où ils vont. Les cordes conservent une expérience de jeu traditionnelle. Associé à une application, Nomad peut jouer une variété infinie de sons. Créez de la musique où bon vous semble, sans déranger, avec vos écouteurs. Prix : NC

[ DJI SPARK ] UN DRONE À L’UTILISATION SIMPLIFIÉE

Utilisant sa longue expérience des drones grand public de qualité, DJI propose désormais un nouvel appareil dans la lignée du Parrot Bebop 2 avec son tout nouveau Spark. Celui-ci possède une caméra 12 MP et Full HD en vidéo, placée dans une véritable nacelle mécanique, orientable sur 2 axes. Utilisé avec un smartphone ou à l’aide d’une véritable télécommande, le Spark peut

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Google Jamboard.

être piloté jusqu’à 2 km de distance (100 m avec le smartphone seul). La grande différenciation avec les modèles Phantom de la marque est son orientation grand public. Même s’il est pilotable, ce drone est principalement fait pour être utilisé en mode autonome. Il vous suit, décrit des cercles autour de vous et peut même vous faire des selfies (dronies). Sa batterie lui permet de fonctionner jusqu’à 16 minutes si l’on ne dépasse pas les 20 km/h (un mode sport peut atteindre 50 km/h). 600 €

[ GOOGLE JAMBOARD ] UN TABLEAU INTERACTIF MULTIUTILISATEUR

Les tableaux interactifs se multiplient dans les écoles, mais les entreprises restent encore beaucoup aux vidéoprojecteurs simples et aux chevalets de conférence. Google distribue depuis quelques semaines son Jamboard, un outil modernisant grandement la façon de travailler en réunion. Ressemblant à une grande tablette multitactile, le Jamboard peut être édité par plusieurs personnes à la fois. Des utilisateurs peuvent prendre les stylos tactiles et la brosse tactile pour effacer. D’autres utilisateurs, depuis leur smartphone dans la pièce ou à distance, peuvent également éditer l’écran pour

Gadgets

PAL-V Liberty.

apporter des précisions à la réunion. Dommage que le prix soit si élevé… Prix : 5 000 $ (environ 4 500 €)

[ BLACKBELT ] UNE IMPRIMANTE 3D AVEC TAPIS ROULANT

Dans les fermes d’impression 3D, certains proposent déjà des robots qui enlèvent les objets imprimés des plateaux d’imprimante pour relancer de nouvelles impressions. Blackbelt 3D évite l’utilisation de ces robots supplémentaires en proposant un plateau d’impression basé sur un tapis roulant. Une fois l’impression faite, le tapis se déplace assez pour lancer une nouvelle impression. Les objets imprimés finissent par tomber Blackbelt

dans un bac les uns après les autres. Ce principe devrait permettre l’automatisation de cette tâche jusque-là traitée à la main la plupart du temps entre chaque impression. De plus, utilisant le tapis roulant comme un axe Z, les objets peuvent être imprimés sur une très grande longueur. Prix : 9 500 €

[ PAL-V LIBERTY ] UNE NOUVELLE VOITURE VOLANTE COMMERCIALISÉE

Elles devaient arriver dans nos foyers en l’an 2000 et finalement les voitures volantes commencent tout juste à être commercialisées quelques années avant 2020. D’un emploi encore discutable, celles-ci ne devraient entrer dans la vie

quotidienne pas avant quelques années quand elles seront totalement autonomes. En attendant, Pal-V, une entreprise néerlandaise propose sa Pal-V Liberty mais il vous faudra être titulaire d’un brevet de pilote ! L’engin a une autonomie impressionnante de 500 km en vol à une vitesse de 180 km/h ou de 1 315 km au sol à une vitesse maximale de 160 km/h. Pour décoller, Liberty devra partir d’une piste d’au moins 330 mètres. La voiture ressemblera plus à un hélicoptère qu’à une voiture volante du Cinquième Élément dans cette configuration ! Prix : 300 000 €

Par Screetch

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NEWS concepts

VOLVO AUTONOMOUS TRAILER AT404, UN TRAIN ROUTIER AUTONOME MODULABLE

Les véhicules autonomes vont radicalement changer la donne du design des véhicules. Les habitacles des camions sans chauffeur vont finir par disparaître, ce sera le moment de revoir les bases même du transport routier de marchandises. C’est ce que propose ce designer pour le compte de Volvo. Il propose de revoir la forme même des conteneurs afin d’améliorer la modularité. Il propose des conteneurs plus petits pouvant être assemblés les uns aux autres par un champ magnétique. Ces conteneurs peuvent être enlevés et remplacés à chaque étape du voyage. Designer : David Hwang

AWES, UN ACCORD PASSÉ ENTRE AMPYX POWER ET E.ON POUR TESTER UNE TECHNOLOGIE ÉOLIENNE AÉRIENNE EN IRLANDE

Dans l’objectif de réduire sensiblement le coût des énergies renouvelables, Ampyx Power développe depuis plusieurs années un système alternatif aux éoliennes offshore. Cette technologie AWES (Airborne Wind Energy Systems) utilise un drone captif, baptisé PowerPlane, relié par un câble à un générateur installé au sol qui convertit le vent en électricité. Le drone décolle, vole et atterrit de

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manière autonome à partir d'une plateforme, en utilisant toute une gamme de capteurs qui fournissent à son pilote automatique les informations nécessaires pour effectuer sa tâche en toute sécurité. Il plane de façon régulière, selon un schéma de vol préprogrammé en forme de 8, à une altitude de 200 m à 450 m. Ampyx Power a récemment passé un accord avec le fournisseur d'électricité allemand E.ON afin de tester leur prototype de 3e génération sur un site d’essai que E.ON s’est engagé à construire l’an prochain dans le comté de Mayo, en Irlande. Si tout se déroule comme prévu, Ampyx Power espère commercialiser d’ici 2020 un drone capable de produire 2 MW (soit de quoi fournir de l’énergie à 2 000 foyers) qui pourrait remplacer les parcs éoliens offshore de 1re génération lorsque leur durée de vie prendra fin. Designer : Ampyx Power

HEAL-BERG, UN PROJET DE BUILDING FUTURISTE ET ÉCOLOGIQUE

Deux architectes, Luca Beltrame et Saba Nabavi Tafreshi, ont imaginé un projet de building écologique flottant en forme d’iceberg, qui regrouperait différents complexes. Baptisé Heal-Berg, il bénéficierait des toutes dernières avancées technologiques issues du monde entier destinées à arrêter, guérir et inverser le processus du changement climatique. Il serait ainsi capable de purifier l’air de son environnement proche en utilisant des lasers, élaborés par l’université de Californie, qui permettront de capter les émissions de dioxyde de carbone, de les filtrer et les

transformer en oxygène. Il fonctionnerait en utilisant aussi bien l'énergie osmotique que l'énergie éolienne générée par son design aérodynamique permettant de canaliser le vent au travers de turbines. Il serait construit grâce à l’impression 3D en utilisant du graphène, un matériau léger mais très résistant mis au point par des chercheurs du MIT. En outre, un Hyperloop assurerait la connexion des habitants avec le monde extérieur tandis que des drones leur permettront de se déplacer entre les différents complexes du building. Designers : Luca Beltrame et Saba Nabavi Tafreshi

SOLAR SKIN, UN GÉANT DES AIRS ÉCOLOGIQUE

Cet avion est une aile géante surmontée de panneaux solaires. Il ne rejette pas de gaz à effet de serre car celui-ci est alimenté par trois sources d’énergies propres: ses panneaux solaires, deux éoliennes à double hélice ainsi que deux grosses piles à combustible à hydrogène. Le designer a pensé cet avion d’un nouveau genre pour le transport du fret et/ou de passagers (420 places). Si jamais, ce concept venait à se réaliser, il faudrait grandement revoir nos aéroports! Designer : Oscar Viñals

POD VENDING MACHINE SKYSCRAPER, UN IMMEUBLE AVEC APPARTEMENTS IMPRIMÉS EN 3D À LA DEMANDE

Imaginez un grand bâtiment ressemblant à une grande grille sur lequel est implanté une imprimante 3D géante. En bas, vous arrivez dans cette nouvelle ville pour quelques années et vous avez besoin d’un logement. Vous accédez à un écran qui vous permet de paramétrer vos besoins et personnaliser votre logement. Vous indiquez également où vous désirez que votre nouvelle habitation soit située dans ce bâtiment. Une fois les formalités administratives et un premier prélèvement sur votre compte établis, l’imprimante 3D située en haut de l’immeuble imprime votre futur foyer puis vient le placer à l’endroit que vous avez choisi. Il ne vous reste plus qu’à emménager dans votre tout nouveau foyer construit surmesure. Le jour où vous le quitterez, celui-ci sera retiré et recyclé pour devenir un appartement différent pour un futur locataire. Designer : Haseef Rafiei

OXYDE, UN VAISSEAU SPATIAL POUR EXPLOITER LES ASTÉROÏDES

Oxyde est un concept mis au point par la société Planetary Ressources qui espère exploiter les ressources minières des astéroïdes situés entre Mars et Jupiter à partir de 2025. Plutôt que d’envoyer des humains faire le travail, l’entreprise pense envoyer des robots humanoïdes de type Robonaut 2 de la NASA. Oxyde serait donc leur vaisseau spatial, pouvant être envoyé par un lanceur lourd de type Ariane 5. Une fois dans l’espace, les robots ayant moins de besoins que les humains, pourraient se contenter de l’habitacle. Leur travail pourrait être d’étudier au plus près ces astéroïdes afin d’en tracter un échantillon pour le placer en orbite terrestre pour l’exploiter pleinement. Designers : Charles Bombardier et Martin Rico

1p abonnement 1an-46.qxp_Mise en page 1 12/06/2017 18:48 Page1

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JEUX ROBOTIQUES de l’été Après une longue année au bureau ou à l’atelier, nous avons eu l’idée de vous détendre un peu. Prenez une chaise longue dans votre jardin, enlevez les plis de votre serviette posée sur le sable chaud de la plage, posez-vous deux minutes avant de reprendre votre randonnée en montagne ou allongez-vous nonchalamment sur le canapé de votre salon et jouez avec nous !

[ MOTS CROISÉS ] HORIZONTAL

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Robot humanoïde, Open Source, de taille humaine. Réponse d'Asus au Buddy français. Patte métallique d'un microcontrôleur. Engin volant sans pilote. Diode électroluminescente. Robot collaboratif. Rayonnement électromagnétique d'une longueur d'onde supérieure à celle de la lumière visible. Réalité virtuelle. Carte programmable très utilisée dans le prototypage de robots. Robot compagnon de Blue Frog Robotics. Robot pompier de la ville de Paris. Robot en couverture du premier numéro de Planète Robots. Intelligence artificielle mise au point par IBM. Association robotique qui organise les Apérobots. Compagnie américaine qui propose déjà des véhicules semi-autonomes pour les particuliers. Régime politique géré par une intelligence artificielle. Intelligence artificielle. Processeur central. Parc de loisirs proposant de danser avec des robots. Série de prix technologiques internationaux financés, notamment, par Google. Nom de baptême du robot espagnol Talos, dans sa version toulousaine. Société de taxis travaillant sur une version autonome de sa flotte. Robot poubelle en cours de test dans les gares françaises. Nom de l'eurodéputée qui a produit un rapport sur les conséquences de la robotisation. Convertisseur analogique/numérique. Chef d'entreprise réel qui a inspiré Robert Downey Jr pour son rôle de Tony Stark dans Iron Man. Robot majordome de Robosoft. Composant programmable. Petit humanoïde qui a accompagné un de ses compatriotes humain dans l'ISS. Compétition internationale d'athlètes équipés de prothèses robotisées.

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Gamme avancée de jouets en kit de la société Lego, dont des kits robotiques. Salon de robotique international né à Lyon et qui officie désormais à Paris. Robot utilisé dans la ligue Standard de la RoboCup. Environnement de développement informatique. Société qui a mis au point le minibus autonome EZ10. Masse en électronique. Robot aspirateur de la société iRobot. Format de carte mémoire utilisé sur les appareils mobiles. Langage de programmation de bas niveau. Premier robot industriel de l'histoire. Diminutif couramment usité du mot robot. Avocat technologique qui écrit régulièrement dans Planète Robots. Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense. Capteur. Société qui a dévoilé le projet de voiture autonome volante Pop.Up. Robot agricole de la société Naïo. Dernier modèle sorti de Raspberry Pi. Robot lyonnais présenté pour la première fois lors du dernier CES de Las Vegas. Initiales du magazine que vous tenez entre les mains. Coupe du monde de football ... entre robots. Sigle équivalent au drone. Semi-humanoïde développé en Haute-Vienne. Robot qui sait tondre l'herbe, ramasser les feuilles et enlever la neige d'une allée. Aile volante de Parrot. Robot d'accueil d'Event Bots. Unité de mesure de la tension électrique.

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Jeux

[ MOTS MÊLÉS ]

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NEWS médias

Roman [ CARBONE MODIFIÉ ]

Dans un avenir pas si lointain, la mort n’est plus définitive depuis qu’il est possible de sauvegarder sa conscience et ses souvenirs pour les réimplanter dans un nouveau corps. Du coup, pour Takeshi Kovacs, mourir n’est plus qu’un accident de parcours car il a déjà été tué à plusieurs reprises. Cela fait partie des risques du métier dans les Corps diplomatiques, les troupes d’élite du Protectorat des Nations unies expédiées à travers la galaxie. Cette fois, on le ramène sur Terre pour mener une enquête : un riche magnat veut élucider sa propre mort et la police a conclu au suicide mais pourquoi se suicider quand on sauvegarde son esprit tous les jours en étant certain de revenir parmi les vivants ? Auteur : Richard Morgan – Éditeur : Bragelonne – Déjà paru

Roman [ APEX ]

Nexus, la nanomolécule qui augmente les capacités cognitives et met en relation les esprits, continue de semer la discorde entre les humains de 2040, déclenchant des mouvements contestataires aux quatre coins du monde. Su-Yong Shu, l'inventrice de la drogue, compte tirer parti de la panique. Depuis que sa personnalité a été transférée sous forme quantique, elle a perdu la raison et n'aspire qu'à faire dégénérer le conflit entre la Chine et les USA pour préparer l'avènement des posthumains mais Kade, le concepteur de la dernière version de Nexus, croit encore dans les vertus de la substance consommée avec précaution. Assisté par d'autres résistants, il est prêt à tout pour arrêter Su-Yong Shu. Dans un climat de guerre civile et de menace nucléaire, parviendra-t-il à mettre en sécurité les valeurs de l'humanité ? Auteur : Ramez Naam – Édition : Presses de la Cité – Déjà paru

Roman [ LES ENFANTS DE POSÉIDON – TOME 3 – DANS LE SILLAGE DE POSÉIDON ]

L’humanité a atteint les étoiles. 200 ans après la chute du Mécanisme, la société humaine a retrouvé une certaine stabilité. On trouve des colonies sous les océans partout dans le système solaire et même au-delà. Seule la présence insidieuse des Gardiens menace toujours les voyages interstellaires. Lorsqu’un message radio « Envoyez Ndege », qui semble provenir d’une région non explorée de l’espace, parvient à la planète Creuset, tout change.

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Qui peut en être l’auteur ? Et pourquoi mentionner Ndege Akinya, la scientifique tombée en disgrâce ? Afin d’obtenir des réponses, l’une des expéditions les plus audacieuses de l’histoire est lancée et va s’aventurer plus loin dans l’espace qu’on ne l’avait encore jamais osé. Auteur : Alastair Reynolds – Édition : Bragelonne – Déjà paru

Roman [ TRANSFÉRÉS ]

Dans un futur proche, l’humanité a trouvé le moyen de soigner toutes les maladies en les transférant à des criminels, maintenus au ban d’une société qui touche à la perfection. C’est dans ce monde qu’est née Talia Hale, la fille chérie d’un politique qui se voit déjà Premier ministre d’Angleterre. Atteinte d’un simple rhume à l’âge de 16 ans, elle doit subir son premier transfert mais, à l’hôpital, elle sauve d’une agression une petite fille qui vit seule dans les ghettos avec Galien, son grand frère. Grâce à ce dernier, Talia découvre l’envers du décor et l’horreur d’un système où seuls les plus riches ont le droit à la santé. Pour changer une société où la frontière entre bien et mal est plus floue que jamais, Talia devra briser le cocon doré dans lequel elle a grandi et combattre tout ce en quoi elle a toujours cru, y compris son propre père. Auteur : Kate Blair – Édition : Michel Lafon – Déjà paru

Roman [ GENESIS – TOME 1 – LE DÉFI DES ÉTOILES ]

Noémie Vidal est une adolescente soldat née sur la planète Genesis, une ancienne colonie de la Terre aujourd’hui en guerre pour obtenir son indépendance. Depuis 20 ans, les humains de Genesis combattent les armées robotisées de mechas envoyées par la Terre. Suite à une attaque surprise, Noémie se réfugie sur un vaisseau abandonné où elle rencontre Abel, le prototype de mecha le plus évolué jamais fabriqué. Il devrait être son plus implacable ennemi mais sa programmation l’oblige à obéir à Noémie et donc à l’aider à sauver Genesis même si cela peut avoir pour conséquence de le détruire. Tous deux se lancent dans un périple à travers la galaxie au cours duquel Noémie commence à réaliser qu’Abel pourrait bien être plus qu’une simple machine alors que l’obéissance d’Abel ne semble plus uniquement être due à une question de programmation. Auteur : Claudia Gray – Édition : Castelmore – Déjà paru

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médias d’éradiquer l'espèce humaine avec le dangereux TIM-22 à ses côtés. Scénario : Jeff Lemire – Dessin : Dustin Nguyen – Édition : Urban Comics – Déjà paru

BD [ SAGA - TOME 7 ]

Pour la première fois depuis longtemps, Alana, Marko et Hazel sont à nouveau réunis. À leurs côtés, le prince Robot cherche désespérément son fils, qui est retenu par le Testament, et Petrichor, tout juste évadé des geôles de la Révolution, espère débuter une vie nouvelle loin des préjugés. En attendant, une panne de carburant contraint la petite équipe à se poser d'urgence sur la planète Phang, un territoire en pleine guerre civile. Scénario : Brian K. Vaughan – Dessin : Fiona Staples – Édition : Urban Comics – Déjà paru

Manga [ THE BIG GUY AND RUSTY THE BOY ROBOT ]

BD [ DESCENDER – TOME 3 – SINGULARITÉS ]

Depuis qu'ils ont rejoint le Programme, la Résistance robotique menée par Psius, le capitaine Telsa et le Dr Quon se posent, à juste titre, de plus en plus de questions sur les véritables motivations qui animent leurs hôtes. Pour mener le genre robotique à la grandeur qu'il mérite, Psius œuvre en secret pour construire son armée dans le but

Au Japon, des scientifiques ont entrepris de réaliser la plus grande expérience génétique de l’histoire qui a pour objectif de créer la vie à partir de quelques molécules mais un événement imprévu accélère, à leur insu, le processus et donne naissance à un gigantesque monstre dont l’unique but est de tous nous exterminer. Après avoir vainement tenté de le détruire avec des missiles, l’armée fait appel à Rusty, un jeune robot dont les pouvoirs nucléo-protoniques ne sont pas suffisants pour venir à bout de la créature car il n’en était qu’au stade de prototype. Le gouvernement japonais n’a alors plus qu’une alternative: faire appel aux USA pour que leur robot géant Big Guy fasse alliance avec Rusty pour tenter de sauver le monde. Cette BD loufoque rend hommage, à sa façon, aux Kaïju Eiga (comme Godzilla) ainsi qu’à l’œuvre d’Osamu Tezuka et son légendaire Astroboy. Scénaristes: Frank Miller, Geof Darrow – Dessinateur: Geof Darrow – Édition: Glénat Comics – Déjà paru

Par Josèphe Ghenzer PLANÈTE ROBOTS N°46

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NEWS cinéma

[ LE DESTIN DE L’UNIVERS

EST ENTRE LEURS MAINS ]

Valérian et la Cité des mille planètes, le nouveau film de Luc Besson dont l’action se déroule en 2740, est adapté de Valérian et Laureline, la célèbre série de BD de science-fiction de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, publiée pour la 1ère fois dans le magazine Pilote en 1967 et qui compte désormais 23 tomes.

ALPHA, LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES À l’origine, Alpha était une gigantesque station spatiale en orbite autour de la Terre qui a fini par devenir une mégalopole en constante expansion, où des milliers d’espèces extraterrestres différentes, venues de l'univers tout entier, ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances technologiques, leurs ressources, leur savoir-faire et leur culture pour le bien de tous. D’une beauté spectaculaire, Alpha relie plusieurs mondes entre eux et est désormais au centre de la diplomatie intergalactique. Elle mesure 36 km de diamètre et ce sont près de 20 millions d’habitants, issus de 3 236 espèces différentes et parlant 5 000 langues, qui y vivent.

LES AGENTS SPATIO-TEMPORELS Au XXVIIIe siècle, le temps et l’espace sont protégés par un empire galactique. Valérian et Laureline sont deux agents humains du service spatio-temporel qui voyagent à travers le temps, à bord de leur vaisseau spatial Intruder, afin de maintenir l’ordre un peu partout dans l’univers. Mandaté par le ministre de la Défense, le duo est envoyé en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha

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où se cache un mystère. Après des siècles de paix et de prospérité, une force inconnue y est à l’œuvre. Elle menace la paisible existence de la Cité des mille planètes et a entrepris de la détruire. Sous la direction de leur commandant, Valérian et Laureline vont devoir engager une véritable course contre la montre pour identifier cette terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha mais aussi l'avenir de l'univers.

UN TANDEM DE CHOC Le capitaine Valérian est un redoutable combattant et un brillant stratège. Il fait de son mieux pour respecter à la lettre les ordres de sa hiérarchie et il est animé par une très grande ambition dans sa carrière de militaire. Laureline est sa partenaire depuis deux ans. Elle est dotée d’une intelligence hors du commun, d’une grande détermination et d’un tempérament insoumis. Elle a participé à ses premières missions sur le terrain à ses côtés et ils n’ont jamais échoué une seule fois. Avec son budget pharaonique de 197,47 millions d’euros, Valérian et la Cité des mille planètes s’avère être le film le plus cher de toute l’histoire du cinéma français. Il comporte 2 534 effets visuels créés par diverses sociétés d’effets spéciaux (Weta Digital, ILM, Rodeo FX, Mac Guff et Mikros Image) qui ont œuvré de concert pour donner vie à une multitude de splendides décors, différentes espèces d’aliens (Doghan Daguis, Pearls…), de robots (K-Tron) et de créatures extraterrestres en tout genre (Megaptor, Bromosaure…).

Josèphe Ghenzer

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cinéma

[ TRANSFORMERS : THE LAST KNIGHT - LA GUERRE DES MONDES ]

Avec Transformers : The Last Knight, Michael Bay revient pour la 5e fois aux commandes de la saga consacrée à la lutte acharnée qui oppose les Autobots aux Decepticons depuis des millénaires et dont les humains sont toujours les victimes collatérales.

CHAQUE LÉGENDE CACHE UN SECRET Les humains et les Transformers sont de nouveau en guerre. Optimus Prime n’est plus là pour nous protéger et la clé de notre salut est enfouie dans l’histoire cachée des Transformers sur Terre. Cette fois-ci pour sauver le monde, Cade Yaeger va devoir faire équipe avec Bumblebee mais aussi avec Sir Edmund Burton, un mystérieux lord anglais, et Vivian Wembley qui enseigne la littérature anglaise à Oxford. Les victimes vont devenir des héros tandis que d’autres deviendront des méchants. Deux mondes vont s’affronter mais un seul pourra survivre. Tout à la fois astronome et historien, Sir Edmund Burton vit dans son château en compagnie de Cogman, un Autobot psychotique qui lui sert de majordome. Burton va apprendre à Yaeger que les Transformers sont parmi nous depuis toujours afin de protéger la Terre du sort qui lui était destiné et lui dévoiler leur histoire secrète qui est restée cachée depuis un

millénaire. Elle serait liée à la légende du Roi Arthur et de ses Chevaliers de la Table Ronde ainsi qu’au célèbre mythe d’Excalibur. Par ailleurs, Burton surveille en secret Vivian Wembley qui est protégée à son insu par Hot Rod, un Autobot caché sous la forme de la Citroën DS de 1963 ayant appartenu au père de la jeune femme. Elle ignore qu’elle est détentrice d’un secret génétique qui pourrait détruire ou sauver le monde. Pour sauvegarder l’avenir de l’humanité, Yaeger et ses alliés vont d’abord devoir libérer le passé. L’ÉTERNEL COMBAT Dans l’espoir de redonner vie à sa planète Cybertron, Optimus Prime est passé du « côté obscur » sous l’influence de Quintessa, l’une des créatrices des Transformers. Bumblebee s’impose donc désormais comme étant le leader des Autobots et est secondé par Hot Rod. À leurs côtés, d’autres Autobots (Hound,

Crosshairs, Drift, Cogman, Canopy, Sqweeks) vont, une fois encore, combattre des Decepticons (Megatron, Barricade, Onslaught, Hooligan, Mohawk). Participeront également à ces affrontements Grimlock, un Dinobot, ainsi que Dragonstorm, un chevalier cybertonien qui peut se transformer en un dragon à trois têtes, ou encore Steelbane qui peut se transformer en wyverne mécanique. Comme d’habitude, les Transformers se cachent sous l’apparence de véhicules en tout genre (Chevrolet Camaro, Ford Mustang, Lamborghini Centenario, McLaren 570GT, Aston Martin DB11, Mercedes AMG GTR, camions, engins de construction, tanks…). Le combat acharné entre Autobots et Decepticons n’est pas prêt de s’arrêter puisque la sortie de deux nouveaux films est d’ores et déjà programmée (Transformers 6 pour le 27 juin 2018 et Transformers 7 pour le 26 juin 2019) sans compter que plus d’une douzaine d’autres scénarii sont aussi en cours de préparation.

Josèphe Ghenzer

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NEWS jeux video

NEX MACHINA

[ NEX MACHINA ]

Nex Machina est un jeu de tir jouable à deux sticks, de style arcade, dont l’action se déroule au sein d’un univers futuriste dans lequel les humains sont devenus si dépendants de la technologie qu'ils n’arrivent plus à détourner les yeux des appareils portables. Pendant ce temps-là, les machines se sont sans cesse perfectionnées jusqu’à prendre conscience de leur existence ainsi que de leur asservissement et de dépasser l'intelligence humaine. Bien décidés à prendre le contrôle de leur destin, les robots se révoltent. Le joueur va donc devoir affronter des hordes de robots qui n’ont qu’un seul objectif : éradiquer toute vie humaine de la surface de la planète. Composé de 5 mondes et de plus de 100 niveaux dotés de passages secrets, le jeu propose un système de scoring et de leaderboards. ◗ Développeur : Housemarque – Éditeur : Sony Computer Entertainment – Disponible sur PS4 et cet été sur PC

[ LANDFALL ]

Après que les océans aient inondé la Terre, les survivants se sont regroupés mais il n’a pas fallu beaucoup de temps avant que des querelles n’éclatent au sein de cette nouvelle communauté d’où ont émergé deux factions rivales, qui se battent pour les nouvelles ressources trouvées sous la croûte terrestre. Dans

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ce jeu de stratégie multijoueur en réalité virtuelle, le joueur incarne un commandant qui mène ses troupes au combat. Pour vaincre ses ennemis, il dispose d’armes diverses et il peut piloter 12 différents modèles de striders, des mechas dotés chacun d’équipements et de capacités spécifiques. Le joueur a la possibilité d’alterner une vue 3D panoramique pour balayer le champ de bataille et une vue immersive à la 1re personne pour se focaliser plus précisément sur une aire de combat. Landfall propose plusieurs modes de jeu : un mode campagne à faire en solo ou en coopération et un mode multijoueur pour des combats en 1 vs 1 ou 2 vs 2. Ce jeu, disponible sur Oculus Rift, peut se jouer avec une manette compatible ou avec les contrôleurs Oculus Touch. ◗ Éditeur et développeur : Daedalic Entertainment – Disponible au 1er trimestre sur PC, Mac, PS4, Xbox One et Switch.

[ ROBO RECALL ]

Dans un futur proche, des robots humanoïdes conçus par la société RoboReady font désormais partie de notre quotidien et effectuent toutes sortes de corvées ingrates. Ils sont tous interconnectés et intelligents. Avec le temps, ils ont pris conscience de leur situation mais quelque chose se passe mal et des robots mal intentionnés et lourdement

armés, qui sont devenus incontrôlables, envahissent les rues. Le joueur incarne un agent, qui a été chargé par RoboReady d’assurer le rappel des robots à l’I.A. défectueuse. Pour cela, il dispose de plusieurs types d'armes mais a aussi la possibilité de démembrer ses adversaires puis de se servir des morceaux pour en frapper d’autres. Il peut aussi se téléporter sur le LANDFALL

ROBO RECALL

dos des robots pour les attaquer par surprise. Ce jeu de tir à la 1re personne en réalité virtuelle, complètement délirant, qui a été conçu exclusivement pour l’Oculus Rift avec les Oculus Touch, se déroule dans un environnement très réaliste. ◗ Développeur : Epic Games – Éditeur : Oculus

par Josèphe Ghenzer

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NOUVE AU L’ Ex

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