Planete robots n°49

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PLANÈTE

ROBOTS

couverture 49.qxp_Mise en page 1 12/12/2017 19:56 Page1

WESTWORLD, LA SÉRIE IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST JANVIER - FÉVRIER 2018 - NUMÉRO 49

LE MAGAZINE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES

LE CAMTOY LAÏKA

UN PROJET QUI A DU CHIEN

LES TECHNOLOGIES

QUE NOUS RÉSERVE 2018

planeterobots.com

L 11849 - 49 - F: 5,90 € - RD

NOTRE DOSSIER

ROBOTIQUE ET MÉDECINE

CHIRURGIE FORMATION ASSISTANCE ROBOTS PHARMACIENS

ROBAGRI HUMANOÏDE T-HR3 BEPICOLOMBO la robotique au sein va partir explorer Toyota est de l'agriculture Mercure de retour !


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« Bientôt, semées sous votre peau, les puces feront partie de votre corps. Vous serez votre propre robot. Un autre monde est déjà au travail. Tout ce que la science est capable de faire, elle le fera. Un rêve de puissance nous emporte. » Jean d'Ormesson – Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit – 2013

édito Tout doucement, la robotique et les intelligences artificielles fusionnent et prospèrent. Ce n’est même plus une simple révolution industrielle à laquelle il faut s’attendre mais à un tel bouleversement que seule la domestication du feu, il y a 400 000 ans a pu atteindre. Notre société va être entièrement à repenser. L’apprentissage par le renforcement est en train de remodeler la façon de mettre au point des intelligences artificielles. Plus nous donnons de matière à cette intelligence et plus elle gagne en capacité à reconnaître et analyser ces données. Le cerveau humain (et animal pour certains) fonctionne de cette même manière. Un bébé accumule tout ce qu’il découvre et analyse en temps réel, par tâtonnement jusqu’à ce qu’il saisisse les concepts de son environnement. Le robot a même l’avantage de pouvoir copier à l’infini sa propre expérience pour que les nouvelles générations ne partent pas de zéro. Autre avantage évident, la rapidité de calcul et donc d’analyse, est largement supérieure à l’humain. Avec ces connaissances ainsi acquises et interprétées bien au-delà de ce que nous en sommes capables, les intelligences artificielles commencent à résoudre des problématiques jusque-là complexes pour nous, pauvres humains. Certains chercheurs estiment que les intelligences artificielles pourraient même être capables bientôt d’éliminer l’ensemble des causes de la mort, d’où le mouvement transhumaniste qui travaille sur le sujet. OpenAI, créée par Elon Musk, propose même depuis peu une plateforme pour que ces intelligences artificielles apprennent tout ce que l’on sait (voire plus). Pour cela, n’importe qui peut apporter des données à analyser et ainsi faire grossir ses possibilités. Cette plateforme est également ouverte dans les deux sens. L’objectif est que cette plateforme bénéficie à toute l’humanité. Je tiens à préciser que je reprends quelques exemples donnés par Stéphane Mallard, expert en intelligence artificielle chez Blu Age, lors de sa conférence à la convention Smart Industry de Saint-Quentin au mois de novembre dernier. Nous vous conseillons vivement de visionner cette conférence sur la page Facebook de l’événement. Je me joins à toute l’équipe de Planète Robots pour vous souhaiter une très bonne année robotique 2018 à tous ! ■Frédéric

Boisdron

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S o mmaire Janvier / février 2018 - N° 49

08 Robots News

ÇA VIENT DE SORTIR Tout ce qu’il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique.

14 Le droit des robots

L’algorithme post-bac décortiqué par la Cour des comptes.

38 Robots pharmaciens et objets connectés

Des IOT et des robots préparateurs en pharmacie.

42 Un humanoïde de Toyota à nouveau ROBOTS DE SERVICE

16 Montez aux côtés de Sébastien Loeb

pour une course en 5D au Futuroscope

Le parc du Futuroscope mise à fond sur la réalité virtuelle.

18 Convention Smart Industry ÉVÉNEMENTS

La robotique européenne attend ses futurs leaders.

20 IMERIR, de nouveaux diplômes

sur le devant de la scène

Des années après la gamme Partner, Toyota présente le T-HR3.

44 Le Camtoy Laïka

28 L’emploi de la robotique pour la formation

ROBOTS AU TRAVAIL L'équipe de France de la robotique agricole.

56 L’ère des caméras de sécurité intelligentes

Les I.A. peuvent désormais analyser les alertes et prévenir avec une marge d’erreur plus faible.

60 Bilan de 2017, promesses de 2018

Les robots peuvent simuler des malades afin de former les futurs médecins.

INNOVATIONS DU FUTUR

à personne dépendante

68 Prospective 2040 : Le camion du futur ?

30 Les robots d’assistance

Les robots de Star Wars à la maison.

34 Vers une chirurgie non invasive

Des robots de plus en plus petits et de moins en moins invasifs.

Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com

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82 Une ambitieuse mission spatiale pour percer les mystères de Mercure

BepiColombo va venir épier Mercure, la planète la plus proche du Soleil.

88 Main dans la réalité virtuelle au cœur

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Les robots se démocratisent, même sur les tables d’opération.

Des fusées de transport en commun pour aller n’importe où sur Terre et même sur Mars.

Un robot muni d’un vidéoprojecteur qui vous suit partout.

46 Keecker un robot multimédia intelligent

22 DOSSIER : LA ROBOTIQUE ET LA SANTÉ

d’assistance chirurgicale

78 La poursuite du rêve d’Elon Musk

86 News spatiales

50 RobAgri

24 L’évolution de la robotique

Quand les robots impriment une maison en quelques heures.

Un projet qui a du chien.

La Perpignan Mini Maker Faire se prépare.

et un esprit Maker

74 Yhnova

Ce que nous avions prévu en janvier 2016 s’est-il avéré vrai ? Nos prévisions pour 2018.

Électrique et robotisé

Les chauffeurs seront des intelligences artificielles et les camions rouleront à l’électrique.

Rédacteurs Lionel Alvergnas, Christelle Boudet, Me Alain Bensoussan, Alain Clapaud, Josèphe Ghenzer, Darine Habchi,Joe Pillow, Screetch et Nicolas Virmard. Secrétaire de rédaction Louise Santonnax Direction artistique Patrick Lusinchi Responsable publicité Cédric CÉLESTIN c.celestin@planeterobots.com +33 (0)146 250 525 © 2018 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution

L’espace est un nid pour les nouvelles technologies robotiques.

du divertissement.

Le retour des salles d’arcade remixées à la réalité virtuelle.

91 News concepts

Pas encore des produits, mais des designs dignes d’intérêt.

92 News gadgets

L’espace est un nid pour les nouvelles technologies robotiques.

ROBOTS & MÉDIAS

94 News médias

Quelques idées de lecture ou de cinéma.

96 Westworld, la série

Il était une fois dans l’Ouest.

98 News jeux vidéo

Les robots sont les nouveaux héros des jeux vidéo.

Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0418K90181 Imprimé en Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com

Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe. contact@planeterobots.com

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La photo du mois

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L

ancé fin 2016, VineScout est un projet européen auquel participent les universités espagnoles de Valence et de La Rioja, la société française Wall-YE, Sundance Multiprocessor Technology (Royaume-Uni) et Symington Family Estates. Il a pour objectif de concevoir, en trois ans, un robot autonome capable de parcourir les allées des vignobles, en utilisant un guidage GPS, pour les cartographier, les surveiller et mesurer les paramètres clés (disponibilité de l'eau, température des feuilles, variations de la vigueur des plantes…) afin d’aider les viticulteurs et les vignerons à mieux gérer leurs vignes. Les données ainsi recueillies seront rapidement fournies au responsable du vignoble qui pourra les analyser et les interpréter en temps réel ce qui lui permettra de prendre les mesures appropriées. Il est alimenté par des batteries électriques tandis que ses capteurs et les logiciels embarqués le sont par les panneaux solaires installés sur le dessus du robot. Il est prévu qu’il soit déployé dans des zones souffrant de pénurie de main-d’œuvre. Le prototype a été testé avec succès au Grape Variety Research Vineyard à Quinta do Ataíde en août dernier. D'autres tests sont programmés pour l’été 2018 à Quinta do Ataíde et Quinta do Bomfim. Si tout se déroule comme prévu, il pourrait être commercialisé en 2019 ou 2020.

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actualités

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ROBOTS

Un robot humanoïde pour intervenir après des catastrophes naturelles

© Honda.

© Walmart.

Walmart va déployer des robots inventoristes dans 50 magasins supplémentaires

Depuis plusieurs années, Honda développe un robot humanoïde, baptisé E2-DR et destiné à la recherche de survivants après des catastrophes naturelles quelle que soit la météo. Il mesure 1,68 m de haut pour 85 kg et comme il ne fait que 25 cm d’épaisseur, il peut se faufiler dans des espaces étroits de 30 cm. Pour réduire au maximum sa taille et son poids, les câbles de communication traditionnels ont été remplacés par des fibres optiques de 0,5 mm de diamètre. Pour monter des escaliers raides, il peut faire pivoter son torse de 180°, ce qui a pour effet d'inverser la direction de ses genoux afin qu'ils ne cognent pas les marches. Il dispose de 33 degrés de liberté (8 par bras, 6 par jambe, 2 pour son torse, 1 par main et 1 dans sa tête). Pour percevoir son environnement, sa tête est équipée de 2 télémètres laser rotatifs et de plusieurs caméras dont une stéréo qui est couplée à un projecteur infrarouge. Ses mains sont aussi dotées de caméras et d’un capteur 3D. Il peut marcher à la vitesse 4 km/h ou se déplacer à quatre pattes à la vitesse de 2,3 km/h, enjamber des tuyaux, marcher sur des débris, grimper des escaliers ou sur une échelle et attraper des objets, le tout même sous la pluie. Il est aussi doté d’un système de refroidissement interne lui permettant de fonctionner avec des températures allant de -10° à +40 °C. Sa batterie lithium-ion de 1 000 Wh lui confère une autonomie de 90 min. ◗

Walmart a déjà testé dans un petit nombre de leurs magasins (en Arkansas, Pennsylvanie et Californie) l’utilisation de robots inventoristes pour effectuer des tâches répétitives, prévisibles et manuelles dans leurs rayons. Ces robots autonomes, développés par la société Bossa Nova Robotics et mesurant environ 61 cm de haut, sont dotés d'une tour extensible contenant des caméras et des capteurs pour scanner les étagères afin d’y repérer les articles en rupture de stock ou mal placés, des prix incorrects ainsi que des étiquettes erronées ou manquantes. Le but est de permettre aux employés de se concentrer sur des tâches plus importantes et intéressantes comme servir les clients et vendre des marchandises. Ces robots attendent dans leurs stations de rechargement qu'un employé leur confie une mission comme, par exemple, d’aller vérifier une allée spécifique du magasin pour voir ce qui doit être réapprovisionné puis lui transmettent ensuite les données recueillies. Ils sont 50 % plus productifs que les humains et sont capables de scanner les étagères de manière beaucoup plus précise et trois fois plus rapidement. Sur la base des résultats obtenus lors des premiers tests, Walmart va maintenant étendre cette expérience dans 50 autres magasins. ◗

© MCQ-Scan – Polytech Lille.

PIXI, un robot scanner pour réaliser les inventaires

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La société MCQ-Scan, qui développe des solutions de numérisation 3D, s’est rapprochée de l’Association de Robotique de Polytech Lille pour mettre au point un robot, baptisé PIXI, capable de réaliser de la captation et du traitement d'images et qui a pour mission de scanner les rayons des magasins ou des entrepôts pour réaliser leurs inventaires. Ce robot autonome, qui mesure 1,80 m de haut, se déplacera de façon autonome dans les allées d’un magasin selon un trajet programmé à l’avance et en dehors des heures d'ouverture afin de détecter à l’aide de ses multiples caméras toutes sortes d'anomalies (produit absent ou mal placé, erreur ou absence de prix…) dans les rayons où il se repère grâce à un Lidar, en comparant les infos collectées à celles du catalogue. Les images enregistrées sont transmises sur un serveur et analysées par des algorithmes spécifiques mis au point par MCQ-Scan. Les données ainsi recueillies peuvent être visualisées sur une sorte de tableau de bord en ligne, directement envoyées sous la forme d'alertes sur le smartphone d'un conseiller de vente ou compilées dans un store view pour les équipes de la centrale d’achat. Encore à l'état de prototype, Leroy Merlin devrait l’expérimenter dans quelques mois dans certains de ses points de vente. ◗


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Un robot désherbeur autonome

Un robot capable de déambuler dans la foule

Afin de préparer les algorithmes des robots qui devront partager les mêmes trottoirs que les humains, le MIT développe un petit robot monté sur roues qui analyse et anticipe les trajectoires des humains dans une foule. Les chercheurs ont eu recours à l’apprentissage par renforcement avec des simulations. Fort de ces informations, le petit robot peut ainsi se déplacer discrètement sans gêner les personnes qui pourraient se trouver sur son chemin. Pour l’assister dans cette tâche, le robot est équipé d’une caméra RGB, d’un laser Lidar, de webcams et d’un capteur de profondeur qui assurent la perception de la machine. ◗

Ecorobotix est un robot autonome destiné au désherbage écologique et économique des cultures en ligne, des prairies et des champs en inter cultures qui fonctionne sans conducteur ni opérateur. Il se déplace en s’orientant et se positionnant grâce à son GPS RTK, sa caméra et ses capteurs. Son système de vision lui permet de suivre les lignes de culture et détecter la présence ainsi que la position des adventices dans et entre les lignes. Ses deux bras articulés, dotés d'une buse à leur extrémité, appliquent alors une microdose d’herbicide de façon ciblée sur les adventices détectés. Il peut ainsi traiter jusqu’à 3 ha par jour. Ses

La compétition robotique LEGO de Meudon reçoit la récompense Territoria OR au Sénat

Des robots serpents ont participé aux opérations de recherche et de sauvetage après le dernier tremblement de terre de Mexico

© Biorobotics Lab – Carnegie-Mellon University.

L'espace numérique de la ville de Meudon gagne le prix Territoria d’or dans la catégorie culture/patrimoine, parrainé par Gras Savoye pour la rencontre FIRST LEGO League France organisée chaque année. La FIRST LEGO League est une compétition robotique LEGO pour les jeunes de 9 à 16 ans pouvant les conduire à des tournois internationaux. Chaque équipe doit créer et programmer un robot LEGO pour accomplir une série de missions chronométrées où sont évalués également l'esprit d'équipe, la qualité du code, la qualité mécanique du robot et où les équipes doivent également faire un exposé sur un thème scientifique donné. ◗

panneaux solaires lui confèrent une autonomie de douze heures, même par temps couvert. Sa vitesse s’adaptant à la densité des mauvaises herbes, il est surtout efficace dans des champs à faible ou moyenne densité d’adventices. Son utilisation est optimale en complément d’une première application standard d’herbicide comme solution de rattrapage très économe en herbicide. Via une application dédiée, l’agriculteur sélectionne sur sa tablette ou son smartphone le type de cultures (colza, betteraves, prairies…) dans lesquelles le robot va travailler afin de le configurer. Sa commercialisation est prévue en 2018. ◗

Suite au séisme d’une magnitude de 7,1 qui a frappé Mexico le 19 septembre, une équipe de roboticiens du Biorobotics Lab de l'université Carnegie-Mellon a été conviée à participer pendant trois jours, aux côtés de la Croix Rouge mexicaine,

aux opérations de recherche et de sauvetage avec deux robots serpents qu’elle a conçus. Ces robots serpents modulaires, qui mesurent 94 cm de long pour un diamètre de 5 cm, sont attachés à un câble de commande et d'alimentation. Leur corps se compose de seize modules reliés entre eux par des articulations ce qui leur permet d'adopter un certain nombre de configurations pour se déplacer à différentes allures dans des endroits particulièrement étroits et difficiles d’accès. Certains de leurs mouvements sont similaires aux ondulations d'un serpent tandis que d'autres tirent parti des caractéristiques mécaniques uniques du robot, comme sa capacité à rouler. Leur tête comprend des lumières et une caméra vidéo. Bien qu’ils n’aient retrouvé aucun survivant, ils ont bien fonctionné et cette expérience sur le terrain a permis à l’équipe du Biorobotics Lab de mieux cerner quelles sont les améliorations à apporter à la prochaine génération de robots serpents sur laquelle ils travaillent. ◗

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ROBOTS

Des scientifiques ont créé le premier robot moléculaire capable de construire des molécules

Un groupe de chercheurs du Creative Machines Lab de l’université de Columbia, dirigé par le professeur Hod Lipson, a développé un muscle synthétique souple imprimable en 3D, qui ne nécessite aucun système hydraulique ou pneumatique pour fonctionner et possède une capacité d’extension quinze fois supérieure à celle d’un muscle naturel. Lorsque ce muscle,

constitué d'une enveloppe élastomère en silicone renfermant des microbulles d'éthanol, est soumis à une température de 80 °C par le biais d’une résistance électrique de faible puissance (8 V) qui le parcourt, il est capable de s’étirer de 900 %. Il a déjà été testé dans une grande variété d'applications robotiques où il a prouvé sa capacité à pousser, tirer, se plier, se tordre et soulever mille fois son propre poids. L’équipe va maintenant chercher à améliorer ses performances comme, par exemple, accélérer son temps de réponse et prolonger sa durée de vie. À plus long terme, elle espère aussi pouvoir mettre au point un algorithme capable de le contrôler. ◗

© RRL – EPFL.

Un robot modulaire entièrement activé par vide d’air

Une équipe de chercheurs du Robotic Reconfigurable Laboratory (RRL) de l’EPFL a mis au point le premier robot modulaire fonctionnel qui est entièrement activé par vide d’air. Bien que d’autres projets aient déjà utilisés certains composants individuels à aspiration, il n’y avait jusqu’alors encore jamais eu de système complet. Leur robot est composé de pièces souples qui, à l’instar des contractions musculaires, peuvent être activées quand l’air est aspiré hors de celles-ci et c’est par succion que le robot

arrive à effectuer diverses tâches comme saisir des objets ou adhérer à une paroi verticale et y grimper. De plus, les pièces souples dont il est constitué ont été conçues pour un assemblage modulaire plug and play, ce qui permet de construire différents types de robots à partir des mêmes blocs de base. Ils peuvent donc être reconfigurés pour des tâches très variées : avec cinq modules il bouge comme un tentacule, avec quatre modules et une ventouse il peut saisir un objet et le lâcher sur une cible, avec trois modules il rampe sur le sol, avec deux modules il peut être équipé de ventouses pour monter le long d’une surface lisse et verticale comme une vitre. Cette recherche a été en partie financée par le National Centre of Competence in Research (NCCR) Robotics. ◗

© Stuart Jantzen – University of Manchester.

© Aslan Miriyev – Columbia Engineering.

Des nouveaux muscles synthétiques performants pour équiper les robots humanoïdes

Des scientifiques de l'université de Manchester, sous la direction du professeur David Leigh, ont créé le premier « robot moléculaire » capable d'effectuer des tâches basiques, comme celle de construire d'autres molécules. Constitué de 150 atomes de carbone, d'hydrogène, d'oxygène et d'azote, ce minuscule nanorobot, qui mesure un millionième de millimètre, peut être programmé pour déplacer des molécules et en construire de plus grosses en les assemblant entre elles avec un minuscule bras robotisé. Ces nanorobots moléculaires sont placés au sein d’une solution spéciale dans laquelle on ajoute des produits chimiques. Cela provoque alors des réactions qui induisent des mouvements ou des actions spécifiques de la part du nanorobot. On peut ainsi leur faire construire différentes sortes de molécules (produits pharmaceutiques, matériaux…), de la même façon que les robots assemblent des voitures sur une chaîne d’assemblage dans une usine. Ces nanorobots capables d'assembler avec précision d'autres molécules pourraient s’avérer être très utiles pour l'industrie pharmaceutique. L’équipe de chercheurs estime, que d'ici dix à vingt ans, ces nanorobots moléculaires commenceront à être utilisés pour construire des molécules et des matériaux sur des chaînes de montage dans des usines moléculaires. ◗

Le Parrot Bebop-Pro Thermal est un drone compact, léger (604 g), robuste, facile à piloter et à transporter. Il est destiné aux professionnels du bâtiment (architectes, bureaux d’études, couvreurs, installateurs de panneaux photovoltaïques…) afin de les aider à faire des inspections dans des endroits difficiles d’accès (toits, cheminées…) ainsi qu’aux services de sécurité civile comme les pompiers qui peuvent surveiller à distance des points de chaleur et ainsi décider de l'envoi d'une équipe et/ou de matériel sur place mais aussi l’utiliser pour la recherche de personnes dans des zones accidentées, y compris la nuit. Pour cela, ils ont à leur disposition deux caméras : une caméra

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frontale RGB 14 Mpx permettant de capturer des photos en haute résolution ainsi que des vidéos Full HD 1080p mais aussi une caméra thermique FLIR ONE Pro, située à l’arrière du drone, dont le capteur RGB filme en 1440 x 1080p et le capteur thermique produit une image en 160 x 120 pixels. De plus, l’imagerie thermique dispose de trois modes (standard, dynamique et hotspot). Grâce à l’application dédiée FreeFlight Thermal, l’utilisateur obtient, en temps réel, sur son smartphone ou une tablette connectée au Parrot Skycontroller 2 des images précises et détaillées qu’il peut aussi enregistrer et stocker dans sa mémoire de 32 Go. ◗

© Parrot.

Un drone multifonction pour capturer les données thermiques


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Le journalisme entre de plein fouet dans la réalité virtuelle

La Roche-sur-Yon accueille la première édition de #Journalisme, l’info de demain. Cet événement, en entrée libre, aura lieu le 15 février 2018 au Cyel à partir de 11 heures et permettra, entre autres, à tout à chacun de tester les nouvelles technologies appliquées au monde du journalisme. Parmi celles-ci, la réalité virtuelle et ses reportages tournés en 360° pour laquelle de nombreux professionnels pensent que cela devrait être un des piliers des futurs médias. Si l’on vous en parle, c’est aussi parce que certains membres de Planète Robots seront sur place pour représenter votre magazine préféré. ◗

AI Index, un index pour mesurer nos futures avancées technologiques

À l’image du PIB pour mesurer l’économie, l’AI Index (Artificial Intelligence Index) pourrait nous permettre de quantifier nos avancées sur la recherche en intelligence artificielle et aux technologies en général. Les technologies devraient s’indexer peu à peu à l’intelligence artificielle, tant celle-ci sera prédominante dans les prochaines décennies et probablement prochains siècles. Cet index sera maintenu par l’AI100, une équipe de chercheurs spécialisés dans l’I.A. issus des universités

américaines de Stanford, Harvard, Oxford ainsi que du MIT. Le projet est financé, entre autres, par Google, Microsoft et Toutia, un agrégateur d’informations géré par une intelligence artificielle. Tous les ans, l’AI100 devrait fournir un rapport annuel basé sur 18 vecteurs aussi variés que l’industrie, la formation, l’intérêt du grand public ainsi que les programmes Open Source, la reconnaissance vocale ou encore la vision par ordinateur. Le rapport 2017 est déjà accessible à la consultation. ◗

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Un drone qui lance des filins pour s'accrocher aux murs et se stabiliser en l’air

Des chercheurs de l’Aerial Robotics Laboratory de l'Imperial College London, travaille sur un drone encore en développement, baptisé SpiderMAV, capable de lancer des filins pour se stabiliser dans les airs en se fixant aux murs ou aux plafonds. Pour cela, ils se sont inspirés de la Caerostris darwini, une espèce d’araignée qui peut construire des toiles pouvant faire jusqu’à 3 m² avec des lignes d’ancrage de 25 m de long qui sont

deux fois plus solides que celles de n’importe quelle autre araignée et jusqu’à dix fois plus résistantes qu'une fibre de kevlar de même proportion. Le SpiderMAV est un quadricoptère DJI Matrice 100 qu’ils ont modifié en lui rajoutant deux modules. Celui qui est fixé sur le dessus lui sert à se percher et contient un système de lanceur d'ancrage magnétique, actionné par une petite cartouche de gaz, lui permettant de se fixer sur une surface métallique (poutre, plafond…). L’autre module, installé en dessous, consiste en trois canons, orientés chacun dans une direction différente, qui propulsent eux aussi un aimant relié à un fil de polystyrène. Une fois les aimants fixés, il ne reste plus qu'à rembobiner en partie les fils pour les tendre afin d’immobiliser le drone dans les airs. ◗

Un projet pilote de livraison par drone à Zurich Mercedes-Benz Vans s’est associé au développeur de drones Matternet et au site de vente en ligne Siroop pour entreprendre à Zurich, pendant environ trois semaines, un projet pilote de livraisons à la demande de produits d'ecommerce via la combinaison d’utilitaires légers et de drones. Les clients ont ainsi pu passer commande auprès du site de Siroop d'articles sélectionnés qui devaient peser au maximum 2 kg et être appropriés au transport par drone. Après réception de la commande, le commerçant équipait dans ses locaux les drones qui s'envolaient ensuite pour atterrir sur l'un des deux Mercedes-Benz Vito, doté d’une plateforme de réception de drones intégrée. Ces vans stationnaient sur l'un des quatre points de rendez-vous fixes à Zurich. De là, le distributeur de colis prenait en charge les produits et les livrait aux clients tandis que les drones retournaient à leur point

de départ. Tout au long du processus, soit de la réception de la commande à la livraison au client, la durée des différentes étapes était minutieusement calculée et comparée avec celle d'une livraison traditionnelle, dans le but de tirer des enseignements quant à l'efficience de ce processus. La sécurité étant au centre du projet, les drones (qui n’étaient autorisés à voler que pendant 7 h, 5 jours par semaine, et uniquement si la météo le permettait) étaient équipés du même Sense and Avoid system que celui utilisé dans l'espace aérien suisse. Ils étaient aussi dotés d’un parachute s'ouvrant automatiquement en cas de problème. ◗

De nouveaux tests de livraison par drone en Australie

© X-Project Wing.

ROBOTS

Après avoir déjà effectué depuis trois ans des milliers de vols dans le cadre du Project Wing, ayant pour objectif de mettre en place un système de livraison par drone, puis avoir réalisé l’an passé des tests sur le campus du Virginia Tech, X (le laboratoire d’Alphabet) a signé un nouveau partenariat avec Guzman y Gomez (une chaîne de restaurants mexicains) et Chemist Warehouse (une chaîne de distribution de produits pharmaceutiques) pour faire d’autres tests auprès de particuliers habitant dans des zones rurales isolées au Sud-Est de l'Australie afin de leur livrer des marchandises dans leur jardin. Après avoir passé leur commande via l'application Project Wing sur leur smartphone, des drones passent les récupérer sur les sites de chargement des partenaires de l’opération puis les leur livrent à leur domicile. Ces nouveaux tests vont permettre de rassembler de nombreuses données pour optimiser le pilotage des drones dont les capteurs ont pour but d’identifier les obstacles auxquels ils pourraient être confrontés pendant le vol (présence de clôtures, de poteaux électriques…) ou au moment de la livraison (voiture stationnée à un endroit inattendu, mobilier d’extérieur déplacé…). Plus il y aura eu de livraisons, en exposant les capteurs à de nouveaux emplacements de livraison, et plus leurs algorithmes deviendront intelligents dans le choix d’un lieu sûr pour effectuer les prochaines livraisons. ◗

L’AT200, le plus grand drone cargo Développé par l'IET (Institute of Engineering Thermophysics), une filiale de l’Académie chinoise des sciences, en collaboration avec un consortium de sociétés, l'AT200 est le plus grand drone cargo. Il s’agit en fait d’un avion PAC 750XL (un monoplan monomoteur turbopropulsé dérivé du PAC Cresco), qui a été modifié pour le transformer en drone. Le choix s’est porté sur cet avion en raison du fait qu’il peut décoller ou atterrir, à pleine charge, sur une piste de seulement 200 m de long, même sur une piste non préparée et située en haute altitude. L'AT200 mesure 11,84 m de long et 4 m de haut pour une envergure de 12,80 m.

Grâce à son turbopropulseur PT6A-34AG de Pratt & Whitney, il peut atteindre la vitesse de 313 km/h et une altitude de 6 098 m. Son rayon d’action est de 2 183 km avec une autonomie de vol de 8 h. Il peut embarquer une charge utile de 1,5 t dans sa soute de 10 m3. Il est aussi doté d’un ensemble de systèmes GNC (guidage, navigation et commande) lui conférant une totale autonomie, du décollage à l’atterrissage. Il est destiné à livrer le courrier et du fret dans des endroits isolés et inaccessibles. L'IET prévoit aussi de l'équiper d'un système de largage du fret par parachute avec une précision de 5 m. ◗ © IET.

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© Nissan.

Un service de voiture électrique autonome à Rouen en 2018

Nissan a profité du salon de l’automobile de Tokyo pour tester dans les rues de la ville une berline Infiniti Q50 sport équipée, pour l’occasion, d’un prototype de la nouvelle génération de sa technologie de conduite autonome ProPILOT permettant au véhicule de rouler de façon autonome aussi bien sur des voies publiques que sur des autoroutes dès que son conducteur lui a indiqué sa destination via le système de navigation, qui intègre divers modules (régulateur de vitesse actif, freinage automatique d'urgence, maintien dans une file…). Pour circuler avec efficacité dans son environnement, cette technologie intègre six lidars, neuf radars à ondes millimétriques, douze caméras, douze capteurs à ultrason ainsi qu’une carte de navigation haute définition qui, grâce au GPS intégré, lui permet de se géolocaliser au centimètre près. Nissan espère pouvoir commercialiser ses premières voitures autonomes d'ici 2020. ◗

Daimler va tester des camions semi-autonomes en convoi sur les routes de l'Oregon et du Nevada Après avoir reçu l’autorisation des autorités compétentes, DTNA (Daimler Trucks North America) va effectuer des tests de mise en convoi automatique de camions sur certaines autoroutes de l’Oregon et du Nevada en 2018. Pour cela, Daimler Trucks a prévu d’y faire circuler des paires de camions semi-autonomes Freightliner New Cascadia connectés qui communiqueront entre eux via une liaison wi-fi V2V (vehicle-to-vehicle) et utiliseront des systèmes d'assistance à la conduite ADAS comme le régulateur de vitesse adaptatif (Adaptive Cruise Control), l’assistance au maintien dans la file (lane departure assist) et le freinage d'urgence autonome (Active Brake Assist 4). L’ensemble de ces technologies assure un temps de réaction de l'ordre de 0,2 à 0,3 seconde contre au moins 1 seconde pour un conducteur humain mais permet également de faire de substantielles économies de carburant. ◗

Le projet Rouen Normandy Autonomous Lab est le premier service de mobilité à la demande sur des routes ouvertes avec des véhicules électriques autonomes accessibles au public en Europe qui sera disponible à Rouen en 2018. Au départ, la flotte des véhicules autonomes comprendra quatre Renault ZOE électriques, équipées des technologies

ADP expérimente des navettes autonomes à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle

© Navya

Nissan a récemment testé un prototype de voiture autonome dans les rues de Tokyo

Renault et Transdev, auxquelles s’ajoutera à terme une navette équipée des technologies Transdev. Après une période de tests, l’ouverture au public de ce service à la demande est prévue au printemps 2018 pour une durée de deux ans. Ces véhicules effectueront un parcours de dix kilomètres sur trois boucles de voies ouvertes, au Technopôle du Madrillet (Saint-Etienne-du-Rouvray), avec dix-sept points d’arrêt. Les utilisateurs pourront appeler un véhicule en temps réel avec une application dédiée disponible sur smartphone. Dans un premier temps, ces tests porteront sur des véhicules impliquant un conducteur pouvant intervenir en cas de nécessité puis sur des véhicules ne requérant plus aucune intervention humaine lorsque les solutions techniques auront été éprouvées et les contraintes juridiques levées. Ce projet est issu d’un partenariat entre la Métropole Rouen Normandie, la Région Normandie, Transdev, Renault, la Caisse des Dépôts et la Matmut. ◗

Depuis fin novembre et pour une durée de 6 mois, le Groupe ADP expérimente à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle un système de navettes autonomes de la société Navya avec la participation de Keolis, qui est en charge de son exploitation. D’une capacité de dix à douze personnes, la navette est testée, dans un

premier temps, sur un parcours d’un peu plus de 600 m, qui part de la station CDG 1 du RER B et circule au sein d’une partie de la zone hôtelière (Hilton, Citizen M…) et de bureaux (Groupe ADP, Air France Industrie…). Ce trajet a la spécificité de traverser une voie de circulation très fréquentée (la rue de Rome, à Tremblay), en respectant un feu de signalisation. Pour des problèmes de réglementation, un opérateur sera toutefois présent à bord avec pour but d’accompagner l'expérimentation et d'intervenir en cas de difficultés. Pendant les trois premiers mois de cette expérimentation, l’utilisation de la navette sera exclusivement réservée aux employés d’ADP avant d’être ensuite accessible au grand public. ◗

Deutsche Post DHL va tester la livraison de colis par véhicule autonome en 2018 Deutsche Post DHL Group (DPDHL) s’est associé avec NVIDIA et ZF pour tester la livraison de colis par véhicule autonome en 2018. Pour cela, DPDHL va équiper sa flotte de 3 400 véhicules utilitaires de livraison électriques, StreetScooter, de multiples capteurs de ZF (y compris des caméras, lidar et radar) dont les données recueillies alimenteront le système de conduite autonome ZF ProAI, basé sur la technologie NVIDIA DRIVE PX. Cela leur permettra de disposer de l’intelligence artificielle afin de comprendre leur environnement, de planifier leur itinéraire à partir des adresses de livraison

fournies et de se garer de manière autonome en attendant qu’une personne récupère les colis. Pour développer ces véhicules autonomes de livraison, DPDHL a déjà équipé son data center du supercalculateur NVIDIA DGX-1 AI pour entraîner ses réseaux neuronaux, qui exécutera ensuite ses modèles de deep learning sur la plateforme NVIDIA DRIVE PX des véhicules. Le prototype de véhicule autonome de livraison déjà testé était doté de six caméras, d’un radar ainsi que de deux lidars, l’ensemble alimentant la plateforme NVIDIA DRIVE PX. ◗

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Le Droit des robots

L’ALGORITHME POST-BAC DÉCORTIQUÉ

PAR LA COUR DES COMPTES

Quand les algorithmes interviennent dans la conduite de politiques publiques, la transparence doit être de mise.

Ce sont des algorithmes qui s’occupent de l’affectation des étudiants aux écoles.

LES MÉCANISMES DE L'ALGORITHME D’ADMISSION POST-BAC L’algorithme utilisé par la plateforme numérique publique APB pour mettre en adéquation les vœux de quelques 800 000 lycéens et étudiants et les formations universitaires a laissé cet été près de 86 000 candidats sans proposition. Un rapport de la Cour des comptes pointe les limites du système. La plateforme APB (www.admission-postbac.fr) repose sur un algorithme « d’appariement » – ou algorithme d’affectation – qui croise les préférences exprimées par les établissements et les candidats pour leur proposer une admission dans un établissement d’enseignement supérieur correspondant au meilleur choix possible compte tenu des préférences indiquées et des possibilités existantes. Une fois les vœux définitivement enregistrés, un traitement automatisé est mis en

œuvre afin de classer les candidats aux formations « sélectives » (BTS, DUT, classes préparatoires aux grandes écoles) et « non sélectives » (1ère année de licence). S’agissant des formations non sélectives, le classement est effectué au moyen d’un algorithme à partir des critères issus de l’article L. 612-3 du Code de l’éducation (origine géographique du candidat, situation de famille, ordre de ses vœux). En dernier recours, pour départager les candidats en surnombre disposant encore d’un même ni-

veau de priorité, l’algorithme programme un tirage au sort (classement aléatoire). Dans un rapport publié en octobre 2017 (disponible sur www.ccomptes.fr), la Cour des comptes a décortiqué les mécanismes « opaques » de l’algorithme devenu un « outil de sélection et d'orientation ». Pour la Cour, le problème principal tient au fait qu’APB a été pensé et conçu en 2003 pour gérer l’admission dans des filières sélectives, à l’aide d’un algorithme dit « d’affectation ». Or à sa généralisation en 2009, il a

L’ÉTAT NE PEUT PLUS AUJOURD’HUI S’EXONÉRER DE LA REDÉFINITION LÉGALE ET ADMINISTRATIVE DU DISPOSITIF D’AFFECTATION DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, FRAGILISÉ PAR L’ABSENCE DE BASE JURIDIQUE, PRÉCISANT SON OBJECTIF, SES RÈGLES ET LA PORTÉE DE SON RÉSULTAT.

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L’admission post-bac a laissé 86 000 candidats sans proposition au moment de la rentrée.


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par Alain

Le code source de l’algorithme d’affectation n’est pas connu.

dû intégrer l’admission en licence, « filière majoritairement non sélective », ce qui a nécessité une adaptation de l’outil grâce à l’introduction d’un second algorithme dit « de classement » ayant pour seule vocation de traiter les candidatures à la licence. Pour la Cour, les modalités de fonctionnement de cet algorithme de classement « apparaissent peu transparentes et non conformes au Code de l’éducation ». Son fonctionnement est pourtant crucial s’agissant des licences universitaires en tension (Staps, médecine, droit, psychologie, etc.) qui « ne disposent pas de capacités d’accueil à la hauteur de la demande des candidats dans APB ». Ces dernières, en théorie non sélectives, font reposer sur la plateforme le soin de départager les candidats en surnombre selon le tirage au sort opéré par l’algorithme ; ce dispositif a été jugé dépourvu de base juridique par le Tribunal administratif de Bordeaux en juin 2016 1. La diffusion d’une circulaire ministérielle, publiée au Bulletin officiel du ministère le 27 avril 2017 explicitant aux recteurs d’académie le principe du tirage au sort contenu dans l’algorithme sans le fonder juridiquement, n’a pas suffi. Pour la Cour des comptes, « l’État ne peut plus aujourd’hui s’exonérer de la redéfinition légale et administrative du dispositif d’affectation dans l’enseignement supérieur, fragilisé par l’absence de base juridique, précisant son objectif, ses règles et la portée de son résultat ».

L’ABSENCE D’ACCÈS AU CODE SOURCE DE L’ALGORITHME Le fonctionnement de l’algorithme d’affectation n’a jamais été explicité par le ministère de l’Éducation. Or la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016 consacre le droit d’accès aux codes sources des algorithmes publics et aux bases de données des administrations. Le Code des relations entre le public et l’administration (CRPA) pose un principe de transparence des algorithmes au terme duquel, les administrations ont l’obligation d’avertir leurs usagers (art. L. 311-3-1) lorsqu’une décision individuelle est prise sur le fondement d’un traitement algorithmique, et doivent publier les règles définissant les principaux traitements algorithmiques utilisés pour de telles décisions (art. L. 312-1-3). Début 2017, le ministre a donc confié une mission à Etalab (service chargé de la politique d’ouverture des données publiques) pour déterminer un scénario d’ouverture du code source et des données inclus dans l’algorithme, avant octobre 2018. Dans son rapport remis en avril 2017 (disponible sur www.data.gouv.fr), Etalab souligne les difficultés « s’agissant d’un système hérité, qui n’a pas été initialement conçu pour être ouvert » et qui nécessite en outre, un travail d’anonymisation avant publication en open data, APB traitant des données à caractère personnel (candidats, vœux).

Bensoussan

L’UTILISATION DE L’ALGORITHME DANS LA PRISE DE DÉCISION De son côté, la CNIL a été saisie fin 2016 d’une plainte dénonçant la mise en œuvre par le ministère de l’Éducation nationale d’un traitement automatisé de données à caractère personnel contraire à l’article 10 de la loi du 6 janvier 1978 modifiée ainsi que l’absence d’information des personnes sur le portail APB quant aux droits qu’elles détiennent en vertu de cette même loi. Par une décision du 30 août 2017 2, elle a mis en demeure le ministère de se mettre en conformité sous trois mois, pour pallier plusieurs manquements dont : - la prise de « décisions produisant des effets juridiques à l’égard des personnes sur le seul fondement d’un traitement automatisé de données destiné à définir le profil de l’intéressé » [l’algorithme], sans prévoir une intervention humaine permettant de tenir compte des observations des personnes » ; - l’absence de transparence et d’information des candidats sur « la méthode ayant permis de développer l’algorithme, les contraintes ou les besoins définis par l’administration, le taux d’erreur de l’algorithme ou encore le score obtenu par le candidat, les seuils de scoring et leurs significations ». La transparence doit être la règle pour renforcer la confiance dans l’usage indispensable des algorithmes, seuls à même de gérer les flux de pré-inscriptions dans l’enseignement supérieur. ●

La CNIL a mis en demeure le ministère de se mettre en conformité. 1- TA Bordeaux, n° 1504236 du 16-6-2016. 2- CNIL, Décis. n° MED-2017-053 du 30-8-2017.

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Événements

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Montez aux côtés de Sébastien Loeb

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pour une course en 5D au Futuroscope Considéré par de nombreux observateurs et spécialistes comme le plus grand pilote de rallye de tous les temps, Sébastien Loeb vous propose de vous asseoir près de lui, virtuellement tout du moins, afin de vivre la course de votre vie à près de 160 km/h.

fin de vous immerger complètement dans l’action, vous serez assis dans un siège baquet professionnel et la réalité virtuelle 5D fera le reste ! Carl Bouteiller, le réalisateur a mis un an pour mettre ce manège au point avec un budget de 5 millions d’euros. Vous vous sentirez vraiment aux côtés de Sébastien Loeb, à bord d’une Peugeot 208 WRX de 580 chevaux pouvant aller de 0 à 100 km/h en 1,08 seconde ! Après un pre-show de 700 m² dédié à la carrière du champion, de ses débuts à ses neuf titres de champion du monde des rallyes, vous goutterez aux technologies de simulation de dernière génération (issues de la technologie aéronautique).Vous bougerez au rythme de l’action du film en réalité virtuelle, conçu par FrayMédia, une réalisation cinématographique en immersion 360° en 6K favorisant le spectaculaire, des effets 5D (vent, dégazage, fiole), un son spatialisé… Même les odeurs sont ré-implémentées !

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« C’est un cocktail technologique de pointe qui fait de cette attraction la première attraction au monde en VR 5D ! Je suis fier de pouvoir partager ma passion automobile dans ces conditions ultra-privilégiées », explique Sébastien Loeb. LE SÉBASTIEN LOEB RACING XPERIENCE, UNE ATTRACTION SCÉNARISÉE Guidé par une trame narrative dense et efficace, (une course-poursuite à bord du bolide de Sébastien Loeb pour sauver le monde), le visiteur acteur ressent les secousses de la route grâce à son siège baquet dynamique, dont les mouvements se synchronisent à l’action. Rien ne lui sera épargné, ni la fumée des dérapages contrôlés, ni le stress de perdre la fiole d’antidote qu’il doit garder à la main, ni les accélérations amplifiées par des effets de son et de vent. Résultat : une expérience émotionnelle unique et des sensations grisantes ! Le tournage de la vidéo 360° a eu lieu fin juin dans les Vosges et en Alsace.

L’ouverture de cette nouvelle attraction devrait avoir lieu en avril prochain et chaque visiteur devra faire plus d’1m20. Le Sébastien Loeb Racing Xperience devrait plaire à la fois aux amateurs du pilote mais aussi aux amateurs de nouvelles technologies d’immersion comme la réalité virtuelle. ■Joe Pillow

Technologies d’immersion 5D de l’attraction.


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Événement

Cette convention d’affaires avait pour but de rapprocher les participants afin de créer de nouvelles opportunités d’affaires.

Smart Industry Une convention d’affaire à Saint-Quentin sur le thème de la robotique

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Dans la continuité des salons Robonumérique, Saint-Quentin dans l’Aisne a proposé sa première convention d’affaires dédiée à la robotique au mois de novembre dernier, sous le nom Smart Industry. Le territoire vise à associer fortement la ville et les technologies du futur, spécialement la robotique.

ette année, la Robonumérique s’est déclinée en convention d’affaires autour de la transformation numérique et robonumérique de notre société. Ouvert aux seuls professionnels, Smart Industry se voulait être un environnement propice aux échanges, un accélérateur d’opportunités commerciales, afin de faciliter les rencontres professionnelles à travers un espace showroom et de nombreuses conférences. Dans l’espace d’exposition, ce sont trente entreprises qui sont venues présenter leur robot, leur prototype ou leur projet. Ce sont plus de cinq cents visiteurs qui sont venus à leur rencontre pour prospecter et parler affaires.

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DES CONFÉRENCES QUI POUSSENT À CRÉER ET S’ADAPTER Stéphane Mallart de BluEdge a fait une conférence sur l’intelligence artificielle. Il a mis en avant le fait que nous vivions une période de disruption : « Nous sommes en train d’accélérer notre transformation et de détruire énormément d’aspects de nos vies et de nos sociétés en ce moment, pour recréer un monde totalement différent. Uber n’est qu’un cas particulier de cette disruption qui va toucher tous les pans de la société. Vous risquez tous de vous faire disrupter par le prochain Uber de votre secteur. L’enjeu pour les entreprises, c’est de se disrupter elles-mêmes avant que d’autres acteurs le fassent à leur place ». De son côté, Catherine Simon, P.-D.G. d’INNOECHO

qui est à la tête du salon Innorobo, est intervenue pour apporter sa vision du contexte et des enjeux de la robotique actuelle : « La définition du robot a changé. Le robot est sorti des cages et devient mobile, interactif avec l’humain et commence à avoir une certaine perception de son environnement. […] La France a du leadership mondial, des points d’excellence, dans certains domaines comme l’aéronautique, le transport, le bâtiment et les travaux publiques. Ici, peuvent s’exprimer de nouvelles robotiques qui ont besoin de nouveaux intégrateurs qui ont besoin de compétences terrains. » Enfin, Fayce Mouhieddine, directeur de Cisco, a présenté la cybersécurité dans l’industrie : « Toute entreprise, qu’elle soit connectée aux réseaux ou non, doit


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faire face à des risques de sécurité numérique. Tous les objets connectés, y compris les ordinateurs ou une machine de production, sont des vecteurs d’attaque. Le seul moyen de s’en protéger est le contrôle d’accès et l’analyse des signaux faibles. »

DANS L’ESPACE D’EXPOSITION,

CE SONT TRENTE ENTREPRISES QUI SONT VENUES PRÉSENTER LEUR ROBOT, LEUR PROTOTYPE OU LEUR PROJET. CE SONT PLUS DE CINQ CENTS VISITEURS QUI SONT VENUS À LEUR RENCONTRE…

Le robot Leenby de Cybedroïd accompagnait chaque conférencier. — En dessous… L’espace exposition permettait aux industriels de rencontrer des intégrateurs.

UNE CONVENTION POUR FAIRE AVANCER LES CHOSES Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin nous dit dans son discours d’introduction à l’événement, « Demain, c’est déjà notre quotidien puisque le monde compte aujourd’hui plus de 2 millions de robots industriels en activité contre 1 million en 2010. C’est dire si les choses vont vite. D’ici 2020, tous secteurs confondus, ce sera plus de 1,7 million de robots industriels qui seront installés dans les usines à travers le monde. La France ne peut pas rester indéfiniment à la quatrième, voire à la cinquième place au niveau européen dans l’automatisation de ses processus de production. C’est là aussi que la puissance publique doit avoir un rôle de développeur et de facilitateur. » L’écosystème du Saint-Quentinois a été initié sur ces cinq dernières années autour de plusieurs axes: la collectivité en tant que guichet pour le développement, de nouvelles formations du BTS au Master bac+5, un tissu structuré de six intégrateurs locaux, un plan d’aide à la robotisation des entreprises proposé par les Hauts-de-France, la recherche et la vulgarisation. Smart Industry est également une occasion pour créer un club d’entreprises afin de fédérer les entreprises et les initiatives du territoire dans le domaine de la robotique. Saint-Quentin veut se transformer en territoire d’excellence en robonumérique, qui est une source de création d’emploi à forte croissance. Jean-Pierre Ciesielsky, directeur du développement économique, précise : « Aujourd’hui, on a trois emplois derrière un robot. Un qui crée le robot, un qui va l’intégrer dans l’entreprise et un autre qui va en assurer la maintenance. Une entreprise qui va installer un robot au sein de son atelier ne délocalisera pas son entreprise. ». Après un événement uniquement ouvert aux professionnels, au mois d’avril prochain les Trophées de la Robotique qui auront lieu au même endroit seront ouverts à tous les publics. ■Joe Pillow

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Événement

Le robot Open Source InMoov sera une des grandes stars du Perpignan Mini Maker Faire.

IMERIR de nouveaux diplômes et un esprit Maker

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Créée par la CCI des Pyrénées-Orientales, l’Institut méditerranéen d'étude et recherche en informatique et robotique (IMERIR) est une école supérieure préparant aux métiers de la robotique appliquée aux nouvelles technologies (robots industriels, robots collaboratifs, usine du futur, robots assistants, robots compagnons, exosquelettes, drones, informatique embarquée, développement d’applications mobiles, cybersécurité, intelligence artificielle, Internet des objets).

ette année encore, elle est à l’origine du Perpignan Mini Maker Faire, en collaboration avec SquaregoLab, un Fab Lab local. C’est également l’occasion de démarrer un nouveau cycle étudiant avec comme parrains Bruno Bonnell et Loïc le Meur. Les 26 et 27 janvier 2018, IMERIR et ses partenaires (SquaregoLab, CCI Sud Formation Perpignan, la CCI Occitanie, la Région Occitanie, le département des Pyrénées-Orientales, l'Agence de Développement Économique Pyrénées Méditerranée Invest et Perpignan Méditerranée Métropole) créent l’événement

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en proposant la troisième Perpignan Mini Maker Faire, symbole même de l’esprit Maker. C’est Gaël Langevin, sculpteur et passionné de robotique, qui a été choisi comme parrain pour cette manifestation programmée fin janvier 2018. Gaël est l’initiateur du projet InMoov, un robot humanoïde en cours d’élaboration depuis 2011, dont la particularité est d’être totalement libre et Open Source. N’importe qui, à l’aide d’une imprimante 3D et du temps devant lui, pourra fabriquer son propre robot InMoov en bénéficiant des apports de toute la communauté. Des dérivés du robot InMoov servent également de base à des prothèses à bas coût.

RETOURS SUR LA CÉRÉMONIE IMERIR La cérémonie IMERIR regroupe la promotion sortante (les diplômés) et la promotion entrante (les baptisés). Chaque promotion à l’IMERIR se voit affublée de parrains et cette année, on ne déroge pas à la règle, les parrains ont prononcé un petit discours pour motiver leurs filleuls baptisés ou filleuls diplômés. Loïc Le Meur, un blogueur et « techno-évangéliste », parrain de la promotion IMERIR 20142017, pense que les tendances à ne pas rater sont l’émergence de l’intelligence artificielle et le


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grer de façon assumée le mot « Robotique » dans sa dénomination. Bruno pense que jusqu’à maintenant, la robotique ne fut qu’inventée mais sans applications concrètes. C’est à la nouvelle génération d’y réfléchir et de les mettre en place. Il faudra avoir un sentiment d’insoumission à l’habitude et une envie de réinventer des process, « Ne soyez pas des observateurs des bouleversements du monde, soyez vraiment des robolutionnaires », message de Bruno entendu par tous les « Imériens ». Bernard FOURCADE, Président de la CCI des Pyrénées-Orientales nous précise: « Nous avons réalisé la cérémonie IMERIR 2017 conjointement avec le CFI, car cette année le CFI (école de la CCI de Paris Île-deFrance) diplômait sa première promotion IMERIR de Manager de systèmes informatique et robotique ». Le CFI, une école connectée au futur de l'industrie, propose sur Paris et en région parisienne la même formation qu'IMERIR. À noter aussi fin novembre 2017 à l’IMERIR, vingtneuf étudiants en dernière année à l’IMERIR ont participé à un hackathon renommé pour l’occasion Aqwathon et coorganisé avec l‘Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer. Les « Imériens » avaient une semaine pour travailler sur l’un des cinq projets proposés comme un robot sous-marin, de la cartographie microscopique ou du pilotage de bulles. Le but n’était pas simplement technique mais également managérial. Les étudiants devaient développer ces projets sous la forme d’une véritable entreprise.

L’IMERIR avec en fond le Pic du Canigou.

La promotion 2017-2020 entourant leur parrain, Bruno Bonnell au Palais des Rois de Majorque à Perpignan.

Le Mini Maker Faire est l’occasion d’initier les plus jeunes Imériens et futurs Imériens au mouvement Maker.

blockchain (système informatique décentralisé), mais Loïc ne se dit pas encore convaincu par ces technologies qui ont encore besoin de maturation. Il pense qu’il y a un manque d’applications mais que celles-ci devraient bientôt émerger. Pour finir, il conseille à ses filleuls de se lancer

dans l’aventure entrepreneuriale « Et si vous pouvez, pourquoi pas ? Envoyer des gens sur Mars ! ». Bruno Bonnell, parrain de la promotion IMERIR 2017-2020, est d’origine catalane et donc fier d’avoir été choisi comme parrain. Il a rappelé qu’il y a moins de dix ans, IMERIR était encore la seule école à inté-

DE NOUVEAUX DIPLÔMES AU SEIN D’IMERIR Afin de suivre les évolutions technologiques et les besoins à venir des entreprises, l’école propose depuis cette année des nouvelles filières associées au diplôme de Manager de systèmes informatique et robotique (Bac+5 niveau 1 (France) et niveau 7 (Europe)) avec quatre parcours possibles: - Robotique et nouvelles bases d’innovation (cobot, robots industriels, robots de service, prototypage, conception robotique, maker); - Sécurité informatique des industries connectées (cybersécurité, infrastructures systèmes et réseaux, sécurité IoT); - Smart applications (intelligence artificielle, machine learning, système expert, optimisation) ; - Smart objets et Cloud (Internet des objets, multiagents, infrastructures distribuées). Pour pouvoir intégrer ces nouvelles formations, vous devrez être titulaires d’un bac+2/3, voir aussi les autres formations de l’IMERIR https://www.imerir.com/formations/. Toutes ces formations sont gratuites et rémunérées en cycle apprentissage. La région Occitanie, CCI Sud Formation Perpignan, la CCI Occitanie et la CCI des Pyrénées-Orientales favorisent le développement de l’apprentissage à l’IMERIR avec tous les ans cent nouvelles places disponibles pour l’accès à ces formations en alternance dans des entreprises de toute la France. IMERIR, une école supérieure tournée vers la robotique et l’informatique depuis plus de 30 ans ! ■Joe Pillow

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La robotique et la santé

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es domaines de la médecine et de la santé subissent de nombreuses évolutions. Appareils connectés de santé, (détecteur de chutes, pilulier électronique), chirurgie mini-invasive assistée par la robotique, développement d’exosquelettes, robots de compagnie… des équipes de recherche travaillent sur de nouvelles techniques. Nous sommes à l’ère des robots collaboratifs et sociaux. Chirurgie mini-invasive assistée par la robotique, robots de rééducation permettant une convalescence plus efficace et rapide, exosquelettes ou prothèses biomécatroniques pour une meilleure mobilité… Le secteur de la santé et de la médecine connaît une réelle avancée, non seulement, en matière de recherche médicale, mais aussi d’un point de vue technologique. « L’IFR propose une segmentation de robots de santé comme suit : systèmes robotiques de diagnostic en B to B, systèmes robotiques chirurgicaux et de traitement pour les professionnels de santé, systèmes robotiques de rééducation B to B, robots compagnons, des robots personnels d’assistance aux personnes âgées ou dépendantes. La robotique médicale est un des segments de la robotique de service connaissant le plus de succès, en 2013, par exemple ce secteur représentait 27 % du marché de la robotique de service et un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars », indique Catherine Simon, directrice du salon Innorobo. Aujourd’hui, les outils informatiques et robotiques médicaux sont nombreux. L’aide au diagnostic et l’assistance aux gestes du médecin connaissent diverses avancées, aussi bien au niveau de la recherche, du développement de tests par prototypes, des systèmes en cours de validation ou encore déjà commercialisés. « Nous sommes loin de l’époque du premier robot d’assistance médicale, un robot porte-endoscope, dont la première utilisation a eu lieu en 1994 et qui concernait le domaine de la robotisation des déplacements », indique, Jocelyne Troccaz, directrice de recherche au CNRS et chercheuse en robotique médicale au Laboratoire TIMC-IMAG (Techniques de l’Ingénierie Médicale et de la Complexité - Informatique, Mathématiques et Applications de Grenoble).

Darine Habchi

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Dossier La robotique et la santé

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L’évolution de la robotique d’assistance chirurgicale

«

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Assister l’être humain à travers des actes médicaux pour améliorer et pérenniser notre santé. Il s’agit d’un des objectifs sur lequel se concentre la robotique d’aujourd’hui. Secteur en pleine évolution depuis ses débuts, dans les années 80, le domaine des gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur, connaît une grande révolution technologique.

a ville de Grenoble est une des pionnières en France à avoir réalisé un robot spécialisé dans le domaine de la stéréotaxie. Il s’agit d’une technique neurochirurgicale permettant d’atteindre des zones du cerveau avec une grande précision. Ce robot a été élaboré avec pour objectif de permettre au chirurgien de matérialiser une trajectoire préalablement planifiée sur des images. En effet, ce robot permettrait de pouvoir procéder à différents gestes tels que la biopsie ou encore mettre une électrode de stimulation. Ce robot a connu un fort succès, il a été industrialisé et a réalisé des centaines de milliers d’interventions » précise Jocelyne Troccaz. Pour elle, les enjeux de la robotique médicale sont scientifiques et techniques avec pour ambition d’aller vers davantage d’informations.

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Selon elle, ces informations seront plus faciles à trouver grâce à l’utilisation par exemple, de capteurs d’ordre biologique, puisque la tendance est d’aller de plus en plus, près de la cellule. Réaliser un acte diagnostique ou thérapeutique le plus précis possible, avec un caractère peu invasif à par tir d’informations émanant d’images médicales et de connaissances propres au médecin a contribué à développer la robotique médicale de par le monde. UN ROBOT MÉDICAL POUR DIVERSES APPLICATIONS Bertin Nahum, président et fondateur de la société Medtech, une entreprise française spécialisée en robotique médicale, implantée à Montpellier, a eu la formidable idée de mettre son savoir-faire technologique au service de la santé en proposant, dans

un premier temps, un robot du nom de Brigitte créé au départ, pour réaliser de la chirurgie miniinvasive du genou. Peu de temps plus tard, les brevets ont été revendus à une société américaine Zimmer, spécialisée dans le domaine de la chirurgie orthopédique. À la suite de cette transaction, la société Medtech a donc décidé d’élaborer un autre robot, du nom de ROSA Brain et destiné au domaine de la neurochirurgie. Avec lui, de nombreuses interventions ultrasensibles neurochirurgicales, traitant les maladies épileptiques, la maladie de Parkinson, ou encore les affections tumorales ou fonctionnelles ont eu lieu. Ce robot s’inscrit au sein de cette génération de robots assistants guidés par l’image. « ROSA Brain permet aux chirurgiens de réaliser des opérations non invasives planifiées sur des zones bien ciblées du cerveau. Ce robot guide la main du médecin par le biais de positionnements préalablement définis


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et calculés », indique Pierre Maillet, responsable du pôle robotique de Medtech. Ainsi, le chirurgien réalise une téléopération, à distance, en réalisant les mêmes gestes et en utilisant les mêmes instruments que ceux dont il a l’habitude, mais en format miniature. « Nous sommes en train de développer un tout autre robot, ROSA Spine. Celui-ci concernera les lombaires de la colonne vertébrale. Deux hôpitaux sont déjà équipés de ce robot. Nous souhaitons à plus long terme, étendre les opérations au niveau de la colonne vertébrale tout entière », ajoute Pierre Maillet. Même si le robot pèse 250 kg, il semble bien effi-

CE ROBOT A ÉTÉ ÉLABORÉ

AVEC POUR OBJECTIF DE PERMETTRE AU CHIRURGIEN DE MATÉRIALISER UNE TRAJECTOIRE PRÉALABLEMENT PLANIFIÉE SUR DES IMAGES.

© Inria - Photo H. Raguet.

Le robot Da Vinci apporte de la précision dans les actes chirurgicaux.

© Da Vinci.

Prototype de robot déformable.

cace pour optimiser les interventions chirurgicales. Monté sur des roulettes et peu encombrant, ROSA peut être déplacé rapidement d’une pièce à l’autre afin d’effectuer une nouvelle chirurgie, par exemple. Il s’agit d’un robot fonctionnant avec une simple prise de courant électrique. Relié au réseau Internet de l’hôpital, ce robot est capable de récupérer les dossiers médicaux, les images, les scanners, les IRM… Ces documents apparaissent sur l’écran du robot pour permettre au médecin de planifier et réaliser ses actes chirurgicaux.

LA DÉMOCRATISATION DES ROBOTS D’ACCOMPAGNEMENT CHIRURGICAUX Un autre robot très connu et qui a notamment fait ses preuves dans le domaine chirurgical, c’est le Robot Da Vinci. Celui-ci, permet de réaliser de la chirurgie laparoscopique, un procédé mini-invasif très efficace dans les domaines de l’urologie, de la chirurgie digestive et de la gynécologie né dans les années 70. Ce type de chirurgie permet de reproduire les mêmes actions qu’en chirurgie conventionnelle mais de manière moins agressive. Le robot Da Vinci aide donc le chirurgien à réaliser une opération à distance avec un télémanipulateur permettant une vision en 3D et une excellente agilité. En effet, il peut manipuler les instruments de sept degrés supérieurs aux gestes effectués par le chirurgien. Il est divisé en trois parties, une console de commande, une colonne technique, une unité opératoire composée de plusieurs bras, dont un pour l’optique. L’optique et le contrôle des instruments sont commandés par des pédales. Le chirurgien peut ainsi s’asseoir sur la console et diriger ses instruments en temps réel avec habilité et préciPLANÈTE ROBOTS N°49

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RELIÉ AU RÉSEAU INTERNET DE L’HÔPITAL, CE ROBOT EST

CAPABLE DE RÉCUPÉRER LES DOSSIERS MÉDICAUX, LES IMAGES, LES SCANNERS, LES IRM… CES DOCUMENTS APPARAISSENT SUR L’ÉCRAN DU ROBOT POUR PERMETTRE AU MÉDECIN DE PLANIFIER ET RÉALISER SES ACTES CHIRURGICAUX.

© Da Vinci.

Robot ROSA de Medtech.

sion. « Pour proposer un robot médical, il faut compter de nombreuses années de recherches, d’études… Il est nécessaire de comprendre le fonctionnement d’un bloc opératoire, de connaître les gestes, les instruments utilisés, analyser les besoins des cliniciens, la valeur ajoutée… Ensuite, viennent les parties conception et réglementation », ajoute Pierre Maillet. Le spécialiste souligne également la difficulté, au départ, de faire évoluer les mentalités des médecins en matière de

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robotique chirurgicale. « Le Da VINCI a été un des précurseurs à avoir banalisé la robotique en médecine. Aujourd’hui, les médecins qui utilisent notre robot ROSA sont satisfaits. Il faut savoir qu’à ce jour, plus de 3 000 chirurgies ont été réalisées. Nous avons des retours positifs des médecins. Nous avons constaté qu’à l’aide de ROSA, le taux de réussite des opérations est plus élevé. Par ailleurs, la robotique médicale permet aux chirurgiens une meilleure maîtrise de leurs

gestes », ajoute le responsable robotique de Medtech. Le domaine de la robotique médicale, même s’il évolue, n’est pas encore un secteur très concurrencé. Pour Pierre Maillet, s’il parvenait à l’être, à l’avenir, les robots seraient plus performants. Les interactions entre l’homme et le robot se développent depuis les années 90 et de nombreux domaines médicaux ont pu bénéficier de nombreux domaines d’application tels que l’orthopédie, la ra-


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© INRIA.

L’évolution de la robotique d’assistance chirurgicale

Simulation de cryoablation assistée par ordinateur.

diothérapie, la chirurgie cardiaque, l’urologie… Toujours dans cet esprit de développer les différents domaines d’interventions de la robotique de santé, Medtech a également développé un second robot, le ROSA Spine. Ce dernier concerne la chirurgie mini-invasive de la colonne vertébrale.

LA MÉTHODE DE LA CRYOABLATION La cryoablation est une forme de chirurgie laparoscopique actuelle permettant de détruire les tumeurs. Il s’agit d’une technique qui consiste à insérer une aiguille creuse, une cryosonde afin de délivrer un gaz frigorifique qui va geler par exemple une tumeur ou des tissus malades afin de les détruire. Une sphère de glace se forme tout autour de la tumeur et des cellules malades. Au contact du froid, celles-ci vont mourir. L’action du gel agit comme une brûlure produite avec la chaleur. S’il s’agit de traiter une grosse tumeur, plusieurs aiguilles seront insérées afin de la détruire. Un nuage de glaçons va se former tout autour de la tumeur. « Nous pourrions très bien imaginer dans le futur un robot guidé par l’imagerie médicale et le médecin pourrait ainsi intervenir pour délimiter le périmètre du volume qu’il souhaite geler. Ensuite, le système robotisé va calculer de manière automatique, les positions optimales des aiguilles, là où il faut qu’elles se positionnent. Les aiguilles doivent couvrir toute la surface et réaliser l’insertion de manière automatique ou semi-automatique, dans ce cas-là, l’orientation des aiguilles est guidée par le robot mais l’insertion de cette aiguille est réalisée manuellement. Le médecin poussera l’aiguille sans pour autant se soucier de la guider. Cette manœu-

vre sera réalisée par l’information visuelle avec un traitement sur ordinateur qui détecte l’aiguille audelà de la cible et appliquant des commandes sur l’orientation de l’aiguille. Le médecin reste cependant, maître de l’acte », explique Alexandre Krupa, chargé de recherche en robotique guidée par l’image médicale dans l’équipe Lagadic d’Inria Rennes-Bretagne. LA ROBOTIQUE DÉFORMABLE AU SERVICE DE LA SANTÉ Si la chirurgie est de moins en moins invasive de nos jours et même si les robots assistent avec précision le geste de l’être humain, certaines actions nécessitent sans doute encore quelques améliorations techniques. « Les robots actuels sont réalisés à partir de matières très rigides articulées. Aujourd’hui il existe une équipe de recherche de l’Inria qui développe des recherches autour de robots déformables. L’idée est donc de créer du mouvement par la déformation. L’intérêt des robots déformables est de s’adapter à des environnements fragiles. Nous avons pour objectif de développer des robots qui n’appliqueront que très peu de force sur les tissus, les organes, afin de ne pas trop les abîmer. Nous souhaitons qu’il y’ait une véritable interaction avec l’être humain », indique Christian Duriez, directeur de recherche à l’Inria et responsable de l’équipe Defrost. Les laboratoires qui travaillent sur les projets de robots déformables utilisent généralement de la silicone, des polymères ou alors des matières plus rigides en les évidant afin de rendre la matière plus souple, ressemblant à la texture de la mousse. « L’équipe Defrost travaille à développer ces types de robots

dont les matières sont plus compatibles avec la souplesse de leur environnement, particulièrement quand celui-ci est fragile. En chirurgie, nous souhai-

NOUS

POURRIONS TRÈS BIEN IMAGINER DANS LE FUTUR UN ROBOT GUIDÉ PAR L ’ IMAGERIE MÉDICALE ET LE MÉDECIN POURRAIT AINSI INTERVENIR POUR DÉLIMITER LE PÉRIMÈTRE DU VOLUME QU ’ IL SOUHAITE GELER .

tons permettre le contact entre le robot et les parois du patient afin d’atteindre des endroits difficiles, mais cela en toute sécurité. Les mousses qui constitueront les robots permettront de moins abîmer les tissus. Il sera possible, grâce à ces robots de créer du mouvement en déformant une structure, comme nos muscles. La difficulté sera alors de piloter ces déformations pour pouvoir contrôler précisément le mouvement », ajoute le chercheur. ■Darine Habchi

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L’emploi de la robotique pour la formation

«

Les étudiants en médecine pratiquent de plus en plus ce qu’ils ont appris en cours par le biais de la robotique. En effet, pour se former et réaliser des opérations, ils ont à leur disposition un robot.

n robot japonais Hanako Showa du professeur Kotaro Maki a été conçu pour les élèves dentistes. Ce robot possède une bouche à l’instar d’un être humain et le futur dentiste peut ainsi s’entraîner à réaliser différents actes. Lorsque ce dernier touche, par exemple, un nerf, comme un être humain, le robot réagit en fermant la bouche. », indique Catherine Simon. Ce robot humanoïde est donc, capable de ressentir la douleur, de remuer les membres, de répondre aux questions… sans représenter un risque d’accident pour l’apprenti dentiste… Ce type de robot s’avère être un bon recours aux macchabées, puisqu’il simule à la perfection un être vivant. Il existe d’ailleurs, une réelle interaction entre le robot et le médecin comme avec un être humain vivant. La société française Laerdal propose di-

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vers robots avatars pour former les professionnels à cer taines interventions médicales. Parmi ces simulateurs nous pouvons trouver le Prompt, ou encore le SimMom, qui permettent de s’entraîner aux accouchements. Ces avatars sont aussi efficaces pour enseigner l’anatomie féminine, mais aussi les différentes techniques d’accouchement par voie basse, avec et sans difficulté, par ventouse, forceps, comme dans la réalité… Ce simulateur est composé pour le Prompt d’un bassin modélisé avec une anatomie réaliste du périnée, des muscles du plancher pelvien… Il nécessite une intervention humaine afin de mener à bien les expériences. Un bébé de taille humaine et de sexe féminin accompagne cet avatar. Le second, le SimMom représente, quant à lui, un mannequin femme, articulé, sur le point d’accoucher avec un enfant visible dans son ventre. Les étudiants apprennent correctement

les bons gestes afin de limiter les risques périnataux. Bien souvent, lorsque l’on parle de robotique médicale, nous avons tendance à penser qu’elle ne concerne que le domaine de la chirurgie et pourtant elle est liée à de nombreuses applications médicales. Elle s’étend à l’analyse médicale, au robot compagnon, au robot de rééducation, à celui du transport de médicaments, de préparation de traitements médicaux et même à l’Internet robotique des objets connectés au service de la personne en perte d’autonomie, par exemple. LA SIMULATION POUR LA FORMATION MÉDICALE Aujourd’hui, pour assimiler les gestes chirurgicaux, les élèves apprennent avec un professeur qui leur explique en salle de chirurgie comment atteindre les différentes zones du corps concer-


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Démonstration de simulateur d’entraînement à la chirurgie laparoscopique.

Simulation d’accouchement par le robot SimMom de Laerdal.

nées par des interventions. « Nous nous sommes demandés pourquoi ne pas proposer des simulateurs aux élèves en médecine afin de pouvoir apprendre sans risque », ajoute Christian Duriez. « D'ailleurs, un rapport de la Haute Autorité de Santé préconise le recours à la simulation dans la formation, afin d’interdire à terme les opérations pour la première fois sur des patients » indique Christian Duriez. C’est justement le but de la société InSimo, un éditeur de logiciels pour la simulation médicale, qui propose des simulations d’un grand niveau de réalisme. « Avant de nous intéresser aux « robots mous », nous avons travaillé pendant dix ans sur la simulation des tissus mous,

Inria - Photo J.F. Badias.

UN ROBOT JAPONAIS HANAKO SHOWA DU PROFESSEUR KOTARO MAKI A ÉTÉ CONÇU POUR LES ÉLÈVES DENTISTES. CE ROBOT POSSÈDE UNE BOUCHE À L’INSTAR D’UN ÊTRE HUMAIN ET LE FUTUR DENTISTE PEUT AINSI S’ENTRAÎNER À RÉALISER DIFFÉRENTS ACTES. LORSQUE CE DERNIER TOUCHE, PAR EXEMPLE, UN NERF, COMME UN ÊTRE HUMAIN, LE ROBOT RÉAGIT EN FERMANT LA BOUCHE.

© Kinetek.

Ce robot japonais sert à entraîner les étudiants, futurs dentistes. Il est capable de simuler un étouffement, une toux, une langue qui se balade ou le réflexe de fermeture de la bouche.

ce qui a donné naissance à InSimo et à deux nouvelles équipes de recherche : notre équipe Defrost à Lille qui mène des travaux sur la modélisation et le contrôle de robots déformables et l’autre, Mimesis, qui se trouve à Strasbourg, qui s’intéresse à l’utilisation de simulation pour l’aide à la planification ou au guidage durant les opérations chirurgicales : un des exemples est d’être capable de suivre la position d’une tumeur dans le foie alors que sur l’image médicale, on ne voit que les tissus qui se déforment. L’idée serait d’avoir des algorithmes permettant de trouver cette déformation et de détecter l’endroit exact où se trouve la tumeur », ajoute le chercheur. ■Darine Habchi

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Les robots d’assistance à personne dépendante

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Qu’il s’agisse de robots compagnons, de prothèses robotisées ou de robots de service, ces robots auront désormais une part de responsabilité dans le bien-être des malades. Ils seront là pour les assister et les aider à mieux vivre leurs maux.

ne solution aux lourds handicaps, le bras de la société canadienne, Kinova Robotics. Il s’agit d’un bras robotisé universel, pouvant être entreposé sur n’importe quel type de fauteuil roulant. « Ce bras permet de faire regagner de l’autonomie aux personnes ayant fortement besoin d’assistance de la part de leur famille ou encore du personnel soignant », ajoute Catherine Simon. Il faut savoir que ce système peut être posé de n’impor te quel côté du fauteuil. Cependant, pour des raisons d’ordre pratique et de gain d’espace permettant une meilleure motricité, il est généralement placé sur le côté opposé à celui permettant de guider le fauteuil. C’est une question de praticité et de gain d’espace permettant ainsi une meilleure motricité du bras robotisé. Il peut être commandé

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par le même matériel contrôlant le fauteuil, à l’aide d’une manette, d’un contrôle céphalique ou encore ceux réalisés par ordinateur, joystick, ou par des boutons… Selon la société Kinova Robotics, ce bras robotisé apporterait plus d’assurance aux personnes handicapées quant à leurs gestes du quotidien et à leur capacité à se déplacer… L’alimentation de ce bras robotique se fait de manière simple et par le biais des batteries du fauteuil roulant.

LES PROTHÈSES ROBOTIQUES Les personnes amputées ou ayant perdu un membre peuvent se voir proposer des solutions issues de la biomimétique. Il existe donc des prothèses, faisant office de bras, de jambes qui viennent se greffer sur le corps et qui redonnent de la mobilité aux personnes amputées. Hugh Herr,

directeur de recherche au Massachusetts Institute of Technology, (MIT), a lui-même perdu ses deux jambes, lors d’une escalade en montagne, à l’âge de 17 ans. Après son hospitalisation et ne voulant pas se contenter des prothèses qui lui ont été posées, il réalise ses propres prothèses pour l’escalade. Depuis, il propose aussi d’autres membres bioniques robotisés aux personnes invalides, comme le fameux genou artificiel commandé par ordinateur artificiel ou encore la première prothèse de cheville robotisée du monde, qui lui ont valu des brevets déposés. « Cette avancée démontre bien que nous allons de l'homme réparé vers l’homme augmenté, c’est un des enjeux d’avenir de la robotique », ajoute Catherine Simon. LES ROBOTS COMPAGNONS Les personnes souffrant de troubles du compor-


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tement sont aussi concernées par la robotique médicale. AIST, un leader japonais pionnier de l'automatisation industrielle propose un robot compagnon à l’aspect d’un phoque nommé PARO, aux personnes âgées souffrant de troubles mentaux notamment dus à la maladie d’Alzheimer. Ce robot permet d’établir une cer taine communication avec les personnes souffrant de problèmes liés au comportement, lors d’ateliers ou pour des thérapies relationnelles individuelles. « Les personnes souffrant de dégénérescence mentale peuvent ainsi se raccrocher à quelque chose.

© Kinova Robotics.

UNE SOLUTION AUX LOURDS HANDICAPS, LE BRAS DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE, KINOVA ROBOTICS. IL S’AGIT D’UN BRAS ROBOTISÉ UNIVERSEL, POUVANT ÊTRE ENTREPOSÉ SUR N’IMPORTE

Bras Kinova Robotics sur fauteuil roulant.

QUEL TYPE DE FAUTEUIL ROULANT. CE BRAS PERMET DE FAIRE REGAGNER DE L’AUTONOMIE AUX PERSONNES…

Robot d’assistance à la marche Robo-K.

© Kinetek.

Le robot compagnon PARO apporte un peu de réconfort aux personnes hospitalisées ou en établissements spécialisés.

Le phoque a été choisi pour son côté peu connu suscitant la surprise. Il est physiquement attachant, ce qui facilite les échanges avec son propriétaire. Interagir avec cet animal permet, en outre, de ralentir l’aggravation de la maladie, de développer et d’améliorer les échanges sociaux. Si l’idée de réaliser un chien ou un chat robotique avait été retenue, cela n’aurait sûrement pas eu le même impact sur les propriétaires, puisque la plupart pourraient prendre peur et leur associer des comportements agressifs », note Catherine Simon. PARO est donc un robot attendrissant avec des traits rassurants et avec lequel il est bon de communiquer. Il s’agit d’une sorte de doudou pour les seniors.

Encore encombrant pour le moment, les exosquelettes comme ce ALEx de Kinetek permet à une personne de retrouver certains gestes rendus impossibles de façon définitive ou temporaire.

LA ROBOTIQUE MOBILE DE RÉÉDUCATION En matière de robotique liée à la rééducation, la société française, BA Systèmes développe un projet de robot mobile, ROBO-K étudié pour permettre aux patients de réapprendre à marcher. « BA Systèmes développe depuis quelques années, un projet collaboratif qui a pour objectif d’imaginer, de réaliser et enfin de tester un robot mobile de rééducation à la marche. Ce robot s’adapte à différentes pathologies et accompagne pas à pas le patient dans son réapprentissage de la marche. Il comporte un harnais qui permet de maintenir la PLANÈTE ROBOTS N°49

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afin de porter de lourdes charges. Concernant la rééducation des membres, la société japonaise, Cyberdyne réalise, non seulement, des exosquelettes industriels, mais aussi médicaux développés par le professeur Sankaï. « Cet exosquelette est capable de récupérer le signal électrique perdu entre le cerveau et les jambes et de le restaurer. Il s’agit d’un système extraordinaire pour les personnes handicapées, par exemple », précise Catherine Simon. Ces squelettes mécaniques et robotiques, qui se portent comme une seconde armure, permettent une meilleure assistance des mouvements, mais aussi d’accélérer et de faciliter le processus de rééducation du patient à l’image du robot russe, ExoAtlet.

LES ROBOTS MOUS POURRONT

AINSI RÉPONDRE À DE NOMBREUSES PROBLÉMATIQUES LIÉES À DIFFÉRENTS DOMAINES MÉDICAUX OU NON, TELS QUE L’ART OU ENCORE L’INDUSTRIE. QUELS QUE SOIENT LES DOMAINES D’APPLICATION DE CETTE ROBOTIQUE DU FUTUR, LA DIFFICULTÉ RÉSIDE DANS LE FAIT DE MODÉLISER ET DE CONTRÔLER CES NOUVEAUX ROBOTS MOUS.

© InnoEcho.

Exosquelette Exoatlet Skolkovo.

personne malade, ainsi les risques de chutes sont atténués », ajoute Catherine Simon. Ce projet a vu naître deux démonstrateurs dont l’un est en phase de test au CHU de Rennes, dans le service du professeur I. Bonan et l’autre au Kerpape. Ce dispositif a rencontré un grand succès auprès des partenaires, au nombre de six, et parmi lesquels nous pouvons trouver le CHU de Rennes, le CRPCC, (Centre de Recherche en Psychologie, Cognition et Communication)…

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DES EXOSQUELETTES POUR LE TRANSPORT DES MALADES ET LA RÉÉDUCATION Aujourd’hui il existe des robots pour le transport souvent délicat des patients alités, par exemple. Au même titre que les robots industriels prévus pour faciliter le transport de lourdes charges, les exosquelettes pour le transpor t des malades permettent d'éviter les troubles musculo-squelettiques. Ces exosquelettes décuplent les forces

LA ROBOTIQUE VÊTEMENT La robotique vêtement ou wearable robotics, en anglais, représente littéralement la robotique que l’on peut porter tel un vêtement. « Il s’agit d’un domaine où il existe aussi des applications médicales comme la réalisation d’orthèses robotisées. Aujourd’hui, les vêtements de maintien de type genouillère se sont déjà largement développés. Ces orthèses n’ont pour le moment pas d’action, mais nous pourrons très bien imaginer, par la suite, des actionneurs à l’intérieur pour obtenir une fonction d’aide au mouvement ou au massage », indique Christian Duriez. Les robots mous pourront ainsi répondre à de nombreuses problématiques liées à différents domaines médicaux ou non, tels que l’art ou encore l’industrie. Quels que soient les domaines d’application de cette robotique du futur, la difficulté réside dans le fait de modéliser et de contrôler ces nouveaux robots mous. ■Darine Habchi


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Vers une chirurgie non invasive La robotique devrait apporter un large spectre d’applications médicales non invasives. Une opération chirurgicale pratiquée par un robot pourrait se contenter de ne faire entrer dans le corps que des objets de l’épaisseur d’une aiguille alors qu’un chirurgien humain sera forcément plus invasif. DES AIGUILLES POUR DES INTERVENTIONS CHIRURGICALES DU FUTUR Alexandre Krupa, chargé de recherche en robotique guidée par l’image médicale dans l’équipe Lagadic d’Inria Rennes -Bretagne Atlantique travaille sur l’application d’un système d’inser tion d’aiguilles flexibles, à l’aide d’un robot qui l’actionne. « Généralement, les aiguilles flexibles ne sont pas trop utilisées par les médecins. Cependant, en tant que chercheurs, nous y voyons une grande utilité, notamment du fait que ces objets, puissent contourner les obstacles, les zones sensibles... Ces aiguilles servent aussi à délimiter les périmètres à ne pas franchir afin d’accéder sans risque, à l’endroit souhaité », explique le chercheur. Selon lui, il est difficile de réaliser cette action avec une aiguille rigide. En effet, celle-ci peut

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se heurter à des côtes, des muscles et empêcheraient d’aligner l’aiguille sur la cible à atteindre. Cette méthode de déformation de l’aiguille pour augmenter l’espace atteignable est encore au stade de test sur des fantômes, des simulateurs en gélatine utilisés dans les laboratoires.

GUIDÉ PAR L’INSERTION ÉCHOGRAPHIQUE « Pour guider les gestes d’inser tion d’aiguilles, nous utilisons l’information échographique. La machine est donc capable de détecter et de localiser la cible à atteindre, qu’il s’agisse d’une biopsie par exemple, ou encore d’un traitement. Il est important de savoir que cette démarche se réalise en temps réel. Nous sommes capables de pouvoir calculer la distance restante afin d’attendre la cible, mais aussi d’obtenir un résultat opti-

mal en orientant de différentes manières, l’aiguille », ajoute Alexandre Krupa. Pour réaliser cette opération, l’équipe du chercheur dispose de deux robots. L’un est commandé par asservissement visuel, une approche qui consiste à extraire des images échographiques pour ensuite capter les vitesses de la commande à appliquer au robot. Ensuite, le robot va à son tour, appliquer cette commande. Ces commandes sont fournies par un retour visuel. Il s’agit d’une régulation qui se réalise à partir d’une consigne de position de l’image, de même qu’il peut exister des régulations de vitesse de voiture, par exemple. Cette consigne doit se trouver au même emplacement que celui de la cible à atteindre. Le second robot, quant à lui, tient la sonde qu’il va utiliser pour réaliser ses travaux. Cette opération est utile pour maintenir la visibilité de l’aiguille. « En gé-


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néral, le champ visuel échographique est quand même assez petit. Par ailleurs, et selon la distance et la longueur de l’aiguille, nous ne verrons pas toujours la totalité de l’aiguille, une fois introduite. L’idée est de dépasser automatiquement la cible échographique en parallèle de l’insertion de l’aiguille afin de toujours garantir sa visibilité à travers l’image. Le mouvement qui sera réalisé à l’intérieur pourra donc être contrôlé de l’extérieur », ajoute le chercheur de l’Inria. Ne pas quitter des yeux l’aiguille flexible sur l’échographie permet d’extraire des informations liées à sa po-

POUR RÉALISER CETTE OPÉRATION, L’ÉQUIPE DU

Insertion automatique d’une aiguille dans un fantôme de gélatine simulant les tissus mous et une sonde échographique.

Il est tout à fait envisageable qu’à l’avenir, nous ingérions des nanorobots comme nous prendrions un médicament afin qu’il se faufile dans notre corps pour détruire des cellules malades.

© INRIA Photo H. Raguet.

CHERCHEUR DISPOSE DE DEUX ROBOTS. L’UN EST COMMANDÉ PAR ASSERVISSEMENT VISUEL, UNE APPROCHE QUI CONSISTE À EXTRAIRE DES IMAGES ÉCHOGRAPHIQUES POUR ENSUITE CAPTER LES VITESSES DE LA COMMANDE À APPLIQUER AU ROBOT.

sition, mais aussi, à la cible à atteindre. Cette manœuvre est également réalisée par asservissement visuel. « Le système informatique va calculer les commandes à appliquer au robot de manière continue pour réguler et avoir un maximum de visibilité sur l’aiguille. À chaque nouvelle séquence, ce qui correspond à 25 images par seconde, le système informatique va recalculer la localisation de l’aiguille, la loi de commande à appliquer... », ajoute Alexandre Krupa.

LA ROBOTIQUE CHIRURGICALE PAR NANOCAPSULE Aujourd’hui, les systèmes robotiques médicaux que nous connaissons sont encore de trop grande taille. En effet, les robots utilisés dans la recherche ne correspondent pas en matière de taille à ceux que nous utiliserons plus tard, dans la réalité. « Ils servent à démontrer nos concepts. Une fois qu'ils seront validés, nous les adapterons à la réalité en les miniaturisant pour des raisons d’ordre pratique et d’ergonomie compatibles avec le bloc opératoire », explique Alexandre Krupa. Des laboratoires travaillent déjà au développement de nanocapsules destinées à être ingérées par le patient ou encore à lui être administrées par le biais des artères. Ces capsules seront de l’ordre du millimètre et dans lesquelles se trouveront un système robotisé qui permettra PLANÈTE ROBOTS N°49

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cer tains chercheurs ont eu l’idée d’utiliser le champ magnétique de l’IRM. Ces nanocapsules ferromagnétiques sont en effet très sensibles », indique Alexandre Krupa. Cela confère à l’IRM, une double fonction, celle de réaliser de l’imagerie médicale afin de localiser la capsule et l’autre de diriger la capsule à l’endroit souhaité. Une réelle collaboration entre robots peut alors être imaginée. Une seule capsule pourrait contenir plusieurs robots nanoscopiques qui vont coopérer entre eux. Il s’agit d’une robotique multi-agents capables d’évoluer ensemble au niveau des cellules humaines et dont la mission sera de réaliser une tâche précise ensemble.

AUJOURD’HUI, LES SYSTÈMES

ROBOTIQUES MÉDICAUX QUE NOUS CONNAISSONS SONT ENCORE DE TROP GRANDE TAILLE. EN EFFET, LES ROBOTS UTILISÉS DANS LA RECHERCHE NE CORRESPONDENT PAS EN MATIÈRE DE TAILLE À CEUX QUE NOUS UTILISERONS PLUS TARD, DANS LA RÉALITÉ. ILS SERVENT À DÉMONTRER NOS CONCEPTS.

Suivi échographique automatique par un robot.

avec des instruments de détecter des cellules malades ou encore de déplacer des caméras dans le corps. Ces capsules sauront aller vers l’endroit à traiter, qu’il s’agisse d’une tumeur, par exemple, ou pour réaliser une intervention dans une artère bouchée par un dépôt de graisse. « Il s’agit d’un système qui ne nécessitera plus l’utili-

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sation d’aiguilles. Le patient pourra rejeter ces nanocapsules de manière naturelle, à la fin de l’intervention », ajoute le chercheur.

L’IRM POUR LA PROPULSION DES NANOCAPSULES « Pour déplacer les nanocapsules dans le corps,

NEUROSCIENCES ET MÉDECINE NUMÉRIQUES L'IHU MIX-Surg est un projet de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU), porté par l'Inria et dédié à la chirurgie micro-invasive guidée par l’image. Ce projet figure parmi les six retenus par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche en 2010. MIX-Surg s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire alliant différentes compétences médicales, industrielles…Tout ceci dans le but de permettre la réalisation d’interventions chirurgicales hybrides en rapprochant diverses techniques issues de la chirurgie miniinvasive et en associant les gestes chirurgicaux et le guidage par l’image. Si la chirurgie mini-invasive existe depuis les années 1990, l’originalité de l'approche développée par l'IHU réside dans le fait que : « Cette approche intègre l’imagerie, la simulation et la modélisation, voire la robotique. Prenons l’exemple de la chirurgie laparoscopique du foie qui concerne directement notre équipe. Aujourd’hui, grâce à une micro-caméra, le chirurgien voit la surface du foie mais pas le réseau vasculaire qu’il doit éviter de sectionner, ni la tumeur interne qu’il veut enlever. Il doit estimer l’empla-


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© INRIA.

Vers une chirurgie non invasive

Le champ magnétique induit par un IRM pourrait permettre de piloter un nanorobot à l’intérieur d’un corps, jusqu’à sa destination.

TOUT

CECI DANS LE BUT DE PERMETTRE LA RÉALISATION D ’ INTERVENTIONS CHIRURGICALES HYBRIDES EN RAPPROCHANT DIVERSES TECHNIQUES ISSUES DE LA CHIRURGIE MINI - INVASIVE ET EN ASSOCIANT LES GESTES CHIRURGICAUX ET LE GUIDAGE PAR L ’ IMAGE .

cement de la tumeur à partir des données du patient acquises avant l’intervention, et ce dans un contexte où le foie se déforme fortement. Nous pouvons aider le chirurgien avec des techniques

combinant simulation et réalité augmentée, c’està-dire en superposant à la vue du champ opératoire des informations qui lui permettront de voir, comme par transparence à travers le foie, où se trouvent la tumeur et les vaisseaux sanguins. Pour être utile, cette information doit être réalisée et prendre en compte les déformations de l'organe qui résultent de l’action même du chirurgien. Cela nécessite d’utiliser les modèles 3D des tumeurs et du réseau vasculaire issus des examens préopératoires et de les déformer virtuellement en temps réel pour qu’à chaque moment de l’intervention, le modèle 3D superposé à l’image corresponde à la réalité », précise Stéphane Cotin, responsable de l’équipe MIMESIS, pour expliquer le projet. Son équipe œuvre à réaliser des recherches sur la simulation médicale numérique ayant un lien avec divers domaines tels que la modélisation anatomique, physiologique, biomécanique... DES AVANCÉES VERS LE GUIDAGE PEROPÉRATOIRE Des travaux sont menés dans certains domaines clés tels que : la modélisation anatomique, biomécanique, physiologique, les modèles méca-

niques d’interaction ou le calcul parallèle sur GPU (Graphical Processing Unit), un processeur consacré au traitement des données graphiques. Par le biais d’une plateforme logicielle commune ainsi que des collaborations cliniques, ces travaux permettent de développer des simulations médicales avancées dont l’objectif à terme est le guidage peropératoire. La robotique représentera également un domaine qui connaîtra un fort développement. Une fois combinée à l’imagerie médicale, à la simulation, la robotique permettrait de piloter une aiguille dans le cas, par exemple, d’une radiologie interventionnelle dans le traitement d'une tumeur hépatique par la diffusion du froid ou encore celle de la chaleur, afin de détruire les cellules malades. Pour enrichir son programme de recherche de chirurgie hybride personnalisée associant l’informatique à la robotique, sans oublier les dispositifs hybrides et la formation des chirurgiens à cette nouvelle technique, 17 blocs opératoires sont prévus à la réalisation de l'IHU MIX-Surg. Ainsi, chacun pourra démontrer ses compétences dans les différents domaines liés au médical. ■Darine Habchi

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Dossier La robotique et la santé

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Robots pharmaciens et objets connectés Outre les armoires robotisées que l’on trouve dans les pharmacies depuis quelques années déjà, la pharmacologie incorpore également la robotique à d’autres niveaux, comme la création de traitements personnalisés ou la livraison. DES ROBOTS QUI RÉALISENT LES TRAITEMENTS PHARMACEUTIQUES Parmi les robots au service du personnel soignant et des médecins se trouvent ceux qui réalisent les traitements et les préparations pharmaceutiques. « Il s’agit d’une technique fortement répandue dans certains services hospitaliers. Il existe des traitements médicaux toxiques, nécessitant une attention et une manipulation particulières, avec des gants, un masque, sous une surface vitrée », ajoute Catherine Simon. Pour assurer le remplissage aseptique de médicaments pharmaceutiques, sans risque d’accident lors de la manipulation, le robot L1 du laboratoire Crystal a été développé par Aseptic Technologies. Il s’agit d’un équipement semi-automatisé permettant de remplir jusqu’à six cents flacons médicaux et pharmaceutiques injectables, par

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heure. Cette gamme de robots est souvent utilisée avec d’autres systèmes robotisés tels que les TX Cleanroom d’un exper t de l’automatisation Stäubli. Comme l’indique la société : « Ces robots sont parfaitement adaptés à toute une variété d’applications allant de la découverte des médicaments au génotype, de la manipulation des échantillons au criblage à haut débit. » Aujourd’hui, cer tains robots permettent d’accélérer le processus de développement des cultures pour élaborer des solutions médicamenteuses. « Valider la pertinence d’une substance est ainsi plus sûre. Les laboratoires d’analyses et pharmaceutiques travaillent à des solutions de traitements en recherche, sollicitant, de plus en plus, l’usage des robots afin d’accélérer et de multiplier les capacités de cultures à analyser les résultats du robot », indique Catherine Simon.

LES ROBOTS DE LIVRAISON DE MÉDICAMENTS Aujourd’hui, encore en France, les infirmiers et agents hospitaliers s’occupent du transport des médicaments dans les étages. Cette activité est généralement réalisée à l’aide de chariots pour récupérer les médicaments à chaque étage. Pour faciliter le transport des traitements et en assurer une livraison plus rapide, certains hôpitaux français se sont équipés de chariots autonomes. La société américaine Vecna propose d’ailleurs des robots possédant une application permettant de recueillir des informations et d'avoir une traçabilité. Ainsi, le personnel hospitalier peut savoir où se trouve le robot, combien de médicaments ont été distribués… Ces robots ressemblent à des coffres-forts permettant de transporter des matières dangereuses sans grand risque pour l’infir-


© Vecna Robotics.

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Robot de livraison de médicaments Vecna.

Depuis quelques années, les pharmacies des hôpitaux ou même de campagne s’automatisent.

Robot préparateur en pharmacie de Steriline.

© New Icon.

mier. Ce dernier peut ainsi visiter et s’occuper du patient, mais aussi échanger avec le médecin. Depuis février 2015 Panasonic System Solutions Asia Pacific et le Changi Géneral Hospital, situé à Singapour testent un programme de livraison autonome de médicaments par le biais de quatre robots nommés HOSPI. Ils se déplacent tout seuls, sur chaque étage par le biais de l’ascenseur afin de livrer les médicaments, échantillons, dossiers de patients aux services concernés. Reliés en permanence au service de porteurs de l'hôpital, ces robots peuvent être sollicités 24h/24 et 7j/7. HOSPI possède un système de sécurité efficace contre le vol et les éventuels dommages qu’il peut subir. Seule une carte d’identification permet d’ouvrir le corps du robot afin d’accéder aux produits. L’INTERNET DES OBJETS CONNECTÉS DE SANTÉ Selon Catherine Simon, la directrice du salon Innorobo, l’Internet des objets connectés contribuerait à améliorer nos conditions de vie et à en

prévenir les risques. La plupart des produits présents sur le marché actuel contribuent à la prévention, aux soins des maladies chroniques… « Nous voyons de plus en plus d’objets médicaux tels que des piluliers connectés qui sonnent dès qu’il est temps pour le patient de prendre ses médicaments. Des montres connectées ont été développées pour calculer le pouls, mesurer la tension, le taux d'hydratation ou encore le r ythme cardiaque ». Cer taines montres de téléassistance pour personnes âgées permettent à leur détenteur de garder contact avec leur entourage. En

AUJOURD’HUI, ENCORE EN FRANCE, LES INFIRMIERS ET

AGENTS HOSPITALIERS S’OCCUPENT DU TRANSPORT DES MÉDICAMENTS DANS LES ÉTAGES. CETTE ACTIVITÉ EST GÉNÉRALEMENT RÉALISÉE À L’AIDE DE CHARIOTS POUR RÉCUPÉRER LES MÉDICAMENTS À CHAQUE ÉTAGE.

effet, cer taines agissent comme de vrais téléphones avec lesquels il est possible d’émettre ou de recevoir des appels, sans avoir à se déplacer. Les bracelets de téléassistance possèdent différents services permettant d’anticiper les éventuels problèmes de santé. Les robots d’assistance aux personnes âgées peuvent aider à améliorer la prévention des maladies et autres problèmes de santé. Ils semblent également efficaces pour le maintien de ces derniers chez eux et contribuent à réduire les dépenses de santé publiques. Cependant, ces technologies sont encore en cours de développement et nous pourrons être amenés à nous demander qui pourrait financer ces dispositifs sans oublier la question relative à l'accès. « La véritable question est celle de la place des machines, fussent-elles robotiques, auprès de nos seniors. Les machines devraient nous libérer des corvées, nous donner du temps pour que nous puissions en consacrer aux relations de qualité avec les êtres qui nous sont chers et non pas nous remplacer auprès de nos seniors », indique Catherine Simon. En effet, l’éthique, les valeurs morales… sont des sujets qui seront, de plus en plus, abordés dans le domaine de la robotique de santé. DE NOUVELLES PISTES… Les méthodologies en médecine se développent aussi vite que les technologies liées à l’informaPLANÈTE ROBOTS N°49

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tion. Aujourd’hui, la recherche s’intéresse à diverses disciplines mettant en avant le travail des médecins, des chirurgiens, des imageurs, des ingénieurs, des techniciens, des informaticiens… Tout ceci dans le but de proposer aux patients de nombreuses techniques de chirurgie mini-invasives, de soins faisant appel à la nano, voire à la biotechnologie. L’enjeu de la longévité de la population va de pair avec l’avancée de la technologie en matière de robotique et celle liée à la recherche scientifique et médicale. De nouveaux projets tous plus ambitieux, les uns que les autres, se développent largement et commencent à inonder le marché. « Il est clair que les progrès technologiques, dans le domaine des capteurs, de l’électronique, de la biomécatronique,

EN EFFET, CERTAINES AGISSENT

COMME DE VRAIS TÉLÉPHONES AVEC LESQUELS IL EST POSSIBLE D’ÉMETTRE OU DE RECEVOIR DES APPELS, SANS AVOIR À SE DÉPLACER. LES BRACELETS DE TÉLÉASSISTANCE POSSÈDENT DIFFÉRENTS SERVICES PERMETTANT D’ANTICIPER LES ÉVENTUELS PROBLÈMES DE SANTÉ.

iHealth Gluco est un lecteur de glycémie qui vous permet de gérer vos prises depuis une application sur smartphone.

La santé est de plus en plus connectée. La robotique liée à ces technologies pourrait révolutionner le quotidien des malades et préserver la santé de chacun le plus longtemps possible.

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des nanotechnologies, de l’imagerie, etc., sont la base de fabuleux progrès de la médecine. Notre espérance de vie augmente de 5h30, chaque jour, selon une étude AXA, faite en 2013 », indique Catherine Simon. La robotique médicale n’a de cesse de se développer sur bon nombre de modes d’applications. Pourtant, s’il y a une application qui bénéficie de nombreuses recherches, c’est bien celle de la chirurgie mini-invasive. Pour vaincre les maladies cancéreuses, par exemple, de nombreux laboratoires travaillent sur les techniques de nanotechnologie ou en encore de biotechnologie. Rappelons que la nanotechnologie et les nano-objets concernent le domaine de l’extrêmement petit. Il s’agit plus exactement du millionième de millimètre. Cette nouvelle manière d’aborder les technologies regroupe divers domaines tels que les cosmétiques, l’informatique, l’énergie et bien sûr la médecine. Ce dernier secteur voit d’ailleurs de nouvelles perspectives se dessiner dans le futur, notamment pour les méthodes de diagnostic et les moyens de mettre en œuvre un traitement. La santé représente un vaste chantier pour le développement des nanotechnologies et des biotechnologies qui n’en sont qu’à leurs balbutiements. ■Darine Habchi


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Robots de service

2p toyota.qxp_Mise en page 1 12/12/2017 19:25 Page1

Akifumi Tamaoki, directeur de la division robotique humanoïde de Toyota, accompagné de quelques robots Partner de première et seconde génération.

Un humanoïde de Toyota à nouveau sur le devant de la scène

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Après nous avoir fait rêver avec leur gamme de robots humanoïdes Partner dans la seconde moitié des années 2000, Toyota semble vouloir revenir en force avec un nouveau venu, T-HR3. Lors de ses précédentes générations de robots humanoïdes, Toyota jouait les troubles fêtes auprès d’Asimo de Honda. Ces deux robots se battaient sur le front médiatique en présentant des avancées toujours plus évoluées.

ela faisait quelques années que les humanoïdes Toyota semblaient avoir quitté les laboratoires de Toyota. Certes, la robotique était toujours au cœur des préoccupations de la marque japonaise, le robot HSR (voir Planète Robots n°20) est là pour le démontrer. HSR (Human Support Robot) est un robot d’assistance à la personne. Moins impressionnant que les robots Partner, HSR a l’avantage d’être utilisable et commercialisable de suite. Muni d’un bras de 70 cm de long, celui-ci peut attraper et emporter des objets de 1,2 kg pour les donner à une personne alitée. Finalement, en novembre dernier, nous apprenons que Toyota garde toujours un œil sur la robotique humanoïde et prend tout le monde de court avec un nouveau robot aux capacités étonnantes. T-HR3 mesure 1m54 de haut pour 75 kg et 32 degrés de liberté. Il possède deux mains équipées de cinq

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doigts. Le chiffre « 3 » du robot indique clairement qu’il représente la troisième génération de robots humanoïdes de Toyota, après les deux générations de Partner. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le robot n’a pas encore montré ses capacités à se déplacer. Pour rappel, la seconde génération de Partner était capable de courir à la vitesse de 7 km/h en 2009 alors qu’Asimo peine à dépasser les 6 km/h. Il est fort possible que la marche ne soit pas encore assez au point pour que celle-ci soit dévoilée au public. En 2018, il est probable que nous verrons de nouvelles vidéos montrant l’évolution de sa marche, voire de sa course. UN PILOTAGE À DISTANCE T-HR3 a été présenté avec une interface de pilotage en réalité virtuelle. L’utilisateur porte un exosquelette, équipé de gants haptiques et d’un casque

de réalité virtuelle puis s’assied sur un fauteuil. L’exosquelette récupère l’ensemble des mouvements de l’utilisateur, des bras, des doigts jusqu’aux jambes. L’exosquelette retransmet à son occupant les forces exercées sur les membres du robot. Ainsi, le pilote ressentira l’élasticité d’un ballon de baudruche, placé entre les mains du robot. Le sens du toucher, induit au robot, lui permet également de porter un objet, comme un œuf, de façon délicate. La vision du robot est envoyée directement au casque VR. Les mouvements du robot sont très fluides, son équilibre lui permet de faire des mouvements complexes sur une seule jambe sans risquer de tomber. Le système de pilotage rappelle des films de science-fiction comme Pacific Rim ou Real Steel. Le robot réagit quasiment instantanément et avec une grande précision aux mouvements perçus par l’exosquelette.


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Le pilotage n’est pas le fondement du T-HR3, mais plutôt une étape afin de pouvoir expérimenter un maximum de situations afin de constituer une base de données de scénarios possibles. En utilisant le fruit de l’expérience de tous les T-HR3, les futurs robots de Toyota devraient pouvoir évoluer sans l’aide de l’humain.

LE SYSTÈME DE PILOTAGE RAPPELLE DES FILMS DE SCIENCE-FICTION COMME PACIFIC RIM OU REAL STEEL. LE ROBOT RÉAGIT QUASIMENT INSTANTANÉMENT ET AVEC UNE GRANDE PRÉCISION AUX MOUVEMENTS PERÇUS PAR L’EXOSQUELETTE.

Le tout nouveau T-HR3 de Toyota peut être piloté à distance par un opérateur muni d’un exosquelette, de gants haptiques et d’un casque virtuel. — En dessous… La dextérité et le sens du toucher permettent au robot de manipuler des objets sans atteindre leur intégrité.

T-HR3 N’EST PAS LA FINALITÉ Comme pour Honda et son Asimo, le T-HR3 n’est qu’un démonstrateur des technologies que possède Toyota. Le robot va ainsi tester les nouvelles avancées technologiques que la marque développera dans les prochaines années. Plus tard, après probablement d’autres générations d’humanoïdes, Toyota développera un produit final pouvant être commercialisé. Celui-ci sera distribué afin d’assister l’humain dans la vie de tous les jours, comme apporter des soins à domicile pour les personnes âgées ou bien pour aller dans des zones dangereuses sans risquer la vie d’un humain. Malgré une belle mise à jour de sa gamme de robots humanoïdes, Toyota a encore beaucoup de recherches à accomplir pour rattraper les deux ténors actuels en robotique, que sont Honda avec son Asimo et surtout Atlas, nouvellement acquis par Softbank Robotics. Certaines des technologies développées sur T-HR3 pourront également être reprises sur les futurs véhicules autonomes de Toyota. Toyota poursuit ainsi son ascension dans les technologies de la robotique. L’entreprise japonaise estime que le secteur robotique va prendre une place de plus en plus importante au cœur de la firme dans les prochaines décennies, jusqu’à, probablement, en devenir l’activité principale à moyenne échéance, devant même l’automobile. ■Frédéric Boisdron

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Laïka, un compagnon pour votre chien.

Le Camtoy Laïka

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Un projet qui a du chien

Votre chien trouve le temps long et s'ennuie durant votre absence ? La firme Camtoy a la solution avec Laïka : un robot chargé de distraire et surveiller votre chien.

aïka a été développé par la start-up française Camtoy. La volonté de la société est de développer des solutions autonomes pour les animaux de compagnie. Cette idée vient d’une aventure vécue par l’un de ses cofondateurs: Thomas Samtmann a adopté son chien, Kimi, à la SPA. Or, le chien a vite montré des signes de stress et attaquait le mobilier dès le départ de son maître. Thomas décide donc d’installer une webcam pour surveiller les faits et gestes de Kimi, mais regrette de ne pouvoir interagir à distance avec son animal. Sur ce constat, il fonde, aidé de Marvin Crot, Samy Ould Kaddour et Fabien Lapotre, la startup Camtoy avec le soutien de l’EDC Business School de Paris, son école de commerce. Les fondateurs ont décidé de baptiser leur invention Laïka, en l’honneur du premier chien envoyé en or-

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bite autour de la Terre par l’URSS à bord de Spoutnik2, le 3 novembre 1957. Cette héroïne canine, décédée durant le vol, a permis à la science d’avancer et de faire prendre conscience au monde de l’importance du bien-être animal, un nom parfait pour le robot ami des chiens. L’objectif de Laïka n’est pas d’inciter les propriétaires à déléguer la gestion de l’animal au robot, mais bien de créer des interactions à des heures où cela était impossible pour le maître, comme lors des temps de transport en commun. Le but est de fournir un compagnon de jeu à l’animal et de rassurer le propriétaire qui garde ainsi toujours un œil sur la maison. Le projet a été développé avec l’aide de vétérinaires lors de dizaines de phases de test. Thierry Bedossa, vétérinaire et comportementaliste animalier reconnu, a apporté son expertise à la start-up lors de nombreux essais.

LE COMPAGNON DU MEILLEUR AMI DE L'HOMME Bien plus qu’un simple jouet pour occuper votre toutou, le Camtoy Laïka est un véritable concentré de technologie. Le robot embarque un processeur ARM 4 cœurs 1,2 Ghz Cortex-A53. Le robot sera équipé d’algorithmes de machine learning dans le but d’analyser le comportement de l’animal et de s’adapter le mieux possible à ses habitudes. Le robot peut être directement piloté par le maître via une application sur smartphone ou tablette. Il est ainsi possible de programmer le robot, d’interagir avec le chien, et même de lui distribuer des récompenses! Laïka dispose d’un lanceur de friandises afin de féliciter ou de calmer son compagnon à pattes. Une caméra HD est intégrée afin de prendre des photos et des vidéos, mais également pour toujours avoir un œil sur votre animal. Un microphone est


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également incorporé afin de détecter les aboiements répétés: si le chien jappe, une notification sera envoyée sur l’appli. Vous pourrez alors rassurer votre toutou en communiquant avec lui via le haut-parleur de l’appareil. Des sons peuvent également être préenregistrés dans le robot, comme le nom du chien, afin d’interpeller l’animal via une simple touche.

BIEN PLUS QU’UN SIMPLE JOUET

Le robot Laïka avec son design pensé pour suivre votre chien partout !

POUR OCCUPER VOTRE TOUTOU, LE CAMTOY LAÏKA EST UN VÉRITABLE CONCENTRÉ DE TECHNOLOGIE.

Ces outils de communication donnent ainsi l’occasion au maître de maintenir un lien affectif à distance avec son animal.

Les chiens ont déjà hâte de faire la connaissance de Laïka. — L’équipe de développement du Camtoy Laïka, accompagné de MJ The Beagle.

UNE ROBUSTESSE ADAPTÉE AUX CHIENS Laïka fonctionne sur batterie et dispose d’une autonomie de deux heures avant de retourner tout seul se recharger sur sa station de chargement. Un chargement complet se fait en une à deux heures. Le robot a bien sûr été conçu pour résister aux coups de crocs de tous les chiens, petits et grands. Sa forme en tonneau a été longuement étudiée pour n’offrir aucune prise au chien souhaitant mâchouiller l’appareil. Le robot est équipé de deux roues latérales afin de se déplacer facilement dans la maison. Sa taille d’une quinzaine de centimètres et son poids d’un kilo lui permettent de suivre facilement votre chien pour des heures d’amusement quotidiennes. Laïka est fourni avec un traqueur à mettre sur le collier de l’animal, permettant ainsi au robot de détecter la position du chien. Laïka peut ainsi agir de manière autonome et distraire votre chien sans votre intervention. Le robot Laïka a d’abord été présenté par le biais du financement participatif, avec le lancement d’une campagne Indiegogo en octobre 2017. Le projet a obtenu sur la plateforme plus de 65000 dollars sur les 40000 demandés. La commercialisation effective du robot est prévue pour le mois de juin 2018 pour un tarif de 500 dollars environ (425 euros). La campagne de financement via Indiegogo permettait d’obtenir un pack contenant le robot, la base de chargement et le collier traceur de localisation pour 275 dollars, soit 230 euros. Une version de coloris rose et une version bleue sont actuellement à l’étude. Camtoy souhaite lancer la fabrication du Laïka en France ou tout du moins en Europe. La jeune société planche déjà sur un modèle adapté aux chats afin de ne pas faire de jaloux! ■Nicolas Vimard

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Keecker

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un robot multimédia intelligent Véritable concentré technologique spécialisé dans le multimédia, la communication et la sécurité, le robot Keecker est autonome, multifonction et intelligent. Il crée des ambiances et permet via son système d'exploitation Android TV de diffuser des images, du son, de rester en contact avec ses proches, sans oublier de surveiller son domicile à distance. Un robot avec lequel il est possible d’interagir et qui saura s’adapter aux besoins de chaque membre de la famille.

roduit high-tech haut de gamme, Keecker est un robot multimédia aux fonctions multiples. En outre de pouvoir diffuser des films ou des photos, sur les murs, le plafond ou encore dans le jardin, par exemple, il est capable d'émettre du son d'une très bonne qualité. Keecker s'avère aussi être un excellent outil de communication et de surveillance pour rester informer en temps et en heure de l'environnement dans lequel évolue l'entourage de l'utilisateur. Il peut remplacer les écrans et se connecter aux différents terminaux à l’aide du wi-fi ou en Bluetooth en supportant la version 4.1 de la connectivité à faible distance, (BLE). Ce robot est également capable d'être

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connecté à tout autre appareil de type enceintes, casque sans fil, manettes de jeux, (jusqu’à 4 en simultané), clavier, souris, objets connectés et autres accessoires Bluetooth. Par ailleurs, afin de proposer le meilleur en matière de technologie, Keecker s’est associé à des partenaires de grande notoriété. Parmi eux on peut retrouver Qualcomm, Snapdragon, 820 QuadCore. Ainsi, la connectivité, la vitesse et la puissance n’en sont qu’améliorées. « L’idée de Keecker est née d’une anecdote et d’une frustration. En aménageant un appartement, nous voulions une solution discrète pour avoir un grand écran et du bon son dans plusieurs pièces, sans téléviseur ni fils visibles. En analysant le marché, il n’y avait aucun produit qui répondait à nos besoins, qui soit mobile et discret. J’ai

donc imaginé un robot capable de projeter des vidéos, d’écouter de la musique, d’établir des communications, partout dans la maison et sans fil. L’objectif était de simplifier l’expérience de la technologie en créant une machine intégrant un large panel de fonctionnalités lié à de l’intelligence artificielle et de la mobilité physique. En résumé, la technologie s’adapte enfin à nous et non plus le contraire », précise Pierre Lebeau P.-D.G. et fondateur de Keecker. Il a fallu pas moins de cinq ans pour lancer le robot. Développer chaque élément technique comme, l’apprentissage automatique pour la mobilité, l’intégration compacte de milliers de pièces, la recherche du design et une ergonomie à imaginer ont été très complexes.


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On peut imaginer de nouvelles applications pour une plateforme comme le Keecker.

Pierre Lebeau, P.-D.G. et fondateur de la compagnie Keecker.

Keecker de face avec son projecteur allumé.

LE PARTAGE MULTIMÉDIA MAÎTRISÉ Keecker se déplace d’une pièce à l’autre sans heurter aucun objet grâce à son intelligence. Il est contrôlable à partir d’une simple commande vocale ou d'un smartphone. Autonome, il est même capable de retourner seul à sa base de rechargement lorsque sa batterie s'affaiblit. Ce robot diffuse l'image et le son de manière innovante et disruptive. Keecker embarque un vidéoprojecteur haute définition intelligent capable d'adapter le focus et les trapèzes de son image automatiquement. S'il se trouve à 1,5 m de recul, il peut par exemple, projeter un film sur une diagonale de 2 m. Équipé de leds de 1 000 lumens orientables à 90°, il diffuse des images sur n'importe quelle surface. En matière de son, Keecker intègre quatre enceintes et un caisson de basse. La technologie de cette fonctionnalité a été optimisée afin d’offrir le meilleur en termes de qualité de son. Le robot transporte ainsi, chaque personne vers une expérience acoustique immersive. À noter que Keecker s’est également associé à Texas Instrument et sa technologie DLP, (traitement numérique de la lumière) qui apporte aux images et aux vidéos projetées une définition remarquable. Keecker peut également être utilisé comme récepteur Chromecast, pour streamer le flux multimédia depuis son smartphone. UNE INTERACTIVITÉ OPTIMALE Keecker est un robot qui communique grâce à sa connexion vidéo et à son mode de déplacement à distance. Il permet à chaque membre d'une même famille, par exemple, de rester en contact même lorsque leurs proches sont au bout du monde. Sa caméra de 360 ° et de 13 mégapixels PLANÈTE ROBOTS N°49

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Keecker un robot multimédia intelligent Keecker apprend en permanence et lorsqu’il se déplace, il cartographie les différentes pièces de la maison. Ainsi, il peut circuler en toute liberté sans être gêné par aucun obstacle et sait faire face aux changements et réorganisations à l'intérieur de la maison.

KEECKER SE DÉPLACE D’UNE PIÈCE À L’AUTRE SANS HEURTER

AUCUN OBJET GRÂCE À SON INTELLIGENCE. IL EST CONTRÔLABLE À PARTIR D’UNE SIMPLE COMMANDE VOCALE OU D'UN SMARTPHONE. AUTONOME, IL EST MÊME CAPABLE DE RETOURNER SEUL À SA BASE DE RECHARGEMENT LORSQUE SA BATTERIE S'AFFAIBLIT.

Diffusion d’un programme sur le mur.

L’OUVERTURE D’UNE PLATEFORME AUX DÉVELOPPEURS Ce robot est un véritable hub multimédia de la maison. Les applications sont facilement paramétrables et disponibles sur Google Play. Pour les développeurs, la plateforme est ouverte. Keecker leur propose un kit de développement SDK, (Software Development Kit). Il donne accès à des éléments techniques du robot qui sont propres à Keecker. « Les développeurs auront accès à certains éléments techniques du robot et pourront ainsi créer ou enrichir des applications, par exemple les faire se déplacer, changer l’orientation du projecteur, comprendre l’environnement autour du robot et bien plus », ajoute Pierre Lebeau. Passionnés, amateurs ou professionnels, le robot s'adresse donc, à différents profils. Chacun trouvera en Keecker, un objet technologique riche fédérant de nombreuses fonctions.

Keecker aide à multiplier les moments en famille.

permet d'obtenir une vision grand-angle et lorsqu’il est en mode enregistrement, un voyant rouge est allumé. De cette manière, il ne peut y avoir d'erreur. Keecker est également doté d'une caméra frontale de 5 mégapixels et de deux micros afin de compléter la captation des images sans oublier les conversations. UN ROBOT ULTRA-PROTECTEUR Keecker intègre de nombreux capteurs dont un gyroscope, une boussole, un accéléromètre et un mode infrarouge. Il est capable de transmettre en temps réel des informations au sujet de l'environ-

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nement dans lequel les sujets évoluent. Il ne laisse rien au hasard et permet de s'assurer du bien-être de chaque membre vivant dans la maison. Il mesure aussi la température, le niveau d’humidité, celui du bruit, de la lumière… Keecker est capable de veiller sur la maison tout en se déplaçant de manière fluide. Ainsi, il ne laisse échapper à son regard, aucun recoin. Avec lui, exit les angles morts qui nécessitent de placer une caméra dans chaque pièce. Grâce à sa batterie en lithium-ion conséquente, il est garanti 6 heures en activité intensive avec projection d’images et de son. Lorsqu’il est inactif son autonomie peut aller jusqu’à 3 à 7 jours.

■Darine Habchi

Voyant de la caméra lorsque le Keecker est allumé.


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Robots au travail

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RobAgri

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l'équipe de France de la robotique agricole Alors que le marché de la robotique agricole n'en est encore qu'à ses prémices, la France fourmille de laboratoires de recherche, d’industriels et de start-up qui travaillent sur des robots. L'association RobAgri se propose de fédérer leurs efforts.

stimé à 2,75 milliards de dollars (*), le marché des robots agricoles devrait connaître une croissance annuelle supérieure à 20 % jusqu'en 2022 et atteindre près de 13 milliards de dollars dans cinq ans. S’il est aujourd’hui essentiellement dominé par les machines de traite, demain une multitude de robots travailleront dans les champs. Binage, désherbage, épandage d'engrais, cueillette et récolte, logistique et bien évidement tracteurs autonomes, ces robots assureront les tâches les plus pénibles mais permettront aussi de limiter le recours aux pesticides et autres désherbants nocifs. Si on voit de plus en plus de prototypes de robots sur des salons agricoles ou sur

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Innorobo, peu sont réellement commercialisés et, lorsque c'est le cas, ceux-ci ont été vendus à quelques dizaines d'exemplaires seulement. « Nous sommes encore très très loin du moment où les robots seront courants dans les cours de ferme » explique, Michel Berducat, directeur adjoint Unité de Recherche à l'Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture). « Il y a déjà des robots dans certaines filières agricoles, notamment dans l'élevage, mais en milieu ouvert, dans les champs, mis à part Naïo Technologies qui joue un rôle de précurseur, il y a plus de prototypes et de démonstrateurs. Nous n'en sommes qu'à la préhistoire de la robotique agricole, qu'au tout début de l'aventure. »

DES MEMBRES FONDATEURS VENUS DE TOUS AZIMUTS C'est pour stimuler la recherche et le développement de robots agricoles en France que l'Axema, union des industriels de l'agroéquipement, et l'Irstea ont créé une association qui veut jouer un rôle de plateforme mutualisée nationale du développement de la robotique agricole, RobAgri. Cette association se distingue par l'originalité de sa structure puisqu'elle comptait 37 puis 48 membres fondateurs tant du côté du monde académique et de la recherche, du côté des industriels et des start-up que celui des futurs utilisateurs de ces robots. Jean-Michel Lebars, président de RobAgri précise : « Le but de RobAgri n’est pas de développer


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Quelques opérateurs de drones ont adhéré à l’association RobAgri dès sa création, à l’image du nantais Pilgrim Technology.

IL Y A DÉJÀ DES ROBOTS DANS CERTAINES FILIÈRES AGRICOLES, NOTAMMENT DANS L'ÉLEVAGE, MAIS EN MILIEU OUVERT, DANS LES CHAMPS, MIS À PART NAÏO TECHNOLOGIES QUI JOUE UN RÔLE DE PRÉCURSEUR, IL Y A PLUS DE PROTOTYPES ET DE DÉMONSTRATEURS. NOUS N'EN SOMMES QU'À LA PRÉHISTOIRE DE LA ROBOTIQUE AGRICOLE, QU'AU TOUT DÉBUT DE L'AVENTURE.

Le toulousain Naïo Technologies est l’un des premiers à produire des robots agricoles en série. DINO est sa dernière réalisation.

De gauche à droite, Yves Bigay, vice-président de RobAgri, directeur de l'innovation et de la valorisation de l'Irstea, Jean-Michel Lebars, président de RobAgri et responsable adjoint du département électronique du Groupe KUHN, Michel Damiani, directeur marketing d’ACTIA Automotive et vice-président de RobAgri et Dominique Bache, directeur général de VitiBot, trésorier de l’association.

des robots, mais bien de réunir les acteurs afin de développer des robots agricoles. L’idée est de créer une association qui viendra aider les industriels et les startup à développer leurs technologies. » Pour le président de l’association, qui est, par ailleurs, responsable adjoint du Département électronique du Groupe KUHN, un constructeur de machines agricoles, la priorité actuelle est de réunir ses membres autour de quatre groupes de travail principaux. « Un premier groupe mènera une action sur le volet « veille technologique » afin d'évaluer les besoins de nos membres sur ce volet veille. Le deuxième groupe devra définir ce qui manque aux industriels en termes de briques technologiques pour leurs robots, à court et moyen terme. Il peut s’agir de logiciels de calcul de trajectoire, des nouveaux capteurs, etc. » Les besoins qui seront identifiés au cours du travail de ces groupes pourront notamment amener les laboratoires de recherche à initier de nouveaux projets pour répondre aux besoins exprimés par ce groupe de travail. De nouveaux groupes pourront alors être créés pour aller plus loin sur certains sujets. Jean-Michel Lebars ajoute : « Quelques laboratoires de recherche ont répondu à l’appel, mais nous aimerions en avoir un peu plus, notamment ceux qui travaillent dans d’autres secteurs. Ainsi ceux qui travaillent sur les voitures autonomes développent PLANÈTE ROBOTS N°49

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L'impressionnant robot d'alimentation du bétail Jeantil Automatic Feeding, capable de distribuer le foin, l'herbe et les céréales automatiquement.

DEUX AUTRES GROUPES

DE TRAVAIL VONT RÉFLÉCHIR AUX PROBLÉMATIQUES DE QUALIFICATION ET DE CERTIFICATION DE CES ROBOTS…

Venu du marché des machines spéciales et bancs d’essai pour l’automobile et l’aéronautique, SITIA se diversifie dans la robotique agricole avec le PUMAgri.

des concepts potentiellement intéressants pour la robotique agricole. » RÉFLÉCHIR À DE NOUVELLES NORMES POUR LA ROBOTIQUE AGRICOLE Deux autres groupes de travail vont réfléchir aux problématiques de qualification et de certification de ces robots, ainsi qu’à l’élaboration de nouvelles normes pour ces machines automatisées pour l’agriculture. « Ces robots pouvant pour certains évoluer en plein champ, c'est-à-dire en environnement ouvert, cela pose la question des dispositifs de sécurité à mettre en place, notamment quand les robots auront une taille

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beaucoup plus imposante que les robots actuels » estime le président de RobAgri. Outre la rédaction de projets de nouvelles normes plus adaptées à la robotique agricole que les normes actuelles, RobAgri pourrait mettre en place des sessions d’essais de robots afin de qualifier ces derniers avant leur mise sur le marché. Cette problématique réglementaire est un point clé pour l’essor futur de cette filière en France et constitue un réel frein pour les start-up qui mettent au point des robots. Christophe Aubé, fondateur d’AgreenCulture souligne cet enjeu pour sa jeune entreprise : « Toute start-up qui se lance dans la robotique agricole doit faire face à des défis prati-

quement insurmontables. Ce sont des défis normatifs, des défis de production, de sécurité. Avec RobAgri, nous allons être plus forts afin de trouver des solutions à ces problèmes, faire avancer les mentalités d’une part et la réglementation d’autre part. » Comme plusieurs start-up membres de RobAgri, AgreenCulture dispose déjà d’un robot fonctionnel donc c’est maintenant sur l’aspect réglementaire que vient aujourd’hui buter la start-up : « Au stade de développement qui est le nôtre, notre principal défi est normatif, c'est-à-dire comment permettre à un robot qui a une certaine puissance de pouvoir évoluer en toute sécurité sans avoir à observer des règles inapplicables dans le milieu agricole. » Les aspects réglementaires et les normes de sécurité sont primordiaux en robotique agricole car si les premiers prototypes sont des machines d’une taille encore modeste, le besoin de traiter des hectares de culture va nécessiter des robots bien plus imposants et donc potentiellement plus dangereux pour les opérateurs humains. AgreenCulture a ainsi commencé par construire le Centéol un petit robot qui pèse tout de même 300 kg et est capable d’évoluer en totale autonomie. Celui-ci ne dispose


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RobAgri, l’équipe de France de la robotique agricole pas encore de son certificat de conformité européen qui permettrait sa mise sur le marché, mais la start-up espère pouvoir décrocher rapidement le sésame. Ses ingénieurs travaillent aujourd’hui en parallèle sur un modèle encore plus ambitieux, en partenariat avec le Groupe KUHN. Il s’agira d’un robot de deux tonnes qui pourra remplacer les tracteurs sur 95 % des travaux à réaliser en plein champ, comme par exemple le désherbage d’un champ de maïs. Le Toulousain ajoute : « Quand on regarde le descriptif des niveaux d’autonomie des robots, nous sommes au niveau 4, c'est-à-dire un système qui est autonome, sans surveillance, capable de se sortir seul de situations complexes et qui doit éviter de se placer dans des situations dangereuses pouvant mettre en danger des personnes. Le défi est important car nous visons le plus haut niveau d’automatisation et donc le plus haut niveau réglementaire. »

QUAND ON REGARDE LE

Amenés à travailler en plein champ, les robots agricoles tels que le Centéol d’AgreenCulture devront être soumis à une certification adaptée à ce type d’usage, certification qui n’existe pas encore.

L’usage de robots tels que le Vitirover permet de réduire l’usage des désherbants chimiques en le remplaçant par un désherbage mécanique robotisé.

DESCRIPTIF DES NIVEAUX D’AUTONOMIE DES ROBOTS, NOUS SOMMES AU NIVEAU 4, C'EST-À-DIRE UN SYSTÈME QUI EST AUTONOME.

DE PLUS EN PLUS D’INDUSTRIELS S’INTÉRESSENT À LA ROBOTIQUE AGRICOLE Autres participants de l’association RobAgri, les industriels qui s’intéressent à ce marché naissant de la robotique agricole. Il s’agit essentiellement de fabricants de matériels agricoles, à l’image du Groupe KUHN, BERTHOUD, Jeantil, AGCO mais aussi de nouveaux venus dans le secteur agricole. C’est le cas de SITIA, un industriel présent sur les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique avec la conception de machines spéciales et des bancs d’essai. SITIA a développé des activités de R&D en robotique mobile depuis 2010. Ses ingénieurs ont créé le projet PUMAgri, un robot universel et modulaire pour l’agriculture, notamment destiné au maraîchage, à la culture légumière de plein champ ainsi qu’à la viticulture. « RobAgri, c’est un chemin collectif, savoir ce dont nous allons avoir besoin demain » explique Fabien Arignon, directeur général de SITIA. Outre son robot PUMAgri, l’entreprise mise sur son expérience en termes de bancs d’essai et de tests de composants afin de proposer cette expertise au secteur agricole. « Nous avons l’habitude des problématiques liées aux défaillances de matériels, à celle de la durée de vie des pièces. La fin de la R&D, c’est affronter le terrain et comment améliorer la durée de vie des composants. C’est quelque chose qui coûte très cher et il vaut mieux mutualiser ces moyens que le faire seul de son côté. » Pour le responsable, il est urgent de fédérer les iniPLANÈTE ROBOTS N°49

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RobAgri, l’équipe de France de la robotique agricole

Le VitiBot Bakus, un robot électrique et autonome pour l'entretien des vignobles.

Le robot de désherbage Oz de Naio Technologies, destiné au maraîchage, a été créé pour améliorer les conditions de vie des exploitants et alléger leur charge de travail au quotidien.

Gros consommateur de mains-d’œuvre, le secteur viticole est potentiellement un débouché important pour la robotique agricole. De nombreuses start-up telles que VitiBot cherchent à créer ce nouveau marché.

Les 3 niveaux de complexité de la robotique agricole de Michel Berducat, directeur adjoint de l'unité de recherche de l’Irstea Niveau I

Absence de contact physique

Robots de suivi des cultures, de transport, de pulvérisation.

Niveau II

Avec contact physique et pas d’action de préhension

Robots assurant des opérations de rognage de la végétation, d’éclaircissage de fleurs, binage mécanique.

Niveau III

Avec contact physique et actions de préhension

Robots de cueillette des fruits, robots de taille des végétaux.

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tiatives françaises afin de ne pas se faire distancer. « Ce monde de la robotique agricole bouge très vite actuellement, le Japon a des initiatives dans ce domaine ce qui veut dire que nous ne devons pas disperser nos initiatives, avoir un minimum de coordination et de centralisation des projets mais surtout agir vite. Si on se structure pour être prêt dans dix ans, il sera trop tard. L’important est d’être en avance sur la définition des normes et si la France peut prendre de l’avance et être visionnaire via un pôle d’expertise sur la validation des robots. »

LES REPRÉSENTANTS DES AGRICULTEURS PEUVENT FAIRE VALOIR LEURS RÉÉLS BESOINS Des futurs utilisateurs de robots agricoles ont choisi de rallier RobAgri afin d’y faire valoir leurs besoins. François Carpentier, responsable Précisio chez Acolyance, coopérative agricole basée à Reims explique pourquoi il a entrepris cette démarche: « Le premier intérêt pour une coopérative comme Acolyance, proche du terrain et proche des agriculteurs, est de faire remonter leurs attentes auprès des professionnels du matériel agricole ou de la robotique. Par expérience, on sait que les techniciens peuvent parfois s’éloigner un peu des réalités du terrain. » Porter la voix des agriculteurs au sein de l’association est le premier objectif de François Carpentier, le second étant de mener pour le compte de la coopérative une veille technologique sur les capacités nouvelles de la robotique agricole. « L’association est un moyen simple et rapide, pour nous, d’avoir accès à ce que préparent les industriels et les chercheurs dans ce domaine de la robotique agricole.Ainsi, nous pouvons discuter en direct avec les gens qui inventent et construisent des robots, leur exprimer nos besoins sur le terrain, leur donner des idées d’innovation. » Particulièrement dynamique, l'écosystème français de la robotique agricole se structure pour faire face à son prochain défi, celui de l’industrialisation. Les prochains mois seront clés dans la course engagée entre la France et le Japon déjà très engagée dans la mise au point de robots agriculteurs. (*) Chiffres Markets and Markets, mars 2017

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Intelligence artificielle

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L’ère des caméras

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de sécurité intelligentes Aujourd’hui et grâce à leurs algorithmes d’intelligence artificielle, de nouvelles caméras de sécurité sont capables de détecter les situations inhabituelles et de les signaler immédiatement au propriétaire absent. L’utilisateur peut ensuite prendre les mesures appropriées : appeler la police ou déclencher une alarme pour dissuader les intrus, par exemple.

es caméras de surveillance font depuis longtemps sensation dans la révolution domotique des maisons et entreprises connectées en continu. Nombreux sont celles et ceux qui sont séduits par l’idée de savoir ce qui se passe chez eux durant leur absence, grâce à un objet connecté peu coûteux. Selon un rapport de Gartner, l’un des plus grands cabinets de conseil et d'étude, la sécurité est l'une des applications les plus populaires des objets connectés, à commencer par les caméras en domotique. Cette étude démontre que le nombre total d'objets connectés pourrait atteindre 8,4 milliards en 2017, une montée en flèche de 31 % par rapport à 2016.

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Alors que le développement de l’intelligence artificielle laisse présager une révolution dans divers domaines tels que l’automatisation des véhicules ou encore la robotique de service, elle se destine aussi au secteur des caméras de sécurité domestiques. En effet, aujourd’hui, les « smart caméras » de sécurité possèdent des technologies d’analyse de l’image et du bruit très évoluées et sont même dotées d’algorithmes d’intelligence artificielle afin d’obtenir de meilleurs résultats en termes de traitement de l’image et de surveillance. Certains dispositifs se veulent offrir la meilleure des sécurités pour la maison et simplifient le quotidien des utilisateurs. Ils prennent en compte le contexte, envoient des notifications en temps réel et utilisent

une technologie révolutionnaire de reconnaissance faciale. Ces nouvelles solutions de sécurité intelligentes sont censées apporter de la sérénité aux utilisateurs lorsqu’ils sont absents de leurs domiciles. Mais qu’ont-elles de différent avec les autres caméras connectées ? « Avec l’intelligence artificielle on peut faire de l’analyse poussée. Il est possible d’apporter une réponse précise et sophistiquée. Les caméras de surveillance, qui en sont équipées, sont ainsi capables de proposer un service associé. Elles vont plus loin que les dispositifs de sécurité connectés sans intelligence artificielle. Dans ce cas-là, il faudra exploiter soi-même l’information brute », ajoute Laurent Rocuet, directeur recherche et développement des caméras Kiwatch. En effet, avec un dispositif de sur-


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veillance classique, il est encore possible d’être dérangé par le chien qui traverse le salon ou encore les feuilles qui bougent dans le jardin. La fiabilité n’est donc pas toujours au rendez-vous et les fausses alertes peuvent encore être nombreuses. Selon Laurent Rocuet « Le niveau d’efficacité reste encore faible et se situe entre 80 et 90 %. L’intelligence artificielle n’est pas de la biométrie, un système de contrôle est capable de détecter avec précision les traits du visage, par exemple, avec et un taux de fiabilité élevé. C’est notamment ce que propose Apple sur son téléphone grâce à un nuage de points qui projette en 3D les traits du visage. Avec ce système, le risque de faire une erreur est d'une chance sur un million. »

L’INTÉRÊT DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE EST D’APPORTER PLUS D’INFORMATIONS, PLUS DE PRÉCISIONS TOUT EN ÉTANT LIÉE À TOUT CE QUI SE PASSE À L’INTÉRIEUR OU À L’EXTÉRIEUR DU DOMICILE. ELLE PEUT, PAR AILLEURS PROPOSER LES MÊMES SERVICES QUE LA BIOMÉTRIE AVEC CEPENDANT UNE CERTAINE IMPRÉCISION.

Caméra d’extérieur Presence de Netatmo avec un projecteur lumineux déclenché.

Une des premières utilisations des objets connectés dans le foyer est la sécurité par caméra.

L’APPORT D’INFORMATIONS ET DE PRÉCISIONS L’intérêt de l’intelligence artificielle est d’apporter plus d’informations, plus de précisions tout en étant liée à tout ce qui se passe à l’intérieur ou à l’extérieur du domicile. Elle peut, par ailleurs proposer les mêmes services que la biométrie avec cependant une certaine imprécision. « Une caméra c’est d’abord un capteur comme un œil, sans intelligence auquel on a ajouté un calculateur… Avec l’intelligence artificielle, nous ne sommes plus face à une simple caméra mais devant une architecture distribuée. Les technologies actuelles ne sont pas intégrables en hardware sur une caméra. Avec un mode SAAS (Software as a service) la caméra va envoyer des informations sur des serveurs de calcul externalisés. Ces serveurs seront capables de faire de l’analyse de données très poussée. Cette capacité peut également être étendue par des moyens de communication avec d’autres capteurs qui apporteront de nouvelles informations », explique Laurent Rocuet. LA DÉTECTION DE SITUATIONS INHABITUELLES Une caméra réalise de la vidéo. Elle est capable de voir le différentiel dans le temps à l’instant T… Elle PLANÈTE ROBOTS N°49

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Caméra d’intérieur Kiwatch.

est aussi capable de détecter des mouvements. « Il existe deux niveaux de traitement perpendiculaire, l’un est temporel et l’autre est spatial. La combinaison des deux c’est ce que nous propose aujourd’hui, l’I.A. », précise Laurent Rocuet. Bien que l’intelligence artificielle soit apparue il y’a une trentaine d’années, elle ne cesse de se développer. La caméra de sécurité avec intelligence artificielle offre la possibilité de rentrer des données imprécises, des images et du son, dans des contextes complètement différents liés à la lumière, à l’environnement… Nous sommes alors en capacité de faire de l’analyse sur ces données imprécises, avec un certain niveau de robustesse pour obtenir des services augmentés. Inversement, l’intelligence artificielle va nous apporter de

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l’information supplémentaire, mais cela ne signifie pas qu’elle sera plus fiable qu’un système purement sécuritaire qui prévient à chaque fois, que quelque chose a bougé, par exemple » précise le directeur Recherche et Développement de Kiwatch.

LA CAPACITÉ DE CARACTÉRISATION La caméra en elle-même est un outil fiable, elle va tout détecter voire trop détecter. Elle est aussi capable de voir des différences entre les images. Il s’agit du principe de différentiel. « Ce qui est intéressant, c’est de proposer un service avec des capacités de traitement, soit embarquées, soit distribuées avec différents

types de détection: humaine, animale… L’intelligence artificielle permet de caractériser ses besoins. Un des objectifs de Kiwatch est de sortir un produit offrant ce service, très prochainement. Nous serons capables de proposer à l'utilisateur différents choix de caractérisation », ajoute Laurent Rocuet. L’objectif de l’intelligence artificielle est de permettre aux consommateurs de raffiner cette information afin de cibler ses besoins. La caméra Presence de Netatmo qui se place à l’extérieur du domicile dispose d’un algorithme d’intelligence artificiellle qui détecte aussi bien les personnes que les voitures et les animaux. Elle analyse en temps réel si un individu s’approche de l’habitation, si une voiture pénètre dans l’allée ou si un chien se promène dans le jardin. Elle comprend ce qu’elle voit et envoie une notification à l’utilisateur avec précision lorsqu’un événement se produit à l’extérieur de chez lui. Elle possède par ailleurs un projecteur lumineux qui peut se déclencher automatiquement quand un mouvement est détecté afin d'éloigner un éventuel rôdeur ou être allumée manuellement à distance pour dissuader les cambrioleurs. Quant à Welcome, la caméra de sécurité intérieure, elle peut alerter l’utilisateur sur son smartphone en cas d'intrusion grâce à sa technologie de reconnaissance faciale en envoyant en temps réel, la photo et la vidéo de l’événement. Lorsqu’elle détecte des visages familiers, comme ceux des enfants ou des grands-parents, elle le signale à l’utilisateur avec le nom des personnes identifiées. La caméra envoie aussi une notification à l’utilisateur et enregistre une vidéo lorsqu’une alarme incendie, CO, sécurité ou sirène se déclenche, afin de mieux protéger la maison. UN NIVEAU DE SÉCURITÉ FAIBLE ET DES LOIS PEU SUFFISANTES À l’heure actuelle, aucune législation n’est actuellement applicable en matière de caméra intelli-


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L’ère des caméras de sécurité intelligentes

Une caméra sait aussi se faire discrète.

mais peut aussi représenter des risques liés à la sécurité des utilisateurs qui ne sont pas les seuls à surveiller l'activité de leur caméra. Des études ont démontré que les pirates pouvaient les exploiter du fait de leur faible niveau de sécurité. Selon Avira spécialiste des solutions de sécurité pour les systèmes informatiques et numériques « Ils ont été conçus avec des noms de compte et des mots de

La caméra de surveillance Welcome de Netatmo.

LA CAMÉRA EN ELLE-MÊME EST UN OUTIL FIABLE, ELLE VA TOUT DÉTECTER VOIRE TROP DÉTECTER. ELLE EST AUSSI CAPABLE DE

VOIR DES DIFFÉRENCES ENTRE LES IMAGES. IL S’AGIT DU PRINCIPE DE DIFFÉRENTIEL.

Un hacker mal intentionné peut accéder à des milliers de caméras qui n’ont jamais été sécurisées dans les foyers.

gente, comme il n’existe d’ailleurs pas de loi sur l’intelligence artificielle en règle générale. « L’installation de caméras intérieures ne nécessite aucune autorisation particulière. Les particuliers ne peuvent filmer que l’intérieur de leur propriété et que ses abords immédiats, comme le rappelle la Commission nationale de l’informatique et des libertés, (CNIL) », ajoute Arnaud Touati, avocat associé du cabinet ALTO AVOCATS et spécialiste de l’intelligence artificielle. En effet, un particulier peut installer des caméras à son domicile pour en assurer la sécurité, mais il doit en revanche respecter la vie privée de ses voisins. « Aussi, si ces caméras filment la voie publique et les lieux ouverts au public, le préfet doit don-

ner son autorisation après avis d’une commission départementale présidée par un magistrat », précise l’avocat. Par ailleurs, dans le cas d’un cambriolage, l’utilisateur peut utiliser et dévoiler le contenu de ses vidéos à la police ou lors d’une comparution devant la justice, par exemple. Le cambriolage étant considéré comme une infraction pénale, la preuve par la vidéosurveillance est donc recevable conformément à la garantie d’un procès équitable (article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme) et à la liberté de la preuve (article 427 du Code de procédure pénale). La possibilité de savoir ce qui se passe chez soi grâce à un petit objet peu coûteux offre de nombreux avantages

passe codés en dur qui ne peuvent être modifiés. De nombreux appareils oublient également la pratique de sécurité de base qui consiste à inviter l'utilisateur à modifier les paramètres lorsqu'il utilise l'appareil pour la première fois. Nous avons créé un réseau sécurisé chiffré entre la caméra et les mobiles de nos clients. Par ailleurs, nos mots de passe sont générés aléatoirement pour éviter cette faille de sécurité », ajoute Laurent Rocuet. D'ailleurs, même lorsqu'il est possible de modifier les mots de passe, les utilisateurs préfèrent ne pas le faire. C'est comme modifier les paramètres wi-fi : même lorsqu'ils ont le choix, ils ne souhaitent pas pour autant les changer. Pourtant, il s'avère nécessaire de sécuriser le réseau avant toute utilisation de systèmes connectés et pas seulement dans le domaine des caméras intelligentes. ■Darine Habchi

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Innovations du futur

8p bilan2017.qxp_Mise en page 1 12/12/2017 01:55 Page1

Bilan de 2017 promesses de 2018 2017 est terminé et 2018 commence à peine. Il y a un an, nous avions fait un article pour essayer de vous proposer notre vision de l’année passée. Aujourd’hui, nous allons pouvoir commenter nos estimations et en donner de nouvelles pour l’année qui commence.

UNE COMMERCIALISATION DES ROBOTS QUI COMMENCE ENCORE TIMIDEMENT Depuis quelques années déjà, les robots sont entrés dans nos magasins et dans nos foyers. Dans un supermarché, il n’est plus rare d’y trouver des robots aspirateurs, des tondeuses autonomes ou même de petits humanoïdes comme le robot Alpha de UBtech. On peut commencer à croiser des Pepper de Softbank Robotics dans certains magasins pour vanter les mérites d’un produit ou pour vous inciter à essayer une voiture, mais ils ne sont toujours pas distribués, comme au Japon, pour le grand public. Le français Leenby de Cybedroïd est désormais disponible pour moins de 20 000 euros, et même s’il touche avant tout un public profes-

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sionnel, peut déjà être vendu à des particuliers désirant avoir une plateforme robotique évoluée. Année après année, le petit assistant robotique Buddy de Blue Frog Robotics ne cesse de nous dire qu’il sera disponible très bientôt. À cette même date, l’an passé, nous étions à peu près certains que sa commercialisation débuterait en 2017 mais depuis Innorobo, nous savons qu’une grosse mise à jour matérielle (et un prix malheureusement multiplié par deux) retarde son arrivée dans les étalages. Gageons que 2018 sera la bonne année, surtout que l’arrivée massive des assistants personnels comme Alexa ou Google Home, même s’ils ne sont pas mobiles, apportent certains services de Buddy pour un coût bien plus bas. Les robots jouets ont fait un bond technologique

assez impressionnant pour cette fin d’année. Cozmo a ébahi même les plus réfractaires aux robots avec ses comportements attachants et son intelligence évoluée pour un jouet. La barre est haute pour les prochaines fêtes de fin d’année, il est fort probable que Cozmo ait de nombreux concurrents prétendant aux mêmes caractéristiques, mais ce sera difficile de créer une véritable rupture technologique dès 2018. Aibo, le célèbre robot chien, n’est à proprement parler plus vraiment un jouet pour les enfants, mais plus un robot compagnon situé entre un NAO et un véritable chien. Reprenant tout ce qui a fait le succès de la gamme de Sony du début des années 2000, Aibo intégrera en plus deux écrans OLED au niveau des yeux afin d’avoir toute une panoplie


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© Anki.

Les robots jouets ont fait un bond technologique en 2017 avec Cozmo.

DEPUIS QUELQUES ANNÉES DÉJÀ, LES ROBOTS SONT ENTRÉS

DANS NOS MAGASINS ET DANS NOS FOYERS. DANS UN SUPERMARCHÉ, IL N’EST PLUS RARE D’Y TROUVER DES ROBOTS ASPIRATEURS, DES TONDEUSES AUTONOMES OU MÊME DE PETITS HUMANOÏDES COMME LE ROBOT ALPHA DE UBTECH.

La tour Wuhan Greenland Center devrait être terminée au cours de 2018. Ce gratte-ciel sera le second plus haut après le Burj Khalifa à cette date.

Le robot Pepper, à bord du navire Costa Diadema de Costa Croisières.

d’expressions faciales. Ce nouvel Aibo devrait reconnaître son maître et réagir aux caresses. Relié au Cloud, les robots y emmagasineront les résultats des interactions avec les humains pour les analyser et améliorer l’intelligence de chaque robot. Le robot devrait d’abord être distribué au Japon à partir du 11 janvier pour 198 000 yens (soit environ 1 490 euros). En espérant que Sony prévoit déjà d’envahir le reste du monde. Successeur du robot humanoïde DARwIn-OP2, le ROBOTIS OP3 est désormais livré sans coque. À vous de l’imprimer selon votre goût et vos besoins. Sa puissance de calcul a été grandement améliorée et le robot embarque désormais un processeur Intel i3 (au lieu d’un Atom), 8 Go de RAM, 128 Go de mémoire pour les applications, une caméra full HD et une sortie via un véritable HDMI ou un DisplayPort. Les servomoteurs Dynamixel ont également été revus à la hausse en qualité avec des XM430-W350 au lieu des MX-28. Ce petit robot est sorti fin 2017 et devrait nous montrer ce qu’il sait faire au fil des prochains mois. Cette nouvelle année devrait permettre à Boston Dynamics sous l’égide de Softbank Robotics, désormais, de proposer quelques avancées. En fin d’année 2017, ils ont déjà démontré les nouvelles PLANÈTE ROBOTS N°49

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© Sony.

gamme Phantom laisse de plus en plus de place aux Spark et Mavic Pro. Certains sont désormais pilotables avec de simples gestes et évitent euxmêmes les obstacles qui se mettent en travers de leur chemin. Mais en 2018, il faudra se méfier de GoPro qui se cherche un nouveau créneau face à l’affaiblissement de ses ventes de caméras sportives. Yuneec propose aujourd’hui des drones encore un peu limités, mais l’entreprise chinoise pourrait passer à l’offensive cette année.

Les nouveaux Aibo ERS-1000 arrivent dans les foyers.

DES CASQUES DE RÉALITÉ VIRTUELLE À FOISON MAIS TOUJOURS PAS DE KILLER APPLICATIONS Nous en sommes encore à nous demander si la révolution, tant attendue depuis le début des années 90, de la réalité virtuelle va enfin commencer ? Il semblerait que cette fois-ci, ce soit la bonne mais les applications qui en feront une technologie majeure tardent à arriver et seules des démos techniques montrent du doigt les différentes expériences que nous pourrons y trouver. Il n’y a pas une semaine sans l’annonce d’un nou-

NOUS EN SOMMES ENCORE À NOUS DEMANDER SI LA RÉVOLUTION, TANT ATTENDUE DEPUIS LE DÉBUT DES ANNÉES 90, DE LA RÉALITÉ VIRTUELLE VA ENFIN COMMENCER ?

© Alphabet.

Project Loon promet d’apporter Internet à tous, par le biais de ballons stratosphériques.

capacités de leur humanoïde Atlas. Celui-ci peut désormais sauter, bien mieux que moi-même, et même faire des sauts périlleux et se rattraper en parfait équilibre. Boston Dynamics a également teasé à propos de la nouvelle version de son robot chien, Spot Mini, qui semble plus que prometteur sur ses nouvelles aptitudes dévoilées en 2018. Dans le même ordre d’idées, cela fait désormais quatre ans que Honda n’a pas présenté de nouveau robot humanoïde Asimo. Il est facile de prédire que la société japonaise présentera probablement une version améliorée de son humanoïde de service. Étant donné la valeur de chaque prototype, il est encore beaucoup trop tôt

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pour qu’un robot dérivé d’Asimo soit enfin commercialisé en dehors de la simple bête de foire. Mais Asimo, véritable vitrine technologique de la marque, devrait probablement un jour déboucher sur un robot concret, d’ici cinq à dix ans probablement. Les drones, tout comme les robots, sont entrés dans le langage courant. Il devient presque courant de voir des drones dans un supermarché, voire voler au loin dans la campagne. C’est DJI qui devient le nouveau maître de ce marché en pleine expansion, face à un Parrot se reposant sur ses lauriers. DJI propose des drones de plus en plus évolués pour des prix de plus en plus accessibles. La

veau casque de réalité virtuelle. Les prix baissent peu à peu et les casques abandonnent l’accessoirisation en faveur de matériel totalement autonome. Jusque-là, les casques étaient principalement vendus pour être utilisés avec des téléphones portables pour les systèmes bas de gamme ou bien comme casque déporté d’un ordinateur puissant (ou d’une console de jeuX) pour les systèmes plus évolués. En 2018, de nouveaux casques virtuels devraient apparaître en utilisant de vrais écrans adaptés aux casques, offrant un angle de vision plus large et plus réaliste. Les casques évolués devraient, eux, être autonomes et intégrer l’ensemble des composants et des unités de calcul en interne, évitant les multiples câbles le reliant à l’ordinateur. Les grandes nouveautés de cette année pourraient permettre d’inclure des objets du monde réel, tels que des obstacles ou des objets du quotidien, dans le monde virtuel. Ainsi une table ou un canapé pourraient être visibles et utilisables dans l’univers virtuel. Les Vive Tracker d’HTC vont dans ce sens, ils permettent de créer une version virtuelle de différents objets du quotidien comme une raquette


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Bilan de 2017, promesses de 2018 de tennis, une arme (factice of course !) ou même des mains pour qu’ils soient intégrés dans votre champ de vision le plus naturellement possible. Le moteur qui fera décoller la réalité virtuelle est principalement l’arrivée d’applications et de jeux en rupture avec l’existant. Pour le moment, cellesci sont principalement des portages d’applications destinées aux ordinateurs, consoles de jeux et smartphones. Tout comme PacMan a réellement inventé le jeu vidéo en intégrant une façon de jouer différente des simples conversions sportives, ce seront les applications qui seront spécifiquement créées pour la réalité virtuelle qui permettront de faire décoller cette technologie.

L’HOLOGRAPHIE PREND DU RETARD Il semblerait que nous nous soyons trompés sur les écrans holographiques. Il n’y a toujours aucun smartphone ou télévision utilisant ces technologies disponibles en 2017. Seul l’Hydrogen One de RED est annoncé pour 1 200 dollars pour les prochains mois. Nous ne savons pas encore grand-chose de ce smartphone et des technologies employées pour créer l’affichage holographique promis. Autre nouveauté promise depuis quelques années, l’arrivée des écrans pliables pourrait se faire en 2018. Samsung, en tête, a présenté de nombreux prototypes. Le Samsung Galaxy X pourrait faire figure de première, mais déjà LG et Huawei semblent vouloir attaquer le marché très rapidement.

© Robotis.

LES BALLONS DU PROJET LOON SE DÉPLOIENT Le projet Loon d’Alphabet consiste à déployer Internet depuis des ballons stratosphériques à la manière des satellites de communication rapprochée. Les données sont renvoyées vers des appareils acceptant la 3G ou la 4G jusqu’à 10 Mb dans un rayon de 80 km. Alphabet espère lancer assez de ballons pour couvrir la planète entière et former un réseau Internet disponible pour tous. Comme prévu, les premiers ballons du projet Loon ont été déployés en 2017. Cela a commencé en octobre par le déploiement de trente ballons pour assurer le réseau de communication au-dessus des îles de l’archipel des Caraïbes après l’ouragan Maria. Le futur déploiement à grande échelle devrait s’appuyer sur l’expérience déployée au-dessus de l’archipel.

ROBOTIS OP3 livré sans coque, vous laisse libre d’imprimer celle qu’il vous plaira.

LES TECHNOLOGIES AUTONOMES ENTRENT DANS LES VOITURES DE MONSIEUR TOUT LE MONDE Ce n’est pas en 2018 que nous pourrons rouler de façon totalement autonome sur nos routes mais nous nous en approchons dangereusement. Au moment où nous écrivons ces lignes, Tesla n’a toujours pas fait rouler une de ses voitures sans chauffeur entre Los Angeles et New York en 2017, comme promis ! Comme promis, après la Volvo XC90, l’Audi A8 sortie en 2017, est une voiture de série dotée d’une conduite autonome de niveau 3, grâce à l’intégration d’un LIDAR. Elle peut se garer toute seule, PLANÈTE ROBOTS N°49

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© Nanobiotix.

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© RED.

Nanobiotix pourrait commercialiser la première application dérivée des nanotechnologies au service de la santé.

Nous en savons encore très peu sur le nouvel écran holographique du futur Hydrogen One.

(18 min), entre Lyon et Saint-Étienne (8 min). Toulouse ouvre un bureau d’étude pour Hyperloop Transportation Technologies sur l'aérodrome de Toulouse-Francazal. Une piste d’essais devrait être construite sur place dès le mois de février prochain. En 2018, devrait avoir lieu la seconde compétition Hyperloop Pod, parrainée par Elon Musk. Cette compétition est un prix offert aux étudiants capables de développer les pods les plus rapides. Cette

© Audi.

EN 2018, DE NOUVEAUX

L’Audi A8 possède une assistance autonome à la conduite lors de bouchons sur une autoroute.

même si le conducteur est sorti du véhicule. Son système AI traffic jam lui permet de rouler toute seule dans les embouteillages sur l’autoroute jusqu’à 60 km/h. Même si, légalement, le conducteur doit garder les mains sur le volant, la voiture est tout à fait capable de gérer toute seule les opérations. Les voitures de Tesla peuvent désormais, en plus, gérer les dépassements en automatique. Au niveau des voitures volantes, véritable arlésienne de la technologie, le constructeur automobile chinois Geely (propriétaire de Volvo) a racheté Terrafugia qui devait enfin proposer à la vente sa voiture volante Transition en 2017. En avril 2017, Terrafugia a annoncé une série de tests sur trois ans avant de commercialiser le véhicule. Quant à AeroMobil, l’entreprise a fait beaucoup de présentations et d’annonces d’investissement en 2017 mais n’a toujours pas mis en vente son modèle 3.0. Moller et Pal-V n’ont toujours pas de véhicules commercialisés à leur catalogue, les promesses continuent mais ne débouchent toujours pas.

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L’HYPERLOOP DE PLUS EN PLUS PRIS AU SÉRIEUX Le système de transport, dans des tubes à vide, permettant de voyager à des vitesses proches de Mach 1 (1 100 km/h), Hyperloop et ses dérivés, est actuellement en étude partout dans le monde. Même si les travaux sur le tronçon californien de 8 km terminant sa course à Quay Valley n’ont pas encore commencé, il semblerait que le retard ne soit que de quelques mois, assure Dirk Ahlborn, CEO Hyperloop Transportation Technologies. Ce tronçon sera à destination des entreprises désirant tester leurs technologies dans un espace prêt à les accueillir. En attendant, Hyperloop One a bien effectué ses premiers tests sur un petit tronçon de 500 m, avec des tubes de 3,3 m de diamètre, dans le Nevada. Le 29 juillet 2017, le record atteint fut de 310 km/h. De nouveaux projets de lignes sont désormais à l’étude comme entre Washington et New York (29 min), entre Bratislava et Budapest

CASQUES VIRTUELS DEVRAIENT APPARAÎTRE EN UTILISANT DE VRAIS ÉCRANS ADAPTÉS AUX CASQUES, OFFRANT UN ANGLE DE VISION PLUS LARGE ET PLUS RÉALISTE. LES CASQUES ÉVOLUÉS DEVRAIENT, EUX, ÊTRE AUTONOMES ET INTÉGRER L’ENSEMBLE DES COMPOSANTS ET DES UNITÉS DE CALCUL EN INTERNE.

année, toute les nacelles participantes devront être elles-mêmes équipées de leur force motrice et non poussées comme auparavant.

UNE MÉDECINE EN PLEINE ÉVOLUTION Nos deux annonces de l’an dernier n’ont toujours pas eu lieu. La phase 2 des tests du vaccin préventif SAV001-H, qui pourrait être capable de supprimer 70 % de nouveaux cas de personnes atteintes du virus du sida sur les personnes protégées, n’est toujours pas terminée. Par contre, Sanofi a annoncé travailler sur un super anticorps capable de tuer 99 % des souches du VIH. Cet anticorps est actuellement testé sur le singe et devrait prochainement


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Bilan de 2017, promesses de 2018 être testé sur l’humain. Sanofi espère supprimer les mutations du virus qui empêchent de se concentrer sur des souches uniques et allongent la durée de la recherche. Quant à la première transplantation de tête qui devait avoir lieu cette année, elle n’est toujours pas faite à l’heure où nous écrivons ces lignes. Cette technique pourrait permettre à des personnes saines d’esprit mais au corps meurtri d’espérer gagner un nouveau corps récupéré sur une personne décédée. Mais il est possible que ce premier test soit fait depuis décembre, à moins que Marike Broekman, présidente du comité d’éthique de l'EANS (European Association of Neurosurgical Societies), n’ait réussi à être entendue. Elle met en garde sur le très haut risque de décès du patient après la transplantation, au mieux il vivra mais ne recouvrira pas ses fonctions neurologiques. D’après Marike Broekman, la greffe de tête est probableLa mise en place d’une voie d’Hyperloop devrait diviser par deux le coût par rapport à la construction d’une voie de TGV.

AUTRE NOUVEAUTÉ PROMISE DEPUIS QUELQUES ANNÉES, L’ARRIVÉE DES ÉCRANS

PLIABLES POURRAIT SE FAIRE EN 2018. SAMSUNG, EN TÊTE, A PRÉSENTÉ DE NOMBREUX PROTOTYPES.

© Virgin Galactic.

Pod Hyperloop One XP-1 destiné aux essais.

L’avion suborbital SpaceShipTwo enverra-t-il enfin ses premiers touristes en 2018 ?

ment possible mais nous avons encore beaucoup de questions et progrès à éclaircir avant de tenter une telle manipulation sans risque. Le 17 novembre, en guise de répétition générale, une opération de 18h a eu lieu pour faire une greffe de tête à partir de deux cadavres. En 2018, la start-up parisienne CorWave espère faire ses premiers essais de micro-pompes dédiées à faire circuler le sang dans le corps des personnes en insuffisance cardiaque, une des premières causes de mortalité au monde. Les personnes diabétiques doivent à chaque instant contrôler leur taux de glycémie et ajuster ensuite les doses qu’ils vont devoir s’injecter plusieurs fois par jour. En ce début d’année, des pancréas artificiels devraient commencer à être déployés afin de remédier à ce problème. Composé d’un capteur de taux de glycémie et d’une pompe perfusant l’insuline en conséquence, ce pancréas artificiel pourrais simplifier la vie de 5,1 millions de malades en France. Afin de cibler le traitement par radiothérapie dans le traitement d’un cancer, Nanobiotix devrait commencer à commercialiser en 2018 des nanoparticules programmées, qui iraient renforcer les rayons X, injectées au cœur des cellules malades en évitant, comme c’est le cas actuellement, de créer autant de lésions collatérales que de bénéfices sur la souche malade. PLANÈTE ROBOTS N°49

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Avec 320 m de haut, les travaux des deux tours jumelles Hermitage Plaza commenceront en 2018 pour devenir les plus hautes tours de France en 2024.

TOUJOURS PLUS HAUT La tour Jeddah en Arabie saoudite qui devait en 2017 commencer à se rapprocher du record du monde de hauteur, détenu par la tour Burj Khalifa (829,8 m), n’a à ce jour pas encore dépassé les 300 m, le chantier étant ralenti et la date de l’inauguration repoussée (2020). En 2018, de nombreux gratte-ciel devraient se terminer. Ceux-ci ne tentent pas de prendre la première place mais restent remarquables. La Wuhan Greenland Center (636 m) à Wuhan en Chine, devrait prendre la seconde place, derrière la Burj Khalifa, pendant quelques mois. Toujours en Chine, la Perle du Nord (Baoneng Shenyang Global Financial Center), le Tianjin Chow Tai Fook Binhai Center et la China Zun devraient atteindre respectivement 568 m, 530 m et 510 m. La Russie relève le défi pour s’approcher des 500 m avec sa Lakhta Center à Saint Petersbourg, siège social du groupe Gazprom. Cette tour devrait être le plus grand gratte-ciel de Russie et d’Europe. Enfin, aux États-Unis, la tour Steinway devrait être la seconde plus haute tour de New York, juste après la One World Trade Center, jusqu’à ce que la Central Park Tower ne la dépasse de quelques dizaines de mètres en 2020.

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EN 2018, DE NOUVEAUX

CASQUES VIRTUELS DEVRAIENT APPARAÎTRE EN UTILISANT DE VRAIS ÉCRANS ADAPTÉS AUX CASQUES, OFFRANT UN ANGLE DE VISION PLUS LARGE ET PLUS RÉALISTE. LES CASQUES ÉVOLUÉS DEVRAIENT, EUX, ÊTRE AUTONOMES ET INTÉGRER L’ENSEMBLE DES COMPOSANTS ET DES UNITÉS DE CALCUL EN INTERNE.

Enfin, au cœur du quartier d’affaires de La Défense, le projet du plus haut gratte-ciel de France devrait démarrer en 2018. Les deux tours jumelles Hermitage devraient commencer à sortir de terre pour culminer à 320 m en 2024 et ainsi dépasser la Tour Eiffel et ses 318 m.

UNE ACCÉLÉRATION DU DOMAINE SPATIAL Commençons par le bilan 2017, suite à nos annonces du précédent dossier. Après avoir montré sa capsule pouvant emporter six touristes aux limites de l’espace au mois de juillet, le premier vol habité avec un pilote d’essai n’a toujours pas eu lieu et semble repoussé à 2018. De son côté, Virgin Galactic s’est vu lever un milliard de dollars de la part de l’Arabie saoudite, mais le premier vol suborbital habité, promis en 2017 n’a toujours pas eu lieu. Celui-ci devrait avoir lieu en 2018 si rien ne vient encore repousser cette date. La filiale Virgin Orbit qui veut envoyer des satellites, à partir de fusées LauncherOne, déployés à 15 000 m d’altitude depuis un Boeing 747-400 a enfin son premier client avec une charge utile de 200 kg. Ce vol devrait avoir lieu dans les mois qui arrivent.


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© SpaceX.

Bilan de 2017, promesses de 2018

À l’heure où vous lirez ces lignes, il est possible que la fusée géante Falcon Heavy ait déjà fait son vol inaugural, avec succès ou pas !

© ESA/JAXA.

À gauche… Il faudra 7 ans pour que la sonde BepiColombo arrive à se stabiliser en orbite de Mercure.

SpaceX, le trublion des entreprises spatiales, devrait au moment où vous lisez ces lignes, avoir lancé son premier Falcon Heavy, le lanceur le plus lourd en activité. Prévu le 29 décembre, Elon Musk estime luimême que ce vol a de grandes chances d’échouer. La période d’activité de la Falcon Heavy risque d’être écourtée, le premier prototype du prochain projet de lanceur, actuellement nommé BFR (Big Fucking Rocket) devrait commencer à être construit dès 2018 même si le premier vol n’est prévu qu’en 2022 (si tout se passe bien). Ce premier prototype servira pour les essais de propulsion. BFR devrait permettre d’emporter jusqu’à cent personnes sur la Lune, Mars ou d’autres destinations, ou bien transporter ces mêmes passagers à n’importe quel endroit de la

Terre, à 27000 km/h, plus rapidement que n’importe quel avion. Le prix du billet pour Mars semble déjà avoir été divisé par deux, car on parle dorénavant de 100000 dollars par personne (aller). En attendant, le projet d’envoyer deux touristes à bord d’un module habité Crew Dragon en direction de la Lune et revenir se poser sur Terre semble compromis pour 2018, suite à quelques problèmes techniques, notamment une explosion d’un moteur Merlin lors d’essais au mois de novembre. Le voilier solaire LightSail-2 qui devait partir de la Terre en mars dernier est aujourd’hui prévu pour 2018. Celui-ci devrait rejoindre le premier LightSail lancé en 2015. La Chine n’a pas encore envoyé son module lunaire Chang’e 5 afin de récolter 2 kg de

sol sélène et le rapporter sur Terre grâce à une fusée Longue Marche 5. Malheureusement, cette dernière semble avoir eu quelques problèmes en juillet dernier et la mission pourrait être retardée d’un an voire plus. À ce jour, le Google Lunar X Prize qui vise à promouvoir l’envoi de rovers privés sur la Lune n’a toujours pas de gagnant, s’il y en a un jour! La date butoir a une nouvelle fois été repoussée au 31 mars 2018 mais il semblerait qu’aucun participant ne soit prêt à faire poser son engin sur la Lune d’ici là. En octobre 2018, la mission d’exploration automatique BepiColombo, menée par les agences spatiales européenne et japonaise, devrait décoller en direction de Mercure, la planète la plus proche de notre étoile, pour s’y mettre en orbite en 2025 après avoir survolé Vénus deux fois pour gagner en assistance gravitationnelle. Comme nous le prévoyons dans notre premier exercice d’anticipation sur une année en 2017, de nombreux projets ont été retardés, peut-être pour un an, peut-être plus. Et c’est toujours intéressant de s’y référer en chaque début d’année. Nous continuerons ainsi chaque année à tenter de percevoir les nouveautés technologiques de l’année qui débute. Très bonne année 2018 à tous ! ■Frédéric Boisdron

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Innovations du futur

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Prospective 2040

T

Le camion du futur ? Électrique et robotisé En 2040, tout comme aujourd'hui, on aura besoin de camions pour transporter les marchandises. Dans 25 ans, les contraintes environnementales auront relégué le diesel aux oubliettes, quant aux chauffeurs, ils seront désormais bien rares au volant de ces camions du futur.

elles des chenilles processionnaires, le convoi de camions robotisés avance à vive allure vers New Miami. La nouvelle mégapole du Sud des États-Unis, bâtie après la disparition de Miami sous les eaux de l'Atlantique est un nœud logistique important et le trafic des poids lourds qui, inlassablement, quittent ou convergent vers la ville multicolore est intense. La voie de droite de l'Interstate 75 est réservée à ces convois de lourds camions à hydrogène, des machines de 32 m de long qui ont depuis longtemps maintenant perdu leurs chauffeurs. Pour économiser leur carburant, ces mastodontes de la route roulent en convoi, à quelques mètres les uns derrière les autres, chacun bénéficiant du sillage aérodynamique

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du précédent. Lorsqu'une voiture veut quitter l'autoroute, son ordinateur de bord transmet un message au convoi qui se scinde en deux parties, laisse passer la voiture, puis se reforme immédiatement après la sortie.

LA LUTTE CONTRE LA POLLUTION VA REMODELER LE CAMION TEL QUE NOUS LE CONNAISSONS Dès la hausse du prix du carburant dans les années 70 et plus encore dans les années 2000, les constructeurs de poids lourds ont cherché à optimiser la consommation des moteurs diesel. Néanmoins, à partir de 2020, il a été de plus en plus difficile d'atteindre les objectifs en termes d'émission de gaz à effet de serre. « Notre Optifuel Lab 2

préfigure les camions qui rouleront en 2020 » explique Laurent Colpier, directeur de la stratégie marque de Renault Trucks. « Celui-ci disposera d'un moteur diesel équipé de nouvelles technologies afin d'améliorer son efficacité énergétique, une gestion de l'énergie électrique du véhicule optimisée avec des panneaux solaires sur le toit et même une récupération de l'énergie calorique au niveau de l'échappement qui est convertie en électricité. » En outre, de gros efforts ont été réalisés par les ingénieurs au niveau du design des tracteurs et des remorques sur le plan de l'aérodynamique, à l'image du Man Concept S ou encore du Cx/03 de Renault Trucks. Tous ces investissements ont permis au diesel de rester l'énergie n°1 pour propulser les camions les plus lourds, notamment pour le transport longue


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Le Caterpillar Cat 793F CMD fut le premier camion robotisé à être exploité dans une mine, en 2013.

DÈS LA HAUSSE DU PRIX DU

Le MAN Concept S et le Renault Trucks CS03 témoignent des efforts réalisés en aérodynamique sur les camions au cours des années 2010.

Le camion Optifuel Lab 2 de Renault Trucks est à l'image des camions de 2020, économique en énergie avec assistance à la conduite.

© Euro Media House.

CARBURANT DANS LES ANNÉES 70 ET PLUS ENCORE DANS LES ANNÉES 2000, LES CONSTRUCTEURS DE POIDS LOURDS ONT CHERCHÉ À OPTIMISER LA CONSOMMATION DES MOTEURS DIESEL. NÉANMOINS, À PARTIR DE 2020, IL A ÉTÉ DE PLUS EN PLUS DIFFICILE D'ATTEINDRE LES OBJECTIFS EN TERMES D'ÉMISSION DE GAZ À EFFET DE SERRE.

distance. Avec les normes Euro 6, puis Euro 7, tous les constructeurs ont travaillé afin de réduire au maximum les émissions de leurs camions, mais au-delà de 2030, ils ont dû se tourner vers des alternatives. « Le gaz liquéfié est utilisé pour la distribution moyenne, notamment dans la couronne parisienne » souligne Laurent Colpier. « Le gaz apporte des bénéfices en termes de bruit et d'émission de particules. Pour nous, l'hybride n'est qu'une solution transitoire vers le véhicule électrique. Pour l'avenir, nous croyons au véhicule électrique et la pile à combustible. Ainsi, nous avons en production des Maxity électriques ainsi qu'un prototype à piles à combustible actuellement en test à Dole, dans le Jura. » Les camions électriques ont commencé à supplanter le diesel, d'abord sur les camions de moyen tonnage, puis sur le transport longue distance. En 2040, le diesel a disparu des routes, chassé par les normes environnementales de plus en plus sévères. Quelques autoroutes ont été électrifiées, mais les coûts d'entretien des infrastructures étaient tels, notamment dans les régions exposées aux aléas climatiques les plus sévères, que la propulsion par hydrogène a fini par s'imposer. PLANÈTE ROBOTS N°49

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Le Cx/03 de Renault Trucks prend en compte l'aérodynamisme et offre un design évolué.

EN PARALLÈLE À CETTE

ÉVOLUTION VERS LE CAMION « PROPRE », LE ROBOT S'EST IMPOSÉ AU VOLANT DES CAMIONS SUR LES LIGNES LONGUE DISTANCE.

Le concept de camions robots lourds de chez ETF Mining Trucks promet des camions autonomes et coordonnés.

LE ROBOT A FINI PAR S'IMPOSER DANS LE TRANSPORT LONGUE DISTANCE En parallèle à cette évolution vers le camion « propre », le robot s'est imposé au volant des camions sur les lignes longue distance. Désormais, ce sont des mégacamions de plus de 25 mètres et de 60 tonnes qui transportent des containers et des marchandises sur plusieurs centaines de kilomètres et relient inlassablement un centre logistique à un autre. Sans chauffeur, ces machines peuvent rouler 24h sur 24h et, suivis en temps réel par satellites, les camions livrent en temps et en heure les usines robotisées qui ne s'arrêtent jamais. La conduite au-

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tonome est une technologie aujourd'hui totalement banalisée dans le transport longue distance et plus aucun grand opérateur logistique ne confie aujourd'hui ce type de transport à des chauffeurs humains, bien trop coûteux à leur goût et qui introduisent bien trop de contraintes en termes de durée du temps de travail et temps de repos à observer. Pour des raisons réglementaires mais aussi techniques, c'est dans les exploitations minières australiennes que les premiers camions robots ont fait leurs premières armes. Au milieu du désert dans ces mines à ciel ouvert, aucun piéton, aucun automobiliste imprévisible, c'était l'endroit idéal pour

mettre au point les premiers géants de la route sans chauffeur. Dès 2013, les 8 premiers camions robots Caterpillar Cat 793F CMD entraient en production dans la mine de fer de Fortescue. Jusqu'à 45 de ces monstres de 250 tonnes et 2 650 CV ont été utilisés dans cette mine géante. Plusieurs années plus tard, un concurrent européen de Caterpillar, ETF Mining Trucks, a poussé le concept plus loin encore en proposant une gamme de camions de mine optionnellement pilotés allant de 155 à 454 tonnes. Ceux-ci présentaient la capacité de pouvoir travailler non seulement de manière autonome comme le Caterpillar, mais aussi de manière coordonnée entre plusieurs camions, avec la possibilité de former des convois, de décharger simultanément, etc. Si l'environnement fermé d'une mine était propice à l'essor de camions robotisés, ce n'était pas le cas des routes ouvertes.Voitures particulières, cyclistes et autres piétons rendent la conduite automatique bien plus dangereuse, sans compter un réseau routier bien plus complexe à modéliser dans un ordinateur qu'une mine, aussi étendue soit-elle. Le groupe Daimler a été le premier à dévoiler un ca-


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© Killian Bishop.

Prospective 2040, Le camion du futur ? Électrique et robotisé

Le Future Truck 2025 de Mercedez-Benz et le Freightliner Inspiration Truck préfiguraientt en 2014 le camion de transport longue distance autonome tel qu'il allait s'imposer sur les autoroutes.

mion robot en 2015 ou plutôt plusieurs camions robots. Pour le marché européen, sa marque Mercedes-Benz a fait rouler un premier camion robot sur l'Autobahn 8, près de Stuttgart. Extérieurement, rien ne distinguait vraiment ce MercedesBenz Actros d'un autre, pourtant, celui-ci a pu se livrer à quelques démonstrations en mode automatique au milieu de la circulation pourtant particulièrement dense d'une autoroute allemande. En parallèle, le constructeur allemand faisait rouler dans le Nevada le Freightliner Inspiration. Là encore, il s'agissait d'un camion Freightliner standard (une marque que détient le groupe Daimler) doté d'une capacité de conduite autonome. C'est néanmoins dans le concept Future Truck 2025 que le constructeur allemand a livré le premier les bases de la prochaine étape vers la robotisation. Le chauffeur est toujours présent dans la cabine, réglementation oblige, mais il peut désormais faire pivoter son siège et travailler sur sa tablette numérique lorsque le camion est en mode autonome. Il s'agissait bien évidemment d'une étape vers une robotisation complète qui n'est venue que plus tard. Le législateur n’a dans un premier temps autorisé les camions automatiques que sur les autoroutes. Le chauffeur reprenait le volant dès que le camion quittait l'autoroute pour emprunter nationales et départementales. Une suite assez logique de l'arrivée des fonctions de mise en convoi apparues peu avant 2020 à la suite du programme de recherche européen SARTRE qui a permis de mettre au point cette technique entre voitures et camions. Dès lors, les convois de véhicules en mode de conduite automatique ont été autorisés sur les autoroutes. EN VILLE, CHAUFFEURS HUMAINS ET ROBOTS EN TOUT GENRE DOIVENT COHABITER Il a fallu attendre encore plusieurs années avant que les cabines de conduite ne disparaissent totalement des camions longue distance. En 2040, l'image de ces trains de la route est désormais indissociable de celle des grandes autoroutes des pays développés. Dans les zones urbaines, la rivalité entre les robots et les humains reste encore vivace. Les camions de moyen tonnage conduit par un chauffeur n'ont pas disparu des villes. Bien évidemment, en 2040, plus aucun camion polluant n'est toléré dans les centres urbains. Par contre, beaucoup de ces camions de moyen tonnage sont encore conduits par des humains. Ceux-ci restent indispensables pour superviser le déchargement des marchandises par les robots et accessoirement obtenir la signature électronique du commerçant qui a réceptionné la marchandise. Pour les transports collectifs, outre les modules individuels de déplacement mis à la disposition des habitants en autopartage, plusieurs systèmes de bus automatiques permettent à des millions d'habitants de se déplacer dans ces villes dont la surface a explosé durant ces dernières décennies. Selon leur lieu d'habitation, leurs besoins, les résidents auront accès à des modules de plus ou PLANÈTE ROBOTS N°49

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Le Transwheel, un concept de robot de transport capable de porter de lourdes charges en s'y mettant à plusieurs.

L'Easymile EZ10 et la Navya Arma, une nouvelle classe de véhicules de transport urbain qui va s'imposer dans les villes du futur.

pour les villes saturées comme Beijing ou Shanghai ainsi que des villes très peuplées d'Inde ou du Brésil. Outre les moyens de transport collectifs, plusieurs autres services publics ont profité de la robotisation et, en 2040, les rues sont le théâtre d'une intense activité robotique. De nombreux véhicules de voirie, de nettoyage ont été remplacés par des robots en tout genre. Le remplacement de la voiture individuelle par des véhicules partagés de tout

© Pierre Salomé « Aishuu ».

SI L'ENVIRONNEMENT FERMÉ D'UNE MINE ÉTAIT PROPICE À L'ESSOR DE CAMIONS ROBOTISÉS, CE N'ÉTAIT PAS LE CAS DES ROUTES OUVERTES. VOITURES PARTICULIÈRES,

Minibus autonome Navya Arma.

moins grande taille. La robotisation des véhicules et l'abaissement du nombre de voitures particulières a permis aux villes d’accroître le nombre de modules automatiques de manière à ce que les temps d'atteinte soient beaucoup plus faibles qu'aujourd'hui. Dès la fin des années 2010 les petits véhicules de transport collectif comme la Ligier/ Robosoft Easy Mile EZ10, la Navya Arma ou encore des véhicules inspirés du concept Rinspeed MicroMax ont commencé à être mis en service sur les sites industriels, les campus, les foires puis dans le centre des grandes villes européennes. Ces myriades de petits véhicule autonomes pilotés par logiciel sont coordonnées au niveau de la ville toute entière par une intelligence artificielle. Ce sont des algorithmes qui, tout au long de la journée, organisent le positionnement et la circulation de ces modules, ce qui donne à ces milliers de véhicules de transport un comportement proche de

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celui d'essaim d'insectes qui concentre ses ressources là où la demande est la plus forte. Dans les zones les plus densément peuplées, lorsqu'il s'agit de déplacer plusieurs milliers de personnes sur des plages horaires très courtes, les villes ont eu besoin de véhicules de transport beaucoup plus lourds, à plus forte capacité. Ainsi, dès 2010, China TBS Limited a commencé à travailler sur un concept d'« Airbus terrestre ». Il a fallu de nombreuses années d'études pour l'industriel afin de mettre au point non pas un simple autobus de grande capacité, mais un véritable nouveau moyen de transport. D'une capacité de 300 places, cet imposant véhicule de 38 m de longueur, 7,8 m de largeur et surtout 4,6 m de hauteur se déplace au-dessus de la rue et de ses encombrements. Les roues sont placées sur les flancs et la cabine où viennent prendre place les passagers est surélevée de 2,2 m au-dessus de la chaussée. Une solution

CYCLISTES ET AUTRES PIÉTONS RENDENT LA CONDUITE AUTOMATIQUE BIEN PLUS DANGEREUSE, SANS COMPTER UN RÉSEAU ROUTIER BIEN PLUS COMPLEXE À MODÉLISER DANS UN ORDINATEUR QU'UNE MINE, AUSSI ÉTENDUE SOIT-ELLE.

type a enfin libéré les trottoirs des voitures garées dans les zones urbaines. Cela a permis l'essor de nombreux camions robots pour les tâches les moins agréables. Apparus dans les années 2000, les camions de ramassage des ordures avec bras robot sont désormais courants dans les zones urbaines déshéritées qui ne bénéficient pas d'un système pneumatique souterrain. Ces camions robots, totalement électriques et silencieux sillonnent les rues dans un silence presque total. Le guidage automatique et les systèmes d'analyse


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Prospective 2040, Le camion du futur ? Électrique et robotisé

© Xinhua.

d'images ont permis de remercier les chauffeurs qui, sur les premiers modèles devaient encore arrêter le camion de façon à ce que le bras robot soit face aux poubelles à enlever.

L'« Airbus terrestre », un concept développé par ChinaTBS Limited pour désengorger les centresvilles des mégapoles du futur. Le concept est actuellement très controversé : trop haut pour passer sous les ponts et trop bas pour y faire passer des camions en dessous.

L'ESSOR DES ROBOTS DE LIVRAISON De la même façon que tous les véhicules de nettoyage sont désormais des robots, de nombreux robots réalisent des livraisons en ville et remplacent les camionnettes et autres scooters. Certains se souviennent encore du canular du 1er avril 2015 de Domino's Pizza qui avait annoncé le lancement de ses Domi-No-Driver, des robots scooters livrant automatiquement des pizzas. En 2040, porté par l'essor du e-commerce, ces robots de livraison sont devenus réalité. Beaucoup plus simples et moins coûteux en énergie que les livraisons par drone dans les villes, des robots de tous genres se

LES FONDATEURS DE SKYPE ONT MONTRÉ LA VOIE AVEC UN ROBOT DE PETITE TAILLE CAPABLE DE SE DÉPLACER SUR LES TROTTOIRS AFIN D'ALLER LIVRER UN COLIS JUSQU'AU DOMICILE DE L'ACHETEUR.

Les robots de nettoyage et de transport de poubelles équipent déjà certaines villes. Nous avons consacré un dossier à la gamme Dustbot dès Planète Robots n°1 !

dsont multipliés pour apporter des colis jusqu'aux acheteurs dès la fin des années 2010. Les fondateurs de Skype ont montré la voie avec un robot de petite taille capable de se déplacer sur les trottoirs afin d'aller livrer un colis jusqu'au domicile de l'acheteur. Le design du robot Starship Delivery n'est pas plus complexe qu'un simple coffre avec 6 petites roues, capable de se rendre à une adresse et qui se déverrouille à l'aide d'une application mobile, mais celui-ci a apporté une réponse économique à un besoin de livraison rapide pour le commerce électrique. Un designer, Kobi Shikar a imaginé un monocycle, le Transwheel capable de porter littéralement à bout de bras un colis de manière totalement autonome. L'intérêt de ce robot de transport urbain, c'est qu'il est possible d'en combiner plusieurs afin de porter des charges encombrantes. En allant jusqu'au bout de ce concept, il est possible de transporter un container standard avec douze d'entre eux. Ces robots furent les précurseurs d'une nouvelle génération de robots de livraison capables de monter leur colis dans les étages. L'ère des androïdes s'annonçait alors.

Le Starship Delivery, un autre exemple de robot de livraison imaginé par les créateurs de Skype. Un robot idéal pour les livraisons de proximité, notamment pour le e-commerce.

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Yhnova

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quand les robots impriment une maison en quelques heures

Les Nantais ont pu assister lors de la Nantes Digital Week à la construction d’une maison par impression 3D. Plus qu’une simple démonstration, c’est un nouveau procédé de construction 100 % robotique qui a été révélé à Nantes.

est à l'occasion de la Nantes Digital Week que les chercheurs de l'université de Nantes et du laboratoire des sciences du numérique (LS2N) de Nantes et de l’Institut de Recherche en Génie Civil et Mécanique se sont livrés à une démonstration unique : imprimer en une semaine une maison de 95 m2 qui sera ensuite proposée à la location. À la tête de ce projet, Benoît Furet, responsable de la recherche à l'IUT de Nantes, un chercheur qui travaille sur l'impression 3D de grande taille depuis 25 ans, notamment pour le compte des industriels de la région comme Bénéteau ou Gruau. Le chercheur s'est intéressé à l'habitat imprimé en 3D en 2015 avec un projet lancé à l'occasion d'un

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séisme majeur qui a alors frappé le Népal. Le projet INNOprint3D visait alors à produire très rapidement des abris temporaires pour les victimes d'un sinistre, des abris imprimés en polymère en 30 à 45 minutes grâce à un robot industriel classique. Depuis, le chercheur a poussé l'idée plus avant et a imaginé le procédé BatiPrint3D destiné, cette fois, à produire des bâtiments durables en béton. UN PROCÉDÉ D'IMPRESSION TRÈS RAPIDE À METTRE EN ŒUVRE Ce procédé se démarque des nombreux projets d'impression 3D de bâtiments que ce soit en Chine, en Russie, aux États-Unis ou en Italie par le procédé mis en œuvre. D'une part les chercheurs nantais ont choisi de ne pas imprimer directement

en béton mais de faire un moule des murs en mousse de polyuréthane. Le béton est ensuite coulé dans ce coffrage dans un deuxième temps, par le robot. Ces couches de mousse assurent une double isolation permettent à une maison imprimée selon ce procédé de dépasser les exigences en termes d'efficacité énergétique de la RT2012. En outre, il s'agit d'un matériau relativement courant dans le domaine de la construction. Autre particularité du procédé imaginé et développé par Benoît Furet, celui-ci ne met pas en œuvre un portique pour assurer l'impression, mais des robots classiques. Plutôt que d'inventer une imprimante 3D géante comme l'a fait l'Italien, WASP, avec sa BigDelta, l'Américain, ContourCrafting, ou encore comme le Chinois, Winsun, l'équipe projet a privilégié des robots déjà utilisés dans l'indus-


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© Valéry Joncheray.

Concept du projet Yhnova avant impression.

Un robot industriel placé sur un AGV est la réponse des chercheurs de l’université de Nantes aux imprimantes 3D de grande taille notamment utilisées en Chine.

trie. « Nous sommes partis de robots industriels avec un robot Staübli et un AGV BA Systèmes qui permet de suivre une trajectoire sur la dalle et de positionner le robot industriel » explique Benoît Furet. « Notre logiciel est en quelque sorte un cerveau qui coordonne ces deux robots. Pour la pose du polymère, l'AGV se déplace jusqu'à des points calculés, puis se met en pause pendant que le robot Staübli réalise l'impression. » Pour passer à la phase de coulage du béton, un changement de la buse d'impression et de programme des robots est réalisé en une vingtaine de minutes seulement. L'atout majeur de ce duo de robots face aux portiques géants chinois ou américains réside dans sa rapidité de mise en œuvre. L'installation d'une imprimante géante sur un chantier de construction demande beaucoup de manutention et de temps. L'installation peut demander autant de temps que l'impression elle-même et demande une grosse logistique. Avec le procédé BatiPrint3D, il suffit d'installer le robot sur la dalle pour qu'il soit opérationnel. Le robot peut se déplacer de maPLANÈTE ROBOTS N°49

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Yhnova, quand les robots impriment une maison en quelques heures

À

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54 heures d’impression ont été nécessaires pour monter les murs de la maison construire à Nantes via le procédé BatiPrint3D.

Une fois la trajectoire calculée dans le plan X-Y, on monte les murs sur la dimension Z sans difficulté » précise le chercheur.

Le procédé BatiPrint3D consiste à imprimer deux parois de mur en mousse de polyuréthane, des parois entre lesquelles le robot vient ensuite couler le béton. À droite… Plus qu’à ajouter les ouvertures, un toit et aménager l’intérieur.

nière autonome sur le chantier à partir des données du modèle 3D de la maison et sortir par la porte lorsque son travail est terminé ! « Générer la trajectoire des robots n'est pas particulièrement complexe car dans une maison, si on fait abstraction des allèges et des fenêtres, tous les murs sont identiques.

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UNE START-UP SERA CRÉÉE EN 2018 POUR EXPLOITER LE PROCÉDÉ Si l'impression de la maison Yhnova s'est déroulée tout au long de la Nantes Digital Week, Benoît Furet révèle que la durée d'impression n'a été que de 54 h. Le chercheur estime que ce temps pourra être ramené à 33 h, une fois le procédé optimisé, soit une maison de 95 m2 réalisée en quatre jours seulement. La maison sera facturée 195 000 euros à Nantes Métropole Habitat, mais le coût d'impression descendra à 130 000 euros une fois le coût des robots amorti. Benoît Furet vise une réduction du coût de construction de 30 % avec des maisons dessinées pour exploiter les avantages de l’impression 3D. La maison a été expertisée par le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) qui a délivré un avis favorable pour une ATEX (Appréciation technique pour expérimentation). Ce sésame permettra à Nantes Métropole Habitat de proposer ce logement unique à la location, mais il permettra aussi d'imprimer d'autres exemplaires de cette maison, ce que compte bien accomplir le chercheur en 2018. Une start-up devrait être créée prochainement afin de commercialiser ce nouveau procédé d'impression auprès des entreprises du bâtiment. Benoît Furet évoque de nouveaux projets en France, un complexe hôtelier à l'île Maurice et peut-être même en Chine ! ■AC


1p abonnement-2ans-48.qxp_Mise en page 1 12/12/2017 20:11 Page1

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La poursuite du rêve d’Elon Musk Envoyer des humains sur la planète rouge et la coloniser est devenu pour un certain nombre de sociétés privées et d’organismes publics la prochaine grande étape de l'exploration spatiale et s'est imposé comme un thème majeur du 68e Congrès international d'astronautique, qui rassemblait 4 000 experts fin septembre à Adélaïde et au cours duquel Elon Musk a profité pour faire le point sur l’avancement de son ambitieux projet destiné à envoyer des vaisseaux spatiaux habités sur Mars dès la prochaine décennie. LE CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ Présentée l’an dernier sous l’appellation d’ITS (Interplanetary Transport System), sa fusée réutilisable a provisoirement repris son ancien nom de code, à savoir BFR (Big Fucking Rocket ou Big Falcon Rocket), Elon Musk cherchant encore le nom définitif à lui donner. Sa nouvelle version comporte un certain nombre de modifications par rapport à ce qui avait été précédemment annoncé. L’option choisie par SpaceX a été de réduire quelque peu la taille de la nouvelle fusée et de lui

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donner une forme un peu plus effilée tout en la rendant plus polyvalente. La BFR devrait maintenant mesurer 106 m de haut pour un diamètre de 9 m et sera équipée de 31 moteurs Raptor (à la place des 122 m de haut pour un diamètre de 12 m et des 42 moteurs Raptor initialement prévus l’an dernier) ce qui en fera toujours la plus grande fusée jamais construite. Le 1er étage de la fusée constituant le lanceur, qui mesure 58 m de haut, sera capable de propulser dans l’espace une masse de 5 400 tonnes et de revenir sur son pas de tir une vingtaine de minutes plus tard.

Quant au vaisseau, il sera déclinable en différentes versions : vaisseau-citerne servant au ravitaillement de carburant dans l’espace, transport de fret et/ou de passagers. Il mesurera 48 m de long pour un diamètre de 9 m et sera doté d’une partie pressurisée d’un volume de 825 m3 comprenant 40 cabines capables d’accueillir jusqu’à 5 à 6 personnes chacune (mais plus vraisemblablement de 2 à 3 personnes), un espace de stockage commun, une cuisine, un espace central où se détendre et se divertir ainsi qu’un abri où les passagers pourront se réfugier pour se protéger des tempêtes solaires. Sa


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partie supérieure sera réservée au stockage de la charge utile. Il sera équipé de 6 moteurs Raptor (4 pouvant fonctionner dans le vide de l’espace et 2 au niveau de la mer) pour lui permettre de manœuvrer puis de se poser sur Mars en toute sécurité et de pouvoir en redécoller. Ces moteurs Raptor, qui fonctionnent avec un mélange de méthane et d’oxygène liquide, intègrent des systèmes redondants afin de pouvoir rester opérationnels et de façon à ce que, si l’un d’eux tombe en panne, c’est un autre qui prend le relais. Certains de leurs composants seront imprimés en 3D mais leur majeure partie sera usinée en pièces forgées. Par ailleurs SpaceX a mis au point pour la pompe à oxygène un nouvel alliage métallique qui offre une résistance élevée à la température et ne brûle pas. Le but recherché est de rendre le risque à l'atterrissage le plus proche possible de zéro.

Second étage du BFR posé sur Mars, près d’une colonie en voie de construction.

Arrivée sur Mars d’une BFR habitée d’une centaine de passagers, image qui pourrait devenir fréquente dans quelques années, si le programme arrive à son terme.

EN ROUTE POUR LA PLANÈTE ROUGE En ce qui concerne le voyage vers Mars, la procédure reste inchangée. Le départ de la Terre s’effectuera en plusieurs étapes. Dans un 1er temps, le lanceur surmonté du vaisseau spatial décollerait depuis le pas de tir 39A du Kennedy Space Center à Cap Canaveral. Après la séparation des deux étages, le 1er étage reviendrait se poser en douceur sur sa rampe de lancement (comme le font déjà les Falcon 9) pendant que le vaisseau spatial avec ses passagers irait se positionner en orbite terrestre basse. Le même lanceur redécollerait peu de temps après, en étant surmonté, cette fois-ci, d’une version vaisseau-citerne transportant uniquement le carburant nécessaire au remplissage des réservoirs du vaisseau spatial. Cette opération pourra être répétée autant de fois que nécessaire. Une fois ce ravitaillement effectué de manière autonome dans l’espace, le vaisseau spatial se propulserait hors de l’orbite terrestre et déploierait ses deux grands panneaux solaires, servant à alimenter en électricité les différents systèmes de vie à bord, avant d’entamer son voyage vers la planète rouge. Arrivé à destination, il pénétrerait dans l’atmosphère martienne à la vitesse de 7 km/s et se poserait au sol en utilisant la rétropropulsion supersonique. L’OBJECTIF VISÉ L’objectif souhaité par SpaceX est de faire atterrir au moins deux vaisseaux cargo en 2022 sur la planète rouge avec pour mission de localiser les sites où la glace d’eau sera le plus aisément exploitable et d’identifier les dangers potentiels (radiations ou éventuels microbes martiens) mais aussi de mettre en place les équipements indispensables pour produire de l’énergie, extraire les matières premières ainsi que les infrastructures nécessaires pour y assurer la survie des premiers humains dont l’arrivée est prévue deux ans plus tard. L’étape suivante consistera à envoyer sur Mars en 2024, quatre vaisseaux, à savoir deux vaisseaux cargo et deux vaisseaux habités, pour y construire l’usine de production de combustible à fusée (méthane et oxygène) à partir de l’atmosphère et de PLANÈTE ROBOTS N°49

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En parallèle de Mars, la BFR pourrait faire le lien entre notre satellite naturel, la Lune et notre planète.

pour une contenance de 1000 m3) a résisté à une pression supérieure à celle qui est nécessaire. Les moteurs Raptor, qui seront chargés de propulser la BFR jusqu’à l’orbite basse terrestre et qui serviront ensuite à l’atterrissage du vaisseau spatial sur Mars ainsi qu’à son redécollage, ont parfaitement fonctionné à chaque fois qu’ils ont été testés sur Terre. Par ailleurs fin octobre, SpaceX s’est vu attribuer par

EN CE QUI CONCERNE LE VOYAGE VERS MARS, LA

PROCÉDURE RESTE INCHANGÉE. LE DÉPART DE LA TERRE S’EFFECTUERA EN PLUSIEURS ÉTAPES. BFR pourrait servir également pour lancer des satellites de très grande capacité, inaccessibles jusque-là.

la glace d’eau martiennes tout en commençant à installer la première base. Par la suite, un nombre croissant de missions pourraient, au fil des années, y établir une colonie autosuffisante. Le site d'atterrissage des premières missions devra se situer à basse altitude pour maximiser le freinage aérodynamique du vaisseau et ne pas avoir de terrain accidenté mais aussi se trouver à proximité de la glace d’eau pour la production de propergol et de l’équateur afin de pouvoir optimiser la production d'énergie via des panneaux solaires et ne pas trop souffrir du froid. Sachant qu’Elon Musk est d’un tempérament toujours très optimiste et que, depuis sa création en

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2002, SpaceX a souvent été en retard par rapport aux délais initialement prévus, il y a donc fort à parier que ce nouveau planning annoncé soit repoussé de quelques années, d’autant plus que la période pendant laquelle la distance à parcourir entre la Terre et la planète rouge est la plus courte ne se reproduit que tous les deux ans.

L’ÉTAT D’AVANCEMENT DU PROJET La plupart des différents éléments clés de cette nouvelle fusée ont déjà été testés avec succès (sur Terre, dans les airs et/ou dans l’espace). L’énorme réservoir en fibre de carbone (près de 12 m de haut

l’US Air Force un supplément de financement de 40,7 millions de dollars pour le développement de son moteur Raptor. La réutilisabilité de la fusée et sa capacité à se poser de façon automatisée ont été prouvées à de nombreuses reprises avec le Falcon 9. Les missions de réapprovisionnement en fret de l’ISS avec la capsule Dragon ont permis à SpaceX de mettre au point le bouclier thermique du vaisseau ainsi que l’automatisation de la manœuvre d’arrimage qui sera indispensable pour refaire le plein de carburant dans l'espace. La construction de la première BFR devrait débuter d’ici 6 à 9 mois, l'équipement nécessaire a déjà été commandé. Les premiers tests commenceront par


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La poursuite du rêve d’Elon Musk

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Avec ses 106 mètres et ses 31 moteurs Raptor, BFR devrait être la fusée la plus puissante de l’histoire à son arrivée vers 2022.

Musk pour construire leur base comme des panneaux solaires de Tesla ou une version améliorée des robots tunneliers (Godot et Line-Storm) de The Boring Company.

© Crédits photos : SpaceX.

Il n’est pas à l’ordre du jour d’utiliser la BFR pour ravitailler la Station Spatiale Internationale, mais en présentant cette image, SpaceX ouvre une porte.

SpaceX espère que la Lune et Mars ne seront que les premières marches d’une future colonisation de notre système solaire à grande échelle, en utilisant la BFR.

des vols d’essais suborbitaux de quelques centaines de kilomètres d'altitude et de courte distance. Par ailleurs, SpaceX effectue des simulations de la BFR, y compris en ce qui concerne son ralentissement dans l'atmosphère martienne et l'atterrissage. Parallèlement, SpaceX travaille aussi sur la conception du système ISRU (In-Situ Resource Utilization) destiné à collecter les matériaux indispensables à la survie des premiers colons et d'une usine de

transformation pour la fabrication d'oxygène et de méthane sur Mars en récoltant du dioxyde de carbone de son atmosphère et de l'eau présente dans le sol sous forme de glace. Bien que le sujet n’ait jamais abordé lors de la présentation du projet, on peut toutefois supposer, qu’une fois la BFR arrivée sur la Lune ou sur Mars, les premiers colons utilisent également des produits mis au point par les autres sociétés d’Elon

UNE ÉCONOMIE D’ÉCHELLE Ce projet serait toujours financé par le lancement de satellites (commerciaux ou militaires) ainsi que par les opérations, effectuées pour le compte de la NASA, de ravitaillement en fret de l’ISS ainsi que celles qui serviront à y emmener des astronautes dans les années à venir ou à les ramener sur Terre. Le changement notoire, par rapport au projet présenté l’an passé, réside dans le fait qu’il est désormais prévu, qu’à moyen terme, la BFR remplace tous les autres produits de SpaceX: les lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy ainsi que les capsules Dragon et Dragon 2. Du coup, tous les budgets, qui leur étaient jusqu’ici alloués, serviront alors exclusivement à financer la construction des futures BFR. Les BFR entièrement réutilisables, comprenant un lanceur et un vaisseau (en version cargo ou habitable), assureront donc, à elles seules, une large gamme de missions : mise sur orbite de satellites ou leur récupération en fin de vie, ainsi que le transport de fret et d’astronautes à destination de l’ISS, de la Lune et/ou de Mars. Elon Musk a même envisagé la possibilité d’utiliser la BFR sur Terre pour assurer, via des vols suborbitaux, des liaisons intercontinentales entre les grandes villes en moins d’une heure (Los Angeles - New York en 25 min, Bangkok - Dubaï en 27 min, Tokyo - Singapour en 28 min, Londres - New York en 29 min, New York - Paris en 30 min, Sidney Singapour en 31 min, Los Angeles - Londres en 32 min, Londres - Hong Kong en 34 min). ■Josèphe Ghenzer

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Innovations du futur

Le MPO éjectant le MMO aux abords de Mercure.

Une ambitieuse mission spatiale pour percer les mystères de Mercure BepiColombo est une mission issue d’une collaboration entre l'ESA et la JAXA qui a pour but d'étudier l'intérieur, la surface, l'exosphère, la magnétosphère ainsi que l'environnement de Mercure. Les données recueillies au cours de cette mission devraient permettre aux scientifiques de mieux comprendre la formation de notre système solaire et l’évolution des planètes à proximité de leur étoile. UNE PLANÈTE MÉCONNUE Si Mercure est la planète tellurique la plus petite et la plus mystérieuse de notre Système solaire, elle demeure la moins explorée et est loin d’avoir livré tous ses secrets. Sa proximité avec le Soleil, dont le scintillement est très puissant, rend impossible son étude précise au moyen de télescopes depuis la Terre et il est tout aussi périlleux d’y envoyer des engins spatiaux en raison des écarts de température extrêmes (de -180 à + 430 °C) qui y règnent ainsi que des niveaux de radiations solaires qui sont dix fois plus élevés et des radiations infrarouges vingt fois plus fortes que sur Terre mais aussi de la difficulté à pouvoir les positionner en orbite stable autour de la planète.

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À ce jour, seules 2 sondes de la NASA l’ont explorée. C’est ainsi que Mariner 10, qui avait pour objectif d’observer Vénus et Mercure, a effectué trois survols de Mercure (deux en 1974 et un en 1975) au cours desquels elle n’a pu cartographier que 45 % de sa surface avec une résolution d’environ un km. Quant à MESSENGER (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry, and Ranging), elle a effectué 3308 orbites autour de la planète, de mars 2011 jusqu’à l’épuisement de son carburant en avril 2015, au cours desquelles elle a pris environ 256000 photos. Malgré cela, les résultats scientifiques ainsi récoltés ont, en réalité, soulevé bien plus de questions qu’ils n’ont apporté de réponses.

Baptisée du nom du mathématicien et ingénieur italien Giuseppe (Bepi) Colombo (qui, entre autres choses, avait participé à la mise au point de la sonde Mariner 10), BepiColombo sera donc la troisième mission mais la première européenne, menée en collaboration avec le Japon, à s’y rendre pour tenter d’en percer les mystères.

UNE ÉTROITE COLLABORATION INTERNATIONALE Si BepiColombo est avant tout une mission conjointe en l’ESA et la JAXA, c’est un grand nombre de sociétés et de laboratoires qui y participent d’une manière ou d’une autre. C’est ainsi qu’Airbus,


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© ESA.

© Astrium.

qui a été choisi pour être le maître d’œuvre industriel de cette mission, a dirigé un consortium de 83 entreprises, issues de 15 pays, pour développer les divers composants des quatre éléments du vaisseau composite. De son côté, le CNES a assuré la maîtrise d'ouvrage de la contribution instrumentale française pour le compte des huit laboratoires (IAS, IPGP, IRAP, LAM, LATMOS, LESIA, LPC2E, LPP) qui ont participé à la conception de six des seize instruments de la mission. Pour éviter la surchauffe, le premier défi a consisté à développer des matériaux inédits (titane-céramique et céramique-aluminium) afin de protéger les éléments vitaux (antennes, mécanismes et instruments scientifiques) du vaisseau spatial. Au final, la mission embarque 70 % de technologies nouvelles.

La planète Mercure survolée par le MMO.

UN LONG VOYAGE Après avoir déjà réalisé avec succès toute une série de tests, c’est en mars 2018 que seront livrés au Centre spatial de Kourou en Guyane les quatre modules qui seront assemblés et superposés pour former le MCS (Mercury Composite Spacecraft), un vaisseau composite qui sera envoyé dans l’espace par une fusée Ariane 5. Si tout se passe bien, il est prévu que le lancement se déroule le 5 octobre 2018 avec une fenêtre de tir qui restera ouverte pendant environ huit semaines, pour le cas où les conditions météorologiques s’avèrent ne pas être optimales ou en cas d’imprévus de dernière minute. Cet imposant vaisseau de 6,40 m de haut qui aura une masse 4,20 tonnes au lancement et sera doté de 40 m2 de panneaux solaires, sera constitué du MMO (Mercury Magnetospheric Orbiter), du MOSIF (MMO Sunshield & Interface Structure) – qui fournira une protection thermique au MMO mais aussi la structure d'interfaces mécaniques et électriques entre le MMO et le MPO –, du MPO (Mercury Planetary Orbiter) et du MTM (Mercury Transfer Module) qui assurera la propulsion solaire électrique du vaisseau pendant le voyage. Pour atteindre la vitesse requise afin d'être capturé en orbite par la gravité de Mercure, le vaisseau devra perdre 7 km/s. Pour ce faire, et minimiser la consommation de carburant, il effectuera neuf manœuvres d'assistance gravitationnelle (une autour de la Terre, deux autour de Vénus et six autour de Mercure) et utilisera un système de propulsion électrique spécialement développé pour la mission qui permettra un ralentissement de 4 km/s. Après avoir parcouru 8,9 milliards de kilomètres, il devrait atteindre sa destination le 5 décembre 2025 au bout d’un périple qui aura duré 7 ans et 2 mois. Après avoir effectué 18 révolutions solaires et peu avant l'insertion en orbite autour de Mercure, le MTM sera éjecté du vaisseau et le MPO prendra alors la relève pour assurer la propulsion. Ensuite le MMO sera éjecté en tournoyant pour lui faire atteindre son orbite autour de Mercure et la JAXA en prendra le contrôle puis le MOSIF sera libéré et le MPO sera à son tour placé sur une orbite basse autour de Mercure. Si tout se déroule sans problème, la fin des opéraPLANÈTE ROBOTS N°49

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© ESA.

Décomposition des modules de BepiColombo.

x 1 500 km) avec une période de 2 ou 3 heures, d’où il effectuera toutes sortes d’observations grâce à sa charge utile d’environ 85 kg qui regroupe onze instruments scientifiques comprenant des caméras (haute résolution et stéréo), des spectromètres (IR, UV, rayons X, rayons γ, neutrons), un radiomètre, un altimètre laser, un magnétomètre, des analyseurs de particules, un transpondeur

SI TOUT SE DÉROULE SANS PROBLÈME, LA FIN DES

© ESA.

OPÉRATIONS SCIENTIFIQUES DE LA MISSION NOMINALE DES DEUX ORBITEURS EST PRÉVUE POUR LE 1ER MAI 2027 L’ensemble BepiColombo, sans sa coiffe, prêt à être embarqué sur une fusée Ariane 5 en octobre prochain.

tions scientifiques de la mission nominale des deux orbiteurs est prévue pour le 1er mai 2027 avec une prolongation possible d’un an.

LE MERCURY PLANETARY ORBITER Développé sous la responsabilité de l'ESA, le MPO est un engin stabilisé trois axes mesurant 2,40 m x 2,20 m x 1,70 m pour une masse de 1200 kg et est doté de panneaux solaires de 7,50 m d’envergure. Sa structure utilise une configuration en double H. L'un de ses côtés sera toujours tourné vers la planète pour permettre à ses instruments de la surveiller en permanence. Le côté opposé disposera

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d'un panneau réflecteur et d’un « radiateur », de 3,70 m de large, chargé de rejeter la chaleur interne du MPO vers l'espace. Pour que l’orbiteur soit capable de résister aux radiations solaires et aux températures extrêmes, les ingénieurs d’Airbus ont recouvert toutes ses surfaces externes, sauf celle du radiateur, d’une isolation composée de cinquante couches de céramique et d’aluminium, un matériau tout spécialement conçu pour cette mission. Ses antennes ont été fabriquées en titane réfractaire et recouvertes d’un nouveau revêtement spécialement développé pour l’occasion. Arrivé à destination, le MPO sera positionné sur une orbite basse polaire faiblement elliptique (480

à bande Ka ainsi qu’un accéléromètre. Dix d’entre eux sont fournis par les chercheurs principaux grâce au financement national des États membres de l'ESA et un autre par la Russie. Sa mission consistera à étudier la composition de la surface et de la structure interne de Mercure (géologie, géomorphologie, géophysique, volcanisme, tectonique globale, âge de la surface, composition de la surface de Mercure) ainsi que son exosphère mais aussi à réaliser une cartographie complète de la planète. LE MERCURY MAGNETOSPHERIC ORBITER Le MMO est fourni par l'Institute of Space and As-


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La poursuite du rêve d’Elon Musk

À

G é u

Le Mercury Planetary Orbiter. Ensemble des partenaires européens de la mission BepiColombo. — En dessous… Le Mercury Magnetospheric Orbiter.

tronautical Science (ISAS) et développé sous la responsabilité de la JAXA. Sa structure principale est un prisme octogonal de 90 cm de haut et 1m80 de diamètre pour une masse totale de 250 kg. Son noyau central circulaire porte l'interface de séparation à une extrémité et supporte le pylône pour l'antenne à gain élevé à l'autre. Les panneaux supérieur et inférieur sont encastrés dans le corps externe octogonal. Les instruments et les sous-systèmes, montés à l'extérieur des panneaux supérieur et inférieur, sont protégés du Soleil par les parois de l'octogone. Chacun de ses huit panneaux latéraux est équipé de cellules solaires dont la capacité de production d'énergie sera d’environ 350 W. La surface des panneaux non couverts par des cellules solaires dispose d’une finition miroir pour refléter le rayonnement solaire. Arrivé à destination, il sera positionné sur une orbite elliptique polaire (400 km x 12 000 km) avec une période orbitale de 9h30. Il sera stabilisé par rotation (quinze rotations par minute) avec un axe

de rotation perpendiculaire au plan orbital de Mercure autour du Soleil pour garantir que le haut ainsi que le bas de l’orbiteur ne soient jamais face au Soleil et permettre de pointer en direction de la Terre son antenne à gain élevé avec un mécanisme d’un seul degré de liberté. L'effet centrifuge du spin permettra le déploiement de quatre antennes fi-

laires de quinze mètres de long pour effectuer les mesures des champs électriques et des ondes radio. L'orbiteur sera aussi équipé de deux mâts de cinq mètres de long pour effectuer les mesures du champ magnétique. Sa charge utile d’une masse de 45 kg embarquera cinq instruments de mesure : MGF (Magnetic Field Investigation), MPPE (Mercury Plasma Particle Experiment), PWI (Plasma Wave Investigation), MSASI (Mercury Sodium Atmosphere Spectral Imager) et MDM (Mercury Dust Monitor). Ils permettront d’étudier le champ magnétique aux pôles où les vents solaires sont extrêmement violents, la magnétosphère, l'espace interplanétaire interne ainsi que des ondes et des particules dans l'environnement de la planète et son exosphère riche en sodium dont les scientifiques ne comprennent pas le mécanisme. ■Josèphe Ghenzer

Les 11 instruments scientifiques embarqués à bord du MPO BELA (BepiColombo Laser Altimeter) ISA (Italian Spring Accelerometer) MPO-MAG (Magnetic Field Investigation) MERTIS (Mercury Radiometer and Thermal Imaging Spectrometer) MGNS (Mercury Gamma-ray and Neutron Spectrometer) MIXS (Mercury Imaging X-ray Spectrometer) MORE (Mercury Orbiter Radio science Experiment) PHEBUS (Probing of Hermean Exosphere by Ultraviolet Spectroscopy) SERENA (Search for Exosphere Refilling and Emitted Neutral Abundances) SIMBIO-SYS (Spectrometers and Imagers for MPO BepiColombo Integrated Observatory) SIXS (Solar Intensity X-ray and particle Spectrometer)

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NEWS spatiales

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© Airbus 2017.

Une équipe d'étudiants et de postdocs du MIT a remporté le 1er prix du Mars City Design, un concours axé sur les villes durables qui pourraient un jour être construites sur Mars. Leur projet, baptisé Redwood Forest, repose sur des habitats en forme de dômes s’inspirant des arbres, qui pourraient accueillir jusqu'à 50 personnes. Leur ville imitera physiquement et fonctionnellement une forêt en utilisant les ressources locales comme la glace, l'eau, le régolithe et le soleil. Ces dômes fourniraient des espaces ouverts et publics contenant des plantes et de l'eau en abondance qui serait récupérée dans les plaines du nord de Mars. Ils seraient implantés au-dessus d'un réseau de tunnels souterrains permettant d'accéder à des espaces privés et de faciliter le déplacement des habitants d’un dôme à l’autre. Chaque habitat imitant la structure d’un arbre comprendra un système structurel ramifié et une enveloppe gonflable, ancrés dans le sol par les tunnels faisant office de racines qui offriront aux résidents une protection contre les rayonnements cosmiques, les impacts de micrométéorites et les variations thermiques extrêmes. Chaque « arbre » collectera l'énergie du soleil et l'utilisera pour traiter et transporter l'eau qui remplira des cellules souples à l'intérieur du dôme en fournissant une protection contre les radiations, aidera à gérer les charges thermiques et fournira des fermes hydroponiques pour la culture. Des panneaux solaires produiront de l'énergie pour séparer l'eau stockée pour la production de carburant des fusées et d'oxygène mais aussi pour recharger les piles à combustible nécessaires pour alimenter les véhicules destinés à se déplacer à la surface de Mars et stocker

© MIT

[ UN NOUVEAU PROJET D’HABITAT MARTIEN ]

l'énergie de secours en cas de tempête de poussière. ◗

[ FEU VERT POUR LES SATELLITES JUMEAUX GRACE-FO ]

Conçus pour mesurer la gravité terrestre, les satellites jumeaux GRACE-FO (Gravity Recovery and Climate Experiment FollowOn), d’une masse de 600 kg chacun, observeront le mouvement continu de l’eau, de la glace et de la surface terrestre en fonction des saisons ainsi que les processus climatiques et météorologiques, les séismes et les activités humaines. Ces deux satellites de recherche

seront placés en orbite polaire à environ 500 km d’altitude et à 220 km l’un de l’autre. Ils mesureront en continu et avec une grande précision la distance qui les sépare et généreront tous les mois des cartes des fluctuations du champ gravitationnel de la Terre qui sont utilisées pour observer les mouvements mensuels de l’eau, de la glace et de la surface terrestre. Un GPS et un système basé sur des émissions de micro-ondes mesureront la distance séparant les satellites avec une précision de l’ordre d’un micron tandis qu’un accéléromètre sensible déterminera l’effet de

forces non gravitationnelles comme la traînée atmosphérique et les radiations solaires. De plus, chaque satellite fournira quotidiennement jusqu’à 200 profils de la répartition thermique et de la teneur en vapeur d’eau de l’atmosphère et de l’ionosphère afin d’améliorer les prévisions météorologiques. Leur lancement est prévu au printemps 2018 pour une mission d’au moins 5 ans. Ce projet est une coopération entre le JPL de la NASA et le Centre allemand de recherche en géosciences (GFZ Potsdam). ◗


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Spatiales données météorologiques complémentaires seront embarquées sur deux types de satellites. La série A, dont le lancement est prévu en 2021, sera équipée d’instruments optiques et infrarouges ainsi que de sondeurs atmosphériques destinés à la recherche tandis que la série B, dont le lancement est prévu en 2022, emportera essentiellement des instruments micro-ondes. ◗

© Airbus 2017

© ESA.

[ AIRBUS VA CONSTRUIRE LES SATELLITES TÜRKSAT 5A ET 5B ]

[ DES PRÉVISIONS MÉTÉO DE PLUS EN PLUS FIABLES ]

Grâce à la flotte MetOp, les Européens disposent désormais de deux satellites en orbite polaire (MetOp-A et MetOp-B). Conçus et réalisés par Airbus pour le compte de l’ESA et d’EUMETSAT, ils orbitent à une altitude de 830 km et effectuent chaque jour 14 rotations autour

de la Terre sur une orbite héliosynchrone. Ils fournissent des données détaillées et renseignent sur de multiples paramètres concernant le sol, l’atmosphère et les océans, qui sont recueillis par des instruments à micro-ondes. Leurs instruments sont sensibles au rayonnement visible et infrarouge et leur radar peut percer la couverture nuageuse

pour mesurer la vitesse et la direction du vent à la surface des océans. Le lancement du troisième et dernier satellite MetOp de première génération est prévu à l’automne 2018. Une constellation MetOp de seconde génération (MetOpSG), actuellement en cours de développement, sera composée de six satellites. Différentes charges utiles fournissant des

Türksat et Airbus Defence and Space viennent de signer un contrat portant sur la réalisation de deux satellites de télécommunication de nouvelle génération. Les satellites Türksat 5A et Türksat 5B sont basés sur la toute dernière évolution EOR (Electric Orbit Raising) de la plateforme Eurostar E3000 d’Airbus, qui utilise la propulsion électrique pour la mise en orbite et le maintien en poste. Türksat 5A est un satellite de télédiffusion qui exploitera la bande Ku sur la position orbitale géostationnaire 31° Est, couvrant ainsi la Turquie, le Moyen-Orient, l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud. Sa masse au lancement sera de 3500 kg et sa puissance électrique de 12 kW. Sa mise en orbite est prévue en 2020. Türksat 5B est un satellite à haut débit qui utilisera les bandes de fréquence Ku et Ka sur la position orbitale 42° Est. Sa charge utile très haut débit HTS (High Throughput Satellite) fournira une capacité de plus de 50 Gbit/s grâce à 73 faisceaux couvrant une large zone incluant la Turquie, le Moyen-Orient ainsi que de vastes régions de l’Afrique. Sa masse au lancement sera de 4500 kg et sa puissance électrique de 15 kW. Sa mise en orbite est prévue en 2021. Ces deux satellites sont conçus pour une durée de vie opérationnelle très supérieure à 15 ans. ◗ par Josèphe Ghenzer

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Innovations du futur

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Main dans la réalité virtuelle au cœur du divertissement Le « VRnaute » : personne férue d’univers virtuels, toujours à l’affût de nouvelles expériences immersives et sensationnelles. Elle s’immisce dans les jeux et applications de la réalité virtuelle (RV). Deux espaces d’attractions sont dédiés à la réalité virtuelle, avec pour chacun d’eux, une vision sur les usages et une découverte pour les sens. Mk2 VR et Samsung Life Changer Park vous proposent de découvrir à travers leurs lieux magnifiques, la réalité virtuelle de près, pour le plaisir et la culture technophile. VISION DU MONDE SINGULIÈRE, ET MODÈLE ALTERNATIF CULTUREL Mk2 ouvre le 9 décembre 2016, au sein de mk2 Bibliothèque à Paris, le premier lieu dédié à la réalité virtuelle. Mk2 du nom de son fondateur Marin Karmitz programme des expériences singulières ou collectives, accessibles au grand public au moyen de casques et du tout dernier simulateur full body immersive. Ces expériences sont proposées tout au long de l’année, sous forme de films de science-fiction, de documentaires, dans un espace de vie et d’échange chaleureux et convivial. La programmation

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du lieu est rythmée par l’actualité des nouvelles créations cinématographiques 3D. Les casques aux multiples facettes high-tech permettent de simuler la présence physique d’un utilisateur, c’est-à-dire son avatar, dans un environnement numérique généré par un ordinateur. Les jeux et divertissements vous font vite oublier les codes informatiques et les périphériques sur lesquels s’appuient les mondes virtuels. VRNAUTE, VOUS POURREZ TESTER TOUS LES ÉQUIPEMENTS ACTUELS AU MK2 ! Le pack HTC VIVE constitue un système de réalité

virtuelle complet et intuitif. Le room scaling de 10 m² est cet espace d’évolution en immersion sur 360˚. Il est quadrillé en rouge pour délimiter un espace de sécurité, visuellement disponible lorsque l’on s’en approche. Les manettes qui se composent d’une gâchette et d’un trackpad lient les interactions entre deux mondes en se transformant côté jeux en des objets cohérents avec le monde à explorer. Films, concerts, activités créatrices sont aussi au rendez-vous, pour des moments et des effets des plus spectaculaires. En 2012, Palmer Freeman Luckey, cofondateur de la société Oculus VR, conçoit le premier prototype


© HLenie.

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© Benoit Florençon.

La technologie full body immersive, Birdly.

La réalité virtuelle au Mk2 est équipée de nombreux périphériques.

de l’Oculus Rift grâce à une campagne de financement Kickstarter réussie. En 2014, Facebook acquiert la société, à l’origine du casque. Deux ans après, Oculus Rift sort officiellement en mars 2016. Ainsi le Rift, par son confort et ses améliorations techniques gagne progressivement l’engouement du grand public. Compatible avec de nombreuses applications, son casque et ses manettes vous emmènent dans des mondes sensationnels à partager. Le PlayStation®VR du constructeur japonais SONY contient un casque VR très confortable (toujours filaire) dédié aux expériences de jeux immersives. Deux capteurs de présence détectent votre visage pour afficher du contenu. Utilisant un affichage OLED HD de pointe, des capteurs de mouvement, une détection des mouvements de la tête, head tracking à 360°, le PSVR vous place au cœur de l’univers du jeu grâce à la PlayStation caméra. Une belle promesse avec des jeux incroyables à paraître. La technologie full body immersive est une technoPLANÈTE ROBOTS N°49

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Main dans la réalité virtuelle au cœur du divertissement

L’expérience Birdly® by SOMNIACS est extrêmement vivifiante.

Le casque HTC VIVE, l’un des plus complet du moment. — En dessous… L’expérience Birdly.

logie de simulation qui combine l’engagement de l’ensemble du corps sur un appareil avec l’immersion visuelle à travers un casque de réalité virtuelle. La plus incroyable d’entre elles : Birdly®, issue d’un projet de recherche en design dirigé par Max Rheiner à l’université des arts de Zurich (ZHdK), est présentée en exclusivité au mk2 VR. Véritable révolution technologique, cette expérience vous permet de voler tel un oiseau en adoptant la position adéquate et les battements d’ailes. Contrairement à un simulateur de vol commun, vous évoluez dans le ciel simplement en incarnant un oiseau ou un dragon. SOMNIACS crée une expérience extrêmement aboutie, en couplant la robotique, le dispositif mécanique qui réalise une

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action de façon automatique et autonome, et la simulation informatique. Le casque HTC VIVE combiné à l’ensemble des mécanismes inspirés du vivant permettent de parcourir de nombreux paysages vus du ciel. Sa prochaine étape sera d’explorer les fonds marins comme une tortue ou une raie manta.

UN PARC D’ATTRACTIONS POUR LA RÉALITE VIRTUELLE ! Pour permettre d’appréhender les usages de la RV, le pionner Samsung Electronics installe son parc d’attractions de quelques jours pour faire découvrir les dernières innovations remarquables de la technologie autour du sport, de la musique, du

voyage ou encore du gaming. Le parc s’étend sur 5 000 m², avec neuf attractions immersives et animées en avant-scène. On retrouve la caméra de vision à 360°, les images en haute définition, le smartphone Galaxy S7 et le casque Gear VR. Pour les amateurs de sensations fortes, vous serez installez sur un équipement dynamique sensationnel, fauteuil qui bouge et vibre, VTT, kayak, planche de surf, skis, le tout connecté à votre casque. L’immersion est là pour palper les univers surréalistes. Tantôt rider, tantôt sportif de l’extrême, découvrir des paysages à vous couper le souffle devient un jeu d’enfant. 42 000 spectateurs sont déjà venus sur le site du Samsung Life Changer Park, un retour d’expérience plus que positif. Un élan de plus pour Samsung qui s’associe avec Microsoft pour annoncer la sortie de son tout nouveau casque de RV le Samsung HDM Odyssey 2. L’Odyssey est compatible avec la plateforme Windows Mixed Reality pour PC. Il est constitué de deux socles AMOLED, d’une précision et d’une fluidité meilleure des images, la spatialisation du son lorsque vous vous déplacez dans le monde virtuel et six degrés de liberté pour rendre les mouvements plus réels que jamais. On peut avancer et reculer, aller de gauche à droite, du haut vers le bas, tourner sur l’axe horizontal, prendre de la hauteur et rouler sur l’axe vertical dans un champ de vision (FOVEA) plus large. ON A TOUS EN NOUS, UN VRNAUTE QUI SOMMEILLE ! La réalité virtuelle est un environnement contenu et artificiel soumis aux propriétés de la physique elle-même comme un « monde miroir ».Toute immersion implique une activité sensori-motrice et émotionnelle liée aux dispositifs haptiques, c’est-àdire les manettes. Ils sont perçus comme la relation entre un geste et sa force et forgent la connexion entre le réel et l’artificiel. Ces processus tactiles ont un impact sur le dénouement du jeu : ouvrir des portes, manipuler un arc et des flèches, saisir un objet et bondir, en impliquant l’utilisateur au cœur de l’action. Au-delà de cette dimension ludique, de nombreuses activités ont pris le pas sur cette façon puissante et subtile de voir le monde, sans oublier le web et la réalité augmentée : la médecine, le marketing, l’immobilier, les industries s’appuient sur ces nouveaux usages en développant de nombreuses applications métiers et en consacrant des budgets importants dans la recherche et le développement de cet outil métier. ■Christelle Bloc


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NEWS concepts

PACMAN NETTOYEUR, UN ROBOT DE NETTOYAGE DES CANAUX D’AMSTERDAM

En forme de croissant ou de Pacman, suivant si l’on est gourmand ou geek, ce petit bateau autonome pourrait être prochainement déployé dans les nombreux canaux d’Amsterdam afin d’en nettoyer la surface. Le petit robot se déplace tout en faisant remonter à son bord tous les détritus qu’il peut rencontrer sur son passage (sacs plastiques, bouteilles, papiers d’emballage…). Designers : MIT, Delft University et l’université de Wageningue

destiné à faire ressentir à ses occupants la plupart des sensations d’un vol suborbital. Quatre passagers entreraient dans un module qui serait éjecté par une rampe équipée d’un rail électromagnétique. Cela

engendrerait une très forte accélération et une bonne dose d’adrénaline. Le vol prendrait une forme parabolique proposant ainsi un passage en impesanteur de quelques instants avant qu’un système de rétrofusées permettrait un atterrissage en parfaite sécurité. Designers : William Russel et Eren Birben

CARL, UN ROBOT MULTIFONCTION MONTÉ SUR UNE BOULE

Ce robot, droit comme un I, se dresse et sort sa boule sur laquelle il se déplace dès qu’on lui demande. Il peut proposer différents services dans un foyer comme la surveillance par des rondes quand vous n’êtes pas là, la détection de gaz, de fumées ou de mauvaise qualité de l’air. Il va également vous prévenir s’il trouve une source de chaleur. Vous pourrez prendre la main sur le robot à distance pour discuter avec une personne ou pour vous balader dans la maison pour vérifier vous-même les alertes qu’il vous signalera. Designer : Design 3

SKYSLED, UN MANÈGE BASÉ SUR UNE CAPSULE ÉJECTÉE DANS LES AIRS

Le Skysled est un manège

AGORA GARDEN, UNE TOUR D’HABITATION ÉCOLOGIQUE VA DÉPOLLUER LA CAPITALE DE TAÏWAN

Afin de ramener un peu de nature dans le centre de la ville de Taipei, l’architecte Vincent Callebaut a imaginé un concept d’écoconstruction résidentielle durable qui vise à limiter l’empreinte écologique de ses habitants en recherchant une symbiose entre l’être humain et la nature. L’Agora Garden est une tour d’habitation écologique de vingt étages de forme hélicoïdale directement inspirée de la double hélice d'ADN. Son axe central abrite deux circulations verticales distinctes desservant les deux appartements de chaque palier ainsi qu'un couloir circulaire éclairé naturellement servant d'accueil à chaque logement. Chaque étage est

décalé de 4,5° par rapport au précédent ce qui permet de créer une cascade de jardins à ciel ouvert. Au total, ce sont 23 000 arbres qui vont être plantés sur les terrasses afin d’absorber 130 tonnes de CO2 par an. Cette tour sera aussi autonome en énergie dans la mesure où chaque logement sera connecté à une grande pergola photovoltaïque, située sur le toit, ainsi qu’à un système de récupération des eaux de pluie. De plus, elle sera dotée de potagers. Elle devrait être livrée en septembre pour accueillir ses premiers habitants. Designer : Vincent Callebaut

tours d’appartements tournants s’enrouleront le long de deux spirales. Le village sera construit sur des pilotis télescopiques produisant de l’énergie maréthermique et marémotrice. Les façades et les toitures allieront des murs végétaux et des cellules photovoltaïques pour augmenter l’inertie thermique des bâtiments, optimiser le rafraîchissement naturel et générer de l’électricité. Les eaux de pluie seront récupérées et les eaux grises seront biologiquement recyclées dans des lagunes de phytoépuration bordant les jardins tandis que les déchets organiques seront recyclés en biomasse. Designer : Vincent Callebaut

TSVEN, QUELQUES HEURES D’APESANTEUR POUR LES ASTRONAUTES

NAUTILUS ECO-RESORT, UN PROJET DE COMPLEXE ÉCOTOURISTIQUE AUX PHILIPPINES

L’architecte Vincent Callebaut a imaginé le Nautilus Eco-Resort, un projet de complexe écotouristique aux Philippines s’inspirant du biomimétisme qui sera entièrement construit à partir de matériaux réutilisés et/ou recyclés provenant de l’archipel. Autosuffisant en énergie et en denrées alimentaires, il palliera à ses besoins grâce aux énergies renouvelables ainsi qu’à la permaculture et revalorisera ses propres déchets en ressources. Afin qu’il soit construit en harmonie avec le climat, l’esprit du lieu et de ses ressources, des matériaux issus de la biomasse d’origine végétale seront utilisés (produits de l’agriculture ou la laine de bois et de chanvre pour l’isolation thermique, micro-algues et huile de lin pour la fabrication de carrelage organique, essences de bois tropicaux locaux pour les pontons et les parquets…). Lové au pied des collines dans un croissant de sable fin, il abritera des piscines naturelles et des cascades de jardins verticaux. Les hôtels en forme de coquillage et les douze

Nombreux sont ceux qui aimeraient connaître l’impesanteur et voler librement dans l’espace, certains seraient même prêts à payer très cher des vols paraboliques ou des sauts de puces aux frontières de l’espace pour y goûter. Pendant ce tempslà, les véritables astronautes qui vivent dans la Station Spatiale Internationale, aimeraient de temps en temps retrouver un sol pour marcher et ressentir tout leur poids. Le concept Tsven réfléchit à cela, redonner de l’apesanteur aux astronautes qui ont des missions longues dans l’espace. Pour cela, il a imaginé deux modules gonflables B330 de Bigelow Aerospace, reliés par un câble entre eux. Les deux modules tournent l’un avec l’autre et recréent ainsi l’apesanteur à l’intérieur de la même manière que l’on ferait avec un seau d’eau si on le faisait tournoyer au-dessus de nos têtes. Cela permettrait de faire quelques expériences et surtout de faire profiter aux astronautes de quelques heures d’apesanteur régulièrement. Designers : Charles Bombardier et Martin Rico

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2p news gadgets49.qxp_Mise en page 1 12/12/2017 19:06 Page1

NEWS gadgets Des jeux indépendants ont été développés pour cette console et un kit de développement simple d’utilisation est inclus. Vous pourrez ainsi développer ou modifier des jeux à votre guise.

Prix : 50 €

[ CODEY ROCKY ] UN PETIT ROBOT PROGRAMMABLE EN SCRATCH

Tout mignon avec son look de chat stylisé, Codey Rocky est un petit robot monté sur chenilles pour s’initier à la programmation avec mBlock, proche de Scratch depuis IOS, Android, Windows et même Linux. Le robot peut se diviser en deux modules, Rocky la base roulante et Codey qui une fois détaché de sa base devient une petite manette de jeu à utiliser avec les applications du robot. Petit bonus, vous pouvez développer des applications qui utilisent la réalité augmentée. Prix : 50 $ (environ 45 €)

[ POCKETC.H.I.P. ] UNE CONSOLE PORTABLE OÙ VOUS POUVEZ MODIFIER VOS JEUX Finalement plus proche d’un véritable ordinateur que d’une simple console de jeux, le PocketC.H.I.P. est un hybride réduit à sa plus simple expression. L’appareil est équipé d’un CHIP, une carte mère minimaliste avec un ARMv7 à 1 GHz, 512 Mo de RAM, un GPU Mali 400 ainsi que 4 Go de stockage et un affichage 480 x 272 pixels. Une distribution Linux Debian peut y être installée gratuitement pour en faire un véritable ordinateur.

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parti pour un combat effréné et très amusant. Les combats reprennent à peu près le principe du jeu Tank sur l’antique Atari 2600 mais en beaucoup plus rapide et moderne. Équipé de mitraillettes virtuelles, chaque joueur voit en retour caméra sur son smartphone ce que voit le robot. Soyez un as du pilotage et de la visée et remportez le prochain challenge !

Prix : 100 $ (environ 85 €)

[ WACACO NANOPRESSO ] UNE MACHINE À EXPRESSO DE POCHE

Si vous êtes accro au café mais que vous n’avez pas toujours une machine à expresso à votre disposition, voici la Nanopresso, la solution qui tient dans un sac à main ou une petite sacoche. Pour l’utiliser, aucune électronique, uniquement un peu d’astuce et une pompe manuelle de 18 bars. Insérez un peu de café moulu (ou une dosette Nespresso avec un accessoire prévu à cet effet) puis votre eau chaude que vous aurez emportée dans un thermos. Pompez plusieurs fois pour présurisez et recueillez votre expresso dans la tasse fournie. Prix : 90 €

[ GEIO ] UN JOUET MECHA DE COMBAT

Prenez deux GEIO, deux pilotes derrière un smartphone, et c’est

[ QOOBO ] UN COUSSIN ROBOTISÉ

Au Japon, c’est difficile d’avoir un animal de compagnie dans son foyer, la plupart des propriétaires refusent que leurs locataires emménagent avec un chien ou un chat. Ce phénomène explique en partie le succès des Tamagotchi et des Aibo dans les foyers japonais. Qoobo surfe sur cette même vague et représente une espèce de gros matou sans tête ni pattes. Qoboo réagit en fonction des caresses qu’il reçoit. Il émet des vibrations, comme un chat qui ronronne et remue la queue de différentes manières. Oui, on aime bien vous présenter des choses bizarres aussi de temps à autre ! Prix : 100 $ (environ 85 €)

[ THEIA PRO SMART LUNETTES ] UNE CAMÉRA QUI FILME TOUT CE QUE VOUS REGARDEZ

Comment ne pas oublier chaque instant de la journée ? Les filmer ? C’est la raison d’être de ces lunettes affublées d’une caméra 3 Mp qui filme en 1080p. Vous pouvez déclencher une photo ou une vidéo par simple pression sur un bouton situé au-dessus de la paire de lunettes. Vous pouvez également streamer le retour vidéo via le wi-fi (10 m). La mémoire interne est de 32 Go. Prix : 170 €

[ SPINX ] FINI LA CORVÉE DU NETTOYAGE DES TOILETTES Les robots s’occupent de plus en plus de nos tâches quotidiennes, il passe désormais l’aspirateur, nettoie nos vitres ou tond la pelouse. SpinX veut s’occuper de vos toilettes ! Le robot s’adapte à la cuvette de vos WC et il suffit d’appuyer sur un bouton pour que celui-ci fasse descendre une brosse pour nettoyer l’intérieur des WC puis des jets d’eau et un souffle chaud vont nettoyer la cuvette elle-même. Prix : 200 $ (environ 170 €)

[ TREK ] POUR FAIRE DE CHOUETTES TRAVELLINGS C’est parfois difficile de faire des travellings, ou pire des timelaps nets et précis à la main, encore plus si vous êtes également le sujet de la vidéo. Trek est un petit rail à assembler de façon à faire l’effet désiré. Réglez ensuite la


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Gadgets Touchjet

Cubetto

vitesse de déplacement du portique puis lancez l’enregistrement de la vidéo sur votre smartphone ou appareil photo attaché à ce portique. Le Trek se pilote à distance via une application. Prix : 255 $ (environ 220 €)

[ CUBETTO ] UN CUBE POUR APPRENDRE AUX ENFANTS À CODER

Apprendre les bases de la programmation à de très jeunes enfants, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus simple, même pour Scratch, il faut savoir lire et cela manque de concret pour un très jeune enfant. Cubetto est un petit robot cubique programmable par le biais de petites pièces en

bois colorées à placer sur une planche représentant l’ensemble du programme. Il y a même la possibilité de créer une fonction si l’on commence à savoir manipuler les enchaînements. Le robot se déplace sur un environnement fait de cases que l’enfant devra faire atteindre à son robot. Destiné aux 3/6 ans, le robot et ses accessoires possèdent une allure de jouet en bois qui devrait plaire aux parents, tout en préparant leur enfant aux technologies. Prix : 250 €

[ DA VINCI MINI ] UNE PETITE IMPRIMANTE 3D SIMPLE À UTILISER Cette imprimante 3D de

XYZprinting est petite mais peut tout de même imprimer des objets de 15 cm de côté avec une haute précision (100 microns). Son boîtier en fait l’imprimante bas de gamme la plus simple à utiliser aujourd’hui. L’imprimante ne possède qu’un seul bouton qui informe l’utilisateur de son état par la diffusion de couleur par la led. Branchée au wi-fi de votre foyer (ou par USB), il suffit de lancer l’impression depuis un ordinateur. Prix : 290 €

[ TOUCHJET ] UN TABLEAU INTERACTIF POUR LE FOYER

Da Vinci Mini

Les tableaux interactifs se multiplient dans les écoles, mais restent encore trop chers pour apparaître dans les foyers. Le Touchjet est un picoprojecteur avec une résolution de 854 x 480 pixels et peut projeter un écran de 2 m de diagonale. Connecté à Internet, l’appareil est équipé d’Android et peut ainsi projeter l’ensemble des applications que vous aurez installées (jeux, éducatifs, vidéos…). Sa

particularité est d’être livré avec un stylet qui vous permet d’interagir avec la surface où est projetée l’image comme s’il s’agissait d’un doigt sur votre tablette ou un smartphone. Prix : 480 $ (environ 410 €)

[ VR7000 STAR WARS ] DEMANDEZ À DARK VADOR DE NETTOYER VOTRE MAISON

Samsung a récupéré une licence Star Wars et l’adapte à son robot aspirateur qui déjà partageait un design assez proche du personnage. Une version Stormtrooper est également disponible. La version Dark Vador reproduit le son caractéristique de la respiration du personnage emblématique de la saga lorsque celui-ci est en charge. D’autres sons, tirés des films, sont également émis par le robot. Le VR7000 est un robot aspirateur utilisant la technologie CycloneForce et possède une intelligence artificielle avancée. Prix : 800 €

Par Screetch

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NEWS médias

Document [ L’AVÈNEMENT DES MACHINES ]

Dans cet ouvrage, l’auteur nous révèle comment la technologie est en train de saper les fondements de notre économie. L’effondrement prochain du marché du travail ne sera pas la conséquence de la mondialisation et la délocalisation mais du déploiement massif de la robotique et de l’I.A., y compris en Chine et dans les pays émergents, ce qui entraînera un chômage de masse, une augmentation des inégalités et une implosion de l’économie de consommation. Les tâches qui exigeaient une capacité humaine sont de plus en plus réalisées par les technologies de l’I.A. et ce n’est que le début. La technologie ne cesse de s’accélérer à un rythme effréné et comme les machines commencent à prendre soin d’elles-mêmes, moins de personnes seront nécessaires à leur entretien. Partant de ce constat, l’auteur nous propose des solutions pragmatiques pour adapter notre système économique et notre société aux nouvelles réalités apportées par l’avènement des machines et de l’I.A. afin de retrouver le chemin de la prospérité. Auteur : Martin Ford – Éditeur : FYP Éditions – Déjà paru

Document [ DU NOUVEAU DANS L'INVISIBLE ]

Chaque jour l’invisible se faufile partout, s’impose et gagne du terrain : boson de Higgs, ondes gravitationnelles, exoplanètes (peut-être des milliards), énergie noire, plurivers, intelligence artificielle, nanotechnologies, conversations secrètes entre robots… Il nous faut donc non seulement admettre ce que nous ne pouvons ni voir, ni entendre mais aussi renoncer à comprendre ou à savoir et nous débarrasser de notre raison vieillissante. Dans cet ouvrage, les auteurs tentent de suivre toutes ces avancées et si parfois les spécialistes ne parviennent pas à dire ce qu’ils voient et ne voient pas, ils nous font partager leurs connaissances. Auteurs : Jean Audouze, Jean-Claude Carrière, Michel Cassé – Éditeur : Odile Jacob – Déjà paru

Document [ HOMO DEUS – UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’AVENIR ]

Dans cet ouvrage, l’auteur s’interroge sur l’avenir de l’humanité et nous offre un aperçu des rêves ainsi que des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle. Quel sera le monde de demain lorsqu’à nos mythes collectifs (comme les dieux, l’argent, l’égalité et la liberté) s’allieront à de nouvelles technologies démiurgiques et

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que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Que deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu’adviendra-t-il de l’État providence lorsque les humains seront évincés du marché de l’emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ? Auteur : Yuval Noah Harari – Éditeur : Albin Michel – Déjà paru

Document [ LA GUERRE DES INTELLIGENCES ]

Dans cet ouvrage, l’auteur nous invite à réfléchir aux mutations que l’intelligence artificielle va engendrer dans notre vie et plus particulièrement dans notre conception de l’éducation. D’un côté, l’I.A. progresse plus vite que tous les pronostics avancés : sa rapidité d’apprentissage est multipliée par cent chaque année. De l’autre, l’école qui continue de former aux métiers d’hier et n’a pas intégré le bouleversement que l’I.A. va provoquer sur le marché du travail. Que faire pour que nos cerveaux biologiques résistent à l’I.A. et restent complémentaires ? Comment les enfants pourront-ils toujours être compétitifs face à l’I.A. ? Comment l’éducation trouvera-t-elle sa place à côté des I.A. boostées par les moyens quasi infinis des GAFA et autres géants américains ou chinois ? Quel scénario l’humanité devra-telle choisir : faudra-t-il accepter le transhumanisme qui nous « améliorera » biologiquement tout en nous maintenant homme ? Fusionner avec l’I.A. en devenant des cyborgs ? Interdire ou limiter puissamment l’I.A. ? Auteur : Laurent Alexandre – Éditeur : JC Lattès – Déjà paru

Roman [ LA FORÊT SOMBRE ]

La forêt sombre est la suite du Problème à trois corps. L’humanité sait qu’il lui reste quatre siècles avant que la flotte trisolarienne n’envahisse le Système solaire. Les sciences fondamentales se retrouvant verrouillées par les intellectrons, la Terre doit se préparer du mieux qu’elle le peut. Le Conseil de défense planétaire lance alors un nouveau projet, baptisé le programme « Colmateur », qui consiste à faire appel à quatre individus chargés d’envisager des stratégies secrètes afin de contrer l’invasion ennemie car, s’ils peuvent espionner toutes les conversations et tous les ordinateurs humains grâce aux


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médias est toujours aux mains de Psius, le chef de la Résistance Robotique. De son côté, le Dr Quon semble avoir son lot de secrets à révéler, notamment que le Dr Solomon, son mentor, et « l'ancien robot » seraient toujours en vie. Scénariste : Jeff Lemire – Dessinateur : Dustin Nguyen – Éditeur : Urban Comics – Déjà paru

Cinéma [ LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA]

intellectrons, les Trisolariens sont en revanche incapables de lire dans leurs pensées. Auteur : Liu Cixin – Éditeur : Actes Sud – Déjà paru

Roman [ LES FEUX DE CIBOLA ]

Ce roman de science-fiction est le quatrième tome de The Expanse. Les portes se sont ouvertes et les humains se ruent pour coloniser un millier de planètes. La première d’entre elles est Ilus, qui est baptisée dans le sang et la destruction. Des colons indépendants se dressent avec leurs faibles moyens contre la puissance écrasante d’un vaisseau appartenant à une compagnie gigantesque tandis que d’innocents scientifiques périssent alors qu’ils voulaient seulement étudier un monde nouveau. C’est à James Holden et son équipage qu’incombe alors la tâche de rétablir la paix mais plus Holden se penche sur la question et plus il a le sentiment que cette mission était vouée à l’échec. Et les murmures d’un homme mort lui rappellent que la grande civilisation galactique qui occupait jadis ce monde n’est plus et qu’elle a été détruite par quelque chose.

La ressortie en salles, le 3 janvier 2018, en copie restaurée de Le Jour où la Terre s’arrêta sera l’occasion de voir et/ou revoir l’un des films les plus emblématiques de la SF des années 50 avec sa célèbre réplique « Klaatu barada nikto ». Par une belle journée d’été, une soucoupe volante se pose à Washington. Deux occupants en sortent : Klaatu, un extraterrestre à l’apparence humaine, et Gort, son robot compagnon. Klaatu est venu sur Terre pour délivrer aux humains un message de paix et les alerter des dangers du surarmement afin de préserver non seulement l’avenir de notre planète bleue mais aussi celui de l’univers tout entier. Si le contexte politique de l’époque (guerre froide, course à l’armement nucléaire…) a bien changé et que l’aspect visuel du film a forcément vieilli, le message délivré par Klaatu reste toujours d’actualité avec la menace du réchauffement climatique. Réalisateur : Robert Wise – Sortie originale : 1951

Par Josèphe Ghenzer

Auteur : James S. A. Corey – Éditeur : Actes Sud – Déjà paru

BD [ DESCENDER – TOME 4 – MISE EN ORBITE ]

Peu à peu, les pièces du puzzle s'assemblent. On en sait désormais un peu plus sur la jeunesse du capitaine Telsa, sur les années d'Andy Tavers passées au sein des Liquidateurs ainsi que sur le parcours du robot minier Foreur. Quant à Tim-21, il PLANÈTE ROBOTS N°49

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NEWS cinéma

[ WESTWORLD, LA SÉRIE IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST ] La sortie récente en vidéo de la 1ère saison de Westworld est l’occasion de revenir sur cette série TV créée pour la chaîne HBO par Jonathan Nolan et Lisa Joy avec la participation de J.J. Abrams, en tant que producteur exécutif, qui est une libre adaptation du film éponyme de Michael Crichton.

© HBO.

LA CONQUÊTE DE L’OUEST Propriété de la société Delos, Westworld est un gigantesque parc d'attractions spécialement conçu pour offrir à des clients fortunés la possibilité de s’immerger de façon très réaliste dans le monde du Far West pour y vivre de palpitantes aventures où ils ont l’entière liberté de devenir ce qu'ils ont toujours voulu être ou qu’ils n'ont jamais su qui étaient. Cet endroit est peuplé d’androïdes, appelés « hôtes », qui sont chargés d’interagir avec les clients mais aussi de leur permettre d’assouvir tous leurs fantasmes et de laisser libre-cours à leurs plus vils instincts sans que cela puisse avoir la moindre conséquence pour eux dans la mesure où les hôtes sont incapables de leur faire du mal et ne font que suivre un scénario pour lequel ils ont été programmés. Si certains clients s’y rendent en vacances pour explorer l’Ouest et sa Nouvelle Frontière à la manière des pionniers, d’autres en profitent pour y commettre les pires exactions sans avoir à encourir une quelconque sanction. À Westworld, les visiteurs ne sont soumis à aucune règle, aucune loi, ni aucun jugement. À la fin de chaque boucle narrative, les hôtes font l’objet d’une minutieuse vérification, ils sont réparés s’ils ont été endommagés et systématiquement réinitialisés pour effacer de leur mémoire tous les souvenirs de ce que les clients leur ont fait subir. Cet univers jusqu’alors bien rodé est mis en péril lorsqu'à la suite d'une mise à jour, certains hôtes commencent à avoir des comportements imprévisibles, voire erratiques. En coulisses, l'équipe technique s'inquiète de ces incidents qui sont de plus en plus nombreux. Les enjeux financiers de Westworld sont énormes et la direction ne peut se permettre une mauvaise publicité qui ferait fuir les clients. Les hôtes dont le comportement est devenu irrationnel sont alors mis hors service et relégués dans une

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© HBO.

cinéma

© HBO.

Dans ce parc d’attractions sur le monde du Far West, les animatroniques sont fabriquées de façon très… réalistes. — Mais dans ce parc, les animatroniques semblent prendre conscience et réclament vengeance aux humains qui les persécutent.

chambre froide située dans les sous-sols du parc. RÈGLEMENTS DE COMPTES À SWEETWATER Dans chaque épisode, une grande partie de l’intrigue se déroule du point de vue des hôtes tandis que les agissements des humains (que ce soit des clients, des membres de l’équipe technique du parc, du Conseil d’administration de Delos ou encore du Dr Ford) ne sont, en quelque sorte, là que pour participer, d’une façon ou d’une autre, à l’éveil de la conscience des hôtes qui va se produire progressivement et dans la douleur. À chacune de leur réinitialisation, des fragments de souvenirs commencent à rester dans leurs mémoires et les éloignent de leur programmation en boucles pour les mener à une forme naissante de conscience de soi qui va se développer au contact des autres hôtes avec lesquels ils sont régulièrement en contact. Certains d’entre eux vont finir par découvrir ce qu’ils

sont et que ce qu’ils croyaient vivre chaque jour n’était pas la réalité mais une histoire inventée dans laquelle ils ne font que jouer un rôle pour lequel ils ont été programmés. Ils vont alors vouloir se venger de tous les sévices que les clients leur ont fait subir. Cette rébellion, qui s’avère avoir été programmée par le Dr Ford, va-t-elle vraiment permettre aux hôtes de s’émanciper du joug des humains ou n’estelle, en réalité, qu’une toute nouvelle histoire proposée aux clients du parc ? À la fin de la 1ère saison, Maeve a-t-elle enfin vraiment fait preuve de libre arbitre ou estelle descendue du train pour partir à la recherche de sa fille parce qu’elle est dans l’incapacité de sortir du parc pour se rendre dans le monde réel, du fait de sa programmation. LA POURSUITE INFERNALE Dans cette 1ère saison, bon nombre des personnages poursuivent un objectif. Pour les clients, il s’agit de dépaysement, certains d’entre eux vont même jusqu’à

incarner des chasseurs de prime à la poursuite de dangereux hors-la-loi. Le Dr Ford poursuit son plan élaboré il y a longtemps et dont il met en place ses pions, petit à petit. Certains membres de l’équipe technique cherchent à comprendre quelle est l’origine du dysfonctionnement de plusieurs hôtes tandis que d’autres tentent de trouver l’identité de la personne qui communique des infos à l’extérieur du parc. Les membres du Conseil d’administration de la société Delos cherchent à faire partir le Dr Ford. Quant à « l’Homme en noir », cela fait des années qu’il est à la recherche d’un mystérieux labyrinthe car il est persuadé que cela lui permettra enfin d’accéder à une partie cachée du parc d’attractions. IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION Si les dix épisodes de la saison 1 ont été parsemés d’indices qui ont débouché sur diverses révélations concernant l’identité de plusieurs personnages, aussi bien du côté des humains que des hôtes, la saison 2 (dont la diffusion est prévue au printemps prochain) verra le retour de certains d’entre eux ainsi que l’arrivée de plusieurs nouveaux. Jonathan Nolan a annoncé que si la 1ère saison avait été définie par le contrôle, la 2e le serait par le chaos. On devrait donc en apprendre plus sur les intentions réelles du Dr Ford lorsqu’il a élaboré le plan qui a engendré le comportement des hôtes à la fin de la saison 1 mais aussi sur la façon dont ils ont été fabriqués. Ils sont plus proches du biologique que de la mécanique mais ils ne souffrent pas de mort cérébrale de la même manière que les humains. Si leur apparence les rend quasiment indiscernables des humains, leurs cerveaux n'ont pas besoin d'oxygène et ne sont pas aussi fragiles que les nôtres. Leur connaissance est contrôlable et malléable mais, d'un point de vue structurel, ils ne peuvent pas être tués de la même façon que les humains. La saison 2 permettra d’assister aux conséquences des tragiques événements qui se sont déroulés dans la saison 1. Ce sera aussi l’occasion d’explorer d’autres mondes qui sont proposés à la riche clientèle au sein du parc d’attractions et peut-être même de découvrir si certains hôtes ont été capables de s’échapper du parc pour se rendre dans le monde extérieur. Par Josèphe Ghenzer

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NEWS jeux video

RAW DATA

[ RAW DATA ]

Raw Data est un FPS en réalité virtuelle dont l’action se déroule en 2271 à Neo- Shinjuku, un monde dominé par la toute puissante et apparemment bienveillante Eden Corp. Le joueur y incarne, au choix, l’un des quatre agents d'élite (Bishop, Boss, Saija ou Elder) du Syndik8, un groupe de hackers qui s'oppose aux plans d’Eden Corp, avec pour but de s’infiltrer dans leurs locaux afin d’y dérober des données pour dévoiler au grand jour ses véritables intentions. Pour y arriver, il lui faudra affronter différents types de robots tueurs (Automo, Dynomo, Mekomo, Tekomo et Hornet drone) programmés pour l’empêcher à tout prix de mener à bien sa mission. Le joueur devra d’abord choisir le personnage qu’il veut incarner, ses caractéristiques et pouvoirs spécifiques ainsi que des armes parmi l’arsenal proposé. Des missions lui seront alors proposées au cours desquelles il devra repousser des vagues de robots, mettre en place des systèmes de tour de défense, protéger des points stratégiques et débloquer de nouveaux mouvements. Le jeu s'appuie sur un système de téléportation par dash permettant de se déplacer quasi instantanément vers un endroit, choisi au préalable, et les différentes capacités de personnages (altération de la

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gravité, manipulation du temps, tir chargé ou katana boomerang). Raw Data propose plusieurs modes de jeu: solo, multijoueur, coopération et cross plateforme. ◗ Disponible sur PC (compatible avec l'Oculus Rift et le HTC Vive) et PS4 (compatible avec Playstation VR) – Développeur : Survios

[ PLANET OF THE EYES ]

Planet of the Eyes est un jeu de plateforme en 2D se déroulant dans un environnement très coloré et rétro-futuriste qui mélange l’action avec un certain nombre de puzzles à résoudre pour progresser dans l’aventure. Le joueur y incarne un sympathique petit robot dont le vaisseau spatial s’est écrasé sur une mystérieuse planète inhospitalière. Peu après le crash, il entend un enregistrement audio qui lui indique sa mission: il doit partir à la recherche de son concepteur en remontant à la source d’un signal émis à l’autre bout de la planète. Pour cela, il lui faudra traverser différents environnements (lacs de lave, caves…) et résoudre des énigmes basées sur la physique tout en évitant des pièges qui parsèment son chemin. ◗ Disponible sur PC – Développeur : Ready at Dawn – Éditeur : Oculus Rift

[ SHINY ]

SHINY est un jeu de plateforme dont l’action se déroule sur Aurora, une planète condamnée à heurter son soleil sur laquelle les humains ont abandonné tous leurs robots lorsqu’ils sont définitivement partis. Le joueur y incarne Kramer 227, un petit robot qui doit trouver le moyen de récolter de l’énergie afin de secourir ses amis robots et les emmener en lieu sûr avant que la planète n’entre en collision avec son soleil. Comme l’énergie commence à manquer, il devra collecter des batteries ou utiliser des générateurs pour se recharger car chacune de ses

actions puise dans ses réserves. Pour retrouver ses amis, il devra atteindre et explorer toutes les plateformes, disséminées dans chaque recoin des vingt niveaux, tout en échappant à des situations périlleuses et délicates. Les bonus collectés au cours de son aventure (jetpacks, sphères de puissance et régulateurs de température) l’aideront à mener à bien sa mission. ◗ Disponible sur PC et Xbox One. – Développeur : Garage 227

par Josèphe Ghenzer

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Société du Parc du Futuroscope, capital de 6 504 455 €, siège social : BP 2000 - 86130 Jaunay-Clan, RCS de Poitiers B 444 030 902. ©ESA/NASA. Cube Créative/B.Comtesse/Brune/Futuroscope.


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