Planète Robots numéro 8

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ROBOTS

PLANÈTE

o b o r o n n i N AT C IT É IN T ER

ON IO N A LE , LY

MARS - AVRIL 2011 - NUMÉRO 8

N O U V E L L E S

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GooGLe Lunar X Prize Quand des soCiÉtÉs PrivÉes envoient des robots sur La Lune !

L’auto Comme un Poisson dans L’eau

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Êtes mon avenIR ! ” L’Homme est-iL L’avenir du robot ?

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édito AMIS LECTEURS, PLANÈTE ROBOTS VOUS CONVIE A UNE PREMIÈRE MONDIALE!

Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication : Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef : Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com Rédactrice en chef adjointe : Najet Ben Bassou bassou@planeterobots.com Rédacteurs : Lamia Mustafa, Screetch, Thibault Depost, Yves Martinez, Marine Le Borgne, Sébastien Jeudy, Towanda, Josèphe Ghenzer, Nicolas Denis, Matthieu Destephe, Wu Wanli, Cyril Drevet, Rémi Legris ainsi que l'association Caliban. Secrétaire de rédaction : Xul-otar Tellestim Direction artistique : Patrick Lusinchi

© 2 011 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : en cours Imprimé par Deaprinting, 28100 Novara - Italie La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com Vous êtes une société, une association, un particulier, vous désirez nous soumettre un communiqué ou nous proposer un article de votre cru. Nous sommes à l'écoute de vos propositions et de vos candidatures pour intégrer notre équipe.

directeur.artistique@planeterobots.com

contact@planeterobots.com Publicité : WPP, 11, rue Chaptal, 92 300 Levallois. Tél. 01 47 57 80 00 Responsable Publicité : Serge Bénichou Directrice de la Publicité : Mireille Palastanga Aabam Consulting, 161, boulevard Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Tél. : 01 46 25 05 25 contact@aabam.fr

Le premier forum professionnel international réservé exclusivement à la robotique de services, INNOROBO, ouvrira ses portes du 23 au 25 mars 2011. Les acteurs internationaux du secteur s'y retrouveront pour présenter leurs dernières innovations et cela se passe près de chez vous — à Lyon précisément. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Planète Robots (qui est le support officiel de cet événement : nous vous accueillerons au stand A15) vous en ouvre les portes. En effet, le numéro que vous tenez entre les mains vaut pour une entrée gratuite (soit trente euros d'économie). Il vous suffit pour cela de le présenter à l'entrée du salon… La robotique de services commence à prendre sérieusement ses marques. La rédaction en a pris conscience avec la multiplication des exemples et des sujets qui passent par ses mains. Nous vous avons donc préparé un dossier spécial, Le robot est-il l’avenir de l’Homme, ou… l’Homme celui du robot ?, dans lequel nous nous interrogeons sur la place qu'occupent actuellement les robots dans nos sociétés modernes, comme sur les perspectives d'intégration que nous leur réservons d'ici quelques années dans notre quotidien. Ces projections dans un avenir qui nous semble à la fois proche vu l'évolution rapide de la recherche — et lointain à cause d’une certaine opacité qui règne sur les conséquences et les dérives que ces changements entraîneront —, nous amènent naturellement à nous interroger sur bien des points. Quelles meilleures références alors que le célèbre écrivain Isaac Asimov et ses Trois Lois de la robotique pour alimenter le débat et voir à quel point l'Intelligence artificielle fascine ? Beaucoup plus proches de nous et bien moins menaçants, nous vous présenterons le robot humanoïde turc Suralp, le nouveau Nao, des robots poissons qui investissent le monde de la danse et d’autres qui partent à la conquête de celui du sport et plus particulièrement du football. Nous vous ferons également partager notre rêve d’exploration spatiale, qui est en passe de devenir une réalité, et celui de la voiture autonome avec Nissan — qui nous montre que les constructeurs étudient la question en prenant une fois de plus l'exemple des poissons pour imaginer leurs concepts. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir tout cela et bien d'autres choses… ■Najet BEN BASSOU

FAITES 30 € D’ÉCONOMIE ! La présentation de ce magazine à l’entrée du salon INNOROBO vous donne droit à une entrée gratuite.* INNOROBO : 23 au 25 mars, Cité internationale, Lyon *Hors conférences Robolift et Market Focus.

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Mars / Avril 2011 - NUMÉRO 8 68

ÇA VIENT DE SORTIR

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Robots News Toute ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique. Tribune : La robotique, un modèle du vivant ? L'association Caliban nous transmet une chronique sur les limites entre l'artificiel inanimé et le vivant. Nouvelle année, nouveau Nao Notre Nao national a subi quelques modifications. Espérons que ce sont les dernières avant sa sortie officielle… On n’en peut plus d'attendre ! INNOROBO, le premier sommet européen de la robotique de services Organisé par Syrobo à Lyon, le salon de la robotique de services INNOROBO ouvrira ses portes du 23 au 25 mars. Découvrons ensemble ce que l'on pourra y voir !

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PORTRAITS

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Robotswim, la danse des poissons robots Entretien avec Christophe Thiraby, de Robotswim, qui nous présente ses robots poissons. Frétillons dans l'eau avec eux ! L'IRCCyN de Nantes, le laboratoire nantais de cybernétique Laboratoire dépendant du CNRS, l'IRCCyN fait appel à des enseignants chercheurs et des étudiants pour mener à bien la recherche de très haut niveau en matière de robotique.

Bienvenue dans le Yellow World de la FANUC ! La FANUC est le plus grand fabricant de robots industriels du monde. Découvrez ses grands robots jaunes, présents dans la fabrication de nos automobiles et dans l'agroalimentaire. Google Lunar X Prize : quand des sociétés privées envoient des robots sur la Lune ! Chose encore impensable il y a quelques années, des sociétés privées se mettent à envoyer leurs robots sur la Lune. Il faut préciser que Google a agité une carotte qui attire du monde !… Le tourisme dans l'espace ! Le mythe se rapproche… Si comme moi, vous avez toujours rêvé de faire une balade sur Mars ou de vous plonger dans l'impesanteur, vous serez surpris d’apprendre que ce sera bientôt une chose possible. Quelques entreprises préparent le tourisme spatial de demain… matin. La robotique à l'école — Entretien avec David Maisonneuve, de la Camif Collectivités Les robots entrent à l'école, comme l'informatique au temps du plan informatique pour tous. La Camif Collectivités a choisi comme tête de pont le nouveau robot de POB-Technology….

TUTORIELS

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Construire un robot rapporteur Utilisant les briques de POB-Technology et celles de VEX, voici la première partie de la mise au point d'un robot capable de nous rapporter quelques objets.

LES DOSSIERS

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Le robot est-il l'avenir de l'Homme ou… l'Homme celui du robot ? Dans dix ou quinze ans tout au plus, de nombreux robots s'affaireront autour de vous, à la maison, au bureau ou dans la rue. À quoi vont-ils ressembler ?… Isaac Asimov, le père fondateur S'il est un esprit qui a donné ses lettres de noblesse au robot — c'est bien Isaac Asimov ! Que subsiste-t-il de lui dans la robotique moderne ? Le robot footballeur, un athlète comme les autres Depuis quelques années, les robots s'entraînent dur pour nous battre ! Et pas avec un instinct guerrier — mais sportif ! D’ailleurs, contre toute attente et comme beaucoup d'humains, les robots sont fans de foot... La téléprésence mobile, un robot comme avatar Un coup de fatigue pour aller au boulot ? Pas de problème, envoyez un robot de téléprésence pour vous remplacer. Suivez les réunions et discutez devant la machine à café. Tout cela… depuis votre canapé, à la maison. Jazz de Gostai, la téléprésence robotique made in France Après la théorie, la pratique… Voici le dernier-né des robots français de téléprésence : le Jazz. Suralp, le premier robot humanoïde turc Il n'y a pas qu'au Japon, aux États-Unis et en France que l'on fabrique des robots. La Turquie s'y met aussi — il n'y a pas de raison ! Et elle s'en tire plutôt très bien…

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Gadgets et tendances à venir Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise… Concepts du futur Les objets de tous les jours constituent d'abord des concepts avant d'être ce qu'ils sont. Nous allons étudier, dans cette rubrique, les plus intéressants — ceux qui fourmillent dans la tête de nos designers...

OPEN YOUR MIND

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Actus Ciné, DVD, BD, Livres Les robots sont partout, même à l'intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ». Florilège ! EPORO — l'auto comme un poisson dans l'eau ! Des robots qui apprennent à se déplacer en tenant compte les uns des autres… Le concept semble intelligent, surtout que ces robots préfigurent nos voitures de demain. Rubrique Jeux Vidéo Histoire de ne pas louper ce qui se passe sur vos consoles de jeux et vos ordinateurs, voici la rubrique des fans de la manette !

“LA ROBOTIQUE EST VOTRE PASSION, ET VOUS ÊTES FANATIQUE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES… REJOIGNEZ NOTRE ÉQUIPE DE RÉDACTEURS ET PIGISTES !” seban@planeterobots.com

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Sommaire

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innorobo

INNOVATION ROBOTIC SUMMIT

23-25 mars 2011

à la Cité | Centre de Congrès LYON · FRANCE 50, quai Charles de Gaulle 69006 LYON

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NEWS mars / avril 2011 Robots

iRobot dévoile sa nouvelle gamme de robots aspirateurs Roomba Après la gamme 5xx pour le grand public et la 6xx pour les entreprises, iRobot a présenté sa nouvelle gamme de robots aspirateurs estampillés Roomba 7xx. En attendant de les tester, voici les caractéristiques avancées par la société: une tête de nettoyage améliorée qui enlève 20 % de fines particules en plus, une aspiration plus puissante, un système de détection de la poussière amélioré qui différencie les types de débris et adapte en conséquence la fonction de nettoyage… Sans oublier la durée de vie de la batterie, augmentée de 50 %, un bumper plus doux doté d’un nouveau revêtement en polymère (protégeant les murs et les meubles) et un voyant indiquant si la poubelle est pleine. Le tout se pilote grâce à une interface tactile. La nouvelle gamme se déclinera en trois modèles: Roomba 760, 770 et 780. ◗ http://www.iroboteurope.fr

Le Scooba 230 — le robot serpillière pour les pièces encombrées… Après les nouveaux Roomba, iRobot a montré également un tout nouveau modèle de son robot laveur, le Scooba, qui n’est pas destiné à remplacer le Scooba 385 (actuellement disponible) mais se révèle plutôt complémentaire. En effet, le Scooba 230 apparaît beaucoup plus petit et semble donc plus adapté au nettoyage de pièces comme les salles de bains, où il pourra atteindre des zones jusqu’ici inaccessibles pour un engin plus gros. Même si son champ d’action est limité à une surface de 14 m², une pièce peut être nettoyée en plusieurs fois grâce à des délimiteurs de type « murs virtuels ». Toujours équipé de deux compartiments séparés (pour l’eau sale et la solution de nettoyage — eau + vinaigre blanc), ce Scooba 230 peut séduire, mais nous attendons d’en savoir le prix. ◗ http://www.iroboteurope.fr

Deepoo — encore une nouvelle gamme de robots aspirateurs ! Disponibles en quatre modèles, les robots aspirateurs Deepoo sont fabriqués par Ecovacs. Nous n’avons pas encore eu de Deepoo entre nos mains pour le tester. D’un prix allant de 209 à 359 euros, la gamme propose des possibilités différentes. Le D53 rouge (en entrée de gamme) propose un pare-chocs mécanique, un nettoyage à la demande et peut couvrir une pièce de 120 m². Le D54, tout rose, possède un écran LCD et affiche l’heure de démarrage de votre robot; il dispose en outre d’une autonomie de 150 m². Le modèle D54, lui (tout doré), possède une fonction antigerme, se recharge plus vite, programme deux plages d’activité, sait lire les bandes magnétiques qui remplacent les murs virtuels et possède une télécommande. Quant au D73, tout noir, il est équipé d’un pare-chocs intelligent et de fonctions d’animation. Gadget ou pas, il peut également parler avec la voix d’un de vos proches ou danser sur la musique de votre choix car il intègre un lecteur SD qui laisse tout loisir d’ajouter ses playlists… Nous avons hâte de le tester! ◗ http://www.robot-deepoo.fr

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NEWS Robots mars / avril 2011 Solo Clean, le robot français nettoyeur de gymnases Le Solo Clean est une machine équipée de systèmes de navigation et de dispositifs permettant l’humidification, le brossage et le nettoyage — de manière automatique et autonome — de terrains de sport aux revêtements divers. La phase d’apprentissage nécessite la présence d’un technicien, qui détermine manuellement un point de départ, un cap (à l’aide d’un gyroscope), une longueur de trajectoire par bande (enregistrée grâce aux détections électroniques simultanées de deux roues codeuses). Sans oublier l’endroit où doit s’opérer le demi-tour de changement de la bande (demi-tour d’ailleurs effectué grâce au gyroscope), en tenant compte des contraintes et des autres spécificités de la surface. Cet appareil est également composé d’une autolaveuse Rotowash spéciale gymnase et d’un système de guidage automatique programmé. Travaillant tout seul, c'est-à-dire sans aucune présence humaine, ce robot permet donc de nettoyer tous les types de sols des gymnases en dehors des heures d’utilisation. Le Solo Clean peut aussi s’utiliser en manuel. Le technicien déplace alors lui-même la machine de nettoyage, sans aucune difficulté. ◗ http://www.exalis-solo.com

E.Zigreen, des robots tondeuses à petit prix E.Ziclean diversifie ses produits et s’attaque maintenant aux robots tondeuses. D’un design épuré et réussi, ce petit modèle est équipé d’une télécommande, liée à un seul robot — ce qui empêche son utilisation en cas de vol. Nous n’avons pour le moment pas d’indication sur la taille du terrain exploitable, mais le robot a une autonomie de trois heures pour un temps de charge de quatre heures et demie. S’il n’a plus de batterie, il reviendra à sa base pour se recharger. Comme pour les robots Husqvarna que nous connaissons bien, le bruit qu’il produit est quasiment inaudible (soixante-dix décibels) et seul le son produit par la lame en train de couper l’herbe se révèle perceptible. Un second modèle, le robot E.Zigreen Bull, ajoute à ses outils un détecteur de pluie et une programmation hebdomadaire. S’il pleut, le robot rentrera à sa base pour économiser ses lames. Équipé d’un guidage radio en plus du guidage par le fil, il semble prometteur (il est capable de s’occuper d’un terrain de 2800 m2). ◗ http://www.e-zicom.come

Karotz, le Nabaztag selon Mindscape À la suite du rachat de Violet et de son produit phare Nabaztag par Mindscape, nous n’avions plus beaucoup de nouvelles… Maintenant, nous en savons un peu plus sur le Karotz, c’est-à-dire le Nabaztag 3. Disponible en mars, ce nouveau modèle intégrera quelques nouveautés, avec un service complètement refondu. Pour rappel, le Nabaztag/Karotz est un petit robot sympathique communicant. Il vous prévient de tout ce qui se passe sur Internet sans que vous vous trouviez devant votre écran. Vous recevez un e-mail? Karotz va vous le lire de sa propre voix. Vous suivez l’actualité footballistique sur certains sites Internet? Il va vous signaler chaque changement sur ces sites et vous lira les nouveaux articles et les derniers scores. Le nouveau modèle intègre une webcam, un meilleur haut-parleur et une batterie, ce qui permet de l’emporter partout. Il est de plus toujours équipé d’un lecteur RFID. Le fonctionnement des applications change toutefois un peu: il n’est plus autant attaché au serveur et intègre une sorte de market d’applications — c’est la mode! ◗ http://www.karotz.com

Affetto, une tête de bébé robotisée criante de vérité On se rapproche encore une fois de l'Uncanny Valley (voir Planète Robots n°5) avec le robot Affetto. Quand ce « bébé » nous regarde droit dans les yeux, un trouble évident s’installe… Affetto, créé par trois chercheurs de l'université d'Osaka (Hisashi Ishihara, Yuichiro Yoshikawa et Minoru Asada), ressemble à un jeune enfant et en reproduit les expressions faciales de façon extrêmement réaliste, l’objectif étant de le faire accepter par les êtres humains. Or, dans notre monde occidental, le fait de ressembler à un humain déclenche plutôt la panique parmi les populations. En revanche, d'un point de vue technique, Affetto apparaît comme une réussite impressionnante… ◗ http://www.e-zicom.come

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Reeti, l’extraterrestre communicant Reeti se présente comme un robot communicant doté d’une tête entièrement animée, qui lui permet de percevoir et d’exprimer des émotions. C’est aussi un PC Media Center équipé d’une connectique complète — pour le raccorder à un écran ou à une télé. Doté d’une personnalité, il évolue en fonction de l’utilisation que vous en faites. Installé dans votre salon ou votre bureau, il reste près de vous, vous divertit, vous assiste et donne une nouvelle dimension à l’utilisation que vous faites de l’informatique. Connecté au réseau, il reste en contact avec vous n’importe où dans le monde par le biais de votre smartphone, d’une tablette ou d’un PC. En vacances, surveillez votre maison et en déplacement, communiquez avec votre famille: le retour vidéo et le pilotage à distance du Reeti vous donnent l’impression d’être chez vous! En plus des applications déjà existantes, il offre une infinité de possibilités de développement. Vous aimez programmer, customiser et améliorer vos objets technos; même sans être un professionnel de l’informatique, ses interfaces avancées vous permettront de le faire évoluer. Si vous êtes un développeur plus averti, les secrets du Reeti seront à votre disposition et un SDK vous donnera toute latitude de le faire évoluer sans aucune limite. ◗ http://reeti.fr

Sphero, une balle robotisée ludique Une petite sphère, légèrement plus grande qu’une balle de tennis, à piloter depuis votre smartphone ou votre tablette — cela vous dit? Orbotix l’a conçue et l’a présentée lors du dernier CES de Las Vegas. Son diamètre est de soixante-quatorze millimètres et elle peut se déplacer à la demande via une interface équipant votre mobile. La connexion se fait par Bluetooth. Vous pourrez régler la couleur émise par Sphero, ce qui peut donner un effet des plus sympathiques dans le noir. L’API est ouverte et open source, ce qui permettra à n’importe quel programmeur en herbe d’ajouter des applications (des jeux, par exemple). D’ailleurs, d’après le fabricant, ses possibilités sont illimitées. Le rechargement se fait par induction: il suffit de poser le petit robot sur sa base de recharge pour qu’il remplisse ses batteries sans aucune connexion physique. Orbotix espère le distribuer pendant l’été pour un peu moins de cent dollars… ◗ http://www.orbotix.com

Robii, d’UrRobot — un petit robot doté d’un picoprojecteur multitouches Le Robii se présente comme un petit singe robotisé se dressant devant une tente. La tente se déploie et laisse apparaître un picoprojecteur VGA. Ce dernier projette sur une table un écran vidéo qui diffuse quelques jeux pour les jeunes enfants. (L’interactivité vient de cet écran projeté et multitouches.) Robii peut suivre des objets en mouvement en utilisant une petite caméra intégrée et se révèle également capable d’en reconnaître certains. Il montre aussi une certaine reconnaissance de la voix humaine. Et le mufle de notre ami simien arbore cent expressions différentes pour favoriser la communication avec l’enfant. La nouvelle marque taïwanaise UrRobot devrait le commercialiser dans quelques mois (à Taïwan, du moins) pour moins de cinq cents euros. ◗ http://www.urrobot.com.tw

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NEWS Robots mars / avril 2011 Le Keepon bientôt disponible pour le commun des mortels Rappelez-vous: dans notre précédent numéro, nous vous présentions le Keepon, une espèce de poussin jaune qui danse et réagit à chacune de vos émotions. Comme il fait rêver de nombreux aficionados, le Keepon sera enfin accessible à toutes les bourses très prochainement. Jusque-là, le petit robot coûtait environ trente mille dollars, mais il devrait très bientôt être disponible au prix de quarante dollars sous un nouveau nom, le My Keepon. Il est fort possible que cette nouvelle version ne possède pas toutes les spécificités de la précédente. Mais on nous assure qu’il sera toujours capable de danser et de ressentir le toucher. Nous demandons à voir!… La commercialisation de cette version jouet serait prévue à partir du 14 février. ◗ http://www.mykeepon.net

Desk Pets, des petits robots qui se baladent partout ! Les Desk Pets sont de petits robots miniatures qui se baladent sur vos bureaux ou par terre… Ressemblant à des scarabées, les Skitterbots se déplacent très rapidement sur leurs six pattes et sont pilotés au moyen d’une petite télécommande à cinq boutons et pourvue d’une prise USB. Le Trekbot utilise la même télécommande que le Skitterbot, mais se déplace sur deux roues formant un triangle par rapport au sol. Quant au dernier, le Tankbot, il adopte la forme d’un petit véhicule futuriste, intègre une détection des obstacles via l’infrarouge, peut circuler avec succès dans des labyrinthes élémentaires et être piloté par un iPhone ou un appareil sous Android. Les Desk Pets se rechargent en trente minutes pour une durée de jeu de quinze minutes. (Pour le moment, seuls les Skitterbots et les Trekbots sont importés en France.) ◗ http://www.mydeskpets.fr

En Afghanistan, un soldat américain sur cinquante est un robot… Certains membres des forces déployées en Afghanistan peuvent surprendre par leur apparence. En effet, plus de deux mille robots font partie du corps expéditionnaire américain, d'après le lieutenant-colonel Dave Thompson, le commandant en chef de la force robotique du Marine Corps. Mais rassurezvous, ces robots sont des drones (donc toujours pilotés à distance par des humains). Prévus à l'origine pour le nettoyage des champs de mines, ils ont peu à peu été détournés de leur fonction première. Certains sont donc envoyés en éclaireurs sur les pistes qui ne sont pas sûres pour éviter que les convois de troupes ou de munitions ne se fassent piéger. Ils sont aussi souvent utilisés pour inspecter les véhicules qui s'approchent des points de contrôle… Le lieutenant-colonel semble optimiste quant à l'utilisation des robots sur le terrain — mais sur les deux mille robots en place en Afghanistan, combien dorment encore sur des étagères parce qu’ils ont été jugés trop fragiles ou trop stupides?… ◗

La nouvelle plate-forme éducative de ZMP n’a pas encore de nom officiel La société japonaise ZMP produit quelques-uns des robots éducatifs les plus intéressants du marché. Et son président, H. Taniguchi, aurait accidentellement twitté des vidéos YouTube de façon prématurée, ce qui a permis aux amateurs d’admirer une vidéo présentant cette nouvelle plate-forme éducative. Elle nous propose un robot de type humanoïde qui arbore une petite caméra en guise de tête. Il porte également une sorte de sac à dos qui doit très certainement contenir la batterie et une carte informatique évoluée. Le robot est équipé de bras disposant chacun de trois degrés de liberté. Dès que nous en saurons plus, nous vous tiendrons au courant… ◗ http://www.zmp.co.jp PLANETE ROBOTS N°8

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R.Bot 100, un robot de téléprésence russe Il ne faut pas croire que seuls l’Europe, les États-Unis et le Japon proposent des robots de qualité. La Russie en fabrique aussi de très bons, comme le très économique R.Bot 100. Pour moins de deux mille cinq cents euros, ce robot de téléprésence (encore en phase de test bêta), pourra bientôt surveiller votre maison ou votre hangar, comme le fait déjà le Rovio de WowWee. Vous pouvez le piloter depuis n’importe quel butineur, que ce soit sur un ordinateur, une tablette ou un smartphone. Le son passe bien évidemment dans les deux sens, ce qui vous donne la possibilité de parler avec votre interlocuteur à distance. Le R.Bo 100 atteint une hauteur de cent trente centimètres et peut recevoir en option un écran proposant la vidéo de l’utilisateur. Une configuration plus importante lui ajoute deux bras (pour soulever des objets ou saisir une poignée de porte). ◗ http://rbot100.rbot.ru

iRobot sort finalement un robot de téléprésence, l‘AVA Un iPad monté sur un mât, le tout fixé sur une base roulante — et vous obtenez à peu près le physique de l’AVA (avatar), le robot de téléprésence proposé par iRobot lors du CES. Depuis quelques années, la firme préparait le ConnectR en utilisant un Roomba désossé comme base. Il devait être destiné au marché grand public, aux côtés du Rovio ou du Spykee. Désormais, l’entreprise vise plus haut et veut passer à une gamme supérieure. L’écran de renvoi situé en haut du robot est une tablette qui peut se transformer en iPad ou fonctionner sous Android. La société iRobot promet en sus la création d’un kit de développement. Enfin, la caméra embarquée est de type PrimeSense, comme sur le Kinect de Microsoft. ◗ http://www.iroboteurope.fr

Les restaurants thaïlandais MK se dotent de robots pour faire le service L’université de Bangkok, en Thaïlande, développe des serveurs robotisés pour les restaurants MK. Yumbo, le robot utilisé pour les tests, transporte actuellement les plateaux contenant les plats et apprend à manœuvrer dans la salle de restaurant en suivant des lignes tracées sur le sol. Il se révèle également capable d'éviter les collisions grâce à une série de capteurs infrarouges. Rit Thirakomen, le directeur général de MK, dit que Yumbo et ses semblables effectueront les tâches les moins glamour de l’établissement car, de toute façon, ils ne sont pas aptes à répondre aux demandes de conseils des clients… ◗ http://www.mkrestaurant.com

La Corée du Sud soutient ses élèves avec des robots Engkey Vingt et une écoles sud-coréennes utilisent déjà, chacune, un des vingt-neuf robots Engkey disponibles pour apprendre l'anglais à leurs élèves. Ils ne sont pas prévus pour faire la classe tout seuls et toute une journée, mais s’occupent uniquement de petites classes de huit élèves pour des cours de soutien en langue anglaise. Engkey est fabriqué par le Centre de robotique intelligente sud-coréen et bénéficie d’un financement d’un million d’euros (en provenance du ministère de l'Éducation). Ses formes rondes et ses couleurs claires ont été choisies pour séduire les jeunes enfants et engendrer une relation plus proche et donc une attention amicale. Le robot n'est pas autonome, mais piloté par un enseignant. Cela permet en conséquence aux écoles situées dans des endroits reculés d’avoir droit à des cours de qualité (seulement accessibles, en temps ordinaire, dans les grandes villes). Ludique et innovant, Engkey semble être apprécié par les élèves! ◗ http://www.kist.re.kr/en/iv/sy_ro_in.jsp

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NEWS Robots mars / avril 2011 Le projet URUS : des robots urbains Dès la parution du premier numéro de Planète Robots, nous vous présentions le projet DustBot, des robots qui allaient chercher les poubelles à votre porte, dès que vous leur envoyiez un SMS. Aujourd’hui, le même conglomérat européen travaille sur le projet URUS (Ubiquitous Networking Robotics in Urban Settings — Réseaux de robots omniprésents en milieu urbain). Ils reprennent les bases robotiques du DustBot, mais vont désormais servir au quotidien dans votre ville. L'objectif de ce projet européen consiste à déployer des équipes de robots dans les zones urbaines et les zones piétonnes, afin de coopérer avec les gens, de les guider, de s’occuper du transport de marchandises ou bien de surveiller une zone. Deux prototypes, Tibi et Dabo, sont actuellement testés à Barcelone. ◗ http://www.urus.upc.es

Le robot Atom-7xp a besoin de vous !… Voilà certainement un des robots « faits à la maison » parmi les plus évolués qui soient. D’un physique proche de celui du robot sud-coréen Hubo, Atom-7xp a tout d’un robot développé en laboratoire: reconnaissance de la voix, des gestes, des personnes, des obstacles et des formes. Dan Mathias, un roboticien acharné, travaille dessus depuis un peu plus de huit ans. Malheureusement, en développant seul ce robot au potentiel énorme, il n’est pas parvenu à financer ses futures évolutions et a dû prendre une seconde hypothèque sur sa maison. C’est pourquoi il lance une campagne d’appel aux dons pour l’aider à transformer ce prototype bricolé en véritable projet industriel. N’hésitez pas à le joindre pour l’aider via Paypal ou sur son site pour le conseiller. ◗ http://futurebots.com/walk.htm

ZMP va bientôt commercialiser les premières voitures autonomes Après avoir développé une voiture automatisée de la taille d'un jouet, le constructeur de robots japonais a mis au point la RoboCar, le premier véhicule qui se conduit tout seul. Plus ahurissant encore, il va être en vente très prochainement! Le design de cette voiture, équipée d’un moteur électrique, ressemble à celui de la future Puma de General Motors, une petite citadine. La RoboCar comporte une pléthore de capteurs et un GPS ultraprécis. Et trois modèles vont être commercialisés… Le Type A (trente-cinq mille dollars) sera le plus simple et ne disposera, en automatique, que du contrôle des vitesses. Le Type B (cinquante-neuf mille dollars) possède un contrôle de la direction, pour éviter les collisions. Quant au Type C (quatre-vingt-quatre mille dollars), le fleuron de la gamme, il bénéficie d’un contrôle de freinage (grâce aux capteurs et à l'imagerie embarquée sur une plate-forme Linux) et peut atteindre la vitesse de 60 km/h en conduite autonome. Ces modèles devraient être disponibles au mois de novembre. ◗ http://www.zmp.co.jp/en/

La société sud-coréenne KAIST vend ses robots Hubo au monde entier Que l’on ne divague pas, Hubo n’est pas encore à la portée de toutes les bourses! Rappelons qu’il a été fabriqué avec un budget trois cents fois inférieur à celui du robot japonais Asimo — et pourtant il possède des caractéristiques très proches de celles de ce dernier. Hubo est un robot humanoïde de la taille d’un enfant (1,25 m), capable de marcher à la vitesse de 1,5 km/h. Il peut travailler pendant deux heures avant de devoir recharger ses batteries. KAIST vient de vendre huit de ses robots humanoïdes (version Hubo 2) aux universités américaines et à Singapour et leur prix est évalué à trois millions quatre cent mille dollars. La Drexel University accueillait déjà des robots Hubo 2 et six exemplaires seront distribués aux universités américaines (le MIT en Pennsylvanie, Purdue, Carnegie Mellon, USC et Virginia Tech). L’I²R (Singapore’s Institute for Infocomm Research) a acheté les deux derniers robots. En fait, la Corée du Sud veut faire passer ses parts du marché mondial de 10 % à 20 % pour 2018… ◗ http://hubolab.kaist.ac.kr PLANETE ROBOTS N°8

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NEWS mars / avril 2011 Robots

RoboEarth, une base de connaissances à destination des robots Lorsque nous avons besoin d’une information, nous allons faire un tour sur des encyclopédies en ligne comme Wikipédia. Un robot pourra faire désormais la même chose avec RoboEarth. Des ingénieurs de TechUnited (l’université de technologie d’Eindhoven, aux Pays-Bas) ont développé un robot humanoïde, l’AMIGO, à qui l’on donne des instructions à partir de la base de données RoboEarth. Ce projet, financé par l'Union européenne, est décrit comme étant « l'Internet pour les robots ». Il devrait leur permettre, par le biais d’une connexion Internet, de télécharger des instructions et d’« apprendre » grâce à l’expérience des autres machines de la planète. Comme la base de données va augmenter indéfiniment, les robots vont y gagner un supplément de fonctionnalités. Mais les choses ne font que commencer… ◗ http://www.roboearth.org

DLR présente son nouveau bras évolué pour robot DLR est l’Agence spatiale allemande et s'intéresse de près à la robotique puisqu’elle a déjà développé des robots bipèdes et, plus récemment, un bras robotisé très évolué. La main est à peu près de la même taille que celle d'un adulte, les cinq doigts sont joints par trente-huit fils constitués de Dyneema (une fibre synthétique extrêmement solide) et actionnés individuellement par des moteurs cachés dans l'avant-bras. Tous ces tendons procurent dix-neuf degrés de liberté et donnent presque l’illusion d’une vraie main humaine. Leur rigidité peut être assouplie et intensifiée, afin d’amortir les chocs. Ce qui rend ce bras robotisé si particulier, c’est sa résistance aux chocs d’une violence extrême, comme lorsqu’il est frappé par un marteau ou une batte de base-ball. Le coût de production pour un tel bras est d’environ soixante-dix à cent mille euros. ◗ http://www.dlr.de/rm/en/

BIP Eye, la petite caméra dédiée à la robotique Un nouvelle concurrente fait son entrée dans le petit monde des caméras dédiées à la robotique, et celle-ci est intelligente. Dotée d'une image en 640 x 480, du processeur de perception BIPS et d'un microcontrôleur Cortex-M3 (STM32F103ZE), la BIP Eye pourra être à la fois l'œil et le cerveau de vos créations robotiques. Grâce à la technologie exclusive du BIPS, tout le traitement de la vidéo se fait en parallèle du fonctionnement normal du robot. La caméra se trouve également dotée de nombreuses entrées-sorties utiles comme des sorties servomoteurs, des PWM, des entrées analogiques, des bus I²C, SPI — mais également CAN. La programmation des algorithmes de vision sera grandement simplifiée par l'utilisation d'un SDK dédié et fourni avec la caméra. BVS n'en est d’ailleurs pas à son coup d'essai en robotique puisque c'est cette société qui a développé la tête de Psykharpax, le fameux rat artificiel. À noter que BVS sera présente au salon INNOROBO (à Lyon, du 23 au 25 mars 2011). ◗ http://www.bvs-tech.com

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NEWS Robots mars / avril 2011 HomeTroller-Mini, le microserveur domotique Après la ZiBASE (présentée dans Planète Robots n°4), la Vera et plus récemment le Myxyty, l’éditeur de logiciels de contrôle domestique HomeSeer entre dans la partie en proposant le HomeTroller-Mini. Une véritable solution complète tenant dans le creux de la main! Il embarque un Linux ainsi qu’un logiciel de gestion domotique et contrôlera tous vos modules X10, Insteon, UPB et ZWave (via USB). Grâce à ce matériel, vous pourrez contrôler votre maison à partir de votre télécommande, votre ordinateur et même votre smartphone. Il pourra aussi envoyer des alertes par SMS ou e-mail et effectuer des appels avec synthèse vocale. Présenté au CES de Las Vegas, il sera disponible au deuxième semestre 2011 pour environ trois cents dollars. ◗ http://www.homeseer.com

Les résultats du concours URBI avec Planète Robots Gostai, fabricant de robots et éditeur de logiciels innovants pour la robotique et l’IA, a ouvert en mai le code source de son OS robotique Urbi à la communauté. Pour accompagner cette sortie, Gostai a organisé un concours permettant aux hobbyistes de faire montre de leur originalité et de leurs compétences en programmation robotique ou en matière de systèmes complexes. (Urbi est un système d’exploitation avancé pour la robotique, déjà disponible pour un grand nombre de robots — quinze — dont le Nao d’Aldebaran®, le RMP de Segway®, ou les Mindstorms de Lego.) Ce concours constitue pour eux l’occasion rêvée de se mettre à la robotique et de prouver leurs compétences en programmation. Le jury a eu du mal à se décider au vu du très haut niveau des projets qui lui ont été proposés. Néanmoins, les membres du jury ont choisi de récompenser les participants primés pour leurs visions particulièrement étonnantes et techniquement complexes. ◗ Les gagnants sont… Première place: 2-high pour son projet de Tour de Défense NXT. Deuxième place: Zappadoc pour son projet simracing. Troisième place (ex aequo): Kecsap pour son projet de portage d'Urbi 2 sur l'Aibo et noonv pour son projet Arduino with Taste of Urbi. Les projets des gagnants sont disponibles sur le portail Urbiforge : http://www.urbiforge.org

Un élève texan envoie son robot à l’école pour le remplacer Le système immunitaire de Baty Lyndon est si fragile qu'il ne peut pas risquer d'être entouré de gens de son âge… Mais il a trouvé une solution pour suivre, comme ses camarades, les cours de l’école secondaire de Knox City, au Texas. Il y envoie un robot à sa place ! La plate-forme de téléprésence Vgo se présente sous la forme d’un robot de cent vingt centimètres posé sur des roues. Il est équipé d’un petit écran, d’une caméra, de haut-parleurs et d’un microphone dans sa partie supérieure. Baty pilote son robot à distance, depuis son domicile, en utilisant un PC et une webcam. Il peut diriger Vgo à l’intérieur de son école, changer de classe à chaque intercours, tout comme les autres élèves. Pour un garçon qui a passé une grande partie de sa vie malade et isolé, une telle machine ne représente pas seulement une chance pour une meilleure éducation, mais aussi un gain de liberté et une socialisation accrue. Des histoires comme la sienne vont devenir très fréquentes à l'avenir… Le film Clones (The Surrogates), avec Bruce Willis, sera bientôt dépassé par la réalité ! ◗ http://www.vgocom.com/

Du 18 avril au 6 mai — Exposition « L’art humanoïdal » On pourra découvrir pour la première fois à Paris « l’art humanoïdal » à travers les sculptures de Frank Fesquet (alias Amatome). Ce sculpteur aux doigts d’or façonne le métal et les matériaux de récupération pour en faire jaillir des personnages humanoïdes et des robots. Son travail se trouve en phase de finalisation (il travaille sur les mains et l'électronique). Chaque robot peut adopter la pose ou l’expression que l'on désire car tous sont entièrement articulables. Ces sculptures arborant un visage humain nous renvoient aux interrogations universelles sur notre évolution et notre futur. L’exposition se tiendra dans une galerie parisienne à partir du 18 avril (pour une durée de trois semaines). ◗ http://www.designplanet.fr/

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Ça vient de sortir

E L E U È ? Q I T D T O B O O N R A M LA V I N U UV D

Une des interrogations les plus fondamentales de l’Homme porte sur la nature exacte du « vivant ». Naturellement, cela suscite de nombreuses controverses — tant au niveau scientifique qu’au niveau philosophique…

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“Le vivant se construit de l’intérieur. Une souris aura un aspect dépendant de son génotype tandis qu’un caillou sera modelé par son environnement.”

Jacques Lucien Monod, Nobel de physiologie ou de médecine en 1965.

Terminator joue-t-il au tennis de table ? Ici, le Topio de Tosy.

Selon Jacques Monod (Prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1965 pour ses travaux sur l’ADN), une entité peut être considérée comme vivante si elle comporte les trois caractéristiques suivantes… 1. Téléonomie. Un être vivant cherche à conserver l’intégrité de son être et à se reproduire. 2. Invariance reproductive. Reproduction de l’individu à l’identique selon les caractéristiques communes à une espèce (la variation n’est sensible que sur de très vastes échelles de temps). 3. Morphogenèse autonome. Le vivant se construit de l’intérieur. Une souris aura un aspect dépendant de son génotype, tandis qu’un caillou sera modelé par son environnement. De cette définition simple et précise découle que la vie poursuit un « projet » : celui d’évoluer vers une complexité plus grande, indépendamment des interventions extérieures. En ce qui concerne la robotique (et donc la machine), il semble raisonnable d’admettre qu’il s’agit d’une entité poursuivant un objectif préalablement déterminé par l’Homme. Ces systèmes, applications physiques d’un ensemble de techniques, ont pour but de permettre à l’Homme de s’affranchir des contraintes liées à l’existence. Descartes disait à ce propos que les machines ne servent qu’à « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature » allant même jusqu’à préciser : « Elles m’ont fait voir qu’il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie. » La confrontation d’une telle définition de la machine avec celle du vivant selon Monod nous conduit à faire des constats surprenants… Car la première particularité de la téléonomie est qu’un individu cherche à se protéger de l’extérieur. Or nos systèmes le font déjà, que ce soit dans le domaine civil (alarmes, firewalls, etc.) ou le domaine militaire (armements automatisés, etc.). Ces appareillages sont des dispositifs destinés à protéger un ensemble plus vaste (auquel ils appartiennent). D’autre part, le second point de la téléonomie est aussi mis en œuvre par nos systèmes. En effet, nos machines peuvent aussi se reproduire, non pas en utilisant des processus biologiques — mais des mécaniques. Les robots d’assemblage d’autres robots poursuivent, d’une certaine façon, un objectif de reproduction. En fait, nous pouvons même affirmer que la quasi-totalité des machines sont fabriquées par d’autres machines… Ainsi, si lesdites machines peuvent potentiellement respecter le principe de la téléonomie, nous sommes pourtant loin du compte… Mais ce n’est certainement pas le point de l’invariance reproductive qui se révèle le plus coriace. En effet, nous pouvons aisément imaginer une chaîne d’assemblage robotisée

destinée à fabriquer des robots de chaîne d’assemblage. De même, nos virus informatiques sont capables de se reproduire à l’identique, certes dans le cyberespace mais, in fine, seule la forme change, pas le fond. Ce qui compte, c’est qu’une machine (ou un logiciel) produisant une « copie » d’elle-même puisse transmettre à son « descendant » l’essence même de ce qu’elle est. Inévitablement, le résultat ne sera jamais parfaitement identique à l’original, mais nous entrons alors dans une problématique darwinienne, ce qui a tendance à abonder dans notre sens. En définitive, il ne nous reste plus que le concept de morphogenèse autonome derrière lequel nous replier pour préserver notre intime conviction de la supériorité de la matière biologique sur la matière inerte. Ce point ne se trouve pas encore véritablement accessible aux machines — même si on peut prédire sans risque qu’un jour il le sera. SUR QUOI BASONS-NOUS CETTE CERTITUDE ? Simplement sur le fait qu’un réseau de neurones est capable de se construire lui-même à partir d’une impulsion initiale. C’est même d’ailleurs son but principal… Synthétiquement, nous sommes en train d’identifier les processus (peu impor te qu’ils soient vir tuels ou réels) permettant à un système de se créer à partir d’une simple impulsion et des briques de base. Dans le cas du vivant, cette impulsion vient des géniteurs et les « briques » sont alors des acides aminés. De fait, nous pourrions très bien imaginer de telles briques pour la robotique — des microsystèmes indépendants (l’énergie, les logiciels, la mécanique) pouvant être exploités par un système plus vaste. D’ailleurs, les lointains ancêtres de ces

Les robots iront partout avant nous désormais !

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éléments fondamentaux figurent déjà dans les laboratoires. L’impulsion initiale, quant à elle, pourrait alors avoir n’importe quelle origine. Mais ce genre de raisonnement apparaît très gênant car sa conclusion inévitable est que le vivant ne peut être distingué de la machine et que, de facto, nous sommes nous-mêmes des machines. En fait, cette vision se révèle trop simpliste comme l’ont fait remarquer Georges Canguilhem et François Dagognet : « Tous les phénomènes que l’on attribue vulgairement ou philosophiquement à la vie sont des phénomènes qui peuvent être expliqués au niveau des lois physiques ou chimiques […]. Or, sur ce point, la recherche est philosophiquement superflue. » Ainsi, en l’état actuel, la machine constitue, au mieux, un modèle extrêmement simpliste du vivant… ET SI L’ÉVOLUTION ROBOTIQUE PERDURAIT ?… Depuis que l’Homme a pris conscience de sa place dans l’univers, il n’a eu de cesse de développer des outils de plus en plus complexes afin de s’affranchir des contraintes de l’existence. Mais ce développement a eu un prix : nous avons abandonné une grande par t de notre indépendance au point de ne pouvoir affronter la réalité sans nos outils. Petit à petit, la gestion de la planète est nécessairement (sic) en passe d’être confisquée par des systèmes informatiques extrêmement complexes dont l’intelligence croît sans cesse. Tôt ou tard, nous serons confrontés à des machines — et qu’importe qu’elles prennent la forme de robots humanoïdes ou de supercalculateurs, dont l’intelligence serait équivalente à la nôtre, voire supérieure !… Quelle ironie ! Nous nous retrouverions alors dans la situation où nous aurions construit des outils (toujours dans l’optique de nous affranchir des contraintes imposées par notre statut d’être vivant) si perfectionnés qu’ils géreraient intégralement notre vie. Autrement dit, nous aurions bradé notre liber té fondamentale pour nous complaire dans le confort d’un système rationalisé à l’extrême. Cela fait peur et cela peut se comprendre… Pour tant, c’est déjà le cas ! Notre monde ne saurait fonctionner sans le brassage continuel de l’immense masse monétaire en circulation. Or la plupart des transactions sont effectuées via des systèmes automatisés. Indirectement, nous dépendons déjà de systèmes qui surclassent notre capacité de gestion. L’être vivant le plus évolué qui soit est d’ores et déjà dépossédé de la caractéristique fondamentale du vivant qu’est la notion de liberté. Cela apparaît extrêmement paradoxal : nous voulons nous affranchir des contraintes naturelles en les remplaçant par une ingérence robotisée. Les robots seront ainsi forcément le

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Est-ce un robot humanisé ou un humain robotisé ? Le robot Einstein, basé sur le Hubo coréen.

“Les robots d’assemblage d’autres robots poursuivent, d’une certaine façon, un objectif de reproduction.”

Sabor V, un antique robot qui attirait les foules dans les rues de Zurich en 1947 !

reflet de nous-mêmes puisqu’ils se chargeront de gérer nos vies. Ils nous remplaceront dans les tâches physiques et intellectuelles que nous aurons jugées trop contraignantes, difficiles ou avilissantes. Ce reflet sera nécessairement représentatif de nos besoins naturels. La finalité

ultime de la robotique est donc bien de nous permettre de comprendre… qui nous étions avant son avènement ! ■Consultez notre site : http://www.cubernetes.com


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1p Nao8:Mise en page 1 13/02/11 08:25 Page1

Ça vient de sortir

NOUVELLE ANNÉE,

NOUVEAU NAO ! Aldebaran Robotics a doté la mouture 2011 de Nao de plusieurs nouveautés intéressantes, qui permettent de créer une multitude d’applications avec une plus grande liberté!… livré avec la nouvelle mouture du firmware. La reconnaissance vocale a elle aussi été améliorée et il est dorénavant possible de connaître le niveau de confiance avec lequel un mot est reconnu avant de décider (ou non) de l’utiliser dans un comportement. Il comporte enfin une fonction très attendue : la localisation spatiale (Nao peut à présent cartographier un environnement inconnu et choisir le chemin le plus adapté à sa progression). Nous ne manquerons pas de vous faire part des nouveautés concernant le petit robot…

Première modification (la plus visible) : les nouveaux bras — allongés de deux centimètres —, qui adoptent une forme sensiblement plus incurvée. Nao peut maintenant saisir des objets placés sur le sol beaucoup plus facilement, sans recourir à une cinématique complexe qui dépendrait de son équilibre propre. Se relever après une chute sur un sol glissant ne lui pose plus aucun problème ! Quant à la palette de mouvements, elle a été considérablement enrichie : Nao se gratte désormais la tête en signe de réflexion intense… Les utilisateurs de Chorégraphe, le logiciel d’édition de compor tements et de mouvements de Nao, vont prendre un pied de tous les diables en explorant ces postures inédites… Les mains ont été redessinées pour améliorer la préhension et sont aujourd’hui équipées de capteurs tactiles, à l’image de ceux qui équipent le sommet du

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crâne du précédent (et détectent tout contact avec un interlocuteur humain). En outre, la connectique proposée au niveau de la nuque est désormais protégée par un cache amovible sous lequel se trouve un accès à la mémoire flash, qui jusqu’à présent n’était accessible qu’en démontant une partie des coques qui entouraient la tête. Enfin, cer taines ar ticulations ont été entièrement repensées, afin d’assurer une plus grande longévité à la plate-forme Nao, qui dispose maintenant de limiteurs de couple électroniques (ils préservent ainsi les motoréducteurs de tout dysfonctionnement). NAO NAO — BANG ! Ses capacités logicielles ne demeurent pas en reste… Un tout nouveau système de reconnaissance d’objets et de visages est également


innorobo

INNOVATION ROBOTIC SUMMIT

23-25 mars 2011

à la Cité | Centre de Congrès LYON · FRANCE 50, quai Charles de Gaulle 69006 LYON

Robolift irer, Connecter : Changer, Insp

» Révolutionnaires « s e c n re fé n o c trois cycles de

LE PROGRAMME

main ? les robots de de ien ? Quelle forme pour tre vie au quotid no r ge an ch nt bots vo ∏ Comment les ro ratrice la chirurgie répa t de ? ts bo ro de ∏ Détournements ineur au robo … du robot dém té en gm au n ai à l’hum bots e sélection de ro me ? de combat… d’un sser celle de l’hom pa dé lle -e -t va robot s robots ? ∏ L’intelligence du t vit-on avec de en m om C : s ot es et Rob ∏ Relations Homm robotique ∏ Le future de la ? re Humanoïd Est ? » ra Er « E AT EB D ∏ THE BIG s ou non nt-ils humanoïde Les robots sero

b | Daniela ur @ MIT Mediala he rc he C ∏ al az re ia B r @ tinker Loizeau | Cynth onsino ∏ Designe r-S ge ps Au @ am r ch ne es ig D es | Alexandra tiste Labrune James Auger ∏ D rsité de Lausanne ZWE | Jean-Bap O ve ni et U FL @ EP ur @ he ur rc cesco ne Cerqui ∏ Che n Robotics | Fran heur et entrepre ra rc ba he C de ∏ Al an @ pl ur Ka ic dows ∏ Entreprene london | Frédér | Bruno Maisonnier INRIA | Mark Mea @ ur bs he La l rc el B he C @ ∏ r er hatzmayr ∏ Lab Directo | Pierre-Yves Oudey field | Daniel Sc ef Sh FL of EP y it @ rs ur ve he rcheur @ Uni | ndy Trower Mondada ∏ Cherc | Noel Sharkey ∏ Che Project Kobo Ta @ gn te si is de rt /A en e ur nt versity ∏ Entreprene ultant @ Yale Uni o Suda ∏ Consulta ns jik | co Fu et ur ab he al rc et M ker @ dell Wallach ∏ Che ∏ Robot Hac Robotics | Wen ha lo oa H @ ur ∏ Entreprene

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INNOROBO 2 011

INNOROBO

LE PREMIER SOMMET EUROPÉEN DE LA ROBOTIQUE DE SERVICES

Du 23 au 25 mars 2011 se tiendra à la Cité internationale de Lyon INNOROBO, le premier sommet de la robotique de services, qui regroupera trois conférences majeures, un salon d’exposition et de nombreuses manifestations individuelles. Cette grande fête de la robotique (avec le Robot World Show) nous fera découvrir de nombreux robots inconnus en Europe. N’oublions pas que l’International Federation of Robotics prévoit que ce marché sera multiplié par trente d’ici 2020 pour atteindre un volume d’affaires de cent milliards de dollars! En avant donc vers un avenir radieux…

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Entretien ave cB président

de SYRO

PLANÈTE ROBOTS: Pourquoi INNOROBO?… Bruno Bonnell : Le syndicat SYROBO, qui regroupe des industriels et des laboratoires travaillant sur les robots de services, a décidé d’organiser cette manifestation pour remplir un vide : il n’existait pas en Europe de lieu pour ce secteur majeur de croissance. À INNOROBO, nous regroupons les forces vives dudit secteur : l’industrie, avec la présence de nombreux industriels et fabricants du monde entier, de la start-up au groupe multinational, la recherche (avec les conférences prospectives et les démonstrations des laboratoires) — sans omettre la finance, avec la visite de nombreux groupes d’investisseurs curieux de ce formidable marché en construction… P.R. : Est-ce un sommet « franco-francais » ? B.B. : Bien au contraire… INNOROBO accueille plus d’une dizaine de nationalités différentes pour sa première édition. La robotique européenne, l’espagnole, l’allemande, l’anglaise… sont représentées ainsi que l’américaine, avec notamment la présence de nombreux spécialistes du MIT. En ce qui concerne l’Asie, le Japon et Taïwan montreront certains robots à côté de notre invité d’honneur, la Corée, qui expose plus de dix sociétés dans ce salon. P.R. : Qui a accès à ce sommet ?

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B.B. : INNOROBO est destiné aux professionnels — mais pas réservé aux spécialistes de l’informatique ou de la mécatronique. La révolution robotique — la robolution — touche de très nombreux secteurs d’activité, bien audelà de la science robotique : le matériau, la chimie, la plasturgie, le design… Autant d’industries qui trouveront dans les machines intelligentes des voies de diversification et de développement. C’est un salon réservé aux curieux qui veulent toucher du doigt l’innovation robotique et établir des contacts internationaux. En outre, les organisateurs ont tenu à initier les étudiants et les académiques, professeurs, chercheurs, etc., en leur offrant l’entrée dans la zone d’exposition. Ils sont donc les invités des professionnels pour découvrir des métiers, des thèmes de recherche ou se connecter à ces métiers prometteurs.

pour la mise en place de réunions ou de présentations dédiées. Le but du jeu de ce sommet est d’aller au-delà du spectaculaire pour donner l’opportunité à différents publics, aux industriels, chercheurs et financiers de se rencontrer pour travailler ensemble au développement de la robotique de services, un marché estimé à cent milliards de dollars pour l’horizon 2 020 — à tout juste une décennie de maintenant…

P.R. : Comment les conférences sontelles organisées ? B.B. : Il y a trois conférences majeures, animées par des orateurs internationaux du plus haut niveau : ROBOLIFT (sur la prospective robotique), les EMM (centrés sur la mécatronique) et le ROBOT MARKET FOCUS (destiné aux investisseurs et aux reporters du secteur). Elles s’adressent donc à des publics spécialisés qui se croiseront dans l’agora du salon, mais pourront approfondir leurs sujets dans les débats. De nombreuses initiatives individuelles de sociétés sont également prévues Photo : Bertrand Gaudillère – Item Corporate

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INNOROBO 2 011 La liste des exposants s’allonge tous les jours, mais à l’heure où nous mettons sous presse, nous pouvons déjà citer… 7 BRAIN VISION SYSTEMS Développe des dispositifs électroniques embarqués, permettant d'effectuer des tâches de traitement, d'analyse et de synthèse visuelle. 8 CAP ROBOTIQUE La robotique est une discipline qui touche à de nombreux domaines existants : technologies du numérique, de l’électronique, de la mécatronique, des télécommunications, de l’IHM, de l’IA… L’intégration de tous ces savoir-faire est essentielle. C’est l’origine de la création de Cap Robotique, avec pour ambition de faire avancer la robotique en France comme en Europe et d’attirer les acteurs ayant un lien direct ou indirect avec ce secteur.

9 LE COMMISSARIAT

Nao sera présent à la Cité internationale de Lyon pour INNOROBO !

1 ALDEBARAN ROBOTICS C’est une jeune entreprise parisienne qui existe depuis cinq ans et a le projet ambitieux de proposer dans l’avenir des robots humanoïdes aux particuliers. Sa première réalisation, le robot Nao, est un humanoïde de cinquantehuit centimètres (déjà star mondiale sur le marché de la recherche et de la robotique humanoïde). La société regroupe cent personnes, dont plus de quarante-cinq ingénieurs et PhD impliqués dans la R&D et la production. Ils vont bientôt ouvrir deux filiales (à Shanghai et à Boston) pour se rapprocher le plus possible de leurs clients.

4 ASSISTMOV Au carrefour de la médecine physique, de la robotique et de la réalité virtuelle, les produits et services proposés par AssistMov améliorent l’efficacité de l’ensemble du processus de rééducation fonctionnelle de l’équilibre et de la marche. 5 BIOPARHOM

3 ANYBOTS

Un robot serveur de café de BlueBotics.

Le QB d'Anybots.

6 BLUEBOTICS BlueBotics s’occupe principalement de logistique industrielle et a notamment créé l’ANT, une technologie de navigation autonome qui ouvre des portes à de nouvelles applications — spécialement dans le domaine de la logistique et de la robotique de services…

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10 COREBELL Une société coréenne spécialisée dans le logiciel embarqué et proposant une solution de développement sous Linux : la LDS- Serie. Le Genibo de dASAROBOT, un fabricant coréen.

BioparHom conçoit, fabrique et commercialise des dispositifs médicaux. Son activité se distingue par un investissement fort en recherche et développement, afin de rester à la pointe de l’innovation.

2 ALPES DEIS L'équipe créatrice d'Alpes DEIS a pour métier principal la maîtrise d'ouvrage complète du cahier des charges jusqu'à la fabrication en série de cartes et de produits complets « mécatroniques ».

Est une sociéte californienne basée à Mountain View et la créatrice d’un robot de téléprésence — le QB —, qui sera présent à INNOROBO (pour la première fois en France).

À L’ÉNERGIE ATOMIQUE Le CEA est un acteur majeur de la recherche, du développement et de l'innovation, qui intervient dans quatre grands domaines : énergies décarbonées, défense et sécurité, technologies de l’information et technologies de la santé.

11 dASAROBOT Depuis sa création en 1998, dASAROBOT produit des solutions et applications en robotique industrielle. Dans le secteur de la robotique de services, cette société a développé une plate-forme mobile intelligente, des robots pour les services publics, des robots de sécurité, etc. Genibo, le premier robot compagnon émotionnel développé en Corée, est une autre démonstration de ses efforts pour contribuer à l’ère robotique et à la présence d’un robot par foyer ; dASAROBOT est en outre membre de la KAR (Korean Association of Robotics). 12 EMM (PAVILLON MÉCATRONIQUE) Les EMM sont des ateliers thématiques consa-


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Plan provisoire de la zone d’exposition

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INNOROBO 2 011 Le robot de téléprésence Jazz, de Gostai.

mique semi-passive, de mouvements « vivants et naturels » et laisse entrevoir la possibilité de nouvelles interactions physiques et ludiques entre l’homme et le robot. Il a également été développé pour étudier les contraintes morphologiques qui simplifient l’acquisition (en robotique développementale) de compétences sensorimotrices.

crés aux innovations et aux technologies qui s’intéressent (en profondeur et de manière ciblée) aux enjeux technologiques et d’innovation liés à la robotique de services. Une attention particulière est portée aux interfaces homme-machine et à la collaboration hommerobot sur le lieu de travail (cobotique), tout comme aux technologies émergentes (dans le domaine des composants, processeurs et logiciels — Intelligence artificielle, réalité augmentée, vision 3D et vision en relief)…

13 EOS INNOVATION Voici une jeune société (créée en mars 2010), qui a pour vocation la création et la commercialisation d’un nouveau type de compagnon électronique mobile, personnalisable, évolutif et offrant une large gamme de services innovants dans de nombreux domaines comme la communication (Internet, téléphone), la productivité (organisation personnelle, rappel d’événements)…

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Tiro de Hanool Robotics.

20 bis KAR (PAVILLON CORÉEN)

14 FISCHER CONNECTORS Cette société suisse est leader dans le design, la production et la distribution de connecteurs de haute performance. Reconnus pour leur fiabilité et leur précision, ses produits sont utilisés dans des domaines de pointe exigeant une qualité irréprochable, comme les équipements médicaux, l'instrumentation industrielle, les appareils de test et de mesure, l'audiovisuel, la télécommunication et les applications militaires. Leur gamme de connecteurs et d’accessoires comprend plus de vingt mille références.

15 GÉNÉRATION ROBOTS Ce distributeur, qui fournit des clients européens, est spécialisé dans la commercialisation de robots personnels programmables. Il travaille énormément en direction d’établissements scolaires de tous les niveaux, des clubs et des associations — mais aussi du grand public. 16 GOSTAI Gostai est un fabricant de robots et un éditeur de logiciels innovants pour la robotique et l’Intelligence artificielle. Le produit phare de la société, la gamme de robots Jazz, propose des applications destinées au monde de l’entreprise dans les domaines de la téléprésence et de la télésurveillance. (Jazz intègre toutes les solutions logicielles originales de Gostai, qui édite en parallèle le système d’exploitation open source Urbi, par ailleurs utilisé par plus de quinze robots dans le monde, ainsi que Gostai Suite, une suite d’outils de programmation graphique pour la robotique, et GostaiNet, la première architecture de cloud computing dédiée à la robotique…)

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L’Industrial Technology Research Institute (ITRI) est une organisation taïwanaise de recherche qui a pour objectif de mettre en valeur et de développer la compétition technologique nationale. Plus de 60 % de ses six mille employés de l’ITRI possèdent une maîtrise ou un PhD dans une des six spécialités prioritaires du centre : communication et optoélectronique, machines de précision et MEMS, chimie des matériaux, technologie biomédicale, développement durable et nanotechnologie.

17 HANOOL ROBOTICS Fondée en décembre 1998, la société coréenne Hanool Robotics a pour objectif de devenir un leader en robotique domestique. Elle a longuement travaillé sur les plates-formes robotiques mobiles au Centre de recherche atomique coréen (le Korean Atomic Research Center). Et s’applique notamment à développer les technologies d’une société naissante qui est appelée à coexister avec les robots. 18 INP GRENOBLE Établissement de statut public, le groupe Grenoble INP compte plus de cinq mille deux cents étudiants et mille cent employés (enseignants-chercheurs, administratifs et techniques). Accompagner le progrès scientifique par une réflexion éthique constitue une démarche que Grenoble INP place au cœur de ses préoccupations.

19 INRIA FLOWERS L’équipe de recherche FLOWERS de l’INRIA Bordeaux-Sud-Ouest, dirigée par Pierre-Yves Oudeyer, se concentre sur l’étude des contraintes développementales qui permettent un apprentissage continu et efficace. Acroban, un robot humanoïde, sera présent à INNOROBO. Il est doté d’une locomotion dyna-

L’Association de l’industrie robotique coréenne (KAR) est née en 1999 et se présente désormais comme l’unique organisation d’affaires représentative de l’industrie robotique coréenne. KAR s’engagera particulièrement dans les activités suivantes… — Aider les fabricants et les intégrateurs de robotique à entrer dans le nouveau marché et à glaner des informations sur les tendances technologiques de pointe dans le domaine de la robotique (en Corée comme à l’étranger). — Rassembler et distribuer des données du marché via des études nationales et mondiales, des statistiques et autres données sur les usages robotiques. — Établir des liens et coopérer positivement avec d’autres organisations nationales et internationales dans le domaine de la robotique. — Gérer les relations entre l’industrie de la robotique et les activités de recherche et développement dans les nouveaux champs d’applications émergents des robots et des technologies connexes. — Organiser l’exposition internationale annuelle en Corée, Robot World. — Gérer la recherche statistique annuelle sur les industries robotiques coréennes. — Participer à l’établissement de standards robotiques internationaux.

21 LEGO EDUCATION LEGO® Education fournit des solutions éducatives complètes qui couvrent des domaines d’enseignement importants tout en stimulant la créativité, le travail d’équipe et les compétences en résolution de problèmes. La série robotique de modules, logiciels et kits éducatifs


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Le robot Lego Mindstorms NXT.

24 NEOVENZ Cette agence de conseil en design industriel et innovation est basée à Lyon et spécialisée dans les méthodes Design Thinking et Innovation by Design auprès des directions de l'innovation, des start-up technologiques, des centres de recherche publics et des PME innovantes. complets de LEGO® Education est utilisée dans les classes et pour les activités extrascolaires. Elle comprend… — LEGO® Education WeDo™. Pour les élèves de sept à onze ans et plus qui apprennent les bases de la robotique en construisant des modèles avec des capteurs et des moteurs qu’ils peuvent ensuite programmer sur ordinateur à l’aide d’un outil très simple. — LEGO® MINDSTORMS Education. Pour les élèves de huit à seize ans et plus qui apprennent à concevoir, programmer et contrôler des modèles aux multiples fonctions. Ils utilisent des logiciels pour planifier, tester et modifier les séquences d’instructions qui créent pour leur modèle une grande variété de comportements robotiques dans le réel.

22 MAROROBOT Une société coréenne spécialisée dans les kits robotiques à destination des écoles ou des curieux qui désirent s’initier ou se perfectionner. Une large gamme de kits couvrent tous les types de robots (allant des simples jouets aux installations complexes).

23 MINDSCAPE Mindscape est un acteur international dans la production, l’édition et la distribution de jeux vidéo. Avec l’acquisition en 2009 du Nabaztag, c’est devenu aujourd’hui le spécialiste des plates-formes et des services sur Internet, associant une nouvelle interface homme-machine ; cette société favorise ainsi le développement du jeu en ligne communautaire. Elle présente en exclusivité dans l’Hexagone la plate-forme Karotz, dotée de plus de vingt-cinq applications qui ouvrent la voie aux robots de loisirs connectés.

25 PLANÈTE ROBOTS Votre serviteur, qui sera présent pour raporter moult interviews exclusives et reportages sur ces nouveaux robots. 26 PRIMO POSTO L’animateur du site de vente en ligne Robots. NU, leader de la distribution de robotique de services aux Pays-Bas. 27 POB-TECHNOLOGY POB-Technology a été fondée le 2 août 2005 par Pierre Seguin. (POB signifie Piece of Bot.) En 2006, POB a commercialisé son premier robot, le POB-BOT, puis s’est peu à peu imposée comme un acteur incontournable de la robotique pédagogique. POB présente désormais une nouvelle gamme de produits, la POB Robotics Suite, qui sera officiellement lancée sur le marché international à l’occasion d’INNOROBO.

29 ROBOPEC Cette jeune société du Sud de la France commercialise un PC-Robot (PC-BOT) nommé Reeti. Ce robot communicant doté d’une tête entièrement animée peut percevoir et exprimer des émotions. Reeti est aussi un PC Media Center équipé d’une connectique complète qui permet de le raccorder à un écran ou à une télévision. Doté de plus d’une personnalité, il évolue en fonction de l’utilisation que vous en faites. Installé dans votre salon ou votre bureau, il reste auprès de vous, vous divertit, vous aide et donne une nouvelle dimension à votre utilisation de l’informatique… 30 ROBOBLOCK SYSTEM Une autre société coréenne qui propose des composants et des kits destinés à l’apprentissage de la robotique.Véhicules, animaux ou humanoïdes — sa gamme se révèle très large et accessible au plus grand nombre.

SPARx, le dernier-né de Robopolis.

28 ROBO 3 Une société coréenne spécialisée dans les robots de téléprésence (comme le T-Bot), les robots de compagnie (comme le Servi-Boy) et les robots qui se déplacent sur pattes ; elle présentera lors d’INNOROBO certains des robots les plus originaux de l’événement. Le robot de téléprésence T-Bot de Robo 3.

31 ROBOPOLIS Robopolis est le leader français de la robotique de services. L’entreprise est structurée autour de deux activités… — La distribution de robots de services dans de plus de trois mille points de vente (en France et en Espagne). — La conception de robots et de leurs applications logicielles. Son produit phare, le robot SPARX (et son application logicielle associée pour l’apprentissage de la robotique) mêle Intelligence artificielle, réalité augmentée et mécaniques ludiques issues du jeu vidéo, pour offrir à l’utilisateur une expérience unique, éducative et divertissante de la programmation d’un robot. Robopolis est dirigée par Bruno Bonnell, un entrepreneur français bien connu dans les secteurs technologiques émergents et le président du Syndicat français de la robotique de services. 32 ROBOSOFT Fondée en 1985 (en tant que start-up INRIA), Robosoft réunit toutes les compétences et le savoir-faire nécessaires au design de robots de services innovants et bénéficie de plus de vingt ans d’expérience en ingénierie robotique.

Le Karotz sur sa station d'accueil musicale.

33 ROBOTICA Le premier magazine italien sur la robotique de services. En outre l’organisateur d’un salon (à Milan, dans le même domaine).

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La gamme des robots PeKeeII de Wany Robotics.

à la remise en cause dans la méthodologie de conception. Par cette méthodologie, le designer est un acteur qui agit entre l’utilisateur-consommateur et les différents intervenants des métiers de l’ingénierie, de la conception et du marketing. » L’école a notamment été à l’origine du design du SPARX, le robot augmenté de Robopolis Studios…

40 THE ROBOT STUDIO

34 ROBOTEVER Un intégrateur proposant des solutions robotiques à la demande, en collaboration avec des industriels ou des fabricants de robots. Robotever permet à chacun de réussir « son » robot…

35 ROBOTIS Robotis, créée en 1999, est un des leaders mondiaux de la robotique pour l’éducation. Basés sur la technologie Dynamixel (un actuateur tout-en-un) et sur des structures modulaires, les kits Bioloid et Ollo ont inspiré des étudiants et des passionnés de tous les âges dans le domaine des sciences et des technologies. Elle présentera son tout nouveau robot DARwin à l’occasion d’INNOROBO. Robotis est membre de la KAR (la Korean Association of Robotics).

36 ROBOTSWIM Cette jeune entreprise innovante, créée en mars 2009, a l’ambition de mettre de la vie artificielle dans les aquariums et les piscines du monde entier. Son produit phare, Jessiko, est un robot poisson de vingt centimètres qui peut évoluer en bancs de dix individus ou plus, de façon à exécuter des chorégraphies aquatiques et lumineuses très attrayantes. Robotswim assure aussi des prestations en matière d’ingénierie pour l’industrie et les laboratoires de recherche (étude, conception et réalisation d’un robot), la conception de capteurs pour la localisation 3D, les communications aquatiques haut débit…

de transmission de données optiques, des instruments de mesure laser et des dispositifs anticollision…

38 SCHUNK Ce géant de l’outillage s’est récemment diversifié pour devenir un pionnier de la robotique modulaire… La philosophie « du module unique à une structure de robot complexe » constitue la base des concepts actuels et économiques dans le secteur de la robotique industrielle et d'assistance. Grâce aux unités de rotation PowerCube compactes, flexibles et combinables PR, PW et PRL, le bras à structure légère LWA 3 et les mains de préhension mécatroniques SDH et SAH, Schunk vise le marché des fabricants de robots de services.

39 STRATE COLLÈGE Le Strate Collège est une école de design qui définit sa vision de la manière suivante : « Nous dessinons des objets pour les hommes. Nous considérons le design industriel comme une force de proposition, comme une capacité

37 SENTEK SOLUTIONS Cette entreprise fournit une large gamme de dispositifs électroniques et optiques spécialisés dans la robotique, la fabrication de semiconducteurs et l’automatisation industrielle. Fondée en 2004, ses bureaux se trouvent près de Cambridge, le premier centre technologique du Royaume-Uni. Ses produits incluent des capteurs de distance laser, des détecteurs d’obstacles, des dispositifs

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Le ROBOSEM de Yujin Robots.

Un fournisseur de matériel robotique biomimétique à destination de la recherche et de l’enseignement, qui construit des robots plus qu’il ne les conçoit, considérant que la forme du robot se révèle aussi déterminante que sa fonction… Ses robots ressemblent à des systèmes biologiques d’un nouveau type et se rapprochent étrangement des véritables animaux (ils bougent comme eux).

41 TSA TSA, créée en 1986, s’est spécialisée tant dans le domaine industriel que le domaine scientifique (optique, optronique, recherche, médicale, environnements spécifiques — salles blanches, vide, ultra-vide [10-11 mbar], résistance aux rayonnements, cryo, domaine spatial) pour la gestion de vos mouvements, entraînements, positionnements et micropositionnements. 42 UBIQUIET Cette société française a conçu le système Li1 (une solution globale pour faciliter le bien-vivre des personnes âgées). On peut ainsi… — Mettre en place un environnement sécurisé pour la personne âgée via un système de capteurs. — Favoriser le maintien du lien social, par une


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LES CONFÉRENCES

Les robots seront bientôt les assistants des professeurs des écoles..

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Les robots feront bientôt vos courses à votre place – ici un Robovie.

utilisation ultrasimplifiée du Li1 modulable, qui permet de téléphoner, d’écouter la radio, de gérer un agenda et de faire passer des messages entre aidants ou seniors. — Mettre en place un système de flux d'informations choisies et rendre possible l'accès à une plate-forme de services. — Favoriser l'accès à la télémédecine.

43 VEX Le VEX Robotics Design System offre une plateforme passionnante aux étudiants et leur permet d’appréhender les secteurs riches en débouchés professionnels que sont les sciences et technologies et les mathématiques (STEM). Elle se déploie rapidement et se trouve d’ores et déjà utilisée dans des collèges, des lycées et des laboratoires universitaires, dans le monde entier. Les amateurs de robotique apprécient aussi les capacités avancées de ce système. VEX va organiser une compétition robotique pour des étudiants au sein même d’INNOROBO, le vendredi 25 mars. (VEX est une marque de la société Innovation First International, Inc.)

Depuis près de dix ans, Wany Robotics agit comme un acteur innovant sur le marché de la robotique. En proposant des applications pour les centres de recherche et la production de produits grand public. Le robot PekeeII, la seconde génération de la plate-forme robotique mobile pour l’éducation et la recherche est maintenant disponible avec un dispositif de localisation absolue : le StarGazer, produit par le constructeur coréen Hagisonic. (Wany vend aussi ses technologies sous licence ou en OEM aux fabricants de jouets et d’électronique grand public.)

45 YUJIN ROBOTS Une des sociétés les plus performantes du marché coréen ! Sa gamme s’étend des aspirateurs robots iClebo aux robots éducatifs iRobi et ROBOSEM (qui ont été choisis par le ministère de l’Éducation nationale coréen pour être diffusés dans les écoles maternelles et primaires). Son P-DG, K.C. Shin, est une autorité internationale reconnue en matière de robotique de services.

— Robolift, un cycle de conférences prospectives qui explorent les implications économiques et sociétales des technologies robotiques émergentes. En s’appuyant sur les nouveaux usages d’aujourd’hui, le débat va porter sur les changements à venir, afin d’anticiper et d’innover pour les marchés de demain. La conférence va se nourrir non seulement des points de vue éclairés des conférenciers d’excellence réunis à cette occasion, mais aussi des interactions avec l’ensemble de la communauté des participants, qu’ils soient chercheurs, designers, directeurs de l’innovation ou du développement ou simples auditeurs. Voici la liste des thèmes qui seront abordés : Quelle forme pour les robots de demain ? Comment les robots vont-ils changer notre vie au quotidien ? Détournements de robots : de la chirurgie réparatrice à l’humain augmenté, du robot démineur au robot de combat… L’intelligence du robot va-t-elle dépasser celle de l’homme ? Relations Hommes et Robots : Comment vit-on avec des robots ? Et Le futur de la robotique. Ces présentations promettent d’être passionnantes et les discussions nombreuses. La conférence sera close par un grand débat ayant pour thème : « Errare humanoid est ? » Les robots seront-ils humanoïdes ou pas ? Y participera Bruno Maisonnier, le créateur de l’humanoïde Nao et le promoteur du projet ROMEO. Bruno est un fervent défenseur des humanoïdes et pourra opposer ses arguments à ceux de Francesco Mondada, le chercheur suisse qui a inventé le Khepera, le S-Bot et l’E-Puck — autant de robots aux fonctionnalités multiples mais qui n’ont rien de commun avec l’être humain. (Deux conceptions des machines intelligentes au service de l’homme développeront leurs arguments et le débat sera ouvert au public pour des questions ou des commentaires…) — EMM 2011, les neuvièmes rencontres de la mécatronique : des ateliers thématiques consacrés aux innovations et technologies pour la robotique de services. Un regard particulier sera porté sur les interfaces homme-machine et la collaboration homme-robot sur les lieux de travail (cobotique), sans oublier les technologies émergentes dans le domaine des composants, processeurs et logiciels — Intelligence artificielle, réalité augmentée, vision 3D et vision en relief… — Robot Market Focus, une conférence réservée aux investisseurs et aux professionnels du marketing. Trois présentations donneront une idée des différents marchés mondiaux de la robotique de services. Et deux sujets complémentaires apporteront des précisions sur l’impact de la robotique de services dans deux secteurs… L’éducation, avec l’intervention de M. Sang-Rok Oh, le conseiller spécial du ministre coréen de l’Éducation et l’architecte de l’implantation des robots dans les écoles de son pays. La santé, avec la vision partagée de Colin Angle, le président d’iRobot, le leader mondial de la robotique de services. Enfin des tables rondes, qui favoriseront les rencontres entre start-up et investisseurs, cloront la conférence.

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ROBOTSWIM

Le monde de la robotique foisonne de machines perfectionnées aux vocations multiples. Industrielles, ménagères, médicales ou encore ludiques, expérimentales ou bien commerciales, elles ont toutes été conçues pour nous rendre (plus ou moins) des services, mais rarement pour nous procurer des émotions — et très peu ont une vocation purement artistique…

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Christophe Tiraby

C’est pourtant à ce réel défi que s’est attaquée la toute jeune entreprise parisienne Robotswim. Nous avons rencontré en exclusivité son directeur général, Christophe Tiraby. Planète Robots : Comment l’idée de construire des poissons robots vous estelle venue ? Christophe Tiraby : Tout d’abord, ma formation d’ingénieur Ar ts et Métiers, puis Supelec, m’a mis en rappor t avec le monde de l’électronique et j’ai eu la chance de pouvoir par ticiper à la Coupe de Robotique E = M6 en 1997 avec l’équipe que j’avais montée lors de ma dernière année d’études. J’ai par la suite par ticipé bénévolement aux concours organisés par l’association Planète Sciences en tant qu’arbitre. Mon activité professionnelle a débuté dans le secteur industriel, loin du monde des robots, mais j’avais par ailleurs déjà des idées d’inventions qui se profilaient. Alors, en 2003, j’ai commencé à travailler chez moi… J’ai fait en quelque sor te de la R&D dans mon garage ! Après m’être cassé les dents sur les robots huma-

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Robotuna, un robot poisson créé par un étudiant du MIT, David Barett, en 1995.

noïdes à cause de problèmes de cinématique et d’équilibre, je suis tombé en 2004 sur un ar ticle du Massachusetts Institute of Technology sur les poissons robots (cf. encadré) et cela m’a donné l’idée de travailler dans cette voie… P.R. : Quelles sont donc les particularités de ces poissons robots ? C.T. : C’est bien entendu le mode de propulsion. Tous les robots sous-marins utilisent des hélices, mais pour un robot poisson, ce

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n’est pas raisonnable — tant sur le plan technique qu’esthétique. J’ai fait alors des recherches dans le domaine des micropompes piézoélectriques. J’en ai réalisé plusieurs par des méthodes de micro-usinage, mais le bilan énergétique du système apparaissait trop médiocre. Parallèlement sont apparus dans le commerce des ser vomécanismes miniatures à faible consommation, dédiés au micro-modélisme. J’ai alors réalisé en 2005 le prototype d’un robot poisson doté d’une nageoire caudale pilotée par ser vo et cela a

fonctionné parfaitement. C’est ainsi que mon premier prototype est né. Je l’ai du reste baptisé Jessiko le jour même. P.R. : Jessiko ! Un joli nom — mais pourquoi ce choix ? C.T. : Un pur hasard… Le soir même de la réussite de mon premier prototype, j’ai croisé au restaurant une jeune fille malgache qui por tait ce prénom et je l’ai trouvé très joli. C’est aussi simple que cela ! Le nom de Jessiko était disponible à l’INPI — c’est donc


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Christophe Tiraby et Thibault Depost

POURQUOI FABRIQUE-T-ON DES POISSONS ROBOTS ?

“J’ai alors réalisé en 2005 le prototype d’un robot poisson doté d’une nageoire caudale pilotée par servo et cela a fonctionné parfaitement. C’est ainsi que mon premier prototype est né. Je l’ai du reste baptisé Jessiko le jour même.”

Les meilleurs robots sous-marins classiques à hélices atteignent rarement plus d’un dixième des performances des poissons de même taille et tout particulièrement en termes de rendement énergétique et de manœuvrabilité. Les chercheurs se sont alors intéressés à cette question : « Quel est le secret de la performance des poissons ? » C’est pour cela qu’ils ont créé des poissons robots et ils ont trouvé la réponse. Explication… C’est en voulant étudier l’efficacité de la nage des poissons que le MIT (Massachusetts Institute of Technology) a lancé involontairement la mode des poissons robots en 1995, avec Robotuna, un robot qui avait l’apparence d’un thon (espèce choisie pour sa rapidité — il peut atteindre la vitesse de 74 km/h) et dont le corps était relié au système d’actionnement de la queue par un mât. L’étude, qui fit grand bruit à l’époque, a ainsi montré pour la première fois que l’utilisation de nageoires permettait de dépenser moins d’énergie pour avancer qu’une hélice montée sur un corps rigide. Cela s’explique par le fait qu’en nageant, les poissons déforment leur corps, ce qui crée des tourbillons autour d’eux. C'est en s'appuyant sur ces tourbillons (ou vortex) que les poissons sont capables de se déplacer avec autant d’efficacité. Côté manœuvrabilité, c’est l’université de Washington qui a emboîté le pas au MIT avec son Robofish. Sa spécialité : le contrôle du mouvement. Bien qu’assez simple, ce robot nage très efficacement car il est capable d’effectuer des demi-tours très rapidement. D’autres projets mettant en œuvre des poissons robots ont été lancés afin de créer une plateforme permettant de tester les nouvelles technologies. C’est particulièrement vrai dans le domaine des muscles artificiels. Plusieurs laboratoires se livrent une course acharnée aux polymères électroactifs (EAP en anglais), ces fameuses membranes qui se courbent sous l’effet d’un courant électrique. Aujourd’hui, les performances de ces matériaux apparaissent encore assez limitées, mais il est tentant d’utiliser le robot poisson comme démonstrateur car il suffit de peu d’efforts pour le mettre en mouvement. Pour cela, il suffit de mettre la membrane EAP au niveau de la nageoire caudale. Il n’y a plus qu’à brancher un générateur : le robot avance alors au rythme des impulsions électriques de commande — mais ses déplacements sont encore très lents…

jourd’hui, nous sommes une demi-douzaine à travailler sur le projet Jessiko. Je dois dire que j’ai plutôt été soutenu par mon entourage pour ce projet. C’est vrai qu’au premier abord, créer une entreprise de poissons robots prête à sourire car tout le monde se demande : « À quoi cela peut-il ser vir ? » Mais après avoir vu une démonstration en piscine d’un banc de Jessiko, les gens sont toujours enthousiastes. C’est très visuel, c’est ar tistique et cela procure de l’émotion. Nous avons eu des prix et avons été sélectionnés à plusieurs reprises dans des concours. Par exemple, nous avons rempor té le Grand Prix de l’innovation de la Ville de Paris en 2009.

maintenant aussi une marque déposée !

SAM — sur le design actuel.

P.R. : Et depuis 2005, que s’est-il passé ? C.T. : La suite du développement de Jessiko a été beaucoup plus longue que prévu, en raison sur tout du temps que je pouvais lui consacrer du fait de mon activité professionnelle. J’y ai passé une grande par tie de mon temps libre et il y a eu, en gros, une nouvelle version par an — puisque nous en sommes aujourd’hui à la version V4. Nous avons travaillé en 2008 — en par tenariat avec l’EN-

P.R. : C’est à ce moment qu’est née Robotswim ? C.T. : J’ai quitté mon emploi début 2009 et j’ai déposé les statuts de Robotswim en mars. Je me suis associé avec deux amis des Ar ts et Métiers (Xavier Schmitt et Guillaume Despagne), qui m’assistent sur tout du point de vue administratif et du point de vue logistique. C’est moi qui assure l’essentiel de la par tie technique de l’entreprise. Au-

P.R. : À quel marché Jessiko est-il destiné ? C.T. : Nous nous plaçons aujourd’hui clairement sur le marché événementiel, sur celui des shows en aquarium, qu’ils soient publics ou privés. De nombreux modèles de robots poissons ont déjà montré leur capacité à nager avec autant de grâce que leurs « congénères » vivants, ce qui est parfaitement le cas de Jessiko. Cela n’a pas échappé aux professionnels du secteur des aquariums de décoration car le point faible desdits aquariums est l’entretien (indispensable), qui garantit l’équilibre de l’écosystème. Selon la taille du bassin, cela peut vite devenir une affaire de spécialistes. Les poissons robots nécessitent moins de

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Portraits

maintenance. Et beaucoup rêvent à un aquarium abritant de multiples espèces, dont la seule obligation d’entretien serait de traiter l’eau contre les bactéries et de débrancher le système pendant les jours de fermeture ! Un projet japonais d’aquarium public réservé aux robots poissons est à l’étude. Seul problème : les robots disponibles aujourd’hui dépassent difficilement l’heure d’autonomie (contrairement à Jessiko, qui est un modèle en la matière). Autre point : les robots peuvent évoluer dans un environnement mor tel pour les poissons vivants. C’est le cas de l’eau chlorée des piscines, bien sûr, mais aussi celui des boîtes de nuit, à cause des nuisances sonores ou des centres commerciaux ouver ts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et qui ne permettent pas une alternance lumineuse jour/nuit. Et contrairement aux vrais poissons, les robots ne produisent pas de déjections. On peut donc les utiliser comme animaux d’agrément dans les réser voirs d’eau pour la consommation humaine, en complément de senseurs d’analyse de la qualité de l’eau. Finalement, ce secteur offre un nouvel axe d’expression ar tistique et de créativité en vie ar tificielle. Il ne s’agit plus de regarder les formes, les couleurs ou les mouvements, mais tout simplement de les regarder vivre…

P.R. : En guise de conclusion, parlez-nous un peu de vos projets !… C.T. : Le domaine des robots aquatiques bio-inspirés est vaste et encourage l’équipe de Robotswim à développer Jessiko. Cer tes, ce petit poisson robot répond déjà seul aux exigences en termes d’autonomie, de biocompatibilité, de manœuvrabilité et de souplesse d’utilisation. L’équipe de développement a fait le choix de privilégier les notions de vie ar tificielle et d’interactivité — et plus par ticulièrement la nage en banc, grâce à un système de communication et de localisation breveté. C’est ce qui lui

permet de proposer aux laboratoires une plate-forme de recherche sur la navigation collaborative en 3D. Robotswim propose d’ores et déjà des installations permanentes ou éphémères aux professionnels (musées scientifiques et aquatiques, salons professionnels, centres commerciaux, galas, hôtels, restaurants…). Prochainement, nous allons finaliser, avec le soutien d’investisseurs, la conception d’un produit phare, Jessiko Pool, qui mettra bientôt de la vie dans les piscines du monde entier !… ■Propos recueillis par Thibault Depost

Christophe Tiraby et Thibault Depost

QUELQUES ROBOTS AQUATIQUES REMARQUABLES… Les poissons robots obtiennent un certain succès médiatique, essentiellement grâce à leur capacité de reproduire fidèlement des comportements quasi naturels. Ainsi, en 2005, l’université de l’Essex et l’Aquarium de Londres ont marqué l’actualité internationale. Pour la première fois, les citoyens du monde entier, ébahis, découvrirent le poisson robot le plus sophistiqué jamais construit. Ce robot était complètement autonome. Dès qu’il détectait une paroi, il inversait l’ondulation de sa queue pour faire marche arrière, puis repartait tranquillement sur le côté. Comme l’Aquarium de Londres avait financé l’étude, il exposa les poissons robots dans un de ses bassins et ils devinrent en quelques semaines les stars du lieu. Aujourd’hui encore, trois exemplaires nagent toujours au même endroit… Pour l’université de l’Essex, ce fut une occasion intéressante de mettre au point une nouvelle structure de robot, ainsi que de nouveaux algorithmes de commande. Mais le succès médiatique de l’opération a aussi permis de faciliter le lancement d’un nouveau projet de recherche, SHOAL, qui fut lancé en 2008 grâce à un financement important de l’Union européenne (deux millions cinq cent mille livres, soit environ deux millions neuf cent mille euros). L’objectif avoué du projet est de mettre au point des poissons robots pour surveiller la pollution dans les ports !… Un jour, les robots remplaceront les créatures marines… C’est tout simplement ce qu’a fait Mitsubishi Heavy Industries en 2001 en créant le premier robot cœlacanthe. Ce poisson est très connu car c’est un « fossile vivant » ayant peu évolué depuis plusieurs millions d’années. Mais il est très rare d’en repérer un dans son milieu naturel et il ne supporte pas la captivité. Mitsubishi a donc réussi à le faire vivre en aquarium… mais sous sa forme animatronique ! Quant à l’entreprise allemande FESTO, elle a conçu l’AquaJelly, une méduse artificielle et autonome qui se déplace dans l’eau grâce à un système d'autocontrôle de comportement et de flottaison. L’Aquajelly se compose d'un hémisphère translucide et de huit tentacules qui contribuent à sa propulsion. Elle dispose de moteurs électriques, de deux batteries lithium-ion polymère et d’un système électronique de contrôle. Avec ses mouvements lents et gracieux, elle reproduit à merveille le comportement d’une vraie méduse !

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SEML Nouvelle du Parc du Futuroscope, société anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance, au capital de 6.604.500 €, dont le siège social est situé BP 2000, 86130 Jaunay-Clan, inscrite au RCS de Poitiers sous le N° B 444 030 902. ©2009 Europacorp/TF1 Films Production/Apipoulaï Prod/Avalanche Productions/Images et effets 3D BUF.

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s, Après les film

l’attraction !

futuroscope•com


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Portraits

N Y C C L’I R

S E T N A N E D

LE LABORATOIRE NANTAIS DE LA CYBERNETIQUE

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Après avoir visité le LAAS, un autre laboratoire dépendant du CNRS dans un précédent numéro de Planète Robots, c’est à Nantes — la ville natale de notre magazine — que nous allons découvrir ce centre de recherche réparti sur trois sites prestigieux — de véritables temples de la connaissance !

“L’activité robotique y est centrée autour de trois équipes (Robotique, Méthode de conception en mécanique et Maîtrise et optimisation des procédés de production) dont les membres s’intéressent à de nombreux domaines…”

L’Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes (IRCCyN).

TROIS LIEUX ET DES PROJETS DIVERS L’Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes (IRCCyN) est une unité mixte de recherche du CNRS. Ce laboratoire se trouve aussi sous la tutelle de l'École centrale de Nantes, de l’université de Nantes et de l'École des mines de Nantes. Il est hébergé dans les trois établissements, l'École centrale y ayant son siège. Le personnel comprend environ deux cent soixante chercheurs et enseignants chercheurs, dont quatre-vingtdix-neuf permanents (quinze du CNRS), mais également des chercheurs invités (venant de l’étranger afin de travailler sur des projets collaboratifs). Des doctorants formés au sein du laboratoire constituent la moitié de l’effectif… L’IRCCyN est divisé en quatre axes de recherche principaux… — Image Signal Commande (ISA), la branche historique, qui se focalise sur les traitements du signal, la théorie de la commande et la communication (traitement de l’image et de la vidéo). — Systèmes Mécaniques et Productique (SMP), la partie dont les travaux concernent la robotique, les méthodes de conception en mécanique, les procédés de production et le génie industriel. — Systèmes de Production (SDP), dont les travaux concernent la modélisation des sys-

tèmes embarqués, la commande des systèmes temps réel, etc. — PsyCoTec (Psychologie, Cognition, Technique), qui cherche à répondre à la question : « Comment les outils informatiques et cybernétiques communiquent-ils avec l’humain ? » Cette branche était historiquement dédiée au travail avec les contrôleurs aériens. Aujourd’hui, elle s’occupe entre autres d’étudier les comportements lors de la conduite d’un véhicule.

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LA ROBOTIQUE À L’IRCCYN Née en 1984 au sein du laboratoire, la robotique y a pris une place de choix. L’IRCCyN travaille sur la conception, la modélisation et le contrôle des robots et a acquis une expérience mondialement reconnue dans ces domaines. L’une de ses réalisations, diffusée dans le monde entier, est le logiciel SYMORO, qui permet la modélisation (géométrique, cinématique et dynamique) des robots. L’activité robotique y est centrée autour de trois équipes (Robotique, Méthode de conception en mécanique et Maîtrise et optimisation des procédés de production) dont les membres s’intéressent à de nombreux domaines, allant de la robotique industrielle à la robotique humanoïde et biomimétique. En se promenant dans les locaux, on peut très bien tomber sur un chercheur en pleine session de réalité virtuelle, tentant de s’approprier une toute nouvelle interface robots-humains développée en interne. Dans un autre endroit, on étudie la modélisation du compor tement dynamique desdits robots : comment les commander à partir des efforts générés par leurs moteurs, l’expérimentation pour recalculer au mieux les erreurs inhérentes au monde réel, la modélisation du frottement (en partenariat avec le CEA), etc. ORTHOGLIDE, UN NOUVEAU CONCEPT DE ROBOTS INDUSTRIELS Ce robot industriel d’un nouveau genre (2 000) que l’on peut voir sur le site de l’École centrale est une machine de type parallèle (voir encadré). Il a pour propriété, en regard des robots sériels, d’avoir des masses en mouvement moindres et une chaîne cinématique fermée, ce qui permet d’améliorer ses capacités en termes d’accélération et de raideur. Un des premiers robots parallèles fut la plateforme de Gough-Stewart (hexapode) destinée à l’origine aux tests de pneumatiques, un mécanisme doté de six degrés de liberté et muni de six vérins reliant la base à la plate-forme mobile. Une solution de remplacement de l’architecture hexapode a été présentée par l’ETH Zürich avec l’Hexaglide. Ce robot se caractérise par des jambes de longueur fixe qui glissent sur des rails. L’avantage de cette architecture réside dans le fait que les moteurs sont fixés sur le bâti, ce qui diminue les inerties et permet l’emploi de moteurs linéaires. L’IRCCyN a développé son propre robot, dérivé de ces technologies, avec comme ambition la conception d’une machine rapide à trois axes et extensible à cinq, ne présentant pas les inconvénients inhérents aux mécanismes parallèles. Les critères principaux de conception qui ont été retenus sont les suivants…

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L’Orthoglide trois axes, le premier prototype.

— Trois actionneurs fixes de type glissière (diminution des inerties, possibilité d’utiliser des moteurs linéaires, meilleure dissipation thermique). — Un volume de travail de forme régulière, proche de celle d’un cube. — Une homogénéité des performances dans tout le volume de travail et dans toutes les directions. — Une symétrie de construction (diminution des coûts). — Des articulations simples (pas de cardan ni de rotule). L’Orthoglide était donc né ! Aujourd’hui pleinement fonctionnel au sein de l’IRCCyN, le prototype originel fonctionne avec trois axes (de translation). Chaque moteur offre de plus une translation perpendiculaire aux deux autres, de façon à proposer des performances homogènes dans l’espace de travail. Ce premier prototype est rapide (ses accélérations peuvent atteindre 4 G !). La grosse différence entre l’Orthoglide et les robots de type Delta (les robots araignées) consiste en une légère perte de vitesse (mais qui détermine une précision accrue). Une PME mexicaine qui fait de l’usinage de marbre de décoration possède un proto-

type semblable afin de tester son robot en grandeur nature. Il se révèle d’ailleurs simple à construire pour un coût réduit… Une version cinq axes de l’Orthoglide (avec trois translations et deux rotations) a été proposée plus récemment par les chercheurs de l’Institut. Cette version est destinée à l’industrialisation et un prototype préindustriel a été réalisé. Beaucoup plus gros, ce robot atteint quand même une accélération de près de 2 G. Il a pour vocation d’usiner des matériaux durs comme l’acier ou l'aluminium en UGV (usinage à grande vitesse). Il constitue à ce jour l’un des symboles les plus aboutis des travaux de l’IRCCyN en robotique parallèle. LES SPÉCIALISTES DE LA MARCHE Depuis 1996, l’IRCCyN travaille sur la robotique humanoïde et plus spécialement sur la marche des robots bipèdes. Contrairement à de nombreux robots marcheurs japonais, ceux qui sont développés ici apparaissent dynamiquement stables (ils ne sont pas en équilibre mais acquièrent cet équilibre dans la durée et la dynamique du mouvement). À Nantes, c’est grâce au SemiQuad que le projet a été étudié


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Prototype préindustriel de l'Orthoglide à cinq axes.

ROBOTS SÉRIELS OU PARALLÈLES Dans le monde industriel, il existe principalement deux types de robots manipulateurs, basés sur des technologies différentes…

ils manipulent les joysticks qui simulent les vibrations d’un moteur de voiture dans une course de F 1, par exemple. Conjointement avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), l’IRCCyN étudie aussi comment l’homme emploie les interfaces haptiques pour reproduire un geste technique. En effet, il se révèle très difficile de verbaliser ou d’expliquer précisément par des mots la façon dont on doit reproduire un geste. L’interface utilisée pour cela est de type Haption (conçue par le CEA). Et l’application développée pour l’étudier concerne l’apprentissage du geste technique par les étudiants chirurgiens, grâce à une simulation de manipulation médicale en vue de ponctionner des tumeurs sur un corps imaginaire. Les enseignants en médecine peuvent ainsi faire apprendre le geste technique aux étudiants en utilisant une interface maître qui transmettra les informations aux interfaces esclaves : elles permettront de faire ressentir les bons gestes à réaliser grâce au retour de force. Ce type d’application pourrait très bien être mis en service dans les écoles de médecine pour enseigner des gestes précis aux étudiants, sans qu’ils aient besoin de toucher un corps réel lors de leurs premières tentatives…

Robot sériel FaNuC.

Le type le plus largement employé est le robot sériel. Représenté par le tout à fait commun bras robotisé, il consiste en un alignement de liens rigides reliés par des axes (coudes) où sont placés les servomoteurs. Chaque coude permet un degré de liberté supplémentaire. Quant aux robots de type parallèle, ils n’ont été utilisés que plus récemment, en majeure partie dans le domaine agroalimentaire (pour la technique du « Pick and Place »). Un robot parallèle (dit aussi delta) se présente comme un mécanisme à chaîne cinématique fermée dont l’organe terminal est relié à la base par plusieurs bras indépendants. On les appelle parfois robots araignées car les mouvements des différents bras font que leur démarche ressemble à celle d’un arachnide. Ils possèdent souvent six degrés de liberté, liés au déplacement dans l’espace (x, y, z, tangage, lacet et roulis). Mais il existe aussi des robots parallèles disposant de degrés de liberté moindres (allant de deux à six). L’animation des sièges de cinéma dynamiques constitue un parfait exemple de l’utilisation d’un robot parallèle… Robot parallèle Adept.

et développé en parallèle avec le robot bipède Rabbit, basé au LAG (Laboratoire d’automatisme de Grenoble). En effet, ces deux machines compor tent de nombreux points communs. Elles n’ont pas de pieds et se trouvent en déséquilibre constant. Seul le mouvement leur permet de rétablir cet équilibre (orbital). Elles y gagnent en liberté et le Rabbit peut même atteindre la vitesse de 12 km/h, en quittant complètement le sol entre deux pas. De plus, ce type de marche (et de course) utilise très peu d’énergie.

une application d'interface haptique : entraînement en vue d’ une opération chirurgicale.

Ces projets ont pour ambition de définir des allures de marche dynamiquement stables et économes en énergie. Les deux robots sont commandés directement en couple et non en vitesse : agir sur le couple et non sur la vitesse permet une plus grande maîtrise de la dynamique du robot marcheur ou coureur. Expérimentalement, seule la marche dans un plan sagittal a été étudiée pour le moment. Ces robots seront prochainement équipés d’accéléromètres afin qu’on puisse déterminer leur position dans l’espace. SAVOIR COMMUNIQUER À TRAVERS DES INTERFACES HAPTIQUES Un des pôles principaux de l’IRCCyN se penche sur le comportement des personnes face aux interfaces haptiques. Ce nouveau genre d’interface homme-machine pourrait être considéré comme un des avenirs possibles de la souris (devenue si banale aujourd’hui en informatique). Le principe des interfaces haptiques consiste à redonner à l’utilisateur les sensations qu’il percevrait s’il évoluait dans un monde virtuel, de l’autre côté de son écran d’ordinateur. L’interface ressemble à une sorte de crayon qu’on tient et qu’on déplace dans un petit espace en trois dimensions. Les sensations sont perçues grâce à un retour de force, un principe déjà fort connu et bien souvent utilisé (mais de manière moins performante) par les fans de jeux vidéo quand

DES ROBOTS ANGUILLES POUR NAVIGUER EN MILIEU OPAQUE Deux autres projets coexistent au sein de l’IRCCyN, à l’École des mines et à l’École centrale et visent à créer un robot de type anguilliforme, capable de se mouvoir dans des zones sans lumière ou chargées de par ticules rendant les autres sens (sonar, vue, etc.) inopérants. C’est par bio-inspiration que ces robots vont assimiler leur environnement. En effet, cer tains poissons génèrent un faible champ électrique autour d’eux et mesurent ses déformations en fonction de l’environnement, ce qui leur permet de trouver de la nourriture, de se repérer dans l'obscurité ou la turbidité des eaux et de trouver un partenaire, voire de communiquer. À l’IRCCyN, des poissons éléphants (Gnathonemus petersii) et des poissons couteaux (Apteronotus albifrons) sont étudiés dans leurs comportements et leurs déplacements toutes lumières éteintes. Sont nés de ces études le projet RAAMO (Robot Anguille Autonome en Milieu Opaque) et le projet européen Angels (www.theangelsproject.eu), en par tenariat avec SUBATECH (physique nucléaire), la DSEE (Systèmes énergétiques et environnement) et sept autres laboratoires, européens et uruguayens. Avec quasiment chaque ver tèbre équipée d’un processeur PowerPC (cela plaira à certains aficionados, NDLR !) et de trois degrés de liberté, RAAMO est le premier des projets à devenir un vrai prototype. Il se présente comme un robot anguille de deux mètres de long pour dix-huit centimètres de section, doté de douze ver tèbres et entièrement

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conçu en interne, même pour l’usinage des pièces. Il est recouvert d’une cotte de mailles en plastique déformable garnie d’une peau souple en latex, le tout gonflé à l’air comprimé afin de garder de la pression en profondeur. Le prototype a été régulièrement testé dans l’eau et devrait rejoindre un bassin de cent cinquante mètres de long au moment où vous lirez ces lignes (au Bassin d’essais des Carènes). Ce projet est labellisé ANR depuis 2006. Le prototype du projet européen Angels est également un robot anguille (différence principale : chacune de ses vertèbres est un robot autonome et suffisant). En effet, il se démultipliera en plusieurs petits robots afin de se faufiler dans des lieux où, entier, il ne pourrait se mouvoir. Chaque section est également équipée d’hélices. Comme dans le cas des héros de Transformers, les petits robots se rejoignent grâce à l’énergie électromagnétique, qui sert également de repoussoir et d’attireur pour créer les mouvements du robot complet. (Chaque module est de plus équipé du sens électrique pour se repérer.) Ces robots anguilles pourraient rendre de grands services en travaillant dans des milieux hostiles et/ou opaques comme les plates-formes offshore, les bassins nucléaires, les zones de surveillance militaire… DES ROBOTS À LA FAC À l’IUT (université de Nantes), quelques robots industriels ont pris place dans les ateliers d’usinage. Des doctorants travaillent à améliorer leur utilisation et les modélisations de l’usinage même par la création de logiciels perfectionnés, adaptés au concept SMMS (Smart Machining Methods and Systems), développé à l’IRCCyN. Les robots employés sont des robots Kuka et Belotti de type classique (industriel), mais c’est leur exploitation qui se révèle tout à fait originale. L’équipe MO2P (Maîtrise et optimisation des procédés de production) s’y est collée. Un des logiciels développés est Stormibox, utilisé entre autres par des géants comme Dassault Aviation ou Airbus sur des contrôleurs Siemens… On y développe actuellement un autre logiciel, afin d’optimiser le placement des trajectoires de tâches confiées au robot, en minimisant le fléchissement de ce dernier sous les charges variables qu’il subit ou lorsqu’il a complètement étendu son bras. Pour arriver à cela, on emploie des capteurs d’effor ts et un laser tracker (destiné à l’origine au ciblage militaire). Sans oublier un autre concept, en cours de développement en par tenariat avec le Cetim, Axiome et Gébé2, deux intégrateurs de robots, et des industriels qui seront de futurs exploitants comme Préforme, Cero, ALLIO et Europe Technologies, tous des Pays de la Loire.

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UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’IRCCYN

Rabbit fut le premier robot capable de courir.

Il s’agit du RoMobSys (Robot mobile système) dédié à l’usinage et au ponçage robotisé de pièces composites de très, très grande dimension par fenêtrage. Les mouvements d’origine sont enregistrés par motion capture. (On filme la personne qui exécute le travail demandé et le logiciel analyse le mouvement puis programme le robot pour qu’il refasse la même série de mouvements et les recrée ainsi à l’identique.) Enfin, les équipes de l’IRCCyN participent activement, en collaboration avec le pôle de compétitivité EMC2, le GIP Technocampus EMC2, les écoles et l’université de Nantes aux fins de présenter une candidature commune à l’appel à projets gouvernemental concernant les instituts de recherche technologique. Ce projet, baptisé IRT Jules Verne, possède des atouts de taille et les travaux de recherche autour de la robotique, mais aussi de la réalité virtuelle et des interactions homme-machine menés par l’IRCCyN, prendront à coup sûr une place très importante dans le développement de l’usine du futur… D’autres programmes tournant autour de la robotique occupent l’IRCCyN… Cela concerne notamment la robotique automobile, avec PSA, ou la voiture électrique Lumeneo, un projet dans lequel le laboratoire travaille sur l’optimisation d’une tenue de route dynamique. Les drones sont également à l’honneur avec des concepts comme EVA (un drone de la taille d’une libellule) ou des études sur le contrôle par vision et sur la résistance au vent. Un grand merci à l’ensemble de l’IRCCyN qui

Ce laboratoire, créé en 1965 à l’ENSM (l’École nationale supérieure de mécanique, devenue Centrale Nantes en 1991) par le professeur Romane Mezencev, a été associé au CNRS pour la première fois en 1968. Il regroupait à l’époque une vingtaine de personnes. Il y avait alors à Nantes deux unités associées au CNRS : le laboratoire de chimie de Jean Rouxel (qui deviendra plus tard l’IMN) et le laboratoire d’automatique de Romane Mezencev (qui deviendra plus tard l’IRCCyN). Les années passèrent et ledit laboratoire d’automatique s’étoffa en termes de thématique scientifique, notamment grâce à l’arrivée de nouveaux enseignants chercheurs de l’université et de personnels du CNRS. À la fin des années 1980, il comptait environ cinquante personnes, thésards compris. En 1992, le laboratoire d’automatique devint commun à l’ENSM et à l’université (la moitié des enseignants chercheurs en provenaient), et prit le nom de LAN (Laboratoire d’automatique de Nantes). Le LAN se transforma en IRCCyN (Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes) en 1995. Il y avait une volonté locale de développer les télécommunications et le CNRS était prêt à soutenir cet axe au sein du projet IRCCyN. Cette structure naquit ainsi dans le cadre du contrat quadriennal 20002003, structuré en quatre divisions : Image, Signal et Automatique ; Systèmes mécaniques et Productique, Systèmes de production ; Systèmes électroniques, Télécom et Radar. Parallèlement, en 2001, l’IRCCyN accueillit une équipe des sciences de la vie, PsyCoTec, spécialisée dans la psychologie cognitive et qui travaille sur les problèmes d’interaction homme-machine. nous a accueillis très chaleureusement durant la journée que nous avons passée sur les trois sites du laboratoire de recherche !… ■Frédéric Boisdron L'équipe des étudiants doctorants travaillant sur la modélisation de l'usinage.


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LE ROBOT EST-IL L’AVENIR DE L’HOMME, OU…

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L’HOMME CELUI DU ROBOT ?

On estime qu’on devrait passer de cinq millions de robots produits en 2008 à plus de quatre-vingts millions en 2 015. En nous appuyant sur les différents types de robots déjà en activité et sur la pléthore de prototypes opérationnels ayant pour but de faire progresser la science afin de mieux servir les humains dans un futur proche, nous allons tenter de voir ce que pourrait bien être notre avenir commun d’ici cinq, quinze ou vingt ans…

© www.neil-ellis.com

L’INVASION A DÉJÀ COMMENCÉ… Que ce soit dans nos foyers, l’industrie, l’agriculture, l’armée, l’exploration spatiale, la domotique, la santé, l’éducation, les loisirs et dans le secteur culturel, les robots font déjà partie de notre quotidien depuis quelques décennies et exercent leurs talents dans toutes sor tes d’environnements, qu’il s’agisse de ceux qui sont dangereux pour l’homme (centrales nucléaires, champs de bataille…) ou lui sont inaccessibles (canalisations souterraines étroites, abysses, planètes lointaines…).

Avec leur arrivée massive au sein des usines automobiles dans les années 1970-1980, on se mit à rêver que, grâce à leur capacité de se mouvoir, couplée à une Intelligence artificielle, ils allaient finir par remplacer l’homme dans une grande variété de tâches pénibles. Ce ne fut pas le cas à l’époque mais qu’en sera-t-il dans le futur, dans la mesure où ils se révèlent désormais dotés d’interfaces et revêtent des aspects très différents (robots à roues, robots humanoïdes, robots industriels, drones, robots en forme d’insectes rampants…) ?

Le potentiel des robots déjà existants et leur utilisation généralisée dans bien des secteurs d’activité n’en pose pas moins bon nombre d’interrogations. En effet, la robotique — qui fait appel à de multiples secteurs de compétence (mécanique, électronique, informatique, design, intelligence artificielle, reconnaissance vocale…) — va engendrer la création de nouveaux emplois qui seront exclusivement qualifiés (ingénieurs, informaticiens, designers, spécialistes de la maintenance…). Et en conséquence l’augmentation de l’automatisation de certaines tâches effectuées par toutes sortes de robots (d’ailleurs de façon souvent plus fiable et plus efficace que par les humains) verra, en contrepar tie, d’autres types d’emplois (à faible valeur ajoutée et automatisables) complètement disparaître. À terme, la robotique devrait créer des milliers d’emplois dans les pays leaders de cette industrie de pointe — mais en détruire des milliers dans ceux qui se contenteront d’en être uniquement les clients. Parmi les autres dangers qui peuvent être engendrés par l’arrivée massive des robots dans notre quotidien figure la déshumanisation de notre société, ainsi que le risque de dépendance vis-à-vis d’eux (un peu comme dans Wall-E). Dans un monde futuriste où l’homme se révélerait incapable de se passer de leurs services pour survivre, que se produirait-il en cas de coupure généralisée d’électricité, d’une attaque par un virus informatique ou encore s’ils se retournaient contre nous ?… LE FUTUR EST EN MARCHE En Asie, le vieillissement croissant de la population et la volonté d’excellence technologique ont amené les principaux gouvernements à développer des programmes nationaux robotiques très ambitieux. C’est ainsi que le Japon

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et la Corée du Sud ont largement pris les devants en décidant d’en faire une de leurs priorités. Pour cela, ils ont investi depuis plus d’une décennie des dizaines, voire des centaines de millions de dollars pour caracoler à la pointe du progrès dans ce domaine. Et depuis des années, de nombreux chercheurs travaillent sur la conception de robots de services qui permettraient de faire face à ce vieillissement inéluctable de la population. Des entreprises japonaises comme Honda, Toyota et Kawada Industries possèdent une avance incontestable, talonnées de près par les Sud-Coréens (dont l’objectif est la présence d’un robot personnel dans chacun de leurs foyers à l’horizon 2020, grâce au plan gouvernemental 21 th Century Initiative, qui engage l’État à investir un milliard de dollars, sur la période 2002-2012, pour la recherche et l’éducation en matière de robotique). Sans oublier la Chine, les ÉtatsUnis (où les applications militaires engendrent d’importants investissements) et la France, qui n’est pas en reste (avec Nao ou le projet Romeo). Sortant de l’univers industriel dans lequel elle s’était longtemps cantonnée, la robotique est devenue multiapplicative. Le travail des chercheurs consiste, dans un premier temps, à identifier les différents besoins de la société dans ce domaine puis à déterminer les di-

verses techniques robotiques propres à y répondre ; en tenant compte à la fois des contraintes de coût, de leur facilité d’utilisation et des problèmes d’éthique qui vont irrémédiablement se poser… HOME, SWEET HOME Au cours des années 1950 et 1960 (avec le boom de l’introduction des appareils électroménagers dans nos cuisines), on s’est pris à rêver de l’arrivée prochaine au sein de nos foyers d’un robot humanoïde capable, tout à la fois, de ranger les courses dans le réfrigérateur, de préparer nos repas, de faire le ménage et la vaisselle, de changer les draps et de repasser le linge (voire de s’occuper des enfants, de superviser leurs devoirs et de leur faire la lecture), nous débarrassant ainsi de ces insupportables corvées… Même si la robotique a déjà investi nos maisons avec toutes sortes de robots (aspirateurs, tondeuses à gazon, laveurs de carreaux, nettoyeurs de sol, de piscine ou de gouttières), on ne peut pourtant pas dire que la première décennie de ce XXIe siècle aura été marquée par une arrivée massive dans nos foyers de robots qui soient en mesure d’utiliser tous les outils conçus par l’homme afin d’effectuer, à eux seuls, des tâches multiples et variées. S’ils ont encore aujourd’hui un caractère souvent ludique, il est certain qu’à l’avenir les robots

Le Twendy One de Waseda, un robot de type majordome qui préfigure ceux qui seront à notre service dans tous les foyers en 2025.

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L’interface de domotique HSTouch gère toute la maison à partir d’une tablette tactile.

domestiques seront bientôt capables de communiquer via un langage commun ou avec d’autres machines, comme nos appareils électroménagers ou high-tech. De son côté, la domotique avance à grands pas. Nos cuisines seront truffées d’innovations technologiques dans le dessein de nous faciliter la vie : par le biais de son écran 3D tactile, notre réfrigérateur nous donnera des idées de recettes à partir des aliments dont nous disposerons et, grâce aux détecteurs de ses étagères, commandera automatiquement via Internet (en fonction de ce qui aura été consommé) nos courses — qui nous seront livrées à domicile. Nous pourrons aussi cultiver nos propres légumes directement sur des plans de travail autonettoyants, tandis que les éléments de cuisine nous avertiront si nous oublions un aliment périssable dans nos placards. La maison du futur sera donc « intelligente ». Tout sera relié à un ordinateur central qui, après avoir mémorisé nos habitudes, gérera l’ensemble de nos équipements (éclairage, chauffage, appareils ménagers et de loisirs) qui, via le WiFi, échangeront diverses informations. Grâce aux capteurs disséminés dans toutes les pièces, l’ordinateur saura interpréter, analyser et prendre toutes sortes de décisions… S’occuper du chauffage, contrôler la teneur en gaz carbonique pour éviter les intoxications, alerter les parents lorsqu’un enfant s’approchera trop près d’une plaque de cuisson, éteindre une lampe après s’être assuré qu’il n’y a plus personne dans la pièce, tamiser la lumière dans une pièce en fonction de l’humeur de celui qui s’y trouve… Et encore ouvrir les fenêtres pour aérer, appeler un réparateur en cas de panne d’un appareil, détecter les fuites d’eau ou de gaz et prévenir immédiatement la personne concernée par e-mail ou SMS, verrouiller les entrées à l’approche d’un intrus et déclencher l’arrosage de la pelouse ou activer le robot tondeuse en fonction du bulletin météo… Cela constitue seulement une partie des multiples services que pourrait nous rendre dans quelques années une maison intelligente conçue


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“Par le biais du Robotic Pet-Sitter de Mintselect, on peut surveiller à distance nos animaux domestiques. Il les suit en direct via sa webcam et sa connexion WiFi.” pour nous obéir au doigt et à l’œil, anticiper nos moindres désirs, nous délivrer de la corvée des tâches ménagères et nous donner accès à un large choix de divertissements. (On pourra se faire câliner par un Funktionide, un « édredon vivant » ou se faire masser par un WheeMe, un petit robot masseur conçu par DreamBots ayant pour fonction de dénouer nos muscles tendus.) Elle veillera sur notre santé et notre bien-être ainsi que sur notre sécurité tout en réalisant des économies d’énergie. On verra apparaître des objets conçus avec des matériaux communicants qui, grâce aux polymères électroactifs, seront en quelque sorte « vivants ». Censés nous apporter un bien-être émotionnel, ils nous seront vendus comme des remèdes à l’isolation sociale. On peut toutefois se demander ce qui se passerait si un virus informatique s’attaquait à l’ordinateur central, créant alors un chaos indescriptible dans le fonctionnement de tous nos appareils (telle une horde de gremlins déchaînés) et anéantissant tout le système… D’autres interrogations se posent comme le respect de la vie privée, avec l’irruption dans nos foyers de robots domestiques capables de communiquer avec leurs semblables… Une nouvelle étape a également été franchie dans le secteur du bâtiment avec l’apparition des nanotechnologies. Parmi leurs applications industrielles figure la création de matériaux intelligents capables de réagir ou de se transformer en fonction de leur environnement (humidité, lumière, température extérieure…). Et en ce qui concerne la voirie, plusieurs robots sont déjà en mesure d’arpenter le bitume de nos villes comme le Scarab ou le DustClean, un robot qui, grâce à ses brosses et ses jets d’eau, nettoie les rues en y circulant à la manière des anciennes balayeuses mécaniques. Quant au DustCart, c’est un robot poubelle qui collecte les déchets ménagers. Il se déplace à la demande des habitants du quartier et, grâce à son interface tactile qui lui permet de reconnaître le type de détritus à enlever, il effectue un tri entre verre, plastique et ordures ménagères traditionnelles. UN MOMENT DE DÉTENTE ! Notre salon sera peut-être équipé d’un Gspeak, un système de navigation intuitif qui nous transportera dans un monde en 3D. Il se compose de plusieurs caméras placées dans un écran géant qui suit le mouvement des gants portés par son utilisateur (comme dans Minority Report). Pour occuper nos loisirs, on entamera une partie d’échecs en affrontant le bras robotique Chess Terminator ou un match de tennis de table en ayant pour adversaire Topo, un robot conçu à cet effet par Tosy. Quant à la gent féminine, elle assistera au défilé de mode d’un créateur dont la nouvelle collection sera présentée par des robots hu-

Le robot de surveillance Reborg-Q d’Alsok, déjà vigile dans des grandes surfaces au Japon.

manoïdes HRP-4C (alias Ucroa), dont le rôle est de jouer les top-modèles. Avec son mètre cinquante-huit pour quarante-trois kilos et ses cheveux bruns coupés au carré, il est capable d’afficher diverses expressions sur son visage en actionnant ses yeux, ses paupières et ses mâchoires. Grâce à ses trente articulations, il effectue des mouvements souples et a une démarche fluide. Enfin, mu par des micromoteurs et régi par des microprocesseurs, il obéit à des

ordres vocaux. Pour sa part, Palette, un autre robot mannequin, remue les bras et la tête pour prendre la pose comme un vrai modèle. Les adeptes des musées et des sites touristiques profiteront du savoir d’un robot guide comme le Robina, conçu par Toyota pour escorter les personnes dans différentes expositions. Se déplaçant en toute autonomie, il est capable d’éviter des obstacles et d’interagir avec les visiteurs via une communication tant

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Les dossiers L'homme bicentenaire, un film inspiré d'une nouvelle d'Isaac Asimov. Le robot y aspire à devenir humain.

L'ordinateur de bord de la Nissan Pivo2 est un véritable robot co-pilote.

gestuelle que verbale. Parmi les autres robots guides opérationnels figure NAMO (Novel Articulated MObile platform), un robot humanoïde qui se meut grâce à une plate-forme omnidirectionnelle montée sur trois roues et un système de vision piloté par caméra. Il dispose de diverses aptitudes et fonctionnalités (discussion, reconnaissance de gestes, tracking de personnes…), qui lui permettent de communiquer et d’interagir avec les humains. SÉCURITÉ INTÉRIEURE L’un des secteurs économiques les plus performants est celui de la surveillance, qu’il s’agisse de nos foyers et/ou de locaux professionnels (bureaux, entrepôts, centres commerciaux…). La robotique de sécurité assure cette fonction à différents niveaux en détectant les intrusions

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et en donnant l’alarme, mais aussi en prenant les mesures adéquates en cas de détection d’une situation à risque. Le robot à trois roues de Mostitech, capable de se déplacer d’une pièce à l’autre, peut déclencher l’alarme en cas de fuite de gaz, d’incendie ou d’intrusion et, si les circonstances s’y prêtent, peut aussi prendre en photo les intrus. D’autres robots assurent une fonction similaire comme le Banryu de Sanyo, le Rovio de WooWee ou le Spyke de Meccano. Quant au Domotag de Tag Technologies, il s’agit d’un système de protection et d’alarme capable d’étudier les vibrations du sol. Il détecte ainsi les tentatives d’intrusion avant même qu’elles aient été perpétrées. Dans le cas d’un immeuble d’habitation ou de bureaux, on peut aussi faire appel aux services du Reborg-Q d’Alsok, un robot portier chargé de contrôler les entrées et les sorties, grâce à sa capacité de reconnaissance faciale. Par le biais du Robotic Pet-Sitter de Mintselect, on peut surveiller à distance nos animaux domestiques. Il les suit en direct via sa webcam et sa connexion WiFi. On peut le commander à distance à partir de n’importe quel ordinateur, n’importe où dans le monde. Par ailleurs, s’il le désire, le maître peut se faire entendre de son animal grâce à un haut-parleur. SOUS ÉTROITE SURVEILLANCE… Le pourcentage des seniors ne va cesser de croître et leur suivi médical continu, réalisé en dehors des hôpitaux, va devenir indispensable. Des dispositifs de télévigilance seront mis en

place à leur domicile. Grâce à l’utilisation de capteurs physiologiques fixés à leur poignet, diverses mesures seront effectuées (tension artérielle, fréquence cardiaque, rythme respiratoire, taux de glycémie et de cholestérol, activité motrice…).Tous ces résultats seront envoyés en temps réel à une unité de traitement qui les comparera avec les précédents, juste avant de les transmettre à une centrale de surveillance chargée du diagnostic et de prévenir, à la moindre anomalie, le personnel médical qui suit habituellement le patient. À l’aide d’un réseau de capteurs de présence, on sera aussi en mesure de connaître le comportement d’une personne âgée à son domicile et de repérer un état d’immobilité anormal. Ce système pourra être complété par des capteurs de pression, afin de détecter une chute ou un évanouissement. Installés un peu partout dans les murs, les sols et les plafonds, ils seront reliés, via un système de communication adapté, à une base de traitement connectée à un centre médical. Ainsi, en cas d’alerte donnée par un capteur de chute, un médecin pilotera le robot à distance, l’approchera du patient, établira un premier diagnostic et préviendra immédiatement, si nécessaire, les secours. EN ÉTROITE COLLABORATION ! La Japan Robot Association estime qu’en 2025, la robotique de services représentera 80 % du marché de la robotique. En mettant en commun leurs expériences respectives, Hoaloha Robotics et Robosoft collaborent à


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Les dossiers

Le Funktionide, un édredon vivant !

WALL-E, un personnage de Pixar qui va découvrir les méfaits engendrés par la paresse humaine.

la conception et au design d’une nouvelle génération de robots d’assistance d’un coût raisonnable. Ils auront pour fonction d’améliorer le quotidien des personnes dépendantes en leur permettant de vivre avec dignité. Leurs recherches se focalisent sur la facilité d’utilisation, la sécurité, l’autonomie et sur leur capacité à interagir avec leurs utilisateurs. Dans ce domaine, divers robots existent déjà comme le Kompai de Robosoft ou le Ri-Man de Riken, qui aide les patients dans un environnement médical. Quant au Wakamaru de Mitsubishi, un robot à roulettes conçu pour tenir compagnie aux vieillards en discutant avec eux grâce à une reconnaissance vocale et faciale, il peut reconnaître deux maîtres ainsi que huit autres personnes. Il comprend plus de dix mille mots et peut prendre l’initiative de parler. Connecté en permanence à Internet, il se recharge tout seul. Il s’occupe aussi de tâches de santé (renouveler une ordonnance ou diagnostiquer des symptômes simples). Équipé d’un téléphone portable intégré, il alerte les secours en cas de problème. Parmi les autres axes de recherche figurent de petits robots, munis de bras et d’une caméra, chargés d’aller chercher des objets dans l’environnement des personnes alitées. Une autre piste étudiée est celle de déambulateurs intelligents, qui saisiront les mains des personnes à mobilité réduite pour les aider à se lever et à marcher. À l’université de Tokyo, des chercheurs du laboratoire JSK Robotics ont mis au point un

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Un robot de démonstration d'Hoaloha Robotics, certainement le prototype d’un robot de service à la personne.

PMR (Personal Mobility Robot), contrôlé par une Wiimote, qui peut se déplacer à 6 km/h. Conçu pour faire office de fauteuil roulant, il est composé d’un système de balancier à deux roues (comme un Segway) et d’un siège (pour transporter son passager). Mis au point pour

donner plus d’autonomie et de mobilité aux personnes âgées et/ou handicapées, il peut être utilisé aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, y compris sur des surfaces inégales ou en pente. Et Panasonic a conçu un lit électrique d’assistance médicale pouvant être aussi utilisé comme fauteuil roulant. Un système de diodes et une voix indiquent qu’il est prêt à se transformer. De son côté, Cyberdine a mis au point une sorte de costume mécanisé, différent des exosquelettes traditionnels, qui a pour fonction d’aider les personnes invalides à marcher. Il s’agit d’une sorte de harnais, relié à des pièces


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“Parmi les autres dangers qui peuvent être engendrés par l’arrivée massive des robots dans notre quotidien figure la déshumanisation de notre société, ainsi que le risque de dépendance vis-à-vis d’eux.”

John Underkoffler lors du TED 2010. - Présentation de G-Speak, une interface gestuelle inspirée du film Minority Report.

mécaniques s’étendant le long des jambes et/ou des bras, capable de capter les signaux du système nerveux afin de faire bouger les membres de l’utilisateur, qui voit ainsi sa force accrue. Il est déjà loué à cent soixante centres hospitaliers ou maisons de retraite au Japon. Par ailleurs, d’autres robots ont été créés pour aider les professionnels à progresser dans l’apprentissage de leur métier. Au Japon toujours, les futurs dentistes peuvent s’exercer sur Simroid, un robot humanoïde qui pousse des cris de douleur lorsque la roulette touche un nerf. Il remue aussi les mains et les yeux pour exprimer la douleur. Quant au robot Ken, afin d’aider les futurs médecins à établir leur diagnostic, il imite les symptômes de la grippe A.

Y AURA-T-IL ENCORE UN PILOTE DANS LA VOITURE ?… Afin de répondre aux attentes des conducteurs, les constructeurs automobiles œuvrent à la conception de voitures innovantes, tout en ayant trois priorités : faciliter la conduite grâce à l’électronique embarquée, améliorer le confort ainsi que la sécurité des passagers et respecter l’environnement. Pour cela, ils explorent différentes pistes (énergie solaire, pile à combustible), y compris les plus utopiques (air comprimé, véhicule à volant d’inertie). La voiture du futur sera truffée de microcapteurs, une caméra vidéo centrale contrôlera sa trajectoire, les rétroviseurs latéraux équipés de caméras miniatures supprimeront les angles mor ts, un radar et un télémètre laser

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Les dossiers

Le Robina de Toyota, prêt à vous guider si vous lui demandez votre chemin.

identifieront les obstacles. Les airbags extérieurs minimiseront les chocs, un détecteur d’hypovigilance surveillera en permanence le conducteur afin de lui éviter toute somnolence, le moteur fonctionnera aussi bien avec de l’essence que du diesel ou du biocarburant et les sièges et les ceintures de sécurité s’adapteront automatiquement à la morphologie des passagers… Et l’ordinateur de bord, grâce à sa capacité d’autodiagnostic, effectuera un check-up permanent des fonctions du véhicule et surveillera son état (moteur, niveau d’huile, plaquettes de frein…), sans même avoir à ouvrir le capot, afin de prévoir une dé-

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faillance et la pallier avant même qu’elle ne se produise. La voiture se garera toute seule en effectuant un créneau parfait grâce à ses caméras et à un logiciel spécifique capable de calculer en quelques secondes la manœuvre idéale. D’ailleurs, pour éviter les accidents, bon nombre de fabricants automobiles (Ford, Honda, Toyota…) se sont lancés dans la création de robots à divers usages. C’est ainsi que Nissan travaille depuis plusieurs années sur Eporo, un démonstrateur robotique qui lui sert à tester son système d’anticollision. Les futurs véhicules de la marque seront équipés d’une sonde placée à l’avant, qui détectera les obs-

tacles et freinera la voiture pour éviter le moindre choc sans même attendre que le conducteur le fasse. Des capteurs latéraux contrôleront la trajectoire de l’automobile et la direction sera automatiquement corrigée en cas de problème. Pendant ce temps, certains designers travaillent sur des voitures prototypes n’utilisant que deux roues pour obtenir un gain de place (l’Ego, de Peugeot, ou la Pivo de Nissan). Et la Gina de chez BMW innove, elle, dans le domaine des matériaux de construction. De leur côté, Toyota et Sony ont allié leurs savoir-faire respectifs afin de mettre au point une future génération de véhicules intelligents comme l’iswing, un véhicule portatif et individuel capable à la fois de rouler sur deux roues sur les trottoirs et sur trois roues lorsqu’il est sur une route. Contrôlé par un joystick, il suit les mouvements imposés par le poids de son conducteur. Une fois doté d’une Intelligence artificielle, il pourra s’adapter aux habitudes et aux préférences de ses utilisateurs. D’autre part, General Motors et Segway ont œuvré de concert pour réaliser le PUMA (Personal Urban Mobility and Accessibility), un nouveau type de transport électrique biplace (encore au stade de prototype). Il roulera à plus de 50 km/h et ses batteries au lithium-ion lui procureront une autonomie d’environ cinquante kilomètres. Et ses deux passagers seront assis tout le long du trajet (ce qui n’est pas le cas pour le Segway). Équipé d’un système communicant, V2V (Vehicle to Vehicle) pourra partager des informations avec d’autres utilisateurs (annonce d’accidents, embouteillages sur la route). Et à l’Exposition universelle de Shanghai, General Motors avait présenté trois prototypes de véhicules futuristes et électriques à deux roues, deux places et au déplacement automatisé, baptisés Jiao, Miao et Xiao. UNIVERSAL SOLDIER Les robots aériens et terrestres sont devenus des auxiliaires indispensables sur les différents champs de bataille. Leur utilisation répond à trois objectifs (effectuer des travaux dangereux, accroître l’efficacité des soldats sur le terrain et exécuter des tâches pénibles ou répétitives) et regroupe un large spectre de missions (l’observation, la reconnaissance, la surveillance de zones étendues ou de périmètres plus restreints, la protection des itinéraires, la logistique et le déminage). Depuis plusieurs décennies, divers modèles de drones ont été utilisés sur les théâtres d’opérations militaires, principalement pour effectuer des missions de recherche et de sauvetage en milieu hostile, permettant ainsi de ne pas exposer inutilement un grand nombre de personnes, d’en sauver d’autres et de n’intervenir qu’après avoir évalué les risques. En dehors de la fabrication des robots à usage personnel, iRobot a développé toute une gamme à usage militaire dans laquelle figurent le PackBot (pour la reconnaissance et la neu-


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“Pour l’instant, la mise en œuvre de robots militaires totalement autonomes en vue de la réalisation de tâches complexes n’est pas réaliste à court terme…”

Ce robot Ri-Man, qui déplace un mannequin, portera bientôt avec délicatesse de vrais malades au cœur de l’univers hospitalier.

Les robots militaires peuvent aller partout, par tous les temps, et ainsi économiser des vies humaines.

tralisation des explosifs), la SUGV (une plateforme militaire destinée au programme US Future Combat System), le Seaglider (un sous-marin autonome de longue por tée à destination de la recherche). Sans omettre le Negociator (un robot de surveillance et de reconnaissance), le ChemBot (capable de se faufiler dans un minuscule trou), l’Ember (un robot de reconnaissance miniature) ou encore les Swarm (des robots fonctionnant en essaim et capables de créer une Intelligence artificielle commune). Aux États-Unis, des plates-formes comme le PackBot et le Talon ont déjà effectué plus de vingt mille missions (reconnaissance et neutralisation d’explosifs ou de colis piégés). Le programme américain FCS prévoit en fait la mise

en service de plusieurs milliers de robots affectés à la reconnaissance, la neutralisation d’objectifs et au transpor t logistique (ARV, MULE, SUGV). D’autres robots sont en cours d’évaluation pour réaliser des missions comme l’extraction de blessés (BEAR). Cette approche très volontariste s’inscrit dans un texte voté par le Congrès stipulant que d’ici 2015, un tiers de la flotte de véhicules terrestres de combat sera constituée d’engins non habités. Outre les robots de déminage, d’autres pays comme le Royaume-Uni et Israël commencent aussi à déployer sur le terrain des robots de reconnaissance et de surveillance (VipeR, Dragon Runner, Guardium). Mais pour l’instant, la mise en œuvre de robots militaires totalement autonomes en vue de la réalisation de tâches complexes n’est pas réaliste à court terme, ni vraiment souhaitable sur le plan opérationnel car il nous faut toujours garder à l’esprit le mauvais usage que pourraient en faire des dictateurs, des illuminés et les réseaux terroristes. À l’heure actuelle, on s’attache davantage à concevoir des assistants robotisés efficaces. En se projetant dans le futur, on peut envisager une meilleure répartition des tâches entre soldats et robots vers 2015, une coordination multiplate-forme (missions de patrouille, contrôle de zones, reconnaissance, convoyage) vers 2 020 aboutissant à une coopération bilatérale vers 2 025 — voire l’émergence d’une Intelligence tactique vers 2 030… ■Josèphe Ghenzer

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ISAAC ASIMOV

Les dossiers

LE PÈRE FONDATEUR

Au cours de la dernière décennie, des progrès significatifs ont été réalisés en robotique et dans divers autres secteurs de recherche. Les premières générations de robots humanoïdes ont ainsi été dotées de nouvelles capacités (vue, ouïe, sens de l’orientation…). Mais en l’état de nos connaissances, au début du XXIe siècle, nous sommes toujours à des années-lumière des robots qui sont décrits dans les romans de science-fiction.

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MISE À L’ÉPREUVE Dans les nombreux romans et nouvelles consacrés aux robots qu’il a écrits au cours de sa longue et prolifique carrière, Asimov a passé son temps à étudier, disséquer et analyser (à la façon d’un psy) les multiples facettes que pourraient adopter les relations hommes-robots au cours des siècles à venir. Ayant conscience des dangers potentiels que pourraient représenter pour l’Homme des robots très perfectionnés, il a édicté dans l’une de ses nouvelles, parue en 1942, les fameuses Trois Lois de la robotique. Devenues légendaires et incontournables, elles

apparaissent suffisamment strictes pour protéger les humains contre d’éventuels méfaits des robots, tout en leur laissant une cer taine latitude d’interprétation. Par la suite, Asimov n’aura eu de cesse de mettre à l’épreuve leur cohérence, en rédigeant toute une série de récits, dans l‘intrigue desquels des robots se retrouvent en conflit avec l’une ou l’autre de ces trois lois et en les plongeant dans des situations conflictuelles et contradictoires, tantôt cocasses et tantôt dangereuses, pouvant aller jusqu’à les faire complètement disjoncter (au sens propre comme au sens figuré).


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“Dans les nombreux romans et nouvelles consacrés aux robots qu’il a écrits au cours de sa longue et prolifique carrière, Asimov a passé son temps à étudier, disséquer et analyser les multiples facettes que pourraient adopter les relations hommes-robots…”

Un numéro d’IASF, le célèbre magazine publié sous la tutelle d’Isaac Asimov. - I, Robot avec Will Smith s’inspire de l’univers du bon docteur (en biochimie).

SOUS INFLUENCE Bien ou mal intentionnés à l’égard des humains, les robots présents dans la littérature de SF (dans l’œuvre d’Asimov, mais pas seulement), les mangas, le cinéma (Metropolis, Mondwest, L’homme bicentenaire, A.I., la saga Star Wars ou Terminator, Transformers, Astro Boy, Robots, Wall-E, Planète interdite, Le jour où la Terre s’arrêta ou I, Robot…), sans oublier les séries TV (Les chroniques de Sarah Connor, Battlestar Galactica…) ont bercé, au fil des décennies, notre imaginaire. L’influence d’Asimov s’est révélée majeure pour plusieurs générations de roboticiens, même si la lecture de ses divers ouvrages sur le sujet n’est pas forcément à l’origine de leur vocation et s’ils ont puisé dans son œuvre différentes dénominations (iRobot, association Caliban, Asimo). Elle a sur tout eu le mérite de dynamiser la recherche et de faire réfléchir les roboticiens à la place que les robots devraient occuper dans notre société (avant même de les concevoir) car il est évident qu’entre les mythes véhiculés par la SF, toute une gamme de robots déjà existants (simples jouets ou gadgets inutiles) et les robots humanoïdes du futur, il fallait trancher ! AU NOM DE LA LOI Au grand nombre de questions (tant pratiques qu’éthiques) qui se posent, il n’existe malheureusement pas de réponses standards et ce d’autant plus que tous les éventuels problèmes (impact économique et social, déshumanisation de la société, dépendance des hommes vis-à-vis des robots, mauvais usage militaire, assurance et responsabilité civile en cas de dé-

gâts occasionnés par un robot…) qui pourraient survenir dans un avenir plus ou moins proche, ne sont pas encore forcément identifiables. C’est pourquoi, à titre préventif, diverses commissions d’éthique se créent, un peu par tout dans le monde (Japon, Corée, États-Unis, Europe…), afin de réfléchir sur le sujet. En France, le Syrobo (Syndicat des professionnels de la robotique) a déjà mis en place la sienne et même créé un site Internet (www.roboethique.fr), dans l’optique de rassembler les publications déjà existantes et de lancer le débat. Il faudra bien ― en outre ― se poser des questions d’ordre éthique liées au compor tement des robots humanoïdes lorsqu’ils seront dotés d’une autonomie bien plus grande et auront acquis des facultés de raisonnement nettement plus poussées que maintenant. Il faudra alors légiférer sur ce qu’ils auront le droit de faire (ou de ne pas faire) ― à moins de décider qu’ils devront être soumis aux mêmes lois que les humains… (Mais on n’en est pas encore là.) PAR-DELÀ LE BIEN ET LE MAL Si, dans l’absolu, les trois lois édictées par Asimov semblent a priori cohérentes (voire idylliques), elles ne le sont malheureusement pas, même au niveau fictionnel, puisque ses récits ne cessent de nous démontrer à quel point elles sont en contradiction les unes avec les autres et dans toutes sor tes de situations. Quand on tente de les appliquer, elles se révèlent complètement impossibles à gérer (du moins pas avant de nombreuses décennies, voire des siècles ou carrément des millénaires) car nous sommes tout bonnement incapables

Le fameux androïde de Metropolis, le film culte de Fritz Lang.

d’inculquer à un robot la nature même de l’éthique et les procédures pour la respecter. Si, dans le dictionnaire, il existe effectivement bien une définition de ce mot ainsi que du bien et du mal, il n’en reste pas moins que dans la réalité, il ne s’agit (malheureusement) que de notions très subjectives dont la signification varie selon les individus, les époques, les pays et les religions… Dans ces conditions, comment faire pour inculquer des valeurs abstraites à un robot ― même si celui-ci se voyait doté d’une extraordinaire Intelligence ar tificielle ou de prodigieuses capacités d’auto-apprentissage aux côtés des humains ? Que se passerait-il s’il était programmé par un savant fou désireux de devenir le maître du monde ? NOBODY’S PERFECT !… Depuis le début des années 1960, la robotique a énormément progressé et évolue à grands pas vers la construction de robots huma-

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Les dossiers

Le célèbre Roomba, fabriqué par la société iRobot - un clin d’œil adressé à l’œuvre d’Asimov..

noïdes. Ils ont commencé à faire leur apparition depuis presque un quart de siècle (la première version d’Asimo date de 1986)… De taille et de poids variables, ceux qui existent déjà (quelle que soit leur fonction principale), font tous appel à une haute technologie. Désormais dotés de capacités qui jusqu’alors constituaient le propre de l’homme, ils ont appris à marcher sur deux jambes, tout en évitant les obstacles, et à se relever, mais aussi à saisir des objets, à faire du vélo, à jouer de divers instruments de musique, à diriger un orchestre, à chanter avec une voix synthétique, à danser en respectant une chorégraphie et à jouer en tant qu’acteurs dans une pièce de théâtre. Ils sont en train d’apprendre à anticiper, à raisonner, à suivre une conversation avec plusieurs interlocuteurs (qu’ils sont capables de reconnaître), à interagir avec leurs utilisateurs, à comprendre et à obéir à des centaines d’ordres ― mais aussi à exprimer diverses émotions. Pour l’instant, ils se contentent de les reproduire comme, par exemple, Kansei (dont le nom signifie sensibilité), développé par le professeur Junichi Takeno et une équipe de chercheurs, qui peut montrer trente-six expressions différentes sur son visage lorsqu’on écrit un mot dans son logiciel (comme « peur », en réaction au mot « bombe »). Mais ils ne peuvent les ressentir comme nous… Que se passera-t-il le jour où cette ultime barrière sera franchie ? Toute la question est de savoir si les humains seront prêts à accepter de tels robots à leurs côtés… JE PENSE, DONC JE SUIS… L’Intelligence ar tificielle fascine toujours autant… On sait déjà fabriquer des machines qui calculent infiniment plus vite que le cerveau humain ― mais ont-elles une conscience pour

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Hiroshi Ishiguro et son clone robotisé… Lequel est le vrai ?

Roland Emmerich travaille à l'adaptation cinématographique de Fondation (il va falloir être à la hauteur !). - Le robot Asimo (référence oblige !) de Honda, un des robots les plus évolués actuellement.

autant ? Réussira-t-on un jour à fabriquer des robots humanoïdes ayant exactement les mêmes facultés intellectuelles que nous ? Dans ce cas, combien de temps resterait-il avant qu’ils en vinssent (n’étant pas limités comme les humains dans leur puissance de calcul) à éprouver des sentiments qui leur seraient propres et à élaborer un nouveau monde dans lequel ils n’auraient peut-être même plus besoin de nous ? Autant de questions qui vont encore rester très longtemps sans réponse. Chez Honda, des chercheurs travaillent sur une technologie qui permettra à un être humain de contrôler par tiellement un robot (voire d’autres machines) au moyen de la pensée, par l’intermédiaire d’un dispositif de commandes cérébrales qui s’appuieraient sur un nouveau mode d’analyse de l’activité du cerveau ― réalisée grâce à un gros ordinateur relié à un casque bardé de divers capteurs. Coiffé dudit casque, un homme pourrait ordonner à Asimo de lever une main ou une jambe, mouvement que ce dernier exécuterait quasiment sur-le-champ. Le pourcentage de


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“Si, dans l’absolu, les trois lois édictées par Asimov semblent a priori cohérentes, elles ne le sont malheureusement pas, même au niveau fictionnel, puisque ses récits ne cessent de nous démontrer à quel point elles sont en contradiction les unes avec les autres et dans toutes sortes de situations.”

U.S.Robotics, un fabricant de matériel de réseau, a pris pour raison sociale le nom d’une société fictive inventée par Asimov.

reconnaissance des gestes serait de l’ordre de 90 %. Ces chercheurs souhaitent parvenir à intégrer cette technologie révolutionnaire dans leurs futurs robots d’assistance comme dans diverses machines (appareils électroménagers, ordinateurs ou voitures). En cas de réussite, ce qu’on a récemment vu dans des films comme Clones et Avatar ne relèverait alors plus de la science-fiction ― mais bel et bien de la réalité… Dans d’autres labos, des chercheurs optent pour une tout autre approche du sujet, c’està-dire celle de la robotique développementale (on s’inspire de la façon dont un enfant développe ses capacités intellectuelles et interactionnelles pour modéliser l’apprentissage d’un robot). Ils se fondent sur la psychologie cognitive et sur le développement des capacités mentales chez les enfants. En effet, le robot commence sa « vie » sans la moindre connaissance, mais se révèle capable (tout comme un jeune humain) de découvrir les possibilités physiques de son corps, en interaction avec son environnement, puis d’apprendre à parler, à reconnaître les humains qui l’entourent et à acquérir à leur contact un ensemble de com-

por tements qui lui permettront ensuite de s’adapter à toutes sortes de situations. Si à ce jour aucun robot ne peut exécuter de telles prouesses en termes d’apprentissage (qu’il s’agisse d’apprentissage supervisé, non supervisé ou par renforcement), la robotique développementale représente aujourd’hui l’une des pistes les plus fécondes à explorer dans le domaine de l’Intelligence ar tificielle. Tout cela pour mettre au point des robots humanoïdes vraiment autonomes et interactifs, capables de nous assister, de nous servir de façon flexible, de manifester de la curiosité et des émotions (qui ne seront plus seulement reproduites à l’identique mais réellement ressenties) et de permettre aux robots de ne plus être simplement programmés, mais vraiment éduqués. À l’heure actuelle, les recherches entreprises aux quatre coins du monde vont dans diverses directions : nanotechnologies (interaction entre la robotique et la science de l’infiniment petit), robots polymorphes (comme les Superbots de Polymorphics Robotics Laboratory) capables de changer de forme en fonction de la tâche à accomplir. Sans omettre les petits robots opérant en mode collectif (par dizaines, centaines ― voire milliers) comme le préconise James McLurkin, des robots dotés d’auto-apprentissage, biorobotiques (leurs équipements nerveux et sensomoteurs sont issus du vivant) et bioniques. Des projets qui font rêver (ou cauchemarder, selon les cas) mais demeurent encore au stade du laboratoire. CLONAGE HUMAIN OU DOUBLE ROBOTIQUE ? L’acclimatation des futurs robots humanoïdes ayant pour fonction de nous assister et/ou de nous servir dans notre vie quotidienne ne se fera probablement pas sans mal… Pour qu’ils obtiennent le succès escompté auprès du grand public, ils devront se révéler bien plus

aptes que les robots actuels à construire de vraies relations avec les humains. Il faudra donc faire de substantiels progrès en matière de reconnaissance et de synthèse vocales, mais également améliorer la fluidité de leur marche bipède, tout comme leur dextérité manuelle. Bientôt, les progrès de la robotique permettront de créer des robots qui se comporteront de plus en plus comme des partenaires de l’être humain, même si leur aspect physique sera différent (ou pas) du nôtre… Car certains roboticiens affirment que s’il n’existe pas d’effet miroir, il ne saurait y avoir d’acceptation de la part des humains, mais bien au contraire une réelle crainte (voire une profonde répulsion). Jusqu’à quel point un robot humanoïde doit-il ressembler à un être humain ? Le professeur Hiroshi Ishiguro, de l’université d’Osaka, ne s’est pas posé la question très longtemps puisqu’il n’a pas hésité à créer un clone robotique (le Geminoid HI-1) de sa personne, qu’il peut manipuler à distance. Il se révèle capable de reproduire les expressions de son visage faciaux et, dans une moindre mesure, ceux de son corps. Les robots Actroid, développés aussi par l’université d’Osaka, tout comme le Geminoid F (qui a fait ses débuts en novembre dernier, au Japon, dans une pièce de théâtre intitulée Sayonara, où il interprétait le rôle d’un robot et donnait la réplique à une actrice humaine ― tout en étant contrôlé à distance depuis les coulisses) sont également son œuvre. Par ailleurs, la société Kokoro (et l’Américain David Hanson) développent des robots conçus à base de latex spéciaux, qui reproduisent à s’y méprendre (enfin ― presque !) les émotions humaines. Pour eux, seuls les robots clones auront une chance de réussite, en se faisant vraiment accepter par les humains… ■Josèphe Ghenzer

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Le 17 juillet 2050, la Chine bat le Brésil en finale du Mondial de football. Et le 4 août de la même année, une équipe de robots humanoïdes triomphe de la Chine par 3 à 2, en finale de la RoboCup. Comment diable en est-on arrivé là?… tre par quatre par cinq centimètres cinquante). — Androsot, un tournoi de robots de plus de cinquante centimètres, en trois-contre-trois. — RoboSot, un tournoi de robots de vingt sur vingt centimètres, sans limite de hauteur, avec intervention possible d’humains pour la maintenance en direct. Ballon : une balle de tennis jaune nuancée de vert clair. — SimuroSot, un tournoi en simulation, en cinq-contre-cinq ou onze-contre-onze. Le dernier mondial FIRA a eu lieu en 2010 à Bangalore. Le site de la Fédération indienne de la FIRA regorge de vidéos instructives (www.fira.in).

Des robots de la Small Size League (RoboCup 2010). (www.robocup.org).

S’inspirant des travaux d’Alan Turing menés en 1950, qui définissaient les critères selon lesquels une Intelligence artificielle pourrait rivaliser avec le cerveau humain, un groupe de chercheurs japonais a tenté en 1992 de relever un défi qui démontrerait que les robots pourraient atteindre un développement comparable au nôtre. Le résultat de leurs recherches a indirectement donné naissance à la RoboCup, dont l’objectif est de développer une équipe de robots footballeurs capable de battre les champions du monde en titre, d’ici à 2 050. Le projet, très emblématique et motivant, a été repris par des laboratoires de robotique dans le monde entier, et la compétition entre équipes robotisées a désormais lieu chaque année depuis 1997 (une première rencontre, limitée, avait eu lieu en 1996, afin de tester le concept)… COMPÉTITION, QUAND TU NOUS TIENS… La RoboCup est composée de cinq types de compétitions… — La Simulation League. Des équipes, composée de onze robots, restent vir tuelles et s'opposent sur écran géant. Elle permet de développer des stratégies complexes de jeu entre robots. — La Small Size League. S’affrontent alors deux équipes de cinq robots de moins de dixhuit centimètres de diamètre, sur roues et gérés par un ordinateur externe. — La Middle Size League. Identique à la précédente, avec des robots plus grands. — La Standard Platform League. Dans cette compétition, tous les robots sont identiques, la victoire se jouant sur la programmation.

“L'équipe de Stuttgart a choisi de placer, dans chaque robot, un groupe de microcontrôleurs communiquant entre eux via des bus de données. L'avantage d'une telle architecture réside dans la sécurité et la rapidité.”

QUELLES SONT LES QUALITÉS D’UN BON ROBOT FOOTBALLEUR ? Pour répondre à cette question, basons-nous sur l’état de l’art établi par quelques équipes de recherche dispersées dans le monde entier — car nombreuses sont les équipes par ticipantes à publier le résultat de leurs travaux. Un bon exemple de construction est à recenser dans un ar ticle récent de l'équipe de H. Rajaie1, de l'université de Stuttgar t. Pour les besoins de la RoboCup, ces chercheurs ont créé un nouveau modèle de robot, RFC Bot, avec lequel ils ont remporté la victoire dans la Middle Size League, en 2009. En Allemagne toujours, à Karlsruhe, l’équipe de Martin Lauer travaille en vue de développer les fonctions cognitives des robots dans le cadre de l’apprentissage du football2. Match lors de la RoboCup 2009.

Après Aibo, le chien de Sony, c'est Nao, le robot humanoïde français, qui a été choisi pour remplir ce rôle depuis 2007. Spécificité : les robots doivent être autonomes et non contrôlés à distance via un ordinateur (mais peuvent communiquer entre eux). — La Humanoid League. Divisée en deux sous-catégories : taille gamin (Kid Size, de trente à soixante centimètres) et taille ado (Teen Size, d’un mètre à un mètre soixante). (Pour en savoir plus sur cette rencontre sportive d’un nouveau type : www.robocup.org.) Créée en 1995 en Corée, et moins connue que la RoboCup, la FIRA, Federation of International Robot-soccer Association (www.fira.net), organise elle aussi son championnat mondial. Elle compor te sept tournois… — HuroCup, un tournoi de robots humanoïdes d'une taille maximale d’un mètre cinquante. — Amiresot, un tournoi de robots de la marque Amire, en un-contre-un. — MiroSot, un tournoi de microrobots (sept centimètres cinquante au maximum, dans toutes les dimensions). — NaroSot, un tournoi de nanorobots (qua-

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Le RFC Bot de l'équipe allemande (avec l'autorisation d’Uwe-Philipp Käppeler).

Le laboratoire de l'université de Singapour n'est pas en reste, si l’on se réfère à un autre article, concernant un projet dirigé par P. Vadakkepat3 (http://vadakkepat.com), qui est également le secrétaire général de la FIRA. Son robot, MANUS, s’est classé deuxième lors de l'édition 2 004. Quant aux chercheurs de l’équipe d’António J.R. Neves, de l'université d'Aveiro, au Portugal, ils ont gagné la RoboCup de 2008, ainsi que le challenge technique de celle de 2009, et viennent de décrire dans le détail leurs travaux en matière de système visuel4. Enfin, des chercheurs espagnols de l’université de Murcie, associés à des chercheurs suédois de l’université d’Örebro et drivés par Herrero-Pérez, ont adapté les toutes dernières découvertes de la logique floue au monde du football robotique5. UNE BONNE VUE… Au fur et à mesure que progressent les systèmes de vision et de décodage en temps réel des images, les organisateurs font évoluer les conditions du championnat pour en augmenter la difficulté. Au début de la RoboCup, le terrain de football était parfaitement éclairé, les buts faits de murs pleins colorés — et joueurs, lignes et ballons arboraient des couleurs bien distinctes. Cela n'est plus le cas… Il faut bien avoir dans l’esprit que l'objectif de tous est de pouvoir jouer en conditions réelles à l’échéance 2 050 ! Les buts compor tent maintenant des filets, même si les montants sont encore épais et colorés. Le ballon orange utilisé jusque-là laissera bientôt la place à un ballon FIFA ordinaire. Il faudra donc apprendre au robot à identifier cet objet, plus quelconque qu'une grosse boule orange. La plupar t des

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Un Nao (RoboCup 2010)…(www.robocup.org). - Un robot humanoïde allemand, devant les nouveaux buts. (www.robocup.org)

“Dans cette compétition, tous les robots sont identiques, la victoire se jouant sur la programmation. Après Aibo, le chien de Sony, c'est Nao, le robot humanoïde français, qui a été choisi pour remplir ce rôle depuis 2007.”

équipes ont d’ailleurs choisi un mode de vision centralisé : une caméra filme un miroir hyperbolique placé au-dessus d'elle et qui reflète l’ensemble du terrain. Ensuite, différents calculs informatiques devront en faire une traduction plane facilement exploitable… L'équipe de Singapour utilise ce type de miroir et a ajouté une étape avant le traitement de l'image. La dernière position connue du ballon est prise comme référence, de façon que seulement un demi-terrain, centré sur cette dernière position, soit analysé. Et si le ballon reste introuvable, toute l'image du terrain est alors prise en compte. L'équipe portugaise, elle, est allée encore plus loin, avec le succès qu'on lui connaît… En prévision d'un futur proche où les robots devront jouer en extérieur, dans des conditions naturelles, ses chercheurs ont développé un système de calibrage permanent. Si par exemple la luminosité diminue, à la suite d’une intervention des organisateurs de la compétition, ou à cause du passage d'un nuage (par exemple), le système se calibre immédiatement sur ces nouvelles données extérieures, pour adapter son analyse de l'image. DES SENS AFFÛTÉS En plus d'une bonne vue, le robot peut posséder d'autres sens… L'équipe de Stuttgart a ainsi intégré une boussole à son footballeur afin de déterminer plus précisément son orientation.


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“Au fur et à mesure que progressent les systèmes de vision et de décodage en temps réel des images, les organisateurs font évoluer les conditions du championnat pour en augmenter la difficulté. Au début de la RoboCup, le terrain de football était parfaitement éclairé, les buts faits de murs pleins colorés.”

Aibo multiplié (RoboCup 2005)… Les buts étaient très facilement identifiables… © Yonatanh. - Un but marqué par l'équipe allemande de Karlsruhe. © Martin Lauer

Un corps d’athlète L'ossature. Notre footballeur doit être léger, surtout pour économiser les batteries, et résistant (le sport comportant des chocs et des chutes). Les structures en aluminium sont répandues. Un bon shot. Si les mécanismes de déplacement sont relativement standards, il est primordial que notre footballeur ait un bon coup de pied (même lorsque ses « organes » de déplacement sont des roues). Là, les solutions choisies divergent fortement, mais toutes mettent l'accent sur la rapidité d'exécution du tir. L'équipe de Stuttgart a ainsi développé un système composé d'une bobine ferromagnétique à l'intérieur de laquelle est placée une tige — elle aussi ferromagnétique. Dès que le courant circule dans la bobine, la tige se déplace sous l'effet du champ magnétique et frappe le ballon. Désormais, en compétition, certaines frappes atteignent les 20 km/h et une hauteur maximale de trois mètres. Un esprit flou en dehors d'un corps sain… Vu le niveau actuel des performances de calcul, il est impossible de gérer une représentation complète et détaillée de la position et de l’état interne du robot en temps réel. Pourtant, notre athlète doit être en mesure de se déplacer sur le terrain. Voici quelques solutions utilisées actuellement… La plupar t utilisent

des calculs de statistiques, afin de sélectionner rapidement l’attitude à adopter, en tenant compte du « bruit » environnemental. Une seconde solution de ce problème utilise la logique floue pour réduire l'incertitude quant à la position du robot. L’équipe espagnole donne ainsi à son robot une densité de probabilité de position, qui résulte de la somme des probabilités fournies par chacun des capteurs. Toutes les données traitées par le robot sont alors traitées selon la logique floue : la position, les déplacements et les enregistrements des capteurs… D’autres travaillent en considérant les attitudes du robot comme une succession d’états (voir ar ticle de janvier sur la marche humanoïde). Enfin, les derniers, plus ambitieux, développent des fonctions cognitives d’apprentissage et de génération de comportement, comme l’équipe de Karlsruhe. La plupart du temps, le cerveau du robot se trouve en dehors de sa structure. Il est relié à un ordinateur via des liaisons sans fil (FireWire, par exemple), au moyen desquelles il transmet ses données environnementales (prises de vues) et internes — et les instructions qu’il reçoit. L'équipe de Stuttgart a choisi de placer, dans chaque robot, un groupe de microcontrôleurs communiquant entre eux via des bus de données. L'avantage d'une telle architecture réside dans la sécurité et la rapidité. Chaque microcontrôleur dispose en effet d'une procédure de surveillance de son fonctionnement et

prend ainsi partiellement en charge le compor tement du robot, en limitant le nombre d'échanges avec l'ordinateur. Dans le même ordre d'idées, l'équipe de Singapour utilise des connexions directes entre certains capteurs et un processeur embarqué, afin de réduire les temps de latence nécessaires à la prise de décision. Elle a aussi choisi d'utiliser une architecture de traitement dite en « machines virtuelles parallèles ». Chaque capteur est géré par une « machine d'état », communiquant directement avec le programme principal. Ce dernier n'a donc plus à gérer les procédures d'interrogation spécifiques de chaque capteur, d'où un gain de temps de traitement sensible. Paré de toutes ces qualités, notre athlète est maintenant prêt à jouer, mais il lui faudra le faire avec des coéquipiers et face à ses adversaires… (Suite dans notre prochain numéro : La victoire, un travail d’équipe !) ■Nicolas Denis

QUELQUES LECTURES — 1 Distributed Architecture for Mobile Robots, d’Hamid Reza Rajaie. — 2 Article Ego-Motion Estimation and Collision Detection for Omnidirectional Robots, extrait de RoboCup 2006 : Robot Soccer World Cup X. — 3 Advances in Robotics : FIRA RoboWorld Congress 2009, Incheon, Korea, August 16-20, 2009, Proceedings, de Jong-Hwan Kim, Shuzhi Sam Ge, Prahlad Vadakkepat et Norbert Jesse. — 4 Article Autonomous Configuration of Parameters in Robotic Digital Cameras, extrait de Pattern Recognition and Image Analysis : 4th Iberian Conference, Ibpria 2 009 Povoa De Varzim, Portugal, June 10-12, 2 009 Proceedings, d’António J.-R. Neves, Bernardo Cunha, Armando J. Pinho et Ivo Pinheiro. — 5 Article Robust and Efficient Field Features Detection for Localization, paru dans Robot Soccer World Cup X, Lecture Notes in Artificial Intelligence, de D. Herrero-Pérez et H. Martínez-Barberá. En français dans le texte… — Compétition de Robotique : Coupe de France de Robotique, Eurobot, Darpa Grand Challenge, Tournoi National de Robots, Robocup, Swisseurobot, de Livres Groupe. Pour aller plus loin… — Intelligent Autonomous Robotics : A Robot Soccer Case Study, de Peter Stone, Ronald J. Brachman, et Thomas G. Dietterich. — Robocup 2001 : Robot Soccer World Cup V d’Andreas Birk, Silvia Coradeschi et Satoshi Tadokoro.

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Le don d’ubiquité hante l’imaginaire de l’Humanité depuis l’Antiquité. La dernière décennie a connu des avancées prodigieuses dans ce sens, qui nous ont rapprochés de plus en plus des scenarii de science-fiction. Aujourd’hui, vous pouvez envisager très sérieusement d’envoyer votre propre avatar robotisé au bureau ou à l’étranger. Cela s’appelle la téléprésence mobile… TÉLÉPRÉSENCE : QUÉSACO ? La téléprésence est une technique qui donne à quelqu’un l’impression de se trouver à deux endroits simultanément. À une époque où l’on prône la mobilité, il devient essentiel de pouvoir être présent dans deux lieux en même temps. Première solution envisagée : les logiciels de vidéoconférence, qui sont de plus en plus adoptés dans le cadre professionnel. Skype a même dépassé ce statut pour devenir un fournisseur de vidéoconférences pour les par ticuliers en ajoutant l’image au son, déjà présent dans le téléphone. La téléprésence mobile fait encore plus fort : elle ajoute un avatar physique à ces fonctionnalités devenues communes. Il ne s’agit plus seulement de pouvoir communiquer ; il faut maintenant parvenir à recréer l’illusion d’une présence physique. La vidéoconférence est un très bel outil, mais souffre de certaines contraintes : tous les partenaires sont tenus de se trouver au même endroit — il faut donc trouver un lieu et un moment où tous les interlocuteurs sont disponibles… La téléprésence mobile fait disparaître cette limitation en proposant des robots ambulants qui voient à distance ce qui se passe. On peut ainsi envisager d’inspecter une chaîne de montage à l’autre bout du monde en restant chez soi. Et si ce genre de situation semble une application très probable des possibilités de la téléprésence mobile, d’autres applications plus spectaculaires ont été faites, en par ticulier depuis le début des années 2000 dans des secteurs divers et variés comme l’aéronautique, l’explo-

“La téléprésence mobile fait encore plus fort: elle ajoute un avatar physique à ces fonctionnalités devenues communes. Il ne s’agit plus seulement de pouvoir communiquer.”

Le Rovio, le plus célèbre des robots de téléprésence du commerce.

ration des fonds marins et la médecine. Près de dix ans après les débuts de l’utilisation de la téléprésence dans la recherche, des robots dédiés au grand public commencent à apparaître. LA TÉLÉPRÉSENCE AU SERVICE DE LA SCIENCE Les dix dernières années ont vu de grandes avancées dans le domaine de la robotique, notamment en matière de téléprésence. Les robots ont prouvé leur utilité, aussi bien pour des missions d’exploration dans des conditions extrêmes que pour des opérations menées à distance. La téléprésence dans l’exploration spatiale La téléprésence mobile a trouvé sa première application dans un cadre de recherche. En effet, depuis l’année 2003, la NASA utilise deux robots dans le cadre de la mission Explorer sur Mars : Spirit et Opportunity. Ils ont pour objectif d'étudier la géologie de la planète Mars et plus précisément le rôle qu’a pu jouer l’eau dans le développement de celle-ci. Cette mission est la suite logique de celle qui fut entamée dès 1976 avec le programme Viking et poursuivie avec la sonde Pathfinder en 1997. Il a fallu près de huit mois à Spirit et à Opportunity pour atteindre le but fixé, ce qui explique la grande latence entre les images envoyées par les robots et celles qui sont reçues sur Terre. Contrairement aux précédents robots envoyés sur Mars, les deux rovers de la mission Explorer ont pu être pilotés à distance depuis la Terre grâce à la téléprésence.

Le ROV Hercules a permis d'explorer l'épave du Titanic presque comme si l'on y était réellement.

Sans compter le problème technique considérable que constitue le décalage entre l’envoi et la réception des images, Spirit s’est retrouvé coincé dans les sables martiens du site nommé Troie en mai 2009, soulignant la difficulté du contrôle à distance et le besoin d’autonomie du robot, qui doit pouvoir réagir sans attendre les instructions des opérateurs basés sur la

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Voilà déjà sept ans que le robot Opportunity nous sert d'yeux sur la planète Mars.

Terre. Malgré les progrès notables qu’ont connu ces dispositifs, les conditions extrêmes rencontrées sur Mars n’avaient pas pu être mesurées avec précision et l’avenir des robots sur la planète rouge reste encore flou… La téléprésence sous-marine Les rovers de la NASA ont fait des émules : l’exploration des abysses a énormément bénéficié de l’apport des robots sous-marins, qui ont permis d’améliorer les connaissances ou encore d’explorer l’épave du Titanic. Selon le professeur Louis Whitcomb, la surface de la Lune a été cartographiée et photographiée de façon bien plus complète que les surfaces immergées de la Terre. Cela est dû à la pression hydrostatique, qui augmente tous les dix mètres. En réponse à ce problème, de nombreux chercheurs ont créé des véhicules sous-marins téléguidés (ROV). Ils sont très utilisés dans la recherche sur la faune et la flore sous-marine, et ont par exemple permis la découverte d’allosaures similaires aux anguilles. Ces robots sont reliés à leur utilisateur par câble, ce qui lui impose d’être en mer pour pouvoir les diriger. Heureusement, les chercheurs de l’université McGill de Montréal ont trouvé un moyen de contourner cette contrainte en développant AQUA2, un véhicule amphibie autonome qui a pour fonction principale de récolter des informations sur les fonds marins inaccessibles à l’homme. Mais la téléprésence sous-marine ne se limite pas aux missions d’exploration : en 2010, lorsqu’un des puits de pétrole de British Petroleum (BP), au large de la Louisiane, a commencé à fuir et à produire une nappe dans le golfe du Mexique, l’entreprise a fait appel à des robots téléguidés depuis le continent, qui ont colmaté trois fuites dans la calotte défectueuse qui laissait le pétrole s’échapper. La téléprésence médicale Les robots de téléprésence ne sont pas seulement l’apanage des agences aérospatiales et des centres de recherche : le robot Da Vinci connaît de beaux jours dans les hôpitaux. Fabriqué depuis 2003 par l’entreprise américaine Intuitive Surgical, il s’est vendu dans un premier temps aux États-Unis, où il a rencontré un franc succès, puis a été exporté. Les chiffres officiels sont édifiants : près de mille quatre cents robots écoulés depuis début 2010 ! Comme les autres robots de téléprésence, Da Vinci n’est pas prévu pour travailler de manière autonome, mais plutôt pour accompagner le travail du chirurgien. Ses bras sont équipés de sept degrés de liberté (deux fois plus que le poignet humain) et permettent au praticien d’opérer avec une très grande précision car les bras du robot ne tremblent pas,

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mains ont été conçus pour permettre à leur usager de rester en contact avec son environnement sans être physiquement sur place et ainsi de rendre la communication à distance possible.

Le Spykee de Meccano fut le premier robot de téléprésence à sortir sur le marché grand public.

contrairement à ceux des hommes de l’art. En prime, les opérations réalisées à l’aide du Da Vinci se révèlent moins invasives que les opérations classiques. Elles limitent donc le temps passé à l’hôpital et, surtout, les rejets et autres infections. Le nombre des opérations réalisées au moyen du Da Vinci se trouve en constante augmentation et les patients comme les médecins sont unanimes : il rend les opérations moins pénibles et les périodes de rééducation sont raccourcies. LA TÉLÉPRÉSENCE AU SERVICE DE L’ÊTRE HUMAIN Alors que les robots de téléprésence utilisés dans le cadre de la recherche scientifique ont pour but premier de faciliter le travail du chercheur, ceux qui sont prévus pour les êtres hu-

Les robots grand public : Rovio et Spykee Quand les robots grand public n’avaient pas vraiment de fonctions définies, Wowwee et Meccano firent le pari de lancer un produit équipé d’une caméra et qui permettrait de voir chez soi. Les utilisateurs s’emparèrent immédiatement de l’idée pour se rassurer en jetant un coup d’œil rapide à leur intérieur via Internet (voir notre ar ticle Spykee vs Rovio dans Planète Robots n°3). Nous vous avons déjà présenté ces deux robots il y a bientôt un an : ils peuvent être connectés en ad-hoc, en local et via Internet, mais possèdent des fonctionnalités limitées à cause de leur petite taille et de leurs coûts respectifs. Si Rovio dispose d’une caméra mobile, celle de Spykee doit être réglée à la main. Meccano a pensé à utiliser Spykee pour détecter un intrus et a donc équipé le robot de la possibilité de prendre une photo (même s’il faut pour cela laisser un ordinateur allumé). Rovio, quant à lui, peut revenir à sa base de chargement tout seul, ce qui est un atout de poids. Malgré ces points positifs, ils apparaissent tous les deux largement limités par une intelligence embarquée très faible, ce qui réclame d’avoir recours à des serveurs distants pour notamment programmer Spykee, par exemple en Urbi (alors qu’il n’est pas possible de faire de même avec Rovio). Quant à l’autonomie de ces deux mo-


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“Contrairement aux robots grand public, ceux qui sont destinés aux entreprises proposent une autonomie beaucoup plus importante et se révèlent plus résistants.”

Le ConnectR, un projet annulé de robot de téléprésence chez iRobot au profit du futur Ava.

dèles, elle apparaît relativement limitée : cinquante minutes pour Spykee contre quatrevingt-dix pour Rovio. On est loin des robots patrouilleurs qu’on avait envisagés de prime abord — en partie à cause de leur petite taille, qui limite l’interaction.

Le robot QA d'Anybots.

La téléprésence dans l’entreprise Si Rovio et Spykee sont plutôt des jouets, on a vu apparaître depuis quelques mois des solutions plus coûteuses, mais autrement plus sophistiquées. À l’instar de l’informatique des années 1970 et 1980, de nombreuses sociétés en robotique misent sur les entreprises pour lancer la téléprésence à grande échelle. Il s’agit plus précisément d’Anybots, de Willow Garage et d’iRobot aux États-Unis — et de Gostai en France. Leurs noms ?… QB, Texai, Ava et Jazz. Tous ces robots ont en commun leur fonction principale : relier les gens et leur permettre de communiquer physiquement par le biais de la machine. Ces entreprises ont toutes consacré leur savoir-faire à la téléprésence mobile, en apportant chacune sa pierre à l’édifice, avec des robots aux fonctionnalités très avancées. Contrairement aux robots grand public, ceux qui sont destinés aux entreprises proposent une autonomie beaucoup plus importante et se révèlent plus résistants. Ils répondent à des

Le Spy Gear Video Trackr de WildPlanet, le robot de téléprésence à destination des enfants.

impératifs très différents (notamment la fiabilité). La robustesse et la hauteur sont des facteurs essentiels pour leur adoption dans un cadre professionnel, où ils devront limiter les déplacements des salariés et apporter un plus par rapport aux systèmes de visioconférence classiques, imposant un cadre trop rigide. Les quatre modèles mentionnés font tous au moins un mètre de haut pour permettre une interaction naturelle entre l’utilisateur et son interlocuteur. QB, Texai et Ava sont tous équipés d’écrans permettant de voir la personne qui contrôle le robot et de faciliter son identification. Gostai annonce aussi un écran LCD pour Jazz, disponible sous peu. Mais alors que l’autonomie de Spykee est de cinquante minutes, le QB d’Anybots affiche une autonomie de huit heures et celle du Jazz de Gostai dépasse de peu les cinq heures. D’autre par t, le Texai de Willow Garage et l’Ava d’iRobot sont encore de simples prototypes (très prometteurs, certes) et il n’existe à ce jour pas d’informations concernant leur prix ou la durée de leur autonomie. Quant aux modèles commercialisés, ils ne sont pas encore accessibles au grand public : quinze mille dollars pour le QB contre sept mille neuf cents euros pour le Jazz. Ce dernier peut en

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sera l’industrie touristique : on pourra ainsi louer un robot à Tokyo durant quelques heures pour apprécier les cerisiers en fleur sans avoir à passer des heures dans un avion polluant ! Et on pourrait aussi envisager des robots qui enseigneraient des matières aussi variées que les langues étrangères, les mathématiques — en particulier dans les régions qui manquent de professeurs. Les possibilités apparaissent nombreuses et méritent d’être exploitées…

outre fonctionner de façon totalement autonome en cartographiant son environnement, donc patrouiller et même envoyer des alertes à son utilisateur par SMS, téléphone ou e-mail. Enfin, comme le Roomba d’iRobot, il retourne de lui-même à sa base de rechargement. La téléprésence à l’école Comme dans de nombreux domaines, il faut se tourner vers le Japon pour constater les effets de la première tentative mondiale d’enseignement au moyen d’un robot. Après quinze ans de développement à l’université de Tokyo, l’androïde Saya a commencé sa carrière en 2009 dans une école primaire de la cité tokyoïte. Un an plus tard, un grand plan de développement de la robotique a été lancé en Corée du Sud : lors d’un forum rassemblant cent cinquante spécialistes du secteur à Séoul début 2010, la décision de remplacer petit à petit les enseignants en langues étrangères a été prise. Néanmoins, les robots prévus à cet effet ne seront pas assez sophistiqués pour dispenser l’enseignement en autonomie complète avant 2 015. D’ici là, des expérimentations à distance via le robot Engkey se déroulent dans des écoles primaires, à Daegu. Les professeurs se trouvent aux quatre coins du monde et prennent le contrôle d’un robot pour faire leur métier. Les premiers résultats apparaissent plutôt positifs : les enfants adoptent assez naturellement les robots, mais l’en-

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■Joe Pillow

Le QB d'Anybots.

seignement par leur biais exclusif paraît pour le moment prématuré pour le gouvernement coréen. La téléprésence mobile constitue maintenant une réalité… Après les robots explorateurs et les robots dans l’entreprise, on peut parier que le prochain domaine qu’elle va investir


Contrôlez votre robot du bout des doigts...

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Les dossiers JAZZ, DE GOSTAI

LA TÉLÉPRÉSENCE ROBOTIQUE MADE IN FRANCE À l’heure où les robots aspirateurs ont trouvé leur niche, d’autres applications destinées à la robotique fleurissent. La dernière en date : la téléprésence mobile, qui consiste à prendre le contrôle d’un robot à l’autre bout du monde via un navigateur Web, pour interagir, voir et entendre à distance — comme si l’on y était. Planète Robots vous fait découvrir le dernier-né dans ce domaine : Jazz.

Depuis les débuts de Planète Robots, nous vous avons souvent parlé de Gostai à travers des tutoriels fonctionnant sur Urbi (la plateforme logicielle), urbiscript (le langage) ou encore Gostai Studio (l’éditeur de graphes d’état fini). Depuis peu, la société a étendu son activité au hardware et commercialise une gamme de robots de services prévus pour la téléprésence mobile, Jazz. Leur par ticularité ?… Contrairement aux robots « espions » dont nous avons déjà parlé (Planète Robots n°3), ce n’est pas un jouet. Il fait un mètre de haut et sa tête peut bouger vers le haut, le bas et sur les côtés. De cette façon, il est possible de voir l’ensemble de ce qui se passe autour de lui. Équipé d’une caméra, de haut-parleurs et d’un micro, Jazz vous permet d’interagir très naturellement avec votre environnement, comme si vous y étiez. Qui plus est, son interface de contrôle se révèle accessible depuis un simple navigateur Web. Très facile à prendre en main, elle ressemble à celle de Google Street View : un double-clic sur le pointeur 3D ovale qui apparaît à l’écran au niveau du sol — et le robot se dé-

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communication, favorise les interactions informelles et permet de limiter les coûts des voyages et les contraintes qui en découlent, comme le transport polluant — coûteux en argent et en temps. Avec Jazz, plus besoin de faire le vol Paris-Shanghai pour vérifier que tout se passe bien dans une usine : il suffit de se connecter au robot se trouvant sur place pour constater l’avancée d’un projet. Il est de plus bien accepté par les salariés des sociétés où il est implanté, selon les tests de terrain réalisés par l’entreprise. C’est cela, la téléprésence robotique ! Interface du Jazz et rendu de la caméra en haute définition.

place à l’endroit indiqué ! Tout se passe bien sûr en temps réel, pour donner l’illusion que vous êtes vraiment sur place. Et en prime, les robots Jazz peuvent se balader pendant cinq heures avant de retourner automatiquement à leur base de chargement. Quant aux usages prévus pour Jazz, ils sont très nombreux : selon Jean-Christophe Baillie, le président de Gostai, il correspond à un nouveau type d’outil de

LES APPLICATIONS PRATIQUES DE LA TÉLÉPRÉSENCE MOBILE La téléprésence se décline en de nombreuses applications — qui se complètent. Gostai est partie de ce constat pour créer une gamme de robots de téléprésence mobile se prêtant à des usages très divers (la présence à distance dans le cadre de l’entreprise, comme nous le détaillons dans le dossier sur la téléprésence de ce numéro, mais aussi la surveillance à distance, qui nécessite que les robots soient au-


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“Il remplace les dispositifs classiques de téléconférence, trop statiques. Comme les autres robots de la gamme, il est équipé d’une caméra, de haut-parleurs, d’un micro et de sonars…” aux deux autres, cette version est personnalisable en fonction des besoins de l’usager : on peut programmer ses propres phrases, ajouter les visuels que l’on souhaite et même choisir la voix avec laquelle s’exprimera le robot ! Il peut vous guider où que vous soyez et même vous servir des cookies… Selon Gostai, les applications principales de Jazz Icon (à ce jour) sont donc les salons et les événements. Pour le contrôler, il existe en l’état deux outils : un joystick préprogrammé pour le diriger et lui faire dire quelques phrases — et une interface similaire à celle de Jazz Connect, qui permet à l’usager de dire ce qu’il souhaite au moment opportun. Là aussi, le pilotage se révèle extrêmement simple grâce au pointeur 3D et aux flèches directionnelles. En bref, on peut dire que les robots Jazz couvrent l’ensemble des activités de téléprésence mobile au sens large et il apparaît possible d’envisager un futur très proche où ils seront étendus à des secteurs d’activité très divers. Nous pouvons nous réjouir de cette initiative française dans un domaine qui va très certainement faire des émules, d’autant que le marché commence à décoller !… Jazz se faufile partout…

tonomes) : Jazz Connect — un robot avatar qui vous permet d’interagir naturellement avec votre environnement en par ticipant à une conversation —, Jazz Security, qui sécurise le lieu de votre choix, et Jazz Icon, qui joue les vedettes… Jazz Connect, votre avatar au bureau Il remplace les dispositifs classiques de téléconférence, trop statiques. Comme les autres robots de la gamme, il est équipé d’une caméra, de haut-parleurs, d’un micro et de sonars (pour lui épargner de se cogner aux obstacles). Impossible donc de l’envoyer dans un mur ! Pour le faire parler, il existe deux méthodes : soit vous vous exprimez dans un micro et votre voix est naturellement retransmise, comme lors d’un appel Skype, par exemple ; soit vous tapez un texte via l’interface (et le robot se chargera de dire le texte écrit en text-to-speech). Pour faire simple, Jazz Connect est tout bonnement votre avatar personnel… Gostai va d’ailleurs bientôt proposer une version du robot dotée d’un écran LCD qui affichera le visage de la personne en train de le manipuler… Jazz Security, le patrouilleur de nuit Jazz Security, lui, a été pensé pour effectuer des rondes en parfaite autonomie, grâce à un algorithme de navigation avancé et à un télémètre laser qui lui permet de topographier en temps réel son environnement et de vous

■Joe Pillow donner accès à une car te précise — sur laquelle vous pouvez lui indiquer des points d’ancrage. Quelques clics à l’écran, et vous avez configuré le robot pour patrouiller seul. Gostai propose aussi une ronde aléatoire, avec des points d’ancrage changeants, un peu à la façon du Roomba. Ce type de surveillance ne crée donc pas de routine et empêche des intrus potentiels de passer outre la vigilance du robot. Il faut d’ailleurs noter que Jazz Security envoie des alertes à l’usager. Le système apparaît bien conçu : il suffit de donner un numéro que le robot appelle (ou auquel il envoie un SMS) dès qu’un intrus est détecté. Autre avantage : en tant que gardien autonome, il est indispensable qu’il puisse se déplacer sans l’aide d’un tiers ; Gostai a donc pensé à inclure un algorithme d’évitement d’obstacles afin que le robot reprenne sa route, même lorsqu’il trouve une table, une chaise ou une personne sur son chemin. Il peut aussi se rendre de luimême à sa base de chargement après avoir patrouillé pendant cinq heures. Jazz Icon, le robot d’apparat Gostai accorde par ailleurs une attention particulière au design de ses robots, puisque le modèle Jazz Connect est destiné à interagir avec les gens. Un gros travail a été fait par l’entreprise pour rendre le robot agréable à l’œil et éminemment sympathique. Dans le droit-fil de cette tendance, elle propose Jazz Icon, un robot dédié à l’événementiel. Contrairement

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Les dossiers

SURALP

LE PREMIER ROBOT HUMANOÏDE TURC

SURALP (Sabanci University Robotics Research Laboratory Platform) a été conçu par le professeur Kemalettin Erbatur, avec la collaboration de ses élèves, et officiellement présenté en Turquie au mois d'octobre 2010, après huit ans de recherche et de développement.

Les chercheurs de l'université Sabanci avec le robot SURALP.

SURALP, aux mensurations quasi humaines (cent quatorze kilos pour une taille d’un mètre soixante-quatre) a coûté « seulement » un million de dollars jusqu'à présent. Le professeur Kemalettin Erbatur, à l'origine de ce projet, est revenu de l'université de Yokohama National (Japon) des idées plein la tête. Après avoir passé une année en tant que « professeur visiteur » dans ladite université en 2001,

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il eut l'envie de créer un robot à l’échelle humaine. Lui et ses étudiants consacrèrent donc, dans le cadre de la Sabanci University, les quatre années suivantes à travailler sur un projet de robot humanoïde. La recherche proprement dite, le choix des matériaux requis et la création d’un logiciel spécialisé original ont donc été étalés sur huit ans. En 2006, le robot était à moitié construit (les jambes en l’occurrence) et les tests purent alors commencer. Le robot est entièrement opérationnel depuis 2008, mais ses créateurs ont choisi de le révéler au public il y a quelques mois seulement. DESCRIPTION SURALP se tient debout, mesure donc 1,64 m et pèse 114 kg. Il possède vingt-neuf degrés de liberté (bras, jambes, taille, cou). Il est également équipé d'une caméra pour la vue. Capable de se tenir en équilibre sur des plans inclinés grâce à des capteurs gyroscopiques, il peut également s'appuyer à un mur ou sur tout autre structure, au cas où il perdrait l'équilibre, en utilisant un de ses bras. Il perçoit de plus son environnement et prend en

compte les obstacles qui se trouvent sur son passage via plusieurs caméras installées dans sa tête. Imaginé à l’origine pour aider les humains dans les tâches quotidiennes, SURALP se révèle efficace lorsqu'il s'agit d'attraper des objets à l'aide de ses mains (comme un verre, par exemple) et de le passer à quelqu’un d'autre. Aujourd'hui, l'humanoïde peut communiquer grâce à des mouvements de tête, même si ses capacités verbales laissent encore beaucoup à désirer… Lors d’une démonstration, il a tout d’abord attrapé une cannette disposée sur une table et l’a tendue à un membre de l'équipe. Ensuite, il l’a reprise une fois vidée et l’a jetée dans une poubelle. SURALP fait en outre preuve de compétences cer taines en ce qui concerne la marche en avant et en arrière et a même fait une démonstration de danse pour le public présent lors de sa présentation. Il peut aussi hocher la tête de haut en bas (pour indiquer qu'il acquiesce) et de gauche à droite (pour dire non), quand le professeur lui pose des questions comme celles-ci : « Préfères-tu danser ? — Es-tu trop fatigué pour danser ? »


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“SURALP, aux mensurations quasi humaines (cent quatorze kilos pour une taille d’un mètre soixante-quatre) a coûté « seulement » un million de dollars jusqu'à présent.” IMPACT ÉCONOMIQUE Le projet a reçu des aides considérables de la part des scientifiques turcs et de l’Institut de recherche scientifique et technique de Turquie (le TÜBITAK), qui opère comme une agence de conseil auprès du gouvernement d’Ankara. Cette agence existe depuis 1963 avec pour mission de faire avancer la recherche et la science en encourageant les chercheurs. Il en existe plus de mille cinq cents, répartis dans quinze instituts différents. Mais le robot turc ne fait pas l'unanimité… En effet, selon cer tains blogs, il est perçu par le pays comme engendrant une per te de temps et d’argent car selon cer tains roboticiens, l'énergie et les subventions devraient être dépensées plus utilement. Sur cer tains blogs, on peut même constater que cer tains l’ont rebaptisé Shaky (« Trembleur »). En définitive, SURALP constitue sur tout un moyen simple et modeste pour la Turquie d'entrer dans le domaine de la technologie robotique et de pouvoir enfin soutenir un tantinet la comparaison avec le Japon, l’Europe et les États-Unis… Le robot SURALP en pleine action.

■Lamia Mustapha

Les mensurations du robot.

L'université Sabanci, lieu de naissance du robot humanoïde turc.

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BIENVENUE

DANS LE YELLOW WORLD DE LA FANUC !

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une cellule complète, ici dédiée à la palettisation.

Nous inaugurons ici une série d’articles sur la robotique industrielle… Et nous allons nous intéresser à une société fort connue du grand public, la FANUC — née en 1956 sous l’impulsion du Dr Seiuemon Inaba —, qui a révolutionné le monde des commandes numériques et des servomoteurs naissants.

un robot Arc Mate, spécialisé dans la soudure.

LA FANUC, UN SPIN-OFF DE FUJITSU La FANUC s’est développée au sein de Fujitsu LTD, une société japonaise célèbre pour ses ordinateurs révolutionnaires des années 1990, les FM-Towns, et les consoles de jeux Marty. En 1972, le service FANUC (Factory Automation NUmerical Control) prit son essor et devint une entité à part entière sous le nom de Fujitsu Fanuc LTD, avec la volonté affirmée de devenir un fabricant majeur du marché de la robotique industrielle, née à peine onze ans plus tôt. En 1974, l’entreprise produisit son premier robot et l’installa immédiatement dans l’usine interne. La légende des robots jaunes avait donc commencé ! Dès 1977, une succursale s’installa aux États-Unis, puis ce fut

au tour de l’Europe un an après. Et en 1988, à la suite d’une commande de robots par le fabricant d’automobiles français PSA, FANUC France s’établit dans l'Hexagone afin de soutenir ce nouveau client. Aujourd’hui, cette société représente 29 % du marché mondial et produit la plus grande quantité de robots industriels du monde — environ dix mille unités pour un total de deux cent quarante mille robots installés. (Les usines sont déjà capables d’atteindre un rythme de plus de trente-cinq mille unités par an.) En France, le parc FANUC atteint onze mille robots (installés depuis 1988) — la plupart étant encore en activité. Le marché hexagonal est estimé à deux mille cinq cents robots industriels de toutes marques par an (l’Italie en consomme trois fois plus et l’Allemagne cinq fois plus). Ils sont fabriqués dans les usines de la marque au Japon et ce sont d’autres robots qui les assemblent. Ces machines sont donc FANUC à 100 % — du servomoteur au logiciel, tout étant développées et fabriquées en interne. La société compte cinq mille personnes dans le monde, dont quatre-vingts sur le territoire français. Jusque-là, la FANUC ne développait que des robots sériels (voir encadré dans notre article sur l’IRCCyN, dans ce même numéro), destinés principalement au marché de l’automobile, mais depuis deux ans, la société s’attaque également aux structures parallèles (robots Delta), mieux équipées pour les techniques de pick and place utilisées dans les chaînes de production de l’industrie agroalimentaire. RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT — UN AXE PRIORITAIRE La société figure dans le classement des trois cents plus grandes sociétés japonaises et oc-

Les usines FaNuc devant le mont Fuji, au Japon. PLANETE ROBOTS N°8

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Les dossiers un M-2000iA, le robot le plus costaud du monde. Il peut soulever 1,35 tonnes !

LE PACKAGE FANUC Lors de la livraison du robot, c’est tout un ensemble de matériels et logiciels qui débarquent… — Une unité mécanique (soit le bras robotisé en lui-même). — Une armoire de commande (appelée contrôleur robot). — Des logiciels adaptés aux besoins du client. La société ne propose pas l’intégration de ses robots en France. FANUC France est une entité uniquement commerciale — une optique qui laisse la voie libre aux intégrateurs de robots industriels. Les intégrateurs aident le client à choisir le ou les robots dont il aura besoin, puis s’occupent de l’installation et de la mise en route de l’ensemble matériel et logiciel. La maintenance est en revanche assurée pour l’essentiel par la FANUC elle-même.

Les robots parallèles, derniers fleurons des robots créés par FaNuc.

automatiser des tâches rébarbatives. La FANUC a déposé pas moins de deux mille neuf cent cinquante brevets (rien qu’en robotique) depuis 1974 (2,3 fois plus que Yaskawa Motoman, 4,5 fois plus qu’ABB et douze fois plus que Kuka !). Cette entreprise intègre douze laboratoires de recherche — dont des laboratoires généraux, un laboratoire CNC (commande numérique par calculateur), un laboratoire sur les technologies du laser, des laboratoires de robotique générale, de recherche en logiciels et d’autres travaillant sur les servomoteurs.

cupe même la deuxième place dans celui des industriels les plus performants, juste derrière Nintendo (Canon se trouve à la septième place, Toyota à la huitième et Honda à la douzième). La part de la recherche et du développement au sein du groupe est énorme car mille deux cents personnes travaillent à plein temps à étudier de nouveaux procédés ou à

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UN CATALOGUE VASTE ET MODULAIRE Actuellement, dix-sept gammes représentent la marque avec un peu plus de soixante-dix robots différents. Dotés de deux à six axes, les robots FANUC ont une charge embarquée de cinq cents grammes à une tonne trente-cinq au poignet. Chaque industriel et chaque PME peuvent y trouver le robot dont ils auront besoin…

— La gamme LR Mate propose les robots sériels les plus petits de la marque. Étudiés pour porter cinq kilos, ils conviennent parfaitement aux applications rapides et précises et s’adaptent à la plupart des environnements, tout en garantissant un faible encombrement. Dotés de cinq ou six axes en série, ils se présentent comme les robots industriels les plus utilisés hors industrie, que ce soit dans le domaine scolaire, des arts basés sur la robotique ou des événements spéciaux. — Les robots Arc Mate sont initialement prévus pour la soudure à l’arc. Équipés de six axes, ils peuvent manipuler les soudures de type TIG, MIG, MAG, WIG et laser. Capables de fortes accélérations, ils se révèlent particulièrement adaptés aux opérations de manipulation, de prise/dépose et de service machine. — La série Paint Mate, quant à elle, est faite pour les ateliers de peinture ainsi que les recouvrements de surface. Ses robots offrent une taille compacte, de fortes vitesses et une grande capacité de charge pour automatiser la peinture manuelle de petites pièces et améliorer la performance et la qualité pour l’application sur toutes sortes de matériaux, comme le plastique, le métal et le bois. Précisons que les robots de peinture ne se limitent pas à la gamme Paint Mate (il existe également de gros porteurs). — La série M-900iA, elle, allie rapidité et puissance. Avec leurs six axes, ses robots ont été développés pour des applications associant de fortes charges à une grande vitesse. Grâce à une capacité parmi les plus importantes disponibles sur le marché, le M-900iA peut manipuler des objets très pesants (jusqu’à sept cents kilos). Encore plus lourdes, les charges portées par la gamme M-2000iA peuvent at-


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ROBOTCALISER ! Ce terme, inventé par le Syndicat des entreprises de technologies de production (SYMOP) signifie : robotiser pour ne pas délocaliser. En offrant à la fois des gains de productivité et des garanties de qualité supplémentaires, l'équipement robotique permet aux PME et aux PMI françaises d'améliorer leurs performances, d'augmenter leur adaptabilité — et donc de rester compétitives tout en demeurant sur le territoire et sans avoir besoin de supprimer des emplois. Depuis quelques années, en effet, les entreprises de robotique offrent dans l’Hexagone de nombreux exemples encourageants de relocalisation et contribuent souvent à y maintenir les activités et les emplois. Quinze entreprises se sont associées pour permettre cette robotcalisation (dont ABB, CEA List, FANUC, Kuka et Stäubli).

Deux robots de type Top Mounted peuvent être montés sur le même rail.

teindre le poids d’une tonne trente-cinq, le maximum actuellement pour un robot. Particulièrement adapté aux applications innovantes, il peut remplacer des appareils de levage, des grues ou des navettes et sera donc parfait pour la fabrication de châssis de tracteurs, par exemple. Avec un seul robot M2000iA qui effectue le travail à la place de deux ou quatre robots conventionnels, les installations robotisées deviennent beaucoup plus simples et plus faciles à programmer !… — La série Top Mounted propose des robots montés sur poutre, offrant ainsi une enveloppe de travail plus impor tante grâce au premier axe monté sur rail et une plus grande flexibilité pour les applications de chargement-déchargement des machines-outils et en matière de manipulation de pièces. (Les robots sont montés sur rail selon un angle de 90° ou à l’envers sur une poutre de longueur variable, suivant l’application. Il est également possible un robot de peinture en pleine action.

de placer deux robots sur le même rail afin d’obtenir une plus grande flexibilité pour la conception de la cellule.) — Quant aux robots M-1iA et M-3iA, ils sont pour le moment les seuls de la marque à être fabriqués selon la technologie des robots parallèles. Disponibles depuis seulement deux ans, ils sont particulièrement destinés au pick and place dans le domaine agroalimentaire ou à la manipulation de petites pièces électroniques ou mécaniques. Aussi flexibles qu’un poignet humain, ils travaillent à très haute vitesse. Les temps des cycles sont très rapides et autorisent une très grande précision. DES CLIENTS NOMBREUX ET HÉTÉROGÈNES En France, ce sont les industries automobiles, les industries mécaniques et l'agroalimentaire qui utilisent le plus de robots FANUC. PSA, le premier client historique de la marque dans l'Hexagone, emploie trois mille robots ; et Renault possède plus de cinq cents robots en activité, affectés le plus souvent aux postes de soudure. À l’heure actuelle, nous pourrions croire qu’une société comme Tefal sous-traite la fabrication de ses célèbres poêles en Chine. Mais ce n’est pas le cas car grâce à la robotcalisation (voir encadré), il apparaît possible de gagner en productivité tout en restant en France. En effet, Tefal s’équipe peu à peu de robots pour fabriquer ses ustensiles de cuisine. Le personnel humain, qui n’a pas été licencié, s’occupe désormais de postes plus intéressants et moins répétitifs. Comme pour ce qui se passe en matière de logiciels informatiques, les écoles bénéficient de tarifs préférentiels sur les robots FANUC, afin de se pourvoir en équipements destinés à la formation des

élèves à la robotique, aux machines-outils, à la manipulation et à l'ingénierie logicielle. On utilise principalement, dans ce cadre, des robots de la gamme LR Mate. D’autres utilisations apparaissent possibles… Nous pouvons citer la société AREVENT, dont nous avons parlé plusieurs fois et qui a mis en scène des robots FANUC dans un but artistique. Grâce à une technologie spécifique, AREVENT utilise la motion capture pour numériser les mouvements humains afin de les reproduire au moyen de bras industriels. (Un bras LR Mate a ainsi joué les chefs d’orchestre de musique classique.) Un autre robot FANUC a été utilisé pour reproduire le trait de Jean-Claude Fournier (Spirou et Fantasio) au crayon, lors du festival Laval Virtual 2 010. El le groupe nantais Smooth a également enregistré un clip où deux robots faisaient danser les lumières sur une scène… La France se trouve très en retard sur l’Allemagne et l’Italie dans ce domaine, mais des sociétés comme la FANUC tentent depuis quelques années d’inverser la tendance. Mais il reste beaucoup de travail en perspective au vu de la frilosité culturelle des Français face aux robots. Nos compatriotes croient encore que le robot va supprimer des emplois alors qu’il n’est qu’un outil très compétitif permettant de se libérer des tâches répétitives ! ■Frédéric Boisdron

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QUAND DES SOCIÉTÉS PRIVÉES ENVOIENT DES ROBOTS SUR LA LUNE !

Il y a quinze ans encore, seule une nation au budget colossal pouvait prétendre envoyer un objet sur la Lune. Aujourd’hui, des sociétés privées tentent cette aventure… Et même si la X Prize Foundation et Google promettent une carotte de trente millions de dollars aux premiers arrivants, il reste bien du pain sur la planche à ceux qui vont relever le défi…

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UNE FONDATION QUI RÉCOMPENSE LA RECHERCHE La X Prize Foundation est une organisation à but non lucratif, créée pour encourager la recherche et le développement dans le domaine des technologies qui pourraient améliorer les conditions de vie de l’humanité. Peter Diamandis la lança en 1995 en instaurant un concours un peu particulier, l’Ansari X Prize : une compétition entre sociétés privées avec à la clé dix millions de dollars à celle qui enverrait par deux fois en deux semaines un véhicule (pouvant contenir trois passagers) dans l’espace. L’affaire fut emportée en 2004 par Mojave Aerospace Venture, avec sa navette spatiale SpaceShipOne (voir dossier sur les vols privés dans l’espace dans ce même numéro). Depuis, quelques autres compétitions ont vu le jour, selon le même procédé. Celui qui nous intéresse ici est le Google Lunar X Prize, sponsorisé par Google. Les trente millions de dollars reviendront à la première société qui saura envoyer et poser sur la Lune un robot. Celui-ci devra avancer et parcourir une distance de cinq cents mètres sur le sol sélénite tout en renvoyant des images et des données (en haute définition) vers la Terre… La compétition est ouverte à toutes les entreprises du monde. Et les trente millions de dollars se divisent en quatre lots : vingt millions de dollars seront reversés à la première société qui aura rempli toutes les conditions. Cinq millions seront confiés à la seconde société ayant réussi le pari. Un bonus de trois millions sera perçu par un des participants

— si son robot se déplace sur une distance de cinq kilomètres (au lieu des cinq cents requis). Enfin, un autre bonus d’un million de dollars ira au robot qui réussira l’une de ces missions : rapporter des images de ce qui reste du programme Apollo, trouver des traces d’eau à la surface de l’astre ou bien survivre à une nuit lunaire. Sans oublier un million de dollars encore, une somme qui sera divisée en plusieurs petits prix dérivant du projet commun. Mentionnons au passage que Space Florida offrira en sus deux millions de dollars aux sociétés qui feront décoller leur engin du sol floridien. L'atterrisseur et le rover de White Label Space.

VINGT-SEPT CONCURRENTS… ET DES POUSSIÈRES ! Les différentes équipes ont jusqu’en 2 015 pour envoyer leur robot. Il faut également prendre en compte que si un robot expédié par une administration spatiale gouvernementale arrive entretemps sur la Lune et l’explore, le prix principal de vingt millions ne sera plus que de quinze millions ! Les inscriptions des équipes ont été closes le 31 décembre 2010 et vingt-sept se sont mises sur les rangs pour participer à Moon 2.0. Neuf autre groupes avaient déposé leur candidature juste avant la date butoir, mais à l’heure où ces lignes ont été écrites, elles n’ont pas encore été officialisées, l’étude des dossiers réclamant un temps considérable. Nous n’allons pas toutes vous les présenter car il nous faudrait pour cela un Planète Robots entier… Attardons-nous simplement sur certaines d’entre elles !

Même si cette image rappelle un chasseur tirant son missile, il n'en est rien. C'est un avion supersonique qui emporte à haute altitude le robot lunaire d'ARCA.

Astrobotic Technology, l’équipe universitaire de Carnegie Mellon Astrobotic Technology Inc. est une société créée par le professeur William « Red » Whittaker de la Carnegie Mellon University de Pennsylvanie (États-Unis) avec la collaboration de quelques associés et vise à organiser une série de missions robotiques sur la surface lunaire. Elle prévoit d’envoyer plus de cent kilos de matériels provenant d’agences spatiales et de diverses entreprises à chaque mission, d’explorer la Lune et de prendre des images 3D. Les premières destinations envisagées pour l’Artemis Lander incluent les sites d’atterrissage des missions historiques Apollo et Surveyor 6. Ces expéditions (prévues pour 2 013) devraient également s’approcher des mystérieux « trous de lumière » découverts récemment et qui sont peut-être les entrées de grottes volcaniques… Près de l'équateur, la température diurne peut dépasser les cent degrés. Afin de se protéger de cette énorme chaleur, les robots bénéficient d’un design asymétrique innovant : un radiateur réchauffe la partie du rover qui se trouve à l’ombre, pendant que les panneaux solaires sont orientés côté soleil. C’est en retournant sa caméra qu’il change de direction, par virement de bord — comme un voilier — et garde donc ses panneaux dirigés en permanence vers la lumière solaire. ARCA, une petite société roumaine qui a toutes ses chances… Avec l’ouverture du concours au monde entier naissent des projets provenant de pays qu’on n’aurait jamais imaginés à pareille fête il y dix ans. L’Aeronautics and Cosmonautics Romanian Association (ARCA) est une organisation non gouvernementale dont les bureaux se trouvent à Valcea, en Roumanie, et qui a décidé d’innover et de lancer des projets ambitieux dans le domaine spatial. Elle avait déjà participé à l’Ansari X Prize en 2002 et était devenue une des équipes majeures de la compé-

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s ou z n bo on ve ro Ly ou o , tr n ars Re In m

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Découvrez une nouvelle manière d’enseigner les sciences

Pourquoi un robot humanoïde? En fusionnant différentes matières comme les mathematiques, la physique et l’informatique, NAO est l’outil parfait pour enseigner les sciences et les technologies de manière fun et visionnaire, du lycée jusqu’à l’université. Apprendre en s’amusant c’est une chose, mais construire son savoir sur un outil à la pointe de l’innovation c’est préparer les métiers de demain. Enseignants, devenez pionnier d’une nouvelle ère technologique.

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Les dossiers

tition. Deux de ses projets sont à retenir : la fusée Demonstrator 2B et STABILO. La fusée 2B est équipée du premier moteur à monergol réutilisable au monde (et capable de voler depuis septembre 2004). STABILO, quant à lui, est un véhicule suborbital à deux étages qu’on lâche à une certaine altitude. Il a déjà réussi trois vols. Son premier étage est constitué de la plus grande montgolfière solaire du monde et le second constitue la fusée proprement dite. Les premiers essais en basse altitude de STABILO ont eu lieu en 2006 à 14 700 m. Dorénavant, afin d’améliorer son concept, l’ARCA va développer l’avion supersonique automatique E-111, qui décolle de la surface de la mer pour larguer une fusée Haas II à l’altitude de 16 000 m. Elle devrait lâcher le petit robot roumain sur le sol lunaire afin qu’il remplisse sa mission. Le véhicule lunaire ELE « atterrira » alors doucement sur le sol lunaire grâce à des rétrofusées. La durée totale du voyage Terre-Lune durera cent seize heures (quatre jours et deux heures). Il alunira dans la région nord des montagnes des Carpates. Ce lieu a été choisi tout simplement parce que la chaîne des Carpates, sur la Terre, traverse la Roumanie selon un axe nord-ouest. White Label Space, une équipe internationale White Label Space part d’un principe simple : nombre de sociétés peuvent participer à un projet d’ensemble en le finançant à hauteur de 10 % de leur budget publicitaire. Comme le programme Apollo, le Google Lunar X Prize aura des retombées internationales en cas de réussite. Utilisant ce vivier, WLS a donc contacté de nombreuses compagnies internationales (industrie, finance, télécommunications…). De plus, ces sociétés participent aussi au projet sur le plan matériel en proposant leurs propres technologies, si nécessaire. Le siège de White Label Space se trouve aux Pays-Bas, mais la composition de l’équipe est véritablement internationale : la Grande-Bretagne, l’Australie, les États-Unis, la France, le Japon, le Brésil, l’Italie, l’Allemagne, la Norvège et le Por tugal y sont représentés. Les initiateurs de l’équipe X Prize de White Label Space ont accueilli parmi eux des membres de la Lunar Explorer Society (LUNEX) et du projet Euromoon 2000, animé par une équipe de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui avait elle aussi envisagé de poser un rover sur la Lune en l’an 2000, mais avait dû renoncer faute de moyens. C-Base Open Moon, l’équipe communautaire Cette association berlinoise de trois cent membres (des hackers et des scientifiques de tous les bords) travaille à l’accroissement des connaissances et du savoir-faire pour tout ce qui

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L'avion supersonique E-111 décollera de la mer Noire.

Largage de l'atterrisseur de White Label Space pour son approche lunaire.

Prototype du rover d'Omega Envoy en test dans la Flashline Mars Arctic Research Station, une zone d'entraînement pour un futur vol habité vers Mars.

implique les logiciels, les matériels et les réseaux de données. Elle a par exemple participé à de grands festivals comme la Journée internationale des Enfants, durant laquelle elle a initié des jeunes à la robotique et la conception assistée par ordinateur (CAO). C-Base se réunit dans un lieu de Berlin situé non loin de l’endroit (Reinickendorf), où Wernher Von Braun mit au point ses premières fusées dans les années 1930, avant de connaître la carrière que l’on sait en Amérique, avec Saturn et Saturn V… C-Base veut puiser ses ressources et sa technologie dans l’industrie locale et les PME. Leur projet, Open Moon, reprend le principe de l’Open Source Initiative, mais avec l’objectif précis d’envoyer dans un premier temps un rover sur la Lune. Elle se servira donc de technologies connues — standards et libres d’utilisation. La fusée qui sera employée pour envoyer le rover sera conventionnelle et commerciale (de type Falcon I, Dnepr ou Rockot). Le C-Rover sera soit développé par l’équipe C-Base, soit le produit d’un projet tiers. Pour le moment, tout reste encore à faire ! Omega Envoy, des promoteurs floridiens Ear thrise Space, une association fondée par des étudiants et des professionnels de Floride, a pour objectif de promouvoir l’exploration spatiale privée et commerciale. Ses membres espèrent également que la Floride gardera sa suprématie dans ces nouveaux marchés… Le plan de mission actuel (Omega Envoy) consiste à lancer une charge de mille kilos en orbite


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LES AUTRES COMPÉTITIONS ORGANISÉES PAR LA X PRIZE FOUNDATION

Le SpaceShipOne fut le grand vainqueur de l’Ansari X Prize.

Pour la X Prize Foundation, toutes ces compétitions permettent de donner une réelle dimension à l’impossible en provoquant des avancées radicales dans différents domaines de la recherche.

Maquette du futur rover de Part Time Scientists.

basse, à par tir du Centre spatial Kennedy. À l'heure actuelle, les véhicules candidats comprennent des SpaceX Falcon I, des Minotaur IV et V d’Orbital Sciences et le Lockheed Mar tin Athena II… Après le lancement, un moteur de fusée série ATK Star devrait propulser le cor tège sur une trajectoire translunaire. Un autre moteur ATK Star serait alors chargé du ralentissement, puis de l’alunissage. Le rover communiquerait avec la Terre via la plate-forme qui lui ser t d’atterrisseur. Un premier prototype de ce rover se trouve en ce moment développé conjointement par l’université de Floride et des industriels locaux. Part Time Scientists, des amateurs qui en veulent ! PTS se présente comme un organisme à but non lucratif composé de dizaines de bénévoles venant du monde entier. Les efforts des membres de l'équipe sont coordonnés sur Internet à par tir du siège, à Berlin. L'équipe est financée en par tie par des dons de par ticuliers, le reste provenant du soutien financier et technique de cer tains sponsors. Elle comprend des spécialistes en différentes disciplines (physique, technologie de l'information, électricité, mécanique et génie logiciel). Outre l'élaboration d'un atterrisseur lunaire innovant et d’un rover, elle envisage également de contribuer à l'élaboration et à la construction d'un nouveau réseau mondial de communications, COMRAY, qui permettra

une relation permanente entre les réseaux radio terrestres et l’espace. En se servant de radiofréquences libres, il constituera l’alter ego — mais open source — du réseau commercial contrôlé par les gouvernements. Puli Space Technologies, une petite équipe hongroise Puli Space Technologies (le puli est un chien de berger hongrois au double pelage) est une entreprise magyare qui a été créée en juin 2010 par des particuliers afin de participer au Google Lunar X Prize et à d’autres compétitions. Leur volonté : faire entrer leur pays dans l’ère spatiale, promouvoir la science et encourager les étudiants à choisir la filière scientifique. C’est seulement le 11 janvier 2011 que l’enregistrement final a été annoncé. Le vaisseau spatial Puli a été planifié pour 2 014. Il devrait être lancé par une fusée commerciale et atteindrait la Lune par ses propres moyens. Les déplacements du rover devraient s’effectuer par le déplacement de son centre de gravité. En effet, le rover, sphérique, est aussi son propre atterrisseur ! Selenokhod, une équipe qui a déjà de la bouteille Le team Selenokhod fut la première équipe russe à entrer dans le Google Lunar X Prize. Son nom est inspiré de celui d’un célèbre projet spatial soviétique : en 1970 et en 1973, Lunokhod-1 et Lunokhod-2 s’étaient posés sur la Lune — les premiers rovers pilotés depuis la

Son principe est en fait calqué sur celui du Prix Orteig, qui offrait en 1919 pas moins de vingt-cinq mille dollars à l’individu qui réussirait le premier vol sans escale entre Paris et New York (il fut remporté par un certain Charles Lindbergh en 1927…). Les X Prize ont pour objectif de créer des révolutions majeures dans des secteurs très variés (espace, médecine, énergie, automobile, éducation, environnement et social) — L’Ansari X Prize… Objectif : permettre un vol habité suborbital à l’aide d’un aéronef. Remporté le 4 octobre 2004 par Burt Rutan avec son SpaceShipOne. — Le Progressive Insurance Automotive X Prize. Objectif: la réalisation d’un véhicule capable de rouler en consommant très peu de carburant (moins de 2,35 l aux 100 km), tout en générant une pollution inférieure à 200 g de CO2 pour 100 km. Le tout doit pouvoir être fabriqué pour le marché grand public. C’est l’équipe Edison2 qui a remporté ce prix au mois de septembre dernier avec le Very Light Car. — L’Archon Genomics X Prize. Objectif : la création d’un outil permettant de séquencer cent génomes humains en moins de dix jours et pour moins de dix mille dollars par génome. Ce prix a été lancé le 4 octobre 2006. — Le Wendy Schmidt Oil Cleanup X Prize. (Créé le 29 juillet 2010 à la suite des ravages causés par la marée noire dans le golfe du Mexique.) Objectif : proposer le meilleur moyen de nettoyer la surface de l’océan après une marée noire lors de tests qui auront lieu à la fin de l’été 2 011. La X Prize Foundation est également en partenariat avec la Bill & Melinda Gates Foundation pour un prix destiné à favoriser la création de meilleurs outils de diagnostic de la tuberculose. D’autres idées de concours pourraient avoir pour thème la préservation de la biodiversité, la cartographie des océans, le développement de carburants propres pour l’aviation, le stockage de l'énergie, le logement durable ou encore la rétention de carbone…

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Les dossiers

GOOGLE REMPLACE LA NASA ! À l’origine, ce prix devait être financé par la NASA pour un total de vingt millions de dollars. Mais comme la NASA est un organisme de l’état américain, financé par les taxes perçues sur le territoire des États-Unis, le concours ne pouvait être ouvert qu’aux sociétés nationales. On avait alors proposé au Japon et à l’Europe de créer un prix similaire, par le biais de leurs agences spatiales. Puis Peter Diamandis contacta Larry Page et Sergey Brin, les fondateurs de Google, qui acceptèrent de financer le tout. Le montant complet des prix atteignit trente millions de dollars et des prix additionnels furent créés. De plus, au début de février 2010, le projet de retour à la Lune du gouvernement américain fut annulé par l’administration Obama à cause des conséquences de la crise économique. La NASA se concentrera désormais sur les vols habités vers des astéroïdes et vers les lunes martiennes (Phobos et Deimos), en attendant de fouler le sol même de Mars…

La fusée Ares V de la NASA qui devait poursuivre la conquête lunaire a été abandonnée. Ce sont désormais des sociétés privées qui s'en chargeront. - En bas à gauche - Le robot lunaire open Source de C-Base Open Moon.

seur). L’alunissage devrait se faire à proximité du site où s’était posé Surveyor 3.

Terre de l’histoire ! L’équipe, constituée d’ingénieurs, a entamé ses travaux en 2007. Le vol vers la Lune s’effectuerait à bord d’une fusée commerciale russe Dnepr ou Rokot. Le véhicule lunaire, quant à lui, se décompose en deux par ties : un atterrisseur doté d’un système de communication et deux rovers (de petits robots à quatre roues qui utilisent l'énergie solaire). Chacun des rovers contient quatre roues indépendantes, une caméra HD, un panneau solaire, des piles rechargeables et une antenne omnidirectionnelle à faible gain (afin qu’ils puissent communiquer entre eux et avec l’atterris-

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NOUS SOMMES AU DÉBUT DE QUELQUE CHOSE D’ESSENTIEL… Cette course à la Lune effectuée par des robots semble un peu dérisoire, maintenant que l’on y a déjà envoyé des humains (en 1969, je le rappelle) et que d’autres machines ont déjà atteint les frontières de notre système solaire (Pioneer 10 et 11, Voyager 1 et 2). Mais pourtant, comme l’a fait l’Ansari X Prize en offrant une coquette somme aux sociétés capables d’envoyer des touristes dans l’espace, ce défi va permettre d’ouvrir grand la porte pour de nouvelles possibilités industrielles, commerciales et d’exploration. Nous sommes à l’aube d’un changement de la géographie humaine — jusqu’ici uniquement terrestre. « La Terre est le berceau de l'humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau », comme l’a dit Constantin Edouardovitch Tsiolkovski (1857-1935), un des pères de l’astronautique moderne… ■Frédéric Boisdron

Le futur rover de Selenokhod devant une maquette de rover lunaire russe Lunokhod, qui a exploré la surface lunaire en 1970.



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Les dossiers

E C A P S

E S N A … E D E E H SM H I T R C U Y O T O M LE R P E L AP R ’E L S

DES PREMIERS PAS LABORIEUX Tout d’abord réservés aux pilotes de chasse confirmés, les vols spatiaux nécessitaient de nombreux mois d'entraînement et de préparation physique. Au fil du temps et au fur et à mesure que lesdits vols gagnèrent en sécurité, des scientifiques y prirent place, notamment grâce à la navette spatiale américaine, même si cette dernière s’est révélée largement moins sûre que les lanceurs russes Soyouz — plus conventionnels… À la suite des déboires budgétaires que connut l’Agence spatiale russe lors des années 1990, il fut décidé de financer les vols des vaisseaux

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spatiaux Soyouz en faisant payer aux premiers touristes leur billet au prix fort. Pour cela, l’Agence russe permit à la première société spécialisée dans ce domaine, Space Adventures, de participer aux vols. Dennis Tito, un milliardaire américain d’origine italienne, fut le premier à débourser vingt millions de dollars (le dixième de sa fortune personnelle) pour réaliser son rêve d’adolescent. Il subit donc de longs mois d'entraînement à la Cité des Étoiles de Moscou. Puis sept autres vols à bord de la Station internationale furent organisés, accueillant des milliardaires curieux de ce nouvel univers, comme Richard Gariott (créateur de la

série de jeux vidéo Ultima) et Anousheh Ansari, une femme d'affaires iranienne. En 1996, la fondation X Prize lança un concours (voir dans nos pages l’article Google Lunar X Prize), qui attribuait un prix à la première organisation non gouvernementale qui pourrait propulser dans l'espace un véhicule spatial habité. La famille iranienne Ansari proposa alors une cagnotte supplémentaire, faisant monter le prix à dix millions de dollars. Le concours, rebaptisé Ansari X Prize, fut remporté le 4 octobre 2004 par Scaled Composites et son vaisseau spatial SpaceShipOne. Le tourisme spatial et les vaisseaux privés étaient nés…


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L'avion spatial d'EADS Astrium ressemble à un zinc très classique.

Le Lynx enverra bientôt ses premiers touristes dans l'espace.

Depuis le début du XXe siècle et après les premiers temps de la conquête de l’espace (bien avant que Neil Amstrong ne foule le sol de la Lune en 1969) le fantasme du voyage interstellaire de loisir n’a cessé de hanter nos rêves. À l’aube de ce nouveau millénaire, quelques sociétés privées sont désormais prêtes à investir dans un business qui pourrait bien être un des plus juteux des décennies à venir… suborbitales (actuellement développées par Armadillo Aerospace). Space Adventures propose déjà des réservations pour une future mission incluant un voyage circumlunaire. Le prix : cent millions de dollars par siège ! Cette mission utilisera deux lanceurs russes et durera huit ou neuf jours… (Une capsule Soyouz sera mise en orbite terrestre basse par une fusée Soyouz. Une fois en orbite, la capsule habitée s'amarrera à une seconde, sans pilote — le module qui sera utilisé pour le voyage circumlunaire.) En février 2006, la société a annoncé qu'elle était en train de développer deux aéroports spatiaux commerciaux aux Émirats arabes unis et à Singapour.

SPACE ADVENTURES, LES PRÉCURSEURS Space Adventures a donc eu le privilège d’envoyer les premiers touristes dans l’espace à bord de l’ISS pendant quelques jours. Ils proposaient aux touristes un entraînement de cosmonaute, des vols Zéro-G, des visites de lieux emblématiques ainsi que des suivis de départs de vols. Mais leurs projets ne s’arrêtent pas là… Leurs ambitions sont très grandes. Ils ont déjà un carnet de commandes de vols à bord de l’ISS bien rempli et commencent à proposer des sorties dans l’espace. Ils prévoient aussi de faire voler des touristes à bord de navettes privées

VIRGIN GALACTIC — LES PLUS AVANCÉS Afin d’améliorer le SpaceShipOne, Richard Branson (de Virgin) s’est associé à Scaled Composites pour former Virgin Galactic. Le 7 décembre 2009, le SpaceShipTwo fut présenté à la presse. Il reprend le principe d’un avion porteur à deux coques, le WhiteKnight 2, qui transporte l'avionfusée à haute altitude où celui-ci est ensuite largué, puis entame une montée à la verticale (propulsé par son moteur-fusée puis par l'inertie). Parvenu à une altitude d'environ 110 km, sa vitesse devient nulle et il commence à retomber. Sa chute, dans la quasi-absence d'atmosphère et à cause d’une faible vitesse, n'est pas freinée et les passagers se trouvent alors en situation d'impesanteur. Lorsque la densité de l'atmo-

sphère ainsi que la vitesse de l'avion augmentent, la forme particulière de ses ailes (en partie basculées) lui permet de descendre en restant à l'horizontale comme une feuille morte. Lorsqu'il arrive à une altitude où la densité de l'atmosphère apparaît suffisante, ses ailes sont remises en position normale et il achève son vol à la manière d'un planeur. Ce n'est pas, en fait, un vaisseau spatial : il atteint bien la même altitude, mais sa vitesse nulle ne lui permet pas de se maintenir en orbite. SpaceShipTwo emportera dès 2 011 ses six passagers en plus des deux pilotes à environ cent dix kilomètres de la surface de la planète. Virgin Galactic espère envoyer cinq cents personnes la première année et atteindre les cinquante SpaceShipTwo en apesanteur pendant quelques minutes avant le retour sur la Terre.

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Les dossiers Le SpacePort America, en cours de construction sera le premier spatioport destiné au grand public. Vous y attendrez le prochain vol en direction des étoiles !

mille touristes dans les dix ans avec une flotte de six SpaceShipTwo. Le prix du billet est actuellement de deux cent mille dollars mais devrait rapidement baisser à trente mille. Et afin d’accueillir ses clients,Virgin Galactic a fait construire au Nouveau-Mexique le SpacePort America, le premier spatioport destiné au grand public. Il a été inauguré le 19 juin 2009 et dispose d’une piste de 3 048 m. Courant 2011, le groupe Muse L'avion de tourisme spatial européen d’EADS Astrium.

devrait embarquer à bord et donner un concert depuis l’espace. Et Richard Branson espère voir la construction d’un hôtel en orbite terrestre avant la fin de sa vie… EADS ASTRIUM, NÉE D’UN GRAND GROUPE EUROPÉEN Astrium est une filiale à 100 % d’EADS. Employant quinze mille personnes en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et en Espagne, elle gère des systèmes et des services spatiaux militaires et civils. Ses trois prinAvant de partir dans l'espace, les astronautes subissent un entraînement en effectuant des vols paraboliques, qui permettent d’éprouver< une sensation d'impesanteur.

Actuellement, seuls sept touristes ont volé à bord de la Station spatiale internationale (ISS). C’est la société russe Space Adventures qui a offert ses services afin d’aider au financement des vols des vaisseaux spatiaux Soyouz de l’Agence spatiale russe. Voici la liste des heureux visiteurs, ainsi que le prix de leur billet… Nom

Profession et nationalité

Date

Dennis Tito

Homme d’affaires (États-Unis)

Du 28 avril au 6 mai 2001

20 millions de dollars

Mark Shuttleworth

Entrepreneur (Afrique du Sud)

Du 25 avril au 5 mai 2002

21 millions de dollars

Entrepreneur (États-Unis)

Du 1er au 11 octobre 2005

20 millions de dollars

Anousheh Ansari

Femme d’affaires (États-Unis/Iran)

Du 18 au 29 septembre 2006

20 millions de dollars

Charles Simonyi

Employé de Microsoft (États-Unis)

Du 7 au 20 avril 2007

25 millions de dollars

Gregory Olsen

Richard Gariott Guy Laliberté

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Prix du billet

Du 26 mars au 8 avril 2009

22 millions de dollars

Créateur de jeux vidéo (États-Unis)

Du 12 au 24 octobre 2008

30 millions de dollars

Homme d’affaires (Canada)

Du 30 septembre au 11 octobre 2009

35 millions de dollars

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cipaux domaines d'activité s'articulent autour d'Astrium Space Transportation pour les lanceurs et les infrastructures orbitaux, Astrium Satellites pour les satellites et les systèmes sol et Astrium Services pour le développement et la fourniture des services satellitaires. Après un développement secret de deux ans par quelques ingénieurs d’Astrium, un projet d’avion-fusée suborbital a été lancé puis validé par les dirigeants. Et la société a annoncé son projet de tourisme spatial au cours d'une soirée intitulée « Avez-vous déjà rêvé de vous rapprocher des étoiles ? », organisée le 13 juin 2007 à Paris. Le designer australien Marc Newson participe au projet, qui va marquer la première incursion d’un acteur majeur de l’industrie aé-


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rospatiale dans le marché du tourisme spatial. Le premier vol d’essai serait prévu vers 2 012 et son port d’attache pourrait se trouver à Montpellier, ce qui ferait de cette ville le premier spatioport européen. Le développement de ces véhicules devrait coûter un milliard d’euros. EADS pense produire environ cinq véhicules par an, de façon à constituer une flotte de vingt appareils en quatre ans. De plus, elle n’exclut pas de vendre ses véhicules à des sociétés tierces. Le but avoué est de détenir 30 % du marché du tourisme spatial d’ici 2 020. XCOR AEROSPACE OU LE RÊVE CALIFORNIEN XCor Aerospace est une petite société privée de Californie, fondée en 1999. La société a été créée par quatre personnes et c’est désormais une équipe de vingt à vingt-cinq personnes hautement qualifiées et talentueuses qui travaille dans un hangar au Mojave Air & Space Por t. Le but de XCor est de rendre l’espace abordable pour les citoyens privés. Cette société a pour principaux axes la recherche, le développement et la production de lanceurs réutilisables (RLV), sûrs et fiables, de moteurs de fusées et de systèmes de propulsion de fusées. En seulement dix ans, le cabinet a développé et construit onze moteurs-fusées différents et construit deux avions-fusées. L’EZ-Rocket, achevé en 2001, a été le premier de ces véhicules, construit et piloté par une entité non gouvernementale. En 2008, XCor a terminé les essais en vol de son deuxième véhicule, le X-Racer. Elle développe actuellement un véhicule de prochaine génération, suborbital et réutilisable — nommé Lynx. Il devrait Dennis Tito, le premier touriste de l'espace en 2001.

LES RÈGLES DE L’ANSARI X PRIZE… — Le véhicule devait être financé de manière privée, sans aucune aide gouvernementale, si l’on excepte la possibilité d'utiliser les installations dudit gouvernement. — Le véhicule devait réaliser deux vols en quatorze jours au maximum. Chaque vol devait emmener au moins une personne à une altitude minimale de cent kilomètres. Le véhicule devait avoir la capacité (en volume et poids) d'accueillir à son bord au moins trois personnes de taille adulte (1,88 m, 90 kg), chaque personne pouvant être capable d'entrer, de s'asseoir et de s'attacher avant le décollage. — L'équipage devait revenir en bonne condition physique, jugée par des membres du comité. Le véhicule était soumis lui-même à un contrôle car on devait pouvoir le réutiliser. Le SpaceShipOne, grand vainqueur de l'Ansari X Prize.

permettre d’envoyer dans l’espace un pilote et un passager (mais également des services scientifiques et commerciaux) à un prix abordable pour des expériences universitaires, scientifiques, d'ingénierie ou simplement de l'observation. XCor envisage d’ores et déjà une suite à tout cela et prévoit deux autres engins (y compris un véhicule orbital). SPACE FLEET, LE CHALLENGER Raymond D.Wright est un passionné des vols spatiaux depuis l’âge de cinq ans. C’est avant tout un rêveur avant d’être un chef d’entreprise. Mais ce sont souvent les grands rêveurs qui atteignent les étoiles. Il a fondé en janvier 2004 la société Space Fleet au Royaume-Uni. Soutenue par cinq autres associés aux États-Unis, en Allemagne et en Belgique, Space Fleet a participé à l’Ansari X Prize et pris des parts dans une petite société américaine, la Space Transport Corporation, qui travaillait sur la fusée Rubicon. Après la fin du concours Ansari X Prize, Wright a commencé à réfléchir à un projet qui pourrait être lancé à partir de fonds très modestes. Il a pour origine un concept britannique de 1964, Mustard (Moutarde), un ensemble de trois fusées triangulaires qui décollaient ensemble, prises en sandwich, avant de se détacher dans la haute atmosphère. Les deux fusées latérales redescendaient se poser alors que l’élément central, qui n’avait peu ou pas consommé de carburant, partait vers l’espace. Space Fleet étudie donc désormais le concept et l’améliore en vue de créer EARL (Experimental Autonomous Rocket-powered Lifting body), un démonstrateur, guidé électroniquement, à petite échelle et qui reprendra le principe des trois fusées. Le trio se détachera à sept mille mètres et la fusée centrale atteindra quinze kilomètres avant de redescendre. Ce démonstrateur devrait coûter cent mille livres sterling, mais permettra d’acquérir une crédibilité auprès des organismes de subvention et des investisseurs.

teur du tourisme spatial a fait naître bien des attentes, tout en restant longtemps dans le domaine du fantasme. Or aujourd’hui, il est promis à un très grand essor. Espérons que le prix du billet va suivre la loi de Moore (prix divisés par deux tout les 18-24 mois) comme certains le prédisent, avant de se stabiliser à un prix acceptable pour les classes moyennes. D’autres sociétés se sont d’ailleurs lancées dans le tourisme spatial, comme SpaceX — qui devrait bientôt envoyer des gens en orbite à bord de son vaisseau Dragon, proche d’un Soyouz. Ce vaisseau pourra accoster le premier hôtel de l’espace, le SunDancer, de Bigelow Aerospace. Planète Robots suivra le cours de ces événements dans de futurs dossiers. ■Screetch Le projet d'hôtel spatial SunDancer par conçu Bigelow Aerospace.

À L’AUBE D’UN FUTUR OPTIMISTE Comme la robotique ou la domotique, le sec-

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Les dossiers

Entretien avec David Maisonneuve

LA ROBOTIQUE À L’ÉCOLE

Dans les écoles de France — comme à l’étranger —, la robotique devient un support éducatif pour de nombreuses matières enseignées du collège à l’université. Elle permet aux élèves de structurer leur raisonnement par l’élaboration des séquences à suivre afin qu’un robot réalise les tâches attendues. P. R : Les robots arrivent en force dans les écoles… Selon vous, quelles en sont les raisons ? D.M. : Il y a plusieurs choses, la première étant le fait de devoir trouver des solutions pour pallier le désintérêt croissant des élèves pour les sciences. Un robot, c’est de la mécanique, de l’électronique et de la programmation. Les élèves prennent le contrôle du robot grâce à leur programme. C’est la mécanique qu’ils auront élaborée qui réalisera les tâches finales. Un étudiant fonctionne par dichotomie, il va concevoir quelque chose, tester, puis corriger son design. C’est le robot, par son fonctionnement, qui sanctionne le travail de l’élève.

David Maisonneuve, chef de produit à la Camif Collectivités.

Des sociétés spécialisées dans la distribution de matériel éducatif ont décidé de se lancer dans la commercialisation de plates-formes scolaires. Camif Collectivités, le leader français de la vente aux collectivités et le numéro un du secteur de l’éducation, a choisi le nouveau robot de POB-Technology comme tête de pont pour sa nouvelle gamme robotique. Et afin de comprendre les raisons de ce choix, nous avons rencontré David Maisonneuve, chef de produit dans cette société…

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Planète Robots : En quelques mots, pouvez-vous nous présenter Camif Collectivités ? David Maisonneuve : Camif Collectivités, ancienne filiale du groupe Camif, spécialisée dans le B to B, est depuis avril 2009 la filiale du groupe Manutan. Nous distribuons et installons des équipements auprès des établissements scolaires, collectivités, administrations et établissements de santé.

P.R. : Pourquoi avoir choisi la POB Robotics Suite de POB-Technology ? D.M. : Camif Collectivités avait besoin d’un produit nouveau, étudié spécifiquement pour l’apprentissage de la robotique scolaire. Nous connaissions POB depuis déjà quelques années et nous l’avons vue s’installer sur le marché grâce à son robot précédent, le POB-BOT. Sur un marché aussi jeune que celui de la robotique, le travail et l’évolution de POB-Technology constituent un sacré gage de qualité ! P. R : Vous avez adopté le robot POB, mais vous avez modifié sa couleur et son nom. Il est devenu le Sasha-BOT — pour quelle raison ? D.M. : Nous avions travaillé le deal en amont avec Maxime Vallet, qui s’occupe des questions commerciales chez POB. Puis est venue ma rencontre avec Pierre Seguin, le fondateur de POB. Durant la discussion, Pierre m’a expliqué que son prochain projet était de faire de son


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“Camif Collectivités avait besoin d’un produit nouveau, étudié spécifiquement pour l’apprentissage de la robotique scolaire.”

Le pack POB-BOT destiné à la Camif Collectivités prend un nouveau nom : le Sasha-BOT.

P.R. : En tant que fondateur et président d’une start-up de la robotique, peux-tu nous expliquer la motivation qui t’a amené à signer un tel accord avec Camif Collectivités ? D.M. : POB est une société dont la taille est très réduite. Malgré l’excellence de notre robot, il me fallait une idée pour le commercialiser en masse dans les écoles. Faire appel à un distributeur spécialisé de la taille de Camif Collectivités me paraissait une très bonne solution !

Pierre Seguin, le fondateur de POB-Technology.

P.R. : Et maintenant, quel est ton prochain objectif ? D.M. : Toujours le même, se poser les bonnes questions afin de passer les prochaines étapes de POB. Nous avons maintenant tout un travail à faire sur le grand public et l’équipe se concentre aujourd’hui sur ce marché. Je pense que les applications smartphone pour notre nouveau robot POB vont beaucoup nous aider à entrer dans les foyers. Mon rêve, c’est que dans quinze ans, un p’tit gars de vingt ans (j’en aurai quarante-six…) vienne me voir et me dise : « J’ai découvert la robotique grâce à votre robot POB ! » Et j’espère que je verrai dans ses yeux les mêmes étoiles que celles qui brillent dans les miens quand je parle de ma découverte de l’informatique avec mon premier ordinateur : un Atari STE !…

robot le premier robot grand public et que pour lui, une version scolaire avec une couleur et un nom autres ne le dérangeait pas. L’idée de Pierre était que par cette couleur orange, on associe une finalité différente au robot. P.R. : Lors d’un précédent article, Pierre nous a expliqué que son nouveau robot POB était compatible avec la mécanique de VEX Robotics. Cela a-t-il été déterminant dans votre choix ?… D.M. : C’est un énorme plus. La gamme POB est constituée d’environ soixante-dix accessoires et celle de VEX Robotics possède plus de cent quatre-vingts références. Les deux étant compatibles, je vous laisse imaginer les possibilités infinies d’une telle association. De plus, les produits POB sont en plastique et conçus pour réaliser des robots de taille modeste durant des travaux pratiques de quelques heures. La mécanique VEX étant en acier, cela la prédestine à la construction de robots plus solides, dont la réalisation se révèle plus gourmande en temps. Quand un professeur décide de s’équiper en POB ou VEX, il achète le même standard, d’autant plus que POB a porté son langage de programmation graphique Risbee et son compilateur Basic sur le contrôleur CORTEX M3 de VEX Robotics.

■Propos recueillis par Joe Pillow

Les accessoires VEX sont compatibles avec robot POB-BOT.

P.R. : Pour résumer, la volonté de Camif Collectivités a été de chercher un standard de la robotique ludique ? D.M. : Exactement — et avec le robot POB, ses logiciels et les produits VEX Robotics, nous avons trouvé exactement ce que nous cherchions…

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Tutoriels

CON S T R U R I O R B E O U Partie T RAPPO N I RTE U R e tutoriel.

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Planète Robots vous a souvent proposé des tutoriels orientés programmation… Dans ce numéro, nous allons vous proposer un tutoriel mécanique et étudier le fonctionnement d’un robot rapporteur. Pour construire cette structure plutôt massive, nous allons utiliser le matériel de VEX Robotics. (Consultez www.pob-technology.com pour retrouver la vidéo de ce robot…)

Le kit


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“Les roues fonctionnent par couple avec un moteur par côté. Pour démultiplier la puissance des moteurs, nous utiliserons un système classique de réduction à base d’engrenages.”

cs.

Roboti Bot de Vex

to Le kit Pro

Pour commencer, nous allons construire un châssis à quatre roues. Le kit de base de VEX Robotics, ProtoBot, permet de réaliser exactement ce dont nous avons besoin. La motorisation est de type Tank. Les roues fonctionnent par couple avec un moteur par côté. Pour démultiplier la puissance des moteurs, nous utiliserons un système classique de réduction à base d’engrenages. Avant de rajouter le « U », il faut d’abord ajouter sur le châssis deux plaques sur les côtés, ainsi que le moteur qui fera tourner la poubelle. (On en profitera pour placer les capteurs.) Les mouvements que nous cherchons à réaliser sont les suivants : avancer jusqu’à un obstacle comme, par exemple, les pieds de l’utilisateur ; puis, une

ière base

Une prem

fois l’objet déposé, le robot doit reculer jusqu’à un mur et attendre un nouvel objet. Pour exécuter tout cela, nous avons besoin de deux capteurs de distance à ultrasons. Le bouton poussoir que l’on peut voir sur la photo sert quant à lui au départ de cycle pour une programmation du robot en Risbee (programmation graphique) ou en Basic. Le « U » est constitué de deux parties, une fixe et une autre mobile. La partie fixe est réalisée avec des pièces en métal standard. Pour la partie mobile, nous prendrons une poubelle que l’on motorisera par un système moteur, chaîne et engrenage. Pour décupler la force dudit moteur, nous prendrons des engrenages de tailles différentes. Et pour détecter l’objet dans la pou-

belle, nous ajouterons dans le fond un capteur de fin de course recouvert d’un carton, cela pour recouvrir l’ensemble de la surface du fond de la poubelle. Sur le « U », il se révèle nécessaire d’ajouter deux capteurs de fin de course pour détecter la position de la poubelle (droite ou penchée). Dans le prochain numéro, nous parlerons du câblage et de la programmation du robot. L’équipe publiera un code réalisé en Risbee (programmation graphique) et en Basic (langage texte). Ces langages de programmation sont téléchargeables gratuitement sur le site de POB-Technology. Pour toute question à poser, nous vous donnons rendez-vous sur le forum de POB-Technology… POB-Technology : www.pob-technology.com VEX Robotics : www.vexrobotics.com

Mise en plac

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NEWS GADGETS & TENDANCES Ă€ VENIR ContrĂ´ler le temps qui passe, le temps qu'il fait, l’heure qu'il est et ce, du bout des doigts et sans baguette magique, voilĂ ce que vous offre le Viseo de Yoo Digital. D'un cĂ´tĂŠ, la station mĂŠtĂŠo affiche quel temps il fait actuellement. Elle renseigne aussi sur la tempĂŠrature et l'indice d'humiditĂŠ, ainsi que sur leurs tendances — comme un baromètre, pour anticiper l'ĂŠvolution du temps. De l'autre cĂ´tĂŠ, on trouve un cadre photo numĂŠrique de 3,5 pouces et d'une rĂŠsolution de 320 x 240 pixels. Ce cadre photo numĂŠrique est un vĂŠritable ÂŤ trois en un Âť car il fait ĂŠgalement office de rĂŠveil. Le cadre photo peut s'allumer automatiquement, au mĂŞme moment que l'alarme, et mettre fin au sommeil le plus pesant‌ Prix : 70 â‚Ź LES TÉLÉPHONES AURO, DESTINÉS AUX SENIORS La sociĂŠtĂŠ Auro a mis au point deux modèles de tĂŠlĂŠphones spĂŠcifiquement dĂŠdiĂŠs aux seniors: le M101 et le M301. De très grosses touches lisibles, un son amplifiĂŠ (sonneries et volume des appels), une touche SOS programmable et une fonction lampe torche constituent les bases de ces deux produits. Ils sont ĂŠgalement (et c’est très important) compatibles avec les systèmes auditifs M3/T3. Le M101 privilĂŠgie les fonctions indispensables Ă un mobile et se concentre sur les appels voix et sur les SMS, avec une ĂŠcriture simplifiĂŠe. Le M301, lui, se rĂŠvèle plus fin et propose quelques fonctionnalitĂŠs supplĂŠmentaires, (dont la possibilitĂŠ d’enregistrer jusqu’à cinq numĂŠros par contact et un agenda avec rappel des tâches enregistrĂŠes). L’ergonomie aisĂŠe, les grosses touches, les touches SOS, le choix des menus, restreints mais suffisants, ont particulièrement plu aux deux testeurs choisis pour l’occasion (65 et 74 ans). Les deux modèles bĂŠnĂŠficient d’une base de rechargement très pratique lorsqu’on a la vue qui baisse et le geste moins sĂťr. Ils sont disponibles dans les boutiques spĂŠcialisĂŠes ou sur Internet‌ Prix : M101 : 79,99 â‚Ź - M101 : 99 â‚Ź VISEO, UN CADRE PHOTO NUMÉRIQUE TROIS EN UN

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passer vos appels ou de rĂŠpondre Ă ceux de vos correspondants. Prix : 300 â‚Ź RECON, LES LUNETTES DE SKI DU NOUVEAU MILLÉNAIRE Perdu sur vos skis en pleine descente? Vous aimeriez connaĂŽtre la vitesse Ă laquelle vous surfez sur la poudreuse? Vous en avez marre de chercher tĂŠlĂŠphone ou montre au fond de vos poches pour connaĂŽtre l'heure lors d’une ascension en tire-fesses?‌ Les Recon de Zeal sont faites pour vous! Ce sont des lunettes de ski qui intègrent un petit ĂŠcran LCD sur le cĂ´tĂŠ et vous donnent toutes ces informations — jusqu'Ă votre position GPS! Prix : 300 â‚Ź

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Screetch ter son iPod nano sans avoir à le ranger dans une poche ou un sac‌ Prix : 14 ₏

lisateurs nomades de jouer sans perdre la prĂŠcision et le contrĂ´le habituellement rĂŠservĂŠs aux ordinateurs traditionnels de jeux. Prix : non encore communiquĂŠ

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UN BRACELET POUR MONTER VOTRE IPOD NANO EN MONTRE Pour les irrĂŠductibles qui prĂŠfèrent porter une montre au poignet plutĂ´t que de regarder l'heure sur l'ĂŠcran de leur portable, Hama France transforme l’iPod nano en une montre ÂŤ design Âť dernier cri. Conjuguant ĂŠlĂŠgance, originalitĂŠ et mobilitĂŠ, le bracelet en nylon permet de transformer son iPod nano de sixième gĂŠnĂŠration en une montre originale. Il se fixe sur le bracelet via un clip situĂŠ au dos de l’appareil. Gris et blanc, il s’adapte Ă tous les poignets et permet un accès immĂŠdiat Ă l’iPod (il existe aussi en cuir). Au-delĂ de son cĂ´tĂŠ esthĂŠtique, ce nouveau produit apparaĂŽt comme un excellent moyen de transpor-

JELLYWASH+, UNE LAMPE D'AMBIANCE TACTILE Yantouch prÊsente la JellyWash+, sa nouvelle lampe d'ambiance innovante diffusant seize millions de couleurs et dotÊe d'un contrôle tactile. Très simple d'utilisation, elle fonctionne par capteurs sensoriels de proximitÊ: il vous suffit juste de passer la main au-dessus de la lampe et sur les diffÊrents points sensitifs pour changer de mode. Deux façons d'utiliser JellyWash+ : en couleur fixe (nuance, saturation et intensitÊ) ou en fondu (vitesse de coulÊe). De

AVEC KIOSK ALBUM, CRÉER INSTANTANÉMENT DES ALBUMS DE PHOTOS ! Mitsubishi Electric prĂŠsente son nouveau Kiosk, qui permet de crĂŠer des albums de poche instantanĂŠment, sur papier photo. Grâce Ă sa taille (10 x 15 cm) il se range facilement dans les sacs Ă main ou les poches. Comportant dix Ă trente pages, il s’adapte Ă toutes les thĂŠmatiques. Simple Ă rĂŠaliser et peu onĂŠreux, il se rĂŠvèle en outre totalement addictif !‌ Nul doute que ces nouveaux albums trouvent très vite leur place Ă cĂ´tĂŠ des DVD et des CD sur les ĂŠtagères. Prix : variable suivant les distributeurs

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NEWS Innovations & Concepts du futur

Screetch ĂŠtendues arides. De lĂ est sorti le projet Water Vapor, qui permet de convertir de l'air en vapeur en crĂŠant des diffĂŠrences de tempĂŠrature Ă partir d'un tube Ă vortex. (Le but ĂŠtant de crĂŠer des zones humides pour l'agriculture dans les rĂŠgions dĂŠsertiques.) Designers: Sang-Wook Park, Lee Sin-Jeong, Lee Ho-Young et Yo Hyeon-Ju

STREETS OF MONACO — MONACO EN MINIATURE SUR UN YACHT Des designers britanniques planchent sur le projet un peu fou de construire un yacht abritant une reproduction miniaturisĂŠe du centre-ville de Monaco. Streets of Monaco, dont les premières images circulent sur Internet, comportera les bâtiments et les lieux les plus symboliques et prestigieux de la citĂŠ : le CafĂŠ de Paris, la cathĂŠdrale de Monaco, le palais princier et le circuit automobile. Le ÂŤ yacht Âť sera long de près de cent cinquante-cinq mètres et coĂťtera environ huit cent quarante millions d'euros ! Ce projet est Ă mettre au crĂŠdit de la sociĂŠtĂŠ Yacht Island Design, basĂŠe dans le Derbyshire. ÂŤ Nous souhaitons crĂŠer une atmosphère unique qui pourrait transporter la principautĂŠ de Monaco sur les ocĂŠans Âť, a expliquĂŠ au Daily Mail Rob McPherson, le directeur de la compagnie‌ LITTLE MERMAID, UN PÉDALO Ă€ MAINS GONFLABLE Voici un petit pĂŠdalo gonflable conçu pour faire naviguer nos chères tĂŞtes blondes sur des eaux calmes. Conçu Ă l'origine pour les enfants en fauteuil roulant, il permet aux gamins de propulser leur embarcation en pĂŠdalant Ă la force des bras. Cela renforce leur musculature tout en apportant un cĂ´tĂŠ ludique Ă l'exercice. Les jambes, tombant dans l'eau, seront bercĂŠes par les douces ondulations de l'ocĂŠan. Designers: Park Soyeon, Park Taeyeong et Lee Hyunjee

B-MEMBRANE, UN PC HYBRIDE PORTABLE/DESKTOP Conçu par le CorÊen Won-Seok Lee, le B-Membrane est un ordinateur fort original dans sa conception. Le clavier à membrane placÊ à la base du cône permet de piloter l'ordinateur. L'Êcran est une vidÊoprojection qui rÊsulte de la lumière Êmise à partir du haut du cône, orientable : vers le plafond ou dans n'importe quelle direction. Un lecteur optique se trouve cachÊ sur le côtÊ de l'appareil. Et lorsqu'il n'est pas utilisÊ comme un ordinateur, le projecteur peut envoyer des effets de lumière ambiante sur n'importe quelle surface et oÚ vous le dÊsirez.

ECO POWER STRIP, UN CHARGEUR DE BATTERIE PAR ÉLECTROLYSE L'Eco Power Strip est une source d'ĂŠnergie personnelle et alternative qui contourne la production d'ĂŠlectricitĂŠ Ă partir du pĂŠtrole ou du nuclĂŠaire. L'ĂŠlectricitĂŠ est produite ici par ĂŠlectrolyse, la combinaison de l'oxygène et de l'hydrogène en bioĂŠthanol et l'utilisation de l'ĂŠnergie sans aucun gaz carbonique acide. La technologie apparaĂŽt viable, mais sera-t-elle utilisĂŠe un jour pour des applications vraiment pratiques ? Designers: Jun Hyuck Choi, Jooyeon Kim et Sungi Kim

Designer: Lee Won-Seok

WATER VAPOR, UN OUTIL D'HYDRATATION DES DÉSERTS Soixante pour cent des territoires africains sont occupĂŠs par le dĂŠsert et constituent donc une zone oĂš l'humiditĂŠ est relativement absente. L'agence de design IIDA a dĂŠlĂŠguĂŠ une ĂŠquipe pour ĂŠtudier les problèmes d’eau dans les

WATERDISXX, DES DISQUES POUR REBOISER LES FORĂŠTS Le WaterDisxx permet de planter des graines presque n'importe oĂš. Il fournit les semences comme tout ce dont le nouvel arbre a besoin pour grandir et reboise les zones dĂŠsertiques d'une manière ĂŠconomique. Il est conçu pour ĂŞtre facile Ă fabriquer, Ă transporter et Ă installer. Il serait possible d'ajouter de la publicitĂŠ sur le produit afin de financer le reboisement, cela permettrait ainsi aux entreprises de communiquer sur leur effort de protection de l'environnement. Ce principe est basĂŠ sur les travaux de Groasis, l'initiative internationale visant Ă faire reverdir la planète. Designer: Roel Verhagen Kaptein

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NEWS DVD, BD, livres, ciné Cinéma

SUCKER PUNCH Une jeune fille se retrouve internée dans un asile psychiatrique, mais va rapidement s’en évader grâce à l’existence d’une réalité alternative où elle va enfin entrevoir un moyen d’échapper pour de bon à tous ses problèmes… Le scénario semble bien plus qu’un prétexte et se déroule comme un film Disney dans la première partie de l’histoire. Produit par Warner Bros, il a été réalisé par Zack Snyder (Watchmen, 300, Dawn of the Dead). Tour à tour film d’action, de science-fiction et de fantasy — sans oublier d’emprunter au jeu vidéo (avec des clins d’œil) —, Sucker Punch constitue un mélange détonant et nous promet une sacrée dose d’adrénaline… Réalisateur : Zack Snyder┃Distributeur : Warner Bros┃Sortie : 30 mars 2011

Essai

ROBOTS ; LE MYTHE DU GOLEM ET LA PEUR DES MACHINES

Les mythes traduisent les inquiétudes comme les besoins latents d'une époque et donnent ainsi accès à une compréhension globale et profonde de ladite époque. Cet essai montre que toute civilisation, à chaque étape de son développement, élit un mythe dominant qui réagit au modèle culturel en vigueur. Les mythes de don Juan et de Prométhée hantèrent l'imaginaire du XVIIe siècle, puis du XVIIIe et du XIXe ; aujourd'hui, le mythe du Golem culmine dans la science-fiction occidentale — livres, films et jeux mêlés. Un homme bâtit une créature intelligente, finit par la craindre et cherche à la détruire quand elle se rebelle : ce récit connaît d'innombrables versions comme si notre temps, fasciné, y scrutait sa signification cachée. Le mythe du Golem, devenu robot, révèle une angoisse profonde concernant la nature et les fins de l'homme. Il représente une allégorie de la relation qu'entretient l'Occident avec les machines dites intelligentes… Auteur : Brigitte Munier┃Éditeur : La Différence┃Sortie : 17 février 2011

Théâtre

R.U.R. — ROSSUM’S UNIVERSAL ROBOTS

La pièce parut en 1920 alors que Čapek était âgé de trente ans. Le succès international de cette « comédie utopique » fit de lui l'écrivain tchèque le plus connu de sa génération. R.U.R. fut alors traduite dans une vingtaine de langues et jouée de Tokyo à New York, de Bruxelles à Tel-Aviv. Un texte visionnaire où apparut pour la première fois le mot robot. Rossum, un scientifique génial, invente un robot. Ses successeurs le perfectionnent et la société Rossum's Universal Robots commence à les produire en masse. Ces machines, capables de penser, s'imposent très vite comme une force de travail extraordinairement peu coûteuse, productive et sans prétentions, mais manquent de vie spirituelle et de sentiments. Des millions de robots remplacent progressivement les hommes — et la compagnie R.U.R. gagne des milliards. Les hommes, devenus anachroniques et inutiles, sont condamnés à l'oisiveté. L'humanité sombre alors dans la décadence, perd sa capacité à se développer et ne procrée plus. Les machines, qui sont aussi des guerriers, finissent par se révolter contre leurs maîtres — les hommes. Leur but : les tuer tous parce que les robots s'estiment parfaits et ne veulent plus être commandés par eux ! Auteur : Karel Čapek┃Éditeur : La Différence┃Sortie : 17 février 2011

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ciné, livres, BD, DVD

NEWS

Josèphe Ghenzer et Screetch

Livre jeunesse

AMAZING ROBOTS/INCROYABLES ROBOTS

La classe de Mme Smith est invitée à participer à un concours de robots, organisé pour plusieurs dizaines de classes, dans différentes écoles des États-Unis. Les enfants doivent construire des robots et les programmer pour exécuter un certain nombre de tâches. C'est sur ce point que les classes vont se confronter et gagner un prix. Les élèves de Mme Smith passent par des phases de découragement et de bonnes surprises, mais lorsque le jour J arrive, le suspense est à son comble. Ce petit roman est parfait pour donner envie aux enfants de se mettre à l’anglais car le texte est imprimé dans les deux langues (français et anglais). Auteurs : Angela Rajcic et Louis Mendoche┃Éditeur : Dadoclem┃Sortie : 1er octobre 2010

Manga

LE VOYAGE DE RYU #2

Ryu est un voyageur spatio-temporel. À son réveil d’hibernation, il découvre qu’il est le seul survivant de sa mission et que son vaisseau s’est crashé sur une étrange planète où se côtoient un monde préhistorique et des robots futuristes. Installé dans le village de God, notre héros vit en communauté avec les autres humains « normaux ». Mais lorsque tous les villageois disparaissent, Ryu et ses compagnons n’ont d’autre choix que l’exil, avec un long et pénible voyage à travers le désert. Lorsqu’ils arrivent enfin dans une cité à même de les accueillir, ils découvrent qu’elle expulse avec acharnement tous les êtres vivants… Comment Ryu poursuivra-t-il sa quête sur le sens de la vie et celui de l’existence humaine ? Auteur : Shotaro Ishinomori┃Éditeur : Glénat┃Sortie : 16 mars 2011

Collectif artistique

SHUFFLE #4 — ROBOTS

Regroupant tous les styles graphiques possibles et imaginables, le collectif CFSL (Café Salé) nous offre aujourd’hui un recueil regroupant différentes illustrations sur le thème des robots. Une thématique porteuse, qui permet également de découvrir de magnifiques dessins à petit prix… Ce quatrième volume se révèle plutôt complet et permet d’humaniser ce que l’on voit aujourd’hui comme des machines. Chaque illustration met en effet un robot en évidence, dans une situation bien particulière — avec parfois quelques clins d'œil (Rob, Orkimede). Étrangement, les plus simples sont les mieux réussis (Rise Up, Schema, Transformerz, Sephy), bien que certains artworks soient tout bonnement somptueux, bourrés d’effets de lumières et de couleurs (Ntameka, Sephy). Un bel album à posséder pour tous les fans d’illustrations et de robots. Vu le prix, on aurait tort de s’en priver !… Auteur : collectif┃Éditeur : CFSL Ink┃Sortie : 9 septembre 2010

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NEWS DVD, BD, livres, ciné Par Josèphe Ghenzer et Screetch

Anime

COBRA THE ANIMATION En 2008, pour fêter les trente ans de Cobra, son créateur à l’imagination débridée, Buichi Terasawa, a décidé d’adapter de nouvelles aventures inédites de son héros charismatique — qui a fait rêver des millions de fans à travers le monde. Deux courtes séries TV (The Psychogun et Time Drive) ont d’abord été produites avant d’être suivies par une deuxième, découpée en six histoires indépendantes issues du manga original, que Kazé a eu la bonne idée de sortir en DVD et BluRay sous la forme d’un coffret (regroupant l’intégralité des treize épisodes de vingt-six minutes, chacun comportant en supplément un artbook de trente-deux pages). L’action se déroule au XXIVe siècle, alors que l’univers vit sous le joug de puissantes organisations mafieuses. La plus impitoyable d’entre elles, la Guilde des Pirates de l’Espace, recherche assidûment le seul homme à lui avoir jamais tenu tête : Cobra, le légendaire pirate solitaire. Sur Vénus, la voiture de Cobra a été emboutie par un camion poursuivi par la Guilde… Secret, la belle passagère du camion, le supplie d’apporter la clé de Shiva sur la planète Garon. Une fois encore, il va devoir affronter ses ennemis de toujours pour la protéger. À ses côtés, on retrouve Armanoïde, sa fidèle partenaire, qui pilote leur vaisseau. Si elle a l’apparence d’un cyborg, avec son corps en métal vivant, ce ne fut pas toujours le cas. Lors de sa première rencontre avec Cobra, elle était encore humaine et luttait contre un tyran ayant pris le contrôle du royaume dont elle était la princesse. Tout son passé est raconté dans Time Drive… Réalisateur : Buichi Terasawa┃Distributeur : Kazé┃Sortie : déjà paru

Blu-ray

PLANÈTE INTERDITE

Warner Bros a eu l’excellente idée de ressortir en Blu-ray un véritable monument de la SF : Planète interdite, avec l’inénarrable Robby le robot, personnage devenu culte depuis lors… Malgré ses décors de carton-pâte, son look ultrakitsch et ses effets spéciaux d’un autre âge, il reste encore aujourd’hui un (si ce n’est LE) film de SF de référence, dont les idées novatrices ainsi que le style furent, au fil des décennies, une inépuisable source d’inspiration pour bon nombre de réalisateurs ayant par la suite œuvré dans la SF. Outre la version restaurée du film qui fait la part belle au CinémaScope, ce Blu-ray nous propose divers bonus où figurent des scènes coupées ou perdues, des extraits de la série TV MGM Parade, les différentes bandes-annonces de Forbidden Planet et de The Invisible Boy, mais aussi deux autres films mettant Robby en vedette (The Invisible Boy et Robot Client). À cela viennent s’ajouter trois documentaires dont le premier, intitulé Regarder les cieux ! La science-fiction, les années cinquante et nous, nous montre l’héritage que nous ont apporté les films de SF des fifties ainsi que leur influence sur le cinéma actuel, le tout agrémenté de commentaires dithyrambiques de George Lucas, Steven Spielberg, Ridley Scott et James Cameron. Le deuxième, Extraordinaire ! Explorer les grandes étendues du film, fait intervenir de grands noms du cinéma (comme Joe Dante, John Carpenter, John Landis, Denis Murren, John Dykstra ou Phil Tippett). Quant au troisième, Ingénierie de Robby le robot, il nous raconte la création de ce dernier depuis les premiers crayonnés jusqu’à la finalisation. Réalisateur : Fred McLeod Wilcox┃Distributeur : Warner Bros┃Sortie : déjà paru

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Open your mind

Par Cyril Drevet, journaliste TV

EPORO L’AUTO COMME UN POISSON DANS L’EAU

Depuis un an, Nissan met au point un concept révolutionnaire de robots mimant les bancs de poissons, avec pour objectif une application concrète sur ses futurs modèles de véhicules.Voici comment des poissons sont devenus le dénominateur commun des robots et des automobiles… Ils sont mignons, multicolores — et portent le nom d’EPORO… Voici l’un des programmes de recherche les plus étonnants de Nissan, un des plus grands constructeurs automobiles japonais (et même français depuis que cette société appartient au groupe Renault). Ces sept robots identiques — seule la couleur permet de les différencier — se déplacent en toute liberté. Ils ont l’apparence de jouets, mais possèdent une aptitude extraordinaire : grâce à leur système anticollision, ils peuvent progresser en groupe sans se rentrer dedans et en évitant les obstacles qui se dressent devant eux ! C’est le fruit d’une étude comportementale menée par les ingénieurs de Nissan sur les bancs de poissons. S’ils se meuvent en groupes aussi compacts, c’est parce que nos amis les poiscailles ont développé des capacités remarquables en matière natatoire. Mais quel rappor t avec l’automobile ?… En fait, parce que ce concept va exaucer un rêve partagé par de nombreux conducteurs, par les constructeurs d’automobiles et par les pouvoirs publics de la plupart des pays développés : la voiture qui se pilote toute seule… Et pour cela, il faut qu’elle soit capable de repérer Les robots EPORO sont testés et présentés sur des circuits.

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“C’est le fruit d’une étude comportementale menée par les ingénieurs de Nissan sur les bancs de poissons.”

les autres véhicules (grâce à des capteurs), de se synchroniser avec eux et de réagir collectivement face à un obstacle imprévu… EPORO constitue le premier pas pour le réaliser. EPORO est l’abréviation d’EPisode 0 RObot (robot zéro émission, zéro accident). Il sera propulsé électriquement : « Au sein de notre monde motorisé, nous avons beaucoup à apprendre du comportement des poissons en banc : degré de liberté de chaque poisson, sécurité au sein d'un banc, ainsi qu'efficacité de migration du banc. Avec l'EPORO, nous avons réussi à recréer le comportement d'un banc de poissons grâce à des technologies électroniques dernier cri », affirme Toshiyuki Andou, le directeur du Mobility Laboratory de Nissan et l’ingénieur principal du projet de voiture robotisée… LES COURSES DE STOCK-CARS SUR LE PÉRIPH — C’EST TERMINÉ ! Ce n’est pas la première fois que Nissan pousse ses recherches dans cette direction : EPORO provient en droit-fil du programme BR23C qui, lui, reposait sur l’étude du vol des bourdons (bumblebees en anglais). Mais ledit bourdon vole en solitaire — il fallait donc aller

Un banc d'EPORO. - Présentation de deux robots BR23C.

plus loin car une voiture insérée dans le trafic doit interagir avec les autres automobiles, comme le font les poissons, dans un banc, avec leurs congénères : « Grâce au partage d'informations sur l'environnement immédiat réalisé via la communication, un groupe d'EPORO est capable de se déplacer en sécurité en changeant de forme, si nécessaire », explique Toshiyuki Andou. Pour cela, les EPORO utilisent un télémètre laser pour balayer leur environnement et un système de communication UWB (Ultra Wide Band) pour s’identifier. Appliqué à l’automobile, ce système pourrait déboucher sur des voitures robots qui éviteraient les accidents, faciliteraient les déplacements et diminueraient sensiblement la congestion des axes routiers… Si cela se réalise (pas avant une quinzaine d’années, d’après les spécialistes), on aura cer tainement oublié que des robots de toutes les couleurs, qui imitaient les mœurs de cer tains piscidés, en avaient été les précurseurs !

PLANÈTE ROBOTS N°8

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NEWSjeux vidéo

vet par Cyril Dre

ANOTHER CENTURY’S EPISODE PORTABLE

Le jeu ultime pour les fans de mechas (ces robots géants qui hantent les animes et les mangas japonais)!

DEAD SPACE 2

Et aussi

DEAD SPACE 2 Terreur dans l’espace!

Another Century’s Episode Portable pour la PSP de Sony constitue donc un florilège des mechas les plus emblématiques du Japon: Gundam (bien sûr) Macross (évidemment!), mais aussi de moins connus — comme ceux de Metal Armor Dragonar. Vous l’aurez compris en décryptant le nom à rallonge de ce jeu atypique, c’est la version portable d’Another Century’s Episode R, un jeu de combat aérien sur PS3 qui n’avait jamais été importé en Europe. Et c’est aussi — malheureusement — le cas de cette version PSP (qu’il faudra trouver en import ou acheter directement au Japon). Rien n’empêche d’ailleurs de le faire puisque, contrairement à la nouvelle Nintendo 3DS, la PSP n’est pas zonée. Vous pouvez donc vous procurer des jeux dans n’importe quel pays du monde, ils fonctionneront sur votre PlayStation Portable française… De quoi se délecter du pilotage de robots géants au cœur de bastons fratricides… On peut même s’affronter à plusieurs PSP!… Another Century’s Episode Portable (PSP) — Import japonais Éditeur : Namco Bandai

Isaac Clarke, un ingénieur — le seul humain survivant après la vague d’invasion extraterrestre du premier épisode de Dead Space, qui se déroulait sur une lointaine planète — est de retour, en orbite autour de la Terre dans une station spatiale. Mais ses ennuis ne sont pas terminés et il va (vous allez) devoir combattre pour ne pas sombrer dans la folie. Avec pour seule protection une combinaison bionique et en fait d’armes des outils peu conventionnels… Bien que fort impressionnant, le premier Dead Space n’avait pas rencontré le succès escompté; espérons donc que cette suite, un jeu d’action en vision cinéma (à la troisième personne) qui déménage, connaîtra la consécration. Âmes sensibles s’abstenir car les scènes d’horreur et de gore y foisonnent et le cœur y est mis à rude épreuve!… Dead Space 2 (PS3, XBOX360, PC) Éditeur: Electronic Arts

MINDJACK Pirater le module de commande des robots et le cerveau des humains, ça s’appelle le « mindjacking » et c’est ce que

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PLANETE ROBOTS N°8

propose Mindjack, le nouveau jeu de Square Enix (l’éditeur emblématique des Final Fantasy). Un principe de jeu original pour guider un duo improbable (un agent fédéral et une écoterroriste!) dans les méandres d’une enquête périlleuse sur les dérives du gouvernement d’un monde futuriste. Plus prosaïquement, c’est aussi un jeu d’action avec vision cinéma à la troisième personne (un « TPS » par opposition à la vue subjective des « FPS » comme Call of Duty), dans lequel, au lieu de récupérer de nouvelles armes, vous devrez « hacker » les cerveaux pour prendre le contrôle des machines et des personnes dont les aptitudes vous seront nécessaires pour progresser dans l’aventure. Mindjack propose un mode Solo et un mode Multijoueur; d’ailleurs, les nombreux robots qu’on y croise ne devraient pas laisser insensibles les lecteurs de Planète Robots… Mindjack (PS3 et XBOX 360) Éditeur: Square Enix


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