« Ce qui me paraît certain, c'est que plus le robot aura d'autonomie et plus il sera répandu sur le marché, plus la mise en place d'un système d'immatriculation et d’autorisation de mise sur le marché s'imposera. » Philippe Guttinger,
Planète Robots n°11 de septembre 2011
édito Il semblerait que l'on s'approche de plus en plus rapidement d'une utilisation de masse des robots. L'ère des pionniers est peut-être vouée à s'éteindre dans les prochains mois ou les prochaines années tout au plus. Un signe qui ne trompe pas, ce sont les regroupements stratégiques de ces dernières semaines. Softbank Robotics avait déjà avalé Aldebaran Robotics mais dorénavant le repreneur efface le nom historique en vue de commercialiser à grande échelle son produit phare : Pepper. Kuka, le géant de la robotique industrielle allemande a subi une OPA d'un fabricant chinois d’électroménager et de climatiseurs, Midea. Toyota rachète pas une, mais deux filiales robotiques d'Alphabet/Google, Boston Dynamics et Schaft. Comme précisé plus haut, Pepper a ouvert sa commercialisation en Occident pendant le salon Innorobo en présentant ses très nombreux partenaires. Attendezvous à apercevoir Pepper partout, à commencer par les boutiques Orange et Darty. Cybedroïd a présenté son tout nouveau semi-humanoïde Leenby à Innorobo et nous annonçait être déjà en discussion avec des établissements de santé afin de les équiper avec leurs robots. Buddy, attendu impatiemment depuis des mois, devrait arriver au début de l'année prochaine pour ceux qui l'ont précommandé, puis pour le grand public. Un autre signe évident de l'annonce d'une certaine maturité du marché, les copies plus ou moins améliorées commencent à pointer le bout de leur nez. En voyant le robot Alpha 2 de UBTech, n'y voit-on pas une certaine ressemblance assumée avec le robot Nao ? Le semi-humanoïde iPal d'AvatarMind ressemble fortement à un Pepper tourné vers le marché des jeunes enfants. Décidément, les robots français semblent les plus copiés, car Buddy de Blue Frog Robotics a également droit à son clone, et pas de n'importe quel constructeur : Asus vient de présenter Zenbo qui possède l’allure, les possibilités et un prix très proche de Buddy. Espérons que l'antériorité jouera en faveur des originaux. ■Frédéric
Boisdron
PLANÈTE ROBOTS N°40
I02-03
S o mmaire Juillet / août 2016 - NUMÉRO 40
08 Robots News
ÇA VIENT DE SORTIR Tout ce qu'il faut retenir de ces deux derniers mois dans le monde étrange de la robotique.
14 Le droit des robots
État des lieux dans le monde.
16 Loi pour une République numérique Passage en revue du projet de loi de la secrétaire d'État au numérique, Axelle Lemaire.
19 Nos lecteurs ont du talent
ODOI, synthèse entre robot, art et dynamique par Fabrice R. Noreils.
20 Mercedes-Benz remplace des robots par des êtres humains
Retour à l'humain chez Mercedes.
NOTRE DOSSIER : ROBOTIQUE ET SÉCURITÉ
24 Innorobo 2016
Le salon des écosystèmes florissants.
30 La 2e compétition du Challenge Argos
Une compétition robotique internationale visant à faire émerger une nouvelle génération de robots de surface autonomes, adaptés aux sites gaziers et pétroliers
32 La FIRST Robotics Competition Pionnière pour les jeunes.
36 Coupe de France de Robotique 2016
Le renouveau d'une compétition pionnière.
38 Les humanoïdes envahissent les arts de la scène !
Les artistes ont de plus en plus recours aux robots, notamment aux humanoïdes.
41 Persona, étrangement humain
Quand la robotique s'invite au musée des Arts Premiers.
Planète Robots Édité par Les Éditions d'Acamar, 161, bd Henri-Sellier, 92150 Suresnes. Directeur de la publication Philippe Seban seban@planeterobots.com Rédacteur en chef Frédéric Boisdron boisdron@planeterobots.com
04-05
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PLANÈTE ROBOTS N°40
42 Les robots tondeuses
ROBOTS DE SERVICE De grandes avancées technologiques.
46 Les robots de piscine ont la cote
Automatiques ou semi-automatiques, les robots de piscine sont conçus pour nettoyer le bassin et ôter les débris qui peuvent s'y trouver.
50 La clinique des robots
Comment faire réparer votre robot préféré.
52 3DR Solo, le premier drone intelligent et évolutif
Solo est le premier drone doté d'une intelligence et capable d'évoluer grâce à des mises à jour software régulières.
55 Le Ninebot Mini Pro inaugure un nouveau type de gyropode
Un gyropode à manche pour un prix défiant toute concurrence.
56 Casper redonne le sourire aux enfants hospitalisés
Robot développé pour égayer le quotidien des enfants atteints du cancer.
58 TechDay du Living Lab Usine du futur ROBOTS AU TRAVAIL
La robotique cognitive au centre de l’Industrie 4.0.
60 Des robots à bord de la Station spatiale internationale
L'ISS accueille de nombreux robots humanoïdes et autres robots à son bord.
66 Des robots humanoïdes au service de l'aéronautique
Des robots chez Airbus.
68 La cobotique et l'industrie
Comment les opérateurs collaborent avec les cobots dans les usines.
72 Boston Dynamics épate la galerie RECHERCHE ROBOTIQUE
Petit retour sur Atlas et l’intérêt que lui porte Toyota.
74 Le robot Roméo et des voitures autonomes à l'IRCCyN
L'IRCCyN héberge un robot Roméo mais également d'autres projets avancés.
76 Quand la machine vous comprend !… CAHIER TECHNIQUE Et vous répond.
Petite étude de l’analyse sémantique.
80 Sense et iSense… la 3D dans la poche ! INNOVATIONS DU FUTUR
Des scanners 3D à emporter partout.
84 Test : Dagoma Discovery 200
Une imprimante 3D à tout petit prix.
86 News spatiales
L’espace est un nid pour les nouvelles technologies robotiques.
88 News gadgets
Une petite sélection de gadgets et d’autres produits dans le vent qui ont retenu notre attention. La curiosité est de mise…
90 Les objets connectés selon Bigben
Des objets connectés équipés de GPS pour tous les usages.
98 News concepts
Quand les designers se penchent sur de nouveaux concepts, pas toujours suivis par une production réelle…
92 News medias
ROBOTS & MÉDIAS Les robots sont partout, même à l’intérieur de votre bibliothèque, de votre vidéothèque et de tout ce qui finit par « thèque ».
94 Cinéma
Independance Day : Resurgence et Star Trek : Sans limites
98 Iron Man est-il le super-héros robot de J.A.R.V.I.S ?
Mais qui commande qui ?
Rédacteurs Lionel Alvergnas, Me Alain Bensoussan, Fleur Brosseau, Aurélie Gallois, Nicolas Denis, Josèphe Ghenzer, Darine Habchi, MarieHélène Léon, François Lionet, Joe Pillow, Richard Seltrecht, Screetch, Cédric Vasseur et Arthur Vernassière.
© 2016 Les Éditions d'Acamar Dépôt légal à parution Diffusion MLP ISSN : 2106-3133 N° de commission paritaire : 0418K90181 Imprimé en Italie
Secrétaire de rédaction Louise Santonnax
La rédaction n’est pas responsable de la perte ou la détérioration des textes, fichiers ou photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans ce magazine est interdite. Une remarque, une idée, une question pour notre rubrique courrier : courrier@planeterobots.com
Direction artistique Patrick Lusinchi Responsable publicité Cédric CÉLESTIN c.celestin@planeterobots.com +33 (0)146 250 525
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La photo du mois
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PLANÈTE ROBOTS N°40
C
e plongeur archéologue est le robot Ocean One, développé par Oussama Khatib de l'université Stanford avec l'aide du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) à Marseille. Ce robot humanoïde, dédié à l'archéologie et à l'étude sous-marine peut théoriquement aller jusqu'à 200 mètres de profondeur. Ocean One est un prototype de ROV, conçu à la base pour étudier les récifs de corail dans la mer Rouge. Cette photo a été prise au mois d'avril dernier, lorsque Ocean One a tenté sa première expédition à bord de l'André Malraux, un navire archéologique du DRASSM, afin d'explorer l'épave de La Lune, une frégate gisant dans la rade de Toulon par 90 mètres de fond depuis 1664. © Osada/Seguin/DRASSM.
PLANÈTE ROBOTS N°40
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actualités
Élaboré par Robert Flitsch, un ingénieur en mécanique issu d’Harvard, AddiBot (Additive manufacturing robot) est une imprimante 3D sans fil, d’environ 60 cm de long, montée sur 4 roues qui est capable, après avoir repéré les fissures d’une patinoire grâce à un dispositif de reconnaissance visuelle, de les combler en y projetant de l’eau maintenue à une température tout juste supérieure à 0 °C pour qu’elle reste liquide. Ce projet initié il y a 2 ans a, depuis lors, donné naissance à la société Addibots avec pour objectif de développer le concept et de commercialiser son invention. Diverses autres applications sont déjà envisagées. C’est ainsi, par exemple, qu’en mettant du bitume dans son réservoir à la place de l’eau, on pourrait alors reboucher les nids-de-poule sur la chaussée, voire même construire les routes ultra-résistantes de demain en y intégrant des matériaux extrêmement solides comme
© Asddibots.
Un robot imprimante 3D pourrait réparer les routes
des fibres de carbone, des circuits électriques pour transférer de l'énergie solaire ou encore des capteurs pour faciliter la communication entre les véhicules. Addibot pourrait ainsi accompagner le développement des villes intelligentes. ◗
Lucy, un réflecteur solaire robotisé pour cela. Deux candidats ont relevé le défi : Shawn Mikula, un chercheur du Max Planck Institute for Medical Research à Heidelberg, travaille sur un processus de fixation chimique qu'il a testé sur des cerveaux de souris tandis qu’une équipe de 21st Century Medecine, une société de recherche en cryobiologie basée en Californie, a adopté une approche de cryoconservation consistant à imprégner un cerveau avec un agent fixateur puis le tremper dans un produit chimique qui empêche la formation de glace. Elle a expérimenté sa technique sur un cerveau de lapin. ◗
© Asddibots.
La Brain Preservation Foundation avait annoncé offrir un prix de 100 000 dollars à la première équipe de scientifiques qui réussira à parfaitement préserver un cerveau humain sur le long terme (> 100 ans) de façon à pouvoir le ramener à la vie dans le futur. Le challenge devait se dérouler en 2 étapes. La première avait trait à la préservation d'un cerveau de petit mammifère en utilisant une technique applicable à un environnement de laboratoire. La seconde concernait la préservation d'un cerveau de grand mammifère via une technique chirurgicale répondant à toutes les normes médicales nécessaires à sa future application dans un milieu hospitalier sur un humain et utilisant une procédure qui pourra être effectuée avec des modifications mineures pour moins de 20 000 dollars par une équipe médicale spécialement formée
Une équipe de six MicroTugs a réussi à tracter une voiture de 1800 kg
© BDML/Stanford University.
ROBOTS
Les MicroTugs ces minuscules robots conçus par une équipe de chercheurs du BDML (Biomimetics and Dexterous Manipulation Laboratory) de l’université de Stanford, font à nouveau parler d’eux. Après avoir montré, il y a quelques temps, leur étonnante capacité d'adhésion sur des surfaces verticales, tout en tirant des objets 2000 fois plus lourds que leur propre poids, les chercheurs ont maintenant voulu tester la capacité des MicroTugs à travailler en équipe en s’inspirant de la façon dont les fourmis coopèrent entre elles pour transporter de volumineux objets. C’est ainsi que les chercheurs sont arrivés à faire en sorte que 6 MicroTugs, ne pesant que 17 g chacun, œuvrent de concert pour tracter une voiture de 1800 kg sur plusieurs mètres. Ces MicroTugs sont, non seulement, dotés d’une substance adhésive contrôlable sous leurs minuscules pieds, inspirée de celle se trouvant sous les pattes des geckos, leur permettant d’exercer de très grandes forces d’interaction en dépit du poids à transporter et du frottement mais ils sont aussi capables de communiquer entre eux pour optimiser leur effort collectif comme le font les fourmis. ◗
DRU, un robot livreur de pizzas Avec l’aide de Marathon Robotics, une start-up australienne, Domino’s a développé un robot autonome capable de livrer jusqu’à 10 pizzas au domicile de ses clients. Ce robot, baptisé DRU (Domino’s Robotic Unit), mesure 92 cm de haut et 1 m de long pour un poids de 190 kg. Il se déplace sur 4 roues, en empruntant les trottoirs et les pistes cyclables, à une vitesse de pointe de 20 km/h. Grâce à son GPS intégré, il est capable de définir tout seul l’itinéraire le mieux adapté et le plus rapide pour aller de son point de départ jusqu’à son lieu de livraison. Sa caméra 360° et ses capteurs embarqués lui permettent de percevoir les obstacles tout le long du chemin et de les éviter si
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PLANÈTE ROBOTS N°40
nécessaire. Il est doté d’un moteur électrique et son rayon d’action est de 20 km. Il équipé de divers compartiments qui lui permettent de transporter les commandes, tout en gardant les pizzas au chaud et les boissons au frais. Il envoie un message aux clients pour les avertir quand il arrive devant chez eux. Les clients se servent alors d’un code spécifique, qui leur a été communiqué au moment de leur commande, pour récupérer leur repas. DRU a déjà été testé à Brisbane en Australie et d’autres tests sont maintenant prévus à Wellington en Nouvelle-Zélande. Domino’s espère pouvoir assurer leurs livraisons avec des DRU dans différents pays dès 2018. ◗
Boeing a récemment présenté Echo Voyager, son dernier modèle d’UUV (Unmanned Undersea Vehicles). Ce sousmarin autonome de 15,50 m de long peut naviguer à plus de 3350 m de profondeur pendant une durée maximale de 6 mois grâce à un système d'alimentation hybride rechargeable et modulaire. Il est équipé d’un générateur diesel qui lui permet de recharger ses batteries à la surface. De plus, il n'a pas besoin d'être lancé et récupéré par un navire de support de surface, ce qui économise les coûts d’un équipage et de l'exploitation du navire d'accompagnement. Il peut collecter des données en mer puis remonter à la surface, à intervalles réguliers, pour les transmettre en temps quasi réel, via des satellites. Il pourra effectuer diverses missions: surveillance et reconnaissance de surface, déploiement de charges, inspection et protection d’infrastructures sous-marines, prélèvement d’échantillons, détection de radiations, création de cartes bathymétriques du fond de l'océan, exploration pétrolière et gazière, utilisation comme plateforme de combat, lutte contre la guerre sous-marine, déminage et préparation des champs de bataille… Des essais en mer vont commencer dès cet été au large de la côte de la Californie. ◗
Phoenix, le nouvel exosquelette de SuitX
© SuitX.
Echo Voyager, le nouveau sousmarin autonome de Boeing
SuitX, une start-up issue de l'université de Berkeley, a développé pendant 4 ans un exosquelette fiable, adapté aux usages quotidiens des paraplégiques et des personnes ayant des problèmes de mobilité. Baptisé Phoenix, il peut être aisément revêtu tout en étant assis dans un fauteuil roulant. Une interface intuitive permet à son utilisateur de se mettre debout, de s’asseoir et de marcher. Fabriqué en fibre de carbone, il pèse 12,25 kg. Il intègre des petits moteurs, qui génèrent les mouvements au niveau des genoux ainsi qu’aux hanches et sont contrôlés par l’utilisateur grâce à des commandes intégrées aux béquilles. Il est
ajustable pour s’adapter à la taille ainsi qu’au poids des différentes personnes et peut être facilement configuré en fonction de leurs besoins et de leur type d’handicap. En outre, la configuration de la marche, de la vitesse et des sensations peut se régler via une application sur smartphone. Ses batteries sont placées dans un sac à dos. Avec une seule charge, il peut fonctionner pendant 4 heures en continu ou 8 heures en discontinu. Sa vitesse est d’environ 2 km/h et son prix est de 40000 dollars. SuitX espère pouvoir faire chuter son prix dans les 3 prochaines années, grâce à des économies d’échelle, et travaille aussi sur un dispositif similaire adapté aux enfants. ◗
© Boeing.
EMIEW3, le nouveau robot d’accueil d’Hitachi
Une équipe dirigée par le Pr Jennifer Lewis, regroupant des chercheurs du Wyss Institute de l’université d’Harvard et du SEAS (Harvard John A. Paulson School for Engineering and Applied Sciences), a réussi à fabriquer du tissu artificiel vascularisé, sur une zone aussi grande que la taille d'un doigt, avec une technique d’impression 3D en utilisant une encre composée de différents types de cellules, des enzymes, de la gélatine, du fibrinogène (une protéine contenue dans le plasma sanguin qui joue un rôle dans la coagulation) et des facteurs de croissance. Des vaisseaux sanguins se sont développés à l’intérieur du tissu imprimé ce qui lui a permis de vivre pendant 6 semaines et même de commencer à se muer en tissu osseux. Cette expérience marque une étape supplémentaire dans la recherche concernant la bioimpression de tissu vivant vascularisé. ◗
© Hitachi
Des chercheurs sont parvenus à créer des vaisseaux sanguins grâce à l'impression 3D
EMIEW3, le nouveau robot de service d’Hitachi, mesure 90 cm de haut et pèse 15 kg. Il se déplace grâce à ses roulettes à la vitesse de 6 km/h et peut surmonter des différences de niveau de plancher allant jusqu'à 1,5 cm. Il est doté de 14
micros, de divers capteurs et d’une fonction prédictive pour éviter la collision avec des objets en mouvement pouvant apparaître soudainement dans les angles morts. En outre, il est capable de se remettre debout s’il a été renversé. Il est destiné à être déployé dans les magasins et les établissements publics pour guider et conseiller la clientèle. Grâce à sa reconnaissance vocale, un radar et un système de caméras externes connectées, il est capable de s’orienter et de voir qu’une personne a besoin d’aide et requiert ses services. Il se rend alors de façon autonome à sa rencontre afin de répondre à ses questions en différentes langues et même avec le bruit de fond de la rue. Il fonctionne avec une plateforme reliée à des systèmes informatiques basés dans le Cloud. De plus, un système de commande à distance permet de surveiller et contrôler plusieurs robots dans divers endroits. EMIEW3 va démarrer des tests en situation réelle. Sa commercialisation est prévue pour 2018. Hitachi espère qu’il pourra guider les millions de touristes qui iront aux JO de Tokyo en 2020. ◗
PLANÈTE ROBOTS N°40
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ROBOTS
actualités Un nouveau pas dans la médecine régénérative a été franchi
© FARMSTAR.
embarqués à bord de différents vecteurs (avions, satellites, drones Delta Y et Delta H de Delta Drone), pour relever et déterminer la biomasse et la teneur en chlorophylle des plantes partout en France. Les images sont corrigées des effets atmosphériques et radiométriques puis traitées pour obtenir des cartes biophysiques. Grâce à l'utilisation des données météorologiques, FARMSTAR s'adapte au contexte climatique des régions pour donner des conseils avisés sur la conduite des cultures (blé, orge, colza…), qui sont présentés sous la forme de cartes accompagnées de résultats chiffrés et sont accessibles aux agriculteurs ainsi qu’aux techniciens sur un portail sécurisé ou sur l'extranet de l'organisme distributeur. FARMSTAR propose aussi, en option, de prévenir les agriculteurs en cas de détection de maladies dans leur région afin de mettre en place un plan de prévention et de les faire bénéficier d’un accompagnement personnalisé. ◗
FARMSTAR allie le savoir-faire d'Airbus Defence and Space dans l’analyse d’images issues de la télédétection et à l’expertise agronomique d’instituts techniques (Arvalis-Institut du végétal et Terres Inovia) ce qui permet de proposer aux agriculteurs un service innovant, économique et facile à utiliser. FARMSTAR utilise des capteurs spécifiques,
Un bras robotisé portable intelligent batterie mais également la direction ainsi que la proximité des bras humains. Lorsqu’il s’approche d'un instrument, il utilise des accéléromètres intégrés pour en détecter la distance et la proximité. Des moteurs embarqués s’assurent que la baguette est toujours placée au bon endroit. Il se déplace naturellement avec des gestes intuitifs car il a été programmé en utilisant la technologie de capture de mouvements humains. ◗
© Georgia Institute of Technology.
Des chercheurs de Georgia Tech, sous la supervision du Pr Gil Weinberg, ont conçu un bras robotisé portable intelligent avec pour objectif de repousser les limites de ce que les humains peuvent faire. Un des membres de l’équipe l’a testé pour jouer de la batterie. Une fois attaché à l’épaule du musicien, ce bras robotisé de 61 cm de long se déplace en suivant les mouvements du batteur. Il s’ajuste automatiquement à la bonne hauteur et aux différents instruments de percussion. Il sait ce qu'il faut jouer, rien qu’en écoutant la musique qu’il entend. Si le musicien joue lentement, le bras ralentit la cadence et si le batteur accélère, le bras joue plus vite. Il est aussi capable d’improviser tout seul en se basant sur le tempo et le rythme. Il sait en permanence exactement où il se trouve et où se trouvent les différents instruments de percussion de la
© Wake Forest Institute for Regenerative Medicine.
FARMSTAR allie drones et satellites pour une agriculture de précision
Jusqu’à présent, il n’était pas possible d’envisager la viabilité d’organes imprimés en 3D, combinant matériau synthétique et cellules vivantes, une fois greffés sur un patient. Une équipe de chercheurs du Wake Forest Institute for Regenerative Medicine a réussi à mettre au point une nouvelle technologie, baptisée ITOP (Integrated Tissue-Organ Printer), qui permet la vascularisation nécessaire à la réussite de ces greffes en apportant oxygène et nutriments aux tissus. Grâce à cela, les chercheurs sont arrivés à imprimer en 3D des modèles d'organes en utilisant une bio-encre, composée d’un polymère biodégradable (destiné à être, peu à peu, remplacé par des tissus organiques) et de cellules vivantes capturées dans des bulles d'hydrogel, ainsi qu’un réseau de microcanaux permettant aux nutriments et à l'oxygène de se diffuser dans les greffons et de les garder en vie le temps qu'ils élaborent un système vasculaire. En déposant, dans un ordre précis, plusieurs types de cellules et des composants de tissu dans des endroits spécifiques de l’imprimante, ils ont obtenu des oreilles, des os et des muscles qui ont ensuite été testés avec succès sur des souris. Les chercheurs estiment qu’il faudra encore attendre environ 10 ans avant que cela puisse être testé sur des humains. ◗
La NTSHA (National Highway Traffic Safety Administration), l’Agence fédérale américaine en charge de la sécurité routière, a officiellement reconnu que le système de conduite autonome des Google Car peut être considéré comme le conducteur du véhicule. Les occupants humains n'étant alors considérés que comme des passagers, cela ouvre désormais la voie à l'intégration de conducteurs virtuels à la réglementation existante. Elle estime qu’il faudrait revoir la législation en vigueur sur de nombreux points qui ne sont pas compatibles avec les voitures autonomes. Pour l’instant, le conducteur
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d’une voiture est encore considéré comme l'occupant qui est assis derrière le volant et il doit être en mesure de la contrôler avec ses mains sur le volant et ses pieds sur les pédales alors que la Google Car n'a pas de volant, ni de pédales ou de frein à main. Le gouvernement américain a promis d'investir 4 milliards de dollars sur 10 ans pour assurer le développement des voitures autonomes et leur acceptation légale. La récente déclaration de la NTSHA devrait donc sensiblement accélérer la mise en circulation des véhicules autonomes sur les routes américaines. ◗
© Google.
Le système de conduite de la Google Car a obtenu son permis de conduire
Des convois de camions autonomes ont sillonné les routes
GAUSSIN et BA Systèmes développent un système robotisé destiné aux terminaux portuaires
© GAUSSIN.
Les principaux constructeurs de poids lourds européens ont récemment participé à l’European Truck Platooning Challenge, organisé par les Pays-Bas, pour tester leurs camions autonomes sur la route. Six convois de deux à trois camions sont partis de différentes villes (Daimler et Man de Stuttgart et Munich, DAF et Iveco de Westerlo et Bruxelles, Scania et Volvo de Stockholm et Göteborg) pour rallier le port de Rotterdam. Grâce à une technologie sans fil, baptisée vehicle to vehicle, les camions suiveurs freinent et accélèrent automatiquement en même temps que celui de tête, ce qui permet de réduire la distance de sécurité entre chacun d’eux à 15 m au lieu de 50 m en temps normal. Malgré tout, un conducteur, en charge du contrôle des systèmes d’assistance, était présent à bord de chaque camion en cas de besoin. L’objectif de ce challenge était de démontrer les bénéfices de ce type de convois automatisés en termes de réduction aussi bien de la consommation de carburant (d’environ 10 %) que de la pollution mais aussi de l’amélioration de la sécurité routière et de la fluidité du trafic. Les Pays-Bas espèrent ainsi influer sur une harmonisation de la réglementation des divers pays européens pour permettre à cette technologie d'être empruntée sur nos autoroutes à l’horizon 2020. ◗
Porté par GAUSSIN et BA Systèmes, VASCO (Véhicule Automatisé Supervisé pour COnteneurs) est un projet d’innovation collaboratif en robotique portuaire qui a pour objectif de développer le 1er système, 100 % automatisé avec guidage sans infrastructure pour le transfert de conteneurs dans les terminaux portuaires. Ce système permettra d’accroître la productivité, de réduire les coûts d’exploitation et de minimiser le temps de présence des navires à quai. Pour mener à bien ce projet, un consortium a été formé auquel participent les laboratoires CRYSTAL de l’université
de Lille 1 et IRCCyN de l’École Centrale de Nantes 2 qui seront chargés de l’automatisation et la navigation des robots mobiles ainsi que de la supervision du système tandis que, de leur côté, GAUSSIN et BA Systèmes travailleront à la conception et à la mise en œuvre d'un démonstrateur constitué d’une flotte de 3 véhicules automatisés, d’un superviseur et d’un système de changement automatisé des powerpacks. Ce démonstrateur évoluera en conditions réelles dès 2017, dans un 1er temps, sur le site d’essais d’Héricourt puis ensuite sur le port de Dunkerque (Terminal des Flandres). ◗
© European Truck Platooning Challenge.
© CIRTES.
Liam, le robot recycleur d’iPhone
Liam (Large inverse assembly machine) est un robot tout spécialement conçu par Apple pour démonter les iPhone en fin de vie afin de pouvoir les recycler. Il s’inscrit dans le cadre d’Apple Renew, le programme de reprise des iPhone disponible dans tous les Apple Store. Il se présente sous la forme d'une ligne de 30 m de long composée de 29 bras robotisés dotés de pinces, qui sont capables de saisir un iPhone, de détecter grâce à des caméras ses différents composants, de le démonter pièce par pièce (cartes SIM, circuits imprimés, vis, batteries, lentilles…) et de trier ensuite les différents matériaux (cobalt et lithium
de la batterie, or et cuivre de l’appareil photo, ou argent et platine de la cartemère…) de manière sûre et efficace. Chaque bras robotisé a un rôle très spécifique. L’ensemble est presque entièrement automatisé, il suffit de lui fournir des iPhone (jusqu'à 40 smartphones peuvent être déposés en même temps) qui sont guidés par une bande transporteuse et de vider les récipients quand ils sont pleins. Liam est capable de démonter un iPhone en 11 secondes, ce qui représente un volume de 1,2 million d’iPhone par an. Apple dispose actuellement de deux unités en fonctionnement. ◗
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actualités
© NAVYA.
La NAVYA ARMA va être testée sur route en Australiebientôt une colonie de la Terre
Après avoir été testée à moult reprises dans différentes villes européennes ainsi qu’aux USA, la navette autonome ARMA, mise au point par NAVYA, va maintenant aussi l’être en Australie. Fruit d’une décennie de recherche et d’expertise, ARMA, qui a été spécialement conçue pour les trajets du dernier kilomètre, peut transporter en toute sécurité, fiabilité et
Le MIT travaille sur un ordinateur quantique plus performant
confort, jusqu’à 15 personnes à une vitesse maximale de 45 km/h. Elle est équipée d’une technologie multi-capteurs offrant une perception 3D qui lui permet de cartographier son environnement, détecter les éventuels obstacles sur son parcours et interpréter les panneaux de signalisation. C’est la ville de Perth qui a été choisie pour accueillir le 1er essai de véhicule autonome du pays. Dans le cadre du nouveau plan d'expérimentation des technologies automobiles autonomes, le Ministère des Transports de l’AustralieOccidentale travaille en étroite collaboration avec le Royal Automobile Club (RAC) pour vérifier la sécurité des véhicules ainsi que leur conformité avec les normes routières locales mais aussi pour identifier les routes de Perth où ces essais se dérouleront. ◗
Un système de lentilles qui permet une vision télescopiquele pour améliorer la perméabilité à l’air, l’équipe de chercheurs a creusé de microscopiques canaux de 0,1 mm de diamètre dans la face intérieure de la lentille ce permet ainsi à l’oxygène de circuler plus aisément. Ce système n’en est toujours qu’au stade de prototype. ◗
© EPFL
En 2013, Eric Tremblay, un chercheur spécialiste de l’optique à l’EPFL, avait présenté une 1re version d'une lentille de contact de 1,55 mm d’épaisseur, destinée aux personnes dont la vue est faible ou souffrant de DMLA, qui embarque un mini télescope capable de grossir 2,8 fois l'image grâce à un réseau de miroirs en aluminium sur lesquels la lumière rebondit. Ce système de lentilles télescopiques est maintenant accompagné d’une paire de lunettes intelligentes permettant de déclencher et désactiver le zoom, rien qu’en clignant de l’œil. Pour grossir l’image, il suffit de cligner de l'œil droit, ce qui active un filtre polarisé qui change l'angle d'entrée de la lumière sur la lentille tandis que le clignement de l'œil gauche rétablit la vision normale. Les lunettes sont aussi équipées d'un détecteur capable de différencier le clignement volontaire des yeux des simples battements de cils automatiques. En outre,
Alors qu’il fallait auparavant 12 qubits pour factoriser le nombre 15, une équipe de chercheurs du MIT et de l’université d’Innsbruck a récemment publié une étude dans laquelle elle annonçait avoir mis au point un système permettant de réduire le nombre qubits à 5 avec un niveau de confiance supérieur à 99 % et implémentant un algorithme permettant de casser des clefs de chiffrement reposant sur la factorisation de grands nombres. Grâce à leur système qui utilise des impulsions laser pour maintenir les atomes dans un piège à ions et stabiliser le système quantique, il devrait être possible d’accroître les capacités des ordinateurs quantiques pour les rendre capables de factoriser des nombres encore beaucoup plus grands afin de les utiliser dans des nouveaux codes de chiffrement. ◗
Un modèle de superordinateur bio Le Pr Dan Nicolau, qui est à la tête du département de bio-ingénierie à l'université McGill, a mis au point avec l’aide de son fils et d’une équipe internationale de chercheurs, un modèle de superordinateur bio capable de traiter, très rapidement et avec précision, des informations à l'aide de réseaux parallèles de la même façon que les énormes supercalculateurs le font. Il a été élaboré grâce à une combinaison de modélisation géométrique et de savoir-faire en ingénierie à l'échelle nano. Son processeur, qui mesure seulement 1,5 cm², a la spécificité d’utiliser de l'adénosine triphosphate (ATP), une molécule active dans la biochimie de tous les organismes
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vivants connus, pour le faire fonctionner en faisant circuler des protéines à l’intérieur de ses circuits. À la place des électrons qui sont propulsés par une charge électrique et se déplacent à l'intérieur d'une puce électronique classique, ce sont ici de courtes chaînes de protéines (que les chercheurs appellent les agents biologiques) qui se déplacent, de manière contrôlée, autour des circuits, leurs mouvements étant alimentés par l'ATP. Le processeur ne chauffe pas et ne dépense quasiment pas d’énergie. Il ne s’agit, pour l’instant, que d’une 1re étape destinée à montrer que ce type de superordinateur biologique peut réellement fonctionner. ◗
Un robot caméléon capable de changer de couleur presque instantanément
© Université de Wuhan/Pr Guoping Wang.
Un robot de binage qui analyse le sol
ANATIS est un robot agricole connecté, idéal pour les cultures maraichères supérieures à 10 hectares. Il assiste les maraîchers en réalisant l'entretien des cultures par binage en toute autonomie et en leur fournissant une aide à la décision dans le suivi des cultures par acquisition et traitement d'indicateurs clés. Il mesure 1,95 m de long, 2 m de large et 1,45 m de haut pour un poids de 800 kg et a un dégagement sous châssis de 65 cm. Il est doté de 4 roues motrices directionnelles et d’une voie réglable (de 1,45 à 2,05 m) pour fonctionner sur toutes les largeurs de planches. Il se déplace entre 3 et 4 km/h. Avec ses 3 batteries électriques, il dispose d’une autonomie de 4 heures avec un temps de recharge de 4 h. Il est équipé d’un GPS et de caméras : celle placée à l’avant lui permet de naviguer sur une passerelle et d’effectuer des demi-tours tandis que celle située à l’arrière lui permet de manipuler l’outil de manière latérale et de recueillir un certain nombre de données sur le dimensionnement, le comptage ou les zones ayant plus de mauvaises herbes que d’autres. Grâce à sa batterie de capteurs, il analyse chaque parcelle pendant qu’il travaille tout en collectant diverses informations afin de guider le maraîcher dans ses décisions et d’optimiser la répartition des engrais. De plus, des capteurs hydrométriques lui permettent de réaliser des cartographies afin d’agir sur l’irrigation et la fertilisation. ◗
électrique qu’elles reçoivent ce qui les fait changer de couleur. Pour l’instant, ce procédé n’est capable de reproduire que les couleurs primaires de la synthèse additive (rouge, vert et bleu) mais les chercheurs assurent qu’il sera ensuite facile d’arriver à reconstituer l'ensemble du spectre de couleurs de l'environnement voire même couvrir un spectre plus large que celui du visible, allant de l'ultraviolet au proche infrarouge. Une fois que ces capteurs auront été améliorés et miniaturisés, ce procédé pourrait alors être utilisé pour élaborer un système de camouflage adaptatif à usage militaire. ◗
Le nouveau robot bipède tout-terrain de Schaft
© Schaft.
© Till Korten/McGill University.
© Carré.
Une équipe de chercheurs de l'université de Wuhan, sous la supervision du Pr Guoping Wang, s’est inspirée des aptitudes du caméléon pour élaborer un prototype de robot, imprimé en 3D, capable de changer de couleur quasi instantanément pour se fondre dans son environnement. Une caméra placée dans sa tête enregistre la couleur du fond. Cette information est transmise à un processeur qui envoie un champ électrique spécifique à certaines des cellules plasmoniques qui recouvrent l’ossature du robot. Elles renvoient alors la lumière de façon particulière selon l’intensité du champ
Lors du dernier New Economy Summit de Tokyo, Schaft (une start-up issue de l'université de Tokyo qui a été rachetée en 2013 par Alphabet) a montré dans une vidéo les capacités de son nouveau
robot bipède qui fait preuve d’un impressionnant sens de l’équilibre à toute épreuve. C’est ainsi qu’on le voit monter et descendre des escaliers sans aucune difficulté mais également marcher normalement aussi bien dans la neige que sur du sable et des galets au bord de la mer ou encore avancer dans des sous-bois sur un terrain accidenté. De plus, lorsque quelqu’un tente de le déstabiliser en faisant rouler sous ses pieds un cylindre métallique, il trébuche mais ne tombe pas et il retrouve très vite son équilibre. En outre, il est capable de porter une charge utile de 60 kg. Son design est original car ce robot (qui n’a pas encore de nom) est constitué de deux longues jambes reliées et coordonnées par un bloc central, qui est surplombé par un boîtier et une tête radar assez compacte ce qui lui confère une démarche très particulière qui ne ressemble en rien à celle des humains puisqu’il ne dispose pas d’articulations au genou contrairement aux autres robots bipèdes. Pour l’instant, il ne s’agit encore que d’un prototype. ◗
PLANÈTE ROBOTS N°40
I12-13
Le Droit des robots
ÉTAT DES LIEUX DANS LE MONDE
La robotique améliore la compétitivité des entreprises et réinvente les méthodes de production. Le droit ne doit pas être un frein au déploiement de projets.
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d’assistance à la personne, d’aide au diagnostic médical ou encore de transport intelligent.
LA ROBOTIQUE EST LA PROCHAINE GRANDE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE De nombreuses études sur l'impact de la robotique sur l'économie ont montré que les investissements dans les différents secteurs de la robotique de services professionnels et industriels sont en augmentation à l'échelle mondiale et les marchés qui leur sont associés sont évalués en milliards. La robotique améliore la compétitivité des entreprises et réinvente les méthodes de production. Au-delà des perspectives économiques, la robotique de service, soutenue par le développement de l'intelligence artificielle, soulève des questions éthiques, juridiques et sociales. L'analyse juridique n’est pas aisée car la robotique couvre des réalités techniques très diverses. Les entreprises dont l’activité est concentrée sur les technologies et applications robotiques peuvent être confrontées à des situations juridiques complexes résultant de la pluralité des règles applicables qui n’ont pas nécessairement été conçues pour la robotique. Cette situation ne devrait pas entraver le développement des activités dans ce domaine. Il importe d’avoir des repères à partir des normes juridiques qui favorisent de tels développements et de procéder à une analyse des risques juridiques auxquels peuvent être confrontés les fabricants et porteurs de projets, compte tenu des règles de responsabilité applicables à chaque pays. L'enjeu pour ces derniers est de connaître au plus vite la réglementation applicable à l'acquisition, la production, la mise à disposition et l'éventuelle utilisation d'un robot domestique, de surveillance, de divertissement,
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PLANÈTE ROBOTS N°40
LA ROBOTIQUE AMÉLIORE LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES ET RÉINVENTE LES MÉTHODES DE PRODUCTION. AU-DELÀ DES PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES, LA ROBOTIQUE DE SERVICE, SOUTENUE PAR LE DÉVELOPPEMENT DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, SOULÈVE DES QUESTIONS ÉTHIQUES, JURIDIQUES ET SOCIALES.
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Les constructeurs font de plus en plus d'efforts de sécurité.
UN CADRE JURIDIQUE EN CONSTRUCTION À L’ÉCHELLE MONDIALE La robotique pourrait bien être « la prochaine grande révolution industrielle, comparable à l’Internet » (1). La France cherche à se positionner lorsque le leadership d’autres nations, asiatique et nord-américaine en tête, est déjà établi. Selon ces prévisions et à l’échelle mondiale, les investissements seraient répartis en quatre secteurs : — la défense (drones, véhicules autonomes ou véhicules robots terrestres et sous-marins) pour laquelle les investissements devraient passer de 7,5 milliards (2015) à 16,5 milliards de dollars (2025) ; — l’industrie (production, emballage, logistique) de 11 milliards (2015) à 24,4 milliards de dollars (2025) ; — l’entreprise (téléprésence médicale, chirurgie, agriculture, BTP) de 5,9 milliards (2015) à 16 milliards de dollars (2025) ; — le secteur personnel (loisirs, nettoyage, éducation) de 2,5 milliards (2015) à 9 milliards de dollars (2025) (2). Alors que les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud et l’Allemagne font figure de pionniers, la plupart des pays européens, dont la France, ne peuvent revendiquer un tel statut. Le marché émergent de la robotique personnelle est un exemple manifeste des disparités existantes. Pour l’heure, celui-ci est nettement dominé par l’Asie (3). Le Japon y voit un moyen de faire face au vieillissement global de sa population (la longévité nippone est parmi les plus longues au monde, la croissance démographique largement inférieure au taux de renouvellement et l’immigration trop faible pour compenser l’ensemble). C’est la raison pour laquelle ce pays fait figure, en matière de robotique personnelle, de précurseur et constitue toujours une force d’entraînement. ÉTAT DES LIEUX DES LÉGISLATIONS En France comme en Europe et dans le monde, les cadres réglementaire et éthique
par Alain Bensoussan avocat technologue, spécialiste du droit des technologies avancées www.alain-bensoussan.com
Pourra t-on un jour lâcher légalement le volant ?
Utilisation de la réalité augmentée avec un robot Kuka sur le stand de Capacités à Innorobo.
sont encore assez flous. Deux questions majeures se posent : — celle de la responsabilité, déterminante pour les industriels : elle conduit à s’interroger sur les transferts de responsabilité possibles de l’utilisateur vers le fabricant du robot, à mesure que le degré d’autonomie
PAYS Afrique du Sud Allemagne Belgique Brésil Chine Costa Rica Espagne États-Unis France Grèce Israël Italie Japon Liban Portugal Royaume-Uni Suisse
dont dispose le robot s’accroît. Qui sera responsable lorsqu’il prendra une décision portant préjudice à une personne, notamment en cas de dysfonctionnement ? — celle de la légalité éventuelle de certains dispositifs : certains types de robots, en environnement professionnel comme domes-
VOITURES AUTONOMES DRONES CIVILS non oui non non non oui non oui non non non non Autorisation expérimentale oui Autorisation expérimentale dans certains États (*) oui Autorisation expérimentale oui Autorisation expérimentale oui non non non oui Autorisation expérimentale oui non non non non non oui Autorisation expérimentale oui
(*) Nevada, Californie, Floride, Michigan, Colombia
tique, peuvent poser des questions relatives aux libertés individuelles (respect de la dignité de la personne humaine, de la vie privée, de la confidentialité, du secret médical, etc.). À mesure que le robot gagnera en liberté, la question de son encadrement juridique se fera plus pressante, le débat propre au statut des animaux ne pouvant d’ailleurs être ignoré. En l’état actuel des choses, des problématiques juridiques se posent déjà pour plusieurs catégories de robots telles que les robots journalistes, conseillers économiques, médicaux et compagnons. À terme, le paysage juridique de la robotique devrait se composer de règles générales applicables à tous les types de robots, à côté de règles spécifiques par type de robots (voiture autonome, robot humanoïde, drone, etc.). C’est ce qui ressort d’une étude comparative qui montre que de nombreux états se penchent sur les questions soulevées par la robotique pour tenter d’élaborer un cadre juridique adapté. Même si les contours sont encore flous, certains états ont déjà légiférés. Cette étude de droit comparé menée par les membres du Réseau Lexing®, propose une vue d'ensemble de la législation de 17 pays en matière de robotique (4). Ces législations sont essentiellement composées de règles spécifiques par types de robots (voiture autonome et drone). À titre d’exemple, en matière de transport intelligent, le Nevada, la Californie, le district de Columbia et le Michigan ont adopté une loi sur les voitures autonomes. Toutes mettent en première ligne la plateforme d'autonomie du véhicule : son programme. En France, Espagne, Grèce, Japon, Suisse, des autorisations expérimentales sont accordées. ● (1) Plan France Robots Initiatives, DGCIS, mars 2013, p. 1. (2) Boston Consulting Group analysis, graphique The Rise of Robotics, august 27, 2014. (3) Bulletin électronique Japon, numéro 658 du 16 août 2013. (4) Comparative handbook : robotic technologies law, étude de droit comparé menée par les membres du Réseau Lexing®, Éditions Larcier juin 2016.
PLANÈTE ROBOTS N°40
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Ça vient de sortir
Loi pour une République numérique
Revue législative
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Le projet de loi de la secrétaire d'État au numérique, Axelle Lemaire, est un large éventail de mesures destinées à cadrer et encourager l'emploi des technologies du numérique. Passage en revue. RENFORCEMENT DES INSTITUTIONS ET DES DROITS FONDAMENTAUX La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés sort renforcée pour son rôle de contrôle des « GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon), les géants de l'Internet. Son pouvoir de sanction passe de 150 000 euros à un montant maximal de 20 millions d’euros ou de 4 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise. Désormais, les associations et organisations syndicales peuvent engager des actions de groupe dans le domaine de la protection des données personnelles. Les entreprises devront a minima permettre aux associations de faire entendre leur voix, afin de juger au cas par cas de la dangerosité d'une possible action contre elles. Cela implique des mesures techniques conjuguées à une analyse du risque par des professionnels du droit Les moteurs de recherche et les réseaux sociaux devront clarifier leurs Conditions Générales d'Utilisation (CGU) et « mentionner l’existence de liens de rémunérations directes avec les personnes référencées, de liens capitalistiques dès lors qu’ils influencent le classement des contenus référencés, et de
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PLANÈTE ROBOTS N°40
DÉSORMAIS,
LES ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS SYNDICALES PEUVENT ENGAGER DES ACTIONS DE GROUPE DANS LE DOMAINE DE LA PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLES.
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relations contractuelles dès lors que le contrat sousjacent contient des dispositions relatives au classement ». Les sites recueillant les avis ou des notes de leurs visiteurs devront préciser si ces avis font l'objet d'une vérification, et si oui, laquelle.
Des services de traduction instantanée en langue des signes devront être proposés, et l’accessibilité des sites publics, renforcée. Mais les sanctions restent bien faibles. Le fait de diffuser des photos ou vidéos intimes de son partenaire sera désormais passible de 2 ans de prison et 60 000 euros d'amende. Les SMS surtaxés pourront être utilisés pour l'achat de contenu numérique et de fichiers vocaux. Avec des garde-fous : un plafond de 300 euros par mois, et un de 50 euros par transaction. Le texte initial prévoyait la protections de biens communs, c'est-à-dire dont tout le monde a la jouissance sans en détenir la propriété. Notion trop complexe à mettre en œuvre rapidement selon le gouvernement, qui a créé une mission, composée de deux secrétaires d'État, pour continuer à travailler sur le sujet. DE L'EAU, DU PAIN… ET INTERNET À l'instar de l'électricité ou du gaz, les personnes en difficulté financière pourront voir maintenue leur connexion Internet, éventuellement restreinte
Loi pour une République numérique. Revue législative
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À L'INSTAR DE L'ÉLECTRICITÉ OU DU GAZ, LES PERSONNES EN DIFFICULTÉ FINANCIÈRE POURRONT VOIR MAINTENUE LEUR CONNEXION INTERNET…
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ministères, des entreprises sensibles. Le piège d'une telle réforme est économique. La création d'un OS demandera une dépense colossale. Et une fois le logiciel produit, il faudra sans cesse le faire évoluer. Ce projet court également le risque de connaître les déboires du Cloud souverain si son développement est laissé à des informaticiens classiques. La seule issue par le haut de cette réforme serait de confier la création de cet OS à un des nombreux laboratoires de mathématiques de France, qui pourrait faire émerger une solution réellement originale, et par là, pérenne et diffusable.
Axelle Lemaire, secrétaire d’État au numérique.
Ce système d'exploitation français s’appuiera probablement sur une distribution de Linux, comme d'autres pays qui ont choisi cette voix d'un OS particulier à l'échelle d'un pays.
à l'accès aux services en ligne et aux messageries, le temps que leur demande d'aide soit traitée. Ce sont les opérateurs d'accès à Internet qui financeront la mesure. Difficile d'imaginer sur quels critères les opérateurs pourront se baser pour laisser accès à tel site et l'interdire à tel autre, sauf à ce que l'Autorité de régulation ne fournisse elle-même une « liste blanche » des URL autorisées.
UN SYSTÈME D'EXPLOITATION FRANÇAIS Un OS (Operating System) alternatif à Windows, Chrome et consorts sera développé en France,
sous la maîtrise d'ouvrage du Commissariat à la souveraineté numérique, organe dont les missions concourront à l’exercice, dans le cyberespace, de la souveraineté nationale et des droits et libertés individuels et collectifs que la République protège. À première vue, la réforme la plus abracadabrantesque qui soit. Dans un monde technologique où l'innovation naît du travail collaboratif, comment un pays peut-il espérer créer un OS digne de ce nom, c'est-à-dire capable de suivre l'avancée technologique ? Mais, en seconde lecture, la création d'un tel OS pourrait avoir du sens en termes de protection des données sur des plateformes spécifiques : systèmes d'information des armées, des
RENFORCEMENT DU DROIT À L'OUBLI ET DE LA PORTABILITÉ DES DONNÉES Le droit à l'oubli numérique est un droit européen existant depuis 2014. Avec la nouvelle loi, les jeunes, qui dévoilent plus facilement leur vie privée sur la toile, bénéficieront d'une procédure spéciale, accélérée. Si l'on comprend bien les raisons de mises en place de cette spécificité liée à l'âge, ne serait-il pas plus simple pour tous de généraliser la procédure accélérée ? Et si l'internaute décède, la transmission automatique des droits informatiques du défunt en l’absence de directives est supprimée, au profit d’un système autorisant l’accès uniquement aux informations nécessaires aux opérations de règlement de la succession. Chacun pourra organiser les conditions de conservation et de communication de ses données après sa mort en désignant un héritier ou un tiers. A côté de cela, l'internaute pourra demander le transfert de ses données (courriels, contacts, fichiers, contenus d'un compte utilisateur) lors d'un changement de fournisseur. Elles seront fournies dans un format ouvert, avec un guide pour l'aide aux démarches. Les données enrichies, c'est-à-dire issues de l'exploitation des données brutes de l'internaute par les algorithmes de l'entreprise sont exclues du transfert. En ce qui concerne les emails, après clôture d'un compte mail, l'adresse restera valide pendant 6 mois et l'utilisateur pourra transférer archives et contacts vers un nouveau fournisseur. PLANÈTE ROBOTS N°40
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Loi pour une République numérique. Revue législative
VOUS VIVREZ DANS LA LÉGALITÉ Vous avez déjà photographié la Tour Eiffel et mis la photo sur votre blog sans demander l'autorisation des propriétaires de la vieille dame de fer ? Vous étiez dans l'illégalité ! La loi sur le numérique remédie à cela en accordant aux particuliers le droit de panorama : le droit de reproduire à des fins non lucratives des photos de bâtiment ou de sculpture protégés par le droit d'auteur, évitant des amendes (très virtuelles) à des millions de Français ! Les personnes morales ne sont pas concernées par cette évolution : ces photos ne pourront toujours pas être publiées sur Facebook.
DE LA FIBRE POUR TOUS Désormais, chaque habitant d'un immeuble disposera d'un droit à la fibre optique : le syndic devra engager les actions nécessaires sauf motif légitime et sérieux. En règle générale, le syndic ne pose pas tant de problèmes pour le raccordement à la fibre. Par contre, il est souvent difficile de trouver un opérateur acceptant d'assurer le coût des opérations pour un faible nombre de clients. La loi pourra-t-elle s'entendre comme contraignante pour les opérateurs ?
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DÉSORMAIS, CHAQUE HABITANT D'UN IMMEUBLE DISPOSERA D'UN DROIT À LA FIBRE OPTIQUE : LE
SYNDIC DEVRA ENGAGER LES ACTIONS NÉCESSAIRES SAUF MOTIF LÉGITIME ET SÉRIEUX.
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LE GAGNANT EST LE JEU VIDÉO ! Les fédérations spor tives pourront proposer des compétitions de jeux vidéo avec des gains monétaires. Une liste tenue par le Ministère de la Jeunesse et des Spor ts permettra de faire la distinction entre jeux vidéo spor tifs et jeux de hasard.
LE RECOMMANDÉ ÉLECTRONIQUE EST PROMU Il aura désormais le même effet juridique que celui papier, à condition d'être mis à disposition par un prestataire de confiance.
TOUJOURS PLUS OPEN L'Open Data sera étendu, avec la mise à disposition de nouvelles bases de données. L'Open Access, la publication des travaux sur Internet des chercheurs financés par l'argent publique sera accélérée.
LE NET RESTE NEUTRE La neutralité de l'Internet figure dans le texte et l'ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) devra veiller au respect de cette neutralité. ET POUR LES PROCHAINS PROJETS DE LOI… Tout comme cela fut le cas pour le projet de loi sur le numérique, le Gouvernement va étudier la possibilité d'une consultation publique en ligne pour tout projet de loi avant consultation par le Parlement. ■Nicolas Denis
NOS LECTEURS ONT DU
talent
ODOI synthèse entre robot, art et dynamique par Fabrice R. Noreils déposer un objet…), changer de comportement en fonction de son humeur ou bien encore se connecter à son environnement. Parallèlement au processus, Fabrice va commencer son travail sur la partie artistique et le design du robot. Pour cela, il ira travailler avec des designers qui seront en mesure de créer des tenues et coques correspondant aux attentes de différentes communautés (mode, mangas, mecha ...).
Fabrice R. Noreils et son robot ODOI.
L'objectif de Fabrice est de concevoir des robots humanoïdes qui soient considérés comme des œuvres d’art. Il pense qu’il est possible de créer un marché de niche pour de telles machines à condition qu’elles soient graciles et belles. C’est-à-dire qu’elles puissent se déplacer avec fluidité, réaliser des tâches et, point très important, être vêtues de tenues/coques créées par des designers connus afin de répondre aux attentes de différentes communautés. UNE DÉMARCHE DE PROJET STRUCTURÉ Afin de répondre à son objectif, Fabrice s’attelle à un travail en plusieurs étapes. La première est de créer une façon de marcher innovante en utilisant activement le pied en limitant les mouvements du genou, imitant ainsi un maximum celle humaine. La deuxième étape est de concevoir un contrôleur qui sera relié à des capteurs et prendra en compte la dynamique du robot. Une fois que la mobilité est réalisée, il sera possible d'ajouter de nouveaux capteurs, comme une caméra, différents types d'outils de préhension et/ou des accessoires spécifiques afin de réaliser des tâches et/ou des comportements de la vie quotidienne (s’asseoir, se lever, prendre un objet,
LE ROBOT Le robot est composé d'un pied articulé, d'un torse articulé et d'un bassin articulé. La plupart des composants mécaniques sont en résine et ont été réalisés avec l’imprimante Form 1+. Cependant certaines parties, notamment le bassin et les supports associés aux servomoteurs de la hanche sont en aluminium. Le robot est composé d’une articulation passive au niveau du talon et d’une articulation active au niveau de l’avant-pied. Un des principaux avantages de la conception mécanique du robot est son économie d'énergie. Le fait que le robot ne plie pas les genoux est un réel avantage lorsque le robot fonctionne sur batteries. Le robot est capable de modifier la longueur de sa foulée à tout moment. L’électronique s’articule autour des composants suivants : Une carte OPEN CM9 connecté aux servomoteurs Dynamixel fabriqués par Robotis (2 *
centrale inertielle 9DOF Razor IMU, des capteurs de pression (FSR), deux potentiomètres rotatifs pour mesurer l’orientation du talon. Une carte Raspberry Pi 2/3 devrait être ajoutée très prochainement. Aujourd’hui, seule la communauté robotique japonaise a abordé ce sujet. Fabrice a initié une collaboration avec Dacosta Bayley, un artiste canadien, qui entre autres choses a lancé l’initiative Mars Of Robot sur Instagram. Continuer seul sur un projet comme celui-ci est un réel défi. Fabrice recherche des gens qui souhaitent participer à son projet avec des compétences en programmation, mathématiques, électronique ou artistique : noreils@gmail.com Screetch
Ce robot tente de marcher le plus naturellement possible sans4*MX64T, avoir à plier les genoux comme MX106T, 11*MX28T et 9beaucoup AX12 de robots font. une servomoteurs), une marcheurs caméra PIXY,
Exemples de croquis de coque réalisés en collaboration avec Dacosta Bayley.
PLANÈTE ROBOTS N°40
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Ca vient de sortir
Mercedes-Benz remplace des robots par des êtres humains
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Cette annonce récente du constructeur de voitures allemand va à l’encontre des dogmes de l’industrie où l’automatisation est reine. Pour une meilleure personnalisation des voitures Dans une usine allemande fabriquant des modèles haut de gamme, la diversité des options et le niveau de finition requis ont amené les hommes à remplacer les machines qui se révélaient moins aptes à mener de multiples tâches non répétitives et très spécifiques. En effet, sur certaines chaînes de production, il a été constaté que reprogrammer et reconfigurer des robots pour les besoins des nouvelles voitures pouvait être plus complexe et plus chronophage que de confier ces réalisations à des êtres humains capables de s’adapter plus facilement et rapidement aux changements nécessités par la personnalisation des voitures. Ainsi, si les êtres humains se fatiguent plus vite que les robots lorsqu’il s’agit d’effectuer des actes répétitifs à un rythme soutenu, leur adaptabilité pour des tâches complexes et personnalisées et leur mobilité les rend économiquement compétitifs dans certaines productions nécessitant de l’agilité et une adaptation rapide aux changements de configuration. L’implication grandissante d’êtres humains sur les chaînes de production nécessitant de nombreuses reconfigurations va aussi permettre d’apporter plus d’innovation avec une collaboration accrue entre les robots et les hommes qui les manipulent.
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PLANÈTE ROBOTS N°40
AINSI, SI LES ÊTRES
HUMAINS SE FATIGUENT PLUS VITE QUE LES ROBOTS LORSQU’IL S’AGIT D’EFFECTUER DES ACTES RÉPÉTITIFS À UN RYTHME SOUTENU, POUR DES TÂCHES COMPLEXES ET PERSONNALISÉES
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Ne pas opposer les hommes et les robots Conscient de l’importance de la collaboration entre les êtres humains et les robots, la firme allemande souhaite les faire coexister le plus sereinement possible. Récemment l’Association pour la promotion de
l’automatisation (Association for Advancing Automation, A3 en abrégé) a publié un rapport mettant en valeur l’importance de la cohabitation avec les robots et comment ceux-ci permettent de recréer de l’emploi aux États-Unis ou en Europe grâce à des gains de compétitivité. En effet on assiste à une relocalisation de certaines usines et industries dans les pays qui les avaient vus partir là où la main d’œuvre et le coût de production étaient inférieurs… Même si l’A3 n’est pas forcément objectif dans ses propos, il faut constater que ce phénomène n’est pas anodin et que l’automatisation permet de gagner des emplois ; les robots étant utilisés pour les tâches répétitives et les êtres humains pour les tâches plus complexes, pour la logistique, l’administration, la comptabilité… Ce rééquilibrage de la compétitivité, associé à des politiques de consommation favorisant les produits locaux ou nationaux, engendre la possibilité de produire à nouveau là où cela semblait encore trop cher il y a quelques années.
Plus de robots entraînent plus d’emplois dans l’industrie Dans son rapport, l’A3 met en avant le parallèle entre le nombre de robots et le nombre d’emplois dans l’industrie et constate qu’entre 1996 et 2014, les deux chiffres étaient liés : le nombre d’emplois
Mercedes-Benz remplace des robots par des êtres humains
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AINSI LE GAIN DE PRODUCTIVITÉ DES USINES AMÉRICAINES LEUR PERMET D’ÊTRE DE NOUVEAU COMPÉTITIVES ET D’UTILISER LES ÊTRES HUMAINS POUR UNE PLUS GRANDE FLEXIBILITÉ ET PLUS D’INNOVATION.
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Les robots et les humains sont amenés à travailler ensemble.
dans le domaine de l’industrie aux États-Unis (mais pas seulement) est proportionnel au nombre de robots implantés dans les usines. Ainsi le gain de productivité des usines américaines leur permet d’être de nouveau compétitives et d’utiliser les êtres humains pour une plus grande flexibilité et plus d’innovation.
Cohabitation et protection des êtres humains Les robots peuvent aussi permettre de préserver la santé des travailleurs en les dispensant de tâches dangereuses telles que l’application de peinture sur les automobiles ou le déminage de bombes ou colis suspects. Les voitures autonomes sont elles aussi des robots et sont peut-être le meilleur moyen de rendre le déplacement sur les routes plus sûr et plus efficace. Sur les chaînes de production, notamment pour les moyennes et petites séries ou les prototypages, de nouveaux robots sont capables d’évoluer à côté des hommes grâce à une perception avancée de leur environnement ; les imposants robots néces-
sitant une zone de sécurité peuvent ainsi être remplacés par des robots plus légers, plus maniables et assistant les hommes pour des tâches complexes. Mercedes-Benz a ainsi remplacé deux robots qui installaient le système d’affichage d’informations sur le pare-brise d’une voiture haut de gamme par un être humain assisté d’une machine légère. Il s’agit ici d’évolution plus innovante et plus souple de l’industrie qui utilise mieux les capacités d’adaptation de l’être humain et la fiabilité des tâches répétitives des robots. Les robots humanoïdes tels que ceux de Boston Dynamics ne sont pas encore en mesure de concurrencer les êtres humains et ils ne seront certainement pas à leur place pour réaliser des produits manufacturés. Et si un jour les robots deviennent aussi intelligents que les êtres humains alors ils seront en mesure de comprendre et d’appliquer les trois lois de la robotique d’Isaac Asimov pour mieux nous assister et nous protéger. ■Richard Seltrecht
La voiture autonome de Mercedes-Benz lors de sa première présentation publique à Las Vegas en 2015.
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Dossier
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Le robot au coeur de l'évènement
PLANÈTE ROBOTS N°40
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es robots entrent toujours un peu plus dans notre quotidien. Les événements qui prennent le robot comme thème se multiplient à travers le monde. C'est ainsi que des salons, des expositions, des compétitions prennent vie depuis quelques années et l'engouement du public pour nos boîtes en fer blanc modernes s'en va grandissant à chaque édition. C'est lors de ces événements, nids à buzz, que certains robots se sentent pousser des ailes et tentent quelques familiarités avec le monde des hommes. C'est ainsi que le tout nouveau robot Leenby de Cybedroid s'est accordé quelques minutes pendant le salon Innorobo de Paris pour aller discuter avec deux de ses comparses robotiques situés dans un autre bâtiment : Konscience de l'Association Caliban et Pepper de Softbank Robotics. Lors du retour, le robot s'est amusé à faire quelques courses dans un mini-supermarché situé à quelques mètres du salon. Quelques badauds et le personnel du supermarché n'en sont toujours pas revenus ! Leenby a, peut-être sans le vouloir, permis aux robots de faire leurs courses dans une boutique pour la première fois de l'histoire. Et ce ne sera certainement pas la dernière !
PLANÈTE ROBOTS N°40
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Dossier
Le robot au cœur de l'événement
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Innorobo 2016 le salon des écosystèmes florissants
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Pour les amoureux de la robotique et de nouvelles technologies, le salon Innorobo est certes le rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte. Fidèle à ses principes, cette année, il s’est tenu aux Docks de Paris, à Saint-Denis, du 24 au 26 mai 2016 et accueillait deux cents exposants internationaux. L’occasion pour Planète Robots de s’y rendre et de faire un zoom sur bien des découvertes.
a sixième édition d'Innorobo cette année s'est tenue aux Docks de Paris, à Saint-Denis du 24 au 26 mai. Ce salon dédié aux professionnels mais aussi aux passionnés de robotique et de nouvelles technologies comptait en tout, deux cents exposants, dont 19 de nationalités étrangères. Chacun d'eux présentait ses bijoux robotisés à la pointe de la technologie. Humanoïdes, robots d'entretien, solutions connectées éducatives pour les enfants, sans oublier le monde de la robotique industrielle et médicale et bien d'autres se sont côtoyés durant trois jours et illustraient au mieux la diversité du marché actuel. Cette année,
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PLANÈTE ROBOTS N°40
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LA SIXIÈME ÉDITION D'INNOROBO CETTE ANNÉE S'EST TENUE AUX DOCKS DE PARIS, À SAINT-DENIS DU 24 AU 26 MAI.
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Innorobo était un lieu d'échanges où se sont déroulés de nombreuses conférences, des démonstrations, des ateliers dans le but de favoriser l’innovation émanant des différents acteurs de la robotique. Toujours dans la perspective d’enrichir cet écosystème qui se met, peu à peu, en place au niveau de la robotique, un autre événement avait lieu en même temps, et dans un bâtiment mitoyen à celui d'Innorobo, il s’agit d'Inside 3D printing. Parmi les exposants présents, il y avait différentes startup qui proposaient des machines d’impression 3D ultra performantes, des établissements scolaires proposant des programmes dédiés à cette technologie de rupture. Faisait également partie de la
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Innorobo 2016, le salon des écosystèmes florissants
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Ramesh Caussy de Partnering Robotics, présentant Diya One à Towanda, de Planète Robots. Inside 3D Printing était littéralement un salon dans le salon.
EN PARALLÈLE À CES EXPOSITIONS, INNOROBO INTÉGRAIT CETTE ANNÉE, LA 3ᵉ ÉDITION DES ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA ROBOTIQUE, UN ÉVÉNEMENT ORGANISÉ PAR LA DIRECTION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES (DGE), SOUS L’ÉGIDE DU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE…
TMS, robot d'Axilium Robotics, capable d'intervenir sur des zones du cerveau.
scène, une société de conseils en transformation numérique des métiers du chocolat, 3Desserts Graphiques. En parallèle à ces expositions, Innorobo intégrait cette année, la 3ᵉ édition des États Généraux de la Robotique, un événement organisé par la Direction générale des entreprises (DGE), sous l’égide du Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et en partenariat avec le Symop, Robolution Capital et l’ANR.
L’ASSISTANCE PAR LA ROBOTIQUE DE SANTÉ Exhauss est un exosquelette permettant à l’utilisateur d’augmenter ses capacités physiques. Composé de métal, cet exosquelette épouse parfaitement le bras et le maintien en hauteur afin de rendre plus léger, l'objet porté. Il sera sans doute un allié indéniable aux personnes exerçant des travaux pénibles dans les usines ou encore sur les chantiers. Pour sa part, la prothèse Open Bionics a été conçue
Le robot de téléprésence Ubbo d'Axyn Robotique en pleine conversation.
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avec une imprimante 3D. Légère elle se porte facilement et notamment par des enfants handicapés. Le domaine médical figurait lui aussi parmi la robotique fortement représentée, au salon Innorobo. La start-up française Axilum Robotics a développé un robot capable d'intervenir sur des zones très sensibles du cerveau. Il réalise de la stimulation magnétique transcrânienne (TMS), une technique de neurostimulation permettant des interventions non invasives et des résultats plus précis. Cette technique connaît déjà un certain succès, puisqu'une dizaine de robots ont trouvé acquéreurs. D'ailleurs, même le CHU de Nantes en a adopté un. DES ROBOTS MULTI-SERVICES Les robots de service et les robots domestiques ont le vent en poupe ces dernières années. Le robot nettoyeur de vitres Window Mat conçu par une entreprise coréenne, par exemple, fonctionne de manière automatique. L’utilisateur peut choisir la manière de nettoyer ses vitres. Il peut opter pour le nettoyage à l'horizontale ou à la verticale ou encore de manière aléatoire. Ce robot a également PLANÈTE ROBOTS N°40
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Le stand, Planète Robots.
UN AUTRE SECTEUR BIEN REPRÉSENTÉ LORS D'INNOROBO 2016, ÉTAIT LE DOMAINE INDUSTRIEL. PLUSIEURS
Pepper était, quand à lui, omniprésent grâce aux partenaires de Softbank Robotics. Ici, Pepper est entouré par des membres de l'association e-Nable qui se propose d'imprimer des prothèses de main pour les enfants atteints d'agénésie de la main.
été conçu dans le but de réaliser des opérations marketing. En effet, on peut insérer sur ses deux faces des pancartes publicitaires. Ce robot fonctionne très bien sur les vitres en verre. Il est conseillé cependant, d’être toujours présent pour éviter les éventuelles chutes et accidents. Ce robot nettoyeur de vitres fonctionne magnétiquement et se contrôle à l'aide d'une télécommande. Il est possible de contrôler le gel de nettoyage, le temps durant lequel le nettoyage durera, la direction dans laquelle il ira… Window Mat est aussi bien destiné au monde professionnel qu’aux particuliers mais n’est pas encore disponible à la vente en France. Assainir la maison est une priorité pour tous et
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c'est pourquoi, la société Partnering Robotics, a créé Diya One, un robot dont la fonction principale est de purifier l’air intérieur. Il est cependant, aussi capable d’apprendre des tâches simples. « DIYA One est un robot neuro inspiré. Il dispose d’une intelligence artificielle qui lui permet de naviguer de manière autonome dans de grands environnements, des grands plateaux de bureau, des musées, des lieux publics, par exemple… Cette capacité à se déplacer est inspirée de la manière de circuler des petits mammifères. Il collecte des données via le Cloud et est né de la récente collaboration avec IBM. Il est également capable de tirer parti du Cloud pour rapatrier les informations lui permettant de proposer d'autres infor-
CONSTRUCTEURS DE BRAS ÉTAIENT PRÉSENTS. PARMI EUX SE TROUVAIENT SAWYER, DE RETHINK ROBOTICS, UNE SOCIÉTÉ AMÉRICAINE DE ROBOTS COLLABORATIFS, CRÉÉE EN 2016.
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mations enrichies et des services augmentés », ajoute Ramesh Caussy, fondateur de Partnering Robotics et créateur du robot multi-services Diya One. Ce dernier fonctionne sur le principe intuitif, à limage de l’être humain. Il comprend l'environnement émergeant et est capable de se déplacer à la manière de l'homme, sans heurter d'obstacles. LES ROBOTS INDUSTRIELS Un autre secteur bien représenté lors d'Innorobo 2016, était le domaine industriel. Plusieurs constructeurs de bras étaient présents. Parmi eux se trouvaient Sawyer, de Rethink Robotics, une so-
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Innorobo 2016, le salon des écosystèmes florissants
Le robot Alpha 2 de UBTech.
Le robot russe Any Walker propose un concept de marche bipède très stable, proche du nouveau robot Schaft de Google.
l’homme. Sawyer est efficace sur les tâches pénibles et promet d'être un compagnon agréable facilitant l’interaction avec l'homme » explique un représentant de HumaRobotics présent sur le stand. Quant aux bras robotiques de l'entreprise canadienne Kinova, ils exploitent deux pôles. Le premier est lié à l'assistance humaine. Il permet aux personnes dont la mobilité est réduite, de pouvoir bénéficier d'une aide quotidienne. Le second est consacré à l'aide dans le secteur de l'industrie, afin d'assurer une meilleure productivité en toute sécurité.
Le robot Buddy, au pied d'Aria qui animait le stand Planète Robots, était une des grandes stars de cette édition.
ciété américaine de robots collaboratifs, créée en 2016. Ce robot mono-bras est distribué en exclusivité, en France par HumaRobotics. La grande nouveauté avec Sawyer, c’est qu’il s’adapte à de nombreuses fonctions relatives au domaine industriel. Par ailleurs, il est parfait pour la répétition de gestes bien précis. Ce bras robotique atteint une portée d’un mètre et peut s’articuler dans de
nombreux sens. Nul besoin de savoir programmer pour lui demander d’effectuer un travail. Son écran tactile fait office d’interface. Celle-ci est d'ailleurs, très rassurante et surtout elle lui permet de repérer où se trouvent les différents outils qu'il peut utiliser. « Sawyer est capable de mémoriser les gestes et trajectoires souhaités. Il reproduit avec précision et autonomie, l'apprentissage reçu de la main de
DE LA ROBOTIQUE DE TÉLÉPRÉSENCE Waldo d'Immersive Robotics est un robot de téléprésence qui permet de se connecter en immersion totale avec un casque de réalité virtuelle. « C'est ce que l'on appelle de la téléportation par émetteur robotique. Lorsque le sujet porte le casque, il est capable de voir ce que voit le robot, en 3D, en suivant les mouvements de ce dernier sur une petite, comme sur une longue distance », précise le fondateur d'Immersive Robotics, Laurent Boireau. Le tourisme, les visites à distance, les agences de voyages, les musées pour des questions d'accessibilité pourraient bien intégrer Waldo. Il pourrait même se PLANETE ROBOTS N°40
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Innorobo 2016, le salon des écosystèmes florissants
Impressionnant ce robot en partie imprimé en 3D de la fondation russe Skolkovo.
rendre utile en actionnant un interrupteur, en ouvrant une poignée de porte, par exemple. C'est aussi un moyen pour les familles de personnes malades, de garder le contact avec elles, à distance. La version que nous proposons, aujourd'hui du robot Waldo est plus élaborée que la précédente qui était un prototype. « Les domaines qui s'intéressent pour le moment à l'acquisition de Waldo se trouvent être dans le retail. Il pourra donc, se déplacer, accueillir, déplacer des éléments. Quelle que soit l'application pour laquelle le robot sera utilisé, il sera toujours au contact avec l'être humain », ajoute Laurent Boireau.
DES ROBOTS INTERACTIFS Nao et Pepper figuraient parmi les stars d'Innorobo 2016. Leurs capacités d'échanges avec le public, les propulsent au rang de pionniers en termes de communication. D'ailleurs, Aldebaran Robotics, récemment devenu Soft Bank Robotics, a permis à tout un écosystème composé de diverses start-up étrangères, dont quelques-unes étaient présentes dans le pavillon où se tenait l'Inside 3D Printing, de présenter les applications développées grâce au robot humanoïde, Pepper. Ce dernier est tout à fait capable d’interagir avec le public, mais surtout d'en décrypter les principales émotions. La communication et le marketing sont des créneaux qui peuvent offrir de fortes opportunités d'exploitation pour ce robot. Des centres commerciaux japonais l'utilisent afin d’accueillir, d’orienter et parfois même d'amuser les tout-petits. Innorobo présentait cette année le Pepper Partner Program. Il s’agit d'un programme destiné aux entreprises qui souhaitent créer des applications avec Pepper et à destination d’autres sociétés. Les différents cas d’usage sont principalement liés à la santé, l'éducation le tourisme, le retail… Il peut donc aussi bien s’agir de solutions d’accueil, de conseil produit, d’exercices d’entraînement du cerveau pour le domaine médical. La capacité de Pepper à s’adapter dans différents domaines, n’est donc plus à démontrer. « Zora Bots utilise Pepper et propose des logiciels et solutions pour le bien-être des personnes. Nous développons des programmes contrôlés à distance et les comportements que pourra adopter le robot. Nous
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avons pour vocation de nous développer dans le domaine hospitalier, dans des centres éducatifs, mais aussi dans les hôtels, ou encore en direction des personnes dépendantes, telles que celles souffrant d’Alzheimer ou pour les enfants autistes », explique un représentant de Zora Bots, présent sur le salon. Aujourd’hui, Pepper a une centaine de partenaires et la présence de vingt-trois d’entre eux à Innorobo a permis de livrer un premier aperçu des applications en cours, mais aussi des projets. « C’est un écosystème qui est amené à grandir et qui proposera de plus en plus, de solutions diverses. Dans le domaine de la vente, Mastercard qui a une application de paiement est en train de réaliser un projet pilote avec Pizza Hut afin de proposer aux clients de ses restaurants de commander et de payer via Pepper », indique Vincent Samuel, responsable des relations presse de Soft Bank Robotics Europe.
LA ROBOTIQUE LUDIQUE ET ÉDUCATIVE Parmi les sociétés spécialisées, proposant des outils robotiques pédagogiques, se trouvait la société Cogibot. Elle propose des outils techniques permettant d’intervenir sur un large panel d’élèves avec des mises en application dans les classes primaires, secondaires, en CFA et auprès d’étudiants issus de centres de recherche. « Cogibot est partenaire de collectivités et des établissements. Les élèves, et quel que soit leur niveau d'enseignement, vont créer leur robot, le programmer… L’outil robotique n’est donc qu’un facilitateur. Moteurs, servomoteurs, modules, capteurs… Nos outils sont faciles à monter, ce qui permet aux professeurs de différentes matières, de pouvoir expliquer à leurs élèves les enjeux physiques, mathématiques et technologiques, qu’ils abordent en robotique. Ainsi, ils expérimentent les différents angles, les leviers, les échelles, sans oublier la proportionnalité, le raisonnement », indique Adrien Payet, fondateur de Cogibot, rencontré lors du salon. La robotique appliquée à l’éducation renforce donc l’attention des élèves de par son caractère ludique. L’expérimentation scientifique, la composante robotique à travers l'éveil des jeunes enfants est aussi abordée par la société Easitys qui conçoit des solutions connectées pour l’éducation. Interrogé lors d'Inno-
robo, Olivier Mico, directeur des ventes explique : « Les robots que nous proposons sont accessibles aux enfants de maternelle, du collège, voire, du lycée. La petite abeille Bee-Bot est une programmation directe. Tout se réalise à partir de l’interface du robot. Les élèves vont simplement pouvoir partir d’un point A à un point B. Ainsi, l’élève verra son développement algorithmique et celui de sa pensée croître ». Easitys propose d’autres robots pédagogiques à programmer, comme la coccinelle Blue-Bot connectée au Bluetooth, le Pro-Bot une voiture permettant la programmation d’angles et des techniques de contrôle et de programmation plus avancées que celles de la Bee-Bot. PNJ CAM, la société distributrice de UBTECH, le fabricant chinois d’humanoïdes intelligents et interactifs, présentait trois robots, l’Alpha 2 qui ne sortira qu’au mois de septembre prochain, l’Alpha 1s avec lequel il est possible de créer différentes chorégraphies par le biais d’un logiciel pilotable via une application compatible avec IOS et Androïd. Ce robot est capable de jouer au foot, de faire des pompes… Le troisième robot présenté était Jimu Robot. Il est conditionné sous forme de pièces, à l'image des Lego, à fabriquer soi-même. Il interagit via une application smartphone mais n’émet pas de son. Ce robot peu aussi bien être utilisé par un adulte que par un enfant. L’intérêt d'Innorobo est de conserver cette vision futuriste tout en voyant émerger de nouvelles technologies, toutes aussi riches les unes que les autres. ■ Darine Habchi
Découvrez notre vidéo sur Innorobo : http://tinyurl.com/innorobo2016
Développé en moins d'un an, le robot Tiki a déjà tout d'un futur succès : un robot pour l'animation à petit prix.
Le robot au coeur de l'évènement
Dossier
Innorobo 2016 le salon des écosystèmes florissants
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Pour les amoureux de la robotique et de nouvelles technologies, le salon Innorobo est certes le rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte. Fidèle à ses principes, cette année, il s’est tenu aux Docks de Paris, à Saint-Denis, du 24 au 26 mai 2016 et accueillait deux cent exposants internationaux. L’occasion pour Planète Robots de s’y rendre et de faire un zoom sur bien des découvertes.
a sixième édition d'Innorobo cette année s'est tenue aux Docks de Paris, à Saint-Denis du 24 au 26 mai. Ce salon dédié aux professionnels mais aussi aux passionnés de robotique et de nouvelles technologies comptait en tout, deux cent exposants, dont 19 de nationalités étrangères. Chacun d'eux présentait ses bijoux robotisés à la pointe de la technologie. Humanoïdes, robots d'entretien, solutions connectées éducatives pour les enfants, sans oublier le monde de la robotique industrielle et médicale et bien d'autres se sont côtoyés durant trois jours et illustraient au mieux la diversité du marché actuel. Cette année,
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LA SIXIÈME ÉDITION D'INNOROBO CETTE ANNÉE S'EST TENUE AUX DOCKS DE PARIS, À SAINT-DENIS DU 24 AU 26 MAI.
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Innorobo était un lieu d'échanges où se sont déroulées de nombreuses conférences, des démonstrations, des ateliers dans le but de favoriser l’innovation émanant des différents acteurs de la robotique. Toujours dans la perspective d’enrichir cet écosystème qui se met, peu à peu, en place au niveau de la robotique, un autre événement avait lieu en même temps, et dans un bâtiment mitoyen à celui d'Innorobo, il s’agit d'Inside 3D printing. Parmi les exposants présents, il y' avait différentes start-up qui proposaient des machines d’impression 3D ultra performantes, des établissements scolaires proposant des programmes dédiés à cette technologie de rupture. Faisait également
Innorobo 2016, le salon des écosystèmes florissants
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Ramesh Caussy de Partnering Robotics, présentant Diya One à Towanda, de Planète Robots. Inside 3D Printing était littéralement un salon dans le salon.
EN PARALLÈLE À CES EXPOSITIONS, INNOROBO INTÉGRAIT CETTE ANNÉE, LA 3ᵉ ÉDITION DES ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA ROBOTIQUE, UN ÉVÉNEMENT ORGANISÉ PAR LA DIRECTION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES (DGE), SOUS L’ÉGIDE DU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE…
TMS, robot d'Axilium Robotics, capable d'intervenir sur des zones du cerveau.
partie de la scène, une société de conseils en transformation numérique des métiers du chocolat, 3Desserts Graphiques. En parallèle à ces expositions, Innorobo intégrait cette année, la 3ᵉ édition des États Généraux de la Robotique, un événement organisé par la Direction générale des entreprises (DGE), sous l’égide du Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et en partenariat avec le Symop, Robolution Capital et l’ANR. L’ASSISTANCE PAR LA ROBOTIQUE DE SANTÉ Exhauss est un exosquelette permettant à l’utilisateur d’augmenter ses capacités physiques. Composé de métal, cet exosquelette épouse parfaitement le bras et le maintien en hauteur afin de rendre plus léger, l'objet porté. Il sera sans doute un allié indéniable aux personnes exerçant des travaux pénibles dans les usines ou encore sur
Le robot de téléprésence Ubbo d'Axyn Robotique en pleine conversation.
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les chantiers. Pour sa part, la prothèse Open Bionics a été conçue avec une imprimante 3D. Légère elle se porte facilement et notamment par des enfants handicapés. Le domaine médical figurait lui aussi parmi la robotique fortement représentée, au salon Innorobo. La start-up française Axilum Robotics a développé un robot capable d'intervenir sur des zones très sensibles du cerveau. Il réalise de la stimulation magnétique transcrânienne (TMS), une technique de neurostimulation permettant des interventions non invasives et des résultats plus précis. Cette technique connaît déjà un certain succès, puisqu'une dizaine de robots ont trouvé acquéreurs. D'ailleurs, même le CHU de Nantes en a adopté un. DES ROBOTS MULTI-SERVICES Les robots de service et les robots domestiques ont le vent en poupe ces dernières années. Le robot nettoyeur de vitres Window Mat conçu par une entreprise coréenne, par exemple, fonctionne de manière automatique. L’utilisateur peut choisir la manière de nettoyer ses vitres. Il peut opter pour le nettoyage à l'horizontale ou à la verticale ou enPLANÈTE ROBOTS N°40
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Sawyer, le petit dernier de Rethink Robotics.
UN AUTRE SECTEUR BIEN REPRÉSENTÉ LORS D'INNOROBO 2016, ÉTAIT LE DOMAINE INDUSTRIEL. PLUSIEURS
Pepper était, quand à lui, omniprésent grâce aux partenaires de Softbank Robotics. Ici, Pepper est entouré par des membres de l'association e-Nable qui se propose d'imprimer des prothèses de main pour les enfants atteints d'agénésie de la main.
core de manière aléatoire. Ce robot a également été conçu dans le but de réaliser des opérations marketing. En effet, on peut insérer sur ses deux faces des pancartes publicitaires. Ce robot fonctionne très bien sur les vitres en verre. Il est conseillé cependant, d’être toujours présent pour éviter les éventuelles chutes et accidents. Ce robot nettoyeur de vitres fonctionne magnétiquement et se contrôle à l'aide d'une télécommande. Il est possible de contrôler le gel de nettoyage, le temps durant lequel le nettoyage durera, la direction dans laquelle il ira… Window Mat est aussi bien destiné au monde professionnel qu’aux particuliers mais n’est pas encore disponible à la vente en France.
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Assainir la maison est une priorité pour tous et c'est pourquoi, la société Partnering Robotics, a créé Diya One, un robot dont la fonction principale est de purifier l’air intérieur. Il est cependant, aussi capable d’apprendre des tâches simples. « DIYA One est robot neuro inspiré. Il dispose d’une intelligence artificielle qui lui permet de naviguer de manière autonome dans de grands environnements, des grands plateaux de bureau, des musées, des lieux publics, par exemple… Cette capacité à se déplacer est inspirée de la manière de circuler des petits mammifères. Il collecte des données via le Cloud et est né de la récente collaboration avec IBM. Il est également capable de tirer parti du Cloud pour rapatrier les in-
CONSTRUCTEURS DE BRAS ÉTAIENT PRÉSENTS. PARMI EUX SE TROUVAIENT SAWYER, DE RETHINK ROBOTICS, UNE SOCIÉTÉ AMÉRICAINE DE ROBOTS COLLABORATIFS, CRÉÉ EN 2016.
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formations lui permettant de proposer d'autres informations enrichies et des services augmentés », ajoute Ramesh Caussy, fondateur de Partnering Robotics et créateur du robot multi-services Diya One. Ce dernier fonctionne sur le principe intuitif, à limage de l’être humain. Il comprend l'environnement émergeant et est capable de se déplacer à la manière de l'homme, sans heurter d'obstacles. LES ROBOTS INDUSTRIELS Un autre secteur bien représenté lors d'Innorobo 2016, était le domaine industriel. Plusieurs constructeurs de bras étaient présents. Parmi eux
Innorobo 2016, le salon des écosystèmes florissants
Le robot Alpha 2 de UBTech.
Le robot russe Any Walker propose un concept de marche bipède très stable, proche du nouveau robot Schaft de Google.
autonomie, l'apprentissage reçu de la main de l’homme. Sawyer est efficace sur les tâches pénibles et promet d'être un compagnon agréable facilitant l’interaction avec l'homme » explique un représentant de HumaRobotics présent sur le stand. Quant aux bras robotiques de l'entreprise canadienne Kinova, ils exploitent deux pôles. Le premier est lié à l'assistance humaine. Il permet aux personnes dont la mobilité est réduite, de pouvoir bénéficier d'une aide quotidienne. Le second est consacré à l'aide dans le secteur de l'industrie, afin d'assurer une meilleure productivité en toute sécurité.
Le robot Buddy, au pied d'Aria qui animait le stand Planète Robots, était une des grandes stars de cette édition.
se trouvaient Sawyer, de Rethink Robotics, une société américaine de robots collaboratifs, créé en 2016. Ce robot mono-bras est distribué en exclusivité, en France par HumaRobotics. La grande nouveauté avec Sawyer, c’est qu’il s’adapte à de nombreuses fonctions relatives au domaine industriel. Par ailleurs, il est parfait pour la répétition de gestes bien précis. Ce bras robotique atteint une
portée d’un mètre et peut s’articuler dans de nombreux sens. Nul besoin de savoir programmer pour lui demander d’effectuer un travail. Son écran tactile fait office d’interface. Celle-ci est d'ailleurs, très rassurante et surtout elle lui permet de repérer où se trouvent les différents outils qu'il peut utiliser. « Sawyer est capable de mémoriser les gestes et trajectoires souhaités. Il reproduit avec précision et
DE LA ROBOTIQUE DE TÉLÉPRÉSENCE Waldo d'Immersive Robotics est un robot de téléprésence qui permet de se connecter en immersion totale avec un casque de réalité virtuelle. « C'est ce que l'on appelle de la téléportation par émetteur robotique. Lorsque le sujet porte le casque, il est capable de voir ce que voit le robot, en 3D, en suivant les mouvements de ce dernier sur une petite, comme sur une longue distance », précise le fondateur d'Immersive Robotics, Laurent Boireau. Le tourisme, les visites à distance, les agences de voyages, les musées pour des questions d'accessibilité pourPLANETE ROBOTS N°40
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Innorobo 2016, le salon des écosystèmes florissants
Impressionnant ce robot en partie imprimé en 3D de la fondation russe Skolkovo.
raient bien intégrer Waldo. Il pourrait même se rendre utile en actionnant un interrupteur, en ouvrant une poignée de porte, par exemple. C'est aussi un moyen pour les familles de personnes malades, de garder le contact avec elles, à distance. La version que nous proposons, aujourd'hui du robot Waldo est plus élaborée que la précédente qui était un prototype. « Les domaines qui s'intéressent pour le moment à l'acquisition de Waldo se trouvent être dans le retail. Il pourra donc, se déplacer, accueillir, déplacer des éléments. Quelle que soit l'application pour laquelle le robot sera utilisé, il sera toujours au contact avec l'être humain », ajoute Laurent Boireau.
DES ROBOTS INTERACTIFS Nao et Pepper figuraient parmi les stars d'Innorobo 2016. Leurs capacités d'échanges avec le public, les propulsent au rang de pionniers en termes de communication. D'ailleurs, Aldebaran Robotics, récemment devenu Soft Bank Robotics, a permis à tout un écosystème composé de diverses start-up étrangères, dont quelques-unes étaient présentes dans le pavillon où se tenait l'Inside 3D Printing, de présenter les applications développées grâce au robot humanoïde, Pepper. Ce dernier est tout à fait capable d’interagir avec le public, mais surtout d'en décrypter les principales émotions. La communication et le marketing sont des créneaux qui peuvent offrir de fortes opportunités d'exploitation pour ce robot. Des centres commerciaux japonais l'utilisent afin d’accueillir, d’orienter et parfois même d'amuser les tout-petits. Innorobo présentait cette année le Pepper Partner Program. Il s’agit d'un programme destiné aux entreprises qui souhaitent créer des applications avec Pepper et à destination d’autres sociétés. Les différents cas d’usages sont principalement liés à la santé, l'éducation le tourisme, le retail… Il peut donc aussi bien s’agir de solutions d’accueil, de conseil produit, d’exercices d’entraînement du cerveau pour le domaine médical. La capacité de Pepper à s’adapter dans différents domaines, n’est donc plus à démontrer. « Zora Bots utilise Pepper et propose des logiciels et solutions pour le bien-être des personnes. Nous développons des programmes contrôlés à distance et les
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comportements que pourra adopter le robot. Nous avons pour vocation de nous développer dans le domaine hospitalier, dans des centres éducatifs, mais aussi dans les hôtels, ou encore en direction des personnes dépendantes, telles que celles souffrant d’Alzheimer ou pour les enfants autistes », explique un représentant de Zora Bots, présent sur le salon. Aujourd’hui, Pepper a une centaine de partenaires et la présence de vingt-trois d’entre eux à Innorobo a permis de livrer un premier aperçu des applications en cours, mais aussi des projets. « C’est un écosystème qui est amené à grandir et qui proposera de plus en plus, de solutions diverses. Dans le domaine de la vente, Mastercard qui a une application de est en train de réaliser un projet pilote avec Pizza Hut afin de proposer aux clients de ses restaurants de commander et de payer via Pepper », indique Vincent Samuel, responsable des relations presse de Soft Bank Robotics Europe.
LA ROBOTIQUE LUDIQUE ET ÉDUCATIVE Parmi les sociétés spécialisées, proposant des outils robotiques pédagogiques, se trouvait la société Cogibot. Elle propose des outils techniques permettant d’intervenir sur un large panel d’élèves avec des mises en application dans les classes primaires, secondaires, en CFA et auprès d’étudiants issus de centres de recherche. « Cogibot est partenaire de collectivités et des établissements. Les élèves, et quel que soit leur niveau d'enseignement, vont créer leur robot, le programmer… L’outil robotique n’est donc qu’un facilitateur. Moteurs, servomoteurs, modules, capteurs… Nos outils sont faciles à monter, ce qui permet aux professeurs de différentes matières, de pouvoir expliquer à leurs élèves les enjeux physiques, mathématiques et technologiques, qu’ils abordent en robotique. Ainsi, ils expérimentent les différents angles, les leviers, les échelles, sans oublier la proportionnalité, le raisonnement », indique Adrien Payet, fondateur de Cogibot, rencontré lors du salon. La robotique appliquée à l’éducation renforce donc l’attention des élèves de par son caractère ludique. L’expérimentation scientifique, la composante robotique à travers l'éveil des jeunes enfants est aussi abordée par la société Easitys qui conçoit des solutions connectées pour l’éducation.
Interrogé lors d'Innorobo, Olivier Mico, directeur des ventes explique : « Les robots que nous proposons sont accessibles aux enfants de maternelle, du collège, voire, du lycée. La petite abeille Bee-Bot est une programmation directe.Tout se réalise à partir de l’interface du robot. Les élèves vont simplement pouvoir partir d’un point A à un point B. Ainsi, l’élève verra son développement algorithmique et celui de sa pensée croître ». Easitys propose d’autres robots pédagogiques à programmer, comme la coccinelle Blue-Bot connectée au Bluetooth, le Pro-Bot une voiture permettant la programmation d’angles et des techniques de contrôle et de programmation plus avancées que celles de la Bee-Bot. PNJ CAM, la société distributrice de UBTECH, le fabricant chinois d’humanoïdes intelligents et interactifs, présentait trois robots, l’Alpha 2 qui ne sortira qu’au mois de septembre prochain, l’Alpha 1s avec lequel il est possible de créer différentes chorégraphies par le biais d’un logiciel pilotable via une application compatible avec IOS et Androïd. Ce robot est capable de jouer au foot, de faire des pompes… Le troisième robot présenté était Jimu Robot. Il est conditionné sous forme de pièces, à l'image des Lego, à fabriquer soi-même. Il interagit via une application smartphone mais n’émet pas de son. Ce robot peu aussi bien être utilisé par un adulte que par un enfant. L’intérêt d'Innorobo est de conserver cette vision futuriste tout en voyant émerger de nouvelles technologies, toutes aussi riches les unes que les autres. ■ Darine Habchi
Développé en moins d'un an, le robot Tiki a déjà tout d'un futur succès : un robot pour l'animation à petit prix.
Le robot au coeur de l'évènement
Dossier
Robot de l'équipe Lio.
La 2e compétition du Challenge Argos C’est en décembre 2013 que Total, en partenariat avec l’Agence nationale de la recherche (ANR), avait lancé le Challenge ARGOS (Autonomous Robot for Gas and Oil Sites), une compétition robotique internationale visant à faire émerger, en moins de 3 ans, une nouvelle génération de robots de surface autonomes, adaptés aux sites gaziers et pétroliers, et conformes à la norme ATEX/IECEx (c’est-à-dire être suffisamment résistants pour fonctionner en atmosphère potentiellement explosive), qui soient capables d’effectuer des tâches d’inspection, de détecter des anomalies et d’intervenir en situation d’urgence. Les équipes en lice En juin 2014, 5 équipes originaires d’Autriche/Allemagne (équipe Argonauts), d’Espagne/Portugal (équipe Foxiris), de France (équipe Vikings), du Japon (équipe Air-K) et de Suisse (équipe Lio) ont été retenues parmi les 30 sélectionnées au départ pour participer au Challenge ARGOS. Par la suite, les robots devaient confronter leurs performances lors de 3 compétitions, échelonnées de juin 2015 à décembre 2016. Le grand vainqueur sera désigné début 2017 avec un prix de 500 000 euros à la clé. Depuis la 1ère compétition qui s’était déroulée en juin 2015, les 5 équipes ont donc employé leur temps à améliorer les performances de leurs robots respectifs et à développer les nouvelles fonctionnalités requises pour la suite de la compétition.
De nouvelles aptitudes requises Pour cette 2e compétition, les équipes se sont donc à nouveau retrouvées, début Avril, à Lacq dans une ancienne unité de déshydratation de gaz, aujourd’hui utilisée pour l’entraînement des
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équipes d’intervention d’urgence, où leurs robots ont été confrontés pendant 5 jours à diverses épreuves effectuées dans des conditions proches de celles rencontrées sur les sites d’exploitation de Total. Pour cette 2e compétition de nouvelles aptitudes, plus complexes que les précédentes, étaient requises. En effet, les robots devaient être maintenant capables d’identifier des bruits anormaux (fuite de gaz, phénomène de cavitation dans les tuyaux…), de monter et de descendre les escaliers, de négocier de manière intuitive des obstacles placés aléatoirement sur leur parcours ou encore de se mettre à l’abri lorsqu’une alarme générale retentit et de rejoindre automatiquement une borne de recharge.
Des missions plus complexes à effectuer Afin de les confronter à la dure réalité du terrain, les robots ont dû effectuer 6 missions en mode autonome, une en mode téléopéré et une mélan-
geant les deux modes d’opération. C’est ainsi qu’ils ont dû faire face à une simulation de fuite de gaz par ultrasons (acoustique), des obstacles placés aléatoirement sur le parcours, des alarmes/bruits anormaux/interférences, une coupure du système de communication (Wi-Fi), une source de chaleur suspecte ainsi qu’à des incohérences entre les modèles 3D du site et le terrain. Lors de la 1ère mission en mode autonome, ils devaient effectuer une ronde d’inspection avec prises de mesure au rez-de-chaussée et au 1er étage, monter les escaliers pour vérifier la position d’une vanne (ouverte/fermée) puis redescendre pour poursuivre et conclure leur mission d’inspection. Au cours de la 2e mission, leur trajet a été ponctué d’obstacles de deux types : posés à même le sol (comme une boîte à outils) ou suspendus (comme une barrière). Les robots devaient alerter l’opérateur, évaluer la situation et prendre la décision de contourner l’obstacle, le franchir ou recalculer un nouvel itinéraire. Pour la 3e mission, ils devaient détecter, localiser et
La 2e compétition du Challenge Argos mesurer une source de chaleur anormale de plus de 50 °C et alerter l’opérateur. Au cours de la mission suivante, ils se sont retrouvés confrontés à des incohérences entre la carte graphique 3D du site et la réalité du terrain (comme des manomètres déplacés ou mal orientés).
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© Total / Laurent Pascal.
EN JUIN 2014,
Robot de l'équipe Air-K.
5 ÉQUIPES ORIGINAIRES D’AUTRICHE/ALLEMAGNE (ÉQUIPE ARGONAUTS), D’ESPAGNE/PORTUGAL (ÉQUIPE FOXIRIS), DE FRANCE (ÉQUIPE VIKINGS), DU JAPON (ÉQUIPE AIR-K) ET DE SUISSE (ÉQUIPE LIO)
ONT ÉTÉ RETENUES PARMI LES 30 SÉLECTIONNÉES AU DÉPART POUR PARTICIPER AU CHALLENGE ARGOS.
© Total / Laurent Pascal.
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© Total / Laurent Pascal.
Robot de l'équipe Argonauts.
Robot de l'équipe Vikings, grand gagnant de cette édition 2016
Le jour suivant, ils ont été testés sur leurs aptitudes à effectuer les tâches courantes d’inspection ainsi que sur leur capacité à gérer des événements imprévus, des conditions d’opération parfois dégradées et des situations à risques. Grâce à leur intelligence artificielle, ils devaient être en mesure d’analyser chaque nouvelle situation et d’adopter le comportement adéquat pour y répondre (se rendre de manière autonome vers la zone de sureté désignée en cas d’urgence, alerter l’opérateur…). Pour tenter de les déstabiliser lors de leur mission, ils ont donc été confrontés à une simulation de fuite de gaz (acoustique par ultrasons), une coupure du système de communication (Wi-Fi), au déclenchement de l’alarme générale, à des obstacles, à une fuite d’eau, le tout dans un créneau de 90 minutes, au rez-de-chaussée et au 1er étage du site de compétition. En outre lors de cette 2e compétition, les robots ont aussi dû effectuer un compte-rendu de leur ronde d’inspection après chaque mission. Les données, images et mesures qu’ils ont ainsi transmises ont permis au jury d’affiner leur évaluation dès la fin de l’épreuve pour juger de leur capacité à gérer des situations inattendues et potentiellement à risques. Comme cela avait déjà été le cas à l’issue de la 1ère compétition, c’est à nouveau l’équipe Vikings qui a remporté cette 2e compétition. ■Josèphe Ghenzer
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Le robot au coeur de l'évènement
Dossier
La FIRST Robotics Competition
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pionnière pour les jeunes
La 26e édition de la FIRST Robotics Competition s’est tenue du 30 mars au 2 avril dernier à Montréal ainsi que dans plusieurs villes du monde. Ce festival de robotique international est destiné au jeune public afin de leur donner la possibilité de faire vivre leur esprit d’imagination. Ce concours de robotique est un des pionniers en la matière et représente une opportunité pour les jeunes car il leur donne l’occasion de s’exprimer.
ourquoi les enfants et les adolescents ne pourraient-ils pas proposer des idées ? C’est à partir de cette suggestion que les créateurs de la FIRST Robotics Competition ont lancé leur projet. Car derrière tous les participants de ce festival, se cache peut-être un futur génie de la robotique. Nombreux sont les grands cerveaux du monde à avoir démarré leur carrière intellectuelle très jeune. Le milliardaire Elon Musk, patron multifacette de Tesla et de SpaceX, a conçu son propre jeu vidéo dès ses douze printemps. Il est donc louable de donner l’opportunité aux jeunes de se lancer concrètement dans la robotique. La FIRST Robotics Competition est sponsorisée par la célèbre NASA, un mécène de renom et évocateur. Évocateur du talent que disposent certains participants. Créée en 1992 par Dean Kamen, fondateur de la marque FIRST (For Inspiration and Recognition of Science and Technology), où l’on comptait une douzaine d’équipes, cette compétition internationale de robotique s’est développée. Aujourd’hui, plusieurs compétitions régionales ont lieu un peu partout dans le monde. Canada, États-
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POURQUOI LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS NE POURRAIENT-ILS PAS PROPOSER DES IDÉES ? C’EST À PARTIR DE CETTE SUGGESTION QUE LES CRÉATEURS DE LA FIRST ROBOTICS COMPETITION ONT LANCÉ LEUR PROJET.
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Unis, Mexique, Chine, Australie, certaines compétitions sont même qualificatives pour le grand tournoi de Saint-Louis.
L’industrie FIRST, qui se compose de quatre programmes distincts, prend donc de l’ampleur. Les écoles participantes sont de plus en plus nombreuses et la renommée du tournoi grandit en conséquence. Il existe la FIRST Lego League, la FIRST Lego League Junior et la FIRST Tech Challenge en plus de la FIRST Robotics Competition. Cette dernière regroupe plus de 2 900 écoles à travers le monde. Les concurrents sont âgés de 14 à 18 ans et se composent d’environ 3 000 équipes différentes. On dénombre même 78 000 participants pour une vingtaine de pays représentés. Des chiffres qui prouvent l’intérêt du concept et l’attrait du festival à travers le monde de la robotique, à tel point qu’il est devenu le plus prestigieux festival international en la matière pour les lycéens. UNE ORGANISATION DIFFICILE MAIS FORMATRICE Les règles du concours sont précises et demeurent assez strictes. Les équipes ont une année pour se former et orchestrer un cahier des charges puis elles disposent de six semaines au total, pour construire leur robot. « Le défi 2016 c’était la forteresse. Il fallait avoir un robot capable de franchir des
La FIRST Robotics Competition, pionnière pour les jeunes
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C’EST DONC TOUT UN SYSTÈME, FINEMENT ORCHESTRÉ, QUI EST MIS EN PLACE PAR L’ORGANISATION DE LA FIRST ROBOTICS COMPETITION.
L’industrie FIRST dynamise la robotique chez les jeunes.
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Drone Solo.
obstacles, pour pouvoir déstabiliser et affaiblir la ligne de défense adverse. C’était des matches de 2min30 à trois équipes contre trois. On a reçu tout le cahier des charges le 9 janvier et on avait jusqu’au 23 février pour céder le robot », explique pour Planète Robots Julien Bertrand, manager de l’équipe Robo’Lyon qui a participé ces deux dernières années au concours de Montréal. Les thèmes proposés par l’organisation du festival changent chaque année et ne sont dévoilés qu’au dernier moment pour que les jeunes pousses dans le domaine de la robotique ne construisent qu’en l’espace de ces six petites semaines leur engin. Une difficulté réelle lorsqu’on sait que ces adolescents n’ont parfois – et même souvent – jamais touché à la robotique. Ils apprennent sur le tas avec l’aide de « mentors » qui gravitent autour d’eux tout au
© Robo'Lyon.
La salle de Montréal qui accueille le festival fait figure de proue pour créer le spectacle. — À droite… Le robot réalisé par l'équipe française lors du festival de Montréal 2016.
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La FIRST Robotics Competition, pionnière pour les jeunes Une équipe française parmi les concurrents L’année dernière, le team Robo’Lyon devenait la première équipe française à s’engager pour la FIRST Robotics Competition depuis sa création. Cette année, l’équipe lyonnaise a renoué l’expérience et a donc de nouveau représenté la France pour la régionale de Montréal. Leur 23e place au classement sur les cinquante équipes présentes est prometteuse et démontre que le potentiel des jeunes talents existe bel et bien au sein de l’Hexagone.
Les Titan Robotics sont les vainqueurs de l’édition 2016.
L’équipe de Robo’Lyon savoure sa prestation et son expérience à Montréal.
long de la construction et de l’élaboration du robot. Ces derniers encadrent les apprentis scientifiques pour mener à bien le projet défini préalablement par l’équipe. « C’est un projet parascolaire, tout se déroule sur nos heures libres. On se retrouve en réunion chaque semaine. C’est un échange entre nous, élèves, et mentors. On est sans cesse accompagné avec l’aide de professionnels », indique-t-il. C’est donc tout un système, finement orchestré, qui est mis en place par l’organisation de la FIRST Robotics Competition. Un système difficile, car le délai s’avère court pour la construction, mais formateur, puisque justement il permet un réel apprentissage sur le terrain. Il s’agit pour les équipes de ne rien oublier pour pouvoir répondre aux critères du programme pro-
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posé et pour finir la création du robot dans le temps imparti. Le fait que des personnes plus expérimentées encadrent les jeunes, aident aussi au bon fonctionnement de la compétition et facilite la formation des néo-ingénieurs.
UNE AMBIANCE PROFESSIONNELLE À MONTRÉAL La capitale du Québec est devenue en l’espace de quelques années un des lieux incontournables de la robotique chez les jeunes. La régionale de la FiRST Robotics Competition de Montréal attire tellement de monde qu’elle apparaît comme étant une véritable compétition d’ingénieurs où règne le haut niveau de la science du futur. Décor gran-
diose, musique à en perdre les tympans, effets visuels, salle bien remplie, tout y est. « C’est vraiment un show à l’américaine. Quand on est arrivé à Montréal, c’était impressionnant ». En plus d’être transcendante, l’ambiance se montre également conviviale. « C’est bienveillant entre les équipes, cette compétition transmet des valeurs et là-bas au Québec, ils ont à cœur de les transmettre. En fait c’est une « coopétition », c’est à la fois de la coopération : on s’entraide, on s’aide et on ne cherche pas à être rivaux. Quand c’est à notre tour, on est applaudi… Mais à la fois c’est quand même une compétition avec une très belle ambiance ». Le Canada offre aux jeunes la réalité professionnelle à grande échelle. Avec cette compétition, les lycéens entrent de plein fouet dans le grand bain de la robotique et mettent un pied dans le monde du travail. « C’est une expérience enrichissante et passionnante. On échange avec les participants, c’est stimulant. Quand on va à la compétition de Montréal, on a un réel aperçu du monde du travail. On voit qu’on est considéré comme des adultes, on doit gérer notre stand, des chefs d’entreprises viennent nous rencontrer. L’an dernier le maire de Montréal était venu… On est vraiment en contact avec le monde professionnel », raconte Julien Bertrand. LE GOÛT DU FUTUR « Ce concours donne vraiment le goût aux jeunes pour les sciences, les nouvelles technologies et le monde professionnel. Surtout que la robotique c’est un secteur en pleine expansion, il y a plein de choses nouvelles, ça bouge sans cesse », s’enthousiasme Julien Bertrand. Il est vrai que la robotique c’est l’avenir, et les jeunes représentent l’avenir. C’est ainsi que l’on pourrait définir l’intérêt premier de ce festival. Un concours qui marche et qui attire même les regards des puissants de ce monde. La saison dernière, le président des Etats-Unis, Barack Obama, avait adressé un message d’encouragement aux jeunes participants. « Ce que vous faites va au-delà du divertissement. L’Amérique s’est construite autour des innovations et l’ingéniosité fut pionnière en matière de découverte et d’exploration hors de nos frontières », avait-il déclaré. ■Arthur Vernassière
Le robot au cœur de l'évènement
Dossier
Coupe de France de Robotique 2016 Le renouveau d'une compétition pionnière La première Coupe de France de Robotique est née en 1994 à l'École centrale Paris sous le nom Coupe E=M6. Depuis 1996, la compétition était accueillie par la ville de La Ferté-Bernard (Sarthe) dans le cadre du festival ARTEC. Ce dernier ayant disparu, c'est désormais La Roche-sur-Yon en Vendée qui reprend cet événement majeur. UNE ORGANISATION BIPARTITE Depuis 2016, l'organisation de la Coupe de France de Robotique est répartie entre l'association Planète Sciences, qui propose des activités scientifiques et techniques aux jeunes et la société d'économie mixte Oryon. La compétition s'est déroulée aux Oudairies, le parc des expositions de la ville de La Roche-surYon. Ce sont plus de 150 équipes qui se sont confrontées sur 3 jours (du 5 au 7 mai dernier). Après 10 mois de préparation, les équipes avaient tout un hall divisé en box pour se préparer aux homologations et faire les dernières retouches de leurs robots avant la compétition. Dans les box, les participants s'activaient jour et nuit avec leurs ordinateurs, postes à soudure, outils en tout genre, imprimantes 3D… Pour passer l’homologation, le robot principal doit avoir un périmètre inférieur à 120 cm (et 150 cm avec tous les accessoires déployés), le second robot lui doit avoir un périmètre inférieur à 70 cm (90 cm déployé). Leurs hauteurs ne doivent, même déployés, ne pas dépasser
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35 cm de haut (seul le parasol déployé ou le bouton d'arrêt d'urgence peut dépasser cette norme). À part des sources d'énergie qui pourraient s’avérer dangereuses (réactions chimiques, procédés pyrotechniques), toute source d'énergie est acceptée (batteries, ressorts, air comprimé…). Les robots devront pouvoir démarrer après l'éjection d'un cordon tiré au coup de sifflet et devront s'arrêter seuls au bout des 90 secondes de match. Les robots devront être capables également d'éviter de toucher leurs adversaires. Enfin, les robots devront pouvoir démontrer en 95 secondes qu'ils valident au moins une des actions décrites dans le paragraphe suivant. Les équipes peuvent repasser plusieurs fois devant le jury d’homologation jusqu'à acceptation. Au final ce sont 149 équipes qui seront homologuées sur un total de 152. THÈME 2016 : THE BEACH BOTS Cette année, les participants ont dû imaginer comment leurs robots pouvaient faire un maximum d'activités de plage : pêche à la ligne, construction
de châteaux de sable, ramassage de coquillages, fermeture des cabines de plage et enfin ouvrir un parasol pour se protéger du soleil vendéen. La plage était représentée par un plateau de 2 m sur 3 m. Les matchs, opposant deux équipes duraient 90 secondes et celles-ci devaient marquer le plus de points possibles grâce à deux robots autonomes par équipe positionnés sur le plateau. Les robots partaient en même temps sur les serviettes de plage situées sur chacun des bords du plateau. Les actions suivantes rapportaient des points : - Fermeture des deux portes des cabines de plage : 10 points par porte. - La pêche à la ligne consiste à pêcher les 4 poissons de sa couleur (uniquement) et les déposer dans le filet : 5 points par poisson pêché puis 5 points supplémentaires par poisson déposé dans le filet. - Le château de sable : 69 pièces (40 cubes, 20 cylindres et 9 cônes) sont placés en tas, aux robots d'en faire des constructions (tour, muraille, château) : 2 points pour ramener le sable dans la zone
Coupe de France de Robotique 2016
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CETTE ANNÉE
LES PARTICIPANTS ONT DÛ IMAGINER COMMENT LEURS ROBOTS POUVAIENT FAIRE UN MAXIMUM D'ACTIVITÉS DE PLAGE : PÊCHE À LA LIGNE, CONSTRUCTION DE CHÂTEAUX DE SABLE, RAMASSAGE DE COQUILLAGES, FERMETURE DES CABINES DE PLAGE… Chaque équipe peut faire participer deux robots sur le plateau, ici dans la phase d’homologation.
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Mexique ou le Canada tentent de remporter la compétition. Jusqu'à présent, à une exception près (2011, Eurobot remporté par une équipe autrichienne), la finale est remportée à chaque fois par une équipe française ! Malheureusement, à l'heure où nous écrivons ces lignes, nous n'avons pas encore les résultats de la compétition au niveau international. ■Screetch Résultats de la Coupe de France de Robotique 2016
Plateau de jeu de l'édition 2016.
de construction, 2 points pour construire une tour ou une muraille et 12 points supplémentaires si un château complet est reconstitué. - Ramassage des coquillages, symbolisés par des palets surmontés d'une décoration. Ceux-ci sont posés sur la représentation de la mer ou empilés sur un rocher. Il y a 5 coquillages de chaque couleur plus 6 coquillages blancs qui peuvent être ramassés par les deux équipes puis déposés sur la serviette : 2 points par coquillage. - Funny action : mettre son robot à l'ombre. Lorsque le temps des 90 secondes est terminé, les robots ont 5 secondes pour ouvrir un parasol qui est intégré au robot depuis le début du match : 20 points par parasol. AMBIANCE La compétition se déroule dans une ambiance très jeune et relâchée, la musique est omniprésente, les
écrans géants diffusant les matchs sont de rigueur, et les mascottes humaines des équipes se baladent en dansant durant toute la compétition. QUALIFICATION POUR LA FINALE INTERNATIONALE Depuis 1998, les équipes qualifiées, lors de la Coupe de France de Robotique, sont ensuite présentées à la finale européenne qui a lieu dans un lieu différent chaque année. Pour 2016, c'est en France, au Kremlin-Bicêtre que les équipes s'affrontent du 10 au 12 juin. Les épreuves sont les mêmes que celles traitées nationalement, les robots pourront donc être réutilisés. Chaque année, ce sont une petite cinquantaine de pays qui viennent proposer leurs équipes en compétition. Pour qu'un pays participe, il faut qu'il ait au moins 3 équipes à proposer. Ce sont principalement des pays européens, mais d'autres nations comme la Tunisie, l'Algérie, la Russie, la Malaisie, le
1 - Space Crackers (Toulouse) 2 - ESEO (Angers) 3 - Les Cools Boys (Toulouse) 4 - RCVA (Ville-d'Avray) 5 - GobGob (Tournefeuille), R3EA (Reims), Quercy Bot (Mayrinhac-Lentour), Sussus Invaders (Paris) 9 - Cocobot (Villenave-d’Ornon), A.R.D. (Bourgoin-Jallieu), WheelsTeam (Sartrouville), Priger (Saint-Étienne-du-Rouvray), LinuxTeam (Annemasse), INTech (Evry), Ensim'Again (Téloché), Brickstory (Issy-les-Moulineaux)
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Le robot au cœur de l'évènement
Dossier
Les humanoïdes
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envahissent les arts de la scène !
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Que ce soit en musique, en danse ou au théâtre, les artistes ont de plus en plus recours aux robots, notamment aux humanoïdes, sur scène. Zoom sur les derniers spectacles en date !
chool of Moon (2016), Spillikin, a love story (2015) et My Square Lady (2015) font partie des derniers spectacles mettant en scène des robots. Quels sont les humanoïdes utilisés ? Quelle est la spécificité de chaque spectacle dans l'usage qu'ils en font ? Et finalement que cherchent-ils tous à questionner ? Eléments de réponse…
SCHOOL OF MOON DU CHORÉGRAPHE ERIC MINH CUONG CASTAING COMPAGNIE SHONEN School of Moon est une métaphore de la création d’un nouveau monde en trois actes : l'humain, l'humain et la machine, la machine. Au fil de la représentation, qui évoque une mystique du corps fusionnée àses représentations passées et futures, les humanoïdes éclipsent les humains pour se retrouver finalement seuls en scène. Cette pièce est composée pour une population de robots, notamment deux Poppy et deux NAO, deux danseurs professionnels, Ana Pi et Gaétan Brun Picard, et des enfants.
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NAO D'ALDEBARAN N'EN EST PAS À SON COUP D'ESSAI PUISQUE NOUS L'AVIONS DÉJÀ VU DANSER POUR BLANCA LI EN 2013 DANS LE SPECTACLE ROBOT !
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NAO d'Aldebaran n'en est pas à son coup d'essai puisque nous l'avions déjà vu danser pour Blanca Li en 2013 dans le spectacle Robot ! Il accède ici au
rang de robot star de la danse contemporaine aux côtés de son acolyte Poppy de l'Inria dont la popularité dans le milieu artistique devrait croître grâce à ses étonnantes facultés. Comme l'explique Eric Minh Cuong Castaing, Poppy, bien qu'étant moins produit, n'a rien à envier à NAO : « Le NAO est très répandu alors qu'il n'y a que 22 Poppy en France. Ce dernier est intéressant car c’est un vrai danseur contemporain. Il a trois articulations dans le dos. Il est beaucoup plus fin que le NAO. On dirait presque une marionnette poupée. Le squelette est tout blanc… Et par ses articulations il a une souplesse dans le corps. Il est moins monobloc. » Comme le souligne le chorégraphe, les particularités physiques de Poppy en font un excellent interprète. Pour mettre au point les performances des machines, Eric Minh Cuong Castaing a travaillé en étroite collaboration avec le roboticien Thomas Peyruse et le directeur de recherche Olivier Stasse qui mènent des recherches sur les robots humanoïdes et le développement de leurs capacités d’imitation et de génér ation du mouvement humain. L'originalité de School of Moon est que les repré-
Les humanoïdes envahissent les arts de la scène !
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CETTE PIÈCE DE THÉÂTRE
MET EN SCÈNE UN COUPLE DE PERSONNES ÂGÉES ET UN ROBOTHESPIAN D'ENGINEERED ARTS.
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School of Moon.
Spillikin a love story, compagnie Pipeline Théâtre.
School of Moon.
sentations des spectacles sont localisées. Les enfants qui dansent sont des enfants de la ville où la pièce se joue. Le principe est également appliqué aux robots puisqu'il y a des séquences spécifiques en fonction des robots des différentes villes où se produit la pièce. Par exemple, HRP-2 du LAAS a fait partie du spectacle joué à Toulouse.
SPILLIKIN, A LOVE STORY DE LA COMPAGNIE PIPELINE THÉÂTRE Cette pièce de théâtre met en scène un couple de personnes âgées et un RoboThespian d'Engineered Arts. Dans l'histoire, l’humanoïde est conçu par un vieil homme pour l’aider à faire face à la maladie d’Alzheimer de sa femme. On retrouve plusieurs similitudes avec l'usage des robots sur scène dans les pièces d'Oriza Hirata : le
thème de la maladie et de la mort avec Soyonara ver.2 ou encore le fait que l'humanoïde soit en fauteuil roulant, comme dans Les trois sœurs (version androïde) où le robot utilisé est un Geminoid-F. L'usage du fauteuil est en réalité un stratagème trouvé par le metteur en scène pour pallier à l'incapacité du robot à se déplacer, seule la partie située au-dessus du bassin pouvant bouger. Il y a aussi un intérêt commun avec Oriza Hirata dans le désir de vouloir faire passer des émotions par le robot comme dans La métamorphose (version androïde), d'après La métamorphose de Franz Kafka, où le robot, un Repliee S1, est capable de sourire et même de rire. Mais revenons-en à RoboThespian ! Il peut détecter des visages particuliers, réagir à certaines émotions, sons et gestes, ce qui en fait un comédien idéal
pour une pièce de théâtre tragi-comique. Il peut même être personnalisé et avoir un visage en images animées. À l’origine, il a été conçu pour interagir avec un public dans un environnement touristique comme des parcs d’attractions, des musées, etc. En France, le Futuroscope exploite ce robot acteur toute l’année à l’entrée du pavillon de La Danse des Robots où il accueille les visiteurs avec convivialité. MY SQUARE LADY DE L'OPÉRA COMIQUE DE BERLIN Le collectif anglo-allemand Gob Squad et les musiciens de l'Opéra Comique de Berlin se sont réunis pour cette création, en collaboration avec le Laboratoire de recherche en neurorobotique de l'université Humboldt de Berlin. L‘œuvre qui a pour titre My Square Lady en clin d‘œil à la comédie musicale avec Audrey Hepburn, met en scène Myon, un robot autonome et interactif qui découvre l'art lyrique grâce aux mécanismes de l'émotion dont il est doté et qui guide le processus. Il découvre cette musique grâce à l'ensemble du personnel de l'Opéra et finit même par diriger l'orchestre. PLANÈTE ROBOTS N°40
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Les humanoïdes envahissent les arts de la scène ! Pour plus d'informations : School of Moon : http://shonen.info/schoolofmoon/# Spillikin, a love story : http://www.pipelinetheatre.com/spillikin.h tml My Square Lady : https://english.komische-operberlin.de/schedule/my-square-lady/
© Iko Freese
cette fascination pour les humanoïdes à la scène que ce soit du côté des metteurs en scène, des acteurs ou du public ? Tout simplement car ils touchent à une question universelle : notre humanité. Comme tous les spectacles mettant en scène des robots humanoïdes parmi lesquels on peut citer Robots de Christian Denisart ou encore RUR de Leonel Moura, la question de l'humain est prépondérante. Qu'est-ce qui fait de nous des êtres humains ? Quelles sont nos spécificités ? Qu'est-ce qui nous rapproche ou nous différencie des machines ? Quelles sont les différences entre le réel et la fiction, l’organique et l’inorganique ? Qu'est-ce qui fait qu'on accorde une personnalité à des créatures artificielles ? Qu'est-ce qui leur confère de la présence ? Doivent-ils nous ressembler, bouger de la même manière que nous et communiquer dans notre langue ? Ces questions sont centrales dès lors qu'un humanoïde est exposé à notre regard, puisqu'en observant le robot, on contemple notre reflet à travers un miroir technologique qui nous fascine autant qu'il nous interroge.
My Square Lady Opéra Comique de Berlin.
© Iko Freese
■Aurélie Gallois
My Square Lady est considéré comme étant le premier Reality Robot Opera du monde. Reality Opera désigne une catégorie de spectacles dans lesquels les comédiens et les chanteurs possèdent une certaine liberté d’action. Avec My Square Lady, le genre prend une autre dimension puisqu'ici les comédiens ont pour obligation de jouer leur texte au mot près, contrairement au robot qui évolue de façon aléatoire sur scène. Le robot a en effet été conçu pour réagir à son environnement à la manière d’un enfant qui découvre le monde. Grâce à ses capteurs, son attention se focalise à tour de rôle sur un son, un mouvement ou un objet qui l’attirera plus qu’un autre. Myon est totalement indépendant. Personne en coulisses ne dirige le robot qui interagit libre-
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ment avec les acteurs et réagit sur scène en fonction des données récupérées par ses capteurs. Cette liberté, cette capacité d'improvisation permet des rencontres inattendues avec les comédiens. QUESTIONNER LA NOTION D'HUMANITÉ Ces trois spectacles ont des approches différentes de la scène. Que le robot soit utilisé comme danseur, en ayant appris au préalable une chorégraphie, qu'il soit acteur, récitant son texte à ses partenaires ou encore qu'il improvise avec une troupe d'opérette, il reste néanmoins au cœur de la représentation, volant la plupart du temps la vedette aux professionnels qui l'entourent. Pourquoi
2015 © Wang Zi Won.
Un Bouddha robotique qui compte plus de 70 bras en mouvement ! Plus de robots sur le site officiel de l'artiste: http://wangziwon.com/
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Persona, étrangement humain quand la robotique s'invite au musée des Arts Premiers
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Jusqu'au 13 novembre 2016, venez découvrir la surprenante exposition Persona, Étrangement humain au Musée du quai Branly à Paris. Mori. Enfin, « la Maison témoin », propose, entre autres, au visiteur, de choisir une famille de créatures artificielles et souvent interactives qu'il pourrait accueillir ou qu'il trouve au contraire repoussante. Les chanceux qui sont allés découvrir l'exposition lors des vacances de printemps ont eu droit à une expérience supplémentaire puisqu'un drôle de visiteur avait investi les lieux : Berenson, le robot amateur d'art. Ce dernier déambulait, manifestant son contentement ou son dégoût devant les différents objets. Pour les retardataires, ne manquez pas cette magnifique exposition qui fait la par t belle aux robots, de la love doll japonaise à Mechanical Avalokitesvara, le Bouddha aux multiples bras de Wang Zi Won, en passant par Bappa 1.0, le Ganesh de Zaven Paré. Vous ressor tirez sûrement de là un peu méditatif ou dubitatif, vous interrogeant sur le rappor t que nous établissons avec les objets environnants, et sur les relations que nous serons amenés à entretenir avec nos futurs compagnons robotiques. Dans tous les cas, cette confrontation entre les ar ts premiers et la robotique nous laisse songeurs… ■Aurélie Gallois
• Un Bouddha robotique qui compte plus de 70 bras en mouvement! Plus de robots sur le site officiel de l'artiste: http://wangziwon.com/ • Bappa est une interface de parole qui a pris les traits de la divinité Ganesh. Grâce à l'artiste, n’importe qui peut devenir ce dieu, l'espace d'un instant. L’expérience a fait l’objet d’un documentaire sur Arte intitulé Ganesh yourself. Site officiel de Zaven Paré: http://www.zavenpare.com/ • Développé depuis 2011 par l’ingénieur en robotique Philippe Gaussier et l’anthropologue Denis Vidal, Berenson interroge le regard que l’on peut porter sur les collections d'un musée d’un point de vue anthropologique et permet d'établir un modèle d’apprentissage de l’émergence d’une forme d’Esthétique Artificielle (EA) dans une machine. Plus d'informations sur le site: http://www-etis.ensea.fr/ Denis Vidal et Philippe Gaussier : Berenson, robot amateur d'art, 2011 © Cyril Zannettacci ou Philippe Wojazer
exposition, dirigée par Emmanuel Grimaud (anthropologue axé sur la robotique) et AnneChristine Taylor-Descola (ethnologue spécialiste des cultures indigènes de l’Amazonie), traite de la personnification des artefacts à travers le temps, les civilisations et les croyances. 230 pièces provenant de cultures très variées, des sculptures africaines à la robotique japonaise en passant par l'astromorphologie indienne, nous interrogent sur les mécanismes par lesquels un objet accède au statut de personne. Cette problématique soulève une multitude d'autres questions. Comment l’inanimé devient-il animé ? Quelle part d'humanité concède-t-on aux objets ? Comment l’homme instaure-t-il une relation insolite ou intime avec des artefacts ? Quels types de présence acceptons ou rejetons-nous ? Veut-on vivre avec des robots ? Et si oui, souhaitons-nous qu'ils nous ressemblent ? L'exposition d’anthropologie est découpée en quatre parties. Les deux premières, « Il y a quelqu'un ? et Il y a personne », introduisent la question de la robotique en s’intéressant à la faculté qu’a l’homme à donner des caractéristiques humaines à ce qui l’entoure. « La Vallée de l'Étrange » illustre quant à elle, par une multitude d'objets, de robots et d'œuvres, la théorie de l'Uncanny valley de Masahiro
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Robots de service
Les robots tondeuses
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de grandes avancées technologiques Les corvées de tontes sont terminées ainsi que les longues tâches fastidieuses qui monopolisent une bonne partie du week-end. Les coupes du gazon irrégulières, les difficultés de passage dans les zones délicates… Aujourd'hui, les robots de tonte s’adaptent aux envies, aux terrains, mais surtout à nos modes de vie.
près être rentrés dans nos maisons avec les aspirateurs, les robots domestiques passent également par nos jardins. Les robots de tonte représentent une des grandes tendances actuelles en matière de robotique. Automatiques, connectés par satellite, ondes ou encore GPS, les robots tondeuses actuels sont dotés de technologies de pointe assurant une qualité de tonte optimale. Conçus pour faciliter la tonte du gazon, aujourd'hui, les robots tondeuses sont capables d'être programmés à distance afin de régler la fréquence de passage, le type de tonte, la durée… Par temps de pluie, sur des terrains en pente, les robots de tonte s’adaptent et s’avèrent être réellement efficaces. Les robots de tonte actuels agissent, pour la plupart, de manière automatique, écologique en offrant, par exemple, une coupe mulching, une coupe très fine qui ne nécessite pas de ramasser l'herbe après le passage. Celle-ci servira d'engrais à la terre et permettra d'avoir un beau gazon. Les robots tondeuses n'émettent pas, non plus, de pollution sonore et peuvent être mis en action la nuit.
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APRÈS ÊTRE RENTRÉS DANS
NOS MAISONS AVEC LES ASPIRATEURS, LES ROBOTS DOMESTIQUES PASSENT ÉGALEMENT PAR NOS JARDINS.
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LE ROBOT DE TONTE, UNE TENDANCE Depuis quelques années, le marché du jardin et le comportement des consommateurs évoluent aussi. Les tendances sont à une facilité de travail, à une recherche de confor t… Les études de comportement ont démontré que le jardin est devenu une cinquième pièce à vivre. Nous sommes capables aujourd'hui d'aménager un jardin comme nous pouvons aménager un salon, avec tout le confort, les meubles nécessaires, l'ac-
cès à de la domotique spécialisée… Le consommateur ne souhaite plus de contraintes liées au jardin et privilégie, le bien-être. « Le jardin devient la pièce à vivre qui reflète son cadre de vie, son statut. Ce marché se développe fortement depuis une dizaine d'années, dans certains pays d'Europe comme la Suède, la Belgique, l'Allemagne… Honda a tenu compte de l'évolution de ce marché qui est spécifique à l'Europe afin de se lancer à son tour sur ce marché », explique Sylvie Manni, responsable marketing chez Honda.
DES TECHNOLOGIES DE POINTE NON NÉGLIGEABLES Aujourd'hui, bon nombre de robots de tonte proposés dans le commerce fonctionnent avec un fil périmétrique qui permet de délimiter la surface à tondre, par des fils connectés à la station de charge. Pour l'instant de nombreux acteurs impor tants du marché restent fidèles au système filaire. Le robot de tonte Miimo de Honda, se différencie par rapport à ses émissions d'ondes numériques qui ne créent pas d'interférence avec d'autres objets, aux alentours. « Le robot est accompagné d'une station d'accueil, à
Les robots tondeuses, de grandes avancées technologiques
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AUJOURD'HUI, BON NOMBRE DE ROBOTS DE TONTE PROPOSÉS DANS LE COMMERCE FONCTIONNENT AVEC UN FIL PÉRIMÉTRIQUE QUI PERMET DE DÉLIMITER LA SURFACE À TONDRE…
Robot tondeuse Robomow modèle RS625.
l'instar des robots aspirateurs. Il s'agit d'un point de recharge automatique. La station d'accueil émettra un signal en direction du fil disposé afin de délimiter les différentes zones du jardin. Le signal numérique est celui qui parcourt le fil du jardin. Nous parlons d'un système numérique car nous avons intégré un codage bien spécifique uniquement reconnu par notre robot », précise, Sylvain Chedomme, conseiller technique et après-vente Honda. En revanche chez Husqvarna, les robots de tonte de la gamme Automower bénéficient des dernières technologies de série de la marque. Celle-ci a développé un kit de communication permettant la navigation assistée par GPS satellite. Le kit de communication SMS/GPS est livré avec les modèles de la gamme et facilite la configuration, le contrôle et la géolocalisation du robot à distance… « Ainsi, le consommateur peut interagir avec la tondeuse par le biais de son smartphone. Il peut effectuer les réglages de l'heure de tonte, du type de tonte, de l'heure à laquelle il souhaite que le robot s'arrête, à distance », précise Estelle Tremelo, chef de produit chez Husqvarna.
s'il le touche il le fera avec une vitesse très réduite. Ainsi, l'objet et le robot seront préservés. Les phares sont aussi livrés de série avec le modèle 450X. Ils possèdent une double utilité. « Ils améliorent la visibilité sur des terrains très grands. Ils permettent de rassurer les utilisateurs quant au bon fonctionnement du robot, notamment lorsqu'il est sur un jardin très profond ou encore la nuit. Les phares clignotent en cas de soucis, de panne… » précise Estelle Tremelo.
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LA STRUCTURE DU TERRAIN, UN ÉLÉMENT DÉTERMINANT Il existe des modèles de tondeuses capables de passer correctement sur des pentes importantes, contrairement à d'autres qui éprouvent des difficultés à franchir de petites buttes. L'Automower 450X, quant à lui, promet d'être efficace sur tous les types de terrain, même les plus complexes. « Il détecte les passages étroits et se fraie un chemin même dans les endroits exigus. Seuls nos derniers modèles, le 430X et 450X sont capables de réaliser ses prouesses technologiques. La marque a élaboré une
LA SÉCURITÉ UN POINT FORT DES ROBOTS DE TONTE Le secteur de la robotique de tonte met également l'accent sur la sécurité afin de protéger non seulement les consommateurs, mais aussi leurs enfants, leurs animaux… La hauteur entre la machine et le sol est faible et le but est d'éviter qu'il n'y ait des membres qui ne se coincent en dessous du robot Miimo. Le deuxième point important de ce dernier, c'est la distance entre le bord du robot et les lames, supérieure à la longueur de la main. Dès qu'il va détecter un objet, le robot va soulever les lames qui se trouvent sur un plateau pivotant à disque rond. Le robot de tonte 450X de la marque Husqvarna possède une technologie qui lui est propre : le sonar. Celui-ci détecte la présence d'un objet et même Les robots tondeuses possèdent aujourd'hui toutes les compétences pour entretenir au mieux votre gazon.
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Les robots tondeuses, de grandes avancées technologiques
Miimo de Honda. — En dessous… 450X Husqvarna en plein travail de tonte. — Même John Deere, constructeur de tracteurs américains, propose sa propre gamme de robots de tonte, la série Tango E5.
gamme pour des pelouses allant jusqu'à 5 000 m2. Quelle que soit la météo, même lorsqu'il pleut, avec un terrain accidenté et des pentes jusqu'à 45 %, nos modèles effectuent leur travail sans soucis », ajoute Estelle Tremelo. Il est également intéressant de noter que le robot de tonte Husqvarna 450X est doté de la minuterie adaptative. Elle permet d'effectuer des réglages de fréquence et d'heures de tonte en fonction des saisons. Lorsqu'il pleut beaucoup par exemple, il est nécessaire de tondre plus régulièrement et moins lorsque la température augmente considérablement. Le robot est capable de détecter si l'herbe a poussé ou non grâce à la résistance perçue par ses disques de coupe. Il enregistrera ses données et réduira, au fur et à mesure, ses sorties, jusqu'à aller tondre que si cela est nécessaire. Cette fonction permet aussi de préserver le robot de tonte de l'usure. « Le 450X est équipé d'un système de navigation assistée par GPS satellite, différent du kit de communication SMS/GPS. Il s'agit d'une aide additionnelle au robot afin de s'assurer qu'il couvrira entièrement la superficie du jardin. Lorsque le robot sort, il va « maper » le terrain, (créer une carte). Au bout de quelques jours, il aura une carte assez précise de l'emplacement de chaque élément qui se trouve aux alentours, comme par exemple, la maison, le câble périphérique, qu'il aura enregistré. Le but est d'assurer une couverture identique sur l'ensemble du terrain », explique Estelle Tremelo. Les constructeurs de robots de tonte sont, de plus en plus soucieux de la qualité des produits qu'ils proposent et s'appliquent à rendre la tonte moins fastidieuse et à offrir un jardin plus beau.
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■Darine Habchi
LE ROBOT EST CAPABLE DE DÉTECTER SI L'HERBE A
POUSSÉ OU NON GRÂCE À LA RÉSISTANCE PERÇUE PAR SES DISQUES DE COUPE.
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Robots de service
Les robots
Robot nettoyeur de piscine Marlin, utilisant la même base que le robot NEMH2O de Zucchetti.
de piscine ont la cote
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Les robots qui se chargent des corvées à notre place ont toujours du succès. Et de la même manière qu'on aime marcher sur un sol propre, il est toujours plus agréable de se baigner dans une eau exempte de déchets. Automatiques ou semiautomatiques, les robots de piscine sont conçus pour nettoyer le bassin et ôter les débris qui peuvent s'y trouver (feuilles, petites branches, sable, insectes, etc.).
n France, le marché de la piscine se porte plutôt bien : on compte aujourd'hui plus d'1,8 million de piscines privées, dont plus d'un million de bassins enterrés. Les professionnels du secteur ont enregistré l'an dernier une hausse de leur chiffre d'affaires de 6,5 %, notamment grâce à des conditions météo exceptionnelles ; une tendance qui devrait se poursuivre cette année selon les premières estimations. Le marché des robots nettoyeurs devrait donc suivre la même voie. Dans ce contexte, les constructeurs continuent d'innover pour proposer des engins toujours plus performants. On distingue trois familles de robots : les robots hydrauliques, les robots à pression et les robots électriques. Ce dernier type permet d'être totalement libre pendant que le robot effectue sa tâche. Généralement équipé de son propre filtre, il est indépendant du circuit de filtration. Le robot à pression se déplace de façon aléatoire et nettoie le fond de la piscine à l'aide d'eau projetée à forte pression. Plus économique, le robot hydraulique à aspiration se branche sur la prise balai ou le skimmer ; côté nettoyage, il s'en tiendra au fond du bassin.
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APRÈS EN FRANCE, LE MARCHÉ DE LA PISCINE SE PORTE PLUTÔT BIEN, D'1,8 MILLION DE PISCINES PRIVÉES
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UNE NAVIGATION PLUS INTELLIGENTE Les derniers modèles de robots sont quasiment tous équipés d'un système leur permettant d'analyser la taille et la forme du bassin afin d'optimiser leur parcours de nettoyage. Les 3 modèles proposés dans la gamme H-DUO d'AstralPool bénéficient ainsi des systèmes Gyro Navigation et AquaSmart développés par le constructeur, qui permettent au robot d'effectuer un balayage rapide de la totalité du bassin ; il ajuste alors automatiquement son parcours à la forme de la piscine.
Doté du système de navigation Clever-Clean, le Dolphin E10 est la nouveauté 2016 de Maytronics. Conçu pour les piscines enterrées ou hors sol de petites dimensions, ce robot électrique peut nettoyer les fonds plats, de toutes les formes, jusqu'à 8 m de long ; il s'en tient à sa trajectoire, peu importe les obstacles rencontrés. Le modèle E20 apporte quelques améliorations ; conçu pour des bassins de plus grande taille, il est capable de nettoyer les parois en plus du fond. Les pentes douces sont aussi à sa portée et son système de mobilité des flux lui assure une plus grande stabilité. L'américain Hayward a remplacé son modèle TigerShark par l'Aquavac 300, qui intègre un microprocesseur ASCL (Adaptive Seek Control Logic) chargé de calculer et d'enregistrer les dimensions du bassin pour garantir, là encore, un nettoyage optimal. En plus du fond, il se chargera des parois et de la ligne d'eau ; en cas de surcharge, il s'arrête automatiquement. Équipé d'un double système d'entraînement et de traction, l'Aquavac 500 offre, quant à lui, la possibilité de programmer des fréquences de nettoyage. Équipé d'une technologie sans fil, le NEMH2O de Zucchetti est sans aucun doute le modèle le plus
Les robots de piscine ont la cote
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LES DERNIERS MODÈLES DE
ROBOTS SONT QUASIMENT TOUS ÉQUIPÉS D'UN SYSTÈME LEUR PERMETTANT D'ANALYSER LA TAILLE ET LA FORME DU BASSIN AFIN D'OPTIMISER LEUR PARCOURS DE NETTOYAGE. Le robot H5-Duo d'Astralpool se déplace intelligemment. — Le robot Zodiac RC4400 CyclonX PRO.
abouti (et le plus onéreux) du secteur. Complètement autonome, il recharge ses batteries au lithium-ion par induction dans l'eau, sans aucune intervention de la part de l'utilisateur. Utilisable sans filtre, il peut ainsi rester dans le bassin 365 jours par an ! Un inclinomètre, un gyroscope, ainsi qu'un capteur de reconnaissance de fin d'eau optimisent ses déplacements. De plus, le NEMH2O est livré avec une tablette Android sur laquelle se trouve l'application NEMH2O App, qui permet de programmer le robot sans avoir à le sortir de l'eau.
permet de capturer tous les débris, même les plus fins, qui sont maintenus en suspension grâce à une aspiration constante. On évite ainsi le colmatage du filtre et la puissance d'aspiration reste maximale pendant tout le cycle ; plusieurs cycles de nettoyage sont proposés et un câble de 18 m de long confère au robot une plus grande autonomie de mouvement. Côté robots hydrauliques, Amipool vient de lancer une nouvelle gamme d'aspirateurs balais. Conçu
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pour l'entretien des piscines hors sol, l'Amipool Tracy se déplace en toute autonomie au fond du bassin (sur 5 m maximum), équipé de son propre système de filtration. L'Amipool VAC 3 et l'Amipool Inspired, destinés aux piscines un peu plus grandes, hors sol ou enterrées, s'occuperont également des parois. Tous deux possèdent un large disque hydrodynamique qui leur confère une bonne adaptabilité, une bonne gestion des changements de direction et une aspiration efficace des déchets.
UN PROCESSUS DE NETTOYAGE OPTIMISÉ Les améliorations apportées aux robots concernent aussi les brosses chargées de racler les surfaces et désincruster les saletés, afin qu'elles s'adaptent à tous types de revêtement. Du côté des robots H-DUO d'AstralPool, le nettoyage s'avère par exemple plus efficace grâce à une brosse oscillante et une hauteur d'aspiration réglable pour s'adapter à la surface du bassin. Les brosses actives développées par Maytronics, qui équipent notamment le Dolphin E10, tournent deux fois plus vite que la vitesse de déplacement de l'appareil, ce qui augmente l'efficacité du nettoyage. Les brosses à picots de l'AquaVac 300 de Hayward lui permettent d'être compatible avec les sols liner, béton et peinture. De même, les robots d'AstralPool sont dotés de roues et de brosses en PVA qui s'adaptent à toutes les surfaces et garantissent un maximum d'adhérence ; le robot assure ainsi un niveau de propreté 4 fois supérieur. Ils possèdent en outre un nouveau filtre 3D en tissu, capable de retenir les microparticules les plus fines. Pionnier des robots à aspiration cyclonique, Zodiac a lancé l'an dernier sa gamme CyclonX PRO, qui exploite une technologie d'aspiration brevetée par le constructeur : le tourbillon créé à l'intérieur du filtre Complètement autonome grâce à sa technologie sans fil, le NEMH2O se recharge seul et ne nécessite aucune intervention extérieure. Il pourra ainsi rester dans votre bassin 365 jours par an !
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Les robots de piscine ont la cote LES PETITS DÉTAILS QUI FONT LA DIFFÉRENCE En dehors des innovations qui améliorent les déplacements et le nettoyage, chacun y va de sa petite fonction qui simplifie la vie. Indicateurs lumineux, système simplifié au maximum pour retirer et réinsérer le filtre, programmation de différents cycles, bouches d'aspiration interchangeables, etc. Le Dolphin E20 de Maytronics propose, quant à lui, le Twist Système, qui empêche la torsion du câble d'alimentation. Un tel dispositif anti-torsion est également présent sur les derniers modèles d'AstralPool. Maytronics a par ailleurs enrichi sa gamme pour le secteur professionnel. Destiné aux piscines collectives, le Dolphin WAVE 200 XL est paré des toutes dernières technologies : navigation gyroscopique doublée d'un compas électronique avec modes de balayage multiples, système de reconnaissance et de contournement des obstacles, programmation de cycles de nettoyage pour plusieurs profils de bassin… Avec un débit d'aspiration de 34 m3/h et une vitesse de 12 m/mn en mode « normal », il peut venir à bout de 450 m² en une heure ! De nombreux modèles, plus ou moins équipés, plus ou moins intelligents, sont encore cette année à votre disposition pour entretenir au mieux votre bassin et vous promettre des baignades agréables. Côté budget, il faudra compter environ 600 euros pour un robot électrique d'entrée de gamme et aux alentours de 1 000 euros pour profiter de fonctionnalités plus avancées. L'AquaVac 300 de Hayward intègre un microprocesseur ASCL pour analyser les dimensions du bassin. Sa brosse à picots est adaptée aux revêtements béton, peinture et liner
Dernier né de Maytronics, le Dolphin E10 assure un nettoyage optimal grâce à la vitesse de rotation de sa brosse active.
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■Fleur Brosseau
Robots de service © L. Alvergnas
La clinique des robots
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ou comment faire réparer votre robot préféré
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Vous avez un robot aspirateur, laveur ou autre, avec quelques problèmes, voire en panne ? Pas de panique, la société Robot-Shop35 va pouvoir vous le remettre sur ses roues. Petit tour chez ces acrobates des réparations multimarques…
obot-Shop35 est située à Mordelles, petite ville en périphérie ouest de Rennes. Vous trouverez sur leur site Internet la plupart des robots aspirateurs, laveurs et tondeuses du marché, ainsi que des litières robots, et aussi un robot de téléprésence. Le gérant, Flavian Quibel, nous a gentiment reçu dans ses locaux pour nous parler de la clinique des robots, l'endroit où il répare quasiment tous les robots aspirateurs, laveurs, tondeuses et litières, en vente actuellement ou vieux de plusieurs années. Quelles sont les pannes ? À quelques exceptions près, la plupart des robots aspirateurs sont assez fiables, alors que leur arrivent-ils ? La cause de panne numéro un, c'est… l'eau ! Plus précisément, les liquides en général. Voici quelques exemples de problème : votre robot aspire tranquillement la salle à manger et vous avez oublié d'enlever la gamelle d'eau de votre animal de compagnie. Le robot va la détecter mais peut la heurter, une petite vague passe par dessus, finis-
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VOTRE ROBOT ASPIRE TRANQUILLEMENT LA SALLE À MANGER ET VOUS AVEZ OUBLIÉ D'ENLEVER LA GAMELLE D'EAU DE VOTRE ANIMAL DE COMPAGNIE. LE ROBOT VA LA DÉTECTER MAIS PEUT LA HEURTER, UNE PETITE VAGUE PASSE PAR DESSUS, FINISSANT SUR LE ROBOT OU SUR LE SOL, ET IL L'ASPIRERA AU PASSAGE SUIVANT…
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sant sur le robot ou sur le sol, et il l'aspirera au passage suivant… Résultat, ses circuits électroniques se corrodent et c'est la panne. Sachant que la corrosion n'est jamais prise en garantie par les fabricants ! Autre cas, imaginez la même scène mais avec un vase contenant de l'eau, même cause, même conséquence : panne du robot. En fait, n'importe quel liquide répandu sur le sol finira aspiré par le robot, et donc corrodera ses circuits. Avis aux propriétaires d'animaux de compagnie, nous ne rentrerons pas dans les détails, mais vous comprendrez facilement les soucis qui peuvent se produire en cas d'incident… L'autre cause principale de panne est la chute. Cela peut être dans les escaliers, ou d'une marche trop haute. Pour les modèles ne disposant pas d'un système de murs virtuels, il suffit de peu de chose, un début d'escalier avec un porte-à-faux un peu important, le robot se retrouve une roue dans le vide, s'il est du côté de sa batterie, son poids l'entraine et c'est la chute fatale. Du côté des robots tondeuses, les principaux en-
La clinique des robots ou comment faire réparer votre robot préféré Corrosion…
© L. Alvergnas
© L. Alvergnas
permet de leur envoyer votre robot, d'avoir son diagnostic et son renvoi. Dans tous les cas, ils vous appelleront avant de faire le devis, car le montant des réparations est assez variable. Si le coût des réparations dépasse de plus de 50 % du prix neuf, ils vous proposeront un matériel reconditionné, ou neuf, selon votre budget. À ce propos, il y a un phénomène intéressant à connaître qui va dans le sens de l'acceptation des robots par les gens. Il est assez répandu que le robot soit baptisé d'un surnom, mais certaines personnes s'y attachent parfois au point de vouloir la réparation de leur robot à tout prix, même si le montant dépasse le prix d'un modèle neuf ! Cela n'arrive pas souvent, mais tout de même.
nuis viennent souvent des habitants indésirables de nos jardins qui s'installent tranquillement pendant une période de sous-utilisation. Vous retrouvez ainsi votre appareil totalement envahi par une fourmilière, ou encore par des rats des champs ayant trouvé l'endroit confortable, ils s'y sont installés, en grignotant les câbles bien entendu… Pour finir, il y a aussi l'ancienneté, car ces appareils ne sont pas éternels et s'usent, plus ou moins vite selon les marques, mais ne polémiquons pas sur ce sujet…
Comment se passe une réparation de robot ? Il faut savoir que les fabricants ne réparent en général que les grosses pièces (roues, brosses, blocs de commande), ils n'interviennent jamais sur l'électronique de l'appareil, si votre modèle n'est pas trop vieux, souvent ils font un échange standard. L'appareil défectueux sera éventuellement reconditionné, pour des échanges justement, mais souvent il ne sera pas réparé et partira simplement au recyclage… Pour bénéficier du savoir-faire de Robot-Shop35, vous devez utiliser leur forfait dépannage, qui vous
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Réparation en cours. — Pièces détachées.
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ILS SONT TOTALEMENT
DANS LA LOGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE EN ESSAYANT AU MAXIMUM DE RÉPARER CES ROBOTS EN PANNE PLUTÔT QUE DE LES JETER ! ROBOT-SHOP35 NOUS A D'AILLEURS SIGNALÉ UNE TENDANCE EN AUGMENTATION
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Mais n'ayez crainte, ils feront toujours le maximum pour réparer votre robot, même s'il est hors d'âge… Ils utilisent des pièces détachées complètement compatibles avec votre robot. Leur approvisionnement est parfois compliqué, car la gestion des pièces détachées est très variable d'un constructeur à l'autre. Mais se fournir dans toute l'Europe ne les dérange pas, ils souhaitent toujours vous trouver une solution. Ils sont totalement dans la logique du développement durable en essayant au maximum de réparer ces robots en panne plutôt que de les jeter ! Robot-Shop35 nous a d'ailleurs signalé une tendance en augmentation : l'achat des pièces détachées directement par le client, qui fera lui-même sa réparation. Nous voyons peut-être là une influence du mouvement des Fab Labs et des salons Maker Faire… Dans tous les cas, si votre robot préféré a un problème, n'hésitez pas à les contacter, ils essaieront de vous trouver une solution pour le réparer. ■Lionel Alvergnas
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Robots de service
3DR, Solo
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le premier drone intelligent et évolutif
Solo est le premier drone doté d'une intelligence et capable d'évoluer grâce à des mises à jour software régulières. Outre ces mises à jour, la plateforme de 3DR est ouverte à une large communauté d’utilisateurs, développeurs et marques, à travers le monde. Ainsi, chacun peut contribuer de manière continue au développement des fonctions de l’appareil en créant des applications.
olo est le premier drone intelligent et évolutif à disposer d’une mise à jour software 3D Robotics. Ainsi, cela réduit ses probabilités de devenir obsolète, un jour. Ces mises à jour software lui offrent également de nouvelles fonctionnalités et/ou d'améliorations apportées par les utilisateurs. Capable de s'adapter et d'anticiper les différents besoins 3DR est un drone hors du commun. « L’utilisation d’une tablette ou d’un smartphone comme support de retour vidéo permet en effet de mettre régulièrement à jour les fonctionnalités de Solo. Les mises à jour de ce drone sont très simples à réaliser et rapides, il suffit de quelques minutes. Proposer régulièrement des mises à jour mineures ou majeures permet d’améliorer les performances de Solo et d'offrir de nouvelles fonctionnalités : en février 2016, deux nouveaux Smart Shot ont vu le jour grâce à une mise à jour de l’application », précise Victor Salomon, assistant chef de produit chez Xtreme Distribution. DÉFINIR UN PARCOURS DE POINTS En matière de nouveauté, Solo peut bénéficier d'un vol multipoints grâce à la Smart Shot Cable. Celleci possède une nouvelle fonctionnalité multipoints
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EN MATIÈRE DE NOUVEAUTÉ, SOLO PEUT BÉNÉFICIER D'UN VOL
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MULTIPOINTS GRÂCE À LA SMART SHOT CABLE. qui permet de définir un parcours de points en appuyant simplement sur la touche play. Ensuite, Solo adopte l'itinéraire souhaité. Le drone est capable d'optimiser la trajectoire afin de réussir une prise de vues plus fluide. Cette application est possible grâce à l'ordinateur intégré qui calcule tout seul, les courbes et les virages à suivre afin d'offrir de magnifiques images sans coupure, ni rupture de vol. Pour ceux et celles qui désirent suivre, par exemple, la construction ou l'évolution d'un paysage au fil du temps, il est tout à fait possible d'enregistrer
chaque parcours en fonction de la date, du lieu. Cela permet de les retrouver de manière plus rapide. Par ailleurs, la gestion du temps de prise de vue a été améliorée. Il est désormais possible de régler la durée du vol et ainsi se concentrer sur les angles de prise de vues, sans oublier le temps destiné à chaque arrêt pour des images encore plus impressionnantes.
UN DRONE COMPATIBLE AVEC GOPRO
Lancé en juillet 2015, Solo est idéal pour la prise de vue aérienne et afin de répondre aux besoins des GoPro addicts. « Solo est un drone destiné au grand public qu'il satisfera grâce à ses modes de vol automatisés, amateurs et professionnels. Solo est le seul drone conçu en collaboration directe avec GoPro, ce qui lui offre l’accès aux différents réglages de la caméra pendant le vol. Solo permet de capturer le contenu parfait grâce aux 4 Smart Shot, dès les premiers vols, peu importe le niveau de pilotage de l’utilisateur. La légitimité de la marque 3DR sur le marché du drone n’est plus à prouver : ADN de spécialiste et place de n° 3 mondial », ajoute Victor Salomon. Solo est le seul drone fonctionnant avec deux ordinateurs jumeaux Linux 1GHz. 3DR est la première
3DR, Solo le premier drone intelligent et évolutif
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PLUSIEURS ACCESSOIRES, DÉVELOPPÉS PAR 3DR
ET DES ENTREPRISES PARTENAIRES PERMETTENT D’AMÉLIORER L’UTILISATION DU SOLO.
Drone Solo.
marque à avoir proposé des Smart Shot : des modes de vols assistés par GPS qui offrent une gestion intelligente de la caméra. « C’est grâce à ces modes de vol, et notamment cette gestion automatique et intelligente de la caméra que 3DR se différencie de la concurrence. La collaboration directe avec GoPro est une exclusivité avec laquelle les concurrents, tels que HEXO+, qui propose également d’utiliser la GoPro, ne peuvent rivaliser », indique Victor Salomon.
UNE LARGE GAMME D'ACCESSOIRES Plusieurs accessoires, développés par 3DR et des entreprises partenaires permettent d’améliorer l’utilisation du Solo. Parmi ces accessoires, il est possible de trouver de nouveaux sacs à dos dont un équipé d’un Power Bank, pour une recharge mobile, d’un parachute, de protections pour les hélices, de nouveaux systèmes de recharge, d'un support pour la caméra Kodak 360° 4k, d'un système d’éclairage
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aérien Filex, des kits Backbone. « Le caractère évolutif de Solo est également un des atouts du produit. Solo est un produit complètement Open Source, ce qui met en évidence la volonté de la marque à faire évoluer le secteur. La plateforme SDK permet à d’autres sociétés de développer des accessoires, applications spécifiques pour Solo. Le fait de pouvoir changer de nacelle représente également un atout. Si demain, GoPro sort une nouvelle caméra, il sera possible d’adapter une nouvelle nacelle sur le drone avec cette
Solo en situation de vol.
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3DR, Solo le premier drone intelligent et évolutif caméra sans devoir tout changer », ajoute Victor Salomon. Solo est doté de deux boîtes noires, une se trouve dans la télécommande, l’autre dans le drone. Celles-ci fonctionnent exactement comme sur un avion, enregistrant toutes les données de vol et permettant en cas de problème technique d’identifier la cause de celui-ci. Le SAV est réalisé en France, et la garantie est de deux ans. Afin de satisfaire chaque utilisateur et améliorer les possibilités du Solo, d'autres accessoires sont actuellement en cours de développement. Hormis la conception de nouveaux accessoires, 3DR poursuit ses propositions en vue de nouvelles collaborations et fonctionnalités. D'ailleurs, c'est de cette façon, que la solution professionnelle de collecte de données Site Scan en association avec Autodesk et Sony a été développée. Free Look, par exemple, est une véritable fonction professionnelle permettant au drone de continuer de suivre son objectif, tout en offrant la possibilité de garder le plein contrôle de la caméra. Avec cette fonction, il est tout à fait possible de réaliser des arrêts sur image, mais aussi de faire pivoter la caméra en préservant la trajectoire idéale. Le fabricant promet un rendu proche d’un travelling cinématographique. DAVANTAGE DE SÉCURITÉ La mise à jour du logiciel permet également d’obtenir des informations sur les zones de sécurité aérienne accessibles, directement depuis l’application. 3DR Solo permet d'obtenir des informations sur les zones de vol en temps réel afin d'opter pour un emplacement vide et sécurisé. Pour s'entraîner à l'utilisation du drone, il est également possible de télécharger le simulateur de vol, Solo Simulator. Ce dernier se connecte à une télécommande et permet de contrôler le drone, sans oublier la caméra. Il s'agit d'une fonctionnalité idéale pour les utilisateurs novices mais aussi les autres. Solo en situation de vol. — À droite… Télécommande avec écran 3DR Solo.
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Pour plus d'informations : https://3dr.com/ Prix de vente indicatifs : - Solo : 1 049 € - Nacelle : 249 €
■Darine Habchi
Le Ninebot Mini Pro
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inaugure un nouveau type de gyropode Bien qu’existant depuis 2001, les gyropodes cherchent encore leur voie sur nos trottoirs et sur nos routes, c’est pourquoi les fabricants proposent régulièrement de nouveaux modèles pour nous conquérir.
e Ninebot Mini a d’abord été l’objet d’un buzz sur Internet lorsqu’il a été annoncé en fin d’année 2015 car son prix (moins de 600 euros) le plaçait indéniablement en tête du classement des gyropodes pour le rapport qualité/prix. Mais cette version Mini ne se destine qu’au marché chinois où la concurrence avec les hoverboards fait rage. Comparé aux autres produits actuellement commercialisés, ce nouveau type de gyropode se distingue par l’absence de guidon de contrôle et est remplacé par une barre de stabilisation s’arrêtant à hauteur des genoux mais aussi par un poids plume d’à peine 13 kg facilitant le transport de l’appareil, notamment dans les transports en commun.
UNE VERSION PRO POUR L’EUROPE Pour des questions de réglementation et de qualité des batteries, une version Pro a été conçue pour les marchés européens et américains ; cette version améliorée du Ninebot Mini dispose d’une autonomie de 20 à 30 km qui dépend principalement de la vitesse de déplacement, du type de parcours et du poids de l’utilisateur. La vitesse maximale est de 18 km/h sur des surfaces planes ; si vous souhaitez vous déplacer à une telle vitesse, il est fortement
recommandé de porter des protections adaptées (notamment un casque). RÉGLEMENTATION CONCERNANT L’UTILISATION DES GYROPODES En l’état actuel de la réglementation relative aux transports, les gyropodes et les hoverboards ne sont pas autorisés à circuler sur les routes ou les pistes cyclables, ils doivent se contenter des voies piétonnes et trottoirs à condition de pouvoir être bridés à une vitesse de 6 km/h, ce qui correspond à la vitesse de déplacement d’un piéton marchant rapidement.
DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN Au vu de son faible encombrement et de son poids réduit, il peut être envisagé d’emporter le Ninebot Mini Pro dans les transports en commun pour l’utiliser ensuite vers sa résidence ou son lieu de travail ; il prend en effet beaucoup moins de place qu’un vélo mais il ne permet pas de se déplacer aussi rapidement.
l’intérêt du Ninebot Mini Pro réside principalement dans son côté fun et innovant. Il peut facilement être utilisé pour faire de longues balades en bord de mer ou sur des chemins forestiers pendant l’été et son apprentissage de la conduite ne dure généralement pas plus de quelques minutes. Pour un usage quotidien sur les trajets maison-travail, les adeptes du quantified self vous conseilleront plutôt la marche à pied afin d’atteindre un quota journalier de 10000 pas bénéfiques pour la santé. ■Richard Seltrecht
QUID DE LA MARCHE À PIED ET DES 10 000 PAS JOURNALIERS ? Étant donné que son déplacement en ville est limité, PLANÈTE ROBOTS N°40
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Robots de service
Casper
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redonne le sourire aux enfants hospitalisés
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Il se promène actuellement dans les couloirs de l'institut d'oncologie Francisco Gentil à Lisbonne et les pensionnaires se réjouissent de sa présence… Baptisé Little Casper, tel le petit fantôme, ce robot d'un mètre de haut a été développé pour égayer le quotidien des enfants atteints du cancer.
u célèbre fantôme, il n'a pas que le nom, mais également l'apparence. Tout blanc, toujours souriant, Little Casper (ou Gasparzinho en por tugais…) déambule tout naturellement parmi les patients, le personnel hospitalier et les visiteurs de l'Institut Por tugais d'Oncologie de Lisbonne (IPOL). Capable d'analyser et d'interagir avec son environnement, ce petit robot peut émettre des sons, parler et même jouer avec les enfants. Équipé de différents capteurs, d'un système d'imagerie et de dispositifs de navigation parmi les plus sophistiqués, il peut se déplacer de façon complètement autonome ; s'il croise un jeune patient au détour d'un couloir, il peut le reconnaître, le saluer et peut engager la conversation. Sur son ventre se trouve un écran sur lequel peuvent apparaître différents symboles (cœurs, smileys, etc.). YDreams Robotics, SELFTECH et IDMind, ainsi que d'autres centres de recherche européens (l'université Charles III de Madrid, l'École polytechnique fédérale de Lausanne, l'université d'Amsterdam et l'université d'Örebro en Suède) ont collaboré à la conception de Casper, dans le cadre du projet Mo-
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IL ÉTAIT TOUT D'ABORD NÉCESSAIRE DE DONNER AU ROBOT UNE APPARENCE SUFFISAMMENT ATTRACTIVE POUR LES ENFANTS.
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narCH (Multi-Robot Cognitive Systems Operating in Hospitals). Initié en 2013 et achevé le 31 mars dernier, ce projet coordonné par l'IST-ID (Instituto Superior Técnico for Research and Development) avait pour but de proposer un modèle de société mixte, composée d'humains et de robots ; l'équipe s'est focalisée notamment sur la robotique sociale au service du secteur médical. Les recherches étaient centrées sur les techniques d'interfaçage homme-robot, la planification et la prise de décision dans divers contextes sociaux et enfin, la prédiction des com-
portements en solo ou en groupe dans le cadre des interactions. Quatorze robots ont été conçus sur la période et sont aujourd'hui utilisés au sein des établissements partenaires. Un robot le plus humain possible Outre la robustesse et la fiabilité dont devait faire preuve la machine, il était tout d'abord nécessaire de donner au robot une apparence suffisamment attractive pour les enfants. Pour cela, les ingénieurs ont tout simplement demandé à une centaine d'enfants à quoi devait ressembler le robot selon eux. Ensuite, le robot devait être en mesure de marcher aux côtés de quelqu'un, il fallait donc qu'il soit capable d'adopter une vitesse de déplacement pouvant atteindre 2,5m/s environ et d'adapter son allure si nécessaire. Enfin, Casper étant destiné à interagir avec tout ce qui l'entoure, il devait donc être équipé de technologies qui lui permettent de percevoir son environnement social et d'adapter son comportement si besoin (les jeunes patients étant susceptibles d'avoir certaines contraintes médicales qui limitent parfois leur champ d'action). L'objectif étant de rendre les interactions avec les enfants les plus na-
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© Pedro U. Lima et João Sequeira / ec.europa.eu
Casper redonne le sourire aux enfants hospitalisés
Deux robots Casper en test dans les couloirs de l'IST.
SELON
SES CONCEPTEURS, DANS LES TROIS PROCHAINES ANNÉES, CASPER DEVRAIT ÊTRE DÉPLOYÉ DANS D'AUTRES HÔPITAUX EN EUROPE Americo Simas.
turelles et constructives possibles. Sciences sociales et psychologie étaient donc de mise, même si les incertitudes introduites par les protagonistes euxmêmes participent déjà grandement à produire des comportements quasi naturels. Ces capacités de perception mettent en œuvre des technologies de pointe, développées en partie à l'université de Lisbonne.
Un compagnon robotisé pour recréer des liens Selon les praticiens de l’hôpital, les jeunes malades ont tendance à s'isoler, chacun bien occupé à manipuler toute sorte d'appareils électroniques (smart-
phones, tablettes, consoles) seul dans sa chambre; ils entretiennent un rapport solitaire à la technologie. Or, ce robot peut permettre d'inverser la tendance en regroupant plusieurs de ces enfants autour de lui et ainsi, rétablir un vrai lien social entre eux. Par ailleurs, l'objectif est également de susciter des réactions positives chez les enfants, qui s'amusent au contact de la machine. En effet, le corps médical s'accorde à dire que les enfants heureux vivent bien mieux leur traitement et s'en remettent d'autant plus vite. Le défi des ingénieurs était donc de faire de Casper une sorte de meilleur copain, ou d'animal de compagnie, attachant, fidèle et drôle. Après quelques tests déjà très encourageants réa-
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lisés à l'IPOL, l'équipe médicale souhaiterait encore plus d'interactions avec les enfants, qui ont réellement besoin de tisser des liens d'affection avec les personnes et les objets qu'ils croisent quotidiennement à l’hôpital. Selon ses concepteurs, dans les trois prochaines années, Casper devrait être déployé dans d'autres hôpitaux en Europe et ainsi, devenir le compagnon privilégié de nombreux enfants malades… Le projet pourrait également s'étendre à des secteurs comme la petite enfance ou le maintien des personnes âgées à domicile. ■Fleur Brosseau
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Robots au travail
Visite du Living Lab – Présentation de la mobilité et la navigation autonome avec le KMR iiwa et la localisation des hommes et des objets par des tags radio.
TechDay du Living Lab Usine du futur
C
La robotique cognitive au centre de l’Industrie 4.0 Les partenaires du LivingLab : L’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Lille, le CITC-EuraRFID et le TechLab 4.0 de KUKA France, ont organisé le TechDay dédié à la robotique cognitive le 2 juin 2016 sur le campus de Lille.
ette première édition du TechDay avait pour but de présenter les enjeux et les innovations dans le thème du Cloud & Cognitive Robotics. L’objectif de l’événement était de découvrir et de mieux comprendre les innovations technologiques et scientifiques de l’Industrie 4.0 / l’Industrie du futur. Par le biais de différentes présentations, les participants ont pu dans un premier temps apprendre par des experts les évolutions stratégiques de ces différentes technologies et la place de
l’homme dans ce nouveau paradigme. Ensuite, les visiteurs, en s’immergeant dans un environnement réel du Living Lab, ont pu découvrir les applications concrètes Industrie 4.0 Ready. Les conférences menées par des experts institutionnels, de grands groupes, de laboratoires internationaux et d’un spécialiste en psychologie sur l’interaction homme-machine, ont démontré que la technologie 4.0 est déjà présente et apporte sa part de fascination dans son utilisation quotidienne avec l’être humain. Pour conclure cette journée, Olivier Gibaru, direc-
teur du laboratoire robotique de l’ENSAM de Lille, et Christian Verbrugge, directeur de l’innovation de KUKA France, ont souligné l’importance de la formation de jeunes techniciens et ingénieurs sur des technologies 4.0 et ont annoncé le lancement du Mastère Spécialisé Colrobot − Expert en robotique collaborative pour l’industrie du futur qui débutera en octobre prochain. Ce partenariat dont le but est la création de briques technologiques innovantes repose d’abord sur des valeurs humaines et des relations entre les personnes, leur créativité et la synergie qu’ils créent. ■Joe Pillow
À propos du Living Lab Smart Industries
Frédérique Macarez, maire de Saint-Quentin, a souligné l’importance du développement de la Robonumérique dans la région Hauts-de-France.
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Arts et Métiers, KUKA Automatisme Robotique et le CITC-EuraRFID se sont réunis le 24 septembre 2015 pour créer le Living Lab Smart Industries. Ce partenariat permet de développer la complémentarité et la synergie des travaux des trois collaborateurs en matière de robotique et d’industrie du futur. Ce partenariat se fonde sur trois missions principales : favoriser le développement économique, scientifique et technologique, participer à l’excellence de la formation des ingénieurs, et participer à la diffusion de la culture scientifique et technologique sur les domaines de la robotique collaborative, de la robotique mobile et des technologies liées à l’Alliance Usine du Futur, une démarche industrielle portée par le Gouvernement.
Recherche robotique © NASA.
Des robots à bord de la Station spatiale internationale Cela fait maintenant un peu plus de 15 ans que la Station spatiale internationale (ISS) est habitée en permanence par des astronautes, cosmonautes et spationautes, qui se relayent à bord pour y mener toutes sortes d’expériences scientifiques, mais aussi par différents robots qui s’acquittent eux aussi de leurs tâches. LE CANADARM2 Fixé en avril 2001 à l’ISS, le Canadarm2 a, dans un premier temps, servi à assembler dans l’espace les différents modules et principaux composants de la Station spatiale internationale (module Kibo, sas Quest, laboratoire Columbus…). Depuis lors, ce bras robotique a pour mission d’assurer l'entretien et la maintenance de la station, d’assister les astronautes au cours de leurs sorties extravéhiculaires et d’effectuer les attrapés cosmiques des différents vaisseaux de ravitaillement inhabités (HTV de la JAXA, capsules américaines Dragon de SpaceX et Cygnus d'Orbital Sciences mais aussi bientôt Dreamchaser de Sierra Nevada) qui livrent régulièrement toutes sor tes de choses (provi-
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sions, vêtements, articles de première nécessité, expériences scientifiques, matériel et pièces de rechange…) aux membres d'équipage qui vivent à bord de l'ISS. Le Canadarm2 mesure 17 m de long, pèse 1 641 kg et le diamètre extérieur de son mât composite est de 35 cm. Il peut manipuler des charges utiles pouvant peser jusqu'à 116 000 kg. Il est composé de 19 couches de fibres de carbone thermoplastiques à haute résistance et est doté de 7 degrés de liberté (3 à l'épaule, 1 au coude et 3 au poignet). Il dispose de capteurs de force et de moments qui reproduisent le sens du toucher, d’une vision automatique pour la capture de charges utiles autonomes ainsi que d’un sys-
tème d’évitement automatique des collisions. Il est aussi équipé de 4 caméras couleur (une de chaque côté du coude et les deux autres montées sur les LEE). De plus, il a été conçu pour être réparé dans l'espace grâce aux unités remplaçables sur orbite (ORU). Il peut changer de configuration sans déplacer ses mains. Il se déplace en fixant, tour à tour, ses extrémités à des bornes électromagnétiques (PDGF) situées en différents endroits de l’ISS en utilisant la manœuvre de la « chenille arpenteuse ». Les PDGF l’alimentent en énergie et lui assurent une liaison en données informatiques ainsi qu’en signaux vidéo par le biais d'effecteurs de verrouillage (LEE). Il peut fonctionner de façon
© NASA.
© NASA.
Des robots à bord de la Station spatiale internationale
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Tels des assistants, les SPHERES se déplacent de façon autonome à bord de la station. Le robot bricoleur de la station, Dextre.
FIXÉ EN AVRIL 2001 À L’ISS, LE CANADARM2 A, DANS UN PREMIER TEMPS,
© NASA.
SERVI À ASSEMBLER DANS L’ESPACE LES DIFFÉRENTS MODULES ET PRINCIPAUX COMPOSANTS DE LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE
Pour certaines situations, lmes robots Canadarm2 et Dextre fusionnent.
DEXTRE Le SPDM (Special Purpose Dexterous Manipulator), plus communément appelé Dextre, est un robot bricoleur très perfectionné qui a pour mission d’effectuer les travaux courants de maintenance à l'extérieur de la station spatiale (comme le retrait et le changement des unités remplaçables défectueuses) et d’assurer le service des charges utiles afin de réduire la charge de travail des astronautes ainsi que les risques qu’ils encourent lors des EVA. Dextre peut se tenir au bout du Canadarm2 ou sur la Base mobile pour se déplacer d'un lieu de travail à un autre. Il mesure 3,70 m de haut et pèse 1 560 kg, sa largeur aux épaules est de 2,37 m et ses deux bras font 3,35 m de long.
© NASA.
autonome ou en étant manipulé par les astronautes. Il peut aussi se déplacer sur toute la longueur de l’ISS sur la Base mobile.
Astrobee est l'évolution des robots SPHERES.
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Chacun de ses bras est doté de 7 articulations qui sont capables de bouger non seulement vers le haut et le bas ainsi que d'un côté ou de l'autre mais aussi de tourner ou rouler, ce qui leur confère une gamme de mouvements nettement plus étendue que ceux d’un bras humain. Ses mains sont des préhenseurs dont le fonctionnement est similaire à celui d'un couteau suisse. Chaque main est munie d'une clé à douilles rétractable motorisée pour visser des boulons et accoupler ou désaccoupler du matériel mais également de lampes et d'une caméra pour capter des images en gros plan. Ses préhenseurs sont aussi munis de capteurs qui lui donnent une sensation du toucher s'apparentant à celle des humains, ce qui lui permet d'exercer tout juste la force suffisante dans la direction voulue et de s'approcher jusqu'à quelques millimètres de sa cible. Son connecteur ombilical rétractable sert à lui fournir l'électricité, les données et les connexions vidéo nécessaires quand il manipule du matériel électronique délicat. En outre, il peut aussi servir de plateforme robotique en orbite lors d'expériences scientifiques PLANÈTE ROBOTS N°40
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© NASA.
Un exemplaire du Robonaut 2 est actuellement à bord de l'ISS.
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LE ROBONAUT 2 AUSSI REBAPTISÉ R2, EST UN ROBOT
© NASA.
HUMANOÏDE PRINCIPALEMENT FAIT D’ACIER ET D’ALUMINIUM QUI A ÉTÉ DÉVELOPPÉ PAR LA NASA ET GENERAL MOTORS AVEC L’AIDE D’OCEANEERING SPACE SYSTEMS.
Un astronaute teste le pilotage du robot à distance par le biais d'outils de réalité virtuelle.
comme le placement de nouveaux télescopes audessus de l'ISS ou la mise à l'essai de nouveaux outils. Il est aussi muni d'un élément, appelé OTP (ORU Temporary Platform), qui peut temporairement stocker une charge utile, ce qui permet ainsi de libérer ses bras. Le Canadarm2 et Dextre ont été conçus par MacDonald Dettwiler and Associates (MDA) et financés par l'Agence spatiale canadienne (ASC). En 2020, Dextre sera doté d'un nouveau système de vision portatif qui servira à inspecter la coque extérieure du laboratoire orbital afin de détecter le plus tôt possible tout dégât potentiel ainsi qu’à l'amarrage des vaisseaux qui ravitaillent l'ISS.
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ROBONAUT 2 Le Robonaut 2, aussi rebaptisé R2, est un robot humanoïde principalement fait d’acier et d’aluminium qui a été développé par la NASA et General Motors avec l’aide d’Oceaneering Space Systems. Il mesure environ 2,45 m de haut avec les jambes tendues pour un poids d’environ 223 kg. La largeur de ses épaules est d’environ 79 cm et chacun de ses bras mesure environ 82 cm de long ce qui lui confère une envergure de 2,43 m. Il est doté de plus de 500 capteurs. Il peut aussi bien être contrôlé par les astronautes de l’ISS que par les techniciens de la NASA qui sont à Houston. Derrière sa visière se cachent 4 caméras : deux
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sont stéréo HD, ce qui lui confère une vision tridimensionnelle lui permettant d’interagir avec son environnement tandis que les deux autres sont des caméras auxiliaires. Une cinquième caméra à infrarouge, située au niveau de sa bouche, lui assure une perception en profondeur. Son torse contient son « cerveau » (3 Core-I7, 36 Power PC, 16 ARM). Son sac à dos contient un système de conversion d’énergie lui permettant de se brancher sur l’alimentation de l’ISS. Il dispose de 55 degrés de liberté. Son cou en possède 3 grâce auxquels il peut regarder aussi bien à gauche et à droite qu’en haut et en bas. Chaque bras a 7 degrés de liberté et est capable de soule-
© NASA.
Des robots à bord de la Station spatiale internationale
© David Schikora, DFKI.
L'astronaute Koichi Wakata et son robot Kirobo.
© NASA.
AILA est un robot humanoïde de la taille d'un enfant.
Le Canadarm2 sert à la maintenance des composants de l'ISS.
ver environ 9 kg sur Terre. Chaque main dispose de 12 degrés de liberté (4 pour le pouce, 3 pour l’index et 3 pour le majeur, 1 pour l’annulaire et 1 pour le petit doigt), ce qui leur confère une grande dextérité et chaque doigt a une force de préhension d’environ 2,3 kg. Ses jambes sont dotées de 7 degrés de liberté qui lui permet de grimper entre les modules de l’ISS. Ses doubles genoux lui don-
nent la flexibilité nécessaire pour positionner son corps de la façon adéquate afin d’accomplir différentes tâches. Les effecteurs situés à l’extrémité de ses jambes sont équipés de pinces lui permettant d’agripper les rampes de l’ISS. SPHERES Le Space Systems Laboratory du MIT, en collabora-
tion avec la NASA, la DARPA, et Aurora Flight Sciences, a développé et exploite le système SPHERES (Synchronized Position Hold Engage and Reorient Experimental Satellites) qui se compose de 3 robots autonomes en forme de polyèdre à 18 faces de 20 cm de diamètre et pesant chacun 3,5 kg. Chaque robot se distingue par sa couleur (rouge, bleu et orange) et comporte un système de propulsion interne fonctionnant avec du dioxyde de carbone, une batterie, de l'avionique, des logiciels, un système de communication ainsi que des sous-systèmes de métrologie qui fournissent leur position en temps réel et des informations d'orientation. Ils utilisent des balises à ultrason comme système de métrologie pour identifier leur position en conjonction avec des accéléromètres et des gyroscopes. Ils sont également munis de ports d’extension. Depuis son arrivée à bord de l’ISS en 2006, le système SPHERES s’y déplace librement et est régulièrement utilisé lors de sessions destinées à faire avancer la recherche en microgravité en servant de bancs d'essai en ingénierie et robotique pour effectuer toutes sortes de tests concernant les amarrages automatisés, l’entretien de satellites, l’assemblage d’engins spatiaux, les réparations d’urPLANETE ROBOTS N°40
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© Inserm / Patrice Latron.
Kirobo est un charmant petit robot humanoïde, de 34 cm de haut pour un poids d’1 kg, doté de la reconnaissance faciale et vocale, qui sait marcher et tenir une conversation naturelle avec ses interlocuteurs. Il est aussi capable d’apprendre par expérience grâce à son intelligence artificielle. Avant de partir dans l’espace, il a dû subir une batterie de 14 tests spécifiques approfondis (analyses thermiques, acoustiques et électromagnétiques ainsi que des simulations en micropesanteur…) destinés à valider son aptitude à remplir sa mission en microgravité. Pendant tout le temps de sa mission à bord de l’ISS, son jumeau, baptisé Mirata, est resté sur Terre pour servir de robot de comparaison au cas où les chercheurs auraient été confrontés à des problèmes affectant Kirobo. Pendant son séjour de 18 mois à bord de l’ISS, Kirobo a participé à diverses expériences pour étudier l'intérêt éventuel d'un robot de compagnie dans des situations d'isolement prolongé et a passé pas mal de temps à converser en japonais de façon naturelle avec l’astronaute Koichi Wakata. Le robot Nao s'apprête à décoller prochainement afin de transmettre la connaissance entre les équipes qui se succèdent à bord de l'ISS. © Inserm / Patrice Latron.
gence, les manœuvres d'évitement de collisions… Actuellement, le système SPHERES est conçu pour fonctionner uniquement à l’intérieur de l’ISS mais l’objectif, à terme, est qu’il soit un jour capable de le faire aussi à l’extérieur pour agir en tant qu’assistant afin d’effectuer des inspections et des inventaires, transporter des objets pour un astronaute…
ASTROBEE La NASA travaille déjà sur l’Astrobee, un nouveau robot destiné à remplacer SPHERES. Ce robot compact en vol libre, de forme cubique d’environ 30 cm de côté, sera totalement autonome et capable de se déplacer à bord de l’ISS sans la supervision d’un astronaute. Il a été conçu pour aider les scientifiques et les ingénieurs à développer et tester des technologies pour une utilisation en apesanteur mais aussi pour effectuer des tâches de routine (entretien et inspection des installations). Des Astrobee pourraient se charger de ce fastidieux travail, grâce à leurs divers capteurs et leur scanner RFID, mais aussi surveiller les conditions environnementales comme la qualité de l'air ou les niveaux sonores qui peuvent devenir très forts sur l'ISS, et libérer ainsi du temps aux astronautes qui pourront alors consacrer plus de temps aux activités scientifiques qui constituent l'objectif premier de l'ISS. Les Astrobee pourront fonctionner en mode automatique ou être télécommandés par les contrôleurs de vol depuis Houston qui pourront voir et entendre ce qui se passe à bord de l’ISS grâce aux microphones et caméras des robots volants, ce qui leur permettra de surveiller et de réaliser des expériences ou de superviser des tâches de routine presque comme s’ils étaient eux aussi sur place. Les Astrobee sont en cours de développement et la NASA a mis en production participative le design du petit bras dont ils seront dotés et qu’ils pour-
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ront utiliser pour se percher et interagir avec les objets. Il est prévu de les envoyer sur l’ISS en 2017.
KIROBO Le Kibo Robot Project est le fruit d’une étroite collaboration entre Tomotaka Takahashi (qui a conçu Kirobo), des chercheurs du Research Center for Advanced Science and Technology (RCAST) de l’université de Tokyo et de la société Robo Garage (qui se sont chargés des pièces matérielles et de sa motricité), de Toyota (qui s’est chargé de sa reconnaissance vocale), de Dentsu (une agence de
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KIROBO EST UN CHARMANT PETIT ROBOT HUMANOÏDE, DE 34 CM DE HAUT POUR UN POIDS D’1 KG, DOTÉ
DE LA RECONNAISSANCE FACIALE ET VOCALE, QUI SAIT MARCHER ET TENIR UNE CONVERSATION NATURELLE AVEC SES INTERLOCUTEURS.
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communication qui s’est occupée de ses éléments de conversation et de la gestion globale du projet) et de la JAXA. L'objectif de ce projet est d'étudier dans quelle mesure un robot de compagnie peut apporter un soutien moral à des personnes isolées durant une longue période.
NAO Une équipe de chercheurs de l’Institut Cellule Souche et Cerveau (Inserm/université Claude Bernard Lyon 1), sous la direction de Peter Ford Dominey, directeur de recherche au CNRS, a développé une mémoire autobiographique pour le robot NAO, lui permettant de transmettre des connaissances à des humains après les avoir luimême apprises d’autres personnes. Grâce à cette technologie, un humain pourra donc enseigner à NAO à effectuer de nouvelles actions, soit par démonstration physique (en plaçant ses membres dans la bonne position), soit par imitation visuelle (via un système Kinect), soit par commande vocale. Ces actions seront ensuite rassemblées en procédures puis stockées dans sa mémoire autobiographique afin qu’il puisse ensuite restituer ce savoir-faire à d’autres personnes. Pour assurer en permanence le bon fonctionnement des modules de l’ISS, les divers équipages qui se succèdent régulièrement à bord doivent se transmettre toutes sortes de données. NAO pourrait alors leur servir de trait d'union et partager avec eux les connaissances acquises lors des précédentes missions. Les chercheurs souhaitent maintenant pouvoir le tester dans les conditions réelles des opérations spatiales, en gravité zéro.
AILA Le robot AILA a été mis au point par le Centre allemand de recherche en intelligence artificielle (DFKI), en partenariat avec l’université de Brême, dans le cadre du projet BesMan (Behaviors for Mobile Manipulation) qui est financé par l’Agence spatiale allemande (DLR) et a pour objectif de développer un logiciel de contrôle destiné à la téléopération de robots dans l'espace. Ce robot humanoïde (mesurant 1,15 m x 0,75 m x 1,7 m) d’apparence féminine est capable de percevoir et comprendre son environnement mais aussi de se mouvoir, de manipuler des choses et d’apprendre sur les objets qui l’entourent.
Des robots à bord de la Station spatiale internationale
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AILA EST ÉQUIPÉ
DE 2 CAMÉRAS DANS LA TÊTE LUI CONFÉRANT UNE VISION STÉRÉO ET D’UNE AUTRE DANS SON VENTRE, DE PLUSIEURS SCANNERS DANS SA POITRINE AINSI QUE DANS SA PLATEFORME.
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Il dispose de 68 degrés de liberté : 7 par bras, 18 par main, 4 dans le torse, 2 dans la tête et 2 pour chacune des 6 roues de la plateforme sur laquelle il est fixé et qui lui permet de se déplacer sur Terre. Il est équipé de 2 caméras dans la tête lui conférant une vision stéréo et d’une autre dans son ventre, de plusieurs scanners dans sa poitrine ainsi que dans sa plateforme. Il est aussi doté de capteurs de force/couple à six axes à ses poignets ainsi que de senseurs tactiles dans ses doigts et les paumes de ses mains. Ce robot collaboratif apprendra à partir des gestes que lui montrera un astronaute et sera en mesure de les reproduire à l’identique. Une fois qu’il aura appris une nouvelle compétence, les astronautes pourront lui communiquer des instructions à suivre dans un certain ordre. Une fois envoyé sur l’ISS, AILA devra être capable de saisir et d’utiliser les outils nécessaires au fonctionnement des panneaux de contrôle. Bien qu’il pourra être téléopéré par un humain depuis la Terre, il lui faudra aussi pouvoir percevoir les changements de son environnement et agir de façon autonome si nécessaire. Si l’ensemble des tests préliminaires s’avèrent être concluants, NAO et AILA pourraient, dans les prochaines années, rejoindre les autres robots déjà présents à bord de l’ISS.
© David Schikora, DFKI.
■ Josèphe Ghenzer
AILA le robot humanoïde.
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Robots au travail © comanoid.cnrs.fr
Des robots humanoïdes
Les équipes d'Airbus et du Joint Robotics Laboratory réunies lors du kickoff meeting du projet COMANOID (Saint-Nazaire, mars 2015).
au service de l'aéronautique
L
Dans le cadre d'un programme de recherche commun, le Joint Robotics Laboratory et le groupe Airbus s'associent afin de concevoir des robots humanoïdes destinés à effectuer les tâches laborieuses de la construction aéronautique. Le défi majeur sera notamment de développer de nouveaux algorithmes qui permettront aux machines de réaliser diverses manipulations dans des environnements exigus.
ancé le 12 février dernier à Tokyo, pour une durée de 4 ans, le programme de recherche élaboré par le constructeur Airbus et le Joint Robotics Laboratory (laboratoire franco-japonais de robotique, fondé par le CNRS et l'AIST) est ambitieux. Les tâches auxquelles sont prédestinés les futurs robots, au sein des lignes d'assemblage des avions de ligne, demandent en effet un contrôle extrêmement précis des mouvements. Ce n'est pas la première fois que les deux entités travaillent de concert, puisqu'elles collaborent déjà depuis l'année dernière autour du projet européen COMANOID. Ce dernier a pour objectif de créer un robot humanoïde capable de pénétrer en toute sécurité dans un avion en phase d'assemblage, pour y effectuer quelques tâches simples. DES ROBOTS INDUSTRIELS DIFFICILEMENT TRANSPOSABLES Alors qu'ils sont aujourd'hui fréquemment utilisés dans la construction automobile, les robots spécia-
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LES TÂCHES
AUXQUELLES SONT PRÉDESTINÉS LES FUTURS ROBOTS, AU SEIN DES LIGNES D'ASSEMBLAGE DES AVIONS DE LIGNE, DEMANDENT EN EFFET UN CONTRÔLE EXTRÊMEMENT PRÉCIS DES MOUVEMENTS.
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lisés à base fixe ne peuvent être transposés tels quels à l'industrie aéronautique. En effet, les dimensions des appareils engendrent des contraintes que ne peuvent surmonter ces robots pour l'instant. Même équipés d'une base mobile et d'un bras articulé, ils sont trop limités dans leurs déplacements. Or, la construction aéronautique nécessite parfois d'éviter des obstacles au sol, de monter des marches, de se pencher, de s'agenouiller, etc. Toutefois, des robots à mobilité dite « multi-contact » ont déjà été introduits dans l'industrie aéronautique. Ils sont capables de se déplacer dans les ateliers, sans mettre en danger les ouvriers humains et peuvent réaliser quelques tâches simples. Le Joint Robotics Laboratory (JRL) développe en effet de nouvelles technologies de déplacement à partir de modèles de robots issus du projet HRP (Robotique Humanoïde), un projet mené par Kawada Industries depuis 1997. Doté de ces facultés spécifiques, ce nouveau type de robot peut s'aider de tout son corps – et non seulement de sa base – pour avoir plusieurs contacts avec son environnement. Ainsi, il est apte à grimper à une
Des robots humanoïdes au service de l'aéronautique
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EN PARALLÈLE,
LES ÉQUIPES DE RECHERCHE TRAVAILLENT ÉGALEMENT SUR LA CAPACITÉ D'APPRENTISSAGE DES ROBOTS.
© Joint Robotics Laboratory (CNRS/AIST)
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© AIRBUS SAS 2015
Les robots humanoïdes du programme de recherche franco-japonais devront adopter diverses postures. — En dessous… Usine de fabrication Airbus, en Alabama (États-Unis).
échelle, ou se glisser dans des endroits étroits, tout comme le fait un être humain. Les multiples points de contact et sa forme anthropomorphique confèrent à la machine davantage de stabilité. Le robot peut en outre appliquer davantage de force à chaque tâche. Ces robots améliorés seront amenés à effectuer des opérations qui nécessitent une certaine dextérité, comme insérer des pièces, serrer des écrous, nettoyer des zones, etc. Les espaces exigus des lignes d'assemblage, tels qu'un fuselage, dans lesquels ils seront amenés à évoluer, impliquent en outre d'adopter des postures particulières. C'est là que réside toute la difficulté, le calcul de ces différentes positions étant relativement complexe. La réalisation de ces mouvements est liée à deux aptitudes clés, à savoir la planification et le contrôle. Chez un humain, ces anticipations sont prises en charge par le système nerveux et sont réalisées de façon quasi inconsciente. Chez un robot, cette capacité doit évidemment être programmée. La priorité des équipes en charge du projet est donc le développement de puissants algorithmes. Ces derniers seront ensuite testés selon différents scénarios réalistes, reflétant les besoins des différentes branches d'activité du groupe Airbus. En parallèle, les équipes de recherche travaillent également sur la capacité d'apprentissage des robots. Rappelons que grâce au projet européen RoboHow, les machines peuvent déjà apprendre de nouvelles tâches par elles-mêmes, en consultant des informations et des tutoriels sur le Web.
DES OUTILS, PAS DES REMPLAÇANTS Abderrahmane Kheddar, directeur du JRL, précise que les robots humanoïdes ne sont pas là pour remplacer les humains, mais bien pour améliorer leurs conditions de travail. L'utilisation de ces machines sur les lignes d'assemblage permettra simplement de libérer les techniciens humains des tâches les plus laborieuses et/ou les plus dangereuses. Une fois mis en œuvre dans les usines d'aviation d'Airbus, les robots pourraient être adaptés aux besoins des filiales Helicopters et Defence and Space du groupe. Ce programme constitue peut-être les prémices d'un cahier des charges pour la conception de robots humanoïdes dédiés à la construction de grandes structures (construction navale, ferroviaire, etc.). ■Fleur Brosseau
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Recherche robotique © Kuka.
La cobotique et l'industrie ou comment les opérateurs collaborent avec les cobots dans les usines
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La robotique collaborative est partie pour être la prochaine évolution majeure dans l'industrie. Mais pas seulement, car ces nouveaux cobots s'installent aussi sur de petites lignes de production telles qu'on en trouve dans les PME. Une de leurs caractéristiques étant la facilité d'utilisation, il est logique qu'ils investissent ce type d'entreprise qui n'ont pas les moyens financiers des grands groupes.
etite précision avant d'entrer dans le vif du sujet, cet article ne traite que des cobots de type bras robots, car les exosquelettes sont un domaine un peu à part. Pour résumer la situation, des années 1960 jusqu'aux années 2000, la robotique « classique » a permis à l'industrie d'augmenter ses cadences de production et la qualité des produits tout en gagnant en productivité. Par classique, nous parlons des bras robots à six axes de mouvement, fixés le
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plus souvent au sol, capables de manipuler des charges allant de quelques kilogrammes à plus de deux tonnes, le tout à des vitesses très élevées (3 à 7m/s) et avec une précision redoutable (< 1mm). Cependant, ces robots sont réservés à des chaînes de fabrication de taille importante, avec des cadences de production très élevées. Ils ont beaucoup de contraintes techniques, leur taille et leur poids sont imposants, leur utilisation implique la mise en place d'enceintes de sécurité très efficaces, car en cas de chocs avec un opérateur, les consé-
quences sont forcément graves, voire mortelles. Enfin, leur mise en place et leur programmation est l'affaire de spécialistes du domaine. POURQUOI LES ROBOTS COLLABORATIFS CHANGENT-ILS LA DONNE ? Depuis les années 2005, il s'avère que tous ces nouveaux robots dits collaboratifs, ou cobots, se sont vraiment révélés être à l'opposé de la plupart des contraintes de leur « grands frères » des chaînes industrielles !
© Kawada Robotics.
La cobotique et l'industrie
© ABB.
Le Nextage. Un cobot travaille avec l'humain - Le YuMi.
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DEPUIS LES ANNÉES 2005, IL S'AVÈRE QUE TOUS CES
NOUVEAUX ROBOTS DITS COLLABORATIFS, OU COBOTS, SE SONT VRAIMENT RÉVÉLÉS ÊTRE À L'OPPOSÉ DE LA PLUPART DES CONTRAINTES DE LEUR « GRANDS FRÈRES » DES CHAÎNES INDUSTRIELLES !
© Kuka.
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Premièrement, ils sont plus légers, car la plupart d'entre eux pèsent moins de 50 kg (sauf le CR35iA de Fanuc, le APAS de Bosch, le Nextage de Kawada, et le KR5SI de MRK Système qui dépassent les 100 kg), là où les robots classiques font plusieurs centaines de kilogrammes, une tonne, voire plus. Cela entraîne des structures de fixation beaucoup plus simples et légères. On peut donc les installer dans des endroits où de gros modèles ne pourraient même pas entrer ! Autre conséquence de cette légèreté : on peut envisager leur mobilité à l'aide de chariots, plus ou moins autonomes, nettement plus facilement. Les robots industriels non collaboratifs peuvent aussi se déplacer, mais avec des systèmes de rails solidement fixés dans le sol ou sur des portiques, ce qui entraîne des structures de sécurité encore plus imposantes. Les usines ayant besoin de gagner en flexibilité, cette mobilité simplifiée est un argument important.
© Rethink Robotics.
Le IIWA de Kuka.
Le Baxter au travail.
Concernant la sécurité, l'un des avantages majeurs des cobots est qu'ils n'ont pas besoin d'être enfermés dans une enceinte grillagée qui occupe forcément beaucoup de place au sol, et implique beaucoup de capteurs, mais nous y reviendrons. Une autre des caractéristiques essentielles des cobots est leur facilité de programmation et d'utilisation par des non spécialistes. Dans ce domaine, les cobots Baxter et Sawyer de chez Rethink Robotics, pour ne citer qu'eux, ont ouvert la voie de la simplicité d'utilisation. Avec un cobot, il suffit de manipuler directement le robot en lui enregistrant les positions clés de ses futures opérations, pour qu'il répète ensuite ces mouvements. Quelques ajustements plus tard, il fera exactement ce que vous désirez. Les autres robots peuvent le faire, mais pas en manipulant directement leur bras et pas sans l'utilisation d'une interface plus ou moins complexe, réservée à des roboticiens spécialisés. Intérêt direct de cette facilité d'utilisation : les temps d'intégration dans un processus de production sont très réduits, quelques semaines tout au plus au lieu de quelques mois pour les technologies classiques. De plus, les opérateurs s'approprient PLANÈTE ROBOTS N°40
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© Fanuc. © ABB.
CR-35iA en action.
Le YuMi et un opérateur.
plus vite l'utilisation de ce nouveau « collègue » cobot, alors qu'un robot enfermé derrière son grillage de sécurité incite plus à garder ses distances, voire entraîne un sentiment de méfiance, surtout dans les pays occidentaux. À PROPOS DE LA SÉCURITÉ DES COBOTS Revenons à la problématique de la sécurité des cobots. Il est vrai que les cobots arrêtent instantanément leurs mouvements dès qu'ils détectent un léger choc sur leur structure. Sur ce point, cela fonctionne très bien. Pour avoir personnellement
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testé les cobots UR3 de Universal Robots, le CR35iA de Fanuc et l'IIWA de Kuka, si vous êtes sur leur trajectoire, ou que vous leur donnez une petite tape, ils s'arrêtent sans vous blesser. De même, tous les fabricants limitent grandement les vitesses maxi de leur cobots, pour minimiser le plus possible le risque d'une blessure éventuelle lors d'un choc. Par contre, se pose le problème de la forme et de l'encombrement de la main de préhension que le cobot utilise pour effectuer son travail. Il ne faut pas qu'elle comporte d'arêtes saillantes, ou pire, coupantes, et elle ne doit pas non plus présenter
d'excroissances pointues. Car le cobot détectera bien le choc avec un opérateur, mais si c'est une partie en pointe, ce dernier pourrait être blessé avant l'arrêt complet du robot. Le problème est le même avec les objets que le cobot doit manipuler, si leur forme est potentiellement dangereuse, il faudra en tenir compte pour l'installation du robot. Pour limiter au mieux ce type de risque, la plupart des cobots ne peuvent manipuler que de petites charges : 75% des cobots du marché portent moins de 5 kg maximum. Exception faite du modèle Fanuc qui peut transporter jusqu'à 35 kg, mais il est intégralement recouvert d'une mousse verte absorbant les chocs, et sa vitesse maxi (sans capteur externe) n'est que de 250 mm/s, ce qui est assez lent. C'est également pour cette raison que les organismes de certification de sécurité certifient le robot du fabricant, mais pas les mains de préhension ! Pour clore ce sujet, il faut insister sur le fait que la facilité d'utilisation des cobots ne doit pas masquer tous ces risques bien réels, et entraîner l'impasse sur une réelle étude de risques du futur poste (ou zone) de travail où le cobot interviendra, c'est une partie indispensable pour assurer la sécurité des opérateurs. UN PEU LENTS ET TRANSPORTANT PEU, QUELS USAGES POUR LES COBOTS ? Une chose est sûre, ils ne sont pas là pour remplacer les robots classiques beaucoup plus rapides et pouvant transporter de lourdes charges. Mais ce n'est pas leur but, ils se posent en tant qu'outils complémentaires à la production, pour d'autres
© Rethink Robotics.
La cobotique et l'industrie
© ABB.
Le nouveau Sawyer de Rethink Robotics.
© Kawada Robotics.
Poste de travail et YuMi.
Le Nextage.
endroits et d'autres usages, inenvisageables avec leurs cousins, ce qui leur ouvre le marché des PME réalisant des productions de moindre volume. Une des utilisations est ce qui s'appelle le « picking » ou l'approvisionnement en pièces diverses nécessaires pour effectuer le travail d'un poste. Plutôt que l'opérateur soit obligé d'aller lui-même remplir à nouveau ses réserves de pièces, ce seront des cobots sur chariots mobiles qui feront le plein des pièces, puis les amèneront à l'opérateur qui aura juste à échanger son bac vide avec le bac rempli. Autre possibilité, la combinaison cobot/opérateur pour le contrôle de certaines pièces, c'est le cobot qui effectue le travail et l'opérateur contrôle la finition. Une autre voie est l'utilisation de cobots pour des
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REVENONS À LA
PROBLÉMATIQUE DE LA SÉCURITÉ DES COBOTS. IL EST VRAI QUE LES COBOTS ARRÊTENT INSTANTANÉMENT LEURS MOUVEMENTS DÈS QU'ILS DÉTECTENT UN LÉGER CHOC SUR LEUR STRUCTURE.
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tâches très répétitives mais complexes, par exemple plusieurs sociétés de l'aéronautique (Airbus et Boeing notamment) étudient la question pour faire réaliser le rivetage de leurs pièces d'avion qui représentent plusieurs milliers d'opérations. La cobotique permet aussi l'assistance de l'opérateur pour réduire les efforts nécessaires à son travail, par exemple tout ce qui est perçage répété, ponçage (ou polissage) de grosses pièces, les bras robots de la société RB3D, que vous avez déjà vus dans nos pages, se positionnent sur ce créneau. L'opérateur n'a alors plus souvent qu'à fournir cinq à dix fois moins d'efforts. De même, ces systèmes peuvent absorber l'intégralité des vibrations, ce qui va contribuer à faire baisser l'apparition des TMS (troubles musculo-squelettiques) pour le plus grand bien de la santé des opérateurs ! Il est certain que cette liste d'usages n'a pas fini de s'allonger, les cobots sont vraiment la prochaine grande évolution de l'industrie et d'une grande partie du monde du travail. La collaboration directe entre les humains et les robots est devenue une réalité et prend maintenant son essor. ■Lionel Alvergnas
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Recherche robotique
Boston Dynamics
épate la galerie
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Ils sont venus, ils sont tous là ! Les robots de la société américaine Boston Dynamics sont alignés, et ne sont pas ici pour faire galerie. Si la firme d’innovation en robotique a choisi de les mettre en avant, c’est parce que le robot Atlas mérite d’être vu sous toutes les coutures. Alors, suivez le guide…
tlas sait tout faire (ou presque). Il sait marcher, s’accroupir, pivoter, prendre un carton dans ses petites paluches électroniques, le déposer sur une étagère, se diriger vers son objectif, éviter les obstacles sur son chemin comme des arbres, garder son équilibre dans la neige ou sur une surface meuble et accidentée, et se relever s’il tombe. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le film de Boston Dynamics qui le présente dans sa vidéo YouTube et qui, à l’heure où j’écris ces lignes, a été visionné près de 17 millions de fois. Ce bipède électronique conçu comme un robot humanoïde marche sur ses deux pattes. Avec un fonctionnement hydraulique, 28 degrés d’amplitude, une tête équipée de caméras et de télémètres laser, ainsi que des capteurs, Atlas est alimenté par une attache flexible. Mais à quoi peut bien servir cet humanoïde électronique ? À de nombreuses choses d’après Boston Dynamics qui dit en avoir fourni à la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) ; agence du Ministère de la Défense des États-Unis d’Amérique. On espère qu’il n’en sera tiré que des bonnes choses : sauvetage d’êtres humains ou animaux en détresse, suppléance des humains dans des environnements dangereux… En effet, on n’ose imaginer ce que pourrait devenir cette invention dans des emplois guerriers. Peu de personnes souhaitent rencontrer un jour un robot tueur !
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Mais sans aller jusqu’à Terminator, pensons également aux emplois de manutention ou autres postes aux gestes répétitifs qui pourraient bientôt mettre au chômage de nombreux humains. Des risques qui pèsent lourd, même pour les épaules d’Atlas. Alors, espérons qu’ici, plus que jamais, les paroles de Rabelais ne seront pas oubliées : « Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme ». ■MH Léon
Dernière minute : Boston Dynamics serait racheté par Toyota À quelques jours de mettre sous presse ce numéro, il semblerait que la société japonaise Toyota serait en cours de négociation pour le rachat de Boston Dynamics auprès de Google / Alphabet. Une autre nouvelle qui n'était pas prévue, Schaft serait également dans les tuyaux de ce rachat. Pour rappel, Boston Dynamics et Schaft ont toutes les deux été acquises par Google suite au remarquable travail que les robots de ces deux entités ont produit lors du DARPA Robotics Challenge. Depuis ces deux rachats, les deux filiales ont amélioré chacune leurs concepts en proposant des versions très modernisées des robots originaux. Toyota avait déjà proposé une gamme de robots humanoïdes très élaborée il y a quelques années, les Partner, mais les nouvelles se faisaient rares suite à quelques déboires financiers. En reprenant Boston Dynamics, Toyota pourrait relancer son activité robotique avec une avance foudroyante. Atlas pourrait très vite se placer loin devant Asimo, le robot star de chez Honda, il en a les capacités. D'après les communications de Toyota ces derniers mois, l'entreprise nippone a pour ambition de révolutionner la robotique de service à travers des outils robotiques et d'intelligence artificielle à destination des personnes âgées et handicapées. C'est pour cette raison que Toyota avait placé 1 milliard de dollars dans la création du Toyota Research Institute au mois de janvier dernier. Ces rachats seraient donc la suite logique de leurs ambitions.
Recherche robotique
Roméo en compagnie de Sophie Sakka à l'IRCCyN.
Le robot Roméo
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et des voitures autonomes à l'IRCCyN
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Cinq ans après notre précédente venue à l'IRCCyN (voir Planète Robots n°8 – Mars 2011), nous avons de nouveau eu le plaisir de visiter les locaux de ce laboratoire dépendant du CNRS, situé au sein même de l'École centrale de Nantes. Nous sommes venus voir ce qu'un robot comme Roméo pouvait faire dans un centre de recherche.
Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes (IRCCyN) est une unité mixte de recherche du CNRS, hébergé sur trois sites l’École centrale de Nantes, l'université de Nantes et l’École des mines de Nantes. Ce jour là, nous étions accueillis sur le site de l’École centrale, là où Roméo avait son emplacement de travail. En attendant de découvrir Roméo, Sophie Sakka notre hôte nous a un peu fait visiter les locaux de l'IRCCyN et nous y avons découvert deux activités qui sont étudiées en son sein que nous n'avions pas relatées encore lors de notre dernière venue.
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ICAR, ADAPTER DES VOITURES DU COMMERCE A L'AUTONOMIE Le laboratoire s'est donné pour objectif de transformer une voiture électrique du commerce en voiture autonome via le projet ICAR. Pour cela, il a commencé à travailler sur des voiturettes de golf avant de s'attaquer à une voiture plus classique : une Renault Zoé électrique. Afin d''atteindre leur but, les chercheurs ont ajouté quelques accessoires aux véhicules : un GPS RTK (utilisé uniquement pour valider les tests sur le véhicule), un GPS bas coût utilisé pour le calcul de la position du véhicule, 2 caméras fish-eye, une centrale inertielle utilisée pour le calcul de la position du véhicule, une caméra couleur utilisée pour la détection des signaux
routiers ainsi que des piétons, deux LIDAR (30 mètres) à l'avant du véhicule ainsi qu'un troisième à l'arrière permettant une couverture à 360° autour du véhicule pour la détection d’obstacles ainsi que pour la génération de cartes et enfin un ordinateur embarqué pour la récupération des données capteurs et pour la commande du véhicule. L'IRCCyN cherche ainsi à développer des outils et algorithmes d'assistance à la conduite pour améliorer la sécurité des véhicules mais également, à terme, de développer des algorithmes de navigation sûre et autonome. La démarche des chercheurs est de faire apprendre au véhicule des parcours déjà effectués avec le véhicule par un conducteur. La voiture sera capable ensuite de re-
Le robot Roméo et des voitures autonomes à l'IRCCyN
Une Renault Zoé agrémentée par quelques accessoires pour lui permettre de devenir autonome. Le robot Roméo, légèrement dévêtu, sert de plateforme d'étude de la marche dynamique.
Le cobot Dextrob, imaginé par l'IRCCyN.
faire ces même parcours, de façon autonome, tout en intégrant les éventuelles difficultés qu'elle rencontrera (panneaux de signalisation, piétons, voitures, obstacles, etc.). La voiture enregistrera également toutes les nouveautés qu'elle aura rencontrées pour affiner son parcours. Le système est fait de façon qu'à tout moment, le conducteur puisse reprendre la main sur le mode autonome.
DEXTROB, UN COBOT SEMI-HUMANOÏDE POUR LA MANIPULATION FINE Comme ICAR, Dextrob est un élément du projet Robotex (réseau national de plateformes expérimentales de robotique), financé par l’État dans le cadre du programme Investissements d'Avenir. La plateforme Dextrob est constituée de deux robots collaboratifs (cobots) Kuka LWR 4+, 2 capteurs d'effort 6 axes, 4 caméras monochromes, une main 3 doigts Schunk SDH et une main 5 doigts Schunk SVH. L'ensemble est piloté comme une seule entité depuis le framework ROS (Robot Operating System de Willow Garage). L'objectif de Dextrob est de mettre en place
des algorithmes de commande basés sur un couplage vision-force pour la saisie et la manipulation d'objets complexes, rigides ou déformables. Le couplage des deux bras permettra un travail collaboratif entre les deux membres.
ROMÉO AU SEIN DE L'IRCCYN Le robot humanoïde Roméo a été choisi afin d'équiper quatre centres de recherche en Europe suite à un grand emprunt commun. Le choix s'est porté sur la plateforme française la plus évoluée, Roméo d'Aldebaran Robotics (nouvellement renommé Softbank Robotics) pour 230 000 euros. Sophie Sakka, qui nous accueillis est chercheuse en cybernétique, spécialisée dans les mouvements des humanoïdes. Elle travaille sur l'amélioration de l'imitation en temps réel et l'établissement d'une fonction mathématique de l'équilibre humain. Elle est l'instigatrice du projet de recherche sur la marche dynamique, avec Christine Chevallereau (responsable scientifique) et Yannick Aoustin. L'équipe de recherche tente de faire marcher Roméo de façon dynamique et désire en faire une
plateforme capable de nombreuses actions, même conduire n'importe quel véhicule. « C'est loin d'être une tâche facile. Rien que de se faufiler dans la voiture et d'en ressortir, ce sont déjà des étapes importantes qui seront difficiles à franchir. » nous explique Sophie Sakka. Les jambes de Roméo utilisent des actionneurs basés sur des vérins à câbles conçus par le CEA LIST, puis optimisés par Aldebaran Robotics. « Le problème de Roméo est qu'il dispose dans les jambes de moteurs sous-dimensionnés » nous précise Sophie Sakka qui reconnaît et salue Aldebaran Robotics pour avoir ouvert la voie de la robotique mais qui est déçue par la plateforme Roméo, pourtant très prometteuse. En comptant en plus l'incertitude de l'avenir de Roméo au sein du groupe SoftBank Robotics, Sophie Sakka réfléchit déjà de tester les avancées développées au sein de l'IRCCyN sur une nouvelle plateforme, encore à définir. ■Screetch
Roméo, fruit d'un partenariat Alors que Nao n'était encore qu'en développement, certes avancé, déjà Bruno Maisonnier et Aldebaran Robotics pensaient à l'avenir en voulant créer une plateforme humanoïde d'une taille plus conséquente que le célèbre petit robot français. Au sein du programme Cap Digital, le projet collaboratif Cap Robotique visait en 2009 à mettre au point un robot humanoïde d'assistance à la personne, nommé Roméo. Ce robot était destiné à une commercialisation en 2015. C'est ainsi que Roméo, du haut de ses 140 centimètres, est un conglomérat de nombreux partenaires comme des instituts de recherche (l'INRIA, le LASS, le LIMSI, le LIRMM, etc.) et des sociétés Voxler ou Spir.Ops.
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Cahier technique
Quand la machine vous comprend !… Et vous répond La science-fiction nous promettait depuis des années d’avoir un jour des assistants capables de répondre à nos ordres, lire notre courrier, y répondre… C'est aujourd’hui une réalité, il reste un pas de géant à faire pour avoir droit à un assistant de la même qualité que HAL (2001, l’Odyssée de l’espace), Jarvis (Iron Man), ou encore Samantha / Scarlett Johansson (Her, le film), mais de nombreuses limites ont toutefois été franchies. De nos jours, installés sur nos ordinateurs, téléphones, téléviseurs, robots et/ou voitures, nous avons Cortana, Google Now, ou encore Siri, capables de retranscrire nos questions en texte, de les comprendre et d’y répondre ! LES USAGES Pourquoi vouloir parler à une machine ou une entité virtuelle ? Avant tout pour gagner du temps. Dicter un message via un logiciel de reconnaissance vocale permet d'être jusqu'à 7 fois plus rapide qu'en utilisant un clavier. Sans oublier que ces assistants virtuels sont reliés à nos données personnelles, nos contacts, agenda, et Internet. Lancer un « Ajoute un Rendez-Vous avec Cédric pour demain 12h30 » est plus rapide que d'ouvrir son agenda papier, retrouver son crayon et marquer le rendez-vous en question. Utiliser un assistant virtuel c'est aussi utiliser ses capacités d'analyse sur ses propres données personnelles. Le contenu de nos mails peut dès aujourd’hui être analysé afin de détecter d'éventuels rendez-vous, mais également pour mieux cibler les publicités qui vous seront proposées. Lorsque votre messagerie vous prévient qu'il vous manque peut être une pièce jointe que vous évoquez dans votre message cela peut parfois sauver des vies. Pouvoir « parler » pour se
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POURQUO VOULOIR PARLER À
UNE MACHINE OU UNE ENTITÉ VIRTUELLE ? AVANT TOUT POUR GAGNER DU TEMPS.
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faire comprendre d'une machine ou d'un assistant permet d'interagir sans avoir à passer un doctorat. COMMENT ÇA MARCHE ? Les plus grands éditeurs restent discrets sur le sujet, tels des magiciens désireux de conserver
leurs secrets, nous devons enquêter sur les premiers babillages des ancêtres de nos PC à nos jours pour pouvoir répondre à cette question. Dès les premiers ordinateurs, l’homme a eu besoin d’échanger des informations avec la machine, que cela soit par la configuration d'interrupteurs, câbles, cartes perforées… La réponse de la machine ne s’est pas faite attendre grâce à des jeux d’ampoules, des écrans et aujourd’hui la voix, des mouvements robotiques. CHATBOT ET SIMULATEURS CONVERSATIONNELS UTILISANT DES RÈGLES STATIQUES La mise en réseau des ordinateurs a vu l’arrivée d’un outil incroyable « le chat », permettant à plusieurs utilisateurs de converser entre eux sous forme de texte. Depuis leur création, les développeurs se sont amusés à créer des robots (logiciels) capables d’échanger avec leur correspondant. Il existe nombre de ces chatbots en Open Source dis-
Quand la machine vous comprend !… Et vous répond
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LA MISE EN RÉSEAU DES ORDINATEURS A VU L’ARRIVÉE D’UN OUTIL INCROYABLE « LE CHAT », PERMETTANT À PLUSIEURS UTILISATEURS DE CONVERSER ENTRE EUX SOUS FORME DE TEXTE.
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Copies d’écran Antidote/Druide - Correction de l'orthographe et de la grammaire.
ponibles en ligne. Force est de constater que les premiers modèles les plus simples se basent sur une liste de mots clés qui déclenchent des réponses prédéterminées. Les modèles un peu plus évolués mémorisent certaines réponses données par l’utilisateur, pour pouvoir, par exemple, lui répondre par son propre nom. D’autres vont fouiller des bases de données externes pour pouvoir donner la météo, le programme TV, le cours de la bourse… Il reste les questions pointues, précises auxquelles le bot ne pourra pas répondre et tentera de nombreuses diversions pour changer le sujet de la conversation ou jouera l’honnêteté en avouant son échec à vous comprendre, ou usant d’humour.
grammaire de vos proses. Ce ne sont plus des mots qui voltigent, ici et là, dans le document, ces logiciels sont capables de comprendre et d’identifier les liens qui les unissent : sujets, verbes, compléments… Prendre en compte la grammaire de la langue à étudier est de toute évidence très utile pour la machine pour commencer à comprendre les propos de l'utilisateur. VOTRE LOGICIEL ANTI-SPAM COMPREND-IL LE CONTENU DE VOS MAILS ? Trier vos mails pour en séparer le bon grain de l'ivraie, la plupart des messageries modernes le
font aujourd’hui assez bien, malgré les pièges tendus par les annonceurs. Ces outils se basent dans la majorité des cas sur le principe mathématique des chaînes de Markov (réseaux bayésiens), qui, en résumé, va calculer la probabilité que les mails contenant « Vous avez gagné 1 million à la loterie » soit un spam ou un message légitime en apprenant au fur et à mesure à partir des choix des destinataires qui trient leurs mails dans leur boîte « spam » ou « mail légitime ». Certains outils vont plus loin, comme Love Your EMails ou récemment Gmail, et permettent de distinguer spams, mails commerciaux, et e-mails émis depuis les réseaux sociaux. Sans toutefois en comprendre véritablement le sens profond de vos correspondances… pour le moment… ANALYSE SÉMANTIQUE / FOUILLEURS DE TEXTE De nombreux outils, existent : Hyperbase, Wordstat
LA GRAMMAIRE, LE MÉCANISME DE NOS PHRASES Les correcteurs intégrés à votre traitement de texte préféré ou des outils tels Andidote (de la société Druide) permettent une analyse fine de la
Les chatbots les plus célèbres • Eliza, 1964 est le chatbot intégré à l’éditeur de texte Emacs, on parle même d’effet Eliza lorsque l’on humanise plus que nécessaire les échanges que l’on a avec sa machine. • Cleverbot, 1997, a inspiré le court-métrage Do you love me, dans lequel l’auteur retranscrit leurs échanges sous la forme d’un film. • Eugene Goostman, c’est le nom du premier chatbot à avoir réussi le Test de Turing en 2014, certes, en rusant quelque peu : en se faisant passer par un enfant de 13 ans parlant mal l’anglais… • Ellie, la psychologue virtuelle financée à l'origine par la DARPA (Armée américaine).
La compréhension naturelle du langage humain fait partie des recherches majeurs – Ici l'assistant Amazon Echo.
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Quand la machine vous comprend !… Et vous répond Test de Turing Alan Turing (1912-1954), célèbre mathématicien, cryptographe, a décrit le célèbre test qui porte son nom à une ère où les ordinateurs étaient rudimentaires en comparaison à nos calculatrices de poche. Il imagine alors un test : le but des testeurs humains est de déterminer s’ils communiquent bien avec un invité humain ou une machine. machine a également beaucoup de difficultés avec l'humour et l'ironie et peut mener à de nombreuses interprétations faussées.
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Copie écran Tropes - Analyse sous forme d'un graphe du vocabulaire employé dans un article de Planète Robots.
et le célèbre Tropes, qui, en plus d’être une référence a le don d’être gratuit et accessible. C’est un outil efficace et qui utilise des fonctions très poussées. Pierre Molette, un de ses auteurs, nous précise que Tropes est très puissant « Tropes c'est de l'intelligence artificielle, capable de comprendre des mots nouveaux, […] utilisé par des linguistes, des psychologues, et également des politiques. »
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET MACHINE LEARNING Ce domaine en plein essor permet l’analyse de grandes quantités de données afin de trouver des liens entre elles, pour répondre à un problème donné, c'est en partie sur ce principe que la reconnaissance vocale, la retranscription de voix sous forme de texte se font. Sur le même principe, analyser des phrases pour en obtenir un sens et une réponse adéquate est une des meilleures solutions du moment. Microsoft a voulu tenter une expérience unique en créant un outil capable d'interagir et surtout d'apprendre depuis le public et c’est ainsi que son chatbot Tay a mémorisé, analysé et restitué nombre de grossièretés en un temps record. Tout outil de ce type doit disposer d’une source d’information fiable. Autre détail important : il faut une quantité considérable de données source avant de pouvoir exploiter un tel outil ce qui peut prendre un temps de calcul phénoménal. LES PIÈGES Les chatbots sont déjà capables de simuler une petite conversation, ils venaient souvent parasiter quelques salons de discussion IRC très utilisés au début du Net. Plus perfectionnés, on peut imaginer une armée de chatbots malintentionnés capables de simuler des conversations plus vraies que nature pour s'ajouter à vos amis sur les réseaux sociaux, vous extirper des informations confidentielles (tout du moins que vous ne donneriez pas délibérément à une machine). Enfin, la
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TRIER VOS MAILS POUR EN
SÉPARER LE BON GRAIN DE L'IVRAIE, LA PLUPART DES MESSAGERIES MODERNES LE FONT AUJOURD’HUI ASSEZ BIEN, MALGRÉ LES PIÈGES TENDUS PAR LES ANNONCEURS.
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UNE SOLUTION POUR UNE COMPRÉHENSION OPTIMALE La meilleure solution pour pouvoir bénéficier d’un assistant qui puisse nous comprendre dans les meilleures conditions est un savant assemblage de tous les outils et de toutes les stratégies indiquées ci-dessus : détecter des mots clefs, faciliter la compréhension du texte en décortiquant la grammaire de la phrase, utiliser des filtres de structures de phrases simples et fiables, pour des fonctions critiques, comme la création d’un événement dans un agenda ; sans oublier de filtrer toutes les informations à mémoriser par d’éventuels processus de machines learning afin de s’assurer de l’absence données « corrompues » Certaines sociétés permettent déjà l'achat, le paiement par chatbot en ligne, des achats « conversationnels » qui ne nécessitent aucune application spécifique, mais simplement de contacter le vendeur par SMS, Twitter ou Messenger. Prendre un rendez-vous chez le dentiste, se faire livrer une pizza, réserver un taxi pourrait dans un avenir proche pouvoir se faire avec l'aide d'un seul et unique interlocuteur, on pourrait voir émerger un Internet spécifique à ces bots. Nos compagnons robotisés pourraient voir leurs capacités « conversationnelles » décuplées dans les prochaines années, mieux nous comprendre et interagir avec ses utilisateurs. ■Cédric Vasseur
Certes, Cleverbot manque encore un peu de discernement dans ses réponses…
Innovations du futur
Sense et iSense… La 3D dans la poche ! Le monde des scanners semble marcher au ralenti par rapport à l’évolution frénétique de l’impression 3D. Et pourtant, 3D Systems commercialise depuis plusieurs années le Sense et l’iSense, deux scanners 3D portables grand public, simples d’utilisation à un prix raisonnable. Lequel choisir ? Pour quelle utilisation ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans ce comparatif des deux appareils. LES SCANNERS Sense et iSense fonctionnent avec la même technologie dite de « lumière structurée » (voir encadré). L’un, l’iSense, est portable et connecté à un iPhone, l’autre, le Sense, est connecté à un PC ou un Mac. Le Sense possède un câble USB qui se connecte à un ordinateur. Sa forme de poignée assure une bonne prise en main, indispensable pour tourner autour des sujets à scanner. Le câble est plutôt long (2 m), mais se révèle à l’usage toujours trop court, particulièrement lorsque l’on doit tourner autour d’une personne. L’iSense est intégré à un étui pour iPhone : vous
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devez préciser le modèle d’iPhone lors de la commande du scanner. L’iPhone (ici un iPhone 6 Plus) se glisse parfaitement dans le scanner. On obtient alors un téléphone/scanner 3D hybride qui se glisse dans une (grosse) poche. On regrettera le fil de connexion entre le scanner et le téléphone qui gâche l’harmonie de l’ensemble… Il aurait été pourtant possible pour 3D Systems d’intégrer la prise iPhone à l’étui.
L’UTILISATION Les deux appareils fonctionnent avec les logiciels « maison » 3D Systems.
LE SENSE La version ordinateur est disponible sur MacOS et Windows. Le logiciel demande une activation de l’appareil… cette activation ne fonctionne pas avec un scanner déjà activé… pensez à bien demander les codes d’activation pour tout achat d’occasion sous peine de passer quelques dizaines de minutes au téléphone avec le support technique. Le logiciel est réellement simple d’utilisation et très ludique. L’utilisateur est guidé pas à pas dans toutes les étapes de la numérisation, de la capture proprement dite jusqu’à l’amélioration et le traitement des formes générées.
Sense et iSense… la 3D dans la poche !
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SENSE ET ISENSE
FONCTIONNENT AVEC LA MÊME TECHNOLOGIE DITE DE « LUMIÈRE STRUCTURÉE ». L’UN, L’ISENSE, EST PORTABLE ET CONNECTÉ À UN IPHONE, L’AUTRE, LE SENSE, EST CONNECTÉ À UN PC OU UN MAC.
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Interface du logiciel fourni avec le Sense.
utilisable. Le logiciel décroche très souvent sur une machine poussive, perd ses références sur les objets lors de la numérisation… vous êtes alors quitte pour relancer le scan du début… et éventuellement perdre patience au bout du 10e ratage. Qui dit ordinateur puissant exclut immédiatement les tablettes et portables milieu et bas de gamme… vous serez donc branché sur votre ordinateur de bureau, à deux mètres de votre bureau si vous n’avez pas de prolongateur USB.
L’ISENSE L’utilisation de l’iSense est une expérience différente et réellement plus agréable. Vous devez en premier installer l’application iSense proprement dite à partir de l’App Store, mais également une application de calibration du scanner. Cette application est rendue nécessaire car la position de la caméra par rapport au laser peut varier avec les différents modèles d’iPhone. Scanner via l'iSense.
Le logiciel sauve des fichiers OBJ et STL qui peuvent ensuite être envoyés à une imprimante 3D, ou importés dans des logiciels tels que Meshmixer pour traitement supplémentaire.
QUELQUES POINTS NÉGATIFS QUI GÂCHENT LE PLAISIR Premier point, le câble. Quoi qu’on fasse, il est toujours sur le chemin. Il faut alors passer au-dessus, en dessous, à côté. On marche dessus. Il est toujours trop court et est la source de 50 % des scans ratés avec le Sense. Deuxième point, la nécessité d’appuyer sur une touche du clavier pour lancer la numérisation. Il aurait été si simple de mettre un bouton de lancement sur la poignée du scanner… Quelques centimes économisés qui rendent l’utilisation beaucoup moins agréable. Troisième point, la nécessité d’avoir un ordinateur puissant pour obtenir un taux de rafraîchissement
Les scanners à lumière structurée Les deux scanners fonctionnent grâce à un laser infrarouge invisible à l’œil humain projeté sur les volumes à analyser. Le laser est complété par une caméra vidéo (celle du téléphone dans le cas de l’iSense) pour la capture des couleurs. La Kinect de Microsoft est un scanner de ce type. Ce principe « à lumière structurée » consiste à projeter un motif de lignes sur les objets à analyser. L’objet peut être posé sur un plateau tournant, ou rester statique comme pour le Sense : c’est le laser qui balaye alors l’objet. La caméra inspecte la déformation du faisceau laser (à l’origine droit) sur l’objet, le logiciel analyse l’image de la caméra, repère la ligne du laser déformée sur l’objet et en déduit les volumes. Le scanner 3D Sense de 3D Systems.
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Le scanner 3D iSense avec son adaptateur pour tablette iPad.
C’est un programmeur qui vous le dit, l’appli iPhone est construite à partir des mêmes routines que celle pour PC… et c’est tant mieux ! Elle est extrêmement simple d’utilisation et ici aussi, franchement ludique. L’iPhone propose automatiquement un cube de numérisation (seules les parties à l’intérieur de ce cube seront prises en compte) que l’on peut, avec un peu d’habitude, retailler sur l’écran de l’iPhone. C’est au moment de lancer la numérisation que l’on se rend compte de l’avantage principal de l’iSense par rapport au Sense : il n’y a pas de câble ! C’est peut-être un détail, mais il change tout. Vous pouvez tourner librement autour des sujets à numériser. Passer au-dessus (on oublie souvent de
3D Systems, pionniers de l’impression 3D 3D Systems est une entreprise américaine active dans le domaine de l’impression 3D depuis plus de 30 ans, autant dire une éternité dans ce domaine. On leur doit bon nombre d’innovations techniques majeures, comme l’impression SLA (à base de résines), SLS (utilisant des lasers qui fusionnent des poudres de plastique ou de métaux), les imprimantes multijet, et de nombreuses applications médicales de l’impression 3D. Longtemps cantonnée dans les domaines professionnels, 3D System ouvre sa gamme au grand public depuis quelques années avec ses imprimantes Cubify et ses scanners Sense et iSense…
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numériser le haut du crâne), en dessous, entre les jambes du pantalon etc. Il est alors vraiment rare de louper un scan. L’appli iPhone permet, comme sa grande sœur sur PC et Mac, de travailler la forme scannée: la solidifier, enlever des parties superflues, tirer, pousser des morceaux etc. Le fait de pouvoir travailler en direct, sur le téléphone immédiatement après la prise de volume (prise de vue 3D ?) ajoute un gros plus. Les scans sont, soit envoyés directement sur le Cloud de 3D Systems, soit sauvés dans la mémoire de l’iPhone, et sont récupérables avec iTunes. On aurait aimé une intégration directe dans iCloud… Elle viendra certainement, mais pour ceux qui comme moi sont allergiques à ce qu’est devenu iTunes au fil du temps, cela risque de sembler bien long.
LA PRÉCISION Les deux appareils ont les mêmes caractéristiques techniques. Selon le constructeur, la résolution est de 0,9 mm, la précision (le relief) de 1 mm. Le volume des objets peut varier d’un cube de 20 cm de côté à un cube de 3 m de côté : vous pouvez parfaitement réaliser des bustes et des statues de vos amis avec les deux scanners. La précision diminue avec le volume du cube : un visage scanné de près sera très reconnaissable, alors qu’un visage extrait d’un scan d’un corps entier ne montrera aucun détail. Ces deux scanners ne sont donc pas très précis, mais ils suffisent largement pour réaliser des statues de vos amis et proches, ou pour obtenir la forme générale d’un objet que vous désirez reproduire. COMMENT SE LE PROCURER ? Le Sense se trouve à environ 480 euros dans
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LA VERSION ORDINATEUR EST DISPONIBLE SUR MACOS ET WINDOWS. LE LOGICIEL DEMANDE UNE ACTIVATION DE L’APPAREIL… CETTE ACTIVATION NE FONCTIONNE PAS AVEC UN SCANNER DÉJÀ ACTIVÉ…
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quelques magasins en France, dont LDLC et Materiel.net. On le trouve à partir de 250 euros d’occasion sur Le Bon Coin par exemple. L’iSense est beaucoup plus présent sur les boutiques Internet, à un prix approximatif de 460 euros. Il est par contre beaucoup plus rare de le trouver d’occasion, signe que beaucoup de gens n’ont plus envie d’avoir un fil à la patte !
LEQUEL CHOISIR ? Sans aucune hésitation si vous possédez un téléphone Apple, la version portable, l’iSense. Il est à peine plus cher que son frère aîné, possède les mêmes caractéristiques techniques, la liberté du sans-fil en plus… L’iSense va vous permettre de devenir la star de la
Sense et iSense… la 3D dans la poche ! Le futur des scanners 3D
Le smartphone HTC Evo 3D n'a pas encore le matériel pour créer des objets 3D directement depuis une simple prise de vue, mais sa vision binoculaire laisse présager de futures évolutions.
Le premier scanner 3D a été inventé par la nature il y a des millions d’années, lors de l’apparition du deuxième œil sur les animaux : deux yeux suffisent, avec un cerveau de taille suffisante derrière, à appréhender et modéliser le monde qui nous entoure d’une manière extrêmement précise. On peut imaginer que la technologie des scanners 3D grand public du futur sera simplement fondée sur le principe de la vision binoculaire… Deux caméras au lieu d’une sur votre téléphone ou appareil photo. Ce genre de téléphone commence à arriver, il suffit d’attendre encore quelques années que les machines et les logiciels évoluent. Je suis prêt à en prendre le pari : dans dix ans, les photos que vous prendrez seront des captures 3D de l’univers qui vous entoure, et non plus une simple projection du monde sur une feuille de papier ou un écran. Il restera encore à inventer l’écran plat 3D sans lunettes, le Graal des fabricants d’écran. Il arrivera, j’en suis sûr, mais quand ? soirée entre amis. « LA » personne hyper branchée que tout le monde se battra pour inviter. Dégainez votre iSense après le café et commencez à scanner les personnes autour de vous. Éclats de rire garantis lorsque vous organisez des mises en scène et autres délires créatifs. Admiration lorsque vous offrez le surlendemain les statuettes imprimées sur votre imprimante 3D… L’iSense et son côté pratique ouvre également un monde de possibilités commerciales, prise de mesure directement en salle de soins pour la fabrication de prothèses imprimées, de poupées personnalisées, d’une myriade d’objets personnalisés… pour un prix finalement très raisonnable en comparaison des possibilités de l’appareil. Quel dommage qu’il ne soit disponible que sur iPhone ! ■François Lionet
Les résultats d'impression depuis un scan produit par n'importe lequel des deux appareils est tout à fait acceptable, avec nos critères actuels.
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Innovations du futur
Dagoma Discovery 200 une imprimante 3D à tout petit prix Probablement une des imprimantes 3D les moins onéreuses du marché, la Discovery 200 de Dagoma est loin d'être un gadget, elle fonctionne même très bien si l'on sait la maîtriser. LE ZX81 DE L'IMPRESSION 3D Au tout début des années 80, les micro-ordinateurs étaient encore des outils élitistes par leurs prix et la difficulté de les appréhender. Ils prenaient de la place sur un bureau et restaient la plupart du temps réservés au monde de l’entreprise. Mais ils faisaient rêver une partie de la population qui y voyait un outil d'avenir ou une excellente façon de passer du temps agréablement. En mars 1981, Sinclair Research, une entreprise anglaise de matériel sort sur le marché un véritable ordinateur, certes minimaliste, mais tout à fait fonctionnel. Il est petit, utilise une simple télévision comme écran et se programme avec un langage destiné aux débutants, le Basic. Petite cerise sur le gâteau, il est vendu à un prix très bas (590 francs / 90 euros) et il est
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possible de l'acquérir pour encore moins cher que son prix de vente « normal », si on le récupère en kit (490 francs / 75 euros), ce qui fera la joie en plus des bricoleurs. Le ZX81 fut un véritable succès, qui permis à Sinclair Research de faire partie des grands noms de la micro-informatique des années 80 tout en permettant à de nombreuses personnes de s'initier à l'informatique. Dagoma, petite entreprise française de Roubaix, reprend exactement le même modèle économique et adapte celui-ci au monde de l'impression 3D. La Discovery 200 est une véritable imprimante 3D, fonctionnelle, relativement facile à mettre en œuvre, à un prix très bas. Vous aurez la possibilité de l'acquérir en version montée ou en kit. L'imprimante Discovery 200 montée est disponible pour
Les plus - Idéal pour un débutant. - Un logiciel optimisé et simple. - Indépendant d'un ordinateur (pas de connexion directe par défaut mais un port USB existe). - Disponible monté ou en kit. - Un prix très bas.
Les moins - Le Builtak, non livré d'origine est indispensable. - Pas de plateau chauffant. - Compter de nombreux essais avant d'optimiser complètement l'impression.
Dagoma Discovery 200 une imprimante 3D à tout petit prix
40 % de l'imprimante est elle-même imprimée.
399 euros et vous pouvez obtenir une réduction de 100 euros si vous la prenez en kit. L'imprimante, 100 % de conception française, est facile à monter et n'exige aucune soudure. 40 % des éléments de l’imprimante sont eux-mêmes imprimés. Pour son test, Planète Robots a reçu une imprimante Discovery 200 déjà montée, deux rouleaux de fils PLA de qualité différente (Filo3D noir et OctoFiber blanc) et un Buildtak. Nous avons décidé de ne pas faire appel à Dagoma pour nous aider à faire nos impressions.
COMPTER QUELQUES REGLAGES AVANT D'AVOIR UNE IMPRESSION OPTIMISÉE L'imprimante est livrée avec un lecteur de cartes micro SD intégré et sa carte de 2 Go contenant un objet d'exemple à imprimer. Nous branchons l'imprimante et l’allumons. Celle-ci se met immédiatement en route pour se caler et prendre ses premiers repères. Sa tête extrudeuse chauffe et nous en profitons pour insérer le fil dans le moteur d’entraînement situé à l'arrière de la machine. Un bouton situé sur le moteur permet de libérer et déplacer le fil librement dans le moteur. Le fil entre, suit un petit tuyau puis entre dans la tête. Une fois chaud, un fil très fin commence à sortir de la tête. Une fois ayant atteint sa température nominale, la tête vient palper (palpeur inductif) 5 positions sur le plateau afin de caler la hauteur de celui-ci avant de s'arrêter un instant. Je suppose que c'est le moment où l'imprimante charge le fichier en mémoire. Puis, l'imprimante commence à créer l'objet, couche après couche, pendant quelques minutes avant de se mettre en position de fin de travail. À ce moment là, vous pouvez arrêter l'imprimante. Si vous n'êtes pas présent, l'imprimante s'arrête d'elle-même au bout de quelques minutes. Le résultat d'impression du premier objet est de bonne facture, il représente un porte-clés avec le logo de Dagoma. Petit bémol, en retirant celui-ci du plateau précautionneusement avec la spatule livrée, le papier adhésif 3M bleu qui recouvre le plateau s’arrache avec l'objet. Nous retirons donc tout
Un personnage imprimé et ses supports, prêt à être décollé du plateau. Le même objet nettoyé de ses supports d'impression
la température de la tête), si l'on utilise ou pas un support d'impression ou si l'on désire améliorer l'adhérence de la première couche sur le plateau, la hauteur de la première couche par rapport au plateau (offset) et enfin si l'on utilise ou pas le palpeur qui permet d'automatiser les réglages du dernier élément. Nous sélectionnons tout par défaut après avoir sélectionné le type de fil. Une fois sélectionné le bouton « Préparer l'impression », le fichier s'écrit sur la carte Micro SD et il n'y a plus qu'à l'insérer dans l'imprimante 3D et la démarrer. Celle-ci ne semble plus imprimer puis le moteur commence à faire « Toc Toc » rejetant le fil au lieu de l’entraîner vers la tête d'extrusion. Cela semblait être dû au Buildtak qui ajoutait une épaisseur et il fallait donc corriger cela dans les paramètres de l'impression. Nous avons rajouté 0,5 mm à l'offset de la première couche puis relancé l'impression. Il s'est ensuite avéré que l'imprimante a tout à fait répondu à nos besoins sur les impressions suivantes. Nous avons ensuite fait pas mal d'essais sur des objets complexes, à différente qualité d'impression et le résultat est tout à fait correct, semblable à des imprimantes à dépôt de fil vendues bien plus chères. Il faut juste apprivoiser un peu l'imprimante, jouer sur les paramètres pour optimiser l'impression. Certes, une imprimante plus professionnelle s'occupe par elle-même de tous ces réglages de façon autonome mais pour le prix où cette imprimante est proposé, le temps passé à mettre les mains dans le cambouis, n'est pas forcément une perte de temps, il permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'impression 3D. Nous précisons quand même qu'après une utilisation relativement intensive, l'imprimante aujourd'hui ne veut plus fonctionner sur des pièces importantes, le moteur arrière refait ses « Tac Tac », il semblerait que la tête d'extraction se bouche au bout d'un certain temps d'utilisation. Nous essayons de jouer sur les températures de fil mais rien n'y fait pour le moment. Malgré cela, nous préférons penser que ce problème est dû au fait que nous ne maîtrisons pas complètement encore l'imprimante, mais ce n'est qu'une question de temps ! Maintenant que le test en conditions « sans aide » est terminé, nous allons probablement faire appel à Dagoma si nous n'y arrivons pas. ■Screetch
pour le remplacer par le Buildtak, que nous jugeons donc absolument indispensable. Pour la seconde impression, nous installons le logiciel Cura by Dagoma, optimisé pour une mise en œuvre pour ce modèle d'imprimante. Nous téléchargeons immédiatement un socle de rouleau de fil à monter en 7 pièces et nous plaçons la première place dans le logiciel. Outre les manipulations classiques sur les objets (taille, déformation, groupement, rotation), celui-ci permet de choisir la qualité d'impression (200, 150 ou 100 microns de précision), le type de fil utilisé (celui-ci influe sur
Caractéristiques - Volume d'impression : 200 x 200 x 200 mm - Précision d'impression : de 100 à 200 microns - Tête d'impression E3D V6 - Diamètre du fil : 1,75 mm - Diamètre de la buse : 0,4 mm - Température maximale d'extrusion : 250 °C - Vitesse d'impression : de 20 à 100 mm/s - Consommation moyenne : 40W - Garantie : 2 ans - Prix en kit : 299 euros - Prix monté : 399 euros
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NEWS spatiales thermique. Le but de ce programme est de mettre au point, d’ici quelques années, un lanceur réutilisable à 2 étages de type TSTO (Two-Stage-To-Orbit) capable d’envoyer de petites charges utiles en orbite basse pour un coût nettement inférieur à ce qui se fait actuellement. ◗
[ L’ISRO A TESTÉ AVEC SUCCÈS UN 1ER PROTOTYPE DE RLV-TD ]
[ LA MISSION EXOMARS 2018 EST REPORTÉE EN 2020 ]
© ESA.
© ISRO.
Fin mai, l’ISRO (Indian Space Research Organisation) a testé avec succès son HEX-01, un prototype de RLV-TD (Reusable Launch Vehicle-Technology Demonstrator) suborbital de 6,5 m de long et d’1,75 tonne. Il a décollé depuis le Satish Dhawan Space Centre sur l’île de Sriharikota, arrimé au sommet d’un lanceur HS9 de 9 tonnes, pour atteindre une altitude de 56 km avant de se détacher. Il a ensuite continué sur sa lancée pour gagner 65 km d'altitude avant d’entamer sa rentrée atmosphérique contrôlée vers la Terre, à la vitesse de Mach 5, et finalement toucher l’océan dans le golfe du Bengale à 450 km de son point de départ. L’HEX-01 n’étant pas prévu pour flotter, il n’a donc pas été récupéré mais toutes les données transmises pendant ce vol vont être soigneusement analysées par les ingénieurs. Le principal objectif de ce test, qui a duré au total 770 secondes, était de valider au cours de ce vol hypersonique, le concept et la forme du HEX-01 mais aussi son logiciel de bord (plus particulièrement son système de navigation et de contrôle d’attitude) ainsi que son bouclier
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En décembre dernier, la NASA avait été contrainte de suspendre le lancement de la mission InSight (Interior Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport), dont le décollage était prévu en mars 2016, pour le reprogrammer au 5 mai 2018 avec une arrivée sur Mars, le 26 novembre 2018. C’est maintenant au tour de l’ESA de devoir faire de même avec sa mission ExoMars 2018. En effet, en raison des retards pris par les activités industrielles européennes et russes ainsi que par les livraisons relatives à la charge utile scientifique, l’ESA en accord avec Roscosmos a préféré reporté le lancement de la 2e mission ExoMars, initialement prévu en mai 2018, qui est donc maintenant repoussé en août 2020, avec un atterrissage du rover et de sa plateforme sur Oxia Planum, prévu en avril 2021. Du coup, la mission a été rebaptisée ExoMars 2020. Le rover se déplacera de façon autonome à la surface de Mars et il pourra, grâce à sa foreuse, prélever des échantillons jusqu’à une profondeur de 2 m, qui seront analysés sur place dans l’espoir de dénicher des traces de molécules qui auraient pu se trouver sur la Planète rouge, il y a environ 4 milliards d'années, lorsque sa surface ressemblait probablement à celle de la Terre, au moment où la vie y est apparue. Il servira aussi à déterminer le lieu de collecte d’échantillons martiens qui seront ultérieurement rapportés sur Terre lors d’une future mission. ◗
© Thales Alenia Space.
Spatiales
Thales Alenia Space a annoncé le démarrage officiel du projet de R&D Stratobus. Il s’agit d’une plateforme stratosphérique autonome, à mi-chemin entre le satellite et le drone, destinée à fournir à moindre coût des services complémentaires de ceux des satellites. Le Stratobus, qui mesurera 100 m de long et 33 m à son diamètre maximum pour un poids de 5 tonnes, sera positionné à environ 20 km d’altitude et pourra héberger des charges utiles de 250 kg dotées d’une puissance de 5 kW. Plusieurs sociétés participent à ce projet : la société CNIM (Constructions navales industrielles de la Méditerranée) se chargera de la structure équipée, de l’anneau ainsi que la nacelle, Solutions F s’occupera de la propulsion électrique, Airstar Aerospace de l’enveloppe équipée, Tronico-Alcen du conditionnement de l’énergie à bord, Cmr-Prototec du stockage de l’énergie à bord et MMIST du parachute de sauvegarde. Quant à Thales Alenia Space, qui est le maître d’œuvre industriel, il aura en
charge le système, l’avionique, les générateurs solaires et la certification. Les Stratobus pourront assurer différents types de mission de longue durée (jusqu’à 5 ans) : surveillance (frontières, sites critiques sur terre ou sur mer, protection des plateformes off shore…), sécurité militaire (lutte contre le terrorisme et les trafics de stupéfiants…), contrôle environnemental (feux de forêts, érosion des plages, pollution…) et télécommunications (Internet, 5G). Le lancement d’un démonstrateur est prévu en 2018, suivi du 1er vol de qualification et de certification en 2020. ◗
l’appareil, qui est réalisée par The Spaceship Company (une filiale de Virgin Galactic) sans faire appel à la sous-traitance comme c’était le cas auparavant. L'enquête du NTSB (National Transportation Safety Board) avait conclu que l'un des pilotes avait débloqué, de façon prématurée, le
par Josèphe Ghenzer
[ VIRGIN GALACTIC PREND UN NOUVEAU DÉPART ]
Seize mois après le tragique accident survenu lors d’un vol d’essai du SpaceShipTwo qui avait coûté la vie au pilote et grièvement blessé le copilote, Virgin Galactic a dévoilé son nouveau vaisseau suborbital destiné au tourisme spatial, baptisé VSS Unity. Désormais tout se fait en interne : de la conception aux tests en passant par la construction de
© Virgin Galactic.
[ LE PROJET STRATOBUS A ENFIN DÉMARRÉ ]
système contrôlant la position des extensions des ailes, les faisant ainsi pivoter alors que le vaisseau n'avait pas atteint la vitesse requise, ce qui a provoqué une rupture en vol. Le VSS Unity bénéficie donc maintenant d'un tout nouveau mécanisme de sécurité empêchant ce déblocage prématuré. Virgin Galactic commencera, dans un 1er temps, à tester le VSS Unity au sol avant de l’accrocher au WhiteKnightTwo, l’avion porteur capable de l’emmener jusqu’à 15 000 m d’altitude. Les manœuvres consistant à le lâcher pour qu’il allume son moteur fusée et s’élève vers l’espace à la verticale avant de redescendre vers la Terre seront testées ultérieurement. Les quelques 700 personnes qui ont déjà acheté leur billet, pour la modique somme de 250 000 dollars, devront vraisemblablement patienter encore quelques années avant de pouvoir profiter d’un vol suborbital d’une durée totale de 3 h mais avec seulement quelques minutes d’apesanteur. ◗
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NEWS gadgets
[ EMTEC GEM BOX ] À LA FOIS CONSOLE DE SALON ET TERMINAL ANDROID TV
[ ECHO DOT ] LE NOUVEL ASSISTANT VOCAL D’AMAZON
Amazon a récemment lancé l’Echo Dot, une version plus compacte de son enceinte intelligente Echo, dont le prix est plus accessible mais qui doit toutefois être relié à un haut-parleur ou une chaîne hi-fi pour fonctionner avec un câble audio ou une connexion Bluetooth. L’Echo Dot est capable d’entendre une commande vocale émise au loin, même sur fond de musique, pour réserver un trajet via Uber, commander une pizza chez Domino's ou un article disponible sur le site d’Amazon, lancer des playlists sur Spotify, TuneIn ou Pandora, établir une liste de tâches, obtenir toutes sortes d’informations sur le Web, programmer une alarme, servir de réveil… mais aussi communiquer avec les objets connectés pour commander à distance l’éclairage, le chauffage ou encore des appareils électroménagers. Pour l’instant, l’Echo Dot n’est disponible qu’aux États-Unis où seuls les membres premium d’Amazon peuvent le commander pour 90 dollars mais uniquement en utilisant la commande vocale Alexa, à partir de l’Echo s’ils le possèdent déjà ou à partir de la Fire TV, s’ils en sont clients. Amazon prévoirait une date de lancement en France pour fin 2016 ou début 2017. Prix : 90 $ (environ 80 €)
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La GEM Box (GamingEntertainement-Multimedia) bénéficiera de 4 jeux préchargés de l’éditeur Gameloft, autant destinés aux enfants qu’aux gamers avec Asphalt 8, GTR 2, My Little Pony et Wonder Zoo. En outre, la GEM Box permettra de jouer en streaming depuis le Cloud. Les joueurs pourront accéder à l’ensemble du catalogue GameFly Streaming. Les joueurs auront également accès à Google Play qui leur permettra de télécharger de nombreux jeux Android compatibles avec la manette de jeu de la GEM Box. Au-delà des jeux, la GEM Box permettra de surfer sur le Net, de télécharger des applications Android depuis Google Play. La GEM Box sera disponible en Europe fin août 2016. Prix : 100 €
[ DRONE USS ENTERPRISE ] POUR FÊTER LES 50 ANS DE STAR TREK
Pour fêter le 50e anniversaire de Star Trek, Spin Master a conçu un quadricoptère qui ressemble au mythique vaisseau spatial USS Enterprise NCC-1701-A (qui a remplacé l'USS Enterprise original, qui a été détruit dans Star Trek III) et en reproduit les principaux détails: sa forme de soucoupe, ses nacelles de distorsion, son pont sur le dessus avec des fenêtres tout autour ainsi que son nom et numéro de série inscrits sur la partie supérieure. La coque ajourée du drone, pour permettre à l'air de circuler au travers, a été fabriquée en plastique solide mais léger et protège ses 4 rotors qui sont logés à l’intérieur. Les nacelles
de distorsion situées en dessous ont été réalisées en mousse légère et intègrent des LED. De plus, il a aussi été doté d’une dizaine de bruitages différents, similaires à ceux qu’on entend dans les films de la franchise. Il se contrôle via une télécommande permettant une maniabilité supérieure à celle d’une appli téléchargée sur un smartphone. Il dispose d’un rayon d’action de 80 m et d’une autonomie de 20 minutes. Il sera disponible aux USA en septembre pour un prix avoisinant les 120 dollars. Prix : 120 $ (environ 110 €)
réflexion en Europe. Ces caméras enregistrent tous vos parcours en filmant devant le véhicule. C'est à prendre comme une sorte de boîte noire qui peut plaider en votre faveur lors d'un accident où vous n'êtes pas fautif. De nombreuses vidéos, provenant principalement de Russie, montrent des accidents filmés ainsi et même des chutes de météorites ! Le DashCam 35 est le dernier né de la marque Garmin, il détecte tout impact et garde en mémoire les instants qui y sont liés de façon automatique. Un microphone est également incorporé afin d'entendre les commentaires du conducteur à ce moment précis. Le GPS intégré informe également de la position, la direction et la vitesse du moment de l'impact.
Prix : 200 €
[ SLATE ] UNE ARDOISE CONNECTÉE TRÈS INTELLIGENTE
Compatible sur iPad et iPhone, l’ardoise connectée Slate a été créée par la start-up française ISKN. Elle peut également être utilisée avec Mac ou PC. Elle permet aux amateurs comme aux professionnels de réaliser des croquis sur du papier avec un crayon équipé de The Ring, une bague magnétique. Ainsi le simple crayon se transforme en stylet et permet de retranscrire les notes et/ou les dessins sur tablette. La Slate préserve le plaisir d’écrire ou de dessiner sur papier tout en numérisant ses travaux. Prix : 160 €
[ DASHCAM 35 ] UNE CAMÉRA QUI FILME VOTRE VOYAGE EN VOITURE Déjà obligatoire en Russie et aux États-Unis, les caméras embarquées sont un sujet de
[ THINGMAKER ] MATTEL LANCE UNE IMPRIMANTE 3D
Mattel s'est associé avec Autodesk pour lancer ThingMaker, une imprimante 3D qui permettra aux enfants (à partir de 13 ans) de laisser libre cours à leur imagination pour fabriquer leurs propres jouets (poupées, robots, dinosaures,…) ou accessoires (colliers, bracelets,…). Il sera aussi possible d’imprimer différentes pièces détachées, qui s’emboîteront ensuite pour créer des objets plus complexes. Pour cela, elle utilise des filaments solides en PLA disponibles en divers coloris. Elle fonctionne avec ThingMaker Design App, une application compatible Android et iOS qui proposera de nombreux modèles mais permettra aussi d’en créer de nouveaux à partir de centaines
Gadgets de combinaisons possibles en variant les designs, couleurs et textures. Lorsque la conception est terminée, l’application permet d’exporter sans fil les fichiers en format STL vers la ThingMaker ou toute autre imprimante 3D. Pour assurer la sécurité des enfants, elle dispose d’un système automatique de fermeture dès que l’impression est lancée mais on pourra voir le processus au travers de la porte transparente. Lorsqu’elle ne fonctionne pas, sa buse d’impression se rétracte afin d’éviter toute blessure. Un écran situé en façade indique lorsque l’impression (dont la durée peut varier de 30 min à 8 h selon la taille de l’objet) est terminée. Elle sera commercialisée à l’automne au prix de 300 dollars. 300 $ (environ 270 €)
[ MOTO X STYLE ] UN SMARTPHONE À SON IMAGE
Le Moto X Style est personnalisable via la plateforme Moto Maker qui offre la possibilité de choisir la façade, l’arrière parmi une large palette de couleurs ou de matériaux tels que le cuir Saffiano ou le bois véritable, mais également la mémoire ou encore le fond d’écran du téléphone. Il possède plusieurs fonctionnalités dont le TurboPower, par exemple, qui offre jusqu’à 10 heures d’autonomie supplémentaires en seulement 15 minutes de charge. Prix : 400 €
[ PRACTICE PARTNER 50 ] UN PARTENAIRE TOUJOURS PRÊT AU PING-PONG Vous avez une table de pingpong mais pas toujours d'adversaire ? Certes, vous
pouvez redresser une partie de la table pour faire rebondir la balle, mais cela peut être vite lassant. Le Practice Partner 50 est un robot semblable aux robots d’entraînement au tennis, mais adapté à sa version de table. Le eobot peut vous envoyer jusqu'à 90 balles par minute qu'il vous faudra renvoyer dans le filet posé derrière le robot. De nombreuses options sont offertes à son utilisateur, jouant sur la cadence de tir, la position ou de nombreux effets.
smartphone, elle propose une trentaine de fonctionnalités (altimètre, itinéraire, retour à son point de départ, régate, alarme, boussole, chrono, GPS, changement d’heure automatique en fonction du fuseau horaire, etc). Elle sera vendue avec deux accessoires : un petit boîtier Find It pour retrouver un objet auquel on l’aura attachée (comme un trousseau de clés) et une station météo qui indiquera diverses données (température, qualité de l’air, prévisions saisonnières, taux d’humidité,… ). Elle sera commercialisée à la fin de l’année. Si on ignore encore son prix, il devrait avoisiner les 1 000 €. Prix : 1 000 $ (environ 900 €)
Prix : 850 €
[ SMART-TOUCH DE TISSOT ] UNE MONTRE CONNECTÉE PREMIUM
Tissot a récemment présenté la Smart Touch, sa nouvelle montre dont les fonctions peuvent être augmentées par la connexion à un smartphone et qui est étanche jusqu’à 100 m de profondeur. Elle est dotée d’un boîtier solide et léger en titane de 45 mm de diamètre, d’une lunette en céramique, d’un verre en saphir de cristal traité antireflet, d’un petit écran digital LCD permettant d’afficher diverses informations ainsi que d’un bracelet en caoutchouc. L’heure est indiquée grâce à deux larges aiguilles luminescentes. Son cadran intègre des microcellules photovoltaïques lui permettant d’emmagasiner l’énergie solaire pour alimenter sa batterie. Une fois synchronisée avec un
[ LAB'ELLE ] UNE TROTTINETTE HAUT DE GAMME
Le concept de cette trottinette made in France allie esthétisme, écologisme et intelligence. Avec une vitesse pouvant atteindre les 32 km/h, elle offre une mobilité urbaine fluide. Elle possède un mode de connexion par Bluetooth, via une application sur smartphone. Elle affiche un tableau réservé à la modulation de la vitesse, de la consommation sans oublier celui de l’autonomie et est équipée d’un antivol embarqué.
grande variété de matériaux (allant du rigide au souple et de l’opaque au transparent) et de couleurs différentes (parmi un choix de 360 000 teintes) ce qui permet d’obtenir des prototypes identiques au produit réel avec un rendement sans précédent en termes de coûts et de ressources. Elle dispose de 6 bacs de matériaux ce qui permet de conserver les résines les plus utilisées, prêtes pour l'impression, et d’éliminer les temps d’interruption liés aux changements de matériaux. Ses têtes d'impression de dernière génération, équipées de deux fois plus de buses, lui permettent d'imprimer des plastiques de production (comme l'ABS) deux fois plus vite qu’auparavant avec une qualité d'impression accrue. Grâce à des épaisseurs de couche de 14 microns, elle peut produire des surfaces ultralisses et des détails d'une grande précision. De plus, l’interface intuitive du logiciel PolyJet Studio simplifie le choix des matériaux, optimise la fabrication et gère les files d'attente d'impression. L'attribution des couleurs, des transparences et de la rigidité est facilitée par des contrôles de conception familiers. Les textures en couleurs peuvent être chargées sans modification via les fichiers VRML importés depuis des outils de CAO. Prix : environ 250 000 $
Par Screetch
Prix : 1 600 €
[ STRATASYS J750 ] UNE IMPRIMANTE 3D MULTI-COULEURS ET MULTI-MATÉRIAUX
La Stratasys J750 est une imprimante 3D capable de créer en une seule fois toutes sortes d’objets dans une PLANÈTE ROBOTS N°40
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LES OBJETS CONNECTÉS SELON Bigben
Bigben Interactive est un acteur de dimension européenne spécialisé dans la conception et distribution d’accessoires pour jeux vidéo, smartphones et tablettes, la création de produits audio et l’édition de jeux vidéo. En 2014, Bigben Interactive signe un partenariat majeur avec Technicolor pour la distribution en Europe de la marque Thomson pour les produits audio-vidéo et les produits connectés. Voici notre petite sélection de cette dernière catégorie. enfants ou des personnes en perte d'autonomie, ce GPS Personal Watch est un outil sécuritaire bien pensé. La montre est équipée d'une puce GPS et d'un emplacement pour carte SIM. Parents, vous pourrez à tout moment savoir où est votre enfant tant qu'il porte la montre à son poignet. Si vous avez un membre de votre famille en perte d'autonomie et qui est susceptible de faire des fugues non intentionnelles (personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer par exemple), vous ne stresserez plus pour connaître la position exacte de votre parent. Si le porteur de la montre sort d'un périmètre de sécurité défini, vous recevrez immédiatement une alerte. La transmission des données depuis la montre provient de sa carte SIM 2G qui permettra également d'émettre et prendre des appels téléphoniques. Le GPS Personal Watch pèse 53 g, possède 4 jours d'autonomie et résiste aux projections d'eau (IP54 - protégé contre les jets d'eau de toutes directions à la lance). Prix : 100 €
[ GPS PERSONAL WATCH ] UNE MONTRE AVEC SYSTÈME DE LOCALISATION QUI PEUT SERVIR DE TÉLÉPHONE Que ce soit pour de jeunes
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[ GPS PET SITTER ] SACHEZ À CHAQUE MOMENT OÙ SE TROUVE VOTRE ANIMAL DE COMPAGNIE Imaginé par Charles Reprenant le principe de l'objet connecté précédemment décrit, le GPS Pet Sitter s’adapte à vos
animaux de compagnie. Depuis votre smartphone, vous pourrez savoir à n'importe quel instant la position en tant réel de votre chien ou de votre chat. Accroché à n'importe quel collier porté par votre animal, le GPS Pet Sitter pourra également vous avertir si votre animal sort des limites qui lui sont imparties (maison, jardin, parc, quartier), vous ne serez plus surpris par un voisin vous prévenant de la fuite de votre animal parti chasser un papillon hors de votre périmètre. Le GPS Pet Sitter ne pèse que 32 g et s'adapte à toutes les tailles de chien ou de chat, possède 4 jours d'autonomie et résiste à l'eau (IP66 - protégé contre les forts jets d'eau de toutes directions à la lance).
alerte dès que celle-ci se déplace. Petit bonus, grâce à cet objet, vous ne perdrez plus jamais votre voiture dans un parking ou dans les rues d'une ville que vous ne connaissez pas. Le petit boîtier se branche sur le port OBDII, disponible sur tout véhicule commercialisé en France depuis 2002. Prix : 130 €
Prix : 120 €
[ GPS CAR TRACKER ] NE PERDEZ PLUS VOTRE VOITURE
La voiture est un élément important pour un grand nombre de personnes, que ce soit pour aller au travail, conduire ses enfants à l'école ou partir en vacances. En France, il existe plus de 30 millions de voitures immatriculées et le vol de celles-ci devient une catastrophe pour bon nombre de foyers. Le GPS Car Tracker permet une localisation de son véhicule via une application sur son téléphone à chaque instant. De plus vous recevrez une
Ces trois objets connectés sont livrés sans carte SIM, ce sera donc à vous de choisir votre opérateur, sinon, vous pouvez opter pour une version équipée d'une carte SIM prépayée de 6 mois dans 28 pays d'Europe. Joe Pillow
NEWS médias
Essai [ FAUT-IL AVOIR PEUR DES NANOS ? ]
Les nanoparticules sont désormais devenues omniprésentes (cosmétiques, emballages, textiles, produits alimentaires, médicaments, jouets, etc.). Si leurs bénéfices sont évidents, il y a toutefois de plus en plus de scientifiques et d’associations qui les soupçonnent d’être dangereuses non seulement pour notre santé mais aussi pour l’environnement. Dans la mesure où le principe de précaution comme le bon sens recommanderaient, en attendant d’en savoir plus, de ne plus mettre sur le marché des produits de consommation non testés et de les limiter aux produits véritablement indispensables, l'auteure s’interroge sur leur réelle utilité ainsi que sur leurs effets sur notre organisme. Auteur : Francelyne Marano – Éditeur : Buchet/Chastel – Déjà paru
Essai [ VIVRE AVEC LES ROBOTS ]
Les robots sociaux sont conçus pour fonctionner parmi nous. Les chercheurs ont pour objectif de les rendre capables d’émotions, les doter d’empathie et leur conférer une individualité. La robotique sociale tend à créer des robots susceptibles de nous remplacer dans certaines tâches mais sans qu’ils prennent notre place pour autant. Cet essai sur l'empathie artificielle dessine la transformation technique, sociale et culturelle en cours, une relation de coévolution sans précédent dans l’histoire de l’Humanité. Cette relation avec des créatures artificielles, dotées de compétences sociales et capables de remplir des rôles sociaux, va conduire l’Humanité à une bifurcation où de nouvelles formes de socialité vont inéluctablement se produire. Auteurs : Luisa Damiano, Paul Dumouchel – Éditeur : Seuil – Déjà paru
Essai [ TECHNOPROG ]
Le transhumanisme, qui prône l’usage des sciences et des technologies pour augmenter les capacités de l’homme, fait naître aussi bien des espoirs et des utopies que des fantasmes et des inquiétudes. Cet ouvrage relate son histoire, ses promesses, ses controverses, ses outrances, ses objectifs, ses perspectives ainsi que son programme pour le futur de l’Humanité mais expose également les problèmes éthiques et écologiques que cela engendre.
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Les auteurs y décrivent toutes les améliorations et prouesses technologiques pour vivre plus heureux et plus longtemps en bonne santé : implants connectés, hybridation homme-machine, cyborgs, bioimpression 3D, cerveau augmenté, intelligence artificielle, robotique, nanotechnologies, biotechnologies, sciences cognitives… Auteurs : Didier Coeurnelle, Marc Roux – Éditeur : Fyp éditions – Déjà paru
Essai [ MON COLLÈGUE EST UN ROBOT ]
Un homme à la recherche d’un emploi en 2016 se retrouve, où qu’il aille et quel que soit le métier, confronté à des robots qui occupent déjà la place. Les robots sont déjà parmi nous, tous les secteurs d’activité sont concernés et aucun d’eux n’est à l’abri. Le travail tel que nous le connaissions est désormais mort. Dans cet ouvrage, plus de 40 robots déjà opérationnels sont décrits sous forme de fiches pratiques. L’auteur nous explique, de façon ludique et pédagogique, comment fonctionnent ces travailleurs d’un nouveau genre. Il nous invite aussi à réfléchir dès maintenant à la coexistence entre les humains et les robots pour que la révolution qu’ils représentent constitue un réel bienfait pour nous. Auteur : Valéry Bonneau – Éditeur : Alternatives – Déjà paru
Roman [ PHOBOS – ORIGINES ]
Ce nouveau tome de la saga revient sur le passé des six candidats masculins qui ont été sélectionnés pour participer au programme Genesis, l'émission de speeddating la plus folle de l'histoire, destinée à fonder la 1ère colonie humaine sur Mars. Les élus ont été choisis parmi des millions de candidats pour leurs compétences, leur courage et leur potentiel de séduction mais ces six pionniers en apparence irréprochables, qui sont censés incarner l'avenir de l'Humanité, dissimulent un lourd passé. Le courage suffit-il pour partir en aller simple vers un monde inconnu ? La peur, la culpabilité ou la folie ne sont-elles pas plus puissantes encore ? Le programme Genesis a-t-il dit toute la vérité aux spectateurs sur les « héros de l'espace » ? Auteur : Victor Dixen – Éditeur : Robert Laffont – Déjà paru
DVD [ INDEPENDENCE DAY – ÉDITION 20E ANNIVERSAIRE ] Pour célébrer le 20e anniversaire de la
médias sortie en salles d’Independence Day qui coïncide également avec celle de sa suite Independence Day : Resurgence, les fans inconditionnels pourront se replonger dans le 1er volet avec l’édition limitée de ce coffret collector Attacker Blu-ray qui comprend la version cinéma et la version longue du film entièrement restaurées, le Steelbook collector deux Blu-ray et la version cinéma du film en digital HD, un documentaire inédit de 30 minutes (Independence Day : une rétrospective), un livret sur la création de l’univers du film ainsi qu’une réplique d’un vaisseau Alien Attacker. Éditeur : 20th Century Fox Home Entertainment
BD [ BOTS – TOME 1 ]
Au fil des conflits mondiaux, les humains ont délégué l’art de la guerre aux machines. La Terre n’est désormais plus qu’un immense champ de bataille uniquement peuplé de robots, qui connaissent leur boulot sur le bout de leurs circuits. Tout juste sorti des chaînes de montage, le robot mécanicien Rip-R est couplé avec War-hol, un robot guerrier. Les deux compères sont accompagnés de Snoop-I, un mule-bot chargé d’assister le mécano en portant des charges sur son dos. Le trio ne va pas tarder à découvrir une étrange créature appartenant à une espèce inconnue dont ils vont tenter de déterminer l’origine et la manière de s’en occuper : un bébé. Scénario : Aurélien Ducoudray – Dessin : Steve Baker – Éditeur : Ankama – Déjà paru
Manga [ ATOM THE BEGINNING – TOME 1 ]
L'idée de cette nouvelle série de mangas, qui s’inspire de l’univers d’Osamu Tezuka, est de raconter la jeunesse des Pr Tenma et Ochanomizu, les célèbres créateurs d'Astro Boy. On les retrouve ici, alors qu’ils sont encore des étudiants en train d’expérimenter leurs recherches en robotique. L'intrigue débute alors qu'un de leurs robots, baptisé Six, vient de bénéficier d’une remise à jour avec une nouvelle intelligence artificielle, du nom de Bewusstsein, qui est censée lui conférer plus de libre arbitre. Six se retrouve au centre de l'action puisqu’il est à la fois le sujet d'étude de ses créateurs, un objet de convoitise pour les autres élèves et le héros de l’histoire. Dessin : Tetsuro Kasahara – Scénario : Masami Yûki – Éditeur : Kana – Déjà paru
Par Josèphe Ghenzer
PLANÈTE ROBOTS N°40
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NEWS cinéma
[ INDEPENDANCE DAY : RESURGENCE
LES ALIENS SONT DE RETOUR ]
Il aura fallu attendre deux décennies pour que Roland Emmerich nous concocte une suite à Independence Day, intitulée Independence Day: Resurgence. et la prémunir contre une nouvelle invasion, la Lune est même devenue une base militaire avancée et une zone de tests. De leur côté, les aliens ont aussi eu le temps de tirer les enseignements de leur cuisante défaite et de se préparer à une future invasion. 20 ans après leur 1ère tentative, les voici donc de retour sur Terre. Si les humains s’y attendaient, rien n’aurait toutefois pu les préparer à l’inimaginable force de frappe que les aliens vont maintenant déployer. Leur nouveau vaisseau spatial est si gigantesque qu’il recouvre toute la superficie de l’Océan Atlantique et il est équipé d’un armement capable de générer de la gravité. Seule l'ingéniosité et le courage d’une poignée d’hommes et de femmes pourraient sauver l’Humanité de l'extinction.
L’invasion recommence Après la terrifiante attaque d’aliena qui avait brusquement déferlée sur Terre, en juillet 1996, au cours de laquelle l’Humanité avait échappé de peu à l’anéantissement, toutes les nations du Monde ont compris que leur survie n’était possible que si elles restaient unies. C’est pourquoi, elles ont
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collaboré ensemble pour élaborer un vaste programme de défense planétaire, baptisé Earth Space Defense, qui exploite la technologie extraterrestre récupérée à bord des carcasses des vaisseaux spatiaux ennemis. Fort de son expérience dans ce domaine, c’est le Dr David Levinson qui en a pris la direction. Pour protéger notre planète
20 ans plus tard Dans cette suite, on va retrouver certains anciens personnages comme le Dr David Levinson et son père Julius, le Dr Brakish Okun, Jasmine Dubrow ou encore Thomas Whitmore, qui n’est plus président des États-Unis, ainsi que sa fille Patricia qui est maintenant adulte et est devenue agent des services secrets. Si le Capitaine Steven Hiller est mort quelques années après la première invasion en testant un prototype d’avion conçu à partir de la technologie extraterrestre, c’est maintenant son fils Dylan qui a repris le relais en devenant à son tour un pilote de chasse aguerri. Parmi les nouveaux venus figure Jake Morrison dont les parents ont été tués lors de la première invasion. Il a grandi dans un orphelinat puis a rejoint l’armée où il est devenu l’un des meilleurs pilotes de chasse. C’est un jeune homme intelligent mais il a pris une mauvaise décision, à la suite de quoi il a été envoyé sur la base lunaire pour y travailler sur un Moon Thug. La nouvelle génération de sauveurs de l’Humanité est désormais prête à partir au combat. Si Independence Day: Resurgence remporte le succès escompté au box-office, il est déjà prévu qu’il y ait une suite. Josèphe Ghenzer
cinéma [ STAR TREK : SANS LIMITES
ESPACE, FRONTIÈRE DE L’INFINI… ]
Cette année coïncide non seulement avec le 50e anniversaire de la 1ère diffusion aux USA de Star Trek, la mythique série de SF originelle, mais aussi avec la sortie au cinéma de Star Trek: Sans limites, le 3e volet du reboot de la franchise.
planète hostile et combattre Krall, un redoutable adversaire appartenant à une nouvelle race d’extraterrestres, qui remet en question le bien-fondé de la Fédération et menace l’avenir de son existence.
Remise en question Star Trek : Sans limites permettra donc, une fois encore, de retrouver l’emblématique capitaine James T. Kirk ainsi que les valeureux membres de l’équipage de l’USS Enterprise (M. Spock, le Dr Leonard « Bones » McCoy, Nyota Uhura, Pavel Chekov, Hikaru Sulu et Montgomery « Scotty » Scott) aux prises avec de nouveaux ennemis. L’action se déroule deux ans après que l’USS Enterprise ait quitté la Terre pour un voyage d’une durée de cinq ans dans le lointain espace avec pour mission d’explorer de nouveaux mondes étranges, de découvrir de nouvelles vies ainsi que d’autres civilisations et, au mépris du danger, d’avancer vers l'inconnu.
L’équipage commence à trouver le temps long et cela a une influence sur eux. L’USS Enterprise est soudainement attaqué de toutes parts par une myriade de petits vaisseaux extraterrestres et les dégâts occasionnés sont si importants que le capitaine Kirk et son équipage n'ont pas d'autre choix que d'abandonner le fleuron de Starfleet à bord de capsules de sauvetage. Les membres de l’équipage se retrouvent alors séparés en plusieurs groupes. Ils atterrissent sur une planète inconnue, peuplée de deux espèces extraterrestres différentes, où ils vont être confrontés à moult péripéties. Aux côtés de Jaylah, une guerrière extraterrestre qui va leur venir en aide, il leur faudra percer les mystères de cette
Vers un nouveau départ Justin Lin a pris les commandes de ce nouveau volet après que J.J. Abrams ait préféré s’envoler vers une autre galaxie (celle de Star Wars VII) tandis que Simon Pegg, qui interprète à nouveau ici le rôle de Scotty, en a coécrit le scénario avec Doug Jung. Le reboot de la franchise pourrait bien continuer sur sa lancée dans la mesure où les principaux acteurs ont déjà signé un contrat pour un éventuel 4e film. Par ailleurs, CBS a récemment annoncé la diffusion aux USA, à partir de janvier 2017, d’une toute nouvelle série Star Trek dont le pilote ainsi que tous les épisodes seront accessibles en exclusivité sur CBS All Access, le service de VOD sur abonnement de la chaîne américaine. Josèphe Ghenzer
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NEWS cinéma
[ IRON MAN EST-IL LE SUPER-HÉROS ROBOT DE J.A.R.V.I.S ? ] Au départ, J.A.R.V.I.S. est seulement l'intelligence artificielle qui gère toute la propriété du milliardaire Tony Stark. Mais dès la deuxième version de l'armure d'Iron Man, il en devient le système de contrôle, montant de plus en plus en puissance au fil des versions d'armures. On peut se demander : mais qui commande qui ?
Tony Stark travaille avec J.A.R.V.I.S. Avant d'étudier plus en avant cette intéressante question, tout le monde n'étant pas un spécialiste de l'imaginaire foisonnant des scénaristes de chez Marvel, voici un très rapide résumé de la situation concernant Jarvis et Iron Man. Les puristes me pardonneront de ne pas rentrer dans les détails pour rester concis ! PETIT HISTORIQUE EXPRESS... À l'origine, le personnage Iron Man fut créé par Stan Lee en personne en 1963, pour Marvel Comics. Dès 1964, le personnage Edwin Jarvis apparaît en tant que majordome de la famille Stark. Après la mort des parents, il va continuer de s'occuper de leur fils Anthony Edward Stark, dit Tony Stark, et il restera toujours
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à son service, aidant Iron Man, ainsi que les Vengeurs, dans leurs combats. Ceci concerne les univers MC2 et Ultimate Marvel des bandes dessinées papier. J.A.R.V.I.S. apparaît la première fois en tant qu'I.A. dans la saga House of M, un crossover Marvel de 2005 se déroulant dans une réalité parallèle. Cet acronyme reprenant le nom du majordome signifie « Just A Rather Very Intelligent System » que l'on peut traduire par « juste un système plutôt très intelligent », le ton est donné ! Bien sûr, on peut considérer J.A.R.V.I.S. comme un personnage à part entière présent dans la trilogie des films Iron Man, ainsi que dans Avengers 1 et 2. C'est cette version de J.A.R.V.I.S. qui nous
intéresse dans cet article, voyons cela plus précisément... UN POINT TECHNIQUE SUR LES ARMURES Commençons par les armures, mais d'une façon générale, car il y en a presque une cinquantaine de variantes ! Le prototype original qui permet à Tony Stark de s'évader est entièrement autonome et très basique. Mais dès le modèle Mark II, la conception se fait avec la collaboration de Jarvis, Tony Stark a les idées, et fait les tests des différents éléments, mais il laisse entièrement la charge de la fabrication de l'armure à Jarvis, qui lui fait d'ailleurs remarquer avec sarcasme que son choix de rouge et dorée sont bien les couleurs
© PARAMOUNT PICTURES / MARVEL
cinéma
Tony modifie une armure.
Une partie des armures. discrètes qui lui correspondent... Les dernières versions peuvent soulever une centaine de tonnes, plus de 400 tonnes avec la version Hulkbuster. Elles sont faites d'un alliage or/titane, résistent à la plupart des impacts, y compris des coups de poing de Hulk et du marteau de Thor, leur vitesse nominale en vol est de Mach 8 (près de 10 000km/h). L'alimentation est assurée par le mini réacteur Ark, autre technologie révolutionnaire inventée par Tony Stark, et tant qu'il est chargé, Iron Man est quasi invincible. Elles sont évidemment armées, avec des répulseurs énergétiques, des minimissiles, mitraillettes et autres fusées. Toutes les armures sont bardées de capteurs et de radars, l'interface totalement vocale intégrée dans le casque étant reliée à J.A.R.V.I.S., quand des cibles sont
détectées, l'accès à de multiples bases de données lui permet de les identifier sans problème, et de transmettre toutes les informations à Tony. VOYONS CE QUE SAIT FAIRE J.A.R.V.I.S… Honnêtement, on se demande plutôt ce qu'il ne sait pas faire ! Ses fonctions de base qui lui permettent de gérer toute l'électronique et l'informatique de la propriété Stark ainsi qu'une partie du réseau informatique de Stark Industries, sont déjà très avancées et font rêver tous les fans de domotique ! Son interface d'échange est totalement vocale, que ce soit avec Tony, Pepper ou tout autre personne présente dans la maison. Il peut afficher les informations demandées, ou
qu'il estime nécessaires, sur tous type d'écrans, y compris sur les smartphones de Tony, qu'il soit chez lui ou à l'extérieur. Dans l'atelier situé au sous-sol de l'immense maison, il peut afficher des hologrammes, bien entendu interactifs, d'une taille de plusieurs mètres ! Il contrôle aussi différents robots, fixes et mobiles, présents dans l'atelier, sauf un qui est autonome et limité, que Tony enguirlande souvent, mais qui lui sauvera finalement la vie. Enfin, et surtout, il pilote et commande toutes les armures, de façon simultanée si c'est nécessaire, conçues par Tony Stark pour être Iron Man. Au départ il n'y a aucun doute, c'est Stark qui commande, Jarvis lui transmet des mises en garde quand il prend trop de risques, temporisant parfois un ordre, mais si Tony lui dit de le faire quand même, il s'exécute. Toutefois, au fil des pérégrinations de Iron Man, on constate que son autonomie augmente, avec des phrases comme « Monsieur, j'ai pris la liberté de faire ceci... » et sur des actions très dangereuses pour Tony Stark, ses avertissements se font plus insistants, forçant ce dernier à répéter les ordres. En fait, tout donne à penser qu'il s'inquiète pour Tony Stark, qui est à la fois son créateur et son donneur d'ordre, il veut avant tout le protéger. Un exemple d'autonomie totale a lieu après la destruction de la maison dans le troisième film, Tony perdant connaissance, il le transporte de son propre chef, au dernier endroit dont ils ont parlé précédemment. Ensuite, on se rend compte qu'il s'est autotéléchargé dans différents serveurs de Stark Industries, passant de lui-même dans un mode décentralisé, une sorte de Cloud dédié exclusivement à son existence. ALORS, QUI COMMANDE ? Cela reste Tony Stark, alias Iron Man, le chef. On peut voir l'entité que devient peu à peu J.A.R.V.I.S comme un partenaire totalement dévoué et particulièrement efficace. Il protégera toujours son créateur quoi qu'il en coûte, mais en obéissant quand même à tous ses ordres, même les plus dangereux. Une question subsiste tout de même : que se passerait-il si Tony Stark tentait de l'arrêter et de l'effacer ? C'est plus qu'improbable car sans J.A.R.V.I.S, Iron Man n'existe plus, mais aurait-il un instinct de survie le faisant devenir totalement autonome et maître de lui-même ? Allez savoir… Par Nicolas Vimard
PLANÈTE ROBOTS N°37
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NEWS concepts
[ METROPOLIS ] UN CONCEPT DE DRONE DE SURVEILLANCE CAPABLE D’EMPATHIE
Charles Bombardier a imaginé, en collaboration avec Adolfo Esquivel (un dessinateur industriel colombien), un concept futuriste de drone de surveillance, baptisé Metropolis, qui aurait pour fonction de patrouiller dans les rues et serait programmé pour interagir avec les citoyens. Il aurait la forme d’une roue d’1,50 m de haut, ce qui lui permettrait de se faufiler entre les voitures. Il serait doté de deux gyroscopes internes pour virer et maintenir son équilibre ainsi que de plusieurs caméras lui permettant de détecter les émotions humaines en analysant la voix et en lisant les expressions sur les visages. Il serait aussi équipé d’un avatar holographique, doté d’un module d’empathie capable de reconnaître et comprendre les émotions humaines, qui apparaîtrait au centre de la roue (à peu près à la hauteur des vitres d’une voiture) et s’adapterait à chacune de ses interventions. Il s’adresserait au public de façon courtoise et pourrait même faire preuve d’un certain humour. Grâce à des caméras de vision nocturne, il pourrait patrouiller 24 h/24. De plus, ses capteurs et son nez électronique lui permettraient de détecter des fuites de gaz et des départs d’incendie. Les policiers superviseraient ces drones et interagiraient avec eux afin de les guider dans leur travail de surveillance. Designers : Charles Bombardier/Adolfo Esquivel
[ CANOPI ] UNE IDÉE ORIGINALE DE VÉHICULE POUR SE DÉPLACER SUR LA CANOPÉE Imaginé par Charles
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Bombardier et dessiné par Juan Garcia Mansilla, Canopi est un véhicule futuriste qui a pour vocation de permettre à des scientifiques de se déplacer rapidement sur la canopée, en utilisant les branches et le feuillage dense comme surface d’appui mais sans les dégrader, afin d’étudier la faune et la flore des grandes forêts tropicales. Son châssis serait fabriqué avec un matériau composite très léger. Sa cabine serait équipée de larges vitres pour faciliter l’observation et dont l’ouverture permettrait de recueillir des échantillons. Ses grandes roues sphériques translucides seraient gonflées avec un gaz plus léger que l’air pour réduire le poids total du véhicule. De plus, leur capacité de gonflage pourrait être modifiée pour augmenter ou réduire la surface de contact des roues avec le sommet des arbres. Le Canopi serait équipé sur les côtés de 6 moteurs électriques de 15 kW. Il sera capable d’accueillir jusqu’à 6 passagers qui pourront accéder à la cabine par le biais d’un monte-charge électrique ou manuel. Pour l’instant, il ne s’agit encore que d’un projet. Designers: Charles Bombardier/Juan Garcia Mansilla
[ FIRESOUND ] UN CONCEPT DE SOUCOUPE VOLANTE ANTI-INCENDIE
L’inventeur québécois Charles Bombardier a eu l’idée d’un concept futuriste d’une soucoupe volante anti-incendie, baptisée Firesound, destinée à patrouiller dans les parcs nationaux et les forêts afin de détecter les départs d’incendie, grâce à des caméras thermiques et des capteurs de fumée, mais aussi de les éteindre grâce à un extincteur acoustique intégré émettant des ondes sonores de basse fréquence (entre 30 et
60 Hz). Le Firesound alerterait en même temps les autorités gestionnaires des forêts ou les pompiers. Ses dimensions sont d’1 m de diamètre pour 30 cm de haut. Il serait principalement fabriqué avec des matériaux composites légers et il fonctionnerait à l’aide d’une pile à hydrogène non polluante capable d’alimenter 4 turboréacteurs électriques placés de chaque côté. En outre, des buses à jet d’air positionnées sous l’appareil lui fourniront une poussée vectorielle pour lui permettre de décoller à la verticale et de manœuvrer habilement entre les arbres.
transports en commun. Il serait équipé de 4 roues motrices orientables pour faciliter les virages dans les rues étroites. Ses supercondensateurs seraient rechargés grâce à des interrupteurs automatiques de transfert de puissance, situés le long des rues et dissimulés dans des œuvres d’art. Ces petits véhicules utiliseraient des pièces communes pour simplifier leur production et leur entretien mais seraient personnalisables et s’adapteraient aux goûts des usagers en modifiant leur couleur, le parfum d’ambiance, l’opacité des fenêtres et la musique proposée. Designer : Charles Bombardier
Designer : Charles Bombardier
[ GOTOO ] UN CONCEPT DE MINI MÉTRO PERSONNALISABLE
C’est en collaboration avec Brian Miller (un designer industriel), que Charles Bombardier (un inventeur québécois) a élaboré Gotoo, un concept de mini métro compact personnalisable, muni de fenêtres panoramiques, qui pourrait accueillir 6 passagers dans sa version de base. Il pourrait aussi être configuré pour accueillir un fauteuil roulant ou servir de bureau mobile. Gotoo pourrait remplacer les voitures dans les quartiers les plus denses des villes et servirait de mode de transport alternatif pour des usagers prêts à payer un peu plus pour circuler en ville n’importe quand sans utiliser leur véhicule personnel ou les
[ PILLARS OF FLUX ] UN PORT MARITIME DIGNE DE LA SF
Ce projet de port maritime inverse les habitudes. Au lieu d'être construit à l'horizontale, le long des côtes, Pillars of Flux est vertical, à la manière d'un gratteciel. L'espace gagné est précieux afin de permettre à la ville voisine de s'étendre. Les porte-containers s'arriment autour de la tour. Des grues automatisées mais aussi des drones de grande capacité viennent chercher ou y déposer des containers. Ces derniers sont entreposés dans les étages de la tour. L'ensemble assure une autonomie énergétique grâce à la tour elle-même qui devient une tour solaire et récupère de l'énergie en plaçant des turbines dans son centre qui captent le vent qui lui se génère par la différence de température entre le l'eau et le haut de la tour. De plus, des panneaux solaires et des turbines à vagues viennent compléter l'apport en énergie de l'ensemble. Designers : Erdem Batirbek et Keremcan Kirilmaz